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Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

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Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 24-07-2021

*  82 *

Paul n'est pas en ligne. Ça me tue direct le moral - moi qui croyais qu'il ne pouvait pas descendre plus bas...
Je me lamente intérieurement - Jean a raison, j'ai vraiment besoin de lui, là - puis j'entends sonner. Je me précipite vers la porte et l'ouvre en grand.
C'est mon Paul. Normal qu'il n'ait pas été en ligne ! Je le serre dans mes bras à l'étouffer et il essaie de me raisonner, le palier ce n'est pas l'endroit rêvé pour ça... je finis par entendre raison et le laisse entrer.
Arrivé dans ma chambre, je le serre de nouveau et reste longtemps immobile dans ses bras, sans dire un mot. Lui pose simplement sa tête sur mon épaule, avec douceur, me regardant. Je me sens tellement mieux maintenant qu'il est là que je comprends que je ne survivrais pas à son départ. Mais il chasse cette sombre pensée, toutes mes sombres pensées, par quelques mots qui veulent tout dire :
- Je t'aime.

Une onde de bien-être, de bonheur, m'envahit, car il me signifie là qu'il restera auprès de moi, qu'il...
- Je t'aime, reprend-il,mais je ne sais pas si on peut continuer comme ça.
- Ne dis pas des choses pareilles, réponds-je, choqué. J'ai besoin de toi !
- Moi aussi, j'ai besoin de toi. Je l'ai compris, toute cette nuit où je n'ai pas dormi, m'en faisant pour toi, comprenant que quoi qu'il arrive, tu ne peut être que dans ma vie.
- Je ne comprends plus, pourquoi dis-tu qu'on ne peut pas continuer comme ça alors ?
- J'ai été aveugle sur la force de mes sentiments pour toi, et je t'ai fait souffrir avec mes doutes. Je suis parti parce que je voulais me préparer à te quitter, parce que j'avais toujours eu peur, et quand j'ai eu sous les yeux la réalité du risque de contamination, j'ai failli craquer tu sais, mais quand je suis parti, je me suis rendu compte que c'était impossible. Je sais que ce ne sera pas facile, surtout si la pire des hypothèses est la bonne, mais je serai là avec toi, parce que je t'aime trop pour te quitter.
- Paul... merci, dis-je les larmes aux yeux.
- Je te demande pardon pour avoir douté.
- Mais tu es pardonné, mon amour ! Les doutes, c'est humain, tu as le droit d'en avoir ! Mon dieu, comme je suis heureux, je t'aime, Paul, je t'aime !
- Moi aussi je t'mmm...

Le baiser que nous échangeons est le plus doux que j'aie jamais connu. Lorsqu'il se termine, il me regarde dans les yeux.
- Nous ne devons plus avoir de doutes sur notre avenir. Je veux passer ma vie avec toi, Jerem. Quoi qu'il advienne.
- Moi aussi, Paul. Je veux vivre à tes côtés pour le restant de mes jours.
- Eh, pas question de partir avant moi ! Proteste-t-il.
- Ah non, pas toi en premier !
- Nous partirons ensemble, alors.
- On est encore jeunes, on a le temps de voir venir, ris-je.
- Promets-le moi.
Je ferme les yeux. C'est le genre de promesses un peu dingue qu'on peut faire quand on est jeunes, fous, et qu'on s'aime.
- On partira ensemble, promet-je.
- Et si on officialisait la chose ?
- Comment ça ? (puis, comprenant) : Ah, tu veux dire, tu voudrais qu'on se pacse ?
Il a une mine de dégoût.
- C'est juste une formalité administrative, franchement je verrais bien quelque chose de plus beau que ça.
- Tu veux dire, un mariage ? Le jour où on pourra se marier en France, les poules auront des dents.

- Si la société ne veut pas de nous, on la jette aux orties ! Un mariage, c'est avant tout une affaire personnelle. On se pacsera pour la forme, mais on se mariera entre nous, on fera notre propre cérémonie rien que pour nous deux.
Je trouve l'idée excellente ! Paul le voit à mon sourire qui s'élargit, ça me plait beaucoup. Mais c'est vachement prématuré je trouve... toutefois, je décide d'entrer dans son jeu.
- Tu sais, je pense qu'on pourra tranquillement inviter mes parents et Jean, et quelques vrais amis, comme Mat et sa copine (dont, bizarrement, j'oublie toujours le nom. Je l'ai noté quelque part, mais j'ai aussi oublié où).
- Oui, bonne idée. Faudrait trouver une date...
- Cet été ce serait parfait, pendant les vacances tu n'aurais pas à te soucier de la fac, et nos amis non plus, en plus, ils auront le temps d'aménager leur emploi du temps.
- Oui, autant ne rien précipiter, il faudra organiser tout ça, et puis, tes parents fronceraient les sourcils si on leur annonce ça tout de go en sortant de la chambre, non ?
- Euh, oui, surtout que j'étais au trente-sixième dessous, ils m'enverraient chez le psy en pensant que j'ai fondu un fusible.

