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Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - Version imprimable

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Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020

CHAPITRE 30 : « PENN » « Lorgan »


Damien pour toute réponse se contente de lui envoyer un clin d’œil, prenant ensuite la direction de son logement pour y retrouver Thomas.

Lorgan quant à lui reste un long moment sur place à cogiter sur les événements passés depuis la fin de l’enregistrement de cette journée, événements qui il doit bien se l’avouer le laissent dans une expectative inhabituelle pour lui.

Du coup certaines réflexions qu’il s’était déjà faites lui reviennent à l’esprit, le changement rapide d’humeur de son chéri n’en étant pas l’une des moindres.

Rajouter à cela certaines remarques toutes en allusions venant d’Antonin et le voilà prêt à prendre pour argent comptant les paroles de Damien, honteux maintenant de son propre comportement.

- Mon fils n’a pas l’air d’aller bien, pourtant ce matin encore tu avais le sourire aux lèvres de retrouver tes amis ?

Lorgan sursaute, ne l’ayant pas entendu s’approcher, tournant ensuite un visage visiblement bouleversé vers son père.

- C’est toi père ?

Il hésite un bref instant avant de se jeter à l’eau et d’expliquer ce qui l’a contrarié au plus haut point, il ne faut pas longtemps pour que Glorfindel comprenne l’état de confusion de son fils.

- Loup selon ton ami, connaîtrait depuis vos retrouvailles une forte crise émotionnelle du fait qu’il sente que tu as mis Thomas à l’écart ?
- Ça expliquerait son besoin soudain de vivre de nouvelles aventures en les menant seul.
- Mais si j’ai bien compris, tu as toi aussi des sentiments pour Thomas et ce dernier vient également d’en reconnaître la réciprocité, alors votre problème semble en bonne voie d’être résolu rapidement !! Pourquoi te mettre dans un état pareil dans ce cas, tu sais très bien combien la dépression est dangereuse pour ceux de notre espèce, beaucoup des nôtres ont abrégé une très longue vie à cause de choses encore plus futiles qu’un amour qui si j’ai bien compris est partagé.
- N’est-il pas trop tard ?
- Trop tard pour quoi ? Ne venez-vous pas de vous quitter en reconnaissant chacun vos sentiments vis-à-vis de l’autre ?
- Si bien sûr, mais…
- Thomas n’est pas un humain ordinaire, il a reçu le don d’immortalité comme tu l’as sans doute reçu également et malgré tous ces millénaires qu’il a vécus, il est resté fidèle comme au premier jour à celui qu’il aime. Un garçon comme lui est digne de confiance, il ne saurait mentir sur une chose aussi importante que l’amour porté envers une autre personne.
- Je…
- Va le retrouver et laisse ton cœur s’exprimer librement, tu verras alors que les choses sont plus simples qu’elles n’y paraissent et que Loup t’en sera reconnaissant, je suis sûr qu’ensuite il reviendra vers vous tous, le cœur libéré d’un grand poids.

Glorfindel repousse légèrement son fils en l’envoyant dans la direction que venait de prendre Damien.

- Il n’est plus temps de palabrer, va rejoindre Thomas et prouve-lui que tes paroles reflètent tes pensées, lui aussi doit se poser beaucoup de questions.

Quand Lorgan se retourne dans le but de gagner encore un peu de temps avant d’être mis en présence de Thomas, son père a déjà disparu.

C’est donc d’un pas encore hésitant, qu’il marche vers le cabanon où logent ses amis et son sourire revient au fur et à mesure qu’il s’en approche, se rappelant les paroles de Damien sur son éventuelle participation comme voyeur déclaré à ce qu’il a appelé des « galipettes ».

Ce mot même si pour lui ne veut rien dire a quand même un son qui amène une idée d’amusement, le contexte de la phrase ne laissant aucun doute sur le genre et la nature de l’amusement.

***/***

« Chambre partagée par Thomas et Damien. »

L’entrée de Damien ne surprend pas Thomas qui avait entendu nettement des pas se diriger vers la chambre.

- Te voilà déjà ? Je pensais que tu avais autre chose de prévu !!
- Comment tu sais que c’est moi ?
- Qui d’autre que toi sur cette planète aurait le pied aussi lourd ! Hi ! Hi !
- Pffttt !! Toi par exemple !!
- Ce n’est pas faux, mais dis-moi tu as l’air d’excellente humeur d’un seul coup !! Ce n’était pourtant pas gagné quand le mémo-cube s’est arrêté, pour tout te dire je pense que tu n’en verras jamais plus que ce à quoi tu as assisté jusqu’à maintenant, alors il vaudrait mieux que tu t'y fasses ! Hi ! Hi !

Damien ne répond pas et se contente de venir s’asseoir sur sa couche, en tapotant près de lui pour que son ami l’y rejoigne.

Ce dernier a tout d’abord un regard étonné avant de comprendre qu’une conversation sérieuse devrait suivre, il vient donc sagement s’asseoir à ses côtés en le fixant dans les yeux.

- Tu as l’air d’un conspirateur.
- C’est un peu ça en fait, écoute bien ce que je vais te dire et qui à mon avis est également une des raisons de notre présence ici, j’ai la conviction que…

Thomas écoute Damien faire la synthèse de la conversation qu’il vient d’avoir avec Lorgan et de ce que lui en pense quant à cette visite de moins en moins fortuite sur « PENN ».

Ce n’est qu’une fois qu'il s’arrête de parler, que Thomas hoche la tête en signe qu’il pense comme lui.

- Les raisons comme tu l’as bien compris toi aussi, sont... multiples !!

Thomas déplie ses doigts un à un en les énumérant.

- Premièrement nous faire rencontrer le gardien des âmes en sachant qu’avec ce que toi tu avais déjà appris, nous ferions vite le rapprochement. Deuxièmement assouvir ta curiosité et en profiter pour faire d’une pierre trois coups avec Lorgan et Eldarian. Troisièmement et là aussi je pencherais de plus en plus vers ton avis que Florian nous fasse prendre conscience et soit perturbé par la relation qu’il a avec Lorgan, sans doute y voit-il une espèce d’adultère envers moi qui le rend suffisamment mal dans sa peau pour qu’il s’éloigne de nous.
- Quatrièmement ?
- Comment ça ? Je ne vois pas pour l’instant une autre raison à notre présence ici.
- Hum… moi non plus mais qui sait… attendons-nous quand même à d’autres surprises !!

Damien tourne son buste vers Thomas en lui prenant les deux épaules en mains.

- Que comptes-tu faire pour Lorgan ?
- Je vais lui parler, après votre conversation et mes aveux, il est grand temps je pense d’avoir une discussion honnête avec lui et arrivera ce qui arrivera, de toute façon nous ne pouvons plus agir maintenant comme si nous ignorions nos sentiments réciproques.
- Tu vas… enfin vous allez…
- Faire l’amour ? Faudra aussi qu’il en ait envie !!
- Mais toi ??

Le sourire de Thomas n’appelle à aucune réponse et Damien le lui rend en retour, heureux pour ses trois amis qu’au final tout revienne dans l’ordre des choses.

Quand leurs regards cessent enfin de se fixer, ils découvrent enfin tous les deux la présence du troisième arrivant qui se voyant enfin découvert après en avoir entendu suffisamment de la part de Thomas, vient s’asseoir sur ses genoux en se lovant contre lui d’une manière sensuelle mélangée à l’extrême timidité du jeune prince Elfe, qui amène encore plus d’émotion au cœur du grand blond qui resserre tendrement ses bras autour du corps frêle de Lorgan.


Damien en a la larme à l’œil de cette image d’Épinal qu’il a sous les yeux, tant de tendresse l’émeut plus qu’il ne l’aurait cru et c’est donc en se faisant le plus discret possible, qu’il se lève et sort de la chambre, comprenant que sa présence pour la nuit n’est pas de mise.



CHAPITRE 31 : « Shanpaï » « Naoki »


« Matin tôt, dans la chambre partagée par Takumi et Naoki. »

La touffe de cheveux roux en pétard sortant de sous la couette, comme chaque matin fait sourire Naoki qui maintenant commence à bien connaître les habitudes du loustic dont il a hérité comme coloc.

Les événements de la veille lui reviennent une fois de plus en tête, la façon qu’ils ont eue de quitter la chambre pour se retrouver dans l’escalier étant encore bien présente dans sa mémoire.

Les explications à dormir debout de Takumi n’aidant en rien à ce qu’il se libère de cette pensée absurde qu’il a depuis lors que son colocataire doit être un extraterrestre.

Cette histoire d’hypnose que lui a donnée Takumi en explication ne tenant pas la route du seul fait déjà que les deux hommes dans le couloir, ou tout du moins celui qui était conscient, ne les ont pas vus sortir.

C’est donc dans cet état d’esprit qu’il se lève pour aller aux toilettes, sans oublier de mettre en route la cafetière qui seule aura l’effet escompté sur le petit rouquin en lui faisant sortir le nez de sous les couvertures.

Naoki termine à peine, qu’un coup porté à la porte d’entrée lui fait froncer les sourcils en se demandant bien qui peut déjà venir à cette heure si matinale.

C’est en maillot de corps qu’il sort de la salle de bains pour aller ouvrir et qu’il se présente devant les deux mêmes hommes que la veille.

La surprise de les revoir aussi rapidement peut se lire sur son visage, alors qu’il scrute plus particulièrement celui qui a un bandage autour du front.

- Encore vous ??
- Comment ça encore nous ?? J’ai passé le reste de la journée à l’hôpital à accompagner mon collègue à cause de ce qu’il s’est passé ici !!
- Pffttt !! Qu’est-ce que vous nous voulez à la fin !!

L’homme jette un œil par-dessous l’aisselle du grand balèze, pour apercevoir le visage encore à moitié comateux du jeune Takumi qu’ils sont venus interroger.

- Nous voudrions nous entretenir avec votre ami.
- Encore cette histoire avec le directeur !! Vous allez lui casser encore longtemps les pieds avec ça !!

L’homme avec son collègue commence à s’impatienter dans le couloir, le colosse n’ayant pas visiblement l’intention de bouger d’un poil alors que sa carrure ne leur dit rien qui vaille de devoir utiliser la manière forte s’il le fallait.

Il prend donc la décision de sortir sa plaque de police pour la lui mettre sous le nez.

- Satisfait maintenant ?
- Vous allez venir à combien pour cette histoire ??
- C’est justement l’un des sujets de notre visite, mais nous serions sans doute mieux à l’intérieur pour en parler.

Naoki jette un regard derrière son épaule pour voir Takumi toujours dans son lit, mais avec cette fois-ci les yeux ouverts et qui lui fait un signe de tête que c’est bon pour lui.

Du coup il recule de quelques pas en dégageant suffisamment d’espace pour que les deux hommes entrent, un signe de main leur indiquant des chaises pour qu’ils s’y assoient.

- Le café est prêt, vous en voulez une tasse ?
- Oui, volontiers !!
- Tu te bouges Takumi !! Ton bol est servi !!

Naoki a juste oublié le spectacle auquel il a droit chaque matin et c’est donc un Takumi bandé comme un baudet, qui cette fois encore, vient s’asseoir sous les regards marquant l’incrédulité la plus totale des deux représentants de l’ordre.

Une veste de jogging lui tombe alors sur les genoux et cache l’excroissance virile en pleine gloire en faisant revenir les deux hommes au but de leur visite.

- Pouvons-nous vous demander combien de personnes sont venues vous interroger sur cette affaire ?

Florian avale quasi d’une traite son bol de café avant de lever les yeux vers eux.

- Quatre avec vous deux, pourquoi ?

Les deux hommes se regardent en fronçant les sourcils.

- Où avez-vous vu les deux autres ?
- À l’hôpital pendant que je rendais visite au directeur, pourquoi ?
- Donc à part nous, vous n’avez rencontré personne d’autre au campus ?
- Heu !! Non !!

Naoki prend la parole à son tour.

- Je sais qu’il y en a eu deux autres qui sont venus, la secrétaire de direction cherchait justement Takumi alors qu’ils interrogeaient des élèves dans la cour.
- Je ne devais pas être dans le coin à ce moment-là !! Pourquoi cette question ??

L’homme attend l’aval de son collègue avant de répondre.

- Parce qu’ils ne sont enregistrés nulle part dans nos fichiers.
- Et donc ?
- Nous nous demandons qui ils sont réellement et surtout ce qu’ils faisaient ici à chercher des renseignements sur vous.

Florian fronce à son tour les sourcils en se demandant qui peuvent bien être ces deux gars, il pense aussitôt à des agents d’un quelconque service de renseignements étrangers.

Il garde donc pour lui sa réflexion, ne voulant pas attiser la braise sur le feu de la curiosité que le gouvernement japonais semble avoir envers lui.

- Bah !! Très certainement un de vos services qui aura été envoyé en doublon.

***/***

Alors que l’interrogatoire continue et quasiment au même moment, les deux hommes qui justement étaient ceux-là mêmes qui étaient présents l’avant-veille pour tenter d’interroger le jeune Fukuda Takumi, apparaissent mystérieusement non loin de là.

L’un des deux sort un étrange instrument de la poche de sa vareuse, le dirigeant ensuite vers la chambre où est interrogé Takumi sur sa liaison filiale découverte la veille avec Florian De Bierne.

Sur l’écran de l’appareil trois silhouettes apparaissent environnées d’un halo bleu, alors qu’une quatrième crève l’écran d’un rouge aveuglant.

L’homme tremble d’excitation en se tournant vers son collègue, qui comme lui, marque l’extrême trouble qu’il ressent à la lecture des données.

- Nous l’avons enfin trouvé !!
- Combien de fois avions nous découvert sa trace, je ne saurais les compter mais très certainement des millions !!
- Nous devons en informer qui tu sais !!
- Faisons-le !!

Ils disparaissent alors comme ils étaient venus, ne laissant rien derrière eux qui pourraient faire connaître leur existence si ce n’est Florian qui a perçu le flux du passage dans le continuum espace-temps et qui devient d’un coup soucieux de connaître ceux qui utilisent ce qui, jusqu’à preuve du contraire, était une chose que lui seul pouvait réaliser.



CHAPITRE 32 : « Shanpaï » « Hoshio »


« Au même moment, dans la chambre où cohabitent Xiao et Hoshio. »

Hoshio est le premier à se réveiller ce matin-là, la chaleur du corps de Xiao serré tout contre lui à partager son lit d’une personne lui a amené une forte suée.

Un sourire lui épanouit néanmoins le visage en songeant à la nuit qu’ils viennent de passer, Xiao étant sans conteste celui qui lui était destiné et ce n’est pas son corps encore tout alangui de leurs joutes sexuelles qui dira le contraire.

Sa main part tranquillement sous la couette et sans complexe, elle va directement se poser sur le service trois pièces de son amant, faisant rouler en douceur avec un plaisir évident les deux prunes ovales dans leur sac de bourse imberbe.

Bien sûr cette sensation n’est pas sans lui en déclencher une autre qui le met rapidement dans un bel état de bandaison, se frottant langoureusement sur la fesse contre laquelle il était déjà en contact.

Le mouvement qu’a alors Xiao de se mettre sur le côté en chien de fusil et de se plaquer encore plus fort contre lui, amène son gland à pénétrer dans sa raie au duvet duveteux qui lui donne un frisson en l’arquant encore plus.

- Hum !! Qu’est-ce que je sens d’un seul coup ?
- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles ! Hi ! Hi !

Xiao se lève alors sans prévenir, en laissant Hoshio le sexe raide à le regarder d’un air stupide.

- He !! Qu’est-ce que tu fais ??
- Je me lève pourquoi ?
- Tu n’as pas envie ?
- Moi non plus je ne vois pas de quoi tu parles !
- Arrête ça, tu veux bien et reviens te coucher cinq minutes, en plus il n’y a pas le feu !!

Xiao n’arrive pas à décrocher son regard de ce corps offert à sa vue, d’ailleurs il pourrait difficilement tromper son chéri vu que maintenant il en est au même point que lui.

- Tu n’en as donc pas eu assez cette nuit ?
- Qui te parle de ça ?
- Qu’est-ce que tu veux alors, à part m’allumer comme tu le fais en ce moment !!
- Tu n’as toujours pas répondu à ma question, rappelle-toi !!

Xiao s’avance jusqu’au bord du lit, prend les jambes d’Hoshio sous les genoux pour les relever en les écartant alors que dans le même mouvement il s’agenouille en face de lui en pointant son sexe vers sa cible béante, cette dernière n’ayant pas encore tout à fait repris son état naturel après ce qu’il a pris durant la nuit.

Un geste souple du bassin, sans aide quelle qu’elle soit suffit pour servir de guide et lui amène le gland en butée, alors que Xiao fixe son chéri dans les yeux et qu’il les voit se fermer de consentement à son intention de remettre le couvert.

- De quelle question ?
- Ahhrrrr !!

Le gémissement suit la pénétration qui sans être en mode bourrin, est suffisamment forte pour lui entrer le sexe jusqu’au pubis d’un seul coup sans faillir.

- Étrange réponse ! Hi ! Hi !
- C’est de… ta… faute aussi… Ahhrrrr !! C’est trop bon, vas-y plus fort maintenant !! Arrhhh !!

***/***

« De l’autre côté du couloir dans la chambre d’en face. »

Le gémissement répétitif finit par réveiller Kaito qui du coup tend l’oreille en tentant de discerner d’où ça peut bien venir, ce n'est qu'au troisième qu’il comprend et sourit en se relevant sur les coudes.

- Hé bien ma vache !! Il y en a qui ne s’ennuient pas en face !
- Je ne sais pas lequel des deux est si doué en vocalise, mais en tout cas j’ai tenu la gaule toute la nuit à les entendre, pas toi ?
- Comment ça ?? Tu veux dire qu’ils ont fait ça toute la nuit ?
- Je veux oui !! J’aimerais bien avoir ton sommeil, moi le moindre bruit me réveille.

***/***

- Arrhhh !!

***/***

- Hum !! Je pense que c’était la voix de « Tosh », celle de « Xi » est plus grave !!
- Comme ça au moins on sait qui est quoi dans leur couple ! Hi ! Hi !

Kaito prend un petit air content de lui que bien entendu ne peut voir son coloc, quand il reprend la parole en faisant une allusion à peine voilée dans l’espoir que son copain rebondira dessus pour tenter de faire avancer les choses un peu plus vite que jusqu’à présent.

- Et toi !! Tu serais plutôt lequel des deux ?

Takuya ne s’attendait pas à une question aussi directe et personnelle, même si depuis la veille certaines choses ont été dites sur le ressenti de l’un envers l’autre.

- Aucune idée !! Pour ça faudra tester… pourquoi… tu as donc déjà la réponse en ce qui te concerne, que tu m’en parles comme si on allait le faire dans la foulée ??
- Pffttt !!! N’importe quoi !! C’était juste une question qui m’était venue comme ça… Pffttt !! Tout de suite !!
- Dommage alors !!

Kaito reste sur le cul en l’entendant prononcer sa dernière phrase, le ton désabusé laissant à faire entendre qu’il était déçu de sa réponse.

Lui aussi a encore bien en mémoire les paroles qu’ils se sont dites la veille et qui ne laissait quasiment aucun doute sur le désir, voire le fort sentiment réciproque qu’ils éprouvent déjà l’un pour l’autre, aussi se lève-il en prenant son courage à deux mains pour rejoindre son coloc en le poussant légèrement pour qu’il lui fasse une place dans son lit et venir s’y allonger, en s’amusant du visage ahuri de Takuya qui ne s’attendait manifestement pas à celle-là.

- Pourquoi dommage ??
- Heu…
- Suffit d’en parler !!
- Oui… mais…

Kaito soulève la couette pour vérifier qu’il ne fait pas erreur en l’amenant aussi rapidement dans ses retranchements, la forme du bas de pyjama au niveau de l’entrejambe de son coloc lui fait pousser un soupir de soulagement.

- Il nous reste une petite demi-heure avant de nous lever, si ça te dit ! Hi ! Hi !
- Si ça me dit quoi ??
- De soulager le muscle tout tendu qui déforme ton pyjama… et…

Kaito jette un coup d’œil rapide vers son propre entrejambe qui manifeste les mêmes symptômes et sourit avant de reprendre.

-… Le mien ! Hi ! Hi !

Le grand rouquin commence à se serrer contre son futur amant pour allier le geste à la parole, quand une exclamation plus forte lui fait redresser la tête en la dirigeant vers la porte.

***/***

« Chambre en face celle de Kaito. »

- Eh !!!!
- Qu’est-ce qu’il y a, je t’ai fait mal ??
- Non, non !! C’est juste une étrange impression qui vient de me traverser l’esprit… comme si soudainement il s’était créé un… vide !!




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CHAPITRE 33 : « Shanpaï » « Tomoya »


« Cafétéria du campus, un peu plus tard ce matin-là. »

Tomoya sirote son café à petites gorgées tout en restant l’esprit dans le vague, cherchant à comprendre cette étrange impression qui ne veut pas le lâcher depuis son arrivée à Shanpaï.

Plusieurs choses lui posent question et la plus importante est sans doute de comprendre pourquoi il est venu s’enterrer ici, l’histoire d’y retrouver Keisuke ne tenant pas véritablement debout rien que du simple fait qu’il aurait pu tout aussi bien le suivre en Europe.

Alors pourquoi se retrouvent-ils tous les deux ici loin de tout, question qui tourne en boucle sans y trouver le moindre début de réponse si ce n’est tous ces faits étranges qui semblent s’additionner sans pour autant qu’il y trouve là un lien pour assembler enfin ce qui ressemble de plus en plus à un puzzle inextricable.

Tomoya soupire de frustration, reprenant une gorgée tout en ouvrant enfin les yeux autour de lui et constater comme à l’habitude que nombre de regards sont dirigés sur sa personne.

Cette pensée lui en amène une autre qui l’envoie encore plus loin dans ce qui manifestement lui pose question, à savoir s’il se fait des idées pour rien ou s’il y a bien quelque chose de pas naturel dans tout ça.

Tomoya reprend alors un par un les faits qui prêtent à questionnement.

La raison qui l’a séparé de son meilleur ami quand il est parti étudier en Europe.

La raison qui l’a fait venir à Shanpaï l’année suivante, ayant un doute raisonnablement crédible sur l’excuse évoquée.

La double personnalité de Toshio et cette photo qu’il a de lui depuis toutes ces années.

Takumi est le mystère qui règne autour de lui, mystère qui s’accentue jour après jour davantage.

Xiao qui tout comme Takumi arrive également du centre De Bierne.

Naoki qui se retrouve étrangement imbriqué dans toute l’histoire.

Et enfin, du moins pour l’instant, Shun qui l’intrigue également, rien que par cet étrange sentiment qu’il éprouve envers lui. Sentiment à mi-chemin entre l’amical et le fraternel, alors qu’à plusieurs reprises déjà il lui a été demandé s’ils n’étaient pas apparentés du fait d’une ressemblance assez troublante pour que lui aussi se pose finalement la question.

Tomoya repose son bol vide en se secouant les épaules pour se reprendre. Un mouvement à l’entrée de la cafétéria le rend soudainement plus attentif et c’est avec un grand sourire qu’il hèle en la reconnaissant, la personne venant de passer la porte.

- Hep !! Par ici !!

Takuma lui renvoie son geste amical de la main, se servant ensuite rapidement pour venir rejoindre son coloc et maintenant ami.

- Je ne t’ai pas entendu te lever ce matin !!

Il pose son plateau et prend le deuxième bol de café, qu’il dépose ensuite sur celui de Tomoya.

- Tiens !! Cela devrait te tenir éveillé pour la matinée ! Hi ! Hi !
- Merci, mais pourquoi tu dis ça ?
- Parce que tu n’as pas vu ta tête !!
- À ce point-là ?
- J’en rajoute un peu mais ça se voit que tu ne dors pas suffisamment, je me demande ce qui peut bien te turlupiner comme ça.
- Pour être honnête je me sens tout bizarre depuis quelque temps.
- Raconte !!

Tomoya n’hésite pas longtemps avant de faire ses confidences à son coloc, lui refaisant le point qu’il venait juste de terminer en espérant que de le dire à voix haute lui clarifierait les idées.

- Je ne vois pas le lien entre tout ça, tu es sûr que tu ne te fais pas des idées pour rien ? À moins d’avoir été hypnotisé, je ne vois vraiment pas pourquoi tu ne serais pas venu ici pour la raison que tu nous as donnée en arrivant.

Takuma se tait soudainement, lui aussi venant d’avoir cette même impression d’oublier un point essentiel.

- Ça vient de me faire tout bizarre d’un seul coup !!
- Comment ça, explique !!
- Justement c’est difficile à traduire en paroles, c’est comme si j’avais oublié quelque chose.

Le grand blond sursaute en l’entendant, il n’aurait pas pu donner meilleure explication sur ce qu’il ressent lui aussi.

- C’est exactement les termes que je cherchais !! Comme si ma mémoire me jouait des tours en changeant la réalité… ou un truc comme ça, tu comprends ?

Takuma acquiesce d’un mouvement de tête tout en restant plongé dans ses pensées, buvant machinalement quelques gorgées du contenu de son bol.

Tomoya en est au même point quand il sursaute au presque cri que pousse son coloc.

- Takumi !!!
- Quoi Takumi ??
- Je viens juste d’y repenser mais c’est au moment où Takumi nous est apparu que ça me l’a fait.
- En y réfléchissant bien c’est pareil pour moi, pourtant je ne vois pas trop en quoi il pourrait être responsable ?

Les deux amis en sont là dans leurs cogitations qui semblent pourtant bien parties pour rester infructueuses, quand un troisième larron s’invite à leur table en y déposant son plateau.

Les salutations d’usage s’ensuivent et Hayato puisque c’est de lui qu’il s’agit, fixe maintenant avec insistance celui avec qui il y a peu ils se sont confessé leurs sentiments.

Tomoya sourit à le voir aussi béat, oubliant un temps tous ses questionnements pour envoyer une pique amicale qui va sans qu’il s’y attende le remettre en plein dedans et pire encore.

- Je vois que c’est le grand amour vous deux !!

Alors que Takuma lui répond par un sourire entendu, Hayato de son côté repense à un truc qu’il avait complètement zappé depuis la rentrée.

- Et toi comment vont les tiennes avec Toshio ?? Tu dois être content que Keisuke l’ait retrouvé par hasard, comme quoi le monde est petit tu ne trouves pas ??

L’air soudainement ahuri de Tomoya suivi de peu par Takuma, lui fait se demander s’il s’était bien exprimé en Japonais.

- Vous en faites une tête ? Je viens juste de m’en souvenir, j’avais eu l’occasion d’entendre parler de ta venue par ton copain Keisuke et de la raison pour que tu quittes ton université d’alors, j’avais trouvé ça trop romantique que deux personnes s’aiment sans que l’autre le sache.

Tomoya tombe des nues, c’est Takuma beaucoup moins concerné qui prend la parole pour en savoir plus.

- C’est quoi cette histoire ?
- Quelle histoire ? Demande à Keisuke si tu ne me crois pas !! Je suis étonné que tu n’en aies pas entendu parler en plus, je me rappelle pourtant bien que c’est en grande partie grâce à toi si « Kei » a fait le rapprochement avec le Toshio qu’il recherchait !!

Takuma reporte son regard sur Tomoya visiblement troublé au plus haut point par les paroles d’Hayato, n’ayant également aucun souvenir d’avoir été pour quoi que ce soit dans toute cette histoire.

C’est d’une voix tremblante autant d’incompréhension que de stupéfaction, qu’il s’adresse au grand blond.

- C’est quoi ce délire ??



CHAPITRE 34 : « Shanpaï » « Shun »


« Première heure de cours. »

La voix lancinante du Sensei n’aide en rien à la concentration de ses étudiants qui tous l’un après l’autre finissent par décrocher du cours, Shun n’étant pas le dernier à le faire, il s’intéresse depuis quelques minutes aux mimiques expressives du magnifique garçon qui est devenu son voisin de table.

Ce dernier semble bien loin également de ce qu’inscrit le Sensei sur le tableau noir, un léger coup de coude de sa part le ramène visiblement à la réalité et fait sourire Shun à voir l’air gêné de Tomoya d’avoir été pris sur le fait à rêvasser.

