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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 4) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (107 / 150) (Afrique) (Gauthier)


Le véhicule bringuebale dans tous les sens en suivant les ornières de la piste, André tient la main de son petit-fils Gauthier qui encore une fois s’est replongé dans son monde où il n’y a nulle place pour ceux qui le côtoient dans la vie réelle.

La décision a été vite prise de faire ce voyage et André a été beaucoup aidé pour qu’il puisse se faire le plus tôt possible, Florian lui ayant assuré qu’il permettrait à Gauthier de remettre une bonne fois pour toutes, les pieds dans la réalité.

Une énorme croix rouge peinte sur le vieux bâtiment qui apparaît au loin, le fait soupirer de contentement car les cinq cents kilomètres en voiture lui en ont paru le double et il ne sent plus ses reins, ses cinquante ans commençant à peser sur sa forme d’antan.

Plusieurs personnes sortent du bâtiment, un vieil homme au milieu de deux jeunes autochtones nus ou presque si ce n’est ces étranges bambous ceignant leurs reins et cachant la hampe de leur sexe.

Le père Antoine sourit en accueillant l’homme accompagné du jeune autiste.

- Vous avez fait bon voyage ?
- (André) ne serait-ce la traversée de cette brousse, tout a été parfait.
- Entrez dans la maison si vous le voulez bien, vous pourrez vous reposer dans de confortables fauteuils. Les garçons vont s’occuper de vos bagages.

Taha et Naomé ne se le font pas dire deux fois et emportent les valises de leurs visiteurs, non sans jeter un regard curieux sur le jeune blanc au regard absent qui dodeline de la tête depuis son arrivée.

Le père Antoine s’assoit en face de ses invités, lui aussi observe sans y paraître le jeune Gauthier et ne serait-ce son expression ou plutôt son manque d’expression, il le trouverait plutôt beau garçon avec ses cheveux bouclés lui faisant comme un casque au-dessus de la tête et son visage rond fort agréable à regarder.

Ses yeux se reportent sur l’homme qui visiblement apprécie le confort du siège après son long périple sur la piste cabossée qui mène au dispensaire.

- Vous êtes médecin n’est-ce pas ?
- C’est exact, neurologue pour tout dire.
- Vous connaissez bien Florian il me semble ?
- Bien est un bien grand mot quand il s’agit de ce garçon, disons que nous avons souvent eu l’occasion de travailler ensemble et qu’une amitié très forte s’est mise en place petit à petit, saviez-vous que je lui dois beaucoup ?

Le père Antoine hoche la tête en signe d’acquiescement.

- J’ai entendu parler de votre maladie, je dois dire que le jour où je l’ai apprise mais surtout la façon dont « Flo » lui a trouvé un traitement m’a laissé dubitatif.

André sort de sa poche une petite pochette dans laquelle se trouvent de minuscules sachets, il les montre au père Antoine en souriant.

- Comme dirait Florian, c’est mon antivirus pour mon disque dur Hi ! Hi !
- Ce garçon a toujours une étrange façon d’appeler les choses j’en conviens, maintenant le but de votre voyage concerne essentiellement votre petit-fils et d’après ce que j’en ai compris, faire revenir auprès des siens celui qui longtemps en a été éloigné.
- J’avoue mon père que je n’ai pas forcement tout saisi de toute cette histoire qui me paraît pour le moins rocambolesque.
- D’étranges êtres se sont posés il y a de cela presque dix-neuf ans dans cette clairière où tout a commencé, il y a fallu que leurs arrivées coïncident malencontreusement avec le passage de cet avion et que cet accident terrible ait lieu, ne laissant comme survivant qu’un bébé d’à peine quelques mois.
- Florian ?
- Exactement !! Il me fut apporté aussitôt dans un état de brûlure avancée, sauvé miraculeusement grâce à l’aide d’une panthère et d’un tout jeune guerrier Massaï, le père d’un des deux garçons de tout à l’heure. Il y a eu un long moment où je n’ai plus entendu parler de toute cette histoire, jusqu’à il y a un peu plus d’un an déjà et depuis les choses se sont accélérés, mettant mes croyances à rudes épreuves croyez le bien !!

Pendant toute cette conversation entre le prêtre et le chirurgien, Gauthier ne montre aucun signe qui pourrait démontrer qu’il est conscient de là où il se trouve et son esprit n’est connecté à la réalité qui l’entoure que par les automatismes qui lui permettent de survivre dans ce monde où son corps vit et respire mais qui n’est pas ou très rarement celui de ses pensées.

Une connexion se fait soudainement entre l’entité qui y a pris place et la clairière qu’il a quittée depuis qu’il s’est retrouvé bloqué après des millénaires passés dans l’espace

***/***

- Nous entends-tu frère ?


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (108 / 150) (Afrique) (Révélations)


- Oui ! Je serais bientôt près de vous !
- Nous sentons quelque chose d’étrange dans l’esprit où tu te trouves.
- Le jeune humain est différent ! C’est pour cette raison que j’ai pu quitter Florian.
- Nous avons perçu le changement dans son esprit !! Il connaît la vérité sur lui ?
- Il l‘a toujours connu !! Tout du moins son inconscient la connaissait !!
- Comment est-ce possible !! Nous-même n’étions pas certains de ce qu’il est en réalité.
- Moi je le savais !!
- Connaît-il les risques ?
- Il les connaît, oui !! Je lui ai donné tout notre savoir, ne reste plus pour lui qu’à en tirer ce dont il aura besoin quand le moment sera venu.
- Est-il prêt ?
- Peut-on l’être vraiment ? Nous-même le sommes-nous ? L’avons-nous jamais été ?
- Avec toi nous serons assez forts pour l’aider à revenir.
- C’est pour cette raison que je suis revenu.
- Certains de nos frères s’affaiblissent, nous avions besoin de notre catalyseur et te voilà de retour.
- Sont-ils tous là ?
- Tous ceux que nous avons pu retrouver, oui !! Mais il doit encore certainement en rester éparpillé sur cette planète, nous cherchons toujours.
- Avant le prochain couché de soleil je vous aurai rejoints et nous serons plus fort pour les retrouver.
- Que deviendra ce carboné étrange ?
- Florian l’a déjà décidé, il guérira, comment pourrait-il en être autrement ?
- Pourquoi l’appelles-tu comme ça ?
- Parce que c’est son nom !! Tout du moins celui qui a été donné par ses parents au nouveau-né humain dont il occupe le corps.
- Nous savions que ça pouvait se produire, pourtant les chances que tous les facteurs soient présents au même moment étaient plus qu’infimes et toi seul as vu cette possibilité.
- J’ai juste été là au bon moment et c’était la seule qu’il pouvait y avoir !!
- Tu n’as jamais partagé cette information, que ne nous as-tu pas dit pour être aussi affirmatif ?
- J’allais quitter l’enveloppe de cet enfant humain quand c’est arrivé.
- Mais tu ne l’as pas fait ?
- L’instant où j’allais le quitter, il était sans âme et l’instant d’après une autre a pris sa place, plus forte.
- Rien n’a changé pourtant ?
- Au contraire !! Beaucoup de choses ne sont plus tout à fait ce qu’elles devraient être sur ce monde et c’est là toute sa force, il a réussi l’impossible comprenez-vous ?
- Le changement dans la continuité !!
- Je dirais plutôt se servir de ce qui était pour recommencer une autre existence comme il aurait voulu qu’elle soit.
- Pourra-t-il garder ce choix ?
- Si nous l’aidons le moment venu, oui
- Pour réaliser cela, il devra retourner de là où il vient, quand sera-t-il alors de tout ceci ?
- C’est là où nous devrons être forts, il nous faudra maintenir les choses comme elles sont jusqu’à ce qu’il soit enfin vraiment libre et ensuite mettre toute notre puissance en commun pour le guider lors de son retour.
- Beaucoup de nous y perdront leurs essences !! T’en rends-tu compte ?
- C’est le prix à payer !!
- Pourquoi devrions-nous nous sacrifier ? Notre existence aussi a son importance !!
- Vous n’avez donc rien compris mes frères !! Serais-je le seul à voir clairement quel a toujours été notre rôle ?
- De quoi parles-tu donc mon frère ?
- De la raison qui nous a fait devenir ce que nous sommes et notre présence en ce lieu à ce moment précis !
- Ce que tu suggères est purement impossible !! Notre existence compte plusieurs centaines de millénaires !! Bien plus ancienne que la vie sur ce monde !!
- La pensée se joue du temps !!
- Nous serions nous aussi…
- Une création de son esprit ? C’est ce que je pense, oui !

***/***

La connexion cesse brusquement, Gauthier redresse la tête visiblement surpris de se retrouver dans cet endroit pour lui inconnu et sa voix fait sursauter les deux adultes toujours en pleine conversation.

- La clairière m’appelle grand-père !!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (109 / 150) (Paris) (L’erreur)


« Bureau du directeur de la DST, dix-sept heures »

Maurice pose le dossier qu’il étudie et se lève pour se dégourdir les jambes, les affaires en instance lui ont pris toute la journée et le fait que la surveillance de Florian s’est un peu relâchée durant l’absence de celui-ci, lui permet de se mettre à jour sur les autres sujets relevant de sa fonction.

Après ce court moment de détente, Maurice va pour reprendre ses occupations quand l’idée lui vient de prendre connaissance des dernières nouvelles que Victor n’a pas dû manquer de lui envoyer du Japon.

Il repousse ses dossiers à l’autre bout de son bureau en ayant la ferme intention d’en venir à bout avant de rentrer chez lui et allume son ordinateur pour vérifier son courrier dans l’espoir que le rapport journalier lui soit bien déjà parvenu.

Un sourire sur son visage prouve que c’est bien le cas, Maurice prend le fichier et le dépose dans le dossier spécial où un logiciel de sécurité le déchiffre en un temps record.

Il lit alors cette première journée au pays du soleil levant et au fur et à mesure de sa lecture, commence à pousser de petites exclamations, d’abord de surprises puis très vite d’amusement.

- Non !! Et bien il ne perd pas le temps !! Oh le con Hi ! Hi ! Fallait s’y attendre venant de lui Hi ! Hi !

Les frasques de Florian lui font un bien fou et c’est visiblement ragaillardi qu’il s’apprête à reprendre la routine beaucoup moins amusante de ses derniers jours, quand il aperçoit au coin de son écran le petit sigle lui indiquant que Victor est connecté.

Il clique sur la touche demandant la visioconférence avec lui, attends les quelques secondes nécessaires à la réponse et enfin le visage de Victor apparaît sur l’écran.

- Comment va au Japon ?
- Très bien patron !! Vous avez lu mon rapport ?
- Bien sûr !! Notre comique a déjà fait parler de lui on dirait ?
- Comme vous dites patron Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’en à peine une journée, il est déjà intime avec l’empereur et sa famille, il a aussi fait pisser de rire plusieurs personnalités de hauts niveaux et leur a démontré ses qualités linguistiques.
- Rien que ça !!
- Non, patron !! Mais le reste est plutôt intime Hi ! Hi !
- Ah oui ??
- Je ne sais pas si je dois patron !!
- Qu’a-t-il fait encore ? Un nouveau petit copain ?
- Non, patron !! Je dirai plutôt un ancien et un gros en plus Hi ! Hi ! Le gars des services de sécurité nippon qui m’a fait passer le fichier en est encore tout retourné, je suis sûr qu’il aurait aimé être avec Florian à ce moment-là. C’est un jeunot et je crois bien qu’il en est lui aussi à voir la tête qu’il faisait Hi ! Hi !
- Tu as ce fameux fichier sur ton PC ?
- Bien sûr patron, je vous l’envoie !! Je vous préviens quand même que ce que vous allez voir est assez surprenant, enfin !! Il ne savait certainement pas qu’il y avait une caméra dans sa chambre et ma foi c’est encore de son âge !!

Maurice commence à comprendre, il télécharge le fichier tout en continuant à prendre des nouvelles plus terre à terre cette fois de cette première journée de congrès.

Un bip l’avertit que le fichier est prêt à être ouvert, un clic sur le lien amène presque immédiatement l’image et Maurice en a vite les yeux qui lui sortent de la tête d’étonnement quand il visualise la manipulation matinale de son petit protégé.

- Oh !!!

Victor qui a suivi les expressions de son patron éclate de rire quand il l’entend pousser son petit cri de surprise.

- Impressionnant pas vrai patron ?? Son copain doit bien s’amuser avec un engin pareil Hi ! Hi !

Maurice stoppe le film, n’ayant pas l’envie de jouer au voyeur en se doutant bien de toute façon jusqu’où a pu mener cette manipulation frénétique.

- Rien ne l’arrête décidément !!
- Faut bien que jeunesse se fasse patron, j’ai l’habitude depuis quelque temps avec mes trois zigotos Hi ! Hi ! En plus ils se croient discrets alors imaginez un peu à quoi nous avons droit ma femme et moi quand ils s’y mettent, c’est un vrai stand de tir !!
- J’espère qu’il n’apprendra jamais qu’il a été pris en flag !!
- Justement si patron !! Il a tout raconté à son ami le député, il vous suffit de mettre l’avance rapide Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (110 / 150) (Paris) (L’erreur) (suite)


Ce que fait de bien entendu Maurice qui écoute scotché les révélations de Florian en prévenant Émile de la façon dont ils sont espionnés, amusé lui aussi de la tête que fait le député en écoutant ses confidences.

- C’est bien lui, ça !!
- Comme vous dites patron !! Et sinon chez nous, quoi de neuf ?
- Pas grand-chose si ce n’est le train-train !! J’avoue que c’est reposant après tout ce que nous avons vécu !!
- Vous en avez arrêté d’autres ?
- Hum !! C’est calme aussi de ce côté-là !! Peut-être ont-ils compris ce qu’ils leur arrivaient et qu’ils vont nous laisser tranquille un moment après ça !!
- Et pour Sacha ?
- Pffff !! Nous ne savons même pas s’il est déjà en France !!
- Depuis le temps ? Ce serait quand même étonnant qu’il n’y soit pas patron !
- Nous montrons les photos à Antoine de tous les nouveaux arrivants correspondant au signalement qu’il nous en a donné et jusque-là ça ne donne rien, il nous faut juste un peu de patience ou alors un faux pas de sa part.
- Tant que Florian est au Japon nous sommes tranquilles patron.
- Je préférerais qu’on le débusque avant qu’il revienne, d’après ce que j’en sais, ce gars est encore pire que son prédécesseur, alors imagine un peu si nous n’arrivons pas à le trouver à temps.
- En deux semaines beaucoup de choses peuvent encore se produire patron, nos hommes connaissent leur métier et il va bien falloir qu’il montre le bout de son nez un jour ou l’autre.
- Oui bien sûr !! Mais en attendant il faut rester extrêmement prudent.
- Je dois vous laisser patron, il faut que je retrouve Joseph pour faire le point.
- Tiens oui au fait !! Comment trouves-tu cet homme ?
- C’est de toute évidence un vrai pro patron !!
- J’avais déjà eu l’occasion de le remarquer, mais à part ça !! Crois-tu vraiment qu’on puisse lui faire toute confiance ?
- C’est certain patron !! Il adore de toute évidence Florian et je suis sûr qu’il ne laisserait personne lui vouloir du mal.
- Donne-lui mes amitiés !!
- Je n’y manquerai pas patron, je vous recontacte demain sauf s’il y a du changement entre-temps.
- Entendu, bonne journée.

Maurice éteint son PC qu’il repousse plus loin et reprend ses dossiers en cours, il travaille une petite heure de plus jusqu’au moment où une nouvelle affaire l’interpelle et sur le coup le fasse pester, ne comprenant pas ce que ce genre de rapport vient faire sur son bureau.

Il va pour appeler sa secrétaire quand il réfléchit et reprend le dossier en main, quelque chose qu’il ne saurait analyser lui donnant soudainement un certain intérêt.

Le signalement du problème vient d’une banque ayant une agence dans le troisième arrondissement et qui signale aux autorités qu’une grosse somme en francs vient d’y être échangée alors que le rush des transferts s’était fortement calmé depuis quelque temps, surtout en ce qui concerne l’argent liquide en grosses coupures.

Ce n’est pas tant le fait de l’échange qui a alerté Maurice car il sait très bien que ça arrivera encore et que certains bas de laine vont émerger suite à des découvertes tardives ou à des décès de personnes âgées ayant pris l’habitude d’économiser et de ne pas faire confiance au système bancaire.

Ce qui lui a refait prendre le dossier et la description de la personne venue faire cet échange et qui ressemble étrangement à celle qu’en a faite Antoine du fameux Sacha.

Par acquit de conscience, il appelle un de ses hommes et lui donne les instructions nécessaires pour qu’il se rende sur place et essaie d’en savoir plus et pourquoi pas réussir à en faire un portrait-robot si aucune caméra n’a filmé la transaction.

Ce n’est qu’une fois chose faite, qu’il range avec soin son bureau et prend le temps de passer à la déchiqueteuse les papiers qu’il a mis à la poubelle comme il le fait à chaque fois par pur réflexe de sécurité.

Ce n’est qu’une fois chose faite qu’il retrouve le sourire en pensant à sa famille qui l’attend pour dîner ainsi qu’à son invité qu’il apprend à apprécier de plus en plus et qu’il considère maintenant comme un membre à part entière de sa famille.

***/***

Sacha referme la trappe dans le plancher du salon après y avoir rangé l’importante somme d’argent qu’il a été cherché à la banque, il peste encore sur la découverte qu’il a faite une fois rentré de la consigne quand il s’est aperçu que les liasses de billets n’avaient plus cours mais qu’heureusement il pouvait encore aller librement les échanger à n’importe quel guichet.

Il lui a fallu traverser presque la ville pour trouver une succursale suffisamment petite pour que le risque soit minime que des caméras y soient installées et il a pris soin dès l’entrée de montrer le moins possible de son visage, seule la femme au guichet pourrait éventuellement le reconnaître.

Maintenant il fait entièrement confiance dans la formation qu’il a eue et qui lui permet de passer assez facilement inaperçu en employant des expressions neutres qui n’arrêtent pas le regard, seul l’importance de la somme lui a fait faire la grimace mais il a préféré toutefois prendre ce risque plutôt que celui de revenir plusieurs fois à la charge, ce qui multiplierait pour lui le danger de se faire repérer.



Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (111/ 150) (Kyoto) (Premier jour) (suite)


« Dix-huit heures »

La grande salle se vide petit à petit une fois les présentations faites et il se dégage déjà dès ce premier jour deux clans évidents, entre ceux peu nombreux qui veulent vraiment une politique de changement et ceux beaucoup plus nombreux qui préfèrent une fois encore se mettre des œillères afin de pouvoir continuer à polluer tout leur soûl sans restrictions comme par les années passées.

Maintenant il est évident aussi que quelque chose a changé, encore trop diffus pour être identifiable à coup sûr mais cette atmosphère s’est créée directement après l’intervention de la délégation Française et surtout celle du jeune homme en ayant clôturé la prise de paroles.

Le fait qu’il ait répondu directement et pendant presque deux heures à toutes les questions dans la langue natale de ceux ou de celles qui les lui ont posés, ensuite certains éléments de réponse qu’il leur a faits prouvant combien il tient particulièrement bien son sujet, ont commencé à en faire réfléchir quelques-uns qui repartent avec beaucoup plus de questionnements en tête qu’ils auraient pu penser s’en poser un jour.

Émile reste collé à Florian comme on le lui a demandé et regarde chaque personne qui les serre de trop près comme un ennemi potentiel, au point que Joseph doit intervenir afin de le mettre en garde sur le fait que tout le monde commence à l’observer d’un drôle d’œil.

- Relaxe monsieur le député !! Vous prenez votre mission un peu trop à cœur.
- Je ne peux pas m’en empêcher, comment voulez-vous reconnaître un ami d’un ennemi dans toute cette foule hétéroclite ?
- Laissez jouer votre instinct !! Le danger se ressent toujours quelques secondes avant qu’il n’arrive, c’est là qu’il vous faudra être prudent.
- (Émile sarcastique) Je n’ai pas eu votre formation !!
- (Joseph avec le sourire) Pour arriver à un poste tel que le vôtre, nul doute que vous connaissez suffisamment la nature humaine pour vous faire une opinion au moins aussi bonne que la mienne de toutes ces personnes que nous côtoyons ici.
- Comme celui qui approche de nous en ce moment en faisant croire qu’il n’en est rien ?

Joseph sans même se retourner pour voir de qui Émile fait allusion, lui répond d’une voix assurée.

- Celui-là ne devrait pas poser de problèmes vous verrez !!

***/***

Xi Jinping en effet s’approche lentement mais sûrement vers le jeune rouquin et son accompagnateur qu’il prend pour un garde du corps, au vu des façons très particulières qu’il a de dévisager chaque personne s’approchant de trop près du jeune garçon.

Sa curiosité depuis que le garçon a pris la parole est à son paroxysme et rien ne le ferait reculer de l’envie qu’il a d’en savoir plus en allant lui parler en personne.

Ce n’est qu’une fois presque en contact, qu’il l’interpelle d’une voix amicale afin de ne prendre aucun risque avec l’homme visiblement nerveux qui l’accompagne.

- 弗洛里安 吗?我一个朋友的明祖 ! (Florian De Bierne ? Je suis un ami de Ming Tsu !)

Je me retourne et reconnaît aussitôt mon interlocuteur comme étant celui qui gouverne à un quart de l’humanité, je me tourne vers lui en attendant qu’il s’approche suffisamment pour qu’il ne soit plus nécessaire de s’exprimer d’une voix forte pour être entendu.

- 它也是我的朋友 ! (C’est également mon ami !)
- 我知道你 强友好 关系,我 们可以面对面交谈吗? (Je suis au courant de vos forts liens d’amitié, pourrions-nous avoir une conversation en tête à tête ?)
- 我受 宠若惊你,想要跟我一样的年轻人,你看到的荣誉 ! (Je suis flatté qu’un homme tel que vous veuille parler avec un jeune homme tel que moi et vous m’en voyez honorer !)

Xi Jinping reconnaît dans ses paroles l’éducation de ce garçon qui en plus d’en parler sa langue sans aucun accent, en connaît les formules de politesses.

- 如果您同意,荣幸地将我 ! (L’honneur sera pour moi si vous acceptez !)
- (Je m’incline poliment) 如果你想要跟着我,我知道一个房 间或我们会安静。你想让我们单独 去那里,或我的朋友可以它我 们伴随吗? (Si vous voulez bien me suivre, je connais une salle où nous serons tranquilles. Souhaitez-vous que nous y allions seuls ou mon ami peut-il nous accompagner ?)
- 你可以做你 认为是最好、 认识只是这次讨论将没有什么正式的年轻人和是因为强烈的好奇我的朋友说到你的明字造成我。 (Faites comme vous pensez être le mieux, sachez juste jeune homme que cette discussion n’aura rien d’officiel et n’est due qu’à la forte curiosité que les paroles de mon ami Ming en me parlant de vous m’ont occasionnée.)

Xi Jinping croit bon de préciser en se tournant vers Émile.

- 我保 证您的安全,有没有需要保镖。 (Je vous garantis votre sécurité, nul n’est besoin d’un garde du corps.)

Emile qui bien sûr n’a absolument rien compris à la conversation, voit soudainement Florian se tourner vers lui avec un air visiblement amusé.

- Qui a-t-il de si drôle ?
- C’est Xi !! Il te prend pour James Bond Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (112 / 150) (Afrique)


Okoumé vient d’arriver au dispensaire où il retrouve avec un plaisir évident les personnes qui y vivent, ses souvenirs d’enfance remontant alors comme à chaque fois dans sa mémoire et lui amenant un calme et une félicité loin des tracas de la tribu.

Le père Antoine l’attend devant la porte de son bureau et le prend dans ses bras comme s’il était encore l’enfant blessé de leur première rencontre il y a de ça bien longtemps, enfant terrifié alors d’être mis en présence d’hommes blancs.

- Tu as entendu mon appel Okoumé, mais n’est-il pas trop tard pour aujourd’hui d’aller jusqu’à la clairière ?
- Ça avait l’air urgent mon père !
- Entre que je te présente la personne qui doit s’y rendre sans tarder et surtout ne soit pas surpris quand tu seras face à lui, il n’est pas comme toi et moi.
- Qu’a-t-il de si différent mon père ?
- Physiquement rien ! Mais son esprit reste enfermer dans sa tête et ses yeux te sembleront vides de vie le plus souvent.
- Nous avons déjà eu de tels enfants mon père !! Nos dieux les rappellent très vite à eux.
- Dans notre culture ils vivent leurs vies en marge de la société, bien souvent dans des établissements spécialisés.
- Pourquoi alors est-il ici mon père ? Ne devrait-il pas plutôt être près des siens ?
- Il le devrait en effet, sauf qu’il a rencontré Florian et qu’un transfert inattendu s’est produit.
- Vos paroles manquent de clarté père Antoine !!
- Tu sais qu’une des entités de la clairière n’a pu jusque-là retrouver ses frères ?
- Celle qui partage l’esprit de cheveux de feu ?
- Partageait devrais tu plutôt dire car depuis quelques jours elle est dans la tête de ce jeune garçon et elle demande à retrouver les siens pour le libérer.
- (Okoumé sursaute) Le dieu est dans sa tête !!!
- On peut dire ça comme ça en effet et il semble important qu’il retrouve ses frères dans les plus brefs délais, apparemment les choses évoluent très vite depuis quelque temps et même si ma compréhension n’est pas totale sur les causes de tout ceci, je ressens l’urgence qu’il soit mené là-bas au plus vite.
- Je l’emmènerai donc sans perdre de temps mon père.

Les deux hommes entrent dans la pièce où André et Gauthier attendent tranquillement assis chacun sur un siège, André se lève vivement quand il aperçoit le chef Massaï et son cœur bat à tout rompre devant l’inquiétante apparence de cet homme quasiment nu, au corps couvert de peintures lui donnant un air des plus terrifiants pour quelqu’un comme lui qui n’est pas préparé à une telle rencontre.

Gauthier se lève à son tour et vient prendre la main d’Okoumé, son geste surprend autant son grand-père que les deux hommes qui se regardent l’air étonné.

Gauthier parle d’une voix grave inhabituelle pour un garçon de son âge.

- Mes frères m’appellent ! Conduis-moi !!

Okoumé se sent entraîné en dehors de la pièce et sans plus une parole, prend la route d’un pas rapide suivit par ce jeune garçon étrange.

Gauthier suit sans effort la foulée du chasseur, les kilomètres les séparant de la clairière sont très vite parcourus et ce n’est qu’en vue des arbres torturés que leurs foulées ralentissent pour stopper net à l’entrée de la trouée d’arbres, le soleil commençant à disparaître derrière la cime des plus hauts végétaux.

Gauthier se tourne vers Okoumé, son corps ne ressentant de toute évidence pas la fatigue de la course et c’est de la même voix étrange qu’il s’adresse à son guide comme s’il l’avait toujours connu.

