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Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

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Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 02-07-2021

Ouf, gros soulagement...«ces gentils messieurs» n'auraient donc rien trouvé en "travaillant"-parfois au corps!- le malchanceux Jérémy qui eut le malheur de "tomber" sur le Bruno charmeur et d'un égoïsme outrancier...Maintenant, qui est le défunt trouvé dans le studio du même Bruno? Et pourquoi a-t-il été quelque peu trucidé? Encore des mystères à éclaircir. Reverra-t-on le "cher" inspecteur Peltier?
Merci à Maestro Inny-2.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 03-07-2021

Bonjour,

Il en a fallu du temps pour que les condés comprennent que Jérémy n'avait rien à voir avec cette histoire.
Une visite à l'hosto pour voir François et lui demandé ce qui s'est passé avec le travelo!
Il est clair que Bruno n'est vraiment pas net, il y a un gars mort dans son studio et on n'en sait pas plus pour le moment!

Bon week-end à tous!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 04-07-2021

Comme je me suis absenté pour quelques jours, je compte reprendre la suite de cette histoire à partir de vendredi soir avec un élément important sur l'un des sujets du récits.

A plus tard.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 05-07-2021

Entendu. À ce vendredi donc ...et merci pour ton annonce de ce soir.
KLO.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 05-07-2021

Bonjour,
merci [member=201]inny-2[/member] pour cet avis. A vendredi.

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 09-07-2021

*  67  *

Je me sens vraiment minable en le quittant. Mais... je m'accroche toujours au mince espoir d'y avoir échappé, d'une manière ou d'une autre. Punaise, je croise les doigts, quelque chose de bien...
Perdu dans mes pensées, je rentre dans un médecin qui vient en sens inverse. L'homme, âgé, sursaute violemment, il était visiblement lui aussi perdu dans ses pensées.
- Oh, pardon !
- Désolé, je ne...
Stupéfait, il me fixe. Je devine qu'il doit me confondre avec mon frère alité et doit croire au miracle. Toutefois, je comprends que ce n'est pas du tout le cas, lorsqu'il s'exclame :
- Mais je vous connais ! Vous êtes... enfin, je veux dire, non, bien sûr.
- Je vous demande pardon ?
Un souvenir me revient en mémoire, à propos d'une petite vieille qui me surveillait dans la bibliothèque. Si elle a existé ailleurs que dans l'imagination de mon jumeau, ça commence à faire beaucoup de coïncidences. Visiblement, on me connaît, ou du moins, on connaît quelqu'un qui me ressemble beaucoup. Je décide de tenter le coup. C'est trop bizarre, je veux savoir.

- Visiblement, je vous rappelle quelqu'un. Je vous en prie, j'ai besoin de connaître la vérité. Il y a trop de choses troublantes dans ma vie, trop de mystères.
Il hésite un moment, puis soupire.
- Très bien, après tout, je pense que vous avez le droit de savoir. Je connais votre père. Enfin... vous voyez ce que je veux dire ?
- Euh... peut-être bien. Mais ce n'est pas vraiment clair, réponds-je tandis que je réfléchis furieusement, très excité tout d'un coup. Car je pense en effet deviner de qui il parle... Mais comment serait-ce possible ?
- Oui, excusez-moi, c'est la surprise, vous voyez, vous voir là, devant moi, ça m'a renvoyé bien des années en arrière. Vous lui ressemblez tellement... Je l'ai connu quand il avait votre âge, vous savez.

- Vraiment ? J'aimerais tellement en savoir plus sur lui...
- Eh bien, j'en ai terminé ici, j'étais venu pour un cas d'adrénomyéloneuropathie, vraiment très intéressant je dois dire, cette maladie est...
- Vous parliez de mon père...
- Ah ! Oui. Venez avec moi, j'ai un bureau non loin, nous pourrons discuter, il est bien normal que vous soyez curieux, vous ne l'avez pas connu après tout, je ne me trompe pas ?
- Non, pas du tout, dis-je, surpris.
Comment peut-il le savoir ? Je sens que je vais en apprendre beaucoup sur moi... revenir ici, au sources de mon passé - de notre passé - impliquait ce risque, surtout dans cet hôpital où tout s'est joué, je l'ai compris la dernière fois. Mais, de nouveau, ma curiosité prend le pas sur les risques que tout cela fait courir sur ma famille.
- C'était un brave homme, vous savez, triste, mais le cœur sur la main. Et très amoureux...
- Vous parlez de lui au passé...
- Oui, hélas, le fait que votre mère soit partie avec ses fils lui a fait beaucoup de mal.
Je me fige sur place.
- Quoi ?!