Un bref regard scelle la complicité entre les deux garçons, ce qui les étonne autant l’un que l’autre quoique pas pour les mêmes raisons.

C’est à voix basse que Tomoya s’adresse à Shun.

- C’est d’un ennui mortel !!
- Je trouve aussi.

C’est à ce moment précis qu’un énorme éclat de rire se fait entendre, semblant suffisamment fort pour venir de loin.

- Pas pour tout le monde on dirait !!
- Oui… je me demande d’où ça vient ??

Tomoya tourne la tête vers la fenêtre au moment où le rire reprend de plus belle.

- De l’aile d’en face je dirais !!
- Hé bien !! Ils ont l’air de s’en donner à cœur joie !!

Un rappel à l’ordre leur ramène l’attention sur le cours.

- Allons, s’il vous plaît !! Que quelqu’un ferme la fenêtre, ce n’est pas comme ça que vous réussirez vos examens !!

Après quelques minutes, le cours reprend avec la même monotonie et Tomoya en est encore à se demander qui a pu faire un tel chahut, quand la réponse lui vient comme un flash.

- Takumi !!

Shun se retourne vers lui l’air étonné.

- Quoi Takumi ??
- Je suis quasiment sûr que c’est lui qui a déclenché la crise de fou rire.
- Pourquoi lui et pas un autre ?
- Je n’en sais rien, c’est juste que ça m’a paru évident.

***/***

« Classe de médecine deuxième année. »

Le professeur tente par tous les moyens de ramener le sérieux dans sa classe, alors que lui-même a été pris d’un énorme fou rire qui laisse encore des traces sur son visage.

Il ne saurait dire ni quand, ni comment et encore moins pourquoi cela a commencé, mais le fait est que c’est parti d’un coup comme une traînée de poudre sur une expression de visage venant du jeune Takumi alors qu’il marquait l’étonnement suite à une question qui lui avait été posé.

Les visages encore convulsés des étudiants lui faisant craindre un nouveau départ de feu, il préfère lui faire reprendre sa place en interrogeant quelqu’un d’autre, car l’aspect comique de l’hurluberlu serait l’assurance d’une dissipation malvenue de la classe tout entière.

Hoshio en a encore les larmes aux yeux en repensant à l’air de têtard à hublot qu’a pris celui qu’il définirait de plus en plus comme un ami, plutôt que le concurrent sérieux à la première place des premières heures.

Naoki pour sa part en est encore aux demandes d’explications des deux policiers, quelque chose qu’il ne saurait définir lui disant qu’ils sont très certainement encore loin du compte au sujet du petit rouquin et que toutes ses démonstrations sont là pour prouver qu’il n’est pas quelqu’un de facile à réellement cerner.

***/***

« Intercours de la matinée. »

Le temps étant encore suffisamment beau pour que tous profitent de l’extérieur, ils se retrouvent presque sans y penser dans un coin de la cour pour discuter tous ensemble en attendant la sonnerie de reprise.

Alors qu’ils ont l’explication du fou rire qui a perturbé un bref instant la classe, Tomoya voit venir vers eux Hayato avec son iPhone en main à le pointer vers lui avec une certaine frénésie.

- Tu m’as l’air bien excité ??

Il tend son appareil de façon à ce que tous puissent voir l’écran et chacun découvre la page du campus où commence à s’afficher la tendance du popular vote commencé depuis la veille.

La photo prise dans ce but de Tomoya explosant l’écran avec le chiffre des coups de cœur portés sur lui, en faisant déjà le grand vainqueur bien avant la fin des votes qui devraient se terminer en fin de semaine juste avant l’élection du Mister campus.

Keisuke peu pour ne pas dire pas du tout surpris, le lui prend des mains en sifflant du chiffre indiqué par rapport au deuxième qui pourtant n’est autre que Xiao suivi de peu par Hoshio.

- Mazette !! C’est qu’il a du succès notre blondinet.

Hayato lui reprend l’appareil en ouvrant une nouvelle page du journal du campus.

- C’est la même punition pour le Mister campus…

Il dirige son regard vers Xiao et Hoshio.

-… va falloir vous battre les gars !!

Xiao complètement à l’ouest pose alors la question que les autres ne semblent pas se poser.

- Comment ça nous battre ??
- Eh bien oui quoi !! Il reste la prestation individuelle qui vaut pour autant dans le vote final du jury.
- Personne ne m’a jamais parlé de ça !!

Xiao interroge alors son chéri.

- Tu étais au courant ?
- Bien sûr !! Rappelle-toi que j’étais là l’année dernière, je vais montrer une intro de boxe thaïe.

Devant l’air subitement consterné de Xiao, Tomoya le prend par l’épaule en lui demandant.

- Chacun doit montrer quelque chose qu’il sait faire, ça va de la démonstration de combat d’art martial comme Toshio jusqu’à la danse, le chant ou n’importe quoi d’autres du moment que tu tiennes bien le sujet. Tu dois bien avoir un truc où tu es doué quand même ?
- Je ne vois pas, non !!
- Il n’y a rien que tu saches faire ?

Tomoya comme les autres autour d’eux voit bien le regard que porte Xiao, suite à sa question sur celui qu’il prend toujours pour Toshio.

- À part ça bien sûr, je ne pense pas que ce serait très bien vu des Senseis et du jury ! Hi ! Hi !
- Oh !!

Le « Oh » venant d’Hoshio qui comprend l’allusion devant le regard très explicite que porte sur lui son amant, fait rire tout le monde mais n’apporte rien de concret à Xiao qui maintenant sent une boule de stress le prendre à l’estomac d’avoir avant la fin de la semaine à trouver une idée de spectacle qu’il devra ensuite mettre en œuvre sous les regards de tout le campus.





Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020


CHAPITRE 35 : « Tokyo » « Shinzo Abe »


« Bureau du Premier ministre ce matin-là. »

La réunion venant de commencer et les derniers arrivés venant juste de prendre place autour de la table, le Premier ministre Shinzo se lève pour débuter la séance extraordinaire qui lui a fait convoquer les personnes les plus marquantes du pays.

Le dossier posé en face de chacun d’eux et ce même s’il ne paraît pas des plus épais, n’en est pas moins des plus explosifs suivant comment tournera la réunion et les décisions qui s’ensuivront.

Chacun en ayant pris connaissance avant de venir, on peut lire dans leurs yeux toute la stupeur mais aussi l’immense espoir qui découlera inévitablement de cette bombe médiatique une fois que celle-ci aura fait le tour de la planète.

Pourtant l’éducation stricte et le respect dû envers le plus haut représentant de l’état, font qu’un silence impressionnant se tient alors que tous sans exception bouillent d’impatience à connaître les futures directives à suivre.

Shinzo après un tour d’horizon rapide sur eux tous, prend enfin la parole.

- Qui est-il réellement ?? Voilà déjà la première question à se poser avant d’aller plus loin, la réponse une fois résolue faisant qu’une tout autre politique devra être envisagée.
- N’est-il pas le fils de Florian De Bierne ??
- Quoi que ce soit a priori la plus probable, ce n’est pourtant pas la seule possibilité.

Un brouhaha de voix étonnées envahit alors la salle, l’homme ayant posé la question reprenant la parole.

- Vous ne pensez tout de même pas… non… ce n’est pas possible, voyons…

Le Premier ministre allume alors le vidéoprojecteur en faisant apparaître la première image de celles qu’il a retenues pour cette réunion, cette dernière représentant la une des journaux du pays lors de la clôture du congrès de Kyoto vingt ans plus tôt.

- Vous reconnaissez tous cette image, je présume qu’il n’est pas nécessaire de faire les présentations !! Florian De Bierne a disparu mystérieusement avec deux de ses meilleurs amis quelque temps plus tard, il est de notoriété publique que personne n’a pu expliquer la cause exacte de sa disparition mais toujours est-il que depuis il n’y a plus jamais eu de trace de lui nulle part sur cette planète.
- N’a-t-il pas été admis qu’il avait été enlevé par une civilisation beaucoup plus avancée que la nôtre ?
- C’était en effet au vu du contexte de l’époque, l’explication la plus crédible puisque justement nous étions en passe d’avoir notre premier contact extraterrestre.
- Pourquoi cela ne le serait-il plus ??
- Je n’ai pas dit ça… du moins pas de cette façon aussi tranchée !! La possibilité que ce soit ce qui est réellement arrivé reste la plus probable, mais messieurs pensez-y… ce qui a été fait dans un sens ne pourrait-il pas se faire dans l’autre ??

Cette fois encore le son des voix devient cacophonique, jusqu’à ce qu’un des hauts fonctionnaires présents dans la salle frappe un bon coup sur la table pour y ramener l’ordre et surtout un semblant de silence.

- S’il vous plaît faites silence, sinon comment pourrons-nous délibérer !!

Il se tourne ensuite vers le Premier ministre pour avoir une explication plus claire de ses dernières paroles.

- Que voulez-vous dire par là ?? Qu’il serait possible que Florian De Bierne soit de retour ??

Shinzo montre un léger sourire de contentement à ce que la question lui soit posée aussi rapidement.

- Et pourquoi non ??
- Il se serait montré si c’était le cas !!
- Et qui vous dit qu’il ne l’a pas fait ??
- Auriez-vous des informations exclusives à nous communiquer ??
- Pas que je sache, non !!
- Alors pourquoi lancer de telles paroles ?? Ça n’a pas de sens !!

Shinzo aligne plusieurs photos dans un ordre chronologique, avant de rallumer l’écran et il leur laisse ensuite quelques secondes, le temps qu’ils visualisent tous les différents clichés avant de reprendre ses explications.

- Bien !! Je ne vais pas directement vous mettre sur la piste qui m’a fait penser à un éventuel retour de notre « héros planétaire »… appelons-le comme ça puisque c’est ce qu’une majorité de monde pense de lui. Pour ma part j’aurais plutôt dit « interplanétaire »… mais bon, allons-y pour vous mettre sur la piste et voyons si vous me rejoindrez dans mon opinion quant à ce qu’est en réalité ce garçon !!

Il prend la baguette télescopique et la place sur la première image.

- Voici un portrait datant de bien avant l’ère chrétienne, ce portrait représente l’un des nombreux dieux auxquels nos lointains ancêtres croyaient. Pas le moins important de tous au demeurant puisqu’il s’agit d’Isanagi, le dieu censé avoir créé tout ce qui vit sur Terre.
- Excusez-moi Premier ministre, mais je ne vois vraiment pas en quoi cela concerne la réunion de ce matin.
- Si vous ne m’interrompiez pas, vous l’apprendriez plus rapidement !!

La baguette vient ensuite frapper la photo représentant le personnage escaladant la dune de sable accompagné par un jeune homme blond que tous reconnaissent comme l’un des deux autres disparus.

- Sur ce cliché nous pouvons voir le secrétaire particulier de Florian De Bierne escalader la dune du Pilat en France, il est accompagné par un vieil homme qui aurait déjà dû vous faire réagir.
- N’est-il pas semblable de visage avec le portrait d’Isanagi ?
- En effet, pour être exacte je dirais que c’est une copie conforme…

Il tape ensuite sur une autre photo.

-… regardez maintenant ce cliché !! Nous retrouvons le secrétaire particulier de Florian De Bierne qui redescend la dune, accompagné cette fois de son patron.

Shinzo retourne les deux photos.

- Regardez attentivement les dates de prises de vues, j’aimerais connaître votre avis car de la façon dont je vous les ai fait découvrir, il ne fait nul doute que plusieurs possibilités puissent donner une explication recevable.
- Un rendez-vous entre ce vieil homme et le jeune De Bierne peut être ? Son secrétaire ayant servi de guide.
- Dans ce cas pourquoi le vieil homme n’est-il pas redescendu avec eux ?
- Qu’est-ce que nous en savons ??

Shinzo repose sa baguette et vient se rasseoir en laissant l’écran allumé.

- Les photos sans le contexte qui va avec leur prise peuvent en effet laisser penser de cette façon, seulement une fois que je vais avoir clarifié la raison majeure qui les a fait prendre, il n’y aura plus beaucoup de place aux doutes.
- Nous vous écoutons alors, j’avoue que je ne comprends toujours pas où vous voulez en venir.
- La date au dos des deux clichés, correspond à la période où Florian de Bierne est réapparu alors que tous depuis plusieurs mois le pensaient mort lors de son voyage en Afrique. Ce sont les déplacements inhabituels du jeune Antonin Mush qui ont permis de lever le lièvre à notre service de surveillance mis en place autour des amis proches du jeune De Bierne. Il m’a fallu relire les archives pour ensuite faire mener quelques vérifications rapides et en venir au but de cette réunion. Tout ce que je peux vous certifier avec preuves à l’appui, c’est qu’il n’y avait personne au sommet de la dune quand le premier des deux clichés a été pris et qu’il n’y avait également personne suite à la prise du second.
- Que voulez-vous nous faire dire au juste ?? Que la personne qui est montée est la même que celle qui est descendue…
- Exactement !! Ou du moins en partie !!

Les exclamations d’incompréhensions remplissent la salle à s’en assourdir les oreilles, personne parmi les présents n’étant prêt à croire de but en blanc la dernière affirmation.

- Silence s’il vous plaît !!

Il lui faut réitérer plusieurs fois sa demande avant d’avoir un semblant de calme, Shinzo en profite alors pour enfoncer le clou encore plus profond.

- J’en déduis que ce garçon connu sous le nom de Florian De Bierne et ce malgré tout le bien que je puisse en penser, que ce garçon donc… n’est tout simplement… pas… humain !!

CHAPITRE 36 : « Tokyo » « Shinzo Abe »


« Continuation de la réunion avec le Premier ministre. »

Cette fois les cris envahissent l’étage, faisant intervenir le service d’ordre qui se demande bien quel peut être la raison d’un tel raffut.

Un geste rassurant de l’homme d’État les fait ressortir, alors que ce dernier se bouche les oreilles en attendant une accalmie.

- Messieurs !! Un peu de silence je vous prie !! Messieurs !!

Le haut fonctionnaire qui semble être devenu le délégué du groupe puisque quasiment toutes les questions formulées viennent de lui, exhorte à son tour ses collègues au silence.

Sa voix puissante se fait alors entendre.

- Qu’entendez-vous par « pas humain » votre excellence ?

La question posée, le calme revient dans l’attente d’une réponse qui à voir la tête qu’ils font tous, sera peut-être à même de satisfaire leur besoin de s’accrocher à une vérité plus crédible.

- Une origine non terrestre si vous préférez !!

Shinzo voit bien que son explication semble cette fois-ci les satisfaire, il hésite donc à aller plus loin dans les révélations qu’il a encore à leur faire.

Il change donc sans se précipiter plus que nécessaire les clichés sur le rétroprojecteur pour en positionner d’autres, leur laissant ainsi le temps de retrouver le calme et la sérénité du début, la curiosité devant son geste remplaçant rapidement toutes autres expressions sur leurs visages.

Quand il rallume l’appareil, un murmure d’étonnement le fait une nouvelle fois sourire.

- Ce que vous voyez là sur le cliché de droite et je suis certain que tous s’en sont fait la réflexion, n’est rien de moins qu’une infime partie de la chaîne « ADN » d’un être humain lambda. Sur l’image de gauche et bien… que dire… elle est censée représenter la même partie que celle de droite mais cette fois prise à l’époque sur Florian De Bierne en personne.
- Mais enfin… ça semble complètement différend !!
- En effet et je peux vous assurer qu’à l’heure où je vous parle, c’est-à-dire vingt ans après…

Le Premier ministre fait le tour du cliché avec sa baguette.

-… cette chaîne spécifique reste un mystère complet pour les chercheurs du monde entier.
- Comment ça ??
- D’après leurs rapports, il ne s’agirait pas d’un « ADN » humain mais celui d’un être beaucoup plus évolué, certains vont même jusqu’à prétendre et je pèse mes mots, qu’il ne serait pas… « naturel ».
- Par pas naturel, vous entendez artificiel ??
- En quelque sorte, pas la peine de vous dire qu’ils sont encore loin d’avoir une réponse suffisamment tranchée pour faire taire dans l’œuf toutes ces affirmations se basant juste sur les sentiments de ceux qui les énoncent.

Les hochements de tête affirmatifs venant de ceux qui l’écoutent avec attention, le font soupirer fortement d’être hélas comme eux à ne pas en savoir beaucoup plus.

- Mais nous ne sommes pas là pour comprendre la complexité des recherches en cours sur « l’ADN » de Florian De Bierne, je crains qu’il faille plusieurs générations pour seulement commencer à en décrypter le code.
- Pourquoi donc nous montrer ces clichés alors ?

Le Premier ministre remplace l’image de droite par une autre.

- Maintenant dites-moi ce que vous pensez de ça !!

Il faut quelques secondes avant que quelqu’un dise tout haut ce que tous pensent tout bas.

- Elle est identique, non ?? Du moins c’est ce qui apparaît comme ça à vue d’œil !!
- C’est exact, de ça au moins il n’y a aucune erreur possible. Pourtant le cliché de droite a été réalisé avec un matériel génétique prélevé sur un verre de table et ne datant que de quelques jours !!
- Comment !!!
- Eh oui messieurs, vous m’avez bien entendu et ça a été le but principal de cette convocation spéciale, j’ai préféré vous y amener petit à petit pour que vous puissiez vous faire l’idée vous-même du déroulement de pensées qui m’a fait découvrir le subterfuge.
- Le jeune Takumi Fukuda si je vous suis bien, ne serait non pas le fils de Florian De Bierne mais Florian De Bierne en personne ?? C’est bien de ça qu'il s’agit ??
- En effet !! D’après ceux qui ont eu à analyser ce deuxième échantillon, il ne fait aucun doute sur sa provenance.

Le Premier ministre change une nouvelle fois les images sur le rétroprojecteur, faisant apparaître cette fois le visage de Florian De Bierne tel qui était avant sa disparition et celui de Takumi Fukuda pris la veille.

- Vous remarquerez beaucoup de similitudes dans les traits du visage.
- Il aurait utilisé la chirurgie esthétique alors ?
- Il en aurait sans doute été capable mais…

Shinzo écarte les deux photos pour remettre au milieu celle du vieil homme remontant la dune.

-… reconnaissez qu’à ce point cela tiendrait du miracle !!
- Parce que vous pensez que c’est la même personne que celui qui est redescendu ??
- Il n’y a hélas que cette explication.
- Mais c’est impossible voyons !! Comment expliquer ça de façon crédible !!

La chaîne « ADN » réapparaît à l’écran.

- Quand nous serons capables de décrypter cela, nous aurons très certainement la réponse.
- Vous voulez nous faire croire que le corps de ce garçon aurait des propriétés spéciales ??
- Je ne veux rien vous faire croire du tout, je vous présente juste les faits !! C’est à vous de vous faire votre propre opinion, mais pour ma part comme pour celle de ceux qui étudient depuis vingt ans le génome de ce garçon, il ne fait aucun doute qu’il peut modifier son apparence extérieure.
- Il aurait copié la représentation d’Isanagi ?? Dans quel but ferait-il une chose pareille ??

Le Premier ministre sait bien que ses prochaines paroles vont déclencher un tollé bien plus fort que le précédent, aussi hésite-t-il à leur donner le fond de sa pensée.

D’autant plus qu’il n’y a aucune preuve tangible qu’il ait vu juste, pourtant sa langue se délie presque malgré lui.

- Et si… je dis bien… et si… il ne l’avait pas copié !!
- Comment ça pas copié ?

Le fonctionnaire voit ses traits changer quand il comprend enfin la portée des mots du Premier ministre, de curieux il devient stupéfait avant que son esprit se protège en prenant ça à la plaisanterie.

- Vous ne voulez pas nous faire croire qu’il… non… c’est une plaisanterie n’est-ce pas ! Hi ! Hi !

Shinzo retire les deux clichés rajoutés pour ne laisser que ceux montrant les visages de Florian et de Takumi.

- Comme vous pouvez le constater, il n’y a aucune différence d’âge entre ces deux visages !! Ils représentent tous deux un jeune homme entre dix-huit et dix-neuf ans, pourtant il s’agit assurément de la même personne alors que les deux clichés ont vingt ans d’écart, comment expliquer une chose pareille ? La chirurgie éventuelle n’explique pas tout, jusqu’à preuve du contraire il reste impossible de gommer vingt ans de vie d'un simple coup de scalpel !!
- Mais enfin excellence !! Je vous écoute depuis le début sans vraiment comprendre où vous voulez en venir exactement, ne serait-il pas plus simple de nous donner votre pensée une bonne fois pour toutes plutôt que d’essayer de nous le faire découvrir par nous-même, alors que nous n’avons pas étudié la question autant que vous semblez l’avoir fait cette dernière semaine.
- Je pense que vous le dire de but en blanc ne serait pas la bonne méthode pour que vous acceptiez... non pas d’y croire, mais au moins de ne pas me traiter de fou en prenant le temps d’y réfléchir. Je vais donc poursuivre par un autre point qui a été découvert il y a vingt ans, mais auquel, bizarrement, personne ou presque n’a essayé d’y apporter une réponse.



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CHAPITRE 37 : « Tokyo » « Shinzo Abe »


« Continuation de la réunion avec le Premier ministre. »


Shinzo garde le silence durant quelques minutes en rassemblant ses fiches sur le bureau, cherchant à l’évidence la meilleure méthode pour expliquer l’idée qui lui est venue à l’esprit et qui depuis lors le hante jusque dans son sommeil.

La lecture du rapport sur les réunions entre le Premier ministre d’alors avec le chef des yakusas, fut l’élément déclencheur de cette idée qui a commencé à germer.

La pile de documents tant papier que numérique se référant à Florian De Bierne aurait dû le décourager d’en commencer la lecture, si ce n’était cette étrange fièvre qui l’a pris de vouloir trouver à tout prix une preuve ou du moins un début de preuve que son imagination ne lui joue pas un tour en lui imprégnant cette idée pour beaucoup saugrenue.

Par chance il est tombé assez rapidement sur quelque chose de concret, quand le témoignage de plusieurs dignitaires de l’Église catholique a fait apparaître des faits suffisamment troublants pour aller dans le sens de ses propres pensées.

Les hauts fonctionnaires jusqu’alors muets, commencent à montrer des signes d’impatience.

- Avez-vous de nouvelles révélations à nous faire excellence ?

Shinzo relève la tête de ses fiches en fixant l’assistance.

- Croyez-vous que les religions aient un fond de vérité ??

La question déstabilise visiblement les hauts fonctionnaires, ceux-ci reportant leur regard de l’un à l’autre avec un visage démontrant bien leurs pensées profondes.

- Sommes-nous ici pour avoir ce genre de polémique monsieur ?
- Excusez-moi, c’était juste une entrée en matière pour ensuite poursuivre l’objet de cette réunion.

Shinzo voit l’intention de plusieurs dignitaires à prendre la parole, aussi préfère-il les stopper d’un geste de la main pour poursuivre.

- J’imagine comme vous tous qu’il doit y avoir une part de vrai, sinon comment serions-nous là !! Maintenant le but de mon interrogation n’était pas d’avoir un avis tranché sur la question, mais de vous amener à avoir l’esprit plus ouvert pour ce qui va suivre. Mes paroles pourront certainement en choquer plus d’un d’entre vous, mais que penser de ce garçon ? A-t-il été ou pas ce fameux vieillard, que l’Oyabun de l’époque nommait Isanagi ? Si oui, quel âge a-t-il ? Est-il possible pour quelqu’un de vivre une période aussi longue ?

Il voit que plusieurs personnes font signe pour se manifester.

- Laissez-moi continuer sans m’interrompre s’il vous plaît, il sera temps ensuite de poser les questions qui ne manqueront pas. S’il n’y avait eu que cette conversation avec l’ancien Premier ministre, je n’aurais certainement pas été plus loin et il ne me serait pas venu à l’esprit de vous en parler aujourd’hui, seulement voilà !! Plusieurs témoignages…

Shinzo explique alors en détail la visite de Florian au Vatican avec les troubles occasionnés lors de la prière dominicale, il continue ensuite sur le témoignage de ceux qui ont assisté à la messe dans la basilique près de l’endroit où habitait le jeune De Bierne et où les mêmes faits étranges se sont reproduits.

-… croyez-vous que tous ces témoignages ne soient que des affabulations ? J’ai la conviction qu’il y a une bonne part de vérité dans tous ces rapports et ce sont tous ces faits combinés qui me font affirmer aujourd’hui que le « jeune » De Bierne n’est pas humain.
- Mais…
- Quel être humain pourrait réaliser ce genre d’exploits ? Dois-je vous refaire la liste complète de tout ce qu’on prête à son actif ?

Shinzo reprend sa baguette télescopique pour revenir sur les images toujours affichées sur l’écran mural, il montre alternativement la photo de Florian et celle du vieillard.

- Un « don » de métamorphe inscrit dans ses gènes? La chirurgie plastique actuelle n’ayant pas et de loin ce pouvoir de transformation aussi radicale.

Il entoure cette fois celle de Florian avec celle de Takumi.

- Un « don » de jeunesse qui ne peut s’expliquer par aucune de nos connaissances actuelles, du moins s’il s’agit bien comme je le pense de la même personne.

Il repositionne le portrait vieux de plusieurs milliers d’années représentant le dieu Isanagi.

- Pouvons-nous imaginer cette possibilité ou devons-nous l’écarter pour notre bien-être mental ?
- Sous-entendez-vous qu’il pourrait également être la représentation de cette personne ?
- Je vous pose la question !! Qu’en serait-il si c’était le cas ?

Un long murmure emplit une nouvelle fois la salle, jusqu’à ce qu’une voix s’étant faite discrète jusque-là ne se fasse entendre.

- Il y a peut-être une autre explication plus plausible, tout du moins si on avalise le fait qu’il soit issu d’une civilisation extraterrestre beaucoup plus avancée que la nôtre.

Shinzo sourit, lui aussi ayant eu cette idée pourtant vite laissée de côté.

- Vous voulez parler d’une technologie avancée qui permettrait de voyager dans le temps ?
- C’était en effet l’idée que je voulais émettre, mais je constate qu’elle vous était également venue.
- Et aussi vite écartée. Seule l’imagination peut envisager une telle technologie, comment pourrait-il être possible de revenir dans le passé du seul fait de l’utilisation d’un instrument inventé par l’homme ?
- Alors que vous trouvez plus crédible que le jeune Takumi soit Florian De Bierne, qui lui-même n’était rien de moins qu’Isanagi ??
- Au moins en pensant cela, j’enlève cette impossibilité du voyage dans le temps pour ne garder que les propriétés encore inconnues de son corps dont une spécifique et pas la moindre, celle de pouvoir franchir apparemment sans dommage la barrière des ans.

Une nouvelle fois c’est un véritable brouhaha qui se fait entendre, le Premier ministre constate néanmoins que le silence revient assez rapidement pour qu’un des présents reprenne la parole.

- Parlez-vous d’immortalité ?
- Je n’irai pas aussi loin mais il peut être raisonnablement envisageable que son corps puisse très bien ne pas mesurer le temps comme le fait le nôtre, surtout s’il n’est pas de ce monde. Il y a également une autre possibilité que certains de nos chercheurs ont émise suite aux vingt années à tenter d’étudier son génome, celle que seul son esprit soit naturel et que le corps qu’il habite soit, d’une certaine façon, artificiel.
- J’avoue que je préfère cette version à celle d’un dieu, mais que devons-nous faire s’il s’avérait que vous ayez vu juste ? Devons-nous garder pour nous cette découverte ou bien devons-nous la partager avec le reste du monde ?
- Le but de cette réunion était de vous informer sur les diverses possibilités, il est encore trop tôt pour révéler à qui que ce soit ce que nous avons appris et seul notre gouvernement pour l’instant est au fait de ces révélations.
- Hum !!

Shinzo tourne la tête vers le personnage ayant émis ce borborygme de doute.

