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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 3) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (51 / 150) (Afrique) (Le retour de Kinou)


La vie au dispensaire a repris ses habitudes, les personnes de la Croix Rouge sont reparties et le père Antoine retrouve son petit monde entouré des sœurs, son visage reposé et marquant l’immense plaisir qu’il éprouve à reprendre son sacerdoce.


Dans le village d’Okoumé, il en va de même et la tribu tout entière s’est rassemblée pour écouter Taha conter son voyage chez les hommes blancs.


Une offrande aux dieux ainsi qu’une nuit entière de danses et de prières a eu lieu au retour du chef et de ses trois fils quand Aomé leur est apparu guéri de cette balafre qui défigurait le jeune homme.


La joie des retrouvailles, la guérison d’Aomé ainsi que la réconciliation des deux frères marqua beaucoup la petite tribu pendant les premiers jours de leur retour, Okoumé ne quitte plus ses fils du regard et sourit à longueur de journée à leurs incessantes plaisanteries.


Plusieurs jeunes filles de la tribu se rapprochent visiblement de son fils aîné pour retenter leur chance auprès de lui et cette fois-ci a la joie de ne plus avoir droit à ses rebuffades qui jusqu’alors les renvoyaient dans leur case en pleurs.


Elles s’intéressent à lui pas parce qu’il est le fils du chef mais bien pour son physique et sa force tranquille qui les attirent comme toutes femmes devant un garçon au meilleur de sa forme et pouvant leur donner de beaux enfants sains et vigoureux.


Bien sûr le jeune homme se retrouve très vite avec un problème insoluble pour lui, celui du choix de celle qu’il souhaitera épouser.


Tout donc va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour tous ces gens simples pour qui la vie ne consiste qu’à chasser manger dormir et faire l’amour.


Un bruit de moteur alerte les hommes encore au village et ils s’empressent de prendre leurs armes et d’aller voir de quoi il s’agit, le camion avance avec peine sur la piste, gêné par les ramifications des énormes arbres la bordant ainsi que par l’état défoncé de celle-ci.


Akim voit le premier le père Antoine à la place passager et crie de joie en courant à sa rencontre, l’arrière du camion étant occupé par une grande cage où une magnifique panthère noire regarde autour d’elle en ronronnant.


- (Akim fou de joie) Père !! C’est « Kinou » qui revient !!


Okoumé sourit et s’avance au-devant de l’énorme engin qui s’arrête à quelques mètres de lui, le père Antoine en descend lestement pour son âge et les deux hommes se prennent dans les bras l’un de l’autre comme à chaque fois qu’ils se retrouvent.


Taha et Aomé arrivent en courant, ils ne se quittent quasiment plus depuis le retour du plus jeune des deux frères et tentent de rattraper les années perdues à cause de cet accident pourtant involontaire.


- (Okoumé) Heureux de vous voir père Antoine.
- Moi également mon fils.


Okoumé montre la cage.

- Quelles sont vos intentions pour « Kinou » ?
- Il faut le ramener à la clairière pour que son hôte retrouve les siens.
- Qu’en deviendra-t-il de lui ensuite mon père ?


Le père Antoine soupire tristement.

- Je le savais !! Il ira sans doute retrouver ses congénères.
- Pourra-t-il survivre dans la jungle ? Il n’y a jamais vécu.
- Ce sera une chose à surveiller de près Okoumé, je compte sur toi pour cela.
- Je ferai de mon mieux je vous en donne ma parole.
- Akim et Taha s’y sont-ils rendus depuis ?
- Non mon père !! Ils n’ont pas ressenti l’appel de nos dieux.
- Ils sont donc toujours en eux ?
- Oui mon père !!
- Peut-être serait-il bon qu’ils se rendent tous les trois dans la clairière, Taha doit rapporter les pierres qu’il détient toujours également tu le sais.
- Nous attendions l’appel mon père.


Le père Antoine lève la tête et observe le soleil.

- Il est encore tôt, peut-être ne devrions-nous pas attendre plus longtemps.
- (Okoumé étonné) Nous mon père ?
- Tu n’es pas curieux de savoir ce qu’il se passera ? Eh bien moi si figure toi !


Le père Antoine sent quelque chose de chaud et de doux contre sa cuisse, il baisse la tête et sourit en voyant l’animal se frotter contre lui.


- Ah te voilà toi !! Heureux de retrouver ton pays ?
- Rrrrr !!!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (52 / 150) (Afrique) (Le retour de Kinou) (fin)


La petite troupe se met rapidement en route pendant que le camion repart vers la ville avec sa cage, vide cette fois. "Kinou" ne lâche pas d’une semelle le père Antoine comme s’il savait qu’ils allaient devoir se quitter pour toujours, Okoumé et ses trois fils avançant devant eux tout en se retournant souvent pour vérifier que le brave homme ne fatigue pas trop.

Pourtant Antoine se sent bien et respire à pleins poumons cet air vivifiant aux senteurs rares, il sait très bien à qui il doit cette santé retrouvée et prie pour que pour ces êtres aussi, tout finit par s’arranger pour qu’un jour qu’il sait fort lointain, ils communient enfin avec tous les leurs.

La clairière est toute proche maintenant et un regain de force les pousse à accélérer l’allure, ils découvrent les changements dus ils le savent maintenant aux « guérisons » de Florian et c’est Okoumé qui montre le premier du doigt l’arbre balafré à son fils aîné.

- Cet arbre est le tien Aomé !! Regarde comme il a pris ta blessure du visage !!
- C’est étrange père !
- Nous sommes tous liés à ce lieu mon fils, rappelle-toi s’en quand je ne serai plus là et protège-le de la folie des hommes.
- Je t’en fais la promesse père.

Akim et Taha passent devant eux et s’arrêtent à l’orée des arbres torturés, Akim devient grave et son visage perd son aspect juvénile le temps des mots qu’il prononce.

- Vous devez attendre ici !! Seuls Taha, « Kinou » et moi ressentons l’appel !!
- (Okoumé) Alors allez-y mes fils, nous attendrons un signe pour vous y rejoindre.

Le petit garçon acquiesce gravement et entre dans la trouée végétale suivit de son frère et de la jeune panthère qui se retourne un instant pour fixer le père Antoine avant de repartir d’un bond souple rejoindre les deux frères qui comme à l’accoutumée se dirigent directement vers cette souche qui toujours les attire.

- (Akim) Le nouveau gardien arrive !!
- (Taha) Je sens sa présence !!
- Que va-t-il nous arriver ensuite ?
- Comment le saurais-je ? Sans doute les dieux en nous retrouveront leurs pierres et seront replacés près des leurs.
- Nous ne pourrons plus nous parler dans nos têtes tu crois ?
- Notre mission est terminée, nous redeviendrons comme avant.

Un bruit de branches qui craquent les fait se retourner brusquement.

- (Akim) Le voilà !!

L’être simiesque apparaît et se dirige lentement vers eux, ses petits yeux intelligents dirigés vers l’endroit où se trouve le reste de la troupe.

Il s’approche ensuite des deux jeunes Massaï et doucement prend le plus jeune par la manche et l’oblige à se lever pendant que son autre main lui indique l’endroit par où ils sont arrivés, des petits cris s’échappent alors de sa gorge.

- Hoou ! Hoou !
- (Akim croit comprendre) Je dois les appeler ?
- Hoou ! Hoou !
- (Taha) Je crois qu’il vient de te répondre.
- (Akim d’une voix forte) Père !!! Venez !!!

Bien entendu il n’a pas à réitérer l’appel que déjà Okoumé et ses deux compagnons apparaissent dans la clairière, ils restent un moment figés devant cet énorme gorille mâle à la peau bleue qui les impressionne énormément.

De voir les deux jeunes garçons souriant tout près de lui les rassurent très vite et ils les rejoignent au centre de la trouée en jetant un coup d’œil sur l’empennage et la carlingue encore visible de l’avion malgré l’énorme végétation qui les recouvre.

Le grand singe va ramasser avec précaution deux petites pierres posées au milieu des autres et s’approche des deux garçons en leur appliquant chacun une sur le front, un léger flou apparaît un bref instant autour des cailloux.

Akim et Taha ressentent la perte de quelque chose d’indéfinissable et comprennent que les dieux les ont quittés en essayant vainement de communiquer par la pensée.

Le gorille revient vers eux et tend une nouvelle fois ses deux mains, vides cette fois-ci, attendant manifestement quelque chose de leur part.

Taha comprend et sort de la petite bourse de peau nouée autour de son cou qui ne l’a pas quitté depuis sa précédente visite, les deux pierres qui lui avaient été confiées et les dépose dans les énormes mains velues de l’animal qui aussitôt se redirige vers l’amas de pierre pour en déposer précautionneusement l’une d’entre elles.

L’être ayant pris possession du grand singe se retourne vers « Kinou » qui s’approche de lui lentement, presque à regret et les hommes le voit la lui appliquer sur le front comme il vient juste de le faire pour les garçons.

Étrangement, ils ne détectent pas le flou qui pour Akim et Taha les a libérés et le gorille reste un long moment sans bouger, se contentant de rester les yeux dans ceux de la panthère figée elle aussi.

Le père Antoine chuchote à l’oreille de Taha :

- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Comment le saurais-je mon père ? Il semblerait que tout ne se passe pas comme pour nous.
- C’est ce que j’ai cru comprendre !!

C’est « Kinou » qui reprend « vie » le premier et vient s’allonger au centre des pierres, le grand singe à son tour réagit et dépose le caillou qu’il tient toujours dans sa main au milieu de ses congénères, un halo tremblotant recouvre alors la jeune panthère qui semble soudainement grandir.

Le père Antoine tressaille en disant tout haut ce que tous pensent en observant le phénomène surnaturel qui se déroule sous leurs yeux ébahis.

- Dieu du ciel !! On dirait qu’il devient subitement adulte !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (53 / 150) (Nantes) (Le deux janvier au soir)


Le véhicule arrive rapidement et ses pneus crissent dans l’allée quand il se gare près du manoir, aussitôt deux hommes d’âges mûrs vêtus de blouses blanches en sortent et sont accueillis par un homme vêtu d’un costume sombre qui accourt vers eux le visage grave.

- Monsieur est dans le grand salon !! Veuillez me suivre !!

Le coffre du véhicule est ouvert rapidement, les deux infirmiers en sortent un brancard et une mallette contenant le matériel de première urgence.

Ils suivent le majordome dans la grande bâtisse jusqu’à une pièce immense où un homme en robe de chambre est étendu sur un canapé.

Un des deux infirmiers s’approche rapidement de lui et prend aussitôt sa tension, l’inquiétude se lit très rapidement sur son visage quand il se tourne vers son collègue.

- Prépare l’oxygène !!
- Tout de suite !!

Il soulève une paupière et l’iris fortement dilaté du patient le conforte dans son diagnostic.

- C’est sans doute un AVC !! On l’emmène, vite !!

Anne Laure De Lamarlière pousse un cri d’angoisse et s’effondre à son tour sur l’épais tapis de laine.

- Nonnn !!!
- (L’infirmier) Manquait plus que ça !!

Pendant que son collègue aidé par Jean dépose Jean Philippe sur le brancard, il s’occupe de son épouse qui lentement revient à elle.

- Cela va aller madame ?
- Mon mari ???
- Nous allons le transporter aux urgences ne vous en faites pas, c’est la première fois que ça lui arrive ?
- Oui !! Il lisait son journal quand il s’est plaint d’une forte douleur à la poitrine ainsi qu’à la tête et s’est écroulé aussitôt après.
- Cela fait-il longtemps ?
- Quelques minutes avant que mon majordome vous appelle.
- (Jean) Il y a vingt-huit minutes exactement, j’ai fait un massage cardiaque sur monsieur et son cœur est reparti, il n’a pas repris conscience depuis.
- (L’infirmier note l’heure) Vous avez très bien réagi sinon il serait mort sans aucun doute.

Le brancard est vite transporté jusqu’à l’ambulance et Jean la regarde repartir sirène hurlante, il rebrousse ensuite rapidement son chemin jusqu’à aller retrouver sa patronne morte d’inquiétude.

- Madame désire-t-elle que je la conduise auprès de monsieur ?
- S’il vous plaît Jean, je vous en saurai gré.
- Je sors la voiture pendant que madame se prépare.

***/***

« Le trois janvier au matin, avant la reprise des cours »

Marc entend son téléphone sonner et regarde aussitôt de qui peut bien provenir l’appel, le numéro lui est inconnu mais quelque chose le pousse à décrocher bien que ce ne soit pas dans ses habitudes.

Il préfère en effet attendre un éventuel message vocal pour décider si oui ou non il devra rappeler.

- Allô !!!
-…
- Jean !!! Mais tu appelles d’où ?
-…
- De quoi !!!!
-…
- C’est arrivé quand ?
-…
- C’est grave ?
-…

Marc devient pâle.

- Il va s’en remettre ?
-…

Marc sort son calepin et un stylo.

- Tu peux me donner l’adresse de l’hôpital où il est ?
-…

Il note les indications d’une main tremblante.

- Tu me préviens si tu as des nouvelles ?
-…
- Merci de m’avoir appelé !!
-…
- Je ne sais pas si je pourrai, je ferai mon possible !! Bisous et tu en feras un gros de ma part à nounou !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (54 / 150) (Reims) (Chez les Viala)


« Retour en arrière, le deux janvier »

La famille Viala n’est rentré que du matin même et depuis c’est la courette pour faire les courses et préparer la reprise du lendemain, Frédéric a quand même appelé l’université pour valider ses horaires de cours et prévenu ensuite le CHU de ses disponibilités.

Il apprend seulement alors la nouvelle pour André et ça a le don de lui plomber le reste de sa journée qu’il passe seul enfermé dans son bureau.

Sa femme et ses enfants se doutent bien que quelque chose le préoccupe mais préfèrent attendre que ce soit lui qui leur en parle et du coup font en sorte de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le déranger.

Dix-huit heures trente, une clé dans la serrure fait dresser la tête de la fratrie installée au salon.

Les deux siamois déjà assis devant la porte d’entrée leur amènent le sourire en sachant bien qui arrive.

Annie sort de sa cuisine en s’essuyant les mains encore pleines de farine de la quiche qu’elle prépare pour le repas du soir, le même sourire orne ses lèvres quand elle voit entrer Florian l’accompagnant d’un soupir de plaisir d’avoir toute la famille à la maison.

Guillaume aide rapidement son copain à ranger ses affaires dans leur chambre et arrive enfin le moment des embrassades, l’ambiance de l’appartement ayant remonté comme par enchantement de plusieurs crans.

Les discussions entre les quatre garçons deviennent vite une énorme partie de rigolade jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre et que Frédéric le visage éclairé d’un pâle sourire apparaisse devant eux.

Florian et son sixième sens comprend aussitôt que quelque chose ne tourne pas rond et s’en inquiète sans tarder.

- Un problème p’pa ?
- On peut dire ça oui !!
- (Inquiet) Tu es malade ?
- Ce n’est pas moi « Flo », c’est André !! Je viens d’apprendre qu’il a été mis en arrêt maladie et qu’ils lui ont diagnostiqué un Alzheimer.
- (Pas vraiment surpris) J’aurais dû m’en apercevoir la dernière fois que je l’ai vu !! Il se comportait bizarrement pourtant, j’ai juste pris ça pour un coup de fatigue. Ils ont commencé un traitement ?
- D’après ce que j’ai compris, ils attendent que tu l’auscultes avant de lui prescrire quoi que ce soit. Pour l’instant il n’opère plus et tu sais combien son travail est important pour lui.
- Et bien !! On dirait que le boulot me rattrape à peine rentré !!
- Désolé mon garçon !!
- Tu n’as pas l’être, André est un ami et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lui venir en aide, tu le sais bien !! (Je réfléchis quelques secondes) Y a-t-il un laboratoire de recherche sur cette maladie pas loin d’ici ?
- A Chalons je crois !! Une annexe de l’institut Pasteur qui travaille là-dessus depuis quelques années.
- (Je me lève) Et bien !! Qu’est-ce qu’on attend alors ?
- (Frédéric surpris) Quoi !! Maintenant ?
- J’ai ma rentrée de fac demain et je ne voudrais pas la rater.
- Mais enfin « Flo » !! On est dimanche !! Ça doit être fermé !!

Annie sort de sa cuisine.

- Ma quiche est prête alors ça attendra bien à après le repas, tu ne vas quand même pas déjà repartir et le ventre vide en plus !!
- (Frédéric) Annie a raison, je vais passer quelques coups de fil et nous verrons après manger si c’est possible ou non !!
- (Annie intransigeante) Tu ne sortiras pas avant d’avoir dîné, il n’y a quand même pas le feu !!

Je comprends à son ton qu’il ne me sert à rien d’insister.

- D’accord !! Je me rends Hi ! Hi !

Frédéric hoche la tête d’assentiment et repart s’enfermer dans son bureau duquel il ne ressort qu’une grosse demi-heure plus tard alors que tous commençaient à se mettre à table, il s’assoit à sa place et me regarde avec un léger sourire en coin.

- Quoi ??
- Ton nom fait des miracles fiston, il suffit de le prononcer pour que toutes les portes s’ouvrent.

Je suis stupéfié par ses paroles.

- À ce point-là ???
- Tu verras ça par toi-même tout à l’heure, mangeons avant que les troupes arrivent Hi ! Hi !
- Comment ça les troupes ?
- J’ai comme l’impression que ta première semaine à Begin a marqué fortement les esprits de certaines personnes, paraîtrait même que tu as beaucoup aidé à certaines avancées significatives et au moment où je te parle, il y a comme qui dirait une poussée de fièvre du côté des chercheurs de l’institut à ce que j’ai cru comprendre et je ne serais pas étonné qu’ils soient tous là à t’attendre ce soir.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (55 / 150) (Reims) (Chez les Viala) (fin) (Antenne de l’institut Pasteur, Chalons en Champagne)


- Et moi qui voulais être tranquille pour mener mes recherches !!

Frédéric croit comprendre ce qui turlupine Florian.

- Tu avais l’intention d’utiliser ton « don » ?
- Bien sûr que non, sinon j’aurais été directement voir André !! Juste que j’aurais souhaité garder une éventuelle découverte encore quelque temps pour moi avant qu’elle n’éclate au grand jour et puis rien ne dit que ce sera le cas.
- (Annie) Tu ne nous as pas habitués jusqu’alors à réagir comme tu le fais ?
- C’est que je ne suis plus seul maintenant, j’ai des associés et ils ne verraient certainement pas d’un bon œil que mes découvertes profitent à d’autres.

Frédéric est visiblement à l’ouest.

- Mais de qui parles-tu donc ?
- De Ming et d’Hassan !! Ils vont financer mon projet et en contrepartie je leur ai promis un pourcentage sur les bénéfices des brevets de mes découvertes médicales.
- (Annie) Je vais contacter un ami de promo qui est devenu depuis lors un redoutable avocat d’affaires, je ne doute pas un instant qu’il saura protéger tes droits en la matière. Termine ton repas sinon ça va être froid, il va te falloir de l’énergie pour ce que tu as à faire.

Aurélien entre deux bouchées.

- Encore un mot qui va disparaître rapidement du dictionnaire.
- (Damien curieux) Ah oui !! Lequel ?

Aurélien sourit en me faisant un énorme clin d’œil.

- Alzheimer !!

Le dîner se poursuit et il se termine à peine que la sonnerie de la porte d’entrée retentit, et qu’elle n’est pas la surprise de Florian quand il reconnaît Robert le directeur du CHU qui s’est déplacé en personne pour les emmener jusqu’à l’institut.

***/***

« Cinq heures du matin, institut de recherche médicale, Chalons en champagne »

Les ordinateurs ronronnent à pleine puissance dans leurs calculs pendant que plusieurs hommes et femmes travaillent d’arrache-pied sur la conception des nouvelles molécules et à leurs assemblages sous le contrôle d’un petit rouquin que tous regardent avec une énorme déférence devant les compétences manifestes qu’ils lui découvrent et lui reconnaissent.

La première partie de la nuit lui a été nécessaire pour reprendre pas à pas les avancées de plusieurs années qui ont permis la mise en œuvre des médications actuelles, il lui a fallu reprendre tous les tests et analyser les effets sur les patients ayant servi aux diverses expérimentations jusqu’à découvrir ce qui n’allait pas et à partir de quelles bases il lui fallait reprendre de nouvelles voies qui au fil de la nuit ont amené la découverte de nouvelles associations prometteuses.

Les ordinateurs sont alors entrés en action et ont passé un long moment en simulation avant qu’enfin apparaisse clairement un schéma qui lui donne satisfaction et qu’il dirige alors les équipes vers l’ajustage moléculaire qui devrait non pas guérir, mais dans un premier temps stopper l’action de la maladie sur le cortex cérébral en attendant de pousser plus loin la recherche jusqu’à l’éradication complète de ce qui pour une raison encore mal connue mais suffisamment perçue, affecte inexorablement la mémoire sur les sujets atteints jusqu’à les amener dans un état débilitant avancé avec la fin tragique qui s’ensuit au grand désespoir de leurs proches.

La fatigue pourtant naturelle au vu de cette journée sans sommeil, n’affecte de toute évidence pas l’équipe de chercheurs.

Le cerveau en ébullition stimulé par la voie que vient de leur tracer ce jeune garçon, qui en quelques heures a réussi ce qu’eux et leurs collègues du monde entier n’ont pas pu trouver en plusieurs années de recherches tant assidues qu’onéreuses.

***/***

« Sept heures du matin le trois janvier »

Florian voit arriver trois hommes dont la tenue vestimentaire lui fait tout de suite comprendre qui ils sont, d’un geste vif il met une grande partie des pilules qu’ils viennent de concevoir dans une petite flasque et la range vivement dans sa poche.

Un des trois hommes s’approche de Robert qui lui aussi est resté la nuit entière, émerveillé par tout ce qu’il s’est passé sous ses yeux et comprenant aux expressions des gens autour de lui, combien ce qu’il connaissait de ce jeune garçon était loin et même très très loin de la réalité.

- (L’homme) Nous avons ordre de mettre sous scellés tout ce qui se trouve dans cette pièce !!

Robert est surpris et visiblement en colère.

- De quel droit ?

Une voix bien connue de lui le fait se retourner vers la porte.

- Du droit de la République à protéger les découvertes essentielles aux retombées internationales avant qu’elles n’atterrissent entre des mains étrangères.

Je me tourne vivement vers la personne qui vient de parler.

- Maurice !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (56 / 150) (Reims) (Antenne de l’institut Pasteur, Chalons en Champagne) (fin)


- Lui-même mon garçon !! Si tu veux bien me suivre avec monsieur Mercier pendant que mes hommes font leur travail ? Quant à vous messieurs dames !! Vous allez être conduits après une fouille au corps au commissariat, pour y subir un interrogatoire et vérifier vos identités.
- (Un des chercheurs) Mais de quel droit !! C’est un scandale !!
- (Maurice) Si vous n’avez rien à vous reprocher, cela ne durera pas longtemps et vous pourrez retourner chez vous rapidement. J’espère que vous comprendrez nos raisons si j’ajoute que nous pensons que l’un d’entre vous n’est pas ce qu’il prétend être et que nous ne faisons que notre devoir afin de nous assurer que rien de ce que vous avez participé à découvrir ce soir ne tombera entre de mauvaises mains. Ne m’obligez pas à utiliser des moyens plus coercitifs et je vous saurai gré de votre participation entière à cet interrogatoire.

Maurice nous fait signe de le suivre dans la pièce d’à côté et referme soigneusement la porte derrière nous.

Robert encore sous le choc.

- Tu peux nous expliquer ?

Maurice sourit amicalement.

- Nous avons appris certaines choses récemment et une carte indiquant l’emplacement de plusieurs cellules d’espions Russes nous a été fournie par une personne travaillant pour l’émir Hassan et qui en a fait la découverte lors de sa dernière mission.
- Joseph ???

Maurice me confirme de la tête.

- Lui-même !! Une des zones qu’il nous a indiquée correspond à ce secteur et nous ne pouvions pas prendre le risque que le Kremlin soit informé de ce que tu viens de découvrir, déjà pour ta sécurité et ensuite pour nous laisser le temps de commercialiser ce nouveau médicament.
- (Amusé malgré tout) Qui te dit que j’ai trouvé quelque chose ? Ton gars même s’il arrive à passer à travers les mailles du filet que tu lui as tendu, restera chou blanc avec les informations que je leur ai donné cette nuit.
- (Robert) Pourtant ils avaient tous l’air d’y croire vraiment, je ne comprends plus !!
- Il leur manquera pourtant l’essentiel et ça crois-moi, ils ne sont pas près de le trouver au vu de ce qu’ils savent.
- (Robert déconcerté) C’est mort pour André alors ?
- Je n’ai pas dit ça non plus il me semble. (Je sors le flacon de ma poche) En fait c’est une bi thérapie et voici le premier des deux médicaments nécessaires, il faudra l’associer avec un autre pour que l’effet escompté agisse.
- (Maurice ébahi) Je parierai que tu l’as fait exprès, pas vrai ?
- Exactement !! Ou du moins de ne pas en parler, en fait les molécules des deux médications ne peuvent pas se conserver si elles sont assemblées. Elles deviennent actives dès qu’elles sont en contact et c’est pour cette raison que les recherches n’ont pas avancé, le succédané qui en est sorti est précisément la médication actuelle avec le peu d’effet qu’on lui connaît.
- (Robert ébahi) Et bien tu m’en diras tant !! Reste plus qu’à fabriquer ce deuxième médicament si je comprends bien ?
- (Je le regarde amusé) C’est là où tu te trompes, ce médicament existe déjà mais pour une autre pathologie et il suffira de lui enlever les éléments qui n’ont rien à y faire pour qu’il soit tout de suite efficace, d’ailleurs même tel qu’il est actuellement il devrait faire l’affaire.
- (Maurice subjugué) Mais où vas-tu chercher tout ça !!!

Je me tapote le front.

- C’est qu’il y en a là-dedans Hi ! Hi !
- (Robert en souriant) Beaucoup plus apparemment que je ne pouvais imaginer !! On fait quoi maintenant ?
- Voir André bien sûr et lui donner son traitement dès aujourd’hui.

***/***

« Une heure plus tard au CHU de Reims »

André attend visiblement surpris du coup de téléphone qu’il a reçu et qui lui demandait de venir de toute urgence à l’hôpital pour voir Florian, il est dans son bureau à chercher ce que le jeune garçon lui veut pour avoir été aussi pressant.

Les deux hommes accompagnés du jeune rouquin arrivent à leur tour et vont directement à la pharmacie du CHU pour sortir une boîte du médicament dont Florian inscrit le nom sur la fiche de sortie.

Le pharmacien de garde le regarde bizarrement et ne peut s’empêcher de lui demander :

- Il ne vous faut que celui-là ? D’habitude il est associé à deux autres je ne vous l’apprends pas.
- (Je hoche la tête) Que celui-là, oui !!

Robert ne dit rien et attend qu’ils se soient éloignés de la pharmacie pour poser la question qui lui brûle les lèvres.

- C’est un des trois traitements contre le VIH !!
- En effet !! Et d’ailleurs en parlant de ça, j’ai eu dans la nuit une petite idée qu’il me tarde d’explorer rapidement. Si elle s’avère juste, je prédis un effondrement rapide des cours du latex Hi ! Hi !

Robert et Maurice stoppent net et se regardent visiblement troublés des implications des dernières paroles de Florian, ils reportent leur attention sur lui et constatent avec effarement qu’il reste égal à lui-même malgré la bombe qu’il vient de lâcher en quelques mots sur un ton rieur.


2eme ANNÉE avant pâques : (57 / 150) (Reims) (CHU)


Maurice s’excuse alors de ne pas pouvoir rester plus longtemps et les quitte après avoir serré la main de Robert et embrassé Florian en lui promettant de revenir très vite le voir.

À peine sortie du bâtiment, il vérifie que personne n’est assez près de lui pour entendre ce qu’il a à dire et prend son portable d’une main nerveuse, la tension qu’il éprouve le faisant trembler.

Il compose le numéro qu’il connaît par cœur et s’imagine la tête de son interlocuteur à l’autre bout quand il va lui faire son rapport sur les événements de la nuit et de ces futures répercussions.

-…
- Maurice Désmaré monsieur le président, puis je avoir votre attention quelques minutes pour vous rapporter plusieurs faits pour le moins incroyables qui se sont produits cette nuit ?
-…
- Je pense que ça ne pouvait pas attendre monsieur, c’est tellement extraordinaire que j’ai tenu à ce que vous en soyez informé sur l’heure.
-…
- Oui monsieur !! Ça le concerne, il a appris en rentrant hier soir qu’un de ses amis était atteint d’Alzheimer.
-…
- Si !! Aussi incroyable que ça paraît, c’est ce qu’il a fait cette nuit monsieur et il est justement en ce moment même où je vous parle en route pour appliquer son traitement à cet ami.
-…
- Il semble suffisamment sûr de lui pour le lui administrer et je pense sincèrement qu’il sait ce qu’il fait.
-…
- J’ai déjà pris toutes dispositions à cet effet monsieur et ils sont tous actuellement sous surveillance policière pour un interrogatoire poussé, j’ai d’ailleurs reçu récemment une information qui irait dans ce sens.
-…
- Merci monsieur !! Je n’ai fait que ce pour quoi je suis mandaté, rien de plus.
-…
- Très certainement monsieur, sa protection sera notre priorité et je vais la renforcer dès aujourd’hui.
-…
- Ce n’est pas tout monsieur !! Ses dernières paroles laissent à penser qu’il a autre chose en tête et que si cela se révélait exact, notre vie à tous en serait révolutionnée.
-…
- Il semblerait d’après ses dires qu’il aurait lors de ses recherches de cette nuit, commencé à développer une idée de traitement contre le VIH.
-…
- Vous avez très bien entendu monsieur et c’est pour cette raison que j’ai tenu à vous en informer aussitôt.
-…
- Je le pense aussi monsieur et Begin me semble l’endroit le plus approprié pour qu’il y fasse ses recherches, nous sommes informés de la présence d’un agent Russe mais j’ai déjà placé plusieurs hommes de confiance là-bas et je ne crois pas qu’il serait bon de lui changer ses habitudes, ce garçon est déjà assez sollicité comme ça, vous ne pensez pas ?
-…
- Entendu monsieur !! Je rentre sitôt raccroché et nous pourrons prendre les dispositions nécessaires à sa sécurité.
-…
- Merci monsieur, à vous aussi !! Ah !! Autre chose monsieur, pour ce voyage à Kyoto ? Devons-nous le maintenir ou pas ? Florian n’en a pas encore été averti et ce ne serait donc pas gênant.
-…
- Entendu, nous en reparlerons tout à l’heure.

Maurice raccroche après les politesses d’usage et se sent déjà mieux de connaître la position du président qui somme toute se rapproche dans l’essentiel de la sienne, ne serait-ce ce voyage qu’il trouve maintenant malvenu mais dont le président de toute évidence et pour des raisons bien à lui, tient à maintenir comme prévu.

***/***

« Dans le bureau d’André »

Un coup bref à la porte le fait sursauter et se lever d’un bond, cherchant un instant où il est avant de se rappeler qu’il est dans son bureau à attendre l’arrivée de son jeune ami.

- Oui !! Entrez !!

Ce n’est pas un mais quatre visiteurs qu’il accueille surpris, il y a Florian bien sûr mais aussi Robert, René et son ami de toujours, Denis qui entrent en souriant heureux de lui annoncer la bonne nouvelle après s’être autant inquiété pour lui et sa santé.

Florian l’embrasse comme à son habitude qui fait sourire le brave neurologue et sort de sa poche un flacon rempli de minuscules pilules vertes et une boîte de médicament qu’il reconnaît aussitôt.

- Tatatan !!!

André sourit malgré lui de la tête de clown qui le fixe avec un énorme sourire.

- Qu’est-ce que c’est ??

Je le regarde amusé de son étonnement.

- Un antivirus et un back-up pour ton disque dur Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (58 / 150) (Reims) (Fac)


« Retour au présent »

Flavien et Carole arrivent bras dessus bras dessous et aperçoivent leur ami debout en plein milieu du campus visiblement pas dans son assiette, le grand blond se dirige aussitôt vers lui pour voir ce qui ne va pas et le prend gentiment par l’épaule en le secouant avec amitié.

- Et bien « Marco » ? Tu m’as l’air tout triste ? Tu n’es pas heureux de reprendre les cours ?

Marc lève les yeux vers ses amis :

- Je viens juste d’apprendre que mon père vient de faire un AVC.
- (Carole) Tu parles d’une tuile !! Ils l’ont pris à temps ?
- Grâce à Jean le père d’Arnault, c’est lui qui m’en a averti.
- (Flavien) Qu’est-ce que tu vas faire ? Y aller ?
- Je ne sais pas !! Ma mère ne m’a même pas prévenu, tu te rends compte !! Si Jean ne l’avait pas fait, je ne saurais rien de ce qui lui arrive.

Carole lui fait une grimace de compréhension.

- Bonjour la famille !! Ils t’en veulent toujours de toute évidence.
- (Flavien) Et toi par contre tu t’inquiètes pour eux ?
- C’est mon père et il a beau être le dernier des derniers, c’est quand même mon père.
- (Carole) « Flo » ne devrait plus tarder à arriver, tu devrais lui en toucher deux mots.

Marc d’une voix éteinte :

- Je ne vais pas encore l’ennuyer avec mes histoires, il en a déjà assez fait pour moi comme ça depuis qu’on se connaît.
- (Flavien surpris) Allons !! Tu sais bien que ça ne le dérange jamais quand il s’agit de l’un d’entre nous ?
- Justement !! Moi ça me dérange de toujours le solliciter et de ne jamais rien faire pour lui, pas vous ?
- (Carole pâlit) Comment ça jamais rien faire pour lui ? Tu sais bien qu’il peut nous demander ce qu’il veut !!
- Oui peut-être, mais le faisons-nous ? Non !! Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne nous demande jamais rien et ça finit par me gêner.
- (Flavien) Arrête ton délire, tu veux bien !! Là c’est de ton père qu’il s’agit et si Florian peut lui venir en aide, il n’hésitera pas tu le sais bien. Pour le reste ce n’est quand même pas de notre faute s’il n’a jamais besoin d’un service !! Tu pousses un peu loin le bouchon sur ce coup-là je trouve.

Carole veut calmer le jeu car elle sent bien la mayonnaise commencer à monter entre les deux copains et elle ne tient pas du tout à assister à leur première dispute, surtout sur un sujet aussi délicat que l’est l’état de santé du père de Marc.

Elle regarde sa montre, bientôt dix heures et Florian tout comme eux a son premier cours dans quelques minutes et donc ne devrait plus tarder à arriver.

- Pas d’engueulades entre vous les garçons, c’est pour le coup que si Florian s’en aperçoit ça ne lui fera pas plaisir. C’est moi qui lui en parlerai que tu le veuilles ou non et nous verrons bien ce qu’il en adviendra ensuite.

