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L'Etudiant des montagnes - Version imprimable

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Re : L'Etudiant des montagnes - Nostalgique - 13-11-2020

POV Florentin

Des années plus tard

Les années ont passé et Florentin se retrouve dans le village de son enfance pour un événement qui l'a véritablement bouleversé, le Père B. est décédé d'une crise cardiaque. La messe des morts vient de se terminer, il n'a pas envie de participer à la réception qui suit la cérémonie, il ne connait pratiquement plus personne si ce n'est le vieux concierge et un cuisinier et beaucoup de choses ont changé, ont été modernisés, pas toujours en bien trouve-t-il. Dans ce monastère et ce collège qu'il a tant aimé, où il y a vécu des moments merveilleux, il se sent perdu, c'est toute son enfance qui a disparu aussi éprouve-t-il le besoin très fort de s'isoler pour retrouver quelque chose à quoi se rattacher. Alors qu'il avait la tête baissée vers le sol par la tristesse qui avait envahi tout son être, il leva les yeux et vit la montagne, sa montagne qui restait immuablement majestueuse, une montagne qui lui donnait l'impression de lui faire signe.
Allez, marche vers ce petit promontoire pour retrouver le calme. Une petite demi-heure après, il était arrivé, pas un instant il n'hésita, oui, il a avait toujours le même petit rocher sur lequel il aimait s'asseoir, il y avait le même petit tapis d'herbe verte qui invitait à s'étendre. Il sentit soudain la paix qui descendait sur lui, il retrouvait ses racines, il se prit à sourire et il repensa à toutes ces dernières années, des années souvent mouvementées et où le doute s'installait, où il remettait tout en question, jusqu'à sa Foi.

Je repensais à cette première année d'université où je m'était donné corps et âme à ses études qui devaient m'amener, un jour, à la prêtrise, cet objectif de ma vie afin que je m'accomplisse et que je réalise le souhait profond du Père B.
Je repensais, au fur et à mesure que j'avançais dans l'étude des textes fondamentaux que ceux-ci étaient souvent en contradiction avec la vie vécue de tous les jours, que ce soit dans le cadre de l'Eglise ou de la vie des simples citoyens, des simples croyants. Ces textes avaient été pensés, transmis de génération en génération il y a des millénaires, dans le contexte de l'époque mais qui n'était plus celui d'aujourd'hui : Les textes, les idées restaient très beaux mais leur application aujourd'hui me paraissait désuète, totalement inadaptée à la vie que nous vivons.
Je repensais à cette fois où moi, simple petit séminariste, fut invité chez un des prélats pour qu'il me fasse des propositions qui me rappelaient ce que j'avais fait et aimé avec Romain et, soudain, cela me fit penser à lui, Benjamin, que j'avais tant aimé et que j'avais quasiment oublié et qui, tout à coup, ressurgissait.

Benjamin dont l'image de son corps si beau, de sa peau si douce et si réceptive à mes caresses remontait à la surface de ma mémoire alors même que l'orientation que j'avais prise m'interdisait de songer à ces moments magiques et où cet avenir que nous avions imaginé ensemble était irréalisable à moins que… à moins que quoi ?

J'étais couché sur l'herbe, j'avais enlevé mon T-shirt et l'air frais de la montagne caressait mon corps à moitié nu, je sentais que j'étais en quelque sorte en dehors du monde réel, que j'arrivais à un tournant de ma vie et qu'il allait falloir que je me décide. Le problème, c'est que je n'avais aucune idée de la direction où je devais aller, même si je pressentais dans mon for intérieur qu'il fallait que je prenne une décision qui conditionnerait tout mon avenir, toute ma vie.

L'après-midi avançait, le fraicheur du soir arrivait, je me rhabillais et je me mis en route pour retourner à la petite pension où j'avais pris une chambre. Le repas du soir terminé, je sortis un moment pour me promener dans mon village et, involontairement, mes pas me conduisirent vers la petite entrée de la chapelle adjacente à la grande église, cette petite chapelle où, avec le Père B. nous avions pris la décision de cette fameuse pause dans notre relation entre Benjamin et moi. La porte était ouverte, j'entrais et immédiatement je fus saisi par le calme, la religiosité qui émanait de cet endroit tout simple, sans décoration ostentatoire comme c'était trop souvent le cas. Je pris place sur une des chaises et, très vite, ce fut la vision du Père B. qui m'avait, cette fameuse nuit, rejoint dans cette même chapelle. Pour la deuxième fois de la journée, je pris conscience que je devais prendre une décision essentielle, mais je ne savais pas encore vraiment laquelle. J'étais assis très calmement sur ma chaise, je ne priais pas car je n'en ressentais pas le besoin, ce qui me surpris.
Alors que mon esprit vagabondait, je réalisais soudain qu'il y avait quelqu'un dans la chapelle, je levais les yeux et vis un homme encore jeune même si plus âgé que moi en prière, à quelques mètres de moi. Il fit un signe de croix, se leva et fit quelques pas vers la porte avant de s'arrêter et se venir vers moi : Il mit sa main sur ma tête et dit

- Florentin, fait ce que tu crois être juste et bon pour toi !

Après ces quelques paroles, il sortit, j'étais stupéfait, il connaissait mon prénom et il m'avait donner la solution à mes préoccupations: Fait ce que tu crois être juste et bon pour toi.
D'un seul coup, je compris ce qui allait être bon pour moi, il fallait que j'arrête mes études pour être prêtre et que je me consacre à l'étude des textes bibliques, que je me lance dans la recherche et l'enseignement. Mais ce qui était d'un seul coup clair et évident pour moi, il fallait que je retrouve Benjamin, ce garçon qui était mon roc, ma certitude.

Le lendemain, je quittais mes montagnes et je regagnais Rome et mon séminaire, je retrouvais mon compagnons de chambre, Jean-Marie, avec qui je m'entendais très bien, nous étions tous les deux de véritables bêtes de travail mais notre relation s'arrêtait là si l'on fait exception de nos petites séances communes de masturbation au cours de laquelle, un jour, alors que je le regardais avec attention s'activer sur son engin, je lui proposais en riant de l'aider et, à mon étonnement, il accepta avec une grand sourire, pourquoi pas me dit-il. Si non, pendant longtemps, nous ne parlions pas de notre vie privée, je n'en ressentais pas, et pour cause, le besoin, le passé était le passé, au moins jusqu'à mes réflexions sur mon rocher et dans la chapelle il y a quelques jours.
Il est vrai que depuis quelques temps, en fait depuis que je me posais des questions sur mon orientation future, j'avais tendance à l'observer un peu plus lorsqu'il affichait sa nudité sans aucune gène et cela provoquait chez moi une légère érection, sensation qui me rappelait de vieux souvenirs, choquant mais pas forcément désagréable, bien au contraire. Un soir, alors que j'étais en boxer assis sur mon lit, prêt à me coucher, je regardais Jean-Marie à quatre pattes entrain de chercher quelque chose sous son lit et qui, dans cette position, me dévoilait tout ce que je n'aurais pas dû voir. La réaction ne se fit pas attendre, j'avais une érection doublée d'une envie de le caresser. Il se redressa je vis que lui également était excité

- JM / Je crois qu'une petite séance de tendresse nous ferait du bien à tous les deux

et ce disant il vient se glisser dans mon lit. Nos deux corps étaient proches, et lui et moi nous sentions bons, lui comme moi nous étions parfaitement calmes et nous comprîmes que nous avions simplement besoin de sensualité, nos mains se promenaient sur le corps de l'autre et appréciaient la douceur de notre peau, elles épousaient les moindres recoins de nos corps, même ceux intimes, mais encore une fois, nous n'éprouvions aucun besoin sexuel. Nous étions simplement heureux de partager ce sentiment de douceur et nous étions parfaitement conscients, Jean-Marie peut-être plus que moi, qu'il s'agissait d'une parenthèse dans notre vie studieuse d'étudiants se préparant, sous une forme ou une autre, à servir l'Eglise. Entretemps, mon camarade avait rejoint son lit ce qui ne nous empêcha pas de bavarder encore un bon moment

- Flo / Tu sais, j'ai eu à un moment donné une vie assez débridée, notamment sur le plan sexuel et je suis heureux de voir qu'on peut éprouver des sentiments plus intimes sans être pour autant dévergondé ni obsédé

- JM / Oh ! tu n'es pas le seul et en découvrant la douceur de ta peau de bébé, cela m'a rappelé la sensation que j'éprouvais avec mon copain Benjamin en Espagne

- Flo / Quel nom as-tu dit ? Benjamin ? Décris-le-moi aussi bien que tu le peux

Je m'étais redressé d'un seul coup, troublé comme jamais. Était-ce mon Benjamin ? Allait-il à nouveau intervenir dans mon existence ?

- JM / Eh ! du calme Florentin, qu'est-ce qui t'arrive, quelle mouche t'a brusquement piqué ?

