Noirs secrets (gay, terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12) +--- Sujet : Noirs secrets (gay, terminé) (/showthread.php?tid=54) |
Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 26-09-2020 Livre III - Regrets Introduction Salut ! Ça me fait chaud au cœur de voir que vous êtes toujours là. Vous avez découvert mes noirs secrets. Ils font partie de moi, à mon grand regret. J'aurais tant voulu avoir une vie paisible, mais l'envie, la haine et l'intolérance ne m'ont pas laissé la moindre chance. Ma vie a été brisée, et j'en ai recollé les morceaux comme j'ai pu. J'ai mis mon passé à plat, et je devrai vivre avec le poids de ma conscience pour le restant de mes jours. J'espère que je pourrai le supporter. Sans Alex et Inny, je sais que cela me serait impossible. J'ai vraiment besoin de vacances, j'ai reçu ma part de chocs ces derniers temps. Mais maintenant que tout est résolu, nous devrions être enfin en paix... Non ? Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 26-09-2020 1 - Le poids du passé Dimanche 21 décembre L'immeuble est ancien, dans un état de décrépitude avancé. L'intérieur est pire encore, les murs sont couverts de tags, l'ascenseur est en panne. Je monte l'escalier jusqu'au deuxième étage et remonte le couloir jusqu'à la porte du fond. J'y frappe, m'annonce, la porte s'entrebâille. Didier glisse un œil par l'ouverture, me reconnaît et me laisse le passage, juste le temps pour moi d'entrer. Je remarque le pistolet qu'il tient à la main, il le range en me guidant vers le salon. - Salut Didier. - Salut Alex. - Je t'ai ramené le matériel. Merci. - De rien. Tu peux le garder, si tu veux. - Non, je n'en n'ai plus besoin. Où est Paul ? - Il s'est fait serrer en flag. - Mince. Du sérieux ? - Bah, s'il tient sa langue, ça ira. Cambriolage, ce n'est pas la mort. 5 ans, au maximum. Alors, tu regoûtes aux fruits défendus ? Je pensais que tu t'étais rangé depuis que ton père t'a surpris en train de te shooter. - C'était personnel. Je n'ai rien volé. Je cherchais une information. - Bah, avec effraction quand même. - Je me suis rangé, Didier. Je ne replongerai pas là-dedans. - Comme tu veux. Tu m'as couvert, et je te dois beaucoup pour ça. Sans parler du reste. Je ne vais pas te harceler. - Merci. - De rien. Tu me manques, Alex. - On a déjà eu cette discussion, Didier. Ne rends pas les choses plus difficiles. - Elles le sont pour moi. - Bon, je préfère ne pas traîner ici. Tchao Didier. - Alex ! Excuse-moi... Tchao... On sonne à la porte, je vais ouvrir et découvre Pierre. - Bonjour Pierre ! Tu vas bien ? - Hum. Alex est là ? - Non, il est parti régler quelques trucs, m'a-t-il dit. - Bien. Je voulais te parler seul à seul. - Ah... Entre, je t'en prie. Tu veux boire quelque chose ? - Non, merci. Nous nous installons à la table de la cuisine. Je me pose des questions. A-t-il changé d'avis ? Ou quelqu'un a-t-il trouvé un indice de plus et veut-il m'avertir ? - Qu'y a-t-il ? - Ça fait quelques jours que j'essaie de trouver quelque chose dans une enquête personnelle, que je mène en parallèle à l'officielle qui est toujours en cours à propos de l'agression des deux loubards. - Euh... qu'est-ce que tu cherches ? - A comprendre ce qui s'est passé avec Michel Dupuis. Une expression d'horreur se peint sur mon visage. - Qu...qu...quoi ? Il frappe la table du poing, me faisant sursauter. - Oui ! Michel Dupuis ! L'ADN - ton ADN - qui a été récupéré sur les deux abrutis qui t'ont attaqué se trouvait déjà référencé, figure-toi ! Recueilli sur le lycéen que tu as tué ! Je me suis vraiment senti mal quand j'ai appris ça ! - Tu... tu es venu m'arrêter ? - Pas moi. Je ne suis pas venu pour ça, mais je ne fermerai pas les yeux là-dessus, Yann. Hors de question. Pour le moment, je suis le seul à savoir que c'est toi... Mais ça ne durera pas. - Alors pourquoi es-tu venu ? - Je veux que tu me dises pourquoi tu as fait une chose pareille. - Je ne voulais pas le tuer ! Je te le jure, Pierre. - Dis-moi tout. - Je... je me souviens de bribes... J'ai tout refoulé pendant des années, jusqu'à ce que des cauchemars récurrents me remettent des parties en mémoire. Voilà ce qui s'est passé... Je ferme les yeux un moment, réunissant les fragments de mon passé. - Je ne sais plus ce qui a déclenché cette histoire, mon dernier souvenir est que je faisais du sport, j'avais terminé... Trou noir, je ressors du stade et je reçois un violent coup derrière la tête, quand je me suis réveillé, j'étais dans une salle du lycée, qui était fermé pendant les vacances. J'étais ligoté et bâillonné, une bande de lycéens était là, ils attendaient que je me réveille pour me rouer de coups en me traitant de pédé... Ils se sont mis ensuite à discuter d'un moyen de se débarrasser de moi, et ont décidé de... me brûler vif. Ils ont envoyé Michel chercher un jerrycan chez son père. Je lui raconte le reste, tremblant de plus en plus tandis que je raconte ma rencontre avec Michel, puis termine avec mon réveil dans mon jardin. Encore une fois, je ne parle pas de l'Autre. J'attends maintenant son verdict, inévitable. Je suis un meurtrier. Je réalise soudain que je vais être séparé d'Alex, et cette pensée insupportable me fait éclater en sanglots. - Yann... Je sentais qu'il y avait quelque chose derrière, mais je n'imaginais pas une chose pareille. Malgré tout, tu ne peux pas échapper à la justice... Le bruit de la clé tournant dans la serrure nous interrompt, la porte s'ouvre sur Alex, qui nous regarde, surpris. - Papa ? Mais qu'est-ce qui se passe ? - Ne te mêle pas de ça, Alex. - Tout ce qui le concerne me concerne, papa ! Yann, qu'est-ce qui se passe ? - Il... il sait pour Michel. Pierre sursaute, puis regarde son fils bouche bée. - Dis-moi que ce n'est pas vrai... Il t'a tout dit ? - Oui, tout ! Je sais que Yann l'a tué, et il a assez souffert comme ça pour que tu en rajoutes ! - Alex, tu ne réalises pas... - Si, au contraire, plus que toi, papa. Tu vas arrêter ça tout de suite. - Je ne peux pas faire une chose pareille, Alex. - Oh que si, à moins que tu ne veuilles me rendre une nouvelle visite à l'hôpital ? Pierre pâlit. - C'est... c'est cruel ce que tu me dis là. - Moins que ce que tu es en train de me faire en voulant nous séparer. Beaucoup moins ! Laisse-nous en paix ! Pierre se lève, toujours aussi pâle. - C'est vraiment ce que tu penses ? - Oui ! Pierre quitte la maison sans un mot, me laissant sidéré. Voyant Alex éclater en sanglots, je me précipite pour le serrer dans mes bras. Mais que lui dire alors que je ne comprends même pas la moitié de ce qui vient de se passer ? Sauf le principal, à savoir qu'Alex et son père se sont probablement brouillés définitivement à cause de moi. J'accentue ma pression, massant son dos, tout en essayant de chasser la culpabilité qui me pèse de plus en plus. Je n'ose d'abord rien dire, de peur de le blesser, mais finis par me lancer. - Alex... Je... je suis désolé. - Yann... J'ai été horrible avec lui... il ne voulait que me protéger de toi. - Je comprends... Mais que va-t-il se passer, maintenant ? - Il ne fera rien... Je vais en payer le prix, car il n'est pas près de me reparler de sitôt, mais il ne fera rien. - Mais que s'est-il passé ? C'est quoi cette histoire d'hôpital ? Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 27-09-2020 2 - Aveu Alex baisse la tête. - Je t'en prie, Alex, aie confiance en moi. - Tu veux vraiment savoir ? - On s'est fait une promesse tous les deux. Le passé est derrière nous. - Sauf qu'il a tendance à peser lourdement sur nos consciences... Il soupire. - Je... J'ai traversé une période difficile, il y a quelques années. A cause de son travail, mon père était rarement présent, et ma mère travaillait tard pour pouvoir joindre les deux bouts. Ma sœur était partie vivre sa vie avec son futur mari, et je me retrouvais seul. J'en ai beaucoup souffert, j'ai fini par déprimer, je suis sorti, ai fréquenté la lie de la société, j'étais pris dans une spirale autodestructrice. Tu n'aurais même pas jeté un deuxième regard sur l'épave que j'étais devenu. Au bout de quelques temps, je m'étais fait quelques potes, du genre qui t'aurait fait changer de trottoir si tu les avais croisés. Ils m'ont initié à toutes sortes de plaisirs interdits... Comme la drogue. Je prends les mains d'Alex dans les miennes et les serre, avant de les masser doucement. Il semble y puiser du courage. - Je suis passé des drogues douces aux dures... avant de me fixer sur l'héroïne. Ce qui m'a rapidement posé un problème. Je me suis associé avec deux de mes potes, Paul et Didier, et j'ai participé à leurs trafics. Je... Alex déglutit difficilement, je lui sers un verre d'eau, qu'il accepte avec reconnaissance. - Je dealais... Ça me permettait de me payer ma consommation personnelle... à laquelle je ne pouvais plus échapper. J'avais cherché à me détruire, mais je n'avais réussi qu'à devenir un esclave. Paul ajoutait à ses revenus le fruit de divers vols et cambriolages, tandis que Didier se concentrait sur le traitement et l'écoulement de la came. J'étais plus souvent en contact avec Didier, nous sommes devenus... très proches. - Et ton père a tout découvert ? - Pas tout, heureusement. Mais il a eu des horaires plus confortables en montant en grade, et il est devenu plus présent. Il faut comprendre qu'on ne se voyait plus depuis un moment, lui avec ses horaires à rallonge et moi avec ma vie nocturne... Mais quand il m'a revu... Il a eu un choc. Il a tenté de me faire redevenir présentable, et moi je l'envoyais bouler violemment... Mais il a vite compris qu'il y avait là quelque chose de plus profond qu'une grosse crise d'adolescence. Dès ce moment, je me suis retrouvé sous sa surveillance constante, il a été jusqu'à poser des congés pour s'occuper de moi. Et moi, j'allais de plus en plus mal - je commençais à vraiment ressentir le manque. J'ai fini par craquer, je suis sorti par la fenêtre de ma chambre, et j'ai traversé le jardin pour entrer dans la cave, derrière la maison. J'ai descendu les escaliers et récupéré ma réserve et mon matériel dans une cache que je m'étais aménagé. Je préparais mon injection quand mon père a déboulé dans la cave. - Aïe. - Je ne me suis jamais senti aussi pitoyable. Parce que je savais que mon père allait m'empêcher de prendre cette dose dont j'avais horriblement besoin. Je continue à caresser doucement les mains d'Alex. Son récit me serre le cœur. - Il m'a envoyé direct me faire désintoxiquer, mais j'ai fait une violente réaction pendant le traitement. Mon état s'est dégradé à un tel point qu'ils ont prévenu mes parents que j'étais en train de mourir. Ils étaient présents lorsque mon cœur s'est arrêté... Les médecins sont arrivés en vitesse, et mes parents ont été chassés dans le couloir... - J'imagine quel enfer ils ont dû traverser. Je ne le sais que trop bien. - Oui... Mais, comme le temps passait et que l'équipe de réanimation ne sortait toujours pas de ma chambre, mon père a compris qu'il se passait quelque chose, et il en a informé ma mère. Ils ont continué à attendre, angoissés, et, lorsqu'ils ont fini par sortir, l'un des médecins leur a confirmé que mon cœur était reparti... Mais ils leur ont interdit de me voir pendant un moment. Je suis resté entre la vie et la mort, branché à divers appareils qui me maintenaient en état de fonctionner - voire fonctionnaient à ma place. Je le serre de nouveau dans mes bras, bouleversé. Il fixe le vide, son esprit est là-bas, dans cette chambre d'hôpital. - Mais j'ai fini par remonter la pente, et à mesure que je me rétablissais, ils ont retiré les appareils. Quand j'ai fini par me réveiller, ça a été pour découvrir ma mère à mon chevet. Elle a ouvert de grands yeux et s'est mise à pleurer, et moi j'étais incapable de lui parler tant j'étais faible. Mon père est arrivé, mais je commençais à fatiguer, et je me suis rendormi. Je me suis rétabli petit à petit, j'en ai bavé, vraiment bavé, mais je m'en suis sorti. Et j'étais bien décidé à ne pas revivre ça une deuxième fois. Je me suis juré de ne plus retoucher à la drogue, et j'ai tenu cette promesse. La gorge de nouveau sèche, Alex interrompt son récit pour boire, et rassembler son courage. - Mais j'ai dû affronter mon père... Il voulait la peau de celui qui m'avait entraîné dans cet enfer. Il m'a mené la vie dure, mais je ne voulais pas dénoncer Didier, ni Paul d'ailleurs. J'ai fini par inventer des noms, des lieux... Il y a eu des descentes de police qui ont assaini certains quartiers, temporairement... Mon père a fini par laisser tomber. - Pourquoi ne les as-tu pas dénoncés ? - Pourquoi ne t'ai-je pas laissé affronter la justice ? - Ah... Tu... tu as... - C'était fini entre nous bien avant que je te rencontre. Mais je préfère ne plus en parler. Il n'y a plus que nous deux, Yann, je te le jure. (*Et nous deux) - Comme si je pouvais en douter une seule seconde. Alex lève un sourcil. - Je suis juste un peu jaloux, c'est tout, dis-je. Lundi 29 décembre Les bureaux sont fermés, et nous profitons de nos vacances. Nous en avons bien besoin après toutes ces émotions. Alex s'est surpassé aux fourneaux, et nous nous régalons, échangeant diverses plaisanteries. (C'est bon de pouvoir profiter pleinement de ma vie, sans stress) (*Eh. Tu l'as bien mérité) (J'aurais pu l'apprécier un peu plus si tu n'avais pas intensifié les entraînements, ces derniers temps. J'ai passé la moitié du temps KO) (*Tu commences à bien résister) (Et toi à devenir plus efficace en prise de contrôle forcée. Ça ne va pas) (*On fait ce qu'on peut, Yann) (Je sais bien) - Sortons donc cette fameuse bouteille que t'a envoyée ton oncle, me dit Alex. - D'accord, dis-je en me levant pour aller la chercher. Lorsque je reviens, ce que je vois me fait prendre conscience d'un fait qui m'était totalement sorti de l'esprit. Un gâteau trône sur la table, orné de deux bougies, à l'image d'un 2 et d'un 3. 23 ans... - Alex... - Vas-y ! Je souffle les bougies, les yeux humides. - J'avais complètement oublié... - C'est Inny qui a tout organisé. Joyeux anniversaire ! (*Joyeux anniversaire !) (Ça ne m'étonne pas. Merci) (*A ton service) Alex a un grand sourire, il est heureux de constater le bonheur que j'éprouve. Nous faisons un sort au gâteau, et il s'éclipse pour revenir avec divers paquets-cadeaux. - Je... Je ne sais pas quoi dire... Je n'ai plus fêté mon anniversaire depuis la mort de mes parents... Ça me touche énormément. J'essuie mes larmes avec ma serviette et examine mes cadeaux. Je constate qu'il y a un nom sur chaque. Deux colis portent le nom d'Inny. Je commence à les déballer avec enthousiasme. Jeudi 1er janvier 2009 Alex m'embrasse tendrement tandis que débute une nouvelle année. Je le serre dans mes bras, lui rendant son baiser avec ferveur. Il s'écarte ensuite en souriant. - Bonne année mon amour. - Bonne année mon cœur. Alex... Il ne se passe pas un seul jour sans que je m'étonne de la chance que j'ai de t'avoir rencontré, d'avoir un homme qui m'aime à un tel point et qui me rende aussi heureux. Tu as fait plus que m'apporter le bonheur, tu a donné un sens à ma vie. Tu es ce sens. Les yeux d'Alex s'illuminent en entendant ma déclaration. Je l'embrasse avec passion, le serrant fortement contre moi. Alex et moi sommes tendrement enlacés, allongés dans notre lit où nous avons échangé nombre de câlins après avoir fait l'amour. Je sens battre son cœur dans sa poitrine. (Je n'aurais pas cru il y a un mois qu'un tel bonheur était possible...) (*Il ne faut jamais désespérer) (Mais la mort de Michel me pèse toujours...) (*Il voulait te tuer, je te rappelle) (Dis ça à ma conscience) (*Tu ne pourras rien changer à ce qui s'est passé. Cesse de regarder derrière toi. Vous avez tous les deux mis votre passé à plat, mais il vous faut maintenant bâtir un avenir. Et on ne peut le faire que si on regarde devant soi) Re : Noirs secrets (gay) - emmanolife - 27-09-2020 Décidément, leur existence n'a pas été marrante jusqu'à présent, ni pour Yann, ni pour Alex. Vont-ils pouvoir maintenant vivre heureux ? Ou vont-ils être rattrapés par leurs actions passées ? Merci, Inny-2. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 28-09-2020 3 - Départ Samedi 4 juillet Yann, Je serai heureux de te revoir, tu es toujours le bienvenu à la maison, et Alex le sera également, bien sûr. Tout sera prêt pour votre séjour le mois prochain. Affectueusement, Marc Je souris en lisant la carte postale de mon oncle, et la montre à Alex, assis en face de moi dans la cuisine. - Bonne nouvelle, dis-je. - Oui ! J'ai hâte de le connaître, après tout ce que tu m'as dit sur lui. - J'ai vraiment eu de la chance de l'avoir. Avec tous les frais qu'ont entraîné la mort de mes parents, mon frère Stéphane et moi n'avons pas pu garder la maison. L'assurance a traîné des pieds pendant des mois avant de payer. J'ai vécu avec Stef chez Isabelle pendant un moment, le temps que Marc revienne du bout du monde. Il m'a direct acheté un petit appart et veillé à ce que je ne manque de rien, le temps de finir mes études et trouver un travail. Son fils Thomas s'est occupé de notre problème avec l'assurance et l'a réglé. Marc s'est ensuite acheté un chalet en Haute-Savoie. J'y ai été quelques fois, c'est sympa là-bas. - Ça nous fera du bien de nous éloigner d'ici, de longues randonnées, voilà ce qu'il nous faut pour nous changer les idées. - Tu seras servi. Nous dînons, détendus, c'est à mon tour de cuisiner, les leçons d'Alex ont visiblement porté leurs fruits, à voir sa mine réjouie. - Que dirais-tu de... Je suis interrompu par la sonnerie de mon portable. Stef, lis-je sur l'écran. - Salut Stef ! - Salut Yann ! Tu vas bien ? Je suis désolé de n'avoir pas donné de nouvelles ces derniers temps. Que deviens-tu ? - Tout a changé dans ma vie, en bien ! - Ah, que t'es-t-il arrivé ? - J'ai rencontré un homme merveilleux, Alex, et je vis avec lui depuis décembre. - Je suis content de l'apprendre, mon petit Yann. C'est le bonheur ? - Total. - C'est ce qui compte. Tu en as parcouru du chemin depuis le grenier... - Oui... Quelle bêtise j'ai failli faire... Je te dois tout, Stef. - Tu ne me dois rien, Yann. J'ai juste joué mon rôle de grand frère, dit-il en riant. - Eh. Nous allons passer le mois d'août chez Marc. - On pourrait y aller aussi, histoire de réunir la famille, qu'en penses-tu ? - Ça me ferait très plaisir ! Nous discutons encore un moment avant de raccrocher. - Stef sera avec nous chez mon oncle. - Ce mois d'août va être vraiment sympa. - En effet ! Je... Aïe ! - Qu'est-ce qu'il y a ? Je masse ma tempe douloureuse. - J'ai des maux de tête depuis quelques jours... Ça va passer. Samedi 1er août Je regarde autour de moi, devant la gare, en quête de mon oncle, mais il n'est pas en vue. Je prends mon portable, qui se met à sonner dans ma main. Numéro inconnu. - Allô ? - Allô, Yann ? C'est Olivier, Marc m'a envoyé vous prendre, j'arrive dans cinq minutes. - Super, on est juste devant la gare. Olivier raccroche, et je me tourne vers Alex. - Décidément, on sera tous là. Olivier est un cousin éloigné, je ne l'ai pas revu depuis l'été dernier. Il a deux ou trois ans de moins que moi. Une voiture finit par s'arrêter devant nous, et un jeune homme en sort. Ses vêtements, un short et un tee-shirt blancs, laissent voir un corps élancé, et un très beau visage souriant. (Il a fière allure) (*Fière allure ? Il est carrément superbe, oui) (Oui... mais je n'ai plus le même regard sur les hommes depuis Alex, je dois dire) (*Tu ne pensais pas la même chose de lui, l'année dernière) (C'était l'année dernière) - Olivier ! Ça fait plaisir de te revoir. - Toi de même, Yann. - Olivier, je te présente Alex. - Bonjour ! Un ami de Yann fait partie de la famille, alors pas de chichis entre nous, on se tutoie direct ! - Pas de problème, Olivier. Nous chargeons la voiture, puis prenons la route. - Que deviens-tu ? - Rien de neuf, je suis toujours étudiant à La Rochelle. - Je suis déjà passé là-bas, c'est une belle université. - Et la ville est plus que sympa. - Oui. Tu as quelqu'un dans ta vie ? - Non, personne en ce moment, et toi ? - Moi ? ... J'attends que la voiture s'arrête au feu rouge. - ...J'ai Alex. - Ah ? C'est cool. Je suis heureux pour toi, Yann. - Merci. - J'espère que ça marchera entre vous. - C'est du béton armé, dis-je en souriant à mon homme. - J'avais un petit ami quand j'étais au lycée, nous avoue-t-il. On a dû se séparer à cause de nos études... Il est parti à Lille. Ça a été très douloureux. - Ça alors, si je m'attendais... Courage, Olivier. Tout peut encore arriver. (Olivier... si j'avais su...) - Merci. Je vous souhaite beaucoup de bonheur, à tous les deux. (Si j'avais su...) Re : Noirs secrets (gay) - emmanolife - 28-09-2020 Leur vie a l'air de plutôt bien s'arranger, finalement... Merci, Inny-2. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 29-09-2020 4 - Réunion (*Ça s'est mieux passé que prévu... C'est un bon début) (Oui... Quelle surprise ! J'espère que la suite se passera aussi bien) (*Tu es déterminé à aller jusqu'au bout ?) (Oui... Plus de mensonges... enfin, au moins celui-là. Nous ne nous cacherons pas. Stef, Marc et Olivier, c'est fait. Restent les autres...) La voiture finit par arriver à destination, un vaste chalet. Alex pousse un sifflement en le voyant. - La vache ! C'est à lui ? - Ça, et le terrain environnant, ainsi qu'une bonne moitié du village en contrebas, plus une maison et un yacht à Bordeaux, quelques voitures, et deux ou trois sociétés... Pour ne parler que des biens qu'il a en France. Marc s'avance vers nous pour nous saluer. Robuste septuagénaire, bronzé, chaleureux, il avance à grands pas sur le chemin dallé. - Bonjour, Yann ! Ravi de te revoir ! - Bonjour, Marc ! Moi de même ! - Ah, tu dois être Alex. Bienvenue chez nous ! Comme a dû te le dire Olivier, les amis font partie de la famille chez nous, alors sois comme chez toi ici. - Bonjour, merci Marc. - Je vous ai installé au deuxième, vous aurez une belle vue sur les montagnes. Une fois nos affaires rangées, nous redescendons pour entrer dans le salon, attirés par des voix. - Thomas ! Viviane ! - Yann ! Je les salue chaleureusement, puis les présente à Alex. - Alex, je te présente Thomas, le fils de Marc, et sa femme Viviane. Ils se saluent, et je prends une inspiration avant de continuer. - Thomas et Viviane, Alex et moi sommes ensemble depuis décembre. - Félicitations. - Merci, disons-nous en chœur. - Mais, vous n'avez pas l'air surpris ? Dis-je. Marc vous a mis au courant ? - En fait, Viviane avait deviné que tu étais gay au premier regard. - Ah ? Comment ? - Intuition féminine, répond mystérieusement Viviane. - J'ai comme l'impression que je n'en saurai pas plus... - Tu as tout compris, dit-elle en souriant. - Je suis content que tu sois là, Thomas, je voudrais discuter avec toi... Viviane, je te le rendrai, promis ! Alex te tiendra compagnie. Nous entrons dans une pièce servant de bureau, et je referme la porte. - J'imagine que ce n'est pas pour parler famille... - En effet, c'est à l'avocat que je veux parler... Sous le sceau du secret, bien sûr. - Installe-toi. Que puis-je pour toi ? Nouvelle inspiration... - J'ai été impliqué dans plusieurs agressions, dont une mortelle. Thomas me regarde un moment. - Tu es sérieux ? - Oui, hélas... Et je suis bien conscient que je n'échapperai pas éternellement à la justice. - Bon... Tu sais que tu peux compter sur moi, je ne t'apprends rien. - Oui. Merci Thomas. - Raconte-moi tout. Nous ressortons un peu plus tard, et je retrouve Alex en pleine discussion avec Stef et Isa. - Stef ! - Yann ! Je plonge dans les bras tendus de mon frère. - Je suis si content de te revoir ! - Moi de même, mon petit Yann. Ça a l'air d'aller bien. - Comme toujours quand je te vois ! Bonjour Isa, comment vas-tu ? - Très bien, merci. Nous faisions connaissance avec Alex. Il est très sympathique. Vous formez un beau couple, tous les deux. - Merci. Après un joyeux dîner en famille, suivi de longs échanges de savoureuses anecdotes, nous montons nous coucher. - Ça s'est vraiment bien passé. Je suis plus qu'heureux. - Oui, c'est agréable de se sentir aussi bien accueilli. Nous échangeons de tendres câlins avant de nous endormir. Dimanche 2 août Je m'éveille en sentant une main caresser ma poitrine. Je garde les yeux fermés, savourant ce contact. Des lèvres se posent doucement sur les miennes, puis descendent jusqu'à mes tétons qui durcissent de désir, je commence à gémir doucement, excité, savourant l'obscurité qui m'empêche de savoir où se portera le prochain baiser, la prochaine caresse... Mon homme semble deviner ce que j'attends de lui, et tant ses mains que ses lèvres se posent tantôt ici, tantôt là... Mon désir atteint des sommets, je n'en peux plus de ne pas le voir, j'ouvre les yeux... - Olivier ?! Il pose un doigt sur mes lèvres, et je contemple, sidéré, son corps nu, magnifique, qui se dresse devant moi... Sa bouche descend vers mon visage, ses lèvres viennent remplacer son doigt, son corps se presse contre le mien, je ressens comme une décharge électrique lorsque nos sexes entrent en contact... Je suis déjà au bord de l'orgasme, comment est-ce possible, rien qu'à le toucher ? - Aaaahh ! J'ouvre les yeux dans la lumière matinale, tandis que mon sexe se vide à grandes saccades... Dans une bouche qui avale goulûment ma semence. - Qui est là ? Dis-je en soulevant le drap. Alex, qui manque d'éclater de rire, ne peut répondre, bien sûr. Il termine en nettoyant ma queue de sa langue, avant de remonter vers moi. - Qui voulais-tu que ce soit ? - Oh, on ne sait jamais... - Ben voyons ! Le rêve était agréable ? - Hum ! Oui, mais très court... Mais je préfère largement la réalité, dis-je en l'attirant à moi pour l'embrasser. Nous descendons dans la salle à manger, où nous attend un copieux petit déjeuner. - Qui d'autre as-tu invité, Marc ? - Oh, un peu tout le monde. Certains ont amené des amis. Le chalet peut contenir beaucoup de monde, et j'ai racheté l'auberge au village, l'année dernière. - Ah. Tu vas finir par l'avoir tout entier, ce village. - Ce ne serait pas un mal, je trouve. Ça me permettrait de le préserver. Je l'aime bien tel qu'il est. J'entends une voiture s'arrêter, Olivier se lève pour accueillir les arrivants. Je me surprends à le suivre du regard. (Mais qu'est-ce qui me prend ? C'est ce rêve. J'aurais dû prendre une douche froide) Je termine mon petit déjeuner et entre dans le salon pour voir qui est là. Stef et Isa sont en grande conversation avec... Je m'immobilise soudain, ouvrant grand les yeux. - Sylvie ?! Re : Noirs secrets (gay) - emmanolife - 29-09-2020 Toujours sympa d'avoir un oncle richissime, surtout s'il n'a pas d'enfants, ce qui semble être son cas. Enfin, j'imagine que c'est sympa, parce que je manque un peu d'espérience en ce domaine. Sylvie, c'est le retour de la cambrioleuse ? Merci, Inny-2. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 30-09-2020 5 - Troubles Le silence se fait dans la pièce, tous les yeux se tournent vers moi. - Pas de scandale, s'il vous plaît, prévient Isa. - Ce n'est pas mon intention, Isa. - La mienne non plus, dit Sylvie. Cinq ans, c'est long. C'est derrière nous, tout ça. - Oui. - Ça me rassure, dit Isa. - Sylvie, je te présente Alex, avec qui je vis maintenant. - Avec qui tu vis... Attends une minute... Tu veux dire... - Oui, Sylvie. Je regrette ce qui a pu se passer à l'époque. Je m'étais menti à moi-même, et nous en avons souffert tous les deux. - Yann ! Pendant des années je me suis demandé ce que j'avais bien pu faire ! J'ai enfin ma réponse, ça me soulage de savoir que ce n'était pas ma faute. - Mais vous avez quand même vécu quelque chose ensemble, non, demande Isa. Vous êtes restés presque un an tous les deux. - C'était de l'amitié, Isa. C'est à la fin que nous avons tenté d'aller plus loin, pour notre plus grand malheur. - Je t'ai beaucoup regretté, Yann. On a quand même vécu de bons moments ensemble. - Oui... Mais c'est du passé, maintenant. Laissons-le là où il est. - ... D'accord. Isa nous regarde avec curiosité, elle sent qu'il y a quelque chose de plus, mais respecte notre désir de ne plus revenir sur cette époque. - Que deviens-tu, alors ? - Je suis la même fille que celle que tu as connue, Yann. - Tu as quelqu'un dans ta vie ? - Non, un homme-mouchoir quand j'en ai envie, mais je ne suis pas du genre à m'attacher... Nos regards se croisent, j'ai une boule dans la gorge. - Presque un an. Pas du genre à t'attacher ? Étais-je donc si spécial à tes yeux ? - Tu sais bien que oui. Je détourne mon regard. - Un homme-mouchoir, demande Olivier, je n'ai jamais entendu cette expression. - C'est un homme qu'on jette après usage, comme les mouchoirs. On ne s'attache pas. - Pas de sentiments ? Mais c'est terrible. - Ça évite de souffrir quand ça casse. - Hum... C'est vrai, mais les sentiments apportent quand même quelque chose de merveilleux. - Chacun son style de vie, beau gosse, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. - Hum ! Désolé, Sylvie, mais je suis comme Yann et Alex. - Un si beau garçon ! Quelle perte pour le monde féminin. Je m'éloigne, songeur. Alex va pour me suivre mais Stef l'arrête, avant de me rattraper alors que je sors à l'air libre. - Yann ? - Oui ? - Ça va ? - Je... je n'en sais trop rien, à vrai dire. Je croyais avoir mis tout mon passé à plat, mais je dois assimiler certaines choses que je n'avais pas comprises. - Sylvie ? Que s'est-il réellement passé entre vous ? Je m'éloigne du chalet, Stef à ma suite. - Je ne peux pas te le dire, Stef. C'est réellement quelque chose qui ne regarde qu'elle et moi. - Tu veux parler des cambriolages ? Je m'arrête brusquement. (Il n'a pas oublié) - C'est elle qui t'a entraîné là-dedans, ou c'est toi ? (Et il a compris) - Elle... Mais ça ne change rien, non ? Je l'ai fait de mon plein gré. - Pourquoi ? Pourquoi faisais-tu une chose pareille ? Pour l'excitation ? - L'excitation ? Non, en fait, c'était juste un bonus. C'était pour être avec elle. Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait à l'époque, dis-je en le regardant dans les yeux. - Je m'en doute. Je te connais bien. - En tout cas, ça a cessé quand j'ai quitté Sylvie. - Je l'espère bien. Mais c'est ça qui te trouble en ce moment ? - Non... C'est ce qu'il y avait entre elle et moi. Ce n'était pas de l'amour, ça ne pouvait pas en être, ni de l'amitié. - Une complicité ? - Ha ! Si seulement, Stef... Non, je lui ai appartenu, tout simplement. J'étais sous sa domination... - Et tu la ressens encore ? - Oui... Dès que je l'ai revue, j'ai compris... et ça me fait peur. - ... et depuis, nous vivons ensemble, raconte Alex. - Ouah ! Ça a été rapide ! Ça a pris beaucoup plus de temps entre Jean et moi, réagit Olivier. - Je dois avouer que j'ai ma part de responsabilité là-dedans. Quand je l'ai connu, il était si fragile, il y avait tant de douleur en lui, de désir d'être aimé... J'ai voulu tout lui offrir, d'un coup... Ça aurait pu lui faire peur, tout faire rater... Mais il l'a accueilli avec soulagement. C'était exactement ce dont il avait besoin. - Ah, là là ! Dis-je. C'était quelque chose... Nous nous sommes dit « je t'aime » dès le premier soir, sans même comprendre toute la valeur de ces mots. Je ne voulais plus qu'une chose, t'appartenir. Ne plus être seul. - Nous nous sommes littéralement jetés l'un sur l'autre. Heureusement, tout s'est bien passé. - Oui, et maintenant, quand je te dis « je t'aime », ces mots prennent tout leur sens. Alex s'approche de moi et m'embrasse, devant tout le monde, et je réponds à ce baiser, l'enlaçant, oublieux de tout. Olivier sourit en voyant les deux amoureux s'embrasser, et soupire au souvenir de Jean. Stéphane, amusé, se réjouit du bonheur de son frère. Isabelle est émue, et pose sa tête sur l'épaule de Stef. Marc sourit lui aussi, heureux que son neveu ait trouvé le bonheur. Thomas espère que ce bonheur durera, sachant quelle Épée de Damoclès est suspendue au-dessus de Yann. Viviane applaudit, puis prend son appareil photo. Sylvie soupire tristement, puis finit par sourire avec les autres. Le sommeil me nargue. Alex dort déjà dans mes bras, mais mes pensées tourbillonnent en ce moment. (*Il ne faut pas arrêter maintenant, Yann) (Je n'ai pas envie de faire ça pendant mes vacances) (*L'Autre n'attend pas, lui) (Pfff... Tu es lourd) (*Je suis quoi ? Prends ça !) (Aahh ! Non !....) Nous luttons mentalement, je suis décidé à ne pas le laisser passer, j'y arrive de temps en temps, maintenant. Ma barrière tient le choc... (*Tu es en train de tomber amoureux d'Olivier ?) ...et se pulvérise tant la question d'Inny me prend par surprise. Je sombre dans les ténèbres. (*Bonne nuit... Inny vainqueur par KO en quatre secondes. Ouille !) Je presse ma main sur ma tempe, serrant les dents sous la douleur qui y pulse au rythme de mes battements de cœur. (*C'est de pire en pire... Il faut que Yann prenne ça au sérieux) Lundi 3 août (Traître !) (*L'Autre pourrait utiliser la même tactique. Tu dois contrôler tes émotions) (J'ai été pris par surprise. Je ne m'y attendais pas, à ce coup bas) (*C'est l'idée) (Pfff. Tu en as beaucoup, en réserve ?) (*Je connais tous tes secrets) (Alors tu peux me répondre. Qu'est-ce qui m'arrive ?) (*À quel sujet ?) (Olivier... Je ne suis quand même pas en train de tomber amoureux de lui ? C'est insensé !) (*Que ressens-tu ?) (Je... je ne sais pas... Je ne comprends pas ce qui m'arrive... Je pense à lui tout le temps, je rêve de lui, je le suis du regard... Ce n'est pas possible, j'aime Alex, Inny, je ne veux pas même songer à un autre que lui !) (*Ça date de plus vieux. Souviens-toi, l'été dernier...) (Ça n'avait jamais été qu'un désir, comme quand on croise un super beau mec dans la rue ou le bus, et que l'espace de quelques secondes, quelques minutes, on se prend à rêver...) (*Quelques semaines, en l'occurrence, en ce qui concerne Olivier. En plus, tu te mens à toi-même. C'était plus fort que ça) (C'était du désir... Pas de l'amour. Et ça l'est resté) (*Bien sûr. Comment pourrais-tu tomber amoureux alors que tu as Alex ?) (Mais justement ! Comment puis-je seulement penser à lui ?) (*Tu n'as pas envie de connaître la réponse) (Si !) (*Même si elle risque de te faire du mal ?) (Hein ? ... Je veux savoir, Inny) (*Ce que tu as vécu l'été dernier a été plus fort qu'une simple attirance pour lui... Et douloureux, car tu n'as pas osé lui révéler tes sentiments. Puis tu es rentré, tu as souffert de ta solitude, et tu t'es lancé pour compenser sur Vincent... Belle erreur. Heureusement, tu as rencontré Alex. Mais...) (Mais quoi ?) (*Malgré tout ce que tu ressens pour Alex, tu n'as pas retrouvé Olivier en lui) (Ouille ! Inny ne m'avait pas averti à la légère en me disant que la réponse me ferait du mal.) (*Et maintenant, tu le désires, tu fantasmes éveillé... Prends des douches froides. Conseil d'ami. Parce que vu comme c'est parti, tu vas finir par faire une erreur) (Tu es fou ou quoi ?) (*Moi, fou ? C'est toi qui entends des voix) Je m'étire dans le lit, avant de poser ma tête sur la poitrine d'Alex, écoutant battre son cœur. Je ferme les yeux, ne pensant plus qu'à mon homme, aux pulsations que j'entends, à sa calme respiration. Laquelle change de rythme, il s'éveille, sa main vient caresser mes cheveux. - Bonjour, mon cœur, dit-il doucement. - Bonjour, mon amour. Je me redresse pour l'embrasser, avant de l'attirer contre moi, le serrant fort. - Qu'y a-t-il ? - Je t'aime. - Je t'aime. Mais ce n'est pas ça qui t'inquiète. - ... Je n'ai pas envie d'en parler. - Hum hum... Faut-il que je te fasse parler ? - Je t'en voudrais beaucoup. - Je le sais bien. Quand tu as cette tête-là, ce n'est même pas la peine d'insister. Je peux juste te taquiner. - Tu le fais très bien. Mais là, j'ai surtout envie d'un câlin. Un gros. Re : Noirs secrets (gay) - emmanolife - 30-09-2020 Il n'est pas très net, ce Yann. Il a vu un beau mec, Olivier, il était attiré par lui, il ne lui a rien dit, ils n'ont rien fait, et le voilà qui culpabilise ! Et Inny qui en rajoute une couche. Il va finir écrasé par le poids de la culpabilité s'il continue comme ça... Merci Inny-2. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 01-10-2020 Inny a un raisonnement plus sûr que Yann. Mais c'est plus facile quand on est juste spectateur. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 01-10-2020 6 - Olivier Nous descendons prendre notre petit-déjeuner, puis sortons profiter du beau temps. - Une bonne ballade nous fera du bien. - Oui, surtout que le décor est plaisant. Je te suis. - Il y a un bon itinéraire qui part un peu plus haut, je l'avais repéré l'année dernière. Après une bonne heure de marche, nous faisons une pause pour profiter de la vue. - Ça doit être sympa, l'hiver, dit Alex. - Oui ! On pourra y revenir, et bien en profiter si on économise nos congés. - Vendu ! Je lui souris, rêvant déjà à notre prochain séjour, à la neige... En revenant au chalet, je constate que deux nouvelles voitures sont arrivées. Nous allons jusqu'au salon, où nous faisons la connaissance d'un couple d'amis de Marc. - Qui d'autre est arrivé, Stef ? - Laurent et Françoise, ils sont derrière le chalet avec Marc. Barbecue, ce midi. - Miam ! Je vais aller les saluer. J'explique à Alex que Laurent est le frère de Viviane tandis que nous sortons dans le jardin. - Bonjour vous deux ! - Bonjour... Yann, c'est ça ? Demande Laurent. - Oui, et voici Alex. - Bonjour. Je ne te connais pas, par contre. - Oui, Yann et moi vivons ensemble depuis quelques temps. - C'est terrible, cette crise du logement... Les loyers sont si chers. Alex regarde Laurent, les yeux ronds. Tout le monde éclate de rire. - Quand on passe sa vie dans une caravane, on évite de parler de logement, le taquine Marc. - Au moins, on vit où on veut. Totalement libres. - Chacun son style, dit Sylvie, tout en faisant un nouveau clin d'œil à Olivier, qu'elle a décidé de taquiner régulièrement. Je m'approche de lui et lui murmure : - Fais gaffe à toi, Olivier, cette femme est dangereuse. - Euh, vraiment ? Il lui jette un coup d'œil, puis se tourne vers moi. - Comment c'était, quand tu étais avec elle ? - Hum... Je regarde Sylvie, puis retourne à l'intérieur sans répondre. Olivier me regarde partir, surpris, puis me suit. - Yann ? Qu'est-ce qu'il y a ? - Rien, dis-je en montant l'escalier. - J'ai dit ou fait quelque chose de mal ? - Non, c'est juste... que ça me fait mal de repenser à elle. - Je suis désolé. - Ce n'est pas de ta faute. - Tu veux en parler ? - Je ne peux pas, Olivier. Je ne peux vraiment pas, dis-je en arrivant au premier. - Qu'a-t-il pu bien se passer pour que tu... Je me retourne vers lui. - Écoute, je suis touché par ton intérêt... AÏE ! - Yann ?! Qu'est-ce qu'il y a ? Je m'appuie contre le mur, pressant mes mains sur ma tempe. - Migraine... Aaahhh ! Olivier ouvre une porte, et m'entraîne sur un lit. - Je vais appeler un médecin. - Non, laisse, ça va passer... ça passe... - Tu es sûr ? - Oui, juste une minute. - Tu as consulté pour ça ? - Oui... Mais il n'y a rien à faire. Juste attendre que ça passe, en attendant la prochaine crise. Ça va mieux, là. - Tu veux une aspirine ? - Non, ça ira. Merci, Olivier. - Mais je t'en prie. Il s'assoit sur le bord du lit, me surveillant attentivement. - Je m'excuse d'avoir insisté comme ça, ça ne me regarde pas après tout. J'ai été con. - Ce n'est rien, j'ai mal réagi. Et tu es le bien dernier dont je dirais qu'il est con. Nous nous sourions. - Ça va mieux ? - Oui... Écoute... Sylvie m'a entraîné dans des trucs dont je ne suis pas fier. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive la même chose. Ne t'approche pas d'elle. - J'en prends note. Merci de m'avoir prévenu. Je regarde Olivier, tandis que le silence s'éternise. Je ne peux plus quitter son beau visage des yeux, tandis qu'il est penché sur moi, me regardant avec sollicitude. Les secondes s'écoulent... Une lueur de compréhension apparaît soudain dans ses yeux, il reste toujours immobile, mais son regard a changé, et une tension s'est installée entre nous. Tension qui monte de plus en plus... Je sais que je devrais y mettre fin, briser cet instant dangereux... Mais je suis sur un point d'équilibre. Mon amour pour Alex, ou mon désir pour Olivier ? Ma loyauté, ou mes hormones ? (Je ne suis pas Seb !) Je me redresse soudain, ne regardant plus Olivier, et me lève. Je l'entends pousser un soupir. De soulagement, ou de déception ? Je préfère ne pas le savoir. Je sors de la chambre, réalisant pleinement à quel point je suis passé près de faire une bêtise monumentale. Je suis pris de tremblements, pas étonnant, et monte dans ma chambre pour m'allonger après avoir bu un verre d'eau. Olivier reste longtemps assis dans sa chambre, songeur, s'interrogeant sur ses sentiments. Mais qu'est-ce tu fous, Olivier, bordel ? Qu'est-ce qui t'a pris, là ? Pfff... Yann... T'es un super beau mec, et... ouais, j'avoue, tu me plais beaucoup, depuis la première fois que je t'ai vu. À l'époque je n'avais pas osé t'en parler, et maintenant tu as Alex... Je devrais avoir honte d'être resté comme ça à te fixer. Autant brandir un panneau « j'ai envie de toi ». Si j'avais surpris Jean avec un autre homme, je ne l'aurais pas supporté, j'aurais été blessé au plus profond de moi-même. Et voilà que je me mets à désirer le mec d'un autre... Je pensais valoir mieux que ça... Alex rentre dans le salon, cherchant Yann du regard, et croise Olivier alors qu'il descend l'escalier. - Tu as vu Yann ? - Heu, il a eu une crise, il est monté, probablement vers sa chambre. - Une crise ? Sa migraine ? - Oui, il m'a fait peur sur le coup, mais ça a l'air d'aller mieux. - Merci. Olivier regarde Alex monter les marches quatre à quatre. (Punaise, quel abruti je suis) (*Juste un sac d'hormones gonflé à bloc) (N'en rajoute pas, toi. Pourquoi n'as-tu pas joué ma conscience tout à l'heure ?) (*Je n'en avais pas envie. Il me plaît autant qu'à toi) (C'est pas vrai ! Tu ne m'aides pas, là) (*C'est de ta faute. Il fallait demander un plus gros câlin à Alex, ce matin) Je ne peux m'empêcher de rire, et c'est ainsi qu'Alex me trouve. - Ça a l'air d'aller mieux on dirait, fait-il, soulagé. - Oui. Inny me reprochait de ne pas t'avoir demandé un très gros câlin, ce matin. - Il en a de bonnes, lui. - C'est un gros frustré. - Désolé pour lui. Et toi, qu'est-ce que tu veux ? - Que tu verrouilles la porte, pour commencer. Ensuite, que tu me rendes fou de désir comme tu sais si bien le faire. Nous redescendons pour nous régaler de succulentes grillades. Je suis de nouveau détendu, et mon regard se porte régulièrement sur mon homme. (*Je te l'avais bien dit...) (Hum...) Re : Noirs secrets (gay) - emmanolife - 01-10-2020 Ce Yann, dès qu'il voit un beau mec, il ressent du désir : c'est assez normal, me semble-t-il, même si c'est son cousin. Mais lui il culpabilise tout de suite, il se dit qu'il trompe Alex par la pensée. Qu'il arrête de se prendre la tête et ça ira bien mieux. Enfin, j'espère. Merci, Inny-2. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 02-10-2020 7 - Entre trois feux Mardi 4 août Alex est descendu faire un tour au village, j'ai préféré rester pour discuter longuement avec mon frère, avant sortir pour prendre l'air dans le jardin. - Yann ? Je me retourne vers Sylvie, qui s'approche de moi. - Oui ? - On peut parler ? - Bien sûr. J'imagine que c'est de notre dernière soirée... - Oui. Peux-tu m'expliquer ta réaction ? - J'ai connu... un épisode très douloureux à 16 ans, et il m'est soudain revenu quand nous étions... - Mon dieu... On a abusé de toi ? - C'est du passé, maintenant. Je m'excuse de la réaction que j'ai eue. Je te jure que ce n'est pas toi que j'ai rejeté. - Ça me fait du bien d'entendre ça, Yann. Beaucoup de bien. Merci. - Je t'en prie. Elle s'approche pour prendre mes épaules dans ses mains et plonger son regard dans le mien. - Yann... Je regrette vraiment l'époque où nous étions ensemble. Je ne peux répondre, j'ai la gorge serrée. Aucun de nous deux ne remarque qu'Olivier s'est arrêté dans l'encadrement de la porte-fenêtre. - Tu me manques, continue-t-elle. Je ne t'ai jamais oublié. Même après ce qui s'est passé. J'aimerais tant revivre ça. - Non... Cette vie-là est derrière moi, Sylvie. Pendant des années, je n'ai plus pu me regarder en face au souvenir de ce que j'ai fait avec toi. Tous ces cambriolages, ces vols, ces trafics... Non, Sylvie. Plus jamais. - Tu le referais si je t'y poussais, n'est-ce pas ? Tu le ferais pour moi. - Sylvie... Ne me fais pas ça, s'il te plaît. Ne détruis pas ma vie. - Tu vois ? Toi non plus, tu ne m'as pas oublié. Tu es toujours à moi. - Je t'en prie, Sylvie ! - Je veux entendre ta réponse... - Yann ? Je me tourne vers Olivier, avec un soulagement sans bornes, puis fonce vers lui avant de le traîner à l'intérieur, le gardant près de moi comme un bouclier contre Sylvie. - Suis-moi, Olivier, suis-moi... Je veux fuir loin de cette femme, loin de son pouvoir sur moi, et entraîne un Olivier éberlué jusque dans sa chambre, avant de m'effondrer sur son lit. Mieux vaut faire celui qui n'a rien entendu de leur conversation... - Yann ? Qu'est-ce qui t'arrive ? - Sylvie... Je suis encore à elle... - Je te demande pardon ? - Je ne comprends pas comment elle fait, mais elle me domine entièrement... Dès que je suis avec elle, je suis à ses ordres, je ferais n'importe quoi pour lui faire plaisir... Et... Je me mets à pleurer, tant je me dégoûte moi-même... - ...et si tu n'étais pas arrivé, je serais retombé en son pouvoir. J'en avais... envie. Olivier s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras. - Tu peux compter sur mon aide, Yann. Je ne te laisserai pas tomber entre ses mains. Et dis-toi une chose : si tu étais vraiment à elle, tu ne l'aurais pas fui comme tu l'as fait. - Merci Olivier... Je lui rends son étreinte, m'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage. Je refoule peu à peu ma tristesse dans sa chaleur, et me surprends à espérer que nous serons à même de repousser ce cauchemar. De meilleure humeur, je relève la tête, il fait de même en même temps, et nos visages se retrouvent face à face, très proches l'un de l'autre. En même temps la tension renaît entre nous, rendue plus forte par notre proximité, par notre contact. Nos respirations s'accélèrent, nos corps se désirent mais nos esprits se rebellent... (Chaque seconde que je passe là, dans ses bras, à le désirer, est déjà une seconde que je passe à tromper Alex. Mais je ne peux pas bouger. Je ne peux plus... Je ne veux plus, en fait...) Yann... Tu me rends dingue... Je suis là, dans tes bras, j'ai envie de toi...Alors même que je sais que je ne devrais pas te faire une chose pareille... Mais sentir ton propre désir de moi me rend fou. C'est un geste, un léger mouvement de tête vers moi, qui scelle notre destin, j'avance la mienne, n'en pouvant plus de désir, de ce désir de lui qui me hante depuis l'été dernier. Nos bouches se rejoignent, le contact est électrique, notre envie déborde alors toutes nos barrières, et nous nous embrassons à pleine bouche, enlacés. Notre baiser se prolonge, dure, tandis que nos mains caressent nuque et dos, nous nous laissons tomber sur le lit, côte à côte, toujours enlacés. Je finis par reculer, reprenant mon souffle, le regardant... Nous savons tous deux instinctivement qu'il n'y aura pas d'autre fois, qu'une fois notre désir retombé, notre culpabilité nous éloignera l'un de l'autre, mais là, en ce moment, il n'y a plus que nous, plus que notre passion qui nous fait nous offrir totalement l'un à l'autre. Il relève la tête et m'embrasse dans le cou, que je lui offre en grand, tout en laissant échapper un gémissement. Il s'empare de ce terrain conquis, tandis que je tire son tee-shirt pour le lui ôter. Le mien rejoint le sol à son tour, et nous nous embrassons de nouveau, collés peau contre peau, savourant ce contact, ne pensant plus qu'à nous deux. Olivier finit par me plaquer dos au matelas, et parcours de ses lèvres ma poitrine, descendant vers mon jean, qu'il ôte en même temps que mon boxer, libérant mon sexe raide qui n'en pouvait plus. Sa main caresse mon membre, avant de descendre vers mes bourses tandis que sa langue prend le relais sur mon gland. Je gémis, tant ce qu'il me fait alors est bon, et me redresse, le repoussant gentiment pour ôter le reste de ses vêtements avant de me mettre au-dessus de lui. Je regarde sa belle queue, enfin offerte à mon regard. Je n'aurais jamais imaginé que mon beau cousin serait aussi bien gâté par la nature. Mon désir augmente à cette vue, et je commence à lécher ce membre magnifique, sur toute sa longueur, que j'imagine déjà en moi... Mais chaque chose en son temps. Ma langue atteint enfin la base de son sexe, et ma bouche s'empare de ses testicules, ma langue jouant avec, tandis que je pousse des gémissements de plus en plus forts, tant sa propre langue est adroite à jouer avec mon gland. Je remonte et commence à lui rendre la pareille, avant le prendre en bouche et d'entamer un va-et vient à l'image de celui qu'il fait de son côté. Le plaisir que nous nous donnons, conjugué à la force de notre désir, ne peut avoir qu'une seule conclusion, et nous jouissons ensemble, dégustant la liqueur qui jaillit à grands jets de nos sexes. Je me retourne et viens contre lui pour l'embrasser de nouveau, mêlant le reste de notre semence dans nos bouches, goûtant longuement à notre désir mutuel qui est loin d'être retombé. Sentant nos sexes reprendre de la vigueur, je lui murmure à l'oreille à quel point j'ai envie qu'il me prenne. Il se redresse alors, tandis que j'écarte mes cuisses largement, lui offrant accès à ma rondelle, qu'il se met à masser, avant de lubrifier et préparer mon entrée, mon esprit est empli de la vision de cette belle queue qu'il va faire entrer, ma bouche s'ouvre et se ferme, tandis que ses doigts continuent leur délicieux massage. Il me prépare longuement, soigneusement, avant de mettre mes jambes sur ses épaules et de placer son sexe contre mon orifice, sans y entrer tout de suite, toutefois. Son gland tourne autour, caresse l'entrée, me faisant haleter d'anticipation, avant d'entrer enfin, seul d'abord, puis, après une pause, le reste vient lentement, longuement, avant de repartir en arrière, de revenir, et commence alors un va-et-vient qui envoie son gland de plus en plus profondément en moi. Oh que c'est bon... Il se penche sur moi tandis qu'il me possède, et nous nous embrassons de nouveau, mes mains se serrent sur ses épaules tandis qu'il me pilonne à grands coups de reins, faisant aller et venir sa queue sur presque toute sa longueur en moi, le plaisir qui déferle à l'intérieur de moi me ferait crier si ma bouche n'était pas soudée à la sienne. Il ralentit, se calmant, ne pouvant supporter un tel rythme sans exploser, puis reprend, désireux de me faire jouir pleinement, et y parvenant, le plaisir que je ressens atteint des sommets, je pars en arrière, m'offre plus encore, crie... Ses va-et-vient deviennent des coups de boutoir, il s'enfonce tout au fond de moi, ressort pour recommencer... C'en est trop, lorsqu'il bute à nouveau contre mes fesses, je jouis puissamment, éjaculant à grands jets, tandis qu'il se répand en moi. Se retirant, il s'allonge sur moi, mes bras se referment sur lui tandis que nous nous embrassons de nouveau. Nous recommençons, encore et encore, jusqu'à ce qu'épuisés, nous laissons retomber notre tension, notre désir assouvi. Olivier s'endort paisiblement, et je me lève, récupère mes vêtements avant de me rhabiller. Je pose un dernier baiser sur ses lèvres avant de le quitter. Je ressors de sa chambre et monte l'escalier vers le deuxième étage. Je ne saurais même pas décrire mon état d'esprit. Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai un goût amer dans la bouche. (*Pas étonnant, après ce que vous avez fait. Je serais toi, je me rincerais la bouche avant d'embrasser Alex) (Inny ! Ce n'est pas drôle !) (*Mais ce n'en n'est pas moins vrai. D'ailleurs, tu devrais carrément prendre une douche) D'accord avec cette idée, je rentre dans notre chambre pour y prendre mes affaires de toilette, avant d'entrer dans la salle de bains. Je me nettoie à fond, puis reste sous le jet brûlant, tandis que je repense à ce que je viens de faire. Tout aux images et sensations qui me reviennent, je ne me rends pas compte qu'Inny fait doucement glisser mon esprit en arrière, puis lance ma main vers le mélangeur et le pousse à fond vers le froid avant de me rendre le contrôle. - Aaaaah ! Je sors de la douche dans un état d'esprit un peu plus clair, dans lequel pointe de plus en plus ma culpabilité envers Alex. (Voilà, tu es content Yann, tu l'as eu Olivier... Satisfait ? Tu vas pouvoir regarder Alex en face, maintenant ? Lui dire que tu l'aimes totalement, que tu es à lui et rien qu'à lui ?) Avançant vers le lavabo, je me force à relever la tête vers mon reflet. Le jeune homme que j'y vois a un air triste. Je ne peux supporter son regard, et baisse la tête avant de me laver les dents. Je termine, essuie ma bouche, mais ne peux toujours pas affronter mon reflet à nouveau. (Je suis tombé d'un piège à l'autre... J'ai fui Sylvie pour me jeter dans les bras d'Olivier, mais je n'ai fait qu'ajouter à mes problèmes... Je suis pris entre trois feux... Mon amour pour Alex, ma soumission à Sylvie et mon désir pour Olivier) (Pfff... Si Alex apprenait ce qui s'est passé... Dieu sait comment il réagirait face à cette trahison) Trahison. Le mot est lancé. Je laisse échapper un sanglot, avant de m'effondrer en pleurant, réalisant pleinement ce que je viens de faire. Re : Noirs secrets (gay) - inny-2 - 03-10-2020 8 - Confrontation J'ai rejoint mon lit, dans lequel je me suis couché pour rapidement sombrer dans un profond sommeil. En me réveillant, mes pensées reviennent à ce qui s'est passé. Encore. (Je me suis mis sur les rotules. J'espère que mon homme ne me demandera pas un câlin ce soir, car je serai bien en peine de le satisfaire) (*Tu n'auras qu'à lui dire que tu as la migraine) Je me relève tout de même au bout d'un moment, ayant repris des forces, et me rhabille, puis avance vers la porte pour sortir. On frappe, j'ouvre... Sylvie. - Yann... Tu as eu de la chance tout à l'heure, mais je ne compte pas en rester là. Tu comptes trop pour moi. Incapable de parler, je recule devant elle, mais elle me suit, me gardant près d'elle. Trop. Toute la tension subie depuis ces dernières heures a mis les nerfs dans un état pitoyable. Mon esprit n'est même pas en mesure de lutter contre la tempête qui fait rage dans mon crâne. Je saisis Sylvie et la plaque violemment contre le mur. - **Écoute-moi bien, Sylvie. J'en ai plus qu'assez de toi. Je ne t'appartiens pas ! Alors tu vas me foutre la paix, ou je me ferai un véritable plaisir de te défigurer. Compris ? Je te préviens, si tu dis un autre mot que oui, je commence tout de suite. Sylvie me regarde bouche bée, complètement stupéfaite par ma transformation. - **J'attends... Et autant te le dire tout de suite, je ne suis pas patient du tout. Alors, tu as compris ? - Oui... - **Alors fous le camp ! Je la projette hors de ma chambre, lui faisant heurter le mur du couloir, puis la regarde s'enfuir. Alex entre dans la chambre, sidéré. - Mais qu'est-ce qui te prend ? T'es malade ou quoi ? - **Pardon ? Je te conseille de me parler sur un autre ton, ou tu vas le regretter. - Hein ? Ça ne va pas la tête ou quoi ? - **Ma tête va très bien, mais la tienne va bientôt faire peur à voir. - Tu... Oh, merde... tu es l'Autre. Je m'avance vers lui, bien décidé à lui faire regretter son manque de respect, et le vois se mettre en garde. Instinctivement et efficacement, une garde d'art martial... J'ignorais totalement qu'il en avait pratiqué. Je n'aime pas ça. Je ne pourrai pas me concentrer suffisamment pour analyser ses coups car Inny assaille mon esprit pour le déloger, et je dois utiliser toutes mes ressources pour me défendre. De plus, je n'ai moi-même jamais pratiqué un tel art de combat, mais son efficacité me fait peur. Je déteste être en situation d'infériorité. Impossible d'attaquer dans ces conditions. Mon emprise sur ce corps s'écroule sous les assauts d'Inny, et je sombre de nouveau dans les ténèbres. - *Alex ! C'est Inny, j'ai repris le contrôle. - Pfff ! Que s'est-il passé ? - *Heu, plus tard, j'essaie de récupérer Yann. - Encore ! - *C'est bon... Le voilà. - Alex ? Je suis désolé... - Yann ! Bon sang, j'ai eu une peur bleue, là ! - Je me suis fait avoir, par la faute de Sylvie. - Que s'est-il passé ? - Elle essaie de nous séparer, Alex. Elle me veut de nouveau pour elle. Et... je suis toujours aussi vulnérable... Alex soupire. - Écoute, Yann, j'ai toléré beaucoup de choses te concernant par amour pour toi, mais il est temps qu'on ait une sérieuse discussion. Je le regarde, angoissé, craignant d'entendre de terribles mots... - Ce qui vient de se passer, c'est trop, Yann. Tu vas devoir consulter, parce que là, j'ai atteint la limite de ce que je pouvais accepter. - Je ne peux pas faire une chose pareille ! - Après tout ce que j'ai fait pour toi ? Tu ne peux pas faire ça pour moi ? - Ils vont m'enfermer, je suis dangereux... - Y compris pour moi ! Mais je crois que tu exagères, là. - Tu crois ! Ça ne te fait rien, de savoir que je peux me retrouver à l'asile pendant des années ? - Ça ne te fait rien, de savoir qu'un jour, l'Autre reprendra le dessus, à un moment où je ne serai pas en mesure de me défendre, et qu'il se vengera ? Il va falloir choisir, Yann. C'est lui ou moi. - Alex ! Quand bien même ils me soigneraient... Je perdrais Inny aussi ! - Je suis désolé, mais trop c'est trop ! J'ai beaucoup pris sur moi, ce mois de décembre, au cas où tu l'aurais oublié ! As-tu oublié quels sacrifices j'ai dû faire pour toi ? Ce n'est plus possible, Yann. Le choix qu'il m'impose est impossible. Comment peut-il me demander une telle chose ? Comment peut-il me faire autant souffrir ? Sylvie, Olivier, l'Autre, Alex... C'en est trop pour moi, trop en même temps. Je veux fuir tout ce monde. Je sors de la chambre en courant, n'en pouvant plus. - Yann ! Je descends l'escalier, traverse le salon désert, ouvre la porte et sors, courant le long de la route. Alex s'est lancé à ma poursuite, mais j'ai pris de l'avance, et elle se creuse tandis que je m'engage sur le sentier que nous avions emprunté la veille, grimpant toujours plus haut. Alex crie quelque chose derrière moi, mais je ne peux l'entendre, perdu dans la terrible tristesse qui me consume. Une douleur atroce me poignarde soudain la tempe, la tête me tourne, je perds la notion de ce qui m'entoure... Je fais un pas de plus, trébuche, et tombe, je roule sur moi-même, descendant de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'une chute suivie d'un choc violent me plonge dans un abîme de douleur que les ténèbres viennent recouvrir. |