La Bergerie (2) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12) +--- Sujet : La Bergerie (2) (/showthread.php?tid=308) |
La Bergerie (2) - Nostalgique - 07-05-2024 La Bergerie se terminait au fond assez mal et cela me dérangeait car ce récit, je l'aimais beaucoup. Après mûres réflexions, j'ai décidé de le reprendre avec une ampleur que je ne maîtrise pas encore mais dans tous les cas pour qu'il se termine sur une note heureuse ou au moins positive. Je vous souhaite, amis lecteurs, beaucoup de plaisir Cela faisait une bonne dizaine d’années que je n’étais plus revenu dans mon village de montagne ni, bien sûr, à la Bergerie, ce petit refuge à plus de deux mille mètres d’altitude. Durant toute cette longue période, j’avais parcouru le monde du nord au sud, de l’ouest à l’est, amassant un grand nombre d’expériences qui enrichissaient ma vie professionnelle, pour faire simple de professeur en littérature et en langues. J’avais écrit quelques ouvrages qui avaient eu un certain retentissement dans les milieux universitaires de sorte que j’avais mes entrées un peu partout. Mais je commençais à me lasser de cette vie errante où je n’étais nulle part véritablement chez moi, l’être humain a besoin d’un port d’attache, quel qu’il soit. J’avais envisagé Paris puis San Francisco, Hambourg n’était pas pour me déplaire mais aucun lieu ne me tentait véritablement. Alors que je donnais une conférence à Montréal, peu avant Noël, j’étais arrivé avec une bonne demi-heure de retard en raison d’une tempête de neige comme cela arrive fréquemment dans ce pays. L’emplacement où je devais tenir mon exposé était situé sur une petite colline, le taxi qui me transportait se mit à patiner puis se mit en travers de la route. Il me restait une bonne centaine de mètres à parcourir alors que la tempête redoublait. Cela m’amusa et à ce moment j’eus un bref flash, celui de ce petit refuge dans les Alpes suisses. Et voilà comment en cette dernière semaine de juin, je transpirais en montant à la Bergerie et en râlant ferme sur mon manque de condition physique. Oui, je râlais mais en même temps je ressentais un bien être tout particulier, une excitation qui s’emparait de moi : en fait, je me sentais heureux de retrouver cette montagne que pendant toutes ces années de jeunesse j’avais occultée afin de me sortir de ces sentiments amoureux que j’avais éprouvés et qui avaient pris une place telle que je ne m’en sortais plus. Il fallait que je mette de la distance, ce que j’avais fait. Il avait fallu une tempête de neige pour que soudain, tout me revienne à l’esprit et avec une force contre laquelle je ne pouvais rien. En arrivant dans le village où j’avais toujours mon appartement, je retrouvais celui-ci avec plaisir. L’agence immobilière à qui j’avais confié la gestion et l’entretien de ce logement avait très bien travaillé, tout était propre et fonctionnel et, à ma demande, le frigo était plein et l’armoire contenait les provisions de base nécessaires dans un premier temps. Les stores de l’appartement en face du mien où avait habité Jules étaient baissés et j’ignorais totalement s’il y venait parfois où s’il l’avait vendu. Le téléphone fonctionnait et le surlendemain de mon arrivée la sonnerie retentit. Je décrochais et m’annonçais mais personne ne se manifesta malgré mes Allo, Allo répétés. Le soir, en me couchant, je vis qu’il y avait un message - Je t’attends mercredi en fin d’après-midi à la Bergerie Il n’y avait pas de nom, j’ignorais totalement qui cela pouvait être et n’appréciait pas vraiment d’être ainsi convoqué sans savoir dans quelle aventure j’allais me lancer et sur le moment je ne pensais vraiment pas obtempérer à cet ordre comminatoire. Je passais en revue tous les jeunes que j’avais fréquentés, je pensais à Cédric et Blaise mais nous nous étions quittés froidement, à Jules mais je me souvenait qu’il me détestait, je me rappelais les moments où François venait me distraire sexuellement lorsque j’étais en dépression sentimentale. Non, je ne voyais vraiment pas qui cela pouvait être. J’avais décidé de ne pas me rendre à ce rendez-vous sous l’excuse un peu fallacieuse que cela pourrait s’agir d’un piège, même si je ne voyais pas qui pourrait m’en vouloir à ce point. Le mercredi, sans en être véritablement conscient, je préparais mon sac de montagne pour une expédition de quelques jours, sans admettre un quelconque but mais en sachant parfaitement dans mon for intérieur et donc sans me l’avouer, que ce serait la Bergerie. Et effectivement, après une petite heure de marche, je ne pus faire autrement que d’admettre que j’allais à ce havre de paix de ma jeunesse, je revenais à la source. Mon manque d’entraînement était évident et m’oppressait mais je savais très bien qu’en fait c’était l’incertitude de ce qui m’attendait, de la personne que j’allais découvrir en arrivant. Oui, je crois, je suis même sûr, j’avais tout simplement peur. La barre rocheuse était franchie, j’avais encore marché une dizaine de minutes, un gros rocher avant un dernier virage du sentier et j’allais revoir la Bergerie, ma Bergerie. Insensiblement, j’avais ralenti mon allure pourtant déjà pas très rapide et même, pendant une fraction de secondes, j’envisageais faire demi-tour mais entretemps j’avais encore fait deux pas supplémentaires. Une fumée sortait de la cheminée, un barbecue tournait tranquillement et une table avec deux couverts était dressée à l'abri d'un parasol. Une ombre à l’intérieur passa rapidement devant la porte grande ouverte mais je n’eus pas le temps de mettre un nom sur cette apparition fugitive. J’étais à quelques mètres de la porte, comme paralysé et incapable de mettre un pied devant l’autre. Je me sentais presque mal et je fermais