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Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

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Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 30-04-2021

Pour les mensurations, ça ne vas pas tarder.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 30-04-2021

*  4  *

Alors là, il m'a eu.
Mais je ne peux pas reculer. Même si je suis plutôt du genre pudique, je ne peux pas passer pour un dégonflé devant son regard de défi. Il a été jusqu'à ôter chaussures et chaussettes, et je suis bien obligé de faire pareil.
Pourquoi ? Je ne lui dois rien, je n'ai aucun compte à lui rendre, me dis-je soudain.
Mais, sans que je comprenne pourquoi, je ne peux pas m'abaisser à ses yeux...
Ou serait-ce à MES yeux ? Est-ce qu'il me renvoie face à moi-même ? Contrairement au reflet de mon miroir, il peut parler, critiquer... juger.
J'ôte mes chaussures en y réfléchissant plus intensément. Les chaussettes suivent sans que je trouve d'autre réponse. Je me redresse et commence à défaire ma braguette. Plus d'issue. Pour le coup, c'est moi qui ai été eu... mais je n'ai jamais rechigné à accomplir mes gages ou à relever des défis. Question de fierté.
Je baisse comme lui pantalon et boxer d'un même mouvement, m'en débarrasse et me redresse fièrement devant lui.
Bordel. Je pourrais être devant mon miroir, en effet.
- Il doit bien y avoir une différence, dit François.

Je remarque que son sexe a une taille plutôt avantageuse... ou alors...
- Aucune différence, dit-il. Hum...
Mon corps réagit lui aussi, à ma grande surprise.
- Je ne sais pas combien de fois je me suis branlé devant mon miroir, dis-je. Je dois réagir automatiquement à force.
Je ne suis pas très fier de cette excuse, mais c'est tout ce que j'ai trouvé. Mais il n'y prête aucune attention.
- J'aime bien aussi, dit François, qui ne fait pas un mouvement, m'obligeant à tenir face à lui, tandis que nos sexes se dressent de plus en plus. Nous finissons par arriver au même stade d'érection complète.
- 17, hein, dit François.
- Ouais.
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Normalement, j'aurais noyé tout ce moment dans un pur délire, déconné à fond, et on aurait été par terre, pliés de rire, au lieu d'être à poil face à face. Il n'est même pas rouge...
- J'ai trouvé une différence, dis-je alors que je commence à être franchement gêné par la situation.
J'ai assez détaillé son corps... et je me suis suffisamment fait détailler.

- Laquelle ? Fait-il, étonné.
- Regarde mon visage, qu'est-ce que tu vois ?
- Tu es rouge.
- Tu... tu n'es pas pudique, pas vrai ?
- Non, pas du tout. Et toi si ?
- Très.
- Mais tu t'es pas dégonflé. Je suis admiratif.
- Ou très bête, dis-je en essayant de rire. Me laisser entraîner là-dedans...
- Bah, y a rien de méchant, on s'est juste comparés.
- On se connaît à peine !
- Ça change quelque chose ? Quand tu vas sur une plage naturiste ou au sauna, des inconnus, y en a plein autour de toi.
- Je ne vais pas dans ce genre d'endroits !
- Tu devrais essayer, dit-il en se retournant soudain et en reprenant ses vêtements. Bon, mieux vaut que ma mère ne nous surprenne pas comme ça. Ce serait gênant.

- Tu as raison !
Je me jette sur mes propres vêtements. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Qu'est-ce qui nous a pris ? Un défi, une mise à l'épreuve ? Peut-être... mais en tout cas, j'ai relevé le gant, c'est tout ce qui compte. Je ne me suis pas mis à l'air ainsi devant quelqu'un depuis... pfff. Loin. On s'était fait un pouilleux déshabilleur, mais on s'était arrêté bien évidemment au slip. Pourquoi n'ai-je pas eu l'occasion de faire ça avec une fille ? Voilà qui aurait été nettement plus intéressant.
Tu te poses la question ? Tu connais bien la réponse, pourtant. C'est toi le fautif.
- Bon, dis-je, je crois qu'on a fait assez de comparaisons. On a toujours des meubles à monter.
- Oui, fait-il, acceptant de changer ainsi de sujet. On va monter le lit...
Nous travaillons pendant plusieurs heures, montant les meubles dans les deux chambres, puis faisons une pause.
- Ne sois pas gêné, dit-il en me regardant. Tu verras qu'on en rira plus tard.
- T'as raison.
- Tu me rassure. J'avais peur d'avoir été un peu trop loin.