Nous rions ensemble et décidons de laisser un peu de temps s'écouler avant de faire part de notre projet.

Lorsque nous sortons pour manger, les autres voient aussitôt que je vais nettement mieux. Ils ne posent pas de questions, mais se réjouissent du changement.
Nous discutons de sujets neutres et repartons dans notre chambre.
- Bon, je dois prendre mes responsabilités, je n'ai que trop... créé d'ennuis en...
Paul m'enlace, me réconforte.
- On en fait tous des conneries, on n'est pas parfaits. Nous ne sommes qu'humains, nous essayons de faire au mieux avec ce que la vie nous a donné.
- C'est vrai... mais je doute d'avoir fait au mieux.
- Tu ne peux pas changer le passé, alors travaille à éviter de refaire les mêmes erreurs à l'avenir.
- C'est clair ! Je ne choisirai plus la solution de facilité. Mon frère risque de payer un prix très lourd à cause de moi...
- Tu n'y peux rien maintenant.
Une idée germe dans mon esprit.
- Peut-être que si... je me demandais vers quelles études me diriger, maintenant, je crois que j'ai une idée - et une motivation. Je veux faire de la recherche sur cette maudite maladie.
Je regarde gravement Paul avant de continuer.
- Si mon frère est malade... je veux pouvoir le sauver. Ou du moins y contribuer.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 25-07-2021

Ça a l'air d'aller mieux pour Jerem : il était temps!
Alors, un «mariage pour deux» (et pas d'enterrement! Enfin pas tout de suite) : voilà pour  s'occuper pendant les vacances. Les deux tourtereaux vont pouvoir nous montrer leurs qualités d'organisateurs. Et...ouvrez le ban : "Il ne faut pas que le ban...cale"!


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 25-07-2021

Bonjour,

Jérémy saute dans les bras de Paul. Ils s'aiment ces deux là, ils ne savent pas rester séparés, ils ont besoin l'un de l'autre. Jérémy va déjà bien mieux depuis que Paul lui a dit qu'il souhaitait qu'ils se marient!
Ils reparlerons de ça par la suite.
Jérémy pense à l'avenir, il veut pouvoir faire des études pour trouver comment combattre le sida!

Bon dimanche.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 25-07-2021

*  83 *

- C'est un beau projet, mais il faut que ça vienne de toi, pas de la culpabilité que tu ressens envers ton frère.
- Je suis convaincu que c'est ma voie. En plus j'étais bon au lycée en SVT, je ne devrais pas avoir de mal à suivre cette voie.
- D'accord. Eh bien, tout ce que je peux te dire, c'est bon courage. En tout cas, je serai là pour te soutenir.
- Merci. Je t'aime.
Je l'embrasse, le serre dans mes bras, contre moi, lui murmure de tendres choses à l'oreille, des mots d'amour, car je l'aime, je l'aime vraiment.
Paul est touchant dans sa volonté de se faire pardonner. Je trouve que ça va un peu vite, cette idée de se marier... trop même, je ne suis pas certain de la stabilité de notre couple vu à quel point il a peur de se faire contaminer, mais d'un autre côté, ça m'emballe complètement ! En tout cas, mieux vaut se laisser le temps d'y réfléchir, mais ce qui est clair, c'est que je veux passer ma vie à ses côtés, et j'espère que c'est réciproque !
Cette simple pensée n'en finit pas de m'emplir d'un bonheur qui parvient presque à me faire oublier mes sombres pensées. Presque, car ma douleur est tout simplement trop forte.

Nous passons le reste de la journée ensemble, et le soir venu, Paul se lance auprès de mes parents.
- J'ai quelque chose à vous dire, leur dit-il.
- Oui ?
- Je... je vais couper les ponts avec ma famille. Ce n'est plus possible, je ne supporte plus les contraintes qu'ils font peser sur ma vie. Sans parler du fait que s'ils découvrent que je suis gay et que j'aime Jeremy, ils feront tout pour briser notre amour.
- Il faudrait déjà qu'ils me passent sur le corps, dit mon père à ma grande surprise - et ma plus grande joie. Je ne laisserai personne briser le bonheur de mon fils, ou décider à ta place de ce que tu veux faire de ta vie.
- Merci, papa ! Du fond du cœur !
- Je suis juste un homme de principes, dit-il. Les miens sont que l'on doit être libre de choisir sa vie, tout comme ceux des parents de Paul doivent être qu'un enfant doit tout à ses parents...
- Oui, c'est exactement ça, confirme Paul.