instinctivement les yeux. Je sentis soudainement une forme humaine me prendre dans ses bras, me serrer contre son corps, des larmes inonder mes joues et se mêler aux miennes alors que je ne savais pas encore qui me témoignait un accueil d’une telle intensité, je dirais avec un tel amour. Une main s’agitait dans ma chevelure, descendait sur mon cou, remontait dans mes cheveux pour descendre sur ma figure et s’attarder brièvement sur mes lèvres. - Il y a si longtemps que je t’attendais, je savais que tu reviendrais un jour, qu’il était impossible que tu aies oublié la Bergerie, ta Bergerie et ce jour est arrivé L’ombre me repoussa très doucement, j’ouvris enfin les yeux. Avant que mon cerveau ait eu le temps de mettre un nom sur ce visage ruisselant de larmes je savais que c’était cet adolescent que j’avais, brièvement, passionnément aimé pour le repousser, justement parce je l’aimais plus que tout. Dans ce moment fulgurant de la rencontre ç’est lui qui m’avait enserré dans ses bras et maintenant c’était mes bras qui le tenaient avec force et tendresse. D’un seul coup, cette brève liaison avec mon petit ange remontait des profondeurs de ma mémoire, Louis, cet être si fragile, si touchant, si beau était là, en chair et en os alors qu'il était totalement sorti de mon existence, du moins c'était ce que je croyais. Je fis un pas en arrière et je le regardais, il était toujours aussi beau, toujours aussi fragile même si on voyait qu’il était devenu un homme. Une pulsion incontrôlable me fit poser mes lèvres sur les siennes, sans brutalité, presque calmement. Ce bref contact avec le goût de nos salives qui se reconnurent, de nos langues qui se caressèrent brièvement, ce baiser quoi ! symbolisait en une fraction de seconde le passé qui retrouvait le présent, un présent qui donnait tout son sens au passé. RE: La Bergerie (2) - bech - 07-05-2024 Par rapport au texte que tu as publié sous le titre Nostalgique, à part quelques mots de changés et pour l'instant un peu moins de publié, je n'ai pas vu de grosse différence (en fait j'ai utilisé un comparateur de fichiers pour trouver ce qui a changé). RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 08-05-2024 Bonjour cher Bech ! Tu as parfaitement raison, c'est à quelques corrections prêtes, le même texte qu'il me semble avoir publié il y a quelques mois. Mais contrairement à ce que tu sembles croire, ce n'est pas une erreur mais un acte volontaire : j'ai beau eu regarder dans toutes les rubriques de Slygame, je n'ai pas réussi à retrouver la prose de "Bergerie (2)" d'où ma décision de repartir à zéro. Il y aura donc encore deux ou trois publications que tu auras déjà lues. Désolé, mais à un moment donné, vous aurez droit à un texte tout neuf !! Je t'embrasse très agréablement en te remerciant de rester fidèle à Slygame dont tu es, hélas, un des rares lecteurs réguliers. Nostalgique RE: La Bergerie (2) - bech - 08-05-2024 La première version de La Bergerie (2) est ici : Nostalgique (avec un titre bizarre). Et pour retrouver tes récits (ou d'autres), j'en met à jour régulièrement la liste pour la rubrique Gay : Récits de la rubrique Gay Il y a aussi une liste spéciale Louklouk inaugurée par fab et une liste similaire pour la rubrique Tout thème RE: La Bergerie (2) - emmanolife - 08-05-2024 Un début intéressant, pittoresque et bien écrit ! J'avais déjà peut-être dit la même chose lors de la première publication, mais, à ma grande honte, je ne me souviens de rien. Cette défaillance de la mémoire présente au moins l'avantage de permettre de découvrir un texte complètement nouveau ! RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 17-05-2024 Voici la dernière partie que certain d'entrevous se rappellent avoir déjà lue mais pour des raisons techniques que je dois remettre dans le système ! Promis, le prochain envoi sera vierge de lecture, sauf bien sûr mon cher correcteur que je remercie une fois de plus. Nos corps se sont séparés, nous nous sommes regardés et n'avons pu nous empêcher de rire car un randonneur qui aurait passé par là aurait pu penser que nous sortions d'une sérieuse dispute, tellement nos yeux étaient rouges, nos visages mouillés de larmes et nos cheveux ébouriffés par nos mains qui s'y étaient aventurées. Ma fatigue de cette rude montée à laquelle je n'étais plus habitué avait disparu, un regard sur la position du soleil me fit comprendre que l'heure du repas était largement dépassée ce que le fumet de ce rôti de porc ne faisait que confirmer. Louis se rappelait que j'aimais les terrines de gibier et la tranche sur mon assiette me faisait saliver, plus que les pommes de terre grillées qui, elles, avaient pâti de mon arrivée tardive… Par contre, le rôti de porc allait être parfait, cela se voyait avant même de l'avoir goûté ! Tout en nous régalant, je regardais avec une certaine émotion cet adolescent que j'avais quitté il y a dix ans et que je retrouvais dans la stature d'un homme mais ayant conservé cet air juvénile qu'accentuaient les deux fossettes qu'il avait conservées, fort heureusement car c'était un des éléments qui contribuait à ce charme magnétique qui m'avait tant frappé et que je retrouvais pour mon plus grand plaisir. Son regard était toujours aussi malicieux et son sourire m'avait immédiatement reconquis, ce sourire charmeur qui avait alors largement contribué à me faire tomber dans une intimité que nous avions appréciée tous les deux avant que nous décidions d'un commun accord d'y mettre un terme. Même s'il était déjà majeur, la fragilité et l'innocence qui émanaient de toute sa personne étaient troublantes au point que poursuivre cette relation m'aurait donné l'impression de commettre un viol alors que lui n'était pas véritablement