Un peu ? Mais je crois en effet qu'il vaut mieux en rire. Allez, à moi d'attaquer. Quoique je risque d'en prendre plein les dents... je dois être maso.
- T'es puceau ?
- Ouais, et toi ?
- Pareil.
Bon, ben, ça ne va pas bien loin...
- Toujours pareils, dit François.
- On peut en faire notre devise.
- Je continue à me demander à quel point on est vraiment semblables, tous les deux.
- Comment ça ?
- On a les mêmes corps, mais a-t-on les mêmes goûts ?

- Hum...
Tout en déplaçant les cartons pour les ranger dans les chambres, nous énumérons ce que nous aimons et détestons, dans tous les domaines.
- Je commence à croire qu'on aime les mêmes choses, Jeremy. Tout. Nous sommes semblables en tout. Sauf la pudeur, mais tu verras, une fois qu'on a commencé à se montrer, ça passe vite.
- Si tu le dis.
Il s'approche de moi, vraiment très près. Je me demande ce qu'il veut...
- Il y a une ultime chose... peut-être un dernier point commun... ou pas.
- Laquelle ?
- T'es gay, pas vrai ?
Je ne m'y attendais pas, à celle-là.
- Euh... ça va beaucoup trop loin, là.
- Excuse-moi. Je... je ne voulais pas te vexer. Je suis vraiment désolé. J'ai cru...

- T'es désolé ? Bon sang, tu...
Mon cœur cogne comme c'est pas permis, tandis que je tente de trouver un sens à tout ce qui se passe. Je recule en secouant la tête.
- Excuse-moi, je t'en prie !
Je fais demi-tour et pars en courant vers la sortie, l'entendant crier derrière moi :
- Pardon !
Je sors, claquant la porte, et cherche fébrilement la clé dans ma poche, la sort et tente de l'insérer dans la serrure, mais mes mains tremblent trop, je dois m'y reprendre plusieurs fois avant d'y arriver, entre enfin chez moi, referme avec un peu de soulagement... trop peu. Je me réfugie dans ma chambre, met le verrou et me jette sur mon lit, tremblant toujours nerveusement...
...et ne sachant pas pourquoi.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 01-05-2021

*  5  *

Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je me tourne et me retourne encore dans mon lit, bien après minuit.
Empli de tourments. De pensées. D'interrogations.
J'ai l'estomac serré, une légère nausée...
En fait, j'ai faim.
Je me lève, me traîne jusqu'à la cuisine, ouvre le frigo, plissant les yeux à cause de la lumière, et attrape une bouteille de lait. Ce sera un bon début.
Après avoir bu deux bons verres, je sors de quoi me préparer un sandwich et fais un repas reconstituant.
Je résous ainsi rapidement quelques-uns de mes problèmes...
Mais pas tous.

Qu'est-ce qui s'est passé avec François ? Qu'est-ce qui m'a pris ? Je ne me reconnais pas. J'étais comme dans un état second. Seul le choc de sa question, à la fin, m'a comme réveillé.
Et pourquoi est-ce que ça a été un tel choc ? Ça n'aurait pas dû. C'est comme si... mais non. Je le saurais, si je l'étais.
Et je ne suis pas débile au point de croire que ça s'attrape. Pourquoi m'a-t-il posé cette question ?
Peut-être un dernier point commun...
Il est gay, alors ? Est-ce que ça explique certaines choses ? Non, parce que ses réactions... je les ai... toutes... eues...
Hop hop hop, danger ! Demi-tour, bonhomme, interdiction de continuer à penser dans cette direction !

Il y a certainement une erreur dans ce raisonnement. Je me connais quand même. Non, inutile de continuer à m'interroger. Affaire classée. Je ne suis pas gay.

Est-ce que l'idée a traversé l'esprit de Jean ou de Maman ? Pas que je sache. Ils considèrent tous que je suis complètement immature... et honnêtement, ils n'ont peut-être pas tord. Jean fait son âge, et moi, je me comporte comme un gamin de dix ans.
Il est temps pour moi de... euh, de faire quoi ?
De dormir. Je suis claqué.
Ne jamais penser à demain. Ni à hier. Enfin, autant que possible. C'est le secret pour foirer sa vie.
Euh... lapsus. Je voulais dire, pour rester zen. Je suis vraiment fatigué, moi.


