Récits érotiques - Slygame
Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12)
+--- Sujet : Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) (/showthread.php?tid=68)

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


Re : Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 19-11-2020

(18-11-2020, 11:44 PM)inny-2 link a écrit : Merci pour vos commentaires. Il y en a plus que pour l'histoire précédente, mais peut être qu'il fallait que parmi les nombreux récits, davantage de lecteurs prennent le temps de se pencher sur les textes d'inny.

Bonjour [member=201]inny-2[/member] !

Super d'avoir repris ce récit.
J'écris aussi et donc j'aime bien être lu et avoir des com!

La dernière suite, celle où Yann regarde l'orage depuis la fenêtre de sa chambre montre qu'il n'est vraiment pas bien, l'orage est aussi dans sa tête.

Pas évident de savoir et de connaître tous le tenants et aboutissants quand on est ado de ce qui se passe dans sa tête et parfois dans son cœur.

J'ai aussi vécu une période dont je ne me souviens pas de ce qui s'est passé, j'avais fait abstraction de tout.
Se sentir mal à 11 ans, se poser des questions parce qu'on ne regarde que les garçons et à 14 ans découvrir un semblant d'amour avec un garçon est très déstabilisant d'autant plus qu'on garde tout pour soi, même vis à vis de son frère et de sa sœur.
Ce n'est que depuis trois ans que je me rappelle de certaines choses ou paroles prononcées. Bon, voilà.


Continue à publier les suites.
Merci
Je t’embrasse!
Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 19-11-2020

Pauvre Yann, encore un mec gay qui a l'air de trouver ça dur. Comme le dit Philou033, c'est l'orage dans sa tête, et puis ceux qui ont lu le récit précédent savent que ça va devenir une tempête, un ouragan, un cyclone !

La vie de Stef a l'air beaucoup plus simple.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 19-11-2020

16 - Laurent : À l'ombre de la vérité

J'entends gronder le tonnerre dehors. J'ouvre les yeux pour me rendre compte que je me suis endormi la tête sur mon cahier. Je me frotte les yeux en bâillant, puis étire mes bras. Je regarde ma montre, il n'est que 20 heures.
- À table !
Je fais un détour par la salle de bains pour me passer de l'eau froide sur le visage. Je ne vais pas faire long feu, ce soir.
J'entre dans le salon et m'installe à table.
- T'as pas l'air en forme, Lo, me dit Philippe.
- Je suis juste fatigué... Je vais me coucher tout de suite après manger.
- Tu vas bien ? Me demande ma mère.
- Oui, oui, pas de problème.
- Tu es sûr ?
Je regarde Isabelle, et constate qu'elle a vraiment l'air inquiète.
- J'ai pas réussi à dormir la nuit dernière, une insomnie... Cette nuit je vais rattraper.
- Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ?
- Rien, rien du tout... Je... c'est juste que...

Je constate que tout le monde m'écoute attentivement.
J'ai la gorge serrée, je me sens mal tout d'un coup.
- J'angoisse pour le bac...
- Tu as de bonnes notes, Laurent, tu n'as pas de soucis à te faire, me dit mon père.
- Je sais bien, mais je ne peux pas m'en empêcher, tant de choses dépendent de ça...
- Prends le temps de te changer les idées.
- Oui... J'attends la fête avec impatience.
- On pourra faire une sortie quelque part ce week-end, histoire de changer un peu d'air.
- Bonne idée ! Dis-je sincèrement. Samedi ?
- Si tout le monde est d'accord.
Ils approuvent tous, et sentir qu'ils le font pour moi me touche beaucoup.
Ça me tue de leur mentir comme ça... Julien, tu m'as dit que tu vivais ça tous les jours ? Mais comment tu fais pour tenir ?
Je ne suis pas prêt à leur en parler, en tout cas, j'en suis même très loin !

