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Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

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RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 26-02-2023

Notre @Louklouk intersidéral (mais oui Tongue ) est l'auteur du : Le génie est content


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 26-02-2023

[Image: epave-abandonnee-animee-plages-sable-cal...1-3421.jpg]
L'épave numéro trois,


    Cinquante ans, ça fait cinquante ans que je ne suis pas revenu ici. Les souvenirs que j'ai de cet endroit sont encore trop douloureux quand ils me reviennent en mémoire …

  Nous sommes le 14 juillet 1939. J'ai été reçu au certificat d’études. Je voulais faire des études mais mon père en avait décidé autrement. Nous sommes six à la maison et je suis l’aîné. Je dois donc aider à faire bouillir la marmite familiale. Je suis en âge de le faire. Nous vivons en Bretagne et les petits lopins de terre que mon père travaille après sa journée à l'usine suffisent à peine à nous nourrir tous. De notre maison nous voyons l’océan. Ma mère fait du mieux qu'elle peut pour nous élever tous et elle fait aussi des lessives pour mettre un peu de beurre dans les épinards comme on dit.

  Mon père m'a trouvé un engagement sur un bateau de pêche. Je connais le patron. Il est notre voisin. Mon père et lui se connaissent depuis toujours. En fait, au village tout le monde connait tout le monde depuis toujours. Ils ont même fait l'armée ensemble sur le même navire.

Son bateau, à lui, n'est ni vieux ni grand et il y travaille avec son fils Erwan qui a 16 ans.

  Erwan est comme son père, il est grand et blond avec les yeux bleus. Ses cheveux frisent naturellement dès qu'ils sont un peu longs. Sa voix est grave et tout comme son père, il ne parle pas beaucoup.

  Depuis quelques mois déjà ma ‘’sexualité’’ me travaille. C'est Henri, un copain, qui m'a appris à me branler. Enfin il m'a montré comment faire et il m'a dit de ne surtout pas en parler au curé sinon je serai bon pour des dizaines de ''Notre Père'' et autant de ''Je vous salue'‘. Et encore plus en cas de récidive.

Un autre pote, Jean, s'est joint à notre groupe secret. Quand on le fait ensemble, cachés dans une grange ou à notre crique secrète, au bord de l'océan, Henri et Jean fantasment sur les gros roberts de la boulangère ou sur le cul de l'épicière mais aussi sur les rondeurs putatives des filles du village. Je dis comme eux mais quand je suis seul je pense à Erwan que j'ai vu une fois complétement nu alors qu'il se lavait à la rivière et les jouissances que j'en retire sont bien supérieures à celles que j'ai quand je le fais avec mes amis en parlant de filles.

  Je crois bien que je suis PD. Notre curé nous a dit un jour que c'était contre nature, que c'était un péché mortel et que nous finirions en enfer si on bifurquait sur cette voix. Ça me fait peur mais si c'est avec Erwan tant pis pour mon salut éternel !

  On me secoue, c'est mon père.

– Gaël, il faut te lever, c'est l'heure.

  Je ne sais plus où j'en suis. Dehors il fait encore nuit. Je faisais un beau rêve.

  Hier c'était le bal de la fête nationale et on y est tous allé. On a même eu droit à de la limonade. À un moment j'ai eu envie de pisser et je sortais ma queue devant l'urinoir quand Erwan est arrivé et a fait de même. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder. Putain, elle était bien plus grosse que la mienne! Il avait l'air d'avoir un petit coup dans le nez. Il marmonnait entre ses dents.

– Putain, toutes des salopes ces filles ! Ça t'allume et quand tu veux les emmener faire un tour dans les buissons, elles t'envoient promener.
– Qu'est-ce-que tu dis Erwan ?
– Laisse tomber, c'est toutes des salopes.

  Il secoua sa queue plusieurs fois avant de la remballer et il partit.

Dans mon rêve la fin ne se passait pas comme ça. Il se tournait vers moi, la secouait et elle se mettait à grossir puis il prenait ma main qu'il posait sur sa bite et me demandait de le branler. Puis, lui, se saisissant de la mienne me faisant pareil. Après, je ne sais pas parce que mon père était venu me réveiller …

  je m'habille en vitesse, je bois mon bol de chicorée avec deux grosses tartines de pain, j'enfile mon manteau et je vais frapper à la porte de chez Pierrick.

– Bonjour ! On t’attendait, Gael. On y va.

  Un quart d'heure après on était sur le bateau. Le temps de le mettre en marche on partait. Au bout d'une heure de mer je dégueulais tripes et boyaux sous les sourires narquois de Pierrick et d’Erwan.

Il me fallut une semaine pour m'habituer au roulis et au tangage et je pus enfin commencer à aider vraiment. Le travail était dur. Quand je rentrais j'avais mal de partout. Mais ma journée n'était pas finie pour autant. Mon père me laissait des instructions journalières et je devais aller biner, sarcler, faucher et bien d'autres choses encore. Les travaux des champs m'avaient donné une musculature harmonieuse et les poissons que je ramenais à la maison tous les jours aidèrent à ma croissance.

