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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (60/127) (Lundi soir) (Dans les airs)


L’ambiance côté passager est plutôt au fou rire et à la bonne humeur, due en grande partie à cette semaine de vacances en Afrique qui s’annonce dans de bons auspices et en plus, offerte si généreusement par leur ami.

Thomas et Antonin par contre marquent une profonde inquiétude, en effet leurs regards sont souvent portés sur Florian qui semble préoccupé comme ils n’ont pas l’habitude de le voir et son visage toujours souriant à l’ordinaire est cette fois-ci fermé, plongé dans ses pensées de toute évidence moroses pour les deux amis qui le connaissent bien.

Antonin n’est au courant que depuis peu de ce que ce voyage représente pour Florian, selon lui un aller sans retour et même s’il garde une mine enjouée quand il se sent observer, ils ne peuvent manquer ses instants d’anxiété et de tristesse que son visage reflète quand il se croit seul.

***/***

Quelque chose en moi s’éveille, je sens que la compréhension est proche bien que je n’arrive toujours pas à mettre le doigt dessus et bien sûr ça ne m’apporte rien de bon niveau moral, me refermant sur moi-même comme une huître.

Pourtant je devrais tout au contraire apprécier à leur juste valeur ces instants magiques où encore une fois, une grande partie de mes amis est réunie autour de moi, n’attendant rien de plus d’une vie jusqu’alors riche et heureuse où tout semble me réussir.

Malgré tout un sentiment diffus m’obsède depuis quelque temps, de plus en plus fort et qui me laisse à penser que tout ce qui m’entoure n’est pas la réalité, alors que rien de concret n’apporte une preuve quelconque qu’il en serait autrement.

Deviendrais-je fou ? Mon esprit saturerait-il d’un trop-plein de connaissances que m’a donné l’entité qui m’habitait jusqu’à dernièrement.

Quelque chose au plus profond de moi s’affaiblit irrémédiablement sans que je sache de quoi il peut bien s’agir, pourtant je me sens bien les trois quarts du temps quand ces pensées ne viennent pas me troubler et mon corps est toujours aussi nerveux, ne ressentant ni la fatigue ni le manque de quoi que ce soit qui pourrait me conforter dans cette idée.

Le sentiment d’être observé me fait ouvrir les yeux, je capte aussitôt l’inquiétude dans le regard de mes deux amis qui sont assis de chaque côté de moi et j’efface instantanément toutes ces pensées lugubres de mon visage pour leur sourire, redevenant soudainement celui qu’ils ont l’habitude de voir.

***/***

Thomas n’arrive pas à détacher son regard de celui de la personne qu’il aime plus que tout, cherchant ainsi à s’accrocher à l’image de ce garçon rayonnant à la beauté gracile qui lui donne tant de bonheur depuis sa plus tendre enfance.

Bien sûr depuis deux ans les choses ont évolué, d’ami d’enfance particulièrement farceur, Florian est devenu au fil des ans son plus grand fantasme d’adolescent et tout ça pour en arriver finalement au statut de couple aimant et amant qui lui réchauffe à présent le cœur.

Florian, Son Florian, le jeune rouquin qui remplissait ses nuits de célibataire étant maintenant dans toutes ses pensées et lui est devenu aussi indispensable que l’air qu’il respire, ne concevant absolument pas de pouvoir à présent vivre sans lui.

***/***

Antonin bien que ce soit beaucoup plus récent éprouve les mêmes schémas de pensées que Thomas envers celui qui non seulement lui a sauvé la vie d’une mort certaine, mais aussi celui qui lui a redonné le goût et la joie de vivre.

Il sent bien également que sa vie sans Florian serait désormais inenvisageable tellement son cœur bat pour ce jeune homme si particulier aux qualités tant physiques que mentales et le simple fait de le voir sourire, lui redonne à lui aussi le plaisir de ce voyage gâché un bref instant par des pensées qu’il préfère renvoyer loin au plus profond de son esprit.


2eme ANNÉE Pâques : (61/127) (Nuit de lundi à mardi) (Concertations au sommet de l’état)


Annie et son mari sont les seuls vrais adultes parmi les passagers, ne serait-ce l’équipage bien entendu et leurs yeux ne peuvent se détacher de tous ces garçons et filles magnifiques, d’une santé indécente frôlant la perfection qui les entourent.

Ils sont tous visiblement joyeux formant des couples de toutes tendances, des couples qui semblent si naturels aux yeux de tous, avec en prime le sentiment d’appartenir à un groupe particulièrement soudé qui les réunit en cet instant et Frédéric tout comme Annie ne peuvent que s’émouvoir de voir leurs fils intégrer aussi parfaitement cette communauté souriante.

Le confort du jet tout comme la nuit qu’ils peuvent observer des hublots, ont finalement raison des vacanciers qui s’endorment un à un en plongeant l’appareil dans un silence à peine troublé par le bruit des réacteurs.

***/***

« Paris aux alentours de minuit »

Le bureau du président est encore allumé à cette heure tardive, plusieurs hauts responsables militaires et scientifiques ainsi que nombre de représentants étrangers sont en pleine concertation sur les derniers rapports ayant tous un point commun, un jeune génie surdoué.

Ils concernent en particulier sa protection mais aussi sa dernière découverte dont il a fait don en clôture du sommet international de Kyoto.

- (L’ambassadeur des États Unis) Nos forces navales sont maintenant ancrées au plus près de la zone d’opération, nous survolons désormais la région et ne devrions plus tarder à retrouver les traces des troupes parachutées.
- (Le président) Il est impératif de les retrouver au plus vite et de les mettre hors d’état de nuire !! Nos demandes de retrait sont restées lettres mortes auprès des instances politiques de Corée du Nord, il semblerait qu’ils veuillent poursuivre leurs intentions belliqueuses sans tenir compte des menaces internationales qui pèsent sur eux.

Ming Tsu revenu tout spécialement de Chine comme représentant officiel est de loin le plus anxieux de toutes les personnes présentes dans la salle, pas seulement à cause de la sécurité de Florian mais également de peur de ce que la colère de Xi jinping pourrait engendrer comme conséquences.

- Notre pays est prêt à entrer en guerre, notre armée se concentre en ce moment même dans nos bases navales et aériennes !!
- (Le président) Ce serait désastreux pour la population Coréenne prise en otage !!
- (Ming Tsu) J’en suis conscient croyez le bien, Xi est furieux du dédain qu’a eu envers lui son homologue Coréen lors de sa demande de retrait immédiat de ses troupes aéroportées.
- (Un général) De toute façon il sera bien trop tard pour ce qui nous importe le plus !!
- (Ming Tsu) C’est ce que je m’évertue à lui faire comprendre, mais rien n’y fera si les troupes restent en place je le crains.
- (Le président) Nous devrions tenter de temporiser les choses, je compte sur vous tous pour envoyer des missives diplomatiques en ce sens.
- (L’ambassadeur britannique) Ne serait-il pas plus simple de faire se détourner l’avion où se trouve actuellement le jeune De Bierne ? Il me semble que ce serait le mieux pour sa sécurité, du moins tant que nous n’aurons pas nettoyé la zone.
- (Le président) Il est trop tard pour ça !! L’autonomie de l’appareil ne le lui permet pas, du moins pas pour se diriger vers un endroit suffisamment sûr !! De plus nos troupes sont en place et sécurisent les zones où ils se rendent, nous leur refuserons tout simplement de sortir du périmètre de sécurité.

Ils discutent encore un moment des actions militaires en cours ou à envisager et il n’est pas loin de deux heures du matin quand enfin la deuxième raison de la réunion est abordée.

Les scientifiques prennent alors le relais sur les militaires, ceux-ci écoutant d’abord d’une oreille distraite ce qui pour eux semble incompréhensible.

Mais leur attention revient très vite quand ils comprennent l’importance primordiale du sujet abordé.

- (Un scientifique) Nous venons d’avoir confirmation par un de nos satellites que l’échantillon de molécule dérobé au Mexique s’est répandu dans l’atmosphère.

Il allume un vidéoprojecteur qui montre alors la région de Mexico sous l’emprise d’une nuée opaque qui croît d’une façon exponentielle, visible à l’œil nu.

- D’après nos calculs, l’enzyme ou la molécule si vous préférez recouvrira la totalité de notre planète d’ici une dizaine heures !!


2eme ANNÉE Pâques : (62/127) (Nuit de lundi à mardi) (Concertations au sommet de l’état) (fin)


Toutes les personnalités se regardent alors avec une certaine inquiétude, voire frayeur pour certains moins au fait de la nature de cette nuée qu’ils voient recouvrir petit à petit toute la zone visualisée par le satellite et qui ressemble à s’y méprendre à une tornade immense dont les volutes ne cessent de croître.

Le scientifique reprend la parole.

- Nous sommes en contact permanent depuis le début du processus avec nos homologues Mexicains, il semblerait qu’elle aille dans le sens des recherches déjà entreprises par différents pays et montre déjà ses effets sur l’atmosphère ambiante qui d’après nos collègues devient grisante de pureté, peu habitués qu’ils sont à respirer aussi librement un oxygène débarrassé de toutes les impuretés dues à la pollution qu’ils inhalaient depuis maintenant plusieurs décennies.

- (Le président souriant) C’est donc en soi une bonne nouvelle !! D’aucuns ont osé ce que tous nous hésitions à faire, je ne peux que les en féliciter !!

Un des généraux s’avance vers l’écran.

- Combien de temps avant que le soleil puisse de nouveau apparaître sur cette région ?
- (Le scientifique) Pendant nos essais, ça a été très rapide, de l’ordre de quelques minutes !! Mais l’échelle des valeurs n’était bien sûr pas du tout la même, je dirais donc sans trop prendre de risques que cela devrait prendre plusieurs jours avant que nous puissions apercevoir de nouveau depuis les satellites les terres recouvertes par le phénomène.
- (Une voix dans la pièce) Donc si je comprends bien, le soleil nous sera complètement occulté pendant plusieurs jours et ce sur la planète entière ?
- (Le scientifique) Avant que la molécule commence à disparaître ? Je dirais qu’il se passera bien deux à trois jours où nous serons entièrement sous son effet, je comprends bien le but de votre question monsieur !! Nous devrons très certainement nous vêtir chaudement pendant ces quelques jours car la température deviendra brusquement négative mais ne devrait toutefois pas engendrer de catastrophes climatiques trop importantes. Il faut savoir qu’après son passage, notre planète sera comme neuve de toute intrusion humaine et il nous sera ensuite facile de libérer de nouvelles molécules avant d’en arriver une nouvelle fois à cette extrémité due à l’état actuel lamentable de notre atmosphère. Il en est de même pour nos déchets qui vont se transformer pour reprendre leur état naturel, permettant ainsi d’après nos récentes expériences à faire retrouver la fertilité des sols et relancer notre écosystème.
- Ce qui signifie ?
- Ça signifie monsieur que grâce à ce don du ciel que nous a offert si généreusement le jeune De Bierne, notre planète va retrouver tout son potentiel et nous permettre de ne plus faire les mêmes erreurs.
- Ça n’aura plus d’importance de toute façon, puisqu’il vous suffira d’envoyer à nouveau cette molécule quand nous dépasserons encore une fois les limites !!
- Je ne pense pas que ce soit aussi facile que vous semblez le croire monsieur, déjà parce que la période de froid qui nous attend sera proportionnelle à nos erreurs passées et que certains pays en souffriront plus que d’autres, ensuite parce qu’il ne faut pas jouer avec la chance qu’il nous a été donné de repartir sur de nouvelles bases écologiques et économiques, rappelez-vous des accords signés dernièrement à Kyoto ?
- (Le président) Ces accords seront respectés !! Nous avons frôlé de trop près la catastrophe pour ne pas en tenir compte, nous devons mûrir tout comme nous devons éduquer les générations à venir !! Il se fait tard !! Nous reprendrons dans l’après-midi cette réunion, d’ici là nous en saurons plus sur les deux sujets du jour !! Messieurs ! Je ne vous retiens pas !!

***/***

« À bord du jet de la DBIFC, quelques heures plus tard »

J’ouvre les yeux, mon regard se porte aussitôt vers le hublot à travers duquel j’aperçois le soleil se lever sur une nouvelle journée.

Un sourire me vient quand quelques boules duveteuses apparaissent çà et là dans mon champ de vision, je reconnais bien là le fruit de mes dernières recherches et mon sourire s’accentue encore plus de constater que quelqu’un quelque part a pris la bonne décision.

Je pense à mes amis toujours endormis, ils n’auront pas à subir aussi durement la brève période glaciale pour ne pas dire glaciaire que d’autres vont connaître et le simple fait de nous rendre dans un des rares endroits les moins pollués de la planète y sera pour beaucoup pour qu’ils supportent sans trop de peine les quelques heures où la température va chuter vertigineusement.

Je me sens soulagé d’un coup, je n’aurai pas fait tout ce que j’ai fait pour rien et même si mes pires instincts me donnent raison, je laisserai quelque chose derrière moi qui fera finalement le bonheur de tous.

Une voix triste résonne dans ma tête.

- (Thomas) Te voilà encore avec ces mauvaises pensées !!


2eme ANNÉE Pâques : (63/127) (Afrique) (Mardi)


***/***

« Dispensaire »

L’attaque ne les a heureusement pas pris de court et se termine sans trop de casse, les coups de feu sporadiques s’entendent encore au loin comme un mauvais souvenir des heures qu’ils viennent de passer.

Dorian et Gérôme sont là, serrer l’un contre l’autre à chercher du réconfort après cette fusillade malgré tout sanglante à laquelle ils n’étaient pas préparés et observent attentivement d’un œil douloureux, l’état des blessés qui geignent doucement pas encore tous sous l’effet des tranquillisants.

Le père Antoine les aperçoit en levant les yeux de la table d’opération, il laisse alors le soin aux sœurs infirmières qui sont autour de lui pour mettre en place les pansements nécessaires sur un soldat touché par balle.

C’est en s’essuyant les mains couvertes de sang qu’il se dirige vers eux, son visage las de ces heures d’interventions pour porter les premiers secours.

- Il faudrait un vrai chirurgien !! Je ne suis pas qualifié pour ce genre d’opérations !!
- (Dorian) Vous faites de votre mieux mon père !! Personne ne vous reproche rien !!
- (Gérôme) Un chirurgien vous dites ? Rappelez-vous que le meilleur qui soit est déjà en route pour nous rejoindre ici !!

Le père Antoine frissonne d’effroi.

- Et s’ils revenaient ? Ces hommes semblaient déterminés !!
- (Dorian) Des renforts arrivent, ils ne devraient plus tarder !!
- (Le père Antoine) Qu’avez-vous fait de tous les travailleurs qui sont ici ?
- (Dorian) Ils sont en sécurité mon père, dès que nous avons eu vent de l’attaque, nous les avons faits évacuer vers la ville la plus proche et avec la nouvelle route, ils doivent y être en sécurité depuis un bon moment déjà.
- (Gérôme) C’est d’ailleurs à votre tour de partir, les sœurs ainsi que les blessés seront transportés dans les camions dès leur retour. Nous allons tous quitter cet endroit qui est trop facile à attaquer, seuls les militaires resteront tant que ce ne sera pas entièrement sécurisé.
- (Le père Antoine) Et s’il y a d’autres blessés ?
- (Dorian) Une section médicale de campagne arrive avec les renforts, pensez plutôt à vous et à vos sœurs mon père !! Ce genre de situation n’est plus de votre âge, je dis ça sans mettre un seul instant en doute votre courage père Antoine !! Bien au contraire !!! Ce que vous venez de faire ici est tout à votre honneur, c’est juste que des personnes plus adaptées à cette situation vont prendre la relève.
- (Gérôme) Et puis Florian et ses amis seront très contents d’être accueillis par quelqu’un qu’ils connaissent déjà.

Le père Antoine comprend qu’on ne lui laisse pas le choix, d’ailleurs il est conscient que les paroles de ses deux amis sont celles de la raison.

- Très bien !! Dans ce cas je vais préparer quelques affaires !!

***/***

« Village Massaï »

Okoumé entend depuis des heures la violence de l’attaque qui a lieu au dispensaire pourtant situé assez loin de son village, il sait très bien qu’il ne peut rien faire dans un tel combat en raison de la puissance de l’armement utilisé par les hommes blancs des deux camps.

Il a fait regrouper les vieillards, les femmes et les enfants de la tribu par ses chasseurs, s’apprêtant à partir vers le seul lieu lui semblant sûr car protégé par les dieux.

Ses trois fils sont près de lui et même Akim arbore les peintures sur son visage comme celles les hommes d’Okoumé, les faisant sourire avec toutefois une grande fierté dans le regard de voir celui qui de toute évidence sera digne un jour de prendre quand le temps sera venu la place de son père à la tête de la tribu.

Naomée est avec les jeunes femmes du village, elle caresse son ventre qui porte son, ou plutôt ses futurs enfants en regardant fièrement l’homme de sa vie dont la virilité insatiable quand il s’agit de sa jeune épouse n’a pas tardé à porter ses fruits.

Une visite aux dieux de la clairière leur a appris que ce serait des fils, la rareté de mettre au monde des jumeaux rendant ce jour-là Taha fou de fierté et de joie au point d’honorer plusieurs fois de suite Naomée, qui en tremble encore à la pensée du plaisir intense qu’il lui a encore une fois fait ressentir.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (64/127) (Afrique) (Mardi) (Conversation sérieuse)


« Dans le jet en approche de l’aéroport international »

La descente par paliers de l’avion réveille les passagers, d’abord surpris d’être déjà arrivés puis curieux d’admirer le paysage en plaquant leurs visages aux hublots.

La vue de cette frondaison luxuriante réveille en moi un stress qui me noue l’estomac, issu sans doute du traumatisme du crash, c’est d’ailleurs curieux en y pensant un tant soit peu avec un minimum de réflexion.

Comment pourrais-je me le rappeler alors que je n’avais que quelques mois et que j’étais sans doute couché dans un couffin.

Mon esprit se libère alors le temps d’une image fugace difficilement analysable, suffisamment toutefois pour en comprendre sinon la teneur, du moins le danger qu’elle augure.

Je sais maintenant que je ne repartirai pas de ce voyage, la raison m’échappe encore alors que la certitude n’est plus à remettre en question.

Thomas se lève pour aller aux toilettes, me laissant seul sur ma ligne de siège avec Antonin qui s’éveille à son tour et me sourit en voyant mes yeux braqués sur lui.

- Nous sommes arrivés ?
- Encore quelques minutes et tu pourras te dégourdir les jambes !
- Quelque chose ne va pas « Flo » ? Tu fais une drôle de tête !!

J’hésite un bref instant avant que mon esprit entre en communion avec le sien.

- Qu’est-ce qu’il m’arrive !!!
- Ne t’inquiète pas « Tonin » ce n’est que moi !!
- Comment tu fais ça ??
- Aucune idée, figure-toi !! J’ai envie de le faire et ça arrive, j’aimerais vérifier quelque chose d’important pour moi !! Enfin disons plutôt pour nous !! M’autorises-tu à chercher dans ton esprit ?
- J’ai confiance en toi Florian, je sais que tu ne feras rien que je ne souhaiterais pas que tu fasses alors vas-y !!
- Merci de ta confiance « Tonin », je te jure que ce que je cherche n’a rien à voir avec ton passé.

Je sonde alors délicatement son cerveau à la recherche d’une confirmation que je ne tarde pas à trouver, un sourire me vient alors en même temps qu’un énorme soulagement.

Je sais maintenant que mon Thomas ne sera jamais seul après que je ne serai plus là, l’amour d’Antonin est sincère envers lui tout comme celui qu’il éprouve pour moi et que je n’ai pu éviter de voir également, mais je n’en suis pas étonné.

Antonin sent son esprit être libéré et comprend que son ami en a terminé dans sa recherche.

- Alors ?
- J’ai eu ma réponse !!
- Tu ne veux rien me dire ?
- Je ne préfère pas, ça ne sert à rien et de toute façon cela ne changera rien si ce n’est à t’inquiéter inutilement pour une chose qui arrivera quoi qu’il advienne.
- Tu me fais peur Florian !! Est-ce encore en rapport avec ta crainte qu’il t’arrive quelque chose pendant ce voyage ?

Je comprends que de toute façon que je lui dise la vérité ou non, il va broyer du noir avec cette histoire et je me décide donc à lui en révéler un peu plus.

- Je voulais être sûr de ton attachement pour Thomas et que tu resteras avec lui au cas où, je dis bien « au cas où » il m’arriverait un truc de grave.
- J’aime Thomas aussi fort que toi Florian !!
- Je le sais « Tonin », mais je voulais en avoir la certitude !! Éric et Raphaël sont en couple tout comme Yuan et Patricia, seul Thomas risquait de se retrouver seul tu comprends ?


2eme ANNÉE Pâques : (65/127) (Afrique) (Mardi) (Conversation sérieuse) (fin)


Antonin pâlit, visiblement effrayé du ton assuré de mes paroles et c’est en balbutiant, sa voix prise d’une immense tristesse qu’il reprend la parole.

- Il ne t’arrivera rien de toute façon et Thomas ne sera jamais seul !! Raphaël, Éric et Yuan ne le laisseraient jamais tomber, même si je n’étais pas là pour lui.
- Je n’en doute pas, mais ça ne sera jamais pareil qu’avec moi ou toi !! Nous nous ressemblons beaucoup tu sais ? Thomas devra pouvoir continuer d’aimer !!
- Arrête avec ça Florian !! Pourquoi veux-tu qu’il t’arrive quoi que ce soit !!

J’essaie de le calmer maintenant que mes certitudes quant à eux deux m’ont rassuré sur le point le plus important pour moi.

- C’est comme un testament « Tonin », je donne mes dernières volontés au cas où !! Maintenant je souhaite vivre le plus longtemps possible sois en assuré !!
- Tu es sûr ?
- Bien sûr !! Imagine si les testaments n’étaient écrits qu’une fois mort Hi ! Hi !
- Pffttt !! Imbécile Hi ! Hi ! Si tu en as fini avec tes bêtises, nous pourrions parler d’autre chose ?
- Encore une petite chose et je te jure que nous n’aurons plus jamais ce genre de conversation !!
- Eh bien vas-y !!
- Pour ça je dois retourner dans ton esprit !! Plus pour y chercher quelque chose rassure-toi,, mais au contraire pour m’aider au cas où j’aurais besoin d’une clé.
- Une clé ?? De quoi tu parles ??
- Une clé, oui !! Dont Thomas en serait la serrure !! Une clé qui pourra le jour venu le libérer et retrouver la mémoire de ce que nous avons vécu ensemble, comme pour le testament c’est juste au cas où.
- Comme une sauvegarde pour un ordinateur ?

Je souris car l’image reflète parfaitement ce que j’ai l’intention d’implanter en lui.

- C’est un peu ça en effet !! Mais ne soit pas inquiet, tu ne sentiras rien et ce sera comme si je n’avais rien fait, j’effacerais ensuite ces quelques minutes de ta mémoire.
- Tu peux faire ça ??
- Bien sûr mais je ne voulais pas le faire sans ton accord.

Antonin reste un moment pensif, ne détachant pas son regard du mien.

- Et bien tu l’as !!
- Merci « Tonin ».

Je me concentre alors, libérant en moi toute la puissance que j’ai accumulée depuis toutes ces années et dans mon esprit une myriade d’Antonin existant ou à venir, reçoivent les données compressées de ma mémoire en incluant tout ce que l’entité m’a transmis avant de me libérer.

Mon énergie faiblit soudainement, la lassitude me prend et je n’ai que le temps d’effacer dans l’esprit d’Antonin cette conversation qui sinon le traumatiserait le restant de sa vie, avant de sombrer dans un sommeil profond.

***/***

« Clairière »

- Pourquoi a-t-il fait ça ??
- Il a sans doute ses raisons !!
- Nous manquerons désormais de puissance le moment venu pour ce qui doit être, en es-tu conscient mon frère ?
- Nous ferons ce pour quoi il nous a créés, que pouvons-nous faire d’autres ?
- Il va nous falloir pallier sa perte d’énergie, comment ferons-nous ?
- Nous nous servirons de ses amis s’il le faut, ils sont venus nombreux !!
- Allons mon frère, tu sais bien que ce sera insuffisant.
- Il faudra faire avec !!
- Nous mourrons !!
- Un de nous doit garder son énergie pour l’accueillir à son retour.
- Ce sera toi !!
- Cela ne se peut !! Je suis un catalyseur et ma force devra s’allier à la vôtre mes frères !!
- Nous voterons !!
- Non mon frère !! Ce sera toi qui devras rester !! Tu es celui après moi qui a les meilleures capacités d’être un et multiple à la fois, rien ne dit que c’est ici qu’il reviendra !! S’il revient !! En attendant que le temps soit venu, il nous faut économiser notre énergie car la moindre parcelle nous sera nécessaire.


2eme ANNÉE Pâques : (66/127) (Afrique) (Mardi) (Inquiétude)


Thomas livide arpente le couloir du centre hospitalier où Florian a été conduit suite à son malaise, ses amis les plus proches le regardent avec inquiétude en comprenant parfaitement son anxiété.

Antonin les yeux rougis par les larmes ne comprend rien à ce qu’il s’est passé, il s’est réveillé en trouvant Florian évanoui et le cri qu’il a poussé alors a créé la panique à bord, faisant revenir Thomas à toutes jambes des toilettes.

Il n’a bien sûr pas pu expliquer quoi que ce soit puisque comme il leur répète depuis lors, il dormait profondément en faisant un rêve étrange qu’il n’arrive plus à se souvenir depuis.

Raphaël passe son bras autour de ses épaules pour le réconforter.

- Ce n’est pas la première fois que ça lui arrive tu sais ?? Il y a parfois trop de choses qui se bousculent dans sa tête, alors il disjoncte pour sans doute se protéger !! Tu verras !! - - Il n’y paraîtra bientôt plus rien.
- Alors pourquoi Thomas est-il dans un état pareil ?
- Parce que c’est Thomas !! Tout ce qui touche à Florian lui est insupportable, les toubibs n’ont pas voulu qu’il reste près de lui et c’est ça qui l’affecte le plus car il sait très bien que Florian irait très vite beaucoup mieux s’il était avec lui.

Le silence revient dans le couloir, seuls les soupirs du grand blond devant la porte de la chambre où Florian est enfermé se font entendre de temps à autre.

Les minutes puis les heures passent jusqu’à ce qu’enfin des nouvelles leur soient apportées par un homme d’âge mûr parlant le français avec un très fort accent Africain.

Ses phrases font sourire les amis de Florian car entièrement dépourvues de la lettre « R » et qui donne un sens parfois amusant à ses paroles, malgré le lieu et surtout la raison de leurs présences.

- « Vote ami va se emette, il a eu un moment de faiblesse que nous ne compenons pas !! Des examens plus pointus sont en cous et devaient tès vite nous pemette un diagnostic séieux su les causes de sa pete de connaissance »
- (Thomas) Va-t-il mieux docteur ?
- « Il vient juste de se éveiller, nous le gadeons vingt-quate heues pou nous assuer qu’il n’y a plus ien à cainde pou sa santé !! Vous deviez aller vous eposer »

***/***

Joseph conduit à toute allure, secoué comme un prunier sur cette route cabossée mais il n’en a rien à faire et il est trop pressé de se rendre au chevet de Florian.

Il était parti chercher des renseignements sur ces troupes Coréennes étrangement introuvables, soupçonnant une quelconque coalition avec le gouvernement en place toujours avide d’argent facile quand il a appris la triste nouvelle.

Le temps pour lui d’envoyer un rapport succinct à Hassan et le voilà depuis lors, roulant le pied à fond sur la pédale d’accélérateur pour rejoindre l’hôpital où a été emmené Florian.

***/***

Les deux camions militaires bâchés freinent brusquement dans un nuage de poussière devant l’entrée du centre de soins et libèrent leurs contingents de bérets verts qui aussitôt prennent position, armés jusqu’aux dents avec la ferme intention d’en découdre au cas où quiconque représenterait une menace.

Les ordres claquent comme des balles, faisant fuir les quelques curieux attirés par tout ce remue-ménage et un capitaine suivi de deux soldats entrent dans l’hôpital en conquérant, faisant fi des regards furieux du personnel ne comprenant pas cette intrusion.

***/***

« En mer »

Là aussi les ordres partent sèchement, démontrant l’urgence de la situation et les pales tournent déjà à toute allure que des soldats montent encore à l’intérieur des hélicoptères de combat.

Trois porte-avions de nationalités différentes voient s’échapper de leurs bords ces insectes aux couleurs camouflages et se dirigent tous vers le même but, avec à leurs bords les éléments les plus aguerris aux combats.

***/***

« Une heure plus tard »

C’est maintenant un véritable camp retranché qui apparaît aux yeux des autochtones là où le matin même régnait un silence presque total.

Un bureau a été rapidement libéré pour qu’une dizaine d’officiers de toutes nationalités y trouve un endroit pour pouvoir coordonner leurs mouvements et y recevoir les rapports venant des troupes basées sur l’autre terrain d’opérations, là où ils soupçonnent l’ennemi de s’y être retranché.

« Traduit de l’anglais utilisé par l’alliance des nations intervenantes »

- (Colonel Américain) Mais où sont-ils donc passés !!!
- (Colonel Français) La jungle mérite bien son nom !! Tant qu’ils ne se manifesteront pas, c’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin !!
- (Capitaine Australien) Nous tenons la zone et ils ont déjà subi un très fort revers lors de leur première attaque !!
- (Commandant Chinois) Le principal est que notre protégé soit en sécurité !! Comment va-t-il ?
- (Commandant Français) Il se remet lentement, les médecins ne comprennent toujours pas la raison du malaise qui l’a pris soudainement.


2eme ANNÉE Pâques : (67/127) (Sur terre, dérèglement climatique)


« Quelques heures plus tard, Washington »

Comme dans toutes les autres régions du pays, la Maison Blanche subit l’effet de l’énorme vague de froid qui vient de prendre brusquement l’ensemble de l’État de Californie.

Le chauffage monté à fond arrive à peine à garder hors gel l’intérieur des bâtiments, les personnels engoncés dans des vêtements chauds continuent néanmoins leur travail et tous regardent d’un œil apeuré la nuée cotonneuse qui recouvre maintenant l’horizon, masquant entièrement le soleil en déclenchant ce froid mordant qui recouvre tout à l’extérieur de givre et de glace.

Dans une salle de réunion attenante au bureau ovale, où politiques et scientifiques du pays sont réunis pour analyser l’ampleur de la situation.

- (Le président) Combien de temps avez-vous dit ?
- (Un scientifique) D’après nos estimations, il faudra compter que le phénomène actuel perdurera encore soixante-douze heures environ.
- Comment réagit la population ?
- (Un secrétaire d’État) Nous l’avions bien préparée, les médias ont été très efficaces dans leurs annonces et ils sont conscients que nous devons en passer par là, reconnaissons que c’est très peu cher payé au vu des résultats qui en ressortiront pour le bien-être de tous.
- (Le président) Des nouvelles de Mexico ?
- (Un second secrétaire d’État) Les images satellites montrent qu’ils sont en passe de régression du phénomène monsieur, nos experts sur place n’ont que le mot miracle à la bouche et les relevés qu’ils nous envoient vont bien dans ce sens, l’atmosphère environnante a déjà perdu plus de quatre-vingts pour cent de ses polluants.
- (Le président) Quel effet sur les populations ?
- Positive monsieur !! Malgré le froid intense qu’ils subissent tout comme nous actuellement, ils sont tous grisés par l’air pur qu’ils respirent et le dôme de pollution se concentrant au-dessus de la mégapole depuis de nombreuses années à presque entièrement disparu, ne laissant plus que la nuée dévorante qui continue son œuvre.
- (Le président) Vous comprendrez tous qu’après tout ceci, nous devrons mettre toute notre énergie à honorer le pacte respectueux signé dernièrement et ne plus nous laisser aller dans la facilité de la période écoulée, nous devons entreprendre les recherches nécessaires dans les plus brefs délais afin de ne pas recommencer le cycle infernal. Dix ans vous entendez !! Nous avons dix ans pour mettre en place et exploiter les pistes données par le jeune De Bierne.
- (Un scientifique) Les formules qu’il a inscrites au tableau lors de son exposé nous seront précieuses monsieur et nous feront gagner un temps fou !! Déjà nos experts développent avec succès la voilure spatiale devant servir au captage de l’énergie solaire qui nous semble le plus appropriée pour pouvoir nous libérer rapidement de nos besoins en matières fossiles. Il sera temps ensuite de poursuivre sur les autres pistes qui nous ont été si généreusement données !!
- (Le président) Ne serait-ce ce froid qui nous touche durement, je serrerais bien ce garçon dans mes bras au nom de notre pays tout entier.
- Nul doute que d’autres que vous en feraient volontiers tout autant monsieur, la mini-glaciation qui enveloppe maintenant une bonne partie de la terre est très certainement sa façon à lui de nous « punir » et de nous faire réfléchir pour que nous mettions très vite en application ses recommandations.
- (Le président) Insinueriez-vous qu’il l’ait fait exprès ? Qu’il aurait pu nous éviter ce froid cinglant ?
- Et vous ? Qu’en pensez-vous monsieur ?

