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Sombres secrets (gay, jumeaux, vih, terminé) - Version imprimable

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Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 28-06-2021

Bonjour,

Paul est resté dormir avec Jérémy.
Jérémy fait plusieurs cauchemars mais le dernier est interpellant! Il se voit avec Bruno, il ne veut pas de rapport avec lui. Bruno lui raconte que ce n'est pas de sa faute, mais que c'est Jérémy qui l'a contaminé!
Jérémy est de plus en plus perturbé, il est pourtant certain de ne pas avoir été avec un autre garçon avant Bruno. Puis le doute s’installe, y a t-il eu quelque chose dont il ne se souvient pas.
Un dépistage devient urgent, il doit savoir!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 28-06-2021

*  62  *

- Alors, récapitulons, dit Paul après la recherche que j'ai faite sur internet.
- C'est dingue, j'imaginais pas qu'il y avait autant de parfums : Banane, Champagne, Chocolat, Chocolat frappé, Diabolo menthe, Fraise, Framboise, Fruit de la passion, Grenadine, Lychee, Mangue, Menthe, Milk-shake banane, Myrtille, Noix de coco, Orange, Pomme, Pomme verte, Raisin, Rose, Tutti frutti, Réglisse, Vanille, Whisky...
- Plus qu'à faire notre choix.
- Hum... je crois que je vais tout prendre.
- Gourmand !
- Total ! Surtout de toi.
- Hum, ça va alors, dit-il en souriant.

Faire de ce qui aurait pu être gênant un bon moment de rigolade, c'est tout Paul. Le coup de la capote parfumée m'a bien fait rire, et en fin de compte, ce n'est pas une mauvaise idée. Et je ferai pareil avec lui, car je ne veux pas qu'il y ait une différence de traitement - en plus, je vais pouvoir le sucer jusqu'au bout plutôt que de le finir à la main. En fin de compte, je n'aime vraiment pas le goût du sperme.
Nous nous faisons donc une sélection, en partie commandée sur le net, et en attendant, on va s'en prendre une boîte dans un sex-shop.
- C'est décidé, on va mettre un peu de fun dans notre lit, dit Paul.
- Ouais, dis-je en souriant.
Je l'embrasse sur la joue et me lève, avant de me rassoir brusquement.
- Hum, il faut que je vérifie un truc avant, ma virée en Suisse m'a coûté pas mal de pognon et j'en ai pas tant que ça.
- C'est ta mère qui te donne ton argent ?
- Un peu, mais j'ai surtout fait des petits travaux à droite à gauche.
Je regarde mon compte bancaire et décide qu'un prélèvement raisonnable est encore possible, mais après ça, fini les folies.
- En fin de compte, c'est pas une mauvaise idée de me chercher un petit boulot...
Je soupire, mais je n'ai pas le choix, l'argent ne tombe pas du ciel. Et il faudra bien que je bosse après mes études.

La rue Saint-Denis, près des Halles, est un des quartiers chauds de Paris. Il dispose de quantité de sex-shops. N'étant pas religieux, j'ignore qui était ce saint, mais il doit se retourner dans sa tombe en voyant ce qu'on a fait d'une rue à son nom. À moins qu'il n'ait été chaud lapin. L'histoire est si facilement réécrite... je me souviens de ce prêtre gay anglais qui a été déterré par l'église parce qu'il était enterré aux côtés de son petit ami, et vu qu'il devait être canonisé, ça la foutait mal. Et ils ont tenté de gommer de son histoire toute trace tendancieuse.
Ça m'avait amusé, à l'époque, mais aujourd'hui ça me révolte. De quel droit l'ont-ils ainsi séparé de celui qu'il avait aimé ? Mais je n'y peux rien, hélas, et mieux vaut me rabattre sur mes petits problèmes personnels.
Enfin, petits...
Nous passons le rideau de plastique opaque d'une des boutiques et examinons les étalages. Il y a vraiment de tout ici.
Du lubrifiant goût Piña Colada ?! Non, je ne veux même pas savoir.
Les godes... quelle collection ! Mais je n'en ai vraiment pas besoin, j'ai tout ce qu'il faut à la maison. Si Paul devait me quitter... aargh, non, je ne veux même pas y penser.