3 janvier 2009
Midi. Je me lève, l'estomac dans les talons, et à moitié endormi.
Comme d'hab. Une autre journée tranquille.
Toilette, café, repas, retour dans ma chambre. Je réfléchis à ce que je vais faire et décide de changer d'air. Sortir me fera du bien.
Eh, on est samedi, en plus. Cool. L'occasion de retrouver mes potes.
J'ai tâché de ne pas les perdre de vue après le lycée mais ce n'est pas évident. Je les sens s'éloigner de moi, pris par leurs vies. Je voudrais tant que ce ne soit pas le cas. Je suis nostalgique de nos années de lycée.
Heureusement, il en reste quelques-uns qui sont restés. Voyons voir ça...
Quelques SMS plus tard, je comprends que seul Mathieu est dispo, mais il est ravi de me voir, comme toujours. Je sors le rejoindre au café qui est devenu notre point de ralliement habituel.

J'ai à peine le temps de refermer la porte derrière moi que celle de droite s'ouvre. François sort sur le palier et me remarque.
- Je te demande pardon, dit-il d'office.
- Hier est mort. Si tu veux repartir sur de bonnes bases, on peut le faire aujourd'hui. Simplement, on n'en parle plus. Plus un mot, plus une excuse.
Il est plutôt surpris.
- C'est... inattendu.
- À quoi bon se faire la gueule ? On se connaissait à peine, et vu comme on a été loin, c'était logique qu'un truc de ce genre arrive.
- Ouais... je sais que tu ne veut plus d'excuses, mais tu sais ce que je pense de ce qui s'est passé.
- Oui, la nuit m'a permis de me calmer. Bien, on avait dit qu'on en parlait plus, ça commence maintenant.
- OK.
- Tu as du temps devant toi ?
- Oui, j'ai passé la matinée à continuer à ranger, ça ne me fera pas de mal de souffler un peu.
Il me regarde quand même avec curiosité, le François. C'est bizarre. J'aurais dû lui coller mon poing dans la figure, ou l'engueuler, ou l'ignorer. Mais à la place... j'ai envie d'être avec lui. Pourquoi ?
Je ne me comprends pas moi-même.

- C'est là, dis-je à François un peu plus tard, m'arrêtant au coin de la rue et regardant la petite place. C'est un café sympa.
- Il n'est pas loin, en effet.
- Il est là, à droite. À toi de jouer.
- Tu fais ça sans arrêt ?
- Aussi souvent que possible. Mais à nous deux... ça va cartonner.
- J'ai hâte de voir sa tête. J'y vais.
Je le regarde s'éloigner et s'installer à la table de Mathieu, savourant à l'avance ce qui va suivre...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 02-05-2021

Bonjour,

pas mal, c'est pour Jérémy un bombardement de question après avoir quitté François. François est-il gay? Mais moi, suis-je gay?, Ma mère et Jean n'en ont jamais fait allusion? Mais que se passe-t-il?
Jéré veut voir ses copains, il ne reste que Mathieu de sipo pour le rencontrer dans leur café habituel.
Mais en quittant l'appart, François sort lui aussi du sien.
Après discussion, les deux garçons vont retrouver Mathieu. Jérémy a semble-t-il proposé à François de "prendre sa place" pour rejoindre Math.
Que va-t-il se passer?

Merci [member=201]inny-2[/member]
Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 02-05-2021

*  6  *

François a l'air de bien se débrouiller face à mon ami. Il a suffisamment d'audace - je l'ai découvert à mes dépends - pour se lancer sans souci dans ce genre d'aventure. Au bout d'un moment, il se lève en prétextant un besoin pressant et disparaît dans le café, suivi du regard par Mathieu. Je m'approche dans son dos, et aussitôt que mon sosie a disparu à notre vue, je m'installe sur sa chaise.
Mathieu sursaute, et me regarde d'un air incrédule.
- Mais...
Son regard va de la porte du café à moi, puis repart vers la porte, revient sur moi...
- Co-comment tu as fait ?
- Pardon ?
- Mais tu... tu viens de partir...
Je le regarde comme si je m'inquiétais de son état mental.

