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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 25-11-2021

Cédric : De vieilles connaissances

Je suis inutile ici. Pas de magie. Pas d'armes. Pas de pouvoirs. Juste ma présence, encore que je n'aie pas l'impression que cela fasse une quelconque différence. Ah, mais non, on a toujours affronté ensemble la pire des adversités, et je n'aurais pas pu reculer alors que mes amis ont perdu leurs fils...
C'est triste. J'ai été si occupé avec mes propres recherches et la gestion de l'université que je n'ai pas trouvé le temps d'apprendre les techniques développées par Magnos. Tout un pan de connaissances ignorée pendant des millénaires alors qu'il est porteur de découvertes passionnantes sur la magie et l'esprit.
Il faut que j'implique Thibault et Stephan. Je vais leur offrir un poste à l'université où ils pourront travailler en commun pour comprendre toutes les implications de ces pouvoirs. J'espère qu'ils accepteront. Ils sont jeunes, semblent bien s'entendre, et sont passionnés. Ils pourraient faire de grandes choses ensemble.
Déjà, insuffler un vent de jeunesse parmi ce ramassis de croûtons...
Mais, une chose à la fois. Il faut déjà les retrouver...
Les autres sont fébrilement penchés sur leur carte, traçant tant bien que mal des traits en consultant boussole et diapason. Je croise les doigts en espérant que toute cette histoire va se terminer aujourd'hui.

- Pour le moment, la route nous permet d'aller dans la bonne direction.
- Elle n'existait pas à l'époque, dit Jean. Enfin, je ne crois pas... Pfff, vingt-cinq ans, c'est un peu trop pour moi.
- Profitons-en... Alors, où est-ce que se trouverait le nexus ?
- Hum... je comprends pourquoi il y a une route maintenant.
- Pourquoi ?
- Sur la carte, il est indiqué...
Je n'ai pas besoin d'entendre la suite. La pancarte, sur le grillage, dit :

Terrain militaire
ENTRÉE INTERDITE


Les ennuis ne sont pas terminés, on dirait...
Le chauffeur stoppe le minibus devant la grille.
- Je n'irai pas plus loin, les gars.
- Merci. On va descendre ici.
- Je vous attend ?
Nous nous consultons du regard.
- Non, inutile. Si besoin, on vous appellera. Allez en ville.
- D'accord. Dites, vous n'allez pas essayer d'entrer là-dedans, hein ?
- Non, du tout. Vous connaissez ce terrain ?
- Non, désolé.

Une fois le véhicule hors de vue, nous examinons attentivement la grille. Elle ne devraient pas nous arrêter longtemps. Reste que la situation risque de devenir délicate à l'intérieur... par la Lumière, que n'ai-je l'usage de la magie ici !
Mais les hommes en tenue de camouflage qui sortent de la forêt tout autour de nous nous épargnent de nous creuser la tête sur ce que nous devons faire... Leurs armes automatiques braquées sur nous, les militaires n'ont pas l'air de plaisanter du tout.
- Les mains en l'air ! Ne tentez rien, surtout, et encore moins quelque chose d'inhabituel ou nous ouvrons le feu sur tout le monde !
Curieuse remarque...
Nous sommes rapidement menottés et fouillés, puis la grille est ouverte tandis qu'un camion s'avance. Nous montons à l'intérieur et attendons, allongés à même le sol. Un moment plus tard, un vrombissement de moteur se fait entendre. Une moto, qui s'arrête net. Le moteur est coupé alors que des ordres sont lancés, puis quelqu'un est allongé au sol avec nous.
Je n'arrive pas à voir qui c'est, étant mal placé, mais Ludvik pousse un gémissement et murmure quelque chose d'incompréhensible.

Le camion repart alors... dans la direction du nexus.
Est-ce une coïncidence ? Je ne crois pas. J'ai l'impression que ce qui s'est passé sur Terre ces cinq dernières années va bien plus loin que la crise sécuritaire actuelle.
Le voyage est assez rapide, marqué par plusieurs arrêts et des descentes, puis nous sommes remis sur nos pieds et descendons dans un parking souterrain. On nous pousse en avant, nous faisant emprunter divers couloirs avant de prendre un ascenseur. Nous sommes finalement enfermés dans des cellules individuelles, sans que l'on nous retire nos menottes. Quatre murs, une porte blindée, et rien d'autre.
J'ai tout le temps de pester contre notre malchance. Nous étions de toute évidence attendus. La FSI a dû comprendre rapidement où nous allions, et les prévenir.
L'attente se prolonge douloureusement, des heures me semble-t-il, puis la porte s'ouvre de nouveau. Je suis conduit dans une grande salle, dans laquelle on me... suggère... de m'asseoir. Les autres arrivent un par un.
Enfin, une porte en face de celle que nous avons empruntée s'ouvre. Trois hommes entrent, vêtus identiquement de tenues gris sombre.
Ils ordonnent aux militaires de nous détacher et de sortir, et j'examine les hommes qui doivent être de la FSI. Pas un pour rattraper l'autre. Ils affichent tous les trois un petit sourire satisfait.
- Madame, messieurs, veuillez excuser la manière dont vous avez été conduits jusqu'ici, mais nous tenions à avoir une discussion avec vous, et cet endroit s'y prête admirablement.
- Nous ne sommes pas originaires de la Terre mais du monde d'Aldania, qui est relié à Outremonde par son propre nexus. Nous sommes arrivés sur Terre pour reprendre en main les opérations après le désastre fait par le précédent responsable, un incompétent, mais qui avait de sérieux appuis politiques. Il avait fondé sa propre organisation, avons-nous découvert, sous le nom de protecteurs, mais suivant ses propres idées et ambitions. Je suis désolé de ce que vous avez pu subir par sa faute, il ne s'agissait aucunement de ses ordres initiaux. Mais nous avons été coupés de la Terre avant d'avoir pu informer notre monde de ce qui s'était passé ici.
- Nous avons été assez surpris, reprend le troisième. Lorsque le nexus reliant la Terre à Outremonde a été réactivé en Australie, nous nous sommes grandement réjouis, pensant que les nôtres s'en étaient chargés, avec une avance considérable sur nos prévisions. Mais notre réseau de surveillance a rapidement indiqué que quelque chose clochait. Nos agents sur place vous ont raté, mais Big Brother, un logiciel expert en analyse de visages qui travaille avec le réseau de caméras qui a été installé partout dans le pays, a identifié une anomalie : vous.
- Vous étiez censés être morts ou disparus depuis l'époque de la fermeture du portail, ce ne pouvait être une coïncidence. Vous deviez avoir quelque chose à faire avec la restauration du nexus. Nous vous avons mis sous surveillance, avons écouté vos conversations autant que possible, et avons compris votre but. Nos appareils ont détecté le réalignement du nexus sur son ancien emplacement, comme prévu. Vous vous dirigiez vers la base que nous avions installée pour sécuriser nos voyages vers et depuis Outremonde, ce qui nous a bien confirmé que vous comptiez repartir. Ce qui ne nous dérange pas outre mesure, nous allons même vous y aider en gage de bonne volonté.

