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Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - Version imprimable

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RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - bech - 31-03-2025

Pour trouver Kamji, Jim et son équipe se sont mis dans la gueule du loup. Mais Liam les a retrouvé et grâce à un plug préparé par Tamara, Kamji est soumis à ses ordres. Définitivement ? ça dépendra des précautions qu'ils prendront. Mais peut-être que Kamji peut annuler leur dépendance vis à vis des démons.

L'or blanc peut-il être fabriqué sans Kanji ? Si Kanji est indispensable, sans lui, la production peut se tarir et ensuite, plus besoin de vaccin.

Restera à retrouver le père de Jim. Pour Gorgidas, Peter devrait connaître.


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - lelivredejeremie - 01-04-2025

Je suis à deux doigts de contacter Tamara et de lui demander l'un de ses plugs, mais je ne promets pas d'en faire bon usage ^^


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 06-04-2025

Jim Anderson, détective privé

Par Tom Frack
 
 
Tome III
 
Jim Anderson et le Dernier des Anges Libres
 
L'histoire débute plusieurs mois après la fin de Jim Anderson et le conseil des ombres. Le monde est encore plongé dans le chaos, suite à la mise sur le marché de l'Or Blanc.
 
 
 
Précédemment dans Jim Anderson et le Secret de l'Or Blanc et dans Jim Anderson et le Conseil des Ombres
 
Jim Anderson est probablement l'un des meilleurs détectives privé de la ville, mais il se consacre à des affaires pour le moins particulières.
 
« Au-dessus du heurtoir, une plaque métallique gravée révélait l'identité du propriétaire des lieux. »
[Image: NJuaqGkSUfa_Jim-Anderson.png]
 
 
 
Mais Jim est également victime d'une cruelle malédiction lancée par le sorcier fou, Kamji.
 
Quand Thomas Acier se rend à son bureau, il ne se doute pas encore de l'affaire dont il va hériter.
 
Et lorsqu'il découvrit les plans de Kamji, le sorcier fou, et de sa fille Tamara, ses pires cauchemars devinrent réalité.
 
Peu à peu l’Or Blanc plongea le monde dans le chaos.
 
Afin de lutter contre ce fléau, Jim créa le Conseil des Ombres
 
Tamara, la fille de Kamji les rejoignit par amour pour Mike.
 
Jim interrogea ses contacts du monde démoniaque pour trouver le remède à l’Or Blanc, Gustave, le Journaliste de l’Observeur, le journal du monde démonique en premier lieu.
 
Mais Gustave se révéla être un traitre à la solde de Kamji.
 
Dans le plus grand secret, le sorcier Kamji avait créé une race de démon totalement nouvelle, les Koloss…
une espèce à la reproduction très particulière pour s’en faire une armée…
 
… et Paul, l’ancien militaire, fut l’une de leurs victimes.
 
Jim décida de se venger de Gustave et partit avec Liam au siège de l’Observeur… mais les choses ne se passèrent pas comme prévu…
et Liam en fut pour ses frais.
 
 
Mais Liam récoltât aussi des informations qui permirent à Jim et son équipe de retrouver Kamji…
et de tomber dans son piège.
 
Le combat fut rude et Jim se retrouva piégé, soumis aux sévices de Kamji…
qui décida de modifier la malédiction qui pesait sur le détective… en le rendant dépendant à la semence de l’homme qu’il verrait à son réveil.
 
Mais l’intervention inopinée de Liam changea tout et le jeune homme fut celui que Jim vit à son réveil.
Piégé, Kamji passa aux aveux, forcé qu’il l’était par un puissant artéfact. Il avoua la formule du remède contre l’Or Blanc…
 
On l'ap…pelle Liqueur des Anges. Illl s'agggirait en …ffffait… du Sssperme d'un Ange.
 
… et ce qu’il savait des Anges…
« Des Anges ? l'interrogea Liam, mais ça n'existe pas ! »
« Oh si… il existent, les sorciers, les démons, les dieux, les anges, ils existent tous. […] Ils n'apparaissent presque jamais aux hommes. Ils ont une hiérarchie bien établie et certains vivent apparemment parmi nous. J'ai essayé d'en trouver car ton père suivait leur piste pour fabriquer un antidote à ton état, mais je ne suis pas parvenu à les localiser. La dernière information que j'ai eu c'est un nom : Gorgidas. »
 
… et un secret qui bouleversa Jim
« Pourquoi dis-tu que mon père les recherchait pour me guérir, mon père est mort ! »
« Mort ! non. […] Il a parcouru le monde et doit toujours le parcourir d'ailleurs pour rechercher un remède pour toi. J'ai perdu sa trace il y a plusieurs années mais une chose est sûre, il n'est pas mort.
 
 

[Image: 5fedabee425cb0fc85f8080e22edd92c.jpg]

PROLOGUE
Il y a bien longtemps…
 
Athènes, 380 Av. JC.
 
Pélopidas avançait à grand pas dans les rues de l’Antique Athènes. Le soleil, à son zénith, était de plomb et le ciel aussi bleu que la mer Egée. Il ne pouvait se permettre d’être en retard, l’opportunité était trop belle. Argos lui avait arrangé cet entrevue avec le Conseiller Priam et il savait combien son temps pouvait était précieux.

Athènes… Il y était depuis deux années déjà… Et il la détestait. Ou plutôt il détestait l’exil qui lui avait été imposé par les envahisseurs de Sparte… Il ressentait encore en lui l’humiliation et la haine qu’il avait ressentie alors, lui le guerrier, lui qui avait combattu pendant la Guerre de Corinthe. Plein de fureur et de bravoure, il avait affronté les spartiates aux côtés de ses fidèles compagnons et du plus loyal d’entre eux, le brave Epaminondas, celui qui l’avait sauvé au péril de sa vie, luttant seul alors que lui se tenait au sol, blessé… Mais la revanche approchait, il le savait, il le sentait. Les autres se tenaient prêts et il savait pouvoir compter sur certains de ceux restés à Thèbes. Ceux qui, comme Epaminondas, attendaient leur heure, prêts qu’ils étaient à renverser la dictature imposée par Sparte. Mais toute révolte, aussi attendue soit-elle, nécessite armes et fonds… et aujourd’hui il tenait sa chance de les obtenir.

Il tourna au coin d’une rue puis pénétra dans un vaste jardin au fond duquel trônait une luxueuse villa. Sans perdre de temps, il emprunta le chemin de pierre blanche qui menait à la porte de la résidence et frappa trois fois. Son attente fut de courte durée et quelques secondes plus tard, une servante vint lui ouvrir la porte.

— Je suis Pélopidas, lui dit-il. J’ai rendez-vous avec ton maître, le Conseiller Priam.

Sans répondre, la servante ouvrit la porte et lui fit signe d’entrer. Tout en la suivant, Pélopidas admira la luxueuse demeure. Il savait les athéniens amateurs d’arts et de belles choses, mais les collections du Conseiller semblaient dépasser tout ce qu’il avait pu imaginer. Poteries délicates et richement peintes de motifs d’or et sculptures monumentales ornaient chaque centimètre de sol, chaque millimètre de mur. Ici une reproduction de la grandiose statue de Zeus d’Olympie, là un vase sublimement ouvragé.  Pélopidas était fasciné par un tel étalage de richesses et sans qu’il ne s’en rende compte, il se retrouva devant une haute double porte de bois blanc somptueusement ouvragée. La servante frappa puis entra sans attendre, Pélopidas à sa suite.

Le Conseillé Priam se tenait derrière un vaste bureau de marbre, plongé dans la lecture d’une liasse de documents. Pélopidas ne l’avait jamais rencontré et fut de suite impressionné par la stature puissante de l’homme. La servante lui fit signe d’avancer puis rebroussa chemin et ferma la porte derrière elle. Il attendit quelques minutes puis, comme le Conseillé ne semblait pas s’être aperçu de se présence, se racla doucement la gorge.

Priam leva lentement la tête et darda sur lui un regard noir et glacé. Pélopidas déglutit péniblement, douché par l’accueil du Conseiller. L’homme le fixa un moment, l’examinant de la tête aux pieds sans la moindre gêne puis, lentement, il se dressa et s’avança vers lui. Pélopidas, le regardait approcher, paralysé et fasciné malgré lui par la puissance qui se dégageait de son hôte. Ils avaient à peu près le même âge, estima-t-il, une quarantaine d’année, et bien qu’il semblât exercer son métier derrière un bureau plutôt que sur les champs de bataille, son corps présentait une musculature ferme et tout aussi développée que celle des lutteurs qu’il avait maintes fois vu combattre à la palestre. Il portait l’exomide, cette courte tunique formée d’une seule pièce de tissu drapée autour de sa poitrine, entourant l'épaule gauche et laissant nue la droite. Resserrée à la ceinture par une cordelette, elle laissait libre son bras droit musclé et dévoilait à demi son torse développé et recouvert d’une toison drue, aussi courte et noire que sa chevelure. Il était rare que des hommes de son statu porte un vêtement si simple, habituellement réservé aux artisans, aux soldats ou aux ouvriers. Pourtant cet habit renforçait encore la puissance qui émanait de son corps. Pélopidas, bien que rompu aux arts de la guerre depuis des années déjà, se sentit petit face à l’homme qui le dépassait d’une bonne tête. Il était pourtant loin d’être malingre. Guerrier aguerri il continuait de s’entraîner avec ses semblables malgré son exil forcé, se préparant aux durs combats qui les attendaient. Ses muscles s’étaient encore arrondis depuis son arrivé à Athènes ce qui lui valait un succès certain auprès des femmes qu’il rencontrait ; car bien que son épouse lui manquât, aucun homme ne peut garder abstinence aussi longtemps. Sa famille… elle lui manquait tout autant que sa belle cité de Thèbes. Son fils devait avoir bien grandi en deux ans. Il se souvenait de son large sourire, de ses cheveux aussi blonds que les siens… Mais l’heure n’était pas à l’apitoiement. Il avait une mission.

Priam pris son menton entre le pouce et l’index de sa main droite et leva son visage vers le siens.

— Que… que… que faites-vous ? balbutia-t-il.

Sans répondre, il fit pivoter sa tête de droite et de gauche comme s’il l’examinait. Puis il le relâcha, le prit par les épaules et le maintient droit à un mètres de lui. Ses mains glissèrent alors vers les deux broches qui maintenaient le tissu de sa tunique au niveau de ses épaules, des broches qu’il tenait de son père. Joliment ouvragée, il les gardait pour les grandes occasions. Et rencontrer le conseillé Priam était pour lui une grande occasion. Cet homme ne tenait-il pas entre ses mains le destin de son peuple ?

Pélopidas déglutit alors qu’il entendit les broches céder sous les doigts experts et qu’il sentit le tissu glisser sur son torse totalement imberbe. Il osait à peine respirer, son sang battait dans ses tempes, assourdissant. Que se passait-il ? Que faisait-il ? Que voulait-il ?

—  Je suis venu pour…  commença-t-il. Mais Priam d’un regard sévère lui intima de se taire tout en déliant le nœud de la cordelette qui le ceignait au niveau de la taille, seul lien retenant à présent sa tunique. Le fin tissu glissa sur ses jambe, le révélant dans toute sa nudité aux yeux de l’homme qui le regardait attentivement. Il y avait quelque chose de malsain dans ce qui se produisait, mais Pélopidas se sentait incapable de réflexion cohérente.

— Hum… fit Priam en tournant autour de lui, examinant chaque centimètre de sa peau glabre.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, jamais un poil n’avait recouvert son corps, tout juste un léger duvet ; ce qui lui avait valu plusieurs fois les railleries de ses camarades lors des entrainements et les propositions les plus douteuses de certains qui, en manque de compagne, se serait volontiers contenté de sa peau douce.

... Argos ne m’avait pas menti, continua-t-il. 

— Menti sur quoi, osa demander Pélopidas.

— Sur ce que semble être tes capacités… Je sais ce que tu as à me demander Pélopidas… Pélopidas le banniPélopidas l’exilé

Priam se tenait maintenant derrière le guerrier et continua de lui murmurer à l’oreille.

... Je sais ce que c’est d’être guerrier et de combattre pour son peuple… mais tu es un guerrier sans patrie, Pélopidas… un guerrier sans combat… J’ai aussi combattu Sparte pendant la Guerre de Corinthe, et je hais cette engeance au moins autant que toi…
… et je pense que nous pourrions nous rendre mutuellement service, termina-t-il, en posant ses mains sur les hanches de Pélopidas. 

Le Thébain se raidit au contact des mains rudes de l’homme sur sa peau. Il sentait Priam derrière lui, puissant et fort. Que devait-il faire ? Il n’avait que l’envie de se sauver, de quitter cette situation qu’il ne pouvait contrôler. Mais son peuple souffrait et lui, Pélopidas pouvait faire taire ces souffrances. Mais que voulait Priam ? Que souhaitait-il de lui ?

— Je… je… je ne comprends pas, que voulez-vous de moi ? finit-il par demander.

— Es-tu vierge Pélopidas, éluda Priam.

— Vierge ? s’étonna-t-il, hésitant entre étonnement et indignation que l’on puisse mettre en doute sa virilité. A mon âge nul homme fait ne saurait être vierge, Conseiller. J’ai une femme et un enfant à Thèbes qui prouve ma vigueur.

Priam ricana doucement, un rire grave et rauque qui fit se dresser les poils de Pélopidas.

— Je ne parlais pas de cette virginité, dit-il en le faisant avancer vers son bureau. Un homme s’est-il déjà introduit en toi, s’est-il déjà servi de ton corps pour satisfaire son plaisir.

— Jamais ! s’insurgea le thébain.

Il savait la pratique courante, surtout à Athènes, et notamment à la palestre. Mais jamais il n’avait éprouvé le moindre désir pour un membre de son sexe…

Et puis soudain... il comprit.

Il comprit ce que Priam attendait de lui. Il voulu se retourner, faire face à l’homme qui prétendait se servir de son corps, mais les bras du Conseiller l’en empêchèrent.

— Je vois que tu saisis vite, Pélopidas… Je sais ce que tu veux de moi et je suis prêt à te fournir les armes et les fonds qu’il te faut pour ta petite rébellion. Mais en échange, je dois pouvoir disposer de ton corps comme bon me semblera, pour mon usage personnel ou tout autre mission que je pourrais te confier.

Pélopidas se sentait prisonnier. Pourtant Priam ne le maintenait que par les épaules. Mais la prison qui l’enfermait était tout autre. Il avait frappé à de nombreuses portes pour obtenir l’aide dont il avait besoin. Mais personne n’osait la lui fournir, trop apeuré qu’ils étaient par la puissance de Sparte. Priam était sa dernière chance, la seule de libérer son peuple, de permettre à son fils d’avoir l’avenir qu’il souhaitait pour lui.

— Ai-je une autre solution ? murmura-t-il.

— C’est ta décision, Pélopidas, lui murmura Priam tout contre son oreille. Elle t’appartient. Je ne peux t’obliger à accepter le marcher. Mais je doute qu’un autre que moi t’en propose de meilleur.

— Alors faites vite, dit le Thébain en posant les mains sur le bureau.

Priam ricana.

— Non, Pélopidas, fit-il doucement. Je prendrai tout le temps qu’il me faudra, j’ai tout le temps du monde. Mais je dois d’abord vérifier tes dire, vérifier ta virginité.

D’une pression sur la tête, il le fit se pencher d’avantage en avant puis il lui écarta les jambes avant de s’agenouiller. Le thébain se sentait humilié dans cette position de soumission mais il ne bougea pas. Il ne bougea pas non plus lorsqu’il sentit les mains de Priam se poser sur ses fesses et les écarter. Mais il ne put empêcher son corps de se raidir lorsque le doigt du Conseiller s’introduisit en lui.

— Non ! ne put-il s’empêcher de crier alors que son anus se refermait sur le doigt inquisiteur.

— Un marché est un marché, Pélopidas, lui rappela Priam. Mais il est encore temps pour toi d’y renoncer.

Renoncer… il ne pouvait se le permettre.

Le Thébain se pencha plus en avant encore et cambra son dos, essayant de se détendre.

... Voila qui est mieux, repris Priam en faisant coulisser son majeur dans le conduit serré. Tu ne m’as pas menti, ton fondement est bien vierge et encore plus serré que l’intimité d’une jeune fille avant ses noces. Mais ne t’en fait pas, poursuivit-il… avant la fin du jour tu pourras être fier de l’avoir perdue. 

Et, sans attendre, la bouche du conseiller fondit sur l’anus palpitant et sa langue s’y enfonça profondément.

— Que faites-vous ?! s’exclama Pélopidas, prit de panique.

Les sensations qui se déchainaient en lui avaient quelque chose de terrifiant. Jamais personne ne l’avait caressé de cette façon et le dégoût qu’il éprouvait de se sentir ainsi dominé n’avait d’égal que le plaisir qu’il ressentait. Il se mit à haleter, à geindre, s’effondrant sur le bureau. Lorsque Priam s’empara de son sexe et commença à le masturber, il se mordit douloureusement la lèvre, s’empêchant de hurler de plaisir, mais quand le majeur du conseiller rejoignit sa langue et s’enfonça profondément en lui, il ne put retenir sa jouissance et se libéra abondamment dans la main qui le caressait, avec un puissant râle de soulagement.

Pélopidas s’effondra au sol, vidé de toute force. Il vit Priam, comme dans un brouillard, lui sourire.

— Voilà qui est prometteur, lui dit-il en se léchant les doigts recouverts de semence.

Puis il se sentit soulevé et on le conduisit dans une pièce voisine avant de le déposer sur une couche moelleuse. Priam se dénuda devant lui, lui révélant son corps puissant, son imposante virilité tendue devant lui. Puis il s’allongea sur son corps, lourd, dense et spontanément les cuisses du thébain s’écartèrent pour l’accueillir.

—  Tu apprends vite, le félicita son amant avant de poser sa bouche sur la sienne. 

Pour Pélopidas, la sensation était nouvelle. Il avait déjà embrassé nombre de femmes. Mais un homme, c’était tout autre chose. L’Athénien se montra exigeant, dominant. Sa langue rugueuse fouillait puissamment sa bouche, domptant la sienne, l’obligeant à se soumettre à sa volonté. Il sentait le goût se sa semence dans la salive qui envahissait sa bouche et contre toute attente, il en ressenti une plus grande excitation encore, répondant avec ardeur à ce baiser.

Ils restèrent souder plusieurs minutes et lorsque le Conseiller s’écarta, Pélopidas se sentit abandonné et chercha la bouche de son amant. Priam lui sourit.

—  Je vois que tu as repris des force, lui dit-il. Il est temps de poursuivre. 

Il se redressa alors et chevaucha le torse du Thébain, présentant son sexe massif contre ses lèvres.

Pélopidas compris ce qu’il attendait et, fasciné par la longueur et l’épaisseur du mandrin, ouvrit la bouche, d’abord timidement puis toute grande alors que le conseiller gagnait en profondeur. Il ne savait guère comment procéder et tenta le faire coulisser sa langue autour du membre, arrachant un gémissement à son propriétaire. Enhardit par ce succès, il tenta d’avaler le sexe plus encore. Priam le laissa faire et s’enfonça plus loin, mais bientôt le thébain se mit à suffoquer. Le Conseiller le regarda droit dans les yeux mais ne bougea pas alors que la panique envahissait son regard. Des larmes se mirent à ruisseler de ses yeux et il tenta de le repousser. Mais l’homme était trop fort. La gorge maltraiter convulsa et Pélopidas cru sa dernière heure arrivée, mais tandis qu’il se sentait partir, la pression se relâcha et une grande bouffée d’air envahit ses poumons. Il toussa, cracha, comme Priam s’allongeait de nouveau sur lui et reprenait sa bouche.

—  L’heure est arrivée, finit par dire l’athénien, en se redressant et en positionnant les mollets de Pélopidas sur ses épaules. Respire à fond. 

Le thébain, encore étourdit par ce qu’il venait de vivre, ne comprit les propos du Conseiller que lorsqu’il sentit son chibre butter contre son fondement. Il savait que cela allait arriver, cependant il ne put s’empêcher de paniquer. Mais l’autre avait anticipé sa réaction et lui saisissant doucement les testicules, il les pressa délicatement. Le corps de Pélopidas se cambra sous l’effet de la surprise et de la douleur, puis se relâcha totalement. Le conseiller guettait ce moment, et lorsque la détente se fit maximale, il s’enfonça brutalement dans le fondement inviolé.
Les yeux de Pélopidas s’écarquillèrent de terreur et sa bouche s’ouvrit grande, mais aucun son n’en sortit. Le souffle coupé, il tenta de respirer, de se redresser mais Priam le maintint fermement allongé.

—  Chut, l’encouragea le conseiller, le plus dur est passé. 

Sans attendre, il poursuivit sa pénétration en caressant le corps tendu qu’il dominait. Puis il se retira à demi, fit diminuer la pression et repris son avancement. Le Thébain, grimaçait, geignait. Parfois, alors que la douleur transperçait son corps, il se redressait et tentait de repousser son assaillant. Mais Priam le repoussait, tantôt avec douceur, tantôt avec plus de force. Le combat dura plusieurs minutes avant que le Conseiller ne s’arrête et d’un violent coup de rein, ne s’introduise totalement. Pélopidas, se cabra, mais la poigne de Priam l’empêcha de se soustraire à la douleur qui le transperçait. Il commença à bouger, lentement, puissamment. Il avait maintenant le temps. Il profita de chaque seconde de cette plénitude qu’il ressentait à posséder un manchon aussi parfait. Plus d’une heure durant, Pélopidas subit les assauts tantôt calmes et doux, tantôt puissants et vifs de son amant. Son corps ne lui appartenait plus ; autonome, les douleurs disparues, il se tortillait de plaisir, s’accrochait à son tortionnaire, semblant en demander toujours plus. Les deux corps brillant de sueur ne firent bientôt plus qu’un et lorsque Priam, au paroxysme de son plaisir se vida en lui, Pélopidas gicla sans aucune aide sur le corps ferme de son pourfendeur et celui-ci s’effondra sur lui.
 
***
 
Thèbes, 380 Av. JC.
 
Epaminondas alla se coucher. Une nouvelle journée sous le joug de Sparte venait de s’achever. Il lui devenait de plus en plus difficile de supporter l’occupation des spartiates. Depuis deux ans il devait faire semblant, accepter le diktat des traitres. Il regrettait parfois de ne pas s’être exilé comme son ami Pélopidas.

Pélopidas… il lui manquait bien plus qu’il ne l’aurait cru possible. Il prenait soin de sa femme et de son fils, c’était le moins qu’il puisse faire, mais il attendait le jour de la revanche, le jour où, avec les exilés, il reprendrait le pouvoir aux spartiates.

Aujourd’hui, il s’était rendu à la Cadmée, la citadelle de la cité de Thèbes, prise de force par leurs ennemis. La voir remplie de soldats étrangers l’avait rendu malade au point qu’il s’était détourné pour aller vomir. Marcher lui avait fait du bien et l’aller et retour de la ville à la citadelle lui avait fourni l’exercice dont il avait besoin.

Il ne tarda pas à s’endormir d’un sommeil agité. Comme chaque nuit, il revivait les combats de la Guerre de Corinthe. Tous ces morts parmi ses amis. La blessure de Pélopidas, la chute de Pélopidas. Son ami gisant au sol, blessé… et la rage qui s’était emparée de lui. Il l’avait protégé avec toute la hargne dont il était capable, tuant leurs ennemis les uns après les autres. Aucun n’aurait pu les approcher…
 
 Et puis soudain son rêve changea et une sensation de chaleur et de sécurité l’envahit.
 
Epaminondas…
 
Ce n’était pas la première fois qu’il entendait cette voix, pas la première fois qu’il ressentait cette sensation de bien-être. Mais il y avait quelque chose de différent aujourd’hui. Il se trouvait dans une pièce sombre mais une lumière intense brillait devant lui, s’approchant doucement.
 
Epaminondas… repris la lumière. Tu dois défendre ton peuple, le protéger de ceux qui veulent le détruire.
 
— Mais comment, l’interrogea Epaminondas.
 
Prends patience, Epaminondas, le jour viendra où les exilés de Thèbes reviendront, où les spartiates seront chassés de la Cadmée. Alors d’autres devront occuper la citadelle afin que nul autre ne puisse s’y installer. Un bataillon entier fait d’hommes prêt à se sacrifier les uns pour les autres. Par deux unis par les sentiments les plus forts. Toujours ils se protègeront, comme toi et Pélopidas. Leurs corps et leurs cœurs s’uniront, aussi tendre entre eux que dur avec l’ennemi.
 
La lumière s’approcha encore, se collant contre sa poitrine nue.
 
Sent leur désir Epaminondas. Sent leur passion.
 
Et brusquement, ses reins s’enflammèrent et son sexe durcit. Son corps se mit à se tordre de plaisir, oscillant entre jouissance et douleur. La lumière descendit vers son sexe et lorsqu’elle se fondit en lui, il se sentit partir, criant son plaisir.
 
Epaminondas se redressa dans son lit, hors d’haleine, le corps couvert de sueur. Quelque chose avait changé dans son rêve. Il sentit une substance fluide et chaude couler entre ses cuisses et repoussa le drap qui le recouvrait. Tout n’avait pas été que rêve. Sa semence abondamment rependue sur son corps en témoignait.
 
Prends patience, Epaminondas, cru-t-il entendre la voix, bientôt je te rejoindrai.
 


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - bech - 06-04-2025

Un grand retour en arrière, mais pour quelle raison ?


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - lelivredejeremie - 08-04-2025

Pelopidas n'est pas le premier ni ne sera le dernier à devoir donner son corps pour des faveurs, mais bon, malheur aux vaincus... Il aura aussi perdu ce combat-ci, mais pour un plaisir inattendu, et idéalement l'aide de Priam, ce n'est qu'une demi défaite.


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 15-04-2025

PARTIE 1
 
GABRIEL
 
 


CHAPITRE 1
Chaos
 
De nos jours,
 
Ethan courrait aussi vite que ses jambes le lui permettaient, traversant ruelles et avenues. Ils étaient à sa poursuite, ce qu’il craignait le plus s’était produit. Pourtant il avait toujours fait montre de la plus grande prudence. Maintenant, ses chances d’en réchapper étaient faibles… très faibles, mais il devait transmettre son message, il devait prévenir le Conseil des Ombres. Il connaissait sa cache, celle de Gorgidas !

Ces derniers mois, il les avait passé à récolter des informations sur un nouveau pouvoir qui semblait grandir en ville. L’arrivée de l’Or Blanc avait désorganisé l’intégralité de la société en quelques mois, faisant chuter un à un les gouvernements. Les gangs des rues avaient peu à peu pris le pouvoir, usant de l’Or Blanc, la drogue de soumission, contre ceux qui leur résistaient. Tout ne fut bientôt plus que chaos. Son père en avait été victime et il n’était maintenant plus que l’ombre de lui-même.

Une résistance s’était cependant mise en place. Un ancien détective privée du nom de Jim Anderson avait semble-t-il formé une organisation, le Conseil des Ombres. Nul ne savait exactement qui en étaient les membres, ni où ils se cachaient. Certains pensaient qu’il ne s’agissait que d’une fable, une histoire vouée à maintenir un ultime espoir, aussi infime soit-il… mais pour Ethan, il s’agissait de son seul espoir. Il le fallait, pour son fils, pour sa fille à naitre, pour sa femme.
Avec ses maigres moyens il les avait cherchés, relevant le moindre indice de leur présence, la moindre rumeur. A vingt huit ans, ces ressources étaient limitées, mais ses recherches avaient fini par payer. Il avait découvert leur quartier général.

Cependant, il ne pouvait s’y présenter et prétendre leur apporter son aide s’il n’avait rien à leur offrir. Alors il s’était intéressé à ce nouveau pouvoir qui montait. A ses hommes étrangement vêtus qui semblaient former une armée et recrutaient parmi les gangs qui gangrénaient la ville. Il devait se montrer méfiant, les hommes dans sa position étaient des denrées très recherchées, surtout depuis l’apparition de cette saleté d’émission.
 
Il se souvenait encore de la première fois qu’il l’avait vu. Les chaînes de télévision avaient cessé d'émettre depuis plusieurs mois, tombées elles aussi, comme le reste des anciennes structures de civilisation. La radio avait survécu par intermittence, servant de moyen de communication au dernières poches de résistance, puis elle s’état également retrouvée condamnée au silence. Puis un jour, un signal était revenu, une nouvelle chaîne de télévision émettait. La rumeur se rependit comme une trainée de poudre et ceux qui le pouvaient rallumèrent leurs vieux postes sans attendre, usant de groupes électrogènes pour se procurer l’électricité nécessaire. Exit les nouvelles technologies et le numérique, il s’agissait ici d’un bon vieux signal analogique ; mais l’image qui apparu sur vieil écran cathodique qu’il s’était procuré était claire et nette, tout comme le son sortant des haut-parleurs.

Un homme était apparu à l’écran, en costume, très élégant. Il se faisait appeler Gustave et se disait être le nouveau et seul présentateur de l’unique émission de la chaîne. Une chaîne du nom de Canal Or. Le Canal Or… Un nom qui avait suscité beaucoup d’espoirs dans le cœur des gents avant qu’ils ne se rendent compte qu’il s’agissait d’une vulgaire farce, une propagande servant l’apologie de l’Or Blanc. Elle diffusait des scènes mettant en avant les effets de la substance, des films créés par des amateurs droguant leurs proches, leurs amis, réalisant leurs infâmes fantasmes…

Sortir hors de chez soi devint de plus en plus dangereux. En plus des gangs qui se disputaient les restes de la ville, des groupes de recruteurs écumaient les rues à la recherche de victimes potentiels pour le Canal Or. La semaine passée, ils avaient attrapé des jumeaux ; des jeunes hommes sportifs et bien bâtis qui ne devaient pas avoir plus de vingt ans… et l'un l'autre, ils avaient…

Mais maintenant ils étaient à sa poursuite.

Il avait manqué de chance. Il devait voir l’un de ses informateurs, un jeune membre de l’un des principaux gangs qu’il avait sauvé d’une agression par une bande rivale. Depuis le jeune homme lui vouait une admiration certaine, une admiration qui avait dérivée vers une attirance physique. Ethan s’en était outrageusement servi. Il avait d’abord refusé de céder à ses avances ; les hommes ne l’avaient jamais intéressé, ni attiré… puis il avait décidé de monnayer ses faveurs. Exhibition contre renseignement, caresse contre information. En d’autres temps on aurait pu donner un qualificatif douteux à ces pratiques. Mais à une époque aussi troublée, il s’agissait de survivre et de lutter comme il le pouvait, et cela n’allait jamais bien loin. Kamel aimait qu’il le prenne dans ses bras, qu’il touche sa peau, qu’il l’embrasse. La première fois qu’il avait posé ses lèvres sur les siennes, il l’avait fait avec un certains dégoût. Sentir la bouche d’un autre du même sexe que lui sur la sienne n’était pas naturel… Mais le contact s’était révélé aussi doux qu’il l’aurait été avec une femme et lorsque la langue timide de Kamel s’était insinuée entre ses lèvres, il s’était laissé aller à l’embrasser passionnément, s’allongeant sur le corps plus frêle de son partenaire qui, spontanément avait noué ses cuisses autour de sa taille. Sans réfléchir, ils s’étaient frottés l’un contre l’autre tout en s’embrassant, se caressant. Kamel gémissait, s’accrochait à lui comme un marin à son bateau en pleine tempête. Bassin contre bassin, Ethan s’était fait exigeant, dominant, poussant son partenaire jusqu’à la jouissance. Puis il l’avait gardé dans ses bras, contre lui, jusqu’à ce qu’il reprenne ses esprits alors qu’une tâche humide naissait entre ses jambes. Ethan n’avait pas joui, mais il ne pouvait nier avoir pris un certain plaisir à dominer son partenaire. 

S’il avait eu le corps d’une femme…

Ce soir Kamel avait voulu le voir. Il avait des informations de toute première importance. Ils s’étaient retrouvés sur le quai, dans l’entrepôt dans lequel ils avaient l’habitude de se voir. Comme à son habitude, il avait exigé son paiement avant de délivrer l’information. Ethan lui avait ouvert ses bras et il s’y était réfugié. Ils avaient commencé par s’embrasser, puis la bouche d’Ethan avait glissé dans le cou de Kamel, sa langue s’aventurant sur la peau bronzée du jeune homme. Ils se voyaient depuis plusieurs mois et il  connaissait maintenant parfaitement les réactions de ce corps. Peu à peu, Kamel avait commencé à lui livrer des bribes d'informations, lui parlant de ce nouveau pouvoir. Et il lui avait donné un nom, Gorgidas. En récompense, Ethan avait soulevé le t-shirt du jeune homme, léché son torse offert, agacé ses tétons durcis. Il était si simple de le satisfaire. Puis il lui avait dit savoir où se trouvait ce mystérieux Gorgidas et la langue d’Ethan avait glissé sur les muscles fermes de son ventre, sur son nombril. Plus bas, avait alors soupiré Kamel tandis que son corps se cambrait sous l’effet du plaisir. Et Ethan avait su que cette fois il n’y échapperait pas. Il avait ouvert le pantalon de toile de son partenaire et son sexe avait brutalement jailli. Long, fin, totalement glabre. 

Il l’avait saisi à pleine main et commencé un doux mouvement de va-et-vient, décalottant le gland rose et suintant. Il était étrange de toucher le membre d’un autre homme, étrange et curieusement excitant. Il avait l’impression de le tenir à sa merci, voyant le jeune corps se tordre de plaisir sous ses caresses. Kamel, les yeux fermés gémissait et dans un souffle, il le supplia de continuer. Enhardi, Ethan goutta du bout de sa langue le liquide clair qui sortait du méat, lui trouvant un goût salé et sucré, une odeur étrangement suave et attirante. Et avant qu’il se s’en rende compte, il fit glisser le membre dressé entre ses lèvres, l’avalant totalement. Jamais il n’avait touché un homme avant Kamel, jamais il n’avait imaginé se prêter à ce genre de jeux. Il se justifia soudain en se rappelant pourquoi il se trouvait là, mais au fond de sa tête une petite voix lui criait autre chose. Ses caresses buccales se firent plus précises et Kamel y répondit totalement. Son corps tremblait comme soumis à la torture, il gémissait, suppliait, ses doigts emmêlés dans les cheveux de son tortionnaire. Alors, Ethan sentit la verge palpiter dans sa bouche et avant qu’il ne puisse se retirer, plusieurs salves d’un liquide épais et chaud lui emplirent la bouche au moment où Kamel hurlait ses derniers aveux. Etrangement, il apprécia le goût de la semence et l’avala d’un trait. Puis il se coucha sur le corps tremblant de son partenaire et l’embrassa doucement sur la bouche. Il avait maintenant les informations dont il avait besoin pour rejoindre la résistance, pour rejoindre le Conseil des Ombres. Il avait quitté Kamel peu après ; mais alors qu’il rentrait chez lui, il était tombé nez à nez avec une bande de recruteurs

… et maintenant il courait à en perdre haleine, percevant nettement derrière lui les bruits de pas des hommes qui le traquait.

Il tourna à l’angle d’un entrepôt désaffecté, bifurqua juste après. Il connaissait bien les docks de l’ancien port ; mais il n’était pas le seul… et alors qu’il contournait l’angle d’un nouveau bâtiment, il percuta un homme de plein fouet et tomba en arrière atterrissant lourdement sur les fesses. Il leva les yeux. L’homme devant lui devait approcher des deux mètres ; deux mètres de muscles. Il était noir, aussi noir que la nuit et ses dents blanches marquaient son sourire entendu.

— Je l’ai, il est là, dit-il à voix haute.

— Bravo Goliath, fit un homme derrière lui.

Goliath… ce nom, il le connaissait… et ses yeux s’ouvrirent de terreur et d’effroi.

— Non, souffla-t-il comme une supplique.

Puis il senti une aiguille s’enfoncer dans son cou et les ténèbres l’emportèrent.

 
***
 
— Bonjour mes chers amis ! s’exclama Gustave. Bienvenue pour ce nouveau numéro de votre magasine préféré.

Le journaliste en costume sombre et chemise blanche, une fine cravate violette en tissu brillant autour du cou, arborait un sourire d’une blancheur éclatante qui tranchait avec le brun de ses cheveux courts et le marron de ses yeux. Mince et musclé, son vêtement mettait en valeur ses épaules larges et son ventre plat. Ses traits coupés à la serpe et son nez aquilin lui donnaient un aspect sévère que tempéraient ses lèvres charnues et légèrement boudeuses. Il donnait l’impression d’avoir dans les quarante ans, mais depuis plus de cent années.

... Je vous sais très fidèle à notre rendez-vous quotidien ! Nos chiffres d’audience et ceux du Canal Or en général ne cessent de grandir - Il mit le dos de sa main sur sa joue comme parlant au téléspectateur en aparté - et ce n’est pas uniquement parce que nous sommes les seuls à émettre, n’est-ce pas…

Il compléta sa remarque d’un clin d’œil et des applaudissements préenregistrés raisonnèrent. Il leva les bras comme pour calmer une foule en délire et repris.

... Mais oui mes chers amis, je vous aime aussi ! Et c’est spécialement pour vous que j’ai concocté ce programme ! Vous aurez bien entendu droit à vos rubriques habituelles et préférées, les bien nommées C’est arrivé près de chez vous et Qui aime Goliath ! Puis ce sera le tour du Combat de la semaine. Vous avez été nombreux à voter pour élire vos combattants, j’espère qu’ils se montreront à la hauteur… Mais avant tout cela, une page de publicité, à tout de suite ! 

L’œil de la caméra démoniaque fixée au plafond par une espèce de peau rosâtre se ferma, cachant l’iris rouge sur fond jaune semblable à celle d’un chat. Gustave se sentit soudain seul. Un vrai public manquait cruellement. Il devrait soumettre l’idée à la production… la production… cette idée l’amusa. Son émission quotidienne venait de commencer et la programmation était à la hauteur de ses attentes. L’Or Blanc avait encore fait de beaux ravages cette semaine et de nombreuses vidéos lui étaient parvenues. Il ricana brièvement. Les humains… Ces espèces de petites choses fragiles, arrogantes et tellement désirables. Ils passaient leur temps à se plaindre de tout et de rien. Et maintenant, maintenant qu’un ordre nouveau allait s’établir, il n’appréciait pas ce que le changement exigeait d’eux. Mais leur esprit était fondamentalement vicieux et pervers, il le savait. Et nombreux étaient ceux qui, en cachette, usait de l’Or Blanc pour satisfaire leurs fantasmes les plus inavouables. L’Or Blancun petit trésor… Il frissonna d’excitation. Mais L’Or Blanc n’avait été qu’un catalyseur, rien de plus, et Kamji, son créateur, un pion parmi bien d’autres. Le vrai responsable de tout cela apparaitrait bientôt au grand jour, et lui, Gustave, serait récompensé de sa fidélité. Le maître viendrait bientôt… enfin, l’avait-il espéré.

Autour de lui le plateau se résumait à un canapé de cuir marron et une table basse brillamment éclairés par un savant mélange de torches et de lanternes magiques. L’ensemble donnait une lumière à la fois puissante et chaude qui allait bien avec le thème de l’émission. En face une caméra était fixée au plafond, une caméra démoniaque formé d’un œil tout aussi vivant qu’un démon pouvait l’être. Seul concession à la technologie, un vieil écran cathodique lui permettait de visualisé le retour d’image. Un décor minimaliste n’empêchait pas une émission de qualité ; Gustave en avait toujours été persuadé. Derrière un épais rideau de velours noir servait de fond et cachait ses invités aux téléspectateurs.

La lourde paupière de l’œil unique de la caméra démoniaque se mit à cligner, signe qu’il allait revenir à l’antenne. Il s’installa sur le canapé et se prépara.
 
— Me voici de retour prêt à vivre avec vous une heure de plaisir intense ! [Applaudissements] et sans attendre lançons notre première rubrique : C’est Arrivé près de chez vous ! (Il fit un clin d’œil complice à la caméra.) Juste pour vous rappeler que personne n’est à l’abri. Jingle !

Une musique joyeuse accompagna l’apparition d’un texte sur les écrans rappelant le titre de la rubrique. Puis Gustave réapparut.
[Applaudissements]

—  Nous avons reçu des dizaines de vidéos cette semaine et je dois dire, mes chers ami, qui vous avez fait montre d’une grande imagination. Mais le vainqueur de cette semaine, celui qui gagnera son poids en Or Blanc est en fait une femme ! Eh oui, vous m’avez bien entendu ! Mais non, rassurez-vous, notre cher Or Blanc n’agit toujours par sur la gente féminine, mais rien ne les interdit de s’en servir… Et elles s’en servent plutôt bien, croyez-moi ! 

Gustave se leva et se rapprocha de la caméra qui modifia instantanément son angle de prise de vue.

... Pour que vous puissiez pleinement profiter de la scène qui va suivre, je vais prendre le temps de vous resituer le contexte. Comme le dit madame X, nous l’appellerons ainsi, pour garantir son anonymat, dans une note qu’elle nous a adressée avec sa vidéo, chose que je vous engage à faire également, il est important de savoir réaliser un fantasme !


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - bech - 16-04-2025

Donc c'est Ethan qui a trouvé la cachette de Gorgidas mais il se fait intercepter avant de transmettre l'info au Conseil des Ombres et risque pas mal d'ennuis.

Ils sont revenus aux vieilles télés analogiques et il y a une unique chaine présentée par Gustave.

À la fin du deuxième paragraphe, il y a un morceau de texte qui pourrait passer pour des pointillés ou pour un trait alors qu'en fait c'est un morceau de phrase finalement pas si court que çà :

Les gangs des rues avaient peu à peu pris le pouvoir, usant de l’Or Blanc, la drogue de soumission, contre ceux qui leur résistaient. Tout ne fut bientôt plus que chaos. Son père en avait été victime et il n’était maintenant plus que l’ombre de lui-même.


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 16-04-2025

(16-04-2025, 12:02 PM)bech a écrit : À la fuin du deuxième paragraphe, il y a un morceau de texte qui pourrait passer pour des pointillés ou pour un trait alors qu'en fait c'est un morceau de phrase finalement pas si court que çà :

Les gangs des rues avaient peu à peu pris le pouvoir, usant de l’Or Blanc, la drogue de soumission, contre ceux qui leur résistaient. Tout ne fut bientôt plus que chaos. Son père en avait été victime et il n’était maintenant plus que l’ombre de lui-même.

Erreur rectifiée ! Merci m'sieur  Tongue


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - lelivredejeremie - 17-04-2025

Le public a la télévision qu'il demande, et qu'il mérite... Le niveau de la téléréalité actuelle n'est déjà pas bien terrible, mais l'effondrement de la société ne va rien arranger, les programmes proposés par Gustave raclent vraiment le fond ^^ Quant à Ethan qui se persuade toujours un peu d'avoir donné du plaisir à Kamel pour avoir des infos, il va probablement être amené à en accorder à d'autres pour rien du tout, et si ça ne lui a pas trop déplu d'en recevoir les signes en bouche, elle ne sera bientôt plus la seule cavité de son anatomie à les recevoir Undecided


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 28-04-2025

CHAPITRE 2
L’Homme de Thèbes
 

Thèbes, 376 Av. JC.
 
Gorgidas se pressait d’arriver à la Cadmée. Il avait pris du retard et le soleil commençait déjà à se lever dans le ciel d’azur. Il devait se hâter, les béotarques Pélopidas et Épaminondas l’attendaient probablement déjà sur le site d’entrainement. Les deux hommes lui avaient donné tous pouvoirs pour créer un nouveau bataillon, une unité chargé de protéger Thèbes de ses ennemis, et surtout de la plus grande d’entre elles, la cité de Sparte. Il était fier d’avoir été choisi par deux des héros de Thèbes, ceux des plus valeureux qui l’avaient délivrée du joug des spartiates. Ils avaient placé leur confiance en lui, bien que sa nomination au grade de général n’ait encore été que toute récente. Lui, le fils adoptif de Thèbes, l’orphelin dont nul ne connaissait l’origine. Certains murmuraient qu’il n’était pas totalement humain, que sa résistance et sa force n’étaient pas naturelle, mais même lui ignorait tout de ses origines. Son premier souvenir remontait à ses trois ou quatre ans, lorsque seul, il s’était présenté aux portes de la cité, perdu et abandonné. Il avait été recueilli par une vieille femme depuis longtemps décédée qui lui avait inculqué des valeurs justice et de compassion.
 
Ces évènements remontaient à trente ans maintenant mais jamais il n’oublierait l’accueil de la cité, jamais il ne pourrait la laisser sombrer et tomber aux mains de ses ennemis. Lorsque Pélopidas et Epaminondas lui avait présenté leur projet, il avait été surpris par leurs exigences. Créer un bataillons d’hommes qui par deux devaient aller et par deux devaient rester ; voilà quels avaient été leurs exigences. La sélection s’était avérée rude. Trouver des hommes qui s’entendaient suffisamment pour vivre constamment ensemble, sans heurt, n’était pas chose facile. Mais maintenant, un an après le début de leur entraînement, les tensions s’étaient apaisées. Les paires s’étaient stabilisées et jamais plus elles ne se séparaient. Ils ne formaient plus qu’un, parfois même au sens biblique du terme. Ils étaient prêts à se battre jusqu’à leur dernier souffle pour leur partenaire et à mourir pour lui ; peut-être même ne pourraient-il survivre sans l’autre. Trois cents hommes, cent cinquante couples unis dans le combat comme dans la vie.
 
Il était à présent aux portes de la citadelle et se hâta d’en franchir l’entrée. Ses hommes s’entraînaient déjà, il pouvait les entendre combattre.
 
— Ah, le voilà, entendit-il. Je t’avais bien qu’il n’était pas besoin de nous hâter plus que nécessaire.
 
Deux hommes lui faisaient face, un sourire bonhomme aux lèvres. Deux hommes robustes que tous reconnaissaient.
 
— Je vous salue, messieurs, fit-il en s’approchant d’Epaminondas et de Pélopidas. Veuillez excuser mon retard. Une importante affaire requérait ma présence en ville.
 
— Et comme s’appelle-t-elle, cette importante mission ? Ou comment s’appelle-t-il ? reprit Pélopidas.
 
Gordidas rougit violemment et l’homme ricana.
 
— Tu n’es pas gentil avec notre amis, Pélopidas, fit Epaminondas. Le travail qu’il abat ici lui donne le droit de se détendre.
 
Gorgidas ne s’était jamais caché d’aimer autant les femmes que les hommes et depuis qu’il entraînait son bataillon, la complicité qui unissait ses hommes avait déteint sur lui. La nuit, il acceptait parfois l’invitation de l’un ou l’autre des couples à se joindre à eux. Là, il mêlait son corps aux leurs, jouissait de les sentir sous ses doigts. Lorsqu’il retournait à la cité, il multipliait les rencontres d’un soir. Tous, quel que soit leur sexe, louaient ses qualités d’amant.
 
Cette nuit, Gorgidas avait usé et abusé des charmes de l’un des jeunes hommes les plus en vue de Thèbes. Cependant, il ne pouvait décemment pas révéler à Pélopidas qu’il s’agissait de son fils, du jeune et beau Théodre. Agé d’à peine vingt ans, le jeune homme était tombé dans ses filets depuis quelques temps déjà. Il avait dû l’apprivoiser, le dompter, lui apprendre les joies de l’amour entre gens du même sexe. Il se remémora encore de la première fois où il avait pu jouir de son corps. Il ne connaissait alors que l’amour des femmes et ne s’imaginait pas un jour partager sa couche avec un autre homme. Gorgidas souvenait parfaitement la scène. Il l’avait attiré chez lui sous un prétexte fallacieux, afin, lui avait-il dit, de lui remettre un document pour son père. Naïf, Théodre l’avait suivi. Puis Gorgidas lui avait proposé de se reposer un peu ; ils avaient marché plusieurs kilomètres pour se rendre chez lui et il devait être fatigué. Théodre avait également accepté le verre de bière désaltérante sans son douter que son hôte y avait adjoint un léger artifice. Oh, rien de bien méchant ; Gorgidas se refusait à droguer ses proies ; non, juste un mélange d’extraits de plantes aux vertus apaisantes. Il s’était assis à ses côtés sur le kliné qui encombrait la pièce principale de sa résidence, le canapé dont il se servait pour diner, fait de bronze et de toile et il avait entamé la conversation. Peu à peu, il l’avait vu se détendre sous l’effet du breuvage et de l’agréable conversation qu’ils entretenaient. Ils avaient plus de dix ans de différence et des préoccupations totalement divergentes, mais à cet instant rien de tout cela n’était visible. Gorgidas s’était peu à peu rapproché de lui jusqu’à ce que leurs cuisses a demi-dénudées se touchent et devant l’absence de réaction de son invité, il s’était enhardit jusqu’à poser sa main sur la peau nue de sa cuisse.
 
— Que fais-tu ? lui avait alors demandé Théodre.
 
Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, les yeux de Gorgidas plongés dans ceux du jeune homme. Il n’avait pas répondu, tout du moins pas avec des mots. Il avait vu la confusion dans les yeux de son invité. La panique de sentir la main d’un autre homme sur lui. Mais était-ce la fatigue ou l’effet relaxant du breuvage, ou peut-être les deux ; toujours est-il qu’il ne bougea pas. Gorgidas en profita pour faire glisser son bras par-dessus ses épaules tout en remontant sa main entre ses cuisses et au moment où il le sentit prêt à se rebellé, ou la peur sembla le ramener à la raison, il le fit basculer sur le kliné, s’allongeant sur lui et s’emparant de sa bouche. Théodre avait essayé de le repousser, serrant les dents pour ne pas laisser entrer sa langue. Mais Gorgidas s’était montré doux, patient et l’avait fait plier. Il se souvenait du goût de sa peau lorsqu’il lui avait mordillé le cou, sa texture douce sous ses doigts, la saveur de sa semence quand il s’était libéré dans sa bouche…
 
Un raclement de gorge le ramena brusquement à la réalité.
 
— Il semblerait que notre ami ne se soit pas ennuyé cette nuit, entendit-il dire Épaminondas.
 
— En effet, renchérit Pélopidas, les yeux rivés sur son entre-jambe déformée par une vigoureuse érection.
 
Gorgidas rougit partagé entre l’excitation qu’il avait ressenti en se remémorant ce souvenir et la honte de se montrer ainsi devant ses supérieurs.
 
— Comment se passent les entraînements, finit par lui demander Pélopidas.
 
Trop heureux de sortir de cette situation embarrassante, Gorgidas se hâta de lui faire son rapport sur l’avancement de ses troupes.
 
— Ils progressent bien, je pense qu’ils seront prêts d’ici une semaine ou deux, conclut-il.
 
Il vit les regards de Pélopidas et d’Épaminondas. Il se tramait quelque chose entre ses deux-là. Quelque chose dont Gorgidas n’était pas encore informé, et cela l’inquiétait et l’excitait en même temps. Il était général et soldat de Thèbes. Né pour combat. Il avait hâte de se retrouver sur le champ de bataille et de confronter ses hommes aux réalités de la guerre.
 
— Estimes-tu leur entraînement achevé ? Les penses-tu prêt à lutter pour Thèbes ? renchérit Epaminondas.
 
Gorgidas réfléchit un moment. Il les avait entraînés, leur avait inculqué savoir et force. Etaient-ils malgré tout prêts pour le combat ? Il ne le saurait réellement que sur le champ de bataille, et en y réfléchissant, il devenait nécessaire de les confronter à la réalité et à l’horreur des combats.
 
— Je les estime prêt à défendre la cité. Leur entraînement doit maintenant se poursuivre sur les champs de bataille. Ils doivent expérimenter la fièvre du combat, surtout les plus jeunes et apprendre à se connaitre au cœur du conflit.
 
Pélopidas hocha la tête.
 
— Dans ce cas, conclut-il, rejoint nous chez moi ce soir au coucher du soleil. Nous avons à parler.
 


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - bech - 28-04-2025

À notre époque, il doit être super vieux de Gorgidas. Je n'avais pas compris pourquoi un tel retour dans le passé. À présent, il commence à s'expliquer. Et Gorgidas doit être au moins un demi dieu (ou démon).


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - lelivredejeremie - 29-04-2025

On parle de réinstaurer un service militaire en Europe (merci-pas-merci-Vladimir) mais si ça se passe ainsi, en mode 'franche camaraderie et plus si affinités', pourquoi pas, en fait ^^ Enfin, la partie entrainement, vu qu’à la bataille des Thermopyles, les 300 Spartiates se la sont prise bien profond et c’était moins agréable :’/


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 04-05-2025

CHAPITRE 3

Le Dernier des Anges Libres
 
 
De nos jours,
 
Gorgidas éteignit son poste de télévision puis quitta le bureau qu’il occupait au trente-huitième et dernier étage de l’une des dernières tours de la ville encore intact. Une grande pièce spacieuse et lumineuse pourvue d’un vaste bureau et d’un salon de cuir. Il se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton d’appel. Curieusement, dans un monde à ce point tombé ans la déchéance, la porte s’ouvrit sans un bruit. L’homme entra dans la cabine entièrement métallique. Aucune touche n’indiquait de numéro d’étage.

— Moins dix et demi, dit-il.

La porte de la cabine se referma en coulissant et l’engin entama sa descente vers les profondeurs du gratte-ciel. Distraitement il repensa à l’émission qu’il venait de voir. Ce petit parasite de Gustave se débrouillait plutôt bien. Il savait haranguer la foule et pousser les humains vers leurs plus vils penchants. Et il devait admettre que certaines scènes qu’il venait de voir ne l’avait pas laissé indifférent. Gorgidas se ressaisit. L’heure n’était pas à ces amusements ; le temps pressait. S’il voulait mener son plan à bien, il allait devoir jouer serré.

Lorsque l’ascendeur s’immobilisa à l’étage moins dix et demi, il ne ressenti qu’une légère modification de pression. La porte s’ouvrit silencieusement et ses pieds rencontrèrent un sol en béton brut. Le couloir dans lequel il se trouvait était sombre, seulement éclairé par quelques appliques phosphorescentes disposées ça et là, sans réel plan d’agencement. Mais il savait où aller. Il avait tant de fois fait le chemin qu’il aurait tout aussi bien pu le faire les yeux fermés. Il tourna deux fois sur sa droite, faisant attention de ne pas salir son costume sombre contre les murs de béton poussiéreux et arriva finalement devant une porte gardée par deux homme en armure de cuir. Leurs protections ne cachaient que peu de chose de leur anatomie. Gorgidas s’était inspiré des tenues des gladiateurs romains pour les concevoir. Leur usage visait plutôt à terrifier l’adversaire car les hommes qui les portaient possédaient la carrure et la musculature des combattants antiques ainsi que leur agilité et leur férocité. Elle n’avait ni plastron intégral, ni dossière, mais une simple plaque de cuir reliée à la spalière qui protégeait leur épaule droite, maintenue par une simple sangle qui leur ceignait le buste, passant sous leur aisselle gauche et fermée par une large bouche de métal.

Il avait bien connu cette époque où le corps de l’homme vrai était vénéré, où hédonisme voulait vraiment dire quelque chose. La sexualité entre homme ne revêtait pas les mêmes tabous et il ne se gênait pas pour prendre tout ce qu’il désirait.

Dès qu’ils le virent, les deux guerriers se mirent au garde à vous, bombant leurs pectoraux musclés. Le regard de Gorgidas glissa sur leur ventre où saillait des abdominaux puissants puis s’arrêta sur le simple subligaculum de lin qui cachait leur virilité, pareil à celui des combattants antiques. S’il en avait eu le temps…

— Repos, dit Gorgidas aux deux hommes qui se détendirent. Comment va le prisonnier aujourd’hui.

— Comme d’habitude, maître, dit le plus âgé des deux.

Il paraissait avoir la quarantaine et ses yeux bleus ressortaient vivement sur sa peau matte aux traits coupés à la serpe. Gorgidas se souvenait encore de son intégration dans son armée, dans son Bataillon Sacré, il y avait plus de dix ans de cela…
 
Les choses avaient été compliquées. L’homme lui avait été présenté sous le nom de Lucas lors d’une soirée de charité à laquelle il avait participé, invité par l’un des cabinets d’avocats dont il louait les services. Il avait tout de suite su qu’il le voulait dans sa garde personnel. Il se tenait un peu à l’écart, apparemment peu à l’aise dans ce type d’évènement, une femme magnifique à son bras.

Gorgidas était allé à sa rencontre et sous prétexte que lui aussi n’aimait que peu ce genre d’évènements avait engagé la conversation.
Lucas faisait presque la même taille que lui et possédait une carrure de lutteur compressé dans un costume sombre de banquier. Dans la trentaine, il avait l’air sûr de lui et de sa virilité. Ses cheveux étaient courts et noir tout comme sa barbe soigneusement entretenue ; mais ce qui avait le plus marqué Gorgidas, c’était assurément le bleu turquoise de ses yeux. Sa poignée de main était ferme et ses doigts longs. Il en avait alors été sûr. Cet homme serait à lui.

Gorgidas savait s’y prendre. En plus de deux mille ans d’expérience, il en avait dompté des plus coriaces. En lui, il avait senti renaitre l’instinct du chasseur, du prédateur. Il l’avait amadoué, se jouant de lui par de savantes ruses, parlant tantôt d’égal à égal puis se laissant gentiment dominer. L’autre prenait confiance, s’enhardissait et bientôt leur dialogue était devenu bon enfant et les plaisanteries avaient commencé à fuser. Quand la femme de Lucas les avait laissés « entre hommes », il s’était empressé de servir un verre à son nouvel ami ; en profitant pour y glisser discrètement une drogue de sa composition. Les deux hommes avaient porté un toast puis l’effet ne s’était guère fait attendre. Le rythme cardiaque de Lucas s’était accéléré et son sexe avait commencé à durcir dans son pantalon, laissant entrevoir une bosse en formation entre ses cuisses. Gêné, il s’était excusé auprès de son compagnon pour se rendre aux toilettes. Gorgidas l’avait regardé de ses yeux calculateurs partir tout en sirotant sa propre boisson, attendant quelques instants avant de le suivre. Puis, à son tour, il était entré dans le local pour trouver Lucas, appuyé les mains de part et d’autre du lavabo, en sueur. Gorgidas s’était alors montré inquiet, lui demandant s’il allait bien, se renseignant sur son état. Mais devant son incapacité à répondre, il en avait conclu que le moment était venu. Il avait verrouillé la porte derrière lui avant de venir se placer juste derrière sa future victime. Il l’avait aidé à retirer se veste noire puis, passant ses mains devant lui, il avait entrepris de défaire sa chemise. Lucas s’était montré surpris mais il l’avait rassuré, cajolé, lui assurant qu’il irait mieux s’il prenait un peu l’air. Ses mains s’étaient alors mises à parcourir le torse musclé dont les poils tondus courts râpaient ses mains calleuses. Progressivement, il les avait remontées de ses abdominaux saillants vers ses pectoraux, lui arrachant un gémissement quand il lui avait douloureusement pincé ses tétons sensibles. Lucas haletait, totalement perdu, le regard empli d’angoisse face à ce qui lui arrivait, incapable de comprendre pourquoi son corps refusait de lui obéir. Jamais il n’avait eu de tels rapports avec un homme. Dans sa prime jeunesse il y avait bien eu quelques attouchements avec des garçons de son âge, mais rien de plus. Rapidement, Gorgidas avait ouvert sa chemise pour plaqué son propre torse musclé et couvert de poils sombres contre son dos nu. Puis d’une main, il lui avait pris le menton pour lui faire pivoter le visage avant de l’embrasser profondément. Les yeux de sa victime, Lucas, s’étaient écarquillés mais il semblait incapable de se débattre et tout en faisant rouler sa langue dans sa bouche, il avait entrepris de lui déboucler sa ceinture qu’il avait retiré des passants de son pantalon d’un coup sec. Alors il l’avait brutalement repoussé en avant, plaquant durement son torse sur le plan de bois à côté du lavabo avant de lui tordre les bras dans le dos et de lui liés les mains avec la solide lanière de cuir. Les choses s’étaient ensuite précipitées. Le pantalon de Lucas avait glissé le long de ses cuisses, jusqu’à ses chevilles, puis Gorgidas s’était emparé de l’élastique de son boxer de coton blanc pour le lui baisser aux genoux. A son tour, il avait ouvert le sien et sorti un chibre bandé, épais et long. Il avait craché dans sa main et enduit son membre de salive avant de le faire glisser entre les fesses musculeuses et velus de son futur amant jusqu’à ce qu’il butte contre l’entrée de son fondement. Le prenant par les cheveux, il lui avait tiré la tête en arrière pour qu’il puisse se voir dans le miroir, juste devant lui. Lucas respirait fort, ses narines étaient dilatées et ses yeux n’exprimaient plus que terreur. « Regarde comme tu es beau » lui avait alors dit Gorgidas, dressé derrière lui, puissant et fier. Puis il avait entrepris de le pénétrer, lentement mais fermement. Sa bouche s’était grande ouverte, mais aucun cri n’en était sorti. Des larmes s’écoulaient de ses yeux fascinés malgré eux, avant de couler sur ses joues rouges d’excitation. Gorgidas avait savouré son triomphe. Sa drogue remplissait son office, rendant son amant docile, mais le laissant conscient de ses actes ; l’empêchant d’alerter toute la populace tout en le gardant éveillé. Son fondement vierge était serré, délicieux, tel qu’il les aimait. Malgré l’urgence, il avait pris son temps pour s’y enfoncer pleinement, ses yeux rivés dans ceux du reflet de Lucas dans le miroir et lorsqu’il avait sentit ses bourses entrer en contact de la peau de sa victime, il l’avait flatté, félicité pour son courage et sans quitter son regard, il avait entamé un puissant va et vient dans le fondement délicieusement serré et chaud. Lucas avait courageusement enduré l’assaut, serrant les dents à chaque nouveau coup de buttoir. Il avait vite compris que rien ne pourrait le sauver et Gorgidas avait même lu de la défiance dans son regard. Il l’avait alors saisi par les hanches et, ses deux mains solidement accrochées, avait commencé à le pilonner. Il voulait lui faire perdre de sa superbe, le soumettre totalement. L’autre avait résisté plusieurs minutes, le fixant d’un œil mauvais à travers le miroir, mais devant l’acharnement de son pair, il avait fini par plier, s’effondrant complètement sur la planche de bois. Pour Gorgidas, l’excitation de voir ce corps musclé complètement soumis avait été si forte, ce dos lisse et glabre secoué dans tous les sens par ses va-et-vient incessants, qu’il n’avait put se retenir et percutant une dernière fois les fesses qu’il fourrageait, il s’y était abondamment libéré. Sans quitter son fourreau, il s’était allongé sur son dos, repérant un petit tatouage au creux de son omoplate droite, un minuscule dragon bleu, aussi fiers que l’avait été son propriétaire. Il y avait déposé un doux baisé tout en caressant ses flancs, lui arrachant un frisson. Il était très sensible et Gorgidas aimait cela. Il l’avait lentement caressé et avant de le quitté, il lui avait remis sa carte, lui ordonnant presque de venir le voir. Ils venaient tous… ils venaient toujours. Il s’était retiré, admirant une dernière fois le corps nu avachi à côté du lavabo et s’en était allé rejoindre la soirée. Il avait bien vu que sa proie était encore en semi érection et le pubis englué de sperme... il l'avait fait jouir, sans avoir touché son sexe.   Plusieurs fois il l’avait rencontré au cours de cette même soirée et à chaque fois Lucas avait baissé les yeux devant lui, s’éloignant aussi vite qu’il le pouvait, à son grand amusement.
 
Gorgidas s’extirpa de ses souvenirs. Le Lucas qu’il avait devant lui n’était plus le même. Il avait conservé sa force, sa puissance et sa beauté virile que son armure de cuir mettait en valeur mais il lui était également totalement soumis. Il avait du suivre le cheminement de ses pensées car le rouge lui était monté aux joues et dans son subligaculum de lin, une bosse enflait. S’il en avait eu le temps…

…mais il ne l’avait pas. Une tâche d’importance l’attendait. Voilà des centaines d’années qu’il murissait son plan et il avait maintenant l’opportunité de le réaliser. De venger ses hommes morts au combat… Une brusque montée de colère s’empara de lui. Il fallait qu’ils payent tous ! Jusqu’au dernier !

Il regarda une nouvelle fois Lucas dans les yeux et se repris. Sa colère ne lui servirait à rien. Il devait poursuivre son plan et le mener à son terme… enfin.

— Le colis que nous attendions est arrivé, Capitaine, lui dit-il. Allez le chercher et amenez-le-moi ; je serai à l’intérieur.

— A vos ordres répondit l’autre, tout s’éloignant dans le couloir.

L’autre garde le regardait fixement. Toujours au garde-à-vous, il avait conservé ses yeux rieurs. Théo était le compagnon de Lucas depuis cinq ans. Gorgidas en avait décidé ainsi ; et lorsqu’il parlait de compagnon, cela revêtait tous les aspects du terme. Il l’avait choisi pour lui tout spécialement et ne s’était pas trompé. Libre de corps et d’esprit, le jeune homme d’une bonne vingtaine d’année prenait son plaisir là où il le trouvait ; il avait été éduqué pour cela. Plus d’une fois, il les avait surpris entrain de s’adonner à l’amour entre homme et bien que Théo demeurât passif, il menait clairement la danse, poussant Lucas à des pratiques dont il n’avait même pas la connaissance.

Il passa à côté de lui et ouvrit la lourde porte de fer qui fermait la pièce et s’y introduisit. L’intérieur était sombre, juste éclairé par quatre flambeaux posés à chaque coin de la cellule, créant l’ambiance angoissante qu’il avait voulu. La salle était vide et au centre se tenait un homme. Il devait avoir la cinquantaine mais ses muscles très développée témoignaient d’un entrainement intensif. Son corps presque nu était recouvert d’une toison dense et rase, aussi sombre que ses cheveux noirs coupés courts.

Ses poignets étaient liés l’un à l’autre par une corde de gros calibre solidement attachée au plafond et ses chevilles maintenues écartées par la planche de bois épaisse à laquelle elles étaient solidement attachées. Il se tenait suspendu par les poignets, la tête penchée en avant, les pieds au sol et les genoux fléchis, apparemment inconscient ou endormi. Des zébrures de fouet marbraient son dos, mais bien qu’il en ait souffert, elle n’était que peu profonde et disparaitraient avec le temps. Il était propre et sec, seulement vêtu d’un boxer rouge qui moulait ses fesses musclées. Deux pinces à tétons reliées par une courte chaîne d’argent mordaient solidement sa chair fragile. Ses hommes avaient fait du bon travail, il allait pouvoir reprendre l’interrogatoire. Il s’approcha doucement de son prisonnier et vint se mettre face à lui. L’homme releva la tête, lui lançant un regard mauvais. Gorgidas s’empara de la chaîne et tira un coup sec. L’homme sera les dents, grognant sous la douleur ; mais ne le quitta pas du regard.

— Je vous ai laissé du repos pour que vous puissiez me revenir en forme, commença Gorgidas. Mais il est temps de reprendre maintenant, Monsieur Anderson. Mais je pense pouvoir t’appeler Anthony, maintenant que nous nous connaissons bien...
Il laissa passer un moment puis sans prévenir frappa durement la joue de l’homme du plat de sa main.
... Où est-il ?! reprit-il. Où est le dernier Archange. Où est celui qui se fait appeler le Dernier des Anges Libres ?! 
 
 
 


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - lelivredejeremie - 04-05-2025

L’étage moins dix et demi, ça fait penser au quai 9 3/4 dans Harry Potter Big Grin
Anthony est le père de Jim ? Il y a décidément beaucoup de personnages…


RE: Récit de Tom Frack : Jim Anderson, détective privé - fablelionsilencieux - 13-05-2025

CHAPITRE 4

Secret
 
Thèbes, 376 Av. JC.
 
Les derniers rayons du soleil étiraient démesurément les ombres des bâtiments de l’antique cité de Thèbes lorsque Gorgidas frappa à la porte de la demeure de Pélopidas. Anxieux et excité, il avait passé le reste de la journée à s’interroger sur les objectifs de cette réunion depuis qu’on lui en avait parlé le matin même.

La porte s’ouvrit dans un léger grincement et la femme de Pélopidas le laissa entrer. Belle, brune et grande, elle formait un couple parfaitement assorti avec le béotarque de Thèbes.

— Bonjour Gorgidas, lui dit-elle, ils n’attendent plus que toi. Suis-moi.

Il lui emboita le pas et la suivit au travers de la salle principale. La maison n’était ni grande ni luxueuse, mais elle était d’une propreté irréprochable. Ils arrivèrent devant une porte de bois. La femme de Pélopidas frappa et fit entrer Gorgidas sans attendre avant de refermer derrière lui.

La pièce était relativement grande par rapport à la taille de la maison et pourvu d’une large table de bois qui semblait servir de bureau et pour les réunions. Pélopidas et Epaminondas était attablés, discutant autour d’une carte. Un troisième homme se trouvait avec eux, un homme que Gorgidas ne connaissait pas. A son entrée, ils levèrent la tête de concert.

— Ah, te voilà, s’exclama Pélopidas, nous n’attendions plus que toi. Viens donc t’assoir avec nous.

Gorgidas s’approcha des trois hommes, le regard fixé sur celui qu’il ne parvenait à identifier. L’homme était immense tant en taille qu’en muscle. Il ne portait qu’une fine tunique de lin qui laissait deviner une poitrine puissante et imberbe. Mais ce qui frappa le plus Gorgidas, fut le bleu profond de son regard, parfaitement assorti à ses cheveux blonds.

— Ange, intervint Epaminondasen s’adressant à l’inconnu, je te présente Gorgidas, l’un de nos meilleurs généraux. Gorgidas, je te présente Ange.

Ange, voilà un nom bien curieux se dit Gorgidas en continuant de l’observer. Qui était cet homme ? Et qu’avait-il à voir avec lui ?

Voyant son trouble, Pélopidas intervint.

— Ange est notre allié. Il n’est pas comme nous. Il connait les Dieux. Nous pouvons lui faire confiance.

— Oui, renchérit Epaminondas. Il est celui qui m’a soutenu alors que je croyais ne plus rien avoir. Dans mes rêves il m’est apparu alors que je pensais Thèbes perdu. Il est celui qui m’a insufflé le courage, celui qui m’a inspiré le Bataillon de la Cadmé.

Gorgidas ne comprenait rien à tout cela. Qui était-il ? Etais-ce possible qu’il soit ce qu’il prétendait-être ? Etait-il possible qu’il soit un envoyé des dieux ? Oui bien n’était-ce qu’un imposteur ?

L’inconnu se leva et fit un pas en sa direction. Il émanait de lui une force et une sérénité que jamais il n’avait rencontré.

— Je vois que tu doutes, Gorgidas, lui dit-il d’une voix grave et bien posée. Approche je vais te montrer...

Et sans qu’il ne s’en rende compte, il se retrouva à quelques centimètres de l’inconnu qui lui souriait. Il y avait quelque chose d’envoutant en lui, quelque chose qui dépassait sa compréhension. Il posa ses mains chaudes sur ses épaules et Gorgidas frissonna à son contact. Puis il approcha doucement sa bouche de la sienne.

... Apprend, souffla-t-il, en joignant délicatement ses lèvres aux siennes. 

Gorgidas se sentait incapable de réagir. Il sentit la bouche d’Ange se poser sur la sienne et s’ouvrir, sans résistance. Incapable de contrôler son corps, il laissa la langue chaude et douce glisser en lui et se frotter à la sienne. Il sentait son cœur battre la chamade et s’accrocha à Ange alors qu’il sentait son esprit chavirer. Des images jaillirent dans sa tête par centaines alors que leurs corps se collaient l’un contre l’autre. Des images de guerre, de combats, d’amour, de sexe. Des images de la vie et de la mort. Il sentait le corps d’Ange contre le sien, sa bouche dans son cou, le bois de la table dans son dos. Submergé par les sensations, il se laissa faire lorsqu’il lui écarta les jambes pour y glisser son visage et s’emparer de sa virilité. La puissance de la sensation dépassa tout ce qu’il connaissait et il se mit à geindre, le corps se tordant de plaisir sur la table. Les images continuaient de l’assaillir alors que le plaisir montait en lui… jusqu’à ce qu’il ne puisse tenir d’avantage. Alors, dans un cri rauque, sa semence jaillit de lui vers la bouche experte qui le torturait, les images qui envahissaient son esprit se brisant tel un miroir explosé en milliers de fragments.

Il resta un moment là, incapable du moindre mouvement. Le souffle court, les tempes battantes. Puis il ouvrit les yeux et vit Pélopidas et Epaminondas qui le regardaient, un sourire entendu aux lèvres. De l’autre côté il observa Ange qui semblait se délecter de sa semence.

— Me crois-tu maintenant ? demanda-t-il, de sa belle voix grave.

— Oui, souffla Gorgidas. Oui je te crois.
 
Après quelques minutes et une fois Gorgidas remit, Epaminondas lui expliqua le but de sa présence. Sparte menaçait de nouveau et il était temps pour Thèbes de se protéger activement. L’assemble de la ville ne voulait rien entendre, aussi avaient-ils décidé en secret de monter une opération.

— Ange nous affirme qu’il n’est question ici que de quelques semaines avant que Sparte ne nous attaque de nouveau. Nous devons réagir. L’assemblée ne possède pas tous les pouvoirs. Le Bataillon de la Cadmée est sous notre contrôle direct. Ainsi en a-t-il été décidé au tout début de sa constitution et je compte bien l’utiliser pour ce pour quoi il a été créé. Thèbes se trouve au bord de l’abîme et je ne pourrais tolérer qu’elle y sombre.

Le discours plein de verve d’Epaminondas surprit Gorgidas. Il savait l’homme sage et fort. Il découvrait à présent un chef prêt à tout sacrifier pour sa cité, un homme capable d’emmener ses troupes au combat pour le bien de tous. Un homme qu’il était prêt à suivre jusqu’aux tréfonds.

— Le Bataillon est prêt à te servir, Epaminondas. Prêt à servir le bien de tous. Mes hommes sont courageux et unis. Jamais ils ne laisseront Thèbes sombrer, je t’en fais le serment.

Ils continuèrent de discourir un moment, rassemblant les informations qu’ils possédaient, définissant les sites les plus propices à tendre une embuscade aux hommes de Spartes. Passionnés et inspirés, ils ne virent pas les heures passer et c’est au cœur de la nuit qu’ils décidèrent de mettre un terme à leur réunion. Ils n’avaient pas décidé de tout, mais ils savaient maintenant où ils devaient frapper et comment ils le feraient.
 Alors qu’il s’apprêtait à prendre congé, Pélopidas l’invita à dormir dans sa demeure.

— Il se fait tard, Gorgidas, tu peux dormir ici, à moins que quelqu’un ne t’attende chez toi pour réchauffer ta couche.

Gorgidas rougit violemment en pensant à Théodre, le fils de Pélopidas.

— Je te remercie, personne ne m’attend chez moi ce soir.

— Dans ce cas l’affaire est conclue. Tu dormiras avec Ange dans la chambre de mon fils Théodre, tu te souviens de lui.

Gorgidas manqua de s’étrangler.

— Bien sûr, parvint-il à articuler. Mais es-tu sûr que ce la ne le dérangera pas.

— Ne t’en fait pas mon ami. Il dort à point fermé à cette heure. Je crois que sa conquête du moment l’épuise un peu. Ange va te guider.