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Un confinement réussi - Version imprimable

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Un confinement réussi - Louklouk - 08-02-2021

Bonjour tout le monde !
Je souhaite publier un hommage à notre inimitable @Lange128 international !
La situation de départ est celle d'une de ses histoires, qu'on reconnaîtra.
Pour la suite, étant plus adepte de Labiche que de Proust, je l'ai faite plus rapide...
Bonne lecture !
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Un confinement réussi (1/2)

Il y avait là douze garçons entre dix-huit et vingt ans, qui ne se connaissaient pas, et qui avaient postulé pour l’étrange expérience menée par l’Armée en ces temps de virus, séjour payé et qui se déroulerait dans une ancienne caserne abandonnée, ou presque.
Sûrement, c’était la galette promise qui avait attiré ces jeunes gens, au début du printemps : de toute évidence, ils n’avaient rien de mieux à faire.
On leur avait promis les meilleurs soins en cas d’infection, et du reste, ils seraient coupés du monde pendant deux mois pleins…
Après donc la quarantaine réglementaire, ce furent donc douze mecs qui se rencontrèrent… et qui furent vite dans l’ambiance : ils avaient dû sortir de leur chambrette nus, sachant qu’on les avait vêtus du minimum pendant ces deux semaines ; boxers et pyjama de toile.
Et l’on dut aller se doucher de concert. Un grand baraqué déclara soudain :
— Le premier qui bande est pédé, ah ! ah ! ah !
— T’es sûr que ce sera pas toi ? demanda un p’tit blond.
— Si tu me suces, y a des chances, ah ! ah !
— Je crois qu’on n’est pas ici pour faire de l’homophobie, intervint alors un grand brun bellement racé.
— Oh, ça va ! Je rigolais ! répondit le baraqué.
Anatole, lui, ne la ramenait pas. Fin et gracieux, ce garçon avait été amené ici par un sien cousin, Marc, joli brun musclé, et qui commençait à avoir des poils sur le torse, en plus de sa jolie touffe. Un hétéro, çui-là, qui ne manquait pas de conter ses aventures galantes à son puceau de cousin… comme il disait en se moquant gentiment.
— Viens ! On va se branler comme des fous en étant payés !
— Les filles vont pas te manquer ?
— Y aura bien des culs à se faire, non ?
— Oh, mon salaud !
Telle fut la teneur de leur dernière conversation… avant signature.
On rentra dans ses carrées respectives ; on s’était soumis aux tests avant d’entrer céans, mais on n’en savait point le résultat, et l’on devait vivre ensemble, tout en voyant des médecins et des infirmiers pour des tas d’examens, légers, certes, mais quotidiens.
Surtout, le médecin chef, qui dirigeait l’expérience, avait dit dès le début :
— Pas de distance entre vous, Messieurs. Vous vivez en communauté, et vous vous laissez aller, comme vous laissez vivre vos désirs… sexuels. Vous êtes entre vous, et entre hommes : alors point de retenue. Ceci aussi contribue à l’expérience que nous menons, Messieurs.
— Ça manque un peu de femmes, ici ! objecta Marc.
— Il y a des moyens d’y remédier, je crois.
On rigola, dans la troupe.
Marc et Anatole étaient, par hasard, dans le même dortoir. Le grand brun qui avait parlé sous la douche logeait dans l’autre. Mais il avait regardé Anatole… qui lui avait rendu son regard, l’air grave, avant d’entrer dans sa carrée.
Le premier soir fut à la fois emprunté, et… chaud. Marc le premier déclara :
— Chais pas ce que vous faites, les mecs, mais moi, j’me branle direct !
Et de joindre l’acte à la parole, en fermant les yeux. Les autres se regardèrent, avec des sourires gênés, mais… l’un se prit la bite… et les autres suivirent, en s’entrematant. Anatole surtout, qui avait son lit à côté de son cousin, d’ailleurs… qu’il n’avait jamais vu bander.
Marc était joliment pourvu. Et il se branlait avec des soupirs et des gémissements qui ne pouvaient qu’attirer l’attention… Et Marc se redressa soudain :
— Oh putain ! Y a de la bite, ici !
— Tu nous prenais pas pour des p’tites filles, connard ? fit Bertrand, joli mec châtain.
— Ah ! ah ! Non, vraiment ! Je constate, c’est tout ! Bien, bien !
Il referma les yeux et se remit à gémir… vite imité par les autres. Mais Anatole le matait, lui…
On gicla quasiment de concert avant l’extinction des feux. Non sans que Marc murmurât à Anatole :
— P’tain, t’a vu tous ces branleurs ? Tu crois qu’y a du pédé, là-dedans ?
— Mais pourquoi ?
— Pour niquer, bébé !
— Tu niques les mecs, toi ?
— Comme dit le proverbe : faute de trou… on prend un trou !
— Ça, c’est de la philosophie ! ironisa Anatole.
— Me dis pas que t’as pas envie de te la mettre au chaud ?
— Tu préfères pas les chattes ?
— Si, mais… en fait, y a longtemps que j’ai envie d’essayer un trou de mec.
— C’est ton côté…
— …mon côté universel, oui !
— J’aime ta vision de la vie, cousin, oui !