mûr pour envisager un avenir commun. Mais c'était il y a dix ans, qu'en était-il aujourd'hui alors que d'une certaine manière il avait poursuivi sa vie avec moi en occupant ma Bergerie ? Jusqu'à quel point l'esprit de cet abri était-il imprégné de ma personne, avait-il contribué à ce que Louis aie perpétué les sentiments très forts qui nous avaient brièvement rapprochés ? Question cruciale que je me posais, avait-il, à mon insu, continué à m'aimer, m'avait-il vraiment attendu jusqu'à aujourd'hui et quelle force avait pu le soutenir durant toutes ces années ? Nous avions fini notre repas, j'avais la tête qui me tournait devant la profondeur de mes réflexions qui se bousculaient dans mon esprit. Je réalisais qu'un profond silence était tombé que seul le léger sifflement du vent troublait. Au loin une harde de chamois broutait paisiblement. Ma vue se brouillait, mes yeux étaient humides. Par moment, je percevais le visage de Louis qui me regardait avec une extrême douceur et son sourire me transperça par la confiance qui en émanait. Un petit chamois s'était aventuré à quelques mètres de nous et j'eus l'impression qu'il me regardait en me disant "c'était vraiment le moment que tu reviennes". À ce moment, je fus saisis d'un tremblement, un voile noir me tomba dessus, mes larmes envahirent mon visages et je perdis connaissance. Ce n'est qu'un bon moment plus tard que, lentement, je revins à moi et dans un premier temps je gardais volontairement les yeux fermés pour tenter de faire le point de la situation. Que faisait-il dans ma Bergerie qui me paraissait plus grande que dans mon souvenir, sa présence était-elle l'effet d'un pur hasard ou était-ce une décision pleinement assumée ? Quel était son ressentiment à mon égard, moi qui l'avait il y a une décennie lâchement abandonné, même si c'était pour une raison parfaitement valable ? Et surtout, qu'éprouvait-il, aujourd'hui même où nous nous retrouvions : de l'amour ou de l'amitié, la juste réponse d'une certitude que j'allais revenir mais, si c'était le cas, dans quelle perspective, avec quel espoir ? Une chose était certaine, il n'avait pas été surpris par mon arrivée, la table dressée pour deux en était la preuve, sans parler de ce message sur mon répondeur " Je t’attends mercredi en fin d’après-midi à la Bergerie". Ce message était sec et comminatoire, ne laissant aucun doute sur une volonté impérative de me revoir mais dans quel but, avec quelle perspective ? Et moi là-dedans, comment me situais-je ? Il n'y avait aucune question, j'étais content et même heureux de le revoir, cette embrassade mouillée et la force qu'il avait mise à me serrer dans ses bras et à laquelle je m'étais abandonné sans restriction étaient la manifestation d'une profonde acceptation de ma part. J'entendis une voix à la tonalité légèrement préoccupée - Mince, il devrait revenir à lui, cela fait bientôt un quart d'heure qu'il est dans les vaps et pourtant son cœur bat normalement. Je vais l'ausculter une nouvelle fois La couverture qui était sur moi fut retirée jusqu'à hauteur de ma ceinture et c'est alors que je réalisais dans ma torpeur que j'étais torse nu et que le métal froid d'un stéthoscope enregistrait les battements de mon cœur. Je sentais le geste d'un professionnel notamment lorsque des doigts palpèrent différents points de ma poitrine avec une extrême douceur, douceur qui provoqua chez moi un frémissement qui me fit ouvrir les yeux en même temps que j'entendis une parole légèrement moqueuse me semble-t-il - Ah tu n'as pas perdu ta sensibilité - Tu commençais à m'inquiéter un peu, je ne me rappelais pas que tu étais à ce point émotif pour perdre conscience comme tu l'a fait ! Mais je peux te rassurer, tout va bien mais tu es encore un peu faible et ton équilibre est probablement encore un peu instable. Donc tu restes tranquillement coucher et je vais te donner dans un moment un remontant qui te fera du bien. Demain tu devrais être en pleine forme mais jusque-là c'est repos allongé et [de nouveau avec une intonation moqueuse] pas d'excitation inutile ! Je retrouvais Louis tel que je l'avais dans mon souvenir avec un esprit très fin et un sens accentué de l'humour. - Dis-moi Louis, tu m'as soigné comme un professionnel, merci beaucoup et je m'excuse du… - …tu n'as pas à t'excuser, ton cerveau a eu un moment de panique et s'est mis au repos, c'est ce qu'il avait de mieux à faire ! Mais c'est vrai que je commençais à trouver que cela durait un peu trop longtemps - Mais tu es vraiment médecin ? - Oui, je suis médecin urgentiste à l'Hôpital Universitaire de Genève, donc tu es en bonne main et tu as tout intérêt à suivre mes directives. On parlera de ces dix années de séparation demain, à tête reposée. Pour l'instant, c'est repos, n'est-ce pas patient de La Bergerie ! Avant de s'éloigner, il me donna un baiser-papillon en effleurant mes lèvres ce qui provoqua chez moi un très léger début de remue-ménage - Je te rappelle que dans mon ordonnance, il est prescrit "pas d'excitation, quelle qu'elle soit" Un rayon lumineux illuminait la petite pièce car le soleil était déjà bas sur l'horizon alors que j'étais en train d'ouvrir un œil après trois bonnes heures d'un sommeil réparateur, bien nécessaire après ces dernières journées éprouvantes d'un point de vue émotif et, pour les dernières heures, la rude montée jusqu'à la Bergerie ainsi que ce moment oh combien intense de la rencontre avec petit Louis. Un Louis qui n'était plus si petit que cela et qui ne ressemblait en rien à ce jeune adolescent que j'avais connu et aimé, il y a une bonne dizaine d'années. Réveillé mais encore avec encore un vif sentiment de lassitude, je le voyais assis sur une chaise au soleil, près de la porte, en