- Tu vas bien, Mat ?
- Euh, oui, je... j'ai dû... j'ai dû avoir un passage à vide.
- Tu m'inquiètes, tu sais.
- Ça va aller.
- Tu es sûr ?
- Ouais.
- Bien. Tu as prévu quelque chose ce soir ?
- Rien de spécial...
- On pourrait faire quelque chose, un ciné...
- Hum... on pourrait aller au Lagios, plutôt ?
- Ouais, bonne idée.
François est ressorti en profitant de ma discussion avec Mat et se tient derrière lui maintenant.
- OK, autant se préparer dignement pour cette soirée. Je vais commander deux bières, dis-je en me levant et en entrant dans le café.
Mon sosie se prépare déjà à s'installer à ma place...

J'attends deux bonnes minutes et ressors avec trois bières, que je pose sur la table devant un François hilare et un Mathieu effondré, qui sursaute de nouveau et nous regarde l'un et l'autre.
- Ah d'accord... je vois, vous vous êtes bien foutus de ma gueule tous les deux !
- Si t'avais vu ta tête !
- Espèce de... de...
Il ne peut finir car il est plié de rire, tout comme nous.
- Je te présente François, dis-je lorsque nous nous calmons.
- Salut. Bordel, vous êtes des jumeaux, c'est pas possible !
- Des sosies.
- Là, j'ai un doute. Y a toujours une différence.
- Ma mère serait au courant si elle avait eu des jumeaux, dit François.
- Et je pense que la mienne aussi. Et de toute façon, on ne peut avoir qu'une seule mère.
- C'est bien là la question, dit Mat. Vous n'avez que la parole de vos parents.

Nous nous regardons tous les deux, pris d'un horrible soupçon. Mathieu a tapé dans le mille. Et si nos parents nous avaient menti ? Avons-nous la possibilité de le savoir ?
- Attends une minute... je crois que tu te montes un film, dis-je. Comment est-ce que ça aurait pu arriver, un truc pareil ?
- C'est simple, dit Mathieu. L'un de vous au moins a été adopté. Peut-être même les deux.
J'en reste bouche bée un moment avant de me reprendre.
- Je refuse même d'y penser.
- Il y a un moyen simple de le savoir, dit François. Un test de reconnaissance. On peut aller à l'hôpital et...
- Attends, c'est du délire ! On est des sosies, pas des frères.
- Tu n'aurais pas peur du résultat, par hasard, demande Mat.
- Bien sûr que non. C'est une perte de temps, c'est tout.
- On parie ?
- Quoi ?

- Je parie que vous êtes frères, dit Mathieu.
- Ridicule.
- C'est quoi ta date de naissance, François ?
- 15 juin 1989.
- J'y crois pas...
- C'est la même date, pas vrai ? Il y a beaucoup trop de similitudes entre nous. Ce ne peut pas être des coïncidences. Pour moi, le test est inutile, car il ne fera que confirmer les faits. Nous sommes frères.
- Et tu... tu l'acceptes comme ça ?
- Le fait que mes parents m'aient menti tout ce temps ? J'ai un peu de mal, mais bon... ils m'ont élevé. Même s'ils ne m'ont pas donné naissance... ils sont mes parents par ce simple fait. Ils m'ont élevé, offert leur amour, ils m'ont bien traité. Je n'ai pas à me plaindre. Et toi ?
- Oui, tu as raison. C'est...
- Quoi ?
- Oh, merde, dit Mathieu, qui a compris ce qui vient de me venir à l'esprit. Jean...
- Oui, dis-je. J'ai découvert un frère... mais si j'ai été adopté, ça veut dire que j'en perd un. Jean ne peut pas être mon petit frère... même s'il le restera dans mon cœur.
- Je crois que c'est tout ce qui importe.
J'aurais quand même préféré l'apprendre autrement que par hasard...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 03-05-2021

Bonjour,
très belle suite.

L'échange face Mat est amusant. Mat ne se rend pas compte qu'il y a deux gars qui sont sosies et qui se foutent de sa poire!
Finalement Mat est face aux deux garçons qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Puis ce sont les questions, sont-ils frères? Auraient-ils pu être adoptés par deux famille différente? Jean est-il le frère ou pas de Jérémy?
Voilà que le doute plane autour de la table par les questions posées et pensées dans l'esprit de l'un et l'autre.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 03-05-2021

*  7  *

De retour chez moi, je salue ma mère et mon frère, et le sentiment que j'ai éprouvé lorsque Mathieu a exposé sa théorie fumeuse m'est revenu en pleine face.
Oui, fumeuse. Comment François a-t-il pu me convaincre que c'était la seule explication possible ? Non, c'est du délire, rien de plus. Une cascade de coïncidences, c'est tout. Il n'a réussi qu'à me gâcher l'après-midi... et je n'ai pas envie de sortir ce soir, du coup.
Se pose la question de ma relation avec mon double.
Je réagis vraiment trop bizarrement en sa présence. Je ne le connais que depuis deux jours !
Et, non, ce n'est pas parce qu'on est jumeaux. On n'a pas été élevés ensemble, aucune chance qu'on vive cette complicité si... ce n'est même pas la peine d'y penser.
Mais alors, que m'arrive-t-il ?
Ce n'est quand même pas...
Non !