- C'est lamentable, on ne fait pas un enfant par intérêt, on le fait par amour. Et si on a une once d'humanité, on se soucie avant tout de son bonheur. Je.. je suis désolé de parler comme ça de tes parents, Paul...
- Ne vous, euh, ne t'en fais pas - j'ai du mal - je pense déjà bien assez de mal d'eux de mon côté...
Je sens une grande tristesse de la part de Paul, qui aimerait, et c'est compréhensible, que les choses soient différentes.
Je passe ma main dans son dos, lui offrant à mon tour un réconfort qu'il accepte avec gratitude.
- Nous te l'avons déjà dit, poursuit mon père, et je te le redis : tu as une place ici, de même... que tu as une place dans le cœur de mon fils.
- Merci.
- C'est pas trop dur pour toi, papa ?
- J'ai la chance d'avoir des principes, comme je l'ai déjà dit, et s'ils entrent en conflit avec quelque chose que je croyais savoir, le choix est vite fait. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point vous vous aimez tous les deux. Alors les vielles idées reçues, je les écrase du pied jusqu'à ce qu'elles ne bougent plus.
- T'es le meilleur, papa ! S'exclame Jean, à notre grand amusement.
- Je ne peux qu'être d'accord. Je t'admire vraiment, peu de gens sont capables de faire ce que tu fais.
- Arrêtez, vous allez me faire rougir, sourit-il.
- Trop tard !

De retour dans ma chambre, je continue mes recherches sur le net, en pestant contre le peu de possibilités de dépistage en région parisienne, un comble quand on sait la population qui s'y concentre.
Je finis par lâcher l'affaire, je vais passer par la voie payante mais qui m'assurera de ne pas me déplacer pour rien.
- Je vais être un peu moins disponible, me dit Paul. Je dois réviser et préparer mes partiels pour la rentrée.
- Pas de souci, je comprends. J'en profiterai pour revoir mes cours du lycée, de mon côté, histoire de ne pas perdre ce que j'ai appris.
Nous nous organisons donc, et je commence à me dire que ma chambre devient trop petite pour une vie à deux sur le long terme. Vivement qu'on ait notre chez-nous.
Je m'installe donc sur le lit tandis que Paul utilise mon bureau. Je me replonge donc dans mes cours, et je me rends compte que j'ai déjà oublié certaines choses ! Autant reprendre au début, et remonter la pente... heureusement, je n'ai pas tout oublié, loin de là, ça devrait aller. Je m'y prends certes un peu tôt par rapport à la prochaine rentrée universitaire qui est bien loin encore, mais je me sentais mal à l'aise à l'idée de glander ou jouer alors que Paul travaille sérieusement.

16 mars 2009

Nous nous réveillons au doux son du réveil, et échangeons un baiser avant de nous lever. C'est lundi, retour à nos activités : études de droit pour Paul, et fruits et légumes pour moi. Super...
Nous nous séparons dehors, lui part pour la rue de Vaugirard, et moi à trois rues d'ici, j'ai eu de la chance de trouver un travail aussi près de chez moi.
En fait, au vu de la situation dans notre pays, j'ai eu de la chance de trouver un boulot, point. Aussi, je ne vais pas me plaindre, même s'il est loin de mes aspirations, il durera le temps pour nous de devenir indépendants... je sais que mes parents veulent m'aider, mais je ne veux pas dépendre d'eux, et puis... autant qu'ils se concentrent sur Jean. Lui aura une famille, avec femme, enfants et poisson rouge...
Pour nous, sur ce point, c'est même pas la peine. Il n'y aura que nous deux...
Cette pensée assombrit mon humeur. Contrairement à nombre de jeunes de mon âge, je n'ai rien contre l'idée d'avoir des enfants. C'est probablement dû à mon adorable petit frère.
Sauf qu'étant gay, ça règle le problème de façon radicale. Et en plus, si je suis contaminé... non, mieux vaut enfermer ces regrets à double tour, ils ne feraient que me tourmenter inutilement.
Je repousse donc toutes ces pensées, mais quelque chose me dit qu'elles ne me laisseront pas en paix et que ce regret me hantera toute ma vie.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 25-07-2021

Bonsoir,

pauvre Paul, il sait qu'l ne peut plus compter sur sa famille, sachant qu'il sera rejeté si elle apprend qu'il est gay.
Paul peut aussi sentir qu'il est soutenu par Jérémy mais aussi par toute sa famille, la papa en tête malgré ses idées!
Les deux amoureux doivent se ménager des moments pour l'étude pour l'un et pour le travail pour l'autre!