Sébastien arrive dans ces entrefaites et vient embrasser sa jumelle puis serre la main à ses deux amis.

- Un problème ? On vous entend depuis l’entrée du campus !!

Carole explique en vitesse à son frère ce qu’il en est, celui-ci écoute en hochant la tête plusieurs fois et finit par donner son avis.

- Si tu veux mon avis, tu n’as pas à te mêler de ça !! Ce sont les affaires de Marc après tout et il est assez grand pour savoir ce qu’il a envie ou non de faire. Je pense néanmoins que tu devrais en toucher deux mots à Florian « Marco », sinon il risque de t’en vouloir de ne pas l’avoir fait s’il arrive quelque chose à ton père alors qu’il aurait pu lui venir en aide.

Marc voit que tout le monde pense comme Sébastien et soupire.

- OK ! OK ! Je me rallie à l’avis du plus grand nombre !! Tu portes bien ton prénom toi, parole !!
- (Flavien) Tiens oui au fait !! Il fait quoi ton Sébastien ? Maintenant qu’il remarche, il va pouvoir continuer ses études en dehors de chez lui pas vrai ?

Marc sourit car le changement de sujet arrive pour lui au bon moment.

- Il s’est inscrit à l’école de police, mais je crois qu’il ne commence que le mois prochain le temps que tous ses papiers soient pris en compte.
- (Sébastien en riant) Cot cot cot !! Un beau petit poulet qu’il va nous faire le rouquin Hi ! Hi !
- (Marc amusé) D’abord il n’est pas roux mais blond roux et il y a déjà assez de futurs toubibs dans la bande Hi ! Hi !
- (Carole) C’est vrai qu’il est trognon l’ex Kojak depuis que ça repousse.
- Il est à moi celui-là, tu as déjà assez à faire avec l’autre grande saucisse alors pas touche ma belle !!

Ils éclatent tous de rires devant la tête que fait Flavien en s’entendant appeler grande saucisse.

- Ouaih !! Bon !! Tu sais ce qu’elle te dit la grande saucisse ?

Marc le regarde ingénument.

- Non !! Quoi donc ?

Flavien s’attendant à une connerie, se retrouve tout bête sur le coup et ne sait quoi répondre.

Au grand amusement de ses amis qui éclatent une nouvelle fois de rires à ses dépens.

- Ben !! Heu !!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (59 / 150) (Afrique) (Que serais-je sans toi !)


Le père Antoine se réveille et est surpris de constater que l’heure est déjà bien avancée tandis que d’ordinaire il se lève toujours au lever du soleil.

La journée de la veille a été quand même harassante pour son âge même s’il a retrouvé une certaine forme physique et ceci expliquant cela, il ne s’en veut pas de cette grasse matinée qu’il vient bien involontairement de s’accorder.

Ils ont quitté la clairière assez tard dans l’après-midi précédente et le retour a été sujet à une longue discussion sur ce qu’ils ont vu et ressentit après que les « êtres » ont retrouvé leurs enveloppes originelles.

Le fait que « Kinou » se soit transformé en adulte sous leurs yeux laisse des traces dans le mental du vieil homme qui depuis remet en cause beaucoup de croyance qu’il tenait pour acquis jusque-là.

Le jeune animal déjà impressionnant dans son état de jeune panthère, les a laissés sans voix devant l’apparence qu’il a prise après sa transformation sur le lit de pierres.

C’est devenu en quelques heures un adulte d’une carrure et d’une évidente puissance exceptionnelle comme ils n’en avaient jamais vu jusqu’à ce jour et ils l’ont quitté alors qu’il était encore allongé entouré par le halo si compact qu’ils auraient cru l’animal enveloppé dans un épais brouillard.

Le vieil homme ne doute plus maintenant qu’il saura s’en sortir dans la jungle et même s’il est triste de l’avoir laissé, il n’en est pas moins rassuré sur son devenir.

Maintenant, le père Antoine reconnaît qu’il lui manque déjà et qu’il aurait aimé l’avoir auprès de lui le temps que le seigneur le rappelle à lui.

Il se lève pour se rendre aux toilettes, puis après le lavage de mains d’usage rejoindre la cuisine pour prendre une bonne bolée du café qu’il a ramené avec lui de France et qui le fait saliver rien que d’y penser.

Une des nonnes l’accueille en souriant et le sert avec un petit quelque chose amusé dans l’œil, le père Antoine en est étonné n’ayant pas l’habitude de la voir avec une telle expression et s’enquiert auprès d’elle de la raison d’une si bonne humeur manifeste.

- Qui a-t-il ma sœur ? Je vous trouve bien joyeuse ce matin.
- Après la frayeur que nous venons de vivre mon père, la joie d’être toujours là parmi notre communauté est très compréhensible.

Le père Antoine repose son bol surpris.

- De quelle frayeur parlez-vous donc ma sœur ?
- De celle de cet animal énorme qui s’est jeté sur nous sitôt levées ce matin mon père, mes sœurs et moi avons cru notre dernière heure arrivée avant de comprendre qu’il n’y avait aucun danger en sa présence.
- Mais de quel animal parlez-vous donc ?

La nonne amusée car elle connaît d’avance la suite de ce que ces prochaines paroles vont occasionner pour le brave père.

- De celui qui s’est allongé sur le canapé et qui dort comme un loir depuis en vous attendant certainement.

Le père Antoine en a un hoquet de stupeur et manque de s’étrangler avec son café qu’il avait recommencé à boire.

- De quoi !!!
- Comme je vous le dis mon père, c’est incroyable comme il a changé en quelques semaines.

D’une voix étranglée ne cachant pas son énorme émotion :

- « Kinou » !!!

Au cri que vient de pousser le vieil homme, un bruit lui arrive du salon très vite suivi d’une tête impressionnante qui passe la porte et de deux yeux d’un vert presque hypnotique qui le fixe avec une douceur peu coutumière à ce genre de prédateur.

- Rrrrr !!

Le vieux prêtre laisse les larmes de bonheur s’échapper de ses yeux et couler rapidement le long de ses joues toutes ridées par l’âge, son cœur s’accélère et il sent ses mains trembler tellement l’émotion le submerge.

- Tu es revenu !! Tu n’as pas voulu toi non plus que nous soyons séparés ? Viens là mon « Kinou » !!

La panthère s’avance alors d’une démarche fluide malgré les plus de cent kilos qu’il pèse maintenant et vient précautionneusement poser sa tête énorme sur les genoux frêles de celui qui l’a accueilli et tellement dorloté étant jeune qu’il ne peut s’imaginer le perdre et être loin de lui une seconde fois.

- Rrrr !!!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (60 / 150) (Paris) (Réunion du conseil de l’ordre)


Nicolas arrive au pied du bâtiment Parisien où il a son bureau et grimpe les marches du perron en maudissant ses kilos de trop qui vont encore le laisser à souffler les « petits pois » bien avant d’arriver devant sa porte.

Nicolas Bellot président du conseil de l’ordre des médecins vient de convoquer une session exceptionnelle suite à de nombreux coups de téléphone reçus depuis ce matin même, dont un qu’il ne pouvait pas ne pas prendre en considération même si le haut personnage de l’état qui l’a appelé, n’a pas les prérogatives disons « officielles » pour lui dicter sa conduite.

Pourtant les courriers, mails et autres moyens existants pour le joindre n’ont fait qu’empirer depuis plusieurs semaines et tous ou quasiment pour aborder le même sujet, celui du jeune De Bierne dont la réputation commence à dépasser les limites de leur corporation.

La conversation avec le chef de l’État a été des plus claire et celui-ci ne semblait pas comprendre pourquoi le haut conseil n’avait encore pas validé les diplômes permettant au jeune homme d’être reconnu officiellement et surtout de lui éviter ses pertes de temps dues à ses obligations de suivre les cours à la fac alors qu’il n’y a depuis longtemps plus rien à y apprendre.

Pertes de temps qui lui a-t-il précisé, obligeait le jeune De Bierne à d’incessant va-et-vient et le fatiguait inutilement.

Le président lui a alors « suggéré » de lui faire passer le plus rapidement possible les examens de fin de dernière année ainsi que tous ceux nécessaires aux différents doctorats dont il aurait envie d’en faire une spécialisation.

Le but de la réunion de ce matin est donc de mettre aux voix cette « suggestion » présidentielle et si elle atteignait le quorum requis, préparer les questionnaires ainsi que les exercices qu’ils jugeraient opportun de lui faire passer.

***/***

« Midi ce matin-là »

Nicolas retrouve avec un visible soulagement le fauteuil de son bureau, la réunion s’est passée en laissant croire à tous qu’ils avaient le libre arbitre sur la décision finale, mais personne n’étant dupe qu’il aurait été des plus indélicats d’aller à l’encontre de la demande présidentielle.

D’autant plus que celle-ci exigeait quand même que les examens soient identiques à ceux présenter en juin aux étudiants de dernière année et notés sans aucun favoritisme par des personnes ignorant l’identité du rédacteur, mais qu’ils devaient tout simplement lui être faits passer avec quelques années d’avance.

Le vote final des membres du conseil de l’ordre allant dans le même sens que la proposition qui était mise aux voix ce jour-là, il ne lui reste plus qu’à organiser rapidement cette cession afin d’avaliser ensuite si les résultats sont concluants et Nicolas ne doute pas un instant qu’ils le soient, au vu de la tonne de courrier qui remplit son bureau.

Il appelle alors le secrétariat de l’Élysée, se présente et demande qu’on lui passe le président.

***/***

« Midi vingt palais de l’Élysée ; Bureau du président »

L’homme à la stature imposante raccroche son téléphone et se tourne vers Maurice le sourire aux lèvres.

- Voilà déjà une bonne chose de faite !! Cela devrait libérer du temps à notre jeune Marathonien.
- (Maurice approuve) D’autant plus que ça ne lui apportait rien et comme ça, il sera plus disponible pour ce qu’il souhaite faire.
- Nous maintiendrons néanmoins sa semaine mensuelle à Begin.
- Ça va de soi monsieur et en plus je ne crois pas qu’il aurait été heureux du contraire.
- (Le président étonné) Il me semblait bien pourtant qu’il n’aimait pas l’armée.
- En effet c’est le moins qu’on puisse dire !! Seulement il s’y est fait des amis depuis et je crois savoir qu’il attend avec impatience ses semaines à Paris pour y retrouver des personnes qui lui sont particulièrement chères.
- Il m’a l’air de se lier facilement ce garçon ?
- On peut dire ça oui !
- Quand me le présenterez-vous ? Ce jeune homme excite de plus en plus ma curiosité et j’aimerais bien le connaître un peu mieux, surtout si nous devons faire ce voyage prévu à la fin du mois ensemble.

Maurice a alors un sourire en coin qui n’échappe pas au maître des lieux

- Vous avez l’air de trouver ma requête amusante, si vous me disiez ce qui vous fait sourire de la sorte ?
- C’est cette image que je me fais de cette rencontre monsieur, vous ne connaissez Florian que par ouï-dire et si vous pensez être présenté à un jeune garçon ordinaire, vous risquez fort d’avoir une sacrée surprise.
- Comme par exemple ?
- (Maurice hésite) Avez-vous un petit nom que vous donne vos enfants ou vos proches ?

Le président sourit à son tour.

- Comme tout un chacun je pense !!
- Alors c’est bien !! Comme ça, vous ne serez qu’à moitié surpris au moment où vous vous quitterez Hi ! Hi ! Excusez-moi monsieur mais c’était plus fort que moi.


2eme ANNÉE avant Pâques : (61 / 150) (Reims) (Fac) (suite)


Ce n’est qu’au moment du déjeuner à la cantine, que nos cinq amis retrouvent enfin Florian qui arrive tout guilleret malgré le manque de sommeil en tenant à deux mains son plateau-repas.

Il le pose à sa place habituelle et fait le tour pour embrasser ses amis avant d’aller s’asseoir à table, c’est Carole qui pose la question que tous ont en tête.

- On t’a attendu ce matin ?
- Ah oui désolé !! Voilà seulement que j’arrive, j’ai passé la nuit dans un labo et la matinée au CHU à cause des problèmes d’André, mais tout va bien maintenant et me revoilà, je n’ai pas dû rater grand-chose de toute façon. Et vous quoi de neuf ?
- (Julien inquiet) Qu’est-ce qu’il a André ?

Je le regarde et souris :

- Avait !! Ou du moins il ne sera plus inquiété avec ça et pourra reprendre d’ici une semaine ou deux son travail.
- (Julien) Ça ne répond pas à la question ?
- Un début d’Alzheimer !! Mais comme je vous l’ai dit, c’est bon maintenant et il ne lui reste plus qu’à attendre que les médocs que je lui ai donnés fassent effet.
- (Marc étonné) Je ne savais pas qu’il existait des médicaments pour cette maladie ?

Julien plus avancé qu’eux en médecine hoche la tête.

- C’est même une certitude !!
- (Carole fine mouche) C’est pour ça que tu as passé une nuit blanche ?
- Exactement ma grande !! Il fallait que je fasse quelque chose pour André et du coup j’ai revisité les recherches en cours et j’ai eu la chance de trouver l’erreur qui les empêchait d’avancer.
- (Julien sceptique) Qu’est-ce que tu nous racontes là !! Tu sais aussi bien que moi qu’il faut des années pour expérimenter et créer un nouveau médicament ? Quant à sa mise sur le marché, je n’en parle même pas !!

Je le regarde dans les yeux.

- Et pourtant c’est ce que j’ai fait et André en a deux à prendre chaque jour, il a d’ailleurs avalé les premiers ce matin.

Flavien qui jusque-là écoutait sans rien dire.

- Ça va être une vraie révolution !! Tu imagines le tapage que ça va faire quand ça va se savoir ?

Sébastien sur le cul regarde son copain manger tranquillement.

- Mais regardez-le !! Monsieur casse la croûte tranquille comme s’il venait de nous annoncer qu’il s’était arrêté de pleuvoir !!

Carole observe Florian qui tourne la tête vers la fenêtre étonné, elle sourit car elle est certaine qu’il vérifiait s’il avait plu et soupire en pensant que décidément il vivait parfois dans un autre monde.

- Non !! Rassure-toi, il n’a pas plu !!
- Ah !! Je me disais aussi !!
- (Sébastien) Il se fout de moi en plus !! C’était une image banane !!

Je tourne la tête vers lui.

- J’en veux bien une, merci !!
- (Marc) Laissez le tranquille, vous voyez bien qu’il est déconnecté de la réalité là !! Sans doute sa nuit blanche après la journée d’hier.

Flavien attrape la main de son copain et la serre doucement.

- Qu’est-ce qu’il y a « Flo » ? Tu n’es pas avec nous là ?

Je les regarde déconcerté.

- Comment ? Non ça va, juste que j’ai plein de choses en tête et ça s’embrouille un peu par moments.
- (Sébastien) On voit ça !! Tu devrais aller te reposer après le déjeuner, si tu veux on te reconduit chez toi.
- Merci mais ça va aller !!

Tous reprennent alors leurs repas et le silence à table n’est plus ponctué que par des bruits de mastications, les yeux de ses amis se portent tour à tour sur le petit rouquin visiblement perdu dans ses pensées et tous finissent par se regarder en soupirant, comprenant qu’il ne sert à rien de vouloir lui donner des conseils mais qu’ils ne vont certainement pas le quitter des yeux avant qu’il ne redevienne lui-même.

Le visage de Florian s’illumine soudainement après une bonne demi-heure de silence, il sort alors son éternel calepin qui ne le quitte jamais ainsi qu’un stylo et inscrit à une vitesse phénoménale des pages et des pages d’algorithmes et de formules que ses amis seraient bien incapables de comprendre, jusqu’au moment où il se détend repose son stylo et s’exclame.

- Eurêka !! J’ai trouvé !!

La tête qu’il fait alors après avoir lancé cette phrase suffisamment fort pour que quasiment toute la cantine se tourne vers lui en l’entendant et si près d’une certaine photo affichée depuis plusieurs mois à l’accueil du campus qu’un énorme éclat de rire général le fait sursauter.

Tous des premières aux dernières années, garçons et filles, pensent au même instant la même chose, qu’ils ont la chance de pouvoir dire un jour à leurs enfants et petits-enfants, qu’eux aussi ont connu leur « Einstein ».


2eme ANNÉE avant Pâques : (62 / 150) (Reims) (Fac) (fin)


Flavien les yeux brillants laisse passer ce moment de liesse générale et se tourne ensuite vers son ami pour en savoir plus sur ses dernières paroles.

Il voit bien que tout semble être rentré dans l’ordre et que le regard de Florian est redevenu attentif à tout ce qui se passe autour de lui.

- Je vois que ça va mieux !! Tu es venu à bout de ce qui te turlupinait à ce point on dirait ?
- Je l’avais sur le bout de la langue depuis cette nuit et j’ai enfin trouvé ce que je cherchais, maintenant il ne me reste plus qu’à passer à la phase de conception et d’expérimentation, mais ça devrait aller très vite maintenant que je tiens le schéma directeur.
- (Carole) On peut savoir ou c’est un secret ?
- Je préférerais qu’on en parle ailleurs qu’ici si cela ne vous dérange pas !! Je passe vous voir ce soir chez Mireille, prévenez là que je serai chez elle pour dîner et que je lui amènerai « Tic » et « Tac », elle sera contente de les voir.

Les garçons se lèvent en prenant leurs plateaux vides, Florian va pour en faire de même quand Carole le retient d’une main.

- Je peux te parler cinq minutes ?

Je me rassois surpris.

- Bien sûr !! Qui a-t-il ? Pas une embrouille avec le grand j’espère ?
- Non ! Non ! T’inquiète !! C’est à propos de « Marco » ou plutôt de son père, je sais qu’il n’osera pas t’en parler mais je voulais que tu sois au courant. Il vient d’être transporté aux urgences à Nantes, un AVC d’après ce qu’on en sait et Marc ne sait pas comment réagir, tu connais aussi bien que nous les différends qu’il a avec ses parents ?
- Bien sûr !!
- Je suis certaine néanmoins que malgré tout ce qu’il veut laisser paraître, il l’aime toujours et c’est normal !! C’est son père quand même !!
- Crois-tu que son père accepterait quelque chose venant de son fils ?
- Hum !! Pas certaine du tout, vu comment ils se sont quittés la dernière fois. À quoi tu penses ?
- Une boîte de chocolats ou autre chose de mangeable qu’il aimerait particulièrement.
- Ah !! Je comprends !!
- Mais s’il les jette parce que ça vient de Marc, ça craint !!
- (Carole pensive) Peut être que si ça venait de quelqu’un d’autre ?
- Tu penses à qui ? Arnault ?
- Pourquoi pas !! Il l’a vu grandir et il doit bien l’aimer un peu, je pense même qu’il serait touché si ça venait du fils de son majordome.
- Tu as sans doute raison, le mieux serait d’envoyer quelque chose de la part des deux. Ce serait bien étonnant qu’il les rejette en bloc, tu ne crois pas ?
- (Carole sourit) On peut toujours essayer, de toute façon ça ne coûte pas grand-chose et peut être cela l’aidera à se remettre.

Je me relève en prenant mon plateau.

- Je m’en occupe, j’appellerai « Nono » pour le prévenir qu’il va recevoir un colis qui ne sera pas pour lui et j’en profiterai pour connaître les goûts du père de Marc.
- Super !! Merci « Flo » !! Je savais que je pouvais compter sur toi.
- Marc aussi et pourtant il ne l’a pas fait.
- Ne prends pas ça pour toi, je connais ses raisons et si tu lui demandes, tu comprendras pourquoi il n’a pas encore voulu t’embêter avec ses problèmes. Hep !! N’oublie pas ton calepin !!

Je le vois sur la table.

- Oups !! Quelle tête en l’air je fais !!
- Tu ne veux pas me dire ce que c’est ?

Je la regarde amusé.

- Un carnet tu le vois bien Hi ! Hi !
- On voit que ça va mieux toi Hi ! Hi ! Garde le ton secret !!
- Tu sais « Caro » !! Si quelqu’un savait ce que renferme ce carnet, je suis certain qu’il ferait tout pour se le procurer. Ce qu’il contient une fois commercialisé vaudra des milliards et quand je dis « des », je ne pensais pas qu’à deux ou trois crois-moi ! Plusieurs dizaines voire mêmes centaines seraient encore loin du compte je pense.
- Mais enfin !! Qu’est-ce que c’est !!
- L’ébauche d’un futur vaccin contre un virus qui empêche les gens de s’aimer tranquillement, voilà ce que c’est !!

Carole en bafouille tellement elle est perturbée par ce qu’elle vient de comprendre, si ce qu’elle imagine est exact et elle n’est pas loin de le penser, ce que vient de découvrir son ami sera vécu comme la découverte la plus importante de ce siècle.

- Tu veux parler du…
- Sida ?? Eh bien oui, je pense avoir découvert un moyen de détruire ce virus et il ne me reste plus qu’à vérifier mes notes, puis ensuite faire la batterie de tests nécessaires avant d’en faire la révélation au public.
- (Carole toute excitée) Tu imagines la bombe que ça fera quand l’information sera transmise par les médias ?
- Chut !!! Tu parles trop fort là !! Faudrait pas qu’elle nous pète au visage avant d’être tout à fait certain que ce que je pense avoir découvert soit réellement efficace.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (63 / 150) (Chalons en Champagne) (Salle d’interrogatoire du commissariat)


Maurice revenant tout juste de Paris, relit pour la énième fois le rapport d’autopsie des douze cadavres Russes qui lui a été remis en main propre dès son arrivée et s’exclame bruyamment.

- Ça ne peut pas être aussi simple !!!!

Pourtant les photos sont la preuve flagrante de la réalité du constat qu’a faite le médecin légiste, une femme près de la retraite dont il connaît bien le professionnalisme.

D’ailleurs elle l’a encore démontré en remarquant ce petit détail sur un des cadavres et en ayant l’idée de génie de vérifier sur les autres s’il n’en serait pas de même.

Le petit tatouage en forme de tache ronde sous la langue de l’homme pouvait passer pour une marque de naissance si un réactif appliqué à cet endroit-là par hasard ne lui en avait pas révélé la teneur artificielle.

Le temps ensuite de faire les vérifications nécessaires auprès des autres services s’étant occupés pareillement des autres cas liés à la même affaire et de collecter les preuves pour étoffer le rapport final que tient actuellement Maurice entre ses mains cet après-midi-là.

Maurice descend rapidement jusqu’au bureau du commissaire, frappe à sa porte et entre sans attendre la réponse.

- Vous détenez toujours les chercheurs de l’institut commissaire ?
- (L’homme surpris) Comment !! Je pense oui, pourquoi ?

Maurice lui dépose les photos sur son bureau.

- Pourriez-vous vérifier ça discrètement avant de les relâcher ?

Le commissaire regarde les clichés de près et reporte son attention sur Maurice, son regard trahissant son incompréhension.

- Si vous m’expliquiez ?
- J’aimerais que vous vous assuriez qu’aucun des hommes et femmes que nous avons ramenés ce matin n’a ce tatouage sous la langue.
- Qu’est-ce que c’est ? Une secte ?
- Je dirai plutôt un signe de reconnaissance !!
- Ahhh !!! D’accord !!! Pas vraiment malin tout ça !!
- Détrompez-vous commissaire !! C’est un pur hasard que quelqu’un en ait fait le rapprochement croyez-moi !!

Le commissaire regarde de plus près encore une des photos.

- Hum !! Oui !! C’est suffisamment discret pour qu’on pense à une marque naturelle.
- Alors ??

Le commissaire se lève.

- Je vais passer le relais à notre service médical, juste une petite vérification au cas où ils auraient attrapé une saloperie quelconque suite à leurs expériences de la nuit.
- (Maurice grimace) Pas très convaincant !! Faites une prise d’ADN avec le kit standard en prétextant un contrôle complémentaire de police, il vous suffira de le leur passer sous la langue en gardant les yeux ouverts.
- Entendu !! Je m’en occupe !! Que voulez-vous que nous fassions si nous découvrons qu’une des personnes possède ce tatouage ?
- Absolument rien surtout !! Être prévenu me suffira pour le moment, mes services prendront ensuite le relais sur les vôtres.
- Comme vous voudrez !!
- Je serai à l’étage dans le bureau qui a été mis à ma disposition, j’ai quelques instructions à faire passer en attendant.

Maurice quitte le bureau et repart d’un bon pas vers le sien, la nuit et la matinée pourtant chargée par les va-et-vient incessants ne l’affectent pas plus que ça et il se sent en pleine peau, appréciant l’activité physique qui l’aide à garder la forme

Il envoie aussitôt une demande expresse pour qu’un contrôle soit fait sur tous les personnels des centres de recherches Français, s’assure ensuite que les ordres sont bien compris et qu’il n’y aura pas de bavure de la part d’un collaborateur trop zélé, tenant expressément à ce que personne ne se doute de quoi que ce soit.

Il regarde ensuite le fauteuil en face de lui et sourit en allant s’y installer pour une micro sieste réparatrice comme il aime à s’accorder de temps en temps pour libérer son esprit de toutes ses pensées qui s’y bousculent et qui l’aide beaucoup ensuite au moment de faire le point.

Son cerveau libère alors ses endorphines et le fait sombrer presque instantanément dans un sommeil réparateur, peuplé des visages de ses proches et de la petite bouille de Coralie lui souriant en lui tirant la langue.

***/***

« Une bonne heure plus tard »

Toc ! Toc !

Maurice ouvre immédiatement les yeux.

- Oui !!

Le commissaire entre en souriant.

- Vous aviez vu juste !! Une des femmes a cette marque sous la langue, que faisons-nous maintenant ?
- Faites là arrêter officiellement pour espionnage industriel et vous laissez les autres rentrer chez eux.

Le commissaire étonné.

- Je croyais qu’il fallait qu’elle ne se doute de rien ?
- J’ai réfléchi depuis, elle en a appris trop cette nuit sur ce qui a été découvert et je ne tiens pas à ce qu’elle cite à ses supérieurs le nom de celui qui a mené les recherches. Nous allons la prendre en charge, informez-la de sa mise en examen immédiate et pas d’avocats comme nous l’autorise la loi pour ce genre d’affaires.
- Entendu monsieur !!
- Ah !! Autre chose !! Surtout elle ne doit plus avoir aucuns contacts avec une personne étrangère à nos services, mettez là en cellule d’isolement sur-le-champ !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (64 / 150) (Reims) (Chez les Viala) (Une idée débile)


La fratrie rentre de cette reprise des cours, l’appartement est vide car Annie est au tribunal et Frédéric au CHU.

C’est chacun un jus de fruits à la main qu’ils se posent au salon pour discuter et reprendre les conversations de la veille qu’ils avaient interrompues à cause de l’heure tardive.

Damien s’adresse à Guillaume :

- Alors !! Tu as pu lui parler ou pas ?
- Juste une minute, mais il n’avait pas l’air d’être chaud.
- (Aurélien) C’est compréhensible quand même !! Après tout il n’est qu’un membre du groupe et les autres aussi devraient donner leur accord.
- (Damien) Tu sais bien qu’« Antho » ne le fera jamais sans qu’on lui donne un bon coup de pouce.
- (Aurélien) Ce que je vous en dis moi, ce n’est que mon avis et je ne trouve pas que votre idée soit si bonne que ça.
- (Guillaume) Ce serait un bon moyen pour les faire connaître pourtant !!
- (Aurélien) Vous en avez parlé avec « Flo » ?
- (Guillaume) Pas encore, mais dès qu’il rentre je le ferai !!
- (Damien) Vous imaginez les gars si ça marche !! Nos potes deviendront des vedettes du showbiz !! Wouah !!
- (Aurélien) Vous vous rendez compte de ce que vous voulez faire au moins ?

Guillaume surprit de l’attitude de son grand frère.

- Nous ne faisons rien de mal, pourquoi es-tu contre cette idée ?
- Tout simplement parce que ce n’est pas ce qu’ils veulent, sinon ils l’auraient déjà fait.
- (Damien) Peut être n’y ont-ils seulement jamais pensé ?
- (Aurélien) Alors dans ce cas pourquoi ne pas juste leur en parler ?

Ils sont tellement pris dans la conversation qu’ils n’ont pas entendu la porte s’ouvrir.

- Leur parler de quoi les gars ? Et à qui ?

Les trois frères sursautent et se tournent vers l’entrée en découvrant Florian qui enlève ses chaussures avant de les rejoindre dans le salon.

- (Aurélien) C’est Guillaume et Damien, Ils veulent envoyer un enregistrement du groupe aux radios.

Je les regarde étonné.

- Pas sans leur accord j’espère ?

Aurélien sourit triomphant.

- C’est ce que je m’évertue à leur dire depuis hier soir !!

Damien devient tout pâle d’un seul coup, il observe son frère qui très vite devient également comme lui et baisse la tête en comprenant qu’ils vont devoir avouer la raison de tant d’insistance à avoir l’accord d’Aurélien.

Celui-ci se rend vite compte de leur gêne et regarde Florian l’air inquiet.

- Ne nous dites pas que c’est déjà fait ?

Je les fixe avec insistance.

- Vous n’avez pas fait ça les gars ? Dites-nous que ce n’est pas vrai !!

Guillaume se lève sans répondre et part dans la chambre de son grand frère pour y prendre son ordinateur qu’il pose sur la table basse en l’allumant.

Les deux longues minutes qui précèdent l’ouverture de Windows se passent dans un silence absolu et ce n’est qu’une fois la connexion internet faite, que Guillaume entre sur « You Tube » et clique sur un lien d’où sort quelques secondes plus tard la voix d’Anthony toujours aussi prenante.

Je regarde d’un air médusé les milliers de clics et les dizaines voire centaines pour ne pas dire plus, de messages qui sont liés à la chanson que nous entendons toujours en fond sonore.

- Effacez-moi ça de suite les gars !!
- (Guillaume péteux) C’est trop tard pour ça, le fichier a déjà été copié des centaines de fois !! La chanson fait le tour de la planète en ce moment.
- (Aurélien) Je comprends mieux votre insistance depuis hier à ce que j’avalise votre idée, je me demande bien à quoi vous avez pensé en faisant une chose pareille !!
- (Damien la voix sèche) Nous n’avons pas dit qui c’était, personne ne pourra faire le rapprochement avec « Antho ».

Je le regarde incrédule.

- Sauf si c’est lui ou un du groupe qui entend ça !! Je serais vous deux, j’irai vite fait le mettre au courant avant qu’il ne soit trop tard. Sinon ne venez pas pleurer s’il vous fait la gueule !!

Guillaume est mal à l’aise.

- Vous venez avec nous ?
- Certainement pas !! C’est à vous d’assumer vos conneries, pourquoi vous n’avez pas tout déballé sur moi pendant que vous y étiez ? Je suis sûr du succès que vous en auriez tiré également.
- (Damien) On n’a pas fait ça pour nous !! Juste qu’on pensait bien faire en le faisant découvrir aux autres.

Pendant qu’ils se lèvent pour sortir, je surfe un peu avec Aurélien sur les réseaux sociaux et nous ne pouvons que constater que c’est un des principaux pour ne pas dire le seul sujet de conversation sur la toile, la chanson faisant actuellement le tour de tous les pays connectés.

- (Aurélien) En tous les cas, c’est un vrai succès !! Regarde-moi un peu comment le réseau sature !!! Ça va finir par faire un bug si ça continue !!

Je soupire sans trop y croire.

- Espérons que ça s’arrêtera là.


2eme ANNÉE avant Pâques : (65 / 150) (Reims) (Chez les Viala) (Actes et conséquences)


« Journal de vingt heures ce jour-là »

Toute la famille Viala est devant le téléviseur, un coup de téléphone de Maurice les ayant prévenus qu’il serait bon qu’ils écoutent les informations sur la une.

- (PPDA) Revenons au titre principal de ce vingt heures et à ce qui fera la une des quotidiens demain matin, l’annonce d’une découverte médicale fondamentale vient de nous parvenir. Il semblerait que l’institut Pasteur aurait mis au point un traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer, depuis Chalons en Champagne notre correspondant TF1 James Sussé est en direct pour nous ce soir avec le responsable du groupe de chercheurs ayant développé ce nouveau traitement révolutionnaire.
- (Le correspondant) L’annonce s’avère confirmée depuis cet après-midi, je suis actuellement avec le professeur Caron responsable du centre de recherche de l’institut Pasteur à Chalons en Champagne près de Reims. Monsieur le professeur, que pouvez-vous nous dire sur cette découverte qu’attendaient avec impatience grand nombre de familles ?
- (Le professeur Caron) Après plusieurs années de recherches et l’aide essentielle d’un tout jeune chercheur déjà connu des instances médicales comme étant une personne d’une intelligence exceptionnelle, une thérapie sera mise d’ici quelques mois sur le marché. Le temps des derniers tests obligatoires avant la mise en fabrication industrielle et la commercialisation sous prescription médicale.
- (Le correspondant) Quel effet aura ce nouveau traitement sur la maladie ?
- (Le professeur Caron) Il stoppera les effets dévastateurs que nous connaissons sur le cerveau des personnes atteintes et leur permettra de retrouver l’intégralité de leurs fonctions mentales et ainsi ils pourront reprendre leurs vies normalement.
- (Le correspondant) Mais la maladie sera toujours présente ?
- (Le professeur Caron) En effet !! Ce nouveau médicament sera à prendre chaque jour et la vie durant en attendant que de nouvelles recherches aboutissent pour éradiquer une bonne fois pour toutes cette affection.
- (Le correspondant) Que pouvez-vous révéler de ce jeune chercheur au grand public ?
- (Le professeur Caron) Je ne suis pas habilité à vous en dire plus.
- (Le correspondant curieux) Mais vous le connaissez ?
- (Le professeur Caron) Je ne suis pas habilité à vous en dire plus, veuillez m’excuser mais je dois vous laisser.

Le correspondant est maintenant seul face à la caméra.

- Qui est ce garçon mystérieux ? Toutes les personnes interrogées à son sujet nous ont fait la même énigmatique réponse, que de mystères !!! C’était James Sussé sur TF1, à vous l’antenne !!

Damien ricane tout seul, il se dit que lui aussi aime ça mais pas sur TF1 et devient subitement tout rouge sous le regard de ses frères lui indiquant la présence de leurs parents près d’eux.

- (PPDA) Voilà donc une avancée extraordinaire qui soulagera le quotidien de bon nombre de concitoyens touchés de près ou de loin par cette affection. Maintenant pour conclure notre journal, une autre information venant des réseaux sociaux qui ont connu un énorme bug en fin d’après-midi suite à la mise en ligne sur « You Tube » d’un tout aussi mystérieux chanteur, mais écoutez plutôt.

La voix d’Anthony sort alors des haut-parleurs du home cinéma, toujours aussi merveilleuse en pureté.

