Récits érotiques - Slygame
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7)
+--- Sujet : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (/showthread.php?tid=7)



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 04-10-2020

Merci à ceux qui ont commenté mon texte. J’aurais pu être moins explicite à la fin et vous laisser imaginer la suite, mais je voulais suggérer qu’ils allaient avoir une relation immédiatement, ils devaient être en manque. Ou alors j’aurais pu vous dire si elle était vraiment grosse ou pas…


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 04-10-2020

[Image: la-et-cm-nudists-welcome-at-nude-men-exh...=450&w=530]
Voici la photo que lange128 à choisi.


Re : Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 04-10-2020

(25-09-2020, 08:54 PM)lelivredejeremie link a écrit :Pour le premier, des références sociales ancrées dans la réalité actuelle, un contexte légèrement désabusé, quelques passages cash… euh, pardon, directs et explicites, en français dans le texte… *gratte ses fonds de poche*  Je mise un dollar quarante-cinq cents sur Lange Smile

Le second est… Waaah ! La construction laisse lentement deviner un unhappy ending plus ou moins dramatique pour le coucou, mais ça…  O.O  Il aurait fini par lasser le petit cuistot tout gentil, il a juste précipité le timing  ¯\_(ツ)_/¯  Perso, je préviens tjs les mecs, il faut se méfier des petits mecs gentils en déficit musculaire, on a des réserves insoupçonnées (au figuré *et* au propre dans son cas). Le plus compliqué est de se débarrasser du cadavre, il a trouvé une solution win-win  Big Grin  Sinon, aucune idée de l'auteur...  O.O


C'est tes récits du style qui m'en ont donné l'idée et ta photo a compléter l'inspiration... comme quoi !  Big Grin


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 05-10-2020

Déjà le premier tir au but,

[Image: la-et-cm-nudists-welcome-at-nude-men-exh...=450&w=530]

C’est jamais que la cinquième Pride qu’il m’impose, Paris, Amsterdam, Bruxelles, le Christopher Street Day de Köln, maintenant Vienne… Partout les mêmes folles décolorées et cramées aux UV artificiels, qui se trémoussent, sanglés dans les mêmes shorts roses ou dorés, sur les mêmes chars, avec la même techno de merde.

Les quatre premières fois, Thomas m’avait soi-disant… perdu de vue, et avait… supposé que je m’amusais de mon côté, tandis qu’il faisait de même avec, respectivement, Gaëtan, Koen, Pierre et – ça ne s’invente pas – Kristoffer.

Cinquième et dernière Pride, je me le promets, alors qu’il s’approche de l’affiche de l’expo pour voir s’il peut décoller la bande rouge, très vite déçu qu’elle y soit imprimée… Mais quel abruti ! Puis qu’est-ce que je fous avec lui ici ? Et plus basiquement, qu’est-ce que je fais avec lui tout court ? Tom est juste un coucou qui squatte mon nid… mon lit. Pour du sexe pas terrible ni vraiment fréquent, en plus. Avec les excuses les plus pourraves, ‘’tain, j’ai trop bu’’, ‘ce con m’a filé de l’amnesia haze, chuis naze… Hey, ça rime, hahaha’’.

Le plus ironique de l’histoire, c’est qu’il phase sur cette affiche alors que de sa vie, il n’a jamais visité un musée ou la moindre expo.

- C’est quoi, nack…teuh… mannère ?
- Des Hommes nus, Tom. C’est une expo de photos.
- Oh… a-t-il soufflé, le regard déjà attiré ailleurs, sur un couple fringué en latex, l’un promenant l’autre en laisse.
- Ecoute, si on coupait court au rituel, note l’adresse de l’hôtel dans HereWeGo… Attends, je vais le faire moi-même, si je dois épeler, on n’est pas rendus, et ça te laissera plus de temps pour… ce que tu veux, je m’en fous, en fait. Je rentrerai vers minuit, si Otto, Werner ou Heinrich pouvait s’être tiré pour alors, j’apprécierais, merci.

Je l’ai planté là avant qu’il pense à me tirer du fric, j’ai ouvert l’appli à mon tour, y ai introduit la localisation du Leopold Museum, et m’y suis dirigé à grands pas.

Le bâtiment est beau, dans le genre spartiate, un bloc de pierre grise percé de rares fenêtres, logique, la structure s’efface devant son utilisation. Dans le hall, la photo de l’affiche, signée Pierre et Gilles, non-censurée cette fois, les trois footeux aux chaussettes aux couleurs du drapeau tricolore, le Black et le Beur, gland au vent, puis le blanc, viril à crever, qui le cache, énorme, sous un prépuce appétissant…

- Il y a des Frannçéés, ou des frang-cophônes ? Je peux diricher la visiteuh…

Un mec, la quarantaine vaillante, largement hors-scope pour moi en temps normal, mais un sourire à se damner, des yeux où se noyer…

Avec quatre vieilles, dont la production salivaire va clairement annihiler l’effet de l’adhésif de dentier avant la fin de la visite, j’ai timidement levé la main, pour me prendre un sourire parfaitement naturel dans les yeux.

- Je suis Moritz (1) directeur commercial du Leopold Museum de Wien, beaucoup des Busucher… visitêurs, nous devons tous… euh…
- Mettre la main à la pâte, ai-je suggéré.
- Ja, genau, le frannçéés reste… compliziert.

(…)

Moritz a salué les petites vieilles d’un baise-main cérémonial à la sortie du musée, puis m’a délicatement retenu par le coude.

- Les dames, à fortiori plus… anciennes… aiment voir des hommes jeunes, il est plus… ungewöhlich… inhabituel que des hommes jeunes…
- Intérêt… esthétique, disons. Puis bon, ambiance viennoise, je pensais consacrer la journée de demain à voir autant de portraits de Klimt que possible, ai-je musé, innocemment.
- Klimt a… nur… presque uniquement peint des femmes.
- Oh, je suis déçu, ai-je glissé, avec un demi-sourire.
- Je suis un pauvre directeur de Sammlung… collection ici, mais j’ai une esquisse de Klimt d’un jeune homme chez moi, je serais heureux qu’un amateur…

(…)

A minuit trente – vague estimation vu que la notion du temps m’avait légèrement échappé – mon phone a sonné, sûrement Tom… Mais comprenez-moi, j’étais désespérément accroché au corps de Moritz, qui poussait le sien dans le mien, en grognant ‘’So weich, jetzt so fest’’ (2) mon menton sur son épaule, le regard dans celui du garçon – fort déshabillé - de l’esquisse de Klimt.


( 1 ) Googlez Moritz Stipsicz, belle bête… Wink
( 2 ) Si doux, pourtant si serré





Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 05-10-2020

Je pense que c’est [member=168]lelivredejeremie[/member] qui a écrit le premier texte. Bonne idée avec le directeur du musée qui devait en avoir assez de coucher avec les vieilles dames pour qu’elles deviennent mécènes. Je n’ai pas vu cette expo mais j’ai le catalogue qui va m’inspirer. Il y avait une esquisse de Klimt, un homme de dos embrassant une femme.



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 05-10-2020

Joli style et mignonne idée... mais c'est pas Jérémie. Mais qui ?


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-10-2020

Deuxième mi-temps,

[Image: la-et-cm-nudists-welcome-at-nude-men-exh...=450&w=530]

Benedikt et Julian étudiaient au Goethe-Gymnasium à Vienne, ils n’étaient pas dans la même classe. Ils s’étaient retrouvés un mercredi matin d’octobre pour une conférence sur l’opérette viennoise au Volkstheater car ils avaient choisi la musique comme branche optionnelle. Ils avaient assisté à une répétition de  « Die Fledermaus (La Chauve-Souris) », de Johann Strauss II.