Bon pour les enfants, ce sera possible, mais bien plus tard et dans d'autres pays !

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 26-07-2021

*  84 *

17 mars 2009
François ne m'a pas rappelé, et c'est donc moi qui l'appelle.
- François, c'est Jérémy.
- Ils se sont contentés de dire qu'il n'y avait pas urgence pour le test combiné, qu'il suffit d'attendre les trois mois. Je crois surtout qu'ils veulent faire des économies.
- Ah... Écoute, François, je suis désolé, je...
Clic.
Et merde...
Je soupire en me disant que de toute façon, je ne saurai pour ma part que bien après lui si je suis contaminé ou pas. Et alors...
Je ne sais pas. C'est surtout ça le drame, je ne sais pas ce que je ferai si c'est le cas. Je ne suis déjà pas près de me pardonner mes conneries, ce serait vraiment le truc qui m'achèverait.
François... si je pouvais revenir en arrière, si seulement !

Je continue à vivre, cependant, à travailler pour mettre de l'argent de côté et payer les études de Paul - en attendant que je commence les miennes - mes parents ayant refusé de lui ouvrir les fonds qui sont destinés aux miennes.
Ils attendent de savoir si notre relation va vraiment durer, m'ont-ils expliqué, et d'ici la prochaine rentrée universitaire, il sera temps de voir.
Je suppose qu'ils ont raison, même si ça m'embête. Je suis vraiment mordu de mon mec, qui aurait cru ça l'année dernière ! Même pas moi. Heureusement que je l'ai, que j'ai ma famille, parce que sans ça...
Non, assez d'idées noires, je suis en train de miner mon moral avec toutes ces pensées, et même si j'ai assez de sujets de déprime pour m'empoisonner la vie, ce n'est pas en y songeant sans cesse que je vais arranger les choses.
C'est cette attente qui me tue.
Vivement le 16 mai, vivement !

Ma résolution de me battre pour garder un bon moral dura jusqu'à ce que je rentre chez moi. À peine entré dans le hall de mon immeuble, deux hommes en civil sont venus vers moi, l'un d'eux me montrant sa plaque de police.
Oh non, ça va pas recommencer !
- Monsieur Jérémy Darreau ?
- Oui, c'est moi, qu'est-ce qu'il y a ? L'inspecteur Peltier m'a dit que j'étais hors de cause.
- Pour cette affaire, peut-être, mais pour celle qui nous intéresse, ça reste à voir.
- Quoi ? De quoi suis-je accusé, ce coup-ci ?
- Espionnage industriel.
- Quoi ?! Mais c'est pas fini de m'accuser de tout ce qui vous passe par la tête ? D'où sortez-vous cette accusation ridicule ?
- Bruno Goubin, vous connaissez ?
- Quoi, encore lui ?!

Soudain, j'ai un flash. Le système qu'il m'avait montré, qu'il disait avoir mis au point... Est-ce que...
- J'ai l'impression que ça vous dit quelque chose, eh bien, on va profiter de vos réminiscences au poste.
- Oh non... mais je ne sais pratiquement rien ! Je...
- Au poste, une déposition en bonne et due forme. Allez !
- Pfff... vous me laissez prévenir mes parents, cette fois ?
- Oh, ils sont au courant, ne vous en faites pas, vu qu'on a perquisitionné dans votre chambre.
- C'est pas vrai...
Et me revoilà embarqué par les flics, qui me remettent en cadeau de bienvenue des menottes aux poignets « pour éviter tout problème. »
Je garde la tête baissée pendant tout le trajet, que je passe à me lamenter.
Ce qui fait que je ne comprends pas tout de suite que nous ne sommes pas au commissariat lorsqu'on me fait sortir.
- Où est-ce que je suis ? Dis-je, m'étonnant d'être dans un parking désert.
- Avance, ou on te fait avancer et t'aimeras pas ça, dit l'un des types en me poussant dans le dos.
- Putain mais vous êtes qui ?
- T'occupes.
Je me retourne, mais le gars a un appareil dans la main qui me semble être un Taser. N'ayant aucune envie d'expérimenter le truc, je me retourne et avance vers un ascenseur. Dans quel guêpier me suis-je retrouvé ?
Bruno, je te hais. Je te jure que si je me sors de ce trou, je vais te retrouver et te faire payer tout ce que j'ai pu vivre jusqu'ici.