- Oh. C'est vrai, vous n'êtes au courant de rien... venez, dit-il en indiquant une porte, nous serons mieux là-dedans pour ressortir les squelettes de ce placard.
Misère... j'aurais préféré ne rien entendre. Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire encore ?
Mais est-ce seulement la mienne ? Je ne dois pas m'emballer, tout ceci n'est peut-être qu'une erreur...
Non, il y a quelque chose qui cloche, et mon père, euh, officiel, dans tout ça ? Que sait-il, lui ?

Je m'installe devant son bureau, le cœur battant, attendant qu'il rassemble ses souvenirs. Il finit par reprendre la parole.
- Votre père était à l'époque un jeune homme promis à un brillant avenir, je n'avais aucun doute à ce sujet. Comme c'était le fils de mon meilleur ami, je l'avais pris sous mon aile, et je ne pouvais que m'en féliciter. Des années plus tard, à l'époque où votre mère l'a rencontré, il était déjà bien établi. Encore jeune, mais talentueux, ce qui a fait qu'on a parlé de lui bien au-delà de notre ville.
- Quelle était sa spécialité ?
- La procréation assistée.
Ça colle ! Tous mes soupçons se confirment ! Ma mère m'a caché des choses, mais c'est sa vie après tout. Bon... voyons le reste.

- Je vois que ça vous fait réagir, mais je pense que vous ignorez la suite... Vos parents, je veux dire, votre mère et son mari, sont venus pour leur problème d'infertilité. Comme c'était un spécialiste reconnu, ils ont fait le voyage jusqu'ici pour le rencontrer.
- Voilà qui explique ce qu'ils faisaient aussi loin de chez moi.
- Tout à fait. Une fois la cause identifiée, ils ont fait les demandes nécessaires pour une insémination artificielle. Votre mère est restée seule, son mari devant repartir à cause de son travail. Ce qu'il ignorait, c'est que le médecin et votre mère ont vécu un véritable coup de foudre.
- Quoi ?!
- Eh oui... Ce n'était pas sans poser des problèmes de conscience à mon protégé, qui s'en est ouvert à moi, c'est pour cette raison que je suis au courant de toute cette histoire. Mais ils ont cédé à leurs sentiments, sachant toutefois que c'était sans avenir : votre mère aimait profondément son mari, et ne l'aurait pas quitté.
- Je n'ai pas pu être conçu naturellement, ce n'est pas possible !
- Non, en effet. Ça aurait tout révélé. Donc, ils se sont protégés, et le grand jour, c'est lui qui a fourni la semence. C'était facile pour lui, étant dans la place.

- Non, toute cette histoire est extrêmement plausible, mais il y a toujours un truc qui cloche.
- Oui, il y avait une autre femme en attente de...
- Non, je connais cette histoire, c'est à la naissance que ça a cloché.
- Oui, je le sais, j'étais là.
Décidément, ce gars-là m'épate. Quand je pense à toutes les souffrances que mon frère et moi avons traversé pour soulever un brin du voile, si nous avions su... mais comment aurions-nous pu ?
- Que s'est-il passé ?
- Vous êtes tous les deux arrivés avant terme. Je pense que vous et votre frère êtes issus d'un même embryon qui s'est scindé, vous savez, la technique était balbutiante à l'époque, la France a commencé avec un tel retard que même l'Inde nous était passée devant... enfin, il arrivait encore qu'on attende trop avant de réimplanter, et le taux d'échec était assez élevé. Mais vous êtes nés.