Cela fait beaucoup d'informations à digérer d'un coup. Le silence se fait pendant un moment, puis je remarque que Jean adresse une question silencieuse à Marc, qui secoue la tête négativement. Les enfants ne se sont jamais trouvés dans les environs. Nous avons fait tout ça pour rien.
- Cependant, nous ne pouvons pas vous laisser avec certains artefacts particuliers que nous avons trouvé en votre possession...
Il lève le Diapason des Âmes et l'examine.
- Ceci a fait réagir nos instruments de façon surprenante. Il semble relié au nexus... est-ce avec ceci que vous l'avez réactivé ?
Silence, et regard furieux d'Erynia.
- Allons, ne nous obligez pas à recourir à la violence.
L'homme appuie sur un bouton, et un écran s'allume.
Nous voyons un jeune homme qui est en ce moment dans une cellule comme celles dans lesquelles nous étions.
- Salauds, dit Ludvik. Il n'est pour rien dans tout ça, il n'est au courant de rien, que voulez-vous qu'il vous dise ?
- Allons, allons. Combien de temps pourrez-vous le voir souffrir avant de nous dire ce que nous voulons savoir ? Et sachez que s'il nous arrive quelque chose ici, il mourra bien avant que vous l'atteigniez.

Ludvik baisse la tête, dégouté, puis lâche :
- C'est exactement ça. C'est le Diapason des Âmes. Il est lié aux nexus, mais il est tout sauf fiable.
- Bonne réponse. En fait, nous connaissions cet artefact. Vous voyez, vous n'avez pas intérêt à nous mentir... question suivante :
Il sort un autre objet d'un sac posé à côté de lui et mon cœur fait un bond.
Ludvik ! Tu n'as quand même pas emmené ça sur Terre ?!
- Est-ce bien la flûte de Cheng ? Celle qui permet d'appeler le Phœnix ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 26-11-2021

Aïe aïe aïe...sale temps pour les navigateurs! Ainsi donc, la Terre a été "colonisée" par des zozos qui y ont instauré une dictature genre "le Meilleur des Mondes" ou bien "le Fugitif" où le N° 1 est un surpuissant ordinateur.
Comment nos  chers "paternels" vont-ils bien pouvoir se tirer de là avec Yann et Axel qu'ils n'abandonneront certes pas. Et est-ce que le "petit frère" va, lui aussi, pouvoir être sauvé sans obligatoirement  être conduit en Outremonde?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 26-11-2021

Thibault : Le réveil

- Combien de temps avant qu'ils ne se rendent compte que nous ne revenons pas ? Me demande Thomas.
- Ils seront surtout soulagés... Ils ne vont pas se risquer à venir à notre recherche. Ça pourrait être mauvais pour eux... Plus loin ils seront de l'inquisitrice et mieux ils se porteront.
- Mouais...
Stephan traîne derrière nous, ayant retrouvé sa sombre morosité. De nouveau, mon cœur saigne de le voir dans cet état.
- Dis-moi, reprend mon frère, il y a quelque chose qui me tracasse un peu.
- Quoi donc ?
- Tu dis être amoureux de Stephan, mais il y a peu, tu ne savais rien de tes sentiments, c'est un peu rapide non ?
- En fait... j'ai ressenti quelque chose pour lui à maintes reprises, mais je l'ai chassé dans un coin de mon esprit, j'avais tant à faire, tant à apprendre... Quand tu m'as posé ces questions, j'ai fini par regarder là et... tout m'a explosé à la figure. J'avais accumulé et enfermé pendant des années tout ce que je ressentais pour lui, et maintenant, je suis incapable de les refouler de nouveau. Je ne le veux pas, d'ailleurs. Je l'aime, et j'ai mal, horriblement mal, parce que... nous ne pouvons plus vivre cet amour. Pas tant que je ne revivrai pas. Et je le fais souffrir par la même occasion.

