Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) (/showthread.php?tid=116) |
Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 21-09-2021 5 - Esprit vengeur Cédric nous lance son sort d'accélération, nous faisant le même coup qu'aux chevaux. En toute autre circonstance, je l'aurais enguirlandé, mais là, je voudrais aller plus vite encore. La sensation est incroyable. Nous courons comme jamais, le vent soufflant sur nos visages, les lumières fantomatiques des champignons phosphorescents défilant de part et d'autre de la route. Comment Cédric parvient-il à maintenir un tel sort sur nous tous, mercenaires compris, après avoir maîtrisé l'ifrit ? La magie a un coût, ai-je appris auprès de son maître Karl. Les sorciers apprennent à accumuler en eux l'énergie magique ambiante et l'utilisent pour payer le coût de tout acte surnaturel. Mais s'ils épuisent cette énergie, ils peuvent tirer dans leur force vitale, ce qui les blesse, et peut même les tuer. D'où tire-t-il une telle force ? Du Bâton de Lumière ? Peut-être. Il ne devait pas encore le maîtriser lorsque nous avons combattu le dragon. Ou alors, il a acquis quelque puissance lors de sa rencontre avec le Baron. Ou... Non, je ne veux pas croire que mon ami ait succombé aux ténèbres. Je n'ai que trop souffert lorsqu'il est mort sur Terre et qu'il a disparu de l'écurie où il dormait. Je ne veux pas le perdre. Merde, non, il n'a pas succombé, ce sont des conneries, pourquoi nous aiderait-il ainsi ? Il n'aurait pas besoin de nous. Je chasse ces sombres pensées et me concentre sur la route. Impossible de communiquer, impossible de demander à Finnadan quelle distance reste à parcourir. J'ai perdu la notion du temps. Je ne sais quelle distance nous avons parcourue lorsque Cédric pousse un cri et interrompt le sort. Nous sommes tous jetés à terre par le brutal ralentissement. - Eh ! Qu'est-ce qui se passe ? Je me relève en tirant mon épée et surveille les environs. - Viek, Corken, Marc, en cercle avec moi autour de Cédric et Thémus. Je suis un peu surpris de voir les mercenaires m'obéir sans discuter. Ils semblent comprendre que je me débrouille bien pour nous garder en vie et que mes ordres sont sensés. - L'ifrit a été banni, halète Cédric. Je n'arrive pas à y croire. Ce que nous affrontons a une puissance terrible. - Tu vas bien ? - Je ne peux plus lancer de sorts, le contrecoup a temporairement neutralisé mes pouvoirs. - Combien de temps te faudra-t-il pour les retrouver ? - Je l'ignore, ça peut prendre des jours. - Vu. Thémus, tu peux lancer le sort de course ? - Non, désolé, je suis un élémentaliste. Je sais démolir à peu près tout ce que vous voudrez. J'ai aussi quelques bases en magie spirituelle, mais pour le reste... - L'esprit a dû considérablement s'affaiblir avec ce qu'il vient de faire, dit Cédric. Un cercle de protection pourrait le maintenir à distance un petit moment. - À quoi ça servirait ? Nous ne pouvons pas attendre éternellement ici. Il va faire d'autres victimes et nous les envoyer, les zombies franchiront sans problème votre cercle. - Si nous pouvons... Le sentiment d'oppression se fait sentir, plus pesamment encore qu'avant. Cédric donne son bâton à Thémus qui en fait jaillir la lame et trace un cercle luminescent autour de nous. Je me sens bien inutile en ce moment. Mon épée ne sera d'aucun secours face à un esprit. J'ai déjà affronté un fantôme et j'ai dû prendre la fuite, à moitié mort de froid. Et ce que nous affrontons a de très puissants pouvoirs... La pesante sensation s'accroît encore. Mes craintes se confirment, l'entité a décidé de venir nous voir en personne, honneur dont je me serais bien passé. Un bruit cristallin, des tintements, une sensation de froid... nous nous tournons vers l'origine du son et voyons les lumières s'éteindre alors que les champignons meurent gelés, couverts de givre, puis une lumière nacrée apparaît au travers, et une silhouette informe avance vers nous. - Un spectre, murmure Thémus. Un fantôme tellement empli de haine et de désir de vengeance qu'il en a perdu toute apparence humaine. - °Mort... Mort aux rebelles... Mort aux servants de Magnos !° - Cette guerre s'est terminée il y a des millénaires ! Crie Thémus. Vous êtes mort ! Trouvez le repos, cette époque n'est pas la vôtre ! - °Mort aux ennemis de l'Ordre ! Vous ne nous échapperez pas !° - Rien à faire, il a sombré dans la folie. - Qui êtes-vous ? Lui dis-je. - °Mon nom... Elkezus d'Almern, Haut Seigneur de Feneril. Je serai votre bourreau !° - Vous êtes tombé bien bas ! Dit Cédric. Vous qui étiez le défenseur du peuple, vous dont le nom a traversé le temps, regardez ce que vous faites ! De la nécromancie ! C'est indigne de vous ! - °Le peuple n'existe que pour servir l'Ordre ! Dans la vie et au-delà de la vie ! La nécromancie est notre chef-d'œuvre ! Elle nous permet de lever des armées de soldats et de serviteurs. Vous avez rejeté cet inestimable progrès, et dans votre aveuglement, vous avez offert la magie au peuple ! Quelle abomination ! Quelle offense ! Magnos, mon disciple, comment as-tu pu nous trahir ainsi ? Je vais te le faire payer ! Cédric reste bouche bée devant ces révélations. Toutes ses certitudes sont ébranlées. Thémus, quant à lui, est blême, sous le choc. Tout ce en quoi ils croyaient était bâti sur des millénaires d'oublis, d'inventions et de mensonges. Marc lui aussi est plutôt secoué, même si sa version a mieux collé à la vérité que celle des sorciers. Mais le moment est mal venu pour réfléchir aux mensonges de l'histoire, car le spectre fonce vers notre cercle et est violemment repoussé en arrière par un mur d'étincelles aveuglantes. - °Qu'est-ce... le pouvoir de la Lumière... Comment est-ce possible ?° - La Lumière est à nos côtés, dit Cédric en brandissant son arme, la lame éclairée par ses puissantes runes. Reconnaissez que nous ne sommes pas vos ennemis ! - °Non... vous ne m'échapperez pas ainsi ! Vous ne pouvez pas échapper à ma vengeance ! Je ne peux vous blesser, mais je peux vous envoyer très loin, en un lieu d'où personne n'est jamais revenu ! Je vous bannis dans la Prison Éternelle, piégée entre les dimensions !° - Certainement pas ! Dit Cédric en frappant de son arme le spectre qui s'est de nouveau rapproché. L'esprit du sorcier hurle de souffrance et disparaît dans une pluie d'étincelles qui s'éparpille au sol, mais je vois avec horreur la scène s'effacer et la forêt multicolore disparaître, remplacée par de pures ténèbres, une sensation de vertige et de chute, puis un éclair aveuglant vient accompagner notre arrivée sur un sol rocheux. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 22-09-2021 Bing! Les voilà tombés sur les fesses avec un sol de rocs (pas n'roll!). Ça ne doit pas leur faire du bien d'arriver comme ça en un lieu tout différent. Sont-ils vraiment dans cette "prison" un peu spéciale? Elle me fait penser à l'Île du Diable où l'on transférait les bagnards des siècles passés. Comment se sortir de ce nouveau traquenard? Pourtant, Cédric avait bien dit : "Certainement pas". Alors, dans le doute, j'attends la suite de cette passionnante et troublante affaire. Grand merci, cher Inny-2. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 22-09-2021 6 - Ailleurs Je regarde autour de moi et vois un ensemble de ruines sur un fond de ciel violacé, tourmenté, zébré d'éclairs bleutés qui n'atteignent jamais le sol. - Et merde... C'est pas vrai ! - Alors ça c'est le bouquet, commente sombrement Marc. - Désolé... Je n'ai pas pu le frapper plus tôt... - Assez, dis-je, je préfère des remarques constructives plutôt que des lamentations et des reproches. Quelqu'un sait-il quelque chose de ce lieu ? - Mouais, dit Cédric, tandis que Thémus acquiesce silencieusement. C'est bien la Prison Éternelle, encore que ce dernier mot semble laisser à désirer. On dirait qu'il y a eu un tremblement de terre ici, tout est par terre ou presque. - Il était censé y avoir des sortilèges qui préservaient tout en l'état, y compris la vie des prisonniers. Quand on était enfermé ici, c'était jusqu'à la fin des temps. - Quelle horreur... - Pas pire que... j'allais dire que les criminels qui étaient enfermés ici, mais je commence à me poser sérieusement des questions. Peut-être des prisonniers politiques. - Pourquoi les emprisonner ici plutôt que de les tuer ? Demande Finnadan. - Ce que tu as vu dans le bois de Fleinn ne t'a pas fait réfléchir ? Ils n'avaient pas envie de les voir se relever de leur tombe pour continuer à les ennuyer. En les condamnant à un enfermement éternel, ils étaient assurés de ne plus en entendre parler. - Ce qui veut dire qu'il y a peut-être des morts-vivants ici... - Super... - Peut-on sortir de là ? - Quand mes pouvoirs seront revenus, je me fais fort d'ouvrir un portail pour nous ramener chez nous. C'est juste une question de jours. - C'est théoriquement impossible, dit Thémus, mais entre la dégradation de ces lieux et votre puissance, nous avons peut-être une chance. - Bien. Nous devons donc établir un camp, nous assurer que nous sommes bien seuls, et veiller sur Cédric afin qu'il ne lui arriver rien. - Je peux me débrouiller seul, merci, je ne suis pas sans défense. - Je sais, mais ce que je veux dire par là, c'est que de nous tous, tu es celui dont la sécurité doit primer. Parce que tu es notre porte de sortie. - Bon... dit-il en soupirant. - Commençons par explorer les environs. Nous nous séparons en deux groupes, les soldats mercenaires avec Finnadan (je tiens à ce que l'un de nous garde un œil sur eux) et je m'éloigne de mon côté avec Cédric, Thémus et Marc. Nous sommes arrivés dans ce qui semble avoir été une grande cour, ceinte de hauts murs, mais ceux-ci ne sont plus que des monceaux de gravats. Nous les gravissons tant bien que mal et observons le reste des ruines. - Eh ben... - Pas grand-chose à visiter... - Juste cette tour, là-bas, mais m'est avis qu'elle s'écroulera au premier souffle d'air, je ne m'installerai pas là-dedans pour tout l'or du monde. - Oui. Autant y jeter un œil, pas de trop près tout de même. La tour en question penche dangereusement, le sol alentour est jonché de pierres, et un tas plus grand indique l'emplacement d'une autre construction que le temps a ramené à terre. Nous ne voyons aucun signe de vie nulle part. Au-delà des murs, une plaine grise s'étend à perte de vue. - Ce qui maintenait le sort d'éternité a dû être endommagé, dit Thémus. Peut-être par les prisonniers, qui ont pu trouver dans la mort la seule évasion qui leur était possible. - C'est une hypothèse très plausible, dis-je. Si j'avais été avec eux, j'aurais tout fait pour. Tout plutôt que de vivre éternellement dans cet enfer. - Espérons que nous n'aurons pas le même destin qu'eux... - Je suis confiant, dit Cédric. J'ai une bonne idée de la manière dont je dois m'y prendre. - Je suis impressionné. Jamais je n'ai vu un mage tel que vous. Et votre bâton porte un enchantement qui ne m'est pas inconnu... Vous n'êtes pas n'importe qui, Cédric. - Mouais... Le pire, c'est que tout m'est tombé dessus sans qu'on me demande mon avis. Vous voyez la puissance dont je dispose, mais vous ne pouvez pas imaginer quel prix j'ai dû payer pour l'obtenir. - J'en frémis rien qu'à y songer. Tout a un prix, telle est la première leçon que l'on nous enseigne. Je ne voudrais pas être à votre place. Est-ce à cause de ce prix que vous faites si peu de cas de votre existence ? Le pacte que vous avez passé avec cet ifrit vous menace à court terme. - J'ai accès à la jouvence... tuer des sembleurs ne représente pas de problème pour moi. - C'est une course contre la mort... si vous devez l'invoquer de nouveau... - S'il le faut pour vous sauver, je le ferai. Ma vie m'importe peu. - Ne dis pas ça, Cédric ! Dis-je. Elle importe pour moi ! Il me regarde, impassible. - Tu ferais bien de ne pas trop t'attacher à moi. Au rythme où ça va, qui sait ce qu'il adviendra de moi à l'avenir ? - Je serai là, mon ami. Même si tu ne crois pas en toi, moi je croirai en toi. Quelque chose semble passer dans ses yeux - de la reconnaissance. Ça me fait plaisir de voir son humeur s'améliorer quelque peu. La perte de ses pouvoirs a dû beaucoup l'affecter. Je m'éloigne un peu avec lui à l'écart de Marc et Thémus. - Merci, Ludvik. Vraiment. Ça me touche beaucoup... mais... - Quoi ? - Non, rien. - Tu sais que je suis là, Ced. Tu peux compter sur moi. Il soupire. - C'est si dur... j'aimerais bien pouvoir en parler, mais... - Je peux le comprendre... Tu sais, parler de choses difficiles à révéler, j'ai donné, en tant que gay... Rien que pour le dire à mes parents... - Et comment ça s'est passé ? - Bien mieux que je l'imaginais... Ma mère a reçu un choc, elle ne s'y attendait pas la pauvre, mais ils ont quand même accepté et m'ont assuré que ça ne changeait rien pour eux... Ça m'a fait un bien fou, tu peux pas imaginer. Mais quelle angoisse avant de leur dire ! - J'imagine... merci de m'avoir parlé de ça. - Mais je t'en prie, voyons. - Reprenons notre exploration. Nous avons fouillé les ruines en vain pendant des heures. Rien d'intéressant. Pas âme qui vive - ou qui ne vive pas. Nous ne sommes pas entrés dans la tour, toutefois, et nous avons décidé de la considérer comme source potentielle d'ennuis. Juste pour rester en alerte. Et sait-on jamais... Nous faisons l'inventaire de nos ressources et les nouvelles sont plutôt mauvaises. Nos vivres sont plutôt limitées, la plus grande partie était portée par nos chevaux, et nous avons pris ce que nous avons pu avant de fuir le relais détruit. En nous rationnant, nous avons quatre jours de nourriture - et deux jours d'eau. - As-tu une petite idée du temps que cela va prendre, Ced ? - Malheureusement, ça risque de prendre entre quatre et huit jours. Peut-être moins. - Mauvais, ça... - Je vais me mettre dans une transe particulière qui me permettra de me passer totalement de nourriture et de boisson, répartissez-vous ma part. - Pardon ? - C'est une technique que m'a apprise le baron, et elle fonctionne, je vous le garantis. C'est une technique de conversion de l'énergie magique en énergie vitale. - Ça alors ! Dit Thémus. Je n'ai jamais entendu parler d'une chose pareille. J'apprécierais de l'apprendre. - Vous n'aimeriez pas le prix qu'il faut payer pour ça... Le « soir » venu - il n'y a absolument aucun changement dans le ciel ou dans la luminosité, nous nous basons sur notre fatigue et les grondements de notre estomac - nous faisons un maigre repas et buvons un peu d'eau. Tout repose sur Cédric, et cette attente risque de peser lourdement sur nos nerfs. Cela va être une course entre nos vivres et le regain de son pouvoir. Mais il commence à sérieusement m'intriguer. Quelque chose cloche de plus en plus avec lui, et Marc m'a fait part de ses inquiétudes. Même Finnadan le regarde en coin. D'où vient une telle puissance ? Quel prix affreux a-t-il dû payer ? Ced s'est installé à l'écart, morose. Cela me fait mal de le voir ainsi. Certes, il y a quelque chose d'étrange, mais il n'en reste pas moins mon ami. Il finit par relever la tête et me fait signe de venir. Je me lève et le rejoins. - Je voudrais te dire quelque chose, me dit-il. À toi seul. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 23-09-2021 Ced va-t-il révéler "le prix" qu'il a payé? Possible. Nous le saurons demain. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 23-09-2021 7 - Liens étroits Nous nous éloignons tous deux pour nous installer à l'écart, à l'abri d'une pile de blocs de pierre. Cédric cherche ses mots, angoissé à l'idée de me révéler ce qui pèse si lourdement sur lui. Bon sang, c'est une situation des plus étranges. Attendre de recevoir une douloureuse confidence, dans une prison perdue entre les mondes, d'un ami qui est mort sur Terre... Je me demande ce qu'il peut bien avoir à me dire. Je pose une main sur son épaule et la serre pour lui faire sentir que je suis avec lui, quoi qu'il arrive. - Tu es mon ami, Ced. Tu te souviens de ce que tu m'as révélé sur le bateau ? Ton passé douloureux dans la ville de Durzad ? Mon opinion sur toi n'a pas changé alors. Quoi que tu puisses me révéler, tu resteras mon ami. - Merci... mais c'est vraiment dur à dire. Pour ôter la marque des ténèbres, il me fallait aller au-delà de la mort... - Que veux-tu dire par là ? - Je l'ignorais moi-même jusqu'à ce que le baron m'emmène dans son château pour me faire accomplir un terrible rituel qui m'a fait briser tous mes serments, toutes mes loyautés, tous mes liens, et renier jusqu'à la vie elle-même. La magie coulait à flot à travers chacun des mots que je prononçais. Je me suis retiré du grand livre de la vie, je n'avais plus d'existence aux yeux du destin - j'étais prêt à aller au-delà de cette existence. Le baron est un vampire, Ludvik, et il a... Cédric baisse la tête, il n'a pas besoin de continuer... - Tu es donc un vampire ? - Oui... Encore que les pires aspects de ma nature sont neutralisés par le tatouage que je porte sur la poitrine. Il me permet de supporter la lumière du soleil et de limiter très fortement ma soif de sang. Il me faut juste une gorgée de temps en temps, mais il me la faut ! J'ai essayé de m'en passer, au début, et vous avez vu à quel point mon état se détériorait... Quand je suis tombé sur Johann, à la fin de l'interrogatoire, je... je me suis jeté sur lui, pris d'une soif incontrôlable, et je l'ai littéralement vidé de son sang. Je n'y échapperai pas, Lud ! Ici, dans cette prison, il va falloir que je me nourrisse, ou quelqu'un passera un sale quart d'heure. Une simple gorgée ne fera de mal à personne, et ce ne sera même pas douloureux, mais... je passerai du temps avec les mercenaires, je peux leur faire oublier cette ponction discrète, mais ça me répugne tellement de faire ça, tu ne peux pas imaginer. J'avais rompu tous les liens d'amitié qui me reliaient à vous, mais ils se sont reformés, et j'ai honte de devoir vous mentir sans cesse, honte de ce que je suis devenu, honte de ce que je dois faire pour survivre. Je me dégoute tellement, la seule chose qui me maintienne en vie c'est le fait que nous avons de terribles adversaires et que mes capacités vous aideront à les vaincre. - Je suis tellement désolé, Ced, tout est de ma faute, jamais je n'aurais dû accepter l'offre de ton maître et t'entraîner dans cette histoire. - Nous ne pouvions pas prévoir ce qui se passerait. Et sans moi, tu aurais perdu Marc. - Il n'aurait jamais voulu que tu paies un tel prix pour le sauver. - Ce qui est fait est fait... je dois faire avec, malgré tout ce qu'il m'en coûte. - Je t'y aiderai, Ced. - Pardon ? - Tu restes mon ami. Et Outremonde est un endroit plein de surprises. Qui sait s'il n'existe pas un moyen de te ramener à... à la vie ? - Peut-être, en effet, qui sait ? Je n'y avais pas réfléchi mais c'est vrai, il existe peut-être une solution, quelque part. Il se redresse, réconforté par ce brin d'espoir que je lui ai donné. Mais son expression s'assombrit de nouveau. - Reste que je dois me nourrir si je veux pouvoir tenir. - Commence par moi. - Quoi ? - Ce sera plus simple, non ? Je suis volontaire. - Je... je ne peux pas te faire ça à toi. - Tu m'as dit que c'était indolore, non ? - Comment est-ce que tu peux accepter si facilement une chose pareille ? - Je fais des dons de sang régulièrement sur Terre. Il me regarde, complètement pris par surprise, puis finit par éclater de rire. - T'es vraiment incroyable. - Mais non. Allez, plus vite ce sera fait, plus vite on pourra passer à autre chose. Je ne suis pas aussi sûr de moi que le laisse paraître. Mais je préfère éviter tout problème avec les mercenaires, surtout ici. Nous n'avons pas évité un affrontement meurtrier dans le bois pour le créer ici. Cédric hésite encore, puis s'approche de mon cou et... Je laisse échapper un soupir d'extase, le plaisir incroyable qui irradie de mon cou m'immobilise, je ne désire plus qu'une chose, c'est que cela continue, mais déjà il se retire, me laissant un moment un fort sentiment de regret avant que je ne reprenne mes esprits. - Ouah ! Je n'imaginais pas que c'était aussi agréable. - C'est juste une technique qui permet de... - De faire en sorte que ta proie reste tranquille. Tu n'y peux rien, tu es ce que tu es, un peu comme moi. - C'est ce qui te permet d'accepter si facilement ? - C'est assez complexe... mais au-delà de toutes ces raisons, il y a notre amitié. Même si nous nous connaissons depuis peu de temps, ce que nous avons traversé l'un et l'autre a créé des liens très forts. - C'est vrai. Je te remercie, Ludvik. Pour tout. Pour être toi. Je lui souris, et il me serre un moment dans ses bras avant de se relever. Nous retournons auprès des autres et je réfléchis à la situation. Notre enfermement ici risque d'être plus complexe que prévu. Dois-je en parler à Marc ? Pas sûr... je dois d'abord mettre à plat cette histoire de disciple de Magnos, entre eux. Et pourquoi pas maintenant, d'ailleurs ? Hum, je dois éviter que les mercenaires se méfient de nos petits apartés, ils pourraient croire qu'on veut partir sans eux. Plus tard, plus tard... Alors que nous nous installons tant bien que mal pour nous reposer, Marc se penche vers moi et m souffle à l'oreille : - Je vous ai observés grâce à une vision à distance... Je voulais m'assurer qu'il ne vous arrive rien. Mais visiblement, vous aviez l'air de bien vous amuser, non ? Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 24-09-2021 L'extase n'est pas due à ce que croit avoir vu Marc, le chéri de Ludo. Pourvu que le premier n'en fasse pas une crise de jalousie : il ne manquerait plus que cela...! Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 24-09-2021 8 - Occupations - C'est pas ce que tu crois. - C'est marrant, je m'y attendais à cette réponse. - Je t'assure que tu te trompes. Je ne ferais rien avec Cédric quand j'ai mon Marc sous la main. - Oh, je vois, et quand je suis pas là ? - Rien non plus. Trop un ami pour être un amant. - Juste des bisous d'amitié dans le cou et quelques câlins, hein ? - Juste un peu de réconfort pour une âme blessée. - Pfff. T'es même pas d'humeur pour notre grand délire de la scène de jalousie, à ce que je vois. - Pas vraiment, non... bien que le souvenir de certaines que nous nous sommes faites me fasse sourire, j'ai eu trop de mauvaises nouvelles récemment pour parvenir à m'amuser. - Bon, j'aurais au moins essayé... moi aussi j'aurais bien besoin de décompresser en ce moment. L'idée qu'on puisse mourir de faim et de soif ici me fait enrager. - Nous allons nous distraire du mieux que nous pourrons une fois sur Terre. - D'accord. Sur Terre ! Mais bien sûr ! Comment ai-je pu oublier ? Je vais pouvoir parler tranquillement à Marc de tous ces problèmes. Je me plonge dans les yeux de mon homme. Quelle chance incroyable j'ai eue de le rencontrer. Jamais je ne l'ai trompé, pas même en Outremonde, et il n'a même pas besoin de me poser la question. Il sait à quel point je l'aime, et je sais qu'il en est de même pour lui. Vivement que toute cette histoire soit réglée, afin que nous puissions vivre cet amour dans les deux mondes. Provins, France Nous nous réveillons dans le studio généreusement prêté par mon ami Jérémie, écrivain dont la vie est centrée sur deux pôles : son ordinateur portable qui lui permet d'écrire, et son poisson rouge, qu'il a appelé Amour, et avec lequel il a de passionnants monologues. Mais bon, comme il le dit, être original, c'est juste vivre en dehors du troupeau. Personnellement, ça ne me dérange pas le moins du monde, il est super sympa, c'est tout ce qui compte pour moi. Je m'étire dans notre lit et me tourne vers Marc. - Je t'aime. - Alors, qu'avais-tu donc à me raconter ? - Comment te le dire... peut-être comme il me l'a dit lui-même. Pour se débarrasser de la marque des ténèbres, le baron lui a fait subir un rituel impliquant le reniement de tout - y compris ses serments d'apprenti. - J'ai du mal à imaginer qu'un sorcier puisse renoncer à ça, mais d'un autre côté, au vu de l'alternative... mais ça ne suffit pas, il a dû y avoir autre chose. - Oui. Le baron lui a fait renier jusqu'à la vie elle-même puis a fait de lui un vampire. - Non ! - Il le vit très mal, et on peut le comprendre, non ? - Il t'a mordu, c'est ça ? - C'est moi qui lui ai offert mon sang, je tenais à éviter des problèmes avec les mercenaires. - T'es... t'as vraiment fait ça ? J'explique à mon homme tout ce que Cédric m'a raconté au sujet de son tatouage, et parviens à calmer les inquiétudes de mon homme, qui décide d'avoir confiance en mon jugement. - Il est certain que je préfère l'avoir avec nous que contre nous. Espérons seulement que notre emprisonnement ne va pas durer trop longtemps ou ça va aller mal. - Oui, c'est certain. Nous risquons d'avoir des soucis avec les mercenaires, et peut-être avec Finnadan. Cette femme ne fait pas dans la dentelle. - Clair ! Elle n'a aucune hésitation pour ce qui est de tuer. Elle aussi, je préfère l'avoir de notre côté. - Je frémis rien qu'à l'idée de devoir l'affronter. La vitesse avec laquelle elle lance ses couteaux... - J'ai détecté un bracelet de vitesse qu'elle a passé à sa cheville. Elle en active le pouvoir à chaque fois qu'elle lance ses couteaux. - Je vois... - Rien qu'à l'idée de la diète à laquelle nous sommes contraints dans la prison, j'ai une faim de loup ! Même si ça ne servira pas à grand chose là-bas, ça me redonnera un peu de moral. - Je pense comme toi. Mais d'abord, j'ai envie d'un autre genre de réconfort... - Ça tombe bien, moi aussi. Marc sort un peu plus tard, il m'a dit qu'il me préparait une surprise, et j'ai hâte de découvrir ce que c'est. Il faudra que je trouve quelque chose à lui offrir, moi aussi. Tout plutôt que de penser à ce qui nous attend de l'autre côté de nos rêves. Je fais un peu de ménage dans le studio. Le décalage entre ma vie sur Terre et celle d'Outremonde a rarement été aussi flagrant qu'en ce moment. Rarement ma vie a été autant en danger que depuis que Johann a tenté de m'empoisonner. Il est flagrant que des forces néfastes se réveillent, les ténèbres sèment le chaos pour occuper les défenseurs de la Lumière. Il nous faut absolument mettre un terme à tout ça. Ou du moins essayer. Je ne peux pas rester sans rien faire. Si un antique sortilège a rapproché nos mondes et a permis tout ça, il... il doit être possible de le briser pour y mettre fin et séparer les mondes pour sauver la Terre des menaces d'Outremonde. Ce sera la fin de nos voyages, mais c'est un prix qu'il nous faudra payer sans hésitation. Je vais en parler à Marc. Comme s'il m'avait entendu, je l'entends ouvrir la porte. Je me dirige vers lui, souriant et curieux. Il me rend mon sourire, semble réfléchir à l'idée de me faire mariner un peu, puis sort de sa poche un petit paquet. Je le déballe rapidement pour découvrir une petite boîte qui me fait irrésistiblement penser à celles dans lesquelles on met une alliance. Il n'a quand même pas... Je lui lance un regard étonné mais il reste héroïquement neutre, attendant que je l'ouvre. La boîte ne contient pas une alliance, mais un focalisateur spirituel. Le même que le sien, qui lui permet d'utiliser ses talents de disciple de Magnos. - Accepterais-tu d'apprendre à t'en servir ? Disposer de pouvoirs ne peut que t'aider à survire dans les difficiles combats qui ne cessent de nous tomber dessus ces derniers temps. - Tu as raison. Je... je comprends ce que cela va représenter là-bas, mais je l'accepte. Nous devons réussir, vaincre nos ennemis, ou notre Terre sera anéantie. Devenir un paria auprès des sorciers est un prix que je veux bien payer si cela peut m'y aider. Mais j'ai peur de me mettre à dos un sorcier dont nous aurions besoin. - Certes, mais leur structure particulière les rend indétectable pour les sorciers. Il faut juste faire attention et rester discrets, une chose dont nous avons l'habitude, pas vrai ? - Oui... Bon, comment on s'en sert ? - L'apprentissage sera long, mais en ce moment, on va avoir du temps à perdre. Commençons donc maintenant. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 25-09-2021 Retour à l'école. Notons qu'on apprend à tout âge! Ludo ne va pas se retrouver à l'école de Poudlar mais sous l'égide amoureuse de Marco, son très cher...chéri. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 25-09-2021 9 - La tour La Prison Éternelle, entre les mondes Toujours le même ciel violet, toujours les mêmes éclairs silencieux, rien n'a changé, à part notre campement. Et notre humeur. Trois jours se sont écoulés depuis notre arrivée ici, et seul Cédric a l'air en forme. Et pour cause. Nous avons eu beau nous rationner, il ne nous reste plus une goutte d'eau. Et le contenu actuel de nos outres ne nous donne pas soif pour le moment. Je frémis rien qu'à l'idée qu'à un moment ou à un autre, il faudra bien en passer par là. Beurk. Plutôt que d'en arriver là, les mercenaires commencent à proposer d'explorer prudemment la tour. Qui sait ce qu'on pourrait y trouver ? - Si vous voulez... Mais soyez extrêmement prudents, elle me semble être prête à s'effondrer à tout moment. - Pas de souci, on ira doucement. Et on sait aussi qu'il pourrait y avoir quelque chose d'agressif qui s'y terre, auquel cas on ne restera pas sur place à faire trembler les murs. - On va se rapprocher un peu pour pouvoir vous soutenir, mais hors de question qu'on y entre tous. - Pas de problème. Ce n'est pas sans inquiétude que nous les voyons entrer. Thémus quant à lui est resté dehors, Cédric ayant eu la bonne idée de prétexter qu'il aura besoin de son aide pour ouvrir le portail qui nous sortira de là et qu'il est hors de question de le voir disparaître sous plusieurs tonnes de roches. Je m'éloigne un peu avec Marc et Cédric pour pouvoir discuter tranquillement. - J'ai besoin de connaître ton avis sur une chose, Ced. - Oui ? - Quelle est ton opinion actuelle sur les disciples de Magnos ? - Hum... je dois bien avouer que je ne sais plus quoi penser. Entre le fait d'avoir brisé mes serments d'apprenti et les révélations du spectre... je dois regarder les choses différemment. Des générations sans fin de sorciers ont été endoctrinés pour éradiquer des adversaires d'une guerre qui aurait dû se terminer il y a des millénaires. Non, je refuse de continuer ainsi. Je ne les chasserai pas. Je ne les haïrai pas. Mais je ne peux pas augurer de leur réaction à eux. Marc réfléchit un moment avant de parler. - Ils ne haïssent pas les sorciers, Ced. Ils ne demandent qu'à vivre en paix. - Tu en connais ? - J'en suis un. Cédric cille, surpris. - C'est une blague ? - Non. Et Ludvik est mon apprenti. - Je suis vraiment surpris, même si ça explique certaines choses. Vous êtes mes amis, et des amis comme jamais je n'aurais pu espérer avoir. Et il en sera toujours ainsi. Nous nous serrons la main tous ensemble, heureux que cela se soit bien passé. Il n'y a plus de secrets pesants entre nous, nous les partagerons désormais. Jetant un coup d'œil vers la tour, je vois ressortir les deux guerriers, et me dirige vers eux en les voyant sourire. - Il y a un réseau de tunnels, et l'un d'eux est plutôt humide. Maintenant, il va nous falloir de la lumière et faire une exploration sérieuse. - D'accord. Bien joué, les gars. - Eh. Vu ce avec quoi on a rempli nos outres, il y a de quoi être motivé pour trouver de l'eau, et vite ! - Évitons tout de même de nous précipiter. Le mieux serait de prendre toutes nos affaires, au cas où la sortie serait bloquée. Nous entrons prudemment dans la tour en évitant de toucher aux murs, et suivons les deux guerriers. Thémus a invoqué un globe de lumière qui flotte au-dessus de Viek, qui a pris la tête, et Cédric a sorti la lame de son bâton, qui étincelle de mille feux dans l'obscurité. Nous descendons un escalier et arrivons à un palier. L'escalier descendait plus bas encore auparavant, mais il s'est effondré - ce qui n'est pas très encourageant. Nous avançons et arrivons à un croisement. Thémus amplifie la lumière pour nous permettre d'examiner les couloirs. Les couloirs sont larges et creusés directement dans la roche, ils ont mieux résisté au passage du temps que les constructions, c'est certain. Une faible brise souffle, en provenance de celui de droite, et il est sensiblement plus frais que l'air extérieur. - Allons-y. Nous nous remettons en route, espérant que ce ne sera pas un leurre, ou qu'il n'y aura pas une quelconque bestiole immortelle qui se réveillerait à notre passage. Nous croisons plusieurs passages plus étroits, et voyons une entrée sur le mur de droite. Une porte se trouvait là, mais elle est à terre maintenant. Jetant un coup d'œil à l'intérieur, je vois plusieurs squelettes entassés dans la pièce. - La théorie de la révolte des prisonniers gagne en indices. Mais cela m'amène plusieurs questions à l'esprit, du genre, qui étaient les gardiens ? - Espérons qu'ils ont disparu avec les prisonniers. Nous accédons à une grande arche dont les portes de pierres, gravées de runes, ont résisté à tous les assauts. Le vent siffle fortement en passant dessous. Thémus et Cédric examinent les runes, puis Cédric explique à Thémus ce qu'il doit faire exactement. Cela leur prend une bonne demi-heure, pendant laquelle nous nous sommes assis en les regardant. Thémus touche enfin une série de runes en prononçant une incantation, et un rai de lumière apparaît entre les deux lourds battants, qui s'écartent silencieusement. Nous entrons dans une très vaste salle, peinant contre le vent violent qui y souffle. Impossible de voir d'où il peut venir. Thémus crie qu'il s'agit d'un puissant sortilège élémentaliste, mais nous n'y prêtons guère attention, tant la vue du vaste bassin empli d'une eau cristalline nous ravit. Le sorcier mercenaire nous bloque le passage de ses deux bras, puis commence à incanter. Un tourbillon violent apparaît devant le bassin, trombe inquiétante qui s'avance vers nous, mais elle se dissipe à mesure que Thémus prononce son sortilège. Au dernier mot prononcé, le vent s'apaise définitivement, sans qu'il ne reste le moindre petit souffle. - Sympa, le système anti-intrusion. Ils n'aimaient pas qu'on touche à leurs réserves, on dirait. - Je sens une grande force magique dans le bassin... C'est Cédric qui a prononcé ces paroles. Thémus le regarde vivement. - Oui, mon pouvoir commence à revenir. Insuffisamment encore, mais c'est une excellente nouvelle. Malheureusement, il y a une entité dans l'eau, et nous ferions mieux de... L'eau jaillit brusquement hors du bassin, nous jetant à terre. Je me redresse en crachant et toussant, et vois une silhouette liquide miroiter, debout sur la surface de l'eau. - Je te salue, puissante ondine, dit Cédric. - Les prisonniers n'ont pas le droit d'être ici ! - Il n'y a plus ni prisonniers ni gardiens depuis des millénaires ! La prison n'est plus qu'une ruine, le sortilège d'éternité est brisé. Vous n'avez plus aucune raison de rester ici. - Le sortilège qui m'a lié ici me contraint ! Qu'il n'y ait plus de prison n'y change rien. Vous ne pouvez pas rester ici. - Et si je brisais le sortilège ? - Vous, pauvre mortel ? Je sens à peine un frémissement de pouvoir en vous. - Il me revient lentement. - Je demande à voir, mais de toute manière, vous devez sortir de cette pièce pour le moment, ou je devrais passer à l'attaque car c'est mon troisième et dernier avertissement. - Nous sortons. - À quoi joues-tu ? Lui dis-je une fois les portes refermées. - À passer un nouveau pacte. J'ai besoin de puissants alliés surnaturels, et elle fera parfaitement l'affaire. - Jusqu'où t'arrêteras-tu ? - Jusqu'à ce que les destructeurs et protecteurs soient tous abattus, et que la nouvelle guerre des ténèbres, qui est maintenant imminente, soit terminée. Les mercenaires, qui ont entendu notre échange, sont horrifiés. - Pardon ? De quoi parlez-vous ? - Longue histoire, mais le temps que mes pouvoirs reviennent, nous pouvons vous la raconter... L'histoire commence à être longue à raconter, en effet, même si nous passons bien des choses