- Flo / Je t'en prie, décrit le moi tu ne peux comprendre à quel point c'est important, vital même, je t'expliquerai tout après. Mais je t'en supplie, décrit… Attends, tu as peut-être une photo ce serait le mieux, mais dépêche-toi, je ne tiens plus en place !

Jean-Marie se lève, fouille dans un tiroir et, dans un tas de photos disparates

- JM / Voilà, j'ai trouvé

Et il me tend la photo, l'image est dessous de sorte que Florentin de voit pas immédiatement qui est sur la photo, il la tient dans sa main qui tremble, il a peur de ce qu'il va voir, si ce n'est pas son Benjamin à lui, cela va être une cruelle déception mais si c'est lui, alors, alors, il ne sait pas ce qui va se passer. Jean-Marie regarde son ami, il comprend qu'il se passe quelque chose d'important et même de grave, lui également est tendu.

- Flo / Bon, je retourne cette photo, advienne que pourra
Jean-Marie se tait, il sourit à Florentin qui hésite encore et qui est très pâle et qui, soudain, d'un geste brusque retourne la photo :



Re : L'Etudiant des montagnes - emmanolife - 13-11-2020

Après quelques années, Florentin se rend aux obsèques du père B. qu'il pleure avec émotion. Dans ce lieu un peu magique, il prend une décision (avec l'aide d'un mystérieux inconnu), celle de ne pas devenir prêtre, et il se rappelle avec tendresse son ami Benjamin qu'il a complètement perdu de vue.

Revenu à Rome, il partage un moment de tendresse avec Jean-Marie, qui se met à lui parler de Benjamin !  Grosse émotion pour Florentin.

On se doute bien que Florentin et Benjamin vont finir par se retrouver... Mais attendons la suite.

Merci, Nostalgique. Smile




Re : L'Etudiant des montagnes - KLO7514 - 14-11-2020

Les choses ont l'air de se préciser. À mon avis, c'est le "bon Ben" (pas le ..."Bonbel" qui en ferait «tout un fromage!»). Alors un petit voyage Outre Pyrénées, en premier, pour retrouver la trace puis une "chasse au Benjamin" qui devrait s'ensuivre. Mais alors, qui est donc ce mystérieux personnage  "orant" dans la chapelle et qui s'adresse à Flo? «Bizarre, bizarre, comme c'est étrange?» devrait-il se dire. Mais se le dira-t-il vraiment? Nous le saurons au prochain épisode de cette belle et parfois troublante histoire à nous donnée généreusement par ce cher Nostalgique.
Merci à lui.


Re : L'Etudiant des montagnes - Nostalgique - 18-11-2020

Voici une nouvelle suite qui, j'espère vous plaira...

C'est Benjamin, souriant, oui, c'est lui.

Florentin pousse un gémissement, un cri comme une bête blessée et perd brièvement connaissance, Jean-Marie lui applique un linge mouillé sur le visage et le regarde avec inquiétude

- JM / Mais dis-moi qui est ce garçon, on dirait que tu as vu un fantôme, angélique ou infernal, je n'arrive pas à déceler

Flo / Oui, c'est bien lui, c'est un choc terrible, il y a des années que je ne l'ai pas revu, pendant des années je n'ai plus vraiment pensé à lui, je l'avais occulté de ma mémoire et ce n'est que lors de mon voyage à l'occasion du décès du Père B. que j'ai eu une profonde et longue méditation sur moi-même et mon avenir que, soudain, son image très précise s'est manifestée

- JM / Mais ce garçon, ce Ben qu'à un moment donné j'ai aimé physiquement et avec qui j'ai partagé de très beaux moments, tu l'as aimé aussi ? Oui, bien sûr que je suis bête, je comprends maintenant certaines réactions de culpabilité qu'il a parfois manifestées.

J'ai raconté à Jean-Marie tout ce que fut ma vie, notre vie à Benjamin et moi, ce que fut cet amour fou, viscéral qui nous a uni et qui s'est abruptement arrêté en raison de maladresses et de malentendus, chacun restant sur ses positions alors même que nous n'avions pas eu le courage d'en discuter ensemble.
Nous sommes abasourdis tous les deux, moi d'avoir tout dévoilé et Jean-Marie de réaliser

- JM / Mais c'est horrible ce que je t'ai fait, j'ai aimé celui qui devait être le garçon de ta vie, j'ai aimé le corps de celui que tu as aimé et caressé comme moi je l'ai caressé, tes oreilles et les miennes ont entendu les mêmes gémissements de jouissance dans l'explosion du plaisir. Jamais plus je n'oserai te regarder…

- Flo / Arrête Jean-Marie, arrête immédiatement ! Personne, tu m'entends personne n'est responsable de ce qui arrive, tu ne savais pas et tu ne me connaissais pas, j'ignorais tout des liens qui t'ont attachés à Benjamin

- JM / Tu dois savoir Florentin, que cette liaison amoureuse a été très brève et que, d'un commun accord, nous y avons mis un terme moi dans la perspective de la chasteté qui allait devoir être la mienne et Benjamin, je crois sincèrement que c'était par fidélité pour toi. Je ne me souviens pas qu'il ait jamais prononcé devant moi ton prénom, Florentin n'est pas si courant, mais je suis certain qu'il n'a jamais cessé de penser à toi et même de t'aimer

- Flo / [fâché et énervé] Mais alors, si ce que tu dis est vrai, pourquoi ne s'est-il jamais manifesté, il savait où j'habitais

- JM / Et toi, qu'as-tu fait vis-à-vis de lui ? toi également tu aurais pu reprendre le contact, tu aurais même dû, compte tenu de ton engagement dans la religion !

- Flo / [après un long silence] Oui, tu as raison mais je ne le pouvais pas pour deux raisons : accessoirement, il avait trompé la confiance que j'avais en lui en décidant seul de notre avenir commun mais la vraie raison, c'est que je ne lui ai jamais pardonné de m'avoir fait connaître les choses de la chair, les plaisirs charnels, même ceux les plus osés, alors que j'étais totalement innocent. Et cette initiation de sa part a fait que j'ai trahis mes engagements vis-à-vis du Père B. et cette trahison, je ne me la suis jamais pardonnée et je ne peux la pardonner à Benjamin.

- JM / Tu es un garçon raisonnable, ce qui est derrière nous ne peut plus être changé, il faut aller de l'avant, vers l'avenir. Que vas-tu faire maintenant que tu as redécouvert Benjamin, c'est l'une des deux décisions fondamentales que tu dois prendre maintenant.

- Flo / Lesquelles ?

- JM / Tu le sais très bien mais je vais te les énoncer afin que tu n'aies pas d'échappatoire : Que décides-tu pour Benjamin ? Sois tu fais tout pour repartir avec lui, soit tu tires un trait définitif sur lui. La deuxième décision, est-ce que tu persévères dans l'objectif de la prêtrise ou tu obliques vers l'étude, la recherche et l'enseignement ?

- Flo / A ta deuxième question je réponds que je termine le semestre et que je prendrai ma décision finale à ce moment mais, sauf événement particulier, je pense que je changerai d'orientation.

Pour ce qui concerne Benjamin, je vais… [silence prolongé] je vais lui écrire demain et, avant de l'envoyer, j'aimerais que tu la lises et que tu me donnes… ta bénédiction, mon futur petit curé adoré !

- JM / D'accord, ce sera alors ma première bénédiction et je ne l'oublierai jamais

et sur ce il me prit dans ses bras, me serra très fort tout en me disant

- Courage, va de l'avant je sais que tout va s'arranger

Lettre à Benjamin

Benjamin,
Tu le sais, je t'ai aimé. Peut-être que tu m'aimes toujours et je pense que je t'aime. Je crois que notre serment est toujours valable. Je te donne rendez-vous le 15 novembre de cette année dans la petite chapelle de D. Si toi ou moi ne sommes pas là, nous aurons compris. Si nous sommes tous les deux présents, nous aurons aussi compris.
Toi comme moi, nous tenons notre destin personnel dans nos mains, en toute liberté.
Tibi, Florentin

Lorsque Florentin présenta sa lettre, Jean-Marie resta saisi en la lisant

- JM / Là, tu as fait très fort, je m'attendais à une longue lettre avec des tas d'explications, des excuses et des regrets : rien de cela
Je pensais à une description sur les raisons et les circonstances de cette reprise de contact, après tant d'années de silence : rien de cela
Il y aurait pu avoir des souhaits, des supplications pour repartir ensemble ou, au contraire, un rejet pur et simple : rien de cela, tu es là ou tu n'es pas là, il sera là ou pas
Tu aurais pu évoquer votre double serment, entre vous deux d'abord et vis-à-vis du Père B. : Seul le lieu de votre rendez-vous esquisse cette veille promesse.
C'est court, c'est bref mais tu as tout dit. Mais je me demande si tu ne devrais pas lui laisser entrevoir ce que tu espè…

- Flo / Non Jean-Marie ! non, je ne peux pas parce que je n'en sais rien pour le moment, je ne peux pas car je lui en veux toujours d'avoir joué avec moi, de m'avoir contraint à me violer moi-même. Non, tout se décidera, probablement au tout dernier moment, dans ce moment où nos deux regards se recroiseront à nouveau et dans cette fraction de seconde, je saurai si notre avenir sera commun ou ne sera pas.

