La porte des mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) (/showthread.php?tid=142) |
Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 04-03-2022 Hé bé, c'est du rapide : se débarrasser des "gêneurs" en si peu de temps...Réveiller Maadi et lui rendre sa puissance perdue de"Protecteur" n'est évidemment pas le meilleur service à rendre au Serviteur de la Lumière. La petite bande des futurs combattants s'étoffe et dame Uria ne sera pas de trop avec Finnadan pour conseiller tous ces beaux messieurs, jeunes comme "Vieux" et les aider au besoin. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 04-03-2022 32 - Aliantiel - Tout le monde est prêt ? Alors, allons-y, dit Cédric. Le premier Sorcelame, Ethian, leva son épée et se concentra. Un point de lumière apparut à la pointe de son arme, et il se mit à faire des gestes souples avec sa lame. Je n'en perdais pas une miette, fasciné. Je sentis pulser le mana ambiant, et une lentille luminescence se forma devant lui. Il continua de faire danser sa lame, de plus en plus vite, traçant des signes avec la pointe, sculptant la réalité pour ouvrir un trou à travers elle... et finalement, il frappa un grand coup de haut en bas à travers la lentille, la déchirant et faisant apparaître un tunnel de lumière bleue. - Allez-y ! Je passerai en dernier. Ludvik fonça, suivi de Marc et Cédric, puis petit à petit, tout le monde s'engagea à l'intérieur. Jean et Finnadan veillèrent à ce que nous autres jeunes passions devant eux, et ce fut donc mon tour. Je retrouve la sensation de chute que j'avais éprouvée en venant en Outremonde, et c'est alors seulement que me frappe, l'idée que Jacques a lui aussi été libéré de l'emprise de Maadi. J'espère qu'il aura l'occasion de nous venger. Ruines de l'Harmonique Un faisceau de runes s'illumina, à nouveau, mais cette fois, le voyage qu'elles révélaient était différent. Il médita pour entrer en communication avec les ténèbres afin leur dire que quelqu'un était parti d'Outremonde pour aller en Aliantiel. Elles répondirent avec satisfaction. Il en fut très heureux, et se leva pour tracer quelques runes de plus. Le travail avançait bien. Grottes de Chrystal, Aliantiel Je me retrouve soudain dans une vaste grotte, éclairée par des cristaux brillant d'un bleu électrique. - Avance, laisse la place aux autres. J'obéis et explore un peu la salle. Je ne vois pas de lumière naturelle, ce qui est inquiétant. À quelle profondeur sommes-nous ? Je me rappelle lu livre de Thibault sur les autres mondes. Aliantiel est un monde inversé. Une vaste sphère creuse, avec un soleil au centre. J'ai hâte de voir une telle merveille. Si cette grotte a une sortie. - Oh, par la Lumière ! S'exclame Ethian en arrivant, tandis que le portail se referme derrière lui. - Oui, dit Cédric. Vraiment pas de chance. Il a fallu que le tunnel croise un gisement de Chrystal. - Qu'est-ce que c'est ? Dis-je. - Du mana cristallisé. De la magie à l'état pur. Et inutilisable en tant que tel, mais il perturbe la structure de la réalité, créant un point faible dans sa trame, et du coup, notre tunnel entre les mondes a choisi de se connecter ici plutôt qu'à la surface interne. - Oh. Et à quelle profondeur sommes-nous ? - C'est ce qu'on va essayer de découvrir. Impossible d'appeler un esprit ici, il va falloir s'éloigner. Après avoir vérifié que tout le monde est là, Ludvik envoie des petits groupes de deux explorer les trois issues de la caverne pour déterminer la route à suivre. Ils finissent par revenir, deux annonçant un cul-de-sac et le troisième... un tunnel creusé de la main de l'homme. - Voilà qui nous simplifie les choses. Allons-y, mais soyons sur nos gardes. Nous nous mettons en route, respectant les consignes données avant le départ, et laissons derrière nous les cristaux. Pour en découvrir d'autres, moins grands et plus dispersés, sur notre chemin, jusqu'à ce que nous sortions du filon et déboulions dans une autre caverne. Les sorts de lumière qui nous accompagnent révèlent alors des rails et traverses qui courent le long d'une rampe. - Une mine ? - Ou un moyen d'évacuer les déblais. Je n'ai pas l'impression qu'ils cherchaient du minerai, ici. - Eh ! Là ! Qu'est-ce que vous faites ici ? Un homme surgit de la sortie haute de la rampe, pointant un étrange pistolet vers nous. - Du calme, monsieur, dit Ludvik. Nous nous sommes perdus. - Perdus ? Eh bien vous allez vite décamper d'ici ! C'est ma mine, je viens de l'acheter ! - Pas de problème, nous ne demandons que ça. - Attendez un peu ! Vous allez ouvrir vos sacs, vous croyez que vous allez partir avec mon minerai ? Plus vite que ça ! Il agite dangereusement son arme, et je vois Finnadan plisser les yeux. - Faisons ce qu'il dit, intervient Uria. Nous n'avons rien à cacher. Ludvik finit par accepter, et c'est en grommelant que nous vidons nos sacs, sachant que nous devrons de nouveau peiner pour tout remettre dedans. - Ben dites donc, vous partez en expédition ou quoi ? Oh, mais attendez... j'y crois pas, vous faites partie de ces fadas qui cherchent la « surface du monde », hein ? Ha ha ha ha ha ! Allez, dehors ! Soupirant, nous remballons nos affaires, tout en trouvant bien pratique que cet homme nous ait trouvé une bonne excuse pour notre présence. Puis nous remontons, suivis par l'homme qui nous suit et veille à ce que nous allions tout droit. - On s'excuse, vraiment, dit Thibault. On pensait que c'était abandonné. - Oh, le vieux tunnel l'était depuis un moment, dit l'homme en se radoucissant. Mais maintenant, il est à moi, et je vais l'exploiter, ça oui. - Et vous y cherchez quoi ? - Vous croyez que je vais vous le dire ? - Vous voulez trouver la surface, et prendre toute la gloire pour vous. - Ah ! Ah, elle est bien bonne, celle-là ! Ah ! Nous finissons par atteindre la sortie, et je retiens mon souffle en voyant... un banal ciel bleu, avec un soleil jaune, des nuages blancs, et pour le moment, une vallée resserrée dont les parois me cachent la vue. J'ai hâte de voir l'horizon de ce monde, mais on dirait en tout cas que la distance ou une particularité de l'atmosphère, conjuguée à la forte lumière du soleil, m'empêchent de voir la surface opposée. - Allez, bon vent, et ne revenez pas ! Nous continuons dans la vallée et finissons par déboucher sur une vaste plaine. Nos esprits curieux sont rapidement récompensés par la vision d'un horizon qui se relève majestueusement devant nous, pour s'effacer petit à petit dans le bleu céleste, comme si la terre montait au ciel pour s'y fondre. - Ça, c'est quelque chose ! - Attendez d'avoir vu Tenerba, dit Thibault. - C'est vraiment comme dans ton livre ? - Tu l'as lu ? Non, je n'ai pas osé tout raconter dans le livre, on m'aurait pris pour un fou. - Ah... À ce point-là ? Bigre, dommage que je fasse partie du groupe devant aller sur Terre. - Personnellement, une fois m'a suffi. Et je suis curieux de découvrir la Terre. - Cédric, tu es bien sûr de ces derniers changements de plan ? J'étais censé prendre une arme de lumière... - On t'en amènera une. Et si c'est vraiment nécessaire que tu sois là, nul doute que le Serviteur te prendra par le cou pour t'amener directement là où il faut. Bon, je vois un village par là, mais avant tout, je dois consulter les esprits pour découvrir dans combien de temps auront lieu les conjonctions... Il trace un cercle et y verse un peu de poudre, qu'il enflamme avant de lancer une incantation et d'entrer en transe. Nous formons cercle autour de lui, et ce n'est pas inutile : Finnadan repère des silhouettes sombres dans le ciel, en approche rapide. Thibault lance un sort pour focaliser sa vision sur eux, et pâlit. - Par la Lumière... les ténèbres n'ont pas traîné pour nous retrouver ! Ce sont des hurleurs ! Nous prenons nos armes, tandis que Ludvik vide son sac à la recherche d'un bloc de cire qu'il avait préparé pour le voyage, et nous avons juste le temps d'en mettre dans nos oreilles avant l'assaut. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 05-03-2022 Nouvelle attaque après les émotions "internes"! Décidément, Ludvick va se souvenir avec Cédric de moments passés ensemble sur un certain bateau. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 05-03-2022 33 - Des ombres sur la plaine Je lève mon arme, angoissé. C'est mon premier vrai combat, et je suis plutôt inquiet ! Cédric et Thibault ont lancé une volée de boules de foudre dès que les créatures ont été à portée, et une partie est tombée au sol, mais il en reste beaucoup ! Je les entends déjà hurler, de plus en plus fort, mais Thibault lève une baguette vers le ciel et le silence se fait soudain. Je n'entends absolument plus aucun son ! Je lui tire mon chapeau, mentalement, car ce que j'ai appris sur les hurlements de ces créatures est à faire peur. Notre groupe de bleus a été relégué au centre, les anciens faisant cercle autour de nous, mais vu la masse, il est clair que nous allons avoir notre lot de combats. Cédric lance sort sur sort mais pour chaque hurleur qui tombe, un autre vient le remplacer, déjà, le ciel se noircit sous eux, et soudain, ils piquent sur nous, fonçant pour nous écraser sous leur masse. C'est Ludvik qui porte le premier coup, arc-bouté pour résister au choc, et nous sommes ensuite submergés par une horde enfiévrée qui n'a de cesse de tenter de nous déchirer à coups de becs et de griffes, de nous gifler de ses ailes, de nous écraser sous son corps. L'un d'eux se laisse tomber sur moi et je l'esquive de justesse, frappant l'aile de mon épée, et la lame enchantée répond à merveille. Je tranche frénétiquement jusqu'à ce que la bête s'effondre, et me tourne vers Uria qui se dresse immobile, les yeux luminescents, devant trois oiseaux de cauchemar immobiles. Je les décapite sans qu'ils réagissent, et, ressentant un choc derrière moi, me retourne pour voir que Jean a abattu un hurleur qui s'apprêtait à me frapper dans le dos. Je virevolte, et m'apprête à aider Falan lorsque je suis violemment projeté à terre. Un bec tente de m'empaler, mais je contre par pur réflexe avec mon épée, avant de frapper la bête tout en tentant d'échapper à ses serres qui essaient de m'éventrer. C'est Ysmar qui envoie un sort de bélier sur la bête, la catapultant au loin et me permettant de me relever. Je me concentre sur ma lame, espérant avoir le temps de lancer un sort, et fais un grand moulinet de mon épée : un jet d'énergie jaillit et fait un carnage parmi les oiseaux. Les autres ne sont pas en reste, et j'ai le bonheur de revoir un peu de lumière filtrer parmi toutes ces ailes. Deux oiseaux se posent alors de part et d'autre de moi, et je fais un bond en avant, me retournant pour les affronter. L'un d'eux est énorme, ses yeux rougeoient comme la braise, il me fixe avec une haine indicible. Je lève mon arme, attendant son assaut, tout en tentant de retrouver mon souffle. C'est alors qu'un hurleur arrache la baguette de silence des mains de Thibault, et nous sommes brusquement assaillis d'un épouvantable vacarme qui nous écrase littéralement malgré la cire qui bouche nos oreilles. C'est un son qui pénètre par tout notre corps, qui résonne dans nos os, et qui empêche toute concentration, trouble la vision, et nous fait nous crisper de douleur. C'est un son qui donne envie de se rouler au sol, les mains plaquées sur les oreilles, laissant les hurleurs mettre un terme à nos souffrances. Mais il n'en est pas question. Serrant les dents, nous continuons à nous battre... Le gros hurleur choisit ce moment pour se jeter sur moi, le plus petit tente de me contourner. Je fais un bond de côté, frappe au bec et l'entaille durement, mais ça ne ralentit pas le moins du monde la créature qui me fait reculer de plus en plus. Elle tente de me séparer des autres, et j'espère désespérément recevoir de l'aide, mais les autres sont trop occupés, le combat a l'air de changer de tournure, et je commence sérieusement à m'inquiéter. Le petit fait un bond en avant, me forçant encore à reculer, tandis que le grand m'empêche de riposter. Soudain, je vois le petit sursauter et s'effondrer, un carreau d'arbalète fiché dans l'œil, et je me concentre alors sur le grand, portant coup après coup contre lui, le forçant à reculer à son tour, jusqu'à ce qu'il s'effondre. Quelqu'un à dû le frapper dans le dos. D'ailleurs, je vois petit à petit les hurleurs tomber raides, et alors que le niveau sonore diminue, je vois Cédric qui tourne sur lui-même, les deux bras levés, des carreaux jaillissant des arbalètes à répétition attachées à ses poignets. Mais d'autres sont frappés par un mal qui ne leur laisse aucune chance, et je finis par voir le propriétaire de la mine, calé dans l'entrée de la vallée, qui tire avec son pistolet. L'homme est visiblement un tireur d'élite ! Je suis bien content qu'il n'y ait pas eu de problème avec lui. Mais les hurleurs n'ont pas renoncé, et je dois à nouveau jouer de l'épée contre l'un d'eux. Ils se battent jusqu'au dernier, ignorant la peur, et lorsque le silence revient, je halète, au bord de l'épuisement, le bras lourd. Je crois bien que je n'aurais pas pu continuer à me battre. Je m'effondre au sol, regardant autour de moi. - Pas de blessé ? Demande Ludvik. - Non, je suis juste épuisé, dis-je. - Comme nous tous... ça a été juste ! - Ils étaient nombreux, dit Cédric. Trop. - Les ténèbres sont déjà au courant... c'est très mauvais signe. - Je parie que le prochain coup, ce seront des sembleurs. - Oui. Ils vont nous harceler pour nous rabattre vers la ville, tout en tentant de réduire notre nombre. Impossible de rester dans la plaine. - Et nous ne pouvons pas rester dans la mine, le Chrystal nous empêchera d'ouvrir un portail. - Donc nous n'avons pas le choix. Thibault finit par retrouver sa baguette, et pendant que Cédric arrache ses carreaux et les range dans un rouleau de tissu, Thibault nous lance un sort d'énergie. Je l'adore ce sort, il faut absolument que je l'apprenne. L'homme qui nous avait accueilli dans la mine nous rejoint, et nous le remercions chaleureusement pour son aide. - Oh, c'est bien naturel. Quand j'ai entendu les hurlements, je suis sorti voir, mais je ne m'attendais pas à voir le ciel s'obscurcir ainsi ! J'ai pensé qu'ils en avaient après la ville, puis j'ai pensé à vous, et j'ai couru... je ne pensais pas vous voir encore en vie. Vous vous défendez bien. - C'est bien grâce à vous qu'on s'en est tiré, nous étions épuisés. - Content d'avoir pu vous aider. Ça va aller ? - Oui, encore