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Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi, terminé) - Version imprimable

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RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 09-03-2023

Donc, notre Justin va se transformer en "plénipotentiaire en mission extraordinaire". Quel honneur t délicate entreprise. D'ici à ce qu'il emmène Evran, il n'y a pas loin! Ça l'éloignera des "brutes" abruties (volontaire pléonasme !) de l'équipe N° 2. Il faudra aussi s'adjoindre Jérem...ce sera préférable pour la paix des ménages et la tranquillité du village.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 11-03-2023

Chapitre 21

Pendant l'après-midi, ils discutent un peu de la Terre, son histoire et ses mœurs, puis de fil en aiguille, Gwornal en vient à parler de sa propre vie et de la raison qui le pousse à vénérer le dieu-foudre plus que tout.

- Ça s'est passé quand Evran avait deux ans, Miraa, ma défunte épouse était commerçante. Elle traitait surtout avec les Neldars et leurs voisins. Comme tu dois le savoir, ils ne descendent de leurs montagnes qu'en hiver... Le reste du temps, ils sont dépendants de nous pour se nourrir, c'est pourquoi il y a toujours eu la paix entre nos deux races. Ils sont de très loin les meilleurs guerriers du monde mais s'ils entrent en conflit avec nous, nous cesserons tout commerce avec eux et il est probable que leur race ne s'en remette pas...

Il se racle la gorge avant de poursuivre.

- ... Donc ma femme était commerçante et je l'ai suivie dans son voyage vers Tanagre, une ville au pied des montagnes, loin au sud-ouest d'ici. Il est dangereux de s'attarder trop longtemps hors des villes et des forêts. Ce qui devait arriver arriva... Un Tarar nous a attaqués. Il était énorme... Il a piétiné ou dévoré toute l'expédition sauf moi. Au moment où je me suis résigné à mourir à mon tour, j'ai fait face au monstre. Mais la Foudre l'a châtié. Il est tombé raide mort, le cerveau carbonisé...

Un voile de tristesse passe sur son visage mais il poursuit son récit.

- Je n'avais plus de raison de vivre après ça, cette bête avait presque entièrement détruit ma vie : mes amis, ma femme, tous ont péri... J'ai perdu toute motivation dans mon travail. Seules deux choses comptaient encore pour moi à mes yeux : rendre grâce à Thorn pour le restant de mon existence, car il m'a permis de pouvoir élever mon fils. C'est pourquoi je suis revenu ici, dans ce village où je suis né. Car j'avais été heureux ici et c'était le meilleur endroit pour commencer une nouvelle vie. La Foudre veille sur Miraa désormais et je la rejoindrai lorsque mon heure viendra.

En dépit de son mépris démesuré pour la religion, Justin ressent un fort élan de respect et de sympathie pour cet homme. En plus d'abriter une volonté de vivre inimaginable, il est doté d'un rare bon sens. Beaucoup de gens auraient passé le reste de leur vie à haïr les dieux pour cette injustice. Lui voyait avant tout ce qui lui restait, avant de voir ce qu'il avait perdu.

Ils ne prennent congé de Gwornal que quelques heures après, en soirée. Lors du repas, autour de la table des Terriens, l'ambiance est électrique. Personne ne prononce un mot, de peur de déclencher un cataclysme...

- Bon appétit ! tente Bertrand, avec le sourire, pour détendre l'atmosphère.

Personne à l'exception de Jérémy ne bouge un cil. La tension monte d'un cran. Les homophobes le regardent d'un air mauvais mais ce dernier ne s'en formalise pas, préférant les ignorer pour le moment.

Mais en voyant qu'il est le centre de l'attention et qu'il le reste, Jérémy prend un fruit étrange dans sa main, une sorte de courgette sucrée avec un goût de banane, épluche une extrémité et... l'engouffre dans sa bouche d'un coup sec !

Il entame des vas et viens avec le fruit, en titillant l'extrémité avec sa langue de temps à autres en fixant les nouveaux arrivants droit dans les yeux. Lorsqu'il a terminé son manège, il repose le fruit et leur adresse un grand sourire, dont la signification signifie clairement « Je vous emmerde ».

Les huit hommes autour de la table sont complètement scandalisés : Certains, comme Adrien, tremblent d'énervement, tandis que d'autres détournent le regard, d'un air écœuré ou gêné. Les derniers regardent fixement Jérémy, en faisant passer dans leurs yeux toute leur haine.

Evran l'observe, un peu interloqué, puis éclate d'un rire nerveux qui relâche la pression. Celui-ci gagne Christophe, puis Justin et Anthony. Élodie paraît ne pas pas tout comprendre et Bertrand, quant à lui, paraît gêné et se tait.

Les plus hostiles marmonnent entre eux et Bertrand saisit au vol les termes peu élogieux à l'encontre de Jérémy, puis des menaces de mort à peine voilées.

- Je ne suis plus très jeune mais pas sourd... Partez, vous me coupez l'appétit, dit le septuagénaire, qui souhaite garder son calme cette fois-ci.
- Mais c'est de sa faute ! proteste Adrien.
- Partez ! renchérit Christophe.

Tout en râlant, les huit soldats quittent la table. Bertrand attend qu'ils soient à bonne distance avant d'exploser. Le calme n'aura pas tenu bien longtemps.

- Bon dieu ! Jérémy, t'es vraiment un abruti ! Déjà qu'ils sont cons à la base, tu veux vraiment te mettre dans la merde et moi avec ? Tu sais qu'ils ont failli agresser Justin alors qu'il ne l'avait pas ramenée ?
- Heu... Non... Bafouille Jérémy, impressionné par ce soudain accès de colère.
- Alors maintenant tu as intérêt à te tenir à carreaux ! Ces connards m'ont pourri la journée, alors ne me rajoute pas une couche de soucis, nom de dieu !
- Heu... Oui, c'est bon... Fallait le dire dès le départ... Capitule le jeune homme, penaud.
- Si je t'avais engueulé devant eux, ils l'auraient interprété comme si je partageais leur avis ! Tu as vraiment envie de te faire casser la gueule ?
- D'accord, merci Bertrand. Ça ne se reproduira plus, je saurais me tenir devant ces cons-là... Je vous le promets.
- Bon, maintenant que j'ai tout mis à plat, parlons de votre prochaine mission, avec Chris, nous avons décidé...
- Nous avons décidé que Justin serait l'émissaire de la Fondation dans la capitale des hommes de ce monde, termine Christophe.
- Moi ? s'étonne le jeune homme. Mais Bertrand est de loin plus qualifié que moi ! Et si je n'étais pas à la hauteur ?
- Tu le seras, ne t'inquiète pas... J'ai demandé à Esso de te fournir un guide pour te rendre à Valtunin à pied, car le bruit des moteurs attire les prédateurs les plus dangereux...
- On avait remarqué... Mais qui sera mon guide ?
- Je ne sais pas, un volontaire, certainement... Si je puis me permettre, je crois savoir qui serait ravi de remplir ce rôle... Insinue le septuagénaire, en souriant.

Une joie sans borne naît dans l'esprit de Justin. Il se voit partir en expédition avec Evran, dans les confins de ce monde... Mais une pensée vient briser ce rêve aussi vite qu'il est apparu.

- Ce n'est peut-être pas une bonne idée, Gwornal a déjà perdu sa femme dans un voyage comme celui-ci ! Et puis je ne pense pas que je sois apte à assurer sa sécurité, Ce n'est pas pour ça que la Fondation m'a recruté...
- Tu oublies un détail : selon leurs lois, Evran est un homme depuis belle lurette, donc tu peux lui demander directement... Et puis son père l'aime trop pour se fâcher contre lui plus d'une heure, ne t'inquiète pas à ce sujet.

L'ambassadeur se veut persuasif mais un dernier point tracasse sérieusement Justin. Ce que Bertrand devine facilement.

- Mais...
- Pour la sécurité, c'est Anthony ou Jérémy qui s'en chargera, vous en pensez quoi, vous deux ? demande-il, en les consultants du regard.
- Personnellement, je me sens très bien ici ! déclare Jérémy, sans surprise.
- C'est ce que j'avais cru comprendre... En ce qui me concerne, où va Justin, je vais, déclare Anthony solennel, qui n'a pas oublié sa promesse de prendre soin de son ami.
- Alors c'est entendu. Plus qu'à attendre demain pour renvoyer une partie de l'équipe de Chris' dans la Base-Noyau.
- En effet... Approuve Christophe, pas mécontent de s'en séparer.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 11-03-2023

Les voyages formant la jeunesse et déformant les chaussures, en avant, belle troupe! Nous espérons qu'aucune mauvaise rencontre n'aura lieu : raptor, moustique tigre ou...tigre-moustique (plus visible quand même), grêlons ressemblant à des balles de tennis comme ici en 2012...Et qu'Evran n'oublie pas les sarbacanes avec le curare*.
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* Évitons la confusion "curare/cul rare"! Rolleyes Wink


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 11-03-2023

Pour les petites bêtes et les plus grosses, on devrait savoir bientôt s'ils en trouvent sur leur chemin.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - Nostalgique - 12-03-2023

Ah, cet ami KLO ! Toujours pince-sans-rire, avec ou sans cul puisque rare...
Nostalgique


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 12-03-2023

En effet.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 12-03-2023

Chapitre 22

Deux kilomètres à l'est de la Base Noyau, sur une vallée.

Des ouvriers s'activent dans un grand chantier. Les relevés effectués par les scientifiques démontrent la présence de poches gazeuses dans le sol, ce qui a ravi au plus haut point le Seigneur Frégast. Ce gaz permettra le transport aérien par zeppelins. Pour cette raison, des pilotes ont été recrutés en urgence. C'est ainsi que Franz Costa, un pilote d'origine autrichienne, se retrouve embarqué dans cet autre monde.

Comme tous les autres, il est fasciné par ces découvertes et espère bientôt pouvoir regarder ce monde d'en haut, à bord de son appareil. La cabine de l'engin monumental est d'ailleurs en cours de construction, non loin de là.

Pendant ce temps, Franz paresse dans l'herbe, en observant la future base aérienne dans laquelle il passera la plupart de son temps...

Soudainement, il est pris d'une intense migraine et laisse échapper un petit cri de douleur. Il sent une autre conscience s'infiltrer en lui de force, sans qu'il ne sache comment résister à cela.

Il commence à se frapper la tête quand une voix d'homme émane de son esprit :

- Arrête ! Tu vas te faire mal, ça ne me fera rien puisque ce n'est pas mon corps mais tu n'as pas le choix, tu dois m'écouter ! dit l'intrus.
- Vous êtes qui ? Sortez de là immédiatement ! Sortez de ma tête !
- Je vous en prie calmez-vous, je veux juste vous parler...
- Mais qu'est-ce que vous voulez ? C'est de la magie ?
panique Franz.
- Je veux qu'une fois le zeppelin en état de marche, vous alliez à ma rencontre, car je dois voir votre chef pour l'avertir d'une terrible menace qui pèse sur les deux mondes. Après m'avoir écouté, je pense qu'il fera cesser les voyages, car vous ne savez pas à quel fléau vous exposez les deux mondes en créant des passages. Et non, ça n'est pas de la magie, c'est moins compliqué, je pourrais vous montrer comment je fais une fois que vous viendrez à ma rencontre.
- C'est hors de question ! Il y a une hiérarchie très stricte ici... Mais quel est ce fléau, au juste ?
- Le Mal. Un Mal qui dépasse notre entendement, même les Valvors trembleraient de peur s'ils les voyaient...
- C'est qui les Valvors ?
demande Franz, abasourdi.
- Un peuple hostile vivant dans ce monde. Vous devez m'aider, c'est très important ! insiste l'inconnu.
- Non, je regrette ! Et dès mon retour sur terre, je vais demander un antidépresseur !
- Vous ne serez plus capable d'aligner deux pensées cohérentes et je pourrai aisément vous convaincre...
ironise l'intrus.

--- --- ---

Deux semaines plus tard.

Quinzième jour d'un voyage étonnamment sans histoire, si on excepte le vélociraptor solitaire tué par Anthony quelques jours plus tôt.

Au début, Justin et Anthony, pas habitués à de tels voyages se fatiguaient très vite et ils n'étaient pas aussi vigilants qu'Evran, qui a toujours vécu dans ce monde.

Ils ont été surpris de constater qu'en cas de danger, Evran devient furtif, au point de se rendre quasiment invisible aux yeux de ses deux compagnons.

Anthony est présent, sans pour autant être trop collant. Il respecte l'intimité de Justin et s'éclipse de temps à autre, bien que ça représente parfois un risque.

Ils mangent tous les trois, assis à proximité d'un bosquet. Evran, de ses bras puissants brise de jeunes branches pour alimenter un feu de camp, sous l'œil attendri de Justin.

- C'est encore loin, Valtunin ? demande Anthony, comme chaque jour.
- Plus maintenant. On devrait y être dans trois jours au maximum mais je peux me tromper... Je n'y suis jamais allé. Comme je vous l'ai expliqué, mon peuple se sert des étoiles pour voyager et je sais sous quelle étoile se trouve Valtunin.
- Je ne sais pas comment vous faites, les étoiles, ça me parle vraiment pas... Commente Justin.
- Passe-moi une aile de Shuak, demande Anthony, en parlant d'une viande provenant d'un animal étrange ressemblant à une énorme chauve souris.

Alors que Justin lui tend le sac, l'expression d'Evran change du tout au tout, ce qui n'échappe pas à Anthony.

- Oh... Je connais cette grimace, celle qui annonce les ennuis...
- Taisez-vous et rampez pour vous cacher dans le bosquet ! chuchote l'autochtone, d'un ton sans réplique, en renversant sa gourde sur le feu.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demande tout bas Justin.
- Vous ne sentez pas la terre trembler ? C'est un Tarar et il approche.
- Oh merde...

Le sol commence à bouger au rythme des pas d'un grand dinosaure, pendant que les protagonistes observent le monstre qui arrive...

Ce tyrannosaure est un peu moins grand que le premier rencontré mais plus vigoureux, certainement plus jeune. Ceci dit, ils sont conscients que l'affronter est une pure folie.

Ils attendent cachés, craintifs. Le monstre s'approche dangereusement d'eux et vient renifler le feu de camp, puis le sac à dos d'Anthony...

« Tire-toi, y a rien à voir... Voilà, c'est bien, fais demi-tour... Oui... », pense Justin, loin d'être calme. Il faut dire que cette situation lui rappelle les cauchemars qu'il pouvait faire régulièrement lors de son enfance.

Il ne peut contenir un soupir de soulagement quand le dinosaure tourne de dos et s'apprête à partir... Grosse erreur.

« Oh merde... », déchante le jeune homme, lorsque le monstre se retourne et fixe le bosquet d'un œil inquisiteur. Ses tremblements redoublent.

Sa respiration se saccade quand à sa grande horreur il se rend compte qu'il est incapable de contrôler davantage les réactions de son corps.

Inévitablement, le monstrueux reptile pose son regard sur Justin, qui transpire à grosses gouttes et n'est toujours pas capable de maîtriser ses tremblements...

« Non ! Non ! Non ! »

Le regard de la créature se plante dans les yeux de Justin, avant qu'elle ne rugisse férocement, signe qu'elle va passer à l'attaque.

Mais les jambes de Justin ne répondent pas, car le jeune homme est tétanisé.

Le tyrannosaure commence à charger mais Anthony se lève et ouvre le feu. Le dinosaure, surpris, s'arrête mais ça ne durera pas. Il hurle de nouveau et reprend sa course, avant de... couiner de douleur et faire volte-face pour mettre sa tête à l'abri. Justin aperçoit au passage une flèche appartenant à Evran, fichée dans son œil.

- Vite ! Faut se tirer en vitesse, il va reprendre ses esprits dans quelques secondes ! avertit Evran. Ça va Justin ?
- Oui ! Foutons le camp ! dit Justin, si perturbé qu'il en oublie qu'Evran ne comprend pas le français.

Ils ne courent que quarante mètres, avant que le dinosaure ne les prenne en chasse, cette fois salement en pétard.

- Justin ? interpelle Evran, sans cesser de courir.
- Humph !
- Je t'aime et je suis heureux de mourir à tes côtés !
- Vos gueules ! Essayez de rester vivants bien que... Humph ! C'est pas gagné ! réplique Anthony, en donnant une courte rafale de son arme, derrière lui.

Le dinosaure se rapproche dangereusement des fuyards, qui se mettent à hurler sans retenue. Le prédateur est maintenant assez près pour gober Anthony. Le monstre abaisse sa gueule béante, pendant que sa future victime voit sa vie défiler...

Le jeune homme sent la salive du monstre s'écouler sur son épaule, il ferme les yeux et ...

CRACK !

La dernière chose qu'ils perçoivent, pendant que le sol se dérobe sous leurs pieds, est le petit cri du dinosaure. Celui-ci semble surpris mais ils n'ont pas le temps de comprendre pourquoi, car un terrible choc leur fait perdre connaissance.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 14-03-2023

Chapitre 23

Quelques instants plus tard, la petite équipe se réveille, dans une grotte.

- Justin ? Anthony ? appelle Evran.
- Où sommes-nous ? demande Justin, en émergeant douloureusement.
- J'en sais rien, je me souviens pas de ce qui est arrivé depuis que j'ai senti l'odeur du Tarar ! s'étonne Evran.
- Ça doit être le choc ; on est tombé de haut ! dit Anthony, en pointant du doigt le trou causé par le poids du dinosaure, cinq mètres plus haut.
- Il y avait cette caverne... Et on a traversé le sol... Comprend Justin, un peu étourdi.
- Oh ! regardez, le Tarar a eu moins de chance que nous...

Le dinosaure s'est empalé sur quatre stalagmites à quelques pas. Il baigne dans son propre sang. Justin constate avec horreur qu'il vit toujours. L'animal lance de petites plaintes à peine audible, comme pour supplier qu'on le libère de sa souffrance...

- Donne-moi ton zak, demande Justin à Evran.

Son amoureux lui tend son arme, puis Justin s'avance vers la bête, presque compatissant. Il plonge son regard dans l'œil du dinosaure et il lui semble y voir de la reconnaissance quand il plante la lame dans le cou du Tarar, qui meurt sans un bruit.

- Je crois savoir où nous sommes... Déclare l'autochtone, très inquiet.
- Oh non, tu me fais peur ! Dans quoi on est tombés, encore ?
- Le pire endroit du monde, si c'est bien ce que je crois...
- Mais encore ? Merci de nous rassurer, rétorque Anthony.

Evran les regarde, l'air grave, avant de reprendre.

- L'antre d'Angolliat.
- Tu nous explique ?
- Il y a deux mille ans, Morgal s'est allié avec une créature particulièrement monstrueuse. Une sorte d'araignée immense, la plus grande de sa race...
- Depuis deux mille ans, elle est sûrement morte de faim là-dedans. commente Anthony, très terre à terre.
- Laisse-moi finir ! Cette bête n'a pas l'intelligence d'un humain, ni d'un Valvor mais elle est consumée par une faim insatiable. C'est ce qui la rend aisément manipulable par un génie du mal comme Morgal ou Grohen... Lors de la bataille de Valtunin, pendant la Grande Déroute, des araignées se sont enfuies mais pas avec les Valvors ; elles ont infesté les égouts de Valtunin, qui est relié à l'immense réseau de cavernes des vallées environnantes... Les habitant ont comblé toutes les sorties d'égouts de leur ville, ainsi que les cavernes les plus proches de la cité...
- Peu importe, il faut trouver une sortie avant de rencontrer cette fameuse Angolliat, ou sa descendance, dit Justin, préoccupé.
- Oui et on devrait s'en aller très vite, car l'odeur du Tarar mort va les attirer, sans parler du bruit. Avant cela, je vais quand même prendre un morceau de cuisse, on sera content de le manger plus tard, ces cavernes sont très vastes.
- Espérons que nous passerons inaperçus...

--- --- ---

Franz se trouve sur le pont d'un navire. Le pilote de zeppelin ignore pourquoi et comment il s'est retrouvé là. Sa vision est floue et un épais brouillard enveloppe le mystérieux navire...

Alors que Franz se concentre, sa vue et son ouïe se font plus distinctes.

Il aperçoit maintenant des hommes d'équipage qui s'affairent sur le pont mais il ne peut pas parler et personne ne semble remarquer sa présence.

- Capitaine ! regardez ! hurle un matelot, en pointant du doigt la surface de l'océan.

Rien n'est visible par ce temps mais soudainement, une lumière bleutée et vive, suivi d'un ignoble bruit de lacération deviennent perceptibles.

- Qu'est-ce que c'est ? demande un homme, près de Franz.
- Aucune idée, allons voir ça ! En avant toute ! ordonne un homme mal rasé, dans la cinquantaine d'une voix autoritaire.
- Capitaine ! C'est peut-être dangereux !
- Raison de plus. On y va ! répond le capitaine, sûr de lui.

Après quelques secondes de silence, le bateau prend de la vitesse, ce qui affole l'équipage.

- Moins vite ! Nous allons percuter l'anomalie ! avertit le capitaine.
- Capitaine ! Le courant nous emporte, il est trop fort pour nous !
- En pleine mer ? Impossible !
- Si, capitaine, qu'est-ce qu'on fait ? QU'EST-CE QU'ON FAIT ? demande le second, qui panique.
- Balancez tout ce qui n'est pas fixé par-dessus bord et vite ! hurle le capitaine de la marine, pendant que l'allure du navire augmente.

Les hommes s'exécutent en vitesse. Franz, toujours incapable de bouger, assiste à cette scène de catastrophe maritime. Les vagues deviennent de plus en plus fortes, inondant le pont, pendant que le capitaine beugle des ordres afin de maintenir une certaine cohésion.

Soudain, le brouillard se dissipe en un clin d'œil, sur une petite fenêtre rectangulaire. Franz et l'équipage entier peuvent contempler un ciel bleu, un soleil, puis plus loin un rivage et une terre, couverte de forêts dont certains arbres sont bleu émeraude...

C'est un passage. Un passage vers un autre monde. Les marins restent bouche bée et semblent oublier l'urgence de la situation. Le capitaine, plus vif d'esprit, se ressaisit en premier.

- Cette porte vers l'autre monde aspire l'eau et nous avec, accrochez-vous, on va passer de l'autre côté, ça va secouer !

Les prévisions du capitaine auraient pu être justes mais c'était sans compter la taille du navire, qui est trop importante pour le passage... Le choc est terrible, une partie du bâtiment se disloque, sous les regards atterrés de Franz. Le bateau n'en a plus pour très longtemps, car des vagues puissantes lui arrachent sa coque.

- ABANDONNEZ LE NAVIRE ! Sautez dans l'autre monde et rassemblez-vous sur la rive ! Tout va être détruit !

L'équipage se rue vers l'avant du navire quand tout à coup, le passage se met à trembler et est parcouru d'arcs électriques... Un claquement sec, similaire au premier, retenti, alors qu'un souffle puissant balaie le pont.

- Oh non... Qu'est-ce qui se passe encore ? soupire le capitaine, pris d'un mauvais pressentiment.

Tout le monde est rassemblé devant le passage, sans oser aller plus loin mais le passage se fait instable, sans doute à cause du navire coincé en travers... D'un coup, on ne voit plus l'horizon de l'autre monde mais un écran de noir intense...

En temps normal, les ténèbres sont une absence de lumière, un vide, quelque chose de réversible.

Cette noirceur n'a rien de ce que la Terre a pu connaître jusqu'à présent : Ces ténèbres sont compactes comme des nuages, terrifiantes comme les enfers et chargées d'une odeur putride. Cette vision glace les hommes de l'équipage, pourtant endurcis par des années de service dans la marine.

Si c'est encore possible, leur peur gagne en intensité lorsqu'ils constatent que les nuages de noirceurs s'avancent vers eux, sur le pont.

- Le diable ! C'est le diable ! panique un homme, aussitôt rejoint par beaucoup d'autres.

Les rares qui restent stoïques prennent finalement leurs jambes à leur cou lorsque des insectes hideux sortent des ténèbres. Ces terrifiantes bêtes allongées de trente centimètres à un mètre de longueur sont pourvues de quatre à huit tentacules ventraux et d'un ou deux yeux jaunes perçants. Elles « courent » vers les hommes les plus proches pour leur sauter à la gorge, puis les dévorent vivants. Dans son immobilité, Franz constate avec répulsion que ces abominations percent les cadavres à l'aide d'un dard, afin d'y introduire des œufs jaunâtres... De nouveaux nuages de ténèbres émanent de ces insectes pendant qu'ils se repaissent de chair humaine.

Heureusement pour Franz, comme l'équipage, ces êtres malsains le laissent en paix, l'ignorant superbement.

Au bout de quelques secondes, ne reste sur la passerelle que le capitaine, qui aperçoit une lumière au-delà des ténèbres... La lumière de l'autre monde !

Il prend son courage à deux mains et court comme il n'a jamais couru, à travers les ténèbres, en piétinant les monstres.

Certains lui sautent au visage, le mordent férocement, d'autres crachent leurs nuages mais le capitaine ne bronche pas et les repousse sans même s'arrêter. Son sang commence à couler le long de son corps. Il atteint finalement la lumière, meurtri mais bien vivant.

Avant de sauter dans l'océan de Sterrn qui lui tend les bras, il se retourne une dernière fois vers Franz et le transperce de son regard.

- Voici le Mal contre lequel nous devons protéger tous les mondes, Franz.

Il écarte les bras et se laisse tomber en arrière, dans la mer, avant que les créatures ne le rattrapent.

Tout à coup, tous les monstres cessent de manger et fixent Franz d'un œil mauvais.

Le pilote réalise que l'usage de ses jambes lui est revenu et il se retourne pour s'enfuir en courant, lorsqu'il sent plusieurs masses atterrir sur son dos, puis d'innombrables morsures et finalement des dards qui s'enfoncent dans sa chair...

Franz se réveille, haletant, le corps couvert de sueur. La première pensée qui lui vient est une bouffée de colère contre l'esprit qui est entré dans sa tête deux semaines plus tôt et n'a de cesse de le harceler depuis.

