Récits érotiques - Slygame
GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12)
+--- Sujet : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. (/showthread.php?tid=19)

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

[b]CHAPITRE LXI[/b]


''Flagellum dei''



Oli' regardait Burydan en souriant. Et le chasseur de prime se demanda si le marchand ne se moquait pas de lui. C'était impossible, tout bonnement impossible, de posséder ce genre de choses. Ça devait être des copies... oui, c'est ça, Oli' se moquait de lui en lui faisant croire que ces objets étaient des authentiques... il ne savait pas dans quel but, mais Oli' le menait en bateau...


Burydan se dirigea vers un piédestal. Sur un coussin cramoisi reposait un bracelet en métal décoré d'un énorme scarabée bleu foncé. Il en avait vu une reproduction dans le journal de son maître. Il allait enfin savoir si Oli' se moquait de lui.

- Je peux ? demanda-t-il
- Bien sur.

Burydan mit le bracelet à son bras et l'ajusta. Il appuya sur la tête du scarabée. Dans un bruit feutré de rouages les élytres se séparèrent et passèrent sous le bracelet avant de s'avancer jusqu'à la moitié de la paume de Burydan. Dans un cliquetis de métal presque inaudible, une petite arbalète se déploya, la corde se tendit et, d'un petit réservoir sur le coté, un trait fin comme une aiguille se mit en position.


Burydan tendit le bras, cassa le poignet, visa une poutre en face de lui et, en appuyant sur les élytres, libéra le projectile. Un petit ''tchac'' retentit et le trait se planta dans la poutre comme dans du beurre.


La corde de l'arbalète se tendit de nouveau et un autre trait se positionna.

- Tire sur ce petit levier, dit Oli', pour arrêter le chargement automatique.

Burydan, médusé, rangea le trait dans le petit réservoir, tira sur le levier et libéra la corde. Il appuya de nouveau sur la tête du scarabée, l'arbalète se replia et les élytres reprirent leur place.


Burydan avait sur le bras une arbalète d'Alamut. L'arme des séides du terrifiant Vieux de la Montagne.

Sur l'un des pics de Dun Morogh était bâtie Alamut, le nid d'aigle, appelé ainsi parce que l'on disait qu'on ne pouvait l'atteindre qu'en chevauchant des aigles.


La forteresse avait été construite par un certain Hassan, qui prit le titre de ''Vieux de la Montagne'', et il y installa son armée privée.


On les appelait les ''Haschichins" car c'est grâce au haschich que Hasan conditionnait ses hommes.


Il les recueillait très jeunes, la plupart du temps enfant des rues, ou vendus par leurs parents qui n'avaient pas de quoi les nourrir. Hasan leur donnait un toit, à manger, et les entraînait au combat. Pas le combat de soldat, mais celui d'assassin. Et nul ne leur échappait.


La technique d’Hassan était bien rodée. Lorsqu'il planifiait un assassinat, il choisissait deux de ses hommes (les haschichins allaient toujours par deux) et les droguait au haschich. Une fois endormis par la drogue, il les faisait conduire en haut de la forteresse. Hasan y avait fait construire un jardin luxuriant, couvert de plantes tropicales et de fleurs au parfum enivrant. On leur servait les mets les plus succulents et raffinés, le picrate le plus délicieux, et des femmes, jeunes, belles et dociles. Pendant 24 heures les deux hommes vivaient un moment de pur délice.


Assommés de nouveau par le haschich, on les ramenait dans leurs chambres. Le lendemain, Hassan leur disait :

- Allez et tuez. Si vous réussissez, vous passerez l'éternité dans ce jardin des délices. Si vous échouez, vous ne le retrouverez jamais...

Et ils y allaient.


Hasan choisissait les personnes à éliminer pour étendre son pouvoir.


Un haut seigneur refusa de lui payer un tribut pour passer au pied de la montagne où était Alamut. Le seigneur en question n'avait pas le choix pour visiter ses terres. Hasan décida que ce refus méritait la mort.


Il envoya deux de ses sicaires. Il attendirent le seigneur dans un bordel où il avait ses habitudes. L'un des assassins l’assaillit et le blessa grièvement. Il fut tuer par les hommes du noble et mourut. Le seigneur fut conduit dans une chambre de son château et on appela le médecin. Grimé en valet, le deuxième assassin arriva dans la chambre. Il se mit un peu à l'écart et sortit sa petite arbalète. Un petit tchac à peine audible retentit et un trait fin comme une aiguille se planta dans l'épaule du blessé. Les gardes le tuèrent et il mourut, bienheureux, car son trait était empoisonné (1). Et, en effet, le seigneur mourut dans la minute.


Le comte de Puydebat, historien amateur, demanda une audience à Rukh, un successeur d’Hassan. Celui-ci accepta et le reçu à Alamut.

- Seigneur Rukh, dit le comte, on dit que vos hommes vous obéissent au doigt et à l’œil, est-ce vrai ?

Rukh sourit et fit venir deux de ses hommes. Il ordonna à l'un de se jeter du haut de la muraille et à l'autre de se poignarder dans le cœur. Et les deux hommes n'hésitèrent même pas.


Alamut tomba. Assiégés par une puissante armée et souffrant de la faim et de la soif, Le Vieux de la Montagne et tous ses hommes se suicidèrent.


Mais on parlait encore de l'arbalète des haschichins. On disait que lorsqu'on entendait le ''tchac'', c'était trop tard, on était déjà mort.


Burydan sortit de sa rêverie en entendant Oli' dire :

- On dit qu'il n'en existe que deux en état de marche dans tout Genesia. Voici la troisième.

Burydan savait que c'était vrai. Seuls trois exemplaires intacts, les haschichins brisant leur arme une fois leur assassinat accompli, avaient été retrouvés intacts. L'un d'eux fut démontée mais, malgré l'habileté des meilleurs forgerons et horlogers (les engrenages étant si fins), nul ne parvint à en créer un ni même à remonter celui démonté.


Burydan ne se lassait pas de l'admirer.

- Elle te plaît, hein ? demanda Oli'.
- Oh que oui...
- Elle est à toi...
- Oh, Oli', je n'ai pas suffisamment de pécunes pour m'offrir une telle arme...
- Ai-je parlé d'astrium ?

Burydan le regarda en levant un sourcil interrogateur.

- Je te l'offre...

Burydan resta interdit.

- Tu es... tu es sérieux ?
- Très sérieux... elle est à toi...
- Non, Oli', je ne peux pas accepter... c'est... beaucoup trop... c'est...
- Vois tu, le coupa Oli, j'estime, mais ça n'engage que moi, que ma vie vaut bien plus qu'une petite arbalète, aussi rare soit elle. Et étant donné que c'est toi qui l'a sauvée, ma vie, ce n'est qu'un petit présent pour te montrer ma gratitude. Et je suis encore ton débiteur, même avec ça...

Burydan n'arrivait pas à y croire. Des hommes auraient tué pour avoir cette arme. Burydan remercia Oli' de toutes les façons possibles pendant de longues minutes et prit congé.

- Évite de la montrer, Burydan, on ne sait jamais...

Burydan acquiesça, donna une forte brassée à Oli' et retourna à son auberge.








(1) le plus souvent enduit du poison que sécrète la peau de la grenouille skyhhrittfd, espèce extrêmement rare mais dont le poison est extrêmement violent, il peut tuer un homme en moins d'une minute. Très semblable à la grenouille jaune (phyllobates terribilis).




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXII

''Cui bono''




Burydan était assis au bord du lit. Raven était assis sur lui et il montait et descendait lentement sur la grosse colonne de chair de son beau mâle en gémissant. Ils étaient tous les deux ruisselants de sueur et Burydan aimait ça. Cette odeur de mâles en rut le grisait. Il se pencha vers le torse de son petit minet et le lécha lentement, appréciant la saveur saline de sa peau. Il saisit ses belles petites fesses pour accompagner les mouvements de Raven et pour lui donner la cadence. Il mordilla ses tétons et les suçota, arrachant des petits gémissements un peu plus forts à son petit mec, gémissements qui s'intensifièrent encore quand il lui fit relever un bras et lécha son aisselle.


Burydan s'emballa soudain. Il saisit Raven par les hanches et accéléra la cadence, empalant son joli palefrenier sur sa queue. Raven se mit à pousser des petits cris au fur et à mesure que cette queue dure et raide lui donnait du plaisir. Tellement de plaisir. Burydan l'attira encore plus près, le collant contre son corps, lui donna un, deux, trois puissants coups de reins et jouit dans le cou de son minet. Il resserra encore son étreinte en savourant les répliques de son orgasme. Puis son corps se détendit et il s'allongea sur le lit, entraînant Raven toujours serré contre lui.


Burydan avait à peine repris son souffle qu'il attirait la tête de Raven pour un baiser torride. Sa bite sortit d'elle-même des confins du corps de son petit minet et Burydan l'attrapa par les hanches et le fit remonter vers lui. Raven s’assit sur la poitrine musclée de son bel étalon en souriant. Burydan lui rendit son sourire et lécha lentement la bite de son petit mec. Il avait un peu débandé, mais la langue experte ne tarda pas à lui redonner tout sa vigueur. Et Burydan le suça comme un affamé, comme si sa vie en dépendait. Il caressait les pectoraux de Raven, lui pinçait doucement les tétons pendant que sa langue virevoltait autour de sa queue et il jouit intensément dans la bouche de son beau mâle.


Après avoir continué à sucer Raven un petit moment après son orgasme, pour le prolonger au maximum, Burydan sortit la bite poisseuse de salive, la contempla un petit moment et en lécha les dernières traces de sperme. Il attira Raven à lui et l'embrassa encore.


Raven, couché contre le corps de son beau mâle, jouait avec les poils qui partait du nombril de Burydan.

- Tu pars quand ?
- Je ne sais pas encore, bébé. J’attends une info demain, et selon la réponse, je pars soit après demain, soit dans trois semaines...

C'était ce que Burydan avait décidé. Si la piste d'Alméria ne donnait rien, il resterait à Malienda. Il lui restait un mois avant l'échéance du Duc et il n'avait aucune autre piste, alors, à quoi bon ? Il resterait là et ferait l'amour à Raven tous les soirs avant de se présenter bredouille devant Galbatorix. Et advienne que pourra...

- Dans ce cas, la deuxième possibilité à ma préférence, dit Raven en caressant le ventre bosselé.

''Si tu savais, bébé, si tu savais'' se dit Burydan

Il passa ses doigts dans les cheveux cuivré et attira Raven pour un nouveau baiser langoureux. Il aimait vraiment sa petite langue rose et frétillante.


Que ressentait-il pour Raven ? Une attirance physique, d'abord. Ce petit mec était tellement beau, avec ses cheveux de feu, ses grands yeux verts, sa belle petite gueule, pas encore adulte, mais plus enfantine. Et son corps ! Ni trop musclé, ni trop maigrichon, juste... parfait. Et puis cette façon qu'il avait de s'abandonner dans ses bras, d'obéir bien docilement à ses ordres, sachant que chaque position qu'il lui faisait prendre lui donnerait du plaisir. Ses soupirs, ses gémissements et ses petits cris. Ce cri d'agonie qu'il poussait quand il jouissait. Ses caresses et ses baisers langoureux. Burydan aimait aussi le regarder dormir contre sa poitrine . Il était trop... trognon... Et il adorait lui voler des petits baisers ou le peloter un petit quand il passait par l'écurie. Il était encore plus trognon quand il rougissait... Alors, l’aimait-il ? Non, il fallait pas pousser. Il aimait lui faire l'amour, mais de là à l'aimer tout court... Et puis ''trognon'', franchement !


Raven adorait être couché contre le corps musclé de son beau mâle. Pouvoir caresser tout son saoul ses muscles ciselés, et être caressé en retour... c'était divin... Il avait toujours eu envie de tenter l'expérience avec un homme. Il savait que la bougrerie était interdite par la loi, et il connaissait le sort qu'on réservait aux bougres, mais il ne pouvait s'en empêcher. Il avait eu l'occasion, avec un ou deux garçons, mais il n'avait pas osé. Mais quand il vit Burydan, son esprit chancela. Il était tellement... beau. Viril, musclé, tellement sûr de lui... et ses grands yeux gris le fascinaient... Quand il les plantait dans les siens, son cœur ratait un battement. Et il adorait y voir danser un petit feu à chaque fois qu'il avait envie de lui. C'est à dire tout le temps, en fait. Au début, il avait eu un peu peur que Burydan soit une brute, vu son physique. Mais il se trompait. Burydan était d'une tendresse incroyable. Prévenant, attentif, patient... il lui faisait l'amour avec une telle douceur... et une telle sensualité... jamais personne ne l'avait tant embrassé, caressé, léché et embrassé de nouveau, encore et encore... certes la première sodomie lui avait fait mal... mais il s'y attendait... et puis après... par les dieux... il sentait qu'il ne pouvait plus se passer de ça... de ce plaisir inconnu qu'aucune fille ne lui avait jamais donné... il ne pouvait plus se passer... de lui, en fait... Raven, en quelques jours, était tombé amoureux de Burydan de Malkchour... Il savait que c'était stupide, qu'il n'était là que de passage et qu'il partirait un jour... et briserait son petit cœur... mais c'était trop tard, il l'aimait...