Je m'enferme dans ma chambre et tente de me vider l'esprit, mais ce n'est pas aussi simple. Toujours, me reviennent les mêmes questions. J'ai fait avec lui des trucs que je n'aurais jamais, au grand jamais, fait avec un gars que je viens tout juste de rencontrer.
Me flanquer à poil devant lui...
Bander devant lui... à la situation ? À sa vue ?
Stoooop ! Change de sujet.
La question insiste pourtant lourdement à la porte de ma conscience.
T'éprouves quand même pas quelque chose pour lui ?
J'ai dit stop !

Je me penche vers ma chaîne pour l'allumer et m'envoyer dans les oreilles suffisamment de décibels pour neutraliser mes pensées. Mais je n'atteins pas le bouton, car mon mobile sonne.
François.

- Ça va, Jerem ? Tu tiens le coup ?
- C'est dur...
Pour plein de raisons.
- C'est simple. On n'a qu'à prendre rendez-vous et faire ce test. Tu n'as pas eu le cran de poser la question à ta mère, n'est-ce pas ?
- Je ne pourrai pas faire une chose pareille.
Et de toute façon, ça ne servirait à rien... n'est-ce pas ? Ou... est-ce que j'ai simplement refusé de voir l'évidence ? Comme toujours.
- Alors faisons ce test.
- À quoi bon, François ? Ça ne sert à rien.
- Tu n'as pas envie de savoir qui sont tes vrais parents ?

Je reste silencieux un moment, sa question m'a fait un choc...
- Pourquoi faire ? Finis-je par répondre. S'ils nous ont abandonnés... qu'ils restent dans l'ombre. Mes parents, ce sont ceux avec qui j'ai vécu.
- Comme tu veux, mais moi, je veux savoir. Et pour ce faire, j'ai besoin de ton aide.
- D'accord. Prends ce rendez-vous.
- Tu vas toujours au Lagios, ce soir ?
- Pas trop le moral, là...
- C'est justement pour ça que tu dois sortir. Et puis c'est quoi ?
- Une boîte de nuit.
- Tu me fais découvrir ?
- Euh... ouais, si tu veux.
- Cool. On part à quelle heure ?
- Dix heures.
- OK. À ce soir.
Il raccroche, et je regarde le portable, intrigué.
- J'ai dit oui ?

Puisque je me suis engagé, il ne me reste plus qu'à y aller.
Soupirant, je repose mon téléphone en y réfléchissant. Une partie de moi a envie de le revoir. Pourquoi ?
Et s'il était mon frère ?
Quelque part, en fin de compte, ça m'arrangerait... ça éviterait que notre relation dérape.
Eh, mais pourquoi déraperait-elle ? Je ne suis pas gay.
Je regarde des pornos tout ce qu'il y a de plus standard, comme monsieur tout-le-monde et le curé du coin, si le gars du sex-shop ne m'a pas raconté de salades.
Et ils m'excitent de manière tout à fait satisfaisante.
J'ai l'impression d'entendre François, narquois, à côté de moi, me dire :
Qui tu regardes vraiment, dans la vidéo ? La fille... ou le mec ?

- Tss...
Voilà maintenant qu'il hante mes pensées...
Je n'ai qu'à regarder un porno lesbien, ça règlera la question. Je trouverai ça facilement sur le net.
Hum...
À la réflexion, ça ne me dit rien du tout... je crois que ce n'est pas trop mon truc.
Ça ne veut pas dire que je suis gay.
Mate un porno gay et regarde ta réaction.
- La ferme, François !
Mais ce n'est pas lui qui me parle ainsi.
C'est ma conscience.
- Ce sont juste les idées à la noix qu'il a mis en moi. Pourquoi est-ce que j'y prête autant attention ?
Pourquoi est-ce que tu as rompu avec toutes tes copines dès que ça devenait sérieux ?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 04-05-2021