Les Viala tout comme le présentateur restent figés par autant de clarté musicale, les instruments ne font qu’un avec la voix aux intonations vibrantes et l’instant passe trop vite avant que ne cesse le morceau et que le présentateur reprenne la parole la voix pleine d’émotions mal contenues.

- Je ne doute pas un instant que nous venons d’entendre celui qui sera très certainement le nouveau « King » du vingt et unième siècle, que d’émotions à l’écouter chanter !!! Qui est-il ? De quelle nationalité ? Nul ne le sait encore mais nous en entendrons très vite de nouveau parler. Voici la fin de ce journal qui aura été marqué, une fois n’est pas coutume par plusieurs notes d’espoirs autant médicales qu’humaines, la météo avec Catherine Laborde et ensuite rester sur TF1 pour votre série du lundi soir…

Frédéric éteint le téléviseur et se tourne vers sa famille, son visage marqué par une certaine inquiétude mais aussi par une énorme fierté.

- Et bien !!! Qui aurait cru qu’un jour nous entendrions ce genre de chose.
- (Annie) Je n’aime pas trop ça en fait !! Nous étions bien plus tranquilles avant et j’ai peur que tout ceci n’amène rien de bon.
- (Frédéric) Le secret tient encore !
- (Annie) Oui mais pour combien de temps ?
- (Aurélien) Peut-être est-ce justement le secret le plus grand danger !!

Frédéric regarde son aîné surpris.

- Que veux-tu dire par là ?
- D’un secret, beaucoup chercheront à s’en emparer et nous y avons été déjà confrontés alors qu’une chose connue peut être plus difficile à s’approprier, justement parce que tout le monde la connaît et qu’il serait plus compliqué voire impossible à la faire disparaître sans que cela se remarque. Prenez les grands créateurs, inventeurs ou autres !! Comment auraient réagi les gens si quelqu’un avait voulu en son temps leur faire du mal ou monopoliser pour eux seuls leurs découvertes ou leurs spécificités ?

Je fixe « Aurél » avec surprise.

- Waouhhh !!! T’as causé pour un mois au moins là !!!
- (Damien amusé) Fais gaffe frangin !! T’as la langue qui enfle Hi ! Hi ! Elle n’est pas habituée à en dire autant en si peu de temps.

Annie sourit devant la petite mise en boîte de son grand fils :

- En tout cas, c’est une idée qui ne manque pas d’intérêt !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (66 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes)


Le calme revient même s’il y a encore quelques allusions des médias quant à savoir qui est ce chanteur mystérieux qui a réussi à devenir le numéro un au hit-parade de nombreux pays avec une chanson qui a déjà eu son succès il y a pourtant de nombreuses années de cela.

Pour Florian également ça se tasse un peu et beaucoup de gens n’attendent plus que la mise sur le marché du fameux médicament en stressant leur médecin de famille par des appels incessants.

L’envoi des deux colis a été fait, Arnault ayant aussitôt renvoyé le sien avec une petite lettre d’inquiétude non feinte car le père de Marc malgré ses défauts a toujours eu une parole gentille pour le fils de son majordome qu’il a vu grandir avec son propre fils.

***/***

« CHU de Nantes »

Anne Laure est auprès de son époux quand les paquets arrivent, l’un d’eux venant de Reims et l’autre d’Orléans.

Jean Philippe n’ouvre même pas le premier et le met directement à la poubelle sous l’œil visiblement tendu de sa femme, un sourire lui vient quand il ouvre le second et lit la petite lettre d’accompagnement, il soupire alors en prenant la parole.

- Arnault est vraiment un brave garçon, je regrette de ne pas lui en avoir fait la remarque plus souvent.

Jean Philippe déchire le paquet et prend dans la boîte qu’il vient d’ouvrir une des petites bouteilles en chocolat contenant de la liqueur et dont il raffole tant.

- Hum !! Délicieux !!
- Allons très cher !! Ce ne doit pas être indiqué après ce que vous venez de subir !!
- Détrompez-vous chère amie, je me trouve déjà beaucoup mieux tout d’un coup.
- C’est votre gourmandise qui aura raison de vous !!

Jean Philippe au lieu de répondre, reprend une sucrerie sous l’œil contrarié de son épouse, elle va pour le lui dire quand la porte s’ouvre et qu’une infirmière entre pour les soins, celle-ci fait comprendre à Anne Laure qu’elle doit quitter la chambre le temps qu’elle y fasse son travail.

Les soins ne prennent que quelques minutes et ce n’est qu’au moment de repartir que l’infirmière aperçoit le paquet intact dans la poubelle.

- Vous avez sans doute fait tomber votre cadeau par inadvertance monsieur, voulez-vous que je vous le redonne ?
- Je n’y tiens pas, non !! C’est un envoi d’une personne que je souhaite oublier, mais prenez le donc pour vous ou un de vos malades si vous en avez envie.

L’infirmière hésite un instant, elle pense soudainement au très gentil grand-père qui ne reçoit jamais de visite et qui a toujours un mot aimable pour le personnel soignant.

- Je connais bien une personne à qui cela ferait plaisir.
- Alors prenez-le !!
- Vous êtes sûr ?
- Puisque je vous le demande !!

L’infirmière sort le paquet de la poubelle.

- Merci pour lui, je suis certaine qu’il sera ravi d’être un peu gâté. C’est un vieil homme très malade et bien seul, nous ne lui connaissons aucune famille à part son fils déjà très âgé également et en plus il réside à l’étranger depuis de nombreuses années.
- Et bien si cela lui permet de retrouver un instant le sourire !! Ce paquet aura au moins servi à quelque chose !!

L’infirmière sort de la chambre en regardant bizarrement cet homme dont les réactions lui paraissent bien étranges, elle soupire et retrouve très vite le sourire en se dirigeant directement vers celle du vieil homme en fin de vie que tous ici ont appris à apprécier et qu’ils verront hélas partir avec une extrême tristesse quand le moment très proche semble-t-il maintenant, sera venu.

Elle le trouve comme à son habitude assis sur son lit et lisant avec difficulté un livre dont ses yeux fatigués ont du mal à déchiffrer les lignes.

Depuis quelques jours, sa dose de morphine lui est donnée en continu par un compte-goutte branché à son poignet.

Rien que de le voir ainsi fait vibrer le cœur de la brave fille qui connaît parfaitement ce que cela implique pour lui.

Un jour ou deux encore tout au plus avant qu’il ne sombre dans un sommeil dont il ne ressortira plus que pour de brefs moments de lucidité jusqu’à ce qu’un des médecins augmente la dose qui lui permettra de partir sans souffrir.


2eme ANNÉE avant Pâques : (67 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)


Le vieillard entend la porte s’ouvrir et lève la tête en souriant affectueusement à la jeune femme si gentille qui s’occupe si bien de lui.

- Vous êtes bien en avance aujourd’hui ?

L’infirmière a un grand sourire.

- C’est un reproche ?
- Bien sûr que non !! Je suis trop heureux d’avoir de la visite vous le savez bien.

L’infirmière lui montre ce qu’elle tient dans la main.

- J’ai un petit cadeau pour vous.
- (Le vieil homme étonné) Pour moi ??
- Une petite gâterie pour agrémenter vos longues heures de lectures.
- Qu’est-ce que c’est ? (d’un air gourmand) des chocolats ?

L’infirmière se rappelle soudainement qu’elle n’en sait pas plus que lui, elle lui tend néanmoins le paquet en souhaitant de tout son cœur que ce soit bien de ça qu’il s’agisse.

- C’est une surprise, tenez !! Regardez vous-même !!

Le vieil homme lui prend le paquet des mains en tremblant légèrement, cela fait très longtemps que personne ne lui a plus rien offert, exactement depuis que son seul enfant est parti si loin qu’il ne l’a plus revu depuis de longues années.

Sa faiblesse devient vite évidente pour l’infirmière qui le regarde essayer de déchirer le papier cadeau emballant la boîte.

- Puis je vous aider ?
- Volontiers mon enfant, ma force n’est certainement plus ce qu’elle était et je porte lourdement mes quatre-vingt-quatorze ans.

La jeune femme ouvre alors rapidement le paquet et sourit satisfaite de constater qu’en effet il s’agit bien de chocolat, ceux-ci étant en plus d’une marque belge réputée dont elle raffole également.

- Voilà !! Je pense que vous allez vous régaler.

Le vieillard en choisit un dans la boîte qu’il met immédiatement dans sa bouche en fermant les yeux de pur bonheur.

- Hum !! C’est un délice, ils sont fourrés à la liqueur en plus ! Mais je vous en prie, prenez en un.

L’infirmière ne se fait pas prier.

- Merci !! Je vais reprendre mon service, ne mangez pas toute la boîte d’un coup sinon cela va vous faire du mal !! Je repasserai tout à l’heure avec le docteur.

Elle sort alors de la chambre, heureuse de lui avoir redonné pour quelques instants un sourire qu’il méritait bien au vu de son extrême gentillesse.

***/***

« Deux heures plus tard »

Le médecin de l’étage fait la tournée de ses patients avant que ne soit l’heure du repas, il est entouré par deux internes et son staff d’infirmiers dont bien sûr la jeune femme qui était venue voir si tout allait bien pour eux précédemment.

Ils entrent dans la chambre individuelle où se trouve Jean Philippe, celui-ci est seul car sa femme est repartie avec Jean qui était venu à la fois en visite et la rechercher.

- Comment va notre patient ce soir ?
- Je me sens comme neuf docteur !!
- (Le médecin surpris) Ah oui !! Vraiment !! Voyons voir ça !!

Toute l’équipe fait cercle autour de Jean Philippe pendant qu’il est ausculté attentivement par le médecin, celui-ci semble étonné des résultats de son analyse au point de recommencer plusieurs fois à lui prendre son pouls, ses résonances cardiaques ainsi que son fond de l’œil.

- Tout semble être redevenu normal !! C’est un peu rapide en si peu de temps aussi nous allons vous faire passer un second scanner pour vérifier tout ça. Quand vous êtes-vous aperçu que votre état s’améliorait ?
- Dans l’après-midi après que j’ai dégusté cette boîte de chocolats qui m’a été offerte par un ami.

Tous tourne la tête vers la boîte que Jean Philippe montre du doigt, celle-ci est quasiment vide et n’amène qu’un froncement des sourcils du médecin.

- Ce n’était pourtant pas la meilleure chose à faire dans votre état.
- La preuve que si docteur !!

Le médecin à un de ses internes.

- Faites préparer la salle pour le scanner et amenez-moi les résultats dès que vous les aurez obtenus, nous les comparerons à ceux qui ont été pris lors de l’arrivée du patient. Le chocolat vous est fortement déconseillé, vos artères sont saturées de cholestérol et c’est ce même cholestérol qui a obstrué une des veines de votre cerveau. Nous pensions même vous opérer rapidement pour vous poser des Sten afin d’améliorer votre rythme cardiaque, alors rendez-vous compte de ce que vos actes inconsidérés auraient pu vous être d’un tout autre effet.

Jean Philippe comprend qu’il a fait une connerie en se goinfrant comme il l’a fait.

- Excusez-moi docteur, je n’avais pas pensé que cela pouvait avoir une incidence et d’ailleurs je me sens beaucoup mieux depuis.
- C’est bien là quelque chose que je ne comprends pas, voilà pourquoi je vous refais passer cet examen


2eme ANNÉE avant Pâques : (68 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)


Le médecin visiblement mécontent sort de la chambre toujours accompagné de son staff, il visite ensuite plusieurs autres patients avant d’arriver dans le couloir que beaucoup nomment entre eux, le couloir de la mort, étant donné les malades qui s’y trouvent et dont la plupart sont en fin de vie.

Il sait qu’aujourd’hui il va devoir très certainement « aider » une nouvelle fois un ou plusieurs d’entre eux et c’est pour lui un éternel crève-cœur de s’y résoudre.

Ils entrent dans une chambre occupée justement par une des personnes qui agite ses pensées, celle-ci, une vieille femme atteinte d’un cancer généralisé et entourée de toute sa famille qui ont les yeux rougis d’avoir trop voulu garder leurs larmes pour ne pas qu’elle s’en aperçoive.

Bien sûr ce n’est hélas pas le cas car elle est déjà entrée en phase finale, à peine consciente de ceux qui l’entourent avec autant d’amour.

Même les plus jeunes semblent comprendre que leur grand-mère ou arrière-grand-mère ne finira pas la journée et se tiennent calmement auprès de leurs parents, affligés par l’attente.

Le médecin augmente alors le débit à la fois de l’oxygène et de la morphine et fait un signe que la plus ancienne des infirmières comprend.

Elle enfonce alors une aiguille dans le tuyau souple reliant la vieille femme à la poche de morphine et y injecte son contenu avant de la retirer et de la ranger dans sa boîte qu’elle remet dans sa poche.

Le médecin prend alors l’aîné des fils à part et lui explique en quelques mots qu’il faut qu’il se prépare ainsi que le reste de sa famille.

- Je vous conseille vivement de faire sortir les enfants, votre mère n’en a plus que pour une heure tout au plus, son corps commence à se refroidir et le teint de sa peau ne laisse aucune place à l’erreur.

Le fils retient du mieux qu’il peut la détresse qui le prend soudainement à l’annonce des derniers instants de sa mère.

- Souffre-t-elle docteur ?
- Je peux vous assurer que non, vous devriez vous rendre à son chevet et ainsi profiter du dernier instant de lucidité que votre mère va avoir, profitez-en pour lui dire que vous l’aimez.
- Merci docteur.

Le médecin fait signe à ses collègues de sortir, une fois dans le couloir il respire un grand coup.

Même toutes ses années de pratique ne peuvent le préparer à ce qu’il ressent à chaque fois qu’il perd un de ses patients et il prend toujours cela comme un manquement de sa part de n’avoir pu vaincre cette terrible maladie.

Chaque personne l’accompagnant ressent à sa façon ce moment qui sera toujours pour eux le pire que leur apportera leur métier.

L’instant nécessaire pour tous de se ressaisir et ils poursuivent leurs tâches en visitant encore plusieurs personnes dont le stade n’en est pas encore à cette douloureuse finalité mais dont ils en voient à chaque visite arriver l’échéance à grand pas.

C’est devant la dernière chambre que le médecin sent ses mâchoires se crisper encore plus qu’elles ne le sont déjà, l’homme à l’intérieur de cette chambre étant devenu aux fils de ses hospitalisations de plus en plus longues presque un ami tellement sa gentillesse est grande malgré l’extrême solitude qu’il doit ressentir à ne jamais recevoir de visites.

Son fils déjà d’un âge certain ayant été averti depuis peu de l’état terminal de son père, il est en route pour la France mais n’arrivera que le lendemain. Il en a averti le CHU qui lui a répondu de faire au plus vite et qu’ils resteraient près de son père pour qu’il ne manque de rien.

Le médecin retrouve suffisamment de courage pour s’adresser aux infirmières.

- Comment va monsieur Paul aujourd’hui ?
- (La plus jeune) Il lisait la dernière fois que je suis passée le voir docteur, son état était resté stationnaire par apport à votre dernière visite.

Le médecin sourit brièvement.

- Il y a donc des chances que son garçon arrive à temps, allons voir comment se porte notre charmant vieillard.

Tous sont visiblement heureux de ce qu’ils viennent d’apprendre et s’apprêtent à entrer dans la chambre du vieil homme, ils ne s’attendent certainement pas à ce que leurs yeux vont pourtant leur montrer.


2eme ANNÉE avant Pâques : (69 / 150) (Chalons en Champagne) (L’espionne)


« Le même après-midi, dans une cellule du commissariat »

Les deux hommes sortent de la cellule accompagnés du médecin de la DST, la femme assise sur sa chaise ne s’aperçoit déjà plus de leur présence et dodeline de la tête sous l’effet du produit qui vient de lui être injecté.

- (Un des deux agents) Combien de temps docteur avant qu’elle soit prête à répondre aux questions ?
- Je dirais un petit quart d’heure et ensuite vous aurez une bonne heure pour lui soutirer ce qu’elle sait.
- Très bien !! Cela devrait suffire !!
- (Le médecin) Ne faites pas de phrases, rappelez-vous !! Des questions brèves et claires, si vous voulez des réponses compréhensibles.
- Vous pensez qu’elle en dira plus que jusqu’à maintenant ?
- Ce produit est très efficace, très peu de personnes ont une force de caractère suffisante pour y résister.
- Souhaitons que ce ne soit pas son cas alors !!

Ils remontent jusqu’au bureau où se trouve leur patron et se jettent un coup d’œil surpris quand ils aperçoivent et reconnaissent le deuxième homme dans la pièce.

Celui-ci les entendant arriver se retourne avec un étrange sourire aux lèvres, il est conscient de sa réputation au sein de l’agence et ne s’en offusque pas puisque tout ou presque de ce qu’il se dit sur lui est l’exacte vérité, son rôle étant justement d’inspirer cette crainte que même ceux de son camp ressentent toujours quand ils sont en contact avec lui.

Seules quelques personnes dont Maurice, connaissent sa véritable nature qui est loin de ce que son aspect rébarbatif ainsi que sa réputation pourrait laisser penser. En dehors de son boulot, c’est un homme charmant qui adore ses enfants et qui se lie facilement d’amitié.

Seulement sa spécialité depuis qu’il est entré au service de la DST, fait de lui pendant le travail quelqu’un que tous évitent avec soins.

- (Maurice d’une voix froide) Est-elle prête pour l’interrogatoire ?
- (Un des deux agents) Oui patron !!

Maurice se tourne vers le troisième homme :

- A vous de jouer Victor !! Vous savez ce que j’attends de vous !!
- C’est comme si c’était fait patron !!
- Je veux les noms de ceux que nous n’avons pas encore découverts ou tout du moins un moyen d’entrer en contact avec eux.
- Et pour la femme patron ?

Maurice serre les dents car il n’a jamais apprécié de donner ce genre d’instructions, sauf dans certains cas extrêmement rares comme par exemple quand il s’est agi de l’homme qui a supprimé Léonie où il a dû s’y résoudre.

- Elle connaît le nom d’une personne qui doit être protégé à tout prix.

Victor hoche la tête, comprenant bien le message.

- Bien patron.

Victor Novak est d’origine Russe et c’est aussi pour cette raison que Maurice l’a fait venir, se doutant bien que l’effet de la drogue sera plus efficace si l’espionne n’a pas à réfléchir pour traduire ses paroles. Les interrogatoires précédents qu’il a menés lui-même, lui ayant fait comprendre que c’est une des raisons majeures qui l’ont fait plusieurs fois se reprendre alors qu’il la sentait prête à parler.

Les deux agents accompagnent Victor jusqu’au sous-sol où elle est enfermée et s’empressent ensuite de venir chercher de nouvelles instructions auprès de leur patron pour ne pas assister à ce qu’ils ont très bien compris suite aux dernières paroles de Maurice.

***/***

« Un peu plus d’une heure plus tard »

Victor quitte en grimaçant de dégoût le corps sans vie de cette femme dont les aveux ont été beaucoup plus loin qu’il ne l’espérait, ceux-ci au fur et à mesure qu’il en comprenait la portée lui ont ôté tout remord qu’il aurait pu avoir à terminer son travail.

Il doit reconnaître que les personnes qu’on lui désigne et surtout depuis que Maurice est à la tête de l’agence, ne méritent que le sort qui leur est réservé et lui permettent ainsi d’avoir une conscience plus sereine des actes dont il est missionné.

Victor retrouve Maurice dans son bureau provisoire où celui-ci l’attendait.

- (Maurice) Alors ??

Victor a un léger sourire.

- Une vraie pipelette patron !! Enfin, jusqu’à ce qu’elle comprenne l’ampleur de sa trahison quand l’effet de la drogue s’est atténué et qu’elle a voulu se jeter sur moi, j’ai dû la repousser un peu durement.

Trop peut-être !! Sa tête a heurté violemment l’angle du lit métallique. J’ai aussitôt appelé le toubib qui n’a rien pu faire « hélas » pour la ranimer, un malencontreux accident comme il en arrive parfois patron.

Maurice opine en signe de compréhension.

- Qu’a-t-elle eu le temps de vous révéler ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (70 / 150) (Chalons en Champagne) (L’espionne) (fin)


- Déjà pour ce qui est de ce tatouage, elle a reconnu que c’était bien un moyen de reconnaissance au tout début de leur formation. Nicolaï l’aurait interdit par la suite, trouvant ça trop risqué, c’est pour cette raison que nous n’avons pas découvert la totalité de leurs agents implantés chez nous.
- Je comprends mieux pourquoi nous n’en avons trouvé qu’une dizaine sur les vingt et un indiqués par l’espion d’Hassan !!
- (Victor) Maintenant patron si nous présumons que ceux qui n’ont pas cette marque de reconnaissance doivent être les plus jeunes, ça va rétrécir fortement nos recherches.
- (Maurice pas convaincu) Ça dépend de leurs critères de recrutements, je ne pense pas qu’il faille retenir cette histoire d’âge.
- (Long silence) Après réflexion, moi non plus, vous avez raison patron !!
- Qu’a-t-elle dit d’autre ?
- Ils ont un contact en cas de problèmes ou pour faire passer ce qu’ils découvrent sur nos recherches, j’ai noté le numéro de téléphone et aussi l’adresse mail qu’ils utilisent pour envoyer les fichiers.
- Rien d’autre ?
- Si mais ce n’est pas directement lié avec nos recherches, les identités dont ils se servent ne sont pas les leurs bien sûr mais viennent de personnes ayant réellement existé et dont ils ont usurpé les noms après s’en être débarrassés, ils ont le même cursus d’études que ceux qu’ils les remplacent mais ou n’ont plus de familles, ou ils ne les côtoient plus depuis longtemps.

Maurice fronce les sourcils.

- C’est une marque de fabrique ma parole !! Par contre cette révélation est très intéressante et devrait nous permettre d’avancer plus rapidement, il ne nous suffit plus qu’à rechercher des éléments qui iraient dans ce sens parmi les noms de ceux qui travaillent dans nos centres de recherches expérimentales.
- Que faisons-nous de ceux que nous avons découverts ?
- (Maurice) Pour l’instant nous les laissons tranquille, ça peut être utile de savoir qui ils sont et ils pourraient tomber sur certains renseignements que nous déciderions à leur faire connaître, en plus ça évitera qu’ils en mettent d’autres en place et que nous ne connaîtrions pas.
- (Victor) J’avais pourtant cru comprendre que c’était le but de les prendre dans nos filets pour protéger ce jeune chirurgien surdoué ?
- Je garde cette possibilité mais pour l’instant elle n’est plus d’actualité, du moins le temps de m’assurer que notre autre plan mit en place ne porte ses fruits. Nous devrions savoir à quoi nous en tenir d’ici quelques semaines si tout va bien et d’ailleurs ça me fait penser que je vais encore avoir besoin de vos services.
- Une nouvelle mission d’éradication ?
- Normalement non !! Toutefois cela se pourrait et je préfère vous la confier plutôt qu’à quelqu’un d’autre de moins chevronné.

Victor prend ses paroles pour une reconnaissance de ses services et s’en retrouve tout galvanisé et fier.

- Puis-je en savoir plus ?
- Un peu de tourisme devrait vous faire du bien et vous changer un peu d’air le temps que certains juges viennent à clore certaines affaires récentes dans lesquelles vous seriez impliqués et je ne parle pas de celle d’aujourd’hui.
- Où devrais-je me rendre ?
- D’abord au Japon puis ensuite en Afrique.
- (Victor) Pour un changement d’air c’en est un !! Vous avez une idée de la durée de cette mission patron ?

Maurice comprend les raisons de sa question.

- Une dizaine de jours tout au plus pour le Japon, pour l’Afrique par contre ce sera beaucoup plus long et vous pourrez y emmener votre famille sous conditions bien sûr qu’ils logent assez loin pour leur sécurité.

Victor d’un œil attendri en pensant à eux.

- J’en connais qui vont encore en profiter pour déstabiliser les gens autour d’eux.

Maurice sourit car il sait de quoi ou plutôt de qui Victor parle, Il a déjà été confronté une fois à l’amusement des triplés à ses dépens et n’est pas près de l’oublier.

- Ils se ressemblent toujours autant ?
- Pffff !!! Même moi je m’y perds des fois, c’est pour dire.

Maurice en a les yeux brillants d’amusement.

- J’imagine !!
- À part quand ils sont à la maison, ils ne sont jamais ensemble et ils le font exprès vous pouvez me croire, leur jeu favori c’est de faire des allers-retours rapides sous les fenêtres des gens habillés chacun différemment et je ne vous raconte pas la tête que font ces personnes quand ils les voient passer en leur criant des bonjours monsieur ou bonjours madame pour être certains qu’ils feront attention à eux.
- Ça leur passera en grandissant Hi ! Hi !
- Il serait grand temps alors parce qu’ils vont déjà sur leurs dix-huit ans !!

Maurice devient soudainement pensif pendant qu’un sourire appuyé illumine son visage.

- Croyez-vous qu’ils seraient d’accord pour faire une farce à des amis à moi ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (71 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (suite)


Monsieur Paul entend la porte s’ouvrir et se retourne avec le sourire devant les yeux ébahis du médecin et de ses accompagnants, qui le découvrent debout à la fenêtre en train de contempler le paysage.

- (Le médecin incrédule) Mais enfin !! Qu’est-ce qu’il se passe ici !!
- (Le vieil homme tout sourire) Je me sens très bien docteur, j’avais envie de bouger un peu !!

Le médecin lui indique le fauteuil.

- Venez-vous asseoir que je vous ausculte !! Depuis quand vous sentez-vous mieux ?

Monsieur Paul montre la boîte au trois-quarts vide posée sur la table de chevet.

- Depuis qu’on m’a offert ces délicieux chocolats.

Le toubib prend le pouls et le fond de l’œil de son patient, il se tourne étonné vers ses collaborateurs et donne ses instructions, visiblement dépassé par les évènements.

- Emmenez monsieur Paul en salle d’examens !! Je ne sais pas ce qu’il se passe ici mais cette histoire de chocolats demande à être élucidée rapidement.

Il se tourne une nouvelle fois vers le vieil homme.

- Qui vous les a offerts dites-vous ?

Monsieur Paul hésite et c’est l’infirmière qui prend la parole.

- C’est moi docteur !!
- D’où viennent-ils si ce n’est pas indiscret ?
- De la chambre cent neuf, docteur !! Monsieur De Lamarlière n’en voulait pas et il m’a autorisé à les prendre pour les offrir à qui je le souhaitai.
- (Le médecin pensif) Étrange coïncidence vous ne trouvez pas ? Deux patients qui d’un coup d’un seul vont beaucoup mieux après avoir quasiment avalé une boîte entière de confiseries. Occupez-vous des examens de monsieur Paul !! Et surtout reprenez tous les tests nécessaires comme si nous ignorions de quoi il souffre, c’est bien compris ? Pendant ce temps-là, j’ai une petite conversation à avoir avec monsieur De Lamarlière au sujet de la provenance de ses chocolats. En attendant, je récupère cette boîte avec ce qu’il en reste !!

Il reste un moment pensif à chercher à comprendre le lien qu’il peut y avoir entre ses deux personnes, leur étonnante bonne santé soudaine et surtout le rapport avec le fait d’avoir mangé ses chocolats.

Quand il reprend conscience du présent, il se retrouve seul dans la chambre en entendant le vieil homme visiblement en pleine forme plaisanter dans le couloir avec les internes et les infirmières.

- Je vous assure que je peux marcher seul Hi ! Hi ! Allez !! Chiche !! On fait la course les jeunes ? Hi ! Hi !

Ses paroles amènent naturellement le sourire au médecin qui soupire en se décidant enfin à bouger avec sa boîte toujours sous le bras, il traverse à son tour le couloir jusqu’à la chambre cent neuf et entre à l’intérieur en la trouvant cette fois occupée par son patient revenu du scanner et d’un homme de bonne tenue visiblement de son entourage domestique au vu de sa façon de répondre au malade.

- (Jean de retour depuis peu) Je le lui dirai monsieur, Arnault sera enchanté que monsieur ait apprécié son cadeau.
- (Jean Philippe) J’espère pouvoir le lui dire de vive voix quand il rentrera au manoir. Ah !! Docteur !! Vous avez déjà les résultats de mes derniers examens ?

Le médecin montre la boîte de chocolats.

- Cette boîte vient bien d’ici ?
- (Jean Philippe surpris) Comment le saurais-je ?
- Je ne comprends pas !! C’est bien vous pourtant qui avez autorisé l’infirmière à la prendre ?
- Ah !! C’est ce que contenait le paquet que j’avais mis à la poubelle ? Si c’est bien le cas, alors oui !! Il vient bien d’ici, pourquoi cette question ? Serait-il empoisonné ? Sachant qui me l’a envoyé, rien ne m’étonnerait vous savez ?
- (Le médecin) Ce n’est donc pas la même personne qui vous a offert ceux que vous avez si goulûment avalés ?
- Bien sûr que non !!
- (Jean toussote) Hem !! Hem !!! Pourrais-je vous parler docteur ? C’est au sujet de monsieur et de son retour au manoir.

Le médecin voit bien l’air gêné du domestique à parler devant son patron, aussi trouve-t-il une excuse pour qu’ils puissent converser en privé.

- Si c’est pour la partie administrative de la sortie de votre employeur, veuillez me suivre jusqu’à mon bureau et nous réglerons ça très vite, les résultats des derniers examens doivent déjà m’y attendre.
- (Jean rassuré) C’était bien le sujet de ma requête docteur.

Les deux hommes quittent la chambre et s’éloignent en silence jusqu’au bureau du médecin qui referme aussitôt derrière eux et lance d’une voix curieuse.

- Alors !! Qu’aviez-vous à me dire ?
- Les deux boîtes viennent bien de la même personne, c’est le fils de monsieur qui les a fait parvenir. Seulement comme il se doutait bien que son père n’accepterait rien venant de lui, il a prié mon fils d’en envoyer une des deux à son nom.
- Que contiennent ses boîtes ?
- (Jean blêmit) Des chocolats docteurs, pourquoi cette question ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (72 / 150) (Quelques jours plus tard) (CHU de Nantes) (fin)


Le médecin voit bien le trouble marqué le visage du brave homme qu’il a en face de lui, il se demande alors s’il ne lui cache pas quelque chose et c’est d’un ton autoritaire qu’il pose la question suivante, se doutant bien qu’il obtiendra ainsi le renseignement si renseignement il y a à tirer de cet homme habitué à obéir.

- Je ne parlais pas des chocolats mais plutôt de ce qu’ils contiennent !!! Ou préférez-vous que je les fasse analyser et en avertir la police ? Nul doute que votre fils ainsi que le fils de votre patron aient des comptes à rendre pour avoir volontairement fait prendre une substance inconnue voire même illicite au sein d’un centre de soins à des personnes déjà gravement affaiblies par la maladie !!

Jean est visiblement mal à l’aise.

- Mais je vous assure que ce ne sont que des chocolats !!
- Alors expliquez-moi pourquoi il fallait qu’une des boîtes arrive à tout prix au chevet de votre patron ? Arrêtez de me prendre pour ce que je ne suis pas et dites-moi la vérité sur cette affaire, ou je vous assure que je mettrai mes paroles en actions.
-…
- Alors !!! Ma patience a des limites vous savez !!!!

Jean soupire en se sachant vaincu.

- C’est un médicament expérimental qu’un de leur ami leur a donné !!
- (Le médecin surpris) Quel genre de médicament est-ce donc ?
- Là !! Vous m’en demandez un peu beaucoup !!! Tout ce que je sais c’est que monsieur devait en prendre dans une des deux boîtes coûte que coûte et comme monsieur Marc pensait à juste titre que son père refuserait son cadeau, il n’a pas voulu prendre de risque et c’est mon fils qui lui a renvoyé le deuxième colis (Jean sourit malgré lui) Colis que monsieur s’est empressé de dévorer quand il a vu ce que contenait la boîte.
- C’est très grave vous savez ?? Heureusement que l’effet de cette médication paraît efficace, mais cela aurait pu avoir un tout autre impact si ça avait été le contraire !! Vous en rendez-vous seulement comptes ?
- D’après monsieur Marc, il ne pouvait y avoir de doute sur l’efficacité du traitement que son ami Florian a mis dans les chocolats.

Le médecin sursaute violemment en entendant les paroles du majordome des De Lamarlière, il ouvre fébrilement un tiroir de son bureau et en sort un des journaux officiels qu’il reçoit chaque semaine.

C’est avec nervosité qu’il l’étale rapidement sur son plan de travail pour le feuilleter et y trouver l’article qu’il y cherche, l’encart lui saute aux yeux et il y pose brutalement un doigt dessus en regardant fixement Jean.

- Ne serait-ce pas « ce » Florian ?
- Comment le saurais-je docteur !! Je ne l’ai jamais rencontré, tout ce que je peux vous en dire de plus c’est son nom de famille.

Le médecin plus rapide que Jean en se levant d’un bond.

- De Bierne !!! Florian De Bierne ???

Jean a un mouvement de recul devant ce geste pour le moins brusque et hoche la tête en signe d’assentiment.

- Nous parlons en effet de la même personne et je constate qu’il ne vous est pas inconnu quoique je vous avoue en être interloqué.

C’est au moment où il va répondre que quelqu’un frappe à sa porte et entre visiblement troublé en tenant une pochette de documents dans sa main levée devant son visage.

- (L’interne quasiment hystérique) Vous ne devinerez jamais la chose incroyable à laquelle nous venons d’être confrontés patron !!
- (Le médecin retrouvant le sourire) Croyez-vous jeune homme ? Ce ne serait pas une annonce du genre que monsieur Victor est en rémission rapide de son cancer du foie ?
- (L’interne sur le cul) Vous êtes déjà au courant ?? Comment est-ce possible ? Il était en phase terminale !!

Un silence prenant plombe la pièce pendant quelques instants, le temps que s’octroie le médecin pour réfléchir à la réponse qu’il va bien pouvoir donner et qui devra être suffisamment crédible pour que le jeune interne en soit satisfait.

Ne trouvant rien à dire, il se contente de hocher les épaules en se rasseyant sur son fauteuil.

- Je pense que notre vie à tous va très vite être bouleversée dans son quotidien par des avancées médicales spectaculaires mon garçon.

Il lui tend le journal officiel.

- Demandez donc à ce jeune homme qui fait la une de tous vos bavardages si vous le rencontrez un jour, je suis certain qu’il saura bien mieux que moi vous donnez les réponses aux questions qui vous brûlent les lèvres.
- (L’interne stupéfait) Quel rapport avec monsieur Victor ?
- Aucun apparemment !! Juste qu’il a profité sans le savoir d’un cadeau qui ne lui était pas destiné, le fils De Lamarlière est un de ses amis et le traitement était destiné à son père.
- Les chocolats ?? Pourquoi les a-t-il jetés alors ?

