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Jérémie en pension - Louklouk - 22-12-2022 Jérémie en pension
Il avait eu son succès à la pension, Jérémie ! Une maison chic en bord de lac, hautement estimée et chère d'autant, et en conséquence hantée par des jeunes gens du meilleur monde.
Mais pas de la meilleure éducation ! Et c'était d'ailleurs souvent pourquoi leurs dignes parents les avaient remisés là...Trois niveaux d'études de vingt élèves, dans cette belle maison (à dix-huit ans, Jérémie était du supérieur), mais une seule douche commune. On pouvait y tenir à vingt-cinq, au moins, mais il y avait souvent foule, et ça gueulait là-dedans comme dans une porcherie à l'heure de la tétée ! Si Jérémie y avait eut du succès, c'était parce que ce long jeune homme était d'un roux fort flamboyant... et seul comme tel en cette bruyante société. Un cri général l'avait accueilli à sa première apparition, encore qu'il fût ici accompagné par un surveillant, qui avait en vain tenté de calmer les minets. — Bon ! Tu te douches, et tu souris. S'ils t'emmerdent, tu me le dis immédiatement, hein ? lui souffla Stéphane, une belle bête baraquée. Normalement, ils sont pas méchants ! Les quolibets se mirent à pleuvoir sur le joli rouquin dès le départ de Stéphane, et Jérémie fit ce que suggéré : il sourit à tout le monde. Sans réel succès. Et même, on ne lui ménagea pas les tapes, les bourrades, et même les claques sur les fesses... Il garda cependant le sourire, et il allait sortir quand un jeune mec lui fit un signe discret ; il resta donc sous l'eau tiède et l'autre l'aborda : un joli minet brun, sans doute du niveau inférieur. — Salut ! Je suis Anatole. Te laisse pas faire par cette bande de cons ! — Oh ! Comme tu y vas ! J'ai malheureusement l'habitude... et le surveillant m'a dit que si... — C'est des gosses de riches... mais surtout des fils de pute ! Méfie-toi de tous ! Et dire que ce sont les futures ordures qui nous gouverneront... — Oh ! Tu m'as l'air bien sûr de toi, Anatole ! — J'ai tout de suite compris, dès que je suis arrivé ici... et c'est pas rose, crois-moi ! — Anatole, fit Jérémie, troublé, je... ferai attention, oui... et si je peux te parler... — Tu peux me parler, oui ! Et je t'en dirai, aussi. On se sépara sur ces choses, et dès le lendemain, Jérémie comprit que les choses, comme l'en avait prévenu Anatole, ne seraient pas faciles. Car les lazzi pleuvaient sur le rouquin, qui refusa cependant de s'y opposer : il sourit tout le temps, comme les jours suivant. Avant de trouver que les choses allaient un peu loin. Ils étaient un peu bien cons, ces mecs qui se foutaient de sa gueule, et qui osaient le peloter sans cesse. Or Jérémie partageait une chambre avec un nommé Thierry, belle bête, certes, mais aussi un macho de première. Et ce soir-là, ce mec demanda, alors qu'on se couchait : — Tu t'es fait piner par qui, ce soir, mon p'tit pédé ? — Ben... sans doute par le même qui t'a bourré, non ? — Eh ! Tu la fermes ta gueule, là ? Qu'est-ce que tu dis, là ? Tu veux que je t'éclate la tronche, c'est ça ? — Tu m'éclateras rien du tout ! Tu me fais chier, c'est tout, et je sais pas pourquoi. Si tu veux que j'aille plus loin... si t'es prêt à ce que je parle... — Tu la ferme ta gueule ? — Pourtant... je pourrais en dire... Thierry se retourna, et la conversation fut close. Le lendemain, il rapporta ce propos à Anatole : — M'étonne pas ! T'es pas tombé sur le moins con, hélas ! Ici, c'est quasiment tous que leurs parents ont repérés comme des gays... et qu'ils croient faire revenir dans le droit chemin ici... Ici ! Où c'est