Au matin, lever à sept heures et demie ; douche immédiate, et surtout : défense absolue de se branler ! Car les premiers examens, dont vous saurez les détails, se déroulaient avant le petit déjeuner.
On passait deux par deux dans la salle d’examens, et Anatole eut la surprise, heureuse, de s’y trouver en même temps que le grand brun, qu’il sut alors se nommer Quentin. Lequel lui adressa, en le voyant entrer, un immense sourire.
Le mec, dans les mains d’un infirmier, bandait à toute force et, par les Dieux ! quel chibre ! Anatole en fut fasciné. Mais il n’eut pas l’occasion de philosopher, car le même traitement lui fut immédiatement appliqué.
Cependant, il échangea moult regards rieurs avec le beau Quentin, et… et quand iceluy fut libéré, il en reçut un clin d’œil appuyé… qui lui donna à songer.
Il était magnifique, ce mec. Anatole se pensait hétéro. Il avait même une petite amie… la troisième !... qui était à c’t’heure en vacances dans sa famille, mais à qui il n’avait que caressé les seins, et mis qu’un demi-doigt dans la petite chatte…
Mais pour l’heure, il ne pensait plus qu’au sublime Quentin… car c’était bien ce qualificatif qui convenait à ce mec ! Qui pourtant, vu de l’extérieur, avait tout de l’hétéro sûr de lui, et prêt à ravager des petites culottes par milliers !
Ce qui facilita les opérations pour l’examen présent : car il fallait qu’il bandât.
Le reste du programme était qu’on se baladât nu à l’étage des dortoirs, et vêtus d’un seul boxer en bas, où étaient réfectoire et salles communes.
L’encadrement, soit trois médecins et deux infirmiers restait vêtu… mais au second matin, alors qu’il avait encore été ordonné de ne point se branler, on comprit que l’infirmier venu faire des prélèvements n’avait rien sous sa blouse…
Philibert avait vingt-cinq ans, et c’était un beau mec de type italien… Entendez qu’il avait l’avant-bras et les mollets velus et que des poils aussi issaient du haut de sa blouse. Sa tâche du jour était de récolter le sperme de ces jeunes messieurs.
— On le fait séparément, ou…
— Tu peux y aller, mon gars, fit Marc, tonitruant, on est pas des pucelles !
On rigola alentour et le premier y passa, qui dut déborder dans une éprouvette… tandis que les autres se paluchaient gaiement.
Lorsqu’on sortit de la piaule, Anatole fut abordé par le beau Quentin :
— Vous l’avez fait ensemble ?
— Ouais… vu qu’on se paluche aussi ensemble !
— Chez nous y en a trois qu’on voulu le faire à part… alors que j’aurais bien aimé les voir !
On se sourit largement.
— Le prochaine fois, tu demandes à venir avec nous… c’est sympa !
Quentin eut encore un immense sourire et posa la main sur l’épaule d’Anatole, dans l’escalier. Er l’on déjeuna l’un près de l’autre… les cuisses collées. Et non sans se lancer de fréquents regards de coin.