Le président prend son temps avant de reprendre la parole, le front plissé par la réflexion.

- Je pense que l’intelligence de ce garçon est encore beaucoup plus pointue que je ne l’imaginais !! La psychologie humaine doit très certainement être également un de ses points forts !!
- Je le pense aussi monsieur.

Un long silence où chacun réfléchit aux implications des dernières phrases prononcées et le front du président redevient soudainement soucieux quand il se tourne cette fois vers son attaché militaire.

- Avons-nous fait assez pour sa protection ?

L’homme ouvre la chemise cartonnée qu’il tient sous son bras depuis le début des discussions, il l’ouvre et la pose devant le chef d’État.

- D’après ces rapports parvenus récemment, il semblerait que sa protection concerne un grand nombre de pays disposant d’une puissance militaire et nous venons juste d’apprendre que la Chine vient d’envoyer ses dernières heures de nombreuses troupes combattre sur le terrain le régime totalitaire de son ancien allié.
- (Le président sourcils froncés) Comment réagissent les Russes ?
- Le président Poutine assure mordicus qu’il n’a rien à voir dans cette ingérence militaire de la Corée du Nord en Afrique et qu’il restera neutre, ne souhaitant pas prendre parti.
- (Le président sarcastique) Et bien !! Je serais curieux de savoir ce qui a bien pu lui mettre la pétoche au point d’en arriver à fermer pour une fois sa grande gueule !! Mais comme ma confiance en ses paroles a des limites, mettez-moi les « grandes oreilles » sous écoutes de tout ce qui se dit en Russie au cas où ses résolutions ne seraient que de la poudre aux yeux.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (68/127) (Afrique) (Mercredi matin) (Réveil)


« Chambre de Florian, centre hospitalier »

- Putain !!! J’en tiens encore une bonne Hi ! Hi !

C’est la première réflexion qui me vient à l’esprit quand je me réveille avec une forme du tonnerre de Dieu, la queue raide comme la justice.

Ensuite une question se pose à moi quand je me rends compte ou je suis, il n’y a aucun doute pour moi car ces chambres d’hôpitaux se ressemblent tous à peu de chose près.

Un moment de bug total avant que mes idées reprennent leur place et que je me souvienne de mes derniers faits et gestes, surpris malgré tout de cet état d’épuisement qui m’a pris.

Le fait que je me sente de nouveau bien me rassure car je ne doute pas un instant combien ce malaise a dû mettre mes amis en panique.

C’est donc avec un grand sourire que je repousse les draps pour me lever, le calme dans mon pantalon étant depuis ces réflexions sur mon état de santé revenu à l’état normal

Je traverse la chambre pour ouvrir doucement la porte et jeter un œil attentif dans le couloir, j’ai alors une vision qui me ramène dans mon émotivité la plus pure et mes yeux se mouillent subitement à la vue de mes deux blondinets serrés l’un contre l’autre sur un banc, dormant à poings fermés dans une position plus qu’inconfortable.

Ce n’est qu’en me dirigeant vers eux que je remarque deux autres bancs situés de chaque côté du couloir, occupés eux aussi par Éric et « Raphi » pour l’un et de Patricia et « Yu » pour l’autre, prouvant si besoin s’en faisait sentir combien l’inquiétude de mes amis les plus proches a pu être forte.

La scène suivante m’amène un fou rire irrépressible, en effet une voix nettement réprobatrice me fait dans un premier temps sursauter de surprise.

- Que faites-vous hors de votre lit jeune homme ???

Passer cet instant de surprise où je me tourne un bref instant vers l’infirmière qui arrive sur moi au pas de charge, c’est ce qu’il se passe sur les bancs qui me fait rire aux larmes.

Tels des chamois sautant d’un rocher à l’autre sur un pic montagneux, mes amis se retrouvent tous en quelques fractions de seconde les quatre fers en l’air, réveillés en sursaut par la voix puissante et surtout inattendue de la femme.

L’infirmière s’aperçoit à son tour de l’effet qu’ont eu ses paroles sur les jeunes gens qui squattaient le couloir depuis la veille sans vouloir le quitter un seul instant et part en vrille à son tour devant le comique de leurs chutes.

- Et bien en voilà des façons Hi ! Hi !

Elle ne peut ensuite que regarder d’un œil attendri, la façon dont les six jeunes entourent leur ami semblant si fluet dans son pyjama en papier bleu.

Malgré tout son professionnalisme revient au galop, sa voix reprenant le ton de commandement qui m’avait fait sursauter juste avant.

- Allez-y doucement s’il vous plaît !! Et vous jeune homme !! Veuillez retourner dans votre lit immédiatement, du moins tant qu’un médecin ne vous aura pas ausculté !!

Sa voix ne prêtant pas à une quelconque désobéissance, ses paroles étant également remplies de bon sens, aussi c’est d’un mouvement commun que tous s’écartent de moi quelque peu honteux de s’être fait morigéner de la sorte.

- Je me sens très bien madame, je vous assure !!

Elle fait un geste très significatif de sa main, me faisant comprendre qu’on ne lui la fait pas à elle.

- Ta, ta, ta, ta !!! J’ai dit dans votre chambre !!

C’est à mes amis maintenant de sourire devant la tête que je fais, baissant les yeux sous la remontrance et repartant d’où je viens comme un petit garçon pris en faute.


2eme ANNÉE Pâques : (69/127) (Afrique) (Mercredi matin) (Retour à la normale)


« Deux heures plus tard »

Le capitaine et ses deux lieutenants, l’insigne sur leurs épaules démontrant leurs états de médecins militaires, sortent de la chambre sous les regards des trois couples avides de connaître le résultat des examens qu’ils viennent de faire subir à leur ami.

Le capitaine sourit devant leurs mines attentives.

- Vous pouvez entrer !! Votre copain vous attend !!
- (Thomas) Comment va-t-il ?
- Aussi bien que possible, c’est d’ailleurs étonnant après ce qu’il lui est arrivé !!
- (Antonin) Il pourra sortir quand ?
- Ce n’est plus de mon ressort jeune homme !! Il va falloir voir avec le commandant quant à une éventuelle autorisation de sortie.
- (Antonin) Je ne comprends pas puisque vous venez de dire qu’il allait bien ?
- Ce n’est plus pour une raison médicale, mais de sécurité sur sa personne qui m’a amené ses paroles mon gars !!
- (Thomas troublé) Comment ça capitaine ?
- Vous n’êtes donc pas au courant ?

Le militaire les regarde attentivement.

- On dirait bien que non !! Voyez ça avec le commandant, ce n’est pas dans mes prérogatives de vous en dire plus !!

Raphaël s’approche de Thomas et d’Antonin en leur posant une main se voulant rassurante sur leur épaule.

- Vous deux allez voir « Flo » !! Nous autres nous allons aux renseignements !!

Les six amis regardent les militaires s’éloigner avant de se séparer à leur tour, Antonin et Thomas se regardant avec la même perplexité dans les yeux.

- (Antonin) Tu y as compris quelque chose aux paroles du capitaine, toi ?
- (Thomas) Rien de bon en tous les cas !! Il avait l’air très sérieux en parlant de la sécurité de Florian, je me demande bien ce qu’il en est !!
- (Antonin) Encore les Russes ? Tu crois ?
- (Thomas) Hum !! Ça m’avait l’air plus grave que ça !! D’ailleurs que font tous ces militaires ici ? Français qui plus est !!!

Antonin prend Thomas par la taille visiblement en manque de réconfort.

- J’ai peur « Thom » !! Les prémonitions de Florian semblent devenir de plus en plus réelles !!
- (Thomas) Ce n’est pas pour me rassurer moi non plus !!
- (Antonin tremblant) Je ne supporterai pas qu’il lui arrive quelque chose !!

Thomas le serre à son tour dans ses bras, il l’embrasse doucement sur le coin des lèvres avant de lui donner cette fois un baiser appuyé où leurs langues en viennent vite à s’emmêler l’une à l’autre.

Quelques longues secondes où les deux garçons oublient tout le reste pour profiter de ce baiser, baiser où leurs sentiments réciproques deviennent soudainement limpides pour eux et c’est Thomas qui le premier s’écarte d’Antonin en le fixant avec une intensité qui jusque-là n’était qu’essentiellement réservé à son petit rouquin.

- Il a tout prévu encore une fois !!
- (Antonin) Tu parles de quoi ? De nous deux ?
- (Thomas) Ses paroles la première fois qu’il m’a parlé de toi prennent tous leurs sens aujourd’hui, je viens d’en prendre conscience « Tonin ».
- (Antonin) Comment est-ce possible « Thom » ?
- (Thomas) Florian a toujours eu le pressentiment que ce voyage lui serait d’une quelconque façon néfaste, je n’ai jamais voulu y croire mais je dois bien reconnaître que tout porte à penser qu’il y a de quoi s’inquiéter.
- (Antonin) Pourquoi est-il venu alors ? Il lui suffisait de rester tranquillement en France, je ne comprends pas !!
- (Thomas) Florian n’est pas ce qu’il laisse paraître depuis toutes ses années, Damien a été le premier à dire tout haut en plaisantant certes !! Mais il l’a dit quand même, que Florian n’était pas entièrement humain.
- (Antonin perturbé) Il n’y a pas plus humain que lui voyons !!

Thomas lui sourit tendrement.

- Ce n’était pas dans ce sens qu’il fallait prendre mes paroles « Tonin », plus humain que Florian ça n’existe certainement pas !! Damien voulait dire, pas de cette planète !! Ça semble dément de prononcer de tels propos, mais j’ai tourné ça suffisamment de fois dans ma tête depuis ses deux dernières années pour être en fin de compte persuadé qu’il y a une part de vérité dans tout ça.


2eme ANNÉE Pâques : (70/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre)


« Bureau de commandement provisoire des armées alliées »


Joseph écoute le débriefing du matin, Dorian et Gérôme se tenant près de lui tout aussi attentifs quand la porte s’ouvre et qu’ils voient arriver les deux jeunes couples le visage grave, visiblement décidés à connaître la vérité sur ce qui menace leur ami commun.

Joseph voit le commandant surpris de leurs intrusions là où à l’évidence pour lui ils n’y ont aucune place, se tourner vers eux prêt à les refouler sans fioritures et décide de mettre les pieds dans le plat avant que le ton monte, voyant bien l’extrême détermination dans les yeux de ceux qui sont devenus ses amis.

- Vous ne devriez pas être là les gars !!
- (Yuan) Ah non !! Vraiment ?? Un type en uniforme nous fait comprendre que Florian est en danger et nous ne serions pas concernés ??

Ses yeux sombres fixent durement les militaires dans la pièce et son ton monte de plusieurs crans quand il reprend la parole, visiblement en colère.

- Je suis Yuan Tsu !! Le fils unique de Ming Tsu, le premier conseiller de Xi Jinping !! Président de la République populaire de Chine, et je n’aurais pas le droit d’avoir des renseignements sur les menaces qui pèsent sur mon ami ?

Yuan se rapprochent de deux officiers chinois.

- 试着让我离开的力量,我们就会看到我的 父 亲会怎么想 ! (Essayez donc de me faire sortir de force et nous verrons bien ce que mon père en pensera !!)

Les deux officiers se raidissent, visiblement impressionnés par les paroles de Yuan, l’un d’eux s’approche de celui qui a le commandement de l’alliance et lui souffle quelques mots à l’oreille, celui-ci écoute jusqu’au bout sans montrer son ressenti.

Il se tourne ensuite vers le jeune asiatique qui le fusille des yeux, lui faisant ainsi comprendre toute sa détermination et soupire finalement en se rasseyant sur son siège, montrant une rangée de chaise le long d’un mur.

- Prenez place là-bas !! Je répondrai à vos questions quand nous aurons terminé l’ordre du jour !!

Patricia, Éric et Raphaël ont suivi toute l’altercation avec dans les yeux un profond respect pour leur ami, Yuan leur montrant une facette de sa personnalité qu’ils ne lui connaissaient pas encore.

La jeune femme prend place contre son chéri en lui prenant tendrement la main, son regard ne trompant personne sur l’adoration qu’elle porte à son beau brun qui vient de l’étonner une fois de plus.

Les militaires reprennent donc là où ils ont été interrompus, une petite heure passe qui révèle déjà aux deux couples une grande part des raisons qui ont amené les paroles intrigantes du médecin-capitaine.

Ce n’est que quand les gradés sont tous repartis pour mener à bien leurs ordres, que le commandant se tourne à nouveau vers eux.

- Que voulez-vous savoir que vous n’auriez encore pas compris ?

Yuan qui perçoit les regards de ses amis tournés vers lui se lève, faisant comprendre dans son geste qu’il sera celui des quatre qui portera la parole en leur nom à tous.

- Pourquoi en veulent-ils à ce point à Florian ? Que lui veulent-ils exactement ? Pas le tuer quand même !! « Flo » n’a jamais rien fait de mal contre personne, ce serait même tout le contraire il me semble !!
- (Joseph) Si vous permettez commandant ? J’aimerais pouvoir répondre à ces jeunes gens !!

Joseph après avoir reçu l’accord du commandant d’un signe de tête de celui-ci, va pour prendre la parole quand des bruits leur parviennent du couloir attenant à la salle et qu’un jeune garçon entre à son tour suivi d’un autre qui cherche apparemment sans succès, à le retenir.

Le commandant les regarde entrer visiblement exaspéré de tant ce manque de respect des procédures.

- C’est qui cette fois ?? Le fils du roi de Prusse ??

Joseph retient avec peine un sourire ironique.

- Son altesse Amid Al Malouf !! Fils héritier de son altesse l’émir Hassan Al Malouf !!
- (Le commandant) Manquait plus que ça !!


2eme ANNÉE Pâques : (71/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)


« Dans la clairière des pierres »

Les femmes, les enfants et les vieillards de la tribu remplissent presque entièrement la clairière, les hommes en âge de chasser étant éparpillés tout autour sous les ordres d’Okoumé pour la protection de leurs familles.

Au début la crainte des lieux pouvait se lire dans les yeux de tous, les enfants furent les premiers à reprendre leurs jeux sous les regards inquiets de leur mère.

C’est maintenant le deuxième jour depuis leur arrivée et la vie de ces gens simples prend le dessus sur le danger qui les y a fait venir, retrouvant les gestes que nécessite leur survie.

Les dieux sont étrangement absents, ne serait-ce les pierres d’où émane une aura suffisamment visible pour que personne n’ose s’en approcher.

Ça fait maintenant plusieurs heures que « Kinou » est apparu, restant depuis sagement aux côtés d’Akim qui s’en voit réjoui sans se rendre compte des regards que lui portent les gens de son peuple et qui démontrent combien ce jeune fils d’Okoumé prend chaque jour qui passe comme importance pour eux.

Aomé et Taha comprennent que le choix de la tribu ira vers Akim le jour encore éloigné où leur père annoncera qu’il est temps pour lui de passer la main sur les responsabilités d’une charge devenue trop lourde pour son âge.

La fierté qu’ils éprouvent pour leur jeune frère est tellement visible qu’elle soulage Okoumé d’un grand poids, les guerres fratricides pour le pouvoir ayant plus d’une fois causé de grandes pertes pour les tribus dans des temps pas si éloignés que ça et marquant encore fortement la mémoire des anciens.

Aomé était celui qui normalement aurait dû reprendre la charge de son père, les années passées depuis l’accident qui l’avait défiguré l’ayant rendu solitaire en préférant passer le plus clair de son temps à la chasse afin de ne pas susciter les regards condescendants que sa profonde cicatrice occasionnait aux yeux de son peuple.

Taha pour sa part ne demandant qu’à vivre son amour pour Naomée qui suffit à son bonheur, n’étant pas particulièrement désireux de remplacer un jour Okoumé qui de toute façon est encore dans son rôle de chef pour de très nombreuses années.

Akim sera dans la force de l’âge au moment de la transition, le fait qu’il se fasse déjà remarquer par la tribu est un bon signe et le courage, tout comme la fierté du jeune Masaï font que les regards portés sur lui soient ce qu’ils sont en ces heures troubles.

Un mouvement de recul apeuré venant d’un coin de la clairière amène la curiosité du jeune Akim qui en comprend alors la raison, une panthère noire énorme pour cette race s’engage dans la trouée d’arbres les yeux jaunes impressionnants fixés sur tous ces marche-debout qui ont envahi la clairière.

Un feulement doux montre qu’elle est venue en amie comme autrefois quand elle s’est présenté au village, les gens le ressentent et se calment rapidement, la laissant s’avancer suivit de ses quatre petits qui eux restent tout contre leur mère visiblement beaucoup moins rassurés qu’elle.

« Kinou » feule à son tour en s’allongeant sur le dos les pattes en l’air en signe de soumission, Akim est surpris d’un tel comportement venant d’un mâle à l’encontre d’une femelle, toute puissante soit-elle et regarde attentivement la scène se déroulant sous ses yeux, attendant de comprendre la raison de sa venue parmi eux.

Plusieurs autres feulements commencent à se faire entendre depuis la jungle, se rapprochant du lieu où les Massaïs sont venus chercher la paix.

Okoumé pousse un cri bien connu de tous, signifiant à ses chasseurs de revenir au sein de la tribu et évitant ainsi un dangereux malentendu si l’un d’eux venait à utiliser ses armes sous la poussée d’une peur viscérale envers ces puissants prédateurs.

Akim s’approche de son père.

- Que se passe-t-il père ? Pourquoi font-ils ça ?
- C’est sans doute un appel des dieux fils !! Quelque chose se prépare que je ne comprends pas plus que toi !!
- Crois-tu père que ce soit en rapport avec l’arrivée du garçon aux cheveux de feu ?
- Sans aucun doute mon fils !! Ils sentent eux aussi l’arrivée du dieu des dieux !! La jungle ressent la menace des hommes-oiseaux, je ne serai pas étonné mon fils si nous assistons à quelque chose que les petits enfants des enfants de tes enfants écouteront avec respect et dévotion au coin du feu.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (72/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)


« Centre hospitalier, bureau des affaires militaires alliées »

Le commandant reste un instant dans ses pensées avant de s’incliner légèrement devant Amid qui lui fait comprendre d’un signe de la main que c’est bon et qu’il serait bien de passer aux raisons de sa venue.

- Je viens aux nouvelles de mon ami Florian !! J’ai appris qu’il était hospitalisé dans cet établissement et ensuite que d’importants mouvements de troupes se déployaient dans la région, de là à ce que les deux événements soient liés il n’y a qu’un pas à faire.
- (Joseph) Je me garderai bien de le faire votre altesse !! Si les événements militaires sont dus à la présence de Florian, son état soudain de faiblesse n’a rien à voir je peux vous l’assurer !!
- (Amid) Très bien !! Comment va-t-il ?
- (Joseph) Tout est redevenu normal ce matin votre altesse, ses amis pourront vous rassurer et vous confirmer qu’il en va bien ainsi pour Florian.

Amid se tourne vers Raphaël.

- C’est vrai ?
- (Raphaël) Oui !! Thomas et Antonin sont avec lui, tu devrais aller lui faire un petit coucou et tu verras par toi-même !!
- (Amid) J’aimerais connaître avant le pourquoi de ce déploiement militaire, si ce n’est pas trop indiscret de ma part bien sûr !! Au fait !! Qui est cet Antonin ? Je ne me souviens pas de lui ?

Yuan sourit en faisant un clin d’œil à Christophe.

- C’est le secrétaire particulier de Florian Hi ! Hi ! Sans doute était-il jaloux de ton père et voulait-il avoir le sien Hi ! Hi !

Amid ne semble pas plus curieux que ça, sans doute parce que pour lui la polygamie est dans l’ordre des choses, il se contente de sourire à son tour pour répondre à son ami.

- Je vais finir par devenir jaloux s’il continue !!

Le jeune prince redevient sérieux en refaisant face à Joseph.

- Quel genre de danger court Florian pour avoir droit à un tel déploiement de troupes en protection de sa personne ?
- (Joseph) C’est justement la question que nous nous posons votre altesse, les Coréens du nord ne s’étaient jamais intéressés à lui jusqu’à maintenant et nous ignorons leurs intentions, bien que nous ayons déjà subi une attaque en règle de leur part.
- (Amid) Florian est-il au courant ?
- (Joseph) Je ne le pense pas votre altesse !!
- (Amid) Peut-être serait-il bon de l’y mettre rapidement alors !! C’est le premier concerné et il voudra sans doute repartir en France.
- (Le commandant) Sauf le respect que je vous dois jeune homme, cette affaire n’est absolument pas de votre ressort et je vous demanderai de rester en dehors de tout ceci.

Il se tourne alors vers Yuan.

- Et la recommandation vaut aussi pour vous !! Je suis certain que vos pères iraient dans mon sens, aussi je vous prierai de ne plus vous mêler des affaires de l’armée et de nous laisser gérer les opérations entre personnes formées pour le faire, me suis-je bien fait comprendre ??

***/***

« Dans la chambre de Florian, après la visite de Christophe et Amid »

La conversation entre les trois amis ressemble étrangement à celle qui s’est déroulée dans le bureau où siègent les officiers, sauf peut-être en ce qui est des conclusions qui si les militaires les entendaient, leur amèneraient très certainement des sueurs froides quant à la sécurité du jeune De Bierne et de ses amis.

- (Thomas) Tu ne devrais pas faire ça Florian, c’est bien trop dangereux !!
- Je dois rejoindre le dispensaire, il y a des hommes qui sont blessés là-bas et qui souffrent à cause de moi.
- (Antonin) Il y a des médecins militaires qui sont partis pour leur donner les soins que réclame leur état, tu n’as pas à prendre autant de risques « Flo » !! Tu n’es pas formé comme eux le sont pour ce genre de situations !!

Mes deux amis font front commun pour me dissuader de prendre part à ce qui ressemble bien être un état de guerre, j’apprécie à sa juste valeur leurs avis tout en souriant intérieurement sur la façon qu’ils ont d’être proches l’un de l’autre.


2eme ANNÉE Pâques : (73/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)


Quelque chose me pousse pourtant à ne pas tenir compte de leur avis, sans doute un savoir profondément enfoui dans mon inconscient et qui me fait relativiser le danger potentiel encouru à vouloir me rendre sur place.

- Vous ne me faites plus confiance ?
- (Thomas) Ne dis pas n’importe quoi « Flo » !! C’est moins une histoire de confiance que le fait que cela concerne l’armée et jusqu’à preuve du contraire, je serai le premier étonné de l’apprendre si ce n’était pas le cas. Nous n’en faisons pas partie !!
- (Antonin) Thomas a entièrement raison !! Nous irons visiter le dispensaire quand nous en aurons l’autorisation, comment réagirais-tu si l’un d’entre nous venait à être blessé ou tué ?
- Cela ne sera pas !!
- (Antonin surpris) Comment peux-tu en être aussi sûr ??
- Tout simplement parce que je ne le veux pas !!

Un moment de silence suit mes dernières paroles, étonné moi-même de les avoir prononcées et le désarroi peut se lire également sur le visage de mes deux amis.

- (Thomas) Tu es sûr que tu te sens bien « Flo » ?
- (Antonin) Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ??
- Je n’ai pas réfléchi et ça m’est venu comme ça !! J’avoue que je ne comprends pas plus que vous, ce qu’il m’a pris de dire ça !!
- (Thomas) Nous allons te laisser te reposer, c’est sans doute la fatigue et n’oublie pas que si tu es ici, c’est justement parce que tu ne vas pas bien !! Essaie de dormir un peu, nous reviendrons te voir dans l’après-midi et j’espère que cette fois tu ne diras plus des choses aussi insensées.
- Tu crois que je deviens fou ?
- (Thomas) Jamais je ne penserai une chose pareille !! Je crois plutôt que c’est le fait d’être ici qui te perturbe, rappelle-toi ta hantise depuis toutes ces années à chaque fois que nous avons parlé de l’Afrique ? L’accident de tes parents t’a fortement marqué et tu te retrouves là à quelques centaines de kilomètres à peine d’où ça s’est produit, je comprends que beaucoup de choses doivent se bousculer dans ta tête en ce moment.
- (Antonin) Thomas a raison « Flo » !! Repose-toi et nous reparlerons de tout ça quand tu iras mieux !!

Je préfère ne pas insister, peut-être ont-ils raison en fin de compte et ce même si je ressens au plus profond de mon esprit que le temps est un facteur clé, aussi je décide de m’allonger afin de réfléchir.

- Je vais essayer de dormir, vous feriez bien d’en faire autant !!
- (Thomas) Bonne idée, je suis crevé !! Tu viens « Tonin » ? Laissons le tranquille !!

J’ai déjà fermé les yeux depuis plusieurs secondes quand je sens une douceur humide suivit d’une autre sur mes lèvres quand mes deux chéris viennent m’embrasser avant de quitter la chambre.

J’attends quelques minutes sans rien faire avant qu’un sourire ne vienne plisser ma bouche, un son puissant sort alors de ma gorge parfaitement inaudible pour l’oreille humaine.

***/***

« Poste de surveillance à l’ouest du dispensaire, une heure plus tard »

Ils sont six soldats avec un sergent postés dans un endroit dégagé non loin du chantier momentanément abandonné, de là où ils sont ils peuvent surveiller une vaste zone de jungle et aussi les deux postes identiques au leur de chaque côté d’eux se trouvant à une cinquantaine de mètres chacun de leur propre position.

Le sergent fait son rapport en utilisant son téléphone satellite, quand une drôle de sensation lui fait lever les yeux et tendre l’oreille.

- Vous entendez les gars !!
- Quoi donc sergent ?
- C’était bizarre !!
- Bizarre comment sergent ?

L’homme ne répond pas, il s’enfonce un doigt dans chaque oreille en secouant vivement pour ensuite redevenir attentif aux choses qui l’entourent.


2eme ANNÉE Pâques : (74/127) (Afrique) (Mercredi matin) (État de guerre) (suite)


Un bruissement reprend alors, deux des soldats tendent l’oreille à leur tour.

- (Le sergent) Vous entendez cette fois les gars ?
- Oui sergent !! Qu’est-ce que c’est d’après vous ?
- Comment pourrais-je en avoir la moindre idée !!!

Les hommes se taisent pour mieux écouter ce qui semble se rapprocher rapidement de leur position, plusieurs centaines de mètres plus loin. Sortant en courant de la jungle apparaissent alors deux chasseurs Massaï.

- (Le sergent) Ne tirez pas !! Ce ne sont que des indigènes !!
- Ils semblent terrorisés sergent !!

Les deux chasseurs arrivent maintenant sur eux le visage couvert de transpiration, ils enjambent les sacs de sable formant le poste de guet et s’affalent au sol tout tremblants.

L’un des deux s’adresse aux militaires dans sa langue, les mots sortent à une vitesse si rapide que la section se regarde sans comprendre mais surtout en commençant à ressentir la peur qui émane des deux hommes.

Le sergent en prend un par les épaules, il le secoue suffisamment fort pour qu’il se calme un tant soit peu et finisse par le regarder dans les yeux, des yeux sombres fortement marqués par une peur viscérale.

- Du calme mon gars !! Dis-nous plutôt pourquoi tu meurs de trouille !!

Un mot sort enfin des lèvres de l’indigène, un simple mot, mais prononcé de telle façon et avec un tel effroi dans la voix, qu’il en donne le frisson aux militaires qui l’entendent.

- Marabounta !!!!

***/***

« Dans la clairière »

La tribu est maintenant complètement encerclée par les animaux sauvages venant de partout sans discontinuer depuis que la panthère est apparue avec ses petits.

Toute la faune de la région semble s’être donnée rendez-vous en ce lieu et pourtant une étrange paix règne, qui rend encore plus étrange ce rassemblement.

Okoumé a donné l’ordre à ses chasseurs de ne plus sortir de la clairière et de rester près des femmes, des vieillards et des enfants afin de les rassurer du mieux qu’ils le peuvent.

Prédateurs et gibiers se côtoient sans que cela semble les perturber, le chef Masaï comprend bien qu’il n’y a rien de naturel dans cette étrange situation et son regard se porte fréquemment vers les pierres semblant pourtant toujours inertes.

Un grondement lui fait dresser l’oreille, un grondement comme il n’en a plus entendu depuis son enfance et qui lui amène immédiatement un long frisson qui n’est pas dû à la baisse de température pourtant sensible de ces dernières heures, mais venant du plus profond de son atavisme ancestral.

Il se souvient alors des récits du père de son père qui racontait l’histoire de ces fourmis soldats dévoreuses de tout ce qui entravait leurs migrations et qui faisaient trembler les plus valeureux, détruisant tout sur leur passage en ne laissant que la terre dénudée derrière eux.

***/***

« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »

C’est comme un tapis vivant se répandant sur le sol en l’épousant à la perfection, le recouvrant à une vitesse phénoménale et bientôt toute l’étendue de végétation à perte de vue disparaît de leur vue, remplacer par la grisaille des carapaces chitineuses se dirigeant droit vers le chantier dans un grondement assourdissant.

Les militaires comprennent que cela va bientôt leur tomber dessus sans qu’ils ne puissent rien y faire, ils sont tellement tétanisés par la peur que leurs muscles refusent de leur obéir et qu’ils voient la mort se diriger vers eux constituée de centaines de millions de fourmis carnivores.

- Mon Dieu !! Nous sommes perdus !!


2eme ANNÉE Pâques : (75/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)


« Palais de l’Élysée, bureau du président »

Toc ! Toc !

- Oui !! Qu’est-ce que c’est ??

Sa secrétaire entre en faisant signe à quelqu’un derrière elle de patienter.

- C’est le directeur du centre de météorologie qui voudrait vous parler monsieur, il dit que c’est important.
- Faites-le entrer je vous prie.
- Bien monsieur !!

La femme s’écarte pour laisser pénétrer dans le bureau un homme couvert de fourrures jusqu’aux oreilles.

- (Le président) La température extérieure a encore baissé ?
- Nous avons relevé moins vingt-cinq intra-muros monsieur, nous pensons que nous devrions atteindre les moins trente-deux dans les prochaines heures.
- Vous auriez aussi bien pu me donner ce renseignement au téléphone plutôt que de vous déplacer en personne par ce froid de canard !!
- Ce n’était pas le but de ma visite monsieur !!
- Et quel est-il ?

L’homme s’approche du bureau pour y déposer un dossier contenant des vues satellites prises ses dernières heures, il l’ouvre et les étale devant les yeux du président qui se penche aussitôt dessus pour mieux voir.

- Et bien !! Le froid couvre presque toute la surface de la terre je vois !!
- Presque en effet monsieur et c’est justement ce « presque » qui m’a fait venir jusqu’ici.

L’homme prend un cliché en particulier et y pose son doigt pour montrer une région non encore recouverte par la molécule qui s’est maintenant étendue sur l’ensemble de la planète.

- C’est une région d’Afrique en particulier qui semble ne pas subir le refroidissement généralisé.
- Ne serait-ce pas situé par hasard sur un territoire nous appartenant ?

L’homme regarde le chef d’État la mine déconfite.

- C’est exact monsieur !! Vous étiez déjà au courant ?
- Bien sûr que non !! Mais j’ai ma petite idée quant à la cause de ce phénomène étrange, poursuivez donc car je présume que ce n’est pas tout !!
- C’est exact monsieur !! Nous avons zoomé sur cette zone avec des appareils spécialement adaptés pour y relever les sources de chaleur !! Tenez, regardez cet autre cliché !!