Jean croit bon de redonner les explications sur le sujet et le jeune interne l’écoute avidement avec de grands yeux éberlués de ce qu’il apprend.

- J’espère qu’il verra son fils autrement après ça !! En tous les cas, j’en connais un autre qui va être surpris quand il arrivera pour voir son père demain Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (73 / 150) (Reims) (CHU) (André)


Ils sont tous réunis dans la salle de conférences de l’hôpital, n’attendant plus que celui qui en sera la vedette et à qui ils vont fêter sa guérison ainsi que son autorisation de reprendre du service.

André arrive enfin, il a un mouvement de recul quand il constate avec émotion que tous ses collègues jusqu’aux filles de salles sont là pour lui et ses yeux se ferment un instant pour retenir les quelques larmes qui ne demandent qu’à s’en échapper en entendant le tonnerre d’applaudissements dû à son arrivée parmi eux.

Denis s’avance vers lui et c’est avec une énorme boule d’émotion également, qu’il le serre amicalement dans ses bras.

- Alors mon « Dédé » ? Content de reprendre du service ?
- (André d’une voix vibrante) Tu ne peux pas t’imaginer à quel point !!

René s’avance à son tour.

- Comment tu te sens ?
- Aussi bien que possible après ce passage à vide, Florian est là ? Je ne l’ai encore pas remercié de tout ce qu’il a fait pour moi.

Frédéric entend la question.

- Il sera là la semaine prochaine, il est parti ce matin pour Begin terminer quelques recherches qui lui tenaient à cœur.
- Ah !!!
- (Frédéric amical) Tu sais comment il est, je suis sûr qu’il l’a fait exprès justement pour ne pas avoir à subir tes épanchements envers lui devant tout le monde Hi ! Hi !

André lui rend son sourire.

- Il ne perd rien pour attendre celui-là !!
- (Denis) Allez !! Viens !! C’est toi le héros aujourd’hui, Robert a préparé son petit discours d’accueil.

Justement en parlant de lui, celui-ci tape dans ses mains pour obtenir l’attention de tout le monde.

- Messieurs dames s’il vous plaît !!! J’essayerai d’être bref pour ensuite porter un toast à notre cher collègue qui revient parmi nous après les déboires que vous connaissez tous. Je tiens à lui dire ce que nous avons tous sur le cœur, la tristesse d’avoir appris qu’il était atteint de cette terrible affliction et la joie de le savoir sorti d’affaire grâce à notre jeune et très bientôt collègue à part entière. Hé oui !! Vous avez bien entendu !! Suite à une décision officielle qui vient de tomber et qui va lui permettre de passer très bientôt tous les examens nécessaires au titre de professeur en médecine dont je suis certain qu’il s’en sortira la tête haute avec une mention d’excellence.

« Applaudissements dans la salle »

Robert reprend une fois le calme revenu.

- Comme à son habitude devant le malheur qui frappe un de ses amis proches, il n’a eu de cesse d’apporter la solution adéquate et par là même d’en faire profiter son prochain. Alzheimer ne sera plus maintenant diagnostiqué comme une maladie fatale sur le moyen terme mais comme un mal avec lequel on peut vivre sans séquelles en attendant que soit découverte une méthode radicale de la faire disparaître comme beaucoup d’autres maladies avant celle-ci. Tu es le précurseur mon cher ami de cet immense espoir qui rendra la joie dans les familles dont un parent en est atteint, bien sûr il ne rendra pas la mémoire à ceux qui sont trop avancés dans la maladie mais stoppera cette spirale de souffrance pour les nouveaux cas qui apparaîtront dorénavant.

Robert se dirige vers la table et y prend deux coupes de champagne, il en offre une en souriant à André et lève la sienne devant toute l’assemblée.

- Je lève mon verre à André !! Un collègue aimé de tous et qui revient parmi nous pour y retrouver son poste et un métier dont il excelle, trinquons mes amis !! À l’amitié et à notre équipe qui fait un travail dont beaucoup nous envient !!!
- (Tous dans la salle) A l’amitié !!!

***/***

« Hôpital militaire Begin »

Le général Mathéi écoute depuis son bureau les rumeurs et les conversations dites à voix basse mais dont il perçoit les sons sans bien sûr en comprendre le sens, il aime bien cette ambiance de travail autour de lui et se remet à l’étude du document qu’il tenait dans sa main avant ce petit intermède de contemplation subjective.

Une voix qui lui amène aussitôt le sourire retentit alors qu’il s’y attendait le moins et l’amène aussitôt dans un fou rire qu’il ne peut et ne cherche pas non plus à contenir.

- Philsou !!! T’es où ???



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (74 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin)


- J’arrive « Flo » !! Une minute quand même !!
- Tu as pu voir Henry pour ce que je t’ai demandé ?
- Bien sûr !!
- Il t’a dit quoi ?
- De te conduire au labo de biologie dès que tu seras prêt.
- Allons-y alors !!

Le général se lève d’un bond pour sortir de son bureau avant qu’ils ne soient trop loin et les fait sursauter par son apparition soudaine devant eux.

Le capitaine se redresse et salue son supérieur.

- Mes respects mon général.
- Repos capitaine !! J’ai entendu vos paroles, pourquoi sembles-tu si pressé d’aller en bio Florian ?
- Bah !! Juste un truc qui me trotte dans le crâne depuis plusieurs jours et que je voudrais expérimenter.
- Du genre ?
- Un vaccin !!
- Tu peux développer ?
- Je préfère en garder le secret pour l’instant si tu veux bien !! Rien ne sert de faire des effets d’annonces si ça n’aboutit à rien et puis j’aimerais que la découverte si elle se fait me soit officiellement attribuée afin que j’en tire les profits de mise sur le marché.
- (Le général surpris) Je ne pensais pas que tu étais vénal.
- Tu n’y es pas !! Ce n’est pas pour moi mais pour financer mon projet d’hôpital dans la brousse africaine.
- Ah !! Très bien dans ce cas !! Mais avant je dois te parler.
- C’est urgent ?
- Assez oui, si tu veux bien venir dans mon bureau ? Il n’y en aura pas pour longtemps et tu pourras aller faire tes recherches ensuite.
- Entendu !! Tu viens Philippe ?
- (Le général gêné) Je préférerais seul à seul si tu le veux bien, tu comprendras pourquoi très vite.
- (Le capitaine) Je t’attendrai en bas dans la salle de repos.

J’hésite un instant en regardant les deux hommes, le regard du général est suffisamment grave pour que j’accède à sa demande, sans pouvoir m’empêcher toutefois de soupirer d’un air contrarié en voyant s’éloigner Philippe.

Une fois la porte du bureau refermée derrière eux, Marcel montre d’un geste un siège à Florian qui vient s’y asseoir sagement en attendant d’en savoir plus sur ce mystérieux entretien.

Le général rejoint son fauteuil et attaque aussitôt.

- Il y a un espion dans nos murs Florian !! Quelqu’un qui apparemment révèle les résultats de nos recherches au gouvernement russe.
- (Énervé) Encore eux !!! Décidément, ils commencent à me gaver sérieusement ceux-là !!
- Des hommes à nous le ou la recherche depuis que nous en avons été informés, pour l’instant ils n’ont encore rien trouvé et je ne voudrais pas que ce que tu as l’intention de faire au labo leur soit révélé.
- Je n’ai pas besoin de grand monde, tu sais, Henry et Philippe devraient suffire dans un premier temps.

Marcel fixe le jeune rouquin.

- Rien ne dit que ce n’est pas un des deux tu sais, nous ne sommes sûrs de rien même si je doute que l’un ou l’autre soit cet espion.
- Le mieux serait de le trouver avant de commencer.

Le général hoche la tête.

- Ça risque de prendre pas mal de temps.
- Peut-être pas tant que ça !!

Marcel voit bien les yeux pétillant du garçon.

- À quoi tu penses ?
- A un truc tout simple qui marche à tous les coups.
- (Curieux) Ah oui !! Quoi donc ?
- Je le regarde d’un air moqueur.
- Tu ne crois tout de même pas que je vais te le dire !! Et si c’était toi l’espion ?

Le général éclate de rires.

- Tu ne manques pas d’air toi Hi ! Hi !
- Cela s’appelle principe de précaution monsieur !! Tu n’as qu’à venir avec moi, ce ne devrait pas être long avant que l’on sache qui sait, si il ou elle est là aujourd’hui bien sûr !!

Le général reste un moment à le dévisager en se demandant ce qu’il peut bien avoir en tête pour paraître aussi sûr de lui, il soupire en se levant et fait signe à Florian de passer devant pour sortir du bureau.

Une fois dans les escaliers qui mènent à la salle de repos, Marcel repense à plusieurs choses dont il voulait également lui parler.

- Ça me fait penser que j’ai reçu deux courriers de personnes venant de ta part, l’un d’entre eux venant d’un militaire ne m’a pas choqué outre mesure mais le second m’a plus laissé perplexe.


2eme ANNÉE avant Pâques : (75 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (L’agent Russe)


Je comprends aussitôt de quoi il s’agit.

- Tu ne les as pas renvoyés voir ailleurs j’espère ?
- J’attendais d’avoir ta version avant de prendre une décision.
- Ce sont deux gamins paraplégiques et orphelins, ils sont inscrits à médecins du monde mais tu connais comme moi les délais d’attente et je n’ai pas eu le cœur à les voir rester ainsi plus longtemps, bien sûr je m’en occuperai bénévolement et je demanderai la même chose à ceux qui voudront bien m’assister, j’ai juste besoin d’un bloc pour la journée en fait.
- Sais-tu seulement de quelle pathologie ils souffrent ?
- Pas vraiment, non !!
- Rien ne t’arrête toi !!
- Il nous faut juste récupérer leurs dossiers médicaux, s’ils sont sur la liste d’attente de médecin du monde, c’est qu’il y a quelque chose à faire pour eux et je saurai m’en occuper ne te fais pas de bile pour ça.
- Chaque chose en son temps, occupons-nous d’abord de cet espion qui ourdit dans ma caserne !! Je suis curieux de voir comment tu vas procéder pour le faire se découvrir alors qu’il a réussi à rester dans l’ombre jusqu’à maintenant.
- J’ai ma petite idée, t’inquiète !! Juste qu’il faut réunir tous ceux qui font partie de la recherche dans cet hôpital, nous allons procéder à une expérience dont ils vont se souvenir longtemps crois-moi.

Sans plus rien dire, ils retournent vers la salle de repos et font signe à Philippe de les suivre.

L’arrivée quelques minutes plus tard du jeune rouquin au laboratoire de recherches avancées ne laisse personne indifférent, se demandant tous ce qu’il vient y faire et ce n’est que quand il prend la parole pour expliquer la raison de sa présence, que les yeux se mettent à briller d’un intérêt tout professionnel cette fois-ci.

- (Le général) Vous connaissez tous de réputation notre jeune invité ? Très bien alors !! Je lui laisse la parole pour qu’il vous explique le but de sa venue parmi vous ce matin.

Je m’avance jusqu’au centre du labo.

- Nous allons travailler sur une nouvelle formule qui devrait montrer toute son efficacité contre certaines armes chimiques utilisées lors des conflits armés même s’ils sont proscrits par les accords internationaux.
- (Henry) Tu penses à quoi en particulier ?
- Une molécule filtrante tissable plus efficace et surtout moins encombrant que le sont vos masques à gaz et qu’il suffira d’appliquer sur le nez et la bouche un peu comme nos masques de chirurgie.
- (Henry estomaqué) Rien que ça !!!

Je prends une craie et note toute une série de formules sur le tableau prévu à cet effet, les scientifiques d’abord intrigués se prennent vite au jeu et commencent à mettre en œuvre la batterie de tests tant théoriques que pratiques pour développer les possibilités que leur offre avec une telle aisance le jeune rouquin toujours à remplir le tableau de ses notes que même eux ont parfois du mal à suivre, lui demandant chacun leur tour les explications qu’ils jugent nécessaires afin de bien en comprendre l’intégralité de la formulation.

Une grande partie de la journée passe dans cette ambiance studieuse où chacun fait en sorte de ne pas déranger l’autre et qui amène la pièce dans un silence quasi-total.

Je passe un moment avec chacun des scientifiques, cherchant l’erreur qui m’amènerait un doute sur la compétence de la personne avec laquelle je discute et force m’est de constater que je ne trouve rien qui amènerait une quelconque suspicion envers l’un plus qu’un autre.

Ce n’est qu’en milieu d’après-midi qu’un élément totalement fortuit me donne l’occasion de tenter le tout pour le tout avant d’avouer à Marcel que j’ai sans doute été un peu présomptueux de prétendre pouvoir facilement le ou la mettre en défaut.

Soit parce qu’il ou elle n’est pas présent ou encore parce que ses compétences en biologie ne sont plus à prouver.

Une éprouvette contenant du dioxyde de soufre échappe des mains d’un des scientifiques et se casse dans l’évier rempli d’eau chaude d’une des paillasses du labo, un épais nuage s’échappe alors et je profite de la surprise générale pour lancer un tonitruant

- « на землю !!! » (À terre !!!)

Qui les fait tous se retourner vers moi de surprise, sauf un qui se plaque immédiatement au sol et comprend aussitôt son erreur mais bien trop tard.

Je fais alors un clin d’œil à l’espion et je lui lance avec une pointe d’ironie dans la voix.

- « Это скорее не верно ботаник? » (C’est plutôt ballot pas vrai ?)

Je me tourne vers le général qui regarde la scène avec stupeur.

- Je crois que nous tenons notre espion !!

Marcel revenant de sa surprise :

- Mettez cet homme en état d’arrestation !!



2eme ANNÉE avant Pâques : (76 / 150) (Paris) (Yuan)


La matinée pour Yuan est une de celles qui lui amène le sourire sitôt lever, pas seulement parce que le soleil prédomine dans le ciel. Chose assez rare pourtant en ce mois de janvier, mais surtout parce qu’il va avoir ses deux amis chez lui pendant toute la semaine.

C’est donc avec un sourire jusqu’aux oreilles et des idées bien définies en têtes sur les prochaines soirées à venir, qu’il s’assoit sur un des nombreux bancs du campus pendant la pause entre deux cours.

Steven l’aperçoit de loin et s’empresse de le rejoindre tout en percevant bien les regards posés sur son ami de ceux ou celles et ils sont nombreux, qui le trouvent craquant et l’observent avec envie à la dérobée.

Steven sait très bien qu’ils n’ont aucune chance même s’il ne connaît pas encore les seules personnes qui font battre son cœur mais dont il a tellement entendu parler par Michaël qui ne se lasse pas de lui en vanter les charmes, le rendant presque jaloux d’autant d’engouement et de chaleur dans sa voix quand il parle d’eux.

- Alors beau brun !! Quand tu auras fini de sourire aux anges en rendant les jolies étudiantes follement amoureuses de toi, tu pourras me raconter ce qui te rend aussi visiblement heureux.

Yuan surpris tourne la tête et sourit encore plus en apercevant son ami, le rendant encore plus craquant encore.

- Serais-tu jaloux ?
- Qui ça !!! Moi !!! Peut-être avant mais certainement plus maintenant que je suis avec « Cha ».
- C’est « Flo » et « Thom » qui viennent chez moi passer la semaine, j’ai hâte d’être à ce soir !!
- Ils doivent vraiment être super ces deux-là, à force d’en entendre parler ça donne envie de les connaître.
- Vous n’avez qu’à venir casser la croûte un soir dans la semaine, j’en profiterais pour inviter mon cousin et son chéri. Une soirée juste entre garçons, ça te dit ?
- Cool !!!

Yuan est amusé de l’air excité que prend le petit blondinet.

- Ne rêve pas non plus Hi ! Hi ! Ce sera en tout bien tout honneur, je te préviens au cas où tu te ferais des idées.
- Trop drôle !!
- Tu n’auras qu’à me dire quand Michaël est de repos, pour les autres il n’y a pas de soucis.
- Il ne travaille pas le jeudi alors mercredi soir ce serait bien.
- Entendu comme ça alors, je préviendrai tout le monde ce soir et vous n’aurez qu’à venir directement à l’appart vers dix-neuf heures.
- Ça ne t’embête pas au moins ?
- Bien sûr que non !! Et en plus avec Chan et Dante, vous vous ferez de nouveaux amis j’en suis sûr.
- Ce serait bien parce que ce n’est pas la foule question copains et ça fera du bien à Michaël de sortir un peu de chez nous.
- Pour eux c’est pareil alors c’est cool !!
- (Steven songeur) Tu expliques ça comment toi ?
- Quoi donc ?
- Qu’on soit tous aussi solitaires pardi !!

Yuan réfléchit un instant et sourit.

- Je serais Mathis le cousin de Thomas, je dirais que c’est pour se protéger de ceux qui bavent en les voyant Hi ! Hi !
- Peut-être en fait, qui sait !! Pourquoi il pense à ça son cousin ? C’est plutôt bizarre comme réflexion ?
- Sûrement parce que Mathis ressemble en tout point à Thomas et quand tu verras la bête tu comprendras mieux mes paroles.
- (Steven sourit) Vu comment Michaël en parle, je suis curieux de voir quelle tête il a.

Yuan sort son portefeuille, l’ouvre pour y prendre une photo qu’il tend à Steven en riant à l’avance de la tête qu’il va faire.

- Tiens !! Voilà déjà un aperçu des deux loustics !!
- (Steven les yeux ronds) Wouah !!! Je comprends mieux !! Mais pourquoi il est tout nu le rouquin ?

Yuan range la photo mort de rires.

- Ça, c’est toute une histoire Hi ! Hi ! Faudra que tu leur demandes Hi ! Hi ! Sinon ? Comment tu les trouves ?
- On ne doit pas s’ennuyer avec eux c’est sûr !! Je t’avouerai que je te comprends mieux toi aussi, avec des mecs pareils les autres doivent te paraître plutôt fade pas vrai ?

Yuan fixe sérieusement le petit blond.

- Pas tous en fait !!

Voyant qu’il a compris le message à la couleur soudaine que viennent de prendre ses joues, il enchaîne amusé.

- C’est sans doute pour ça que je suis très difficile quant au choix de mes amis Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (77 / 150) (Paris) (Luka)


C’est la sortie des cours et Luka ou du moins celui qui se fait passer pour lui, prend le métro pour se rendre à son rendez-vous avec Maurice qui l’a convoqué la veille pour lui donner ses nouvelles instructions.

Il a passé les derniers jours à peaufiner son rôle, en allant jusqu’à terminer ce qu’il avait déjà entrepris rapidement. En effet, les retouches faites à la va-vite sur les diverses photos identifiant le véritable Luka étaient loin de le satisfaire, alors que maintenant nul doute que personne ne verra plus la différence avec le personnage qu’il va devoir continuer à jouer encore un bon moment.

Il arrive devant le bâtiment où la DST a son siège parisien et se fait conduire jusqu’au bureau où Maurice l’attend, celui-ci l’accueille alors avec un sourire de bienvenue qui rassure « Luka » qui aussitôt se détend et entre dans le bureau comme en terrain conquis.

- Les fêtes se sont bien passé « Luka » ?
- Je ne suis pas beaucoup sorti vous savez !! Après toute cette histoire je rase un peu les murs en ce moment.
- Mais tu as repris tes cours de fac quand même ?
- Depuis une semaine oui.
- Très bien !! Il ne faut surtout pas que tu aies un comportement étrange au cas où tu serais surveillé.

Luka fait mine de paniquer.

- Vous croyez que c’est le cas ?

Maurice apprécie son jeu malgré l’envie qu’il a de lui rentrer dedans, mais il doit bien reconnaître que la personne en face de lui a un art consommé certain d’acteur.

- Dans le doute, restons prudent !!

Maurice sort d’un tiroir de son bureau un calepin qu’il tend à « Luka ».

- Voici les éléments de ton premier rapport, lis le attentivement et nous le détruirons ensuite pour qu’il ne reste aucune trace pouvant t’incriminer de faux, prends ton temps nous ne sommes pas aux pièces.

Maurice attend quelques minutes puis se lève pour quitter la pièce.

- Je vais en profiter pour m’occuper d’autres affaires toutes aussi urgentes, je ne serai pas long, une heure tout au plus.

Luka lève la tête de sa lecture en souriant.

- Je pense que ce sera bon pour moi.
- Très bien !! À tout à l’heure mon garçon.

Maurice a à peine refermé la porte derrière lui que ses yeux deviennent durs, montrant ainsi toute la maîtrise sur lui-même qu’il lui a fallu pour cet entretien pourtant des plus brefs.

Il descend les quelques marches qui le mènent à une salle où deux hommes surveillent plusieurs écrans de caméras restant noir pour l’instant.

- Alors les gars !! Ça donne quoi ?
- Rien pour l’instant patron !! Nous n’entendons que des bruits de pages qui se tournent et rien de plus.
- Et les vidéos ?
- (L’autre homme) Nada patron !! Ou il se méfie, ou il n’a pas l’intention de prendre plus de risques pour le moment.

***/***

« Dans le bureau de Maurice »

Luka termine rapidement la lecture du carnet, les éléments inscrits à l’intérieur sont très vite gravés dans sa mémoire habituée depuis quelques années déjà à cette sorte d’entraînement mnémotechnique.

Par contre la pâleur de son visage pourrait le trahir et c’est avec un œil discret mais scrutateur qu’il passe la pièce au peigne fin afin de s’assurer qu’il n’y a pas de caméras pointées sur lui.

Ce qu’il vient de lire le laisse perplexe, même s’il en connaît assez sur la présence de ses collègues en place pour se rendre compte que ce qui est écrit est la pure vérité.

Ce qui y est annoté dans ce carnet pourrait mettre en danger plusieurs cellules actives et « Luka » s’étonne qu’il lui soit demandé d’en informer Moscou.

Maintenant la question qu’il se pose serait plutôt de savoir ce que vient faire le jeune rouquin là-dedans, en effet très peu de renseignements sur lui sont inscrits dans le calepin et le peu qu’il y en a, n’amène pas à vraiment s’intéresser à lui plus que nécessaire.

Tout juste y est-il fait référence à une décision administrative pour lui faire passer des examens de fin d’études supérieures, actant par le fait l’avance énorme qu’il a en matière de connaissances médicales malgré son jeune âge.

Rassuré par son tour d’horizon minutieux de la pièce qui ne lui a rien dévoilé qui pourrait lui paraître suspect, « Luka » s’approche alors du bureau de Maurice et après avoir sorti un mouchoir de sa poche, ouvre les tiroirs un à un de celui-ci sans pour autant ne faire rien d’autre que d’y jeter un œil.

Arrivé au tiroir du bas, « Luka » se fige une seconde puis se penche pour pouvoir mieux lire l’en-tête du document.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (78 / 150) (Paris) (Luka) (suite)


Ce qu’il y a d’écrit l’interpelle et laisse à penser à une vaste action concertée de l’anti espionnage Français pour débarrasser le pays de ses agents implantés.

***/***

Rapport confidentiel.

Émetteur : Maurice Désmaré, direction de la sécurité du territoire.

Sujet : Affaire Florian De Bierne

Objet : Mise en place d’une surveillance renforcée laissant penser à une importance capitale pour l’État Français du sujet suite à une tentative d’enlèvement découverte fortuitement par nos services lors d’une filature sur un quidam, alors fortement suspecté de détournement de brevets industriels.

Conséquences : Hameçonnage réussi auprès du FSB et mise en place d’une opération de nettoyage suite aux diverses tentatives d’enlèvement obtenues et aux informations capitales qui en ont résulté.

Actions en cours : démantèlement des dernières cellules actives.

Dossier classé défense nationale.

***/***

Luka referme précautionneusement le tiroir puis retourne s’asseoir à sa place, il remet son mouchoir dans sa poche et cogite un long moment sur ce qu’il vient de découvrir et a conscience de l’importance capitale d’en rapporter l’essentiel à qui de droit afin de contrecarrer l’action déjà mise en place et arrêter l’hémorragie qui sinon va leur faire perdre l’avantage des nombreuses années d’infiltrations clandestines dans les endroits stratégiques de ce pays.

***/***

« Salle d’écoute et de vidéo surveillance »

L’homme plisse les yeux de satisfaction quand les écrans s’allument chacun leur tour pour rester un long moment sur celui où a été mis en place le leurre.

Les petites caméras misent en place aux fonds des tiroirs ne laissent aucun doute sur l’inspection dont ceux-ci viennent d’être l’objet.

- C’est un malin patron !! Il se contente juste de regarder sans rien déranger, pour son âge il est plutôt doué le gars !!

Maurice qui a tout suivi lui aussi.

- Heureusement !! S’il avait ouvert le dossier, il se serait vite aperçu de la tromperie dont il était l’acteur principal.
- Croyez-vous que ce sera suffisant pour qu’ils le laissent enfin tranquille ?
- C’est une goutte de plus dans un vase déjà bien rempli, maintenant il va nous falloir frapper encore plus fort avant qu’ils ne réagissent et rappellent leurs derniers agents infiltrés.
- Quels sont les ordres patron ?
- Nous devons activer nos recherches sur les derniers éléments encore inconnus, il en reste neuf en tout si nos renseignements sont exacts !
- Que faisons-nous de celui de Begin patron ?

Maurice à un rictus mi-figue mi-raisin quand il reprend la parole.

- Ha ! Ha ! Il s’est fait avoir comme un couillon celui-là !! Quel imbécile de s’être laissé prendre de cette façon, Victor est en route pour s’en occuper et nous ne devrions pas attendre bien longtemps avant d’en savoir plus sur ce qu’il sait déjà.

L’homme se retourne en grimaçant.

- Ça sent le sapin patron !!

Maurice hoche la tête.

- Il en sait trop sur notre jeune ami qui n’y a pas été dans la dentelle encore cette fois ci. Te rends-tu compte que rien que pour le faire se découvrir, il nous a permis une fois de plus une avancée phénoménale sur un procédé de protection de nos armées.
- Il vaut de l’or ce garçon, s’en rend-il seulement compte ?

Maurice esquisse un sourire.

- Si seulement je le savais !! Bon !! Le boulot n’est pas terminé et je ferais bien de retourner donner mes instructions à ce « Luka », en parlant de lui !! Où en sont nos recherches sur sa véritable identité ?
- (L’autre homme) Il s’appelle en réalité Stanislas Youkoff patron.

Maurice réfléchit un instant.

- Ce nom ne me dit rien !!
- Chez nous c’est normal patron mais allez prononcer ce nom dans quelques pays de l’ex union soviétique et vous verrez bien leurs réactions ! Ils paieraient cher pour obtenir son extradition, ce type malgré son jeune âge a certainement autant de sang sur les mains que quelques criminels bien connus et d’après nos derniers renseignements, il aimerait particulièrement ça.
- (Maurice les yeux froids) Je me ferai donc un plaisir de le leur envoyer une fois qu’il ne me servira plus à rien, mais certainement pas avant de lui faire goûter à quelques attentions de mon cru.


2eme ANNÉE avant Pâques : (79 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées)


« Laboratoire de recherches biologiques appliquées »

- Quand l’amour s’en va, il s’en va pour de bon ! Dadou ron ron !! Dadou ron ron !!
- Stop !!!

Je me retourne surpris et me retrouve presque nez à nez avec Henry qui a les deux mains contre ses oreilles.

- (Le colonel) Il y a une chose où tu n’es vraiment pas doué, le sais-tu ?

Je le regarde amusé.

- Ose dire que je chante faux !!!
- Une casserole chante mieux que toi Florian Hi ! Hi !
- Pfff !! N’importe quoi !! En plus ça m’aide à réfléchir.

Le colonel avec un clin d’œil.

- Réfléchis en silence alors.

Je hausse les épaules et me remets à mes éprouvettes, malgré tout la chanson me reste dans la tête et je la reprends rien que pour moi, un énorme rire me fait me retourner une nouvelle fois incrédule.

- Qu’est-ce qu’il y a encore ?
- Tu es obligé de tortiller du cul comme ça Hi ! Hi ! On croirait un canard qui a une envie pressante Hi ! Hi !
- Je ne tortille pas comme tu dis, je me déhanche au rythme de la musique ce n’est pas pareil !!

Henry s’essuie les yeux et tente désespérément de retrouver son sérieux, mais la vision est encore dans sa tête et c’est une vraie gageure pour lui d’y arriver, malgré tout il finit par y parvenir.

- Tu es enfermé ici depuis ce matin, as-tu au moins pris le temps d’aller à la cantine à midi ?
- Pourquoi ? Quelle heure est-il ?
- Presque seize heures mon garçon et à ton âge il n’est pas bon sauter un repas.

Je manque de m’étouffer de rire suite à ses paroles, il me regarde alors en plissant les yeux cherchant à en comprendre la raison.

- Qu’est-ce que j’ai dit de si drôle ?
- Il ne vaut peut-être mieux pas que je te le dise Hi ! Hi !

Henry préfère s’en tenir là, sentant bien que ses paroles n’ont pas été prises au premier degré et craignant le pire en cas d’explications trop poussées.

- Tu bosses sur quoi ?
- Une idée qui me trotte dans le crâne depuis que je suis rentré de vacances.
- (Henry curieux) Hé ???
- Je crois que je tiens le bon bout
- Quel bon bout ?

Je repars en vrille en pensant qu’hier j’en tenais un sacré de bambou et que mes amis ne s’en sont sans doute pas encore vraiment remis, le colonel commence à comprendre et finit par s’en amuser à son tour.

- Ah !! Jeunesse !! J’imagine à quoi tu penses, qu’est-ce que tu crois !! J’ai été jeune moi aussi et vous n’avez pas découvert le monde depuis il me semble Hi ! Hi !
- Je n’ai jamais prétendu le contraire, pour répondre à ta question regarde plutôt.

Je prends une lentille propre et j’y mets quelques gouttes de sang d’une éprouvette dont je me sers pour mes expériences appliquées, ensuite je sors du frigo une seringue contenant le virus dont je me suis évertué à combattre les effets depuis mon arrivée tôt ce matin et qui m’a fait perdre le sens du temps qui passe.

- Regarde au microscope et dis-moi ce que tu vois !!

Henry se penche et observe la plaquette, il y voit les globules et les plaquettes d’un sang qui lui paraît tout à fait normal.

- Il n’y a rien d’anormal dans cet échantillon à première vue.
- C’est exact ! Enfin presque !

Je manipule la seringue avec précaution et dépose une goutte de son contenu directement au contact avec le sang et je remets vite fait la seringue dans le frigo.

- Dis-moi ce que tu vois maintenant !!

Le colonel repose ses yeux sur l’appareil et ne dit plus rien, visiblement obnubilé par ce qu’il se déroule devant lui dans l’infiniment petit.

- On dirait un virus !! Ou plutôt un rétrovirus.
- Exact !!
- Il se comporte bizarrement, on dirait qu’il tente d’entrer dans une cellule mais qu’il n’y parvient pas.
- Encore exact !!
- Ça va durer encore longtemps avant qu’il y arrive ?
- En fait je pense que mon idée tient la route, ce virus est très actif et je n’ai encore rien eu le temps de trouver pour le combattre, alors je lui ai fait une vacherie Hi ! Hi ! J’ai tout simplement "blindé" la carapace externe de la cellule pour qu’il ne puisse pas la traverser et pépère, il va finir par crever de faim Hi ! Hi ! Comme moi d’ailleurs, maintenant que tu m’y as fait penser. Je vais aller me faire un sandwich vite fait au mess, tu veux que je te ramène quelque chose ?


2eme ANNÉE avant Pâques : (80 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Recherches avancées) (fin)


Le colonel est toujours pris dans son observation attentive des tentatives désespérées du virus pour pénétrer la cellule.

- Comment !! Ah !! Heu, non merci ! Je préfère regarder, c’est très intéressant comme perspective. Il est vraiment coriace pourtant, c’est quel type de virus que tu as pris pour ton test ?
- Bah !! Juste un truc hyperconnu, bon je te laisse ! Normalement il devrait te tenir en haleine un moment avant de clamser.
- Tu reviens après ?
- Pas sûr vu l’heure !! En plus je dois faire une petite sieste sinon ce soir je ne tiendrai plus le bambou Hi ! Hi !

Henry ne peut s’empêcher de sourire.

- Tu ne penses qu’à ça ma parole !!
- J’en profite tant que je peux Hi ! Hi !

Le colonel lui fait un clin d’œil amical et le regarde sortir avec le sourire, la porte à peine refermée qu’il est déjà l’œil collé à la lunette du microscope et regarde ébahi les attaques de toute évidence perdues d’avance du virus pourtant combatif mais qui n’arrive visiblement pas à ses fins.

Henry se pose de nombreuses questions, entre autres celle de savoir quel procédé a bien pu mettre Florian en œuvre pour arriver à un tel résultat.

L’idée en soi même paraît très simple quoique plusieurs recherches dans ce sens ont déjà été tentés sans beaucoup de résultats et qu’en une seule journée Florian trouve la solution le laisse encore une fois sans voix devant l’énorme potentiel que possède ce garçon.

L’attente est longue, aussi longue que toutes les pensées qui assaillent cet homme pourtant reconnu comme une pointure dans sa spécialité et qui cherche désespérément à comprendre le processus mis en application pour arriver à un résultat aussi probant.

Comme le lui avait prédit Florian, le virus finit par perdre de sa verve et devient très vite inactif aussitôt pris en charge par les globules blancs qui jusqu’alors ne s’étaient pas vraiment montrés combatifs.

Le colonel reprend une plaquette en verre, désirant reprendre l’expérience depuis le début afin de mieux visualiser cette fois-ci les différentes phases du test.

Il reverse donc quelques millilitres de sang contenus dans l’éprouvette et l’idée lui prend de faire la différence avec le sien non traité pour vérifier les deux processus d’infections, il s’entaille alors légèrement le doigt avec un scalpel et laisse tomber quelques gouttes de son sang près de celui que contient déjà la coupelle.

Il prend la seringue dans le frigo et en verse comme il l’a vu faire par Florian, une simple goutte sur chacune des deux petites taches de sang et va ensuite machinalement, toujours comme il l’a vu faire par Florian, remettre la seringue au frais.

- Bon ! Voyons voir comment se comportent nos pépères Hi ! Hi !

L’appellation qu’en a donnée Florian le fait sourire, il se dit que décidément il faut toujours qu’il trouve à plaisanter même sur les choses les plus sérieuses mais qu’en fin de compte même dites de façons humoristiques, ses paroles ne sont pas dénuées de sens car c’est bien faute de pouvoir s’alimenter que le premier virus est mort.

Son sourire se fige rapidement et ce n’est que par pur réflexe qu’il actionne l’enregistrement du microscope électronique, sa vision se trouble et il doit se relever un instant pour que ses yeux se reposent, il active alors l’écran et peut ainsi assister plus confortablement au déroulement des combats qui se livrent sous son regard de plus en plus attentif.