merci ! - Bon, la seule chose qu'on puisse faire, c'est les prendre de vitesse. Ced ? - Oui. C'est un gros avantage de pouvoir voir tout ce qu'il y a à l'horizon... rassemblez-vous autour de moi ! En un éclair, nous sommes téléportés au cœur de la ville. Cédric n'a pas fait dans le détail ! Nous effrayons quelques personnes dans l'avenue où nous sommes apparus, mais les guetteurs éventuels aux limites de la ville n'y verront que du feu. Ludvik nous guide dans un dédale de rues qu'il prend au hasard, avant de repérer une propriété ceinte d'un haut mur. Il fait signe à Marc, et tous deux s'y dirigent. Les gardes aux portes les interceptent, et j'ai l'impression de voir un éclat de lumière verte. Les gardes ouvrent les portes, et nous laissent entrer. Marc et Lud dominent rapidement toute la maisonnée. Ça me met mal à l'aise, ayant été victime d'un tel sortilège, mais en l'occurrence, je suis content d'être à l'abri quelque part. - Bon... on devrait être tranquilles. Tout le monde nous considère comme des invités d'honneur, mais nous devons être prudents. Ne baissez jamais votre garde. Nous instaureront des tours de garde réguliers. Je vais me reposer et tâcher de découvrir quand aura lieu la prochaine conjonction avec Tenerba. - Et la Terre ? - La Terre peut aller se faire voir, pour le moment ! Les ténèbres sont bien plus avancées dans les autres mondes que je l'imaginais. Et elles sont déjà après nous. Se séparer serait trop dangereux. Car je pense qu'elles nous attendront également sur Tenerba. Nous irons tous chercher les Armes de Lumière, et ensuite, nous accomplirons ce que nous devons faire. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de la Terre pendant ce temps, mais nous ne pouvons que croiser les doigts et espérer qu'ils ne feront pas de conneries. - Ils devront compter sur la chance, alors. Ils n'ont qu'une chance sur cinq d'ouvrir un portail vers Aldania. Et peut-être attendront-ils qu'on en ait fini avec elles. Peut-être. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 06-03-2022 «Ils» attendraient peut-être qu'on en ait fini avec "elles"??? Qui sont ces "Ils" et ces "elles"? Là , j'ai du mal à suivre...Peut-être une conséquence de l'attaque des hurleurs? . C'est chouette, la magie : transformer des "envahisseurs" en "invités d'honneur" ! Chapeau l'artiste. Ah, si certains autres pouvaient se défendre ainsi d'envahisseurs! Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 06-03-2022 elles : les ténèbres ils : les habitants de la Terre. Pour les "ils", (qui ne sont pas au courant de ce que va faire le groupe d'outremondiens), le problème est qu'il évitent de se dépêcher de déclencher une catastrophe. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 06-03-2022 34 - Dans la nasse - Mais... mais... je rêve ! Cédric regarde d'un air ahuri le fragment de Chrystal qui trône dans la chambre. - Oh oh... on a bien choisi notre endroit, tiens. - J'en ai un aussi dans ma chambre, marmonne Thibault. - Je vais poser la question, dit Thomas, mais je commence à savoir ce que le mineur voulait trouver. Il revient bientôt, l'air sombre. - Ces cristaux font fureur depuis plus de dix ans, tout le monde se les arrache pour décorer sa maison. Il y en a plein la ville. - Oh bon sang... on s'est fait piéger comme des bleus. Impossible de se téléporter hors de la ville, et impossible de fuir sans être repérés. Et je ne pourrai toujours pas faire de divination. - Je n'arrive plus à entrer en contact avec les esprits, dit Uria en arrivant. Oh, vous en avez aussi ici. Nous tentons de trouver un plan, mais c'est sans issue. Soit nous partons maintenant, sans aucune garantie de pouvoir sortir sans problème, et nous aurons à nouveau affaire aux hordes des ténèbres, soit nous attendons qu'elles viennent nous chercher ici. - Nous avons besoin de nous remettre de l'assaut. Un peu de repos, on prépare nos armes, et on s'en va. Dès qu'on sera hors de portée, je nous téléporterai au loin. Cédric commence à nettoyer ses carreaux et à les insérer dans le réservoir latéral de ses arbalètes. Je suis fasciné par leur mécanique sophistiquée. - Tu as toujours ton bâton ? - Celui qui était devenu une Arme de Lumière a été détruit, mais j'en ai fabriqué un autre. Il n'est pas aussi performant, faute de moteurs et d'électronique, mais j'ai fait de mon mieux. - C'est vraiment incroyable ce que tu arrives à faire dans ce monde. - Merci. Rien que beaucoup de patience et de volonté ne puissent résoudre. - Nettoie ton arme et affûte-là, me lance Finnadan. - Euh, oui. Je frissonne en nettoyant la lame de mon épée, me disant que j'ai réellement été confronté aux ténèbres, et qu'elles risquent de se répandre sur Terre. Et ? Ces oiseaux de malheur ne feraient pas long feu contre des armes modernes. - Il y a quelque chose que je ne comprends pas... j'ai étudié les créatures des ténèbres en classe, et j'en ai certes affronté quelques-unes, mais... quel danger représentent-elles réellement ? Je veux dire, il y a toujours des gens ici, alors qu'il y a des hurleurs, des sembleurs, et que sais-je encore. - Elles viennent, peu nombreuses au début, explique Cédric. Elles se reproduisent. Elles tuent au hasard, sauvagement. Chaque mort sanglante apporte un peu de ténèbres en ce monde, mais chaque créature tuée en retire. Aussi évitent-elles les grands rassemblements humains, au début du moins. Puis, à mesure que l'énergie des ténèbres se répand, de nouvelles créatures apparaissent, toujours plus puissantes et meurtrières. Les lames noires bâtissent des citadelles par sorcelleries, forment des armées, conquièrent des territoires. Les sembleurs poussent des mortels à vouer leur âme aux ténèbres, ce qui apporte en contrepartie une plus forte présence encore. Les princes des ténèbres organisent la conquête et préparent la grande guerre. Et lorsque l'équilibre des forces bascule... c'est le bain de sang général, pour faire complètement sombrer le monde dans les ténèbres. - Oh... mais ça marcherait aussi sur Terre ? - Ce serait plus difficile, mais oui, elles peuvent y parvenir. Tu imagines un sembleur aux commandes d'un pays, lançant une guerre nucléaire ? Ou l'équivalent de ton époque. Le monde après ça tomberait très facilement dans les mains des ténèbres. - Argh. J'espère qu'on n'en arrivera pas là. - Moi aussi... mais c'est une guerre contre le temps, et on est en train d'en perdre. Déprimé, je retourne à mon sac, vérifiant mes affaires et les rangeant plus proprement. Je retourne dans ma chambre faire un brin de toilette et m'allonge pour récupérer un peu. Le sort d'énergie ne repose pas vraiment les muscles, ai-je appris auprès de Thibault, et je leur offre donc un peu de répit. Les ténèbres ne vont pas nous chercher ici. C'est bien inutile : elles n'ont qu'à attendre qu'on cherche à sortir de la ville. Quelque chose me dit que ça va être chaud. Les gens de ce monde ont des armes à feu et savent s'en servir. Je retourne en parler avec les autres. Ils en sont bien conscients. - Je crains fort que ce monde ne soit proche de basculer à son tour. J'ai la certitude qu'il y a déjà au moins un prince des ténèbres qui dirige les choses. - Je ne veux pas laisser une telle chose arriver ! Mon