Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi, terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi, terminé) (/showthread.php?tid=208) |
RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 21-03-2023 Pas très sympa, le Frantz. Il refuse son aide à un "pauvre vieillard" . Et si ce dernier décédait brusquement? Le chef aviateur se retrouverait alors avec un cadavre dans la tête : situation inédite s'il en est! Et comment, alors, trouver une sépulture ? Voilà un cas à faire étudier par des "psys" en formation...Prochain thème d'examen : organiser un cimetière pour des idées mortes. Vous avez 3 heures... RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 23-03-2023 Valtunin, palais de l'Archonte
Chapitre 27 A Valtunin, au même moment. Les trois miraculés ont passé la nuit dans des chambres du palais de l'Archonte, après de rapides explications à ce dernier. Le conseil de Valtunin comprend plus de membres qu'à Syl et son rassemblement est par conséquent plus long. Au petit matin, Evran, qui est plus matinal, scrute son chéri avant d'enfouir sa tête sous la couverture, dans l'intention de réveiller son homme de la manière la plus agréable qu'il connaisse. Justin ne se manifeste pas tout de suite mais son sexe se gonfle quand son chéri commence à couvrir son torse de bisous, goûtant au passage à sa peau salée. Evran sourit et amorce une descente. Il s'arrête une première fois au niveau du thorax, pour aller exciter les tétons de son amant, avec sa langue. Il fait un autre arrêt, plus court, sur le nombril. Il sent le Terrien se raidir d'impatience. Plus de doute possible, ce dernier est maintenant réveillé et attend la suite. Evran reprend son chemin et en quelques secondes, c'est le terminus. Une virilité à son zénith s'offre à lui. L'autochtone la fait glisser entre ses lèvres et s'efforce de faire gonfler davantage ce délicieux gland, à force de caresses buccales. Le Terrien bouge de plus en plus au cours de cette sublime fellation, avant d'émerger complètement du sommeil, devenant acteur. Il caresse la tête de son chéri pour lui signifier son réveil, tout en continuant d'apprécier les lèvres qui s'activent autour de son sexe. Constatant que son homme prend de la vigueur, Evran dirige sa langue sur le frein et se concentre sur cette zone très sensible. Justin est pris de soubresauts mais il refuse de venir trop vite. Il écarte son chéri lorsqu'il sent la sève lui monter. - Attends... Je voudrais que tu me fasses l'amour... Lui demande Justin, en laissant ses doigts se promener sur son épaule. Evran lâche à regret la hampe de son amant, puis émerge complètement de la couette. Il va ensuite se caler contre Justin pour l'embrasser. Il n'existe pas de meilleure façon de commencer une journée. Après une minute, l'autochtone relâche son étreinte et cherche des yeux quelque chose dans la pièce richement décorée. - Tu cherches quoi ? demande Justin, intrigué. - Il doit y avoir un pot de lubrifiant quelque part.... - Parce qu'il est de coutume d'en laisser dans les chambres d'hôtes ? demande-il, incrédule. - Ben oui, répond simplement Evran. « Ils sont surprenants les gens d'ici ! » - Ce n'est pas ce truc-là ? se hasarde Justin, en désignant un récipient dont la forme rappelle vaguement un bol. - Si ! Tu veux bien m'en mettre ? demande le jeune homme, en regardant son chéri avec comme des étoiles dans les yeux, un regard auquel le concerné ne peut pas résister. - Oui, bien sûr ! Justin applique délicatement la mixture sur la verge d'Evran mais celui-ci se retourne. Le Terrien fronce les sourcils, puis comprend où son homme veut en venir. Ils se retrouvent donc en position soixante-neuf. Le Terrien étale toujours le lubrifiant sur le sexe de son chéri, tandis qu'Evran lui gobe sa hampe, en faisant travailler sa langue, tout en lui caressant la rosette des doigts. Après quelques minutes de ce traitement, la pièce semble se réchauffer, sous l'effet de leur excitation. Justin se positionne devant son chéri, sur le dos et se rapproche de manière à plaquer son fessier contre la virilité de son homme. Contrairement à ce que le Terrien pensait, il ne ressent aucune douleur lorsque la verge de l'autochtone le pénètre doucement. Une fois cette étape délicate passée, l'excitation gagne tout son être et il ne tarde pas à ressentir cette plénitude si caractéristique qu'est l'extase. Evran commence ses va-et-vient, d'abord très doucement, empalant son chéri avec une grande délicatesse. L'autochtone semble gagner en assurance lorsqu'il entend le Terrien exprimer son plaisir par de petits gémissements. - Continue, s'il te plaît... L'encourage Justin, entre deux soupirs de bien-être. La respiration du jeune homme se saccade. Rien jusqu'alors ne lui a procuré tant de plaisir que de s'abandonner complètement à un homme qu'il aime. Jusqu'alors, il n'avait connu que le sexe. Et quand l'amour vient s'y combiner, l'ivresse est indescriptible. Après encore quelques-uns de ces merveilleux instants, Evran sent l'extase arriver. Il accélère de beaucoup ses vas-et-viens. Son bassin vient s'entrechoquer contre ses fesses à chaque passage, ce qui rapproche également Justin de l'orgasme. Ils gémissent, avant qu'Evran ne pénètre Justin jusqu'à la garde, ce qui lui arrache un petit cri, après quoi ils jouissent de concert. Le Terrien sent le fruit de la jouissance de son aimé se répandre en lui. Essoufflé, le couple s'écroule sur le lit. Ils restent l'un sur l'autre un bon moment, avant de se nettoyer mutuellement. L'heure étant plutôt avancée, ils s'habillent pour rejoindre Anthony dans l'un des salons du somptueux palais de marbre. « Oh, la misère... », pense Justin, en se rendant compte qu'il ne peut marcher normalement, car il sent encore la virilité volumineuse de son homme en lui. Sa démarche, n'échappe pas à Anthony, qui est toujours très attentif quant à son environnement proche. - Y'en a qui se sont bien amusés ! le taquine-il. - Euh... Bafouille Justin. - C'était bien ? reprend Anthony, un rictus aux lèvres. - Arrête, t'es lourd... - Ce qui va me faire bien rire, c'est la tête que les gens du conseil de Valtunin vont faire tout à l'heure en voyant la démarche de cow-boy ! insiste Anthony, d'humeur joyeuse. « Suffira de faire attention... », se rassure l'ambassadeur. - D'ailleurs, on devrait peut-être commencer à y aller maintenant... On verrait un peu Valtunin au passage... Suggère Evran, désireux de visiter cette ville chargée d'histoire. - Tu crois qu'ils sont déjà là ? - Oh oui, ils sont probablement en train de s'entretenir entre eux. - Alors c'est d'accord ! répond Justin. - L'Archonte m'a informé pendant que vous... dormiez. La Tour Noire où le conseil se réunit est juste en face, il faut juste traverser la rue et faire un petit kilomètre, signale Anthony. Les trois compagnons se lèvent. Ils restent bouche-bée une fois dehors. À leur arrivée, la nuit dernière, les rues étaient désertes et Valtunin semblait n'être qu'une ville peu peuplée et ennuyeuse. L'équipe constate que la cité ne donne pas du tout les mêmes impressions de jour. Les rues sont bondées, des troqueurs y sont installés, ainsi que des soldats en armures de fer, d'argent ou plus rarement, d'or. Ils aperçoivent aussi d'immenses chariots tractés par de gros dinosaures comme des tricératops apparemment domestiqués. D'autres petits dinosaures d'environ un mètre effectuent divers travaux, sous la surveillance que quelques personnes. Les bêtes semblent être de différentes espèces. Evran lui-même est subjugué par le spectacle mais il est le premier à redescendre sur Sterrn. - On ne devait pas aller à la Tour Noire ? rappelle-il. - Si, pardon. Ils traversent la rue à regret de ne pouvoir s'y attarder et aperçoivent rapidement la fameuse Tour Noire, qui porte fort mal son nom. « Ils exagèrent, elle n'est noire que sur le dessus ! », pense Justin. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 23-03-2023 "Noire que sur le dessus" : cela me rappelle l'anecdote du président Mac-Mahon en visite vers Toulouse qui avait eu la malchance d'être presque totalement inondée par la Garonne. Le maréchal s'était écrié, semble-t-il : «Que d'eau...que d'eau! -Et encore, vous ne voyez que le dessus, ajouta un facétieux assistant méridional». Justin prend de plus en plus à cœur l'amour que lui porte Evran. C'est très beau, ce qui arrive à ces deux jeunes. Justin a bien mérité toutes les attentions de son tout nouveau "petit copain". RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 25-03-2023 Chapitre 28 Une fois plus près, alors qu'ils s'apprêtent à entrer, deux gardes en armures dorées, zak en main, s'avancent vers eux. L'une des sentinelles toise Anthony. - Vous avez les yeux marron, vous êtes les invités. Soyez les bienvenus, disent-ils en s'inclinant. Par mesure de précaution, nous devons vous fouiller, j'espère que vous n'y verrez pas d'objection... - Non, je comprends, faites votre travail, répond Justin, diplomate. Après une fouille minutieuse, les gardes s'inclinent de nouveau avant que le plus gradé ne s'explique. - Je suis confus mais c'est une question de sécurité, car le grand commandant Valvor Grohen est incarcéré dans cette tour... Notre guilde, les Éclairs de la Nuit, serait déshonorée à jamais s'il s'échappait. - Votre guilde ? questionne Anthony, curieux. - Nous sommes un rassemblement de gens appliquant à la lettre les préceptes du dieu-Foudre, qui ne sont pas assez rigoureusement suivis par les prophètes désignés. Notre ordre compte les hommes qui partagent cette opinion. Force est de croire que la Foudre est avec nous : Notre guilde comporte les meilleurs guerriers de Sterrn à l'exception des Neldars, quoique nous les égalons parfois... - C'est un groupe d'extrémistes réactionnaires adorant Thorn, ils puent la prétention mais ils sont assez influents ici... Chuchote Evran à l'oreille de Justin, qui hoche discrètement la tête. - Dites-moi... Reprend Justin, à voix haute. J'ai beaucoup entendu parler de Grohen, est-ce qu'il serait possible pour nous de le voir ? Nous n'avons jamais vu de Valvor, vous comprenez... Les gardiens se raidissent et le chef s'apprête sans doute à protester mais Anthony intervient à temps. - Étant donné que vous nous avez fouillés comme il se doit, vous pouvez nous accorder cette faveur. De toute manière, je doute fortement que nous fassions le poids contre des guerriers tels que vous... Les deux gorilles se détendent, sensibles à la flatterie. Visiblement, Anthony a bien cerné les énergumènes à qui il a affaire. - Après tout, vous êtes des invités de l'Archonte... Suivez-nous. « Ils sont vraiment bas de plafond, Tony est pas subtil du tout ! », pense Justin, qui constate que la bêtise n'est pas une spécificité de la Terre. Après un dédale de couloirs, le groupe arrive devant une pièce lourdement gardée. Plus d'une dizaine d'hommes de la guilde des Éclairs de la Nuit surveillent une grande cellule, nichée dans un mur. Cellule de Grohen
A l'intérieur, un grand Valvor de plus de deux mètres se tient debout, l'air fier malgré sa condition de captif. - Si vous allez le voir de plus près, ne vous laissez pas impressionner par ce qu'il pourra vous dire et ne restez pas trop longtemps... Suggère le capitaine de la garde, moins sûr de lui qu'il le paraissait jusqu'alors. Justin regarde ses deux amis, puis s'avance. Le Valvor relève la tête, curieux et lui fait signe d'approcher. Intrigué, Justin reste tout de même à plus d'un mètre des barreaux. - Approche donc... Je ne vais pas te manger, les gardes ne me le permettront pas, glisse le Valvor. Sa voix est aussi calme que sinistre. - Non, je ne vous fais pas confiance. - Et tu as bien raison... Tu viens d'ailleurs, n'est-ce pas ? Tu ne viens pas de Sterrn ! devine Grohen. « Facile à deviner, avec mes yeux... » Un peu étonné malgré tout par cette entrée en matière, Justin se sent peu à l'aise, ce qui n'échappe pas à Grohen, qui en profite pour le déboussoler davantage. - Étonnant, n'est-ce pas ? Je lis en toi ! reprend le Valvor, en fixant Justin dans les yeux avec une telle intensité qu'il en frémit. Tu viens d'un autre monde en tant qu'ambassadeur ! Je vois aussi beaucoup de souffrance en toi... Oh oui... Rejeté par des amis, puis ta famille, tu t'es jeté sans réfléchir sous l'influence de ton dernier ami mais était-ce la bonne décision ? N'était-ce pas un coup de tête ? Est-ce vraiment une chance de fouler le sol de mon monde, qui est un endroit dangereux ? Tout se paie, penses-y... Les dirigeants de votre organisation sont-ils dignes de ta confiance ? Justin fronce les sourcils, il sent comme une aura étrangère s'agiter à la lisière de la conscience. Non content de voir à travers son esprit, le Valvor tente de s'y imposer sournoisement. Du long de sa tirade, le ton de Grohen devient de plus en plus inquisiteur, prenant plaisir à écraser Justin de sa supériorité intellectuelle ainsi qu'avec son don psychique. Toutes les craintes qu'il avait oubliées au cours de ces derniers jours lui reviennent à pleine force dans la figure... Les véritables intentions d'Anthony, sa famille, les insinuations de Grohen lui font froid dans le dos. Sa respiration se saccade, son esprit s'embrume et sans réfléchir, il s'approche du Valvor, comme hypnotisé par lui. Heureusement, Anthony et Evran, suivis des deux gardes se sont avancés eux-aussi, en voyant la tournure que prend le face-à-face. Tony tire Justin vers lui pendant que son chéri lui administre quelques baffes. - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande le Terrien, étourdi. - Grohen a utilisé son pouvoir de clairvoyance pour semer le doute dans ton esprit et tu n'étais plus conscient de tes actes, explique un garde. Je t'avais dit de faire attention ! - Ainsi donc mon maître, le grand Morgal, dieu du Chaos et seigneur du monde disait vrai : Il existe d'autres mondes à conquérir ! se réjouit Grohen, en fixant malsainement ses visiteurs. Anthony s'apprête à lui parler d'Angolliat, pour le provoquer mais les gardes ne désirant pas de grabuge l'en empêchent. Les explorateurs s'en retournent ensuite vers la salle du conseil, escortés des deux gardes aux armures dorées. Justin n'échange pas un mot, encore secoué par sa rencontre avec Grohen. Son inattention est telle qu'il ne voit même pas arriver un homme en toge qui ne regarde pas non plus devant lui et ils se percutent. - AIE ! Se plaint l'homme. - Vraiment désolé, se confond Justin. Je pensais à autre chose et je ne vous ai pas vu venir... - Ce n'est rien, répond l'homme en se massant le front. Vous êtes les fameux ambassadeurs ? - Oui mais qui êtes-vous ? - Je suis Javal. Je suis le prophète de Shyna de Valtunin... A l'annonce du nom, Justin et Anthony se regardent bizarrement, au risque d'éclater de rire. Evran et le prophète le remarquent et froncent les sourcils. - Des fois, j'ai du mal à vous suivre... Dit Evran. - J'aimerai savoir pourquoi vous riez comme ça ! demande Javal, faussement offusqué. Les deux Terriens se regardent et échangent un clin d'œil complice, sous l'œil blasé d'Evran. - Ils sont dingues... - En fait, Javal... s'étrangle Justin, avant de se reprendre. Votre nom veut dire quelque chose dans notre langue... Selon l'interprétation derrière, ça peut être assez drôle... - Ah, je vois. Un cadeau empoisonné de mes parents, alors... Mais que signifie mon prénom, exactement ? Justin hésite, ne connaissant pas cet homme ni l'étendue de son auto-dérision. Néanmoins ce dernier n'aura jamais la réponse, car une note métallique retentit. Le conseil va apparemment reprendre. Ils suivent l'homme dans la salle prévue à cet effet et constatent que cinq personnes sont assises sur des trônes d'or ou d'argent, autour d'une table en bois local. Ils débattent des affaires courantes de Valtunin, lorsque le dernier membre du conseil prend place sur son trône. Ils remarquent que quatre autres personnes sont assises sur de simples chaises, en périphérie de la table. Justin déduit que ces derniers occupent sans doute une fonction moins importante. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 25-03-2023 Bienvenue dans la salle du conseil. Quelle conséquence va donc avoir l'introspection en Justin de Grohen-le-scrutateur? Intéressant, non? RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 27-03-2023 Chapitre 29 - Bien, nous sommes maintenant au complet et nous allons pouvoir nous préoccuper comme il se doit d'une affaire qui nous concerne tous... Déclare le vieil archonte, en posant les yeux vers les Terriens. - On n'aurait pas dû les accueillir, vu leurs yeux, ce sont de mauvais démons... Grogne un homme en armure d'or et d'argent. Probablement le chef de la guilde locale. Les autres membres se raidissent. - Très délicat, Tructor. Comme tout dans cette guilde de béotiens... Soupire un homme à l'apparence assez frêle qui, d'après les motifs de son trône, doit être le prophète du Dragon. - Hé ! Je ne vous permets pas ! proteste Tructor, le maître des Éclairs de la Nuit. - Silence ! grogne l'Archonte, ramenant le calme. Nous avons quelques questions à vous poser. Commençons par la plus préoccupante : Vous arrivez directement de l'Antre d'Angolliat, comment se fait-il ? Pendant que Justin narre aux membres du conseil de la capitale leur périple dans les cavernes, il se rend compte avec amusement à quel point les différentes personnalités du conseil divergent. Javal, le prophète de Shyna est complètement lunatique et ne semble pas très préoccupé par le récit, il baille ou regarde ailleurs. Le représentant des marchands, un homme grassouillet, paraît lui aussi complètement dans son monde et préfère reporter son attention sur ses multiples bijoux. Tructor, le maître des Éclairs de la Nuit, quant à lui, suit le récit de Justin avec attention mais il se frustre vite faute d'assez de combats pour le captiver. Seul l'Archonte et les prophètes de la Foudre et du Dragon paraissent être normaux et compétents, parmi les notables aux trônes d'or. Lorsque Justin achève son récit, ces trois derniers semblent soucieux. - C'est malheureux... Commente le prophète de la Foudre, qui n'avait pas encore ouvert la bouche. - En effet, renchérit l'Archonte. Dites-moi, quelle est la profondeur du trou que le Tarar a causé ? - Un peu plus de quatre mètres... Dit Evran, après un instant de réflexion. Les prophètes grimacent. - Il faut organiser une expédition dès que possible pour combler ce trou... Il serait dangereux pour nos concitoyens que les araignées établissent des nids si près d'ici... - Je m'en charge avec les Éclairs, la vermine ne fera pas long feu ! lance Tructor, sous les regards désapprobateurs du reste du conseil. - Je ne crois pas que ce soit une bonne idée... le reprend l'Archonte, avec calme. - Personne d'autre que nous n'est plus digne de mener cette mission d'éradication ! - Je pense que Hektur est plus indiqué, tranche l'Archonte, en désignant le prophète de la Foudre. - Ses hommes ne sont que des amateurs ou autres chasseurs qui ne connaissent rien d'autre que des proies sans défense ! vocifère le chef des Éclairs, mécontent. « Des dinosaures, inoffensifs ? », pense Justin, qui trouve cet homme parfaitement idiot. - Tructor, ce n'est pas une mission de combat et il n'est nullement question d'éradiquer quoi que ce soit. Il faudra tout simplement combler un trou. Ce n'est pas un travail de guerrier, bien qu'il y en aura quelques-uns pour garantir la sécurité des autres... Aurais-tu si peu de considération pour tes hommes pour leur confier ce travail qui ne leur correspond pas ? demande le prophète du Dragon, qui sait parfaitement comment manœuvrer cet individu. - Vous... avez raison. Ce travail n'est pas digne de nous. « Connard prétentieux... » - Alors c'est entendu. Hektur partira dès que possible avec une dizaine d'Éclairs, au cas où. Quelques alchimistes ou artificiers seront aussi du voyage, ainsi que des hommes choisis par Hektur. Pas d'objection ? Un peu plus tard, le conseil se fait moins formel, préparant les relations diplomatiques avec les Terriens. Le porte-parole des marchands de Valtunin se montre très intéressé et pose diverses questions quand le sujet des échanges de marchandises et technologies est abordé. Visiblement cet homme un est requin dans son domaine. Néanmoins, le conseil ne s'éternise pas, car Hektur prend congé, afin de préparer sa mission. Il est aussitôt rejoint par Javal. Ce dernier, s'il ne s'est pas senti très concerné par cette réunion, a tout de même pris une décision suite à sa rencontre avec Justin. - Je dois informer ma déesse à propos des visiteurs de l'autre monde, je ne reviendrai qu'après ma tâche accomplie... Informe le prophète. - Merci. À moins que quelqu'un n'ait quelque chose à ajouter, le conseil est clos, déclare l'Archonte, qui se lève. D'après la position du soleil, il n'est pas encore midi quand l'équipe sort de la Tour Noire. Ils décident de visiter la capitale des hommes de Sterrn. C'était sans compter l'apparition d'un zeppelin grisâtre dans le ciel. - REGARDEZ DANS LE CIEL ! hurle une sentinelle équipée d'une armure argentée, depuis un étage de la Tour. « Oh non... Déjà », soupire intérieurement Justin. - C'est ton peuple ? demande Evran sans pouvoir détacher les yeux de l'engin volant. - Oui. - Votre peuple est vraiment incroyable... - À VOS ARCS ! ordonne Tructor, en sortant, excité à l'idée du combat. Il est évidemment de ceux qui frappent d'abord et réfléchissent après, quelles que soient les conséquences. Justin, prit de panique, cherche l'Archonte des yeux et court vers lui afin d'éviter une catastrophe. Sa garde personnelle se raidit. - Attendez ! C'est mon peuple. Ils vont se poser quelque part où il y aura de la place... Ils viennent sûrement nous récupérer ! - RANGEZ VOS ARCS ! LES HOMMES DANS CET ENGIN VIENNENT EN AMIS, ILS NE NOUS FERONT AUCUN MAL ! Les Valtunois obéissent mais leur regard reste rivé sur la machine volante. Pour beaucoup voler est un rêve d'enfant, d'autant plus sur Sterrn ou l'altitude est souvent gage de sécurité. Jamais ils n'avaient imaginé que cela pourrait un jour être autre chose qu'un rêve. --- --- --- Sur le plateau de la Base-Noyau, au même moment. Richard Archer s'avance vers le centre de la base d'un pas pressé et ordonne aux deux hommes vêtus de noir d'ouvrir un passage vers le Terre. - C'est pour mon rapport hebdomadaire à notre seigneur, précise-il. - Bien, monsieur. L'explosion que cause l'ouverture n'impressionne même plus Richard, maintenant habitué. Il s'approche de la fenêtre nouvellement créée, suffisamment pour capter le réseau et lance un appel depuis son mobile. - Allo ? - Monseigneur... Salue Richard. - Tu tombes bien, Richard... Les simulations du scaphandre sont terminées, c'est une réussite totale, bien au-delà de mes espérances... Rejoins-moi sur Terre immédiatement. - Bien, Monseigneur, répond Richard, après un court instant d'hésitation. - Nous allons enfin pouvoir appliquer nos plans... Murmure le Seigneur Frégast. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 27-03-2023 On va donc goûter les plans de ce seigneur. Allez, ramène ta fraise, Frégas...tel! Tu feras concurrence à celles de Plougastel. On verra quelles sont les meilleures en cette saison. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 29-03-2023 Chapitre 30 En France, quelque part à Lille. Richard s'avance d'un pas anxieux et précipité sous la pluie. Cela fait bien longtemps qu'il n'est pas venu ici, dans la résidence secrète de son maître, le Seigneur Frégast, comme on le surnomme. La première rencontre entre Richard et lui remonte à une vingtaine d'années quand il n'était pas encore appelé « Frégast ». Au départ, Jean-François, car c'est son véritable prénom, était un jeune homme très charmant au caractère bien trempé. Son charisme était inégalable et il brillait tellement en société que nul n'aurait soupçonné sa vraie nature. Jean-François alias Frégast s'était rapproché de Richard et ils étaient devenus amis assez rapidement. Mais Richard s'est vite rendu compte que son ami nourrissait une profonde aversion pour toute forme d'autorité, une soif de pouvoir insatiable, ainsi qu'une convoitise digne de la psychose pour deux bagues chargées d'histoire. Celles-ci appartenaient de ce temps-là à ses parents. Après ces découvertes, Richard a tenté de s'éloigner de Jean-François mais c'était sans compter la cruauté de ce dernier. Furieux qu'on se détourne ainsi de lui, il a préféré le garder séquestré pendant deux semaines. C'est pendant cette période infiniment longue que le futur gourou a ravagé l'esprit de Richard. Celui-ci a dû endurer un lavage de cerveau durant lequel le Seigneur Frégast a déversé toute sa folie. Des jours de tortures ont engendré un grand épuisement mental, encore accéléré par la sous-alimentation. L'esprit du prisonnier a fini par se briser et il est devenu incapable de se retourner contre son bourreau, même lorsque sa propre vie en dépend. Après cette épreuve, Jean-François a pu trouver en Richard un serviteur à la loyauté sans faille. Du côté de Richard, le traumatisme est si important qu'il ne conçoit plus sa vie autrement qu'en une servitude sans fin auprès de son maître vénéré. Richard arrive dans la clinique de chirurgie esthétique où réside son seigneur. C'est une clinique privée qui a été achetée par Richard avec la fortune de son maître, afin que ce dernier échappe au contrôle permanent exercé sur lui par son principal ennemi. - Vous avez rendez-vous ? l'apostrophe sur un ton peu aimable, une femme rousse un peu grassouillette, assise devant son ordinateur. - Je suis le propriétaire, répond sèchement Richard, avant de planter son regard dans les yeux de la femme. - Oh... Excusez-moi, je suis confuse... Rougit-elle, en faisant un grand mouvement de la souris. Richard s'en aperçoit et se dirige vers elle, regarde le moniteur et lit à haute voix le titre du document PDF affiché. - « Nuit noire sur Sun street, de Portedusoir. » Après tout faut bien tuer le temps... Lance Richard, un rictus sur les lèvres. - C'est pas ce que vous croyez... Bafouille-elle, confuse. - Ce n'est pas grave du tout ! la rassure Richard. Vous surprendre m'a juste amusé, au fond je m'en fiche ! Vous aviez fini votre travail de toute manière ? - Oui... Merci monsieur Archer... - Je cherche monsieur Lebreton, il est là ? - Le technicien ? Oui, il doit être dans la pièce du fond, où personne n'est autorisé à entrer... - D'accord, merci bien. Je vous laisse à votre lecture, sourit Richard. Il s'éloigne vers le laboratoire avant d'être assailli de questions sur les activités de ce technicien, ainsi que sur le fonctionnement du scaphandre. Une fois devant la porte, il frappe trois coups et une voix exaspérée lui répond. - Quoi encore ? - Je viens pour le scaphandre. - Pfft... Râle l'homme avant d'ouvrir. - Vous êtes toujours aussi sympathique. - J'étais occupé sur un schéma de moteur à hydrogène... Comme mon travail ici se termine, il faut bien que je prévoie autre chose... - Toujours de grands projets je vois... Préparez le scaphandre, je vais rendre visite à votre client avant. Quelques secondes après, Richard se retrouve devant une lourde porte de métal. Il presse un petit bouton à peine visible. - C'est moi, Monseigneur. - Entre, répond le maître, par l'interphone. La porte se déverrouille dans un grésillement et Richard entre dans une petite pièce qui comprend cinq ordinateurs, des micros et du matériel vidéo. Au milieu, sur une petite table où convergent une montagne de câbles, se trouve un bocal emplit d'un liquide assez opaque et peu ragoûtant. Un cerveau humain est fixé à l'intérieur. Richard s'avance devant le cerveau, nullement étonné et s'incline devant son maître. - Seigneur Frégast. - Richard... Écoute-moi attentivement. Tu vas devoir transférer mon cerveau dans le scaphandre. J'ai demandé aux techniciens de mettre des câbles et tuyaux identiques à ceux auquel je suis raccordé. Tu n'auras pas besoin de sortir mon cerveau du récipient, il te faudra placer le bocal dans la cavité abdominale du scaphandre, puis le raccorder en moins de vingt minutes, est-ce clair ? demande une voix synthétisée par un ordinateur. - Oui, seigneur. - Ne dépasse surtout pas ce délai, car mon cerveau s'appauvrirait en oxygène et je n'y survivrais pas, recommande le seigneur Frégast, méticuleux. --- --- --- Sur Sterrn, une demi-journée plus tard, dans les plaines d'Ashael, à quelques kilomètres de Valtunin. - Nous y sommes ! signale Hektur, le prophète de la Foudre de la capitale, en désignant le trou causé par le tyrannosaure. Il descend de sa monture reptilienne, imité par d'autres, alors que tous surveillent la cavité. - Étrange... On n'a pas vu la moindre araignée. - C'est une bonne chose mais restez prudents... Alchimistes ! Préparez les explosifs, ordonne le prophète. Les Éclairs de la Nuit se mettent à établir un périmètre de sécurité et les alchimistes et autres artificiers, sous bonne escorte, descendent placer leurs explosifs. Contrairement à la technologie Terrienne, ceux-ci sont à base de métal liquide et d'acides de plusieurs variétés. Une fois les hommes remontés, un alchimiste avertit le prophète qu'il faudra probablement s'y reprendre à deux ou trois fois avant de parvenir à un résultat satisfaisait. - Parfait ! Premier essai ! Espérons que ce soit le seul, allez-y ! Ordonne Hektur, un peu avant que les alchimistes ne lancent quelque chose sur leur dispositif. BOUM ! Un fracas retentit et beaucoup de poussière est soulevée. Une fois le nuage dissipé, Hektur grimace : le trou a doublé de volume. - Dommage... Bon, préparez-vous à recommencer... Ce n'est pas une science exacte. Se résigne le prophète. - Et si ça l'agrandit encore ? demande un chasseur, peu confiant. - On recommencera, quitte à y passer la nuit. Après quelques secondes, l'un des alchimistes fait un bond en arrière et court vers le chef d'expédition. - Prophète ! Prophète ! hurle le jeune homme. - Tu as fini de crier comme ça ? Les explosions