Je remonte dans ma chambre et regarde de nouveau mon ordinateur. Trouverai-je d'autres réponses, de l'aide, sur le net ? Je crois être prêt à le faire.
Je m'installe sur ma chaise, toute idée de sommeil temporairement envolée, et me penche pour appuyer sur le bouton du PC.
La lumière s'éteint alors.
- Eh merde ! C'est pas vrai !
Je regarde dehors, tout le quartier est plongé dans le noir.
- Bon, bah, autant dormir...
Heureusement, mon réveil utilise des piles pour parer à ce genre de problème. Je décide de le régler sur une heure plus matinale que d'habitude.

Vendredi 10 mai

Mon réveil sonne, j'aplatis de la main l'interrupteur, et me force à ouvrir les yeux.
Dur dur, j'aurais bien dormi quelques heures de plus... Mais j'ai des trucs à faire.
Je me lave rapidement et descend à la cuisine me servir un bol de café.
De retour dans ma chambre, je reviens à mes devoirs. J'ai intérêt à les faire, surtout celui de maths, Dalierne m'écorcherait vif si elle vérifiait mon cahier pour voir une page blanche.

Une fois ce détail réglé, je vérifie l'heure, et branche mon ordinateur.
Je me retrouve de nouveau à devoir mettre un nom sur ce qui me hante. Ce qui revient à le regarder en face.
Je l'ai déjà révélé à Julien, pourtant... Mais là, je dois me le dire à moi-même.
Après avoir longuement hésité, je laisse courir mes doigts sur le clavier.
> Homosexualité questions comprendre
C'est fait... Je l'ai exprimé.

On frappe à la porte, me faisant sursauter.
- Quoi ?
- Tu ne déjeunes pas ?
- J'ai déjà mangé, maman. Je rattrape mes devoirs.
- D'accord.

Ma montre bipe, c'est l'heure de partir au lycée.
J'ai appris certaines choses... Reste à les assimiler.
Je descends l'escalier, et retrouve le reste de ma famille.
Après les embrassades d'usage, je sors pour affronter ce vendredi.

Et demain, je me vide l'esprit et me consacre entièrement à cette sortie. J'en ai besoin.
D'ailleurs, aujourd'hui, je pourrais aussi ne plus y penser...
Arrivé au croisement, je m'arrête en voyant une silhouette familière arriver en face.
- Salut Yann !
- Salut Laurent !
Ma gorge se serre.
Raté.
Nous nous sourions, immobiles, et je constate que Yann a l'air de plus en plus gêné.
- Comment va mon sauveur ?
- Oh, pitié ! Pas ça !
- Hé-hé, comme tu veux. Mais ça ne changera rien à ce que je pense de toi.
Il est tout rouge, maintenant.
- N'importe qui aurait fait la même chose.
- J'en doute. Tu as bien vu les autres, ils se contentaient de se délecter du spectacle.
- Oui... C'est triste.
- Je suis vraiment heureux de t'avoir comme ami, Yann.
- Je t'en prie... Ça me gêne vraiment.
- Tu ne devrais pas. Tu devrais être fier de toi, au contraire.
Je vois son visage s'assombrir. M'enfin ?
Je le prends par les épaules.
- Yann, regarde-moi dans les yeux.
Il relève la tête.
- Tu es quelqu'un de bien, de vraiment bien. Je ne pourrais pas espérer avoir un meilleur ami que toi. Tu comptes beaucoup pour moi.
Je le relâche, et observe sa réaction.
Il reste un moment étonné, puis, petit à petit, un sourire apparaît sur son visage.
- Merci, Laurent. Toi aussi, tu comptes beaucoup pour moi.

