Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (/showthread.php?tid=7) Pages :
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Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 01-03-2022 Vraiment inattendu bien que très souvent...tendu. Il faut, autant que faire se peut, tendre... à satisfaire tout le monde. Et le jeune Aristide ne s'en tire pas trop mal. Il devient donc le «Secrétaire-très-particulier de monsieur le futur comte, de mademoiselle sa sœur et, bien sûr, au service de madame la comtesse douairière. Mais où est donc passé le papa comte? Je me suis bien amusé avec ces lettres d'anthologie. Les "poilus" en ont-ils reçu de semblables? L'auteur semble très au fait des usages postaux... Lange, peut-être? Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 02-03-2022 Comme toutes les légendes, celle du facteur de campagne qui joue au coucou doit bien avoir une base de vérité, on tient désormais un suspect, Aristide ;D Aussi, le petit héros malgré lui n'est pas trop sélectif dans le choix des intimités qu'il honore, chacun y trouve son bonheur. Surtout lui, qui passe du coup de coucou à castor, qui se bâtit un abri sûr avec sa queue 8) Je trouvais le roman épistolaire devenu assez poussiéreux, souvenir ennuyé des Liaisons Dangereuses lues pour le cours de français il y a une dizaine d'années, tout ça... mais ce récit renouvelle le genre, c'est léger et désinhibé (dans tous les sens du terme), jolie découverte, merci Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 02-03-2022 Ouuh ! C'est chaud ! Et bien dans mon genre, tiens ! Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - bech - 03-03-2022 Très bon récit. Au début, comme les courriers vont tous dans le même sens, je me demandais si Aristide n'écrivait pas pour rien. Toutefois, on finit par apprendre que le grand frère bien que blessé est revenu de la guerre en un seul morceau. Ça commence tranquillement avec une femme qui lui fait découvrir le sayxe. Puis Aristide a l'occasion d'apprendre des variantes avec un jeune homme. Durant ses tournées, il fait des découvre de plus en plus de choses et au fil des mois, il se met à palier à l'absence d'un nombre de plus en plus grands de personnes. Le receveur a constaté que ses tournées sont de plus en plus longues, mais Aristide a donné une bonne excuse. Je ne sais pas s'il se doutes des à coté, mais lorsque Aristide souhaite changer de tournée car il finit par y avoir trop d'à cotés, le receveur n'accède pas à sa demande mais dit que les gens sont contents de lui. Finalement, Aristide finit par être embauché qui le payait pour qu'il vienne la voir. Du coup, il a fait une liste des personnes dont il s'occupait pour son frère lorsqu'il rependra du service. Comme auteur ? Pourquoi pas le lion qui a proposé ce thème ? Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 04-03-2022 Hors-série /4 : "Le facteur remplaçant se déniaise en tournée" Martin débutait dans la carrière de facteur. Non qu'elle ait jamais été le sommet de ses fantasmes, mais les circonstances de la vie l'avaient mené là, et ma fois, cette expérience (c'est ainsi qu'il voyait présentement la chose) ne le rebutait pas. Un sien pote l'avait bien prévenu que c'était un boulot physique, mais Martin était une fort jolie bestiole qui pratiquait la gymnastique régulièrement, juste pour entretenir un physique avantageux. C'était son premier poste, et il était dans une petite commune de l'arrière-pays d'une région balnéaire cotée. Un remplacement d'été, pour tout dire, qui avait bien commencé : collègues et clients étaient souriants, et comme il ne l'était pas moins, tout allait bien. Un beau garçon, ce Martin-là ! Plutôt grand, châtain clair aux yeux bleus, joliment découplé et musclé, comme on a dit, il disposait d'un adorable sourire qu'il distribuait à tout va... Oui, un très joli garçon ! Et du reste, c'était un atout, dans son métier, de sourire autant. Mais ce matin-là, quatrième de juillet, il n’imaginait pas tomber sur plus souriant que lui... Il avait été averti que moult villas étaient désormais occupées, qui ne l'étaient le restant de l'année. Du reste, le courrier commençait à augmenter — certes peu, on est au XXIème siècle. Or on lui avait suggéré de s'annoncer avant de déposer le courrier, façon de faire connaissance avec les usagers. Et d'ailleurs, il trouva ça bien. Dans les premières maisons de sa tournée, il en fut une qui lui réserva une surprise : on lui ouvrit à poil. Un super joli mec d'une quarantaine d'années, déjà bronzé de partout, bien foutu et rigouillard en diable. Qui le pria incontinent au café. — Oh non merci, M'sieur ! J'ai ma tournée... — Et quand elle sera finie ? — Oh... Je... Non, non merci, Monsieur ! — À bientôt, donc ? Merci, facteur ! Ce fut bien troublé qu'il renfourcha son vélo, le jeune Martin. À ce moment de l'intrigue, il faut signaler au lecteur que ce beau garçon, dont l'avantageux physique en remontrait à plus d'un, était puceau jusqu'à la moelle. Ben sûr, qu'y s'branlait matin et soir, et ce n'était pas son beau chibre