Nous nous arrêtons bientôt pour la nuit, épuisés. Ayant évité fermes et villages sur notre chemin pour ne pas attirer l'attention sur nous, nous couchons à la belle étoile. Nous mangeons rapidement et silencieusement, puis je m'efforce de trouver une position confortable avant de fermer les yeux.
Je m'endors aussitôt...
...et sombre aussitôt dans un cauchemar dont je ne parviens pas à m'extraire. Je me relève, furieux, contre ceux qui m'ont fait vivre une telle humiliation, et qui dorment à mes pieds, inconscients du sort que je leur réserve. Quelque chose ne va pas, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Stephan ouvre les yeux alors que je lance un sortilège meurtrier sur eux, et ses yeux s'illuminent d'une puissante lueur verte lorsqu'il utilise son pouvoir pour briser le sort.
Quoi ? Comment est-il seulement possible qu'un disciple de Magnos soit en vie dans le royaume de l'Ordre ? Mais cette anomalie abjecte va être rapidement corrigée...
Nous nous engageons dans un terrible duel dont mon esprit ensommeillé ne comprend ni l'origine ni les enjeux. Je vois l'autre se réveiller et rouler sur le sol avant de se relever, effaré, en voyant Stephan et moi engagés dans une lutte de volonté et de pouvoir.

Je dois bien avouer que le jeune Stephan se débrouille bien, mais je ne suis pas n'importe qui non plus - je suis une inquisitrice. Et un disciple de Magnos se fatigue beaucoup plus vite qu'un sorcier... Sa mort ne fait aucun doute. Mais je vois soudain sa défense s'altérer, se fractionnant en de multiples pointes qui commencent à pénétrer mon bouclier ! Comment peut-il faire une chose pareille ? Je lance toutes mes forces pour résister à l'assaut, le bloquant de nouveau, mais l'autre me contourne en espérant peut-être pouvoir m'attaquer, à mains nues, à travers mon bouclier ? Il va se brûler, le pauvre petit...
Je... commence à... comprendre que quelque chose ne va vraiment pas. Mes pensées s'éclaircissent, et, alors que le bouclier de Stephan commence à s'effondrer, j'interviens en consumant tout mon mana dans un sortilège de purification qui nettoie une vaste zone autour de moi. Privé d'énergie, je me prends de plein fouet l'attaque de Stephan et le poing de Thomas. Mon corps est transpercé par le pouvoir de mon amour, pris par surprise par la disparition soudaine de mes défenses.
Je m'extrais du corps mourant et commence à partir bien plus loin que lors de ma mort précédente. Je n'ai pourtant rien résolu, rien... non... je... dois... rester...

Une accroche, un lien, me permet de me rattacher à ce monde, et je m'empresse de communiquer avec Thomas.
- Je suis désolé, vraiment, j'ai perdu le contrôle en m'endormant...
- Thibault ? Qu'est-ce que tu fais en moi ?
- J'allais... partir... je ne veux pas ! Pas maintenant alors que j'ai tant à vivre, tant à découvrir, je veux vivre, Thomas !
- Je ne te laisserai pas partir. Mais...
- C'est ton corps, je te le laisse, je vais juste occuper un petit coin là-derrière.
- Euh, d'accord.
- Merci, Thomas. T'es vraiment le meilleur des frères que j'aurais pu avoir.
- Tu vas me faire rougir. Je n'aurais pas fait ça pour n'importe qui, tu sais.
- J'imagine bien. Tu l'aurais fait pour Stephan ?
- Oui... bon, on a un autre souci sur les bras.
- Oh, mince !


En reportant notre attention sur le monde extérieur, nous voyons en effet Stephan complètement anéanti, agenouillé devant le corps de l'inquisitrice.
- Stephan ! Thibault n'est pas perdu. Il est en moi.
Il relève la tête vers moi, puis se relève.
- C'est vrai ? Ne me ment pas, je t'en prie.
- C'est vrai, je te le jure. Il a failli... partir, mais... le lien qui nous unit a été plus fort que la mort. Et je ne le laisserai pas tomber ! On va retrouver nos parents, ensemble, et le ramener à la vie.
- Merci Thomas.
- Eh ! C'est mon frère.
Il me sourit, et je sens en moi toute la force de l'amour que lui porte Thibault. Un amour d'une telle force est beau à voir, mais à ressentir, alors que ce n'est pas le mien, est... étrange. Je me sens presque emporté par ces sentiments, et sermonne mentalement mon frère qui me suggère de détourner le regard, ce que je fais avec soulagement.
- Il va falloir te calmer, Thib. C'est... dérangeant. Je ne suis pas amoureux de Stephan, moi. C'est un ami, non, un frère, pour moi.
- Je suis désolé, Thomas. Ce que je vis est si difficile...
- J'imagine très bien. Allez, nous avons à faire.

- Il faut l'enterrer...
- On est épuisés, je n'ai plus d'énergie, et Thib non plus j'imagine. Et on n'a rien pour creuser.
- Bon... cachons-la alors. Le buisson de ronces là m'a l'air très bien.