  Le 2 septembre, c'est en rentrant au port que l'on apprit l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et le 3, l'ordre de mobilisation générale était affiché sur tous les murs. Mais mon père tout comme Pierrick n'étaient pas concernés par cela. Du moins, pas encore. Ce n'est qu'au lendemain de mes 15 ans que mon père et celui de Pierrick reçurent les leurs. Ils partirent le jour même pour le port de Toulon où ils étaient affectés. C'est comme ça que Erwan, à 17 ans, devint le patron du bateau. Et moi j'étais son second, le mousse, le cuistot. Nos premières pèches ne furent pas miraculeuses. Remonter le filet à trois s'était déjà dur mais à deux, c'était un travail de bagnard. De nombreuses fois on rata la marée pour rentrer tellement on avait perdu du temps à remonter les filets. Heureusement qu'avec la barque de secours on pouvait regagner le port et rapporter la pèche.

  On eut la surprise de voir nos pères rentrer pour les fêtes de fin d’année. C'est là que Pierrick nous montra un cahier où son grand-père, puis son père et en fin, lui, avaient noté les meilleurs coins de pèche en fonction de la saison et du temps. On ne put sortir qu'une fois durant cette période car la tempête dura presque la semaine entière. Ils regagnèrent Toulon le 2 janvier et le 4 ils appareillaient pour Alger. Ce que je ne savais pas encore c'est que je ne reverrai mon père que fin 1945 !

  Au fil des jours avec Erwan on en était arrivé à se comprendre sans se parler et c'est automatiquement qu'on faisait les choses. Ce mois d'Avril 1940 était radieux. On se serait cru en plein été et c'est souvent qu'on se retrouvait torse nu sur le bateau. En cachette j'admirais son corps et un jour alors qu'on remontait un filet plus lourd que d'habitude Erwan vint se coller à moi pour m’aider. De sentir sa peau chaude contre mon dos me troubla tellement que j'en lâchais le filet. Erwan glissa et m'entraina dans sa chute. Je me retrouvais couché sur lui. Je pus sentir sa bite raide et lui devait sentir la mienne. On se regarda droit dans les yeux. Il approcha sa bouche de la mienne et chercha à m’embrasser. Surpris je reculais la tête. Il devint tout rouge se leva et me dit :

– Oublie ça, c'est une bêtise de ma part. Et s'il te plait n'en parle à personne.
– Erwan, tu m'as surpris, c'est pour ça que j'ai reculé la tête. Mais… moi aussi j'ai envie de t’embrasser.
– C'est vrai Gaël, toi aussi tu as envie de moi ?

  Pour lui prouver mes dires, je m'approchais de lui et je l’embrassais. Un long, très long baiser. Puis nos mains entrèrent dans la partie et se firent vite indiscrètes. Au final on se fit jouir en se branlant l'un l’autre. On aurait bien fait plus mais il y avait les filets à remonter et il fallait encore rentrer si on ne voulait pas rater la marée. Au fil des jours on innovait et quand pour la première fois il me suça je crus être au paradis. Il m'avoua alors avoir un peu d'expérience parce qu'un de ses cousins l'avait initié aux plaisirs entre garçons. Il m'apprit tout ce qu'il savait et au bout d'un mois on se prenait à tour de rôle avec un plaisir frôlant l’extase.

  Puis ce fut la campagne de France et bientôt on vit arriver les Allemands. Il fallut qu'on se fasse faire des papiers spéciaux pour pouvoir continuer à pêcher. Lui comme moi, on n'arrivait pas à digérer la défaite de l'armée française et quand en 1941 quelqu'un nous proposa de faire passer en Angleterre des personnes recherchées par les Allemands, on accepta aussitôt. On n'allait pas jusqu'en Angleterre mais assez loin des cotes pour qu'un sous-marin ou un bateau anglais vienne récupérer discrètement les gens qu'on avait à bord. Et souvent quand on rentrait au port on était contrôlé par une vedette rapide. On comprit vite que contre quelques poissons les formalités seraient écourtées. Ça devint une habitude.

  Erwan et moi on filait le parfait amour. Chaque fois que l'on sortait en mer on en profitait pour faire l’amour. Les bannettes n'étaient pas larges mais qu'importe puisqu'on était tout le temps l'un sur l'autre ou l'un dans l’autre.  Une fois un jeune aviateur, qui avait dû sauter en parachute parce que son avion avait été touché, nous surprit et se joignit à nous. Ça s'était bien passé mais franchement je préférais quand il n'y avait qu'Erwan et moi. J'avais adoré, alors que je prenais l’Anglais, l'initiative d'Erwan qui m'avait pris aussi. Prendre et être pris avait été une révélation pour moi. On essaya tous la place du milieu plusieurs fois si bien que l'on faillit manquer l'heure du rendez-vous.

  En 1944 les contrôles se renforcèrent. Ils nous était de plus en plus difficile de prendre du monde à bord et j'avais aussi reçu ma convocation pour partir au STO. On en avait longuement parlé avec Erwan et ma mère. Il avait été décidé que lors du prochain passage je partirai pour l'Angleterre aussi. Et c'est ainsi qu'au mois de février je débarquais à Londres où je m'engageais dans l'armée de libération. Puis les choses allèrent vite, très vite. Le débarquement, la reconquête de la France occupée ….

Ce n'est qu'au mois d'Aout que j'écrivis de Paris une lettre à ma famille et une autre à Erwan. Et ce n'est que fin septembre que j'en reçus une de ma mère qui me disait que tout le monde allait bien chez nous mais que le bateau d'Erwan avait été retrouvé échoué sur la plage criblé de balles et partiellement incendié et que Erwan était considéré comme mort en mer. Cette nouvelle me brisa le cœur. Une fois démobilisé je rentrais chez mes parents pour les fêtes de fin d’année, j'allais jeter à l'océan un bouquet de fleurs pour Erwan.

  La France reconnaissante m'offrit des études. Et c'est ainsi que je finis instituteur dans un petit village de Savoie loin de ma région natale. J'y ai même rencontré une jolie fille aussi malheureuse que moi et qui m'a épousée par dépit. De nos deux solitudes sont nés trois garçons qui ont fait notre bonheur. Elle leur apprenait le savoyard et moi le breton.

  Pour ce cinquantième anniversaire de l'armistice je n'avais pas pu faire autrement que de retourner dans mon village natal. La municipalité avait fait ça en grand. Sur la plage il y avait même un bateau échoué ressemblant vaguement à celui d’Erwan. Il y eut tout un tas de discours, le maire, le préfet, les autorités militaires, les anciens combattants, les résistants, puis un monsieur vêtu d'une tenue de déporté se leva et alla au micro.


- Mesdames et messieurs, je suis ici pour vous parler de résistants de la première heure qui sont méconnus. Il s'agit de Erwan Plougastel et de Gaël le Golf. Sans jamais adhérer à aucun groupe de résistance ils ont dès 1941 participé à l'évacuation de personnes recherchées par les Allemands.
Quelques chiffres pour commencer. C'est plus de 200 personnes qu'ils ont soustrait à la torture et à la mort. C'est plus de 300 messages ou objets de tout genre qu'ils ont rapporté, aidant ainsi à la victoire.  Mais pour eux c'était normal d'aider à libérer sa patrie.
Vous pensez tous que Erwan est mort en mer. C'est faux. Lors de son dernier voyage, après avoir déposé les personnes qu'il escortait, au retour il a été contrôlé par une patrouille maritime. Les choses ne se sont pas passé comme d'habitude parce qu'un des soldats trouva un paquet de cigarettes anglaises qu'un des soldats anglais avait perdu. Il poussa à l'eau les 2 soldats qui étaient sur son bateau et tenta de fuir. Son bateau fut mitraillé, il commença à prendre feu. Finalement il fut arrêté et conduit en prison. Il fut torturé durement mais jamais il ne parla. C'est en Aout 1944 que je l'ai rencontré. Il portait la même tenue que moi avec le triangle rouge des prisonniers politiques. Nous étions les deux seuls Français de ce commando, ce qui nous rapprocha. Inutile de vous décrire les sévices, les tortures morales ou physiques que nos geôliers nous firent subir.
Notre commando creusait une colline pour y faire des abris contre les bombardements. Un autre commando composé de triangles rose et noir creusait à coté de nous. Leurs conditions de vie étaient bien pires que les nôtres et leur espérance de vie encore plus courte. Un jeune garçon au triangle rose cassa le manche de sa masse. Un gardien commença à le battre avec une matraque et, lassé de le faire, il ordonna à Erwan de continuer. Il refusa. Le soldat sortit son arme et la pointa sur sa tête et lui ordonna de battre le garçon. Il ne bougea pas et le soldat tira. Erwan s'écroula sur le sol mort. Son humanité et l'amour de son prochain l'ont tué. Il avait réussi à rester dans notre univers concentrationnaire un homme droit et bon. Que cela nous serve d'exemple à tous.


  Il se tut. Les larmes inondaient mes joues. Plusieurs personnes me regardaient car elles me connaissaient. Ma femme me murmura à l’oreille.

– Ça devait être un homme bon et aimant.
– Oui il l’était.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 26-02-2023

Droit, bon et aimant, mais surtout brave et courageux, de ces héros dont trop souvent on ne parle pas...
Belle histoire, je soupçonne Nostalgique Smile


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - emmanolife - 27-02-2023

Une belle histoire bien insérée dans un contexte historique qui n'est pas si lointain !


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 27-02-2023

Coucou les gens,

la photo en cours : L'épave

[Image: epave-abandonnee-animee-plages-sable-cal...1-3421.jpg]

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La prochaine photo : Image de guerre

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Le prochain défi « Phrasette de départ »


Avancer, avancer encore, avancer sans faiblir, ne pas le laisser me rattraper…


À m’envoyer pour le 10 mars.

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RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 01-03-2023

[Image: epave-abandonnee-animee-plages-sable-cal...1-3421.jpg]
L'épave numéro quatre,


Ma chère amie,

Je ne sais comment vous remercier de m’avoir fait découvrir cette petite pension de Criccieth, l’endroit idéal pour achever le roman dont vous attendez le tapuscrit depuis bien trop longtemps. Je suis arrivé hier après un long et fatiguant voyage. Ma logeuse est très sympathique, très curieuse aussi, elle sait déjà (presque) tout de ma vie.

Cet après-midi, j’ai fait une longue promenade sur la plage. Il y avait du vent et j’étais seul ; même en été, je pense qu’il fait frais. À environ deux kilomètres du village, je suis tombé sur une curieuse épave : un bateau de bois déglingué qui devait être échoué depuis des années, avec des trous dans la coque. Je suis monté sur le pont depuis l’arrière et quelle ne fut pas ma surprise de voir un homme dans la cabine. Il était assis devant une table, à côté du gouvernail, écrivant dans un épais livre de bord avec une plume qu’il trempait dans un encrier. Il s’est retourné et m’a dit :

— Bonjour ! Où sommes-nous ?
— Bonjour ! À Criccieth, au Pays de Galles.
— En quelle année ?
— Le 24 janvier 2023.
— Le temps est venu.

Il a noté ces indications dans le livre, puis s’est levé. Difficile de dire son âge, il était maigre, avait des longs cheveux gris, une barbe, il était hirsute, ses habits semblaient provenir d’un vieux film de pirates, ils étaient usés et troués. Il s’est présenté :

— Je m’appelle Hendrick, je suis hollandais.
— Et moi Ghislain, je suis français.

Nous nous sommes serrés la main, puis je lui ai demandé depuis quand ce bateau s’était échoué et depuis quand il y habitait. Il m’a répondu :

— Le bateau s’est échoué hier et j’y habite depuis plusieurs siècles.



J’étais interloqué, cet homme ne devait plus avoir toute sa tête. Je ne l’ai pas contredit. Il m’a offert ensuite de la gnôle, une eau-de-vie de genièvre, je l’ai acceptée par politesse, elle était meilleure que je ne l’avais pensé. Il m’a ensuite expliqué :

— Je cherche quelqu’un de pur pour me racheter par un amour éternel. J’ai un problème, Richard m’a offert une femme et j’aime mieux les hommes. Tu ne connaîtrais pas quelqu’un qui pourrait m’aimer ?
— Vous tombez bien, ai-je dit en riant, je suis gay. Mais…
— Mais quoi ? Tu as déjà un amant ?
— Non.
— Alors, quel obstacle à notre amour ? Tu n’es plus pur ? Ce n’est pas grave, moi non plus.
— Je ne vous connais pas.
— Faisons connaissance, il y a si longtemps que je n’ai pas baisé.

Il a baissé son froc et en a sorti une grosse queue bandée et circoncise. J’étais interloqué, mais je n’avais pas non plus baisé depuis longtemps et, vous devinez ce qui est arrivé, je lui ai offert mes entrailles. Est-ce par pitié que je l’ai fait ? Non, il m’attirait, son corps était beau, une fois ses nippes enlevées. Nous avons joui trop rapidement après une si longue abstinence.



Il a noté mon nom dans son livre de bord, puis l’a refermé et m’a demandé :

— Tu restes longtemps ici ?
— Un mois.
— Tu reviens demain ?

J’ai hésité, puis je l’ai assuré que je reviendrais. Il m’a alors embrassé longuement sur la bouche. Je suis retourné à ma pension, ébranlé par cette rencontre.

Le soir, après le dîner, j’ai parlé à ma logeuse. Je lui ai demandé si elle connaissait le vagabond qui squattait l’épave sur la plage. Elle a été surprise, elle n’avait jamais entendu parler de ce bateau échoué, alors qu’elle recueillait tous les ragots du village dans son salon de thé.



Que vous dire de plus, chère amie ? J’ai cogité toute la soirée, j’en ai conclu que je me suis endormi sur la plage et que c’était un rêve. Je retournerai demain et l’épave aura disparu. Je devrais maintenant me mettre à mon roman, mais je vais procrastiner une dernière fois, la douce présence et la grosse queue d’Hendrick me hantent encore, il me semble même avoir une douleur entre les fesses.

Bien à vous.
Votre dévoué Ghislain

***

Ghislain relut son courriel. N’avait-il pas trop donné de détails intimes ? Il n’avait jamais caché sa gaytitude et son éditrice publiait aussi une collection de romans érotiques, il avait d’ailleurs écrit plusieurs titres sous un pseudonyme. Il renonça à l’envoyer avant de l’avoir expurgé.

Le lendemain matin, il retourna sur la plage, l’épave avait disparu, mais on en voyait les traces sur le sable. Ghislain regretta d’avoir oublié de la photographier.



Il devina la présence d’Hendrick dans son dos, il se retourna, le Hollandais était nu, il avait rajeuni, ses cheveux étaient bruns et voletaient, il n’avait plus de barbe, il bandait aussi dur que la veille. Il déclama :

— Loue ton ange et ses commandements ! Ici, je te reste fidèle jusqu’à la mort !

Quelques jours plus tard, on annonça la mystérieuse disparition de l’écrivain Ghislain de Beauséjour, lauréat du prix Goncourt de l’année dernière. Il séjournait dans un village côtier du Pays de Galles. Il avait quitté l’hôtel pour aller marcher sur la plage. On supposait qu’il s’était baigné et noyé.

On me retrouva jamais son corps, le vent avait effacé toute trace sur le sable.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 01-03-2023

C'est finalement une variante de l'histoire du sauna dans laquelle un autre écrivain partait à l'étranger pour écrire son roman au calme et finalement apprenait qu'il était mort dans un accident d'avion. Mais entre temps, il avait trouvé son ange.

Un hollandais circoncis, c'est toujours possible, mais néanmoins assez rare.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 01-03-2023

Richard... Wagner ? Hendrick est donc le Hollandais Volant ? Smile))))

Après, ''laisse-moi enfoncer ma proue dans ta poupe et je te serai fidèle pour l'éternité'', c'est assez direct et p-ê légèrement cru, mais je pense reconnaitre la patte d'un citoyen du pays dont la Marine se résume aux bateaux-mouches sur le Léman Big Grin


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 11-03-2023

coucou , petit prob d'ordi, bientôt la suite


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 23-03-2023

Coucou les gens,

Ordi à nouveau opérationnel, le temps de remettre de l'ordre dans mes fichiers et je suis à vous.

Les auteurs de "L'épave" seront divulgués sous peu  Blush



la photo en cours : Image de guerre

[Image: the-last-of-us-artwork-30806-2880x1800.jpg]

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En attendant, je vous livre un premier texte sur : Image de guerre


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 23-03-2023

[Image: the-last-of-us-artwork-30806-2880x1800.jpg]
Première : image de guerre

Avec un clin d'œil de l'auteur à la « Phrasette de départ »

On est vendredi et je rentre de la salle de sport où je viens de soulever pas mal de fonte pour entretenir mon corps harmonieusement musclé. C'est enfin le week-end. J'avais prévu de partir à la mer pour commencer mon bronzage intégral et surtout baiser mais vu ce que la météo annonce je vais rester à la maison. C'est bête parce que hier soir je me suis fait une beauté, je me suis rasé intégralement la pilosité que j’ai au bas ventre. Il a fallu que je me fasse violence pour ne pas me masturber, tellement ça m'avait excité.

  Plus tard, j'ai essayé de téléphoner à quelques plans cul, histoire de tirer un coup mais j'ai fait chou blanc et je n'avais pas envie de sortir. Je me fis donc une série sur Netflix, avant de me pieuter.




Quand j'ouvre les yeux, mon premier geste est de regarder l'heure sur mon téléphone. Il est onze heures. Je m'étire et instinctivement je remets mes couilles en place. Elles sont douces et je les caresse un moment. Puis je les abandonne pour m'occuper de ma queue au zénith que je caresse doucement. De mon autre main je joue avec mes seins. J'ai des frissons et je repense à quelques-unes de mes baises très chaudes en me branlant frénétiquement. Au bout d'un grand moment, j'éjacule un max, tordu par le plaisir.

  Bon, à la douche...
Après un bon petit-déjeuner je retourne au frigo… qui est pratiquement vide. « Hé merde ! » il va falloir que je sorte si je veux manger ce week-end. Je vais aller au dépanneur du coin. Je n'ai pas envie de prendre ma voiture pour aller à l’hyper. Je m'habille à la va vite d'un tee-shirt et d'un bas de jogging sans mettre de sous-vêtement. Et me voilà parti. Une fois dans la rue je lève les yeux au ciel qui est de plus en plus menaçant. Je fais rapidement mes courses et reprends le chemin du retour. Un violant coup de tonnerre me fait sursauter et des gouttes commence à tomber.

je n'ai que le temps de courir me réfugier sous une porte cochère ouverte et me réfugier dans le couloir pour ne pas être trempé. Comme un con je n'ai même pas pris mon téléphone. Je patiente un moment mais la pluie tombe toujours aussi drue. Une feuille A4 attire mon attention. ''EXPO PHOTO'' et une flèche indique le fond du couloir. J'y vais. Sur une porte une autre feuille indique ''EXPO PHOTO, ENTREZ SANS FRAPPER'‘. Je pousse la porte.

  La première vue que j'ai de l'exposition c'est un gars assez grand perché sur un escabeau qui règle un spot pour éclairer une photo. Son tee-shirt sorti de son jean laisse voir un ventre plat, quelques abdos et même le haut de son pubis glabre. Son jean, un peu large, est retenu par ses fesses et comme moi ce coquin n'a rien mis dessous. Je me racle la gorge pour manifester ma présence. Il tourne sa tête vers moi et, mon dieu ce visage, on dirait un ange, non pas un ange, un dieu.

Il me fait un grand sourire et me dit :

– Si tu veux tu peux commencer par l'autre pièce. J'ai encore ces deux spot à régler pour l’éclairage. Je finis ici et je te rejoins.
– L'exposition n'est pas encore ouverte ? Je peux revenir.
– Ça ne sera pas la peine, l'expo est ouverte, c'est juste que je suis un peu à la bourre.

  Je fais donc comme il m'a dit et la première photo me surprend. C'est ma rue ! Enfin… presque. La végétation a envahi les immeubles, des blocs de béton la barrent partiellement, des carcasses de voitures de partout. Je cherche à voir les collages ou les retouches mais je ne vois rien. Il est doué, très doué même. Je regarde les autres photos. Elles sont splendides et aussi angoissantes.

– Alors tu en penses quoi ?
– C'est à la fois merveilleux et horrifiant. On dirait une ville abandonnée mais sur celle-là, c'est ma rue et je ne l’ai pas quittée dans cet état. De la voir là comme ça, à moitié en ruine, envahie par la végétation, avec des carcasses de véhicules de partout c'est juste stupéfiant. Comment tu as fait pour les retoucher ? On dirait de vraies photos.
– C'est simple, je les ai vraiment faites.
– Mais ce n'est pas possible.
– Viens ce soir au vernissage et je t'expliquerai en même temps qu'aux autres comment j'ai fait pour les prendre.
– Je n'ai pas d’invitation.
– Si ce n'est que ça, tiens-en voilà une. Je t'attends ce soir 19 h précise.
– D'accord à ce soir. Au fait je m'appelle Julien Martin
– Et Moi George Herbert Wells.
– Enchanté de te connaître George.
– Moi aussi Julien et à ce soir, n'oublie pas.

  Quand je sors, il ne pleut plus. J'ai de la chance. Une fois chez moi je range mes courses, je mange un bout vite fait sur le pouce et je vais m'allonger sur le canapé. Je zappe un moment et finalement je m'endors sur le canapé pour me retrouver avec George à explorer les ruines de la ville. Il fait horriblement chaud. Dans un jardin publique un bassin, où une eau claire coule, nous tend les bras. On se retrouve vite nus à nous baigner pour nous rafraichir. On chahute ensemble et ce que je craignais qui arrive… arrivât. Ma queue est au beau fixe. Ça le fait sourire. Il s'approche de moi et me roule une pelle. À partir de là commence une loooooongue cession de sexe où nous nous faisons jouir à tour de rôle et…

  Il se passe quoi ? Merde je viens de me jouir dessus. Dommage, j'aurai bien continué à baiser avec lui, dans mon rêve, c'était un si bon amant … je regarde l’heure. 18 heures, merde, je vais encore être à la bourre.

19,03 heures je tends mon invitation au gars qui est à la porte de l’exposition, Richy. Il me sourit en disant ''bonne soirée monsieur'‘.

  Il y a déjà une douzaine de personnes. Que des jeunes hommes beaux comme des statues grecques. Une autre fournée entre… toujours des mecs, tout aussi beaux et bien foutus que ceux présents. Puis deux derniers retardataires et le gars de l'entrée ferme la porte et se dirige vers le fond de la salle. Il revient peu de temps après accompagné d'un George rayonnant de beauté.

– Merci à tous d'être là. Cette exposition est l'œuvre de ma courte vie. Quand je vous ai dit que j'avais pris ces photos vous ne m'avez pas cru. On va faire le tour de l'exposition et après je vous prouverai mes dires.

  Il fallut plus d'une heure pour voir et écouter ses commentaires sur les photos.

– Voilà ce que va être notre ville dans 250 ans si on ne fait rien pour changer notre mode de vie. La race humaine a complètement disparue à cette époque. Il n’y reste que des oiseaux et quelques herbivores, dans la partie que j’ai visitée. Et si vous le voulez, je peux vous le prouver.
– Et comment ça ?
– En y allant et en y restant quelques jours.
– Mais ça ne va pas être possible, j'ai bientôt des examens.
– Je ne peux pas non plus mes parents vont se faire du souci.
– Lundi je dois retourner au boulot.
– Il y a une chose que vous ne comprenez pas. La machine à remonter le temps que mon ancêtre a mise au point peut nous ramener ici, aujourd’hui, disons vers 22 heures, même si nous restons quelques semaines là-bas. Ça ira pour tout le monde ?

  Sans attendre notre réponse il sort une télécommande de sa poche et appuie sur un des boutons. Il y a des flashs lumineux, des sifflements stridents, une luminosité intense et le noir complet… La lumière est revenue :

– Nous y sommes, je vous invite à sortir et vous verrez que ce que je vous ai dit est vrai.

  Le couloir est décrépi. Çà et là des plaques de ciment jonchent le sol. Ce qui me surprend le plus c'est le silence puis le chant assourdissant des oiseaux. Puis la vue de la végétation qui a envahi la rue et les maisons.

– Merde on est où là ?
– Toujours au même endroit mais 250 ans plus tard. Venez on va visiter un peu. Ce n'est pas le premier voyage que je fais et je nous ai préparé avec l'aide de Richy un coin sympa presque tout confort.

  On marche une petite heure et c'est vrai que le coin qu'ils nous ont préparés est sympa. Les commentaires fusent dans tous les sens. On fait rapidement le tour des installations et ce que j'aime le mieux c'est le dortoir et les douches collectives.

