Récits érotiques - Slygame
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

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RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-12-2023

Deuxième saint Nicolas

[Image: MKufNZhJdya_OIP-10-.jpeg]

Nicolas n'est plus un saint


Il était en pleine galère, Nicolas, depuis que ses parents avaient divorcé après de longues et coûteuses batailles juridiques... au terme desquelles il était apparu qu'il ne lui faudrait pas compter sur eux pour financer ses études supérieures.
Il avait entamé une deuxième année de fac dans l'espoir qu'à deux, ils lui permettraient de manger... mais en cette fin de novembre, c'en était fini de ses rêves : étant associés, ses parents venaient de vendre leur affaire, et n'auraient ni les moyens, ni l'envie de le subventionner, même au minimum...
Or donc il venait de trouver un p'tit boulot : jouer saint Nicolas dans le plus grand magasin de la ville, trois jours de suite. Se disant que le ridicule ne tuait pas, il avait accepté... en ayant décidé de ne rien dire à ses amis !

Sauf que, la veille eut lieu la répétition générale du mini spectacle qu'il devrait jouer moult fois en trois jours... et se retrouva affublé d'un serviteur noir.
Pas un Wallon mangeur de gaufres, mais bien un Africain mangeur de crocodiles et autres denrées exotiques... Ça ferait plus réaliste, venait de lui expliquer le manageur de ces moments de prestige.
Sauf que... si ses parents fréquentaient beaucoup de monde dans leur boulot, ils venaient tous deux d'un milieu assez modeste, et aux idées... plus qu'étriquées. Où les Africains ne tenaient pas la place de choix... réservée plutôt aux panthères, éléphants, girafes et consorts.

D'où venait que Nicolas était réellement aussi raciste qu'eux. À vrai dire, il ne s'en rendait même pas compte : il ignorait les autres, noirs ou d'autres nuances, et avait jusqu'à présent évité d'y penser.
Là, il se trouva nez à nez, et sans prévenir, avec un garçon de son âge, peut-être — comment savoir, avec ces gens-là ? — qui lui fit un grand sourire en lui tendant la main. Où il eut conscience que c'était la première fois qu'il serrait la main à un noir... Et il en eut une sorte de tournis passager...

Que n'avait-il entendu dire sur « ces gens-là », chez ses grands-parents ! Et surtout... il s'était tellement imaginé qu'ils n'existaient pas que ce rappel à la réalité lui fut rude.
Or donc, le mecton avait des grands-parents congolais, mais il était liégeois de naissance, de cœur, et de dialecte ! Suprême raffinement : il se nommait Lambert ! [le saint patron de Liège]
Nicolas fit bonne figure, un peu déstabilisé tout de même. Et la répétition s'engagea. Lambert riait tout le temps, au point que le manageur dut tenter de le réfréner... avec peine.
Cette caractéristique étonna un Nicolas qui n'était pas habitué à ce type de caractère... Chez lui, on ne plaisantait guère, et l'on riait encore moins !

Un minuscule local avait été attribué à ces jeunes gens, pourvu tout de même d'une mini salle d'eau. On s'y déshabilla après que tout fut au point ; Lambert était déjà costumé à l'arrivée de Nicolas.
Là, il put voir l'Africain se déloquer... et il en eut pour son argent ! Car ce type était un genre de merveille... si l'on oubliait sa couleur. Fin et gracieusement musclé, il respirait la santé... autant physique mentale, car il souriait tout le temps. Et puis... quel membre il avait !
— Va te doucher ! J'attends en tapotant, fit le mec montrant son portable et se posant sur le banc.

Coincé, Nicolas dut bien se déloquer, ne montrant que son dos... car il eut subitement honte de sa trop fine complexion. C'est qu'il était quasiment maigre. Et il ne lui vint pas à l'idée qu'en revanche, il était très bien monté et que... il ne devrait pas avoir à rougir devant le « négrillon », comme il appela Lambert in petto.

Lorsqu'il sortit de la douche, soigneusement emballé dans sa serviette (fournie par la maison, elle n'était pas gigantesque), il tomba sur un Lambert en train de se palucher doucement, qui lui sourit largement :
— Hello ! Moi, après le boulot, c'est l'apéro, ou la branlette... Et le mieux, c'est quand c'est les deux ensemble !
Nicolas dut sourire... pour la première fois, et le sourire que lui envoya Lambert en retour lui donna un petit frisson.

— Tu sais quoi ? Tu m'attends, et je t'offre un coup.
Et le garçon d'entrer dans la douche... tandis que Nicolas se demandait si ce « coup » était un apéro, ou une branlette...
Lambert ne resta pas longtemps sous l'eau,  d'où il ressortit avec une magnifique érection.
— Bon ! Je voulais pas te faire languir, alors c'est elle qui attendra ! Ah ! Ah ! Ah !

Nicolas dut encore sourire à cette sortie, et voir aussi le magnifique engin de Lambert... Qui s'habilla vite fait et le mena promptement à un estaminet voisin, où il commanda d'office deux pintes de liégeoise.
Vite étourdi par icelle, Nicolas se laissa charmer par le babil du gentil Lambert — car il le jugeait ainsi, désormais. Ce garçon parlait tout le temps, de tout et de rien... où il apprit qu'il était lui aussi en deuxième année de fac, mais non dans la même que lui. Enfin, il osa demander :
— Mais pourquoi t'as pris ce boulot ? Tu viens de me dire que t'avais pas besoin de fric, non ?
— Ah ! Ah ! Oui, c'est vrai... En fait, j'ai perdu un pari avec mes potes de fac, et voilà ! Mais ça me fait bien marrer, oui !
Nicolas se sentit un peu con, lui qui avait vraiment besoin de ce pognon... et que ça ne faisait pas marrer du tout !
— Fais gaffe de pas laisser tomber ta barbe, hein ? Parce que je peux te prédire qu'on va être mitraillés mieux qu'à Hollywood !
— T'as pas de barbe, toi...
— Tant mieux ! Ce rôle sera probablement le sommet de ma carrière, alors je veux en tirer un maximum de bénéfices ! Toute ma vie, je resterai le serviteur de saint Nicolas, et c'est pas les autres qui pourront en dire autant !
— C'est... du cabotinage, non ? lâcha Nicolas, détendu.
— Carrément ! Mais mes arrière-petits-enfants, ou neveux, auront toujours ma photo sous le nez... et ils seront fiers !

Comme il était joyeux, ce négrillon-là ! songea un Nicolas qui se reconnut sous le charme du garçon... comme sous celui de son éternel sourire.
— Tu me plais bien, tu sais ? fit soudain Lambert. Je pense qu'on va faire du bon boulot... avant de créer notre propre compagnie !
— Hein ? sursauta Nicolas.
— Ouais... Avant, faudra aller faire de la figuration à l'Opéra... mais y a pas beaucoup de nègres dans les opéras de Grétry ! [une des gloires de Liège] Ah ! Ah !

Nicolas était sidéré : jamais il n'avait croisé telle santé mentale, et ce mec le laissait baba, rien d'autre. On continua de parler, et Lambert se conta sans manières, obligeant Nicolas à en faire autant.
Où l'on sut que Lambert était fort courtisé par les nanas de sa fac... mais ne s'était jamais attaché, sans avoir toujours échappé aux tentatives de viol !
— Et toi ? Quelqu'un dans ta vie ?
— Euh... non, fit Nicolas, rougissant.
Il faut préciser ici que ce jeune homme était puceau jusqu'au trognon et que, s'il se tripotait avec une régularité d'horloge, il avait du mal à mettre un visage, et même un sexe, sur ses fantasmes.
— Pas normal, pour un joli garçon comme toi ! Tiens ! Quand on aura fini notre tournée internationale des gaufres... de Liège, je te présenterai mon fan club, et zou ! J'te garantis que tu vas la placer, ta chantilly, mon pote !
Nicolas explosa de rire, accompagné par un Lambert fort content de lui. On termina sa pinte et l'on se sépara : on était convoqué le lendemain à dix heures.
Il avait l'impression d'avoir rencontré un extra-terrestre, Nicolas... et s'en sentit ravi. Vivement demain !

Pour la première fois, il se branla avec une image précise en tête : la magnifique académie de Lambert, sa chaude couleur... et son superbe braquemart. Il ne cessa d'y penser de la soirée, et lorsqu'il s'endormit, plus tard, il songeait au sourire de cet étonnant garçon.
Le boulot fut sans surprise... si ce n'est que Nicolas eut bien besoin du culot de Lambert pour assurer devant les hordes de moutards qui se pressaient là ! Et la journée fut longue... Alors qu'on venait de terminer la dernière session, Lambert souffla :
— Ah ! voilà mes potes... Oh putain ! C'est toute la classe, qu'est là, ou quoi ?
De fait, une bande d'étudiants déboula, avec autant de portables, tous dirigés sur Lambert... qui posait comme une starlette sur la Croisette ! [boulevard sur la plage, à Cannes]
Il associa Nicolas à son succès présent, allant jusqu'à lui faire des bisous, sous les flashes de la foule en délire ! Mais le manageur vint rappeler que le magasin allait fermer et que... On salua les fans de Lambert, qui hurlaient, et l'on alla se dépouiller.
— Ouf ! J'en peux plus, moi ! fit Lambert, et toi ?
— Pas mieux !
— Tu veux venir chez moi boire un coup ? Allez, viens vite, on va se rincer ici vite fait, et on se douchera chez moi, c'est plus confortable !
Nicolas n'était plus en état de parlementer, et suivit donc. On se contorsionna dans la petite douche, juste pour se rincer, comme avait dit Lambert, qui mena vivement les choses, et l'on se retrouva dans son petit mais coquet et chaleureux appartement.
— Il fait bon, chez toi ! observa Nicolas, peu habitué à ces températures.
— C'est pas grand, et facile à chauffer... et puis ma famille m'aide... répondit Lambert en se désapant. Je propose qu'on trinque, puis qu'on se douche, puis qu'on retrinque !
Ainsi fut fait. La douche italienne de Lambert n'était pas si grande que l'on ne dût pas s'y frôler... et l'on s'y frôla. À l'effroi d'un Nicolas qui se sentit bander... mais un regard vers Lambert le renseigna : ce garçon bandochait aussi.
— Ouaouh ! C'est l'eau chaude, ou l'apéro qui nous fait remonter ? Tu m'as l'air plutôt beau, toi, à ce que j'en devine ! Tu me montres ?
Et Lambert de saisir la quéquette d'un Nicolas qui n'en menait pas large ! Mais Lambert lui prit la main pour se la poser sur son propre engin... que Nicolas savait déjà rare ! Et qui crût lors avec une remarquable bonne volonté...
On se branla un petit temps avant que Lambert déclarât qu'on devait économiser l'eau... et il mena Nicolas à son canapé, où l'on retrinqua, avant de se r'entreprendre l'un l'autre.
— T'es vraiment beau, Nicolas, affirma doucement Lambert, tu mériterais vraiment d'être évêque, tiens !
— Ah ! Ah ! éclata Nicolas, t'es trop fou, toi !
À ce moment, le portable de Lambert zinzinula : un de ses potes de fac, qui lui tint à peu près ce langage, que Lambert transmit à Nicolas :
— Philibert nous propose de nous filmer et photographier dans notre loge, demain soir, quand on se déshabillera.
— Hein ? Mais c'est qui ce mec, et pourquoi ?
— T'affole pas ! Un super gentil mec, et qui est doué pour la photo. Tiens, viens voir ce qu'il a fait ce soir, juste avec son portable !
De fait, les images prises sur le vif étaient bien faites, malgré la presse qui régnait là à ce moment.
— Euh... ben oui, alors... souffla Nicolas, un peu dépassé.
— Bon ! On en était où, là ? demanda Lambert en reprenant la bite de Nicolas — on avait débandé, tous deux.
Et hop, le garçon se mit en devoir de rendre sa beauté au chibre de Nicolas, tandis qu'iceluy fit son devoir aussi... Et l'on se mena conjointement à la crue espérée... qui fut vive !