long et droit qui s'en plaignait ! Mais il ne l'avait encore trempé en nulle chatte, ce joli braquemart-là. Non qu'il n'y pensât point, mais... son joli physique ne lui donnait pas l'assurance à laquelle ses brillantes qualités eussent dû lui faire prétendre. Les usagers suivants lui changèrent les idées, et ce fut juste à la fin de sa tournée qu'il tomba sur une jolie villa, fermée encore hier. — Oh ! Le facteur ! On a d'jà des lettres ? — Un recommandé. — Entrez, M'sieur ! Le patron est au bain ! Où Martin découvrit que le mecton, sans doute de son âge, était nu... Il fut mené près de la piscine, où barbotaient trois autres loupiots, visiblement tout aussi dépourvus de culotte. — Killian ! Viens signer ! — Bonjour, M'sieur l'facteur ! s'écria un mecton qui sortit de l'onde en un superbe mouvement sur le bord. Le mec s'essuya les mains avant de signer... et demanda, doucement : — Encore beaucoup de boulot, aujourd'hui ? — Non, c'est ma dernière adresse. — Alors tu restes avec nous ? — Mais... Non, non, je n'peux pas ! — Et pourquoi ? fit le mec en lui mettant la main au paquet. Où Martin eut un fort frisson. — Viens, grand garçon, on est entre amis, lui souffla Killian à l'oreille. Vire tout, et viens t'amuser avec nous, si t'as fini ton boulot ! — Mais... — Hop ! fit Killian en attaquant la ceinture de Martin. Le jeune et effronté Killian avait un savoir-faire redoutable ! Et les chausses de Martin churent avec une remarquable célérité. Son physique n'avait pas à le faire rougir, nenni ! On a dit qu'il était bien foutu, et joliment dessiné. Et d'un aïeul italien il tenait une jolie poilure sombre : bref, il fit sensation céans. L'éhonté Killian le poussa dans la piscine, et zou ! Les folies commencèrent. Savoir : on lui frôla la quéquette plus souvent qu'à son tour... ce qui ne manqua pas de la faire croître, à sa grande gêne. Mais aussi... l'un ou l'autre de ces quatre loupiots ne manquait pas non plus de lui prendre la main pour lui faire constater, le plus civilement du monde, que chacun était en bonne forme... Un mot du « patron » : Killian était d'un gabarit proche de celui de Martin, les poils en moins. Il chopa Martin par le cou et le mena vers un coin de la piscine. — T'aurais pas envie de me faire l'amour, gentil garçon ? — Hein ? sursauta Martin. Mais je... — T'es pas gay, c'est ça ? Pas grave : juste me donner un p'tit coup de queue et... — Ooooh ! Mais je... — Alors... t'es puceau ? fit Killian, qui comprenait vite. Oh, gentil garçon, viens, alors, je vais te montrer comment être un mec, et comment se faire plaisir. Viens ! Et le mignon Killian de poser doucement ses lèvres sur celle de Martin... qui frissonna de haut en bas... avant de laisser la langue de Killian entrer en sa bouche... et de profiter de son premier baiser. Autant vous dire que ce patin-là éclaira vitement la religion du jeune Martin ! Car si ce jeune homme se posait des questions, il en reçut plus de réponses que nécessaires ! Or donc, il bandait comme jamais au sortir de l'eau, tiré de là par un Killian du dernier tendre... Il évita le regard des autres, et suivit Killian en une jolie chambre décorée de bleu. Où sa vertu subit le sort que vous imaginez... La bite de Killian était un peu plus modeste que la sienne, mais drôlement raide ! Il s'en accommoda promptement, qui pompa comme un pro dès qu'il l'eut en bouche. Un long soixante-neuf plus tard, il fut prié de piner le maître des lieux. La chose se fit avec prestesse... tant Killian était un habitué du fait. Une jolie révélation pour Martin ! Qui adora, disons-le. — T'aimerais te faire fourrer ? demanda Killian, après que Martin eut débordé en lui. — Oh, ça, je sais pas encore ! — Vincent en a une longue mais plutôt fine... Peut-être que tu pourrais commencer par lui, s'il te plaît ? — C'est qui ? — Le grand rouquin. Il a la peau la plus douce du Grand Ouest ! Et il fait ça bien. — Oh... On retourna à la piscine... où Martin ne fut pas déçu du spectacle : les trois autres loupiots étaient en train de s'entreprendre le train (comprend qui peut), le susdit rouquin étant coincé entre les deux autres... en ayant l'air de trouver ça bien. On se regarda, pour sourire largement. Killian tira Martin vers la cuisine, où il déboucha une bouteille de bulles de Jura. — Viens, on va aller picoler en les matant. Sur les fauteuils de jardin, Killian expliqua : — Mon amoureux, c'est le premier enculé : Rémi. Adorable ! On est ensemble depuis le lycée, ça fait trois ans. Et le dernier enculeur, c'est Manuel, le fils de la concierge de mes parents... plein de poils, comme un Portugais, et adorable aussi. Et entre les deux, Vincent... qui va te la mettre... si tu veux. — Oh ça, je sais pas... murmura Martin, un peu gêné. — Tu fais ce que tu veux, et avec qui tu veux. Tout le monde ici est disponible... pour chaque étape de ton dépucelage, Martin ! — C'est si compliqué que ça ? — Non, mais il faut que tu sois parfaitement détendu de la tête aux pieds.... à l'extérieur comme à l'intérieur. Martin apprécia le gentil sourire de