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Au théâtre ce soir - Version imprimable

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RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 13-07-2023

(06-07-2023, 01:31 PM)Tonton Tim a écrit : et puis pourquoi arrêter le récit quand l’histoire d’amour consentie et avouée de part et d’autre commence?

Mise à part leur première nuit ensemble que je pourrais décrire, j’arrête le récit car je pense n’avoir plus rien à raconter au sujet de ces personnages. Ils vont certainement de nouveau répéter une pièce la saison suivante, mais ce ne sera pas très différent de la saison 1. Je pourrais me concentrer sur le théâtre, décrire les répétitions de manière beaucoup plus détaillée, mais le récit perdrait sa caractéristique de « récit érotique » et je ne sais pas si ce thème intéresserait beaucoup de monde.

Je ne me souviens pas avoir décrit la vie d’un couple sur une longue durée sans qu’ils soient des adeptes de l’amour libre avec échange de partenaires et ce ne sont pas les premiers personnages que j’abandonne.

Une autre raison est que j’ai deux autres récits en cours, je me disperserais trop en continuant un troisième.



RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 03-08-2023

À la demande générale et avec mes excuses pour le retard, voici donc l’ultime chapitre de ce récit qui ne sera pas l’ultime. Non, je n’ai toujours pas prévu de poursuivre cette histoire, comme je l’ai déjà expliqué précédemment, mais je vais encore évoquer, par l’intermédiaire de mes personnages, l’une des représentations d’Hamlet que j’ai vue cette année.


15

Je suivis Florian dans sa chambre, euphorique et un peu anxieux. Je ne savais pas encore si je referais l’erreur de me marier avec lui, mais c’était comme une nuit de noces en étant vierge et je l’étais avec un homme.

Sa chambre était en ordre, pas de chaussettes sales et puantes trainant sur le sol. Il avait un grand lit, acheté par sa mère pour le motiver à rencontrer quelqu’une, cela avait enfin réussi avec quelqu’un et il ne serait plus seul pour la première fois. Il avait fixé sur les murs blancs des agrandissements de photos de comédiens jouant Hamlet trouvées sur le net, tous de beaux gosses sexy.

— Comme cela, me dit-il, je pouvais avoir des photos d’hommes sans qu’on pense que j’étais gay. C’était de l’inspiration pour mon rôle.
— Où jouaient-ils, en France ?
— Non, en Allemagne et en Autriche, je n’ai pas trouvé de représentations en France cette année. Celui-ci jouait à Innsbruck, le second à Heidelberg et le troisième à Saarbrücken, encore ce mois.
— Il ne sont pas en vacances ?
— Il y a des représentations en juillet.
— J’ai une idée, dis-je, je t’en parle après.
— Après quoi ? Pourquoi pas maintenant ?
— Tu n’es pas impatient de perdre ton pucelage ? 
— Je peux encore attendre cinq minutes mais on va gagner du temps, je vais te déshabiller pendant que tu me parles de ton idée.

Joignant le geste à la parole, il se mit en face de moi et déboutonna ma chemise.

— On pourrait aller voir une représentation à Saarbrücken, dis-je, pour comparer leur mise en scène avec la nôtre.
— Tu sais l’allemand ?
— Ce que j’ai appris à l’école et oublié depuis, mais je crois que nous connaissons assez bien l’histoire pour comprendre.
— Ou c’est pour voir la bite de Michael ? C’est son prénom.
— Il est aussi à poil ? demandai-je.
— D’après une critique, oui, mais pas au même moment de la pièce que moi.

En disant cela, Florian décrocha la ceinture de mon pantalon, ouvrit ma braguette et glissa sa main dans mon boxer.

— Très émotif, dit-il, heureusement que nous ne sommes pas sur la scène d’un théâtre. Je suis d’accord pour le voyage, je te laisse réserver le train, les places pour le spectacle et l’hôtel, tu décideras si nous dormons dans des chambres séparées ou pas.
— On se contentera d’une seule chambre, fis-je en riant.
— Sinon, tu pourrais inviter le comédien allemand pour passer la nuit avec toi si je suis trop nul au lit ce soir.
— Il est gay ?
— Je n’en sais rien.
— À Annemasse, Olivier et Tiago m’ont proposé de dormir avec eux, même si j’étais hétéro. On pensait que tu baisais Anaïs.
— Tu as accepté ?
— Non, je n’étais pas encore prêt.
— Et maintenant, tu accepterais ?
— Tu me prends au dépourvu, fis-je, je n’ai pas réfléchi à cette question.

Ce n’était pas le bon moment pour se la poser, mais elle était légitime, nous pourrions être tentés, un jour ou l’autre, d’inviter quelqu’un à partager notre intimité. Florian avait presque fini de me déshabiller, il ne me restait que mon boxer noir, celui avec lequel j’avais joué et que j’avais symboliquement remis.

— Je vais écrire à ce Michael, ajouta mon ami, il acceptera peut-être de nous rencontrer avant ou après la représentation, il pourrait me donner des conseils.
— Tu aimerais faire ta carrière en Allemagne ?
— Ou en Suisse alémanique. C’est plus stable, ils ont des troupes et ils travaillent au même endroit pendant plusieurs années. Mon père est germanophone et j’ai toujours parlé allemand avec lui. Rassure-toi, je vais d’abord faire ma formation en français.

Je serrai Florian dans mes bras, comme je le faisais à la fin des répétitions des duels.

— J’ai toujours rêvé que tu étais dans cette tenue, dis-je.
— Et que je bandais ? Tu y pensais ?
— Euh, oui, mais je n’ai jamais rien remarqué.
— Moi non plus.

Ce soir-là, nous bandions et nous nous débarrassâmes rapidement de nos sous-vêtements.

— Et maintenant, que fait-on ? me demanda-t-il.
— Je ne sais pas, tu as le texte de la pièce ?
— Oui, Hamlet dit : Voulez-vous jouer de ce flageolet ?
Je ne saurais, monseigneur.
Contrôlez ce trou avec les doigts et le pouce, appliquez votre bouche, soufflez, et l’instrument rendra la plus éloquente musique. (NDA Hamlet, acte III, scène II)

Je suivis ce conseil, je m’agenouillai devant lui, je pinçai son pénis des doigts de la main gauche, juste sous le gland, et je touchai le méat avec l’index de la main droite, étalant la goutte de précum qui perlait. J’appliquai ensuite ma bouche, aucune musique n’en sortit, j’insistai et l’instrument me rendit quelques gémissements, puis, de manière inattendue, un cri accompagné de jaillissements. Le flageolet flageola.

Je pris à nouveau Florian dans mes bras et lui chuchotai, la bouche encore barbouillée de sperme :

— Mon prince, fus-je à la hauteur de vos espérances ?
— Mais oui, mon bon Laërte, au paradis où nous sommes tous les deux, nous nous sommes réconciliés, les anges veillent sur nous.
— Et la suite de la pièce ?
— Il y a un autre trou où tu pourrais appliquer ta bouche, mais je crains que la musique ne soit pas très éloquente, les flageolets qui accompagnaient le repas…
— On en restera aux doigts et à mon flageolet pour cette première fois, mon ex-femme n’a jamais voulu.
— Je n’aurais pas osé te demander, fit Florian en riant, mais puisque c’est toi qui as abordé le sujet. Elle te suçait ?
— Parfois…
— Tu pourras me dire si elle le faisait mieux que moi. Chaque chose en son temps, d’abord le trou…



RE: Au théâtre ce soir - lelivredejeremie - 04-08-2023

Après avoir soufflé le chaud et le froid, Florian abandonne très soudainement ses réserves, il était temps, il avait conscience de son homosexalité depuis un moment, avant même d'afficher les posters de tous ses Hamlet ¬‿¬ Mais bon, le coming out n'est jamais imposé.
Chapitre amusant, avec les allusions à la pièce, et le jeu de mot sur 'flageolet' (que j'ai appris être un instrument, the more you know...)


RE: Au théâtre ce soir - Philou0033 - 04-08-2023

Bonjour mon cher Daniel @Lange128 !

Belle suite. Florian se laisse aller et se laisse découvrir. Il se rend bien compte du fait qu'il est bel et bien homosexuel.
Cette rencontre dans cette chambre couverte de posters "d'Hamlet" a peut-être été bénéfique!
J'ai adoré cette expression "flageolet", ô combien amusante.

Merci Daniel pour ce bon moment de lecture.
Je te souhaite déjà un bon week-end.
Je t'embrasse!
Philou


RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 04-08-2023

(04-08-2023, 07:51 AM)lelivredejeremie a écrit : Après avoir soufflé le chaud et le froid, Florian abandonne très soudainement ses réserves, il était temps, il avait conscience de son homosexalité depuis un moment, avant même d'afficher les posters de tous ses Hamlet  ¬‿¬  Mais bon, le coming out n'est jamais imposé.
Chapitre amusant, avec les allusions à la pièce, et le jeu de mot sur 'flageolet' (que j'ai appris être un instrument, the more you know...)

Merci @lelivredejeremie pour ton commentaire.

Florian devait finalement sortir de sa réserve pour avoir une fin heureuse au récit. Le fait de jouer sur une scène l’a peut-être libéré de sa timidité initiale.

J’ai trouvé le mot « flageolet » dans une autre traduction plus ancienne (de François-Victor Hugo, 1865). Une phrase suivante est traduite par « vous voulez avoir l’air de connaître mes trous » alors qu’Yves Bonnefoy l’a traduite par « vous donner l’air de connaître mes touches ».

Le texte original est : « you would seem to know my stops ». Je pense qu’il faut l’interpréter dans l’acception suivante : « In music, organ stops are the knobs at the side of the organ, which you pull or push in order to control the type of sound that comes out of the pipes. » (Collins)

« Connaître mes trous » est une traduction bizarre, mais qui convient parfaitement à mon récit. Mes personnages reparleront de cette scène plus tard, lorsqu’ils seront en Allemagne.



RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 04-08-2023

(04-08-2023, 02:07 PM)Philou0033 a écrit : Bonjour mon cher Daniel @Lange128 !

Belle suite. Florian se laisse aller et se laisse découvrir. Il se rend bien compte du fait qu'il est bel et bien homosexuel.
Cette rencontre dans cette chambre couverte de posters "d'Hamlet" a peut-être été bénéfique!
J'ai adoré cette expression "flageolet", ô combien amusante.

Merci Daniel pour ce bon moment de lecture.
Je te souhaite déjà un bon week-end.
Je t'embrasse!
Philou

Bonsoir mon cher @Philou0033 et merci pour ton commentaire.

Le mot « flageolet » m’a permis un jeu de mot. Cela me rappelle une « histoire drôle » lue dans un livre datant des années 1950 chez mes parents, je ne sais plus si j’en ai déjà parlé ici et si je l’avais comprise quand j’étais enfant. De mémoire et en déclinant toute responsabilité si cela ne vous fait pas rire :

Deux homosexuels sont prêts à faire l’amour, l’un est couché et pète, l’autre lui dit : « Laisse ouvert, j’entre ! ».

Je ne sais pas si les ados boutonneux ont toujours des posters dans leur chambre, il y a d’autres supports à présent. Afficher des photos d’hommes parce qu’ils sont artistes ou sportifs pourrait être une bonne excuse.

Je te souhaite aussi un bon week-end et t’embrasse.
Daniel



RE: Au théâtre ce soir - lelivredejeremie - 05-08-2023

(04-08-2023, 07:36 PM)Lange128 a écrit :
... alors qu’Yves Bonnefoy l’a traduite par « vous donner l’air de connaître mes touches ».

Bien avant le 'mouvement woke' qui réécrit des classiques, il y a donc toujours eu des gens pour édulcorer les écrits. Et trahir les auteurs... ¬_¬

(04-08-2023, 07:51 PM)Lange128 a écrit : Je ne sais pas si les ados boutonneux ont toujours des posters dans leur chambre, il y a d’autres supports à présent. 
"Ados boutonneux" sonne un peu Boomer, désolé. La Gen X a Instagram et Twitter (désormais X), infiniment plus discrets pour les parents  Wink 

Toutes ces générations qui semblent marcher sur des oeufs, c'est un peu triste... Je ne dis pas qu'il faut accepter tous les mouvements de la société, mais un équilibre idéal de respect distant et - à l'inverse - de sain mépris est peut-être ce qui lui manque, non ? En mode émulation raisonnée...


RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 05-08-2023

(05-08-2023, 12:10 AM)lelivredejeremie a écrit : "Ados boutonneux" sonne un peu Boomer, désolé. La Gen X a Instagram et Twitter (désormais X), infiniment plus discrets pour les parents  Wink 

J’aurais dû mettre « ados boutonneux » entre guillemets car c’est une expression stéréotypée que je l’utilisais comme telle (même si j’ai eu de l’acné, c’est un mauvais souvenir qui a provoqué parfois des conflits avec mon père).

Je ne peux pas nier que je suis un boomer et que cela se ressent dans l’écriture de mes récits. Écrire une histoire se déroulant de nos jours est le plus difficile, c’est plus facile de situer l’action dans le passé ou dans le futur où ce que je raconte est difficilement vérifiable.

Le personnage de Florian semble assez solitaire et ne pas avoir beaucoup de contacts avec les jeunes de son âge, cela me permettait d’éluder cette difficulté et de le rendre en quelque sorte atemporel. Je n’ai pas la prétention non plus de décrire toute une génération par l’intermédiaire d’un seul personnage, cela dépasserait largement le cadre de mes récits.



RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 08-08-2023

16

Nous nous couchâmes sur le lit en nous demandant quelle position serait la meilleure pour cette première fois. Florian me dit :

Tu veux avoir l’air de connaître mes trous, dixit Hamlet, mais tu ne sais pas comment t’y prendre.
— Je ne me souviens pas de cette réplique.
— C’est une autre traduction, celle de François-Victor Hugo.
— Traduction littérale de Shakespeare ?
— Non, il utilisait le mot « stop », probablement un bouton de registre pour moduler le son d’un orgue. Rien de sexuel, ou alors la forme ressemblant à un gland.
— Dommage, fis-je, pas de conseil de la part du grand dramaturge. Tu aurais dû demander à ton grand-père.
— Les positions médicales ne sont pas les plus érotiques. Je me couche sur le dos, c’est mieux, on se verra.

Il mit un coussin sous sa tête et un sous ses fesses pour les surélever, je m’installai entre ses jambes écartées. Je pris le tube de lubrifiant et en enduisit sa rosette en la massant délicatement, tout en contemplant son sexe au repos mais qui semblait déjà reprendre un peu de vigueur. Ah, la jeunesse…

— Tu aimes ? demandai-je.
— Je te dirais d’arrêter si je n’aimais pas, continue à faire connaissance avec ce trou et prends tout le temps qu’il faudra.

Une idée me passa par la tête à ce moment-là, Florian resterait-il passif dans nos relations ou alternerions-nous les rôles ? J’introduisis prudemment mon index dans l’orifice, réfléchissant où se trouvait la prostate, en haut ou en bas ? J’aurais dû suivre un cours de rattrapage avant de m’engager dans une relation homosexuelle.

J’observai les réactions de mon ami, il semblait très détendu, et, puisque l’auteur d’Hamlet avait écrit « les doigts », j’en mis un second en élargissant l’ouverture, puis un troisième, cela devait bien faire le l’équivalent de mon pénis, j’avais les doigts fins. Florian avait toujours l’air aussi détendu et il souriait en me regardant. Il m’indiqua que cela suffisait, il se releva et s’assit sur le lit. Il saisit ma bite et la stimula, fit coulisser plusieurs fois le prépuce. Je bandai à nouveau. Il prit un préservatif posé sur sa table de nuit et le déroula en me disant :

— Ça fait plusieurs mois que je répète cette scène… en solitaire.
— Et que déclames-tu à ce moment-là ?
En garde, monsieur.
En garde, monseigneur.

Ensuite, d’après la didascalie, Ils combattent. Oh, ce fut un combat fort maladroit, nous n’avions pas répété la scène des dizaines de fois avec Cyril, j’essayais de déplacer mon fleuret du mieux que je pouvais sans blesser mon adversaire qui était très résistant, plusieurs passes furent nécessaires avant qu’il n’abandonnât et qu’il bût le liquide empoisonné directement à sa source après avoir libéré ma bite de sa capote.

Nous constatâmes que la petite mort ne nous avait pas tués, nous étions bien vivants et heureux de l’être, comme à la fin d’une représentation, sans public pour nous applaudir mais c’était préférable, il y aurait encore quelques détails à améliorer. Je fus cependant rassuré en voyant qu’il n’y avait pas de traces de sang parmi d’autres sur le drap nuptial. Épuisés par cette joute, nous nous endormîmes rapidement.

Lorsque je me réveillai le lendemain matin, la vessie pleine et la bite au garde à vous, j’étais seul. Je passai un boxer et sortis de la chambre. Une bonne odeur de croissants frais s’était répandue dans l’appartement, Florian avait préféré en mettre des congelés au four plutôt qu’aller en acheter. Il sortait de la salle de bain, entièrement nu, il rit en voyant la bosse de mon boxer et le baissa immédiatement pour libérer mon érection, ce qui amusa les deux filles qui s’étaient aussi levées. Il dit à sa sœur :

— Tu vois, si tu désires faire un jour un enfant avec Camille, c’est comme cela que cela fonctionne.
— Je m’en doutais, fit-elle en riant, mais c’est un peu vite pour en parler.

Christelle paraissait soudain gênée, elle me dit :

— Excuse-moi d’être indiscrète, mais tu n’as pas pu avoir d’enfant avec ta femme.
— C’est vrai, dis-je, en fait nous n’avions pas vraiment envie d’en avoir et nous n’avons pas fait d’examens médicaux.

C’était un demi-mensonge car j’avais regardé une fois mon sperme au microscope et je savais que je n’étais pas stérile. Christelle dit à son frère :

— Je sortirai les croissants du four avant qu’ils ne soient brulés, tu peux t’occuper de ton ami, voir si cela fonctionne toujours bien.
— C’est vrai ? Tu es un ange, ma sœur.

Il lui fit la bise, ainsi qu’à Anaïs, avant de m’entrainer dans la salle de bain pour prendre une douche avec moi. Inutile de vous dire, mais je vous le dis quand même, qu’elle fut accompagnée de quelques tendres attentions qui permirent de désengorger mon phallus. Je demandai ensuite à Florian :

— Tu es toujours à poil chez toi ?
— Non, pas du tout, j’étais très pudique jusqu’à présent et je sortais toujours habillé de ma chambre, même pas en sous-vêtement, jusqu’à ce fameux jour où je me suis déshabillé sur la scène. J’ai découvert que la nudité est très agréable et je compte bien en profiter… jusqu’au retour de mes parents.

Le père de Florian avait un bateau, nous passâmes cette magnifique journée d’été sur le lac, avec les deux filles. Je vous laisse deviner dans quelle tenue. Je vous laisse également deviner à quelles voluptueuses activités nous nous adonnâmes.