Je réfléchis à plein d'hypothèses. Soit je me suis fait enlever par des criminels, et c'est vraiment une mauvaise nouvelle pour moi, soit c'est la DST ou un truc du genre. Mais dans quoi Bruno m'a-t-il entraîné ?
L'ascenseur me conduit au huitième étage, et je commence à me sentir un peu moins inquiet. Si ce sont des criminels, pourquoi me montrent-ils autant de choses, jusqu'à mon trajet jusqu'ici ? Non, il ne faut pas que je me fasse de cinéma, de toute façon, je vais bientôt savoir ce qu'il en est.
Je suis conduit jusqu'à une salle où on me fait assoir. Pas de miroir en fond, juste quatre murs blancs sans fenêtre et une caméra au plafond, dirigée sur moi.
Je n'ai croisé personne dans les couloirs. Le fait ne me frappe que maintenant, alors que la porte se referme, me laissant seul sous l'œil de la caméra. J'attends qu'on me parle, mais rien, on me fait poireauter, toujours menotté, pendant un très long moment. Pour me mettre sur les nerfs ?
Le fait est que ça marche, et c'est presque un soulagement quand la porte finit par s'ouvrir. Je regarde alors avec surprise la personne qui vient d'entrer.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 27-07-2021

Ah : encore des ennuis à cause de Bruno "l'Inventeur". Ne serait-il pas aussi un "foutu hackeur"? On peut supposer que c'est ce qui lui est reproché.
Et le "mort" trouvé chez lui ne serait-il pas mêlé à cette affaire d'espionnage? Imaginons un copain de rencontre, comme l'a été Jérem, qui est pris pour Bruno par des "nettoyeurs". Il se fait "repasser" et l'on s'aperçoit que ce n'est pas le Bruno recherché. D'où investigations auprès de tous ceux qui ont eu des rapports avec lui...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 27-07-2021

Bonjour,

décidément rien ne va pour Jérémy.
D'une part François semble lui faire la gueule, d'autre part une nouvelle fois Jérémy est inquiété à cause de Bruno.
Jérémy ne sait plus que penser, il se retrouve dans une nouvelle affaire qui le dépasse!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 27-07-2021

*  85  *

- Vous ?!
- Comme on se retrouve, dit l'inspecteur Peltier.
- Qu'est-ce que je fais ici ? J'y suis pour rien moi !
- Je sais, je suis venu vous libérer, dit-il en passant derrière moi pour déverrouiller les menottes.
- Vous n'auriez pas pu m'épargner toute cette peine ? C'est quoi toute cette histoire ?
Je me frotte les poignets, décidément, je ne m'y ferai pas à ces maudits bracelets.
- Il y a que vous avez été kidnappé par des hommes qui ne reculeront devant rien pour mettre la main sur l'appareil de votre ex-petit ami. Qui est impliqué dans une très sale histoire qui a déjà fait un mort. Et vous avez failli être le suivant sur la liste. Une chance que je vous ai gardé à l'œil, n'est-ce pas ?
J'avale péniblement ma salive.
- C'est... c'est quoi cette histoire ? Qu'est-ce qu'il a fait Bruno ? Son appareil n'avait rien de révolutionnaire, c'était une bonne idée, certes, mais pas au point de tuer !
- Il ne vous a pas tout dit, loin de là, d'ailleurs, ce n'est pas lui qui l'a créé. Il a volé les schémas techniques et il l'a montée. Mais je ne peux pas vous en dire plus, tout ce que je peux dire, c'est qu'il vous a entraîné dans cette histoire, et ça, c'est très ennuyeux.
- Et comment ! J'en ai assez de toute cette histoire !
- Malheureusement, elle va vous coller à la peau jusqu'à ce qu'elle se termine. Vous allez devoir disparaître, vous et votre famille.
- Hein ? Vous ne les avez pas arrêté, ces types ?
- Rien que des exécutants, pas les chefs, loin de là. Ça va demander du temps.

- C'est pas vrai...
Je secoue la tête un moment, puis je dis d'une petite voix :
- Je peux tuer Bruno ?
- Je suis désolé que ça tourne ainsi pour vous, mais nous faisons le maximum pour résoudre la situation.
- Je l'espère... mais dites, vous ne vous seriez pas servi de moi comme appât ?
- Plus ou moins... si la police a cru que vous étiez impliqués, d'autres aussi pouvaient le faire. Je vous ai placé sous surveillance pour éviter qu'il vous arrive quelque chose de mal, et ça nous a permis de faire main basse sur ces hommes de main. Peut-être pourrons-nous découvrir qui les a employé.
Nous sortons de la pièce où j'étais enfermé. Je ne vois pas mes ravisseurs, ils ont dû être emmenés, et je me dis en me retrouvant enfin à l'extérieur que je l'ai échappé belle.
Je suis ramené chez moi par une voiture de police qui me dépose devant chez moi, je prends l'escalier et monte en vitesse, suivi par l'inspecteur, jusqu'à arriver chez moi.
Ma mère se jette dans mes bras.
- Mon chéri, la police nous a expliqué ce qui se passait, comme je suis heureuse de voir que tu n'as rien eu !
- C'est bon maman, dis-je embarrassé, je vais bien, mais si tu continues, je vais finir asphyxié.
Elle me relâche, et c'est Paul qui me serre dans ses bras à son tour.