À droite se trouve l’échantillon contenu dans l’éprouvette et comme juste avant, le même scénario s’y déroule tandis qu’à gauche, là où se trouve son propre sang c’est une tout autre paire de manches.

Le virus est entré directement au contact de la cellule et depuis celle-ci se comporte étrangement, semblant s’attaquer d’elle-même aux plaquettes et au système immuno-défensif qui dépérit à vue d’œil lui amenant une exclamation de surprise qu’il ne contrôle pas.

- Qu’est-ce que c’est ce bordel !!!

La réplication du virus se fait par parthénogenèse et la cellule se scinde en deux tout en continuant son combat, bientôt il ne reste quasiment plus de cellules saines et la défaite des anticorps de son sang devient flagrante alors que sur la droite le virus meurt, et est avalé comme à la précédente expérience.

La méthode lui donne soudainement un doute énorme sur la provenance du virus test et surtout son appartenance dans la classification de ceux-ci, il se rue littéralement sur le frigo pour y prendre la seringue d’une main tremblante n’osant encore croire ce que son esprit vient de lui dicter et qui lui paraît tellement impossible.

La petite étiquette à tête de mort collée sur la seringue lui ôte tous ses doutes quand il y lit les trois lettres écrites en rouge sur fond jaune et en majuscule.

« VIH »

Un rire quelque peu hystérique s’échappe alors de sa gorge quand il prononce cette phrase à haute voix.

- Il va clamser de faim pépère Hi ! Hi ! Se rend-il seulement compte de ce qu’il vient de faire !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (81 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie)


« Mercredi matin »

- (Le planton de l’entrée) Salut « Flo » !! Ça baigne ?
- Salut « Jérém » !! Oui et toi ?
- Cool !! Paraît que tu as encore semé le souk hier ? Les huiles sont restées quasiment toute la nuit au labo.

Je rentre dans la guitoune pour me protéger du froid.

- Bah !! C’est qu’ils n’ont rien d’autre à faire Hi ! Hi !
- Au fait !! J’y pense d’un coup !! Il y a quelqu’un qui demandait après toi juste il y a à peine quelques minutes, je l’ai envoyé au secrétariat pour qu’il prenne un badge en attendant que tu arrives.
- Il t’a dit ce qu’il me voulait ?
- Euh ! Non ! Faut dire aussi que je ne lui ai pas demandé et puis tu sais moi les gendarmes, c’était déjà pas mes potes dans le civil.
- Ce n’était pas un officier par hasard ?
- Un lieutenant, oui ! Un certain Jean Baptiste Lelievre je crois Hi ! Hi ! Tu parles d’un nom pour un flic !
- Alors je vois qui c’est et tu as tort, celui-là est super-cool !!
- Un pote à toi ?
- Pas vraiment, quoi que…
- En tous les cas, il avait l’air plutôt tendu le gars.
- Tu le serais aussi si tu avais une tumeur cancéreuse derrière l’oreille.
- Ah ! D’accord !!!
- Bon !! J’y go !! À plus !!
- Bonne journée Florian !

Du coup, c’est presque en courant que je traverse la cour de l’hôpital et déboule devant l’accueil où la secrétaire me montre un homme assis à attendre avec un grand sourire.

- Bonjour Florian ! Le lieutenant est là pour toi !!
- Merci « mimi »

Je me tourne vers Jean Baptiste visiblement soulagé de me voir.

- Je ne savais pas que nous avions rendez-vous aujourd’hui !!
- Je peux revenir un autre jour si je dérange ! Quand j’ai appelé hier, la personne m’a dit que c’était votre semaine de présence et que je n’avais qu’à venir avec mon dossier.
- Alors !! Qu’est-ce que ça donne ?
- C’est bien cancéreux d’après les résultats d’analyse que j’ai reçus il y a deux jours.

Je vois bien à la blancheur soudaine que vient de prendre son visage qu’il n’a pas dû passer de bonnes journées depuis qu’il les a reçus et je le comprends très bien, aussi je ne le fais pas attendre plus longtemps et je lui prends son dossier en lui demandant de me suivre, avant ça je donne quelques instructions à la secrétaire.

- « Mimi » ? Tu peux contacter mon équipe et leur demander de me rejoindre chez atchoum !! Tu peux voir aussi à me faire réserver un bloc, (Je regarde ma montre.) Disons pour dix heures ? Je n’en aurais pas pour longtemps, une petite heure tout au plus.

La secrétaire retient son envie de rire.

- Bien sûr !! Que ne ferais-je pas pour toi ?
- (Clin d’œil amusé) À part me virer de la caserne, tu veux dire ?
- Rhooo !!! Méfie-toi sale garnement !! Ne va surtout pas me tenter Hi ! Hi !

Jean Baptiste écoute la conversation complètement abasourdi du manque manifeste de rigueur militaire entre le maréchal des logis et l’aspirant, ses paroles lui reviennent d’un coup et c’est maintenant une boule de stress qu’il sent monter en lui.

- C’est pour moi le bloc ?
- Tu es bien venu pour que je te débarrasse de cette tumeur ?
- Bien sûr ! Mais je ne pensais pas que tu m’opérerais aujourd’hui, je n’ai prévenu personne et je n’ai rien pris pour une hospitalisation.
- T’inquiète pas pour ça, à midi tu seras chez toi. Je t’avais prévenu il me semble que pris à temps c’était un petit acte de rien du tout, quelques points de sutures et un bon pansement, dans une quinzaine de jours tu ne te rappelleras même plus de tout ça.
- Et pour la chimiothérapie ?

Je le regarde sérieusement.

- Je ferai en sorte que tu n’en aies pas besoin, tu me fais confiance au moins ?

Jean Baptiste repense à tout ce dont il a été témoin lors de son bref séjour à Aix en Provence, le mystère autour de ce jeune homme ainsi que tout ce monde à protéger son anonymat.

Mais surtout la rapidité avec laquelle le jeune prince Saoudien s’est remis et ce, alors que les autres médecins ne donnaient pas cher de sa peau, voire à refuser même de tenter quoi que ce soit sur lui ne s’en sentant pas les capacités et surtout lui semble-t-il, ne voulant pas prendre le risque d’un incident diplomatique.

Il revoit le jeune rouquin arriver en souriant, sans le moindre stress et trouvant même la chose de plaisanter avec son équipe, qui en un temps record a remis sur pied ce jeune arabe qui devait aux dires des autres rester a minima, paralysé des membres inférieurs.

J’ai suivi le cours de ses pensées et c’est en le rabrouant gentiment que je le fais revenir au présent.

- Tu comptes acheter le fonds, ou tu te bouges ? C’est que je n’ai pas que toi à m’occuper Hi ! Hi ! Il y a des vrais malades ici !

Jean Baptiste ouvre grand les yeux d’étonnement.

- Ah !! Parce qu’un cancer ce n’est pas une vraie maladie, j’aurai tout entendu ! Parole !
- Tout de suite les grands mots Hi ! Hi ! Disons plutôt que pour toi c’est juste un « prélude » joué par un quintette qu’un vrai « concert » avec les violons et tout le toutim.

Je sens bien son regard porté sur moi pendant tout le trajet menant au service de chirurgie, nul doute qu’il doit se demander à qui il a vraiment à faire et s’il doit rire ou s’inquiéter de mes plaisanteries à deux balles.

Maintenant et vu qu’il reste derrière moi sans rien dire, je pense qu’il s’est déjà fait à l’idée que le mieux pour lui est encore de me faire confiance.

- Tu as fait le bon choix, j’ai peut-être l’air immature quelquefois mais ce n’est qu’un aspect de ma personnalité et pas forcément celui qui rassure le plus.

D’une voix plus joyeuse que jusqu’alors :

- C’est déjà une bonne chose que tu en sois conscient parce que là je me demandais quoi, parole !!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (82 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie) (suite)


Arrivé en chirurgie, je le laisse un instant en salle d’attente pour vérifier que tout se met bien en place et je retrouve avec plaisir mon équipe au complet, sourires aux lèvres près du chef de service qui visiblement est dans de meilleure disposition envers moi que la semaine passée ici en décembre.

- (Le commandant Hartshum) Revoilà l’enfant prodige !!
- Heureux de vous revoir également monsieur !
- Alain !! Puisque tu ne veux pas m’appeler par mon grade, ce sera mieux que monsieur pour nos futures relations dans le service.
- (Amusé) C’est que j’ai déjà quelqu’un tu sais ?
- Je vois que notre jeune rouquin est à fond dans l’humour ce matin !! Enfin !! Il va bien falloir que je m’y fasse, tu as réservé un bloc à ce que j’ai appris ?
- En effet !! Je m’excuse car ce n’était pas prévu et j’avais l’intention de t’en parler, mais j’avais promis à cette personne de m’occuper de lui à mon retour ici et il a pris mes paroles à la lettre.
- C’est grave ?
- Un nodule cancéreux derrière l’oreille, je n’en ai pas pour longtemps et je ne me sentais pas à le faire revenir plus tard, il est déjà assez anxieux comme ça.
- Qui n’y serait pas à moins !! Tu restes après ça ? J’aurai sans doute besoin de tes services encore ce matin.
- Pas de problèmes, je suis ici aussi pour ça tu le sais bien.
- Bien !! Dans ce cas, je te laisse à ton travail. Tu n’auras qu’à passer à mon bureau quand tu en auras terminé avec ton patient.

Il repart aussitôt, n’attendant aucune réponse de ma part. J’embrasse mes amis et nous allons tous dans une salle réservée où je prends connaissance du dossier pendant que les autres prennent un café et discutent tranquillement le bout de gras en attendant que je revienne vers eux.

À la lecture du rapport médical et après avoir visionné les radios, c’est avec étonnement que je constate la rapidité qu’a eue la tumeur à se développer.

Au vu des clichés, elle a bien grossi d’un tiers depuis que je l’ai détecté et si je veux qu’il ressorte comme promis le jour même, il va me falloir très certainement « aidé » à la guérison.

Je sors un instant de la pièce pour me diriger vers la pharmacie de l’étage où j’y prends un flacon neuf de Bétadine dans lequel j’envoie quelques filets de salive, ensuite je le mets dans la poche de ma blouse après l’avoir refermé avec soin.

Je passe ensuite directement au bloc opératoire où j’y dépose le flacon en remplacement de celui qui y est déjà et que je fais disparaître au fond d’une des poubelles après en avoir vidé le contenu dans le lavabo.

De retour dans la salle où l’équipe discute toujours en ne semblant pas vraiment s’être aperçu de mon absence, je rentre quelques minutes dans leurs conversations avant d’en venir au pourquoi de notre présence ici.

- Antoine ! Tu prends Valérie avec toi et vous allez me préparer le patient, allez-y, tranquille parce qu’il stresse déjà assez comme ça.
- (Antoine) OK chef !! Tu viens « Val » ?
- (Valérie espiègle) Où tu voudras mon beau !

Je les regarde sortir en ayant la nette impression d’avoir raté un épisode avec eux deux, Romain me fait un clin d’œil en donnant la précision qui me fait mieux comprendre leurs comportements.

- Ils sont tombés raide dingues l’un de l’autre depuis que tu nous as quittés.
- Ah d’accord !! C’est du rapide Hi ! Hi !
- (Romain) Apparemment c’est du sérieux
- (Erwan amusé) Il n’y a plus que toi à être célibataire alors ?
- (Romain surpris) Ah !! Parce que vous aussi vous êtes maqués ?
- (Erwan) On le dirait bien.
- (Romain curieux) C’est nouveau ?
- (Erwan) Moi oui, à peine quelques semaines.
- (Romain) Et toi « Flo » ?
- Pfff !! Ça fait un bail !!
- (Romain) Vous me les présenterez j’espère !!

Je préfère pour l’instant botter en touche car je ne le connais pas suffisamment et je ne suis pas sûr qu’Erwan soit prêt à lui faire savoir qu’il s’est mis avec un garçon.

- On verra ça plus tard, pour l’instant il est grand temps de se mettre au travail, Alain semble encore avoir besoin de nous et je ne voudrais pas le faire attendre plus que nécessaire.
- (Romain amusé) Dis plutôt que tu as peur que je te la pique Hi ! Hi !
- Hum !! Je voudrais bien voir ça !!

Erwan a les yeux brillant d’amusement rien qu’à l’idée et surtout à la tête de Romain quand il verra la trombine des chéries.

- Et moi donc !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (83 / 150) (Paris) (Hôpital militaire Begin) (Le lieutenant de gendarmerie) (fin)


Romain nous regarde bizarrement, sans doute se demande-t-il pourquoi ça semble autant nous amuser et c’est Erwan qui le premier se décide à sortir de la pièce, je sens à l’hésitation de Romain qu’il a quelque chose à me dire mais qu’il hésite.

- Dis-moi ?
- Hein !!! Quoi ?
- Allons Romain !! Vu la tête que tu tires, tu as encore quelque chose dont tu voudrais me parler pas vrai ?
- Heu !! Oui !! Deux choses en fait.
- Vas-y je t’écoute !!

Romain regarde ses chaussures visiblement mal à l’aise.

- En fait je ne suis pas celui que tu crois.

Il voit que je vais lui poser la question et enchaîne avant que j’en aie eu le temps.

- Laisse-moi parler tu veux bien ? C’est déjà assez difficile pour moi !! J’ai été muté ici pour te protéger, je ne suis pas élève infirmier comme je l’ai prétendu.

Je tombe des nues.

- Tu es de la DST ?
- Non !! Officier de renseignement des armées !! En fait nous sommes cinq, tu connais déjà « Titi » et je te présenterai les trois autres.

Le regard qu’il pose sur moi me fait sourire, il ressemble à un cocker que son maître vient de gronder et sa tête vaut son pesant de cacahuète, je lui pose la main sur l’épaule pour lui montrer que je ne lui en veux pas.

- Tu restes dans l’équipe de toute façon, infirmier ou pas je n’ai pas envie que tu partes. J’apprécie que tu m’en aies parlé de toi-même tu sais ? L’apprendre autrement ne m’aurait certainement pas fait plaisir.

Romain sourit, visiblement soulagé d’un poids qui lui pesait.

- On reste ami alors ?
- Bien sûr !! D’ailleurs tu n’es pas le seul dans ton cas à en faire partie depuis quelque temps. Tu m’avais parlé de deux choses à me dire ?
- Je suis au courant pour ton copain !

Je le regarde fixement, attendant la suite.

- Et ?
- Rien en fait, juste que je suis au courant.
- Ce n’est pas un secret tu sais, juste que je n’étale pas ma vie privée sans raison.

Voyant qu’il en a terminé de ses aveux,

- On peut y aller maintenant ? Faudrait pas que les autres se posent des questions sur nous deux Hi ! Hi !

Romain me regarde amusé :

- Tu es vraiment un drôle de mec « Flo », je ne sais pas ma réaction si quelqu’un m’avait dit tout ça et de te voir en rire me fait tout drôle crois-moi !
- Ça sert à ça les amis, pouvoir dire ce que l’on a sur le cœur sans que cela ne change rien.

Je le prends par l’épaule et nous sortons de la salle encore plus complice qu’avant, ce n’est qu’une fois devant le bloc que nous nous séparons pour y pénétrer chacun notre tour.

Jean Baptiste est déjà allongé sur la table d’opération et me fixe intensément, il met sa santé entre mes mains et je peux lire dans ses yeux toute la confiance qu’il me porte.

- Comment tu te sens ?
- J’ai une trouille bleue si tu veux tout savoir !!
- Alors ne perdons pas plus de temps, je tiens toujours mes promesses et d’ici une petite heure tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Je prépare l’injection pour l’anesthésie locale et je la lui administre en piquant tout autour du nodule pour être sûr qu’il ne ressentira aucune douleur à son extraction.
Ses yeux ne me quittent pas pendant toute l’opération, il me voit extraire la tumeur et la mettre dans un bocal stérile pour analyse, j’enlève encore quelques bribes de chair malsaines jusqu’à ce que je sois entièrement satisfait du résultat obtenu.

- Antoine, les sutures et la Bétadine !!

Aussitôt en possession du flacon, j’en verse une bonne rasade dans la petite cavité sanguinolente et je n’attends pas que l’effet de ma salive soit visible pour refermer la plaie et en suturer les bords, un pansement sur la minuscule cicatrice qui ne devrait pas être visible puisque juste derrière l’oreille et je me tourne en souriant vers Jean Baptiste qui a tout suivi avec curiosité.

- Et voilà !! Tu es comme neuf, comme promis !!
- (« JB » surpris) C’est tout ?
- Je te l’avais dit, non ? Pris à temps c’est assez bénin, par contre on aurait laissé passer quelques mois de plus c’était une autre paire de manches !!
- Et pour la « chimio » ?
- Tu reviendras passer un examen d’ici un mois et nous verrons ensuite si c’est nécessaire ou pas.

Je vois bien qu’il n’est pas encore entièrement convaincu qu’après une telle opération je le laisse partir sans autres soins.

- En attendant je vais te faire une ordonnance pour que tu nettoies deux fois par jour ta cicatrice et tu auras également deux cachets à prendre trois fois par jour en attendant qu’on se revoie.

« JB » est rassuré par l’ordonnance.

- C’est vraiment fini ?
- Comment tu te sens ?
- Très bien !!
- Alors lève-toi et tu pourras repartir chez toi, va m’attendre en salle d’attente le temps que je t’amène ton ordonnance. Romain va t’y conduire et restera près de toi en attendant que je revienne.

Voyant qu’il hésite :

- Allez soldat !! Prêt à retourner au combat !! Vous autres, préparez le bloc car je pense que nous n’en avons pas terminé pour aujourd’hui. Je vais au bureau « d’atchoum » pour l’ordonnance de « JB » et voir en quoi on peut lui être utile.


2eme ANNÉE avant Pâques : (84 / 150) (Paris) (Élysée)


« Palais de l’Élysée, bureau du président de la République Française »

- Il a fait quoi ?????
-…
- Vous êtes certain de vos sources ????
-…
- Je vous attends sans tarder avec tout ce que vous avez récupéré sur cette expérience.
-…
- Je m’en occupe personnellement !! Mais surtout je ne veux pas que cela s’ébruite pour l’instant, faites venir également ce colonel qui vous a alerté.
-…

Le président raccroche d’un geste sec, son visage marque l’extrême étonnement de ce qu’il vient d’apprendre de la part du service de renseignement scientifique des armées.

Deux avancées significatives en deux jours, trois même s’il comptabilise la découverte faite à Chalons en Champagne et tout ça venant de la même personne, avec une aisance que certains ont considéré à juste titre mais eux l’ignoraient comme surnaturelle.

Des années de recherches, voire même plusieurs dizaines d’années pour des milliers de savants du monde entier et voilà qu’un garçon d’à peine dix-huit ans en se concentrant simplement quelques heures, trouve les réponses et dans la foulée la médication ou la formule qui démontre son efficacité redoutable dès le premier test.

Un sourire amusé atténue quelque peu le visage grave du président, l’anecdote du « il va crever de faim pépère » ayant déjà fait le tour des services concernés et démontre à ceux qui auraient encore un doute en tête, l’aisance avec laquelle ses découvertes ont vu le jour.

Un nouvel appel le sort de ses pensées, le président décroche et écoute un instant.

-…
- Passez le moi !!
-…
- Lui-même ! Je présume que vous connaissez déjà la nouvelle ?
-…
- À l’instant !! Tout du moins pour ce qui est de la dernière découverte du jeune De Bierne !!
-…
- Nous n’avons pas connaissance de la façon dont il y est arrivé, apparemment il n’a pris aucune note !! Juste un enregistrement de l’expérience répétée plusieurs fois par le responsable de la recherche à Begin.
-…
- Comment ça un avocat !!! C’est quoi encore cette histoire !!
-…
- Il faut que je rencontre ce garçon, vous m’entendez Maurice !! Je comprends qu’il veuille protéger ses intérêts et c’est tout à fait naturel, mais il est hors de question que cela se fasse sans certaines conditions politiques. Vous connaissez aussi bien que moi nos difficultés actuelles et l’état de déficit permanent de nos finances publiques ? Il est donc je le répète, hors de question de mettre ce médicament sur le marché sans certaines précautions.
-…
- Je le sais bien qu’il y va de la vie de millions de personnes, me croyez-vous aussi insensible que ça ?
-…
- Je n’ai jamais mis en doute vos capacités, ce n’était pas l’objet de mes dernières paroles. Juste que cette découverte devrait permettre à notre pays de redorer son blason et ses finances auprès de la communauté internationale.
-…
- De toute façon pour le moment nous en ignorons complètement la formule et donc nous serons bien obligés d’accepter ses conditions, reconnaissez qu’il est encore bien plus malin qu’il n’y paraissait au premier abord !!
-…
- Même pas !! Il a utilisé toute l’éprouvette sans réfléchir en répétant maintes fois l’expérience !! Je ne le blâme pas entendez le bien, il était tellement passionné par tout ça qu’il en a perdu le sens du concret et n’a pas pensé une seconde à en conserver un tant soit peu en vue d’analyses.
-…
- J’ai convoqué pour cet après-midi un mini-conseil d’État pour délibérer sur nos prochaines actions, ils vont dans ce sens et j’aimerais que vous y soyez présent, après tout !! Qui mieux que vous connaît ce garçon ? Il y aura également bon nombre de chercheurs qui connaissent parfaitement le sujet, enfin !! Parfaitement est un bien grand mot au vu de ce que nous venons d’apprendre.
-…
- Tenez-moi informé rapidement sur sa présence à cette réunion, sachez mon cher Maurice que j’y tiens beaucoup…
-…

Le président raccroche en soupirant d’exaspérations, il sait très bien que le mérite de cette découverte extraordinaire et ces retombées financières reviennent de droit à celui qui l’a mise au point, ce n’est pas la question et d’ailleurs il n’a jamais prétendu ou même pensé à lui en ôter le mérite.

Juste qu’ils doivent à tout prix faire en sorte que « le », voire même « les » brevets profitent aux industries pharmaceutiques Française et ensuite y adjoindre une vignette spéciale pour l’exportation permettant de faire rentrer des devises importantes dans l’escarcelle du trésor public.


2eme ANNÉE avant Pâques : (85 / 150) (Paris) (Élysée) (fin)


Le téléphone résonne dans le bureau une nouvelle fois.

- Oui !
-…
- Comment ça pas aujourd’hui ??
-…
- Qu’est ce qui peut bien être plus important pour ce garçon ?
-…
- Ah !! Il ne vous en a pas dit plus ?
-…
- Bon !! Après tout il a bien droit à une vie privée, dites-lui que je l’attends dans mon bureau demain matin sans faute et je repousse donc cette réunion à demain également.
-…
- Je n’ai pas je pense à vous conseiller de renforcer la protection de vos services envers ce jeune homme ?
-…
- Vous avez toutes les autorisations de réquisitions qui vous sembleront nécessaires, auprès de n’importe quel service de l’état que vous jugerez bon !!
-…
- Nous en reparlerons après notre conseil d’État de demain, je compte sur vous Maurice !!
-…

***/***

« Bureau du directeur de la DST, Paris »

Maurice raccroche à son tour le combiné téléphonique et lui aussi soupire un grand coup, quoi que ce ne soit pas pour la même raison.

Il n’a pas tout dit au président quant à la raison du refus poli de Florian à se rendre à l’Élysée cet après-midi même, celui-ci lui ayant répondu qu’il avait du travail et qu’ensuite il devait être en forme pour une soirée prévue avec des amis, n’ayant ni l’envie, ni de temps à perdre à se promener dans Paris pour se rendre à la convocation.

Apparemment que ce soit une invitation venant du président lui-même, n’y a rien fait pour qu’il change d’avis et Maurice le connaissant ne s’en est pas étonné outre mesure, se surprenant même à sourire quand il lui a entendu le lui dire avec un naturel dénotant le caractère entier du jeune rouquin et surtout de ses priorités qui vont et iront toujours vers ses amis ou ses patients en premier lieu.

Quant à la protection supplémentaire que vient de lui demander le chef de l’État, Maurice s’avoue ne pas savoir quoi faire de plus que ce qui est déjà mis en œuvre sans que cela devienne pesant pour Florian et qu’il finisse par en prendre ombrage, tenant par-dessus tout à sa liberté.

D’ailleurs les dernières circonstances ont parfaitement démontré qu’il savait très bien se débrouiller seul quand il le fallait et il y a suffisamment de (Maurice ne peut s’empêcher de sourire amusé à sa réflexion) « chats » dans Paris pour lui venir en aide le cas échéant.

Il fait prévenir tout de même ceux de ses hommes ou autres déjà en place d’être encore plus attentifs à tout ce qui entoure Florian pendant ses déplacements plus spécialement quand il est seul et bien lui en prend car son intuition va très vite être suivie d’effet.

***/***

« Fin d’après-midi, hôpital militaire de Begin à Saint Mandé »

Antoine Mathéi termine le plâtre du dernier patient de la journée et rejoint l’équipe aux douches, le chahut qu’il entend à l’intérieur de celles-ci lui fait presser le pas pour participer lui aussi à l’amusement général qui s’y déroule actuellement.

Il aurait dû certainement y réfléchir à deux fois avant d’entrer dans la salle de douche car aussitôt qu’ils l’aperçoivent, ses amis qui jusque-là s’inondaient copieusement nus comme au jour de leur naissance se tournent d’un commun accord vers lui et il reçoit l’impact de toutes les douchettes d’eau chaude dirigées contre lui et qui le font suffoquer sur le coup.

Loin de se démonter, il fonce dans le tas tout habillé et déjà détrempé, terminant le jeu dans un pugilat où ils se retrouvent tous affalés sur le carrelage à se tortiller pour échapper aux chatouilles.

Ce n’est que quelque temps plus tard, qu’ils ressortent riants encore de la partie qu’ils viennent de s’administrer et se séparent après les embrassades et les à demain d’usage.

Florian se presse alors vers la sortie et c’est d’un bon pas qu’il quitte la caserne non sans avoir fait un petit coucou au planton mort de rire rien qu’à le regarder faire ses grimaces.

L’avenue est vite parcourue jusqu’au pont traversant la Seine, le jeune rouquin préférant prendre la ligne plus direct plutôt que de perdre du temps en correspondances quitte à faire ses quelques centaines de mètres à pieds, quand quatre jeunes blacks d’une vingtaine d’années lui barrent le passage et le font s’arrêter, étonné par leur façon de faire.

- Hé man !! T’aurais pas une cigarette ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (86 / 150) (Paris) (Pont de Vincennes)


- Je ne fume pas, désolé !!
- Vous entendez les gars !! Il est désolé Hé ! Hé ! Pas tant que nous figure toi !! Dans ce cas aboule tes tunes Blanchette !!
- Laissez-moi passer, je ne vous ai rien faits !!
- T’es chez nous ici le rouquemoute !! Alors tu dois payer un droit de passage, sinon on va te faire ta fête si c’est ce que tu veux.
- Je n’ai jamais d’argent sur moi !!
- C’est pas gentil ça ma cocotte !!
- Qu’est-ce que vous me voulez à la fin !! Je ne vous connais pas, alors laissez-moi tranquille !!
- Mais c’est qu’elle mordrait la rouquine !! C’est pas un portable qui sort de ta poche ? Tu nous le donnes ou il faut qu’on aille le chercher ?

Je commence à me rendre compte qu’ils ne me laisseront pas tant qu’ils n’auront pas obtenu ce qu’ils veulent, j’avais déjà entendu parler de ces jeunes de banlieue qui ne respectent rien ni personne mais c’est la première fois que j’y suis confronté et je ne sais trop comment m’en débarrasser sans en subir les conséquences.

Ce n’est pas que j’ai peur sinon il y a longtemps que j’aurais pris mes jambes à mon cou et tenté de les semer dans un sprint en tentant de rejoindre la caserne, seulement à quatre contre un je n’ai aucune chance au vu de ma carrure par rapport à la leur.

- Bon !! Vous vous êtes assez amusés comme ça, maintenant ça suffit !! Laissez-moi passer !!
- Ou sinon ???
- Quoi ou sinon ?
- Qu’est-ce que tu feras gringalet si on ne te laisse pas tranquille ?
- C’est la bagarre que vous cherchez ? Quel courage !! Quatre contre un, rendez-vous compte !! Vous pourrez aller vous en vanter après ça.

Je remarque plusieurs passants faire un détour et changer de trottoirs afin de mettre le plus de distance entre eux et nous, j’avoue que cette façon de faire me choque même si je m’y attendais malgré tout. Je vais pour faire demi-tour quand des mains me retiennent et me serrent les avant-bras avec brutalités.

C’est à ce moment précis, comme si c’était l’élément déclencheur de leurs actions, que deux voitures arrivent en trombe et freinent à deux pas de nous, faisant sursauter mes agresseurs qui se demandent ce qui arrive brusquement.

Les portes s’ouvrent et des hommes armés en sortent comme des pantins d’une boîte, mettant en joue les quatre mecs qui deviennent terreux de peur soudaine.

- Au sol !! Les mains derrière le dos !! Exécution !!!

Tout se déroule ensuite comme dans un film de gangster et je reste éberlué et figé par la scène qui se passe sous mes yeux, les quatre gars sont menottés et remis debout avec brusquerie leur arrachant à chacun un cri de douleur.

- Aïe !!! Je vais porter plainte !! Vous n’avez pas le droit de nous traiter comme vous le faites !!

Un coup de poing en plein visage vient quasiment l’assommer en lui faisant éclater la lèvre inférieure.

- Ta gueule, bâtard !! Tu joues moins les caïds maintenant !!
- Vous n’avez pas le droit de…

Deuxième coup de poing dans le ventre celui-là.

- J’ai dit ta gueule !!! Allez les gars !! On les emmène faire un tour histoire de leur faire passer l’envie de recommencer !!
- (Un des autres blacks) C’est de l’abus de pouvoir !!
- Une parole de plus et tu ne vas pas te reconnaître !! J’aimerais savoir comment vous appelez ce que vous vous apprêtiez à faire à ce jeune homme ?

J’assiste à toute cette scène comme dans un rêve éveillé, ce n’est que quand les quatre racailles sont dans les voitures que je reprends conscience de la réalité de toute cette histoire.

À les voir le visage défait, ils doivent comprendre qu’ils vont passer un mauvais quart d’heure et que ce n’est pas dans un poste de police quelconque qu’on les emmène mais plutôt dans un lieu discret, loin de tout où ils vont en prendre plein la tronche.

Un des hommes me prend par l’épaule gentiment et se voulant rassurant.

- T’inquiète mon garçon, ils ne t’embêteront plus tu peux me croire sur parole.
- Qu’est-ce que vous allez leur faire ?
- Ce n’est plus ton affaire maintenant !! Tu veux que je te fasse conduire à destination ou tu préfères continuer à pied ?
- Je préfère continuer seul, le métro est au bout de la rue mais je vous remercie de votre offre.
- Comme tu voudras mon gars !! De toute façon ce serait étonnant qu’il t’arrive la même aventure deux fois le même jour. Nous gardons un œil sur toi de toute manière, donc tu ne crains rien.

Il me quitte après une dernière pression bienveillante sur mon épaule, je l’entends néanmoins prononcer une phrase juste avant de claquer sur lui la portière de la voiture qui n’augure rien de bon pour ceux qui y sont à l’arrière.

- Bon !! À nous mes gaillards !!! Nous allons régler quelques comptes !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (87 / 150) (Chez les De Lamarlière) (L’aveu)


- Vous m’avez fait mander monsieur ?
- En effet Jean !! J’aimerais ainsi que madame comprendre cette histoire de chocolats qui j’avoue me laisse toujours aussi perplexe.
- Quelles précisions monsieur désire-t-il ?
- Dites-nous tout ce que vous en savez Jean !
- Ils ont été envoyés par le fils de monsieur.
- C’est ce que j’ai cru comprendre, mais pourquoi l’une des deux boîtes venait-elle d’Arnault ?
- Parce que monsieur Marc se doutait bien que vous refuseriez la sienne et il fallait que monsieur prenne le médicament que Florian l’ami de monsieur Marc avait mis dedans pour que monsieur aille mieux.
- Mais enfin !! Pourquoi ?
- Parce que monsieur Marc vous aime monsieur et qu’il s’inquiétait pour la santé de monsieur.
- Après tout ce que je lui ai dit ?
- Vous êtes son père et vous comptez beaucoup pour monsieur Marc, même si vous l’avez rejeté de votre famille.

Jean Philippe dévisage son majordome.

- Je sens de la colère dans vos paroles !!
- En effet monsieur !!
- Nos histoires de familles vous intéressent donc à ce point ?
- Nous sommes au service de la famille de madame depuis plusieurs générations et vous ne pouvez pas vous offusquer de nous savoir chagrinés par ce qu’il se passe entre vous et monsieur Marc, nous le considérons comme un second fils et de le savoir seul nous afflige beaucoup.
- (Jean Philippe nerveux) Nos affaires ne vous concernent pas il me semble et je vous prierai à l’avenir de vous en souvenir quand vous aurez envie de tenir de tels propos !!
- Bien monsieur !! Je répondais simplement aux questions que monsieur me posait, loin de moi la pensée de juger monsieur.
- Restons-en là alors !!
- Puis-je poser une dernière question à monsieur ?
- Faites !!
- Que monsieur compte-t-il faire maintenant qu’il sait pour monsieur Marc ?
- On dirait que ça vous inquiète ? Malgré que cela ne vous regarde pas, sachez tout de même que ma position envers la personne que vous citez n’a absolument pas changé.

Jean les yeux brillant de larmes qu’il tente à tout prix de retenir.

- Sachez que monsieur Marc sera toujours le bienvenu chez nous quoi qu’en pense monsieur.

Jean Philippe se dresse furieux :

- Vous devenez insultant !! Veuillez nous laisser avant que vous ne me fassiez regretter de ne pas vous mettre à la porte !!
- Il suffit maintenant !!! C’en est assez pour moi !! La coupe est pleine cette fois-ci !!!

Les deux hommes sursautent à ces paroles dites avec fougue et colère, Anne Lise regarde son mari et Jean à tour de rôle semblant chercher la force de prononcer les prochaines paroles qui vont remettre elle n’en doute pas un instant, beaucoup de choses en questions.

- Vous savez pertinemment que Marc Antoine n’est pas votre fils !! Alors cessez je vous prie de trouver toutes vos fausses excuses pour le répudier !! Je ne vous ai que trop entendu !! Et surtout je regrette d’avoir tant pris votre partie au détriment de mon enfant.
- (Jean Philippe choqué) Vous n’avez pas à déballer vos turpitudes de jeunesse devant les domestiques !!

Anne Lise blanche de fureur :

- Apprenez mon époux que Jean n’est pas qu’un domestique et qu’il a également le droit d’entendre ce que j’ai à dire. Pour votre gouverne en plus d’être à notre service et d’être un ami d’enfance très cher à mon cœur, Jean est aussi le père de Marc Antoine !!