exclamation surprend tout le monde, moi y compris, mais c'est venu du fond du cœur. Je connais à peine ce monde, ses habitants, mais l'idée de ce qui les attend m'est intolérable. - Nous non plus, dit Ludvik. Nous ferons tout pour éviter que cela arrive. - Alors, avez-vous une idée pour nous sortir d'ici ? Il ne faut jamais mettre au défi un archimage, me dis-je alors que nous franchissons les portes de la ville, chargés de fardeaux. Il a toujours dix idées pour se tirer d'affaire, mais je dois avouer que là, il m'a bluffé. Je me souviens que nous avions croisé, alors que nous venions d'arriver dans la ville, un marchand avec son âne de bât. Et voilà qu'un autre marchand chantonne à nos côtés, ravi de sa bonne affaire. Pensez donc : onze ânes robustes et dociles, à un prix dérisoire ! Faites-moi penser à étrangler Cédric, quand j'aurai à nouveau des mains... Mais je dois reconnaître que son idée est tout simplement géniale : nul ne nous inquiète alors que nous nous éloignons de la cité. Ça marche tellement bien que Cédric décide qu'on est très bien comme ça pour le moment. Ou alors, il a oublié comment on lance le sort inverse. Le soir venu, l'un d'entre nous exprime bruyamment son mécontentement. Ou son inquiétude. Mais aucune réponse ne vient, jusqu'à ce que le marchand et sa garde établissent un campement. Nous devons patienter jusqu'au milieu de la nuit avant de retrouver forme humaine, tandis que les gardes s'effondrent, pris de sommeil. - Il était temps ! Que s'est-il passé ? - J'ai décidé d'attendre que nous soyons loin de la ville. Fini de fuir à l'aveuglette, je vais d'abord faire ma divination, et ensuite on avisera. Et par ailleurs, si les agents des ténèbres croient que nous sommes encore dans la ville, nous aurons plus de tranquillité. Bien raisonné. Cédric s'installe en tailleur et ferme les yeux, murmurant des paroles inaudibles. Il oscille légèrement d'avant en arrière, son esprit ouvert aux dimensions extérieures, et finit par revenir auprès de nous. - Une semaine, et nous croiserons Tenerba. Il va falloir tenir une semaine... - Où allons-nous aller ? - Loin. J'espère trouver un pays qui n'a pas succombé à la mode du Chrystal. Mais nous allons devoir attendre le retour du soleil. Le soleil... je pensais avoir tout vu, mais non. Il y a un corps qui tourne autour de lui et l'éclipse régulièrement, faisant alterner le jour et la nuit sur ce monde étrange. Aux limites nord et sud, une bande de feu éclaire l'horizon : toute la zone qui n'est jamais éclipsée. Il ne doit pas faire froid, là-bas. Nous organisons des tours de garde et attendons l'aube avec impatience. Alors que le pays se révèle de nouveau à nos yeux, Cédric libère les gardes de leur sommeil et nous téléporte aux limites de la vision, dans une région côtière. Nous repérons un village côtier et y descendons, ravis de pouvoir nous y installer pour un temps. Nous trouvons les portes barricadées mais les gardes nous laissent entrer. Les attaques de monstres sont plus fréquentes ces derniers temps, disent-ils. Nous promettons de les aider en cas d'attaque, et gagnons leur amitié. Mais une clameur issue du rivage se fait entendre, et nous dégainons nos armes : les habitants fuient la mer, d'où émergent des kappas en nombre. Nous n'aurons la paix nulle part, dans ce monde au bord des ténèbres. Mais nous sommes prêts nous battre pour elle. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-03-2022 35 - Héros de la Lumière Les gardes tirent sur les premiers kappas, les faisant s'effondrer sur place, mais les suivants leur marchent dessus. Nous contournons le champ de tir pour leur permettre de continuer à faire feu, et finissons par prendre place à l'entrée des quais. Cédric et Thibault déchaînent leur magie, en abattant le plus possible avant que la marée de monstres n'arrive sur nous. Mais Uria lève les bras au ciel et se met à déclamer : Gardiens des montagnes et esprits des glaciers Esprits des neiges éternelles et maîtres des lacs gelés Vos ennemis de toujours sont venus réclamer Tous droits sur vos terres, lacs et glaciers Entendez mon appel et venez vous venger ! Faites souffler votre rage, et vos ennemis gelez ! Rien ne se passe au premier abord, mais un souffle de vent se fait ressentir alors que les kappas approchent de nous. Le vent devient de plus en plus fort, faisant ralentir les créatures, et nous commençons à frissonner. Mais devant nous, un spectacle irréel se fait voir, alors que des cristaux de glace se forment sur nos adversaires, qui se figent petit à petit avant de s'immobiliser définitivement. La mer se teinte de blanc à son tour, et une plage de glace s'étend rapidement à sa surface, partant dans toutes les directions. Le vent s'apaise enfin, laissant devant nous une centaine de kappas gelés. - Ouah ! Dis-je, stupéfait. Bien joué, Uria ! - Merci. J'ignorais si les esprits de ce monde allaient coopérer, mais ils étaient en fait ravis que quelqu'un les appelle dans les formes. On dirait qu'ils ne connaissent pas beaucoup la magie spirituelle dans ce monde. - Pas étonnant, vu la densité de Chrystal. Les gardes, puis les habitants, viennent contempler le spectacle, puis nous acclament. Nous sommes aussitôt nommés Héros de Vivefraiche, le village que nous avons sauvé, et invités d'honneur. Les gardes ne se reposent pas pour autant : ils continuent de veiller à ce qu'il n'y ait pas d'attaque surprise. - Nous avons porté un coup au ténèbres, avec ces deux massacres de créatures, non ? Dis-je à Cédric. - Un coup, oui, mais à l'échelle du monde, c'est un léger coup. Il faudrait frapper plus durement pour vraiment renverser la tendance, mais ce n'est hélas pas en notre pouvoir. Il nous faudrait des Armes de Lumière. - Qu'ont-elles de si spécial ? - Elles sont très puissantes. Les créatures des ténèbres, et les morts-vivants, sont tuées à la moindre égratignure. Et c'est une arme redoutable face à un Prince. - Tu en as affronté un, non ? - Oui, dans l'Harmonique. Je ne sais pas d'où il sortait, lui. Ce fut un combat difficile, malgré le fait qu'il ait été affaibli par Askash. - Alors, a-t-on vraiment une chance ? Cédric sourit. - Mon arme était un reliquat, une récupération d'une arme à moitié détruite. Quand tu verras le pouvoir des vraies Armes de Lumière... - Tu me rassures. - Mais on ne les a pas encore. Et notre nouvel exploit risque d'attirer l'attention des ténèbres. Nous allons devoir partir... nous ne sommes pas de taille si toute une armée arrive. Ce village est condamné, de toute façon. Je serre les poings. Je voudrais tant pouvoir faire quelque chose... Un bruit sourd, un battement rythmique, nous alerte, et nous sortons de l'auberge où nous nous étions installés. Un véhicule volant, aérien, arrive vers nous en... battant des ailes. - Un ornithoptère ! S'exclame Ludvik. Je n'en avais vu que dans des romans de SF, sur Terre, mais je n'aurais jamais cru que ça pouvait réellement exister ! - Euh, dit Thibault, si tu regardais un peu mieux ton ornimachin... Nous voyons alors que l'appareil, couvert de métal doré, est orné de ce maudit Chrystal. - C'est bien notre chance... Plusieurs autres appareils arrivent derrière lui, et nous les regardons se poser à proximité du