Là, je ne proteste pas, je suis bien content de l'avoir dans mes bras. Je maudis Bruno une nouvelle fois pour m'avoir impliqué par accident dans cette histoire, et je me rends compte que par ricochet, j'ai impliqué Paul et ma famille.
Peltier commence à nous expliquer que pour notre sécurité, nous allons devoir être mis sous protection, le temps que l'affaire soit résolue ou qu'elle se tasse.
- Mais c'est quoi cette affaire, demande mon père. La police nous a expliqué de quoi il retournait, mais cet appareil, c'est quoi ?
- Vous pensez qu'on va révéler des secrets militaires à un pauvre inspecteur de police ? Je n'en sais strictement rien, à part que les services secrets sont sur le coup et qu'ils sont sacrément excités. La machine que votre fils a vu chez Bruno a disparu, et ce n'est ni Bruno ni ceux qui s'en sont pris à votre fils qui l'ont, et je parierai qu'elle est en sécurité dans notre camp, qui fait mine de continuer à la chercher pour tromper l'ennemi et le pousser à la faute... ce qui vient de se passer, d'ailleurs.
- Pourquoi est-ce la police qui est sur cette affaire et non la DST ?
Il hausse les épaules.
- Je ne suis pas dans leurs petits papiers. Bon, commencez à rassembler des affaires, vous partez ce soir.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 27-07-2021

Dans le prochain épisode, nous allons apercevoir le Commander Bond alias Marvin Clarks agent commercial de la Manchester and Birmingham Bank UK Ltd montrer le bout de son nez. Lui aussi recherche le fameux appareil pour le compte des services de Sa gracieuse Majesté. La rencontre avec Jérem sera fort intéressante...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 28-07-2021

Bonjour,

nous sommes en plein dans une affaire d'agents secrets, d'appareil d'espionnage, bref dans une histoire digne d'un James Bond!
Voilà que la famille de Jérémy va devoir être placée au secret ainsi que Paul probablement. Ils doivent faire leurs bagages pour quitter leur chez eux en fin de journée!

Que va-t-il encre se passer. Le contact entre Jérémy et Bruno est décidément très toxique!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 28-07-2021

*  86  *

20 mars 2009
Que de bouleversements ces derniers jours ! Nous voilà perdus quelque part, je ne sais même pas où on nous a conduit pendant la nuit, installés dans un grand appartement que nous partageons avec Marie. François reste à l'hôpital où il est sous surveillance. Il doit encore me maudire...
Moi, plus les jours passent et plus je broie du noir. Et ça ne s'arrange pas quand l'inspecteur revient me chercher pour un interrogatoire. Pas par la police cette fois, je soupçonne ceux qui m'interrogent de faire partie des services secrets. Eh ben ça n'a rien d'excitant. Je n'ai plus qu'une envie, finir mes jours sur une île déserte.
Une chance que j'aie repoussé Bruno quand il est venu me demander de l'aide ! Même sans ça j'ai failli y passer, alors avec lui...
Si je met la main sur lui, il va regretter d'être né !
Je réponds tant bien que mal aux nombreuses questions qu'on me pose, jusqu'à ce qu'ils finissent par comprendre que, vraiment, je n'ai rien à voir dans toute cette histoire, si ce n'est par pure malchance.

Le premier homme, qui a lancé les premières questions, semble réfléchir un moment, puis reprend.
- Ce que je trouve étonnant, c'est que vous ayez été si vite dans leur collimateur. À peine quelques jours après votre rencontre avec Bruno, ils étaient déjà sur votre piste.
- Ah bon ?
- L'homme qui a renversé votre frère était très surpris de voir deux fois sa cible... il a hésité, une seconde de trop, et n'a pu que blesser votre frère.
- Attendez... il l'a fait exprès ? Je croyais que c'était juste un chauffard ?
- Quand on a eu vent de cette affaire, nous avons procédé à un nouvel interrogatoire plus orienté... nous savions beaucoup plus de choses que la police, et nous avons fini par le faire craquer. Il a été payé pour ça.
- Mais... mais comment ?
- Plusieurs possibilités, la plus probable étant que Bruno était sous surveillance... mais nous pensons qu'en fait il s'est servi de vous depuis le début. Pour détourner l'attention de lui, il vous a dragué dans une boîte, vous a fait venir chez lui, avant de vous relâcher au petit matin... forçant la partie adverse à disperser son attention.
Je manque de m'étrangler.