Je jette un œil sur les pornos, mais je ne suis aucunement intéressé. Là encore, j'ai ce qu'il faut à la maison, et je ne suis pas en manque d'excitations en tout genre. Apparemment, Paul, lui, a l'air d'apprécier et les examine un moment jusqu'à ce qu'il me voie, un sourcil levé, en train de le regarder. Il me fait un petit sourire coupable et repose le dvd qu'il avait en main.
- Tss, t'as pas besoin de ça, lui dis-je en souriant.
- L'idée, c'est qu'on peut les regarder à deux.
- Hum... je ne suis pas convaincu.
- Tu le trouves pas mignon ? Demande Paul en désignant l'un des acteurs sur une jaquette.
- Si, mais pas autant que toi.
- Mmmm... dit comme ça...
- On se regardera une vidéo du net, ce sera déjà moins cher et on verra ce que ça donne.
- D'accord.

Nous réglons nos achats et sortons, redevenant aussitôt deux simples potes aux yeux du reste du monde. Enfin, jusqu'à ce que Paul m'entraîne dans un bar.
- Tu connais ?
- Euh, non, qu'est-ce qu'il a de particulier ?
- C'est un bar gay.
- Je suis toujours aussi ignorant à ce que je vois. J'ai découvert les boîtes gay avec mon frère, les saunas tout seul, et maintenant les bars...
- Y a de tout. Même des restos. On a juste besoin d'endroits où être entre nous. Les bars sont en général ciblés sur une clientèle gay particulière, ou, comme celui-ci, ouverts à tous. Beaucoup de monde entre ici sans savoir où il met les pieds, mais d'autres affichent clairement « Bar gay ».

- Qu'entends-tu par clientèle gay particulière ?
- Jeunes, quadras, bears, cuirs, etc, il y a de tout et chacun a son point de chute où il peut se retrouver entre personnes de même, euh, style. Le tout est de ne pas se tromper de bar.
- Je vois...
- Tu trouves pas mal de sites internet qui t'informent des lieux de rencontre. En général, il suffit de taper le nom d'une ville et le mot gay dans un moteur de recherche pour qu'il t'indique où chercher. Il y a aussi des revues qui listent les lieux gay.
- C'est pas simple à ce que je vois.
- On est une minorité encore oppressée et montrée du doigt par pas mal de gens. Ça nous oblige à une vie un peu particulière. Un poil clandestine, même.
Nous rentrons chez nous à temps pour le repas, et après nous être régalés, je tente de m'organiser un peu.
François ! Il faut vraiment que je l'appelle.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 29-06-2021

Un peu d'activité différente ne peut nuire et l'action de Paul semble très bénéfique sur le moral de Jérem.
N.B : la célèbre chanteuse  Misstinguett proclamait : « Je suis née dans l'faubourg Saint-D'nis, et j'vous l'répète, j'suis une gosse de Paris...♫♫♪♪♫». Y aurait-il des CD de cette chanson dans les Sex-Shop? ce serait bien normal, non?
L'abbé Anselme du Bec, avant que de devenir archevêque de Cantorbery en 1095 (puis canonisé plus tard  comme "docteur de l'Église"), écrivit à des prieurs de ses amis de ne pas être trop méchants avec les jeunes moines qui étaient surpris à "coucher à deux en se faisant du bien"...Comme quoi!


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 29-06-2021

Bonjour,

Paul est là pour changer les idées de Jérémy.
La tournée dans la ville est bénéfique et Jérémy pense à autre chose.
Très bonne idée aussi de faire découvrir un bar gay, Jérémy peut donc aussi ouvrir les yeux sur ce qu'il ne connait pas!
Merci [member=156]KLO7514[/member]  pour l’anecdote!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 29-06-2021

*  63  *

- Hum...
- Ouais, c'est bien mon avis. Personnellement, j'aurais un gars comme ça en face de moi, je pourrais enfoncer des clous avec mon engin. Là, il est même pas excité.
- Remarque, ça doit pas être évident, avec toute l'équipe de tournage à deux pas de lui. Sans parler du réalisateur qui crie « Coupez ! » à chaque prise, moi à la place du gars, je rangerais tout ce qui dépasse !
- Ah ah ! Mouais, tu dois avoir raison. Bon, laisse tomber, ça fait trois vidéos qu'on se regarde, et ça nous a plus fait rire qu'autre chose. Deux gars même pas excités, puis sans transition, une grosse baise sans intérêt.
- Une dernière, dis-je, amusé.
La vidéo est très différente des précédentes, le démarrage est plus long, et les deux jeunes se font une myriade de câlins avant de passer aux choses sérieuses.
- Tout de même, dit Paul.
- Sont mignons.
- Oui. Ils me rappellent quelqu'un, dit mon homme en m'embrassant dans le cou.
Il ne m'en fallait pas plus. La vidéo terminée, nous passons un bon moment dans le lit, étrennant les capotes à la fraise.

Après l'amour, je caresse doucement mon Paul, particulièrement détendu ce soir. Il finit cependant par soupirer.
- Il faut que je rentre, j'ai plein de trucs chez moi dont il faut que je m'occupe. On se revoit demain soir ?
- Et comment ! Je t'aime.
- Je t'aime.
Long câlin, baiser d'adieu, lavage rapide, baiser d'adieu, le voilà parti - et il me manque déjà.
Je suis vraiment mordu. J'ai eu une chance pas possible en le rencontrant. Sans lui, je me serais enfoncé sous toutes les mauvaises nouvelles qui m'ont assailli ces derniers temps. J'aurais probablement fait une connerie. Une de plus parmi tant d'autres, mais du genre définitif...
Non ! Je ne dois pas penser à une chose pareille. Même sans Paul, je le dois à mes parents, et à mon petit frère que je me suis juré de protéger, même s'il se débrouille bien maintenant. Il sait que je répondrai présent s'il a un souci, et je ne trahirai pas cette promesse.
Je dois faire face...
Je m'habille et sors dans le couloir pour sonner chez Marie.

- Bonsoir !
- Bonsoir Jeremy.
- Tu vas bien ?
- On fait aller... je me fais tellement de souci pour François. Mais entre, je t'en prie.
Installés dans le salon, je regarde autour de moi. Il a bien changé depuis ma dernière visite, il est maintenant complètement aménagé, et nombre de bibelots et de photos ornent les meubles.
J'en repère une qui me fait sursauter : François et une fille y sont représentés, visiblement très proches.
- Qui est-ce ?
- C'est... Catherine. Sa sœur.
- Comment ça, sa sœur ?
- Adoptive. Même si elle ne l'a jamais su. Je n'ai pas eu le temps de le lui dire avant qu'elle...
Je comprends alors que je ne connaitrai jamais cette sœur. J'ai une triste pensée pour mon frère qui a vécu un tel drame.
- Ça devait être une opération des plus banales, une appendicite, mais elle ne s'est jamais réveillée. Depuis, François n'en parle plus, tant c'est douloureux pour lui. Il l'aimait beaucoup. Pourtant, elle était rebelle, violente, indépendante, toujours un couteau en poche, mais elle adorait son frère, qui le lui rendait bien.
Je peux le comprendre, au vu de la relation qui existe entre Jean et moi.

- J'étais venu vous demander s'il y a un moyen de contacter François à l'hôpital.
- Oui, j'ai demandé, on peut lui téléphoner, je vais te donner le numéro et les horaires. C'est déjà trop tard, ce soir.
- Merci, dis-je après avoir pris note. Ne vous en faites pas, il est solide mon frère, il va s'en sortir.
- Je l'espère.
En repartant, je me demande pourquoi mon frère déteste autant sa mère. À moins qu'elle m'ait présenté un profil avenant et qu'elle soit différente avec François ? Peut-être sa sœur le protégeait-t-elle de sa mère. Enfin, je n'aurai pas les réponses à ces questions, la seule chose qui importe pour le moment est de savoir si mon rêve a raison ou pas.
Alors que je rentre la clé dans ma serrure pour rentrer, la porte de l'ascenseur s'ouvre et des policiers en sortent. Intrigué, je m'arrête, et les vois inspecter les portes avant de s'arrêter près de moi.

- Monsieur... Jeremy Darreau ?
- Oui, c'est moi...
- Vous êtes convoqués par l'inspecteur Peltier. Immédiatement.
- À cette heure ?
Je suis surpris qu'il ait envoyé des flics me récupérer, au lieu de m'appeler, et c'est très mauvais signe.
- Je dois...
- Maintenant, monsieur.
- ...prévenir ma mère.
- On s'en occupera.
- C'est juste là...
- Ne nous obligez pas à employer la force.
- Je le sens pas, ce mec, dit un autre.
- OK, dit le premier.
L'instant d'après, je suis plaqué au mur, fouillé et menotté, avant d'être entraîné vers l'escalier, en dépit de mes protestations.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 29-06-2021

Ça y est, encore une avanie! Est-ce Peltier qui a recommandé cette façon de «convoquer» Jérem ou un excès de zèle de ces messieurs en uniforme? Je sens la bavure à grands pas!


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 30-06-2021

Bonjour,

Jérémy passe la soirée avec Paul.
Il discute ensuite avec la maman de François et il obtient le numéro de téléphone de François pour l’appeler.
Jérémy veux rentrer chez lui, la police débarque et l'emmène pour être entendu menottes au poings.

Comme [member=156]KLO7514[/member] , on se demande si Peltier ne fait pas de l'excès de zèle pour intimider Jérémy, on se rapproche de la bavure à grands pas!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 30-06-2021

*  64  *

- Asseyez-vous, dit l'inspecteur Peltier tandis que je masse mes poignets mis à mal par les menottes.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Je ne suis pas un criminel, vous n'avez pas à me traiter comme ça !
- Écoutez-moi bien, jeune homme. Ici, ce genre d'attitude ne fait qu'aggraver votre cas, est-ce que c'est bien clair ? Vous m'avez menti la dernière fois que nous nous sommes parlés, et ça, ce n'était pas une bonne idée.
- Quoi ?
- Ne faites pas l'innocent ! Vous connaissiez bien mieux Bruno que vous ne nous l'aviez dit.
- Ça n'avait rien à voir avec votre enquête.
- Au contraire, d'après mes collèges sur place. Désolé mon gars, mais il va falloir tout me dire, ou vous irez droit dans le mur.
- Vous me faites marcher.
- Vraiment ?

Il ouvre son dossier jusqu'à un signet et commence à lire.
« 24 Janvier - Il m'appartient, Jeremy m'appartient ! Il le veut son papier, y a pas photo, et il ferait n'importe quoi pour le récupérer. Je sais qu'il va me recontacter. Il ne peut pas faire autrement. Il crève de trouille à l'idée de ce qui pourrait se trouver sur son maudit papelard. Il fera tout ce que je voudrai. »
J'ai envie de vomir. Et de tuer Bruno.
J'ignorais qu'il tenait un journal, et ce qu'il a écrit peut être interprété de telle façon qu'ils croient que j'étais la victime d'un maître-chanteur... Une minute... c'était bien le cas, non ?
Aussi angoissante que puisse être l'idée de déballer toute ma vie privée devant un policier, je dois me rendre à l'évidence : me taire me mettra dans une situation dangereuse. Qui peut savoir ce qu'ils pourraient imaginer à partir du contenu de ce journal ? Maudit soit ce connard... j'ai bien fait de ne pas l'aider.