- Et il y a eu un problème.
- Oui, on a bien cru que nous allions vous perdre. À tel point, d'ailleurs, que mon protégé a pris une décision désespérée.
- Il a voulu échanger les nourrissons... mais pourquoi ?
- Pour que votre mère ne souffre pas. Il l'aimait toujours, vous savez. Alors il a trafiqué les bulletins de naissance, transcrivant vos informations sur une autre fiche.
- La fiche que j'ai lu ! J'ai cru...
- Non, heureusement, il n'a pas eu besoin d'en arriver à de telles extrémités. L'amour peut confiner à la folie, vous savez, dit-il en secouant la tête.
- Il devait avoir une sacrée confiance en vous en vous révélant tout ça.
- Oh, il l'a gardé pour lui pendant de longues années. Il a hésité, devant un tel acte, et est revenu vous voir. Votre état s'était stabilisé, et il a ressenti un immense soulagement - et une grande honte. Il ne me l'a raconté que le jour où il a abandonné ce travail qui lui rappelait trop de souvenirs.

- Qu'est-il devenu ?
- Il est parti en Afrique, il a créé un dispensaire pour s'occuper des pauvres. Je suppose qu'il voulait se racheter.
- Il est mort ?
- Je n'ai plus de nouvelles depuis des années. Je l'ignore.
- Je vois. Merci, du fond du cœur, vous m'ôtez un grand poids.
- Je vous en prie, je suis ravi d'avoir pu vous aider. Hum... qui étiez-vous venu voir, ici ?
- Mon jumeau. Heu...
- Ah. Décidément, le destin emprunte de curieux chemins...
- Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de naissance de jumeaux à cette période. Comprenez-moi, rien n'était clair, et je devais protéger la stabilité de ma famille.
- Je comprends, ne vous en faites pas.
- Mais maintenant que je sais...
- Il a le droit de savoir. Je dirai que les documents compromettants ont été détruits, ce que d'ailleurs j'aurais dû faire depuis belle lurette. Mais je n'aurais pas pensé que quelqu'un ferait des recherches.
- Merci. Merci beaucoup.
Je m'apprête à partir lorsque je me fige. J'ai oublié un détail important.
- Minute ! Et mon petit frère ?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 09-07-2021

Ah oui, ça c'est ballot: et Jean? Si c'est le même "donneur", cela signifie qu'il y avait  de...la réserve congelée. Encore une preuve d'amour? ou bien une tout autre raison?
Nous allons , j'espère, bientôt le savoir, grâce à notre ami "retranscripteur" Inny-2 que je remercie bien vivement ici.
À très bientôt donc,
KLO.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 10-07-2021

Bonjour,

c'est le coup du hasard qu'Antoine tombe sur un médecin qui le reconnait car il a les traits de son géniteur!
C'est donc un spécialiste de la procréation assistée qui serait le père des deux jumeaux.
Antoine se pose la question de savoir si c'est le même donneur pour son frère Jean.
Comme [member=156]KLO7514[/member] , on peut penser qu'il y a peut-être une réserve de sperme de ce spécialiste.

Bon week-end à toutes et tous!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 10-07-2021

Il s'appelle Jérémy.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 10-07-2021

*  68 *

Il est surpris.
- Je ne sais rien du tout. Quel âge a-t-il ?
- Quinze ans.
- Hum. Je ne suis pas au courant de tout, mais rien ne les a empêché de se revoir...
- Oui...
Il me lance un regard perçant.
- Comment prends-tu ça ?
- Je... je ne sais pas trop, à vrai dire. Mais... si tout ça n'était pas arrivé, je ne serais pas là, et mes frères non plus.
- Oui, c'est bien vrai. La vie est un don précieux, jeune homme. Elle apporte son lot de joies et de peines, mais si on s'en donne la peine, elle vaut d'être vécue. Du moins, c'est mon avis personnel, tempère-t-il.
- Hum, ouais...
- Pour certains, trouver l'amour peut suffire faire d'une existence une vie heureuse, mais pour moi, ce n'est pas satisfaisant.
- Qu'est-ce qu'il faudrait de plus ?

- Laisser une trace derrière soi. Quelque chose que l'on lègue au monde, par ses actes. La grande majorité des gens mènent une existence purement alimentaire, métro boulot dodo, et ils appellent ça vivre... moi j'appelle ça survivre. Pour que la vie en vaille vraiment le coup, on doit en faire quelque chose. Apporter quelque chose à ce monde, le changer en mieux, ne serait-ce qu'un peu, mais un peu, c'est beaucoup mieux que rien.
- C'est ce qu'a fait mon père biologique en partant en Afrique ?
- Peut-être bien... même si c'est pour se racheter à ses yeux, et pour s'éloigner de toute cette histoire, il le fait de façon constructive, il utilise ses talents au mieux pour apaiser les souffrances des gens... enfin, s'il est toujours de ce monde. Mais il y a mille façon de laisser une empreinte. Certains écrivent, font de la musique, des films, certains s'engagent dans une cause...
- Et d'autres font tout leur possible pour plonger les gens dans la misère et la souffrance.
- Oui, hélas. Mais est-ce une raison pour baisser les bras ? Est-ce que, parce que certains font souffrir les autres, on doit ne rien faire, et par la même, approuver passivement leurs actes ?
- Non... non, vous avez raison.

- Je conclurai en te disant ceci : trouve ta voie, forge ta vie plutôt que de la laisser te modeler, et fais-en quelque chose. Tu la trouveras nettement plus gratifiante ainsi.
- J'essaierai... mais ce ne sera pas facile.
- Il y a une expression dans chaque langue pour exprimer cette idée. Les anglais disent : « no pain, no gain ». Et chez nous : « on n'a rien sans rien ». Enfin, je t'ai assez retenu comme ça.
J'espère seulement que François ne va pas ruer dans les brancards avec cette découverte... oh là, tout d'un coup, je crains le pire... d'un autre côté, je ne peux pas le laisser dans l'ignorance, je lui ai menti une fois, ainsi qu'à Jean, et j'en ai encore la nausée. Mieux vaut que je lui parle.
Nous retournons à la chambre de François, qui est surpris de me revoir aussi vite.
- J'ai rencontré par pur hasard, euh...
Je me tourne vers le vieil homme.
- Je suis désolé, je ne vous ai pas demandé votre nom.
- C'est moi qui m'excuse, j'ai été si surpris que j'en ai oublié de me présenter. Vous pouvez m'appeler Michael.

- Hum. Bon, Michael, je vous présente mon frère jumeau, François.
- Bonjour, François. Mon dieu, vous êtes vraiment identiques, tous les deux. Vous savez, ce n'est pas forcément le cas, entre jumeaux, même de vrais jumeaux peuvent être très différents... mais je m'égare, ce n'est pas pour ça que je suis venu. J'ai connu votre père biologique. Vous lui ressemblez énormément.
Stupéfait, François écoute l'histoire que je viens d'entendre. Il secoue la tête, à la fin, n'en revenant pas.
- Je vous remercie docteur, je désespérais de découvrir la vérité, et... ça me rassure beaucoup de savoir que nos pires hypothèses se sont révélées fausses.
- Pas de quoi, je vous en prie. Je vous laisse entre vous, vous devez avoir des choses à vous dire, dit-il avant de sortir.
- Ouah ! Quand j'y pense... c'est stupéfiant !
- Oui, en effet... et rassurant.
- Dire que si je ne m'étais pas fait renverser, on n'aurait peut-être jamais su la vérité.
Je repense au document que j'ai lu. On n'aurait jamais imaginé qu'il était falsifié, et qui sait ce qui aurait pu arriver alors ? J'en frémis.

- Écoute, ça pourrait faire voler ma famille en éclats, ne joue pas au con avec ça, s'il te plaît.
- Non, je n'en ai pas envie. Tu as une famille charmante.
- François...
- Oui ?
- Qu'est-ce qu'il y a avec ta mère ?
Il soupire.
- Elle s'en fait sincèrement pour toi, tu sais.
- Ce n'est pas ça... c'est le genre de secret de famille que l'on enterre et sur lequel on coule une chape de béton. Ne compte pas sur moi pour l'en sortir.
- Euh, bon, comme tu veux, j'insiste pas.
- Merci.
- Bon, eh bien, que vas-tu faire ?
- J'en sais trop rien pour le moment, mais je vais avoir beaucoup de temps pour y réfléchir.
- Très bien, je rentre, cette fois.
- Allez, bon retour.

Je laisse un mot pour François avec mon numéro de téléphone, histoire qu'il puisse me contacter s'il le désire. Une fois sorti de l'hôpital, je rallume mon mobile et appelle ma mère.
- Allô maman, j'ai été voir François, qui va bien, et je suis prêt à rentrer. Tu as vu pour les horaires ?
- Tu as un train toutes les heures, aucun problème de ce côté-là. Je t'attendrai à la gare.
- D'accord, merci m'man.
- Pas de problème, rappelle-moi une fois dans le train, d'accord ?
- Promis.
Et voilà, plus qu'à retourner à Paris... je me dirige vers la gare à pied, vu que je n'ai rien pu emporter quand les flics m'ont embarqué. Je peste contre ces connards, mais en même temps, leur intervention m'a rendu un grand service.
Qui l'avait dit déjà ? Le destin emploie parfois des chemins tortueux...
Mais je ne crois pas en cette force impersonnelle, ni en aucune force soi-disant supérieure, d'ailleurs.
C'est une manière de décharger sa responsabilité sur une instance supérieure, comme ça on a la conscience tranquille.
Plongé dans mes réflexions, je ne vois pas le temps passer, et ce n'est qu'en arrivant aux guichets de la gare que je percute.
- Mais... quelle andouille ! J'ai pas mon portefeuille sur moi, il est dans ma chambre, à Paris !


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 11-07-2021

*  69 *

21 février 2009
Voilà une semaine que je suis rentré à la maison, avec une amende ramassée dans le train, histoire d'ajouter à mon infortune. Il y a eu pas mal d'explications à donner, mais j'étais surtout crevé. Paul m'a aidé - beaucoup - à retrouver le moral. J'ai fini mon traitement d'urgence, reste à voir si ça a eu de l'effet - j'enrage d'avoir raté un soir à cause des flics. Je barre les jours sur le calendrier. Je n'ai que ça à faire.
En attendant, j'ai commencé à regarder pour faire un petit boulot, histoire de ne plus dépendre de l'argent de poche que me donne ma mère. J'ai pas mal tiré sur la corde ces derniers temps, et ça me gêne. Si mon père travaille à l'étranger, c'est pour Jean et moi - pour qu'on puisse suivre des études, de haut niveau si besoin est, et qu'on puisse vivre confortablement. Nous sommes conscients du sacrifice qu'il fait pour nous. Bien sûr, nous préfèrerions l'avoir avec nous. On ne peut pas tout avoir, cependant...
Mais bon, c'est samedi, et je profite du week-end avec Paul et Jean. Après une partie sur la console de mon petit frère, nous déjeunons avant d'aller dans ma chambre.

- Jerem...
- Oui, ptit frère ?
- Je voudrais te parler... c'est à propos de ma copine.
- Tu m'excuse Paul.
- Pas de problème, je vais discuter un peu avec ta mère.
- Merci.
Une fois seuls, je le regarde gentiment jusqu'à ce qu'il se lance.
- Je... je me vois mal vous la présenter... ça me pose plusieurs problèmes.
- Comment ça ?
- Ben... d'une part, je ne sais pas comment elle réagirait si.. si elle apprenait que mon frère est gay, dit-il d'un air malheureux.

Je ne le prends pas mal. Je comprends sa peur. Il est mordu d'elle, et depuis le temps qu'ils sont ensemble, ça commence à devenir sérieux. Il a peur de la perdre, et c'est compréhensible. Et quand on est amoureux, on peut toujours dire qu'une fille ne mérite pas d'être connue si elle est homophobe, ça n'atteint pas le cerveau. Et bon, quoi qu'il en soit, je m'en voudrais d'être la cause de son premier échec amoureux...
- Pas de problème, de toute façon, quand on n'est pas seuls, on joue les meilleurs amis, et bon, on finira par avoir notre petit chez-nous, Paul et moi. Mais tout de même, faudrait pas qu'elle abuse non plus, si elle est homophobe, je verrais d'un mauvais œil le fait de la voir trop souvent à la maison, je ne vois pas pourquoi, dans le seul endroit où on peut s'aimer en toute sécurité, on devrait se cacher, compris ?
- Oui, bien sûr. Hum... y a aussi...
- Quoi ?
- Je sais pas comment maman va réagir.
- Bah, tu verras bien. Elle est super notre mère, tu vois, elle m'a accepté comme je suis, et t'a permis de mener ta vie et d'avoir une copine, plutôt que de te restreindre ton intimité. Quand tu as laissé entendre que tu avais couché avec elle, qu'est-ce qu'elle a fait ?
- Elle m'a acheté des capotes, oui, mais c'est pas ça le problème, c'est ma copine.
- Ben quoi ?
- Tu crois que maman acceptera que je sorte avec une gothique ?

Je regarde mon petit frère, tout propre sur lui, le genre ado moderne mais classique, et je l'imagine avec une gothique. Là, j'ai du mal, je l'avoue, tellement le contraste est fort. Comment a-t-il réussi à séduire une fille pareille ? Enfin, je ne vais rien dire, parce qu'à ce niveau -là, je ne suis pas une référence.
- Euh... je crois que comme moi, elle sera surprise, mais bon, si elle accepte que je sorte avec un mec, je la vois mal dire quelque chose à son sujet.
- Ouais, tu as raison.
- Allez, ça va bien se passer.
- Merci ! Fait-il, rassuré.
- Mais de rien. Je te rappelle juste qu'entre elle et Paul, c'est tout vu pour moi, il y a des limites et je ne suis pas prêt à les franchir pour une homophobe. Alors si c'est le cas, tu devras patienter un moment, avant de la ramener sérieusement à la maison.
- Mais... comment je saurai si elle est homophobe ? Si je lui pose la question, elle se demandera pourquoi.
- Bien vu, et je n'ai pas de réponse à cette question. Ce qui veut dire que de toute manière, tu devras patienter, ce qui n'est pas plus mal. Ça vaut mieux pour toi, en fait, vu que ça sécurisera ta relation avec elle. Au moins, elle n'aura pas l'impression que tu sors avec elle pour coucher.
- Mouais, fait-il, pas très convaincu, mais se résignant.
Il n'est pas franchement transporté, mais bon, faut bien qu'il s'y fasse, et bon, il a quand même quinze ans, je préfère mettre des barrières. Faudra que j'en touche deux mots à maman.
Nous ressortons et retrouvons ma mère et Paul dans la salle à manger. Attiré par l'odeur du café, je m'en sers un, et m'installe pour suivre la conversation entre eux. Paul, lui, se prépare un chocolat. Il déteste le café.

- Comment avez-vous réagi quand Jeremy vous a dit qu'il était gay ?
- Oh, j'y avais réfléchi bien avant ce moment, je n'ai donc pas été surprise. Je sais que ce n'est pas le cas de toutes les mères, loin de là, et pourtant, il vaut mieux penser à toutes les éventualités si on veut pouvoir s'y préparer et y faire face le cas échéant.
- Ouah !
Il baisse la tête.
- C'est pas le cas avec mes parents... eux, c'est même tout le contraire. Ils ont déjà défini comment devait être ma vie, et gare à moi si je m'en écarte. Ils ont choisi mes études, mon futur métier, et probablement avec quelle fille je devrais être marié...
- Quelle horreur...
- Pour le moment, je reste chez eux, parce que c'est quand même plus pratique pour moi, mais tout ce que je veux, c'est me tirer et ne plus les revoir, et le jour où je le ferai, je ferai la fête... parce que j'étouffe, moi !
- Tu aurais pu te rebeller et choisir toi-même tes études et ta voie, non ?
- Non. Mon père m'a clairement fait comprendre qu'il me jetterait à la rue si je faisais un truc pareil, parce que chez lui, il n'y a pas de place pour un raté.

Ma mère est horrifiée, et moi, j'ai le cœur serré. Je me rapproche de lui et passe un bras sur ses épaules. Il pose sa tête sur mon épaule, avec tendresse et gratitude. Nous gardons habituellement nos gestes tendres pour nous, sans même y penser en fait, mais là, y a pas photo, mon homme a besoin de moi.
Ma mère est clairement attendrie, quant à Jean, il semble d'abord curieux, comme s'il testait ses réactions, avant de m'adresser un petit sourire. Je le vois jeter un coup d'œil à maman, pour vérifier si tout est bien.
Je reviens à Paul.
- C'est fini, tout ça, Paul. Tu vis une vie qu'ils n'auraient jamais imaginé, et je peux te dire qu'ils vont payer pour ce qu'ils t'ont fait subir. Tu leur donneras un sacré choc, tu vas voir.
- Ouais... mais j'aurais tant voulu avoir des parents qui m'aiment pour moi-même, plutôt que d'aimer l'avenir que je représentais à leurs yeux...
- Je t'aime, moi, je t'aime pour cent !
Il me sourit. Je l'embrasse. Un peu rouge, de le faire devant la famille, mais bon sang, je vais pas me cacher parce que c'est pas une fille. Je l'aime, et ma famille l'accepte, alors, je l'aimerai au grand jour.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 11-07-2021

Bis repetita : ça c'est encore plus ballot : vouloir acheter un billet de Sochaux à Paris...sans une thune! Peut-être que son jumeau a encore son "larfeuille" dans un tiroir de sa table de chevet et qu'il pourrait le dépanner? Sauf qu'il faudrait à Jérem retourner à l'hôpital...ce qui le retarderait certainement. Tout dépend de l'heure qu'il est et de l'existence de trains...Ceux-ci passeraient par Dôle, Dijon? Ou remonter sur Belfort voire Mulhouse, Strasbourg? Pas facile pour rallier la capitale...! Autre solution : retourner au commissariat et réclamer un rapatriement sous peine de déposer plainte entre les mains de M. ou Mme le Procureur de la République...pour sévices et séquestration! Mais y pensera-t-il et oserait-il?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 12-07-2021

Bonjour,

voilà François aussi au courant de la découverte faite par Jérémy.
Il est temps de rentrer à Paris, mais Jérémy n'a pas son portefeuille et est donc sans argent pour prendre son train. Il écope d'une amende en plus du trajet à payer in fine.
Pas simple le vie de Paul. Il est "l'objet" d’admiration de ses parents qui décident tout pour lui!
Jean sort avec une fille, mais il n'ose pas trop savoir la réaction de sa mère qu'il la présente: elle est gothique et Jean ne sait pas si elle est homophobe!
Jean va devoir ramer pour qu'elle vienne à la maison!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 12-07-2021

*  70 *

5 mars 2009
Et voilà, ça fait un moment que j'ai trouvé un petit boulot, mais il est clair que j'aurais préféré trouver mieux...
- Non, je n'ai plus de fraises madame... Comment ça, c'est de ma faute ? Ça va pas la tête ?
Je suis tout de suite énervé par cette imbécile qui n'est venue que pour passer ses nerfs sur moi. Marre des clients débiles. Prenant une attitude colérique et menaçante, je réussis à intimider la femme qui sort furieuse de la boutique. Quant à moi, j'en ai marre. Comment peut-on rester calme face à des gens aussi abrutis ?
Et encore, je ne fais que vendre des fruits... je ne voudrais pour rien au monde faire du dépannage ou de l'assistance téléphonique, non merci... je crois que j'ai bien fait, finalement, d'attendre un an avant de commencer à la fac... je vais pas faire d'informatique, je ne sais pas encore ce que je ferai, mais je trouverai bien, j'ai encore le temps... Bon, en tout cas, je crois que je ne vais pas garder ce boulot longtemps, vu que le chef va en entendre parler tôt ou tard. Pas grave, j'en ai ma claque.

Je rentre le soir à la maison, ayant hâte de me reposer, de retrouver mon petit frère... et Paul. Mon Paul, qui me permet de tenir, de supporter la tension et les difficultés que je traverse, lui qui est resté à mes côtés... lui qui m'a montré ce que signifie le mot Amour.
Je me sens coupable de ce qu'a pu vivre Antoine par ma faute. C'est un ami... mais je ne l'ai jamais aimé, et je ne pense pas que j'aurais pu, même si j'avais vécu avec lui. Il avait raison, j'essayais de me consoler avec lui, mais finalement on eu de la chance, Paul m'a permis de nous éviter un bel échec sentimental.
Une fois la porte refermée, je me débarrasse de mon blouson et de mes chaussures, petite routine habituelle. Paul ne devrait pas tarder. Je pose mes affaires dans ma chambre puis gratte à la porte de Jean.
- Entre.
- Salut ptit frère, ça va ?
- Oui, et toi ?
- Bof... clients à la con... comme d'hab.
Il fait la grimace.
- Vu comment certains de mes profs sont dérangés, j'imagine le tableau.
- Hum. Bon, je vois que t'es en plein dans tes devoirs, je vais te laisser finir. Maman est là ?
- Elle se repose un moment.
- D'accord.