Nous cheminons côte à côte pour être rejoints par Julien.
- 'lut, Ju.
- Yo, Lo. 'lut Yann.
- 'lut, Ju, fait Yann, amusé.
- Ça va ?
- Oui, pas mal.
- Pareil, fait Yann.
- Alors tout va bien. Parés à affronter la dernière journée de la semaine ?
- Oh que oui ! Au fait, samedi, mes parents ont organisé une sortie, je ne serai pas là, ou alors en soirée.
- D'accord. On se fera peut-être un tennis, ou une course, hein, Yann ?
- Oui. Je n'étais pas vraiment en forme, l'autre fois, il est temps que je te mette quelques mètres dans la vue. Une centaine, disons.
- Oh l'autre ! À moto, peut-être ?
- Inutile. Mais prends-en une si tu en as besoin.
J'écoute, amusé, mes deux amis se chamailler, et profite de ce simple plaisir.
C'est réconfortant.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 19-11-2020

Une journée de la vie d'un lycéen. Il a tout pour être heureux, une famille sympa, de bons copains, des bonnes notes à l'école. Mais il y a quelque chose qui le tracasse, sans qu'il sache lui-même très bien quoi. Nous les lecteurs on pourrait bien lui donner quelques explications, mais je ne suis pas sûr qu'il entendrait.
Merci, Inny-2.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 20-11-2020

C'est sûr, pas facile. Heureusement que son entourage familial est là. Je pense qu'un tel garçon est à la fois heureux mais en même temps serait parfois désireux d'échapper à ses proches qu'il aime  très certainement (la preuve : la sortie du samedi) sauf qu'il redoute son "coming-out" et cherche à retarder le plus possible ce dur moment. J'ai un exemple très proche d'un garçon, le plus jeune de trois qui a rencontré quasi des injures de la part d'un de leurs cousins invité à déjeuner et qui a appris la chose alors qu'il ne s'y attendait pas du tout. Le cousin en question, que je connais bien aussi, a quitté la table, brusquement et a pris la porte. Grosse crise de larmes. Par contre ses frères et sa maman le savaient et ont consolé ce jeune comme ils ont pu . Heureusement, le quatrième larron, depuis, a fini par accepter et les cousins se sont "rabibochés"!


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 20-11-2020

Une vie de lycéen qui se cherche et qui ne parvient plus à savoir où il en est. Il se pose un tas de question et il n'en dort plus.
Sa famille s'aperçoit qu'il n'est pas bien, qu'il est fatigué. Il n'ose pas dire ce qui hante son esprit à longueur de journée. Heureusement il a sa famille pour l'aider à se sentir mieux, rien de tel qu'une sortie le samedi pour se changer les idées et ne plus penser! 
Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 20-11-2020

17 - Julien : Décision

À midi, nous nous retrouvons de nouveau près de la fontaine, Laurent et moi.
- Ça va ?
- Plus ou moins...
- Tiens bon, Lo. C'est une étape à franchir, et je sais qu'elle est difficile.
- C'est vrai... Le pire, c'est ma famille... C'est terrible, Ju. J'en suis malade.
- Je sais, je vis la même chose avec mes frères. Et avec David, et Yann, maintenant.
- Purée, oui. Je ne sais pas si j'y arriverai.
- Il le faut ! Je veux dire, tu ne peux pas continuer à te torturer comme ça ! Tu vas finir par te jeter sous un camion. Sois courageux, Laurent. Tu n'es pas seul, dis-toi bien ça.
- Oui... Tu as raison.
Il redresse la tête et me regarde.
- Tu as vraiment dû souffrir de cette solitude.
- Tu peux le dire ! Je suis content de ne plus être seul, d'avoir quelqu'un qui peut me comprendre. Tu sais que tu peux compter sur moi. N'hésite pas à me parler.
- Oui, merci.
Je ne suis plus seul.
C'est fou.
Laurent, Laurent, c'est dingue, mes plus beaux rêves deviennent réalité.
Juré, je ferai gaffe, je ne ferai rien qui puisse te blesser. Je t'aime trop pour ça.
Et tu as assez souffert comme ça, je trouve. Je ne me pardonnerais jamais une connerie de ma part, comme celle de l'autre fois. Même si ça a tout déclenché, on dirait... Mais c'est un coup de chance plus qu'autre chose. Tu aurais tout aussi bien pu te supprimer plutôt que de venir me parler.
Laurent, autant je rêve de faire l'amour avec toi, autant je tiens trop à toi pour tout foutre en l'air avec mes désirs. J'ai reçu une leçon profitable.
Mais bon, si tu en as envie, hein...