Éternel sujet de pensée qui se pose toujours à un moment ou un autre de notre vie : QUI suis-je? et son corollaire : QUE suis-je?
Jérem est en plein dedans. Vu ce qui a été écrit, il me paraît douteux que les résultats des tests soient différents l'un de l'autre. Alors, un secret bien caché  va-t-il être dévoilé? Il y a quelque ressemblance avec ce film "La vie est un long fleuve tranquille" mais son scénario évoque une substitution d'enfants, de plus un garçon faussement "Groseille" est échangé contre une fille faussement "Le Quesnoy". Ici, il s'agit de deux gars semblables. Tout porte à croire qu'ils sont de vrais jumeaux avec l'envie très forte de ne plus être séparés, caractéristique principale de ce cas humain. Alors, auraient-ils été adoptés suite à un drame survenu à leurs vrais père et mère? ou bien un pur et simple abandon? Je crois qu'il va y avoir de la recherche à la fois de paternité mais encore de maternité!
Merci à Inny-2 pour nous transmettre ces textes fort prenants!


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 04-05-2021

En effet. Cette recherche va occuper une bonne moitié de l'histoire.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 04-05-2021

Bonjour,
en effet Jérémy se pose un tas de questions.
L'appel de François fini par convaincre Jérémy de faire le test ADN.
Puis c'est un tourbillon de questions que Jérémy se pose ou alors c'est François que Jérémy semble entendre dans sa tête.
Se pourrait-il qu'il soit gay. Mais non, il regarde des pornos "ordinaires"!
Et François, est-il gay? Pourquoi a-t-il rompu avec ses copines?
C'est un tas de questions d'un ado en recherche de son identité.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 04-05-2021

*  8  *

Téléphone éteint, chambre verrouillée, lumière éteinte, couché dans mon lit, boules Quiès dans les oreilles, et affiche « Ne pas déranger » sortie : me voilà en mode « largage ». J'ai craqué.
Ce maudit François me met la tête à l'envers. Je réagis n'importe comment, ou plutôt, je réagis tout le temps comme il veut que je réagisse. Il est temps de lui montrer que je ne suis pas à sa botte. Il peut toujours appuyer sur la sonnette, le plomb a été retiré.
Je sais que ma mère fera barrage. Comme d'habitude... sauf que cette fois, c'est un mec que je ne veux plus voir.
Hum...
J'ai le sentiment que je ne vais pas m'endormir de sitôt. Pas grave, tant que je conserve ma tranquillité d'esprit...
Pourquoi a-t-il fallu qu'il emménage juste à côté de chez moi ?
Je vais le revoir, fatalement.

Plus tard pendant la nuit, je finis par retirer mes boules Quiès : trop inconfortables, elles m'empêchent de dormir.
Le sommeil finit par m'emporter, mais un bruit parasite vient me réveiller beaucoup trop tôt.
On gratte à ma porte.
- Ptain, Jean, t'fais ch... t'as intérêt à avoir une bonne raison...
J'ouvre la porte, encore dans les vapes, et me fais repousser dans la chambre. Je n'y vois rien, et commence à m'inquiéter franchement en comprenant que ce n'est pas mon frère qui est entré avec moi et referme la porte en mettant le verrou.
- Eh !
Il se jette sur moi, collant une main sur ma bouche, me renversant contre mon lit. Je tente de me débattre mais il parvient rapidement à me maîtriser. Je n'en mène pas large... jusqu'à ce qu'il se mette à parler.

- Du calme, c'est moi, François.
- Mmf ?
- J'aimerais comprendre, tu vois, pourquoi tu m'as fait un coup pareil. C'est pas très gentil de ta part, tu sais.
- Mmm !
- Je suis passé par le balcon. Et ouvrir la fenêtre était un jeu d'enfant. À ta place, je m'inquièterais... n'importe qui pourrait entrer. Mais revenons à nos moutons... qu'est-ce que tu me fais, là ?
- Mmfr !
- T'as peur de quoi ? Je suis ton ami, ton frère, on ne doit rien se cacher. Et ne pas faire de promesses en l'air.
Je me débats violemment, après une période de tranquillité, mais je ne parviens pas à le prendre par surprise.
- Eh là ! Calme-toi, tu ne voudrais pas que je m'énerve, hein ? Je vais te dire ce qu'il y a... ce n'est pas de moi que tu as peur. C'est de toi. Ça a toujours été de toi que tu avais peur, n'est-ce pas ? Mais tu ne dois pas avoir peur... absolument pas. Tu dois t'accepter tel que tu es. Bon... je vais t'enlever cette main, mais si tu cries, je te jure qu'il y aura de la casse... et pas que sur toi, tu comprends ?
- Mmm.

