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Le Noël des Solitaires - Lange128 - Version imprimable

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Le Noël des Solitaires - Lange128 - Godefroy - 17-12-2023

Voici un récit proposé par notre ami Lange128 ! Bonne lecture

************

En cette période de l’Avent, mes parents voulaient m’abandonner. Ne sortez pas vos mouchoirs tout de suite, gardez-les pour la fin, ils ne voulaient m’abandonner que le temps pour eux de faire un voyage à Tahiti, je devrais donc passer les fêtes de fin d’année seul. J’aurais pu aller chez mes grands-parents, mais ils habitaient à l’autre bout du pays et la perspective d’un voyage dans un train bondé et probablement supprimé par suite de grève ne m’enchantait pas. J’avais décidé de rester à la maison.

Quelques semaines avant Noël, ma mère me dit :

— David, j’ai quelque chose à te proposer pour la veille de Noël : le repas des solitaires de la paroisse.
— Je crois que je suis trop jeune, répondis-je sans enthousiasme, les participants doivent être des personnes âgées que leurs enfants délaissent.
— Il y en a, mais aussi d’autres qui n’ont pas eu la chance d’avoir des enfants ou qui préfèrent encore les rencontres réelles aux virtuelles. Tu pourrais y aller pour travailler.
— Pour travailler ?
— Oui, pour aider à préparer le repas, servir les convives.
— Je ne sais pas si je serais capable…
— Tu apprendras vite. Si tu aidais un peu plus à la maison, tu saurais.
— Je n’ai plus de contact avec l’Église, je ne vais plus jamais à la messe.
— Je le sais et je ne te l’ai jamais reproché, arrête de chercher des excuses. Ce n’est pas pour faire du prosélytisme, l’Église a un rôle social à jouer.

Je n’étais toujours pas très motivé. Ma mère ajouta :

— Il y aura aussi Jonathan.
— Jonathan ? Quel Jonathan ?
— Tu ne te souviens plus ? Ton ami d’enfance avec lequel tu as fait ton catéchisme, vous étiez enfants de chœur.
— Jo ! Bien sûr que je m’en souviens. Il est de retour au pays ?
— Oui, ses parents s’étaient expatriés et ils sont revenus.
— Il travaillera aussi au repas ?
— J’ai parlé avec sa mère, elle l’a convaincu. Il est un solitaire en quelque sorte puisqu’il a dû quitter ses amis à l’étranger. Il se réjouit de te revoir.

Nos mères avaient donc arrangé cette rencontre. J’acceptai de me rendre à ce repas, non sans une certaine appréhension. Jonathan avait-il changé ? Retrouverions-nous la même amitié ? la même complicité ?

Le 24 décembre, je me rendis très tôt à la salle paroissiale où serait servi le déjeuner, j’arrivai vers huit heures. Le cuisinier, un homme jovial dans la cinquantaine et au fort embonpoint, m’accueillit :

— Ah, voilà l’un de mes aides. Tu es Jonathan ?
— Non, David.
— J’avais une chance sur deux. Tu sais cuisiner ?
— Non.
— Tant mieux, ce n’est pas nécessaire pour éplucher les pommes de terre et les couper pour le gratin dauphinois. Après, il y aura les légumes. Je tiens absolument à utiliser des produits frais pour un repas de fête.

Il m’expliqua rapidement comment faire et je me mis au travail. Une demi-heure plus tard, je vis Jo entrer dans la cuisine, il s’approcha de moi en disant :

— Salut David, c’est ici la corvée de patates ?

J’hésitai avant de répondre :

— Oui, c’est ici.
— Tu ne me reconnais pas ?
— Si, si, je te reconnais, mais tu as changé.
— En bien, j’espère ?
— Oui, t’inquiète. Je pense que c’est à cause de tes cheveux longs, et tu es plus mince et plus bronzé qu’avant.
— J’étais dans un pays chaud. Toi, tu n’as pas changé du tout, et c’est un compliment.

Il s’assit à côté de moi, je ne lui serrai pas la main car la mienne était sale. Un frisson me traversa le corps, j’étais ému de le revoir, beaucoup plus que je ne l’avais imaginé, de nombreux souvenirs me submergeaient. Je me repris car je ne désirais pas qu’il le remarquât.