George a su sélectionner les bons mecs parce qu'après deux jours d'abstinence sexuelle les premiers bruits douteux commencent à résonner dans le dortoir et au bout d'une semaine on a déjà tous plus ou moins baisé les uns avec les autres.

  On passe nos journées en exploration et nos nuits à baiser. C'est agréable mais au final répétitif et ennuyeux. On est quelques-uns à demander à George de pouvoir rentrer mais il retarde notre départ constamment. Petit à petit deux clans se forment. L'ambiance du départ n'est plus là et notre clan fait sécession. On se trouve un coin qu'on aménage. En partant on a emporté la moitié des provisions. On vit tranquillement en se demandant comment faire pour rentrer.
  On se dore la pilule à poil quand Richy hors d'haleine arrive en courant.

– Vite, il faut partir, vite. J'ai réussi à trouver la télécommande pour rentrer chez nous mais George va s'en rendre compte rapidement et il va vouloir la récupérer. Il faut retourner d'où on est arrivé.

  Le temps de nous habiller de prendre quelques souvenirs glanés lors de nos exploration et nous voilà partis. La route est longue et la chaleur accablante. En fin de journée on arrive presque à destination quand on voit au loin le clan de George qui arrive à marche forcée. Il nous faut Avancer, avancer encore, avancer sans faiblir, ne pas le laisser nous rattraper…   

  Dans un dernier effort on rejoint la maison dont on ferme la porte. Richy appuie sur la télécommande et les mêmes flashs, sifflements et lumières. En ouvrant la porte le bruit de la circulation nous prouve qu'on est bien rentré. On échange nos numéros avec certains, d'autres partent sans rien dire et juste avant de partir Richy me donne la télécommande.

Durant les jours et les semaines qui suivent c'est d'abord une radio locale qui parle de la disparition de plusieurs jeunes puis c'est relayé par la presse locale puis régionale et enfin nationale. La police enquête mais piétine. Evidemment, aucun de nous ne parle, peur de se retrouver chez les dingues.
Selon Richy, le fait que nous ne soyons pas tous revenus ensemble est responsable de ce parodoxe.

  Ça fait trois mois qu'on est rentré. Je passe souvent devant cette porte cochère et un jour j’entre. Je vais jusqu'à la porte du fond que je pousse. Elle est ouverte. Il n'y a plus rien dedans. L'envie d'appuyer sur le bouton de la télécommande qui est dans ma poche me démange et je le fais. Il ne se passe rien.
  En sortant, je tombe nez à nez sur deux mecs qui me montrent leurs insignes de police.

– Je peux savoir ce que vous cherchiez dans cette pièce ?
– Si je vous le dis vous n'allez pas me croire.
– Si ça a un rapport avec la machine bizarre qu'on y a retrouvé alors on est prêt à vous croire. Voulez-vous bien nous suivre au poste ?

  Je fais ma déposition. Je leur donne la télécommande, le nom et le téléphone de ceux qui sont revenu et il me laissent partir. Trois mois plus tard au hasard d'une rue je tombe sur un de ceux qui était resté.

– Ben ça, quelle surprise, vous êtes rentrés quand ?
– Tout est relatif. Le même jour que vous à 22 h 30. mais on y est resté encore trois mois après votre départ. C’est deux flics qui nous ont retrouvés.
– Waow ! Tu viens me raconter ça à la maison ?
– Si tu veux mais toute peine mérite salaire. Il te faudra mériter mon récit.

Je te laisse deviner comment.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 24-03-2023

J'avais commencé à capter à la mention du nom de Wells, et que le descendant ait inversé les prénoms ne brouille que légèrement les pistes.
Plutôt creepy, le George, en fait, il voulait se constituer un harem de bg dépendants de lui et prêts à tout pour s'assurer le retour ?
Sans l'initiative de Ritchy, ils seraient toujours en 2273 à bouffer des pigeons Ô.o
J'hésite entre GaetanBG et Bech :-)


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 24-03-2023

Coucou les gens,

Je livre l'ordre des auteurs par récit de "L'épave ’’
Ce qui donne comme "nominationnés" :

1 - @Louklouk
2 - @lelivredejeremie
3 - @gaetanbg
4 - @Lange128


@Louklouk, c'est ton tour, j’attends ta photo (en MP) ou tu me dis – Je passe ! et je puise dans mon stock.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 24-03-2023

Louklouk à choisi cette photo... trrrès rafraichissante ! BRRRR !!

[Image: MCysBYWfqda_SLY-18.jpg]


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 27-03-2023

[Image: the-last-of-us-artwork-30806-2880x1800.jpg]
Deuxième : image de guerre


Avec ce gros porc de Prigosjin, j’avais dû me rabattre sur le haut de la carotide, avant de museler son couinement pathétique lorsqu’il avait réalisé, mon regard fixé dans le sien, aux pupilles dilatées par la peur.
Heureusement qu’il bandait mou, et n’était pas arrivé à me posséder, je n’avais laissé aucune trace de ma présence sur son corps, hormis celle, minuscule, que j’avais dissimulée, d’un coup du rasoir trouvé dans la salle de bain, sous une coupure qu’il se serait infligée par maladresse. Les Russes ne se donnent pas la peine de procéder à des autopsies sur leurs morts, et s’ils l’avaient fait, ils auraient conclu à une crise cardiaque, ou à sa probable cirrhose, sans faire le moindre rapport avec mon passage dans la chambre, que ma discrétion ne leur aurait de toute manière pas permis d’imaginer.
 
Pour l’opération d’aujourd’hui, à Mariupol, le chef de notre cellule de résistance avait anticipé le déplacement de la cible, et m’a déposé lui-même, cette nuit, aux limites de la ville.
- Prends garde à toi, Dima, avait-il soufflé, Steltsov est un animal comme tous les Russes, mais il est intelligent, un prédateur cruel. Je ne voudrais pas perdre…
- Ton meilleur assassin ? ai-je complété.
- Tu es tellement plus, Dima, tellement plus ! Embrasse-moi, et fais que ce ne soit pas un baiser d’adieu.
 
Ça a été plus agréable avec Steltsov, la nature ne l’a pas gâté qu’au niveau de son visage, car s’il est objectivement beau, il a été endurant. Aux signes initiaux de mon plaisir, légèrement amusé autant que fier, il a ralenti les mouvements de son corps dans le mien, pour lentement, longuement, les limiter à l’invasion de la première moitié de mon rectum. Avec un sourire et insupportablement satisfait, il a resserré sa prise sur le creux de mes jambes repliées et a grogné ‘’Ta petite queue frétille, jeune Khokhol (*), touche-toi, qui sait si…’’
Il a laissé la fin de sa phrase en suspens, ‘si ce n’est pas la dernière fois’. Bien inutilement, d’ailleurs, car sa réputation le précède. Le procédé est bien rôdé, lors d’opérations sur le terrain, il fait rassembler les garçons de quinze à vingt ans, choisit celui qui lui plait et l’emmène pour un prétendu interrogatoire. Les cadavres sont ensuite retrouvés dans des bâtiments bombardés, les fesses à l’air, pour ne laisser aucun doute sur le traitement qu’ils ont subi…
Je savais donc à quoi m’en tenir, Steltsov est cruel, mais je le découvrais vaniteux. Un peu de flatterie, peut-être… ?

Après que j’eus exposé ma jouissance non-feinte sur mon ventre, il a répandu la sienne en moi de quelques poussées bien moins attentionnées, avant de se retirer et de me dominer, satisfait, à genoux entre mes cuisses, son sexe fièrement dressé, que j’ai empoigné en gémissant ‘’Oooh ! Jamais je n’avais… ainsi…’’ avant d’y poser les lèvres.
- Tu en veux encore, petite pute khokhol ? Tu as de la chance, tu me plais, joli et fin, puis vraiment très réactif à ce que ma vigoureuse queue russe t’a offert. Donne-moi quelques minutes…
 
Ça a été bien aussi été plus facile qu’avec Prigosjin, son corps à la musculature bien apparente est dépourvu de graisse. J’ai attendu que son souffle léger trahisse son assoupissement puis, assis sur ses cuisses, j’ai écarté son sexe lourd, dont le gland à demi recalotté laisse fuir un filet de semence, et de l’index, j’ai pu repérer aisément le passage de l’artère fémorale, avant d’y enfoncer la seringue.
Pour le réveiller d’une gifle afin de regagner, quelques dernières secondes, son attention.
- Tu vois, capitaine, tu me donnes effectivement une seconde fois du plaisir, mais cette fois, en crevant comme le chien de Russe que tu es, ai-je murmuré en agitant mon instrument de mort sous son regard incrédule. ‘’Kétamine, une dose létale. Mes petites fesses de Khokhol sont les dernières que tu souilleras’’.
Pas de terreur dans ses yeux, juste une colère sourde. Il a vainement tenté de m’agripper le poignet, mais son bras est retombé.
 
J’ai fait glisser le doigt le long de son urètre pour le vider, puis j’ai soigneusement nettoyé son sexe des traces de notre échange, avant de lui enfiler son hideux caleçon règlementaire et son pantalon.
Un dernier coup d’œil autour de moi, pour être sûr de ne rien laisser trainer, je suis sorti de la chambre, puis du bâtiment, pour rejoindre le lieu d’extraction.
 
Après cinq minutes de vol silencieux en rase-mottes de l’hélicoptère fourni par les Allemands, j’ai glissé à Aliosha, mon chef de cellule, que Steltsov est mort. Il ne me demandera pas de détails, pas plus que l’équipage, pour le quel je ne suis qu’un kvir (**), mais bien utile pour les opérations ciblées contre les éléments ‘déviants’ de l’armée d’occupation russe.
 
Peu me chaut, jusqu’à la prochaine mission, Aliosha m’aimera chaque soir, mais en secret, je ne peux pas ternir son image, il est notre leader, sa réputation doit être sans tache !
Quant à la mienne, et ma vie, ce n’est pas important, infiniment moins que la lutte contre l’envahisseur.
 
Slava Ukraini !
 
 
(*) Khokhol : terme péjoratif qu’utilisent les Russes pour qualifier les Ukrainiens.
(**) kvir : homosexuel