train d'étudier ce qui semblait être un rapport probablement médical. Il était torse nu et son corps bronzé démontrait clairement que ce n'était pas la première fois qu'il profitait du soleil. J'avais le souvenir d'un corps un peu chétif et fragile, la fois, la seule, où j'avais promené mes mains sur son corps il me revenait à l'esprit de m'être fait la remarque qu'il était facile de compter ses côtes. Je n'aime pas les garçons qui ont un peu trop de poids mais là, le Louis de l'époque était vraiment un peu trop osseux, trop maigre. Et pourtant, il se dégageait de sa personne un charme indéniable auquel il était difficile de résister. Incontestablement, c'était son visage qui sauvait tout avec ses yeux bleu-clair qui illuminaient tout son regard, qui transperçaient en tout temps sa personne. Mais le summum, c'était lorsqu'il se mettait à sourire, les lèvres légèrement entrouvertes et découvrant deux petites fossettes, une sur chaque joue. Personne je crois, ne pouvait résister au choc de l'attirance qu'elles exerçaient sur ses congénères, filles ou garçons, tous ont dû lutter contre l'envie de les caresser avec douceur pour sentir au bout des doigts le creux qui se dessinait sur ses joues. D'aucuns ont même dû lutter pour ne pas y promener la pointe de leur langue. Oui, tout le monde rêvait de le tenir dans ses bras, de le cajoler et pourtant tout dans sa réserve, dans son attitude incitait à ne pas toucher à ce petit trésor. À l'époque, je suis certain d'être le seul à avoir eu l'insigne privilège de connaître la douceur de sa peau, la rondeur de ses petits testicules, la dureté de son sexe. Ce n'était pas moi qui avait été entreprenant, c'est lui qui avait pris l'initiative, qui l'avait voulu et l'avait fait, pour quelques heures seulement. Mais c'était il y a dix ans J'étais réveillé depuis un bon moment et j'avais profité de ce moment où au réveil on ne s'appartient qu'à soi-même pour faire le point sur ce que je ressentais. Vous l'aurez compris, Louis n'avait plus rien à voir avec le souvenir qui avait surgit des profondeurs de ma mémoire. Il avait une stature d'homme, des muscles bien présents tout en restant harmonieux, son slip blanc cachait avec peine des organes bien présents chauffés qu'ils étaient par la chaleur des rayons du soleil. Oui, si tout avait changé en lui, deux choses avaient néanmoins triomphé des années écoulées : ses yeux bleu-clair et ses fossettes. J'ai alors senti un début d'érection. malgré son ordonnance ! RE: La Bergerie (2) - emmanolife - 18-05-2024 Louis est visiblement un homme parfait ! Un homme de rêve pour le narrateur ! Vont-ils se marier, s'installer à la Bergerie et avoir beaucoup d'enfants ? RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 26-05-2024 Voici une nouvelle suite que, sauf erreur, je ne crois pas avoir encore publiée. Si tel ne devait pas être le cas, mes plus plates excuses et, promis juré, la prochaine sera inédite ! Je vous embrasse tous comme je vous aime. Nostalgique Nos corps se sont séparés, nous nous sommes regardés et n'avons pu nous empêcher de rire car un randonneur qui aurait passé par là aurait pu penser que nous sortions d'une sérieuse dispute, tellement nos yeux étaient rouges, nos visages mouillés de nos larmes et nos cheveux ébouriffés par nos mains qui s'y étaient aventurées. La fatigue de cette rude montée à laquelle je n'étais plus habitué avait disparu, un regard sur la position du soleil me fit comprendre que l'heure du repas était largement dépassée ce que le fumet de ce rôti de porc ne faisait que confirmer. Louis se rappelait que j'aimais les terrines de gibier et la tranche sur mon assiette me faisait saliver, plus que les pommes de terre grillées qui, elles, avaient pâti de mon arrivée tardive… et de la joie de nos retrouvailles. Par contre, le rôti de porc allait être parfait, cela se voyait avant même de l'avoir goûté ! Tout en nous régalant, je regardais avec une certaine émotion cet adolescent que j'avais quitté il y a dix ans et que je retrouvais dans la stature d'un homme mais ayant gardé cet air juvénile qu'accentuaient les deux fossettes qu'il avait conservées, fort heureusement car c'était un des éléments qui contribuait à ce charme magnétique qu'il m'avait inspiré et que je retrouvais pour mon plus grand plaisir. Son regard était toujours aussi malicieux et son sourire m'avait immédiatement reconquis, ce sourire charmeur qui avait largement contribué à me faire tomber dans une intimité que nous avions appréciée tous les deux avant que nous décidions d'un commun accord d'y mettre un terme. Même s'il était déjà majeur, la fragilité et l'innocence qui émanaient de toute sa personne étaient troublantes au point que poursuivre cette relation m'aurait donné l'impression de commettre un viol alors que lui n'était pas véritablement mûr pour envisager un avenir commun. Mais c'était il y a dix ans, qu'en était-il aujourd'hui alors que d'une certaine manière il avait poursuivi sa vie avec moi en occupant ma Bergerie ? Jusqu'à quel point l'esprit de cet abri était-il imprégné de ma personne, avait-il contribué à ce que Louis aie perpétué les sentiments très forts qui nous avaient brièvement rapprochés ? Question cruciale que je me posais, avait-il, à mon insu, continué à m'aimer, m'avait-il vraiment attendu jusqu'à aujourd'hui et quelle force avait pu le soutenir durant toutes ces années ? Nous avions fini notre repas, j'avais la tête qui me tournait devant la profondeur de mes réflexions qui se bousculaient dans mon esprit. Je réalisais qu'un profond silence était tombé que seul le léger sifflement du vent troublait. Au loin une harde de chamois broutait paisiblement. Ma vue se brouillait car mes yeux étaient humides. Par