- Que veut dire ce « hum » ?
- Qu’il serait étonnant que nous soyons les seuls à connaître son retour.
- À qui pensez-vous en premier lieu ?
- A ceux du centre De Bierne bien sûr !! S’il est bien le Florian De Bierne d’il y a vingt ans, cela signifie qu’ils lui servent d’alibi pour sa nouvelle identité.
- Ce n’est pas faux !! Pourtant je ne pense pas qu’ils le trahiraient en révélant la vérité, le rapport de nos gens envoyés là-bas pour s’informer est des plus explicites sur la façon dont ils font cause commune dans leurs réponses ambiguës, en avalisant sans en reconnaître officiellement l’idée, que le jeune Fukuda puisse être le fils de Florian De Bierne.
- Est-ce que ça compte vraiment qu’il le soit ou pas ? Le principal n’est-il pas qu’il amène de nouvelles avancées ? Ne devrions-nous pas tout simplement nous contenter de garder un œil sur lui sans pour autant venir s’ingérer dans sa vie ? Rappelez-vous combien le jeune De Bierne tenait à sa liberté.

Shinzo respire enfin d’avoir pu les amener là où il voulait, aussi lance-t-il sans en avoir l’air le dernier scoop de la journée.

- D’autant plus que cette fois… Eh bien… il ne semble pas être le seul dans son cas !!



CHAPITRE 38 : « Tokyo » « Shinzo Abe »


« Continuation de la réunion avec le Premier ministre. »


Cette fois c’est un silence de plomb qui suit ses dernières paroles, Shinzo voit bien dans leurs regards qu’il les a ferrés à la gorge et qu’ils n’attendent plus maintenant que de boire ses paroles.

C’est devant son silence persistant, qu’un des hauts fonctionnaires se décide enfin à prendre la parole pour poser la question qu’ils se posent tous.

- Que voulez-vous dire par là monsieur ?? Qu’ils seraient deux ou plus à avoir les mêmes capacités ??

Le temps de remettre d’autres clichés sur le rétroprojecteur et de reprendre sa baguette télescopique, Shinzo fait apparaître deux nouveaux visages juste au-dessous de ceux de Florian et de Thomas, tapotant nerveusement de l’un à l’autre comme si le fait de le faire lui donnait encore plus de certitude quant à la corrélation qu’il pourrait y avoir entre eux.

- Ce garçon a pour nom Toshio Yamashita, vous reconnaîtrez certaines similitudes physiques avec Florian De Bierne ou Takumi Fukuda si vous préférez !! Mais ça ne s’arrête pas là et ce garçon a trouvé la réponse ou plutôt devrais-je dire la cause qui nous empêchait de réutiliser la formule salvatrice pour notre atmosphère.

Shinzo n’attend pas et passe directement sur les deux autres visages.

- Je pense que vous tous ici connaissez ces deux garçons, il s’agit de Thomas Louvain l’amant de Florian De Bierne qui a également disparu et son altesse le prince Tomoya de Toshi Kotaishi, je vois que certains d’entre vous ont compris la raison qui m’a fait mettre la photo de son altesse avec celle de Thomas.
- En effet excellence !! C’est troublant comme la ressemblance est frappante, à croire qu’ils sont frères !!
- Vous y êtes presque !! Sauf que le degré de filiation n’est pas celui d’avec un frère… mais plutôt d’avec un fils !!
- Comment se pourrait-il qu’une telle chose ait pu arriver ? Insinueriez-vous que la princesse Masako ait eu une relation avec le jeune Thomas ?
- Bien sûr que non et d’ailleurs les dates ne concorderaient pas, son altesse est née presque un an après la disparition du jeune De Bierne et de ses deux amis.
- Mais alors… comment ??
- De la même façon sans doute qu’a été conçu le jeune Toshio, quoique pour ce dernier il y ait encore des doutes du fait d’un ADN complètement différent de celui du jeune De Bierne de l’époque et bien entendu du jeune Takumi d’aujourd’hui.
- Comment expliquez-vous ça alors ??
- Hum !! Comme je vous le disais plus tôt, il y a encore quelques failles qu’il nous faut étudier plus en avant et celle-là n’en est pas une des moindres, mais j’ai l’intime conviction d’avoir raison.
- Alors que pour son altesse vous en avez la certitude !!
- C’est exact, l’analyse du génome ne fait aucun doute !! D’autant plus que celui de Thomas Louvain avait lui aussi des particularités qui n’apparaîtront au mieux que dans plusieurs milliers d’années sur l’homo sapiens et que son altesse a reçues en héritage. Nous interrogeons Sa Majesté sur cet état de fait et nous finirons bien par apprendre la vérité sur la naissance de son altesse.

Un silence se fait à nouveau, le temps pour tous d’ingurgiter les révélations qui tombent l’une derrière l’autre sans discontinuer depuis le début de la réunion.

- Comment se fait-il qu’il y ait eu ces recherches de faites sur son altesse ?

Un coup de baguette sur les deux photos.

- N’est-ce pas évident pour qui comme moi faisais justement des recherches sur le jeune De Bierne ? J’avoue en être presque tombé de ma chaise quand j’ai eu la révélation en revisionnant les photos incluses dans les rapports de cette époque.
- Serait-ce la raison de la présence de Florian De Bierne dans cette école ?
- J’imagine qu’il y a de grandes chances pour que ce soit le cas, pourquoi autrement revenir sur Terre avec cette identité d’emprunt ?
- Si je peux me permettre monsieur, je dirai qu’il n’a pas spécialement démontré de son intelligence quant à son déguisement.

Shinzo sourit en prononçant sa phrase d’un ton où l’ironie n’est pas loin de percer.

- Je pense au contraire qu’il l’a fait ça en connaissance de cause.
- Hum !! Oui !! Peut-être en effet, mais alors quelle sera notre stratégie future si tout cela se révèle exact ?
- Dans un premier temps je dois m’assurer qu’il n’y a personne d’autre de concerné, une équipe médicale vient d’y être envoyée dans ce but. Elle a pour charge de prendre discrètement un échantillon de salive sur chaque personne présente.
- Vous pensez qu’il pourrait y avoir de nouvelles révélations ?
- Ce serait étonnant mais je préfère ne pas prendre de risque.
- Ça n’explique toujours pas comment cela a pu être possible !!
- Quelqu’un a sans doute récupéré la semence des deux garçons qui n’avaient pas la réputation de se priver en ce qui concerne les relations charnelles.

Un des fonctionnaires se lève pour remettre sur la vitre de l’appareil la photo de l’extrait du génome de Florian.

- Il paraît évident que cet ADN n’est pas compatible avec le nôtre et si malgré tout c’était le cas, la mère prendrait d’énormes risques !!
- Et donc ?
- Je ne pense pas que la famille impériale n’en ait pas été consciente, alors pourquoi faire une chose pareille ?? Ça n’a aucun sens commun avouez-le !!
- L’ADN de Thomas Louvain est lui compatible, c’est sans doute la raison de sa naissance.
- Ça n’explique toujours pas celle du jeune Toshio, puisque vous l’avez reconnu vous-même qu’il n’y avait rien de concordant.

Shinzo savoure le moment du fait qu’il se doute bien que ses prochaines paroles vont encore plus les emmener dans ce qui pour eux représente l’irrationnel et que lui-même a mis un certain temps avant d’en accepter l’éventuelle justesse.

- C’est exact ou tout du moins ça l’est en partie, en fait nous avons eu la chance qu’un des médecins-analystes se souvienne d’un fait troublant datant de presque vingt ans et qu’il en réfère sur son rapport, nous n’avons eu alors qu’à vérifier ses dires.
- Qu’allez-vous encore nous annoncer cette fois ??

Shinzo sort le dernier cliché encore resté dans le dossier.

- Qu’est-ce que c’est ??
- C’est un fœtus humain… enfin humain ça reste toujours à prouver.
- Qu’est-ce que ça vient faire dans cette affaire ?
- J’y arrive, si seulement vous cessiez de m’interrompre !! Ce fœtus appartient au frère jumeau de Toshio, comme vous pouvez le voir sa croissance s’est arrêté dès les premières semaines de gestation et les spécialistes affirment tous qu’il n’était absolument pas viable, une étude poussée les a laissés dans l’expectative jusqu’à ce que je fasse ressortir le dossier. Il s’avère que les tissus de ce fœtus sont identiques en tout point avec le génome du jeune De Bierne, le deuxième fœtus n’a pu survivre que pour deux raisons principales. La première étant qu’il a pris l’intégralité de sa mère et la seconde que son jumeau soit mort, quelques semaines de plus de vie de ce dernier l’aurait très certainement tué, lui et sa mère.
- Mais alors d’où lui vient cette intelligence qui lui a permis de résoudre un problème resté jusqu’alors inaccessible à nos meilleurs scientifiques ?

Shinzo fait passer des copies d’un dossier réalisé par l’un des meilleurs psychanalystes s’étant penché sur le cas de la double personnalité de Toshio.

Il leur laisse le temps d’en prendre connaissance, avant de soupirer un grand coup devant l’énormité encore pour lui aujourd’hui de ce qu’il s’apprête à dire.

- Je ne vois plus qu’une explication, si quelqu’un en a une autre à proposer qu’il ne s’en prive pas, je suis prêt à tout entendre.
- Qu’en avez-vous conclu de ce rapport d’expertise ?
- Je dirai qu’il y a eu deux phases distinctes, la première venant de la reconnaissance que sa vie générerait automatiquement leur mort à tous les trois et la deuxième, d’un transfert dans l’esprit du fœtus sain qui expliquerait la double personnalité dont est affecté le jeune Toshio.

Le haut fonctionnaire toujours debout devant l’écran fixe de plus près le fœtus à peine plus grand qu’un ver.

- Vous voudriez nous faire croire qu’il était déjà en pleine conscience dans cet état d’embryon et qu’il a pris de lui-même la décision de se suicider pour la survie de son frère ?
- Et quelque part aussi la sienne… oui… c’est en effet ce à quoi je pense !!



Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020

CHAPITRE 39 : « Shanpaï » « Xiao »


« Midi à la cafétéria du campus. »

Keisuke observe Xiao depuis qu’ils se sont retrouvés pour prendre le déjeuner tous ensemble, se demandant bien ce qui peut le rendre soudainement aussi déconnecté du groupe.

Il s’arrange pour se faire remarquer de Tomoya en lui montrant ensuite le jeune Eurasien d’un bref coup de tête, ses yeux montrant bien l’étonnement qu’il éprouve à sa vue.

Tomoya sourit en prenant la parole.

- Tu n’as toujours pas trouvé d’idée pour ta présentation à Mister campus à ce que je vois !!
- Ça se voit tant que ça ?
- Tu ne nous as pas habitués à avoir cette tête ! Hi ! Hi !

Hoshio le couve des yeux comme un amoureux transi, le voir se faire de la bile comme ça pour pas grand-chose en plus le laisse dans l’expectative.

- Il n’y a pas mort d’homme non plus, je ne vois pas pourquoi tu prends ça autant au sérieux !!
- Pffttt !! Je voudrais bien t’y voir !! Facile à dire aussi !!
- Mais tu m’y verras, rappelle-toi que je fais également le concours.
- Je le sais bien, ce n’était pas ce que je voulais dire.

Tomoya semble également lui aussi désolé que son copain se fasse un trou à l’estomac pour rien.

- Tu as encore le temps d’y penser.

Xiao reporte son attention sur lui avec un semblant de sourire visiblement forcé.

- Jusqu’à la fin de la semaine, tu appelles ça avoir du temps toi !! Mais j’y pense… toi aussi tu vas devoir nous montrer un talent sur quelque chose, tu y as déjà réfléchi ?
- Euh… en fait, pas encore vraiment.

Keisuke soupire d’exaspération.

- On n’est pas sorti avec vous deux… parole !! Bah !! Au pire vous pourrez chacun réciter un poème ou un truc dans le genre, je me souviens que l’année passée il y en a eu plusieurs en manque d’inspiration qui ont fait ça.
- De toute façon ce n’est pas ça qui changera les choses ! Hi ! Hi !

Tous se tournent vers Kaito qui jusque-là s’était contenté de les écouter, il capte leurs regards curieux portés sur lui et croit bon de rajouter :

- Eh bien oui, quoi !! Ce n’est pas comme s’il y avait d’autres gagnants potentiels, vous êtes sûr tous les trois de rafler les premières places. Vous feriez un spectacle de clowns complètement pourri que ça ne changerait rien au final.

Xiao ne dit rien mais son œil s’est mis soudainement à pétiller d’amusement, l’idée lancée en l’air lui a fait revenir quelques souvenirs de soirées passées au centre où les plus jeunes écoutaient avec avidité leurs aînés raconter les innombrables anecdotes qu’ils avaient vécues avec Florian.

Il ne fait nul doute pour lui que son « oncle » saura lui donner l’idée qui lui manque et c’est donc d’un air beaucoup plus serein qu’il s’attaque à son plat de résistance alors qu’au contraire Tomoya commence à faire grise mine.

C’est dans cette atmosphère néanmoins amicale qu’ils terminent leur repas, se séparant pour aller vaquer chacun à ses propres affaires.

Xiao une fois dehors ne peut pas manquer de voir le camion médical garé dans la cour, il n’a pas le temps de se poser la question du pourquoi de sa présence qu’il se sent saisi par les hanches et se tourne pour voir Hoshio agrippé à lui.

- Parait qu’il est là pour plusieurs jours, une histoire d’épidémie dans la région !! Apparemment ils vont contrôler tout le monde pour ne prendre aucun risque, c’est du moins la version officielle.
- Pourquoi ?? Tu penses qu’il pourrait y avoir une autre raison ??

Hoshio fronce les sourcils, cherchant pourquoi il a émis un doute sur les véritables intentions liées à la présence du corps médical.

- J’ai juste dit ça comme ça, avec tout ce que nous vivons depuis la rentrée… enfin… tu comprends ??
- Tu penses que ça pourrait être lié à Takumi ??

À ce moment-là, deux étudiants sortent du véhicule et passent devant eux en donnant leurs impressions.

- Bizarre, tu ne trouves pas ?? Pourquoi nous ont-ils fait un prélèvement de salive ??
- Hum !! Je n’en sais rien, mais c’est vrai que c’est bien la première fois que ça arrive depuis que je passe des visites médicales.

Les voix s’affaiblissent au fur et à mesure que les deux garçons s’éloignent d’eux, Xiao se tournant une nouvelle fois sur Hoshio pour marquer sa surprise.

- Plutôt étrange cette histoire de prélèvement, tu ne trouves pas ?? En plus il me semble qu’il faut une autorisation spécifique pour le faire, à ce rythme nous serons tous fichés dès notre naissance… à quand le puçage des nouveau-nés comme pour les animaux domestiques !!

Hoshio commence à se demander s’il n’y a pas autre chose derrière tout ça et son cerveau en vient tout naturellement à se mettre en mode expert, déjà pour analyser les données qu’il a et qui ensuite, pourraient lui faire comprendre les intentions réelles de ceux qui ont déclenché cette affaire.

De son côté Xiao commence à ressentir la chaleur des mains restées posées sur ses hanches, l’excitation commence à le prendre alors qu’une certaine gêne à se voir ainsi exposé devant tous les regards, lui rougit les joues.

Un long frisson le prend alors, qui bien entendu est parfaitement ressenti par Hoshio, ce dernier sortant de son mode “computeur” pour lever tout d’abord des yeux surpris vers son chéri et très vite comprendre ce qui le met dans cet état.

Un sourire malicieux lui vient quand ses mains jusque-là restées simplement posées sur le corps de Xiao, se mettent en mode massage sensuel qui accentue encore plus son trouble mais aussi met à mal une fois encore sa pudeur.

- Il nous reste une heure avant la reprise des cours si ça te dit.

Le cœur de Xiao fait un bond dans sa poitrine en comprenant bien l’allusion, il reste un moment sans réaction jusqu’à ce qu’il se rende compte des regards égrillards mais aussi appréciateurs, voire envieux des quelques garçons qui les croisent et qui ont le regard là où son trouble est très certainement le plus visible.

Hoshio s’en rend compte à son tour, il se détache alors de son chéri pour ne pas le laisser se donner en spectacle et lui prend la main pour l’entraîner avec lui vers l’aile du bâtiment où se situe leur chambre.

- J’ai compris à quoi tu penses ! Hi ! Hi ! Allons-y avant que ça devienne compliqué d’avoir à expliquer à tout le campus ce qui te met dans cet état.

Heureusement pour eux, ils ne croisent que très peu de monde et Xiao préserve ainsi sa pudeur, malgré le mouvement de balancier des plus explicites de son émoi à l’intérieur de son pantalon de tergal noir.

La porte à peine refermée sur eux, que cris, jappements, couinements, ahanements, soupirs et autres manifestations gutturales se font entendre dans le couloir, ne laissant aucun doute sur la façon qu’ont les deux colocs de passer l’heure restante avant la reprise des cours.

Un double son viril de délivrance marque la fin de cette joute masculine, suivi bientôt d’un bruit de douche avant qu’enfin la porte ne s’ouvre à nouveau pour laisser sortir les deux compères, sourire banane aux lèvres.

La porte d’en face s’ouvre alors pour laisser apparaître la chevelure rousse d’un des deux locataires, ce dernier se tournant vers son coloc avec un sourire égrillard aux lèvres.

- À côté de ces deux-là nous faisons figure d’enfants de chœur ! Hi ! Hi ! Putain… Qu’est-ce qu’ils se mettent !!
- Bah !! Ce n’est pas plus mal de se la jouer discret, allez viens !! Il nous reste encore dix minutes pour un câlin.
- Sûr qu’on en a besoin… après les avoir entendus, ça m’a redonné la pêche ! Hi ! Hi ! S’ils savaient ce que nous faisons, je suis sûr qu’ils seraient sur le cul !!



CHAPITRE 40 : « Shanpaï » « Tomoya »


Tomoya a remarqué comme tout le monde ce véhicule médical garé dans la cour centrale, sa curiosité ne va pas jusqu’à se poser la question du pourquoi de sa présence et s’il semble quelque peu préoccupé, c’est plutôt par l’absence du petit rouquin à leur table pendant le déjeuner.

Il cherche des yeux la silhouette facilement reconnaissable de Takumi, ce dernier n’étant manifestement pas dans les parages.

C’est la taille par contre plutôt hors norme de Naoki qui le fait se diriger vers lui d’un bon pas, pour l’interpeller dès qu’il est à portée de voix suffisamment discrète.

- Hep !! Psitt !!

Le jeune colosse se retourne tout d’abord surpris, puis sourit en reconnaissant celui qui vient de l’interpeller de si étrange façon.

- Votre alte… Heu !! C’est moi que vo… tu cherches ??
- Oui !! Tu n’as pas vu Takumi par hasard ?
- Takumi ? Non pas depuis notre dernier cours, pourquoi ?
- Pour rien, juste qu’il déjeune d’habitude avec nous et qu’il n’est pas venu.
- Tu ne devrais pas t’inquiéter pour lui, il n’y paraît pas comme ça mais il sait très bien s’occuper de lui tout seul ! Hi ! Hi !
- J’ai entendu dire que tu l’avais pris sous ta protection pourtant ??
- Hein… ah oui… sans doute au début, mais j’ai vite compris qu’il jouait un rôle et qu’il était parfaitement capable de se débrouiller tout seul comme un grand !!

Naoki remarque la grimace mi-convaincue, mi-sceptique du jeune prince, une question se pose alors à lui.

- Il t’intéresse tant que ça ?
- Comment ça ?
- Je vois bien que tu t’inquiètes pour lui, c’est pour ça que je pose la question.
- C’est déjà devenu en quelque sorte un ami et puis avec tout ce qu’on entend depuis quelque temps sur son compte, comment veux-tu que ma curiosité ne me fasse pas avoir envie de lui parler ?
- Hum… je comprends, quoique j’aie arrêté de lui poser des questions depuis longtemps !!
- Pourquoi donc ? C’est ton coloc il me semble, c’est naturel de discuter entre compagnon de chambre.
- Il m’embrouille trop avec ses réponses et en plus il fait des choses bizarres, tout en voulant me faire croire que ce n’est rien.

Tomoya éclate de rire devant la tête que fait Naoki, il va pour lui demander un exemple quand il capte une masse de cheveux roux en pétards dans son angle de vision.

Aucun doute que ce ne soit Takumi, aussi Tomoya le quitte sans plus une parole après une brève tape de main amicale sur l’épaule du grand costaud.

Il se dirige dans la direction où il l’a vu passer et s’arrête une fois l’avoir presque rejoint, curieux de le trouver en pleine discussion avec Shun.

Les deux garçons s’aperçoivent rapidement de sa présence et s’arrêtent de parler en se tournant vers lui avec le sourire aux lèvres.

- Justement on parlait de toi, pas vrai Shun ?
- Heu !!
- En bien j’espère ?
- Plutôt avec curiosité je dirais ! Hi ! Hi !
- Comment ça, explique-toi.
- En fait on se demandait si tu avais une grosse quéquette, pas vrai Shun ?

Alors que Tomoya ouvre de grands yeux abasourdis, Shun se tourne vers le petit rouquin avec lui aussi un réel étonnement dans le regard.

- Une grosse quoi ??
- Quéquette !! Tu ne sais pas ce que c’est ? Ah oui c’est vrai que tu n’es jamais sorti de ton île ! Hi ! Hi ! Un zguègue, ça te parle plus… non… toujours pas ? Wouah !! Un peu lourdingue comme mec… un kiki… non plus ??

Devant les yeux marquant la surprise d’entendre tous ces noms dépourvus pour lui de sens, Florian pousse un soupir d’exaspération alors que Tomoya pour sa part se retient de justesse d’éclater de rire.

- Pffttt !!! Une bite… ah !! Je vois que tu percutes enfin !! Pourquoi on parle de ça au fait ??

Florian mate la braguette de Tomoya de façon à ce qu’il voit bien de quoi il s’agit.

- Ah oui… c’est vrai !! Alors elle est grosse comment ??
- Vous parliez vraiment de ça ??

Tomoya voit Shun lui faire des gestes désespérés de dénégation derrière le dos de Takumi, il comprend alors que ce n’est une fois de plus qu’un des tours pendables habituels du petit rouquin.

- Alors allons quelque part où ce sera plus discret pour que je te montre, mais je suis curieux d’en connaître la raison ?

Le regard vert émeraude que Takumi fixe maintenant sur lui avec intensité, lui transperce le corps et surtout le cœur, la révélation lui vient d’un coup du profond sentiment qu’il éprouve déjà pour ce jeune garçon hors du commun.

C’est avec peine qu’il arrive à déglutir alors que le regard porté sur lui ne faiblit pas, sa voix lui résonne à l’oreille comme venant d’ailleurs quand il s’entend parler.

- Je plai… san… tais, vous l’aurez bien compris j’espère ?
- Ah oui ??

Shun quant à lui les écoute en se demandant bien ce qu’il se passe entre eux, le sujet n’étant pas a priori de ceux qu’il a l’habitude d’entendre ni de parler et il trouve même que le petit Takumi manque singulièrement d’éducation pour l’aborder de façon aussi scabreuse et ce même s’il n’en doute pas d’avoir été dit avec un humour, somme toute assez particulier quand même.

Il préfère donc les arrêter dans leurs délires, le thème n’étant pas et de loin dans sa ligne d’intérêts, changeant de sujet pour l’occasion.

- Tu cherchais l’un de nous deux peut-être ?
- Oui et non en fait !! Je m’étonnais de ne pas avoir vu Takumi nous rejoindre à notre table, aussi je le cherchais juste pour ne pas m’inquiéter.
- Tu t’inquiètes pour moi ? Pourquoi ça ?
- Avec tous ces gens qui posent des questions depuis que tu t’es fait remarquer à opérer le directeur, je me demande ce qu’ils te veulent et du coup j’ai quelques craintes pour ta sécurité, enfin non… ce n’est pas tout à fait ça, mais je m’inquiète quand même.

Shun observe Tomoya tandis que ce dernier essaie de se sortir désastreusement il doit bien se l’avouer, de ses explications qui lui paraissent sinon décousues, du moins données avec une gêne manifeste à ne pas vouloir montrer trop les sentiments qui l’ont poussé à rechercher le petit rouquin.

- Dis plutôt que tu le kiffes et que tu t’inquiètes pour lui au lieu de t’enferrer dans tes explications à deux « Sen* » !!
- Mais non… enfin je, mais non… c’était juste pour ce que je viens de dire, rien de plus.

Florian lui aussi ressent ce sentiment qu’il avait pourtant bien décidé de ne pas avoir envers le fils de son chéri, mais rien n’y fait et son cœur réagit plus vite que son esprit en écoutant Tomoya s’emmêler dans ses explications.

Du coup c’est lui qui le premier détache son regard de celui du beau blond, le fait de reconnaître s’être fait prendre à nouveau dans une histoire sentimentale lui ôtant un instant toute autre forme de pensée objective.

Une question se pose alors à lui, est-il possible qu’après tout ce temps il retombe une nouvelle fois amoureux et cette question à elle seule lui amène un long frisson, donné autant par la crainte des conséquences que par le simple plaisir de sentir son cœur être pris de nouveau dans l’exaltation d’une première fois.




Sen* : monnaie Japonaise





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CHAPITRE 41 : « Shanpaï » « Takumi »


« Plus tard dans la journée. »

Depuis la fenêtre de sa chambre, Florian observe le passage à tour de rôle des étudiants pour cette visite médicale qui arrive à point nommé et comme par hasard, juste après celle des officiers de police.

Il ne lui faut pas une longue réflexion pour en comprendre le but, un sourire ironique lui vient alors qu’il se fait la remarque à haute voix.

- Quelqu’un qui semble avoir eu quelques doutes sur mon identité et du coup il s’est rendu compte qu’il y avait d’autres cas plus ou moins similaires, attendons pour voir jusqu’où ils vont oser aller en gardant le secret.

Ce n’est pas et de loin ce qui inquiète le plus Florian qui depuis le matin ne cesse de se repasser cette sensation perçue en début de matinée mais surtout il cherche à comprendre comment cela a pu être possible.

Une seule possibilité viable lui est venue à l’esprit depuis lors et cette dernière n’est pas de celle qu’il va lui falloir prendre à la légère.

- Qui êtes-vous, d’où venez-vous ??

Bien entendu il n’en a pas la réponse et c’est ce qui depuis le matin l’empêche de suivre son programme, sa rencontre avec Shun et Tomoya, étant la seule distraction qui lui a changé les idées de toute la journée.

« Y en a-t-il d’autres comme moi quelque part ? » pense-t-il, « si oui qui sont-ils et surtout d’où viennent-ils ? ».

- Arrh !! C’est énervant !!

Malgré tout une poussée d’adrénaline inhabituelle lui amène un certain plaisir d’avoir enfin une énigme à résoudre alors que depuis que sa mémoire lui est revenue, il n’y avait plus vraiment de choses qui pouvaient lui amener ce genre de sensation.

Il s’allonge confortablement sur son lit en apposant un marqueur temps à son corps, son esprit s’échappant ensuite dans l’immensité de l’univers à la recherche d’un indice pouvant lui donner une piste à suivre.

Le temps n’étant plus un facteur, il arpente les limites de l’univers en croisant en chemin le sillage de « PENN » toujours dans son rôle d’essaimage des nouvelles galaxies.

Ce n’est qu’après avoir parcouru en vain un trajet incommensurable, qu’il retrouve son corps en se basant sur le marqueur et pour quelqu’un qui aurait été présent avec lui dans la chambre, il aurait juste eu l’impression qu’il venait de s’allonger pour un bref instant.

C’est cette fois le front plissé par l’inquiétude qui le marque pour n’avoir rien trouvé à quoi se raccrocher, que Florian se relève pour ressortir prendre l’air.

***/***

« Quelque part, ailleurs. »

Les deux personnages réapparaissent devant un bâtiment sans âge, hésitant un instant à y entrer.

- Que va-t-il arriver maintenant ?
- Les maîtres seuls en décideront !!
- Est-ce que cela ne gênera pas notre expansion dans ce vecteur galactique prometteur ?
- Il est seul de son espèce, nos maîtres sont plus anciens et plus puissants.

Le plus ancien des deux se tourne vers son collègue.