Avec leurs camarades, ils avaient ensuite profité de l’été indien et mangé un sandwich dans un parc public, le Volksgarten, avant de se diriger vers la station de métro pour rentrer chez eux. Benedikt s’arrêta devant une affiche de l’exposition  « nackte männer (hommes nus) » au Leopold Museum. Il dit à Julien :

— Attends une minute. Je ne savais pas que l’expo avait déjà commencé.
— C’est cette fameuse exposition dont l’affiche a été censurée ?
— Oui, comme tu peux le voir. Je trouve que c’est idiot.
— Pourquoi ?
— On peut voir tellement de bites sur internet. Cela n’effarouche même plus les vierges. Changement de programme, je vais y aller. Sais-tu que je peins et que je veux suivre les cours de la Kunstschule (École d’Art) après le gymnase ?
— Tu ne me l’avais jamais dit. Pourrais-je venir avec toi au musée ?
— Tu t’intéresses aux bites ?
— Euh… pas spécialement. Ce serait plutôt pour avoir les explications d’un spécialiste comme toi.
— Je ne sais pas tout, trop d’explications tue l’émotion que tu peux ressentir en regardant un tableau.

Benedikt et Julian arrivèrent rapidement au musée, il n’y avait pas de queue à la caisse, il y en avait par contre une dans l’installation « Mr. Big », de l’artiste Ilse Haider, un homme nu couché sur le côté devant les escaliers.

— Il n’a pas à se plaindre, dit Julian, sa queue doit faire au moins 50 cm !
— Tu trouves la tienne trop petite ? C’est fréquent dans les œuvres anciennes, tu verras, ils aimaient bien les petites queues dans l’Antiquité.
— Disons que je suis dans la moyenne.

Ils achetèrent des billets puis entrèrent, parcoururent quelques salles sans se parler. Une série de photos de bains naturistes à Stockholm au début du vingtième siècle attira l’attention de Julian :

— Ce devait être agréable de se baigner nu, sans fausse pudeur.
— Tu remarqueras qu’il n’y avait pas femmes, fit Benedikt. On peut toujours le faire de nos jours, je suis allé aux thermes de Baden-Baden cet été, on est à poil et c’est mixte certains jours.
— Tu étais seul ? Ou avec une amie ?
— Je n’ai pas de petite amie, si c’est cela que tu me demandes. Non, je suis encore allé en vacances avec mes parents et ma sœur. Et toi, tu as une petite amie ?
— Euh… non.

Ils continuèrent et s’arrêtèrent devant une statue de Elmgreen & Dragset, « Shepherd Boy (Tank Top) ».

— Tu vois qu’il a une petite bite, dit Benedikt en riant, tu n’es pas le seul.
— Elle est un peu plus grosse la mienne, fit Julian, vexé.

Le « Saint Sébastien », d’Alfred Courmes, les interpela.

— C’est devenu une icône gay, expliqua Benedikt. Il y a d’innombrables représentations de ce saint percé de flèches. Cela permettait aux artistes de camoufler leur amour des hommes sous un prétexte religieux.

Ils virent ensuite deux photos de Robert Mapplethrope : « Cock and Jeans » et « Man in Polyester Suit ».

— Il fallait oser, dit Julian, montrer des bites en gros plan.
— Oui, au début des années 1980 on n’en voyait pas partout.

Ils terminèrent devant la photo de l’affiche, « Vive la France », de Pierre & Gilles, non censurée.

— Tu remarques quelque chose ? demanda Benedikt.
— Trois couleurs de peau différentes.
— Oui, pour marquer la diversité ethnique, et encore ?
— Il y en a deux qui sont circoncis.
— En effet, ce n’est pas représentatif puisqu’il n’y a qu’un tiers des hommes qui le sont.
— Il n’ont peut-être pas demandé aux modèles s’ils l’étaient.
— Ils ont sûrement fait un casting avant. Tu l’es, toi ?
— Circoncis ? Non, et toi ?
— Oui, je le suis. Tu as remarqué qu’il y a très peu d’hommes circoncis sur les œuvres ?
— Je n’ai pas fait attention.
— Je t’offre un café, dit Benedikt, j’ai quelque chose à te proposer.

Julian se demanda ce que Benedikt voulait lui proposer, alors que c’était la première fois qu’ils passaient un moment ensemble. Ils se rendirent au Café Leopold et commandèrent aussi des tranches de gâteau au chocolat.

— J’aimerais améliorer ma technique de dessin et je me demandais si tu pourrais devenir mon modèle, expliqua Benedikt.
— Ton modèle ? Et je devrais poser… nu ?
— Oui. Ce ne serait pas devant une classe d’étudiants avec des filles, nous serions seuls les deux dans ma chambre, pas de gêne à avoir.

Julian sentit son membre durcir dans son caleçon à l’idée d’être nu devant Benedikt.

— Je… j’aurais peur de… tu devines.
— De bander ? fit Benedikt en riant, je ne te dessinerais pas en train de bander. D’ailleurs je ne te demanderais pas de rester des heures, je ferais des photos et je terminerais plus tard. Et si tu bandes, on trouvera bien un moyen de remédier à ce désagrément. Alors, d’accord ?
— Je suis tenté.
— On a encore le temps de faire un essai cet après-midi. Il me semble que tu bandes déjà.

Benedikt posa la main sur la braguette du jean de Julian pour vérifier.

Benedikt ne tint pas parole, vous connaissez tous sa première œuvre de jeunesse « Knabe mit Latte », qu’on pourrait traduire par « Jeune homme bandant ». Julian ne lui en voulut pas puisqu’il devint son amant et son modèle préféré.


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-10-2020

Troisième - Et voici le tir au bite pardon au but suivant. (l'auteur du jeu de mots se reconnaitra)

[Image: la-et-cm-nudists-welcome-at-nude-men-exh...=450&w=530]

