Récits érotiques - Slygame
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Le dernier - Nostalgique - 20-03-2023

Chers amis lecteurs, voici le début d'un nouveau récit qui, je l'espère, vous plaira. Comme pour chaque nouvelle histoire, l'écrivain (que je ne suis absolument pas !) ressent toujours une inquiétude quand au sort qui va être réservé à son texte. J'attends donc avec impatience vos commentaires, quels qu'ils soient, et que j'espère nombreux.      
 
On ne croirait pas, et moi le tout premier, cela fait près de dix ans que mon dernier amant m'a quitté. Entendons-nous bien, cela ne signifie pas que depuis dix ans je n'ai pas eu de relations sexuelles mais effectivement depuis dix ans je n'ai plus cohabité avec quelqu'un qui vive et habite avec moi. Je me contente de mecs rencontrés au hasard d'une promenade, d'un sauna ou d'une recherche sur internet. Au fond, toutes les occasions sont bonnes pour passer un moment en principe agréable mais sans aucun sentiment de ma part, de quelques sortes que ce soit, et donc uniquement pour permettre la vidange indispensable au maintien d'un bon équilibre tant physique que psychique. Dès que je ressens qu'un lien pourrait éventuellement s'installer entre mon partenaire et moi, je change brutalement de régime en passant de la douceur qui est le fond de ma nature à une sorte de brutalité presque bestiale qui généralement dégoûte ma victime. Autre principe de base, un seul soir, éventuellement une nuit mais jamais plus et, généralement, le départ de mon visiteur se fait à l'aube : pas question de petit-déjeuner ensemble, cela pourrait faciliter une intimité que je ne veux ni ne souhaite.
Cette méthode, outre son but financier, présente l'avantage de me donner une vaste connaissance de la mentalité et des mœurs des humains de sexe masculin, de leurs aspirations et de leurs fantasmes, honorables ou non, de leurs faiblesses pour lesquelles ils sont bien souvent prêts à tout risquer, à tout sacrifier quitte à le regretter plus tard alors qu'il est généralement impossible de faire marche arrière. Un désir exprimé, quel qu'il puisse être, je peux le satisfaire pour autant que j'en aie envie et, fréquemment, en allant au-delà des attentes de mon commanditaire. Vous allez penser que je suis un dépravé, un horrible bonhomme mais ce n'est absolument pas le cas. Il y a des actes, des demandes que je n'accepterais jamais, en particulier lorsque c'est exprimé par des jeunes : je chercherai par tous les moyens à les dissuader de se lancer dans cette expérience et j'irai jusqu'à leur faire découvrir la beauté et le plaisir qu'une sexualité honnête et équilibrée apporte. Pour cela, je déploie des prodiges de tendresse et de volupté. Par contre, plus mes clients sont âgés plus je donne suite à leurs demandes, quelles qu'elles soient ou presque. Il m'est arrivé de pisser sur un "vieux" (ce qui me dégoûte et où je ne comprends pas le plaisir qu'on peut y trouver, vous voyez que ma débauche a des limites malgré tout !), ce que je ne ferais en aucun cas avec un ado ou même un plus vraiment jeune.
Ce mode de vie que j'ai adopté me laisse une grande liberté, je suis mon propre patron, je dispose de mon temps comme je le désire d'autant que je n'ai jamais qu'une relation par nuit et encore pas toutes car ce serait épuisant et j'entends profiter des bons moments qu'offre le vie. Et comme le dit le proverbe, "on n'emmène pas son compte en banque au paradis" autant en profiter pendant qu'on en a les moyens.

Mais si vous êtes un lecteur normal, vous allez forcément vous demander quelles sont les raisons qui m'ont incité à adopter cette règle de vie, de vie sexuelle en tous cas. 
C'est très simple: je suis écœuré des longues relations que j'ai entretenues il y a bien longtemps avec un homme d'âge mûr alors que j'étais un adolescent ignorant de tout mais d'une confiance naïve absolue alors que je m'ouvrais, grâce à lui, au plaisir des jeux et du plaisir masculin et que, de fait, j'étais amoureux de sa personne. Un jour, il voulut me pénétrer avec sa grosse queue dans mon petit anus, chose que je lui refusais depuis le début de notre relation en prétextant que je n'étais pas encore mûr pour cet acte d'une grande intimité. Ce soir-là il décida de me contraindre en devenant violent, il était sur le point de parvenir à ses fins, son gland visqueux et brillant était non seulement à l'entrée de ma rondelle mais était en train de commencer à me défleurir. C'est alors que dans un effort ultime, je lui envoyais un violent coup de genou dans les testicules ce qui le fit gémir de rage et de douleurs. Quelques minutes plus tard, il était parti, définitivement, je ne l'ai plus jamais revu. J'avais beau me refuser à lui, je l'aimais cet homme à qui je devais tant de découvertes, je l'aimais même beaucoup au point que s'il était revenu je lui aurais probablement offert ma virginité. 
Pendant plusieurs semaines je fus inconsolable, pensant à tout le plaisir que m'avait offert N° 1.

Mais le chagrin est une chose, les besoins de la nature en sont une autre. L'occasion se présenta de renouer avec le plaisir lorsqu'un jeune assistant, bien fait de sa personne et donc attrayant, accepta sans problème une invitation à boire un verre chez moi et, de fil en aiguilles, nous nous sommes rapidement retrouvés en slip, un peu gênés car tout avait été assez rapide. Si le dépouillement vestimentaire avait été rapide, le volume de nos sexes avait lui aussi augmenté dans la même proportion en déformant nos slips qui ne cachaient plus grand-chose, surtout sur les côtés, laissant clairement voir des testicules bien remplis. Quelques heures plus tard, nos corps n'avaient plus de secrets et si ce premier soir nous ne sommes pas allés jusqu'au stade ultime, c'est dû au fait que nous ne parvînmes pas à maitriser le flot de nos spermatozoïdes qui se perdirent corps et bien dans les draps de mon lit.

Si un beau jour N° 1 avait voulu contre mon gré me posséder totalement, je dois reconnaître qu'il avait une grande qualité : il était d'une très grande douceur dans les caresses qu'il m'octroyait généreusement au point qu'il m'arrive encore aujourd'hui d'avoir la chair de poule en y pensant. N° 2, lui, était brutal mais il savait avec une science consommée s'arrêter au moment où il sentait que je n'allais plus pouvoir résister, me retenir. C'était alors pour moi une énorme frustration qui m'incitait à me relivrer à lui en espérant que cette fois je pourrais aller jusqu'à l'extase, cette extase que m'avait fait aimer son prédécesseur… J'aimais la brutalité de N° 2 pour le plaisir bestial qu'elle me procurait, mais je détestais cette même brutalité qui ne m'apportait aucune satisfaction sensuelle. Je savais donc dès le premier réveil après la première nuit que je ne m'offrirais pas plus à lui qu'à N° 1 et que notre relation ne saurait qu'être très temporaire. Alors qu'il m'avait trituré le téton gauche, il le tordit avec une telle violence que je hurlais de douleur. Quelques minutes plus tard, il était parti, définitivement, je ne l'ai plus jamais revu. Je ne l'ai pas regretté. Mais je me retrouvais à nouveau seul avec comme unique solution, celle de me masturber ce qui n'est quand même pas très enthousiasmant !

J'ai gardé un souvenir éblouissant de N° 3 au point que j'ai entretenu avec lui une relation de plusieurs semaines. Il faut dire qu'il avait un charme fou auquel je cédais dès notre première rencontre dans un sauna gay où j'aimais volontiers me rendre. Ce jour-là, il y avait très peu de monde au point que j'étais seul dans le hammam et que j'étais sur le point de rentrer chez moi lorsque soudain la porte s'ouvrit et, au travers de la buée, j'entrevis une fine silhouette qui vint s'asseoir à côté de moi alors qu'il y avait toutes les places disponibles ailleurs. Un peu agacé, je levais les yeux sur mon voisin, mon cœur accéléra brusquement lorsque je vis un visage presque enfantin qui me regardait avec un air suppliant. Intérieurement, je ronchonnais en me disant qu'un fois de plus, Carlo avait laissé entrer un adolescent de moins de seize ans. Alors que je l'apostrophais en lui demandant son âge, parfaitement réglementaire, je sentis sa jambe droite qui était venue se plaquer contre la mienne. Contre toute attente, car je ne veux pas me compromettre avec des mineurs, ce contact provoqua comme une secousse électrique, je le regardais attentivement alors que je sentais mon sexe durcir et je découvris un sourire tellement enchanteur que je me déplaçais légèrement pour accentuer le contact.
J'étais en pleine confusion, je me levais en murmurant que j'allais me doucher. Je gardais la porte du sauna ouverte quelques secondes de plus que strictement nécessaire et il comprit l'invitation. Quelques instants plus tard, nous étions tous les deux sous la douche, je le regardais, fasciné par la sveltesse de son corps et par un membre qui partait à l'horizontale, un membre qui frisait la perfection. En suivant son regard, je ne pus que constater que j'étais moi-même dans le même état.
Je sortis et m'installai dans une grande cabine où il me suivit quelques instants plus tard. Je m'assis en m'appuyant contre le mur, j'avais les jambes légèrement écartées. Il s'assit sur la paroi opposée, dans la même position que moi, les jambes formant un angle légèrement plus ouvert que les miennes. Une lumière blafarde éclairait la cabine où nous nous trouvions. Par moment on entendait les remous de la petite piscine et une musique douce animait le silence. Je le regardais en portant doucement mon regard sur ses jambes pour arriver à son sexe toujours plus excitant par sa raideur, par l'impression qu'une goutte perlée émanait de son méat. Je plongeais mon regard sur les profondeurs de sa raie où j'imaginais la douceur que rencontreraient mes mains si jamais, d'aventure, celles-ci devaient une fois se glisser dans cette intimité. Je vis son regard qui suivait la même trajectoire que moi, mais c'était alors mon intimité à moi qui se livrait à lui sans aucune pudeur.
Il s'était établi entre nous, sans que nous prononcions une seule parole, une intensité sexuelle comme je n'en avais jamais vécue. Nos jambes étaient maintenant franchement ouvertes, sans que nous l'ayons véritablement voulu, cela s'était fait tout seul. La vue plongeante nous dévoilait des zones nouvelles, excitantes sans que nos mains participent à quoi que ce soit, sans un mouvement. Pourtant je sentais l'excitation qui s'emparait de moi, je sentais sa propre envie qui se manifestait par de petits soubresauts de son sexe dont l'extrémité était brillante de ses secrétions. J'étais dans le même état. Il poussa soudain un léger cri auquel je répondis sans le vouloir, nos regards ne se quittaient plus, figés l'un dans l'autre. Nos visages, soudain, se crispèrent dans un même sentiment de jouissance et, quelques secondes avant qu'il n'éjacule, il se précipita dans mes bras, sa poitrine contre la mienne, ses lèvres proches des miennes alors que nos spermes se répandaient entre nos deux ventres.
L'un comme l'autre, nous étions comme assommés par ce que nous venions d'éprouver en éjectant simultanément nos semences alors même que nous ne nous étions pas touchés. Son jeune sperme était plus liquide que le mien de sorte que le mélange des deux nectars donnait une consistance parfaite dans laquelle je plongeais avec délice mes doigts que je portais à mes lèvres. Alors que je m'apprêtais à déguster une nouvelle fois cet assemblage, il me saisit la main et la porta à sa bouche et sembla se régaler. Toujours sans échanger la moindre parole, nous nous mîmes en position pour un 69 qui nous permit de nous nettoyer réciproquement tout en ayant une vue plongeante sur nos petits trous. 

