Récits érotiques - Slygame
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RE: Bébé - gaetanbg - 01-04-2024

   C'est après le repas de midi qu'on reprit l'avion et qu'on rentra sur Carnon. Pour aller à la résidence où ils Habitaient, il fallait longer la mer. Laszlo, R et R, le vieux monsieur et les York s’y promenaient. Les jumeaux voulurent les rejoindre. Et avec Hans on monta les sacs. On discutait de ce qu'on devrait faire pour protéger les jumeaux de la vague médiatique qui allait leur tomber dessus, quand la petite troupe rentra tout excitée. Les York étaient avec eux. Et devinez quoi ? les animaux allèrent se planter tous les quatre devant le frigo.


Pa, on peut les garder avec nous ? Ils se sont fait des copains. Et le vieux monsieur a dit qu'il les garderait quand on serait en cours.
Et puis tu as vu comme ils s'entendent bien. Ils font toujours les fous ensemble. Ils ont même dormi ici tous les quatre et ils n'ont même pas fait de bêtises. Hein Laszlo ?
Tu en penses quoi Hans ?
On peut essayer et si ça ne va pas je pourrai toujours les remonter aux Fourches le week-end prochain. Tu repars quand, Bé ?
J'aimerais passer la nuit ici et partir demain matin de bonne heure. Tu en penses quoi, toi ?
Que c'est une excellente idée comme ça tu éviteras les bouchons du retour de plage.
Pa, on mange, on a faim.


C'est vrai que moi aussi j'avais un petit creux. Je ne devais pas être le seul parce que tout le monde aida à vider le frigo.


Mais Laszlo, tu n'as rien mangé du week-end ?
Mais si, sauf que quand ils ont su que j'étais seul, le monsieur et la dame d'en bas m'ont invité à manger avec eux et je n'ai pas pu refuser.


Pendant qu'on mangeait les jumeaux résumèrent la situation à Laszlo qui résuma lui-même très bien la situation.


Putain, les mecs, vous êtes grave dans la merde. Et si je vous vois embrasser des grenouilles je vous botte le cul.
Hein, pourquoi on embrasserait des grenouilles ?
Bin, pour voir si elles se transforment en princesses, bien sûr. Hahaha !
Putain, mais t'es trop con toi !


Gus s'accroupi et sauta comme une grenouille en coassant. Chip lui fit un bisou sur le nez et lui aussi, se mit accroupi et coassa à son tour. On éclata de rire à leurs pitreries. Mais là où on se plia en deux de rire ce fut quand R et R vinrent faire des léchouilles sur le nez de Chip et Gus.
Je suppose que vous avez deviné pourquoi j'étais resté. Après le repas Hans et moi on avait faim, faim de nous aimer physiquement. Et on peut dire que ce soir-là – plutôt, toute cette nuit-là - on mangea à excès. Mais l'avantage de cette nourriture c'est qu'elle ne fait pas grossir.
C'est tout juste si Hans se rendit compte de mon départ dés l’aurore.
J'avais bien roulé et j'arrivais en avance sur l’horaire. Je m'arrêtais chez mes parents à qui j'expliquais la situation. Eux aussi pensaient que ça n'allait pas être simple à gérer. L'avantage qu'on avait c'était qu'ici, aux Fourches, on était isolé et qu'un ''étranger'' y serait vite repéré.
Victoria nous tenait au courant quotidiennement des évènements. L'affaire ne s'était pas encore ébruitée en France, jusqu'à présent. Il y avait juste quelques lignes dans les tabloïds sur le net. C'est aussi par l'intermédiaire de Victoria qu'on sut être invité, officiellement, à Buckingham Palace pour les vacances de la Toussaint.
Cette semaine-là je passais mon temps au téléphone ou en rendez-vous dès mon boulot fini. Un de ces soirs, j'avais rendez-vous avec Bernard au sujet de l’échange qu'on devrait faire. Un expert indépendant en immobilier était venu estimer l'école et le terrain de tennis. Il avait dit que ça valait entre 1 million et 1,2 million. Il avait aussi estimé mon terrain à la demande de la mairie qu'il estimait « en l'état » à 2,5 millions et au double s'il était viabilisé. Je vous passe les tractations. On ferait l’échange et la commune me verserait 1 million. Ça me laissait de quoi effectuer tous les travaux et aménagements que j'avais envisagé.
Comme il n'était pas tard j'appelais Rémi et Joris qui étaient en vacances. J'en profitais pour les inviter à passer le week-end avec moi. Ils acceptèrent.
Le lendemain j'étais invité chez Nick et Tonin à souper. Ils habitaient leur nouvelle maison depuis peu et voulaient me la montrer. Une fois les épouses parties couchés les gamins, j'en profiterai pour leur parler des rumeurs qui couraient sur eux. Sans demander d’explication.
Une autre fois j'ai été invité chez Tim et Mary qui, bien sûr, étaient au courant de l’affaire des british. Mais on ne parla pas de ça. Comme il y avait aussi Bernard et Nadine, la discussion porta sur mes nouvelles acquisitions.


Bé, tu vas en faire quoi de l'ancienne mairie ?
Je n’en sais strictement rien. Je vais faire retaper les deux appartements qu'il y a dessus et, dans un premier temps, je ne vais pas toucher au bas. Quant au terrain de tennis et à la maison de l'anglais et le terrain derrière je ne sais pas encore ce que je vais en faire.
Ils sont grands les appartements au-dessus de l'école, Pa ?
Oui pas loin de 120 mètres carrés chacun. Ils font la surface de la salle de classe mais aussi celle du préau.
Pourquoi cette question, Tim ?
Pour rien, Man, c'est juste que nous, à quatre ici, on est un peu serrés. Alors Bé quand ça sera fait si tu veux bien m'en louer un ça m’intéresse.
Toi, tu te plains que chez toi c'est trop petit et ta mère se plaint que chez nous c'est trop grand, qu'elle passe son temps à faire le ménage dans des pièces vides, qu'on aurait mieux fait de prendre votre appartement et de vous laisser le nôtre.
Bin, Bernard, pourquoi vous ne les échangez pas, alors ?
Ce n’est pas con, ta réflexion, Bé. Vous en pensez quoi les jeunes ?
Faut aussi l’accord de Mary mais c'est vrai que chez vous c'est bien plus grand. Tu en penses quoi Mary ?
Il y aurait quelques travaux à faire mais ça serait bien, oui. Et les travaux peuvent être fait après les déménagement, sans problème !
Bon, l'affaire est réglée, on fait ça quand ?
Après la Toussaint ça serait bien. Tu seras là, Bé ?
Oui, enfin je pense. Mais j'ai quoi à voir dans cette histoire, moi ?
Bin tu ne crois pas que je vais me charrier les meubles tout seul, non ?
Ah d’accord, tu m'embauches comme déménageur.
C'est ça, mais ne compte pas sur la paye.
Comme s'il y avait déjà eu des histoires d'argent entre nous. Au fait Tim n’as-tu pas reçu une lettre recommandée, y'a pas longtemps ?
Si, j'ai oublié de t'en parler. Je suis officier de la légion d’honneur.
Oui, moi aussi.
Merde, les garçons, si on avait su ça, Le maire vous les aurait remises pendant les festivités du 14 juillet. Au fait, vous ne savez pas la dernière ? Le nouveau maire veut faire déplacer le monument aux morts, devant la nouvelle mairie, dans la plaine !
Il est malade ou quoi ? Y'aurait encore Cyprien, ça ne se passerait pas comme ça. Lui et Gaston auraient monté la garde devant, fusils à l'épaule et chevrotines dans le canon.


On discuta tard ce soir-là en refaisant non pas le monde mais les Fourches, enfin pas toutes les Fourches, juste le village du Haut. On en était arrivé à vouloir faire sécession et à créer une commune libre avec Tim. On a beaucoup ri !
J'avais passé une autre soirée à téléphoner à tous mes anciens amis que j'avais mis de côté, en m'excusant de mon attitude. J'avais parlé très longtemps avec Jeanne et Henry, je les avais invité à venir me rendre visite. C'est elle qui m'avait appris que Kaleb et Will continuaient à s'occuper de la ferme mais qu'en plus, ils s'occupaient aussi de jeunes gay qui avaient été mis à la rue par leurs parents.
Un autre soir ça avait été Hans qui me parla d'un projet qu'il avait mis au point avec un de ses profs. Ils avaient repéré des gamins en échec scolaire et pensaient que certains d'entre eux avaient le potentiel de suivre des études poussées - à la manière des jumeaux. Ils avaient décidé de leur faire passer des tests de QI et, suivant les résultats obtenus, leur proposer des cours particuliers. Il était emballé à l'idée de refaire ce qu'il avait fait avec les garçons.
En parlant d’eux, ils avaient eu une poussée de croissance (encore) et la plupart de leurs Habits ne leur allaient plus. Aussi un samedi matin nous voilà partis faire les boutiques, avec Laszlo qui nous accompagnait.
Les jumeaux firent leur choix et posèrent tout dans la même cabine d’essayage. Gus y entra le premier, se changea et sortit. Chip y prit sa place. Gus se regarda dans la glace en nous demandant notre avis. Puis il rentra en cabine et Chip sortit deux secondes plus tard. Et cela se reproduisit plusieurs fois. Un des vendeurs assistait de loin à la scène. Il vint nous voir.


Mais, mais… comment il fait pour se changer aussi vite ?
Je ne sais pas. À la maison il est plutôt lent à s’habiller.
Mais là, il ne met même pas 10 secondes pour se changer.
Bon, Chip, tu te dépêches un peu, on ne va pas passer la journée à t’attendre.
Je me dépêche, Papa. Encore quelques essayages.