Une bombe explosant dans le salon n’aurait pas eu d’effet plus dévastateur que les paroles d’Anne Lise viennent d’avoir pour les deux hommes qui restent bouches béantes devant l’aveu qu’elle vient de leur faire.

Jean Philippe savait parfaitement que sa femme était tombée enceinte d’un enfant qui n’était pas le sien et pour cause puisque lui ne peut en avoir, mais ignorait jusque-là qui en était le père.

Un non-dit que seul le pouvoir de l’argent a fait perdurer aussi longtemps car la fortune des De Lamarlière vient pour une part importante de la famille d’Anne Lise également issue de l’ancienne noblesse alors que le nom et le titre viennent eux du côté de Jean Philippe issu d’une lignée beaucoup plus haute mais en mauvaise passe à l’époque et dont le mariage a permis d’en redorer le blason et surtout les finances.

Jean lui aussi découvre cette paternité, Anne Lise a été tout d’abord son amie d’enfance malgré les préjugés de sa famille à la voir toujours jouer avec lui.

Ensuite il y eut comme un statu quo entre eux pendant toute leur adolescence jusqu’au jour où ils se sont retrouvés pour une brève idylle qui n’a duré que le temps d’un été.

C’est peu de temps après qu’il a rencontré celle qui deviendra sa femme et qu’il lui a fait un enfant, forçant ainsi quelque peu la main à leur mariage qui de toute façon se serait fait sans ça, car l’amour était trop présent entre eux deux pour qu’il n’en soit pas ainsi.

Jean est le premier des deux hommes à reprendre ses esprits.

- Marc est mon fils ???

Jean Philippe est visiblement atteint par la nouvelle.

- C’était donc vous !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (88 / 150) (Paris) (Soirée entre amis)


- Merci !! Tiens !! Pour le dérangement.

Yuan raccompagne le commis de l’épicerie qui s’est chargé de lui apporter ses courses, le jeune homme regarde avec le sourire le billet de vingt euros qu’il tient toujours dans sa main.

- Je veux bien t’amener tes courses tous les jours si tu veux !!
- Allez file gamin Hi ! Hi ! Au moins tu ne perds pas le nord !!

Yuan referme la porte en souriant et repart dans sa cuisine pour ranger les provisions en attendant que Dante s’en occupe, il a tellement insisté pour préparer lui-même le repas que Yuan a dû céder bien qu’il aurait préféré que ses invités n’aient rien d’autre à faire qu’à profiter de la soirée.

Il entend la porte s’ouvrir et passe la tête dans le couloir pour voir qui arrive déjà aussi tôt, Chan lui fait un petit signe de la main et aide ensuite son chéri à se débarrasser de sa boîte de pâtisseries pour qu’il puisse ôter à son tour son épais manteau.

Chan en entrant dans la cuisine :

- J’espère qu’il reste un peu de place dans ton frigo cousin !! Dante a dévalisé la pâtisserie en bas de chez nous.
- Tu avais peur qu’il n’y en ait pas assez ou quoi ?

Dante qui entre à son tour :

- C’est pour le cas où quelqu’un n’apprécierait pas ma cuisine !! Il pourra toujours se gaver avec les gâteaux Hi ! Hi !

Chan aperçoit les vivres sur la table et il sourit.

- J’en connais un qui va être dans son élément pendant un bon moment, laissons-le nous mijoter ce qu’il a dans la tête depuis plusieurs jours et allons-nous installer au salon cousin !!
- (Yuan regarde Dante) Tu vas t’en sortir tout seul ? Tu es sûr ?
- Oui !! T’inquiète beau brun !! Allez !! Oust !! Sortez de ma cuisine !!
- (Chan en riant) Tu vois ? Il est déjà chez lui là !!

Ce n’est qu’une fois installé tranquillement devant un jus de fruit que Chan curieux demande à Yuan.

- Alors comme ça, tu as invité des copains à toi que nous ne connaissons pas ?
- Il y en a un oui !! C’est un pote de fac mais l’autre tu le connais, c’est le serveur des « Trois Cochons » tu te rappelles ?
- Le gars timide que Thomas a transformé en tomate ?
- Lui-même Hi ! Hi !
- Je croyais que tu m’avais parlé d’un couple ?
- C’est une longue histoire mais ils sont ensemble maintenant et c’est du solide crois-moi !!!
- À t’entendre on pourrait penser que tu y es pour quelque chose ?
- Ça fait partie de l’histoire, je préfère que ce soit eux qui te donnent leurs versions.
- Thomas a réussi à changer sa semaine si j’ai bien compris ? Florian ne devait être là que la suivante normalement.
- Bah !! Il a son patron dans sa poche, tu le sais aussi bien que moi et puis il apprendra son futur métier aussi bien ici qu’ailleurs.
- Et le clown ? Qu’est-ce qu’il dit de beau depuis lundi ?
- Tu le connais !! Je me demande des fois comment il tient le coup à toujours être en plein boum comme il l’est !!
- Pas trop fatigué ?
- Qui ça ? Florian ?
- Non banane !! Vous trois !!
- (Yuan sourit) Un peu mais ça vaut le coup crois-moi !!
- Toujours autant amoureux à ce que je vois ?
- Bien sûr quelle question ? C’est maintenant que je les ai que je me rends compte combien ma vie d’avant était fade.

Chan fait un clin d’œil à son cousin.

- Remarque pour moi c’est pareil !! Comment ai-je été aussi bête pour faire tout ce que j’ai fait alors que maintenant ma vie est un pur bonheur avec Dante.

« Dring ! Dring ! »

Yuan se lève et se dirige vers le visiophone.

- Ça doit être eux !! (Il appuie sur le bouton) C’est au deuxième les gars !! Les escaliers sont juste en face.
- Tu aurais pu te payer un ascenseur quand même Hi ! Hi !
- Monte grincheux !!
- (Chan amusé) C’est un gamin ton pote, ça s’entend rien qu’à sa voix.

Yuan se dirige rapidement vers l’entrée.

- C’est un peu ça oui !! Ça nous en fera deux pour la soirée avec « Flo ».

Chan d’une voix forte en riant :

- Chéri !!!
- (Dante) Quoi ??
- Prépare deux biberons au cas où !! Y’a « Yu » qui fait dans la nurserie !!

Un rire résonne dans la cuisine.

- Nous voilà bien alors !!! Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (89 / 150) (Paris) (Chez les Désmaré)


- Ma puce !! Tu as fait ta chambre ?
- Ouiiii !!!
- (Martine sourit) C’est bien !! Tu viens m’aider pour la chambre des garçons ?

Coralie arrive en courant.

- Il arrive quand le copain d’Erwan ?
- Aujourd’hui ma puce, mais c’est une surprise alors tu tiens ta langue avec Erwan, d’accord ?
- Ouiii !!!!

Martine regarde la fillette qui visiblement s’est mise en mode bébé alors qu’elle est plus mature que ça d’habitude, depuis qu’ils sont rentrés c’est un vrai bonheur pour elle de l’avoir auprès d’elle, même s’il va lui falloir s’en séparer bientôt la journée pour qu’elle retourne à l’école.

L’inscription a pris un peu de temps ce qui n’était pas pour leur déplaire à toutes les deux, trop heureuses de partager un nombre impressionnant de câlins dont de toute évidence elles étaient en manque.

- Ils vont dormir dans le même lit ?
- Oui ma puce, tu sais bien qu’ils sont amoureux et comme ils ne se voient pas souvent, ils ont tout plein de câlins en retard tu comprends ?
- S’ils ont un bébé !! Je pourrai m’en occuper et lui donner le biberon ?

Martine éclate de rires, ne s’attendant pas à ça venant de la fillette.

- Deux garçons ne peuvent pas en avoir ma puce Hi ! Hi ! Il faut un papa et une maman pour ça.
- Ah !!!

Martine observe la petite qui visiblement est dans ses pensées, elle se demande bien ce qu’il peut bien y avoir en ce moment dans cette petite tête mais préfère ne pas lui poser la question, le sujet n’étant pas vraiment de son âge.

Elles terminent le lit juste à temps quand la sonnette de l’entrée retentit, Coralie part en trombe pour ouvrir et se retrouve devant un grand jeune homme brun souriant tenant un sac de voyage à la main.

- Bonjour petite fille !!

Coralie d’une voix qui est soudainement devenue toute timide :

- Bonjour.
- Tu ne me reconnais pas ? Je suis Ramirez l’ami d’Erwan.

La fillette sourit et lui dit tout bas, comme on dit un secret.

- J’ai aidé maman à faire la chambre pour que tu puisses faire de gros câlins à « Wani ».

Ramirez employant le même ton :

- Merci, je lui en ferai un de ta part si tu veux.

Martine arrive dans le couloir en bas de l’escalier et fait mine de n’avoir rien entendu.

- Déjà à vous dire des secrets ? Mais entre donc mon garçon !! Tu as fait bon voyage ?

Ramirez prend la petite main que lui tend l’enfant et entre dans la maison en posant son sac dans l’entrée, il attrape ensuite la fillette pour la prendre dans ses bras et lui faire deux grosses bises avant de la reposer au sol et d’embrasser la mère de son ami à son tour.

- Je ne pensais pas que c’était aussi rapide en fait et j’ai pris un taxi pour ne pas me perdre une fois dans Paris.
- C’est simple pourtant, Erwan te montrera quelle ligne de métro prendre et tu t’y feras vite. Mais nous aurons tout le temps d’en reparler, viens plutôt que je te montre ta chambre pour que tu puisses y déballer tes affaires. J’ai fait un peu de place dans les placards d’Erwan alors ça devrait aller.

Ramirez reprend son sac et suit son hôtesse jusqu’à la chambre de son chéri qu’il contemple d’un regard pénétrant, y découvrant toute l’intimité d’Erwan ainsi que ses évidentes passions au vu des posters qui tapissent les murs.

- Je te laisse t’installer, j’ai encore le repas à préparer avant le retour des hommes.
- « Wanou » ne m’attend que demain, c’est gentil de votre part de ne pas le lui avoir dit ?
- Je sais tenir ma langue et puis j’ai hâte de voir sa tête quand il rentrera.

Ramirez se retrouve seul dans la pièce, dépaysé de se retrouver dans une vraie maison et il met un moment avant de prendre ses marques en faisant attention de ne pas chambouler l’ordre de cette chambre qui deviendra également la sienne lors de ses séjours ici.

Il termine juste de refermer le placard après y avoir rangé ses affaires quand il entend des pas rapides monter quatre à quatre les escaliers et il n’a que le temps de se plaquer derrière la porte quand celle-ci s’ouvre à la volée, laissant entrer Erwan qui s’affale de tout son long sur son lit ses écouteurs aux oreilles battant le rythme d’une batterie de ses deux mains les yeux clos et le sourire aux lèvres.

Ramirez sent un immense frisson le traverser à voir son chéri ainsi détendu en se croyant seul, il a devant lui le vrai Erwan et il le trouve encore plus craquant dans cette intimité qu’il a avec lui-même.

Erwan ouvre les yeux semblant soudainement à l’écoute de quelque chose qui lui semble bizarre, il ressent comme une présence et son regard parcourt rapidement sa chambre jusqu’à s’arrondir de stupeur en reconnaissant le garçon debout derrière la porte qui le fixe avec ses yeux de braise.

Il se redresse d’un bond en se débarrassant de son baladeur qu’il envoie voler sur le lit et se rue dans les bras de celui qu’il aime et qui le reçoit dans les siens avec une émotion évidente mêlant la joie et le plaisir de le serrer enfin contre lui.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (90 / 150) (Paris) (Jean Baptiste)


« Quelques heures plus tôt »

« Pharmacie, hôpital militaire Begin »

- Voilà vos médicaments mon lieutenant !!
- Merci bien brigadier !!

Jean Baptiste sort du local et ne peut s’empêcher par pur réflexe de porter une main à son pansement, ne ressentant aucune douleur malgré l’acte chirurgical qu’il vient de subir le matin même.

- Tu as mal ?

Il se retourne vers l’auteur de cette question et sourit en reconnaissant un des membres de l’équipe de Florian qui lui jette actuellement un regard anxieux en adéquation directe avec sa question.

- Non justement ! Pourtant l’anesthésie doit avoir terminé son effet depuis ce matin.
- (Romain) Il me semble oui, mais je ne suis pas suffisamment de la partie pour en connaître la durée.
- (« JB » surpris) Comment ça pas de la partie ? Tu es pourtant infirmier ?
- Pas vraiment en fait !! Mais j’apprends vite avec « Flo ».

Romain voit bien ce que ses paroles amènent en interrogations pour le jeune lieutenant et il croit bon de préciser :

- Lieutenant Romain Duval !! Service de renseignement des armées !! Détaché provisoirement à la surveillance et à la protection de l’aspirant De Bierne, plus connu sous le diminutif de « Flo » Hi ! Hi !
- (« JB » narquois) Et bien !! Tu m’en diras tant !! Décidément !! Partout où il se trouve il y a du monde à sa sécurité, à croire qu’il est beaucoup plus qu’il n’y paraît.
- Tu ne crois pas si bien dire !!
- Mais pourquoi me dis-tu tout ça ? Ça ne devrait pas plutôt rester secret ?

Romain est le premier étonné de le lui avoir dévoilé bien que sans réellement en comprendre la raison, il ne se voyait tout simplement pas lui mentir sur ce qu’il est véritablement.

Jean Baptiste l’observe avec beaucoup d’attention, sa morphologie de style « crevette » l’avait déjà interpellé le matin même et de le voir près de Florian l’avait même fait sourire, sans savoir exactement pour quelle raison plus qu’une autre il l’avait comparé au jeune rouquin.

Sans doute la cause principale vient de sa bouille de comique avec son petit nez à la retroussette et ses yeux verts toujours rieurs comme ceux du jeune rouquin dont les expressions sont parfois similaires.

Jean Baptiste pourtant d’un naturel réservé est attiré par ce garçon dont il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il le classe déjà parmi ses amis, ne serait-ce le simple fait qu’il ne le connaît pas et qu’il ne l’ait découvert que ce matin même.

Romain reconnu par ses camarades comme un grand timide, ressent également cette sensation d’être en présence d’une personne auprès de qui il se sent bien et c’est sans doute ce ressenti très fort qui l’a fait se dévoiler aussi rapidement, il comprend que l’autre garçon attend toujours une réponse à sa dernière question.

- Tu es un copain de Florian, c’est sans doute pour ça.
- C’est un bien grand mot tu sais, juste que je l’ai connu dans des circonstances particulières et que c’est lui qui m’a alerté sur les symptômes du mal qui se développait en moi, maintenant c’est aussi vrai que je pense à lui comme à un véritable ami.

Jean Baptiste se sent soudainement pris d’un vertige qui l’oblige à se retenir au mur du couloir, Romain s’en aperçoit et l’inquiétude marque aussitôt son visage jusque-là souriant.

- Ça ne va pas ?

« JB » sent que son malaise est passé.

- Juste un étourdissement mais ça va déjà mieux, je crois que je vais faire comme Florian me l’a recommandé et je vais rentrer me coucher.
- Je t’accompagne !!
- Ça devrait aller, merci !
- Ce n’était pas une question, de toute façon j’ai fini mon service et ce n’est pas mon emploi du temps depuis que je suis à Paris qui est surchargé tu sais ?
- Tu n’es pas d’ici ?
- Non !! De Bretagne et c’est cette mutation provisoire qui m’a fait venir dans le coin.
- Tu loges où si ce n’est pas indiscret ?
- A la caserne, ce n’est pas folichon mais ça a le mérite d’être gratos ! Alors ? On y va ?

Jean Baptiste reconnaît qu’il n’est pas au mieux de sa forme et accepte donc sa proposition qui apparemment tient à cœur à son nouveau copain, un sourire lui vient à cette pensée dont il n’est pas vraiment surpris.

- D’accord !! Mais tu restes pour dîner, j’y tiens !

Romain retrouve le sourire et son visage ne le cache pas bien au contraire, c’est donc avec un réel plaisir qu’il accepte la proposition.

- Entendu ! Comme ça, je pourrai également te nettoyer ta cicatrice et te refaire ton pansement.

« JB » lui rend son sourire.

- Je croyais que tu n’étais pas infirmier ?

Romain lui fait un clin d’œil amusé.

- Je t’ai dit aussi que j’apprenais vite.
- Me voilà transformé en cobaye alors ?
- Tu as tout compris Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (91 / 150) (Paris) (Soirée entre amis) (fin)


L’entrée des deux garçons fait son petit effet et Chan tout comme Dante ne restent pas insensibles à l’arrivée de ce couple visiblement ébloui par l’appartement qu’ils découvrent pour la première fois.

Chan reconnaît Michaël aussitôt qu’il l’aperçoit et trouve qu’il est encore plus attirant hors de son contexte de serveur, il revoit l’attitude qu’a eue Thomas envers lui lors de leur première rencontre et de la confusion que ça a occasionné pour ce jeune homme visiblement peu habituer à ce genre de propositions.

Dante n’a d’yeux que pour le petit blond tout craquant qu’il découvre pour la première fois et il se sent aussitôt attirer vers lui, sa fragilité apparente lui donnant encore plus d’attraits ainsi que cette aura de gentillesse et de douceur qu’il dégage naturellement.

Les présentations sont vite faites, quelque chose d’indéfinissable faisant qu’ils se sentent tous tout de suite à l’aise et Yuan suit avec beaucoup d’intérêt le rapprochement évident entre les deux couples.

Ils en sont là à faire connaissance quand la porte s’ouvre une nouvelle fois et c’est au tour de Steven de rester coi devant la beauté indiscutable du nouvel arrivant, Thomas le remarque aussitôt et sourit amicalement au petit gars scotché sur son siège à le détailler des pieds à la tête.

- Heureusement que « Flo » n’est pas encore là Hi ! Hi ! Sinon j’en connais un qui aurait eu droit à une mise en boîte maison.
- (Yuan) Bon !! Maintenant que le défilé de beaux gosses est presque terminé, si nous passions à l’apéro ? Ça fera venir le retardataire.

Thomas embrasse Chan et Dante puis vient serrer la main aux deux autres invités avant d’embrasser rapidement Yuan sur le coin des lèvres faisant comprendre aux quatre autres garçons l’intimité très forte qui les lie même si ce petit geste n’avait rien de surprenant en soi pour eux.

Yuan reste quand même un instant troublé, ne s’y attendant visiblement pas quoique Florian en avait déjà plus ou moins pris l’habitude depuis quelque temps.

- (Chan moqueur) Et bien cousin, respire !! On croirait Cendrillon devant son prince charmant Hi ! Hi !
- (Thomas amusé) Laisse ton cousin tranquille espèce de jaloux !!
- (Chan fait l’offusqué) Jaloux !! Moi !!! Tu n’y es pas beau blond, j’ai ce qu’il faut à la maison !! Juste que « Yu » est trop trognon dès qu’il est avec un de vous deux.
- (Dante) La soirée s’annonce pas triste on dirait bien, manque plus que « Dumbo » pour attaquer les réjouissances.

Michaël et Steven se regardent surpris.

- (Michaël) Dumbo ?? C’est qui celui-là ?

Yuan avec un sourire jusqu’aux oreilles :

- Il fait allusion à Florian ou plutôt à une particularité qu’il a entre les jambes Hi ! Hi !
- (Michaël en rougissant) Ah !! D’accord !!

Steven se demande un instant dans quoi il est tombé mais les visages rieurs qu’ils ont tous le rassurent rapidement sur l’aspect plaisanterie des paroles qu’il entend, Thomas s’en aperçoit et s’approche de lui pour lui parler en tête à tête.

- Tu dois te demander où tu viens de débarquer !! Tu verras en nous connaissant un peu mieux que ce n’est que de la taquinerie et qu’il n’y a rien d’autre que ça.
- C’était ce que j’avais compris t’inquiète.
- Tant mieux alors, tu m’es très sympathique et je ne voudrais pas que tu te fasses une mauvaise opinion de nous, n’hésite pas toi aussi à les titiller comme ils le méritent sinon ils n’arrêteront pas.

Steven sourit à Thomas.

- Je ferai comme tu dis, merci du conseil.

Dante arrive sur ces entrefaites en ayant suivi plus ou moins le sujet de leur conversation, il fixe Steven dans les yeux visiblement amusé et avec une idée en tête qui lui amène une envie de rire qu’il retient avec peine.

- Tu as de beaux yeux tu sais !

Thomas voit alors le visage de Steven s’enflammer et éclate de rire.

- Et bien !! Ce n’est pas gagné d’avance Hi ! Hi ! Et toi arrête de l’embêter sinon on verra qui gagne le concours de la tomate la plus mûre.
- (Dante mort de rire) Oh lui !! Pas prétentieux pour deux balles camarade, tu crois quoi ? Que je vais craquer comme un puceau parce que tu vas te la jouer « Don Juan » avec moi ? Tu peux toujours essayer si le cœur t’en dit mais je resterai de marbre Hi ! Hi !

Ils sont tous tellement pris par ce qu’il se passe dans la pièce que personne n’a entendu la porte s’ouvrir ni Florian entrer, il a suivi la petite joute à laquelle se livrent ses amis et décide avec un sourire en coin qui en dit long sur l’amusement qu’il compte y prendre à son tour de rentrer dans le jeu.

Un doigt devant la bouche pour faire comprendre à ceux qui le voient arriver de se taire et il prend doucement Dante par la taille en lui effleurant de ses mains la peau apparente sortant de son teeshirt, un long frisson parcourt alors le jeune homme qui tourne la tête vers celui qui le caresse ainsi et ses yeux s’arrondissent d’étonnement en reconnaissant son ami.

***/***

Mes pouces massent doucement sa peau frémissante, déjà brûlante à mon contact et c’est avec une voix rauque que je m’adresse à lui en le fixant dans les yeux.

- Toi aussi tu as de beaux yeux !!

Dante sent une chaleur lui envahir le visage et sa glotte remonte brusquement à la recherche de salive, ce n’est qu’en entendant le fou rire de ses autres amis qu’il comprend enfin s’être fait piéger à son tour.

Thomas est éclaté de rire :

- Ah il est beau le marbre Hi ! Hi ! J’en avais jamais vu du comme celui-là parole !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (92 / 150) (Paris) (Un réveil difficile)


***/***

« Le lendemain matin »

Yuan est le premier à ouvrir un œil ce matin-là, déjà parce que le soleil entre à flot dans la chambre et du même coup lui signale qu’ils ont largement dépassé l’heure pour se lever et aller chacun à leurs obligations.

Il se redresse brusquement en faisant râler ses deux copains qui partagent son lit.

Thomas en ouvrant un œil :

- Qu’est-ce que tu fous ?

Yuan vérifie l’heure sur son réveil.

- Putain !! J’ai déjà raté mon premier cours de la journée !! Debout les gars !! Il est déjà dix heures du matin !!

Thomas réagit aussitôt et saute du lit à son tour.

- Merde !! Je suis à la bourre moi aussi !!

Yuan lui fait un clin d’œil.

- Quelle soirée !! Ils sont repartis à quelle heure les autres ? Trois heures du mat’?
- Je dirai plutôt quatre !!

Il regarde son petit rouquin amusé.

- Regarde s’il s’en fait celui-là Hi ! Hi ! En plus c’est de sa faute tout ça, s’il s’était endormi tout de suite aussi !! Mais non !! Il y a fallu que monsieur nous fasse encore une soirée « libido » débridée.
- (Yuan) Va prendre ta douche !! Nous reparlerons de ça ce soir, pour l’instant ça urge. Je prépare le café en attendant (Il revient vers Florian et le secoue doucement) Hé !! La crevette !! Tu te bouges !! On est déjà au milieu de la matinée !!
- Hum !!!
- Allez quoi !! Tu dois aussi avoir du boulot pas vrai ?
- Moui !!!

Yuan comprend qu’il n’en tirera rien de plus tant qu’il ne sentira pas l’odeur du café qui comme à chaque fois, le décidera seulement à quitter le lit.

Ce n’est qu’une fois les deux garçons attablés devant leurs bols, qu’ils le voient apparaître, toujours nu et « l’antenne » radar au beau fixe vu qu’il arrive à s’asseoir près d’eux sans quasiment ouvrir les yeux.

Bien sûr les deux autres compères ne ratent rien de la vision qu’il leur donne et ne serait-ce le retard manifeste qu’ils ont, ils n’en seraient certainement pas restés là.

Yuan termine son café et se lève.

- Bon !! J’y go les gars !!

Thomas en fait de même, il jette un œil sur Florian avec un sourire attendri devant la vision qu’il en a à le voir avaler goulûment son breuvage sans vraiment se presser plus que ça.

- Tu n’as rien à faire ce matin donc ?
- Si pourquoi ?
- On ne le dirait pas à te voir tu sais ?

Yuan en mettant ses chaussures :

- Tu vas à Begin ?
- Non pas ce matin, j’ai un rendez-vous à l’Élysée.

Les deux garçons se figent un bref instant, ils se regardent incrédules et c’est Thomas qui pose la question, voyant bien qu’il ne sortira rien de plus des lèvres de son chéri trop occupé à boire avidement le seul breuvage qui peut le réveiller suffisamment pour avoir les idées claires.

- Avec qui ?
- Le président !
- (Yuan) Tu es sérieux ?
- Bah oui !!
- Qu’est-ce qu’il te veut ?
- Me parler !!

Thomas connaît bien cette expression que tient Florian en ce moment, moitié dans la lune et moitié dans la réalité, il sait très bien qu’ils n’en tireront rien de plus que des réponses qui en amèneront d’autres.

- Hé « Flo » !!! On est là !!!
- (D’une voix atone) Oui !! Je le vois bien !!

Yuan n’est pas encore autant habitué :

- Qu’est-ce qu’il a ?

Thomas tapote sa tête d’un doigt.

- Il est encore déconnecté, ça lui arrive de temps en temps quand il est trop longtemps sur une idée qu’il cherche à résoudre.
- (Yuan inquiet) Ce n’est pas dangereux de le laisser seul ? Je veux dire par là qu’il pourrait avoir un accident en traversant la rue ou un truc du genre s’il est dans sa bulle.
- (Thomas sourit) J’ai une méthode infaillible pour l’en faire sortir.

Il attrape Florian, le fait se lever et l’emmène jusque sous la douche sans que celui-ci n’en fasse cas.

Comme il est nu, ce n’est pas un réel problème pour lui de le mettre bien au milieu du bac et d’actionner le robinet d’eau froide en se reculant vivement et en prenant Yuan pour sortir de l’appartement en riant pendant qu’un grand cri de saisissement résonne à leurs oreilles.

- Arhhh !!!!
- (Thomas) Là !! Maintenant il est bien réveillé crois moi Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (93 / 150) (Paris) (Un nouveau pari)


Ce n’est qu’une fois dans la rue toujours en riant, que les deux copains reprennent leur discussion en marchant d’un bon pas jusqu’au moment où leurs chemins se sépareront, pour l’un en prenant le métro et pour l’autre en continuant à pied le petit kilomètre qui le sépare de la fac.

- (Thomas) Je me demande bien ce qu’on lui veut à l’Élysée ?
- Bah !! Il nous racontera ça ce soir !! Sinon tu as trouvé la soirée comment ?
- C’était cool !! J’aime bien Steven en fait, c’est un garçon qui ne manque ni d’intérêts, ni d’attraits.
- (Yuan étonné) Comment ça ?
- Je le trouve sensible, sympathique et mignon comme tout, d’ailleurs j’ai bien vu comment Dante le regardait. Je ne serais pas plus étonné que ça que leur amitié à tous les quatre devienne très forte.
- Comme la nôtre tu veux dire ?
- Hum !! Possible !! Chan avait l’air de s’intéresser également à Michaël il me semble ?
- (Yuan après réflexion) Qu’ils deviennent amis c’est une évidence mais de là à partager comme nous le faisons, je ne crois pas mon cousin prêt à ce genre de compromis avec son chéri.
- (Thomas amusé) Qu’est-ce qu’on parie ?
- J’ai appris à me méfier de vos paris débiles Hi ! Hi !
- Une nuit complète avec Florian et celui qui perd se contente de regarder, ça te va ?
- Si c’est toi qui as raison ? OK !! Mais si c’est moi, je veux une nuit avec chacun de vous deux rien que pour moi et l’autre regarde sans participer.

Thomas s’arrête et dévisage attentivement Yuan, il comprend seulement alors que pour ce magnifique garçon qui est devenu beaucoup plus qu’un ami pour leur couple, le choix entre eux deux lui serait impossible et un petit pincement de cœur pas désagréable le parcourt en même temps qu’un sourire tout en émotion éclaire son visage et envoie un long frisson au jeune asiatique conscient de ce que ses paroles révélaient pour la première fois à Thomas.

- Qu’est-ce que tu croyais donc ? Je sais que pour vous deux ce ne sera jamais pareil mais pour moi vous comptez tout autant l’un que l’autre.

Thomas reprend sa marche en silence, plus troublé qu’il n’y paraît et ce n’est qu’à l’endroit où ils doivent se séparer pour poursuivre chacun son leur chemin, qu’il se tourne vers son ami et lui fait une bise rapide non plus sur le coin des lèvres comme le soir même, mais bien centré cette fois-ci sur celles-ci.

- Merci !! Et pour le pari c’est d’accord sauf que moi aussi je passerai une nuit avec toi, quitte à attacher Florian sur une chaise parce qu’il ne faut pas trop rêver quand même et croire qu’il tiendra ne serait-ce dix minutes sans nous rejoindre.

Yuan reste un moment interdit, il regarde son ami s’éloigner et ce n’est qu’une fois qu’il a disparu de sa vue, qu’il reprend sa route à son tour en sifflotant de pur bonheur.

***/***

J’entends quasiment deux bips simultanément m’avertir d’un message entrant, le premier me laisse pensif et le deuxième m’amène le sourire, Yuan et Thomas me préviennent d’un pari qu’ils viennent de faire et qui m’y implique forcément, en étant un des enjeux.

Par contre je me demande bien ce qu’il s’est passé entre mes deux amis pour la deuxième partie de ce pari, pas que j’en sois mécontent car il respecte en tout point le pacte que nous nous sommes fait et qu’au contraire ça me conforte agréablement que Yuan ne se sente pas obliger de quoi que ce soit envers Thomas.

Maintenant l’objet du pari me semble pour le moins étonnant et Yuan n’est pas près d’en devenir le vainqueur si rien ne se passe entre les deux couples, car rien ne dit que ça ne pourra pas arriver un jour sauf s’ils y ont mis une date butoir afin de trancher.

Je quitte l’appartement avec en tête cette idée de nuit à passer à les regarder faire l’amour et je ne suis pas certain d’arriver à me contrôler suffisamment pour ne pas les rejoindre, rien que l’idée me fait venir une énorme érection qui en dit long sur l’excitation que je ressens à cette pensée.

J’essaie de m’enlever cette image de ma tête, ne voulant pas heurter les gens qui pourraient s’apercevoir de mon état « d’esprit » et c’est légèrement calmé que j’arrive à prendre le métro sans trop de problèmes « émotionnels ».

***/***

« Palais de l’Élysée, onze heures trente du matin »

Le planton étonné sort de sa guérite.

- Hep !! Jeune homme !! Vous croyez aller où comme ça ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (94 / x) (Paris) (Le rendez-vous à l’Élysée)


Je me retourne en stoppant net.

- Pardon ? C’est à moi que vous parlez monsieur ?

L’homme regarde le garçon en retenant son sourire à la bouille étonnée qu’il lui présente, apparemment il paraît hébété de s’être fait interpeller et ses yeux d’un vert perturbant sont braqués sur lui, attendant de toute évidence sa réponse.

- Il n’y a que toi qui viens de passer cette porte il me semble ? Crois-tu qu’on rentre ici comme dans un moulin ? Sais-tu seulement où nous sommes ?
- Ce n’est pas l’Élysée ?

Décidément sa tête lui donne plus envie de rire qu’autre chose et c’est en forçant visiblement son ton que le planton poursuit.

- Et bien si justement !!

Deux autres hommes en uniforme arrivent et s’enquièrent de ce qu’il se passe.

- Ce garçon voulait rentrer sans autorisations, il ne semble pas s’être rendu compte que cela ne se faisait pas.

Celui des deux nouveaux arrivants ayant le grade de capitaine :

- Où vouliez-vous aller jeune homme ? Si ce n’est pas trop vous demandez ?
- Chez le président !

Là, c’est plus fort qu’eux et les trois militaires attrapent le fou rire et voyant la mimique ne manquant pas d’aplomb du petit rouquin.

L’officier en redevenant sérieux :

- Tu n’es peut-être pas au courant mais pour voir le président il faut y être invité.
- Vous faites erreur monsieur ! Ce n’est pas moi qui veux le voir, c’est lui qui m’a demandé expressément de passer ce matin.

L’officier fait un geste pour calmer les deux autres militaires qui repartent de plus bel dans un fou rire qu’ils n’arrivent de toute évidence pas à contrôler.

Malgré tout, l’assurance et le maintien du petit gars en face de lui, lui met un doute qu’il préfère prendre en compte.

- Allons du calme !! Nous allons vérifier les dires de ce jeune homme, as-tu une convocation ? Quelqu’un qui pourrait confirmer ?
- Bien sûr monsieur !! C’est Maurice Désmaré le patron de la DST qui a servi d’intermédiaire pour ce rendez-vous.

L’officier retrouve soudainement toute son attention, il se dirige droit vers la guérite en faisant signe à tous de le suivre et une fois à l’intérieur, décroche le téléphone sans lâcher des yeux le jeune rouquin qui de toute évidence n’a aucune appréhension de son geste.

- Poste de garde de l’entrée principale !! Nous avons là un jeune garçon qui prétend avoir rendez-vous avec le président.
-…
- (L’officier) Un instant je lui demande !!

Il s’adresse à Florian d’une voix cette fois-ci des plus sérieuses.

- C’est comment ton nom ? As-tu une pièce d’identité ?

Je sors mon portefeuille et y cherche mes papiers, en se faisant l’officier aperçoit la carte au sigle bleu blanc rouge qui m’a été donné à Begin et se raidit en comprenant qu’il y a de grandes chances que je lui ai dit la vérité sur le but de ma venue.

Il me la montre du doigt.

- Qu’est-ce que c’est ?

Je le regarde surpris en sortant ma pièce d’identité.

- Quoi donc ? Ha !! Ça !! C’est mon laissez-passer pour Begin où je suis interne en médecine, tenez !! Voici ma carte d’identité !

L’officier me la prend des mains et la lit avant de remettre le combiné à son oreille.

- Le garçon se nomme Florian De Bierne !!
-…

L’officier écoute incrédule et finit par raccrocher en se tournant vers moi et en me rendant mes papiers, il regarde ensuite ses hommes qui attendent avidement qu’il prenne la parole.

Ce qu’il fait d’une voix marquant encore l’extrême étonnement de ce qu’il vient de lui être confirmé.

- Veuillez conduire le lieutenant auprès du secrétaire de cabinet du président… Chez qui il est attendu.