Nous ne trouvons pas le sommeil avant plusieurs heures, bien qu'ayant progressé plus loin. Nous nous réveillons tardivement et mangeons rapidement avant de reprendre notre route.
Quelles épreuves nous attendent encore dans ce pays étranger, isolé du reste d'Outremonde depuis des millénaires ?
Il va bien nous falloir rejoindre la civilisation. Espérons que cela se passera mieux que la fois précédente.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 27-11-2021

C'est un peu confus : s'agit-il d'un rêve ou de la réalité? la distinction n'est pas évidente.
Un "changement de propriétaire" a donc eu lieu dans le «commerce des esprits». Ils se retrouvent ainsi à deux corps : ça fait moins de bouches à nourrir ! N. B : les vieux cerfs ont parfois un seul "esprit" et jusqu'à...10 "cors". Alors ? Il y a pléthore  chez ces fiers animaux.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - bech - 27-11-2021

Devinette

Quelle est la différence entre un humain et un cerf ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 27-11-2021

Thibault : Renaissance

Quatre jours de progression constante, en évitant de nous montrer, ont fini par nous rassurer. Nous ne sommes apparemment pas poursuivis. Mais nos ressources s'épuisent à mesure que nous nous enfonçons dans le cœur du royaume, les terres sauvages laissant place à des champs puis à des réseaux de bourgs et villages annexes de plus en plus denses. Nous notons aussi un nombre étonnant de forteresses. Quel est leur utilité ? Je regrette de ne plus avoir accès à la mémoire de l'inquisitrice...
Nous avons observé les habitants, et constaté que nos vêtements, même s'ils étaient propres et en état, ne correspondent en rien avec les leurs.
- Il va falloir nous en procurer si on veut passer inaperçus.
- Et nous n'avons rien pour les acheter, ni même pour les troquer, après le pillage fait par les soldats. On n'a pas pris le temps de récupérer nos affaires...
- Ça aurait attiré l'attention.
Thomas répète à Stephan ce que je lui ai dit. J'enrage de ne plus avoir de corps à moi, mais je ne vais certainement pas voler le contrôle de celui de mon frère.

Stephan baisse la tête et s'assoit à l'écart, se désintéressant brusquement de tout. Ça commence à m'inquiéter. Il a reçu des chocs sans interruption ces derniers temps, et je crains que son esprit soit sur le point de craquer. J'en fais part à Thomas.
- Tu as raison, ça m'inquiète aussi, il est plus sensible que je ne l'imaginais...
- Tu serais dans quel état, toi, si celle que tu aimais par-dessus tout était morte sous tes yeux ?
- Pas terrible, tu as raison, mais que faire ? C'est à peine s'il m'écoute quand il est dans cet état. Et ça devient de pire en pire, et de plus en plus fréquent.
- On est en train de le perdre. Je t'en supplie, laisse-moi lui parler, le réconforter, ou tu vas finir par te retrouver seul...
- D'accord.


Je reprends les commandes, ayant obtenu son assentiment, et m'assoit à côté de Stephan.
- C'est moi, Thibault.
Pas de réaction. J'ai soudain peur, peur qu'il soit trop tard, et une douleur terrible serre ma poitrine. Je tends mes mains et tourne son regard vers moi.
- Je t'aime, Stephan. Je ne te quitterai pas. Je suis là, avec toi.
Rien. Même pas une étincelle dans ses yeux. C'est pire que je ne l'imaginais.
- Je dois faire quelque chose, Thomas, tu vois dans quel état il est ? C'est la pire crise qu'il ait jamais traversé, on n'a que trop tardé !
- Fais tout ce que tu peux. Je ne veux ni le perdre, ni te voir souffrir de sa perte.
- Merci ! J'ai vraiment un frère admirable.
- Allez, je regarde ailleurs.

Je rapproche mon visage de celui de Stephan, le regardant droit dans les yeux.
- Je t'aime, lui dis-je doucement. Je suis là.
Je pose sur ses lèvres un doux baiser, puis un deuxième, ressentant une émotion étrange, trouble, à ce contact. Mais Stephan réagit, d'abord faiblement, puis son regard se rive dans le mien, maintenant bien éveillé.
- C'est moi, Thib. Je t'aime.
- Je t'aime. Je t'aime...

Je l'embrasse de nouveau, doucement, ne voulant rien brusquer, et il répond cette fois, tout aussi doucement, puis, alors que je m'écarte, il pose une main sur ma nuque pour rappeler ma bouche vers la sienne, et c'est lui cette fois qui m'offre alors le plus passionné des baisers, et là, c'est... je ne trouve pas mes mots pour décrire ce que je ressens, c'est tout simplement merveilleux, nous nous serrons l'un contre l'autre, nos bouches soudées l'une à l'autre, nos cœurs battant fort. Puis, enfin, il pose sa tête sur mon épaule, pour sangloter, libérant enfin ce qu'il avait gardé en lui, toute sa souffrance. Ma main droite caressant son dos, la gauche posée sur son cou, je lui murmure des paroles de réconfort, d'amour, d'encouragement.
Je lui dis que rien n'est fini, notre amour est plus fort que la mort, et qu'ensemble, nous réussirons, mais que j'ai besoin de lui, de sa force.
Lorsqu'enfin il cesse de pleurer, il reste un moment encore contre moi avant de s'écarter et de me regarder. J'essuie ses larmes d'une main caressante sur ses joues. Il sourit. Enfin. Je me perds dans son regard. Plus rien n'existe. Nous nous embrassons de nouveau,quel bonheur, j'ai tout oublié, oublié que ce n'est pas mon corps, oublié où nous sommes, je le repousse doucement vers le sol, sur lequel nous nous enlaçons.

