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Une femme ordinaire (hétéro) - Terminé - Version imprimable

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Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 09-10-2020

CHAPITRE XXIV (Suite)


- Chut,
- Je fais ce que je peux.
- Doucement. T’es où ?
- Ici. Viens !

Heureusement, nous avions préparé notre coup, vêtements à minimum, pas de culotte, pas de slip, juste un short et un tee-short chacun avec des baskets aux pieds pour tous les deux, une lampe torche et un plaid. On est sortis dans la nuit sous un ciel magnifique. Je n’ai jamais vu autant d’étoiles.

- C’est beau.
- C’est magnifique tu veux dire.

Main dans la main, on avance dans le pré le plus proche, là ou l’herbe a été fraîchement fauchée. Le terrain est en pente. Alice ricane toute seule.

- Chut, on va se faire repérer.
- T’inquiète. A cette heure-ci tout le monde dort.

J’entends de l’eau chanter.

- C’est là en bas. Viens. Attention à la branche.
- Je te suis mon cœur.
- C’est ici ?
- Oui, ça te plaît ? Quand j’étais gamine, je venais souvent par ici la nuit. Parfois, je voyais un renard. C’est rare car ils sont très méfiants. Le plus souvent, c’est les biches avec leurs faons qui viennent se désaltérer. Parfois aussi de temps en temps un cerf, c’est impressionnant à voir. Je ne bougeais pas. Je regardais simplement. J’avais une certaine angoisse mais c’est ce qui faisait le côté excitant. Si tu ne bouges plus et que tu écoutes, tu entendras le moindre petit bruit. On va mettre le plaid ici.

Je regarde mon amoureuse admiratif. Sur ce genre d’expédition, elle est au top. D’ailleurs, elle est au top partout mais là, elle est particulièrement douée. Elle me prend dans ses bras, sa tête sur mon épaule. Je la laisse faire. J’adore sa petite tête toute chaude dans le creux de mon cou, je ne m'en lasse jamais. J’aime quand ses lèvres cherchent les miennes avec envie. J’aime quand au moment du baiser mes lèvres s’échappent, juste pour jouer et décupler son désir. J’aime lorsque conquises, elles finissent par s’abandonner ensemble les unes contre les autres, sans retenue. J’aime lorsque comblées, elles se séparent lentement avec la promesse d’y revenir au plus vite.

Allongés sur le plaid, nos mains s’activent tout en douceur. Les miennes sont amoureuses de son visage. Un visage si noble, si enfantin que chaque creux, chaque bosse devient un délice sensuel à conquérir.

Alice a pris possession de mon torse sous mon tee-short. Elle caresse, tire, pince avec une douceur extrême. Elle joue de ma peau avec délectation et sa main est passée sous mon short, juste pour tester l’état de ma virilité. Et son sourire de petite fille espiègle s’est épinglé au coin de ses lèvres. Ses doigts sont revenus inspecter mon visage, des doigts précis, calmes, souverains et plus que ses doigts, ce sont ses lèvres qui ont pris le dessus. Son pubis s’agite maintenant lascivement tout contre le mien pendant que sa bouche pose des papillons d'amour partout sur mon corps. Mes mains sont elles aussi parties se cacher sous le tissu de son short et elles s’emparent délicatement de ses fesses. Alice a fermé les yeux. Je la regarde magnifique dans la montée de son désir.

- Tu es belle ma puce. Tu es admirable. Je t’aime.

Alice s’évertue à me retirer mon short.

- Lève tes fesses gros lourdaud dit-elle en riant.

Et je m’exécute. Je me retrouve à moitié nu sous l’œil expert de ma petite chérie qui en profite pour faire de même et revenir s’allonger sur moi. Seule sa poitrine est suspendue, hors de tout contact corporel. Mes mains effleurent, frôlent pour ne pas réveiller la douleur, pour ne laisser que le plaisir prendre possession de mes paumes de main et sentir les battements de son cœur dans sa poitrine.

- C’est rigolo. On est là, presque nus. On est bien comme ça, juste comme ça. Toi, moi, la nature, le ciel, l’eau qui court dans le fossé, c’est unique ces moments là. Je crois que je n’ai jamais goûté à autant de sérénité. J’oublierais presque qu’on est venue ici pour faire l’amour.
- C’est vrai que la nature est magnifique et avec toi dans mes bras, c’est purement divin. Si on a l’occasion, il faudra revenir.
- Hep ! C’est quoi ce coup de mou ?
- Ben ma puce, le côté nostalgique aidant, si on ne s’occupe plus de lui, il se rendort.
- Oula urgence parce que moi le côté nostalgique m’a largement émoustillée.