Ce type est un fou dangereux ! Et je suis en son pouvoir...
Il ôte sa main de ma bouche, et attend un moment.
- S'il te plaît, François, dis-je doucement.
- Tut tut. Tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai compris que non seulement tu ne viendrais pas, mais que tu refusais tout contact et que tu ne me donnerai aucune explication ? J'ai été profondément blessé. Et pourquoi ? Qu'est-ce que je t'ai fait, tu peux me le dire ?
- C'est... c'est moi...
- Oui, je vois bien... il n'y a qu'une seule manière de régler ça.
- Je t'en prie...
- Silence. Ne bouge pas... ça vaudrait mieux pour tout le monde.
Il libère mes poignets, puis commence à passer ses mains sur ma poitrine, caressantes.
Oh, non, pas ça !
Ses mains descendent jusqu'à mon ventre, puis atteignent mon caleçon, qu'elles font glisser le long de mes cuisses. Il remonte alors sur mon sexe, qu'il caresse, mais je suis trop terrifié, trop angoissé, pour qu'il aie jamais une réaction, quand bien même j'en aurais été capable. Mais il insiste, son autre main s'affairant sur moi, et je comprends vite que si je ne fais pas quelque chose, je vais y passer.

Une idée me vient alors à l'esprit, salvatrice... entrer dans son jeu.
Je lève une main tremblante vers lui. Je caresse son torse, y amène une autre main, caresse sa peau.
- Eh bien, je le savais...
Je me rends compte que ses efforts ne sont finalement pas si inutiles que ça car mon sexe commence à prendre de l'ampleur. Tant mieux. Plus il me pensera coopératif, plus j'aurai de chances de m'en sortir. Mes mains descendent à leur tour, atteignent son pantalon, le baissent, explorent, s'emparent de son sexe tendu, alors même que je me fais masturber par François, j'attire son membre vers moi, me penchant pour lui faire comprendre ce que je veux de lui... Il lâche mon sexe et je me penche un peu plus vers le sien, ma main droite s'empare de ses testicules...
Le hurlement qu'il pousse est à l'image de l'effort qui crispe ma main. Je crois bien que je n'ai jamais rien serré aussi fort de toute ma vie. Et alors que je remonte ma tête afin de percuter violemment la sienne, une pensée me traverse l'esprit.
Il va me tuer.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 05-05-2021

Bonjour,

quelle suite.

On hésite, est-ce un cauchemar ou alors la réalité ?
Jérémy s'est donc refermé sur lui-même ne répondant pas à l'invitation de François.
Jérémy est perdu, il se sent pris au piège de François, il se sent faible et François prend de plus en plus d'ascendant sur lui!
François se met à caresser Jérémy allant jusqu'à le masturber. Jérémy ne compte pas se laisser faire et entre dans le jeu de François.
La réaction de Jérémy aura des conséquences, nous allons le savoir dans la prochaine suite!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 05-05-2021

(05-05-2021, 09:16 AM)Philou0033 link a écrit :Bonjour,

quelle suite.

On hésite, est-ce un cauchemar ou alors la réalité ?
Philou

Bien intuité.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 05-05-2021

*  9  *

4 Janvier 2009
Je me réveille en sursaut, haletant, et regarde autour de moi. Mal m'en prend, car une douleur terrible me traverse le crâne.
Ce n'était pas un rêve !
Grimaçant, je me lève péniblement et constate que c'est le matin. Je me sens affreusement mal. Je tente de rassembler mes souvenirs mais ils me fuient, devenant de plus en plus flous dans mon esprit. Mon regard se porte alors sur le verrou de ma porte... Qui est mis. On ne peut pas quitter cette chambre en le laissant fermé, même dans mon état, ça me semble évident.
J'ai rêvé, alors ? Ou il est sous mon lit, ou dans mon armoire... Aïe, ma tête...
Il faut que je vérifie, aussi pénible que ce soit. Mais personne ne se cache dans ma chambre, et les volets intérieurs sont toujours fermés...
Les volets. Je n'y avais pas pensé, cette nuit, vu que c'était un rêve.
Un très, très mauvais rêve.
- Pfff...
J'émerge de plus en plus, prenant douloureusement conscience du fait que mon état n'est définitivement pas dû à un coup de tête mais à une maladie. Probablement la grippe.
- Oh, super... exactement ce dont j'avais besoin, en ce moment...

5 janvier 2009
- Encore désolé, je me suis vraiment trouvé mal... ouais, une mauvaise grippe, là... hein ? Toi aussi ? Bah mince alors.
J'ai dû te la refiler pendant mon cauchemar.
- Ouais, y a des chances qu'on soit guéris en même temps, mais compte pas trop sur moi pour sortir en boîte tout de suite après. Ouais, je m'en doute. Allez, salut... j'ai besoin de repos.
Je raccroche mon mobile. Bon, il fallait bien que je m'excuse.
Une idée me vient et je compose le numéro de Mathieu.
- Salut, vieux. Ah... la grippe, toi aussi ? Punaise, elle frappe fort cette année. Ouais, François aussi. Céline aussi ? C'est qui ? Ah, oui, Céline ! Désolé, je suis vraiment patraque. C'est ta copine, c'est ça ? Attends, répète un peu ? J'ai quand même pas entendu les mots « future fiancée », non ? Tu vas pas faire un truc pareil ? Comment ça, pourquoi ? T'as dix-neuf ans, c'est un peu jeune, je trouve... ouais, je vois...
- Tu lui as pas encore demandé, si je comprends bien... bien sûr, ouais... eh bien, tiens-moi au courant. Ouais, toi aussi. Salut.
Je raccroche de nouveau.
- Bah, ça alors... Mat...
J'éteins mon téléphone et tente de retrouver une position plus confortable pour mon corps endolori.
- Je veux guérir...

11 janvier 2009
- Salut, Kévin !
Mon petit frère me foudroie du regard.
- T'aurais pas pu rester malade une semaine de plus ? C'est Jean, mon prénom.
- Bah Kévin, ça fait...
- Ça fait gosse de dix ans, merci, j'ai passé l'âge.
Je le regarde de haut en bas.
- Hum, difficile de prétendre le contraire, en effet.
- T'as intérêt.
- Tu comptes te marier ?
Il me regarde bizarrement.
- Pas spécialement, mais si je le fais, ce sera certainement avant toi.
- Touché.
- Tu m'as tendu le bâton sur ce coup. T'es sûr d'être rétabli ?
- Faut juste que je retrouve l'inspiration. Quoi de neuf ?
- Bah pas grand chose, je vais passer la journée avec ma copine.
Tout le monde a une copine en ce moment... moi j'ai fini par lâcher l'affaire... il faudrait que je commence par résoudre mes problèmes. Parce que j'ai bel et bien un problème, c'est évident.
- C'est une nouvelle, ou toujours la même ?
- C'est toujours Sophie. Je suis pas comme toi, je ne les lâche pas au bout de quelques jours.
- Ça va mieux, alors, après cette histoire, la dernière fois, je pensais que c'était fini.
- J'ai suivi ton conseil, je lui ai offert un cadeau et mes excuses, même si ça m'a un peu arraché la gorge de les faire, après tout...
- Tu voulais revenir avec elle, non ?
- Ouais, mais...
- C'est ça, le secret. Des compromis.
- Dis ?
- Oui ?
- Pourquoi tu n'appliques pas tes propres conseils ?
Parce que ma situation est si confuse que je n'ai rien à en tirer.
- J'y réfléchirai.

- Salut toi, ça va ? Me dit ma mère en venant me faire la bise.
- Oui, beaucoup mieux, ça fait du bien d'être guéri.
- Ne te fatigue pas trop quand même.
- Ça va maman, je vais juste aller voir Mat. Ah, j'y pense, je vous ai pas dit, il va demander sa copine en mariage.
- Vraiment ? C'est merveilleux !
- Je suis le seul à m'étonner ?
- Bah. Ils sont jeunes, c'est vrai, mais il n'y a pas d'âge.
- Mouais... m'enfin, ça me semble quand même assez, euh, rapide.
- Bah. Ils auront tout le temps de refaire leur vie une fois qu'ils auront divorcé.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 06-05-2021

Bonjour,

donc ce n'était qu'un mauvais rêve.
Ça arrive quand on a de la fièvre, on est déboussolé. On s'imagine des choses qui finalement s'avèrent "inventée" par notre esprit.
Une nouvelle fois ce sont les questions qui fusent dans l'esprit de Jérémy.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou