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Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

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Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 04-06-2022

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Deuxième clochette

Karim était un joli p’tit gars qui n’avait pas été trop gâté par la vie : dernier d’une famille nombreuse ne roulant pas sur l’or, il se retrouvait à dix-huit ans sans formation, et il enchaînait les petits boulots, plein de bonne volonté.
Dernier d’une portée de six, il avait hérité d’un prénom et d’un physique bien typiques du Maghreb : hâlé, le cheveu noir et dru, et déjà une jolie toison sombre du torse aux mollets...
Ce qu’il avait que d’autres n’avaient pas était une rareté, dans son milieu : son prépuce. En effet, son père, Beur lui-même, s’était finalement lassé des contraintes de la religion, et son sixième moutard avait échappé à la mutilation.
Et Karim lui-même s’était lassé d’expliquer que la circoncision n’est pas dans le coran...
Mais ce qui le distinguait bien plus nettement du reste des humains était sa singulière beauté. De son fin visage rectangulaire d’une parfaite régularité émanait une sorte d’autorité naturelle et douce, et de ses grands yeux marron foncé une sorte d’étrange lumière… que nul ne pouvait soutenir longtemps.
Mais de tout cela, il n’était pas conscient. Karim était avant tout un garçon simple et gentil, qui ne voyait le mal nulle part. Et il trouvait normal que les filles lui tombassent dans les bras comme les mouches dans un pot de miel… Mais il ne voulait s’attacher.
Avec un sien pote, il avait acquis une caisse de muguet, qu’ils avaient partagée pour la revendre, ce Premier-Mai-là. Il faisait un temps superbe, et les ventes s’enfilèrent rapidement, au point que Karim regretta de n’avoir pas pris la caisse pour lui seul… Mais c’était la tune, qui manquait !
Il était juste deux heures quand passa un mec assez jeune — Karim lui donna vingt-deux ans au plus —, grand, mince et l’air classe, avec sa chemise bouffante sur un jean neuf et moulant… Le mec tomba en arrêt devant lui, et le considéra gravement, avant de déclarer :
— Bonjour ! Avez-vous déjà posé, pour un artiste ?
— Hein ? Mais… non !
— Voudriez- vous le faire, là ? Je suis photographe et...
— Mais… fit Karim en montrant son étal où demeurait une vingtaine de brins, avant de tourner la tête vers un couple qui s’approchait.
— Je prends tout ! fit le mec en sortant un billet de cinquante de sa poche, hop ! Désolé, M’sieurs-Dames !
Le couple passa son chemin, et le type reprit, souriant :
— Si vous n’avez rien de mieux à faire, on peut y aller maintenant : il fait beau et mon studio est bien exposé. Et vous me direz combien je vous dois vraiment !
— Mais… fit Karim, interloqué.
— Bon, je vous paye aussi comme modèle. Vous n’êtes pas contre un p’tit boulot de plus, même un Premier-Mai ?
Karim dut sourire : le mec avait tapé juste. Et il semblait sympa, qui ajouta :
— D’ailleurs, on va commencer tout de suite, avec le muguet !
Et de sortir son portable de sa poche pour mitrailler Karim :
— Souriez, prenez la pose avec vos brins !
Karim n’avait pas besoin de se forcer pour sourire… mais la séance ne dura guère, car le mec le mena vite fait chez lui, à deux pas. L’appartement était vaste, qui comprenait une pièce aménagée en studio photo.
— Je suis Quentin, et vous ? … Joli, Karim ! Voici ce que je te propose — on se tutoie, hein ? — : une demi-heure de pose renouvelable autant de fois que tu n’en n’auras pas marre.
Karim avait besoin de numéraire, comme on sait, et il accepta la souriante proposition de Quentin. Il suivit donc les indications de l’artiste sans broncher, se vautrant sur des meubles totalement inconnus de lui — du fin XIXème cossu, pensez ! — et souriant à tout va.
— Hep ! T’as pas mangé, j’imagine ? Foie gras et champagne, ça t’irait ?
Karim eut un air si ébahi que l’autre éclata de rire. On fit donc la dînette, trinquant en des coupes de cristal… Karim ne savait même pas que ça existait, ça ! Et Quentin fit parler le jeune homme de lui, de sa vie, de ses espoirs… Et il lui demanda, après quelques gorgées :
— Est-ce que… tu poserais nu, aussi, à moitié ou complétement ? Le tarif est plus élevé, évidemment.
— Ah !… Euh… je sais pas, ça.
— Bon ! On finit le casse-croûte, et tu réfléchis !
La conversation roula sur divers sujets avant que Quentin déclarât :
— Voilà ce que je te propose pour poser en sous-vêtements, et ça pour être à poil. Dis-moi ce que tu penses, et ce que tu veux.
— C’est… quel genre de pose ? … osa Karim.
— Du plus simple au plus tarabiscoté, en passant par le plus drôle : c’est toi qui choisiras. Tu veux ?
— Ben… Ouais, murmura Karim, sans doute un peu grâce au champagne. Mais… j’ai jamais fait ça et...
— Est-ce que... tu serais plus à l’aise si je me déshabillais aussi ?
— Ça se fait, ça ?
— Je le fais avec les garçons qui ne sont pas habitués à poser et qui sont un peu timides : ça nous met au même niveau. Avec les nanas, non : mais je prends que des modèles expérimentés. Tu veux ?
— Ben… ouais, s’tu veux.
Quentin vira tout tout de suite, sans manière aucune ; Karim suivit donc, sous l’œil attentif de Quentin.
— Est-ce que… ça va ? demanda le minet, inquiet.
— Super ! T’en as, des poils, toi !
— C’est pas bien ?
— Si, justement ! La mode chez les mecs, c’est de se raser… pour ressembler à des petits garçons. Toi, tu ressembles à un vrai mec, super ! Et pis… c’est rare, tout simplement. Et pis, aussi… t’es magnifiquement bien foutu...
— J’ai presque pas de muscles ! coupa Karim.
— Ils sont fins et parfaitement dessinés. Et avec tes poils, c’est tout simplement magnifique !
Karim dut sourire, un peu gêné : nulle des meufs qu’il avait tirées jusqu’ici ne lui avait fait tels compliments, et même au contraire ! Car on trouvait généralement qu’il en avait trop, des poils...
Quentin en avait aussi, un peu plus clairs et fins, et harmonieusement disposés… Karim rougit en prenant conscience qu’il était en train de mater un mec… et de le trouver beau.
La séance reprit donc ; incapable de décider quoi que ce fût, Karim se laissa diriger par un Quentin dont l’autorité naturelle l’eût mené jusqu’au bout du monde…
Après le canapé d’époque, il fut prié d’aller montrer ses charmes au studio, où Quentin décréta que pour sa couleur de peau, c’était le bleu pastel qui s’imposait. Karim fut impressionné par le professionnalisme du garçon — pour ce qu’il pouvait deviner du métier, bien sûr. Et il ne tarda pas à se prendre au jeu… au point qu’il cabotina finalement, encouragé par l’artiste. Où l’on rigola franchement.
Puis Quentin eut une idée : on repassa au salon.
— Puisqu’on a une tonne de muguet, on va ôter les clochettes et les répartir sur tes poils.
— Hein ? C’est pas des trucs… de pédés, ça ?
— C’est des trucs d’artiste. Il y a des gays artistes, et des artistes gays. Et des qui ne sont ni artistes, ni gays. De tout !
Lascivement vautré sur l’imposant canapé, Karim laissa donc décorer ses toisons des blanches clochettes. Ses burettes et même ses aisselles y passèrent ! À ce moment, il avait oublié de compter les demi-heures qui s’accumulaient… Il était sur une sorte de nuage, Karim. Jamais on ne l’avait mis en scène de si flatteuse façon, et il se rendait soudain compte que ses p’tits coups de tous les soirs ne valaient pas une telle séance… pour son bien-être personnel… Oui, ça lui faisait un bien immense, d’être ainsi apprécié, et manifestement admiré.
— Ouf ! C’est bien, ça, très bien, même ! dit enfin Quentin. Est-ce que… tu te sentirais capable de bander, pour finir ?
— Oh ! Ça, je sais pas… Tu… Tu voudrais ?
— Oui. S’tu veux, je bande aussi, pour t’accompagner !
— Je sais pas si j’y arriverai, fit Karim en souriant doucement.
— J’ai une méthode infaillible : tu veux l’essayer ?
La « méthode infaillible » est déjà bien connue de nos lecteurs habitués des mondanités bourgeoises… La pipe au champagne. Quentin disposa donc le minet les jambes écartés sur le somptueux canapé, et sans prévenir se prit une belle gorgée de champagne avant de se jeter sur la bite du susdit… qui gémit, gémit !
Et banda sans broncher, et bien, encore !
— Elle est magnifique, Karim, tu sais ? Mais… t’es pas...
— J’te raconterai !
Il sembla au modèle que l’artiste s’attardait un peu longtemps sur sa queue avant de reprendre les prises de vue… mais il ne songea point à s’en plaindre. Et ce fut roide comme une momie qu’il se laissa photographier, avant que Quentin s’exclamât :
— Oh ! Mais tu mouilles bien, toi !
— C’est pas bien ? fit Karim, soudain inquiet.
— Si, au contraire ! Ça va fixer la clochette sur ton méat.
— Quoi ?
— Laisse faire, tu vas être génial !
Quentin opéra donc, à la surprise amusée de son modèle. Après un belle séries de prises, Karim n’avait pas débandé… d’autant que Quentin ne cessait de lui effleurer la queue… afin qu’il gardât la pose. Enfin, l’artiste déclara :
— Je pense qu’on peut s’arrêter là.
Il posa son superbe appareil photo et vint happer la quéquette à Karim. Qui poussa un énorme soupir. Mais après un petit temps de ce traitement, Quentin releva le museau, un peu rougi par l’effort, et feula :
— Ça te ferait plaisir de me niquer ?
— Hein ? sursauta le garçon. Mais...
— Viens.
Karim était assez chaud pour ne point résister longtemps à ces sirènes-là ! Un peu de salive suffit à autoriser l’entrée de fin et beau vit ès intérieurs feutrés du lascif Quentin… qui, sur le dos, l’encouragea doucement.
On a dit que Karim avait une vie sexuelle vive et enjouée... Il aimait ça. Aussi baiser son premier mec lui parut-il une expérience amusante. Et puis... il aima la fermeté du pertuis qui lui enserrait le vit. Bref, introduction réussie... dans le monde des grands ! Après de forts quarts d'heure, il dégoulina enfin, puis n'hésita pas à branler énergiquement son photographe... On termina au champagne.
— Je peux pas t'embaucher comme modèle en CDI ! fit enfin Quentin. Mais je connais des tas de photographes que tu pourrais intéresser... professionnellement, car je te promets pas le champagne et le coup de queue partout !
Karim éclata de rire. Il était sympa, ce mec, qui lui proposa encore d'autres séances de pose : autant de bénef ! Après avoir conté ses galères, Karim s'entendit déclarer :
— Je connais des tas de monde... qui pourraient te fournir des p'tits boulots... si t'as rien contre le ménage, les courses, gamelles au chats ou aux cabots... et changement de litière ! Tout ce monde-là est gay... mais personne te violera !
Il était ravi, Karim, quand on se sépara... et appela immédiatement son pote Nour, pour lui conter sa journée.
— Oh p'tain ! fit le minet, joli p'tit gars aussi, moi, c'est un vieux qui m'a proposé de tout prendre si je le suçais... avec même une prime ! Mais pas de ça !
Karim n'insista pas, et resta songeur. Il était proche de Nour... et le savait peu ouvert sur ces questions, alors qu'il aurait voulu l'aider, pour le fric. Lui avait déjà tranché ! Contacté par une de ses copines, il termina sa journée le nez dans une chatte... avant de recouvrer ses ressources.
Il dut attendre presque une semaine avant d'avoir des nouvelles de Quentin, qu'il n'avait pas osé appeler.
— T'es libre demain midi ? Je te propose de poser pour moi et deux autres potes. Avec triple salaire, évidemment ! Au fait... j'ai pas voulu te déranger, mais... tu aurais pu m'appeler, sans problème, tu sais ?
Karim accepta, évidemment. Les amis de Quentin étaient à peine plus âgés que lui, et fort engageants. Mais rien ne dit à Karim qu'ils étaient gay.
— À poil, ou pas ? C'est toi qui décides, Karim !
— Ben... Oui, peut-être...
On se désapa sans rien dire ; l'un, Clément, était velu un peu comme Karim ; il expliqua en souriant :
— Mon grand-père était d'Oran... on a p’tèt' des gènes communs, toi et moi !
La séance fut sérieuse. Enfin Quentin demanda :
— D'accord pour bander... avec le tarif trique, Karim ?
À la surprise dudit, ce fut le plus viril des trois, Martin, qui se proposa pour le sucer... et bien, d'ailleurs. Il découvrit aussi que chaque photographe avait sa personnalité, face au même modèle prenant une pose à chaque ordre.
La séance de visionnage fut largement arrosée de champagne. Enfin, Quentin déclara la session close.
— ...à moins que t'aies envie de nous défoncer gentiment, Karim ? Pour le coup, c'est toi qui nous paieras... en liquide !
Cette étrange ambiance — certes champagnisée — poussa Karim à opiner en souriant bêtement... mais si joliment !
Il enfila les trois mecs avant de gicler sur leurs museaux réunis. Et ce fut Clément qui le raccompagna en auto.
— T'es un modèle parfait, tu sais ? Tu comprends la pose avant même qu'on te la demande et... t'es vraiment beau.
Karim accepta l'invitation du petit-fils d'Oranais... qu'il baisa une bonne partie de la soirée.
Mais Karim n'osa appeler aucun de ces Messieurs, les jours suivants... Autant il en avait envie, autant il avait peur de ce que cela signifierait pour lui... Pourtant, il eut un appel de Quentin, qui lui proposa de se partager entre les trois mecs, pour des boulots de ménage et d'entretien. On se rencontra vitement, et Quentin lui proposa même de le loger.
Il partagerait sa semaine entre les trois amis, avec tout loisir de bosser ailleurs. Un peu secoué, Karim dut réfléchir... Oh ! Pas trop longtemps ! C'était inespéré, ça !
Et il apprit à vivre nu, ce qui était la règle chez ces Messieurs. Un mois plus tard, il réussit à faire venir Nour... et à le faire se déloquer : ce garçon eut alors droit à la séance de photos... mais ne voulut pas bander, même lorsque Karim se proposa de le sucer : il avait appris ça, aussi !
Les photos aux clochettes eurent un vif succès lors d'une exposition, et se vendirent bien, par la suite. Et surtout, Karim fut contacté par des photographes internationalement connus. Il n'avait pas juré fidélité à Quentin... mais ce fut lui qu'il épousa, deux ans plus tard. Il en était déjà le secrétaire privé. Et le Premier-Mai est devenu une fête quasi religieuse, chez ces jeunes gens.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-06-2022


[Image: 25031698.jpg]
Troisième clochette
C'était une de ces journées merveilleuses de la fin du mois d'août comme je les aimais : il faisait chaud, très chaud même, de sorte que le buste était ruisselant de sueur qui descendait lentement mais sûrement jusqu'à la ceinture élastique de mon boxer blanc. De temps à autre, j'étais pris d'un frisson, non de froid, bien sûr mais d'une certaine jouissance physique lorsqu'une goutte de sueur, plus importante que les autres, me chatouillait l'épiderme. Le ciel était d'un profond bleu qui était accentué par quelques gros cumulus de beau temps à l'horizon. Ces cumulus m'ont toujours fasciné par leurs formes imposantes se dressant comme une barrière infranchissable, réminiscence de la création du monde. La chaleur devait rebuter les touristes car aucun être humain ne venait perturber le calme de la nature, il faut dire que de toutes façons il n'y avait jamais foule dans cette moyenne montagne à moins de mille mètres d'altitude. Un peu au-dessus de mon cheminement les sapins commençaient à s'imposer alors qu'à ma hauteur c'était les feuillus qui étaient encore les maîtres des lieux.

Alors que mon sentier suivait un parcours erratique, je savais exactement quel était le but de ma longue randonnée car c'est un endroit où j'aime me rendre car je suis certain que rien ni personne ne viendra déranger ma tranquillité. À deux-trois cents mètres après un gros bloc de pierre, je pars sur la gauche et quitte le chemin menant vers un petit hameau endormi sous le soleil. Je monte lentement en faisant quelques zigzags car la pente s'est accentuée. Après un moment la montée s'adoucit laissant deviner une terrasse au milieu de laquelle un groupe d'arbres se dressent. À leur pied, je sais par expérience qu'il y a une herbe tendre comme le sein d'une femme qui incite à s'étendre d'autant que le branchage des arbres dispense une ombre fraîche et plus que bien venue. Le soleil qui me fait face m'éblouit mais je sais qu'un vrai petit paradis m'attend, me tend les bras.

Ce matin, j'ai enfourché mon vélo pour me rendre au départ de ma randonnée pédestre, à une vingtaine de kilomètres de mon domicile. J'aurais bien sûr pu prendre un autobus qui m'aurait conduit à pied d'œuvre sans fatigue mais j'apprécie cet effort physique préalable qui me permet de vider mon esprit des contraintes de la vie citadine avant mes retrouvailles avec la nature. N'allez surtout pas croire que je suis malheureux, absolument pas. À la rentrée, ce sera l'année du bac. Normalement, à tout juste dix-huit ans je devrais en avoir terminé avec les études scolaires sauf à penser que je suis un cancre. Pas du tout, j'ai des résultats tout à fait honorables mais j'ai dû arrêter les études pendant une année en raison d'une grave maladie ayant nécessité trois grosses opérations. La reprise du cursus n'a pas été évidente mais le soutient de mes amies et amis m'a aidé à surmonter les difficultés.

J'ai été habitué à lutter dans ma vie, d'abord pour venir au monde. Mes parents souhaitaient avoir des enfants mais malgré tous leurs efforts conjugués à ceux des médecins et des charlatans connaissant soi-disant le moyen miracle pour être enceinte, rien n'y fit de sorte qu'un beau jour ils renoncèrent à leur espoir et en informèrent les médecins qui ne purent que leur donner raison. Trois mois après cette décision, j'étais installé dans l'utérus de ma mère qui venait d'avoir quarante ans. Rien n'était donc moins sûr, vu son âge et l'époque, que je puisse rester longtemps dans cet endroit, douillet parait-il mais dont je ne garde aucun souvenir. J'étais un lutteur car contrairement aux prédictions des spécialistes, non seulement je viens au monde mais j'étais un beau bébé de près de quatre kilos.
Ma pauvre mère s'en est sortie mais non sans mal et toutes les souffrances qu'elle a subies elle les a reportées par son affection sans limite sur ma petite personne. Mon père alors âgé de cinquante-six ans était quelque peu dépassé par les événements ce qui ne l'empêcha pas lui aussi de me surprotéger. J'étais la prunelle de leurs yeux, ils avaient tant espéré, puis douté et finalement renoncé de sorte que l'annonce de la grossesse de ma mère, à laquelle mon père a évidemment participé, fut considérée comme un véritable miracle. En conséquence je fus chouchouté, surveillé, entouré, il suffisait que j'exprime un souhait et il était réalisé, que quelque chose ne me plaise pas et je n'en entendais plus parler. Evidemment, j'aurais dû être un gosse insupportable, prétentieux et pourtant non, j'étais un enfant adorable que tout le monde aimait pour sa gentillesse, sa serviabilité et son assiduité dans ses études. Je n'étais donc pas malheureux du tout et je crois même pouvoir dire que j'étais heureux.

J'adorais mes parents, ma mère en particulier, et pour rien au monde je n'aurais voulu leur causer de la peine ce qui explique que je supportais sans broncher leur omniprésence dans ma vie. J'étais libre dans l'organisation de ma vie mais je devais, à l'avance, tout expliquer, tout justifier et écouter sans broncher les multiplies recommandations parentales et surtout maternelles ("as-tu pris un pull de laine - alors qu'il faisait 35°, n'oublie pas ton vêtement anti-pluie, promets-moi de bien prendre tes médicaments, et j'en passe !"). J'avais l'obligation de téléphoner matin et soir pour les rassurer que j'étais toujours en vie, "non je ne tousse pas", "oui, j'ai beaucoup de plaisir". Au retour, peu importait la durée de mon absence, une heure ou plusieurs jours, j'étais soumis à un feu roulant de questions, plus ou moins toujours les mêmes, auxquelles je répondais mécaniquement, souvent en brodant surtout s'il ne s'était rien passé de particulier car mère supposait alors que je lui cachais quelques chose. Une fois j'ai eu l'imprudence de lui parler d'une fille que j'aimais bien : que n'avais-je fait ! Ses questions devenaient de plus en plus intimes au point que mon père se sentit contraint d'intervenir afin que je n'aie pas à répondre "si j'avais mis ou non LE préservatif qu'elle avait glissé dans ma trousse de toilette". Je me rappelle qu'en remontant dans ma chambre, j'avais puisé dans ma réserve personnelle pour en mettre une dizaine dans ma trousse ; au dîner, le soir, ma mère m'avait regardé d'un drôle d'air !!
Mais j'étais tellement habitué à cette emprise que je n'y faisais même plus attention ce qui étonnait toujours mes amis lorsqu'ils étaient confrontés aux interrogatoires de ma mère. Mais il est vrai que je saisissais toutes les occasions pour m'échapper et j'appréciais tout particulièrement mes sorties dans la nature.

J'avais encore une centaine de mètres avant d'arriver au pied de mes arbres et de pouvoir me prélasser à l'ombre des branchages bien fournis. J'avançais un peu automatiquement lorsque je m'arrêtais net : une forme humaine était couchée sous mon arbre, reposant sur une grande couverture. La dite forme dormait tranquillement, un bras sur sa poitrine et l'autre pendant négligemment sur le côté.
Je m'apprêtais à réveiller la forme lorsque je me ravisais : sous le coup de la surprise, je n'avais pas véritablement regardé qui était l'intru. Je regardais et constatais qu'il s'agissait d'un adolescent à peine plus âgé que moi qui avait un visage totalement détendu, il devait dormir profondément. Il avait une chevelure blonde qui tombait sur le côté, un petit nez en tirebouchon, une bouche légèrement entrouverte qui laissait entrevoir une belle et saine dentition.
Mais surtout, il était totalement nu. Je restais fasciné par cette vision totalement nouvelle pour moi. Je n'avais jamais vu un garçon dans cette tenue minimaliste qui, en plus, s'offrait intégralement à mes regards. Certes, dans les vestiaires du lycée ou du tennis, il m'était arrivé d'avoir une vision fugitive de l'intimité de mes camarades, une seule fois l'un deux avait perdu l'équilibre en remettant son caleçon de sorte que durant quelques secondes nous avions pu entrevoir son sexe. Nous avions tous bêtement ricané mais surtout nous avions détourné nos regards.

Là, sous le bel arbre, je ne lâchais pas des yeux ce spectacle étonnant et je le trouvais tout simplement beau, sans aucune arrière-pensées. Je contemplais avec ravissement son sexe fin et long qui semblait s'animer. Curieusement celui-ci était entouré de petites fleurs qui reposaient sur ses testicules lesquelles me paraissaient bien remplies. J'avais l'impression que son sexe grossissait, qu'une petite goutte émergeait à la sortie de son méat maintenant bien humide. Sa petite queue était prise de spasmes et soudain, stupéfait, je vis son sperme blanc qui sortait avec force : je n'avais jamais imaginé qu'on puisse avoir une éjaculation sans se toucher. Le spectacle de ce garçon que je ne connaissais pas et qui était, c'était évident, en plein orgasme était fascinant, je sentais mon propre sexe qui, lui aussi, prenait des proportions étonnantes, je sentais que…

"Lève-toi maintenant sinon tu vas de nouveau être en retard".

Les derniers jets de sperme se rependaient dans ma main qui s'agitait encore. Je m'assis dans mon lit, une large tache tiède et gluante ornait mon drap, même mon petit ours fétiche sans lequel je ne pouvais pas m'endormir avait été inondé de ma semence.




Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 06-06-2022

Et...une "carte en relief des Alpes", une! Oh que c'est bien observé et encore plus merveilleusement conté! Des "comme ça", j'en voudrais encore beaucoup...
Je pense à quelqu'un mais je n'ose pas le nommer : retenue ou timidité? Je ne sais.
En tous cas, je me suis régalé.

Quant à Karim et son aventure quentinesque, j'apprécie beaucoup le déroulé des étapes successives. Par contre, le «si tu acceptes ceci, je te donne encore plus» me gêne un petit peu et me fait penser à ces rencontres "monnayées" en Hongrie. Je sais bien que la chose existe mais ça manque un peu de naturel. Je sais aussi que "tout travail mérite salaire" sauf que ça me fait penser à des relations "tarifées" somme toute quelque peu mercantiles.
Sinon, ce texte, dans sa forme, est fort bien écrit.


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 06-06-2022

Secondes clochettes, un rebeu – mm 6è enfant – non-circoncis ? Puis objectivement hétéro pas trop curieux qui finit par épouser son photographe ? Je ne sais pas… Pourquoi pas  ¯\_(ツ)_/¯

Puis les troisièmes, et le rêve vraiment trop réaliste, qui fait pleinement réaliser que quoiqu’on se raconte, le plaisir des autres garçons nous intéresse, avec en plus, la part de fantasme de l’éjac spontanée... Mais sinon, vécu, validé ! ¬‿¬



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 07-06-2022


Coucou les gens,

Je livre l'ordre des auteurs par récit. Ce qui donne comme "nominationnés" pour le centaure :


1 - [member=206]gaetanbg[/member]
2 - [member=168]lelivredejeremie[/member]
3 - [member=54]fablelionsilencieux[/member] (hé voui, Jérémie, c’est moi qui ai déliré. LOL !)

4/1 – le doublé ; centaure/clochette - [member=28]Lange128[/member]

Et "nominationnés" pour les clochettes :

2 - [member=87]Louklouk[/member]
3 - [member=146]Nostalgique[/member]



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 12-06-2022

Les Malheurs de Sofiane

Premier texte,

Sofiane n’avait pas toujours aimé son prénom, ça non! Pour beaucoup, c’était sûrement un nom de fille, ça ! Et il faut dire que ce frêle jeune homme en avait entendu des vertes et des pas mûres, au cours de sa jeune vie.
M’enfin, bon an, mal an, il s’en était toujours sorti sans trop de dégâts… lui qui était bien incapable de se battre ! Sa gentillesse lui avait toujours attiré les sympathies, des filles comme des garçons, d’ailleurs.
Mais là, il venait d’arriver dans la classe de terminale un genre de bestiau bardé de muscles et de certitudes, qui avait fortement impressionné les fillettes du cru...mais qui ne présageait rien de bon pour Sofiane : il en eut tout de suite le pressentiment.
— Sofiane ! Ah ! Ah ! C’est ton pseudo de drag-queen, ça ? Ah ! Ah ! éclata la brute dès qu’elle eut connaissance de son prénom.
— Arrête ! Il est super cool, Sofiane ! s’écria alors une nana.
— Ouiii ! crièrent les autres.
— Bon, bon… fit le macho — car c’en était un de première, selon toute apparence.
Mais Sofiane avait vu juste : il y avait danger.
L’année commença donc, dernière ligne droite avant le bac. Sofiane n’avait guère de souci à avoir, mais évidemment, comme tout le monde, se faisait un peu de mouron quand même. Il avait surtout des copines… sachant que les mectons de la classe ne voyaient certainement pas en lui un rival ! Bref, tout s’était globalement bien passé au lycée, jusqu’à cette intempestive arrivée.
Depuis la seconde, le premier de la classe était un mec de la haute bourgeoisie, friqué mais pas arrogant pour un sou. C’était le chouchou de toutes les filles du lycée, qui l’avaient officieusement désigné comme « le plus beau mec de la boîte »...
Vous auriez voté comme elles, je pense : le moyen de faire autrement ! Grand, élancé et parfaitement découplé, il disposait d’une paire d’yeux d’un bleu à donner le tournis. Et quand il s’avisait d’y ajouter son sourire, il aurait à lui seul fait couler un croiseur russe, pour sûr !
Aimable avec tout le monde, il causait volontiers avec Sofiane, sans que cela allât beaucoup plus loin. Mais ce vendredi d’octobre-là, il aborda Sofiane, à la sortie :
— Tu sais quoi ? J’ai une nouvelle copine.
— Ah ?  fit Sofiane, surpris par l’incongruité de l’aveu.
— Et elle s’appelle Anne-Sophie.
— Et… ? fit Sofiane, incertain.
— Eh ben… Anne-Sophie… Sophie-Anne ! J’ai trouvé ça marrant, c’est tout.
— Oh ! souffla Sofiane, rougissant, tu...
— Non ! Non ! Je… excuse-moi, Sofiane, je ne suis pas comme l’autre… connard de Patrick, non !
Et le beau Quentin de saisir les mains de Sofiane, l’œil vif.
— Je l’ai entendu faire des réflexions… déplacées, mais je suis pas comme lui, non !
Sofiane dut sourire… et le sourire de ce jeune homme n’était pas moins délicat que celui de Quentin, s’il était moins brillant.
L’air quand même un peu gêné, le beau Quentin eut une inspiration :
— Tiens, ce soir mes parents se barrent en campagne pour la fin de semaine… Tu viens prendre l’apéro ? Anne-Sophie viendra avec son frère, que je connais pas… Ça peut être sympa, non ? T’as rien contre le champagne ?
— Euh… non !
— On dit que c’est oui ?
Et après avoir prévenu ses parents, Sofiane suivit donc l’incomparable Quentin, bien impressionné ! Et il se retrouva dans un petit hôtel particulier du centre ancien. Pas gigantesque, non ! Mais qui l’impressionna grandement.
— On a le temps, dit Quentin, on va se doucher et se changer, tu veux ?
— Mais… j’ai rien à me mettre, moi !
— T’inquiète pas : j’ai pensé à une vieille chemise bouffante qui… Tu verras !
Et, dans la superbe chambre XIXème du garçon, Sofiane sidéré vit Quentin se déloquer… Certes on se voyait à poil à la piscine du lycée, mais… Sofiane suivit le mouvement.
— J’avais jamais remarqué que t’avais d’aussi jolis p’tits poils, toi ! déclara Quentin.
De fait, Sofiane était déjà finement velu de noir, ce qui contrastait avec son allure générale, si juvénile !
Quentin, lui, avait encore le torse glabre mais, sous le nombril ça se développait gentiment, et il disposait d’une fort belle touffe… comme celle de Sofiane.
— À l’eau ! ordonna Quentin.
La chambre disposait d’une petite salle d’eau, où l’on se serra dans la douche. À sa grande terreur, Sofiane se sentit bander.
— Joli, ça ! dit Quentin en souriant. Mais, dis-moi… t’es pas circoncis ?
— Heu… non ! Mon père est de famille algérienne, mais ma mère est d’ici et… elle a accepté le prénom arabe, mais pas le reste.
— C’est plus agréable pour toi, je pense !
— Heu… oui !
— T’es… T’es vraiment beau, Sofiane, tu sais ?
— Pas un centimètre de muscle !
— Ah ! Ah ! Ah ! T’es tout fin et gracieux… Ça plaît aussi, ça, tu sais ?
— Et le Patrick aussi, il plaît !
— Pas de complexe ! C’est un idiot, et pas toi. Et les filles disent que du bien de toi, tu sais ?
— Oh, les filles… Je les intéresse pas trop, je crois.
— Pourquoi tu dis ça ? J’en connais au moins deux ou trois que tu intimides, au contraire !
— Moi ? sursauta Sofiane.
— Oui. Et ce que me montres là… leur plairait beaucoup, j’en suis sûr !
Sofiane resta sans voix. Il n’avait jamais réussi à intéresser la moindre nana… ce qui ne le perturbait pas plus que ça, au demeurant.
— Tu sais quoi ? Je vais t’en trouver une de copine, mon gars !
— Mais… pourquoi ?
— Ben… T’es un mec sympa et… j’veux t’aider.
Sofiane avait débandé… non sans avoir maté le superbe, encore que mol, objet de Quentin...
Anne-Sophie parut donc affublée de son p’tit frère, un joli garçon de l’âge de Sofiane, mais apparemment timide autant que lui, ce blondinet, présenté comme un bon élève dans sa boîte privée.
Et timide, il l’était ! Heureusement que Quentin avait prévu large, en champagne, et que ces maigrelets n’avaient rien dans l’estomac… Résultat, le sourire leur vint vitement aux lèvres. Vous auriez souri vous-mêmes en voyant ces deux ados niaiseux ricanant bêtement à toute plaisanterie de Quentin !
Il faut prévenir ici le lecteur avide qu’à ce moment de l’histoire, aucun de ces trois garçons n’avait la moindre idée de la suite : quoique ayant organisé cette impromptue réunion, Quentin n’avait aucun avis sur la vie privée des deux autres. Et, entre nous, les autres non plus. Bref...
Le flamboyant Quentin anima donc ce début de soirée, et ses trois invités ne tardèrent pas à rire à gorge déployée. Or il pria Sofiane de l’accompagner à la cuisine, où il demanda tout à trac :
— Il te plaît, Gaël ?
— Hein ? Mais pourquoi tu dis ça ?
— J’ai l’impression que ça pourrait coller entre vous… quand je vois comment il te regarde !
— Hein ? Mais, moi je...
— On est entre nous, mon pote, lâche-toi tranquille ! On va bouffer, picoler, et après… tout le monde dort ici, et hop ! Allez, fais pas cette tête-là ! Je vous force à rien, mais… c’est l’occasion, non ?
Un peu dépassé le joli Sofiane ! Mais le timide sourire de Gaël qui l’accueillit au salon le troubla… Se pouvait-il que Quentin eût raison ? Il rejoignit le minet le cœur battant et orienta la conversation, à mi-voix, vers des choses… plus privées. Or il sembla que ce jeune homme était hésitant, fuyant, même, et cela désorienta Sofiane.
Mais Quentin annonça la dînette, ce qui fit diversion. Quentin avait-il dessillé Sofiane ? Toujours est-il qu’iceluy se prit à considérer le blondinet avec un autre œil. Mais en vain, car ce jeune homme semblait s’être refermé sur lui-même ; en face, l’Anne-Sophie ne faisait pas sa mijaurée, elle, sous les caresses du langoureux Quentin !
Et puis Gaël souffla :
— Désolé mais… il faut que je rentre.
— Je te raccompagne, tu veux ?
— Non, non ! Merci, c’est gentil mais… non.
Et le garçon de se lever et de fuir comme un diable de sa boîte sous le regard éberlué des autres. Humilié, Sofiane se sentit rougir vivement. Puis il murmura en se levant :
— Du coup, je vous laisse aussi. Amusez-vous bien ! Et merci, Quentin, pour ce bon moment !
Quentin eut l’air de ne pas savoir de quoi Sofiane parlait vraiment… Il bondit du sofa et prit Sofiane par le cou :
— Sofiane ! Je t’appelle demain midi, promis ! Et excuse-moi pour… le mauvais coup, souffla-t-il sur le pas de la porte.
Il avait honte de lui, Sofiane, dans le tramway du retour. Sans du tout savoir pourquoi. Et même, il s’effondra sur son lit en larmes.
Le samedi, à midi pile, Quentin l’appelait.
— J’ai parlé à Anne-Sophie. C’est elle qui m’avait laissé entendre que son frère pouvait être gay. Mais là, elle dit qu’il est incapable de s’assumer, et que c’est pourquoi il a fui. Tu n’y es pour rien, Sofiane, et d’ailleurs elle a trouvé qu’effectivement tu irais bien avec son frangin.
— C’est pour ça qu’il s’est barré en courant ! commenta Sofiane mi-figue, mi-raisin.
— Viens ! Je t’invite au Cormoran farceur, tout de suite ! J’vais te remonter le moral, promis !
Dans cette vieille brasserie du centre, fréquentée surtout par la jeunesse friquée, on se trouva une place tranquille, et Quentin s’efforça de faire sourire un Sofiane qui faisait grise mine.
— Tu fais dans le pédé puceau, maintenant ? fit une grosse voix — celle de Patrick.
Quentin jaillit de son siège et prit le mec au col.
— Et toi, tu fais dans le gros con, mais ça, on le savait ! rugit Quentin, l’air mauvais. Répète une seule fois une saleté de ce genre, et c’est pas puceau que tu seras, mais eunuque ! Dégage !
Le mec s’en fut sans rien dire, tandis qu’un silence de glace s’était abattu sur ce coin de la salle.
— Tu vois que je suis nul… puisque je t’attire des ennuis aussi, fit Sofiane à voix basse.
— Chut ! On finit notre gorgeon, et on va chez moi.
Où, bien que ravitaillé au champagne, Sofiane se laissa aller à pleurnicher. Quentin le prit contre lui :
— Jamais tu pleures avec moi, Sofiane. Tu sais quoi ? Tu l’auras le Gaël ! On va le travailler au corps !
Sofiane dut sourire, dans sa détresse. Il se sentit bien contre Quentin, à qui il était reconnaissant de lui avoir ouvert les yeux, et de le traiter avec autant de gentillesse, de tendresse, même.
On déjeuna, puis on parla, beaucoup. Sofiane était ébahi de la simplicité de ce mec, le plus beau du lycée, et exceptionnellement doué pour les études. Et d’une famille aisée, ô combien !
Sans qu’il s’en rendît compte, Sofiane parlait de lui. Quentin lui posait de discrètes questions, et il se contait, non sans en apprendre aussi d’un Quentin qui répondait aux mêmes questions.
Anne-Sophie et son frère étaient de fête familiale, aussi  Quentin proposa-t-il à Sofiane de demeurer céans… jusqu’au dimanche soir. Et entre les surgelés et le champagne, Sofiane se sentit bien en cette curieuse et inattendue ambiance...
Après le dîner, Quentin déclara :
— Me suis pas lavé après de le départ d’Anne-Sophie : je voulais t’appeler tout de suite ! Je vais me doucher : tu viens ? Et te gêne pas pour bander : t’es vraiment beau.
Sofiane rougit comme un poivron du meilleur cru. Il suivit sans un mot. Sans surprise, il banda. Et Quentin :
— Je suis pourtant pas aussi mignon que le Gaël...
— Arrête, Quentin… T’es mille fois mieux que lui… et tu le sais, je crois.
— Merci, gentil garçon. On va écouter un peu de musique au salon, avant de se coucher ?
On resta nu, et Quentin passa le bras dessus l’épaule de Sofiane, tandis que Hændel officiait. Sofiane ferma les yeux et posa la tête dans le cou de Quentin. Il se demanda sur quel nuage il était. On échangea encore quelques propos sans importance, avant que Quentin murmurât :
— On dort ensemble, tu veux ?
— Mais… tu ferais quoi, d’un… pédé puceau ?
— Ce qu’on fait entre puceaux, tiens ! On se découvre. J’ai droit à la connaissance, comme tout le monde !
On se regarda ; Sofiane sentit la tête lui tourner. Quentin approcha ses lèvres de sa bouche, et… Là je renonce à décrire ce que ce jeune homme ressentit. Par tous les dieux de tous les ciels, il n’eût jamais imaginé qu’il existât telle perfection sur terre ! Et plus raide que lui, alors, oncques n’en vîtes, assurément !
Certes, on ne fit pas tout, ce soir béni. Mais tous le champagne du monde n’eût pas mieux enivré le cœur ni les sens de ces garçons. Et au matin, alors que Sofiane s’attendait à être remercié poliment mais fermement :
— On a encore des trucs à apprendre, hein ?
— Tu veux ça, toi ? … Quentin ?...
— Je sais pas où on ira… mais j’ai envie d’y aller.
Sofiane fut si sidéré qu’il ne put pas même pleurer ! Quentin l’enlaça derechef :
— J’attendais… une rencontre comme toi, Sofiane. Il a bien fait de te prendre de haut, l’autre petit con ! C’est quand je t’ai vu désemparé… malheureux, sans doute, que j’ai eu le déclic.
—  Mais… Anne-Sophie ?
— Elle consolera son p’tit frère… Moi, je préfère Sofi… ane.
Un solide baiser conclut cet échange. La suite ne fut pas désagréable… il s’en faut de beaucoup !



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 12-06-2022

Il faudra que je reprenne pas mal les différenys récits pour donner un avis, mais pour ce dernier, je me doute que ce soit du Louklouk.


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 13-06-2022

Il y a ces récits qui ressemblent à un tetris, les pièces tombent, on ne sait pas trop quoi en faire, on les dispose au mieux pour qu'elles s'emboitent, puis vient celle qui élimine trois lignes de blocs  Smile  Les récits de Louklouk sont un peu des parties de tetris, les pièces s'additionnent, et soudain, tout se met en place  Big Grin


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 16-06-2022

Les Malheurs de Sofiane
Deuxième texte,

Sofiane était le fils du baron de Gondremarck, un noble suédois, et de la baronne, une descendante de la célèbre comtesse de Ségur. Il avait plutôt hérité des gènes de son père : cheveux et poils blonds, yeux bleus, peau claire, longue et fine queue, prépuce discret, petites couilles pendantes.

Ce jour-là, la grand-mère de Sofiane était en visite chez sa fille et les trois buvaient le thé dans le boudoir, plus exactement du champagne, péché mignon de la vieille dame.

— Qu’aimerais-tu faire pendant tes vacances de Pâques, demanda-t-elle à son petit-fils, puisque tes parents partent seuls cette année ?
— J’aimerais faire un voyage à Rome avec des jeunes de mon âge.
— Tu ne m’en avais jamais parlé, fit la mère, je pense que c’est celui organisé par l’abbé Tisier.
— Oui, c’est celui-là.
— Je n’ai pas confiance en cet abbé, on dit qu’il s’intéressait de trop près aux garçons dans son ancienne paroisse, tu vois ce que je veux dire.
— Je ne suis plus un enfant de chœur, maman, je sais me défendre.
— Non, Sofiane, je ne suis pas d’accord, il me semble que tu ne vas plus très souvent à la messe.

Sofiane avait espéré qu’il aurait eu plus de chances avec un voyage religieux, c’était raté. Sa mère avait raison, il ne croyait plus à un dieu. Il aurait surtout aimé les branlettes collectives, fréquentes d’après ce que lui avait raconté Diego — le fils du jardinier qui l’avait fait l’année précédente — pendant qu’ils comparaient les fonctions physiologiques de leurs pénis. L’abbé Tisier contrôlait scrupuleusement que les jeunes hommes n’eussent pas de gestes suspects sous la douche collective, mais il absolvait les pénitents qui confessaient leurs péchés d’Onan avec force détails. 

— Je vais te proposer autre chose, dit la grand-mère, une croisière.
— Une croisière ? s’étonna Sofiane.
— Oui, une croisière sur le Rhin. Ce sera la première fois que je ferai un voyage depuis la mort de ton grand-père et j’aimerais avoir de la compagnie.

Sofiane ne manifesta pas un enthousiasme délirant.

— Tu auras une cabine pour toi seul, ajouta la grand-mère, comme cela tu pourras aller à la disco le soir sans me réveiller en rentrant, je me couche tôt.
— Il est temps que tu apprennes à danser, fit la mère, tu as l’âge d’avoir une petite amie.
— Le baron de Pinet de Sainte-Biroute et madame seront aussi à bord avec leur fille Sophie.
— Je la connais, ajouta la mère, c’est une petite fille modèle qui me ferait de beaux petits-enfants.

Sofiane fit contre mauvaise fortune bon cœur et accepta car il aimait bien sa grand-mère et ne voulait pas la décevoir. La perspective d’une cabine individuelle le rassura, il pourrait se donner du plaisir sans qu’elle ne l’entendît. La croisière débuterait à Bâle, le bateau irait jusqu’au Pays-Bas, Amsterdam et Rotterdam, puis reviendrait à son point de départ.

Sofiane et sa grand-mère embarquèrent quelques semaines plus tard. Le jeune homme découvrait ce moyen de transport qui lui plut immédiatement, il appréciait l’eau qui coulait lentement et immuablement au niveau de sa cabine. Pendant le dîner, il fit connaissance avec leur serveur, un Égyptien nommé Sufyan, c’était le plus jeune et le plus mignon de tous. La ressemblance de ce prénom avec le sien le frappa. La grand-mère se retira après le repas et Sofiane monta dans le salon pour aller à la disco.

Il n’y avait qu’un pianiste qui jouait des mélodies des années 1950 sur un orgue électronique. Personne ne dansait, la plupart des passagers étaient âgés et perclus d’arthrose. Il repéra Sophie, la seule autre personne de son âge. Il aurait pu la trouver belle s’il n’avait pas été homosexuel. Il préféra monter sur le pont supérieur pour observer le passage d’une écluse.

Le deuxième soir, la grand-mère se coucha plus tard et Sofiane ne put faire autrement que de l’accompagner au salon après le dîner de gala de bienvenue.

— Tu ne veux pas danser avec la jeune fille ? demanda-t-elle à son petit-fils.
— Je ne sais pas danser.
— J’ai parlé à sa mère, la baronne. Elle ne sait pas non plus. Va l’inviter.
— Je n’ose pas, je suis trop timide.

La grand-mère se leva, revint avec la jeune fille et sa mère et fit les présentations, puis incita les jeunes gens à aller sur la piste. Sofiane ne s’était jamais senti aussi ridicule de toute sa vie, d’autant plus que tous les autres voyageurs les regardaient et avaient même applaudi.

Le troisième soir, Sofiane monta sur le pont supérieur pour prendre l’air après le repas, sa promise attendrait. À l’arrière du bateau, il y avait une zone réservée à l’équipage, délimitée par une corde. Le serveur, Sufyan, pianotait sur son téléphone, l’air renfrogné. Sofiane se rapprocha et lui dit en anglais :

— La réception est mauvaise sur ce bateau.
— Oui, répondit le serveur, le WLAN ne fonctionne presque jamais et je n’ai pas de forfait. Impossible d’appeler ma famille en vidéo.
— J’ai 40 GB par mois et avec l’itinérance je peux choisir d’autres réseaux, j’ai aussi mon MacBook. Passe une fois dans ma cabine.
— Merci de cette proposition, mais nous n’avons pas le droit d’aller dans les cabines des clients. Je pourrais être surpris et perdre ma place.
— Pas de souci, nous pourrons nous rencontrer ici le soir et tu te connecteras à mon smartphone, cela me donnera une excuse pour ne pas danser avec la jeune fille.
— Elle ne te plaît pas ?
— Elle est jolie, mais… Je vais peut-être te choquer, je préfère les garçons.
— Cela ne me choque pas, fit Sufyan, nous avons souvent des couples gays sur le bateau.
— Tu es musulman, cela n’est pas autorisé dans ta religion, dit Sofiane.
— Lorsque je suis sur le bateau, je mets ma religion entre parenthèses, ce n’est pas possible de faire les prières ou d’observer le ramadan.
— Et lorsque tu es à la maison ?
— J’y suis seulement deux ou trois mois par année, je suis bien obligé de respecter les habitudes, sans conviction.
— Je dois aussi respecter les habitudes, sans conviction.
— Faire semblant d’aimer une jeune fille ?
— Entre autres, il paraît que c’est ma future femme.
— Ah bon ? Les mariages arrangés existent aussi chez vous ?
— Lorsqu’on s’appelle Sofiane, Eudes, Xavier, Exupère de Gondremarck, oui, cela existe. Tu auras aussi un mariage arrangé ?
— Avec Yasmine. Loin des yeux, loin du cœur…
— Tu pourras aller trouver une prostituée à Amsterdam.
— Pas d’argent à gaspiller, je n’ai pas le droit de révéler mon salaire, mais il n’est pas très élevé. Et ce n’est pas pour que tu me donnes un pourboire que je te dis ça.
— Ce sera ma grand-mère qui mettra les pourboires dans l’enveloppe. Je n’aurais pas dû te parler de ça, je suis désolé.
— Ne t’inquiète pas, je préfère parler franchement avec toi, ça me change des politesses que je dois faire aux clients.

La croisière se déroula agréablement, Sofiane passait ses soirées entre le pont supérieur avec Sufyan et le salon avec Sophie, il s’efforçait de lui faire un minimum de conversation, pour ne pas paraître impoli, et d’apprendre à danser ; il fit quelques progrès, à la grande joie de sa grand-mère.

Le dernier soir, dîner de gala d’adieu. La grand-mère avait convaincu son petit-fils de mettre une chemise blanche et une veste, il n’avait pas pris de cravate, ce n’était plus à la mode. Sophie avait une longue robe rouge. Elle dit à Sofiane pendant un slow langoureux :

— Monsieur de Gondremarck, j’ai beaucoup apprécié les moments que nous avons passé ensemble.
— Moi aussi, Mademoiselle de Pinet de Sainte-Biroute.
— Vous pouvez m’appeler par mon prénom, Sophie.
— Volontiers, Mademoiselle Sophie. Le mien est Sofiane.
— Mon cher Sofiane, j’ai eu une idée. Pourrais-je visiter votre cabine ?
— Visiter ma cabine ? Pourquoi ? Elle est identique à la vôtre.
— Ne faites pas plus bête que vous l’êtes. Venez.

SUITE>



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 16-06-2022

2/

Ils s’éclipsèrent, la grand-mère eut un sourire aux lèvres. En entrant dans la cabine, Sofiane fut gêné car un boxer et des chaussettes sales étaient bien en vue sur la couette, le garçon d’étage les avaient ramassés par terre et soigneusement étalés en venant préparer le lit pour la nuit.

— Excusez-moi, dit-il, je ne savais pas que j’aurais une visite.
— Vous êtes excusé, fit la jeune fille en riant.

Sofiane prit les sous-vêtements sales et les mit dans un sac au fond de l’armoire, il enleva sa veste et la posa sur un cintre.

— Alors, voilà ma cabine, dit le jeune homme. J’ai même pris mon MacBook Pro, il a un écran 16 pouces Liquid Retina XDR, une puce Apple M1 Max avec 10 cœurs, 64 Go de mémoire, un SSD de 1 To. Vous voulez une démonstration ?
— Je pensais à autre chose, monsieur Sofiane.
— À quoi, mademoiselle Sophie ?
— Un instant, je vais me laver les mains.

Lorsqu’elle ressortit de la salle de bain, elle avait enlevé sa robe et était en sous-vêtements, un soutien-gorge et une culotte noirs en dentelle, et elle tenait une boîte de préservatifs à la main.

— Je vois que vous avez pensé à tout, dit-elle.
— C’est ma mère, fit Sofiane, gêné, elle les a mis dans ma valise sans me dire.
— Vous n’aviez qu’à faire vos bagages vous-même.

Elle se rapprocha de Sofiane, le prit dans ses bras et l’embrassa fougueusement. Cet assaut inattendu eut une conséquence elle aussi inattendue puisque le jeune homme banda. La jeune fille avait dû le remarquer.

— Mademoiselle… je suis confus.
— Allons, Sofiane, tu es bien timide, laisse-moi faire.

Elle lui déboutonna sa chemise tout en lui caressant le torse, elle décrocha la ceinture et ouvrit la braguette. Le pantalon chut. Elle tâta le membre dressé sur l’étoffe blanche du boxer puis le libéra. Sofiane mit ses mains devant pour le cacher.

— Mademoiselle, vous ne pensez pas sérieusement que je faire faire l’amour avec vous ?
— Si, je le pense.
— Je ne voudrais pas vous déflorer avant la nuit de noces.
— C’est déjà fait.
— L’abbé Tisier interdit les relations sexuelles avant le mariage sous peine d’aller en enfer.
— Tu crois à ces sornettes ?
— Oui, Mademoiselle Sophie. Je ne vous permets pas de mettre en cause mes convictions religieuses. Je vais me rhabiller.
— Dommage, tu as une belle bite, plus longue que celle de Pedro, le fils du cuisinier qui m’a dépucelée. Je pense que tu préfères t’envoyer en l’air avec le serveur, tu es gay ?
— Mademoiselle, je crois vous avoir apporté la preuve qu’une jeune fille me fait de l’effet.

Sophie n’insista pas, elle remit sa robe et quitta rapidement la cabine de en claquant la porte. Sofiane poussa un soupir de soulagement en se demandant comment il avait fait pour bander devant une fille, cela pourrait pourtant être utile afin de concevoir des enfants. Il envoya un SMS à Sufyan, passa des habits chauds et monta sur le pont pour lui raconter ses malheurs.

— Tu l’aurais baisée, si tu avais été à ma place ? demanda Sofiane.
— Je ne sais pas, probablement pas. Tu n’aurais pas dû la laisser entrer dans ta cabine.
— Oui, je ne sais pas ce m’a pris. J’espère qu’elle a compris et quel se cherchera un autre amant.

Les deux hommes restèrent silencieux pendant quelques minutes, perdus dans leurs pensées.

— Dernier jour pour moi, fit Sofiane, alors que pour toi ce n’est que le début de la saison. Tu as parfois congé ?
— Demain, puisqu’il n’y a personne à midi. De 10 à 15 heures.
— Je t’invite pour le déjeuner. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
— Je ne suis pas difficile, ce que je n’ai jamais sur le bateau : un hamburger et des frites.
— Halal ?
— Non, je t’ai dit que je mets la religion de côté.
— J’irai déposer ma valise à la gare, ma grand-mère rentre en bus, moi en train. Je reviendrai te chercher après.

Sofiane eut de la peine à s’endormir. Ils se demandait s’il n’avait pas été trop mufle avec Sophie. Sa grand-mère s’abstint heureusement de lui demander des détails le lendemain au petit déjeuner.

Vers 10 heures, il était de retour au port. Sufyan et lui s’étaient donné rendez-vous loin du bateau pour ne pas se faire remarquer par d’autres membres de l’équipage. Ils prirent le tram jusqu’au centre et déjeunèrent dans le restaurant rapide d’une chaîne suisse où la nourriture était meilleure que dans les américaines. Après une glace et un café, Sofiane demanda :

— On va au zoo ou au musée d’art ?
— Je n’ai pas de préférences, ce que tu désires.
— J’ai une autre idée.

Les deux hommes sortirent du restaurant et marchèrent une centaine de mètres, où se trouvait un hôtel. Sofiane entra et se dirigea vers l’ascenseur.

— Tu as une chambre ? s’étonna Sufyan.
— J’en ai pris une, je vais prolonger mes vacances d’un jour, mes parents ne sont pas encore rentrés. Tu viens faire une sieste avec moi ?
— Pourquoi pas ? Ça me changera de me reposer dans un vrai lit et pas dans une couchette. Tu me réveilleras à temps ?
— Pas de souci, je mets une alerte sur mon smartphone et je te paie le taxi.

La chambre était confortable, mais la décoration n’était pas très originale et l’on aurait pu se trouver n’importe où dans le monde. Il faisait chaud car la climatisation était éteinte.

— Il y a plus de place que sur le bateau, fit Sofiane en découvrant le lit, mais il manque l’eau du fleuve. On se met à l’aise ?
— Fais comme chez toi.

Sofiane se déshabilla, posa ses habits sur le dossier d’une chaise. Il laissa son boxer blanc. Sufyan l’imita, gardant son slip turquoise. Ils se couchèrent sur les couettes après avoir tiré un peu les rideaux. La chambre était dans une semi-obscurité. Sofiane regardait la bosse du slip de l’Égyptien, on devinait nettement le contour du sexe, et dit :

— Je peux te demander quelque chose d’indiscret ?
— Oui, pas de politesses entre nous, je ne suis pas ta Mademoiselle de je ne sais plus quoi.
— Tu es musulman, es-tu circoncis ?
— Qu’attends-tu pour regarder ?

Sofiane baissa le slip de Sufyan, dévoilant un pénis circoncis, comme il s’y attendait, plutôt court mais avec un large gland, reposant sur de grosses couilles.

— Elle te plaît ? demanda l’Égyptien.
— Tu te rases, pas moi. Je peux la toucher pour te faire bander ?
— Je t’ai dit de faire comme chez toi.
— Chez moi je me touche moi-même.

Sofiane prit le pénis dans sa main et le caressa doucement.

— Tu es aussi gay ? demanda-t-il.
— Tu as bandé avec une fille sans être hétéro, je peux bien bander avec un garçon sans être gay. Sur le bateau tout le monde se branle dans les cabines, quelle que soit son orientation. On ne peut pas rester neuf mois sans se soulager.
— Pas de souci. Tu veux quand même voir ma bite ?
— Oui, j’ai envie de jouer avec ton prépuce, et ensuite de te sucer, et ensuite de t’enculer. Le menu te convient ?
— Service cinq étoiles, comme sur le bateau.

Sofiane raccompagna Sufyan au port, ils se quittèrent à une centaine de mètres du bateau après avoir échangé un baiser furtif.

— On reste en contact ? demanda Sofiane.
— Tu as mon numéro de portable.
— Tu m’inviteras à ton mariage avec Yasmine ?
— Bien sûr, si tu m’invites au tien avec Sophie.
— Bon vent !
— Bon vent !

Sofiane se dit qu’ils se reverraient rapidement, et que, ce jour-là, leurs malheurs seraient terminés.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 16-06-2022

Malgré l'allusion à "La Vie parisienne", je pencherais assez pour de la littérature suisse...


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 17-06-2022

Oui, je sens l'Helvétie pas loin, surtout au départ de "Basel" puis le Canal d'Alsace avec le passage de l'impressionnante écluse de Marckolsheim où, à l'arrivée au bas du sas, le passager imagine être entre deux murs bien verticaux vu le dénivelé perdu.
Alors, ai-je bon cette fois-ci?
Et merci pour les "malheureux provisoires" en attendant la "revoyure".
KLO.


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 19-06-2022

Les Malheurs de Sofiane
Troisième texte,


  Sofiane est le petit dernier d'une famille nombreuse. Il n'est ni meilleur ni pire que ses frères et sœurs mais ceux et celles-ci lui reprochent d'être le chouchou de leur mère. C'est vrai qu'elle lui passe beaucoup plus de choses qu'à eux. Et tous en éprouvent du ressentiment.

  Pour des raisons familiales, les parents sont partis une semaine, laissant aux deux ainés le soin de gérer le reste de la famille. C'est à partir de ce jour-là que les malheurs de Sofiane commencent.

  Sofiane n'est pas très grand pour son âge. Il est bien proportionné mais petit et fin. Sa sœur aînée lui donne toutes les tâches ménagères à faire et pour l'humilier elle lui fait enfiler la blouse que sa mère à l'habitude de mettre. Il râle un peu mais finit par obéir. Et c'est sous les quolibets de ses frères et sœurs qu'il continue sa tâche. Son frère en profite pour faire des photos de lui. Et comme il est en short et en pantoufles quand il se penche vers l'avant on voit le haut de ses cuisses ce qui est encore plus ridicule.

  Le repas fini, c'est aussi lui qui débarrasse la table tandis que ses frères et sœurs sont sur leurs téléphones. Il a transpiré et il va se doucher. Les bienfaits de l'eau ruisselant sur son corps et ses hormones bouillonnantes font qu'il se met à bander… et il commence à se masturber. Plongé loin dans sa béatitude il ne se rend pas compte qu'un de ses frères est parvenu à ouvrir la porte. Et quand il jouit, il est coupé dans son plaisir par les rires de ses frères et sœurs qui sont tous là à le filmer avec leurs téléphones. Par réflexe il cache son sexe mais il sait que c'est trop tard, que le mal est fait. Il s'enfuit en courant dans sa chambre. À sa grande surprise personne ne le suit. Et c'est après avoir tourné un grand moment dans son lit qu'il finit par s’endormir.

  La fratrie étant en vacances c'est tard que tout le monde se réveille. Quand il se lève à son tour, il rejoint la cuisine en pyjama, il est surpris de voir son frère ainé et sa sœur en plein conciliabules. D'habitude c'est chien et chat tous les deux. Il prend son petit-déjeuner et il se retrouve tout d'un coup entouré par toute la fratrie. Ils le portent jusqu'à un fauteuil où il l’attachent. Il crie, se débat et se retrouve bâillonné. Ses sœurs approchent avec leurs affaires de maquillage. Elles s'attaquent à ses sourcils qu'elles épilent. Puis c'est au tour du fond de teint, du rimmel et du blush. On lui enlève son bâillon et c'est au tour de ses lèvres. On lui pose une perruque blond platine sur la tête.

— Putain, on dirait vraiment une meuf le frangin.
— Il fait même pas travelo, maquillé comme ça.
— On va voir ce que ça donne quand il aura enfilé vos fringues.
— Ça va pas dans votre tête ! Jamais je ne les enfilerai.
— Si tu ne le fais pas on envoie la vidéo de ta branlette à tous tes potes et aux nôtres.
— Allez-vous faire enculer, bande de connards.

  La claque qu'il prend le fait taire et pleurer. Ses frères et sœurs le mettent à poil. Une de ses frangines lui tend un string minimaliste où il a du mal à ranger son service trois pièces. Puis c'est un soutien-gorge rembourré par des chaussettes qu'il doit endosser. Puis une vieille robe noire très courte qui ne cache que la moitié de ses fesses qu'il doit enfiler.

— Putain, ça va pas, il est trop poilu.
— Y'a qu'à l’épiler.

  Ni une, ni deux les épilateurs entrent en scène. Il hurle de douleur et on lui remet le bâillon. Ses larmes coulent et le rimmel aussi. C'est enfin fini, plus un poils sur le corps. Il doit encore enfiler des DIM Up noir, sexy, à résille. Et pour couronner le tout, des talons hauts.

  Bien sûr tout au long de cette humiliation les téléphones ont filmé. Ses sœurs ont fait quelques retouches de maquillage. Tous l’entourent. On lui rajoute quelques colifichets dont des boucles d'oreilles et un collier assorti, puis un sac à main.

— Marche un peu pour voir.

  Il ne bouge pas. Une forte poussée dans le dos l'oblige à faire quelques pas qui sont chancelants.
Tous se marrent. Quand il passe à côté de son frère ainé ce dernier lui colle une grande claque sur les fesses.

— Allez, remue du cul quand tu marches Salope !
— Elle est toute belle notre ‘’frérotte’’ comme ça. Si on allait faire un tour. Je suis sûr que notre Anne-Sophie a envie de prendre l’air.

  C'est résigné qu'il suivit la fratrie. Sa démarche incertaine les faisait rire. Ils croisent certaines connaissances auxquelles fièrement ils exhibent le pauvre Sofiane qui, s'il trouvait un trou de souris, s'y cacherait. Un des potes de son frère ainé – céfran qui ne cache pas sa bisexualité - en profite même pour lui caresser les fesses en lui faisant un grand clin d'œil, en passant sa langue sur ses lèvres. D'autres les traitent de malade et de connards. Un attroupement se crée, le ton monte, on en vient aux mains, si bien que la police débarque et embarque tout ce petit monde.
  Vu sa tenue on met Sofiane dans une cellule à part où il y a déjà un autre garçon qui comme lui est travesti en fille.

— Putain, que tu es belle. Je ne t'ai jamais vu avant. Tu assures grave. Tu sors d’où ?
— C'est mes frères et sœurs qui pour m'humilier m'ont travesti en pute.
— Tu sais que tu fais illusion. J'en bande.

  Tout en disant ça le mec attrape la main de Sofiane et la colle dans sa culotte après avoir relevé sa robe. Le pauvre Sofiane, qui est encore puceau, ne sait pas quoi faire. 

— Tu attends quoi pour me branler ?
— Mais j'ai jamais fait ça moi !
— Tu fais comme pour toi. Tu vas pas me dire que tu ne t'es jamais branlé.
— Ça oui, mais j'ai jamais branlé un autre mec.
— Si tu veux pas me branler, tu n'as qu'à me sucer. Allez, décide-toi. À moins que tu préfères que je t’encule. Mais j'ai pas de capotes.

  Complètement perdu et choisissant le moindre mal, Sofiane commence à faire des allers-retours sur le sexe de l'autre mec qui jouit très vite en gémissant fort. Ni une ni deux le gars se met à genoux, relève la robe de Sofiane sort sa bite par un côté du string et commence à lui tailler une pipe.

  Sofiane, tétanisé, ne bouge pas d'un poil, n'arrive même pas à bander et c'est comme ça qu'il est surpris par les policiers, venus le chercher pour l’interroger. C'est à moitié poussé et tiré par les pandores qu'il s'assoit sur la chaise de la salle d’interrogatoires.

— Bon Sofiane, on a vu les vidéos qu'on fait tes frères et tes sœurs. On a vu que tu n'étais pas consentant. On a prévenu tes parents qui seront de retour dans la soirée. On va te raccompagner chez toi où tu pourras te changer. On va prendre ta déposition et on va garder tes frères et sœurs jusqu'au retour de tes parents qui décideront quoi faire. Bon, vas y raconte nous comment ça s’est passé.

  Après avoir fait sa déposition, les policiers raccompagnent Sofiane chez lui et pour la première fois il se voit dans une glace et, surprise, il se trouve beau.

  Beau, belle, il hésite sur l'adjectif à choisir. Il remet la perruque qu'il avait enlevée et là il se trouve sublime. Sa queue grossit tant qu'elle lui fait mal. Elle est sortie du string et pointe en relevant le bas de sa robe, tellement il/elle est excité-e. Il court dans sa chambre, s'installe sur son lit, de façon à se voir dans le miroir de l’armoire, et se branle frénétiquement jusqu'à jouir si fort qu'il en hurle de plaisir. Son érection ne passe pas. Il se masturbe et jouit encore… et encore. C'est la sonnette de la porte d'entrée qui le force à s’arrêter. Il regarde par l'œilleton de la porte qui sonne encore. C'est ses parents. Il débande aussitôt et leur ouvre.

Sa mère en le voyant pose ses mains sur sa bouche pour étouffer le cri qu'elle pousse. Son père reste planté sur place et arrive juste à dire :

— Mais pourquoi, pourquoi ils t'ont fait ça ? Ils vont le payer.

Et dans un élan d'émotions ils s'enlacent tous les trois…


Comment cette partie de l’histoire se finit n'a pas d’importance.


…  Quelques années plus tard Sofiane a fondé sa petite famille. Il est prof dans un lycée technique. Pendant les vacances scolaires les grands-parents aiment avoir leurs petits-enfants. Et avec l'aide de son épouse qui est complice de son fantasme Sofiane se transforme en Anne-Sophie. Parce qu'il faut bien le reconnaître, Anne-Sophie est bien plus performante au lit que Sofiane. 

       





Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 21-06-2022

Ici, Sophie-Anne se retrouve éprouver ce dicton : «Il y a toujours quelque chose de bon dans la pire situation»! Et Maître Sofiane devenu "Monsieur le Professeur" a trouvé sa voie professionnelle et, avec son épouse, rend heureux ses propres parents , les Papy et Mamie des p'tits loups. Tout est bien qui finit bien dans son "malheur".
Serait-ce un récit des environs de Brussel-sel?


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 22-06-2022

Pour être honnête, le harcèlement par la fratrie m'a mis un peu mal à l'aise, je capte la taquinerie, mais là, c'est à la limite des brimades avilissantes d'internat (pour ce que j'en imagine), mais plot-twist ! ça libère Sofiane d'un fantasme peut-être refreiné depuis trop longtemps sans qu'il en soit vraiment conscient  :-\ 
Et, avec la bonne partenaire, ça lui permet de trouver - et de donner - le meilleur de lui-même ! Happy ending  Big Grin