Histoire de rendre service, je mets la table, puis, désœuvré, m'installe dans ma chambre et allume mon ordinateur. Je consulte les nouvelles, pas réjouissantes - sans surprise - et passe ainsi le temps, jusqu'à recevoir un sms de Paul.
« Désolé, je dois aller chez moi ce soir, on se voit demain. Je t'aime. »
Ah... Je compose rapidement une réponse.
« Tu me manques. Je t'aime. »
Un nouveau sms arrive rapidement.
« Toi aussi tu me manques. Bises. »
Bon, passablement dégouté, je retourne dans la cuisine et enlève un couvert, puis frappe doucement à la porte de ma mère.
- Oui ?
- C'est moi.
- Entre.

- Ça va m'man ?
- Oui, ça va, merci.
- Paul ne viendra pas ce soir.
- D'accord. Tu veux bien mettre la table ?
- C'est fait.
- Merci, répond-elle en souriant.
- Qu'est-ce qu'on mange, ce soir ?
- Des lasagnes, si ça vous dit ?
- Oui !
- Tu t'en occupe ? Elles sont au congélateur.
- D'accord ! Euh... ça va vraiment, maman ?
- Oui, c'est juste que la journée a été épuisante. Je vais me coucher tôt ce soir.
- Je préviendrai Jean, on ne fera pas de bruit.

Je retourne dans la cuisine, faisant un peu la grimace. J'ai honte de me plaindre de mon travail quand je vois comment mes parents se tuent à la tâche. Je devrais prendre sur moi...
Je dois m'interrompre car on sonne à la porte. Me demandant qui ça peut bien être, je vais ouvrir... en espérant que ce n'est pas la police.
J'ai une surprise de taille en découvrant de qui il s'agit.
- Papa !
- Salut, me dit mon père, souriant, en m'étreignant sur le palier.
- Ça alors, mais je ne m'attendais pas à te voir si tôt !
- Je voulais vous faire la surprise.
- C'est réussi !
Jean, qui est sorti de sa chambre, intrigué, se rue vers son père et se retrouve à son tour dans ses bras. Je suis vraiment content de le revoir, pour une surprise...
Une chance que Paul ne soit pas là ce soir... j'aimerais avoir le temps de poser clairement les choses.

Installés à table, je regarde ma mère qui semble avoir retrouvé toute son énergie, et souris, heureux. Nous l'écoutons nous expliquer son arrivée inopinée.
- Je vous annonce que j'ai eu une promotion, et, si elle implique plus de responsabilités, elle offre aussi quelques avantages... le premier d'entre eux étant que je travaillerai désormais à Paris, je ne vous quitterai plus !
- Super ! Crie Jean.
- C'est formidable, dit ma mère, ravie.
Je suis enthousiaste, mais en même temps, horrifié. Si je veux continuer à voir Paul, je n'ai pas le choix, je vais devoir tout lui expliquer. Ma mère s'est gentiment proposée de le faire à ma place, mais j'ai fini par décider que je devrais faire face par moi-même.
- Alors, et de votre côté, les enfants, qu'avez-vous à m'annoncer ? Jeremy, tu t'es enfin trouvé une petite amie ?
Le silence tombe sur la table, Jean et ma mère me regardent, mon frère inquiet, ma mère encourageante.
- Eh bien, papa... je ne sais pas comment te l'annoncer...
- Qu'y a-t-il ?
Mon père a perçu la tension soudaine et s'inquiète.
- Ben... voilà... t'es maintenant grand-père.
Je n'ai pas pu résister. On ne me changera pas.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 13-07-2021

Bonjour,

Jérémy a du travail et cela lui permet d'être plus autonome.
Paul et Jérémy sont toujours ensemble, ils s'aiment et apprécient d'être ensemble.
Le père rentre plus tôt que prévu. Il annonce qu'il est muté à Paris et dès lors il restera avec la famille. Jean est enchanté de même que la maman. Pour Jérémy c'est autre chose car son père ne sait pas qu'il est gay et en couple avec Paul!
Jérémy n'ose pas dire quoi à son père bien qu'il soit encouragé par sa mère et Jean!
Jérémy va de toute façon devoir dire ce qu'il en est de sa vie sentimentale à son père car la vie deviendrait impossible pour lui et Paul!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou