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Paul est un modèle - Version imprimable

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Paul est un modèle - Louklouk - 08-02-2021

Bonjour !
Une mignonne pour un défi de Scribay : une romance LGBT !
En plein dans mon créneau !

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[color=navy]Paul est un modèle
(1/2)[/co

Elle l’amusait, cette petite folle — car assurément, c’en était une ! — d’Armel, une chose blonde aussi fine que du papier à cigarettes et qu’il croisait depuis deux mois à la salle de gym…
Ce qu’elle y faisait lui restait mystérieux, car il ne voyait pas le garçon s’acharner sur les appareils, même si le blondinet lui demandait quelques conseils, par-ci, par-là, pour développer tel ou tel muscle… qu’il n’avait manifestement pas en magasin !
Bonhomme, Paul lui donnait des indications… en se retenant de sourire. Et puis… ce qu’il avait vite remarqué était que ce garçon était toujours à la salle le soir, en même temps que lui… et la quittait de la même façon. En sorte qu’on se retrouvait évidemment sous la douche.
Ah ! Paul n’avait pas honte de lui, et pour cause ! C’était un beau brun bien balancé et admirable de partout, superbement dessiné et musclé, velu de brun et possesseur, par-dessus ces beautés, d’un visage à la fois viril et doux, sans doute grâce à son sourire et ses yeux bleus.
Lesquels lui ouvraient toutes les alcôves disponibles… et même celles momentanément closes !
Et puis… ma foi… il ne lui déplaisait pas de se faire mater sous la douche, voyez ! Et même… il en rajoutait sans vergogne… ayant eu la secrète idée de faire bander le minet. Mais à ce moment, il n’était point encore arrivé !
Or il eut une petite surprise, ce jour-là : car le minet (ce garçon avait dix-neuf ans, et lui vingt-deux) parut… la touffe rasée. Ce blond jeune homme possédait une jolie toison d’un blond tirant sur le doré… qui avait attiré le regard de Paul, car il aimait les blondes… et n’en avait baisé depuis des temps immémoriaux.
Il regarda le garçon et fit du pouce le signe de se barrer la touffe. L’autre dut sourire, fit un geste d’impuissance et s’approcha :
— J’ai posé pour un ami photographe… qui l’a exigé.
— Ah ! Bon, ça repousse ! Mais ça fait drôle, de te voir comme ça !
— J’ai d’abord exigé des photos de ma forêt primitive !
— Ouais, sympa !
On se doucha donc comme à l’accoutumée, et finalement, le garçon, Armel, revint vers Paul alors qu’on se séchait de concert.
— C’est vendredi… Tu viendrais pas prendre l’apéro chez moi… si t’as rien à faire, là ?
— Ben… Oui, bien sûr ! fit Paul, surpris.
Et charmé : il se demandait bien quel serait l’intérieur d’une follette : en effet, il n’avait aucun gay dans ses relations, encore qu’il ne fût homophobe du tout.
Il fut déçu, d’ailleurs… car le logis du gars Armel était d’un classique à donner le tournis ! Beaucoup d’étagères, pleines de livres et de disques. Au mur, des reproductions de tableaux célèbres… avec des mecs dessus.
Mais… il y avait quand même, surtout, une vaste quantité de cadres avec des dessins d’hommes, souvent nus.
On but un kir, et l’on commença à papoter.
— Je vois que tu collectionnes les dessins…
— Je les collectionne pas : je les fais.
— Hein ? sursauta Paul, oh !
Il se leva et alla regarder de plus près cette étonnante série. Il finit par murmurer :
— Mais… c’est du travail de pro, ça ! T’es un artiste ?
— Tout le monde est un artiste, en son domaine. Moi, j’essaye de l’être un peu plus sérieusement que les autres.
— Oh… tu m épates, là !
— Je me doute bien que ce ne sont pas mes exploits à la salle de gym…
— Ah ! Ah ! Ah ! Je t’ai jamais jugé, tu sais ? Sérieusement : t’en fais quoi de… ton talent ?
— J’ai exposé plusieurs fois… ici ou là, dans des expos… confidentielles. Mais… je prépare une vraie exposition, dans une vraie galerie, et dans le Marais.  Tiens ! C’est justement mon pote photographe qui m’a refilé le tuyau. Tu vois celui qui est là ?
On se releva et Armel montra un nu ithyphallique  de toute beauté. Que Paul avait déjà repéré comme un des plus beaux dessins de la collection.
Il était soufflé le gars Paul ! Que cette petite chose transparente qui le matait dans la douche fût cette tête-là lui coupait carrément la chique !
Non qu’il fût lui-même un inculte bourrin, ce garçon-là ! Il lisait, s’informait, et savait des choses… mais là, il était impressionné… hautement !
— Je vais guère aller plus loin, dans la réception mondaine, Paul… parce que j’avais pas prévu, et… De toute façon, tu dois bien avoir prévu des choses, ce soir ?
— Eh ben non. Ma copine est dans sa famille, où je ne suis pas encore admis, et… Tiens ! Je descends à la supérette en bas et je m’occupe du dîner !
— Paul ?
— Ouais, ça me ferait plaisir !
Le fin visage d’Armel s’éclaira d’une sorte d’aurore qui fit frémir le viril Paul… qui se demanda fugitivement où il venait de mettre le pied…
Réflexion qu’il poursuivit dans l’escalier : mais qu’avait-il à craindre d’un petit pédé apparemment incapable de faire du mal à une mouche… et qu’il casserait en deux d’une seule pichenette ?
Il remonta lourdement chargé, pour trouver Armel en train de dessiner.
— J’essayais de me rappeler ton visage…
— Oh, putain… c’est… impressionnant, fit un Paul… impressionné. J’ai… ça.
Le cabas, qu’il avait dû acheter aussi, contenait trois bouteilles de crémant, du saumon fumé, des blinis… et des tas d’autres petites choses y adjacentes.
— Oh ! On réveillonne ? fit Armel, joyeux.
— Si t’as rien de mieux à faire.
— Ben… justement, si.
— Ah ! J’te dérange !
— Non, Paul. Je me demandais si… tu ne voudrais pas poser pour moi. Oh, pas longtemps ! Je paye mes modèles, tu sais ?
— Hein ? Et pourquoi ?
— Parce que je souhaite vendre mes œuvres, et que je ne puis les leur donner. Mais comme c’est du crayon, facile de les photocopier !
— Oh… mais… fit Paul, décontenancé. Oui, oui, je pose !
— À mon tarif ?
— Oh ! Oh ! Je sais pas, ça… Oui, fais ce que tu veux !
Mais on ne manqua pas de déboucher un flacon de bulles et de commencer à s’arsouiller  sérieusement.
— Je retire quoi ? demanda Paul, incertain.
— Ce que tu veux, jusqu’à l’intégralité de tes voiles… mais pas de tes poils ! Ah ! Ah ! Ah ! Euh… Fais pas cette tête-là ! Je rigole : tu fais ce que  tu veux. Moi, j’ai l’habitude de me mettre à poil quand mes modèles le sont, ça rend les choses plus simples. Et nous, on se connaît bien comme ça, évidemment.
Paul reprit une longue gorgée de bulles et se déloqua entièrement, aussitôt imité par l’artiste, qui souffla :
— Tu sais quoi ? J’me sens toute nue sans ma touffe !
— Ah ! Ah ! Ah ! rigola Paul, ça repousse, j’te dis !
Armel se mit à l’ouvrage ; il travaillait vite, et les esquisses, croquis, épures, que sais-je ? se succédaient sur un rythme soutenu. Puis on fit la dînette. Paul était… comment dire ? Il se demandait vaguement sur quelle planète il était arrivé, en sortant de la salle de gym.
Pourtant ce garçon avait l’air tout ce qu’il y avait de plus normal… en dehors d’un talent qui l’épatait vraiment. Car les premiers dessins d’Armel étaient d’un criant réalisme.
Il arriva qu’on but ensemble, et qu’on émit simultanément un fort joli rototo, qui provoqua un bel, éclat de rire.
— Ça prouve que c’est de la bulle de qualité, ça ! fit Armel en riant. Paul Tu poses, ou tu te tires ?
— Je pose.
On travailla encore un peu, avant de reboire et regrignoter. Puis Armel dit :
— Je te vois bien dans ma tête, là. J’ai plein d’idées… Est-ce que je pourrais te dessiner en érection ?
— Oh… Ça… je te promets rien…
— C’est le décor, qui te défrise ?
— C’est impressionnant, déjà, de poser pour un artiste, alors bander, en plus…
— J’ai une méthode simple, et efficace. Et bio.
— Ah ?
— Je te suce. Ça marche, normalement.
— Ha ! cria Paul. Mais…
— Oui, ou non ?
— C’est pas un choix, ça !
— Alors ?
— Je me soumets au talent de l’artiste.
Armel vint s’agenouiller entre les cuisses musclées mais fines et velues de son modèle, et le prit en bouche, au grand soupir d’iceluy.
Oh ! Paul banda tout de suite : voilà un mandrin qui ne faisait pas sa mijaurée !
— Miam, c’est bon ! souffla enfin Armel. Vite, j’te gribouille ! Putain, la belle queue !
Armel dessina vitement quelques aspects du beau braquemart — car c’en était, vraiment — et lorsqu’il le vit fléchir un peu revint le pomper avec ardeur.
— T’es trop bon, toi ! s’exclama-t-il enfin.
Il redessina avec frénésie, et enfin termina la séance avec ces mots :
— Bon, j’ai assez de matériau pour faire mon chef-d’œuvre… Celui qui m’apportera la gloire et la fortune, en faisant exploser ma cote à ma prochaine exposition.
— Oh ! Je suis pas la merveille, moi…
— Chut ! Je te dois des sous.
— Hein ?
— Je t’ai dit que je payais mes modèles.
— Oh… Non, non ! Tu me payeras… si tu vends mes dessins, tiens !
— Oh ! Paul ! T’es complètement adorable, mais… il y a des obligations auxquelles on ne peut se soustraire : j’ai fait de toi des portraits personnels que tu dois m’autoriser à exposer et à vendre, et moi, je te dois rémunération. C’est la loi !
— La loi !
— Mais ce qui est entre nous échappe à la loi, Paul.
— Mais… qu’est-ce qu’il y a entre nous ? demanda un Paul fortement déstabilisé.
— Tu as accepté mon invitation, tu as accepté de poser pour moi, tu m’as même invité à un p’tit réveillon improvisé… qui n’est pas fini, et je… je voudrais tellement devenir ton ami, Paul !
Jamais Paul, pourtant pas une mauviette, ne s’était trouvé en telle situation de fragilité ! Il respira un grand coup, accepta qu’Armel lui refît le niveau, et s’enfila une belle gorgée de bulles. Il respira ensuite un grand coup :
— Je signe tout ce que tu veux, Armel… Tu me baises pas la gueule, hein ? termina-t-il en essayant de sourire.
— J’ai jamais baisé personne, Monsieur. Mais si on veut me baiser… alors je regarde le dossier et… j’avise.
— Oh ! fit Paul, coincé.
— Et justement… je vois que ton dossier est sur le dessus de la pile !
— Hein ?
— Et donc qu’il a de bonnes chances d’aboutir dans les meilleurs délais.
— Armel !
— On réveillonne gentiment, grâce à toi, et… on voit de quoi ta magnifique bite a besoin, voilà.
— Armel !
— Te choque, pas ! Ça se choque pas, un mec comme toi ! T’es beau, t’es grand… t’es plus une petite fille ! Allez ! On trinque.
Ce qu’on fit, tandis que Paul était… entre deux nuages, ne sachant s’il devait fuir vers les éthers les plus élevés, ou fondre sur la gent terrestre qui, manifestement, s’offrait à lui…
Car, et ça lui semblait cependant incroyablement étonnant, cette fluide et pâle chose avait son charme… érotique. Il aimait les petites nanas, Paul, et ma foi, ce type était un peu dans ce genre de critère. Certes, ce jeune homme disposait d’une bite pas vraiment petite, et aussi pâle que le reste, mais… quand il voyait ses petites fesses, il… enfin, il… Bref, il songeait.

(à suivre)





Re : Paul est un modèle - Louklouk - 08-02-2021

(2/2)

Et puis… ne s’en était-il pas fait sucer, le plus délicieusement du monde ? Et là, alors que sa Madame était pour la fin de sa semaine dans sa famille, il balançait. Et pas seulement à cause de cette troublante et fine beauté, lui qui n’avait jamais regardé un garçon sous cet angle !
Mais aussi à cause de la personnalité de la « petite folle », comme il continuait à désigner Armel, in petto. Car outre son talent, ce jeune homme était souriant et charmant en toute chose. Et drôle, aussi. Et surtout : d’un naturel à toute épreuve. Mais bon ! C’était pas une raison pour virer pédé ! se dit-il… tout en reconnaissant que ce mot était presque incongru, ici, tant la douceur y était présente.
Bref… il naviguait un peu à vue, le beau Paul !
— C’est sympa, ce que tu m’as dit, sur le dessin de toi que je vais exposer, reprit le garçon. Je vais peut-être même en exposer plusieurs… et j’en ferais bien aussi plusieurs de ta bite, qui est franchement belle. Très belle, même !
— Oh ! Tu me flattes pas un peu, là ? fit Paul, rassemblant le peu de raison qui lui restait ce soir.
— Je pense qu’il y a un marché de l’art parallèle pour ce genre de détails… fit le garçon en souriant doucement.
— Ah ! Mais… songea soudain Paul, et toi, tu t’es dessiné la bite ?
— Évidemment, mais… je n’en suis pas content. Et puis… c’est un peu prétentieux, non ?
— Pourtant, tu poses pour un photographe, non ?
— C’est vrai. Tiens ! Tu voudrais voir mes photos ?
— Bien sûr fit Paul avec son plus beau sourire
Armel alla quérir un album… et Paul put derechef admirer ses petites fesses blanches qui…
Où il fut bien épaté, le rude Paul ! Car les photos montraient un Armel parfaitement doué pour l’art de la pose et surtout, vers la fin, doté d’une pine de compétition, pas moins. Ah ! le rude gourdin qu’iceluy !
— Oh, p’tain, laissa-t-il échapper, tu… T’es… magnifique quand…
— Chut ! Je voulais pas me vanter, mais comme t’as vu mes dessins de mon pote, tu devais voir mes photos aussi.
— Tu m’étonnes, Armel.
— Pour…?
— Pour tout. T’es épatant, vraiment.
— Merci, gentil Paul. Toi aussi, tu m’épates. Tu sais ? J’ai rencontré des types dans ton genre qu’avaient pas mis le deuxième pied ici qu’ils étaient déjà partis en courant !
— Des couilles molles, non ?
— J’ai pourtant pas l’impression que je peux faire peur, qu’t’en penses ?
— J’en pense que… si, tu peux faire peur.
— Moi ? s’écria Armel.
— Sers-nous. Et je te dis pourquoi.
On trinqua en se regardant dans les yeux, et Paul, pas trop sûr de son coup, osa enfin… pensant reprendre le dessus sur cet incroyable mecton :
— On peut avoir peur de toi pour plusieurs raisons. D’abord t’es beau… qu’on aime ton genre de beauté ou non. Et la beauté impressionne toujours. T’es gentil, et ça… c’est pas donné à tout le monde. T’es futé, pareil. Et t’es doué, incroyablement, alors… bien sûr que ça peu faire peur. Et par-dessus le marché, t’es… gay… si je me trompe pas ? (Armel opina) Alors même les machos les plus enragés peuvent avoir la trouille de tout ça, voilà ce que pense, Armel. Dis-moi si je me trompe, ou si j’ai oublié quelque chose, quelque part ?
— Je me fais l’impression d’être un monstre, avec ce que tu viens de me dire, Paul. Toi… t’es là, tu m’invites, tu poses… tu restes tout nu chez moi… T’as eu peur de venir ici, et d’y rester ?
— Oui, un peu, à certain moments… J’te rassure ! Pas que tu me violes, ou quelque chose comme ça, mais… t’es super impressionnant, Armel, avec tous tes talents !
— Je sais que dessiner !
— T’es beau, surtout, et fin, et gracieux et… oui tu peux faire peur. On a parlé, alors j’essaye de relativiser, moi, mais… t’es pas comme tout le monde, Armel.
— Oh ! fit le jeune homme, fondant en larmes.
Paul quitta son crapaud pour rejoindre Armel sur le petit sofa et le serrer en ses bras, où le garçon s’épancha un petit temps… tandis que Paul lui caressait la poitrine et les épaules. Et dieux ! qu’il avait la peau douce, cet ange-là !
Et là… Là… Paul put voir le fin serpent rose d’Armel prendre des dimensions… Oh ! Des dimensions… olympiques ! Il en fut tout ému, ce mec !... Et Armel de croître encore, et encore…
Bref, quand ce jeune homme fut au mieux de sa forme, Paul s’entendit susurrer :
— Touche-moi, s’tu veux…
C’est pas qu’il le voulait positivement, Paul, mais… l’objet était tel qu’il y alla, doucement, d’abord. Drôle d’impression, pour un mec qui n’avait jamais touché autre bite que la sienne ! Il trouva l’engin — le superbe engin, même ! — curieusement doux et chaud à la fois.
Il le prit délicatement en sa main, qu’il n’osa serrer autour de cette impressionnante tige.
— Oui… souffla Armel, merci ! Serre-moi, Paul…
Paul ne sut ce qu’il fallait serrer, en l’occurrence… et il serra d’un bras l’épaule d’Armel, et de l’autre main l’étonnante pine d’iceluy. Qui eut un énorme soupir.
Paul n’avait certes jamais connu telle situation… sauf au moment de se faire dépuceler… mais alors, il n’avait pas de pine en main.
Il frissonna… mais ne lâcha pas prise. Et puis… il se sentit rebander, doucettement. Avant qu’Armel le prît en main. On se branla dès lors mutuellement, d’abord gentiment, puis avec plus de force, et enfin avec une âpre vigueur qui mena ces Messieurs à des crues… centennales, au moins !
— Oh, que c’est bon, Paul ! lâcha enfin Armel, après un petit temps.
— Ouais, sympa.
— Merci, gentil garçon. Oh ! Merci !
— Merci toi-même !
On se regarda enfin, pour se sourire gentiment. Armel murmura :
— On mange et on boit… ou tu veux partir ?
— Je partirai pas tant qu’il y a à boire et à manger !
— Oh ! Je pense qu’on va te trouver ça !
Larges sourires, donc…
Paul ne savait plus trop où il était, à c’t’heure… Perdu dans l’étrange et fin sourire d’un Armel qui cependant n’en faisait pas trop… et même rien du tout. Armel était lui-même, un elfe gracieux et splendide et… Paul eut du mal à se ressaisir, un petit temps, pour se dire qu’il devait fuir à toute vitesse… avant de resuccomber au sourire innocent de son ravisseur.
— J’ai jamais eu un modèle aussi parfait que toi, Paul, déclara Armel alors qu’on reprenait la dînette. Beaucoup ont l’air bien faits, mais quand on les examine, y a toujours quelque chose qui cloche : soit ils sont en fait mal proportionnés, soit ils ont un bras plus long que l’autre, soit ils ont pas les oreilles à la même hauteur, soit… Bref, y a pas de mec parfait, pour un dessinateur. Sauf toi.
— Oh ! T’es sûr que t’as bien regardé ?
— Deux mois que je te regarde, Paul, dit sérieusement Armel. J’ai tout gravé dans ma tête… mais j’ai pas d’imprimante, pour ça ! C’est pourquoi, si tu veux… je voudrais travailler avec toi, encore, et encore.
— Ah ! fit Paul, stupéfait. Moi, parfait ?
— Travailler ton torse, tes membres, ton dos, tes fesses… Tout ! Et aussi… Accepterais-tu que mon ami photographe te fasse une série, sous mes recommandations ?
— Mais… je suis pas une star, moi !
— Alors là, tu te trompes grandement ! Quoique… t’es pas une star, t’es une merveille, Paul.
Là, Paul resta coi. Il respira un grand coup.
— Moi… Je suis qu’un mec comme les autres, je crois.
— Non : tu es une exception. Ce qui ne te retient pas d’en avoir dans la tronche, comme je le crois. Et tu peux aussi bien écrire des bouquins que montrer ta bite à tout l’univers : t’es pas comme les autres, je te dis !
Ah ! Paul fut estomaqué par cette étrange déclaration. S’il eût jamais cru tomber sur un phénomène de cette espèce, en acceptant l’invitation de la follette de la salle de gym !
Mais il était chez elle, et à poil, encore… Et il s’en était fait sucer et resucer, et… il ne voyait pas le moyen d’arrêter cette infernale spirale de plaisir… non !... de douceur que lui offrait cet inimaginable garçon.
— J’aimerais dessiner ton cul, dit soudain Armel.
— Hein ?
— Le plus difficile, en fait, c’est de rendre exactement les poils. Mais moi, je les aime, tes poils, et un peu mieux que ça, même ! Alors je m’y mets.
— Mais… susurra Paul.
— Ton cul !
Paul s’exécuta, qui se mit à quatre pattes sur le sofa, le cul en l’air. Oh, quelle situation ! Il se demanda jusqu’où iraient ces folies, tout en ayant confiance en cet elfe étrange et attachant qu’était à ses yeux le pâle Armel.
Qui gribouilla vite… et bien. Un petit temps, seulement. Car Paul sentit soudain quelque chose se coller à sa rondelle : la langue d’Armel, évidemment.
— Ooooh ! gémit-il, sans crier aux gendarmes.
Dire qu’il gémit hautement dès lors serait trahir la vérité ! Car il beugla comme une bisonne à son premier rencard. Il réussit enfin à ânonner :
— Mais… Mais qu’est-ce que…
— J’te bouffe ton sublime petit cul poilu, mec !
Ça ne lui apprenait rien, à Paul, cette réponse. Mais Armel comprit vite que Paul aimait ça…
— Oh putain que c’est bon, mon bébé !
Première fois qu’on l’appelait comme ça, le Paul !
— Oh, ton cul, j’y crois pas ! gémit Armel. Oh, mon bébé !
Sidéré, Paul n’était cependant pas en état de parlementer, car Armel y allait avec une telle ardeur qu’il… qu’il trouva ça bien, et mieux que bien, même !
Bref cette inattendue séquence fit un bien fou, non seulement au postérieur de Paul, mais aussi à sa petite tête.
— T’aimes, mon p’tit ange ?
Encore une nouveauté, ça ! Paul soupira :
— Première fois… Oui, trop bon…
— Je recommence, ou…
— Oh… fais ce qui te fait plaisir, Armel…
— Je te violerai pas.
— Je le sais bien.
Dès lors, Paul se laissa aller aux mains du fin Armel.
— J’adore te toucher, mon joli modèle, dit celui-ci.
— Je suis un modèle, donc.
— Non ! Mais… c’est délicat de dire autre chose.
— Et si tu osais ?... osa Paul.
— J’aurais envie… de te dessiner toute la journée… et de te faire l’amour toute la nuit.
— Moi ?
— Je te l’ai dit : t’es au-delà de la beauté, mon bébé.
On en resta là pour les déclarations du jour, car Paul eut vitement besoin de prendre l’air… On le comprend !
Une bonne semaine s’écoula donc : oh, qu’elle fut longue à Paul ! Mais il était incapable de contacter Armel. Qui ne vint pas à la salle de gym… Ô suprême cruauté !
Oui, Paul souffrit. Mais de quoi ? Cette petite folle n’avait pas à intervenir dans sa vie… qui avait repris, avec sa Sabrina. Mais… Mais ! Ô combien les grâces délicates de ce garçon lui manquaient ! Ses sourires, ses mines, ses petites fesses… et son immense bite… Oh ! Que tout cela lui paraissait loin, et lui manquait !
Il eut enfin un mot d’Armel : « Tu me manques ». — « Moi aussi » — « Est-ce que ? » — « Oui ».
On se revit une heure plus tard. Un peu coincés.
— Un truc à te dire, attaqua d’emblée Armel : y a pas que ta gueule, ta bite, et mes dessins.
— Et y a quoi, alors ?
— Nous.
— Nous… fit Paul, indécis. Nous ?
— On pourrait… tenter de se connaître…
— Oh… Ben… Oui… Oui !
— Tu me préfères avec, ou sans touffe ?
— Avec ! s’écria Paul.
— C’est commencé ! Et en attendant, on fait quoi ?
— Ben… On cause ?
— Non ! Tu causes… et je te suce, tu veux ?
— T’es fou, Armel…
Mais cette fois, Paul ne causa pas… Car il suça aussi Armel. Pas facile, vu l’ampleur du morceau ! Mais il y mit toute la bonne volonté du monde… comme celle de l’amour. Car… oui, Paul crut qu’il aimait.
On ne se dit rien, d’abord. Il fallut même deux mois d’étreintes quasi quotidiennes avant qu’Armel se lâchât :
— Oh ! Je t’aime trop, mon bébé ! Je t’aime !
— Je t’aime, Armel, dit simplement Paul.
La suite est si simple qu’elle vous paraîtra mièvre : on s’aima pour de bon.          

31. I. 2021



Re : Paul est un modèle - KLO7514 - 08-02-2021

Waouf! C'est ce que j'ai dit, in petto, à la fin de cette double lecture. Ce n'est pas possible : Éros t'a visité dimanche dernier 31, mon cher Louklouk! Avez-vous bien "nettoyé" le contenu de plusieurs flacons de crémant (du Jura de préférence)? Tu as peut-être, toi aussi, effectué quelque emplette à la supérette du coin, je présume. Bon, je n'insiste pas davantage sur tes dons : sache seulement que tu nous as régalé là dans les grandes largeurs et je t'en suis reconnaissant.
Quand j'étais bien jouvenceau, je lisais les «albums du Père Castor» qui me ravissaient, concurremment avec les "Pieds-Nickelés", d'un genre tout à fait différent, certes : il faut bien diversifier les sources...d'inspiration.
Donc, un grand merci et ...à la prochaine,
KLO.


Re : Paul est un modèle - Louklouk - 08-02-2021

Coucou !
Non, pas de Jura !
Je suis de la Sarthe, et mes parents, qui recevaient beaucoup, régalaient au Saumur.
Mais... autrefois existait une chaîne de supérettes appelée "Ed" qui vendait du Jura... que j'ai alors beaucoup consommé, car excellent.
Une mienne amie vient de le découvrir et m'en dit autant.
Et... ces jours-ci, ma supérette a fait une promo sur le Saumur, alors...

Merci de tes compliments pour cette petite chose...

Pas trop lu "Les Pieds-Nickelés".... mais mon père oui (il était de 29).

Merci encore, bises,
Louklouk


Re : Paul est un modèle - fablelionsilencieux - 09-02-2021

Un second texte...  ;D C'est carrément Byzance !  Wink

Merci m'sieur.

:-* :-* :-*


Re : Paul est un modèle - Philou0033 - 09-02-2021

Bonjour [member=87]Louklouk[/member] !

Waouh, superbe texte très imagé et si agréable à lire.
Armel est de ces Elfes qui sont inqualifiable, d'une beauté sans nom, d'une gentillesse et d'un esprit vif. Puis, selon le texte, il dessine divinement bien.
Ensuite c'est cette découverte pour Paul des contacts entre garçons. Ça va crescendo pour enfin arriver à ce que les deux garçons finissent par rester ensemble pour "la vie", ... peut-être ....

Merci Louklouk pour ce merveilleux moment de lecture!

Je t'embrasse!

Philou 


Re : Paul est un modèle - lelivredejeremie - 10-02-2021

Oh ! Un récit érotique sur de la peinture qui l’est autant, parallèle intéressant, les arts se complètent. Je l’ai zappé sur Scribay, ç’aurait été dommage, c’est juste adorable !  Smile

Le personnage d’Armel n’y est pas pour rien, j’ai +- le mm faible pour les petits blonds éthérés que le sont les grands bruns finement poilus pour certains, surtout avec les options : doux, cultivé et raffiné. Ton lutin est juste parfait Smile

Paul dit assez bien la crainte, ou du moins la réserve que pas mal de garçons ressentent apparemment, alors qu’ils gagneraient à être un peu plus curieux, mais le leur faire comprendre tient de la gageure…

Il n’y a absolument rien de mièvre dans ton histoire, mais au contraire – et comme toujours – l’équilibre délicat de sensualité et d’implicité, avec ce qu’il faut de retenue Smile

Merci m’sieur.