- Tu sais, ça me fait plus de bien que je ne l'aurais cru, lui dis-je.
- Vraiment ?
- Oui, j'ai pris une décision. Je ne sais pas quand, mais je vais en parler à David. Lui dire.
- Tu veux vraiment le faire ?
- Oui... Enfin, avant, je lui demanderai son avis sur les gays... Je jugerai en fonction de sa réponse.
- Bonne idée. J'aimerais être présent aussi.
- Bien sûr ! Ça me donnera du courage.
Bon, bah, maintenant, il va falloir assumer. Je crois que j'ai réussi mon coup, mon propre courage qu'il voit dans cette décision devrait l'aider à trouver le sien dans son acceptation. Enfin, j'espère.
Peut-être même que ça se passera à ce moment-là.
Dans ce cas...
David, tout reposera sur toi !

Nous revenons au lycée pour y finir la journée. Le soir, enfin libres, nous nous réunissons au parc pour discuter du week-end.
Laurent ne sera pas là, et David a des choses à faire. Du coup, j'aurai Yann pour moi tout seul demain. Cool.

Note de Laurent : Ce week-end fut vraiment salutaire pour Julien et moi. Nous avions bien besoin d'un break après tant d'émotions. Nous avons rechargé nos batteries morales, joué ensemble, discuté, et nous avons laissé nos problèmes de côté. Seul Yann semblait ne pas avoir profité de cette pause autant que nous.

Note de Yann : En effet. Bien que ce week-end m'ait fait du bien, il a aussi marqué une étape décisive qui devait affecter le reste de ma vie. Une de plus...


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 21-11-2020

Une bonne chose de ne pas tout garder pour soi. Il est bien de parler et de dire les choses, mais à des personnes qui sont prêtes à entendre et à comprendre.
L'idée de Laurent est bonne de se dévoiler à David, bien entendu si celui-ci est prêt à écouter. Le fait que Laurent soit aussi présent, cela lui donnera peut-être aussi l'occasion de dire ce qu'il en est, ce qu'il vit lui aussi.
Il ne reste plus qu'à savoir ce que Yann va faire, va dire, ....
Bon week-end!

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 21-11-2020

Une discussion sincère entre deux mecs, qui discutent de leur homosexualité. C'est sûrement plutôt courant dans les récits gays, mais ce qui est plus rare c'est qu'ils ne se sautent pas dans les bras l'un de l'autre : Julien est amoureux de Laurent, mais il ne lui a pas dit parce qu'il sait que Laurent est amoureux de Yann. Comment va tourner cette histoire ?

Heureusement qu'il y a la quatrième de la bande, David, qui est hétéro sans quoi la boucle aurait pu se boucler...

Merci, Inny-2.




Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 21-11-2020

18 - Yann : Dimanche maudit
Dimanche 12 mai

J'ai vraiment passé un bon moment avec Julien hier. C'était cool.
Je m'étire en bâillant, me lever tôt tous les dimanche matins commence à devenir vraiment pénible.
Je... Je ne ressens plus tant que ça l'envie d'aller à la messe. Pourquoi ?
Je prends le temps d'y réfléchir. La réponse est pourtant évidente.
Parce que je n'en peux plus. Parce qu'il y a un gouffre de plus en plus grand entre ma foi et moi-même.
Je ne trouverai aucun réconfort en elle. Si je révélais mes tourments, tout ce que je recevrais, ce serait du dégoût. J'en ai assez pour moi-même sans avoir besoin d'en rajouter.
J'ai besoin d'aide, mais vers qui me tourner ? Qui prendrait la peine de m'écouter ? Qui pourrait m'aider à me libérer de cette souffrance ?
Laurent ? Pourrais-tu seulement me comprendre ? Je ne pourrais jamais te l'avouer. Toi pour qui je compte autant... Ce serait trop douloureux de te perdre.
Julien ? Que pourrais-tu me dire ? Comment pourrais-tu connaître la solution à mes problèmes ?
David... Toi qui te dévoues à aider les autres... Peut-être... peut-être sauras-tu m'écouter.
Mais rien qu'à penser à l'idée de parler de ce qui me tourmente, je me sens mal.

