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Les Mains dans la farine - Version imprimable

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Les Mains dans la farine - Louklouk - 26-12-2022

Hello ! Une petite sur une phrasette d'un ami.
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Les Mains dans la farine
Le nez plongé dans le Robert, les mains dans la farine, il bâillait d'aise. Drôle de posture, songerez-vous ! Mais c'est qu'il venait de sentir sur ses petites fesses les pognes viriles de Corentin, le fils du voisin, de deux ans plus âgé que lui, et un rude baiseur, çui-là !
Selon toute vraisemblance, il allait en prendre plein la rondelle... et c'était justement ce qui lui manquait, en cette fin d'après-midi de vendredi.

À vingt-deux ans, Florent se piquait de cuisine, aussi était-il toujours à expérimenter des recettes de son cru. Mais comme c'était aussi un intello, il avait toujours un dictionnaire à portée de main... dont un à la cuisine.
Il vivait seul dans la maisonnette héritée de ses grands-parents, dès qu'il était en vacances — il étudiait à la grand ville, le reste du temps — et avait dès l'adolescence noué des liens... intimes avec le nommé Corentin, un rude gaillard, vraiment ! Gaillard qui lui avait appris des choses...
Il avait ouvert le dictionnaire pour se renseigner sur je ne sais quel sujet, sans doute bien éloigné de l'art culinaire... ce qui ne l'empêchait pas de pognasser sa pâte à tarte.

Sauf que là, il eut une surprise : Corentin lui dégrafa la culotte — jusque là, tout était normal — et lui baissa les chausses jusques aux chevilles... avant de lui écarter les fesses... et d'y planter une langue vigoureuse.
Et ça, c'était une première ! Il émit un long gémissement et laissa faire... forcément ! Et ce diable de Corentin savait y faire... qui n'avait jamais exercé ce talent jusqu'alors. Florent ne se demanda pas pourquoi : il avait quitté la farine comme le Robert pour s'adonner à de longs gémissements...

Et ça dura cette, mignonne fantaisie ! Jusqu'à ce que Florent suppliât :
— Tu me la mets, bébé ?
— Bien sûr !

Où ce joli jeune homme se sentit pénétrer par le beau et long vit de son voisin, et ami. Mignonne séance, en vérité.
Au terme de laquelle il se retourna, pour embrasser fort bavouilleusement ledit Corentin.
— P'tain... première fois que tu me bouffes le cul !
— Pas moi !
— Hein ? fit Florent en s'ôtant la farine des mains. Tu m'fais quoi, là ?
— C'est pas moi qui t'ai bouffé, c'est tout.
— Depuis le temps que je l'attends ? Et tu te sens le droit de paraître à mes yeux ? alexandrina déclara Florent, théâtral.
— Je... Je te dirai, Florent, mais... pas facile tout de suite.
— Un coureur de jupons mal digéré, ou un bandit de grand chemin... à qui tu dois de l'argent, oui !
— Rien de tout ça, Florent, j'te promets ! Mais... un peu pas facile de te dire tout, là.
— J'ai un espoir, avant la fin du siècle ?
— Te moque pas, bébé... Tu seras pas déçu, mais...
— Mais t'as filé mon cul à un de tes putain d'copains !
— Florent... Non, non ! Oh... crois-moi, s'te plaît !