- Quand Thierry a été tué, il a déboulé chez moi en demandant mon aide... je l'ai repoussé mais...
- Mais il avait de nouveau attiré l'attention sur vous. Et il s'est livré à la police, sachant qu'il n'y avait pas assez de preuves contre lui, mais qu'il serait inaccessible pour un temps. Quand les autres en ont eu assez d'attendre sans rien voir venir, ils vous ont cueilli. Pendant ce temps, Bruno a disparu.
- Oh putain... le salaud !
- D'après son profil psychologique, il aurait tout à fait pu procéder ainsi.
- Oh bon sang... vous l'avez retrouvé ?
- J'aimerais bien, mais non, nous le cherchons toujours. Il peut être n'importe où, vu qu'en plus de ses compétences techniques, c'est également un faussaire. Nous avons d'ailleurs trouvé trace sur son ordinateur d'un faux qui nous intrigue beaucoup...
Il ouvre un dossier et me tend un papier que j'examine avec curiosité.
Puis stupéfaction.

Je retourne une heure plus tard dans notre appartement temporaire, et m'installe dans ma chambre, où je passe un long moment à regarder le mur, assis sur mon lit. Paul tente de me questionner mais je n'ai pas la force de réagir. Il me serre alors dans ses bras, me murmurant doucement à l'oreille des mots que je ne comprends pas, l'esprit trop occupé.
Quelque chose s'est brisé en moi, et je reste longtemps à contempler le vide, jusqu'à ce que quelque chose m'en tire avant que tout le monde ne commence à s'inquiéter sérieusement.
Une colère brûlante, une haine irrépressible envers celui qui s'est acharné à détruire ma vie et celle de François.
Je ne rêve plus que d'une chose, le retrouver et lui faire payer très cher ce qu'il a fait.
Je fais tout pour rassurer Paul sur ma santé, oui, ça va mieux, j'ai juste besoin de me remettre, j'en ai juste assez de voir ma vie bouleversée sans cesse.
Il me serre dans ses bras, me murmurant qu'il m'aime, et malgré mon état d'esprit, ça me fait du bien, ce qui me rassure, je n'ai pas été détruit par ce qui m'est arrivé. Je puise dans ma colère la force de continuer au lieu de m'effondrer, me demandant combien de temps je pourrai tenir ainsi.

Il ne me reste plus qu'à parler à Paul du dernier tour que m'a joué Bruno.
- Paul... Bruno est un faussaire, la police a retrouvé chez lui une preuve, un document qu'il a créé récemment...
- Ah ?
- Oui, et qu'il s'est fait une joie de m'envoyer pour me donner un coup au cœur. Peut-être qu'il se demandait si j'allais craquer et me suicider à force de prendre des baffes ? Mais en tout cas, je sais maintenant qu'il ne s'est jamais fait dépister. Le rapport d'analyse est entièrement bidon.
- Oh putain...
- Ouais, comme tu dis...
Je soupire, si seulement je pouvais revenir en arrière...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 28-07-2021

Pas dépisté le  Bruno? S'appelle-t-il seulement Bruno? Est-il un agent russe ou chinois qui espionne des industries militaires très pointues pour dénicher les petits secrets de fabrication? Je crois de plus en plus indispensable l'intervention du Commandeur Bond («My name is Bond,... James Bond!»)


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 29-07-2021

Bonjour,

Bruno n'est en fait qu'un faussaire doublé d'une sorte d'espion à la solde de quelqu'un qui est toujours inconnu.
Bruno s'est arrangé pour que l'attention soit portée sur Jérémy. L'accident de François a été prémédité, mais c'est Jérémy qui était visé!
Jérémy s'est fait entuber par un gars qui se prénomme Bruno et qui ne s'est jamais fait dépister, il a adressé un faux résultat à Jérémy pour le détruire mentalement.
Bruno est introuvable.

Jérémy et sa famille sont sous protection, mais pour combien de temps?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 29-07-2021