n'ont pas fait assez de bruit ? demande Hektur, agacé. Retourne au travail ! - Mais écoutez ! Implore l'alchimiste. Tout le monde devient silencieux, scrutant les ténèbres qui s'étendent sous leurs pieds. - Y'a rien ! râle un Éclair. - Silence ! s'étrangle le prophète, agacé par tant de stupidité. Soudain, un cliquetis lointain se fait entendre, avant qu'il ne se rapproche très vite. - Préparez-vous à vous battre ! avertit Hektur, en mettant son casque d'or. Avant même que tout le monde n'ait dégainé ses armes, des dizaines d'araignées sortent du gouffre et se jettent sur les Valtunois. Le combat est rude et après quelques secondes de carnage, un quart du groupe humain est décimé : Ne restent plus que les Éclairs de la Nuit et Hektur. Ce dernier se relève péniblement de son combat. La zone est maintenant jonchée de cadavres d'arachnides. - Nous devons finir le travail et vite ! clame le prophète, avant qu'un autre bruit de cliquetis ne parvienne à ses oreilles. Une autre vague d'araignées géantes surgit des ténèbres mais hormis les trois Éclairs qui périssent sous le venin ou les morsures des monstres, les humains tiennent encore la zone. - Vite ! Effondrons ce maudit gouffre, au nom de Valtunin et du dieu-Foudre ! Un Éclair des plus téméraires s'approche du trou béant pour récupérer le sac d'un alchimiste. Mais sans que personne ne comprenne ce qui se passe, l'homme est happé dans les profondeurs par quelque chose encore invisible aux yeux du prophète. Lorsque sa chute se termine, un cri de détresse d'une puissance inouïe émerge des cavernes et terrorise les hommes : le Hurlement de Grohen. Après quelques secondes qui paraissent des heures, cet ignoble cri cesse mais l'angoisse des survivants ne cesse de croître. Le sol tremble et une ombre avance dans le noir. Un silence oppressant s'installe, personne n'ose s'approcher du trou... Jusqu'à ce que l'immonde tête d'une araignée gigantesque n'émerge en claquant des pinces. La reine des arachnides s'extrait sans perdre des yeux Hektur, qui reste digne malgré la terreur qui vient lui tenailler le ventre. - Angolliat... Par tous les dieux... Murmure le prophète. Il redresse son zak, prenant une posture défensive, pendant que le monstre approche. Malheureusement, il n'est pas assez rapide pour éviter le puissant coup de patte qui le tranche littéralement en deux. La dernière chose que ressent le prophète avant de sombrer dans le néant est la douleur sourde que causent les pinces de la gueule d'Angolliat en déchiquetant sa chair. La Reine pousse alors un cri qui est un défi au monde, alors que des centaines de ses enfants surgissent du sombre gouffre. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 29-03-2023 Hé bé...on serait mieux à siroter un cocktail au bord de la mer...! Comme surprise, c'est plutôt raté, hélas. Les Éclairs seront-ils encore capables de fuir alors qu'il en reste à peine la moitié? Et fuir comment : À bord du zeppelin? ( Précision : "décimer" c'est mettre 1/10e hors de combat. Un quart, c'est 25% soit 2,5 fois plus... ) Note du lecteur : curieusement, voilà environ 40 ans de cela, j'ai lu un roman de SF passionnant intitulé «Le cerveau du Nabab». Il y était question d'un cerveau extrait d'un humain mais qui ne possédait plus certains éléments "de raison". Il était alimenté en permanence par des liquides nourriciers, un peu comme ici. il communiquait, lui aussi, au moyen d'une sorte d'ordinateur et d'enceintes puis par télépathie. Cet "amalgame de cellules" continuait à se développer, devenant ultra puissant. Il émettait des ondes qui, peu à peu, lui permettaient de prendre le contrôle de toute une série d'organismes terrestres et tuait sans faiblir tout humain qui s'approchait de son "bocal". Il s'emparait de l'esprit de plus en plus d'êtres vivants qu'il mettait à son service, devenant peu à peu comme un Maître du Monde. Mais un très habile humain avait compris son fonctionnement et, à force de ruses, et au grand péril de sa vie, réussissait finalement à stopper "la chose" en parvenant à la détruire. Je ne dirai pas comment (Je ne m'en souviens plus vraiment... snif!). Ce serait "cocasse" que l'écrivain de la présente histoire se soit inspiré de cet ouvrage. Pourquoi pas? RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 30-03-2023 Chapitre 31 Sur Terre, hangar de la Fondation, à Lille. Richard est de retour devant les barbelés mais il n'est plus seul. Une silhouette encapuchonnée de plus de deux mètres le suit de près. - Êtes-vous satisfait de votre scaphandre, monseigneur ? demande le serviteur. - Très... Je vais enfin pouvoir agir par moi-même... Ça n'est pas aussi confortable qu'un véritable corps mais je retrouve un peu de ma liberté perdue le jour de mon... accident, répond le Seigneur Frégast, toujours avec cette voix artificielle qui le caractérise. - Vous êtes prêt ? - Ouvre la porte. Après l'ouverture, tout le personnel travaillant dans le local cesse son activité. Ils lancent des regards interrogateurs vers le Seigneur Frégast, dont le « visage » est masqué. - Messieurs, voici notre seigneur ! déclare Richard, alors que les hommes écarquillent les yeux pendant que le maître leur fait signe. - De grands changements vont se produire sous peu mais pour l'heure, retournez à votre travail, ordonne-il, en les observant. Sa voix synthétique et autoritaire ne passe pas inaperçue. Certains prennent peur, d'autres sont interloqués mais tous exécutent l'ordre donné par le seigneur Frégast. Le maître se dirige ensuite d'un pas pressé vers le laser, qu'il reconnaît pour en avoir conçu les plans et il ouvre un passage vers le monde de Sterrn. - Richard, radio ! - Voilà, monseigneur, répond Richard, qui avait anticipé cette demande. Le maître se place au cœur de la faille entre les mondes avant de lancer un appel inquiétant. - À tous le personnel militaire ou sécuritaire, aussi bien du hangar que de la Base-Noyau, c'est le Seigneur Frégast qui vous parle... Il laisse planer un silence de mort quelques instants, afin d'être certain de retenir toute l'attention, avant de reprendre. - Vous avez l'ordre de mettre le plan tenu secret en œuvre, notre temps est venu ! Parmi les auditeurs de ce message, seule une poignée d'hommes connaît la portée de cet ordre terrifiant. --- --- --- Sur Sterrn, dans la Base-Noyau. Le colonel responsable de la base en l'absence de Richard écarquille les yeux : Il ne s'attendait pas à recevoir cet ordre si tôt. - À vos ordres, monseigneur ! répond le colonel, avec un plaisir non dissimulé. Il se dépêche de changer la fréquence de la radio. - Ici le colonel Costa, tout le personnel scientifique à l'ordre de se rassembler dans le hangar B3. Le reste du personnel non militaire doit se réfugier dans le B1 et tout de suite ! Pendant que les personnes concernées convergent dans les bâtiments, le colonel s'adresse à une dizaine de ses hommes. - Les scientifiques ont terminé leur travail ici. Nous n'avons plus besoin d'eux. Ils sont maintenant pires qu'inutiles : Ils sont gênants car ils peuvent menacer le grand projet de notre seigneur, en plus de lui coûter de l'argent. Eudelle, donnez-moi ça ! dit le colonel, en saisissant un petit boîtier gris. Le militaire actionne un bouton à la hâte. Une explosion assourdissante retentit et le hangar où les scientifiques s'étaient rassemblés vole en morceaux. Costa sourit, pendant que les débris retombent lentement autour des ruines fumantes. L'ensemble du personnel militaire paraît choqué, ou au moins