moment, je percevais le visage de Louis qui me regardait avec une extrême douceur et son sourire me transperça par la confiance qui en émanait. Un petit chamois s'était aventuré à quelques mètres de nous et j'eus l'impression qu'il me regardait en me disant "c'était vraiment le moment que tu reviennes". À ce moment, je fus saisis d'un tremblement, un voile noir me tomba dessus, mes larmes envahirent mon visages et je perdis connaissance. Ce n'est qu'un bon moment plus tard que, lentement, je revins à moi et dans un premier temps je gardais volontairement les yeux fermés pour tenter de faire le point de la situation. Que faisait-il dans ma Bergerie qui me paraissait plus grande que dans mon souvenir, était-ce l'effet d'un pur hasard ou était-ce une décision pleinement assumée ? Quel était son ressentiment à mon égard, moi qui l'avait il y a une décennie lâchement abandonné, même si c'était pour une raison parfaitement valable ? Et surtout, qu'éprouvait-il, aujourd'hui même où nous nous retrouvions : de l'amour ou de l'amitié, la juste réponse d'une certitude que j'allais revenir mais, si c'était le cas, dans quelle perspective, avec quel espoir ? Une chose était certaine, il n'avait pas été surpris par mon arrivée, la table dressée pour deux en était la preuve, sans parler de ce message sur mon répondeur " Je t’attends mercredi en fin d’après-midi à la Bergerie". Ce message était sec et comminatoire, ne laissant aucun doute sur une volonté impérative de me revoir mais dans quel but, avec quelle perspective ? Et moi là-dedans, comment me situais-je ? Il n'y avait aucune question, j'étais content et même heureux de le revoir, cette embrassade mouillée et la force qu'il avait mise à me serrer dans ses bras et à laquelle je m'étais abandonné sans restriction étaient la manifestation d'une profonde acceptation de ma part. J'entendis une voix à la tonalité légèrement préoccupée - Mince, il devrait revenir à lui, cela fait bientôt un quart d'heure qu'il est dans les vaps et pourtant son cœur bat normalement. Je vais l'ausculter une nouvelle fois La couverture qui était sur moi fut retirée jusqu'à hauteur de ma ceinture et c'est alors que je réalisais dans ma torpeur que j'étais torse nu et que le métal froid d'un stéthoscope enregistrait les battements de mon cœur. Je sentais le geste d'un professionnel notamment lorsque des doigts palpèrent différents points de ma poitrine avec une extrême douceur, douceur qui provoqua chez moi un frémissement qui me fit ouvrir les yeux en même temps que j'entendis une parole légèrement moqueuse me semble-t-il - Ah tu n'as pas perdu ta sensibilité - Tu commençais à m'inquiéter un peu, je ne me rappelais pas que tu étais à ce point émotif pour perdre conscience comme tu l'a fait ! Mais je peux te rassurer, tout va bien mais tu es encore un peu faible et ton équilibre est probablement encore un peu instable. Donc tu restes tranquillement coucher et je vais te donner dans un moment un remontant qui te fera du bien. Demain tu devrais être en pleine forme mais jusque-là c'est repos allongé et [de nouveau avec une intonation moqueuse] pas d'excitation inutile ! Je retrouvais Louis tel que je l'avais dans mon souvenir avec un esprit très fin et un sens accentué de l'humour. - Dis-moi Louis, tu m'as soigné comme un professionnel, merci beaucoup et je m'excuse du… - …tu n'as pas à t'excuser, ton cerveau a eu un moment de panique et s'est mis au repos, c'est ce qu'il avait de mieux à faire ! Mais c'est vrai que je commençais à trouver que cela durait un peu trop longtemps - Mais tu es vraiment médecin ? - Oui, je suis médecin urgentiste à l'Hôpital Universitaire de Genève, donc tu es en bonne main et tu as tout intérêt à suivre mes directives. On parlera de ces dix années de séparation demain, à tête reposée. Pour l'instant, c'est repos, n'est-ce pas patient de La Bergerie ! Avant de s'éloigner, il me donna un très léger baiser en effleurant mes lèvres ce qui provoqua chez moi un très léger début de remue-ménage - Je te rappelle que dans mon ordonnance, il y a pas d'excitation, quelle qu'elle soit Un rayon lumineux illuminait la petite pièce car le soleil était déjà bas sur l'horizon alors que j'étais en train d'ouvrir un œil après trois bonnes heures d'un sommeil réparateur, bien nécessaire après ces dernières journées éprouvantes d'un point de vue émotif et, pour les dernières heures, la rude montée jusqu'à la Bergerie ainsi que ce moment oh combien intense de la rencontre avec petit Louis. Un Louis qui n'était plus si petit que cela et qui ne ressemblait en rien à ce jeune adolescent que j'avais connu et aimé, il y a une bonne dizaine d'années. Réveillé mais encore avec encore un vif sentiment de lassitude, je le voyais assis sur une chaise au soleil, près de la porte, en train d'étudier ce qui semblait être un rapport probablement médical. Il était torse nu et son corps bronzé démontrait clairement que ce n'était pas la première fois qu'il profitait du soleil. J'avais le souvenir d'un corps un peu chétif et fragile, la fois, la seule, où j'avais promené mes mains sur son corps il me revenait à l'esprit de m'être fait la remarque qu'il était facile de compter ses côtes. Je n'aime pas les garçons qui ont un peu trop de poids mais là, le Louis de l'époque était vraiment un peu trop osseux, trop maigre. Et pourtant, il se dégageait de sa personne un charme indéniable auquel il était difficile de résister. Incontestablement, c'était son visage qui sauvait tout avec ses yeux bleu-clair qui illuminaient tout son regard, qui transperçaient en tout temps sa personne. Mais le summum, c'était lorsqu'il se mettait à sourire, les lèvres légèrement entrouvertes et découvrant deux petites