village. Des hommes en descendent, des soldats visiblement, ils s'approchent des villageois et leur demandent si tout va bien. Ceux-ci leur expliquent ce qui s'est passé, et je m'interroge : - Comment ont-ils su ? Le chef des soldats s'avance vers nous et nous salue. - Messieurs, au nom du royaume d'Amnar, je vous remercie pour votre intervention. - C'était bien naturel. - Nous serions hélas arrivés trop tard, dit-il. Son regard se porte sur les kappas, toujours gelés, que les gardes du village fracassent à coups de masse. - Excusez-moi, mais comment avez-vous su ? - Vous n'êtes pas d'ici on dirait. En Amnar, nous avons trouvé le moyen de lire le taux d'énergie des ténèbres, et nous frappons partout où il se concentre. Mais hélas, le niveau général ne cesse de progresser... - Si nous pouvions localiser le Prince des ténèbres qui est venu dans notre monde, nous pourrions renverser la tendance. Mais le bougre se cache bien. - En attendant, nous faisons notre possible pour répandre nos techniques dans les autres pays. Comme les lentilles de Chrystal, qui résonnent à proximité des ténèbres. Aucun sembleur ne peut passer près d'elles sans déclencher l'alarme. - Formidable, dis-je, tout en me disant que si ce monde survit aux ténèbres, il deviendra infréquentable tout toute personne voulant utiliser la magie spirituelle. - Nous allons prendre les choses en main ici. Notre roi voudra entendre parler de vos exploits et vous remercier en personne. - Ce n'est vraiment pas nécessaire, dit Cédric, peu désireux de se retrouver dans la capitale du Chrystal. - Et notre Champion de la Lumière voudra aussi vous parler. Vous semblez savoir vous battre, et utiliser d'étranges magies... cela nous sera désespérément utile. Nous nous regardons tous. Mais c'est logique, après tout, chaque monde doit avoir besoin de ses champions. - Nous aurions à lui parler également, dit alors Cédric. Mais nous devons impérativement être loin du royaume dans une semaine, ou tout espoir de lutte contre les ténèbres sera perdu. - Alors il n'y a pas un instant à perdre. Venez, répartissez-vous sur ces deux appareils. J'observe, fasciné, l'étrange appareil, une fois à l'intérieur. Les commandes de pilotage ont l'air complexes, mais je remarque également qu'il y a des armes accrochées aux parois. Des sortes de fusils dotés d'une tige de Chrystal en guise de canon. Dommage qu'on ne puisse pas emporter de telles armes avec nous... L'appareil décolle, et j'observe avec attention les manœuvres du pilote. Qui sait, ça pourrait peut-être servir... Alors que nous volons vers notre destination, je me demande ce que nous réserve ce nouveau tour du destin, et à quoi peut bien ressembler ce champion d'un autre monde. Mais je commence à avoir de l'espoir pour Aliantiel, si toutefois il n'est pas trop tard. Puis la vision du monde qui s'étend sous les ailes de l'ornithoptère me tire de mes pensées, une vision à nulle autre pareille, et je fais alors vœu de défendre ce monde, quoi qu'il m'en coûte. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 08-03-2022 Nos chers héros viennent donc, après un voyage "accompagné" de paisibles animaux aux longues oreilles-à moins qu'ils ne se soient laissé transformer en ces doux quadrupèdes, si j'ai cru comprendre, afin d'échapper à la vigilance des gardes de la ville- de dékappassir la plage grâce à Uria. Il paraît donc logique que le souverain de cette contrée cherche à les rencontrer pour mettre au point une défense commune anti-ténèbres. D'où recherche impérative de ces "armes de Lumière". Ils pourraient recourir aux Jedi qui leur procureraient des épées laser à lumière blanche et se faire livrer des milliers de roues de bicyclettes avec chaînes et pédaliers, roues où, sur chacune, on adapterait une bonne dizaine de dynamos fournissant un nombre suffisant d'électrons pour allumer des ampoules à LEDS très blanches. Et puis, un petit tour de magie pour fabriquer des "pédaleurs" faisant tourner les roues. Et voilà :« que la Lumière soit ; et la Lumière sera!». Pas bête, non? Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 09-03-2022 Pour les ânes, 4 jeunes étudiants + Ludvik, Marc, Jean, Finadan, Thibault, Thomas, Stephan, ça fait déjà 11. Je ne sais pas si Cédric s'est transformé en âne et a trouvé un marchand ou s'il joue le rôle du marchand (dans ce cas, il aura eu besoin de se montrer au vrai marchand, d'abord comme vendeur, puis en devenant un âne à son tour sans que la transformation soit visible). A priori, le Crystal n'a pas pu supprimer toute magie. Amusante ton idée de bicyclette et de pédalage magique pour produire de la lumière avec des LED (pas encore vraiment utilisées pour l'éclairage domestique quand Inny écrivait ce récit (en 2011). Dans le premier bonus de "Deux mondes", Cédic a utilisé la magie pour faire fonctionner la moto de Jean sans essence : (21-10-2021, 11:08 PM)inny-2 link a écrit :- Bon... Il m'a bien dit deux jours d'attente sans y toucher, ça fait exactement deux jours. Voyons s'il mérite sa réputation de technomancien : technologie et magie réunies ! Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 09-03-2022 36 - Le Royaume d'Amnar L'aéronef finit par se poser dans une grande cité industrielle, qui contraste fortement avec celle que nous avons vu précédemment. Mais quoi d'étonnant, alors que sur Terre, on peut voir des disparités plus grandes encore ? Là, c'est une ville de verre et de métal, de vapeur et de cheminées, de rouages et de Chrystal, qui s'étend autour de nous. Trains à vapeur, ornithoptères propulsés par magie, lampes à Chrystal, télégraphes, les réalisations de ce peuple nous sont détaillées avec orgueil par le chef des gardes tandis que nous marchons vers le palais. Je me dis que ce maudit mana cristallisé doit être aussi commun que les galets sur Terre. Les gardes à l'entrée du palais demandent la raison de notre venue, puis nous scannent avec leurs fameuses lentilles. Ce doit être purement symbolique, car on en a croisé partout sur notre chemin.Les ténèbres feront face à un sérieux os avec ce royaume, mais quand elles auront conquis tout le reste ? Je salue leur volonté de partager leur science avec tous les autres royaumes, pour la sauvegarde du monde entier. Leur roi est sage, et je suis curieux de le rencontrer. Nous sommes conduits dans une aile du palais, où nous est offert de nous rafraîchir et de nous rendre présentables avant de rencontrer le souverain. Bon, il y a des choses qui ne changent pas. Mais je suis ravi de chaque occasion offerte de nous laver confortablement. Ce ne sera pas toujours le cas... en plus, j'ai toujours l'impression de sentir l'âne. Un peu plus tard, nous entrons dans la salle de réception du palais, où nous rencontrons le roi et plusieurs de ses ministres et conseillers. L'homme est plus jeune que je ne l'imaginais, il n'a guère plus de quarante ans. Je sens une grande énergie dans le regard de cet homme, du genre à déplacer un pays entier, et je ne doute pas de voir là le moteur des récents progrès du royaume. - Messieurs, mon officier m'a conté vos exploits, et je vous remercie d'avoir sauvé la population de notre village. J'aurais aimé avoir une armée à disposition de chaque village du pays, mais c'est hélas impossible, et nous ne pouvons nous replier sans manquer de nourriture... aussi, vous nous avez apporté un répit en ces heures sombres, même si je me demande encore pour combien de temps... - Messire, dit Ludvik après avoir salué, ce fut tout naturel, nous ne pouvions pas laisser les habitants se faire massacrer. Et nous en avions le pouvoir, lequel, comme le vôtre à ce que j'ai pu constater en voyant les merveilles de votre pays, est au service du peuple. - Il est heureux de voir de nobles gens tels que vous existent encore, d'autant plus que vous êtes étrangers. Non ! Plus maintenant : vous êtes désormais citoyens d'honneur d'Amnar. - Merci, votre majesté. Mais nous ne sommes que de passage, venus d'une très lointaine contrée pour trouver une arme capable de vaincre les ténèbres. Une arme que seul un Champion de la Lumière peut manier. - Vraiment ? Dit un jeune homme en s'avançant. Existerait-il une arme digne de moi ? - Je suppose que c'est vous, le Champion ? - Adrian de Manansia, jeune homme, et oui, je suis le vaillant Champion d'Aliantiel. Son destin repose sur mes épaules, lourde et noble tâche que j'accepte avec honneur et humilité. Humilité, vraiment ? Connaît-il vraiment le sens de ce mot ? Me dis-je, effaré. - Un... plaisir de vous rencontrer. Je suis Cédric, Champion de la Lumière. Il me fait signe, et je m'incline à mon tour. - Un plaisir également. Je suis Franck, Champion de la Lumière. - Un honneur de vous connaître. Je suis Fredrick, Champion de la Lumière. - Oh. Euh... Un plaisir, vraiment, fait Adrian, décontenancé. Ludvik revient aux choses sérieuses : - Majesté, Adrian, le fait est qu'Aliantiel est au bord de sombrer dans les ténèbres. Et le seul moyen d'empêcher cela est de s'emparer des Armes de Lumière. La porte y conduisant s'ouvrira dans une semaine, ni plus tôt, ni plus tard, en un lieu isolé. - Notre monde tiendra-t-il seulement une semaine ? Le royaume de Belianka est tombé il y a trois jours, son armée écrasée par les lames noires. Nous avons fait notre possible pour les aider, mais... - Ainsi les lames sont arrivées... et d'après ce que m'a dit votre officier, il y a un Prince aux commandes. - Oui, même si nous ignorons où il se terre. Nos instruments ne peuvent porter sur le monde entier, et il est vaste. - Je pense qu'il ne dois pas être loin du théâtre des opérations les plus difficiles. S'il y a une cible stratégique qui peut se révéler difficile à conquérir, il sera dans les environs pour soutenir l'armée de sa magie. Le roi se tourne vers un de ses hommes. - Général. L'homme réfléchit. - Je vois deux possibilités, Fénili ou Ystamar. Mais laquelle sera attaquée en premier... - Nous n'avons hélas qu'une semaine pour porter un coup assez dur aux ténèbres pour espérer voir un monde encore libre à notre retour. Il va falloir ruser et les inciter à attaquer. Le général s'incline. - Majesté, je vais m'entretenir avec mes stratèges pour trouver un plan d'action. Si nous pouvons débusquer leur Prince et l'abattre, ou du moins le neutraliser temporairement, cela pourrait tout changer. - Vous avez carte blanche, général. Considérez bien les enjeux dans votre plan... Notre monde entier est dans la balance. - Nous ferons notre maximum. - Messieurs, vous nous apportez l'espoir, et si mon officier ne m'avait pas raconté par quelle magie vous avez anéanti ces kappas, je n'y croirais pas. Une telle magie serait d'une grande aide sur le champ de bataille. - Il y a hélas un problème. Cette magie est neutralisée par le Chrystal, et il y en a quasiment partout dans ce monde, hormis dans des lieux reculés. - Oh. Voilà qui est ennuyeux... Il se tourne vers un de ses gardes, murmure à son oreille lorsqu'il approche, et se tourne vers nous alors que le garde sort en courant. - Eh bien, nous ferons tous de notre mieux. En attendant, je vais vous faire conduire dans notre armurerie : prenez-y ce dont vous aurez besoin. Tout n'est pas basé sur le Chrystal, vous devriez donc trouver votre bonheur. - Merci, votre majesté. Et merci aussi de votre confiance. - Dans ces temps désespérés, vous nous apportez une chance de salut. Puisse cette confiance être justifiée. - Nous aussi ferons notre maximum. Je suis moi aussi surpris de cette confiance. Je me demande si cela masque quelque chose, ou s'ils sont aussi désespérés qu'ils en ont l'air. Avoir un appareil qui mesure l'énergie des ténèbres et la voir sans cesse augmenter, sans que rien n'y fasse, doit être démoralisant... Je décide néanmoins de rester sur mes gardes. Et j'ai d'ailleurs une idée... Mais pour le moment, je me contente de suivre les autres vers l'armurerie, où nous examinons ce qui nous est proposé. Je finis par accepter une cuirasse souple et résistante, qu'on me dit aussi résistante que l'acier. Regardant si quelque chose d'autre m'irait, je m'interroge sur un curieux objet en or, serti d'un gros rubis à son extrémité. - C'est une arme magique antique, dit Adrian, mais nul n'a pu la faire fonctionner. Je l'essaie, mais sans succès, mais en la reposant, j'ai l'idée stupide de la faire tournoyer sur la pointe du rubis, comme une toupie. Un rayon d'énergie s'échappe de l'arme et perce un trou dans la table et le sol en dessous. - Là où la science est à court d'idées, la bêtise n'est jamais en manque, commente Adrian. Merci. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 09-03-2022 Voici donc des alliés bienvenus dans ce royaume. Je leur souhaite d'être vraiment secourables à ce cher jeune roi. Pas mal la nouvelle perceuse à la pointe en rubis : il fallait penser à la faire pivoter sur elle-même! Bien joué Franky! ------------------------------------------ N.B : "percer un trou" ne sert à rien puisqu'il est déjà... un trou! Même si cette expression est souvent utilisée, elle est fausse. On perce un objet, par exemple un mur de brique, de béton ; une planche...etc. mais jamais "un trou" puisque le travail est déjà fait. Ou alors ce serait "en travers du trou" que l'on forerait l'objet déjà troué.(Faut avoir du temps à perdre... ) Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 09-03-2022 37 - Plans de bataille Quatre jours se sont écoulés dans une tension de plus en plus grande. L'arme que j'ai activée sans le faire exprès a été montée sur une machine rotative et installée dans la forteresse de Fénili. Celle-ci s'est vue renforcée, et des travaux continuent à être effectués pour transformer les environs en un terrain pratiquement impraticable, ralentissant fortement toute avancée ennemie. Les ornithoptères patrouillent régulièrement, abattant les hurleurs qui s'approchent trop. Plus au nord, la passe qui mène à l'autre forteresse a été comblée, les parois s'effondrant sous les tirs de l'arme antique. Le seul moyen pour les armées des ténèbres de progresser en nombre est de passer par nous. Je me demande sérieusement si nous allons disposer d'assez de temps. Mais les ténèbres connaissent-elles notre destination finale ? Je ne pense pas. Et c'est là notre chance, elles n'ont aucune raison de faire durer les choses, et elles ont soif de sang et de conquêtes. Le royaume de Miria, qui est défendu par cette forteresse, s'est grandement réjoui de nous voir prendre aussi activement sa défense. Ils savaient qu'ils étaient les prochains sur la liste, et maintenant, tout dépend de nous. Leurs soldats ont vite fraternisé avec les forces d'Amnar, et la forteresse bruisse d'activité jour et nuit. Les ténèbres ne purent tolérer longtemps de voir se fortifier chaque jour davantage le seul point de passage aisé vers les royaumes du sud, et les éclaireurs apportèrent des nouvelles d'armées convergeant vers nous. Je repense encore au temps. En trois jours, réussirons-nous ? J'en fais part à Cédric. - S'il le faut, nous laisserons passer l'échéance. Il n'est pas question de laisser ce monde sombrer dans les ténèbres. Nous rattraperons Tenerba via Æstys. - Ça me rassure de savoir qu'il y a une autre issue, mais cela nous retardera, n'est-ce pas ? - Ça prendra un mois... croisons les doigts, Franck, c'est tout ce que nous pouvons faire. - Un mois... rien que le temps que l'armée adverse arrive sur nous... Et comment allons-nous localiser le Prince ? - Ça, c'est notre tâche à tous les deux. Tu es un marcheur des rêves. Rien ne peut t'arrêter, aucune barrière spirituelle, aucun sortilège. Rien ne peut non plus t'atteindre. Tu exploreras les environs, tu étudieras l'armée ennemie. De mon côté, dès qu'il utilisera la magie pour aider ses troupes, je pourrai suivre la trace de son sort et remonter jusqu'à lui. En attendant, continue à t'entraîner. - Je crois que Finnadan va finir par me tuer bien avant que les ténèbres arrivent. - Seulement si tu flemmardes. Je me couche épuisé par la dernière séance d'entraînement de Finnadan. Je dois avouer qu'elle est un bon professeur, mais elle est impitoyable. Je me concentre pour me détacher de mon corps en m'endormant, et finis par marcher de nouveau en rêve. Je l'avais fait quelques jours plus tôt, pour explorer le palais du roi, mais je n'avais rien découvert de particulier. Et le Chrystal, dans le monde du rêve, luit d'un éclat aveuglant. Obéissant aux instructions de Cédric, je me lance à travers le futur champ de bataille, à la recherche d'une piste pouvant me mener au Prince des ténèbres. Je dois être prudent, toutefois, car je pense que, comme Cédric quand il était une liche, le Prince pourra me voir, et s'il se sait repéré, il se cachera. Car les Princes focalisent en eux l'énergie des ténèbres, et leur chute a de graves conséquences sur le niveau général. Comme ce qui s'était passé en Outremonde la dernière fois. Je finis par trouver l'armée ennemie, en marche, implacable, rangée après rangée de guerriers en armure métallique noire, hérissée de pointes, portant des armes à l'aspect effrayant. Ils sont flanqués de créatures inquiétantes qui courent librement, allant et venant autour de l'armée, mais allant toujours dans la direction générale qu'elle suit. Je repère les officiers des lames, mais je ne vois rien qui indique qu'une autorité supérieure est présente. Derrière eux viennent des hommes, en armes et armures plus classiques, mortels qui se sont voués aux ténèbres en échange de leur vie. Là encore, des lames les accompagnent. Je suppose qu'il y a aussi des sembleurs parmi eux, durs à tuer et pouvant se transformer pour devenir l'ennemi abattu et semer la confusion chez l'adversaire. On en a déjà abattu plusieurs qui tentaient de s'infiltrer dans la forteresse. Derrière vient l'intendance, des chariots bardés de fer, transportant des armes de siège, des provisions... et enfin, un énorme véhicule d'acier, avançant sur roues, une sorte de forteresse mobile. Je m'en approche prudemment. Je sens comme une palpitation d'énergie maléfique en émaner. Il est là, j'en suis certain. Et il ne va pas être facile à abattre. Je regarde les canons qui sont montés sur le véhicule, puis retourne vers mon corps. La bataille va être dure. Je ne peux hélas prévenir les autres qu'à mon réveil, le lendemain. Cinq jours, maintenant, plus que deux avant la conjonction. Est-ce que ce sera suffisant ? Je me précipite à la rencontre de Cédric et lui raconte ce que j'ai vu. Ludvik, qui est présent, fait la moue. - Est-ce qu'on a de quoi faire face à ce qu'ils nous envoient ? - On va dresser des murs de force, dit Cédric en allant à la carte murale. Va chercher Thibault. Je sors et cours jusqu'à ses appartements, le trouvant en pleine méditation, faisant léviter un fragment de cristal luminescent devant lui. - Thibault ? Dis-je doucement. - Une minute. J'attends patiemment, jusqu'à ce que le cristal se pose doucement au sol. Thibault le prend et le met dans un sac de toile accroché à sa ceinture. - Bien, qu'y a-t-il ? - Cédric veut te voir. Il va falloir mettre en place des murs de force. - J'arrive. Je reviens avec lui dans la salle stratégique où Cédric trace des traits en travers de la vallée. - On va devoir bloquer des tirs de canon, que j'imagine assez dangereux. - Les canons étaient gravés de runes, et j'imagine que les boulets, si boulets il y a, sont enchantés d'une façon ou d'une autre. - C'est bien joué de la part du Prince, il a déjà apporté son soutien en enchantant des armes, il n'aura pas à être présent. - Pourtant, j'ai senti une aura néfaste près du véhicule. Il était là, du moins, la nuit dernière. - Nous devrons faire comme si. Dans tous les cas, il va falloir impérativement détruire cette forteresse mobile. - J'ai enchanté trois bombes de cristal, dit Thibault, je suis à court de mana pour le moment. Laisse-moi méditer deux heures et je dresserai les murs de force. Et toi ? - La seule arme qui puisse frapper d'assez loin est l'arme antique réactivée par Franck. - Ils ne vont pas être ravis de devoir la démonter à nouveau pour nous la confier. - Montons-la sur un ornithoptère, dis-je. - Pas bête. J'ai vu qu'ils ont des modèles légers, qui sont très maniables. Ce serait l'idéal. Je vais voir le commandant de la forteresse. - Bien, et moi ? Dis-je. - Je crois que Finnadan t'attend. - Oh, misère... - Même si on immobilise la forteresse, l'armée continuera à avancer. Tu vas bientôt avoir à te battre sérieusement. Ne néglige pas ton entraînement. - Oui, j'y vais, pas de souci. Je tiens à survivre à cette bataille. - Comme nous tous... Je prends un petit déjeuner rapide et retrouve les autres dans la cour. Falan et Ysmar suent déjà à grosses gouttes et Finnadan me met aussitôt au travail. Je me retrouve rapidement dans le même état qu'eux, maniant l'épée sans relâche. J'oublie rapidement l'attente qui me bouffait les nerfs. Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 10-03-2022 Comme toute veille de bataille, l'attente se trouve parfois à saper le moral. Heureusement qu'un harassant entraînement permet de penser à autre chose. Au fait, cette "arme antique" serait-elle assimilable à une perceuse améliorée, comme un gros lance-pierre tournant et l'on peut l'ajuster sur un léger ornithoptère ? Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 10-03-2022 38 - Nuit de douceur, nuit de douleur Le soir venu, je m'effondre sur mon lit. J'avais bien raison, Finnadan m'a tué ! Fredrick arrive un peu plus tard, il a participé à l'élaboration des défenses et lui aussi est épuisé. Il me regarde et fait un petit sourire. - On est dans un triste état, hein ? - Ouais, tu peux le dire. Je suis moulu. - Bon, je peux au moins arranger ça, dit-il en se penchant sur moi. Je sens une vague d'énergie me parcourir le corps. - Oh, tu as appris le sort ! Je n'en ai pas encore eu le temps. Mais dis-moi, je ne suis plus fatigué du coup, comment je vais dormir, maintenant ? - Oh, eh bien, dit-il ragaillardi, je pense bien connaître un moyen de te fatiguer à nouveau... Il se penche sur moi et m'embrasse, et je l'enlace tendrement. C'est étrange que cette relation, commencée par la contrainte d'un sort qui m'imposait d'utiliser Fredrick pour son savoir, ait débouché sur de réels sentiments, mais le fait est que je suis vraiment heureux dans ses bras. Nous nous embrassons avec amour, oublieux du monde, de la douleur et des épreuves passées et à venir, ne vivant plus que l'un pour l'autre. Nos mains caressantes explorent nos corps, renouant avec l'autre après beaucoup de séparation et de stress, et nous défaisons les ultimes remparts de tissu qui encombrent notre vue. Qu'il est beau mon homme, me dis-je avant de le butiner de doux baisers. Je prends mon temps, savourant ce moment, frémissant sous les baisers qu'il me rend, soupirant quand ses caresses deviennent plus précises, et nous passons petit à petit aux choses sérieuses, faisant tendrement l'amour, nous emmenant mutuellement au paradis, puis retombant côte à côte et échangeant de doux baisers, jusqu'à finir par nous endormir dans les bras l'un de l'autre. J'ai juste le temps de penser à partir en rêve avant de m'endormir. Je flotte au-dessus de nos corps, m'attendrissant de la vue qui m'est offerte, avant de partir faire un tour de la forteresse, puis de m'éloigner vers l'armée ennemie. Et constate qu'elle avance toujours, sans se reposer, les soldats courent, même, je peux voir des étincelles de magie qui tournoient autour d'eux, les poussant à la frénésie. À ce rythme-là, ils seront là au milieu de la nuit ! Les ornithoptères ne volent pas la nuit, les pilotes ne disposant pas de vision nocturne, et la forteresse risque d'être prise par surprise. Je fais un bref passage près de la forteresse mobile, et repère toujours l'aura sinistre qui l'accompagne. Le Prince semble être sûr de lui... trop, je l'espère. Je fonce vers notre forteresse mais réalise que si je retourne dans mon corps, je ne m'éveillerai pas. Je vais dans la chambre de Cédric mais il dort, et tourne partout dans la Forteresse en vain. J'ai envie de hurler de frustration, et pendant ce temps, l'ennemi avance toujours... Je fonce au cœur de la forteresse, où des sorciers locaux font des expériences sur le Chrystal, et tente de leur faire prendre conscience de quelque chose. Je suis quasiment aveuglé par la lumière des cristaux, et ce n'est pas étonnant si je finis par heurter celui qui est au centre de l'expérimentation. Heurter ? Mais oui, il est solide, le bougre, même pour mon être onirique. Je me demande ce qu'ils font avec, mais ce n'est pas le moment de m'en soucier. Je frappe le cristal du poing, et il résonne, faisant sursauter les sorciers. Je frappe alors en rythme, et ils finissent par comprendre qu'il y a... quelque chose ici. C'est le branle-bas de combat : ne connaissant pas la magie spirituelle, ils n'ont aucun moyen de savoir de quoi il s'agit, et après avoir beaucoup discuté, ils finissent par aller réveiller les sorciers étrangers, qui connaissent des magies inconnues, pour voir s'ils peuvent découvrir quelque chose. Lorsque Cédric arrive, je suis soulagé. Je me mets à frapper un SOS en morse, très reconnaissable, et effectivement, il comprend très vite. - Franck ? Frappe un coup pour oui, deux pour non. Oui. - Tu ne peux pas rentrer dans ton corps ? Oui. - Il y a un problème ici ? Tu es piégé ? Non. - Tu veux être réveillé. Oui. - Très bien, je cours vers ta chambre ! Je fonce vers mon corps et sombre dans le sommeil, pour être aussitôt réveillé. Je suis d'abord un peu embrumé, puis reprend pied avec la réalité. - Les ténèbres arrivent. Ils usent de magie pour avancer à une vitesse inhumaine, sous couvert de l'obscurité. Cette nuit, très bientôt, ils seront à la forteresse ! - D'accord ! Il sort de ma chambre, me laissant le soin de réveiller Fredrick, et sonne l'alarme dans la forteresse. Les hommes, entraînés, rejoignent leurs postes, et le général Karnik enjoint les officiers de les calmer et de ne lancer aucune attaque avant son signal. Il veut renverser la surprise, et frapper un grand coup. Une attente éprouvante pour les nerf s'ensuit, chacun attendant l'arrivée de l'ennemi, sachant que sous peu, il se battra pour sa vie, mais aussi pour sa famille, son pays, son monde. Tous ces hommes et femmes sont déterminés, prêts à sacrifier leur vie pour protéger ce à quoi ils tiennent. Et moi, que fais-je ici ? La question ne cesse de me hanter, insidieuse, depuis que j'ai quitté la Terre pour être embarqué dans des évènements incroyables, jusqu'à me retrouver prêt à me battre pour ma vie, pour sauver un monde. Mais je sais que si rien n'est fait, il n'y aura un jour plus aucun endroit où se cacher, sur aucun monde. Je caresse de la main la poignée de mon arme, moi le jeune ingénieur, maintenant sorcier et guerrier, un sorcelame. Le destin joue des tours étranges à ceux qu'il prend dans ses filets. Sort inconnu en ce monde, la vision nocturne fait des miracles chez les soldats. Tous les sorciers, moi excepté, sont mis à contribution pour le lancer sur le plus de monde possible avant l'arrivée de l'armée, pendant qu'on prépare les ornithoptères, et en particulier celui de Cédric. Les pilotes sont visiblement très excités par cette opération nocturne, une première pour eux, et on leur rappelle par signes les consignes de silence. Un garde aux remparts se retourne et agite à l'abri des regards adverses un petit Chrystal. Tout le monde se tient prêt. Et alors que l'armée se masse dans la vallée, progressant péniblement dans le chaos qu'ont laissé les travaux, le général donne le signal, et les soldats ouvrent le feu. Les canons, à poussière et à Chrystal, sèment le chaos dans les rangs des lames, et les fusils, maniés par les meilleurs tireurs du royaume, font mouche presque à chaque coup. L'ennemi, comprenant qu'il est tombé dans un piège, fonce alors vers nous en une marée obscure, tandis que les hurleurs arrivent en grand nombre. Thibault, qui a scellé sa baguette dans la plus haute tour de la forteresse, l'active à distance, et les créatures sont fauchées en plein vol par des volées de tirs. En bas, les forces des ténèbres profitent de la diversion pour progresser plus avant. C'est alors que des boules de flammes vertes, venues de très loin, arrivent vers la forteresse avant de s'écraser en plein ciel contre les murs de force dressés par Thibault, libérant une pluie de feu qui retombe sur les lames. Je regarde les ornithoptères s'élancer vers le ciel, me disant que c'est maintenant que tout va se jouer. Une échelle se plaque alors contre le créneau que je garde, et je m'apprête à la repousser quand je la vois s'animer et planter profondément des crochets d'acier dans la pierre. J'entends déjà des bruits métalliques approcher... Mon épée est prête, mon cœur bat à tout rompre, et j'envoie, moi qui ai tout pour la détester, une prière à la Lumière. |