Killian, et regarda l'action en cours. Ils étaient beaux, ces minets-là, tout à ce qu'ils faisaient. Peu après, les deux enculeurs bramèrent et furent pris de significatifs soubresauts. Où Killian souffla : — Tu viens faire jouir mon bébé Rémi ? Martin s'y colla donc. Et il manipula ledit bébé afin qu'il s'épandît sur le museau de son bon ami. Une bonne douche plus tard, on trinquait au Jura. Martin était étonné de la simplicité de ces minets, lui qui venait de franchir une étape importante de sa vie, ô combien ! Le sexe avait l'air tellement normal, pour eux ! Il regarda particulièrement le fin rouquin... tout en se rendant compte qu'il était lui-même objet de l'intérêt du sexy Portugais. Mais... aussi, il matait la bite de ces deux-là. Au moment de les voir déculer, il avait bien regardé, pensez ! Et si le velu Portos était aussi long que le délicat rouquin, il était cependant un peu plus épais... C'est qu'il commençait à imaginer des trucs, le ci-devant puceau ! Des trucs où la quéquette tenait le premier rôle. Il se ressouvint alors de son premier et nu usager. — Ah oui ! fit Killian, Louis-Charles ! Un vrai aristo, qui nous drague depuis deux ans. C'est vrai qu'il est sexy, mais... Hep ! Il te plaît ? Il est super pas mal, en vrai ! — Euh... non, non ! — On pourrait l'inviter et se le bourrer à la chaîne... Chuis sûr qu'il attend que ça ! Ouais, on fait ça ! Concertation faite avec les autres, l'idée fut vite adoptée ! Et Martin prié d'en être, évidemment. La réunion fut organisée pour le lendemain. Et ce fut un Martin bien songeur qui quitta cette inattendue villa... S'il y pensa, tout le reste de la journée ! Le lendemain, il y avait encore un courrier, officiel, pour « le mec »... il sonna donc, et ce fut un joli p'tit gars brun, vêtu d'un paréo, qui lui ouvrit : — Oh ! Bonjour Monsieur ! Mais... si c'est pour signer, mon oncle est sorti, et... — Non Monsieur, pas de signature ! fit Martin... non sans remarquer la jolie ligne de poils noirs qui descendait du nombril du garçon... À une prochaine fois, si vous restez là un temps, Monsieur. — Oui. Plusieurs semaines, merci. Au revoir ! Oh, le beau petit garçon qu'iceluy ! Et Martin, qui n'était déniaisé — encore qu'incomplètement — que de la veille, de gamberger à grande vitesse ! La réunion du jour avait été prévue après la tournée de Martin, bien sûr, soit vers quatorze heures. Ce fut le roux Vincent qui lui ouvrit... et le déshabilla incontinent. Avant de lui rouler le plus doux des patins. Alors on sonna : le voisin... tout sourire. — Mon neveu n'a pas voulu me suivre. Mais il m'a dit vous avoir croisé, facteur ! Peut-être que... si vous alliez le voir... vous pourriez le décider... et le dérider ? — Va ! fit Vincent. Martin remit son uniforme et fila vers le bout de la rue. — Oh ! Y a encore quelque chose à signer ? — Non... Anatole. Ton oncle m'envoie te convaincre de venir chez nos amis... — Oh, ça... je suis pas sûr que... — On peut causer un peu, si tu veux ? Anatole fit entrer Martin, et le mena près de la piscine. — Mon oncle m'a dit que... ce serait comme ici... Tout nu, quoi. Mais moi, je... — Ça te gêne ? — Avec Tonton, non, mais avec plein d'autres... — Et... avec moi seulement ? osa Martin, le cœur battant. — Ben... tu veux pas retourner là-bas ? — On pourrait se baigner ici, tranquillement... ils ont pas besoin de nous, je crois ! Anatole baissa les yeux, et Martin ne sut alors que dire. — Peut-être... on essaye cinq minutes et... si t'es pas choqué... osa-t-il enfin. — Tu dois me prendre pour un idiot ! répondit le garçon en se levant et se retournant pour ôter son paréo avant de plonger. Martin suivit le mouvement. Il fallut bien des minutes avant que ces garçons eussent l'audace de se frôler, puis de se toucher vraiment... Il y eut des sourires, beaucoup, et des regards, autant. Et de l'émotion à faire déborder la piscine ! Enfin... Enfin on se retrouva en les bras l'un de l'autre... pour constater qu'on bandait joliment ! — Je sais rien, murmura Anatole. — Moi pas beaucoup plus, Anatole. Si tu veux... — Oui. Où commença la vraie vie de ces jeunes gens. La fine ligne de poils que Martin avait remarqué le matin s'étalait plus bas en un vaste delta qui le ravit absolument, et le bel objet qu'il surmontait était exactement celui que Martin aurait choisi pour devenir un homme. Mais on ne s'encula pas ce jour-là. Il y eut des flots, des tsunamis, même, de baisers et de soupirs, et de sentiments, et de mots doux aussi... Certes, il y eut des sonneries de téléphone... mais on ne réagit à aucune. Peut-on dire « Allo ? », alors qu'on est en train de murmurer « Je t'aime » ? Encore qu'elle fût plus imposante que la pine au rouquin, ce fut la superbe épée d'Anatole qui perça Martin en premier, le lendemain, dimanche. Anatole qui exigea la réciproque. On n'avait pas revu Tonton revenir, d'où l'on conclut qu'il avait trouvé villégiature ailleurs... Et ce fut en allant à son ouvrage le lundi matin que Martin croisa ledit Tonton... tout sourire. Anatole perdit progressivement de sa pudeur, les semaines suivantes et, tout comme Martin, il profita de toutes les quéquettes présentes sur site... y compris celle de Tonton. Mais l'amour reste ce qu'il est, et entre Anatole et Martin, c'est du solide ! Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 04-03-2022 Hé bien, le "Jurassique" a encore fait des siennes, à ce que nous voyons. Et ce n'était pas du «somn-en-bulles» mais bien du vrai de vrai concernant «l'éducation» de ce jeune facteur-remplaçant.«Ahhh, Natole, que je t'aime, devait dire souvent le "brun client" de La Poste, plus télégraphe ni téléphone depuis une jolie lurette. Je ne sais si la Lurette en question était "délurée" mais au moins, les doux minets ne se sont pas privés . Tant mieux pour eux. Bien à vous tous, KLO. Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 04-03-2022 Martin est adorablement candide, limite à l'abus : Comme il est décrit, ce genre de garçon n'attend pas son premier job, mm d'étudiant, pour être 'déniaisé', il reçoit des propositions bieeen plus tôt, hein ! 8) Mais il est clairement ce qu'il faut à Anatole pour 'franchir le pas', puis le suivant, et le suivant... Et si tout ce beau monde se mélange, même si 'tonton' goûte de son neveu, les deux garçons se gardent leurs moments d'intimité rien qu'à eux, le 'jardin secret' qu'on partage toujours avec le premier Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 06-03-2022 Hors-série /5 : "Le facteur remplaçant se déniaise en tournée" J’habite à la campagne, une ferme isolée, dans tous les sens du terme puisqu’elle a été rénovée afin de diminuer la consommation énergétique et qu’elle est située à 3 km du village. J’aime cette solitude au milieu des champs, tout près d’une rivière serpentant dans une forêt ; je m’y baigne nu en été, rejoint souvent par des jeunes gens du village qui y vivent leurs premiers émois ; il n’est pas rare qu’un garçon ne puisse cacher son excitation de côtoyer un corps féminin (ou masculin, qui sait ?), provoquant l’hilarité des autres, avant de disparaître discrètement derrière des buissons pour dépuceler l’être aimé. Je m’égare, il sera bien question de déniaisage dans mon récit, mais celui-ci commence en hiver, un premier février pour être précis. Pour débuter, je dois vous dire que j’étais abonné au quotidien local « La Dépêche des Sillons ». Je ne m’intéressais pas particulièrement à l’élection de Miss Betterave ou au Marché du Potiron, ni au concert de bienfaisance pour repeindre le portail du cimetière ; si j’étais abonné, comme toutes les personnes du village, c’était pour donner du travail au facteur Anselme et éviter la fermeture de la poste lorsqu’il prendrait sa retraite avec sa femme Germaine, la buraliste. Un obscur fonctionnaire de La Poste, qui ne communiquait que par mail et WhatsApp, avait informé le maire qu’une étude de rentabilité était en cours. Celui-ci avait immédiatement écrit une lettre au ministre de la Désertification des Campagnes, l’informant qu’il était prêt à parrainer le candidat de la majorité présidentielle lors des prochaines élections si la poste restait ouverte. Il neigeait beaucoup ce jour-là et je doutais que je reçusse mon journal à l’heure habituelle, vers 14 heures, car ma maison était la dernière de la tournée (ne voyez aucune connotation érotique à cet imparfait du subjonctif) ; j’avais heureusement déjà allumé le feu de bûches dans la cheminée avec l’édition de la veille. Je somnolais, pensant à mon prochain roman et à ma prochaine branlette, lorsqu’on sonna deux fois. Je sursautai, regardai ma montre, il était 16 heures. J’ouvris la porte et je vis immédiatement que ce n’était pas Anselme, malgré le bonnet et les gants de laine du facteur. Il portait un gros paquet sur lequel était posé une enveloppe de papier brun et le journal. Je lui dis de les poser vers l’entrée et je lus en première page de la « Dépêche » qu’Anselme et sa femme avaient pris leur retraite et que la poste avait fermé. Le journal avait envoyé son grand reporter pour couvrir ce non-évènement. Le maire, outré, affirmait qu’il soutiendrait un candidat de l’opposition ; il était de toute façon sans-parti et avait toujours 99% des voix puisqu’il n’y avait jamais d’autre candidat. Le facteur remplaçant était jeune, beau, une vingtaine d’années. Je lui dis : — Bonjour, je ne pensais pas que vous arriveriez. — Bonjour, moi non plus, j’ai dû chaîner, je suis trempé comme une soupe. — Vous n’avez pas de chance pour votre premier jour. — Pas de chance, en effet, j’habite au bord de la mer et je ne suis pas habitué à autant de neige. — Et cela n’arrête pas, vous devriez attendre le passage du chasse-neige pour repartir. J’omis de lui dire que la route qui menait à ma ferme était toujours la dernière à être déneigée, je ne pensais pas qu’ils pourraient venir avant le lendemain. Le facteur appela son chef pour l’informer. — Il me conseille aussi d’attendre, je pourrai compter deux heures supplémentaires, pas plus sinon il faudrait faire une enquête administrative pour déterminer la cause du retard et obtenir le supplément