NDA J’espère que cet épisode vous a plu, sinon vous pouvez me dire pourquoi vous n’avez pas aimé. Vous pouvez également nous dire ce qu’ils ont fait sur le bateau si vous l’avez deviné, mais ce n’est pas un concours, il n’y aura rien à gagner, même pas une photo dédicacée de l’auteur dans la même tenue que ses personnages.

Le récit aurait pu se terminer à ce moment-là, mais, comme je l’ai expliqué, je vais encore vous infliger un ou deux chapitres où la nudité sera certainement à nouveau au rendez-vous, je manque d’imagination pour laisser mes héros habillés.



RE: Au théâtre ce soir - lelivredejeremie - 09-08-2023

Au risque de chipoter - un de mes défauts récurrents - si le missionnaire se prête bien plus à la stimulation de la prostate, une levrette, ou mieux, en cuillère, c'est plus confortable pour les premières fois, rien que pour la part de sensations inattendues, surtout pour deux âmes innocentes. Mais c'est un détail, et de plus, tu as judicieusement évacué l'orgasme atomique vraiment trop rare à ces occasions, pour leur accorder un échange finalement un peu maladroit, et un plaisir assez relatif, c'est plutôt réaliste (j'ai trop souri aux gentilles exagérations des récits sur docti...)

Les allusions à la pièce restent très amusantes, quelque part, elles installent une variante plus 'classique' des jeux de rôle Smile

Il y a une légère confusion, je pense, lorsque Florian propose à sa soeur de faire un enfant avec... Florian 0.0


RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 09-08-2023

(09-08-2023, 01:10 AM)lelivredejeremie a écrit : Au risque de chipoter - un de mes défauts récurrents - si le missionnaire se prête bien plus à la stimulation de la prostate, une levrette, ou mieux, en cuillère, c'est plus confortable pour les premières fois, rien que pour la part de sensations inattendues, surtout pour deux âmes innocentes. Mais c'est un détail, et de plus, tu as judicieusement évacué l'orgasme atomique vraiment trop rare à ces occasions, pour leur accorder un échange finalement un peu maladroit, et un plaisir assez relatif, c'est plutôt réaliste (j'ai trop souri aux gentilles exagérations des récits sur docti...)

Les allusions à la pièce restent très amusantes, quelque part, elles installent une variante plus 'classique' des jeux de rôle  Smile

Il y a une légère confusion, je pense, lorsque Florian propose à sa soeur de faire un enfant avec... Florian  0.0

Merci @lelivredejeremie pour ton commentaire.

Tu as raison de chipoter, j’espère aussi avoir quelques « âmes innocentes » qui lisent mes récits et ces conseils pourraient leur être utiles. Le problème avec les positions que tu cites est qu’il n’y a pas de contact visuel et c’est pour cela que je ne les ai pas choisies cette fois. Le plus simple serait de ne pas citer la position et il me semble l’avoir fait dans le récit sur Kepler entre l’extraterrestre Ludivien et le Terrien Maël. On verra comment ce même Maël pratique avec Mehdi…

Dans la réalité, comme mes personnages envisagent une longue relation, ils n’auraient peut-être pas essayé la sodomie la première nuit et se seraient mieux préparés. Je voulais respecter, pour ce chapitre, l’unité de temps, de lieu et d’action, comme dans le théâtre classique.

Les allusions à la pièce me permettaient de décrire cette scène autrement, de manière moins clinique que d’habitude. C’est grâce à tes remarques que j’essaie de trouver un juste milieu, ni « l’orgasme atomique », ni le désastre absolu qui les dégouterait à jamais.

Merci d’avoir signalé la confusion, j’ai corrigé.

PS Il y a aussi des comédiens qui font de l’improvisation et c’était ma première idée : baser tous les dialogues sur la pièce de Shakespeare, comme s’ils improvisaient. C’était trop compliqué et j’ai abandonné, je vais quand même publier ce que j’ai écrit pour vous donner une idée.


LA PREMIÈRE FOIS D’HAMLET

Comédie par L’Ange, d’après les personnages de Shakespeare


PERSONNAGES

HAMLET, prince de Danemark
HORATIO, un ami d’Hamlet


ACTE PREMIER
SCÈNE PREMIÈRE

Université de Wittenberg, Allemagne, à la fin du 16ème siècle. Une chambre d’étudiant, avec un grand lit, une bibliothèque, une chaise, une table sur laquelle est posée un crâne. Il fait nuit, une chandelle est allumée. Hamlet est assis, vêtu d’un seul caleçon. Il lit un livre, De humani corporis fabrica, d’Andreas Vesaluis.


HAMLET Horatio ! Horatio !

Entre Horatio.

HORATIO Me voici, mon cher seigneur ; à vos ordres.
HAMLET Horatio, je n’ai jamais rencontré personne d’aussi équanime que toi.
HORATIO Oh ! Monseigneur… Malgré mon équanimité, je suis surpris de vous voir dans cette tenue.
HAMLET Un prince est un homme comme un autre, comme celui-ci représenté dans ce traité d’anatomie, avec un vit entre les jambes. N’en as-tu jamais vu, à part le tien ?
HORATIO Oh ! Monseigneur…
HAMLET Tu n’as pas de maîtresse et personne ne t’a jamais rencontré au lupanar.
HORATIO On dit la même chose de vous.
HAMLET J’y suis allé une seule fois, assez pour constater que la femme n’a pas de charme pour moi et ne me fait bas bander.
HORATIO Et votre douce Ophélie ?
HAMLET Son frère l’a mise en garde : « Que votre tendresse soit sur ses gardes, hors de portée du dangereux désir ». Un prince doit hélas assurer sa descendance. Et toi, Horatio, l’homme aurait-il un charme pour toi ?
HORATIO Je… je suis vierge.
HAMLET Il n’y a pas de honte à avoir, je le suis aussi, je dois assouvir mes désirs seul, en me touchant.

Hamlet baisse son caleçon et montre à Horatio son membre à moitié dressé.

HAMLET Veux-tu jouer de ce flageolet ?
HORATIO Je ne saurais, monseigneur.
HAMLET Contrôle ce trou avec le doigt et le pouce, applique ta bouche, souffle, et l’instrument rendra la plus éloquente musique.

Horatio s’agenouille devant le prince, prend le membre dans la main et regarde le gland dégagé duquel suinte un liquide.



RE: Au théâtre ce soir - lelivredejeremie - 09-08-2023

L'exercice devait sembler amusant pendant un moment... Un défi de l'Atelier des Auteurs proposait d'écrire une courte histoire dans le style d'un auteur, j'avais voulu imiter celui de Céline, des phrases courtes, une compo à la limite de l'écriture automatique, sans arriver à rien.
Du coup, plusieurs chapitres dans le style du théâtre élisabéthain... :'(


RE: Au théâtre ce soir - Philou0033 - 18-08-2023

Bonjour mon cher Daniel, @Lange128
d'abord je suis désolé de commenter si tard. J'ai eu une période de "mou" pour ne pas dire de "dépression", mais cela va mieux.

Très belle suite, j'ai aimé cette première rencontre sexuelle entre les deux garçons. Puis tu sais que j'aime bien la nudité et cela sied bien dans ton récit!
Il est évident que les quatre jeunes sur le bateau ne sont pas restés inactifs, chacun peu s'imaginer ce qu'ils ont fait. De toute façon ils étaient nus comme des vers!

Merci Daniel pour cette suite !
Je t'embrasse!
Philou


RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 18-08-2023

(18-08-2023, 03:34 PM)Philou0033 a écrit : Bonjour mon cher Daniel, @Lange128
d'abord je suis désolé de commenter si tard. J'ai eu une période de "mou" pour ne pas dire de "dépression", mais cela va mieux.

Très belle suite, j'ai aimé cette première rencontre sexuelle entre les deux garçons. Puis tu sais que j'aime bien la nudité et cela sied bien dans ton récit!
Il est évident que les quatre jeunes sur le bateau ne sont pas restés inactifs, chacun peu s'imaginer ce qu'ils ont fait. De toute façon ils étaient nus comme des vers!

Merci Daniel pour cette suite !
Je t'embrasse!
Philou

Bonjour mon cher @Philou0033 et merci pour ton commentaire.

Je comprends que tu n’avais pas envie de commenter des récits, j’espère que tu as surmonté cette phase difficile et je suis content pour toi d’apprendre que cela va mieux.

Je pense toujours à toi car je sais que tu es un adepte de la nudité. Dans les récits, on peut rêver et imaginer, d’une part qu’ils avaient un bateau, et d’autre part qu’ils étaient nus sur le lac, ce qui est certainement très fréquent. J’avais lu un article à ce sujet il y a quelques années. Personnellement j’aurais eu peur d’attraper un coup de soleil…

La nudité a deux aspects : elle peut être érotique lorsqu’on découvre le corps de l’autre pour la première fois ou qu’elle précède un acte sexuel, et en même temps très banale dans le cadre de camps naturistes, de bains ou de douches. Dans nos récits, il faut oublier les épisodes précédents et penser qu’ils se voient nus pour la première fois.

Je te souhaite un très bon week-end, il fera probablement un peu moins chaud chez toi qu’ici (34 degrés au bord du lac Léman).

Je t’embrasse
Daniel



RE: Au théâtre ce soir - Lange128 - 20-08-2023

Même si j’ai repris le prénom d’un comédien qui a joué Hamlet dans ce théâtre, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.


17

Le soir, après être rentré chez moi car je travaillais le lendemain et avais épuisé mes fluides au niveau de la prostate, je cherchai des informations au sujet du spectacle à Saarbrücken. Il n’y avait plus qu’une seule représentation le samedi suivant, il fallait se décider rapidement et j’eus la chance de trouver encore deux places libres au parterre, à la première rangée. Nous décidâmes de rester deux nuits afin de visiter la ville le lendemain.

Je réservai l’aller par la France, avec le TGV Mulhouse - Luxembourg, et le retour par l’Allemagne, via Mannheim avec des ICE. Florian avait insisté pour que je prisse des billets de première classe qu’il voulait payer, j’avais refusé en disant que j’avais les moyens de les offrir, nous prîmes finalement la décision de payer chacun la moitié de nos dépenses en voyage, pour éviter des querelles ultérieures. En contrepartie je réservai à nouveau un hôtel avantageux Ibis, en souvenir de notre première branlette à Béziers.

Je dus cependant annuler cette réservation car Michael, le « Hamlet » allemand, acceptait non seulement de nous rencontrer mais nous offrait en plus l’hospitalité chez lui si nous n’étions pas trop exigeants, sur des matelas posés par terre. Je ne savais pas si ce seraient des matelas gonflables, à l’origine de la plateforme Airbnb. Florian avait accepté.

Les trains étaient à l’heure ce jour-là, nous arrivâmes à Saarbrücken peu avant 17 heures et nous prîmes le tram jusqu’au théâtre. Nous étions attendus, on nous remit deux badges d’invités à l’entrée et Michael nous accueillit chaleureusement puis nous conduisit dans sa loge où nous déposâmes nos sacs. Il n’avait pas le temps de nous parler avant la représentation car il devait se préparer, physiquement et moralement, il nous confia donc à un éclairagiste, Dieter, jeune homme maigre dans la vingtaine, aux cheveux châtains longs, noués à l’arrière, habillé comme il se devait d’un tee-shirt et d’un jean noirs. Il portait des boucles d’oreilles discrètes et avait les bras tatoués.

Dieter nous fit une visite complète des coulisses du théâtre, Florian lui posait de nombreuses questions dont je ne comprenais que la moitié ; je fus surpris, d’une part par sa connaissance de la langue allemande, et d’autre part par sa connaissance de l’univers du théâtre. L’éclairagiste nous offrit ensuite le souper à la cantine, pas de sa poche, il s’était arrangé pour avoir des bons de la direction.

Nous prîmes place dans la salle pour voir la représentation. Je ne comprenais pas tout le texte, la metteuse en scène avait imaginé un présentateur de journal télévisé qui expliquait les péripéties qui n’étaient pas représentées sur le plateau. L’image était projetée en vidéo sur des rideaux.

Vint la scène où Michael se dénudait, exactement celle que nous avions utilisée lors de notre première fois : « Contrôle ce trou avec le doigt et le pouce, applique ta bouche, souffle, et l’instrument rendra la plus éloquente musique ». En allemand, le mot flageolet avait été traduit par Flöte, soit flute, le public n’avait donc aucune peine à faire le lien entre cet instrument et un membre viril, même si Shapespeare n’avait pas forcément eu cette intention sexuelle. Michael enleva son pantalon et son boxer noir, il avait gardé une chemise ouverte qui exposait son nombril et nous avions une vue imprenable sur son pénis qui n’avait rien de particulier, il n’était pas circoncis, avait la toison peu fournie, il devait la raser partiellement. La scène terminée, il ne remit que son pantalon, laissant trainer son boxer sur le plateau.

À l’entracte, je signalai cela à Florian, nous restâmes quelques instants dans la salle pour voir une habilleuse le ramasser et le mettre dans un carton pour l’emporter.

— Je serais gêné de laisser quelqu’un d’autre s’occuper de mes sous-vêtements, dit Florian.
— Pourtant, fis-je, je pense que c’est ta mère qui les lave et qui peut voir les taches suspectes.
— Je me souviens qu’à l’école, lorsque les cours étaient trop ennuyeux, je bandais et laissais parfois échapper du précum.
— Tu te masturbais aussi ?
— Non, je n’osais pas. En fait, nous avons une femme de ménage qui vient faire la lessive, mais tu as raison, c’est bien quelqu’un d’autre qui s’en occupe. Ici, il n’a certainement pas le temps de se branler avant la représentation.
— Qu’en sais-tu ? fis-je. Ça détend et cela pourrait lui couper l’envie de bander.
— C’est peut-être pour cela qu’il ne voulait pas nous parler avant, dit Florian, mais je doute qu’un pro comme lui ne puisse pas se retenir de bander.
— À moins qu’on lui demande de bander…

Nous bûmes ensuite du Sekt avant d’assister à la seconde partie. Le public applaudit chaleureusement à la fin, mais ce ne fut pas un triomphe avec une standing ovation. Il y eut ensuite un moment émouvant, même pour nous qui n’étions pas des habitués. La responsable du théâtre parlé et en même temps la metteuse en scène de ce spectacle quittait Saarbrücken, elle fut remerciée par le directeur qui lui offrit ensuite un bouquet. Elle était très émue et pouvait à peine retenir ses larmes. Elle donna une fleur à toutes les personnes présentes sur le plateau, les actrices et acteurs de la pièce comme d’autre venues spécialement pour l’occasion, puis jeta le reste du bouquet dans la salle. Je ne sus pas si c’était voulu, mais Florian en reçut la plus grande partie, il m’offrit une fleur puis distribua les autres à ses voisines. Il était prédestiné avec un tel prénom.

Nous avions convenu de retrouver Dieter à la fin, il nous conduisit à la loge en nous guidant dans le dédale des couloirs et escaliers. Il frappa et entra sans attendre la réponse, ce qui m’étonna. Michael était en train de se démaquiller, assis devant le miroir sur un tabouret, vêtu seulement du boxer noir qu’il avait récupéré à l’entracte ou d’un autre, un peu court car on devinait le début de son sillon interfessier. Comme Hamlet était le rôle principal, il avait la meilleure loge du théâtre, avec beaucoup de place et un petit coin salon où nous nous assîmes. Dieter s’excusa de ne pas pouvoir rester, il avait encore du travail.

Le comédien nous demanda notre avis au sujet de ce que nous avions vu, Florian fit de nombreuses remarques, comparant la mise en scène à la nôtre, j’avais du mal à les suivre et je les laissai discuter. Après s’être démaquillé, Michael enleva son sous-vêtement pour prendre une douche, nous montrant à nouveau sa bite de façon ostentatoire — j’eus l’impression qu’il avait un début d’érection, il devait savoir que nous étions gays, l’était-il aussi ? — en disant à Florian :

— Tu ne perds rien pour attendre.

Je ne compris pas le sens cette phrase, avaient-ils envisagé quelque chose lors de leurs échanges préliminaires ?

Nous nous rendîmes ensuite sur la scène où les machinistes avaient placé de nouveaux meubles : canapés, fauteuils et chaises disparates, installé une console pour un disk-jockey, avec un éclairage multicolore et festif. Une table était couverte de boissons avec ou sans alcool, ainsi que des plateaux de crudités, avec ou sans viande. C’était le pot d’adieu pour la metteuse en scène.

Michael fit un bref discours au nom du personnel, juché sur un petit podium, et lui remit un cadeau : un album de photos signé par tout le monde. Je me sentais étranger à tout cela et je restais seul dans mon coin. Florian, lui, semblait très à l’aise et discutait avec d’autres comédiennes et comédiens que Michael lui présentait. Au bout d’une demi-heure, celui-ci demanda le silence et remonta sur le podium, nous priant de le rejoindre, il dit :

— J’aimerais vous présenter mes invités : Florian et Camille, des comédiens amateurs, mais ne le prenez pas dans un mauvais sens car ils ont gagné le premier prix d’un festival à Béziers en jouant justement Hamlet et Laërte.

Applaudissements. Michael continua :

— J’ai demandé à Florian s’il pourrait refaire sa tirade pour que vous puissiez comparer et n’hésitez pas à me dire s’il est meilleur que moi, je n’en serais pas vexé.

Nous laissâmes Florian seul, les lumières s’éteignirent et un projecteur dirigé par Dieter se braqua sur lui. À mon grand étonnement, il reprit la tirade « Être ou n’être pas ! C’est la question… » en allemand, il me sembla que sa diction était parfaite, peut-être une trace d’accent vaudois. Il fut très applaudi. Michael lui dit :

— Bravo, je n’aurais pas pensé que tu le dises aussi bien dans une langue étrangère, mais pourrais-tu le refaire en français, si tu n’as pas oublié ?
— Je n’ai pas oublié, et, sinon, personne ne comprend le français ici.
— Détrompe-toi, nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de la France et nous avons quelques frontaliers parmi nous. Encore une chose, quelqu’un m’a dit que tu jouais entièrement nu.
— C’est moi qui te l’ai dit, fit Florian en riant. Ce n’est pas tout à fait exact, à Béziers, j’avais la ceinture du micro.
— On peut d’en prêter une, s’il n’y a que ça.
— Non, fit quelqu’un dans le public en français, il couvrira sa queue avec.
— Sans ceinture, je suis d’accord, dit Florian, pour vous remercier du formidable accueil que vous faites à des amateurs.
— Je suis sure que vous deviendrez un acteur très connu après votre formation, dit la metteuse à scène, j’ai une longue expérience et je sais reconnaitre les futurs talents. Si l’occasion se présentait, je serais ravie de travailler un jour avec vous.
— J’espère que ce n’est pas en voyant leur queue que tu sélectionnes tes comédiens, fit Michael.
— Non, sinon je ne t’aurais pas choisi.

Florian recula de quelques mètres, se déshabilla dans la pénombre en déposant ses habits sur une chaise.