- Espèce d'ordure ! Tu me pourris mes journées mais ça ne te suffit plus ! vocifère Franz.
- Il fallait que je te montre mon souvenir pour que tu comprennes qu'il est vital d'empêcher le Mal de quitter son monde d'origine...
- La fondation n'a jamais ouvert de passage vers le Mal !
- Il suffit qu'un passage soit un peu instable pour permettre au mal de l'utiliser pour conquérir un monde. Sache qu'une seule de ces choses peut mettre fin à la vie sur tout un monde. Je les combats depuis très longtemps, avec l'aide d'alliés de poids mais c'est vain...
- Alors pourquoi me harceler ?
insiste Franz.
- Combattre le Mal est vain, car bien que ce soit très rare, la formation de passage entre les mondes arrive parfois naturellement, comme tu l'as vu dans mon souvenir. Quand ces passages s'ouvrent sur la mer, ça n'est pas bien grave car ces créatures ne savent pas nager et se noient... Mais tôt ou tard, un passage naturel va se former entre le monde du Mal et un autre et ce sera la fin du deuxième. Ceci dit, nous pouvons gagner du temps, en attendant que mes puissants alliés mettent au point le moyen de détruire le Mal à sa source avant qu'il ne soit trop tard. La technologie de la Terre rend cela possible, maintenant. Hélas, je suis vieux, faible et malade. J'ai besoin de toi pour m'aider à poursuivre mon œuvre...


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 15-03-2023

Reconnaissons que ces "insectes à 8 pattes" ou tentacules* sont quand même plutôt bizarres, ne serait-ce que l'ajout de deux "bidules" les faisant plutôt classer parmi les arachnides qui possèdent 8 "pattes" contre 6 pour les vrais insectes. Première anomalie. Puis leur "tarière" perceuse , organe de ponte assez volumineux semble-t-il. Apparemment ce sont plutôt des femelles qui transpercent les pauvres humains, "messieurs les mâles" se contentant de féconder ces jolies créatures et peut-être se faisant bouffer par icelles une fois accomplie leur petite affaire...Toujours est-il que ces charmantes bébêtes n'ont rien de ragoûtant et, si c'est ça "le Mal", je crains fort que nos trois amis tombés dans une grotte sous le poids du dinosaure, ne passent de Charybde en Scylla! Angry
---------------------------------------
*Ce mot ("tentacule") m'amuse toujours. Si, "homonymement", on le décompose en 3 parties, il me fait penser à la sœur de mon père ou ma mère et aussi à la dénomination très familière de certains de mes frères humains se sentant attirés par leurs semblables, d'une part. Et pour les autres parties du mot, vu les activités de ces frères, j'y vois un raccourci bien de circonstance...! Smile


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 15-03-2023

Le Mal et les araignées géantes sont deux choses différentes qui n'appartiennent pas au même monde.

J'aime bien tes jeux de mots très recherchés. Tu ferais un bon successeur de Bobby Lapointe.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 16-03-2023

Chapitre 24

Dans l'antre d'Angolliat.

Evran sursaute en voyant Anthony s'approcher d'un mur, sans doute pour s'y adosser.

- Non ! Fais pas ça ! chuchote l'autochtone.
- Pourquoi ?
- La mousse va hurler ! dit-il en désignant une mousse blanchâtre qui ressemble de loin à du calcaire et de près à rien du tout.
- Mais encore ? s'énerve Anthony.
- Ah oui, excusez-moi, j'oublie souvent que vous n'êtes pas d'ici... Cette mousse se met à crier quand on la touche.
- À crier ? Tu te fous de moi ? demande Tony, aussi incrédule qu'irrité.
- Non, ces plantes sont sensibles au bruit et elles répètent le son qui les a le plus marqué quand on les touche ; c'est comme un mécanisme de défense destiné à effrayer... Personnellement, ça ne me fait pas peur mais ça attirerait les araignées. Surtout que le Hurlement de Grohen doit être sonore... Dit Evran, pensif.
- Le hurlement de Grohen ? c'est quoi ? demande Justin, intéressé par ce qui semble être une autre légende de Sterrn.
- Lors de la chute de Morgal, comme tu le sais, Grohen s'est enfui avec une petite armée mais au fil des siècles, elle s'amenuisait. Pour le capturer, Shyna s'est servie de son maître comme appât mais Grohen n'avait plus assez de troupes pour tenter un raid si près de Valtunin, alors il s'est souvenu de l'alliance passée par Morgal avec Angolliat. Il est donc venu ici pour demander son aide mais il n'a ni le charisme ni la force de Morgal et l'araignée a décliné son offre. Elle lui a laissé la vie sauve, en raison de son ancienne loyauté pour Morgal, car il était son dernier serviteur.

« Thamos ne m'a pas raconté celle-ci ! », pense Justin, content d'étoffer sa culture.

- ... Sauf que Grohen a insisté et Angolliat n'a jamais été très patiente. Elle s'est jetée sur lui, l'a frappé, puis a tenté de le manger. Grohen a hurlé si fort sa terreur que toute les mousses ont retenu son cri et se le sont transmises de génération en génération. Aujourd'hui encore, le Hurlement de Grohen se réveille si on ne fait pas attention aux mousses. Ce cri se répercute dans toutes les cavernes, jusqu'à être entendu à Valtunin.
- Comment se fait-il que Grohen n'en soit pas mort ? demande Justin, intéressé.
- Son cri a attiré quelques Valvors de son armée personnelle et ils ont pu intervenir à temps et s'enfuir. Ça aurait épargné beaucoup de vies s'il avait péri dans cette caverne.

Après quelques minutes de silence, Evran fait signe de s'arrêter. Il leur montre du doigt le cadavre de... quelque chose. C'aurait pu être un homme difforme, un insecte géant, ou un mélange des deux.

Le cadavre est couvert d'un exosquelette, dont la forme un peu biscornue est vaguement humanoïde, si on excepte les pointes sur le dos, les pinces au niveau du creux de la bouche, ainsi que les griffes. Deux fentes verticales indiquent où se trouvaient autrefois des yeux à fossettes.

- Un Valvor. J'en avais jamais vu avant, explique Evran.
- Peut être un de ceux qui ont secouru Grohen.
- Sûrement, il a l'air d'être mort depuis longtemps.

Soudain, Evran se retourne, pousse violemment Anthony, puis lance sa lame vers... Une araignée d'un mètre de diamètre qui s'approchait dans l'ombre, prête à nuire. La bête se débat et meurt en lançant des cris perçant.

- Préparez-vous quand une araignée crie, c'est mauvais signe ! avertit Evran, en cassant son zak en deux afin de donner un semblant d'arme à Justin. Anthony quant à lui, dégaine sa matraque télescopique.

Les trois compagnons vont face à un tumulte qui fonce vers eux, avant d'apercevoir trois arachnides qui surgissent de la caverne.

Curieusement, la plus imposante reste en retrait et laisse le travail à ses cadettes. L'une d'elle bondit vers Justin mais est détournée de son objectif par Anthony, qui abat sa matraque sur son dos. La créature couine et se retourne vers ses assaillants mais il est trop tard pour elle, car Justin, d'un geste aussi précis que puissant, lui enfonce sa lame dans l'œil. Le monstre hurle de plus belle. Il ne meurt pas immédiatement et utilise ses dernières forces pour causer le plus de mal possible à son adversaire.

De son côté, Evran domine le combat facilement. Il plante sans difficulté son épée de fortune dans le cou velu de la bête. Cette dernière le charge mais il l'esquive en sautant sur son dos. Le monstre s'écroule sous le poids et meurt en se débattant.

Le dernier arachnide, rendu furieux par la mort de ses congénères retrouve son courage et s'avance. Mais les trois humains ne lui laissent pas le temps d'attaquer et le rouent de coups. L'araignée, ivre de douleur se recroqueville sur elle-même, avant de déployer ses pattes d'un seul coup, ce qui a pour effet d'envoyer ses assaillants s'écraser contre la mousse blanchâtre recouvrant les parois de la caverne.

La mousse émet d'abord un son à peine audible, avant de passer sans aucune transition, à un hurlement aussi déchirant que profond : le Hurlement de Grohen.

Les protagonistes sont glacés d'effroi en entendant ce cri, qui leur cause une forte douleur dans la tête. Ils se retrouvent à genoux, se bouchant les oreilles, jusqu'à ce que le calvaire prenne fin.

Ce n'est pas pour tout de suite, car le Hurlement de Grohen gagne en puissance au fil des secondes : Il est à la fois répercuté par l'écho et la mousse. De sa vie entière, Justin n'avait jamais imaginé un tel bruit possible.

Ce son insupportable dure des minutes entières, pendant lesquelles les humains perdent toute notion de l'espace et du temps et pensent devenir fous.

Lorsqu'enfin cela cesse, ils remarquent que l'araignée, probablement devenue sourde, a profité de la confusion pour s'en aller.

- Ce... Ça a sûrement réveillé toutes les araignées ! panique Evran. Tant pis pour la discrétion, COUREZ !

Les trois jeunes se regardent, avant de s'élancer d'un même geste dans le plus grand boyau. Ils abandonnent tout ce qu'ils portaient jusqu'alors, à l'exception des armes.

Ils courent ainsi un bon moment, trempés dans leur sueur, jusqu'à ce qu'ils entendent un bruit de nombreux cliquetis derrière eux.
- NE VOUS RETOURNEZ PAS !
- PLUS VITE ! hurle Evran, dans un souffle.
- ON PEUT PAS ! réplique Anthony.

De toute manière, courir est désormais inutile : ils viennent d'arriver dans une immense salle souterraine, suffisamment grande pour y mettre plusieurs fois le hangar de la Fondation...

Une fois au centre de cet immense espace, ils se rendent compte que la route est coupée par des centaines, voire des milliers d'araignées qui les encerclent. Ils cherchent instinctivement une issue mais chaque passage dégouline d'arachnides qui arrivent.

- On est foutus...

Les araignées forment un cercle autour des trois explorateurs qui préparent leurs armes. Les cliquetis reprennent, les monstres chargent, afin de se repaître de leur chair...

Bom ! bom ! bom !

Elles s'arrêtent dans leur élan, comme pétrifiées, puis rebroussent chemin à toute vitesse, prises de panique. Les Terriens soufflent de soulagement mais pas Evran.

- Vous savez ce qu'on dit ? demande-il.
- Non... Répond Justin, en craignant la réponse de son homme, en jugeant de son expression.
- On raconte que la faim d'Angolliat la pousse à manger jusqu'à sa descendance quand ses enfants sont incapables de la satisfaire par la chasse...

Le sol se remet à trembler et quand le groupe se retourne, ils ne voient qu'un nuage de poussière, qui est soulevé par une forme immense. L'araignée légendaire elle-même.

« Elle existe. »


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 17-03-2023

Hé bé...si c'est la charmante Angolliat, en "personne"("En arachnide" devrais-je écrire) qui se pointe, il va y avoir du sport! Ça, ce n'était pas au programme. Quel "coup de théâtre" pourrait-il sauver les trois explorateurs plénipotentiaires? Enfin, le mot "plénipotentiaires" serait très utile si c'étaient des pouvoirs défensifs. Mais acculer la "bestiole" à la raison par des arguments diplomatiques est plutôt risqué et ne garantit pas un succès très heureux mais, hélas, plutôt l'inverse.* Angry
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* On utilisait autrefois les termes "succès malheureux" qui désignaient une issue désastreuse à une situation, alors qu'on disait "succès heureux" quand on s'en sortait bien.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 19-03-2023

Chapitre 25

Angolliat émerge péniblement de son tunnel. Ses proportions gigantesques ne lui facilitent pas la manœuvre. De toute évidence, elle fait à peu de choses près le même diamètre qu'un tracteur. Si bien que même le courageux Evran recule en tremblant, une grimace de peur sur le visage.

- Courez... COUREZ ! PAR TOUT LES DIEUX ! hurle-il, alors qu'Angolliat s'extirpe enfin complètement et se lance à leur poursuite.

La compagnie court dans les cavernes et privilégie rapidement les galeries les plus étroites pour échapper à la terrible Angolliat. Néanmoins, l'équipe est fatiguée et peine à avancer. Ils se permettent de ralentir leur course, l'arachnide étant loin derrière.

- Attention ! crie Anthony, alors qu'une araignée de quarante centimètres s'enfuit entre ses jambes.
- Pas de danger, elles ont aussi peur que nous, faut pas rester là !

BOUM !

- Oh non, c'est quoi ça ? panique Evran.
- Ce doit être Angolliat qui force le passage... Devine Justin
- Elle est dingue... Tout pourrait s'écrouler !
- Vite, partons ! dit Anthony.

BOUM !

Le bruit s'accompagne cette fois d'un craquement et une partie du tunnel s'affaisse. Le passage est maintenant assez large pour Angolliat, qu'on entend avancer, malgré les décombres qui la gênent.

- COUREZ ! crie Evran.

La course reprend de plus belle. Les trois humains croisent quelques araignées, qui sont bien plus grande que les premières rencontrées, à l'exception d'Angolliat. Mais les monstres ne s'occupent même pas d'eux, trop occupé à fuir leur reine.

Soudainement, un puissant cri émerge du tunnel partiellement détruit, comme un triomphe. Justin risque un coup d'œil derrière son épaule et voit Angolliat s'élancer à toute vitesse. Elle n'est plus qu'à quelques enjambée et aucun obstacle n'est susceptible de la ralentir.

- Là ! Y'a une niche, venez ! hurle Anthony, en les tirant brusquement dans le creux.

« Ouf ! », pense Justin, avant de changer d'avis.

Même si la niche est profonde, les pattes d'Angolliat sont bien assez longues pour aller les chercher. La reine des arachnides engouffre sa tête dans l'abri de fortune écrase tant de mousse que le Hurlement de Grohen se joint au tumulte. L'araignée géante semble habituée à ce bruit et ne réagit pas. Elle glisse trois de ses pattes velues dans la faille et frappe sans vergogne les explorateurs.

Ceux-ci, mis à mal par les coups répétés de ces véritables massues, tentent de riposter avec leurs armes : Une épée improvisé pour Evran, un bâton pour Justin, Anthony ayant toujours sa matraque.

Les membres d'Angolliat sont résistants, les siècles les ayant endurcis et les humains s'en rendent bien compte. Anthony propose une solution quand la mousse cesse son horrible bruit.

- FRAPPEZ-LA AU VISAGE !
- JE M'APPROCHE PAS ! répondent en chœur Justin et Evran.

Avant que le tueur à gage n'ait le temps de répliquer, deux des immenses membres de l'arachnide l'attrapent ; son souffle est coupé tant l'étau autour de son bassin est serré.

Ses amis tentent de le tirer de là mais l'araignée est sans surprise bien plus forte. En un instant, Anthony se retrouve devant la gueule d'Angolliat, qui s'ouvre. Les mandibules s'agitent, prêtes à déchiqueter.

En manque d'air, Tony sent sa vision se brouiller et ses forces l'abandonner à mesure qu'il se débat. Il fait un effort qu'il trouve démesuré pour se concentrer, puis canalise ses dernières forces afin de porter un coup de matraque magistral dans l'œil gris du monstre. Il y parvient et un liquide visqueux lui asperge le visage.

L'effet est immédiat : Angolliat hurle de douleur et lâche sa proie. Elle agite ses membres de manière désordonnée et retire sa tête avec tant de précipitation qu'elle heurte une parois, ce qui a pour effet de décupler sa souffrance.

Elle se met à courir dans la caverne sans regarder où elle va et heurte plusieurs fois des stalactites ou autre stalagmites, qu'elle détruit au passage.

- Vite, barrons nous, elle va s'en remettre ! dit Evran, pendant que Justin aide son ami à se relever.

Ils s'apprêtent une nouvelle fois à fuir mais Evran retient ses deux compagnons par les bras et désigne une galerie différente des autres. Elle se distingue par ses murs en pavés.

- Les égouts de Valtunin... devine Justin.

Un cri de fureur, répercuté par l'écho, parvient aux oreilles des explorateurs. Aucun doute, l'araignée est très énervée. Elle ne veut plus seulement assouvir sa faim mais se venger. Massacrer ceux qui lui ont causé une telle douleur.

- Elle revient !

Ils s'engouffrent dans l'égout à la hâte. Justin constate avec soulagement que le tunnel se resserre peu à peu.

« Si ça continue comme ça, au bout d'un moment elle sera bloquée ! », espère Justin.

Au bout du tunnel, la compagnie s'arrête : Une lourde porte de fer leur barre la route. En regardant derrière eux, les Terriens constatent avec horreur qu'Angolliat est toujours présente et semble plus déterminée que jamais. Elle avance lentement, les pattes repliées, car la galerie est plus étroite. Hélas pas encore assez pour l'arrêter.

- Qu'est-ce qu'on fait ? QU'EST-CE QU'ON FAIT ? hurle Evran, complètement hystérique à l'idée de se faire dévorer vivant par ce monstre.
- À L'AIDE ! beugle Anthony, contre la porte.
- OUVREZ CETTE PORTE !
- ON VA SE FAIRE BOUFFER !
- PITIÉ, OUVREZ !
- OUVREZ, PAR LES DIEUX !!!

Angolliat se rapproche, ses mandibules s'agitent de nouveau, comme une promesse de mort douloureuse. Elle grogne de colère, tout doucement, tout en fixant Anthony de la manière la plus haineuse qui soit. La Reine des arachnides avance, cette fois très prudente.
Elle manipule sa première paire de pattes, non plus pour attaquer mais pour se protéger les yeux.

Elle est maintenant à moins d'une enjambée. Les grognements sont de plus en plus saccadés, sans doute à cause de l'excitation de la créature, dont l'haleine est similaire à l'odeur d'un cadavre. Voyant que ses proies ne peuvent plus fuir, la bête s'apprête à en finir. Le groupe le comprend, car la bouche de l'araignée s'ouvre, prête à engloutir son repas.

- HAAAAAAA ! hurlent les Terriens, avant que des bras puissants ne les extirpent de l'égout, pour les projeter plus loin.

Justin se retrouve les fesses sur une cour de pavés, de l'autre côté de la porte. Il voit des hommes et des femmes tâcher de refermer la lourde porte derrière Angolliat, qui ne se laisse pas faire et pousse de toutes ses forces.

Néanmoins, les Valtunois, rejoints par l'équipe de Justin, sont bien assez nombreux pour lui tenir tête. Une fois l'abandon de l'araignée, ils s'affairent à barricader la porte avec un petit menhir de granit, pour plus de sécurité.

- Bienvenue à Valtunin... souffle un homme couvert de sueur.


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 19-03-2023

Pfff...quelle aventure! Ils ont eu chaud, dans tous les sens de l'expression! J'ignore si les arachnides ont un œil semblable à celui des mammifères ou à celui des insectes, "en ocelles". Je sais, par contre, que les...cyclones en ont un, un peu comme les "six clopes", ce qui explique leur vue basse : pensez, amis, un seul œil pour 6 garettes, c'est vraiment peu. C'est ainsi que l'on comprend les nombreux panneaux publicitaires en 4 x 3 pour des pipes*, aux alentours de l'hôpital parisien des Quinze-Vingts, le renommé centre de traitement des maladies de l'œil.
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*Hé là...n'allez pas croire que je donne dans le scabreux! Angry Ce terme est un diminutif très familier désignant ces petits cylindres remplis de tabac vendus chez nous au profit de leurs débitants et rapportant pas mal de picaillons aux services fiscaux, lorsqu'ils ne sont pas vendus sous le manteau aux sorties de transports en commun...et là, "SGDG"→Sans Garantie Du Gouvernement! Sad


RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 20-03-2023

Chapitre 26

Dans le village de Syl, au petit matin.

Jérémy est aux anges depuis que le groupe de Christophe s'est réduit à deux hommes. Adrien ainsi qu'un métis dénommé Joshua. Avec eux, il est chargé d'assurer la sécurité de Bertrand. Comme ce dernier n'a aucun souci à se faire dans l'enceinte de Syl, Jérémy peut disposer de son temps à sa guise. Il aime beaucoup ces vacances payées par la Fondation.

Il se trouve actuellement chez un jeune villageois appelé Gralik. Celui-ci, la vingtaine, est plein de charme. Il ressemble beaucoup à Evran : les yeux et cheveux sont de mêmes couleurs et sa musculature est similaire... Seule la forme de son visage et sa carrure plus imposante les différencie.

Ils sont allongés côte à côte, puis Jérémy comprend que son hôte ne dort plus, car celui-ci fait des mouvements de tête qui ne laissent aucun doute.

Ayant toujours son érection matinale, Jérémy se jette sur Gralik et bascule par-dessus, afin d'atterrir de l'autre côté du lit, face à l'autochtone. Il l'embrasse à pleine bouche, en guise de bonjour. Puis il plaque son sexe contre l'entrejambe du jeune homme, pour bien lui faire comprendre son intention.

Au début engourdi, Gralik prend de la vigueur et répond à son amant en lâchant ses mains à l'assaut de tout son corps... Les caresses fusent et ils s'enroulent dans leur couverture, que Jérémy enlève d'un geste.

Il plaque son amant contre le matelas, tout en maintenant son baiser, dont il perd le contrôle. Les sexes se frottent, la chaleur des corps se mêle, l'excitation grimpe à son summum en un rien de temps.

N'en pouvant plus, Gralik se détache du Terrien et s'allonge sur le ventre, puis se cabre. Il offre une vue plongeante sur ses fesses imberbes et rebondies et Jérémy ne résiste pas à la tentation d'y poser ses mains.

- Hum... Frissonne l'autre, pour qui cette zone est visiblement très sensible au toucher.

Jérémy s'en aperçoit et s'applique d'abord à les caresser, puis à les masser. Ce traitement semble complètement affoler son amant, qui tremble, tout en laissant échapper quelques gémissements.

Il se colle contre lui et plaque son sexe le long du fessier de Gralik, tout en appuyant ses caresses.

- Oh... S'il te plaît, arrête de me faire languir, prends-moi !
- Pas tout de suite... Susurre Jérémy à l'oreille de son partenaire avant de lui titiller la rosette, pour y enfoncer progressivement ses doigts.

Un instant plus tard, Gralik se tortille, entre halètements et gémissements. De toute évidence, l'autochtone est sur un nuage. Il parvient difficilement à articuler mais il supplie une nouvelle fois son amant de le prendre sans tarder.

Jérémy le sent prêt mais aime le frustrer un peu. Il entame une série de va-et-vient avec son sexe tendu contre le sillon de l'autochtone, avant de s'y enfoncer sans prévenir, d'un puissant coup de rein.

- Ah ! Couine Gralik, tout en se cambrant davantage pour mieux accueillir cette virilité en lui.

Jérémy se cramponne aux hanches de son amant, puis fait des mouvements de va-et-vient puissants et rapides, le défonçant littéralement.

Chaque fois que le gland vient taper au plus profond de lui, Gralik laisse échapper un petit cri, causé par une vague d'extase.

Jérémy est enivré par cette chaleur qui fait comme une agréable pression autour de sa queue. Il l'enfonce au maximum pour savourer pleinement et profite de cet arrêt pour aller masturber la verge déjà humide de mon amant, tout en malaxant ses fesses de sa main libre.

Après quelques temps de ce manège, Gralik se cambre un peu plus. Jérémy l'interprète comme une invitation et se remet à lui faire l'amour avec ardeur, tout en gardant une main sur son sexe.

- Hmmm... Continue, c'est super ! l'encourage Gralik.

Après quelques minutes d'assauts charnels, Jérémy sent la sève monter en lui. Il accélère de plus en plus, pilonnant ce magnifique fessier.

- Ah... Humm...Ahh ! gémit l'autochtone, au bord de la jouissance.

Ils s'activent de plus en plus, puis dans un sursaut de plaisir, Jérémy se redresse pour déverser le fruit de sa jouissance en Gralik, qui semble y venir également.

Jérémy ne le laisse pas reprendre son souffle. Il fait le tour et a juste le temps d'enfourner la tige de Gralik dans sa bouche, qu'elle lui envoie cinq jets puissants sur la langue. Le Terrien l'avale goulûment, puis se couche sur son amant. Les deux hommes font une petite sieste, couchés l'un sur l'autre, fatigués de ces exercices physiques.

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Dans le zeppelin de Franz, en route vers Valtunin.

- Tu pourrais faire un détour ! affirme encore une fois l'inconnu qui a élu résidence dans l'esprit de Franz.
- Je ne suis pas seul à bord ! rappelle le pilote.
- Les autres passagers ? Ils débarqueront une fois à Valtunin !
- Oui mais trois autres vont monter...
- Quelle mauvaise foi ! Tu pourrais leur faire gober n'importe quoi : ils ne connaissent sûrement rien du fonctionnement d'un zeppelin et l'itinéraire n'est pas leur problème.
- Je risquerais de me retrouver à sec avant la Base-Noyau.
Argumente Franz.
- Tu connais encore trop mal ce zeppelin pour le savoir ! N'essaie pas de me rouler, je suis dans ta tête !
- Tu m'énerves...
Soupire intérieurement le pilote.
- C'est ce que j'ai cru comprendre.
- Si je t'avais en face de moi, tu prendrais mon poing dans la figure.
- Faire ça a un vieil homme mourant !
s'indigne l'intrus. Le respect de ses aînés aurait disparu, sur Terre, pendant mon absence ?
- Capitaine de mes deux !
répond Franz, agacé et méprisant.
- Je t'en prie ! N'en venons pas aux injures !
- Je me pose tout de même une question...
Dit le pilote, qui change de sujet. La terre ne te manque pas ?
- Au début de mon exil forcé, terriblement... Surtout mes amis et ma femme. Mais j'ai vite découvert ce monde... Sa richesse, la culture des humains d'ici, les dinosaures, les Neldars, toutes les choses qui n'existent pas ailleurs... Si je devais choisir un monde ou vivre, (le monde du mal ne compte pas) je resterais sur Sterrn, bien que je ne puisse pas y guérir complètement de la maladie que m'a transmis le Mal lors du naufrage de mon navire.
- ...
- Les préparations des alchimistes de Sterrn ne me permettent que d'endiguer temporairement ce fléau, j'en suis dépendant et je mourrais très vite sans ça. C'est une autre des raisons pour laquelle j'ai besoin de toi, bien qu'elle soit plus personnelle...
- Pourquoi ?
- Lorsque j'aurai averti le fameux Seigneur Frégast des dangers qui le guettent et comment y remédier, il faudra m'emmener dans un petit village nommé Syl. Une femme nommée Vena y vit, c'est une alchimiste réputée comme étant la meilleure de Sterrn. Elle pourrait augmenter mon espérance de vie d'une bonne dizaine d'années...
- Trouvez un autre moyen, je ne le ferai pas.
Le coupe Franz.