On frappe à ma porte.
- Yann ? Tu es réveillé ?
- Oui...
Je me lève péniblement, et sors prendre une douche.
Le jet d'eau me réveille un peu, mais ne peut chasser mes pensées.
Laurent... Tu m'as manqué, hier. Je ne sais pas pourquoi je ressens quelque chose d'aussi fort... Ça me perturbe beaucoup. Je n'ai jamais ressenti une telle chose auparavant. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je me sèche, finis mes ablutions, m'habille et descend dans le salon.
Je... Non...
- Bonjour. Mais, dis-moi, tu es tout pâle, dit ma mère.
- Je... je ne me sens pas bien.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Non, non, ce n'est pas possible, ce n'est quand même pas...
- Yann !
Ma mère me fait asseoir, et Stef et mon père se pressent autour de moi.
- Il faut l'allonger, il est vraiment blanc.
Tout tourne autour de moi. Ma vision se réduit à un cercle de plus en plus petit.
- Reste avec nous, Yann ! Dit Stef.

Je reprends conscience, et regarde autour de moi sans comprendre comment j'ai pu arriver dans le lit de mes parents. Je les vois me regardant, ainsi que Stef.
- Yann ? Ça va mieux ?
Qu'est-ce que je fais là ?
Je me redresse, et regarde autour de moi en quête d'un indice.
Tout me revient soudain d'un coup.
Je suis pris de nausées. Mon estomac est heureusement vide.
- J'appelle un médecin.
Aucun médecin ne pourra m'aider, maman. Personne ne pourra m'aider.

Les minutes s'écoulent, et mon esprit est en ébullition. Une décision se fait jour de plus en plus clairement en moi.
Je ne peux plus continuer à croire en un dieu cruel qui permettrait une telle chose. Je n'ai rien fait de si terrible pour recevoir un tel châtiment. Pourquoi me faire ainsi, et condamner en même temps ce que je suis ? Je n'en peux plus, je ne peux plus croire.

J'ai pris une décision cruciale, emporté par une colère dirigée contre tout ce qui a pu me faire souffrir. La religion, l'éducation de mes parents, le collège...
- Je vais mieux.
Et c'est vrai. Pas vraiment la grande forme morale non plus, je sens qu'il me reste encore à réaliser pleinement les conséquences du choix que je viens de faire, mais... quelque part, j'ai l'impression d'avoir bien fait. D'avoir toujours su que c'était ce que je devais faire.
Maudits soient tous ceux qui m'ont fait du mal.
- Tu es sûr ?
- Oui, c'est passé. Je vais beaucoup mieux, même. J'ai faim !
- Pfff, tu nous as fait peur. Mais je préfère que tu restes ici. Mieux vaut que tu te reposes, ce n'est pas si grave si tu rates la messe aujourd'hui. Ta santé prime.
- D'accord, papa.
La colère bouillonne toujours en moi. J'ai le sentiment qu'elle ne s'éteindra plus jamais. Je n'en n'ai pas envie, d'ailleurs. Je la chéris. Elle m'a libéré.

Fin du livre I


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 22-11-2020

Livre II - Ombres portées

Introduction


20 juillet 2010

Laurent,

Je t'ai renvoyé le début du récit tel que je l'ai remanié et complété.
Merci pour cette deuxième partie.
Le destin a un sens de l'humour assez particulier, je trouve, dans notre cas du moins.
Ah, cette semaine ! Je ne peux pas dire « inoubliable », dans mon cas, mais si je n'avais pas été frappé d'amnésie, elle l'aurait été. Surtout cette fête, quelle histoire !