- Tu dois rester ici à attendre que le jeune humain revienne, reconduis-le près des siens sans tarder ni t’étonner du changement qu’il y aura en lui. Sache qu’il sera guéri mais qu’il n’aura plus la même résistance à la fatigue, tu devras aller à son rythme pour le retour.
- Qu’en est-il de l’enfant que j’ai ramené au dispensaire il y a des lunes, maintenant que tu n’es plus en lui ?
- N’aie aucune inquiétude pour Florian, il a atteint sa plénitude mentale et n’a plus besoin de ma présence.
- Est-il un dieu lui aussi ?
- Si c’est ce que nous sommes pour toi, sache juste qu’il est beaucoup plus et que tu auras participé à ce qu’il est maintenant, il t’en sera éternellement reconnaissant ainsi qu’à ta tribu.

Okoumé fixe le jeune garçon avec dévotion, jamais un dieu ne lui avait parlé autant depuis bien longtemps et surtout ne lui avait fait comprendre que ses actions avaient été capitales pour eux, il se sent alors fier d’avoir vaincu ses peurs quand il a bravé jadis la panthère et emmené l’enfant loin de ce lieu ou sinon il aurait très certainement trouvé une mort certaine.

Le jeune homme habité par l’entité entre alors dans la clairière d’un pas rapide, laissant Okoumé seul avec ses pensées. Une minute à peine plus tard, une lueur irréelle nimbe la nuit et fait s’agenouiller le brave chasseur qui prie alors de toute son âme jusqu’à ce que la lumière s’estompe et qu’un jeune garçon lui apparaisse les yeux brillants d’une joie immense, celle d’être enfin rattaché pour de bon à ce monde qu’il découvre avec un visible ébahissement.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (113 / 150) (Kyoto) (Premier jour) (suite)


« Vingt heures »

Ma conversation avec Xi Jinping a été des plus agréables, voire même conviviale et c’est avec un réel plaisir commun que nous nous sommes quittés en nous promettant de nous revoir le lendemain pour reprendre là où nous nous sommes interrompus.

Le palais des congrès est quasiment vide quand je me retrouve à l’extérieur toujours accompagné d’Émile qui avait tenu à rester avec nous-même s’il n’a pas pu suivre les divers sujets abordés.

- Tu es un drôle de bonhomme quand même, le sais-tu ?
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Allons Florian !! Mets les pieds sur terre, tu veux bien !! Quel garçon de ton âge a eu jamais l’occasion de faire ce que tu viens de faire en une seule journée ? Rends-toi compte un peu !! Tu as tenu en haleine pendant plus d’une heure tous les grands de ce monde, tu as aussi déjeuné avec une partie de la famille impériale et enfin tenu une discussion avec l’homme qui est sans doute un des plus puissants qui soit !
- Tu étais là aussi rappelle toi ?
- Heureusement sinon j’aurais traité de menteur quelqu’un qui me l’aurait raconté !!
- Bah !! Il n’y a pas grandes différences entre eux et nous tu sais ? Encore moins aux toilettes Hi ! Hi !

Émile regarde son jeune ami en s’attendant au pire de sa part.

- Vas-y !! Balance ta connerie !!
- Je voulais juste dire qu’eux n’avaient pas comme nous à plisser les yeux pour pousser, ils le sont déjà au naturel Hi ! Hi !

Émile soupire en se retenant d’éclater de rire, ce qui serait reconnaître une fois de plus combien son compagnon a le « don » pour ça.

- Ne va surtout pas leur dire un truc pareil !!
- Pourquoi donc ? Yuan trouve ça drôle lui Hi ! Hi !
- Je n’en doute pas un instant, qu’est-ce que tu pourrais lui dire qui ne l’amuse pas ? Je te demande un peu !! En parlant de ça, tes amis ne te manquent pas ?
- Bien sûr que si !! D’ailleurs je me demande même si j’arriverai à tenir dix jours sans en voir un seul !
- Bah !! Je te fais confiance pour t’en faire de nouveaux ici !!
- Il y a amis et amis tu sais ?
- Qui dit que tu ne t’en feras pas qui compteront beaucoup pour toi ?
- Pas sans Thomas !
- (Émile surpris) Je ne vois pas trop bien ce qu’il vient faire dans cette histoire ton Thomas ?
- C’est parce que tu ne connais pas grand-chose sur nous et de la façon dont nous gérons ces choses-là ! Bon ! C’est que j’aurais faim moi, pas toi ?
- Avec ce que tu t’es enquillé ce midi ?
- C’était au déjeuner, j’ai eu le temps de tout digérer depuis.
- Comme j’aimerais être comme toi, tu es épais comme un coucou et tu avales comme un ogre, moi je n’ai qu’à faire comme toi et dans un mois il faut me rouler Hi ! Hi !
- Tu n’as qu’à faire un peu de sport !!
- Pourquoi ? Tu en fais, toi ?
- Je n’en ai pas besoin, je remue assez comme ça ! Alors !! Ça te dit un restau, ou pas ?


Émile soupire, sachant bien qu’il n’aura pas le dernier mot.

- Pourquoi pas !! Faudrait juste en connaître un par ici.
- Alors suis-moi !! J’ai un peu étudié la ville sur internet avant de partir et il y a un restau Français pas loin, un bon steak frites ça te dit ?
- (Émile sourit) Alors là oui !! Mais tu comptes y aller dans cette tenue ?

Je me rappelle soudainement que je suis toujours avec les vêtements qu’Akihito m’a offerts.

- Oups !! Bon !! On file vite fait à l’hôtel pour nous changer et on y go !!
- Comment ça, on ?
- Tu vas t’habiller plus relaxe quand même ? Regarde autour de toi, ce n’est pas vraiment la tenue pour ne pas se faire remarquer.
- Si tu le dis !!

***/***

« Une demi-heure plus tard, à la sortie de l’hôtel »

Un homme et un jeune garçon sortent de l’hôtel, le garçon en bermuda vert pomme et tee-shirt Taz, les cheveux fous en harmonie avec le logo du vêtement, accompagné de l’homme en chemisette, pantalon, veste et chaussures de toile blanche qui les métamorphosent complètement.

Ressemblant plus à des touristes un peu déjantés qu’à ce qu’ils sont réellement et qui a au moins le don d’amuser le plus âgé qui ne se prive pas d’en rire.

- On te donnerait presque quinze ans là-dedans Hi ! Hi !

Je souris à mon tour en le regardant lui aussi, j’évite de lui dire ce que je pense de sa tenue coloniale pour ne pas qu’il retourne se changer.

- Comme ça au moins on ne risque pas d’être reconnu Hi ! Hi !

Une voix moqueuse derrière nous.

- Ça, c’est ce que tu crois !!

Je me retourne ahuri en ayant entendu cette voix que je reconnaîtrai entre des millions et je me jette à son cou en pleine rue en poussant un cri de joie qui fait se retourner les passants autour de nous.

- Thomas !!!!!

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (114 / 150) (Paris) (Antoine)


Antoine sort du mess où il a pris son repas et retourne dans la petite chambre où il tourne en rond, las de faire les cent pas il finit par s’allonger sur son lit en fermant les yeux et ses pensées divaguent alors suivant son humeur, de tristes à joyeuses selon qui les occupent.

Maurice lui a promis de faire les démarches nécessaires pour faire venir rapidement ses parents, le général Mathéi l’a déjà prévenu qu’il était prêt à hospitaliser son père pour qu’il ait les soins que son état demande en attendant le retour de Florian.

Les choses avancent donc, pas suffisamment rapidement pour lui mais elles avancent quand même et c’est déjà mieux que ce à quoi il s’attendait avant toute cette histoire.

Il a eu dernièrement sa mère au téléphone et a pu lui expliquer qu’il avait retrouvé une branche paternelle de sa famille, celle-ci en a été de toute évidence surprise et il lui a fallu répéter plusieurs fois son histoire avant qu’enfin, elle ne finisse par y croire.

Il est resté prudent dans ses paroles quand il s’est agi de parler de la maladie de son père, Antoine s’est juste contenté de dire qu’il y avait une grosse probabilité d’avoir un donneur compatible et qu’ils seraient rapidement mis en contact avec l’ambassade Française pour les formalités de prises en charge.

Antoine essuie les quelques larmes sur ses joues dues à la pensée de son père malade, il pousse un soupir et tente de se raccrocher à des idées plus réjouissantes, bien entendu c’est son tout nouveau cousin qui arrive dans ses pensées et son humeur change alors du tout au tout en revoyant le petit rouquin si craquant qui du coup lui fait mettre l’image d’un autre rouquin qui celui-là lui amène une bouffée de chaleur et lui fait se tendre son sexe qui déforme rapidement son pantalon.

Comme il aimerait pouvoir sortir et aller lui rendre visite pour lui parler, hélas il n’y est pas autorisé et Antoine n’est pas près de réitérer la façon dont il a fait le mur avec Florian, la dose qu’il a pris le lendemain lui a fait comprendre combien ils avaient été immatures et il a fallu que Florian aille jusqu’au général lui-même pour que le garde de la porte qui les a fait sortir ne soit pas mis aux arrêts comme il était prévu qu’il le soit.

***/***

« Chez les Novak »

- S’il te plaît maman !!!
- Pourquoi ne peux-tu pas attendre demain pour aller voir ton nouvel ami enfin !! La nuit est presque tombée et tu sais bien que je n’aime pas vous savoir dehors à des heures pareilles ! Encore moins quand c’est un seul d’entre vous !
- Il n’est pas encore si tard que ça !
- Et pour le retour tu y as pensé ?
- Je pourrais rester coucher là-bas, je suis sûr qu’Antoine n’y verrait rien à redire au contraire !

Fabienne regarde attentivement son fils et y lit toute la détermination qu’il a à vouloir sortir rejoindre son nouveau copain, elle connaît les sentiments que se sont découverts l’un pour l’autre les deux garçons et s’inquiète de la tournure trop rapide pour elle que toute cette histoire risque de prendre si elle n’y prend garde.

Savoir Jonas différent est une chose, le mettre dans le lit d’un autre garçon en est une autre et même si elle apprécie elle aussi le cousin de Florian, elle n’est pas prête à laisser les deux garçons convolés sans qu’ils se connaissent mieux que les quelques heures qu’ils ont passées ensemble depuis qu’ils se sont rencontrés.

- Si tu me disais plutôt tes intentions à vouloir passer la nuit avec ce garçon ?

Jonas rougit violemment en comprenant ce qui inquiète sa mère, il ne voulait que discuter et passer une soirée en tête à tête avec Antoine alors qu’elle s’imagine déjà qu’ils ne vont coucher ensemble que pour s’adonner aux joies du sexe.

- Ce n’est pas pour ce que tu crois maman !! Je ne me sens pas encore prêt à avoir une relation avec Antoine ni avec n’importe qui d’autre.
- J’avais cru comprendre d’après tes frères que c’était Florian qui te plaisait et même que tu en étais tombé amoureux !
- Justement !! Pourquoi voudrais-tu que j’aille dans les bras d’un autre garçon ? Je ne suis pas comme ça, tu le sais bien.
- Hum !! C’est juste par amitié que tu veux aller voir Antoine alors ?

Jonas hésite à répondre, il ne veut surtout pas mentir à sa mère et connaît très bien ses sentiments pour Antoine, sachant en plus que Florian a déjà Thomas, sans compter ses autres amis amants qui partagent déjà sa vie.

- Pour l’instant oui !!

Fabienne lève les yeux au plafond.

- Oh mon fils !! Comme j’apprécie ce pour l’instant !! Il n’a rien pour me rassurer.
- C’est tout ce que je peux te promettre maman, ce serait mentir de dire que je n’éprouve rien pour Antoine et tu sais aussi bien que moi que Florian n’est pas libre, alors tu vas devoir me croire et me faire confiance.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (115 / 150) (Paris) (Antoine) (suite)


Fabienne voit le trouble de son fils, ses yeux humides prêchent en sa faveur et elle le connaît suffisamment pour savoir qu’il ne lui mentirait pas sur un sujet aussi délicat, aussi elle le prend dans ses bras et l’embrasse tendrement comme seule une mère sait le faire.

- Je vois bien que tu es troublé mon fils, je ne veux juste pas qu’un jour tu regrettes de t’être laissé aller à tes sentiments sans en connaître la réciprocité, au risque de prendre une énorme claque et que tu t’imagines ensuite que la vie est toujours comme ça.
- Je comprends maman !

Jonas se détache doucement de ses bras, il lui fait un timide sourire empreint d’une immense tristesse et s’apprête à rejoindre ses frères dans leur chambre quand Fabienne le retient en soupirant, se sachant perdante d’avance quand elle le voit dans un tel état.

- Bon d’accord !! Tu peux aller le rejoindre ton Antoine !! Mais avant je préviens le patron de ton père pour savoir s’il l’autorise.

Jonas sent son cœur battre très fort et sourit à sa mère, sachant pertinemment qu’il n’y a aucune raison pour que Maurice y voie quelque chose à redire.

- D’accord et merci maman !

***/***

« Begin, chambre d’Antoine »

La douche qu’il vient de prendre lui a fait un grand bien, Antoine s’allonge sur son lit avec toujours cette érection qui ne veut pas le quitter et il va pour faire la seule chose qu’il lui reste à faire pour que ça passe quand trois coups résonnent à sa porte, il se redresse vivement en cherchant quelque chose à se mettre qui évitera une situation délicate à expliquer.

***/***

« Quelques minutes avant »

Jonas arrive devant le portail d’entrée de l’hôpital militaire encore ouvert à cette heure, l’homme qui l’accompagne travaille avec son père et Jonas le connaît bien pour l’avoir souvent rencontré lors de dîners à la maison.

Maurice n’ayant donné que cette condition à son accord, qu’un homme à lui le conduise jusque-là bas et le dépose jusqu’à l’intérieur du centre, où il sera pris en charge et conduit près de son ami.

Le planton sourit en voyant ce grand jeune garçon aux cheveux roux lui faisant une crête sur le sommet du crâne et qui lui fait penser aussitôt ne serait-ce sa taille à un autre rouquin à la même coupe de cheveux pas vraiment des plus militaires.

Une fois l’homme de la DST reparti, il ne peut s’empêcher de lui poser la question qui lui brûle les lèvres.

- Tu connais Florian ?
- (Jonas sourit) Oui pourquoi ?
- Pour rien, juste que je me posais la question !! Il n’est pas là cette semaine, j’espère que ce n’est pas lui que tu viens voir ?
- Je suis au courant, en fait je viens voir Antoine son cousin.
- (Le planton étonné) Son cousin !! Tu parles bien du même Antoine ?? L’amerloque ??
- Oui pourquoi ?
- Je ne savais pas que c’était le cousin de « Flo » !!
- Et bien si tu vois !! Je peux le trouver où ?
- « Titi » ne devrait plus tarder, je l’ai bipé quand je vous ai vus arriver !! C’est aussi un copain de « Flo » comme beaucoup ici tu me diras, il est chargé de la protection d’Antoine pour une raison que j’ignore. Il paraîtrait qu’il serait là comme témoin à charge pour une histoire d’espionnage, mais peut-être que tu en sais plus que moi ?
- Tu me l’apprends !! C’est juste un ami depuis que Florian nous l’a présenté et j’ignore tout de cette histoire, je croyais au contraire qu’il n’était là que dans le cadre d’un échange international pour apprendre nos méthodes de soins aux blessés lors de conflits sur le terrain.
- Pour ce que j’en sais, tu as sans doute raison !! Tiens !! Voilà « Titi » qui arrive !!

Jonas se retourne dans la direction indiquée, malgré la nuit qui est déjà bien présente, il ne peut pas ne pas remarquer l’armoire à glace impressionnante qui s’avance vers eux et qui lui semble bien plus grand que lui malgré le bon mètre quatre-vingt-deux qu’il mesure déjà.

C’est ensuite avec amusement qu’il se rappelle son surnom, il ne peut s’empêcher de montrer son étonnement à haute voix.

- « Titi » ???


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (116 / 150) (Paris) (Antoine) (suite)


Le planton rigole devant la bouille du grand rouquin.

- Ça surprend, pas vrai Hi ! Hi !
- Tu peux le dire, oui !! Wouah !! C’est une vraie montagne ce gars !!

Le planton n’a pas le temps de lui répondre que déjà le colosse est devant eux et qu’il se met au garde à vous.

- C’est le garçon qui vient voir Antoine mon capitaine !!
- Bien !! Repos soldat !!

Stephan observe un petit moment le jeune rouquin somme toute très sympathique à première vue qui le regarde avec effarement, il sourit en comprenant la raison, habitué qu’il est à ce genre de réaction à sa vue.

- Et toi mon garçon, suis moi !!

***/***

« Retour au présent, dans la chambre d’Antoine »

Il ne trouve rien de mieux que son oreiller qu’il tient d’une main devant sa virilité envahissante en entrouvrant la porte de sa chambre pour voir ce qu’on lui veut à une heure pareille.

Que ce soit précisément celui qui le met depuis un moment dans tous ses états qui se trouve de l’autre côté, amène à Antoine cet air étonné qui ne manque pas de faire comme à son habitude sourire d’amusement celui qui se trouve devant lui à ce moment-là.

- Coa ! Coa ! Hi ! Hi !
- « Jo » ???
- Oui mais lequel ?
- Le mien pardi !!

Jonas pousse doucement la porte pour entrer dans la chambre, la vue d’Antoine torse nu avec son oreiller lui cachant le bassin l’amuse beaucoup et il referme vite fait la porte derrière lui.

Une fois à l’intérieur de la chambre :

- Comment ça le tien ??

Antoine ne cache pas sa joie de le voir.

- Eh bien oui quoi !! Le mien Hi ! Hi ! Justement je pensais à toi !!

Jonas fait une moue malicieuse en prenant l’oreiller et en le séparant suffisamment du corps de son ami pour découvrir la raison de sa présence.

- Ah !! Je comprends mieux !! Eh bien mon cochon !!

Antoine rougit immédiatement une fois découvert et fonce direct dans son lit se recouvrir de son drap pour ensuite reporter son regard sur son visiteur.

- Difficile maintenant de te faire croire que je ne te trouve pas à mon goût !!
- Difficile en effet !! Et moi qui venais juste pour discuter et te tenir compagnie, j’espère que tu sauras respecter ma virginité Hi ! Hi !
- Pourquoi ? Tu as peur de ne pas pouvoir résister à mon charme ?
- C’est que j’ai promis à ma mère tu comprends ?
- (Antoine ahuri) De quoi tu parles ?
- De nous deux bien sûr !! J’ai dû promettre à ma mère que je venais passer la nuit avec toi en toute amitié.

Antoine a le sexe qui fait un bond en entendant son ami lui dire qu’il va rester coucher là, le drap ne cache rien de ces soubresauts incontrôlables et Jonas ne peut que les remarquer vu qu’il ne détache pas les yeux de cet endroit précis depuis qu’il est entré.

- Ça ne va pas être évident si j’en crois ce que je vois !
- Pas évident du tout même !! Vu que ça a l’air d’être pareil pour toi.

Jonas baisse les yeux vers sa braguette prête à craquer, il rougit à son tour violemment et fixe de nouveau dans les yeux son ami, chose à ne pas faire vu son attirance manifeste pour ce genre de regard d’un vert pénétrant.

- C’est clair !! Peut-être n’était-ce pas une bonne idée en fin de compte de venir te voir dans ta chambre à une heure pareille.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (117 / 150) (Paris) (Antoine) (fin)


- Tu ne vas pas repartir à cause de ça quand même ? J’ai des sentiments pour toi « Jo » et je suis certain que tu as les mêmes, alors il n’y a pas de quoi en faire un drame tu sais ? Si tu ne te sens pas prêt, nous nous contenterons de discuter et rien de plus.
- Ce n’est pas une histoire d’être prêt ou pas, j’ai presque dix-huit ans et je ne suis pas Gogols quand même !!
- C’est quoi le problème alors ?
- Il n’y a pas de problèmes !! Juste que je veux être sûr que ce que je ressens pour toi est bien réciproque et que ce n’est pas juste une attirance sexuelle tu comprends ? En plus c’est la première fois que j’éprouve ce genre de chose et ce qui me fait hésiter c’est que c’est envers deux garçons en même temps.
- Florian ?
- Oui !! Excuse-moi si je te fais de la peine mais je n’y peux rien, j’en suis le premier contrarié crois-moi !!
- Il a déjà quelqu’un tu sais ?
- Je connais Thomas et je sais aussi que je n’ai aucune chance contre lui.
- Mais avec lui, si !!

Jonas écoute effaré.

- De quoi ?

Antoine se serre d’un côté du lit et tapote de la main de l’autre côté, signifiant ainsi à son ami de venir le rejoindre.

Jonas hésite un bref instant, il comprend au regard franc d’Antoine qu’il n’y a aucune arrière-pensée dans son geste et il se déshabille rapidement pour le rejoindre en boxer dans le petit lit d’une personne, serrer contre celui qui tout comme Florian lui amène de fortes bouffées de chaleurs et encore plus comme en cet instant où leurs peaux sont en contact intime.

Antoine lui explique alors longuement les liens qui lient son cousin avec Thomas et ses autres amis, l’amour indéfectible et réciproque que Florian ressent envers ce magnifique garçon aux cheveux blonds, amour qu’il ne partage avec d’autres que quand ils sont ensemble.

Il lui explique aussi qui sont ses autres amis, leurs relations de couples et les forts sentiments qu’ils partagent lorsque les conditions qu’ils se sont données le permettent.

Jonas écoute bouche bée les explications que lui donne Antoine, il comprend petit à petit cette étrange et peu orthodoxe situation, son visage s’illumine alors d’une joie qui va droit au cœur d’Antoine malgré qu’il n’en comprenne pas la raison, mais qui rend Jonas encore plus craquant qu’il ne le croyait possible.

- Tu comprends mieux maintenant qu’elle est la seule solution pour toi pour qu’avec Florian ça devienne possible ? Crois-moi c’est la seule parce qu’il ne fera jamais rien sans la présence de Thomas, ni sans que ce même Thomas n’en éprouve la même envie.
- Waouhhh !!! Je signe quand ils veulent moi ? Pas toi ?
- Tu oublies que Florian et moi sommes de la même famille ?
- (Jonas curieux) Ça vous pose un problème ? Ce n’est pas comme si vous aviez été élevés ensemble !!
- Ça pourrait en effet mais ce n’est pas que pour cette raison que ça ne se fera jamais.
- Pourquoi alors ?
- Tout simplement parce que nous n’éprouvons pas ce genre de sentiments l’un pour l’autre, avec Thomas je ne dis pas mais avec « Flo » c’est tout simplement impossible comprends le, je l’aime déjà comme un frère mais ça n’ira pas au-delà.

Jonas d’abord contrarié, sourit et revient à l’attaque visiblement désireux de ne pas avoir à faire ce choix cornélien entre les deux garçons qui l’attirent tout autant l’un que l’autre.

- Et bien pas de soucis, tu seras ma « Pat » et moi ton « Yu » Hi ! Hi !
- Tu vois ça à ta fenêtre toi !! Crois-tu que je laisserais celui que j’aime se partager avec mon cousin et ses amis ? Ou qui que ce soit d’autre d’ailleurs !!

Jonas troublé se colle encore plus contre le corps d’Antoine, sa main vient se poser sur sa poitrine dont il sent immédiatement le cœur s’accélérer et le jeune rouquin comprend toute la portée des paroles de son ami aux réactions qu’il a à son contact.

- C’est dommage alors ?

Antoine à la gorge qui se serre, libérant ses paroles d’une voix crispée et rocailleuse.

- Pour qui ?

Jonas se resserre encore plus comme si son corps ne faisait plus qu’un avec celui d’Antoine et sa main descend doucement de sa poitrine vers son abdomen durcit par la caresse lancinante que le contact de ses doigts lui procurent, ils jouent un moment avec l’amorce des poils pubiens sans aller plus loin que la limite autorisée par l’élastique du boxer.

- Pour Florian et ses amis tiens donc !!! Qui croyais-tu d’autres !! Ils ne connaîtront jamais la chance que tu as d’avoir un si beau mec dans les bras.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (118 / 150) (Kyoto) (Premier jour) (suite)


« Quelques heures en arrière, Thomas »

Le jet de la DBIFC s’est posé sur le tarmac du petit aéroport de Kyoto en fin d’après-midi, le personnel de vol a pour instruction d’attendre que le jeune passager qui n’est autre que leur futur patron leur donne le feu vert pour repartir vers Sydney.

Au contrôle aéroportuaire, Thomas n’en mène pas large dans ce pays où il n’a aucune idée ni des coutumes, ni de la langue et encore moins du lieu où il se trouve et de celui où il doit aller.

Maintenant il manie suffisamment bien l’Anglais pour se sortir d’affaire et c’est avec son plus beau sourire qu’il s’adresse à une hôtesse d’accueil qui ne demande qu’à renseigner un si beau garçon et en est même tellement intimidée d’être en sa présence qu’elle en bafouille, faisant sourire encore plus Thomas qui de ce fait en rajoute au trouble de la jeune fille qui n’avait pas vraiment besoin de ça.

C’est une fois installé dans un taxi qu’il l’a quittée en remarquant bien le regard de déception qu’elle lui jette quand il l’a remerciée de sa gentillesse envers lui et qu’il claque la portière n’ayant plus en tête qu’une seule idée, retrouver celui qui seul l’intéresse dans ce pays.

Le chauffeur du taxi ne peut détacher son regard du rétroviseur, obnubilé qu’il est par son jeune client qui s’est enfoncé au fond de la banquette les yeux bleus magnifiques grands ouverts au-dessous de la frange de cheveux blonds bouclés à fixer le plafond d’un air rêveur et ce n’est qu’un violent coup de klaxon qui le rappelle à l’ordre sur sa conduite visiblement peu orthodoxe.

Thomas jette un bref coup d’œil sur la route suite au coup de volant qui remet le véhicule dans sa voie de circulation, il s’étonne de la conduite à gauche qui lui fait bizarre et repart en soupirant dans ses pensées où un jeune et mignon petit rouquin occupe toute la place, anticipant leurs retrouvailles à l’avance.

L’hôtel que lui a indiqué l’hôtesse après s’être renseignée, comme étant celui où la délégation Française avait ses quartiers apparaît enfin et le grand blond se réveille de sa rêverie quand il entend le clignotant et ressent la décélération du taxi qui s’engage vers le parking minute situé directement devant le porche d’entrée du bâtiment immense qu’est l’hôtel.

Il paie la course avec la carte premier que lui a confiée l’entreprise, laisse quelques Yens en pourboire de l’argent liquide retiré avant son départ d’Australie et reçoit en retour une courbette de reconnaissance qui surprend Thomas, n’étant pas au fait de ses formules de remerciements et de politesses.