2eme ANNÉE avant Pâques : (95 / 150) (Paris) (Le rendez-vous à l’Élysée) (suite)


Les deux hommes se raidissent en se mettant au garde à vous.

- Bien mon capitaine !!

***/***

« Bureau du président »

Toc ! Toc !

- Oui !! Qu’est-ce que c’est ?

La porte s’ouvre et un homme d’âge mûr entre dans le bureau.

- Il est là monsieur le président, la sécurité de l’entrée principale vient de nous en avertir.

Le président regarde l’heure en soupirant car visiblement il n’y croyait plus.

- Ah !! Quand même !! Faites-le entrer dès qu’il arrive et prévenez les cuisines que nous aurons un invité.
- Certainement monsieur ! Déjeunerez-vous en tête à tête ?
- Non !! Prévenez également ma femme que je n’arriverai pas seul et que nous serons très certainement en retard, dites-lui qu’elle aura une surprise, cela devrait la faire patienter.
- Bien monsieur !

Le président profite que l’homme soit sorti pour reprendre le dossier qui est enfermé dans le coffre du bureau depuis de longues années, bien avant que lui-même en soit l’actuel occupant.

Les notes d’abord éparses du début, se sont transformées depuis quelques mois en véritables rapports d’activité et le président ne peut s’empêcher de sourire en se disant que le jeune Florian n’en manque assurément pas au vu des derniers événements qui lui ont fait demander cet entretien.

Maintenant c’est avec une très forte curiosité qu’il attend de le voir de visu en se demandant bien ce qu’il va en sortir et en appréhendant malgré tout cette rencontre d’avec un garçon aussi jeune.

Toc ! Toc !

- Oui ! Entrez !

C’est son secrétaire de cabinet qui cette fois apparaît devant lui, il est accompagné d’un gamin semblant à peine sorti de l’adolescence et dont tout de suite il sent que le courant passe, en effet le sourire espiègle complètement dépourvu de stress qu’il lui montre ne peut que lui amener un large sourire de sa part en retour.

- Le jeune Florian De Bierne monsieur le président !
- Très bien merci ! Veuillez nous laisser !

La porte se referme derrière l’homme en les laissant seuls, le président se lève quelque peu surpris malgré tout en voyant le garçon arriver tout droit vers lui.

Il répond machinalement au visage qui se tend vers lui pour lui faire la bise, trouvant ça presque naturel au vu de son jeune âge apparent.

- Et bien !! Voilà enfin l’instant que j’attendais depuis mon investiture.

Je le regarde amusé, bizarrement et ce malgré ce qu’il représente, il m’apparaît plutôt comme un grand-père débonnaire et sympathique avec qui je me sens étonnamment à l’aise, suffisamment pour conserver mon naturel.

- Fallait me demander de passer avant Hi ! Hi !
- Tu étais trop jeune alors et il était préférable de te laisser mener ta vie le plus possible sans nous y immiscer plus que nécessaire, ce ne sont que ces derniers mois depuis que les événements nous ont montré les changements dans ta façon d’être et l’intérêt marqué de certains pays qui nous ont poussés à nous dévoiler, d’abord pour ta protection et ensuite du fait de tes récentes découvertes qui changent la donne.
- C’est qui nous ?
- L’état !!
- Ha !! Qu’attendez-vous donc de moi ?
- Comprendre ce que tu es dans un premier temps et surtout savoir jusqu’où tu comptes encore nous surprendre.


2eme ANNÉE avant Pâques : (96 / 150) (Paris) (Le rendez-vous à l’Élysée) (suite)


- Que savez-vous de moi ?
- Certainement plus que ce à quoi tu t’attends !! Que tu es un garçon brillant, doué de facultés exceptionnelles et d’une intelligence extraordinaire même si tu fais beaucoup pour en minimiser les effets en te cachant derrière une apparence avenante et d’après ce que j’en sais plutôt comique. Seulement vois-tu ! Depuis quelques semaines, j’ai l’impression que tout évolue très vite et se décante de façon exponentielle, que quelque chose en toi s’est mis en route qui va révolutionner l’ordre établi.
- Je n’ai aucune prétention vous savez !! Juste que j’aime le métier auquel je me suis voué et qu’il me paraît naturel d’aider les personnes qui souffrent, maintenant si mes « découvertes » peuvent soulager le plus grand nombre…
- Il ne t’est rien reproché, loin de là cette idée bien au contraire, mais tu comprendras qu’il y a des impératifs d’une autre nature et que nous devons en tenir compte.
- Comme par exemple ?
- L’équilibre des peuples et de la façon dont leurs gouvernants voient l’avenir, imagines-tu un instant ce que tes dernières découvertes vont avoir comme impacts !! Des millions de gens meurent à cause de maladies comme celles dont tu comptes venir à bout et dont je ne doute pas un instant que tu y arriveras.
- C’est plutôt bien, non ?
- Dans l’absolu je te répondrai que oui, mais structurellement y sommes-nous préparés ? C’est une autre histoire vois-tu ? Il va nous falloir réfléchir à comment concilier toutes ses vies sauvées et l’équilibre qui est nécessaire entre ceux qui naissent et ceux qui partent tu comprends ?
- Nous sommes déjà dans cet engrenage et c’est à mon avis un autre problème qui ne changera qu’avec les mentalités et l’éducation.
- Je suis entièrement d’accord avec toi et tu montres une fois de plus que ton intelligence est des plus affûtées, maintenant les traditions et les habitudes de beaucoup de peuples seront sans doute à revoir et sommes-nous prêts à passer ce cap ? Imagines tu tout simplement les implications qu’auraient rien que sur l’emploi par exemple, l’impact d’une population toujours en parfaite santé ?
- Il ne faudrait pas soigner les gens alors et les laisser mourir dans la souffrance ?
- Bien sûr que non !! Ce n’est pas le but de mes propos !! Juste qu’il faut nous y préparer et avoir une autre vision que celle que nous avons de l’humanité actuelle. En fait nous dérivons vers des propos philosophiques et ce n’était pas le but de cet entretien, je me dois en tant que président de protéger en premier lieu les intérêts de notre pays et comme tu dois bien t’en rendre compte, il n’est pas en ce moment dans une passe très réjouissante. La dette publique ne fait que se creuser d’années en années et la pauvreté gagne des couches de populations jusque-là épargnées, ce qui augmente la criminalité et la délinquance dans une spirale que nous n’arriverons bientôt plus à contrôler.
- Excusez mes prochaines paroles monsieur mais si nous avions des gens compétents aux gouvernes du pays cet état de fait n’aurait pas lieu d’être, actuellement vous dépensez plus que ce que ce que vous gagnez et en plus vous encouragez l’assistanat, au lieu de privilégier le travail. Ne soyez pas étonné ensuite de voir accourir chez nous toute la misère du monde mais surtout ceux qui n’y voient qu’un profit pour eux tout en restant oisif.

Le président sourit :

- La politique actuelle ne nous autorise pas d’avoir une vision aussi parfaite des choses et qui serait idéale si des obligations envers d’autres pays nous le permettaient. Je reconnais que certaines décisions partant d’une bonne intention ont été dévoyées par une population de profiteurs qui n’y ont vu là qu’un moyen d’obtenir des avantages sans en donner de retours et il nous est difficile pour ne pas dire impossible de revenir dessus sans déclencher quelque chose d’encore bien plus grave.
- Si vous le dites !!!

Le président soupire :

- Nous revoilà à philosopher et à nous éloigner encore une fois du présent, décidément mon garçon tu es quelqu’un de très pertinent avec qui je pourrai passer des heures à polémiquer. Pour revenir aux choses plus terre à terre, je te dirai simplement que notre pays attend beaucoup de toi et qu’il ne serait pas bon pour lui de laisser échapper cette occasion dans le contexte actuel de remettre ses comptes à jour.
- Et ce sont mes découvertes qui devront rééquilibrer notre commerce extérieur si je vous suis bien ?
- Exactement !!
- J’ai très bien compris le message et je peux vous assurer que j’en tiendrai compte, toutefois il y aura une contrepartie que vous devrez me concéder.

Le président plisse les yeux soudainement intéressé.

- Nous voilà dans la négociation à ce que je vois, très bien !! C’est là une chose que je connais bien et je suis prêt à entendre tes doléances.
- C’est très simple monsieur, vous avez, ou plutôt l’État Français a quelque chose qui m’intéresse et en contrepartie je m’engage à ce que toutes mes découvertes soient développées et industrialisées exclusivement chez nous.

Le président retrouve le sourire.

- C’était tu dois bien t’en douter, le but de cet entretien et il n’était aucunement question de te spolier de tes brevets et de ce qu’ils te rapporteront.
- À vous plus qu’à moi j’en suis sûr, ne serait-ce qu’en impositions, en TVA et en taxes diverses Hi ! Hi ! Et c’est sans compter les emplois qui seront créés.
- Je vois que nous nous comprenons et que tu prends ça avec beaucoup de recul.
- Reste la contrepartie monsieur !
- Je t’écoute !!
- L’état possède un terrain, ou plutôt un territoire qui m’intéresse et j’aimerais en avoir la disposition pour y faire construire un complexe hospitalier.
- Si rien ne s’y oppose je te concéderai volontiers ce terrain, je dois t’avouer que je m’attendais à une demande beaucoup plus inhabituelle venant de ta part. À quel endroit comptes-tu bâtir cet hôpital ? Quoique ce ne soit pas ce genre d’institution qui manque chez nous.
- En Afrique monsieur, ou du moins sur une concession française que nous avons su garder dans ce pays !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (97 / 150) (Paris) (Le rendez-vous à l’Élysée) (suite)


Le président montre de toute évidence une surprise feinte et je comprends alors que comme il l’a dit précédemment, il en sait réellement beaucoup sur mon compte.

Maintenant connaissant Maurice je ne suis pas plus étonné que ça que mon projet africain soit déjà à la connaissance de son patron.

- C’est ça !!! Faites l’étonné alors que vous le saviez parfaitement.
- Humm !!! Oui c’est exact !! J’ai appris ce projet dernièrement et j’avoue ne pas le voir d’un très bon œil, l’idée de laisser partir hors du pays un cerveau comme le tien ne me plaît pas outre mesure.
- Techniquement je serai toujours en France !
- C’est un fait je le reconnais volontiers et c’est d’ailleurs une des raisons qui m’empêche d’y mettre officiellement un avis défavorable.
- Parce qu’il y en a d’autres ?
- Bien sûr !! La liberté qu’à toute personne d’exercer son métier et de se déplacer ou bon lui semble dès l’instant où il n’y a aucun mandat d’émis contre lui en est une autre. Maintenant je suis conscient que nous serions tous perdants à vouloir te retenir contre ton gré et je veux juste te mettre l’accent sur le fait que ton pays pourrait en sortir grandi de te compter dans ses rangs.
- Je n’ai qu’une parole monsieur et si vous tenez vos engagements, je tiendrai les miens.

L’horloge du bureau sonne une fois et les rappelle à l’ordre.

- Nous pourrions peut-être reprendre notre conversation après le déjeuner, qu’en penses-tu ?

J’entends mon ventre gargouiller.

- Que j’ai faim !
- Ça tombe bien car moi aussi !!

***/***

« Deux heures plus tard »

- Ta femme est cool !!
- Heureusement qu’elle a le cœur solide avec toi Hi ! Hi !
- Ce n’est pas de ma faute si elle est partie en vrille en plein repas quand même !
- Ah oui !! Tu en es vraiment certain ? Avec toutes les grimaces que tu as faites pendant le repas et ensuite allez lui dire le plus sérieusement du monde qu’avec toutes ses pièces jaunes ça devait commencer à douiller Hi ! Hi !
- Ouaihh !! Bon !! C’est sorti comme ça, mais avoue quand même que la peau de Renard qu’elle a balancé après ça dans le plat de patate n’était pas triste non plus.
- En tout cas ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu comme ça Hi ! Hi !
- Hé !! Reviens en quand même, ça fait plus d’une heure que ça s’est passée !
- Ça fait du bien crois-moi, ce n’est pas si souvent que je m’amuse autant.
- Je vois ça !! On va où là ?
- J’ai convoqué quelques personnes pour délibérer de tes récentes découvertes et mettre en place un plan d’action industriel et médiatique, la population est déjà suffisamment affectée par l’effet d’annonce sur Alzheimer alors que rien n’était encore mis en place pour en commencer les premiers traitements préventifs.
- Ça a dû être le souk chez les généralistes, j’imagine bien le truc.
- Justement !! Il va nous falloir être plus prudent dans les déclarations qui seront faites afin d’éviter à juste titre que tout le monde se précipite alors que les filières de soins ne sont pas prêtes. Pour le traitement d’Alzheimer, nous avons reçu des propositions de mise en fabrication des plus grands laboratoires pharmaceutiques et ils attendent notre décision en plus de nos conditions pour les passages de marchés ainsi que bien évidemment la formule sur la molécule à développer.
- Oups !! J’ai oublié un petit détail tout à l’heure, en fait j’avais l’intention de mettre en place une filière de conception, de fabrication et de distribution avec mes associés.
- (Le président surpris) C’est sans compter sur le puissant lobbying qu’ils représentent !! Ni le temps que ça va prendre qui risque de mettre en exergue la patience populaire. Te rends-tu compte du nombre de familles qui ont retrouvé l’espoir de voir leurs proches bientôt soulagés de ce terrible mal ? Leur impatience se fait déjà sentir et nous risquons beaucoup à les faire trop attendre.
- Mes associés s’occupent déjà de ce problème et vont bientôt lancer une OPA hostile sur un de ces laboratoires étrangers implantés en France, les délais ne devraient pas en être rallongés de beaucoup avant les premières mises en commercialisations.
- (Le président ahuri) Tu appelles ça un petit détail ? J’espère que tu n’en as pas d’autres de la même teneur dans ta manche ? Une OPA hostile dis-tu ? Avec ce qui est en jeu ? Le coût de l’action va très certainement atteindre des sommes dont tu n’as même pas idée !!
- Pas forcément si personne ne se doute de la raison et puis mes associés peuvent mettre beaucoup d’argent dans cette affaire et ils le feront si nécessaire, d’ailleurs pour tout dire ils ont déjà commencé à racheter tout ce qui est possible d’une entreprise pharmaceutique américaine implantée chez nous et le retour d’investissement sera de toute façon rapide ainsi que les bénéfices qu’ils en tireront ensuite qui devraient être faramineux si mes calculs sont justes.

Suit alors un cours d’économie dans les couloirs de l’Élysée qui laisse pantois l’homme d’État, comprenant qu’il n’y a pas que dans la médecine que le garçon en face de lui développe d’extraordinaires capacités et que beaucoup pour ne pas dire tous de ceux qu’il a convoqués cet après-midi-là, seront comme lui dépassés par cet ordinateur sur pattes aux airs de sainte-nitouche et n’auront qu’à bien se tenir s’ils veulent tenter un tant soit peu de contrecarrer ses projets.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (98 / 150) (Paris) (Le rendez-vous à l’Élysée) (fin)


***/***

« Salle du conseil de l’Élysée »

Un brouhaha remplit la salle jusqu’au moment où la porte s’ouvre devant le président accompagné d’un jeune homme à l’allure fragile qu’ils découvrent pour beaucoup pour la première fois autrement que par la rumeur.

Le silence se fait alors et chacun reprend sa place en observant avec curiosité le jeune arrivant, la surprise pour eux est de taille et seul Maurice sourit dans son coin en spectateur averti, connaissant autant l’aspect physique attrayant que les possibilités intellectuelles et surnaturelles de son petit protégé.

Le président prend place et indique à Florian une chaise à sa droite pour qu’il s’y installe.

- Messieurs !!
-…

***/***

« Trois heures plus tard »

Bruit de chaises des diverses personnes se levant à la fin de la réunion et repartant pour la plupart en groupes, continuant pour beaucoup à faire le point sur les décisions prises.

Décisions suffisamment importantes pour en laisser plus d’un dans l’effarement le plus complet après les différents exposés et révélations dont ils ont été les témoins.

Plusieurs ordonnances mais est-ce bien de ça qu’il s’agit vu la façon dont les choses leur ont été présentées, ont été soumises à leurs accords ainsi qu’une mise en application immédiate peu courante aux sorties de ce genre de réunions.

Chaque groupe ayant été mis à contribution suivant ses compétences reconnues et un calendrier très serré quant à sa mise en place leur a été ensuite communiqué, les libérant un temps de leurs occupations habituelles pour s’y atteler au plus tôt sans perdre un temps devenant maintenant des plus précieux.

Les dernières paroles venant de celui qui jusqu’alors s’était contenté d’écouter, leur ont bien fait comprendre l’urgence et le secret absolu sur ce qu’ils ont appris et devront mettre en applications afin que rien ne vienne transpirer sur les futurs bouleversements, qui ils n’en doutent pas un instant vont révolutionner la vie des populations dans la prochaine décennie.

Ne reste bientôt plus dans la salle que le président et Maurice qui prennent un moment de répit en venant observer par la fenêtre au départ des chercheurs, militaires et autres ministres convoqués spécialement ce jour-là.

Maurice soupire, visiblement libéré d’un poids pesant et sourit en se disant que maintenant les choses se mettent enfin en place mais surtout qu’il en sera bientôt fini de l’anonymat qui jusque-là l’empêchait d’agir comme bon lui semblait.

- Pfff !!! Il ne reste plus qu’à espérer que tout se passe comme prévu.
- Hi ! Hi !

Maurice tourne un visage marquant la surprise devant l’éclat de rire de l’homme d’État, son regard se reporte dans la direction qu’à celui du président et il aperçoit Florian déboulant à l’extérieur du bâtiment comme un gamin à la sonnerie annonçant la fin des cours, visiblement pressé de se retrouver dehors afin de reprendre et ses occupations.

- C’est un garçon peu commun pas vrai ?
- Comment fait-il ?
- Pardon ?

Le président tourne à son tour son visage toujours marqué par l’envie manifeste de rire vers Maurice.

- Comment fait-il pour être comme ça ? Capable de tenir en haleine pendant plusieurs heures des personnes aux capacités reconnues puis d’un coup redevenir le grand ado aux paroles et aux attitudes puériles amenant le fou rire.
- Il est comme Jekyll et Hyde, avec une forte personnalité intérieure d’une intelligence extraordinaire sans cesse à la recherche du savoir et une autre qui lui permet de vivre comme n’importe quel garçon de son âge, amenant la sympathie et le besoin de sa présence à son entourage.
- Vous savez ce qui a amené mon rire de tout à l’heure ?
- J’imagine une familiarité amicale et inattendue !
- Exactement Hi ! Hi ! Tellement inattendue que je n’ai même pas pensé à lui répondre.

Maurice est déjà amusé par ce qu’il va entendre.

- Du genre ?

Le président tente d’imiter la façon dont Florian lui a dit au revoir, il plaque sa main sur l’épaule de Maurice surpris et lui dit le plus sérieusement du monde, la voix malgré tout prête à se transformer en éclat de rire.

- À la revoyure papy, c’était cool de te rencontrer !! Bisous à « Nadette »


2eme ANNÉE avant Pâques : (99 / 150) (Paris) (Rencontres)


***/***

« Jeudi dix-huit heures »

Thomas va pour sortir du parking de la DBIFC quand il aperçoit sur le trottoir un jeune homme visiblement attentif aux personnes qui sortent de l’entreprise et qui dès qu’il l’aperçoit sourit timidement et s’approche de lui l’air emprunté.

- Salut !
- Salut !

Thomas sourit en retour au garçon qui visiblement a quelque chose à lui demander mais cherche de toute évidence ses mots pour il ne sait quelle raison.

- Oui ??
- Heu !! Tu travailles bien ici n’est-ce pas ?
- Exact, pourquoi ?
- Tu connais peut-être quelqu’un qui pourrait m’aider ?

Thomas sourit une seconde fois.

- Faut voir !! Qu’est-ce que tu cherches exactement ?
- En fait je dois me trouver un stage non rémunéré en entreprise et quand j’en ai parlé à mes parents, ils m’ont conseillé cette agence qui d’après eux serait correcte.

Thomas détaille le garçon près de lui avec attention, il lui paraît à prime abord des plus sympathiques et un petit quelque chose émane de lui qui lui donne envie de lui venir en aide sans compter bien sûr que lui aussi s’est demandé à une époque comment trouver une entreprise pour les mêmes raisons.

- Je crois pouvoir arranger ça.
- C’est vrai !! Tu m’enlèves une sacrée épine du pied tu sais !! Je ne me voyais pas trop faire du porte à porte en laissant un CV dans toutes les boîtes du coin.
- Bah !! C’est bien normal, j’ai eu ce genre de soucis à une époque pas si lointaine moi aussi et en plus tu as l’air d’un mec sympa, tu as quel âge ?
- Dix-sept, bientôt dix-huit et je ne me suis pas présenté, moi c’est Johan.
- Enchanté Johan ! Moi c’est Thomas, Tu n’aurais pas un de tes CV sur toi par hasard ?

Johan prend un air navré.

- Je suis désolé Thomas, je ne pensais pas que ça marcherait aussi vite mais si tu veux je te l’amène en début de semaine prochaine ?
- Aïe !! C’est que je ne suis à l’agence qu’une semaine par mois !!

Johan fait grise mine sur le coup.

- Demain je pars avec mes parents et je ne rentre que samedi dans l’après-midi.
- Je serais chez un ami ce week-end, si tu veux je te donne l’adresse et tu n’auras qu’à me l’apporter. En plus il y aura quelqu’un à qui le responsable de l’agence pourra difficilement refuser un service, je te le présenterai si tu veux ?

Johan les yeux ronds de gratitude prend note de l’adresse que lui donne Thomas et le détaille à son tour en sentant un frisson devant le sourire éclatant du beau blond si sympathique.

- Tu es vraiment un chic type Thomas, je te remercie pour ton aide.
- Bah !! C’est normal !!

Johan surprend un éclair d’amusement dans les yeux d’un bleu magnifique comme il n’a jamais encore eu l’occasion de voir.

- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Comment ça ?
- Je ne sais pas, ce sont tes yeux qui brillent comme si tu trouvais ça drôle ?

Thomas ne peut retenir un petit rire de gorge devant cette remarque.

- Ça n’a rien à voir avec toi ou du moins ce que tu m’as demandé Hi ! Hi ! Juste que je viens de me rendre compte pourquoi je t’ai trouvé si sympa quand je t’ai vu.
- Ah oui ? Qu’est-ce que c’est ?
- C’est physique et tu comprendras quand je te présenterai à mon copain, pour faire court je dirai juste que tu as des points de ressemblance avec nous deux.

Johan reste un moment à chercher ce qu’il peut bien avoir en commun avec ce gars resplendissant, ne serait-ce peut-être sa silhouette générale assez semblable à la sienne niveau taille et corpulence, voir éventuellement ses yeux quoique les siens ne soient pas et de loin d’un bleu aussi troublant.

- Et bien je tâcherai de m’en souvenir quand je le verrai.
- C’est d’accord pour samedi en fin d’aprèm alors ? Je te présenterai le clown et tu comprendras tout de suite à quoi je fais allusion Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (100 / 150) (Paris) (Rencontres) (suite)


Thomas toujours hilare serre la main du garçon et s’éloigne pour retrouver ses amis et surtout connaître le fin mot de la convocation de Florian à l’Élysée et dont il s’attend au pire connaissant le spécimen.

Johan le regarde s’éloigner quelque peu interloqué par ses dernières paroles, c’est bien la première fois qu’il se fait quasiment traiter de clown et qui plus est par quelqu’un qui ne le connaît pas, ignorant tout de sa propension à la déconnade.

C’est toujours dans ses pensées qu’il passe devant une vitrine qui comme à chaque fois attire son regard, aimant particulièrement et ne ratant jamais l’occasion de s’y admirer quand il en croise une au grand dam de ses parents qui en font à chaque fois la remarque de façon moqueuse.

Il s’y arrête un instant et passe délicatement sa main sur sa coiffure rousse en épis soigneusement arranger au gel et le faisant ressembler à cette publicité assez comique, où les jeunes arrachent le béton du mur en passant en skateboard à toute allure devant.

- Mais oui t’es tout beau mon « Jojo » Hi ! Hi !

***/***

« Sortie de fac, jeudi dix-sept heures trente »

Yuan et Steven se séparent après la bise qu’ils ont pris l’habitude de se donner, chacune de leurs pauses de la journée où ils se sont retrouvés dans le parc pour discuter n’a eu qu’un seul sujet de conversation et Yuan en est ressorti conforter quant à l’intérêt certain qu’ont eu son cousin et son copain pour le couple que forme Steven avec Michaël.

Les « et tu crois que Dante ceci, tu penses que Chan cela » répétitifs en sont la preuve manifeste et Yuan n’a pas eu à le titiller trop pour lui faire avouer l’attirance qu’ils ont ressentie à leur première rencontre et n’a pas été réellement surpris quand Steven lui a appris qu’ils avaient déjà prévu tous les quatre de se revoir rapidement.

Ce n’est qu’après quelques centaines de mètres d’une marche rapide, en passant l’angle d’une rue, pressé lui aussi d’en savoir plus sur la journée de Florian, qu’il s’arrête brusquement en butant presque sur un jeune gars accouder au mur une jambe levée en geignant doucement.

La vision du garçon lui amène aussitôt le sourire ainsi que l’envie de l’aider, celui-ci venant visiblement de se faire mal en se tordant la cheville.

- Tu as besoin d’un coup de main ?
- Aïe ! Putain ! Je viens de m’éclater la cheville sur le rebord du caniveau !

Yuan regarde autour de lui et aperçoit l’enseigne d’un petit bar non loin d’où ils sont, il lui propose alors.

- Viens !! Je vais t’aider !! Si tu veux on peut aller s’asseoir le temps que ça aille mieux, il y a un bistrot juste là !
- Aïe ! Oui si tu veux ! Merci !

Yuan l’aide alors en le prenant sous le bras et c’est en clopinant qu’ils arrivent dans le bar et qu’ils prennent place à une table dans un coin tranquille, le temps de passer commande et d’être servi, ils se retrouvent en tête à tête à siroter chacun sa boisson en fixant l’autre avec curiosité.

- Ça va mieux ?
- Oui merci ! On dirait que la douleur est en train de passer.
- Tu as de la chance, tu aurais pu te faire une entorse.
- On dirait bien oui !! J’ai surtout eu du bol de tomber sur toi, beaucoup ne se seraient pas inquiétés comme tu l’as fait.
- Bah !! C’est normal !! Tu es à la fac ?
- Non pas du tout, peut-être l’année prochaine après le bac. Au fait on ne s’est pas présenté, je m’appelle Johan et toi ?
- Yuan !!
- Enchanté de faire ta connaissance Yuan !!
- (Yuan sourit) Moi de même, alors ? Qu’est ce qui t’amène dans le coin ?
- Je raccompagnais un pote qui habite pas loin et c’est en retournant chez moi que j’ai raté le trottoir et que je me suis tordu la cheville. Il y a longtemps que tu vis en France ?
- Non ! Quelques mois tout au plus, je me suis fait des amis ici lors d’une visite avec mon père et j’ai décidé de rester près d’eux et de poursuivre mes études à Paris.
- Wouah !! Faut oser !! En plus tu parles super-bien notre langue, ce n’est pas courant.
- Mon paternel a fait toutes ses études en France et il a tenu depuis que je suis tout petit à m’enseigner cette langue, c’est pour ça.
- D’accord !! Félicitations parce que tu n’as même pas d’accent.

Yuan se sent bien à discuter avec Johan, il ne saurait dire pourquoi au juste ne serait-ce déjà son physique qui lui a amené le sourire dès qu’il l’a aperçu et qui de suite l’a fait sourire.

Le blessé remarque les yeux noirs pétillants de malice du jeune asiatique dont le visage aux traits parfaits lui donne une beauté peu commune parfaitement raccord avec les standards européens en la matière.

- Quelque chose t’amuse, j’aimerais bien savoir ce que c’est ?

Yuan est amusé par la question.

- Tu me fais penser à deux de mes amis c’est pour ça, tu as la taille, la corpulence et les yeux de l’un et les cheveux de la même couleur et aussi raides que l’autre Hi ! Hi !
- Je dois prendre ça comment ?
- Pour un compliment rassure-toi,, quoi que des fois avec Florian Hi ! Hi !


2eme ANNÉE avant Pâques : (101 / 150) (Paris) (Rencontres) (suite)


Yuan décrit alors en quelques phrases ses deux amis en accentuant l’aspect comique de Florian à un tel point qu’il sent bien que son vis-à-vis commence lui aussi à s’y intéresser.

- Peut-être que si je te les présentais, tu comprendrais mieux Hi ! Hi !
- J’avoue que ta façon de parler d’eux me donne envie de les connaître.
- Pourquoi pas !! Ils sont chez moi jusqu’à dimanche alors si tu veux passer prendre un pot ce sera avec plaisir.
- Je peux te dire un truc assez personnel Yuan ?
- Vas-y je t’écoute !
- J’aimerais te compter parmi mes amis, je me suis tout de suite senti à l’aise et je dois t’avouer que tu me plais beaucoup.

Yuan lui fait un clin d’œil.

- Je suis déjà maqué tu sais ?
- Pfff !! T’es con comme mec !! Je ne pensais pas à ça Hi ! Hi !

Yuan sort une carte de visite et la tend à Johan.

- Tiens !! Il y a mon adresse, tu passes quand tu veux ! Mais préviens-moi avant quand même, il y a aussi mon zéro six !! Ce n’est pas loin d’ici et tu peux même venir maintenant si tu veux, je pense que mes amis seront rentrés ou ne devraient plus tarder.
- Je préfère ne pas trop forcer sur ma cheville ce soir, demain je ne suis pas là mais samedi vers ces heures-là si tu veux ?
- Tu as besoin d’aide pour rentrer chez toi ?
- C’est sympa mais je ne voudrais pas te déranger plus longtemps, en plus moi aussi je n’habite pas loin.
- C’est comme tu le sens, ce n’est pas que je m’ennuie avec toi bien au contraire mais un de mes amis doit être revenu d’une visite qu’il nous a promis de nous raconter et le connaissant ça risque d’être plutôt pas triste.

Yuan se lève et sort son porte-monnaie pour payer.

- (« Jordan ») Non, laisse !! C’est le moins que je puisse faire pour te remercier de ta gentillesse.

Yuan sourit en remettant son porte-monnaie dans sa poche, décidément se dit-il, ce garçon me plaît de plus en plus et c’est avec une franche poignée de mains qu’il le quitte non sans avoir oublié de lui rappeler leur rendez-vous du samedi.

« Jordan » attend quelques minutes et se lève à son tour le sourire aux lèvres, il sort du bistrot sous l’œil étonné du patron qui le voit marcher sans boiter cette fois-ci alors qu’en entrant il était presque porté par son ami asiatique.

« Jordan » passe devant une vitrine qui renvoie son image, celle d’un grand jeune homme bien proportionné à la chevelure rousse dressée vers le ciel.

***/***

« À quelques pas de l’Élysée, jeudi dix-huit heures »

« Jonas » est depuis presque une heure assis tranquillement sur un appui de fenêtre, ne quitte pas des yeux l’entrée principale du palais de l’Élysée située à quelques dizaines de mètres de là où il se trouve, ne sachant pas à quelle heure celui qu’il attend en sortira.

Une grand-mère assise sur le banc qu’elle a certainement sortie de chez elle pour s’installer confortablement au pas de sa porte, donne à manger aux nombreux pigeons qui bien sûr viennent avec une assurance dénotant l’habitude en picorer les miettes jusque presque à ses pieds.

« Jonas » sait qu’à la moindre alerte, ils s’éloigneront sans que personne n’arrive jamais à les toucher et jette un œil amuser vers les quelques gosses qui s’y essaient malgré tout, leurs chances de réussir étant nuls comme de bien entendu.

Il en est là à passer le temps quand enfin la personne qu’il attend sort du palais, la description qu’il lui en a été fait ne prêtant pas à l’erreur et un sourire amusé illumine son visage quand il le voit venir dans sa direction.

***/***

J’hésite sur ce que je dois faire, prendre le métro tout de suite pour rentrer ou marcher un peu après tout ce temps passé, enfermé dans ces pièces surchauffées.

J’opte pour la marche et me voilà parti d’un bon pas dans l’avenue, je capte du coin de l’œil les deux hommes qui viennent de sortir du véhicule et bizarrement j’en éprouve du soulagement alors qu’il n’y a pas encore si longtemps j’aurais pesté contre cette surveillance.

Maintenant après l’histoire m’étant arrivé la veille, je vois les choses d’un autre œil même si j’aurais trouvé préférable que tout un chacun puisse se promener sans risque où que ce soit et je ne peux m’empêcher malgré moi de jeter un regard inquisiteur sur les personnes dans mon champ de vision.

Une vieille femme somme toute inoffensive donne à manger aux pigeons pendant que quelques enfants leur courent après cherchant à les attraper sans résultats comme de bien entendu, ceux-ci étant bien trop malins pour s’y laisser prendre.

Un peu plus loin, un jeune garçon capte toute mon attention, ne serait-ce déjà son look qui de loin me fait sourire et m’amène je ne saurai dire pourquoi un fort élan de sympathie qui me pousse à aller voir de plus près alors que j’étais censé au départ être plutôt pressé de rentrer chez moi.





Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (102 / 150) (Paris) (Rencontres) (suite)


Maintenant que j’arrive près d’eux, mon assurance perd un peu de son ardeur et je me dis qu’aborder quelqu’un comme ça dans la rue surtout à Paris ne doit pas être dans les mœurs, aussi au dernier moment, je bifurque vers la vieille femme qui m’accueille avec un grand sourire.

- Ils ont toujours faim vous savez ?

Je suis surpris par cette entrée en matière.

- Qui donc madame ?
- Mais les pigeons voyons jeune homme !!
- Ah oui bien sûr !! Où avais-je la tête !
- Visiblement ailleurs !!

La grand-mère tend son sac ouvert au petit rouquin charmant qui s’est assis près d’elle.

- Vous voulez leur en donner ?

Je souris en plongeant ma main dans le sac pour en sortir une poignée de miettes de pain, je partage la quantité avec mon autre main et je les tends aux pigeons la paume ouverte, attendant qu’ils viennent s’y nourrir.

« Jonas » voit son geste, y trouvant là l’ouverture qu’il cherchait pour l’aborder et se lève pour venir s’asseoir à côté du garçon, un sourire amusé aux lèvres.

- Ils ne viendront jamais si tu ne le leur lances pas tu sais !

Je tourne ma tête vers lui et souris, l’occasion est trop bonne pour engager la conversation.

- Ah oui vraiment !! Pourquoi donc ?
- Parce qu’ils sont beaucoup trop méfiants, regarde les biens !! Il n’y en a pas un qui n’ait des traces de blessures causées soit par l’homme soit par des véhicules cherchant à les écraser. Du coup ils sont devenus intouchables et beaucoup d’enfants se sont essoufflés en vain à tenter de les attraper.
- Oui mais moi je ne leur veux aucun mal, ils doivent bien le sentir.
- On voit bien que tu n’es pas d’ici toi, pas vrai ?
- Exact !! Mais ça n’empêche que si je les appelle, ils viendront.
- Je te parie que non !!

Je lui fais un clin d’œil qui lui amène le sourire.

- Pari tenu !! Je gagne quoi si tu perds ?

« Jonas » est un instant pris par les yeux d’un vert perçant qui le fixent, jamais il n’a vu un tel regard et un long frisson incontrôlable lui parcourt l’échine, le laissant troubler comme il ne l’a jusqu’à maintenant jamais été.

Florian s’en aperçoit et esquisse un léger sourire, les yeux bleus très clairs du jeune homme lui faisant remonter également une forte impression indéfinissable qui le perturbe plus qu’il ne le voudrait.

Ce moment ne dure qu’une fraction de seconde mais est suffisant pour qu’ils s’en rendent compte et détachent leurs regards pour revenir à leur conversation, chacun des deux garçons préférant remettre à plus tard l’analyse de ce qu’ils viennent de ressentir l’un envers l’autre.

- (« Jonas ») Tu disais ?
- Quoi !! Ah oui le pari !! Je te demandais ce qu’il rapportera au vainqueur ?
- Une tournée au bistrot du coin !! À moins que tu aies une autre idée ?
- Faut voir Hi ! Hi !

Le visage de « Jonas » devient rouge vif.

- De toute façon tu as perdu d’avance.

Nos regards se captent un instant et je reste coi en comprenant enfin ce qu’il m’arrive, ce gars me plaît et ça me tombe dessus sans que je ne puisse rien y faire pour le moment que le constater.

« Jonas » sent la chaleur de son visage et lui aussi comprend que ce qui ne devait être qu’un jeu, prend une tournure dont il ne se serait jamais imaginé et il y a fallu que ce soit sur lui que ça tombe

Un picotement dans ma main me fait revenir aux sens des réalités, je regarde le pigeon qui se nourrit dans ma paume toujours grande ouverte en souriant jusqu’aux oreilles et c’est d’une voix encore marquée par mon trouble de tout à l’heure que je lui fais remarquer qu’il vient de perdre son pari.

- Il ne faut jamais parier avec moi, tu l’apprendras très vite.

Il n’y a pas que « Jonas » qui reste sidéré en observant le manège des oiseaux qui s’approchent maintenant en nombre pour picorer dans les mains ouvertes du garçon ravi de les voir agir ainsi, la vieille femme ainsi que les deux petits garçons qui ont remarqué le manège n’en reviennent pas également.

« Jonas » repense soudainement à la dernière phrase du petit rouquin et un sourire épanoui lui vient alors, les implications du « Tu l’apprendras très vite » lui font ressentir un immense plaisir et il en est presque à lui dévoiler qu’il n’était pas là par hasard.


2eme ANNÉE avant Pâques : (103 / 150) (Paris) (Rencontres) (fin)


Il se retient à temps pour ne pas gâcher la petite farce que son père leur a demandé de jouer sur la demande de son patron et qui a tout de suite trouvé preneur par la fratrie que ce genre d’amusement ne laisse jamais indifférent.

Un des gamins plus hardi que son copain s’approche de Florian.

- Tu crois qu’on peut les caresser ?
- Si tu y vas doucement il n’y a pas de problèmes.

J’attrape un des oiseaux qui ne marque aucune frayeur à mon geste, lentement je passe un doigt sous son cou et le grattouille, lui déclenchant un roucoulement de satisfaction.

« Rou-roouu !! Rou-roouu !! »

- Il aime ça, tu vois ? À toi maintenant, surtout pas de gestes brusques sinon tu vas l’effrayer.

Je laisse un moment le garçonnet bientôt suivit par son camarade caresser le pigeon avant de le reposer au sol pour qu’il rejoigne ses congénères, je me tourne ensuite vers le grand jeune homme au physique qui me rappelle par beaucoup de points mon « Thom Thom » ne serait-ce ses cheveux roux en épis dressés sur sa tête semblables aux miens et je me fais la remarque qu’il devrait également beaucoup plaire à mes amis si je le leur présentais.

De toute façon l’envie de le revoir est trop forte pour que je le laisse partir sans savoir si pour lui c’est pareil et l’idée me vient alors d’utiliser le gage qu’il me doit pour qu’on se revoie.

- Bon !! Sois beau joueur et reconnais que tu as perdu Hi ! Hi !
- (« Jonas » sourit) Allons boire ce verre alors, je te le paye volontiers.
- Tss ! Tss ! Ne crois pas t’en tirer à si bon compte mon gaillard !

« Jonas » sent une nouvelle fois la chaleur envahir ses joues et voit bien que le garçon en face de lui s’en amuse beaucoup.

- Dis-moi ce que tu veux que je fasse alors !
- Déjà me dire ton nom après on verra pour la suite.
- Jo..han !
- Moi c’est Florian et si je peux te parler franchement sans que tu imploses Hi ! Hi ! Je t’avouerai que j’aimerais vraiment qu’on se revoie, ne prends pas ça pour une demande en mariage surtout Hi ! Hi !
- Ah non !! Mince alors !! Moi qui croyais Hi ! Hi !

J’entre dans son jeu amusé mais aussi pour le pousser plus avant dans ses retranchements et voir si l’amitié que je ressens pour lui est réciproque.

- Je ne ferme pas la porte, mais il va te falloir jouer serrer pour me mettre dans ton lit.

« Jonas » s’empourpre de plus en plus mais ne lâche pas pour autant ce qu’il prend à juste titre pour de la taquinerie de la part de celui qu’il considère déjà comme un ami.

- Méfie-toi quand même, je pourrais te prendre au mot ! Tu ne me connais pas encore !
- (J’éclate de rire) Tu voudrais te faire passer pour un grand baratineur alors que tu piques ton bol à la moindre allusion Hi ! Hi ! Bon !! Sérieux !! J’aimerais vraiment qu’on reste en contact, je suis à Paris une semaine par mois et j’habite avec des amis qui devraient également te plaire, nous sommes une petite bande et j’ai envie que tu en fasses partie si bien sûr tu es OK.
- Ça pourrait se faire !! En plus tu es le premier mec qui attrape les pigeons que je connais et je suis presque sûr que tu es capable de m’étonner encore.
- Tu ne crois pas si bien dire Hi ! Hi ! Attends de voir ce dont je suis capable, si tu veux je te donne l’adresse et tu viens passer une soirée avec nous histoire de faire connaissance avec mes potes. Disons vendredi ou samedi après le taf vers vingt heures, ça te va ?
- OK pour samedi !! Mais dis-moi Florian ? Tu as quel âge ?
- Dix-huit ans !! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu viens de me dire que tu travaillais c’est pour ça.
- En fait je suis étudiant en médecine et mes potes sont ou à la fac, ou en formations en alternance et toi ?
- Dix-sept et demi !! Je passe mon bac en juin.

Je le regarde amusé.

- Ouah !! Me voilà pote avec un môme !! J’y crois pas !!
- N’exagère pas quand même Florian, de nous deux je ne sais pas qui est celui qui fait le plus gamin Hi ! Hi ! Donne-moi ton zéro six pour que je te confirme pour samedi.

Je le lui donne et il le rentre direct dans son portable, il envoie un appel pour que j’aie le sien et nous nous quittons non sans nous retourner plusieurs fois pour nous faire des petits signes d’au revoir de la main.


2eme ANNÉE avant Pâques : (104 / 150) (Paris) (Raymond et Luka)


« Jeudi quatorze heures, bord de Seine »

- C’est là que vous avez trouvé la victime ?
- Oui inspecteur !! Je promenais mon chien comme tous les soirs avant d’aller me coucher quand je l’ai vu renifler quelque chose et quand je me suis approché, j’ai trouvé ce pauvre homme baignant dans son sang. J’ai tout de suite appelé la police en le croyant mort, c’était horrible inspecteur !! J’en rêve toujours la nuit vous savez !! J’espère que vous attraperez celui qui a fait une chose pareille, c’est un grand malade croyez-moi !

La juge s’approche d’eux, la reconstitution des faits qu’elle a demandé n’a rien apporté de nouveau au dossier si ce n’est de mettre en place une télésurveillance pour pouvoir après coup analyser un à un les identités des curieux qui se pressent autour d’eux et dont elle a un faible espoir d’y découvrir un suspect potentiel ayant été attiré par l’annonce de la reconstitution parue dans les divers journaux et chaînes d’actualités régionales à cette fin.

- Vous ne vous souvenez de rien d’autre ? Un véhicule ou quelque chose d’inhabituel ?
- Non madame la juge, j’étais trop horrifié par la vue de cet homme pour avoir l’esprit clair vous comprenez ?
- Bien sûr !! Je ne vous fais aucun reproche, c’est une réaction parfaitement naturelle.
- A-t-on pu le sauver ?
- Hélas non !! Il n’a pas survécu à ses opérations et n’a jamais repris connaissance, nous ignorons toujours son identité.
- (Raymond) En avez-vous terminé madame ?
- Oui inspecteur !! Vous pouvez libérer la zone.

Raymond fait signe à son collègue qu’il peut se relever et donne ses instructions pour le repli des forces de l’ordre, son regard parcourt rapidement le visage des curieux attroupés autour d’eux et son front se crispe un bref instant en apercevant celui dont l’image depuis qu’il connaît son identité, est gravé à jamais dans sa mémoire.

Constaté que celui qui se fait toujours passer pour Luka soit présent ne l’étonne qu’à moitié, comprenant très bien qu’il cherche lui aussi à savoir où en est la police et s’il peut encore garder sa fausse identité en toute impunité, c’est sans doute le cas puisque ses lèvres esquissent un bref sourire de satisfaction avant qu’il se recule tranquillement et quitte les lieux de la reconstitution du crime.

Raymond ne sait pas à quel point il se trompe sur l’interprétation du sourire sur les lèvres de l’espion, il se retient avec difficulté de lui courir après et de le massacrer comme il en rêve chaque nuit depuis que lui a été confié cette affaire, la vision soudaine de Luka couvert de bandelettes dans son lit d’hôpital le fait frissonner.

La berge se vide enfin et c’est toujours avec une colère sourde qu’il monte dans le véhicule sous le regard condescendant de son collègue et ami, déjà à l’attendre au volant.

- Il était là ?
- Oui !! Tu te rends compte du fumier que c’est !! Se montrer en plein jour sur le lieu où il a charcuté sa victime.
- Pauvre garçon !! Ça doit être horrible comme situation, tu imagines un peu !! Tu te promènes tranquillement et tu te retrouves entre les mains d’un assassin de la pire espèce qui ne te connais même pas et qui fait ça juste pour se donner une identité.
- Il mériterait le même sort crois-moi !!

Son collègue est inquiet du ton qu’il a pris.

- Tu ne vas pas faire le con !!
- Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manque, j’attends juste d’avoir le top pour pouvoir le serrer et il y aura intérêt à ce que je ne sois pas seul ce jour-là.
- Pense à ton petit copain, Raymond !! Il a besoin de toi et ça devrait te donner à réfléchir.
- Tu crois que je ne le sais pas ? C’est justement pour ça que j’arrive à me retenir.

L’homme tourne un instant la tête en souriant.

- Tu tiens beaucoup à lui pas vrai ?

Le visage de Raymond se radoucit soudainement.

- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Et lui ?

Raymond sourit :

- Tu n’auras qu’à lui demander, tu n’oublies pas notre invitation de samedi soir.

***/***

« Jeudi quelques heures plus tard »

Luka sort de la fac et se dirige rapidement vers la gare du RER tout près du campus, il a toujours une pointe d’appréhension pendant ce bref trajet et fait toujours en sorte qu’il soit le plus rapide possible, s’imaginant poursuivit par celui qui l’a déjà laissé une fois pour mort et qui viendrait terminer son sinistre travail.

Quelques-uns de ses nouveaux camarades de cours lui en ont déjà fait la remarque et cherchaient à comprendre pourquoi il ne restait jamais avec eux pour prendre un pot ou tout simplement taper la discute comme eux aiment le faire après une journée à bûcher sur des cours bien souvent insipides.

L’excuse qu’il donne à chaque fois a quand même un grand fond de vérité, quand il leur répond qu’il est pressé de retrouver l’amour de sa vie et qu’il voit leurs sourires et pour certaines une légère marque de déception ayant eu ou ayant encore des vues sur ce jeune garçon des plus plaisant et déjà amoureux, envieuses de celle qui a eu la chance de lui mettre le grappin dessus.

Il en est là dans ses pensées quand quelque chose de dur vient s’appuyer fortement au niveau de ses reins et l’amène dans une frayeur sans nom.

Une ombre le recouvre, une voix sourde au fort accent de l’Est lui souffle à l’oreille :

- Avance tout droit et surtout ne t’avise pas à tenter quoi que ce soit, c’est bien compris !!!


2eme ANNÉE avant Pâques : (105 / 150) (Paris) (Raymond et Luka) (suite)


- (Luka en tremblant) Qu’est-ce que vous me voulez ??

La voix change de ton et devient soudainement rieuse en même temps qu’une main vient se plaquer sur ses fesses assez virilement.

- Je voulais juste tâter le matos pour savoir ce que ressent le frangin avec un cul pareil sous la main Hi ! Hi !

Luka reconnaît la voix et un énorme sentiment de soulagement le libère soudainement de sa peur en le laissant les jambes flageolantes, Patrick le rattrape juste à temps avant qu’il ne trébuche et comprend alors que sa plaisanterie n’était pas du meilleur goût, ayant tout simplement complètement oublié ce qu’a vécu récemment son jeune beau-frère.

- Excuse-moi, je voulais juste plaisanter un peu. Je sais !! C’était nul !!

Luka retrouve ses esprits et repousse assez sèchement l’aide de Patrick.

- Mais quel âge tu as !!! Ça ne va pas dis !! J’ai cru que j’allais encore une fois me faire poignarder en pleine rue !!
- Je me suis excusé, qu’est-ce que tu veux de plus.
- (Luka) Tourne toi pour voir ?

Patrick étonné fait un demi-tour en gardant la tête dirigée vers son beau-frère.

- Comme ça ? J’ai un truc qui ne va pas dans le dos ?

Luka esquisse un début de sourire narquois en lui plaquant à son tour une main aux fesses et en le pelotant outrageusement en pleine rue.

- Hum !! Pas mal !! C’est bien ferme là où il faut, ça tient de famille on dirait.
- Hé !!!! Vas-y ne te gêne pas surtout !!
- Comme tu le dis si bien, je tâte le matos pour faire la comparaison.

Patrick aperçoit plusieurs personnes les regardant amusées.

- Je vais me taper une sacrée réputation maintenant.
- Tiens donc !!! Et pour moi ce n’était peut-être pas pareil tout à l’heure ? Bon !! Tu étais venu pour quoi au juste ?
- Te faire un petit coucou, j’étais dans le coin et comme j’avais terminé mon boulot pour aujourd’hui…
- Tu t’es dit, tiens !! Si j’allais foutre la trouille à Luka ?

Patrick sursaute et regarde autour de lui pour vérifier si quelqu’un a entendu ses paroles.

- T’es dingue ou quoi !! (À voix basse) N’oublie pas ta couverture !!

Luka blêmit et jette un œil rapide vers les quelques personnes qui auraient pu l’entendre, apparemment ils n’ont pas fait spécialement attention à leur conversation et rien n’indique que l’un d’entre eux s’est aperçu de son écart de langage.

- C’est toi aussi à venir comme ça derrière mon dos !!
- On oublie tu veux bien ? Allez !! J’ai ma voiture pas loin, je te ramène ? Ça me permettra de voir un peu le frangin par la même occasion, il ne passe plus si souvent maintenant qu’il n’est plus seul.
- Vous pouvez aussi venir nous voir.
- Je le sais bien mais les habitudes sont ce qu’elles sont, allons-y !! Je commence à me les peler.
- Oh !! Les pauvres chéries !! Ce serait dommage quand même Hi ! Hi !

Patrick lui envoie une bonne bourrade dans le dos.

- C’est ça !! Continue ton cirque, d’ailleurs ça me fait penser que je me suis toujours demandé ce que ça faisait avec un mec ! Ça doit faire bizarre, non ?
- Sûrement pas plus qu’avec une fille, tu n’as qu’à essayer toi qui aimes tant les comparaisons.
- Va falloir que j’en parle au frangin alors.
- Je ne vois pas le rapport avec Raymond ?
- Comment ça, tu ne vois pas le rapport ?? Je ne vais quand même pas me taper son mec sans sa permission.

Luka se fige et tourne la tête pour voir aussitôt le regard rieur de Patrick et comprendre qu’il est encore en train de le mettre en boîte.

- Pfff !!! Et tu crois être drôle en plus !! Méfie-toi que ce ne soit pas moi qui veuille tester le petit frère, surtout après ce que j’ai eu sous la main !! Hum !! Ne va surtout pas me donner des idées.

C’est au tour de Patrick de rester figé comme un imbécile en pleine rue, Luka rigole intérieurement en attendant devant la portière de la voiture et en rajoute une couche pour bien lui mettre les boules.

- Bon, tu viens ?? Avec un peu de chance nous aurons le temps d’un gros câlin avant que ton frère rentre à la maison.

Patrick monte côté chauffeur visiblement pas dans son assiette et c’est un peu plus loin quand il s’arrête à un stop, qu’il tourne la tête vers Luka, de toute évidence mal à l’aise.

- Je disais ça pour plaisanter tu sais ?

Luka éclate de rire.

- Moi aussi patate Hi ! Hi !



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 2) - laurentdu51100 - 02-09-2020

2eme ANNÉE avant Pâques : (106 / 150) (Paris) (Chez les Novak)


Fabienne la mère des triplés entend la porte s’ouvrir, elle jette un œil depuis l’entrée de sa cuisine et aperçoit un de ses fils qui se déchausse dans le couloir.

- C’est toi Jordan ?
- Non m’man, c’est Johan !!
- Ah !!! Décidément je ne m’y ferai jamais !!

Elle retourne à ses fourneaux en maugréant dans ses dents, Jordan sourit heureux d’avoir encore une fois mis le doute à sa mère.

Il a fallu attendre qu’ils aient l’âge de comprendre pour qu’ils se mettent tous les trois d’accord sur le prénom qu’ils allaient prendre officiellement, car jusque-là ils se faisaient appeler par un des trois prénoms sans véritable discernement et c’est d’ailleurs ce quiproquo incessant sur leurs identités qui les a poussés à ce jeu qui depuis est une véritable institution entre eux.

Ils ont tout fait pour que personne jamais ne puisse les reconnaître à coup sûr, allant jusqu’à tirer au sort chaque dimanche le prénom qu’ils porteront la semaine entière et qui bien sûr changeait régulièrement au gré de la lecture du billet qu’ils dépliaient avec un énorme amusement, ne permettant ainsi à personne de remarquer un indice qui aurait pu les différencier.

Ce petit jeu est maintenant terminé depuis presque un an mais n’a toujours pas permis à leurs parents de faire une réelle différence entre eux trois, même si comme aujourd’hui l’intuition est de plus en plus exacte venant de leur part.

Jordan monte dans la chambre que bien entendu ils partagent ensemble et allume l’ordinateur pour y passer un moment tranquille avant le retour de ses frères et surtout faire le point sur l’avancement de leur petite farce qui a débuté sur une demande amusée de leur père que lui a faite son patron.

Toujours partant pour ce genre de plaisanteries dont ils sont passés maîtres, c’est avec un grand sourire commun qu’ils ont été tout de suite d’accord et qu’ils ont écouté attentivement tout ce que leur père pouvait leur apprendre sur le dénommé Florian et ses amis.

Il envoie un mail sur les iphones de ses frères pour les prévenir de ne plus utiliser le prénom de Johan au cas où leur mère leur poserait la question et reçoit quasiment immédiatement un smiley clin d’œil de ses deux frères.

Jordan se désintéresse très vite du PC et va s’allonger sur un des lits pour réfléchir, même ce geste d’en prendre un au hasard lui est naturel et prouve à quel point ils sont raccords, n’ayant absolument rien de personnel et partageant tout jusqu’aux boxers.

D’ailleurs il n’y a qu’une armoire et qu’une commode dans la chambre, les vêtements étant pris le matin au hasard dans la pile ou sur les cintres.

Un bruit dans le couloir lui amène un sourire épanoui, celui d’avoir enfin ses deux frères à ses côtés et l’empressement de ceux-ci à le rejoindre dans la chambre montre combien c’est réciproque, le trio ayant un besoin pour ne pas dire une addiction d’être ensemble après les séparations de la journée.

Très peu de gens même dans le quartier où pourtant ils sont nés, à part ceux qui comme eux y ont toujours vécu savent qu’ils sont trois, s’arrangeant toujours pour qu’au moins un d’entre eux prenne un autre chemin quand ils décident de sortir ou pour une activité en commun.

Chose extrêmement rare sauf en vacances loin de l’endroit où ils habitent et auquel cas ils deviennent vraiment inséparables et profitent à fond de ses périodes qui pour eux valent tous les cadeaux du monde.

Ce n’est pas faute à leurs parents d’avoir tout essayé pourtant, du moins au tout début mais les crises qu’ils faisaient alors les en ont très vite dissuadés pour arriver à ce statu quo dont ils s’amusent à leur tour car souvent sujet à de bonnes parties de fous rires quand ils voient la tête des personnes qui s’y font prendre.

La porte s’ouvre et Johan entre suivi par Jonas, en quelques secondes les lits sont accolés et les trois frères allongés souriant en se tenant la main.

Quelqu’un qui les verrait à ce moment si particulier en comprendrait sûrement beaucoup sur le lien indéfectible qui les unit et n’oserait certainement pas troubler cet instant de sérénité ou le silence n’est qu’à peine perturbé par les respirations sereines de la fratrie.

Jordan et Johan basculent chacun leur tour sur le côté en faisant face à Jonas qui comme bien souvent depuis quelques années se retrouve entre eux, leurs yeux brillent devant le visage épanoui de leur frère qui, et c’est peut-être la seule différence qu’il y ait entre eux, est le plus sensible émotionnellement de la fratrie.
Jordan presse un peu plus fort la main de son frère qu’il n’a pas lâchée, Johan en faisant autant dans une parfaite symbiose.

- On dirait bien que ta rencontre s’est passée encore mieux que prévu, raconte !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (107 / 150) (Paris) (Chez les Novak) (suite)


Jonas pousse un léger soupir marquant combien la rencontre d’avec Florian l’a fortement perturbé émotionnellement.

- Papa était loin du compte quand il nous a décrit Florian, je ne trouve pas mes mots, il est…
- (Johan) Craquant ?
- (Jordan) Magnifique ?

Jonas regarde ses frères avec curiosité.

- Vous le connaissiez déjà ?
- (Jordan) Pas du tout mais s’il est à l’image de son copain Yuan, c’est le premier adjectif qui m’est venu.
- (Johan) Idem pour Thomas.

Jonas les yeux marquant sa stupeur :

- Depuis quand vous parlez comme ça des mecs vous deux ?
- (Johan) Depuis que j’en ai vu un qui le mérite, je n’en suis pas encore remis et vous en seriez au même point si vous aviez été à ma place.
- (Jordan) Pareil pour moi et je pèse mes mots !! Quelle histoire vous ne trouvez pas ?? Apparemment à t’entendre, Florian serait du même acabit ?
- (Jonas) Je n’ai pas encore vu les deux autres mais wouah !! C’est assez déroutant !! Alors comme ça, vous deux aussi vous avez eu un coup de cœur ?

- (Johan avec le sourire) Disons que j’ai été agréablement surpris de cette rencontre.

Jordan termine la phrase.

- Et que je ne m’y attendais certainement pas.
- (Jonas amusé) Et bien !! Vous voilà converti vous aussi Hi ! Hi !
- (Johan) Quand même pas, mais je dois reconnaître que cette rencontre m’a marqué et même si je n’éprouve pas comme toi un goût prononcé pour les garçons, je serais déçu si je ne devais pas le revoir.

Jordan fait un clin d’œil à Johan.

- Je n’aurais pu dire mieux, j’ai rencontré un mec super-cool et d’une gentillesse rare, qui plus est avec un physique à tomber raide dingue. Maintenant c’est juste de l’amitié que j’éprouve déjà pour Yuan et rien de plus, mais j’ai la nette impression qu’on n’en a pas fini avec toi « Jo ».

Jonas a les yeux qui brillent en regardant attentivement ses deux frères, il ne les a jamais entendus parler des garçons comme ils le font en ce moment même et il est troublé par la façon dont ils le font, sachant très bien qu’ils ne sont pas gays comme lui.

Ça risque de vite devenir compliqué car déjà il a flashé grave sur Florian et ses amis ont l’air d’être de la même trempe, ce qui se connaissant n’a pas fini de lui occasionner de forts remous sentimentaux.

Il voit bien que ses frères n’en ont pas fini avec leurs questions et n’auront de cesse d’en savoir plus sur ses sentiments, il est néanmoins sauvé par le gong ou plutôt l’arrivée imprévu de son père qui venant de rentrer vient très certainement aux nouvelles.

« Toc ! Toc ! Toc »

Les garçons se rallongent vite fait sur leurs lits et reprennent un air bien sage.

- Je peux entrer ?
- Bien sûr p’pa !!

La porte s’ouvre et Victor entre dans la chambre, il regarde ses fils avec tendresse et vient s’allonger parmi eux qui aussitôt qu’il leur est apparu, lui ont fait une place pour qu’il les rejoigne.

Victor se cale contre Jonas et attend que ses deux autres fils changent de positions pour venir poser leurs têtes comme ils le font habituellement sur sa poitrine.

Il leur caresse tendrement les cheveux en soupirant de bien être, ses fils tout comme son épouse sont pour lui l’oasis d’amour et de paix qui l’aident à exercer son métier et rechargent ses batteries encore mieux que le meilleur des sommeils réparateurs.

- Alors comment ça a marché ?
- (Jordan) Comme prévu, nous étions justement à en discuter pour la suite.
- Lequel de vous va s’y coller ?
- (Johan amusé) Pas Jonas en tous les cas Hi ! Hi !
- Tiens donc et pourquoi ça ?

Jordan en regardant tendrement son frère.

- Parce qu’il est tombé amoureux de Florian figure toi p’pa Hi ! Hi !

Victor sent son fils se resserrer encore plus contre lui, il se tourne vers lui pour l’embrasser sur le front.

- Et bien !! Il ne manquait plus que ça !! Si vous me racontiez tout ça en détail les garçons !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (108 / 150) (Paris) (Stanislas)


« Jeudi, après la reconstitution »

Maurice est dans son bureau le visage soucieux, un rapport vient de lui parvenir sur les déplacements du faux Luka et il ne voit pas d’un bon œil qu’il se soit rendu précisément à l’endroit où a eu lieu la reconstitution du crime où il est impliqué.

Il comprend malgré tout la curiosité qui a pu le pousser à s’y rendre, à défaut de trouver ça judicieux vis-à-vis de sa couverture actuelle mais par contre ce qu’il trouve bizarre, ce sont ses agissements après coup qui au final donnent à Maurice cet air soucieux et contrarié.

L’équipe en charge de le surveiller discrètement rapporte qu’il s’est mis à suivre un véhicule de la police scientifique jusqu’au poste de police et qu’il a pris des photos des deux inspecteurs qui étaient à bord pendant qu’ils rentraient dans l’immeuble.

Maurice se rassoit à son bureau et prend son téléphone, il compose le numéro de Raymond et lance l’appel.

-…
- C’est Maurice !! J’ai deux hommes dehors près de ton bureau !! Il vous a suivis, il est en ce moment dans la rue sûrement à attendre que toi ou celui qui était avec toi en ressorte.
-…
- Si je le savais !! Prends tes précautions et préviens ton collègue, surtout rappelle-toi qu’il est dangereux et qu’il peut lui passer n’importe quoi par la tête.
-…
- J’espère seulement qu’il fait ça juste par curiosité mais je n’y crois pas trop, j’ai une mauvaise intuition alors faites attention.
-…

Maurice raccroche et soupire, il recompose très vite un nouveau numéro en pianotant nerveusement de son autre main sur le dessus de son bureau.

-…
- Désmaré !! Que fait-il maintenant ?
-…

Maurice se lève d’un bond.

- De quoi !!!
-…
- Surtout pas !! S’il s’apercevait que quelqu’un le cherche, c’en serait fini de notre crédibilité et dieu seul sait ce dont il est capable s’il se sait découvert !!
-…
- Retournez à son appartement, il finira bien par y retourner !! Bravo les gars !! Je vous félicite !! Pour des professionnels vous avez fait fort sur ce coup-là !! Le laissez filer sous votre nez en pleine rue !!

Maurice raccroche sèchement et ses yeux marquent une forte colère quand il rappelle Raymond pour le prévenir, le téléphone sonne jusqu’à tomber sur sa boîte vocale.

- Raymond, c’est Maurice !! Il a échappé à la surveillance de mes hommes !! Reste où tu es avec ton collègue, dès que nous reprenons contact avec lui je te préviendrais mais en attendant pas d’imprudences surtout !!

Maurice claque le combiné sur sa base.

- Hé merde !!

***/***

"Une heure et demie plus tard"

Raymond après avoir enfin pris connaissance du message de Maurice, entre comme une furie dans le bureau de son collègue et ami, celui-ci est vide et il en ressort encore plus vite, à l’accueil il demande au brigadier de service s’il ne l’a pas vu.

- Tu sais où est Rémi ?
- Il vient de sortir, je crois bien qu’il rentrait chez lui.
- Le brigadier voit la pâleur soudaine de Raymond et s’en inquiète aussitôt.
- Ça ne va pas « Ray » ?

Raymond d’une voix éteinte :

- Préviens les collègues !! Je crains que quelqu’un veuille s’en prendre à lui !! Tu sais ce que tu dois faire ?

Le brigadier devient blanc à son tour.

- Je mets tout le monde sur le coup !!

***/***

« Une demi-heure plus tard dans une cave désaffectée »

L’inspecteur Rémi Boullard est allongé sur le sol de béton gelé, son corps déjà tuméfié par les coups violents qu’il vient de recevoir sans discontinuité depuis qu’il y a été jeté les mains et les pieds liés.

Stanislas le regarde en le poussant violemment du pied.

- De toute façon tu es déjà mort, maintenant à toi de choisir si ce sera rapide ou si tu préfères souffrir !!


2eme ANNÉE avant Pâques : (109 / 150) (Paris) (Stanislas) (fin)


L’inspecteur connaît bien ce ton de voix et sait pertinemment que la menace est réelle, déjà les coups qu’il a reçus l’empêchent de voir son agresseur car ses paupières sont tellement gonflées qu’il ne peut plus ouvrir les yeux.

- Qu’est-ce que vous me voulez !! Je suis inspecteur de police.
- Je sais qui tu es, je veux savoir ce que tu sais sur cette affaire et plus vite tu auras parlé, plus vite ce sera terminé pour toi !!
- Va te faire foutre !!

Un « clic » sinistre suit ses paroles et une énorme douleur le paralyse quand son oreille se détache de sa tête et tombe au sol.

- Aarrhh !!!
- Mauvaise réponse !! Sois raisonnable, tu vois bien que j’irai jusqu’au bout et que tu finiras par tout me dire.
- Mais que me voulez-vous à la fin !!
- Tout ce que vous avez appris sur le cadavre, j’étais à la reconstitution tout à l’heure alors parle !!
- Aarrhh !!

La deuxième oreille vient de rejoindre la première, ce n’est que le début car le quart d’heure qui suit est une vraie boucherie et c’est un Rémi atrocement lacéré, baignant dans son sang et suppliant qui finit par craquer.

- Arrêtez !! Pitié !!
- Dis-moi ce que tu sais et tu ne souffriras plus !!
- Aarrhh !!! Pitié !!! (Dans un souffle) Luka est vivant !!

Stanislas sourit cruellement, il a enfin la confirmation qu’il attendait depuis qu’il avait remarqué le regard dur que Maurice lui avait jeté lors de leur dernier entretien et également les sourcils froncés de colère de l’autre inspecteur quand son regard est tombé sur lui pendant la reconstitution.

Le premier indice lui a été donné alors qu’il quittait le bureau et le visage de Maurice se reflétait sur le carreau de la porte devant lui, Stanislas avait fait comme si de rien n’était mais depuis beaucoup de questions se sont posé à lui et voilà qu’il en a enfin les réponses.

- Où est-il ?

La réponse ne venant pas, il passe la pointe du couteau à cran d’arrêt qui lui sert depuis le début à charcuter sa victime sur la paupière enflée de Rémi et appuie lentement jusqu’à ce que le premier sang jaillisse sous sa lame.

- Je ne le répéterai pas une troisième fois, où est-il ?
- Pitié non !! Il vit avec Raymond !! Je ne sais rien de plus, juste qu’il a une autre identité et que la DST est sur le coup !! Pitié maintenant, laissez-moi !!
- L’adresse ?

Rémi la lui donne dans un souffle, il sait qu’il vient de trahir son ami mais le supplice qu’il endure est trop atroce pour qu’il ait encore le courage nécessaire pour se taire.

Un rire sardonique emplit la cave, Rémi en frémit d’horreur comprenant que sa dernière heure vient de sonner et en est presque soulagé au vu de l’énorme souffrance que lui envoie son corps martyrisé.

- Tu voulais que j’aille me faire foutre ? Ce ne sera toujours pas par toi après que j’en aurai fini, Ha ! Ha ! Ha !

Rémi sent une main lui ouvrir le pantalon et le faire descendre juste assez pour lui mettre le sexe à l’air et une brûlure atroce lui parcourt le corps jusqu’au cerveau quand d’un geste vif Stanislas le lui tranche au raz du pubis.

Le sang gicle au rythme de son cœur jusqu’à ce que celui-ci cesse de battre et que Rémi n’ayant plus la force de hurler et de pleurer de détresse, s’affaisse dans un dernier soupir.

Stanislas est resté jusqu’à la fin, semblant particulièrement apprécié les larmes et les cris de désespoir de sa victime, ce n’est qu’une fois que tout est terminé qu’il nettoie son couteau sur un coin de vêtement rester intacte et sort de la cave en refermant précautionneusement derrière lui, sachant très bien que là où il est, il va sûrement se passer un bon moment avant que quelqu’un ne le trouve.

Une fois de retour dans la rue, il part d’un bon pas tout souriant et en sifflotant, Stanislas passe près du poste de police en faisant un signe de tête de courtoisie au policier posté devant l’entrée qui lui répond d’un sourire.

- Belle journée n’est-ce pas ? Un peu froide !!
- Comme vous dites monsieur l’agent, il fait frisquet !! Bien le bonsoir !