sous silence. Les trois hommes discutent entre eux, longuement. Ils finissent par se mettre d'accord. - Ce que vous nous avez appris est très inquiétant, mais à peine croyable. Pourtant, certains évènements, et la réapparition de la Lame de Lumière, bien que sous une autre forme, semble corroborer vos dires. Nous n'avons aucune envie de voir cela arriver, et si vous voulez bien de notre compagnie, elle sera vôtre. - Nous n'aurons pas trop de vous trois pour nous aider. Viek sourit. - Je parlais de notre compagnie de mercenaires. Quand nous aurons mis notre capitaine au courant, il sera prêt à mettre ses hommes à votre disposition. - Euh, et quels sont vos tarifs ? - Nous avons le sens de l'honneur, vous savez. Vous nous avez sauvés à maintes reprises, et chaque homme compte, pour notre capitaine. Il est certain qu'il vous fera un prix raisonnable. - Nous verrons bien. Je n'ai jamais pensé à cette éventualité, mais il est vrai que nous devrons agir bientôt à grande échelle. Merci de votre offre. Même si mes fonds sont principalement en Valnar. - Ce ne sera pas un problème une fois que j'aurais maîtrisé cette ondine. - Qu'as-tu en tête encore ? - Surprise, surprise... - Aïe... Misère, je crains le pire. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 25-09-2021 Ah, encore un petit tour dont il a le secret? wait and see, disent nos frères d'Outre Manche-à défaut d'Outremonde!-. Je vais en faire autant, cher Inny 2 que je remercie une fois encore, KLO. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 26-09-2021 10 - Lieux connus Une journée encore, pendant laquelle, morts de soif, nous avons regardé la porte close et pensé à toute l'eau qui se trouve au-delà. Cédric est resté assis en tailleur, en pleine méditation, puis s'est levé au bout d'un fort long moment avant de nous dire qu'il était prêt. Nous avons tous poussé un soupir de soulagement collectif, puis rouvert la porte. Cédric discute avec Thémus, qui cette fois comprend rapidement les instructions. Ils entrent tous les deux de front et commencent à incanter. Nous restons sur le seuil à les regarder. L'ondine jaillit de l'eau à nouveau, et les prévient que les prisonniers ne sont pas autorisés à entrer dans cette salle. Ils continuent leur incantation sans répondre, et reçoivent un deuxième avertissement. Puis un troisième. Devant leur absence totale de réponse, elle quitte le bassin et s'avance à leur rencontre en glissant rapidement sur une grande vague. Les deux sorciers accélèrent leur incantation et terminent sur un cri tout en tendant leurs mains vers l'entité, qui s'immobilise brusquement. - Vous avez rompu le sortilège, mortels, je suis impressionnée. Adieu. - Tss tss, même pas un merci ? Pas question que vous nous quittiez comme ça. - Quoi ?! Je ne puis quitter ce lieu, qu'avez-vous fait ? - Nous n'avons pas rompu le sort, nous l'avons modifié. Si vous voulez regagner le royaume de l'eau, il vous faudra passer un pacte avec moi. - Vous allez regretter d'avoir fait cela ! Le seul pacte que vous aurez, c'est une promesse de mort ! Un déferlement d'eau se brise contre un mur invisible devant Cédric. - Vraiment, vous êtes si prompts à vous mettre en colère, vous autres esprits élémentaires. Je n'aurais pas pu réaliser ailleurs un tel sort de contrainte, le fait d'en disposer un ici déjà lié à vous m'a grandement facilité les choses. L'esprit se déchaine en vain, puis finit par abandonner. - Quel est le pacte que tu veux conclure ? Cédric se met alors à parler dans une langue sifflante qui m'est totalement incompréhensible. Cédric me souffle à l'oreille qu'il s'agit de la langue des élémentaires, dans laquelle sont passés les pactes. L'ondine hésite un long moment puis, vaincue, donne sa réponse avant de disparaître. - J'ai son nom secret. Nos ennemis vont avoir beaucoup de soucis à se faire désormais. - Excellent. Enfin, si nous parvenons à rentrer chez nous... - Prenez vos affaires, sauf les outres, et rassemblez-vous près de moi. Je vais nous amener près d'une taverne. - Aaaahh ! S'exclame Viek. Nous nous pressons autour de Cédric, qui garde les yeux fermés depuis plusieurs minutes. - Bon... croisons les doigts, parce que si j'ai fait la moindre erreur, nous ne le saurons jamais. Mais grâce au pouvoir que j'ai pu obtenir de l'ondine, cela devrait bien se passer. Mieux que je ne le pensais. - Hum... Le décor environnant commence à s'effacer doucement. L'obscurité envahit tout, et nous chutons de nouveau avant que les ténèbres se dissipent pour révéler ce qui semble être une place, éclairée par quelques lanternes. L'aube fait pâlir le ciel à l'est. Je regarde autour de moi... - Non... Tu nous a amené à Erdink ? Oui, c'est bien la taverne du serpent de mer ! Dis-je en regardant l'enseigne au-dessus de la porte toujours bien éclairée. Nous nous ruons à l'intérieur, nous attirant un regard surpris du tavernier à moitié endormi. Cette taverne, à l'image de plusieurs autres à Erdink, ne ferme jamais, mais il est rare de voir autant de monde débouler brusquement à une heure aussi matinale. Surtout en armes. Nous le rassurons rapidement sur nos intentions, je prends moi-même la commande - du lait, pas de la bière, au grand dépit de certains - dont Finnadan... Finalement, ce lait nous semble être le plus divin des nectars, et le repas que nous faisons, copieux petit déjeuner, restera longtemps gravé dans nos mémoires. - Bon, dis-je, il nous faut régler certains détails, comme racheter le matériel que nous avons perdu, puis nous irons à Valsein chercher mes fonds. Une chose, Ced, nos ennemis ont-ils pu détecter ce portail ? - Pas ce type-là, non. - Tant mieux. Bien, c'est parti. Je vous expliquerai en route ce que j'ai à l'esprit... Nous arrivons à Valsein en début d'après-midi. Quand je pense que j'y étais parti il y a quelques semaines à peine, seul et désireux de voir de nouveaux paysages et vivre quelques aventures, j'ai eu plus que ma part de l'un et l'autre. Si seulement je pouvais rester là et me reposer, simplement... Hélas, ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Je pousse la porte de l'auberge et suis tout de suite accueilli par Anna. - Bonjour Ludvik ! Te voilà de retour, déjà ? Non pas que je ne sois pas heureuse de te voir si tôt, mais tu partais loin, non ? - Bonjour Anna, oui, certes, mais j'ai fait quelques rencontres en route, et je suis revenu par magie. - Vraiment ? Tu vas avoir de belles histoires à raconter, alors. - Hélas, je ne peux rester. Je dois repartir rapidement sur les terres de Sandros. - Déjà... - Veux-tu bien offrir un repas à mes amis, s'il te plaît ? - Bien, je vais m'occuper d'eux. Je descends à la cave et ouvre le coffre, scellé par magie, que j'ai fait installer par Karl. J'en tire plusieurs plaques de commerce représentant une véritable fortune et le referme, puis les range soigneusement dans mon sac avant de remonter. Une chose de faite. Je m'installe à table à côté de Marc. - Alors ? Dis-je doucement. - L'homme aux allures de bûcheron installé dans le coin a sur lui quelques babioles précieuses et magiques qui n'ont rien à faire sur un paysan, dit Cédric. - Les destructeurs n'abandonnent pas si facilement, on dirait. Il va falloir veiller à tirer de lui toutes les informations que nous pourrons sur leurs activités ici avant de l'éliminer. C'est peut-être lui qui a indiqué à Johann quelle était ma route. Dans tous les cas, autant commencer par bousiller leurs activités ici, puis nous irons au bois de Shorein voir s'il y a bien une faille là-bas, et si nous pouvons faire quelque chose à son sujet. - D'accord. Nous terminons notre repas, je fais mes adieux à Anna, la gorge serrée, car j'ai vraiment envie de rester et de laisser tout tomber. Mais je ne peux pas. Je lui présente Marc, et elle est ravie d'apprendre que j'ai trouvé quelqu'un pour partager ma vie. Je sens qu'elle a le cœur un peu plus léger de me voir partir ainsi accompagné, il faut dire qu'au vu de notre groupe, les brigands y réfléchiraient à deux fois avant de vouloir nous détrousser. Ils préfèrent largement les voyageurs isolés ou les marchands. Nous sortons de l'auberge, et aussitôt la porte refermée, Viek et Finnadan se plaquent contre le mur. Nous nous éloignons rapidement et, à peine une minute plus tard, nous les voyons revenir avec l'homme que Cédric avait remarqué. Je guide tout le monde vers l'annexe de l'auberge et nous nous y enfermons pour le questionner dans la cave. J'espère juste qu'il ne s'agit pas d'un aventurier de passage ou nous aurons l'air malins. Mais j'en doute. Je le fouille et le débarrasse de tous ses artefacts, puis nous le ligotons sur une chaise. Cédric se charge de l'interroger et l'homme se montre tout de suite très docile. Nous apprenons qu'il s'agit d'un membre des Chevaliers du Nouvel Ordre. D'abord interloqués, nous le pressons de questions et il finit par admettre que c'est là le nom que se donnent les destructeurs. Bingo. Il nous en apprend long sur leurs activités en Valnar, et nous notons soigneusement noms et lieux. Surtout, cet homme n'est pas un Rêveur, ce qui va nettement nous simplifier les choses, car il ne va révéler à personne ce qu'il a pu apprendre sur nous. Cédric nous demande de le laisser s'en charger, assurant qu'il ne restera rien de lui. Nous sortons donc et j'en profite pour examiner avec Marc ce que j'ai récupéré sur lui. Je choisis pour moi un bracelet de robustesse, que je mets à mon poignet, et offre aux mercenaires le reste, car, s'il ne nous ont rien demandé jusqu'à présent, je tiens à leur montrer qu'ils comptent pour moi. Ils sont ravis de mes cadeaux, et je sens que leur respect envers moi a encore augmenté. Je jette un coup d'œil vers la porte, devinant ce qu'il s'y passe. Ça ne me plait pas de devoir tuer et encore tuer, mais ces gens sont des fous dangereux, et l'avenir qu'ils cherchent à mettre en place est des plus effroyables. Cédric ressort enfin et nous fait un signe de tête. Nous pouvons repartir. Ce que nous avons appris de leurs bases ici, sur leur nombre et l'étendue de leur réseau fait pâle figure à côté de l'information concernant leur plan actuel. Que peuvent-ils bien faire dans le bois de Shorein ? S'intéresseraient-ils à la faille entre les mondes, eux aussi ? Et pour quoi faire ? Nous devons absolument le découvrir - et les en empêcher. Fin du livre IV Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 27-09-2021 1 - Le bois hanté Lisière du bois de Shorein, royaume Valnari, en Outremonde - Comptes-tu enfin nous dire ce qui t'es arrivé dans ce bois, me demande Cédric alors que nous en observons la lisière, à une bonne demi-heure de marche de nous. Nous avons quitté la route principale pour contourner le bois par le nord, afin de prendre un chemin peu connu qui devrait nous permettre d'éviter de tomber tout de suite sur des patrouilles. Nous avons pris un peu de repos au pied d'une butte dont les buissons dissimulent l'entrée d'un tunnel filant sous une bonne partie de la forêt. J'avais quitté le bois par là quand j'avais enquêté sur les rumeurs de hantise. - Je regrette, mais si je romps ma promesse, nous risquons d'avoir de sérieux ennuis surnaturels. Je préfère nous éviter ça. - Hum. - Désolé. Mais ça ne m'empêchera pas de vous guider en utilisant ce que j'ai pu apprendre lors de mon voyage précédent afin d'éviter la plupart des problèmes. - Mouais. Il y a une route par ici, tu dis ? - Regardez sous les buissons, juste là. - Tiens tiens... Un tunnel, rien que ça. - Faisons de la lumière et allons-y. J'ai fait le chemin en sens inverse et dans le noir la dernière fois, mais le chemin m'a semblé rectiligne et sans ouverture annexe. Je vais passer le premier. Nous descendons prudemment et entrons dans le tunnel glacial. Nous devons avancer en file indienne, et j'ai pris la tête cette fois-ci, suivi de Cédric et des autres, Finnadan fermant la marche. La lumière du bâton me permet de découvrir le passage, étroit passage taillé dans la roche, qui descend en pente raide avant de s'élargir alors que la pente s'adoucit et finit par arriver à l'horizontale. Viek vient alors à ma gauche, et notre groupe se resserre tandis que nous arrivons dans une plus grande salle. Sur la droite, un suintement d'eau coule le long du mur, et sur la gauche, je vois des ouvertures circulaires aux bords dentelés, que je n'avais pas remarqué dans l'obscurité. Viek dégaine son épée, entraînant le même geste de ma part, et inspecte les ouvertures en faisant la grimace, puis nous fait signe de rester silencieux et de continuer. Ce n'est que bien plus loin qu'il murmure que ces ouvertures ont été faites par des vers des rocs. Voilà qui m'inquiète quelque peu, l'idée d'être passé près de ces tunnels dans le noir me fait frissonner rétrospectivement. Rien ne nous attaque, toutefois, et le chemin remonte bientôt pour arriver à une ouverture qui laisse filtrer la lumière. Bon. Maintenant, tout peut arriver... Nous sortons et nous mettons en formation avant d'avancer. Je suis toujours en tête avec Viek, suivi par Cédric et Thémus, tandis que Corken et Marc surveillent nos flancs un peu plus à l'écart. Finnadan termine la marche. Cette femme a un instinct de loup. Même Cédric qui sait être discret n'a pas pu la surprendre. Je me réjouis une nouvelle fois de l'avoir à nos côtés. Chacun de nous, à sa manière, est bourré de talents complémentaires, et nous formons une équipe redoutable. Espérons que cela suffira. Nos ennemis aussi sont redoutables. Nous nous frayons un chemin parmi les buissons jusqu'à arriver dans une zone plus dégagée. Je prends le temps de me repérer puis avance de nouveau en espérant ne pas me tromper. Aucun signe de vie pour le moment. Ça ne devrait pas durer... Je déteste ces bois. Moi qui m'étais juré de ne jamais y remettre les pieds... Les souvenirs de ma précédente expédition me reviennent douloureusement. J'ai frôlé la mort ici. Et l'idée du destin qui m'attendait si je mourais dans ces bois m'avait plongé dans un état proche de la panique. J'espère que je n'ai pas amené mes compagnons dans un piège fatal. Même je ne suis pas sans atouts, cette fois-ci, ce qui hante ces bois est terrifiant et je ne sais si nous pourrions y résister si nous déclenchions la colère de l'une des forces qui hantent ces lieux. Les arbres se resserrent, étendent leurs branches en quête du moindre rayon de soleil, nous plongeant dans la pénombre. Une oppressante sensation se met à peser sur nos épaules tandis que la température chute brutalement. Ça commence... Je regarde aux alentours et finis par voir une lueur spectrale sur ma gauche. Je progresse dans cette direction, sachant que de toute façon, je n'y échapperai pas. La lueur émane de la silhouette d'un homme qui me regarde froidement. Il devient de plus en plus net et Marc, Cédric et Finnadan ont le souffle coupé à la vue de sa tenue. Tout comme je l'avais été à l'époque. On n'imagine guère rencontrer en Outremonde un fantôme vêtu d'un treillis militaire. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 28-09-2021 Ah, un soldat égaré en tenue camouflée? Et que cherche-t-il donc, ce brave défenseur spectral? Ce doit être curieux à voir, un ectoplasme vêtu en pioupiou! Mais au fait, tenue militaire de quelle époque : légionnaire de Rome? Franc genre Clowig avec la francisque en travers de la ceinture et un vase sous le bras? armure médiévale, heaume à panache avec écu armorié? Mousquetaire style Louis XIII? Fantassin en bleu horizon? Éclaireur avec lunettes à infrarouge et "Kalash"? Nous saurons bien demain quel est son équipement. Patience... Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 28-09-2021 Plutôt de notre époque ou d'un passé récent. Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 28-09-2021 2 - Les victimes de la faille - Vous aviez prêté serment, Ludvik, et voici que vous revenez avec d'autres personnes. - C'est pour une bonne raison, croyez-moi. Un groupe de gens très dangereux s'est installé dans la forêt, ils sont en quête de la faille entre les mondes. S'ils la trouvent, la Terre courra un danger terrible. - Ce qu'il advient des vivants n'est plus de notre ressort. - Ah ? Ce n'était pas votre opinion la dernière fois. Vous avez choisi un bien mauvais moment pour vous détacher des affaires de ce monde. Dans ce cas, pourquoi vous soucier de ma promesse ? Elle n'a plus d'intérêt à vos yeux. - Tu disais être un homme d'honneur... - Je le suis. Mais mon honneur exige que je me batte pour la survie de la Terre. - Les combats sont vains... nous t'apporteront la paix éternelle pour nous avoir trahis. - Pfff... C'est vous qui allez la trouver. Vous ignorez totalement de quelle puissance nous disposons. Si vous vous lanciez plutôt à l'attaque de nos adversaires, nous n'aurions plus aucune raison d'être là. Le fantôme me fixe des yeux en réfléchissant longuement. Je continue de tenter de le convaincre. - Peu nous importe à vrai dire. Tout ce que nous cherchons, c'est la paix, le repos, et vous autres intrus nous empêchez de le trouver. - Ce n'est pas en restant sans rien faire que vous le trouverez. C'est en faisant ce que vous n'avez pas pu faire de votre vivant ! C'est pour ça que vous êtes coincés en ce monde ! Vous devez accomplir votre tâche, et tant que vous ne l'aurez pas fait, vous resterez ici - pour l'éternité. - Quelle tâche ? - Défendre votre pays. Vous aviez prêté serment, et ça, ça a une importance en Outremonde. Je suis inspiré aujourd'hui... espérons qu'il va gober ça. Et, qui sait, je peux même avoir raison. Dans tous les cas, j'aimerais éviter de voir tous ces fantômes nous attaquer. Et si je peux les lancer sur les destructeurs... - Tes paroles sont sensées... tu as peut-être raison. Nous avons oublié ce pour quoi nous nous battions. - Je suis content de vous avoir permis de vous en souvenir. Ces individus, que nous appelons les destructeurs, projettent d'anéantir toute vie sur Terre. Tout ce pour quoi vous vous battiez sera réduit à néant. S'ils réussissent, jamais vous ne trouverez le repos. - Nous ne les laisseront pas faire. Où sont-ils ? - Dans la forêt, nous ignorons où. - Nous les trouverons. Ils ne pourront pas nous échapper. - Ravi de l'apprendre. Le fantôme s'éloigne à grande vitesse et disparaît rapidement. - Tu peux nous expliquer, maintenant, vu qu'ils n'ont plus rien à faire de ton serment ? Demande Marc. - Je ne sais pas tout... Il y a quelques années, sur Terre, un groupe de militaires s'est fait happer par la faille et a débouché dans ces bois. Il y aurait déjà de quoi s'inquiéter, mais en cherchant où ils avaient bien pu arriver, ils sont tombés sur un cercle d'esprits des bois qui ont peu apprécié l'intrusion d'hommes armés dans leur lieu sacré et les ont tous tués. Complètement désorientés et horrifiés, loin de leur pays, ils n'ont pu trouver le repos et sont devenus des fantômes. Ils ont chassé les esprits des bois et ont gardé ce lieu depuis lors. Lorsque je suis arrivé, j'ai bien cru que j'allais me faire écharper, mais j'ai fini par leur faire plein de promesses et j'ai enterré leurs restes en espérant que cela les aiderait. En vain, mais ils ont apprécié l'attention et m'ont laissé partir. - J'ai idée que les destructeurs vont avoir du souci à se faire. - Ils disposent aussi de puissantes ressources magiques, reprenons notre route et voyons si nous pouvons ajouter notre grain de sel à ce chaos. Nous progressons rapidement tandis que je guide mes compagnons vers l'endroit où la faille s'était ouverte, pour le plus grand malheur des soldats. Ma main frôle fréquemment le pommeau de mon épée. Les destructeurs préparent quelque chose d'important pour eux, quoi que ça puisse être, et je me réjouis de porter un coup dur à leurs plans. Un fantôme apparaît brusquement devant nous, me faisant sursauter. J'ai horreur de ça, à croire qu'ils le font exprès. - Nous les avons trouvé, mais nous ne pouvons pas les approcher. - Guidez-nous, nous vous ouvrirons le passage. - Ils sont à la faille. Suivez-moi... - Avez-vous pu voir ce qu'ils font ? - Ils ont en train de l'ouvrir. Il faut les en empêcher... - Nous sommes là pour ça. - Là. Nous avons couru pendant une bonne demi-heure, et nous nous accroupissons à l'abri des buissons pour observer le camp des destructeurs tout en reprenant notre souffle. Ils sont bien une cinquantaine, qui ont déblayé un large espace autour de la faille, trait bleuté zigzaguant dans l'air au centre de la clairière. Divers instruments étranges font cercle autour d'elle, appareils magiques apparemment destinés à provoquer son ouverture. Le processus a l'air déjà bien engagé, car la fois où j'étais venu, elle était à peine perceptible, comme un frémissement dans l'air. - Nous devons faire vite. Pouvez-vous briser le cercle spirituel ? - Oui, sans problème, il suffira de briser le tracé du cercle à l'aide de mon bâton, dit Cédric. Mais ce qui m'inquiète, c'est le gros rocher, là-bas. Je regarde dans cette direction, le rocher en question n'était pas là la dernière fois. - En effet, il n'a pas sa place ici. - Je ressens des radiations magique puissantes en émaner, nous devrons faire attention. - Compris. Il est temps de faire un plan rapidement. - Nous sommes tous rassemblés autour de la clairière et prêts. Nous n'avons pas encore été repérés. - Parfait. Bien, je pense que... - Il n'est plus temps, mortel ! La faille s'ouvre ! En effet, le tracé zigzaguant se stabilise en un trait parfaitement vertical qui commence à s'élargir. - Allons-y alors, et faisons un maximum de dégâts. À toi de jouer, Ced ! Les autres, détruisez les appareils en priorité ! |