Le vent de la côte souffle dans mes cheveux tandis que je regarde la mer en contrebas. Je repense à ma vie brisée pour le seul crime d'avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, d'avoir dit oui à un coup d'un soir rencontré par hasard. Bruno avait dû sentir ma réserve, ma timidité, qui n'étaient dues qu'au fait que je ne me sentais pas à ma place dans cette boîte gay, puis à la découverte de la vérité sur ma sexualité. Il s'est trompé sur moi, mais il m'a néanmoins baisé sur toute la ligne. Je pourrais repenser longtemps aux conséquences de ses actes - être déracinés, rassemblés dans un appartement loin de chez nous, puis l'attente, la longue attente avant que toute cette histoire ne se tasse enfin une fois pour toutes.
Mais il était trop tard pour moi, la révélation de la traîtrise de Bruno m'a brisé. Plus rien ne pouvait me retenir de sombrer, rien d'autre que la haine que j'avais envers lui. Il s'en est passé, des choses, dans les mois qui ont suivi...
Il est temps maintenant, je n'en peux plus. Je n'ai plus envie de revenir en arrière, de revivre tout ça, ça ne m'a rien apporté. Ça n'a fait que me rappeler l'amertume de cette vie brisée.
J'ai vingt ans aujourd'hui. Certains me diraient, s'ils pouvaient me parler, que je suis encore jeune, que je pourrais refaire ma vie. Mais quelle vie ? Je n'ai aucun avenir. Pas après ce que j'ai fait.
Je me lève, respirant un grand coup, le cœur battant soudain très fort, mon corps a peur, mais je ferme les yeux et m'apprête à plonger.



*  87  *

Le présent, 15 juin 2009

En fait de plongée, c'est en arrière que je la fais, car on vient de m'attraper et de me faire tomber au sol. Je rouvre les yeux sur le visage de Paul.
- Ça va pas la tête non ? Il est hors de question que tu te foutes en l'air, Jerem !
- Paul ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Tu ne pensais pas que j'allais accepter gentiment quand tu m'as plaqué ?
- Paul...
- Tes parents m'ont aidé, Jerem, et tu leur dois une fière chandelle ! Ils m'ont dit où tu allais te réfugier quand tu allais mal. Et ta tante m'a tout de suite dirigé vers la falaise quand je lui ai expliqué la situation. Bordel, je suis arrivé juste à temps ! Je t'aime, Jerem, et je sais très bien que ça ne fait pas de doute pour toi. Tout comme je sais que tu m'aimes toujours, que tu m'a rejeté parce que tu déprimais et que tu étais au fond du trou ! Je n'allais certainement pas te laisser tomber, oh que non !
- Paul, tu ne sais rien...
- Je suis là pour t'aider Jerem, tu ne comprends pas que quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe, je serai là pour toi ?
- Je n'en peux plus, Paul. Je suis désolé...
- Tu te souviens de notre promesse ? On ne partira qu'ensemble !
- C'est une promesse idiote...
- Pas pour moi ! Tu veux sauter ? D'accord, vas-y ! Mais je saute avec toi !

Paul avait raison sur une chose. Je l'aimais toujours. Et j'ignore comment, il avait su me faire réagir. Peut-être avait-il fini par me connaître intimement...
- Non ! Non, Paul, tu n'as pas à faire une chose pareille !
- Pourquoi ? Tu t'apprêtes à détruire ma vie en te suicidant. Que me resterait-il ?
Je suis soudain mortifié. Je me rends compte que je m'étais complu dans un égoïsme forcené en ne pensant plus qu'à mes problèmes, mes malheurs, ma douleur, sans penser un seul instant à celle des autres.
Paul, mes parents, mon petit frère... non, non, encore une fois j'ai failli faire une connerie plus grosse que moi.
- Paul, je... je suis désolé, je ne voulais pas... je n'en pouvais plus... mais tu as raison, je n'ai pensé qu'à moi. Je te demande pardon.
- Ne t'en fais pas Jerem, ce qui compte c'est que tu aies compris ça.
Nous nous embrassons avec douceur, avec amour, nous sommes de nouveau ensemble, nous nous aimons de nouveau, et je vis, mon cœur bat, et j'ai le sentiment que c'est sur un avenir qui vient de m'être offert. Et ça, c'est le plus beau cadeau d'anniversaire qu'on m'ait jamais fait.

Nous finissons par nous relever, et le poids de ma responsabilité m'envahit de nouveau de son manteau. Je sais que rien ne sera facile, que rien ne me sera plus offert, mais je ne peux plus me permettre de baisser les bras, pas pour cette nouvelle vie. J'ai toujours le sentiment que mon corps devrait être là en bas, et que c'est un miracle que je sois toujours là à respirer.
- Allons-y, dis-je.
Nous refaisons en silence le chemin qui nous mène jusque chez ma tante. Je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir faire. Je n'ai malheureusement que peu d'options.
Je ne peux en parler à Paul, il ignore tout de ce qui s'est passé quand je suis parti, des conneries que j'ai pu faire... et du prix à payer.
Mais il va bien falloir que je lui en parle.
Nous arrivons enfin chez ma tante, par la porte arrière, qui donne directement sur le chemin que nous suivons.
Je pousse la porte et entre.
- Je voudrais te parler, Paul.
- Moi aussi, répond la voix de l'inspecteur Peltier.