La porte de la cabine était restée ouverte et un petit groupe d'hommes nous regardaient depuis le seuil avec un air concupiscent. Un adolescent se branlait avec entrain, deux hommes d'âge mûr se paluchaient, un petit vieux qui ne devait pas être loin du quatrième âge se caressait très doucement, son sexe pantelant était en train d'afficher un début d'érection dont je voyais à son regard qu'il n'en revenait pas. Je lui fis un sourire et d'un petit geste je l'invitais à s'approcher. Il se laissa tomber à proximité de moi, je pris sa main pour la poser sur mon sexe qui avait repris toute sa rigidité. C'est à ce moment que je remarquais que mon éphèbe avait disparu, j'étais seul avec mon petit vieux et je notais qu'il sentait bon. Sa main sur mon chibre exerçait un mouvement presque insaisissable qui n'était peut-être que l'expression du tremblement dû à l'émotion qu'il ressentait. Il était ému, cela se voyait mais je l'étais autant que lui, j'avais l'impression de commettre une bonne action, sans me forcer et même, me semble-t-il, d'y prendre un certain plaisir. Son sexe avait une forme suffisante pour que je puisse le prendre en bouche, il était d'une propreté impeccable et je retrouvais l'odeur de son parfum. Quelques instants plus tard, il fut pris d'un orgasme impressionnant qui dura de très longues secondes, mais rien ne sortit de son méat, c'était un orgasme sec. Je l'aidais à se relever, il avait les jambes flageolantes et je dus presque le rhabiller. Il voulut m'inviter à boire un verre que je refusais et je le ramenais en voiture au pied de son immeuble. Je sentais qu'il avait quelque chose à me dire "Merci, je ne pensais pas revivre un tel instant, je sais que c'est la dernière fois, je ne l'oublierai jamais".

J'étais content de moi mais le lendemain matin je me réveillais seul dans mon lit, l'espoir que j'avais brièvement entretenu avec N° 3 s'était évanoui sans dire un mot, rien. Je me suis masturbé, sans plaisir ni joie. Trois jours plus tard, je passais par hasard devant un immeuble qu'il me semblât reconnaître et au pied duquel il y avait un corbillard… Je me suis arrêté, ému en pensant que j'avais été sa dernière joie sur cette Terre, je ne pus m'empêcher de retenir mes larmes, je l'avais en quelque sorte aimé et lui me l'avait bien rendu avec cette petite phrase, les ultimes paroles qui ont franchi ses lèvres. Lorsque son âme a quitté son corps, je suis certain qu'il a pensé à moi. Moi non plus, je ne l'oublierai jamais.

Ces derniers événements m'ont beaucoup fait réfléchir et petit à petit j'arrivais à la conclusion qu'il était parfaitement illusoire de chercher et encore plus de trouver la personne avec qui je pourrais passer toute ma vie ou tout au moins partager une longue période. C'est ainsi que j'ai mis au point la méthode de vie que j'applique aujourd'hui : n'avoir aucun sentiment et donc ne jamais se lier, ne jamais sortir avec le même homme une deuxième fois et ne jamais amener quelqu'un chez moi. Dans ce cadre je m'autorisais à faire tout ce dont j'avais envie tout en respectant un minimum d'éthique dont le caractère très flou, mais j'en connaissais intuitivement le cadre, me laissait toute liberté pour satisfaire ma curiosité. C'est de cette manière que j'en ai connu des bites de tout format et de toutes odeurs, que j'ai aimé me délecter des petites rondelles cachées dans la plus grande intimité pourvu que la peau soit très claire et sans poils. J'ai horreur des poils, où qu'ils se trouvent sauf lorsqu'ils entourent délicatement la base du pénis comme les fleurs entourant un monument pour le mettre en valeur. Ces poils deviennent même attendrissants lorsque quelques gouttes de sperme s'accrochent à eux, comme des tableaux que l'on veut admirer. Parlez-moi des fesses, il y en a pour tous les goûts, rondes ou plates, dodues ou maigrichonnes, avec deux lobes que l'on peut malaxer, caresser, embrasser, écarter pour dévoiler ce petit trou si délicat, si mystérieux qu'on ne peut pas s'empêcher de le caresser, de le bichonner, de le préparer avec amour à sa destination ultime. Lorsque l'on prend son temps, beaucoup de temps, ce n'est plus le dernier rempart de la virginité, c'est une terre d'accueil bienveillante, un étui de velours pour que le sexe masculin puisse s'accomplir dans la jouissance.
 
Cela fait plus dix ans que je mène deux existences, celle de jour où je promène mon étal de sandwichs et de boissons sur les plages bretonnes et celle de nuit qui me permet de vivre confortablement. La première de ces activités est un véritable plaisir car avec ses marées le paysage n'est que rarement le même. Mais ce qui me plait particulièrement c'est la possibilité d'admirer les corps étalés sur le sable ou jouant aux jeux à la mode, de profiter des facéties d'un costume de bain qui dessine un sexe sous le tissu et même, parfois, un testicules qui prend le large d'un maillot mal ajusté. Qu'ils sont beaux ces corps d'adolescents et de jeunes hommes qui me préparent à mes activités nocturnes ! Le soir, au coucher du soleil, lorsqu'il y a moins de monde, il arrive que je croise un acheteur de sandwich qui avait alors attiré mon attention. Il arrive que ce même client m'ait regardé avec une attention un peu trop soutenue pour être totalement innocente et que je le croise sur la jetée. Il me reconnaît, me regarde, va faire demi-tour une première fois, une deuxième fois, je me retourne, nous nous arrêtons, je lui demande si mon jambon-beurre lui a plu. Le premier contact est établi, nous bavardons de tout et de rien, nous buvons peut-être une bière, éventuellement une seconde voire une troisième. La nuit est tombée, il n'y a plus que des ombres sur la plage et le bruit des vagues. Une cabine de plage offre un abri contre le vent éventuel, nous sommes assis l'un à côté de l'autre, nos jambes nues se touchent, les pantalons d'été ne cachent pas grand-chose et en tout cas pas la bosse qui s'installe. Un baiser furtif, une main aventureuse, l'histoire vieille comme l'humanité se met en route, pendant une heure, au mieux une nuit. Le matin, à l'aube, je retrouve mes draps froids. Il arrive que je n'aime pas ma solitude, que j'aspire à quelque chose de plus solide. Mais qui voudrait de moi, petit marchand ambulant ? Prostitué ou, au mieux, Escort boy à ses heures ?


RE: Le dernier - Lange128 - 20-03-2023

Bonjour @Nostalgique et merci pour ce nouveau récit.

Ne t’inquiète pas au sujet du sort que nous réserverons à ton texte, nous connaissons tes qualités littéraires.

Je retiens surtout un contexte totalement différent, nous avons quitté les Alpes pour les plages bretonnes, lieu qui semble très propice à la sensualité. Espérons que le narrateur trouvera le no 4 et que ce sera le bon après des expériences mitigées.

Je t’embrasse.
Daniel



RE: Le dernier - Philou0033 - 20-03-2023

Bonjour mon cher @Nostalgique

Super ce début de récit. C'est bien ta plume et j'adore.
C'est très agréable à lire, j'ai dévoré cette première partie et j'ai même relu le tout pour m'imprégner de l'atmosphère liée aux différents "n°" (ces hommes) qui ont partagé un moment de vie, ne fusse qu'une heure ou un jour avec le personnage principal. 
Puis il y a eu cet homme, qui a quelques dizaines d'années de vie, qui pour la dernière fois "exulte"! J'ai versé une larme, j'étais véritablement touché par ce moment suspendu!

Merci, oui merci pour ce début prometteur.

Je t'embrasse!
Philou


RE: Le dernier - Nostalgique - 17-04-2023

(Le dernier / Suite)

Cela faisait donc plus de dix ans que je menais cette double et même cette triple vie, parfois difficile à gérer et coordonner mais qui finalement me convenait. Ma vie nocturne ? Pratiquement personne ne la connaissait ni même ne la soupçonnait mais elle représentait l'essentiel de mes revenus. À la vérité, les exigences que m'imposaient parfois cette activité étaient épuisantes : quel que soit mon état d'esprit il fallait soigner mon aspect physique pour rester attrayant car malgré leur âge souvent avancé, mes clients étaient exigeants et je n'avais pas droit à prendre du poids ; ma ligne générale devait absolument contribuer à ce qu'ils aient envie de se frotter à moi tout en pensant que moi également je prenais du plaisir, que je les voulais.
Avec certains cela ne me posait aucun problème car ils réussissaient grâce à un entrainement sportif adéquat à conserver un corps souvent très plaisant pour ne pas dire provoquant.

Gaspard par exemple était un chaud lapin mais très timide. Lorsque j'arrivais, je savais qu'il bandait mais qu'il hésitait à se déshabiller devant moi. Tout un jeu, presque une procédure s'instaurait alors et il m'appartenait de le dépouiller de ses vêtements, très lentement et avec suavité avec, de temps à autre, un délicat attouchement mais qui devait passer pour involontaire. À ce moment précis, il poussait généralement un petit cri effarouché suivi d'un léger soupir de bien-être tout en me disant "non, il ne faut pas, ce n'est pas raisonnable". Cette mise à nu était, je dois le reconnaître, également assez jouissive pour moi car son érection ne faiblissait que rarement. L'ultime rempart consistait en général en un slip assez enfantin avec des motifs de jouets ou de fleurs mais toujours très transparent qui non seulement dessinait parfaitement son membre mais laissait également voir une large tache, parfois même l'ouverture de son méat. Une fois nu, les choses se terminaient très rapidement : il fallait que je le prenne en bouche, que ma langue tourne autour du gland et de sa couronne. Généralement tout se terminait par un orgasme sec et il m'appartenait alors d'éjaculer sur ses testicules ce qui le comblait de bonheur. Quelques instants plus tard, épuisé, il s'endormait. Je prenais une douche avant de me rhabiller. Je revenais dans sa chambre, sur la table de nuit mon enveloppe était prête, richement dotée, et je pouvais rentrer chez moi. Gaspard, je l'aimais bien, il n'y avait jamais de surprise et il était généreux.
Armand était également un cas particulier, très particulier même ! Il devait avoir été très beau car il avait de beaux restes malgré ses soixante-dix ans passés. Il m'accueillait toujours dans son grand salon, entièrement nu, la couronne de poils entourant son pénis était toujours parfaitement taillée. Systématiquement, il me tendait une coupe de champagne mais au moment où j'étais sur le point de saisir le verre, il le reposait en s'excusant "Ah, j'oubliais ! tu dois bien sûr d'abord te déshabiller". Je m'exécutais immédiatement, sans chichi, et j'avais alors droit à mon champagne, excellent par ailleurs. J'étais assis en face de lui dans un confortable fauteuil en cuir, les jambes largement écartées avec ma main gauche posée sur mon sexe inerte, la droite tenant la coupe.
Une des premières fois où j'étais chez lui je ne m'attendais absolument pas à ce qui allait se passer. Une porte s'ouvrit et je vis apparaître un jeune-homme d'environ vingt-cinq ans, en costume-cravate. Il me le présenta comme étant le fils d'un ami qui avait besoin de s'instruire. J'étais prié de lui enlever tous ses vêtements tout en lui prodiguant des caresses aussi voluptueuses que provocantes, mais uniquement avec mes mains. Jean-Paul, tel était son prénom, était calme et ne manifestait aucune émotion, ma nudité ne semblait pas le gêner et encore moins l'émouvoir, pas plus que celle d'Armand qui ne le quittait pas des yeux, sinon pour jeter par moment un regard dans une direction bien précise de ma personne. Le dépouillement pouvait commencer, je cajolais son cou en voulant l'embrasser après avoir enlevé sa veste et sa cravate mais je me fis remettre à l'ordre "j'ai dit que les mains". Il avait un superbe torse, parfaitement imberbe, avec une musculature délicatement dessinée sur laquelle je promenais avec délice mes mains. J'aurais voulu embrasser ses tétons légèrement hérissés mais je m'abstins ne voulant pas risquer d'indisposer mon client, je me contentais donc de les caresser et même de les tordre ce qui provoqua chez leur propriétaire une légère grimace. Armand se manifesta "Ah ! tu aimes ça".
Incidemment je passais ma main sur le bas-ventre de Jean-Paul, je ne sentis aucune grosseur. Je regardais brièvement le sexe d'Armand qui restait lui également parfaitement inerte. Le mien était en train de bouger, ce qui me valut une nouvelle remarque sans que je sache si c'était ce qu'il voulait ou non, de toute façon je n'y pouvais pas grand-chose !

Le caleçon de Jean-Paul était à la hauteur de son costume, très strict, d'un blanc impeccable, ni collant ni ne laissant entrevoir quoi que ce soit au point que je me suis brièvement posé la question de savoir si je n'avais pas affaire à un androgyne. Un mouvement de tête d'Armand me fit comprendre qu'il fallait que je poursuivre mon travail et, par-dessus le dernier vêtement, je me saisis de son sexe car il en avait bien un. Je sentis un léger tressaillement de son corps ce qui m'incita à descendre son caleçon sur ses chevilles, avec une lenteur calculée, pour l'enlever. Le garçon était totalement nu, pas une trace de poils, même pas à la base de son membre et sa raie semblait tout aussi imberbe. Mon ordre de mission était de le caresser et donc je le caressais, partout, devant comme derrière, j'avais ses deux boules dans ma main alors que l'autre explorait sa raie.

Armand se caressait lentement, faisant des mouvements tournant sur son sexe, jouant avec son prépuce, élargissant son méat comme s'il cherchait à y introduire un doigt mais le manque de raideur interdisait quoi que ce soit.
Les fesses de Jean-Paul étaient on ne peut plus agréables à caresser, à triturer et je ne me gênais pas, sans pour autant déclencher une quelconque réaction chez leur détenteur. Je me prenais au jeu, je voulais le faire bander mais en vain.
Soudain, Jean-Paul s'avança vers son parrain, s'accroupit, empoigna le vieux sexe et le prit en bouche. Je fus prié de poursuivre mes caresses fessières et, initiative de ma part, je jouais avec sa rondelle, sans parvenir pour autant à y introduire mon doigt car je n'en eu pas le temps, Armand poussa un bref rugissement qui dura le court temps de son extase, évidemment sans éjaculation de sperme. Jean-Paul se rhabilla et j'entendis une porte claquer, je me servis moi-même une coupe de champagne et en entendant les ronflements du parrain, je quittais l'appartement, assez perplexe mais surtout frustré. Je me fixais comme objectif de provoquer une érection chez Jean-Paul et même de le faire éjaculer. Mon enveloppe était à l'endroit habituel, elle me parut particulièrement gonflée. Elle l'était effectivement.

Cette procédure devint une véritable routine, sans surprise ni de son parrain ni du jeune homme. Je m'y habituais facilement car ce n'était pas vraiment désagréable, tout au plus un peu frustrant et surtout la fameuse enveloppe me permettait de bien vivre.
Mon emploi du temps était donc bien réglé : la journée, en été, j'étais sur les plages et le soir, rarement la nuit, je satisfaisais mes clients qui paraissaient toujours enchantés de mes services. Dans la saison où les plages étaient désertées, j'augmentais le nombre de clients nocturnes et, de temps à autres, je m'accordais un petit plaisir en choisissant moi-même ceux auxquels je souhaitais faire don de ma personne.

Nous arrivions au soir de cette belle journée de fin juillet, mon chariot était pratiquement vide et je m'apprêtais à terminer mon travail lorsque soudain je remarquais Jean-Paul que je n'avais plus vu depuis un mois car son oncle étant descendu sur la Côte d'Azur. Il portait un slip de bain bien ajusté mais dont le contenu était aussi discret que dans nos habituelles rencontres. Dans les débuts de mon activité quotidienne de plage, je m'étais astreint à le chercher des yeux car je conservais toujours l'espoir de lui faire éprouver le vrai plaisir sexuel entre hommes, en d'autres termes, je voulais tenter de l'exciter. Pourtant il n'avait rien de particulier, il n'était ni vraiment beau ni laid mais son corps avait un je ne sais quoi qui m'intriguait. Mes mains seules connaissaient la texture de sa peau mais ma langue, mes lèvres chaque fois que je le déshabillais, aspiraient à quelques choses de plus. Avec le temps j'y avais renoncé mais cette rencontre sur la plage raviva mon envie. Je le sentais gêné, il se dandinait sur une jambe, évitait mon regard. Je sentais qu'il allait partir aussi je pris l'initiative en lui proposant de partager les deux dernières bières qui restaient dans mon chariot. Il hésitait, me dit qu'il ne pouvait pas mais quand je me mis en marche il me suivit. Il n'y avait plus grand monde, nous étions assis sur le sable en train de siroter notre boisson, plus très fraîche il est vrai. Je me taisais, je préférais que ce soit lui qui décide de parler, sur le thème qui lui conviendrait. Le silence devenait embarrassant lorsque mon ventre fit entendre un gargouillement signifiant qu'il avait faim. Je le vis marmonner quelques mots que je ne compris pas et, soudain, il se leva
- Venez, on va aller manger dans un petit restaurant, je crois que vous avez faim
- Oui, c'est vrai, mais je pense que toi (et j'appuyais volontairement sur le "toi") également tu as faim. Mais on ne peut pas y aller dans notre tenue de plage et j'ai besoin d'une bonne douche, il faut absolument que je passe chez moi
- Non, ce n'est pas nécessaire, tu te doucheras chez moi et je te prêterai des habits, on a à peu près la même taille
- Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? lui demandai-je très doucement
- Oui, pourquoi pas ? me répondit-il encore plus doucement

Je rangeai mon chariot dans le hangar de mon patron et après quelques minutes de marche nous parvînmes dans un bel immeuble où, au 4ème étage il avait un appartement, très moderne avec de beaux tableaux et un mobilier très choisi. Curieusement il semblait très à l'aise et c'était plus tôt moi qui étais quelque peu embarrassé par la tournure que prenaient les événements. Il ne me fallait pas oublier qu'il faisait partie du cercle privé et spécial de mon client. Je décidais de ne prendre aucune initiative supplémentaire et de voir venir.
Très décontracté en apparence, je le sentais tendu lorsqu'il m'introduisit dans sa chambre à coucher, une vaste pièce donnant sur une terrasse avec vue au loin sur l'océan. De nombreux placards couvraient tout un mur, une commode ancienne et un très beau coffre meublaient cette pièce au milieu de laquelle trônait un immense lit. Sur l'un des côtés, une porte donnait sur une grande salle de bain avec baignoire et douche.
Il ouvrit deux armoires, l'une contenait un grand nombre de slips et de boxers, chacun dans un tiroir différent. Dans l'autre, des t-shirts étaient suspendus sur des cintres alors que sur la partie droite, deux ou trois piles de shorts et de bermudas, parfaitement repassés, s'étalaient sur les rayons.

- Prends les vêtements dont tu as besoin, fais comme chez toi, je te rejoins après que j'ai fait la réservation pour le dîner

J'attendis un moment et comme il ne revenait pas j'allais commencer à me dévêtir pour entrer dans la douche aux multiples pommeaux. Il n'y avait ni rideaux ni plexiglas, l'eau s'échappait directement par le sol, légèrement incliné pour que l'eau ne se répande pas partout. C'était le grand luxe !

- Stop ! Ne te déshabille pas
- Mais je ne vais quand même pas entrer tout habillé
- Non, jusqu'à présent, chez le vieux, c'est toujours toi qui m'a dévêtu. Aujourd'hui, je veux que ce soit toi qui ressente la honte d'être mis à poil, d'exposer sa nudité, que ce soit moi qui éprouve le plaisir que tu parais ressentir chaque fois que tu m'enlèves un vêtement
- Mais Jean-Paul, je n'aime pas ce que je dois faire pour contenter ton parrain, je n'y prends aucun plaisir car…
- …Ne mens pas ! tu crois que je ne vois pas ton sexe grossir, devenir humide ? Si ce n'est pas la preuve que tu jouis, alors dis-moi ce que c'est ?
- Tu veux le savoir ? C'est une réaction purement mécanique, un réflexe impossible à contrôler, rien de plus, il n'y a pas l'ombre d'un plaisir
- Mais alors, pourquoi le fais-tu ? Pour m'humilier ? Si c'est un simple réflexe, pourquoi moi cela ne me fait pas bander, pourquoi ?
- Je vais te dire la raison pour laquelle je le fais : c'est parce que ton parrain me paye pour le faire et même il me paye bien, très bien. Et que cet argent qu'il me donne j'en ai besoin pour vivre, pour amasser un petit capital qui me permettra un jour de me regarder dans une glace sans avoir à rougir de ce que je fais
- …
- Et si ce soir je suis chez toi c'est parce que j'ai pitié du pauvre type que tu es devenu, comme moi, en te laissant faire, en ne te révoltant pas ! Regarde-toi, Jean-Paul, tu n'es même pas capable d'avoir une érection, tu n'as jamais eu la moindre réaction aux attouchement de mes mains. Alors, vois-tu, j'ai décidé depuis belle lurette qu'à la première occasion qui se présenterait, je ferai tout pour te donner ou te redonner ta dignité d'homme. Cette dignité tu en feras ce que tu voudras, hétéro ou homo, mais que tu puisses te regarder sans honte dans une glace. L'occasion s'est présentée aujourd'hui, tu as eu ta première initiation générale afin que tu saches où tu vas aller, où je vais te conduire. Le jour où mes mains te feront crier de plaisir, le jour où tu auras découvert toutes les zones du corps, le tient comme le mien, qui nous feront gémir de jouissance, ce jour-là j'aurais acquitté la dette que j'ai à ton égard pour ce que je t'ai infligé.
Et maintenant, allons manger car je crève de faim.


RE: Le dernier - Louklouk - 17-04-2023

Bien ! Vivement la suite !


RE: Le dernier - Philou0033 - 19-04-2023

Bonsoir cher @Nostalgique !

Quelle belle suite. Ces moments passé entre les deux jeunes et le vieux, sont très bien décrits.
C'est ensuite cette rencontre sur la plage, en fin d'après-midi avec Jean-Paul qui relance l'envie de découvrir l'autre dans d'autres circonstances.

J'ai hâte de lire la suite!

Je t'embrasse!
Philou


RE: Le dernier - lelivredejeremie - 05-05-2023

Le distinguo entre les plaisirs d’un côté purement sexuel et de l’autre principalement sensuel dans une relation gay est intéressant, et rarement développé dans les récits érotiques, alors que ce doit être une réalité pour une solide proportion d’hommes (comme, dans un couple hétéro, la femme peut être plutôt vaginale ou clitoridienne, j’imagine).
Les auteurs ignorent aussi généralement la part de, sinon violence, du moins d’un certain niveau d’agressivité dans la relation, tant qu’elle est consentie, bien sûr, une forme de résistance peut augmenter le désir du dominant, perso, je trouve ce surcroit d’envie assez flatteur.
Léger regret que n°3 n’ai été qu’une rencontre unique, mais ton perso aurait-il pu passer longtemps sur sa première impression qu’il a au moins une apparence très juvénile ? Elles ont généralement la vie dure…
Finalement, ce n’est pas bizarre qu’il s’installe dans une vie de sexe tarifé, il ne faudrait jamais faire ce pour quoi on est doué sans se faire payer, c’est clair, pas de malentendu ¬‿¬ Il ne lui reste qu’à faire découvrir le plaisir total et détruire le lent travail de sape morale de son vicieux manipulateur de parrain !
Cool, cette histoire qui s’éloigne de la ligne généralement un peu trop consensuelle.


RE: Le dernier - Nostalgique - 12-05-2023

Bonjour à vous !
Voici une petite suit qui, j'espère vous plaira et même, pourquoi pas ?, vous donnera un petit coup de chaud...

Le restaurant était petit et assez sombre mais accueillant et les tables disposées de manière à préserver une certaine intimité. Le contenu des assiettes des clients qui étaient en train de manger semblait appétissant et effectivement les mets qui nous furent servis étaient corrects, tout comme la bouteille de bordeaux que Jean-Paul avait commandée.
J'étais un peu crispé car le restaurant où nous nous trouvions n'était pas dans la catégorie de ceux que je fréquente normalement. De plus un "quelque chose" dans l'atmosphère de ce lieu me troublait, notamment les convives qui s'y trouvaient, essentiellement des hommes.
 
À une table voisine que je ne voyais que par un miroir, je crus d'abord qu'un des clients était unijambiste mais en regardant plus attentivement je constatais que la jambe absente appuyait simplement mais avec conviction sur l'entre-jambe de son vis-à-vis. Ce même vis-à-vis me semblait quelque peu déhanché vers le troisième occupant de cette table avec une main sous la nappe. Ces trois personnes discutaient comme si de rien n'était et pourtant il se passait quelque chose !
Jean-Paul ne me regardait pas vraiment, il avait le regard perdu dans le vague jusqu'à ce que je réalise qu'il fixait un miroir qui était orienté de manière telle qu'on voyait sous la table. Et sous la table il se passait des choses assez étonnantes…
Ma serviette étant tombée je me penchais pour la ramasser et j'en profitais pour rapidement contrôler le pantalon de toile de mon compagnon. Je ne vis rien de suspect, la fermeture-éclair était fermée et nulle bosse ne se manifestait.
Je descendis aux toilettes afin de satisfaire un besoin naturel, le lieu était d'une propriété impeccable, il n'y avait personne d'autre que moi. En voulant remonter dans le restaurant, je me suis un peu perdu dans le dédale de couloirs de ce vieux bâtiment.
 
Au pied de l'escalier, je croisais un homme d'une bonne quarantaine d'années qui me regarda d'abord d'un regard étonné puis me fit un large sourire lorsque nous nous croisâmes. Le couloir était étroit de sorte que nos deux corps ne purent éviter de se frôler. J'eus l'impression que sa main s'était attardé une fraction de secondes sur le devant de mon pantalon et que son sourire s'était accentué. Il ouvrit une porte et pénétra dans une pièce qui ressemblait à un vestiaire. Avant de refermer la dite porte, il la laissa ouverte quelques instants de plus que strictement nécessaire, il continuait à me regarder et son sourire avait envahi tout son visage. À mon tour, je pris un air aimable, je jetais brièvement un regard dans ce local et je vis des hommes qui étaient en train de se dévêtir. Je compris alors que c'était l'entrée d'un sauna. Cette brève vision m'avait émoustillé au point que je faillis oublier Jean-Paul et l'objectif que je m'étais fixé pour lui. En haut, mon compagnon était en grande discussion avec une personne âgée dont le bas du corps s'appuyait contre le bord de la table où Jean-Paul avait sa main.
 
Je questionnais mon hôte sur l'existence d'une pièce mystérieuse, il me sembla qu'il rougissait légèrement. Il parut réticent lorsque je suggérais d'aller voir ce qu'il s'y passait car entre temps j'avais observé un mouvement de personne qui descendaient l'étroit escalier menant aux toilettes. Vu l'étroitesse de ce lieu d'aisance, j'en conclus que c'était le sauna qui attirait tout ce monde. J'insistais et finalement Jean-Paul ne put faire autrement que de m'accompagner.
 
Je crois l'avoir dit, j'apprécie les fesses de mes partenaires et même si Jean-Paul appartenait à Armand, je savais par mes mains et mes yeux qu'il en avait une paire terriblement plaisante. Alors que nous étions dans le vestiaire pour nous déshabiller, il se pencha en avant pour défaire les lacets de ses chaussures. Sa braguette déjà à moitié descendue favorisa la baisse de son pantalon, découvrant le haut de ses fesses, l'objet de ma convoitise. L'occasion était trop belle, mes mains se glissèrent sur son dos et empoignèrent ses deux lobes rebondis et fermes à souhait. Je perçus une odeur particulière, pas désagréable du tout, qui émanait de son sous-vêtement.
J'eus à peine le temps d'en profiter que mon compagnon s'est brusquement levé et se rhabillait tout en m'ordonnant d'en faire autant
 
-      Viens, dit-il, on va chez moi, je n'en peux plus ici !
 
En sortant je me vis dans une glace et je me mis à rire, j'avais ma chemisette à moitié à l'air libre et, surtout, une grosse bosse sur ma braguette mi-ouverte. Mon compagnon était dans une situation presque normale car avant de m'enjoindre de le suivre il avait eu le temps de mettre un peu d'ordre dans sa tenue alors que moi, il m'avait brusquement pris par la main et tirer dehors. En arrivant au pied de son immeuble j'étais à nouveau présentable, tout au moins extérieurement.
 
J'étais installé dans son salon et je me demandais si je ne devrais pas me mettre complètement nu lorsque Jean-Paul arriva avec un plateau plein d'amuse-gueule et une bouteille de Champagne avec deux flûtes. Il était intégralement nu en remplissant nos verres posés sur la table basse, il en saisit un et tout en me regardant droit dans les yeux, il plongea son sexe dedans tout en retroussant son prépuce au maximum. Il fit deux pas dans ma direction, approcha son sexe de ma bouche où il le fit entrer le plus possible tout en me disant
 
-      Maintenant tu boiras "mon" Champagne en me léchant, puis tu boiras le verre dans lequel j'ai trempé ma queue et tu ne quitteras pas cet appartement avant que tu m'aies fait durcir et éjaculer. Tu peux tout faire pour y arriver, absolument tout ! Tu as bien compris ?
-      Je ferai tout mon possible mais il faudra…
-      Il n'y a pas de mais, je veux bander, je veux éjaculer, quand tu sortiras d'ici, je veux être un homme, un vrai… comme toi !
-      [silence de part et d'autre]
-      …et ce n'est qu'avec toi que j'y arriverai et c'est avec toi que je veux y parvenir !
 
La situation était paradoxale car j'avais décidé depuis quelque temps de le déniaiser afin de le sortir de l'influence plus que néfaste de son oncle, ou parrain selon les jours, et également pour essayer de lui redonner confiance si toutefois il n'était pas trop tard. Et maintenant c'était lui qui, avec une certaine autorité, m'enjoignait de m'occuper de lui. La demande n'était certes pas désagréable car Jean-Paul était un beau garçon, élancé avec une peau légèrement foncée, comme les Andalous du sud de l'Espagne. Je savais que son sexe avait une élégance qui s'alliait parfaitement à son allure générale lorsqu'il se présentait devant son oncle en entrant dans le vaste salon. Il était long et fin, légèrement plus foncé que le reste de son corps et son gland, lorsqu'il était apparent, était rose pâle, avec une couronne bien marquée qui devait donner un relief particulier si on le prenait en bouche (ce que je n'avais jamais eu le droit de faire en raison de la règle imposée "que les mains").
 