Lambert vint donner des bisous à Nicolas en soufflant :
— T'es beau, Nicolas. Merci d'être là. Si on mangeait ?
On fit la dînette, nus, et alors que Nicolas déclara partir :
— Tu veux pas dormir ici... avec moi ? Il fait chaud, non ?
Nicolas ne pouvait dire le contraire, ni au propre, ni au figuré ! Il hésita un instant avant que le sourire de Lambert…
Alors on parla, beaucoup. Et Lambert séduisit, intellectuellement, Nicolas, qui s'étonna de la vivacité d'esprit d'iceluy. De sa culture aussi.
— Si on se rebranlait avant de dormir ? suggéra enfin ce garçon. J'ai bien aimé, tout à l'heure...
Comment résister à cette fausse mais troublante innocence ? Nicolas sourit. Et le moment lui fut doux.
Au mitan de la nuit, alors qu'on s'était endormis tendrement enlacés, il se sentit sucer, pas moins... sa première fois ! Et même, et bien qu'il eût prévenu, Lambert l'avala tout entier...

Au matin, rebelote, et le sourire de Lambert, quand il l'eut fait exploser jusqu'au plafond, ou presque, suffisait bien à réchauffer l'appartement !
Alors il se lança, et osa l'inimaginable : sucer un mec... noir. Vite, Lambert lui caressa les joues, les épaules, et l'encouragea doucement.
On l'a dit, le chibre de Lambert n'était pas un rêve... mais Nicolas s'en sortit mieux qu'il ne le craignait. Et il fut gagné par le sourire rayonnant d'un Lambert aux anges, vraiment !

Il fallut aller bosser, et la nouvelle complicité entre ces acteurs débutants facilita grandement les choses. Et le soir parut le grand et souriant Philibert, qui suivit les stars en leur réduit, où il fit ce que prévu. Sauf que... ce qui n'était pas prévu fut que sous la douche, les mecs se mirent à bander... en rigolant. Voulant arrêter, Philibert fut prié de continuer, avant que Lambert l'invitât à l'apéro chez lui.
— Choqué ? demanda Lambert, en levant son verre de Leffe, ou tu continues à filmer ? Nico et moi, on a l'habitude de reprendre une douche ici, après le turbin !
Ce que vous ne devinez pas de la suite fut que le svelte Philibert lâcha soudain son appareil pour se déloquer fissa... et rejoindre les autres sous la douche... la bite déjà raide.
— T'es super bien foutu, toi, on voit que t'es un nageur !
— J'ai fait le canal Albert aller-retour avec juste une pinte de Leffe avant le départ ! fanfaronna ce beau mec.
On explosa de rire, et Lambert lança un regard louche à Nicolas et se jeta sur un Philibert hautement consentant : la suite vous est connue... Sauf ceci :
— T'es magnifique, gentil et doué, mon Philibert, mais... je peux plus t'aimer... parce que mon cœur est ravagé par un autre petit blanc... que je m'apprête à dévorer tout cru, comme on fait au Congo belge !

Saisissement général, alors ! Où Nicolas ne put retenir ses larmes, vite léchées par un Lambert de toute douceur.
Les jours suivants furent graves, et drôles aussi. Lambert rayonnait, quand Nicolas pensait, pensait ! On termina la session... et Lambert annonça qu'on était repris à Noël aussi !
— Assieds-toi, Nicolas, ce que j'ai à te dire n'est pas drôle : je t'aime de toutes mes forces, fit théâtralement Lambert.
— Mais, mais !... Moi aussi, je t'aime ! s'écria Nicolas, en larmes. Moi aussi !
— On ira se marier à Saint-Jacques... Les curés veulent pas, mais Saint-Jacques est la deuxième merveille de Liège... après toi, mon Nicolas. Philibert fera les photos, bien sûr !


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 06-12-2023

Pas mal ce 2ème St Nicolas.

Pour les auteurs, je préconise lelivredejeremie pour le premier texte et Louklouk pour le second.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - emmanolife - 06-12-2023

Louklouk qui essaie de brouiller les pistes en situant son récit à Liège !

Ça ne prend pas ! Les lecteurs ne sont pas très nombreux, mais ils sont attentifs.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 06-12-2023

Comme l’alcoolisme du même genre, il y a donc un ‘racisme mondain’, pratiqué avec discrétion et relative modération, et au sein de son premier cercle, sans lourdes conséquences sociales, pas si bizarre ni très rare, je suppose Smile
Louklouk fait décidément plus pour sa renommée que l’office du tourisme local, j’ai souris plusieurs fois aux allusions à ma ville, et pas bien moins à la gêne de Nicolas qui ‘n’en mène pas large’, mais porte pourtant assez long que pour ne pas rougir (ce que les Caucasiens feront tjs mieux que les Africains ^^), surtout que ‘nos’ Blacks sont essentiellement Congolais, soit statistiquement les mieux montés de leur continent.
Le mariage à St-Jacques restera finalement l’élément fictionnel du récit, et encore pour un moment, mais dans une autre église, moins grandiose, un curé administrait des simples bénédictions (il y a 2-3 ans, en tout cas, il a p-ê été muté à Ouagadougou depuis, jsp)


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-12-2023

Coucou les gens,

Valable jusqu'au 14 février 2024, voici le défi des phrases de départ !



Si tu m’aimes vraiment et si je t’aime vraiment je serai là demain...


Il sort du cabinet médical et se retrouve, seul, dans la rue...


Un soir, tard, je reçus un message avec une vidéo...


Merde ! Qui est l'andouille qui m'a piqué mes affaires ? s'exclama Dominique en sortant de la douche de l'internat...


Pour sauver sa mère, un garçon au grand cœur a accepté...


Tous à vos claviers !  Cool


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-12-2023

Re-coucou les gens,

Petit rappel des choses en cours :


[Image: arosa-gayskiweek-team.jpg]


Poursuivi du défi : Les phrases de départ !

(d'aujourd'hui > au 14 février)


Sans oublier le "CONCOURS NOEL 2023"


https://recit.slygame.fr/showthread.php?tid=274



Puis, pour le 14 février 2024, les défis "Saint Valentin"!

Défi titre:

C'est la faute de Cupidon, na!

Défi 10 mots à utiliser:

démoniaque
mirifique
Byzance
comateux
dubitatif
gâteux
auréolé
polisson
cacophonie
glamour


Défi photo:
[Image: %C3%A1ngel-138353014.jpg]



Défi phrase de départ:

Jamais Clément n'aurait pu se douter qu'un simple coup d'œil par la fenêtre de sa chambre ferait basculer son existence toute entière...

********************

Et toujours : toute personne désireuse de voir une photo de son choix servir de base pour nos auteurs peut me l'envoyer en MP. Celle-ci sera publiée, à condition de respecter la charte de SlyGame, bien évidemment !


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-12-2023

Troisième saint Nicolas,

[Image: MKufNZhJdya_OIP-10-.jpeg]


NDA Je précise que le collège mentionné dans ce récit s’appellerait un lycée en Macronie ou ailleurs, les personnages ont donc 18 ans.

En ce temps-là, j’étudiais au Collège Saint-Michel à Fribourg. Je venais d’un autre canton mais, comme mon père avait été autrefois élève de ce collège et que c’était, selon lui, le meilleur du monde, il m’avait proposé de faire mes études dans cette ville. Il m’avait même déniché un petit appartement en vielle ville, chez un de ses anciens condisciples, ce qui me donnait une indépendance que j’appréciais.

Ce jour-là, c’était un autre saint qu’on fêtait : Saint-Nicolas. Selon la tradition, un élève du collège jouait le rôle, traversant la ville, juché sur un âne et s’adressant à la population en français et en allemand du haut de la tour de la cathédrale. C’était évidemment Sébastien qui avait été élu.

Évidemment, car c’était le meilleur élève du collège, surdoué qui pouvait aussi bien disserter des « Métamorphoses d’Ovide » en latin ou de la « fermentation du yoghourt » en patois. De plus, ce qui ne gâtait rien, il était beau comme un ange. Je n’étais pas dans sa classe et je ne l’avais jamais vu nu sous la douche, mais si son bitage se rapportait à son plumage… On disait qu’il avait dépucelé la moitié des filles de l’établissement, cependant, comme aucune n’avait jamais confirmé et donné des détails sur ses mensurations intimes, des mauvaises langues rapportaient qu’il était pédé. La jalousie…

J’avais été choisi pour jouer un Père fouettard, ma carrure de lutteur étant idéale ce rôle. Ce fut pour cela que je pus côtoyer Sébastien. La fête se déroula comme prévu, Saint-Nicolas fit un brillant discours que la foule écouta distraitement, quant à moi je menaçais les bambins récalcitrants avec ma verge (n’y voyez aucun sous-entendu scabreux, du moins pour le moment).

Après les festivités, nous nous retrouvâmes avec le comité d’organisation pour déguster une fondue moitié-moitié dans un café typique et le saint s’assit en face de moi, hasard ou nécessité ? Il n’était pas très bavard, plutôt timide, d’autres se chargeaient d’animer la soirée à sa place. Je lui demandai quelques précisions sur sa vie, il m’apprit qu’il était le fils de paysans dans un petit village de la région, le benjamin de huit enfants. Les grandes familles, autrefois courantes, étaient devenues très rares.

Vers 22 heures, il nous dit qu’il voulait partir pour ne pas rater le dernier bus. Mon voisin, déjà passablement éméché, lui proposa de la ramener en voiture, ce qui ne l’enchanta pas. Tenant ma chance, je lui proposai de dormir chez moi et, à mon grand étonnement, il accepta après m’avoir demandé si je vivais toujours chez mes parents. Nous restâmes encore une heure au café avant de nous éclipser discrètement. Nous avions toujours nos costumes, quelqu’un nous demanda même des autographes dans la rue.

Une fois arrivés chez moi, j’ôtai ma tenue noire et je me retrouvai en boxer et tee-shirt. Je dis à Sébastien :

— Fais comme chez toi, je vais enlever mon maquillage.

J’avais le visage noirci. Il y avait eu de longues discussions pour savoir si c’était encore possible de le faire au vingt-et-unième siècle, la tradition l’avait finalement emporté. Lorsque je ressortis de la salle de bain, Sébastien était aussi en sous-vêtements : un débardeur et un slip blancs. La bosse sur le devant laissait entrevoir de belles perspectives.

— Tu n’as pas froid ? demandai-je. Je pourrais te prêter un survêtement deux tailles en dessus de la tienne.
— Non, ça ira, j’ai l’habitude, la ferme était très mal isolée avant les travaux.
— Moi, je vais en mettre un.

Il passa aussi à la salle de bain puis je lui proposai de boire quelque chose. Il me demanda une infusion, je sortis une bouteille d’eau-de-vie pour l’aromatiser. Sébastien préféra la boire dans un verre. Nous nous assîmes l’un en face de l’autre, à une table près de la cuisinette. Il avisa la reproduction d’une statue que je cachais d’habitude lorsque j’avais des visites, c’était celle d’un homme nu.

— Saint-Sébastien ? Mon homonyme ? fit-il en riant.
— Non, il manque les flèches, ni Saint-Nicolas, ni Saint-Michel. C’est une sculpture de l’artiste Charles Ray.
— Je ne le connaissais pas. Dis-moi, Patrick, je peux te demander quelque chose de… comment dire, très intime ?
— Bien sûr, si c’est trop indiscret je te fouetterai avec ma verge.
— Laquelle ?
— Celle du Père fouettard. Tu pensais à une autre ?
— Non, enfin oui. Serais-tu gay ?
— Pourquoi le crois-tu ?
— Comme tu m’as dit de faire comme chez moi, j’ai regardé les livres de ta bibliothèque, et certains…
— Petit curieux, ça mérite une fessée ! Oui, je suis gay, et toi ?
— Non, je n’aurai jamais de relations sexuelles dans ma vie.

Cette révélation me surprit.

— Pourquoi ? fis-je. Tu as un problème avec ton zizi ? On dit pourtant que tu as dépucelé la moitié des filles du collège.
— La moitié ? Je pensais toutes… Je ne sais pas d’où vient cette stupide rumeur. Aucun problème avec mon zizi, je t’assure. Non, je veux entrer au séminaire.
— Devenir prêtre, tu veux dire ?
— Oui. Célibat, chasteté, tu comprends.
— Si c’est ta vocation, je me garderais bien de te juger. Est-ce définitif ?
— Pas encore, je dois vérifier quelque chose, mais je ne désire pas t’en parler pour le moment. Ça reste entre nous, d’accord ?
— D’accord, tout comme mon orientation sexuelle.

Nous terminâmes nos tisanes. Je ne comprenais pas pourquoi il m’avait parlé de ma gaytitude alors qu’il aurait plutôt dû éviter ce genre de sujet. Après quelques hésitations, il me demanda :

— Pourrais-tu me fouetter ? Je l’ai mérité.
— Te fouetter ? Tu n’as pas été sage ?
— Péché d’orgueil. Cette célébrité d’un jour me monte à la tête. Je me vois déjà le vrai évêque de la ville.

Je me dis qu’il devait être masochiste, ou alors qu’il se préparait aux mortifications du cilice. Nous nous levâmes, je pris ma verge de Père fouettard et lui assénai quelques coups sur les fesses en riant, des caresses plutôt que des coups, je craignais trop de blesser son magnifique corps.

— Plus fort, me dit-il, je ne sens rien.
— Enlève ton slip, cela te fera mal sur la peau.

Il m’obéit, je jetai un coup d’œil sur sa bite qui était bien à la hauteur de son ramage, elle avait en effet déjà grossi. J’assénai encore quelques doux coups, sans même faire rosir la peau.

— C’est pas bien de bander pour un futur séminariste ! m’exclamai-je.
— Je suis désolé, c’est plus fort que moi.
— Tu as une belle et grosse bite pour un saint, tu dois te branler souvent, tu ne connais pas l’abstinence ?
— J’en suis assez fier, un autre péché d’orgueil m’a dit mon confesseur, en plus du péché de se toucher.
— Tu parles de la taille de ton pénis avec lui ?
— Il semblait intéressé par ce détail.
— Heureusement que j’ai arrêté de me confesser depuis longtemps, dis-je.
— Pourquoi, ta verge est trop petite ?

Ce qui ne devait pas arriver arriva, le futur séminariste eut ses premières relations sexuelles avec moi, toutes empreintes de tendresse et de douceur, nous n’allâmes pas au-delà de masturbations mutuelles. Je ne comprenais toujours pas pourquoi, même après la nuit qu’il passa blotti contre moi. Le lendemain matin, en prenant le petit déjeuner, je désirai en avoir le cœur net et lui dit :

— J’ai eu beaucoup de plaisir à faire l’amour avec toi, mais pourquoi as-tu voulu cette fessée ?
— Ma vocation, ce que je voulais encore vérifier avant de m’engager définitivement.
— Que voulais-tu vérifier ?
— Si je pouvais résister à la tentation. Au séminaire il y aura d’autres hommes. Et tu connais les cas d’abus sexuels dans l’Église. Comment aurais-je réagi si on m’avait fait des avances ? Aurais-je pu résister à la tentation ?
— Et ta conclusion ?
— Je ne pourrais pas résister, j’abandonne.
— Tu renonces à l’appel de Dieu ? m’étonnai-je.
— L’appel de la chair est plus fort. Je trouverai bien un plan B, un autre moyen de Le servir, ou alors servir les êtres humains, soigner les corps plutôt que les âmes.
— Je ne peux pas te donner de conseils, fais ce que ta conscience te dictera.
— Merci de m’avoir accepté tel que je suis. J’aimerais bien te revoir, même si je sais que je n’ai été qu’un « plan cul » pour toi.

Je le détrompai :

— Tu n’as pas été un « plan cul » pour moi, si tu as eu cette impression, c’est que nous avons encore beaucoup de choses à nous dire et je suis d’accord de te revoir pour en parler, et pour te fouetter… le cul, avec ma verge, l’autre.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 07-12-2023

Facile de trouver les trois premiers laudateurs de Nicolas, évêque de Myre... mais je ne dirai rien, promis !

PS : merci pour les première phrasettes... en espérant que ça suscitera de nouveaux talents !


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 07-12-2023

On dirait que les aspirants séminaristes sont autant le sujet de fantasmes collectifs que les mormons, mais trop de récentes histoires en font clairement plus qu'une vague légende urbaine. Sébastien a au moins la décence de renoncer à une vocation dont il sait ne pas pouvoir suivre les règles (souvent très théoriques, malheureusement), mais sans tout à fait en abandonner certains aspects, comme la flagellation pour ses péchés...
Mais je suppose qu'il y a bien pire, comme pratiques para-sexuelles du plaisir.


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 07-12-2023

(07-12-2023, 12:06 AM)Louklouk a écrit : Facile de trouver les trois premiers laudateurs de Nicolas, évêque de Myre... mais je ne dirai rien, promis !

PS : merci pour les première phrasettes... en espérant que ça suscitera de nouveaux talents !

En ce moment, on est sûr de gagner le tiercé, dans l’ordre ou le désordre, avec les trois pseudos commençant par un « L ».

(07-12-2023, 12:59 AM)lelivredejeremie a écrit : On dirait que les aspirants séminaristes sont autant le sujet de fantasmes collectifs que les mormons, mais trop de récentes histoires en font clairement plus qu'une vague légende urbaine.

Il y a la vie en commun entre hommes, à rapprocher de l’internat qui est aussi sujet de fantasmes comme le prouve l’une des dernières phrases proposées. Il faut dire qu’ils nous donnent des verges pour les fouetter avec leur double morale du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

Je me demande si les auteurs ne sont pas influencés par l’attitude des personnes qu’ils imaginent. Par exemple, il n’y a presque jamais de récits se déroulant dans un milieu sportif, comme une équipe de football, tout le monde sachant qu’il n’y pas d’homosexuels parmi les sportifs. On pourrait pourtant trouver le même érotisme dans les douches d’un stade que dans celles d’un internat (je n’ajoute pas celles d’un séminaire, elles ont certainement des rideaux).



RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - stuka132 - 08-12-2023

(07-12-2023, 02:44 PM)Lange128 a écrit : Je me demande si les auteurs ne sont pas influencés par l’attitude des personnes qu’ils imaginent. Par exemple, il n’y a presque jamais de récits se déroulant dans un milieu sportif, comme une équipe de football, tout le monde sachant qu’il n’y pas d’homosexuels parmi les sportifs. On pourrait pourtant trouver le même érotisme dans les douches d’un stade que dans celles d’un internat (je n’ajoute pas celles d’un séminaire, elles ont certainement des rideaux).

 Mon cher Lange;
en effet le milieu sportif  est tres enclin au rapprochement que ce soient en equipe comme en sports individuels: la multiplication des participants permet en effet  d alonger le temps des douches....

Mais contrairement a beaucoup d idees recues, et pour avoir eu durant de longues a utiliser et visiter differents vestiaires et douches, je puis t assurer que l homosexualite est bien presente ,mais, parce qu il y a un mais,  les heteros sont  tres souvent  pour ne pas dire les seuls à en parler!! pendant comme apres les douches , et surtout ils profitent pour comparer leurs attributs!!

Toutes les reflexions que j ai pu entendre sur le sujet provenaient en effet d heteros!!!!


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 08-12-2023

(08-12-2023, 10:38 PM)stuka132 a écrit : Mais contrairement a beaucoup d idees recues, et pour avoir eu durant de longues a utiliser et visiter differents vestiaires et douches, je puis t assurer que l homosexualite est bien presente ,mais, parce qu il y a un mais,  les heteros sont  tres souvent  pour ne pas dire les seuls à en parler!! pendant comme apres les douches , et surtout ils profitent pour comparer leurs attributs!!

Toutes les reflexions que j ai pu entendre sur le sujet provenaient en effet d heteros!!!!

Merci @stuka132 de ton explication. Je n’ai jamais fréquenté assidument les vestiaires des clubs sportifs, ce serait donc l’occasion pour les hétéros de laisser libre cours à la part d’homosexualité qui est en eux puisque très peu de personnes seraient homo ou hétéro à 100%.

Une question : lorsque tu dis « comparer les attributs », est-ce au repos ou en érection ? Un sportif hétéro oserait-il bander devant un autre hétéro sans avoir peur de passer pour un « pédé » ?

On parle souvent de branlettes collectives entre adolescents et c’est quelque chose que j’utiliserais volontiers dans un récit, la même chose pourrait-elle exister dans un cadre sportif ?



RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - stuka132 - 09-12-2023

(08-12-2023, 11:13 PM)Lange128 a écrit : Une question : lorsque tu dis « comparer les attributs », est-ce au repos ou en érection ? Un sportif hétéro oserait-il bander devant un autre hétéro sans avoir peur de passer pour un « pédé » ?
On parle souvent de branlettes collectives entre adolescents et c’est quelque chose que j’utiliserais volontiers dans un récit, la même chose pourrait-elle exister dans un cadre sportif ?

cher Lange , 
je n ai jamais ete temoin de ce genre de " reaction"meme si physiologiquement  apres l effort; il peut y avoir quelques debuts d erections...
Je pense que certains  se tournant vers le mur auraient ce genre de crainte!!!
Il est vrai qu avec moi à cote, ils preferaient  rester discret , hahaha , j avais la reponse facile et directe!!
Entre ado  oui bien sur, ils  se  lachent  plus!! dans le cadre  sportif pourquoi pas , en effet!!


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 09-12-2023

Troisième : Mecs à la neige,



[Image: arosa-gayskiweek-team.jpg]





Récit combiné avec les mecs à la neige et la phrase de départ. 



******************




Jamais je n'aurais pu me douter qu'un simple coup d'œil par la fenêtre de ma chambre ferait basculer mon existence toute entière… Il neigeait ! Ce n’était pas inhabituel lorsqu’on était à Arosa au mois de janvier, mais il neigeait beaucoup, c’était soudain une véritable tempête. Cela me contrariait car je ne pouvais pas sortir, j’aurais aimé skier.

Je me présente, Clément. Pourquoi un Valaisan avait-il traversé la Suisse alors qu’il y avait de bien plus belles pistes près de chez lui, et du soleil… La réponse est simple : parce que c’était la Gay Ski Week à Arosa. J’étais arrivé à l’avance, les jours suivants ne seraient cependant pas propices au sport puisque que je passerais mes soirées à faire la fête, difficile de me lever à l’aube pour me geler les couilles sur un télésiège, cela aurait eu le seul avantage de les rafraichir après la surchauffe. C’était du moins ce que je j’espérais car je n’avais aucune expérience de ce genre de manifestation et je ne savais même pas si je ferais des rencontres.

Il neigeait donc, mais j’avais pris mes précautions : j’avais une meule de fromage à raclette de Bagnes et quelques cartons de vin, sans compter de l’eau-de-vie. Ce n’était pas le jour où je pourrais les partager avec quelqu’un et plus si entente, à moins que… Il me semblait avoir vu autre chose que de la neige. Je regardai à nouveau et je distinguai trois silhouettes qui s’approchaient de mon chalet isolé. Encore des imprudents qui n’avaient pas regardé les prévisions météo. N’écoutant que mon bon cœur, je descendis au rez-de-chaussée, c’était là que se trouvaient un local pour déposer les skis, la salle de bain et la cuisine. Ils s’étaient arrêtés sous le balcon qui leur offrait un abri. Je sortis, ils furent surpris et je les saluai dans la langue de Goethe :

— Guten Morgen. Möchten Sie reinkommen, bis der Sturm vorüber ist?

Ils ne comprirent pas, je répétai ma question dans la langue de Shakespeare :

— Good morning. Do you want to come in until the tempest passes?

Je me dis en passant que je venais de faire deux allusions à ces grands écrivains : « Sturm und Drang » pour Goethe, « The Tempest » pour Shakespeare. S’ils me comprirent, ils ne relevèrent pas ces allusions.

— C’est généreux de votre part, Monsieur, dit l’un d’entre eux en anglais, mais nous ne voudrions pas vous déranger. J’ai rencontré par hasard mes deux compatriotes et nous avons décidé de nous mettre à l’abri.
— Vous ne me dérangez pas, Monsieur, je suis seul et désœuvré.

J’avais utilisé le mot « Monsieur », je ne savais pas s’ils étaient vraiment des hommes, avec leurs casques qui cachaient une partie de leurs visages, bon, quand on écrit des récits gays la probabilité est assez élevée.

Ils se regardèrent, puis l’un d’entre eux prit l’initiative et pénétra dans mon chalet. Je les menai au local pour qu’ils puissent y déposer leur matériel. Le premier qui enleva son casque était un jeune homme aux cheveux roux, le visage plus rouge que bronzé. Bizarrement, le troisième voulut enlever le casque du deuxième qui se récria :

— Je peux le faire moi-même, James.
— Comme il vous plaira, Monsieur.

Aussi des amateurs de Shakespeare, pensai-je. Le second ôta son casque et le premier faillit syncoper, il balbutia :

— Vous êtes… vous êtes le prince Richard ?
— Oui, c’est bien moi, ou pas, officiellement je suis son sosie si l’on me reconnait. Vous comprenez, je suis là incognito.
— C’est pour cela que vous avez laissé pousser votre barbe, Votre Altesse Royale ?

Je réfléchis, ce devait être le second fils su roi actuel, Edward IX, qui venait de monter sur le trône à la suite du décès de son père, George VII. Ce prince charmant avait une vingtaine d’années, et il dit :

— Dans ces circonstances exceptionnelles, nous n’allons pas échanger des politesses, appelez-moi simplement Richard.
— Je m’appelle Timothy MacIntosh, on me surnomme Tim.
— Enchanté, fis-je, je suis Clément G., de la célèbre maison qui produit des vins.

Le troisième homme restait silencieux mais je savais déjà que c’était James.

— Vos combinaisons sont mouillées, dis-je, vous pouvez aussi les enlever, il y a un bon feu dans la cheminée, je vais aller chercher quelques habits.

Je montai et ramenai ce que j’avais avec moi : une robe de chambre, un pull, une chemise, un pantalon de survêtement et un jean noir. Ils avaient évidemment mis des caleçons longs et des tee-shirts à manches blancs fort peu érotiques qui ne laissaient pas deviner leur corps. James avait toujours sa combinaison.

— Vous ne l’enlevez pas ? lui demandai-je.
— Je n’oserais jamais me déshabiller devant Monsieur.
— James est mon nouveau valet pour une période d’essai, expliqua celle-ci, il vient de sortir de la prestigieuse Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837. Il est encore un peu timide, pourtant il me lave le dos et les fesses tous les matins.
— Cela fait partie des attributions d’un valet ? s’étonna Tim.
— Aussi de me tenir la bite quand je pisse, mais je m’en occupe moi-même. Je désire garder une certaine autonomie. James, je vous donne congé pour le reste de la journée, cela nous simplifiera la vie.
— Merci, Monsieur, dit James en s’inclinant légèrement.

James rougit, puis se décida à enlever sa combinaison. Il avait les mêmes sous-vêtements que les autres. Ils se répartirent les habits, le prince passa la robe de chambre, Tim le pull et le pantalon de survêtement et James le jean et la chemise. Je les fis ensuite monter au premier étage et les priai de s’asseoir devant la cheminée. James hésitait, le prince lui répéta qu’il était en congé. J’ouvris une première bouteille de Petite Arvine pour l’apéritif et servis des crakers.

Richard demanda à Tim les raisons de son séjour, celui-ci expliqua :

— Je suis en vacances avec mes parents, nous venons chaque année faire du ski en Suisse. Nous allions à Klosters autrefois, ma mère espérait toujours rencontrer votre père, Dieu sauve le roi.
— Il n’a hélas plus le temps de skier, répondit le prince. Vous l’avez vu ?
— Non, jamais. Si je dis à ma mère que je t’ai rencontré, elle ne me croira pas. Pourrais-je te la présenter ce soir ?
— Si elle tient sa langue. 
— Nous partons demain, elle n’aura pas l’occasion d’en parler dans toute la station.
— Tu ne restes pas pour la semaine gay ? demandai-je à Tim.

Je craignais d’avoir gaffé, bon, tout le monde sait que les Anglais sont gays, mais il était Écossais.

— Je ne savais même pas qu’il y avait cette semaine gay, dit-il, je ne pourrais pas rester seul, je suis étudiant et je n’ai pas assez d’argent, mes parents sont pingres, je dois même partager ma chambre avec ma sœur, vous imaginez…

Je fus soulagé, qu’il envisageât la possibilité de rester était bon signe quant à sa gaytitude.

— Et toi, Richard, demandai-je, tu restes pour la semaine gay ?
— Bien sûr, sinon je serais à Klosters.
— C’était donc vrai ! s’exclama Tim. Tu es gay ! J’ai lu cela dans un tabloïd mais la Cour a démenti.
— Nous n’avons pas démenti, nous avons seulement laissé courir le bruit que je serais amoureux de la fille de la duchesse de Dyke.

Je les invitai ensuite pour le lunch, ils protestèrent pour la forme, mais comme la tempête avait redoublé d’intensité… Je cuisis des pommes de terre en robe des champs et servis de la viande séchée des Grisons, puis les raclettes, accompagnées de deux bouteilles de Fendant. Ensuite, nous remontâmes autour du feu pour le café arrosé de Willamine.

Nous étions légèrement euphoriques, à part James qui était resté assez silencieux. Il était temps de passer aux questions existentielles. Je m’adressai d’abord à Tim :

— Est-ce vrai que les Écossais ne mettent pas de sous-vêtement sous leur kilt ?
— Oui, c’est exact, sauf que je ne porte presque jamais de kilt.

Puis, me tournant vers Richard :

— Même les princes qui se rendent en Écosse et qui portent le kilt à cette occasion ?
— Même les princes.
— On pourrait voir s’ils sont circoncis en cas de vent.
— C’est un risque à prendre. Cela ne m’est jamais arrivé et le mystère plane toujours.
— Pourrais-tu nous dire ? Nous sommes entre nous.
— Je réservais ça pour mes mémoires, mais James le sait, demande-le-lui.
— James, est-ce que Son Altesse Royale est circoncise ?
— Je ne me permettrais jamais de donner des détails de ce genre, répondit-il.
— Vous avez congé cet après-midi, fit le prince, je vous délie du secret de fonction.
— Monsieur est circoncis, avoua James en rougissant.
— Je compte sur votre discrétion, je n’aimerais pas retrouver des photos de ma bite sur internet, enfin de celle de mon sosie.

Le prince se leva, écarta les pans de la robe de chambre et enleva son caleçon long.

— Voici les joyaux de la Couronne ! s’exclama-t-il.

Richard avait une bite fort respectable, princière, royale même.

— James en a de la chance, dis-je, de voir ce bel engin tous les matins.
— Désirez-vous la sucer ? demanda le prince, se tournant vers son valet.
— Il serait préférable que nous gardions une certaine distance, Monsieur, fit James.
— Comme il vous plaira. Quelqu’un d’autre ?

Je n’en avais pas très envie, c’était un trop gros calibre pour moi, — le prince, pas sa bite — le discret et timide James me paraissait plus accessible. Tim semblait aussi impressionné, il avoua qu’il était puceau et qu’il n’avait jamais couché avec un homme.

— Moi non plus, fit le prince.
— Et moi non plus, dis-je.

Nous rîmes et nous nous tournâmes dans la direction de James qui resta impassible. Il n’osait peut-être pas faire son coming out et nous dire qu’il était hétéro. Après tout, pourquoi sont-ce toujours les LGBT qui doivent faire leur coming out et jamais les autres ?

Finalement, Tim se décida à sucer la bite princière — qui l’était beaucoup moins en érection — après s’être déshabillé, il bandait dur.

— Excuse-moi, dit-il à Richard, ça fait une semaine que je ne me suis pas branlé, à cause de ma sœur.
— Faute avouée est à moitié pardonnée.

Je me rapprochai de James et murmurai :

— Vous l’aviez déjà vu bander quand vous lui lavez le cul ?
— Non, comme il pisse avant, il doit débander.
— Vous ne désirez pas vous mettre à l’aise ?
— Pas devant Monsieur.
— Et dans ma chambre ?

Il me fit oui de la tête et nous nous éclipsâmes discrètement. James sembla soulagé.

— Pardonnez-moi d’être indiscret, dis-je, vous vous entendez bien avec le prince ?
— C’est un honneur d’être à son service, mais je le respecte trop pour avoir des relations sexuelles avec lui.
— Vous pensez qu’il le désirerait ?
— La question ne se pose plus puisqu’il a rencontré Tim.
— Êtes-vous gay, si je puis me permettre ?
— Oui, sinon je ne ferais par partie de votre histoire.
— Et puceau ?
— Hélas non, je pourrais vous mentir pour vous faire plaisir, mais aucun élève de l'internat de la Butlet Valet School n'en sort indemne.
— James, puisque vous avez congé, accepteriez-vous de me dépuceler cet après-midi ?
— C'est mon devoir de servir.
— Pas par devoir, par... comment dire, par amitié.
— Ou… par amour ? Avec plaisir, Monsieur Clément.
— Clément tout court, enfin pas ma bite, tout le monde sait que les Valaisans ont un gourdin entre les jambes.

Nous nous couchâmes sur mon lit et le timide valet me montra tout ce qu’il avait appris à l’internat de la Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837.

Le prince Richard renonça à rester à Arosa et rentra à Londres le lendemain pour suivre son nouvel amant. James lui annonça qu’il ne pouvait plus rester à son service par suite de circonstances imprévues et imprévisibles, ce que Son Altesse Royale comprit fort bien, elle nous souhaita une belle semaine gay. Renonçant aux soirées, nous passâmes notre temps au lit, sur les pistes et à nous geler les couilles sur un télésiège, cela les rafraichissait après la surchauffe.

Richard et la fille de la duchesse de Dyke eurent l’élégance de nous convier à leur mariage, les tabloïds écrivirent qu’en réalité il aurait été amant de son secrétaire particulier, un certain Tim MacIntosh. La Cour ne fit pas de commentaire. Ils commandèrent également du vin pour l’apéritif. Le journal de mon canton ne raconta pas que j’aurais été amant de mon secrétaire particulier, un certain James, car tout le monde s’en fichait.[/size]


RE: Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 10-12-2023

Une culture qui demanderait pas mal de recherches à un non-Helvète. Et finement amusant, jusqu’au nom de la belle-mère de couverture, ‘dyke’ était un mot un peu grossier pour une lesbienne, un mariage arrangé sauvera l’honneur de la couronne sans obliger Richard à remplir ses devoirs conjugaux ^^
Après, le prince a des manières douteuses, s’inquiéter de la vie du skieur rencontré en chemin avant de s’enquérir de son hôte… Ô.o Mais on dirait que le protocole n’est qu’un détail pour tous les participants.