Les Garçons avaient entendu ma conversation avec le vendeur et se fut un festival de rentrées et de sorties de la cabine d’essayage. Ça avait attiré quelques personnes et les commentaires allaient bon train. Personne ne comprenait comment « il » faisait pour se changer si vite. Et quand ils sortirent ensemble.. tous comprirent qu'ils venaient de se faire mystifier par deux gamins. Certains rirent aux larmes, beaucoup les applaudirent. Ils se rendirent compte de l'effet qu'ils avaient fait sur les gens et souvent ils refirent le coup.
Pour ce qui est des fringues des garçons ce n'était pas compliqué. Ils choisissaient des fringues qui leur plaisaient et chacun tapait dans l'armoire et prenait ce qu'il avait envie de mettre, même si Chip était plus en survêtements et Gus en jean. Mais leur tenue favorite c'était d'être à poil, autant dehors que dedans – dehors, dès que le temps le permettait, évidemment !
Ça y est, je venais de recevoir l'invitation par voie officielle de Sa Majesté Elisabeth II pour lui rendre visite. Et, comme prévu, ça se passerait durant les vacances scolaires des jumeaux.
J'avais envoyé un mail à Sylvio au sujet de la rénovation de la mairie et du second étage chez moi. Et comme il était dans le sud pour un de ses clients, il se proposa de passer me voir le vendredi soir. Je l'invitais à rester coucher à la maison, ce qu’il accepta. Pour ce qui est de la cuisine j'avais préparé de quoi faire des pizzas pour le vendredi soir et pour le reste du week-end de taper dans le congel ou dans les bocaux que ma grand-mère avait la gentillesse de préparer pour nous.
Sylvio arriva le premier et le temps qu'il s'installe c'est Joris et Rémi qui étaient là. Je fis les présentations, le courant passa entre eux. On monta au second et je dis à Sylvio ce que je voulais. Il notait et prenait des photos, au fur et à mesure.


Ça ne devrait pas te coûter trop cher. Il y a toutes les arrivées d'eau et d’électricité, les écoulements et tout ce qu'il faut pour le chauffage au sol. Je te prépare ça rapidement.
Ok, pour l'école, on verra ça demain. Ça risque de me coûter plus cher parce que depuis les années cinquante plus rien n'a été vraiment fait. Par contre je ne veux pas que l'aspect extérieur change.
On en reparlera sur place, demain.


Le lendemain matin on alla à la mairie. Il y avait une entrée unique avec un grand Hall qui ouvrait sur deux portes qui donnaient, anciennement, sur les classes, une de chaque côté, puis un escalier un peu décalé qui montait à l'étage et au fond une autre porte qui donnait sur le préau et la cours. Le tout étant clos par un mur haut de deux mètres. Et de chaque côté de la cours des toilettes - garçons d'un côté et filles de l’autre.
L'escalier donnait sur un palier qui donnait accès aux appartements.
Pour chaque appartement, un couloir le séparait en deux et les pièces s’alignaient. À droite il y avait la cuisine, en face la salle à manger. Après la cuisine il y avait un cellier en face une buanderie. Derrière la buanderie il y avait la salle de bain en face les toilettes. Puis quatre chambres – deux de chaque côté.

Wow, c'est mal foutu mais c'est immense en même temps.
Tu as bien résumé, Joris. Tu veux quoi, comme transformations, Jean-François ?
À mon idée, on laisse les chambres au fond, on met la salle de bain et les toilettes d'un côté ou de l'autre ou même face à face et on fait une grande pièce à vivre dans le reste.
Oui, c'est ce que je pensais. Et dessus, il y a quoi ?
Un grenier, je suppose. Il faudrait une échelle pour monter voir.
Jean-François, ça serait bien d'y monter, déjà pour voir l'état de la toiture et puis savoir si on peut en faire quelque chose.
Je vais aller chercher celle chez mon grand-père.


Du coup, mes grands-parents m'accompagnèrent et firent la visite avec nous. Les greniers étaient aménageables, en grande partie. Sylvio proposa d'y faire pour chaque, la chambre parentale. J’acceptais. Il me ferait parvenir les plans et les devis le plus rapidement possible. Il nous quitta. Je leur fis aussi visiter le tennis.


Mais Bé, tu vas en faire quoi de tout ça ? Tu n'en as pas assez ? Tu aurais pu placer l'argent pour tes vieux jours.
Tu sais Rémi, de l'argent j'en ai assez pour vivre, ça me suffit. Et entre mon salaire et ma pension d’invalidité, j'en mets pas mal de côté chaque mois. Et puis il y a aussi la british familly qui me verse une pension pour les jumeaux. Et c'est sans compter sur la location des voitures aux USA et la fortune personnelle des jumeaux et de Hans.
J'ai une idée Bé pour le terrain et le tennis. Tu devrais le lotir, y faire des petites maisons plein pied, toutes simples et en faire un centre de vacances pour des retraités gay.
Et pourquoi des retraités gay ?
Bin, comme ça, quand on sera vieux, on viendra ici en vacances mais uniquement si le personnel est jeune et beau.
Non mais ça ne va pas, Joris !
Enfin, Rémi, ça ne sera que pour le plaisir des yeux, car même quand on sera vieux et rondouillards, il n'y aura que toi que j'aime, tu le sais bien.
Mais oui, je le sais mon amour mais parfois je me demande où tu vas chercher des idées aussi saugrenues.
C'est vous qui êtes vieux jeu. Ce n'est pas de ma faute si je suis un visionnaire. Ça ne vous ferait pas plaisir de vous retrouver entre gay, sans subir le regard des autres.
Un ghetto, quoi.
De suite, les grands mots. Non, juste un endroit où être nous-même en compagnie de gens comme nous.
Ce n'est pas la peine de tirer des plans sur la comète. Pour l'instant ça restera comme ça, en attendant de savoir ce que j'en ferai.


On passa le reste du week-end à se balader, à manger, à discuter, à rire. Quand ils partirent j'allais voir mes grands-parents, puis mes parents chez qui je soupais avant de rentrer.
J'avais téléphoné à Hans et aux jumeaux, j'allais pour me coucher, quand mon téléphone sonna: John Smith. Qu'est-ce qu’il me voulait ?


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RE: Bébé - gaetanbg - 08-04-2024

Bonsoir John, comment allez-vous ?
Très bien Jean-François et vous-même ?
Très bien aussi. Que me vaut le plaisir de votre appel ?
J'ai besoin de votre aide Jean-François. J'ai un couple de personnes qui recherche pour quelques mois une maison tranquille dans le sud de la France et je n'arrive pas à trouver cela dans le temps imparti, surtout qu’il faut toute la discrétion possible. Alors je me demandais si vous qui êtes sur place, vous ne pourriez pas m'aider à trouver.
Je veux bien essayer, si vous me dites ce que vous voulez comme maison.
Je vous envoie un mail détaillé, ça sera plus simple. J'attends de vos nouvelles.
D'accord John, je vais essayer de vous trouver ça.
Bonne soirée, Jean-François et merci.
Bonne soirée John.


On raccrocha en même temps et quelques minutes après je recevais son mail. Alors : il cherchait une maison isolée ou dans un petit village tranquille. Une maison pas trop grande avec un bout de jardin et si possible meublée, même simplement. Il fallait au minimum Deux chambres.
Au fait, j’y pense, celle de l'anglais pourrait faire l'affaire, après tout. Il faudra juste que j'aille y faire un tour pour voir si tout fonctionne.

Je n'y suis allé que le samedi. J'avais tout ouvert et ma mère, ma tante et ma grand-mère m'y avaient accompagné. C'était meublé simple mais joliment et avec goût, d'après ces dames.


Bé, branche tout ce qui est électrique qu'on voit si ça fonctionne. (mamé)
Il va falloir aérer parce que ça sent le renfermé. (maman)
Et il y a besoin d'un bon coup de balai. (tantine)
Normal ! À tourner comme vous le faites, ça fait voler la poussière de partout.
Vas plutôt voir derrière comment c'est, au lieu de dire des âneries.


Je fis ce que ces dames me demandaient, et oui, l'extérieur aussi nécessitait un bon coup mais de tondeuse, lui. (En parlant de tondeuse : il fallait que je me fasse une beauté, parce que le week-end prochain je descendais voir mon chéri.) Par contre, là, il ne s'agissait que de la pelouse derrière la maison. Pour le reste du parc je demanderai à Tim d'y passer un coup de broyeur.


Bé, je sais que la jeune fille qui aide à faire le ménage chez Louis cherche quelques heures supplémentaire pour arrondir ses fins de mois. Veux tu que je lui parle de la maison ?
Oui, vas-y, Mamé, parce que ce n'est pas que faire le ménage me dérange mais, là, ça fait beaucoup pour moi tout seul.
On va te faire la liste de ce qu'il faut acheter. Tu as ouvert les armoires et les placards ?
Non, pourquoi faire ? Depuis le temps que l'anglais a légué sa maison à la commune, ils ont dû le faire.


Ma mère qui se trouvait à côté d'un placard l’ouvrit.


Hé non, Bé, ils ne l'ont pas fait. Allez, on trie.
Mais on en fait quoi de ce qu'il y a dedans ?
On verra bien. On commence par la cuisine.


Il faudra tout laver mais le lave-vaisselle fonctionnait. Au salon, après avoir enlevé les draps qui recouvraient les meubles et jeté quelques revues obsolètes, la télé n'étant vraiment pas de la dernière génération, je prévus de la changer .
De là, on passa à la salle à manger où une grande armoire/vitrine en enfilade tient tout un pan de mur aveugle. Elle est bourrée de belle vaisselle anglaise. Il y a même un service à thé en argent massif.