Ils n'étaient pas tous nus, les hommes qui faisaient la queue devant la galerie Strumpfkekette, pour le premier jour de l'exposition « Nackte Männer »... dont l'affiche était une œuvre de Pierre et Gilles... juste un peu censurée. Trois footballeurs, les fameux « Black-Blanc-Beur ».
C'est qu'à Liebenburg, capitale du grand-duché du même nom, les occasions de voir de jolies choses non couvertes du costume local n'étaient pas légion, et que la gaytitude grand-ducale avait plutôt l'habitude d'aller prendre ses aises dans la grand ville de Francfort, à quelques dizaines de lieues de S-Bahn (RER).
Or donc on se pressa de tout le grand-duché, et des communes y adjacentes... et bien sûr les copines de Francfort avaient fait le déplacement en groupe, transformant momentanément le S-Bahn en annexe de la Gay Pride...
Bref, la file d'attente valait à elle seule le déplacement... au point que la nouvelle ayant vite fait le tour de la petite ville, les mémères firent semblant de passer là, pour mater ces drôles de choses venues de la ville, sortes d'OVNI à leurs yeux aussi apeurés qu'excités...
Dans cette queue fraîche, piaillante et colorée étaient Wolfram, de Francfort, et son correspondant français, Nicolas, de Paris.
Ils étaient amis depuis la quatrième, ayant aujourd'hui vingt-deux ans. Mais combien différents, si pourtant fortement liés !
Wolfram profitait pleinement de la vie gay de Francfort, passant d'amoureux à petit ami, au fil des saisons. Nicolas, lui, était le garçon sage par excellence, puceau non pas, mais à ce point réservé qu'il était un sujet d'ironie idéal pour le pétulant Wolfram.
Mais Nicolas souriait de tout ce que lui envoyait Wolfram... car Nicolas était un mec adorable, et d'une rare équanimité.
Autant le Hessois était blond, autant le Parisien était brun ; seul les réunissait un égal teint pâle. Et c'étaient bien deux jolis et fins minois qui attiraient les regards à Liebenburg (dont on avait déjà visité le château, le musée et la collégiale, ces jeunes gens étant amateurs d'art)...
On conversait en français, dans la queue, pour n'être pas compris des autres, et Wolfram demanda :
— Tu t'es d'jà fait un footballeur ?
— Hein ? Mais non, non !
— C'est vrai qu'à notre taille, vaut mieux les basketteurs ! Mais les footballeurs sont plus râblés, et ont le muscle plus ferme ! Tu sais quoi ? Ce serait bien le diable si tu te trouvais pas un mec dans tout ce monde !
— Mais je cherche pas, moi !
— Bien sûr que si, tu cherches : t'es comme tout le monde ; et si tu cherches pas, t'espères... ce qui revient au même.
— Ooh...
Certes, Nicolas était un fort joli garçon, dont la classe tout aristocratique plaisait beaucoup en ville, et il ne comptait plus les avances faites par ces demoiselles, comme par les mères d'icelles, pour le compte de leurs filles... ou leur sien propre !
Étant d'un milieu hautement bourgeois, il avait à fréquenter, dans l'ombre de ses parents, beaucoup de monde et... Mais bon ! Ces fantaisies n'étaient pas de son goût, on l'aura compris.
On se disait tout, avec Wolfram, et celui-ci ayant eu dès son jeune âge une vie très... vivante, il en racontait évidemment plus à Nicolas que Nicolas ne pouvait en dire.
La queue avançait donc gentiment, et ces jeunes gens allaient parvenir à l'entrée de la galerie, leur billet déjà en poche, quand un grand vigile blond et baraqué les empêcha, avec un immense sourire, d'aller plus avant : puis il s'inclina profondément devant un jeune homme pâle et châtain qui avança d'un pas sûr mais mesuré, suivi de ce qui ressemblait à un garde du corps. Le jeune homme tourna alors la tête vers nos minets et souffla :
— Pardonnez-moi, Messieurs.
Mais là... là le minet planta ses yeux en ceux de Nicolas. Ses yeux, oh ! Ses yeux ! D'un bleu profond qui fit frissonner le joli Français.
— Oh p'tain ! T'as fait la touche du jour, toi ! affirma Wolfram. Trop beau, ton minet ! Puisqu'on entre juste après, on le lâche pas ! J'étais sûr que tu trouverais, tu vois !
— Oh, ça va !
— Me dis pas qu'il est pas super craquant, çui-là ?
— Oui, oui, mais... avoua un Nicolas pourtant touché par la fine beauté qui semblait l'avoir remarqué.
À la suite de laquelle on entra donc aussitôt. Pour découvrir  qu'elle avait été accueillie par un genre d'officiel qui entreprit de lui faire la visite complète.
— Bon ! Eh ben maintenant, on sait ce qui nous reste à faire : on le suit à la trace !
Ainsi fut fait. Et Nicolas ne put éviter de voir se poser sur lui les regards furtifs du jeune homme, une V.I.P. sans doute, mais qui ? Wolfram les remarqua aussi, ces regards, qui souffla enfin :
— P'tain ! Tu sais que je suis jaloux ? Il est mortel, ton futur, et...
— Chut ! Y a pas plus de futur que ça, et...
— M'enfin, faudrait savoir qui c'est...
Et Wolfram de s'adresser soudain à l'un des gardiens :
— Savez-vous qui est ce jeune homme ?
— Cette personne désire rester discrète, et je ne puis vous donner son identité, répondit l'homme, sans sourire.
On se détourna donc... pour tomber sur un joli p'tit gars qui déclara tout sourire :
— C'est le petit-fils du Grand-duc, Johann-Emanuel, votre minet !
— Ah ! Et qu'est-ce qu'il fait, dans le civil ?
— Prince, tiens !
Même cette grande gueule de Wolfram en resta baba. Comme tout le monde, il connaissait l'existence de ce micro-État voisin de Francfort, mais n'avait jamais réfléchi au fait qu'une monarchie eût des princes... dont c'était le métier.
Mais il ne perdit pas le nord pour autant, ce joli blond-là ! Car le sourire du p'tit mec le ramena promptement à la réalité, et l'on échangea vite fait, et discrètement, ses coordonnées... en espérant des avenirs meilleurs.
Du coup, on avait perdu de vue ledit prince, et l'on essaya de se frayer un chemin dans la cohue ambiante. À la déception de ces garçons, on ne revit point l'altesse.
— On va le retrouver, j'te dis ! affirma virilement Wolfram, qui semblait assez excité par l'aventure arrivant à son ami de façon si inattendue.
On continua donc la visite jusqu'au bout... ce qui permit à l'incorrigible Wolfram de récupérer quelques autres numéros de téléphone... à l'épatement toujours renouvelé de son pote français.
Enfin, on décida de quitter l'endroit pour aller s'arsouiller en une proche taverne — le grand-duché disposait de deux brasseries de haut savoir-faire.
— Trop con qu'on l'ait pas retrouvée, ta touche ! fit Wolfram après la première gorgée.
— Un prince ! rigola Nicolas, t'imagines ce qu'il aurait à faire de moi ! Aucun regret, donc !
— Me dis pas qu'il te plaisait pas !
— Oui, magnifique, mais... soupira Nicolas.
— T'façon, j'ai des tas de téléphones... et ce coup-ci, tu vas pas y échapper, mon gars !
Nicolas eut un profond soupir : à la fois il était touché par la sollicitude de son ami, et il frissonnait à l'idée de rencontrer des mecs inconnus... fussent-ils beaux comme tout. Mais... le temps commençait à lui paraître long, tout seul, et il avait accepté l'idée qu'il... Enfin, qu'il... coucherait.
Ses premières fois avaient été mignonnes, mais sans lendemain, très sûrement par timidité. Et pourtant il était plus que mignon, ce brunet-là !
Wolfram décida d'organiser des rencontres... galantes, afin de pousser son ami vers des sommets de lubricité fâcheusement inconnus de lui. On n'avait jamais rien fait, tous les deux, et par voie de conséquence, on ne n'était jamais vu bander... Nicolas n'osa refuser la première soirée, où seraient cinq amis de Wolfram... et le p'tit mec de Liebenburg.
Non qu'il en fût enchanté, mais... il savait qu'il devrait en passer par là, dût-il envoyer aux orties toutes ses préventions, et ses rigides principes !
Parmi les amis de Wolfram, un couple, et trois célibataires : la soirée ne devrait pas être plus ennuyeuse que ça, compte tenu du profil des invités : de francs lurons. Othmar, le minet liebenbourgeois avait apporté de son grand-duché un alcool de houblon fait pour les grandes personnes ; il n'avait pas oublié ses beautés, son entrain... ni son lourd armement.
Bref, Nicolas ne tarda pas à se sentir bien... sous les caresses de tous. Bien, sûr, il y avait là un peu d'émotion liée au fait que pour la première fois, il voyait son ami Wolfram en ses œuvres... et Wolfram n'était pas de la petite bière ! Grandement équipé, et gracieusement musclé, il épata son ami... qui n'eut pas de mal à épater lui-même les autres loupiots.
Bref, si cette soirée ne fut pas l'un des sommets de la saison mondaine, elle marqua fort agréablement l'esprit, et le corps délicat d'un Nicolas qui y trouva matière à réfléchir...
— T'es vachement beau, tu sais ? fit Wolfram, quand on fut seuls. Et fort... joliment monté, aussi.
— Merci, fit Nicolas, gêné. Toi, t'es... magnifique, vraiment.
Émotion, dans la carrée. On n'avait pas trop bu, pour cause d'activités ludiques, aussi gardait-on sa tête. On reprit donc une dose du raide liebenbourgeois... et à ce moment arriva sur le téléphone de Wolfram un message du vif Othmar, qui invitait ces jeunes gens au grand-duché dès le lendemain soir. « Prière d'être bien sapés, Messieurs, dîner chic », disait le message, ce qui fit rire Wolfram :
— Une partouze appelée « dîner chic » ? J'espère que le chic liebenbourgeois dure pas trop longtemps ! Ah ! Ah ! Ah !
— C'est peut-être sérieux, Wolfram ?
— Pour ce que je sais d'Othmar, j'en doute un peu ! Mais bon ! On y va et je te prête des fringues, ah ! ah ! ah !
On se transporta donc à Liebenburg en S-Bahn, et effectivement, la soirée parut devoir être sérieuse : la maison était de premier ordre, et l'on y fut même reçu par un majordome.
Deux autres invités étaient déjà installés au grand salon lorsqu'on y parut... et il sembla qu'on avait bien fait de soigner sa mise. On fit donc connaissance de la plus charmante façon, quand s'annonça enfin le dernier convive.
Où Nicolas sentit son fauteuil s'évanouir sous ses petites fesses quand il reconnut là le prince de Liebenburg.
— Mon ami Johannem, dit simplement Othmar.
Le désigné salua gracieusement et se posa face aux autres ; on trinqua au champagne — du vrai. Et Othmar lança la conversation... sur l'exposition « Nackte Männer »...
Nicolas était décomposé, cependant. Il n'osa, un long temps, regarder le prince. Puis... il se rappela le fameux vers de Racine :
Juste ciel ! Tout mon sang dans mes veines se glace.
quand Johannem déclara suavement, à son adresse :
— Nous nous sommes croisés à l'exposition « Nackte Männer », n'est-ce pas ?
L'incomparable et douce majesté de Johannem glaça Nicolas. Il eut de la peine à balbutier :
— Euh... Euh... Oui, je crois...
— Et je vous ai même pris votre place pour y entrer... Je dois donc m'en faire pardonner.
Alors Nicolas reçut de Wolfram un discret mais vif coup de coude dans les côtes.
Message reçu ! Car Nicolas déclara, lunaire :
— Tu es pardonné depuis longtemps, Johannem ! Et tu ne nous dois rien du tout !
— Et si... je te devais cependant quelque chose, à toi, le Français ?
— Oh ! souffla Nicolas, sidéré.
Othmar orienta aussitôt la conversation vers des sujets plus généraux... mais il n'empêcha point que les regards de Nicolas et du prince se croisassent avec une délicate ardeur.
Un peu plus tard, on avait changé de place, et le prince parlait, en un français qu'il possédait parfaitement, à l'oreille d'un Nicolas qui n'en revenait pas.
— Monsieur le Français... accepteriez-vous une autre invitation à Liebenburg ?
— Mais... Joh...
— ...Chut ! Tout sera calme et simple... et doux, si vous le voulez.
— Joh...
— ...Chut ! Je dois t'enlever.
— Hein ? Et pourquoi ?
— Je vous aime, Monsieur Nicolas, dit alors doucement le prince, toujours en français.
— Mais... Mais... bêla Nicolas, décomposé.
— Je vous aime, Monsieur Nicolas.
Il y eut lors un silence, évidemment. Où l'on se rendit soudain compte que tous les autres avaient quitté le salon.
— Je n'ai plus besoin de t'enlever, mon Nicolas ! Tu m'aimes ?
— Je ne suis qu'un petit roturier français qui...
— ...qui est aimé par Johann-Emanuel de Liebenburg. Lequel a le droit d'aimer qui il veut : c'est mon frère qui sera grand-duc.
— Oh, mais tu...
— Monsieur Nicolas, voulez-vous être mon mari ?
— Altesse illustrissime ! Non, non, je ne le puis !
— Pas de grands mots ! Vous devez m'aimer.
— Altesse ! Ooooh !...
Où Nicolas fondit en larmes... vite récupéré par les bras délicats du prince Johann-Emanuel.
La Bentley d'iceluy emporta ces jeunes gens, et l'on parla longuement, sans faire l'amour. Et même, on dormit l'un près de l'autre, épuisé. Ce ne fut qu'au réveil qu'on se sourit délicatement, et qu'on s'enlaça tendrement. Où les choses furent les plus délicates du monde.
— Monseigneur ! Pourquoi tu veux ça ?
— Je te l'ai dit, Nicolas : je t'aime.
— Moi ?
— Je te demande d'être mon prince aimé.
Comme il pleura en les bras de son prince, le désormais prince aimé !
Il en fut baba derechef, Wolfram ! Mais il avait fait ses délices du mignon Othmar, et ma foi, il n'eut pas à s'en plaindre.
Depuis, on s'aime furieusement, au grand-duché de Liebenburg, et dans sa banlieue, qui est Francfort.





Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 06-10-2020

J’ai bien aimé ce charmant conte avec un prince, c’est certainement [member=87]Louklouk[/member] qui l’a écrit. Et il a même créé une principauté en quelques mots, c’est ça le pouvoir de l’écriture.





Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Philou0033 - 06-10-2020

Bonjour [member=54]fablelionsilencieux[/member] !

Superbe histoire avec le prince.
Il semble donc que les princes charmants existent encore, nous en avons la plus belle preuve!
Merci pour ce très beau moment de lecture!

Philou


Re : Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-10-2020

(06-10-2020, 03:52 PM)Philou0033 link a écrit :Bonjour [member=54]fablelionsilencieux[/member] !

Superbe histoire avec le prince.
Il semble donc que les princes charmants existent encore, nous en avons la plus belle preuve!
Merci pour ce très beau moment de lecture!

Philou


Merci au nom de l’auteur de ton commentaire sympa, [member=19]Philou0033[/member],

Les textes ne sont pas tous de moi, je ne suis que l’humble facteur du jeu -bien que certains récits soient de ma plume- et si tu remontes le flux des post, la photo qui a inspiré l’idylle princière en est à sa troisième historiette.

Les noms des écrivains ne sont divulgués qu’en fin de jeu, au moment de la mise en ligne de la nouvelle ‘image’ de référence.

Bien content que tu nous fasse un coucou. (et j’espère d’autres par la suite)



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-10-2020

Quatrième trio,

[Image: la-et-cm-nudists-welcome-at-nude-men-exh...=450&w=530]

On est trois à sortir d’entraînement en même temps du club de foot, Mohamed -dit Momo- l’algérien à belle gueule de bédouin sous ses tifs noirs taillés courts, Amedé -Dédé pour nous- beau Sénégalais au crâne rasé et moi, Fabio, rital d’origine, petit, trapu, à la crinière brune abondante, quand on tombe devant la colonne ou une pub vient d’être collée. Trois joueurs, Black, beur, blanc, sont alignés à poils sur un terrain, un bandeau judicieusement placé à l’horizontal sur les trois, garde un minimum de mystère à leurs anatomies.

On se marre de leur audace et de l’impact visuel du format grandeur nature du placardage qui doit fleurir dans toute la ville quand retentit à nos oreilles le ‘clic-clac’ caractéristique d’une prise de photo. Momo et moi tournons la tête pour constater que c’est Amedé qui vient d’immortalisé la scène. 

Ce gaillard – étudiant en photographie de talent — à un sourire énigmatique et une lueur à l’œil… ça, ça veut dire qu’il a une idée tordue en tête ! Depuis le temps qu’on se fréquente — deux ans pour ma part —, on reconnaît les mimiques du bonhomme et, comme en général on le suit dans ses élucubrations, on est en attente de ses paroles. Après quelques secondes il ouvre enfin la bouche :


— J’ai trouvé comment rabattre la grande gueule de Rémi pour la collecte de fond de cette année !


(camarade qui nous dame le pion chaque fois que l’on vend nos calendriers, ce beau parleur fait toujours les meilleures ventes et se pavane d’une saison à l’autre plus que s’il avait marqué un but décisif en finale — il est vrai que gardien de but il arête les balles, jamais il ne les envoi dans la lucarne adverse — et, bien que l’on apprécie le zigoto, ça nous fait foutrement chier !)


— Alors, tu accouches ? dis Momo, impatient.

— On va booster nos ventes, vous savez que c’est mon oncle qui imprime les douze mois avec leurs clichés bien fades des joueurs mis bêtement en situation et que c’est moi seul qui me farci tout le boulot pour avoir un prix plancher. Sur une partie de la production on vas échanger les photos prévues et faire un tirage à part, rien que pour nous !

— Heuu, j’suis pas sûr d’avoir capté ! lui dis-je, et voyant Momo, le regard en point d’interrogation, il doit être aussi perdu que moi.

— Pfft, quel manque d’imagination ! On va faire une version foot des dieux du stade, bandes d’enclume, ça y est ? Ricane le grand black.

— Hein ! t’es ouf, hors de questions de me balader la bite à l’air dans le stade ! Nous assène le bronzé devenu plus pâle que moi.


Et moi je pique un fou rire nerveux devant l’absurde de la situation. Je récolte une calotte sur la nuque et Momo est foudroyé des yeux par Dédé… il n’a pas l’air de plaisanter l’animal.
On a droit à quelques noms d’oiseaux, avant de recevoir les détails de son plan et une solide mise en doute de notre virilité, si on lui fait faux bond !

Évidemment nos égos de petit coq sont touchés et nous plongeons dans son piège. On a donné notre parole, avant d’avoir compris. Bon, si ça marche, le Rémi va plus la ramener. Ça sera la queue entre les jambes et profil bas, pour le guignol !

Bref, on est partants… trois photos individuelles de chaque, deux en duos et une comme l’affiche, à trois !

Donc, rendez vous est pris pour dimanche à dix heures, au studio qu’Amedé a aménagé il y a peu dans le sous-sol de la maison de ses parents. Son logement étant au rez de chaussée -à l’arrière du garage- et sa famille occupant les étages, ce qui lui fournit une belle autonomie.


¤*¤*¤


Le jour dit, je me prépare, rectifie la tonte de mes poils pubiens à cinq millimètres, endosse mon training du club et, ma tenue dans mon sac à dos, prend la route un rien anxieux. À mi-chemin je reçois un message de Momo qui m’annonce être coincé jusqu’à treize heures et demi, et qu’il nous rejoindra pour quatorze heures au plus tôt. Je râle mais termine mon parcours.

C’est ainsi que je me présente seul chez notre artiste. Il est vêtu comme moi mais avec des claquettes aux pieds et, aussitôt dit bonjour, il me précède dans les escaliers. La pièce est fort bien chauffée et très lumineuse. De la musique y est faiblement diffusée.

C’est la première fois que je pénètre dans un endroit pareil, avec ses décors, ses immenses éclairages, ses nombreux appareils photo, un espace loge dans un angle et un coin bureau/ordi/ imprimante où Dédé fini ses clichés.


— Fabio, me dit Amedé, c’est tout simple, on te prépare, puis tu viens ici, devant le grand panneau vert pour commencer tes solos et suivant l’heure nos duo, en attendant le lâcheur, et je te dirai comment te placer, quelle posture tu devras prendre. Mais avant, on va te maquiller, te faire tout beau.


Un peu intimidé de l'endroit, je m’assied sur le siège du coin boudoir.


— Je vais commencer par le visage, après je m’occuperai de ton corps. Tu n’as pas d'allergies à certains produits ? me dit-il en enlevant sa veste sous laquelle cet athlétique black est torse nu.

— Heu, non, je ne crois pas.

— Parfait, alors, go ! me mettant une grande serviette autour du cou.

Là aussi, c’est la première fois que quelqu’un me maquille, me poudre le visage, me marque les sourcils, me met un peu de brillant à lèvres…

— Très bien, maintenant, déshabille-toi, et mets tes vêtements sur cette chaise, là.

— Complètement ?

— Bien sûr que tu te mets à poil, gros malin.

— Ici ?

— Ben oui, où veux-tu te changer ? Puis, petit rappel, les photos ne se ferons pas en costume cravate ! On est comme au vestiaire, non ? rit-il avec un clin d’œil.

— Si, si ! déglutis-je, j’allais quand même être à oilpé pour plusieurs heures et pas pour passer à la douche. Mentalement, pour moi c’est pas la même chose !


Dès que je suis nu, il me demande de me tenir debout les mains sur la tête et les jambes légèrement écartées. Puis, sans hésiter, il se met à m’enduire le corps d’une lotion huileuse légèrement teintée.


— C’est pour que tu n’aies pas trop la peau blafarde sous les lampes, cela te fera paraître un peu bronzé, tu ne bouges pas jusqu'à ce que ce soit sec, me dit Dédé, continuant à promener ses mains huilées sur mon corps.


Tout y passe, mes bras, mon dos, mon ventre, mes jambes, puis mes fesses, et finalement mes bijoux de famille -- qui se réveillaient progressivement depuis qu'il s’est accroupi et a entamé son tartinage entre genoux et ceinture. J’ai une mi-molle au moment où il finit mes bourses et l’instant d’après, ma verge, par laquelle il clôture son enduisage à deux mains, à des sursauts incontrôlables et termine sa croissance, gland décalotté à fond. Je suis tétanisé, les mains crispées sur mon crane et surement rouge vif sous mon fond de teint.

Amedé fait comme si de rien n’était et que ce soit dans nos habitudes de se tripatouiller la nouille entre nous :


— Ben mon cochon, pour un blanc, t’es joliment monté ! s’exclame-t-il reprenant du produit, il ajoute ; maintenant que ton casque est visible, autant l’assortir !

— Hey ! Tu ne comptes pas me photographier comme ça, totalement en érection !?

— Mais non, glousse-t-il, sauf si tu ne débande pas, sinon c’est juste pour que tout soit pareil ! de toutes façons pour le calendrier, retouché, ce sera du soft !


Dédé poigne à pleine paume mon pruneau et fait des rotations dessus. Je ferme les yeux car je suis à la limite de jouir… qu’il me lâche, in extrémiste.

Je l’entend bouger et lève mes paupières, alors qu’il me tourne le dos, parti au petit lavabo se laver les paluches et je me surprend à admirer sa cambrure et son dos taillé en V. Amedé me signale qu’il faut entre cinq et dix minutes pour que ça soit sec.

Je regarde, via le miroir, mon corps luisant, comme si j’étais sur une plage, une huile bronzante sur tout le corps... et cette putain de trique du siècle qui ne veut pas me quitter.

Sans se retourner, Amedé s’essuie les mains et proclame :


— On va boire un coup en attendant, tu as pu constater qu’il fait chaud ici sous les spots et de plus c’est bientôt l'apéro. Tu préfères quoi, bière, gin orange, whisky coca ou des bulles ?

- Une bière, s’il te plait.

- Bien, comme moi, je vais les chercher dans le frigo à côté. Et pendant ce temps, sans trop te coller les bras au corps, regarde le book sur mon bureau, cela va te montrer un peu les poses que je te ferai prendre dans quelques minutes.


Je tourne les pages dans lequel un garçon de nos âges a été photographié, sous toutes les coutures, dans des tenues colorés, sans accessoire ou avec, une raquette, un ballon rond ou ovale, puis en maillots de bain un bonnet de natation sur la tête ou des palmes aux pieds, passant du short aux boxers, jusqu'au string minimaliste. Au fur et à mesure des pages, je remarquai que la verge de ce jeune homme, au début peu visible, se devine au fil des pages nettement mieux sous les tissus, finissant visiblement en érection.


— Mais,... il bande ! fis-je remarquer à Dédé revenu avec deux canettes de 50 ml et m’en tendant une.

— Oh, ça arrive très souvent que les modèles se retrouvent en érection. C’est tout à fait normal et prévisible quand les essayages se font de plus en plus sexy. Quand cela se voit de trop, avant de les fournir au client, je retouche les photos, bien sûr !

— Ah bon ! répondis-je septique, alors que je pointe toujours le plafond.

— Dixit le mec qui n’a pas débandé depuis une vingtaine de minutes, rigole-t-il en tapotant ma raideur.


Je fini par rire avec lui, c’est vrai que je n’ai plus de honte à lui montrer mon porte étendard qui ne veut pas baisser les couleurs. C’est un peu tard pour jouer au père la pudeur et la bonne humeur de Dédé est contagieuse !

On sirote rapidement nos bibines, bien fraiches. Il reprend :


— Allez, enfile tes chaussettes et tes crampons, on va débuter les clichés, fait-il un sourire aux lèvres.


Et me voilà quelques secondes plus tard devant le grand panneau vert, photographié dans toutes sortes de positions, selon les directives d'Amedé, debout, de face, de profil, de dos, agenouillé, accroupi, sur le dos, sur le ventre, souriant ou non, avec différents accessoires, photographié de loin, de près. La verge restant raide à m’en faire mal et commençant à couler.

Bref, il me mitraille de tous côtés.

J’étais loin d’imaginer la quantité impressionnante de photos qu’il fallait prendre pour garder seulement trois photos au final !

Il est vrai qu’il fait chaud. Entre deux séries de poses, on bois de nouvelles bières que le paparazzi va nous chercher, puis on avale vers midi-vingt des sandwichs qu’il nous avait préparé à l’avance.

On reprend et, sans être saoul, l’alcool ingurgité désinhibe les ultimes résistances de mon cerveau. je continue à poser, prenant de l’assurance, me plaçant plus aisément dans les poses qu’il me demande.


-... Bien, Fabio, très bien, tu as tout compris, penche-toi un peu plus, oui, relève les fesses, comme ça.


Lorsque cette première série de photos est terminée, comme il n’est que treize heures, Amedé décide de faire notre duo avec le retardateur et l’appareil fixe sur trépieds. Il va s’assoir derrière son bureau où se trouve ses chaussures et chaussettes de sport et, pour cela, il retire son pantalon et son boxer.

À la fin, quand il se lève, je le découvre la bite fièrement dressée à la verticale, le gland complètement épanoui, violacé sur sa grosse hampe noire, où un filet de mouille suinte du méat... Je suis scotché sur sa matraque de CRS, c’est la première fois que j’ai de visu sa bite au mieux de sa forme ; et, un gland à hauteur de nombril, ça impressionne.. j’en frissonne, électrisé jusqu’aux bout de mon bout !


— Ben ouais, tu n’as pas le monopole du garde à vous ! se marre-t-il, ça fait un moment qu’elle était coincée à l’horizontale dans mon boxer. Là, j’suis à l’aise ! Et il file nous ravitailler en canettes.

       

Il vient près de moi, sourire aux oreilles, un bras glisse sur mes épaules et les prises de vues s’enchainent…  contre moi, son bras autour de ma taille ou sa main délicatement mise sur le bas de mes reins pour prendre la pose… je n'en reviens pas.

Je sens régulièrement la main chaude de Dédé frôler mon derme ou s’y poser, véritable papillon !

Après avoir terminé les "côte à côte", il se tourne vers moi en "face à face" et me regarde dans les yeux avec toujours son sourire ravageur. Quelques clichés sont ‘au contact’ et, "bite à bite", ça ne m’est pas désagréable du tout.

Sa douceur et sa température corporelle m’enivre et me donnent des envies que je ne pensais pas possédées. Alors que ses grandes paluches me massent les épaules et que cinq petits centimètres séparent nos poitrails, j’ose prendre son fessier à pleines mains et tirer tout son corps à s’écraser sur le miens… emprisonnant des sabres d’acier qui ne demandes qu’a en découdre. D’ailleurs nos bassins se mettent à onduler… Nos regards ne se sont pas quittés un instant… j’ai une bouffée de chaleur en voyant son visage descendre lentement vers le mien… le toucher de sa lippe gourmande sur mes fines lèvres fait exploser l’ultime verrou de mes œillères. Tout mon être part à l’exploration de son semblable, lui aussi, en parfaite osmose.

C’est un big-bang dans mon cœur, un flash lumineux dans mes rétines et la révolution dans le classement des cases auxquelles je croyais appartenir !

Jamais une pelle ne m’a parue plus savoureuse, une peau plus soyeuse, des mains plus agréables et, pour la première fois de ma vie, un besoin plus impératif de me fondre réellement avec la personne qui me fait face… fusse-t-il un homme ! 

Sa baïonnette me laboure le ventre et j’en redemande ; sa langue m’empêche de respirer et j’en redemande ; ses doigts s’aventure ou même un thermomètre ne s’est plus présenté depuis bien des années… et j’en redemande !!!

Mes jambes flanche et mon amant – hooo le joli mot ! – suit ma chute au sol où notre mélange des sens reprend de plus belle, reprenant cette masturbation animale, nos bassins dansent la gigue, tel des bonobos en rut... évidemment, depuis le temps que l’on est en surchauffe, l’éruption arrive très vite et nos cris se perdent dans l’échange de salives que nous poursuivons jusqu’à l’étouffement. Nous sommes collé par le mélange de nos différents fluides corporels, essoufflés, épuisés, frémissants, se cajolant, la tête qui tourne et HEUREUX !

Couché sur lui, j’ai trois mots sur le bout de la langue qui hésitent à sortir mais je les entends susurrés par mon chéri – hooo le mot joli ! – qui me caresse les fesses de la pulpe de ses doigts :


— Fabio, Je t’aime ! Une pointe de crainte dans la voix, et depuis si longtemps.

— Moi aussi… mais je ne l’avait pas compris !


Des applaudissements résonnent dans la pièce ; je risque l’arrêt cardiaque et un torticolis en déboitant mon cou, afin de voir qui vient de nous surprendre.

Bouche bée et les yeux écarquillés, je vois dans l’embrasure de la porte Momo qui est accompagné d’un jeune homme asiatique d’une vingtaine d’années, grand, mince et souriant. C’est le modèle du book, je le reconnais. Ils se tiennent par la taille, leurs têtes accolées, et semble ravi pour nous...


— On avait raison mon chéri, il fallait un petit coup de fouet pour décoincer ce petit macho italien ! s’amuse Momo en s’adressant à son partenaire, On est arrivé pile au moment des aveux, reprend-t-il pour nous, on vous attend dans ta piaule Dédé, prenez votre temps ! Et ils disparaissent de notre vue.


C’est Hiroshima dans ma tête, trop d’informations à gérer en même temps, je viens de balayer dix-neuf ans de certitudes et j’ai l’impression d’être tombé dans un traquenard ! Ces pensées n’ont durées qu’une seconde.

C’est les montagnes russes aux niveaux émotionnels, je suis prêt à hurler quand je me rends compte qu’Amedé, sur lequel je suis toujours installé, tremble de tous ses membres. Mon visage doit refléter mes pensées.


— Fabio, je te supplie de m’écouter, je voulais tout t’expliquer avant qu’ils soient là !  Ils sont arrivés plus tôt que je le pensais.

J’acquiesce alors que l’on se relève :

Je résume son long – quasi – monologue de plus d’une heure ; Amedé m’apprend que sur l’idée - bien réelle - du calendrier est venu se greffer le stratagème de Momo — aidé de Bao son petit ami – de nous laisser seuls pour savoir si, comme Momo en était persuadé, j’avais des dispositions et sentiments grandissants que je refoulais - inconsciemment ou non, non sorti du placard, comme eux– depuis notre début d’amitié. Eux se connaissant ado, eurent l’air bête en tombant nez à nez dans une boite gay de la ville voisine, l’année passée. Devenu confidents depuis, Dédé avoua avoir flashé sur moi et désespéré de ne pas savoir comment faire, sans risquer le CO, se lamentait d’y arriver. L’opportunité s’est présentée, et… voilà ! clôtura-t-il les yeux brillants.

Je laisse passer de longues secondes avant de réagir… question de le faire mariné.

Rémi perdit son piédestal et, notre stratagème dévoilé, nous avons convenu de faire un calendrier avec toute l’équipe.

Et nous on attendra pour dévoiler notre amour ! 



Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 08-10-2020

L'origine du cliché : ‘Vive la France’ par les artistes
Pierre & Gilles : https://p1.liveauctioneers.com/427/40068/17175820_1_x.jpg?version=1366730338&format=pjpg&auto=webp&quality=50


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 09-10-2020

Le dernier texte : c'est l'esprit Louklouk, mais c'est du [member=54]fablelionsilencieux[/member], non ?


Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 10-10-2020

Un petit retardataires,

diner's

[Image: LJisZ1Kz0ta_%C3%A0-chacun-son-histoire---.jpg]

Louis-Nicolas de La Tartouille n’était pas de ces grands seigneurs arrogants dont la morgue s’étend sur tout ce qui respire (tiens ! Un alexandrin ! Ça commence bien !).
Non, c’était le jeune homme le mieux policé du monde, et il tenait de ses ancêtres normands la classe inébranlable des lieutenants de Guillaume, comme on disait chez lui, en souvenir de l’amusante excursion de 1066.
Là, ce jeune homme avait été sommé par ses parents (de tout aussi bonne noblesse, bien évidemment) de con-voyer Alexandre-Robert de Toutemuche dans un improbable canton où il devait séjourner chez ses grands parents… indiens.
Car l’avant-dernier des Toutemuche avait cédé aux charmes d’une jolie, magnifique même Amérindienne, et… Et ceci avait donné à Alexandre-Robert une étrange et envoûtante beauté, oui-da ! Un bizarre mélange de blancheur normande, et d’yeux en amande… Et curieusement, Louis-Nicolas ne l’avait jamais regardé sous l’angle de la beauté pure.
Al-Bob de Toutemuche, donc, que tout le monde ici appelait « Too much », avait dû obtempérer aux oukases de ses parents. C’est qu’on ne rigole pas dans la noblesse française acclimatée chez l’ennemi (les Anglais, dont comme vous savez, les colons sont devenus indépendants depuis… grâce à Louis XVI, d’ailleurs !).
On arriva en pleine nuit dans un trou encore plus troueux que les autres… Seul signe de vie : les lumières d’une gargote apparemment vide de tout : « TONY’S TORTORE ».
— Ciel ! s’exclama in petto Louis-Nicolas, dont le français classique était aussi parfait que celui de Racine, tortore… ça veut bien dire bouffe, en français ?
Mais nulle vie ne se manifestait céans, fors les néons pétulants, voire… un peu vulgaires, peut-être ?
Louis-Nicolas se gara devant le comptoir et alla s’enquérir du possible… qui se résuma à cette toute petite chose : dans l’immensité du vide et du silence, il ouït comme un genre de petit ronflement, tout petit mais… réel.
Il se pencha alors par-dessus le comptoir, et put apercevoir une longue forme étendue là, un grand garçon noir et mince qui dormait de bon cœur… en souriant aux anges.
Il sourit aussi, Louis-Nicolas : ce jeune homme était de la meilleure composition du monde, on l’a dit. Mais il osa cependant toquer sur le comptoir. Le mec sursauta et se redressa :
— Oh ! Oh ! Mais…
— Excusez-moi, Monsieur… Est-il encore possible de manger quelque chose, ici ?
— Ben… Ben… articula l’autre, en ayant un peu de mal à se relever — c’est si peu confortable, le pavé d’une taule à hamburgers !
— Mais si vous pouvez pas, on vous laisse dormir !
— Non, non… Si, si !... Je vais… vous faire à bouffer, pas de problème ! fit le grand garçon, dont la stature étonna Louis-Nicolas. Mais… juste un hamburger sans frites… Des chips ?
— Ce que vous avez ira.
— Alors j’ai ! Ah ! Ah ! Ah ! éclata le grand et fin mec, sans que Louis-Nicolas comprît pourquoi.
À ce moment, le grand noir relevé, Louis-Nicolas vit que la quéquette du garçon sortait largement de sa braguette… Molle, mais si épatante ! Comme sur la fameuse photo de Robert Mapplethorpe, vraiment. Et curieusement non mutilée non plus… Oh ! Par tous les dieux de l’Europe et des nations indiennes réunis !
Et il comprit aussi que le mec n’en n’avait pas conscience… Ô rare moment ! Il avala sa salive et reprit :
— Vous pouvez en faire deux ?… J’ai un pote, aussi. Et puis… y a moyen de dormir, ici ? J’en peux plus de conduire, moi !
— Oh, ça non !... Y a personne ni rien, ici ! fit le mec en posant les steaks hachés sur le feu.
— Rien, absolument rien ? insista Louis-Nicolas.
— C’est encore au-delà du trou du cul du monde, ici, M’sieur ! Après nous, c’est l’univers… sans les étoiles !
Louis-Nicolas soupira, désespéré, ou presque. Et l’autre reprit :
— Je fais pas motel, mais… si vous voulez vraiment dormir…
On causa donc, vite fait : et ces jeunes gens purent faire étape ici, dans le studio de Tony. Moyennant… petites finances… ce qui était naturellement certes en les idées de Louis-Nicolas.
On mangea donc dans le gourbi, et Louis-Nicolas, qui n’avait de sa vie regardé un noir, ne tarda pas à être troublé par les charmes délicats d’iceluy… qui avait cependant rangé discrètement son joli membre.
— Pourquoi t’es là, toi ? demanda-t-il, alors que Al-Bob regardait la télé, à l’autre bout de la pièce.
— Chuis un p’tit nègre qui est pas doué pour l’athlétisme, et qu’a pas non plus une bite olympique ! Alors… je sers de la bouffe de merde à des clients de merde, c’est tout.
Louis-Nicolas prit cette déclaration en pleine gueule. Et même… il sentit les larmes lui venir aux yeux.
— P’tit nègre… T’as d'jà au moins déjà un ami : moi.
— Oh ! Dis pas ça ! Tu vas partir, avec ton amoureux, et… je resterai tout seul.
— Al-Bob n’est pas mon amoureux : seulement un ami. Toi…
— Chut ! Tu vas… Tu vas dire des bêtises, oui !
Alors… Alors Louis-Nicolas murmura :
— Prends-moi dans tes bras, Tony.
— Et pourquoi ? Moi, le marchand de burgers ?
— Serre-moi, s’te plaît ! Fort ! Fort, oui !
Le fin Tony s’exécuta, et l’étreinte vit ces jeunes gens grandir, en leurs chausses.
— S’cuse-moi, je… je bande, souffla enfin Tony. T’affole pas : j’te viole pas, bien sûr !
— Moi aussi, je bande et… Oh ! Tony ! Tony !
Où l’on se lâcha soudain. Les jeunes gens se prirent alors vivement la bouche, et partagèrent le plus vif et le plus bavouilleux des baisers Et le plus long, aussi !
Et puis… Et puis on commença à faire l’amour, presque maladroitement : Louis-Nicolas était puceau jusqu’au trognon.
— T’es sûr que tu veux ? demanda enfin le joli Tony.
— Oui. Oui… et toi aussi, je veux, Tony !
Alors, et tandis qu’Al-Bob s’était endormi en regardant une vague série, ces jeunes gens entreprirent les choses sérieuses.
— Tu sais, toi ? demanda Louis-Nicolas.
— Ah oui, un peu !
Mais Louis-Nicolas ne comprit pas le sens exact de la réponse du joli noir. Ès bras duquel il était ivre de tout !
Pour la première fois, il sentit entrer un gland en sa bouche. Il était fin et allongé, celui-ci et… combien il plut au débutant !
Tony ne manqua pas de lui rendre la pareille, ô combien ! Et ma foi, quand le joli tenancier le pria de l’enfiler, ce fut avec grâce et entrain, même, que le noble puceau s’y appliqua.
Les petites fesses carrées de Tony étaient sublimes… et assez serrées pour que le fin mais vigoureux vit de Louis-Nicolas y trouvât tout le plaisir du monde…

Oui, elle fut de première bourre, cette chevauchée-là !
Cependant, après qu’on se fut douché dans l’étroit réduit qu’était la salle d’eau du garçon, Louis-Nicolas n’eut pas envie de se faire tirer à son tour.
— Excuse-moi, Tony…
— Chut ! T’es là pour un seul soir de ta vie, et bien sûr que tu vas pas tout faire, et tout apprendre ! Tu le feras avec ton p’tit mec, là…
— Non ! Non, c’est pas mon p’tit mec, non !
— Il est beau, non ?
— Tu t’es pas regardé, toi ! lâcha vivement Louis-Nicolas. Tony !... Tony !
— Te trompe pas, gentil garçon…
Il y eut un drôle de silence, là ; il semblait qu’on se mentît l’un à l’autre… tout en ayant la plus violente envie du contraire.
— Je suis juste un p’tit nègre qui vend des pizzas et des burgers… tu le sais, ça ? fit enfin Tony.
— Ce que je sais, c’est que tu vas pas les vendre longtemps ici, tes pizzas ! Mon père est plein de sous et… tu peux pas rester ici !
Louis-Nicolas était tout rouge d’impatience : ça lui semblait si injuste qu’un gentil mec comme Tony restât à végéter dans ce nulle part absolu !
Bien sûr, même si sa famille connaissait son goût pour les garçons — mais il avait un p’tit frère fortement hétéro qui assurerait la suite du nom et du titre —, il ne doutait pas que l’apparition d’un noir dans sa vie ferait un peu froncer les sourcils… car dès cet instant, il était amoureux, il en était sûr !
Même s’il ne s’était pas demandé si le fin Tony partageait semblable incandescence…
On réveilla Al-Bob… qui malgré son patent coma, eut l’œil précis :
— Ho ! Vous êtes à poil, les mecs ?
— Fait chaud ! fit Louis-Nicolas, vire tout aussi et prends le canapé ! Je dors avec Tony.
— Ah… fit le minet, toujours vaseux.
On ne s’occupa plus de lui, et l’on alla se pieuter dans le lit, pas trop large, de Tony… après une nouvelle  douche serrée, mais mignonne, ô combien !
Mais on avait fini lorsque Al-Bob se présenta, incertain du pied… On lui céda la place… non sans que Tony lui palpât les fesses.
— Il est pourtant mignon, ton visage pâle, tu sais ? fit ce garçon, dans le lit.
— Oui, oui… mais…
— J’adore sa peau super blanche, et ses taches de rousseur sur les épaules !
Un peu refroidi, Louis-Nicolas murmura :
— Demain matin, tu y vas, s’tu veux… Là, tu me parles d’autre chose ?
Certes, l’endroit n’était pas des plus confortables, puisque le lit de Tony était dans une chambrette minuscule… sans porte sur le petit salon-cuisine.
Mais Louis-Nicolas était aux anges, en les bras fins, délicats et doux du beau Tony. Qui ne lui ménagea pas ses caresses, ni ses baisers.
Et l’on refit l’amour au mitan de la nuit, tout aussi gracieusement que la première fois. Oh ! Qu’il était heureux, Louis-Nicolas !
Au matin, on avait repris ces réjouissantes activités quand parut Al-Bob… dont la pâle maigreur s’ornait d’un chibre parmi les plus étonnants.
Tony regarda alors Louis-Nicolas, qui opina. Et le grand blond vint se mélanger aux deux autres. En vérité, Louis-Nicolas n’avait jamais vu son ami bander… et là, il dut s’avouer qu’il était servi ! Fort plaisant moment qu’iceluy, où la tendresse s’accompagna de moult sourires.
Et où Louis-Nicolas apprécia de sucer le somptueux Al-Bob… puis de voir son ami pénétrer le grand Tony… dans le foutre qu’il y avait laissé. Et pour la première fois, il  regarda vraiment le grand pâlichon. Qui baisait avec ardeur et souplesse, et en souriant.
Mais cette émotion ne l’empêcha pas de penser à son projet de reclassement du gentil Tony.
D’abord, il alla déposer Al-Bob dans sa tribu, non loin de là. Puis il avait goupillé avec Tony, et ses propres parents, de rester là le temps que son ami eut fini de réconcilier les peuples… ce qui devait durer trois semaines.
De fait, c’était un trou que ce trou-là, et Tony avait de quoi s’ennuyer ferme entre deux routiers… Où Louis-Nicolas découvrit que ce garçon savait monnayer certains « services annexes », comme il disait…
S’ouvrit alors une chaude période pour un Louis-Nicolas qui apprit là beaucoup plus qu’en ses vingt-deux ans de vie ! Au terme d’une petite mais réaliste discussion, il fut décidé que ce jeune homme assisterait aux ébats de Tony avec les routiers intéressés… s’il le voulait cependant, au vu de la tronche d’iceux.
En réalité, Tony ne leur offrait qu’une soupape à leurs engorgements, mais pas le grand jeu… qui restait pour Louis-Nicolas. Lequel gambergeait à haute vitesse !
Et il y eut, une dizaine plus tard, le grand moment : Tony dépucela le bel aristocrate. Encore qu’il s’en défendît constamment, Tony semblait, aux yeux de Louis-Nicolas, avoir pour lui une tendresse qui contrastait furieusement avec les froids services qu’il vendait aux routiers…
Et la dizaine suivante, Louis-Nicolas profita pleinement du chibre fin et droit de son nouvel ami. Entre-temps, et pendant que Tony travaillait, il avait, lui, travaillé son père afin de trouver une place pour ce garçon en l’une de ses entreprises.
Entre deux coups de queue aussi tendres que vifs, il avait fait dire à Tony tout ce qu’il pouvait en tirer, afin de se faire une idée du poste qui lui conviendrait : c’est qu’il était à bonne école, Louis-Nicolas !
Il dut rapatrier Al-Bob ; on s’octroya encore deux jours de folies à trois avant de rentrer. Mais la séparation ne se fit pas sans larmes, ni promesses. Les relations des deux amis gens avaient fortement changé : il parut qu’on était adultes, maintenant.
Al-Bob avait rencontré un joli cousin indien avec qu’il il ne s’était pas ennuyé… et qui l’avait défloré. On parla donc beaucoup de ces choses tandis qu’on revenait vers la civilisation. Cependant… le regard de Louis-Nicolas sur Al-Bob avait changé, lui aussi… et il décida d’une halte d’une nuit où… l’on se déchaîna.
Son premier devoir en rentrant fut d’attaquer le dossier de Tony, qu’il défendit avec tant d’éloquence que Papa chargea l’un de ses recruteurs de s’en occuper… avec succès et en moins d’un mois.
Les retrouvailles furent chaudes, mais Tony comprit vite que les relations des deux blancs avaient changé. Leur vive tendresse cependant lui permit de voir venir la vie… qui se présente plutôt bien pour lui.