Tout en épluchant les pommes de terre, nous parlâmes de la période pendant laquelle nous étions séparés, c’était surtout lui qui avait eu une vie plus passionnante que la mienne. Nous étions maintenant tous les deux au lycée, dans des établissements différents.

Nous avions beaucoup de travail et ce n’est qu’après avoir servi les entrées et le plat principal que nous eûmes le temps de manger à notre tour. Il restait des places libres en face de deux hommes d’une cinquantaine d’années. Il fallut ensuite débarrasser les tables, apporter le dessert, des buches, et servir le café. Nous pûmes à nouveau nous asseoir vers les hommes.

— Merci les gars, dit l’un d’entre eux, c’est rare d’avoir des jeunes si dévoués.
— Ce n’était pas de notre propre initiative, dis-je, on nous a motivés.
— Et comment a-t-on pu vous motiver ?

J’expliquai en quelques mots nos retrouvailles.

— Ça alors, la même chose que nous, dit l’homme. On se tutoie ? Je m’appelle Jésus et mon voisin Jean.
— Jésus ? fit Jonathan, étonné. Comme le Christ ?
— Oui, je suis né un 25 décembre. Nous nous étions perdus de vue et nous nous sommes retrouvés par hasard en cette veille de Noël.
— Vous avez aussi fait le catéchisme ensemble ? demanda Jo en riant.
— Non, c’était à l’armée. C’était encore obligatoire à cette époque. Jean a continué et est devenu militaire professionnel, il vient d’avoir la retraite, le veinard, alors que moi j’ai encore une dizaine d’années à tirer.
— Que fais-tu ?
— Constructeur de décors à l’opéra.
— Tu as combattu à l’étranger ? demandai-je à Jean.
— Non, j’étais infirmier dans un hôpital militaire.
— C’était lui qui tâtait les couilles des soldats, expliqua Jésus, il a dû en soupeser des milliers.
— Tu exagères, je ne les tâtais pas ; bon, j’en ai bien vu quelques-unes, dont les tiennes puisque tu étais malade à l’infirmerie.
— C’est en effet comme cela que nous nous sommes connus. Après le service, je me suis marié, j’ai eu des enfants, puis je me suis séparé récemment et je me retrouve seul.
— Et moi je me sens aussi seul, ajouta Jean, et trop jeune pour être déjà à la retraite.

Le cuisinier arriva avec une bouteille de Calvados et cinq verres, ainsi que de nouvelles portions de buches. Il dit à Jean :

— J’ai eu raison de t’inviter à ce repas, ils sont sympas ces gamins, et il semble que tu t’es déjà fait un ami.
— Oui, merci. Le cuisinier, Pierre, était aussi à l’armée.

Nous trinquâmes, Pierre nous rappela ensuite qu’il fallait ranger la cuisine, il y avait heureusement un lave-vaisselle. Peu avant 16 heures, nous bûmes un dernier verre avec Jésus et Jean. Jonathan me dit :

— Tu viens chez nous pour le réveillon ce soir et tu pourras rester pour la nuit, j’en ai déjà parlé avec ma mère. J’espère que tu n’as rien d’autre de prévu.
— Euh… merci de l’invitation, non, je n’ai rien de prévu.
— Juste un petit problème, la chambre d’amis est occupée par mes grands-parents, tu devras dormir dans mon lit, il est assez large pour deux…
— Un problème ! s’exclama Jean, tu appelles ça un problème ? Deux beaux gosses comme vous dans le même lit !
— Désolé, il a un peu trop bu, fit Jésus, nous allons rentrer.
— On s’échange nos numéros ? proposa Jonathan. On pourrait se revoir pour discuter plus longtemps.
— Avec plaisir.

Nous prîmes ensuite le métro jusqu’à l’appartement de mon ami. C’était la première fois que je fêtais Noël sans mes parents et, même si tout le monde fut attentionné avec moi, je me sentais étranger. Les autres personnes : les parents de Jo, sa sœur, ses grands-parents et un oncle célibataire parlaient de choses qui m’étaient inconnues. Il manquait des jeunes enfants avec un regard plus naïf sur cette fête. La distribution des cadeaux après le repas me sembla un passage obligé, la mère de Jo s’excusa de ne pas en avoir pour moi, je m’excusai également de n’avoir pas eu le temps d’acheter une attention pour la remercier de l’invitation.