Les journées étaient libres, hors les examens demandés à l’un ou à l’autre, en alternance. Vite, Anatole constata que Quentin avait un réel intérêt pour lui. Quentin ! La merveille su stage ! Qui lui confia, dans le fond du grand salon, où étaient aussi la télé et un baby-foot :
— Norbert, notre infirmier, m’a fait des avances, ce matin.
— Et ?...
— Ben… Je suis pas gay, c’est tout. On a deviné qu’il était à poil sous sa blouse.
— Le nôtre aussi !
— Ah ! Et t’en penses quoi ?
— Je crois que c’est dans leur stratégie de… mélange.
— Ils veulent que tout le monde couche avec tout le monde ?
— Je sais pas si ça va jusque là, mais…
— T’as pas l’intention de coucher avec moi, toi ?
— Tu viens de m’en ôter l’illusion…
— Anatole ? Tu… Tu…? fit Quentin, stupéfait.
— Fais pas cette tête-là ! Tu te doutes bien qu’un beau mec, un super beau mec comme toi, même, fait rêver dans les chaumières… et dans les dortoirs !
— Mais… fit Quentin, décontenancé, tu…
— Oui… Je. Est-ce que… tu es choqué ?
— Non… fit mollement Quentin.
— Personne t’a jamais dit que t’étais incroyablement beau ?
— Ben… non.
— Change de paroisse, alors !
Quentin dut sourire, là, et il eut alors un air de petit garçon innocent qui fit craquer Anatole :
— T’as l’air grand, pourtant…
— Et con, surtout !
— Non, dis pas ça ! Tout le monde a le droit de se tromper… et la pureté de l’âme n’est pas un crime.
— Oh, Anatole… Jamais vu quelqu’un de gentil comme toi.
— Chut !
On fut interrompu par le dirlo, qui avait une annonce à faire :
— Jeunes gens ! La répartition par dortoir a été faite au hasard avant votre arrivée. Mais maintenant que vous vous connaissez un peu mieux, il vous est loisible de changer, en vous accordant. Une seule obligation : informer vos infirmiers à chaque modification.
Quentin et Anatole se regardèrent aussitôt, l’air entendu.
— Tu crois que…? susurra Quentin.
— Tu veux me mater en train de me branler ?
— Oh, non, non, je pensais pas à ça !
— Ça te choquerait ?
— Je sais pas… Non, sans doute.
— Faut juste trouver un pote… pour le virer.
— Chez moi, on se branle dans le noir.
— Ah ! Chez moi pas ! Et on se mate ! Mais… ça me donne une idée : demande à un de ceux qui se font faire les examens devant toi s’il ne veut pas expérimenter la branlette publique, un soir… et moi je viens avec toi. Même dans le noir, on sera ensemble.
Quentin sourit et murmura :
— Quel stratège tu fais !
— Pense à nous mettre côte à côte, évidemment.
— Oui, Monsieur le Généralissime !

Dès la fin de l’après-midi, la chose était entendue, et Sylvain, mignon brunet, qui avait accepté la transaction, les quitta en soufflant :
— Bonne branle, les mecs ! P’tain, je bande déjà, moi !
On se regarda en souriant… Quentin un peu gêné, pourtant. Mais qu’il était beau, en ces instants !
Arriva donc le moment de se retirer. Quentin et Anatole dormiraient donc côte à côte au début du dortoir. Vite, quand le couvre feu fut établi — la grande lumière s’éteignait toute seule —, les autres éteignirent aussi leur lampe de chevet, et Anatole alla quérir la main de Quentin.
Surtout ! Il avait pris soin de faire mettre son lit tout contre celui du beau brun…
Déjà, on entendait des bruits non équivoques, dans la cambuse ! Ces prudes minets se paluchaient comme des grands, pas moins.
Anatole en fit autant, déjà fort excité. Mais puis qu’il avait habilement disposé les paddocks, il n’eut qu’à tendre la main pour rencontrer la poitrine finement velue de Quentin.
Il s’empara aussi de la main d’iceluy pour se la poser sur la quéquette, déjà raide. Quentin ne demanda pas le mode d’emploi et le branla doucement d’abord, puis de plus en plus hardiment.
Alentour, ça haletait franchement… et Anatole ne se retint pas pour souffler, un peu haut :
— Oui, c’est bon !
On sentit un genre de silence, dans la carrée, et le premier mec à côté de Quentin, le baraqué qui avait parlé dans la première douche commune souffla :
— Je peux allumer, les mecs ?
— Oooh… ouais.
Et Anatole et Quentin de voir alors quatre mecs assis sur leur lit, et la queue en l’air !
— On peut, ou ça vous choque ?
— Ben… Non, ça nous choque pas, fit le beau baraqué, un Frédéric finement poilu de châtain. Vous… baisez, tous les deux ?
— Non, mais on s’amuse bien, tous les deux, oui.

(à suivre)




Re : Un confinement réussi - Louklouk - 08-02-2021

Un confinement réussi (2/2)




Et Anatole de se jeter sur la splendide pine de Quentin, magnifique mandrin si bellement érigé ! Et, à la surprise de son suceur, Quentin lâcha soudain :
— Ouais, suce-moi bien, c’est bon, ouiiii !
Effet garanti, dans la salle ! Les mectons se mirent à se tripoter comme des damnés, et subitement Anatole releva le nez :
— P’tain ! Sucez-vous, les mecs !
— Mais…
— Sucez-vous, c’est trop bon !
— Ah !
Et de reprendre le magnifique braquemart de Quentin. Un moment plus tard, il put constater qu’on se suçait, dans le quartier. Et le beau Frédéric pompait avec une ardeur de débutant qui veut arriver, dans la vie !
Anatole avala sans trop tarder le jus blanc de Quentin… qui s’excusa d’avoir giclé en sa bouche.
— Comme ça, je vais connaître tes pensées ! répliqua Anatole.
Mais le rude Frédéric avait vu la chose et s’exclama :
— P’tain, tu l’as avalé ?
— Bien sûr, que j’avale le jus de mon pote !
— Oh !
— Personne est obligé de le faire. On le fait si on est proche… ou si on s’aime.
— Mais… Ooooh !...
— Pompe, bébé !
Frédéric pompa donc, mais n’avala point, qui reçut cependant la belle explosion de son patient en plein museau. Et il en fut de même pour les deux autres, presque immédiatement.
Anatole, décidément enragé, déclara alors :
— Y en a trois qu’ont pas joui, là… Allez, les p’tits mecs, vous sucez, ou vous branlez, hop !
— Je te suce, dit Quentin.
— Et vous ? demanda Anatole.
Les deux mecs qui avaient giclé hésitèrent, avant que l’un déclarât :
— On branle, euh… oui !
Quentin suça donc Anatole, et bien, encore !
— Prends ton temps, mon bébé, lui souffla Anatole. T’es trop génial…
À côté, on se branlotait gentiment… ce qui amena tout de même ces jeunes gens à la crue espérée.
Et puis… Quentin avala Anatole.
— J’y crois pas, les mecs ! s’exclama le rude et beau Frédéric, vous vous avalez la jute, comme ça ?
— C’est bon pour la santé, d’abord, et pis, entre amis proches, ça va de soi ! répondit Anatole.
— Ah ! fit le grand Frédéric. Putain, ça me troue le cul quand même !
— Pas autant que quand t’auras notre pine dans le fion, bébé !
— Oh, pas demain, ça !
— On dit… après-demain ? suggéra Anatole avec le sourire.
— P’tain ! Mais t’es un vicieux, toi !
— Non, mais j’aime le cul. Pas toi ?
— Ben… Oui, bien sûr.
— Tu crois qu’on va s’amuser, pendant cette réclusion ?
— Ben… Euh… Oui, s’tu veux.
— T’as une belle queue, Frédéric.

