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Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - Version imprimable

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Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 17-09-2020

CHAPITRE 46 (259) (Camping de la dune) (Mardi soir) (Sexe et sentiments)


Le jeu en fait s’est arrêté là pour plusieurs raisons toutes aussi bonnes les unes que les autres, en premier lieu la nuit qui maintenant ne nous permet plus de voir quoi que ce soit mais aussi la température qui chute suffisamment pour nous faire réfléchir et enfin mais surtout à cause de promeneurs nocturnes qui commencent à tourner pour on ne sait quelle recherche, qui de toutes façons quelles qu’en soient le but ne nous intéressent absolument pas.

C’est donc sans plus nous concerter que nous décidons de rentrer au campement, la montée de la dune encore une fois nous laisse sur les genoux et nous nous affalons littéralement sur les chaises de la terrasse pour reprendre un peu de force avant que l’envie de reprendre ce qui avec le jeu était l’idée de base, soit une connaissance ou plutôt pour être exact une reconnaissance de nos corps avec nos nouveaux amis.

C’est Thomas qui pose la question, son regard depuis plusieurs minutes ne lâchant plus Yuan qui il faut bien l’avouer le lui rend bien.

- On fait comment pour ce soir ??
- Tu proposes quoi ??
- Si je pose la question c’est justement pour connaitre vos envies, sinon pour ma part j’avouerai franchement que je ne sais pas vraiment où donner de la tête avec vous tous Hi ! Hi !
- Ah !!!!

Mon interjection désabusé fait se retourner tous les regards sur moi, j’avoue que j’ai eu soudainement un gros pincement au cœur d’entendre les sous-entendus de mon Thomas et rien que la pensée qu’il souhaite déjà se partager avec nos amis alors que ça fait tout juste une journée que nous nous sommes retrouvés, m’attriste à un point tel que je préfère me lever pour aller me mettre au lit et ce pour ne pas gâcher le reste de leur soirée, n’ayant soudainement plus envie de sexe pour l'instant.

- Et bien amuse toi bien !!

Thomas me rattrape au vol en m’attirant fermement vers lui pour me faire asseoir sur ses genoux.

- Hé !! Tu me fais quoi là ??
- Mais rien, laisse tomber !! Je suis fatigué c’est tout !!
- On ne s’est jamais menti « Flo », alors ne commence pas aujourd’hui tu veux bien ?? Dis-moi ce qu’il y a, qu’est-ce que j’ai dit de mal enfin !!
- Ça fait des semaines depuis que mes pensées sont revenues dans ce corps que je ne pense qu’à toi chaque jour et chaque nuit, te voilà à peine revenu que tu ne penses déjà qu’à me laisser !! Tu ne m’aimes plus autant qu’avant ?? C’est ça ??

Thomas devient blême, je sens son corps se mettre à trembler et sa pensée entre dans mon esprit comme une porte qui claque contre un mur en s’ouvrant à la volée, une onde d’amour pur me submerge et me fait comprendre combien j’étais dans l’erreur d’avoir eu de telles idées, mon esprit à son tour libère tous mes sentiments et d’un coup la porte se referme en nous laissant tous les deux dans un grand vide qui nous fait nous resserrer encore plus fort l’un à l’autre.

- Ne redis jamais ça Florian !! Si je suis ici ce soir c’est grâce justement à tous nos amis qui sont autour de nous et qui m’ont retenu quand j’ai voulu mettre fin à mes jours pour te rejoindre !! Je les aime comme je sais que tu les aimes !! Mais pas comme toi, pas comme nous, tu comprends ?? Mes paroles de tout à l’heure n’étaient dites que dans cette idée et pas pour te mettre de côté alors que j’en serais bien incapable tellement toi aussi tu es toujours dans la moindre de mes pensées.

***/***

L’émotion qui ressort de cette discussion ne laisse personne indifférent et les couples déjà formés se resserrent les uns aux autres, les yeux se prennent en otages et les lèvres se sourient pour finir par s’unir à leur tour, ne laissant qu’Antonin et Jean Baptiste à assister à ce moment très fort.

L’un hésitant à rejoindre ses deux chéris en ressentant bien leurs besoins à se retrouver et l’autre regrettant de ne pas avoir comme eux quelqu’un avec qui être aussi fusionnel car il garde bien en mémoire les paroles de Florian qui lui ont ôté sans détours et honnêtement toutes ses illusions qu’il pouvait encore avoir, d’une relation amoureuse exclusive avec lui.

Éric est le premier à se lever en prenant la main de Raphaël pour l’inviter à le suivre dans sa chambre, très vite imiter par Antoine qui en fait tout autant avec Yuan et c’est ensuite au tour d’Antonin d’entrainer Jean Baptiste dans le mobil home des filles où il l’aide à déplier la banquette-lit du salon.

- Tu vas dormir ici !!
- Et toi ??

Antonin regarde Florian et Thomas toujours enlacés sur la terrasse.

- Ils ont besoins de se retrouver, ce soir je préfère les laisser tous les deux et je compte dormir dans l’autre banquette.
- Pourquoi tu ne restes pas ici ??

Antonin se retourne étonné vers Jean Baptiste.

- Avec toi ??




CHAPITRE 47 (260) (Prières & mystifications)


« Palais de l’unique »

L’homme s’approche du trône avec force courbettes montrant à quel point la peur plutôt que quelques autres sentiments, le tenaille jusqu’à lui en faire perdre quasiment tout courage.

- Majesté !!

L’être non humain relève la tête en posant les yeux déjà agacés sur l’esclave qui lui sert depuis quelques temps d’intendant, plus exactement depuis que l’ancien ait subi le trépas qu’il méritait pour avoir eu l’impudence de lui couper la parole.

- Oui !! Parle vermine humaine !!
- Une bio-sonde de recherche nous a renvoyé des informations sur un étrange reflux du continuum espace-temps.
- Où se trouvait-elle ??
- Elle explorait une galaxie lointaine pas encore entièrement terminée de répertorier votre Majesté !!
- Montre-moi !!

L’homme tremblant dépose un holo-cube sur le sol de la salle du trône, il l’active d’une pression de la main et l’air autour de lui se voit rempli par une représentation en trois dimensions de l’espace connu.

Un réglage sur la commande incrustée dans son poignet, rapproche alors une zone semblant provenir des confins de l’univers.

- La bio-sonde était en exploration dans ce secteur encore méconnu d’une galaxie en formation, quand le phénomène a été enregistré Majesté !!

Un dernier réglage pour en venir à l’instant qui a amené l’intérêt des techniciens cartographes de l’empire et un scintillement à peine perceptible apparait le temps d’un battement de cœur, malgré tout cela semble suffisant pour l’empereur qui prend le contrôle d’un geste et repasse en boucle cet instant fugace jusqu’à délimiter une zone semblant être particulièrement touchée par ce qui lui semble bien en effet être une fluctuation de l’espace temporel.

- Voilà qui est intéressant !! Faites envoyer un vaisseau d’exploration depuis le dominion vassal le plus proche !! Donnez le moins d’information possible, je ne veux pas que cela s’ébruite jusqu’au peuple et faites-moi disparaitre tous les témoins qui ont eu connaissance du rapport de cette bio-sonde.

L’homme récupère le holo-cube en tremblant, il recule avec force courbettes pour s’éloigner de cet être semi-divin qui après maintes batailles dévastatrices a fini par prendre le contrôle d’une grande partie de l’ancien empire à la place de l’empereur légitime banni par l’unique, disparut depuis maintenant presque un millénaire.

- Il sera fait comme sa Majesté le demande !!

***/***

« Planète anonyme, siège provisoire de la rébellion »

La jeune femme entre dans le télé-transporteur en donnant vocalement sa destination.

- Salle plénière du prince légitime.

La macro seconde suivante l’amène à la cabine contigüe à la salle où elle sait trouver celui qui attend anxieusement les résultats d’importances capitales qu’elle lui amène.

L’homme d’apparence très jeune malgré que personne ne saurait se souvenir du moment de sa naissance qui date de bien avant la création de l’empire, la regarde entrer avec dans les yeux tout l’espoir qu’elle lui apporte la confirmation que leur subterfuge a bien fonctionné.

- Alors ???
- Ils ont foncé têtes baissées comme prévu Hi ! Hi ! Ils envoient leur vaisseau à l’opposé de la fluctuation, encore bon que nous ayons pu intercepter cette bio-sonde et lui entrer ces fausses données en mémoire, ça va je pense nous laisser suffisamment de temps pour aller voir par nous-même ce qu’il en est exactement.
- Crois-tu que ça vienne de « lui » ??
- Nos analystes donnent de fortes probabilités pour que ce soit bien le cas, le temps imparti arrive à son terme et beaucoup retrouvent leurs foi en « lui » depuis que l’empire les humilie et les assassine, bientôt mille ans de tyrannie !! Les prières du peuple n’ont jamais été dites avec autant de ferveur et ce dans tout l’univers connu, il reviendra avec toute sa puissance et chassera l’usurpateur !!
- Sera-t-il guéri ??
- Notre peuple s’est sacrifié pour qu’il en soit ainsi, très peu des nôtres sont encore en vie à ce jour !!
- Et pour notre frère ??
- Thomasss est vivant, tu sais bien qu’il ne peut en être autrement !! « Il » ne le permettrait pas !!

La porte de la salle s’ouvre brusquement, laissant apparaitre un homme d’âge mur qui s’incline devant les deux jeunes gens.

- Prince Mathisss !! Princesse Léaaa !! Le vaisseau est prêt à partir, l’équipage attend vos instructions !!




CHAPITRE 48 (261) (A la recherche de l’unique)


- (Léaaa) Qui as-tu désigné pour mener cette mission mon frère ??
- Le seul en qui « il » aura toute confiance, s’il s’avère que nous avons vu juste !! Le quatrième des élus après Thomasss et nous deux chère sœur, à qui « il » a fait le « don » de l’immortalité !!
- Damiennn ??
- Qui d’autre ?? C’est le seul qui n’a pas voulu voter son exil et refusait le sacrifice de notre peuple, il croyait qu’il y avait encore du bon en lui malgré toutes ses folies !! Il n’en était rien, nous le savons bien !!
- N’est-ce pas trop dangereux de l’envoyer là-bas ?? S’il lui arrivait quelque chose, tu sais très bien que tu ne t’en remettrais pas !!
- Le danger est partout cher sœur et nous-même ne le sommes-nous pas à chaque instant ? Les espions de l’impérium peuvent découvrir ce refuge comme toutes autres planètes fidèles à la rébellion, la peur amène la traitrise et certains dominions de l’empire seraient prêts à nous vendre s’ils espéraient y trouver un quelconque privilège, Damiennn me manquera c’est certain !! Seulement c’est le plus apte à retrouver l’unique et notre frère Thomasss, j’ai foi en celui que j’aime petite sœur !!
- Alors rejoignons-le pour lui donner nos directives, ensuite nous devrons continuer à mener les espions de l’empire vers de fausses pistes !!

Le prince se tourne vers l’homme qui est entré précédemment.

- Combien de vaisseaux leurres envoyons-nous ?
- Deux par bases planétaires mon prince !!
- Sera-ce suffisant ??
- Nous ne pouvons nous permettre plus sans mettre en danger notre existence mon prince !!
- Quel vaisseau a choisi le commandeur ??
- Un ancien vaisseau drone de prospection que le commandeur à fait tout spécialement réaménager en vue d’une action de ce genre mon prince !!
- (Léaaa) Il est toujours aussi malin Hi ! Hi ! Qui pourrait imaginer qu’un tel vaisseau soit autre chose que ce qu’il y parait !!

***/***

« Astroport de la rébellion, planète anonyme »

Les hommes s’affairent autour de l’astronef qui d’apparence extérieur n’est très certainement pas loin d’être bon pour la casse, si ce n’était le travail considérable de ces dernières années pour que ça ne reste justement qu’une apparence.

Il a été pourvu des dernières technologies bioniques, son espace vital augmenté au maximum de ses capacités pour permettre à un équipage restreint d’y vivre suffisamment confortablement alors qu’à l’origine il n’était pas conçu pour, car entièrement robotisé.

Damiennn fait le débriefing avec ses deux hommes d’équipage qui seront avec lui pour cette prospection hors de l’univers connu, aux confins d’une galaxie encore en pleine genèse.

- Vous resterez en stase de façon à ne pas vous faire perdre trop de temps de vie, je réveillerais régulièrement l’un d’entre vous chacun votre tour pour vous tenir au courant des recherches !!
- N’allez-vous pas vous sentir trop seul commandeur ??
- Ça devrait aller !! De plus je pourrais toujours faire appel à l’un de vous deux si ce n’était pas le cas !!
- Ou même aux deux, commandeur !!

Une lueur bleue au-dessus de la cabine de télé-transport annonce un ou des visiteurs, le commandeur se doute bien de qui cela peut être et sourit déjà de voir le visage d’ange aux boucles blondes de son chéri.

- Messieurs !! Je pense que c’est notre prince qui arrive !! Veuillez-vous retirer je vous prie !! Profitez-en pour dire au revoir à vos proches, nous partirons d’ici une heure tout au plus pour un long voyage !!

La porte du télé-transporteur s’ouvre, dévoilant ainsi qu’il ne s’était pas trompé et que c’est bien du prince et de la princesse qu’il s’agit, il va aussitôt vers eux pour les serrer dans ses bras car le temps n’a pas su et ne saura jamais briser cet amour qu’il éprouve pour son chéri mais aussi cette amitié indéfectible qui lient les Élus depuis des millénaires et ce même si deux d’entre eux manquent depuis trop longtemps à l’appel.

Mathisss regarde les deux jeunes hommes sortir, visiblement surpris.

- Je pensais que tu irais avec tes deux frères ?? Pourquoi choisir Alan et Mickael ??
- Tu me voyais vraiment partir aussi longtemps avec deux hétéros Hi ! Hi ! Bonjour la conversation !!
- As-tu pensé à leurs familles si ton périple prenait trop de temps ??
- Ils sont volontaires tu sais !! Pour eux ça ne prendra que quelques semaines tout au plus de leur vie, quand à leurs familles ce serait plutôt quelques amis au masculin !! Si tu vois de quoi je parle !!
- (Léaaa) Parce que tu as l’intention d’avoir des rapports avec eux ??
- Et pourquoi non ?? Je leur plais et c’est réciproque, d’ailleurs s’ils se sont portés volontaires c’est de une parce qu’ils ont les compétences requises et de deux parce que je leur fais un certain effet Hi ! Hi !

Elle se tourne vers son frère.

- Ça ne te fait rien de savoir que ton chéri va s’envoyer en l’air avec ces deux garçons ??
- Ca fait déjà deux ans qu’ils sont avec nous petite sœur !! Alors pour te répondre, je dirai que si bien sûr ça me fait quelque chose !! Il aurait pu m’en laisser au moins un Hi ! Hi !
- Pffttt !!! Vous les hommes !!!
- Tu sais ma grande, avec Damiennn ça fait combien de temps que nous sommes ensemble?? Beaucoup en tous les cas et nous aimons bien pimenter notre relation !! Ici il me restera nos amis, Yuannn et consorts alors que dans l’espace Damiennn sera isolé de nous tous, qu’il partage quelques bons moments avec nos deux camarades de jeux me semble à minima bien naturel.
- (Damiennn) En plus c’est bien à toi de faire ces réflexions Hi ! Hi ! Flaviennn et je ne cite que lui pour ne pas mettre tous les hétéros mâles, jeunes et beaux gosses parmi les élus dans le même bain, n’aurait-il pas eu droit de temps à autre à un petit échange entre épouses ??
- (Léaaa) Rhaaa !! Eh bien oui c’est vrai, nous les filles aimons aussi pimenter notre quotidien quand nous avons la chance de passer quelques temps ensemble !! Nous évitons seulement de le faire avec des mortels, c’est trop dur ensuite de les voir vieillir et les perdre si rapidement.
- (Mathisss) Bon !! Je vois tes deux « équipiers » qui montent à bord, il est temps d’abréger nos adieux et reviens moi vite !! Surtout ne prends aucun risque, c’est bien compris ?? Dès que tu as confirmation qu’ils sont là où la certitude qu’ils n’y sont pas, tu reviens dare-dare et nous monterons une opération pour les faire revenir si la chance veut que tu les aies retrouvés.

Les deux garçons se prennent dans les bras pour s’étreindre un long moment avec passion.

- Je t’aime !!
- Je t’aime !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 49 (262) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Discussion entre filles)


« Matin tôt au réveil »

Jean Baptiste est le premier des garçons à ouvrir les yeux ce matin-là, d’abord légèrement perdu à se demander où il est pour ensuite se souvenir du pourquoi de sa présence ici.

C’est maintenant les yeux grands ouverts qu’il s’étend de tout son long au milieu du lit, Antonin n’étant resté près de lui que le temps de le dire car il n’était pas allongé depuis cinq minutes que deux voix venant de la terrasse le rappelaient à l’ordre.

***/***

- On va se coucher « Tonin » !! Tu viens ??

***/***

Jean Baptiste sourit en revoyant le visage d’Antonin après que ses deux compagnons lui aient fait comprendre que sa place était auprès d’eux, il reste un moment encore étendu sur le lit quand la porte s’ouvre et que la tête de Léa apparaisse, visiblement contente de le voir réveiller.

- Bonjour Jean Baptiste, la nuit a été bonne ? Comment tu te sens ce matin ?
- Heu !! Plutôt seul Hi ! Hi !
- Va falloir t’y faire tant que tu n’auras pas trouvé toi aussi la bonne personne, ça peut te paraître bizarre mais crois-moi tu leur en seras reconnaissant quand tu comprendras pourquoi ils sont comme ça avec toi.
- J’ai déjà ma petite idée la dessus tu sais !!
- Vraiment ?? Tant mieux alors !! Le petit déjeuner est prêt, je pensais que ce serait Raphaël qui amènerait le pain mais apparemment ce n’était pas le cas et Chloé vient juste de revenir avec.

Jean Baptiste pointe la chambre des garçons du doigt.

- Il doit encore dormir avec son beau brun dans les bras Hi ! Hi !
- Ah, d’accord !! Remarque je ne devrais pas en être étonnée, c’était prévisible !!

Léa prend dans la cuisine ce qu’elle était venue y chercher et ressort pour laisser à Jean Baptiste le loisir de se lever et de s’habiller tranquillement, elle rejoint son amie qui la regarde d’un œil interrogateur.

- (Léa) « JB » a dormi seul et « Raphi » a passé encore cette nuit avec « Riquet », tout a l’air d’aller pour le mieux on dirait bien !!
- (Chloé) Reste encore une grosse épine avec tes parents et Thomas, j’espère qu’ils réagiront aussi bien que toi de la substitution d’avec Benjamin.
- Sans compter Maurice !! On nage décidément en pleine fiction tu ne trouves pas ? En plus de ça nous acceptons toute cette histoire sans vraiment trop nous poser de questions, je me demande si nous avons toujours notre libre arbitre ou si nous ne sommes pas plus ou moins conditionnés.
- Tu penses qu’on nous manipule ??
- Non, bien sûr !! Mais avoue qu’il y a de quoi s’interroger quand même plus que nous ne le faisons.
- (Chloé) En tous les cas, nous ne pouvons pas renier ce que nous voyons de nos propres yeux et quoi qu’on en dise, Thomas est bien arrivé d’on ne sait où sans crier gare, aussi inexplicable que cela puisse paraître.
- Je me demande comment Maurice va bien pouvoir faire pour lui ? Ce serait quand même étonnant qu’il garde ça sans en référer à ses chefs, ça sent le boudin pour « Flo » si tu vois ce que je veux dire ?
- Maurice ne permettra jamais à quiconque de lui faire du mal, tu le sais aussi bien que moi !!
- Qui te parle de ça ?? Juste qu’il pourrait perdre la liberté qu’il a d’aller où il veut et de faire ce que bon lui semble, ses « dons » déjà reconnus ont une valeur inestimable alors imagine jusqu’où ça pourrait aller ?? N’importe quel gouvernement au courant de ses possibilités ne prendrait aucun risque qu’il lui arrive quoi que ce soit tu t’en doutes bien, alors pourquoi le nôtre serait-il différent ??
- (Chloé) C’est justement là où Maurice à un rôle important à jouer, je crois sincèrement qu’il tire déjà pas mal de ficelles pour éviter d’en arriver là et puis c’est sans compter sur « Flo », je le crois assez intelligent pour mener son petit bonhomme de chemin à sa guise. Reconnaît que pour l’instant il y arrive plutôt bien, il retrouve ses amis à un rythme étonnant et maintenant que son Thomas lui est revenu, je pense qu’il va prendre le temps de calmer un peu le jeu.
- Que dieu s’il existe t’entende !! Pour ma part j’ai plutôt l’impression que tout va de plus en plus vite comme s’il n’avait justement pas le temps, rends toi compte qu’il ne se passe plus une semaine sans qu’il n’arrive quelque chose ou quelqu’un de nouveau autour de nous !!

La porte du mobil home d’en face le leur s’ouvre et stoppe aussitôt la conversation entre les deux amies, dévoilant le spectacle maintenant devenu habituel d’un petit rouquin encore dans le vase vêtu à minima mais sous tension maxima qui se dirige vers la table au radar.

Chloé sourit en lui servant sa bolée de café et en la lui déposant devant lui, sachant très bien qu’une fois la première gorgée ingurgité avec avidité, elle aura droit au regard reconnaissant d’un vert si particulier qui encore cette fois la submergera d’une émotion toujours aussi intense.




CHAPITRE 50 (263) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Maurice)


« Dix heures du matin, entrée du camping »

Philippe attend à côté de la barrière depuis qu’il a amené Michel et Maryse près des jeunes pour qu’ils passent avec eux la matinée avant qu’il ne soit temps pour eux de reprendre la route.

S’il est là à attendre devant l’entrée du camping, c’est tout simplement parce qu’il a eu quelques temps plus tôt un appel de Maurice qui lui a signifié son arrivée dans les minutes qui suivent.

Philippe n’a pas eu besoin de lui demander le but de sa visite, se doutant bien que l’histoire de la substitution entre Benjamin et Thomas a dû le mettre une fois encore dans tous ses états.

C’est donc avec un calme olympien et le sourire aux lèvres qu’il voit arriver le véhicule noir très cher à l’administration, mais dont pourtant la discrétion est loin d’être celle escomptée.

Ce qui surprend Philippe par contre c’est la personne qui l’accompagne, s’attendant plutôt à ce qu’il vienne seul et quand les deux hommes sortent de la voiture, il ne fait plus aucun doute à Philippe sur le nom de cet homme à la carrure au moins aussi impressionnante que celle de son patron.

Ce n’est que quand ils arrivent tous les deux près de lui, qu’il leur tend la main avec une parole amusée en signe de bienvenue.

- Bonjour Maurice !! Je vois que monsieur Novack n’a pas résisté à l’envie de rencontrer lui aussi nos deux tourtereaux !!

Maurice et Victor se regardent visiblement surpris, l’un que son agent soit connu de Philippe et l’autre d’être appelé par son nom par un parfait inconnu.

- (Maurice) Et bien comme ça les présentations sont faites !! Je présume que certains dessins au réalisme surprenant sont pour une grande part dans la reconnaissance que tu as eu du patronyme de mon collaborateur ?
- (Philippe) On ne peut plus exact !!
- (Maurice) Pourrions-nous faire un point des derniers événements quelque part, avant de rencontrer ce garçon sorti d’on ne sait où ?
- (Philippe) La terrasse du restaurant vous convient-elle ? …. Oui ? …. Alors comme en plus à cette heure-ci il n’y a personne, nous y serons tranquilles pour discuter.

***/***

« Une demi-heure plus tard »

Maurice et Victor son homme de confiance ont écouté jusqu’au bout sans l’interrompre les explications de Philippe et quand celui-ci en a visiblement terminé, ils restent un moment sans rien dire à essayer d’intégrer ce que ces paroles leur laissent comme arrière-goût de surréalisme et c’est Victor qui le premier exprime son incrédulité, tant ce qu’il vient d’entendre dépasse et de loin ce qu’il est prêt à accepter, n’ayant pas eu l’occasion comme son patron d’avoir à faire aux spécificités liées à Florian.

- Et vous pensez réellement que nous allons prendre vos interprétations comme s’il s’agissait d’une possibilité crédible ?? Allons !! Soyons sérieux !!
- (Maurice) C’est très difficile à croire je dois bien le reconnaître !! Seulement j’ai personnellement assisté à des choses qui me paraissaient tout aussi incroyable et je suis prêt pour ma part à croire cette version, même si j’éprouve une certaine difficulté à intégrer qu’une telle chose puisse se faire.
- (Philippe) Quand Thomas sera là devant vous, le doute ne te seras plus permis crois le bien !!

Maurice se lève de sa chaise.

- Alors qu’est-ce qu’on attend !!
- (Philippe) Encore un instant si tu le permets !! Florian va certainement te demander d’arranger le coup pour Thomas !!
- Je devais déjà voir à ça pour Benjamin, alors où est le problème ?
- C’est la différence dans les prénoms justement, Florian aime Thomas alors difficile pour lui d’imaginer de l’appeler autrement et il y a aussi l’année de naissance qui ne colle pas, personne ne voudra croire que celui qu’ils ont devant eux n’a que dix-huit ans à peine !!

Maurice pousse un gros soupire mi amusé, mi exaspéré.

- Pffttt !!! Ce gamin va me rendre chèvre à force !!

Il sursaute soudainement tout comme Philippe et Victor, quand une voix venant dans leur dos pousse un bellement d’une voix de stentor.

- Béééeeeee!!!




CHAPITRE 51 (264) (Camping de la dune) (Mercredi matin) (Maurice) (fin)


Une fois l’instant de surprise passé, les trois hommes se retournent d’un même mouvement rapide pour avoir devant eux une tête de clown grêlée qui manifestement semble heureux comme tout de sa plaisanterie.

La réaction des trois adultes est relativement semblable, un rictus d’amusement incontrôlable marque leurs visages devant la bouille souriante qu’ils ont devant eux.

Victor malgré tout note aussitôt le regard vert émeraude qui le fixe plus particulièrement, le jeune garçon semblant d’abord surpris puis visiblement heureux de le voir comme s’il le connaissait déjà alors qu’il est certain pour sa part qu’il n’en est rien.

La réaction suivante de deux des trois hommes est d’ouvrir la bouche de stupeur devant le personnage qui se tient juste derrière Florian et qui manifestement leur amène de fortes émotions difficilement contrôlables face à l’aura qui émane de ce grand blond au regard d’une limpidité qu’aucun d’entre eux n’avait encore eu l’occasion de voir.

Philippe pour sa part connait déjà Thomas et est donc beaucoup moins réceptif ou plutôt arrive mieux à contenir ses émotions face à ce garçon et tous les bouleversements qu’il crée autour de lui rien que par sa présence, surtout quand comme c’est le cas actuellement, il sourit chaleureusement pour accueillir Maurice et Victor qui pour lui tout comme pour Florian, sont de vieux amis qu’il a appris à apprécier.

La prise de conscience de leurs comportements les fait se reprendre rapidement, refermant la bouche pour retrouver le sérieux qui devrait être de mise du fait des précédentes explications de Philippe.

Maurice doit bien reconnaître que ce n’est pas Benjamin, mais bien quelqu’un à la ressemblance plus que troublante avec toutefois quelques années de plus qui se trouve devant lui.

Le lien de parenté pourtant ne prête à aucune erreur, une étude ADN le lui confirmerait sans aucun doute et cette fois encore les questions se posent sur l’invraisemblance de cette substitution, les connaissances de la science actuelle n’ayant à l’évidence pas les réponses à un tel état de fait.

***/***

Je décide de mettre fin à ce silence qui devient pesant.

- Philippe t’a raconté ? C’est pour ça que tu es venu avec Victor ?

***/***

Victor une fois encore sursaute en entendant prononcer son prénom, il s’était pourtant préparé en lisant les notes de son patron à ce premier contact et malgré ça, il reste un instant figé devant le ton naturel du petit rouquin en posant sa question.

Pendant qu’il écoute d’une oreille la conversation entre Maurice et le jeune rouquin, Victor observe attentivement autour de lui et remarque immédiatement les œillades plus ou moins discrètes des touristes passant devant eux et qui tous sans exception convergent vers l’ami de Florian, montrant à quel point eux aussi sont troublés par l’attrait manifeste de ce magnifique garçon au sourire et au regard enchanteur.

C’est donc en continuant ses observations sur les personnes croisant leurs chemins, qu’il suit mécaniquement le petit groupe qu’ils forment jusqu’à un double emplacement où une fois encore son regard reste perplexe devant la plastique avantageuse de tous les jeunes gens qui s’y trouvent.

Ils entourent tous deux vieillards avec qui la conversation semble joyeuse et particulièrement animée, ne semblant pas s’être encore aperçus de leurs arrivées.

La première chose qui vient à l’esprit de Victor qui bien sûr est loin de s’imaginer à quel point cette pensée est proche de la vérité, c’est que ce groupe est trop parfait pour être réelle et que jamais à sa connaissance tout du moins, une telle perfection physique ne s’est trouvé regrouper en un même endroit et de plus autour précisément de ce garçon en particulier aux « dons » puisqu’il faut bien donner un nom à ce qu’il est capable de réaliser, jusqu’alors impensables.

Maurice jette un coup d’œil de temps à autre vers son collaborateur en faisant toutefois bien attention de ne pas attirer son regard sur lui pour ne pas le déconcentrer, car il connait ce regard scrutateur et se réserve le droit de lui demander plus tard ses premières impressions qui très souvent sont celles qui s’approchent le plus de la réalité.

Une chose pourtant lui fait revenir à ce qui l’entoure avec un frisson qui lui fait dresser les poils sur tout le corps, la voix du grand blond qui jusque-là ne c’était pas fait entendre et qui le perturbe suffisamment pour que son corps ait eu cette réaction épidermique, une voix à la virilité affirmée mais pas que.

Marquée sans contexte par la parfaite harmonie du timbre qui tout autant que ses paroles amènent l’attention de ceux à qui elles sont adressées, Maurice tout comme Victor quelques minutes plus tôt se fait la remarque qu’une telle perfection dans tout ce qui émane de ce Thomas a quelque chose qu’il pourrait facilement qualifier de surnaturel et surtout qu’il n’avait pas ressenti avec Benjamin qui pourtant il en est parfaitement conscient, était lui aussi déjà ce qu’on peut appeler un très beau garçon.

***/***

« Quelques temps plus tard en fin de matinée »

Il est temps après ces quelques heures passées à faire connaissances mais aussi à avoir tenté au mieux de répondre aux besoins d’explications que se posait Maurice, à ce que chacun reprenne ses occupations et tant les grands parents de Florian accompagnés de Philippe que Maurice avec son homme de confiance, doivent reprendre la route pour regagner chacun son domicile ou son bureau.

Philippe n’est pas surpris de laisser Jean Baptiste avec ses nouveaux amis, par contre un grand sourire de satisfaction lui reste de la demande du jeune homme à savoir si sa proposition d’emploi et de logement tenait encore, ce que bien sûr il s’est empressé de lui confirmer.
C’est donc pas loin de l’heure du déjeuner que tous se quittent non sans s’être donnés sans comptés les gestes d’affections que chacun éprouve pour ceux qui partent.

***/***

« A mi-chemin entre le bassin d’Arcachon et Paris »

C’est le téléphone cellulaire de Maurice qui stoppe la conversation qu’ont les deux hommes depuis leur départ, celui-ci passant en main libre par la radio de bord.

- Allô !!
- Patron ?? C’est Dorian !! Nous cherchions à joindre monsieur Novack pour lui transmettre notre rapport et on nous a dit que vous étiez tous les deux sur une affaire !!
- C’est exact !! Où en êtes-vous de vos recherches ?? Vous pouvez parler, monsieur Novack écoute également !!
- Ah !! Très bien patron !! Nous avons retrouvé la famille Louvain !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 52 (265) (Paris) (Jeudi matin) (Les Louvain)


Maurice jette un coup d’œil rapide sur Victor qui semble tout autant surpris que lui.

- Et bien ça n’aura pas traîné !! Félicitation à vous deux !! Où sont-ils ??
- En France patron !!
- En France ?? Comment ça en France ??
- Houlà !! C’est compliqué patron, disons qu’ils sont tous les trois-là en vacances pour faire court.
- Tous les trois ??
- Eh bien oui, pourquoi ?? C’était bien le but de notre mission de les retrouver tous les trois ??
- Comment ? Ah …. Oui bien sûr !! Le fils s’appelle bien Thomas alors ??
- Vous le savez bien patron, puisque c’est vous qui nous avez demandé de le retrouver !! - Vous êtes sûr que ça va patron ??

***/***

« Bureau du directeur de la DST, dix heures le lendemain matin »

Maurice regarde sa montre pour la dixième fois au moins depuis que Dorian et sa coéquipière ont quitté son bureau et qu’il a en mains leur rapport, équipe novice certes mais semblant volontaire et qui plus est débrouillarde à qui il a confié comme nouvelle mission la protection de Florian en spécifiant bien qu’il sera inutile de lui cacher leurs présences.

Il n’en a pas dit plus, leur laissant la surprise de la première prise de contact qui le fait sourire d’amusement rien que d’y penser.

« Dring !! Dring !! »

- Oui allô ?
- ……
- C’est exact !! Demandez à un agent de permanence de les prendre en charge et de me les amener à mon bureau !!
- …….

Maurice raccroche, ses yeux montrent la curiosité qui le tenaille de voir à quoi ressemble le fils Louvain car aucune photo n’était dans le rapport qui est posé devant lui et qui aurait pu la satisfaire, le laissant ainsi sur sa faim.

D’après les registres d’état civil qu’il a sous les yeux, le garçon âgé de vingt ans d’ici quelques semaines serait le fils légitime du couple et Maurice sait bien que c’est impossible puisque autant le mari que la femme sont stériles, ce qui a d’ailleurs été la cause majeur de la dispute familiale qui a brouillé les deux frères depuis tout ce temps.

Même si la loi n’autorisait pas en France cette pratique à l’époque et est encore réticente à de telles méthodes sans certaines conditions de nos jours, il comprend bien que le besoin pour un couple d’avoir une descendance peut les amener à ce genre de substitutions et il va lui falloir être prudent dans ses paroles tant que le garçon sera à l’écoute de ses questions qu’il va leur poser, ne sachant pas s’il connait ou non la vérité sur sa naissance et la grossesse de sa mère.

Un coup bref frappé à sa porte l’interrompt dans ses pensées, Maurice se redresse pour prendre une position plus protocolaire.

- Oui, entrez !!

Un homme en costume gris des plus classiques se présente à lui en le saluant.

- Les personnes que vous attendez patron !!
- Merci !! Faites les entrer et laissez-nous !! Je vous appellerai quand l’entretien sera terminé pour que vous les raccompagniez jusqu’à la sortie de l’agence !!
- Bien patron !!

L’homme sort du bureau, bientôt apparaît un couple et un jeune homme visiblement intimidés tous les trois de se retrouver là.

- (Maurice) Mais entrez donc je vous prie !! Excusez cette convocation qui doit vous sembler insolite, je tiens néanmoins à vous rassurer sur son but qui n’est qu’à titre informatif pour une affaire qui occupe actuellement mes services et à laquelle vous n’êtes en aucun cas directement ou même indirectement concernés.

Pendant que la famille Louvain visiblement soulagée depuis qu’il leur a donné son explication rassurante, entre et s’assoit en face de lui pour attendre ses questions, Maurice les observe attentivement et connaissant l’autre famille Louvain, il ne peut que faire le lien entre les deux frères qui sont tous deux d’une ressemblance telle qu’elle ne peut laisser aucun doute tout comme pour le choix de leurs épouses qui pourraient d’ailleurs être sœurs sans que personne n’y trouve à redire.

La femme tout comme son mari porte bien son âge et il ne peut manquer de la trouver fort ravissante pour ne pas dire vraiment très belle, son regard se reporte alors vers le garçon qui s’il n’est pas et de loin aussi beau que ses « parents » n’en est pas moins dans la moyenne haute s’il en prend les critères actuels de séductions.

Pourtant il est flagrant que rien ne le relie à ces deux adultes ne serait-ce déjà son teint plus mat, ses yeux marron ainsi que ses cheveux brun qui font un fort contraste à la blondeur naturelle et aux yeux bleus du couple qui se trouve en face de lui.

Comprenant leurs impatiences grandissantes, il en vient indirectement au but de leurs convocations.

- Pour commencer je tiens à vous dire que votre frère regrette beaucoup cette dispute qui vous a séparés.

Alain devient subitement triste quand il répond.

- Et moi donc !! Mais ça fait si longtemps maintenant, presque la moitié de ma vie rendez-vous compte !! André n’a pas de problèmes avec la justice j’espère ?
- Non !! Rassurez-vous !!
- Pourquoi me parlez-vous de mon frère dans ce cas ?
- Disons que l’origine de toute cette affaire est liée à la cause de votre dispute, sans pour autant qu’il y ait quoi que ce soit à vous reprochez ou à reprocher à votre frère !! C’est juste que ça vous paraîtrait invraisemblable si je vous révèle ce que je sais, pour aller à l’essentiel nous recherchions une ….personne qui ….. Ah !! Comment dire ça sans passer pour un fêlé de la tête ?
- Quel genre de personne recherchiez-vous donc ??
- Une personne ou plutôt un garçon et nous avons appris ensuite qu’il n’aurait pas les bons parents.
- (Evelyne alarmée) Vous voulez parler de notre fils Thomas ??
- Pas de ce Thomas-là, non !! Plutôt de celui qui aurait dû venir au monde si vous ne vous étiez pas disputés avec votre frère, maintenant il serait peut-être bien que nous parlions de ça dans un autre contexte si vous comprenez où je veux en venir ?
- (Evelyne) Vous voulez dire juste avec mon mari et moi ?
- C’était l’idée en effet !!
- (Alain) Alors parlez sans crainte, Thomas est au courant de tout ce qui le concerne depuis qu’il est en âge de comprendre !!

Alain sourit tendrement à son fils qui le lui rend en retour, prouvant par là même combien il y a d’amour entre eux.

- Il aurait très vite compris vous savez ? Mon épouse tout comme moi avons des origines nordiques, comme vous avez dû le constater ce n’est pas vraiment le cas de notre fils !! Maintenant l’amour que nous nous portons est plus fort encore oserais-je dire que si nous étions ses parents génétiques, mon épouse l’a porté pendant neuf mois et nous le désirions tellement qu’il est pour nous un miracle, nous en rendons grâce à Dieu chaque jour depuis lors
- (Evelyne) Sentir un enfant grandir en son sein est la plus merveilleuse chose pour une femme, j’ai porté mon fils sitôt sa conception in-vitro et jusqu’à sa naissance.




CHAPITRE 53 (266) (Paris) (Jeudi matin) (Les Louvain) (fin)


- (Maurice) Je me doute que ça a dû être un immense bonheur pour vous d’avoir ce bébé, qui ma foi me semble en pleine forme à ce que je peux en voir vingt ans après.
- (Alain) Je me permets de revenir sur une phrase que vous avez dite et que j’ai du mal comprendre ou alors c’est votre formulation qui n’était sans doute pas correct !!
- Rassurez-vous, il est tout à fait normal que vous n’ayez pas saisi le sens de mon propos !! Car voyez-vous !! Ce qui n’a pas pu se faire avec vous pour une raison qui ne me regarde absolument pas, s’est réalisé deux ans plus tard avec un autre couple ami avec votre frère et un garçon est né, qui lui je peux vous l’assurer pour l’avoir connu n’aurait pu renier ses origines nordiques !!
- (Evelyne) Pourquoi parlez-vous de ce garçon au passé ? Il lui est arrivé quelque chose ? Un accident ??
- Vous me voyez désoler de ne pouvoir répondre à cette question, mais elle concerne directement une affaire d’état !! Si je peux me permettre un conseil, je pense qu’une visite à votre frère serait la bienvenue et répondrait à toutes les questions que vous vous posez sans doute sur le but de ma convocation, je peux dès lors vous assurez que vous seriez stupéfiés de ce que vous y apprendriez.
- (Alain) Vous ne pouvez vraiment pas nous mettre sur la voie ?
- J’aimerais vraiment croyez-moi !! Mais ça m’est impossible parce que cela vous semblerait tellement fantastique que vous ne me prendriez pas au sérieux et vous comprendrez pourquoi si vous suivez mon conseil en allant renouer rapidement avec votre frère, qui je vous l’assure ne demande que ça.
- (Alain) Alors d’après vous ce qui raconté par vous prêterait à rire, serait pris plus au sérieux si ça vient d’André ?? Avouez qu’il y ait de quoi se poser des questions !!

Maurice sourit devant l’ahurissement évident de ses visiteurs, il n’en dira pas plus malgré l’envie qu’il en a de le faire afin de voir leurs réactions.

- Votre frère amènera des preuves qui vous convaincrons alors que vous n’êtes pas habilités à prendre connaissance de celles que j’ai en ma possession, tout ce que je peux donc vous dire c’est que quel que soit ce que vous pourriez imaginer avant d’entendre ce qu’il a à vous raconter sera loin de la réalité et que ça changera très certainement pas mal de choses dans votre conception du monde tel qu’on vous a appris à le concevoir !!

Maurice hésite quelques secondes avant de pousser un profond soupire et de reprendre la parole, cherchant un moyen à les préparer sans trahir pour cela le secret défense qui entoure cette affaire.

- Croyez-vous en la destinée ??
- (Alain) C’est un concept difficile à cerner !!
- Mais vous seriez d’accord avec moi si je vous disais qu’elle peut changer le cours d’une ou plusieurs vies et voire même de l’histoire tel que nous l’écrivons, imaginons par exemple deux cas de figures pour étayer mes paroles !! Disons que votre grand père ait croisé le chemin d’un moustique prêt à le piquer et que ce même moustique soit infecté par un virus fatal à l’homme, la destinée de votre grand père s’est jouée alors sur le fait que le moustique ne l’a pas piqué et s’il l’avait fait, vous ne seriez peut-être pas là aujourd’hui devant moi !! Pour revenir en ce qui nous concerne et ce sera mon deuxième cas de figure !! Imaginons toujours qu’il n’y ait pas eu de dispute avec votre frère et qu’il ait accepté votre demande, Thomas serait alors toujours votre fils mais ne serait plus le même que celui que vous avez élevé. Physiquement différent bien sûr mais aussi mentalement car il aurait grandi dans un tout autre contexte familial !!
- (Alain) Ce que vous appelez le destin n’est en fait que le déroulement normal de notre vie, les choses qui ne se sont pas passées ne peuvent influer sur ce que nous sommes devenus.
- Entièrement d’accord avec vous !! Certains appellent ça aussi le destin !! Maintenant osons aller plus loin dans ma démonstration, la famille qui a reçu l’embryon qui vous a été refusé sans encore une fois vouloir polémiquer sur la raison !! Cette famille donc a élevé ce garçon qui aurait pu être le vôtre et qui de ce fait a eu lui aussi un tout autre cadre de vie que dans ma précédente hypothèse, pourtant physiquement c’est exactement le même et donc sa destinée à lui, a pris un chemin parmi deux possibilités complètement différentes.
- (Alain) Ça ne change rien à ma réponse de tout à l’heure !!
- Alors osons encore pousser les choses plus loin voulez-vous !! Vous connaissez certainement la notion de mondes parallèles, c’est une des thèses emblématiques de certains chercheurs qui a été reprise maintes fois par divers auteurs de science-fiction. Imaginons toujours que la destinée de Thomas ait été différente d’un de ses mondes à un autre et que dans l’un il soit ce qu’il est actuellement mais que dans l’autre il soit le Thomas engendré par le don de votre frère et de son épouse ?
- (Alain) Même si je comprends le concept, je ne vois toujours pas où vous voulez en venir ?
- Imaginons toujours qu’il y ait eu disons une faille ou encore une brèche, quelle que soit la façon de la définir et qu’un de ces Thomas se retrouve dans le même monde que l’autre, pour lui vous seriez aussi ses parents alors que pour vous tout comme pour votre fils ce serait un parfait inconnu.
- (Alain) Vous avez décidément beaucoup d’imagination Hi ! Hi ! Etant moi-même assez passionné de science-fiction, je vous répondrai que la chose ne serait pas possible puisque ce Thomas issu d’une autre réalité aurait un double dans celle-ci et que dans ces mêmes thèses reprises par les romanciers c’est une impossibilité majeur, l’embryon qui nous a été refusé a bien été accordé à un couple de ses amis m’avez-vous dit ?
- Peut-être est-ce justement pour ça que j’en parlais au passé rappelez-vous !!
- (Evelyne troublée) Qu’essayez-vous donc de nous faire comprendre ?
- Rien du tout !! C’était juste pour étayer mon idée sur la destinée !! Je ne vous ai rien dit d’autre, je vous conseille néanmoins d’avoir mes hypothèses à l’esprit quand vous parlerez avec votre beau-frère !! Sur ce !!

Maurice se lève de son siège en décrochant son téléphone.

- Je vous demanderai de m’excuser car mon temps est compté et également pour cette convocation qui même si elle vous paraît n’avoir pas eu beaucoup de sens, m’a au contraire beaucoup aidé pour cette affaire qui occupe mes services depuis quelques mois.

Il attend quelques secondes que quelqu’un réponde à son appel.

- Désmaré !! Mes visiteurs repartent, veuillez les faire prendre en charge et reconduire par un agent s’il vous plait !!!




CHAPITRE 54 (267) (Camping de la dune) (Quelques jours plus tard) (Samedi)


« Samedi matin »

Philippe comme il l’avait promis, est de retour pour passer le week-end avec Florian, Jean Baptiste et tout le reste de la petite bande, il est donc ce matin-là installé avec eux sur la terrasse et termine un copieux petit déjeuner pris dans l’éternelle bonne humeur qui règne au sein du groupe, reconnaissant que lui-même se sent différent quand il est avec eux.

Il a profité de son retour à Aix en Provence pour discuter longuement avec les parents de Léa, leur expliquant en employant quasiment les mêmes termes qu’il a utilisé pour convaincre leur fille du changement qui est intervenu entre Benjamin et le fameux Thomas qui obnubilait tant les pensées de Florian.

Le choc comme pour Chloé a été rude dans un premier temps tout du moins, il a fallu à Philippe tout le savoir-faire d’une longue pratique où il excelle pour qu’au final l’annonce soit prise avec sinon le sourire, du moins avec la compréhension que d’une part Benjamin là où il se trouve sera bien entouré mais aussi en possession d’une richesse dépassant de loin ses rêves les plus fous et d’autre part que Thomas est également leurs fils, tout comme Florian l’est pour ses parents.

Les quelques photos prisent avant son départ du camping qu’il leur a données comme preuves ont joué également pour une bonne part dans la balance, en effet la ressemblance plus que frappante d’avec Benjamin ajouté à l’empathie liée spécifiquement à Thomas ne pouvait que les convaincre et leur donner l’envie de le serrer dans leurs bras pour bien lui montrer qu’ici aussi il ne sera pas seul mais entourer d’une famille aimante.

Les larmes qu’ils retenaient depuis le début de ces explications, ont fini par couler quand il leur a annoncé le retour prochain du frère si longtemps absent. Le retour d’Alain avec Evelyne étant l’annonce de trop pour une émotivité déjà à fleur de peau, mettant l’affectif d’André et de son épouse encore une fois à rude épreuve.

L’attention de Philippe revient sur le présent, il perçoit que ces quelques jours ont apportés un certain nombre de changements parmi ses jeunes amis.

Il est évident que certains rapprochements ont eu lieu, ne serait-ce déjà que la façon que certains des garçons ont l’un vis à vis de l’autre qui démontrent bien que des liens bien plus forts que la simple amitié se sont tissés ces derniers jours entre ceux qui formaient déjà un groupe soudé autour de Florian et les nouveaux qui s’intègrent à celui-ci avec un naturel assez troublant au demeurant, laissant dans l’expectative l’expert en psychologie ne trouvant pas d’explications logiques devant un tel état de fait.

Il n’y a plus de doute dans l’esprit de Philippe que Florian par il ne sait encore définir quelle particularité spécifique à ce qu’il est en réalité, serait l’élément fédérateur de cette communauté qui s’étoffe au fur et à mesure qu’il retrouve tous ceux qui comptaient pour lui dans ses autres réalités et un peu comme un aimant, il attire à lui tous ceux pour qui il éprouve des sentiments.

Philippe remarque également que si Jean Baptiste fait incontestablement partie intégrante du groupe, une certaine réserve l’en distingue encore comme s’il manquait quelque chose ou quelqu’un pour faire sauter les derniers blocages.

Blocages qui Philippe le sent bien seraient plutôt au niveau des rapports quelques peu spécifiques qu’il y a entre les garçons, ce qui maintenant qu’il s’en rend compte facilite son analyse et lui amène rapidement un sourire de compréhension mais aussi le souvenir de plusieurs conversations matinales avec Florian sur son couple avec Thomas ainsi que sur ses relations multiples avec ses autres amis.

Le fait qu’ils acceptent d’autres personnes dans leur couple est également lié à la condition que ces autres personnes se doivent également d’être en couples, afin d’une part de ne pas se sentir délaissés quand ils ne sont pas ensemble et d’autre part bien assimilé le fait que ce qu’ils font n’est qu’un plaisir supplémentaire qu’ils se donnent tous ensemble.

Philippe comprend donc pourquoi Jean Baptiste tout comme Chloé et Léa, restent non pas à part des autres mais il dirait plutôt avec une position différente dans le groupe.

Les regards de plus en plus fréquents que Florian porte sur Éric et Raphaël, prouveraient que ceux-ci ont déjà passé une étape et qu’ils ne devraient plus tarder à se retrouver dans la même intimité que Yuan et Antoine ont avec le petit rouquin.

Toujours dans son analyse sur les rapports qui se lient entre tous ces jeunes, Philippe revient au cas d’Antonin qui semble bien être différent des autres car il est évident pour lui que le garçon ne connaît personne d’autre que Florian et le reste de la bande, il serait donc le seul à déroger à la règle des couples depuis le retour de Thomas.

Philippe n’a pas la réponse et il doit bien s’avouer que ça lui excite suffisamment sa fibre professionnelle pour qu’il n’en reste pas là tant qu’il n’aura pas une réponse ou du moins une hypothèse de réponse satisfaisante et il met la question dans un coin de son esprit en se promettant de la remettre à l’ordre du jour lors de la prochaine discussion officielle qu’il aura avec Florian.

***/***

Les dernières pensées de Philippe sur ma personne sont tellement fortes que je ne peux manquer de les percevoir, c’est donc en entrant simplement dans son esprit que je lui donne la réponse.

- Il faut que tu comprennes bien que moi et Thomas ne formons qu’un, nos esprits sont liés même si nos corps sont différents. Antonin est donc mon/notre chéri, c’est comme ça tout du moins que je/nous le ressentons tu comprends ??

***/***

Philippe n’a pas encore compris que la voix provenait directement depuis son esprit et c’est donc à voix haute qu’il répond, faisant bien sûr se retourner quasiment tout le monde dans sa direction et qui le regardent d’un air étonné.

- Vu comme ça je comprends mieux !! A défaut qu’elle me paraisse sensée, vous ne formez qu’un d’une manière transcendantale en mélangeant vos esprits je veux bien l’admettre, mais vous êtes aussi deux personnes bien différentes.
- (Antoine amusé) Voilà que notre expert du cerveau parle tout seul maintenant Hi ! Hi ! C’est quoi la prochaine étape ?? La camisole ou la « piquouze » ??




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 55 (268) (Camping de la dune) (Samedi) (suite)


« Samedi midi »

Pendant que toute la bande pique-nique sur la plage après avoir passé la matinée en baignades et en jeux qui ont rameuté sur eux tous les jeunes de leur âge des environs, deux hommes d’une trentaine d’années arrivent devant l’accueil du camping après s’être garé sur le parking extérieur.

Tous deux ont un appareil photo professionnel en bandoulière et sont habillés à la dernière mode, ne ressemblant visiblement pas à des camionneurs mais plutôt à des gens que l’on pourrait qualifier de people vu la façon assez particulière avec laquelle ils s’habillent.

L’aspect viril n’étant et de loin pas leur particularité la plus marquante, ils sont vite catalogués par Jean quand ils passent la porte.

- Bonjour Messieurs dames !! Un petit renseignement peut-être ??

Un des deux hommes se retourne visiblement surpris, ne voyant personne d’autre être entré avec eux. Il se rembrunit en comprenant que le « messieurs dames » s’adressait bien à lui et à son collègue, il préfère néanmoins en faire abstraction et répondre plutôt à la question que l’homme leur a posée.

- Vous êtes bien monsieur Jean Moutier le père de Raphaël ?
- En effet c’est bien moi !! Vous connaissez mon fils ?
- Bien sûr puisqu’il travaille avec nous depuis deux ans !! Nous aimerions lui parler justement pour un travail, nous avons un client qui vient d’avancer de plusieurs semaines une campagne photo importante et nous avons pensé à Raphaël pour la réaliser, s’il accepte nous pourrions même rester ici pour les séances de shoots en profitant de ses temps libre.
- C’est que mon fils m’aide beaucoup pendant la saison et son temps libre il le passe depuis peu avec de nouveaux amis, vous le trouverez quelque part sur la plage et vous seriez arrivés un quart d’heure plus tôt, il était encore ici avec ses paniers repas à les chargés sur son vélo pour les rejoindre !! Par contre je ne saurais vous dire où les trouver exactement, mais comme ils sont à pied ça ne doit pas être loin d’ici.
- Nous vous remercions beaucoup et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir, bonne continuation !!

Jean leur répond d’un signe de tête, encore gêné de sa plaisanterie alors qu’il ne savait pas qui ils étaient et se dit que ça lui apprendra à se moquer, en se promettant de faire plus attention dorénavant.

Une fois devant leur véhicule, celui qui jusque-là a pris la parole ouvre le coffre devant son collègue qui le regarde faire avec curiosité.

- Qu’est-ce que tu fais ??
- Je cherche de quoi me changer et tu ferais bien d’en faire autant, ce que nous portons ne sont pas les vêtements idéals pour la plage reconnais-le !!

Il ne lui faut pas bien longtemps pour remplacer ses vêtements de ville par un short de bain noir et un tee-shirt uni blanc, il fouille à nouveau dans son sac pour tendre l’équivalent à son copain qui fait la grimace en les lui prenant des mains.

Celui-ci bien sûr s’en aperçoit et lui demande visiblement excédé.

- Quoi encore ?
- J’aurais préféré le tee-shirt rose !! Celui-là est d’un triste à mourir !!
- Oublie tu veux bien ?? Nous sommes ici pour le travail pas pour jouer les divas !! Tu n’as pas vu la tête du père de Raphaël donc ?
- Heu !! Non, pourquoi ?
- Pffttt !!! Pour rien laisse tomber !! Juste qu’il vaut mieux rester discret, les gens d’ici ne sont peut-être pas aussi tolérant que ceux de la ville et Raphaël appréciera très certainement que nous ne nous fassions pas repérer avec lui.
- Si tu le dis !! Mais regarde-moi ça ? À quoi je ressemble la dedans, tu veux bien me le dire ??

Son collègue le regarde amusé.

- Pour préserver notre amitié, il est préférable que je me taise Hi ! Hi !

***/***

« Une heure plus tard, sur la plage »

Les paniers vides ne contenant plus que les restes du repas et les emballages, sont mis dans un coin près des sacs vides eux aussi qui contenaient les serviettes, les crèmes solaires, les livres et le reste de ce qu’ont cru bon d’amener avec eux nos amis pour passer une journée de vraies vacances.

Certains sont repartis se baigner tandis que d’autres font la sieste ou encore discutent tranquillement, c’est le cas d’Antonin avec Jean Baptiste qui sont tous deux assis sur une butte un peu en retrait des autres pour papoter tout à leur aise.

Encore une fois Philippe suit de très près tous ces rapprochements qui en disent certainement plus que des paroles sur les affinités qui se créent au sein du groupe, il ne fait aucun doute pourtant qu’ils s’apprécient tous au plus haut point.

Pourtant lors des moments assez rares où ils s’éparpillent quelque peu, c’est très souvent pour faire une activité à deux ou trois avec il l’a constaté récemment les mêmes cas de figures et pas forcément ceux auxquels on aurait pu s’attendre.

Antonin et Jean Baptiste par exemple alors que Philippe aurait parié que le blondinet resterait à suivre son Florian ou encore son Thomas, tandis que ça fait plusieurs fois qu’il le retrouve en tête à tête avec celui qu’il considère un peu maintenant comme son pupille.

Florian ensuite qui s’amuse comme un fou dans l’eau jusqu’à la poitrine avec Raphaël et son cousin Antoine, pendant que Thomas fait la sieste près d’Éric avec Léa et que Yuan marche tranquillement le long de l’océan en compagnie de Chloé, discutant de choses qui semblent particulièrement les amuser.

Philippe apprécie cette ambiance où personne n’est laissé de côté sans que ce soit toujours l’aspect sexuel qui prenne le pas, quoique la façon qu’ont Florian et Raphaël à rechercher sans cesse le contact, ne laisse aucun doute non plus sur la forte attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.

C’est lui aussi qui le premier aperçoit les deux hommes qui s’approchent de leurs côtés, la curiosité mais aussi l’habitude du professionnel le fait les observer et un sourire mi amusé mi agacé lui vient en reconnaissant bien là aux allures maniérées de ces deux personnages, la raison qui fait qu’encore à ce jour l’homosexualité passe aux yeux d’une majorité de gens pour une dégénérescence sexuelle plutôt que comme une simple différence.




CHAPITRE 56 (269) (Aix en Provence) (Samedi) (Retrouvailles)


« En voiture à quelques kilomètres de chez les Louvain »

- Tu es sûr que c’est ce qu’il t’a dit au téléphone?
- J’ai très bien compris rassure toi !! D’après Maurice Désmaré et je n’ai aucune raison de ne pas le croire, un ami à lui s’est rendu chez mon frère pour une raison qu’il ne pouvait pas me révéler. Sans doute ayant un rapport avec cette fameuse affaire classée confidentielle, cet ami donc en aurait profité pour prévenir André qu’il nous avait retrouvés et qu’il était probable qu’ils nous revoient un de ces jours.
- Cette dispute a bien trop duré, nous sommes les plus fautifs de toutes ces années perdues et tu le sais aussi bien que moi.
- Mon frère a pleuré quand il a appris la nouvelle !!
- Parce que toi non peut-être ?? Toutes ces nuits depuis vingt ans où je t’entendais sangloter alors que tu me croyais endormi, tu crois que je n’en connaissais pas la raison  ? D’ailleurs cette dispute était complètement débile reconnais-le !! Ils voulaient peut-être simplement avoir leur premier enfant avant de t’accorder ce que tu lui avais demandé, t’es-tu jamais seulement posé la question ?
- Ecoute !! C’est du passé maintenant, je pense que le mieux à faire est de tirer un trait sur tout ça !! Ce n’était pas le bon moment ce jour-là un point c’est tout, nous nous sommes emportés et nous nous sommes dit des choses que nous ne pensions pas réellement, je regrette juste d’être resté si longtemps entêté à ne pas vouloir le reconnaître.
- Ah !! Quand même !!

Alain jette un coup d’œil dans le rétroviseur sur son garçon endormi, un sourire plein de tendresse illumine alors son visage.

Cet enfant ils l’ont eu finalement, grâce à ce couple qu’ils ont connu à leur arrivée dans leur nouvelle patrie et qui a été suffisamment ému par leur histoire pour leur proposer ce don d’embryon, un don venant du cœur et qui depuis les a comblés plus qu’ils n’auraient pu l’espérer, leur donnant un fils qui depuis sa naissance ne leur apporte que du bonheur.

Evelyne a suivi son regard.

- Qu’aurions-nous pu désirer de plus que notre Thomas ?
- Rien je te l’accorde !!
- Ne nous restait plus que cette plaie à cicatriser, d’ici quelques minutes ce sera chose faite et nous pourrons être enfin complètement heureux, nous allons renouer avec ta famille ainsi qu’avec mon plus grand désir qui était de revenir vivre là où je suis née.
- Ça me fait tout drôle tu sais ? Je ne sais pas qu’elle est cette affaire d’état qui semble concerner mon frère mais je m’en fous royalement !! Elle aura au moins permis à ce que nous soyons là aujourd’hui, tous ensemble.

Evelyne aperçoit le lotissement qu’indique le GPS comme le terme de l’itinéraire, elle se retourne vers les places arrière et d’une voix remplie de tendresse, elle réveille son fils.

- Chéri réveille-toi, nous sommes arrivés !!

***/***

André taille ses haies quand il aperçoit la voiture roulant au ralenti et cherchant visiblement à se repérer dans le lotissement, son cœur se serre douloureusement quand elle est assez proche pour qu’il reconnaisse sans erreur possible les deux adultes qui malgré les longues années d’absence n’ont visiblement pas changé.

Sa main tenant le taille-haie, laisse tomber l’engin au sol et se dresse vers le ciel pour marquer sa présence tandis qu’il se précipite dans la rue comme un fou pour étreindre avec force celui qui lui manquait tant depuis toutes ces années.

Nathalie qui a entendu la portière claquée, colle son nez à la fenêtre de sa cuisine et laisse couler ses larmes de bonheur de comprendre enfin que c’est bien la fin de tous leurs malheurs et que désormais la vie va pouvoir reprendre, elle ne peut bien sûr pas ne pas avoir une pensée vers son fils disparu si jeune et qui ne connaîtra pas ce moment où enfin les vieilles blessures du passé se referment.

Elle comprend également à voir sa belle-sœur et celui qui ne peut qu’être que son neveu Thomas, enlacés et émus à la vision des retrouvailles fraternelles, montrant combien ils doivent être attachés les uns aux autres comme eux l’ont été et le sont de nouveaux avec leurs enfants et ce même si l’un d’entre eux n’est plus là et qu’un autre leur est encore presque inconnu.

***/***

« Après les effusions, les présentations »

Ce n’est qu’une fois tous dans le salon que les fortes émotions commencent à s’estomper petit à petit pour permettre à chacun de se reprendre suffisamment pour qu’une conversation cohérente puisse être envisagé.

- (Alain) Vous aurez sans doute deviné que ce grand garçon est notre fils Thomas ?
- (André) Bienvenu chez nous mon neveu Hi ! Hi !
- (Thomas troublé) Qu’est ce qui te fait rire mon oncle ?
- (André) Imagine que j’aurais pu t’accueillir en t’appelant mon fils !! Mais ça c’est réservé au prochain Thomas Louvain qui franchira pour la première fois cette porte Hi ! Hi ! Mais c’est une longue histoire, peut-être avant de nous mettre à nous raconter ces vingt dernières années souhaiteriez-vous vous reposez, boire ou manger quelque chose ? Je vous promets que pour ce qui est de mon côté vous n’allez pas être déçus, surtout pour les déroulements de ces derniers mois et voire même de ces derniers jours !!




CHAPITRE 57 (270) (Camping de la dune) (Samedi) (suite)


« Sur la plage »

- « Putain » me voilà bien maintenant, à force de me chauffer avec « Raphi » et Antoine à nous frotter dans l’eau l’un contre l’autre, j’ai chopé une gaule de malade et mon slip de bain ressemble à une canadienne deux places retournée par le vent, ce qui bien sûr ne manque pas d’être remarqué par mes deux copains de jeux qui filent mort de rire rejoindre le gros de la troupe là où sont étalées les serviettes avec le reste de nos affaires.

Je décide de les rejoindre en y allant tranquille et en jetant quand même un coup d’œil vite fait autour de moi pour vérifier que personne n’y regarde de trop près dans ma direction.

Jusqu’à ce que je tombe devant deux gusses qui s’ils se sont aperçus que je suis rouquin ce n’est certainement pas en ayant vu ma tête, leurs regards plongés comme ils le sont dans l’ouverture de mon slip de bain.

- Vous avez perdu quelque chose messieurs ?? Je vous jure pourtant que tout ce qui est là-dedans est à moi Hi ! Hi !

Constatant que mes paroles ne changent rien et qu’ils continuent à me mater le service trois pièces sans répondre, je déballe popole sous leur nez, amusé pour le moins de tant d’intérêts.

- Comment ??? Je vous entends mal ??? Tenez !! Prenez le micro et parlez bien devant surtout Hi ! Hi !

Mon geste est suffisamment inattendu pour qu’ils fassent enfin un pas en arrière et qu’ils relèvent la tête pour me dévisager, j’ai l’impression de passer un scanner tellement encore une fois ils se retrouvent figés à me fixer de la tête aux pieds.

Du coup je commence à perdre patience d’autant d’insistance de leur part et visiblement mes paroles censées comiques pour les rappeler gentiment à l’ordre restent sans effet, ce qui au début m’avait amusé commence sérieusement à m’agacer et c’est en soupirant que je reprends ma marche pour rejoindre mes potes.

- Pffttt !! Si vous êtes en manque, allez donc à l’hôtel pour tirer un coup espèces de pervers.

Je rejoins mes amis encore sous le coup de la colère face à ce manque d’éducation manifeste, je veux bien admettre qu’ils aient été surpris voir choquer de me surprendre la queue raide mais quand même pas à ce point-là où visiblement ils s’en mettaient plein la vue sans vergogne.

- Quand les cons auront des ailes, ces deux-là seront chefs d’escadrille je vous jure !!!

Raphaël qui s’amusait à s’éponger sur Thomas depuis qu’il est sorti de l’eau, se tourne vers moi surpris.

- De quoi tu parles ? Quels cons ?
- Les deux mecs là-bas !! Ils mataient ma queue comme deux clebs convoitent un os !!
- Tu ne pouvais pas attendre que ça se calme avant de venir nous rejoindre aussi ??

En même temps qu’il me répond, son regard se porte vers l’endroit que je lui ai indiqué d’un geste de la main et je vois bien à ses yeux qui se plissent soudainement d’ahurissement, qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

- Qu’est-ce qu’il y a encore ?? Ne me dis pas que tu connais ces deux gars ??

En disant ça, je vois bien les deux mecs en question qui s’avancent vers nous visiblement étonnés à leur tour et les yeux braqués cette fois sur Raphaël.

- On dirait bien pourtant !! Ce sont les deux photographes pour qui je bosse !!

Je le regarde sidéré.

- Ne me dis pas que tu as….
- Bien sûr que non !! Ils sont super sympas en plus !!
- Si tu le dis !!
- Je t’assure « Flo » !! Ils ont dû être surpris en te voyant, ce sont des artistes qui cherchent toujours l’excellence et comme en plus tu leur en a mis plein la vue, j’imagine sans peine dans quel état d’excitations professionnelles tu les as mis.
- Professionnel mon œil !! Bon !! Peut-être qu’à la fin je ne dis pas !! Mais quand ils m’ont vu, c’est juste ma queue qu’ils regardaient tes artistes Hi ! Hi !

Thomas tout comme Antoine, Éric et Léa, nous écoutent depuis le début sans intervenir et observent eux aussi les deux « artistes » qui maintenant sont presque sur nous, ils peuvent lire tout comme moi dans leurs yeux la surprise de retrouver Raphaël au milieu d’un groupe comme le nôtre.

C’est d’ailleurs flagrant quand l’un des deux hommes pose la question d’une voix visiblement étonnée.

- Raphaël ??????????

Je fais semblant d’écarter le short de bain de mon copain en soulevant légèrement l’élastique.

- Si vous n’êtes pas sûr, vous n’avez qu’à vérifier !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 58 (271) (Camping de la dune) (Samedi) (suite)


Les deux types me regardent faire ce geste comme si je venais de réaliser un acte de lèse-majesté sur un personnage de la haute noblesse, Raphaël s’en rend compte et me met une petite tape sur le dos de la main pour que je l’enlève vite fait.

- Allons « Flo » !! Tu pourrais attendre qu’on soit en privé Hi ! Hi !

Il reporte son attention sur les deux hommes, visiblement toujours surpris de les voir ici.

- Salut les gars !!! Vous êtes en vacances ?? Tu parles d’une coïncidence !! Excusez mon ami s’il vous a rembarré, ça vous apprendra à porter trop longtemps le regard où il ne faut pas.

Éric et Thomas qui jusqu’à présent s’étaient faits discrets derrière nous, viennent nous prendre par la taille en posant leur tête sur nos épaules et s’amusent à leur tour de l’air de stupéfaction qui vient de marquer le visage des deux hommes devant leurs gestes qui ne laissent guère de possibilités d’erreur sur ce que nous sommes pour eux.

- (Thomas) Il est mignon mon petit rouquin pas vrai ? Dommage pour vous, il est déjà pris !!

Éric embrasse Raphaël dans le cou près de la gorge en le serrant encore plus fort contre lui.

- Celui-là aussi !!

Antonin et Jean Baptiste arrivent à leur tour en voyant l’attroupement, très vite suivis par Yuan et Chloé qui justement revenaient de leur promenade, alors que Léa et Antoine se découvrent à leur tour aux deux gars qui ne savent visiblement plus où donner du regard.

Raphaël décide alors de présenter toute la petite bande pour détendre l’atmosphère et d’en faire autant des deux hommes vis à vis de ses amis, espérant qu’après ça ils arrêteront de vouloir les charrier en comprenant qui ils sont.

José et Benoît les deux photographes, se remettent petit à petit du choc occasionné par la vision de tous ces magnifiques garçons et filles en tenue minimaliste réunis autour de Raphaël qu’ils découvrent d’ailleurs si peu vêtu pour la première fois depuis qu’ils le connaissent, ne s’attendant certainement pas non plus à le surprendre en si agréable compagnie.

- (José) Nous te cherchions pour un travail en fait !! Un client qui a avancé ses délais !!
- (Raphaël curieux) Quelle marque finance le shoot ?
- Calvin Klein !!
- Vous savez bien que je ne fais pas ce genre de photo ? Je ne me montre pas en slip ou en caleçon devant tout le monde !!
- (Benoît) C’est pour une pub de caleçons de bains !! Ce n’est pas tout à fait la même chose quand même ?
- Mais pourquoi moi ? Ce ne sont pas les mannequins qui manquent pour ce genre de photos !!
- (José) Nous voulions que ce soit toi, tu en connais aussi bien que nous les raisons en plus alors arrête de faire celui qui n’a pas compris !!
- (Benoît) Les clients ne jurent que par toi parmi nos modèles et si tu refuses, le contrat nous passera très certainement sous le nez et ira à la concurrence !! Tu ne nous ferais pas ça quand même ?

Je connais assez bien mon « Raphi » pour savoir qu’il ne cédera pas, je sais également que ces deux types ont été là pour lui quand il a frappé à leur porte et que c’est un peu grâce à eux, s’il finance sans souci ses études depuis deux ans.

- Ça pourrait être marrant si on faisait ça tous ensemble ??

Je remarque aussitôt les regards des deux professionnels qui nous détaillent tous de la tête aux pieds, avec un sourire qui s’accentue de plus en plus au fur et à mesure que ma proposition fait son petit bonhomme de chemin dans leurs têtes.

José reporte son attention vers Raphaël, ses yeux brillants d’un intérêt manifeste tandis que Benoît reste figé la gorge sèche en contemplation évidente devant Thomas qui vient de se redresser en dévoilant ainsi son corps sculpté et déjà doré par le soleil.

- Tu serais d’accord ?

Raphaël sourit en se retournant à son tour pour admirer ses copains.

- Ok, mais ça va vous coûter cher vous l’imaginez bien !!
- (Benoît subjugué) Votre prix sera le nôtre !! Ça va être la pub qui va marquer notre carrière j’en suis convaincu !!

Je me redresse à mon tour pour me planter devant eux avec détermination.

- Alors tant mieux pour vous deux, c’est un juste retour des choses pour ce que vous avez fait pour notre ami !! J’espère juste que vous en tirerez tout ce que vous en espérez, parce qu’après ça il ne faudra plus compter sur nous ainsi que sur Raphaël !!
- (José) Pourquoi ça ?
- Parce que comme ça « Raphi » va pouvoir consacrer plus de temps à ses études et que le financement de celles-ci ne sera bientôt plus un problème !! De plus il n’est plus seul et à mon avis son temps libre ne le sera plus tant que ça Hi ! Hi !




CHAPITRE 59 (272) (Camping de la dune) (Samedi) (fin)


« Après le dîner, terrasse des mobil homes »

Il est presque vingt et une heure et nous sommes tous à attendre que Philippe arrive avec les résultats du loto, je ne me fais pas trop de soucis pour ça à part la somme qui je l’espère devrait être suffisante pour que nous puissions tous ne plus avoir à nous préoccuper d’argent pendant quelques temps tout du moins.

Bien sûr certains, ce qui peut d’ailleurs se comprendre facilement, sont plus nerveux que d’autres et Yuan tout comme Antoine sont beaucoup moins stressés que peuvent l’être Antonin ou Jean Baptiste par exemple, tout simplement parce que ces derniers tirent la ficelle par les deux bouts depuis toujours alors que les autres n’ont manqué de rien jusque-là.

Les deux photographes sont repartis en nous donnant rendez-vous sur la plage en milieu de semaine prochaine, le temps pour eux de tout préparer et la trombine qu’ils ont fait en nous quittant nous a éclatés un maximum, sûr qu’ils auraient très certainement aimé passer une nuit avec n’importe lequel d’entre nous à part peut-être Chloé et Léa qui décidément n’ont vraiment pas de chances.

J’en suis là dans mes pensées à écouter également d’une oreille la cacophonie de paroles venant de mes amis qui fait un étrange brouhaha de sons que je trouve pour ma part apaisant, quand ceux-ci soudainement font place à une exclamation de joie qui me ramène illico vers le présent à tourner la tête dans la direction de leurs regards et sourire en apercevant la silhouette de Philippe qui s’approche à grands pas vers nous.

Son visage enjoué rassure vite tout le monde et ce sont des yeux avides de savoir ce qu’il en est, qui l’accueillent dès qu’il met le premier pied sur la terrasse.

Philippe sourit en prenant tranquillement place sur une chaise, il savoure sans doute ce moment d’attention particulier que nous lui prêtons et nous fait languir visiblement en connaissance de cause, c’est Antoine qui interrompt enfin le silence en posant la question que nous nous posons tous.

- Alors ?? On a gagné combien ??
- (Philippe) Déjà vous pourriez remercier Florian et sa mémoire d’éléphant !!
- (Yuan) C’était vraiment les bons numéros alors ??
- Oh !! Dis donc le bridé ?? Tu doutais de moi à ce que je viens de comprendre ??
- (Yuan amusé) De toi non bien sûr, mais n’oublie pas que nous ne sommes plus dans la réalité que tu as connue !!
- (Philippe) En tous les cas vous voilà tous possesseurs d’une somme bien rondelette Hi ! Hi !

Je le regarde surpris.

- Comment ça vous ?? Nous partageons avec toi comme convenu.
- (Philippe) Vous en avez plus besoin que moi, je n’attendais pas après cet argent pour vivre tu sais ?
- Là n’est pas le problème et si tu veux aller par là c’est pareil pour Yuan, moi et Antoine !! Nous partageons entre nous tous parce que c’est l’équité, qui se doit d’être un lien très fort pour notre groupe d’amis duquel tu fais partie intégrante et chacun recevra sa part comme il en était convenu, libre à nous ensuite d’en faire ce que bon nous semble.

***/***

Philippe soupire en comprenant que s’il insistait, tout ce qu’il risquerait de récolter serait de se brouiller d’avec Florian et bien sûr il lui est trop attaché pour ça, préférant recalculer la somme du premier rang qui a été annoncé juste après le tirage.

- Très bien dans ce cas !! Ça "nous" fera un peu plus de quarante-huit mille Euros chacun, je me propose d’aller toucher le chèque et de faire ensuite le partage, ceux qui n’ont pas de comptes en banque devront penser à en ouvrir un rapidement.

***/***

L’énoncé de la somme a bien sûr des répercussions différentes parmi mes amis, les plus marquantes venant bien de ceux auxquels je m’y attendais le plus et l’émotion de Jean Baptiste ainsi que celle d’Antonin, me fait bien comprendre ce que cet argent représente d’important et d’inespéré pour eux.

Je sais qu’avec ça nous serons tous tranquilles le temps d’avoir un vrai travail, c’est donc vers Thomas que je me tourne pour qu’il me serve encore une fois de banquier dans cette réalité.

- Tu gères pour nous deux, grand ??
- (Thomas) Faudra attendre pour ça que j’ai des papiers, tu oublies qu’ici je n’existe pour ainsi dire pas tant que Maurice n’aura pas résolu le problème.
- Il s’en occupe !! Tu devrais rapidement les avoir !! Bon !! Je pense que le souci des finances de chacun est résolu, il serait temps de changer de sujet et surtout de ne plus revenir le dessus. Juste pour bien mettre les choses au clair entre nous une bonne fois pour toute, je ne compte pas renouveler la façon utilisée pour l’obtenir !! A nous dorénavant de faire en sorte de nous en sortir par nos propres moyens.

Philippe se lève avec un sourire satisfait aux lèvres.

- Je ne peux qu’approuver cette résolution et je ne doute pas un instant que vous vous en sortirez tous haut la main, je vous laisse finir votre soirée entre vous. A demain !!

Nous attendons tous qu’il se soit éloigné pour qu’ensuite la question se pose de comment finir la soirée, je sens bien un regard insistant derrière mon dos qui me fait me retourner et croiser celui de Raphaël qui ne me laisse aucun doute sur ses pensées tellement ses yeux braqués sur moi expriment l’envie qu’il a de la finir avec moi.




CHAPITRE 60 (273) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Redécouverte)


Je lui envoie un petit clin d’œil de connivence pour ensuite regarder ce qu’il se passe du côté de Thomas qui semble en être étrangement au même point avec Éric et il ne me faut pas longtemps pour comprendre que tout semble avoir été calculé à l’avance par nos deux copains.

Le « complot » paraît même aller encore plus loin, quand Yuan s’approche de moi et me glisse à l’oreille.

- Nous prenons « Tonin » avec nous ce soir, tu crois que tu peux te relier à lui comme tu le fais avec « Thom » ?

Cette demande me fait comprendre que dans cette réalité, nos relations associées avec nos amis ne seront pas forcement du même style que celles que nous avions connues et en y réfléchissant bien, je n’y trouve rien à redire bien au contraire.

- Ne t’inquiètes pas pour ça « Yu » ça fait déjà un moment que c’est le cas, Antonin n’a juste pas encore pris l’habitude de l’utiliser comme nous le faisons sans y penser avec Thomas.
- C’est cool alors !! Vous n’êtes donc plus obligés d’être tous les trois quand on a envie d’être plus particulièrement avec l’un d’entre vous ?
- Hé non !!! Hi ! Hi !
- Pourquoi ce n’est que maintenant que tu le dis ??
- Parce qu’on aime aussi être tous les trois avec vous Hi ! Hi !
- Pourtant ce soir ça n’a pas l’air de te déranger ?
- C’est que ce soir est un soir un peu particulier, Thomas va retrouver son ami d’enfance avec qui il a fait ses premières expériences et moi j’ai un autre rouquemoutte sur le feu qui ne demande qu’à être dévoré séance tenante Hi ! Hi ! Et puis d’ailleurs ne me prends pas pour un nanar, si tu es venu me parler de ça c’est bien parce que vous avez déjà tout combiné tous ensemble !!
- On se demandait quand vous vous décideriez !!
- Apparemment c’est pour ce soir Hi ! Hi !
- Et pour « JB » ?
- Tu connais ma position la dessus, c’est la même pour Thomas !! Avec vous il fait comme il veut, après tout c’est un grand garçon.
- Pourtant l’autre jour sur la dune, tu….
- C’était juste un jeu ce soir-là, je n’aurais pas été plus loin avec lui et il le sait parfaitement. D’ailleurs rien ne l’empêche de participer s’il accepte que ça reste dans la même idée, je me rappelle que pour toi ça a duré un moment comme ça avant que tu ne tombes amoureux de « Pat » et qu’ensuite on soit totalement avec toi, il y a de nombreuses façons pour se donner du plaisir sans aller non plus jusqu’aux extrêmes.
- Antonin connaît il cette histoire ?
- Si quelqu’un lui en a parlé, sinon je ne pense pas !! Je vois bien où tu veux en venir, j’avais déjà remarqué leur attirance l’un envers l’autre.
- Tu n’es pas jaloux ?
- Pourquoi le serais-je ?? L’es-tu d’Antoine quand on est ensemble ?
- Bien sûr que non !! Nous nous aimons vraiment, avec vous c’est un autre plaisir qui consolide encore plus notre amitié mais aussi notre couple.
- Tu as donc répondu tout seul à ta question !! Antonin est avec nous comme toi tu l’es avec mon cousin, il n’y a donc pas à en être jaloux s’il prend du plaisir et s’amuse en compagnie de l’un ou plusieurs d’entre vous comme nous le faisons tous.

Yuan finit par me sourire avant de me quitter, je comprends bien toutes ces questions qu’il se pose et j’avoue m’en poser à moi aussi sur cette manière que j’ai de voir les choses de l’amour mais aussi du sexe, surtout qu’elle a l’air de surprendre tout autant ceux avec qui je partage cette façon de penser alors qu’ils l’acceptent sans se faire prier.

Comme si c’était le fait d’être devenu ami avec moi qui leur fait s’accorder à ma manière d’être, je me demande une nouvelle fois si c’est moi qui s’adapte à ce monde ou bien le contraire et cette question ce n’est pas la première fois que je me la pose, déjà dans ce qui était pour moi ma vie de référence je m’en étais fait plusieurs fois la remarque.

D’où dans ma tête à cette époque déjà, d’avoir cette idée fixe que j’étais plongé dans un rêve merveilleux où toutes mes pensées prenaient du sens et devenaient réalités.

Thomas s’approche de moi avec Éric et Raphaël.

- « Raphi » demande si on veut passer la soirée chez lui tous les quatre ?

Devant tous les efforts qu’ils ont faits pour organiser ça, comment refuser ??

- Je vous rejoins dans cinq minutes, juste un truc à voir avec « Tonin » et j’arrive !!
- (Thomas) Tu veux que je vienne avec toi ?
- Non t’inquiète et puis tu y seras de toute façon, je veux juste être certain que ça va aller pour lui et qu’il a bien ouvert la porte et les fenêtres en grand Hi ! Hi !

***/***

Éric regarde s’éloigner Florian en se demandant si tout va vraiment bien dans sa tête.

- De quelle porte il parle encore ?? Il y a des moments où je me demande s’il va bien dans sa tête, surtout quand il balance des trucs comme il vient encore de le faire à l’instant et qui n’ont aucun sens !!
- (Thomas amusé) Ces paroles m’étaient adressées et je sais très bien de quoi il parlait, alors ne t’inquiète pas pour lui et pense plutôt à cette soirée qui nous attend, pour toi et Raphaël ce sera une première alors que pour nous deux Florian, ce sera une retrouvaille d’avec vous deux. Alors ne vous étonnez pas trop si nous connaissons les endroits qui vous font grimper aux rideaux les mecs Hi ! Hi ! Nous avons une très longue expérience de vous deux, allez !! Allons-y et je vous raconterais ça en route !!





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CHAPITRE 61 (274) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Soirée chez Raphaël)


Une fois certain que notre soirée chez Raphaël ne pose pas de problème à Antonin et lui avoir bien montré comment rester en relation mentale avec nous deux Thomas, c’est d’un pas rapide que je traverse le camping pour me retrouver en vue de chez les Moutier.

Jean et sa femme sont tous les deux installés dehors à boire une limonade quand ils me voient arriver vers eux, le sourire qui illumine alors leurs visages me va droit au cœur.

- (Jean) Ils t’attendent dans la chambre de Raphaël !! Quelle idée d’aller s’enfermer par une si belle soirée !!
- Je le sais bien mais je n’allais pas laisser mon petit copain tout seul avec les deux autres loustics, alors que je viens juste de le retrouver Hi ! Hi !
- (Jean) Tiens c’est vrai, maintenant que tu en parles !! Où est donc passé le jeune homme qui est arrivé avec vous ? Vu la ressemblance frappante qu’il y a entre eux, j’imagine que c’était le petit frère de ton ami !!
- C’est compliqué à vous expliquer !! Disons pour faire court qu’ils ont inversé les rôles essentiellement pour me faire plaisir.
- (Anne) Ton ami est un garçon magnifique, vous allez très bien ensemble !!
- Merci c’est gentil, Éric n’est pas mal non plus lui aussi !!
- (Anne) Il semble être devenu très proche avec mon fils ?

Je libère leurs inconscients pour que notre précédente conversation leur revienne en mémoire.

- Nous en avons déjà parlé il me semble ?
- (Anne) Bien sûr !! Où ai-je la tête !!
- (Jean) Ça se passe donc comme dans tes souvenirs ?
- Pour eux deux ? C’est exact et j’en suis vraiment heureux croyez-moi, vous avez l’air de le prendre plutôt bien vous aussi ?
- (Anne) C’est étrange cette impression de l’avoir su et de ne s’en souvenir que maintenant ?
- (Jean) Pareil pour moi, je me faisais justement la même réflexion ?
- Peut-être n’étiez-vous pas prêts d’accepter le fait ce jour-là ? Depuis l’idée a fait son chemin et à vous voir, je ne pense pas me tromper en disant que le bonheur de Raphaël passe avant les vieux préjugés. Éric est un garçon que vous apprendrez très vite à apprécier à sa juste valeur.
- (Anne) Il a l’air important pour toi à t’entendre parler de lui avec autant de cœur ?
- C’est un ami d’enfance en qui je tiens énormément c’est vrai, comme tous ceux qui partagent ces vacances avec moi d’ailleurs et ce même si pour certain comme Jean Baptiste m’était étranger il y a encore quelques jours.
- (Jean) Il faudra un jour que tu nous racontes tout ça à tête reposée, mais ce n’est ni l’heure ni l’endroit et tes amis t’attendent, alors cours vite les rejoindre.

Je m’avance vers eux pour les embrasser, mon geste qui au premier abord les a surpris semble après coup leur amener un immense plaisir et c’est tout souriant que je les quitte pour entrer dans la maison rejoindre mes trois gaillards.

L’intérieur est bizarrement silencieux quand je m’avance vers la chambre de Raphaël, je suis quasiment certain de les trouver sagement assis à m’attendre en n’ayant pas osé commencer les préliminaires et ce sans avoir besoin de regarder par les yeux de Thomas.

Je ne me trompe pas en ouvrant la porte et en les apercevant tranquillement installés devant le pc de Raphaël à naviguer sur Internet.

- Besoin d’un site cochon pour vous exciter ou quoi ??

Ils sursautent tous les trois, ne m’ayant pas entendu venir.

- (Raphaël) On t’attendait pour commencer !!

Je les observe avec amusement.

- Et bien je suis là !!

Apparemment ce n’était pas la réponse qu’ils attendaient et ils se retrouvent tout bêtes à se regarder dans les yeux en faisant leur kéké, du coup un vieux doute me vient et je pose la question qui m’est venu subitement à l’esprit, m’adressant à Éric et à Raphaël.

- Ôtez-moi d’un doute-vous deux !! Vous ne vous êtes pas contentez de dormir ensemble ces dernières nuits j’espère ?

Je comprends de suite en voyant leur tête se baisser et leurs yeux regarder le parquet de la chambre d’un air gêné.

- Je vois, je vois !!! Vous connaissez pourtant ma position là-dessus ? Alors vous avez le choix, c’est ou on vous laisse seul ce soir !! Ou on commence en couple, ça vous donnera peut-être le courage d’aller plus loin déjà vous deux et on voit après où ça nous mène pour la suite de la soirée ? Qu’est-ce que vous choisissez ?

N’obtenant pas de réponse et les voyant toujours aussi intimidés, je me tourne vers Thomas qui me fixe depuis tout à l’heure.

- Tu viens ?? On reporte ça pour quand ces messieurs seront réellement ensemble !!

Je n’ai pas encore fait demi-tour pour sortir de la chambre qu’une voix me stoppe.

- (Raphaël) Non !! Restez les gars !! On fera comme tu veux !!
- Sûr ?? Éric ??
- (Éric) Restez avec nous !! Vous voulez bien ??

Un coup d’œil sur Thomas qui a son sourire ensorceleur me fait comprendre que c’est ce qu’il aimerait aussi et je fais un pas vers la porte en les sentant tous retenir leur souffle, je ne peux m’empêcher de sourire avant de la claquer devant moi et de lui donner deux tours de clé.

J’approche ensuite pour me placer devant Thomas que j’envoie d’une poussée s’allonger sur le lit et sans plus m’occuper des deux autres, je lui saute dessus pour l’embrasser à pleine bouche en me frottant amoureusement contre lui.

***/***

Éric et Raphaël sentent leurs libidos explosées devant le spectacle de leurs deux amis qui entament les préliminaires amoureux sans plus s’occuper d’eux, avec une telle excitation marquée d’impatience qu’il ne leur faut pas longtemps avant de les voir se retrouver nus et de prendre une position sans équivoque sur l’intention qu’ils ont d’aller jusqu’au bout de leur passion.



CHAPITRE 62 (275) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Antonin)


Pendant que Yuan accompagné d’Antoine se promènent le long de la dune, Antonin lui est resté avec les filles et celui qui depuis son arrivée devient pour lui un ami incontournable.

Peut-être est-ce dû au fait qu’ils ont connus tous deux les galères de la vie avant de voir enfin poindre une lueur d’espoir quand ils ont fait la connaissance de Pierre pour lui et de Philippe pour Jean Baptiste.

Eux quatre sont restés sur la terrasse, n’en revenant pas encore de cette somme d’argent qu’ils vont recevoir d’ici peu et qui pour eux est une vraie fortune, car Chloé tout comme son amie même si elles n’étaient pas à plaindre, n’étaient pas non plus à considérer comme des nanties.

Pendant qu’ils discutent de ce qu’ils vont faire de cet argent tombé du ciel, Antonin reste en liaison avec ses deux chéris et commence à avoir la tête qui chauffe d’assister à leurs ébats amoureux, son sexe dessinant une barre en travers de son maillot de bain.

Jean Baptiste ne manque pas de s’en apercevoir sans être au fait de la cause de cette bandaison, lui aussi commence à ressentir la même excitation à la vue de son copain si mignon et son sexe devient rapidement au diapason de celui d’Antonin, situation suffisamment gênante pour qu’il reste bien calé sur son siège serré le plus possible à la table.

Chloé regarde l’heure quand commence à raisonner dans l’air les premières notes de musique qui annoncent le début de l’animation.

- J’ai envie de danser !! Vous venez ??
- (Léa) Bonne idée !!
- Et vous les garçons ??

Antonin semble revenir de ses pensées, alors qu’il était toujours dans l’esprit de Florian et de Thomas à en prendre plein la vue, découvrant tout comme eux les corps hyper bandant d’Éric et de Raphaël qui ont très vite vaincu cette timidité qui les tenait jusque-là, pour en être au même point d’excitation que ses deux chéris à lui.

- Hein !! Tu disais ?? À oui, aller danser !! Peut être tout à l’heure !!
- (Jean Baptiste) Moi aussi !!
- (Chloé) Pas la peine de nous faire un dessin, vous avez l’intention de faire des cochonneries tous les deux Hi ! Hi !
- (Léa surprise) Pourquoi tu dis ça ??
- Demande-leur de se lever et tu comprendras Hi ! Hi !

Léa n’étant pas née de la dernière pluie, interprète à demi-mot les paroles de sa copine et se penche vers les garçons pour constater ce qui lui a amené cette remarque.

- Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à ne penser qu’à ça !!
- (Chloé) C’est parce qu’ils ont quelqu’un, nous serons pareilles quand nous aussi nous aurons un copain.

Léa ahurie regarde les deux garçons.

- Depuis quand vous êtes ensemble vous deux ?
- (Chloé) Laisse les, tu ne vois pas qu’ils vont prendre feu sinon ?? On vous laisse les garçons, je pense que vous avez des choses à vous dire !!

Comme un fait exprès, c’est au moment où les filles s’éloignent qu’Antoine et Yuan apparaissent, le tee-shirt autour de la taille.

- (Yuan) Ça va vous deux ?
- (Antoine) On rentre tôt parce qu’on a envie d’un câlin et il y a trop de monde sur la dune, ça te dit « Tonin » ??

Antonin voit tout de suite le visage de Jean Baptiste se rembrunir à l’idée de se retrouver une nouvelle fois tout seul et il lui prend la main en la serrant amicalement, avant de répondre à la proposition d’Antoine.

- On a prévu autre chose « JB » et moi, peut-être plus tard si vous êtes encore chaud Hi ! Hi !
- Ok, pas de soucis !! Amusez-vous bien !!

L’envie de ses deux copains est suffisamment urgente pour qu’ils ne s’attardent pas plus et foncent dans leur mobil home pour s’y retrouver dans l’intimité de leur chambre.

- (Jean Baptiste curieux) On avait prévu quoi au juste ?
- Je pensais que nous aussi on pourrait s’amuser un peu ensemble, bien sûr pas comme eux mais ça me dirait bien une petite branlette entre copain !! Tu es partant ??
- Florian et Thomas ne diront rien s’ils l’apprennent ??
- Je t’assure que non et puis nous ne faisons rien de mal, une branlette n’a jamais tué personne Hi ! Hi !
- Dis « Tonin » ? Je peux te poser une question ?
- Vas-y !! Laquelle ??
- Pourquoi vous me mettez à l’écart comme ça ?? Je suis majeur tu sais ?? Moi aussi j’ai envie de connaître autre chose qu’une branlette entre copains, c’est comme si je ne plaisais à aucun d’entre vous ??
- (Antonin) Tu n’y es pas du tout, au contraire !! Tu crois vraiment que je serais là au lieu de m’éclater avec « Yu » et Antoine si c’était le cas ??
- Alors je ne comprends plus rien à rien !! Tu pourrais m’expliquer ?
- Il y a entre nous tous comme, disons ….une règle qui veut que nous soyons déjà en couple pour pouvoir ensuite partager de temps en temps quelques bons moment ensemble. Ce sera pareil pour Éric et Raphaël tu sais, sinon Florian et Thomas n’auraient pas accepté d’être avec eux ce soir.
- C’est pour ça que tu me proposes juste une partie de touche pipi alors ? J’y crois pas !!
- (Antonin) On n’est pas obligé tu sais, si ça ne te dit rien on laisse tomber et on va rejoindre les filles au bal du camping.
- Tu pourrais aussi retrouver « Yu » et « Toinou » ??
- Bah non tu vois, je préfère rester avec toi !!
- (Jean Baptiste) Moi aussi, mais je comprendrais.

Les deux amis restent un moment à s’observer sans plus une parole, une étrange connivence les fait se sourire en matant chacun ensuite le slip de bain toujours aussi tendu de l’autre et c’est Jean Baptiste qui éclate de rire le premier suivi aussitôt par Antonin.

- (Jean Baptiste) Bon ok Hi ! Hi ! On va se la secouer cette nouille ?? Sinon on n’est pas prêt de rejoindre les filles !!




CHAPITRE 63 (276) (Paris) (Samedi soir) (Chez les Désmaré)


Martine Désmaré est une belle femme tenant bien la petite cinquantaine, elle est en position assise sur son lit à dévorer un roman qui la passionne et ça près de son mari qui lui s’est endormi sitôt coucher, comme il le fait bien souvent depuis ses dernières semaines.

Elle sursaute en entendant la sonnerie du téléphone qui se trouve dans le bureau de son mari, devenant blanche d’inquiétude au son spécial de cette ligne qui jusqu’à présent n’avait retenti que pour apporter les pires catastrophes.

Elle repose son livre ainsi que ses lunettes sur la table de chevet, se tourne vers son homme pour le secouer doucement.

- Chéri !!! …. Chéri…. Réveille-toi !! Ce doit être quelque chose d’important !!
- Hummmm !! Quoi ??
- Le téléphone….dans ton bureau !!

Maurice redresse la tête et tend l’oreille subitement alarmé et dès qu’il entend à son tour la sonnerie insistante, il se lève d’un bond pour courir pieds nus jusqu’au combiné qu’il attrape d’un geste brusque.

- Allô !! Désmaré !!
- ….
- Bien entendu !! Il vous a dit qui il était ?
- ….
- Passez le moi !! ….Allô ??
- ….
- Lui-même !!
- ….

Il écoute alors attentivement la personne qui reprend la communication dont la voix volubile dans un anglais hésitant sans doute à cause de la forte émotion, montre combien il est perturbé par le but de son appel.

« Paroles de Maurice traduites en Français »

- Allons !! Calmez-vous !! Je n’ai pas compris la moitié de vos paroles et d’abord qui êtes-vous ?
- ….
- Akihito ?? Mais que se passe-t-il donc mon ami pour te mettre dans un état pareil ??
- …..

L’ahurissement total marque alors les traits de Maurice qui comprend alors pourquoi son ami est aussi nerveux, le désespoir peut s’entendre dans chaque mot qu’il prononce.

- C’est arrivé quand ?? Je n’en ai pas été encore informé ??
- ….
- Y a-t-il des morts ??
- ….
- Comment vont-ils ??
- ….
- Je vais voir ce que je peux faire !! Il faut que j’en réfère au président, je ne doute pas qu’il donne les autorisations nécessaires !!
- ….
- Je comprends bien que le temps est compté !! Le mieux s’ils sont transportables serait de les transférer par avion jusqu’ici ce qui nous éviterait d’en perdre plus qu’il ne le faut, pendant ce temps-là je te promets de mettre tout en œuvre pour qu’à votre arrivée tout soit prêt pour les prendre efficacement en charge. Tu es certain que vous ne pouvez rien faire pour eux ??
- ….
- Je comprends !! J’appelle les services concernés pour préparer votre arrivée, surtout mon ami rappelle-toi qu’il faut garder le secret sur qui tu sais !!
- ….
- Ne perdons pas plus de temps alors !! Préviens la sécurité de ton pays qu’ils se mettent en rapport avec nous depuis votre ambassade en France.
- ….
- S’ils sont encore en vie, je te promets qu’ils s’en sortiront !! Au revoir mon ami et a très bientôt !!
- ….

Maurice raccroche fébrilement le combiné, les heures qui suivent l’appel d’Akihito passent alors très vite à organiser l’arrivée de plusieurs membres appartenant de près ou de loin à la famille impériale victime d’un terrible accident maritime lors d’une visite protocolaire pour une inauguration semblant importante au sein même de l’archipel.

Quand il sort enfin de son bureau, Maurice voit poindre le jour à travers les carreaux et il sait qu’il n’est plus temps de penser à dormir, la journée ne faisant que commencer s’annonce comme l’une des plus longues qu’il ne connaitra jamais.

***/***

« Dimanche sept heures du matin, bureau de l’Elysée »

Une heure déjà que la conversation a débuté, ponctuée souvent d’interruptions suite à l’arrivée des rapports sur l’avancement des différentes actions engagées.

- Vous rendez vous compte des risques diplomatiques que nous amènent cette sombre affaire ?
- Bien sûr monsieur le président !! Mais pouvions-nous même seulement envisager de refuser notre aide sachant ce que nous savons ?? Le professeur Assaki a été témoin du miracle sur le jeune Benjamin, c’était couru d’avance qu’il nous fasse officiellement cette demande sachant pertinemment que c’est l’unique chance qu’ont encore les membres de la famille impériale d’en réchapper.




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CHAPITRE 64 (277) (Camping de la dune Paris) (Samedi soir) (L’appel au « don »)


« Continuation de la discussion au bureau de l’Elysée »

- Je ne dois m’en prendre qu’à moi de ne pas vous avoir écouté ce jour-là et d’avoir autant insisté pour que quelqu’un de reconnu mondialement supervise cette opération, voilà où nous en sommes à l’heure où je vous parle !! Nous allons mettre la vie de la belle fille et du fils de l’homme le plus adulé du Japon entre les mains d’un adolescent au casier plus que chargé et de surcroît sans aucun diplôme, avec toutes les incertitudes sur l’état de santé de la famille impériale qui vont avec !! Qui sait si dans l’état actuel où ils se trouvent, il y a encore quelque chose à tenter pour eux ? Vous vous rendez compte des répercussions internationales si un seul d’entre eux venait à ne pas en réchapper ?? Ou encore si les médias apprenaient ce que nous avons l’intention de faire et découvrent en plus le passé de notre protégé ??
- Je ne doute pas un instant que Florian saura faire pour le mieux monsieur et quant aux médias, il va juste nous falloir faire en sorte que rien ne filtre de l’hôpital. Quant aux répercussions monsieur, n’oublions pas que la demande vient du gouvernement Japonais parce qu’ils ne se sentent pas les compétences nécessaires. Pensez au prestige de notre pays si notre participation leur sauve la vie !!
- Vous avez carte blanche sur les moyens à mettre en œuvre, ce garçon doit être absolument protégé de toutes publicités c’est bien compris ??
- C’est à quoi je travaille depuis cette nuit monsieur, Florian sera transféré dans la matinée par hélicoptère à l’hôpital du Val de grâce et c’est l’équipe d’Akihito Assaki qui arrive avec les blessés qui l’aidera dans ses interventions, ceux-là même qui l’ont assisté pour le jeune Benjamin.
- J’espère que ce sera suffisant !!
- Je ne comprends pas ce qui vous fait dire ça monsieur ?
- Mais enfin Maurice !! C’est du fils de l’empereur que nous parlons !! Celui qui pour le peuple Japonais reste un dieu vivant, comment crois-tu que vont réagir toutes ces personnes aussi professionnelles soient-elles face à la perspective d’avoir sa mort sur la conscience ?
- Peut-être pourrions-nous mettre quelques chirurgiens de l’armée dans la confidence ?
- Hummm !!! Je vais y réfléchir et convoquer un conseil restreint de l’ordre, vous aurez connaissance de ma décision dès qu’elle sera prise !! Pour le garçon, où en sommes-nous ??
- Des hommes à moi s’en occupent monsieur, ils ne devraient plus tarder à arriver là où il passe ses vacances avec ses amis. Pour le transport en hélico, l’appareil est loué sans pilote à une société civile et ce afin d’éviter les curieux s’il s’était agi d’un appareil militaire.
- Bien !! Je vois que vous avez pensé à tout, il ne reste plus qu’à croiser les doigts !! Je m’occupe de lui faire affecter les meilleurs chirurgiens dont nous disposons, par contre ils n’interviendront qu’en cas de défaillance de l’équipe du professeur Assaki. Moins il y aura de témoins et mieux cette histoire se terminera !!

***/***

« Continuation de la nuit au camping de la dune, quelques heures plus tôt »

Chloé et Léa s’amusent beaucoup à cette soirée organisée par le camping, cela fait presque deux heures qu’elles dansent sans discontinuer seules ou accompagnées par quelques garçons trop heureux d’inviter de si jolies filles.

Elles profitent d’un jeu qu’organise l’animateur de la soirée pour aller s’asseoir et prendre un verre en discutant tranquillement et bien sûr le sujet de la discussion va directement vers les garçons avec en particulier le rapprochement qu’elles ont noté entre Jean Baptiste et Antonin.

- (Léa) Tu crois qu’il pourrait y avoir quelque chose de sérieux entre eux deux toi ?
- Honnêtement ?? Je ne pense pas !! « Tonin » aime trop Florian et Thomas pour ça, par contre c’est vrai qu’il y a une amitié de plus en plus forte entre eux.
- Je préfère ça !!
- Maintenant je ne dis pas qu’il n’y aura jamais rien entre eux non plus !! Mais un peu comme « Yu » et Antoine avec son cousin.
- (Léa) Je les envie tu sais ? Ils s’éclatent comme des fous et nous on est toujours seules, j’aimerais bien moi aussi pouvoir m’éclater avec un beau mec qui serait aussi chaud qu’eux le sont Hi ! Hi !
- (Chloé) Pourquoi tu n’as pas accepté le verre que voulait te payer le gars avec qui tu dansais tout à l’heure ? Il est plutôt canon pourtant !!
- Et finir sous sa tente à faire l’amour comme des bêtes Hi ! Hi !
- Je ne vois pas ce qu’il y aurait eu de mal à ça si tu en avais envie ? En plus rien n’oblige d’aller jusque-là, il y a sûrement des choses tout aussi plaisantes à faire avec un beau gars sans ça tu ne crois pas ?
- Oui c’est sûr, mais non !! Et en plus ça ne m’apporterait rien à part de me sentir après ça encore plus seule !! C’est sans doute mon côté Sissi, je préfère attendre mon prince charmant. Mais toi au fait ?? Pourquoi tu ne le fais pas si ça te parait aussi normal que tu le dis ??
- Tout simplement parce que je fais la comparaison avec nos loustics et qu’il n’y en a pas un ici qui leur arrive à la cheville, je ne vais quand même pas me taper un « beurk » juste pour le plaisir de toucher enfin une bite ?? Maintenant je t’assure que si j’en trouvais un qui me plait comme celui qui t’a invité tout à l’heure, je ne dirais pas non pour quelques préliminaires assez chauds.
- (Léa curieuse) Tu irais jusqu’où ?
- (Chloé amusée) S’il est doué avec moi je ferais en sorte qu’il y prenne du plaisir lui aussi Hi ! Hi !
- Tu irais jusqu’à le faire jouir ?? Wouahh !! J’y crois pas !! Je te parie que tu ne serais pas cap ??
- Ah oui ?? Tu crois ?? Tu paries quoi ?
- Que je le fais si tu le fais !!
- Avec le même alors ? Chiche !! On retrouve ton beau danseur et on lui demande s’il est d’accord juste pour le fun, de toute façon c’est le seul gars intéressant que j’ai vu ici depuis une semaine.
- (Léa) On ne dit rien aux garçons, sinon ils vont nous prendre pour quoi !!
- Et nous alors !! Pour quoi devons-nous les prendre ?? Après tout c’est aussi ce qu’ils font et sans se gêner en plus !! Déjà une, nous ne ferons rien de mal puisque ce sera juste des préliminaires et ensuite c’est pas parce qu’on va s’amuser un peu qu’il y a de quoi en avoir honte, allez viens !! Retrouvons-le et nous accepterons son verre, après ça ce sera au feeling. S’il est vraiment cool on lui en parle, sinon on laisse tomber.

Léa voit sa copine commencer à se diriger vers la piste de danse, elle la rattrape par le bras stupéfiée de comprendre que ce n’était pas que des paroles et qu’elle a réellement l’intention de le faire.

- Tu es sérieuse là ? Tu veux vraiment qu’on le fasse ??
- Bien sûr !! J’ai envie de m’amuser un peu !! Que crois-tu que font les garçons en ce moment ?? Alors pourquoi pas nous ??
- Je n’oserais jamais lui demander ça !!
- T’inquiète blondinette, je gère Hi ! Hi ! On va juste faire en sorte que ce soit lui qui le demande, crois-tu que je n’ai pas remarqué comment il nous dévisageait avant de venir t’inviter ?
- Wouah !!! Ça me fait toute drôle d’un seul coup !! C’est bizarre comme impression !!
- (Chloé amusée) Tu aurais été un garçon, je suis certaine que tu en tiendrais une bonne bien raide en ce moment entre les jambes Hi ! Hi ! Ce que tu ressens ma poule, ça s’appelle de l’excitation et nous ferions mieux de nous grouiller à le retrouver avant d’inonder le camping Hi ! Hi !




CHAPITRE 65 (278) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Les deux frères)


« Dylan »

Ça fait maintenant dix bonnes minutes que Dylan recherche la belle blonde avec qui il a dansé, sa timidité lui donne envie de se mettre des baffes et c’était sûr qu’il se prendrait un râteau devant la façon qu’il s’y est pris pour l’inviter à boire un verre.

Pourtant ça fait déjà plusieurs jours qu’il l’a remarquée, que ce soit le soir au restaurant ou encore en journée sur la plage.

Mais c’était la première fois ce soir qu’il a pu l’approcher sans qu’elle soit toujours avec ses copains, il s’était demandé jusque-là avec lequel de cette bande elle sortait quand il a entendu quelques heures plus tôt une conversation qui lui a fait comprendre qu’ils n’étaient en fait que des amis.

L’autre fille lui plaît bien aussi, sauf qu’il ne ressent pas la même émotion qu’il éprouve en contemplant cette belle voire magnifique blonde qui lui amène des bouffées de chaleur dans tout le corps dès qu’il pense à elle.

Après avoir fait plusieurs fois le tour de la piste de danse, il doit bien accepter le fait qu’elle soit repartie et c’est avec un soupir de déception qu’il décide de rejoindre sa famille attablée près du bar, sa soirée de toute évidence terminée.

C’est son jeune frère Kevin qui l’aperçoit le premier, il remarque aussitôt que quelque chose trouble et rend triste son grand frère, il s’en trouve immédiatement attristé lui aussi car entre lui et Dylan c’est une relation très forte qui les unit depuis toujours, une fratrie dont sont fiers leurs parents de les voir toujours aussi liés l’un à l’autre.

Un an d’âge les sépare, Kevin le plus jeune vient d’avoir dix-huit ans et c’est d’ailleurs pour cette occasion que leurs parents ont décidé de ces vacances, voulant réunir encore une fois la famille avant que leurs enfants quittent le nid.

Ce qui pourtant n’est pas vraiment d’actualité puisque l’un comme l’autre des deux frères sont en études longues pour l’un reprendre l’office notarial de son père et l’autre s’engageant dans un cursus devant aboutir à un master scientifique sur la recherche moléculaire et ses dérivés.

Dylan ne pourrait pas renier son frère tellement ils ont des traits communs tenant de leur père, à part peut-être la blondeur de Kévin qu’il a pris de sa mère alors que son frère lui est brun.

Pour le reste ils sont relativement semblables, un mètre quatre-vingt environ pour soixante-quinze kilos bien musclés et les mêmes yeux bleus foncés qui sont encore plus remarquable pour Dylan du fait de sa chevelure noire, alors qu’ils donnent plutôt un air angélique à son jeune frère.

Dylan vient s’asseoir aux côtés de son cadet en mettant les deux coudes sur la table et son menton dans ses mains en soupirant fortement.

- (Kévin) Un souci frangin ?
- Je suis dégoûté de la vie !!
- Encore cette fille ?
- Oui !!
- Raconte ??
- J’avais réussi à l’inviter pour danser, tout semblait cool et puis je me suis mis à perdre mes moyens et je ne te raconte pas la façon de m’y prendre pour l’inviter à boire un verre, un vrai loukoum !! Je n'ai subitement plus su quoi dire et du coup je l’ai perdu de vue.
- Pas grave !! Tu la reverras demain !! Elle t’a répondu quoi quand tu l’as invité ?
- En fait je ne lui ai pas laissé le temps de répondre, je suis parti avant !! Sa copine venait vers nous et j’ai… et merde !! Quel con !!
- Il fallait rester, elles ne t’auraient pas mangé tu sais ?
- Facile pour toi de dire ça !! Avec ton bagou c’est sûr qu’on serait encore à finir la soirée ensemble.
- (Kevin amusé) Il n’est pas tard, tu devrais y retourner et si ça tombe elle te cherche aussi, tu veux que je vienne avec toi ? Tu pourras toujours me présenter sa copine, elle est comment au fait ?
- Qui ça ?? Sa copine ?? Une vraie bombe !! Châtain foncé, fine avec des yeux noisette et déjà assez grande, un mètre soixante-dix environ.
- Et c’est seulement maintenant que tu me le dis Hi ! Hi ! Allez, on y go frangin !!

Les deux garçons se lèvent sous le regard de leurs parents qui bien sûr ont tout entendu en faisant mine de rien.

- (La mère) Pince-moi si je rêve !! Ton cadet qui se décide enfin à bouger, moi qui le voyait bien parti pour ne pas nous lâcher de toutes les vacances Hi ! Hi !
- Et bien tu vois chérie, tout arrive même ce à quoi on s’attend le moins Hi ! Hi !

***/***

« Chloé et Léa »

Léa suit toujours sa copine qui semble chercher sérieusement à retrouver son cavalier aux yeux si prenants, elle ne peut s’empêcher de sourire en revoyant son visage lui souriant timidement avant de devenir tout confus dès que ses yeux croisaient les siens.

Elle aurait dû accepter de prendre ce verre, elle ne s’en rend compte que maintenant et ce peut-être à cause de Chloé qui sans s’en douter un seul instant l’a aidée à réfléchir, ne voyant plus d’un si bon œil le fait de vouloir s’amuser toutes les deux avec lui et même si leurs intentions sont juste de se faire plaisir mais aussi que ce soit réciproque.

Une crispation à l’estomac stoppe net Léa qui commence à se demander sérieusement ce qu’il se passe soudainement dans sa tête, Chloé se retourne vers elle en s’apercevant qu’elle ne la suit plus.

- Alors !! Tu viens ?? Ce n’est pas en s’arrêtant sans arrêt qu’on va le retrouver !!
- Ecoute Chloé, je ne suis plus aussi sûre de vouloir lui faire ça !! Enfin pas comme ça !!

Chloé sourit à son amie en poussant un gros « Yes » dans sa tête, elle avait bien vu pendant les quelques danses qu’ils avaient fait ensemble qu’une sorte d’attrait mutuel semblait émaner du jeune couple et si elle l’a poussée aussi fortement dans ses derniers retranchements en inventant cette histoire de préliminaires à trois, c’était pour tenter de lui faire prendre conscience et voire si oui ou non elle avait vu juste, ce qui semblerait être bien le cas au vu de la tête que fait en ce moment Léa.

- Comment ça, pas comme ça ?? Il t’intéresse, avoue ??
- Mais non !! C’est vrai qu’il est plutôt sympa, mais je le voyais juste comme un copain de vacances pour danser de temps en temps voire s’embrasser ou se caresser mais rien de plus et je ne voudrais surtout pas qu’il s’imagine autre chose tu comprends ?






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CHAPITRE 66 (279) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Les deux frères) (fin)


- Il ne s’imaginait rien, en fait Hi ! Hi ! Mon frangin est un gros puceau qui a l’habitude de se prendre des vents !!

La voix, derrière elles, les fait sursauter et se retourner d’un même geste surpris pour se retrouver en face de deux garçons dont l’un parfait inconnu pour elles semble bien s’amuser alors que l’autre qui n’est personne d’autre que celui qu’elles recherchaient regarde son frère, sidéré de ses paroles.

Chloé revenant de sa surprise fixe le grand blond avec ironie.

- Parce que toi non peut être ?
- Je ne sais pas ? T’en penses quoi ?
- Que tu risques de te prendre une baffe sur le coin du nez si tu continues !! Voilà ce que j’en pense !!
- Peut-être que j’aime ça ? Quoique je ne sois absolument pas contre les bisous et les caresses, va savoir ?
- Ohhh !! Espèce de….

***/***

Léa pourtant intimidée de se retrouver en face du garçon qui a dû entendre ses dernières paroles tout comme son frère, éclate de rire devant la tête que font Chloé et l’autre garçon à se jauger avec le même sourire narquois aux lèvres.

- Parole !! Vous vous êtes bien trouvés tous les deux Hi ! Hi ! Autant de culot l’un que l’autre, je sens que ça ne va pas être triste !!

Dylan en profite pour prendre son courage à deux mains en attrapant timidement la blondinette par le bras.

- Ça te dis de le prendre maintenant ce verre, pendant qu’ils terminent leur petit numéro de combat de coqs ??
- Et bien….pourquoi pas !! Ils sauront où nous trouver quand ils auront finis Hi ! Hi ! Au fait !! Moi c’est Léa !!
- Dylan !!
- J’aime beaucoup ton prénom, alors comme ça vous avez tout entendu de notre conversation ?
- Pas tout, non !! Juste la fin !! En fait pour être honnête c’était aussi ce que je recherchais, je…. Comment dire….manque ….d’assurance avec les filles et un peu ….d’expérience ne me ferait pas de mal.
- Et bien comme ça nous sommes au moins deux Hi ! Hi ! Ça n’a pas l’air d’être le cas pour ton frère, pas vrai ?
- Qui ça, Kevin ?? À l’entendre il connaît tout sur tout mais j’ai quand même un doute, quoique avec son baratin je ne peux jurer de rien !!
- (Léa) Ça va mieux toi, on dirait ? Je ne te fais plus peur ?
- Non c’est cool et toi ?
- C’est cool aussi !!

***/***

« Mobil home des filles »

Antonin et Jean Baptiste s’astiquent tranquillement le manche en s’observant attentivement, ils ne se sont pas concertés mais ni l’un ni l’autre n’a envie d’arriver trop vite au point de non-retour et les sourires qui ornent leurs lèvres montrent combien ils apprécient cette connivence qui les fait dévoiler leur intimité à l’autre.

Antonin avait déjà remarqué lors de leur petit jeu d’action ou vérité, que son copain était circoncis et c’est d’ailleurs une des raisons qui a fait qu’il n’a su se retenir ce soir-là, trouvant magnifique ce sexe à la peau tendu et à la partie supérieure plus claire, montrant l’endroit précis où l’acte a été pratiqué.

C’est la première fois qu’il rencontre quelqu’un qui le soit, tous ses copains étant comme lui à ne pas avoir subi ce genre d’opération.

- Ça ne te fait pas mal ??
- Quoi donc ??
- De te frotter le gland à nu comme ça ?? Moi je ne pourrais pas le faire, c’est trop sensible !!
- Tu sais depuis le temps, c’est quasiment comme n’importe quelle autre partie de ma peau !! Des fois il faut que je salive un peu dessus pour éviter d’être irrité, mais c’est seulement quand je me branle trop longtemps.
- Ah !! Ok, je me demandais !!
- Tu veux toucher ?? On pourrait même se branler l’un l’autre si tu es d’accord ??
- Hummm !!! Oui mais je risque de ne pas tenir bien longtemps.
- T’inquiètes moi non plus Hi ! Hi !

Quelqu’un qui assisterait à la scène verrait tout de suite que les deux copains n’attendaient que ça, déjà au regard de convoitise que chacun lance au sexe de l’autre mais aussi à la rapidité avec laquelle ils se mettent en position, assis sur le lit l’un en face de l’autre avec les sexes bandés et vibrants d’envies, presque à se toucher.

La main fine d’Antonin est la première à entrer en action pour attraper délicatement la hampe de Jean Baptiste avant que celui-ci n’en fasse autant et entame le geste que tous les garçons connaissent, prenant et se donnant un immense plaisir de ressentir les pulsions d’excitation et la chaleur du sexe gonflé de sève de l’autre.

Comme l’avait prédit Antonin, les crispations des deux visages annoncent l’arrivée rapide de l’orgasme et font s’accélérer les coups de poignets jusqu’à laisser fuser le jus épais qui leur retombe sur les doigts, dans un grognement montrant l’extrême plaisir qu’ils en ont ressenti.

***/***

« Mobil home des garçons »

Antoine est allongé à se frotter de tout son long sur son chéri, à part sa tête suffisamment relevée pour pouvoir l’admirer à l’envi et capter son regard sombre, brillant de l’excitation qu’il aperçoit entre deux mèches de ses cheveux d’un noir profond qui lui mangent le haut du visage.

Un frisson lui traverse une nouvelle fois le corps, son sexe s’écrase un peu plus pour le ressentir davantage et ses lèvres viennent dévorer celles de son bel asiatique au moment où celui-ci lui empoigne virilement les fesses pour plaquer encore plus fort leurs hampes vibrantes au moment précis où l’orgasme les tétanise et qu’ils ressentent la moiteur chaude de leur semence se répandre sur leur bas-ventre.

***/***

« Dans la chambre de Raphaël »

La soirée a été riche en sensations, aussi bien du côté de notre couple que de celui de nos amis et je suis heureux de voir que toutes les barrières ont été rompus entre eux, leurs corps alanguis près des nôtres en témoignent.

La vision de Raphaël nu me donne l’envie de poursuivre la soirée en m’occupant de lui cette fois et la conscience que j’ai des pensées de Thomas m’indique que lui aussi est prêt à refaire la découverte de son ami d’enfance.

J’avance ma main jusque la cuisse bronzée de « Raphi » pour la caresser du bout des doigts, la douceur de sa peau tout comme le frisson ainsi que la crispation des muscles que je perçois venant de lui à mon contact libèrent une nouvelle fois ma libido, ma main prenant alors de l’assurance pour lui masser le haut intérieur de la cuisse en s’avançant à chaque fois un peu plus vers la fourche où se trouve l’objet tant convoité depuis nos retrouvailles.


CHAPITRE 67 (280) (Camping de la dune) (Samedi soir) (Amitiés passionnelles)


C’est un son de gorge d’Éric qui libère les dernières barrières quand chacun comprend que l’autre a donné son aval, un regard vers lui me conforte dans ma réflexion ainsi que le sourire épanoui de Raphaël qui se redresse d’un mouvement félin pour me prendre dans ses bras et me susurrer à l’oreille un simple mot qui a le don d’augmenter encore plus le désir que j’ai de lui.

- Enfin !!

Son corps se frotte contre le mien qui n’est plus qu’une marionnette de sexe entre ses mains, ma peau se couvre de frissons au passage de sa bouche et de ses doigts qui en explorent chaque parcelle avec avidité et quand enfin son glaive me transperce virilement, je pousse un son rauque et puissant qui déclenche nos plus profondes pulsions passionnelles, nos esprits s’embrument ensuite dans un plaisir qui dépasse l’entendement.

Le reste de la nuit n’est plus que plaisirs, mélanges des corps et jouissances à répétitions, les échanges se faisant au gré des envies et personne n’est laissé de côté, je retrouve Éric avec le même plaisir que j’ai retrouvé Raphaël et nos corps à la clarté des premiers rayons du soleil ne sont plus que sueur et lassitude de nos jeux de garçons, me redonnant une joie de vivre que je ne croyais plus connaître avant cette semaine intense en retrouvailles.

***/***

C’est la pensée d’Antonin qui me remet le cerveau en éveil, j’ouvre les yeux pour faire le tour de la chambre et j’entends dans ma tête le cri de surprise de mon blondinet.

- Wouah !!! Vous feriez bien de faire le ménage les gars !! Il y a des hommes à Maurice qui demandent après toi, ils ne devraient pas tarder à arriver !! Putain !! Mais vous avez fait quoi cette nuit ??
- Dormir !!!
- Déconne pas « Flo », ça a l’air sérieux !! Je t’aurai prévenu, ne viens pas me le reprocher s’ils vous voient dans cet état !!

Faire émerger du sommeil mes trois copains n’a pas été de la tarte, finalement j’y suis parvenu et ce juste à temps pour redonner un air de chambre à la pièce et l’avoir aéré de cette odeur de musc tenace qui y régnait.

Je sors juste de la douche quand Jean vient frapper à la porte et se retrouve devant moi visiblement étonner de m’y voir, ses yeux gonflés me font sourire en comprenant que pour lui aussi la nuit n’a pas dû être de tout repos.

- Deux personnes te demandent, je n’étais pas sûr que tu sois encore là !!
- Tu devais être sacrément occupé pour ne pas t’en être aperçu Hi ! Hi !

Voyant son air soudainement gêné, je préfère en rester là et descendre pour voir ce qu’ils me veulent, la surprise en reconnaissant qui ils sont manque de me trahir et il me faut une bonne dose de sang froid pour ne pas que ça arrive, le ricanement dans ma tête venant de « Tonin » montre combien il s’amuse de ma stupeur.

« Conversation mentale »

- Tu aurais pu me prévenir mon salaud !!
- Chante beau merle Hi ! Hi ! Je ne voulais pas rater ça !! Quand ils sont arrivés, je les ai tout de suite reconnus alors que c’est la première fois que je les vois vraiment. Je dois avoir gardé aussi une partie de la mémoire de l’autre moi, ça fait un choc pas vrai ??

Pour un choc, c’en est un et d‘avoir Léonie vivante en face de moi avec mon pote Dorian me file une sacrée secousse émotionnelle qu’il me faut plusieurs longues secondes à assimiler avant de pouvoir parler.

- Vous me cherchiez ??
- (Dorian) Florian De Bierne ??
- En chair et en os Hi ! Hi !
- Nous sommes des agents de la DST chargés de vous emmener au plus vite jusqu’à Paris !!
- Ah oui !! Vraiment !! Permettez que j’appelle Maurice pour savoir ce qu’il me veut ??

***/***

« Dans les airs »

Décidément cette semaine ne m’apporte que du bon, d’abord je retrouve mon Thomas et ensuite l’intimité avec deux de mes meilleurs amis, pour finir par me retrouver entre deux nouveaux amis retrouvés qui me conduisent là où je me sens chez moi à faire ce que j’aime le plus.

Bien sûr l’annonce de l’accident m’a porté un gros coup au cœur, vite oublié pour ne plus penser qu’à prendre connaissance des dossiers cliniques copiés à l’intérieur de l’ordinateur portable qui a été mis à ma disposition.

Il ne me faut pas bien longtemps pour comprendre qu’effectivement la situation est plus que préoccupante, mettre en place ensuite un schéma opératoire me prend une petite heure et j’envoie par mail mes besoins ainsi qu’une ébauche de planning pour que tout soit prêt à mon arrivée, les quelques heures restantes vont me permettre de récupérer un peu du manque de sommeil de la nuit.

***/***

Dorian et Léonie ont suivi médusés toute la phase de prise de connaissance ainsi que les préparatifs qui en ont découlé, en comprenant ce que s’apprête à faire ce jeune rouquin et leurs regards portés sur lui alors qu’il dort du sommeil du juste, en dit long sur ce qu’ils en pensent.

- (Dorian) Ou bien je ne comprends pas tout, ou le patron est tombé sur la tête !! Ils ne vont quand même pas confiés la vie de ces gens à ce gamin ??
- (Léonie) On dirait bien que si pourtant !! Je ne sais pas pour toi « Do », mais il m’a semblé savoir ce qu’il faisait le petit !! Il n’a pas l’air plus stressé que ça en plus, regarde le dormir comme si nous l’emmenions en balade je ne sais où !!
- Quelque chose ne tourne pas rond et je m’attends d’aller de surprises en surprises, quelque chose me dit que ça ne fait que commencer !!

L’homme assis près du pilote se retourne avec un étrange sourire.

- Vous ne croyez pas si bien dire !!




CHAPITRE 68 (281) (Paris) (Dimanche) (Hôpital du Val de Grâce)


Les ordres claquent en tous sens depuis le petit matin, un important dispositif de sécurité s’est vu se mettre progressivement en place pour un motif officiel fortement médiatisé qui est la protection de la famille impériale.

Celle-ci devrait bientôt être convoyée ici depuis l’aéroport où le Jet médicalisé doit bientôt se poser et les chambres de soins intensifs sont déjà prêtes à les accueillir.

L’autre motif est lui beaucoup plus secret et ne concerne qu’un groupe restreint d’hommes qui mettent en place un itinéraire de confinement où personne de non-habilité spécifiquement n’est plus autorisé à circuler et qui mène de l’héliport à un local vestiaire près des salles opératoires.

Les médias internationaux venus en nombre, se pressent sur le parking principal dans une zone de cantonnement mise en place à cet effet et protégée par un important dispositif policier.

***/***

C’est là qu’arrive Frédéric Viala encore surpris de l’appel téléphonique reçu pendant la nuit, lui demandant de venir de toute urgence en ne lui indiquant que le minimum d’informations et en lui assurant qu’il serait briffé plus sérieusement une fois arrivé sur place, une fois qu’il se serait présenté devant l’officier de gendarmerie qui commande le cordon de sécurité mis en place.

Bien sûr la radio lui donne vite la raison de cet appel, l’annonce tournant en boucle sur toutes les fréquences et bien sûr la question qu’il se pose est pourquoi lui, Frédéric connaît sa valeur mais il sait aussi qu’il y a des chirurgiens encore plus capable que lui.

Des grilles de chantier délimitent le périmètre réservé aux journalistes, une barrière sert à faire entrer ou sortir les personnes autorisées et c’est donc vers elle qu’il se dirige en sortant ses papiers d’identité de son portefeuille, papier qu’il tend à l’officier dès que celui-ci s’avance vers lui.

- Bonjour !! Je suis le docteur Frédéric Viala, voici mes papiers !! Je suis attendu et il m’a été demandé de me présenter à vous dès mon arrivée !!
- J’ai été informé de votre venue, veuillez attendre ici le temps que je fasse prévenir la personne qui doit vous prendre en charge !!

***/***

« Héliport de l’hôpital »

Une ambulance attend sur le tarmac juste à la limite du cercle où l’appareil doit se poser, un homme à la carrure et aux cheveux grisonnant reste planté devant à passer coup de fil sur coup de fil afin de s’assurer que tout va bien.

Il raccroche pour la énième fois en faisant signe à un autre homme de le rejoindre.

- Oui patron ??
- La personne que j’attends vient d’arriver, tu connais tes instructions ??
- Pas de soucis patron !!
- J’insiste !! Seuls nos hommes et l’équipe médicale qui arrive avec les blessés sont autorisés à le voir !! Capitche ??
- J’ai bien compris patron, je pense que vous avez trouvé l’idée qu’il fallait pour que tout se passe pour le mieux et j’avoue que je n’y aurais pas pensé !!

Maurice puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, hausse les épaules et remonte dans son véhicule pour rejoindre la zone où l’attend Frédéric Viala, curieux de faire enfin connaissance de cet homme auquel Florian se réfère comme un second père.

Il n’est pas difficile pour lui de le reconnaître puisqu’il a eu en mains les dessins de son protégé, c’est donc tout naturellement qu’il se dirige vers Frédéric pour venir se présenter.

- Bonjour docteur Viala !! Je suis Maurice Désmaré, votre épouse vous aura certainement parlé de moi ?
- Bien sûr !! Enchantez de faire votre connaissance, c’est toutefois étonnant que ce soit avec vous que j’ai à faire ?? Je pensais plutôt à voir venir le responsable de cet hôpital.
- Vous allez comprendre tout de suite quand je vais vous dire que vous n’êtes pas ici pour le travail.
- ????????? Excusez cette question, pourquoi m’a-t-on fait venir ici alors ??
- Je pensais que ma présence devant vous, vous l’aurait fait comprendre !!

L’esprit de Frédéric mouline un moment avant qu’un éclair de compréhension ne lui arrive soudainement.

- Ça aurait-il un rapport avec le jeune De Bierne ??

Maurice vérifie que personne n’écoute et aurait entendu la dernière phrase de Frédéric, ce n’est qu’une fois rassuré qu’il reprend la parole.

- Il y a des noms et celui-là en particulier que je vous demanderais d’éviter de prononcer, suivez-moi voulez-vous ? Nous continuerons les explications dans un endroit plus tranquille !!

***/***

« Entrée des urgences »

Le cordon policier s’écarte pour laisser passer les trois ambulances qui arrivent toutes sirènes hurlantes, les passagers sont tout de suite pris en charge par le personnel hospitalier pour être aussitôt dirigés vers les chambres qui leur sont affectées.

Une batterie d’analyses et d’examens devant encore être réalisés avant de les descendre en salles d’opérations, le professeur Assaki y participe avec son équipe visiblement nerveuse et se penche une fois de plus sur les résultats qui lui font froncer les sourcils, conscient que l’opération qui va avoir lieu sera celle de la dernière chance pour tout du moins le fils de l’homme le plus adulé de son peuple.




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 69 (282) (Paris) (Dimanche) (Hôpital du Val de Grâce) (suite)


« A bord de l’hélicoptère »

C’est une main me secouant l’épaule fermement, qui me réveille alors que je dormais à poings fermés.

- Rhaaa !!! Qu’est-ce qu’il y a encore ??
- Nous arrivons !!
- Déjà !! Je viens juste de fermer les yeux !!
- (Victor amusé) Ça c’était il y a presque trois heures Hi ! Hi ! Tu me donneras ton truc pour pouvoir dormir comme ça avec ce qui t’attend une fois arrivé ?
- Hummm !! Je ne préfère pas et garder la nuit que je viens de passer sous silence Hi ! Hi !
- Ça va aller ??

Je me redresse en souriant

- Pas de soucis, j’ai la patate !! Quelqu’un a quelque chose à boire, j’ai comme du carton dans la bouche !!
- Tiens !!
- Merci « Do » !!

Je me rends compte immédiatement de ma boulette en levant les yeux sur celui qui était mon ami, son regard pourtant même s’il reflète sa surprise n’est pas dirigé vers moi mais vers Victor.

- (Dorian) C’était donc vrai ?

J’en suis à essayer de comprendre quand une douleur vive précède de peu le claquement sec qui l’accompagne et qui me fait pousser un cri, me tournant cette fois en me frottant la joue en feu vers Léonie qui me fusille des yeux.

- Aieee !!! Ça va pas la tête !!
- C’est tout ce que tu mérites après les calomnies que tu as eu envers moi vis à vis de mon patron !! Soit heureux que ça s’arrête là !!

***/***

« Hôpital du Val de Grâce, dans un bureau proche de la zone de quarantaine »

Frédéric et Maurice terminent leur conversation sur la raison de leur présence ici.

- Vous n’allez quand même pas autoriser ça ?? Ce garçon n’a aucunes compétences reconnues et vous allez mettre dans ses mains la vie d’un des personnages les plus médiatiques qui soit en ce monde.
- La demande ne vient pas de moi, c’est celle du professeur Assaki en personne et je présume que vous le connaissez au moins de renommée ? Pour répondre à votre prochaine question, ce ne sera pas la première fois que Florian interviendra !! Il y a déjà eu un précédent, le professeur Assaki n’était là à cette occasion que pour pouvoir intervenir en cas où nous aurions surestimé ses compétences.
- L’a-t-il fait ??
- Ce qui se prépare aujourd’hui répond à cette question il me semble, parlez-vous l’anglais ?
- Oui !!
- Dans ce cas je vais lui demander de vous donner lui-même son ressenti de cette expérience qui l’a beaucoup marqué, au point qu’il ait demandé notre aide sans se poser plus de questions.

***/***

« Chambres de soins intensifs »

Akihito c’est fait traduire et relit pour la dixième fois au moins le mail qu’a envoyé Florian, il ne peut qu’aller dans son sens pour la posologie préopératoire qu’il a demandé d’administrer à chacun des trois patients et qui démontre une fois de plus si le besoin s’en faisait sentir, les connaissances exceptionnelles détenues par un garçon aussi jeune.

Il vérifie une dernière fois que tout est en ordre avant de se rendre disponible pour répondre à la demande de son ami Maurice et reste un long moment à répondre aux questions que se pose l’homme qui l’accompagne, visiblement un confrère vu la pertinence de celles-ci.

Maurice reste en retrait, prenant ses appels au fur et à mesure qu’ils lui parviennent et revient dans la discussion quand il reçoit la confirmation que Florian est sur le point d’arriver.

- Nous allons devoir en rester là, il est temps de vous préparer avec votre équipe professeur !! Florian sera là d’ici quelques minutes !!
- (Frédéric) Je fais quoi moi ??
- Un de mes hommes va vous conduire là où vous pourrez assister aux opérations, j’espère que ce que vous verrez sera suffisant pour vous convaincre que tout ce que vous avez appris jusque maintenant est l’exact vérité. Mais je suis certain que le petit cadeau que vous avez reçu de sa part, a eu l’efficacité suffisante pour vous faire une opinion et je vous sais gré d’avoir tenu secret le résultat des analyses du produit qui en ont suivi !!
- Mais !! Comment !!
- Croyez-vous réellement professeur que je sois un homme assez naïf pour vous l’avoir confié et laisser l’utiliser sans surveillance ?? Nos propres services de recherches sont restés sans voix !! La chaîne ADN découverte dans la salive de Florian et qui n’est pas prête d’être décrypté dans sa totalité croyez-moi sur parole, démontre déjà des particularités d’auto-régénérations absolument incroyables !! D’après nos spécialistes, il faudra des années pour commencer seulement à en comprendre la nature et encore !! Beaucoup doutent déjà d’y arriver de leur vivant, voire même d’y arriver tout court !!




CHAPITRE 70 (283) (Paris) (Dimanche) (Hôpital du Val de Grâce) (suite)


« Couloir de quarantaine menant aux salles blanches »

Deux infirmiers suivis d’une infirmière, poussent devant eux un lit médicalisé où un patient le corps protégé par un drap est allongé dans un état qui semble alarmant au vu de la rapidité que mettent les deux hommes à traverser le long couloir gardé de part et d’autre par un dispositif policier assez impressionnant.

- (Victor) La prochaine à droite et c’est la porte du fond !!
- Vu patron !!

Léonie suit le cortège en se demandant à quoi rime cette comédie, l’esprit encore stupéfié de ce regard que lui a lancé le jeune rouquin juste après la gifle bien méritée pense-t-elle toujours qu’elle lui a envoyé en pleine figure.

Des yeux verts impressionnants qui un bref instant lui ont paru ceux d’un fauve, calmant immédiatement sans envie de récidive qui était pourtant bien son intention mais sur l’autre joue cette fois.

Depuis plus un son n’est sorti de sa bouche, son cerveau trop obnubilé à chercher en vain à comprendre ce bref moment qui maintenant encore la laisse dans l’expectative d’en appréhender jamais une réponse logique.

Ils arrivent enfin devant la porte que Victor ouvre en grand pour y faire passer le lit, il actionne l’interrupteur et reconnaît bien le vestiaire réservé aux chirurgiens.

- C’est bon !! Tu peux te relever mon gars !!

Je me redresse d’un bond bras écartés en poussant un gémissement fantomatique du plus bel effet.

- Ouuuuuhhhhh !!!

J’entends un début de ricanement qui me donne envie d’en rajouter une couche, du coup je me lève en marchant et en écartant toujours les bras, recouvert de mon « linceul » improvisé.

- Wouuhhh !! I am dead!!!

Je fais plusieurs pas en tournant sur moi-même, trouvant amusant ce petit jeu quand….

« Vlan !!! »

- Aieeee !!!!!

Je m’écrase le visage contre le bord de la porte restée ouverte pour me retrouver ensuite les quatre fers en l’air, emmêlé dans le drap comme un saucisson.

J’entends dans la foulée des pas arriver vers nous à toute allure, ainsi que la voix d’un homme visiblement inquiet.

- Qu’est-ce que…. Mais c’est quoi tout ce bordel ??

J’arrive à enfin me sortir la tête du drap pour me retrouver face à Maurice et à son équipe écroulée de rire, mon froncement de sourcils doit avoir raison de ce qui le retenait d’en faire autant car il ne résiste pas plus longtemps et éclate de rire à son tour.

- Il faut toujours que tu fasses le guignol Hi ! Hi ! Ça t‘apprendra à faire plus attention !! En plus je ne pense pas que ce soit ni le lieu ni l’heure aux pitreries !!

***/***

« Salle d’opération »

Frédéric est installé derrière la vitre rendue opaque au maximum pour qu’on ne puisse voir de lui qu’une silhouette, alors que de son côté il a une vue très nette de l’intérieur de la salle où la jeune femme est déjà installée avec autour d’elle des personnes visiblement sensibles à ce qu’elle représente pour son peuple.

Chaque geste, chaque regard porté sur sa personne est fait avec un respect et une douceur, qui marque bien le ressenti de ceux pour qui cette intervention à venir doit être la pire des choses qu’ils aient jamais pensée un jour imaginer leur arriver.

La surprise pour Frédéric n’en est qu’à ses débuts car quand la porte s’ouvre sur un tout jeune homme en tenue opératoire, il comprend alors qu’il voit pour la première fois celui qui depuis des semaines hantent ses pensées de questions insolubles.

Plusieurs événements lui mettent soudainement ses émotions à rudes épreuves, en commençant par la marque de respect manifeste de l’équipe nipponne qui s’incline devant le jeune garçon et s’amplifie quand celui-ci les yeux baignés de larmes s’approche de la jeune femme allongée pour lui prendre doucement la main en lui baisant le front.

Les paroles qu’il prononce alors d’une voix triste, il ne les comprend bien sûr pas mais à la douceur de celles-ci, Frédéric sait qu’elles viennent du fond du cœur mêlant la peine à une amitié sincère.

- 私は来ているあなたのため私の友人がわかります !我々 は再びあなたの美しい国を訪問の機会があるだろう ! (Je suis venu pour toi mon amie, tu verras !! Nous aurons de nouveau l’occasion de visiter ton beau pays !!)




CHAPITRE 71 (284) (Paris) (Dimanche) (Hôpital du Val de Grâce) (fin)


Une chose à laquelle je n’avais pas été préparé me frappe aussitôt, mon amie Masako est enceinte et je rage devant l’incompétence de ceux qui ont rédigé les rapports d’analyses lors des premiers secours de ne pas l’avoir signalé, ce qui au vu de son état change complètement la donne.

« En anglais traduit »

- Nous devons sortir la petite Aiko en premier !! Faites amener une couveuse rapidement !!

Pendant ce temps, je sonde l’esprit et le corps du bébé et ce pour m’assurer qu’il n’a subie aucunes séquelles graves suite à l’accident ou à l’état comateux de sa mère.

Ce n’est qu’une fois entièrement rassuré, que je pratique la césarienne pour la sortir en douceur du ventre de sa mère afin de la mettre ensuite au chaud après un petit bisou baveux de bienvenu sur le front et je la dépose ensuite avec mille précautions dans la couveuse qui vient juste d’être mise en place à cette fin.

Je m’évertue ensuite à réparer au plus vite les dégâts physiques de sa mère, commençant par les plus bénins pour contrôler sa résistance aux diverses interventions et m’attaquer en dernier à l’enfoncement thoracique qui lui comprime les poumons, m’attachant particulièrement à prendre toute les dispositions nécessaires à ce qu’un éventuel débris osseux ne vienne transpercer la plèvre qui est un élément fondamental de la protection des poumons.

Le temps me semble s’arrêter tellement je suis pris par la complexité des actes chirurgicaux que je dois pratiquer, rassuré toutefois par le « bip bip » rassurant des moniteurs qui restent largement au-dessous des seuils d’alerte.

***/***

Les heures passent et Frédéric reste ébloui par tout ce à quoi il assiste en ce moment, la parfaite maitrise du moindre geste venant du jeune garçon tenterait à prouver des dizaines d’années d’expériences et ce dans un nombre impressionnant de domaines autant médicaux que chirurgicaux, si ce n’était de toute évidence impossible.

Les décisions qu’il lui voit prendre sont les seules qui pouvaient l’être et il les a prises sans même un froncement de sourcils d’embarras, comme si tout simplement tout allait de soi.

Après la princesse, il en va de même avec son mari qui est le successeur au trône impérial et c’est cette fois au cerveau que le jeune Florian s’attaque avec la même aisance tant dans les gestes qui venant de lui paraissent simples alors que Frédéric sait bien combien il n’en est rien.

La fatigue ne semble pas atteindre le petit rouquin qui après plusieurs heures d’interventions aussi minutieuses que délicates, regarde arriver avec le visage calme et serein le dernier des trois accidentés, un jeune garçon de neuf ou dix ans le cou maintenu par une minerve.

Il ne fait aucun doute pour Frédéric que cette fois encore l’opération sera plus que délicate, les vertèbres cervicales semblant avoir été touchées et une crispation involontaire de sa mâchoire indique que cette fois encore il n’aurait certainement pas et de loin s’en faut, les compétences requises.

Pourtant ça ne semble pas ôter le moins du monde la façon d’être du jeune chirurgien d’exception qui donne d’une même voix posée toute professionnelle les instructions à l’équipe qui s’exécute comme une machine bien rodée.

Tout ressemble à un magnifique ballet où chacun connait à la perfection son rôle dans la troupe, aucune parole plus haute que l’autre, aucun signe de nervosité sur leurs visages non pas impassible comme il aurait pu le penser mais semblant plutôt émerveillé par ce à quoi ils assistent.

***/***

Maurice est déjà depuis un long moment dans la salle où se trouve Frédéric, il ne peut détacher son regard du visage de cet homme qui reste sans bouger le front appuyé contre la vitre comme hypnotisé par la scène qui se déroule sous ses yeux.

Il croit même voir quelques larmes d’émotions brillées dans son regard avide de contemplation et sourit en se disant qu’un grand pas vers l’acceptation de Florian au sein de sa famille vient d’être franchi après ces heures de démonstration d’un talent qui ne sera plus jamais mis en doute.

Maurice s’approche en faisant en sorte de ne pas surprendre Frédéric, il lui pose une main déjà amicale sur l’épaule.

- Extraordinaire n’est-ce pas ?
- C’est….c’est…..je ne….inimaginable !!!
- Regardez Akihito !! Il est aussi ébloui que vous l’êtes devant notre jeune prodige Hi ! Hi !

Frédéric se retourne, visiblement surprit de l’entendre rire d’aussi bon cœur.

- Vous allez bien ??
- Bien sûr que je vais bien Hi ! Hi ! Vous n’avez donc rien remarqué depuis que vous l’observez ??
- J’ai vu beaucoup de choses mais aucune qui prête à rire de la sorte !!
- C’est parce que vous ne regardez pas au bon endroit Hi ! Hi ! J’avais déjà remarqué sans y faire trop attention cette particularité qu’a Florian quand il opère Hi ! Hi ! Il dandine des fesses comme un canard Hi ! Hi ! Même là où il est le plus sérieux, il faut qu’il fasse son clown Hi ! Hi !

***/***

Je termine de mettre la broche qui maintiendra le cou du garçon le temps que ses vertèbres se réparent, avant de remettre les muscles en place et de suturer la peau, c’est un miracle que ce jeune garçon soit toujours en vie car le déplacement de la seconde et de la troisième vertèbre lui avait pincé presque entièrement la moelle épinière.

Les remettre en place sans rompre celle-ci n’a pas été une sinécure et j’ai bien cru à un moment ne pas y parvenir, utilisant en dernier recours un truc qui m’est venu soudainement et qui consiste à mettre deux écarteurs sur les trous de conjugaisons des vertèbres concernées par où passent les nerfs moteurs, acte du dernier recours que j’ai réussi sans endommager les fibres nerveuses qui les traversent.

Une fois les sutures terminées, reste plus qu’à positionner la minerve spéciale qu’il devra conserver plusieurs mois et je peux ensuite respirer plus librement, laissant enfin mon corps se détendre de ces longues heures passées à opérer.

Ce n’est qu’une fois de retour de sous la douche, que j’ai la surprise de voir Maurice qui m’attend tout sourire devant le lit qui m’a amené jusqu’ici depuis l’hélicoptère.

- Allez Saturnin !! Grimpe et cette fois ci sans faire l’andouille, nous te ramenons au camping rejoindre tes amis !!
- Saturnin ??

Là !! Maurice me scie en deux en se trémoussant du cul comme un beau diable, visiblement amusé par sa prestation et il me faut quelques longues secondes pour comprendre enfin de ce à quoi il fait allusion et qu’il se moque gentiment de moi.




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CHAPITRE 72 (285) (Dans les airs) (Dimanche soir) (Retour au camping)


« Dans les airs »

C’est une secousse sûrement due à un trou d’air qui me réveille, j’entends les dernières paroles de Maurice au téléphone qui devait sûrement répondre aux nombreuses questions relatives à ce dimanche pour le moins bien rempli.

- Le professeur Assaki est resté auprès d’eux monsieur, il m’a assuré que tout allait pour le mieux !!
- ….
- Vous pouvez je pense faire une annonce publique en ce sens monsieur, je suis certain que l’ambassadeur du Japon sera heureux d’apprendre que les trois membres de la famille de l’empereur sont en bonnes voies de guérisons et qu’ils sont maintenant quatre !!
- ….
- Je le lui dirais monsieur, bonne fin de soirée !!

Maurice raccroche et s’aperçoit alors que j’ai les yeux ouverts.

- Nous sommes presque arrivés, tu as vraiment un sommeil de plomb !!
- Faut dire aussi que j’en avais besoin !! Tu as fait une erreur tout à l’heure, le jeune garçon ne fait pas partie de la famille de l’empereur !!
- (Maurice surpris) Comment ça ?? Tu es sûr de ce que tu dis ??
- J’ai déjà soigné ce garçon, son grand père est lui aussi à sa façon un homme très important !! En tout cas il vaut mieux être son ami que son ennemi crois-moi !!
- Qui est-il alors ??
- Qui ça ?? Son grand père ?? C’est rien moins que l’Oyabun de la plus importante famille Yakusa du Japon.

Je vois Maurice reprendre nerveusement son portable.

- Je serais toi, j’éviterais de faire ça !! Réfléchis un peu et demande toi pourquoi ils l’ont fait passer pour un membre de la famille impériale, sûrement pas pour que quelqu’un dévoile qui il est réellement et puis son grand père m’avait plutôt à la bonne si je me rappelle bien Hi ! Hi !

Je le fixe dans les yeux, sentant bien son hésitation à garder ça pour lui et je lui souris quand je le vois ranger son portable dans sa poche en soupirant.

- Tu viens de prendre la bonne décision, crois-moi !! Au fait je ne t’ai pas demandé ? Pourquoi c’est toi qui me ramène ??
- (Maurice ricane) Peut être pour t’éviter de t’en prendre une autre dans la figure Hi ! Hi !
- C’est pour ça que « Do » et Léonie ne sont pas avec nous ?
- Bien sûr que non !! Ils te rejoindront d’ici un jour ou deux, il faut qu’ils soient briffés avant ça pour ne plus qu’une telle situation se reproduise et puis ça me faisait plaisir de te ramener, après cette journée c’est Alain qui va se taper tout le boulot et mes ordres sont de ne plus m’occuper pour l’instant que de toi, il faut aussi que je m’occupe des papiers de Thomas et d’Antonin, alors ça va me faire un peu de vacances à moi aussi.
- C’est cool !! Tu ne cherches pas un jeune pour un job d’été ? J’adorerais jouer les Sherlock Holmes Hi ! Hi !
- Parait que tu es doué pour faire le clown, fais-toi plutôt engager dans un cirque Hi ! Hi !

L’idée me traverse l’esprit et me fait penser que je n’ai toujours pas testé un autre des « dons » que j’avais dans mon autre vie de référence.

- Tu pourrais peut être m’aider ??
- A te faire engager dans un cirque ? Je disais ça pour plaisanter !!
- J’avais bien compris t’inquiète !! Juste que je voudrais tester une autre facette de ce que j’étais avant et tu me ferais une grosse faveur en m’y aidant !!
- Tu sais bien que tu peux compter sur moi tant que ça reste dans mes possibilités, c’est quoi cette faveur ??
- J’aimerais pouvoir entrer seul dans une cage avec des tigres.
- De quoi !!! Mais tu n’y penses quand même pas sérieusement ??
- Bien sûr que si !! Rappelle-toi les abeilles, ce sera pareil avec les félins j’en suis certain !! Où j’étais avant, j’avais même une panthère à moi que nous avions mis en pension dans un cirque qui tournait dans le sud et si ce cirque existe ici aussi, j’aimerais vraiment que tu m’y emmènes.
- Ce n’est pas ce cirque où il y a ce garçon qui était sur ton croquis ??
- Ramirez ??
- C’est donc comme ça qu’il se prénomme ??
- Oui, c’est un gars super sympa qui fait partie de la famille Gruss!! Il monte des chevaux magnifiques !! Alors ?? C’est d’accord ?? Tu m’y emmèneras ??
- Et si tu n’as plus ce « don » ??
- Et bien je ferais attention, c’est promis !! De toute façon j’ai toujours celui de me guérir, ça te fera un autre sujet d’expérience pour comprendre ce que je suis ou tout du moins essayer !!
- Pourquoi ne pas tester d’abord avec des animaux moins dangereux ??
- Si tu veux, ce n’est pas ça qui manque dans ce cirque !! Allez !! Dis oui !! S’il te plait !!
- Quand t’as quelque chose en tête, tu ne l’as pas ailleurs !! Bon !! Je vais y réfléchir, ce n’est pas encore cette histoire qui va te préserver du risque que quelqu’un commence à se poser des questions sur toi !!
- Parce que tu crois vraiment que ce que j’ai fait aujourd’hui va rester sans en poser ?? J’en connais qui vont tout faire pour savoir qui je suis !!
- Tu penses à qui ?? Aux Yakusa ??
- Eux aussi bien sûr, je pensais surtout aux gars des services secrets nippons qui sont en France !!
- Tu as des noms ?? Tu les connais ?? Comment sont-ils ??
- Oh !! Pour ta dernière question, je dirais….Hum !! « nippon ni mauvais », ça te va ?? Hi ! Hi !




CHAPITRE 73 (286) (Japon) (Lundi) (Étrange rencontre)


C’est très tard dans la nuit ou plutôt très tôt le matin que nous arrivons au camping et que Maurice me quitte pour retourner à Aix en Provence où il profite du studio que lui prête Philippe situé juste au-dessus de son cabinet.

Je souris du calme venant des esprits de Thomas tout comme de celui d’Antonin en plein sommeil, m’allongeant entre eux deux en faisant attention de ne pas les réveiller et je plonge à mon tour dans un sommeil réparateur, en espérant que mes amis auront la bonne idée de me laisser en profiter.

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« Centre de renseignement du « Naisho », Tokyo, Japon »

Jun’ichirô termine sa réunion avec le responsable des services secrets, la nouvelle de la mise hors de danger du couple impérial et la naissance prématurée de la petite fille de l’empereur Akihito, ayant été l’élément déclencheur de cette mise au point technique nécessaire ainsi que des prochaines actions à engager.

- (Jun’ichirô) Le professeur Assaki restera à Paris avec son équipe le temps qu’il faudra pour que la famille princière impériale puisse envisager un aussi long retour au palais !!
- Et pour le garçon ??
- Mêmes instructions !! Vous connaissez l’importance qu’il représente pour mener à bien les pourparlers actuels et obtenir la signature des accords de non-ingérence dans les hautes sphères de l’état.
- Je ne parlais pas du petit fils de l’Oyabun votre excellence, je connais bien l’intérêt qu’il représente !! Mais du jeune chirurgien qui vient de réaliser cet exploit que même les plus professionnels qui soient, donnaient comme perdu d’avance !!
- Que savons-nous de lui exactement ??

Le directeur du « Naisho » consulte quelques feuillets qu’il avait amenés avec lui.

- Le professeur Assaki quand il a insisté pour que nous nous adressions aux autorités Françaises, a laissé échapper involontairement plusieurs informations !! Il s’est retranché ensuite sur le secret professionnel de sa profession pour ne pas nous en dire plus, juste que c’était la dernière chance de notre pays pour ne pas perdre le prince Naruhito et sa famille.
- Qu’a-t-il dit au juste ??
- Je cite ses paroles telles qu’elles ont été prononcées excellence !!

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Lecture du document.

« Quand j’ai vu arrivé ce gamin, j’ai d’abord pensé à une erreur du service de sécurité Français et ensuite j’ai assisté à la chose la plus incroyable qu’il m’ait été permis d’observer un jour, je vous assure que seul ce garçon aura les capacités qu’il faut pour soigner la famille impériale. »

***/***

- (Jun’ichirô perplexe) Et c’est tout ??
- Oui excellence !! Il s’est sans doute rendu compte qu’il venait de nous révéler une chose qu’il tenait à garder pour lui, ensuite nous n’avons plus rien pu lui soutirer comme renseignements sur ce garçon !! Juste qu’il insistait pour que nous prenions rapidement contact avec les autorités sanitaires Françaises, qu’il avait déjà prévenu mon homologue de la DST et que celui-ci lui avait donné son accord de principe, n’attendant plus que la démarche officielle venant de votre excellence !!
- Bien m’en a pris apparemment !! Pour le garçon, quelque chose m’interpelle !! C’est le secret qu’il y a autour de son existence, je vous demande donc d’enquêter prudemment et de ne surtout pas créer un incident diplomatique, si secret il y a nous l’apprendrons un jour ou l’autre !!
- Bien excellence !!

Jun’ichirô regarde sa montre.

- J’ai un autre rendez-vous important, je tiens à ce que personne ne cherche à me suivre !!
- N’est-ce pas dangereux ?
- L’Oyabun m’a donné sa parole que ma protection serait garantie, je ne voudrais pas qu’il prenne la découverte de vos hommes pour un affront.

Le directeur du « Naisho » s’incline devant le chef d’état, quittant ensuite le bureau pour aller mettre en œuvre les différentes décisions prises lors de cette réunion.

***/***

« Une heure plus tard, restaurant chic du centre de Tokyo »

L’homme d’une soixantaine d’années aux tatouages démontrant à qui sait les reconnaitre, l’importance qui est la sienne au sein de l’organisation mafieuse la plus puissante du pays est assis à une table où deux couverts sont dressés, indiquant par ce fait qu’il attend quelqu’un pour commencer son repas.

L’Oyabun ne détourne même pas la tête quand la porte principale du restaurant s’ouvre derrière son dos, laissant ensuite s’asseoir à sa table sans lever les yeux sur lui celui qu’il attendait.

Jun’ichirô prend le menu que lui tend en tremblant une jeune serveuse, il prend le temps de bien l’étudier avant de passer sa commande et c’est seulement une fois la jeune fille repartie en cuisine, qu’il lève les yeux vers l’homme qui ressent son regard comme par un sixième sens et redresse la tête à son tour pour plonger ses yeux dans les siens, une seule question non dite lui faisant froncer les sourcils d’inquiétude.

- (Jun’ichirô) Il s’en sortira, l’opération a été un réel succès !!

L’immense soulagement peut alors se lire sur le visage de cet homme qui malgré sa force de caractère et sa réputation avérée de tueur sans scrupules qui l’a mené au sommet de son organisation à la suite de son propre père, n’en est pas moins un grand-père aimant.

- Merci !!




CHAPITRE 74 (287) (Japon) (Lundi) (Étrange rencontre) (Fin)


Jun’ichirô s’incline, comprenant l’impact futur pour sa politique de ce simple mot prononcé avec émotion.

- C’est le professeur Assaki qu’il faut remercier, sans lui les suites de cet accident auraient été désastreuses pour notre pays.
- Il lui sera fait savoir qu’il a toute notre reconnaissance et qu’il sera désormais sous notre protection, qu’avez-vous d’autre à m’apprendre sur les personnes qui ont permis ce miracle !! Parce que s’en est bien un, n’est-ce pas ?
- Il semblerait bien en effet, tous nos spécialistes tenaient les mêmes propos sur le facteur risque et l’improbable réussite d’une telle opération !! Ce qui valait aussi bien pour la famille impériale sachez-le, maintenant nous n’avons pas appris grand-chose et il semblerait que l’auteur des actes chirurgicaux soit un jeune garçon, les autorités Françaises refusent à l’heure actuelle de nous en dire plus et je pense sincèrement qu’ils nous ont fait un immense honneur en acceptant notre demande, peut être devrions nous respecter le secret qui tourne autour de ce garçon !! Le principal n’est-il pas de retrouver son altesse impériale, sa famille ainsi que votre petit fils en bonne santé, je me pose de plus en plus la question voyez-vous !!

Un long silence suit ses paroles, silence qui permet aux deux hommes de déjeuner tranquillement chacun restant dans ses pensées et ce n’est qu’après le dessert que l’Oyabun reprend la parole, le visage devenu soudainement comme illuminé par une révélation qui lui serait soudainement venue.

- Croyez-vous aux anciennes croyances excellence ?
- Qu’entendez-vous par anciennes croyances ??
- Notre civilisation a connu quelques périodes clés, qui nous ont amené à ce que nous sommes actuellement !! Une de ces périodes très ancienne n’est plus raconté que par quelques aînés initiés à leurs petits enfants ou dans quelques livres très anciens écrits dans une langue morte depuis des lustres et qu’une poignée d’érudit seulement peuvent encore traduire de nos jours, d’aucuns disent que ce sont soit des légendes soit des inepties et pourtant en y réfléchissant un tant soit peu, ils sont le socle encore à ce jour de notre société !!
- Peut être voudriez-vous m’expliquer, j’avoue ne pas être féru de ce genre de croyances !!
- Il est dit que notre monde a été créé par « Isanagi » le dieu à l’origine de la vie des mondes, alors que son esprit se perdait dans la démence et qu’il y aurait pris retraite afin de retrouver les valeurs qui faisaient de lui le plus puissant des dieux, certains écrits encore plus anciens le nomme « l’unique ».
- (Jun’ichirô) J’ai entendu ces légendes, chaque pays a les siennes et qui se sont perdues comme pour nous avec le temps.
- La tradition Yakusa remonte aux temps les plus anciens et reste attachée à ces croyances, comme Oyabun j’ai été instruit de certains ….secrets remontant aux débuts de notre présence sur cette terre !!
- La science démontre tout autre chose, comme l’évolution qui a fait qu’une cellule trouve un lieu suffisamment riche en composants de base pour s’y développer afin de créer tout ce que nous connaissons et ce que nous sommes devenus, les anciennes croyances se sont vues devenir obsolètes et issues de contes déformés aux fils des millénaires.
- Pourtant cette cellule vient bien de quelque part ? Pour en revenir à ce que nous Yakusa croyons, il est dit qu’un jour les peuples seront tellement opprimés qu’ils reviendront à leurs croyances ancestrales et que les prières réveilleront « l’unique » qui leur redonnera l’espoir d’une vie meilleure, débarrassé du joug de ceux qui les enchaînent.
- Nous n’en sommes quand même pas là ??
- Parce que vous ne voyez que notre petite planète !! L’univers est vaste, plus vaste encore que l’imagination humaine pourrait le définir.
- Je ne voudrais pas vous semblez manquer de respect !! Juste que nos opinions sont différentes, nous pourrions en parler pendant des années sans qu’aucune preuve ne puisse étayer qui de nous deux détient la vérité et encore, en sous entendant qu’il n’en existe pas une autre !!
- Vous êtes un homme intelligent excellence !! Je pense que très bientôt vous aurez accès à ces preuves, souhaitons alors que vous vous rappellerez mes paroles !!
- Je reverrai alors ma façon de penser !! Permettez-moi une dernière question ?? Quel rapport cette conversation somme toute ésotérique et intéressante, a à voir avec notre rendez-vous ??
- J’y viens !! Je voulais avant ça vous mettre disons en condition pour écouter ce qui va suivre, il va de soi que j’attends de vous le secret absolu et qu’ensuite vous mettiez tout en œuvre pour étayer et vérifier mes dires !!
- Je m’y engage sur mon honneur, cela vous suffit-il ??
- Je n’en demande pas plus !!
- Je vous écoute !!
- Nous détenons une preuve qu’il y aura de ça bientôt dix-huit ans, quelque chose est arrivée sur notre planète sous la forme d’une pluie de météorites !!
- Il en tombe très souvent pourtant, je ne vois pas ce qu’il y a d’extraordinaire à ça ??
- Sauf que pour celles-ci c’était différent !! Deux de ces pierres sont parvenues à mon père qui était encore alors l’Oyabun de notre maison tandis que moi je n’étais que son Wakajashira, de très petites météorites qui tenaient dans le creux d’une main et que mon père a fait monter en pendentif, il en a gardé un pour lui et m’a offert l’autre, depuis ce jour et durant plusieurs années nous avons fait d’étranges rêves. J’en ai parlé au bout d’un certain temps à mon père qui m’a avoué alors faire les mêmes et une image c’est peu à peu gravé dans ma mémoire, une image représentant un jeune garçon roux qui se découvre des pouvoirs immenses comme celui de guérir là où il n’y a plus d’espoirs. Un nom me reste graver depuis toutes ces années, un nom qui m’a fait entreprendre toutes ces recherches sur nos anciennes croyances et notre conversation sur ce jeune garçon qui aurait accompli un miracle en guérissant mon petit-fils, m’a fait réfléchir et engager la suite de notre entretien dans cette direction de ce fait plus ésotérique pour en arriver à cette quasi-certitude à mes yeux.
- Quel est ce nom ??
- « Isanagi »




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 75 (288) (Afrique) (Lundi) (Transformation)


« Dispensaire du père Antoine »

Déjà une semaine que Camille et Patrice bénéficient de l’accueil simple mais chaleureux du père Antoine, ils ont visité les alentours du dispensaire en attendant qu’avance la partie administrative qui permettra au jeune Masaï du nom de Taha de pouvoir repartir avec eux.

Aujourd’hui il est prévu pour eux une visite du village d’Okoumé qui durera normalement deux jours et ce afin de permettre aux deux jeunes agents de la DST à ce que ce même Okoumé les mène à cette fameuse clairière où ont élu domicile ces étranges entités extra-terrestre.

C’est donc accompagné de M’Balla dans son vieux quatre / quatre, qu’ils ont pris la piste très tôt ce matin-là.

- (M’Balla) C’est très rare d’être invité à passer la nuit dans une de ces tribus vous savez ?? Et je n’ai pas souvenir que ce soit déjà arrivé à part pour le père Antoine bien sûr, dans celle où nous nous rendons !!
- (Patrice) C’est sans doute parce que le chef va nous confier son fils, il tient certainement à s’assurer qu’il sera entre de bonnes mains.
- (M’Balla) Hum !! Oui peut-être, quoiqu’il pouvait se faire les mêmes conclusions au dispensaire !!
- (Camille) Nous devons visiter aussi cet endroit où l’avion s’est scratché, peut-être y trouverons nous une piste sur ces étranges choses qui s’y passent depuis lors ?
- (M’Balla) Il ne doit plus rester grand-chose depuis tout ce temps !! Enfin !! Vous verrez bien !!

***/***

« Village Masaï »

Taha traverse le village en cherchant des yeux son père qui est sorti très tôt de la hutte familiale ce matin-là, il le trouve au milieu des plus jeunes chasseurs de la tribu et s’étonne de les voir portant leurs armes de chasse, sans qu’un ancien ne les accompagne comme le veut la coutume.

La quinzaine de jeunes hommes sont déjà loin quand il arrive auprès de son père.

- Où vont tous nos jeunes chasseurs père ?

Okoumé sourit de toutes ses dents, visiblement satisfait de sa décision.

- Je les éloigne de la jeune femme blanche, son regard à l’endroit où elle le porte très souvent, pourrait en troubler plus d’uns et créer des incidents qu’il vaut mieux éviter, les jeunes hommes célibataires ont le sang chaud tu comprends mon fils ? Tous n’ont pas comme toi quelqu’un avec qui partager leurs pulsions quand celles-ci sont trop fortes.
- Mais n’est-ce pas dangereux pour eux père ??
- Là où ils se trouveront ils ne risqueront rien, j’en ai eu la promesse de nos dieux !!
- Tu t’es rendu à la clairière père ?? Comment va Naomé ??
- Ne parles tu donc pas avec lui ??
- Si bien sûr !! Mais j’aime aussi l’entendre de toi quand tu reviens de le voir !!
- Alors ne t’inquiète pas pour ton ami, il ne pourrait aller mieux et tu risques d’avoir une bonne surprise demain quand nous nous rendrons là-bas avec les hommes blancs, les dieux des pierres ont tenu paroles fils !! Ton ami et toi pourrez vivre ensemble à ton retour de ton long voyage.
- Explique-toi père !!
- Pourquoi ne pas t’y rendre toi-même fils ? Personne ne te l’a interdit il me semble ?

Taha connait suffisamment bien son père pour savoir qu’il ne révélera rien de ce qu’il sait, Naomé depuis cette nuit reste muet à ses demandes mentales d’entrer en contact avec lui et ne serait-ce le sourire rassurant de son père, il s’imaginerait déjà certainement le pire.

- Tu as raison père !! J’y vais de ce pas, ma curiosité ne saurait attendre plus longtemps !!
- Va mon fils !! Je pense aussi que ton ami attend avec impatience ta prochaine visite et voir briller tes yeux de la surprise qu’il te réserve.

***/***

« Clairière des dieux des pierres »

Naomé ou plutôt pour être exact Naomée, ne se lasse pas d’admirer son nouveau corps reflété dans l’eau pure de la petite rivière où il se désaltère.

Ses petits seins fermes, son ventre plat tout comme la disparition de son pénis remplacé par cette fente enfouie dans sa toison pubienne la ravit au plus haut point.

Depuis son plus jeune âge Naomé se sentait dans le mauvais corps, partageant plus volontiers son temps avec les filles alors que les autres garçons ne pensaient déjà plus qu’aux jeux de guerre et à la bagarre.

Seul Taha trouvait grâce à ses yeux, se sentant déjà très proche de celui qui n’était encore qu’un enfant et c’est tout naturellement à l’approche de l’adolescence qu’ils sont devenus inséparable, découvrant leurs corps ensemble avec les premiers plaisirs qui en ont suivi.

Taha une fois adulte n’a pu se résoudre à ne plus le considérer que comme un ami, son regard sur les jeunes filles de la tribu démontrait mieux que des paroles où allaient ses tendances et seul l’amour qu’il lui portait, a fait que Taha s’en écarte à son profit.

Naomée n’a maintenant plus qu’une hâte, celle d’avoir le membre viril de son amour planté au plus profond de son sexe tout neuf et prendre avec lui le plaisir qu’elle sent déjà en elle, comme un immense incendie qui lui dévore les sens.




CHAPITRE 76 (289) (Camping de la dune) (Lundi) (Souvenirs d’une autre vie)


« Peu avant midi, mobil home des garçons »

Une étrange impression me libère de ce rêve étrange, comme si les souvenirs d’une autre vie étaient arrivés soudainement pendant mon sommeil et je me redresse sur le lit pour rechercher dans mon esprit les différences qu’il pourrait y avoir d’avec ceux que j’ai déjà, ceux-ci s’avérant étrangement semblable à ceux où j’étais myopathe.

Beaucoup de scènes de cet ancien vécu avec hélas les mêmes peines, mais aussi les quelques joies de cette vie sans réelle saveur.

J’y retrouve mes amis d’Aix avant que je perde l’usage de mes jambes, Yuan et Antoine avec leurs trop brèves visites aux fils des années, mais aussi les quelques amis de mon père dont faisait partie Maurice ainsi que mon « Dami » avec qui dès notre première rencontre une immense amitié est née.

Quelques divergences sans réelle importance, beaucoup moins importantes que dans ce présent où le meilleur de mes souvenirs côtoie le pire de celui qui était dans ce corps avant moi et je me demande si un autre moi vient de mourir pour que ce souvenir m’arrive, ou si c’est simplement un endroit de mon cerveau qui se débloque pour une raison que je ne comprends pas encore mais qui doit avoir son importance.

Il faut que j’en sache davantage, Philippe devait repartir aujourd’hui et je m’ouvre à l’esprit de mes deux chéris pour voir s’il n’est pas encore auprès d’eux, la chance voulant qu’il soit avec Antonin et les filles à préparer le repas de midi, je me lève d’un bond pour aller les retrouver.

Chloé est la première à me voir arriver sur eux, elle me sourit en venant m’embrasser.

- Le dormeur s’est réveillé !!
- Bonjour révérende mère Hi ! Hi !
- ?? Tu es sûr que ça va ??
- (Léa amusée) Tu fais référence à Dune en sortant une phrase culte, alors il te répond en te renvoyant au même bouquin. Remarque que « Flo » aurait très bien pu s’appeler Paul !! Lui aussi avait d’étranges pouvoirs Hi ! Hi !
- (Chloé) Ah oui ?? Faudra que tu me le prêtes alors !!

Les voilà qui commencent à papoter sur le sujet qui m’aurait sûrement intéressé si je n’avais pas autre chose en tête, je prends Philippe par la manche en l’emmenant un peu plus loin.

- J’ai une nouvelle mémoire qui vient de se débloquer, tu crois que ça pourrait venir d’une autre réalité.

Philippe plisse le front, cherchant à bien comprendre le sens de la question.

- Tu penses qu’un autre toi vient de mourir ?
- Je me suis posé la question !! Pourquoi suis-je encore ici et n’ai-je pas rejoint ce nouveau corps ?
- Peut-être parce qu’ici tu n’as pas terminé ta mission.
- Ma mission ??
- Tu l’as dit toi-même que c’est à l’approche de ta dix-neuvième année que tu changes de réalité, peut être que beaucoup d’autres toi meurent avant que tu ne puisses te transférer !! Attention !! Ce que je dis là n’est rien moins qu’une idée que j’envoie un peu au hasard, rien ne dit que je sois sur la bonne voie.
- Oui mais alors pourquoi cette vie et pas les autres ??
- C’est peut être comme tes « dons » qui se dévoilent seulement quand tu en as besoin ? Encore une fois je ne fais qu’envoyer des idées sans réel fondement.
- Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a à en tirer, c’est la même quasiment que celle où j’étais malade et que je t’ai déjà raconté !!
- Il y a sûrement des différences, qui sait !! Peut-être que l’une d’elles te sera utile et c’est pour cette raison que ton esprit l’a débloqué.
- Comment en être certain ?
- Là !! Je ne vois pas !! Déjà qu’il faudrait avoir vu juste, nous en reparlerons si tu veux quand tu reviendras à Aix, avec un peu de chance et de patience, nous trouverons peut-être le fil conducteur qui mènera à la compréhension que tu cherches.
- D’accord, merci !! Qu’arriverait-il si ça se reproduisait encore ?
- Comment ça ?
- Combien un esprit peut-il contenir de souvenirs de vies entières sans devenir fou ??
- Est-ce que ceux que tu as déjà t’embarrassent ??
- Heu !! Non, pas spécialement !!
- Tu as ta réponse alors, il doit y avoir un but à tout ça et c’est à nous de tenter de le découvrir, profite du moment présent c’est le seul qui compte et la compréhension viendra en son temps crois-moi !! Déjà la question que tu devrais te poser est de savoir pourquoi aucuns souvenirs du corps que tu habites en ce moment ne sont restés graver dans ton esprit, la réponse à cette question me semble primordiale pour pouvoir appréhender la suite.
- Tu crois que je devrais faire des recherches sur les années qui ont précédé mon arrivée ici ?
- Peut-être pas les années, mais plutôt l’origine.
- Tu veux parler de l’accident en Afrique ??
- Il me semble que s’il doit y avoir explication, c’est là-bas que tu la trouveras !!
- Comment peux-tu en être aussi certain ?
- Une intuition !! Tout commence toujours par ce voyage en avion, les divergences n’arrivent qu’ensuite !! Tantôt des gens meurent, tantôt il n’arrive rien ou encore juste quelques frayeurs, voire quelques blessures !! Mais c’est toujours à partir de cet instant que le destin, ton destin change !! Tu sais celui qui pour moi est le vrai Florian ? C’est celui à qui il n’arrive rien lors de ce voyage, c’est aussi celui qui tombe malade alors que pour les autres, leurs vies même si elles divergent n’en est pas moins dénuée de toutes maladies.
- Ce serait pour cette raison que je n’avais pas tous ses « dons » dans mes souvenirs de ce moi cloué dans un fauteuil ?
- Tu vois ?? Nous avançons lentement vers la compréhension de ce que tu pourrais être, ou ne pas être !!
- Je ne serai pas Florian ?? Mais quelqu’un ou quelque chose qui est parti de ce bébé pour créer tout ça !!
- Quand tu dis tout ça, tu penses aux autres réalités que l’incidence différente de l’accident aurait créées ??
- C’est exactement ça !! Mais comment en être certain ? Ce n’est peut-être rien de plus que l’imagination qui nous joue des tours, à vouloir à tout prix comprendre ce qui semble incompréhensible !!
- Nous ne sommes pas au bout de nos peines, tout ceci a au moins le mérite de nous faire réfléchir et qui sait, il y a certainement quelques vérités dans tout ça !!
- Je risque de monopoliser ton cabinet à temps plein Hi ! Hi !
- J’ai été payé largement avec le chèque que je vais toucher cette semaine Hi ! Hi ! Et puis où pourrais-je trouver un sujet aussi intéressant que le tien dans ce bas monde !! Je te le demande un peu !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 77 (290) (Camping de la dune) (Lundi) (Maurice tient parole)


« Plus tard dans l’après-midi, sur la plage »

Nous sommes tous, enfin surtout moi, en pleine sieste à notre bout de plage habituel et alors que mes amis se couvrent de crème solaire pour ensuite bizarrement chercher un coin d’ombre, je reste au contraire en plein cagnard allongé sur ma serviette de plage.

J’ouvre un œil de temps en temps pour assister le plus souvent au même manège des jeunes et moins jeunes qui viennent se rincer l’œil, attirés comme des mouches par notre groupe.

Certains moins timides s’arrêtent pour faire connaissance alors que d’autres beaucoup plus « émotifs » retournent vite fait se mettre dans l’océan jusqu’à la ceinture.

Un regain d’intérêt pourtant quand deux garçons s’approchent de Chloé et de Léa pour leur faire la bise, le sourire amical de mes deux copines démontre qu’ils se connaissent déjà et j’arrête là mon début d’intérêt pour ces deux garçons pour reprendre ma sieste en me disant que si elles veulent nous les présenter, elles sont assez grandes pour le faire.

***/***

« Une heure plus tard »

Un étrange cri d’oiseau me fait une nouvelle fois ouvrir les yeux, j’ai du mal au début avec le soleil à bien le discerner car il est assez haut dans le ciel et bizarrement ma vue s’adapte pour finir par faire comme un zoom sur l’animal, encore une étrangeté à mettre à mon actif pensais-je quand je reconnais dans cet oiseau un faucon pèlerin.

Du coup mon attention devient plus vive, me redressant sur les coudes pour mieux observer son manège et il devient vite évident que quelque chose a capté son attention au vu des cercles de plus en plus ciblés vers un endroit proche d’où je me trouve.

Mes yeux cherchent alors dans le taillis ce qui attire ainsi ce magnifique prédateur ailé, tous mes sens prennent une sensibilité extrême au point que je finis par entendre le léger couinement apeuré d’un autre animal tapi à quelques mètres de moi.

Ma vue une fois de plus s’adapte à la pénombre qui règne sous les buissons pour apercevoir une petite musaraigne à la fourrure marron clair, celle-ci tremble de tous ses membres ayant compris par un instinct millénaire qu’elle est la cible choisie par ce prédateur dont les cercles concentriques se réduisent à chaque tour davantage.

Au moment où le faucon fond sur sa proie, je me lève d’un bond en enroulant ma serviette autour de mon bras et en le tendant droit devant moi en poussant un son strident, l’animal en pleine chute libre reprend immédiatement son envol de quelques battements d’ailes pour venir se poser sur mon bras avec la grâce et la délicatesse d’un animal visiblement apprivoisé.

Bien sûr je ne suis pas le seul à l’avoir aperçu et je suis vite rejoint par mes amis d’abord, puis ensuite par un nombre grandissant de curieux qui poussent des cris d’admiration devant cet oiseau au demeurant magnifique qui me fixe dans les yeux d’un regard acéré mais d’où ne perce aucune crainte ni colère.

***/***

« Quelques dizaines de mètres plus loin, sur une hauteur de rocher bordant la plage »

Deux hommes avec des jumelles ont suivi de près toute la scène depuis le lâcher du faucon jusqu’à ce moment où il a répondu à l’appel et est venu se poser sur le bras du jeune rouquin.

- Vous avez votre réponse il me semble ??
- Il semblerait en effet !! Qu’avez-vous à m’apprendre sur le comportement de cet oiseau envers ce jeune homme ??
- Pour le moins inhabituel pour tout vous dire !! Je suis moi-même fortement troublé de son comportement, ce faucon ne connait que moi depuis qu’il est sorti de l’œuf et jamais, vous m’entendez !! Jamais il n’a répondu à un quelconque appel autre que le mien !!
- Si vous le faisiez revenir maintenant ??
- Entendu !!

Le fauconnier sort un sifflet à ultrason qu’il porte à sa bouche pour rappeler l’oiseau de proie, il souffle plusieurs fois dedans et reste un moment comme pensif avant de réitérer une seconde fois, Maurice sourit devant le froncement de sourcil inquiet du fauconnier.

- Votre sifflet fonctionne au moins ?
- Bien sûr !! Mais je ne comprends pas, il a toujours obéi en l’entendant !! Que se passe-t-il donc avec ce garçon ??
- Ce serait beaucoup trop long à vous expliquer, le mieux serait d’aller le rechercher vous ne pensez pas ? Sinon nous pourrions attendre ici encore longtemps je vous assure !!

L’homme souffle une dernière fois avant de baisser les bras en comprenant que ça ne sert à rien, rangeant son sifflet dans sa poche d’un geste nerveux.

- Allons-y avant qu’il y ait un accident, le visage de ce garçon est bien trop près de la tête de l’oiseau et il risque d’être blessé !!
- Croyez-moi sur parole, cela n’arrivera pas et je vous conseillerais même d’attendre avant de vouloir le récupérer que ce soit Florian qui vous le demande, sinon c’est très certainement vous qui risqueriez l’accident !! En tous les cas je vous remercie d’avance d’avoir accepté de faire ce test et d’avoir fait tout ce chemin avec moi.
- Pourrais-je au moins connaitre vos motivations ?
- Oh mais très certainement !! Je voulais m’assurer qu’il n’y avait aucun danger pour honorer une promesse que j’ai faite à ce garçon.
- Quel genre de promesse, si ce n’est pas trop indiscret de ma part de poser une telle question bien sûr ??
- Croyez-moi, il vaut mieux pour vous de ne pas la connaitre Hi ! Hi !




CHAPITRE 78 (291) (Camping de la dune) (Lundi) (Maurice tient parole) (fin)


***/***

« Sur la plage, pendant ce temps-là »

- Alors petit gars ?? Qu’est-ce que tu fais dans le coin ??

L’oiseau pousse un petit cri sans que son regard ne quitte une seule seconde le mien, j’entends ensuite un appel sûrement émis par un sifflet à ultrasons et mon attention se porte aussitôt vers la direction d’où il provient, j’aperçois alors deux hommes dont un en particulier que je ne manque pas de reconnaître à sa stature.

- On dirait bien que notre ami Maurice a voulu me tester Hi ! Hi !
- (Antonin) A qui tu parles ? Pas à l’oiseau quand même ?
- (Thomas) Tu penses qu’on peut le caresser ?
- Et d’un je parlais tout seul et de deux oui bien sûr si tu ne fais pas de mouvements brusques qui pourraient l’effaroucher !

Thomas va donc pour lui donner sa caresse quand je le retiens d’un geste.

- Montre lui ta main avant, il doit comprendre ton intention !!
- Ah !! D’accord !!

Thomas vient se placer dans mon dos pour ensuite suivre mes consignes, l’oiseau se laisse faire en semblant apprécier la caresse de mon ami.

- (Thomas) Il a une bague à la patte, tu as vu ??
- Bien sûr !! Comme je vois son propriétaire venir le récupérer avec notre ami Maurice.
- (Antonin) Ça ressemble beaucoup à un coup monté cette histoire, tu sais pourquoi il a fait ça toi ?
- A cause d’une demande que je lui ai faite cette nuit, je voulais vérifier si j’ai toujours mon « don » avec les animaux et je lui ai demandé s’il pouvait m’emmener au cirque, passer une heure ou deux avec la ménagerie.
- (Thomas) Tu parles bien du même cirque que celui d’où nous venons ?
- Bien sûr, pourquoi ?
- C’est cool Hi ! Hi ! J’aimerai être là cette fois pour voir la tête de « Raphi » quand il joue les dentistes avec un lion !!
- (Antonin surpris) Il a fait quoi ??

J’envoie à « Tonin » le souvenir de ce matin-là, en surveillant d’un œil l’arrivée de Maurice qui n’est plus qu’à quelques mètres de nous maintenant.

- (Antonin) Hi ! Hi ! Il a été courageux quand même !! Wouff !! Et ben dis donc, c’était déjà pas du chiqué vous deux !! Même le lion en chope la gaule Hi ! Hi !

***/***

Maurice ne manque pas le fou rire d’Antonin même s’il n’en comprend pas la raison, malgré tout son regard se porte rapidement sur Florian et le faucon qui se frotte la tête contre son épaule, comme le ferait n’importe quel animal domestique avec son maître.

L’homme qui l’accompagne semble de plus en plus surpris.

- C’est quoi ton secret mon gars ??
- L’empathie monsieur !! C’est un magnifique oiseau, très intelligent au demeurant !!
- Il est surtout bien dressé, l’intelligence n’a pas grand-chose à voir dans sa façon d’être.
- Détrompez-vous !! En voulez-vous une preuve ?
- Je serais curieux de voir ça !!

Je sonde rapidement le taillis où la musaraigne était terrée, elle y est toujours avec la même peur de sentir le prédateur si proche d’elle.

Je lui envoie une série de sons qui très vite la font cesser de trembler, son petit museau apparaît alors au recoin d’une grosse touffe d’herbes et je me retourne alors vers l’oiseau en lui imprimant ma demande en pensée tout en la formulant à voix haute.

- Va la chercher !! Ne lui fais aucun mal surtout !!

Je l’aide ensuite à prendre son envol avec mon bras, quelques battements d’ailes pour prendre suffisamment d’élan et le voilà qui plonge vers la végétation, la survolant en rase-motte pour revenir aussitôt sur moi pour y déposer la petite créature dans la paume de ma main.

Celle-ci se dressant aussitôt sur ses petites pattes arrière et se nettoie tranquillement les moustaches avec celles de devant, visiblement pas effarouchée pour deux sous.

L’oiseau revient en piqué pour cette fois se poser sur le gant de son maître qui lui met un cache sur les yeux afin d’être certain qu’il ne s’envolera plus.

- (L’homme) Et moi qui croyais avoir tout vu !! Si je racontais ce à quoi je viens d’assister, personne ne me croirait c’est sûr !!

Maurice le prend à part pour lui parler, l’homme acquiesce plusieurs fois avant de lui serrer la main et de nous faire un signe d’adieu, il quitte ensuite la plage non s’en s’être retourné plusieurs fois pour me regarder visiblement toujours autant stupéfié de la petite démonstration à laquelle il vient de participer.

- (Maurice) Tu n’étais pas obligé d’en rajouter avec la souris tu sais ? Il y a fallu que je lui promette de t’emmener à sa fauconnerie pour qu’il accepte de partir sans plus poser de questions.
- C’est loin ??
- Un peu quand même, ce gars est le frère d’un de mes agents et il est fauconnier-chef au Puy du Fou en Vendée.
- Je n’y suis jamais allé mais j’ai vu plusieurs reportages et j’aimerais beaucoup que nous nous y rendions un de ces quatre, il parait qu’il y a des aigles de plusieurs espèces !!
- (Maurice ironique) C’est sûr qu’ils n’attendent que toi pour apprendre à danser Hi ! Hi !
- Ça pourrait être drôle pas vrai ?? Maintenant je présume que tu es rassuré et que tu vas accepter ma demande d’aller faire un tour au cirque ?
- Je n’ai qu’une parole mon garçon, juste qu’il faut avant que j’aille en discuter avec le propriétaire pour qu’il ne te voie pas arriver là-bas comme un fou furieux à vouloir ouvrir les cages des fauves !!




CHAPITRE 79 (292) (Paris) (Mardi matin) (Hôpital du Val de Grâce)


« Service des grands blessés »

Frédéric avant son retour pour Reims, est venu une dernière fois visiter avec le professeur Assaki et son équipe, les trois patients opérés l’avant-veille, suivant avec discrétion les auscultations minutieuses du chirurgien qui a accepté sa demande d’être présent cette fois encore.

Tous les tests cliniques tendent à donner le même verdict, la santé des trois accidentés n’étant plus en danger et le fait d’être présent encore ce matin, démontrent une fois de plus qu’il n’a pas rêvé cette aventure comme il était tenté de le penser tellement elle lui a paru surréaliste.

Akihito accroche les radios de la princesse Masako sur l’écran lumineux fixé à la cloison, il reste ensuite un long moment à en observer les détails avant de se retourner vers son confrère.

« En Anglais traduit »

- Remarquable n’est-il pas ?

Frédéric se penche à son tour pour étudier les radios.

- Le mot me semble bien faible pour définir le travail de réparation osseuse que nous avons sous les yeux.
- J’étais présent pour les trois actes chirurgicaux et j’avoue sans honte m’être senti plusieurs fois complètement dépasser, tant que cela restait dans ma spécialité j’ai pu suivre sans trop de problèmes et même apprendre certaines choses fortes intéressantes, mais pour le reste j’avoue être resté médusé par autant de connaissances de la part d’un si jeune homme.
- (Frédéric) Je doute qu’il existe une autre personne en détenant autant, il lui a fallu mettre en œuvre un grand nombre de spécialisations à la pointe de nos connaissances de la chirurgie actuelle et il me semble même que certains actes étaient de réelles innovations, il aurait fallu enregistrer toutes ces heures pour en apprendre davantage.

Akihito réfléchi un instant avant de prendre Frédéric par le bras.

- Suivez-moi !! J’ai quelque chose à vous montrer.

Les deux hommes redescendent aux blocs opératoires jusqu’à celui qui a servi la nuit précédente, sa main montre alors un point précis au plafond non loin de la lampe à forte puissance qui sert lors des interventions.

- J’avais remarqué la led bleue qui indique que cette caméra était en service, alors cela répond-il à votre question mon cher collègue ?
- Oui mais je crains fort que nous n’obtenions jamais qu’on nous en confie une copie un jour !!

Akihito s’approche plus près de Frédéric pour lui souffler quelques mots à l’oreille.

- Prévenez notre ami commun que si des gens très puissants apprennent qu’un tel enregistrement existe, il lui sera difficile de garder longtemps secret ce qu’il contient.
- Que voulez-vous dire ??
- Je crains en avoir déjà trop dit !! Veuillez m’excuser mais je dois retourner auprès de mes patients !!

Frédéric reste un long moment à réfléchir le regard levé vers la petite caméra presque indétectable pour qui ignore sa présence, il semble ensuite se ressaisir et quitte le bloc non sans montrer un visage soucieux à ceux qui le croisent dans les couloirs.

Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de sa voiture, qu’il se décide d’appeler Maurice pour l’avertir de ce qui lui a bien semblé être un avertissement à prendre très au sérieux.

Une fois chose faite et cette fois ci relativement soulagé de ne pas avoir gardé ça pour lui, Frédéric démarre pour entamer son trajet de retour vers Reims.

Il a à peine passé la barrière de l’hôpital, qu’une berline avec deux hommes de type asiatique à l’intérieur démarre à son tour et s’engage dans la circulation pour le suivre avec la discrétion qui dénote bien le professionnalisme de ces deux occupants.

Un piéton attendant apparemment l’autorisation de traverser voit passer les deux voitures, il plaque alors sa main sur son oreille en suivant des yeux les deux véhicules jusqu’à ce qu’ils ne soient plus visibles dans la circulation.

- C’est Henri !! Dites au patron qu’il avait vu juste, deux agents du Naisho ont bien pris en filature le professeur Viala !! J’attends vos instructions !!
- ….
- Compris !! Je rentre à la base !! Terminé !!

Henri remonte son col pour se protéger de la pluie fine mais insidieuse qui commençait à lui couler dans le cou, un sourire de satisfaction aux lèvres en reconnaissant que depuis sa nomination à la tête du service le nouveau patron obtient des résultats qui dépassent et de loin s’en faut, ceux de son prédécesseur.

***/***

Alain Durieux reçoit presque immédiatement l’information qui pour lui n’est pas vraiment une surprise, car en effet il lui a été signalé que depuis deux jours les agents Nippons ont un regain d’activités dans la capitale et plus particulièrement aux alentours du Val de Grâce.

La chose étant dite, elle lui parait aussi bien naturelle étant donné les circonstances dues à la présence du couple impériale.

Présence qui se montre comme une aubaine pour la DST, qui peut ainsi repérer certains agents non encore répertoriés par ses services de contre-espionnage et en valider également quelques autres qui étaient déjà suspectés d’y appartenir.




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 80 (293) (Aix en Provence) (Mardi après-midi) (Philippe)


Philippe sort de la banque avec un grand sourire aux lèvres, il vient de déposer le chèque de la Française des jeux et réaliser les virements de ceux des amis de Florian qui avaient déjà un compte, pour les autres ils recevront un chèque de sa part dès leurs retours.

Pour sa part, il compte utiliser une partie de la somme pour refaire un coup de fraicheur dans le studio et aussi tant qu’il y est, le remettre au goût du jour pour un jeune homme comme Jean Baptiste.

C’est pour cette raison qu’il a passé une partie du week-end à l’interroger sans y paraitre sur ses préférences, se donnant ainsi une assez bonne idée de décoration et c’est d’un pas tranquille qu’il profite d’être en ville pour justement rendre visite à un de ses amis qui travaille dans la rénovation d’appartements.

C’est en sortant de chez l’artisan une heure plus tard, qu’il tombe nez à nez avec la famille Louvain accompagnée d’un autre couple ainsi que d’un garçon d’environ l’âge de Florian.

La ressemblance entre les deux adultes mâles est si frappante que Philippe reste un instant figé de stupeur en comprenant qu’il ne peut être que le fameux frère disparu depuis vingt ans, les implications de ces retrouvailles lui viennent de suite à l’esprit et ne serait-ce déjà pour Thomas pour qui ce couple représente les seuls parents qu’il n’a jamais connu, qui va sûrement connaître un retour émotionnel très fort quand il se retrouvera face à eux.

***/***

C’est André qui l’aperçoit le premier en remarquant son trouble.

- Venez que je vous présente au professeur Espinach !! C’est la personne qui pourra confirmer l’histoire qui vous semble toujours autant incroyable.

Il entraine alors toute sa famille à sa suite pour franchir la courte distance qui les sépare de Philippe, celui-ci a tout le temps nécessaire pour reprendre contenance et c’est lui qui les accueille comme de vieux amis, appelant chacun par son prénom à la plus grande stupéfaction de la famille Louvain fraichement débarquée.

- Et toi mon garçon tu dois être le fameux Thomas de cette réalité ?? J’en connais un autre qui va être surpris de te rencontrer Hi ! Hi !

André se tourne vers son frère, sa belle-sœur et son neveu avec un sourire amusé.

- Là !! Vous entendez !! Et je n’ai pas eu le temps de faire les présentations que déjà Philippe sait qui vous êtes, peut-être allez-vous finir par enfin nous croire !!
- (Philippe) Peut-être accepteriez-vous que nous allions nous asseoir quelque part pour prendre un verre et faire plus ample connaissance ?

L’affaire semble convenir à tous qui repartent d’un bon pas jusqu’à une terrasse accueillante quelques rues plus loin, ce n’est qu’une fois assis et les commandes passées, que la conversation peut reprendre.

Philippe laisse à André le loisir de s’exprimer pour raconter une fois de plus toute l’histoire, ce qu’il fait sans se faire prier en prenant cette fois le psychiatre à témoin pour valider ses dires et il termine en laissant la parole à son frère pour les questions qui ne devraient pas manquer, voyant bien une fois de plus à ses mimiques sceptiques qu’il n’a toujours pas réussi à le convaincre.

- (Alain) C’est le nuage de Tchernobyl qui est resté trop longtemps au-dessus de vos têtes ou quoi ?? Cette histoire n’a vraiment aucun sens reconnaissez-le ??
- (André) Pourtant celui qui t’en a parlé en premier n’est pas quelqu’un que l’on pourrait qualifier de plaisantin !!
- (Alain) Il n’a fait que des sous-entendus et n’a jamais rien affirmé !!
- (Philippe) Maurice n’était pas autorisé par sa fonction à révéler ouvertement quoi que ce soit, malgré tout il semble qu’il vous ait mis sur la piste !! Pourquoi pensez-vous que ses services vous recherchaient aussi activement ? Certainement pas pour vous débiter ensuite un ramassis d’inepties, reconnaissez au moins ça ??
- (Évelyne) Sans doute, mais comment quelqu’un de sain d’esprit pourrait croire un tel conte à dormir debout ??

Philippe se tourne vers André.

- Tu ne lui as pas montré les croquis de Florian ?
- J’aurais eu bien du mal puisque je les ai laissés dans ton cabinet !! Nous sommes partis un peu précipitamment la dernière fois reconnais-le ?? Ensuite j’ai reporté plusieurs fois l’intention de venir les récupérer et j’ai fini par ne plus y penser !!
- (Alain curieux) C’est quoi cette histoire de croquis et qui est donc ce Florian dont on entend rabâcher le prénom à la moindre occasion ?
- (Philippe) Ce sont des dessins très réalistes qui montrent votre famille telle qu’elle était dans les souvenirs de Florian, ils représentent des scènes pour la plupart d’anniversaires avec vous tous réunis et bien sûr il y a Thomas votre fils, du moins celui de ses souvenirs si vous préférez cette définition plutôt que de parler d’autre réalité !!
- (Thomas) Ça ne dit pas qui est ce Florian par rapport à notre famille ??
- (Philippe) Florian aime Thomas, enfin pas toi !! L’autre !! C’est quelqu’un qui sort de l’ordinaire, depuis sa sortie du coma il était obnubilé par l’idée de le retrouver !! Il n’a ou plutôt il n’avait que cette chose en tête et n’a eu de cesse de faire tout ce qui était en son pouvoir pour y arriver !!
- (Évelyne) Donc si j’ai bien suivi votre raisonnement, ce garçon…. Florian !! Viendrait lui aussi du même endroit que cet autre Thomas ?
- (Philippe) Je comprends bien vos doutes sur tout ça, j’ai eu les mêmes à une époque pas si éloigné et je sais également qu’André et Nathalie sont passés par là eux aussi comme beaucoup d’autres avant et sûrement encore plus après eux, mais pourquoi pensez-vous que nous voudrions vous convaincre si ce n’est parce qu’un jour ou l’autre vous allez y être confronté. Thomas !! L’autre Thomas !! Il ne pourra pas s’empêcher de vouloir vous rencontrer, vous tous vous faites partie de sa famille et je suis convaincu que le moment venu il en sera ainsi aussi pour vous, Léa a déjà franchi le pas j’en ai été le témoin privilégié puisque j’étais présent ce soir-là.
- (Nathalie) De toute façon que vous nous croyiez ou non, le jour où vous allez rencontrer Florian je vous garantis que ça changera votre façon de voir les choses comme ça l’a fait pour nous.
- (André) Nous pourrions peut-être aller jusqu’à ton cabinet pour récupérer les dessins ?
- (Philippe) Pas de soucis !! Si vous me permettez une observation, vous n’êtes quand même pas des gens très curieux !!
- (André) Comment ça ??
- (Philippe) Personnellement si on m’avait dit que mon fils vient d’être remplacé par un autre qui est aussi quelque part mon fils et qui lui ressemble de façon hallucinante avec deux ou trois ans de plus, je serai déjà là-bas depuis longtemps pour le voir !! En plus ce n’est qu’à quelques heures de routes !!




CHAPITRE 81 (294) (Reims) (Mardi après-midi) (Frédéric)


« Centre-ville de Reims, près du tribunal »

Annie est en pause en prenant un thé au petit bistrot juste en face du tribunal, elle attend son chéri qui voulait absolument la voir sans attendre le soir qu’elle soit rentrée à la maison et son timbre de voix surexcité qui insistait sans vouloir lui en donner la raison, l’a convaincue d’accepter autant par curiosité que pour qu’il retrouve son calme.

Il est parti en catastrophe le dimanche en prenant juste un sac avec quelques vêtements de rechange, sans lui donner d’autre explication qu’un appel urgent qui réclamait sa présence sans délai et c’est seulement le surlendemain alors qu’elle a cherché vainement plusieurs fois à le contacter, qu’il lui téléphone juste pour lui donner ce rendez-vous.

Ce n’est pourtant pas dans ses habitudes d’agir de la sorte, son mari étant à l’ordinaire quelqu’un de qui prend toujours le temps de la réflexion avant d’agir.

Annie le voit arriver avec un certain soulagement à constater qu’il va bien et elle lui fait un signe de main pour qu’il ne la cherche pas au milieu de la terrasse relativement bondée par ce bel après-midi ensoleillé.

Un grand sourire éclaire son visage en la voyant, il vient l’embrasser tendrement avant de s’asseoir près d’elle et lui prendre les mains dans les siennes en les serrant de façon à bien lui montrer combien ce qu’il va lui dire a d’importance.

- Je l’ai vu !!
- Qui donc ??
- Florian !!
- Mon dieu !! Rassure-moi ?? Il ne lui est rien arrivé de grave ?? C’est pour lui qu’on t’a demandé de venir là-bas ??
- Oui !! Mais pas pour ce que tu t’imagines !! En fait il n’y était pas comme patient, c’est Maurice qui m’a fait venir au Val de Grâce justement pour que je puisse le rencontrer.
- Que faisait-il là-bas ??
- Tu te souviens des informations du week-end sur l’accident maritime qui a eu lieu au Japon ?
- Bien sûr !! Les médias en parlent encore d’ailleurs, paraitrait que le pire a été évité grâce au concours de la France !! Des personnes proches de l’empereur qui ont été prises en charge au Val de… !!! Non…. !!! Ne me dis pas que… !!

Frédéric hoche la tête en guise d’acquiescement à chaque hésitation d’Annie, comprenant qu’elle vient juste de faire le rapprochement avec son absence et surtout la présence du jeune Florian, il lui serre encore plus fort les mains en souriant.

- Ce que j’ai vu cette nuit-là restera à jamais dans ma mémoire chérie !! Ce gamin leur a sûrement sauvé la vie, il faut que nos fils acceptent qu’il vienne à la maison !!
- Tu lui as parlé ??
- Non et je n’ai même pas aperçu son visage en entier si tu veux tout savoir !! Il avait déjà son masque chirurgical quand il est entré dans le bloc, ensuite je n’ai plus vu que ses mains !! Ce gamin est resté à opérer quasiment toute l’après-midi et une partie de la nuit sans une seule erreur de jugement, c’est comme si ses doigts étaient….enchantés, tu comprends ?
- Tout ce que j’en retiens, c’est qu’il t’a drôlement marqué !! Es-tu certain que ce soit bien lui au moins ??
- Sans aucun doute, d’ailleurs Maurice me l’a confirmé plusieurs fois !!
- Pourquoi ne te l’a-t-il pas présenté alors ??
- Parce qu’il ne voulait pas que Florian me voit, juste que je me fasse une opinion sur lui pour être convaincu qu’il n’est plus celui que tu as connu.
- Et ??
- Plus rien à voir je peux te l’assurer !! Celui que j’ai vu même de loin est un jeune garçon d’une intelligence hors du commun, qui parle couramment plusieurs langues. Je l’ai entendu donner ses instructions dans un Anglais que je suis loin de maitriser aussi bien et ce pendant toute la durée des opérations, il a aussi utilisé le Japonais plusieurs fois sans doute pour être plus précis quand il sentait une hésitation venant de ceux qui l’assistaient.
- Je vois que tu en es encore fortement impressionné, maintenant est ce que ça ne pouvait pas attendre ce soir pour me raconter tout ça ?
- Mais enfin chérie !! Tu ne comprends pas ?? Tu ne vois pas ce qu’implique tout ce dont j’ai été témoin ?? Tu ne vois pas que tout ceci n’a été possible qu’avec l’approbation des plus hautes sphères de notre gouvernement ?? Qu’ils en savent beaucoup plus qu’ils ne nous en disent pour avoir accepté qu’un gamin de dix-huit ans sans formation quelle qu’elle soit, tienne dans ses mains la vie de personnalités aussi importantes internationalement parlant ?? Et que dire du gouvernement Japonais qui a autorisé le transfert alors que leurs chirurgiens n’ont pas à avoir honte de leurs réputations ?? J’ai eu en mains les rapports médicaux de ces trois personnalités, je peux t’assurer que leurs chances de survie étaient proches de zéro et Pffffttttt !! Les voilà miraculeusement sauvés !! Et encore je dis « sauvés » !! C’est plutôt « guéris » que je devrais dire !!
- Calme-toi chéri !! Je vais prévenir que je prends le reste de ma journée et nous allons rentrer tranquillement à la maison, nous pourrons reprendre cette conversation quand tu auras repris un semblant de calme. Je me doute que ce que tu as vu sort de l’ordinaire, sinon tu ne serais pas aussi fébrile. Dis-toi simplement que nous finirons bien par découvrir ce qu’est devenu exactement ce garçon depuis son accident, puisque nous allons accepter de le prendre chez nous.
- Et pour nos fils ??
- Ne t’inquiète pas pour eux, je pense qu’ils comprendront très vite qu’ils n’ont pas à faire à quelqu’un de banal et puis rappelle-toi que Damien est censé avoir été son meilleur ami, pourquoi en serait-il autrement cette fois ?
- Peut-être parce que cette fois la rencontre sera moins naturelle et avec beaucoup d’appréhensions de leur part ?
- Dans ce cas rien de plus simple !! Il suffit qu’ils se rencontrent de façon plus fortuite, à nous d’organiser ça sans qu’ils s’en rendent compte.
- Comment tu vois ça ??
- Rentrons !! Nous trouverons bien une idée qui tienne la route, au besoin nous pourrions en discuter avec monsieur Désmaré car c’est aussi dans son intérêt que tout se passe bien pas vrai ?




CHAPITRE 82 (295) (Camping de la dune) (Mercredi en début d’après-midi) (Photos ? Vous avez dit, photos ?)


« Sur la plage »

Depuis le milieu de la matinée c’est le remue-ménage sur cette petite partie de plage où la petite troupe aime passer ses après-midi, plusieurs personnes assemblent des tentes colorées qui attirent les regards et bien sûr fait régner un brouhaha de curieux de tout âge, qui se demandent bien pourquoi tout ce déballage.

Benoît dirige la manœuvre alors que José déballe les cartons dans la tente principale, le matériel photo fragile et coûteux restant encore à mettre en place.

Il est presque quatorze heures quand enfin tout est prêt et que les deux professionnels accordent une heure de repos à leurs assistants trempés de sueur, les shoots étant prévus pour un peu plus tard dans l’après-midi quand le soleil sera idéalement bien placé.

- (Benoît) Raphaël t’a bien confirmé que c’était toujours ok pour eux ?
- (José) Manquerait plus que le contraire !! Surtout avec tout ce déballage !! Il m’a confirmé qu’ils seraient tous là pour seize heures, il nous reste un peu de temps pour les derniers réglages. Mais dis-moi ? Tu es certain d’avoir réussi à avoir toutes les tailles ?
- Normalement oui !! Je vais aller vérifier quand même au cas où !!
- Tu ferais bien parce que les deux crevettes, c’est au rayon post-ado qu’ils doivent acheter leurs fringues et je tiens particulièrement à ce qu’ils soient tous les deux sur la pellicule, ils sont trop craquants tu ne trouves pas ?
- Bah, tiens donc !! Comme si les autres étaient à jeter !! Il nous a bien caché ses copains le Raphaël, je comprends mieux pourquoi les autres mannequins de l’agence ne lui faisaient ni chaud ni froid.
- J’avais pourtant cru comprendre qu’il ne les a connus que depuis cet été !!
- Bahhh !! Peu importe en fait, juste que je lui souhaite qu’il y en ait un ou une qui lui apporte ce qu’il recherche au fond du cœur !!
- (José intrigué) Et bien mon grand ?? Qu’est-ce que tu nous fais là ?? Je ne te savais pas aussi fleur bleue, tu ne serais pas un peu beaucoup amoureux de « Raphi » par hasard ?? Parce qu’à t’entendre on le dirait bien !!
- Qu’est-ce que tu vas chercher encore !! C’est juste que je pense qu’il le mériterait bien si ça arrivait, je vais vérifier les maillots pour voir s’il ne manque rien.

José sourit tristement en le suivant des yeux jusqu’au moment où il entre sous le barnum, Benoît a beau s’en défendre mais lui n’en est pas dupe et ce qui au tout début n’était pour son ami qu’une attirance due essentiellement au physique plus qu’avantageux du jeune Raphaël, s’est transformé au fil des mois en une véritable passion de plus en plus perceptible.

Ne serait-ce déjà l’insistance à se rendre jusqu’ici pour ne pas avoir à attendre la rentrée qu’il reprenne ses shoots photos, mais aussi ces derniers jours à broyer de plus en plus souvent du noir, depuis qu’il a appris que le jeune rouquin comptait arrêter son travail de mannequinat au profit de ses seules études.

José apprécie lui aussi Raphaël, seulement pour d’autres raisons plus mercantiles et peut-être aussi ne serait-il pas contre passer quelques soirées riches d’expériences avec lui, mais à l’encontre de Benoît son cœur à lui est déjà pris depuis le premier jour où il a rencontré celui avec qui il est maintenant associé.

José pousse à son tour un gros soupir en essuyant la larme qui vient de s’échapper de son œil, lui aussi connaît que trop bien cette maladie insidieuse qui fait battre le cœur mais qui sait aussi le faire cruellement souffrir.

***/***

« Pendant ce temps-là au camping »

Les garçons reviennent des douches en chahutant comme à l’accoutumée, ils rejoignent Chloé et Léa qui sont en plein travail de maquillage et bien sûr les plaisanteries ne tardent pas à leur tomber dessus dès qu’ils s’en aperçoivent.

- (Yuan) On aura tout vu !! Voilà qu’elles se maquillent pour aller à la plage Hi ! Hi ! Décidément vous les filles, vous ne ferez jamais rien comme nous autres !!
- (Jean Baptiste) Vous auriez besoin de ça encore, je comprendrais !! Mais vous êtes toutes aussi mignonnes sans qu’avec, alors pourquoi perdre autant de temps ?
- (Antoine) C’est peut-être pour une autre raison Hi ! Hi !
- (Chloé) Ah oui !! Et laquelle monsieur je sais tout ??
- (Antoine) Pour les deux frangins qui vous collent aux basques depuis quelques temps par exemple !!
- (Léa) Et alors !! Si c’était le cas, je ne vois vraiment pas en quoi ça vous concerne !! Au moins ça prouve qu’il reste encore des mecs normaux.
- (Éric amusé) Chante ma poulette !! Mais dites-vous bien que c’est juste parce qu’on vous les laisse, vous devriez nous remercier Hi ! Hi !
- (Chloé) Manquerait plus que ça !! Vous n’êtes déjà pas assez nombreux à votre goût donc ?? Et d’ailleurs, en parlant de ça !! Ils sont où les deux rouquemouttes ??
- (Thomas) Florian raccompagne Raphaël jusque chez lui pour qu’il se change et ils nous rejoindront sur la plage.

Un petit sourire de connivence avec Antonin et Éric suffit aux filles pour qu’il n’ait pas besoin d’en rajouter.

- (Léa) D’accord les gars, pas besoin d’un dessin, j’ai pigé !!
- (Chloé) J’en connais un qui tient quand même une sacrée santé !! Je serais curieuse de savoir à combien vous devez vous y mettre pour qu’il n’en puisse plus et qu’il lève les pouces ??

***/***

« Chambre de Raphaël »

Raphaël sourit devant le regard brillant d’excitation de son copain, qui ne le lâche pas des yeux un seul instant depuis qu’ils sont entrés dans sa chambre.

Dire qu’il n’éprouve pas la même envie serait une gageure, lui-même tenant une érection phénoménale qu’il protège au mieux de la vue de Florian en lui tournant le dos et le silence lourd de l’attente avec l’envie qu’ils ont de s’étreindre n’est ponctuée que par la respiration rauque de plus en plus rapide de ce dernier.

Raphaël connaît l’effet qu’il fait sur son ami, surtout quand il est comme en ce moment presque nu et juste vêtu d’un petit slip blanc lui moulant ses petites fesses musclées bien rondes.

Il en joue en les rapprochant insidieusement du visage de Florian qui vu sa position assise sur le bord du lit, se retrouve pile-poil à la bonne hauteur et un long frémissement prend tout le corps de Raphaël, quand d’abord le souffle puis ensuite la bouche chaude de son copain vient se poser tout en douceur sur la cambrure de ses reins.

- Ahhrrr !!!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 83 (296) (Camping de la dune) (Mercredi après-midi) (Sexe amitié et passion)


« Sur la plage »

José retrouve son sourire quand il voit arriver vers eux une bonne partie du groupe de jeunes qu’ils attendaient, il remarque cette fois encore que leurs venues ne laissent personne indifférent et que beaucoup se retournent sur eux à leur passage.

Son visage marque l’étonnement quand son regard se pose plus précisément sur le grand blond aux cheveux bouclés qu’il n’avait qu’entr’aperçu la première fois, caché comme il l’était derrière ses amis.

Partout sur ce garçon où ses yeux se posent, il ne voit que perfection des lignes tout comme il remarque subjuguer la force tranquille des muscles saillants roulants sous la peau bronzée, la douceur virile du visage ainsi que la beauté sans contexte du regard qui une fois qu’il s’accroche au sien lui accélère le cœur d’émotion.

Benoît qui depuis le barnum suivait plus ou moins des yeux son ami, s’aperçoit de son changement d’expression et c’est avec une certaine curiosité qu’il vient le rejoindre en lui donnant une petite tape amicale sur l’épaule qui semble lui remettre les pieds sur terre.

- Tu rêvais ou quoi ??
- Hein !! Quoi !!!

Benoît tout d’abord amusé du trouble évident de José, porte son regard dans la même direction que celui de son copain et éprouve à son tour un bref moment de bug avant de se reprendre, reportant ensuite son attention sur José avec cette fois une toute autre expression dans les yeux.

- Décidément nous n’avons pas fini d’aller de surprises en surprises, ce garçon est tout simplement magnifique !! Nous allons faire les clichés de notre vie avec un oiseau rare pareil !! Les autres en paraîtraient presque banals à regarder alors que pourtant c’est bien loin d’être le cas, mais je ne vois ni « Raphi » ni le petit rouquin ? J’espère qu’ils ne vont pas nous faire faux-bond !!

***/***

« Chambre de Raphaël »

Raphaël les yeux encore embrumés par la passion qui durant plus d’une heure n’a eu de cesse de lui donner un plaisir montant loin dans des strates d’une jouissance encore méconnue, observe depuis plusieurs minutes le visage souriant tout comme le corps alangui lové contre le sien de ce garçon qui en quelques jours a réussi l’exploit de lui bouleverser toute sa vie.

Le simple contact de sa peau toute douce et chaude contre la sienne lui ravive l’envie de partager une nouvelle fois ces moments si intenses qu’il vient de connaître où l’affectif est au moins aussi présent en importance que le jouissif, faisant de sorte qu’il ressente de plus en plus cet énorme sentiment d’attachement qui lui fait poser doucement ses lèvres contre celles assoupies de Florian et lui donner un baiser tout en douceur, alors que sa main dégagée du poids de son corps lui caresse affectueusement la joue.

Il n’en fallait pas plus pour réveiller le petit rouquin qui répond au baiser par des petits bisous devenant de plus en plus passionnés jusqu’à ce qu’enfin les lèvres se collent nerveusement les unes aux autres et que leurs langues se mêlent dans un ballet qui très vite les laisse sans le souffle à s’écarter suffisamment pour qu’un sourire gourmand les fasse reprendre ensuite leur baiser avec encore plus d’envie dévorante.

C’est l’élément déclencheur d’un nouveau déchaînement des sens, les corps se frottant à l’envi l’un à l’autre jusqu’au moment où n’y tenant plus, Raphaël vient se positionner au-dessus du bassin de Florian et d’un geste nerveux dénotant d’une envie irrésistible, lui guide le sexe jusqu’à l’entrée de son intimité en se laissant aller à s’asseoir d’un mouvement sec qui lui déclenche des tremblements nerveux dans les cuisses sous le choc de la pénétration.

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- Arrhhh !! Putain c’est trop bon !!
- Arrête !! Arrête !! Sinon tu vas me faire jouir trop vite !!

***/***

Raphaël calme alors ses mouvements nerveux, le temps que Florian lui fasse signe que c’est bon et lui prenne en main son sexe pour le caresser en le branlant doucement pendant qu’il se déchaîne à nouveau sur ce mât de chair long et épais qui lui fait un bien fou au point qu’une fois encore l’orgasme le surprend en lui vrillant les reins.

Florian sort doucement pour ne pas que le plaisir que vient de prendre Raphaël ne se transforme en douleur, il se dégage ensuite de dessous son corps pour se mettre debout sur le lit le sexe devant la bouche de son ami qui comprend ses intentions et l’ouvre avec gourmandise en souriant, recevant quelques coups de poignet plus tard le jus au goût sucré qui gicle sur sa langue.

Cette fois il semblerait qu’ils soient enfin repus, du moins pour l’instant et c’est donc sans se faire prier plus que ça qu’ils se lèvent pour aller direct dans la salle de bain prendre une douche, passant en courant mais surtout en riant sous le nez de Jean qui en reste stupéfié et comme statufié de les croiser tous les deux nus dans le couloir.




CHAPITRE 84 (297) (Camping de la dune) (Mercredi après-midi) (Un défilé de mode…. amusant)


« Dix-sept heures sur la plage »

Quelqu’un qui arriverait à l’improviste devant cette portion de plage, s’imaginerait très certainement qu’un spectacle s’y prépare à la vue de l’attroupement de curieux de plus en plus nombreux qui y font cercle autour des tentes bariolées et de l’activité qui y règne à l’intérieur comme à l’extérieur.

Benoît pour sa part est en pleine conversation avec les deux responsables de la branche publicité de la marque, qui ont cru bon venir assister en personne à cette séance photo en plein air.

- (Benoît) J’ai trouvé que ce serait plus intéressant dans un décor naturel.
- (L’homme) S’il n’y a aucun surcoût, je ne suis pas contre !
- (Benoît) Je vous promets que nous resterons dans le budget, tout comme l’exclusivité de Raphaël qui n’a accepté que pour faire plaisir à ses amis.
- (La femme) Il a réellement accepté alors ?? Figurez-vous que nous étions sceptiques et que c’est pour cette raison principalement que nous avons tenu à être présents, d’ailleurs où est-il ?
- (Benoît) Il ne devrait plus tarder, ses amis sont déjà pour la plupart tous là à l’attendre.
- (L’homme) J’ai signé votre demande de fournitures pour cette campagne publicitaire, pourriez-vous m’expliquer pourquoi toutes ces tailles différentes et aussi pourquoi avoir commandé nos dernières collections féminines ?

Benoît sourit car il n’attendait que ce moment pour sortir un nouveau contrat qu’il dépose sur la caisse lui servant de bureau.

- (L’homme surpris) Nous en avons déjà signé un ensemble il me semble ?
- (Benoît) Il ne concerne que les clichés de Raphaël !! Celui-ci concerne ses amis juste au cas où vous voudriez nous les acheter, ça ne vous engage absolument à rien rassurez-vous.

L’homme regarde sa collègue visiblement intriguée par la démarche somme toute inhabituelle, celle-ci prend le nouveau contrat en mains et se donne le temps de le lire avant d’exprimer son avis.

- Vous avez sans doute commis une erreur sur la somme inscrite en bas du contrat ? C’est quatre fois le budget initial et je présume qu’il est censé s’additionner à celui-ci ?
- (Benoît) Bien sûr, ça va de soi !!
- (L’homme) Et si ce contrat ne nous intéresse pas ?
- (Benoît) Dans ce cas les photos resteront en notre possession, juste pour notre collection personnelle.
- (La femme intriguée) Et si nous changions d’avis après coup ?
- (Benoît) Ça vous en coûterait le double, je vous laisse cinq minutes pour réfléchir avant que nous commencions le shoot de Raphaël. Le temps pour moi de vérifier si tout est prêt et je reviens !!

***/***

« Sous le barnum servant de cabines d’habillages »

Les coiffeurs et maquilleuses prévus pour mettre en valeur les visages des mannequins, restent plantés devant leurs fauteuils vides car tous ont refusé d’en passer par là arguant du fait qu’ils n’en avaient pas besoin.

José qui les voit sortir des cabines au fur et à mesure qu’ils ont enfilé leurs maillots de bains, se retrouve suffisamment troublé pour n’avoir rien à en redire sur cette décision unanime à l’encontre des artifices et il doit bien reconnaître que c’est la raison qui parle, aussi c’est d’un geste bref de la main qu’il fait sortir ses assistants pour débriefer tranquillement l’équipe sur ce qu’il attend d’eux.

C’est précisément à cet instant qu’entre Benoît, le sourire radieux qu’il montre alors dit plus que des paroles le bien qu’il pense à la vision de ses jeunes corps qui mettent en valeurs de façon exceptionnel la toute dernière collection de la marque avec laquelle il est sous contrat.

- (José) Alors ils ont signé ?
- (Benoît) Nous le saurons très vite, je suis presque à espérer qu’ils ne le fassent pas !! Ce serait assurément le jackpot pour nous !! Waouh !! Magnifique !! Je pense que nous allons faire les plus belles photos de notre carrière !!

Des pas les font se retourner en direction de l’entrée du barnum, apparaissent alors Raphaël et Florian qui aussitôt entrés reçoivent les réflexions amicales de leurs amis, entre autre sur la durée de leur absence ainsi que des allusions à peine voilés sur la raison qui a pu les retenir aussi longtemps.

***/***

« Sous l’autre tente »

- (L’homme) Bizarre tu ne trouves pas ?

La femme repose le contrat sur la caisse.

- Nous travaillons avec eux depuis longtemps, c’est la première fois qu’ils agissent ainsi et il doit bien y avoir une raison, à nous de prendre le risque ou pas !! Pour ma part je serais bien tentée de le prendre !!
- Et moi de m’en tenir au contrat !! Si nous acceptons une fois, qui te dit que ce ne sera pas à chaque fois la même surenchère ensuite ?
- Allons Bastien !! Où est passé le côté risque tout qui a toujours été ton point fort dans ce métier ? J’ai bien observée les yeux de Benoît, la lueur professionnelle que j’y ai vue ne fait aucun doute et puis il a lui aussi pris un gros risque financier reconnaît le au moins !! Si nous repartons avec juste le contrat de base, il sera obligé de mettre au rayon pertes toutes les tenues supplémentaires qu’il nous a commandé car je ne pense vraiment pas qu’il s’attende à ce que nous lui en fassions cadeaux !!
- Si au moins nous savions à quoi ressemblent les amis de Raphaël ?? Ou encore une idée du genre de clichés qu’ils comptent nous vendre ??

Benoît refait son apparition en entendant les derniers doutes exprimés à haute voix par Bastien.

- Après celles avec Raphaël qui seront prises de façon traditionnelle comme indiquées dans les termes du contrat de base, l’idée sera de prendre le reste de la séance sur le vif en mode rafale pour ne pas stresser ses amis qui n’en ont pas l’habitude. Je ne vous mets absolument pas le couteau sous la gorge vous savez !! C’est juste que je vous propose l’opportunité d’une campagne de pub différente et qui j’en suis absolument certain, aura toute l’attention du public envers qui elle est destinée.




CHAPITRE 85 (298) (Palais de l’unique) (Le Kinnn se réveille)


« Bien loin de là, à l’intérieur d’un système stellaire à l’épicentre de l’univers connu »

L’être filiforme à la peau d’un bleu laiteux, pénètre visiblement troublé par ses pensées dans l’immense salle qui sert d’antichambre au bureau où siège l’empereur de l’alliance galactique et il la traverse d’une démarche aérienne, ses pieds ne semblant pas toucher le sol tant il y a de grâce dans son allure générale.

La garde impériale s’incline à son passage, reconnaissant par cette marque de respect l’importance que semble avoir cette personne au sein du gouvernement.

Le dernier garde lui ouvre la porte pour le laisser pénétrer dans le bureau qui dépare du reste du palais par le manque manifeste d’apparat, prouvant par ce fait combien celui qui l’occupe se moque des artifices.

Son regard s’assombrit comme à chaque fois qu’il se retrouve en présence de celui qui après avoir fait en sorte d’écarter tout prétendant, s’est de lui-même proclamé empereur en lieu et place de Thomasss l’amant de « l’unique » qui s’est vu répudier presque mille ans plus tôt sous un coup de colère par celui-là même qui l’avait mis en place sur le trône.

Ce n’est que quelques décennies plus tard que le seul vrai dieu s’est vu lui-même condamné à l’exil, par une race si ancienne que personne n’en connaît plus l’existence et qui s’est sacrifié toute entière pour trouver la puissance nécessaire à le projeter là où il ne pourrait plus faire souffrir son peuple à cause de ses excès de chagrins comme de ses coups de folies de plus en plus destructrices.

Il se reprend très vite pour ne pas trahir ses sentiments de haine envers l’être qui lève maintenant un regard curieux et visiblement surpris de sa présence, retenant manifestement ses paroles acerbes qui sont à l’évidence sa façon d’être face aux représentants des races autres que la sienne et qui pour lui resteront toujours inférieures.

- J’espère que la raison qui vous amène est suffisamment importante pour ne pas vous être fait annoncer ?
- Assurément majesté !!
- Je vous écoute ?
- Le « Kinnn » est sorti de stase, il se prépare à faire un bond en hyperespace !!

L’empereur visiblement contrarié hausse le ton.

- De quoi !! Après un millénaire en sommeil !! Comment se fait-il ??
- Nous avons vérifié avant pour en avoir la certitude majesté, tous les signes indiquent que c’est bien le cas et pourtant nous n’avons rien détectés, aucuns signaux ne sont parvenus jusqu’à lui je peux vous l’assurer !!
- Il ne doit pas quitter le système planétaire qui lui a servi de base depuis tout ce temps !! Donnez l’ordre à nos vaisseaux de l’abattre s’il tente d’en sortir !!
- Abattre le « Kinnn » majesté ? Mais c’est impossible !! Son champ de force est impénétrable et à lui seul il pourrait détruire toute la flotte impériale si l’humeur lui en venait, sa puissance de destruction n’a d’égale que celle de création de « l’unique » son seul maître.
- Alors trouvez un autre moyen !! Votre seule raison d’exister rappelez-vous en est justement qu’une telle chose ne puisse se produire, votre race décadente n’aurait plus sa place dans l’empire s’il venait à s’enfuir !! Seul le fait que vous en êtes le gardien, vous a protégé jusqu’à présent de votre arrogante soi-disant supériorité intellectuelle!! Tenez-vous le pour dit !!
- Nous ferons comme son altesse nous le demande !! Si votre majesté le permet, je retourne de ce pas sur Kallania pour que vos ordres soient entendus par nos sages et tout mettre en œuvre pour que le « Kinnn » se remette en stase.
- Rappelez-vous ambassadeur qu’il en va de votre existence ainsi que de celle de tout votre peuple, vous pouvez disposer !!

***/***

« Planète Volnaria siège provisoire de la résistance, salle de débarquement de l’astroport planétaire »

La navette venant du vaisseau interstellaire en orbite autour de la planète, déverse son contingent de passagers essentiellement Volnariens qui ont tous le sourire satisfait de ceux qui retrouvent leurs chez eux après une longue absence.

Les Volnariens sont de type humanoïdes homo-sapiens comme dans beaucoup de systèmes de cette partie de la galaxie encore jeune, les deux hommes qui quittent en dernier la navette ne se démarquent donc pas réellement du reste des voyageurs ne serait-ce les tatouages tribals qu’ils camouflent au mieux sous un long manteau muni d’une cagoule large leur cachant une grande partie du corps et du visage.

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Derrière la large baie vitrée donnant sur le quai de déchargement où un tout jeune homme encore dans la pré adolescence du moins en apparence, les aperçoit et sourit en se retournant vers une jeune fille de quelques années à peine plus âgée.

- Les voilà !! Préviens nos hommes au cas où ils auraient été suivis !! Je me demande bien pourquoi cette visite imprévue, ce n’est pas habituel venant de leur part !!
- Beaucoup de choses inhabituelles se passent depuis quelques temps !! Nous ferions bien de renforcer la sécurité, trop d’Élus se retrouvent en même temps au même endroit et je n’aime pas ça !!
- Flaviennn me l’a encore fait remarquer pas plus tard que ce matin !!
- (Mélanieee) Ecoute ton frère !! Il a toujours été de bon conseil !!




Re : Florian 18 ans ou Le don de guérir (livre 3) (tome 3) - laurentdu51100 - 18-09-2020

CHAPITRE 86 (299) (Palais de l’unique) (Le Kinnn se réveille) (fin)


« Le Kinnn »

Le « Kinnn » astronef vivant conçu génétiquement par « l’unique » au commencement de la création de l’univers connu à partir du génome d’un félin issu de la même planète que la plupart des Élus, n’est pas un vaisseau ordinaire déjà rien que par sa nature cent pour cent biologique mais aussi par sa force et sa puissance destructrice encore inégalées à ce jour.

C’est un vaisseau racé d’un noir qui se confond facilement avec celui de l’espace qui l’entoure, seul l’avant déroge avec ces deux « yeux » du même vert émeraude que le regard de son créateur quand ils ne sont pas occultés comme pendant les longues périodes de sommeil ou d’inactivité appelées plus souvent « état de stase ».

Ce que tous à part les Élus et quelques rares initiés ignorent, c’est qu’il est habité en permanence par trois êtres surprenants comme ils n’en existent plus depuis la nuit des temps.

Seuls survivants des premiers essais de créations de « l’unique » sur des mondes maintenant disparus, ils sont les derniers représentants de leurs races et même si leurs physiques sont de ceux qui amusent les enfants, il ne faut surtout pas s’y fier car derrière cette apparence pour le moins comique se cache de véritables guerriers d’une efficacité redoutable.

D’une intelligence rare, dévoués corps et âmes à leur seul dieu, attendant depuis presque mille ans l’appel qu’eux seuls sauront reconnaître.

Les deux premiers se ressemblent tellement qu’il est difficile pour un profane de les différencier, seul le bout de l’oreille gauche d’un des deux jumeaux à la pilosité plus sombre marque la différence de ses deux humanoïdes de petites tailles. (Pour se donner une image de leurs représentations physiques, le lecteur doit se rappeler l’apparence du chat botté des contes anciens de la planète terre)

Le troisième est en plumage ce que ses compagnons sont à poils, gris clair avec une crête de plumes sur le haut du crâne et son apparence humanoïde est en fort contraste avec son corps ainsi que sa tête d’oiseau. (Il est laissé au lecteur le choix de se créer l’image qui lui convient, celle qui s’en rapproche le plus étant également issu de la planète terre sous le nom de perroquet)

Ces trois personnages pleins de pittoresques en apparence, se trouvent actuellement dans ce qui se rapproche le plus de la salle de navigation d’un vaisseau traditionnel.

- (Ticcc) L’appel était très faible, à peine discernable en fait et le risque d’erreur est à prendre en compte !!
- (Taccc) Entièrement d’accord !! Nous connaissons les conséquences sur nos alliés d’une trop grande précipitation de notre part !!
- (Cocoo) Arrrhhh !! « Kinnn » simule la stase depuis notre éveil, il a bien compris lui aussi le risque !! Actuellement il recharge son organisme pour le départ !! Il lui faudra juste un peu plus de temps Arrrhhh !! Il est impatient de retrouver son maître !!
- (Ticcc) Comme nous le sommes nous aussi j’imagine !!

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« Bureau du prince légitime, planète Volnaria siège provisoire actuel du gouvernement de la rébellion »

C’est les traits visiblement soucieux, que le prince Mathisss accueille ses visiteurs.

- Okoumééé !! Tahaaa !! J’avoue que j’aurais préféré vous recevoir en d’autres circonstances, je présume que votre visite a un but bien précis et qu’il était trop dangereux d’utiliser un quelconque moyen de communication pour que vous ayez fait ce long voyage.
- (Okoumééé) C’est exact, l’information est trop confidentielle pour que l’empereur ne sache pas immédiatement d’où émane la source en cas de fuite et les répercussions en seraient terribles pour les Kallaniens, vous connaissez aussi bien que moi les méthodes autant radicales qu’expéditives qu’emploierait contre eux l’usurpateur.
- (Mathisss) Comme si les Kallaniens avaient besoins de ça !! Déjà qu’avec les nouvelles lois limitant le clonage, ils ne peuvent plus se régénérer et changer de corps comme par le passé, certains parmi nos spécialistes de la question ne leur donnent de toute façon plus guère de temps avant que leur race ancestrale ne s’éteigne à petit feu. L’information ne peut donc que concerner le « Kinnn » puisqu’ils en ont la garde depuis que mon frère, l’empereur légitime est parti en disgrâce et que « l’unique » cherche à retrouver la voie et les valeurs qu’il avait perdues.
- (Tahaaa) L’ambassadeur Kallanien en personne nous a confié l’information avant de se rendre auprès de l’empereur, le « Kinnn » aurait réagi brièvement il y a quelques jours et nous nous sommes demandés si cela ne pourrait avoir un rapport avec la mission de Damiennn dans les confins ?
- (Mathisss) Si c’est bien le cas, c’est que nous aurions vu juste et que les temps sont venus, nous allons devoir redoubler de prudences.
- (Okoumééé) Yuannn est déjà en route pour Kallania, lui seul en l’absence de Damiennn a suffisamment de crédit pour convaincre les passagers du « Kinnn » à ne pas se précipiter tant que nous n’aurons pas l’assurance d’un retour imminent de « l’unique ».
- (Tahaaa) L’ambassadeur a précisé que le « Kinnn » montre toutes les velléités d’un prochain saut en se nourrissant de toutes les particules cosmiques qui l’entourent.
- (Mathisss) En a-t-il averti l’empereur ?
- (Okoumééé) Ils le craignent trop pour garder pour eux un tel secret, il semblerait donc logique qu’à l’heure actuelle l’empereur soit au courant et qu’il ait commencé à prendre des mesures, beaucoup de Kallaniens quittent leur monde actuellement en sachant bien qu’ils seront les premiers à en subir les conséquences comme s’ils pouvaient être tenus responsables du départ du « Kinnn ».
- (Mathisss) Il faut prévenir Yuannn !! Il doit réussir sa mission et les convaincre de ne pas faire le saut, trop de vies sont en jeux et nous ne sommes pas prêts, la mission de Damiennn est pour l’instant la seule qui importe pour en savoir davantage.
- (Okoumééé) Combien de temps lui faudra-t-il ?
- (Mathisss) Il lui faudra plusieurs mois avec son vaisseau pour rejoindre les confins, ensuite le temps de trouver ce que nous recherchons et d’envoyer son rapport si il n’y a rien, ou encore si le moment n’est pas encore propice au retour de l’unique avec l’empereur légitime, Thomasss premier mon frère. En espérant que les deux se trouvent bien au même endroit.
- (Tahaaa surpris) Pourquoi n’en enverrait-il pas un si c’est le bon moment ??
- (Mathisss sourit) Parce que tout simplement il n’en aura pas le temps !! (Il claque alors ses doigts d’un geste sec) Ils seront de retour avant même de penser à l’envoyer Hi ! Hi !




CHAPITRE 87 (300) (Camping de la dune) (Mercredi après-midi) (Un défilé de mode…. amusant) (fin)


« Sur la plage »

Pendant que Benoit et Bastien discutent de la signature du second contrat, Irène sa collègue se dirige tranquillement vers le rideau de toile qui sert de porte au barnum et sans en avoir l’air, passe sa tête à l’extérieur pour essayer d’y voir plus clair.

Des rires lui font tourner les yeux dans leurs directions, son visage se fige de surprise quand elle comprend que ce sont justement les fameux amis de Raphaël et c’est en SSreprenant ses esprits qu’elle rentre rejoindre Benoit pour lui prendre le contrat des mains, qu’elle paraphe ensuite pour en tendre un exemplaire à Bastien.

- (Benoit) Mais !!! Qu’est-ce qui t’a pris d’un coup ?? Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas raisonnable !!
- (Irène) Comme tu as pu le voir, il n’y a que ma signature sur le contrat !! Rien ne t’oblige à y mettre la tienne, comme ça il ne t’en sera pas tenu rigueur !!

Benoit hésite un moment avant de soupirer et de reprendre les deux exemplaires pour les signer à son tour.

- Qu’est-ce que tu ne me feras pas faire !!
- (Bastien) Allez !! Suivez-moi, je vous assure que vous me remercierez avant ce soir !!

***/***

Quand ils sortent de dessous la tente, les choses se sont beaucoup calmées et Raphaël monte sur le podium pour les premiers essais, d’autres suivront pendant presque une heure sous le silence appréciateur de la petite foule de curieux qui assistent à la séance photo.

Seuls les brèves remarques de José pour lui indiquer une pose particulière ou qu’il est temps de changer de maillot, viennent perturber ce silence que seul le grondement de l’océan affiche en toile de fond.

A un moment José n’en croit pas ses yeux du sourire chaleureux tout comme des yeux brillants d’une joie sincère que Raphaël envoie dans une pose complètement relâchée et détendue qu’il immortalise le doigt crispé sur l’appareil photo.

L’instant passé, il se retourne pour apercevoir celui qui a eu droit à une telle preuve d’affection et sourit à son tour en faisant un clin d’œil au grand brun qui le lui rend en retour même s’il n’a pas compris que grâce à lui, José a enfin eu l’occasion de voir son rêve se réaliser.

- C’est bon, tout est dans la boite !! Cinq minutes de pause et nous reprenons le travail avec tout le monde cette fois ci !! Merci « Raphi » !! Tu es bien le meilleur !!

José rejoint Bastien qui a assisté comme lui à cet instant magique.

- Je te l’avais bien dit, rappelle toi ?? Ces photos vont faire un malheur !!
- Raphaël amoureux !! Si je m’étais jamais imaginé voir ça un jour !! Woufff !!!
- (Irène) J’ai hâte de voir ce que ça donne sur la pellicule.

Benoit fait le grimace.

- Comme quoi ce n’était vraiment pas nécessaire de signer ce second contrat !! Ce que j’ai vu là est largement suffisant pour notre campagne publicitaire !!
- (Irène) Pourrais-je vous parlez messieurs d’une idée qui vient de me traverser l’esprit ?
- (Benoit amusé) Houlà !! Je crains le pire !!

La jeune femme hoche les épaules et prend les deux photographes à part pour discuter quelques minutes avec eux, ceux-ci tout d’abord visiblement surpris de sa demande, finissent par sourire en reconnaissant que l’idée ne peut être que bonne.

José remplace alors les appareils photos sauf un qu’il garde pour lui par une caméra qu’il camoufle au mieux en gardant le podium en ligne de mire, pendant que Bastien entre dans la tente où toute la bande attend fébrilement que ce soit leurs tours.

- Désolé les gars !! Mais ils ne veulent rien savoir !! La prestation de Raphaël leur suffit et ils ne voient pas l’utilité de dépenser plus !!
- (Antonin soulagé) Ouf !! Je dois bien reconnaitre que je me sens mieux tout d’un coup Hi ! Hi !
- (Benoit) Profitez du podium pour vous amuser si vous voulez, je suis sûr que vous allez vous faire des fans dans le coin et pour les maillots c’est cadeau, en plus José aimerait quand même immortaliser cette instant où vous serez tous ensemble.

Je vois le petit clin d’œil que Benoit fait à Raphaël, je comprends d’un coup ce qu’il se trame et c’est en poussant mon cri de ralliement que je sors de sous la tente pour aller directement sur le podium commencer à prendre des poses qui éclatent de rire les curieux.

Voyant ça, les autres se précipitent à leurs tours pour participer à la déconnade et c’est bientôt une vraie émeute de toutes ces personnes mortes de rire qui en attirent d’autres pour assister au spectacle que nous leur donnons en nous amusant comme des fous.

José l’œil vissé à l’objectif de son appareil photo n’en croit pas ses yeux de tous ces jeunes qui prennent sans le savoir des poses si subjectives, qu’ils lui en donnent des frissons sur tout le corps et autant leurs visages souriant d’une beauté peu commune que leurs corps sculptés tels des adonis, ravissent son esprit artistique d’avoir la chance d’être là à pouvoir immortaliser ces instants hors du commun.

Benoit pour sa part surveille discrètement le bon fonctionnement de la caméra et ne lâche pas des yeux le spectacle, chaque membre de ce groupe d’amis étant à lui seul déjà une exception tant par le physique que par l’émotion qu’ils lui font ressentir et de les voir tous ensemble complètement libéré à prendre toutes ces poses sans le moindre stress mais aussi avec un naturel peu courant, lui amène tout un panel de sentiments qui lui dresse les poils sur tout le corps.

Irène en est au même point quand elle retrouve enfin un peu de ses esprits, s’approchant de son collègue et ami pour lui prendre un bras encore toute émue du spectacle qui s’offre à ses yeux, autant par sa drôlerie que par la beauté sans conteste des intervenants.

- Tu vois que j’avais raison !! Nous allons faire un tabac avec cette vidéo crois-moi !! Regarde bien les gens autour de nous, ils sont tous comme hypnotisés par la plastique de tous ces jeunes !!
- C’est comme s’ils ne se rendaient pas compte qu’ils sont filmés ?? Je dois bien avouer que c’est plutôt impressionnant le naturel avec lequel ils prennent toutes ces poses !!
- Très certainement parce que nous leur avons fait croire qu’ils ne l’étaient pas !!

Bastien se tourne vers elle visiblement troublé.

- C’était ça ton idée ?
- Exactement et je ne pense pas que le résultat aurait été meilleur autrement, nous allons assurément doubler les ventes avec une telle publicité !! Elle mérite bien le prix que nous avons accepté d’y mettre !! Ce spot passera en boucle pendant longtemps sur les chaines de télévision du monde entier, sois en certain !!




CHAPITRE 88 (301) (Camping de la dune) (Mercredi fin d’après-midi) (La parade)


C’est passablement fatigué de notre après-midi passée jusqu’assez tard sur la plage, que nous rentrons au camping en entamant les presque deux kilomètres qui nous en séparent.

La grande avenue bordée d’arbres est suffisamment pittoresque pour que le temps ne nous semble pas trop long, surtout que nous ne manquons pas de sujets de discussions et qu’il arrive même fréquemment que nous nous arrêtions devant une boutique ou une autre rien que pour en admirer la devanture.

C’est presque à mi-chemin qu’une musique bien connue sortant de notre enfance, nous fait nous retourner comme beaucoup d’autres autour de nous pour regarder arriver vers nous la parade qui annonce le spectacle de la soirée qui aura lieu aux environs de la grande ville la plus proche.

La voiture de tête toute en couleurs avec ses haut-parleurs lâchant les décibels roule au pas, suivi par un cortège costumé de clowns, jongleurs et autres artistes qui montrent une petite partie de leurs talents pour donner l’envie aux plus jeunes comme aux plus âgés de venir assister au spectacle.

Suivent derrière eux quelques animaux tenus par leurs dresseurs, en premier quatre magnifiques alezans que je reconnais tout de suite avec perché sur l’un deux un jeune homme dont je me retiens in-extremis d’appeler par son prénom et que je regarde passer avec une émotion difficile à garder pour moi seul.

Suivent ensuite deux éléphants qui tirent chacun une grande cage où sont enfermés des fauves rugissants qui impressionnent et font briller les yeux des plus jeunes, le cortège se termine enfin par quelques poneys qu’un tout jeune garçon tient par la bride en souriant à tout le monde visiblement pas peu fier de faire partie du cortège.

Tout se déroule pour le mieux jusqu’au moment où les premiers animaux arrivent à ma hauteur, les chevaux sont les premiers à marquer quelques signes de nervosité et hennissent en se cabrant malgré les efforts visibles de leur maître à les maintenir dans le rang.

Les deux éléphants pour leur part s’arrêtent brusquement en se dressant sur leurs pattes arrière avec un barrissement tonitruant qui déchaîne les fauves maintenant debout à tourner en rond dans leurs cages en montrant les crocs.

Le cornac semble visiblement dépassé et ne contrôle bientôt plus l’éléphant mâle qui dévie sa marche en arrivant droit sur moi dans un barrissement d’une puissance à en crever les tympans, les spectateurs commençant à reculer dans un début d’affolement en comprenant qu’il se passe quelque chose d’inhabituel.

- Calme Malou !! Calme !! Ecartez-vous jeune homme !! Je ne sais pas ce qu’il lui prend, je n’arrive plus à le contrôler !!
- Vous voulez que je vous aide monsieur ??
- Ne dis donc pas de conneries !! Bouge de là vite avant qu’il ne te fasse du mal !! Calme, Malou !! Calme !!

Thomas s’approche de moi visiblement excité par les événements.

- Fais quelque chose avant qu’il n’y ait un accident !! Les gens commencent à prendre peur, ça énerve les animaux !!

Quand je pense que Maurice me demande de rester discret Hi ! Hi ! Bon d’accord !!

Un son sort alors de ma gorge qui d’un coup ramène le calme du côté de la ménagerie mais aussi l’incrédulité du côté des personnes qui assistent à la scène, je prends ensuite Malou par la trompe pour le ramener au milieu de l’avenue et je m’amuse malgré tout de la tête que font tous les gens du cirque, plus conscient que les spectateurs de ce que ma façon de faire à d’impossible mais néanmoins ils ne peuvent qu’être témoins du fait que le mastodonte semble me suivre comme un petit toutou au bout d’une laisse.

Une fois remis à sa place dans le cortège, je lui flatte gentiment la trompe avant de lui mettre une petite claque d’encouragement sur la patte.

- Allez mon gros !! Je viendrais te voir bientôt !!

Un homme s’approche à toute vitesse depuis la voiture de tête, il fait signe en passant devant chacun des artistes de reprendre la marche et s’arrête enfin devant moi en me dévisageant d’abord avec curiosité, puis en se tournant vers les cages où les fauves nous fixent en ronronnant doucement.

Il s’adresse ensuite aux cornacs.

- En route !! Nous reparlerons de tout ça une fois arrivé à notre emplacement !! Il n’est rien arrivé de fâcheux c’est déjà ça !! Quand à vous jeune homme excus…. Non !!! Mais… !!!Qu’est-ce que… !! Recule-toi des cages….

Pendant qu’il parlait avec l’homme juché sur Malou, je m’étais doucement approché d’une des deux cages et quand j’entends sa voix m’interpeller avec un ton démontrant la peur qu’il ressent soudainement à me voir aussi proche des deux tigres, je ne peux résister à l’envie de passer mes mains dans la cage pour leur caresser la gorge en collant mon visage entre deux barreaux et y recevoir avec plaisir leurs coups de langues râpeuses, jusqu’à ce que je me sente tirer brusquement en arrière.

- Espèce d’inconscient !!! Qu’est ce qui t’a pris de faire une bêtise pareille?? Tu aurais pu y laisser tes mains !!

Je regarde les cages s’éloigner de moi au rythme lent de la démarche des éléphants qui comme le reste de la troupe a repris la parade sous les sons tonitruants de la musique de tête.

L’homme me prend le bras en le secouant nerveusement.

- Tu m’entends quand je te parle ??
- Je ne risquais rien, je vous assure monsieur !!
- On aura tout entendu !!! Tu crois quoi ?? Que ce ne sont que des gros chats ??
- Je sais très bien ce qu’ils sont monsieur, comme je sais très bien qu’ils ne m’auraient rien fait de mal et ce même si j’étais entré dans la cage !!

L’homme se tourne vers Thomas qui s’était rapproché de nous.

- Ton copain n’aurait pas une case en moins par hasard ??
- (Thomas amusé) Une ?? Vous êtes gentils Hi ! Hi !
- C’est bien ce que je craignais alors, qu’il se le tienne pour dit !! Je ne veux plus le voir à moins d’un bon kilomètre de mon cirque, c’est bien compris ??

Il n’attend de toute évidence aucune réponse à sa dernière question, puisque à peine terminé de la prononcer il est déjà reparti tel une furie rejoindre sa place à l’avant de la parade.

Thomas me regarde en souriant.

- J’en connais un qui va avaler son chapeau de travers, tu avais l’intention d’y aller quand ?
- Demain Hi ! Hi !