Les grands-parents désiraient assister à la messe de Minuit et les parents de mon ami les accompagnèrent. L’oncle rentra chez lui après nous avoir souhaité une douce et tendre nuit, il avait compris ce qui pourrait se passer. Je me retrouvai seul avec Jonathan et mon cœur se mit à battre très fort.

— Que fait-on ? me demanda-t-il.
— Je suis fatigué, dis-je, je n’ai pas l’habitude de travailler autant.
— Je n’ai pas l’habitude non plus. Tu désires te coucher ?
— Oui, à moins que tu ne veuilles attendre le Père Noël.
— J’ai déjà reçu mes cadeaux, et toi ?
— Aussi, un virement sur mon compte bancaire.
— Tu peux au moins t’acheter ce que tu veux. Ma grand-mère est très gentille, mais je n’avais pas besoin du nouveau pull qu’elle m’a tricoté, je ne le mettrai jamais.

Je passai à la salle de bain puis je rejoignis Jonathan dans sa chambre. Il me demanda :

— Tu veux que je te prête un pyjama ?
— Non, répondis-je, j’ai l’habitude de dormir en boxer et tee-shirt.

C’était un mensonge car je dormais nu, mais quelque chose me retenait, j’étais devenu pudique et surtout j’avais peur de bander devant lui. Nous n’avions pas parlé de notre vie sexuelle, il pouvait avoir une petite amie. Lui se déshabilla sans complexe devant moi, dévoilant une longue bite dont le gland était déjà dégagé, on s’apercevait qu’elle n’était plus au repos.

— Elle a grossi depuis que nous avions pissé dans le bénitier, dit-il en riant.
— Tu t’étais confessé ? demandai-je. J’ai toujours eu peur que le curé le sache et me confronte à mes propres péchés.
— Il n’aurait pas eu le droit, le secret de la confession. Rassure-toi, je n’ai jamais rien dit.
— Moi non plus.

Nous avions également commis d’autres péchés. Je me déshabillai, gardant mes sous-vêtements, Jonathan passa son pyjama et se coucha, je le rejoignis. Nous continuâmes à discuter sous la couette après avoir éteint la lumière.

— Ils étaient sympathiques, Jean et Jésus, fis-je, j’ai eu l’impression qu’il se passait quelque chose entre les deux.
— On le saura puisqu’on a échangé nos coordonnées. Il y a toujours des miracles de Noël !
— Je pense qu’ils sont gays et qu’ils ont eu des relations sexuelles à l’armée.
— C’est possible, comme nous, enfin non, nous n’avons pas fait l’armée ensemble. Es-tu gay ?
— Moi ? Je… bredouillai-je.
— Excuse-moi, je n’aurais pas dû te demander ça, mais de la façon dont tu as regardé ma bite…
— J’ai vu que tu bandais, ça m’a surpris.
— Surpris, vraiment ?

Tout en disant cela, Jo effleura l’étoffe de mon boxer et s’exclama :

— Tu bandes aussi !

Il prit ensuite ma main et la posa sur la culotte de son pyjama.

— Je joue souvent au tennis, dit-il, il y a égalité, 15-A.
— Seulement 15-A, pas 20-A ?
— Ça n’existe pas, et 30-A serait un peu exagéré.
— À peine…

Jo débuta ensuite des caresses sur mon membre dressé et je fis de même avec le sien. Trop occupés par nos branlettes, nous n’entendîmes pas le Père Noël qui déposa un cadeau sous le radiateur.

— Regarde, dit soudain Jonathan, le Père Noël a passé !

Il se leva, la bite fièrement dressée, et déballa le paquet qui contenait une boite de préservatifs et du lubrifiant.

— Tu crois toujours au Père Noël ? demandai-je.
— Non, ce doit être quelqu’un d’autre qui l’a déposé, mais c’est un cadeau très utile pour les grands garçons qui ne croient plus au Père Noël.

Le lendemain matin, nous avions tous les deux un message sur notre smartphone, c’était Jésus qui les avait envoyés :

« Joyeux Noël ! Ça s’est bien passé cette première nuit ensemble ? Vous avez été sages ? Vous avez reçu des cadeaux ? »

Nous répondîmes :

« Joyeux Noël ! et bon anniversaire, Jésus ! Oui. Non. Oui, des capotes XXXXXXXL ! Et vous ? »

« Oui. Non. Oui, nous nous sommes offerts l’un à l’autre, c’est le plus beau des cadeaux ! »