Le silence s’abattit sur le dortoir, à cette chute. Les lits réunis de Quentin et Anatole leur permirent de continuer un peu leurs doux conciliabules…
Au matin, ces jeunes gens entreprirent un vif soixante-neuf, et les autres les matèrent en se tripotant… jusqu’à ce qu’Anatole ordonnât :
— Eh ben ! Pareil, faites pareil !
La chose se mit en place, doucement. Car on était à la fois coincé, de ce côté-ci du dortoir… et hétéro. M’enfin, on s’entresuça, tant bien que mal…
— Ouais ! Super, les mecs ! fit Anatole en venant caresser les fesses des suceurs. Ouais, pompez bien, les mecs !
Car il avait sa façon de manager ses troupes, Anatole…
Puis il revint vers Quentin et l’avala comme il s’en fit avaler.
— Merci, M’sieur Quentin, susurra Anatole.
— Et de quoi ?
— On a échangé notre jus… C’est bon. Tu crois… qu’on pourra rester ensemble jusqu’à la fin de l’expérience ?
— Oh, Anatole, je le voudrais tant !
Et le superbe Quentin de serrer vivement en ses bras le frêle Anatole… qui n’attendait que ça. Mais demanda :
— T’es hétéro, je crois ?
— Parle pas de ça. Je suis bien avec toi, c’est le principal. Pour le reste… on verra.
Anatole n’en revenait pas, du changement qui s’était opéré en lui : ce frêle timide en était à donner des ordres… de cul… à une troupe de mecs… pas tous gays. Et le plus épatant était que ça marchait !
— Alors, la branlette au coin du feu ? demanda-t-il à Sylvain, sous la douche.
— Sympa, oui ! Et toi, dans le noir… avec ton copain ?
— On s’est bien amusé… et les autres, tu les reconnaîtrais pas ! Surtout qu’on a fini par allumer…
— Oh, merde, j’aurais voulu voir ça !
— Y a rien de perdu, va !
On alla aux examens prévus des prélèvements, toujours des prélèvements… certains plus amusants que d’autres.
Et au petit déjeuner, Anatole souffla à Quentin :
— Sylvain m’a donné une idée : tous les soirs, deux nouveaux mecs font l’échange de dortoir. Et avant de revenir à la configuration de départ, on fait une assemblée générale pour savoir si on se reconfigure… ou si on le fait « à la flottante »…
— Hou ! T’es redoutable, toi ! Mais… ça veut dire que… nous deux…?
— On n’a rien à foutre de la journée… alors on pourra passer tout le temps dans le dortoir, s’tu veux ! Avec ou sans ton soupirant, qu’est pas affreux du tout, tu sais ?
— Oh !...
— J’ai bien vu comment il te traitait, ce matin, au moment de soutirer ton p’tit jus d’amour… Ah, le Norbert !
Quentin eut une moue indécise, et Anatole sentit qu’il allait un peu vite en besogne. Cependant, et bien qu’on ne fût qu’au début du séjour, le temps était compté. Restait à opérer avec délicatesse.
Il tomba sur son cousin Marc, qui y alla franco :
— T’as l’air dans ton élément, toi, au milieu de ces tapettes… ou j’ai pas bien vu ?
— T’as pas tout vu, surtout, mon cousin !
— Oh p’tain ! Moi qui te croyais puceau jusqu’au trognon ! Et hétéro, aussi…
— Je le fus, je le fus ! Mais t’as bien fait de m’amener ici, vraiment ! Je sais pas comment te remercier, même ! Enfin… si… j’ai bien une idée…
— Je crains le pire !
— Mais je sais pas si j’oserai…
— Y a encore des choses que t’oses pas faire, ici, cousin ? ironisa le viril petit Marc. Parce que ce que j’ai entendu dire de tes exploits, à côté…
— J’ai un projet… grandiose.
— Ouh !
— Est-ce que tu te sentirais… de me percer devant tout le monde réuni ?
— Hein ? cria Marc, mais !... Et ton… ton Quentin ?
— J’ai deux prétextes : t’es mon cousin que j’aime depuis toujours, et surtout… ta queue est moins épaisse que la sienne, alors… tu me comprends !
— Je… bégaya Marc, je suis… sur le cul !
— C’est dans le mien que je te demande d’être !
— Aaah… soupira un Marc qui ne s’attendait pas à devoir dépuceler son niaiseux de cousin !
— Si tu refuses, je serai obligé de mener une batterie d’examens parallèles concernant le diamètre des bites. Et pis… c’est pas toi qui me disait qu’un trou…?
— P’tain… Devant tout le monde ?
— Sauf les docteurs… mais j’aurais rien contre les infirmiers, qui m’ont l’air de beaux petits vicelards, tous les deux !
— J’y crois pas ! soupira enfin Marc.
Mais la vie continuait, et avant ses grandioses et fantasmatiques projets, Anatole avait une autre négociation en cours, et autrement plus délicate que ses rodomontades devant son cousin : Quentin.
— Est-ce que… t’as des idées d’avenir… pour notre amitié ? demanda timidement le beau Quentin.
— Tu as dit le bon mot : amitié, fit Anatole, marchant sur des œufs. Je me vois pas te dicter ta conduite… surtout privée. Et je sais que tes goûts… J’espère qu’on passera ici les meilleurs moments du monde, et que… ensuite… nous resterons amis… quand la vraie vie nous aura repris.
Anatole crut avoir bien parlé, au sourire d’un Quentin à qui il donna un bisou sur les lèvres. Que Quentin lui rendit.
Et la vie du stage expérimental continua : chaque soir était une bacchanale… Et surtout, l’on avait adopté, avec l’aval des infirmiers, le système préconisé par Anatole.
Mais le mignon Sylvain proposa qu’on ne s’arrêtât point sur une configuration définitive, et qu’on changeât chaque soir, en fonction des désirs et des projets en cours.
Les deux infirmiers, Norbert et Philibert, firent un peu la tête, obligés de noter tous les soirs les désirs de ces jeunes Messieurs…
— On vous prévient qu’on viendra vérifier que le couvre-feu est bien respecté ! fit Philibert, avec un air méchant… qui ne lui allait pas du tout.
De fait, les deux mectons entrèrent sans frapper dans les chambrées… une petite demi-heure après le couvre-feu. Mais… s’ils portaient leur blouse habituelle, elle était totalement ouverte sur leur jolie nudité.
— Bon ! Qu’est-ce qui se passe, là-dedans ? demanda Philibert d’une fausse grosse voix.
— On t’attendait ! fit Frédéric, qui était dans ce dortoir ce soir-là… où l’on se suçait joyeusement.
— Hein ?
— On voudrait que tu nous donnes des tuyaux… en plus du tien !
Songez si l’infirmier allait résister à ces six loupiots apparemment chauds comme la braise, et bandés à mort !
L’italo-poilu fut alpagué par une nuée de mains avides et fureteuses et… il plongea dans l’orgie avec délice.
Dans la carrée voisine, même topo : le fin Norbert fut agrippé par un Anatole au mieux de sa forme, et dut subir, non sans plaisir, les derniers outrages de ces minets…
Bref, la tournée d’inspection tourna au succès international.
— Tu vas rien dire aux docteurs, hein ? demanda l’un des loupiots à l’un des infirmiers.
— Non, j’vous jure ! mentit hardiment iceluy.
Et le lendemain, à l’heure des prélèvements, salive, sang, lymphe… et foutre, les infirmiers parurent la blouse ouverte, ce qui leur valut une double ovation… et quelques gratifications en nature.
Et Anatole s’ouvrit de son grand projet à Quentin. Qui eut l’air un peu mélancolique ; Anatole s’en aperçut :
— Je voudrais pas te blesser, Quentin. D’abord, si je te demandais de le faire, on croirait que tu es gay…
— Oui, mais… murmura ce beau mec, j’avais imaginé… que notre amitié… Mais je dis peut-être des bêtises…
— Oh ! Mon Quentin ! Et moi qui n’aurais jamais osé te le demander ! Oh oui, oui ! Bien sûr que ce sera toi !
Il fallut s’organiser : chaque fois que l’on était seuls, Quentin doigtait Anatole. Marc fit un peu la gueule… encore que soulagé de ne n’avoir pas à œuvrer en public !
Quand Anatole se sut prêt, il convoqua le ban et l’arrière-ban, et annonça la chose… qui séduisit !
Frédéric, qui semblait avoir fait équipe avec Sylvain, proposa de filmer la scène. La séance se tiendrait le soir même : on n’était qu’au premier quart de la réclusion…
Dans l’un des dortoirs, on avait carrément réuni trois lits, et tout le monde avait sa place autour… y compris les infirmiers. Une soirée de gala s’annonçait donc !
Anatole, qui pensait décidément à tout, avait demandé aux infirmiers de fournir l’assistance en bulles…
La mise en scène fut digne des meilleures Maisons d’opéra : Paris, La Monnaie, La Scala… où l’on ne baise pourtant qu’en coulisse. Bref, alors qu’on se pompait l’un l’autre avec une ardeur savamment contenue, Anatole ouvrit un œil… pour voir aussi, dans le public… les trois docteurs de la maison.
Mais le spectacle continuait ! Après un bouffage de rondelle en règle, le splendide Quentin doigta hardiment son fin petit ami, et finit par l’embrocher sans plus de difficulté que ça. Sous les applaudissements, décidés par Frédéric !
Il bourra avec componction, d’abord, sous les encouragements et les gémissements de son amant, Quentin. Puis… il se déchaîna, comme se déchaînèrent les mots d’Anatole ! Enfin, il gicla sur la gueule d’Anatole… avant de déclarer hautement :
— Oh, tu me dépucèles aussi, mon Anatole ?
— Ooooh ! cria la salle.
Ainsi fut fait, avec toutes précautions du monde… et derechef sous les applaudissements de la foule.
Tel moment n’avait été imaginé par personne, céans ! La jouissance bruyante de Quentin déchaîna une vive ovation… comme autant d’autres gémissements alentour, où l’on se branlait avec ardeur !
À la surprise des mectons qui ne les avaient point vu paraître, les docteurs s’avancèrent vers les baiseurs, pour les féliciter publiquement… non sans rappeler la commune sujétion à tous les examens prévus !
Les médecins sortis, on resta entre soi… avec les infirmiers, certes. Qui ressortirent d’on ne sait où encore des bouteilles de bulles… et l’on fêta dignement ce double dépucelage. Devant un Quentin rougissant : il venait de se faire violence en sautant un si grand pas, pour lui !
Anatole fut la star de ce stage, bien sûr, et son histoire avec Quentin n’eut plus de fin. Et le rude Frédéric voulut imiter ces garçons, avec Sylvain… Autre succès populaire ! Quant à Marc… il niqua quasiment tout le monde !
Sachez enfin que nul ne fut contaminé… sauf par le désir amoureux… ce qui n’était point le but de l’étude.
Et que les deux infirmiers, qui ne se connaissaient point avant le stage, finirent mariés, eux aussi !

5. II. 2021




Re : Un confinement réussi - Lange128 - 08-02-2021

Bonsoir [member=87]Louklouk[/member].

Merci de cet hommage et de me comparer à Proust.

Je suis content que mes idées t’inspirent, ce n’est pas la première fois. Le résultat est très différent, l’exubérance catholique face à la retenue calviniste (sans préjuger de nos croyances respectives).

Il est vrai que certains de mes romans tirent en longueur, mais j’ai encore du travail avant d’arriver aux 1,5 million de mots de la Recherche du temps perdu et j’ai définitivement fait une croix sur le prix Goncourt.

Bonne soirée.
Daniel


Re : Un confinement réussi - fablelionsilencieux - 09-02-2021

Du lange à la sauce loukloukéenne… je connaissais la recette originale -très savoureuse déjà – mais la version revisitée mérite également la mention ‘j’adore !’.

Bel exercice ! 



Re : Un confinement réussi - Philou0033 - 09-02-2021

Bonjour [member=87]Louklouk[/member] !

Alors là, confinement réussi.

Oui du Lange à la sauce Louklouk !

Ayant lu le récit de Lange, j'ai donc apprécié cette réécriture qui est très agréable et amusante à lire.
Les mots choisis avec minutie sont percutants et donnent au récit du relief.
Bref j'ai passé un excellent moment!

Je t'embrasse!

Philou


Re : Un confinement réussi - Louklouk - 25-04-2021

Merci, Messieurs !
Je viens de me relire, et j'ai bien ri.
Je devrais en faire plus souvent, des comme ça !
D'autant que j'y retrouve, dans certaines répliques, mes modèles de théâtre (Labiche et Feydeau)...
Allez, je m'y remets !



Re : Un confinement réussi - KLO7514 - 27-04-2021

C'est en  voyant mention du nom de l'auteur, ce 25ème d'avril dans les textes commentés du jour, que j'ai pris connaissance de la teneur ci-dessus. Entre teneurs et entre prises successives, il en résulta trois accouplements durables et aussi du râble selon les désirs de ces jeunes messieurs.
Maître Louklouk nous gâte une fois de plus. Qu'il en soit chaudement remercié surtout en ces fraîches nuits sans nuages avec un petit vent du nord!
KLO.