Florentin n'en a pas démordu, il a écouté son ami sans rien dire, sans modifier son intransigeance même quand Jean-Marie lui a reproché de jouer à la roulette russe avec la vie de Bernardin. Rien n'y fit, il mit la lettre dans une enveloppe avec la mention "à transmettre à Benjamin" et le tout dans une autre enveloppe à l'adresse des parents



Re : L'Etudiant des montagnes - emmanolife - 18-11-2020

Magnifique suite !

Avec la possibilité de la nouvelle rencontre entre Florentin et Benjamin, la boucle sera enfin bouclée, après toutes ces années où ils vivaient leur vie séparément. Comme ils sont en train de terminer leurs études supérieures, cela doit faire quelque chose comme cinq ans, ils en avaient 20 (ou à peu près) quand ils se sont quittés, il en auront 25 quand ils vont se retrouver, c'est une période de la vie où beaucoup de choses peuvent changer.

Florentin a certainement changé, mais il se rend compte que son amour pour Benjamin est resté intact. Il ne sait pas ce qui s'est passé pour Benjamin : la méthode de rencontre qu'il propose est particulièrement élégante, et relève même d'une délicate attention, puisque, si Benjamin ne veut pas voir Florentin, il n'a pas besoin de modifier quoi que ce soit à ses habitudes...

Je suppose que la prochaine suite sera la dernière, celle où on apprendra si les sentiments de Benjamin son intacts, à la hauteur de ceux Florentin. J'ai hâte de la lire.

Merci, Nostalgique. Smile




Re : L'Etudiant des montagnes - KLO7514 - 19-11-2020

Que c'est bien mené! Au moins, les choses sont claires pour le moment. Attendons patiemment ce fameux 15 novembre. Mais c'est égal : je voudrais bien savoir qui était voire "ce qu'était" ce fameux personnage rencontré dans la petite chapelle après les obsèques de ce cher père B...
Peut-être il -ou "cela"- reviendra lors du futur rendez-vous? (Esprit très momentanément réincarné? Un autre jésuite, confident du père B...?)


Re : L'Etudiant des montagnes - bech - 22-11-2020

Quelques années après, alors que le père B vient de mourir, Florentin revient dans le village de son enfance, mais il n'y connaît presque plus personne. Alors, il va à un endroit particulier de la montagne où il aimait s'asseoir  et s'étend aussi dans l'herbe. Il repense à ses études pour devenir prêtre comme le père B le souhaitait. Mais certains textes bibliques ne sont pas adaptés à le vie d'aujourd'hui.

Il repense à ce qu'il a fait et aimé avec Romain, et ça lui rappelle Benjamin qu'il avait presque oublié.

Avec la fraîcheur du soir, il redescend de la montagne et après le repas du soir va à la chapelle qu'il avait fréquentée avec le père B.

Il y a quelqu'un d'autre qui l'appelle par son prénom et lui dit de faire ce qui est juste et bon pour lui. Il se dit alors qu'il devrait s'orienter différemment dans ses études bibliques et retrouver Benjamin.

Le lendemain, il repart pour Rome. Et comme je m'y attendais, c'est Jean Marie son compagnon de chambre. Ils avaient fini par partager des branlettes mais ce soir, jean Marie sent que Florentin irait bien plus loin.

Donc, échange de tendresse dans le lit et Jean Marie dit que ça lui rappelle son copain Benjamin en Espagne. En entendant le prénom, Florentin est tout excité et souhaite que Jean Marie décrive ce Benjamin ou mieux en montre une photo.

Comme c'est au même Benjamin qu'il pensait, Florentin raconte ce qu'il a vécu avec lui et de son coté Jean Marie dit qu'ils ont eu une liaison amoureuse très brève , Jean Marie visant la chasteté et Benjamin par fidélité pour Florentin.

Ensuite, aucun des deux n'a cherché à recontacter l'autre à la fin de l'année d'épreuve ou après. Et pour ma part, je ne voie pas en quoi Benjamin aurait été plus fautif que Florentin.

Jean Marie lui dit qu'il a 2 décisions à prendre :
- recommencer avec Benjamin ou renoncer définitivement à lui,
- continuer pour devenir prêtre ou s'orienter vers l(étude, la recherche et l'enseignement.

Pour le 2ème point, Florentin décide d'attendre la fin du semestre pour décider.

Pour le premier, il va lui écrire une lettre que Jean Marie lira.

La lettre qu'il fait est courte. Juste un rendez-vous le 15 novembre à la petite chapelle du village de Florentin. Si l'un des deux est absent, l'autre en tirera les conséquences. S'ils viennent tous les deux ils en tireront d'autres.

En fait, Florentin ne soit pas encore quelle sera sa propre décision. Quant à Benjamin, il a peut être fait des trucs avec Romain. Et puis je ne sais pas quel est le délai jusqu'au 15 novembre, mais si Benjamin est en Californie, un voyage risque d'être compliqué, même si dans ce cas là, il pourra envoyer son père en messager.


Re : L'Etudiant des montagnes - gaetanbg - 22-11-2020

Toujours aussi passionnant , j'attends la suite avec impatience !
Au plaisir de te lire très bientôt !



Re : L'Etudiant des montagnes - Nostalgique - 23-11-2020

La vie laborieuse des deux garçons se poursuivit dans la perspective des examens et Florentin travaillait encore plus que de coutume car il voulait absolument garder toutes ses chances selon la décision qu'il prendrait, même si dans sa tête il penchait pour changer d'orientation ; et s'il arrêtait, il tenait à partir la tête haute.
Ils continuaient à très bien s'entendre et n'avaient pas interrompu leurs petites interventions intimes mais sans jamais aller au-delà. Cependant, Jean-Marie trouvait que son ami avait un peu perdu de sa gaité habituelle, il le voyait souvent perdu dans ses pensées, au point, parfois, de ne pas réagir à ses questions, l'obligeant à se répéter.

- JM / Tu sais Florentin, je te sens souvent absent, comme si tu étais perdu dans tes pensées. Si tu as des soucis, je suis toujours là pour t'aider ou, simplement, pour t'écouter

- Flo / T'inquiète pas, je sais que tu es là, mais c'est vrai que je ne suis pas vraiment dans mon état d'esprit habituel, je suis soucieux devant toutes ces décisions importantes pour mon avenir, j'hésite, je ne sais pas vraiment ce que je veux.
[silence] … et je suis angoissé par cette échéance du 15 novembre où je vais revoir Benjamin sans vraiment savoir si j'ai envie de renouer avec lui, si je serai capable de lui pardonner totalement et sans arrières pensées car si déjà, ce n'est pas pour faire un petit bout de chemin, ce ne serait que pour faire nos vies ensemble : c'est tout ou rien ! Et lui, dans quel état d'esprit est-il vis-à-vis de moi ? Lui également a également vécu une vie sans moi, nos chemins ont tellement divergé, dans tous les domaines… Tu vois, j'ai tellement vécu depuis notre brutale séparation, des moments très beaux et d'autres qui le sont moins, parfois même beaucoup moins. Je doute fortement que nous puissions vraiment rétablir cette relation unique que nous avons vécue, je crains qu'après un moment d'euphorie dans le plaisir de nous revoir, nous détruisions ce merveilleux souvenir qui m'habite toujours : cette destruction risquerait de me donner le coup de grâce. Oui, de plus en plus, je crois que, pour notre bien à tous les deux, nous devons mettre un terme à cette belle aventure. Mais en même temps, cela me brise le cœur.
Alors oui, j'ai peur, peur pour lui, peur de lui et peur pour nous.

La période des examens étaient terminées et les résultats des deux garçons étaient brillants. Florentin s'était engagé, à l'époque et dans son propre intérêt, vis-à-vis de Jean-Marie à prendre sa décision concernant ses études après les examens. Il en parla très ouvertement avec son ami et lui demanda de repousser l'échéance après le 15 novembre car sa décision serait forcément influencée par le résultat de la réunion à la chapelle de D. et, en attendant, il continuerait sa formation ecclésiastique afin d'avoir un véritable choix.

Pour les mois d'été, jusqu'à mi-septembre, il fut convenu que Florentin irait dans son village et ses montagnes et que Jean-Marie le rejoindrait pour passer deux trois semaines ensemble.