J'hésitais encore sur la suite à donner à sa demande mais il avait déjà pris les devants : il avait rempli un verre à ras bord et y replongea son sexe d'un seul coup, il ne put retenir un sursaut dû à la fraîcheur du liquide. En raison du théorème des vases communicants, le champagne se répandit sur ses testicules avant de rejoindre le sol en coulant le long de sa jambe.
Il saisit ma tête avec une certaine brutalité pour la diriger vers sa queue en m'enjoignant impérativement de faire mon travail, de le lécher partout où il était mouillé par la boisson. Ma bouche s'était spontanément ouverte et je découvrais ce mélange inhabituel de l'alcool et du précum. J'oubliais ma mission première, le lécher, pour faire tourner ma langue autour de son gland et sous cette couronne que j'avais déjà eu l'occasion d'observer chez son oncle.
 
-      Je t'ai dit de me lécher, pas de jouer, alors lèche !
 
Je quittais à regret cette sucette et ma langue se rendit sur son entrejambe pour se porter sur les testicules où je retrouvais le goût du champagne. Je me donnais beaucoup de peine ce qui fut facile car j'appréciais une certaine rudesse de la peau. En réalité, l'enveloppe de ses petites boules était la douceur même, l'apparente rugosité n'était en fait que la chair de poule qui s'était emparée de cette partie de son anatomie. Je compris que c'était chez lui une région très sensible car il me sembla entendre quelques soupirs. Mais, surtout, son pénis avait changé de consistance : ce n'était pas encore à proprement parler une érection, loin de là, mais ce n'était plus une "bite-molle".
Je l'ai regardé, j'ai croisé son regard et, pour la première fois, il a esquissé un sourire. Il m'a pris par la main et m'a entraîné dans sa chambre. Il y avait un grand lit sur lequel trônait un énorme nounours dont la fourrure était maculée de taches suspectes dont la provenance, pour moi, était évidente.
 
Au bout d'un moment, j'ai proposé un autre jeu : je prenais une bonne gorgée de champagne pétillant mais sans l'avaler, je plaquais ma bouche sur la sienne et nous procédions alors à un transfert de propriété ou, à tout le moins, à un transvasement. Les fuites étaient abondantes ce dont nous ne nous préoccupions pas trop car le sentiment de sentir le Champagne descendre entre nos deux corps, s'infiltrer dans les moindres interstices était enivrant surtout en pensant que j'allais promener ma langue sur ce corps encore juvénile pour tenter de récupérer un maximum de cette boisson hors de prix.
 
Jean-Paul avait soudain perdu l'équilibre et était tombé sur le bord de son lit, les jambes pendant dans le vide. Des draps de couleur rose se dégageait une odeur parfumée légèrement enivrante et pourtant délicieuse. Mon sexe était encore caché par mon boxer mais il était évident qu'il avait pris une dimension digne de la vision que j'avais sous les yeux, au point que je me suis demandé si les draps n'avaient pas été imprégnés d'un produit aphrodisiaque car il n'y avait pas que moi qui étais pris d'une frénésie orgasmique : mon compagnon, de manière beaucoup plus modeste, avait maintenant une érection qui se manifestait non seulement par un sérieux début de rigidité mais également par un gland abondamment luisant par les sécrétions internes que produisait l'ambiance du moment.
 
D'un geste lascif, Jean-Paul avait baissé mon sous-vêtement jusque sur mes genoux et je le voyais regarder mon bas-ventre avec un regard concupiscent, comme si c'était la première fois qu'il pouvait admirer ce petit chef d'œuvre du corps masculin. Je ne me trompais guère car, avec une timidité presque attendrissante, il avait saisi mon pénis qu'il garda en main un long moment, sans faire le moindre mouvement, avant de commencer un très léger va-et-vient sur ma tige qui dégoulinait de précum.
J'observais mon ami, il se passait régulièrement la langue sur ses lèvres, il souriait en sentant dans sa main les spasmes que je ne parvenais pas toujours à réprimer, il jouait avec mon prépuce en le tirant sur mon gland pour, ensuite, le retirer avec une extrême lenteur ce qui accentuait encore la sensation de pré-extase que je sentais monter très lentement mais de manière inexorable, qui, d'ici un moment deviendrait inévitable. Alors que je me démenais pour l'amener à ce moment si spécial qu'il ne connaissait pas encore, j'eux conscience que ce serait un comble que ce soit moi qui parvienne le premier à cet état proche du nirvana. Je me ressaisis et je réussis à faire baisser la tension qui s'était emparée de mon corps pour ne plus me consacrer qu'au plaisir de Jean-Paul, plaisir que je sentais proche. Il avait fermé les yeux, tout son visage respirait l'attente de quelque chose qu'il ne connaissait pas mais qu'il voulait intensément. Tous ses muscles étaient tendus, son sexe avait pris depuis un moment une dureté impressionnante, son méat s'était agrandi comme pour favoriser la sortie de son sperme, je sentais et voyais les premiers spasmes libératoires, sa respiration s'était accélérée, ses ronronnements s'étaient transformés en des grognements de plus en plus audibles. Il avait pris une de mes mains dans la sienne, comme pour se donner du courage, il la serrait de plus en plus fort. Son corps s'arc- boutait en créant comme une arche sous laquelle ses lobes fessiers s'ouvraient d'une manière telle que sa collerette, totalement imberbe, s'affichait comme une invitation à la violer.
Ce que je fis, ma volonté pas plus que mon index ne résistèrent à cet appel, ce dernier enrobé des secrétions de plus en plus abondantes pénétra sans problème dans l'intimité la plus profonde de Jean-Paul. Il poussa un premier grand cris suivi d'un véritable tremblement de terre lorsque, pour la première fois, il expulsa un premier jet de sperme. Dans la lancée, mes testicules suivirent le mouvement. Ce qui suivit est inénarrable, nous y passâmes toute la nuit. Jean-Paul n'était, par moment, plus véritablement conscient de ce qu'il vivait, il était dépassé par ses sensations, par le plaisir que lui procurait son corps, la joie qui avait envahi son cerveau d'avoir enfin réalisé son rêve. Il découvrait la douceur de la peau sous les caresses toutes de délicatesses. Jamais il n'avait imaginé, même dans ses rêves les plus fous que l'orgasme imminent puisse être interrompu pour laisser place à une déception telle que l'envie de recommencer pour s'approcher une nouvelle fois d'une sublime jouissance.
Moi-même, pour la première fois depuis n° 3, je découvrais que les véritables sentiments n'avaient pas besoin d'une dépense d'énergie aveugle mais que l'approche pas à pas permettait l'épanouissement de la véritable sexualité. Je tenais son pénis dans la main, je survolais ses testicules, je me promenais dans sa raie en effleurant l'entrée de son puits d'amour. Brusquement, je sentis une puissance inexorable qui expulsa violemment et pourtant dans une grande sérénité, ma semence.
À ce moment précis, je pris conscience de la vanité de la vie que je menais jusqu'à ce jour : je décidai de changer de cap.


RE: Le dernier - lelivredejeremie - 13-05-2023

Je comprends assez le narrateur, même timidement sorti du rapport de soumission avec son oncle/parrain, Jean-Paul reste très dépendant, et en même temps, exigeant sur la manière de rattraper le temps perdu sur sa découverte du plaisir, mais à ses conditions presque exclusives, quitte à virer à terme à la relation à sens unique, et un peu égoïste Ô.o


RE: Le dernier - Philou0033 - 17-05-2023

Bonsoir mon cher @Nostalgique !

Merci pour cette suite où on découvre Jean-Paul sous la domination. Il découvre l'accès au "nirvana" sous les caresses d'un autre!

Merci pour ce bon moment de lecture!

Je t'embrasse!
Philou


RE: Le dernier - Nostalgique - 21-06-2023

Décider de changer de cap est facile, passer à la réalisation l'est beaucoup moins : la vie quotidienne va rapidement me le rappeler. J'ai une obligation vis-à-vis du patron qui m'a engagé pour vendre boissons et sandwichs, j'ai des clients privés qui ne comprendraient pas que je les laisse tomber alors que, l'un dans l'autre, ils sont touchants et… généreux.
Et, il y a le problème de la relation pernicieuse entre Jean-Paul, son oncle et moi-même. Armand, l'oncle, m'a fait savoir qu'il m'attendait chez lui pour, selon lui, "notre petit plaisir qui m'a beaucoup manqué". Enfin j'ai le mystère Jean-Paul car je suis un peu perplexe. J'avais eu l'impression très nette, après la nuit où je l'avais déniaisé, qu'il s'était attaché à moi, il avait l'air tellement heureux d'avoir franchi ce pas décisif. Or cela fait maintenant presque une semaine que je n'ai pas de nouvelles alors que je m'attendais à ce qu'il recherche ma compagnie, ne serait-ce que pour approfondir ses connaissances. Hier, un peu inquiet, je suis passé à son appartement, j'ai longuement sonné et j'ai profité de l'arrivée d'un habitant pour entrer dans l'immeuble. Rien n'y fit, j'eus beau actionner à plusieurs reprises la sonnette, coller mon oreille contre la porte de son appartement pour essayer d'entendre un bruit quelconque, rien sinon le silence et ma déception car je m'étais mis à l'apprécier mon Jean-Paul et je voulais également peaufiner son apprentissage de la sexualité masculine. 
Et demain, serait-il là chez Armand ou allait-il se rebiffer ce qui me paraissait peu probable car son oncle le tenait par les finances, un peu comme moi du reste… Si j'étais seul, qu'allais-je faire, comment devrais-je me conduire ?
Moi qui jusqu'à il y a peu menais une petite vie bien rangée, presque routinière, je sentais que j'étais en train de perdre le contrôle des événements. Il fallait donc que je me reprenne et réagisse. Le plus important dans l'immédiat, c'était d'affronter Armand, que je sois seul ou avec Jean-Paul.
 
Mais avant cette confrontation j'eus une demande de Gaspard, mon chaud lapin et pourtant si timide. Il y avait longtemps qu'il n'avait plus fait appel à mes services et c'est avec un certain plaisir que je me suis rendu chez lui. Comme toujours, il voulait que je le déshabille très lentement et avec une grande sensualité, que je procède à de furtifs attouchements qui doivent paraître involontaires. Mais nouveauté, alors qu'auparavant il se laissait faire, là il adopta le rôle d'un homme hétéro qui ne veut pas se laisser toucher mais qui fait comprendre qu'il en meurt d'envie. Cala prolongea évidemment notre jeu car il tenait bien son nouveau rôle et je dois reconnaître que cela m'émoustillait au point qu'il remarqua la bosse au bas de mon ventre. Notre dialogue se poursuivait, je sentais toutefois qu'il résistait moins au point que je réussis à le dépouiller de son infâme et ample caleçon en toile brute. Toujours dans notre jeu, je me moquais de lui tout en profitant de le caresser. D'habitude, tout s'arrêtait à ce moment où il expulsait sa semence malgré son manque d'érection, poussait un grand soupir de satisfaction, s'endormait ce qui me permettait de le quitter.
Ce soir, il y eut un grand changement :  son sexe était parfaitement bandé, il se montrait entreprenant en plongeant ses mains dans mon boxer, jouant avec mes deux boules, glissant sa main entre mes fesses et même en tentant d'explorer ma petite rondelle. À ce moment, plusieurs puissants jets se répandirent sur nos deux corps pendant que je m'épanchais dans mon sous-vêtement. Surpris l'un et l'autre, nous éclatâmes de rire et il me révéla "Ah ! le viagra, c'est quand même vachement efficace !"
 
Deux soir plus tard j'étais chez Armand qui, contrairement à nos usages, me reçut dans son salon dans une élégante tenue estivale. Sur la table basse, une bouteille de Champagne, deux flûtes et plusieurs assiettes pour accompagner notre boisson. Très cérémonieusement, nous parlâmes de choses et autres, il me raconta ses vacances à bord d'un yacht appartement à l'un de ses amis, très riche me dit-il, et des soirées auxquelles il participa mais qui étaient tristes à pleurer à moins de se soûler ce qu'il évitait toujours.
Brusquement, il me regarda dans les yeux
 
-      Où est Jean-Paul, son téléphone ne répond pas, sa concierge m'a dit qu'il était absent depuis un certain temps déjà et qu'elle ignorait où il se trouvait.
-      Aucune idée, j'ai également constaté son absence…
-      Ah ! tu l'as vu en dehors de nos petites soirées ?
 
En une fraction de seconde, j'ai décidé de tout lui raconter, depuis notre rencontre imprévue sur la plage et tout ce qui avait suivi, y-compris le fait que Jean-Paul n'était plus puceau. Je m'attendais à une réaction brutale mais son visage ridé s'éclaircit par un sourire amusé, presque affectueux
 
-      Alors tu es enfin parvenu à faire de lui un homme, quelle comédie il a fallu jouer ! Et pour finir ce ne sont pas mes machinations qui ont obtenu ce résultat mais le hasard d'une rencontre !
-      Quoi, c'était un complot que vous aviez monté, en jouant avec moi ? Vous êtes dégueulasses, je m'en vais et je me levais pour partir
-      Antoine, écoute-moi, ce n'était peut-être pas très malin mais un de mes amis m'avait confié que tu étais très doué et tu lui avais fait retrouver un certain plaisir. Je me suis dit que tu arriverais à vaincre son refus et j'ai manigancé toute une histoire pour qu'il accepte de rentrer dans mon jeu. Ce que je n'avais pas prévu c'est que c'est d'abord moi qui ai été pris dans les mailles : ton corps est tellement attirant…
 
Armand avait un charme exceptionnel, il le savait et savait en jouer. Et moi, j'appréciais non seulement les hommes, mais plus particulièrement ceux d'un âge certain et malgré son âge, il avait encore un corps ferme et très soigné, il n'avait pas de ventre bedonnant, sa toison donnait l'impression d'être entretenue par un expert. Lorsque Jean-Paul s'approchait de lui et s'emparait de son sexe qu'il manipulait, rapidement il poussait un râle de plaisir orgasmique mais sans éjaculation de sperme.
Alors qu'Armand continuait à parler de Jean-Paul et de son souhait qu'il avait de l'amener à la sexualité, je me pris à sourire en envisageant de transférer sur le vieil homme l'ambition, réussie pour Jean-Paul, de l'amener par de savants massages et manipulations diverses à avoir, une fois encore, la satisfaction d'expulser sa semence.
 
Je me levais de mon fauteuil qui lui faisait face, je servis le champagne et je me rassis mais, cette fois, à côté de lui, tout contre lui. En heurtant nos verres avant de les porter à notre bouche, je lui fis un petit clin d'œil. Armand avait l'esprit toujours vif, il saisit immédiatement la signification de ce signal et je sentis sa jambe qui s'appuya précisément contre la mienne. La bouteille avait été suivie d'une deuxième, une de mes mains étaient dans son caleçon, l'autre vagabondait au gré des circonstances. Je portais un bermuda sans ceinture ce qui avait facilité l'intromission d'un bras d'Armand dans le bas de mon dos ce qui me fit comprendre que l'homme avait une grande expérience car il exerçait une légère rotation à proximité immédiate de ma rondelle que je sentais tout excitée. Ma main dans son caleçon était mouillée à force de caresser le gland, un gland qui était en train de prendre un volume qu'il n'avait plus eu depuis longtemps.
Depuis un moment j'avais découvert la douceur du matelas de son lit qui s'alliait à la douceur des caresses qu'il exerçait sur mon corps devenu super sensible alors que mon slip était très bas sur mes jambes. Armand regardait mon pénis bandé à fond, brillant de liquide précurseur avec, me semble-t-il, une certaine envie qu'il n'osait pas assouvir. Je sentais que je n'allais pas pouvoir résister très longtemps et que ce n'est plus moi qui menais le bal comme je l'avais prévu mais que j'étais devenu le jouet combien plaisant de cet homme, que… Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! C'est alors que je ressentis cette montée du plaisir que je connaissais bien mais qui jusqu'à lors me laissait généralement totalement indifférent. J'avais pris l'habitude de simuler un plaisir que je n'éprouvais plus sinon pour inciter mes clients à me payer grassement, et cela marchait !
Une deuxième vague était en train de se préparer et… AAAAAAAhhhhhhhhhhhhhh sans que je me touche, par la seule volonté d'Armand, je ressentis ce que je croyais avoir complètement oublié, le plaisir d'un acte d'amour librement consenti. Armand avait une mine réjouie, il étalait le sperme que j'avais projeté sur ma poitrine et portait sa main sur mon sexe toujours en érection, comme s'il voulait le pommader. À mon tour je portais ma main sur son membre que j'enduisis consciencieusement de ma propre semence. Je regardais Armand qui avait les yeux à moitié fermés, je le sentais heureux alors même que son sexe perdait rapidement de sa raideur.
 
Ce soir-là, je dormis non seulement chez Armand mais avec lui, dans son grand lit. Je dormis nu car bien sûr je n'avais rien pris avec moi. Il portait un pyjama en soie, presque transparent qui ne laissait rien voir et qui pourtant permettait sans peine d'imaginer ce qui se trouvait sous le tissus. 
J'ai toujours trouvé que ce qui est caché est beaucoup plus excitant que la vision de l'objet lui-même. Je me souviens que dans mon enfance, le moment que je préférais lorsque je recevais un cadeau c'était lorsqu'il y avait un volumineux emballage. La découverte du jouet me décevait régulièrement. Il en était de même du corps d'un homme : rien ne m'excitait plus que les formes qui se dessinaient sous le tissu d'un slip, cette lente déformation du tissu consécutive à la progression de l'érection, l'apparition des taches humides… Les fesses ne me paraissaient jamais aussi bien mises en valeur que lorsqu'elles se cachaient sous le tissus tendu du boxer tout en laissant deviner l'ombre de la raie. Lorsque l'homme exhibait, généralement fièrement, son intégrale nudité, le rêve n'était plus permis, la réalité s'étalait crûment au regard. Un sexe, même très beau restait un sexe, presque utilitaire ; les testicules se montraient tels qu'ils étaient ; même la petite rondelle d'amour était souvent décevante si elle n'était pas totalement imberbe et de la même couleur que la peau qui l'encadre.
Donc j'étais nu et Armand, avec son vêtement de nuit, cachait ses mystères et c'était bien ainsi.
 
J'avais très bien dormi, dans un lit moelleux qui se pavanait dans une vaste chambre, je sentais une odeur de café et de pain grillé. Mes sens avaient été satisfaits, certes par une personne âgée mais qui comblait ce handicap par l'expérience des points sensibles du corps. J'avais donc tout lieu d'être relax et d'envisager mon avenir avec une certaine tranquillité. Et pourtant, je me sentais envahi par une sorte de malaise indéfinissable qui m'empêchait de profiter du moment présent. Je pensais à Jean-Paul en me demandant ce qu'il faisait sans arriver à cerner cette question car toutes les possibilités s'ouvraient à lui mais ce n'était pas le motif la gêne que je sentais autour de moi. Ma relation avec Armand pour s'être éclaircie ne pouvait qu'être superficielle et temporaire car la mise en scène avec son neveux pesait d'un poids trop lourd dans mon esprit, même si c'était soi-disant pour la bonne cause ce dont je n'étais pas vraiment persuadé : ce qu'il avait fait avec le petit-fils de son frère était trop crade et avait duré beaucoup trop longtemps. Mes activités rétribuées avec mes petits vieux n'étaient certes pas glorieuses mais cela s'apparentait à une nécessité financière vitale, à un cas de force majeure et donc je n'avais aucun remord.
Et pourtant, il y avait quelque chose qui me turlupinait et ce quelque chose, je le sentais, allait jouer un rôle essentiel dans mon existence.
 
Le déjeuner avait été excellent et le café extrafort n'avait pas empêché une douce somnolence de se manifester aussi j'allais dans la chambre d'Armand pour m'allonger un moment et, en fait, je me suis rapidement endormi.
Armand m'avait raconté que mon sommeil avait été tourmenté, je parlais sans que cela soit compréhensible mis à part de nombreux ho et ah qui témoignaient d'un intense étonnement. À un moment donné j'ai tout à la fois poussé un cris de surprise, j'ai violemment éjaculé et j'ai prononcé un mot, Cé…, qui m'a réveillé. J'étais alors tout sourire, j'avais trouvé ce qui me gênait. Armand me regardait sans rien comprendre et c'est à ce moment que je lui ai annoncé "Merci pour tout, il faut que je parte en voyage". Il eut beau questionner, presque menacer, rien n'y fit, je ne dévoilais rien. Je n'aurais du reste rien pu dire car tout était encore flou dans ma tête, je savais juste qu'il fallait que je parte, sans tarder.
 
La SNCF était, comme par hasard en grève, les trains étaient bondés, les files d'attente aux guichets étaient sans fin, le billet qui m'avait été délivré n'était pas celui que je voulais et je ne m'en aperçus que lorsque je voulus pénétrer sur le quai. J'attendis donc de nouveau, toujours aussi longtemps et c'est finalement après plus de vingt-quatre heures de trains et trois changements que je parvins à destination, dans un état second dû à la fatigue et à la faim mais surtout au flou qui entourait ma destination finale. Ce fut la fraicheur matinale qui me réveilla, j'ouvris tout grand les yeux, je n'en revenais pas. Je mis mon bagage en consigne, j'achetais un sac et quelques provisions et, tout naturellement, je me mis en marche.
 
La montée était rude, le chemin était caillouteux, mon corps ruisselait de transpiration car le soleil dardait ses rayons sans aucun ménagement. J'avais dépassé la limite des sapins et la nuit commençait à tomber, j'étais épuisé mais je savais qu'il fallait absolument que je continue à aller de l'avant alors même que mon esprit refusait de me dire où j'allais quand bien même que j'avais l'impression de ne pas être en terrain inconnu. Soudain, au détour du sentier, je vis une lumière à quelques mètres de moi et une fumée qui sortait de la cheminée. Un chien aboya, une petite porte s'ouvrit et un homme apparu. À cet instant même, je sus non seulement où j'étais mais également qui était l'homme sur le seuil de porte. Le choc était trop grand, l'émotion trop violente : c'est le moment que mon corps choisit pour perdre connaissance.


RE: Le dernier - Philou0033 - 21-06-2023

Hello cher @Nostalgique ,
belle suite.

Le voilà dans l'incertitude, il y a Armand qui a profité de lui pour qu'il s'occupe de Jean-Paul.
Jean-Paul a été déniaisé, il a enfin connu l'amour entre homme, il est devenu un homme. Puis plus de nouvelle.
Un rêve humide chez Armand change la donne. Il va prendre un autre chemin et aller droit devant vers une nouvelle destinée.

Merci pour cette suite et ce bon moment de lecture.
Je t'embrasse!
Philou


RE: Le dernier - Nostalgique - 27-08-2023

Chers amis lecteurs, voici la fin de ce récit, parfois un peu trop moralisateur... Bonne lecture et merci de m'avoir suivi.

Lentement j'étais en train de revenir à moi mais les sons étaient assourdis comme si j'étais dans un champ de brouillard. J'entendais comme un murmure auquel je ne comprenais rien sinon que quelqu'un allait partir

- Mais, tu peux parfaitement rester, tu ne me gênes absolument pas, je t'assure
- Je sais mais je pense qu'il est de loin préférable que vous soyez seuls lorsqu'Antoine aura repris ses esprits. Je l'ai bien ausculté, tout est en ordre, il est seulement très fatigué et sa pression artérielle est un peu basse ce qui est normal après un petit malaise.
- Honnêtement, je serais plus tranquille si tu restais…
- Il ne risque rien, je t'ai laissé deux médicaments [et se penchant sur moi il toucha mon œil et déclara] tout va très bien. Dans un moment il sera parfaitement réveillé. Allez, retrouvez-vous bien et je monterai demain en fin d'après-midi.

Un gant de toilette mouillé me rafraichissait le visage, une main dans mes cheveux me caressait délicatement et une voix me parlait doucement, une voix qu'il me semblait reconnaître bien que je me disais que ce n'était pas possible. J'avais compris où j'étais, même si cela relevait de l'impensable. Volontairement, je gardais les yeux fermés pour prolonger ce moment d'incertitude qui n'en était plus vraiment un, peut-être également pour cacher mon émotion et les larmes que je sentais toutes proches. J'ouvris prudemment un œil, il n'y avait personne dans le cercle de ma vision mais j'entendais un bruit de casseroles dans la petite cuisine derrière moi. Je tournais légèrement le tête et je vis un dos, son dos que je reconnus immédiatement en dépit des années qui s'étaient écoulées. Malgré moi, ma voix s'étranglait et au lieu de l'appeler clairement, c'est un tout petit

"Cédric"

qui sortit de mes lèvres. Le bruit des casseroles cessa immédiatement, l'ombre se retourna lentement pour devenir un corps que je sentis contre moi, secoué de sanglots alors que mes larmes nous inondaient tous les deux. Nous prononcions des mots inaudibles mais que nous savions être très tendres, de ceux qu'il est bon de prononcer et d'entendre, des mots d'amour que seul ceux qui s'aiment peuvent se dire de bouche à bouche. Et ces mots-là, nous les avons dits et répétés, inlassablement. À force de pleurer de joie, de s'embrasser quand ce n'était pas de se lécher, nos vêtements étaient trempés ce qui n'était pas difficile pour moi car, suite à mon évanouissement, j'étais en boxer. Tacitement, d'un commun accord, nous avons tout enlevé, nos deux corps retrouvaient cette complicité qu'ils avaient esquissée plus de quinze ans auparavant. Mais ce soir, dans ces deux corps enlacés, il n'y avait encore aucune connotation sexuelle, uniquement la nécessité de refaire connaissance, de se réapprivoiser.

Tout a une fin, le bruit des casseroles se fit à nouveau entendre, la faim se fit sentir car les émotions cela creuse, et pour moi la faim me tenaillait car cela faisait plus de vingt-quatre heures que je n'avais rien absorbé de consistant. Nous avions pris place autour de la petite table et c'est à ce moment que je pensais au frère jumeau de Cédric, Blaise.

Les deux garçons entretenaient à l'époque une relation très particulière qui aurait pu être qualifiée d'incestueuse s'il n'y avait pas eu cet extraordinaire et fusionnel amour entre ces deux êtres qui les avait poussés à se mettre pratiquement au ban de la société d'alors. Moi-même je les avais reniés pendant quelques heures avant de les accueillir à nouveau chez moi où, quelques heures plus tard trois corps, trois esprits ne formaient plus qu'un corps, un esprit qui se confondaient dans un extase certes sexuelle mais avant tout fusionnelle où rien d'autres n'existait que l'union des âmes.

Je redoutais de poser la question, craignant un drame ou, tout simplement, un accident, une maladie.

- Et Blaise, qu'est-il devenu, êtes-vous toujours aussi proches ?
- Peu après notre départ et surtout après cette folle nuit, t'en souviens-tu ? nous…
- Bien sûr que je m'en souviens, ça a été un moment que je n'oublierai jamais mais également dont je ne suis pas très fier car je n'aurais pas dû y participer, c'était votre "chose" à vous, à vous seuls
- Si je me souviens bien, c'est nous qui t'avions incité à te joindre à nous car, dans l'ivresse des sens, nous vivions dans l'impression que nous n'étions pas deux, Blaise et moi, mais bien trois, que nous ne t'avions pas seulement accepté mais totalement intégré à notre fratrie. C'était bien sûr une illusion à laquelle nous avons cru tous les trois pendant quelques heures. Le réveil avait été d'autant plus brutal, nous n'avons pratiquement pas prononcé un mot, il n'y eut, heureusement, aucun reproche : ce qui avait été vécu, ne pouvait pas être repris, il fallait simplement que nous acceptions que cela avait été pour nous tous un moment hors du temps terrestre.
- Pas "pour nous tous", mais pour vous rien ne devait changer, du moins je l'espère

C'est alors que Cédric me dit simplement qu'il me raconterait tout le lendemain, que ce soir j'étais encore trop faible et qu'il convenait que je passe une bonne nuit pour récupérer de mes émotions. C'est vrai que je n'avais pas encore pleinement retrouver mon équilibre, mais j'avais brusquement réalisé où j'étais, dans cette "Bergerie" que j'avais tant aimée. Quelques minutes plus tard, je dormais profondément, surveillé de près par Cédric.
(Pour ceux que cela intéresserait, voir mon récit "La Bergerie")

C'est une odeur de pain grillé qui m'a réveillé, tard dans la matinée. Je me sentais en pleine forme même si je ne parvenais pas à reconstituer mon emplois du temps depuis que j'avais quitté brusquement la Vendée et son océan : il y avait là un trou noir dont je ne conservais aucun souvenir.

Récit de Cédric

Cédric tint parole et me raconta ce qui s'était passé après leur départ. Leur amour restait inaltérable et pourtant quelque chose avait changé sans qu'ils parviennent à préciser quelle était la nature de ce changement. Cet état dura quelques semaines et ils étaient malheureux tous les deux de cette situation qu'ils ne s'expliquaient pas mais qui les perturbait plus profondément qu'ils ne voulaient bien l'admettre. Rien dans le déroulement de leur vie quotidienne n'était perceptible, rien sauf une chose qu'eux seuls savaient : depuis cette fameuse nuit, ils n'avaient plus refait l'amour, ils se contentaient de la proximité de leur corps, de caresses certes intimes mais qui n'allaient jamais plus loin.
Un après-midi, Blaise aborda le sujet, le visage grave mais sur lequel se lisait l'amour qu'il portait à son jumeau.

Cédric, je vais avoir du mal à te dire ce que je dois te dire, mais c'est nécessaire pour tous les deux. Cela va te faire mal, je le sais mais tu dois savoir que fondamentalement cela ne doit rien changer entre nous.
Cette nuit avec Antoine et toi a été, je pense, quelque chose d'unique que probablement peu de personnes ont vécu en raison de cette force qui nous a contraints à aller au-delà de ce que nous avions pu déjà vivre et à outrepasser les limites qui existent même dans l'acte incestueux.
J'ai beaucoup réfléchi, j'ai beaucoup lu, je me suis renseigné auprès de personnes très compétentes, laïques ou religieuses, médicales ou psychiatres. Je suis allé jusqu'à interroger des personnes dans la rue pour connaître leur opinion.
J'ai eu droit à toutes les réactions, de dégoûts horrifiés à une certaine compréhension très réticente. La majorité de ces entretiens ont été très brefs, certains ont duré des heures, à plusieurs reprises.
Mais toutes ces discussions où le thème a été poussé très loin, ont abouti à une conclusion : la poursuite nous mènerait inéluctablement à nous détruire nous-même. Et cela, je ne pouvais pas l'accepter pour toi.
Et en ce qui me concerne personnellement, tous ces échanges m'ont fait comprendre que cela n'était pas digne de notre qualité d'être humain conscient et éduqué et qu'au fond je m'étais engagé et t'avais entraîné dans une voie qui n'était ni la mienne ni la tienne.

Cette confession de mon jumeau m'a bouleversé, j'ai très vite compris l'esprit dans lequel Blaise avait abordé un problème qui, au plus profond de moi-même me turlupinait depuis longtemps. Je n'ai donc pu qu'acquiescer à sa décision de nous séparer et de nous revoir que le jour où nous serions capables de nous regarder droit dans les yeux.
La nuit qui suivit, c'est Cédric qui parle, nous avons dormi ensemble, l'un contre l'autre, calmement, sereinement. Trois jours plus tard, Blaise est parti pour les États-Unis… Nous nous écrivons régulièrement, il est marié avec une Française et a trois enfants. J'ai assisté à son mariage où j'étais son témoin.

Reprise normale du récit

À ma question de savoir ce qu'il faisait chez moi, à La Bergerie, Cédric m'expliqua que les semaines, les mois mêmes qui suivirent leur séparation furent extrêmement difficiles pour lui car il fallait qu'il se reconstruise une vie ou, plutôt qu'il se construise une nouvelle existence. Il entendait poursuivre ses études de littérature mais éprouvait le besoin de s'expatrier lui aussi, de changer complétement de cadre.
C'est lors d'un voyage en Suisse qu'il songea à ce village de montagne où j'habitais et il alla y passer deux semaines en espérant bien me revoir. À son grand désappointement j'avais également quitté cet endroit et personne ne fut à même de lui indiquer mon nouveau domicile. Un jour, après avoir beaucoup hésité, il prit le chemin de cette Bergerie qu'il avait connue comme grand adolescent. Ce fut le coup de foudre. Le notaire lui apprit qu'il pouvait la louer mais qu'elle faisait partie d'un tout, un appartement également à louer. C'était le mien. Cédric s'installa, la ville universitaire était à une centaine de kilomètres. Il montait très régulièrement à la Bergerie qu'il affectionnait par-dessus tout et, au fond de son cœur, espérait, voulait croire qu'un jour je reviendrais en ces lieux, toujours occupés par les chamois. Cédric continuait à leur fournir le sel dont ils avaient un impérieux besoin.
Cédric avait brillamment terminé ses études avec un double doctorat et il se consacrait à la recherche. Il était l'auteur de deux ouvrages dont le dernier lui avait valu une certaine notoriété, tant du point de vue professionnel que social. Mais sans être misogyne, il ne recherchait pas vraiment les mondanités qu'il évitait dans toute la mesure du possible. Les femmes ne l'attiraient pas vraiment et les rares expériences qu'il avait vécues n'avaient pas été vraiment concluantes. Les hommes par contre lui étaient plus familiers mais il prenait garde à ne surtout pas s'attacher à quelqu'un. Il ne pouvait ni ne voulait envisager une quelconque liaison, il lui était impensable de trahir son frère et, surtout, il conservait envers et contre tout cet espoir insensé de trouver un jour l'homme de sa vie. Or cet homme de sa vie, je compris très vite après nos retrouvailles que c'était moi, Antoine. Il ne m'en avait rien dit même s'il m'avait dit qu'en s'installant chez moi, c'était avec l'espoir de me retrouver. Mais pour moi, se retrouver était une chose, être l'homme de la vie de quelqu'un était tout différent.

Au fond de moi-même, je savais, je sentais que Cédric était également l'homme que j'aimais et cela depuis le premier instant où je l'avais vu, touché et caressé, où j'avais respiré son odeur d'adolescent mature. Mais depuis cette époque, il y avait ce que j'avais vécu pendant quinze ans, mon métier de vendeur ambulant sur les plages de Vendée dont je n'avais certes pas à rougir. Mais il y avait le reste, mon commerce avec mes hommes âgés, avec parfois les jeunes qu'ils entretenaient. Il y avait les soirées "spéciales" où j'étais convié pour animer l'ambiance en m'exhibant dans des shows, en mettant mon corps à disposition. Toute cette vie nocturne qui me faisait bien vivre mais que d'un côté je détestais alors qu'il m'arrivait de plus en plus fréquemment de l'apprécier et même de la rechercher si je découvrais un beau et jeune spécimen humain.
Et tout cet aspect de mon existence, Cédric n'en savait pratiquement rien, je me sentais indigne de cette affection et de cet espoir qu'il me portait. Il faudrait que rapidement, je trouve le courage de tout lui raconter où alors de redisparaître, de renoncer à tout ce que j'avais véritablement aimé dans ces montagnes.

Cela faisait maintenant un certain temps que j'avais réintégré mon appartement mais comme l'été était encore bien présent, c'est à la Bergerie que nous passions l'essentiel de notre temps. L'espace était toujours aussi réduit de sorte que des effleurements étaient pratiquement inévitables mais auxquels nous ne prêtions pas attention car nous avions tacitement convenu d'éviter toute relation sexuelle, l'un et l'autre ayant un passé qui pesait lourdement dans notre esprit. Mais les jours passant, nous nous rendions bien compte que cette attitude de retenue devenait de moins en moins tenable, nous savions tous les deux que nous étions attirés l'un par l'autre, que nous avions envie de rapprocher nos deux corps que nous pouvions voir, nus, chaque jour. La nuit, à plusieurs reprises, dans l'inconscient des mouvements du sommeil, nos corps se sont rapprochés et nous avons dû constater que nous avions éjaculé l'un contre l'autre. Un soir, alors que nous venions de nous coucher, Cédric mit sa main sur mon sexe en pleine phase d'érection alors que je venais d'observer que le sien était d'une parfaite rigidité ce qui acheva de me mettre en forme !
Mon ami venait d'entamer un très léger mouvement sur mon pénis dont le gland était déjà mouillé. Je l'interrompis en lui disant très doucement

- Cédric, avant que nous allions plus loin, je dois d'abord te parler de ma vie durant toutes ces années afin que tu puisses…
- Non, cela ne m'intéresse pas, j'ai envie de toi car je t'aime et j'ai envie de ressentir à nouveau ton corps vibrer sous mes caresses que je viens de reprendre et que je sais à ton souffle que tu les apprécies.
- Arrête Cédric, ohhhhhh c'est bon, arrête il faut que tu saches à qui tu entends lier ta vie, ohhhhh, que je ne suis pas digne de toi !
- Je peux imaginer ce que tu vas me dire, que tu as connu des garçons, que tu as fait l'amour avec eux, que tu as vibré sous leurs caresses, que tu en as aimé…
- Non ! Je n'ai jamais aimé mes amants, c'étaient des petits vieux qui s'excitaient sur mon corps, oui, ils m'ont fait jouir mais je ne les ai jamais aimés, jamais, tu comprends ? !
Je suis revenu ici à la Bergerie dans un état de total inconscience, poussé par une force que je ne contrôlais pas. Lorsque j'ai commencé à reprendre vie et que je t'ai vu dans une sorte de brouillard, j'ai su que je t'aimais, comme la première fois il y a quinze ans. Mais je savais aussi que mon passé risquait de te faire horreur et que tu allais peut-être me rejeter…

À ce moment, si j'avais eu un révolver à proximité je m'en serais saisi mais il n'y avait pas de révolver et surtout Cédric était là qui m'avait pris dans ses bras, me serrant contre lui, me murmurant des mots que je ne comprenais pas mais dont je devinais qu'ils étaient un témoignage d'amour et de pardon si c'était nécessaire.

Cette nuit, nous nous sommes endormis alors que les premières lueurs du jour pointaient à l'Est. Je lui ai tout raconté, sans rien cacher. À plusieurs reprises, je l'ai senti frémir mais c'était pour immédiatement me serrer contre lui, comme pour me faire comprendre que c'était le passé et que devions maintenant préparer ensemble le futur, celui que nous voulions construire à deux.

Ce matin-là, contrairement à leur habitude, les chamois n'ont pas heurté à notre porte pour quémander leur ration de sel : leur instinct leur avait fait comprendre que le moment nous était réservé, qu'il n'appartenait qu'à nous.

F I N

Quelques années plus tard, dans l'édition du lundi des journaux romands, on pouvait lire un entrefilet :

Deux alpinistes ont trouvé la mort lors d'une chute mortelle à plus de 4000 mètres dans les Alpes valaisannes alors qu'ils portaient secours à des alpinistes qui s'étaient égarés, qui n'avaient aucune expérience et étaient mal équipés.


Note de l'auteur :

La trame de cette histoire est partiellement vécue, le retour à la Bergerie a été très difficile à écrire car je ne pouvais trahir l'histoire de Cédric et Blaise à laquelle se mêlait étroitement Antoine. Le drame était qu'il fallait remettre à leur place deux conceptions de l'amour, l'homosexualité et l'inceste, qui, pour la première n'est encore que très partiellement admise et pour la seconde reste inacceptable.
Je ne voulais en aucun cas condamner et pourtant je ne pouvais pas laisser impunis les actes incestueux de Cédric et Blaise. La solution de l'accident en haute montagne, réel mais dans un contexte tout à fait différent, permettait de laisser à la puissance divine le choix de punir sans condamner.


RE: Le dernier - Louklouk - 27-08-2023

Belle histoire... quoique un peu frustrante : qu'est devenu le gentil Jean-Paul ?
Comme on peut s'en douter, j'ai particulièrement apprécié la scène au champagne !

L'épilogue est étrange : pourquoi vouloir faire mourir ses héros, même dans des montagnes aussi mortifères que celles de la Suisse ?
À la rigueur, une indigestion de fondue valaisanne aurait suffi...

Autre chose : "inceste" ne signifie rien entre jumeaux. Et ce n'est certes pas aux autres de donner leur avis !

Bravo, en tout cas !

Une autre, bientôt ?


RE: Le dernier - Philou0033 - 28-08-2023

Bonjour mon cher @Nostalgique ,

C'est la fin. Mais quelle fin!
Bien entendu je comprends ton raisonnement et bien entendu je le partage. Pas évident l'amour entre jumeaux. Déjà dès la naissance ils sont amenés à "s'aimer" platoniquement bien sûr. La frontière est assez ténue et franchissable pour en arriver à un amour "sexuel".
Bien sûr que la fin tragique des deux héros de ton récit est particulier. On peut comprendre aussi que cette bergerie soit importante pour toi, de même la trame du récit du même nom et celui-ci!

Un tout grand merci pour ce récit, pour les bons moments de lecture!

Bravo à toi.

Il me tarde de lire un autre récit de la part!

Je t'embrasse!
Philou