Récits érotiques - Slygame
Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12)
+--- Sujet : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) (/showthread.php?tid=99)

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 11-05-2021

*  15  *

C'est affamés que nous nous arrêtons à Sochaux après un peu plus de quatre heures de route. François n'a pas voulu faire de pause avant d'arriver à cette ville si importante pour nous. J'ai eu tout le temps de prévenir ma mère par téléphone de ne pas m'attendre avant plusieurs jours. Elle a été plutôt étonnée de ce départ soudain, et j'ai été gêné de devoir m'expliquer encore et encore, avec mon jumeau à côté de moi qui entendait tout ou presque.
- La route entre Zurich et chez nous passe par là, est-ce une coïncidence ? Dit François en coupant le contact non loin d'une brasserie.
- La piste que tu veux remonter est vieille de presque vingt ans. On n'y arrivera pas.
- Si seulement tu avais pu poser la question à ta mère...
- Je ne peux pas, François. Pas encore. Pas avant d'être sûr.

Nous mangeons rapidement et repartons, sachant que nous reviendrons ici, et nous demandant par où nous commencerons nos recherches.
- Ta mère te permet de prendre sa voiture plusieurs jours comme ça ?
- Elle a perdu tous ses points sur son permis. Elle a une conduite plutôt sportive... et une certaine tendance à considérer que la priorité ne s'applique qu'aux autres.
- Elle est dangereuse ta mère.
- Ouais. À tous points de vue.
Je me demande ce qu'il veut dire par là... non, en fin de compte, je préfère ne rien savoir.
- Et si ta mère était de bonne foi ?
- Comment ça ?
- Si on avait été échangés à l'hôpital ? Après notre naissance, on a été tous les deux amenés au même endroit, à Audincourt.
- Ça me semble un peu tiré par les cheveux, mais qui sait ? Dans ce cas, nos parents à tous les deux n'auront aucun lien avec nous... on aurait dû prendre de quoi faire des tests...

- Une chose à la fois.
- Tu as raison... déjà, ça va nous coûter cher pour savoir si nous sommes frères ou pas.
- Euh, cher comment ?
- 300 €.
- Trois... trois cents ?
- 150 par personne. Tu les as ?
- Heu... ouais... mais c'est cher quand même. Adieu, mes économies...
- Oui... mais c'est un faible prix à payer pour savoir la vérité.
- La vérité ? On ne fera que commencer à tirer sur son fil sans savoir ce qu'il y a au bout.
- Espérons que ce ne sera pas un sac de nœuds. Mais quand bien même, je trouverai ce qui se cache derrière.

Nous arrivons à la frontière Suisse et j'ai un instant de panique, pensant qu'il me faut un passeport, mais en fait, tout se passe bien et nous continuons notre route vers Zurich.
- Vive le GPS, dit François. Parce que je me vois mal demander ma route.
- Tu parles pas allemand ?
- Non, j'ai fait espagnol en deuxième langue.
- Héhé, moi j'ai pris allemand.
- Ah, une différence de plus. Et pratique.
- Oui.
Mais nous n'avons pas besoin de demander notre route, heureusement. Une fois garés, nous entrons dans le laboratoire et nous adressons à l'accueil. Pas de charmante hôtesse, non, la femme imposante et peu avenante qui nous regarde arriver semble tout droit sortir de prison. Je la verrais très bien s'appeler Bertha.

- Guten Tag, was könnte ich für Sie tun? (Bonjour, que puis-je pour vous ?)
- Bonjour, dis-je, parlez-vous français ?
Autant essayer...
- Nein.
- Das ist für einen dna-Test, ehmm... (C'est pour un test adn, euh....)
- Nehmen Sie diese Tür. (Prenez cette porte)
J'espère que je vais trouver quelqu'un qui parle français parce que je ne me souviens plus comment on dit jumeaux ou sosie en allemand... si je l'ai jamais su.
Nous entrons dans un couloir et arrivons dans une salle plus chaleureuse. Une autre femme, charmante celle-ci, nous accueille avec un ravissant sourire.
Je me sens tout de suite mieux.

- Bonjour, lui dis-je en lui retournant mon plus charmant sourire.
- Bonjour, que puis-je pour vous ?
Bien des choses, mais restons sérieux... pour le moment. Mais bon point, elle parle assez bien français.
- Nous voudrions faire un test pour savoir si nous sommes bien jumeaux ou simplement sosies.
- Je vois. Avez-vous besoin d'un test reconnu légalement ou d'une simple confirmation ?
- Une confirmation, dit François.
- Très bien, veuillez remplir ces formulaires. Le test simple vous coûtera 165 Francs.
- Euh, ça fait...
- 110 Euros.
- Je m'attendais à plus.
- Si vous désirez un test plus précis...
- Non, ça ira très bien, merci.
Nous remplissons les fiches, payons, et faisons les prélèvements de salive nécessaires.
En ressortant, j'inspire un grand coup dans l'air froid de la Suisse hivernale. Le sort en est jeté. Nous voilà lancés... et plus moyen de reculer.
- Allons déterrer le passé, dit François.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 12-05-2021

Bonjour,

voilà, les deux garçons (jumeaux ou sosies) sont en chemin vers la Suisse alémanique pour faire enfin ce test ADN en vue de savoir s'ils sont frères.
François conduit la voiture de sa mère et ils se posent des questions lors de ce trajet.
Il est question pour eux de démêler ce sac de nœud pour enfin savoir qui sont leurs parents et s'ils ont des alènes en commun.
"Aléa jacta est": le teste est fait.
Nous en saurons plus dans les 48 heures imposées par les tests.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 12-05-2021

*  16  *

- Par où commencer ?
La question me taraude depuis un moment.
- L'hôpital, d'abord. Puis le village où je suis né, soi-disant... tu ne sais pas où vivaient tes parents à l'époque, j'imagine.
- À Paris. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient si loin. Que cherchons-nous précisément ?
- Si des jumeaux sont nés en même temps que nous ce jour-là... ça devrait être facilement vérifiable.
- Si tant est qu'on nous donne cette information.
- Tu n'auras qu'à lui faire du charme, à l'hôtesse qui nous accueillera.
- Ben voyons... si elle est comme celle de l'accueil principal à Zurich, non merci.
- Et si elle est comme l'autre ?
- Alors là oui, sans problème... et si c'est un gars, tu t'en charges ?
- Hum hum...
- Allons, je te taquine.
- Faudrait qu'il soit beau... et même dans ce cas, il y a très peu de chances qu'il soit sensible à mon charme, précise-t-il en riant. Mais bon, je ne pense pas qu'il y aura de problème, une fois qu'on aura expliqué notre cas.

La route défile, mais j'ai plein de questions dans mon esprit que je n'ose aborder. Je finis par me tourner vers François pour l'observer... mais il finit par s'en rendre compte.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Je ne sais pas comment... je veux dire, je ne sais rien de toi. Sur ce qu'a été ta vie.
- Pas évident à résumer... j'ai vécu une enfance sans histoire jusqu'au collège où tout s'est mis à déraper dans ma vie. Quand je me suis mis à me demander pourquoi j'étais différent de tout le monde et que je ne comprenais pas pourquoi. Puis lorsque j'ai compris pourquoi.
Je l'écoute, fasciné, découvrant une histoire comme je ne pensais pas en entendre. Je ne m'étais pas vraiment interrogé sur les gays, et tandis que François me parle longuement de ses interrogations, de sa prise de conscience, de la difficile période qu'il a traversé ensuite, avant de s'accepter, je me rends compte que je ne savais rien du tout.
Je le lui dis, et il a un pauvre sourire.
- C'est tout le problème que nous avons, nous autres gay. Les gens ne savent pas à quel point c'est dur. Si j'avais eu le choix... j'aurais été comme toi.

- Je ne sais pas quoi dire...
- Il n'y a rien à dire de plus.
- Tu n'as donc jamais eu de petit ami ?
- Pff... disons que je sais parfaitement ce que ressentait ton Antoine vu que j'ai vécu exactement la même chose. Ça... ça reste très douloureux.
- Bon, j'éviterai le sujet maintenant.
- Merci.
J'ai de quoi réfléchir, mais tandis que nous approchons de notre destination, mes pensées reviennent à ce que nous allons faire.
Qu'allons-nous découvrir ? Quelle histoire se cache derrière tout ça ?
- On va arriver tard, commente François, on commencera demain. Trouvons-nous un hôtel.

Étendu sur mon lit - notre lit, car nous nous sommes retrouvés avec un lit à deux places - je regarde le plafond, perdu dans mes pensées. François termine de composer un SMS et range son portable dans sa poche.
- À quoi penses-tu ? Me demande-t-il.
- À Antoine... j'ai pris conscience de ce qu'il vivait... de ce qu'il vit peut-être encore.
- Tu ne le vois plus ?
- On s'est perdus de vue.
- Je peux le comprendre. Je pense qu'il a préféré s'éloigner de toi.
- Je regrette vraiment... jamais je n'ai voulu qu'il souffre.
- Je sais... tu n'y peux rien. Et peut-être qu'il s'est trouvé quelqu'un, depuis le temps. Il n'est peut-être pas si malheureux que ça.
- Je l'espère. C'est un gars bien, tu sais. C'était un bon pote... je...
Je secoue la tête, malheureux.
- Ne te sens pas coupable, Jerem. On ne contrôle pas ses sentiments.
- Je tâcherai de prendre de ses nouvelles quand on sera rentrés.

Nous dînons dans un petit restaurant non loin de l'hôtel. Je remarque le regard de François, qui est tourné vers un jeune homme mangeant seul à une table voisine. Je me demande pendant un moment ce qui peut bien l'intriguer à ce point avant de comprendre que je me trompe complètement - il doit probablement le trouver attirant. Suis-je bête...
François se retourne vers moi et me regarde avec un sourire.
- Je l'ai vu le premier, dit-il tout bas.
- Oh, je te le laisse sans problème, répons-je, amusé. Mais je suis curieux de voir comment tu comptes t'y prendre.
- Je ne vais rien faire. Juste le regarder et rêver... comment voudrais-tu que je fasse ? Nous ne nous connaissons pas, et si je lui posais la question directement, j'aurais toutes les chances de recevoir son poing dans la figure.
- C'est vrai... mais comment faites-vous pour trouver quelqu'un alors ?
- Lieux de rencontre, Internet... on n'est pas dépourvus de ressources.
- Mais tu es toujours puceau, tu m'as dit...
- Ça ne m'intéresse pas de... de baiser, tout simplement. J'ai envie d'amour... et je le cherche toujours.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 12-05-2021

Bonjour,

lors du trajet Jérémy se pose un tas de questions.
François se rend compte que son passager le regarde et qu'il hésite à poser l'une ou l'autre question.
Jérémy et François ne se connaissent que depuis très peu de temps et ils ne savent pas grand chose sur l'un et l'autre.
François parle alors de sa vie et sa découvert d'être "différent" d'être gay en fin de compte.
Situation intrigante pour Jérémy, il s'aperçoit que François regarde un gars assis seul à une autre table, il l'observe avec insistance.
Jérémy se demande comment François ferait pour attirer son attention pour débuter un échange verbal.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 12-05-2021

Le parolier d'Édith Piaf avait bien raison : "Sans amour, on n'est rien du tout, ♫♫♪♪...on n'est rien du tout !" proclamait-elle.
François aussi et il n'est pas le seul à redire l'une des rares constatations vraiment universelle.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 13-05-2021

*  17  *

14 janvier 2009
Je ne peux que m'en prendre à moi-même. Je me suis laissé entraîner dans cette histoire...
Non, ce n'est pas honnête. J'ai moi aussi envie de savoir. Même si au fond de moi, quelque chose me dit que remuer ainsi le passé peut très bien ramener dans le présent des souffrances qui auraient mieux fait de rester enterrées.
Enfin, qui vivra verra.
En attendant...
Il est temps de se lever.
Ouah, ces derniers jours, je me réveille à des heures parfaitement inacceptables. Quelle personne raisonnable peut bien se lever à huit heures du matin ? Mais pas moyen de refermer l'œil, de toute façon...
Bon, premier souci, le réflexe matinal. Popaul tient la super forme ce matin, j'ai beau me concentrer, rien à faire.
- Allez, debout ! Fait François.
- Punaise, il fait nuit, laisse-moi dormir.
- Non non, dit-il en me chatouillant, sa main virevoltant sur mon flanc.
- Aaah ! Tu vas voir, toi !
Et nous voilà en train de nous battre en riant, pour finir entortillés par les draps, pressés l'un contre l'autre et haletants.
- Rien de tel pour se réveiller, sourit François.

- Bon, ok, t'as gagné, je suis pleinement réveillé maintenant.
- Ouais, pleinement, c'est le cas de le dire.
- Quoi ?
- Fais pas l'innocent. Je suis sûr qu'une partie de ton corps était déjà debout avant même que ma montre sonne.
- Tss.
- C'est pas moi, quand même, qui t'as mis dans cet état, rassure-moi ?
- Ça va pas non ? Et puis, tu peux parler, toi, vu ce que je sens contre moi, je ne suis pas le seul dans ce cas.
- Qui, moi ?
- Oui, andouille. La dernière fois que j'ai regardé, je n'avais qu'une queue, et je ne pense pas qu'une deuxième me soit poussée pendant la nuit, alors elle doit être à toi celle-là.
Il est mort de rire, mais il commence à être lourd. Il a réussi à se retrouver sur moi et à me coincer. Mais je le chatouille pour l'éjecter de cette position inconfortable.
- Ôte-toi de moi, c'est pas parce que tu es gay que tu peux profiter de moi.
- Jamais de la vie, répond-il, sérieux.
- Je plaisantais. Je le sais. Je ne saurais pas dire pourquoi... mais je n'ai aucun doute là-dessus.
Mon inconscient, c'est autre chose... pourquoi ai-je fait ce cauchemar ? Il doit bien avoir un sens, non ?
- Merci, dit-il en retrouvant le sourire. Ça me touche beaucoup, ce que tu dis.

Il se dégage de moi et nous bataillons pour nous extraire du drap. Je contemple avec un soupir mon sexe toujours aussi excité.
- Je crois que je pourrais enfoncer des clous avec, ce matin.
- Bah, je crois qu'il réclame ton attention. Moi, en tout cas, je ne vais pas le laisser aussi malheureux.
- Tu as raison...
Je me retrouve alors à faire ce que je n'avais jamais fait jusqu'alors, me branler avec quelqu'un à côté de moi qui fait la même chose de son côté. Je suis un peu gêné de cette proximité, mais ça ne m'empêche pas de continuer jusqu'à ce que nous soupirions et gémissions en même temps, libérant notre sperme au même moment.
- Copieur, dit François.
- C'est toi qui a commencé, ris-je.

La douche me remet d'aplomb, mais je commence à faire la gueule en comprenant que je vais devoir remettre mes vêtements de la veille.
- T'es lourd, François, t'aurais quand même pu me prévenir plus tôt.
- Désolé. Mais j'ai des vêtements propres dans ma valise, et t'as pas à t'en faire pour la taille.
- Ouais, t'as raison sur ce point. Merci.
Étrangement, je me sens plus proche de lui, ce matin. Ce n'est quand même pas ce qu'on a fait tout à l'heure ? Peut-être a-t-on gagné en complicité avec cet acte, mais je crois que je suis simplement en train de m'habituer au fait qu'il est mon frère.
Et si malgré tout ce n'était qu'une coïncidence ? J'en doute énormément, maintenant, mais quand même...
Je le saurai bientôt, de toute façon.

Nous prenons notre petit-déjeuner dans l'hôtel avant de sortir, direction l'hôpital.
- Tu as bien emporté les papiers ?
- Oui. Je les ai gardés dans mon tiroir depuis le jour où je les ai trouvés dans l'armoire de ma mère. Ils sont dans mon sac.
- Bien. Nous en aurons peut-être besoin pour les convaincre de nous donner les informations que nous voulons.
Nous montons dans sa voiture et quittons le parking, direction l'hôpital.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 14-05-2021

Bonjour,

c'est le réveil des deux garçons. Petite chamaillerie du matin question d'être bien éveillé. C'est aussi la même chose au niveau des entre-jambes, ils bandent tous les deux.
Petite branlette côte à côte pour soulager la pression. Ils éjaculent de concert.
Jérémy se sent de plus en plus proche de François.
Très bonne idée de François que de proposer à Jérémy de lui passer des habits propres.

C'est maintenant le moment d'aller à l'hôpital avec les documents que François détient pour en savoir plus sur la ou les naissances.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 14-05-2021

*  18  *

L'accueil est encombré, ce matin... je me sens mal à l'aise ici. J'ai une certaine peur de ce que l'on peut attraper là où se concentrent les malades. Et tellement de gens toussent autour de nous que je sais déjà que nous allons jouer les prolongations à Sochaux. Haha. Pas que l'équipe de foot locale soit vraiment éblouissante, mais elle a pourtant ma sympathie. Tiens, et mon frère ?
- Tu t'intéresses au foot ?
- Un peu, et toi ?
- Pareil. Tu as une équipe fétiche ?
- L'OL, bien sûr.
- Je croyais que tu étais de Rouen ?
- T'as déjà entendu parler d'une équipe là-bas ?
- Euh... hum.

- J'aime bien les Lyonnais, ils se défendent bien. Et toi, quelle équipe ?
- Sochaux.
- Tu...
Il semble se souvenir qu'il est dans la région de mon club favori et qu'il ferait mieux de ne pas casser du sucre dessus. Mieux vaut éviter du grabuge, les gens sont parfois si... enthousiastes, quand on parle de leur équipe.
- ...tu es au bon endroit, alors, dit-il à la place.
- Ouais. Dommage qu'on reste si peu de temps.
- On reviendra probablement, pour continuer notre enquête, si on ne trouve pas.
- Ce qui risque fort d'arriver... ah, c'est à nous.

Notre requête inhabituelle nous envoie balader de bureau en bureau au sein du labyrinthe administratif de l'hôpital. Finalement, une responsable accepte de discuter du problème.
- Je vous en prie, installez-vous. Bon, vous avez affolé tout le service avec votre requête, que se passe-t-il donc ?
- Voilà. Jusqu'à présent, nous ne nous connaissions pas. Nous nous sommes rencontrés par hasard... et avons découvert que nous sommes parfaitement identiques physiquement, que nous sommes nés le même jour dans cette région, que nous avons été ensemble dans cet hôpital ce jour-là... ça fait beaucoup de coïncidences. Pourtant, nos parents soutiennent que nous ne sommes pas jumeaux. Nous avons fait un test ADN dont nous aurons le résultat très bientôt, mais pour nous il n'y a pas de doute possible.
- Je vois... j'admets que ça peut vous sembler peu probable, mais vous pouvez tout à fait être sosies malgré tous ces points communs. C'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le pense. En fait, statistiquement, chaque personne a une dizaine de sosies à travers le monde.

- Ouah ! C'est dingue, ça...
- Toutefois, l'hypothèse que vous avez dû imaginer, à savoir que vous avez été échangés à la naissance, reste possible. Je devrais normalement la rejeter comme farfelue, l'hôpital étant désireux d'éviter tout scandale, mais je comprends tout à fait le désir que vous avez de savoir qui vous êtes vraiment. Voilà ce que je vais faire : si vous avez une preuve de ce que vous avancez, à savoir, votre test ADN, je consulterai les archives. Sans ce document, ça restera du domaine du secret médical.
- Je comprends. Merci beaucoup madame.
- Merci !
Elle nous donne ses coordonnées et nous repartons, satisfaits.
- Et maintenant ?
- Je propose qu'on se sépare, dit François. Je vais à la mairie et toi à la bibliothèque. Regarde les journaux locaux autour du jour de notre naissance.
- OK.
Je réfléchis un instant.
- Les faits divers, c'est ça que tu as en tête ?
- Exactement, fait-il, souriant.

Un coup d'œil sur le plan nous renseigne et François me dépose devant la bibliothèque. C'est parti pour une plongée dans le passé.
Je me demande si je vais trouver quelque chose...
Je croise une fort jolie fille qui sort du bâtiment et me retourne sur son passage. Ah, ouais, tout à fait mon genre. Je déménage ici et je m'abonne à la bibliothèque, pas de problème.
Je la vois rejoindre un gars qui l'emmène en moto, laissant mes rêves partir en fumée, et me retourne en secouant la tête.
Je pousse la porte et m'avance vers l'accueil.
- Bonjour !
- Bonjour jeune homme, que puis-je pour vous ?
- Vous conservez les archives des journaux ?
- Sur microfilm, oui.
Ça existe encore, ça ?
- Ça n'a pas été numérisé ?
- On ne demanderait pas mieux, si on avait les moyens, rit-elle. Que cherchez-vous en particulier ?
- Les faits divers locaux autour du jour de ma naissance.

L'appareil n'est pas compliqué à utiliser, une fois les explications données. Je lis une tranche de passé, d'une époque à la fois différente et semblable à la mienne. Les évènements se succèdent sous mes yeux, mais rien ne me semble probant. Toutefois, je suis bien conscient que nous ignorons encore ce qui s'est passé, aussi, je prends des notes jusqu'à ce que François me rejoigne.
Il s'installe à mes côtés, le sourire aux lèvres.
- Toi, tu as trouvé quelque chose, dis-je.
- Non, c'est pas ça. T'as une touche.
- Hein ?
- Une petite vieille qui te regardait quand je suis arrivé. Elle était juste là, dit-il en indiquant un recoin. Quand je suis arrivé, elle a sursauté, pâli, puis elle s'est signée avant de partir. Très vite.
- Tu me fais marcher.
- Je te jure. Alors, quelque chose d'intéressant ?
- Rien de flagrant, mais bon, un jour, ça nous aidera peut-être à...
- Quoi ?
- Là, cet article !


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 14-05-2021

Ohhh, la dame "observatrice" a-t-elle vu deux ...fantômes? Ces deux visages lui auraient-il rappelé quelqu'un? ou...quelqu'une?
J'admire la "coupure" d'Inny-2 : il ne dit pas :"suite au prochain numéro" mais "Là, cet article!"


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 15-05-2021

Bonjour,

Oui [member=156]KLO7514[/member] , une dame très observatrice qui a vu deux fantômes!
Mais que dit l'article que Jérémy a découvert autour du jour de leurs naissances?
Nous devrons attendre la prochaine suite pour en savoir plus.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 15-05-2021

*  19  *

Un drame évité de justesse sur la D34

Très tôt ce jeudi matin, Pierre C... conduisait à l'hôpital sa femme sur le point d'accoucher lorsqu'il a perdu le contrôle de son véhicule et quitté la route. C'est un autre conducteur qui a découvert leur voiture dans le fossé et alerté les secours, qui sont arrivés juste à temps : l'enfant est né juste devant la voiture accidentée. Tout s'est heureusement bien passé, le couple ne souffrant que de contusions, ils ont toutefois, par précaution, été placés en observation à l'hôpital.
Souhaitons que cette délicate arrivée n'augure en rien de la vie du petit Jeremy.


- C'est moi... Pierre, c'est mon père.
- Imprime ça.
- C'est parti. Mince...
- Quoi ?
- Ça montre que je suis bien né seul, François.
- Ça, je m'en doutais. C'est à l'hôpital que ça a dû se passer.
- S'il s'est passé quelque chose.
- À nous de le découvrir.
- Tu as trouvé quelque chose à la mairie ?

- Chou blanc. Pas de jumeaux dans la période indiquée. Il y a eu des triplés, par contre.
- Ah ? J'ai vu un truc plus tôt là-dessus... Où était-ce ? Ah, voilà. Bruno et Isabelle Dacher ont eu des triplés la veille de notre naissance.
- Des triplés... ce n'est quand même pas nous ? Parce que ça voudrait dire...
- Qu'il y en a un troisième quelque part ? Ça devient franchement dingue, ça !
- Imprime-le aussi, il faut qu'on les trouve.
- Avant de nous lancer sur ces pistes, il nous faudra le résultat des tests.
- Essayons déjà de trouver les parents, ça nous fera gagner du temps.
Je paie pour les deux impressions et remercie la bibliothécaire avant de sortir.
Nous montons en voiture et repartons rapidement, voyant arriver des policiers bien décidés à remplir leur carnet de contraventions. Cette histoire nous a déjà suffisamment coûté pour qu'on y rajoute un PV.
- Je vais appeler les renseignements, dis-je. Voyons s'ils sont toujours dans le coin.

Je raccroche deux minutes plus tard.
- Rien dans le département. Mais comme le nom n'est pas fréquent, j'ai demandé si quelqu'un d'autre le portant vit dans la région. Et Anne-Lise Dacher vit ici.
Un bip sur mon portable annonce la réception de l'adresse, que je rentre dans le GPS. Nous faisons demi-tour et repassons devant la bibliothèque avant d'atteindre un quartier résidentiel.
- C'est là.
- Appelle-la.
Ça sonne dans le vide, et aucun répondeur ne me permet de laisser un message. J'en informe François, qui fait la moue.
- On rappellera ce soir.
- C'est prématuré, je pense. Attendons d'avoir le document. Au moins, on sait où elle vit. On pourra suivre tranquillement cette piste.
- Comme tu veux.

- Deux jours, ça va être long...
- On a trouvé pas mal de choses déjà, et établi des contacts. Détendons-nous un peu. Regardons s'il y a un truc cool dans les environs.
- Se détendre... ouais, tu as raison. Mais qu'est-ce qu'il pourrait y avoir à voir par ici, à part l'équipe de foot ? Je n'en ai aucune idée.
- Franchement... Pourquoi avoir choisi Sochaux ?
- Ben... Le nom de la ville me plaisait bien.
- Alors toi...
Il ne peut finir sa phrase car il éclate de rire.
- Oh, ça va !
- Faut de tout pour faire un monde...

- Comme tu dis. Cherchons-nous un cyber et regardons un peu ce que nous pouvons trouver de bien dans le coin.
C'est rapidement chose faite. J'hallucine en découvrant qu'il y a un musée consacré à Peugeot - très peu pour moi - et cherche un truc plus attrayant.
François prend des notes à côté de moi et ferme sa connexion.
- C'est bon, j'ai trouvé. On va passer un bon moment.
- T'as trouvé quoi ?
- Une boîte qui a l'air sympa, et quelques autres lieux dont je veux te faire la surprise.
- OK, j'aime bien les surprises.
- Pour ça, tu ne seras pas déçu.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 16-05-2021

*  20  *

- C'est pas mal comme ambiance, j'aime bien. Et puis... je m'attendais à avoir les oreilles fracassées par le volume sonore, mais non, c'est calme ici.
- Ouais, je trouve ça sympa aussi.
- Par contre, ça manque sérieusement de filles.
- Oui, c'est un peu normal dans cette boîte, dit François en souriant.
- Et moi qui imaginais que tu ne me ferais pas un coup pareil.
- Et moi qui étais persuadé que tu n'entrerais pas.
- Bah... je voulais voir, en fait.
- Y a pas tellement de différences comme tu peux le voir.
- Elles sont quand même flagrantes, je dirais, oui.
Il faut dire que voir des mecs danser ensemble, ça fait plutôt bizarre. Mais bon, dans une boîte gay, ça n'a rien de surprenant, j'imagine.

Le plus gênant pour moi, ce sont les regards. Il ne se passe pas un instant sans que j'en croise un, posé sur nous. J'en fais part à François.
- On est jeunes et beaux, Jeremy. Pour eux, on est des canons, et le fait qu'on soit jumeaux attire encore plus l'attention.
- Des canons ? Tu plaisantes ?
- Je confirme, dit un homme à côté de moi. Vous êtes vraiment beaux, tous les deux.
Je rougis jusqu'aux oreilles. Ça, c'est vraiment le dernier compliment auquel je me serais attendu de la part d'un homme. François se rend compte de ma gêne, et se retient de rire.
- Tu veux danser ? Demande le gars.
Je met bien deux secondes à comprendre que c'est à moi qu'il a demandé ça.
- Y a pas de mal, me souffle François, de plus en plus hilare.
Je me suis piégé moi-même en acceptant de venir ici, et voilà le résultat...
- Mon frère en a plus envie que moi, finis-je par répondre.
- Il est timide, explique François en partant avec lui, à mon grand soulagement.

Je les regarde danser, puis mon regard dérive sur les couples que je commence à voir ici et là. Deux jeunes, notamment, attirent mon regard. Ils doivent avoir mon âge. Ils se regardent les yeux dans les yeux, s'embrassent par moments, tendrement. Je me surprends à les envier. Au moins, ils sont heureux, ils ont quelqu'un avec qui tout partager, quelqu'un qui...
Oh là, du calme. Je ne suis pas frustré à ce point, quand même ?
C'est vrai que je me sens seul, mais il y a des limites.
Mais qu'est-ce que je donnerais pour être dans les bras de quelqu'un...
Un autre jeune s'avance vers moi, mince, cheveux bruns coupés court, yeux noisettes rivés sur moi, et je comprends où il veut en venir juste avant qu'il ne pose la question :
- Tu danses ?
- Non, merci.
Il s'installe sur le siège récemment libéré par François.
- Je ne t'avais jamais vu avant.
- En fait, je suis juste de passage.
- En effet. Tu restes longtemps ?
- Quelques jours encore, je ne sais pas trop.
- Qu'est-ce qui t'amènes par ici ?

Je réfléchis à la réponse. Je n'ai pas envie de déballer ma vie... aussi, je préfère simplifier :
- Des recherches généalogiques.
- Eh, c'est cool, ça. Et ça se passe bien ?
- Lentement mais sûrement. Et toi, tu vis ici ?
- Oui, j'ai un petit studio pas très loin. Dis, j'ai quelques amis qui pourraient t'aider dans tes recherches, il suffirait que je passe quelques coups de fil.
- Bah, c'est sympa, merci. Passe-moi ton numéro, si jamais j'ai des problèmes, je t'appellerai.
- Pas de problème.
Je sors mon portable et note le numéro qu'il me dicte.
-  Bruno... 06...
- Encore merci.
- Mais de rien. Ça te dirait de prendre un verre dans un endroit plus sympa ?
- Eh bien...
Je cherche du regard dans la foule, et vois que François a l'air d'être au mieux avec son danseur. Je crois même qu'ils s'embrassent, mais je n'en suis pas sûr. Tant mieux pour lui. Je ne vais pas le déranger.
- Pas de problème.

Sortir d'ici me fera du bien. Je ne suis pas totalement à l'aise en ce lieu. Et à vrai dire, j'aurais fini par m'ennuyer. Avec qui aurais-je bien pu danser ?
Bruno a l'air franchement sympa, et nous discutons en marchant le long de la rue. Je décide d'en apprendre un peu plus sur lui.
- Tu es étudiant ?
- Oui, je suis à l'UTBM. Je veux devenir ingénieur en informatique.
- Tiens, c'est le parcours que je veux suivre - lui ou un autre, je n'ai pas encore vraiment choisi, mais en tout cas dans l'informatique.
- Tu vis où ?
- À Paris.
- C'est pas à côté.
- Oui, je ne serais pas venu ici si je n'avais pas cherché des informations.
Il sourit.
- T'as un copain ?

Je ne comprends pas tout de suite la question. Je dois être fatigué ce soir. Il faut dire qu'on n'a pas arrêté de se balader aujourd'hui.
- Euh, non, pas du tout.
Je n'ai pas le temps de préciser pourquoi qu'il pose déjà une autre question.
- Je me demandais, parce que je t'ai vu chercher quelqu'un dans la salle, tout à l'heure.
- Je voulais avertir mon frère... mais il avait l'air entre de bonnes mains.
Nous entrons dans un café dont j'apprécie tout de suite la décoration originale. Bruno me regarde, amusé.
- Ça vaut le détour, hein ?
- Ouais, j'adore.
- Faut connaître. Les touristes passent à côté, ce qui fait que ça reste agréable, intime.
Nous nous installons à une table, au fond de la salle, et passons commande.
Je me dis qu'avoir un endroit de ce genre à côté de chez moi serait idéal pour...
pour...
Une minute... je ne suis quand même pas en train de me faire draguer, là ?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 17-05-2021

Bonjour,

super les deux suites.

Jérémy est confronté à l'homosexualité. Il se rend compte qu'il est dans un bar gay, bar que François a dégoté en faisant des recherches sur les activités à faire à Sochaux.
Jérémy se laisse embarquer par Bruno qu'il vient juste de rencontrer dans la bar. Ils quittent celui-ci pour se rendre dans un lieu plus sympa.
Jérémy se fait draguer, il vient juste de s'en rendre compte.
Que va-t-il découvrir? Il va fait une introspection et peut-être se rendre compte que lui aussi aime les garçons!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 17-05-2021

*  21  *

Non, je me fais des idées. Il est sympa - vraiment sympa - mais il n'est pas en train de...
Ou alors, si. Mais bon, j'ai le contrôle de la situation. Je vais une fois de plus décevoir un gay... pfff. En fait, je ne fais que décevoir ceux qui s'intéressent à moi, hommes ou femmes.

Je repousse la question qui me vient lorsque mes réflexions arrivent à ce point.
Pourquoi ?
Notre discussion se porte sur l'informatique, notre passion commune, et je repousse toutes mes inquiétudes et mes réflexions avec soulagement.
- Tu veux prendre un café chez moi ? Je te montrerai mon installation.
Avec ce qu'il m'en a dit, je suis assez curieux, tout en étant conscient d'avancer en terrain miné. Mais bon, je pense l'avoir bien cerné. Aussi, je décide de lui faire confiance.
- D'accord, je voudrais bien voir ça.
- Ce n'est pas loin. Laisse, dit-il en posant un billet sur la table.
- Non, voyons, dis-je.
- Tu n'auras qu'à m'inviter la prochaine fois, répond-il en souriant.
Je ne dis rien, admettant ma défaite sur ce petit échange.

Nous sortons, frissonnants car la nuit est bien avancée et la température a bien dégringolé. En marchant vite, ça ne nous prend pas plus de quelques minutes pour rejoindre son studio. Il m'adresse un nouveau sourire avant d'ouvrir la porte. Je me sens très bête... je m'imagine à sa place, avec une fille...
- Ce sont tes parents qui paient ?
- Oui, ils ne veulent pas que je travaille en plus de mes études. Ils considère que ça fait trop et que ça pourrait me faire échouer.
- J'imagine, sortir des cours pour bosser, double fatigue, surtout si tu dois réviser après.
- Ouais, et bonjour l'énergie pour les partiels... je les remercie autant que je peux, tu sais.
- Ils savent que tu es gay ?
- Non... je ne préfère pas, pour le moment, dit-il une fois la porte refermée. Je ne sais pas comment ils le prendraient... et je risque gros si ça se passe mal.
- Je te comprends.
- Et les tiens, ils savent ?

Oups... la question qui tue. Et maintenant ?Je lui dis la vérité, en lui faisant mal, ou bien ?
Pourquoi n'ai-je pas envie de lui dire que je ne suis pas gay ? Je ne sais pas très bien... mais je crois que je ne veux pas le blesser. C'est moi qui me suis mis dans ce pétrin. Je contrôle la situation, tu parles !

- Je ne vois que très peu mon père, quant à ma mère, elle m'a demandé récemment pourquoi je ne parlais pas de mes copines... alors je lui ai parlé de mes copines pour calmer le jeu.
- Tu en as ?
- Pfff... comment dire... j'ai essayé plusieurs fois mais je casse dès que ça devient sérieux.
- Ça ne sert à rien, tu sais. Tu ne fais que les faire souffrir, et te faire souffrir aussi. Je sais ce que c'est que de s'afficher avec une fille pour faire comme tout le monde, mais tu ne peux pas t'abuser toi-même.
C'est comme s'il m'avait mis un coup à l'estomac. Je n'avais jamais regardé les choses sous cet angle. Je prends le temps d'y réfléchir. J'ai un tel sentiment de... justesse... que ça me fait peur. On se connait à peine et c'est comme s'il avait découvert quelque chose que même moi j'ignorais.

Il ne se rend pas compte de mon trouble car il me tourne le dos pour préparer le café. Ça me laisse le temps de me reprendre. De plus en plus d'interrogations me sont venues à l'esprit ces derniers temps. Depuis que j'ai rencontré François. Est-ce que je me serais menti à moi-même, finalement ? Effrayante question, tant serait grande l'ampleur du mensonge. Non, je me fais des idées, là...
Ou pas ?
La question me tourmente profondément, et j'accepte avec gratitude le café qu'il m'offre.
Sa saveur âcre et sa chaleur me font du bien.
- Mets-toi à l'aise.
Posant la tasse, je lui cède mon manteau et mon pull. C'est bien chauffé dans son studio.
Il m'emmène vers ses ordinateurs - il en a trois - et m'explique le système qu'il a monté. Je me détends en me retrouvant en terrain familier.

- C'est génial ! Je crois que tu es bien parti pour ce diplôme d'ingénieur.
- Oh, ce n'est pas grand chose.
- Si si, j'insiste, vraiment. Je voudrais la même chose chez moi.
- Bah, si tu veux, invite-moi aux prochaines vacances et je te monterai ça.
- Tu ferais ça ? C'est sympa !
- Je ne le ferais pas pour n'importe qui, Jerem.
- Euh, c'est gentil, mais on se connaît à peine ?
- Je ressens quelque chose de très fort pour toi.
Je sens mes joues s'embraser furieusement.
C'est malin... et maintenant, je fais quoi ?
- Tu es mignon quand tu rougis, fait-il.
Sa main caresse ma joue, et je sens mon cœur se mettre à battre à cent à l'heure. Je suis complètement perdu... Je repense à Antoine, au baiser que je lui ai offert... mais je ne ressentais rien pour Antoine. Est-ce que...
Mon coeur cogne à cent à l'heure, il est évident que Bruno me trouble comme jamais je ne l'ai été, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Je m'interroge sur ce que je ressens tandis que sa main descend sur mon épaule, que son pouce caresse. Je ferme les yeux en essayant de comprendre.
Mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus avant, car il se rapproche de moi et pose ses lèvres sur les miennes.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 18-05-2021

Hou-là! Va-t-il y avoir une "révolution mentale"? Ça en prend pourtant bien le chemin. Jérem réaliserait-il enfin ses tendances profondes qu'il refoulerait jusque-là? Ou alors, il se lève et s'enfuit précipitamment, refusant une fois encore  d'accepter l'inacceptable à son avis...
Les paris sont ouverts, voire ...tout roses dans les minutes qui vont suivre!
Merci, cher Inny 2.