- Comment peux-tu dire une chose pareille, tu as vu comme moi combien son aura est forte !!
- Entrons !! Nos maîtres nous attendent !!

Le chemin est long dans les méandres du bâtiment, ce dernier datant d’un temps où la planète elle-même était encore jeune.

Ils finissent néanmoins par arriver devant un immense portail qui s’ouvre devant eux en dévoilant une salle démesurée à l’image de l’édifice.

Les deux hommes semblent minuscules devant le gigantisme du lieu, leurs pas les amènent devant un autel où cinq autres personnages les attendent avec une étrange flamme au fond des yeux.

Point n’est besoin pour les deux arrivants de faire un quelconque rapport, leurs esprits sont mis à nu et lus sans qu’ils puissent cacher quoi que ce soit du long périple par lequel ils sont passés jusqu’à la découverte qui les a fait revenir.

« Conversation entre les maîtres. »

- Devons-nous le transférer jusqu’à nous ?
- Apprenons à mieux le connaître avant, nous devons découvrir comment il a pu devenir ce qu’il est !!
- Cette question s’est posée pour chacun d’entre nous en son temps, sans qu’un début de réponse puisse nous en révéler ne serait-ce que le commencement d’une hypothèse sur ce que nous sommes et qui nous a créés, je pense qu’il en sera de même pour lui.
- Il semble bien jeune !!
- Son corps peut-être mais pas son âme, je peux deviner une très longue errance avant que sa volonté ne crée ce qui l’entoure.
- Il devra se plier à notre détermination, son univers encore en formation nous est indispensable alors que le nôtre se meurt en se figeant et que notre propre pouvoir d’expansion n’est plus qu’un lointain souvenir.
- Nous n’en sommes pas encore au point de risquer notre existence, ne devrions-nous pas nous en faire un allié plutôt qu’un ennemi ?

L’un des maîtres s’adresse alors aux deux personnages restés figés dans l’attente de nouvelles instructions.

- Retrouvez cet enfant, prenez une apparence qui vous permettra de l’approcher et apprenez en le plus possible sur lui.
- Bien maître !!

Un geste de la main les congédie sans plus de paroles, ces derniers reprenant le chemin inverse de l’aller en soupirant d’aise d’en être sorti avec une nouvelle mission.

- Grâce à cette mission, il nous est donné un supplément de temps de vie et de pouvoir !!
- C’est la façon qu’ont les maîtres pour nous remercier de ne pas avoir échoué.

Un bref regard vers le ciel vide d’étoile une fois à l’extérieur du bâtiment, leur démontre une fois de plus combien le temps est malgré tout compté pour cet univers où déjà beaucoup trop de soleils se sont éteints.

Ils comprennent bien l’importance de leur mission, qui permettra l’exode des peuples vivant sur des planètes mourantes.

- Il y a quand même une question que je me pose malgré tout !!
- Oui laquelle ??
- Pourquoi nos maîtres n’ont-ils pas recréé un nouvel univers pour y migrer une fois celui-ci stabilisé ?
- Il est peut-être trop tard pour le faire ??
- Hum !!
- A quoi penses-tu donc ??
- Je me demandais s’ils en avaient jamais eu la possibilité, mais dans ce cas cela signifierait qu’ils ne…
- Ne dis plus rien malheureux !! Veux-tu mourir tout de suite !!

Un regard apeuré vers son collègue alors que ce dernier regarde autour de lui si tout reste calme, il reprend néanmoins son idée en prenant un autre angle de vision de la question insidieuse qui le prend depuis son retour.

- Nous devons suivre les ordres de nos maîtres en nous rapprochant de lui. Peut-être serait-il bon de prendre cet ordre à la lettre.
- Que veux-tu dire par « à la lettre » ?
- Devenir réellement très proche au point de lui devenir fidèle. Rappelle-toi l’univers d’où nous venons et regarde celui où nous sommes, nos maîtres ont beau être cinq qu’ils n’arrivent pas à sa cheville !! Tu disais qu’ils étaient plus puissants, permets-moi d’en douter !!
- Tu as peut-être raison mais ça ne répond pas à la question de savoir qui a créé les maîtres et par là même ce garçon ??



CHAPITRE 42 : « Shanpaï » « Takumi »


Une fois dehors, Florian reste un long moment à remplir ses poumons de l’air frais de ce début de soirée et chasse ses préoccupations pour revenir à des pensées plus sereines, le manque de ses chéris commençant à le travailler sérieusement.

Seul Antonin est entre guillemets disponible puisqu’il n’a pas l’intention de subir pour l’instant l’interrogatoire en règle de Thomas, ni le rendre triste s’il venait à savoir qu’il rend visite à Lorgan derrière son dos.

Un sourire coquin montre son intention de rejoindre Antonin un peu plus tard dans la soirée, une fois sa décision prise. Il reprend sa marche vers l’endroit en limite du campus qui maintenant devient pour lui son havre de paix.

Il est à peine assis sur l’un des deux bancs, que des pas se font entendre pour bientôt laisser apparaître son coloc reconnaissable entre tous et qui en le découvrant assis, pousse un soupir de soulagement.

- Tu es là !! Sais-tu que tout le monde cherche après toi ?
- C’est qui « tout le monde » ?
- Les gars de la bande !!
- Tu ne dois pas être à jour alors, parce que j’ai discuté avec Tomoya et Shun tout à l’heure.
- Ouaih… enfin bref !! Qu’est-ce que tu fais là tout seul ?
- Je réfléchissais sur tout ce que j’entends dire sur moi.
- Tu es vraiment le fils de « FDB » ?

Florian fixe un instant le grand costaud qui lui en rappelle un autre du même gabarit, sa décision se prend alors de lui révéler certaines vérités du fait que de toute façon sa « véritable » identité semble déjà connue et en passe d’être révélée à plus ou moins court terme.

- Bien sûr que non !! C’était pour éviter tout un tas de questions et de problèmes, je pense que j’ai été vite percé à jour.

Naoki ricane en entendant ses paroles.

- Hi ! Hi ! Faut dire aussi que tu n’es pas forcément doué à ce niveau-là !!
- Bah !! Je me pose encore la question si ce n’était pas inconsciemment volontaire de ma part.
- Qui es-tu alors ?
- Ne me dis pas que tu n’en as pas une petite idée ?
- Bien sûr que si et je ne suis sans doute pas le seul, seulement ça me paraît tellement absurde que je n’ose même pas te poser la question.
- C’est le fait de mon apparence physique qui te fait dire ça ?
- Quoi d’autre d’après toi, bien sûr que c’est ton physique !! Le Florian De Bierne avait ton âge actuel il y a vingt ans de ça, comment pouvoir expliquer que tu n’aies pas vieilli, en plus il y a aussi ce changement d’apparence ?
- Tu n’en as vraiment pas une petite idée ?
- Heu… en fait si, mais il faudrait pour ça que tu ne sois pas vraiment… humain.
- Je présume que tu emploies ce terme en voulant dire « terrien » ?
- N’est-ce pas la même chose ??
- Bien sûr que non, allons !! Beaucoup de systèmes solaires sont habités par l’humanité, croyais-tu réellement que vous étiez uniques ?? Cela montre bien votre égocentrisme. Écoute ce que j’ai à te dire et garde ça pour l’instant pour toi…

Florian lui révèle alors en partie l’existence et le fonctionnement de l’empire, brodant quelque peu sur son arrivée sur Terre en pointant plus le fait que ses pairs l’ont recherché à travers toute la galaxie pour enfin venir le récupérer.

Les faits indéniables venant à la fin de son récit quelque peu raccourci, amènent un sentiment de vérité sur l’ensemble de son histoire.

-… Le vaisseau spatial était là pour venir nous récupérer, le reste tu le connais aussi bien que moi.

Naoki se secoue la tête pour retrouver un semblant d’énergie, étant resté de longues minutes sans bouger à juste écouter ce petit rouquin lui dévoiler des secrets jusque-là complètement ignorés par tous sur cette Terre.

- Mais alors !! Si je comprends bien, Il existe un traitement pour que tu gardes cette jeunesse apparente ?
- Ce n’est pas exactement un traitement comme tu sembles le penser, mais plutôt une évolution que vous connaîtrez sans doute dans quelques millénaires.
- C’est pareil pour le changement de visage ?
- Exactement, nous avons le contrôle total de tous nos muscles et pouvons donc modifier notre apparence tout en restant dans le même ratio taille/poids bien entendu.
- Wouah !! Tu me montres ?

Florian redevient le temps d’un instant le Florian De Bierne tel qu’il était vingt ans plus tôt, s’amusant du trouble de Naoki qui en a les yeux lui sortant de la tête quand il voit ceux de son coloc s’arrondir et le teint s’éclaircir encore plus, perdant ainsi tous ses traits asiatiques qui faisaient de lui Takumi.

Ce n’est qu’une fois avoir retrouvé son visage d’emprunt, qu’il reprend la parole devant un Naoki médusé et c’est peu de le dire devant ce à quoi il vient d’assister.

- Tu me crois maintenant ?
- Pou… pourquoi es-tu revenu et pourquoi ce déguisement ?
- Tout simplement parce que je ne pourrais pas rester très longtemps, juste le temps de résoudre un problème qui sinon risquerait de nuire à votre futur.
- Comment ça ??
- En fait voilà, je…

Florian explique sans fioritures la raison qui lui a fait revenir aux yeux de tous, Naoki cette fois encore n’en revenant pas de ce qu’il entend.

-… tu comprends pourquoi je suis revenu maintenant ?
- Non !! Toshio serait ton fils ?? J’y crois pas !!
- Pourtant c’est un fait avéré, maintenant il n’est toujours pas au courant alors promets-moi de garder ça pour toi !!
- Bien sûr, mais tu parles d’un scoop !! Au fait !! Pourquoi la présence de Toshio risquerait-elle de nous nuire ?
- Parce que tout simplement son intelligence, si elle est mal canalisée, pourrait aboutir à des catastrophes, voilà pourquoi !! Si je suis revenu c’est justement pour vérifier qu’ils ne seront pas ceux qui détruiront cette planète, pas eux bien sûr mais leurs découvertes qui pourraient être utilisées à d’autres fins moins équitables que celles que je vous ai laissées.

Naoki va pour poser une nouvelle question, quand le pluriel employé en parlant de Toshio le heurte suffisamment pour qu’il juge bon de rectifier.

- Tu veux dire « ses découvertes » !!
- Non, tu m’as bien entendu !! En fait Toshio a un frère jumeau qui arrivera bientôt pour le rejoindre, je me suis arrangé pour les réunir afin de perdre le moins de temps possible.
- Tu oublies juste que tu t’es fait repérer, ça va être difficile pour toi de redisparaître comme la première fois et si en plus tu as l’idée de les emmener avec toi ce sera encore pire.
- Et pourquoi donc ??
- Comment ça ?? Tu crois qu’ils vont se laisser berner comme il y a vingt ans ??
- Crois-tu qu’il y ait ici quelqu’un qui puisse nous en empêcher ?? Pour nous votre civilisation n’est pas plus avancée que pour vous avec celle des romains, crois-tu que le grand Jules César lui-même aurait pu empêcher qu’un homme de votre vingt et unième siècle s’échappe de ses arènes avec l’armement d’aujourd’hui en mains ? C’est un peu le même rapport de force en pire même puisque le plus petit de nos vaisseaux est équipé de technologies dépassant votre entendement. Je pourrais disparaître d’un simple claquement de doigts sans que rien ni personne n’y puisse quoi que ce soit.
- Pourquoi me racontes-tu tout ça ?
- Parce que ce sera plus simple pour moi et que j’ai confiance en toi, de toute façon je pourrais le cas échéant tout effacer de ta mémoire s’il advenait que tu me trahisses.
- Qui d’autre est au courant ?
- Xiao bien sûr puisqu’il vient du complexe qui porte mon nom et qu’il me connaît depuis sa naissance, mon déguisement n’a pas tenu longtemps avec lui ! Hi ! Hi !

Naoki semble perdu dans ses pensées quand il reprend enfin pied sur terre en baissant brusquement son pantalon, dévoilant ses cuisses nues et ses fesses musclées, tendu dans son boxer moulant devant un Florian visiblement surpris.

- Eh !! Tu nous fais quoi là !!
- Tu ne vois pas à quel point ça me fend le cul toutes tes révélations ! Hi ! Hi !



Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020


CHAPITRE 43 : « Imperia » « Antonin »


« Chambre de l’empereur, ce soir-là. »

Antonin sourit aux anges en regardant dormir son petit rouquin chéri, il se rappelle avec amusement la surprise qu’il lui a faite en arrivant sans prévenir quelques heures plus tôt, avec un fou rire lui rappelant une époque où ils n’étaient pas aussi chargés de responsabilités.

L’explication comme quoi son colocataire sur terre était vraiment quelque chose, étant suffisamment embrouillée pour qu’il n’y ait rien compris mais pour Antonin l’essentiel n’est pas là, mais bien la présence de Florian auprès de lui alors qu’il commençait réellement à s’ennuyer depuis la disparition de Thomas.

Il a eu droit bien entendu aux explications, avec en prime les révélations qui vont avec et qui maintenant que le calme est revenu après un câlin incendiaire, le laisse dans l’expectative d’un futur qui risque de changer les habitudes.

Pas que cette idée l’ennuie, bien au contraire, c’est juste une appréhension de voir les choses aller dans un sens qui ne serait pas forcément à son goût.

La façon qu’a eue Florian de lui parler de Tomoya, étant déjà suffisamment lourde de sens pour lui qui le connaît si bien, une façon complètement différente de celle qu’il a eue en expliquant sa rencontre avec son fils ou encore du deuxième fils de Thomas.

Un mouvement contre lui amène la main du petit rouquin là où il ne fallait certainement pas qu’elle arrive, sous peine de remettre en ébullition le blondinet qui s’en retrouve de nouveau bandé comme un cerf.

Antonin comprend que tout est volontaire de la part de Florian, quand ses doigts furètent langoureusement sur sa touffe pubienne avant d’aller s’emparer de ce qui se trouve en dessous et qui se laisse attraper avec un frisson de plaisir.

- Tu étais à ce point en manque ?
- Oui ! Hi ! Hi !

Antonin se laisse caresser ou plutôt devrait-il dire peloter tout en essayant de résister à l’envie de lui rendre la pareille, une pensée lui vient alors sur une cause probable de cet appétit de sexe qui l’habite depuis qu’il l’a rejoint.

- C’est Tomoya qui te trouble autant ?

La main stoppe ses caresses alors que Florian se redresse pour fixer Antonin dans les yeux, visiblement surpris par ces paroles dites sans reproche, juste du ton de quelqu’un qui se renseigne sur un fait qui le trouble.

- Pourquoi me parles-tu de Tomoya à un moment pareil ?
- Parce que je te connais !!

Devant le mutisme de son chéri, Antonin fronce le front avant de faire son mea-culpa.

- Je suis désolé !!
- De quoi es-tu désolé ?
- À cause de nous deux Lorgan, Thomas et toi, vous vous êtes séparés de tous ceux avec qui vous partagiez votre vie sexuelle.
- Et donc ?? Le rapport avec Tomoya ??
- Une envie de nouveauté, de changement, que sais-je ??
- Toi aussi tu penses que je me détache de vous ?

C’est à Antonin de marquer la surprise.

- De quoi tu parles ?? Pourquoi penserais-je un truc pareil ? Qui a pu te mettre une telle idée sans fondement en tête ?
- Annie !! Elle m’a dit que je devrais arrêter de vouloir ne jamais rien perdre et vivre ma vie pour moi.
- Pourquoi a-t-elle bien pu te dire ça ?
- Sans doute parce qu’il y a un semblant de vérité…

Florian voit bien le teint d’Antonin passer au blanc crayeux, il s’empresse alors de le rassurer sur le véritable sens de ses paroles.

- Non… non !!! Ce n’est pas ce que je veux dire, je ne parlais pas de vous trois mais de ma vie en général qui ne m’apporte plus autant de piquant qu’avant. J’avoue que depuis quelques jours je revis enfin, cette histoire m’a redonné le goût de vivre et je reconnais que de replonger dans cette vie humaine a réveillé en moi des sentiments que je n’avais plus connus depuis bien longtemps.
- Tomoya ?

Florian hoche la tête en signe d’assentiment, Antonin peut y lire également la crainte qu’une telle révélation pourrait le blesser lui, aussi bien que Lorgan et Thomas.

- Ne devrais-tu pas arrêter de le voir ?
- Et garder ça en moi comme je l’ai fait avec « Math » durant tout ce temps ?? Je n’en ai pas envie, j’ai envie de vivre ce sentiment qui me donne l’impression d’exister tu comprends ??
- Alors pourquoi n’as-tu jamais cédé à Mathis dans ce cas ?
- Parce qu’il est avec « Dami ».
- Alors que Tomoya n’a encore personne ?
- Oui !!
- Mais c’est le fils de Thomas !!

Antonin voit Florian se lever et se rhabiller, il comprend combien il est troublé par ce sentiment dont il n’arrive pas à se dépêtrer.

- C’était une constatation pas un reproche !!
- Je le sais bien mais comprends-moi aussi, je suis tiraillé entre mon sentiment de plus en plus fort envers Tomoya et celui de honte que mon comportement puisse vous faire mal, je connais ta façon de voir les choses qui est très proche de celle de Lorgan et loin de celle de « Thom » qui accepte volontiers du moment qu’on ne fasse qu’un, mais il va y avoir le même dilemme que jadis avec « Math » alors que cette fois je n’éprouve pas l’envie d’enterrer ce sentiment au plus profond de moi comme je l’ai fait pour Mathis.
- Je comprends !!
- Vraiment ??
- Bien sûr que oui !! Tu es plus humain que nous tous et l’amour n’est-il pas le plus beau des sentiments que puisse connaître un être humain ? Déjà que pour eux il arrive souvent qu’ils tombent plusieurs fois amoureux alors que leur vie est si courte…

Antonin cherche visiblement ses mots pour à la fois rassurer Florian, mais aussi pour lui ôter ce sentiment de culpabilité qu’il peut lire comme à livre ouvert sur son visage aux traits maintenant fermés.

-… Alors j’imagine bien que pour quelqu’un comme toi qui a vécu depuis le commencement de tout, combien ce sentiment peut avoir comme importance mais surtout combien il doit être précieux pour te donner encore et toujours cette envie d’exister, combattant l’ennui auquel tu faisais allusion tout à l’heure.

Au sourire qui revient sur les lèvres de son chéri, Antonin comprend que ses paroles ont réussi à toucher au bon endroit.

- Allez !! Reviens te coucher !! Je ferai comme pour Lorgan en acceptant que tu me trompes outrageusement sans en ressentir le moindre cas de conscience ! Hi ! Hi !

Alors que pantalon et autres vêtements se retrouvent une nouvelle fois au sol, Antonin retient une crispation chagrinée à la pensée que ce qui pour lui et Lorgan devraient être accepté sans trop de peines, sera très certainement d’une tout autre sinécure de la part de Thomas.

Ne voulant pas remettre son chéri dans l’état d’anxiété qu’il tenait juste avant de se recoucher près de lui, Antonin préfère garder ses réflexions pour lui en profitant du moment et de son amant redevenu impatient, qui se love tout contre son corps en lui donnant des caresses qui ne laissent aucun doute sur ses intentions pour la prochaine heure à venir.

Il se laisse donc emporter dans un nouveau tourbillon des sens, non sans avoir une pensée attristée d’avoir une fois de plus à partager cet amour qu’il ressent depuis le premier jour au plus profond de ses tripes.



CHAPITRE 44 : « PENN » « Thomas »


« À l’heure du réveil le jour suivant, dans la chambre que partagent Thomas avec Damien. »

Damien est le premier à ouvrir les yeux alors qu’il est celui qui a sans doute le moins dormi, étant resté une grande partie de la nuit à l’extérieur pour laisser ses deux amis dans l’intimité de cette première fois ensemble.

Ce n’est que proche du lever du jour qu’il a osé rejoindre sa couche, n’entendant plus rien à l’intérieur de la pièce et le spectacle qu’il a pu distinguer dans l’ombre de la chambre, une fois encore lui a amené la larme à l’œil.

Thomas endormi enserrant dans ses bras le jeune Elfe, ce dernier le visage visiblement apaisé maintenant que le pas est franchi et que les non-dits n’ont plus lieu d’être.

Damien se redresse pour jeter un œil vers le second lit où il les retrouve dans la même position, leurs corps semblant figés comme des statues.

Les vêtements éparpillés au sol montrent bien que ses deux amis sont nus, aussi se lève-t-il rapidement pour quitter la chambre en claquant suffisamment fort la porte pour faire se bouger les deux marmottes.

Lorgan ouvre les yeux dès qu’il ne sent plus la présence de Damien, reconnaissant envers lui pour la discrétion qu’il montre.

L’étreinte de Thomas lui amène une étrange impression de bien-être qu’il n’avait connu jusque-là qu’avec son rouquin chéri, le corps plus charpenté du grand blond lui amenant ce sentiment supplémentaire de sécurité qui le fait se lover encore plus dans ses bras.

Thomas est lui aussi éveillé depuis un moment, restant sans bouger pour prolonger le plaisir qu’il éprouve de ressentir la chaleur et la douceur du corps du jeune prince.

Ça lui permet également de réfléchir sur les conséquences que va engendrer cette nuit, la première de sa vie qu’il s’autorise sans la présence de Florian au moins en pensée.

Pourtant il n’éprouve ni remord, ni non plus de quoi s’en glorifier, juste la plénitude somme toute inattendue d’avoir vécu un moment rare comme on n’en vit que très peu dans son existence.

Après tout n’est-ce pas Florian lui-même qui s’est coupé d’eux volontairement, pense-t-il avec un petit sourire se dessinant sur ses lèvres.

Il lui revient ensuite la conversation de la veille au soir avec Damien, juste avant qu’ils ne s’aperçoivent de la présence de Lorgan, se pourrait-il que son ami ait vu juste et que tout ça soit orchestré par son « rouquemoutte » chéri, dans le but délibéré de les rapprocher pour qu’enfin le mal-être ressenti aussi bien par lui que par ses deux autres amants depuis l’arrivée de Lorgan, s’estompe petit à petit et finisse par disparaître définitivement ?

Lorgan entend le rythme cardiaque de Thomas et n’est pas dupe de son immobilité volontaire, sa main menue s’amuse alors à l’aguicher sur quelques points particulièrement sensibles de son corps.

- Allez !! Je sais bien que tu fais semblant de dormir !!
- Je ne fais pas semblant, juste que j’essaie de faire durer au maximum cet instant tellement je me sens bien.
- C’est Damien le pauvre qui à cause de nous n’a pas pu dormir suffisamment, ce soir tu viendras plutôt chez moi pour le laisser se reposer en paix.
- Du coup c’est lui qui sera le dindon de la farce durant tout notre séjour ici !!
- Hum !! Je me sens mal pour lui, nous devrions attendre que toute cette histoire se termine avant de nous mettre ensemble.

Thomas se retourne pour voir le jeune prince.

- Pas évident après cette nuit !!
- Ou alors faire en sorte qu’il ne s’en rende pas compte, il nous suffit de rester comme avant cette nuit pendant la journée et tu viens me rejoindre dès qu’il dort.
- Ça me semble plus raisonnable, je t’avoue que je voyais mal de ne plus te serrer dans mes bras maintenant que j’ai apprécié la douceur de ta peau.

Un silence se fait où chacun prend plaisir au contact de l’autre, c’est l’arrivée d’Eldarian suivi d’Aerandir, qui cette fois les décide à se séparer.

Les deux arrivants n’en reviennent pas de les voir ensemble dans le même lit, Damien leur ayant simplement demandé d’aller secouer Thomas.

- Eh bien ça alors !! Si je m’attendais à ça !!
- Mon petit frère n’est pas aussi ingénu qu’il n’y paraît ! Hi ! Hi !
- Je peux vous rejoindre si vous voulez !! Juste le temps de me teindre en rouquin et je prends la place de mon frère ! Hi ! Hi !

Aerandir aperçoit le tas de vêtements au sol, tout comme l’a fait Damien tard dans la nuit et surtout ceux au-dessus des autres, démontrant bien que les deux garçons sont sans doute nus sous la couverture.

Il n’a pas le temps de prévenir son chéri que déjà ce dernier l’a attrapée en tirant d’un coup sec qui ne laisse aucune chance aux deux autres de prédire son geste et qui donc se retrouvent dans la tenue d’Adam, le sexe au meilleur de sa forme.

- Oups !!

Eldarian après ce petit borborygme de surprise et de confusion, reste figé avec la couverture dans la main devant le spectacle qu’il a sous les yeux.

- Wouah !! C’est du lourd !! Y a pas à dire, le frangin a trouvé les perles rares ! Hi ! Hi !

Aerandir le fixe avec les yeux pétillants d’amusement, mais aussi d’un certain intérêt difficilement caché sur la plastique sans défauts du grand blond.

- Pas toi peut-être ?

Eldarian se tourne vers lui avec lui aussi une certaine difficulté à détacher son regard du corps de Thomas.

- Eh bien disons qu’avec vous tous je me ferai bien un collier ! Hi ! Hi ! Je présume que celui qui manque ne doit pas dépareiller sur ces deux-là.

Alors que Lorgan est pelotonné derrière lui pour cacher au mieux sa nudité, ce n’est pas le cas pour Thomas qui commence à se trouver mal à l’aise d’exposer ses attributs qui pourtant restent dans une raideur glorieuse.

- Je pense que vous nous avez assez matés comme ça !! On vous rejoint pour le petit-déjeuner, le temps de nous habiller.

Eldarian sourit en comprenant qu’il est temps pour eux de les laisser seuls.

- Tu sembles gêné alors que depuis qu’on visionne vos souvenirs, il ne se passe pas une journée sans qu’on vous voie nus tous autant que vous êtes.

Damien qui trouvant le temps long revient dans la chambre juste au moment où Eldarian fait sa remarque.

- On ne peut pas en dire autant de vous deux qui vous rincez l’œil sans rien montrer.

Eldarian sursaute du fait qu’il ne l’avait pas vu rentrer, il lui répond néanmoins du tac au tac en souriant avec ironie.

- Tu vois mon frère alors c’est quasi pareil !!

Damien le détaille une nouvelle fois de la tête aux pieds.

- Comment ça quasi ?? Ah oui !! Je vois !! T’as une petite bite… c’est ça ??
- Tu dois t’être trompé de jumeaux ! Ha ! Ha !

Damien lance un regard incrédule à Thomas en croyant comprendre l’allusion.

- Non !!! Dis-moi qu’il déconne là !!



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CHAPITRE 45 : « PENN » « Damien »


- Comment veux-tu que je te réponde ? Pour ça il faudrait un comparatif ! Hi ! Hi !
- Ne rêvez pas trop les gars, je ne suis pas aussi exhibitionniste que mon jumeau !!

Damien se tourne vers Aerandir avec l’œil grivois qui annonce la couleur de sa prochaine question.

- Mais toi tu peux nous le dire pas vrai ?? Tu as vu Florian à poils dans le mémo-cube et je présume que tu ne fermes pas les yeux au lit avec ton chéri !!
- Tu veux savoir quoi ? Ah oui ça… et bien pour rester objectif je dirais juste qu’ils ne sont pas jumeaux pour rien, ça te va comme réponse ??
- Hum !! On va dire ça, mais alors…

Damien s’adresse cette fois à Eldarian qui tient un sourire ironique depuis le début de la conversation.

- T’es un gros mytho, tu voulais nous faire croire quoi ??

Cette petite incartade a au moins le mérite de laisser Thomas et Lorgan, se rhabiller sans ne plus avoir à subir les regards inquisiteurs sur leur anatomie venant de leurs amis.

C’est donc dans cette ambiance bon enfant un peu particulière quand même au vu du contexte de la discussion, qu’ils prennent leur petit-déjeuner avec le reste de la famille de Lorgan et d’Aerandir, présente à la cité ce jour-là.

Un son de corne leur fait lever la tête en la tournant vers la forêt, c’est Glorfindel qui le premier en donne la signification pour ceux qui en ignorent le code.

- Au moins un humain approche de la cité, peut-être attendiez-vous quelqu’un ?

C’est Eldarian qui répond après avoir fait le décompte du temps dans sa tête.

- Ce ne peut pas être déjà Tancrède, Kazbo ne doit arriver normalement qu’en fin de journée dans son village.

Un nouveau son retentit différent du premier, faisant sourire les Elfes partageant la table.

- C’est un des seigneurs du château de sire Childebert, accompagné de son épouse.

Damien n’en revient pas d’autant de précisions sur un simple son de corne, pourtant il doit bien faire amende honorable sur sa suspicion quand il voit apparaître le couple d’une bonne vingtaine d’années d’apparence qui se dirige vers eux tout sourire.

Lorgan saute de joie en reconnaissant ses amis, il s’empresse de les rejoindre pour les prendre tour à tour dans ses bras.

- Messire Perceval !! Dame Ada !! Que nous vaut cette visite surprise ??

Perceval s’avance vers la tablée alors que son épouse reste quelques instants supplémentaires dans les bras du jeune prince Elfe qui fait partie de ses meilleurs amis, ayant vécu des aventures hors du commun une dizaine de « doubles lunes » plus tôt.

Son regard s’attarde comme de bien entendu sur les deux personnes qu’il ne connaît pas, se figeant net sur la beauté intrinsèque du grand blond.

Lorgan le rejoint en le prenant par la hanche, faisant pour lui les présentations.

- Voilà Thomas et Damien, dans l’ordre le chéri et le meilleur ami de Loup.
- Enchanté !! J’ai appris votre arrivée sur « PENN » et j’étais curieux de vous connaître, mon frère voulait venir lui aussi mais père l’en a empêché pour des raisons concernant directement le domaine.

Les nouveaux arrivants se sentent visiblement comme chez eux dans la cité Elfe, preuve s’il en fallait qu’ils y viennent en visite régulièrement.

Damien apprécie rapidement le jeune seigneur dont la gentillesse a vite fait de le convertir en ami, son épouse étant la plus curieuse à connaître son lien avec celui qui pour elle a toujours été et sera toujours un de ses amis d’enfance.

Ils en oublieraient presque la séance de souvenirs qui pourtant est le but principal de leur présence ici, si Eldarian ne leur en faisait pas la remarque.

Il doit alors tout expliquer au jeune couple qui visiblement s’en trouve pris d’excitation à l’idée de connaître comment leur ami a fait la connaissance du grand blond si magnifique que leurs regards n’arrêtent pas de converger vers lui.

Lorgan d’une voix attristée se voit obligé de mettre les choses au point sur l’impossibilité pour eux de partager les souvenirs de « Loup/Florian ».

- Il n’y a pas suffisamment d’adaptateurs frontaux pour que vous puissiez suivre vous aussi et je pense sincèrement que c’est aussi bien pour vous deux.

Lorgan comprend bien que la question va lui être posée, aussi y répond-il de lui-même sans attendre.

- Vous risqueriez d’être choqués par certains passages qui ne correspondront pas forcément à votre façon de voir les choses.

Perceval et Ada, se regardent avec un sourire de compréhension sur les lèvres de ce que peuvent être ces fameux « passages ».

- Nous n’y tenons pas particulièrement en effet, nous profiterons de nos hôtes alors que vous ne serez pas disponibles et j’espère que nous trouverons le temps d’apprendre à mieux nous connaître durant le bref séjour que nous ferons ici.

Tous acquiescent de la tête, alors que ceux concernés par le visionnage se lèvent pour rejoindre le lieu qui semble avoir été adopté par tous.

Damien souffle à l’oreille de Thomas resté comme lui en arrière du groupe.

- Il est mignon tout plein le jeune Perceval, tu ne trouves pas ?
- Ça veut dire quoi ça ??
- Qu’il soit mignon, ce n’est rien de plus qu’une constatation !!! Ah… je vois, mais non… je reste fidèle moi monsieur et d’ailleurs il est bien trop jeune pour moi.
- Hum !! Heureusement que ton Mathis ne soit pas comme nous à ne pas vieillir alors.

Ils font quelques pas en silence, Damien restant visiblement une nouvelle fois bloqué par l’allusion à l’immortalité de ses amis.

Thomas s’en rend compte avec une grimace de regret, d’avoir une fois encore remué involontairement le couteau dans la plaie.

Pourtant une question se pose à lui, que sa curiosité à en connaître la réponse le pousse à en remettre une couche malgré tout.

- Si tu rencontrais le Mathis qui comme nous n’a pas changé, tu en serais toujours amoureux tu crois ?
- La question ne se pose pas puisque le Mathis que je connais est toujours aussi beau même s’il fait ses presque quarante ans, je te retourne la question à toi qui lui ressemblais comme deux gouttes d’eau.
- Comment ça ??
- Tu n’aimerais pas avoir cette maturité des traits qu’a maintenant pris mon chéri ? Le voir vieillir te montre comment tu aurais pu être si tu n’avais pas connu Florian à cette époque qu’il nous fait revivre.

Thomas ferme un instant les yeux avant de fixer de nouveau son ami, son regard exprimant alors la sincérité de ses prochaines paroles.

- Tu sais que j’y ai souvent pensé, voir celui que tu aimes prendre le poids des ans sur ses épaules me glace le sang. J’ai perdu l’idée de vieillir il y a bien longtemps et j’ai du mal à comprendre comment on peut vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus des épaules, voir son corps perdre petit à petit ses forces et se rider inexorablement jusqu’à la mort.
- C’est pour ça que vous n’avez plus de liaisons sentimentales avec vos anciens amants ? Vous ne supportiez plus de les voir changer ?



CHAPITRE 46 : « PENN » « Thomas »


Thomas prend le temps de la réflexion avant de reprendre la parole, son ressenti n’étant pas exactement comme le suppose Damien quoiqu’il y ait une bonne part de vrai.

- C’est un peu plus compliqué je dirais !!
- Mais j’ai quand même vu juste ?
- Pour ceux de là d’où tu viens c’est exact, mais nous avons également pris du recul avec ceux qui comme nous resteront toujours sans le poids des ans.
- Ah !! Et tu expliques ça comment ? Peut-être la lassitude ou un truc du même genre ?

Thomas jette un coup d’œil rapide sur Lorgan, son visage exprimant alors toute la tendresse qu’il éprouve pour le jeune prince Elfe.

- Pas du tout !! C’est juste que certains ne voient pas les choses de la même façon que nous avions avec Florian à partager des moments forts avec d’autres qu’eux.
- Je vois !! Tu parles de Lorgan et…
- D’Antonin !!

Damien fronce les sourcils comme quelqu’un qui n’est pas forcément d’accord avec ce qu’il entend.

- Pourtant il me semble qu’Antonin n’était pas contre avoir ce « partage » avec Patricia ??
- Aussi oui ! Hi ! Hi !
- Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Oh !! Rien en fait, juste quelques souvenirs plutôt pittoresques sur le même thème.

Thomas voit bien qu’il devra répondre à la question et qu’il ne s’en sortira pas avec ce genre de pirouette.

- Pour en revenir à Antonin et Patricia, eux aussi y ont mis fin depuis son retour.
- Ah !!
- Pourquoi cet air contrit ?
- Hein !! Heu non, pour rien… j’ai l’explication maintenant mais c’est quelque part dommage.

Le grand blond s’arrête à quelque pas de l’arbre centenaire où déjà les autres sont assis à les attendre, il fixe son ami dans les yeux en essayant de comprendre son raisonnement.

- Comment ça dommage ??
- Hé bien… comment dire !! J’ai été longtemps à penser que votre façon de faire était quelque peu hors norme et je ne voyais pas me mettre dans une situation telle que vous la viviez, avec l’âge c’est devenu inversement proportionnel alors que pour vous aussi en quelque sorte.
- Tu veux dire qu’en vieillissant tu deviendrais plus cochon ! Hi ! Hi ! Alors que nous au contraire, nous apprécions de plus en plus une sorte de monogamie qui l’est sans en être une.

Thomas voit bien qu’il a vu juste, il sourit en se remettant en mémoire quelques paroles entendues çà et là depuis la première apparition d’un personnage inattendu.

- Non !!! Dis-moi que ce n’est pas ça !! Tu… penses au gardien des âmes ??
- Hum !!
- Mais c’est le fils de ton meilleur ami et…

Damien relève la tête qu’il avait un bref instant baissée, en comprenant qu’il avait été capté jusqu’à ses plus intimes pensées.

- Oui et alors ?? Ce n’est pas comme si j’avais des liens de parenté avec Toshio… de toute façon qu’y puis-je, ça s’est fait comme ça et un point c’est tout, maintenant je ne me fais pas d’illusion non plus.

Thomas ne voit pas ce qui fait dire de telles paroles alors que même à l’approche de la quarantaine, il doit bien reconnaître que Damien reste plus que séduisant et le restera du seul fait qu’il a les gènes d’une humanité bien plus avancée que celle de la terre où il vit.

- Tu penses que ton âge serait un blocage pour Toshio ?
- C’est bien pour ça que vous vous êtes éloignés de Raphaël et des autres ?
- Tu n’as rien compris à ce que j’essayais de te dire !! Ce n’est pas lié à leur physique actuel mais au fait que le nôtre ne change pas et qu’il nous est difficile de nous présenter devant vous en toute bonne conscience.
- Il n’y avait pourtant pas grand-chose à faire afin d’arranger ça pour quelqu’un comme « Flo », sans doute n’y a-t-il tout simplement pas pensé !!

Thomas fronce les sourcils d’incompréhension, alors que les autres tendent au contraire l’oreille pour suivre cette conversation qui, mine de rien les intéresse.

- Nous vous avons pourtant expliqué pourquoi ce n’était pas possible.
- Pas vraiment en fait, c’est une opinion que je me suis faite à force d’entendre certaines allusions sur ceux qui vivent dans l’empire à notre image.
- Tu as donc compris la raison qui…
- J’ai compris que la Terre et notre Système solaire subissaient un décalage temporel qui permettait que deux personnes identiques puissent vivre sans se détruire.
- Là !! Tu vois !!
- Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi nous devons également vieillir ?

C’est Eldarian qui curieusement prend la parole.

- Oui au fait, il a raison ??

Thomas secoue la tête tristement avant de redonner une nouvelle fois l’explication venant de Florian, alors que justement il lui avait posé la même question.

- Ce qui peut être fait sans réels risques pour quelques personnes disséminées sur un nombre de mondes à l’image de l’univers, serait plus compliqué sur une seule planète.
- Il aurait très bien pu comme pour vous les transférer sur « PENN » ?

La réflexion d’Eldarian semble avoir l’aval du groupe qui hoche la tête en accord avec lui, Thomas est conscient que pour un mortel il y aura toujours un besoin d’explication sur le pourquoi de sa condition.

- Florian se refuse de renouveler ce qui a été fait à une époque où il avait besoin pour sa stabilité tant émotionnelle qu’affective, d’avoir auprès de lui « une famille ».
- Pourtant il l’a bien fait d’une certaine façon pour moi et je serais étonné que Lorgan n’y ait pas eu droit lui aussi, jamais Florian ne laissera disparaître la personne qui lui est la plus chère avec Antonin et toi.
- Il ne pouvait en être autrement étant donné que tu es son frère !!

Il voit bien que, quoi qu’il dise, il y aura toujours une raison donnée pour le contrer, aussi décide-t-il de prendre les devants de celle que sans doute Damien n’aura jamais le courage de poser.

- Je risque de passer pour quelqu’un de cruel, voire sans cœur, après ce que je vais dire mais il n’y a que cette solution pour que cette question soit définitivement close. La raison pour laquelle « l’unique » n’a pas choisi cette solution d’immortalité pour ceux que nous avons connus durant le temps où nous étions prisonniers dans votre monde, c’est tout simplement parce que vous existiez déjà dans le nôtre.

Il voit bien combien ses paroles affectent son ami, aussi c’est en lui ceinturant le cou de son bras qu’il l’étreint affectueusement durant quelques secondes.

- Essaie de le comprendre aussi !! Il doit être impartial pour que les règles de l’univers soient respectées, c’est très dur pour lui de garder cette impartialité vis-à-vis de ceux qu’il considère à juste titre comme ses amis.

Damien répond par un sourire, Aerandir se lève pour venir le prendre à son tour dans ses bras avec quelques paroles dites dans le seul but de le réconforter.

- Même si j’ai la chance d’avoir une vie plus longue que la tienne, dis-toi bien que moi aussi je connaîtrai la vieillesse et la mort.

Damien observe Eldarian qui semble insensible aux paroles de son chéri, semblant accepter le fait de le perdre un jour sans montrer la moindre pointe de regret.

Il s’est fait une opinion sur lui dès le premier jour où il l’a vu et cette dernière est à l’opposé de ce à quoi il assiste en ce moment même, aussi un doute lui vient qu’Aerandir finisse sa vie comme il semble le croire.

- Je ne pense pas… non.



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CHAPITRE 47 : « Première rencontre » « Yuan »


Sans attendre de réponse à cette allusion, Lorgan actionne le dispositif du mémo-cube en les faisant se transporter une nouvelle fois dans les souvenirs de Florian.

« Studio où vivent Éric et Thomas, ce matin-là. »

Yuan ouvre les yeux, surpris du cadre différent de ses habitudes et sa première pensée est de se demander où il est. Rapidement pourtant la mémoire lui revient avec le sourire qui va avec de cette soirée passée avec ses deux amis.

Il est seul dans le canapé-lit quand il prend réellement conscience de son environnement, cherchant du regard ses deux camarades.

Le premier qu’il repère est Éric debout devant la kitchenette à préparer les tartines du petit-déjeuner, Thomas n’étant pour sa part pas visible, il en déduit qu’il doit se trouver dans la salle de bains.

Il en a vite la certitude, quand la porte de cette dernière s’ouvre et qu’un Thomas nu en sort en se frottant la tête avec une serviette-éponge.

La vue du corps parfait de son ami assèche la gorge de Yuan, qui en a les yeux exorbités au plus grand amusement d’Éric qui n’a pas manqué le spectacle.

- Ferme la bouche « Yu », on voit le fond de ton slip ! Hi ! Hi !
- Hein… ah… n’importe quoi !!
- Si tu le dis !!

Thomas s’approche du jeune asiatique avec une impudeur manifeste, l’aguichant à l’évidence avec un amusement qui peut se lire à livre ouvert sur son visage.

- Allez !! Debout !! Il n’est plus temps pour l’amusement, les cours reprennent dans moins d’une heure !!

Yuan réagit rapidement en sautant du lit pour se diriger directement dans la salle de bains maintenant libre, sa rapidité n’a toutefois pas été suffisante pour que ses deux amis ne remarquent la bandaison "matinale" à l’intérieur de son pantalon de survêtement.

Éric a l’œil qui s’allume avec une moue de déception, du fait qu’il aurait aimé le lui faire enlever mais que ce dernier s’y est toujours refusé.

L’explication que ce soit dû à son eczéma attriste le grand brun, qui du coup revient dans son idée qui a été le déclencheur de cette chamaillerie bon enfant en début de soirée.

- Il faut que je trouve un moyen pour prévenir Florian, au pire j’en toucherai deux mots à Damien dans la matinée.

Thomas l’écoute d’une oreille en s’habillant.

- Mais de quoi tu parles ?
- De la maladie de « Yu » qui l’oblige à cacher son corps comme il le fait.
- Te revoilà avec cette histoire, je me demande bien ce que tu nous caches sur Florian !!

Éric s’approche de Thomas pour lui parler à voix basse.

- Apparemment il a un pouvoir de guérison.
- Qu’est-ce que tu me chantes là !!

Éric attire son ami à l’autre bout de la pièce d’où il peut parler plus librement sans risque d’être entendu par Yuan.

- Ce sont mes parents qui en ont parlé en premier, ils trouvaient étonnant que les grands-parents de Florian semblaient rajeunir de jour en jour depuis qu’ils l’avaient recueilli.
- Mes parents se sont fait également la même remarque il y a de ça quelques années, mais ça ne veut pas dire que ce soit du fait de Florian.
- Je serais d’accord avec toi s’il n’y avait eu que ça, j’ai aussi entendu qu’il avait guéri le cancer du foie de son oncle et encore mieux…

Éric s’approche à l’oreille de Thomas pour lui chuchoter d’un air de conspirateur.

- Il aurait eu un accident assez grave et le temps d’arriver à l’hôpital qu’il n’avait déjà plus rien.
- C’est que ce ne devait pas être si grave que ça !!
- Je pense que si pourtant, mes parents toujours eux disaient qu’ils étaient tous en panique.
- Admettons que ce soit vrai, je ne vois toujours pas en quoi ça concerne Yuan et son eczéma.

Thomas voit bien que son ami hésite à poursuivre ses explications, un peu comme s’il craignait de révéler un secret capital qui mettrait la nation en danger au cas où cela s’ébruiterait.

- Quoi encore !! Qu’est-ce que tu voudrais me dire et que tu n’arrives pas à sortir de ta bouche ?
- J’ai entendu une conversation plutôt bizarre cet été, j’étais à ma fenêtre et Florian se trouvait avec un adulte sur sa terrasse à discuter tous les deux. Le type lui disait qu’il fallait qu’il fasse attention de ne pas révéler son secret, que son don devait être bien gardé caché et que les pouvoirs de guérison extraordinaires de sa salive ne devaient être portés qu’à la connaissance d’un minimum de personnes.

Thomas secoue la tête en lui faisant bien comprendre ce qu’il pense de tout ça.

- N’importe quoi !! Tu as dû comprendre de travers avec la distance, comment veux-tu qu’une telle chose soit possible !! Allons mon Riquet, remets les pieds sur terre et ne va surtout pas mettre cette idée dans la tête de Yuan, il n’a pas besoin de ça déjà qu’il est bien complexé avec sa maladie. Tu as vu comme moi hier soir, il n’a jamais voulu baisser son pantalon sous prétexte que ce n’était pas ragoûtant à voir.
- Je t’assure que j’ai bien entendu, si je t’en parle seul à seul c’est aussi parce que je ne voudrais pas que Yuan ait de l’espoir si j’ai mal interprété ce que j’ai entendu.
- Ce qui est sans aucun doute le cas.
- Je vois que tu ne me crois pas, laisse-moi gérer l’affaire et surtout pas un mot à Yuan, tu comprends maintenant pourquoi hier je ne voulais pas cracher le morceau !! Du moins pas celui-là ! Hi ! Hi !

Thomas termine de se vêtir, pour ensuite s’asseoir à table en se servant en café et en tartines, laissant Éric à le fixer avec exaspération qu’il n’ait pas eu foi en ses paroles.

Pourtant il sait ce qu’il a entendu et soupire un grand coup avant de rejoindre le grand blond à table, la porte de la salle de bains s’ouvrant sur un Yuan étrangement souriant qui ne manque pas d’être vu comme tel par ses amis devenus subitement curieux.

- Oh toi !! Tu t’es fait un petit plaisir en égoïste sans en faire profiter les copains.
- Vous n’y êtes pas du tout les gars, c’est juste que mon eczéma me laisse tranquille plus que d’habitude et semble même aller mieux à des endroits où habituellement il est toujours présent.

Éric fronce les sourcils alors que Thomas félicite son ami en lui souhaitant que cela puisse durer, il cherche dans ses souvenirs si quelque chose s’est passé qui pourrait corroborer son idée et un point lui revient qui lui fait plisser les yeux en s’en rappelant.

C’était la veille au déjeuner quand ils se sont quittés et que pour leur dire au revoir, Florian à la surprise des trois garçons les a embrassés.
Une habitude qui devait être dans sa nature du fait que ni Damien, ni Raphaël n’ont semblé s’en étonner.

- Tu devrais faire la bise plus souvent au petit « rouquemoutte » ! Hi ! Hi !

Thomas relève la tête pour lui envoyer un regard plein de reproche.

- Arrête avec ça tu veux bien !!
- Qu’est-ce que j’ai dit de mal ?
- Pour quelqu’un qui ne devait pas en parler, je trouve que tu insistes lourdement.

Thomas se tourne cette fois vers Yuan qui commençait lui aussi à cogiter sur la discussion qui lui semblait bien proche de la dispute, alors qu’il n’y voyait vraiment rien de méchant dans les paroles amicales et légèrement moqueuses d’Éric.

- Il sait que je n’aime pas ces allusions sur Florian et c’est plus fort que lui, il faut qu’il me titille avec ça !!
- Serais-tu déjà jaloux alors tu ne fais attention à lui que depuis hier ?

Éric fait un gros clin d’œil à Yuan qui vient de poser la question, content lui aussi que ses paroles aient été détournées aussi brillamment par Thomas.



CHAPITRE 48 : « Première rencontre » « Raphaël »


Comme ils en ont pris l’habitude, l’image se floute le temps de passer à un autre endroit et cette fois encore ils n’en sont pas surpris.

« Appartement partagé par Florian et ses deux amis. »

Raphaël est encore dans son rêve où il tient dans ses bras son grand brun au sourire ravageur, quand un corps tout chaud vient s’étaler sur lui et bien sûr le réveille en sursaut.

Il comprend très vite de qui il s’agit dès qu’il ouvre les yeux, le minois grêlé de Florian prenant tout l’espace de vision et lui amène un sourire tout en tendresse de l’avoir ainsi pelotonné contre lui.

Un bruit venant de la cuisine indique que le troisième larron est déjà debout à préparer le petit-déjeuner, Raphaël décide alors de profiter encore un peu du câlin que lui octroie Florian.

Ce dernier semble lui aussi plongé dans un rêve particulièrement agréable, son corps ondulant sur celui de Raphaël d’une manière lascive qui ne laisse aucun doute sur le genre de pensée qu’il peut bien avoir.

La soirée a été des plus agréables, chacun commençant à s’habituer à la présence des deux autres avec une connivence de chaque instant.

Damien ne s’est pas fait prier aux environs de vingt-deux heures pour aller se coucher sans demander son reste, les laissant seuls avec toutefois un petit clin d’œil coquin vers ses deux amis.

La mise au lit a été des plus conventionnelles, jusqu’au moment où la lumière a été éteinte et que la main baladeuse de Florian s’en soit prise au contenu de son boxer à sa plus grande surprise, ne s’attendant pas à une manœuvre aussi directe.

L’heure qui a suivi amène le sourire sur les lèvres du grand rouquin, serrant un peu plus contre lui son copain toujours endormi.

L’odeur de musc dans la chambre lui fait plisser le nez, alors que des yeux vert émeraude se fixent dans les siens suivis d’un bisou tout en douceur sur les lèvres.

- Il y a longtemps que tu es réveillé ?
- Non, à l’instant.

Les lèvres se soudent une nouvelle fois avec toujours cette douceur qui fait frissonner Raphaël.

- J’aime bien ta façon de dire bonjour.

Il n’a pas fini sa phrase qu’il se sent picorer sur tout le visage, mettant à mal sa libido qui n’en demandait pas tant pour se faire bien présente.

Il va pour s’abandonner au plaisir des sens quand la porte s’ouvre brusquement.

- Debout là-dedans !! Il n’est plus l’heure de flemmarder… pouah !! C’est quoi cette odeur ??

Damien se précipite vers la fenêtre pour l’ouvrir en grand.

- Un rouquin ça va, mais deux… bonjour les dégâts !!

Il cherche des yeux la preuve manifeste de leur débauche sexuelle et sa main sort quelques mouchoirs en papier de la poubelle près du lit.

- Je me disais aussi !!
- Tu voulais peut-être qu’on te réveille pour venir participer ??

Un haussement d’épaules suivi d’un demi-tour pour repartir vers la cuisine, laisse les deux copains à se regarder en se demandant quoi.

- Tu crois qu’il nous en veut ??
- Pourquoi donc ? C’est lui qui est parti se coucher le premier, il devait bien se douter qu’on se taperait une petite partie chaude avant de nous endormir.
- Alors pourquoi j’ai l’impression qu’il nous fait la gueule ?
- Qu’est-ce que j’en sais ? Peut-être que son Mathis lui manque alors qu’il voit bien que nous avons tous trouvé chaussure à nos pieds.

Raphaël se redresse souplement pour se lever, se dirigeant droit vers la douche le cul à l’air.

- Bah !! Il n’y a encore rien de fait, tu viens sous la douche avec moi ?
- J’arrive !!

Ce n’est qu’une fois rincés sous l’eau chaude qu’ils reprennent la discussion, se séchant ensuite tous les deux avec énergie.

- Tu en pinces pour Thomas alors ?
- J’avoue que… mais pas que…
- Que… pas que ?? Ça veut dire quoi ??
- Il y a aussi Yuan, Éric…

Florian voit bien le nez de son copain se renfrogner, il lui sourit sans lui laisser le temps d’en placer une.

- Et puis toi aussi bien sûr !!
- Ça commence à faire du monde, j’avoue pourtant que je ne suis pas loin de penser comme toi mais j’avoue avoir eu le coup de foudre sur Éric.
- Comme moi sur Thomas on dirait.

Les deux rouquins se regardent avec la même pensée en tête.

- Ça serait cool si…
- Oui comme tu dis ! Hi ! Hi !

Les deux amis terminent leurs ablutions matinales avant de s’habiller et de rejoindre le troisième dans la cuisine, ce dernier restant le nez dans sa bolée de café sans montrer d’attention vers eux.

Florian s’approche de lui en le prenant par les épaules.

- Ce n’est pas de notre faute si Mathis n’est pas là, tu sais, je comprends bien que tu nous envies mais il n’y a encore rien de fait et cette nuit nous en sommes restés comme avec toi sans rien de plus… tu comprends.
- Mmmm !!

Raphaël sourit devant la moue enfantine que vient de faire Damien après les explications de Florian, comprenant bien l’alchimie qu’il y a entre les deux copains et qui fera toujours que jamais les disputes ne pourront durer plus que le temps de le dire.

Il comprend aussi qu’ils vont devoir se faire plus discrets, mais surtout cesser de n’avoir que le sexe en pensée et vivre ensemble en s’intéressant à d’autres sujets. Sinon, cela finirait par rendre Damien mal à l’aise.

L’ambiance repart à la hausse jusqu’à la fin du petit-déjeuner et ce sont trois garçons souriants qui déboulent dans la rue pour prendre la direction de la fac, sacs à dos en bandoulière.

Florian les quitte sitôt le porche de l’entrée principale passé, se dirigeant vers la salle des professeurs alors que ses deux copains vont retrouver leurs nouveaux amis sous le préau.

Un avis affiché au tableau principal semble particulièrement intéresser les étudiants déjà arrivés, donnant le ton de la discussion dès les serrages de mains terminés.

C’est Yuan qui les interpelle en premier en pointant du doigt l’affiche.

- Il a du succès votre copain, le rectorat croule sous les demandes et vient de limiter les inscriptions à certains cursus bien ciblés !!

Damien le fixe avec attention en lui demandant d’une voix interrogative.

- "Notre" copain ??




Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020

CHAPITRE 51 : « PENN » « Toshio »


Cette fois l’image se coupe brusquement, signe que c’en est terminé pour aujourd’hui et Lorgan récupère les bandeaux de transmission, alors que ses amis commentent ce dont ils ont été témoins.

- Ça ressemble un peu à ce que je connaissais de vous deux.
- Comment ça ? Dans tes souvenirs nous étions amis d’enfance, ce qui n’est de toute évidence pas le cas à cette époque.
- Je ne parlais pas de ça mais de la façon dont vos sentiments étaient déjà là bien avant que vous vous en rendiez compte.

Eldarian fixe Thomas, visiblement surpris par ses expressions démontrant bien que lui aussi semble tout redécouvrir.

- Tu n’en as vraiment plus aucun souvenir ?
- Disons qu’ils reviennent pour certains au fur et à mesure que je replonge dans le passé, rends-toi compte quand même que c’est si loin pour moi !! Un peu comme si tu demandais à un enfant s’il se rappelait ses premiers pas.
- Tu exagères un peu quand même, tu avais une bonne quinzaine de « doubles lunes » humaines.
- On en reparlera dans quelques millénaires et tu comprendras sûrement de quoi je parle à ce moment-là.

La conversation cesse quand ils aperçoivent le jeune Perceval venir vers eux, ayant remarqué qu’ils n’étaient plus dans cet étrange état de transe qu’ils avaient lors de son dernier passage.

Damien tout comme Thomas en profitent alors pour s’éloigner du reste du groupe, le jeune seigneur n’étant pas ou tout du moins pas encore suffisamment proche d’eux pour qu’ils éprouvent l’envie de se joindre au groupe.

C’est Thomas qui le premier entame la discussion sur leur ressenti face à ce qu’ils apprennent un peu plus chaque jour.

- Tu sembles déçu, remarque je te comprends !!
- Comment ça déçu ?
- Eh bien comment dire, juste que j’ai l’impression que tu t’attendais à quelque chose de moins banal.
- Mais non allons !!
- Je dois t’avouer que c’est sûrement la raison qui a fait que je n’en ai plus souvenance, je pense que Philippe a très bien expliqué les choses et qu’ensuite nous avons eu la chance de nous retrouver au même endroit dans les circonstances que tu connais.
- C’est quand même troublant sur certains points.
- Tu veux sans doute parler de nos relations qui étaient déjà largement plus avancées qu’à ton époque ?
- Oui et non !! Tu avais déjà eu ce genre de rapports avec Éric, c’est plutôt cette mentalité visiblement moins encline aux tabous que je découvre.
- Rappelle-toi que ce n’était pas ta planète, notre civilisation était plus ancienne même si elle te semble semblable, c’est juste que nous avons vécu des ères de régressions avant de retrouver ce que nous avions perdu.
- Si tu le dis !!

Damien finit par sourire après avoir un long moment plissé le front de réflexions.

- Ça devait être le pied de vivre à votre époque ! Hi ! Hi ! Du peu que Florian nous en laisse voir, je dirais que vous étiez tous particulièrement portés sur la chose.
- Pas tous, mais disons qu’il y avait sans doute beaucoup moins d’hypocrisie et que le sujet n’était pas entouré par des siècles de non-dits et de croyances religieuses, qui en ont fait ce qu’il est devenu sur Terre.
- Mouaih !! Pourtant vous gardiez quand même bien vos petites fesses pour celui qui partagerait votre vie, c’est du moins l’impression que ça me donne.

Thomas accélère le pas, non pas parce que la discussion l’ennuie mais parce qu’il remarque à la fenêtre de leur chambre une ombre s’y déplaçant.

- Il y a quelqu’un chez nous !!

L’ombre repasse une nouvelle fois sans sembler se cacher, mais plutôt arpenter dans l’attente de leur retour.

- Qui ça peut bien être ?

Étant donnés ceux qui sont restés derrière, je ne vois pas trop de possibilités à moins bien entendu de quelqu’un que nous ne connaissons pas encore.

- Le gardien ??

Thomas hoche la tête en guise d’assentiment, reprenant sa marche suivi par son copain et ce n’est qu’une fois la porte de la hutte franchie, qu’ils constatent qu’en effet c’est bien de lui dont il s’agit.

Ce dernier sourit de contentement quand il les voit entrer, son visage s’illumine alors en faisant ressortir une filiation qu’il aurait eue du mal à nier.

- Je vous attendais, je m’excuse d’être entré sans y être invité.
- Quelque chose de nouveau est arrivé donc ?

Le gardien des âmes fixe le grand blond qui vient de lui poser la question, avant de revenir vers son ami qui le dévore visiblement des yeux.

- Avez-vous un moyen de communiquer avec…

Ils le voient hésiter avant de terminer sa phrase.

-… mon père ?
- Hélas non !!

Damien devant l’air troublé de Toshio, prend la parole à son tour.

- Pourquoi ai-je l’impression que la réponse de « Thom » n’est pas celle que tu souhaitais ?
- Suivez-moi !!

Il les emmène alors sur une petite colline à quelques centaines de mètres de la cité, où ils peuvent voir le ciel dégagé de la frondaison luxuriante à laquelle ils ne faisaient même plus attention.

Toshio lève la main vers le ciel en montrant du doigt en même temps qu’il donne ses explications.

- Quelque chose se passe qui n’est pas habituel, dites-moi ce que vous voyez !!

Thomas et Damien, observent un long moment sans comprendre où il veut en venir quand Thomas est le premier à remarquer quelque chose de bizarre.

Sa main montre une zone dans le ciel curieusement vide d’étoiles.

- Qu’est-ce donc ceci ??
- C’est justement ce que je voulais vous montrer !! « PENN » a toujours suivi le chemin des galaxies pouvant recevoir l’ensemencement, cette fois il semblerait que quelque chose la détourne vers ce vide spatial.

Thomas qui connaît bien le fonctionnement de l’univers et pour cause, puisqu’il en est l’empereur d’une partie non négligeable, devient subitement soucieux.

- Ne nous dirigeons-nous pas vers une primo galaxie en voie d’extinction ?
- Ce serait la perte de « PENN », il faut nous en assurer !!

Damien les regarde sans comprendre trop où ils veulent en venir, n’étant pas féru d’astronomie et encore moins des particularités impliquant d’autres univers.

- Comment comptez-vous faire ?
- C’est pour ça que je suis venu chercher Thomas, il est ici celui qui pourra le mieux communiquer avec « PENN » pour comprendre ce qui arrive et peut-être pouvoir la faire se détourner de sa route.
- Où veux-tu l’emmener ?
- Au seul endroit possible pour toucher la pensée de « PENN », le temple de Linn.
- N’est-ce pas là d’où vient Eldarian ?

Damien se rappelle comment le frère jumeau de Florian a fait pour venir jusqu’ici, aussi en fait-il la remarque.

- Seulement il y a un souci les gars !! Kazbo n’est pas encore revenu et il est le seul à pouvoir traverser les portes !!

Il termine à peine sa phrase, que son entourage se brouille et lui montre un couloir en pierre de taille éclairé par des torches, à l’intérieur duquel ils se retrouvent tous les trois.



CHAPITRE 52 : « PENN » « Toshio »


Damien reste un instant comme tétanisé alors qu’il termine à peine sa phrase, Thomas par contre plus habitué aux déplacements par téléporteur semble en être beaucoup moins affecté.

S’il avait eu le moindre doute sur la parenté du gardien des âmes avec son chéri, le tour de force qu’il vient de réaliser les lui ôte de façon définitive.

- Où sommes-nous ??
- Au temple de Linn bien sûr, où voudrais-tu d’autre ?

Damien les écoute en faisant un rapide tour d’horizon, cherchant la fameuse porte sans bien entendu la découvrir et c’est le visage marquant un fort trouble, qu’il s’adresse à ses compagnons.

- Il ne fallait pas une porte ??
- Nul besoin pour moi de ces artifices pour hauts mages, j’ai depuis longtemps pu constater que j’avais ce pouvoir sans lequel il m’aurait été difficile de faire ce pour quoi je me croyais destiné à y passer ma vie.

Thomas montre les deux directions possibles de la main.

- C’est par où pour se mettre en contact avec « PENN » ?
- Par-là !! Suivez-moi.

Ils traversent un méandre de couloirs pour arriver enfin devant le premier sas d’accès : un geste de la main suffit au gardien des âmes pour le faire s’ouvrir.

- Nous ne sommes plus loin !!

Une ouverture se crée qui les conduit dans la salle immaculée où seule la stèle avec l’artefact accroche leurs regards, le panneau se referme sitôt le dernier l’ayant franchi.

Thomas et Damien semblent émerveillés par la pureté de l’endroit alors que leur compagnon s’approche déjà du livre des anciens.

Une chape de brume les enveloppe soudainement, rendant leurs gestes lents pour finir par les immobiliser complètement. Une voix sort alors de nulle part, donnant un long frisson aux deux invités.

- Je connais le but de votre venue, sachez juste que je suis impuissante tandis que l’obscurité de cette galaxie en voie d’extinction m’aspire vers elle.

Thomas prend la parole.

- Connais-tu cette destination ?
- Bien entendu puisque c’est celle d’où je viens, celle qui m’a donné naissance au début de tout.
- Est-ce dangereux d’y retourner ?
- Comment pourrais-je répondre à cette question ? Tout ce que je peux dire c’est que la vie n’y aura bientôt plus place.

Le silence se fait, chacun tentant de comprendre à sa façon les paroles venant de l’âme de la planète et c’est Damien qui le premier amène une hypothèse lui semblant crédible.

- Peut-être as-tu fait le tour et n’y a-t-il plus d’autres endroits à « ensemencer » ?
- Il s’agit d’autre chose, j’ai été détournée par une puissance que je ne peux contrer.

Thomas intervient à son tour.

- Dans combien de temps serons-nous sortis de cette galaxie où nous sommes actuellement ?
- Une demi « double lune » si rien ne vient stopper cette attraction !!
- Penses-tu qu’elle soit liée à une intelligence ?
- C’est très probable en effet.
- Quelque chose ou quelqu’un cherchant à survivre ?
- Il faudrait pour ça qu’il y ait des systèmes jeunes avec des planètes pouvant recevoir la vie, ce qui n’est pas le cas dans cette galaxie en passe de disparaître.
- Alors c’est sans doute un piège pour attirer « Flo » !!

Damien n’en revient pas lui-même d’avoir avancé l’idée à haute voix, une nouvelle fois le silence se fait jusqu’au moment où « PENN » reprend la parole.

- Je comprends ta pensée, lui seul pourrait recréer la naissance de nouveaux systèmes stellaires dans cette galaxie mais il faudrait des millions d’années avant que je puisse y amener les éléments qui y trouveront le terreau nécessaire pour que la vie y apparaisse.
- Ça fait un peu long en effet, bien trop pour ceux qui auraient envisagé ce plan.

Le gardien des âmes jusque-là s’était contenté d’écouter en réfléchissant aux diverses causes, la plus crédible pour lui étant la plus logique avec les connaissances qu’il a depuis toujours des différentes transitions par lesquelles est passée cette planète où il a toujours ou presque vécu.

- Pourquoi chercher si loin là où la réponse est sous notre nez ? Il paraît évident que ce soit « PENN » en tant que planète recevant la vie qui les intéresse. N’est-ce pas la seule dans son genre à pouvoir être habitée sans qu’elle soit dépendante d’un soleil.
- Il y en a bien un pourtant ?

Le gardien des âmes sourit devant la logique très terre à terre de Damien.

- Il est aussi artificiel que les deux lunes qui tournent autour de « PENN », enfin artificiel n’est peut-être pas le bon terme mais toujours est-il qu’il suit « PENN » dans son voyage.
- Pourquoi faire une chose pareille, alors qu’il leur aurait été plus simple de faire le voyage vers des systèmes plus jeunes.

Cette fois c’est Thomas qui lui répond, ayant vécu l’ascension de plusieurs civilisations rattachées à son propre empire.

- Au vu de l’âge de cette galaxie vers laquelle nous semblons nous diriger, les civilisations qui ont survécu ne doivent plus avoir le moindre lien matériel avec leur planète.
- Sauf s’ils ont eux aussi un « unique » qui leur a offert l’immortalité, du coup ils se retrouveraient comme toi dans un endroit devenant invivable. En fait je ne pense pas que l’urgence soit de comprendre ce qui arrive, mais plutôt de comment en sortir !! N’y a-t-il pas un moyen quelconque de prévenir « Flo » ? Lui seul dans l’état des choses pourrait nous sauver, je n’ai pas très envie de finir mes jours sur cette planète. Quoique…

Le gardien des âmes qui en l’entendant avait ressenti comme un poids supplémentaire dans sa poitrine, sent son cœur faire un bond avec ce « quoique » de fin.

- Quoique quoi ?
- Il y aurait au moins un bon côté ! Hi ! Hi !

Thomas comprend ce que pourrait être ce bon côté, mais n’a pas pour sa part envie de s’éterniser ici alors qu’Antonin reste seul sur Imperia et que Florian ne sera peut-être pas capable de les retrouver.

- Heureusement que Mathis ne t’entend pas !!
- J’ai juste parlé d’un bon côté, je sais très bien quels sont les mauvais.

Le nuage de brume qui les oppressait commence à se diluer, ils entendent alors les dernières paroles de « PENN », juste avant qu’ils ne retrouvent la liberté de mouvement.

- L’unique est peut-être le but de ce piège, trouvez le moyen de l’avertir avant qu’il ne s’y fasse prendre.

La cloison s’ouvre derrière eux, les invitant à partir alors que l’artefact perd sa luminescence qu’il avait prise à leur entrée.

Un homme visiblement âgé les attend dans le sas, sa pilosité d’un blanc immaculé lui donnant un air de patriarche qui amène par instinct le respect.

- Je suis maître « Too », premier grand maître du temple, grand père d’Eldarian et de Loup !!





Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020


CHAPITRE 53 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique »


La vie trépidante et habituellement joyeuse du centre hospitalier semble entachée par les événements récents, il n’est pas rare d’apercevoir çà et là des attroupements, chacun donnant ses propres impressions sur ce qu’il en pense.

Le retour mystérieux de Florian, ses conversations secrètes avec Annie suivies du départ précipité de Xiao, avec ensuite la disparition soudaine de Damien et enfin sans compter ces étrangers venus poser tout un tas de questions plus indiscrètes les unes que les autres.

Raphaël depuis l’ancien dispensaire en est au même point, il en est arrivé à plusieurs conclusions qui l’inquiètent toutes autant qu'elles sont, du simple fait que chacune d’elles puisse devenir un gros problème pour le futur.

Malgré tout, sa confiance en Florian reste un solide point d’appui pour ne pas broyer du noir, il continue donc son travail avec la même passion qu’avant que les premiers troubles ne viennent perturber leur vie.

Avec deux de ses assistants, il termine d’opérer la jeune guenon retrouvée prise dans un piège de braconnier, quand un mouvement de l’autre côté de la vitre attire son attention et qu’il reconnaît avec une certaine surprise, la personne le nez maintenant collé au carreau à lui faire de grands signes.

Un signe rapide lui signifiant qu’il n’en a plus pour longtemps et Raphaël se remet sur les dernières sutures avant de laisser la main à ses assistants, ôtant ses vêtements tachés de sang pour ensuite se diriger vers le sas de sortie rejoindre son visiteur qu’il enlace avec une joie manifeste.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Tu parles d’une surprise !! Annie sait que tu es au centre ?
- Pas encore, je viens juste d’arriver.

Raphaël desserre son étreinte en reculant d’un pas pour regarder de tout son soûl la beauté du jeune garçon qu’il a eu comme stagiaire ces quatre dernières années et avec qui un lien disons-le des plus spéciaux, s’est tissé au fil du temps.

Il le détaille de la tête aux pieds, ce qui fait sourire Alexandre.

- Tu me trouves changé ? Je n’ai été absent qu’un petit trimestre à peine pourtant.
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu me regardes comme un maquignon ! Hi ! Hi !

Raphaël lui fait un clin d’œil amical, alors qu’il en prend plein les yeux du sourire charmeur de ce grand blond au visage empreint d’une grande douceur de traits.

Son cœur bat soudainement la chamade de ce qu’il a l’intention de lui dire, l’attrapant par la manche pour l’emmener jusqu’à la salle de repos où il est certain d’être sans oreille indiscrète, quoiqu’il sache très bien que ce qu’il a à lui révéler n’est pas une chose taboue, surtout ici.

Ne voulant pas attaquer par ce qui pour lui est le plus important, il préfère commencer par l’aspect professionnel de sa présence au centre.

- Maintenant que tu as eu ton diplôme, tu feras partie de l’équipe à part entière comme médecin vétérinaire. Ce n’est pas le travail qui manque comme tu t’en es rendu compte durant tes stages.

Alexandre hoche la tête en souriant, conscient que ce n’est pas pour cette seule raison qu’il a été emmené jusqu’ici et il attend avec une certaine anxiété les paroles qui le rassureront sur l’envie qu’il a depuis le premier jour où il l’a connu de devenir plus qu’un ami pour cet homme magnifique.

Quatre années de rêves érotiques, où son maître de stage lui enseignait bien d’autres choses que la médecine vétérinaire et où il se perdait dans ses bras après des relations tout en tendresse.

La petite douzaine d’année de différence d’âge qui pourrait pour certains être un frein à une liaison durable, n’est qu’un plus pour Alexandre qui depuis son plus jeune âge a le fantasme de se sentir dans les mains d’un homme mature plutôt qu’un jeune de son âge.

Alors que penser du flash qu’il a ressenti quatre ans plus tôt, quand il a été présenté à celui qui sera son mentor durant ses quatre années de spécialisation.

Pourtant rien n’a jamais été au-delà d’une amitié certes forte, mais sans ambiguïté aucune tout du moins de la part de Raphaël qu’il sait fidèle à Éric son amant de toujours.

Ce n’est pas faute pour Alexandre d’avoir tenté maintes méthodes de séduction, restées pour la plupart sans retour à part peut-être quelques sourires démontrant qu’il n’en était pas dupe une seconde mais qu’il n’en ferait pas cas.

Ce n’est qu’à la fin de son dernier stage, quand il est reparti pour la France passer ses examens et en profiter pour visiter sa famille, que les choses se sont décantées à sa plus grande surprise.

Tout a commencé par SMS quand Raphaël s’enquérait tantôt de sa santé, tantôt de ses études ou de ce qu’il faisait de son temps libre.

L’allusion qu’il lui a faite alors de ne pas retenir l’offre d’emploi que lui avait proposé la responsable du centre, a été l’élément déclencheur d’aveux de moins en moins cachés de la part de Raphaël et également il doit bien le reconnaître, de cette nervosité d’adolescent qui ne l’a plus quitté depuis lors et qui maintenant qu’il se tient à quelques centimètres à peine de celui qu’il chérit de tout cœur, lui amène un état de transe qu’il n’aurait jamais pensé connaître un jour.

Malgré tout il sait bien qu’il doit dire quelque chose, le temps semblant déjà bien trop long depuis que Raphaël lui a parlé.

- Euh… oui !!
- J’aimerais savoir où sont tes pensées ? Te rappelles-tu seulement de ce que je viens de te dire ! Hi ! Hi !

Raphaël comprend dans quel état d’esprit est Alexandre qui vient juste de traverser la moitié du monde pour le rejoindre, avec des espérances qu’il n’attend plus qu’à entendre de sa bouche.

- Je vois que ce n’est pas le moment pour te parler, alors que peut-être ça ira mieux après ça.

Il prend le jeune homme par la taille en l’enlaçant, tandis que leurs lèvres viennent se plaquer les unes sur les autres toutes tremblantes d’émotions.

C’était assurément ce qu’il attendait, puisqu’à son tour ses bras viennent lui enserrer le cou avec douceur et ses lèvres s’entrouvrir en livrant le passage attendu, pour que leurs langues se mêlent dans un ballet bien connu par tous les amants du monde.

Ils restent ainsi un long moment jusqu’à ce que leurs corps s’éloignent quelque peu l’un de l’autre, chacun dévorant des yeux le visage de l’être aimé.

C’est Raphaël qui répond à la question muette qu’Alexandre se pose très certainement.

- Tu vas vivre avec nous, tout est prêt pour te recevoir et Éric était au moins aussi nerveux que moi ces derniers jours à attendre ta venue.
- Il est vraiment d’accord pour nous deux ?
- Disons qu’au début ce n’était pas gagné.
- Qu’est-ce qui lui a fait revoir sa position ?
- Toi !!
- Hein !! Comment ça moi ??
- Je crois qu’il te kiffe aussi et il espère que tu finiras par l’accepter !!
- Et toi alors ?
- Quoi moi ?
- Tu serais d’accord pour que j’aille aussi avec lui ?
- Je n’en sais trop rien en fait, je sais que ce serait la solution idéale à la condition qu’elle satisfasse tout le monde mais honnêtement je n’ai pas envie de te partager avec quelqu’un et même si ce quelqu’un est celui que j’aime depuis une bonne vingtaine d’années.
- Moi non plus tu sais, j’accepte Éric parce que tu ne me l’as jamais caché mais puisque nous en sommes à faire une mise au point, j’aimerais mieux qu’il se trouve quelqu’un d’autre si tu ne lui suffis plus.
- Laissons-nous une chance, après tout dans quelques jours les choses se décanteront par elles-mêmes et on verra où cela nous mène.

Raphaël sourit d’un air mutin dont il connaît parfaitement l’effet qu’il fait, le resserrant contre lui pour reprendre là où ils s’étaient arrêtés et c’est avec une passion dévorante, qu’ils expriment leurs sentiments si longtemps retenus.

Il ne se fait pas trop de soucis au sujet d’Éric, qu’Alexandre ne connaît que de nom et l’effet qu’il aura sur son jeune futur amant, quand ce dernier sera mis en sa présence.

CHAPITRE 54 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique »


« Tour administrative, bureau de l’administratrice Annie Viala. »

Son visage marquant bien les soucis de ces dernières semaines, Annie reste les yeux dans le vague à observer la jungle environnante depuis le perchoir qu’est son bureau situé au sommet de la tour administrative du complexe.

L’absence de son fils reste sa préoccupation première et ce même si elle fait confiance en Florian qui n’ira jamais mettre en danger son meilleur ami, du moins sur cette planète.

Les questions auxquelles elle a dû répondre sur l’identité de Takumi l’ont au tout début fortement amusée, le recul faisant qu’à l’heure actuelle elle n’en soit plus aussi divertie mais bien au contraire à se poser à son tour certaines questions, dont les réponses qu’elle a en tête ne sont pas et de loin pour la tranquilliser.

Les rares conversations téléphoniques avec Xiao lui laissent un goût de plus en plus amer dans la bouche, les allusions à son éventuel départ n’étant pas de celle qui l’enchante et Annie doit bien s’avouer que Xiao fait partie avec Nicolas, de ceux qu’elle affectionne le plus parmi la deuxième génération, juste après ses propres petits enfants.

Il y a également cette identité qu’a prise Florian qui la turlupine, pourquoi se faire passer pour son propre fils alors qu’il ne comptait pas rester très longtemps sur Terre, juste assez en fait pour trouver une solution aux problèmes provoqués par ceux qui ont voulu jouer avec ses gènes et ceux de Thomas, ces derniers n’étant pas a priori ceux qui pourraient occasionner le plus de dégâts collatéraux.

Un soupir d’exaspération s’échappe de ses lèvres alors qu’elle semble soudainement avoir pris sa décision, attrapant son téléphone pour appeler celui qui seul pourra lui donner les bons conseils.

Une fois chose faite, elle se rassoit sur son fauteuil en n’attendant plus que sa venue, celle-ci ne tarde d’ailleurs pas à entendre l’ouverture des portes de l’ascenseur.

Maurice entre après avoir frappé un bref coup à la porte, il pose un regard jamais totalement rassasié du spectacle que lui offre la vision de la jungle derrière les grandes baies vitrées.

Son regard se reporte ensuite sur son amie, comprenant bien ce qui a motivé sa présence auprès d’elle et n’attendant que ça depuis déjà plusieurs jours, son mutisme sur la situation actuelle mettant à mal sa fidélité pour son pays.

Annie en est parfaitement consciente, aussi ses premières paroles vont-elles dans le même sens que les attentes de celui qui depuis quelques années a pris en charge la direction des relations internationales du centre.

- Peut-être est-il temps d’avertir qui de droit, qu’en penses-tu ?
- Je n’attendais que ton feu vert pour le faire, je pense en effet moi aussi qu’il est grand temps de prendre les mesures qui s’imposent. Déjà l’envoi des enquêteurs du gouvernement Japonais montre bien leurs intentions, il ne s’agirait pas qu’ils monopolisent les futures actions de Florian ou encore de son fils, à leur seule cause.
- Florian m’a pourtant bien demandé de rester discrète et de ne parler à personne de sa présence !!
- Peut-être mais c’était avant qu’il ne se mette sur le devant de la scène, maintenant nous n’en sommes plus là et s’il a décidé de rester sur Terre comme il semblerait que cela soit le cas, il est normal que notre gouvernement l’apprenne par nos soins et non après coup quand il sera trop tard.

Annie hésite encore visiblement à rompre sa promesse faite à Florian, Maurice lui en fait la remarque en prenant bien garde à ne pas la pousser trop loin dans ses retranchements.

- Quelque chose te fait encore hésiter je vois, dis-moi à quoi tu penses ?
- As-tu reçu des nouvelles de France ?
- Tu parles de quoi ? Des élections ?
- Oui !! Nous n’en sommes plus au papy bon enfant qui aimait Florian, j’ai bien peur que celui en place n’y voie rien de plus que le profit à en tirer.
- Nous sommes trop loin pour juger des effets de sa politique !!
- Pourtant les médias ne lui font pas de cadeaux, l’agitation que connaît le pays ne s’était jamais revue avec une telle ampleur depuis les événements de soixante-huit.

Maurice ne peut qu’en convenir, il laisse donc à Annie le soin de reprendre la parole car après tout, la convocation vient d’elle.

- Ne pouvons-nous pas mettre de côté les politiques et n’avertir que le milieu scientifique, ils décideront en toute conscience de la marche à suivre et je me sentirai un peu moins comme celle qui trahit sa parole.
- Il y a peut-être un autre moyen pour un résultat semblable.
- Vraiment ?? Lequel ??
- Envoyer comme à l’habitude nos rapports de sécurité à qui de droit, en accentuant l’importance des visites officielles que nous avons reçues en provenance du Japon.

Annie se lève avec un grand sourire aux lèvres.

- Bonne idée !! Faisons comme ça, ils feront vite le lien d’eux-mêmes !!

Maurice lui rend son sourire tout en restant assis, profitant qu’il soit là pour avoir un autre sujet de conversation tout aussi important avec son amie.

- As-tu des nouvelles de ton fils ?
- Pas depuis que le drôle d’oiseau est venu pour me dire que tout allait bien ? Pourquoi cette question ? Aurais-tu une information que je n’ai pas ?
- Non, non !! Juste que je trouve étrange que Florian l’ait envoyé aussi loin.
- Nous en saurons plus quand il rentrera, pourquoi ai-je l’impression que tu t’en inquiètes plus que nécessaire ?
- En fait pour être honnête, ce n’est pas tant pour Damien que je m’inquiète, mais plutôt sur ce qu’a en tête Florian et je ne serais pas étonné plus que ça d’apprendre qu’il ne nous a pas encore tout dit de ses intentions et que certaines ne nous plairont pas forcément.

Annie troublée se rassoit en fixant cet homme qui porte encore bien son âge pourtant déjà avancé et qui montre par ses paroles qu’il a encore bien toute sa tête.

- Toi aussi tu as ce genre de sentiments ? Je pensais bien être la seule à m’en être fait la remarque.
- Au début j’ai trouvé naturel qu’il se renseigne en apprenant que lui et Thomas avaient des enfants issus d’un détournement de leur sperme, ce n’est que depuis quelques jours que je vois les choses d’une autre façon.
- Tu te dis qu’il aurait déjà dû régler ça depuis longtemps et avoir résolu le problème de façon à ne pas laisser de traces de son passage.
- Exactement !! Voilà qu’il joue maintenant à faire croire qu’il est son propre fils, le tout sans Thomas ni Antonin et avec la complicité de Xiao.
- Pas étonnant puisqu’il l’aime comme un fils et « Xi » le lui rend bien !! D’ailleurs je dois bien t’avouer qu’il est aussi mon chouchou ! Hi ! Hi !
- Comme celui de beaucoup au centre, d’où mon inquiétude et mon mauvais pressentiment.
- De quoi as-tu peur ? Florian ne laissera jamais rien lui arriver de mal, tu le sais aussi bien que moi !!
- Justement !!

Annie repense alors aux idées qu’elle a eues toutes plus farfelues les unes que les autres, celle qui lui revenait le plus à l’esprit étant que Florian ne repartirait pas seul et qu’en plus de son fils et de ceux de Thomas, Xiao ferait partie du voyage.

- Toi aussi tu y penses ?
- Depuis que j’ai quitté la France, j’ai eu maintes fois l’occasion d’avoir de longues discussions avec Philippe et je me suis forgé une idée de ce dont était capable Florian, nous avons retourné dans tous les sens le moment où Damien a failli mourir et les paroles dites par Florian alors qu’il avait emprunté le corps d’Antonin pour tenter de le soigner.
- J’ai eu très peur de le perdre ce jour-là !! Pourtant je n’ai pas vraiment compris de quoi mon fils souffrait.
- Philippe en a très bien saisi la cause et s’est fait au fil des ans une certitude sur ce que sont les fameux « élus » auxquels Florian a fait plusieurs fois allusion.

Voyant à son regard qu’une certaine compréhension venait à l’esprit d’Annie, il hoche la tête en guise d’accord avant de poursuivre sur l’idée qui lui est venue au final.

- Ce qu’il ne pouvait faire pour nous puisque nous existions déjà, je mettrais ma main à couper qu’il a l’intention de le faire pour Xiao. Florian et lui sont trop proches, pour qu’il accepte de le perdre comme il nous perdra tous un jour.



Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020


CHAPITRE 55 : « Shanpaï » « Takumi »


« Le matin au réveil, dans la chambre que partage Takumi avec Naoki. »

Florian reprend conscience après un sommeil bien trop court suite à ses turpitudes avec Antonin, n’aimant pas abuser de modifier le temps.

L’odeur du café commençant à le faire saliver, il va pour se redresser quand la voix de son coloc l’interpelle amicalement.

- Il n’y a vraiment que ça qui arrive à te faire sortir du lit ! Hi ! Hi !
- Hum… oui !!
- D’autant plus qu’il n’y a pas si longtemps que ça que tu es rentré.

Florian préfère ne pas polémiquer sur ses disparitions nocturnes, aussi il se lève pour avaler quasiment d’un trait son bol de café.

Naoki pour sa part s’attendait comme chaque matin à assister une fois encore à la démonstration de l’excroissance glorieuse cherchant désespérément à s’échapper du boxer de la crevette rousse.

Aussi est-il surpris du calme tout relatif du monstre au repos, un ricanement ne manquant pas d’ironie lui échappe alors des lèvres.

Florian n’étant pas et de loin sorti de la dernière pluie, en comprend tout de suite le sens et se contente de le fixer quelques secondes, en lui envoyant ensuite un clin d’œil entendu.

- J’ai passé une nuit de folie, tu veux que je te la raconte en détail ?

Naoki préfère botter en touche, n’étant pas spécialement intéressé par les prouesses sexuelles de son coloc, surtout maintenant qu’il en connaît la nature après avoir eu la réponse de la bouche même du « rouquemoutte » qui trouvait tout à fait normal d’avoir « un » voire « plusieurs » chéris.

- Hum… oui… bon !! Tu ferais bien de te dépêcher, les cours vont bientôt commencer.

Florian en est à sa deuxième bolée de café, quand il éprouve soudainement comme un malaise qui le laisse à réfléchir sur ce qui a bien pu le lui amener.

Il reste un petit moment dans ses pensées, envoyant un soupir d’exaspération que son coloc prend pour réponse à sa dernière remarque.

- Si tu veux être collé, c’est ton problème !!

Le grand costaud n’attend pas de réponse et sort de la chambre après avoir attrapé au vol son sac à dos contenant ses cours de la journée.

Il se passe bien cinq bonnes minutes alors que Florian est toujours avec ce malaise qui le tient, quand trois petits coups brefs se font entendre à sa porte, le ramenant pour le coup à la réalité du moment.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

- Hein… Euh… oui !! C’est ouvert !!

La tête de Xiao éclairée d’un grand sourire apparaît alors dans l’encoignure, remarquant de suite la tenue minimaliste de son « oncle ».

- Tu n’es pas encore prêt ??
- Oh !! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, déjà l’autre grand balèze qui n’arrêtait pas avec ça !!

Xiao fronce les sourcils devant le manque inhabituel de chaleur dans les paroles de son « oncle ».

- Il s’est passé quelque chose que tu sois grognon comme ça dès le matin ? Si j’avais su je ne me serais pas donné la peine de venir te voir !!

« PENN »

Le mot fait comme un flash dans la tête de Florian qui tout d’un coup comprend ce qui le turlupinait depuis son réveil.

- PENN ?? Mais oui bien sûr !!
- Quand tu veux tu m’expliques ??
- Tout à l’heure !! Je dois vérifier quelque chose avant ça, excuse-moi mais je vais devoir y aller.

Xiao va pour lui demander où exactement quand son « oncle » se redresse d’un coup, le visage visiblement marqué par l’anxiété.

- J’avais raison !!

Bien entendu ce que n’a pas suivi Xiao est le temps qu’a pris Florian pour retourner sur les traces de « PENN » et vérifier par là même qu’il a bien vu juste et que sa trajectoire l’emmène inexorablement vers une région de l’espace qui semble si ancienne qu’elle l’interpelle.

- Sur quoi ??

La question de Xiao lui libère l’esprit, reportant son attention sur celui qui le regarde maintenant avec de grands yeux curieux.

Il lui explique alors en quelques phrases ce qui lui a amené cette phrase aussi courte que sibylline, terminant ses explications par un silence vite rompu par son « neveu ».

- Damien et les autres sont en danger ?
- Bien sûr que non, allons !!
- Tu vas lui faire reprendre son itinéraire normal alors ?
- Hum… sans doute oui, mais pas pour l’instant !! Je vais suivre ça avec attention, d’autant plus que ce n’est pas la seule bizarrerie que je découvre depuis quelques jours.
- Ah bon ??

Florian sourit, sa patience étant infinie quand il s’agit de celui qu’il considère plus comme un fils, aussi lui explique-t-il cette étrange impression qu’il a eue la veille.

La tête de Xiao vaut alors son pesant de cacahuètes, tellement que Florian ne peut s’empêcher de se moquer de lui en mimant son air consterné par ce qu’impliquent pour lui ses révélations.

- Faudra que je croque ta tête pour l’envoyer au centre ! Hi ! Hi !
- Attends !! Comment peux-tu trouver matière à plaisanter après ce que tu viens de me raconter, ça voudrait dire qu’il y a d’autres personnes comme toi quelque part !! C’est bien à ça que tu penses ?
- C’est une possibilité en effet, quoique fortement improbable.
- Tu comptes faire quoi maintenant ?
- Rien de plus, j’ai d’autres chats à fouetter et je préfère les laisser faire le premier pas, de toute façon rien ne presse.
- Mais et pour Damien, Thomas et les autres ?
- Ils sont encore loin de sortir de cette galaxie, laissons-les découvrir ce pour quoi je les ai envoyés là-bas et je verrai ensuite.

Florian se bouge enfin pour aller s’habiller sous le regard de Xiao qui a visiblement du mal à digérer ses explications, explications qu’il lui a données pour plusieurs raisons bien particulières et la plus importante étant de lui mettre à l’esprit l’immensité de l’espace, avec l’envie mêlée à la curiosité de le découvrir par lui-même. Connaissant bien l’esprit curieux et aventurier du jeune homme, il lui donne là matière à réfléchir sur cette proposition qu’il lui a faite de l’emmener avec lui une fois terminée la raison qui l’avait "lui" amené sur Terre.



CHAPITRE 56 : « Shanpaï » « Tomoya »


« Première heure de cours de la matinée pour les deuxièmes années d’ingénierie. »

À sa plus grande surprise, la classe ne peut que constater le changement d’attitude de Shun depuis la rentrée, en effet il est loin désormais le temps où il fusillait du regard chaque tentative de communication que l’un d’entre eux s’essayait à son plus grand dam.

Il est clair pour eux tous qu’une énorme complicité s’est liée entre ce garçon reconnu comme brutal et invivable et Tomoya que tous reconnaissent autant pour sa gentillesse, sa convivialité, que pour sa beauté physique.

Ce matin-là ne fait pas exception à la nouvelle règle et il n’est pas rare de voir les œillades complices qu’ils se lancent à la moindre occasion.

Le Sensei poursuit son cours en monopolisant l’attention générale. Ce n’est qu’au milieu de ce dernier que commence le décrochage des premiers étudiants, décrochage venant principalement de ceux assis côté fenêtre.

Il ne fait très vite plus aucun doute que quelque chose d’inhabituel se passe dehors, la curiosité faisant rapidement son chemin parmi les élèves qui se retrouvent très vite le nez aux carreaux.

Tomoya n’est pas en reste côté curiosité, se levant à son tour pour voir de quoi il retourne.

- Le cours n’est pas terminé !! Vous êtes priés de retourner à vos places !!

Le Sensei a beau s’égosiller, rien n’y fait et tous assistent au spectacle peu commun qui se passe dans la cour, les agents de sécurité du campus ayant visiblement fort à faire avec une nuée de journalistes ayant franchi le portail sans coup férir et se retrouvant sous les fenêtres du bâtiment principal avec la ferme intention d’avoir enfin les réponses qu’ils cherchent en vain depuis plusieurs jours.

Shun se colle au dos de Tomoya pour observer à son tour.

- Qu’est-ce qu’il se passe en bas ??
- On dirait des journalistes qui sont entrés sans y être invités !!
- Pourquoi feraient-ils une chose pareille ?
- Qu’est-ce que j’en sais ?

Shun lui tapote l’épaule en lui faisant signe de le suivre.

- Le mieux c’est encore d’y aller voir avant qu’on ne puisse plus se frayer un chemin parmi les curieux qui commencent à affluer !!

Tomoya ne demande pas son reste pour le suivre, ils se retrouvent très vite non loin de là où se passent les choses et assistent aux efforts des gardiens pour repousser la masse compacte des journalistes.

C’est l’adjoint du directeur puisque ce dernier est toujours en arrêt maladie, qui s’approche pour tenter de ramener le calme là où il voit bien que tout le campus ou presque s’en trouve perturbé.

- Allons !! Allons !! Ce ne sont pas des manières, veuillez sortir immédiatement avant que je fasse appeler les forces de police !!
- Est-il vrai que le fils de Florian De Bierne est un étudiant de votre école ?? Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas de réponse à cette question !!

Un brouhaha venant de ceux qui parlent tous en même temps pour dire plus ou moins la même chose se fait alors entendre et c’est bientôt la cacophonie où plus personne ne comprend ce qui se dit à part quelques mots ici et là.

L’adjoint au directeur lève les deux mains en cherchant à amener le silence, ce qu’il finit par obtenir alors que caméras et micros pointent vers lui.

- Je ne sais pas d’où vous tenez cette information mais je peux vous certifier que je ne suis au courant de rien, tout ce que je peux affirmer c’est qu’il n’y a personne répondant au nom de De Bierne d’inscrit dans cet établissement.
- Nous avons nos sources !! Pourquoi serions-nous là aussi nombreux s’il s’avérait que l’information soit erronée, je vous le demande ?
- Pourtant je vous assure que vous faites erreur !!

Tous voient bien que l’homme n’est au courant de rien et qu’il ne cherche pas à cacher l’information, le journaliste qui semble avoir pris l’ascendant sur ses collègues reprend alors un ton en dessous.

- Son nom de famille serait Fukuda… Takumi Fukuda !!

Le représentant de l’école fronce les sourcils en entendant le nom de l’étudiant, un nom qu’il ne connaît que trop bien depuis qu’il s’est fait la renommée que l’on connaît dans tout le campus.

- Il y a bien un étudiant portant ce nom, mais je ne vois pas le rapport avec Florian De Bierne !!
- Nous voudrions juste lui parler !!
- Il n’en est pas question !! Du moins pas tant que vous vous comporterez de la sorte !! Je vous demanderai déjà de sortir, après quoi je lui ferai passer votre demande et s’il accepte de vous parler, je verrai pour libérer une salle pour que cela se fasse dans le calme.

Il montre l’attroupement autour d’eux d’un grand geste de la main.

- Je n’accepterai pas que vous perturbiez les cours plus longtemps, veuillez sortir immédiatement !!

Alors que les premiers commencent à reculer, Shun entraîne Tomoya un peu plus loin là où ils peuvent parler sans élever le ton.

- Tu ne devrais pas te montrer comme ça, si l’un d’entre eux venait à te reconnaître cela poserait encore plus de problèmes à l’école qui n’a pas besoin de ça en ce moment.
- Euh !! Je trouve que tu ne manques pas d’air, ce n’est pas toi qui m’as entraîné à l’extérieur ?

Shun se contente de hausser les épaules, alors que son regard accroche un petit groupe d’élèves qui s’approche à son tour pour voir de quoi il retourne.

- Ce n’est pas Takumi avec Toshio et Xiao là-bas ? Nous ferions bien d’aller les avertir avant que quelqu’un porte le pet.

Tomoya sourit en reconnaissant la tignasse rousse parmi celle de ses autres copains, son cœur s’accélère alors qu’il ne se pose plus la question de savoir pourquoi mais plutôt de se demander si c’est réciproque.

Ils les rejoignent très vite en faisant barrage, c’est Shun qui leur parle d’un air de commandement qui ne laisse que très peu de place au refus.

- Venez par ici les gars !!

Sentant l’urgence dans le ton, ils font tous demi-tour pour se retrouver bientôt cachés derrière les deux camions médicaux toujours garés dans la cour.

Tomoya a le regard plongé dans celui de Takumi, alors que ce dernier a un petit sourire montrant bien le plaisir qu’il éprouve à se retrouver en sa compagnie et ce même si ça s’est fait sans qu’il en comprenne forcément la raison.

C’est Shun encore lui, qui donne l’explication avant que la demande ne vienne d’eux.

- Ils cherchent Takumi pour l’interroger.

Florian joue l’innocent alors qu’il sait très bien de quoi il retourne.

- Qu’est-ce qu’ils me veulent ?
- Savoir si tu es le fils de Florian De Bierne.
- Bah !! Autant les rejoindre tout de suite, ce ne sera bientôt plus un secret.

Il observe un bref instant les visages de ses amis qui ne se montrent pas particulièrement surpris de l’aveu qu’il vient de leur faire.

- En plus ça n’étonne a priori personne, donc l’idée était déjà lancée.

Xiao ricane en faisant du coup se tourner les regards sur lui.

- Faut dire aussi que tu n’as rien fait pour que personne ne se pose la question ! Hi ! Hi !



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CHAPITRE 57 : « Shanpaï » « Takumi »


« Continuation de la conversation sur l’identité de Takumi. »

Comme le petit rouquin se contente d’un sourire ironique vers Xiao en guise de réponse, c’est Shun qui décidément se sent à l’aise en leur compagnie qui s’y colle en voulant l’entendre clairement avouer l’identité de son père.

- C’est vrai alors ? Tu es le fils à FDB ?
- Bien sûr que non !!

Florian s’amuse à regarder ses amis qui semblent à part Xiao ne plus rien y comprendre, cette fois c’est Hoshio qui poursuit pour en savoir plus.

- Pourquoi est-ce qu’ils le pensent alors ? C’est dingue cette histoire !!
- Disons que ça m’amuse de le leur faire croire, ils en seront pour leurs frais quand ils s’en rendront compte.
- Tu vas t’attirer des ennuis, tu ferais mieux d’arrêter ça tout de suite avant que ça ne prenne des proportions trop importantes.

Florian va pour répondre quand un sixième sens le met en alerte, cherchant autour de lui ce qui a bien pu provoquer cette impression d’être observé.

Un rapide tour d’horizon lui ôte l’option que ça pourrait venir d’un étudiant, ne reste plus que les journalistes qui commencent à faire marche arrière vers la sortie mais aussi les médecins ainsi que les infirmiers se trouvant dans les camions médicaux.

Ces derniers étant déjà là la veille, il se concentre donc sur les médias tout en cherchant à analyser cette sensation d’oppression qu’il vient de ressentir.

C’est Xiao qui le détourne involontairement de sa concentration en le prenant par les épaules, curieux de le voir soudainement déconnecté de la réalité alors que tous attendent plus ou moins qu’il réponde à la dernière question venant d’Hoshio.

- Un souci ??
- Hein… euh, non !! Juste la sensation d’être épié par quelqu’un.

Xiao se frotte machinalement la nuque.

- Je connais ça, ce n’est pas rare que cela m’arrive à moi aussi.

Hoshio opine de la tête en fixant à son tour les journalistes qui sont maintenant à mi-chemin de la sortie.

- J’ai connu ça aussi !! Ne devrions-nous pas tous retourner en cours avant de se prendre une colle ??

L’idée en soi quoique pas celle la plus tentante, fait quand même son petit chemin et les fait se séparer pour que chacun retourne dans sa classe.

Florian reste donc avec Hoshio et une fois arrivé dans le couloir menant aux classes, il l’arrête par le bras et sourit devant la bouille étonnée qui le fixe avec candeur.

- Oui ??
- Je vais te dire un secret que j’ai découvert récemment, peut-être que tu trouveras la réponse avant tout le monde.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Les journalistes se sont juste trompés de personnes, mais il y a bien quelqu’un ici qui est le fils de FDB !!
- De quoi !!

Florian accentue son sourire devant cette fois la mine consternée qu’Hoshio vient de prendre et qui ne reniera pas son lien de parenté avec lui.

- Tu m’as bien entendu, à toi de découvrir qui il est !! Je te fais confiance, je connais la puissance de ton esprit d’analyse.
- C’était celui de mon frère ! Hi ! Hi !
- Plus tu te mettras ce genre d’ineptie dans la tête et plus tu le croiras, n’oublie pas qu’il n’y a que la personnalité qui a changé, le corps, lui, est toujours le même et donc le cerveau qui va avec aussi. Ton frère lui a appris à travailler, à toi de le maintenir en forme en ne te laissant pas aller à ce genre de considérations complètement fausses.
- Qu’en sais-tu d’abord ?
- Je te demande juste de me croire, ne suis-je pas justement celui qui t’a permis d’être enfin toi-même ?

Hoshio ne lui répond pas mais il peut voir que ses paroles ont eu la portée nécessaire pour le faire réfléchir, ce n’est qu’une fois la main posée sur la poignée de porte, qu’il se retourne une dernière fois pour lui demander d’une voix visiblement amusée.

- Tu ne vas pas me dire qui c’est ?
- Eh !!

Pas le temps d’en dire plus, qu’à peine la porte ouverte ils sont interpellés vertement par le Sensei qui n’a visiblement pas apprécié la façon peu cavalière qu’ils ont eue de quitter son cours.

- Ah vous voilà !! Reprenez vos places avant que je ne change d’avis et ne vous envoie chez le proviseur pour…

Il stoppe net son verbiage en voyant la tête qu’ils font, comprenant bien ce qui va arriver si le reste de la classe s’en aperçoit.

- Non !! Restez dans le couloir en refermant la porte, ce sera votre punition !! Allez !!

Le Sensei respire un peu mieux quand la porte se referme, ayant déjà un certain mal à retenir l’envie de rire qui commençait à lui titiller les nerfs.

« Dans le couloir. »

Hoshio attrape Takumi par la manche en l’emmenant vers les sanitaires pour y être plus tranquille et surtout pouvoir parler plus librement sans risques d’être entendu.

Florian s’y laisse emmener avec un certain amusement, conscient de la curiosité que doit ressentir son fils de ses allusions de tout à l’heure.

Pourtant les premières paroles d’Hoshio sont loin de ce à quoi il s’attendait.

- Parle-moi de Xiao s’il te plaît !!
- Pourquoi tu me demandes un truc pareil ?
- Parce qu’ici c’est toi qui le connais le mieux, vous avez bien passé votre jeunesse ensemble au centre De Bierne ?
- Hum !! Oui… tu me prends un peu de court là, que veux-tu que je te dise ?
- Je ne sais pas, ce qui te passe par la tête, ses amis, sa famille, s’il a quelqu’un à qui il tient ?
- Tu connais l’histoire du centre, comment et par qui il a été créé, Xiao est avec une petite vingtaine d’autres comme lui issu de la deuxième génération.
- Tu veux dire quoi par-là ?
- Qu’ils sont les enfants des amis de Florian De Bierne, à tout du moins ceux qui sont en couples hétéros ou bi !! Pour les autres ça aurait été un peu plus compliqué ! Hi ! HI !
- OK et donc ?
- Disons que parmi cette deuxième génération il fait partie des chouchous, pour ne pas dire qu’il serait « le » chouchou s’il n’y avait pas Nicolas.
- C’est qui celui-là ?
- Qui ça, « Nico » ?? C’est le meilleur ami de Xiao, ils ont passé leur jeunesse à faire les quatre cents coups dans tout le centre avec l’exploit de ne jamais être punis ! Hi ! HI ! Ça te donne une idée de ce que j’entends par « chouchou » !!

Hoshio en a les yeux qui brillent autant d’amusement que de fierté d’être maintenant celui qui compte pour Xiao, une question toutefois lui vient soudainement.

- Et toi tu n’en étais pas un ?
- Oh… moi tu sais…
- Non justement ??
- J’étais le gars un peu bizarre qui fait des trucs pas communs.
- Un peu comme ici en fait, mais rassure-moi sur le genre looser que tu t’es donné ! Hi ! Hi ! Ça vient de sortir ??



CHAPITRE 58 : « Shanpaï » « Takumi »


Florian va pour répondre en faisant en sorte que sa réponse n’en soit pas réellement une et que son fils reste encore un moment à se demander quoi sur lui, quand apparaît au bout du couloir un gars en uniforme qui visiblement cherche une classe en particulier à voir sa façon de passer devant en lisant les inscriptions sur les portes.

Il s’arrête bientôt devant la leur, frappant ensuite un bref coup et que celle-ci s’ouvre bientôt en laissant apparaître le visage curieux du Sensei.

Hoshio l’aperçoit à son tour depuis la porte des toilettes restée entrouverte, attirant aussitôt Takumi plus à l’intérieur pour qu’il ne se fasse pas surprendre.

- C’est sûrement encore quelqu’un pour toi !!
- Hum !! Oui sans doute, à voir la tête du prof surpris de ne pas nous trouver dans le couloir.
- On fait quoi maintenant ?
- Baisse ta braguette !!
- De quoi ?

Florian porte sa main sous la ceinture d’Hoshio en tirant d’un coup sec sur le zip.

- Eh !! Tu fais quoi là !!
- Maintenant tu sors en la remontant, vas-y je te suis.

Le Sensei qui commençait à se demander où ils pouvaient bien être passés tous les deux, soupire de soulagement en les voyant sortir des toilettes et le geste d’Hoshio remontant sa fermeture éclair, le conforte sur la raison qui les y a menés.

Il montre donc de la main leur direction au policier qui se retourne vers eux, reconnaissant à la description qui lui en a été faite le jeune Takumi qu’il est venu chercher.

Il s’adresse donc directement à lui d’une voix qui démontre bien l’urgence qui l’a amené ici.

- Vous êtes bien Takumi Fukuda ?
- Oui monsieur !!
- Veuillez me suivre s’il vous plaît.
- Pour aller où ?
- Je dois vous conduire à l’hôpital le plus proche.
- Le directeur Katô ne va pas bien ?
- Je l’ignore, je suis juste les ordres qui m’ont été donnés.

Florian fronce les sourcils en se demandant bien ce qui a bien pu arriver au directeur, maintenant rien ne dit non plus que c’est pour cette raison qu’on le fait venir et dans ce cas plusieurs motifs pourraient en être la cause, la plus plausible étant une mise en situation pour vérifier qu’il est bien celui auxquels ils pensent.

C’est donc sans une parole de plus qu’il suit l’agent jusqu’à son véhicule de fonction où l’attend au volant un de ses collègues, ce dernier démarrant à peine les portières refermées.

Déjà une chose qui rassure vite Florian, c’est la direction qu’ils prennent et qui est bien celle de l’hôpital, ne reste plus qu’à connaître les intentions de celui qui l’a fait venir.

***/***

« Bureau administratif de l’Hôpital. »

- Est-ce que tout est prêt ? Ils ne devraient plus trop tarder à arriver !!
- Nous n’attendons plus qu’eux monsieur !!
- Bien !! Que chacun joue son rôle sans se trahir car s’il est bien celui que nous pensons, il ne se laissera pas avoir avec de l’à-peu-près.
- Nous ferons de notre mieux monsieur, mais nous ne sommes que des médecins, pas des acteurs de cinéma !! Alors ne nous en demandez pas trop non plus.

L’homme qui depuis le début de la réunion détient visiblement l’autorité, se lève suivi par le directeur de l’Hôpital et les deux médecins-chefs qui avaient été convoqués également pour préparer le test, qui s’il s’avère positif apportera la preuve formelle de l’identité réelle de celui qui est réapparu mystérieusement après presque vingt ans de disparition et surtout avec un nom d’emprunt, loin de l’endroit où il avait vécu précédemment.

***/***

Florian s’était légèrement assoupi durant le trajet à la plus grande surprise des deux policiers, qui s’attendaient plutôt à le voir en stress au lieu de cette mine sereine qu’il arbore dans son sommeil.

C’est au moment où le moteur se coupe qu’il ouvre les yeux, reconnaissant l’endroit où il était déjà venu une première fois.

Ce n’est qu’une fois à l’intérieur du bâtiment central, que ses soupçons lui reviennent quand les deux agents le laissent seul en lui demandant d’attendre dans une salle qui manifestement doit être l’accueil des urgences.

***/***

Les quatre hommes qui l’attendaient non loin de là depuis leur sortie du bureau, sont rejoints par les deux policiers qui d’un signe de tête confirment qu’ils ont mené à bien leur mission.

- Bien !! Vous pouvez commencer, attendez juste le temps pour que sa curiosité le gagne suffisamment pour lui donner l’envie de rompre l’ennui de l’attente.
- Bien monsieur.

Un geste congédie les deux médecins qui partent alors pour prendre le rôle qui leur a été attribué et tandis que le premier rejoint deux infirmiers attendant près d’un lit médicalisé, l’autre entre dans la salle en marquant un certain énervement qui n’échappe pas bien sûr et c’est le but, à personne.

***/***

Florian sourit en se disant intérieurement « c’est parti, que le spectacle commence », il écoute en suivant des yeux les demandes de l’homme en blouse blanche qui semble avoir un gros souci à ne pas trouver une certaine personne et qui s’égosille devant une secrétaire qui le regarde avec une mine ahurie et des yeux en billes de loto, n’étant à l’évidence pas dans la confidence de ce qui se prépare.

- Mais enfin docteur, c’est son jour de repos !!
- Comment ça, son jour de repos !! J’ai un patient qui risque sa vie alors rappelez le immédiatement !!

La femme fait plusieurs tentatives pour joindre la fameuse personne qui ne semble pas répondre, elle repose finalement son combiné téléphonique en s’excusant.

- Ça ne répond pas docteur !!

C’est sans doute la réponse qu’attendait l’autre médecin qui fait alors signe aux deux infirmiers de passer devant avec l’homme allongé sur le lit.

Une fois entrés dans la salle sous l’œil brillant d’amusement de Florian qui peut dérouler dans sa tête le scénario qui va suivre, ils s’arrêtent devant le premier médecin non sans avoir au préalable jeté un bref coup d’œil pas des plus discret dans la direction du petit rouquin.

Une discussion s’ensuit avec au final la disparition de tous les intervenants à part comme de bien entendu l’homme se retrouvant seul allongé dans son lit et qui pourtant semble souffrir réellement, ce qui ramène le sérieux à Florian mais aussi un début de colère devant le risque qu’ils prennent de mettre un tel plan en œuvre avec un vrai malade.

Alors qu’il connaît très bien le but de toute cette mascarade, Florian ne peut s’empêcher d’écouter la souffrance émanant du patient et de ce fait sa nature le pousse vers lui, commençant à se faire une réelle idée du sérieux de son cas.

Auraient-ils été jusqu’à mettre un cas désespéré pour non seulement lui faire dévoiler ses compétences en médecine, mais également chercheraient-ils à ce qu’il révèle ses « dons » au grand jour.

Si c’est le cas, Florian comprend alors qu’ils ont été bien plus loin sur leurs recherches le concernant, au point de faire le rapprochement avec certains témoignages sur des capacités n’appartenant pas à un humain lambda et que lui, il aurait montré à diverses occasions.



Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2 - laurentdu51100 - 01-08-2020


CHAPITRE 59 : « Shanpaï » « Florian De Bierne »


L’homme geint de plus en plus fort, un homme encore jeune en blouse blanche accourt alors vers lui avec un air contrarié qui lui par contre n’a rien de simulé.

Il s’adresse alors à la secrétaire d’une voix forte, qui fait se retourner vers lui les quelques personnes attendant leur tour pour être prises en charge.

- Que fait monsieur Iroshi en dehors de sa chambre ?

La secrétaire lui chuchote alors quelques mots à l’oreille, ne voulant sûrement pas que tout le monde entende ses récriminations sur ce qu’elle pense des deux docteurs précédents.

C’est là que Florian intervient alors que personne ne fait vraiment attention à lui, il s’avance jusqu’à être dans l’axe de vision du vieil homme allongé.

- Bonjour monsieur, vous ne semblez pas aller bien !! Connaissez-vous la raison qui vous a amené ici à attendre ?

Le vieil homme ouvre les yeux en entendant cette voix juvénile qui lui adresse la parole, il tente alors péniblement de lui répondre.

- Je… je… non.
- Vous êtes de la famille avec monsieur Iroshi jeune homme ? Si ce n’est pas le cas alors laissez-le tranquille, je ne sais pas qui a eu l’idée de le descendre ici mais je vais me renseigner et ils vont entendre parler du pays, faire ça à un…

L’infirmier qui vient de prendre la parole attire Florian un peu plus loin pour terminer sa phrase.

-… mourant.
- Qu’est-ce qu’il a ?
- Un cancer de l’estomac en phase terminale.
- J’ai entendu les types qui l’ont amené, ils parlaient d’une opération et d’un chirurgien qui serait absent.
- N’importe quoi !! J’aimerais vraiment connaître ceux qui s’amusent à des jeux aussi débiles que cruels, mais… et vous jeune homme, êtes-vous de la famille ?
- Pas du tout, on m’a amené là entre deux policiers et j’attends toujours de savoir pourquoi.

L’homme regarde le petit rouquin, il peut y lire la franchise et la sincérité, soupirant alors en prenant le lit médicalisé avec l’intention manifeste de ramener le vieillard dans sa chambre.

- Vous voulez que je vous aide ? Ce sera plus facile à deux !!
- Avec plaisir, merci !!

***/***

« Quelques minutes plus tard, salle des urgences. »

Les deux infirmiers ayant amené le patient, viennent sur l’ordre de leur responsable pour jeter un œil sur ce qui se passe dans la salle, ce dernier étant curieux d’avoir un premier rapport sur les agissements du jeune Fukuda.

Bien entendu ils ne trouvent pas le zigoto, celui-ci venant juste de quitter la salle.

- Mais où est-il ?
- Qu’est-ce que j’en sais !! Les deux agents devaient le surveiller discrètement, ils sont sans doute partis à sa suite !! Attendons un peu, le temps qu’ils reviennent faire leur rapport !!
- Hum !! Je le sens de moins en moins, en plus monsieur Iroshi n’avait vraiment pas besoin qu’on lui fasse autant espérer de cette soi-disant opération !!
- Moi non plus, je t’avouerais que je n’aime pas comment les choses tournent.

C’est à ce moment-là que les deux policiers font leur réapparition, les deux infirmiers font vite grise mine quand ils s’aperçoivent qu’eux aussi semblent chercher des yeux le jeune rouquin qu’ils étaient chargés de surveiller.

Chacun mettant la responsabilité sur les autres, ça devient vite un pugilat qui attire l’attention et c’est cette fois le directeur de l’établissement qui est obligé de venir remettre de l’ordre dans le service après avoir reçu l’appel de la secrétaire qui ne sait plus à quel saint se vouer.

***/***

« Pendant ce temps-là, dans la chambre de monsieur Iroshi. »

- Qu’est-ce que tu lui donnes à boire ?? Si c’est de l’eau, tu aurais pu au moins laver le verre avant !!

Florian sourit à ce garçon avec qui il a vite sympathisé, au point de se tutoyer à peine arrivé dans le couloir des chambres.

Le vieil homme les regarde avec une expression sereine, heureux de ces quelques minutes de divertissements après de trop longues heures passées seul dans sa chambre.

Il aime bien le jeune homme qui s’occupe habituellement de lui et qui bizarrement ne l’a pas fait ce matin-là, mais les expressions du petit rouquin lui amènent la joie dans le cœur.

La présentation du fameux verre douteux ne lui a fait ni chaud ni froid, étant trop subjugué par les mimiques clownesques du jeune homme.

Aussi c’est sans même le regarder qu’il avale d’un trait son contenu, alors que l’autre garçon faisait sa remarque sur l’état de propreté du verre.

Florian le lui reprend des mains pour retourner dans la salle de bains en préparer un deuxième, ce simple geste le fait sourire car tant de fois répété dans ses différents souvenirs.

Il revient dans la chambre sous le regard de son nouveau copain qui une nouvelle fois fronce les sourcils, il croit bon alors de le rassurer quelque peu sans non plus lui en dire plus que nécessaire.

- Ce n’est pas sale, juste que j’y ai rajouté un truc de ma composition.
- De quoi !! Mais… tu te crois où là !!

Le garçon va pour lui prendre le verre des mains, quand quelque chose de suffisamment inhabituel se passe pour qu’il stoppe son geste.

Le vieillard venant de se relever sur les coudes alors qu’il n’avait plus la force de le faire depuis déjà plusieurs jours, du coup c’est d’un air soupçonneux qu’il pointe la mixture glaireuse.

- Il y a quoi là-dedans ?
- Je viens de te le dire pourtant, c’est un truc de ma composition qui ne pourra que lui faire du bien !!

Le vieil homme tend la main vers lui.

- Je me sens déjà mieux mon garçon, donne-moi donc ce verre pour que je puisse le boire.

Il voit bien l’air contrarié de l’infirmier, lui envoie un sourire de reconnaissance avant de lui adresser la parole pour le rassurer.

- De toute façon ce n’est pas comme si je craignais quelque chose n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne pas laisser faire ce jeune homme qui semble sûr de lui ?
- Oui mais quand même !! Je ne peux pas vous laisser prendre n’importe quoi, s’il vous arrivait quelque chose j’en serais le premier responsable.
- Jusque-là je n’attendais plus que la mort, alors laissez-moi me raccrocher à un peu d’espoir et puis ce garçon est si sympathique, vous ne trouvez pas ? Comme je vous le disais, je me sens déjà beaucoup mieux !! Peut-être est-ce déjà l’effet de ce que contient ce verre, allez savoir !!

L’infirmier pose son regard sur le petit rouquin tenant toujours son verre à la main, sa bouille lui amène inexorablement le sourire aux lèvres et c’est en soupirant, façon pour lui d’avouer qu’il est vaincu, qu’il fait un signe d’accord de la tête pour que le jeune rouquin termine son geste.

- Pffttt !! De toute façon au point où nous en sommes !!



CHAPITRE 60 : « Shanpaï » « Tomoya »


« Fin des cours ce jour-là. »

Shun voit bien que quelque chose perturbe suffisamment Tomoya depuis la reprise des cours, pour que ce dernier fasse cette tête inhabituelle alors que d’habitude il est toujours souriant.

Aussi attend-il qu’ils soient éloignés des autres étudiants, pour se rapprocher de lui afin de lui poser la question.

- C’est cette histoire avec Takumi qui te met dans un état pareil ?
- De quel état parles-tu ?
- Tu verrais la trombine que tu tires, tu ne poserais pas la question !!

Tomoya continue encore quelques pas, avant de se tourner vers celui qui maintenant est devenu un véritable ami.

- Pour être tout à fait honnête avec toi et plus j’y réfléchis, je me dis qu’il n’y a pas de fumée sans feu et qu’il doit y avoir quelque chose de vrai dans tout ça, maintenant je me posais déjà beaucoup de questions sur Takumi.
- Mais tu as bien entendu sa réponse quand on le lui a demandé ?
- Quand je parlais de quelque chose de vrai, je pensais à un rapport quelconque qu’il pourrait y avoir avec Florian De Bierne, pas forcément qu’il pourrait être son fils.
- C’est aussi ce que je m’étais dit, je ne sais pas pour toi mais j’ai l’impression qu’il nous cache un truc énorme.

Tomoya fixe son ami avec une intensité fiévreuse, tellement ses paroles reflètent sa propre pensée.

- À toi aussi ça te donne cette impression ? Je suis content de ne pas être le seul !!
- Pourquoi tu ne poses pas la question à tes parents ?
- Mes parents ?
- J’ai ouï dire qu’ils connaissaient bien Florian De Bierne, peut-être sont-ils au courant de quelque chose sur Takumi.

Le grand blond arbore une moue sceptique.

- Hum !! Je ne pense pas, sinon j’en aurais sûrement entendu parler. Ma mère était très proche de lui et de son chéri Thomas, si Florian avait eu une liaison avec une fille je pense qu’elle en aurait fait mention au moins une fois devant moi.

Shun fixe à son tour Tomoya, un léger sourire lui vient d’une idée qui lui traverse l’esprit.

- J’imagine que ton prénom vient de là !!
- Hum !! C’est possible, je sais que ma mère était très proche de Thomas et qu’elle a mis très longtemps pour se remettre de sa disparition, avec celle de Florian bien sûr.

Alors que Tomoya lui donne son explication, Shun tape quelque chose sur son téléphone portable et après quelques secondes, les traits de son visage changent du tout au tout, de la moquerie amicale du début passant vers la plus grande consternation qui soit en alternant plusieurs fois son regard de son ami à l’image affichée sur l’écran.

- Je ne voudrais pas paraître inconvenant, mais ta mère semble avoir été vraiment proche de ce fameux Thomas.
- Comment ça ?

Shun lui tend le téléphone avec la photo de Thomas Louvain dirigé vers lui.

- Tu ne trouves pas une ressemblance.

Tomoya va pour répliquer que non quand le déclic se fait et qu’il arrache presque le portable des mains de son copain, ce dernier curieux quand même de sa réaction.

- Tu ne l’avais jamais vu avant ça ? Tu n’es pas du genre curieux alors parce que je suis quasiment certain que presque toute la population sur terre a déjà vu cette photo !! Ce Thomas restera encore longtemps je pense le plus beau garçon que notre planète ait produit…

Shun fixe une nouvelle fois son copain, avec la petite lueur dans l’œil qui ne trompe pas Tomoya et qui de ce fait s’attend à la fin de sa phrase.

-… à part toi peut être !! D’où ma question de tout à l’heure.
- Je vois bien où tu veux en venir mais c’est impossible, je suis né plus d’un an après leur disparition et donc si ta pensée est que ma mère a eu Thomas comme amant, alors je t’arrête tout de suite. En plus cela signifierait qu’elle ait trompé mon père, non… vraiment… ça n’a aucun sens !!
- Pourtant la ressemblance est plus que frappante !!

Shun récupère son téléphone, il poursuit ensuite ses recherches très certainement pour trouver des photos encore plus ressemblantes.

Tomoya le regarde en hochant la tête de droite à gauche, semblant désolé pour lui qu’il ait de telles pensées, quand il le voit se figer une nouvelle fois en lui mettant l’appareil sous le nez.

La photo affichée cette fois-ci est bien connue de lui et ce même s’il n’avait plus eu l’occasion de la voir depuis quelques années, étant donné l’état d’esprit actuel de Shun à rechercher des similitudes physiques entre les disparus et ses nouveaux copains, Tomoya pense de suite à Takumi mais pas que et le "pas que" le perturbe au moins autant que d’avoir pensé au petit rouquin devenu un peu plus déjà qu’un simple ami.

Shun soupire tout bas en donnant ensuite son avis sur la question qu’ils se sont sans doute posée tous les deux.

- Quelque chose me dit que cette année sera pleine de rebondissement.
- Je le pense également !!

Tomoya repense soudainement à une conversation pour le moins curieuse qu’il a eue dernièrement avec Hayato.

- Crois-tu qu’il soit possible de nous faire oublier des événements importants dans notre vie, pour nous en mettre d’autres que nous n’aurions pas réellement vécus ?

Le fait de sauter du coq à l’âne met Shun dans un bug total, cherchant désespérément à comprendre ce qu’il a voulu dire mais surtout la corrélation avec la discussion précédente.

Tomoya lui explique alors la différence de souvenirs d’Hayato par rapport à ceux de ses autres amis et bien entendu aux siens.

Shun l’écoute en fronçant de plus en plus le front, ce n’est qu’une fois les explications données qu’il amène sa propre version.

- Il me semble bien pourtant que j’ai dû surprendre une ou deux fois cette histoire comme Hayato te l’a racontée, Keisuke en faisait état avec Takuma qui trouvait bizarre qu’il s’intéresse autant à Toshio.
- Alors pour toi aussi je serais venu ici spécialement à cause de Toshio ?
- C’est ce que je me suis dit quand j’ai su qui tu étais, si je n’y ai pas fait allusion avant ça c’est juste parce que et d’une, ce n’était pas mes oignons et de deux, parce que je pensais que ça t’aurait sans doute gêné que je t’en parle.
- Il se passe réellement quelque chose de pas naturel ici et ce depuis l’apparition de Takumi !!
- Il va falloir le prendre entre quatre s’yeux et lui faire cracher toute l’affaire.

Tomoya ne peut pas s’empêcher d’éclater de rire en visualisant le têtard à hublot qui depuis tout à l’heure est devenu le sujet sinon unique, du moins principal de leur discussion.

- Entre six s’yeux alors ! Hi ! Hi ! Ce mec n’est vraiment pas normal, il en a déjà quatre à lui tout seul ! Hi ! Hi !

Shun sourit, heureux du changement d’humeur de Tomoya depuis cette discussion et c’est un élan purement instinctif qui lui fait mettre sa main sur l’épaule de son ami pour l’entraîner avec lui alors que déjà beaucoup s’arrêtaient à les regarder en se demandant bien ce qu’ils pouvaient avoir à rester debout et seuls au milieu de la cour.

La sensation que ressent alors Tomoya est identique à celle qu’il éprouve au contact de son frère aîné et lui revient du coup en mémoire la ressemblance que certains de ses amis ont semblé trouver entre eux deux, gardant pour lui sa réflexion en se disant que décidément il a eu raison de dire qu’il se passait des choses pas naturelles.




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CHAPITRE 61 : « Shanpaï » « Takuya »


Takuya revient après le coup de fil donné à son père, faisant le rapport circonstancié des derniers faits et gestes, de celui qui pour lui reste encore Toshio.

Il reste songeur avec dans la bouche un arrière-goût d’il ne sait trop quoi, mais qui le perturbe suffisamment pour qu’il cherche à en analyser le sens.

Cela vient lui semble-t-il essentiellement du ton employé par son père depuis la venue du frère aîné de Toshio au campus, comme s’il avait découvert quelque chose ou encore reçu une information qui expliquerait les choses mais dont on s’abstient pour une raison quelconque de lui révéler.

Ce qui est sûr pour Takuya, c’est que les choses ont changé et il est le premier déjà en étant sur place à s’en être aperçu, sans toutefois en trouver la raison principale.

C’est donc d’une démarche traînante qu’il regagne ses quartiers après la fin des cours, complètement pris dans ses réflexions au point qu’il ne se rend même pas compte qu’il est suivi depuis sa sortie de classe.

Le grand rouquin marchant dans ses pas à se demander ce qui peut bien le mettre dans un état pareil, alors qu’au contraire il devrait tout comme lui l’est, être super-heureux du fait du couple officiel qu’ils forment depuis la veille.

Du coup Kaito fronce les sourcils en se demandant si justement ce ne serait pas la raison qui rend son coloc soudainement confus, au point peut-être de regretter et d’envisager de faire un pas en arrière sur leur relation.

Il attend donc que Takuya ouvre la porte de leur chambre, pour se montrer à lui avec un petit sourire crispé qui en dit plus que des paroles sur tout ce qui lui passe en tête.

Le jeune yakusa sursaute, visiblement surpris de le voir aussi proche sans qu’il l’ait entendu venir.

- Hep !! Tu m’as foutu la trouille !
- Désolé !!

Takuya voit bien à sa mine soucieuse que lui aussi se pose tout un tas de questions, faisant l’amalgame avec les siennes propres.

- Toi aussi tu trouves qu’il se passe des choses bizarres ici dernièrement ?
- Hein !! Comment ça bizarre ?
- Alors c’est quoi cette tête que tu fais ??

Kaito montre bien la surprise que ce soit à lui qu’on pose la question, son coloc cherche alors à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête.

- Tu as un problème, je peux t’aider si tu m’en parles.
- Mais non enfin !! Je m’inquiétais juste pour toi, je te suis depuis tout à l’heure et tu as marché jusqu’ici comme un zombi, tu regrettes déjà ce qu’on a fait ensemble ? Dis-le-moi tout de suite si c’est ça ?

Takuya marque bien la stupeur de l’entendre parler d’eux comme ça, n’étant pas et de loin s’en faut, à mettre leur relation toute neuve en doute.

- Qu’est-ce que tu racontes là ?? C’est vrai que j’étais un peu perdu dans mes pensées, mais ça n’avait rien à voir avec nous deux.
- C’est vrai ?
- Bien sûr que c’est vrai !! Je viens d’avoir mon père au téléphone et j’ai trouvé sa voix bizarre, alors je me demandais quoi voilà tout.

Kaito retrouve le sourire en poussant par petits coups répétés son copain vers le lit, sans avoir oublié au préalable de refermer la porte à clé derrière eux.

Takuya sourit à son tour, n’étant pas dupe de ses intentions.

- Tu n’étais pas obligé d’inventer un truc pareil si tu voulais juste un câlin tu sais !!

Le grand rouquin s’agenouille à ses pieds, en ôtant cravate et chemise qui volent à l’autre bout de la pièce, faisant ensuite subir le même sort aux vêtements de son amant avec un sourire carnassier aux lèvres.

L’ambiance dans la chambre monte de plusieurs degrés, chacun s’attaquant alors à ses dernières pièces de vêtements avec une nervosité qui en dit long sur l’envie qu’ils ressentent.

Ce n’est qu’une fois tous les deux entièrement nus, que Takuya attrape Kaito par la taille en s’allongeant sur lui avec le regard de braise fixé dans celui du grand rouquin.

La douceur de sa peau, mêlée à l’odeur si particulière qui émane de lui, amène dans ses reins une envie irrésistible de lui faire l’amour.

Du premier regard qu’ils se sont donné dès le premier jour où ils se sont vus, Takuya a su que quelque chose l’attirait vers ce garçon au visage et au corps de rêve, qu’il y ait eu réciprocité des sentiments était inespéré surtout pour lui qui a vécu dans un environnement qu’on ne pourrait qualifier que comme « spécial ».

Le corps blanc laiteux allergique au soleil, les petites taches de rousseur parsemant son visage et le haut de son corps, ses poils roux uniquement apparents aux aisselles et au pubis, enfin tout ce qui vient de ce garçon lui amène ce sentiment de plénitude qu’il n’avait encore jamais imaginé connaître un jour.

Kaito suit le regard porté sur lui avec les expressions qui vont avec, heureux de plaire à ce garçon qui lui est apparu comme un ange noir sorti de l’enfer avec qui il a tout de suite voulu se brûler.

- Tu ferais mieux d’agir plutôt que de mater la marchandise ! Hi ! Hi !

Le visage de Takuya arrive alors à quelques centimètres du sien, lui faisant fermer les yeux en tendant ses lèvres pour un baiser digne des meilleurs films sentimentaux qui le font systématiquement mouiller un mouchoir quand il les visionne, seul de préférence afin de ne pas montrer au monde sa sensibilité.

Un petit sourire gourmand cette fois vient aux lèvres du jeune yakusa quand il les plaque sur celles de son chéri, leur donnant un petit mouvement sensuel mais néanmoins marqué de beaucoup de gourmandises.

- Hummm !!

Ce simple petit son de gorge suffit pour déclencher une libido qui n’en attendait pas moins, laissant les lèvres s’ouvrir pour donner aux deux langues maintenant impatientes le top départ des festivités.

Les corps se tendent, cherchant la plénitude d’un contact alors que les sexes commencent à montrer l’empressement humide qu’ils éprouvent à être mis à contribution pour amener encore plus au plaisir des sens.

Les yeux de Kaito se font implorants tandis que ses jambes viennent en arrière se positionner sur les épaules de son amant, qui ne peut que comprendre le désir d’être possédé du jeune rouquin et ce sont les yeux brillants de mille feux qu’il plaque ses deux mains sur les fesses imberbes de son chéri, écartant largement ces dernières pour mieux se positionner.

Sa hampe vibre de désir, alors que ses reins ciblent l’anneau rose pâle encore tout plissé et qui palpite déjà de la recevoir.

- Oui… vas-y !!

Kaito resserre les genoux pour montrer son impatience, sa main part aider en attrapant la tige turgescente pour la guider au plus vite là où elle va lui amener le bonheur d’être possédé, le gland bute sur l’anneau enfiévré qu’il pénètre d’une poussée ferme et qui amène le tremblement dans les cuisses de Kaito sous la sensation du coït anal.

Le sexe du grand rouquin pulse, enserré comme il est entre les deux abdomens musclés qui l’écrasent et le massent, avec l’énergie sexuelle que met Takuya à le prendre.

- Ah ! Ah ! Ah !…. Ralentis sinon je vais jouir trop vite !!
- Vas-y jouis !! Ce n’est pas un problème, la soirée ne fait que commencer de toute façon !
- Ah ! Salaud !…. Je… Atten… Ahhh !!

La crispation anale déclenche l’orgasme du petit brun, qui donne un dernier coup pour jouir au plus profond qu’il peut avant de se laisser aller à exprimer à son tour le plaisir qu’il ressent.



CHAPITRE 62 : « Shanpaï » « Kaito »


- Arrhhh !!! Ouuiii !!

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Les coups frappés à la porte amènent un début de panique des deux occupants, en remplacement du câlin qu’ils comptaient bien se faire après le petit interlude jouissif qu’ils viennent de s’accorder.

Une voix amicale se fait entendre, alors qu’ils cherchent tous deux à renfiler dans la précipitation leurs vêtements qu’ils avaient envoyés valser un peu partout dans la chambre.

- Pas de panique les gars, ce n’est pas grave si je vous vois tout nus ! Hi ! Hi !

Kaito respire de soulagement en reconnaissant la voix de son ami, le slip encore en main qu’il est déjà à lui déverrouiller la porte.

- Dépêche-toi d’entrer alors, sinon tu vas rater le meilleur !!

Ce n’est pas le genre de paroles qu’il faut dire deux fois à Xiao qui ouvre dans la foulée pour apercevoir le temps d’un bref instant les magnifiques fesses blanches de son ami, avant que le sous-vêtement ne vienne les lui cacher alors que Takuya a déjà disparu dans la salle de bains avec ses effets sous le bras.

- Dommage, je n’ai pas vu le plus intéressant.

Kaito se retourne avec le sourire, montrant le devant avec la forme encore en semi-érection à l’intérieur.

- Je t’appellerai la prochaine fois si tu veux !!
- Pour regarder ou pour participer ?

La question posée au débotté semble déstabiliser l’assurance enjouée du grand rouquin, ce dernier ayant dit ça plus comme une plaisanterie qu’autre chose et ne s’attendant certes pas à une repartie aussi rapide.

C’est donc les joues subitement empourprées, qu’il fixe dans les yeux celui qui dès le premier jour ne l’a jamais laissé indifférent.

- Comme tu veux.

Xiao comprend le trouble de son ami, lui-même s’avouant sans honte qu’il le prendrait bien au mot et ne serait-ce Hoshio qui pour l’instant n’est pas dans la confidence, il aurait bien poussé un peu plus Kaito dans ses limites rien que pour savoir s’il est sérieux ou pas.

- Comme tu veux quoi ?

Les deux se retournent sur Takuya, ce dernier sorti sans bruit de la salle de bains après s’être rhabillé et qui n’a entendu que la fin de la conversation.

Kaito vient vers lui pour le prendre par la taille, en profitant pour lui donner le petit baiser tout en tendresse qu’il n’a pas pu lui offrir du fait de l’arrivée de Xiao.

- C’est « Xi » qui aimerait se joindre à nous.
- Hein !!

La tête du jeune yakusa valant son pesant de sushi, voilà les deux autres partis à rire devant le petit brun restant scotché devant la beauté virile de Xiao, que son visage rieur accentue encore davantage.

Aussi c’est sans trop se poser de questions qu’il répond quasi machinalement.

- C’est quand il veut si son copain est d’accord !!

Chacun maintenant observe attentivement les deux autres, cherchant à savoir s’ils sont toujours en mode plaisanterie ou si les choses deviennent plus sérieuses.

- Wouah !! Qu’est-ce qu’il nous arrive d’un seul coup ??

Takuya va pour répondre à son chéri quand Xiao le précède d’une courte longueur.

- J’étais juste venu pour vous prévenir que les murs ne sont pas insonorisés et me voilà embringué dans un plan à quatre ! Hi ! Hi !

Kaito craignant d’avoir heurté son ami, essaie de reprendre la situation en mains, remettant une dose de plaisanterie à la chose.

- Je disais ça juste pour voir ta réaction, après tout c’est bien toi qui regrettais que je me sois rhabillé trop vite ! Ne le prends pas mal surtout, nous ne sommes pas ce type de gars qui s’amusent sans sentiments.

Xiao enfonce le clou en les montrant tous les deux du doigt avec une mine soudainement faussement attristée.

- Vous ne m’aimez pas alors ? C’est bien ce qu’il fallait que je comprenne ?
- Mais non enfin !! C’est juste que je ne voulais pas te… ah !!…. Et puis merde, tu penses ce que tu veux !!

Kaito le visage encore plus blanc qu’à l’habitude, se précipite vers la salle de bains pour s’y enfermer, laissant les deux autres garçons à se regarder sans comprendre.

- Qu’est-ce qui lui a pris d’un seul coup ?? Il a pété un câble ou quoi ??
- Humm !! Je crois plutôt qu’il a eu soudainement la trouille que tu prennes ça mal et que tu nous fasses la gueule.
- Pourquoi je ferais ça ?

Takuya fixe un instant son ami, avant de soupirer un grand coup et lui donner l’explication qui lui est venue à l’instant même où il en parlait.

- Je crois que « Kai » a aussi le béguin pour toi.
- Justement !! Du coup je comprends encore moins sa réaction !!

C’est au tour de Takuya d’avoir un moment de bug, ne s’attendant pas du tout à cette réponse.

- Justement quoi ?? Tu ne veux pas dire que tu étais sérieux ??
- Pour être tout à fait honnête, je te répondrais que j’en suis le premier surpris. Maintenant reste à savoir si vous vous l’étiez ou pas ?
- Je pense que « Kai » l’était !!
- Et toi ??

Takuya lui envoie un sourire annonçant déjà la couleur de sa réponse.

- Si Toshio n’est pas contre, je serais le dernier des idiots à prétendre que non !!

Kaito qui depuis sa sortie écoute l’oreille collée à la porte n’en revient pas, c’est plus fort que lui et sa réaction est à l’image de la joie qu’il éprouve quand il sort comme une furie de la pièce pour venir se tenir face à Xiao, le fixant les yeux dans les yeux avec un plaisir non feint.

- Tu penses sérieusement tout ce que tu viens de dire à « Tak » ??
- Tiens !! Te revoilà toi !! Les cloisons semblent encore plus minces que dans notre chambre ou alors tu écoutais aux portes !!

Xiao prend le menton de Kaito dans une main pour le lui pincer légèrement, il s’écarte ensuite de lui pour retourner dans sa chambre rejoindre son petit copain et surtout lui raconter l’histoire incroyable qui vient de lui arriver.

- Nous en reparlerons les gars, retenez juste qu’il serait bien de faire moins de vocalises ! Hi ! HI !

Kaito lui fait un signe de la main en guise de bonsoir, il en profite pour renvoyer le conseil à son ami.

- Il me semble que ceux qui ont commencé vivent dans la chambre juste en face la nôtre ! Hi ! Hi !

Xiao loin de se démonter, lui envoie un clin d’œil de connivence, avant de les quitter cette fois pour de bon.

- Il vous fallait bien ça pour mettre la machine en route pas vrai ? Allez !! Faites de beaux rêves les mecs et n’hésitez pas à y mettre mon corps magnifique si ça peut vous aider à passer une bonne nuit ! Hi ! Hi !