Et ma grande amoureuse se concentre pour revenir triomphante de ce dur combat.

- L’avantage, c’est qu’avec une léchouille, c’est reparti. Tu vois, je suis super efficace. Bon, passons aux choses sérieuses.

A califourchon sur mon pubis, Alice a pris la direction des opérations et là aussi elle excelle. J’adore le moment ultime où elle prend possession de ma verge. Son visage concentré, son sourire discret, ses paupières mi-closes. Juste une fois, j’aimerai habiter le corps d’une femme pour ressentir ce qui l'émeut, ce qu’elle éprouve à ce moment précis. Dans la danse amoureuse, le partage des perceptions est trop individualiste à mon goût. Il ne s’agit pas juste de pénétrer pour jouir soulagé mais bien de ressentir le plaisir de l’autre, savoir communiquer sur l’état d’avancement de son propre plaisir. Faire l’amour, c’est un art compliqué et les carcans éducatifs, religieux ou autres ressemblent plus à des freins puissants qu'à de véritables moteurs du plaisir.

Alice est dans son trip. Elle me prend les mains et le contact sensuel est établi. Je cherche son regard. Il a disparu sous ses paupières. J’écoute son cœur mais il est trop éloigné. Ses lèvres entre-ouvertes, c’est un premier signe. Elle accélère le rythme. La pression de ses mains se fait plus puissante, son souffle plus court. Mon plaisir a pris pied. Il me faut l’entretenir, surtout ne pas le laisser déborder et c’est compliqué parce que je ne suis pas en position de maîtriser le mouvement. C’est mon subconscient qui prend le relai maintenant. Je suis connecté sur l’intensité des gémissements de mon amoureuse, sur la pression de ses doigts sur les miens, sur la fréquence de son souffle, sur l’accélération de son rythme.
Et tout se précipite. Je vais perdre le contrôle.

- Viens ma chérie. Vite je … Je …

Ma puce est au bord de son plaisir. Me retenir devient surhumain, impossible d’aller au-delà. Je la sens fondre en moi tout comme je fonds en elle. Ses doigts se sont incrustés dans les miens, son ventre s’est creusé sur son nombril. Elle ralentit le mouvement pour savourer les ondes de plaisir qui l’envahissent. En toute innocence elle s'assure de la vigueur de ma verge pour décider de prolonger le mouvement pour mon propre plaisir. Et dans le doute, elle m’interroge.

- Tu as jouis ?

Je l’embrasse. Je ne répondrai pas par jeu ou par pure provocation. Elle reste sur moi encore un moment me caressant le visage de ses doigts affectueux.

- Je ne te sens plus aussi vigoureux.
- je crois que je t’ai laissé des millions de petits bouts de choux. A toi de choisir.
- Tu es gonflé quand même. Tu aurais pu penser aux préservatifs ?
- Tu y a pensé toi ?
- Oui dans la chambre et puis j’ai oublié de te demander. Si on devait avoir des enfants, je préférerais qu’on détermine ensemble le moment où on les fera. Je crois que je serais encore plus excitée, rien qu’à l’idée de se dire, c’est maintenant. Pas toi ?
- Idem ma puce. Mais ça ne marche pas du premier coup tu sais. Il faut beaucoup d’entraînement. J’ai entendu trois fois par jour.
- Pff tu serais pas en train de fanfaronner par hasard ? Tu as aimé mes seins ?
- Oui, pour moi, ça ne change rien. Le plaisir de caresser, de les prendre entièrement dans mes mains est toujours là. Je ne fais pas la différence mis à par l’absence de mamelon.
- Moi je sens bien tes mains et j’aime aussi. Ça me rassure parce qu’il est peut-être possible que le mental puisse prendre le pas sur le physique. Et comme quand tu me les caresses j’aime tout autant, ça signifie que psychiquement, je suis capable de reproduire un simili-plaisir. C’est bon signe.


- °° -



Re : Une femme ordinaire (hétéro) - curieux - 09-10-2020

Oh la la ! que de belles pensées, que de belles phrases, que tout cela est bien dit, bien imagé, et pour nous, bien ressenti.
jkf...tu es un poète sensationnel .


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 09-10-2020

Ils sont adorables... Ça donne envie de s'y remettre...


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - grostimido - 09-10-2020

Que dire sur ce chapitre!!!!!
Des moment comme se lui, là tout le monde en rêve.
jkf, ce que tu nous propose est simplement magique, de la tendresse , de l'amour et du respect rien ne manque SUPERRRRRRRR...…….

merci encore une fois jkf continue de ma faire rêver j'adore

Bises



Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 10-10-2020

Hello Curieux, Emmanolife et Grostimido,
Merci beaucoup pour vos commentaires très sympathiques qui me touchent au plus haut point.
A la ferme la vie continue.
A+
JKF


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 10-10-2020

Chapitre XXIV (Suite)


Cette nuit là, nous avons regagné notre chambre comme des amoureux enchantés, après un dernier baiser sous la voûte stellaire. Avec une précaution infinie nous nous sommes glissés dans le lit, chacun de son côté pour mieux se retrouver sous les couvertures, en silence, juste avec nos yeux, nos lèvres, nos doigts et nos sourires complices. Le sommeil est venu sournois comme un intrus, sans même oser frapper à la porte.
Au petit matin de ce mercredi, je me suis réveillé en pleine forme. Sur l’oreiller d’en face, il y a une petite peluche assise qui me fixe de ses grands yeux bleus ; un ours brun avec dans ses bras tendus, un petit bout de papier sur lequel elle a écrit ce simple mot : « Merci mon chéri. ».

Je suis subjugué par la délicatesse de mon amoureuse. Je n’ai pas entendu Alice se lever et je ne sais même pas quelle heure il est. Le jour pointe à travers les rideaux de la petite fenêtre. C'est un signe. Je saute du lit pour jeter un œil à l’extérieur. Youki s’étire nonchalamment dans la cour.
Je saisis mon bermuda et quelques vêtements et me voilà dehors. Youki s’empresse de me saluer de sa queue volage. Je frappe à la porte, pas de réponse. Je rentre dans la cuisine, personne. J’appelle, rien, pas un bruit. La cafetière est encore chaude. Je me sers un café, un deuxième. Pour le troisième, je décide de le prendre sur la terrasse, au soleil matinal. Youki mendie le morceau de sucre qu’il n’a pas dû avoir au petit déjeuner. Je m’exécute et il me remercie en posant une patte fraîche sur ma jambe. J’entends au loin un bruit de machine mais je ne vois rien, juste un nuage de poussière au fond d’un champs. Je vide ma tasse et je décide d’aller voir.

Il est neuf heures. Roger, Chantal et Alice sont aux foins. Je suis éberlué. Chantal conduit un tracteur derrière lequel une moissonneuse ancestrale avale le fourrage fraîchement coupé la veille par Roger pour le transformer en bottes de foin dans un bruit mécanique assourdissant. Roger à coups de fourche charge les bottes sur une remorque attelée elle aussi à un autre tracteur et Alice, debout sur la remorque réceptionne les bottes de foin et les empile à la main. Lorsqu’il n’y a plus de bottes à proximité, Roger monte sur le tracteur pour avancer d'une dizaine de mètres et reprendre le chargement. A mon arrivée, tout ce petit monde s’arrête de travailler et Alice descend péniblement de son perchoir pour venir chercher mes bras avec un sourire embarrassé.

- Bonjour Pascal. Bien dormi ? me lance jovialement Roger.
- Bonjour tout le monde, Oui très bien. Quand je me suis réveillé, j’ai entendu du bruit alors je suis venu voir. J’ai un peu abusé du café encore chaud. J’espère que vous ne m’en voudrez-pas.
- Non, pas du tout Pascal. Tu as bien fait me dit Chantal avec un petit sourire. Je l’avais gardé au chaud exprès pour toi.
- Merci Chantal. Je vais vous donner un coup de main si vous voulez  ?

Je prends Alice à part, prétextant un bonjour amoureux.

- Tu leurs as dit ?
- Non. Ils ne savent pas pour mon opération. Mais tu sais, ici, c’est la campagne. On a pas le droit d’être malade. Quand il y a du travail, il faut y aller. C'est comme ça.
- Mais tu es folle ! Te rends-tu compte du risque que tu prends. Tes seins sont à peine cicatrisés.
- Quand on fait l’amour, mon chéri, je prends autant de risque si ce n’est plus ; il suffirait que tu t’affales sur moi et paf. Mais je te rassure, pour l’instant ça va. Demain en début d’après-midi, ils annoncent de la pluie. Il faut en mettre coup aujourd’hui. On n'a pas le choix. Lorsque l’herbe est mouillée, c'est trop tard. On ne peux plus la stocker sinon ça chauffe trop et le foin peut mettre le feu à la grange.
- Mais pourquoi tu ne m’en as pas parler ? Je suis capable de comprendre ces choses là !
- Oui, je sais mon chéri mais tu dormais si bien que je n’ai pas voulu te réveiller et de toute façon, tu n’aurais pas été d’accord pour me laisser y aller.
- Dans ton état, évidemment que je ne peux pas cautionner. Ce n’est pas raisonnable.
- Je t’ai menti Pascal. Je ne suis pas venue ici pour me reposer. Je suis venue pour leurs donner un coup de main. A deux, la fenaison c’est juste impossible et cet été, avec la sécheresse, ils n’ont pas ramassé assez de fourrage pour passer l’hiver. Ils m’ont demandé de venir les aider. J’ai accepté.
- Je comprends ma puce mais ça reste de la pure folie.