- Flo / Tu sais Jean-Marie, c'est vraiment dans la montagne que je me sens véritablement moi-même, je respire mieux, je vois les choses plus clairement. Là-haut, je me sens tellement heureux. Je crois que ma décision, je la prendrai cet été mais je la garderai pour moi pour ne pas fausser les dés, je persiste à croire que ce sera dans cette fameuse fraction de seconde que tout se jouera

De retour à Rome où les cours ont repris, Florentin travaille comme s'il allait continuer ses études, jusqu'au bout alors qu'en réalité il n'en savait rien. Jean-Marie était un compagnon à tout épreuve, il subissait et supportait les sautes d'humeur de son collègue de chambrée sans marquer la moindre impatience, cherchant toujours à le calmer et à le rassurer, même si, au fond, il ne savait pas ce qui serait le mieux pour son ami.


POV de Primus Camenzind

Je dois d'abord me présenter car même si vous avez déjà entendu parler de moi, vous ne me connaissez pas ! Primus est un prénom typiquement romanche, cette quatrième langue nationale de la Suisse, tout comme mon nom de famille est très courant dans mon village. Je connais très bien Florentin puisque nous avons fait toute notre scolarité ensemble dans le Collège de D. Etant du même âge, nous étions dans la même classe, à cette différence près que les cours terminés je rentrais chez mes parents alors que Florentin était un interne qui vivait dans le Collège. J'avais des résultats scolaires corrects mais c'était en bonne partie grâce à Florentin qui était mon répétiteur attitré et que j'admirais pour sa brillante intelligence, la patience qu'il avait pour m'expliquer, en termes tout simples, ce que de prime abord je ne comprenais pas.
Mon père tenait une petite épicerie non loin du Collège de sorte que lors des récréations le magasin était plein de jeunes qui venaient s'approvisionner, à croire qu'ils n'étaient pas nourris chez eux ! Etant natif du village de D., je faisais partie des élèves qui ont passé le plus d'années dans cet établissement et, avec Florentin, nous étions inséparables puisque lui était le "vieux" des internes.
Il venait volontiers manger le soir chez mes parents qui appréciaient sa bonne humeur, son ouverture aux autres et son intelligence. Mes parents l'avaient beaucoup soutenu lors de l'accident mortel de ses parents car même s'il ne les voyait, au mieux, qu'une fois par année, cela avait été un choc pour lui. Entre le Père B., le recteur du Collège, qui le connaissait depuis qu'il avait six ans, et mes parents, Florentin avait de solides soutiens et moi, Primus, je faisais ce que je pouvais pour le distraire, notamment en partant avec lui pour escalader les montagnes qui nous entouraient et qu'il adorait, comme il disait c'est là-haut que je trouve le calme et la paix.

Le départ de Florentin pour la grande ville a été un choc pour moi en ce sens que je l'imaginais mal dans un monde si différent de celui auquel il était habitué.

Je vous ai dit, plus haut que vous aviez entendu parler de moi, c'est vrai, mais ce ne fut qu'une phrase, une seule :  Florentin, fait ce que tu crois être juste et bon pour toi !
Cette phrase, je l'ai prononcée dans la petite chapelle attenante à la grande nef, le soir de l'enterrement du Père B. où je me doutais qu'il viendrait à un moment ou un autre. Il ne m'a pas reconnu dans la quasi-obscurité du lieu mais également du fait que je m'étais déguisé afin qu'il ne me reconnaisse pas : mon apparition fut tellement brève qu'il a dû se poser la question s'il avait rêvé ou pas !

Quelques jours avant sa mort, le Père B. qui se savait très malade, m'avait fait venir dans son bureau

- Père B. / Primus, je te connais depuis des années, je sais que tu es un garçon en qui je peux avoir confiance. Es-tu capable de garder le secret absolu sur ce que je vais te demander ?

- Primus / Oui, évidemment


Et le Père B. me raconta tout ce qu'il connaissait de Florentin, sa vie désordonnée depuis qu'il était parti, sa rupture d'avec Benjamin que je connaissais pas, sa tentative de suicide, les études qu'il suivait à Rome. J'étais abasourdi par ce que j'appris, je me reprochais de ne pas avoir gardé un contact plus étroit avec lui car je suis sûr que j'aurais pu l'aider, lui éviter ces errements mais la distance et nos activités si différentes, moi j'avais repris la gestion de l'épicerie et lui était dans une prestigieuse université papale, avaient fait que nous nous étions perdus de vue.

- Père B / Tu connais toute l'affection que je lui porte, je l'ai aimé comme un fils, je l'ai protégé comme j'ai pu, je lui ai donné des conseils de vie qui n'étaient peut-être pas les bons. Quoiqu'il ait fait, je lui ai toujours pardonné et je continue à l'aimer. Dans très peu de temps, je vais quitter ce monde et j'ai peur pour Florentin. Je te demande de veiller sur lui un peu comme le ferait un frère. Dans cette enveloppe, tu trouveras toutes les informations utiles pour que tu prennes contact, discrètement, avec Jean-Marie, c'est l'ami avec qui il partage un studio, afin qu'il te tienne au courant s'il sent que Florentin a besoin d'aide.

- Primus / Vous pouvez compter sur moi.

Trois jours plus tard, le Père B. nous avait quitté et je me suis arrangé pour que Florentin l'apprenne, j'étais quasiment certain qu'il serait là pour la cérémonie funèbre. C'est son ami Jean-Marie qui m'a tenu au courant des incertitudes et du profond désarroi dans lequel Florentin se trouvait, il m'a informé de la lettre envoyée à Benjamin, elle était si brève qu'il la connaissait par cœur… C'est encore son ami qui m'a annoncé l'arrivée de Florentin dans la journée du 14 novembre où il viendra seul.

- Jean-Marie / Oui, il sera là, c'est plutôt positif, mais malgré toutes mes tentatives, j'ignore complètement ce qu'il a décidé. Il m'a dit, il a y quelques temps, que sa décision serait probablement prise dans la fraction de seconde où leurs regards se croiseraient. S'il te plait, Primus, veille sur lui, je le sens actuellement si fragile

- Primus / Ne t'inquiète pas, je l'ai promis au Père B.


POV Benjamin

J'adore cette ville de San Francisco où je vis depuis bientôt quatre ans. Après avoir terminé mes études en sciences économiques, je pensais retourner en Europe lorsqu'une grande boîte m'a approché pour me proposer un poste très intéressant et, en plus, fort bien rémunéré. Avant d'accepter, j'ai fait observer que le permis de séjour que j'avais ne m'autorisait qu'à faire des études mais en aucun cas à travailler. Le grand patron qui me voulait absolument m'a rétorqué que ce n'était pas mon problème et qu'il s'en occupait : à peine deux mois plus tard, j'avais toutes les autorisations nécessaires, je signais mon contrat et j'emménageais dans un bel appartement avec vue sur la baie de San Francisco et avec mon ami Romain que je fréquentais depuis bientôt trois ans.
Comme moi, il venait de Suisse et avait toujours vécu dans la même ville, celle où j'habitais en son temps. Je l'avais rencontré dans une boîte gay, comme il y en a beaucoup, et d'emblée je m'étais senti attiré par lui, dans un tout premier temps par son physique très plaisant mais très vite, déjà dans la même soirée, par son ouverture d'esprit, par son extrême gentillesse et par son aptitude à vous mettre à l'aise : c'était un garçon attirant sous tous les aspects et je passais une soirée très agréable avec lui, sans excès d'aucune sorte même si nous ressentions l'un et l'autre une attirance physique qui ne se manifesta que par un bref baiser au moment de nous quitter en nous promettant de nous revoir rapidement. Le lendemain matin, en me réveillant, j'entendis sa voix sur le répondeur de mon téléphone qui me proposait de se rencontrer en début d'après-midi, ce que j'acceptais bien sûr.

C'est dans le courant de l'après-midi qu'il me raconta un épisode de sa vie qui l'avait particulièrement marqué, celui d'un ami avec qui il avait passé une nuit assez torride et qui avait tenté de se suicider après avoir été abandonné par le garçon avec qui ils avaient projeté de faire leur vie. A ma question, innocente, de son nom, il rit en me disant que c'était un nom rare, Florentin

- Benjamin / [avec une voix un peu bizarre] Quoi ! tu as baisé avec Florentin ?

- Romain / Oui, une nuit, pourquoi ? Cela te dérange ?

- Ben / Non, mais cela me fait un peu drôle, Florentin, il a été pendant longtemps mon petit ami avec qui nous avions fait des projets un peu fous de nous unir pour la vie. Il était très croyant et donc plein de remords pour s'être mis, selon lui, hors de l'Eglise. Son confesseur lui a suggéré de mettre fin à cette liaison au moins pour une année ce que j'ai mal accepté et on s'est séparé. C'est quand même étonnant les hasards de la vie !

- Ro / Tu l'as revu, tu l'aimes encore ?

- Ben / Non, on s'est complètement perdu de vue et je dois dire que je l'avais même oublié jusqu'à ce que tu l'évoques. Dis, tu viens manger chez moi, on fera venir des pizzas, j'ai une bouteille de vin et si tu veux tu peux même dormir, mon lit est vaste et on ne se dérangera pas

Ce qui fut fait, les pizzas étaient délicieuses surtout accompagnées d'un vin rouge de Californie. Nous écoutâmes de la musique tout en nous faisant part de nos préférences, nous parlâmes des films que nous souhaitions voir et c'était souvent les mêmes, nous étions vraiment sur la même longueur d'ondes, même lorsque ce fut le moment de partager mon lit, il garda son caleçon et j'en fis autant pour ne pas le mettre mal à l'aise. Couchés, nous percevions la chaleur de nos corps, de temps à autre un effleurement involontaire sur notre peau nous faisait frissonner, mais rien de plus. Le lendemain, le réveil fut agréable, nous rîmes tous les deux en voyant notre érection matinale qui déformait notre sous-vêtement, la douche fut prise séparément avant de nous mettre à réviser nos cours. Dans le cours de l'après-midi,

- Ro / Tu sais j'ai beaucoup apprécié notre soirée et plus particulièrement la nuit dans ton lit

- Ben / Moi également et pourtant il ne s'est rien passé d'exceptionnel me semble-t-il

- Ro / Justement, c'est ce que j'ai aimé, nous n'avons rien fait alors que moi comme toi je pense, nous y pensions, nous en avions même envie. Mais je trouve qu'une relation sérieuse, et c'est ce que je souhaite, doit se construire tranquillement, sans brûler les étapes. Mais j'espère malgré tout que nous nous donnerons assez vite le "départ" et que nous pourrons découvrir ensemble le plaisir des sens

- Ben / J'aime ta conception par étape, je crois avoir compris que tu es encore presque puceau alors que pour ma part j'ai une expérience certaine, même si elle ne fut pas toujours ce que j'aurais souhaité. Tu verras, tu n'as pas à t'inquiéter, je serai la douceur même et tu découvriras au fur et à mesure tous les plaisirs de l'amour entre deux êtres qui s'aiment.

Peu de temps après cette première nuit, nous nous sommes mis ensemble d'autant qu'un ami d'un ami partait à l'étranger et était tout content de nous mettre à disposition son studio, immense et surtout bien plus confortable que celui que j'avais occupé depuis mon arrivée. Comme je le lui avais laissé entrevoir, je conduisis Romain jusqu'aux plus hautes sphères du plaisir mais toujours en nous respectant, je découvris la finesse de sa peau si sensible selon les endroits, il me fit comprendre qu'après avoir éjaculé il appréciait que je lui masse le sexe, le gland en particulier, lorsque celui-ci était encore transpirant de sperme tiède et cela se voyait avec les spasmes tardifs qui le secouaient ;
Il apprit vite que j'aimais lorsqu'il promenait ses mains dans ma raie avec les deux globes bien écartés, qu'il jouait avec ma rondelle, qu'il titiait l'entrée de mon petit trou en essayant d'y introduire un doigt, en plaçant son pénis sur cette entrée privée dont pendant assez longtemps il n'eut pas la clé, jusqu'au soir où d'un commun accord, il me pénétra doucement, profondément jusqu'à ce que ses deux petites boules s'emmêlent dans ma toison pubienne. Ce fut le premier sommet, pour lui comme pour moi, le second sommet arriva lorsque ce fut mon tour, quelques jours plus tard, de le pénétrer et de sentir mon membre enveloppé dans son cul assez serré et, délice suprême, de percevoir les contractions de son sphincter lorsqu'il envoya plusieurs jets sur son ventre et qu'à mon tour je percevais mon propre sperme se répandre en lui. Moment de bonheur incomparable, de plénitude et de tendresse réciproque ; qu'y a-t-il de plus grisant que de faire l'amour non comme une brute affamée mais comme une récompense qui doit se mériter et qu'il convient de cultiver.




Re : L'Etudiant des montagnes - KLO7514 - 24-11-2020

Bien bien...Mais  alors, ce fameux 15 novembre? Allez, patience, ça viendra après. Il faut bien faire un peu durer le suspense, n'est-ce pas?
J'ai l'impression que le jeune Romain a ses chances d'emporter les suffrages de Benjamin, à moins qu'un fait nouveau...Sait-on jamais?
Quoi qu'il en sera, le texte est toujours de qualité et je me régale à le lire. Tu es doué, cher ami.
Bien à vous tous, auteur, lecteurs "déclarés" ou secrets.
KLO.


Re : L'Etudiant des montagnes - Nostalgique - 24-11-2020

[Voici la seconde partie de la suite d'hier, malencontreusement coupée par la limitation du nombre de signe ! et merci à ceux qui me lisent régulièrement et qui, surtout, laisse des commentaires que j'apprécie beaucoup. Je suis heureux que, globalement, vous appréciez mon récit qui touche prochainement à sa fin. Mais j'ai déjà des idées pour les prochains...]



Nous devions être protégés des dieux, Romain et moi, car après quelques mois d'un travail passionnant dans ma nouvelle boîte, le directeur qui appréciait mes prestations et mon engagement, me demanda si je connaissais quelqu'un avec une formation plus spécialisée dans l'établissement des budgets et bilans. Il se trouvait que c'était justement le domaine préféré de Romain mais où, dans son entreprise actuelle, il ne jouissait d'aucune liberté. La décision fut vite prise mais auparavant, j'informais mon patron de notre relation à Romain et moi : il me remercia de l'en avoir informé mais que pour sa part, cela lui était parfaitement égal. Peu après, Romain intégrait son nouveau poste pour lequel il était bien mieux payé et son bureau se trouvait deux étages plus bas que le mien, ce qui au fond nous arrangeait, préférant être discret. Malgré cela, nos collègues surent rapidement que nous vivions ensemble, mais cela ne dérangea personne d'autant que nous faisions attention de ne pas être inutilement provoquant .

C'est au début de septembre que Romain reçut une lettre de ses parents qu'il s'empressa d'ouvrir pour trouver outre leur lettre une deuxième enveloppe, fermée et qui m'était destinée. Dans leur courrier personnelle, ses parents mentionnaient simplement qu'ils avaient hésité à me la transmettre se doutant de qui elle venait. Pour ma part je n'avais aucune idée de sa provenance et c'est avec curiosité que je l'ouvris et, immédiatement après l'avoir lue, je blêmis

- Ben / Oh non, ce n'est pas possible !

- Ro / Une mauvaise nouvelle ?

Je ne répondis pas et lui tendis la lettre pour qu'il en prenne connaissance :

Benjamin,
Tu le sais, je t'ai aimé. Je sais que tu m'aimes toujours et je pense que je t'aime. Je crois que notre serment est toujours valable. Je te donne rendez-vous le 15 novembre de cette année dans la petite chapelle de D. Si toi ou moi ne sommes pas là, nous aurons compris. Si nous sommes tous les deux présents, nous aurons aussi compris.
Toi comme moi, nous tenons notre destin personnel dans nos mains, en toute liberté.
Tibi, Florentin 

A son tour, Romain blêmit, il se mit même à trembler, je vis ses yeux qui se mouillaient

- Ben / Romain, tu dois avoir confiance en moi, totalement et sans restriction. Je sais que cela va être une décision très difficile à prendre, probablement la plus grave que j'ai jamais dû affronter, mais je te le dis en te regardant dans les yeux et regard-moi s'il te plait, aujourd'hui et dans l'avenir, c'est toi et toi seul que j'aime, tu n'as rien à craindre, je te le promets.
Ce disant, je l'ai pris dans mes bras, je l'ai serré très fort contre moi, je l'ai basculé sur le divan du salon, je l'ai déshabillé, il m'a déshabillé et nous avons fait l'amour comme jamais nous l'avions fait depuis la première fois.
Evidemment, même si la décision de principe était prise, de manière irrévocable, il fallait décider de ma réaction. Pour ma part, je penchais pour ne pas réagir mais Romain estimait que ce serait lâche. J'ai pensé écrire pour lui expliquer ma situation et donc ma décision et pendant plusieurs jours j'ai cogité sur l'esprit de ma lettre : elle pouvait être brève et sèche, elle pouvait être plus explicite, elle pourrait exprimer des regrets mais que c'était trop tard, que j'avais refait ma vie, elle pourrait, enfin, lui dire qu'il restait mon ami et que j'espérais qu'il en serait de même de son côté. C'est sur la base de cette dernière version que je préparais ma réponse, réponse dont, honnêtement, j'étais assez satisfait.
Romain balaya toutes les hypothèses et, tout simplement, déchira mon projet, je le regardais interloqué, je le connaissais comme un garçon pondéré et réfléchi et là il m'étonnait

- Ro / Non, Benjamin, tu n'as qu'une chose à faire, c'est de prendre un billet d'avion et d'aller à ce rendez-vous, et tu lui diras en face, avec toute la gentillesse dont je te sais capable, la décision finale que tu auras prise en ton âme et conscience. Toutes autres solutions seraient de la lâcheté, cela ne serait pas toi et tu aurais toute ta vie mauvaise conscience. Je sais que cette perspective te fait peur, mais tu dois, absolument, le faire

- Ben / Tu as peut-être raison, mais dit moi tu as parlé de décision finale, mais ma décision, je te l'ai dit, elle est prise

- Ro / Je sais et je te crois. Mais, pour l'avenir, notre avenir à toi et moi, il est indispensable que jusqu'à l'ultime moment tu te sentes totalement libre de ton choix. Je sais que tu resteras avec moi et, pourtant, lorsque vos deux regards se croiseront dans cette première fraction de seconde, tu ne sais pas, tu ne peux pas savoir ce que cela pourrait déclencher. Avec Florentin, tu as vécu des moments tellement forts que tu ne pourras jamais totalement les oublier, et heureusement. De même, vous avez vécu ensemble des moments graves mais tu ignores ce que de son côté il a pu vivre sans toi, du bonheur ou du tragique, de l'insouciance ou de la sagesse, de l'amour ou de la trahison. Oui, Benjamin, avec tout l'amour que j'ai pour toi, je te demande de faire le déplacement. Mais je souhaite de tout mon cœur que tu me reviennes plus fort encore, mais sache-le si tu devais choisir de vivre avec lui, j'en serais forcément malheureux mais j'accepterais ta décision et je resterais ton ami, quoiqu'il arrive.

- Ben / Je te donnerai ma réponse demain matin, il me faut une nuit pour réfléchir à tous tes arguments. Oh, Romain, c'est une vraie tragédie que je vis en ce moment, mais la seule certitude que j'ai, c'est que je t'aime et je veux que tu puisses m'aimer sans avoir honte de moi.

- Ro / Il est tard, je vais me coucher, tu as besoin d'être un moment seul avec toi-même, rejoint-moi quand tu en auras envie et viens te blottir contre moi.

Benjamin avait passé une bonne partie de la nuit éveillé, dans le salon ou sur la terrasse avec sa vue sur la ville endormie et la baie entourée de lumière. Vers trois heures, alors qu'il sentait ses paupières se fermer, sa décision fut prise : oui, il fallait, il devait y aller mais il demanderait à Romain de l'accompagner ; son compagnon serait le premier à savoir si leur amour avait triomphé ou si, au contraire, cet amour éteint avec Florentin renaissait de ses cendres.

Depuis des heures, Romain et Benjamin sont dans cet avion qui va les amener à l'aéroport de Zurich d'où ils gagneront, en train, le village de D. leur lieu de rendez-vous, tout au moins celui de Benjamin car, sur l'insistance de Romain ce dernier n'assistera pas à la toute première rencontre, celle de la fraction de seconde où, selon Benjamin, tout devrait se décider. Les deux garçons ont prévu d'arriver deux jours avant ce qui sera bien nécessaire pour absorber les neuf heures de décalage horaire.


Les deux jours avant le 15 novembre


Benjamin et Romain sont dans la chambre du petit hôtel qu'ils ont réservée et qu'ils n'ont pratiquement pas quittée, tellement ils sont épuisés par ce très long voyage. Et nos deux voyageurs ont quitté San Francisco par une température très agréable alors qu'ici, à 1800 mètres d'altitude, la température est inférieure à 0°, il y a au moins 20 à trente centimètres de neige, une neige qui continue à tomber à l'horizontale en raison du fort vent, glacé, qui souffle.

Florentin est arrivé en début de soirée du quatorze novembre, chaudement habillé car il connait bien le climat de son village. A la sortie de la gare, il entend une voix, en romanche, la langue du pays

- Primus / Ma parole mais c'est Florentin qui arrive ! Quelle joie de te revoir, qu'est-ce que tu fais ici par un temps pareil ?

De voir cet ami avec qui il a partagé tant de journées d'école, avec qui il a partagé tant d'émotions en gravissant tous les sommets des environs lui fait chaud au cœur et les deux tombent dans les bras l'un de l'autre, Florentin sent même les larmes prêtes à jaillir car tous ces temps il est terriblement sensible. Lorsqu'il parle de la chambre qu'il a réservé, Primus éclate de rire en lui disant

- Mais voyons, il n'en est pas question, tu vas dormir chez moi, c'est-à-dire dans l'ancien appartement de mes parents qu'ils m'ont laissé lorsque j'ai repris le magasin

- Flo / Mais je ne veux pas te déranger

- Primus / Tu ne me déranges pas du tout puisque je te le propose, tu ne peux savoir le plaisir que j'éprouve à te revoir après tant d'années. En passant devant ton hôtel, j'annulerai ta réservation. Allez viens, on y va !

Primus entre dans l'hôtel dont il connait bien le patron et qui ne fait donc pas de difficultés à cette annulation de dernière minute. Le patron est dans le hall en train de discuter en anglais avec deux jeunes hommes à la mine sympathique et avec qui il échange un bref salut de la tête. Primus informe le patron qui comprend la situation puis il sort retrouvé Florentin qui l'attend dans le froid mordant. Quelques minutes plus tard ils sont chez Primus, l'appartement a été refait à neuf, un poêle dispense une agréable chaleur, un petit repas froid est préparé, une bouteille de vin rouge surgit sur la petite table du salon, les deux garçons sont manifestement heureux de se retrouver. Florentin explique les raisons de sa venue, Primus l'écoute très attentivement et constate, sans rien dire évidemment, que la narration de Florentin correspond à ce que le Père B. lui avait confié et aux confidences de l'ami romain de son camarade. Il est tard, Primus dors dans sa chambre et Florentin dans la chambre d'ami qui est toujours prête pour recevoir un visiteur inattendu, comme c'est le cas ce soir. 
Primus est songeur, cette rencontre dans ce contexte très particulier le préoccupe, il se sait rempli d'une mission confiée par le Père B. et il espère de tout son cœur que cette rencontre à haut risque se déroulera dans le calme et la sérénité. Il est à peu près sûr que l'un des garçons est le fameux Benjamin et il suppose, avec une certaine crainte, que l'autre est probablement son ami : cela pourrait dire qu'une réconciliation entre Florentin et Benjamin est peu probable et quelle sera alors la réaction de son ancien camarade ?



Le quinze novembre


Florentin a dormi longtemps car le voyage en train de Rome à D. est vraiment très long et avec de nombreux changements mais, pour la première fois depuis quelques semaines, il a très bien dormi, c'est pense-t-il le fait de se trouver dans son village. Primus a laissé un mot pour dire qu'il est dans l'épicerie mais qu'il fermera exceptionnellement l'après-midi pour profiter de son ami et aussi, mais cela il le garde pour lui, veiller sur lui.
La température est glaciale, la neige continue à couvrir le sol désormais totalement blanc. Florentin a prévenu qu'il partait marcher dans la montagne et qu'il serait de retour vers les quinze heures. Primus le met en garde car le temps est vraiment mauvais, il est inquiet de le voir partir seul.

Au bout de deux heures, il arrive à un petit chalet d'alpage dans lequel il s'abrite pour manger le pain et une saucisse fumée qu'il a acheté avant de se mettre en route. La tempête redouble, le vent siffle au travers des vieilles poutres centenaires et le feu qu'il a allumé dans l'âtre où se prépare le fromage ne tempère que très légèrement la pièce. Florentin est dans un état intermédiaire entre le réveil et le sommeil, mais son esprit travaille. Un bref instant, il envisage de laisser le feu s'éteindre, le froid reprendrait possession des lieux et bientôt son corps se refroidirait jusqu'à ce que son esprit, à son tour, s'éteigne. Tout serait terminé comme cela avait commencé, mais pas dans le ventre de sa maman mais… oui, mais où au fait ? Le feu n'est pas encore éteint, Florentin a un frisson et brusquement il se redresse

- Non, pas cela, je n'ai pas le droit, je ne peux pas décevoir le Père B. qui ne pourrait pas me pardonner un tel geste. Non, je ne peux pas faire cela à Benjamin que j'aime même s'il ne devait plus m'aimer, non, non, il y a également Jean-Marie qui lui aussi croit en moi, il y a Primus cet ami de toujours que j'ai retrouvé.

Allez Florentin, debout, secoue-toi !
Regarde le feu qui n'est plus que braises. Il se tait, il sent que quelque chose se passe dans son cerveau, quelque chose d'essentiel mais qu'il ne parvient pas encore à cerner.
Il ne veut pas que Primus s'inquiète, éteint soigneusement le feu en pissant dessus et se met en route d'un bon pas, bravant le froid et la neige qui bientôt lui fait comme une carapace sur la figure.

Il marche vite, il court presque malgré la neige dans laquelle il enfonce de plus en plus, il arrive au village et voit Primus entrain de fermer son magasin, notoirement soulagé de le voir arriver mais il éclate de rire en le voyant, tel un bonhomme de neige qui se serait mis à marcher. Il est à quelques mètres de son ami qui achève son rire de bienvenue, Florentin s'est arrêté et a secoué la neige qui le recouvrait mais reste immobile, pensif comme s'il était très loin dans ses pensées. Primus prend brusquement conscience que l'instant est important et se tait tout en regardant son ami avec bienveillance. Soudain Florentin revient sur terre, il a un immense sourire, ses yeux ont retrouvé tout leur éclat, Primus retrouve le Florentin qu'il a connu, celui qu'il aimait.



Re : L'Etudiant des montagnes - emmanolife - 24-11-2020

Bonjour, Nostalgique.

C'est une vraie partie carrée, ton récit ! Jean-Marie, qui avait connu Benjamin en Espagne, se retrouve avec Florentin, et Romain, qui avait bien aidé Florentin au moment de sa tentative de suicide, se retrouve avec Benjamin ! C'est d'ailleurs pratique, c'est comme ça qu'ils se retrouvent, vu qu'ils s'étaient perdus de vue complètement.

Il y a quand même une différence entre leurs deux situations : Jean-Marie et Florentin, certes ils baisent, mais c'est beaucoup par hygiène et un peu par amitié, parce que, comme Jean-Marie va devenir prêtre, il ne peut pas s'engager sous peine de sombrer dans le péché, et donc il vont arrêter bientôt. Par contre, Benjamin et Romain, c'est du sérieux !

Ce que j'ai compris dans cette suite, c'est que c'est Benjamin qui avait refusé le pacte de chasteté sur un an proposé par Florentin : je n'avais pas bien compris ça dans la rédaction d'origine. Là au moins, c'est clair.

On a aussi l'explication du mystère de la voix qui s'était adressée à Florentin dans la chapelle après le décès du père B. C'était Primus ! Ça pourrait être un cinquième gaillard, mais vu qu'il est épicier de campagne, il a dû épouser l'épicière qui tient la caisse et il est hors jeu.

A la fin de cette longue suite, il y a une belle ambiance de village de montagne en proie à la neige et aux intempéries, ça m'a fait penser aux vacances au ski... Nostalgie, vu que ça semble bien mal parti pour cette année. Il puis il y a le gros suspense sur la décision de Florentin et de Benjamin : vont-ils se remettre ensemble ? Après tout ce temps, ce serait un peu étonnant, ça serait du réchauffé, mais, après tout, la magie de l'amour peut encore agir... Donc, on n'en sait rien, et on attend la suite !

Merci, Nostalgique. Smile



Re : L'Etudiant des montagnes (terminé) - Nostalgique - 25-11-2020

- Flo / Voilà, j'ai trouvé, j'ai pris ma décision, elle est irrévocable. [en s'adressant à Primus] Tu vois, tout à l'heure, dans le chalet alors que j'étais sur le point de me laisser aller, j'ai senti que dans mon esprit il se tramait quelque chose d'important mais je n'arrivais à savoir quoi. Ton rire m'a mis sur le chemin pas sa spontanéité. Ce soir, lorsque j'aurai vu Benjamin, tu sauras tout car c'est à lui que je réserve la priorité, il y a bien droit. A propos, as-tu de quoi dîner ce soir, on ne sait jamais ?

- Primus / Oui, bien sûr, viande des Grisons, fromages du pays, meringues double crème, vins. Mais pourquoi cette question, qui veux tu inviter ?

- Flo / Aucune idée, mais il faut tout prévoir, même l'imprévisible qui parfois peut devenir possible

Primus n'en revenait pas à quelques points, en l'espace d'à peine quelques heures, Florentin avait basculé dans la sérénité, il souriait, il paraissait parfaitement à l'aise et semblait ne ressentir aucune pression face à cette rencontre capitale qui l'attendait. Primus était tout à la fois soulagé mais également désemparé, ne sachant plus du tout ce qui l'attendait et, par conséquent, comment il devrait réagir. Flegmatique comme il l'est habituellement, il décida de se laisser porter par les événements et que, cas échéant, le Père B., de là où il était, l'inspirerait.


Benjamin est très tendu, il se sent tirailler par deux sentiments inconciliables, son amour très fort pour Romain, ce garçon qu'il a lentement appris à aimer, qui l'a sorti du marasme moral et physique dans lequel il pataugeait, cet homme qui le fait frissonner chaque fois qu'il le contemple dans sa nudité qui met parfaitement en valeur son corps sans parler de ses attributs qui déclenchent des réactions qu'il apprécie tellement.
Et puis il y a Florentin qui depuis sa lettre émerge de plus en plus de ses souvenirs avec cette symbiose qui existait entre les deux qui faisait qu'il n'avait pas besoin de parler pour savoir ce que l'autre pensait. Il pensait aussi au plaisir qu'il avait pris à éveiller les sens de son étudiant des montagnes, à l'ouvrir aux plaisirs entre garçons, à sa peau si douce et à ses caresses si voluptueuses. Ces souvenirs étaient devenus si vivaces qu'il lui était arrivé, peu avant le départ pour l'Europe, de rêver à ces moments sublimes au point que le matin, il devait constater les traces de son éjaculation onirique, à sa grande honte. Quelques heures avant le rendez-vous, il restait fermement décider à ne pas choisir mais, tout simplement, à rester avec Romain.

Romain de son côté était très nerveux car s'il savait que Benjamin lui serait fidèle, il connaissait également la force d'attraction qu'exerçait, malgré lui, Florentin. Il ne pouvait donc  rien exclure d'autant qu'il fut un temps ou lui, Romain, avait danser et en public avec Florentin et que la soirée s'était achevée par une nuit sexuellement torride qui avait finalement conduit son ami à sa tentative de suicide. Tout cela, Romain ne pouvait pas l'oublier et il se sentait malheureux.


15 novembre à 20h, dans la petite chapelle


La convocation n'indiquait aucune heure et, pourtant, les deux garçons arrivèrent presqu'en même temps, Florentin était déjà assis et attendait calmement lorsqu'il réalisa que Benjamin était là, assis à côté de lui. Aucun des garçons ne fit un geste ni ne tourna la tête, seul les lèvres de Florentin bougeaient et Benjamin comprit que son ami était en train de prier silencieusement. Il se tut, respectant ce moment de recueillement qui planait sur tous les deux par la seule volonté de Florentin. Après un moment qui parut très long à Benjamin, Florentin tourna la tête en direction de son ami et planta son regard directement dans ses yeux, avec un sourire tellement doux que Benjamin en resta paralysé, incapable de prononcer un seul mot, même pas celui qu'il aurait voulu dire à ce moment : Pardon ! Il vit le visage de Florentin s'approcher très lentement du sien, tout son corps tremblait, il sentait, il savait qu'il ne pourrait pas résister, les lèvres de Florentin était à quelques centimètres de son visage, il était si près qu'il ne pouvait plus le voir, il s'attendait, il espérait et redoutait que l'inéluctable survienne dans la fraction de seconde qui allait suivre lorsqu'il sentit ces lèvres tant aimées se poser, avec une infinie tendresse, sur son front  et qu'il entendit Florentin qui parlait

- Flo / Tu n'as rien à craindre de moi, je t'aime toujours, comme je n'ai jamais aimé quelqu'un et comme je pense que je n'aimerai jamais quelqu'un comme je t'aime. Je te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait, pour tout le mal que j'ai pu penser de toi mais je ne te demande pas pardon pour toutes les folies que nous avons faites ensemble. J'ai compris en t'apercevant de loin dans le hall de ton hôtel avec Romain, que j'ai failli ne pas reconnaître, qui pleurait comme toi, que vous vous aimiez et je ne veux pas, je ne peux pas détruire et perturber votre amour. Je le peux d'autant moins que, pas plus tard que ce matin, dans ce petit chalet à foin que tu connais comme moi, j'ai décidé de poursuivre mes études de théologie et, le moment venu, je reviendrai ici, dans ce village de D. où j'ai vécu quelques-uns des plus beaux moments de ma vie et je travaillerai dans ce monastère qui possède, tu le sais, l'une des plus riches bibliothèques.

- Ben / [il pleurait toutes les larmes de son cœurs et riait tout en même temps] Florentin, merci pour tout ce que tu as dit, c'est fantastique tu as tout exprimé, je ne peux rien ajouter sinon te dire que comme toi, tu seras toujours mon meilleur ami, que comme toi, je ne pourrai jamais oublier ce que nous avons vécu et fait ensemble.

- Flo / Viens, nous devons retrouver Romain qui doit être sur des charbons ardents, tu sais tu as très bien choisi, c'est un garçon exceptionnel à tout point de vue et qui, de surcroit, ma sauver la vie car sans sa réactivité et sa prémonition lors de ma tentative de suicide, celle-ci aurait réussi et tu avoueras que cela aurait été dommage. Mais je dois également te présenter quelqu'un que tu ne connais pas encore et dont je crois ne t'avoir jamais parlé, il s'agit de Primus, mon ami d'institut depuis l'âge de cinq ou six ans, un pur enfant du pays, nous avons toujours été ensemble dans la même classe et c'était mon compagnon dans mes tournées d'escalade, il était toujours là quand j'avais besoin de lui.

Romain et Primus ont fait connaissance derrière la porte fermée de la chapelle où, après s'être réciproquement demandés ce qu'ils attendaient dehors et par ce froid, se sont spontanément présentés, et ils sont en grande discussion à la sortie des deux garçons : une fois de plus, la magie du village fonctionnait

- Ro / J'ai tellement peur de cette rencontre entre les deux car tu sais, je l'aime mon Benjamin, je l'aime tellement que je ne sais pas ce que je deviendrais s'il devait choisir Florentin

- Primus / Je ne peux pas deviner ce qu'ils ont décidé, mais je crois que tu ne dois pas trop t'inquiéter car Florentin n'était plus le même entre hier soir et cette après-midi lorsqu'il est rentré de sa ballade dans la tempête : il était détendu et avait l'air heureux, comme le Florentin de mon enfance, celui que que j'aimais

- Flo / Tu vois, Primus, j'avais une fois de plus raison en te demandant si tu avais de quoi nous nourrir ce soir ! Venez mes amis, mes deux Américains ont l'air gelé, c'est vrais qu'il fait un froid terrible, allons chez toi Primus de mon cœur pour nous réchauffer et nous sustenter et nous vous raconterons ce que nous sommes dit et surtout ce que nous avons prévu sans nous le dire [Primus de mon cœur a dit Florentin]

Les quatre garçons partirent rapidement chez Primus où le repas froid fut vite préparé, mais auparavant, il y avait deux trois formalités à accomplir : Ben s'approcha de Romain, le prit dans ses bras et l'embrassa sur la bouche pendant plusieurs secondes. Le relâchant, il se tourna vers Florentin, le pris dans ses bras et l'embrassa tendrement sur la joue en lui murmurant : Ah Florentin, tu sens toujours aussi bon. Puis Florentin se tourna vers Primus en lui confessant : Nous avons été ensemble depuis notre petite enfance et nous resterons ensemble car, à l'avenir, mon port d'attache sera ici.

Le repas fut joyeux même si teinté d'une certaine mélancolie car, demain, chacun repartirait chez lui et tousse demandaient quand ils se reverraient. Au moment où Benjamin et Romain s'apprêtaient à rentrer à leur hôtel, Florentin repris la parole, sur un ton très sérieux

- Je suis heureux car finalement Benjamin et moi avons respecté notre serment de nous revoir, même si c'est avec quelques années de retard. Je rends grâce au Père B. qui, quelque part, à veiller sur nous, j'en suis intimement convaincu, et a permis cette réconciliation qu'au fond de nous-même, Benjamin et moi, était ce que nous souhaitions par-dessus tout. Je vous demande une promesse, celle de tout faire pour qu'au moins une fois par an, nous nous retrouvions alternativement ici chez Primus ou chez vous à San Francisco car, oui, je vous aime tous, tellement plus que vous ne pouvez l'imaginer.
Personne ne répondit, l'émotion était trop forte, mais chacun savait qu'ils seraient de nouveau ensemble dans une année.

Le lendemain, le soleil brillait sur un merveilleux paysage de neige, le froid était toujours intense mais la chaleur était dans le cœur de Benjamin et Romain lorsqu'ils prirent le train de 10h44. Personne ne sut ce qu'ils firent durant la nuit, mais Primus et Florentin avaient l'air heureux lorsque ce dernier monta à son tour dans le train qui allait, avec de multiples changements, le ramener à Rome


EPILOGUE


Lors d'une de leur réunion annuel, cette année c'était le tour de Primus et Florentin, les quatre amis s'amusèrent à faire le point de leur situation réciproque.

Florentin avait brillamment terminé ses études de théologie et avait finalement obtenu un diplôme de doctorat sur la thèse "la sexualité dans l'histoire biblique", thèse qui avait provoqué pas mal de bruit dans le milieu du Vatican et des conservateurs ainsi que dans les cercles de la laïcité. Cela avait fallu une certaine notoriété à Florentin ce qui l'avait aidé à obtenir un poste d'enseignant au collège de D., poste qui lui laissait suffisamment de temps pour s'occuper de ses recherches. Il n'avait jamais cherché à se mettre en avant, c'était quelqu'un de tout simple qui était content avec ce qu'il avait, il était tout simplement heureux, il était dans ses montagnes qu'il parcourait très régulièrement avec Primus, lequel avait agrandi son magasin pour faire face à la progression du nombre de touristes. Ce garçon qui n'avait jamais fréquenté de grandes écoles ni même l'université possédait un solide bons sens, était resté ce qu'il avait toujours été, simple, aimant et proche de la nature, quelqu'un qu'on aimait fréquenter, qui vous réconciliait avec la société. Chacun avait son appartement, dans la même maison il est vrai où ils étaient les seuls occupants, avaient-ils une relation particulière, personne ne le savait vraiment et, au fond, cela n'intéressait personne.

Benjamin et Romain habitaient ensemble, dans un très grand appartement, avec les trois adolescents, trois frères, qu'ils avaient adoptés depuis que le mariage homosexuel avait été légalement possible. Si vous ne voulez pas vous fâcher avec eux, ne leur dite jamais que c'est un beau couple : comme avait répondu une fois Benjamin, non, il n'y a pas de mari et de femme entre nous, il n'y a que deux garçons qui s'aiment, qui ont chacun un sexe et une paire de testicules.  Ils avaient tous les deux de hautes responsabilités dans l'entreprise dont ils avaient pris le contrôle, ils étaient devenus très Américains mais leur plus grand plaisir étaient de retourner dans les montagnes de D. où ils retrouvaient avec une joie presque enfantine leurs amis Primus et Florentin. Leurs trois garçons adoraient cet endroit, à les entendre, ils auraient bien voulu que leurs deux papa viennent s'y installer...


FIN



Re : L'Etudiant des montagnes - emmanolife - 25-11-2020

Une belle conclusion apaisée pour cette belle histoire ! Merci, Nostalgique.

Ton récit est hautement original, et très bien construit. Il nous a emporté dans une autre époque, avant l'ère de l'internet, et il fleure bon la montagne du titre. J'ai bien compris tes explications sur les difficultés que j'ai éprouvées lors de la lecture, c'est ton style, et il en vaut largement un autre.

Juste une dernière question : es-tu toi-même présent dans l'histoire, dont tu nous as dit qu'elle avait un fond véridique ?

Merci encore. Smile






Re : L'Etudiant des montagnes - Nostalgique - 25-11-2020

Bonsoir emmanolife !
D'abord un très grand merci pour tous tes commentaires que j'ai ressenti comme étant très sincères, dans le négatif comme dans le positif. J'ai pris énormément de plaisir à concocter ce récit qui, je dois le reconnaître, a pris beaucoup plus d'ampleur que je ne le pensais : j'ai toujours aimé écrire mais c'était pour des raisons professionnelles essentiellement. Et un jour, après un événement tragique, j'ai eu envie de reprendre l'écriture mais cette fois sur un plan différent. J'ai tenté le roman mais sans aucun succès car je n'étais jamais satisfait de sorte que ces textes sont restés lettres mortes, je les ai même supprimé de mon ordinateur. Je suis tombé un peu par hasard sur Doctissimo et j'ai aimé ces textes, très souvent maladroits ou sans aucun intérêt sinon celui de faire gonfler un certain organe mais j'ai également trouvé de très beaux textes, émouvants, très humains et un jour j'ai décidé de me lancer. Prochainement je vais recommencer avec un nouveau titre (la Montagne) en principe beaucoup plus bref. C'est encore la montagne diras-tu peut-être, mais celle-ci a joué un rôle prépondérant dans mon adolescence et "la Montagne" sera presque une autobiographie...
Pour répondre à ta question, au départ j'étais clairement dans le personnage de Benjamin qui a tenu le rôle que j'ai moi-même tenu à l'époque, tout au moins jusqu'à la séparation de Benjamin et Florentin : cette séparation, vécue, fut un véritable drame mais la suite du récit ne correspond plus à la réalité. A un moment donné, j'ai ressenti le besoin de me réincarner dans un personnage et ce fut alors Romain jusqu'à ce que je réalise qu'inconsciemment j'avais réuni mes deux moi.
Voilà, tu peux voir que je me suis, pour une fois, un peu mis à nu, je m'étonne moi-même.
Merci à toi Emmanofile, si j'étais plus jeune j'aurais peut-être aimé être de tes amis.
NOSTALGIQUE