Sac à dos en bandoulière, le voilà qui entre dans l’hôtel où bien sûr il ne passe pas inaperçu, faisant se retourner sur lui aussi bien les femmes que les hommes qui semblent subjugués par ce grand blond rayonnant d’une beauté hors du commun qui correspond certainement pour plus d’un à leurs rêves, voire leurs fantasmes les plus fous.

***/***

« Salle de surveillance mise à la disposition des services spéciaux Français »

- Bon Dieu !!! Regardez-moi ce mec les gars !! C’est une vraie bombe je vous jure !! Les « Japs » sont tous scotchés à le dévorer des yeux !!

Victor s’approche le premier, autant par curiosité que pour se faire une idée de la dangerosité ou non de l’arrivant et comprend aussitôt les exclamations de son collègue.

- Pffttt !!! Y a pas, c’est du lourd !! (Il sourit) Heureusement que mon « Jo » n’est pas là !! C’est marrant quand même, il ressemble quasi trait pour trait à la description que j’ai eue du petit copain de Florian ?

Joseph l’entend et s’approche à son tour de l’écran montrant Thomas tout intimidé par les regards portés sur lui et n’osant pas s’avancer dans l’immense hall de l’hôtel.

- Thomas ??? Mais qu’est-ce qu’il fait ici ?? Je le croyais en voyage à l’étranger pour sa boite ?
- (Victor ahuri) Je comprends mieux et je présume que leur ami Yuan est le même ?
- (Joseph amusé) En brun oui !! Mais je pensais que tu les connaissais ?
- J’ai juste eu une description par Maurice pour une farce qu’il voulait leur faire, mais entre ses paroles et la réalité !! Ce sont des coups à virer homo !!
- N’abuse pas quand même Hi ! Hi ! Comme dirait « Flo », c’est l’effet kiss-cool !! Préviens plutôt un de nos gars à l’entrée qu’il le prenne en charge, sinon il va finir par prendre racine devant la porte !!

***/***

L’homme écoute les instructions à son oreillette et sourit en se dirigeant vers le grand blond planté depuis plusieurs minutes en n’osant traverser l’immense hall.

- Thomas Louvain ?

Thomas sursaute, étonné que quelqu’un l’appelle par son nom.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (119 / 150) (Kyoto) (Premier jour) (suite)


- C’est bien moi oui !!
- Vous connaissez monsieur Joseph Diokouré, c’est lui qui m’envoie pour vous aider dans vos démarches.

Thomas soupire, visiblement reconnaissant envers cet homme de lui venir en aide.

- C’est sympa, merci beaucoup ! Peut-être savez-vous où je pourrai retrouver mon ami Florian ?
- Il vient juste de sortir avec le député Durieux, il me semble qu’ils se rendaient au restaurant.

L’homme n’a pas fini de montrer du doigt la direction prise par son ami que déjà Thomas fonce pour le retrouver, il le voit au milieu de la place, discutant avec un homme d’âge mûr vêtu tout en blanc comme les anciens colons d’Afrique et qui ne dépare pas de la tenue tout aussi inhabituel en un tel lieu de son ami dont la chevelure flamboie à la lumière artificielle des lampadaires.

Il s’approche doucement pour faire la surprise à son chéri et entend les dernières phrases de leur discussion, c’est avec un immense sourire qu’il intervient en contredisant de ce fait les dernières paroles de son petit ami.

- Ça, c’est ce que tu crois !!

Il voit Florian se retourner ahuri en ayant visiblement reconnu sa voix et se jeter à son cou en poussant un cri de joie qui amène les regards surpris des passants curieux.

- Thomas !!!!!

L’instant de forte émotion entre les deux garçons est palpable, Émile comprend alors tout de suite qui est ce magnifique spécimen dans les bras duquel Florian vient de se ruer avec une joie indicible, lui aussi reste un instant à admirer la plastique parfaite du jeune homme qui maintient son copain enroulé contre lui par les fesses et reçoit une quantité impressionnante de bisous qui le font rire aux éclats le rendant encore plus troublant.

- (Émile) Eh bien dis donc !! Ce n’est pas du chiqué, je présume ne pas me tromper en pensant que tu es le fameux Thomas dont Florian nous rabâche les oreilles ?
- C’est bien moi monsieur.
- Appelle-moi Émile tu veux bien ? Et repose moi donc l’animal que tu tiens dans tes bras, ça évitera de faire trop jaser autour de nous.

Thomas essaie en vain de dénouer les bras de Florian qui de toute évidence n’en a pas la moindre envie, ce n’est pas pour déplaire au grand blond qui doit se forcer pour le réprimander alors qu’il ne souhaiterait que de lui rendre ses baisers sans plus s’occuper du reste.

- Allons « Flo » !! Sois raisonnable, tout le monde nous regarde !!
- M’en fous !!!

Émile sourit en les voyant aussi attachés et attachants, il comprend que la sortie au restaurant est fortement mise à mal et qu’il va certainement lui falloir se rabattre vers le service de l’hôtel s’il veut manger un morceau et ne pas rentrer dans sa chambre l’estomac vide.

Thomas frémit sous les sensations qui l’assaillent, autant corporels, olfactives que sentimentales et sa peau se granule de chair de poule en même temps qu’il sent ses poils se dresser, alors que son esprit résiste avec de plus en plus de difficultés à garder un minimum de contrôle sur ses pulsions qui voudraient profiter de suite de son ami et ce sans tenir compte de l’endroit où ils se trouvent.

Il sent également les ondes qui commencent à se dégager du corps de son petit rouquin, il en connaît parfaitement le résultat autour d’eux s’il ne le fait pas rapidement cesser de les émettre.

Émile commence d’ailleurs à en ressentir les effets, son pantalon blanc prenant une forme de plus en plus suggestive en ne comprenant absolument pas bien sûr ce qui lui arrive soudainement.

Thomas subitement inquiet, remarque les changements autour de lui et c’est un début de panique qui l’aide certainement à ne pas se laisser aller comme son corps le lui demande déjà avec voracité.

- Reprends-toi « Flo », ce n’est pas l’endroit !!

Son petit rouquin s’enroule encore plus autour de lui en ronronnant comme un jeune chat, ses yeux s’ouvrent subitement et deux fentes étroites captent ceux de Thomas qui est prêt à céder à l’appel d’un orgasme fulgurant, ne serait-ce les paroles d’ahurissement que pousse l’homme qui les accompagne.

- C’est quoi ce bordel enfin !! Qu’est-ce qu’il se passe ici à la fin !!

Thomas retrouve quelques secondes de lucidité, suffisantes pour qu’il arrive à repousser suffisamment Florian pour que celui-ci rompe le contact qui les maintenait ensemble et revienne à la réalité en regardant autour de lui visiblement surpris de se trouver là, en plein milieu de la place avec autour de lui tout un tas de personnes aux visages ravagés par les sensations qu’ils viennent de ressentir sans comprendre ce qu’ils leur arrivent.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (120 / 150) (Kyoto) (Premier jour) (fin)


Thomas prend son chéri par la main et s’adresse à Émile d’une voix rauque, toujours marquée par l’envie qui lui noue les reins.

- Vous nous excuserez, mais je pense qu’il vaut mieux pour tout le monde que Florian et moi rentrions à l’hôtel avant qu’il n’arrive des choses que nous ne pourrions pas contrôler.
- Qu’est ce qui est arrivé ? Un de vous deux pourrait m’expliquer ?
- (Thomas) C’est une des particularités de Florian qui ne vous a sans doute pas été rapporté et pour cause, il vous en dira plus demain s’il le souhaite.

Je regarde Émile avec amusement car le problème des vêtements qu’il porte et que rien ne peut échapper au regard, surtout pas la tâche humide au niveau de sa braguette.

- Dis « Mimile » ? Pour cette nuit, tu as deux solutions, c’est ou tu te trouves une coquine, ou tu mets des bouchons d’oreilles Hi ! Hi ! Sinon peut être qu’un onguent contre les entorses fera l’affaire Hi ! Hi !
- Mais de quoi tu parles ?
- D’un excès d’extorsion d’aveu comme moi ce matin si tu te rappelles !
- Oh !!!
- Ne viens pas pleurer demain, tu es prévenu Hi ! Hi ! Allez, viens « Thom Thom » !! Je vais te montrer mes estampes japonaises Hi ! Hi !

Émile n’en revient pas de ce qu’il vient de comprendre, il les regarde s’éloigner en se tenant par la taille comme n’importe quels amoureux du monde entier et il se rappelle soudain un détail qu’il juge bon de leur rappeler.

- Hé les garçons ?

Je me retourne en souriant.

- Oui quoi ?

Une de ses mains mouline devant son œil.

- Souriez-vous êtes filmés Hi ! Hi !

Je lui fais un gros clin d’œil.

- Pas de soucis, ça n’a jamais tué personne !!
- Vous n’allez quand même pas… !!!!
- Et pourquoi non ? Ce n’est pas comme si nous avions été mis au courant Hi ! Hi !

Je vois avec amusement les yeux ronds que nous fait Émile quand il comprend que je n’en ai rien à faire d’être observé, néanmoins je sais pertinemment que je ne passerais pas de mes paroles aux actes rien que parce que je connais l’extrême pudeur de Thomas quand il s’agit de ce genre de chose en dehors de notre petit cercle privilégié.

- (Thomas curieux) Il voulait dire quoi ?
- Qu’il y a une caméra de surveillance dans ma chambre, ce matin je m’en suis aperçu un peu tard.
- Comment ça un peu tard ?
- Je pensais à toi tu comprends ?
- Et ???

En chantant à tue-tête amusé une chanson des Charlots :

- Pougnette !! Pougnette !! Tu es la reine des pougnettes !! Mon sexe ne serait jamais devenu si gros !! Sans toi la reine des pougnettes !! Les pougnettes de « Flo » !!…..

C’est mort de rires que nous entrons dans le hall d’accueil de l’hôtel et qu’un grand silence suit notre apparition, je n’en ai cure et toujours en tenant Thomas par la main, nous courons pour le traverser et montons quatre à quatre l’escalier puis dévalons comme des fous le couloir menant jusqu’à la suite que nous occupons Émile et moi.

C’est fébrile que je sors de ma poche la carte à puce et que je l’insère dans la fente qui autorise aussitôt l’ouverture de la chambre, nous entrons toujours en riant et je prends soin de bien refermer derrière nous, je vais ensuite verrouiller la porte de séparation et sans qu’il s’y attende, je saute sur mon Thomas pour retrouver ma place de tout à l’heure et reprendre mon câlin où il l’avait stoppé, mais cette fois-ci avec la ferme intention d’aller jusqu’au bout.

Thomas de toute évidence ne ressent plus le malaise qui l’avait pris sur la place et serre tendrement son chéri dans ses bras en cherchant ses lèvres avec une évidente avidité.

La légèreté de Florian lui amène un bref moment d’inquiétude, s’étant rendu compte depuis quelque temps qu’il lui semblait perdre du poids régulièrement sans pour autant changer physiquement et c’est cette dernière réflexion qui le rassure en se disant que c’est sans doute lui qui a pris du muscle, aussi c’est sans plus y penser qu’il l’emmène jusqu’au grand lit et s’allonge dessus avec son ami toujours enlacer contre lui comme un bébé koala contre sa mère.

C’est comme une décharge électrique quand ses lèvres entrent en contact une nouvelle fois avec celle du petit rouquin qui reprend aussitôt ses ronronnements de pur bonheur, faisant monter de plusieurs crans la libido exacerbée de Thomas qui du coup oublie complètement cette histoire de télésurveillance et commence à ôter les quelques vêtements que porte son ami, au grand dam des deux hommes placés devant l’écran et qui ont suivi leur arrivée en fanfare, les yeux ronds de stupeur.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (121 / 150) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas)


« Le lendemain matin tôt, dans la chambre d’Antoine »

C’est le souffle régulier d’une respiration dans le creux de son cou qui réveille Antoine, il lui faut un bref moment pour retrouver suffisamment ses esprits et se rappeler pourquoi il n’est pas seul dans son lit, un sourire épanoui lui illumine alors le visage quand le souvenir lui revient que c’est son Jonas qui est lové contre son corps.

La main chaude enserrant son ventre d’une façon possessive lui amène un bien-être qu’il ne croyait plus connaître après la terrible désillusion de sa relation avec Sacha qui l’a laissé marquer, prêt à croire que plus jamais il ne retomberait amoureux.

Heureusement ce n’est pas le cas et Antoine tout au long de la longue conversation qu’ils ont eu cette nuit lui et « Jo », ont compris qu’une deuxième chance de connaître le bonheur lui a été donnée qu’il ne saurait cette fois laisser échapper.

C’est pour cette raison qu’il a tenu à respecter la parole qu’a donnée Jonas à sa mère et que bien qu’il ait bien senti son ami prêt à ne pas en tenir compte et assouvir son envie de connaître l’amour ce soir-là dans ses bras, ils sont restés sages en ne se contentant que de quelques bisous et caresses donnés furtivement avec amusement.

Maintenant la raideur qu’il sent en ce moment contre ses fesses ne lui laisse aucun doute quant à ce qui en est l’auteur et Antoine ne peut s’empêcher d’onduler du fessier pour mieux en sentir la raideur, la longueur et la forme plus que généreuse qui lui donne une assez bonne idée sur ce qui l’attend quand le moment sera venu pour eux d’aller plus loin dans leur relation.

Quelques larmes s’échappent involontairement des yeux d’Antoine, c’est très certainement le fait que Jonas ait été très clair quant à son choix et à sa décision de renoncer aussi vite à Florian sans ne plus jamais revenir dessus lors de leur pourtant très longue et passionnante discussion de la nuit, pourtant Antoine est certain que « Jo » tenait beaucoup à son cousin.

Pas autant qu’à lui apparemment, ou alors a-t-il compris que Florian lui serait toujours inaccessible et qu’il ne pourrait jamais être autre chose de plus pour lui que ses quelques amis avec qui il partage quelques moments intimes quand Thomas est avec lui et que les conditions s’y prêtent.

Cette pensée attriste Antoine, la question fera toujours partie de leur relation et lui amènera régulièrement un doute qui au fil du temps risque de mettre à mal leur futur couple, si futur il y a entre eux deux, ce qu’il souhaite de tout cœur en sachant très bien qu’il n’est pas le seul concerné dans cette décision.

Ses ondulations de bassin devenues presque irréfléchies, commencent à faire leurs petits effets sur le jeune rouquin endormi qui en subit les bienfaits et un merveilleux rêve érotique commence à lui titiller suffisamment le cerveau pour qu’il en prenne conscience et se réveille quelques secondes avant l’irréparable, la main de Jonas se crispe contre le ventre contracté de son ami qui cesse aussitôt tout mouvement, redevenant conscient de ce que son geste a de prématuré et qui risque de mettre à mal la confiance que « Jo » a mis en lui.

Antoine s’écarte du mieux que lui permet l’exiguïté du lit d’une personne où ils se trouvent, c’est Jonas qui revient à l’attaque en se replaçant contre lui et en plaquant encore plus fermement son membre tendu contre ses fesses.

- J’ai promis de ne rien faire cette nuit et tu m’y as beaucoup aidé bien malgré moi, mais là on est le matin !
- Tu as envie ?
- Bien sûr qu’est-ce que tu crois ! Pas toi ?

Antoine se mord la lèvre inférieure, lui aussi meurt d’envie de le sentir en lui et lui faire l’amour, il se retient malgré tout pour deux raisons qu’il trouve majeur.

La première étant qu’ils ne sont pas dans un confort digne d’une première fois, car il sait que Jonas est toujours vierge et ne voudrait pas précipiter les choses pour que plus tard il se souvienne de cette première fois comme d’un acte vite fait et hâtif manquant de saveur.

La seconde et non la moindre étant que lui n’est plus puceau et qu’il a fait l’amour de nombreuses fois sans protection avec un garçon qu’il croyait de confiance et qui lui a prouvé de la plus vile des façons que ce n’était pas le cas.

Antoine se retourne pour faire face à Jonas qui fait une moue de déception, croyant bien pourtant que l’heure était venue pour lui de connaître enfin les choses de l’amour qui depuis quelques années le perturbent au plus haut point.

- Ne fais pas cette tête « Jo » ! J’en ai autant envie que toi mais je trouve que ça va trop vite et que ni le moment ni le lieu ne sont idéals pour ta première fois, je voudrais que tu t’en souviennes comme de la plus belle chose de ta vie tu comprends.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (122 / 150) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas) (suite)


- C’est déjà le plus beau jour de ma vie « Ant » !! Je suis sûr qu’il y a autre chose, parle !! Sois franc !! De quoi as-tu peur ?
- Florian !
- (Jonas sursaute) Quoi Florian ? Je t’ai dit que c’est toi que je veux, j’ai été assez clair je pense ! Quoi d’autre ?
- Mais rien enfin !!
- Quoi d’autre ? Tu me prends pour un niais parce que je suis puceau ? Si c’est des maladies que tu as peur, soit rassuré alors parce que tu es vraiment le premier en tout.
- Oui mais pas moi !!

Les yeux de Jonas s’exorbitent subitement d’horreur, puis très vite son expression change, remplacée par une extrême tristesse lui faisant jaillir les larmes qui s’écoulent lentement sur ses joues.

- Tu… Tu es malade ?

Antoine lui passe un doigt sur le visage pour les récupérer et les porter à sa bouche avec un sourire rassurant, assurer maintenant des sentiments très forts que son ami éprouve pour lui.

- Non !! Ne va pas te faire un film non plus !! Juste que j’ai fait confiance à un mec une seule fois dans ma vie, j’étais comme toi alors et j’ai cru que c’était arrivé et que j’étais amoureux, je ne parle pas de la maladie.
- Et alors !!! Je suis au courant !!
- Il a voulu me tuer tu comprends !! Il m’a dit qu’il m’aimait et je l’ai cru, qui dit maintenant qu’il n’a pas raconté ça à d’autres ? Je ne veux pas prendre de risques et tant que je n’aurais pas fait un test, il ne se passera rien de risquer entre nous. Je t’aime Jonas !! Vraiment !! Je sais que c’est réciproque, alors ne crois-tu pas que nous pouvons encore attendre un peu ?

Le jeune rouquin sourit tendrement, il comprend les affres que se pose son ami sur celui qui l’a jeté comme un morceau de viande après que la date de péremption ait été dépassée.

- Fais le vite alors, j’ai trop envie de toi.
- Moi aussi « Jo » !

Jonas repousse le drap et contemple le boxer tendu à outrance de son ami qui malgré cette conversation n’a pas perdu de sa superbe, tout comme lui d’ailleurs et c’est avec la fougue de la jeunesse qu’il se redresse et sans lui laisser le temps de protester, vient au-dessus d’Antoine en faisant voler d’une main leste son boxer vite suivi de celui de son ami à l’autre bout de la pièce.

Jonas vient ensuite s’allonger de tout son long sur le corps chaud d’Antoine, les deux sexes arrivent au contact l’un de l’autre et se frottent de façons lascives pendant que leurs lèvres se cherchent et que pour la première fois, elles restent soudées dans un baiser de feu qui leur amène au même moment un long frisson d’extase qui déclenche leurs jouissances.

Les deux sexes s’écrasent encore plus fort l’un contre l’autre en expulsant leur jus qui les rend très vite tout poisseux et collant, mais ils n’en ont cure et restent enlacés les corps vibrants au diapason d’une étreinte d’une rare intensité, leurs lèvres laissant maintenant place à leurs langues qui trouvent tout de suite la façon d’accentuer encore plus le plaisir qu’ils ont à ne faire plus qu’un.

Les mains d’Antoine descendent des épaules où elles s’étaient plaquées possessives pendant l’orgasme, vers le creux vallonné des reins dont elles caressent les fossettes avant de descendre encore plus bas pour empaumer virilement le fessier souple et doux de son jeune amant qui frémit en lâchant un râle et envoie une nouvelle dose de sperme dans les poils pubiens déjà détrempés par leur première jouissance.

Les lèvres se décollent enfin après un long moment et les yeux s’ouvrent pour fixer intensément ceux de l’être aimé, des yeux verts pour l’un et bleus pour l’autre, brillants de désirs dans lesquels ils se laissent hypnotiser avec un sourire commun de contentement, celui de s’être enfin trouvés et qui démontrent mieux que des paroles que ce qu’ils éprouvent l’un pour l’autre n’est certainement pas dû qu’au simple plaisir des corps.

C’est Antoine qui le premier reprend la parole après ce long moment de contemplation.

- Comment vois-tu l’avenir avec moi « Jo » ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (123 / 150) (Paris) (Begin) (Antoine & Jonas) (fin)


- Comme n’importe quel couple je pense, et toi ?
- Nous devrons surmonter quelques obstacles avant d’être vraiment ensemble, tu en es bien conscient j’espère ?
- Je n’en vois que deux et ils ne sont pas insurmontables, chacun de nous devra faire une concession et je suis prêt pour les négociations Hi ! Hi !
- Tes frères ?
- Ton pays ?
- Pour moi c’est plus simple, j’ai la bi nationalité grâce à mes parents qui m’ont déclaré comme tel à ma naissance.
- Tu serais prêt à rester en France alors ?
- Maintenant que j’y ai retrouvé de la famille et que je t’ai toi, bien sûr !!
- Je ne pourrais pas m’éloigner loin de mes frères tu t’en doutes bien ? Nous sommes trop fusionnels et je ne pourrais même pas m’imaginer séparé d’eux.
- Il le faudra bien un jour ou l’autre pourtant ? Chacun de vous devra faire sa vie et tu es seulement le premier de vous trois.
- Nous en avons déjà souvent parlé tu sais ?
- Et ça a donné quoi ?
- (Jonas amusé) Que nous devrions aimer la même personne pour vivre ensemble.
- (Antoine surpris) Tu déconnes !!!
- Je te jure que ça a été longtemps l’idée qui primait de nos discussions Hi ! Hi ! Mais c’était avant que je ne me découvre homo et je ne pense pas que mes frères suivent le même chemin, sinon l’idée en soi était plutôt bonne puisque notre chérie n’aurait vu aucune différence entre nous trois et aurait au contraire eu trois fois plus de plaisirs, que demander de plus pour une fille ?

Antoine sourit en se doutant bien que cette idée quand ils l’ont eue, n’était qu’un concept de gamins et qu’une fois ado ils ont bien dû se rendre compte qu’il n’était pas viable, même si l’idée en soi pouvait avoir son charme.

- Remarque ça aurait pu être cool !! Miam !! Trois beaux rouquins rien que pour moi.
- (Clin d’œil de Jonas) Je peux voir avec eux si c’est toujours faisable si tu veux ?
- N’essaye même pas !! C’est toi que je veux et certainement pas un de tes frères, j’ai bien une autre solution qui là où j’ai vécu jusqu’à maintenant est très répandue.

Jonas se redresse soudainement passionné, ses yeux brillent dans l’attente d’en savoir plus.

- Vas-y !! Développe, ça m’intéresse !!
- Les coûts d’achat d’appartements chez nous sont assez prohibitifs surtout dans les grandes villes et beaucoup d’Américains se mettent à plusieurs couples et vivent ensemble en partageant les frais, les enfants sont bien souvent gardés par une des femmes qui du coup reste au foyer pendant que les autres ont un travail et ne se posent plus la question pour leur garde. Pour le reste, c’est chacun chez soi et les parties communes sont traitées suivant chaque cas, certains partagent jusqu’aux repas alors que d’autres choisissent d’autres options.
- Waouh !! C’est cool !! Et ça marche vraiment ? Je veux dire qu’est-ce qu’il se passe quand un des couples ne s’entend plus avec les autres ?
- Ce n’est pas pire qu’un divorce, tu sais ? En tous les cas ce qui est sûr c’est qu’il y en a de plus en plus et tu verrais les baraques qu’ils se payent !!! C’est le grand luxe, normal vu le nombre de salaires qui rentrent !!
- Tu serais d’accord toi pour qu’on fasse ce genre d’arrangement avec mes frères ?
- Bien sûr !! C’est encore mieux quand c’est une fratrie, les liens sont à la base plus solide et en plus nous aurons des enfants à pouponner, des rouquemoutes avec un peu de chance Hi ! Hi ! Maintenant il faut aussi que leurs copines soient d’accord pour ça.
- Elles n’auront pas vraiment le choix si elles veulent vraiment mes frères parce qu’ils sont dans le même esprit que moi niveau éventuelle séparation.

Antoine reste un moment songeur, il a déjà appris à apprécier fortement les trois « Jo », étant sensible à leur gentillesse et à l’attachement qu’ils éprouvent les uns pour les autres, l’idée donc fait son chemin petit à petit et il ne doute pas un instant que le moment venu, ils trouveront le moyen de rester proches et cette solution en vaut largement une autre.

Antoine en soulevant gentiment Jonas qui commence à peser.

- De toute façon ce n’est pas encore pour demain, il y a déjà les études à terminer et ensuite trouver un travail avant de penser à se mettre en ménage. D’ici là beaucoup de choses auront eu le temps d’évoluer, tu ne crois pas ?
- Bien sûr, oui ! Mais de savoir que tu pourrais envisager ça, me fait plaisir et je ne t’en aime que plus, tu travailles aujourd’hui ?
- Bien sûr pourquoi ?
- Ce soir je t’invite chez nous, j’en parle à mes parents et comme ça, tu pourras parler de tout ça avec mes frangins, je suis certain que tu vas très vite les intéresser avec cette histoire et qu’ils vont eux aussi t’apprécier comme il se doit, bien que je sois déjà certain qu’ils t’aiment beaucoup.
- Comment peux-tu savoir ça ? Ils t’en ont parlé ?
- Pas besoin !! N’oublie pas que nous sommes semblables et que ce que ressent l’un, les autres le ressentent aussi.
- (Antoine amusé) Ils vont en vouloir à mon cul tu crois ?
- Pfftt !! T’es con quand tu t’y mets Hi ! Hi ! Je voudrais bien voir ça !! Je pense que tu m’as très bien compris en plus.

Clin d’œil d’Antoine qui se lève.

- Allons prendre une bonne douche !! Ca va bientôt être le lever des couleurs et je ne voudrais pas y arriver à la bourre surtout si je demande à terminer mes études ici comme j’en ai maintenant l’intention, tu penses juste à me dire si tes parents sont OK pour ce soir ?
- T’inquiète pas pour ça, c’est comme si c’était fait. Il faut juste que je vérifie à quelle heure je peux appeler mon père avec les fuseaux horaires, sinon je passerai un coup de fil à Maurice pour lui demander si ça ne le dérange pas. De toute façon c’est ce que fera mon père avant de me répondre, alors…


2eme ANNÉE avant pâques (deuxième partie) : (124 / 150) (Kyoto) (deuxième jour)


« Matin tôt, chambre de Florian »

Deux garçons nus enlacés dorment à poings fermés, le plus petit dans les bras protecteurs du plus grand et leurs visages épanouis montrent à quel point ils sont heureux d’être ensemble pour partager ce moment de forte intimité.

Le visage angélique du petit rouquin ne dépare en rien de celui du grand blond ne serait-ce la coupe de cheveux qui mange le visage de l’un en lui couvrant partiellement les yeux d’une magnifique frange ondulée, alors que pour l’autre les épis indisciplinés se dressent en tous sens pour couvrir une partie de l’oreiller.

L’atmosphère paisible qui règne dans la chambre ne laisserait certainement pas à penser que la nuit n’a été que sexe et jouissances issus de retrouvailles pour le moins ardentes, la sérénité apparente n’étant due qu’à un épuisement qui les a vaincus en fin de nuit alors qu’ils en étaient à leur énième câlin.

Le plus bizarre pour une personne arrivant dans l’hôtel à cette heure matinale, serait qu’il en va de même dans tout l’établissement alors qu’habituellement il grouille déjà d’activités diverses.

Alors que le soleil darde déjà ses premiers rayons, le calme ferait pourtant penser que c’est encore le milieu de la nuit tant le silence des lieux est profond.

***/***

« Salle de vidéo surveillance »

L’écran montre les deux garçons endormis le corps nu et alangui dans une position d’un érotisme certain, seulement personne ne le regarde et pour cause puisque les deux hommes de faction dorment également, ne serait-ce la position et la tenue qui est la leur et qui pourrait prêter à polémique s’ils étaient découverts.

Tout a commencé pour eux comme pour presque tout le reste de l’hôtel, quand le grand blond a enlevé les effets du petit rouquin et que celui-ci s’est mis à ronronner d’une façon si sensuelle que ce fut le ramdam immédiat dans leur pantalon.

Un besoin incontrôlable de sexe dû à une forte montée de libido les a dans un premier temps fait se regarder bizarrement jusqu’à ce que le plus jeune ne tienne plus et baisse son pantalon pour se masturber devant l’écran où les deux amants enlacés se donnent à fond à leurs besoins de caresses et d’amour.

L’homme plus âgé l’a d’abord regardé faire avec un étonnement non feint jusqu’à ce que lui aussi soit pris dans le cercle de ses envies et qu’à son tour il sorte son sexe bandé déjà prêt à jouir.

C’en est suivi une nuit de débauche totale dans un déchaînement de stupre ou les deux hommes se sont donnés sans compter l’un à l’autre, leur amenant des moments de jouissances qu’ils n’avaient encore jamais atteints jusque-là.

L’aîné pourtant marié et père de plusieurs enfants taraudant avec passion à maintes reprises le plus jeune, qui l’a reçu en poussant des cris aigus dus à un plaisir indicible de se sentir pénétrer avec une telle ardeur, étant dans sa nature jusqu’alors cachée d’aimer les hommes.

Chaque chambre a ressenti à sa façon, soit seul ou en couple, l’impérieux besoin de libérer la libido de son ou ses occupants et cela durant toute la nuit qui fut l’unique témoin de toutes ces scènes de sexe débridées, d’où ce calme olympien de ce début de matinée dédié au sommeil réparateur après la débauche des sens.

***/***

Émile ouvre les yeux parfaitement reposé et son premier geste est d’ôter ses bouchons d’oreilles, ayant suivi le conseil de Florian et étant sans doute un des rares à avoir dormi comme un loir et à être en forme ce matin-là.

Il s’étire en souriant et se lève dans la foulée, n’aimant pas particulièrement traîner au lit. Il part faire ses ablutions du matin et entre dans la partie jour de la suite, étonné que le petit-déjeuner n’y soit pas servi comme ce fut fait la veille.

Il tente vainement plusieurs appels au room-service pour que quelqu’un le lui monte et décide de descendre en personne jusqu’à l’accueil pour protester d’un tel manque d’attentions.

Bien sûr il fait chou blanc car comme durant tout le trajet où il n’a croisé personne, celui-ci est vide de tout employé et c’est agacé qu’il se dirige vers l’office pour y réclamer son plateau-repas.

Émile pousse les deux portes battantes et entre dans les cuisines de l’hôtel où il reste un long moment ahuri devant le spectacle qu’il a sous les yeux.

Une vingtaine voir plus du personnel des deux sexes de l’établissement sont affalés sur le sol, endormis nus et dans des positions ne laissant aucune équivoque quant aux activités auxquelles ils se sont données de toute évidence une grande partie, pour ne pas dire toute la nuit au vu de l’état calamiteux et de l’odeur âcre baignant la pièce et lui faisant plissé les narines.

- Qu’est-ce que c’est que ce cirque !!!

Émile repense alors aux bouchons d’oreilles et à la raison qui lui a fait les mettre, son front se plisse alors d’un immense questionnement auquel il ne trouve pas grand-chose de concret à se raccrocher, ne serait-ce la brève mais combien troublante expérience vécue en début de soirée.

- Il va falloir qu’on cause tous les deux et que tu m’expliques à quoi rime cette pagaille !!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (125 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


- A qui parlez-vous donc monsieur Durieux ? Et où donc se trouve tout le personnel de l’hôtel ? Cette façon de recevoir les clients est inqualifiable et j’en informerai qui de droit !!!

Émile n’a pas le temps de comprendre qui lui parle que déjà celui-ci enchaîne en découvrant le spectacle dans les cuisines de l’office.

- Que font tous ces gens nus étalés sur le sol ??
- (Émile) Je me posais justement la question monsieur le président ! La réponse me paraît toutefois évidente.
- Et avec qui vouliez-vous donc causer ?
- Je crains que ce ne soit encore une des particularités de notre jeune ami monsieur.
- Comment ça !! Expliquez-vous je vous prie ?
- Je ne serai pas plus étonné que ça d’apprendre que quasiment tout l’hôtel est dans cet état et que beaucoup vont avoir un mal de chien à ouvrir les yeux ce matin.
- Que me dites-vous là !! Je me sens pour ma part en pleine forme et vous aussi il me semble ?

Émile sort ses bouchons d’oreilles de sa poche.

- Florian m’avait conseillé d’en mettre cette nuit et je comprends subitement mieux pourquoi, mais vous Monsieur le président ? N’avez-vous rien ressenti de bizarre pendant la nuit ? Entendu quelque chose qui aurait pu vous troubler ?
- (Le président sourit) Absolument rien de tout cela !! C’est bien dommage n’est-ce pas ? Tous ces gens ont l’air de s’être bien amusé pourtant !

Émile se sent un peu gêné de la tournure que prend la conversation et préfère botter en touche en changeant de sujet pour revenir à des choses plus concrètes.

- La session commence dans à peine deux heures, ne croyez-vous pas qu’il serait bon de battre le rappel avant que nous nous fassions remarquer par notre absence ?
- Je pense même que ce serait des plus judicieux, je vais de se pas prévenir la direction de l’hôtel pour qu’elle prenne immédiatement les mesures qui s’imposent ! En attendant, essayez si vous le pouvez de nous faire du café en quantité suffisante pour remettre tout le monde en forme.
- Je vais voir ce que je peux faire monsieur.
- Ne perdons plus de temps alors !! Décidément il va falloir que je consulte un spécialiste Hi ! Hi !

Émile le regarde quitter la pièce non sans avoir jeté avec regret un dernier coup d’œil sur certaines demoiselles à la position des plus évocatrices.

Il sourit à son tour en prenant bonne note que derrière la fonction, l’homme reste avant tout un homme et c’est en couvrant au mieux le personnel endormi, qu’il se met à la recherche du nécessaire pour préparer la boisson demandée.

***/***

« Une heure et demie plus tard dans la salle de repas »

L’étonnement peut se lire à livre ouvert dans les regards encore bouffis de fatigue des divers délégués de la commission attablés seuls ou en groupes à boire avec avidité leurs boissons chaudes en espérant ainsi combattre le sommeil que leurs corps réclament à cor et à cri.

Les situations auxquelles ils se sont retrouvés quand des mains fermes ont tambouriné avec insistance à leurs portes, les ont tous laissés dans un état de questionnement dont aucun n’a la réponse et le souvenir de la nuit refaisant petit à petit surface dans leurs esprits toujours embrumés, les laissent dans une expectative des plus gênantes surtout pour ceux qui se sont retrouvés à plusieurs dans la même chambre.

Maintenant ils se rendent bien comptent qu’ils ne sont pas les seuls, ce qui augmente encore plus les questions qu’ils se posent sur ce qui a bien pu être l’élément déclencheur de cette nuit de luxure à laquelle ils se sont tous donnés de toute évidence avec un engouement dont ils n’étaient plus habitués depuis bien longtemps pour plus d’un d’entre eux.

***/***

« Chambre de Florian et Thomas »

Toc ! Toc ! Toc !

Les deux garçons comme s’ils s’étaient concertés, mettent leur oreiller sur leur tête pour ne plus entendre ce son qui les perturbe alors qu’ils sont partis dans un rêve sensuel ou l’autre est comme de bien entendu l’acteur principal de toute cette félicité.

Toc ! Toc ! Toc !

- Il faut se lever monsieur !! Le président vous rappelle que la commission va bientôt débuter.

Lever !! Commission !! Débuter !!! Waouh !! Je m’assois d’un bond sur le matelas en cherchant ma montre du regard, l’heure qu’elle m’indique me fait sauter du lit et me précipiter dans la salle d’eau pour ouvrir la douche en grand et me placer dessous dès que celle-ci a atteint une température suffisante, l’envie de pisser me prend soudainement et c’est avec un extrême plaisir que je me soulage dans le bac à douche en pensant amusé qu’il ne manquerait plus que ça, qu’ici aussi il y ait une caméra de surveillance.

Une ombre vient s’interposer entre moi et la lampe, je me retourne et regarde mon « Thom Thom » qui me fixe visiblement amusé lui aussi alors qu’il se place au-dessus des toilettes pour soulager sa vessie.

- Depuis quand tu pisses sous la douche sale cochon ?
- Depuis toujours, pourquoi ?




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant pâques (deuxième partie) : (126 / 150) (Kyoto) (deuxième jour) (suite)


« Résidence du Premier ministre Jun’ichiro à Kyoto »

La lecture des rapports de surveillance des différents hôtels où sont logées les diverses délégations, montrent que tout a été calme et qu’aucuns incidents notables n’ont marqué cette deuxième nuit.

Jun’ichiro cherche vainement celui qui l’intéresse le plus et s’enquiert alors auprès de son secrétaire particulier de la raison pour laquelle il ne lui est pas encore parvenu.

L’homme se présente quelques minutes plus tard, l’air visiblement troublé par ce qu’il vient d’apprendre et ne semble pas savoir comment l’annoncer tellement la nouvelle lui semble hallucinante.

- (Jun’ichiro) Et bien !! Qui a-t-il ?
- Voici le rapport votre excellence !! Il semblerait que quelque chose d’incroyable s’est produit durant la nuit, je ne mets pas en doute les notes que je viens de vous apporter, quoique cela me paraisse difficile à croire.

Jun’ichiro congédie d’un geste son collaborateur tout en ouvrant le rapport de l’autre main, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre le trouble de son secrétaire et c’est d’une voix marquant l’étonnement qu’il le rappelle.

- Attendez !!
- Votre excellence ?

Le Premier ministre lui fait signe de patienter pendant qu’il termine sa lecture. Quand c’est enfin chose faite, il reporte son regard sur lui visiblement troublé à son tour.

- Et bien dites donc !! Ces Français méritent bien la réputation qu’ils ont de par le monde !! Que donnent les enregistrements ?
- Ils sont en cours d’analyse votre excellence !! Il semblerait que notre personnel ait lui aussi participé à toute cette histoire.

Le front de Jun’ichiro se plisse de réflexion intense, quelque chose ne lui semble pas naturel dans toute cette affaire et il donne les ordres qui lui semblent adaptés pour en connaître toutes les ramifications.

- Faites analyser la nourriture et la boisson, quelqu’un aura peut-être mis quelque chose dedans qui les aura suffisamment inhibés pour que cela puisse se produire à une telle échelle. Je ne vois rien d’autre qui aurait pu déclencher un tel lupanar, trouvez-moi les coupables et faites leur bien comprendre que je ne saurais tolérer de tels actes envers nos invités.
- Bien excellence !!
- Et pour le jeune Florian ? Je n’ai rien lu le concernant ?
- Nous n’en savons pas plus votre excellence pour le moment, juste qu’un ami l’a rejoint et partage sa chambre avec lui.
- Je veux savoir d’où il vient et qui il est !!
- Bien excellence.

***/***

« Bureau privé de Vladimir, conversation avec son conseiller privé »

- Comment ça, ils ont baisé toute la nuit ?? Qu’est-ce que c’est encore que ce bordel ?
- (L’homme) Je vous assure que c’est vrai monsieur !!
- Donnez-moi le rapport de nos hommes !!
- Il n’y en a pas monsieur !!
- Comment !! Ne serais-je entouré que d’incapables !! Ou étaient-ils ?
- Tout l’hôtel a été pris dans cette frénésie monsieur et nos hommes aussi.
- Dites-moi que c’est un canular !!
- Je vous assure que non monsieur, tout ce qu’ils se rappellent, c’est qu’ils ont capté un son étrange venant de la chambre du gamin qu’ils étaient chargés d’espionner et ensuite ils ne comprennent plus ce qui a bien pu leur arriver, juste qu’ils se sont retrouvés nus dans les bras l’un de l’autre au petit matin dans un état d’épuisement total.
- (Vladimir ahuri) Vous voulez dire qu’ils ont baisé toute la nuit eux aussi ? Entre homme qui plus est ?
- C’est ce que j’en ai retenu monsieur.
- Ont-ils toujours cet enregistrement ?
- Il semblerait que oui monsieur, l’appareil d’écoute est resté enclenché et j’attends justement qu’on nous apporte le fichier pour analyse.
- Prenez toutes les précautions que vous pourrez !!
- Que craignez-vous donc monsieur ?
- N’y a-t-il que moi qui réfléchis ici !!! Vous n’avez pas encore compris que c’est peut-être justement ce son qui a déclenché tout ce cirque ?
- Comment se pourrait-ce ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi !! Peut-être qu’après tout j’avais raison sur ce gamin et qu’il est beaucoup plus qu’on voudrait me le faire croire, déjà avec ce à quoi j’ai assisté hier qui me laisse déjà suffisamment de quoi m’interroger à son sujet. D’ailleurs j’y pense, il serait bon de contacter nos agents dont vous avez reçu la liste avant notre départ. Il faudra peut-être agir très vite et autant qu’ils s’y soient préparés.
- À ce que j’ai cru comprendre, il est très surveillé monsieur ! Êtes-vous sûrs de ne pas vouloir prendre des risques trop importants ?

Vladimir regarde son homme de confiance avec un rictus de prédateur.

- Il ne m’échappera pas cette fois !! Nous attendrons simplement le bon moment quand plus personne ne s’attendra à ce qu’il lui arrive quoi que ce soit et que la surveillance envers lui se sera suffisamment relâchée. Au fait j’y pense d’un coup !! Avec qui était-il cette nuit ? J’imagine qu’il devait bien y avoir quelqu’un avec lui pour déclencher tout ce foutoir !!
- Il semblerait qu’un ami à lui l’ait rejoint dans la soirée.
- Une amie tu veux dire ?
- Non monsieur, c’est bien d’un garçon qu’il s’agit et il semblerait que ce soit son petit copain.
- Nous connaissons donc maintenant son point faible Ah ! Ah ! Renseignez-vous sur ce garçon, peut-être nous sera-t-il utile pour arriver à nos fins !!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (127 / 150) (Paris) (La substitution)


« Paris gare du Nord six heures vingt-neuf, arrivée en gare du train corail en provenance de Lille »

Maxence observe attentivement tous les hommes jeunes qui passent devant lui, il a bien mémorisé la photo du collègue devant se présenter au bureau du commissaire ce matin même et accompagné de Sacha, ils sont venus pour l’intercepter à son arrivée à Paris.

Un jeune homme en uniforme apparaît alors en traînant derrière lui deux énormes valises à roulettes, il semble chercher à se repérer dans l’immense hall et une fois chose faite, repart d’un bon pas vers la sortie où de nombreux taxis attendent le client.

- (Maxence) Tiens !! Le voilà !!

Sacha regarde dans la direction qu’il lui indique et son visage s’éclaire d’un sourire de prédateur ayant aperçu sa proie.

- Bof !! Pas terrible !! Enfin, de toute façon je ne comptais pas me marier avec Hi ! Hi !
- Restons discrets tant que nous ne serons pas dans un endroit tranquille et arrête de faire cette tête-là sinon il va se douter de quelque chose.

Sacha regarde son ami d’un drôle d’air, cherchant à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête depuis qu’il l’a recontacté.

- Dépêchons-nous avant qu’il ne prenne un taxi !!
- Suis-moi !!

Les deux hommes ressortent rapidement et se positionnent devant le véhicule de police que Maxence a garé sur le trottoir gyrophares allumés.

Le jeune policier sort à son tour et se tourne vers eux étonné dès qu’il entend une voix l’appeler par son nom, ne s’attendant certainement pas à avoir droit à un comité d’accueil pour son arrivée.

- Mickael Magnin ?

Mickael sourit aux deux policiers debout devant le véhicule de service et s’avance vers eux sans se douter le moins du monde qu’il signe ainsi son arrêt de mort.

- C’est bien moi en effet, c’est sympa d’être venu me chercher !!
- (Maxence) C’est tout à fait normal d’accueillir un nouveau collègue, tu as déjà trouvé un logement ? Si tu veux on peut t’y conduire pour que tu y déposes tes valises ?
- J’ai trouvé un appart hôtel en attendant mieux, c’est à Saint Mandé vous connaissez ?
- (Maxence avec un grand sourire) Je vois où il se trouve, c’est juste derrière l’étap-hôtel porte de Vincennes !
- (Mickael) Exact !! J’ai retenu l’appart pour un mois en attendant de trouver mieux.

Sacha lui prend ses valises des mains et les dépose dans le coffre, la tête du jeune homme ne lui revient pas vraiment alors que son corps tout en muscle par contre commence à lui faire de l’effet et il se dit que malgré tout, ils devraient prendre du bon temps avant de se débarrasser de lui.

- Allez !! Monte !! Nous ne devons pas traîner, le commissaire nous attend pour la prise de service !!

***/***

« Cinq minutes plus tard, sortie de Paris »

Mickael commence à apercevoir les premiers champs et se demande pourquoi ils sont sortis de la capitale alors que sur le plan il lui semblait bien que son lieu d’hébergement était en limite du périphérique.

- Vous êtes sûrs que c’est le bon chemin ?

Sacha ouvre la boîte à gants et en sort une bombe anti agression, il se tourne ensuite vers le garçon assis à l’arrière et l’asperge copieusement pendant que Maxence ouvre en grand les vitres avant et que les deux hommes retiennent leur respiration.

Mickael prend le produit en pleine figure et hurle de douleur en plaquant ses deux mains sur son visage, tentant vainement de se protéger les yeux du gaz qui lui brûle les rétines.

Sacha a alors un rire sardonique.

- Ta gueule !!! On va jouer un peu tous les trois, tu as l’air d’avoir un bon cul et tu vas bien nous soulager les couilles avant qu’on te fasse la peau.

Il montre un hangar à foin à son ami.

- Arrête-toi là-bas « Max » !! Je pense que c’est l’endroit idéal pour ce que nous avons à faire !!
- OK mais on fait fissa, faudrait pas qu’on se fasse repérer.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (128 / 150) (Paris) (La substitution) (fin)


Le véhicule de police ne met pas longtemps pour prendre le chemin de terre et se garer à l’intérieur du hangar à l’abri des regards, les deux hommes sortent aussitôt pour attraper le garçon suffoquant de douleur au point de ne plus avoir de voix.

Sacha lui prend son arme pendant que Maxence attrape un seau devant une mangeoire pleine d’eau de pluie, il le remplit et le jette au visage de Mickael pour le soulager quelque peu de l’effet du gaz.

Il ne faut pas longtemps pour qu’il se retrouve nu allongé sur une botte de foin, les deux complices admirent alors son corps sculpté par le sport qui est autrement attirant que son visage toujours couvert d’acné alors qu’il a dépassé la vingtaine d’année.

Sacha lui menotte les mains derrière le dos puis s’assoit sur sa tête en lui attrapant les cuisses et en les ramenant brutalement vers lui.

- Passe le premier et soulage-toi bien Hi ! Hi ! Regarde-moi ce cul d’hétéro !! Je suis sûr qu’il ne s’est jamais rasé en plus !!

Maxence excité par la vue de ces fesses poilues d’où n’apparaît qu’à peine le trou brun où il a bien l’intention de se donner du plaisir, il baisse son pantalon et son slip, la queue déjà raide d’envie de le posséder, il crache dans ses mains pour s’humidifier le gland et l’enfile d’un coup sec, le taraudant ensuite avec fougue jusqu’à la jouissance qui arrive très vite au vu de l’état d’excitation intense que ce viol lui amène.

Mickael sent la brûlure de la pénétration qui s’ajoute à celle de ses yeux en feu, il hurle sous la douleur et comprend qu’il est en train de vivre ses derniers instants, car il est impossible maintenant qu’ils le laissent sortir vivant après ce qu’ils sont en train de lui faire subir.

Maxence jouit dans un râle de délivrance et ressort presque aussitôt du fondement dans lequel il vient de se soulager, il prend la place de Sacha pour maintenir fortement les jambes écartées du gars afin que son ami en profite à son tour.

Le déclic métallique au moment de l’ouverture du couteau lui fait fermer les yeux, ne tenant pas à assister à la façon de toute évidence cruelle que Sacha a trouvée pour prendre son pied à son tour.
Les mouvements du corps du jeune policier l’avertissent néanmoins qu’il est déjà en pleine saillie, les cris que Mickael pousse soudainement le font frissonner et lui amènent une sueur moite sur tout le corps, s’imaginant sans vouloir y assister de toute la cruauté et des sévices qu’il doit subir pendant que Sacha prend son plaisir dans son corps.

Un râle de Sacha immédiatement suivit d’un dernier sursaut d’agonie de sa victime lui prouve alors que c’est enfin terminé et quand Maxence ouvre enfin les yeux, ceux-ci cillent devant le spectacle qui s’offre à lui et démontrant une nouvelle fois combien est dérangé l’esprit de celui qu’il n’arrive plus à reconnaître comme un ami mais comme un fou duquel il va devoir se protéger, s’il ne veut pas à son tour sombrer dans sa folie meurtrière.

Les bottes de foin sont très vite empilées sur le corps sans vie de Mickael qui n’aura vu de Paris que cette route grise qui l’a amené vers la fin de sa vie.

Un bidon d’essence sorti du coffre arrose l’ensemble y compris les bagages qui ont rejoint le cadavre, Sacha profite de ce que son ami fasse demi-tour pour allumer le bûcher et il claque la portière en la refermant derrière lui, le visage souriant visiblement satisfait d’avoir pu une fois encore assouvir son besoin de meurtre.

- Allez !! On file d’ici avant que la fumée et les flammes n’alertent quelqu’un !!

Maxence démarre en trombe sans répondre, encore choqué par la vision du corps mutilé de ce garçon qui n’a eu pour seul tort que celui de s’être mis sur leur chemin.

Les kilomètres défilent à toute allure, Maxence aperçoit au loin une fumée noire indiquant le lieu de leurs actes criminels.

- Tu as une nouvelle identité maintenant !
- Ouaih c’est cool !!
- Tu étais obligé de faire ça ?
- J’ai pris mon pied !! Tu ne peux pas savoir et ça, deux fois dans la même journée. Décidément je sens que je vais me plaire ici !!
- (Maxence étonné) Comment ça deux fois ?
- Tu te souviens du gars que j’ai baisé et tabassé l’autre jour ?
- Le dealer ?
- Oui !! Je suis retombé dessus ce matin, il m’a reconnu et il voulait se tirer, alors je lui ai fait sa fête comme ça, je suis tranquille avec lui une bonne fois pour toutes. Il aurait pu me créer des ennuis et j’ai préféré prendre les devants.
- Qu’est-ce que tu as fait du corps ?
- Je l’ai planqué dans un coin tranquille, d’ailleurs il va falloir qu’on s’en occupe ce soir et qu’on le fasse disparaître, il n’en reste plus qu’un et je serais peinard, je préfère ma solution à la tienne car rien ne dit qu’ils ne porteront pas le pet un jour ou l’autre et tu sais que nous ne devons laisser aucune trace derrière nous dans ce métier.

Heureusement pour Maxence que Sacha regarde devant lui en lui faisant ses aveux, car sinon il aurait bien vu la blancheur cadavérique que vient de prendre le visage de celui qu’il considère toujours comme son ami et qui vient de comprendre qu’il devra trouver rapidement un moyen radical pour protéger définitivement celui qui a déjà pris une énorme importance dans sa vie.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (129 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


« Chambre de Florian, après la douche »

- Tu vas faire quoi aujourd’hui ?

Thomas lui répond en enfilant ses chaussures :

- Je ne suis pas en vacances figure toi, je suis aussi venu ici pour trouver de nouveaux clients.
- Tu veux que je t’aide ?
- Surtout pas !! J’ai promis à Franck de me débrouiller tout seul, c’était la condition pour qu’il me laisse partir et te rejoindre par la même occasion.

Un grand sourire m’illumine le visage.

- Tu restes les dix jours alors ?

Thomas lui fait un gros clin d’œil.

- On dirait bien, oui !

Je lui saute au cou tellement je suis content.

- Rien que nous deux !!
- Pour changer un peu Hi ! Hi ! Allez file sale engeance !! Tu vas encore te faire attendre !!

Je le libère et retombe au sol.

- À ce soir alors ?
- Si tu veux bien de moi !
- Je te voudrais toujours près de moi tu le sais bien, tu me manques déjà !!
- Pfftt !!! N’importe quoi !!

Nous nous embrassons une dernière fois avant que je sorte de la chambre rejoindre le staff du président, c’est en entrant dans le grand hall que je les aperçois prêt à partir pour le palais des congrès et que je rejoins Émile qui me voit arriver vers lui en faisant une drôle de tête.

En fait ils font quasiment tous une drôle de tête et je me demande même s’ils n’ont pas fait la chouia toute la nuit pour en tenir une pareille.

- Qu’est-ce qu’ils ont tous ? Ne va pas me dire qu’ils ont fini la soirée en boîte ?
- (Émile) Et toi tu l’as fini comment ?
- J’étais avec Thomas alors nous en avons profité pour faire de gros câlins.
- C’est ce qu’il semble en effet et tellement gros que tout l’hôtel en a profité et a voulu en faire autant !!

Je comprends où il veut en venir et je pique un fard maison, ayant complètement oublié ce que ma libido pouvait avoir de communicatif dans certains cas.

- Oups !! Et toi ça va ?

Émile sort les bouchons d’oreilles de sa poche un bref instant.