Le président observe attentivement ce qui bientôt lui amène un sursaut de surprise.

- Qu’est-ce donc cette zone rouge sur la photo ?
- Il semblerait que toute la vie animale de cette région se soit concentrée en ce point précis monsieur, nous n’en avons pas l’explication mais regardez cette photo-là !!

Il pose un nouveau cliché sur la pile en mettant son doigt sur une deuxième tache rouge beaucoup plus petite mais qui au vu de l’échelle du cliché représente une zone non négligeable.

- Cette tache de chaleur s’est formé en quelques heures elle aussi et elle progresse pour rejoindre la tâche principale, regardez ces différentes photos prisent à une dizaine de minutes d’intervalle !!

L’homme empile alors comme un jeu de carte plusieurs autres photographies prises depuis le satellite en montrant ainsi la progression de l’aura thermique qu’elle représente.

- (Le président troublé) Savez-vous ce que c’est ?
- Des fourmis monsieur !!
- De quoi !!!!
- Vous avez bien entendu, nous avons pris soin d’appeler les autorités de cette zone qui nous ont certifié qu’une importante migration était en cours et ce que vous voyez là, ce sont des centaines de millions voire plus de fourmis qui recouvrent entièrement le sol et se dirigent vers cette autre zone ou une majeure partie de la faune africaine semble s’être regroupée sans que nous en comprenions la raison. Quelques scientifiques toutefois amènent une hypothèse qui pourrait expliquer cela.
- Et quelle est-elle ?
- Qu’une source de chaleur les y a attirés alors que la vague de froid commençait à les atteindre.
- C’est absurde !!
- Pardon monsieur ??
- Je dis que c’est une hypothèse absurde, si c’était la raison de ce regroupement il en serait de même partout sur la planète ou une telle source de chaleur existe.
- Alors je ne vois pas ce qui a amené un tel rassemblement monsieur, c’est complètement incompréhensible !!
- Une armée !!! Voilà ce que c’est !!
- Monsieur ??
- Veuillez me laisser à présent et dites à ma secrétaire qu’elle convoque d’urgence le conseil militaire qui planifie nos actions actuelles menées dans cette zone !!



Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (76/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)


« Poste de surveillance militaire à l’ouest du dispensaire »

Le peloton s’accroupit au fond du poste de guet en fermant les yeux et en priant de tout son cœur, s’attendant à chaque instant à être submergé par la vague de fourmis qui dévore tout sur son passage.

Le crissement des mandibules devient très vite assourdissant, atteignant son paroxysme quand ils se retrouvent encerclés et à leur plus grande surprise dix minutes plus tard le son commence à s’atténuer petit à petit, leur faisant rouvrir les yeux heureux de constater qu’ils sont toujours de ce monde.

Leurs têtes se redressent alors avec curiosité et ils aperçoivent le dos de l’arrière-garde qui disparaît sous les frondaisons, se rendant comme à un appel.

- Vous avez compris quelque chose sergent ?
- À part que nous sommes vivants ? Pas grand-chose en fait !!
- Pas une seule de ces bestioles n’est venue sur nous sergent !! C’est quand même incroyable !! Alors que je pensais bien ma dernière heure arrivée !!
- Et moi donc !! Bah !! Ce n’était peut-être qu’une autre espèce de fourmis en migration et non pas cette fameuse Marabounta !! Les deux Massaïs ont dû faire erreur !! Heureusement d’ailleurs, comme ça, il y a eu plus de peur que de mal.


Un des deux autochtones relève la tête visiblement vexé des paroles du militaire blanc.

- Nous savoir reconnaître Marabounta homme blanc !!
- (Le sergent) Tiens !! Tu parles notre langue ??
- Moi parler un peu la langue des blancs !!
- (Le sergent) Bon admet que ce soit cette fameuse Marabounta qui vient de nous passer sous le nez !! Comment expliques-tu qu’elles ne nous aient rien faits ??
- Marabounta envoyé par le dieu des dieux pour défendre village et clairière sacrée !!
- (Le sergent) Pourtant tu crevais de peur autant que nous ??
- Moi juste comprendre maintenant homme blanc !! Sinon Marabounta dévorer nous à son passage.
- (Un des soldats) Vous comprenez quelque chose à ces paroles sergent ?

Le sergent réfléchit un moment avant de répondre, il se souvient d’une conversation récente avec un des policiers qui surveille le chantier et tout particulièrement une phrase dite avec amusement par Dorian le fameux policier avec qui il a sympathisé depuis.

- Ton dieu des dieux ne serait-il pas rouquin par hasard ?

Le Massaï visiblement ne comprend pas le terme et le sergent reprend la parole en tentant de trouver les mots simples qu’il comprendra.

- Un rouquin c’est un type qui a les cheveux rouges, tu comprends ?
- Rouge ?
- Oui enfin pas tout à fait quand même !! Disons plutôt comme les flammes sortant d’un grand feu de bois.

Les militaires observent avec surprise la réaction de l’homme quasiment nu qui d’un coup s’agenouille et se prosterne en psalmodiant une incantation, bientôt suivit par son compagnon visiblement pris lui aussi par une forte dévotion mystique.

- (Un soldat troublé) Qu’est-ce qu’il leur prend sergent ?
- (Le sergent) Le garçon que nous sommes venus protéger tu te rappelles ? Eh bien je pense que pour eux il est comme un dieu !! Va savoir pourquoi ?
- Pfttt !!! N’importe quoi !! Ces peuplades sont vraiment primitives pour croire en des choses pareilles sergent !!
- Comment expliques-tu cette histoire de Marabounta alors ?
- Un coup de chance sergent, rien de plus !! Ce n’est pas comme il semble le croire, l’arrivée du jeune De Bierne qui a rassemblé toutes ces fourmis quand même !!

Une ombre vient masquer soudainement le soleil, les hommes par réflexe lèvent les yeux au ciel et le sergent d’une voix bizarre reprend la parole en pointant un doigt vers ce qui leur masque un temps la lumière du jour.

- Il doit bien pourtant y avoir une explication à tout ceci tu ne crois pas ?

Des milliers d’oiseaux de toutes espèces suivent la même direction que celle qu’ont prise les fourmis quelques instants plus tôt, dans un silence absolu donnant brusquement un grand frisson d’appréhension aux hommes qui suivent leur passage du regard.


2eme ANNÉE Pâques : (77/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)


« Camp nord-coréen camouflé quelque part dans la jungle »

Les hommes s’apprêtent à repartir une nouvelle fois au combat, leurs officiers ayant mis au point une nouvelle stratégie qui devrait leur permettre d’arriver aux abords du centre hospitalier où se trouve celui qu’ils sont venus capturer.

Les ordres sont clairs, il ne doit rien arriver au jeune garçon mais ne stipulent pas qu’il en va de même pour ceux qui le protègent ou qui l’accompagnent.

La dernière communication radio a été très précise à ce sujet et les deux émissaires Russes qui les guident depuis le début de cette opération militaire, seront particulièrement attentifs à ce que tout se déroule comme prévu.

C’est donc en formant quatre groupes distincts, qu’ils se séparent et se perdent rapidement de vue dans cet environnement particulièrement dense, chaque formation devant parvenir au même but sans plus se préoccuper des autres.

***/***

« Clairière des arbres tourmentés »

Okoumé redresse la tête car soudainement ses sens viennent de se mettre en alerte, il observe la faune sauvage encerclant sa tribu qui dans un même élan commence à se mettre en mouvement comme si un ordre venait soudainement de leur parvenir.

Seul le groupe de panthères autour de « Kinou » ne suit pas le mouvement et reste auprès des villageois, qui depuis plusieurs heures restent prostrés à se resserrer les uns contre les autres pour s’apporter autant que faire se peut un minimum de chaleur devant la température anormalement basse qui sévit actuellement et à laquelle ils ne sont pas habitués.

- Rrrrrr !!!!

Okoumé reporte son regard vers celle qui vient de pousser ce feulement puissant.

- Rrrrrr !!!

Akim s’approche de son père le visage grave.

- Elle veut que nous aussi nous nous mettions en route père !!
- Comment peux-tu connaître ses intentions ?
- Je ne saurais l’expliquer père !! C’est comme si je l’avais ressenti au fond de moi !!

Les panthères se regroupent à l’orée de la clairière, semblant attendre que les marche-debouts en fassent autant et celle qui de toute évidence dirige le groupe tourne à nouveau la tête vers le chef Massaï.

- Rrrrr !!!
- (Akim) Le temps presse père !! Il faut la suivre avec toute la tribu, un danger approche !!

Okoumé comprend alors que son plus jeune fils porte en lui la voix des dieux, dieux qui pourtant n’ont laissé aucun signe de vie depuis qu’ils sont venus se réfugier ici et il donne les ordres en conséquence pour que la tribu lève rapidement le camp, quittant bientôt la clairière où ils viennent de passer ces derniers jours pour suivre les félins qui adaptent leur marche à celle des plus faibles.

***/***

« Centre de commandement des armées, quelque part en France »

Ils sont plusieurs dizaines à suivre avec attention les images satellites qui leur parviennent en direct depuis cette région d’Afrique où des choses pour le moins inhabituelles semblent se passer.

La transmission est relayée vers chaque pays allié qui suive eux aussi avec le même intérêt manifeste, ces zones où des groupes suffisamment importants pour laisser une empreinte thermique visible par les appareils sophistiqués du satellite, semblent converger vers un but qui leur est propre.

Ces manœuvres ont très certainement un sens, quoique encore incompris par la plupart d’entre eux mais qui sont certainement en rapport direct avec soit le refroidissement temporaire de la planète, soit les mouvements militaires de ces derniers jours qui ont lieu également dans cette zone.

Un officier de transmissions s’approche du personnage imposant tant par sa fonction que par son physique, il le salue avant de prendre la parole.

- Nous avons des nouvelles du jeune De Bierne monsieur !!
- (Le président) Je vous écoute !!
- Il semblerait qu’il dorme monsieur.

Le président ne peut masquer le sourire mi-amusé, mi-ironique qui lui vient à l’annonce de la nouvelle.

- C’est bien le seul !!


2eme ANNÉE Pâques : (78/127) (Afrique) (Mercredi) (Ça s’appelle faire le mur)


« Chambre de Florian, centre hospitalier »

J’ouvre les yeux satisfaits que tout soit en place, les choses maintenant peuvent continuer sans intervention de ma part et toute tentative agressive de la part de qui que ce soit à l’encontre d’une personne innocente, se verra irrémédiablement réprimer avant même d’avoir pu occasionner un quelconque autre dommage.

J’espère que le simple fait de se retrouver en face de ceux que j’ai appelés à l’aide, fera comprendre à ces gens qu’il est vain de poursuivre les ordres qu’ils ont reçus sans en payer le prix fort.

C’est donc avec une tout autre idée en tête que j’envoie voler la couette du lit pour rejoindre mes amis maintenant que je me sens comme neuf.

- Miaou !!

Je baisse les yeux justes à temps, avant de poser les pieds par terre.

- Vous faites bien de prévenir vous deux Hi ! Hi ! Sinon je vous marchais dessus !! Bon !! Où sont mes fringues ? Je ne vais quand même pas me balader dans les couloirs le cul à l’air Hi ! Hi ! Quoi que ça donnerait des idées à certains Hi ! Hi !
- Miaou !!
- Bon !! D’accord !! À moi aussi Hi ! Hi !

Heureusement ils sont dans le placard avec mon sac à dos, je m’habille donc chaudement parce que j’ai l’intention de sortir en sachant très bien à quoi m’attendre dehors.

Je regarde un instant avec les yeux de Thomas pour voir où il est actuellement, un sourire me vient à constater qu’ils sont tous attablés dans ce qu’il semble être le restaurant d’un hôtel et que comme à leurs habitudes, l’ambiance est plutôt à la déconne encore une fois.

C’est en passant dans la salle de bains de la chambre pour me passer un coup vite fait sur le visage, que ma tignasse rousse me rappelle à l’ordre et qu’il serait bon de dissimuler si je ne veux pas être intercepté par le service de sécurité qui risquerait au mieux de me coller aux basques alors que je n’ai qu’une envie, rejoindre tranquillement mes amis pour passer la soirée avec eux.

J’ouvre la porte de la chambre en jetant un coup d’œil dans le couloir.

- Passez devant vous deux et trouvez-moi un passage libre vers le vestiaire des toubibs !!
- Miaou !!

Pendant que « Tic » et « Tac » partent à toutes pattes en exploration, je repousse la porte pour ne pas attirer l’attention et j’attends tranquillement leur retour qui d’ailleurs ne tarde pas.

Le museau de « Tic » apparaît en premier et ses grands yeux se fixent dans les miens avec l’intensité de tout l’amour qu’il me porte.

Le temps d’une brève caresse et nous voilà empruntant les couloirs comme des voleurs jusqu’à une porte où ils s’arrêtent, me laissant l’ouvrir pour entrer à l’intérieur de la pièce avec eux.

- C’est parfait les gars !! Juste ce qu’il me fallait !!
- Miaou !!

Une fois revêtu d’une blouse blanche de chirurgie à peu près à ma taille, d’un masque me cachant le visage et en dernier lieu d’une charlotte qui cache ma tignasse rousse, je ressors beaucoup moins discrètement en envoyant mes deux chats en avant pour pas que cette fois si ce soit eux qui me fassent repérer.

Je traverse ainsi plusieurs couloirs sans que personne ne fasse plus que ça attention à moi, c’est l’arrivée d’une ambulance qui me donne le prétexte pour sortir et passer sous le nez de plusieurs soldats qui gardent la porte de sortie.

Ensuite rien de plus facile que de me débarrasser de mon accoutrement dans un coin tranquille, pour repartir d’un bon pas dans la rue étrangement déserte quoique la température approchant les zéros degrés y soit très certainement pour beaucoup.

Il me suffit de plonger dans les souvenirs de Thomas pour trouver le chemin menant à l’hôtel où ils se trouvent, ces quelques kilomètres à pieds me font du bien et c’est en grande forme que j’y arrive enfin, sauf qu’eux ne sont plus dans la salle du restaurant quand j’y pénètre à mon tour.

Je vais cette fois pour contacter Thomas quand je me rends compte de l’état de panique dans lequel il se trouve, de vouloir lui faire une surprise je lui ai sans le vouloir fermé mon esprit et ma disparition de la chambre d’hôpital qui lui a sans doute été rapporté entre-temps, l’a mis dans une angoisse telle que je me retrouve tout honteux de lui avoir joué ce tour même s’il n’était pas voulu de ma part.

- Thomas !!!

La reprise soudaine du contact mental avec mon chéri me revient comme un boomerang et je prends en pleine poire l’immense soulagement qui relâche sa tension, m’attendant maintenant à l’engueulade méritée qui ne va pas manquer de suivre.


2eme ANNÉE Pâques : (79/127) (Afrique) (Mercredi) (Soulagement)


« Poste de sécurité du centre hospitalier, quelque temps plus tôt »

- Comment ça, il a disparu !!!
- Il n’est plus dans sa chambre mon commandant, personne ne l’a vu sortir.
- Mettez tout le monde en alerte !! Il faut absolument le retrouver !!
- C’est déjà fait mon commandant et des patrouilles fouillent systématiquement chaque véhicule qui sort de la ville.
- Ce n’est pas suffisant !! Ratissez-moi chaque maison, nous devons le retrouver vous m’entendez !!
- Je vais faire demander des renforts mon commandant !!
- Tenez-moi informé dès que possible, je vais voir quelles actions je peux mener de mon côté auprès des autorités locales.
- À vos ordres mon commandant !!

Le commandant attend que l’officier soit sorti pour appeler d’une voix de stentor son ordonnance.

- Lieutenant !!!

Le jeune officier entre visiblement surpris.

- Mon commandant ??
- Faites appeler les deux officiers de police responsables de la sécurité du chantier.
- Bien mon commandant !!

***/***

« Thomas »

Quand il entend la voix de Florian l’appeler, Thomas en a le cœur qui fait un bond douloureux dans sa poitrine.

- Florian ?? Tu vas bien ?? Tout le monde te cherche partout !!
- Tu ne vas pas me crier dessus hein ?

Thomas bien que ce ne soit pas l’envie qui lui en manque, ne peut s’empêcher de sourire tendrement à la petite voix pas rassurée qu’a prise son chéri.

- Mais non allons !! Juste que tu mérites une bonne claque sur les fesses pour t’être amusé à nous faire une telle frayeur !!
- Tu vas vraiment me taper dessus ?

C’en est trop pour Thomas qui éclate de rire, surprenant ainsi ceux qui sont avec lui.

- Arrête de faire ça, tu veux bien Hi ! Hi ! Dis-moi plutôt où tu es et pourquoi je n’étais plus en contact avec toi ?
- Je voulais juste te faire une surprise en vous rejoignant à l’hôtel, c’est d’ailleurs là où je me trouve.

Antonin tout comme les quelques amis de Florian qui étaient à sa recherche avec Thomas, le regarde bizarrement tout du moins au début avant qu’ils ne comprennent enfin l’origine de son changement radical d’expression.

- C’est « Flo » ? Il va bien ?

Thomas lui envoie un clin d’œil accompagné d’un signe de tête affirmatif, ses pensées toujours liées à celle de son petit rouquin.

- Tout va bien les gars, il voulait juste nous faire une surprise et il ne s’attendait pas à ce que ça tourne en mode panique, nous allons prévenir pour qu’on arrête les recherches et nous le rejoindrons là-bas.
- (Raphaël) Il va prendre cher l’autre zigoto !! Paroles de Raphaël !! On n’a pas idée de nous foutre une trouille pareille !!

Les paroles de Raphaël n’étant pas dénuées d’une certaine pointe de chaleur que tous comprennent bien, Patricia qui était tournée vers lui, voit bien le visage d’Antonin s’assombrir un bref instant et comprend qu’il a plus de mal qu’elle à accepter ces moments de « partages » entre Florian et ses quelques amis très proches.

Elle le prend doucement par la taille en l’entraînant un peu plus loin pour lui parler.

- Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre au début tu sais ?
- Quoi donc ?
- Les relations qu’ils ont entre eux bien sûr !!
- C’est comme ça, je n’y peux rien !!
- Pourquoi tu te forces alors ?
- Comment ça je me force ? Je n’ai jamais rien fait avec personne d’autre que Florian et Thomas !!

Patricia le regarde, surprise de sa réponse.

- Ah !! Je croyais !!
- Ce sont mes amis rien de plus et je n’ai aucune envie que ça aille plus loin, maintenant je le savais au départ et j’accepte la situation tout comme toi d’ailleurs, ça ne te fait rien que Yuan…
- Yuan les aime vraiment !! Il m’aime aussi et il a tout autant besoin d’eux que de moi, je l’ai bien compris et je sais qu’il serait malheureux s’il devait faire un choix.

Antonin relève la tête pour fixer son amie dans les yeux, Patricia y voit tellement de douceur qu’elle s’en émeut et une larme de tendresse envers ce jeune garçon si sensible lui coule lentement sur la joue.

- Tu es un garçon comme on n’en rencontre que très peu dans une vie tout entière Antonin.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (80/127) (Afrique) (Mercredi) (État de guerre) (suite)


« Dans la jungle »

Le premier groupe de Nord-Coréens stoppe à la lisière de ce qui ressemble à une clairière, un endroit qui, ils ne sauraient dire pourquoi, leur amène un sentiment de fort malaise.

Tout en ce lieu semble bizarre, comme irréel et les arbres qui les entourent n’amènent rien pour les rassurer, semblant tous avoir vécu quelques souffrances qui les ont marqués dans leurs façons d’être.

Des traces de vie humaine récentes leur font vite revenir à la réalité des choses, l’officier qui les commande donne alors ses ordres pour qu’ils fouillent les environs afin de s’assurer qu’il n’y a aucun danger qui les guette pendant cette brève pause nécessaire après une marche harassante dans cette végétation luxuriante.

***/***

Des branches sont coupées sur les arbres déjà en piteux état, les soldats ne se rendent évidemment pas compte que ce geste pourtant anodin est pris ici comme une agression manifeste et dans la jungle un bruissement commence à se faire entendre, signifiant par là qu’une riposte se prépare.

***/***

Un feu est rapidement mis en œuvre pour qu’ils puissent se réchauffer un moment, étrangement aucun soldat ne semble apercevoir l’amoncellement de pierres dépourvues de toute végétation qui recouvre le sol sur toute une partie de cette trouée visiblement occasionnée par la chute de cet avion dont les restes sont encore visibles.

Les éclaireurs reviennent se joindre au groupe sans avoir rien trouvé d’alarmant, ne percevant pas ces centaines d’yeux froids qui les fixent depuis la cime des arbres centenaires.

L’air déjà anormalement glacial, devient vite pesant et ils semblent tous ressentir que la nature en ce lieu n’est pas leur amie, se serrant les uns aux autres en restreignant au maximum le cercle qu’ils forment.

Les conversations finissent par se tarir alors que des frissons d’angoisse leur parcourent le corps, de plus en plus palpables au point qu’ils préfèrent sans l’exprimer de vive voix s’éloigner au plus vite de ce lieu leur semblant maléfique.

Ils reprennent donc leur route après seulement quelques dizaines de minutes d’arrêt, en file indienne les armes pointées vers la jungle et les doigts nerveusement contractés sur la détente, prêt à faire feu à la moindre alerte.

Le dernier de la file se retourne fréquemment, le visage couvert de transpiration malgré le froid et il ne verra pas arriver sa mort qui sans bruit s’enroule autour de son cou pour lui briser la nuque, le soulevant loin du sol pour le faire disparaître comme par enchantement.

Les deux suivants connaissent la même terrible fin avant que l’alerte ne soit donnée, le soldat se retournant vers son équipier qui était censé se trouver derrière lui et s’apercevant avec surprise et une terreur sourde qu’il n’y était plus, tout comme avaient également disparu ceux qui étaient censés se trouver là eux aussi.

Le groupe alerté forme alors un cercle, dos à dos les armes prêtes à cracher la mort et les rafales partent au moindre semblant de mouvement ou de bruit venant de derrière les arbres.

L’officier finit par retrouver un semblant de maitrise de ses nerfs, il donne des ordres pour stopper les tirs qui risquent d’être entendus et de les faire découvrir alors qu’ils approchent d’un village signalé sur sa carte.

Derrière eux les énormes reptiles, cause de la disparition des trois soldats, reprennent position auprès de leurs congénères en se confondant comme eux avec la végétation.

L’odeur de peur émanant des hommes au-dessous d’eux est tellement puissante qu’ils ont beaucoup de mal à suivre la voie tracée par celui qui les a appelés et retiennent avec peine le besoin impérieux de s’en nourrir comme c’est inscrit depuis toujours dans leurs gènes.

Les survivants du peloton passent sous un arbre immense tellement vieux qu’il est presque entièrement recouvert par la végétation parasite et que des lianes grosses comme le bras d’un homme, pendent quasiment jusqu’au sol.

Ils sont à peine sous sa frondaison que des bruits secs comme ceux de leurs pieds marchant sur des brindilles se font entendre et qu’ils meurent sans quasiment s’en rendre compte, ne serait-ce le bref instant où les lianes prennent subitement vie en s’enroulant autour de leur cou qu’elles rompent avec une force telle qu’ils n’ont aucune chance d’en réchapper.

La jungle jusqu’alors étrangement silencieuse, retrouve subitement ses sons cacophoniques qui sont ceux de la vie intense qui la peuplent et font oublier cet instant où tous sont devenus solidaires d’un esprit puissant qu’il fallait protéger.


2eme ANNÉE Pâques : (81/127) (Paris) (Mercredi) (Inquiétude)


« Sortie de l’école maternelle »

Les enfants retrouvent leurs parents à la sortie de l’école en riant, Martine guette l’arrivée de Coralie qui ne devrait pas tarder à montrer son petit minois mutin pour venir se jeter dans ses bras.

L’école reste ouverte pendant les vacances scolaires, une garderie sportive y est organisée pour les parents qui travaillent et la fillette a insisté pour y aller, voulant rester avec ses nouvelles copines.

Elle regarde en souriant tous ces enfants joyeux, consciente du bonheur qui lui a été donné d’avoir à nouveau une petite fille toute à elle à pouponner.

La cour se vide doucement, ne restent bientôt plus que les maîtresses qui discutent avec quelques parents et Martine qui commence à perdre son sourire en s’approchant d’elles à grands pas.

- Excusez-moi mesdames !! Coralie est encore en classe ?

Une femme entre deux âges que Martine reconnaît comme étant la maîtresse de la fillette lui répond, visiblement surprise par la question.

- Tous les enfants sont sortis, je m’en suis assurée moi-même et elle doit être restée très certainement quelque part dans la cour ou sous le préau !!

Martine de plus en plus nerveuse met sa main en porte-voix pour appeler.

- Coralie ma puce !!! Montre-toi !!
- Elle est partie madame !!

Martine baisse les yeux vers la petite fille qui vient de lui parler.

- Tu es sûre !!
- Oui madame, même que deux dames l’ont fait monter dans une voiture.

La maîtresse devient livide tout comme les autres adultes autour d’elle.

- Des amies à vous, peut-être ?

Martine se sent soudainement mal, l’idée qui lui vient tout de suite à l’esprit est tellement horrible qu’elle en tremble de tous ses membres.

- Certainement pas !! Comment avez-vous pu laisser une gamine de six ans partir avec des inconnues ?

La maîtresse ne sait quoi répondre, la faute lui revient et elle aurait dû faire plus attention alors qu’elle s’est laissée prendre dans la conversation en laissant les enfants sans surveillance, une chose pareille n’étant encore jamais arrivée comment aurait-elle pu se douter que ça allait se produire ce jour-là.

Martine s’effondre soudainement, rattrapée de justesse par les deux femmes les plus proches d’elle qui la soutiennent en cherchant visiblement quoi faire pour lui venir en aide.

- (L’une d’elles) Il faut immédiatement appeler la police.

La maîtresse court alors vers l’agent qui s’occupe habituellement de la circulation aux heures de sorties des enfants, elle lui explique la situation et Martine le voit comme dans un brouillard entrer en contact par talkies-walkies avec des collègues avant de perdre connaissance.

***/***

- Vous m’emmenez où ? Ma maman va s’inquiéter si elle ne me voit pas rentrer vous savez ?
- C’est ta maman qui nous a demandé de venir te chercher, elle nous rejoindra bientôt quand nous serons arrivées et tu auras la surprise que nous t’avons promise.
- Vous m’emmenez au cirque voir les clowns ?

La femme se retourne vers la fillette assise à l’arrière du véhicule, un sourire amical sur les lèvres.

- Où serait la surprise si nous te le disions ? Tu aimes aller au cirque ?
- J’y suis allée une fois et il y avait mon ami Florian avec sa panthère toute noire !! Il nous a fait beaucoup rire ce jour-là Hi ! Hi ! Je suis même montée sur le dos de « Kinou » !!
- C’est qui « Kinou » ?
- Eh bien la panthère, au début je croyais que c’était un gros chat Hi ! Hi !
- Tu n’as pas eu peur ?
- Un petit peu au début, mais Florian lui a dit d’être gentil avec moi et « Kinou » m’a même fait une grosse lèche sur la joue. Il sait faire beaucoup de choses vous savez !!
- Qui ça ? « Kinou » ?
- Pftt !!! Mais non !! Florian !! Il m’a dit que j’étais sa princesse et que jamais personne ne me ferait du mal, que sinon il viendrait les punir. Mon papa dit qu’il tient toujours ses promesses et que Florian a déjà aidé papa à punir des méchants !!


2eme ANNÉE Pâques : (82/127) (Paris) (Mercredi) (Certitude)


Les deux femmes se regardent, le sourire sur leurs lèvres ayant soudainement disparu et Coralie qui bien sûr ne s’en aperçoit pas, continue à vanter les mérites de son ami le clown sans se rendre compte combien ses paroles commencent à agir d’une drôle de façon sur le moral des deux dames qui sont venues la chercher au sortir de l’école.

- Papa dit aussi qu’il est ami avec tous les animaux et qu’ils le comprennent !!
- Voyons jeune fille, tu sais bien que ce n’est pas possible ?
- Bien sûr que si !!

Coralie sourit en ouvrant son petit sac à dos, sa main farfouille à l’intérieur pour en sortir une petite boîte que Florian lui a donnée en lui montrant comment s’en servir pour faire venir vers elle les gentils pigeons qui viennent alors lui manger dans les mains.

Ses copines n’en reviennent pas à chaque fois qu’elle leur en a fait la démonstration et elles sont toutes un peu jalouses de ne pas pouvoir les approcher pour les caresser comme elle le fait.

Elle attend donc sagement d’être arrivée à destination pour sortir de la voiture et leur montrer qu’elle n’est pas une menteuse comme elles semblent le croire, triturant la boîte avec une forte envie d’appuyer sur le bouton pour l’actionner.

***/***

« Urgences de l’hôpital Cochin, Paris intra-muros »

- Vous vous sentez mieux madame ?

Martine maintenant sous l’effet d’un puissant tranquillisant, hoche la tête en signe de réponse.

- Nous avons prévenu votre mari, il ne devrait plus tarder !!
- Et ma petite fille ?
- La police est à sa recherche, reposez-vous en attendant qu’ils vous la ramènent !!
- Pourquoi l’ont-elles emmenée ? Elle n’a rien fait à personne !!

L’urgentiste lui tend un verre avec un comprimé, sentant bien qu’il faut qu’elle se repose et qu’il ne sert à rien qu’elle s’inquiète à nouveau aux risques de refaire une crise.

- Tenez !!
- Qu’est-ce que c’est ?
- Quelque chose qui vous aidera à vous calmer.
- Merci !!

***/***

Maurice se gare nerveusement sur le parking de l’hôpital, le visage crispé d’inquiétude depuis qu’il a appris l’enlèvement de sa fille.

Bien sûr il a pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’on la retrouve, ne pensant plus pour l’instant qu’à rejoindre sa femme pour lui apporter son soutien.

Il n’a pas encore mis un pied hors de sa voiture que son portable sonne dans sa poche, il prend l’appel en souhaitant de tout son cœur que ce soit pour lui apprendre qu’on a retrouvé la petite.

- Allô !!
-…..
- Lui-même !!
-…

Le visage de Maurice devient de plus en plus livide au fur et à mesure qu’il comprend ce qu’on lui veut, il n’a pas l’occasion de reprendre la parole que déjà la communication se coupe dans un déclic sinistre.

La petite Coralie a bien été enlevée et ce n’est pas une rançon qui lui a été réclamée mais on lui a fait comprendre en quelques mots qu’il ne devait plus se mêler des affaires concernant Florian s’il voulait la revoir un jour en bonne santé.

Maurice n’est pas né d’hier et il sait très bien que s’il veut la récupérer vivante, il devra la retrouver coûte que coûte et cela très rapidement, qu’il cède ou non au sinistre chantage dont il vient d’être victime.


2eme ANNÉE Pâques : (83/127) (Afrique) (Jeudi) (Normalisation)


« À l’hôtel où loge Florian, tôt ce matin-là »

Patricia ouvre un œil en s’étirant, elle se tourne ensuite vers son chéri encore endormi qui ne laisse apparaître hors de la couette que ses cheveux bruns en pétards.

La soirée ne s’est pas terminée trop tard et elle a eu le plaisir de constater que chaque couple a pris le chemin de sa chambre, sans qu’ils éprouvent le besoin de se retrouver pour une de leurs nuits « chaudes » comme ils en sont habituellement demandeurs.

Yuan et elle ont fait l’amour tranquillement avant de s’endormir enlacés, épuisés malgré tout par le décalage horaire ainsi que par la journée pleine d’imprévus et particulièrement stressante avec toutes ces histoires de guerre latente en préparation.

Ils ont retrouvé Florian en début de soirée et sont restés tous ensemble dans un grand salon mis à leur disposition, où ils ont discuté dans une ambiance bon enfant sans plus se soucier que ça des événements qu’ils ont vécus depuis leur arrivée.

Patricia apprécie au plus haut point cette communauté qu’ils forment depuis qu’ils se sont tous trouvés, filles comme garçons s’entendant à merveille comme au sein d’une grande famille où tout peut se dire sans que cela prête à critique et où tout le monde s’exprime et vit sur le même pied d’égalité.

Bien sûr il y a des préférences et elle-même a les siennes, Carole en fait partie ainsi que « Ju » et bien entendu le petit dernier qu’elle adore déjà comme une sœur.

En pensant à lui Patricia ne peut empêcher le sourire tout en tendresse épanouir son visage, Antonin est vraiment un garçon sensible qui amène autour de lui ce besoin de douceur et de sérénité rare dans ce monde devenu individualiste à outrance.

Elle se demande en pensant à lui comment il a passé la nuit ? Sans doute dans les bras de Florian et de Thomas qui depuis qu’ils le connaissent, éprouvent de moins en moins le besoin de s’épancher avec leurs autres amis qui ne semblent d’ailleurs pas s’en rendre compte eux-mêmes et qui donne espoir à Patricia qu’un jour pas si éloigné les remette dans la voie d’une vie affective plus conventionnelle.

Sans doute est-ce dû justement à Antonin qui sans émettre aucune critique à l’égard de qui que ce soit, reste quand même droit dans ses bottes en faisant comprendre très clairement aux autres et avec sa fragilité émotionnelle à fleur de peau, qu’il reste exclusif dans ses sentiments amoureux.

Bien sûr son exclusivité n’est pas non plus à toute épreuve puisqu’il aime deux garçons, seulement ceux-ci sont tellement fusionnels que Patricia bien souvent les compare à une même personne et comprend qu’il puisse en être de même pour Antonin, celui-ci d’ailleurs ne faisant jamais de différences entre eux deux du moins quand il s’agit de ses sentiments.

Yuan remue et se réveille à son tour, trouvant sa chérie souriant béatement le visage tourné vers le mur visiblement perdue dans ses pensées.

- Te voilà bien songeuse ma chérie !! Aurais-tu en tête la vision de mon corps de rêve ?
- Pfttt !!! N’importe quoi !! Vous les garçons ne pensez qu’à ça ma parole !!

Yuan se love contre elle en descendant légèrement le drap pour dénuder sa poitrine et venir doucement poser ses lèvres sur un de ses tétons qu’il suçote alors en le faisant saillir.

Patricia ne peut laisser échapper un petit gémissement de pur plaisir sous la douce chaleur humide qui lui amène un long frisson en lui faisant dresser les poils des bras.

- Hum !!! En fait, j’aime bien quand tu ne penses qu’à ça !!

Yuan tout en continuant son baiser lascif, vient se positionner au-dessus de sa chérie le sexe tendu à outrance par l’envie de la prendre sans plus attendre et il pousse à son tour un gémissement quand il sent une main chaude lui prendre le sexe, pour le diriger là où il n’a plus qu’un léger coup de reins à donner et entrer en douceur dans l’antre accueillant, qui le reçoit déjà tout humide de désir.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (84/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


« Dans la jungle, à une centaine de kilomètres de la ville »

Les trois groupes armés lèvent le camp après une nuit de bivouac sans problème, ne serait-ce l’absence inquiétante pour eux de communications avec le quatrième groupe qui ne répond plus depuis la veille.

Les officiers des trois autres groupes pensent à une panne de leur émetteur, prévoyant de les retrouver au moment du combat quand ils auront pris chacun leur position.

Chaque groupe comprend une cinquantaine d’hommes aguerris par des années d’entraînement et de missions comme celle-ci, plus ou (mais surtout) moins avouables.

La liaison avec le commandement central a été volontairement interrompue à cause en premier lieu des risques trop grands de se faire capter et révéler ainsi leurs positions maintenant qu’ils sont relativement à proximité du but réel de leur présence sur ce territoire.

Il en va de même pour les deux émissaires Russes qui de toute façon n’ont pas les moyens matériels d’entrer en communication avec les instances militaires de leur pays.

Si ça avait été le cas, ils seraient très certainement loin d’ici sur le chemin du retour et ignorent donc tout des tentatives d’Igor pour qu’ils mettent fin à leur mission, leur présence étant devenue bien trop dangereuse maintenant qu’une force militaire internationale cherche à contrecarrer leurs desseins et ce avec des moyens infiniment plus importants que les leurs, ne leur laissant quasiment aucune chance de réussite.

Bien sûr ils en ignorent tout et c’est donc avec une certaine suffisance qu’ils se préparent à mener au combat les troupes alliées mises à leur disposition et qui ne sont en fait destinées qu’à servir de leurre, en sachant très bien qu’eux seuls pourront se replier une fois le jeune garçon en leur possession.

***/***

« Groupe nord-coréen au sud-ouest de la ville »

Les deux éclaireurs partis en avant du gros de la troupe, taillent à coups de machettes dans la frondaison afin de dégager le chemin que suivront leurs compatriotes beaucoup plus lourdement chargés qu’eux.

Un bruit les fait stopper net, attentifs à ce qui se dirige vers eux visiblement intrigués par le bruit qu’ils faisaient à se frayer un passage hors des pistes toutes tracées depuis des lustres et les deux tout jeunes chasseurs Massaï ont cessé de vivre avant même de se rendre compte de ce qui leur tombait dessus.

Les deux éclaireurs repoussent les cadavres un peu plus loin et reprennent ensuite leur tâche sans se rendre un seul instant compte de ce que leur dernière action aura de conséquences pour eux et ceux qui les suivent.

Un cri d’oiseau suivit d’une envolée rapide leur font néanmoins lever les yeux vers la cime des arbres, une nuée noire et compacte leur masque alors le ciel quand elle s’abat sur eux pour les déchiqueter en quelques secondes, ne leur laissant pas le temps d’une quelconque riposte.

La nuée reprend son chemin au travers de la piste libérée par les deux cadavres, jusqu’à fondre avec une puissance extraordinaire sur la colonne qui ne voit rien venir et tombe en quelques secondes dans un bain de sang, ne laissant aucun survivant sur son passage avant de reprendre la direction d’où elle venait en quelques battements de ses milliers d’ailes puissantes.

Là où quelques instants plus tôt marchaient une cinquantaine d’hommes en arme prêts à en découdre pour réaliser leur mission, ne reste plus qu’un amas de corps sans vie et ce sans qu’aucun coup de feu ne soit donné.

Il n’aura suffi qu’une preuve d’agression sur des gens innocents pour que se déclenche la vengeance de celui qui ne pardonne pas ce genre d’actions et a mis toutes les protections en place pour qu’elles ne puissent plus se perpétrer.


2eme ANNÉE Pâques : (85/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage)


« Chambre où logent Florian, Thomas et Antonin »

Je m’étire en ouvrant les yeux, mon bras gauche avec surprise ne rencontre que du vide et il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis au bord du lit et non au milieu comme j’en ai l’habitude.

Je me redresse sur un coude en regardant du côté de mes amis, ceux-ci sont enlacés l’un à l’autre et dorment encore comme des bienheureux.

J’ai un sourire tout en tendresse devant ce tableau d’Épinal, la blondeur envoûtante de leurs cheveux sur le blanc immaculé des draps et la lumière du soleil baignant l’ensemble, me laissent scotché sur la beauté de leur visage souriant et apaisé.

Quelle chance inouïe d’être aimé par ces deux magnifiques garçons, jamais sauf dans mes rêves les plus fous je n’aurais cru ça possible et pourtant je dois bien admettre de visu que c’est bien la réalité.

Je me lève doucement en faisant en sorte de ne pas les réveiller, je me dirige ensuite vers la salle de bains attenante pour satisfaire un besoin naturel et prendre ensuite une bonne douche, une fois chose faite et habillé, je sors toujours avec la même précaution pour rejoindre la salle des petits-déjeuners où j’ai l’agréable surprise d’y voir déjà attablé plusieurs de mes amis.

Les triplés me font signe de les rejoindre avec une mine qui de suite m’alerte et me fait me diriger vers eux le cœur battant à l’avance d’une annonce venant de leur part qui me semble être plutôt une mauvaise nouvelle.

- Vous en faites une tête les gars !!
- (Jonas) Coralie s’est fait enlever !!
- De quoi ???
- (Jordan) C’est P’pa qui vient de nous avertir, il paraît que Maurice est effondré depuis que c’est arrivé. Ça s’est passé hier dans l’après-midi, alors que sa femme était partie rechercher la petite à la garderie organisée par l’école.

L’annonce me fait un choc, je reste un instant bras ballants avant de retourner à toute vitesse dans ma chambre pour y prendre mon portable.

Mon entrée en trombe fait sursauter mes deux copains qui me regardent avec surprise en comprenant que quelque chose vient d’arriver devant l’air anxieux qu’ils me découvrent.

- (Thomas) Qu’est-ce qu’il se passe « Flo » ?
- (Antonin) Tu en fais une tête !!
- Coralie s’est fait enlever !! Il faut que j’appelle Maurice, je pense pouvoir l’aider !!
- (Thomas incrédule) D’ici ??
- Oui si vous me trouvez un ordi avec une connexion internet !!

Mes deux amis se lèvent sans chercher plus d’explications, le temps d’enfiler vite fait leurs vêtements et les voilà déjà dehors pour trouver ce que je leur ai demandé, c’est en entendant la sonnerie de l’appel que je me félicite d’avoir pris ce nouvel abonnement qui comprend maintenant l’international.

-…
- Maurice !! C’est Florian !!
-…
- Je viens d’apprendre la mauvaise nouvelle !! Vous en êtes où dans vos recherches ?
-…

J’écoute Maurice me raconter les dernières nouvelles, mon visage au fur et à mesure que j’apprends toute l’histoire se ferme de colère sourde.


2eme ANNÉE Pâques : (86/127) (Afrique) (Jeudi) (Sauvetage) (suite)


- J’espère que tu vas faire exactement ce qu’ils t’ont demandé ?
-…
- Il faut qu’ils le croient pour nous laisser du temps !!
-…
- Tu as bien entendu, j’ai bien dit nous !!
-…
- Bien sûr que non !! Ce serait trop long, j’ai une idée mais avant tu dois vérifier si Coralie avait avec elle « la boîte à pigeons » comme elle l’appelle.
-…
- OK !! Tu me rappelles dès que tu as la réponse !!
-…
- Je t’expliquerai t’inquiète !! À tout à l’heure !! Ah !! Maurice !! Ne te fais pas de bile, on va la retrouver je te le promets !!

Je raccroche en déposant le téléphone sur la petite table de travail, j’arpente ensuite de long en large la chambre en attendant que mes deux amis reviennent en espérant qu’ils auront trouvé ce que je leur ai demandé.

J’ai l’impression que le temps s’est arrêté tellement il me semble long, heureusement mes copains arrivent enfin et je suis soulagé de constater qu’ils ont trouvé ce que je leur ai demandé.

Il ne me faut que quelques minutes pour allumer l’ordi et me connecter sur le web, je recherche alors l’adresse IP de la puce que j’ai placée dans la petite boîte offerte à ma petite princesse et j’ouvre le mini-fichier où j’ai enregistré la série de sons qui appellent les oiseaux à venir vers la fillette en toute confiance, j’efface le fichier en faisant signe de faire silence à mes amis curieux.

J’enregistre alors une nouvelle série de sons que je répète plusieurs fois pour être certain qu’à la première émission, quand Coralie appuiera sur le bouton, il aura l’effet escompté.

Une fois chose faite, je valide le fichier et l’envoie dans la mini-mémoire de la puce, une fois terminé je referme le PC et le rends à Thomas pour qu’il le ramène à son propriétaire.

Je vais pour leur donner une explication car je vois bien qu’ils meurent d’envie de comprendre mes dernières actions, quand mon portable sonne et que je décroche aussitôt.

- Alors ??
-…
- Ouf !! C’est bien ce que j’espérais !!
-…
- J’ai simplement modifié le son que la boîte émettra la prochaine fois que quelqu’un voudra s’en servir, en espérant que Coralie ou un de ses kidnappeurs le fera !!
-…
- Il faut les mettre en confiance, tu acceptes tout ce qu’ils te demandent et il y a des chances comme ça qu’ils ne fassent rien pour l’instant à la petite.
-…
- Préviens tous les services de police de surveiller toutes choses inhabituelles qui leur seraient signalées, surtout qu’ils s’y rendent de toute urgence sinon je ne garantis pas qu’il n’y ait pas de victimes.
-…
- La petite ne risque rien ne t’en fait pas, je pensais plutôt à ceux qui la détiennent prisonnière !!
-…
- Tu as raison !! Croisons les doigts pour que quelqu’un appuie sur le bouton !!
-…
- Il ne faut surtout pas que tu cesses tes recherches, on ne sait jamais !!
-…
- Tu m’excuseras mais c’est tout ce que je peux faire d’ici !!
-…
- Tout ira bien Maurice !! Garde le moral surtout, elle a besoin de vous deux.
-…
- Appelle-moi dès que tu auras du nouveau !! Je préviendrai moi-même Erwan, mais pas maintenant !! Ça ne sert à rien qu’il broie du noir avec cette histoire avant qu’on en sache plus !!

Je raccroche en pensant soudainement à un truc.

- Il faut prévenir les triplés qu’ils se taisent pour l’instant !!
- (Antonin) J’y vais !!

Je n’ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’il est déjà sorti en claquant la porte derrière lui, Thomas vient me prendre par les épaules en m’apportant toute sa délicatesse pour tenter de me réconforter.

- Tu as fait tout ce que tu pouvais « Flo » !! Il faut attendre en croisant les doigts que tout se passe bien maintenant.

Je tremble d’une colère mal contenue quand je lui réponds.

- Celui qui a commandité ça me le paiera très cher, crois-moi !!


2eme ANNÉE Pâques : (87/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


« Dans la jungle »

L’homme tenant la radio en bandoulière s’approche de son commandant, visiblement perturbé par ce qu’il a à lui annoncer.

- Nous venons également de perdre le contact avec un autre groupe commandant !!
- Comment ça ?
- Ça a coupé brusquement en pleine communication et depuis je n’arrive plus à les avoir, ils venaient de quitter les canoës et commençaient à se tracer une piste dans la jungle !!
- Essayez toutes les cinq minutes et je veux un rapport dans une heure !!
- Bien mon commandant !!

L’officier fronce les sourcils, la perte de liaison radio avec deux des quatre groupes ne lui dit rien qui vaille et il n’est pas loin de penser que quelque chose de grave leur est arrivé, il en est là dans ses pensées quand la colonne devant lui s’arrête brusquement.

- Qu’est-ce que c’est encore !!

Les deux hommes partis en éclaireurs arrivent vers lui au pas de course, suivis de près par les deux envoyés Russes qui viennent à leur tour aux nouvelles.

- (Un des éclaireurs) Nous ne pouvons plus avancer mon commandant !!
- Qu’est-ce qui vous en empêche ?
- Le sol est recouvert de fourmis mon commandant !! Je n’en ai jamais vu autant, elles couvrent tout notre champ de vision sur plusieurs centaines de mètres devant nous.
- Vers où se dirigent-elles ?
- Elles ne bougent pas mon commandant !!
- Prenez les hommes avec les lance-flammes et grillez-moi toute cette saloperie !!
- A vos ordres mon commandant !!

Les éclaireurs vont pour exécuter les ordres de leur chef quand un des émissaires Russes les retient.

- Attendez un instant !!

L’officier se tourne vers lui visiblement contrarié qu’il donne des instructions contraires aux siennes.

- Vous n’êtes pas autorisés à donner des ordres à mes hommes !!
- C’est juste par prudence commandant !! Ces bestioles ne semblent pas nous barrer la route par hasard !! Il serait peut-être plus judicieux de les contourner.

Le deuxième émissaire prend la parole à son tour.

- Demandez aux autres groupes s’ils rencontrent le même phénomène !!

L’officier explique alors qu’il a perdu le contact avec un autre de ses groupes.

- (L’émissaire) Hum !! Tout ceci ne me semble pas naturel, contactez le dernier groupe pour savoir s’ils rencontrent les mêmes difficultés.

L’officier réfléchit un instant et fait appeler l’opérateur radio, celui-ci pense que son commandant veut savoir s’il a eu des nouvelles depuis tout à l’heure.

- Toujours rien mon commandant, la radio semble muette !!
- Contactez le dernier groupe et passez le moi sergent !!
- Bien mon commandant !!

La communication se fait rapidement et l’opérateur tend le micro à son chef.

- Passez-moi votre capitaine !!
- Bien commandant !!

Bref moment d’attente où l’officier triture nerveusement le micro sous les yeux inquiets des deux Russes.

- Commandant ??
- Tout va bien pour vous ?
- Pas exactement commandant !! Nous sommes bloqués par des millions d’insectes, des fourmis qui recouvrent tout devant nous !!
- Chiotte !!! Mais c’est quoi cette merde !!!


2eme ANNÉE Pâques : (88/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


Le capitaine semble troublé par les paroles crues de son supérieur, c’est d’une voix blanche qu’il reprend la parole.

- J’allais justement vous prévenir quand vous m’avez fait demander, quels sont les ordres ?

L’officier se tourne vers les deux Russes, il ne fait aucun doute pour eux qu’il ne sait plus sur quel pied danser et l’un d’eux prend la parole après s’être concerté brièvement dans sa langue avec son collègue.

- Donnez l’ordre au capitaine d’utiliser les lance-flammes !!
- (Le commandant) Vous avez entendu capitaine ?
- Oui commandant !!
- Alors allez !! Restez en communication pendant l’opération et tenez-moi informé des résultats !!
- Bien commandant !!

Ils entendent alors les ordres du capitaine, un certain temps se passe bientôt suivi de hurlements de terreur et de douleur, la voix terrorisée du capitaine se fait une nouvelle fois entendre.

- Elles nous attaquent !! C’est horrible !! Les hommes sont dévorés vivants commandant !! Elles viennent sur nous !! Elles sont trop nombreuses et les lance-flammes n’arrivent pas à les contenir !! Ahhhhhhhh !!!

De la radio ne parvient plus qu’un étrange grondement mêlé à un crissement suffisamment aigu pour qu’ils se couvrent les oreilles en se regardant avec effroi.

Le silence revient brutalement, l’officier rend le micro au sergent qui tremble sur ses jambes comme tous ceux qui étaient suffisamment près pour suivre l’horrible destin de leurs compatriotes.

Les éclaireurs repartent en courant pour revenir tout aussi vite quelques brèves minutes plus tard.

- Elles n’ont pas bougé mon commandant !!

Un des deux Russes reprend la parole, encore horrifié par les événements.

- Nous devons faire demi-tour !! Elles ne semblent réagir que si on les attaque !!
- (Le commandant) Pour aller où ? Non !! Nous allons plutôt avancer, ne faites aucun geste agressif et prévenez les hommes de marcher doucement !!
- Vous êtes fous !!
- Vous croyez ?? Alors expliquez-moi pourquoi elles ne nous attaquent pas ?
- Votre théorie ne tient pas debout !! Vous vous rendez compte des implications d’un tel comportement de leur part ? Il n’y a rien de naturel dans une telle attitude !!
- Parce que pour vous se geler les burnes en pleine jungle c’est naturel ? Tout est lié il me semble et je ne suis pas loin de penser que quelque chose ou quelqu’un a un lien fondamental avec ce que nous vivons actuellement.

Les deux Russes reprennent leurs chuchotements dans leur langue, ce qui agace encore plus l’officier qui commence à se demander s’ils n’en savent pas plus qu’ils ne le disent.

- Nous étions plus de deux cent cinquante hommes largués dans cette région pour nous emparer d’un seul, nous ne sommes plus qu’une cinquantaine car je ne me fais plus d’illusion sur ce qu’il a bien pu arriver aux deux autres groupes. Tout ça sans un coup de feu à part la première attaque qui nous a surpris par le nombre d’hommes en armes en face de nous, comme s’ils avaient été avertis de notre présence. Dites-moi ce que vous savez exactement !! Votre vie est tout autant en danger que la nôtre, alors si vous avez des informations dont je ne dispose pas il serait temps de mettre cartes sur table.
- Hélas nous n’en savons pas beaucoup plus !! Juste quelques soupçons sur le garçon qui nous a amenés à cette mission, il semblerait qu’il ait quelques particularités pour le moins spéciales et nous nous confortons dans ce sens au vu des derniers événements.
- À quelles particularités faites-vous allusion ?
- Et bien… rien de sûr en soi !! Mais il semblerait qu’il ait un « don » avec les animaux entre autres et ce que nous vivons en ce moment va dans ce sens, ça ne fait plus aucun doute !!
- Et c’est maintenant que vous le dites ?? Comment est-ce possible ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (89/127) (Paris) (Jeudi) (Sauvetage) (suite)


« Quelque part dans Paris »

La femme revient avec le plateau-repas maintenant froid, qu’elle pose nerveusement sur la table.

- Elle ne veut pas manger !! Elle réclame sa maman, je ne tiendrai pas longtemps si elle n’arrête pas de pleurer comme elle le fait !!
- C’est une enfant et elle a peur c’est tout !!
- Nous ferions mieux de nous en débarrasser maintenant, de toute façon c’est ce qui l’attend !!
- Ce ne sont pas les ordres que nous avons reçus !!
- Alors va la faire taire, sinon je l’étrangle de mes mains cette punaise !!

La deuxième femme soupire de lassitude, elle supporte de moins en moins sa compagne et se dit que s’il fallait qu’elle étrangle quelqu’un, ce serait d’elle qu’elle s’occuperait volontiers en premier.

La fillette est en panique et elle le conçoit bien, dès qu’elle a enfin compris que sa mère ne viendrait pas elle a commencé à pleurer et depuis elle n’arrête plus, surtout quand sa collègue lui a arraché sa boîte des mains.

Une boîte qui d’ailleurs l’intrigue fortement, elle n’a jamais vu une chose pareille et a regardé la gamine s’en servir en faisant venir vers elle tous les pigeons du quartier, pigeons qu’elle s’est mise à caresser sans qu’ils s’en effraient le moins du monde.

La boîte est posée sur le buffet du salon, un cube de quelques centimètres d’envergure avec juste un petit bouton encastré sur une face.

- Peut-être qu’en lui rendant son jouet, cela la calmera suffisamment pour ne plus l’entendre ?
- Alors tu attends quoi ?? Rends-la lui qu’elle se taise enfin !!!

La femme reprend l’assiette froide sur le plateau en soupirant, elle va la mettre quelques minutes dans le micro-ondes et la repose fumante sur le plateau, elle se dirige ensuite vers la chambre où est enfermée la fillette en prenant la boîte au passage.

Elle déverrouille la porte de la chambre et entre à l’intérieur, y trouvant l’enfant prostrée sur le lit à pleurer de tout son cœur.

Un petit pincement la prend à l’estomac de la voir dans une telle détresse et elle maudit un instant ce métier cruel qui l’oblige à ce genre d’agissements avec des petits, préférant de loin avoir affaire à des adultes qui ne lui amènent pas ces élans de pitié malvenus.

- Regarde ce que je t’ai apporté ?

Coralie lève les yeux qu’elle a rougis et cernés par les larmes et le manque de sommeil, elle reconnaît la boîte que Florian lui a offerte et se redresse en tendant la main vers elle.

- Je ne te la donnerai que si tu me promets de manger !!

Une petite voix fluette s’échappe de la bouche de la fillette après un fort reniflement.

- Snif !! Promis !!
- Très bien alors, je dépose le plateau sur la table et je veux que tu aies tout mangé quand je reviendrai le chercher, sinon je reprends ton jouet tu as compris ?
- Oui madame !! Je vais revoir quand ma maman ?
- Dès que ton papa aura fait ce que nous lui avons demandé !! Mange et tu la reverras en bonne santé, tu ne voudrais tout de même pas que ta maman soit triste de te voir toute maigre et malade ?
- Snif ! Non madame !!

La femme lui envoie un petit sourire, Coralie préfère celle-là à l’autre qui lui crie après et qui est méchante, elle attend que la porte se referme derrière elle pour se mettre debout et serrer sa boîte fortement contre sa poitrine, elle appuie alors sur le bouton et attend devant la fenêtre de voir les gentils pigeons venir à son appel, ses yeux redeviennent tristes quand elle se rend compte que rien ne se passe.

C’est du moins ce que Coralie croit, car elle n’a pas encore lâché le bouton que beaucoup de choses se passent dehors.


2eme ANNÉE Pâques : (90/127) (Paris) (Jeudi) (Sauvetage) (fin)


« Dans les rues autour de la maison »

***/***

L’homme emmitouflé dans plusieurs couches d’épais vêtements promène tranquillement ses chiens dans le froid glacial quand ceux-ci tirent brusquement sur la laisse et s’échappent en courant.

- Hé !!! Revenez ici tout de suite vous m’entendez !!

***/***

Dans une maison pas loin, une vieille femme caresse ses chats qui à leur tour s’enfuient brusquement par la chatière de la porte en laissant passer un fort vent froid qui la fait frissonner en se serrant encore plus sous sa couverture.

- Mitsou !! Perle !!! Où allez-vous !! Revenez !!

***/***

Dans le bar d’en face, le patron ouvre sa porte de cave, un bruit étrange se fait entendre dans l’escalier le faisant s’écarter juste à temps pour voir passer avec horreur plusieurs énormes rats qui s’échappent vers la rue en passant entre les jambes de plusieurs de ses clients atterrés et frigorifiés par l’air glacial arrivant brusquement de l’extérieur.

***/***

Le toit de la maison où est enfermée Coralie se couvre d’oiseaux en tout genre qui bientôt cachent presque entièrement les tuiles gelées, les rares passants s’écartent des trottoirs devant tous ces animaux qui semblent comme attirés par la même bâtisse et s’attroupent en silence alors qu’en temps normal ils seraient à se pourchasser, voire à s’entre-tuer.

« Poste de police »

L’agent raccroche pour la énième fois, visiblement surpris de tous ces appels de personnes s’inquiétant du même phénomène assez peu naturel pour qu’ils se sentent obligés de prévenir la police.

***/***

« Bâtiment de la DST »

L’homme de faction se lève brusquement, il entre sans frapper dans le bureau du directeur-adjoint qui sursaute à l’ouverture brutale de sa porte.

- Excusez-moi monsieur, mais ce que nous attendions vient d’arriver !!
- Vous êtes sûr ??

L’homme relate le rapport qu’il vient de recevoir, Alain prend son combiné téléphonique si brusquement qu’il lui échappe presque des mains et donne ses instructions en composant le numéro.

- Faites boucler la zone !! Envoyez nos hommes là-bas et surtout passez les instructions pour que la discrétion soit de mise si possible !! Allô !! Maurice !! Je crois qu’on a retrouvé ta gamine !!
-…
- Si j’en suis certain ? Et bien qu’en penserais-tu si je te disais que tous les animaux de Paris semblent s’être attroupés au même endroit.

« Clic »

Alain raccroche en souriant, il n’attend pas longtemps avant que son téléphone retentisse à nouveau.

- Tu voudrais peut-être savoir où c’est Hi ! Hi !
-…

***/***

Les deux femmes somnolent emmitouflées tout près du radiateur depuis un moment déjà, trop heureuses de ne plus entendre pleurer la gamine qui mettait leurs nerfs à bout, quand un craquement sinistre les fait lever les yeux et qu’elles se retrouvent devant plusieurs hommes en tenue de combat qui aussitôt s’emparent d’elles avant même qu’elles n’aient eu le temps d’un mouvement.

Un homme de forte stature entre à son tour, il les regarde avec une telle haine dans les yeux qu’elles en frissonnent d’effroi cette fois.

- Où est-elle ?

Les yeux des deux femmes vont dans la même direction et indiquent sans s’y méprendre une porte dans le couloir devant elles, Maurice s’y dirige alors en tremblant d’appréhension de savoir dans quel état il va retrouver sa petite Coralie.

La clé étant dans la serrure, il la tourne en parlant doucement d’une voix si empreinte d’émotion qu’elle en donne le frisson aux quelques personnes se trouvant près de lui dans la pièce.

- Ma puce, n’aie pas peur c’est papa !!

Il ouvre alors d’une main tremblante et ce qu’il voit alors le laisse un moment sans réaction, le froid qui lui arrive au visage lui pique les joues et la fenêtre grande ouverte en est certainement la cause, seulement ce n’est pas ce qui abasourdi le plus Maurice qui n’aperçoit sur le lit que la chevelure de la fillette.

La chambre est pleine d’animaux en tout genre qui tous ont les yeux braqués sur sa personne, prêts à fondre sur lui au moindre geste agressif de sa part et c’est une voix heureuse et fluette qui les retient, découvrant enfin son petit visage angélique et rieur.

- Tu as vu papa ? C’est tonton Florian qui les a envoyés pour que les méchantes dames ne me fassent pas de mal !!


2eme ANNÉE Pâques : (91/127) (Afrique) (jeudi) (Rencontre)


« Dans le parc près de l’hôtel, fin de matinée »

La température semble remonter quelque peu, ce n’est pas encore celle habituelle en cette saison loin de là mais elle est suffisante pour la petite bande qui en profite pour se changer les idées.

Les groupes se forment suivant les affinités ou l’envie de faire plus ample connaissance, c’est le cas de « Ben’j » qui avec ses deux sœurs suivent Jonas et Antoine pour qu’ils les présentent à ceux qu’ils voient pour la seconde fois, la première étant à l’intérieur de l’avion où chacun était assis à sa place sans éprouver l’envie d’en bouger.

Ils ont presque terminé le tour des présentations quand un fait nouveau qui normalement ne prêterait pas à conséquences survient alors et par lequel s’enclenchera une série d’actions qui changeront la vie de Benjamin sans que le garçon le perçoive de suite.

Ça commence par l’arrivée dans le parc d’un groupe de jeunes Africains qui découvrent avec stupeur, que le parc où ils ont l’habitude de se rendre est squatté par un nombre impressionnant pour eux de jeunes blancs.

Intrigués, ils s’en approchent sans mauvaise intention, seulement poussés par une forte curiosité d’en connaître un peu plus sur ces personnes étrangères pour eux, qu’ils ne sont pas habitués à rencontrer et voire pour certains, qu’ils n’en avaient jamais vus avant ce jour.

Bien sûr l’accueil qu’ils reçoivent est suffisamment chaleureux pour que très vite les deux groupes se mêlent et que les rires commencent à s’entendre çà et là, prouvant par là même que la barrière des races et des cultures n’est qu’un mot sans réelle valeur quand il s’agit comme maintenant de jeunes gens sans a priori envers la différence des autres.

C’est une conversation anodine à première vue entre Antoine et un de ces garçons qui met le destin de « Ben’j » en route alors que la question d’Antoine n’était posée que par pure curiosité.

- Tu connais le village d’Okoumé ? Un de ses fils est devenu un ami très proche de mon cousin !!
- Il vit normalement très loin d’ici si je me rappelle bien.
- Comment ça normalement ?
- Mon père travaille pour le nouveau chantier qui se construit près du vieux dispensaire chrétien non loin de son village, il est revenu hier avec les autres ouvriers. Il y a eu des combats là-bas et d’après lui le village Massaï a été abandonné le temps que l’armée de votre pays rétablisse l’ordre.
- Sais-tu où ils sont ? Cette information devrait intéresser mon cousin qui voulait justement rendre visite à son ami Taha.
- Je n’en sais rien, mais je peux vous amener à quelqu’un qui saura vous répondre. C’est un cousin qui travaille justement à la protection de ces tribus reculées, c’est très réglementé vous savez.
- (Jonas curieux) Pourquoi donc ?
- Pour les préserver sans doute !! Ils vivent encore comme nos ancêtres.
- (Antoine) Je comprends, quoiqu’à notre époque cela ne ressemble à rien de les laisser dans l’ignorance des progrès technologiques qui nous facilitent la vie.
- (Jonas) Je ne suis pas d’accord avec toi, si c’est leur choix de vie !! Nous devons le respecter, Taha d’après « Flo » n’a pas hésité à rentrer chez lui quand sa mission a été terminée et toujours d’après lui, il était content et pressé de le faire.

Antoine sourit à son chéri, n’ayant aucunement l’intention de polémiquer avec lui sur un sujet qui au fond n’a aucun réel intérêt pour lui, si ce n’est pour une discussion philosophique pas vraiment d’actualité pour le moment.

- Si tu nous emmenais voir ton cousin ?

***/***

« Dans la jungle, retour en arrière en début de matinée »

Les deux pisteurs qu’Okoumé a envoyés en avant-garde de la tribu, reviennent au pas de course pour lui indiquer ce qu’ils viennent de découvrir et qui pourrait se révéler un danger pour la tribu.

Okoumé est surpris de les voir revenir si tôt alors que leur retour n’était prévu qu’à la tombée de la nuit, les signes qu’ils laissaient derrière eux étant indispensable pour la sécurité lors du déplacement de la tribu.

- J’écoute !!
- Des hommes blancs avec des bâtons de feu entre nous et la maison de pierre du père Antoine.
- Dans quelle direction vont-ils ?
- Ils suivent la piste où nous sommes !!
- Loin d’ici ?
- Pas très loin, ils n’avancent pas vite mais devraient arriver sur nous quand le soleil sera visible.

Okoumé lève les yeux vers l’astre du jour qui atteint déjà presque le sommet des plus petits arbres, il ne reste que très peu de temps pour mettre tout le monde à l’abri. Quelque chose malgré tout le retient de déclencher l’alerte et chercher un endroit sûr pour y emmener son peuple, les panthères en effet ne donnent aucun signe d’inquiétude et Okoumé fait comprendre d’un geste de la main à ses hommes de repartir surveiller l’avancée des hommes blancs, pendant que lui rejoint ses fils à l’avant-garde de la tribu.


2eme ANNÉE Pâques : (92/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)


Taha voit venir son père vers lui et s’arrête pour l’attendre.

- Qui a-t-il père ?
- Des hommes blancs arrivent sur nous !!

Taha se retourne vers le groupe de félins qui attendent tranquillement que les marche-debouts reprennent la piste.

- Elles ne semblent pas inquiètes pourtant ? Que faisons-nous ?
- Nous allons continuer plus lentement, les chasseurs vont prendre la tête de la colonne et au moindre signe alarmant venant de leur part nous mettrons les femmes, les vieillards et les enfants en sécurité dans la jungle.
- Rrrrr !!!

Okoumé fixe la panthère qui semble s’impatienter, celle-ci reprend la route sur plusieurs mètres avant de stopper de nouveaux en repoussant son feulement puissant mais étrangement dénué d’agressivité.

- Rrrrrr !!!

Il donne alors le signal pour reprendre la marche, sentant bien au plus profond de son être que c’est un signe des dieux pour qu’il poursuive son chemin vers le dispensaire du père Antoine qui n’est maintenant plus très loin.

***/***

« Sur la piste à moins d’un kilomètre de la tribu »

Les soldats du peloton avancent lentement en surveillant attentivement autour d’eux pour ne pas tomber dans un éventuel guet-apens nord-Coréen, l’officier de tête a pour instruction de retrouver la tribu Massaï du chef Okoumé pour les ramener en lieu sûr dans l’enceinte du chantier avant de les transporter jusqu’à la ville la plus proche où ils seront en sécurité.

Un des drones envoyé en patrouille est revenu très tôt dans la matinée, leur signalant un charnier humain le long d’une piste tracée récemment.

La mort étrange du commando nord-Coréen a été l’élément déclencheur pour que le commandant les envoie au-devant de la tribu Massaï, déjà pour savoir si tout va bien pour eux et ensuite pour les convaincre de venir se mettre en sécurité loin des troubles actuels, même si ceux-ci semblent maintenant s’être éloignés d’eux significativement.

***/***

« Un quart d’heure plus tard environ »

Les panthères s’arrêtent et s’assoient en plein milieu de la piste, obligeant les hommes d’Okoumé à stopper eux aussi et celui-ci s’avance vers elles en tendant l’oreille, des craquements se rapprochant rapidement lui font comprendre que l’arrivée des hommes blancs n’est maintenant plus qu’une question de minutes.

Par signe il fait comprendre à ses hommes de protéger le reste de la tribu pendant que lui s’avance seul sur la piste à la rencontre de la petite troupe armée.

***/***

Le lieutenant en tête du peloton aperçoit le chef Massaï qu’il reconnaît, celui-ci les ayant aidés au tout début de leur arrivée au dispensaire.

Il fait signe à ses hommes de s’arrêter alors que lui-même continue seul d’avancer vers cet homme impressionnant dans tous les sens du terme.

***/***

Okoumé respire enfin, soulagé de reconnaître l’homme blanc comme un ami et son visage devient amical quand ils se serrent la main, chacun semblant heureux de cette rencontre.

- (L’officier) Nous vous cherchions pour vous apporter notre protection et voir si vous accepteriez de nous suivre jusqu’à une zone sécurisée pour que votre tribu ne soit pas en danger.
- (Okoumé) Des événements étranges perturbent la jungle, j’amenais mon peuple jusqu’au dispensaire où je comptais demander la protection du grand chef blanc.
- Lui aussi s’inquiétait pour ta tribu Okoumé !
- Cet homme est brave, Okoumé sera fier de devenir son ami !!
- Je ne doute pas un instant qu’il en sera de même pour lui Okoumé, allons rejoindre les tiens avant qu’ils ne s’inquiètent de ton absence.
- Tes guerriers ne devront pas craindre les guides que nos dieux nous ont envoyés, les bâtons de feu devront rester muets.
- De quels guides parles-tu ?

Okoumé sourit.

- Je préfère que tu les découvres par toi-même !! Te le dire maintenant pourrait te faire penser que je ne suis pas sain d’esprit.
- Ah !! D’accord !! Allons voir ces fameux guides alors !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (93/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)


« Centre-ville »

- Mon cousin travaille ici, il reste pendant la pause et il sera content d’avoir une visite aussi inhabituelle.
- (Antoine) J’espère qu’il aura le renseignement que nous sommes venus chercher !!
- Si quelqu’un ici peut vous l’apporter, c’est bien mon cousin croyez-moi !!
- (Jonas) Cool !! C’est « Flo » qui sera content !!

Les cinq amis suivent alors le jeune homme et entrent dans le bâtiment où personne ne semble se poser la question de ce qu’ils viennent y faire, ils se retrouvent bientôt dans une pièce aux murs couverts de dossiers et où un homme encore jeune termine un sandwich confortablement installé dans un vieux fauteuil qui semble venir d’un autre siècle.

Un sourire amical lui vient quand il s’aperçoit de leur présence.

- Mamoud ?? Comment vas-tu cousin ?? Qui sont ces jeunes blancs ??
- Ils sont venus passer quelques jours dans notre pays avec des amis, ils travailleront dans l’hôpital qui se construit dans la jungle !!
- Bienvenue alors !! Cet hôpital sera bien utile dans cette région vous savez ? Beaucoup trop de gens manquent de soins et particulièrement les tribus encore sauvages, le père Antoine fait ce qu’il peut là-bas.
- (Antoine) Vous le connaissez ?
- Bien sûr !! Qui dans ma profession ne le connaît pas ?
- (Antoine) C’est un ami de mon cousin, il compte d’ailleurs nous emmener là-bas où il vit pour nous le présenter ainsi que son autre ami Taha le fils d’Okoumé.
- (Mamoud) Je leur ai dit que la tribu avait quitté son village à cause des troupes armées qui perturbent la région depuis quelques jours.
- (L’homme) Le père Antoine est ici le saviez-vous ? Quant à la tribu d’Okoumé, nous sommes sans nouvelle depuis maintenant presque deux jours et je crois que vos compatriotes se préoccupent justement de savoir si tout va bien pour eux.
- (Antoine) Pouvez-vous obtenir plus de renseignements s’il vous plaît ? Florian mon cousin serait content s’il savait Taha et sa tribu en sécurité.

L’homme sursaute à l’énoncé du prénom qu’il vient d’entendre, devenant subitement fébrile.

- Ton cousin aurait-il les mêmes cheveux roux que ton ami ?
- (Antoine surpris) Florian est roux en effet, vous avez entendu parler de lui ?
- Je connais l’histoire de ce bébé qu’a sauvé Okoumé il y a bien longtemps, le père Antoine m’en a reparlé à l’occasion depuis qu’il a eu de ses nouvelles et je suis surpris qu’il soit dans notre pays, il me semble me rappeler lors d’une conversation que ton cousin avait la phobie de notre pays.
- (Antoine) C’était le cas il n’y a encore pas bien longtemps, c’est seulement depuis qu’il s’est lancé dans l’idée de financer et de prendre la direction du futur centre de soins, qu’il a réussi à vaincre sa peur.
- Mamoud va vous amener à la paroisse chrétienne où le vieux père et ses ouailles ont trouvé refuge le temps que les militaires remettent de l’ordre dans la région, d’ailleurs je me demande bien ce qu’il se passe là-bas !!
- (Antoine) Cela semble lié à la venue de mon cousin, il semblerait que certaines personnes en veuillent à sa personne.
- C’est donc ça !! Il y a bien des bruits qui courent dans ce sens, mais jusqu’à maintenant rien de bien concret !!! Enfin !! Je m’occupe d’en savoir plus sur la tribu d’Okoumé, en attendant je suis certain que le brave vieux père sera content d’avoir des nouvelles de ton cousin.
- (Antoine) Je vous remercie de votre gentillesse, nous reviendrons très vite vous voir !!
- (Mamoud) Merci cousin !! Bon !! On y va les gars ?

Benjamin et ses deux sœurs n’ont rien raté de toute la conversation, ils sont restés sans rien dire jusqu’à maintenant tout simplement parce qu’ils découvrent avec un certain ahurissement que leur présence en Afrique n’est pas simplement due à la découverte du pays.

Vacances offertes généreusement par Florian à ses amis et aux amis de ceux-ci dont ils font partie, du moins pour Anne et Cindy, comme ils le croyaient jusque-là.

À peine sorti du bâtiment officiel, « Ben’j » prend Jonas par la manche pour l’interroger sur un point qu’il a retenu de toute cette affaire et qui le perturbe depuis.

- C’est quoi cette histoire avec Florian ? Quelqu’un cherche à lui faire du mal ?
- (Jonas) Je viens de l’apprendre comme toi figure toi !! Ça expliquerait la présence de l’armée alors ?

Jonas attrape à son tour son chéri pour avoir lui aussi des explications qui maintenant lui semblent primordiales à sa compréhension de la véritable raison de leur présence dans ce pays.

- Tu ne crois pas qu’il serait temps qu’on sache le fin mot de toute cette histoire ?
- Je suis aussi étonné que toi tu sais ? Juste que j’en sais suffisamment sur Florian pour faire certains rapprochements et ce que je viens d’apprendre me perturbe autant que vous tous !!


2eme ANNÉE Pâques : (94/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)


« Non loin de la ville, en fin d’après-midi »

Le dernier groupe armé nord-Coréen avance lentement, leurs pieds retrouvent le sol là où ils se posent et ils traversent avec précaution la distance recouverte de fourmis, commençant à apercevoir au loin la zone où se termine leur attroupement.

Les hommes suent de peur et suivent leurs officiers dans un silence total, à peine perturbé par leur respiration rapide causée par la terreur sourde qui les tenaille

Cela fait maintenant plusieurs heures qu’ils marchent précautionneusement dans cette marée d’insectes qui étrangement ne subissent aucune perte, disparaissant de sous leurs pas au moment où leurs souliers touchent le sol et leurs nerfs commencent à lâcher, leur instinct leur dictant de prendre la fuite alors qu’ils sont parfaitement conscients que ce serait la dernière chose à faire.

Un mouvement subit des fourmis les fait stopper le cœur battant brusquement la chamade d’une appréhension bien compréhensible, une espèce de corridor se forme en libérant un passage suffisant pour qu’un homme puisse l’utiliser sans risque d’écraser les insectes.

Une silhouette apparaît alors dans leur champ de vision, celle d’un jeune garçon roux qui s’avance vers eux sans sembler éprouver la moindre crainte.

***/***

« Plus tôt ce jour-là »

Antoine remet son portable dans sa poche en souriant d’un plaisir évident, il se tourne vers son chéri et ses amis qui attendent tout comme lui devant l’entrée de la petite église derrière laquelle on peut apercevoir les bâtiments d’habitation de la petite congrégation religieuse où se sont réfugiés le père Antoine et les sœurs travaillant au dispensaire.

- Florian arrive les gars !!
- (Jonas) Il doit être content de retrouver le vieux prêtre !!
- (Antoine) C’est rien de le dire Hi ! Hi ! Il m’a à moitié pété les tympans avec son cri de joie !!
- (Cindy) Qu’est-ce qu’on fait ? On l’attend ou il nous rejoindra ?
- (Antoine) Allons-y !! Je commence à me les geler dehors, pas vous ?
- (Anne) C’est quand même bizarre ce froid, vous ne trouvez pas ??
- (Benjamin) Qui aurait pu penser à une température aussi basse par ici ?
- (Jonas) Mon père me disait qu’à Paris il fait presque moins trente en ce moment !!
- (Antoine) Tout se dérègle partout et nous sommes loin du réchauffement climatique auquel les médias nous bassinent à longueur d’année.
- (Jonas) Ouaih, bon !! En attendant tu as raison, nous ferions mieux d’entrer dans cette paroisse !! De toute façon Florian nous y rejoindra bien.

Le groupe reprend sa marche jusqu’à l’énorme porte en bois massif qui s’ouvre sous leur poussée avec un grincement de gonds prouvant la vétusté de la bâtisse.

***/***

« Au même moment, non loin de là »

Les Berliet bâchés amènent la tribu d’Okoumé qui n’en mène pas large en se serrant craintivement à l’arrière des véhicules, l’arrivée au dispensaire ayant été suivie de peu par la prise en charge des militaires souhaitant les mettre au plus vite à l’abri.

Seul « Kinou » est resté avec eux sans toutefois les suivre jusque dans les énormes camions, les autres panthères étant reparties aussi rapidement qu’elles étaient venues une fois la tribu en sécurité.

Dans le premier véhicule, Taha assis près de son père à côté du conducteur, remarque bien les cinq jeunes blancs qui semblent aller dans la même direction qu’eux et son regard perçant s’arrête un instant sur la chevelure rousse de l’un d’eux, souriant malgré lui en repensant aussitôt à son ami Florian.

Les camions tournent pour se diriger vers l’arrière du petit groupe de bâtiments bas où ils stoppent en se rangeant dans un espace dégagé où des hommes s’affairent à monter des huttes de toile qui sont destinées à accueillir la tribu sous le contrôle d’un vieil homme qui fait pousser un cri de joie à Taha en le reconnaissant.

- C’est le père Antoine là-bas !!


Okoumé tourne la tête vers l’endroit que la main de son fils lui indique et sourit à son tour en reconnaissant celui qui a toujours été comme un second père pour lui, démontrant une fois de plus par sa présence qu’il se soucie toujours autant du bien-être de sa tribu.

- Cet homme serait parfait s’il ne croyait pas qu’il n’existe qu’un seul Dieu Hi ! Hi !


2eme ANNÉE Pâques : (95/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)


« Quelque part dans la ville »

Tout semble normal dans les rues, les populations ne semblant pas s’étonner des troubles qui pourtant sont des plus inhabituels et vaquent à leur quotidien, seulement ahuris par la vision des deux félins d’une beauté sans pareille juchés sur les épaules du jeune garçon souriant qui accompagné de quelques amis, marche d’un bon pas dans la rue menant au lieu de culte des pères blancs.

- Tu es sûr que c’est par là Florian ?
- Certain, pourquoi ?
- Comme ça, tu as l’air tellement sûr de l’endroit où tu vas !
- (Antonin) C’est toi qui devrais plutôt être devant pourtant !!
- (Thomas) Et pourquoi donc ?
- (Antonin amusé) C’est toi le GPS, pas vrai ?
- (Thomas) Voilà que tu choppes l’humour à deux balles de l’autre rouquin maintenant Hi ! Hi ! Me voilà bien avec vous deux !!

Antonin lui tire la langue, les yeux brillants du plaisir de n’être qu’avec ses deux amis.

- Il doit être sympa votre père Antoine pour que vous soyez aussi contents d’aller le rejoindre ?
- Il m’a recueilli à la mort de mes parents, quand un jeune Massaï m’a ramené chez lui depuis la jungle où il m’avait trouvé.
- (Antonin) Tu as eu une sacrée chance on dirait ?
- Le destin fait parfois de drôles de choses en effet !!
- (Thomas) J’ai hâte de voir à quoi ressemble le père de Taha !! (Pour Antonin) C’est lui qui a trouvé « Flo » et l’a porté jusqu’au dispensaire là où le centre hospitalier sera construit.
- (Antonin) C’est pour cette raison que tu veux qu’on s’installe là-bas Florian ?
- Principalement oui !! Rends-toi compte que cette région du monde est sans doute celle où il y meurt le plus d’enfants en bas âge !!
- (Antonin) Pourtant personne ne semblait s’en inquiéter avant toi Florian ?
- La misère n’a jamais amené les vocations tu sais, à part quelques rares personnes comme le père Antoine qui y ont passé la quasi-totalité de leur vie dans un dénuement scandaleux.
- (Thomas) Tout ceci devrait très vite changer maintenant !!

***/***

L’atmosphère à l’intérieur de l’église semble étrangement rassurante aux cinq jeunes qui la traversent d’un pas lent, leurs yeux ne sachant plus où se porter tellement l’architecture leur semble merveilleuse dans un pays pourtant peu propice à sa construction.

- (Cindy) Vous ressentez comme moi la paix qu’il règne ici ?
- (Jonas) On se croirait à une autre époque, cet endroit mérite qu’on s’y arrête pour le contempler.
- (Benjamin) Que ne faisait-on pas à l’époque pour convertir les gens à nos croyances !!
- (Anne) Il ne faut pas voir ça comme ça, tu sais « Ben’j », mais plutôt comme une façon d’amener la civilisation à ces gens qui sinon seraient encore dans l’obscurantisme.
- (Benjamin narquois) Tu parles d’une civilisation !!! Dis plutôt qu’ils voulaient leur prendre leurs richesses en se donnant bonne conscience.
- (Antoine) C’était il y a bien longtemps, maintenant ceux qui sont là œuvrent pour le bien et c’est le principal, combien de ces pauvres gens sont encore en vie grâce aux soins que leur donnent les prêtres qui vivent ici ?
- (Benjamin amusé) En voilà une drôle de conversation Hi ! Hi ! Nous ferions mieux de sortir d’ici avant d’être convertis Hi ! Hi !

Benjamin accélère son pas pour arriver devant une porte donnant sur l’extérieur à l’arrière de l’église et sort en courant devant ses sœurs et ses amis surpris, il échappe un instant à leur vue quand ils entendent un cri de douleur qui les fait courir à leur tour pour voir de quoi il retourne et aperçoivent « Ben’j » affalé sur le sol avec un jeune autochtone nu ou presque, le corps tout comme le visage recouvert de peintures tribales.


2eme ANNÉE Pâques : (96/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (suite)


La tribu se rassemble autour du père Antoine qui se veut rassurant et explique de façon simple qu’ils devront vivre sous les tentes jusqu’à ce qu’ils puissent retrouver leur village.

Aomé tout comme les autres chasseurs, aide les familles à s’installer pour ensuite faire le tour du camp afin de s’assurer qu’il ne manquera rien et ce n’est qu’une fois toutes craintes effacées de son esprit, qu’il se dirige vers la haute maison de pierre du dieu des hommes blancs avec une curiosité bien naturelle devant cette construction massive comme il n’en avait encore jamais vu.

Le dispensaire du vieux père Antoine étant loin de l’impressionnant édifice qu’il a sous les yeux, son visage est levé vers le clocher alors qu’il continue à avancer quand il est percuté violemment et se retrouve au sol sous le choc, poussant lui aussi un cri de surprise et de douleur tout comme celui qui est maintenant affalé sur lui.

Le cri de douleur poussé par les deux garçons alerte aussi bien les compagnons de l’un que ceux de l’autre qui accourent vers eux pour les aider à se relever.

La douleur encore vive d’Aomé, le met dans une colère qui lui fait se remettre lestement debout en pointant sa lance vers le jeune blanc qui le fixe avec effroi en tremblant de peur.

***/***

Benjamin encore au sol se recule vivement en rampant sur le dos, poussé par la seule force de ses jambes et il ne peut détacher ses yeux de ceux de ce guerrier farouche prêt à le trucider, la lance levée sur lui ne permettant aucune erreur d’interprétation sur les intentions de celui qui la tient serrée fermement.

Une étrange alchimie se produit alors entre les deux garçons, Aomé en est le premier surpris et son arme de chasse vient se planter à quelques centimètres du jeune blanc qui stoppe alors sa reptation en gardant son regard rivé dans le sien.

Aomé tend la main à Benjamin qui pousse un profond soupir de soulagement en l’acceptant, il se sent alors soulevé du sol avec une force impressionnante et se retrouve sur ses jambes sans avoir pu un seul instant détacher ses yeux de ceux de celui qui l’hypnotise.

Anne et sa sœur se regardent visiblement soulagées de ce qui au départ les avait crispées de panique, elles reportent leur attention sur leur frère et le jeune Massaï qui quelques secondes plus tôt voulait lui ôter la vie, troublées par la virilité sauvage qu’il dégage ainsi que par la soudaine compréhension qu’elles en ont de questions qui depuis quelques années les ont laissées sans réponse.

Sa nudité d’un noir profond à part l’espèce de morceau de bambou creux qui lui cache le pénis, le rend encore plus effrayant à leurs yeux et un frisson les glace d’effroi de se retrouver face à cette vision d’un autre âge.

Okoumé s’approche suivi de près par Taha et Akim, il pose sa main sur l’épaule de son fils en guise d’apaisement et scrute attentivement les étrangers aux visages toujours effrayés par les instants qu’ils viennent de vivre.

Taha en est au même point quand ses yeux se fixent dans ceux d’un des jeunes blancs, celui-ci s’en aperçoit et la stupeur qu’il marque alors amène un grand éclat de rire de la part de Taha.

- Tu as le même regard de grenouille que mon ami Florian Hi ! Hi !
- (Antoine) Taha ?
- Je vois qu’il t’a parlé de moi !!

Une voix se fait alors entendre à l’encoignure de la porte arrière de l’église.

- Comment ne pas parler à mes amis de celui qui m’a sauvé la vie !!

Taha sursaute en reconnaissant la voix qui vient de s’adresser à eux, il lâche sa lance et fonce dans les bras du petit gars aux cheveux roux hérissés en pétard qui l’enserre contre lui les yeux brillants d’un plaisir sincère.

La tribu se rassemble alors derrière son chef qui revoit pour la première fois depuis bientôt dix-neuf étés, celui par qui tout a commencé.

Un ancien s’approche de lui en tremblant.

- Le dieu des dieux est maintenant parmi nous grand chef Okoumé !! Sa venue est un signe du destin !!
- Puissent nos dieux être assez puissants alors, pour que sa destinée s’accomplisse.






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (97/127) (Afrique) (Jeudi) (Rencontre) (fin)


« Un peu plus tard dans l’après-midi »

La rencontre avec la tribu Massaï reste le principal point de discussion quand tous repartent vers l’hôtel où ils logent, seul Benjamin semble distrait et plongé dans ses pensées, prenant même la poudre d’escampette sitôt en vue de l’hôtel.

- (Jonas) Qu’est ce qui lui prend à « Ben’j » ? Il n’est pas comme ça d’habitude ?

Anne sourit en faisant un clin d’œil à sa sœur.

- C’est parce que vous ne le connaissez pas encore suffisamment !!
- (Antoine curieux) Comment ça ?
- (Cindy) Notre frère a toujours été attiré par l’Afrique.
- (Antoine) Oui et alors ?
- (Anne) La rencontre avec la tribu l’a fortement marqué.
- (Jonas) Pour être marqué, c’est sûr qu’il l’est avec sa bosse sur le front Hi ! Hi !

Anne hésite avant de poursuivre.

- Vous ne comprenez pas où nous voulons en venir, vous par exemple !! Quel genre de lectures vous aviez pour passer vos… pulsions ?
- (Antoine ahuri) Je ne comprends pas ta question !!

Je les regarde amusé, d’abord par la naïveté de mon cousin mais aussi devant la gêne manifeste des filles à pousser plus loin dans les détails.

- En fait les gars la question qu’a posée Anne est très simple, c’était juste de vous faire dire ce que vous bouquiniez pendant vos branlettes d’ado Hi ! Hi ! Pour ma part je dois bien reconnaître m’y être mis sur le tard et donc de ne pas avoir eu l’occasion à ce genre de lecture.

Antoine tout comme Jonas rougissent jusqu’aux oreilles, n’étant pas prêts ni l’un ni l’autre à dévoiler ce genre de détails et en plus à des filles, Anne sourit en reprenant la parole.

- Vous êtes marrants vous les garçons, vous croyez que les filles sont si naïves que ça donc ?
- (Jonas) Vous n’y êtes pas du tout !! C’est juste que c’est trop intime pour être déballé en public voilà tout !! En plus je ne vois pas vraiment le rapport avec les lectures de Benjamin ? Sauf bien sûr si c’est du porno Hi ! Hi !
- (Anne) Et bien même pas figure toi et nous avons longtemps cherché sans jamais vraiment trouver ma sœur et moi ce que cette revue avait de si spécial pour que « Ben’j » la cache sous son matelas pendant toutes ces années.
- (Cindy) Maintenant nous savons, pas vrai Anne ?
- (Anne) Oui et ça fait tout bizarre, je n’imaginais pas mon petit frère comme ça !
- (Antoine) Si vous arrêtiez de parler par énigmes ?

***/***

« À l’hôtel dans la chambre de Benjamin »

« Ben’j » referme derrière lui à double tour la porte de sa chambre, il fouille d’abord dans sa valise pour y prendre sa « revue » qui s’ouvre automatiquement sur la page qui depuis toujours lui déclenche sa libido et cette fois-ci encore son sexe se dresse de magnifique façon, il ne lui faut pas longtemps pour ôter ses vêtements et le prendre en main pour d’abord le caresser doucement, accélérant ensuite le rythme jusqu’à l’orgasme sans commune mesure avec ce qu’il avait ressenti jusque-là et pour cause, car la photo qui depuis qu’il ressent les besoins de son sexe lui sert d’exutoire ne représente pas moins que le sosie quasi parfait du garçon qu’il a percuté si violemment tout à l’heure.

Un jeune indigène nu à la peau noire d’ébène recouverte de peintures tribales et dont le sexe ne laisse apparaître que les deux testicules pendants alors que la hampe est recouverte d’un étui pénien.

Il referme la revue qu’il repose en soupirant sur le lit avant de se lever pour aller nettoyer le fruit de sa masturbation qui commence à lui coller les poils pubiens, celle-ci pourtant semblerait bien innocente à quiconque la découvrirait et le titre quoique évocateur est à mille lieues de ce pour quoi il l’utilise, en effet en grosses lettres on peut lire sur la page de garde.

NATIONAL GEOGRAPHIC, La sauvegarde des peuplades sauvages d’Afrique.


2eme ANNÉE Pâques : (98/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


« Retour une demi-heure avant l’arrivée de Florian face aux Nord-Coréens »

L’officier commandant les forces internationales observe attentivement les derniers clichés pris par les drones, l’ahurissement qu’on peut lire sur son visage n’a d’égal que toutes les questions qu’il se pose sur l’incroyable réalité qui lui est révélée.

- Impossible !!!
- (Dorian) Mon commandant ??
- Ses photos n’arriveraient pas directement depuis les drones, je dirais que c’est impossible !!
- (Dorian) C’est simplement parce que vous n’êtes pas au fait de certains renseignements classés secret-défense mon commandant.
- Ne croyez-vous pas qu’il serait temps de m’en dire plus ? Sinon comment voulez-vous que je prenne les décisions qui s’imposent sans commettre la même erreur que les trois groupes de cadavres que nous avons découverts en pleine jungle ?
- (Dorian) Tout ce que je suis autorisé à vous révéler mon commandant, c’est qu’il y a corrélation avec votre mission ici !!
- La sécurité du jeune De Bierne ?
- (Dorian) Exact mon commandant !! Sauf qu’il s’est chargé lui-même d’y pourvoir et ce que vous découvrez en ce moment en est le résultat, avec les conséquences induites qui en découlent.
- Je n’ose comprendre la signification de vos paroles lieutenant !! Vous me laisseriez à penser que ces hommes sont morts parce que ce garçon a…
- Donné les instructions en conséquence ? C’est l’exacte vérité pourtant !! Florian, ou plutôt le docteur De Bierne sait se faire comprendre des animaux !! Ne me demandez pas comment c’est possible, je n’ai pas toutes les réponses !! C’est un fait avéré pourtant et nous avons eu plusieurs fois l’occasion de faire ce constat depuis ces deux dernières années.
- Pourquoi le dernier groupe n’a-t-il pas subi le même sort dans ce cas ?

Dorian s’approche de la table, il cherche le cliché qui représente le reste du corps expéditionnaire nord-Coréen et une fois l’avoir trouvé et mis en évidence, il pointe son doigt dessus avant de reprendre la parole.

- Tout simplement parce qu’ils ne semblent montrer aucune agressivité mon commandant !! Je pense qu’ils ont compris que c’est la seule façon d’en sortir vivant.
- Oui mais pourquoi ?
- (Dorian) Parce que Florian n’est pas un meurtrier tout simplement !! Il ne fait que se défendre rappelez-vous !!
- Qu’arrivera-t-il une fois qu’ils seront passés ?
- (Dorian) Ils redeviendront certainement dangereux mon commandant !! Vous devriez envoyer vos troupes à leur rencontre en faisant attention à ne pas vous montrer agressif, je ne pense pas que les fourmis fassent le distinguo entre les bons et les méchants dans cette affaire !! Le mieux je pense serait de faire avertir Fl… je veux dire le docteur De Bierne qui saura j’en suis certain mettre un terme à toute cette sinistre histoire.
- Et le mettre en danger ?? Vous n’y pensez pas !!
- Soyez assuré mon commandant qu’il ne risque absolument rien !!
- Un coup de feu pourrait l’atteindre avant que ses… amies ? (Il voit le lieutenant hocher la tête en souriant) Ses amies donc disais-je, ne puissent intervenir ?
- Même de ça, je pense qu’il ne risque rien mon commandant.
- Mais enfin comment !!!
- (Dorian) Je ne suis pas habilité à vous répondre mon commandant, veuillez m’en excuser !!
- Secret-défense ?
- Exactement mon commandant !!
- Vous suggérez donc que je le mette en première ligne ?
- (Dorian) Affirmatif mon commandant !!

L’officier fait les cent pas nerveusement dans le bureau avant d’ouvrir la porte de celui-ci et de donner ses ordres au sous-officier en faction dans le couloir.

- Sergent !!! Faites envoyer un peloton à l’hôtel où séjourne l’aspirant De Bierne et priez-le de bien vouloir nous rejoindre au point delta six où se trouvent actuellement les troupes ennemies.
- Bien mon commandant !! À vos ordres !!

Resté seul avec Dorian, l’officier s’habille chaudement pour sortir en se tournant ensuite vers lui.

- Je présume que vous souhaitez venir avec nous ?
- (Dorian) J’allais vous en prier mon commandant !!
- Alors suivez-moi !! Je suis curieux de voir comment les choses vont évoluer !!

Dorian mi-sérieux, mi-amusé.

- Je pense que vous allez être surpris mon commandant !!


2eme ANNÉE Pâques : (99/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


« Grand salon de l’hôtel »

La quarantaine d’amis qui ont suivi Florian dans ce voyage sont tous réunis autour de lui dans l’immense salon mis à leur disposition par le patron de l’hôtel qui se frotte les mains devant la manne pécuniaire qu’amène cette clientèle imprévue à cette date encore éloignée de la saison touristique habituelle.

L’ambiance qui y règne démontre une fois de plus combien l’entente entre tous ces jeunes issus de milieux pourtant entièrement différents est forte.

C’est Maxime qui le premier aperçoit les hommes en uniformes, quand ceux-ci passent devant les fenêtres du salon pour de toute évidence se diriger vers l’entrée de l’hôtel.

Il s’avance vers un petit groupe conversant tranquillement pour prendre Florian par le bras.

- Il y a des soldats qui viennent d’entrer « Flo » !! J’ai comme l’impression que c’est pour toi !!
- Te bile pas « Maxou », c’est sans doute qu’il y a du nouveau et qu’ils ont besoin de mes services.
- Comme toubib ? Si c’est le cas nous sommes tous là pour te donner un coup de main.
- Je ne pense pas que ce soit le but de leur venue, restez tous ici et amusez-vous !! Je ne serai pas long !!

Je préfère sortir du salon pour aller aux nouvelles et par la même occasion, éviter autant que faire se peut d’inquiéter mes amis plus que nécessaire.

Je n’ai pas fait deux mètres dans le couloir que je me retrouve nez à nez avec le peloton.

- C’est après moi que vous cherchez messieurs ?

Le sergent tout comme ses hommes se raidissent en un garde-à-vous impeccable.

- Sergent Lagno mon lieutenant !! Ce sont les ordres du commandant mon lieutenant !! Il vous invite à nous suivre pour résoudre un problème d’ordre militaire.

Je fais la grimace en entendant le « mon lieutenant ».

- J’aimerais que vous évitiez d’employer ce terme avec moi messieurs, je suis antimilitariste de foi vous comprenez ? Même si j’ai dû accepter ce grade pour pouvoir poursuivre mes études.
- Bien !! Heu !!!…..
- Florian !! Ou « Flo » si vous préférez les gars Hi ! Hi !

Le sergent visiblement déstabilisé cherche ses mots pour poursuivre.

- Vous acceptez de nous suivre ?
- Bien sûr !! Où allons-nous ?
- Nous n’avons comme destination que la position où nous devons rejoindre le commandant, je pense qu’il vous expliquera le reste une fois sur place.
- Très bien les gars !! J’y go !!
- Pardon ?

Je me retiens in extremis de lui faire mon jeu de mots du genre « gigot d’agneau » et me contente d’un bref.

- Je vous suis !!

Beaucoup plus respectueux de cet homme qui me semble au demeurant plutôt sympathique.

***/***

« Secteur delta six »

Une centaine d’hommes se déploient non loin de la position à l’abri des regards nord-coréens, seuls le commandant et quelques officiers observent à la jumelle ce qu’il se passe actuellement et la stupeur est de mise devant le constat qu’ils sont pourtant bien obligés de faire.

La cinquantaine d’hommes a presque entièrement parcouru le bon kilomètre de ce qu’ils sont bien obligés d’appeler la ligne de front, constituée par une myriade de fourmis qui couvrent le sol sur la presque totalité de l’horizon.

- Pourquoi ne bougent-elles pas commandant ?
- Et bien capitaine !! Je vous surprendrais très certainement si j’en avais la moindre idée !! Il semblerait qu’elles attendent un signe quelconque pour entrer en action.
- Un signal commandant ?
- Je pense plutôt à un acte malveillant capitaine !!
- Un truc pareil ne s’est jamais vu !!
- Disons que nous assistons à une première alors !!
- Qu’attendons-nous commandant ?
- La personne qui saura peut-être répondre à toutes les questions que nous nous posons capitaine !! D’ailleurs je pense que c’est justement cette personne qui arrive.

L’officier se tourne et son regard marque encore plus comme si c’était possible l’ahurissement qu’il vit depuis ces dernières minutes.

- Mais c’est Florian !!! Que vient-il faire ici ? C’est bien trop risqué mon commandant !!
- Paraîtrait justement que non figurez-vous !! Nous allons très vite en avoir le cœur net !! Mais dites-moi capitaine ? Vous semblez bien familier avec le jeune De Bierne pour l’appeler par son prénom ?
- J’ai eu l’occasion de lui parler commandant, il était avec Dorian qui est un de ses amis proches.

Le commandant préfère stopper là ses questions car chaque réponse en appelle une autre et ce n’est pas vraiment l’endroit pour avoir ce genre de conversation, il sourit néanmoins devant l’allure du jeune rouquin qui ne paraît pas se prendre la tête loin de là, semblant même plaisanter avec le peloton qui l’accompagne et qui visiblement éprouve le plus grand mal à garder son sérieux.

Le sergent et ses hommes amènent Florian jusque devant les officiers, ils se mettent au garde à vous en se mordant les lèvres pour tenter vaille que vaille de garder un minimum d’apparence martiale.

- Voici Flo… Pardon !! Le… "docteur" De Bierne, suivant vos ordres mon commandant !!


2eme ANNÉE Pâques : (100/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (suite)


- Repos !! Vous pouvez disposer !!

Ordre aussitôt suivit d’effet pour ses six hommes qui tournent rapidement le dos aux officiers pour pouvoir enfin sourire tout leur soûl après s’être autant retenus.

- Vous vouliez me parler monsieur ?

Le commandant devient soudainement rouge brique avec la ferme intention de rappeler ce jeune impudent à l’ordre, c’est Dorian qui évite la crise en se mettant entre eux deux.

- Je disais au « commandant » que c’était sans doute toi qui as fait appeler toutes ces fourmis !!

Je jette un coup d’œil sur la marée grise recouvrant le sol.

- Waouhhh !!! J’ai vu le film et c’est encore plus cool de les voir en vrai Hi ! Hi !
- (Dorian abasourdi) Mais de quoi tu parles enfin ??
- « Quand la Marabounta gronde » !! Tu ne l’as pas vu ? Tu devrais pourtant, c’est terrifiant Hi ! Hi !
- (Dorian) C’est donc bien toi qui les as appelées ?
- Bien sûr !! Il fallait bien que je protège mes amis, quelle question !!

Le commandant écarte doucement Dorian et fixe le jeune rouquin avec intensité.

- Et pour les trois groupes de cadavres que nous avons retrouvés ?

Je pâlis en entendant ses paroles.

- S’il leur est arrivé malheur, c’est qu’ils ont été agressifs envers quelque chose ou quelqu’un !!
- (Le commandant) Vous reconnaissez donc être le responsable de leur mort ??
- Non monsieur !! Ce sont eux les responsables !! D’ailleurs vous en avez la preuve vivante devant vous !! Tant qu’ils ne montreront pas d’agressivité, ces soldats ne risquent rien !!
- (Le commandant) Ils vont bientôt sortir de la zone couverte par les fourmis, que va-t-il se passer ensuite ?
- Je pense que vous devriez me laisser aller leur parler monsieur !!

Le commandant en haussant le ton.

- Cela irait à l’encontre des ordres que j’ai reçus vous concernant !!

Mais c’est qu’il commence à m’énerver le galonné !! C’est donc du même ton sec que je lui réponds.

- Dans ce cas ne venez pas m’accuser s’il arrive quelque chose !! Sachez qu’il en sera de même pour vos hommes si un seul d’entre eux venait à se montrer belliqueux !! Je ne saurais trop vous conseiller de faire passer le message… Monsieur… Maintenant je vais m’avancer vers ces hommes pour les prier de déposer leurs armes et reprendre le chemin par où ils sont venus, je ne saurais encore une fois trop vous déconseiller de vouloir m’en empêcher !! Sachez que je suis parfaitement conscient que ce n’est pas dans vos directives et j’en prends devant témoins ma décision de ne pas en tenir compte, vous ne sauriez donc être accusé de manquement à vos ordres en me laissant aller négocier à mes risques et périls la survie de ces hommes.

Je n’attends aucune réponse de sa part que déjà je me suis mis en route vers le groupe de soldats qui ne sont plus qu’à quelques dizaines de mètres avant de sortir de la zone recouverte de mes amies minuscules mais combien dangereuses.

Quand mes pas me conduisent sur elles, un chemin se forme devant moi pour que je puisse tel Moïse m’avancer non pas entre les flots mais au milieu de la colonie qui referme le passage derrière moi et commence à me recouvrir d’une gangue grise qui est suffisamment impressionnante pour que les hommes en face de moi cessent d’avancer en me regardant apeurés venir dans leur direction.

Quand j’arrive devant eux, seul mon visage est encore visible et les leurs sont fortement marqués par toute cette mise en scène volontaire de ma part, afin que mes paroles ensuite aient la portée nécessaire pour les faire réfléchir.

« Dans leur langue »

- 여러분 ! 그것은 나를 찾아 온 ? 그리고 여기 나 ! (Messieurs !! C’est moi que vous êtes venus chercher ? Eh bien me voilà !!)



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (101/127) (Afrique) (Jeudi) (État de guerre) (fin)


L’effet de stupeur commençant à s’estomper, le commandant nord-Coréen s’avance de quelques pas prudents vers moi.

- 어떻게 해야 합니까 ? (Comment faites-vous cela ?)
- 상관없어요 !! 당신을 기억 할 필요가 그것을 할 수 있다는 사실 ! 즉시 그들의 무기에 누워 당신의 남자에 게 ! 어떤 적극적인 시도 그들을 위해 최악의 방법을 벌 것 이다 , 당신의 군인의 나머지에 일어난 배운 그리고 미안 해요 좋은 생각 , 그들 처럼 당신이 결국 하지 않으며 문장 , 집에가 서 자유롭게 데 후 후 . (Peu importe !! Vous ne devez retenir que le fait que je peux le faire !! Dites à vos hommes de déposer immédiatement toutes leurs armes !! Toute tentative agressive sera puni de la pire des façons pour eux, j’ai appris ce qu’il était arrivé au reste de vos soldats et j’en suis désolé croyez le bien, il ne tient qu’à vous de ne pas finir comme eux et de pouvoir plus tard après avoir purgé votre peine, rentrer chez vous librement.)

Le commandant reste un instant sans répondre, son visage grave et surtout visiblement apeuré pour ne pas dire terrifié m’apprend que l’idée même de rentrer sans avoir été jusqu’au bout de sa mission, serait un déshonneur que lui et ses hommes paieraient très certainement de leur vie.

C’est donc moi qui reprends la parole avant qu’il ne prenne une décision qui serait suicidaire, mais qui aurait au moins le mérite de préserver leur honneur.

- 다른 대안을 사용할 수 있습니다 ! 나 혼자 캠프 따라 동의 하거나 우리 군대의 대응 중 당신과 당신의 남자 정직한 판단을 확보 하면서 당신의 책임의 조건을 협상을 공인 것 이다. (D’autres alternatives pourraient vous être proposées !! Acceptez de me suivre seul jusqu’au camp où un de vos homologues de notre armée sera accrédité pour négocier les termes de votre reddition tout en vous assurant à vous et à vos hommes un jugement honnête.)

J’envoie un son inaudible pour l’oreille humaine, la colonie s’écarte alors suffisamment pour lui montrer la bonne volonté venant de ma part de vouloir négocier honnêtement avec lui.

J’ai parlé suffisamment fort pendant tout ce temps pour que tous m’entendent et comprennent bien que c’est de leur survie qu’il s’agit.

- 거기에서 내게 돌아온다는 또는 내가 서, 당신의 다음 행동을 생각 하는 당신에 게 무료 ! (Je vais m’en retourner de là d’où je viens, libre à vous d’assumer vos prochaines actions !!)

Je lui tourne donc le dos pour retourner vers nos lignes, malgré tout je reste vigilant et je surveille leur réaction depuis un coin de l’esprit de mon ami Dorian qui assiste de loin à toute la scène avec ses jumelles, c’est donc sans paraître surpris que j’entends claquer derrière moi les deux coups de feu qui ôtent la vie des deux hommes en civil ayant eu des velléités agressives à mon encontre en pointant chacun un pistolet vers moi.

Un son de gorge pour stopper la réponse meurtrière de mes amies à cette tuerie et un sourire me vient malgré ce drame en entendant le bruit des fusils tombant au sol, signe que ma demande de désarmement a été prise en compte.

Mes pas m’amènent vers nos forces armées qui maintenant se déploient pour les prendre en charge, m’arrêtant devant l’officier commandant.

- Ils sont à vous monsieur !! J’espère que ce sont les derniers et que je vais pouvoir enfin profiter de mes amis sans plus de soucis.

L’ahurissement visible de cet homme m’amène une nouvelle fois le sourire aux lèvres, je n’attends aucune réponse de sa part et m’en retourne tranquillement vers la ville afin de commencer réellement ces vacances qui jusqu’à maintenant n’en étaient pas vraiment.

***/***

J’arrive une bonne demi-heure plus tard vers l’église qui accueille la tribu de mon ami Taha, l’envie est trop forte d’y retrouver Okoumé son père pour entendre son histoire.

C’est un jeune garçon de l’âge approximatif de « Ludo » qui m’aperçoit le premier et me rejoint en courant à toutes jambes, certainement pour que personne n’arrive avant lui et monopolise mon attention.

- Bonjour !! Je suis Akim le frère de Taha !! Alors c’est bien toi « cheveux de feu » ? Celui que notre père a sauvé de la jungle il y a bien des lunes ?
- Il semblerait en effet Hi ! Hi !
- Tu m’emmèneras dans ton pays ? Taha dit que là-bas il s’y est fait plein d’amis !!
- Ce serait un plaisir de t’y accueillir si tu le souhaites vraiment, ton frère et toi y seront toujours les bienvenus.
- Je pourrais être ton ami moi aussi ?
- Ne l’es-tu pas déjà ?

Akim sourit jusqu’aux oreilles en surveillant de loin plusieurs jeunes de son âge, visiblement attentifs à notre conversation.

- Vraiment ?

Je le prends par le cou en avançant vers les toiles de tentes.

- Tu peux le dire à tes amis Hi ! Hi ! Profites-en également pour les prévenir qu’ils peuvent retourner dès aujourd’hui dans leur village reprendre leurs habitudes et qu’il n’y a plus aucun danger.


2eme ANNÉE Pâques : (102/127) (Afrique) (Jeudi) (La tribu Massaï)


Les paroles de Florian font le tour du campement aussi rapidement qu’un feu de paille, la tribu s’avance alors vers la tente située au centre du cantonnement où depuis presque une heure le dieu des dieux, parle avec le grand Okoumé.

Florian apprend alors comment ont été vécues ces heures étranges par cet homme alors encore presque enfant, ses terreurs devant celle qu’il appellera plus tard « la mère » ainsi que le courage qu’il lui a fallu pour oser s’approcher et prendre le bébé humain alors que celle-ci venait juste de lui tourner le dos.

La course vers le dispensaire du vieux père, l’accueil en demi-teinte de celui-ci avant qu’il ne constate par lui-même l’aspect « miraculeux » de ce nourrisson au « don » de guérir.

Le reste c’est Florian qui le raconte à Okoumé, ses grands-parents qu’il croyait alors sa seule famille et qui se sont occupés de lui comme l’auraient fait des parents les plus aimants.

Ce sont les murmures de plus en plus nombreux autour de la tente qui les font revenir à la réalité, Okoumé comprenant bien la curiosité de son peuple à mieux connaître ce garçon que depuis longtemps déjà ils adulent comme un dieu.

***/***

- Nous aurons le temps de reprendre cette conversation « cheveux de feu » !! Mes frères t’attendent au dehors de la hutte de toile.
- J’ai remarqué qu’ils étaient tous en excellente santé grand chef !
- Ce n’était pas le cas avant que les dieux de la clairière se manifestent à moi pour que je te retrouve, depuis maintenant deux étés nous ne connaissons plus la maladie et mon peuple devient plus nombreux depuis que les naissances ont dépassé les décès. Savais-tu que la femme de mon fils Taha était il y a peu son meilleur ami ?
- Bien entendu Okoumé !! Tout comme je sais que tu seras bientôt grand père de deux magnifiques garçons.

Okoumé se redresse fièrement.

- Naomée me l’avait déjà annoncé, de savoir que ce seront deux nouveaux chasseurs pour la tribu me remplit de joie.
- L’un des deux seulement sera chasseur et suivra ton exemple grand chef, l’autre aura la particularité de sa « mère » et tu devras changer les tabous de ta tribu si tu veux le voir grandir auprès de toi, sache que ce petit-fils comptera beaucoup pour toi et que son amour pour son grand père ne sera jamais mis en défaut.

Okoumé sourit avec une larme brillant au fond des yeux.

- Tu connais alors le secret de ma famille depuis des générations « cheveux de feu » ?
- Le passé ne m’est pas connu hélas, je ne peux interférer que sur le présent ou l’avenir.
- J’avais trois frères et mon père tout comme son père et le père de son père avant lui ont eu des fils, certains sont morts avec honneur mais toujours il y en a eu un qui a terminé ses jours dans la honte, chassé par nos anciens.
- Taha n’est pas comme ça grand chef !! Il aimait son meilleur ami c’est vrai mais juste pour son esprit et non pour son corps, d’ailleurs tu peux constater aussi bien que moi qu’il est heureux et épanoui depuis la transformation de Naomée.
- Jusqu’à ce jour j’espérais que la « malédiction » cesse avec mes enfants, pourtant j’ai bien vu ce matin qu’il n’en était rien même si mon fils ne s’en est pas encore rendu compte.
- Je t’assure que ton plus jeune fils aimera les femmes grand chef !
- C’est ce que je pensais de mon premier né jusqu’à ce matin !! Maintenant je comprends mieux l’empressement qu’il manifeste auprès de nos jeunes vierges depuis le retour de Taha !! J’avais pris ça comme juste retour après la guérison de son visage.
- Benjamin sera un excellent compagnon pour ton fils.
- (Okoumé stupéfait) Tu connais cela aussi ??
- C’est le seul de mes amis qui est libre Okoumé, il ne pouvait en être autrement.


2eme ANNÉE Pâques : (103/127) (Afrique) (Jeudi) (Aomé/Benjamin)


***/***

« Aomé »

La chasse n’est pas fructueuse en ce lieu où le bruit trépidant des hommes a repoussé très loin le gibier, Aomé en était conscient avant même de l’entreprendre et ce n’était d’ailleurs pas le réel but de son éloignement de la tribu, ses pensées sont ailleurs depuis ce matin ou plus précisément depuis qu’il a été percuté assez durement par le jeune blanc au visage si troublant.

Depuis ses treize étés, il a tout fait pour ne pas avoir d’amis et son visage défiguré l’a beaucoup aidé à ce que personne ne se demande pourquoi il était soudainement devenu aussi solitaire.

Ce n’est seulement que depuis à peine quelques lunes ou plus exactement à la disparition miraculeuse de la cicatrice profonde qui lui marquait tout un côté du visage, qu’il éprouve le besoin d’assouvir sa virilité auprès des jeunes filles du village afin d’éviter justement que ce qu’il ressent au plus profond de lui n’en sorte avec les conséquences qu’il devrait ensuite endurer pour le reste de son existence.

Aomé pensait y être parvenu quand il a fallu que le destin en décide autrement et le fasse rencontrer (Le jeune Massaï sourit) durement ce jeune blanc, sa première réaction l’a étonné lui-même car il sait très bien que sa lance était à deux doigts de lui ôter la vie.

Ce geste il le comprend maintenant n’avait de sens que pour son inconscient, qui avant lui s’était déjà rendu compte des conséquences de cette rencontre.

Malgré tout il n’a pas pu poursuivre son geste, sans doute à la vision du visage effrayé de celui qui sans le savoir l’a déjà marqué au fer rouge et obnubile ses pensées depuis lors, cause de sa présence ici loin de sa tribu pour pouvoir faire le point et prendre la décision à laquelle il devra ensuite se tenir.

Taha lui a parlé juste avant son « départ » pour la chasse, il lui a dit que ses amis n’étaient là que pour quelques jours et qu’ils repartiraient tous dans leur lointain pays au-delà de l’océan, ne revenant pour la plupart que quand la construction du grand dispensaire serait terminée d’ici plusieurs étés.

Aomé soupire en s’asseyant contre un grand arbre, l’image du jeune blanc le hante suffisamment pour que son sexe se redresse et lui donne une preuve de plus de ce qu’il craignait, le doute n’étant plus permis de l’attirance qu’il éprouve pour celui auquel il n’a encore pas de nom à quoi se raccrocher.

***/***

« Benjamin »

Anne et Cindy sont à la recherche de leur cadet et commencent à s’inquiéter de sa disparition quand enfin elles le retrouvent prostré sur le canapé du salon de l’hôtel, ne s’apercevant même pas de leur apparition devant lui.

- (Anne) Ça doit être troublant pas vrai frérot ?

« Ben’j » sursaute avant de comprendre qui lui parle.

- Hein !! Ah c’est vous deux !! Qu’est ce qui doit être troublant, je ne comprends pas ?
- (Cindy) Qu’une image prenne vie par exemple ?
- ?????
- (Anne) Nous nous sommes demandé depuis des années ce que faisait cette revue sous ton matelas Hi ! Hi ! J’avoue que nous avons séché lamentablement tout ce temps.
- (Cindy) Comment aurions-nous pu penser à quoi il te servait Hi ! Hi !

Benjamin sent son visage prendre feu au ton grivois qu’ont pris soudainement ses sœurs pour lui faire leurs confidences qui semble-t-il, sont assez bien renseignées.

- Vous m’espionniez ? Et en fouillant dans mes affaires en plus !!

Anne sans se démonter plus que ça devant l’air outragé de son frère.

- On voulait juste savoir avec quel genre de revues tu jouais avec ton zizi Hi ! Hi !
- (Cindy) Parce que quand tu t’y mets, c’est assez bruyant je trouve Hi ! Hi !

Benjamin n’en revient pas d’une telle impudeur venant de ses sœurs, qui ne l’avaient pas habitué à être aussi expressives sur ce genre de sujet.

- Et bien dites donc !! Depuis que vous vous envoyez en l’air avec vos rouquemoutes, ça vous délie la langue c’est sûr !! Est-ce que je vous ai jamais reproché de vous faire plaisir ensemble, moi ?? Non ?? Alors de quoi je me mêle à la fin !!


2eme ANNÉE Pâques : (104/127) (Afrique) (Jeudi) (Thomas)


- Il est où Florian ?

Thomas se retourne vers Antonin qui vient de lui parler.

- Il discute avec Okoumé le chef Massaï, j’en apprends de belles figure-toi !!
- Du genre ?
- Coup de foudre Hi ! Hi !

Antonin devient blême.

- Encore !!!

Thomas l’attrape par la manche pour l’amener vers lui, son autre main passe doucement dans ses cheveux et sa voix quoique amusée démontre néanmoins combien l’a marqué la réaction de son deuxième chéri.

- Je ne parlais pas de « Flo », pourquoi tu t’emportes comme ça ?

Antonin apprécie la caresse et se serre contre Thomas pour un câlin comme il aime en avoir de ce garçon qui le fait craquer tout autant que Florian.

- J’ai toujours peur qu’il ramène encore un autre mec tu comprends ? C’est déjà bien assez avec vos amis.
- Ce sont aussi les tiens il me semble ?
- Tu m’as très bien compris alors ne joue pas avec les mots s’il te plaît.
- D’ailleurs quand j’y pense, il me vient de drôles d’idées !!
- Ah oui ?? Comme quoi par exemple ?
- (Thomas) Comme le fait de nous voir de moins en moins souvent !
- Arrête un peu !! On est toujours ensemble !!

Thomas reste songeur.

- Je pensais plutôt à nos soirées.
- Eh bien quoi vos soirées ? Ce n’est pas moi qui vous en empêche reconnais le ?
- Exact !! Mais je pense qu’indirectement si !! Rien que le fait que tu ne veuilles pas y participer !!
- C’est un reproche ?
- Non ! Non ! Ne va pas t’imaginer des choses que je ne pense même pas !!
- Alors ça veut dire quoi ? Tu connais mes idées là-dessus pourtant ? J’aime beaucoup tous nos amis, mais que comme amis point barre !! Je n’ai aucune envie de coucher avec eux, j’ai ce qu’il me faut avec vous deux et ça me suffit crois-moi !!
- Ça devient pareil pour nous et c’était justement le sujet de ma remarque, j’ai toujours envie de Yuan quoique moins souvent qu’avant et je suis sûr que pour « Flo » c’est pareil avec « Raphi » ou Éric, mais nous évitons d’en parler pour ne pas leur faire de peine, tu comprends ?
- (Antonin sourit) Je vais vous convertir à la monogamie Hi ! Hi !
- Tu aimerais que ça arrive ?
- Honnêtement ? Oui bien sûr !! J’ai du mal à comprendre ce besoin que vous avez d’aller chercher chez un autre ce que l’on a déjà en plus fort avec la personne qu’on aime vraiment.
- (Thomas) Si tu savais combien de fois j’ai entendu cette question ? En fait la réponse n’est pas si simple qu’elle le parait et je t’avoue que je ne l’ai jamais eue.
- (Antonin) Sans doute est-ce dû à Florian et ce qu’il est réellement ?
- Pourquoi, tu le sais toi ?
- Il me semble que c’est une information que j’ai dans ma tête sans pouvoir mettre le doigt dessus, mais je suis sûr que s’il n’avait pas été là tu ne serais pas comme ça.
- (Thomas surpris) Qu’est ce qui te fait dire une chose pareille ?
- Tu es un garçon sensible, doux et reconnais-le plutôt timide de nature, c’est loin de la mentalité nécessaire à ce genre de vie affective. Tu es comme moi en fait et je suis certain que Florian en est conscient, aussi bien pour toi que pour moi.
- Ma parole Hi ! Hi ! C’est une déclaration ou je ne m’y connais pas !!
- Une constatation « Thom » rien qu’une constatation !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (105/127) (Afrique) (Jeudi) (Florian)


Les lèvres d’Antonin viennent doucement se poser sur celles de Thomas, un long, très long baiser les unit alors et les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre ne feraient aucun doute à quiconque les apercevait en ce moment précis.

***/***

Okoumé regarde attentivement le jeune rouquin qui semble soudainement être perdu dans ses pensées, un sourire d’extrême contentement se dessinant sur ses lèvres.

- Tes pensées sont ailleurs « cheveux de feu » ?

Je le regarde les yeux brillants.

- Les choses se mettent en place suivant mes espérances et maintenant je n’ai plus aucune crainte pour l’avenir de ceux que j’aime, ma destinée pourra maintenant suivre son cours.
- Tes paroles m’intriguent ?
- N’as-tu jamais eu cette impression de ne pas être à ta place en ce monde ?
- (Okoumé) Si tes paroles font allusion à notre façon de vivre en dehors de ce que vous appelez la civilisation, il est exact que je me suis souvent posé cette question.
- Je pensais à quelque chose de moins terre à terre, j’ai pour ma part souvent l’intuition que cette existence que je vis n’est pas ma vraie vie et qu’un jour pas très éloigné, je serai rappelé par elle.
- Tes pensées sont bizarres « cheveux de feu » !! Comment pourrais-tu être ici sans y être ?
- Si seulement j’en avais la réponse !! Trouves-tu naturel tous ces « dons » que j’ai ? Je n’ai qu’à penser à quelque chose pour que tout se mette en place dans ce sens, l’échec est un mot qui pour moi n’a aucune prise depuis ma plus tendre enfance alors avoue grand chef que ce n’est pas ça la normalité de la vie.
- Sauf si tu es ce que nous pensons que tu es « cheveux de feu » !
- Un dieu ? Baliverne !! Excuse mes paroles Okoumé, mais je ne crois pas que les dieux existent !!
- Comment expliques-tu les miracles autour de toi dans ce cas ? La clairière aux pierres qui pensent et qui soignent, si ce ne sont pas des dieux ?
- Ces « entités » viennent d’un autre monde grand chef, ils ont évolué comme l’homme l’a fait depuis qu’il existe sur cette terre. Pour eux c’était il y a beaucoup plus longtemps voilà tout !!
- Alors peut être que c’est pareil pour toi ?
- J’y ai pensé !!Souvent même !! Mais je ne crois pas venir d’ailleurs, cela voudrait dire que quelque part il y a une planète entièrement similaire à la nôtre et que j’y serais né ?
- Pourquoi donc n’aurais-tu pas pu connaître le même sort que ceux que tu nommes entités ?
- Tout simplement parce que sur cette terre nous ne sommes pas suffisamment évolués pour un tel voyage !!
- Peut-être qu’ailleurs ils le sont ?
- Avec les mêmes aspects physiques que ceux que nous avons, alors qu’il nous faudrait certainement des milliers d’années pour arriver à ce genre d’exploit ? Hum !!!
- Il y a une vieille croyance que racontent parfois les anciens, ils disent que sur la même terre plusieurs civilisations se côtoient sans jamais se voir et qu’un jour dans un passé lointain, nos ancêtres auraient rencontré des ancêtres d’une de ces civilisations.
- Très belle histoire grand chef !! Nous appelons ça les mondes parallèles, personne n’a encore pu donner la preuve qu’une telle chose existe. Ce ne sont que quelques romanciers à l’esprit particulièrement imaginatif et prolifique qui ont écrit des romans pour faire rêver leurs lecteurs et leur permettre de se transposer en dehors de leur quotidien.
- Serais-tu un de ces rêveurs « cheveux de feu » ?
- Parfois je me le demande grand chef !! Un bien étrange rêveur pour une bien étrange histoire qui dure depuis maintenant presque dix-neuf ans ? Crois-tu être issu d’un tel rêve ? N’as-tu donc pas vécu toute ta vie que pendant les rares instants où j’aurais imaginé ton existence ?

Okoumé reste un instant dans ses pensées.

- J’ai eu une vie très riche en émotions, elle représente de nombreuses années maintenant !!

Je vois bien qu’il hésite à poursuivre.

- Mais ?
- Je dois t’avouer que mes souvenirs d’avant ta découverte dans la jungle se sont pour la plupart perdus.
- Perdu ? Comment ça ?
- Je… pense même que je n’en ai… plus…


2eme ANNÉE Pâques : (106/127) (Afrique) (Jeudi fin d’après-midi) (Annie)


Le départ des troupes est un véritable soulagement pour les habitants qui en ce début de soirée, se regroupent sur les places de la ville afin de rapporter les dernières nouvelles.

Annie et son mari se retrouvent justement au beau milieu d’un de ces attroupements et sourient en entendant les faits déformés par les superstitions, prenant au fil des heures une ampleur sans commune mesure avec la réalité.

Il reste malgré tout un fond de vérité qui à lui seul laisse déjà les plus sceptiques dans l’expectative la plus totale, en effet les rumeurs sur la découverte des cadavres vont bon train et l’imagination des conteurs n’enlève en rien les faits somme toute surnaturels que sont les éléments à la base de leurs récits.

- (Annie) Pourvu qu’ils ne fassent pas trop vite le rapprochement avec l’arrivée de Florian !!
- (Frédéric) Je suis certain que c’est déjà fait !! Tu n’as qu’à regarder ces poupées qui circulent de mains en mains, ainsi que ces autels où ils les déposent avec dévotion.
- Qu’es-tu en train de me dire par là ?
- Tout simplement que nous assistons à la naissance d’une nouvelle croyance, ou plutôt d’un nouveau dieu pour ces gens encore très ancrés dans leurs superstitions.
- (Annie) Remarque en y réfléchissant bien, je les comprends !! Nous-même y avons pensé rappelle-toi !!
- Pour plaisanter, oui !! Mais ce que tu vois là n’est pas une plaisanterie et je me demande bien où tout cela finira, en espérant que tout se termine bien pour Florian.

Annie resserre son châle autour d’elle en grelottant.

- Brrr !!! Nous devrions rentrer mon chéri, si j’avais pensé un seul instant qu’il puisse faire un temps pareil je nous aurais prévus des tenues plus adaptées.
- (Frédéric) J’ai eu André ce matin, il paraît que chez nous le thermomètre n’a jamais été aussi bas au point que les gens hésitent à sortir de chez eux.
- Heureusement qu’ici ça reste supportable !! C’est quand même curieux cette vague de froid, les journaux météo n’en ont pas fait mention et c’est un peu comme si personne ne s’y attendait.
- Je pense que c’est bien le cas, tu as raison !! Rentrons nous mettre au chaud à l’hôtel, de plus j’ai hâte de savoir comment s’est passée la journée des garçons.

***/***

« Dans le salon de l’hôtel, avant l’heure du dîner »

Annie somnole tranquillement, la revue qu’elle tentait de lire dangereusement penchée sur ses genoux prête à tomber quand un corps chaud vient se blottir contre elle et la réveille brusquement, reconnaissant avec le sourire la tignasse rousse de son propriétaire.