fossettes, une sur chaque joue. Personne je crois, ne pouvait résister au choc de l'attirance qu'elles exerçaient sur ses congénères, filles ou garçons, tous ont dû lutter contre l'envie de les caresser avec douceur pour sentir au bout des doigts le creux qui se dessinait sur ses joues. D'aucuns ont même dû lutter pour ne pas y promener la pointe de leur langue. Oui, tout le monde rêvait de le tenir dans ses bras, de le cajoler et pourtant tout dans sa réserve, dans son attitude incitait à ne pas toucher à ce petit trésor. À l'époque, je suis certain d'être le seul à avoir eu l'insigne privilège de connaître la douceur de sa peau, la rondeur de ses petits testicules, la dureté de son sexe. Ce n'était pas moi qui avait été entreprenant, c'est lui qui avait pris l'initiative, qui l'avait voulu et l'avait fait, pour quelques heures seulement. Mais c'était il y a dix ans J'étais réveillé depuis un bon moment et j'avais profité de ce moment où au réveil on ne s'appartient qu'à soi-même pour faire le point sur ce que je ressentais. Vous l'aurez compris, Louis n'avait plus rien à voir avec le souvenir qui avait surgit des profondeurs de ma mémoire. Il avait une stature d'homme, des muscles bien présents tout en restant harmonieux, son slip blanc cachait avec peine des organes bien présents chauffés qu'ils étaient par la chaleur des rayons du soleil. Oui, si tout avait changé en lui, deux choses avaient néanmoins triomphé des années écoulées : ses yeux bleu-clair et ses fossettes. J'ai alors senti un début d'érection. RE: La Bergerie (2) - bech - 27-05-2024 Hé hop, une rediffusion. Il y a juste quelques différences dans les passages à la ligne par rapport au chapitre précédent. RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 27-05-2024 Ami Bech ! Je sens une certaine ironie, justifiée, et même un agacement que je peux comprendre. Mais soit compréhensif, avec ton jeune âge tu jongles avec tous ces instruments informatiques alors que moi, dès qu'il y a un incident de parcours, je m'y perds. Et comble de malchance, mon informaticien qui s'occupait de moi depuis des décennies m'a quitté il y a deux mois, "il en avait marre de cette société de débiles". Il avait un langage ordurier à faire rougir le dernier des charretiers mais il avait un don, savoir trouver une solution efficace à tous mes problèmes. Ceci étant, je crois sincèrement que la prochaine parution ne devrait pas être une rediffusion ! Mais je sais, ami Bech, pouvoir compter sur toi pour me signaler un nouveau faux-pas... Amitié à tous. Nostalgique RE: La Bergerie (2) - bech - 28-05-2024 Effectivement, il y avait de l'ironie dans ma réponse. Pour "mon jeune âge", ça m'a fait penser à la réflexion de Jeanne Calment qui en entendant parler d'une personne d'un peu plus de 90 ans avait répondu : "Oh que c'est jeune !". On est 4 actifs sur ce forum à avoir entre 64 et 67 ans, Fab lui est à 62, et pour ma part, à part le débit de parole de certains youtubeurs qui m'incite à passer leurs vidéos en vitesse x 0,75 (quoique si le x 0,85 était proposé, ça suffirait pour certains), je n'ai pas trop de problèmes. Pour l'informatique, j'ai eu cette année un PC qui a arrêté de fonctionner et l'autre a la prise réseau qui ne fonctionne pas. Donc, j'ai recyclé celui hérité de mon père qui s'avère être plus rapide que les miens. Mais du coup, alors que j'utilisais 3 versions de GNU/Linux, seule la plus récente fonctionne sur le nouveau PC. Or, le logiciel de traitement d'images Gimp a beaucoup changé entre les versions 2.8 et 2.10 . La 2.10 est jolie, mais difficilement utilisable sans gros apprentissage et pas sûr que certaines choses qu'on faisait facilement soient encore disponibles. Et installer une version antérieure comme je fait avec le navigateur Web, ça fonctionne très bien sous Windows, mais pas sous Linux. Du coup, j'utilise une clé USB pour passer d'un PC à l'autre et faire es traitements d'image comme je suis habitué avec Gimp 2.6 . C'est un peu le même problème pour l'éditeur de vidéos, mais, là, ce n'est pas dans la manière de l'utiliser mais dans le fait qu'avec mon interface graphique, certaines choses deviennent illisible (texte blanc sur fond blanc par exemple). RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 28-05-2024 Bonjour Bech, Merci de tes explications sur les différents types de version et j'avoue franchement ne pas y avoir compris grand chose. Comme me le disait il y a peu un de mes petits-fils qui est doctorant à l'Ecole polytechnique de Zurich en astrophysique, "tu es désespérant, je ne pouvais pas faire plus simple!" Moi, en passant, je ne connais que Word, Excel et Office. Je maintiens, toi et ceux que tu as évoqués, avec vos moins de 70 ans, vous êtes des gamins, oh combien sympathiques il est vrai car pour ma part je suis contraint d'afficher ...89 ans. Allez ! profitez bien de votre âge et des possibilités qu'il vous laisse. Je vous embrasse, chers amis. Nostalgique RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 10-06-2024 Il était temps que je me lève d'autant que je me sentais de nouveau en pleine forme ce qui n'empêcha pas le docteur Louis de me servir un verre d'eau, bien fraîche, en guise d'apéritif alors que lui s'envoyait un whisky, cela sous le prétexte, à mon avis fallacieux, que l'alcool n'était pas compatible avec ce qu'il m'avait prescrit. Le repas, simple comme il convient en pleine montagne, était composé de charcuterie et de fromage avec un verre de vin rouge du pays. Nous n'étions pas très bavards et je ressentais comme une certaine gêne entre nous dont je ne parvenais pas à déceler la cause ni à déceler si ce ressenti était de mon fait ou du sien, ou tout simplement de nous deux. C'est vrai que plus de dix années s'étaient écoulées et qu'indiscutablement nous avions forcément changé, non seulement physiquement mais aussi mentalement, intellectuellement. En ce qui me concerne, ce n'était pas brillant : ce n'est pas en vendant mes glaces sur les plages que ma culture s'était approfondie, c'était de toute évidence le contraire car je ne m'étais absolument pas tenu au courant de l'évolution des connaissances humaines. Ce n'était pas non plus mon soutien à mes petits vieux pour leur faire croire, même si parfois cela était vrai, qu'ils avaient conservé toutes leurs capacités sexuelles grâce à mes manipulations sur ce petit bout de chair dont ils étaient si fiers ou en les laissant me triturer à leur gré, se donnant l'illusion que c'était leur propre sexe qui était en érection. Si quelqu'un était capable de lire en moi, il en aurait une bien piètre opinion. Louis, j'en étais à peu près certain, devait avoir cette faculté. Parlons de Louis ! Quand je l'avais quitté c'était un adorable adolescent qui comme tout ceux de son âge se cherchait physiquement avec une curiosité certaine mais son sérieux le ramenait régulièrement dans la normalité de son milieu. Il n'empêche qu'il avait pris un réel plaisir les très rares fois où nous nous étions laissé aller à ce sentiment qui nous attirait l'un comme l'autre. Professionnellement, il avait plus que progressé puisqu'il était désormais un médecin accompli. Tout nous séparait donc, j'en étais parfaitement conscient alors que lui devait certainement se poser des questions à mon sujet ! C'était du reste un des dilemmes qui allait rapidement se poser à moi, devais-je tout lui avouer, une partie seulement ou au contraire ne rien dire ? Mais pour moi, la question essentielle était comment et avec qui vivait-il ? Était-il célibataire comme souvent les jeunes médecins avec des études longues et compliquées ? Après mon départ, avait-il connu d'autres garçons, avec quelles expériences, occasionnelles ou durables ? Avait-il fréquenté des femmes ? À l'époque c'était un garçon sérieux qui possédait un grand sens moral, qui était fidèle en amitié et peut-être m'avait-il tout simplement attendu, renonçant à se lier, en tout cas durablement, avec quelqu'un. Soudain un souvenir remonta jusqu'à moi : Je faisais ma tournée vespérale pour m'assurer que toutes les chambres de l'internat étaient tranquilles et que les occupants dormaient paisiblement et j'étais en train de remonter la couverture d'un des dormeurs lorsqu'une main se glissa dans mon boxer, se saisit de mon sexe. De saisissement, je tombais sur le soi-disant dormeur, nous nous sommes retrouvé nos deux membres l'un contre l'autre et une main qui n'était pas la mienne qui s'agitait frénétiquement. Brutalement, j'avais senti ma semence monter en moi alors que des contractions nous saisissaient tous les deux et qu'une double éjaculation se répandait sur nos ventres. Le branleur, c'était Louis, le petit ange que tout le monde adorait pour son innocence ! Notre repas était terminé depuis longtemps, la porte ouverte apportait une fraîcheur bienvenue en même temps qu'une légère brise entrait et chassait petit à petit la chaleur qui s'était accumulée dans la Bergerie. Nous bavardions de choses et autres mais sans véritablement nous livrer. La journée avait été rude pour moi, la montée de plusieurs heures, l'émotion de découvrir celui qui m'avait presque contraint de le rejoindre et cet accueil si chaleureux en se jetant dans mes bras mais également si bref. Le moment était venu de se coucher et je paniquais un peu à l'idée de nous préparer : je ne savais pas ce que je voulais et j'appréhendais de me déshabiller, devais-je conserver mon sous-vêtement ou me mettre nu comme j'en avais l'habitude pour dormir ? Nos corps devaient-ils s'ignorer pour laisser au temps de se réhabituer ou au contraire rechercher le contact, un contact auquel indiscutablement mon membre aspirait comme toute ma personne. Je jetais un coup d'œil vers Louis qui n'avait pas encore commencé à se préparer mais dont je pouvais voir la protubérance sur le devant de sa culotte. Il s'apprêtait à former un numéro sur son téléphone, il me dit juste - J'en ai pour quelques secondes, je veux juste dire bonne nuit à ma femme À cet instant, le ciel me tomba dessus. Pendant les quelques minutes que dura son téléphone, j'étais dans une rage folle, je me sentais bafoué, trompé, ridiculisé. Très rapidement, toutefois, je me suis calmé, avant même son retour. Que pouvais-je lui reprocher ? dix ans s'étaient écoulés depuis notre première rencontre alors qu'il n'était qu'un gosse qui, comme tous ceux de son âge, avait laissé parler ses hormones. Alors que je conduisais ma vie de manière discutable, il avait fait de même, avait dû faire ses propres expériences et avait choisi la voie classique, il avait trouvé une fille après en avoir probablement testé plusieurs et il s'était unis pour la vie. Moi, je n'existais au mieux pour lui, je n'étais, au mieux, qu'un un souvenir, plaisant je l'espère. Il n'empêche que son attitude à mon arrivée, sa joie réelle, son ou ses baisers je ne sais plus, me posait un certain nombre de questions qu'il me faudrait résoudre. Il allait falloir jouer cartes sur table, tant de mon côté que surtout du sien. Dans l'immédiat, la nuit était tombée, l'heure d'aller se coucher était là, présente, pleine d'inconnues et de dangers mais également, qui sait, de tentations et de désirs. Au moment où il rentra dans la petite pièce, j'avais décidé de ne rien entreprendre, quelle que pût être mon envie, j'étais libre alors que lui ne l'était pas, il lui appartenait de prendre l'initiative, quelle qu'elle fût. J'agirais en conséquence mais avec une grande prudence, je ne voulais en aucun cas être celui qui pourrait détruire son foyer. J'étais très calme mais je savais que l'un comme l'autre nous allions être confrontés à une situation très spéciale qui influerait non seulement sur notre relation immédiate et future mais également sur mon avenir, comme sur le sien. J'entendais l'eau de la douche que prenait Louis, je l'imaginais nu et entrain de se frotter le corps avec ses mains pleines de savon. La douche prit fin et quelques instants après je vis Louis sortir dans le plus simple appareil, sans aucune gêne apparente alors que pour ma part je m'empressais de saisir un coussin pour cacher l'érection qui s'était emparée de mon sexe. Moi qui avais vu tant de sexes de mes "clients" jeunes ou âgés, je me sentais très mal à l'aise face à Louis et pourtant c'était lui qui avait raison, nous étions deux jeunes gens et, a priori, il n'y avait aucune motif pour que nous fussions intimidés devant notre nudité. Mais ma gène ne m'empêcha pas d'admirer la beauté des formes de son corps, d'un corps que l'on sentait habitué à pratiquer du sport ou, en tout cas, des exercices physiques pour s'entretenir. Louis m'incita à me rendre à la douche ce que je fis en me contorsionnant pour qu'il ne voie pas mon érection. En me glissant sous la douche, je poussais un hurlement : j'avais oublié que l'eau était glaciale, à plus ou moins 10°, ce qui me fit immédiatement sortir de ce minuscule local, en omettant bien sûr de couvrir mes attributs. Le froid de l'eau avait eu l'avantage de ramener mon sexe à sa taille de repos. L'honneur était sauf ! Inutile dire que Louis était mort de rire, que je grelottais comme un malheureux jusqu'à ce que, après avoir manipulé quelques robinets et boutons, l'eau agréablement tiède rende ma douche supportable. Mais Louis n'était pas rancunier : devant ma peau rouge et mes tremblements, il entreprit de me frotter vigoureusement pour me réchauffer. Le sentiment de sa friction était agréable, je me laissais faire. Par inadvertance, son sexe toucha brièvement mon bras qui pendait le long de mon corps. Je réalisais qu'il bandait légèrement mais il ne fit aucune remarque alors que moi j'étais comme paralysé. J'avais en tête le petit Louis de l'époque, je voyais l'homme nu qui me frictionnait et je pensais à sa femme. Oui, le tout représentait un problème qu'il faudrait résoudre dans les plus brefs délais. Les événements de la journée, le choc thermique que je venais d'éprouver, tout cela concourait à ce que je dormais quasiment debout. Je crois que Louis me conduisit dans notre lit commun, je sentis qu'il s'allongeait à côté de moi et que comme moi il était nu. J'étais déjà comme une souche en train de dormir. Je ne sais pas ce qui a pu se passer durant cette première nuit ni même s'il s'est passé quelque chose. À première vue, il n'y avait aucune trace douteuse sur les draps, pas de parfum de sperme ou autre émanation corporelle, pas de traces légèrement poisseuses. Dans mon dos, contre mes fesses, je sentais clairement son érection, je percevais un sexe parfaitement immobile qui appuyait contre ma raie. Un bras inerte, Louis semblait dormir profondément, traversait mon buste et une main s'appliquait contre mon teton dont la partie sensible s'affichait avec ostentation. Le jour était en train de se lever, la température de la petite pièce était fraîche d'autant que le léger drap qui aurait dû nous couvrir était en torchon au pied du lit, laissant nos corps nus ans protection. J'étais à demi réveillé, dans ce moment où on est conscient mais sans forcément réaliser ce que cela peut signifier, sans savoir si on est dans le rêve ou la réalité. Je frissonnais sous la fraîcheur en même temps que j'appréciais le corps tiède de Louis. Sans m'en rendre compte, j'avais ramené le drap sur nous, il avait légèrement grogné, sa main était descendue plus bas que mon nombril et s'était stabilisé dans ma toison blonde. Les secondes s'écoulaient et mon esprit s'engourdissait au fur et à mesure que mon état conscient s'endormait. RE: La Bergerie (2) - bech - 14-06-2024 Cette fois-ci, c'est vraiment un nouveau chapitre comme promis. Antoine n'a pas changé. Il intellectualise toujours tout. Même si c'est un peu dans ma nature de le faire aussi, au niveau où le pousse Antoine, ça devient un peu caricatural. Louis est donc marié avec une femme. Pourtant, il l'a délaissée pour retrouver Antoine à la bergerie. Il y a à présent une douche à la Bergerie et de quoi faire chauffer l'eau au moins partiellement. Louis aurait-il fait tous ces travaux puis invité Antoine pour lui montrer tout ça ? RE: La Bergerie (2) - Nostalgique - 14-06-2024 Non cher ami Bech ! C'est vrai qu'Antoine fut, il y a longtemps, un pur intellectuel même s'il s'était laissé conduire vers certains plaisirs de la chair. Les années passées avec ses petits vieux, qu'il aimait bien à sa façon, l'ont rendu terriblement terre à terre, prêt à toutes les concessions pour gagner sa vie, version officielle, mais également pour un certain plaisir, il ne l'avouera jamais, qu'il finit par ressentir lorsque ses "amis" se laissaient aller à la jouissance que leur donnait Antoine. Puis est venu ce retournement brutal où Antoine prend conscience de l'inanité de sa vie, le besoin de retour aux sources, qui sait même à la source. Non Louis n'a pas délaissé sa femme, celle-ci travaille comme infirmière et il arrive que leurs congés ne coïncident pas. Quand à Louis, je ne sais pas très bien où il en est et lui non plus : l'avenir devrait nous le dire bientôt. Merci de tes remarques (presque) toujours judicieuses mais, me semble-t-il, loin de l'intellectualisme de mon héros ! Je t'embrasse et c'est toujours avec plaisir que je te lis. Nostalgique |