Je réfléchis quelques secondes.

- Bon ok. Je te propose une solution : Tu vas conduire le tracteur qui tire la remorque de foin et moi je rangerai la-haut les ballots que Roger me passera. En plus, on ira beaucoup plus vite à quatre qu’à trois. Ça te va ?
- Tu ne sauras pas faire mon cœur. C’est tout un art pour que ça tienne jusqu'à la grange.
- Commence déjà par me montrer et on avisera après. Alors c’est d’accord ?
- Bon, d’accord si tu y tiens mais je te préviens. Tu auras les mains toutes abîmées, tu auras mal au dos, aux jambes, un peu partout.
- Je m’en fous ma puce. Tu as déjà bien dégusté avec ton opération. Et maintenant qu’on retrouve un peu de sérénité, je m’en voudrais s’il t’arrivait quoi que ce soit. Ce serait vraiment trop con. Allez embrasse moi et on y va.

J’expose le mode opératoire envisagé à Roger et Chantal. Roger me lance un défi avec un grand sourire et un ton narquois :

- On va voir ce qu’ils savent faire les gens de la ville.
- On va voir Roger, on va voir lui répondis-je amusé.

Le challenge est donné ; la ville contre la campagne, même si je ne me fais aucune illusion.
Alice et moi, on monte tous les deux sur la remorque et je retrouve mon institutrice préférée. L’élève très attentionné que je suis ne tarde pas à faire ses premières bêtises.

- Non pas comme ça.
- Eh bé ! Pourquoi ?
- Parce que ça va pas tenir jusqu’à la grange. Il faut impérativement les mettre en quinconce très serrés sinon au premier cahot, tout va s’effondrer.
- Bon d’accord. Un bi bi !
- Pas à chaque ballot quand même. Gros gourmand.
- Pff ! Toujours aussi radine, toi !

J’hallucine devant la force de Roger. A l’aide d’une fourche, il saisit les bottes de foin au sol pour les propulser à plusieurs mètres de hauteur sur la remorque. Le mouvement est si ample qu’il semble facile, presque sans effort. J'essayerai un peu plus tard en catimini, sans témoin heureusement, pour me rendre compte consterné que je peine à n'en soulever un seul.

Alice finit par estimer que je suis apte à me débrouiller tout seul. Elle descend de la remorque pour piloter le tracteur. Je me retrouve seul avec ma volonté et mes incertitudes. L’avantage, c’est qu’on avance bon train et on a même fini par rattraper Chantal qui constitue maintenant le maillon faible. Avec Alice on part décharger la remorque dans le hangar pendant que Roger commence à faucher une nouvelle parcelle en nous attendant.

Debout dans la cabine du tracteur, j’admire mon amoureuse. Elle est sensationnelle. Elle sait tout faire. Et ce que j’aime le plus c’est lorsqu’elle me gratifie son sourire joyeux, empreint de fierté. Dans la grange le déchargement de la remorque n’est pas une mince affaire d’autant que le foin donne des idées, probablement des vertus aphrodisiaques.

Ce jour-là, on fera cinq remorques et le soir venu, je n’ai pas demandé mon reste. Demain on devrait pouvoir en faire au moins deux de plus avant la pluie.

- Alors les travaux des champs, ça te plaît ?
- Crevé ma puce. Je ne pensais pas que c’était aussi physique. Dis-moi, quand je me suis promené seul, là-haut, il y a une maisonnette qui dépareille toute en pierre du pays elle aussi mais de construction beaucoup plus récente. On dirait une résidence secondaire, avec une terrasse qui plonge sur la vallée.
- J’avais ma meilleure amie qui habitait là-bas. Elle s’appelait Julie. Elle avait un énorme chien tout blanc tout comme son cheval d’ailleurs. C’est mon père qui le gardait. J’admirais cette fille, un vrai garçon manqué. Elle ne venait que pendant les vacances. Le reste de l’année elle habitait du côté de Rouen je crois. On s’est perdue de vue depuis.
- Ça va tes seins ?
- Oui ça va mon chérie. Ça tire un peu mais ça va. Donne-moi ta main et dodo maintenant.

Je me suis endormi épuisé, ma main rugueuse dans celle tout aussi écaillée de ma fiancée.


- °° -



Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 10-10-2020

Chapitre XXIV (Fin du chapitre)


Une main toute chaude glisse sur ma joue.

- Debout gros feignant, il faut y retourner !
- Déjà ?
- Oui déjà. Tout le monde est sur le pont. Il ne reste plus que toi. Viens, le café est prêt.
- Une petite toilette et j’arrive.
- Pas le temps ce matin. Café et on y retourne sauf si tu ne veux plus venir.
- Euh ! Si mon cœur, j’arrive. Un bi bi pour me donner du courage.

Je suis courbaturé de partout. J’ai mal aux mains, le bout de mes doigts ne ressemble plus à rien mais pas question de laisser Alice faire le boulot toute seule.

La cafetière vidée, le temps de reprendre pied à la vie ordinaire et c’est main dans la main que nous reprenons le tracteur.

- Tu veux conduire ? Tu verras, c’est rigolo.

Je prends possession du siège conducteur et ma chérie vient poser ses petites fesses sur ma jambe, un bras autour de mon cou. Et dire qu’il y a des moments où le bonheur est si simple, si évident qu'on passerait presque à côté. Je passe la première vitesse et c’est parti.

- Doucement Brutus me crie Alice en riant.

Et elle me donne un bisou, un véritable petit bisou d’amour dans mon cou, de ceux qu’on a pas envie d’oublier. Je savoure.

- Je suis fière de toi. Tu as été super hier, bien au-delà de ce que j’aurai pu envisager. Ce matin, on remet un dernier petit coup.
- Un petit coup ? Oh oui tout de suite ma chérie.
- Ça y est. Le gros coquin se réveille.

On a engrangé trois remorques ce matin avant la pluie. Je suis fourbu mais bizarrement, je suis heureux. Ma petite chérie n’a plus le même regard. Il y a quelque chose d’autre, un élément indéfinissable qui est venu s’ajouter et qui la rend encore plus désirable. De mon côté, je suis fier, fier vis-à-vis de moi pour avoir tenu bon, fier vis-à-vis de mon amoureuse que j’ai réussi à impressionner.

J’ai passé l’après-midi avec Roger à essayer de bricoler mais la mécanique n’est pas mon fort. Je l’ai plutôt regardé faire sous l’œil attentif de Youki. Alice en a profité pour passer un peu de temps avec sa mère.

- Vous envisagez de vous marier ? Me demande Roger.
- Oui, même si ce n’est plus dans l’air du temps, j’aimerai bien qu’Alice devienne ma femme. J’ai envie de fonder une famille et ça, je ne le conçois pas sans elle.

On n’a pas vu la semaine passer tant les jours vécus ensemble ont été d’une richesse somptueuse. On a reconstruit avec beaucoup de plaisir le barrage de sa jeunesse sur le petit cours d’eau de son enfance et on s’est baignés en slip et en petite culotte. On a fait longuement l’amour en attendant que la chaleur du soleil sèche nos sous-vêtements. Dans la grange, j’avais aménagé discrètement un espace dans le foin, ni vu ni connu et la dernière nuit, avant de reprendre la route on a inauguré cette literie improvisée qui s’est transformée en un délicieux petit coin de paradis nocturne.

C’est maintenant l’heure de partir.

Il y a beaucoup de tristesse sur le visage de Chantal et Roger mais se n’est plus la même tristesse qu’à notre arrivée. Chantal a les yeux humides. J’ai le sentiment d’avoir conquis le cœur de mes futurs beaux-parents. Moi, le petit parisien d’adoption qui ne jurait que par la ville, j’ai trouvé ici un havre de paix insoupçonné et avec Alice pour amoureuse, je n’ai vu que la magnificence.

La queue de Youki a perdu elle aussi de sa vélocité. Je crois qu’il a compris. Avant de partir, Roger dans l’accolade chaleureuse qu’il m’a donnée, m’a chuchoté à l’oreille :

- Tu feras bien attention à elle. Elle cache une grand fragilité sous sa carapace de jeune femme affirmée qu’elle aime revendiquer.
- Oui, je sais Roger. Je vais veiller sur elle, vous pouvez compter sur moi.

Un coup de klaxon, un geste de la main et c’est déjà le retour à la vie citadine.


- °° -



Re : Une femme ordinaire (hétéro) - curieux - 10-10-2020

Bonjour,
Cette fois-ci s'est Pascal qui étonne tout le monde, il apprend avec une vitesse phénoménale, et il a conquis ses futurs beaux parents ; même Alice semble épatée .


Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 11-10-2020

(10-10-2020, 02:05 PM)curieux link a écrit :Bonjour,
Cette fois-ci s'est Pascal qui étonne tout le monde, il apprend avec une vitesse phénoménale, et il a conquis ses futurs beaux parents ; même Alice semble épatée .
Hello Curieux,
En fait Pascal a surtout voulu préserver Alice.
A+
JKF


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 11-10-2020

Visiblement Pascal a le talent qu'il faut pour devenir agriculteur ! Il pourrait s'y mettre, épouser Alice et reprendre la ferme.
En a-t-il le goût ? Le courage ? C'est le genre de métiers où on bosse comme un fou, on ne gagne pas grand chose, et quand on s'arrête la retraite n'est pas lourde... et on ne retrouve pas toujours acheteur pour reprendre l'exploitation, cela doit dépendre de la région.
Merci jkf. Smile


Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 11-10-2020

(11-10-2020, 10:34 AM)emmanolife link a écrit :Visiblement Pascal a le talent qu'il faut pour devenir agriculteur ! Il pourrait s'y mettre, épouser Alice et reprendre la ferme.
En a-t-il le goût ? Le courage ? C'est le genre de métiers où on bosse comme un fou, on ne gagne pas grand chose, et quand on s'arrête la retraite n'est pas lourde... et on ne retrouve pas toujours acheteur pour reprendre l'exploitation, cela doit dépendre de la région.
Merci jkf. Smile
Hello Emmanolife,
Ça pourrait effectivement se passer comme cela et effectivement il a envie d'épouser Alice, cela ne fait aucun doute mais ...
A+
JKF


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 11-10-2020

CHAPITRE XXV


Six heures et demi. Le réveil prend vie et Alice sort discrètement du lit pour reprendre le travail. Je flâne encore un peu sous les draps. Hier, sur la route on commençait à trouver le temps long surtout dans les embouteillages parisiens. Nous avons regagné notre « chez nous » vers vingt-trois heures.

Le temps de ranger nos affaires, de prendre enfin une vrai douche ensemble. On n’était l’un et l’autre trop fatigués pour envisager autre chose que le plaisir de sentir couler l’eau chaude sur notre peau. Les seins d’Alice sont magnifiques et comme les cicatrices sont moins douloureuses, j’ai pu enfin prendre mon temps pour en profiter plus minutieusement. On s’est savonné avec une joie immense, beaucoup de sourires, de rires aussi, énormément de caresses juste pour être complice l'un de l'autre et nous nous sommes mis au lit, heureux de retrouver notre appartement, heureux aussi d’avoir engranger des souvenirs rien que pour nous deux.

- °° -

Au bureau, je retrouve les trois jeunes femmes, Marion, Sarah et Manon. Elles sont en pleine forme. Au débriefing, Manon me prend à l’écart.
- Tu devrais appeler Marie. Je crois qu’il y a un souci la-bas.
- Quel genre de souci ?
- Je ne sais pas mais il y a quelque chose qui cloche. Elle ne se confie pas. Elle n’ose pas mais je sens que ça ne va pas fort, que ce n’est pas la grande forme.
- Ok, Manon. Je l’appellerai dans la journée.
- Quelqu’un a des nouvelles de Jean ?

Silence radio de ce côté. Jean est passé aux abonnés absents et son répondeur débite toujours le même message. Je ne comprends pas. Marion et Sarah lancent une invitation chez elles pour samedi soir. La proposition est accueillie avec beaucoup d'enthousiasme. Il est aussi prévu d'inviter Marie et Gaétan pour faire plus ample connaissance.

- Je viendrais probablement accompagné cette fois, Marion.
- Très bien, on a hâte de faire connaissance avec ton amie, Pascal.
- Moi aussi, je serai en bonne compagnie dit Manon. Je vous présenterai mon copain.

Dans l’après-midi, j’appelle Marie, pas de réponse. Je contacte Gaétan qui me répond qu’elle est en déplacement sur le site et qu’effectivement elle ne va pas fort.
Je quitte mon bureau en fin d’après-midi pour retrouver Alice. L’appartement est désertique. Décidément, aujourd’hui ce n’est pas mon jour de chance.

A la maison, je reçois un appel téléphonique sur mon smartphone. La secrétaire de direction du site de Reims m’informe que je suis attendu en urgence demain matin à la première heure pour un entretien avec le directeur. Elle ignore les raisons de cette convocation inopinée.

Quelques temps plus tard, Alice fait son apparition.

- Dure journée aujourd’hui. Je suis allée me défouler au centre équestre.
- « Voie-Lactée » va bien ?
- Oui, très bien. J’étais contente de la revoir et visiblement c'était réciproque. Tu as le bonjour de Julie. Elle a trouvé un petit copain et elle est toute métamorphosée. Je lui ai dit que tu comptais continuer les cours d’équitation. Elle est ravie. Appelle-là pour poser tes rendez-vous surtout que maintenant, elle est beaucoup moins disponible.
- Je n’ai pas eu le courage de préparer le repas. On dîne dehors ma puce ?
- J’allais te le proposer.
- Alors c’est parti.

On choisit un restaurant en terrasse, face au casino.

- Ça va mon chéri. Tu sembles préoccupé.
- Des soucis du quotidien, rien de bien grave mon cœur. Demain je dois descendre sur Reims. Je n’avais pas franchement envie. Je serais bien resté ici.

A l’issue du repas, nous nous sommes baladés dans les rues piétonnes de la ville, bras dessus, bras dessous, jusqu’à la plage. On s’est arrêté sur l’esplanade pour regarder les petits chevaux de bois danser en musique sur le manège à demeure. On a écouté le bruit des vagues sur le sable.

- Je commence à avoir froid. On rentre ?

Je couvre les épaules d'Alice avec ma veste.

Dans notre appartement, on s’est réchauffé l’un contre l’autre sous la couette et on s’est aimé. Sa main dans la mienne, sa tête dans le creux de mon épaule comme j’adore, on a calmé nos ardeurs encore bouillonnantes en laissant nos corps s’alanguir en douceur.
Mes doigts sur ses seins, de mes lèvres gourmandes je couvre Alice d’une multitude de baisers qu'elle reçoit à chaque fois comme un cadeau inestimable.

- Samedi prochain, Marion, une de mes collaboratrices organise une petite soirée. Tu viendras ?
- Avec plaisir mon cœur. Maintenant que je suis en passe de retrouver une apparence normale, j’ai envie de m’ouvrir sur une vie sociale un peu plus dynamique. Oui, je viendrais mon chéri. Marion, c’est celle qui a la piscine ?
- Oui. Elle habite avec Sarah, une autre de mes collaboratrices.
- Elles sont homosexuelles, lesbiennes, c’est ça ?
- Oui. Elles sont folles amoureuses l’une de l’autre. Quand je les regarde, je nous vois presque tant le désir brille dans leurs yeux. Elles forment un très joli couple. Je les apprécie beaucoup toutes les deux. Il y aura aussi Manon et son copain et probablement Gaétan et Marie si ils peuvent se déplacer de Reims.
- Manon, c’est celle qui a passé la nuit chez nous dans un état d’ébriété avancée ?
- Oui. Elle habite juste derrière, sur le square Jacques Brel avec son copain. Elle vient juste d’emménager.
- J’espère qu’elles sont toutes moches avec des gros seins, des grosses fesses et plein de poils au menton. Et ça ne te gêne pas d’être entouré d’autant de femmes ?
- Absolument pas ma puce et tu seras agréablement surprise, elles en ressemblent en rien à ta description. Jean, celui que j’ai recruté ici a mis le bazar dans l’équipe par jalousie. Il s’était épris de Sarah. L’ambiance générale a failli en prendre un coup. D’ailleurs, je suis inquiet, je n’ai plus aucune nouvelle de lui depuis qu’il a été testé positif au coronavirus samedi dernier.
- En réanimation, on a un homme assez jeune qui s’appelle Jean. Il a été placé en coma artificiel par mes collègues lundi dernier. Tu crois que ça pourrait être lui ? Un grand brun avec une légère moustache ?


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Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 11-10-2020

La vie reprend, les soucis et les plaisirs du quotidien... On attend de savoir qu'Alice est enceinte... mais ce soir ce serait peut-être un peu rapide. Wink
Merci jkf.


Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 11-10-2020

(11-10-2020, 09:53 PM)emmanolife link a écrit :La vie reprend, les soucis et les plaisirs du quotidien... On attend de savoir qu'Alice est enceinte... mais ce soir ce serait peut-être un peu rapide. Wink
Merci jkf.
Hello Emmanolife,
Oui la vie dans les Hauts de France reprend son cours avec ses joies et ses tracas. Alice enceinte ? déjà !
La suite bientôt
A+
JKF


Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 11-10-2020

Chapitre XXVI


Il fait nuit. Il pleut des cordes. Les essuie-glaces sont au maximum. Je n’y vois rien. Un vrai temps de chien. Je fais une pause sur la dernière aire d’autoroute avant la sortie. Je vais bientôt retrouver les bras d’Alice. Je suis fatigué, énervé par cette journée où rien n’a été.

Ce matin, j’ai dû monter sur Reims en urgence. Le directeur du site est furieux. Marie accuse un de ses proches collaborateurs de harcèlement sexuel et d’attouchements. Vrai, faux, je n’en sais rien. Moi je n’ai rien constaté d’anormal et Marie ne s’est jamais plainte d’un quelconque comportement déviant. Elle m’a juste dit une fois au téléphone qu’une personne du site était un peu lourde mais qu’elle gérait. Ceci étant, Gaétan confirme que ledit monsieur passe fréquemment dans son bureau le matin, l’après-midi et en fin de service. Parfois aussi, il l’a fait convoquer par sa secrétaire. Dans tous les cas, elle sort exaspérée et lorsqu’elle est conviée, elle y va à reculons. Il arrive souvent en rentrant qu’elle s’enferme décontenancée dans son bureau pour pleurer.

Le directeur rencontré m’a demandé de licencier Marie pour faute grave. Je lui ai proposé de déplacer ma collaboratrice sur un autre site le temps d’y voir plus clair et de calmer les esprits et qu’il en fasse autant avec son collaborateur. Il m’a tout simplement ri au nez en me menaçant de rompre le contrat si je n’obtempérais pas sur le champ. J’ai refusé l’injonction. Devant la tournure qu’a pris cet entretien, je l’ai informé que je ne chercherais pas m’opposer à un quelconque dépôt de plainte si ma collaboratrice le jugeait nécessaire.

Fort de cet entretien, j’ai accompagné Marie au commissariat de police où nous avons passé toute l’après-midi en audition et à priori ce monsieur n’en n’est pas à son coup d’essai. Une autre plainte est toujours en instance et les deux précédentes ont bizarrement été retirées coup sur coup par les plaignantes. J’ai placé Marie en congés le temps qu’elle puisse se retourner pour rejoindre le site de la Côte d’Opale. Je lui ai conseillé de voir un psychologue pour préserver son équilibre affectif.

J’ai quitté la capitale rémoise à dix-huit heures sous une pluie battante.

Depuis l’aire de repos où je me suis arrêté, je suis maintenant à quelques kilomètres de la sortie. Je ne suis pas spécialement pressé puisque Alice est du soir. Elle rentrera vers 22 heures. J’essaye de m’assoupir mais le bruit de la pluie sur la carrosserie est trop violent. Je décide de me remettre en route à petite vitesse. Je sors de l’autoroute une demi-heure plus tard et passé le rond-point, j’emprunte la route d’Étaples. La pluie a redoublé. On n’y voit presque rien avec la buée qui s’est formée et l’eau qui n’arrive pas a s’évacuer suffisamment rapidement sous les essuie-glaces.

La route est déserte. Dans l’obscurité, je distingue droit devant une forme qui gesticule sur la voie d’en face. A priori, il y a quelque chose sur la route. Des phares devant moi viennent m’éblouir. Je distingue maintenant une moto couchée par terre avec un casque coincé dessous et quelqu’un à côté qui fait des signes désespérés pour prévenir du danger. Je suis à vingt mètres, impossible de m’arrêter. Les phares en face se déportent sur ma voie. Je comprends qu’il n’y aura pas assez de place pour tout le monde et je me jette contre la glissière de sécurité, debout sur les freins. Le véhicule d’en face semble lui aussi en perdition. Juste avant l’impact, j’ai le temps de reconnaître la cabine d’un semi-remorque. Après, il y a eu un bruit assourdissant. J’ai l’impression que mon véhicule s’est enroulé sur la glissière de sécurité avec moi dedans tant la violence du choc a été terrible. D’un seul coup, tout s’est éteint ; les phares, les lumières sur mon tableau de bord, plus rien que la nuit. J’ai très mal au visage. Il y a quelque chose qui appuie sur ma tête. Le pare-brise a éclaté. Je ne sens plus mes jambes. Mon bras gauche est en sang dans une position bizarre. Le volant malgré l’airbag m’est rentré dans le thorax. J’ai du mal à respirer. Je sens une forte odeur de gasoil. Les tôles continuent de craquer. Mon visage est en feu tellement la douleur est intense maintenant, je n’arrive même plus à ouvrir les yeux, je voudrais appeler mais je n’arrive pas à parler.

Je … Je …


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