- Bon, je vais tout vous dire.
- À la bonne heure.
Je lui dis le principal, lui explique quelle relation il y avait entre nous, et quel était le papier que je voulais, et ce que j'ai dû faire pour l'obtenir.
L'inspecteur reste songeur un bon moment. Puis, il me donne à lire ma déposition et me demande de signer. Pas vraiment le choix, maintenant que tout est dit.
- Bien ! Je n'ai plus qu'à vous remettre à mes collègues de Sochaux.
- Mais bordel, j'y suis pour rien dans cette affaire !
Il secoue la tête.
- C'est vous qui le dites. De toute façon, c'est à eux de voir, vu que l'enquête est principalement menée là-bas.
C'est un cauchemar, je vais me réveiller, c'est pas possible... j'ai juste passé une nuit avec ce gars et il me pourrit la vie comme c'est pas permis !

Il se penche soudain vers moi.
- Thierry Rangeard, vous le connaissez ?

- Hein ? Non, jamais entendu parler.
- La victime.
- Vraiment, non, jamais vu ni même entendu son nom, encore moins rencontré. Je n'ai fait que voir sa photo quand vous me l'avez présentée, l'autre jour.
- Je vois... avez-vous déjà été à Dugny sur Oise ?
- Du tout. Je ne saurais même pas vous dire où c'est.
- Bon, ce sera tout. Ils vous attendent, dit-il en désignant la porte.
Ça commence à vraiment aller loin, cette histoire. Je reste assis.
- Je veux un avocat.
- C'est votre droit. Vous pourrez en appeler un si vous restez au moins vingt heures en garde à vue. Pour le moment, vous êtes entendu en tant que témoin, ce qui fait que vous n'êtes pas encore en garde à vue, bien sûr. Cela pourrait changer si on doit utiliser la force pour vous sortir de cette pièce.
- Je peux au moins prévenir ma mère, elle doit être folle d'inquiétude, j'étais juste sorti une minute !
Il semble peser le pour et le contre, ce salaud, avant d'accepter, à mon grand soulagement.

Il sort avec moi, s'entretient avec ses collègues, puis je suis enfin autorisé à appeler.
- Allô ?
- Maman, c'est Jeremy, je vais bien, la police me réclame à Sochaux pour... une affaire compliquée. J'y suis pour rien, mais ils pensent le contraire. Appelle un avocat s'il te plaît, ça a l'air mal barré là.
- Jerem ?
- Je ne plaisante pas !
- Dans quoi est-ce que tu t'es encore fourré ? Je ne sais pas si tu te rends compte du coût d'un avocat, mais je ne sais pas si c'est dans nos moyens.
- Je suis pas près d'en voir un moi-même, je...
Coupé. Les salauds.
- Allez, en avant !
Ils me remettent les menottes et m'embarquent. C'est comme ça qu'ils traitent leurs témoins ? La façon qu'ils ont de détourner la loi me révolte.

Je repasse devant l'inspecteur, qui discute avec un de ses collègues. Je capte une partie de leur conversation, qui ne signifie cependant rien pour moi.
- ...t'a vraiment traumatisé cette affaire.
- Thierry et Michel étaient dans la même bande, en 2002, et les voilà tous les deux morts ! Il y a peut-être un lien, c'est une piste que...
Je n'en saurai pas plus. J'espère bien qu'il y a un lien, en tout cas, n'importe quoi qui puisse me mettre hors de cause dans cette affaire.
C'est invraisemblable. Sur un petit rien, la police m'est tombée dessus et a déjà fait mon procès, pour ainsi dire. Alors que je suis juste une victime dans cette histoire. Je ne sais même pas quand Thierry est mort, mais je suis certain de pouvoir dire que quelqu'un était avec moi à ce moment.
Si seulement on m'en laissait l'occasion...
Et me voilà reparti pour cette ville maudite qui nous a vu naître, mon frère et moi, et qui semble maintenant décidée à nous reprendre par tous les moyens.
Je vais me rapprocher de François, mais pas comme je l'aurais voulu...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 01-07-2021

Hou-là : ça recommence à sentir le roussi avec ces gens de...la Rousse! Qu'est-ce qui va encore tomber sur le coin du nez de Jérem? Le Thierry décédé n'est-il pas le fils d'un gendarme, très copain de Michel qui se prit un coup mortel de couteau dans le saga «Noirs secrets»?


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 01-07-2021

Bonjour,

c'est mal barré pour Jérémy.
Pas besoin de menotter un témoin même pour un transfert vers un autre service de police!
Il y a de l’acharnement envers Jérémy.
Dans quel merdier était fourré Bruno?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 01-07-2021

(01-07-2021, 01:15 AM)KLO7514 link a écrit :Le Thierry décédé n'est-il pas le fils d'un gendarme, très copain de Michel qui se prit un coup mortel de couteau dans le saga «Noirs secrets»?

Ça semble être lui en effet.


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 01-07-2021

*  65  *

Le policier qui me pousse dans une salle d'interrogatoire, dans laquelle se trouvent déjà deux autres flics, donne le ton de la journée en annonçant : « Voilà la tafiole. »
En trois mots, il vient de me plonger en plein cauchemar. Je me rends compte que ça ne va pas être simple. Et à voir le sourire de ses collègues, c'est vraiment mal barré.
Non, je ne dois pas paniquer, même si je suis face à des imbéciles. Je ne suis pour rien dans cette affaire. Je suis même une victime, et sur bien des plans ! Je dois absolument garder mon calme.
Mais j'ai beau me dire ça, les mots « erreur judiciaire » ne cessent de tourner dans ma tête.
Foudroyant du regard celui qui vient de m'insulter, je m'assois devant eux.
Je retiens tant bien que mal un bâillement. Je pense qu'il doit être une heure ou deux heures du matin. Mon arrestation,  il n'y a pas d'autre mot, m'a pris totalement au dépourvu.
J'hésite sur la conduite à tenir. Coopérer, ou garder le silence et exiger la présence d'un avocat ? Hum, je ne suis pas en présence de gens compréhensifs, c'est l'évidence même. Mieux vaut garder profil bas...

- Bon, mon gars, attaque le premier flic, il est tard, autant régler les choses rapidement, ce sera mieux pour tout le monde.
- Tu as tué Thierry sur l'ordre de Bruno, reprend le deuxième. C'est ce qui s'est passé, non ?
- Ça va pas la tête ? J'ai rien à voir avec tout ça ! J'ai déjà fait une déposition pour l'inspecteur Peltier, je n'ai rien de plus à ajouter.
- Ou alors, reprend le premier en ignorant ma réponse, tu as décidé de régler son compte à Bruno et c'est sur Thierry que tu es tombé.
- Ben voyons ! Vous vous êtes montés tout un cinéma ma parole ! J'y suis pour rien moi !
Une chose est évidente, Bruno n'a rien lâché sur cette histoire, sinon ils n'auraient pas sorti une accusation pareille. Bordel ! Ils ont suivi la première idée qui leur est venue à l'esprit, et voilà le pétrin dans lequel je suis...
Il aurait pu se passer de tenir un journal ! Je n'ose imaginer le ramassis d'horreurs qui doit s'y trouver.

- On tiendra compte de ta coopération... ou de ton refus. Alors fais ton choix !
- Si vous voulez m'entendre, je veux un avocat.
Une explosion de douleur derrière la tête - le troisième, qui était resté derrière moi, m'a frappé violemment.
- Ça va pas non ? Vous n'avez pas le droit de faire ça !
- C'est nous le droit ici, et personne va pleurer pour une tapette dans ton genre. Maintenant que tu as compris dans quel pétrin tu t'es fourré, tu as intérêt à nous signer une jolie déposition - ou je te promets que tu vas le regretter.
- JE VOUS AI DIT QUE J'Y SUIS POUR RIEN !
Je reçois un nouveau coup - ça commence à bien faire. Serrant les dents, je relève la tête.
- Arrêtez ça ! Je ne sais même pas quand il est mort, ce type ! Et je suis resté chez ma mère tous ces derniers jours, à des centaines de kilomètres d'ici ! J'ai suffisamment de témoins pour foutre en l'air toute accusation de votre part !
J'aurais dû commencer par ça. Ils se regardent entre eux, puis l'un d'eux sort tandis que les deux autres me regardent d'un air mauvais. Je peux deviner leurs pensées. Ça les emmerde qu'un pédé s'en tire. Je suis loin d'être tiré d'affaire.

- Très bien, si tu le dis, on va vérifier ça... mais en attendant, tu vas tout nous raconter sur Bruno, et comment il te tenait.
- Ça va être vite vu...
Une nouvelle fois, je raconte tout, avec le désagréable sentiment de me mettre à nu devant des gens que ma seule existence dégoûte. Le fait que l'histoire soit aussi simple semble leur déplaire au plus haut point. S'étaient-ils persuadés à ce point que j'étais coupable ?
- Comment tu l'as connu ?
- Dans une boîte.
- Laquelle ?
- Je ne me souviens plus du nom, mais c'était une boîte gay, vous devriez retrouver facilement.
Ils font la grimace à l'idée d'aller dans ce genre d'endroit pour poser des questions. J'en rirais si je n'avais pas aussi mal à la tête.
- Vous affirmez ne pas avoir bougé de chez vous, ne pas être allé à Sochaux ces cinq derniers jours ?
- Non, je...
Oh, bon sang, comment ai-je pu oublier ?
Le lendemain du dernier message de Bruno, je suis allé voir François à l'hôpital, mais j'ai là aussi assez de témoins pour confirmer que je n'ai pas pu tuer l'autre type.

Remarquant ma pause, les deux me pressent de questions.
- J'y suis allé, c'était le... le huit, je crois. J'étais avec ma mère, mon frère et une voisine.
Vu que j'aurais eu bien du mal à aller chez Bruno depuis l'hôpital et en revenir dans le temps pendant lequel je me suis absenté, je suis tranquille.
- Vous voyez, pour tous ces moments plusieurs personnes peuvent témoigner où j'étais. Ça ne peut pas être moi. Bruno était un salaud, certes, mais pas au point qu'on le tue. Quant à ce Thierry, je ne le connais pas.
Ils sortent, visiblement pour discuter, et me laissent seul un moment, avant de revenir, accompagnés du troisième.
- Votre famille a confirmé, ainsi que votre voisine.
Vous vous seriez donné moins de mal en commençant par là...
Je garde cette réflexion pour moi, peu désireux de les énerver.
Tout ce que je veux, c'est sortir d'ici au plus vite... le plus dur est passé, je pense.
Sauf mauvaise surprise.
- Expliquez-nous ce que vous êtes allés faire ici le huit.
- Je suis allé voir mon frère à l'hôpital.
- En quoi votre voisine est-elle concernée ?
- C'est...
J'hésite, un peu perdu. Comment vais-je leur expliquer une pareille histoire ?
Surtout que je n'en ai vraiment pas envie...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - KLO7514 - 02-07-2021

Hou-là-là, pas facile de s'en sortir avec de tels zozos qui s'imaginent avoir inventé l'eau chaude! souhaitons que ces doux agneaux se rendent compte de leurs erreurs et...présentent des excuses. Mais ce n'est qu'un souhait...


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - Philou0033 - 02-07-2021

Bonjour,

Jérémy est bien ennuyé il va devoir expliquer en faisant attention à ce qu'il dit. Comment va-t-il s'en sortir de ce mauvais pas dans lequel il est.
Il est temps que les condés se rendent compte que Jérémy n'y est pour rien et que je fait d'avoir rencontré un soir Bruno lui fait avoir un tas ennuis dont il se serait bien passé, dont ce rapport sans capote!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Sombres secrets (gay, jumeaux, vih) - inny-2 - 02-07-2021

*  66  *

- Son fils a eu un accident, il est hospitalisé ici, et comme c'est un ami à moi, on a été le voir ensemble.
- Un ami, hein ?
- Pas comme vous pensez ! C'est comme un frère pour moi.
- Hum...
Ils cherchent à me provoquer, je ne dois pas entrer dans leur jeu... bandes de connards... je tiendrai, je resterai calme, il le faut.
- Bon... c'est fini ?
- Non.
- Comment ça, non ?
- On recommence du début. Comment est-ce que tu as connu Bruno ?
- C'est pas vrai...

14 février 2009
Ce n'est que le lendemain matin que je peux enfin sortir de là. Je suis furieux. Ils ont tout fait pour me garder, m'interrogeant sans relâche, pour extraire de moi tout, absolument tout - mais j'ai tenu pour François. Ils ne savent pas que nous sommes frères, ni même sosies, j'ai réussi à ne pas l'impliquer là-dedans.
Je réprime un bâillement - je n'ai pas dormi de la nuit - et regarde autour de moi. Ils ne se sont pas donnés la peine de me ramener, ces enfoirés, mais pour le coup, ça m'arrange. Je vais pouvoir voir mon frère.
Je me dirige vers l'hôpital, renonçant à me plaindre sur la façon dont j'ai été traité. À quoi bon ? Leur parole contre la mienne...
Je prends le temps de m'arrêter dans un bar, j'ai besoin de café là. Et même plus.
- Bonjour, un petit déjeuner complet, s'il vous plaît. Café crème, tartines, jus d'orange...
- Ça marche, dit le serveur.

C'est clair, le café me réveille, et pas qu'un peu. Aussitôt le petit déjeuner fini, je percute que je n'ai toujours pas prévenu ma mère, qui doit être folle d'inquiétude, et je manque oublier de payer - ce n'est pourtant pas le moment d'avoir de nouveaux ennuis avec la police.
Une fois sorti, je l'appelle aussitôt et la rassure tant bien que mal.
- C'est bon, maman, je dois juste rester à leur disposition et ne pas quitter la France, ils n'ont rien contre moi, je t'expliquerai quand je serai rentré. Je vais juste en profiter pour aller voir François. Oui, je suis à Sochaux là. D'accord, merci m'man.
Je cherche un moment et finis par prendre un bus pour me rapprocher. Je n'ai pas oublié, avec tout ça, que j'ai une question à lui poser, au frangin.
Ça m'épate encore d'avoir un frère jumeau. Du moins, quand j'arrive à oublier le sida...

François est agréablement surpris quand j'entre dans sa chambre.
- Salut, ça va ?
- Bah, je comptais me taper un marathon, mais le médecin veut pas, là.
- T'en fais pas, tu finiras par guérir.
J'ai une boule dans la gorge en prononçant ces mots.
- T'es venu seul ?
- Ouais, longue histoire, je venais voir comment tu allais, et te poser une question sérieuse.
- Bah vas-y, je t'écoute.
- Cette histoire de travelo, c'était vrai, ou c'était du bidon ?
- Quel travelo ?
- La sortie en boîte, à Paris, où je me suis torché.
- Ah, oui... bon sang, ça t'inquiète à ce point cette histoire ?
- S'il te plaît...

- Non, c'était une fille, je sais, c'était de mauvais goût, mais j'avais un peu bu aussi. Je suis désolé.
- Je... je suis resté longtemps avec elle ?
- Vous vous êtes éclipsés aux toilettes mais ça n'a pas duré longtemps. Et vu ce que tu avais bu, je doute que tu aies été en état de faire quoi que ce soit, même si tu n'avais pas été gay.
- Tu me jures que c'est la vérité ?
- Je te le jure.
- Merci, François.
- Pourquoi est-ce si important ?
- Il aurait pu se passer n'importe quoi... et je ne me souvenais de rien !
- Je vois... désolé, j'aurais dû être clair. Et, déjà, ne pas te faire cette blague.
- Laisse tomber, au moins les choses sont claires maintenant. Merci.
- Je t'en prie.

- François, je...
J'ai peut-être le sida.
- Oui ?
- Guéris vite.
- Je serai de retour plus vite que tu ne le crois !
- J'y compte bien !