Des années. Des années perdues à hésiter ou à repousser nos sentiments, mais là, ce soir, c'est comme si nos désirs voulaient rattraper le temps perdu. Je couvre son visage de baisers, puis son cou, le faisant doucement gémir, avant qu'il ne me rende la pareille. Quel bonheur...
Tandis que les étoiles commencent à apparaître dans le ciel, je prends conscience que plus rien ne sera comme avant. Nous sommes enfin dans les bras l'un de l'autre, nous étant avoué notre amour, tant l'un à l'autre qu'à nous-même.
La nuit qui tombe sur nous est notre nuit, celle aussi d'une renaissance, Stephan, mon amour, ayant rejeté la chape de tristesse qui dévorait son âme, et alors que les ténèbres nous masquent l'un à l'autre, rien ne vient affaiblir la passion qui nous unit, de plus en plus forte.

Le lendemain, j'ouvre les yeux, ou plutôt, c'est Thomas, qui a repris le contrôle pendant notre sommeil.
- Ça va ?
- Oui. Je crois que je n'ai pas besoin de te poser la question...
- Euh, oui... mais, euh...
- Pas de souci... Je suis... ému. Oui, c'est le mot.
- Tu n'as pas été, euh, gêné ?
- J'ai ressenti ce que tu vivais aussi fortement et intensément que toi, et c'était une expérience extraordinaire. Je n'ai pas été amoureux, pas encore, pas à ce point. C'est magnifique.
- Je suis content que tu le prennes aussi bien... c'est incroyable tout ce que tu acceptes pour moi.
- Eh, que ne ferais-je pour mon petit frère ?
- Euh, quand on était à la maison, on était plutôt amicalement rivaux.
- Oui, mais tu me vois expliquer à maman que je t'ai perdu ?
- Oups, oui, je crois qu'elle te tuerait sur place.
- Douloureusement.
- C'est pas à cause de maman que tu fais ça pour moi, hein ?
- Tss... bon, il est temps de réveiller ton amour.



Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 28-11-2021

Oh que ça fait du bien de pouvoir enfin, malgré un corps "de rechange", de pouvoir exprimer son amour à l'être aimé! Depuis le temps de longues attentes...Un esprit peut s'éveiller et pas l'autre dans le corps de Mathieu?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 28-11-2021

Thomas : Les ombres de Chernim

Mon frère n'a pas détecté mon mensonge, ce qui est rassurant. J'ai été... gêné hier soir, vivant un amour qui n'est pas le mien, mais je ne pouvais pas continuer en les laissant souffrir l'un et l'autre.
Le changement qui s'est opéré en Stephan est spectaculaire, il est maintenant pleinement avec nous, et quelque chose dans son regard, que je n'ai jamais vu avant, me dit que ce n'est pas près de changer. Tant mieux. Mon malaise, hier, aura été un faible prix à payer pour son salut.
- Bon, reprenons... comment va-t-on obtenir de quoi continuer ? D'après Thibault, le portail se situe dans l'enceinte de la capitale. Nous devrons obligatoirement être vêtus convenablement et disposer de liquidités.
- Nous n'avons pas beaucoup de choix, non ? Nous allons devoir nous servir...
- Ça me dérange de devoir en passer par là...
- Oublie toute autre idée, tu ne sais pas comment est organisé ce pays maudit.
- Il doit bien y avoir des gens charitables, non ?
- Ce mot n'existe pas dans leur langue... Leur existence est conditionnée par le statut. Tout est fait pour les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes dans l'espoir de monter en statut, et écraser ceux du statut inférieur est un excellent moyen d'y parvenir. Pour le moment, nous sommes des limaces à leurs yeux.
- Hum... Tu ne généralises pas un peu ? Tu vois les choses sous l'angle de ce qu'en voyait l'inquisitrice.
- J'ai peur que non... Mais nous devons agir. Tôt ou tard, nous finirons par être repérés, il nous faut apparaître comme étant des leurs, c'est impératif.

Je résume à Stephan notre conversation intérieure. Il est d'accord avec Thibault (quelle surprise), et ajoute qu'il sera à même d'effacer notre « emprunt » de la mémoire de ceux chez qui nous nous servirons. Je finis par me rallier à leur choix. Je dois sauver mon frère, et je ferai tout pour ça.

La nuit venue, je laisse à Thibault le contrôle de mon corps, afin qu'il puisse user de magie. Il a accumulé en moi (en m'assurant que ce n'est pas dangereux) le mana nécessaire. C'est une impression... étrange, comme de sentir un fluide en soi qui court le long de canaux qui lui sont propres, et qui n'ont rien à voir avec ceux existant dans mon corps. Les quelques explications qu'il m'a donné sont incompréhensibles, mais je lui fais confiance.
Nous avons repéré une propriété à l'écart des autres, qui a attiré notre attention par les défenses magiques qui l'entourent. Pour notre premier cambriolage, nous avons décidé de viser haut, ce qui me semble bien imprudent.
D'un autre côté, voler des pauvres est tout simplement hors de question...
Dans un bref flash de lumière verte, Stephan tranche net la barrière qui nous bloque le passage, ainsi que tous les sortilèges tissés derrière. Je dois bien avouer que je suis impressionné. Ça m'aurait pris des heures pour en faire autant. Tant qu'il n'a personne en face de lui pour renforcer les sortilèges, il est imbattable...

Nous nous faufilons par le chemin sûr ainsi obtenu, et arrivons au mur de la vaste demeure, presque un manoir, qui se dresse, silencieuse, devant nous. Rien ne bouge à l'intérieur, aussi passions-nous à l'étape suivante. Je laisse glisser un faible flux de mana dans le mécanisme de la fenêtre. Voilà que je lance des sorts, maintenant, décidément toute cette histoire me fait vivre jour après jour des expériences de plus en plus inédites...
La fenêtre s'ouvre, silencieusement elle aussi, et nous nous glissons à l'intérieur l'un après l'autre.
Il fait fort sombre ici, et je lance rapidement un sort de vision nocturne. Ouah, fascinant, le lancement d'un sort complexe... Thibault a d'abord visualisé mentalement un schéma complexe, orientant ses pensées d'une manière particulière, puis tissant le mana pour former le sortilège. Le tout avec une rapidité qui ne peut être que le fruit d'une pratique assidue... mon admiration pour lui grandit en le voyant ainsi faire.
Un regard autour de nous nous informe que nous sommes dans un petit salon, nous franchissons l'unique porte avec prudence, arrivant dans un long couloir doté de nombreuses autres portes, toutes identiques.

J'en ouvre une au hasard, c'est un autre petit salon, celui-ci orné d'un étrange instrument à cordes hélicoïdal.
- Un anderol, je n'en ai vu que sur des dessins, dans de vieux livres.
- On n'est pas venus pour la musique... Remontons le couloir, il doit y avoir un escalier. Si on veut des vêtements, il va falloir trouver des chambres.
- Tu as raison.

Faisant signe à Stephan, je m'engage dans le couloir, et découvre l'escalier après un tournant. Nous montons doucement, mais l'escalier ne grince pas. La demeure est étrangement silencieuse, comme si personne ne s'y trouvait. Ce qui nous faciliterait bien les choses...
Nous nous arrêtons sur le palier. Explorer cet étage ou aller plus haut ? Je décide de monter encore. L'escalier s'interrompt au deuxième étage sur un court palier, et j'ouvre la porte qui s'y trouve. Nouveau couloir, nouvelle série de portes... J'ouvre la première, tout doucement, et y passe la tête. La chambre est vide d'occupants. Je ne perds pas de temps à en étudier le contenu, la grande armoire m'attire irrésistiblement. Fermée... je la déverrouille à l'aide d'un sort plus complexe que pour la fenêtre, et c'est avec plaisir que je vois des piles de vêtements à l'intérieur. Nous commençons à faire le tri parmi eux, les sortant par paquets pour les trier sur le lit, lorsqu'une grosse bourse dissimulée dans l'un d'eux tombe sur le sol, indiquant son contenu conséquent en pièces, mais aussi émettant un son à réveiller les morts... ou les occupants de la maison.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 29-11-2021

Les "deux-et-demi" monte-en-l'air... par l'escalier semblent bien tombés chez des gens «de la Haute». De petites économies  sont cachées dans les vêtements. Voilà de quoi voir venir, si j'ose  écrire. Ce n'est pas très moral de voler des gens. À décharge, comment les propriétaires de la demeure ont-ils acquis cette aisance sinon ...en "écrasant" ceux qui ne sont pas parvenus au même degré de richesse qu'eux?
Pourvu qu'il n'ameutent pas les hypothétiques habitants!


Re : Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - bech - 29-11-2021

(27-11-2021, 10:09 PM)bech link a écrit :Devinette

Quelle est la différence entre un humain et un cerf ?
Comme tu n'as pas cherché à répondre, je donne la solution.

C'est l'endroit où se trouve les cors (lorsque l'humain en a).


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 29-11-2021

Thibault : Étrange invitation

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, nous nous sommes figés tous les deux, effrayés, tendant l'oreille pour tenter de percevoir une quelconque réponse à ce bruit. Mais il n'y a que le silence, ce silence pesant qui nous accompagne depuis que nous sommes entrés dans cette demeure. N'y aurait-il vraiment personne ? Pas même un gardien ? Étrange... Ou peut-être que le propriétaire est mort récemment, et que personne n'a pu le découvrir vu qu'il s'est enfermé dans un solide réseau de défense ? Je ne saurais le dire.
Stephan murmure qu'il ne détecte rien de significatif, et nous finissons par reprendre ce que nous avions commencé. Nous décidons de ne pas traîner plus avant et, après avoir empaqueté tant bien que mal les vêtements que nous avons sélectionné, j'ouvre la porte... et pousse un cri de surprise en voyant qu'un homme se trouve derrière.
- Puis-je savoir ce que vous faites ici ? Demande-t-il dans l'ancienne langue.
Je recule, ne trouvant rien à lui répondre. Il jette un coup d'œil dans la chambre, puis claque des doigts, allumant d'un coup toutes les lumières de la salle. Stephan et moi grimaçons de douleur en fermant nos yeux, le sort de vision nocturne n'ayant pas eu le temps de s'annuler à temps. Aveuglé, je recule en cherchant désespérément un sort à même de m'aider mais me cogne contre le mur, attendant de recevoir un coup mortel qui ne vient pas.

Lentement, ma vision s'accoutume à la luminosité, et je peux de nouveau ouvrir les yeux, doucement. L'homme se tient toujours sur le seuil, il n'a pas bougé alors qu'il aurait pu facilement profiter de la situation.
- Eh bien ? Reprend-il en basse langue. Des voleurs, mais pas de simples voleurs, pour avoir pu franchir les défenses de ma demeure. Mais si vous êtes des sorciers votre statut vous permet de vivre aisément, alors pourquoi voler, et pourquoi  porter ces... vêtements ?
Je réfléchis à la réponse à donner. Il n'est apparemment pas si antipathique que je n'aurais pu l'imaginer de la part des habitants de ce pays, mais est-ce parce qu'il nous pense d'un statut élevé ? Non, il n'est pas parvenu à déterminer le nôtre. Je soupire, tout ceci devient trop compliqué.
- C'est une histoire aussi longue que complexe, dis-je.
- Dans ce cas, allons là où nous pourrons l'écouter convenablement. Suivez-moi.

Je jette un coup d'œil à Stephan, puis hausse les épaules. L'homme est un puissant sorcier. Je ne connais pas son niveau réel, mais je n'ai pas envie de me lancer dans un duel avec lui. Inutile de tenter de fuir.
Nous le suivons donc au premier étage, où il nous installe dans un salon richement aménagé. Il nous fait signe de nous installer à une table, puis tire sur un cordon.
- Je suppose que vous n'avez rien mangé de convenable depuis longtemps, exact ?
- Oui, en effet.
- Eh bien, vous allez pouvoir vous restaurer pendant que j'écouterai votre histoire.
- Mais... pourquoi faites-vous ça ? Nous étions en train de vous voler...
- Je suis désireux d'entendre vos raisons... et assez puissant pour ne pas craindre vos réactions. Sachant que vous ne pouvez rien changer à votre situation actuelle, autant nous conduire en êtres civilisés. Racontez-moi ce qui vous a amené ici, et je déciderai ensuite de ce que je ferai de vous.

Que faire d'autre ? Je ne parviens pas à imaginer une histoire cohérente, en quelques secondes, qui pourrait tout expliquer. Aussi lui dis-je la vérité, occultant quelques détails comme le fait que nous étions trois au départ, et que je hante le corps de mon frère. Je lui cache aussi que je suis désormais le seul dépositaire du savoir du Grimoire des Ombres, ne mentionne même pas ce terrible livre, que ma lecture, lorsque j'étais sous l'effet du sceau vital, a totalement détruit.
Je termine par notre découverte de ce pays, notre désir de repartir, et d'utiliser pour ce faire le portail situé dans la capitale, dans laquelle nous ne pouvons pas entrer avec ces vêtements.
Un homme entre dans la pièce, apportant deux plateaux qu'il pose devant nous, et l'eau me vient à la bouche en voyant la viande, la sauce, les légumes, et en sentant l'odeur qui s'en dégage.
Un petit détail me chiffonne cependant, mais quoi, qu'est-ce qui ne va pas ? Hum... comment la maison a-t-elle pu être aussi silencieuse pendant que nous y étions, alors qu'au moins deux personnes s'y trouvaient ? Et comment le domestique a-t-il su qu'il fallait apporter deux plats ? La magie, encore une fois, elle doit courir à flots ici, et je ne me suis rendu compte de rien. Dégoûté, je rends le contrôle à Thomas, le laissant gérer la situation.
Encore une fois, je n'ai pas été à la hauteur.

Le repas était délectable, et nos estomacs en sont fort reconnaissants. Nous remercions l'homme, dont nous ignorons toujours le nom, je compte bien rectifier cela dès que possible. Thibault s'est réfugié au plus profond de moi, se repliant sur lui-même et broyant du noir. Je soupire intérieurement. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre...
- Eh bien, dis-je, monsieur...
- Viken d'Assnir.
- Quelle est votre décision ?
- Votre histoire est proprement fascinante... Je comprends votre désir de quitter ce pays qui n'est pas le vôtre et de retrouver vos familles. Je vais vous y aider. Pour le moment, reposez-vous dans une de mes chambres, prenez donc celle que vous avez visité, et demain, je vous fournirai un accès rapide à la capitale.
- Merci, je ne m'attendais pas à une telle générosité de votre part !
- Je me suis... exclu de la société, vivant par choix loin de tout contact avec mes pairs. Je ne supporte pas le système imposé mais je ne peux rien y changer, aussi je ne m'y implique plus. Mais mon histoire est bien ennuyeuse et vous devez être fatigués. Bonne nuit à vous, jeunes gens.
- Bonne nuit à vous, Viken d'Assnir.
Le domestique nous attend hors du salon, nous conduisant dans notre chambre, que nous rangeons avant de nous déshabiller, de nous laver (une bassine d'eau chaude et le nécessaire a été mis pendant que nous mangions) et de nous coucher.
Je ne crois pas que nous pourrions fuir. Il y a trop de choses étranges ici, quelque chose ne va pas.
Mais je cesse d'y penser lorsque Stephan s'installe sur moi et m'embrasse à pleine bouche, pensant que je suis toujours Thibault.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 30-11-2021

Oui, c'est vraiment  bizarre. Cet homme est-il sincère? Ne prépare-t-il pas un coup "tordu" en se servant des «trois en deux»? Ou alors, c'est un vrai philanthrope. Si, si, ça existe : certains  veulent que leurs semblables soient heureux -ou moins malheureux.
Nous saurons bientôt à quel genre les "jeunots" ont affaire.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 01-12-2021

Thomas : Le prix à payer

Je m'apprête à repousser Stephan, énervé, quand Thibault intervient pour me demander de lui laisser la place.
- Eh là ! C'est mon corps ! Il serait peut-être temps de se calmer, tu trouves pas ? Je suis quoi, ton frère ou un sexe ambulant ?
- Excuse-moi, je... je voulais juste... l'aimer.
- Ça suffit maintenant, vous allez devoir patienter un moment tous les deux. Ça va trop loin !
- Désolé ! Je ne te demanderai plus rien.

Je repousse enfin Stephan qui s'est mis à caresser mon corps pendant ma conversation intérieure. Mais il se glisse sous les draps, je ne comprends pas à quel jeu il joue et je m'apprête à le lui dire, mais m'étrangle soudain lorsqu'il s'empare de mon sexe qui, je dois bien l'avouer, n'a pas résisté à toutes ces attentions, et me...
- Aaaah ! Stephan, arrête ça tout de suite ! C'est pas Thibault, là !
Sa tête ressurgit des draps. Il a l'air mi-intrigué, mi-rieur. Il se moque de moi en plus !
- T'es sûr ? Ose-t-il me demander. J'en ai pas l'impression, continue-t-il. Je sursaute lorsque sa main caresse mon membre qui me trahit en restant dur comme pierre.
- Ça n'a rien à voir ! Arrête ça tout de suite ou je te jure que tu vas le regretter.
Il comprend enfin que ce n'est pas une blague, et me lâche immédiatement.
- Oh ! Je suis vraiment désolé, Thomas, je ne pensais pas que...
- Oui, eh bien, il va falloir arrêter de considérer mon corps comme étant celui de mon frère ! C'est le mien, compris ?
- Je suis désolé, répète-t-il.
- Pfff...

Je me tourne sur le côté et tente de me rendormir. Avec tout ça, je ne sais plus à quoi je pensais. Bah, autant attendre demain et voir ce qui se passera. Nous ne sommes pas sans ressources...
Le sommeil s'empare de moi sur ces réflexions. Je dors d'un sommeil lourd, sans rêves, et me réveille en plein cauchemar.
Je suis dans une petite cellule sans fenêtres, fermée par une grille à une extrémité. Me relevant, je me rends compte d'une sensation sur mon cou. Ma main se porte sur un collier de métal, parcourant des runes qui y sont gravées.
- Thibault ?
- Ça va pas ça, pas du tout ! Ce collier bloque mon accès au mana, je ne peux user de magie tant qu'on le portera.
- Zut ! Où sommes-nous ?
- Aucune idée...

Des pas se font entendre dans le couloir, au-delà de ma cellule. Ils s'approchent et d'Assnir apparaît, un grand sourire aux lèvres.

- Traître ! C'est comme ça que vous nous aidez ?
- Je dois bien avouer que votre histoire m'a beaucoup amusé, quelle imagination ! Il était évident que vous étiez des hors-la-loi, ce qui voulait dire que je pouvais faire de vous ce que bon me semblait. Et j'ai fait beaucoup pour vous...
- Oh, ouais, merci pour la cellule, quel présent de roi !
- Je vous avais promis de vous faire entrer dans notre belle capitale, vous y êtes. Plus précisément, dans les souterrains qui s'étendent sous la grande arène. Car voyez-vous, j'ai deviné en vous deux beaucoup de talent et je suis certain que vous allez faire ma fortune, ici. Ou, au moins, nous offrir un spectacle de choix avant de mourir.
- N'y comptez pas !
- Malheureusement pour vous, vous n'avez pas vraiment le choix...
Il s'éloigne en riant pendant que je l'agonis d'insultes.
Je m'effondre ensuite sur ma couchette.
Il faut que je trouve un moyen de sortir de là. Mais tout risque de reposer sur Stephan...

Dans une autre partie de la prison souterraine...

- Voilà, Stephan, vous savez tout de votre situation, comme votre ami.
- Ordure ! Vous ne vous en tirerez pas comme ça !
- Oh, mais je pense que si. Et... ne songez même pas à une évasion. Cela ne s'est jamais produit ici. Et vous êtes fort dépourvu, maintenant que je vous ai retiré votre médaillon, n'est-ce pas ?
Je passe ma main contre ma poitrine, mais je ressens que ma peau et le tissu de mes vêtements. Sans le focalisateur de Magnos, je ne peux user de mes pouvoirs. Malédiction !
- Je n'aurais jamais imaginé qu'il pouvait encore exister des disciples, de nos jours, à croire que vous êtes increvables. Mais bon, ici, vous ne pourrez nuire. Tâchez de nous offrir un bon spectacle.
- Vous pouvez toujours rêver !
- Dans ce cas, votre adversaire vous tuera. C'est aussi simple que ça. Bonne journée...
Et il s'éloigne, libre comme l'air, alors que je secoue en vain les barreaux de ma cellule. Je me jure de trouver un moyen de sortir de là et de lui faire la peau.
Hum. Non.
D'abord, sauver Thomas et Thibault.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 01-12-2021

Une fois encore, nous ne savons pas s'il s'agit de raconter le cauchemar ou de décrire la réalité : c'est gênant... Il serait bon d'avertir le lecteur. Apparemment, l'auteur utilise le terme "cauchemar" pour décrire une situation quasi désespérée. Bon, on s'y fera!

Rebondissement : les voici enfermés dans la ville et promis à un combat "de gladiateurs" si j'ai bien compris. Contre qui? Les deux frères l'un contre l'autre? Le sadique Assnir* en est bien capable...!
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*Dommage qu'il ne se prénomme pas "Arnaud", ce sadique...Ce dernier, le "sadique Arnaud" a mal terminé sa vie à Lyon le 25 juin 1894... :-[



Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 01-12-2021

Pour le sadique Arnaud, je pensais qu'il y avait soit une station de métro soit une rue à son nom dans Paris, mais je n'ai trouvé ça qu'en très proche banlieue.

En me renseignant sur le personnage, je m'aperçois qu'il y a eu 2 présidents de la république française assassinés (je ne savais pas qu'il y en avait) et 4 aux États unis d'Amérique (je n'aurai su en citer que deux).