- Je ne sais pas pourquoi j’ai suivi tes conseils, en tous les cas ça m’a été utile pour passer une bonne nuit. Maintenant j’aimerais comprendre ce qui est arrivé aux autres, mon petit doigt me dit que tu dois y être pour beaucoup dans ce qu’il s’est passé ici cette nuit.
- J’ai comme qui dirait le plaisir communicatif, maintenant ce n’est pas de ma faute si les murs ne sont pas suffisamment insonorisés.

Émile soupire un grand coup, il comprend néanmoins que ce n’est ni l’heure ni l’endroit pour ce genre de conversation et se promet d’y revenir quand le temps s’y prêtera.

- Nous en reparlerons une autre fois si tu veux bien, essaie quand même de mettre une sourdine pour le reste du séjour tu veux bien ?

J’essaie de me défendre.

- C’est Thomas aussi !! Il m’a pris de court en se jetant sur moi à m’arracher mes vêtements à peine passé le pas de la porte et je me suis enflammé sans pouvoir me contrôler.
- Ce n’est pas ce genre de détails qui m’intéressent alors garde les pour toi tu veux bien ? Je me doute bien que vous n’avez pas compté les mouches cette nuit.
- On aurait eu du mal tu sais ?
- Pourquoi donc ?
- Parce qu’il n’y en avait pas pardi !!

Émile lève les yeux au plafond visiblement amusé, il préfère ne pas insister et prend le bras de Florian pour prendre avec lui leurs places dans la délégation qui part tranquillement à pied rejoindre la salle où les négociations vont enfin pouvoir débuter.

***/***

« Thomas »

Lui aussi sort de l’hôtel mais par une autre porte beaucoup moins médiatisée que celle d’où il voit s’éloigner son copain, malgré tout, chance ou fait exprès, il tombe sur Joseph qui lui envoie un sourire amical où Thomas reconnaît par habitude la petite lueur d’intérêt qu’il suscite toujours au premier abord.

- Bonjour Thomas, je ne te pose pas la question si tu as bien dormi ?
- Pas tellement en fait, pourquoi ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (130 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


- Tu ne t’en doutes pas un peu ? T’as pas vu la trombine qu’ils tirent tous ce matin, comme s’ils avaient abusé de leurs corps toute la nuit ?

Un énorme bol orne aussitôt le visage du grand blond qui fait sourire Joseph.

- (Thomas) Oups !! Désolé !! Mais toi ça a l’air d’aller ?
- Parce que je n’étais pas là figure toi, j’ai passé une partie de la nuit avec les gens du « Naisho » et j’ai préféré vu l’heure tardive, dormir dans un hôtel tout près de leurs bureaux et bien m’en a pris apparemment !
- (Thomas amusé) Si tu le dis Hi ! Hi ! Mais dis-moi ? Tu n’es pas là par hasard pas vrai ?
- Exact !! J’ai comme instruction de te garder sous ma surveillance depuis que nous avons appris ton arrivée.
- Et Florian ?
- Ne t’inquiète pas pour lui, il y a suffisamment de monde à s’occuper de lui et puis comme ça, j’évite de me retrouver trop près de Vladimir.
- (Thomas inquiet) Il est là aussi celui-là ?
- T’inquiète !! C’était prévu !! Il est sous bonne garde comme le sont quelques-uns de ces messieurs qui d’habitude évitent cette réunion.
- Non !! Tu crois qu’ils sont là pour Florian ?
- S’il y a une certitude, c’est bien celle-là crois-moi ! Maintenant nous ne connaissons pas leurs intentions et nous préférons rester prudents.
- Ce serait étonnant que Florian ne se montre pas sous son bon jour et il va très vite en être fini du secret que Maurice s’est toujours évertué à garder à son sujet.
- Si tu avais été là hier ou devant une télévision, tu te serais déjà vite rendu compte qu’on ne parle plus que de lui aux quatre coins du monde.
- Non !!
- (Joseph sourit) Quand il s’y met, il n’y va pas dans la dentelle ton Florian tu sais ? Pour l’instant les gens ne retiennent que l’aspect comique du personnage mais ça ne va pas durer et la façon dont il a été présenté par votre président ajouter à ce qu’il s’est déjà passé dans les coulisses et lors de la présentation où monsieur le rouquin répondait à qui l’interrogeait dans sa langue sans sembler chercher ses mots, a de quoi se poser beaucoup de questions sur lui.
- J’en étais sûr qu’il ne fallait pas qu’il vienne ici !! Maintenant ils ne vont plus le lâcher c’est sûr !!
- Ce n’est peut-être pas plus mal en fin de compte, enfin !! Nous verrons bien ce que la suite de toute cette histoire va donner !! Mais toi ? Où vas-tu comme ça ? Je pensais que tu resterais à l’attendre dans votre suite !
- Eh bien non comme tu peux le voir !! Je ne suis pas que la princesse blonde du prince charmant qui l’attend dans sa chambre Hi ! Hi ! Je suis aussi là pour travailler ne t’en déplaise et je suis mandaté par mon entreprise pour prospecter de nouveaux clients, maintenant puisque tu es là ! Autant que tu me donnes un coup de main si ça ne te dérange pas bien sûr ?
- Au contraire, ça me changera un peu de ce que je fais d’habitude ! On commence par quoi ?
- Par cibler les entreprises qui font le commerce du bois dans toutes ses formes, après ça nous ferons du porte à porte et je présenterai l’entreprise en offrant nos services.
- Ça ne va pas être de la tarte !! Nous ne parlons pas la langue locale et en plus sans rendez-vous je ne crois pas que nous serons reçus par les personnes qui ont le pouvoir de décisions, à cette échelle de valeur tout au moins.
- Tu as une autre idée ? Si c’est le cas, elle sera la bienvenue parce que moi je n’ai que celle-là !

Joseph reste pensif un moment jusqu’à ce qu’un léger sourire apparaisse sur ses traits qui interpellent Thomas.

- Dis-moi à quoi tu penses ?
- J’ai peut-être une idée, suis moi !!

L’homme et son compagnon prennent alors le bus, quelques minutes plus tard celui-ci s’arrête devant un bâtiment où deux hommes en costumes en gardent de toute évidence l’entrée.

L’un d’entre eux semble reconnaître Joseph et s’approche de lui en souriant, c’est en anglais qu’ils conversent un moment jusqu’à ce que l’homme les invite d’un geste à les suivre dans le bâtiment.

Thomas reste légèrement en retrait car il se doute bien que cet endroit ne peut être qu’un édifice officiel d’une quelconque instance gouvernementale et il en est conforté une fois à l’intérieur quand il aperçoit des hommes en chemises, baudriers à l’épaule avec l’arme de service bien en évidence.

- Ou sommes-nous ?
- Aux bureaux du « Naisho » !
- Hi ! Hi !
- (Joseph surpris) Qu’est ce qui t’amuse autant ?
- Rien !! Juste que si « Flo » était là il les aurait déjà rebaptisés crois-moi !!
- (Joseph curieux) Tiens donc !! Et comment aurait-il appelé cet endroit ?
- "La truffe fraîche" Hi ! Hi ! Sinon il aurait dit qu’ils sont malades et serait venu leur lécher le museau Hi ! Hi !



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (131 / 150) (Paris) (Chez les Novak)


« Dans la cuisine »

Les triplés sont déjà à table à déjeuner quand Antoine arrive à son tour dans la cuisine après avoir pris sa douche, il reste un moment subjugué encore une fois par la ressemblance frappante de ses trois amis et serait bien incapable de donner un prénom à aucun d’eux quand ils sont comme à cet instant tous plongés dans leur bol de café fumant.

Ce n’est que quand ils s’aperçoivent de sa présence et qu’ils lui sourient que la différence se fait, du moins pour l’un d’entre eux et qu’il vient s’asseoir près de lui en lui caressant brièvement la cuisse.

- (Jonas) Hé !! Moi c’est Jordan !! Va plutôt peloter le bon Hi ! Hi !
- Dans tes rêves ma poule !!

Catherine se retourne de son fourneau où elle faisait cuire ses crêpes et sourit à leur invité.

- Comment fais-tu pour en être si sûr Antoine ?
- C’est simple madame, il suffit de regarder ses yeux !
- Ils ont les mêmes pourtant ?
- C’est que vous regardez mal alors !! « Jo » a des yeux de merlan frit dès qu’il me regarde Hi ! Hi !
- (Jordan et Johan amusés) Et nous ?
- Vous !! Ce serait plutôt des yeux de maquignons à me juger sur pied comme vous le faites Hi ! Hi ! J’espère que la bête est bonne pour la reproduction ?

Antoine se rend subitement compte qu’il vient de lâcher sa connerie devant la mère de ses amis et devient comme son cousin dans ses cas là d’un magnifique rouge coquelicot qui éclate de rires la fratrie.

Catherine s’en amuse et rentre dans le jeu, visiblement conquise depuis le début par ce garçon qui est apparu dans leur vie comme une bouffée d’air pur et qui commence doucement à transformer ses fils qu’elle regrettait de ne leur connaître aucun ami et qui semblent petit à petit s’ouvrir au monde qui les entoure, depuis qu’Antoine son cousin et ses amis sont apparus dans leur quotidien jusque-là ne comprenant qu’eux trois et personne d’autre.

- Qu’est-ce que c’est que ces paroles devant des enfants mineurs !! Elle est belle la jeunesse américaine !!

Antoine ne sait plus où se mettre, sa tête plonge dans son bol et y reste un long moment comme bloquée jusqu’à ce que ses yeux qui regardent en coin, voient l’amusement des triplés qui de toute évidence ne se démontent pas des paroles de leur mère mais au contraire s’amusent comme des fous à voir sa tête.

Il prend alors sans s’en rendre compte la têtard attitude qui attise l’attirance naturelle que les gens éprouvent pour lui et le résultat en est un énorme éclat de rire auquel Catherine participe de bon cœur.

Jonas n’y tient plus, son bras encercle les hanches de son ami et son visage s’approche de sa joue encore enflammée pour lui déposer une bise d’une tendresse si évidente et si forte qu’elle en émeut ses frères tout autant que sa mère.

- (Johan) Tu en as de la chance « Jo » d’avoir trouvé le bon du premier coup.
- (Jordan moqueur) Enfin presque du premier coup !! Mais tu as raison frérot, je pense comme toi que notre « Jo » aurait pu tomber plus mal.

Jonas d’une voix égale alors qu’il sait bien l’effet que vont faire ses prochaines paroles, seulement il ne peut s’en empêcher rien que pour venger son ami de l’avoir mis aussi mal à l’aise avec leurs moqueries.

- C’est cool alors !! Comme ça, vous viendrez nous voir quand nous serons installés aux États Unis !!

Antoine sait bien pour en avoir récemment abordé le sujet que ce n’est qu’une simple plaisanterie, seulement il ne s’attendait certainement pas à voir le dégât émotionnel qu’elle est en train de faire sur le reste de la fratrie tout comme sur Catherine qui d’un coup sont devenus d’une blancheur cadavérique et se regardent avec des yeux exorbités d’horreur.

Il comprend mieux alors les paroles de Jonas quand il lui a dit qu’il lui serait impossible de vivre éloigné de ses frères et il se rend compte que cela vaut également pour ses parents qui de toute évidence sont aussi attachés à leurs enfants qu’eux le sont entre eux.

Johan est le premier à comprendre en regardant Antoine que la bombe que vient de lancer son frère n’est en fait qu’une plaisanterie au goût certes des plus douteux, mais une plaisanterie tout de même et qui lui permet de se remettre de cette annonce qui sans cela l’aurait certainement amené dans une terrible dépression.

Un coup de coude discret à Jordan qui le regarde surpris, un signe de tête vers Antoine pour qu’il comprenne à son tour qu’ils viennent de se faire avoir et sans aucune parole, d’un élan commun, ils se ruent sur Jonas pour lui faire regretter ses paroles par ce qu’il abhorre le plus qu’on lui fasse et que ses frères vont se faire un malin plaisir à lui faire subir rien que pour se venger de ce qu’il a osé leur dire.

Jonas se lève d’un bond et se recule en criant déjà d’appréhension.

- Non !! Pas ça les gars !! C’était pour rire !! Pitié, non !!

S’en suit alors une énorme partie de chatouilles où les glapissements de l’un sont couverts par les rires des deux autres, jusqu’à ce qu’Antoine voyant que son chéri a de plus en plus de mal à trouver sa respiration s’en mêle et qu’à son tour il se jette dans la bataille à la plus grande joie de Catherine qui les regarde faire avec une larme d’émotion, comprenant qu’à présent ce n’est plus trois mais quatre fils qu’ils ont son mari et elle à la maison…



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (132 / 150) (Afrique) (Rapprochement)


« Milieu de matinée au dispensaire »

André regarde par la fenêtre le visage rayonnant de joie, il ne quitte pas des yeux son petit-fils qui depuis son retour de sa visite à la clairière n’est plus du tout le même garçon et les dix-sept années passées dans son monde d’enfant autiste semblent loin maintenant derrière lui, ce n’est pas André qui va s’en plaindre n’ayant plus maintenant qu’une hâte, celle de rentrer en France pour le ramener à ses parents qui ne connaissent encore pas la nouvelle.

Gauthier a tout de suite sympathisé avec le garçon de son âge qui vit au dispensaire, le jeune Massaï semblant lui aussi heureux de passer du temps avec lui et c’est d’ailleurs le cas en ce moment puisqu’ils sont ensemble, discutant comme des amis de longue date, assis sur le banc du petit potager que soignent les sœurs avec amour.

André remarque bien les gestes gracieux, voire précieux du jeune Naomé dont la féminité est à fleur de peau et dévoile sans qu’il n’y ait besoin d’aveu de sa part, que sa préférence va pour les personnes de son sexe.

- Le changement est spectaculaire n’est-ce pas ?

André surpris, se retourne vivement sur le père Antoine qui est arrivé derrière lui sans qu’il l’entende et regarde également les deux jeunes garçons qui conversent tranquillement dehors.

- Je n’aurais jamais cru qu’un tel miracle soit possible.
- Les voies du seigneur sont impénétrables mon fils !
- Je dirais plutôt que les « dons » de Florian sont multiples mon père, j’en ai un exemple flagrant une fois de plus devant les yeux.
- Et cela confirme mes paroles précédentes ! J’ai parlé avec Gauthier ce matin, votre petit-fils ne semble ressentir aucune séquelle de ses années où il vivait dans son monde. J’avoue en être troublé plus qu’il n’y paraît, cela prouverait qu’il était resté malgré tout conscient tout ce temps de ce qui l’entourait et cette découverte devrait être révélée aux spécialistes de cette affliction qui en tireront certainement d’autres voies de thérapies pour aider au mieux ceux qui n’auront pas la chance qu’a eue Gauthier.

Des éclats de rire arrivent jusqu’à eux et les font se retourner vers les garçons pour reprendre leur observation.

- (Le père Antoine) Il s’est déjà trouvé un ami.
- (André ému) Son premier copain, j’appréhende leur séparation quand nous repartirons.

Le père Antoine reporte son attention sur l’homme en face de lui, un sourire amical apparaît alors sur son visage ridé par les années car il a bien perçu l’énorme affection qu’à au fond du cœur ce grand-père pour son petit-fils, s’inquiétant déjà de le voir triste à cause de cette séparation.

- Saviez-vous que c’est ici que Florian va faire construire son centre de soins ?
- Je l’ai entendu dire en effet !
- Alors qui sait si ces deux garçons n’auront pas l’opportunité de rester amis, Gauthier a l’air de se plaire ici et je ne serais qu’à moitié étonné qu’il veuille lui aussi le suivre comme c’est l’intention de la plupart, pour ne pas dire de tous ceux pour qui notre jeune ami compte un tant soit peu.
- (André sourit) Savez-vous mon père que cette pensée m’est déjà venue ? Je parle de moi pas de mon petit-fils !
- Vous nous seriez d’une grande utilité ici, le savez-vous ?
- J’en suis convaincu sachez-le, d’autant plus que j’arrive à l’âge où le besoin de faire le point se fait sentir et encore plus depuis que j’ai failli ne plus pouvoir exercer à cause de la maladie dont je suis atteint, sans notre ami commun je ne sais pas ce que je serais devenu et si mon aide peut lui être utile, je serais bien ingrat de ne pas la lui apporter.

***/***

« À l’extérieur du dispensaire »

Naomé est troublé par ce jeune blanc à la chevelure épaisse presque blonde, naturellement bouclée et dont le volume double le haut de sa tête comme la crinière de certains lions arrivés à un âge avancé, donnant au jeune garçon une allure et une beauté à laquelle il ne peut rester indifférent.

Le visage rond au sourire enjôleur ainsi que le corps élancé de Gauthier l’attirent au point que Naomé en perd le sommeil et qu’il comprend que ce qu’il ressent n’est pas loin des sentiments qu’il éprouve pour Taha.

Gauthier n’est pas en reste de questionnement lui non plus, sauf qu’il est loin de penser ce que signifie ce bien être qu’il perçoit quand comme c’est le cas actuellement, son ami Massaï est tout près de lui.

L’allégresse de son cœur, le plaisir de sa présence, de le voir et d’entendre sa voix bizarrement aiguë pour un garçon ainsi que le besoin impérieux de le rejoindre dès qu’il s’absente trop longtemps et pourtant un signe que n’importe quel garçon de son âge saurait analyser et reconnaître pour ce qu’il signifie, seulement Gauthier n’est pas ou du moins n’était pas jusqu’alors un jeune adolescent comme les autres et le sentiment qu’il éprouve déjà pour son ami ne trouve pas de nom dans son esprit encore vierge de ce genre de sentiment.







Re : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (133 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (suite)


Taha les observe depuis un moment déjà, un sourire de soulagement orne son visage aux traits virils et malgré la petite pointe de regret qui le titille de temps à autre, il sait que c’était le mieux qu’il pouvait arriver à son ami et que leur relation n’aurait pu continuer dans l’état encore bien longtemps car s’il aime réellement son ami, ce sont quand même les filles de la tribu qui l’attirent inexorablement vers leur hutte.

L’une d’entre elles plus particulièrement qui depuis quelque temps l’attire autrement plus fort que tous les brefs instants de plaisirs passés avec celles qui l’ont reçu dans leurs couches depuis son retour d’Europe.

Ses relations avec « Nao » n’étaient en fait, il s’en rend bien compte maintenant, qu’une continuité de ses expériences d’adolescent qu’il avait repris pour ne plus voir son ami au désespoir et verser ses larmes qu’il ne supportait pas de lui voir répandre sur son visage, ravager par la tristesse d’être abandonné par celui qu’il a toujours aimé.

Qu’il redevienne son meilleur ami et rien d’autre est ce que Taha souhaite maintenant le plus au monde, que cela vienne de Naomé est la meilleure chose qui pourrait arriver, aussi Taha n’en éprouve-t-il aucune tristesse ni rancœur, bien au contraire car cela le libère d’un énorme poids et même si les instants intenses qu’il partage avec son ami lui plaisent aussi beaucoup, il doit bien le reconnaître.

Gauthier se lève et s’éloigne de son ami, Taha en profite alors pour rejoindre Naomé et le pousser dans ses retranchements pour savoir si oui ou non il a vu juste, craignant maintenant qu’il ne se soit induit en erreur et que ce soit lui qui se devra de faire comprendre à Naomé ses intentions de cesser le plus rapidement possible maintenant que sa décision est prise, les relations autres qu’amicales qu’ils ont ensemble.

Naomé regarde Gauthier s’éloigner et déjà il ressent le pincement au cœur de ne plus l’avoir près de lui, il est donc surpris quand son ami vient s’asseoir à ses côtés et le regarde d’une drôle de façon, semblant à la fois moqueur et ravi de le surprendre ainsi dans ses pensées les plus intimes.

- Et moi qui croyais que j’étais le seul qui comptait Hi ! Hi !

Naomé est gêné de s’être fait surprendre.

- Suis-je donc si transparent ?
- Tu es mon meilleur ami « Nao » et je connais tes expressions, je vois bien qu’il ne te laisse pas indifférent et j’en suis heureux pour toi.
- (Naomé surpris) Tu n’es pas en colère contre moi ?
- Bien sûr que non !
- Tu ne m’aimes pas vraiment alors ?
- Ne redis jamais une chose pareille « Nao » !! Tu comptes plus que n’importe qui à part peut-être ma famille, tu es comme un frère pour moi et j’ai accepté d’être avec toi pour ne pas te voir malheureux.
- Tu n’avais pas l’air de te forcer pourtant ?
- Non bien sûr !! Mais ça ne pouvait pas être viable sur le long terme, je te l’ai assez souvent dit, je pense que j’aime les filles et plus le temps passe, plus je le ressens avec force.
- Tu ne veux plus de moi alors ?
- C’est à toi de décider si nous devons continuer ou pas, j’aime ce que nous faisons ensemble mais ce n’est pas pour moi une fin en soi et pour toi non plus d’ailleurs, puisque tu t’intéresses visiblement à ce jeune blanc.

Naomé dévisage son ami avec attention, il sait très bien que ses paroles sont sincères et que Taha ait également remarqué son attirance pour Gauthier, prouve encore une fois qu’il le connaît mieux que n’importe qui d’autre, aussi c’est un grand sourire qui illumine son visage quand il étreint son ami avec une affection sincère.

- Tu crois qu’il pourrait avoir des sentiments pour moi ?
- Je vous ai bien regardés tout à l’heure et je ne pense pas faire d’erreur en te répondant que j’en suis sûr, d’ailleurs tu n’as qu’à vérifier par toi-même.

Naomé suit le regard de Taha et aperçoit Gauthier le visage plaqué à une des fenêtres du salon, ses traits sont visiblement marqués par la déception, une certaine rage et la tristesse de le voir aussi proche de son ami, s’imaginant certainement et d’ailleurs avec raison, mais de ça il ne peut pas le savoir, qu’ils sont beaucoup plus que de simples copains.

- (Taha se lève) Je vais aller lui parler !! Je ne voudrais pas tout gâcher entre vous sur un simple malentendu.
- (Naomé paniqué) Qu’est-ce que tu vas lui dire ?
- Ne t’inquiète pas « Nao » !! Je trouverai bien les mots qu’il faut pour qu’il comprenne que je ne suis pas un danger pour lui, sans pour autant dévoiler tes sentiments. C’est tout nouveau pour vous deux et c’est à vous de vous trouver, pas à moi de faire l’entremetteur.
- J’ai peur Taha !! Vraiment tu sais !! Qu’arrivera-t-il si je me trompe complètement et qu’il n’éprouve rien d’autre pour moi qu’un début d’amitié ? En plus il devra bientôt repartir dans sa tribu et nous serons séparés !!
- Tu n’as rien à craindre, je serais toujours là moi !! Tu sais très bien que je ne t’abandonnerai jamais, nous oublierons cette conversation jusqu’au jour où quelqu’un viendra à nouveau t’amener le trouble dans ton cœur.
- Tu me le jures ?
- En ai-je vraiment besoin ? Tu me connais suffisamment pour savoir que je ne saurais te mentir.
- (Naomé troublé) Je… t’aime Taha !!

Le fils d’Okoumé sent son cœur se serrer, les paroles de son ami le bouleversent plus qu’il ne s’y attendait et c’est en lui passant doucement les doigts sur le visage qu’il lui répond d’une voix douce.

- Moi aussi « Nao », moi aussi !!! C’est d’ailleurs ça le problème, quand je suis près de toi je n’arrive pas à garder mes résolutions.

Taha s’éloigne alors en se dirigeant vers le dispensaire, sans laisser le temps à Naomé de répondre à sa dernière phrase.

Préférant qu’il cogite dessus et comprenne son désarroi de ne pas pouvoir lui apporter tout ce qu’il attend de lui, étant pris en étau entre son ami pour qui il a des sentiments très forts et sa véritable nature, n’ayant pas la volonté qu’il faudrait pour trancher une bonne fois pour toutes en sachant bien qu’il n’en ressortirait certainement pas indemne quelle que soit sa décision finale.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (134 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (suite)


Son entrée dans le grand salon fait se retourner sur lui les deux hommes qui continuaient leur conversation sans plus s’occuper des garçons, n’ayant d’ailleurs pas remarqué le changement d’expression de Gauthier depuis quelques minutes.

- (Le père Antoine) Tu veux nous parler mon enfant ?
- Non mon père !! Je viens juste chercher Gauthier pour discuter un peu avec lui, si vous le permettez ?

Taha n’attend aucune réponse qu’il est déjà à attraper le jeune frisé par la manche de son tee-shirt pour le faire sortir de la pièce et l’emmener dans un endroit où ils seront seuls.

André et le père Antoine se regardent avec le visage marquant le même étonnement, les façons peu cavalières du jeune Massaï leur faisant comprendre qu’il y a anguille sous roche.

Surtout pour le père Antoine qui ne l’avait encore jamais vu être aussi autoritaire envers qui que ce soit.

- (André) Avez-vous une idée de ce qu’il se trame entre eux deux ? Votre jeune ami avait plutôt l’air sérieux et déterminé ne trouvez-vous pas ?
- Je n’en ai pas la moindre idée !! Sauf peut-être s’il s’agit de Naomé.
- Et bien !! Mon petit-fils est entré dans la vie normale par la grande porte et doit déjà de toute évidence avoir quelques problèmes à résoudre, j’espère juste que ce n’est pas trop grave et qu’il saura les gérer comme il se doit !
- Si c’est pour la raison qui me vient à l’esprit, c’est certain qu’il va devoir très vite prendre de la maturité et de l’assurance, Taha ne lui fera aucun mal soyez en convaincu. Si ça avait été son intention, votre petit-fils aurait déjà subi sa colère.
- De quelle raison parlez-vous si ce n’est pas indiscret ?
- Avant de vous répondre, j’aimerais vous poser une question qui pourrait vous paraître déplacée.
- Nous sommes entre adultes et je ne pense pas que de telles paroles sortent de votre bouche mon père.
- Alors voilà !! J’aimerais connaître votre ressenti sur les rapports entre personnes du même sexe ?
- (André surpris) Vous voulez parler de l’homosexualité ?
- Ce sont là mes propos en effet !
- Et bien que répondre ? En fait je ne me suis jamais vraiment intéressé à ces choses-là, pas que j’y vois spécialement quelque chose à y redire !! Juste que je n’y ai jamais été confronté !! Enfin !! Pas jusque très récemment, saviez-vous que Florian a un petit ami ? Enfin petit est un euphémisme quand on connaît Thomas Hi ! Hi !
- Je suis au courant, oui !! Un très beau garçon et qui plus est d’une gentillesse et d’une intelligence hors du commun.
- Ils vont très bien ensemble je dois le reconnaître, si vous voyiez les regards que leurs passages déclenchent !!
- J’en suis conscient sachez-le, je prends donc vos paroles pour une acceptation de cet état de fait et que cela ne vous pose aucun problème d’en parler.
- C’est exact quoique je ne voie pas où vous voulez en venir avec cette question mon père.
- Vous allez très vite comprendre, surtout quand je vous aurai appris que Naomé est ce genre de garçon.

André sourit en regardant le jeune homme toujours assis sur le banc.

- Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour s’en faire la remarque mon père, ses expressions et sa façon d’être sont très parlantes, quoique je connaisse un garçon qui donne cette impression alors qu’il est père de famille et hétéro pur et dur.
- Ce qui n’est pas le cas de Naomé, ni celui de Gauthier !
- (André ahuri) De quoi !!! Gauthier n’est lui-même que depuis quelques jours et ne doit même pas savoir ce que « gay » ou homosexuel veut dire !!
- Allons mon ami !! Soyez réaliste !! Si votre petit-fils était tel que vous venez de le décrire, il ne connaîtrait rien de tout le reste et ce n’est de toute évidence pas le cas reconnaissez-le !! Qu’il ne sache pas encore ce qui est en train de lui arriver, je veux bien le concevoir mais je suis certain qu’il connaît aussi bien que vous la notion de ces deux mots.

André se renfonce dans son fauteuil.

- Qu’est-ce qui vous fait dire que mon petit-fils serait attiré par les garçons ? Le fait qu’il soit ami avec Naomé n’est pas une preuve en soi, sinon beaucoup d’entre nous le seraient également et moi le premier car j’ai quelques amis dans ce cas et je n’en ai jamais fait fi. D’ailleurs si vous vous souvenez de ma première réponse à votre question, je ne me suis jamais posé en juge sur ce sujet en laissant à chacun le droit au choix de sa vie sentimentale.
- Eh bien nous suivrons donc sereinement le rapprochement s’il a lieu de ces deux garçons, c’est tout ce que je voulais savoir et vous y avez parfaitement répondu.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (135 / 150) (Afrique) (Rapprochement) (fin)


***/***

« Dans une pièce tranquille du dispensaire »

Taha libère enfin le bras de Gauthier en refermant la porte derrière eux et en restant planté devant pour ne pas qu’il tente de sortir avant qu’il en ait terminé de ce qu’il a à lui dire.

Gauthier reste un instant figer par la détermination du jeune Massaï quasiment nu, à la musculature longiligne et virile qui ne le laisse pas indifférent quoiqu’il préfère et de loin celle plus féminine de Naomé.

Maintenant il vient de les surprendre dans une position des plus équivoques et Gauthier sent une colère sourde montée en lui contre ce garçon qui le regarde de ses yeux marron foncé, semblant l’étudier comme s’il le voyait pour la première fois alors que ce n’est pas le cas.

- (Gauthier agressif) Qu’est-ce qu’il te prend de me traîner comme ça à travers toute la maison ? Je ne suis pas ton chien !!
- Naomé est mon ami !!
- Oui !! C’est le mien aussi, et alors ? Ce n’est pas une raison pour agir envers moi comme tu viens de le faire !!
- Tu es en colère petit blanc !!
- C’est normal, vu comment tu me traites !!
- Ce n’est pas cette raison qui t’a mis en colère !! Je t’ai vu nous regarder quand « Nao » s’est rapproché de moi et ton visage t’a trahi.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?
- Je ne suis pas qu’un simple ami pour « Nao » !
- Pfftt !!! Comme si je ne l’avais pas vu !!
- Pourquoi cela te gêne-t-il alors ?

Taha voit bien les rougeurs soudaines apparaître sur les joues du jeune blanc, il sait depuis son voyage ce qu’elles signifient et s’en amuse ouvertement au plus grand dam de Gauthier qui pense alors qu’il se moque de lui.

Un geste rageur le fait se jeter sur Taha, c’est sans compter sur l’agilité et la force du jeune Massaï qui le bloque en lui pointant son couteau sous la gorge.

- En as-tu déjà assez de la vie, jeune blanc ?

Gauthier se montre d’un certain courage quand même en lui répondant sans montrer la peur qui pourtant lui noue l’estomac.

- Eh bien vas-y !! Qu’est-ce que tu attends !!
- Réponds d’abord à ma question, ensuite si tu t’es suffisamment calmé je te lâcherai !! Tu devras apprendre à contrôler tes pulsions petit blanc si tu veux rester parmi nous, ici on n’attaque pas un homme sans raison et surtout pas sans y risquer sa vie.
- Lâche-moi, j’ai compris !!

Taha le laisse encore réfléchir quelques secondes puis rengaine son couteau qui reprend sa place le long de sa hanche, il a bien senti la panique de Gauthier aux tremblements de son corps et il l’estime d’autant plus que ses paroles disaient le contraire, prouvant ainsi qu’il en avait là où il faut.

- Tu es courageux petit blanc, garde quand même la leçon car d’autres que moi n’auraient pas hésité à te trancher la gorge sans en éprouver de remords.

Gauthier est honteux de son geste.

- Excuse-moi, je ne sais pas ce qu’il m’a pris.
- En es-tu certain ? Il me semble que d’aborder le sujet de « Nao » te rend nerveux, sais-tu qu’il t’aime et que ton prochain départ l’attriste.
-…
- Tu ne veux pas répondre ? Très bien !! C’est donc moi qui vais parler !! Je pense que ton acte de tout à l’heure était dicté par la jalousie, tu ne supportes pas l’idée que « Nao » puisse avoir quelqu’un dans sa vie.

Gauthier relève les yeux.

- N’importe quoi !!
- Comment expliques-tu la tête que tu faisais à la vitre du salon alors ? Et ta colère contre moi ?
-…
- D’accord !! Je peux donc aller lui dire que tu n’éprouves rien pour lui ? Comme ça, il saura à quoi s’en tenir et il ne m’aura pas demandé de te parler pour rien.

Taha libère la porte, l’ouvre et s’apprête à partir quand une main ferme lui prend l’épaule et le ramène à l’intérieur de la pièce.

- Attends !! C’est à moi d’aller lui parler !!
- (Taha sourit) Alors qu’est-ce que tu attends !! Fonce petit blanc !!

Gauthier le regarde bizarrement.

- Ça ne te fait rien ?
- Je suis content pour lui si c’est une bonne nouvelle et sinon je serai toujours là pour le consoler.
- Je n’arrive pas à te comprendre, pourtant nous ne sommes pas si différents ?
- (Taha amusé) Nos ancêtres descendent du même arbre Hi ! Hi !

Gauthier montrant son sens de l’humour, laisse le jeune Massaï abasourdi par sa réponse dite d’une voix sentencieuse.

- Oui mais nous, c’était bien avant !!!



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (136 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


« Salle des congrès, milieu d’après-midi »

Les premières propositions émises le matin même, sont encore en discussions et au vu de l’avancement de l’affaire, ne sont pas près d’être votées.

Émile s’ennuierait à mourir s’il n’avait pas à côté de lui un spectacle qui non seulement l’aide fortement à passer le temps, mais en plus l’amène souvent à se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rires en public.

Florian lui s’ennuie ferme et ses mimiques en sont les principaux témoins, ne serait-ce que ce sont ses mêmes mimiques qui amusent depuis le matin notre brave député.

Il l’a vu s’endormir, se trémousser, bailler, s’amuser avec quelques insectes posés sur sa main et surtout tempêter contre le traducteur qui de toute évidence ne transpose pas correctement les paroles de l’auditoire.

Comme de bien entendu, surveillé comme il l’est, son ennui ne manque pas d’attirer l’attention de ceux qui peuvent l’avoir dans leur champ de visions sans paraître indiscret et c’est justement l’orateur du moment qui en fait la remarque.

- Tomo nota de que nuestro amigo joven llegó con la delegación francesa, no parecía para seguir nuestros debates y parece aburrido más que nada, ahora quiero entender bien que nuestras preocupaciones no son su edad. (Je constate que notre jeune ami arrivé avec la délégation Française, n’a pas l’air de suivre nos débats et qu’il semble s’ennuyer plus qu’autre chose, maintenant je veux bien comprendre qu’à son âge nos préoccupations ne soient pas les siennes.)

Je me sens piqué au vif par cet homme que je ne connais « ni des lèvres ni des dents » et qui se permet de me dénigrer en public, aussi je me lève d’un bond pour lui répondre.

- Decirle aunque a mi edad, Señor, yo te puede todavía ser de este mundo cuando nuestro planeta irá aún más mal por culpa de gente como tú o más y que han pasado toda su vida para discutir durante horas sin llevar nada concreto impediría que este estado de cosas. ¿Puedes ver siempre que quieras mientras me pese a que estoy todavía en sus ojos como un niño, tratar de actuar y lleva propuestas concretas yo en mi tiempo. En esto, yo le Hi buen Señor ! (Dites-vous bien qu’à mon âge monsieur, je serai peut-être encore de ce monde quand notre planète ira encore plus mal à cause de gens comme vous qui n’y seront plus et qui auront passé leur vie entière à discuter pendant des heures sans amener quoi que ce soit de concret qui éviterait cet état de fait. Constatez donc tant que vous voudrez pendant que moi, bien que je ne sois encore à vos yeux qu’un enfant, je tente d’agir et amène des propositions concrètes que je vous développerais à mon heure. Sur ce, je vous salue bien monsieur !!)

Sitôt que j’en ai fini avec lui en lui ayant de toute évidence rabaissé sa superbe, je me rassois comme si de rien était sous un silence absolu, le temps que les traducteurs reprennent mes paroles dans la langue de leur représentant.

Un premier claquement de mains venant du fond de la pièce, salue à sa façon ma diatribe ; bientôt suivi par d’autres jusqu’à ce ne soit plus qu’applaudissements dans la salle.

Émile me regarde les yeux brillants.

- Et bien !! On peut dire que tu lui as cloué le bec à l’espingouin Hi ! Hi !

Je regarde dans la direction du podium où l’homme devenu blanc comme un linge, ne sait plus quoi répondre et fini par quitter le micro pour rejoindre ses compatriotes qui de ce fait se retrouvent gêné et cessent d’applaudir, ne sachant d’un seul coup plus quoi faire de leurs mains.

- L’avait qu’à me laisser dormir !! Non mais !!!

Quelque place devant Florian, le président se retourne et sourit en lui faisant un clin d’œil de connivence qui en dit long sur ce qu’il pense de ma repartie.

Un grand moment de flottement suit cette remise en place polie, jusqu’à ce qu’un autre représentant vienne à son tour prendre la parole et s’avance vers le micro en me fixant longuement.

- Gute ! Und auch ich halte ich an der Reihe ! Ich würde daher versuchen, konkrete Antworten zu bringen so dass unser junger Freund aus seiner Lethargie. (Bon !! Eh bien je pense que c’est mon tour !! J’essaierais donc d’amener des idées concrètes pour que notre jeune ami sorte de sa léthargie.)

Il n’entend pas, bien sûr les paroles de Florian qui amènent un énorme gloussement d’amusement dans la délégation Française.

- Vas-y papa shults !! Mets-moi s’en plein la vue, je ne demande que ça !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (137 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


***/***

« Sortie des bureaux des services secret Nippon »

Joseph regarde avec admiration et ce n’est pas pour son physique cette fois, le grand blond dont l’assurance pour son âge marque le respect des personnes qui le côtoient.

L’espion d’Hassan s’est contenté de le présenter et d’expliquer la raison de leur présence, lui laissant ensuite le soin de s’en sortir de lui-même.

Ce qu’il a fait sans se départir de son magnifique sourire dans un Anglais frôlant de près la perfection et pour finir se voyant confier un carnet d’adresses que beaucoup lui envieraient.

Joseph s’est quand même étonné de l’accueil qui leur a été fait et se demande s’ils ne sont pas déjà au fait de qui est réellement Thomas, maintenant avec le recul il n’est plus loin d’en être convaincu et comprend alors ce que Florian a déjà été capable de révolutionner en à peine deux jours dans le pays.

Du coup le carnet d’adresses ne lui paraît plus aussi miraculeux que ça, mais il préfère le garder pour lui et ne pas ôter les illusions de Thomas quand à ce que ça ne soit que ses arguments qui les ont convaincus de lui venir en aide.

Malgré tout, Joseph doit bien reconnaître qu’il n’a fait aucun faux pas et qu’il tient merveilleusement bien son article, faisant du jeune homme d’ici quelques années un redoutable négociateur pour son entreprise.

- (Thomas) Ils ont été sympas !!
- Je trouve aussi oui !!
- Avec cette liste, j’ai mon emploi du temps bien chargé pour ses prochaines semaines.
- (Joseph hoche la tête) Ce qui est bien je trouve, c’est la proposition qu’ils t’ont faite de contacter toutes ces entreprises pour qu’ils soient informés de ta prochaine visite.
- C’est certain que ça va beaucoup m’aider pour ne pas me faire claquer les portes au nez Hi ! Hi ! Maintenant je trouve quand même bizarre toute cette sympathie et je me demande si « Flo » n’avait pas été dans le coin, si ça aurait été dans la même veine ?
- Allons Thomas !! Florian ne peut pas être au courant de nos démarches, alors comment veux-tu qu’il ait pu y jouer un rôle quelconque ?
- (Thomas sarcastique) On n’est pas rentré dans un supermarché, je te signale quand même et si ces gars-là méritent leur salaire, ils ont dû vite faire le rapprochement ne serait-ce déjà qu’avec toi !!
- (Joseph épaté) C’est une teinte ?
- Quoi donc ?
- Tes cheveux Hi ! Hi ! Parce que dis donc (Il se tapote le crâne) Il y en a là-dedans Hi ! Hi !
- Eh bien non c’est ma couleur naturelle

Il fait mine d’ouvrir sa braguette en riant de bon cœur.

- Tu en veux la preuve ?

***/***

« Sortie du palais des congrès, dix-neuf heures »

- Ça va être tout le temps comme ça ?
- (Émile) J’espère que non, quoique je comprenne mieux à présent pourquoi il ne ressort jamais rien de bon de ces réunions.
- Ils ont passé la journée à s’écouter parler et au final il n’en est rien sorti, c’est de l’art crois-moi et quand je pense à ce que ça coûte au contribuable !!!
- Il faudra poser la question au président, il pourra certainement nous dire à quel moment ça va devenir intéressant !
- Yep !! Bonne idée, si on lui demandait maintenant,

Émile n’a pas le temps de le retenir qu’il le voit prendre ses jambes à son cou et dévaler les marches quatre à quatre dans la direction où il peut encore apercevoir la haute stature du chef d’État.

Bien sûr il ne passe pas inaperçu et beaucoup s’arrêtent intrigués de savoir ce qui peut bien le pousser à cavaler comme un dératé.

Certains se poussent pour ne pas se faire renverser pendant que d’autres sourient ou grognent suivant qu’ils apprécient ou non la façon fort cavalière de faire du jeune rouquin.

Personne toutefois ne reste indifférent à sa silhouette fine et à sa frimousse piquetée, s’accordant à reconnaître l’attrait manifeste de ce jeune garçon aux qualités pas encore toutes bien perçues, mais dont ils apprennent petit à petit à découvrir les facettes, en les laissant le plus souvent coi devant les incroyables possibilités qu’ils lui découvrent.

***/***

Je vois qu’il va monter dans la voiture qui l’attend au bas des marches, sans doute pour un dîner officiel et ce bien avant que je n’aie le temps d’arriver jusqu’à lui.

J’essaie alors de l’appeler mais de toute évidence le bruit ambiant l’empêche de m’entendre et je suis obligé de m’arrêter à une vingtaine de mètres encore de lui, le temps de poser mes mains en porte-voix devant ma bouche et de hurler à tue-tête pour être certain cette fois qu’il m’entendra.

- Jacquot !!!! Attends-moi !!! Faut qu’on cause !!!


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (138 / 150) (Paris) (Chez Chan et Dante)


***/***

Yuan sort de l’université en regardant sa montre, il hésite un instant puis semblant avoir pris sa décision, hèle un taxi auquel il donne l’adresse de son cousin qu’il n’a pas vu ni eu de nouvelles depuis plusieurs jours.

Chan est seul chez lui quand il ouvre la porte à Yuan, surpris de le voir en pleine semaine sans qu’il l’en ait averti et le laisse entrer, non sans manquer de lui faire remarquer son étonnement.

- Et bien cousin !! Qui a-t-il ?
- Rien pourquoi ? Je venais juste aux nouvelles vu que vous n’en donnez pas !!
- Tu me dis ça comme si ça datait d’au moins plusieurs mois alors que ça ne fait à peine quatre jours que nous nous sommes vus ? Dis-moi plutôt ce qui t’amène ?
- Ça risque d’être long !!
- Ce n’est pas grave, au pire tu resteras coucher ici !!
- Tu oublies « Coco » ?
- C’est un grand « garçon » maintenant, il devra se débrouiller tout seul pour une fois Hi ! Hi ! Mais ne reste pas planter là !! Entre !!

Chan récupère le manteau de son cousin pour le déposer dans la buanderie, pendant que celui-ci se déchausse et qu’ils se rejoignent dans le salon, où chacun s’assoit à sa place favorite.

- J’ai appris pour le relookage d’oncle Ming Hi ! Hi !
- Il était grand temps qu’il y pense, pas vrai ?
- C’est sûr !! Paraît que c’est « Coco » qui l’a vexé ?
- Qui a bien pu te raconter ça ?
- J’ai moi aussi mon réseau d’espionnage qu’est-ce que tu crois !! En fait c’est oncle Ming qui m’a rendu visite avant de retourner au pays, à l’entendre je suis quasiment certain qu’il va s’acheter un perroquet lui aussi tellement il n’avait que « Coco » à la bouche.
- Manquerait plus que ça Hi ! Hi ! J’imagine mon père faisant tout un tas de pantomime pour le faire décrocher un mot.
- Comment prend-il votre séparation ?
- Pas trop mal je pense, de toute façon il vient quand il veut et de nos jours il ne faut plus aussi longtemps que ça pour faire le trajet.
- (Chan sourit) Sauf les week-ends réservés aux deux loustics ?
- Vaudrait mieux en effet, c’est justement en pensant à eux que je suis venu te voir.
- Tu es curieux de savoir où en est votre fameux pari ?
- (Yuan surprit) Qui t’a raconté ça à toi ?
- Devine un peu !! Qui a tout intérêt à avoir une réponse quelle qu’elle soit ?
- Thomas !!!
- Rater cousin, c’est l’autre Hi ! Hi !
- Florian ??
- (Chan sarcastique) Heureusement que vous n’êtes pas une cinquantaine, sinon on y passait la nuit !! Et oui c’est le beau, l’inénarrable Florian qui m’a tout raconté et qui m’a même demandé de faire semblant pour que ça aille plus vite. Apparemment, il était surtout curieux de te voir dans les bras de Thomas pendant qu’il restait à vous regarder.
- (Yuan troublé) Il t’a dit ça ?
- Tu crois quoi ? Que j’aurais inventé une idée pareille ? Si tu veux tout savoir, j’ai l’impression que ton Thomas en pincerait tout particulièrement pour toi. Plus en tout cas que ses deux autres potes et que Florian aimerait y mettre un coup de pouce pour que vous ayez l’occasion de vous en assurer.

En prononçant ses paroles, Chan se pose soudainement la question qu’il ne manque pas de poser à son cousin.

- Et toi tu en penses quoi ?
- J’aime beaucoup Thomas c’est certain !
- (Chan étonné) Plus que « Flo » ? Pourtant je croyais bien que c’était lui que tu kiffais grave et que Thomas n’était là que parce que sinon ça aurait été impossible entre toi et ton petit rouquin !!
- Tu crois vraiment que j’aurais été capable d’une telle imposture vis-à-vis de Thomas ? Je pensais pourtant que tu me connaissais mieux que ça !!

Chan voit bien que ses paroles ont blessé son cousin.

- Excuse-moi si je t’ai fait de la peine « Yu » mais votre histoire est tellement compliquée que parfois je vois les choses autrement que ce qu’elles sont en réalité.

Yuan retrouve son sourire en voyant la peine de Chan de lui avoir dit des paroles blessantes.

- Revenons en plutôt à vous deux et à ce pari ? Où en êtes-vous avec vos nouveaux amis ?
- Nous en avons parlé ensemble et j’ai été surpris je te l’avoue de leurs réactions à eux tout autant que celle de Dante d’ailleurs.
- Tiens donc !! Et ça dit quoi ? Vous allez faire semblant d’être ensemble, ce qui ferait gagner Thomas ou le contraire et faire comprendre à « Thom » qu’il n’y aura jamais rien entre vous auquel cas (Yuan sourit jusqu’aux oreilles) Je serais le grand vainqueur.
- Pour ce que ça change de toute façon !!
- Et bien si quand même, si c’est moi qui gagne, j’aurai « Flo » et « Thom » au moins une fois pour moi tout seul.


2eme ANNÉE avant pâques (deuxième partie) : (139 / 150) (Paris) (Chez Chan et Dante) (fin)


Chan comprend la différence et surtout que Yuan ne lui a pas menti en prétendant qu’il les aimait autant l’un que l’autre.

- Tu sembles heureux « Yu » et je suis content pour toi !
- Tu n’as toujours pas répondu à ma question ? Ils en pensent quoi les autres ?
- J’ai cru comprendre à certaines allusions qu’ils seraient même prêts à ne pas faire semblant.
- Thomas avait vu juste alors ?
- Il semblerait, oui !!
- Mais toi ? Tu en penses quoi ?
- Tu sais combien je ne suis pas partageur et encore moins quand il s’agit de mon petit copain !!
- Tu leur as dit ?
- Pas encore, rien n’est décidé de toute façon et je préfère ne plus en parler, je tiens beaucoup à Steven et Michael comme amis mais même s’ils me plaisent vraiment beaucoup, je ne me vois pas faire quoi que ce soit avec eux et encore moins m’imaginer Dante dans leurs bras.
- Serais-tu jaloux cousin ?
- C’est comme ça, je n’y peux rien que veux-tu ?
- Ça prouve que tu l’as vraiment dans la peau ton petit mec !!
- On peut dire ça comme ça, oui et puis un seul me suffit, surtout celui-là qui n’en a jamais assez et qui me met régulièrement sur les rotules Hi ! Hi ! Je ne sais pas comment vous arrivez à tenir à trois mais je vous tire mon chapeau les gars !
- Ça risque même d’être bientôt à cinq et six si je compte « Pat » !!
- (Chan ahuri) Et dire que c’était moi le canard boiteux de la famille après les conneries que j’ai faites, tu me surprends de plus en plus « Yu » !!

Yuan perd d’un coup son sourire.

- Tu trouves que c’est mal ?
- Bien sûr que non, où tu vas chercher ça !!! Juste que je n’aurais jamais pu t’imaginer faisant l’amour avec autant de monde, c’est tout ! En fait je te voyais bien rester puceau toute ta vie avec tes complexes. Je présume qu’avec eux non plus tu ne te forceras pas, aussi étrange que cela puisse paraître et j’en suis le premier à en être étonné,
- Non, pas du tout !! Éric et Raphaël sont des garçons que j’aime beaucoup également même si ce n’est pas tout à fait la même chose qu’avec « Flo » et « Thom », en plus ils sont à croquer tous les deux et je pense que je les ai déjà acceptés depuis un moment, depuis nos dernières vacances pour tout te dire. Ils ont été là, aussi bien pour moi que pour Thomas quand Florian a été enlevé et j’ai compris alors que je comptais aussi beaucoup pour eux, au point qu’ils m’ont retenu avec eux au retour de Florian alors qu’ils auraient pu passer une nuit en câlins sans ma présence. J’y ai beaucoup réfléchi depuis et mon regard sur eux deux a beaucoup changé, d’amis ils sont devenus beaucoup plus, aussi c’est avec plaisir que je les reverrai, nous verrons bien alors jusqu’où ça ira entre nous.
- Chacun son point de vue et je ne me permettrai pas de juger le tien, je vois ça différemment tu vois ? Et même si mes amis me troublent énormément, je ne préfère pas aller plus loin avec eux. D’ailleurs nous n’en avons pas reparlé depuis, j’imagine donc qu’ils ont eu eux aussi le temps d’y réfléchir.
- Et pour Dante ?
- Il a bien vu la tête que je faisais, tout comme il a sûrement retenu mes paroles quand je leur ai dit de bien y réfléchir avant de se lancer dans ce genre d’aventure : Qui peut comme il le semble pour vous se passer au mieux, mais qui peut tout aussi bien déraper dans l’autre sens et nous faire tout perdre.
- (Yuan avec un grand sourire) Donc c’est moi qui ai gagné ?
- J’en suis heureux pour toi crois-moi Hi ! Hi ! Tu vas pouvoir t’éclater comme une bête avec tes deux tourtereaux, l’un après l’autre quoique connaissant la crevette, ce serait étonnant qu’il reste une nuit complète sans rien faire !!
- (Yuan les yeux brillants) Ce n’est pas ce que je lui demande, quelques heures suffiront et après ça je m’occuperai de son cas Hi ! Hi !
- J’aurais employé une autre lettre de l’alphabet mais bon !! J’ai bien compris le message quand même, t’inquiète !!

Un bruit de clé tournant dans la serrure les fait se retourner vers la porte, Dante apparaît charger des courses qu’il ramène en rentrant du boulot et son visage s’illumine de plaisir quand il aperçoit Yuan dans le salon.

- Tiens !! Il y avait longtemps que tu ne nous avais pas fait la surprise de ta visite ?
- (Yuan) J’avoue qu’en ce moment je ne vois rien passer, les journées sont trop courtes on dirait bien !
- (Chan) « Yu » venait aux nouvelles pour le Pari, tu te rappelles ?
- Et comment !! L’heureux gagnant va-t-il rester dîner avec nous ce soir ? Oui ? Ça tombe bien, j’ai ramené ce qu’il faut pour un régiment.

Yuan avait toujours le visage de son cousin en ligne de mire, il assiste donc à la joie et au soulagement immense qui marquent ses traits quand il entend et comprend la signification des paroles de celui avec qui il partage sa vie.

Dante s’en aperçoit, il dépose rapidement ses paquets sur la table et vient aussitôt s’asseoir sur ses genoux, quémandant le câlin qu’il sait recevoir en retour.

- C’est aussi bien comme ça, pas vrai ?


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (140 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


***/***

« Thomas »

- Allô ! Allô !! Tu m’entends ?

Thomas par réflexe attrape son portable et le porte à son oreille sous l’œil surpris de Joseph qui n’a pas entendu de sonneries, celui-ci voit bien qu’il se passe quelque chose de bizarre au visage de son jeune ami qui semble soudainement troublé en remettant son téléphone dans sa poche.

- (Thomas à haute voix) Oui mais ça fait drôle !! J’ai l’impression que tu es juste à côté de moi sans que je puisse te voir.
- Tu n’es pas obligé de parler à voix haute !! Pense juste tes réponses et c’est bon !! Tu feras moins Gogols comme ça Hi ! Hi ! Chouf un peu la tête de Joseph et tu comprendras mieux de quoi je parle !

Thomas porte son regard sur son garde du corps et sourit en constatant qu’en effet, il fait une drôle de tête et il ne trouve pas mieux pour s’expliquer que de se tapoter le crâne en lui disant :

- C’est « Flo » !! Je l’ai en direct sur les grandes ondes !! Je termine avec lui et je t’explique ensuite de quoi il retourne, d’accord ?

Thomas n’attend pas de réponse et cette fois-ci, fait comme Florian lui a conseillé en gardant le silence et en se contentant de penser ses paroles dans sa tête.

- Ça va comme ça ?
- Super !!
- Mais dis-moi ? Comment tu peux voir la tête de Joseph ?
- Je viens de m’apercevoir que j’avais aussi la vidéo Hi ! Hi !
- Pourtant je ne vois rien moi !!
- Attends une minute, je regarde si je trouve le bouton.

Plusieurs longues secondes passent avant qu’une image apparaisse dans la tête de Thomas et qu’il voit l’intérieur d’une limousine où plusieurs hommes se trouvent, il reconnaît alors la stature imposante du président.

- (Thomas) Tu vas où comme ça ?
- T’as l’image ? C’est bon ?
- Oui !! Mais comment tu fais un truc pareil ?
- Si seulement j’en avais la moindre idée !! Il suffit que j’y pense et voilà le travail !! Bon !! J’avoue que ça me pompe toute mon énergie mais ça va déjà mieux que l’autre fois, sans doute parce que nous sommes moins éloignés.
- Tu n’as pas répondu à ma question ?
- Ta question ? Ah oui !! C’est justement pour ça que j’essayais de te joindre et comme mon tél est resté à l’hôtel, j’ai retenté le coup de l’autre fois !!
- (Thomas amusé) Tu vas me répondre oui ou non ?
- Rhhaaa !! Oui !! Bon !! C’est juste pour te prévenir que nous sommes invités ce soir chez leur Premier ministre ou un truc dans le genre Hi ! Hi ! Joseph sera bientôt prévenu et il t’y emmènera après que tu te sois fait tout beau en repassant par l’hôtel.
- Je dois m’habiller comment ?
- Je te vois bien en Geisha sur ce coup-là Hi ! Hi ! Non !! Ne fais pas ça hein !! Je plaisantais, en fait tu viens comme tu veux et de toute façon quoique tu te mettes sur le dos, c’est toujours toi le plus beau, alors !!

Thomas prend d’un coup un gros bol qui n’échappe pas à Joseph, qui se demande bien ce qu’il peut bien se passer dans la tête de son ami.

La conversation cesse sans prévenir, laissant Thomas avec comme un vide étrange dans sa tête, il reprend contact avec la réalité et regarde Joseph toujours à l’observer avec une très forte curiosité.

- J’étais en com avec « Flo » !!
- (Joseph sidéré) Comment ça en com ?
- Bah oui quoi !! Il était en visio dans ma tête, ne me demande pas comment c’est possible car je n’en sais fichtre rien !! Une sorte de wi-fi si tu vois de quoi je parle. Tu vas avoir un coup de fil d’ici pas longtemps pour que tu m’amènes chez le Premier ministre comme invité à un dîner où il y aura Florian et le président.

Joseph va pour lui dire que c’est impossible quand son téléphone sonne et qu’il a confirmation quasiment mots pour mots de ce que vient de lui annoncer Thomas, il raccroche alors complètement abasourdi par la signification de ce que vient de lui révéler Thomas.

- Et ben ça alors !!!
- Je pense qu’on devrait mettre le turbo, tu as vu l’heure ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (141 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


***/***

« Hôtel particulier où séjourne Jun’ichirô »

Le grand salon de réception laisse place aux domestiques qui préparent la grande table pour le repas du soir, les serviteurs n’ayant été qu’au dernier moment et pour cause, d’un nombre d’invités plus conséquent que prévu.

Jun’ichirô n’avait au départ envisagé qu’un tête à tête avec son ami Chirac, ami qui lui a demandé s’il pouvait lui présenter quelqu’un à l’occasion de ce repas et bien sûr la réponse ne pouvait qu’être positive, le Premier ministre se doutant bien de qui ça pouvait être.

Il en a d’ailleurs eu la confirmation par son service de sécurité qui n’a pas manqué de lui faire parvenir un rapport sur le dernier mini-scandale en date, venant apparemment du même jeune homme quand il a interpellé d’une façon forte et particulièrement intime son chef d’État.

Jun’ichirô termine justement de visionner la petite scène, filmée par un journaliste local qui en a fait part à sa direction pour avoir l’accord de celle-ci afin de l’intégrer dans le prochain journal télévisé du soir.

Le Premier ministre a tout d’abord apposé immédiatement son véto, ne souhaitant pas mettre son invité dans l’embarra et ce n’est qu’après coup qu’il revient sur sa décision, car rien dans ce film bien au contraire ne prête à moquerie ou irrespect envers le président.

Ne serait-ce le petit sobriquet du début qui lui a amené un sursaut outragé, mais qui n’a été perçu de toute évidence que comme une marque d’affection et n’a fait qu’accentuer le sourire du haut personnage quand il s’est retourné pour l’attendre et lui tendre la main pour monter avec lui dans la limousine comme n’importe quel grand-père le ferait avec un de ses petits-enfants.

C’est d’ailleurs ce passage qui a fait réfléchir Jun’ichirô, ému plus qu’il ne veut se l’avouer et l’a fait changer d’avis pour finalement en autoriser la parution, raison première pour qu’il sonne son secrétaire.

Il lui explique en quelques mots sa décision, quand apparaît son chef des services secrets qui décidément depuis quelque temps est tellement troublé qu’il en oublie le protocole.

- (Jun’ichirô à son secrétaire) Merci, ce sera tout, vous pouvez nous laisser.
- Bien excellence !

Le Premier ministre se tourne ensuite vers l’homme qui attend la tête baissée, qu’on l’autorise à parler.

- Alors !! Des nouvelles au sujet de cette étrange nuit ?
- Pas encore excellence !! Nous n’avons toujours rien reçu de nos spécialistes qui étudient la question, ça ne devrait plus tarder. Si vous voulez que je me renseigne pour avoir un délai ?
- Nous verrons cela plus tard, dites-moi plutôt ce qui vous amène sans vous faire annoncer !! Je présume que ce doit être de la plus haute importance !! Faites vite car j’attends des invités !!

L’homme pâlit en comprenant le reproche sous-jacent qui lui est fait, il garde néanmoins la tête haute quand il s’adresse à Jun’ichirô.

- Veuillez accepter toutes mes excuses excellence, je me suis certainement laissé emporter par les faits qui m’ont été rapportés dernièrement.
- Parlez !!
- Deux hommes que nous surveillons depuis plusieurs mois et que nous soupçonnons d’être des agents Russes excellence !! Ils ont tenté d’échapper à nos propres agents dans l’après-midi, j’ai dû les faire arrêter et ils sont actuellement en salles d’interrogatoires. J’espère que nous en saurons plus avant la fin de la journée, l’un a l’air coriace mais l’autre me semble plus influençable.
- Pensez-vous qu’il y ait un rapport avec la présence de leur président sur notre territoire ?
- Je ne saurais l’affirmer excellence, toutefois je ne vois pas bien quelle autre raison les aurait fait bouger aussi précipitamment.
- Tenez-m’en informé dès que vous en apprendrez plus !! Rien d’autre ?
- Non, excellence !!

L’homme va pour quitter la pièce quand il revient sur sa décision, hésitant à faire perdre plus de temps à cet homme qui de toute évidence semble pressé et ce n’est que parce que cette chose l’a beaucoup étonné, qu’il se décide à lui en faire part malgré tout.

- Une petite chose encore excellence !! Notre bureau régional a reçu une visite quelque peu étrange, un des hommes chargé de la sécurité du président Français est venu dans la journée accompagné d’un jeune homme pour une étrange requête, n’ayant rien à voir avec sa mission.
- Tiens donc !! Voilà qui est curieux !! Continuez, je vous prie !!
- Le jeune homme prospecterait pour sa société et cherchait à être introduit auprès de nos industriels pour y faire son démarchage.
- Je ne vois pas trop ce qu’il espérait en venant dans les bureaux du Naisho ? Il a dû en sortir avec beaucoup de désillusions je pense !
- Justement pas, excellence !! C’est ça le plus troublant, nos hommes leur auraient fourni la liste des plus grandes sociétés du pays faisant le commerce du bois en promettant d’en avertir les instances dirigeantes pour qu’ils y soient reçus sans les faire trop attendre.
- Ça sort complètement de leurs attributions ? Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait une telle chose !
- J’ai eu la même réflexion et je me suis rendu sur place pour en savoir le fin mot excellence. Il en est ressorti deux choses de ma visite et l’une comme l’autre m’ont laissé perplexe je vous prie de m’en croire.
- Je vous écoute !!
- La première a été d’apprendre le nom de cette société et que son président n’est autre que ce jeune homme que nous surveillons à votre demande.
- Florian De Bierne ??


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (142 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


- Lui-même excellence, mais ce n’est rien à côté de ce que j’ai appris ensuite !!! La DBIFC, c’est le nom de cette société aurait envoyé son futur directeur, qui n’est actuellement que stagiaire dans l’entreprise, pour faire ces démarches dans un but de formation.
- L’initiative ne manque pas d’arguments et aidera sans doute ce jeune homme dans ses futures fonctions, mais poursuivez donc car je pense que ce n’était pas là la révélation essentielle de vos propos au sujet de ce garçon.
- En effet excellence, disons que j’ai été curieux d’en savoir plus, aussi bien sur le pourquoi de l’aide qu’ont apportée nos hommes à cette requête, que d’en connaître un peu plus sur ce garçon et sa venue à Kyoto en particulier alors qu’il aurait sans aucun doute eu beaucoup plus de chances de négocier des contrats à Tokyo par exemple ou encore dans toute autre ville plus importante que celle-ci.

L’homme voit bien que ses paroles passionnent Jun’ichirô et il se détend donc en pensant à juste titre que son arrivée non protocolaire lui a déjà été pardonnée.

- C’est son petit ami !! Celui avec qui il a passé cette nuit mouvementée dans l’hôtel où la délégation Française réside et dont nous attendons toujours d’en connaître la, ou les causes des perturbations qu’ils ont connues.
- Je comprends mieux sa présence parmi nous et ça explique pourquoi il a choisi cette ville plutôt qu’une autre, je ne serais pas étonné d’apprendre que ce n’est juste qu’une excuse pour le rejoindre. Y a-t-il autre chose à savoir ?
- L’aide qu’ont apportée nos hommes excellence !!
- Ah, oui !! C’est exact !! Qu’avez-vous à en dire ?
- Qu’il est trop craquant !!
- (Jun’ichirô perplexe) Pardon !!
- C’est la première réponse que j’ai eu excellence et tous m’ont tenu à l’expression près, le même langage !! Apparemment ce Thomas Louvain, c’est son nom, serait d’une beauté à couper le souffle et d’un charisme tel, qu’aucun de nos hommes n’y aurait résisté, ce qui explique le fait qu’ils se sont plié en quatre pour lui rendre service.
- Eh bien nous verrons ça d’ici pas longtemps puisqu’il fait partie des invités à ma table ce soir !!

C’est au tour de l’homme de montrer son étonnement.

- Vraiment excellence ???

Jun’ichirô a un petit sourire amusé qui ne lui est pas habituel et c’est peu de le dire.

- Vraiment, oui !! Mais ce n’est pas tout, j’allais justement faire appel à vos services pour le repas et la soirée qui du simple dîner amical prévu à l’origine, est devenus une vraie soirée mondaine depuis que la princesse Masako m’a demandé personnellement si elle pouvait y participer et bien sûr je ne pouvais pas lui refuser cet honneur qu’elle fait à ma maison.
- Comment a-t-elle su ?
- Oh !! Mais c’est d’une simplicité enfantine !! Son « ami » lui a fait savoir qu’il venait ici alors qu’il demandait des nouvelles de la petite princesse Aiko.
- Ce garçon est extraordinaire !!
- Je pense que le mot est faible, maintenant j’attends vraiment que cette soirée commence et d’ailleurs les premiers invités ne devraient plus tarder et vous devriez vous mettre vous-même au travail pour que rien ne vienne perturber cette petite fête imprévue Hi ! Hi !
- Excellence !!!
- Excusez-moi !! Je pense que toute cette histoire me monte à la tête et me fait perdre mon sérieux, je vais devoir me reprendre très vite si je ne veux pas que mon honneur soit entaché auprès de Son Altesse Impériale.

***/***

Ils en sont là dans leurs propos, quand plusieurs événements autour d’eux leur font tendre l’oreille et prêter attention aux sons ainsi qu’aux paroles qui deviennent de plus en plus perceptibles et compréhensibles (si seulement ils en comprenaient la langue, du moins pour l’un d’entre eux), au fur et à mesure qu’ils se rapprochent.

***/***

- Il est sympa ton copain d’avoir accepté de nous inviter « Thom » et moi !
- Jun’ichirô est un brave homme et puis il doit être aussi curieux que moi de voir à quoi tu ressembles.
- Oui !! Mais pour Thomas ?
- Là pour le coup, je t’avoue que la curiosité vient essentiellement de moi Hi ! Hi !
- Surtout si tu ne veux pas que je me moque de toi, pense à fermer ta bouche quand tu le verras.
- J’essaierai de m’en souvenir, quoique je ne voie pas pourquoi je ferais une telle chose ?
- Parce qu’il est trop beau mon « Thom Thom » Hi ! Hi ! Mais dis donc, c’est plutôt chouette ici ?
- Les Japonais ont beaucoup de goût, c’est bien connu.
- Par contre les murs ne sont pas épais, bonjour la discrétion !!
- Ce n’est plus vraiment comme ça de nos jours, ce que tu vois ici n’est certainement qu’un parement pour conserver le charme d’une certaine époque tout en séparant en deux cette pièce.

Le président aperçoit du coin de l’œil l’objet posé au sol vers lequel se dirigent les pas de Florian, qui semble ne pas l’avoir vu.

- Attention où tu marches !!!!!
- Oups !!!

« CRACK !! »

***/***

Jun’ichirô et son chef des services secrets, voient alors le panneau décoratif séparant les deux pièces se déchirer en deux et une tête marquant un étonnement et une confusion extrême apparaître, en même temps que son propriétaire s’étale sur le sol.

Le visage qui se révèle devant eux est si comique, surtout avec cet air ahuri que tient le jeune garçon aux cheveux flamboyant, qu’ils ne peuvent retenir l’énorme éclat de rire qui les prend soudainement et leur noue le ventre de soubresauts tant nerveux qu’irrépressibles.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (143 / 150) (Paris) (Begin)


***/***

« Bureau du général Mathéi, fin d’après-midi »

Le général observe attentivement le jeune homme qui vient à sa demande d’entrer dans son bureau et qui se tient dans un garde à vous impeccable à attendre les ordres, ne connaissant pas les raisons de sa convocation.

- Relaxe mon garçon, n’oublie pas que tu ne fais pas encore partie de cette armée.

Antoine se détend et sourit en comprenant que le pas encore était plutôt de bon augure pour la demande officielle faite le matin même, dès son retour de chez les Novak.

- Ma demande vous est déjà parvenue mon général ?
- Il n’y a que quelques mètres entre ce bureau et celui de ma secrétaire où tu as laissé ton enveloppe, as-tu mûrement réfléchi avant de prendre ta décision ? Il faudra déjà obtenir l’accord de l’armée américaine où tu as déjà signé pour cinq ans, il t’en reste presque trois à faire si mes comptes sont bons.
- J’ai également envoyé cette demande mon général, j’espère qu’elle sera prise en considération avant que la raison d’être affecté ici ne se termine.
- Eh bien nous verrons cela en temps et en heure !! Si je t’ai fait venir, c’est pour une tout autre raison.
- Puis-je savoir laquelle mon général ?
- Ça va de soi, sinon tu ne serais pas là !! Je viens de recevoir des nouvelles de ton père, sa maladie a encore empiré et nous avons demandé aux autorités sanitaires de ton pays à ce qu’ils nous l’envoient de toute urgence, ton père devrait arriver dans la matinée de demain et ta mère l’accompagne, cela devrait te rassurer et c’est aussi pour cette raison que j’ai tenu à t’en informer personnellement.
- (Antoine blêmi) Il va plus mal dites-vous ?
- Hélas oui !! Son foie ne répond presque plus et il a dû être mis sous assistance, ses jours ne sont pas en danger tant qu’il sera branché à cet appareil mais il doit maintenant rester couché tout le temps en attendant l’opération.
- Elle se fera quand d’après vous ?

Marcel fixe le garçon dans les yeux, il voit bien sa détresse même s’il essaie de ne pas la montrer et comme il vient de prendre entièrement connaissance du dossier médical de son père, il sait très bien qu’il est bien trop tard pour qu’il subisse quoi que ce soit qui pourrait le remettre sur ses jambes et lui rendre une vie normale.

- Une seule personne peut faire quelque chose pour lui, j’espère que tu en es conscient ?
- Florian !!

Le général hoche la tête, son visage exprimant ses pensées et Antoine comprend bien le message.

- Ils ne lui donnaient plus d’espoir n’est-ce pas ?
- Normalement et médicalement, il n’y en a plus en effet !! Mais tu en as appris suffisamment sur ton cousin pour savoir qu’avec lui rien n’est jamais perdu, même si je ne vois pas trop par quel miracle il compte s’y prendre.
- Mais vous avez foi en lui vous aussi ?
- Crois-tu que nous ferions subir à un mourant ce long voyage en avion sanitaire si ce n’était pas le cas ?
- Vous y croyez-vous à ce « don » que tous ses amis lui prêtent ?

Marcel se lève de son bureau, passe devant le jeune soldat en lui faisant signe de le suivre.

- Viens !! Peut-être après ce que je vais te montrer, tu n’auras plus de doutes sur les capacités extraordinaires de ton cousin.
- Où allons-nous ?
- Voir deux enfants qui n’auraient jamais dû pouvoir remarcher, ou alors avec beaucoup de temps et de douleurs, ils ont eu une chance que beaucoup leur envieraient s’ils savaient. Celle d’avoir croisé un jour un jeune clown d’un soir dans un cirque qui les a pris en pitié et qui nous les a envoyés pour qu’ils retrouvent leur joie de vivre après qu’ils soient passés entre ses mains.

Antoine sent les larmes lui couler sur les joues, la voix prenante du général montre la forte sensibilité qu’a cet homme malgré son air bourru et il le suit dans les méandres des couloirs jusqu’à se retrouver dans une immense salle servant à la rééducation de ceux revenant de batailles qui les ont marqués dans leur intégrité physique pour le reste de leur vie.

Chacun dans cette salle s’essaie à remplacer un membre absent par une prothèse qui leur donnera avec beaucoup de travail et de patience, un succédané de leurs capacités d’avant.

Deux rires d’enfants lui font diriger le regard vers le fond de la pièce, il les voit chacun aidé d’un médecin, certainement des kinés et qui se tiennent fermement entre deux longues barres de bois à tenter d’avancer en mettant avec une lenteur extrême un pied devant l’autre.





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (144 / 150) (Paris) (Begin) (fin)


Leurs joies d’arriver à faire ces quelques pas sont immenses, leurs visages rayonnent du plaisir de pouvoir enfin se tenir debout même si c’est aidé par le matériel et les hommes qui restent derrières eux, prêts à les rattraper s’ils flanchent.

- (Marcel d’une voix remplie d’émotion) Regarde ce que ton cousin a fait pour eux mon garçon !! Il ne s’est pas passé deux semaines qu’ils font déjà leurs premiers pas alors qu’avec tout autre que lui, ils leur auraient fallu des mois avant qu’ils n’espèrent un tel résultat.
- Ils ne marchent pas encore, ils ne tiendraient certainement pas debout sans tout ce qui les entoure.
- Tu regardes mal alors, ce n’est pas le fait qu’ils tiennent ou non déjà debout qui compte !! Regarde les mouvements de leurs petites jambes, les muscles qui se raidissent sous l’effort, les genoux qui plient et tu comprendras qu’ils sont sur la bonne voie. Leurs membres inférieurs étaient morts Antoine, même leurs petits doigts de pied ne pouvaient se mouvoir et regarde les maintenant !! Je te prédis qu’au rythme où ils vont, il ne leur faudra pas plus de quelques mois pour qu’ils n’aient plus besoin de tous ces artifices, ils ne courront pas encore, certes, mais cela viendra avec le temps et dans quelques années, ils n’y penseront plus que comme un ancien et mauvais souvenir. Voilà ce dont est capable le « don » qu’a ton cousin pour ce métier difficile qu’est la médecine. Si ton père a une chance et une seule de s’en sortir, il pourra allumer un cierge à la Sainte Vierge d’avoir eu une sœur inconnue qui lui ait fait un neveu aussi doué.
- Heureusement qu’il ne voulait pas être chanteur Hi ! Hi !

Marcel le regarde gravement.

- Tu as encore des choses à apprendre sur lui et tu ferais bien de faire comme je l’ai fait, une petite enquête sur sa jeunesse et sur toutes les choses qu’il a voulu faire croire autour de lui pour paraître normal à leurs yeux à tous. Je pense qu’après ça, tu te méfieras des apparences.
- Oui mais quand même !! Il chante trop faux pour le faire exprès Hi ! Hi !
- Encore une fois pose-toi comme je l’ai fait les vraies questions !! Crois-tu que quelqu’un qui contrôle à ce point ses moindres muscles, ses moindres circonvolutions cérébrales, soit à ce point inapte à contrôler de simples cordes vocales ?
- Pourquoi ferait-il ça d’après vous ?
- La perfection en tout attise la haine et les jalousies, alors qu’un petit défaut amène le rire. La moquerie aussi parfois, mais surtout permet à tout un chacun d’avoir une qualité que lui n’a pas et qui le fait se sentir quelque part son égal, crois-moi ton cousin est très fort et la psychologie n’a pour lui aucun secret. Parle, en, à son ami Philippe qui le suit depuis ses quatre ans, il aura de quoi t’en raconter sur Florian.
- Lui connaissez-vous quelque chose qu’il ne sait réellement pas faire ?
- Bien sûr !!
- (Antoine subitement attentif) Et c’est quoi ?
- Mentir !!
- Alors vous le connaissez mal car lui-même dit à qui veut l’entendre qu’il chante faux.
- Tu te trompes mon garçon, écoute bien ses paroles et surtout le sens qu’il leur donne, il n’a jamais dit qu’il ne savait pas le faire mais que ses amis disaient qu’il ne savait pas le faire, voilà toute la différence.
- Alors quand il m’a promis de soigner mon père ?
- Ce n’était pas une promesse en l’air, crois-le bien !!

Antoine regarde les enfants, un sourire épanoui vient alors effacer toutes autres émotions sur son visage et le général le découvre alors tel qu’il est vraiment, un jeune garçon au charme certain qui se sent enfin libérer d’un énorme poids qui lui pesait depuis des années et l’empêchait d’être tout à fait heureux.

Son visage rayonnant se tourne vers cet homme dont les paroles ont su lui faire reprendre espoir et un seul mot sort de sa bouche, marquant à lui seul toute la reconnaissance qu’il éprouve envers lui.

- Merci !
- (Le général ému) Ce n’est rien mon garçon, juste que je voulais que tu retrouves confiance dans la vie ! Viens !! Nous allons préparer la chambre pour ton père et il faut aussi trouver un endroit pour accueillir ta mère qui je m’en doute bien ne voudra pas le quitter.
- Pourquoi faites-vous tout ça pour nous mon général ?
- Peut-être tout simplement parce que ça me fait plaisir et que j’éprouve plus que de l’amitié pour notre jeune rouquin, j’ai été très touché par sa grandeur d’âme et voir ces enfants riants aux éclats dans ce lieu qui n’est pas le plus propice à ça, m’a aidé à réfléchir sur beaucoup de choses.
- Je crois comprendre !
- Tu m’en vois ravi !! Allons-y !! Il se fait tard !! Tu devrais penser à aller acheter des fleurs pour la chambre de ta mère, je sais que les femmes adorent ce genre d’attentions.
- Pourquoi ne viendriez-vous pas avec moi alors ?
- Tu es fou mon garçon !! Si je faisais une chose pareille, ma femme croirait que j’ai quelque chose à me faire pardonner Hi ! Hi !

Antoine éclate de rire à son tour en pensant que son père était comme ça avant sa maladie et que peut-être si tout va bien, il pourra le redevenir à la plus grande joie de sa mère et de la sienne.


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (145 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


Je me redresse vite fait en regardant la catastrophe derrière moi.

- どのような考えの壁紙にもまたは壁はありません ! (Quelle idée aussi de mettre du papier peint là où il n’y a pas de murs !!!)

Jun’ichirô tente en vain de reprendre son sérieux.

- Nos ancêtres avaient de drôles d’idées en effet !!
- Vous parlez notre langue ?

Les yeux ronds d’étonnement du jeune garçon en rajoutent une couche sur un Jun’ichirô qui n’en avait vraiment pas besoin, il se tourne alors vers son autre invité qui lui-même n’est pas mieux que lui.

- Est-il toujours comme ça ?
- Il semblerait que oui Hi ! Hi !

Jun’ichirô est soudainement inquiet.

- Je ne sais pas si Son Altesse Impériale appréciera !!

Je suis toujours à regarder les dégâts visiblement irréparables sur la cloison de séparation, quand ces paroles m’amènent le sourire en me souvenant du repas passé en famille avec Masako et sa belle-famille.

- Ne vous faites pas de bile pour ça, « Koko » est une fille cool !!

Jun’ichirô en reste bouche bée d’entendre la façon familière qu’a ce jeune garçon de parler d’un membre de la famille impériale.

- « Koko » ???
- Masako si vous préférez !!

Il n’a pas le temps de répondre qu’une voix sort de derrière la cloison déchirée en regardant les dégâts avec amusement.

- J’aime bien « Koko » !! Mais qu’est-il donc arrivé à cette cloison ?

La jeune femme apparaît en tenant son enfant dans ses bras et regarde les yeux brillants le petit rouquin qu’elle revoit avec un réel plaisir.

- C’est moi qui ai voulu jouer les Bruce Lee, t’as vu un peu la bête Hi ! Hi !
- (Le président gêné) Florian !! Modère tes paroles, tu parles à la princesse Masako quand même !!
- Eh bien oui !! Et alors !! Qu’est-ce que j’ai dit de mal ?
- (Masako amusée) Laissez-le donc tranquille avec ça, je tiens à ce que cette soirée soit sans rodomontade.
- Ah !! Tu vois !!

Il en rajoute une couche en venant embrasser la princesse et en lui prenant son bout de chou des mains.

- Je constate avec joie qu’elle va beaucoup mieux !
- Les médecins en sont tout autant étonnés, d’après eux ma fille aurait dû être encore malade au moins plusieurs jours.
- (J’embrasse l’enfant) C’est que ce n’était pas si grave que ça alors !! Et c’est tant mieux pour la petite puce.

Le président n’est pas dupe et remarque bien les joues humides de l’enfant dues à la salive de Florian, l’atmosphère de la pièce est détendue et ressemble de plus en plus à une réunion de famille, d’ailleurs personne ne s’y trompe et les sourires succèdent aux crispations d’inquiétudes sur les visages du Premier ministre et de son acolyte du Naisho.

C’est d’ailleurs Jun’ichirô qui rompt le silence paisible qui commençait à s’instaurer.

- Peut-être pourrions-nous rejoindre le petit salon pour prendre une collation en attendant notre dernier arrivant.

Il se tourne vers l’homme en lui faisant signe qu’il pouvait disposer et aller mettre en place le dispositif de sécurité supplémentaire qu’il lui a demandé plus tôt.

Celui-ci s’incline tout en observant le jeune rouquin, surprit de son aisance en présence de personnes aussi importantes.

- (Masako curieuse) Qui attendons-nous ?
- Mon « Thom Thom » pardi !! Et ne t’avise pas de vouloir lui mettre le grappin dessus ma grande Hi ! Hi ! Il n’est qu’à moi celui-là !!

Voyant que la princesse n’a pas tout compris sur l’implication des paroles de Florian, le président croit bon de préciser.

- Thomas est le petit ami de Florian votre altesse, il se trouve que lui aussi se trouve dans cette ville et j’ai usé de mon influence pour qu’il soit parmi nous ce soir, j’ignorais que vous y seriez également.

Masako avec un grand sourire :

- Il n’y a aucune offense, bien au contraire et je suis curieuse de connaître ce jeune homme.

Je la regarde avec des yeux suspicieux.

- Ah oui !! Et pourquoi donc ?

Masako s’amuse de toute évidence beaucoup de cette joute verbale dans une langue qui n’est pas la sienne, mais qu’elle manie malgré tout suffisamment bien depuis que son père a été ambassadeur en Europe avant de se tourner vers l’industrie et qu’elle lui a trouvé un charme fou, suffisant pour qu’elle continue depuis à en suivre des cours.

Son sourire ne trompe personne et certainement pas Florian qui attend sa réponse, s’attendant à une pique à laquelle il devra répondre du tac au tac.

- Pour comprendre quel type de garçon peut intéresser un énergumène comme toi !
- Le plus parfait qui soit, bien sûr Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (146 / 150) (Paris) (Maurice)


***/***

« Réunion extraordinaire des divers responsables de la sécurité du territoire »

Maurice prend la parole à son tour après avoir écouté ses collègues, s’ils sont réunis ce jour c’est pour prendre une décision sur les derniers événements internationaux concernant Florian.

En effet depuis deux jours les images diffusées dans le monde entier sont quasiment et uniquement concentrées sur le congrès mondial de Kyoto et ce tout particulièrement pour montrer à leurs publics devenus passionnés, un tout jeune homme qui y participe.

Ses frasques tout comme ses interventions publiques ne laissant pas insensible cette population manquant depuis longtemps d’alternatives aux catastrophes et autres sujets terribles qui leur sont diffusés à profusion par les médias.

De voir un jeune garçon comme tout le monde au milieu de tous les grands de ce monde tout en restant au demeurant simple et naturel, faisant fi de ce qu’ils représentent en les traitant comme le commun des mortels, les captivent et ils y voient là le rêve de nombreuses générations à côtoyer les sommets de la puissance humaine.

Les journaux télévisés, radios et autres médias n’ont plus eu un temps d’écoute ou d’intérêt aussi important depuis des années, aussi certaines personnes bien informées en France commencent à faire circuler sur internet des copies de ces programmes en s’étonnant de plus en plus ouvertement qu’ils ne soient pas diffusés sur le territoire national.

- Nous ne pouvons plus faire semblant d’ignorer ce que beaucoup maintenant connaissent sans que nous soyons très rapidement accusés à juste titre de faire de la rétention d’information. Les médias jusque-là nous ont suivis dans nos recommandations de silence mais protestent avec de plus en plus de véhémence en réclamant le droit d’exercer leurs métiers sans cette censure d’état.
- Qu’en dit le président ?
- Pourquoi croyez-vous qu’il a emmené Florian avec lui ? Si c’était par discrétion, vous vous rendez bien compte que c’est raté !!
- Il l’aurait fait en connaissance de cause alors ? Pourquoi dans ce cas a-t-il tenu à préserver l’omerta sur les médias ?
- (Maurice) Avez-vous visualisé les images qui circulent à l’heure actuelle ?
- Bien sûr, comme tous ici je pense ! Pourquoi cette question ?
- Quel a été votre premier ressenti ?
- J’avoue que j’ai trouvé ça très drôle.
- (Maurice) Comme nous tous autour de cette table j’imagine ?

Tous autour de la table acquiescent avec le sourire sur leur visage.

- Croyez bien que c’était là l’effet escompté par notre président et il ne s’y est pas trompé, il a préparé les populations à découvrir Florian en leur montrant la facette attachante et burlesque de notre jeune ami pour ensuite commencer à leur faire percevoir ses capacités et ce congrès représente l’idéal pour arriver à ses fins, je ne l’ai que récemment compris. Pour l’instant les projecteurs ne sont braqués sur lui que pour ses facéties, attendez donc qu’il prenne sérieusement la parole et vous comprendrez mieux ensuite où je veux en venir. Il y a d’ailleurs déjà eu un début de révélations que bien peu ont retenu, trop pris dans l’amusement qui en a suivi de ses mimiques à l’écran.
- De quoi parlez-vous donc patron ?
- Même vous n’y avez pas fait attention à ce que je vois !! Réécoutez la présentation qu’a faite notre président du jeune Florian et je pense que cette fois ci vous comprendrez où je veux en venir. Pour résumer, il y a eu, président-directeur général de deux sociétés, ensuite il a parlé de ses multiples doctorats en médecine et pour finir ses qualités de chercheur en insistant sur sa mise au point d’un médicament révolutionnaire sur la maladie d’Alzheimer. Je me demande ce qu’il vous faut de plus !!
- Je me rappelle ces paroles en effet, juste que quelques secondes plus tard j’étais trop amusé par les pitreries de Florian pour y faire attention.
- C’est là où j’ai trouvé qu’il était très fort !!
- Qui ça ? Le président ?
- Non ! Florian ! Ce garçon a su désamorcer l’effet d’annonce avec une adresse dont je lui tire encore mon chapeau.
- C’était donc prémédité toutes ses pitreries ?
- Justement, non !! Comment aurait-il pu savoir que le président déballerait en public ce qu’il a toujours voulu leur cacher jusque-là ? Il a juste rebondi au débotté, en comprenant qu’il devait pour sa sécurité faire dévier cet effet d’annonce et il y a fort bien réussi reconnaissez-le ! Le « crie pas comme ça papy » est arrivé juste au bon moment et a fait oublier tout le reste. Le reste a suivi avec la régularité d’un métronome, que ce soit la reprise de volée avec le représentant espagnol comme ses dernières facéties largement diffusées au sortir du palais avant de monter dans la limousine présidentielle. Vous n’avez qu’à prendre connaissance des milliers de messages qui accompagnent les fichiers vidéo sur internet pour comprendre immédiatement qu’il est devenu en quelques heures aussi populaire voire même certainement plus qu’une star du show bizness.
- Que proposes-tu alors ?
- C’est pourtant simple, faisons comme les autres ! Ni plus, ni moins ! Et autorisons nos médias à diffuser leurs informations sur le déroulement de ce congrès.
- Il nous faut une autorisation officielle de Matignon.
- La demande est faite depuis ce matin, j’attends la réponse qui ne devrait pas tarder. Nous devons mettre au point maintenant les protections nécessaires pour son retour en France ainsi que celles permettant de maintenir sa sécurité de tous les jours.
- Va falloir se gratter la tête après tout ça !!
- (Maurice sourit) C’est rien de le dire !!





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 3) - laurentdu51100 - 04-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (147 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


***/***

« Résidence de Jun’ichirô, Kyoto »

Jun’ichirô avec ses trois invités prennent l’apéritif dans une ambiance bonne enfant qui laisse parfois sans voix le Premier ministre, trop pris dans son éducation pour apprécier à sa juste valeur la présence détendue de Son Altesse Impériale.

Masako au contraire passe une des meilleures soirées depuis longtemps et son sourire tout comme ses rires démontrent que pour elle les cérémoniales et les traditions ont été mises un temps de côté, s’amusant d’une connivence proche de l’affection d’une sœur pour un petit frère turbulent.

C’est l’équivalent chez nous d’un majordome qui amène en leurs présences un jeune homme qui fait aussitôt sensation parmi ceux et celle qui le découvre pour la première fois.

- 閣下の最後のプロンプトが到着しました。 (Le dernier invité de votre excellence est arrivé.)

Thomas sent immédiatement les regards posés sur lui, il sent également son visage s’enflammer et tente de vaincre cette timidité maladive par un sourire qui trouble encore plus les trois personnages installés à la table basse.

Il cherche désespérément à croiser le regard de Florian qui bien sûr est porté attentivement sur les autres, rien que pour s’amuser comme à son habitude de leurs réactions face à la première rencontre d’avec son chéri et là il n’est pas déçu, souriant jusqu’aux oreilles, avec une fierté sans pareil dans le regard.

Jun’ichirô est le premier à réagir en congédiant d’un geste le domestique, un autre geste de la main prie le jeune homme visiblement gêné d’être ainsi observé à venir s’installer à leur table, ce que Thomas s’empresse de faire pour venir s’asseoir à côté de son ami.

Je le prends aussitôt par la taille en posant ma tête sur son épaule, mon sourire moqueur n’échappe pas au président qui repense à mes paroles et referme la bouche, amusé à son tour de s’y être laissé prendre.

Masako elle, n’arrive pas à détacher ses yeux du jeune homme qui lui est apparu comme un ange tombé du ciel, la rougeur de ses joues montre le trouble qu’elle ressent depuis que Thomas est entré dans le salon.

Elle n’est donc pas étonnée du rire du petit rouquin qui se moque d’elle sans s’en priver.

- Eh bien ma « Koko » ? On croirait que tu as vu le loup Hi ! Hi ! Je t’avais prévenue pourtant que mon chéri était le plus beau.
- (Thomas prêt à exploser) Arrête « Flo » s’il te plaît !!
- Bah quoi ? Je ne dis que la vérité !!

Masako sourit en comprenant le malaise du jeune homme.

- Florian a raison, excusez mon manque de savoir vivre à vous avoir dévisagé avec autant d’insistance.
- Ce n’est rien madame, mon ami adore en rajouter.
- Je ne dis que la vérité !

Thomas tourne son visage vers moi et j’ai honte soudainement de le mettre aussi mal à l’aise devant tout le monde.

- Bon !! OK !! J’arrête !!

***/***

« Quelques heures plus tard, dans l’intimité de leur chambre »

- Alors ? Comment tu as trouvé cette soirée ?
- C’était sympa ! J’étais un peu troublé au début devant des gens aussi important.
- Ils sont comme nous, tu sais, en tout cas tu les as impressionnés.
- Tu ne vas pas remettre ça Florian !!
- Je ne parlais pas de ton corps de rêve mon grand !! Quoique tu les aies drôlement remués, en plus tu étais fichtrement sexy avec tes fringues fashion !
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- Si je te jure !! Enfin, bon !! En fait je pensais plutôt à ta façon naturelle d’engager la conversation sur un tas de sujets d’actualités, j’ai bien vu qu’ils étaient agréablement surpris qu’à ton âge tu sois aussi mûr.
- Ce n’est pas comme toi qui as fait le clown toute la soirée, pas vrai ?
- On était là pour s’amuser aussi Hi ! Hi ! D’ailleurs en parlant de s’amuser, je ne serai pas contre un gros câlin.

Thomas lève les yeux au plafond, ou plutôt en direction du lustre.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (148 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (suite)


- Va falloir demander des royalties si ça continue, hier j’ai complètement zappé ce que tu m’avais dit.
- La douche est grande si tu préfères Hi ! Hi !
- Humm !! Crois-tu que ce soit raisonnable après ce qu’il s’est passé l’autre nuit ?
- Personne ne s’est plaint il me semble ?
- Je me doute bien Hi ! Hi !
- Allez !! Viens !! En plus tu en meurs d’envie.
- Et pas toi peut-être ?
- On se couche si tu préfères dormir ?
- Bonne idée, je vais juste prendre ma douche avant !

Thomas joint le geste à la parole et entre dans la salle de bains, il enlève ses vêtements en attendant que l’eau prenne sa température et une fois nu, il passe la tête dans la chambre curieux de ne pas avoir été suivi par son petit rouquin.

Il le voit au même endroit que quand il l’a quitté, les yeux fixés vers la porte qui dès qu’il apparaît à sa vue brillent de mille éclats et amène au grand blond une énorme poussée de libido, c’est avec la voix rauque et le sexe tendu à outrance qu’il s’adresse à lui.

- Bon !! Tu viens, ou il faut que je vienne te chercher ?? Je suis tout nu alors si tu tiens à ce que tout le monde me voit !!
- Pfftt !! T’oseras jamais !!
- Ah oui ??

Thomas entrouvre la porte de façon à bien montrer l’état d’excitation qui le tient déjà, il sourit devant le regard gourmand fixé sur son intimité et commence à faire un pas quand son ami se rue vers lui en le repoussant à l’intérieur et referme derrière eux en claquant la porte.

***/***

« Salle de surveillance au sous-sol de l’hôtel »

Le jeune homme qui avait les yeux rivés à l’écran, soupire de déception n’ayant eu qu’un bref aperçu du corps nu de ce garçon magnifique.

Le peu qu’il a pu en voir est suffisant pour lui avoir révolutionné l’intérieur de son pantalon et c’est avec frustration qu’il se rassoit normalement sur son siège, comprenant que c’est cuit pour ce soir.

Déjà que son compagnon de garde l’a averti qu’il ne se sentait pas bien et qu’il serait absent de son poste.

Il ne croit guère à cette excuse, mais plutôt qu’il se sent gêner de se présenter devant lui après leurs turpitudes de la nuit dernière.

Maintenant lui aimerait remettre ça souvent et en plus ce serait plutôt pratique de réitérer leur petit plan de la nuit de façon régulière, déjà parce qu’il a connu un super pied de se faire prendre dans toutes les positions par cet hétéro pur et dur et ensuite parce que ça agrémente grandement les gardes de nuit où il ne se passe d’habitude jamais rien.

Il va sûrement tenter de lui tendre la perche, espérant de tout cœur qu’il sera réceptif et non pas que son absence actuelle soit juste parce qu’il éprouve de la honte et s’en veuille d’avoir agi ainsi.

La bête dans son pantalon ne veut décidément rien savoir et reste dressée en attente d’une prise en main que le jeune agent de sécurité ne va plus longtemps résister à se donner.

Un soupir d’exaspération et déjà ses doigts font sauter le premier bouton de sa braguette, bientôt suivi du second jusqu’à ce qu’enfin il sorte son sexe et commence à s’appliquer le mouvement de va-et-vient bien connu de tous les garçons du monde et qui ne tardera pas à lui donner le plaisir attendu.

Il est tellement pris dans sa masturbation qu’il n’entend ni ne voit la porte s’entrouvrir derrière lui, l’homme regarde un instant le jeune homme se donner du plaisir, hésitant à se découvrir et par la même occasion s’avouer sa vraie nature, ayant pris l’excuse d’être malade pour justement éviter ce moment.

Il n’a pu malgré tout résister à l’envie de retrouver son jeune collègue qui lui a donné plus de satisfaction en une seule nuit que son épouse depuis leur première fois qui ne remonte pourtant pas et tant s’en faut d’hier.

Son sexe connaît déjà la réponse, lui faisant mal à force de raideur et sa respiration devient rauque, suffisamment forte pour qu’on l’entende.

Le jeune remballe vite fait son sexe dans sa braguette, le cœur battant de s’être fait prendre et son visage exprime toute la honte qu’il éprouve quand il tourne la tête pour voir qui vient de le surprendre dans cette situation des plus scabreuse.

Un sourire vient rapidement remplacer le rictus de peur quand il reconnaît son collègue et surtout quand il comprend à ses yeux, les intentions lubriques que celui-ci a encore une fois envers son corps.

Il se lève en baissant son pantalon et son slip, dévoilant son petit cul en manque et s’allonge alors en posant un genou sur la table et en écartant ses fesses des deux mains, faisant comprendre son envie sans qu’il y ait le moindre doute à avoir.

Son collègue sort son sexe fébrilement et d’un coup sec le lui rentre en entier sans autre forme de procès, annonçant le début d’une très longue amitié sexuelle entre les deux hommes.



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (149 / 150) (Kyoto) (Deuxième jour) (fin)


***/***

« Pendant ce temps-là, dans la salle de bains de la chambre de Florian »

Thomas s’arrête au milieu de la pièce en suivant des yeux son copain qui referme la porte derrière eux et se retourne vers lui les yeux pétillants d’envies, restant un long moment ainsi sans rien faire d’autre que de fixer son corps nu.

- Tu ne te déshabilles pas ?
- Chuttt !! Laisse-moi t’admirer, il n’y a pas le feu !
- Eh bien admire alors !! Moi je vais sous la douche, j’ai trop transpiré et je ne me sens pas à l’aise.

Florian ne fait rien d’autre qu’acquiescer de la tête et laisse son beau blond se diriger vers le bac à douche sans le quitter du regard, en admirant sa plastique impeccable ainsi que les ondulations souples de ses déhanchements félins qui lui amènent l’envie irrésistible de le caresser et de sentir sa peau douce sous ses doigts affamés.

Il ne faut pas longtemps à Florian pour se retrouver à son tour dans le plus simple appareil et venir rejoindre Thomas qui le surveillait du coin de l’œil et n’est donc pas surpris de le sentir venir se plaquer contre son dos.

- Tu me fais une petite place ?

Thomas s’avance d’un pas, libérant un espace entre lui et Florian, vite comblé par son ami qui se colle encore plus à lui.

- Ça ne servait pas à grand-chose que je me bouge Hi ! Hi !
- Arhh !! J’ai horreur des douches italiennes !!
- Pourquoi donc ?
- Je suis trop petit !!

Thomas sourit tendrement en le prenant dans ses bras pour le mettre à sa hauteur et pouvoir l’embrasser tout son soûl.

- C’est mieux comme ça ?

Florian enroule ses bras et ses jambes autour du corps de Thomas, la sensation est si forte qu’il en tremble de bonheur et ses lèvres reprennent celles de son ami avec une telle passion que Thomas en frissonne et se laisse submerger par les sensations au point d’en fermer les yeux pour mieux ressentir le contact de son copain.

L’eau coule en abondance sur leurs corps pendant un temps qu’ils ne calculent pas, tant ils sont perdus dans leurs émotions démontrant combien l’amour n’est pas un vain mot pour eux.

C’est Florian qui détache ses lèvres le premier, le temps juste nécessaire à sa demande.

- J’ai envie de faire l’amour « Thom » !!
- Sortons de là alors !!

Les deux garçons prennent encore le temps d’un long baiser avant de sortir de la douche, ils étalent plusieurs serviettes sur le carrelage pour se faire un petit nid et c’est enlacés qu’ils s’allongent l’un contre l’autre pour reprendre de façon plus confortable le long préliminaire qui va les mener lentement vers l’acte ultime qui une fois encore va les unir dans un flot de sensations sensorielles jusqu’à l’orgasme final.

***/***

« Une heure plus tard »

Les deux amants sont serrés l’un contre l’autre, leurs visages se faisant face à quelques centimètres à peine et ils se regardent langoureusement, épuisés par le plaisir qu’ils viennent encore une fois de se donner, avec la même ardeur que le premier jour où ils se sont avoué leur amour

- Je t’aime Thomas ! Je ne me lasserai jamais de te le dire tu sais.
- Moi aussi je t’aime Florian, j’aimerais que ces moments ne cessent jamais.
- Pourquoi beaucoup de gens finissent par se séparer d’après toi ?
- Certainement parce qu’ils oublient trop souvent que l’amour doit toujours se nourrir et qu’il faut penser à l’être aimé avant de penser à soi.
- Tu es toujours dans mes pensées, nuit et jour ! À me demander ce que tu fais, si ta journée s’est bien passée ! Quand tu me manques trop, je ferme les yeux et je nous revois sur la plage quand nous nous sommes retrouvés cet été, tu te rappelles ?
- Comment pourrais-je oublier un tel moment de bonheur !
- Comment est-il possible d’aimer quelqu’un aussi fort ?
- Je n’ai pas de réponse Florian, c’est comme ça, c’est tout. Je t’ai vu grandir en espérant qu’un jour tu serais à moi, je n’y croyais pas trop à l’époque et Éric se moquait souvent de moi, quand je t’observais inlassablement pendant des heures alors que tu lisais tranquillement sur ta terrasse.
- C’est vrai ?
- Oh oui !! Tu étais déjà si craquant plongé dans tes bouquins.
- Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?
- Tu n’étais qu’un gamin, rappelle-toi Hi ! Hi ! Il a fallu que tu partes à Reims pour que tu te transformes subitement et que la magnifique chenille se change en un merveilleux papillon.

Florian avance son visage pour un bref baiser.

- C’est gentil !



2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (150 / 150) (Aix en Provence)


« Chez les De Bierne, huit heures du matin »

Maryse termine de ranger sa cuisine après le petit-déjeuner, pendant que Raphaël est remonté dans sa chambre pour s’habiller et que son mari s’installe devant la télé pour mettre la chaîne d’information du satellite.

- Oh non de Dieu !!! Viens voir ça !!

Maryse alarmée car elle n’est pas habituée à entendre son époux sortir des grossièretés.

- Que se passe-t-il ??
- Il parle de notre Florian à la télé !!
- Comment ???
- Ils parlent de « Flo » !! Viens voir !!!

Maryse quitte son tablier et va rapidement rejoindre Michel alors que des pas rapides déboulent quatre à quatre l’escalier.

- C’est toi qui as crié comme ça papy ?
- Il parle de Florian aux infos !
- Pas possible !!!

Raphaël vient s’asseoir entre les deux vieillards en les prenant gentiment par les épaules, ils restent ainsi plusieurs minutes à suivre le reportage venant en différé du Japon.

Le jeune rouquin tout comme ses hôtes n’en reviennent pas d’assister aux scènes filmées visiblement dans des conditions qui ne sont pas forcément les meilleurs mais qui toutes n’ont qu’un objectif, un tout jeune homme entouré du gratin politique de toutes les nations qui comptent en ce monde et qui n’en semble pas plus affecté que ça au vu des frasques qu’il s’autorise à leurs dépens.

« Commentateur du journal »

- Mesdames et messieurs, en regardant ces images vous comprendrez bien que ce congrès est fortement marqué par la présence de ce jeune homme qui semblerait-il fait partie de la délégation Française. Qui est-il ? Pourquoi est-il là ? Que représente-t-il ? Voilà les questions que nous nous posons depuis que nous avons reçu ses bandes. Il semblerait qu’il ait une importance prépondérante quoique encore inconnue de nos sources, pour qu’enfin des résolutions importantes soient prises et actées par les différentes nations. Le Premier ministre lui-même a annoncé qu’il parlerait aux Français à la demande expresse de monsieur le président Chirac avec qui il a eu ce matin même une longue conversation au téléphone, une conférence de presse est prévue à Matignon d’ici quelques minutes, elle devrait au dire du gouvernement, amener des réponses aux nombreuses questions que nous nous posons. En attendant d’en savoir plus, nous continuerons à vous passer les images issues des télévisions étrangères, vous comprendrez certainement en les regardant, pourquoi elles font un tel buzz partout où elles sont diffusées.

Le présentateur disparaît de l’écran et la bande-vidéo revient au premier plan, amenant d’abord le sourire très vite suivi par d’énormes éclats de rire auprès des téléspectateurs qui ont la chance d’être devant leur téléviseur à une heure aussi matinale.

Raphaël tout comme les grands-parents de Florian en sont au même point quoique avec néanmoins une petite différence dans leurs regards, s’inquiétant des révélations qui vont être faites d’ici quelques minutes.

Le jeune rouquin tape rapidement un SMS qu’il envoie à tous ses contacts pour les prévenir d’allumer leur télé sur une chaîne d’information, que Florian allait être révélé au public et qu’ils ne doivent absolument pas manquer ça.

- Le grand moment est venu je crois bien !!
- (Maryse inquiète) Que va-t-il lui arriver après ça ?
- (Michel se voulant rassurant) Ils savent ce qu’ils ont à faire, je ne pense pas qu’ils vont tout déballer d’un coup !!
- (Raphaël hilare) C’était couru d’avance en allant là-bas Hi ! Hi ! « Jacquot !! Attends-moi !! Faut qu’on cause !! » Celle-là Hi ! Hi ! C’est du Florian pur et dur Hi ! Hi ! Je me doute bien que ça a dû faire bien marrer dans les chaumières et je ne parle pas du coup du samouraï Hi ! Hi ! Ah mon petit « Flo » ! Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer !! Rien de tel qu’un bon fou rire pour unir toute une planète Hi ! Hi ! Je l’avais dit à Éric qu’une fois là-bas il ne pourrait pas s’empêcher de faire le con, c’est plus fort que lui, ça Hi ! Hi !
- (Maryse amusée) Tu vas te calmer un peu oui !!
- (Michel) Laisse le donc, en plus il n’a pas tort et il fallait bien s’attendre à un truc comme ça, même si là, je trouve quand même qu’il a fait fort !

L’image se coupe d’un coup et apparaît alors le podium devant lequel va avoir lieu la conférence de presse, un encart au coin du téléviseur montre une nouvelle fois le présentateur.

- En direct de Matignon, voici la conférence de presse du Premier ministre

L’encart disparaît et les flashs commencent à crépiter, annonçant l’arrivée de l’homme d’état qui monte sur le podium et se tourne vers les journalistes, visiblement pas à l’aise de cette conférence qui semble avoir été décidée dans la précipitation.

Il tourne de droite à gauche son regard myope chaussé de ses petites lunettes rondes, semble soudainement plus rassuré en apercevant quelqu’un qu’il cherchait de toute évidence et après s’être longuement raclé la gorge, entame sa conférence de presse en prenant soin de placer correctement les feuilles du discours se trouvant devant lui.

- Mesdames et messieurs !! Nous avons longuement hésité à révéler au peuple Français comme d’ailleurs et surtout à la connaissance du monde entier, ce qui jusqu’à aujourd’hui et depuis de nombreuses années, tenait du secret d’état !!


A suivre : https://forum.slygame.fr/index.php?topic=185.msg3239#msg3239