- Je t’ai réveillée ?
- Pas vraiment mon chéri !! Raconte-moi plutôt ta journée, tu sembles épuisé.
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr allons !!
- Comment c’était de ton temps quand tu étais encore en fac ?

Annie me regarde étonnée.

- Quelle drôle de question !! Je pense que c’était comme maintenant, pourquoi ?

Je me redresse pour la fixer dans les yeux avec curiosité.

- Comment ça, tu penses ? Il doit bien y avoir des différences quand même, ne serait-ce que les choses qui n’existaient pas à ton époque comme les portables ou l’informatique et qui sont devenus indispensables de nos jours !!
- Sans doute oui !! Maintenant que tu m’en parles, je dois bien t’avouer que je ne me le rappelle plus !! Toutes ces choses sont tellement devenues notre façon de vivre que je n’imagine plus ce que c’était avant.
- Et tes parents ?
- Quoi, mes parents ?
- Tu dois bien t’en souvenir quand même ?
- Mais bien sûr, voyons !!

Je vois bien le trouble que lui occasionne ma question, j’ai un frisson d’angoisse qui me prend soudainement en commençant à percevoir une explication qui quoique irrationnelle, me conforte néanmoins de plus en plus dans l’idée que je me fais de ce que je suis en réalité.

- Raconte-moi ton plus lointain souvenir s’il te plaît !

Annie plus troublée qu’elle ne le laisse paraître, me regarde fixement.

- C’était le jour où nous avons décidé de quitter Paris pour venir habiter à Reims.
- Ça remonte à peine à deux ans ? Tu n’as rien d’autre de plus éloigné dans le temps ?

Le front d’Annie se plisse, une lueur d’affolement brille soudainement dans ses yeux.

- Mon Dieu Florian !!! Qu’est-ce qu’il m’arrive !!


2eme ANNÉE Pâques : (107/127) (Afrique) (Jeudi soir) (Rencontre)


« Campement provisoire derrière l’église »

Benjamin pile net devant le terrain quasiment désert où pourtant était dressée la structure d’accueil de la tribu Massaï il n’y a encore à peine quelques heures.

Il regarde sidéré les rares toiles de tentes encore debout et qu’une poignée d’ouvriers continue à démonter malgré l’heure tardive, il s’approche d’eux avec une énorme boule d’appréhension à l’estomac et s’adresse d’une voix blanche à l’un d’entre eux.

- Excusez-moi monsieur !!
- Oui ? Qui a-t-il ?
- Où sont passées les familles qui vivaient dans ce camp ?
- Ils ont eu l’autorisation de retourner dans leur village, les derniers viennent juste de partir en camion.
- Il est loin leur village ?

L’homme lui indique une direction.

- Au moins cinq cents kilomètres plus au sud dans une région encore sauvage loin de toute civilisation, pourquoi cette question ?
- Je voulais parler avec un… ami !
- Eh bien il va te falloir faire un long voyage pour le voir, je suis désolé pour toi jeune homme.

Benjamin s’apprête à s’en retourner quand l’homme le rappelle.

- À moins qu’il ne fasse partie de la famille du chef Okoumé !!

Benjamin fixe l’homme avec une lueur d’espoir.

- C’est un de ses fils en effet.
- Alors tu as de la chance mon gars !! Okoumé est resté avec ses trois fils, ils sont actuellement chez le père Antoine et devraient normalement repartir avec lui d’ici demain dans la journée.
- Où pourrais-je les trouver ?
- Le vieux père loge dans l’ancien presbytère à droite du cimetière, tu ne peux pas te tromper !! C’est juste à quelques pas d’ici, le petit bâtiment qui touche l’église.

Benjamin sourit à cet homme qui sans le savoir lui a redonné la joie dans son cœur, il le remercie et part d’un bon pas dans la direction indiquée, la bâtisse lui arrive devant les yeux à peine a-t-il tourné au coin de l’église.

Il accélère donc le pas jusqu’à la porte restée entrouverte qu’il ouvre d’une légère poussée de la main, se retrouvant nez à nez avec la stature imposante et inquiétante du chef Massaï Okoumé, qui l’observe alors avec une surprise évidente teintée d’un soupçon d’ironie.

- Je te reconnais, tu es un ami de « cheveux de feu » !!
- Comment ? C’est qui celui-là ?

Okoumé laisse percer un sourire de son visage jusque-là hermétique derrière ses peintures tribales.

- Tu ne connais pas tes amis ?
- Bien sûr que si !! Mais… Ah !! J’y suis !! Vous parlez de Florian ?
- C’est le nom que lui donnent les hommes blancs en effet. Si c’est « cheveux de feu » que tu cherches, il vient de repartir.
- Heu !! En fait ce n’était pas Florian que j’étais venu voir.
- Le père Antoine alors ? Tu as de la chance, il prépare le repas avec un de mes fils.

Benjamin se sent mal soudainement, comment dire à cet homme impressionnant qu’il est venu pour voir un de ses fils dont il ne connaît même pas le prénom.

Okoumé lit sur le visage du jeune blanc le trouble et la gêne qu’il éprouve, quelque chose dans ce jeune garçon pourtant étranger lui amène une vive sympathie et Okoumé lui vient en aide à sa façon.

- Peut-être es-tu venu t’excuser auprès de mon fils Aomé pour l’avoir mis à terre aussi brusquement ?

Le soulagement sur le visage du garçon est si visible qu’Okoumé a du mal à garder son sérieux, il n’est donc pas surpris des paroles de celui-ci qui profite du prétexte donné pour en faire le sien.

- C’était le but de ma visite et j’ai bien cru ne pas avoir l’occasion de le faire quand j’ai vu que le camp était vide.
- Tu trouveras Aomé dans la forêt qui borde ce côté du grand village de pierre, mon fils est un solitaire et il aime bien chasser seul parfois pendant des jours.
- Comment le trouverais-je ?
- Ne t’inquiète pas petit blanc, lui te trouvera !! Mais il serait peut-être mieux pour toi d’attendre le prochain lever de soleil, la lune va bientôt apparaître et tes amis vont s’inquiéter.
- J’ai encore un peu de temps, Aomé ne doit pas être loin lui non plus.

Okoumé apprécie le courage du jeune garçon, il marque un point de plus dans l’estime de cet homme qui croit bon de rajouter avant de le voir partir.

- Soit prudent et ne brusque rien avec Aomé, contente-toi de rester toi-même.
- Pourquoi dites-vous ça ? Vous croyez qu’il sera menaçant envers moi ?
- Mon fils est troublé, son cœur a déjà les réponses que son esprit recherche encore mais je peux t’assurer qu’aucune colère ne marquera son visage lorsqu’il te verra.


2eme ANNÉE Pâques : (108/127) (Afrique) (Jeudi soir) (Rencontre) (suite)


Aomé est quand même satisfait de sa journée de chasse, les quelques oiseaux qu’il a tués lui ont surtout permis d’éviter de trop penser et ce n’est qu’une fois arrivé à quelques dizaines de mètres de la lisière de la forêt, qu’il s’accorde un nouveau temps de réflexion en s’asseyant près du ruisseau qui s’étire en direction du grand village de pierre.

Le soleil commence à perdre de son intensité, déjà que l’étrange brume lui en avait ôté une bonne partie et le jeune chasseur sait bien qu’il va bientôt lui falloir repartir avant que la lune ne fasse son apparition, ce qui serait trop dangereux pour lui dans cette région inconnue.

La solitude lui pèse, c’est un sentiment étrange pour Aomé qui jusque-là s’en était plutôt fait une alliée et ses pensées reviennent encore plus présentes vers ce jeune blanc au visage expressif, tellement qu’Aomé ne peut retenir l’exclamation amusée qui s’échappe de sa gorge au souvenir de cette rencontre pour le moins percutante.

Une série de craquements de branches lui fait relever la tête, attentif aux sons qui annoncent la présence d’une autre personne s’avançant dans la forêt.

Un cri de douleur le fait se relever d’un bond pour courir dans sa direction.

- Aïe !! Bordel !! Ça fait mal !!! Putain !! J’espère que je ne me suis pas pété la cheville !! Quel con je fais !! Comme si j’allais trouver Aomé tout seul dans cette forêt !! Aïe !!

Benjamin se redresse pour s’asseoir, il masse doucement sa cheville qu’il vient de se tordre en trébuchant dans un trou invisible sous le feuillage qui recouvre le sol.

- Fais chier !! Aïe !! Je suis bon pour une entorse !! Bon !! Va falloir y aller « Ben’j », j’aurais dû suivre les conseils d’Okoumé !!

Benjamin tente de se remettre debout.

- Putain la galère !!! Aïe !! Décidément ça ne va pas le faire !!

Il se rassoit en reprenant son massage sur sa cheville qui déjà commence à gonfler, il sort son portable qui pour son plus grand désarroi ne capte aucun réseau.

- Manquait plus que ça !! Va falloir que tu te bouges mon grand, si tu ne veux pas passer la nuit dans cette forêt !! Si seulement Aomé était dans le coin !! Avec la chance que j’ai, il doit être à l’opposé s’il n’est pas déjà rentré !!

« Ben’j » commence à se rendre compte de son imprudence, il écoute les sons venant de cette nature pour lui hostile avec une pression au creux de l’estomac là où la peur commence à faire son œuvre dévastatrice sur lui.

Il met ses mains en porte-voix et commence à appeler le seul nom qui lui vienne à l‘esprit et qui serait susceptible de lui venir en aide.

- Aomé !! Ouhou !!! Tu es là !!! Aomé !!! C’est « Ben’j » !!

***/***

Le jeune Massaï n’est pas loin, il observe depuis son arrivée le jeune homme qui semble Décidément si fragile au milieu de cette nature sauvage.

L’entendre l’appeler lui fait tout drôle, un sentiment nouveau pour Aomé que celui qui le pousse alors à accourir vers ce garçon pour s’agenouiller près de lui et le soulever dans ses bras comme le plus précieux des biens qu’il n’a jamais possédé.

***/***

Benjamin se sent soulever de terre avec une force et une douceur peu commune, son visage se tourne alors vers celui qui lui vient de toute évidence en aide et son cœur s’affole comme un gamin en reconnaissant Aomé qui plonge ses yeux sombres dans les siens.

La douleur de sa cheville se fait moins présente, « Ben’j » enlace le cou d’Aomé pour le soulager de son poids et se faisant amène sa tête doucement sur son épaule, lui déclenchant un bien-être comme il n’en a jamais connu jusqu’alors.

- Que fais-tu loin des tiens petit blanc ? Cet endroit est dangereux pour qui n’y est pas né, tu as de la chance que je t’aie entendu crier !! La nuit toutes sortes d’animaux chassent pour trouver leur nourriture et tu n’aurais certainement pas survécu, surtout avec ta cheville dans cet état.

Benjamin ne sait quoi répondre, comprenant bien que les remontrances d’Aomé sont méritées, il se contente alors de se serrer encore plus dans ses bras en lui déposant un baiser sur la joue ce qui trouble visiblement le jeune chasseur.

- Aïe !! Qu’est-ce que c’est encore ??



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (109/127) (Afrique) (Jeudi soir) (Rencontre) (fin)


Aomé subitement gêné détourne soudainement son regard de celui de Benjamin, celui-ci passe une main derrière son dos ou plus exactement sur sa fesse qui vient de recevoir le coup de bambou qui lui a fait pousser son cri de surprise plus que de douleur.

Il attrape la tige végétale de sa main pour l’écarter au loin quand il se rend compte de ce que c’est exactement et marque à son tour un trouble certain en relâchant la chose qui reste droite comme un « I », prouvant s’il en était besoin l’effet sur Aomé du corps chaud de Benjamin dans ses bras.

La marche vers la ville reprend sans que les deux garçons osent une seule parole, « Ben’j » ressentant le contact du bambou sur sa fesse avec une régularité digne d’une montre Suisse lui démontrant l’extrême virilité du jeune Massaï et surtout de l’intérêt qu’il semble lui porter.

Arrivé aux portes de la ville, Benjamin se décide enfin à ouvrir la bouche.

- Tu ne crois pas qu’il serait bon d’attendre un peu avant de risquer de rencontrer des gens ?
- (Aomé) Pourquoi donc ?
- Le temps que tes ardeurs se calment Hi ! Hi !

En prononçant ses dernières paroles, Benjamin tapote gentiment le bambou toujours dressé.

- Je ne crois pas vraiment que ce soit sa position habituelle Hi ! Hi !

Aomé comprend enfin l’allusion et s’arrête en observant autour de lui avant de se diriger vers un bosquet près duquel il dépose son fardeau avec une douceur étonnante de la part d’un garçon à la carrure aussi marquée.

Benjamin peut enfin regarder la chose qui lui a donné des bouffées de chaleur pendant tout le bref trajet, une question lui vient aussitôt à l’esprit qu’il ne prend pas le temps d’analyser avant d’en faire mention à haute voix.

- Tu n’es pas trop serré là-dedans ?

Aomé n’ose lever le regard vers celui de Benjamin et c’est d’une petite voix qu’il lui répond.

- Si quand même !!
- Pourquoi tu ne l’enlèves pas alors ?
- Un homme ne montre pas son sexe devant un autre homme !! Surtout quand celui-ci est devenu dur !!

Benjamin sourit malgré lui, laisser à la vue de tous la magnifique paire de testicules qui pend en dessous ne semble pas le gêner plus que ça.

- Mais tu es nu pourtant et cela ne te fait rien ?
- La nudité n’est pas un tabou chez nous petit blanc seul la virilité des hommes faits en est un, le reste de notre corps au contraire montre la force du chasseur aux femmes qui choisissent alors celui qui leur fera des enfants solides et sains !!

Benjamin hoche la tête en guise de compréhension, un petit sourire s’échappe néanmoins de ses lèvres quand sa main attrape gentiment la paire de couilles pendante qui à son contact se rétracte en même temps qu’un léger mouvement de recul prend leur propriétaire.

- Les femmes jugent-elles aussi la force des hommes à la grosseur de ce qui pend au-dessous de leur virilité ?

Aomé ne sait plus quelle réaction avoir devant ce geste intime aussi imprévu que plaisant, il reste tremblant devant celui qui le fait fondre comme jamais une seule personne ne l’a fait avant lui et qui de toute évidence n’a pas du tout l’intention de lâcher ce qui au contraire semble l’attirer au plus haut point, continuant avec de plus en plus de nervosité à s’emplir la main de ses boules douces et chaudes qu’il malaxe maintenant sans retenue.

La raideur du sexe d’Aomé le fait grimacer, celui-ci étant douloureusement compressé à l’intérieur du conduit creux pas vraiment fait pour le recevoir dans un tel état d’excitation, Benjamin s’en aperçoit et lui en fait la remarque gentiment.

- Peut-être que tu devrais l’enlever, tu serais plus à l’aise ?
- Peut-être que tu devrais arrêter tes manipulations aussi ?
- C’est ce que tu souhaites ?

Aomé hésite avant de pousser un profond soupir qui montre que le jeune chasseur vient de perdre à ce jeu où Benjamin sort grand vainqueur, il dénoue la liane retenant l’étui pénien et tente ensuite vainement d’ôter celui-ci.

« Ben’j » éclate de rire en comprenant que le sexe de son ami est coincé à l’intérieur du bambou, le rire communicatif fait qu’au bout de quelques secondes le sexe d’Aomé perd suffisamment de volume pour que son propriétaire puisse le sortir dans un étrange bruit d’air qui leur amène un fou rire encore plus fort.

Fou rire qui s’arrête très vite pour Benjamin qui découvre alors la beauté d’un noir d’ébène de cette hampe qui reprend très vite une raideur des plus démonstrative des pensées d’Aomé à son égard.


2eme ANNÉE Pâques : (110/127) (Afrique) (Vendredi matin)


« Dans la chambre d’hôtel où logent Florian, Thomas et Antonin »

Thomas se réveille le premier ce matin-là, la position qu’il a depuis une bonne partie de la nuit lui donnant des fourmis partout dans les bras.

Florian d’un côté et Antonin de l’autre, ont leur tête posée sur ses avants bras avec chacun un bras enlacé autour de son torse et une cuisse autour de son bassin.

Malgré l’inconfort de la position, Thomas ne peut s’empêcher de sourire à contempler ces deux crevettes endormies et qui comptent maintenant tout autant l’un que l’autre dans son cœur et dans sa vie.

Cette pensée l’interpelle car c’est bien la première qu’il a ne mettant pas exclusivement Florian dans ce genre de pensées et il est bien obligé d’admettre qu’Antonin a pris quasiment la même place depuis qu’il est arrivé dans sa vie.

« Une voix joyeuse dans sa tête »

- Tu comprends maintenant pourquoi je te disais qu’il avait quelque chose de plus, la première fois que je l’ai aperçu ?
- C’est pareil pour toi, non ?
- Pour moi tu seras toujours le seul Thomas !! Mais rassure-toi, Antonin a lui aussi beaucoup d’importance à mes yeux !!
- Tu ne m’en veux pas ?
- Pourquoi le ferais-je ? Si Antonin est ici c’est parce que je l’ai voulu et je connaissais cette particularité qui vous rapprocherait, alors c’est en connaissance de cause que j’en ai pris mon parti !!

L’esprit de Thomas s’emplit d’une immense tristesse.

- C’est à cause de tes prémonitions ?
- C’est plus que ça, tu sais !! Je commence à percevoir un peu ce qui se cache derrière le voile dans ma tête.
- Tu ne me cacherais rien ?
- Je te l’ai dit Thomas, pour moi tu es le seul qui comptera jamais !!
- Pourquoi « Anto » alors ?
- Parce que je l’ai voulu comme ça !!
- Je ne comprends pas Florian !!
- J’ai la conviction que ce que nous vivons depuis toutes ces années n’est qu’une illusion, juste le fruit de mon cerveau et que tout ce qui nous arrive est trop extraordinaire pour être réel. Par contre je te promets que nous vivrons notre amour un jour pour de vrai et ce jour-là il n’y aura personne d’autre que nous deux, ce sera la vraie vie tu comprends.
- Comment pourrais-je comprendre ce qui me semble aussi incroyable !! Nous sommes bien réels, c’est notre vie !! Tu es ce que tu es et nous le vivons depuis toutes ses années.
- Je n’ai pas toutes les réponses « Thom » !! Juste qu’au fond de moi j’ai la certitude que notre existence sera différente de celle-ci, il nous faudra du temps pour nous retrouver mais je sais que nous y arriverons et une fois fait, je serais alors libéré de ce pouvoir à changer les choses pour que tout aille toujours comme j’en ai envie comme c’est le cas ici.
- Je t’aime Florian !! Pas besoin de chercher dans un éventuel ailleurs ce que nous sommes et je suis prêt à ne vivre qu’avec toi si cela peut nous permettre de continuer cette vie que nous vivons.
- Sans Antonin ?
- Oui !!!
- Tu ne le peux pas Thomas !!
- Mais pourquoi donc à la fin !!
- Parce que j’ai mis Antonin sur ton chemin pour que tu ne sois jamais seul.
- Tu devrais voir Philippe tu sais ? Il saurait t’enlever toutes ces idées de ta tête.
- Tu me crois fou ?
- Bien sûr que non !! Juste troublé !! Mon sentiment est que tu as raison sur certains points mais que tu n’en déduis pas les vraies causes, Philippe pourra t’aider à y voir plus clair sur ce que tu es en réalité.
- Ah !! Parce que tu crois qu’il ne l’a pas fait pendant toutes ces années ? Sais-tu ce que je suis pour lui ? Bien sûr puisque tu es lié avec moi par l’esprit !!
- Justement « Flo » !! Je pense sincèrement qu’il a raison !!
- Que je viens d’ailleurs ? C’est ça ?


2eme ANNÉE Pâques : (111/127) (Afrique) (Vendredi matin) (suite)


- Exactement ! Comment expliquer autrement sinon ce que tu es ? Toutes ces choses dont tu es capable ?
- Pffttt !!! Fariboles que tout ça !!
- Tu n’y crois pas ?
- Plus depuis quelque temps !! J’ai fait des découvertes ces derniers jours qui me confortent dans l’idée de ce que je suis en réalité.
- Comme par exemple ?
- Que personne n’a de souvenirs d’avant que j’entre dans leur vie !!
- D’où tu sors un truc pareil ??
- J’ai eu l’occasion de m’en assurer crois-moi !!

Un mouvement dans le lit nous fait interrompre cette conversation mentale, j’ouvre les yeux et accueille le réveil d’Antonin avec le sourire, Thomas pour sa part me fixant avec intensité avec toujours en mémoire ce que nous venons de nous dire.

***/***

« Presbytère »

Aomé s’étire avec volupté, la nuit qu’il vient de passer restera un moment fort de sa vie et d’y repenser le fait se lever d’un bond, sortir de la chambre où il dormait avec son père et ses frères afin d’aller soulager sa vessie pour ensuite faire une toilette rapide avant de retrouver le père Antoine qui déjeune tranquillement avec le curé qui l’a si gentiment accueilli lui et ses ouailles pour ces quelques jours.

- Bonjour Aomé, tu es rayonnant ce matin !! Serait-ce de retourner dans ton village qui te met de si bonne humeur ?

Visiblement ce n’est pas le cas car à peine terminées ces paroles, le père Antoine voit le visage du jeune Massaï se rembrunir.

- Qu’y a-t-il mon garçon ? L’idée de retrouver ta tribu ne semble pas te réjouir !

C’est à ce moment précis qu’Okoumé entre dans la pièce à son tour et entend les dernières paroles du vieux père.

- Peut-être es-tu triste de quitter aussi tôt un nouvel ami mon fils ?
- C’est le cas père !!
- Je comprends !!

Aomé observe son père avec une certaine surprise mêlée au trouble manifeste de ce que sa conscience lui remet en mémoire.

- Vraiment père ?
- Vraiment mon fils, chaque génération de notre famille a eu un de ses fils qui a connu ce que tu ressens.
- Parlons-nous de la même chose père ?
- Très certainement !! Le jeune blanc qui t’a heurté durement hier est venu pour s’excuser et j’ai lu dans son regard ce que j’avais déjà remarqué dans le tien quand tu as figé ta lance près de son visage, je lui ai indiqué où tu étais et je pense que vous vous êtes retrouvés n’est-il pas vrai ?
- Heureusement pour lui père, il s’était blessé à la cheville et ne pouvait plus marcher, tu connais comme moi les dangers de la jungle pour un homme seul et sans défense, difficile d’y survivre pour un homme aguerri alors pour un jeune blanc qui en plus n’est pas d’ici !!!!
- Ton cœur doit être bien triste mon fils.

Le père Antoine écoute depuis le début ce qui au premier abord lui semblait incompréhensible et qui petit à petit lui fait comprendre le sens de cette conversation entre un père et son fils, s’attristant à son tour de ce qui sera très certainement une nouvelle épreuve pour ce garçon qui a déjà beaucoup souffert.

Aomé voit bien les regards bienveillants des hommes autour de lui, leurs expressions sont dépourvues de ce qu’il pouvait s’attendre à y lire et il comprend alors qu’ils ne le jugeront pas, mais qu’au contraire ils sont de tout cœur avec lui à partager sa tristesse.

- Les dieux sont contre moi !!
- (Okoumé) Pourquoi des paroles aussi sévères sur tes lèvres ?
- (Le père Antoine) Au contraire mon fils, tes dieux vous ont permis de vous rencontrer !!
- Pour nous séparer aussitôt après ?
- Les voies du Seigneur sont impénétrables mon fils !!


2eme ANNÉE Pâques : (112/127) (Afrique) (Vendredi matin) (suite)


« Anthony »

Alice se promène au bras de son chéri avec une joie manifeste, celui-ci regardant ou plutôt dévorant du regard tout ce qui se présente à lui.

- Tu n’as plus tes maux de tête ?
- Ça va chaque jour un peu mieux et mes souvenirs de mon ancien état sont revenus comme avant.
- Ça doit te faire une drôle d’impression ?
- Oui mais c’est merveilleux crois-moi !! Ce que je trouvais normal en sortant d’opération est devenu pour moi mieux qu’un miracle.
- (Alice) Mais c’en est un tu sais !! Florian a pourtant longtemps hésité avant d’avoir l’idée de ce qu’il a fait pour que tout soit enfin possible et se passe pour le mieux pour toi.
- C’est plus qu’un ami Alice !! Il peut me demander ce qu’il veut, je le ferai avec joie pour lui !!
- Nous tous aussi !! Nous allons rester quelques mois ici pour qu’en rentrant ta guérison devienne plausible, Frédéric s’est renseigné et il y a une fac francophone à quelques centaines de kilomètres d’ici qui pourra nous recevoir pour que nous ne perdions pas notre année.

Anthony prend sa chérie par la taille en la fixant avec maintenant des yeux pleins de vie, d’une intensité telle qu’ils font frissonner la jeune femme.

- Nous ? Comment ça nous ? Tu restes avec moi ?

Alice sourit en comprenant le bonheur de ces paroles sur celui qu’elle aime d’un amour fou.

- Et bien si mes renseignements sont bons, nous ne serons pas les seuls !!
- Non !! Sans déconner !!
- Le père des triplés s’est vu confier une mission, sans doute en rapport avec la sécurité de Florian et il va vivre ici également avec sa famille.
- Ouah !!! C’est cool !! J’adore les triplés en plus, ils sont trop sympas. Mais ils ne vont pas faire la gueule d’être séparés de leurs chéris ?
- J’ai cru comprendre que la mère d’Anne et de Cindy va aussi être mutée ici à sa demande, elle a bien compris que c’était du sérieux pour ses filles avec les deux « Jo ».
- Reste Jonas et Benjamin dans tout ça !! Pour « Ben’j » pas de soucis qu’il vive avec sa famille puisqu’il est encore trop jeune pour avoir une chérie, mais je ne vois pas Jonas loin de son Antoine !!
- Mais enfin « Antho » !! Tu découvres vraiment tout ce que je te dis ?? C’est pourtant le sujet de conversation numéro un de la bande en ce moment !! Antoine finira ses études ici lui aussi, il a demandé son affectation dans le régiment qui va être mis en place pour la protection du nouveau site.
- Et bien dit donc !! Tout roule alors !!
- Presque oui !! Mon frère reste en France avec le tien, j’ai parlé avec eux et ils préfèrent ça pour ne pas laisser nos parents seuls.
- Bah !! Ce n’est que l’affaire de quelques mois et nous rentrerons chez nous, quitte à revenir tous ensemble le moment venu !!

***/***

« Benjamin »

Anne observe son frère depuis qui les a rejoints pour le petit-déjeuner, la tristesse qu’elle peut lire sur son visage lui laisse à penser que ce n’est pas gagné pour lui quant à ses amours avec son jeune sauvage.

C’est du moins ce qu’elle pense, ne voyant pas quoi d’autre pourrait l’attrister autant et c’est une parole de Jonas qui change l’ambiance de cette matinée.

- C’est cool qu’on reste tous ici pas vrai ?? En plus Antoine ne repartira que pour quelques semaines avant de revenir avec son peloton, comme ça, nous ne serons pas séparés qui l’aurait cru pas vrai ?

Benjamin redresse vivement la tête, le visage plein d’espoir.

- Qu’est-ce que tu viens de dire là ? C’est quoi cette histoire ? Qui reste où ?
- (Jonas amusé) Au lieu d’aller cavaler et de te casser la gueule dans la jungle, si tu étais resté avec nous tu le saurais !!
- Je saurais quoi ?
- Et bien que mes parents et ta mère arrivent, ils sont mutés ici pardi !!
- De quoi ??

Benjamin se lève d’un bond, en oubliant presque son entorse qui elle se rappelle douloureusement à lui mais il n’en a cure et quitte la pièce en boitillant, aussi vite qu’il le peut sous le regard surpris de ses amis.

Jordan regarde sa chérie avec étonnement.

- Quelle mouche le pique ?
- Je pense qu’il est parti annoncer la nouvelle à quelqu’un à qui il tient déjà beaucoup Hi ! Hi !

Marc regarde Flavien en lui faisant un clin d’œil.

- Il reste un célibataire tu disais Hi ! Hi ! C’était avant qu’on lui présente « Flo », l’effet a été rapide encore cette fois !! Qu’est-ce qu’il va nous ramener celui-là ? Fille ou garçon ?




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (113/127) (Afrique) (Vendredi matin) (fin)


« Balade matinale en limite de la ville »

Antonin tient la main de ses deux amoureux avec la sensation de n’avoir jamais été aussi heureux, la matinée est splendide et le temps semble redevenir plus clément, une douce chaleur d’été en France lui caresse le visage en lui réchauffant le corps.

L’endroit lui aussi est merveilleux, la civilisation d’un côté avec cette ville coloniale et la jungle de l’autre avec ses mystères et ses dangers, se côtoient avec une certaine harmonie qui donne au lieu un effet reposant.

Des pas rapides les font se retourner pour voir arriver sur eux Taha et ses deux frères, armés de leur lance ainsi que de l’arc et du carquois rempli de flèches qui ne les quittent que rarement.

L’éclat dans les yeux de Taha prouve mieux que n’importe quelle parole combien il est heureux de voir ses amis, Akim pour sa part se jette dans les bras de Florian alors qu’Aomé semble plus réservé et visiblement préoccupé par quelque chose qui l’empêche d’apprécier le moment présent à sa juste valeur.

- (Akim) Nous partions à la chasse quand nous vous avons aperçus !! Voulez-vous venir avec nous ?
- (Thomas) Pourquoi pas !!

Taha observe son ami Florian qui n’a pas l’air aussi joyeux que ses deux amis, il croit en connaître la raison et juge bon de préciser.

- Nous devons chasser pour trouver notre nourriture, vous vous nourrissez de viande aussi il me semble.
- (Thomas) Bien sûr !! Je ne vois pas pourquoi tu nous dis ça !!
- (Taha) Parce que Florian fait une drôle de tête à l’idée de venir avec nous.
- Détrompe-toi Taha !! Je conçois très bien la nécessité de chasser pour se nourrir, juste que je n’aime pas voir donner la mort.

Mes paroles amènent un silence gêné de la part de mes amis et une idée me vient alors qui me redonne l’envie de sourire.

- Peut-être pour une fois voudriez-vous voir comment vivent ces animaux ?
- (Aomé) Ils sont trop farouches pour se laisser approcher !
- C’est parce qu’ils se sentent menacés en votre présence, l’instinct de survie est très fort pour tout être vivant quel qu’il soit et encore plus pour eux qui sont en perpétuel danger à lutter chaque instant pour leur survie, mais il est possible de les approcher si nous savons les mettre en confiance.
- (Aomé) C’est sans doute le cas là où tu vis, mais ici c’est une lutte constante pour rester en vie et seul les plus forts y arrivent le temps nécessaire à se reproduire.
- (Akim) Moi je veux bien que tu me montres !!
- Alors déposez vos armes et suivez-moi !!
- (Taha) Tu n’y penses pas Florian !! Sans arme nous serions à la merci du premier prédateur que nous rencontrerions !!
- N’aurais-tu pas confiance en mes paroles mon ami ?
- (Thomas) Ce ne sont pas ces mêmes prédateurs qui vous ont aidés dernièrement ?
- (Aomé) Ils étaient envoyés par nos dieux !!
- (Thomas) Comment ceux de ta tribu appellent notre ami déjà ?

Thomas sourit à la lueur de compréhension qu’il peut lire sur le visage des trois frères.

- Faites comme Florian vous demande et vous vivrez certainement quelque chose d’unique, j’avoue que je suis curieux de voir ça moi aussi.

Taha dépose ses armes bientôt imité par Aomé et Akim, ils les recouvrent ensuite de branchages pour les dissimuler et se tournent vers celui dont ils ont oublié un instant ce qu’il était.

- Où allons-nous ?

Je tends la main vers la jungle.

- Là où ils sont pardi !!

***/***

« Une heure de marche plus tard »

Les amis arrivent dans une zone où les arbres laissent place à une végétation de hautes herbes et de fourrés constitués d’arbustes fleuris, les six garçons s’arrêtent pour admirer ce paysage naturel que l’homme n’a pas formaté à sa convenance.

- (Antonin) C’est beau ici, pas vrai les gars ?

Les trois frères Massaï sourient car pour eux rien n’est plus banal que l’endroit où ils sont arrivés.

- (Taha) Ça te change de ton pays pas vrai ?
- (Antonin émerveillé) C’est magique !!
- (Thomas) Je suis d’accord avec lui quoique cela semble plutôt désert par ici !!
- C’est parce que tu ne sais pas regarder mon grand !! Ce lieu est plein de vie au contraire !! Suivez-moi !!

Après plusieurs centaines de mètres à marcher en file indienne, je m’arrête en leur montrant une zone de la main.

- Attendez ici les gars !! Je vous ferais signe de me rejoindre quand ce sera le moment.

J’avance dans la direction que je leur ai indiquée, le troupeau d’antilope sent ma présence et lève la tête au-dessus des hautes herbes pour tourner vers moi leurs grands yeux intrigués.

Antonin ouvre grand les siens quand il aperçoit le troupeau qui jusqu’à cet instant était complètement invisible.

- Vous voyez ça les gars ?? Pourquoi ne se sauvent-elles pas ??

Taha regarde le petit blanc avec étonnement avant de revenir vers Thomas visiblement troublé.

- Votre ami ne sait donc pas pour Florian ?

Thomas enlace Antonin toujours aussi éberlué de ce à quoi il assiste pour l’embrasser sur le front avant de répondre.

- « Tonin » en découvre chaque jour davantage et tu sais bien que certaines choses ne sont jamais révélées quand il s’agit de Florian.
- (Antonin) Quelles choses ?
- (Thomas) Celle-ci par exemple !! Florian a un « don » avec la vie quelle qu’elle soit, il communique avec les animaux et ceux-ci ont confiance en lui, ils seraient même capables de tuer s’ils le sentent menacé.
- (Antonin ahuri) Voua !!!! J’y crois pas !!! Et c’est déjà arrivé ?

Thomas hoche la tête gravement.

- Hélas oui !! Trop souvent à mon goût !!


2eme ANNÉE Pâques : (114/127) (Afrique) (Vendredi après-midi)


« Hôtel en ville »

La chaleur devient accablante, signant la fin de cette vague inhabituelle de froid comme le pays n’en avait jamais connu et les climatiseurs de l’hôtel reprennent leurs vrombissements sourds à la plus grande joie de tous ses clients peu pour ne pas dire pas du tout habitués à cette fournaise.

Seul Amid ne semble pas affecter plus que ça de cette température dépassant allégrement les trente-cinq degrés, il est même heureux de rester sur la terrasse à laisser son corps reprendre sa couleur de pain doré que le temps passé en France et ensuite celui à se remettre d’aplomb lui avait fait perdre.

Christophe le regarde à travers la vitre de la porte-fenêtre, ne trouvant pas le courage de le rejoindre sous cette étuve et sursaute en sentant deux mains lui prendre les épaules amicalement.

- Il a bien changé depuis ces derniers mois !! C’est grâce à toi !!
- J’aimais bien aussi ses petites poignées d’amour !!
- (Joseph) Je suis sûr que lui se préfère comme il est maintenant !!
- Pourquoi ne pouvons-nous pas nous aimer sans nous cacher sans cesse ?
- Parce que ce n’est pas dans la culture de son pays d’accepter ce genre de liaisons mon garçon !!
- Par contre ça ne les dérange pas que les hommes aient le droit d’avoir plusieurs épouses ? Avoue quand même qu’il y a matière à critiques sur la condition et le droit des femmes,
- (Joseph) Chaque nation a ses lois et ses traditions, tu ne pourras rien y changer.
- C’est parce que nous nous aimons qu’Hassan nous a éloignés de lui ?
- (Joseph) Bien sûr que non voyons !!
- Pourquoi alors ?
- (Joseph) Parce que ça devenait trop dangereux pour vous deux, vous n’avez pas écouté mes conseils et n’en avez fait qu’à votre tête, voilà pourquoi !!
- C’est trop dur tu comprends ? Nous avons tout le temps envie de nous serrer dans les bras l’un de l’autre !!
- (Joseph) Hassan y arrive bien, lui !!
- Il n’aime peut-être pas autant Omar que moi Amid ?
- (Joseph) Je t’assure que si pourtant, ils ont juste compris qu’il était dans leur intérêt de ne pas s’exposer à la vindicte populaire et ils en ont fait un jeu qui leur pimente leurs moments intimes, alors que vous n’y voyez qu’une brimade à votre amour.
- Un jeu tu dis ??
- (Joseph) Oui parfaitement !! Un jeu qui consiste à faire croire qu’ils ne sont qu’un émir et son assistant, un jeu qui leur permet de se retrouver comme des gamins dans des lieux discrets où ils profitent alors de leur corps en se moquant de ceux qui n’y voient que du feu.
- Pffftt !! Tout le monde au palais est au courant !!
- (Joseph) Disons plutôt que les plus proches de l’émir ont de sérieux doutes, mais rien justement ne vient jamais leur en apporter la preuve irréfutable ne serait-ce quelques œillades qu’ils s’autorisent et qui peuvent être tout aussi bien interprétées tout autrement, comme une très forte complicité amicale par exemple.
- Alors que nous, ce n’est pas le cas ?

Joseph sourit car au moment même où Christophe pose la question, Amid qui vient de s’apercevoir de sa présence derrière la vitre met sa bouche en cœur pour lui envoyer un baiser les yeux brillants comme un brasier.

- (Joseph) Pas vraiment, non Hi ! Hi !

Christophe rougit violemment en haussant les épaules.

- Ici ce n’est pas pareil !!
- (Joseph) Ici peut-être, encore que ça puisse aussi être dangereux !! Le hic, c’est que vous faites pareil sans même vous en rendre compte là-bas !!
- Qu’est-ce qu’on doit faire alors ?
- (Joseph) Écouter ceux qui essaient de vous éduquer par exemple, ne penses-tu pas que ce serait déjà un bon début ?

Christophe regarde toujours son chéri qui n’arrête pas un instant de l’aguicher depuis qu’il se sait observé, une forte érection lui brûle les reins et ne serait-ce la présence de Joseph près de lui, Christophe en ferait certainement autant ou serait déjà dans ses bras.

- Il y en a un qui sera difficile à convaincre Hi ! Hi ! Mais regarde-le !! Hi ! Hi ! Il est complètement barge !! Le soleil doit lui avoir tapé sur la tête Hi ! Hi !
- (Joseph) Faut dire aussi qu’il a un bon public et c’est là où tu devrais le sermonner, plutôt que d’entrer dans son jeu !! Un jour il aura la charge de son père et vous devrez être prêts, alors autant prendre dès maintenant les bonnes habitudes !!

Amid montre la fenêtre de leur chambre d’un regard qui ne laisse aucun doute sur ses intentions, Christophe en a la gorge subitement sèche et ne pense plus qu’à l’y rejoindre, aussi c’est avec une phrase laconique qui laisse son mentor sur le cul qu’il le quitte sans en attendre une quelconque réponse.

- D’accord Joseph !! On commencera demain, promis !!


2eme ANNÉE Pâques : (115/127) (Aix en Provence)


« Cabinet de psychiatrie »

Toc ! Toc !

Philippe relève la tête de ses dossiers en cours.

- Oui !! Qu’est-ce que c’est ?

Sa secrétaire entre dans le bureau, l’air des mauvais jours.

- C’est votre ami monsieur Alain Louvain qui désire vous voir, cela semble assez urgent !!
- Et bien !! Faites-le entrer !!
- Bien docteur !

Philippe range rapidement ses papiers en se demandant bien ce qui peut amener son ami Alain à faire le déplacement jusqu’à son bureau, la porte s’ouvre et le psychiatre se lève pour accueillir son visiteur.

- Alain !!! Quelle surprise !! Qu’est ce qui t’amène ?

Alain est visiblement soucieux, son regard montre combien son inquiétude est grande.

- As-tu des nouvelles de Michel et Maryse ?
- Pas depuis quelques jours, pourquoi ?
- Tout est fermé chez eux depuis avant-hier soir et ils ne répondent pas au téléphone.
- (Philippe) Tu les connais pourtant !! Sans doute seront-ils partis visiter un ami.
- Je sais que tu as une clé de leur maison et je me disais que tu pourrais aller voir si tout va bien.
- (Philippe) Tu as fait tout ce chemin rien que pour ça ?
- En fait non !! J’avais à faire en ville, j’ai juste profité de l’opportunité pour passer aux nouvelles.
- (Philippe) Tu es venu en voiture ?
- Non !! Je préfère les transports en commun, c’est plus simple pour se garer tu comprends ?
- (Philippe) D’accord !! Alors si tu le veux bien, je te raccompagne jusque chez toi et nous ferons un arrêt jusque chez Michel, mais je suis certain qu’ils se sont juste absentés.
- Evelyne s’inquiète pour eux, Miquette miaule en passant devant leur porte et c’est bien la première fois que notre chatte réagit comme ça !!

Philippe fronce les sourcils, soudainement inquiet à son tour et il se lève pour prendre son pardessus, son cache-nez et son bonnet, accessoires absolument nécessaires avec le froid piquant de ces derniers jours.

- Ne perdons pas plus de temps si tu veux bien ? La réaction de Miquette n’est pas normale, j’espère qu’il ne leur est rien arrivé !!

***/***

« Devant chez les De Bierne »

La voiture se gare devant la maison encore recouverte de givre du froid inhabituel de ces derniers jours, les portières claquent quand les deux hommes en sortent et se dirigent d’un pas rapide jusqu’au perron.

Philippe après avoir sonné avec insistance plusieurs fois, sort son trousseau de clés de sa poche et ouvre avec nervosité la porte, l’odeur qui leur arrive aux narines les fait se regarder un instant avec effroi.

Philippe suivi d’Alain entrent alors pour se diriger immédiatement vers l’étage où une mauvaise prémonition leur fait monter quatre à quatre l’escalier jusqu’à la porte close de la chambre de leurs amis, celle-ci est rapidement ouverte en les laissant livides devant l’horrible spectacle qu’ils découvrent.

- Mon Dieu !!! Non !!!


2eme ANNÉE Pâques : (116/127) (Aix en Provence) (fin)


Les deux hommes restent un long moment figés devant les cadavres de Michel et Maryse qui gisent étrangement tordus sur le lit comme s’ils avaient connu une souffrance sans nom.

Alain ne peut retenir son estomac et vomit dans le couloir en s’accoudant au mur, Philippe réagit rapidement pour soutenir son ami et l’éloigner de cette vision d’horreur, en redescendant jusqu’à la cuisine où il lui tend un verre d’eau fraîche.

- Ça va aller ?

Alain boit une longue gorgée, le corps tremblant encore de l’atroce vision de ses vieux amis étendus morts depuis certainement plusieurs jours.

- Comment est-ce possible ?? Qui a bien pu faire une chose pareille ??
- (Philippe) Nous n’en savons pas assez pour faire ce genre de remarques !! Je vais prévenir la police, tu ferais bien d’aller t’asseoir dans un des fauteuils du salon le temps de te reprendre.

Alain fond en larmes, la pression des dernières minutes est trop forte pour lui et c’est avec peine qu’il arrive à se traîner jusqu’au salon pour s’y asseoir comme le lui a conseillé son ami.

- Mon Dieu !!

***/***

« Un quart d’heure plus tard, bureau de Maurice »

Maurice raccroche le visage blême, ce qu’il vient d’apprendre le laisse un moment sans réaction et ce n’est qu’en prenant sur lui-même, qu’il décroche le téléphone de nouveau.

- Allô !! Désmaré !!
-…
- Faites-moi préparer un véhicule rapide avec chauffeur !!
-…
- Immédiatement, oui !!

***/***

« Maison des De Bierne »

L’ambulance suivie du véhicule de gendarmerie quittent le lotissement, reste à l’intérieur de la maison les deux enquêteurs de la police scientifique qui relèvent un maximum d’information pour essayer de comprendre ce qui a bien pu se passer.

L’attroupement autour de la maison montre combien les voisins pour la plupart tous amis du couple De Bierne, sont ahuris et atterrés de ce qu’ils viennent d’apprendre, soutenant de leurs mieux les plus proches de la famille qui ont les yeux rougis de chagrin du malheur qui vient de frapper.

Philippe a raccompagné Alain chez lui et reste silencieux devant l’affliction du couple Louvain, lui-même étant dans un état proche du leur et ne serait-ce son métier qui l’a suffisamment endurci depuis ces longues années, il s’effondrerait lui aussi du fait de la perte de ces deux personnes qu’il avait appris à aimer depuis qu’il les a vues pour la première fois tenant la main de leur petit-fils.

Evelyne prend son téléphone en tremblant, s’apprêtant à composer un numéro quand il la retient d’une voix éteinte mais suffisamment ferme pour lui faire stopper son geste.

- Pas encore !! Attendons plutôt les conseils de Maurice avant de prévenir qui que ce soit !!
- (Evelyne) Florian doit savoir !!
- (Alain) Philippe a raison !! Nous ne savons pas ce que seront ses réactions, il vaut mieux attendre Maurice ma chérie. En plus nous ne savons rien de ce qui s’est passé exactement, nous sommes encore trop perturbés par ce qu’il vient d’arriver.
- (Philippe) Je ne voudrais pas être celui qui annoncera la mauvaise nouvelle à Florian, nous allons sans doute lui faire un choc énorme et il est préférable de prendre le temps à bien réfléchir à comment le lui annoncer, il faudra que les personnes autour de lui sachent comment réagir au cas où il entrerait une nouvelle fois en transe.

***/***

« Véhicule de la DST en route vers Aix en Provence »

Maurice est en liaison satellite avec Dorian et Gérôme, il leur explique le drame qui vient d’arriver et leur donne ses dernières recommandations.

- Pas un mot pour le moment tant que nous n’en saurons pas plus sur les causes du décès de ses grands-parents.
- (Gérôme) Il faudra bien qu’il l’apprenne !!
- (Maurice) Nous attendrons le moment opportun pour le lui dire, pour l’instant nous ne saurions répondre à ses questions !!
- (Dorian) Un meurtre monsieur ?
- (Maurice) D’après les premiers rapports, ce ne serait pas le cas !! Les légistes n’arrivent toutefois pas à comprendre ce qui a bien pu arriver, ils disent que la mort serait naturelle mais la position des corps n’y était pas !!
- (Dorian) Je ne comprends pas !!
- (Maurice) Eux non plus !! J’y serais dans quelques heures et j’espère en savoir plus d’ici là, le mieux serait que vous évitiez Florian en attendant !! Il vous connaît trop bien et s’apercevrait aussitôt que vous lui cachez quelque chose !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020

2eme ANNÉE Pâques : (117/127) (Afrique) (Vendredi fin d’après-midi)


« Retour à la ville »

Les six amis arrivent à l’endroit où les trois frères ont caché leurs armes, ceux-ci les récupèrent avec encore dans les yeux l’émerveillement de cet après-midi hors norme à côtoyer des espèces impossibles d’habitude à approcher.

Antonin dévore des yeux son ami qui lui a fait découvrir la faune régionale comme jamais il n’aurait pu imaginer le faire un jour.

***/***

Pour ma part je profite de cette balade pour mieux connaître le frère aîné de Taha, un garçon qui me semble préoccupé tout en faisant en sorte de paraître joyeux devant ses frères.

- Pourquoi toute cette tristesse en toi Aomé ?

Le jeune Massaï regarde celui que sa tribu appelle le dieu des dieux avec des yeux étonnés.

- Suis-je aussi mauvais acteur que tu puisses lire dans mon cœur ?
- Il semblerait bien Hi ! Hi ! Une peine de cœur peut être ?
- Comment peux-tu deviner cela cheveux de feu ?
- Parce que peut-être j’en connais la cause Aomé ! Benjamin est un garçon très attachant pas vrai ?

Aomé stoppe brusquement sa marche en regardant avec surprise celui qui semble déjà tout connaître de ce qui pour lui est pourtant tout récent.

- Serais-tu réellement ce que prétendent ceux de mon peuple ?
- Tu en penses quoi toi ?

Aomé passe sa main sur sa joue où durant toutes ces années une énorme cicatrice lui défigurait le visage.

- Je ne sais qu’en penser !! Pourtant ce que tu fais démontre qu’il y a sans doute une vérité dans ces croyances.
- Si je te disais que je n’en sais rien moi-même ? Me croirais-tu ?
- En accepterais-tu la possibilité ?
- Pourquoi pas !! Bien que ça me semble improbable, ceux que tu appelles des dieux ne sont en fait que des êtres venant d’ailleurs et ayant vécu si longtemps qu’ils ont acquis des pouvoirs dus sans doute à l’évolution naturelle, j’ai été habité toute ma vie par un de ces êtres et sans doute m’a-t-il aidé à évoluer plus vite que le commun des mortels.
- Tes paroles sont étranges cheveux de feu !! Voudrais-tu me faire croire que nous deviendrons nous aussi comme eux ?
- Sans doute, oui !! Mais dans si longtemps que tu ne peux le concevoir.

Aomé secoue la tête, visiblement dépassé par la conversation et il reprend sa marche pour rejoindre les autres, changeant de sujet de conversation pour revenir à ce qui le préoccupe.

- Benjamin t’a parlé de moi ?
- Non, pourquoi ?
- Alors comment peux-tu savoir ?
- J’ai des yeux et je sais m’en servir !! Alors j’ai raison ? Il y a bien quelque chose entre vous deux ?

Aomé hésite, parler de ces choses-là librement est pour lui quelque chose d’inhabituel.

- Taha a prié nos dieux et Naomé est devenu femme !!
- C’est ce que tu voudrais pour « Ben’j » ?
- Bien sûr que non !! Taha aime les femmes, il était malheureux que Naomé soit un garçon et les dieux l’ont écouté.
- Alors que toi tu préfères les garçons ?
- Je sais que tu garderas mon secret, cheveux de feu !! Mon peuple me bannirait s’il le découvrait, de toute façon la question ne se pose pas puisque Benjamin va repartir dans sa tribu.
- Hum !! Le tam-tam doit être en panne par chez toi alors Hi ! Hi !

Aomé s’arrête une fois de plus, le regard rivé dans celui du jeune blanc qui semble amusé par la détresse qu’il ressent à l’idée du départ de Benjamin.

- Je ne comprends pas tes paroles, ni pourquoi tu sembles t’amuser de la tristesse qui est dans mon cœur ?
- Excuse-moi si c’est l’impression que je t’ai donné Aomé, je voulais juste dire que tu n’étais pas au courant des dernières nouvelles et que ton ami ne repartira pas, sa famille reste ici pour travailler à la protection du grand dispensaire.
- C’est vrai ???
- Bien sûr que oui !! Je ne doute pas que Benjamin fera souvent le voyage pour te rendre visite, ou du moins rendre visite au vieux père Antoine en espérant que tu y seras toi aussi.

Je me sens soulever du sol avec une force extraordinaire puis plaquer contre le corps d’Aomé qui me serre avec force, enivré par l’odeur de musc de ce garçon à la joie débordante.

Nos amis nous regardent de loin sans comprendre les raisons d’un tel débordement d’affection, ils voient ensuite Aomé me reposer au sol et prendre ses jambes à son cou pour retourner vers la ville sans les attendre, trop pressé d’avoir la confirmation par Benjamin lui-même de mes paroles.

Ce n’est que quand je les rejoins, que j’ai droit à un interrogatoire en règle sur le pourquoi de cet empressement d’Aomé à nous quitter.

- (Taha) Où va donc mon frère avec autant de fougue ?
- Trouver l’amour de sa vie Hi ! Hi !
- (Taha surpris) Dans la grande ville ?


2eme ANNÉE Pâques : (118/127) (Afrique) (Vendredi fin d’après-midi)


« Presbytère »

Les préparatifs pour le retour au dispensaire battent leur plein parmi les sœurs infirmières, aidées par le vieux père et surtout par Okoumé qui se charge des bagages les plus lourds, qu’il range au fond du camion qui va les ramener le lendemain matin après une bonne nuit de repos.

C’est alors qu’il transporte une lourde malle qu’il voit venir vers lui son aîné courant à toutes jambes, un sourire venant aux lèvres d’Okoumé qui a vu accourir Benjamin de la même façon quelques heures plus tôt et qui depuis attend nerveusement le retour de son fils en stressant plus qu’en aidant les braves sœurs.

Son sourire se transforme vite en inquiétude quand il pense soudainement aux implications malheureuses qui risquent d’en découler, Okoumé cherche déjà comment éviter le pire à son fils quand sera connu de tous son penchant certain pour le jeune blanc.

Le caractère entier d’Aomé ne se satisfera pas comme pour Taha de voir celui qui fait battre son cœur en cachette et les implications sont hélas inscrites depuis des temps immémoriaux dans les traditions de la tribu, la sentence de bannissement étant pour Aomé le moindre mal depuis qu’elle a été instituée à la place de l’ancienne qui était alors fatale aux condamnés.

Une main frêle et ridée vient se poser sur son épaule, se voulant rassurante.

- Il y a toujours besoin d’hommes forts pour aider au dispensaire, Aomé y trouvera sa place et je prendrai soin de lui comme un fils.
- Loué soit le jour où vous êtes arrivés parmi nous père Antoine !! J’étais enfant alors et déjà vous comptiez beaucoup pour moi, maintenant ce sont mes fils qui vous sont redevables.

Le père Antoine voudrait répondre que ce qu’il a fait a été fait par amour, mais il n’en a pas le temps que déjà Aomé arrive sur eux le souffle régulier malgré la longue course.

- Père !! Nous partons déjà rejoindre la tribu ?
- Demain matin mon fils !!

Le visage d’Aomé marque visiblement le soulagement qu’a occasionné sa réponse.

- Te plairais-tu ici mon fils, que ton visage s’éclaircit à l’idée de passer une nuit de plus dans cette ville ?
- Je voulais juste prendre des nouvelles du jeune blanc que j’ai ramené avec la cheville blessée avant de partir père !!
- Tu n’auras pas à le chercher bien loin, il semble que lui aussi te cherchait !!!
- Ou est-il père !!
- Dans les cuisines à faire perdre la raison aux sœurs sans doute !!

Okoumé attrape son fils et lui colle le front contre le sien en le fixant dans les yeux, Aomé ne baisse pas le regard et ressent tout l’amour qui ressort de cette étreinte, son père le libère enfin.

- Soit le premier de notre famille à vivre ta différence dans la sérénité mon fils, sache que je serais toujours fier de toi !!
- Merci père !! Tu seras toujours celui qui m’a montré la route pour devenir un homme.

Aomé les quitte pour entrer dans le dispensaire, il traverse le long couloir menant aux cuisines et pousse la porte pour apercevoir enfin Benjamin au fond de la salle qui s’agite au plus grand dam des quelques vieilles femmes épuisées par ce jeune garçon les nerfs à fleur de peau.

Difficile pour le jeune Massaï de ne pas montrer à qui veut le voir son excitation et pour cause le bambou qui enserre son pénis et qui se redresse fièrement à la vue de la bouille craquante de « Ben’j », qui ne s’est encore pas aperçu de sa présence.

Pris avec la pudeur de ne pas se présenter devant les sœurs dans cet état et l’envie quasi irrésistible de prendre Benjamin à bras-le-corps pour lui démontrer sa joie de savoir qu’il ne repartira pas dans son pays, Aomé prend un peu de recul en attendant que ce soit son ami qui s’aperçoive de sa présence afin de ne pas choquer ces braves femmes.

Benjamin se sent observé et tourne la tête pour apercevoir celle d’Aomé à moitié caché derrière le montant de la porte.


2eme ANNÉE Pâques : (119/127) (Afrique) (Samedi matin) (Départ vers le dispensaire)


« Parking de l’hôtel »

Les chauffeurs attendent tranquillement devant leurs deux cars de tourisme flambants neufs affrétés spécialement par la DBIFC pour transporter confortablement son PDG et tous ses amis vers le but final de cette visite d’une semaine en Afrique.

Okoumé est déjà avec ses fils à l’intérieur, tout comme que le père Antoine et ses nonnes qui ont été agréablement surpris le matin même d’apprendre que sur les instructions de Florian, seuls les bagages transiteraient dans les véhicules militaires et qu’eux tous seraient transportés plus confortablement avec ses amis dans ces deux magnifiques bus pullman qui dorénavant feront des navettes journalières gratuites entre la ville et le chantier.

Dans l’hôtel par contre ce n’est pas l’affolement, certains encore en plein petit-déjeuner alors que d’autres ne sont même pas encore réveillés et parmi ceux-ci comme de bien entendu, une chambre en particulier où les câlins du matin ont pris une fois de plus une ampleur difficilement contrôlable.

***/***

« Dans la chambre en question »

Celui qui a lancé les « hostilités » n’en est pas le moins fier ni le moins inactif, Antonin observe avec amusement les visages de ses deux chéris qui se pâment sous ses attouchements et halètent dans l’attente qu’il les libère enfin d’une excitation arrivée à son paroxysme.

Bien sûr ce n’est pas dans les intentions du petit blond qui manie avec il faut bien le reconnaître une certaine dose de sadisme, le chaud et le froid pour retarder le plus possible l’orgasme qui prend les reins de ses deux « victimes » bien consentantes au demeurant de son petit jeu qui consiste à les mener au plus loin dans un plaisir qui sera sans conteste d’une force peu commune au vu de l’état actuel d’excitation de ses deux « souffre-douleur ».

Thomas et Florian se sont réveillés avec la surprise de se retrouver attachés pieds et poings aux montants du lit, nus avec Antonin leur caressant le sexe fièrement dressé avec ses longs cheveux à la douceur redoutable pour les deux garçons prisonniers.

Depuis maintenant plus d’un quart d’heure, il joue ainsi avec leurs nerfs, mélangeant les caresses manuelles et buccales avec celles de son corps se frottant langoureusement sur eux, faisant se tortiller d’excitation ses deux amis.

Pris à son propre jeu, Antonin ressent l’envie de jouir qui lui noue le ventre en lui envoyant des ondes de plaisirs de plus en plus fortes et ses doigts fins dénouent nerveusement les liens qui entravent ses copains, libérant ainsi les fauves assoiffés de sexe qu’ils sont devenus sous ses attouchements.

Antonin se sent soulever du lit quand Thomas l’attrape par les hanches pour ensuite le pénétrer avec fougue alors que le sexe énorme orné de poils roux lui emplit la bouche en y déversant presque aussitôt sa manne de sperme chaud qu’il avale goulûment comme un bébé tète un biberon.

Thomas y va maintenant à grands coups de rein alors que sa main secoue le sexe gonflé à outrance au gland décalotté d’Antonin qui devient cramoisi au moment de lâcher sa gourme dans un râle de pure jouissance qui tétanise son pourfendeur en lui déclenchant l’orgasme tant attendu.

L’ambiance moite de la chambre démontre à quel point ils se sont donnés l’un à l’autre, Antonin s’allonge une nouvelle fois sur ses deux compagnons mais dans le seul but cette fois de recevoir un câlin de leur part.

L’instant devient magique, tout en tendresse et l’abandon total de leur corps démontre combien ces trois garçons s’aiment.

Ne serait-ce les bruits venant de l’extérieur qui leur font comprendre qu’il est temps également pour eux de se lever pour rejoindre leurs autres amis qui ne doivent pas manquer de les attendre avec impatience pour découvrir enfin le chantier qui sera très bientôt pour eux leur lieu de vie.

La seule exception à cet engouement pour le voyage qui s’annonce, vient de Dorian et Gérôme qui et ce sont sans doute les seuls, ont passé une nuit blanche à se morfondre pour leur ami Florian et l’énorme claque qu’il va prendre quand il apprendra la triste nouvelle.


2eme ANNÉE Pâques : (120/127) (Afrique) (Samedi matin) (Sur la route du dispensaire)


« Quelques heures plus tard »

La route défile sous les yeux émerveillés de ceux pour qui le paysage est une vraie découverte, ils sont tous ou presque le visage collé aux vitres en s’interpellant joyeusement dès qu’ils aperçoivent un animal sauvage.

Seuls quelques couples restent légèrement en retrait, préférant rester dans l’intimité à discuter de choses plus personnelles.

C’est bien sûr le cas de Benjamin et d’Aomé qui sont assis au fond du premier car, mettant au point leur future relation mais surtout comment passer le plus de temps possible ensemble.

- (Benjamin) Je pourrai prendre la navette qui transporte les ouvriers depuis la ville et tu pourras me rejoindre au dispensaire, qu’est-ce que tu en penses ?
- (Aomé) Le voyage est long, les journées seront courtes pour toi !!
- (Benjamin) Pas si j’arrive à avoir mes vendredis !! En partant tôt le matin, je dormirai dans le bus et j’aurai trois jours et deux nuits rien que pour toi !! Tu pourras m’apprendre à chasser ?
- (Aomé) Et toi m’apprendre la vie des blancs ?
- (Benjamin) C’est cool !! De toute façon ce n’est que le temps de la construction du centre de soins, après je trouverai bien un travail là-bas pour rester avec toi.
- (Aomé) Il se passera bien des lunes avant que ça arrive !!
- (Benjamin) Deux ans, trois tout au plus et nous serons enfin ensemble pour la vie.

Aomé dévore des yeux son copain, qui aurait cru qu’il tomberait amoureux d’un petit blanc ? Certainement pas lui, mais le fait est là, c’est Benjamin qu’il aime et rien ne lui fera perdre cet amour très fort qu’il éprouve pour ce garçon depuis la première minute où ils se sont rencontrés.

Les quelques moments d’intimité qu’ils ont eus depuis n’ont fait que le conforter dans cette constatation et le plaisir qu’ils y ont pris lui amène un long frisson rien qu’en s’en souvenant.

Benjamin remarque du coin de l’œil le mouvement de l’étui pénien entre les jambes de son ami, il sourit en prenant le plaid placé près de lui et en le dépliant sur leurs genoux, sa main leste partant ensuite en dessous libérer le sexe long et épais avant que celui-ci ne reste une nouvelle fois bloqué et douloureux comme à leur première vraie rencontre.

Ce simple geste suffit pour le raidir au maximum, Aomé fixant intensément Benjamin beaucoup plus déluré que lui bien qu’il soit le plus jeune des deux et celui-ci lui envoie un clin d’œil coquin en lui soufflant à l’oreille pour que son ami soit le seul à entendre.

- Va falloir calmer la bête avant qu’on arrive !!
- Pour ça il faudrait que tu arrêtes de jouer avec !!
- C’est ce que tu veux ?
- Non !!
- Ah !! Je me disais aussi Hi ! Hi ! En fait j’ai une idée pour qu’elle se calme !!
- Que vas-tu faire ?
- Chut !!! Laisse toi aller et surtout pas de bruit, manquerait plus que quelqu’un nous surprenne !!

Benjamin se laisse glisser doucement sur le plancher du bus jusqu’à se retrouver entre les jambes d’Aomé qui en a les yeux qui s’exorbitent en comprenant les intentions de son ami.

Le plaid glisse lentement sur le côté, dévoilant la hampe noir ébène vite engloutie par la bouche avide qui lui prodigue alors un plaisir intense que les filles de sa tribu ne lui avaient encore jamais fait ressentir aussi fort les rares fois où elles avaient accepté de le lui faire.

Très vite Aomé ne résiste plus et se cambre pour expulser sa jouissance en retenant un râle rauque, Benjamin reçoit les giclées drues en fond de gorge et avale tout au fur et à mesure avant qu’il n’y en ait trop et qu’il ne puisse plus respirer.

Le plaid revient en position initiale alors que « Ben’j » se rassoit tranquillement l’air innocent comme si de rien n’était, le visage marquant malgré tout toute la satisfaction d’avoir pu soulager son ami en gardant le goût épicé de son plaisir en bouche.

- Je crois que c’est bon maintenant !! Elle restera sagement dans son étui jusqu’à notre arrivée !!

Aomé écarte doucement le plaid pour montrer qu’il n’en est rien et qu’il tient encore une forme impressionnante.

- Pas sûr que tu aies raison !! J’ai encore plus envie de toi maintenant !!

Benjamin comprend à quoi il fait allusion et ses yeux étincellent d’excitation, se rappelant sa première fois qui ne date que de quelques heures où il s’est fait prendre et du plaisir qu’il en a éprouvé malgré la peur de recevoir en lui ce monstre de chair aux dimensions plus qu’honorables.

- Ici ça va être compliqué je le crains !!