au budget. — À la bonne heure, entrez donc, vous pouvez enlever vos chaussures, nous les mettrons devant le feu pour les sécher, avec vos autres habits. Je plaçai une chaise devant la cheminée, le facteur y déposa sa veste, ses gants et son bonnet. — Enlevez vos autres habits, dis-je, ils sont aussi mouillés, je vais aller vous chercher un peignoir et des chaussettes, neuves je le précise. Il eut l’air surpris. — Vous préférez un pantalon d’intérieur et un tee-shirt ? demandai-je. — Non, le peignoir ira très bien. Je peux vraiment tout enlever ? — Vous pouvez garder votre caleçon si vous le désirez, fis-je en riant. Lorsque je revins, il n’avait plus que son boxer blanc, très bien coupé et qui mettait en valeur son sexe qui paraissait de fort belle taille. Il enfila rapidement le peignoir et les chaussettes. Je lui dis de s’asseoir dans un fauteuil devant la cheminée et j’allai préparer des cafés à la cuisine. Je pris une bouteille de cognac au bar. — Un petit remontant ? demandai-je. Cela vous réchauffera. — Je ne dois pas boire d’alcool pendant le service. — Juste un verre. Anselme en buvait aussi un lorsqu’il avait de l’avance et il n’a jamais eu d’ennuis, sinon avec sa femme. — D’accord. Je remplis les verres et nous trinquâmes. Je dis : — À la vôtre ! Ici, à la campagne, on se tutoie tous, je m’appelle Pierre. — Enchanté, je suis Gwenaël, avec un double v, j’y tiens. — Breton ? — Oui, je suis dans votre région jusqu’à ce qu’une place se libère près de chez moi. — Tu habites la ville voisine puisque la poste a fermé ? — Exact, j’ai un petit appartement réservé aux remplaçants. — Ta fiancée doit s’ennuyer. Gwenaël rougit. — Je n’ai pas de petite amie, c’est mieux avant d’avoir une affectation définitive. — Tu as raison. — Et vous… pardon, et toi, que fais-tu pour gagner ta vie dans ce coin perdu ? — Je suis romancier. — On peut gagner sa vie en écrivant ? — C’est rare, moi j’y arrive, je sors un roman chaque année. J’ai la chance d’avoir des lectrices et des lecteurs fidèles. — Tu ne t’ennuies pas tout seul ? — Je retrouve les métropoles pour les dédicaces et les interviews. J’en ai marre après quelques semaines. Le paquet contient sûrement des exemplaires de mon dernier roman. J’allai chercher le colis, je l’ouvris, pris un livre et le montrai à Gwenaël. — Tout frais de l’imprimerie, dis-je, je vais t’en offrir un. — Je ne lis pas beaucoup, je préfère les films, mais je te promets de le lire jusqu’au bout. Je pris un stylo et dédicaçai le roman : « À Gwenaël, en souvenir d’une tempête mémorable le 1er février 20xx. Avec toute mon amitié. Pierre » Je lui tendis le bouquin, il lut la dédicace et la quatrième de couverture. — Tu es sûr que je ne dois pas le payer ? me demanda-t-il. — Service de presse. Le thème te plaît ? — Ça me plaît. Beaucoup. — Tu n’as rien contre les amours homosexuelles ? — Non, il ne devrait plus y avoir d’homophobie de nos jours. — Je ne sais pas si les habitants du village sont du même avis que toi. — Ils ne te disent rien ? — Je suis le plus gros contribuable de la commune, ils n’osent pas… Je savais ce qu’il y avait dans l’enveloppe brune et, comme Gwenaël ne semblait pas trop prude, je l’ouvris. Elle contenait un DVD que je lui montrai. — « Le jeu de pistes », lut-il sur la pochette, de J.D. Cadineau. Je n’en ai pas entendu parler, pourtant je suis l’actualité. — C’est un film ancien, de 1984, je l’ai trouvé sur eBay. — Pourrions-nous le regarder pour passer le temps ? — J’allais te le proposer. — Je n’ai jamais été scout, je le regrette. — Ces scouts sont spéciaux, tu verras. Nous nous installâmes sur le sofa devant la télévision. Gwenaël remarqua tout de suite que les scouts étaient trop âgés, qu’ils ne savaient pas jouer, qu’il regardaient certaines particularités des animaux dans les champs, qu’ils avaient des slips blancs, qu’ils pissaient sans se cacher, et surtout qu’ils bandaient très facilement. Je ne regardais pas le film, j’observais la main du facteur qui se glissait entre les pans de son peignoir pour caresser machinalement l’étoffe du boxer, il bandait aussi facilement que les scouts. — Désolé, dit-il, ce film est… très excitant. — Tu peux te branler, ou mieux, je vais le faire à ta place. Avant qu’il ne réagît, j’enfilai ma main dans le boxer humide et sortit un membre qui n’avait rien à envier à ceux du film. Vous imaginez la suite, il resta toute la soirée chez moi et même toute la nuit. Il m’avoua qu’il était puceau et je le déniaisai. Il revint souvent lorsqu’il avait de l’avance, je me rendis aussi dans la ville voisine pour dîner au restaurant avec lui et partager son lit dans son petit appartement. Six mois plus tard, j’avais pris quelques jours de vacances et, en rentrant, je trouvai une lettre de Gwenaël dans ma boîte aux lettres. Il était consciencieux, il avait collé un timbre et l’avait oblitéré. Il s’excusait de ne pas avoir pu me communiquer son départ de vive voix, une place de facteur s’était libérée dans sa région. Il me remerciait pour les beaux moments que nous avions passé ensemble et de ce que je lui avais appris. Je ne fus ni étonné, ni attristé, je n’avais jamais pensé terminer ma vie avec lui. Il avait ajouté un post-scriptum : « J’ai parlé avec mon remplaçant qui vient de la même région que moi, il s’appelle Elouan et il aimerait faire ta connaissance. » À ce moment-là, on sonna deux fois. Quelques mois plus tard, l’obscur fonctionnaire de La Poste décida qu’il n’y aurait plus de facteur, les habitants pourraient aller chercher leur courrier dans une boîte postale au village, ce qui lui assura de passer dans une classe de salaire supérieure. Elouan quitta à son tour la région. « La Dépêche des Sillons » cessa de paraître, faute d’abonnés. Le grand reporter fit son dernier article en m’interviewant, je l’engageai comme nègre, cuisinier, jardinier et amant. C’est lui qui répond à mes groupies, gère mes pages sur les réseaux sociaux et termine mes romans lorsque ma muse m’abandonne. Deux ans plus tard, je trouvai une lettre de Gwenaël dans ma boîte postale. Il m’annonçait son mariage avec Elouan et m’invitait à la cérémonie, je devais même être son témoin. Il n’avait pas laissé de numéro de téléphone, ni d’adresse électronique, je dus écrire une lettre pour lui communiquer que j’acceptais avec plaisir. Je sortis du papier à lettres d’un fond de tiroir et ma plume, inutilisable car l’encre avait séché. J’essayai au stylo à bille, mon écriture était devenue illisible. Je finis par taper la lettre sur mon ordinateur avec une police calligraphique. Je retrouvai des timbres, j’en mis deux car je ne savais pas si les tarifs avaient augmenté. Je leur offris la collection complète de mes œuvres en cadeau, déjà 15 titres, ça ne me rajeunit pas. La cérémonie fut simple et émouvante, les jeunes gens n’avaient pas beaucoup d’amis mais une nombreuse famille. Nous dînâmes dans le meilleur hôtel de la ville, le restaurant avait 12 points au Gault-Millau. Seul incident, l’oncle Gustave, qui était bourré, raconta une blague homophobe qui ne fit rire personne, avant de s’endormir et de ronfler bruyamment. Gwenaël et Elouan passèrent la nuit dans la meilleure chambre de l’hôtel, celle où Miss Moules dormait après son élection, réveillée au petit matin par le grand reporter de « La Dépêche des Moulières » et son photographe. Vous dirais-je qu’ils m’invitèrent à partager leur couche nuptiale ? Ce ne fut pas très romantique, nous étions tous aussi bourrés que l’oncle Gustave. **************************** Et encore la blague homophobe à titre documentaire : Ce sont deux pédés qui vont baiser, l’un est couché sur le lit et pète. L’autre dit : « Laisse ouvert, j’entre ». L’auteur de ce récit tient à préciser qu’il avait effectivement lu cette blague dans un livre « d’histoires drôles » lorsqu’il était enfant, avec des termes moins crus. Il ne se rappelle plus s’il l’avait comprise. Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 08-03-2022 Pour le mix ortho/grammaire NiCr, un peu pour les références décalées (ici, aux concours aussi régionalistes qu'un peu ridicules), puis pour le personnage principal un peu 'docte' qui, sans faire trop d'efforts de séduction, finit par tirer sa crampe avec des mecs mignons et pas farouches, je pense à Lange Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 08-03-2022 L'avantage de passer après un spécialiste de l'analyse "nominale" avec succès heureux assuré*, c'est justement de n'avoir plus trop de suppositions à effectuer pour trouver un nom d'auteur. Aussi, je ne peux que me couler dans le moule déjà tout chaud (Hé, pas de pensées lubriques, SVP !) et reprendre la même direction de regard que mon honorable prédécesseur. Ce point résolu, louons le romancier qui a cette chance de trouver de beaux jeunes employés de La Poste et qui sait si bien les mettre à l'aise un soir d'hiver rigoureux, sauf pour Élouan rencontré peut-être en une autre saison non précisée. On dit que 10 à 15 % de la population serait portée sur le même sexe. Ici, c'est du 100%! Comme le monde est petit! Bien à vous, KLO. ------------------------------------------ *Il en est de malheureux, hélas. Re : Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - lelivredejeremie - 08-03-2022 (08-03-2022, 01:29 AM)KLO7514 link a écrit :On dit que 10 à 15 % de la population serait portée sur le même sexe.Mais 5 à 7% 'déclarés'... :-\ Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - fablelionsilencieux - 10-03-2022 Hors-série /6 : "Le facteur remplaçant se déniaise en tournée" « J’ai 32 ans et demeure dans la confortable villa que m'ont laissée mes parents à quelques kilomètres d'une des usines dont papa est toujours le P-DG. Gros fabricant de mobilier pour tous, aussi bien d'ébénisterie que d'éléments ultra-modernes, depuis les scieries, les entrepôts de séchage et les 5 usines réparties sur le territoire jusqu'à quelques magasins de demi-gros, nos meubles équipent beaucoup de foyers en France et en Europe. Mon père m'en a confié la direction générale après mon diplôme d'Ingénieur-Commercial obtenu dans la prestigieuse école "Sup-de-Co". Puis, après quelques années d'entraînement, il m'a bombardé à ce poste. Nous voici en juillet. Les parents se sont retirés sur la côte entre Toulon et Les Lecques et ne comptent plus remonter sauf grande obligation, comme mon mariage. Mais là, ils auraient une grosse surprise car ce ne serait pas avec une charmante demoiselle...Peut-être se doutent-ils de cette singularité, ne m'ayant quasiment jamais vu en compagnie d'une fille. Depuis quelques jours, la distribution de mon courrier, quelques lettres, les journaux, ne se fait pas comme à l'habitude. Accoudé à la fenêtre qui donne sur notre petite impasse je regarde ma montre, machinalement. Il est midi moins le quart. J'aperçois alors, sur son vélo électrique jaune avec béquille double sur la roue avant, un très jeune "préposé" en short mais portant un blouson de "La Poste". Il stoppe son engin, plonge la main dans la sacoche double du porte-bagage avant, en retire des enveloppes et trois journaux. N'ayant pas levé la tête, il ne m'a pas aperçu. J'ai donc tout loisir de l'observer : un magnifique garçon, la vingtaine, châtain-clair, visage légèrement ovale, une très légère trace de bronzage sur les parties de sa personne exposées au soleil estival, les traits fins et environ 6 pieds de haut. Il dépose le petit paquet dans ma boîte, réenfourche son vélo, fait demi-tour et repart vers l'entrée de l'impasse. Mais, n'ayant pas refermé la sacoche, j'ai le temps de voir que celle-ci est vide. «Mmhhh, fais-je mentalement, ce gars, c'est du nanan!» Et je me prends à rêver... Le surlendemain, je suis assis sur un fauteuil-club dans le grand salon un peu avant midi, près du piano à queue ayant appartenu à mes grands-parents et toujours régulièrement entretenu et réaccordé chaque trimestre. Presque personne n'y a posé les doigts depuis des lustres. Soudain, coup de sonnette. Je me lève, passe la porte et vais à la grille sur l'allée gravillonnée du parc. Devant le portillon se trouve mon Adonis, un petit paquet à la main. « Un recommandé pour vous, monsieur d’Auberval. J'ai besoin d'une signature. -Entrez une minute, lui dis-je en ouvrant la petite porte. Venez vous rafraîchir un instant à l'intérieur. Par le temps qu'il fait, ce ne sera pas du luxe. Et puis entrez votre vélo : mieux vaut être prudent.» Le jeune homme dont le front s'orne de gouttes de sueur, ne se fait pas trop prier. Le voilà dans le grand salon. « Êtes-vous pressé ? lui dis-je. -Non, monsieur, vous êtes mon dernier "client". J'ai fini ma tournée. -Accepterez-vous une boisson fraîche, alors ? -Oui, avec plaisir. » Puis, apercevant le piano sur la droite :« Oh, un Pleyel ! Oh, monsieur, me permettez-vous de l’essayer ? fait-il d'un air extasié. Je prends des cours au conservatoire depuis mes huit ans et je n'ai jamais vu de près un magnifique instrument comme celui-là. -Oui, bien sûr jeune homme. Mais auparavant faites-moi le plaisir de boire un peu. -Oh oui, merci. » Pendant que je vais en cuisine, il découvre le clavier et retire la protection molletonnée. Je reviens avec un plateau, deux verres et une bouteille d'eau pétillante décapsulée. Mon jeune invité dévore le piano des yeux. « Encore une petite minute, lui dis-je, je vous installe la banquette avec une serviette-éponge pour vos jambes. » Posant le plateau sur la petite table, j'installe banquette et serviette puis j'ouvre et cale le long couvercle avec sa barre. Toutes les cordes semblent hypnotiser le garçon. Puis ayant bu à longs traits, il s'assied, me regarde et dit : « Je vais vous interpréter "Jeux d'eau à la villa d'Este", de Liszt. J'ai préparé ce morceau pour le concours de fin d'année. Ça fera le pendant au bon verre d'eau que vous m'offrez. » Je m'installe confortablement dans le large fauteuil et entends les premières notes s’égrener en ribambelle. Sachez que je suis très sensible à la musique et que je suis toujours très ému quand j'entends des morceaux qui me plongent dans le bonheur. Les doigts du jeune gars virevoltent sur les touches, il accentue bien certaines notes en jouant des deux pédales, notes brèves, tintantes, guillerettes telles des gouttelettes qui ruissellent. Je me sens pris par la mélodie et même le coin de mes yeux s'humidifie. Le jeune pianiste, lui aussi, ferme les yeux ; son corps suit les phrases musicales, parfois courbé sur le clavier, d'autres fois se redressant franchement. Quelle merveille ! Puis arrive le final qui se prolonge par le dernier accord en point d'orgue. C'est trop : je me lève d'un bond, vais vers lui et, sans réfléchir, le prends dans les bras. Il semble surpris mais ne cherche pas à se dégager. « Vous jouez divinement, lui dis-je à l'oreille. Vous m'avez fait un très grand plaisir, vous savez. Si vous voulez, venez quand vous le désirez. -Moi aussi, répond-il, j'ai été très heureux de toucher un si beau piano. » Et pour me prouver sa joie, il passe ses deux bras autour de mon cou et dépose un gros baiser sur chacune de mes joues: «Merci, fait-il dans un souffle.» Je recule alors mon visage du sien puis le regarde bien dans les yeux : je sens que quelque chose de très particulier passe entre nous, comme un accord muet mais profond. « Veux-tu déjeuner avec moi? -Oui, sans problème. Je suis seul dans ma petite chambre et peux rentrer quand je veux. Je n'ai pas grand-chose à faire cet après-midi, juste ranger le vélo à la poste un peu avant 18 heures. -Bon, alors, repose-toi pendant que je prépare quelque chose. » Je retourne en cuisine et entends un autre morceau qui commence - toujours aussi prenant ! J'apporte deux assiettes, les couverts sur une table au petit salon qui ouvre sur le grand par une double porte. « Comment t'appelles-tu? dis-je assez fort. -Pierre-Michel, dit-il mais tu peux m'appeler Pierrot. Et toi ? -Charles-Hubert mais "Charly" me va très bien. » Ça y est : le plus naturellement du monde, on se tutoie. Le repas expédié, au cours duquel j'ai glissé dans la conversation une allusion à d'éventuelles copines, il m'a regardé, rougissant un peu et finissant par avouer qu'il n'y songeait pas parce que...parce que ça ne lui convenait pas ! Confidence pour confidence, je me lance alors et lui révèle que, pour moi aussi, je suis un peu dans le même cas ! Suit un long regard, les yeux dans les yeux, comme tout à l'heure. Nous débarrassons, retirons la nappe puis nous installons dans le large canapé au grand salon. Je suis tout près de Pierrot et pose mon bras droit sur ses épaules ; je le vois sourire. Il pose alors la tête contre la mienne. Il me dit qu'il étudie en "prépa commerciale" pour intégrer une Grande École. De mon côté, j'entrevois une possibilité folle : pourquoi ne travaillerions-nous pas ensemble dans deux ou trois ans ? Il y aura bien des stages en entreprises à faire au cours de ses études. Alors ? Je lui fais part de mes idées qui provoquent de l'enthousiasme chez lui. Aussi, pour me remercier et me montrer son début d'attachement, il relève doucement la tête puis ses lèvres touchent ma joue droite et, par une suite de petits bisous légers, dirige sa bouche de plus en plus près de la mienne tandis que son bras gauche vient enserrer ma nuque. Je suis "aux anges" : je n'espérais pas pareille fête aujourd’hui ! Bouche contre bouche maintenant et langues en folie.... À un court moment, il me confie « J’ai jamais fait ça, c'est la première fois ». Je trouve, in petto, qu'il se débrouille très bien pour un débutant. Puis, glissant du canapé, il se met sur les genoux devant moi et, lentement, tend les mains vers les boutons de ma chemisette, ouvre celle-ci, découvrant largement ma poitrine qu'il vient embrasser à petits bisous. Je ne pouvais faire moins. Avançant les bras vers sa ceinture, je soulève son tee-shirt et vois alors le torse de ce ravissant jeune gars à la fine musculature. Et ensuite, vu la chaleur qui augmentait, nous jugeons que les autres vêtements deviennent superflus et nous nous en séparons sans regret aucun une fois relevés tous deux. Nouveau baiser "sur le bec", certains organes typiquement masculins prêts à l'emploi. Aussi, sans barguigner, mon Pierrot inaugure en me priant de lui faire "fleur de rose" justement sur sa "rosette", ce que je ne manque pas de commencer pour lui plaire et le rendre heureux... Trois années plus tard, nos parents et amis reçoivent donc sous enveloppe blanche en papier vergé :« Charles-Hubert d'Auberval et Pierre-Michel Xyz sont heureux de vous convier à leur union le....». Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Louklouk - 10-03-2022 Hello ! - 6 pieds de haut - baiser "sur le bec" - "fleur de rose" ne sont pas du français d'Europe. Mais ce que j'en dis, moi... Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - Lange128 - 10-03-2022 Trop de références françaises à mon avis pour que ce texte provienne du Nouveau Monde. Une ruse pour tromper les lecteurs ? Je pense que c’est [member=156]KLO7514[/member] qui l’a écrit. Re : Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) - KLO7514 - 10-03-2022 Ce texte, lu toujours avec intérêt, me fait penser à une page d'un livre consacré à la Maison Havas, devenue France-Presse( "AFP") après le Second conflit mondial. Et c'est la référence aux «boîtes aux lettres» qui m'en a fait ressouvenir. Quel rapport, me diront certains? Voici. Dans les années 50, les correspondants de presse envoyaient articles et photos par des systèmes où l'on utilisait un clavier analogue à celui des machines à écrire à ruban noir et rouge et l'envoi des photos se faisait par le "bellinogramme" ("Bellino" pour les professionnels). Or, vers 1960, voilà que le Président de la République s'en va trouver M. et Mme Krouchtchev chez eux, en visite officielle. Le correspondant AFP écrit donc à la rédaction parisienne sur la machine mise à sa disposition à son bureau. Or, le pauvre rédacteur ignorait que le caractère minuscule «O»de l'engin était inefficace. Il croit donc écrire : «Madame de Gaulle a reçu des mains de madame Krouchtcheva une boîte enrubannée». Tête de la secrétaire, à Paris, au reçu de ce message...sans le "O"! L'anecdote a fait les gorges chaudes de toute l'agence à l'époque. |