Il releva la tête et posa son menton sur l'énorme pectoral dur et gonflé. Burydan le caressait toujours et baissa la tête vers lui. Voyant l'expression énigmatique de son visage, il leva un sourcil interrogateur.

- J'ai... j'ai envie de t'embrasser...
- Et tu attends quoi, bébé ?

Raven sourit et remonta pour un long baiser. Puis sa main se posa sur le sexe de Burydan.

- Prends moi... fais moi encore l'amour...

Les poignets attachés à la tête de lit, le corps de Burydan entre ses cuisses et sa bite entre ses fesses, Raven était à deux doigts de pleurer de frustration. Cela faisait trois fois que son bel étalon l'avait amené aux portes de l'orgasme, mais sans les lui faire franchir. Les mains liées, il ne pouvait même pas se toucher pour enfin jouir. A chaque fois, Burydan sentait qu'il allait partir et ralentissait ses coups de reins pour faire redescendre la pression, avant de repartir de plus belle...

- Oh fais moi jouir... fais moi jouir... j'en peux plus...
- Supplie moi...
- Quoi ?
- Supplie moi...
- Je... je t'en supplie... fais moi jouir...
- Demande grâce...
- Oh grâce ! Grâââce !

Burydan se releva sur les genoux. Il pilonna son petit mec en le masturbant lentement. Raven gémissait comme un perdu.

- Tu veux que je m'arrête ? demanda Burydan
- Oh non, non... je t'en supplie non...
- Tu es sûr ?
- Oh oui... fais moi crier... de plaisir... ne t'arrête pas... je t'en... supplie...
- Tant mieux, bébé, parce que là, de toute façon, je ne peux plus m'arrêter.

Burydan le baisa encore plus fort et le masturba frénétiquement. Raven cria comme un damné quand sa bite explosa et Burydan émit un grand cri rauque quand il jouit dans le petit cul serré de son minet. Il s'affala sur lui et l'enlaça tendrement.


Ils mirent un long moment à revenir du Tiantang. Burydan se releva et regarda Raven Il se pencha et l'embrassa.

- Libère moi, s'il te plaît.
- Hum, je ne sais pas, bébé. Je vais peut-être te laisser comme ça. Savoir que j'ai un petit minet attaché dans son lit et que je peux profiter de lui quand je veux pour assouvir tous mes désirs, même les plus vils... Ça me plairait assez de faire de toi mon esclave sexuel...
- Pas besoin de m'attacher pour ça. Je suis déjà ton esclave sexuel. Vous pouvez me faire tout ce que vous avez envie de me faire, et je ferai tout ce que vous me direz de faire, bien docilement, en esclave obéissant, maître...

Burydan sourit et libéra sa proie.

- Bien obéissant et bien docile ?
- Oui maître...
- Et tu feras tout ce que je t'ordonnerai de faire ?
- Oui, maître, tout... absolument tout...
- Très bien, esclave... enlace moi... oui, bon garçon... appelle moi Burydan et embrasse moi...
- Oh, Burydan...

Un long baiser de plus en plus langoureux s'ensuivit. Ils emmêlèrent leurs langues et leurs corps dans une étreinte passionnée et restèrent lovés dans les bras l'un de l'autre jusqu'au petit matin.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXIII


''Ad opus''




Après avoir couru une petite heure, Burydan revint à l'auberge. Il se lava, se changea et prit un copieux petit déjeuner.


Il alla à l'écurie. Il attrapa Raven par les hanches et l'entraîna dans un box vide. Il le plaqua contre le mur et dit :

- Donne moi ta langue, bébé, je l'aime trop...

Ils s'embrassèrent fougueusement.

- Si je n'avais pas peur qu'on nous surprenne, dit Burydan en donnant des petits coups de langue voraces à Raven, je te prendrais bien ici et maintenant, tes mains appuyées contre le mur et ton pantalon juste baissé en dessous de ton beau petit cul...
- Oh oui... fais le...
- Trop risqué, bébé...

Raven émit un gémissement de dépit et embrassa de nouveau Burydan en se collant à lui. Et il commença à onduler du bassin, faisant sentir à son bel étalon à quel point sa queue était dure. Burydan du faire appel à toute sa volonté pour ne pas jeter son petit minet sur une botte de paille. Il se recula, caressa la joue douce de son petit mec, lui donna un petit bisou sur ses douces lèvres et dit :

- Sois sage... du moins jusqu'à cette nuit... dés que j'aurai franchi la porte de ta chambre, je veux que tu sois beaucoup moins sage... petit minet lubrique...

Raven un un sourire. Et Burydan adorait le voir sourire.


Il sella Arion et alla faire une longue balade jusqu'au déjeuner.


Il revenait à peine de l'écurie, ou il avait laissé Arion, en pelotant les belles petites fesses de Raven au passage, quand Tarkan l'interpella :

- Tiens, Burydan, on a laissé ça pour toi...

Burydan décacheta le message et lu :
Justin est revenu
Viens tout de suite

Oli'


Burydan se rendit à la boutique d'Oli'. Celui-ci lui donna une forte brassée et l'entraîna dans l'arrière-boutique.

- Bien, dit le marchand, mon contact à Alméria m'a répondu...
- Et alors ? demanda Burydan, fébrile.
- Et alors... le comte s'y cache...

Burydan n'en cru pas ses oreilles.

- Tu sais où ?
- Oui, il m'a envoyé un plan.

Oli' déplia un papier devant lui et montra à Burydan une croix

- Il se cache ici, dans une cabane au milieu des bois, un peu en dehors d'Alméria. Il est gardé par quatre hommes jour et nuit. Mon ami n'a pas pu me dire les horaires des relèves. Ça te suffit.

Burydan se leva et dit à Oli' :

- Lève toi.

Oli', un peu décontenancé, se leva et Burydan lui donna une brassée à lui rompre les côtes.

- Merci mon ami, merci, merci, merci... je t'ai sauvé la vie et là, tu sauves la mienne... nous sommes quittes... et je te saurai gré jusqu'à la fin des temps... et même au-delà...

Oli' sourit.

- Tu pars tout de suite.
- Non, dit Burydan. Demain matin, à la pique du jour.

Burydan fit intensément l'amour à Raven toute la nuit, encore plus fougueux et passionné que d'habitude. Quand Raven, exsangue, se coucha contre le corps de son beau mâle, Burydan lui dit :

- Je pars demain matin... très tôt...
- Oh non...
- Désolé, bébé, mais je n'ai pas le choix...
-Je savais que ça arriverait (1), dit Raven d'une voix sourde...


Burydan passa un doigt sous son menton et planta ses yeux gris dans les beaux yeux verts, humides...

- Tu... tu vas pas pleurer quand même...
- Bien sûr que non, dit Raven en essuyant ses larmes de son avant-bras.

Burydan l'attira à lui, le serra contre sa poitrine et lui murmura :

- Je vais revenir, bébé... je ne sais pas dans combien de temps ni pour combien de temps, mais je vais revenir...
- Tu le promets ?
- Je te le jure...
- Je... je... je t'aime...

Burydan se figea. Merde, il l'avait pas vu venir celle-là.

- Écoute, Raven, je...

Mais son petit minet lui mit une main sur la bouche.

- Non, ne dis rien. C'est comme ça... je suis complètement fou de toi, et que ce soit ou non réciproque n'y changera rien... Serre moi fort et caresse moi longtemps... et embrasse-moi ... moi aussi j'adore ta langue...

Demandé comme ça...


Burydan se dégagea des bras de Raven au petit matin. Il regarda un instant dormir son petit minet. Bordel qu'il était beau. Il ne savait pas s'il pourrait tenir sa promesse, mais si les dieux lui étaient favorables, il reviendrait... et il se jetterait sur lui à peine arrivé...


Burydan remonta dans sa chambre et fit ses bagues. Il avait payé sa note la veille et partit au petit matin, monté sur Arion et son autre cheval tenu par la longe. Il savait qu'il avait une longue route jusqu'à Alméria la Sanglante.


Trois jours plus tard il arriva, au petit matin, en vue des remparts de la ville. Shagma se levait et les pierres du mur d'enceinte se teintèrent d'un rouge profond. Comme si tout le sang versé dans cette ville avait pénétré même la roche.


Il s'arrêta dans un petit bois et attendit la nuit. Inutile de risquer d'alerter le comte en s'installant en ville.


A la nuit tombée, Selena diffusant une douce clarté, il se dirigea vers l'endroit qu'avait indiqué l'ami d'Oli'. C'était approximatif, mais il vit, de loin, une fumée blanche qui devait provenir d'une cheminée. Il mit pied à terre, attacha ses deux chevaux à un arbre et avança silencieusement à travers la forêt.


Il arriva à quelques toises d'une petite maisonnette. Quatre hommes, grands et musculeux, patrouillaient autour. Ils étaient armés d'un poignard, d'une épée et d'une pique.


Les quatre hommes se tenaient de chaque côté de la porte et, de temps à autre, l'un d'eux faisait le tour de la maison, avant de revenir vers ses compagnons. Burydan enragea, si les traits de sa petite arbalète avaient été empoisonnés, l'affaire aurait été vite réglée. Il faudrait qu'il demande du poison à Oli', lui pourrait lui en trouver.


Burydan arrêta son plan. D'abord, vérifier que c'était bien la cachette du comte. Il attendit qu'un des gardes termine son tour et se dirigea vers une petite fenêtre. Il y jeta un œil et vit un homme faire les cents pas en lisant une feuille de papier. Il se retourna enfin et Burydan vit Antiakos de Burg.


L'un des hommes refaisait une ronde. Burydan l'attendit, caché derrière un bosquet. Lorsque le garde le dépassa, il se faufila derrière lui, lui mit une main sur la bouche et lui trancha la gorge. Il savait qu'il n'avait que très peu de temps avant que ses compagnons se demandent où il était passé. Et, de fait :

- Simon ? Simon ? Tu t'es perdu en chemin ou quoi ? Ian, va voir où il est...


Burydan se retrouva face à la porte. Il lança deux poignards. En même temps, l'avantage d'être ambidextre, ils se plantèrent dans la gorge des deux gardes, qui n'émirent rien de plus qu'un petit gargouillis. Le dernier garde revint. Il allait crier en voyant les deux hommes morts, mais Burydan fut plus rapide, il le saisit à la gorge et lui brisa la nuque.


Burydan sortit son épée et se dirigea vers la porte. Il l'enfonça d'un coup de pied. Le comte poussa un cri de surprise, puis un :

- A moi !!!


auquel personne ne répondit, et Burydan l’assomma d'un coup du pommeau de son épée. Le tout s'était déroulé en quelques minutes. Burydan avait réussit. Mais pas le temps de traînasser, il ne savait pas quand la relève allait arriver et il devait être loin quand on découvrirait les corps des gardes et la disparition du comte. Il lia les pieds et les mains de son prisonnier, le bâillonna, le jucha sur son épaule et retourna vers ses chevaux. Il plaça le comte sur l'un d'eux, monta sur Arion et partit.


Le comte se réveilla aux premières lueurs de l'aube. Burydan y était allé un peu fort. Il gigota et le chasseur de prime s'arrêta. Il le remis en selle correctement son prisonnier qui lui lança un regard noir. Il cheminèrent sur un sentier herbeux et s'arrêtèrent pour la nuit.


Burydan descendit le comte et le posa à terre.

- Assis, dit-il


Antiakos ne bougea pas, droit comme un i. Burydan lui mit un grand coup de poing dans le ventre. Il se plia en deux et Burydan le poussa, le faisant tomber sur son séant.


Alors que le comte reprenait son souffle, Burydan fit un petit feu. Il sortit une gamelle rempli d'un ragoût qu'il avait acheté la veille et la mit sur le feu. Le fumet étant alléchant et le ragoût bouillonnait.

- Tu as faim ? demanda Burydan.

Antiakos, le regard toujours noir, ne répondit pas.

- Comme tu voudras...

Burydan se servit une écuelle et commença à manger.

- Hmmmm.... mmmmmmm... fit le prisonnier.

Burydan lui enleva son bâillon.

- J'ai faim, dit le comte. Donne moi à manger...

Burydan ne répondit rien et repris son écuelle.

- Tu as entendu. J'ai dit donne moi à manger...
- Tu as oublié les mots magiques...
- Quoi, tu oses me tutoyer ! Tu n'es rien ! Tu es un excrément puant et... mmmmm...mmmmm...

Burydan lui avait remis son bâillon

- Tu mangeras quand tu auras appris à être poli.

Il termina son repas, bu une franche lippée de picrate, et pétuna.

- Mmmmm... mmmmmm...