Un zinzinulement fit alors vibrer le portable de Corentin :
— Oh oui, Monsieur le comte !
— Hein ? Qu'est-ce qu'y veut, çui-là ?
— C'est Anne-Luc : il veut te présenter ses hommages.
— Hein ? Anne-Luc ? Le fils du marquis ? Tu t'fous de moi, là ? Ses hommages... Comme si j'étais la Reine d’Angleterre !
— Sauf que... c'est lui qui t'a bouffé le cul, t't à l'heure...
— Hein ? Lui ? Mais... tu déconnes, là ?
— Ben non. On s'est revus il y a trois mois, et on s'est bien entendus, et... il m'a parlé de toi, et... voilà tout.
— Putain ! Me dis pas qu'il avait envie de me bouffer le cul !
— Non, bien sûr... Mais j'ai vite compris que tu lui plaisais. Alors... on a causé... et je me suis dit que... Oh ! Surtout, tu t'en prends pas à lui, hein ? Il est si... si gentil !
— Je dis quoi, moi, maintenant ?
— Rien. Le comte t'a bouffé le cul... il a adoré ça, il me l'a  dit... Sois gentil avec lui, peut-être ? C'est moi qui ai organisé ce truc avec lui... et c'est à moi que tu dois en vouloir, si t'es en rage.
— Bien sûr que non, je suis pas en rage, et surtout pas contre lui ! Et contre toi non plus, mais... comment le voir, maintenant ?
— Il fera comme si de rien n'était... Fais en autant. Au fait ! Il te plaît ?
— Mais... Oui, bien sûr, mais... le fils du marquis ! Toi, tu ?
— Juste une petite fois... où il m'a dit en pincer pour toi.
— Ooooh ! Il en pince pour moi ? Oooohh... Mais !...
— Chut ! C'est pas un crime d'épouser un riche héritier, tu sais ? Y en a plein les films, et les journaux !
— Ouais, mais je vois d'ici la gueule des lecteurs de la gazette de ce trou !
— Calme-toi, mon bébé ! Y a rien de fait, d'abord, et puis... vous pourrez vous marier à Paris, Vienne, Bruxelles, Berlin... Loin  des idiots que tu redoutes, en tout cas !
— Oh, mais t'es fou, toi ! Qu'est-ce qui te fait dire que...
— Chut ! Il va venir. Tu te laves le derrière soigneusement... des fois qu'il ait envie d'une petite resucée... et tu fais ton sourire de combat numéro un... celui qu'est homologué comme arme de guerre, et hop ! Te v'là comtesse !

Florent fila se refaire une beauté, et quand il réapparut, Corentin était en conversation avec Anne-Luc de La Tour-Niquette, fils du marquis éponyme et seigneur du pays.

Comme beaucoup, Florent se croyait républicain... vu qu'il n'avait jamais réfléchi à cette grave question. Et là... il était soudain impressionné par le jeune comte — son âge exactement, on avait joué ensemble étant p'tit — pour la saugrenue raison qu'il lui avait bouffé la rosette...

— Ciao, Florent ! fit Anne-Luc, longtemps qu'on s'était vus !
— Je... Euh... Oui ! Vous... vous buvez quelque chose ?

Et ce fut un Florent bien empourpré qui offrit des bulles à ses amis... tandis que Corentin riait sous cape. Dans le salon, on... salonna donc, mais le regard ironique de Corentin énerva vite un Florent qui fronça le regard. Corentin sortit alors son portable et prétexta un message pour s'éclipser.
Florent respira, et eut bien l'impression qu'Anne-Luc aussi.

— Longtemps que... j'avais envie de te voir, Florent, fit gentiment Anne-Luc. Tu sais quoi ? Je suis à la fac, et je m'amuse assez bien... mais j'oublie pas les moments et les conneries qu'on faisait étant p'tits, à la rivière, et ailleurs...
On prit une gorgée ; le ton doux d'Anne-Luc détendit Florent, qui sourit, et enchaîna :
— Tu penses au jour où on a fait les Tarzan, et qu'on est tombé tous les deux dans la flotte ? Ah ! Ah ! Ah !
— Rigole pas ! Je reste persuadé que ce jour là, tu m'as sauvé la vie...
— Mais... on n'avait même pas de l'eau jusqu'aux...
— ...couilles, tu peux le dire ! Sauf que ça me les a refroidies pour un bon moment, tu sais ? J'ai eu la trouille de ma vie, ce jour-là.
— Oh ! fit Florent, surpris par l'air sérieux du comte.
— C'est pourquoi je veux te revoir, Florent. Et puis de toute façon, on a grandi, alors si on retombe dans la rivière... conclut le garçon sur un ton mi-figue, mi-raisin qui surprit Florent... avant qu'il éclatât de rire.
— Et j'espère que tu te les es réchauffées, depuis, ah ! ah !
— Bof... On peut pas dire ça, vraiment.
— Oh... J'ai dit une connerie ? demanda Florent, en frissonnant devant le joli mais si triste visage d'Anne-Luc.
— J'aimerais...Tu sais, je regrette ces vieux temps où l'on faisait des conneries à tous les coins de rue ! Où on se racontait tout... toutes nos peurs, surtout.
— Ça, on peut encore se les dire, si tu veux, dit doucement Florent en trinquant.
On se regarda, sérieusement, et Florent se demanda comment ce garçon si timide et sensible avait pu lui bouffer le cul peu avant avec une telle ardeur ! Il osa enfin :
— En tout cas, j'aurais jamais imaginé... le moment de tout à l'heure... génial, tu sais ?
— Quel moment ? demanda Anne-Luc en ouvrant de grands yeux. Je viens d'arriver, et j'avais juste demandé à Corentin si je pouvais te voir, pourquoi ?
— Oh ! fit Florent, rouge comme un coquelicot, mais...
— De quoi... tu parles ?...
— Je... Je... Oh, excuse-moi, Anne-Luc, excuse-moi !
— Mais... Oh, Florent ! Tu viens de me dire qu'on pouvait tout se dire... Tu peux pas avoir peur de moi, tu sais ?
— Ha ! Si tu savais !
— Alors tu parles !

Florent dut boire une puis deux belles gorgées de bulles avant d'oser, les joues rouges encore... Il dit les choses en deux ou trois mots, et Anne-Luc en fut absolument sidéré... avant d'éclater d'un rire inextinguible.
— Il t'a bien eu, le Corentin ! Je pense que c'est lui...
— Il a jamais voulu le faire !
— Il est si timide, ce grand garçon-là ! Ah ! Ah ! fit un Anne-Luc en joie. Mais c'est un sacré fils de...
— Il va m'entendre ! Mais pourquoi il a fait ça ?
— J'ai peut-être une idée... Je lui avais dit plusieurs fois que je voulais te revoir, et il m'a un peu cuisiné pour en savoir plus... J'avoue avoir dit que... tu me manquais, Florent. Et il monté ça, ce cochon-là !
— Ben... ça m'ouvre des perspectives, en tout cas ! J'espère que... Anne-Luc ! T'es pas... choqué, par ça ?
— Non, non ! Je ne suis pas une petite fille, quand même ! Sauf que... vous étiez pas si amis que ça, dans le temps...
— Et alors ? fit Florent, qui ne comprenait pas.
— Et c'est lui qui a pu te le faire.
— Oh, Anne-Luc... souffla Florent, qui n'osa pas en comprendre plus, Anne-Luc... Anne-Luc !
— Chut. J'ai longtemps rêvé ça... mais tu m'oublies.
— Non, non, Anne-Luc, non ! T'as voulu venir me voir, oh, Anne-Luc, non, je t'oublie pus, maintenant !

Il y eut là un moment d'indécision. On se regarda dans les yeux, et Florent vit les yeux d'Anne-Luc s'humidifier fortement, jusqu'à ce que de grosses gouttes roulassent sur les pâles joues du garçon.

Il posa vitement sa flûte et vint prendre Anne-Luc en ses bras, en murmurant :
— Non, je veux pas te faire pleurer, toi ! Moi aussi, je me rappelle tous les anciens temps et... excuse-moi si je t'ai plus donné de nouvelles depuis qu'on est étudiants, mais... je t'oublie pas, Anne-Luc, vraiment pas, non !

Où le comte se mit à pleurer de bon cœur ! Florent le serra dans ses bras, et se mit à penser... vite ! Il n'allait tout de
même pas repousser ce jeune seigneur... qui ne lui avait pas bouffé le cul, mais n'attendait que ça ! Et puis... c'est qu'il était joli comme un cœur, le comte ! Et... aimable, oh oui !
— Bon ! Tu viens avec moi ? On va s'occuper de te remettre d'aplomb. Est-ce que... on se prendrait pas une bonne douche, tous les deux ?

La ficelle était un peu usée, certes... mais elle fonctionnait toujours, et Florent découvrit là un Anne-Luc autrement plus beau que le gamin avec qui il déconnait dans la rivière quelques années plus tôt !
On fit d'abord comme si de rien n'était... mais Anne-Luc ne tarda pas à montrer des possibilités... que Florent imita promptement... car avec Corentin, il n'avait heureusement pas joui ! Ce qui lui valut un compliment immédiat :
— Oh ! Comme t'es beau, Florent !

Pas la première fois qu'elle se l'entendait dire, la superbe queue de Florent, non ! Mais le ton de sincérité du comte toucha son titulaire. Qui murmura :
— T'as joliment grandi, toi aussi...

Anne-Luc vint poser un bisou dans le cou de Florent, et les choses allèrent doucement, mais sûrement vers... le lit d'iceluy.
Où l'on partagea un moment étonnant : c'était la première fois que ces jeunes gens faisaient l'amour, bien loin des touche-pipi des enfants de la rivière ! Mais... Mais il sembla qu'ils se fussent attendus tout ce temps, et se retrouvaient enfin dans une communion parfaite.
Pas de mots superflus, mais des soupirs, et des sourires, et des... oui, des pensées qui s'échangeaient en des regards que l'on ne peut dire ni décrire.
Oh ! On fut loin d'aller jusqu'au bout des fantasmes, cette nuit-là... et même... Anne-Luc n'alla point mettre le museau dans la fine vallée de Florent.

Au matin, on fut éveillé par un appel : Corentin. Qui venait aux nouvelles... sans trop oser le dire, évidemment. Et Florent ne lui dit pas qu'Anne-Luc venait de s'éveiller près de lui.
Anne-Luc rentra au château. Bien sûr, tout le monde ici connaissait le marquis et la marquise, considérés comme de très excellentes gens. Et c'était Madame qui était maire du pays, à la satisfaction générale... même des républicains !

Mais Florent se voyait mal en gendre des seigneurs... Il s'en ouvrit à Corentin. Qui ne fut pas de bon conseil... attendu qu'il avait nettement perçu que le cœur de Florent était désormais assez occupé pour lui fermer aussi le petit trou d'iceluy.
— Pourquoi tu m'as baratiné, sur Anne-Luc ?
— Je sais pas... J'ai pas osé te dire que... alors que j'avais absolument adoré, tu sais ?
— Oui, j'avais compris... et senti ! Mais résultat des courses, c'est lui qui a touché le gros lot !
— Oh ! J'en voulais pas autant ! Juste... aller un peu plus loin avec toi, et... tant pis donc, je me retrouve comme un con.
— Stop ! Ma rondelle a pas encore signé l'exclusivité ! Alors t'as encore le temps d'en profiter... et moi aussi !

Comme quoi l'amour n'avait pas annihilé le jugement de Florent... Qui dut bien paraître au château, dans les jours suivants. Anne-Luc avait, selon ses dires, commencé à préparer ses parents et Florent, gentil garçon parfaitement bien élevé, drôle et cultivé, n'eut aucun mal à faire la conquête des seigneurs du pays. Ses talents culinaires firent le reste : il osa même inviter Monsieur et Madame chez lui !
Et ce fut au même rythme que les choses avancèrent dès lors entre ces garçons, et entre Anne-Luc et ses parents...

Entre-temps, Florent avait évidemment accepté de confier derechef sa rondelle à la lubricité de Corentin... sous l'autorité d'Anne-Luc, qui exigea d'être de la fête... des fêtes, plutôt.

Le marquis et la marquise reportèrent leurs espoirs de descendance sur le jeune frère d'Anne-Luc, et assurèrent, dans le pays. Et ce fut la marquise elle-même qui deux ans plus tard, maria Anne-Luc et Florent... au milieu de la liesse générale.          


21. XII. 2022



RE: Les Mains dans la farine - bech - 26-12-2022

Amusante la farce du début et rencontre sympa après.

Anne-Luc comme prénom, ça pourrait faire transgenre.


RE: Les Mains dans la farine - Philou0033 - 28-12-2022

Bonjour Loulouk,

Très beau récit, amusant à lire.
Anne-Luc, prénom particulier qui fait penser à un transgenre.
Je connais une dame qui se fait appelé "Jean-Luc" alors ...

Merci Louklouk pour ce bon moment de lecture!

Je t'embrasse!
Philoui


RE: Les Mains dans la farine - fablelionsilencieux - 28-12-2022

@Louklouk et ses jolis comte qu'il conte sans compter !
Si la noblesse et les bulles sont récurrentes dans tes récits, la noblesse de ta plume y est permanente.

Merci m'sieur