exactement le contraire qui va se produire ! — Ho ? — Ils s'assument pas, les mecs, mais... tu verras vite que ces cons-là sont travaillés par une seule chose : la bite. Et que la boîte est là pour les transformer.... Sans effet. Jérémie resta coi, sidéré, même. Anatole souriait, lui. Jérémie osa enfin ; — Toi ? — Oh, moi... J'aime le cul... alors je me fait plaisir... et ici, c'est facile. Au fait ! Je t'ai pas demandé... T'aimes les mecs ? — Ben... Euh... Je sais pas trop, en fait... — Ici, tu vas être vite édifié ! Mais quand tu sauras... tu dis rien à personne, surtout ! Tu vis ta vie, comme tu veux. — Mais toi, ta vie ?... insista Jérémie, incertain. — Ces connards ont qu'une envie, c'est de tirer, en se faisant croire qu'ils sont hétéros... Une fois que t'as repéré le ou les bons mecs... tu peut te faire plaisir tranquille, et les autres te foutent la paix. — Mais c'est sinistre, comme programme ! — Non, parce que tu te fais plaisir avec de belles bêtes... et aussi, et surtout, parce que tu les tiens... par les couilles. — Oh, Anatole ! fit Jérémie, sidéré. Sauf que moi... j'ai jamais rien fait... avec personne ! — Est-ce que tu sais au moins ce qui te fait fantasmer ? Jérémie baissa le nez, et Anatole lui prit le poignet. — T'es pas obligé de me dire. On sait pas toujours tout, tout de suite. Tiens ! Tu peux même t'afficher comme les pires machos de la taule, et te payer ma fiole avec les autres ! — Oh non, non ! — Ou tu déclares publiquement que tu voudrais être ami avec un de ces connards, qui te plaît... ce qui le coincera... et finira par le mettre dans ton lit ! — J't'ai dit que je savais rien !... — Jérémie... si tu veux... si t'as des questions... tu me demandes... Y a ici quelques têtes de cons à qui j'ai fait fermer leur gueule... et si tu veux... je te les présente. Ils arrivent même à être gentils, quand ils baisent ! — Oh, t'es gentil... Mais je sais pas, vraiment... Les jours passèrent, et les avanies de pleuvoir sur un Jérémie qui rongeait son frein... tout en écoutant les conseils d'Anatole, qui le stimulaient. Et un matin, à peu près deux semaines après son entrée céans, alors que Thierry, une superbe brute poilue et baraquée lui mettait la main aux fesses, comme les autres, tout le temps, entra le surveillant, Antoine. — Comment ça va, ici ? — Antoine ! Comment faire pour que ces gros pédés arrêtent de me peloter le cul, tout le temps ? déclara Jérémie d'une voix forte, clouant tout le monde sur place. — Tu peux commencer par leur foutre ton poing dans la gueule ! Et rien ne t'empêche de leur mettre un doigt dans le cul... puisque ça les travaille ! On gronda alentour. — Et toi, tu sors de là, et tu viens me voir à mon bureau ! — Tu me le paieras, espèce de fils de pute ! feula Thierry, l'air le plus mauvais de la terre. — Bravo, Jérémie ! s'écria alors Anatole. Au fait, il suce bien, ton colocataire ? — Putain ! Je vais le tuer, çui-là ! explosa la brute : tout le monde savait bien sûr qu'il partageait la chambre de Jérémie. — Il fait des progrès tous les jours ! Et l'important, c'est qu'il a le désir de bien faire ! — Mais putain d'putain, faites-le taire ! hurla un Thierry hors de lui. — Ah ! Ah ! Ah ! éclata Antoine, on en apprend de belles, ici ! Bon ! Jérémie, je t'attends ! Ah ! Ah ! Ah ! — Vous, les deux p'tits pédés, j'vous préviens que je vous pourris la vie dès maintenant, menaça Thierry, furieux. — Du moment que tu suces bien, on te pardonne, ah ! ah ! — Putain ! Les tarlouzes, vous allez le payer...cher ! Anatole s'en fut en rigolant, tandis que Denis, autre brute infâme, demandait à Thierry : — Tu nous avais caché ça, Thierry ! On comprend pourquoi t'a pas voulu changer de chambre à l'arrivée du rouquin ! Les autres se mirent à rire, et à en rajouter, et Thierry s'en fut lui aussi bouillant de rage. — Il a eu une idée de génie, l'Anatole ! dit le surveillant dès que Jérémie fut en son bureau. Mais il y a un os... et pas des moindres... C'est que le père de Thierry est un gros financier qui aide bien la maison, si tu vois ce que je veux dire... — Donc il a le droit d'être le pire des pourris, et de faire chier le monde, et de me tuer, aussi ? — Bien sûr que non. Ce soir, tu dormiras chez moi. Je lui dirai. En attendant, toi, tu fais le dos rond. Il y avait chez les surveillants un petit lit de secours, en cas d'urgence. Et Jérémie évita soigneusement son coloc' toute la journée. Le soir, il se trouva donc chez Antoine, long garçon d'environ vingt-trois ans qui ne fit pas de manières pour se déloquer devant lui. La chambre disposait d'une petite salle de douches, et il pria Jérémie de venir doucher avec lui. — Économies d'eau chaude ! dit-il en souriant. Pas Jérémie qui allait s'en plaindre ! Le surveillant était fin et pâle, et finement velu... et bien pourvu, au jugement d'un Jérémie qui ne tarda pas à bander. Mais les événements récents lui avaient aguerri le cuir, et il y alla bravement. — Joli ! remarqua Antoine. — Vous... vous êtes comment ? — Dis-moi tu, va ! Et même devant les autres. Et si tu veux savoir comment je suis... tu te débrouilles, tiens ! — Oh, t'es gentil, toi ! fit Jérémie, donnant un bisou à Antoine.... et en lui prenant la bite, long et rose objet. Antoine banda aussitôt, et les choses s'enchaînèrent le plus simplement du monde. Suivant les conseils d'Anatole, Jérémie avait réfléchi sur ses fantasmes... et il ne fut pas long à trouver la réponse ! Certes, il n'osa pas tout, ce soir-là... mais prié par Antoine de lui démonter l'arrière, il assura comme un grand... pour sa première fois. Et ce ne fut pas dans le petit lit qu'il dormit. Le lendemain matin, Antoine alla choper Thierry avant la douche et le fit venir en sa chambre — on avait évidemment bien refait son lit ! — Qu'est-ce qui va pas, entre vous ? Tu sembles penser que Jérémie est gay... Si ça te gêne, on te met avec un bon hétéro de ton genre, et voilà ! Pourquoi tu l'as pas demandé ? — Oh, ça... — Jérémie se plaint que tu n'arrêtes pas, comme tes copains, de lui mettre la main aux fesses... mais il ajoute que dans votre chambre, tu ne le fais jamais, et que tu te contentes de l'insulter à longueur de temps. Ta version ? — Oh... souffla Thierry, le nez bien bas. — Je propose que Jérémie regagne votre chambre ce soir... et que vous vous parliez... normalement : tu crois ça possible ? Sinon, tu me demandes à changer, et c'est fait ! — Oui, bien sûr, murmura Thierry. Un qui fut fortement réjoui, c'est le gars Anatole ! — Putain ! Tu vas te faire la plus belle bête de la boîte, mon pote, garanti ! — Le sale con intégral, tu veux dire ! — Tu m'en recauseras. Hésite pas à l'allumer, en tout cas ! Le soir, silence glacial dans la carrée de ces Messieurs. Jérémie se mit nu (il dormait ordinairement en boxer), et s'assit sur son lit. — Dommage qu'on en soit arrivé là, Thierry. Tu détestes tellement les gays ?... Et tu sais même pas si je le suis ! Thierry ne répondit pas, et se coucha, tournant le dos à Jérémie... qui continua, doucement : — C'est quand même pas parce que je suis rouquin, tout de même? Ça, ça serait vraiment trop nul ! J'y suis pour rien... et peut-être que t'as fantasmé sur des nanas rousses, toi ! Et pis... y un autre truc que je voudrais te dire... Pourquoi tu me mets la main aux fesses seulement devant les autres, et jamais ici, quand on est tous les deux ? C'est pour frimer devant tes connards de copains ? Thierry redressa la tête : — Ferme-la, s'te plaît. — Non. Je vais te dire tout ce que je pense... depuis que je suis arrivé dans cette boîte de merde. Et dans cette chambre de merde, avec un coloc' de merde. Tout ! — Ta gueule ! — Non, je parle. Tu me déteste depuis la première seconde, et je ne sais pas pourquoi. Je ne t'ai rien dit, rien fait... et tu me détestes. T'es homophobe, évidemment... comme tous tes gros cons de copains qui n'attendent qu'une chose, c'est de se faire sucer en douce par un mec de la boîte. Belle compagnie de minables, oui ! T'es comme eux, en pire, peut-être... vu que t'es même pas capable de me dire en face, et gentiment : « Et pourquoi tu me sucerais pas ? » quand on est ici tous les deux ! — Ta gueule, enfin, ta gueule ! cria Thierry. — T'es un gros con, c'est sûr... m'enfin, t'es aussi un très beau mec. Chuis sûr qu'on peut faire quelque chose de toi... à commencer par te sucer, par exemple. Et t'apprendre à sucer, bien sûr ! On commence quand ? — T'as vraiment envie que je te tue ? feula Thierry. — On tue pas un mec avec qui on fait un bon petit soixante-neuf des familles, voyons ! Là, tu réfléchis, tu dors, tu rêves... et demain, on se suce comme des damnés, oui ! — Arrête ! — Bonne nuit.... et doux rêves de pipes, Thierry ! Il avait le cœur battant un peu fort, Jérémie, à la fin de cette scène magistrale. Et eut du mal à s'endormir, oui-da ! Au matin, il s'éveilla le premier, et vit que la couverture de Thierry était tombée par terre ; seul le drap demeurait sur cette belle carcasse velue... et il se soulevait régulièrement : sa bite ! Il y alla voir, doucement, et ôta le drap, pour venir prendre en bouche le fort beau vit du bel endormi. Qui eut un long, long soupir ! Avant de murmurer : — Oh, Marie...Oui, c'est bon ! Où il ouvrit un œil. — Putain ! Mais dégage ! — Pour la première fois de ta vie, tu vas fermer ta gueule ! Je te suce, un point c'est tout. T'as une belle bite... miam ! Demain, c'est toi qui me le fais ! Je te dirai comment !... Thierry se tint coi. Et laissa faire un Jérémie qui alla au-delà de ses fantasmes ! Et même, qui osa faire ouvrir la bouche de Thierry pour lui rouler un patin plein du foutre qu'iceluy venait de lui servir... Depuis... la situation internationale s'est beaucoup calmée. Plus de mains au panier, dans les douches ou ailleurs. Ou si douces... Thierry fait celui qui ne voit rien, ne sent rien, ne pense rien... mais il se laisse enlacer dès qu'on est dans la chambre. Et il bande à la moindre caresse. Là, il vient d'accepter de sucer Jérémie... eh oui ! Qui lui a offert son cul, en échange. Et l'on projette, pour la fin de la semaine, une petite séance avec Anatole... Thierry ne sait pas qu'Antoine est invité, aussi... Anatole et Jérémie ont déclaré à tout le monde qu'ils étaient ensemble... ce qui n'exclut pas Thierry de leurs jeux. Oui, la vie a changé ! Car maintenant, c'est Antoine qui suce prioritairement le rude Thierry... Et vice-versa. 11. XII. 2022 RE: Jérémie en pension - fablelionsilencieux - 23-12-2022 Un bon moment de lecture, plongé dans le monde Loukloukéein ! J'ai connu des "Thierry"... mais rare on été aussi concilient que celui-ci RE: Jérémie en pension - Philou0033 - 25-12-2022 Cher Louklouk, Merci pour ce bon moment de lecture. Il y a des Thierry partout, certain restent aussi cons et d'autres s'adoucissent. Joyeuse fête de Noël! Je t'embrasse! Philou |