Burydan défit le bâillon

- J'ai faim... et soif... donne moi à manger et à boire...

Burydan attendit, et, comme si les mots lui écorchaient la bouche, le comte dit :

- … s'il te plaît.

Burydan remplit une écuelle du ragoût encore tiède.

- Je vais te délier les mains. Si tu tentes quoi que ce soit, je t’assommerai de nouveau, compris ?


Antiakos acquiesça et Burydan lui délia les mains, lui tendit l'écuelle et une cuillère, ainsi que son outre.


Une fois rassasié et dessoiffé, le comte dit :

- Comment tu t'appelles ?
- Crément, dit Burydan, Ex Crément...

Le comte grimaça.

- Tu es un des chasseurs de prime de l'usurpateur, hein ?

Burydan opina.

- Je croyais qu'il me voulait mort...
- Je ne tue les gens que si j'y suis vraiment obligé...
- Ma tête est mise à prix 10 000 lunars... je te donne le double pour que tu me libères...

Burydan ne répondit pas.

- Le triple alors... imagine, 30 000 lunars...
- Ce que m'offre le Duc, nul autre ne peut me l'offrir.

Antiakos changea de stratégie.

- Si tu me livres à l'usurpateur, mes amis te le feront payer. Lorsqu'ils prendront le pouvoir, et ils le prendront, il te feront écarteler et brûlé vif en même temps que ton maître...
- Il n'est pas mon maître. Et on n'écartèle pas les nobles, on les décapite...
- Noble ?! Galbatiorix ?! Il n'est rien, né de rien, à poussé comme un champignon sur le fumier d'où on aurait jamais dû le sortir... il n'est qu'un roturier de basse extraction, et il crèvera comme un chien...

Burydan n'eut plus de scrupules à livrer le comte au Duc. Il se rendit compte qu'il était comme tous les autres nobles, si imbu de sa naissance que les autres n'étaient rien. Des excréments, comme il avait dit. Il détestait ces gens. Il avait bien vu, lorsqu'il avait combattu Artus de Landau, des gens de l'assistance tordre le nez. Burydan puait. Il puait la roture. Et rien que pour ça ces gens le méprisaient.


Burydan cura sa pipe.

- Il est temps de dormir. On part à l'aube demain.
- J'ai envie de pisser, dit Antiakos.

Burydan le regarda et lui délia les chevilles. Il l'aida à se relever. Antiakos poussa Burydan et commença à courir. Mais Burydan était plus rapide. Il le rattrapa, le fit chuter et l’assomma de nouveau. Il le ramena au bivouac et lui lia les mains et les pieds.

Antiakos reprit ses esprits.

- Tu as essayé de t'enfuir et je ne t'en veux pas. J'aurais fait la même chose. Mais c'est la seule et unique fois que je passe l'éponge. Je suis plus fort et plus rapide que toi. Si tu essaies encore de fuir, tu ne mangeras pas ni ne boiras pas jusqu'à Ank'Arat... et il reste cinq jours...




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXIV

[b]''Ecce homo''[/b]




Burydan prit les petits sentiers peu fréquentés. Il ne savait pas si on le poursuivait, mais mieux valait être prudent.


Durant les cinq jours de chevauchée, Antiakos ne tenta plus de fuir. Il essaya bien encore plusieurs fois de corrompre le chasseur de prime, mais finit par se résigner.


Cet homme allait offrir à Burydan ce que personne d'autre que le Duc ne pouvait lui donner : sa liberté. Certes, il s'était engagé à travailler comme chasseur de prime pendant cinq ans, mais il serait libre. Et puis, qui sait, peut-être que le travail lui plairait...


Ils arrivèrent enfin à Ank'Arat. Les gens regardaient un peu bizarrement leur équipage et ils s'arrêtèrent devant les portes de Hurlevent.

- Qu'est-ce que tu veux, toi ? demanda un capitaine à la porte.
- Je suis Burydan de Malkchour.
- Et alors ?
- Je suis un chasseur de prime du Duc et je lui ramène le comte Antiakos de Burg.
- C'est ça, rit le garde, Antiakos de Burg, l'homme que personne n'a trouvé en deux ans. Et toi, dont je n'ai jamais entendu parler, tu l'as trouvé... allez, fiche le camp avant que je vous envoie tous les deux au cachot...

Burydan détestait les militaires obtus. Il se rappela la plaque qui le désignait comme chasseur de prime, mais elle était dans le fin fond de son sac. Il pesta et allait partir à se recherche quant un garde arriva.

- Tiens, bonjour Burydan.
- Bonjour David.
- Tu connais ce quidam, demanda le capitaine.
- Bien sûr, c'est Burydan de Malkchour, le plus grand épéiste de Brittania et un chasseur de prime du Duc... Mais... mais... c'est le comte Antiakos de Burg... par les dieux, tu as réussi !

Le capitaine fronça les sourcils.

- Soit, remets moi le prisonnier et je le ferai emmener aux geôles.
- Je préférerais le remettre au Duc moi même.
- Tu préférerais... et qu'est-ce que j'en ai à faire de tes préférences... remets moi cet homme un point c'est tout...
- Euh, capitaine, je vous rappelle que c'est un chasseur de prime, dit David.
- Ah oui ? Qu'il le prouve alors... quant à toi, ne t'avise pas de me donner des ordres, soldat !
- Je... je... bredouilla David
- Silence, éructa le capitaine, ou je t'envoie au cachot pour une semaine !
David baissa la tête. Burydan descendit de son cheval et s'approcha du capitaine.

- Écoute moi bien, sombre crétin, le Duc m'a confié la mission de lui ramener cet homme, et c'est ce que j'ai fait, alors maintenant tu vas essayé d'aligner deux pensées dans le merdier qui te sert de cerveau et me laisser passer, sinon ce qui passera en toi c'est mon épée, tu as compris ?

Le capitaine pâlit, rougit, blêmit et dit :

- Comment oses-tu... je vais te... je vais te...
- Burydan de Malkchour... sois le très bien venu...

La voix ténue d'Anselme.

- Vous... vous le connaissez ? demanda le capitaine, toujours blême de rage.
- Bien sûr, dit le vieil homme, c'est un chasseur de prime de son Altesse... Oh, je vois que tu as réussi ta mission... bravo, je t'avoue que je n'y croyais pas.

Anselme s'approcha du comte et lui fit un profond salut :

- Mes respects messire, je suis ravi de vous revoir. Mais désolé que ce soit dans de telles conditions.

Antiakos lui jeta un regard de mépris.

- Suis moi, Burydan, je t'amène au Duc.
Le capitaine jeta un regard de haine à Burydan lorsqu'il passa la porte. Il démonta, tendit les rênes de ses chevaux à l'un des palefreniers de Hurlevent (beaucoup moins mignon que Raven) et escorta son prisonnier à travers le dédale de couloirs du palais.

- Attendez ici, je vais prévenir Son Altesse.

Ils s'assirent.

- Dis moi, David, c'est qui cet imbécile à la porte.
- Oh, c'est un capitaine nouvellement promu, Fitch. Il fait du zèle. Mais là, il ne doit pas en mener large...
- Pourquoi ça ?
- Il a manqué de respect à un chasseur de prime...



Burydan ne comprit pas ce que voulait dire David. Il allait lui demander une explication, mais la porte se rouvrit sur Anselme.

- Son Altesse va vous recevoir.

Ils entrèrent. Galbatorix, richement vêtu d'un pourpoint blanc constellé de pierreries, les attendait, assit sur un grand fauteuil. Une vingtaine de courtisans retenaient leur souffle et attendait que le Duc parle en regardant le comte, certains avec compassion, d'autres avec un petit sourire moqueur.

- Soyez les bienvenus tous les deux, dit Galbatorix.


Il se leva et se dirigea vers le comte en lui tendant la main. Antiakos ne bougea pas et jeta à Galbatorix un regard de mépris.

- A genoux devant le Duc, dit l'un des gardes prétoriens.

Mais Antiakos ne bougea toujours pas. Galbatorix, blême de colère, jeta un coup d’œil à Burydan et lui dit :

- Fais le se mettre à genoux.
- Je suis ici pour vous ramener un homme recherché, par pour lui apprendre la bienséance...


Le Duc blêmit encore plus, et un garde le tira e l'embarras en mettant un coup de matraque derrière les genoux du Comte.

Galbatorix avança, la main toujours tendue. Et Antiakos cracha dessus.

Les courtisans hoquetèrent. Jamais personne n'avait osé manquer à ce point de respect au Duc.

Celui-ci s'essuya avec un mouchoir.

- Toujours aussi élégant, de Burg. Gardes, qu'on amène ce rebelle aux geôles et qu'on le jette dans le cul de basse-fosse le plus fangeux. Il y croupira jusqu'à ce que le tribunal décide de son sort.


Les gardes saisirent le prisonnier et le traînèrent dehors alors qu'il déversait un tombereau d'injures au Duc.


Galbatorix se rassit et regarda son chasseur de prime :

- Ainsi vous avez réussi, messire Burydan de Malkchour...


Nouveaux murmures parmi les courtisans ''il l'a appelé messire'', ''oui, de nouveau''.

- Je vous avoue que je n'y croyais pas... reprit le Duc. Mes amis, je vais vous laisser, je dois m'entretenir avec messire Burydan.

Le Duc se leva et Burydan le suivit dans son cabinet.

Le Duc s'assit derrière son bureau et claqua dans ses mains. Une très jeune fille apparut, une robe transparente ne voilant rien de son corps nubile, avec un plateau portant un pichet et deux verres. Alors qu'elle posait le plateau, Galbatorix lui caressa les fesses.

- Qu’est devenue la précédente ? demanda Burydan.
- Oh, elle a fini par m'ennuyer. Elle a donné un fort joli spectacle dans les arènes... mes petites bébêtes se sont régalées...


Le Duc servit deux verres. Il trempa les lèvres dans l'un et, en souriant, le tendit à Burydan.

- Ainsi tu as réussi là où tous mes autres chasseurs de prime ont échoué...
- Je sais que vous êtes content que je vous ai ramené le comte. Mais en même temps déçu de ne pas avoir de raison de m'envoyer en geôle ou dans les arènes.

Galbatorix éclata de rire.

- Crois-tu que j'ai vraiment besoin d'un prétexte pour ça ? Et c'est vrai que j'aurais adoré te voir face à la marabunta. Mais je n'ai qu'une parole...

Burydan faillit sourire mais se ravisa.

- … tu es donc libre. Mais tu te rappelles notre petit arrangement, n'est-ce pas ?
- Je m'en rappelle. Je travaillerai cinq ans comme chasseur de prime.
- N'avions nous pas dit dix ans ?
- Cinq ans, Duc, et vous le savez aussi bien que moi.
- Soit, soit... tu sais que tu n'auras pas un lunar pour la prise du comte...
- Je le sais, oui... c'était notre accord.
- Bien... mais je vais tout de même te faire un cadeau... voyons... la jeune fille qui a apporté ce plateau par exemple... je prévoyais de la déflorer ce soir, mais si tu la veux, elle est à toi...

Burydan ne répondit pas.

- Oh, suis-je sot, reprit le Duc, évidemment tu préférerais un jouvenceau...
Burydan pâlit. Comment le duc savait-il que...

- Mon réseau d'espions est le meilleur de tout Utopia. De Genesia peut-être... et l'astrium et les menaces peuvent délier bien des langues...
Burydan était toujours pâle comme un linge mais ne baissa pas les yeux. Surtout pas...

- Ce picrate n'est des pires, dit le Duc... et bien, tu ne bois pas ?

Burydan vida son verre d'un trait. Le Duc le resservit.

- En fait, dit Galbatorix, peu me chaut que tu préfères les garçons, du moment où tu fais du bon travail à mon service. Et vu ton premier exploit, je suis sûr que ce sera le cas.
Galbatorix tira sur un cordon et, le temps que Burydan finisse son deuxième verre, Anselme arriva.

- Votre Altesse m'a demandé ?
- Oui mon brave Anselme. Messire Burydan de Malkchour est confirmé comme un de mes chasseurs de prime. Prépare les papiers et les instruments de sa charge le plus vite possible.
- J'avais déjà pris la liberté de le faire quand je l’ai vu revenir avec le comte, monseigneur.
- Anselme, tu es indispensable céans... Et bien, Burydan, bonne chance...


Le Duc lui tendit la main, mais, comme à son habitude, Burydan fit semblant de ne pas la voir, fit un petit salut et se dirigea vers Anselme. Puis se ravisa et se retourna vers e Duc.

- Soit, considère que c'est fait...J'ai une requête
- Oh, une requête... je t'écoute.
- Il y a un capitaine à la porte, un certain Fitch...
- C'est possible... et ?
- J'aimerais qu'il soit révoqué.
- Et pourquoi ça ?
- Parce que c'est un crétin... et si Anselme n'était pas arrivé, je serais encore avec lui en train de m'énerver...
-
- Et j'aimerais que vous mettiez David à sa place... en tant que capitaine, évidemment...
- Et il a un nom de famille ce David ?
- Euh...
- Je vois de qui il veut parler, Votre Altesse, intervint Anselme
- Est-il capable ?
- Je le crois monseigneur.
- Très bien, et bien considère que ça aussi c'est fait... autre chose ?


Vu le sourire du Duc, Burydan comprit qu'il ne devait pas pousser sa chance.

- Merci, Duc...


Nouveau salut et Burydan suivit Anselme dans son bureau.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

MYTHOLOGIE UTOPIENNE 5

[b]Petit précis de mythologie utopienne. Cinquième partie.[/b]



Frigga


Fille de Selena et de Shagma. Déesse du foyer.

Frigga était la plus jeune des Olympiens. Et elle était très belle. Des yeux noisettes, des cheveux bruns, qu'elle cachait le plus souvent sous un châle en lin, et un maquillage extrêmement discret, qui la rendait très ''nature''. Bref un beau brin de déesse.

Elle était douce, gentille, discrète, presque effacée même. Les autres dieux la regardaient avec tendresse, étant donné que c'était la petite dernière.

Mais Poss et idon, ainsi que Phoebus, la regardaient différemment.

Ils se retrouvèrent par hasard tous les trois devant Hodin pour demander la main de Frigga Oui, à cette époque, on ne demandait pas vraiment son avis à l'intéressée...

- Frigga, tu peux venir quelques minutes sœurette ? dit Hodin

Frigga s'avança vers son frère. Elle vit Poss, Idon et Phoebus la regarder avec des yeux de merlans frits, les bras chargés de bouquets de fleurs et de boites de chocolat.

- Ah, petite sœur chérie, ces trois là veulent t'épouser. Dans ma grande bonté, je te laisse le choix de ton futur époux...

Frigga blêmit. Il faut dire que le choix n'en était pas vraiment un : soit elle acceptait un ménage à trois avec Poss et Idon, soit elle acceptait de se retrouver au lit avec son neveu (vous pouvez vomir, je ne vous en voudrez pas). Mais surtout Frigga avait bien vu que les dieux n'étaient pas forcément des braves types et des époux exécrables. Elle se jeta au pied de son royal et divin frère, et dit :

- Oh non, grand frère par pitié...

Poss et Idon, ainsi que Phoebus pâlirent. Frigga le remarqua et essaya d'arrondir les angles.

- Je veux dire, je suis extrêmement flattée que ces trois beaux dieux soient tombé amoureux de moi, mais je n'ai pas envie de me marier... - Tu peux réfléchir un peu, je ne te demande pas une réponse immédiatement, dit Hodin.
- Non, tu ne me comprends pas, je n'ai pas envie de me marier du tout... jamais en fait... - Jamais ?! reprit Hodin en grattant sa barbe. Tu ne veux pas avoir un bon mari et de beaux enfants ? - Non, dit Frigga. Je préfère être une tatie gâteau... - Bon, dit Hodin après quelques secondes, comme tu voudras petite sœur. Désolé, les gars, mais c'est son choix...

Poss, Idon et Phoebus étaient un peu déconfits, mais se reprirent. On ne pouvait pas en vouloir à la jolie Frigga.

- Nous acceptons ton choix, dit Poss.
- Et nous veillerons à ce que tous le respectent, continua Idon.
- Tout comme moi, renchérit Phoebus.

Frigga les remercia d'un sourire. Elle devint donc l'une des déesses vierges ( avec Diana et Métis) et déesse du foyer.

Je vois ton sourcil se relever, hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère, tu te dis ''bof, déesse du feu de bois, c'est pas top'', et tu as tort.

A cette époque là, le foyer était le cœur de toutes les maisons. C'est là que l'on faisait la cuisine, griller des marshmallows, et où on se racontait les derniers potins. C'était là que les invités étaient conduits en premier, et quiconque se plaçait sous la protection du feu d'une maison était intouchable.

Un soir, après un banquet quelque peu arrosé sur le mont Ida, Frigga sortit en titubant. Elle vit un âne attaché à un arbre :

- Bonsoir, bourricot – hips- je vais piquer un somme au pied de ton arbre – hips – tu veux bien me tenir compagnie ?

Frigga s'allongea et commença presque immédiatement à ronfler.

Un dieu mineur passa par là. Il s'appelait Priape et était le dieu des jardins. Priape avait deux particularités : d'abord il était persuadé que toutes les femmes, nymphes, dryades et même déesses rêvaient de passer la nuit avec lui, et ensuite il était pourvu d'un sexe démesuré toujours en érection. Voyant la belle endormie, il s'allongea à ses côtés.

- Tu vas voir ma belle, tu vas adorer passer la nuit avec ton petit priapounet... - Hi-han, confirma l'âne.

Mais ceci réveilla Frigga qui, découvrant Priape à ses côtés, se mit à hurler. Les autres dieux accoururent à sa rescousse, et chassèrent l'odieux qui se confondit en excuses, prétextant qu'il n'avait pas reconnu la déesse.

Pourquoi je vous raconte cette anecdote ? me direz-vous... D'abord pour que vous vous apitoyiez sur le pauvre Priape. Certes il avait un morceau entre les jambes qui en aurait fait pâlir de jalousie certains et saliver d'autres, mais pour ceux qui ont déjà eu une érection inopportune et qui refuse de vous quitter, imaginez ça 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Ensuite, pour vous montrer que les frères de Frigga la protégeaient et l'aimaient, même s'ils n'avaient aucune chance avec elle.

Frigga était également la compassion incarnée. Lorsque Prométhée, petit fils de Shama et de Genesia, qui prit le parti de Hodin et de ses frères et sœurs lors de la guerre, déroba le feu, réservé aux dieux, pour le donner aux homme, comment penser que Frigga n'était pas au courant alors qu'elle était à coté du feu tout le temps ?

Hodin n'y pensa même pas. La petite Frigga, si innocente... et surtout elle était la reine des marshmallows grillés... Prométhée lui fut châtié, jusqu'à ce que Alcide le libère. Mais ça c'est une autre histoire...




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXV

''Nemo est supra legis''



Les cinq copistes dans le bureau d'Anselme se massaient les poignets et la nuque. Ils poussèrent un soupir de soulagement quand le vieil homme dit :

- Encore cinq minutes les enfants.

Puis il se ravisa.

- Simon, fais moi une lettre de révocation du capitaine Pierre Fitch et de sa dégradation au rang de soldat. A effet immédiat.
- Oui maître.
- Olaf, fais moi une lettre de promotion du grade de soldat à celui de capitaine pour David Hégoliatt. A effet immédiat.
- Oui maître.
- Et une fois fait, faites les porter aux deux concernés.
- Oui maître.

Anselme conduisit Burydan dans son bureau privé.

- Assieds toi je t'en prie...

Anselme sortit deux verres et une bouteille d'hydromel et les servit généreusement. Burydan trempa ses lèvres. Il était bon, mais pas autant que celui d'Oli'. Il devrait en ramener une bouteille à Anselme.

- Je n'en demandais pas tant, dit Burydan. Inutile de rétrograder ce capitaine...
- Il t'a manqué de respect, non ?
- Oui, plus ou moins...
- Et t'a menacé ?
- Oui, mais il ne fait pas le poids et...
- Ça n'a rien à voir. Manquer de respect et menacer un chasseur de prime de Son Altesse entraîne toujours une sanction. Et il sera soulagé que ce ne soit que ça... on en a pendu pour moins que ça...
- Pendu ?! Pour quelques mots un peu... véhéments ?
- Tu es chasseur de prime maintenant...
- Et ?
- Comment ça ''Et'' ? Que sais tu au juste sur les chasseurs de prime ?
- Et bien qu'ils arrêtent les gens recherchés par le Duc...
- C'est tout ?
- Ben... il y a autre chose à savoir...
- Burydan Burydan, Burydan, dit Anselme, comme s'il s'adressait à un enfant, un chasseur de prime du Duc à une impunité totale...
- C'est à dire ?
- C'est à dire que tu pourrais sortir d'ici, tuer 83 personnes, et ni la milice ni qui que ce soit d'autre ne pourrait rien contre toi. Mieux encore, tu pourrais demander aux miliciens de ramasser les cadavres, puisqu'ils sont obligés de t'aider quand tu le leurs demandes. Tu n'as à répondre de tes actes que devant le Duc, et personne d'autre. Et je parle par expérience en te disant qu'il ne te fera pas de problèmes tant que tu feras bien ton travail et que tu ne l'agaceras pas trop.
- Tu veux dire que je peux...
- Tout faire comme bon te semble... oui...
- Vraiment tout ? Même ce qui est hors la loi ?
- Burydan, c'est toi la loi... tu peux tuer, mutiler, torturer qui que ce soit si tu le juges nécessaire...

Anselme fit une pause et eut un petit sourire en coin :

- Et tu peux même lutiner un jeune garçon en pleine rue si cela te chante...

Burydan rougit.

- Et je peux te citer une bonne vingtaine de courtisans, de l'entourage même du Duc, qui ont des harems composés uniquement de jouvenceaux. Et Son Altesse ne s'en formalise pas...
- Dans ce cas, pourquoi a-t-il édicté cette loi qui punit d'une mort atroce la bougrerie ?
- Bah, il a agit sous le coup de la colère, un garçon lui ayant transmis une maladie... honteuse...
- Quoi ?! Le Duc est... bougre ?!
- Nullement. Mais, de temps à autre... mais c'est surtout le fait que Son Altesse voulait son ''petit jouet'', comme il disait, comme il veut ses concubines : intact, si tu vois ce que je veux dire... et le fait qu'il ait cette maladie prouvait qu'il n'était pas si novice que cela... Aussi a-t-il promulgué cette loi et livré le pauvret à la marabunta dans l'arène...

Anselme hocha tristement la tête et resservit deux verres d'hydromel.

- Bien, dit-il, ton matériel à présent...

Il prit une boite et en sortit plusieurs objets :

- D'abord, ta plaque de chasseur de prime. Étant donné que tu es maintenant confirmé, elle est différente de l'autre, dont tu peux te débarrasser. Tu remarqueras qu'en bas il y a un petit espace carré. Passe à la forge pour y faire inscrire ton nom. Ensuite, ceci...

Anselme sortit une dizaine de ''médailles'' accrochées à un lacet de cuir.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Un passe-droit.
- Pardon ?
- Un passe-droit. Donne ces médailles à tes principaux informateurs. Si la milice leur fait des problèmes, ils n'auront qu'à la montrer. Les miliciens sauront qu'ils sont des protégés d'un chasseur de prime et leur ficheront la paix. Si tu en as besoin d'autres, tu n'auras qu'à me le dire. Et demande au forgeron d'inscrire dans ce petit cartouche tes initiales... Et enfin une bourse de cent lunars pour tes faux frais, payer tes informateurs, les auberges où tu devras gîter, etc... Tu auras cent lunars par mois en plus des primes. Tu peux choisir un cheval dans l'écurie du Duc...
- J'en ai déjà un... et je ne l'échangerais pour rien au monde...
- Comme tu veux... où puis-je te contacter ?

Burydan réfléchit, mais il ne vit qu'un seul endroit où il avait envie de s'établir.

- A Malienda, à l'auberge ''La Chouette Insomniaque'', pour l'instant.
- Très bien. Et enfin ceci...

Anselme posa une pile de feuilles sur la table.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Les avis de recherche en cours. Si l'un d'eux devient obsolète, j'enverrai un chevaucheur te prévenir. Et je t'ai mis derrière chaque feuillet l'avancée des recherches des autres chasseurs de prime.
- Est-ce habituel.
- Par les dieux non, les primes étant conséquentes, tes collègues gardent jalousement le secret sur l'avancée de leur mission. Ils ne les transmettent qu'à moi, que je puisse tenir au courant Son Altesse.
- Mais alors, pourquoi me les donnes-tu ?
- Parce que je t'aime bien, Burydan de Malkchour.

Burydan écarquilla les yeux. Anselme poursuivit :

- Ne te méprends pas, je ne suis pas en train de te faire une grande déclaration. C'est juste que j'ai eu l'occasion de rencontrer Gershaw de Bélothie il y a bien longtemps. Et j'ai beaucoup apprécié cet homme. Cultivé, élégant et surtout humble. Pas comme tous ces courtisans enflés d'eux-même. Lui, le plus grand épéiste de Genesia, avait une façon d'être avec tous, et surtout avec les petits et sans grade... Et je me dis que si cet homme t'a choisi toi, et uniquement toi, comme élève, c'est que tu dois être de la même farine... alors, si je peux t'aider, pourquoi ne le ferais-je pas ?

Anselme sourit.

- Mais ça reste entre nous, n'est-ce pas ?
- Bien sûr. Merci Anselme, merci infiniment...

Les deux hommes se levèrent et Burydan donna une forte brassée au vieil homme. C'était décidé, la prochaine fois qu'il reviendrait à Ank'Arat, il lui ramènerait une bouteille d'hydromel des abeilles tueuses.

Burydan sortit du palais passa par la forge puis récupéra Arion aux écuries. Il prit également l'autre cheval par la longe. Il avait été un bon compagnon et Burydan décida de le revendre à Rocco, à Malienda. Il s'en occuperait bien et s'en servirait certainement pour le réseau Üb'Er.

Il se dirigeait vers la porte quand un soldat se dirigea vers lui :

- C'est toi, hein, c'est toi qui m'a fait rétrograder.

L'homme, Pierre Fitch, était ivre de rage.

Burydan allait répliquer quand il entendit :

- Qu'est-ce qui se passe ici ?

David, dans son uniforme flambant neuf de capitaine, s'approchait.

- Ne te mêle pas de ça, toi, c'est entre lui et moi.
- Je n'ai pas d'ordres à recevoir de toi, soldat. Pour t'apprendre à respecter la hiérarchie, tu viens d'écoper de huit jours de cachot...
- Quoi ? Huit jours, tu... tu...
- Quinze jours...

Pierre suffoqua mais eut l'intelligence de se taire.

- Gardes, cria David, emmenez le à la geôle, ça lui rafraîchira les idées.

Deux hommes accompagnèrent Pierre vers la prison d'Hurlevent.

- C'est toi, demanda David ?
- Moi qui quoi ?
- Et bien je suis capitaine, maintenant. C'est grâce à toi ?
- C'est que tu fais bien ton travail...
- Allez, arrête, personne ne passe du grade de soldat à celui de capitaine...
- Disons que j'en ai touché un mot à qui de droit...
- Burydan de Malkchour, sache qu'à présent je suis ton débiteur jusqu'à la fin des temps...

Burydan lui fit un clin d’œil et David sourit.

- Tu... tu veux porter plainte contre Pierre ?
- Ça l’enverrait au gibet, non ?
- Euh...il y a de grandes chances... C'est un crétin, certes, mais...
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te faire commencer ta carrière par une exécution... quinze jours de cachot suffiront...

Les deux hommes se serrèrent la main et Burydan sortit de la ville, direction Malienda. Et se retrouver entre les bras de son petit Raven... entre ses cuisses... et entre ses fesses aussi...



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXVI

''Non dum amabam, et amare amabam''



Raven était bien. Couché sur la poitrine de son beau mâle, il couvrait ses pectoraux velus et massifs de baisers brûlants.

Burydan était revenu à Malienda. Il avait vendu son cheval à Rocco, en barguignant âprement, et s'était tout de suite rendu à ''La Chouette Insomniaque''.

Raven poussa un petit cri en le voyant, mais la froidure que lui montra Burydan le tétanisa. ''J'ai tout gâché, se dit-il, je lui ai dit que je l'aimais et, maintenant, il ne veut plus de moi''.

Et en effet, Burydan ne lui décrocha pas un mot ni un sourire, le regardant à peine. Il amena lui même Arion dans un box et le bouchonna. Un long, un très long moment.

Une fois Arion séché, nourrit et abreuver, Burydan ressortit du box. Il ne jeta pas un regard à Raven et entra dans l'auberge.

Raven était malheureux comme les pierres et à deux doigts de pleurer. Mais Burydan revint et se dirigea vers lui.

- Je viens de prévenir Tarkan que j'étais de retour et que mon cheval était à l'écurie...

Sa voix était rauque et ses yeux brillaient d'un petit feu. D'une main il caressa la joue de son petit mec et la posa sur sa nuque. De son autre bras il enlaça sa taille et l'attira tout contre lui. Leurs deux corps étaient collés l'un à l'autre. Et Raven sentit l'énorme érection de Burydan, qui déclencha la sienne.

- Donne moi ta langue, bébé, tu n'imagines pas à quel point elle m'a manqué...


Ils s'embrassèrent langoureusement. Raven caressa le dos et les reins de son bel étalon pendant que celui-ci lui malaxait les fesses de ses doigts cupides. Les genoux de Raven butèrent contre une botte de paille et il se retrouva couché dessus. Burydan continuait à l'embrasser fougueusement. Le palefrenier brûlait de désir. Il avait envie que son beau mâle lui arrache ses vêtements et le prenne sauvagement.

Burydan embrassait Raven, quittait sa bouche pour son cou, grignotait ses oreilles, avant de revenir à ses lèvres, encore et encore. Raven était en transe.

- Prends moi... je t'en supplie... baise moi... j'en peux plus...
Burydan sourit et lui murmura :

- Cette nuit, bébé... je vais te faire l'amour comme un dingue... je vais te faire crier comme un damné... je vais te faire couiner de plaisir... j'ai envie de ton petit corps comme c'est pas permis...
- Oh non, dit Raven, pas ce soir, maintenant ! Baise moi maintenant... je ne tiendrai pas jusqu'à ce soir...
- On pourrait nous voir...
- Je m'en fous... baise moi... je t'en supplie...

Burydan le retourna sur la botte de paille et lui abaissa son pantalon, dénudant son sublime petit cul. Il sortit sa queue dure et raide et la plaça entres les fesses toutes douces. Il se pencha vers Raven, l'embrassa sur la nuque et dit :

- Tu la veux ma bite ? Tu veux la sentir te remplir et aller et venir en toi ?
- Oh oui, oh oui... mets la moi... mets la moi bien à fond...

Burydan sourit et dit :

- Je vais te baiser, bébé mais... cette nuit...

Il remballa sa queue et se releva. Raven gémit de dépit et se retourna.

- Allez rhabille toi petit minet lubrique.

Raven lui jeta un regard noir et remonta son pantalon. Il se releva à son tour et dit :

- Je te déteste...

Burydan sourit de nouveau, attrapa son petit mec par la taille et l'enlaça tendrement :

- Ah oui ? Vraiment ?

Et il l'embrassa passionnément, jusqu'à ce que son joli palefrenier fonde entre ses bras.

Et ils étaient là, enlacés, repus de caresses suaves et de sexe tendre et passionné. Raven avait jouit intensément, comme jamais auparavant. Il avait difficilement résisté à la furieuse envie qu'il avait eu toute la journée de se masturber. Et il avait bien fait. Le plaisir de l'attente fébrile couplé à celui que le corps de Burydan lui avait donné avait été inouï... Il avait couiné et crié sans retenue avant de plonger dans le vide abyssal d'un orgasme fantastique...

Il posa la tête sur l'énorme pectoral et regarda son beau mâle qui, les yeux fermés et un sourire aux lèvres, lui caressait lentement le dos, les reins et les fesses.

- Tu as eu beaucoup d'amants ? demanda-t-il

Burydan ouvrit des yeux ronds.

- Pourquoi tu veux savoir ça ?
- Comme ça. Par curiosité... Alors ?
- Il y en a eu... quelques uns...
- Ça ne veut rien dire ''quelques uns''... beaucoup ?
- C'est combien pour toi ''beaucoup'' ?
- Ben, je sais pas... plus de... vingt...
- Alors oui, il y en a eu beaucoup... trop, même... mais seuls cinq ont compté...

Raven releva la tête et planta ses yeux verts dans les yeux gris. Burydan caressa la joue de son petit mec et dit :

- Et tu es le cinquième, bébé...

Raven écarquilla les yeux.

- Ça veut dire que tu... que tu...
- Que tu comptes pourquoi pour moi, le coupa Burydan.

Raven poussa un long soupir.

- Bon, je devrai m'en contenter...
- Et toi, bébé, tu as eu beaucoup de maîtresses ?
- Quelques unes...

Burydan le regarda... Et Raven plongea dans ses pensées...

- Douze... non, treize...
- Treize... à dix neuf ans...
- Oh, certaines, ça n'a duré que quelques heures...

Burydan le regarda et se dit que c'était normal. Il était tellement beau...

- Et un homme aussi... et il est le seul à avoir compté pour moi...

Burydan sourit. Raven couvrit la poitrine de son bel étalon de baisers mouillés, remonta le long de son cou et mordilla son oreille. Au creux de celle-ci il murmura :

- J'ai encore envie de toi...
- Mais tu es insatiable...
- Je sais... merci...


Raven épingla le bras de son étalon au dessus de sa tête et se mit à lécher son aisselle. Burydan se mit à pousser de longs gémissements rauques et se laissa aller au plaisir de cette caresse humide qui le rendait dingue. Après de longs préliminaires plus excitants les uns que les autres, Burydan fit de nouveau jouir intensément son petit minet tout mignon. Et jouit lui aussi. Et Raven adorait sentir sa bite pulser en lui. Et se dit qu'il ne pourrait plus jamais se passer de ça...


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXVII

''Quid novi sub sole''



Burydan fut réveillé aux aurores par Raven. Enfin, pour être précis, par la bouche de Raven, serrée autour de sa queue, et par sa langue qui s'enroulait autour de son gland. Et pour un novice il suçait admirablement bien.


''Mais, après tout ce que je lui ai déjà fait et fait faire, se dit-il, ce n'est plus vraiment un novice''


Burydan glissa ses doigts dans les mèches de cuivre pour accompagner les mouvements de tête de son minet, le laissant faire à sa guise, alternant le rythme et la profondeur de cette merveilleuse caresse humide. Puis, n'y tenant plus :

- Viens, bébé, donne moi la tienne...

Raven sourit et se mit à quatre pattes au dessus de son bel étalon. Les deux garçons se sucèrent mutuellement en rivalisant d'impétuosité, gémissant à l'unisson, Raven en appui sur les cuisses énormes de Burydan, et lui agrippé aux jolies petites fesses musclées de son beau palefrenier.


Burydan jouit le premier, dans un râle libérateur. Raven le suivit quelques secondes plus tard, dans un cri d'agonie. Ils reprirent leur souffle, se remirent face à face et s'embrassèrent passionnément. Burydan étendit Raven sur sa couche et, relevé sur un coude, il entreprit de le caresser lentement, dessinant les reliefs de ses beaux muscles du bout des doigts, adorant voir son petit mec frémir. Dés qu'un frémissement était plus intense que les autres, Burydan se penchait et léchait sa peau avec application, avant de repartir à la recherche d'une autre niche de plaisir.


Il regarda son beau petit mec, lui donna un petit poutoune et bondit sur ses pieds. Il se dirigea vers son pantalon, oublié dans un coin.

- Tu... tu pars ?
- Il est quatre heures, bébé. J'ai encore une grosse heure à pouvoir serrer ton corps chaud dans mes bras et à te couvrir de baisers brûlants, je ne me priverais de ça pour rien au monde. J'ai juste un cadeau pour toi...
- Oh, un cadeau... chic alors...

Burydan revint au lit et mit une médaille autour du cou de Raven. Celui-ci la regarda, perplexe.

- Euh... merci... c'est... c'est quoi ?
- A présent, bébé, tu es officiellement un protégé d'un des chasseurs de prime du Duc. Si la milice te fait des problèmes, tu leur montres cette médaille et ils te ficheront la paix...
- Vrai... vraiment ?
- Vraiment.

Raven regarda le médaillon les yeux ronds. Burydan l'attira à lui et le serra dans ses bras musclés.

- Maintenant tu es à moi, bébé. Tout à moi et rien qu'à moi. Jusqu'à la fin des temps...

Les yeux verts se plantèrent dans les yeux gris.

- Pas besoin d'un médaillon pour ça. Je suis à toi, tout à toi et rien qu'à toi depuis la première nuit que j'ai passé dans tes bras...

Burydan regarda son petit minet et se demanda s'il n'était pas en train de tomber amoureux de lui.


Après son petit déjeuner, Burydan passa à la banque Grinn'Gotts. Cette banque était la plus grande de tout Brittania et avait des succursales dans tout Genesia. Le préposé lui dit qu'il faudrait sept jours pour transférer les pécunes qu'il avait de Menast'Hérit à Malienda.


Burydan alla chez Olive Anders. Il avait des courses à faire.

- Burydan ! cria Oli'. Tu es de retour... j'ai appris que le comte de Burg avait été arrêté...
- Grâce à toi, mon ami.
- Allez, suis moi dans l'arrière boutique..

Ils s’installèrent.

- Euh, Oli', je suis ici pour affaires...
- Allons bon, tu cherches quelqu'un d'autre ?
- Oui. Mais ce n'est pas pour ça. J'ai besoin de plusieurs choses. Mais, d'abord, je voudrais te donner ça...

Burydan lui remit un de ses médaillons et lui expliqua ce que c'était.

- Et bien merci beaucoup, chasseur de prime, je ne suis pas sûr d'en avoir besoin, ne faisant jamais rien d'illégal, dit-il avec un clin d’œil, mais merci...
- Et j'aurais besoin de plusieurs choses...

Burydan sortit cinquante lunars de son escarcelle.

- D'abord, une bouteille de ton fameux hydromel...
- Ah, tu y as pris goût ?
- Il est très bon, mais c'est pour offrir...
- Eh bien, c'est un beau cadeau.

Oli' mit une bouteille sur la table.

- Et ?
- Du venin de Marabunta... ça, ce sera un peu plus dur à trouver je pense...
- Dur à trouver, oui, et cher aussi... tu en veux beaucoup ?
- Non, une petite quantité, c'est pour imbiber une partie de mes traits d'arbalète... dilué avec un peu d'eau, ce poison fait un très bon anesthésiant.

Oli' hocha la tête et se dirigea vers son coffre. Il fouilla un moment et revint avec une fiole en terre cuite.

- Quoi ?! dit Burydan, tu en as ?!
- Si tu ne le trouves pas ici, c'est que ça n'existe pas, dit laconiquement Oli'.
- Combien ?
- Rare et cher. Cent lunars, prix d'ami.
- Tu peux me la mettre de côté ? Je n'aurai mes pécunes que dans sept jours ?
- Fi donc. Prends la tout de suite, je te fais confiance.
- Merci Oli'... il me faudrait aussi du poison de skyhhrittfd... ça c'est pratiquement introuvable, mais...

Oli' sourit et sortit une autre fiole de son coffre.

- Non, tu plaisantes ?!
- En affaires, jamais. Mais fais attention, une seule goutte sur ta peau et tu meurs dans la minute...
- Je sais, ne t'inquiète pas. Combien ?
- Cinq cents lunars...

C'était cher mais ça le valait.

- Autre chose ? demanda Oli'.
- Oui... une maison...
- Pardon ?
- Une maison... je voudrais faire de Malienda mon chez moi...
- Ça ça va être très dur.
- Tu n'en as pas une dans ton coffre ?
- Non, et j'aurai beau fouiller, je n'en trouverai pas, dit Oli' en riant. Mais je ne connais aucune maison à vendre à Malienda...
- Aucune ?
- Non. Malienda est une ville riche et prospère... Par contre...
- Par contre... ?
- Par contre j'ai un ami qui vend un terrain sur les berges du Rised, après le marché aux fleurs, tu vois où c'est ?

Burydan connaissait l'endroit.

- C'est un terrain suffisamment grand pour y construire une belle maison, un petit jardin et même un potager... par contre le prix risque d'être élevé...
- Tu peux te renseigner ?
- Tu le sauras demain. Ou plutôt ce soir. Je t'invite à dîner. Ma femme veut absolument connaître l'homme qui a sauvé la vie de son bon à rien de mari...
- Quoi, tu es marié ?
- Bien sûr. Et même si je m'offre un peu de jeunesse au bordel de temps à autre, j'aime ma femme de grand amour. Et elle m'a donné cinq fils.

Burydan promit donc de passer le soir et alla voir le terrain en question. Et c'est vrai qu'il était parfait, suffisamment grand pour y construire une belle et grande maison, un beau jardin, un potager, et au calme.


Il acheta un énorme bouquet de fleurs pour la femme d'Oli' et une bouteille de picrate.


Oli' habitait une belle demeure dans les quartiers Ouest. Il accueillit Burydan avec une forte brassée. Une femme arriva.

- Je te présente Esméralda, la femme de ma vie...

Esméralda était très belle. Elle était beaucoup plus jeune que son époux, comme c'était souvent le cas à cette époque, avait de long cheveux blonds qui tombaient en cascade sur ses épaules, des yeux pervenches, un fort beau visage à l'ovale parfait, un petit nez retroussé et une bouche cerise. Elle s'approcha de Burydan et lui déposa deux gros poutounes sur les joues.

- Merci d'avoir sauvé mon mari, dit elle d'une douce voix, c'est un bon à rien et un écervelé, certes, mais je me suis habituée à lui...

Le regard plein d'amour qu'elle lança à Oli' démentit ses reproches. Et Oli' ne semblait aimer rien de plus que d'être tabusté par sa femme, petit jeu qui dura pendant tout le délicieux repas.


Assis au salon et pétunant avec un verre d'esprit de picrate à la main, Oli' dit :

- J'ai vu mon ami Nollan, celui qui vend le terrain dont je t'ai parlé. J'ai barguigné âprement et j'ai réussit à lui faire rabattre son prix à 20 000 lunars...
- 20 000 lunars ?!
- Eh oui... je te l'ai dit, Malienda est une ville riche et prospère et les terrains se vendent chers. Et encore, il en voulait 25 000 au départ. Et j'ai réussi également à te le réserver. Il a beaucoup d'offres mais te donne six mois pour l'acheter... après ça...


Après avoir pris congé d'Oli' et de sa femme, en promettant à cette dernière de revenir, il réfléchissait sur le chemin qui le ramenait à l'auberge.


''Comment vais-je faire pour trouver 20 000 lunars en six mois ?''


Il avait beau tourner et retourner la question, il ne voyait pas. Mais il oublia ses soucis avec Raven dans ses bras, après lui avoir fait l'amour intensément.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

Voilà, c'est là que j'avais arrêté mon récit sur doctissimo.

Je vous livre les deux chapitres suivants. le LXVIII est déjà paru sur scribay, la LXIX est tout nouveau....

Bonne lecture.


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXVIII


''Accire quam primum, brevis est occasio lucri''


Burydan savait très bien, en fait, ce qu'il devait faire pour gagner les 20 000 lunars pour le terrain. Il devait se remettre en chasse.

Il fit une merveilleuse fellation à son petit minet, jusqu'à ce que celui ci éclabousse sa gorge de son foutre chaud, se plaça de part et d'autre de la tête de son joli palefrenier, qui ouvrit la bouche et sortit sa langue, se masturba frénétiquement jusqu'à ce que son sperme strie la belle petite gueule de Raven.

Longue séance de caresses et de baisers brûlants, puis Raven alla à son travail et Burydan alla courir. Lavé, habillé et, après un copieux petit déjeuner, il s'allongea sur son lit et lu les avis de recherche.

Ceux qui rapportaient le plus de pécunes étaient les ennemis politiques du Duc. Mais Burydan avait des scrupules à livrer ces hommes à la cruauté de Galbatorix. Il vit un avis qui le laissa perplexe :

RECHERCHÉ POUR VIOLS ET MEUTRES

Kam'El Woally

Mort ou Vif

Taille : 165 pouces
Poids : 200 livres
Signe particulier : yeux vairons (senestre brun, dextre bleu)

Vu pour la dernière fois fuyant Alab'Ama et de dirigeant vers le Nord. On perd sa trace à Genevrie'Hé.

mort : 500 lunars
vif : 3000 lunars

ATTENTION l'homme ou sa tête sont à remettre EN MAIN PROPRE à Son Altesse le Duc.

Ce qui étonna Burydan, c'était déjà la différence entre les récompenses. Apparemment Galbatorix voulait cet homme vivant. Puis, un meurtrier était plutôt un cas pour la milice, alors pourquoi envoyer ses chasseurs de prime à la poursuite de cet homme ?

Burydan retourna le feuillet et lu le complément d'information de la main d'Anselme.

Les chasseurs de prime de son Altesse ont écumé toutes les villes et villages à 50 lieues autour de Genevrie'Hé sans obtenir le moindre début d'une queue de piste. On est toutefois pratiquement sûr que Kam'El est toujours en Brittania.

Mince comme indices. Mais Burydan pouvait profiter du fait qu'on ne le connaissait pas encore trop pour glaner des informations.

Le lendemain, après une nouvelle nuit d'amour avec Raven, Burydan sella Arion et partit en direction de Genevre'Hié. Il s'installa dans une auberge de la ville et prit ses habitudes dans une taverne des quartiers Est. Les pochtrons accoudés au comptoir et lorgnant le fond de leur gobelet vide étaient des mines d'informations.

Au bout de quelques jours et de quelques bouteilles de picrate bouchées, il apprit que le fameux Kam'El était un adepte des courses de vinnti (1), et Burydan savait que la plus importante de ces courses devait se dérouler dans quelques jours à BeloKiu'Kiuny.

Burydan prit une chambre dans une auberge et se rendit au champs de course la veille. Il repéra les lieux et trouva un endroit propice pour guetter sa proie. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Le jour de la course, la presse était tellement grande qu'on arrivait à peine à marcher.

Il regarda du côté des paris. Des lunars passaient de main en main, quand soudain, il repéra un homme qui essayait de se montrer le plus discret possible, et qui ressemblait au portrait de l'avis de recherche.Chose étrange, il portait des lunettes aux verres teintés en bleu... Peut-être pour cacher ses yeux vairons... Il fallait qu'il sache... et il n'eut pas très longtemps à attendre. Pour mieux compter ses pécunes, il retira ses lunettes et Burydan vit ses yeux : un brun et l'autre bleu.

Il se fraya un chemin dans la foule et arriva dans le dos de Kam'El. Il sortit sa dague et l'appuya sur les reins du fugitif.

- Ne bouge pas, dit Burydan On va sortir tous les deux et, si tu ne fais pas d'histoire, je n’aurai pas à te faire mal.

Kam'El essaya de se retourner mais Burydan appuya sa dague un peu plus fort. Ils se dirigèrent vers la sortie. Alors qu'ils venaient de franchir les portes, Burydan fut bousculé et Kam'El en profita pour se mettre à courir. Burydan pesta. Il déploya sa petite arbalète. Un trait trempé dans le venin de Marbunta dilué se mit en place. Il visa, attendit d'avoir un angle dégagé et tira. Le projectile ne rencontra aucun obstacle sur sa course et se planta dans l'épaule du fuyard. Il courut encoure quelques toises, tituba et s'affala sur le sol, le nez dans la poussière.

Burydan rangea sa petite arbalète et se déplaça lentement vers son homme. Les badauds le regardait et se mirent à crier :

- Il a tué cet homme ! Il a tué cet homme !

Trois miliciens arrivèrent au pas de charge, l'épée à la main.

- Qu'est ce qui se passe ici ? demanda celui qui devait être le chef.

Burydan récupéra son trait et sortit sa plaque.

- Burydan de Malkchour, chasseur de prime, cet homme est recherché et est mon prisonnier.
- Il est... il est... mort ? demanda un milicien.
- Non, juste endormi. Et pour un bon bout de temps.

Le chef des miliciens le regarda d'un regard peu amène. Burydan savait que les chasseurs de prime étaient mal vu des miliciens. Les premiers gagnant de grosses sommes pour avoir arrêté un seul homme, alors que les seconds, s'occupant du tout venant, était payé une misère. Du moins une misère selon eux.

- Tu veux qu'on le garde en geôle quelques temps, je suppose, dit le chef d'un ton bourru.
- Nenni. Je repars de suite. Aidez moi juste à le hisser sur mon cheval, s'il vous plaît.

Le ''s'il vous plaît'' paru surprendre les miliciens et leur chef se radoucit aussitôt.

- Comment as-tu dit que tu t'appelais ?
- Burydan. Burydan de Malkchour.
- Allez les gars, aidons Burydan de Malkchour avec son prisonnier.

Pied et poings liés, Kamel fut attaché sur Arion, qui renâcla bien un peu, mais se calma avec force grattouilles et mots tendres au creux de son oreille de la part de son maître.

- Quel est ton nom ? demanda Burydan au chef de la milice.
- Mall... Mall Borro.
- Et bien merci Mall Borro. Je dirai tout le bien que je pense de toi au Duc.

Le milicien rougit et remercia Burydan, qui reprit la route d'Ank'Arat. Le voyage lui prit trois jours et Kam'El tenta de s'enfuir deux fois. Sans y réussir, évidemment.

Arrivé devant les portes de Hurlevent, il fut accueilli par David.

- Burydan de Malkchour, mon ami. Déjà de retour ? Qu'as-tu pris dans tes filets cette fois ?
- Salutations David.

Burydan lui tendit l'avis de recherche. Le capitaine regarda le prisonnier et dit :

- Suis moi avec... ça... je t'emmène à Son Altesse.

Galbatorix reçut son chasseur de prime sur son trône, deux de ses concubines à ses pieds.

- Eh bien éh bien, qu'avons nous là ? dit-il avec un sourire cruel. Il semble que ce soit notre violeur et meurtrier.

Le Duc se leva et s'approche de Kam'El. Il le regarda avec des yeux pleins de haine et le gifla durement. Il l'attrapa ensuite pare les cheveux et lui dit :

- Je te promets une mort lente et douloureuse.

Il le gifla à nouveau.

- Qu'on l'amène aux geôles et qu'on prévienne le bourreau qu'il aura bientôt quelqu'un avec  qui s'amuser...

Galbatorix se rassit sur son trône et ses deux concubines se blottirent de nouveau contre ses jambes, dociles et soumises.

- Bon travail messire Burydan de Malkchour...

Burydan serra les mâchoires en entendant l’incroyable ironie que le Duc mit dans ce ''messire''.

- Anselme !
- Oui Votre Altesse ?
- Donne sa prime à messire Burydan de Malkchour...
- Bien sûr votre Altesse...

Le Duc s'apprêtait à tendre sa main à Burydan, mais, sachant très bien qu'il ne baserait pas son anneau, et ne voulant pas se ridiculiser devant ses courtisans, il se contenta de lui faire un petit signe de tête.

Burydan suivit Anselme dans son bureau.

- Assieds toi mon ami.

Anselme prit deux verres et une bouteille d'hydromel.

- Attends, dit Burydan, j'ai un cadeau pour toi...
- Oh, un cadeau ?

Burydan sortit de sa besace la bouteille d’hydromel qu'il avait acheté à Oli'. Il remplit les verres. Anselme trempa les lèvres dans le sien, prit une petite gorgée et ses yeux s'illuminèrent.

- Par les moustaches de Pleksiglatz (2), dit-il. Où as-tu trouver ce nectar ?
- Un ami à moi le vend. Il a été fait avec le miel des abeilles tueuse des collines aux fleurs de Mesmera.
- J'en avais entendu parler, dit Anselme en buvant une nouvelle gorgée, mais je croyais que c'était des sornettes. Ça a du te coûter une fortune.

Burydan sourit.

- Je te promets de t'en ramener une bouteille à chacun de mes passages à Hurlevent.
- Par les dieux, dans ce cas je vais te convoquer très souvent, dit Anselme en partant d'un petit rire qui lui fit paraître dix ans de moins.

Le vieil homme se leva et ouvrit un coffre.

- Quel était le montant de la prime déjà ?
- 3 000 lunars...
- Ah oui, c'est vrai. En quoi les veux-tu ?
- 2 barres, 9 barrettes et 100 pièces, c'est possible ?
- Tout est possible...

Anselme lui compta sa prime. Burydan a rangea dans sa besace.

- Tu n'as pas peur de te promener avec autant d'astrium sur toi ?

Burydan sourit et  leva un sourcil.

- Ah oui, c'est vrai, j'oubliais que je parlais au meilleur épéiste de Genesia... Et ça c'est pour tes frais...

Anselme déposa une petite pile de pièces devant lui.

- C'est quoi ?
- 50 lunars... c'est un forfait... pour te dédommager des dépens et débours pendant la recherche de ton prisonnier...

Burydan empocha les pièces.

- Anselme, puis-je te poser une question ?
- Bien sûr.
- Qu'a fait ce Kam'El pour que le Duc lâche ses chasseurs de prime à ses trousses ?
- Oh, c'est une sale histoire. Ce monstre à violer puis égorger cinq femmes...
- Mais, ce n'est pas du ressort de la milice ?
- Ce le serait si l'une de ses victimes n'avait pas été une cousine du Duc...
- Oh... l'aimait-il tant que ça ?
- Nullement, il ne pouvait pas la souffrir. Elle a fait des pieds et des mains pour venir à la cour, mais le Duc n'a jamais voulu...
- Alors... ?
- Alors Son Altesse, même s'il n'aimait pas sa cousine, veut faire un exemple. Montrer qu'on ne s'attaque pas à sa famille impunément.
- Raison pour laquelle il le voulait vivant.
- Oui. Et même si cet homme est une ordure, je le plains...
- Le plaindre ? Un violeur et un meurtrier récidiviste ?
- Certes, certes. Mais le sort que lui réserve le Duc... je ne le souhaiterait même pas à mon pire ennemi...

Ne sachant que dire, Burydan se tu. Il savait que Galbatorix pouvait se montrer extrêmement cruel et n'osait même pas imaginer les mille tourments qu'il allait infligé à Kam'El avant que celui-ci rende son âme à qui voudrait bien la prendre.

Il prit congé d'Anselme et reprit la route de Malienda. Il pouvait proposer une avance sur ses 20 000 lunars à Nollan. Il fallait qu'il ait ce terrain. Il fallait qu'il ait son chez soi, et ce ne pouvait être qu'à Malienda.






(1) Vinnti : chien longiligne à la tête allongée et à la musculature puissante. Très agile et rapide à la course. Très semblable au lévrier.

(2) Pleksiglatz : mythologie utopienne. Dieu du savoir et protecteur des scribes. Représenté sous la forme d'un homme assis en tailleur et pourvu d'une énorme moustache.





Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 29-07-2020

CHAPITRE LXIX


''Notitiae bonum inaestimabile''



Burydan mit plus d'un an à créer son réseau d'informateurs, mais il était excellent.

Tout d'abord, il y avait la milice. Certes, les miliciens détestaient les chasseurs de prime, la plupart se montrant hautains avec eux, n'ayant de compte à rendre qu'au Duc. Burydan n'était pas de cette farine. Il se montrait toujours aimable avec la milice, se rappelant une parole de son maître :

- Sache, kohai, que l'on attrape plus de mouches avec une cuillerée de miel qu'avec un tonneau de vinaigre.

Et Burydan recueillait des informations que ses concurrents n'auraient jamais eues, ou beaucoup plus difficilement.

Les mendiants également. Ils étaient, certes, crasseux et miséreux mais point aveugles et croisaient, sous les porches des temples ou dans les rues, un foule de gens et pouvaient être, pour quelques denaris, de bons informateurs.

Les pochtrons des tavernes. Une bouteille de vin bouchée pouvait délier bien des langues.

Mais ses meilleurs informateurs étaient les valets et les chambrières. La plupart des nobles et des bourgeois étoffés considéraient leurs domestiques comme des meubles. En oubliant que ces ''meubles'' avaient des oreilles pour entendre, des yeux pour voir, et une langue pour le répéter. Et, rarement payés sous prétexte qu'ils volaient leur maître, un peu d'astrium pour les valets plus quelques œillades assassines aux chambrières, permettaient de glaner de précieuses informations.

Et enfin, comme dans toutes les villes et villages de Brittania, il y avait les ''incontournables''. Des gens, comme Olive Anders à Malienda, qui savaient énormément de choses, sans qu'on sache trop comment. C'était à eux que Burydan donnait un de ses médaillons, qu'ils utilisaient discrètement si besoin était, le réputation d'être un informateur d'un des chasseurs de prime du Duc pouvant entraîner quelques ennuis.

C'est ce qui était arrivé à Rapanuit.

Rapanuit était un habitant de Lofof'Ora. Un peu contrebandier, un peu escroc, Burydan en avait fait un des ses informateurs, car il connaissait beaucoup de monde dans les quartiers malfamés de tout Brittania Mais, sans qu'on sache trop comment, le chef des chefs des truands de Lofof'Ora, Astharoth, l'avait appris. Et, voulant faire un exemple, Rapanuit avait été retrouvé un matin la langue tranchée, les oreilles coupées, les yeux crevés et égorgé dans une ruelle. Tout le monde savait que c'était Astharoth qui l'avait tué, ou fait tuer.

Burydan l'apprit et fila à brides avalées à Lofof'Ora. Il se dirigea immédiatement vers les quartiers Est. En à peine quelques minutes, cinq hommes lui barrèrent la route.

- Hé le bourgeois, tu es chez nous ici... il y a un droit de passage à payer... ta bourse et tes bottes, elles m'ont l'air bien confortables... dit un homme édenté.
- Et sa veste, renchérit un autre à la peau jaunâtre, elle à l'air d'être d'un bon cuir...

Burydan les toisa et dit :

- Je veux voir Astharoth...
- Et qu'est-ce que tu lui veux à Astharoth ? demanda l'édenté.
- Le tuer...

Les cinq hommes éclatèrent de rire.

- Z'avez entendu, chef, le quidam veut vous occire...

Un homme, grand et musculeux, s'avança.

- Et puis je savoir pourquoi tu veux me tuer ? demanda-t-il avec un sourire moqueur aux lèvres.
- Parce que tu as, ou tu as fait tuer Rapanuit.
- Je l'ai tué de mes mains. Et je peux t'assurer qu'il a couiné comme un zuhru avant de trépasser. Même après lui avoir tranché la langue, il beuglait encore ce chien...

Cinq rires saluèrent sa tirade.

Burydan tira son épée et sa dague.

- Allez les gars, occupez vous de lui. Mais laisser le en vie, hein, j'ai bien envie de lui infliger la même chose qu'à cette balance de Rapanuit... ça me démange...

Les quatre hommes s'avancèrent vers Burydan, un sourire cruel aux lèvres.

- On va voir combien de temps tu vas tenir face à mes lieutenants, les truands les plus cruels et dextres à l'épée de tout Brittania... reprit Astharoth

Mais Burydan ne l'écoutait plus. Il était concentré en attendant l'estoc. Et les bandits attaquèrent. Deux de face et un de chaque côté. Et Burydan se lâcha. Il para, tailla, se fendit... les épées s'entrechoquèrent, les dagues cliquetèrent et, en moins de cinq minutes, les quatre hommes gisaient sur le pavés dans une mare de sang, morts.

Astharoth ne souriait plus. Il regardait, sans y croire, ses quatre lieutenants étendus raides dans la fange de la rue.

- Mais qui... qui es... qui es-tu ?
- Burydan de Malkchour...

Burydan attaqua. Astharoth était un peu plus adroit que ses lieutenants, mais pas assez pour battre le meilleur épéiste de tout Genesia. Aussi, ainsi acculé, Astharoth fit volte de face et tenta de fuir. Burydan sortit sa petite arbalète. Un trait imprégné de poison de  skyhhrittfd se mit en place. Il visa et tira. L'aiguille se planta dans sa nuque. Il tituba et tomba, le poison violent le tuant en quelques secondes.

Burydan s'approcha du cadavre. Il récupéra, avec des gants, son trait et coupa l'escarcelle d'Astharoth. Elle était plutôt lourde.

- Prise de guerre et droit de légitime picorée, dit-il.

Il se retourna et vit un drôlissou en train de détrousser les corps des quatre lieutenants. Tout à son ouvrage, le garçon n'entendit pas venir Burydan qui l'attrapa fermement par la nuque. Le petit glapit et tenta de fuir, mais la poigne de Burydan l'en empêcha. Il se retourna, pâle comme un linge. Il devait avoir 8 ou 9 ans, était vêtu de haillons crasseux et une terreur indicible se lisait dans ses grands yeux bleus.

- Je... je ramassais les escarcelles pour vous, monsieur...
- Évidemment... dit Burydan.

Il tendit la main et le jeune garçon y déposa les bourses replètes.

- Comment t'appelles-tu ?
- Jo... Johann, m'sieur
- Et quel age as-tu Johann ?
- 9 ans
- Et à 9 ans tu détrousses déjà les cadavres... Tu as tout vu ?
- Non, non, m'sieur. Je vous jure que je n'ai pas vu que c'est vous qui aviez tué Astharoth et ses lieutenants en quelques minutes... je vous le jure....

Burydan sourit.

- Qu'est-ce que je vais faire de toi ?
- Laissez moi partir, m'sieur, je vous jure que je ne dirai rien...
- Je vais te laisser partir si tu me promets le contraire...
- Qu... quoi ?
- Je veux que tu racontes à tout le monde ce que tu as vu... que tu dises à tous que c'est ce qui arrive à qui s'en prend aux amis de Burydan de Malkchour, d'accord ?
- D'a... d'accord...

Burydan desserra un peu sa prise mais sans lâcher le garçon. Il fouilla dans une des escarcelles et sortit deux lunars. Il les montra aux gamins qui les regarda, les yeux brillants

- Un lunar pour que tu racontes à tous ce que tu as vu. Et un lunar pour que tu me dises où se trouve le repaire de ces vaunéants.

Le garçon tendit le bras à dextre.

- Tout au bout de la rue, une maison en bois noir.
- Il y a des hommes ?
- Oui. Encore quatre autres. Ce sont les lieutenants des lieutenants...

Burydan le lâcha et déposa au creux de sa main les deux pièces.

- Allez, file maintenant.

Le garçon ne se le fit pas dire deux fois et disparu dans une ruelle.

Burydan prit la rue à dextre et arriva, tout au bout, à une maison, un peu délabrée, peinte en noir.

Il monta les marches du perron et défonça la porte d'un coup de pied.

Trois hommes étaient en train de jouer aux cartes. D'abord hébétés, il saisirent leurs dagues et firent face à Burydan. Il attaqua, tranchant la gorge de l'un d'un coup d'épée, perçant le cœur d'un autre d'un coup de dague, éventrant le troisième.

Un homme apparu en haut de l'escalier, sortant entièrement nu d'une chambre. Il se jeta sur Burydan. Il mourut quelques secondes plus tard, une dague dans la nuque.

Burydan nettoya ses lames et récupéra les trois escarcelles.

''Pourquoi cet homme sortait-il nu d'une chambre en plein après-midi ?'' se demanda-t-il.

Il monta à l'étage et entra dans la-dite chambre et son sang se glaça dans ses veines.

Sur la couche, poignets et chevilles liées au bois du lit, une jeune fille était étendue, nue. Elle éclata en sanglot et gémit en voyant Burydan s'approcher d'elle. Elle devait avoir 15 ou 16 ans à peine et avait des bleus sur l'intérieur des cuisses, le corps et le visage.

Burydan sortit sa dague. La jeune fille hurla de terreur.

- N'ait pas peur, lui dit-il de la voix la plus douce qu'il pu, je ne vais pas te faire de mal. Je vais juste te détacher.

Il trancha ses liens et la petite se recroquevilla en pleurant.

- Qui es tu ?
- …
- Je suis Burydan de Malkchour. Tu n'as plus rien à craindre. Qui es-tu ?
- Na... Na... Natalia...
- Que fais-tu ici Natalia ?

Elle réussit à articuler entre ses sanglots :

- Ils... ils m'ont... kidnappée... et attachée... et frappée... et... et... ils m'ont... forcée... à... à... faire des... faire des choses... et... quand je... quand je ne voulais... voulais pas... ils me... ils me battaient... et étaient encore plus... encore plus brutaux... quand ils me... quand ils me violaient... les uns... les uns après les autres... ou même... même à plusieurs... ils m'ont... ils m’ont violée... des... des dizaines de fois... j'ai honte... j'ai tellement honte... je voudrais... je voudrais... mourir...

Burydan passa un bras autour de ses épaules. La jeune fille sursauta.

- Allons, dit Burydan, ne dis pas ça. Tu as été kidnappée, mais tu as des parents ?
- Oh... oui... ils doivent... être morts... d'inquiétude... cela fait... 10 jours...
- Bien. Où habites-tu ?
- Dans la... dans la... rue des arkous...
- Bon. Lève toi.

Le jeune fille se leva mais chancela et Burydan la rattrapa jutes à temps. Il prit un drap et la couvrit.

- Viens, je vais te porter et te ramener à tes parents.
- Oh non... j'ai... j'ai... trop... honte... et eux... ils vont me...
- Ils vont te serrer dans leurs bras, sinon tu viendras avec moi...

Burydan ne savait pas pourquoi il avait dit ça, ni ce qu'il ferait de la jeune fille si ses parents étaient des imbéciles, mais il fallait bien la rassurer...

- Ferme les yeux, dit-il en haut des escaliers.
- Pour... pourquoi...
- Les cadavres... ce n'est pas un spectacle pour une jeune fille...
- Ils sont... tous ?
- Oui, tous, Astharoth et ses lieutenants aussi.
- Ils ont... fait de moi... leur esclave... je veux... je veux les voir... morts...

Ils descendirent et Natalia regarda les corps et cracha sur l'un d'eux.

- C'était lui... le... le pire, dit-elle.

Il la déposa à l'extérieur de la maison.

- Bouge pas, je reviens.

Burydan renta dans la maison, dénuda les corps, prit leurs escarcelles et les traîna au dehors, sur les escaliers. Il tailla les pieds de la table en pointe et fixa sur chaque un petit panneau sur lequel il écrivit ''zuhru'' et en planta un dans chaque corps. Il prit le plateau de la table, le mit aux pieds des corps et y grava ''Burydan de Malkchour''.

Il reprit Natalia dans ses bras et lui couvrit le visage, en se dirigeant vers la rue des arkous. Il espérait que, la nuit étant déjà tombée, personne ne les remarquerait.

- C'est... c'est ici...

Chétive masure, mais assez bien entretenue. Burydan frappa à la porte. Pas de réponse. Il frappa de nouveau et entendit une voix d'homme apeurée dire :

- Qui... qui est-ce ?
- Je suis Burydan de Malkchour. Je suis avec Natalia...

La porte s'ouvrit immédiatement et une femme d'une quarantaine d'années apparut

- Natalia ? Natalia !
- Oh, maman, dit Natalia en éclatant en sanglots.

La mère de Natalia s'approcha d'elle et lui caressa le visage.

- Oh, Natalia, ton père et moi étions morts d'inquiétude. Nous avons remué ciel et terre pour te retrouver... mais où étais-tu... et tu es... tu es blessée...
- Est ce que je pourrais la déposer dans sa chambre ? demanda Burydan
- Oui, oui, bien sûr, suivez moi.

Il suivit la femme qui ne cessait de dire ''oh ma fille, ma toute petite fille'' sous les yeux d'un homme qui ne semblait pas comprendre ce qui arrivait. Il déposa la jeune fille sur le lit.

Son père sortit enfin de sa stupeur et se précipita sur sa fille, lui donna des baisers sur les joues et caressa ses cheveux. Les parents de Natalia virent les marques de coups sur son corps et la pressèrent de questions.

- Oh maman... oh papa... j'ai honte... j'ai tellement honte...

Sa mère la prit dans ses bras et dit :

- Allons, ne t'inquiète pas, nous sommes là...

Burydan regarda le père et dit :

- Il faut qu'on parle...

Le père se nommait Ménélas. Burydan lui raconta tout. Et Ménélas éclata en sanglots...

- Oh les monstres... je vais... je vais... je vais les tuer... tous... jusqu'au dernier...
- C'est déjà fait, dit Burydan
- Tous ?
- Tous.
- Astharoth aussi ?
- Astharoth aussi.
- Mais qui es-tu au juste ?
- Burydan de Malkchour. Chasseur de prime.
- Si quelqu'un apprend ce qui est arrivé à Natalia... oh, par les dieux, ma pauvre petite fille...
- Personne n'apprendra rien...
- J'aimerais te croire, mais les langues vont aller bon train... la pauvrette ne trouvera jamais un bon et gentil mari à présent... ma pauvre, pauvre petite fille...

Burydan prit les escarcelles de sa picorée.

- Tiens, dit-il, il y a pas mal de pécunes dans ces bourses. Ça fera une petite dot pour Natalia. Il lui faudra du temps et beaucoup d'amour pour qu'elle oublie. Prenez soin d'elle.
- Pourquoi... pourquoi tu fais ça pour nous ?
- Parce que mon bon cœur me perdra... dit Burydan en souriant.

Il se leva. Ménélas lui donna une forte brassée, sa femme le remercia à grand renfort de bénédictions à tous les dieux possibles et il partit après avoir déposé un petit poutoune sur le front de Natalia.

Johann fit bien son travail. La rumeur qu'un certain Burydan de Malkchour avait tué Astharoth, l'un des plus cruel et féroce truand de Brittania, et toute sa bande enfla et se répandit dans tout le duché. Il le remarqua vite.

Quand il recherchait un homme dans les quartiers mal famés des villes, et qu'il voyait des hommes à la mine patibulaires et le coutelas à la main s'approcher de lui avec, dans leurs yeux, l'envie de le délester de sa bourse et peut-être même de sa vie, il sortait son épée et sa dague et disait, d'une voix forte :

- Je suis Burydan de Malkchour !

Et les truands se figeaient, rangeaient leurs armes, ôtaient leur bonnet et lui faisaient un petit signe de tête en le laissant passer. Dans tout Brittania, Burydan de Malkchour était devenu intouchable.




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - AL gayman - 30-07-2020

Ah Moloch est de retour YES!
Cet épisode des plus sanglants est parfait (non par le sang, faut bien que ça coule un peu lol, mais l'explication de la renommée de Buridan dans tout Brittania).
En un peu plus d'une année et par cet acte il a atteint son objectif. L'élève a dépassé le maitre (qui de là où il est doit être fier de lui).
Tu m'as fait vibrer tant le chapitre entier est important et tant il est si bien écrit (encore plus visuel que d'habitude)
Bref MERCI un pur régal
Bisous
ALain


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - emmanolife - 30-07-2020

Il est trop mignon, ce Burydan... en plus d'être une bête de sexe et un tueur sans merci. Je ne sais pas si on peut dire qu'il a toutes les qualités, mais il en a au moins quelques unes. Merci, Moloch.


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 31-07-2020

Bonjour à tous et aux autres.

Merci pour vos coms les zamis.

Un nouvel épisode toujours un peu sanglant... je sais, je sais, je suis un psychopathe...

Et puis un peu de mythologie pour passer le week-end.

Bonne lecture.


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 31-07-2020

CHAPITRE LXX


''Noli me tangere''



Mais Burydan eut à ''composer'' aussi avec la milicie. Ou plutôt avec certains miliciens. La plupart de ces hommes étaient de bons serviteurs du Duc, ni trop zélés, ni trop laxistes. Aragorn et Bratac, par exemple. Mais d'autres s'étaient laisser aller à la paresse et surtout à la corruption.

Un de ses informateurs, Domus, en avait fait les frais. C'était un homme bon. Il adorait sa jeune femme et chérissait ses cinq enfants, et travaillait dur pour les nourrir. Domus livrait des fruits et légumes dans toutes les demeures de sa ville, Sicaria, qui se trouvait à une quarantaine de lieux de Ank'Arat. C'est d'ailleurs pour ça que Burydan l'avait pris comme informateur. Il entrait dans toutes les maisons, discutait avec les domestiques et collectait une foule d'informations.

Domus, après son travail, allait boire de temps à autre un godet ou deux dans une taverne. Un soir, un petit hobereau aviné le provoqua. Domus, pas malhabile de ses poings, l'envoya mordre la poussière et lui brisa deux côtes et son amour propre. Le père du jeune crétin, ulcéré de voir un roturier bafouer ainsi l'honneur de son rejeton, porta plainte auprès de la milice.

Une enquête fut rondement menée et, malgré les témoignages disant tous que c'était le petit imbécile qui avait provoqué Domus, celui-ci fut arrêté, le père ayant payé le chef de la milice pour être sûr que Domus serait châtié, du moins c'est ce qui se murmurait dans tout Sicaria.

Domus sortit son médaillon, montrant qu'il était un protégé d'un chasseur de prime du Duc, mais le chef de la milice passa outre et, dans la journée, après un procès expéditif, Domus fut pendu.

Burydan l'apprit trois jours plus tard. Il galopa jusqu'à Sicaria. Il s'informa de l'affaire et prit rapidement une décision : il allait venger Domus.

Il y avait trois raisons pour cela : d'abord, vu tous les témoignages qu'il avait recueillit, Domus s'était juste défendu. Ensuite, si ses informateurs apprenaient que sa protection ne valait rien, ça lui causerait quelques soucis.
Et enfin, il aimait bien Domus.

Il fit irruption dans le poste de la milice, l'épée à la main et les yeux brillants de rage.

- Je suis Burydan de Malkchour ! Où est le chef ?!

Les miliciens restèrent interdits. Ils hésitèrent à saisir leurs armes, mais ils connaissaient la réputation du chasseur de prime. Un d'eux, en tremblant, désigna le bureau où se terrait le chef. Burydan défonça la porte et vit Anthrax, trémulant et pâle comme un linge.

- Qu'est-ce que... qui es... qu...
- Chien, tu as tué un de mes informateurs... combien t'as payé ce petit nobliau de merde, hein, combien ?!
- Je... je...

Burydan lui décocha un formidable coup de poing dans la mâchoire. Anthrax tomba au sol. Burydan l'attrapa par les cheveux et le traîna dehors. Anthrax, hurlant de douleur, tenta de se relever, mais Burydan le frappa de nouveau. Il avisa un des chevaux des miliciens. Il prit une corde, attacha un bras et une jambe du chef à la selle du cheval et mit une grande claque sur sa croupe. Le cheval hennit et partit au galop, traînant Anthrax derrière lui. Il hurlait, et plus il hurlait, plus le cheval galopait vite.

On retrouva l'animal deux jours plus tard à plusieurs lieux de Sicaria. Il broutait un carré herbeux et avait toujours le corps d'Anthrax attaché à sa selle. Enfin, ce qui restait du corps. Traîné ainsi sur plusieurs lieux, il manquait pas mal de morceaux.

Le Duc fut informé de l'affaire, et s'en moqua.

- Si Malkchour a fait ça, c'est qu'il avait de bonnes raisons... dit-il.

Connaissant le réseau d'espions de Galbatorix, il devait sans doute connaître les tenants et les aboutissants de l'affaire.

Burydan n'en resta pas là. Il défonça la porte du manoir du nobliau, assomma les quelques serviteurs qui se mirent en travers de son chemin, roua de coups le père puis le fils, arracha la chemise de ce denier et, de la pointe effilée de sa dague, traça dans la chair de sa poitrine ''ordure''.

Il retourna chez Domus, mit un genou à terre et, en baissant la tête humblement, demanda pardon à sa femme et à ses enfants.

- Merci, dit Sahra en lui caressant la joue, merci d'avoir vengé Domus. Il vous respectait énormément, vous savez.
- Et c'était réciproque. Je vous enverrai une pension de cent lunars par mois. Je ne voudrais pas que vous et vos enfants vous retrouviez dans la misère. Et je donnerai une dote de 1000 lunars à chacun de vos enfants lorsqu'ils voudront se marier.

Burydan prit congé sous les remerciements de la femme de son informateur et de ses enfants.

La nouvelle de la mort d'Anthrax, et surtout de la manière dont il était mort, fit le tour des postes de la milice de tout Brittania, avec quelques variantes. Ainsi, plus aucun informateur de Burydan n'eut craindre les miliciens, ceux-ci allant même jusqu'à s'excuser quand ils en arrêtaient un.