Je tiens encore à te remercier de m'avoir pardonné d'avoir rompu tout contact avec vous trois. Ce n'était vraiment pas dû à une décision de ma part.

Ah, inutile de me remercier dans chaque message que tu m'envoies pour avoir retrouvé ce dragon de cristal! C'est David qui m'a raconté que tu l'avais perdu, et par un coup de chance incroyable, j'en ai vu un dans une brocante. Je me suis dit que ça aiderait à me faire pardonner... Incroyable que ça ait été le même modèle.

Amitiés,

Yann.



Yann,

Bien reçu ! Ce fut très intéressant à lire.
Dommage que tu vives aussi loin maintenant, nous aurions pu nous retrouver tous les quatre, comme dans le bon vieux temps. À la place, nous étions trois, mais nous avons levé un verre à ta santé.
Bonne lecture.

Amitiés,

Ju, Lo, Dave.



Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 22-11-2020

Bonsoir,

pas évident de concilier ce qu'on ressent et ce qu'on est avec "une religion". Il y a quelque chose qui est peut-être incompatible!
Puis en parler, car il faut en parler et verbaliser ce qu'on ressent, mais à qui. Qui peut comprendre et bien entendre ce qu'on a dire et ce qu'on ressent au plus profonde de son être!

J'ai pour ma part trouver de l'écoute auprès d'amis gays et même hétéros.
J'ai aussi trouvé une aide en contactant des chrétiens dans le même cas que moi et avec lesquels j'ai pu parler d'homosexualité et de religion.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 23-11-2020

Quand il se réveille, c'est dimanche matin, et Yann se dit qu'il n'a pas envie d'aller assister à la messe. Personnellement, je le comprends bien, car je n'ai jamais envie d'aller à la messe le dimanche matin. Mais lui, ça lui pose un gros souci, il somatise, il en tombe malade !

Et puis il prend une décision, et après, ça va mieux. Quelle décision ? Ce n'est pas dit, c'est peut-être celle de ne plus jamais aller à la messe le dimanche matin, mais il y a peut-être autre chose. Tout ce qu'on sait c'est qu'elle est cruciale et qu'elle est motivée par la colère.

Inny aime bien faire des cachotteries à ses lecteurs, et là c'en est une belle. La suite nous éclairera peut-être.
Merci, Inny-2. Smile


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 23-11-2020

1 - David : Ce lundi matin

Lundi 13 mai 2002

Et c'est reparti...
Encore une semaine de cours, une semaine à emplir nos crânes d'une tonne de choses dont la plupart ne nous serviront jamais, se disent la grande majorité des élèves. Tout le problème étant de savoir quelle partie du reste sera véritablement ce dont nous aurons besoin à l'avenir, et comme nul ne peut prévoir ce qui se passera... Autant étudier sérieusement, non ?
Bon, évidemment, c'est là mon opinion personnelle. Chacun a la sienne. Je vous ai juste indiqué de quelle manière je mène ma propre existence.
Je suis bien conscient d'être assez privilégié. C'est cette conscience même qui m'a poussé à aider les autres, moins favorisés que moi. J'espère que ça les aidera vraiment.
J'ai beaucoup reçu en retour, bien plus que je n'en ai offert. Et largement plus que je n'en aurais demandé. C'est un peu gênant. Mes amis en font parfois trop pour moi. J'ai appris ce qui est arrivé à Laurent, la semaine dernière, et j'en ai été malade. Tout est de ma faute. Laurent a bien essayé de minimiser la chose, mais Julien et Yann m'ont tout raconté.
Purée, savoir qu'à cause de moi, j'ai failli perdre mon ami...

David, journal intime, notes du lundi matin.

La cour du lycée, toujours aussi animée, bruyante, lieu où se mêlent amitié et indifférence, colère et haine, jalousie et amour, cruauté et, heu, cruauté. Et bien d'autres choses encore.
Je vois dans un coin Yann et Julien qui discutent, et me dirige vers eux.
On me fait une tape sur l'épaule, je me tourne de ce côté et me fais avoir, bien sûr.
- Laurent...
Je me retourne pour le voir, souriant, devant moi.
- Salut, Laurent.
- B'jour. T'as une petite mine.
- Ça va pas du tout, Lo.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Pfff.
Je passe à côté de lui et continue vers mes deux autres amis.
- David ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
Julien et Yann se tournent vers nous, intrigués, ayant entendu la question de Laurent.

- J'ai pas le moral en ce moment.
- Pourquoi ?
- C'est toi, Laurent.
- Moi ?!
- Tu en fais trop pour moi.
- Pardon ?
- T'as failli crever, bordel ! Tu te rends compte de ce que j'ai pu ressentir en apprenant ça ? Purée, j'aime Pascale, mais pas au point de te perdre !
- Arrête, j'ai été trop loin, je le reconnais. Je ne vais plus me frotter à Steve.
- C'est pas Steve le problème.
- Tu es injuste, David. On en fait autant pour toi que tu en fais pour nous, dit Julien.
- Non ! Je m'en veux d'avoir accepté votre aide, j'aurais dû voir, j'aurais dû comprendre où cela allait conduire. J'étais trop aveuglé par mon désir d'avoir Pascale pour moi. Putain, je me dégoute ! J'aurais dû refuser, patienter, prendre mon temps ! Mais non, je voulais tout, tout de suite !
- Les sentiments, c'est un poison pour l'esprit, dit Yann.

Tout le monde se tourne vers lui.
- Ça vous envahit, ça vous retourne complètement, et vous ne pensez plus pareil. Alors, à quoi bon t'en vouloir, Dave ? Tu as juste écouté ton cœur au lieu de ton cerveau, et il n'est pas équipé pour réfléchir.
- Euh, oui, mais...
- Mais rien du tout. On est juste faits ainsi. Quand l'esprit dit blanc et que le cœur dit noir, c'est celui qui crie le plus fort qui l'emporte, et ce, contre toute raison. Ne t'en veux pas pour ça.
- C'est pas trop mal dit, Yann, mais je te sens très amer, lui dit Julien.
- Ouais, j'ai passé un super dimanche. Réfléchi à plein de choses.

Laurent s'approche de David.
- Écoute, j'ai été trop loin, je le reconnais, mais ne te sens pas coupable pour mes propres bêtises. C'est à moi de les assumer.
- Non, Laurent, je...
- Eh ! Ça suffit, non, tous les trois ?
C'est rare de voir Julien énervé.
- C'est parce qu'on est lundi que vous êtes tous en train de déprimer ? Bordel, mais regardez-vous ! Revenez à la semaine dernière, vous voulez bien ? Je vous préférais comme ça. J'avais des amis, à ce moment-là. Alors on arrête là les frais, on efface tout, et on se souvient qu'on était les meilleurs potes au monde. Je sais bien qu'on a tous des hauts et des bas, mais les amis, c'est fait pour se soutenir, pas pour se foutre sur la gueule.

- Tu as raison, Ju. Excusez-moi, tous.
Laurent me prend la main et la serre.
- Ça va. Oui, ça aurait pu mal tourner, mais ça a bien tourné à la place. Et ça ne se reproduira pas. Alors laissons tomber et allons de l'avant.
- Oui.
Julien me serre la main à son tour, suivi de Yann.
- Et toi, arrête les idées noires, dit Julien à Yann.
- Je vais essayer.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 23-11-2020

Bonsoir,

David n'est pas dans son assiette. Il retrouve les trois autres dans la cours du bahut.
David a réfléchi sur l'amitié, sur le don de soit et aussi sur ce qu'il a reçu en retour.
Finalement à force de discussion les quatre amis parviennent à se serrer la main en vue de repartir sur de bonnes bases!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou