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Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

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Re : Re : Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 03-08-2022

(03-08-2022, 07:28 AM)stuka132 link a écrit :apres  s etre uriné dessus????  nooon  mon renardeau  pas toi  pas  ça!!!

Big Grin Big Grin Big Grin Big Grin
Hahaha !  ;D Nooon, pas ça, juste le petit délire de grignotage d'orteils, et encore, en mode receveur, sans réciproquer  Wink  Après, je ne juge pas, ça me fait juste plus ou moins sourire, voilà  :Smile
Des bisous, mon gros n'avion.


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-08-2022

Coucou les gens,

Je livre l'ordre des auteurs par récit : Policeman
. Ce qui donne comme "nominationnés" :

1 - [member=87]Louklouk[/member]
2 - [member=28]Lange128[/member]
3 - [member=206]gaetanbg[/member]
4 - [member=168]lelivredejeremie[/member]
5 - [member=206]gaetanbg[/member]
6 - [member=27]bech[/member]

*****

Petit rappel,

Arrivent sous peu. (donc, avis aux retardataires) :Smile
Mercure (aux chromes)
[Image: Mercury.jpg]

Et aussi le défi des mots à placer dans le texte;

Liste de mots 1er septembre

-abracadabrantesque
-bicéphale
-réminiscence
-contamination
-mercantile
-grandiloquant
-claquemuré
-électrolyse
-coloquinte
-Zébulon

8)


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Nostalgique - 08-08-2022

MERCURE

23 - Mercure

On était en plein hiver, il gelait à pierre fendre et il avait neigé à gros flocons de sorte qu'in blanc tapis recouvrait le sol. Et pourtant, la température était presque insupportable dans la petite mansarde où deux adolescents dormaient paisiblement, totalement nus sur le lit dont le drap qui aurait dû les recouvrir était par terre.
Mercure était là, présent et discret, attentif à admirer la merveille de ces deux petits humains, inconscients du privilège qui était le leur d’être admirer par un dieu descendu directement de l'Olympe grâce aux ailes qui garnissaient ses chevilles et son casque d'argent. Le jeune dieu que rien ne rebutait avait été chargé d'une mission délicate : procéder à une enquête sur les possibilités de divertissements sur terre car, aussi étonnant que cela puisse paraître, les dieux s'ennuyaient. Pourtant ils disposaient de toutes les facilités pour se distraire mais, finalement, ils se retrouvaient toujours entre eux car finalement ils n'étaient pas si nombreux. Un dieux de l'Olympe ne peut pas s'accoquiner avec n'importe qui d'autant que les plus belles déesses étaient déjà jalousement surveillées par les grands dieux qui disposaient d'un droit de priorité.
La jeunesse de ces lieux privilégiés aspirait à des nouveautés qu'elle ne pouvait pas trouver en ces hauts lieux alors que la rumeur, de plus en plus insistante, insinuait que là en bas, sous les nuages, tout était permis pourvu que le culte et les redevances adéquates soient scrupuleusement respectés. Mercure, l'un des plus rusés des jeunes dieux, fut donc chargé d'aller procéder à un recensement de ces lieux de plaisir.
Sa recherche l'avait laissé sur sa faim, même s'il avait régulièrement profité des humains afin de tester les meilleures occasions de se distraire et force lui était de constater que ce monde était dirigé par la cupidité, le goût de l'argent et du pouvoir, la fourberie des uns et des autres et qu'au fond, tous ces humains manquaient de fantaisie : C'était toujours un homme et une femme ou une femme et un homme ce qui ne différait pas des milieux olympiens. Mercure était épuisé moralement et physiquement car tous les essais qu'il avait vécus l'avait vidé de toute ressource. Mais il aimait le travail bien fait aussi juste avant de remonter chez lui et faire son rapport, il fit une ultime tentative. Il avait observé deux têtes blondes, l'une avec des cheveux coupés assez courts et l'autre avec des cheveux descendants sur les épaules qui se donnaient tendrement la main. Ayant repéré leur domicile, une maison assez misérable, il décida de revenir dans sa dernière nuit terrestre.
Mercure était donc dans la petite pièce où il venait de s'introduire et ce qu'il vit le stupéfia : il avait devant lui non pas une femme et un homme, mais deux jeunes garçons qui dormaient comme des bienheureux. Doutant de ce qu'il voyait mais n'admirait pas encore, il se pencha sur les deux corps et ne put que constater que et l'un et l'autre possédaient tous les attributs propres à la masculinité. L'un possédait une verge comme n'importe quel dieu aurait rêvé, longue et étroite qui dans la quiétude de son repos s'étendait sur les testicules reposant sur le haut de la cuisse, des cuisses légèrement écartées laissant percevoir le début d'une raie parfaitement imberbe. À la base du sexe, une très légère toison blonde. Mercure pensa à Minerve qui, avec son talent, aurait tellement bien su rendre le velouté de cette peau. Son compagnon dormait à plat ventre, les deux jambes totalement écartées permettant d'admirer deux merveilleuses fesses et laissant voir un petit entonnoir fermé par une peau que Mercure imagina d'une extrème douceur.
Les dieux sont asexués mais pour la circonstance, il avait été muni de l'attirail complet du parfait mâle, condition essentielle pour accomplir sa mission. À vrai dire, il n'en avait fait qu'un usage modéré car ce qu'il avait vu ne l'avait pas véritablement inspiré. De la couche des deux garçons montaient un parfum qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à cette heure. Un mélange de transpiration, d'un musc puissant et odorant comme seul de jeunes corps peuvent en émettre et, couvrant le tout en s'y mêlant, une odeur qu'il reconnut tout de suite, celle de la divine semence source de vie.
Mercure transpirait à grosses gouttes en raison de la chaleur de la chambrette mais surtout de cette vision digne des dieux qu'il avait sous les yeux. Fasciné, il avait dévêtu le haut de son corps, son pantalon ne tenait que par la rigidité de son sexe au-delà de l'horizontalité laissant apercevoir la toison noir qui le caractérisait. Les deux corps avaient bougé dans leur sommeil, la jambe de l'un s'était glissée entre les jambes de son ami, les deux sexes s'étant accolés l'un à l'autre. Une main caressait un sexe alors qu'une autre caressait voluptueusement les fesses. Les sexes étaient en action, prenaient de l'ampleur, une perle translucide faisait son apparition. Mercure était penché sur les deux corps que son souffle caressait avec tendresse, comme pour les exiter à poursuivre leur progression, les intimer à se confondre dans un même élan de jouissance.
Mercure s'était dénudé, son sexe frôlait la bouche des deux dormeurs qui s'agitaient de plus en plus, sa bouche s'aventurait sur les hampes qui se trémoussaient d'excitation, prélude à une explosion de sensualité, aveuglante d'un plaisir pousser au maximum.
Les deux garçons collés l'un contre l'autre s'embrassaient les yeux encore éblouis de ce qu'il venait de vivre. Ils regardèrent autour d'eux, la pièce était vide mais elle leur apparu comme un endroit bénit des dieux. Ils se racontèrent leur rêve, identique. Un bel homme, avec de beaux tetons qu'aucun poils ne cachait, des côtes légèrement apparentes, des cuisses musclées à souhait. On aurait dit un dieu dont on supposait qu'il avait un sexe hors-norme mais qu'il avait tenu cacher : tout ne se montre pas, mais tout peut s'imaginer. Et généralement l'imagination est plus belle que la réalité.




Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 08-08-2022

Pas mal, mais deux remarques.
  1. Le texte est présenté en pavé (je crois que d'autres te l'avaient déjà fait remarquer sur d'autres textes avec Antoine). Mettre systématiquement une ligne blanche après chaque point à la ligne arrangerait beaucoup la lisibilité.


  2. Tu as posté directement ton récit, du coup, on en connaît l'auteur.  Mais l'un des aspects de "à chacun son histoire" est de découvrir qui est l'auteur des textes publiés. Pour ça, il faut envoyer les récits à fablelionsilencieux par message privé.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-08-2022

Merci, cher [member=146]Nostalgique[/member] d’avoir abandonné un instant « La bergerie » - fort belle histoire d’ailleurs - pour nous régaler de ce joli conte, tout en tendresse.

Le texte colle parfaitement à la photo.

Mais, comme Bech le signale dans son post, il est demandé aux auteurs d’envoyer leurs textes aux ‘’postier’’ du jeu par MP - moi, en l’occurrence. :-X

Ceci afin que je le republie sur ACSH le moment venu, rendant les récits anonymes et numérotés, le temps que tous les textes correspondants à la photo ou au défi y soient passés (ici, par exemple : premier Mercure, second Mercure,… )
De cette façon, cela permet aux lecteurs d’essayer de découvrir le nom de l’auteur (du moins ceux qui si risque, lol) :-\

Dés la fin du jeu (dernier texte republié) je fini par donner le nom des participants :


Coucou les gens,

Je livre l'ordre des auteurs par récit de ‘’Mercure’’
Ce qui donne comme "nominationnés" :

1 - [member=146]Nostalgique[/member]
2 - @abc
3 - @xyz
4 – etc

La publication en direct, même si elle n’est pas interdite  Wink, gâche le plaisir aux lecteurs qui le désirent, de pronostiquer l’auteur du texte.

Cela dit, ce serait un réel plaisir pour nous que tu continues de participer à ACSH = "à chacun son histoire"! ;D

Amicalement,
Fab



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Nostalgique - 08-08-2022

J'espère que Bech et Fablelionsilencieux pourront me pardonner de priver les participants du plaisir de tenter de découvrir l'auteur des récits : je ferai tout mon possible pour y penser la prochaine fois. C'est volontiers que je participerai à ce jeu mais comme j'écris de manière très spontanée, un peu à la manière d'un coup de foudre, il faut vraiment que l'image ou le texte m'inspire.
Merci à vous deux et à vous tous !
Nostalgique

NB Je ne me souviens plus si la date finale d'envoi est clairement mentionnée lors du premier message et des rappels. Si c'est déjà le cas, c'est parfait si non cela serait utile !


Re : Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-08-2022

(08-08-2022, 04:29 PM)Nostalgique link a écrit :J'espère que Bech et Fablelionsilencieux pourront me pardonner de priver les participants du plaisir de tenter de découvrir l'auteur des récits : je ferai tout mon possible pour y penser la prochaine fois. C'est volontiers que je participerai à ce jeu mais comme j'écris de manière très spontanée, un peu à la manière d'un coup de foudre, il faut vraiment que l'image ou le texte m'inspire.
Merci à vous deux et à vous tous !
Nostalgique

NB Je ne me souviens plus si la date finale d'envoi est clairement mentionnée lors du premier message et des rappels. Si c'est déjà le cas, c'est parfait si non cela serait utile !

1/ Tu étais déjà pardonné !

2/ Nulle obligation d'écrire si l'inspiration ni est pas ! Certain ne font que quelques textes et parfois très occasionnellement.

NB: Pour les défis, je mets généralement une date butoir (+-), mais pour les photos tant que je n'ai pas donné les noms des auteurs, on peux m'envoyer le récit qui s'y rapporte. La publication d'une nouvelle photo met le jeu en route puis je poste les récits en laissant quelques jours d'intervals pour permettre aux lecteurs de commenter. Pour exemple, les "policeman". La photo à paru le 1 er juin (ensuite je récolte les textes et les garde bien au chaud)
Je termine le jeu en cours. Ce qui fait que le premier "Policeman" à été poster le 12 juillet et vient d'être clôturé par les nominacionnés le 8 aout.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 08-08-2022

Ohé @Nostalgique !

Ton histoire est bien trouvée mais... tu as fait une énorme erreur !
Car les dieux ne sont pas asexués !

Toute la mythologie classique n'est faite que de coucheries de toutes sortes et avec tout le monde, y compris les humains. (l'enfant d'un dieu/déesse avec une humaine/humain est un demi-dieu, ou héros)

Et il y a aussi de mignonnes histoires gay, là-dedans...

Donc : sexe à tous les étages de l'Olympe !

Tu confonds avec les anges, qui sont de la mythologie chrétienne, nettement plus sinistre...

Note : attention à aérer ton texte ! Un pavé est une sorte de punition pour les yeux...

Allez, bon courage, et continue de participer à ÀCSH, surtout!



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 08-08-2022

Les garçons ont eu de la chance que ce soit Mercure et pas Zeus qui leur rende visite, il aurait été bien moins regardant sur la délicatesse, et le messager des dieux ne semble pas avoir eu la réputation d'être un sexopathe  Smile
Au final, après son temps passé parmi les mortels pour s'en inspirer, pour sa dernière nuit, il fait même l'inverse et suscite un nouveau rapprochement des blondinets, leur laissant juste un souvenir de son passage par le biais de leur rêve commun
Léger et très joli, merci, m'sieur  Smile


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 10-08-2022

Coucou les gens,

Je vous livre la photo du prochain texte :
[Image: Jim%2BMac.jpg]
La gadoue!


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 10-08-2022

[Image: Mercury.jpg]
Second Mercure (ou, Hermès, chez les grecs)


— D. Vance…’’ ai-je murmuré en fixant le tableau, relevant tous les détails que je n’ai jamais oubliés, en fait.
— David, oui… Mon plus bel été’’ a dit Élisabeth ‘’Et probablement sa plus belle toile, un autoportrait assez réussi, vous l’aimiez déjà beaucoup et il m’avait un peu incitée à vous surnommer Hermès, le messager des dieux, pour… les billets que vous vous chargiez de transmettre. Peut-être légèrement immodeste’’ a-t-elle murmuré en tournant le regard vers la peinture, ‘’mais très ressemblant, si vous vous souvenez de lui, Charles.
— Je ne peux juger que du visage’’ ai-je menti, ‘’forcément, mais je vous crois sur parole’’.
— Forcément, oui, mais il y a prescription, maintenant, je peux bien vous le dire, nous avons été amants.
— Oh ! Je n’ai… jamais… soupçonné.
— Pourquoi ne suis-je pas étonnée’’ a-t-elle rioté, ‘’malgré vos… oui, vos seize ans, nous avions d’ailleurs fêté votre anniversaire pendant ce séjour à Rouvres, mais j’y pense, c’est le mois prochain’’.
— J’aurai bientôt soixante-dix ans, je suis un vieil homme, qui n’a plus grand monde avec qui le célébrer.
— Alors, vous étiez si adorablement candide, étonné de tout ce que vous découvriez, mais sinon, insouciant lorsque vous vous perdiez dans vos jeux d’enfants, mon frère Édouard et vous’’.
— Hmmm…

‘Nos jeux n’avaient rien de très innocent, je me demande qui de nous deux a fait preuve de plus de naïveté, ma pauvre Élisabeth’ me suis-je demandé, avant de reprendre l’observation de la peinture.

***

Château de Rouvres – Août 1968.

Édouard s’est retiré, me laissant insatisfait, et agite une main frénétique sur son jeune sexe tristement incapable de garder une raideur décente le temps que j’atteigne mon plaisir. ‘’Attends, je sens que ça vient’’ a-t-il grogné avant de le replacer entre mes fesses et de reprendre le martèlement pitoyable de mon intimité, pour finir par y déverser l’habituelle quantité ridicule de sa semence. ‘’C’était bon pour toi aussi ?’’
— Tu le sais, tu as la meilleure queue du lycée, pas que je puisse comparer avec d’autres internes, bien sûr’’ l’ai-je flatté.
— Soit, mais ailleurs ?
— Tu penses que j’offre mon cul à n’importe qui ?’’ lui ai-je reproché en remontant caleçon et pantalon d’un seul mouvement.

Il le pourrait, à l’internat de Fénelon, je ne m’y commets qu’avec lui, pour limiter le risque d’être découvert et renvoyé, mais les fins de semaine, de retour boulevard Hausmann, le jeune livreur de charbon et mon guère plus âgé professeur de piano me donnent un plaisir multiplié. Qu’aucun jeune adulte correctement membré ne pourrait m’accorder ici, alors Édouard, faute de mieux… Le seul avantage est que ses éjaculations sont en proportion de ses érections, et l’écartèlement vraiment très relatif qu’il lui impose permet à mon anus de se resserrer bien avant que les misérables gouttelettes ne risquent de le franchir. Rien à voir avec la quantité de sève nacrée qui s’en écoule lorsque mes amants parisiens m’abandonnent, pantelant, appuyé au mur de la cave, ou penché sur le piano, pour, l’un comme l’autre, sans s’être naturellement concertés, s’accroupir derrière moi, et de leur langue douce, apaiser le feu qu’ils ont déclenché par leur invasion de mon corps. Ce que je ne suggérerai jamais à Édouard, ce serait d’ailleurs bien inutile, l’intrusion de son sexe ne me laisse qu’une gêne très passagère.

— Flûte’’ a-t-il grogné en regardant par la fenêtre, son attention attirée par un bruit de moteur ‘’La mère de mon beauf vient d’arriver, je n’échapperai pas au thé et aux biscuits secs, mais toi bien, sors discrètement par le jardin d’hiver, David doit s’y trouver, à mettre les dernières touches à son tableau prétentieux que tu aimes tant. Quant à Élisabeth, elle lit probablement l’une de ces nouvelles pour dames de Somerset Maugham dans le pavillon gothique au fond du parc.

Je l’ai quitté au pied du grand escalier pour enfiler la galerie qui débouche sur la pièce vitrée dont le peintre a fait son atelier de week-ends. Au milieu des arbustes exotiques, le tableau, terminé pour autant que l’adolescent ignare que je suis puisse en juger, trône sur le chevalet, temporairement abandonné. Je me suis encore une fois perdu dans la contemplation de ces fesses charnues, ces jambes puissantes, ce torse finement sculpté, en un mot ce corps parfait dessiné sur la toile, dont la représentation m’avait incité, hier, à lui proposer d’éventuellement me peindre.
— Nu, peut-être’’, avais-je même témérairement proposé. ‘’On me dit joli’’ avais-je ajouté, répétant ce que Gonzague me soufflait immanquablement à l’oreille après avoir exulté en moi, et avec ce que je sais désormais être un air de faune lubrique sur le visage, ce que mon jeune professeur de piano m’avait confié un jour que, les jambes encore tremblantes, les doigts pressés sur les accords en do et en sol, j’avais tourné la tête pour poser un regard gourmand sur son sexe toujours dressé.
David avait été beaucoup moins réceptif, avait levé un sourcil réprobateur et m’avait répondu d’un ton cinglant ‘’Je ne mange pas de ce pain-là, Charles, et je conçois que tu soupçonnes un monde de découvertes encore abstrait pour toi, mais il peut être dommageable, sinon dangereux, d’aguicher des adultes, mon petit garçon’’.
Abstrait ? Je me suis retenu de lui répondre que les quinze centimètres de chair raidie du livreur de charbon étaient au contraire très concrets, et je l’ai quitté précipitamment, plus vexé que je ne l’avais jamais été.

— Va au diable, David Vance, tu ne connaitras jamais la douceur et la disponibilité de mon corps, tu y perds, crois-moi’’ ai-je murmuré, m’adressant au tableau, avant de sortir du jardin d’hiver et de traverser le parc en direction du pavillon, n’interrompant ma course que pour franchir les derniers mètres à pas de loup, silencieusement, pour surprendre Élisabeth, n’était qu’en bon arroseur arrosé…

Les gémissements et les grincements des ressorts du vieux sofa m’ont fait soupçonner ce qui se passait, avant qu’un regard par l’entrebâillement de la porte le confirme. Les fesses, sur lesquelles je fantasme depuis mon arrivée au domaine, s’agitent au rythme de ce que, d’ici, je ne peux qu’imaginer, les mouvements du sexe de David dans l’intimité d’Élisabeth, qui presse un poignet délicat sur ses lèvres pour, bien inutilement, étouffer ses cris de plaisir.
C’étaient donc cela, les messages que, garce manipulatrice, elle me confiait à l’intention du peintre avec un ‘Merci, Hermès, c’est notre secret, n’est-ce-pas ?’
Je me suis éloigné, moins piteux que dégoûté du spectacle auquel je venais d’assister.

Le lendemain, la triste farce s’est répétée. La mort dans l’âme, j’ai remis le billet à David, sans un mot, et l’hypocrite m’a remercié d’un clin d’œil, avant de me laisser à mes noires pensées dans le jardin d’hiver. Antoine d’Ombre de Rouvres, le mari d’Élisabeth, plus âgé qu’elle, et un homme bon, m’y a rejoint dix minutes plus tard.
— Édouard t’a encore abandonné, Charles ?
— Il… a des devoirs de vacances, latin et grec.
— Ce qui n’est pas ton cas’’ a-t-il murmuré, complice, ce que j’ai pris pour un compliment aussi sincère que discret. ‘’Que regardais-tu avec tant d’attention ?’’
— Le petit bâtiment, là, monsieur le baron, Édouard dit qu’il est gothique, c’est la crypte de votre famille ?’’ ai-je demandé innocemment, alors qu’un plan machiavélique se dessinait dans mon esprit.
— Épargne-moi le titre, la révolution est passée par là, quant à une éventuelle crypte, si nous en avions eu une, l’Empire aurait mis fin à son usage. Mais non, c’est simplement une folie, une mode du dix-huitième siècle, une retraite pour les épouses oisives de mes ancêtres oisifs, veux-tu la visiter ?
— Elle semble jolie de l’extérieur, mais non, je ne veux pas vous déranger ni abuser de votre temps.
— Tu es décidément très poli et respectueux, j’aimerais avoir un fils qui te ressemble, je te trouve toujours plus de ces qualités qui me semblent parfois faire défaut à mon jeune beau-frère, mais un dimanche après-midi, j’ai tout le temps du monde, suis-moi.
En approchant de la partie boisée du parc où se situe le pavillon, j’ai entendu le chant caractéristique d’un oiseau, dont je ne connais le nom que depuis deux jours, et uniquement parce qu’Hubert, le garde-chasse du domaine, un homme bourru, taciturne et patibulaire l’a grogné en réponse à ma question.
— Oh ! C’est un traquet-pâtre !
— En effet’’ a répondu le baron ‘’mais tu es Parisien, comment… ?’’
— J’ai un 33 tours de chants d’oiseau à la maison’’ ai-je effrontément menti, avec un sourire benêt, pour peaufiner mon image de candeur. ‘’Si on ne fait pas de bruit, on devrait en entendre d’autres’’ ai-je ajouté, pour l’inciter à garder le silence et nous assurer une approche discrète. Il a dû percevoir les gémissements en même temps que moi, car il m’a retenu derrière lui avant d’avancer jusqu’à une fenêtre, et se figer sur place.
Après une longue minute, il s’est tourné, m’a pris par l’épaule, et nous avons précipitamment repris le chemin du château, pour qu’il ne rompe le silence qu’une fois dans le jardin d’hiver ‘’Je ne sais pas ce que tu as vu, ou entendu, mais tu es encore un enfant, il faudrait respecter l’innocence, je suis désolé, Charles’’ a-t-il grondé, avant de saisir un sécateur au pied d’un palmier et de se diriger à grands pas vers le tableau, pour interrompre son geste au dernier moment.

Le soir, avant de rejoindre la salle à manger, il m’a pris à part pour m’expliquer qu’à son grand regret, un impondérable mettait une fin anticipée à mon séjour, qu’il s’était arrangé avec mes parents et ceux d’Édouard et nous ferait déposer à la gare locale dès demain matin. L’ambiance du dîner a été assez lourde, malgré le babil incessant du peintre.

Debout dans l’ombre du grand escalier, à attendre mon condisciple, j’ai entendu le baron former un numéro sur le téléphone et murmurer ‘’Il va partir, je réalise ce que je vous demande mais… Soit, merci pour votre aide, Hubert’’.

David a fait ses adieux à la maisonnée, avant de sauter dans son coupé Fiat 850 et de repartir à Nantes pour la semaine.

Ce matin, je suis éveillé avant Édouard dont je partage la chambre et, comme pour exorciser ce séjour, je me suis agenouillé sur le matelas et je me suis lentement masturbé, avant d’éjecter mon foutre sur le visage délicat du bel endormi en murmurant ‘’Voilà pour toi et ta famille de dégénérés, c’est la dernière chose que tu obtiendras de moi’’.

Avant d’embarquer dans la Peugeot 404 du garde-chasse, j’ai remarqué que le pare-chocs était légèrement plié…

Pour préparer l’éloignement programmé d’Édouard, autant qu’anticiper et déjouer une possible vengeance de sa part sous la forme de ragots à mon sujet, j’ai consacré la fin de l’été à proposer des sorties à certains externes du collège habitant Paris, et leur glisser à mots couverts d’esquiver les invitations d’Édouard pour d’éventuels séjours de vacances, ajoutant sobrement ‘’Je n’en dis pas plus’’. En septembre, il a été étonné que j’aie demandé à changer de voisin de chambre, avant de me confier que la nuit précédant notre départ, David s’était tué en sortant de la route.

***

Paris - Maintenant.

— Pauvre David, un terrible accident en quittant le château.
— J’avais appris par Édouard… Tant de talent, il ne reste de lui que cette peinture. Vous l’avez donc conservée, Élisabeth.
— Oui, mon mari ne l’aimait pas, mais j’ai insisté ! Nous avons vendu Rouvres, l’entretien du château nous coûtait une fortune, et mon fils ne l’a jamais aimé, j’ai emporté le portrait. Arnaud va arriver, d’ailleurs, ne voulez-vous pas l’attendre ?
— Je vais y aller, si vous le voulez bien’’ ai-je dit, avant de me lever et de me diriger vers l’entrée où elle m’a suivi, pour ouvrir la porte sur un grand gaillard, la petite cinquantaine.
— Oh ! Mon chéri, te voilà. Je ne sais pas si tu te souviens de Charles, un ami de ton oncle…

Le baron a dû être déçu, il n’a pas eu un fils qui me ressemble, ni à lui d’ailleurs, par contre, Arnaud est le portrait craché de l’Hermès du tableau…



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 10-08-2022

«Oh qu'en termes galants ces choses-là sont dites...» Et la fin prématurée du peintre fait penser à ce genre d'accident bête dont parlait Maître Follace, le notaire des Tontons Flingueurs, à propos de la villa acquise rapidement en viager par "le Mexicain"  Wink . Ah, mon bon monsieur, il est des cas où les investigations des experts en automobiles ne sont pas suffisamment poussées!
Quant à l'auteur des lignes ci-dessus, peut-être l'ami Bech?


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 17-08-2022

[Image: Mercury.jpg]
Troisième Mercure (ou, Hermès, chez les grecs)

— Héééé -là ! hurla Nicolas, mais trop tard : le voleur s'était enfui avec une partie de son maigre éventaire, un carton contenant ce qu'il vendait de plus cher : des portefeuilles et porte-monnaie en cuir.
Mais il tentait de convaincre un client et n'avait pas fait attention. Du coup, le client acheta ce qu'il lorgnait... et y ajouta même un euro...
Impossible de retrouver le voleur, qui s'était fondu dans la foule de ce marché populaire. Soudain une grande stature parut devant lui :
— Qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda un grand mec en costume sélect et aux yeux d'un bleu à donner le tournis.
— Oh je, je... bafouilla Nicolas... qui fondit en larmes.
— Holà ! On se calme tout de suite, Monsieur le marchand. Dites-moi tout.
Sans même savoir à qui il parlait, Nicolas conta sa mésaventure, en reniflant.
— Bon, fit l'homme, on va ranger tout ça et aller causer ailleurs. Pour commencer, je vous rachète tout ce qu'on vous a volé.
— Hein ? Mais... demanda Nicolas, qui ne comprenait pas.
— J'en paye la valeur, et j'y ajoute ce que vous auriez normalement gagné jusqu'à ce soir.
— Mais... Mais... pourquoi ?
— Vous m'êtes sympathique.
— Mais... je vous donne quoi, en échange ?
— Une soirée de votre vie : on va aller dîner dans un bon p'tit coin, et on papote, rien de plus, et hop !
« Encore un vieux cochon ! » songea Nicolas, qui s'était fait enculer mainte fois dans sa courte carrière — il avait vingt-quatre ans — pour des raisons de finances. Et là... il était obligé d'accepter encore, car le mauvais coup qu'on venait de lui faire mettait réellement en péril son délicat équilibre budgétaire...
Toutefois, il se dit que celui-là n'était pas vieux, et avait l'air super bien élevé... et gentil, surtout. Et même, il le trouva beau. Disons ici que Nicolas était hétéro : du moins était-ce ce qu'il pensait depuis tout le temps, et ce n'étaient pas les obligations financières qui s'étaient imposées à son beau p'tit cul qui l'avait fait penser autrement.
En vérité, il avait peu d'expérience non plus avec ces demoiselles, car dès sa sortie de l'école, vers seize ans, il avait dû galérer pour gagner sa vie et aider sa mère, qui était seule et n'avait pas un emploi bien rémunérateur, aussi la romance n'avait-elle jamais été sa préoccupation première.
Il ramassa ses maigres affaires dans sa grande valise à roulettes, et l'on se mit en route. Soudain, l'homme demanda :
— C'est quoi, ça ? en montrant un carton dans une encoignure de porte.
— Euh... On dirait mon carton... mais le mien n'avait pas de couvercle, objecta Nicolas en ôtant ledit couvercle.
Stupeur ! Il y avait toute la marchandise volée, là-dedans !
— Bon ! fit l'homme, puisque j'ai tout acheté, je prends tout ! Euh... Non, finalement, juste un... Tiens, le bleu, là, me plaît bien. Je n'en ai pas trop besoin dans la vie courante, mais bon ! Et tout le reste, je vous le rends, c'est dit !
— Oh, oh !... Merci, m'sieur !
— Appelle-moi Rodolphe, et dis-moi tu, tu veux ?
Là, Nicolas pensa que les choses se précisaient, côté remboursement... Mais l'homme lui sourit gentiment, et il savait qu'il irait jusqu'au bout, faute de mieux.
On gagna un quartier plus chic, et un autre encore plus rupin... et tandis qu'on passait devant la vaste entrée magnifiquement éclairée d'un grand hôtel, Rodolphe déclara :
— Moi, je suis arrivé : je ne suis pas du pays, et c'est ici que j'ai ma chambre. Je te propose d'y monter, pour causer... et pour que je m'occupe de toi.
Bon ! C'était le moment de passer à la casserole ! se dit un Nicolas à la fois résigné et pas plus effrayé que ça.
À sa surprise, un employé vint s'emparer de sa valise, qu'il eut du mal à lâcher...
Il était à peine cinq heures, ce vendredi-là, et Rodolphe demanda au serviteur d'ouvrir la bouteille de champagne qui se trouvait déjà là, à l'épatement de Nicolas. Et l'on trinqua, presque cérémonieusement : Nicolas était bien impressionné par la classe de ce mec, à l'opposé des façons dégoûtantes de ses vieux financeurs !
Tout de suite, Rodolphe lui présenta un catalogue de luxe, consacré à la mode masculine.
— Ce soir, on dîne dans un endroit chicos, et tu n'as pas le temps d'aller chercher ton smoking... — Nicolas dut pouffer — ...donc je t'invite à trouver là-dedans ce qui te convient, on commande tout de suite et on est livré avant l'apéro !
— Mais... fit Nicolas, sidéré.
— Allez, vite ! Je t'aide, évidemment.
Rodolphe vint se poser près de lui sur le canapé Louis XV (style inconnu de Nicolas, certes) ; il avait ôté veste, gilet et cravate, et largement ouvert sa chemise, où Nicolas put apercevoir moult poils sombres. Et qu'il sentait bon, cet homme !
— D'abord, on t'habille pour le dîner.
Il semblait s'y connaître, ce richissime, car on ne traîna pas. Il serait sapé comme un prince, le marchand de porte-monnaie ! Rodolphe tapota vite fait sur son portable, et l'on retrinqua. Mais Rodolphe exigea que Nicolas regardât l’entier catalogue, qui n'était pas une mince feuille de chou !
Où Nicolas rêva, plus d'une fois ! Jamais il n'avait eu sous les yeux telles splendeurs, et c'était comme s'il avait mis le nez dans le catalogue du Père Noël !
Et l'on commentait plaisamment, tout en dégustant les sublimes petits fours tièdes et salés qui accompagnaient le champagne. Il fallut d'ailleurs que Rodolphe en redemandât, du champagne, car il s'évaporait à une vitesse ! Et, curieusement, sans que Nicolas en ressentît une ivresse fâcheuse.
Et comme annoncé, il n'était pas huit heures quand on fut livré. Nicolas n'en revenait pas, lorsqu'il découvrit les fringues !
— Je propose que tu ailles te doucher avant d'essayer tout ça, ne crois-tu pas ?
— Euh... Oui, oui, bien sûr !
Nicolas s'en fut à la magnifique salle de bains, persuadé que Rodolphe ne tarderait pas à l'y rejoindre... Mais non.
Sec, il pointa le nez par la porte :
— Je fais quoi, maintenant ?
— Tiens, tu mets d'abord ça, et tu viens essayer le reste, dit Rodolphe, se levant et tendant au garçon des sous-vêtements de grande marque.
Puis il revint essayer le reste ; un immense miroir lui donna de lui une image jamais vue, et même jamais imaginée !
— Tu ressembles à un p’tit milord, comme ça !
— Un quoi ?
— Un seigneur, en anglais.
Alors Rodolphe se déloqua lui-même, et Nicolas ne put s'empêcher de le regarder, extasié : car ce mec était la perfection même, pour autant que de jeune homme eût la moindre notion de la chose... Mais il garda son boxer pour entrer dans la salle de bains... et Nicolas fut frustré de n'en voir pas plus. Il pensa que ce n'était que partie remise, évidemment, et derechef admira la classe de ce mec...
Dans l'armoire, Rodolphe choisit ensuite un costume qui ressemblait fort à celui de Nicolas... et, après une dernière coupe de champagne, proposa qu'on descendît dîner au restaurant de l'hôtel.
Nicolas, rougissant, eut la certitude que tout le monde le regardait... avant de se rendre compte que c'était Rodolphe, qui attirait les regards. Et l'on était à peine assis que Nicolas eut une autre surprise : le maître d'hôtel lui donna une carte... sans prix. C'est alors qu'on entendit :
— Rodolphe ! Toi-z-ici ?
Rodolphe se leva pour donner l'accolade à un bel homme de son âge — lequel, au fait ? — et tout aussi classieux, si nettement moins beau.
— J'avais affaire par là. D'ailleurs, à ce propos... j'ai un jeune ami, Nicolas — Nicolas se leva et s'inclina doucement — qui est dans la vente, mais aimerait changer de niveau...
— Je vois, je vois ! Eh bien ! Ce jeune Monsieur n'a qu'à contacter dès lundi mon secrétaire, en se recommandant de Rodolphe, et... vive la suite ! fit l'homme, jovial, en tendant une carte à Nicolas.
Les deux hommes échangèrent encore quelques mots, et tandis qu’on se rasseyait, Nicolas lut la carte : c'était celle d'un grand nom de la distribution de vêtements.
— Mon ami n'a rien à me refuser, c'est pourquoi je me suis permis... Un boulot de vendeur dans une bonne boîte, ça devrait être plus confortable que ta valise, non ?
— Merci, merci, je... balbutia Nicolas en sentant deux grosses larmes rouler sur ses joues.
— Ne pleure pas ! Sinon tu ne pourras pas lire la carte !
Totalement désemparé, le garçon s'essuya le museau et dut trinquer avec Rodolphe — on avait servi le champagne entre-temps. Il dut aussi demander conseil à son bienfaiteur pour choisir entre ces mets aux noms incompréhensibles...
Et l'on traîna jusqu'aux liqueurs. Rodolphe faisait parler  Nicolas, lui posant toujours des questions auxquelles le garçon avait envie de répondre... tout en se demandant pourquoi cet homme s'intéressait tant à lui... en dehors du fait qu'il le baiserait tout à l'heure.
Vers onze heures, on remonta, et Nicolas eut encore une surprise qui le mit en larmes : un énorme carton était dans la chambre, à son nom, et qui contenait toutes les jolies choses qu'il avait appréciées dans le catalogue de fringues...
— Mais pourquoi, pourquoi ? gémit-il.
— Je me suis dit que ça pourrait te rendre service... avant que tu ne gagnes tes propres sous chez mon ami ! Maintenant, voilà ce qu'on va faire : j'appelle le service des bagages de l'hôtel : ils vendent des valises pour les clients étourdis, ou imprévoyants... comme toi, par exemple.
Cinq minutes plus tard, un employé venait apporter une grande valise de luxe, où tout entra vite fait.
— Et je t'appelle un taxi pour rentrer chez toi, mon grand.
— Mais... déjà ?
— On peut boire encore un peu de champagne, si tu veux ! Mais il ne faut pas que ta mère s'inquiète.
— Mais... Mais... Mais... répéta Nicolas, l'air affolé.
— Qu'est-ce qui te chiffonne ?
Sur le sofa rocaille, Nicolas vint poser son épaule contre celle de Rodolphe, et se mit à ânonner :
— Avec... les autres... hommes... qui voulaient m'aider... je devais... enfin... tu devines... et... bien sûr, je dois te remercier !
— Tu ne me dois rien, Nicolas, rien du tout.
— Mais !... gémit Nicolas, derechef en larmes, je veux, je veux te remercier !
— Ça... te ferait plaisir, aussi ?
— Oh oui, oui !
— Mais tu te rappelles que tu ne me dois rien, hein ? Alors tu fais ce qui te fait plaisir.
— Ce qui nous fera plaisir, rectifia Nicolas.
Rodolphe se pencha alors sur Nicolas et lui prit les lèvres. Ce fut le début du plus incroyable moment, inimaginable surtout pour un Nicolas qui n'avait oncques connu de plaisir en des bras virils.
Rodolphe le déshabilla, comme il le lui fit aussi, ébahi par la perfection de cet homme. On n'a rien dit de Nicolas : cet assez grand garçon n'avais rien d'un sportif de haut niveau, non ! Mais il était élancé, et porteur de jolis et fins muscles, naturellement dessinés. Quelques poils sombres décoraient l'ensemble. Une petite gueule d'amour était surmontée d'une frange brune et bouclée, tandis que ses yeux bleu pâle et son mignon sourire n'avaient pas de mal à séduire... mais il n'en usait pas.
Il bandait comme jamais, là ! Et son kiki eut l'heur de plaire à un Rodolphe qui était monté comme un prince ! Vite, les figures s'enchaînèrent et... les orgasmes aussi, à l'intense surprise de Nicolas.
Or donc on fit l'amour comme si la fin du monde approchait... Et l'on ne dormit de la nuit. Nicolas, qui n'avait oncques pénétré garçon de sa vie, eut l'occasion de passer son brevet, cette nuit-là ! Avec les félicitations d'un jury qui lui suggéra qu'il ferait mieux, sans doute, de regarder les garçons, désormais...
Et ce fut le petit trou comme le gosier, pleins du beau jus blanc de Rodolphe que Nicolas finit par s'apprêter à partir.
Non sans demander :
— Mais qui tu es, pour avoir été aussi gentil avec moi ? Car j'ai pas rêvé, hein ?
— Tu n'as pas rêvé, petit homme. Tu connais Mercure, le Dieu romain du commerce... et des voleurs. Il s'occupe un peu de médecine, aussi.
— Oui, mais...?
— Je suis Mercure.
— Mais non, non !
La lumière s'éteignit et autour de lui Nicolas stupéfait put voir le Dieu en son costume habituel évoluer dans les éthers... Oui, c'était bien lui. Au reste, quand la lumière revint, Mercure était en cet équipage.
Mais Nicolas n'en fut pas surpris. Il offrit son plus doux sourire au Dieu, qui le prit en ses bras.
— Je sais les mortels ingrats, et toi, tu as été de la plus parfaite correction... Tu mérites amplement ce que tu as reçu.
Une fois de plus, Nicolas eut sa larme.
— Tu es un Homme comme on les aime là-haut, maintenant, Nicolas. Adieu, mon p'tit milord !
Un long baiser mouillé conclut cette étonnante histoire. Et ce serait peu dire qu'il pleura, dans son taxi, le gars Nicolas ! Au point que le chauffeur se crut obligé de dire :
— Chuis sûr que, mignon comme vous êtes, vous allez bientôt en trouver un autre, p't'êt' pas aussi beau, mais bien aussi gentil !
Chez lui, Nicolas retrouva le portefeuille bleu que le Dieu avait pourtant décidé de garder. Plein à craquer de billets...

En guise d'épilogue, disons que Nicolas fut reçu par un charmant garçon de son âge, chef de rayon qui lui confia la vente de la petite maroquinerie... Hasard ?
Il convint à cet emploi, et à son chef, dont il a parlé à Mercure, par mail. Et le Dieu lui répondit : « Aime-le bien ! »
Ces échanges durèrent quelques mois. « Crois en toi, Homme, mais n'oublie pas les Dieux. » furent les derniers mots qu'il reçut de l'Olympe... le soir de son mariage.
Il est amoureux, Nicolas, et son dieu est tous les jours dans sa vie.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 17-08-2022

Quitte à passer entre les draps, cette fois aura été agréable pour le candide Nicolas, et consentie l’esprit assez libre, puis avec un désir assez inédit pour lui, spontanément reconnaissant, sinon enthousiaste, sur ce coup. Et cerise sur le gâteau, Mercure lui permet de découvrir son potentiel versatile  Big Grin 
Pour les curieux (c’est en anglais, désolé p-ê https://youtu.be/-suvkwNYSQo?t=53 ), l’acteur/réalisateur Stephen Fry, intelligent, cultivé et bourré d’esprit, a répondu à une question sur dieu(x) qu’à tout prendre, après la mort, il préfèrerait être accueilli par ceux du panthéon grec, qui restaient "très humains dans leurs imperfections et leurs caprices, sans se targuer d’être sages ou bienfaisants" mais que la mythologie dit pourtant souvent capables de gratitude  8)
Je réalise que j’ai tendance à attribuer trop de textes à Louklouk, mais cette fois encore, il y a des 'envolées', puis quelques 'gimmicks' dans les dialogues, sans parler de la belle table et des bulles, alors voilà…  :Smile


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 18-08-2022

Oh que c'est mognon à ravir! Et tellement bien dit. Et les bulles tintinnabulent dans les flûtes.
Le "Nico" montre ici son caractère désintéressé et très droit, en définitive. Il a beaucoup souffert de son humble survie-je n'ose user du terme de "vie", peu approprié humainement parlant. Ce qui lui arrive est tout simplement merveilleux et le récompense bellement pour
son courage et l'amour qu'il porte à madame sa mère qu'il aide de ses maigres forces.
Jérémie, ci-dessus, vient de nommer un très probable auteur. Force m'est de me rallier à sa parole : je pense la même chose.
Bien à vous tous,
KLO.