mal à l'aise mais les soldats ne se sentent pas suffisamment concernés pour intervenir. Le conditionnement effectué par les gradés sur leurs troupes porte visiblement ses fruits. Le colonel quant à lui, inspire lentement... Depuis des semaines, il ne vit que pour cet instant. Donner la mort lui procure une telle sensation, c'est indescriptible. Un meurtre de masse comme celui qu'il vient de commettre le laisse sans voix, ce qui est une première. Son cœur bat à tout rompre, charriant de grands flots d'adrénaline à travers tout son corps, l'irradiant d'une sensation euphorisante et merveilleuse. De toute évidence, cet homme est complètement fou. Revigoré, il se tourne vers ses complices. - POUR LA FONDATION ! scande le meurtrier. Il est imité par ses hommes, qui sont nettement moins optimistes que lui. - Parfait... Reprend-il. Maintenant nous devons expliquer la situation aux ouvriers et éventuellement les mater s'ils résistent au nouvel ordre qui est en train de voir le jour... Après quoi, nous accueillerons notre Seigneur comme il se doit. --- --- --- Dans le hangar de la Fondation de Lille, au même moment. Les militaires se sont divisés en deux groupes, commandés respectivement par un dénommé Melvis et le seigneur Frégast lui-même. Ils traquent le personnel non essentiel dans la totalité des locaux de Lille. C'est complètement abasourdi que les premiers sont tombés mais les survivants s'éparpillent dans la structure, dans l'espoir de s'enfuir hors d'atteinte de la Fondation. - Écoutez-moi ! Aucun d'eux ne doit sortir d'ici vivant et encore moins ceux qui savent ouvrir un passage entre les mondes ! Je ne tolérerai aucun échec ! avertit le maître, implacable. La troupe menée par Melvis avance vers un couloir qui donne sur l'extérieur. Il constate, un peu inquiet, qu'un groupe de techniciens a enfoncé la porte. Sans perdre de temps, il contacte Richard par radio pour l'en avertir. - Seigneur ! Un groupe vient de sortir de l'autre coté ! signale Richard, caché derrière son maître, en voyant une porte se fermer. Le maître éclate d'un rire sinistre avant de lui répondre. - Le commissaire d'en face de la rue va les cueillir pour nous ! N'aie crainte Richard, j'ai tout prévu... Une fois notre besogne achevée ici, nous irons sur Sterrn. Il ne faudra pas oublier de prendre contact avec les équipes à l'extérieur de la base pour terminer ce travail de sélection... - Monseigneur ! J'ai des rapports de la Base-Noyau qui m'indiquent que des groupes d'hommes se sont échappés dans la nature... reprend Richard, l'oreille de nouveau collée à son appareil. - Quelques-uns se sont barricadés dans un bâtiment ! signale un homme, qui tente de se frayer un chemin parmi les tueurs de son maître. Richard le reconnaît comme étant celui qui gère le réseau de communication sur Sterrn. - Peu importe, ils ne survivront pas longtemps hors de la Base... Quant aux autres, nous nous occuperons d'eux en temps et en heure, un peu de patience... Susurre la voix métallique, chargée de sous-entendus morbides. Le maître, ravi, s'arrête et contemple ce qu'est sa première victoire. Il est désormais le seul en mesure d'ouvrir des passages. C'est comme si ce monde lui appartenait déjà. Non pas que celui-ci l'intéresse particulièrement mais il est l'instrument nécessaire à la réalisation de son grand plan. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 31-03-2023 C'est bien dans l'esprit de ce que j'envisageai hier : un tueur fou et sans aucun scrupule qui tient ses subordonnés par la peur. Mais ça finira certainement très mal pour cet être porteur d'un fichu cerveau mais...sans cervelle! RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 01-04-2023 Foret de Malroh Chapitre 32 Dans l'orée forêt de Malroh, au sud de Valtunin. Javal et ses compagnons de route s'apprêtent à traverser la grande forêt de Malroh. La petite équipe est composé de cinq hommes tous plus fringants les uns que les autres. Un jeune commerçant rondelet n'ayant jamais quitté la cité, un homme trentenaire et muet, suivi de près par un jeune légèrement déficient, intellectuellement parlant. Deux autres font office de chefs, bien qu'ils soient un peu en retrait. Il s'agit du prophète Javal et de son oncle Allukar. Il s'agit d'un quinquagénaire très barbu et un peu aigri, ayant la ferme intention de surveiller son neveu, qu'il sait étourdi, ce qui n'est pas un défaut très indiqué pour voyager sur Sterrn. - Arrêtez ! supplie Boudhar, ruisselant de transpiration. J'en peux plus ! - C'est bon pour toi, tu seras moins gros après... Râle Allukar, désarmant de franchise. - Mais j'en peux plus ! je vais crever ! - Mais non... N'emmerde pas le monde et avance ! - Mais je vous dis que je suis crevé ! - Bon ! Dix minutes de pause ! décide Javal. - On perd encore du temps... La petite équipe s'assied et ils commencent à parler de leurs métiers respectifs. - Moi, je vais bientôt reprendre l'entreprise familiale et en échange je devrai verser un peu de mes revenus à mon père pour qu'il puisse enfin avoir la retraite dont il rêve depuis des années ! dit Boudhar, plutôt content. - Ça consiste en quoi ? demande Furgon, qui n'est pas en mesure de tout comprendre du premier coup. - Je fournis gratuitement certains alchimistes de ma connaissance en ingrédients et ils me vendent à prix très réduits leurs trucs. Ça rapporte pas mal ! Mais d'après mon grand-père, c'était encore mieux du temps où Grohen semait la terreur... - Ah ? - Pour le matériel médical, le poison et même les solutions dopantes, très prisées par les Éclairs de ce temps... - Ah bon ? - Ils avaient beaucoup de travail... Reprend Boudhar, agacé d'avoir systématiquement cette réponse. - Ah ? - Tu le fais exprès ? - Ah mais non ! - On va repartir ! signale le prophète. - Attendez... Il est où Parlay ? demande Allukar. - Ah c'est vrai... Constate Furgon. PARLAY ! - Arrêtez, ça sert à rien de gueuler, il ne pourra pas vous répondre, il est muet... Regardez plutôt les traces... - Il n'est quand même pas... Craint Javal. - Si... Pourquoi il est parti tout seul dans la forêt, ce con ? - Mais comment on va le retrouver ? demande le commerçant. - J'ai bien une solution... Propose le prophète, sérieux. - On est assez dans la merde comme ça, je crois... Raille Allukar, qui connaît trop bien son neveu. - On a qu'à s'attacher à la corde que tu trimballes dans ton sac, comme ça on couvrira plus de surface en traversant et il aura une bonne chance de nous retrouver... Surtout s'il rencontre la corde. Et puis ça limite le risque de se perdre ! - Au lieu de se perdre séparément, on se perdra tous ensemble, ça change tout... Commente Allukar. Malgré ses réserves, l'idée est adoptée. Une demi-heure plus tard, les quatre compagnons de galère s'enfoncent dans la forêt, liés par une corde, à cinq cents mètres les uns des autres. Tout se passe relativement bien jusqu'à ce que Javal marche dans un creux et tombe brutalement, donnant une importante secousse à la corde. Boudhar, loin derrière le prophète, vient de se coincer la jambe dans des ronces, il peine à s'en dépêtrer sans se blesser, lorsque la secousse l'arrache brusquement des ronces. - AIE ! MAIS QU'EST-CE QU'IL SE PASSE ? - DÉSOLÉ, JE SUIS TOMBÉ ! hurle le prophète, de manière à être entendu de son suiveur. De son côté, le commerçant voit du sang couler de son pied et ressent une vive douleur. - ARRÊTEZ-VOUS ! J'ME SUIS RETOURNÉ UN ONGLE ! Javal comprend et s'arrête. Mais Allukar, n'ayant pas entendu, s'étonne et force sur la corde, en bon bourrin qu'il est. - ARRÊTE ! BOUDHAR N'AVANCE PLUS ! - MAIS QU'EST-CE QU'IL FOUT CE CON ? ON VA PAS PASSER LA NUIT LÀ ! - QU'EST-CE QU'IL À DIT ? - ALLUKAR DEMANDE POURQUOI ON S'ARRÊTE ? crie le prophète, qui s'essouffle vite. - J'AI - UN - ONGLE - QUI - S'EST - RETOURNÉ ! - IL DIT QU'IL À UN ONGLE ARRACHÉ ! - MAIS ON NE PEUT PAS S'ARRÊTER POUR ÇA ! AVEC LA NUIT, CETTE FORÊT VA GROUILLER DE VÉLARS ! râle Allukar. - ALLUKAR DIT QUE C'EST DANGEREUX DE S'ARRÊTER ICI ! - J'AI UN ONGLE DE PIED QUI S'EST RETOURNÉ ! - OUI ! ÇA VA, J'AI COMPRIS ! peste Javal, en se massant la gorge qui lui est douloureuse à force de crier. Pendant cet échange cocasse, Furgon, en dernière position de la corde, ricane bêtement, avant de décider de se mêler de tout ça. Il prend son élan et tire la corde de toutes ses forces. La réaction ne se fait pas attendre : les trois hommes au-devant, pourtant séparés par une longue distance, tombent à la renverse et hurlent. - C'EST QUOI CE BORDEL ? hurle Allukar, furieux, alors que les autres reprennent leurs esprits. - QU'EST-CE QUI SE PASSE ? reprend Javal, qui transmet le message. - C'EST CE CONNARD DE FURGON QUI S'AMUSE ! répond Boudhar, qui tente de rester debout avec une seule jambe. De son côté, Furgon rit aux éclats, amusé de sa propre bêtise. - LES GARS ! PUISQUE QU'ON AVANCE PLUS, JE VAIS ME DÉTACHER LE TEMPS DE PISSER ! prévient le prophète de Shyna. - HORS DE QUESTION, ON PART MAINTENANT ! proteste Allukar, lassé de ce voyage catastrophique. Sans l'écouter, Javal se décroche, avant de s'avancer dans les arbres. Il entend encore son oncle Allukar lui crier dessus au loin, lorsqu'il sort son sexe et commence à uriner contre un rocher. A sa grande surprise, ce dernier frémit et ouvre un œil. Le prophète fronce les sourcils et frôle la crise cardiaque quand il comprend que ce rocher est en fait une tête de tyrannosaure qui dormait. Il reste un moment pétrifié jusqu'à ce que la bête se réveille complètement. - Oh merde... Souffle-il, penaud. Le reptile semble très étonné et entrouvre la gueule, la vue des crocs fait hurler le prophète. Le dinosaure, encore plus surpris cligne des paupières avant de rugir de fureur en se dégageant des feuillages. Javal ne demande pas son reste et part à toutes jambes, le tyrannosaure à ses trousses. Javal ne parcourt qu'une dizaine de mètres avant que le monstre ne soit lancé à pleine vitesse. Dans sa précipitation, le dinosaure ne s'aperçoit pas qu'il traîne la corde qui était restée tendue. Heureusement pour le prophète, son poursuivant doit zigzaguer entre les arbres, ce qui lui donne une petite chance de survie. De leurs côtés, les autres Valtunois encore attachés à la corde ne comprennent pas ce qui leur arrive. Une force d'une puissance phénoménale les tire bien malgré eux, à grande vitesse à travers la forêt. Ce n'est que par miracle s'ils ne percutent pas d'arbres, ce qui leur aurait causé la mort, ou au moins des blessures sévères. Au moment où il s'y attendait le moins, Allukar percute Parlay le disparu. Bien qu'interloqué, le muet s'accroche à lui. - Pas à ma barbe ! proteste Allukar, les larmes aux yeux. A ce rythme, ils se retrouvent hors de la forêt au bout de quelques secondes et bien qu'étourdis par ce qu'ils viennent de vivre, ils se détachent à la hâte. Ils comprennent tout en apercevant le dinosaure, puis Javal, en sueur, qui revient vers eux. Heureusement, le reptile s'est pris les pattes dans la corde et lutte un moment pour rester en équilibre, avant de finalement s'écrouler lourdement sur le sol. - Vite ! Barrez-vous ! ordonne Allukar. Qu'est-ce que tu as encore foutu, Javal ? - Au moins, on est sortis de la forêt plus vite que prévu ! Le château de Shyna n'est plus très loin ! répond Javal, qui préfère voir le bon côté des choses, tout en galopant avec ses compagnons de route. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - KLO7514 - 02-04-2023 Cet intermède plutôt comique, toutes proportions gardées, nous change un peu des tragiques événements des deux derniers chapitres. Mais où vont donc ces 5 voyageurs d'apparence insouciante? Pour leurs affaires ou bien en quête exploratoire envoyés par le Conseil de Valtunia? RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 03-04-2023 Ce chapitre amusant a été aussi apprécié lors de la publication initiale sur docti en mai 2014. Et plusieurs ont remarqué le nom du muet. Pour le but du voyage, Javal l'a annoncé dans un chapitre précédent. RE: Le Monde de Sterrn (Fantastique avec des personnages gays et bi) - bech - 03-04-2023 Chapitre 33 Dans le palais du Seigneur Frégast, sur le plateau de la Base-Noyau. - Que veux-tu, Richard ? - L'équipe d'Anthony Fournier est maintenant à portée de radio, monseigneur. - Fais-le toi-même, j'ai des choses plus urgentes à régler ! répond le seigneur Frégast. - Mais, monseigneur, Fournier n'a pas été mis au courant du plan visant à éliminer les personnes gênantes... - Comment ça ? Tu as négligé ton travail ! - Je vous en prie, pardonnez-moi ! s'excuse Richard. Je n'ai pas eu une minute à moi ces dernier temps et son cas m'est complètement sorti de la tête ! J'ai... - Ça suffit ! Va-t'en ! Je vais m'en charger. J'ai suivi de près ses fait et gestes quand il était sur Terre. Étant donné son arrivisme, il trahira ses amis sans hésiter, vu la récompense à la clé ! --- --- --- Dans le zeppelin de Franz, au-dessus des plaines de Kyzam. - Regardez ! crie Justin, en montrant du doigt un troupeau de brachiosaures, qu'il aperçoit depuis la vitre du zeppelin. Les animaux s'étalent dans la vallée en contrebas, ils sont une dizaine de spécimens, le plus important mesurant un peu plus de douze mètres de haut. Leur couleur, par endroit verte ou grisâtre, la majesté et la taille de ces bêtes laissent les voyageurs pantois. - Ils sont gigantesques... Souffle Anthony, impressionné. - Jamais je n'ai vu quoi que ce soit d'aussi gros... Commente Evran, plus habitué aux petites créatures de la forêt. - C'est pas vers Syl qu'ils peuvent se promener ! répond Justin, sans détacher ses yeux du spectacle. - Rien que pour voir ça, ça valait le déplacement et les désagréments ! ajoute Franz, le pilote. Comme à chaque fois qu'une phrase de ce genre est prononcée, Justin sent se former une boule dans sa gorge. Malgré le temps, il lui est impossible de se faire à l'idée d'une rupture définitive avec sa famille. Il est sorti de ses pensées par Anthony qui le bouscule légèrement en allant dans le fond de la cabine, une radio à la main. Une fois à l'écart, Anthony s'adresse à la voix à l'autre bout du fil. - Je vous reçois cinq sur cinq. - Anthony Fournier, je suis ravi de faire enfin ta connaissance. Siffle une voix métallique et autoritaire, qui impressionne Anthony. - Je suis désavantagé, vous connaissez mon nom mais j'ignore le vôtre... - Je suis le Seigneur Frégast. - Oh ! Monseigneur ? S'étonne le jeune homme. - En personne. Je te joins pour t'informer de mes plans, ce que Richard n'a pas jugé bon de faire. Il est impensable de laisser dans l'ignorance quelqu'un qui à un tel potentiel... J'ai suivi ta progression depuis le début et je dois dire que je suis impressionné, nous nous ressemblons beaucoup... - Je suis honoré de ce compliment mais vous m'intriguez. - Il y a de quoi. Je vais être franc avec toi : La recherche scientifique n'est qu'un prétexte idiot pour cacher mes véritables intentions et l'authentique finalité de la Fondation. - Qui est ? - Ce monde n'est que l'instrument qui m'ouvrira, ou plutôt, qui nous ouvrira la possibilité de conquérir la Terre tout entière. - C'est impossible ! glapit Anthony. Comment pourrait-on... - Attends ! Écoute moi, j'ai tout planifié, aussi minutieusement que le reste. Tu sais aussi bien que moi que pour des hommes tels que nous, rien n'est impossible. Sache que certaines zones géographiques de ce monde sont très importantes, car elles peuvent être exploitées de manière à prendre le pouvoir dans divers états de la Terre... Tout cela sans que personne ou presque ne s'en rende compte... Du moins, pas avant qu'il ne soit trop tard. - Mais comment une telle chose est possible ?... Monseigneur. Ajoute Anthony, se rappelant subitement à qui il a affaire. - C'est un procédé compliqué et je préférerais qu'on en parle face à face... - Bien, monseigneur, je comprends... - Tu dois te douter que beaucoup ne nous suivrons pas, c'est pourquoi j'ai décidé d'éliminer maintenant les plus susceptibles de nous mettre des bâtons dans les roues plus tard. Anthony grimace, avant de reprendre. - Tout le personnel scientifique ou diplomatique, n'est-ce pas ? demande-il, d'une voix blanche. - Exactement, tuez Justin Deschamps. Adrien Hube se chargera de Bertrand Vasseur. - Je... Je... Je... Vous auriez pu me prévenir ! la plupart de ces gens sont devenus mes amis ! explose Anthony. - Richard aurait dû le faire, il sera châtié, sois-en sûr. Une fois ton travail terminé, tu pourrais devenir mon bras droit et m'assister. Comme je te l'ai déjà dit, nous sommes pareils. Toi et moi, nous ne reculons devant rien ! Notre collaboration n'en serait que plus bénéfique... - Et monsieur Archer ? demande Anthony, qui n'a jamais vraiment compris son rôle si peu en adéquation avec sa personnalité. - Il n'est rien d'autre qu'un serviteur. Néanmoins, s'il est là, c'est grâce à son dévouement sans faille. Mais il n'est pas vraiment compétent, il ne fait preuve d'aucune initiative. Tu pourrais changer ça... Qu'en dis-tu ? lui susurre le seigneur Frégast. - Je... Ce sera fait, monseigneur ! clame Anthony, d'un ton résolu. - Nous nous verrons dans mon palais, à ton retour à la Base-Noyau. Ne me déçois pas, j'attends beaucoup de toi ! dit le maître, avant de clore la conversation. Anthony, en proie à un difficile dilemme, reste pensif une minute. La proposition de son employeur est de celles qui ne se présentent qu'une fois dans une vie. Anthony ne doute pas un instant que le plan du Seigneur Frégast soit viable, car ce dernier est d'une minutie incroyable. Anthony se voit déjà gouverner aux côtés du seigneur Frégast. L'opportunité offerte est tellement gigantesque et inattendue que le jeune meurtrier n'arrive même pas à en mesurer toute la portée. Oui, la proposition est tentante, pour une personne aussi égoïste, arriviste et dénuée de toute morale qu'Anthony. Mais le maître de la Fondation se trompe sur un point. Malgré ses défauts, dont le jeune fait l'éloge sous couvert de pragmatisme, il n'est pas une copie conforme de son seigneur. Si Anthony est clairement psychopathe, contrairement à ce dernier qui n'est que haine et folie, il reste une part d'amour en lui. Amour de la vie, du risque, de l'argent. Mais surtout pour deux personnes qui ont toujours eu une place primordiale dans son cœur. Il s'agit d'Alexis, son frère cadet, ainsi que bien sûr Justin. Justin... Qu'il a toujours protégé quand ce dernier avait besoin de lui. Cette fois l'enjeu est bien plus important. Il sait que son meilleur ami ne sera jamais de son avis et s'opposerait de toutes ses forces au Seigneur Frégast. C'est d'ailleurs pour cela que ce dernier réclame sa mort. D'un autre côté, le maître de la Fondation lui a offert une place de choix dans son projet de conquête du monde. Anthony maudit Justin un long moment. Il vient de prendre sa décision. Celle qu'il a toujours prise, en toute circonstance. La mine sombre, le jeune homme s'avance, dégaine un Uzi, puis sous le regard effaré de ses compagnons, il le pointe contre la tête du pilote. Franz, surpris déglutit péniblement. - Qu'est-ce que tu fais ? demande Justin, qui ne comprend pas. - C'est simple... Je prends le pouvoir. Franz, saurais-tu nous emmener à Syl ? - Ce n'est pas mes ordres, bredouille ce dernier. - Donc je te fais péter la cervelle ? demande Anthony, qui ne va pas par quatre chemins. - Non... Non, j'y vais, obtempère le pilote, qui tremble. - C'est quoi ce bordel ? demande Evran, qui ne comprend pas tout à cause du français mais semble prêt à se battre si la situation l'exige. Pendant qu'Anthony essaie tant bien que mal de calmer les esprits, un autre dialogue, silencieux, se déroule. L'intrus psychique du pilote, qui se faisait discret depuis quelques heures et se contentait de suivre la position du zeppelin, intervient. - Franz, tu es en fâcheuse posture et j'ai besoin de ton aide, tu ne dois absolument pas mourir... Dit-il. - J'en avais l'intention, figure-toi ! ironise Franz, toujours stressé. - Écoute, je vois ton appareil, d'où je suis... Je te propose un marché, pose-toi pour me laisser monter et je le neutraliserai. - Tu pourrais vraiment faire ça ? - Je suis dans ta tête, non ? Je peux même le faire dès maintenant, si je veux ! Mais je préfère passer à l'action que si je n'ai pas le choix, car c'est très fatigant ! D'autant plus que tes refus m'ont obligé à marcher jusqu'ici pendant des heures... - D'accord, je vais le faire, répond Franz, après quelques secondes de réflexion. Après tout, il a une arme pointée sur sa tête. Embarquer un passager doté d'étranges pouvoirs ne sera pas beaucoup plus dangereux. De son côté, Anthony vient de raconter en détails sa conversation avec le seigneur Frégast, en s'attardant sur l'offre que ce dernier lui a proposée. - Ah. Répond Justin, après un long silence. Il est trop abasourdi pour avoir une autre réaction en ce moment. - Ne me dis pas que c'est tout ce que tu trouves à dire ? s'énerve Anthony, en français. - Ben spontanément... C'est vrai que la Fondation n'était pas super nette mais à ce point-là, ça me surprend quand même... - Alors là, bravo ! Le seigneur Frégast me propulse au sommet de la hiérarchie de la Fondation et peut-être même du monde quand tout sera terminé. Pour toi, je fais une croix dessus, alors que je n'ai vraiment pas envie de laisser passer une chance pareille. Et toi... Tout ce que tu trouves à dire, c'est « Ah. » ? C'est quand que tu comptes me dire « Merci Anthony », merde ? s'énerve-il, visiblement très déçu. - Parce qu'en plus tu aurais accepté ? s'emporte aussi Justin. - Parfaitement ! - Et je devrais te remercier parce que tu prends une décision logique que n'importe qui d'autre prendrait ? T'as complètement perdu le sens des réalités, je me demande vraiment s'ils t'ont rendu taré, ou si tu l'as toujours été ! - T'es bien placé pour me parler de la réalité ! Tu ne l'as jamais regardée en face ! Tu sais très bien quel homme je suis et depuis plus longtemps que tu ne veux bien le dire ! - Un meurtrier psychopathe ? - Un ambitieux ! Le ton monte et les mâchoires se crispent sous l'effet de la colère. Les amis de toujours sont prêts à se jeter l'un sur l'autre dans une bagarre qui, dans une cabine de pilotage pourrait faire de grands dégâts. Evran voit les poings de son homme se serrer, en même temps que le corps d'Anthony se raidit. Il comprend qu'ils s'apprêtent à se battre et s'interpose. Le temps semble se figer, jusqu'à ce que les trois coéquipiers comprennent que le zeppelin perd de l'altitude. |