Bé, on ne peut pas laisser çà là, il y en a pour des sous.
Mais Man, tu veux que j'en fasse quoi de tout ça ?
Tu l'emmènes chez toi, pardi, et tu le ranges quelque part…


Je vous passe le détail de chaque pièce mais c'est avec une voiture remplie au maximum que je retournais à la maison. La liste de ce que j'avais à acheter n'était pas si longue que ça. Et comme les trois femmes avaient décidé de descendre faire les courses dans l'après-midi, je donnais ma carte bleue (qui n'est pas du tout bleue, en réalité) à ma mère pour qu'elles puissent faire les achats nécessaires. Sur la liste j'avais rajouté quelques bricoles pour moi.
Dès le repas fini j'allais chez Louis. Antonina y était et elle accepta de faire la maison de la cave au grenier. Je lui montrais la liste de ce qu'on allait acheter. Elle me demanda d'y rajouter deux ou trois autres choses. Elle irait récupérer les clefs chez ma grand-mère et les lui rapporterait chaque soir. Il lui fallut une semaine pour tout faire après sa journée chez Louis mais après son passage on aurait dit une maison modèle. Je pris des photos que j'envoyais à John Smith. Une heure plus tard, il m’appela.


Jean-François, merci de votre mail. Vous avez été rapide pour trouver quelque chose. Ça correspond exactement à ce que je cherche pour mes amis. Ce serait possible de demander au propriétaire de nous la réserver, le temps d'organiser la visite ?
Bien sur John, le propriétaire vous laisse la primeur.
Si j'ai bien compris, c'est dans votre village sur la colline, c'est ça ?
Oui John, juste en face de la maison de mes grands-parents de l'autre côté de la place.
Un moment, s'il vous plait… Je suis sur la photo satellite, là, on dirait qu'il y a un terrain de tennis.
C'est ça, et la maison est celle derrière le terrain et comme vous pouvez le voir il y a un grand parc derrière qui est clos.
Oui c'est parfait, c'est tout à fait ce que je cherche. Vous pouvez dire au propriétaire de préparer le bail de location.
Vous venez de le faire John. Cette maison m'appartient, depuis peu.
Je vois que vos affaires prospèrent bien, Jean-François.
En fait c'est à son excellence que je le dois. Quand elle a acheté le champs clos, il y avait quelques terrains dans la plaine. Et comme ils sont devenus constructibles ça a été le jackpot pour moi.
Jean-François, je pourrais être chez vous la semaine prochaine, mardi vers 18 heures, pour la visiter. Cela vous serait-il possible ?
Ce n'est pas un problème pour moi.
À mardi 18 h, alors.
***
La semaine passa très rapidement et plus j’approchais de Montpellier plus le temps devenait noir et couvert. Si ça continuait comme ça il allait y avoir de l’orage, et par un petit. Je retrouvais tout mon monde qui était rentré. Le temps de faire un bisou à mon chéri et la bise aux garçons, de caresser aussi R et R - punis parce qu'ils s'étaient sauvés et battus avec un autre chien pour une chienne en chaleur et qu'en plus ils l'avaient prise, l'un après l’autre.
On passa à table, puis au salon et je leur racontais ma semaine.


Bé, tu finiras demain, je suis fatigué, tu veux bien qu'on aille se coucher ?


Je n'avais pas capté du tout l’allusion. Et c'est les garçons qui réagirent et dirent :


Bon, on va promener les chiens et on va au lit après. Bonne nuit les papas, faite de beaux rêves… après !
Ne trainez pas trop, il va bientôt pleuvoir, un orage se prépare.
Ok, Pa, à demain.


Ils sortirent. Hans se leva et vint se lover contre moi.


Je croyais que tu étais fatigué.
Nos fils ont plus de jugeote que toi, Bé.
Hein… oh putain ! mais quel con je suis. Viens, je vais t'aider à prendre ta douche et après je vais t'aider à te mettre au lit. Tu as réellement l'air exténué. Hé, hé !

Exténués, on l'était, après le premier round et complètement à plat, après le deuxième. On s'endormit comme des bébés. On avait vaguement entendu les garçons renter. Et dans la nuit, le premier coup de tonnerre me réveilla en sursaut. J'allais aux toilettes. Un deuxième coup de tonnerre, presque après l'éclair, me fit comprendre qu'on était au beau milieu de l’orage.
Comme j'étais debout je débranchais tout ce que je pouvais. On n'est jamais trop prudent. J'allais à la baie vitrée du salon et bien vite un rideau de pluie se mit à tomber. Je ne voyais même pas de l'autre côté de la terrasse. Je sentis une main prendre la mienne. C'était Laszlo.


C'est l'orage qui t'a réveillé, mon grand ?
Oui, je n’ai jamais aimé ça. T'as vu comme ça pleut dru. La météo marine a annoncé un épisode cévenole. Tu crois qu'on va être inondé ?
Je ne sais pas, enfin, nous ici, on ne craint rien.
Francis et Paulette non plus ?
Non je ne crois pas. On est sur une petite Hauteur et la mer n'est pas loin pour absorber l’eau. Il n'y a que si la mer monte beaucoup et qu’il y a tempête en même temps, qu’un risque pour le rez-de-chaussée pourrait advenir mais je ne pense pas que ça arrive. Bon si on retournait se coucher Laszlo ?
Bin tu sais, j'ai pas trop envie tout seul.
Tu n'as qu'à aller dormir avec Gus ou Chip.
Ils dorment déjà ensemble.
Tu les pousses un peu, ils se serreront et ils ne s'en rendront même pas compte ces marmottes.
D'accord, je vais faire comme ça.


Je retournais me coucher. Il y eu encore quelques coups de tonnerre à réveiller un mort… mais Hans ne broncha pas une seule fois. Le matin, quand je me levais, les étoiles brillaient dans le ciel. L'orage était parti mais il avait duré une bonne partie de la nuit. J'enfilais mes Habits en silence et je partis acheter de quoi prendre un copieux petit-déjeuner. Francis sortait de chez lui à ce moment-là.


Bonjour Jean-François, vous êtes matinal.
Oui je vais chercher de quoi prendre un bon petit-déjeuner à la boulangerie Desmiche. A moins que vous n’en ayez une meilleures à me conseiller ?
J'en connais une excellente à Montpellier mais d'après ce que disent les informations, c'est la catastrophe par là. Le centre-ville a été ravagé par des inondations successives. Il va falloir vous contenter de celle de Carnon. Vous avez un instant, je demande à Paulette s'il nous faut du pain. Ça nous évitera de sortir. Paulette, il nous faut du pain ? … Mais non ce n'est pas moi qui vais y aller mais Jean-François… Tu veux aussi des croissants ?... Vous voulez de l’argent ?
Non, ça ira, on verra à mon retour.


Au village tout était normal mais les commentaires allaient bon train sur ce que la boulangère appelait : la catastrophe de Montpellier. Je déposais les croissants et le pain et je montais. Je mis la télé en sourdine et c'est vrai que c'était la catastrophe.


Merde ! C'est où ?
Hans ! Tu es fou, tu m'as fait peur. C'est ici, à Montpellier.
Bonjour Bé, c'est arrivé quand ?
Cette nuit, il y a eu un énorme orage.
Tu dis n'importe quoi. Je l'aurai entendu.
Tu demanderas à Laszlo si ce n'est pas vrai. Ça nous a réveillé tous les deux, car ça pétait dans tous les sens et il pleuvait comme vache qui pisse. On ne voyait même pas de l'autre côté de la terrasse.
Tu te fous de ma gueule, Bé ?
Non, absolument pas. Et dire que tu racontes que tu as le sommeil léger. Mon œil !
C'est quand je suis avec toi, je sais que tu es là pour nous protéger alors c'est vrai que je dors comme une souche. Et puis, ce que l'on avait fait avant, ça m'avait épuisé.
T’es gonflé. C'est moi qui ai fait tous le travail, les deux fois.
Justement, les deux fois, tu m'as trop bien fait jouir et ça m'a épuisé.


R et R, puis les jumeaux et Laszlo arrivèrent, la gueule ensuquée et la queue basse. R et R se plantèrent devant le frigo et les garçons allèrent s'asseoir à la table de la cuisine.


C'est vrai ce que nous a dit Laszlo, qu'il y a eu un très gros orage cette nuit ?
Oui et il y a de sacrés dégâts à Montpellier. Ça passe en boucle à la télé.
Tu peux monter le son s'il te plait ?


Tout en déjeunant on écoutait les infos. Il y eut des interviews de pompiers, puis du maire et enfin d'Habitants qui avaient plus ou moins été inondés, quelques-uns avaient tout perdu. Le dernier intervenants était l’un des étudiants de la fac, la cité U avait été inondée par le bas et ensuite leur transformateur électrique avait pris un éclair en direct, donc plus de lumière, plus d’électricité, tout était grillé. Il lançait un appel de solidarité aux autres étudiants pour reloger ceux qui y Habitaient, le temps que tout rentre dans l’ordre. Ceux logeant au rez de chaussée avaient le plus morflés, l’eau étant montée jusqu’à hauteur des lits.


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RE: Bébé - bech - 09-04-2024

Ça fait maintenant 2 semaines que tu publies une suite sans problème d'affichage.

Avec toutes les propriétés de Bé, si John Smith cherche une maison tranquille dans le sud de la France, c'est facile de lui en trouver une. Il faudra juste la nettoyer, mais avec ce que doivent falloir les antiquités qui s'y trouvent, on peut bien acheter de la vaisselle neuve.

L'orage à Montpellier m'a rappelé les pluies du 29 septembre 2014 qui avaient fait déborder la Lèze et m'ont obligé à faire 2 heures de rab sur mon lieu de travail. J'avais publié une photo d'actualités dans "À chacun son histoire" et je crois qu'elle t'avais inspiré un récit.

Dans ton chapitre, c'est un orage nocturne.

On verra s'ils vont juste avoir un ou 2 jours de cours en moins à la fac ou ils vont héberger à Carnon.


RE: Bébé - gaetanbg - 09-04-2024

Coucou @bech ,
au début quand j'ai commencé à écrire Bébé je faisais des gros pavés d'écritures sans interlignes ou saut de lignes et vous aviez été quelques uns à me le reprocher . j'espère m'être amélioré depuis . Du coup j'ai tenu compte des remarques en écrivant les nouvelles pages et j'ai doublé les interlignes et les espaces . ce qui m'a été reproché aussi lol . Je me suis rendu compte que c'est les parties où je supprimais les espaces pour resserrer mon texte , ici sur le site , qui créaient les problèmes d'affichage . Depuis je le fais sur le texte d'origine avant de le copier et il n'y a plus de problèmes .
bises à tous


RE: Bébé - gaetanbg - 15-04-2024

   Les garçons ayant un cœur en or, dès la déclaration du mec finie :
Les papas, on pourrait en prendre quelques-uns, ici, il y a de la place.
Oui, Pa, il y a encore deux chambres vides, plus deux places sur le canapé.
Et encore une avec moi, si quelqu'un veut partager mon lit.
Allez les papas, dites oui s'il vous plait, on ne vous demandera plus rien pour le reste de l’année.
Je n'ai rien contre un bon geste mais sept personnes en plus, ça fait beaucoup. Et on ne sait pas le temps que ça va durer.
Mais Pa, ils sont dans la merde.
Regardez, il y a un numéro solidarité étudiant, on téléphone ?
Allez, dit oui, s'il te plait.
Hans, c'est toi qui décide , moi, demain matin je pars et ça sera à toi de gérer tout ça.
Hans était aussi ému par la détresse des étudiants et céda à l'insistance des garçons, il téléphona. Il avait mis le Haut-parleur.
Assistance étudiant, bonjour.
Salut, je viens de voir l’appel à la télé. On pourrait loger plusieurs étudiants, si vous voulez. On a six places, sept si un mec veut bien partager le lit d'un autre.
Excellente nouvelle, merci! Vous pouvez me communiquer vos coordonnées ?
Le gars lui posa tout un tas de questions pertinentes. Puis finalement il accepta la proposition de Hans, sans autres détails, dès qu’il fut avisé que les quatre occupants étaient des étudiants. Il nous dit qu’il rappellerait sous peu, avant de raccrocher.
Mais Pa, il est con ou quoi ce mec ! Tu as vu toutes les questions qu'il a posé avant d'accepter notre offre ?
Il a eu raison de le faire Gus. Imagine que tu es un pauvre étudiant qui a tout perdu, tu es désespéré et moi je suis un méchant prédateur sexuel. Je te prends chez moi et je profite de toi après t'avoir drogué ou fait boire.
Mais… c'est dégueulasse ce que tu dis, Pa.
Et pourtant c'est la triste réalité. Il y a toujours des gens qui abusent du malheur des autres, surtout, lorsqu'ils sont dans la merde.
Allez, on s'Habille et on s’organise. On devra partir dès qu'on nous appellera.
Et l'appel arriva une heure plus tard. Je partis avec Hans pour récupérer six personnes dans l’urgence. Au bas des escaliers on croisa le Papy et la mamy.
Vous partez courir ?
Non, on va récupérer six des étudiants qui ont tout perdu, on va les loger, le temps que ça s’arrange.
Tu vois Francis, nous aussi on aurait pu téléphoner. On a trois chambres vides et ces pauvres gamins qui ont tout perdu, qui doivent être désespérés. Une mamie leur ferait des petits plats pour les réconforter.
C'est d'accord maman, tu as raison. Hans, Jean-François, vous pouvez proposer trois chambres supplémentaires aux organisateurs. C’est des chambres à deux lits.
D’accord, on le fera.
Avec le Pick up, je n'avais aucun mal à avancer mais parfois, Hans, devait la jouer fine, avec la Clio. On arriva devant un gymnase qui était le lieu de rendez-vous et de rassemblement. On alla voir les organisateurs.
Bonjour, on vient récupérer six personnes.
Votre prénom et le numéro que l’on vous a communiqué ?
Hans, 52.
Je regarde… Oui c'est le groupe là-bas. Le numéro 11.
Nos voisins du rez-de-chaussée, un papy et une mamy ont trois chambres double si ça peut aider. Je m’en porte garant .
Parfait. Alors, encore six. qu'est-ce-que j’ai en attente ? … Le 14, ils sont quatre et le 19, ils sont deux.
il y en a qui ont une voiture ? Parce qu'on ne va pas pouvoir prendre tout le monde.
Non, aucun d'entre eux.
Ok, on va se débrouiller.
On alla récupérer les personnes qu'on nous avait désigné - tous étaient dans un état psychologique lamentable. Certains avaient pu sauver quelques affaires et avaient un sac mais beaucoup n'avaient que ce qu'ils portaient sur eux. Ils nous suivirent amorphes. J'en fis grimper dans la benne du Pick up et on rentra. On était attendu et bien vite les étudiants furent répartis entre chez nous et chez le papy. Mais avant de monter le papy me dit :
  • Jean-François, ma femme et moi avons les clefs de tous les appartements de notre entrée. Comme nous résidons ici en permanence, les gens nous les ont laissées. J’arrose leurs plantes et veille au grain pour eux. Alors pendant que vous étiez partis on en a profité, Paulette et moi, pour appeler les propriétaires et leur expliquer la situation. Tous, sauf un, ont accepté de prêter leur appartement. Il n'y a que notre voisin d'en face qui a refusé. Ça fait au total seize chambres doubles et avec les clic-clac, ça fait quarante place supplémentaire. Vous croyez que ça peut aider ?
  • On va immédiatement les appeler, pour leur demander.
Et, bien sûr, que ça allait. Le gars au téléphone était fou de joie. On dut faire quelques voyages, certains arrivèrent par leurs propres moyens. Pendant ce temps les premiers arrivés, après avoir prévenu leurs familles, s'être douché et restauré pour certains, commençaient à nous raconter leurs malheurs. Certains accusaient mal le choc. Un copain disparu, les cours emportés par l'eau …
Relativisez les gars, vous êtes vivants c'est l’essentiel.
Mais tu ne peux pas comprendre, on a failli mourir et on a tout perdu. On est à la rue comme des clochards.
Moi aussi j'ai failli mourir mais je n'ai pas tout perdu. Tu as perdu quoi des fringues, tes cours, ton téléphone, ton ordi et alors, c'est des choses qui se remplacent tout ça. Tu es en vie, bordel.
Un des étudiants qui avait été emporté par une vague de boue était plus hystérique que les autres.
Vous savez ce que c'est, vous, de mourir noyé ?
Oui, je le sais très bien même.
Vous dites n'importe quoi.
Je soulevais mon tee-shirt et je lui montrais mes cicatrices.
Tu vois la balle qui m'a touché est sorti par ce petit trou mais regarde derrière c'est plus impressionnant. Tu vois j'ai failli mourir noyé… par mon propre sang.
— … Je, je, je suis désolé.
Il éclata en sanglots. J'allais le consoler. Plus tard c'est un peu par Hasard, qu'un grand gaillard bâti comme moi arriva. J'entendis frapper et la porte s'ouvrit sur le Papy. Le mec qui l’accompagnait avait l'air complètement perdu.
Jean-François, il reste bien une place chez vous ?
Oui, mais il faudra qu'il dorme avec Laszlo. Ça te va ?
Peu m’importe. Je pourrais prendre une douche, s'il vous plait, je me sens sale.
C'est vrai qu'il était crade. Il avait dû tomber dans la boue et se rincer avec un tuyau ou quelque chose du genre. Ses Habits étaient déchirés et encore humides. Il avait dû prendre cher, lui aussi.
Je vous laisse. Je vais aider Paulette.
Tu me suis, la salle de bain est là, à droite. Je vais te chercher une serviette propre.
Le temps de faire l'aller-retour jusqu'à la chambre et de revenir, il était nu assis par terre dans la position d'un fœtus et il pleurait à chaudes larmes. Il avait craqué. Je ressortis de la salle de bain et je fis signe à Hans de me rejoindre. À deux on arriva à le faire lever et à entrer dans la douche. Il avait du mal à tenir sur ses jambes, tant il tremblait. Hans partit en courant et revint avec une chaise en plastique. Heureusement qu'on l'avait installé dans la douche à l'italienne de notre chambre. Tout doucement on fit couler l'eau sur lui et on le lava de la tête aux pieds. Son corps était couvert d’ecchymoses. Il avait dû morfler très grave le garçon. On le fit se lever pour lui laver le dos. La seule chose qu'il fit fut de lever les bras. Même son sexe et entre ses fesses, on avait dû le faire. On le sécha. Il avait quelques plaies que je soignais. Ses vêtements étant hors d'usage j'allais en chercher des miens qu'il enfila. Gus arriva en courant.
Pa, y'a Paulette qui veut bien faire à manger pour tout le monde mais on doit aller faire les courses. Tu viens avec nous ?
J'arrive dans deux minutes. Ça va aller ? C'est quoi ton prénom.
Stéphan. Ça s'écrit comme Stéphane mais sans le E.
bon, Stéphan, ça va aller ?
Oui, je crois. Je pourrais téléphoner? Mes parents doivent être morts d’inquiétude.
Hans tu peux prêter ton téléphone à Stéphan ? Je descends voir Paulette et avec les jumeaux, on part faire des courses. On a besoin de quelque chose ?
Prends de la lessive, des produits pour la douche, des brosses à dents, du dentifrice… et de la bouffe.
Ok, on fera au mieux.
Paulette allait faire simple. Un plat que tout le monde aimait spaghetti bolognaise. Elle nous avait donné sa liste de courses et de l'argent aussi. Il y avait un peu de monde au supermarché. On entra avec deux caddies. On suivait la liste, ils se remplissaient vite. Le gérant accompagné de policiers municipaux vint nous voir.
Je m'excuse messieurs mais suite aux évènements on rationne nos clients pour que tout le monde puisse être satisfait.
C'est bien, ce que vous faites mais on a relogé une partie des étudiants. Du coup, on n’est pas loin d'une cinquantaine et la plupart n'ont plus rien du tout.
On peut savoir où est votre logement ?
Oui, à la résidence des tamaris.
Je demande à une patrouille d'aller vérifier vos dires.
On peut continuer nos courses, en attendant ?
Si vous voulez. Mais j'espère que ce que vous avez dit est vrai, sinon vous aurez à faire à nous.
On avait presque fini quand le gérant et les policiers revinrent.
Vous avez bientôt fini vos courses, messieurs?
Il ne manque plus que la viande Hachée et ça sera bon. Je vais prendre des steaks Hachés ça sera plus simple pour Paulette.
Et n'oublie pas le gruyère, Pa, Paulette ne l'a pas marqué sur la liste.
On passa en caisse avec les caddies qui débordaient. On avait pris aussi ce qu'il fallait pour les petits-déjeuners. Il y en avait pour pas loin de 500 euros. Paulette m'avait donné 150 euros.
Je peux vous donner 150 euros en liquide et le reste en carte ?
Le gérant intervint:
Ça ne sera pas nécessaire, le magasin vous offre la marchandise et je vous donne aussi 1500 euros en bon d’achat, pour vos prochaines courses. Il faut savoir être solidaire .
Merci, merci, pour eux.
Quand on rentra Paulette ne voulut pas que je lui rende son argent. Il fallut lui expliquer que le gérant nous avait fait cadeau de la marchandise et je lui laissais les bons d’achats. Elle se débrouilla comme un chef pour nous faire manger à tour de rôle. Tous reprenaient du poil de la bête. Il n'y avait que Stéphan qui était toujours mal, très mal, même. Il était assis sur les marches de l'escalier qui menaient au Hall d'entrée de l'immeuble son assiette de spaghettis posée sur ses genoux et il ne bougeait pas.
Bé, je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour lui mais il est traumatisé. J'ai essayé de le faire parler mais je n'ai rien pu en tirer. Il est comme ça depuis qu'il est descendu.
Accompagne moi. Tu vas récupérer son assiette et nous laisser discuter ensemble.
Hans prit son assiette et je m'assis à côté de lui.
Vas-y, raconte-moi ce qu'il s'est passé.
Je… je ne peux pas, c'est trop horrible.
Vas-y, j'ai été pompier et des horreurs j'en ai vu et vécu plus que je n'aurais dû.
J'étais avec mon meilleur ami quand on a vu la vague de boue arriver sur nous, on a couru mais elle a fini par nous rattraper. J'ai juste eu le temps de le tenir et on a été emporté. À un moment j'ai réussi à me retenir à la barrière d'un balcon. Damien s'y est accroché aussi. J'ai réussi à passer de l'autre côté et j'aidais Damien à sortir de l'eau quand un tronc d'arbre est arrivé, a percuté Damien et l'a emporté. J'ai replongé dans l'eau pour le rejoindre mais je n'ai pas pu et je ne sais pas trop comment, je me suis retrouvé dans un coin où l'eau était plus calme, j'ai réussi à surnager et j'ai réussi à sortir de l'eau , j'ai marché au hasard , j'ai marché peu de temps et je suis arrivé, ici. Il avait dit ça en pleurant.
Attends, tu veux dire que le courant t'a entrainé jusqu’ici.
Oui, enfin, pas trop loin.
Tu as eu de la chance Stéphan.
Je sais.
Et il se remit à pleurer. En fin d'après-midi on eut la visite du maire puis celle du préfet. Ils promirent d'assurer l'intendance et la logistique… au plus vite! Heureusement que le gérant du supermarché nous avait donné des bons d’achat.
La télé tournait en boucle chez Paulette. On y parlait bien sûr de la catastrophe météorologique de Montpellier. Le journaliste parla d'un miracle. Je ne sais pourquoi je prêtais attention à ce qu'il dit, alors que je faisais le point avec le papy.
— … Un miracle c'est produit ce matin. Un jeune homme, qu'un ami essayait de hisser sur un balcon pour le mettre en sécurité, a été percuté par un tronc d'arbre et entrainé jusqu’en pleine mer. Il a été secouru par des pécheurs qui l'ont repéré, accroché au tronc. enfin sauf, le voici raccompagné au port de Carnon. Damien, après cette terrible aventure, tu es content de t'en être sorti vivant ?
Oui, Dieu merci, mais si vous connaissez ou si vous rencontrez un garçon très grand et costaud, demandez-lui s'il s'appelle Stéphan et si c'est le cas, dites-lui que je suis vivant et… que je l’aime.
Je n’écoutais pas plus et fonçais dehors. Stéphan n'avait pas bougé de place. Romulus avait le tête appuyée sur ses jambes et Stéphan le caressait. Je m’approchais de lui.
Stéphan, Damien c'est bien un assez beau gosse, blond aux cheveux frisés.
Oui… mais comment tu sais ça ?
Il vient de passer à la télé. Des pécheurs l'ont récupéré en mer, il va bien… et au fait. Si je sais que c’est ton pote, c’est parce qu’il a parlé de toi et qu’il t’aime.
Il, il a dit qu'il m'aimait à la télé ?
Oui il l'a dit et il a dit aussi de te passer le message, alors je le fais.
Il est où ?
Pas loin d'ici au port de Carnon.
C'est de quel côté ?
Quand tu sors de la résidence c'est à gauche et à un peu plus de 1500 m.
Tel un fou, il partit en courant le rejoindre. Je remontais. La résidence était calme. Tout le monde avait laissé sa porte d'entrée d'appartement ouverte. J'entendais la télé ou de la musique en sourdine. On discutait sur la terrasse avec Hans, quand Gus arriva.


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RE: Bébé - bech - 15-04-2024

Hé bien, ça s'organise l'hébergement solidaire. Et avec le Papy et la mamy du rez de chaussée qui font concierge, ce ne sont pas les appartements qui manquent. Pas très étonnant le rationnement au supermarché, mais finalement, après vérification, ça leur permet de grosse économies pour nourrir tout le monde. Il manque juste le CROUS pour livrer de la nourriture, mais ça pourra se faire plus tard.

Un truc qui m'a étonné, c'est qu'ils utilisent un véhicule personnel pour transférer tout le monde en faisant plusieurs aller-retour. Or, d'après le début de l'histoire et l'âge des jumeaux, ces événements se produisent plusieurs années après 2012. Il y a donc la ligne 3 du tramway qui dessert la station Pérols Étang de l'Or. Quant à la ligne 1 qui dessert l'université des sciences et des lettres (et aussi la fac de droit), elle date du début du siècle.

Coté tarif, à partir de l'élection de Philippe Saurel comme maire en 2014, les tickets de 10 trajets sont passés à 10 € (contre 12 € avant). Mais il y avait aussi les tickets famille valables 24 H pour jusqu'à 5 personnes voyageant ensemble pour 4 € et quelques (ou peut être un peu moins de 4 € quelques années avant 2020). Sachant que les jumeaux et Hans peuvent avoir un abonnement, un ou deux tickets famille peuvent suffire pour emmener quelque étudiants en plus de Bé et ensuite, en allant en chercher d'autres, les mêmes tickets peuvent servir de nouveau pour les emmener à Pérols. Il ne manque plus beaucoup de distance jusqu'à Carnon. Pour quelqu'un qui a dit être allé habiter à Montpellier, tu sembles peu connaître les possibilités de déplacement avec la TAM.

Parmi les hébergés, il n'y a que Stéphan qui est morose car très inquiet. Mais lorsqu'il sait que Damien est sain et sauf et pas loin, il se dépêche de le rejoindre.


RE: Bébé - gaetanbg - 16-04-2024

Salut @bech,
lors des dernières grosses inondations il n'y avait plus de transports en commun soit parce que les routes avaient été endommagées soit parce qu'elles étaient recouvertes de boue et ça le temps que ça soit nettoyé . Pour info , j'habite entre Nîmes et Montpellier . je fais tous les jours le trajet soit en voiture soit en moto .


RE: Bébé - emmanolife - 16-04-2024

Magnifique solidarité !
A la télé, ou à la radio, ça me fait chier, mais ici c'est beaucoup plus sympa.


RE: Bébé - bech - 18-04-2024

(16-04-2024, 03:50 AM)gaetanbg a écrit : Salut @bech,
lors des dernières grosses inondations il n'y avait plus de transports en commun soit parce que les routes avaient été endommagées soit parce qu'elles étaient recouvertes de boue et ça le temps que ça soit nettoyé . Pour info , j'habite entre Nîmes et Montpellier . je fais tous les jours le trajet soit en voiture soit en moto .

Pour les inondations, celle de 2014 n'avait entraîné que quelques heures d'interruption des tramways. De toutes façon, dans une grande ville, on répare plus vite qu'à la campagne.

Donc, tu n'habites pas la ville du charismatique Michaël Delafosse qui a brandi le drapeau LGBT à la gay-pride qui a suivi son élection.

[Image: gay-pride084.jpg]

[Image: gay-pride086.jpg]

Néanmoins, si tu habites à proximité de la ligne SNCF Montpellier Nïmes, ça peut être économique de faire tout ou partie du trajet en train + tramway avec un abonnement Kartatoo.


RE: Bébé - gaetanbg - 26-04-2024

Bonjour à tous et à toutes ,
je suis désolé de poster si en retard la suite mais des vents violents ayant coupé les lignes téléphoniques et la fibre la réparation vient juste d'être effectuée . donc voici la suite qui aurait dû paraitre lundi 


Papa, en bas y'a les pompiers qui veulent voir un responsable et comme le papé et la mamé sont partis se reposer un peu y'a plus que vous.
On descend tout de suite.

Hey Mac, qu'est-ce-que tu fous ici ?
Tom-Tom, Teufteuf, qu'est-ce-que vous foutez là ?
On est venu en renfort. C'est toi le responsable ?
Non c'est Hans avec le papé et la mamé du rez-de-chaussée mais eux font la sieste pour le moment. Et vous nous voulez quoi ?
On vient voir combien vous êtes et savoir de quoi vous avez besoin.
On a besoin de tout. La plupart des gamins ici n'ont que ce qu'ils portent sur le dos. Donc il leur faut des fringues, des chaussures, des produits de toilette, du PQ, des portables, des ordis pour qu'ils puissent contacter leurs familles et leurs amis. Ça c'est pour les besoins primaires, après il serait bon qu'un psy vienne discuter avec certains qui ont été très affectés par ce qu'ils ont vécu et enfin ils ont besoin de quelqu'un pour les guider pour savoir quelles démarches effectuer auprès des assurances et de l’administration. Et bien sûr le basique, c'est à dire de quoi bouffer.
Je vois que tu es toujours aussi concis dans tes rapports. Bon déjà pour les fringues à partir de demain ils pourront venir au gymnase de la ville pour en récupérer un peu, les premières collectes sont arrivées. Et d'ici quelques jours il y aura une autre distribution. Pour le reste je me renseigne et je te tiens au courant. Bon, on te laisse. On continue notre tournée. Combien vous êtes au fait ?
Au rez-de-chaussée chez le papy et la mamy il y a 6 étudiants, au premier il y en a 16, au second encore 16 et chez nous 7. donc au total vous êtes 45.
non on loge 45 étudiants mais il y a aussi mes jumeaux et un de leurs amis plus Hans et moi et le papy et la mamy du rez-de-chaussée.
Donc 52 en tout, on est d’accord ?
On est d’accord.
Alors on peut filer. Au fait tu me présenteras tes jumeaux.
Tu en as vu un.
Je ne crois pas.
Mais si, celui à qui tu as demandé à voir un responsable.
Mais ce mec, il devait avoir 16 -17 ans.
He non, il n'en a que 13.
bon remarque vu les parents qu'ils ont. Au fait Bé, tu as eu des nouvelles de Victoria ?
On en reparlera plus tard. Pour faire court elle est décédée il y a une dizaine d’années.
Ha merde, désolé pour toi. Bon, cette fois on file. On repassera bientôt.


Les pompiers partaient et Stéphan et Damien revenaient, en se tenant par la main. Ils rayonnaient de bonheur ! Cela nous fit chaud au cœur, aussi bien à Hans que moi.


Alors ça y est, vous avez pris le temps de vous dire tout ce que vous aviez à vous dire ?
Damien, je te présente Bé et Hans. Et pour répondre à ta question, on n'en a pas eu trop le temps. On avait toujours la bouche occupée à nous embrasser. Ça ne vous dérange pas qu'on soit gay ?
Dans ton chagrin, tu n’as pas du capter mais, Hans et moi, on est ensemble depuis 12 ans. Alors non ça ne nous dérange pas du tout.
Ah, bin merde alors, j'aurai pas pensé que vous étiez gay.
Damien, pourquoi tu regardes Bé, comme ça ? T’as vu le loup?
Steph et Bé vous ne voulez pas vous mettre cote à cote ? Hans, tu ne trouves pas qu'ils se ressemblent ?
Un peu, c'est vrai. Vous ne voulez pas vous retourner ?
Tu vois, de dos ils ont presque la même taille et avec la même coupe, tu ne pourrais pas dire qui est qui. Hans, tu en penses quoi ?
Qu'ils ont le même petit cul musclé. Hé, hé, hé! Mais c'est vrai que de dos on pourrait facilement les confondre.
Bon les filles quand vous aurez fini de vous extasier sur nos beaux petits culs on pourra peut-être se retourner.
Comment il nous parle celui-là ! C'est qu'il a pris de la gueule mon chéri.
Normal ça, surtout depuis que Monsieur Damien a dit à la France entière qu'il m’aimait. Et dire que tu voulais qu'on reste discrets.
J'ai eu trop peur quand j'étais seul ballotté par les flots en pensant à toi, à nous, à ma mort alors j'ai décidé que si j'en réchappais, de vivre chaque instant de ma vie avec toi, sans me cacher. On a déjà perdu trop de temps avec ça.


On remonta à l’appart. R et R et les York dormaient dans un coin. Laszlo s’approcha de Stephan et lui parla à l’oreille. Stephan le souleva du sol comme une plume et lui fit un énorme bisou sur la joue. Puis il prit la main de Damien et l'entraina dans la chambre.


Tu lui as dit quoi Laszlo pour qu'il soit si heureux.
Pas grand-chose, juste que je préférais dormir avec Chip et Gus plutôt qu'avec lui. Que je craignais qu'il m'écrase en se tournant.
Comme si, moi, j'écrasais Hans, quand on dort ensemble.
C'est pas pareil, vous maintenant vous êtes vieux, eux sont encore jeunes.
Hein! Tu vas voir ce que le vieux de 35 ans va te faire, s'il t’attrape. Laszlo, tes fesses vont chauffer!


Mon téléphone sonna, mettant fin à cette joute verbale et à la course poursuite qui allait démarrer… Laszlo était déjà passé derrière la table pour me narguer à distance.


Salut Sylvio, comment tu vas ?
Ça pourrait aller mieux. On devait faire un chantier à Montpellier mais, vus les évènements, mon équipe se retrouve au chômage technique. Alors j'ai pensé que si tu étais d’accord, de commencer le chantier chez toi, lundi. Il y en a pour une petite semaine et après d'embrayer sur celui de l’école. Ça serait possible ?
Personnellement, je n'y vois aucun inconvénient et si ça te dépanne, je veux bien.
Ok, merci, je te revaudrai ça.
Tes gars vont loger où ?
Ne t'en fait pas pour ça. Je me suis arrangé avec le gars qui a le Haras. Il prend les ouvriers en pension pour la durée des travaux.
Ok, je les verrai lundi, alors.


On raccrocha en même temps.


Si j'ai bien compris les travaux commencent lundi ?
Oui, c'est ça. Mais n'en parle pas aux jumeaux, Hans, je veux leur faire la surprise pour Noël quand ils rentreront.
À moins qu'on soit invités à Londres.
On n'ira pas. On a toujours fait Noël aux Fourches et ça continuera comme ça. Je ne vois pas pourquoi on changerait nos Habitudes.
Mais Bé, si elle vous invite, c'est la reine, quand même !
Oui, c'est la reine d'Angleterre, mais comme diraient les jumeaux, on s'en fout, on est Français !


Je n'avais pas fini de dire ça que cette fois c'est le téléphone de Hans qui sonnait. C'était Victoria qui avait vu sur la BBC les inondations de Montpellier et qui venait aux nouvelles. Hans et elle parlèrent un petit moment des événements puis Hans changea de sujet.


Au fait Grand-mère, on parlait justement de toi, avec Jean-François, on voulait t'appeler pour savoir si tu voulais passer les fêtes de Noël avec nous.
Je n'y ai pas encore réfléchi, je pensais que vous les passeriez ici, chez moi ou chez Elisabeth. Tant que j'y pense, tu diras à Jean-François de prendre ses médailles. Il y aura une cérémonie semi protocolaire pour présenter les arrières petits fils de la reine au pairs d'Angleterre qui seront en grande tenue aussi…


Un gars entra après avoir frappé deux coups contre la porte ouverte.


Jean-François, je m'excuse de te déranger mais il y a un gars en bas qui voudrait te parler.
Ok, j'arrive dans 5 minutes.
Je descends le lui dire.
Merci.


On discuta encore un instant avec Victoria et après lui avoir dit que Noël c’était aux Fourches et ça, sans dérogation possible, puis au revoir, je descendis tandis que Hans continuait à parler avec elle. Je sortis et cherchais le gars.
Derrière moi, j’entendis:


Stéphan, Stéphan, ho, tu pourrais te retourner quand je t’appelle.


Une main se posa sur mon épaule. Je me retournais et me retrouvais en face d'un mec, la cinquantaine, plutôt costaud.


Ho putain, excusez-moi, mais de dos je vous ai pris pour Stéphan. Je le cherche, vous le connaissez, vous savez où il est ?
Oui je le connais, et vous êtes ?
Son père.
Je vais le chercher.


Je remontais et je frappais à la porte de la chambre. Damien passa la tête par la porte qu'il venait d’entrebâiller.


Désolé de vous déranger les gars mais y'a le père de Stéphan en bas et il voudrait le voir.
Ho putain, je crois que ça va être ma fête.
Tu veux que je vienne avec toi ?
Non, je préfère l'affronter seul.
C'est un violent, ton père ?
Pas vraiment, c'est un sanguin qui monte vite dans les tours et des fois ses paroles dépassent sa pensée et après il regrette. Je m'habille et j'y vais.


Je redescendis pour lui dire qu'il arrivait. Il me remercia mais je ne m'éloignais pas trop, on ne sait jamais. Stéphan arriva et s’approcha de son père qui dès qu'il fut à portée lui colla une gifle. Pas de quoi lui démonter la tête mais quand même, très sonore. Puis il le prit dans ses bras et le serra sur son cœur. À la gifle je m'étais approché et j'étais assez près pour les entendre se parler.


La gifle, c'est pour avoir appris par la télé que tu avais un petit copain. Tu n'aurais pas pu me le dire avant ?
Je n’ai pas osé Pa. J'avais peur.
Je sais bien que parfois je m'énerve vite mais c'est quand tu fais des conneries. Là, ça n'a rien à voir.
Mais comment tu as su que c'était de moi qu'il parlait.
Des Stéphan déjà y'en a pas des centaines et un grand gaillard bien bâti, à part toi et le monsieur qui nous surveille du coin de l'œil l'air de rien, j'en connais pas des masses.
Alors tu m'en veux pas ?
Mais nom de dieu, tu veux que je t'en veuille pourquoi ?
Bin, que je sois amoureux d’un garçon.
Mais je m'en bats les couilles avec qui tu couches. Tu es aussi couillon que ta mère, toi ! Tu n'as pas compris que ça ne me regarde pas tes histoires de cul. La seule chose qui m'intéresse c'est que tu sois heureux, tu as compris HEUREUX !


Le visage de Stéphan rayonnait de bonheur.


Tu veux que je te le présente ?
J'aimerais bien, oui. Après si tu préfères le faire plus tard, à la maison c'est comme tu veux.
Bouge pas, je monte le chercher.



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RE: Bébé - KLO7514 - 27-04-2024

Ami Gaétan, bonjour,
Bien content que tu sois sorti d'affaire "post-tempête méridionale"! Je vois que les choses avancent et que Bé a toujours d'excellentes idées de solidarité : ça ne m'étonne pas de son grand cœur et de son altruisme.
Je reprends seulement la lecture interrompue car, pour une raison que j'ignore , je ne recevais plus depuis un bon mois l'avis d'un nouveau chapitre sur ma messagerie. Je me suis vraiment demandé pourquoi et je me suis branché sur Slygame directement. Enfin, je suis content d'avoir pu raccrocher avec toi et "les copains". J'espère que le responsable du site me remettra dans ses petits papiers pour m'avertir de tes publications.
Bien à toi et aux "camarades". Bises à tous de KLO !


RE: Bébé - gaetanbg - 29-04-2024

Il partit comme une fusée et peu de temps après il redescendit avec Damien. Ils discutèrent un grand moment ensemble et juste avant de partir son père lui tendit un sac. Puis il fit la bise aux garçons et s’approcha de moi.
Je vous remercie de les avoir accueilli chez vous. Je vous laisse ma carte de visite et vous me direz combien je vous dois pour ce que vous faites pour lui, pour eux. Vous avez des enfants ?
Oui deux garçons. Vous voyez là-bas, les trois gamins qui jouent avec les chiens, les miens, c'est les jumeaux.
Ho pauvre de vous. Ils ne vous font pas trop tourner en bourrique ?
Non, pour le moment ça va, ils sont encore jeunes mais ça ne durera pas.
Ils ont quel âge 15, 16 ans ?
Non ils n'en ont que 13 mais ils sont grands pour leur âge.
Et oui des grands bébés comme mon Stéphan. Si vous saviez le nombre de fois où il m'a dit ''Mais Papa, je ne suis plus un bébé''
Je peux l'imaginer c'est souvent qu'ils me disent la même chose.
Mais qu'est-ce-que vous voulez, on ne se refait pas. On est là pour les élever du mieux qu'on peut et quoiqu'il arrive on les protègera tant qu'on pourra.
Je sais ce que c’est, moi aussi je suis un papa poule.


On éclata de rire, on se serra la main et il partit. La nuit commençait à tomber. Un petit camion frigo arriva et les personnes qui étaient là aidèrent à le décharger.
Paulette envoya les garçons avertir que le repas était arrivé et ce soir-là on mangea purée saucisses de volaille. Il ne resta rien. Le moral des jeunes remontait et si de temps en temps il y avait un coup de blues chez l'un d'eux plusieurs autres allaient le soutenir moralement et ça passait.
Petit à petit le silence tomba sur la résidence. On se mit au lit et après s'être fait un bisou on s'endormit enlacés. J'aurais bien eu envie d'un gros, très gros câlin mais comme on avait laissé toutes les portes ouvertes ça aurait fait négligé.
Le jour se levait et moi aussi. Après mon rituel matinal je descendis avec R et R. Francis devait nous attendre parce que dès que R et R grattèrent chez lui, il sortit. Il me fit un sourire. Ce n'est qu'une fois dehors qu'on se dit bonjour.


Hier soir quand on s'est couché avec Paulette on n'en pouvait plus. Mais tu vois Jean-François, on n'a jamais été aussi heureux et malheureux que hier. Malheureux à cause de ce qu'il leur était arrivé et heureux de voir qu'on pouvait encore aider, malgré notre âge.
Vous n'êtes pas si vieux que ça tous les deux.
j'ai eu 76 ans au mois de juin et Paulette en aura bientôt 72. Mais tu ne lui dis pas que je t'ai dit son âge sinon elle va me faire la gueule.
Ne vous en faites pas, je serai discret sur ce coup-là.


On parlait tout en marchant et quand on arriva à la plage c'était la catastrophe. La crue avait charrié plein de merde qu'elle avait envoyé en mer et la mer en avait rendu une bonne partie sur le sable.


Mon dieu, quel malheur. Je n'imagine même pas le temps qu'il va falloir pour tout nettoyer.
C'est vrai que y'a du travail et du tri à faire. Remarquez l'avantage c'est qu'on n'a pas à chercher pour trouver un bout de bois à lancer aux chiens.


On se promena une bonne heure et on rentra. Tout le monde dormait encore. Je bus un autre café avec Francis et Paulette qui s'alarmait car il n'y avait rien pour préparer le petit-déjeuner. Je montais chercher les clefs du Pick up et, avec Francis, on alla jusqu'au supermarché qui, exceptionnellement, ouvrait dès 7 h depuis l’inondation. On entra et de suite, le gérant vint nous serrer la main.


Je vous attendais. J'ai demandé au boulanger de vous préparer des ficelles et de la viennoiserie. On vous a aussi préparé du lait, du chocolat, des… Enfin, je vais pas vous faire toute la liste. On va vous aider à tout charger dans la voiture.
On n'a pas pris suffisamment de bons d’achat que vous nous avez donné, on pourra repasser pour vous payer plus tard ?
Si c'est pour payer, ce n'est pas la peine, je me suis arrangé avec la mairie. Je leur enverrai la note plus tard, quand tout sera fini.
Et les bons d’achats alors ?
Ça vous servira à faire des petits plaisirs, à vous et vos protégés.


On rentra à la résidence. Dehors, il y avait des fumeurs, qui nous aidèrent à décharger et à préparer le petit-déjeuner. Vers 8 heures je passais dans chaque appartement réveiller les derniers dormeurs. Ils avaient rendez-vous à 9 h au gymnase pour récupérer des fringues. Et je finis par le nôtre. Je secouais doucement le garçon et la fille qui dormaient sur notre canapé. Le garçon me sourit, s’étira, s'assit sur le lit.


C'est quelle heure ?
Un petit peu plus de 8 h.
ok, on se lève.


Il se tourna vers sa copine qui avait du mal à émerger. Il lui fit un bisou sur la bouche.


Bonjour ma puce, tu te lèves ?
Mais on n'a pas cours ce matin c'est dimanche.


Il se tourna vers moi.


Elle a un peu, beaucoup, de mal le matin au réveil.
Mais à qui tu parles, chéri ?
À Jean-François.
C'est qui, celui-là ?


Puis elle réalisa où elle était et sanglota sans bruit. Très tendrement il la prit dans ses bras, la couvrit de bisous chastes, en lui parlant doucement à l’oreille. Ça la calma. R et R en m'entendant parler étaient venus se faire caresser et on passa à la chambre de Stéphan et Damien qui dormaient comme des bienheureux. R et R remuaient la queue. Je savais ce qu'ils voulaient faire. Ils le faisaient souvent aux jumeaux. Ils adoraient les réveiller en sautant sur leur lit et en les léchant.
Je leur fis signe qu'ils pouvaient y aller et, en un bon, ils furent sur le lit et les garçons furent réveillés par des léchouilles. Ils ne savaient plus ce qu'il se passait et aussi vite qu'ils étaient grimpés sur le lit, leur forfait terminé ils allèrent faire de même aux trois voisins qui râlèrent. Je les devançais dans notre chambre et je sautais sur le lit et je léchais le visage de Hans qui grogna son mécontentement.


Suffit les chiens.


Il n'avait pas ouvert les yeux. Je continuais. Il vit finalement que c'était moi. Il m’embrassa.


T'es un vrai gamin, Bé.
C'est l’heure, il faut te lever.
Ok, ok.


Un peu au radar il se dirigea vers la salle de bain où il resta un petit moment et il vint me chercher en me faisant un clin d’œil. On prit notre douche à deux et… vous l'avez compris, on en profita pour faire - vite fait - l’amour. Enfin, pas si vite que ça non plus, car Hans fut un des derniers à prendre son petit-déjeuner. En redescendant, je faisais appartement par appartement, chambre par chambre pour réveiller les plus récalcitrants. Enfin, c'était pas moi qui les réveillait mais R et R qui se faisaient un malin plaisir à leur grimper dessus et à les léchouiller.
Et finalement à 9 h on se retrouva tous devant le gymnase. Tom-Tom et Teuf-Teuf étaient là. J'allais discuter avec eux le temps que les gars choisissent des fringues, parce que certains en avaient vraiment besoin. Hier, on avait paré au plus pressé, en lavant celle qu'ils portaient en arrivant, un coup au sèche-linge et ils les avaient renfilés, sans broncher. Pour les chaussures ça avait été plus compliqué et beaucoup avaient passé la journée en chaussettes ou pieds nus, pendant que les chaussures séchaient sur les balcons.
10 h, tout le monde était ressorti et tous avaient un sac à la main y compris les jumeaux, Hans et Laszlo.


Mais, c'est quoi ces sacs ?
Y'en avait qui avaient du mal à se décider, alors, on leur donnera quand on sera rentré.
Bé, ils ont eu droit à pas mal de fringues en bon état. Ça devrait pouvoir les aider à tenir quelques jours. Et je crois qu’on va avoir droit à un spectacle des jumeaux.
Qu'est-ce qu’ils vont inventer encore ces oiseaux-là ?
Tu te souviens de la cabine d’essayage ?
Ah oui, pourquoi pas. Un peu de divertissement changera les idées. Vous allez faire ça quand ?
Dès qu'on arrive. Je dois juste demander un truc à Paulette avant.


Alors qu'on rentrait à la résidence, les garçons firent le tour pour dire qu'ils allaient faire un spectacle dès qu'on serait arrivé et au lieu de monter tout le monde se rassembla en bas. Gus alla voir Paulette qui éclata de rire avant de rentrer chez elle accompagnée des loustics, de R et R et de Laszlo qui ressortit peu après et annonça le début du spectacle. Ils firent le même show qu'ils avaient fait dans la cabine d'essayage entrant, sortant du Hall sur le perron avec des tenues différentes mais de plus en plus mal assortie. À un moment Gus ressortit comme il était rentré et Romulus le suivait, vêtu d'un tee-shirt et d'un bermuda. Et pour le final, Chip portait une chemise blanche trop grande pour lui, et un pantalon où lui et son frère aurait pu entrer ensemble. Il rentra dans le Hall de l’appartement et ressortit aussitôt avec Gus en robe claire et un torchon blanc sur la tête, en guise de voile de mariée. Ils se firent un bisou sur la bouche et Gus sauta dans les bras de son frère pour rentrer. Chip se prit les pieds dans le pantalon trop grand et ils se cassèrent la gueule tous les deux.
Croyant que les garçons jouaient à la bataille, R et R s'en mêlèrent, au plus grand plaisir des spectateurs. C'est ainsi que s'acheva le spectacle sous les applaudissements de la foule, hilare. Le repas arriva, toujours apporté par les pompiers. Et une fois tout rangé on alla faire une promenade digestive à la plage. Quelqu'un trouva un ballon. Mais jouer au foot avec tout ce qui jonchait le sable était mission impossible.
Certains commencèrent à entasser les détritus pour pouvoir jouer. Quelqu'un lança l'idée de nettoyer la plage. On n'avait rien de mieux à faire … Une heure plus tard il y avait déjà un très gros tas de bois, un non moins impressionnant tas de plastique et un plus petit tas de canettes de soda et un plus petit tas de verre. Une partie de la plage avait retrouvé son aspect initial. Et quand le tas de bois fut trop gros pour qu'on continue à empiler du bois dessus, on en commença un autre. Vers 17 h on rentra. J'avais transpiré à la plage. Je passais par les toilettes et j'allais prendre une douche. Hans suivit le même chemin que moi. Je voulus l'aider à se laver le dos mais il refusa, en me faisant un clin d’œil. J'enfilais un boxer et m'allongeais sur le lit. En sortant de la salle de bain il alla fermer et verrouiller la porte de la chambre. Il enleva la serviette qui entourait sa taille et son sexe en érection me laissa deviner ses envies. Très vite, il put deviner ma réponse parce que le mien essayait de forcer le passage de l'élastique de mon boxer. Hans me le quitta et il se retourna de façon à ce que ses fesses soient au niveau de ma figure. Vous devinez la suite …
On eut le temps de jouir tranquillement deux fois chacun avant que quelqu'un ne frappe à la porte.


Jean-François, Hans, désolé de vous déranger mais on vous demande en bas.
C'est qui ?
C'est Stéphan, y a des journalistes qui veulent vous interviewer.
Dis leur d'interviewer Francis et Paulette.
C'est déjà fait pour eux.
T'as qu'à répondre à leurs questions Stéphan.
C'est déjà fait aussi. On y est tous passé sauf vous.
Dis leur qu'on a des choses plus importantes à faire.
C'est bon, Bé ! Stéphan, on arrive le temps de nous habiller.
Vous n'avez qu'à descendre comme vous êtes. Ça doit être pas mal à zieuter.
On va éviter, on ne voudrait pas vous ridiculiser en vous montrant nos outils de professionnels.
Si tu crois que tes outils arriveraient à tordre ma barre de fer tu te trompes.
Avec ma barre à mines j'en fais un ressort de ta barre de fer.
Bon, les bricoleurs ça suffit, Bé, on s'habille et on descend.


Il y avait cinq journalistes qui discutaient avec les jeunes. Deux s'approchèrent de nous et nous posèrent quelques questions, auxquelles on répondit bien volontiers. On leur en posa aussi sur ce qu'ils avaient vu ailleurs. Puis une équipe de la télévision régionale arriva. Elle demanda aux jeunes de raconter leur histoire. Puis ce fut notre tour et enfin celui de Paulette et de Francis. Ils nous demandèrent aussi comment ça c'était passé la veille, comment on s'était débrouillé et on en profita pour remercier le gérant du supermarché pour tout ce qu'il avait fait pour nous et ce qu'il continuait à faire. Du coup l'équipe alla l'interviewer aussi.
Un journaliste, plus curieux que les autres, alla à la plage et vit le travail qu'on avait effectué. Il revint et nous demanda pourquoi on avait fait ça. On lui dit que c'était pour pouvoir jouer au foot et qu'une fois un petit terrain dégagé on en avait voulu un plus grand et de fil en aiguille on avait nettoyé une centaine de mètres de la plage en triant les déchets. Le lendemain on était dans la presse écrite et à midi au journal télévisé régional et le soir au journal télévisé national



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RE: Bébé - bech - 29-04-2024

Hé bien, ça se passe bien dans cette cité universitaire provisoire. Et comme tu as eu du retard pour publier la semaine dernière, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour la suite.


RE: Bébé - KLO7514 - 29-04-2024

C'est ça la notoriété : la presse rapplique vite, il faut bien informer les lecteurs avides de sensationnel ou tout bonnement intéressés par ce qui n'est pas l'ordinaire ronronnant. Avec Bé et ses amis, pour l'inhabituel on est servi ! Attendons-nous aussi à un coup de fil de Mamy Victoria, de William et Harry sans doute au courant des avanies montpelliéraines de leurs amis frenchies. Peut-être que le correspondant de la BBC à Paris a eu vent de ce cataclysme du Sud, ne serait-ce qu'en regardant les infos nationales de FR 3 qui suivent celles, régionales, de l'Île-de-France captées à Paris à 19 heures.
Des rebondissements en perspective...


RE: Bébé - gaetanbg - 06-05-2024

   Quand on monta se coucher je dis au revoir aux jumeaux et à Laszlo qui auraient bien aimé que je reste mais ils n'étaient pas en danger alors, pourquoi rester ?
On discuta un peu avec Hans avant de faire l’amour. On n'allait pas se voir de 15 jours et après on s'envolerait pour Londres. On rediscuta un peu après ou avant de remettre ça et finalement on s'endormit enlacés.
Je me réveillais avant la sonnerie de mon téléphone. Je passais par la salle de bain et je m’habillais. J'allais jusqu'à la cuisine et c'est sans faire de bruit pour ne pas réveiller le couple qui dormait sur le clic clac que je pris mon petit-déjeuner. Je retournais à la chambre .je fis un bisou à Hans qui marmonna :


Je t'aime Bé, tu me manques déjà.
Moi aussi je t'aime Hans. Je t'appelle quand je suis arrivé.


Quand j'arrivais au rez-de-chaussée je croisais R et R, les York et Francis qui partaient en promenade. Et alors que je montais dans la voiture Francis me dit d'être prudent car le mistral s'était levé et qu'il y avait pas mal d'arbres qui étaient en travers des routes.
Je fis quelques kilomètres avant de rejoindre l'autoroute et je rentrais sans problème. Il y avait de la lumière chez mes grands-parents. J'étais un peu en avance sur mon horaire alors je m'y arrêtais pour me faire payer le café. Et bien sûr il fallut tout leur raconter. Et c'est presque à la bourre que j'arrivais au boulot où je me fis engueuler par mes parents et mon oncle et ma tante… parce que j'étais là.


Mais vous vouliez que je fasse quoi de plus, là-bas ?
Mais ils sont encore petits Bé. Et s’il y a un autre orage, ils vont faire comment sans toi ?
Comme ils ont fait la première fois. Ça ne les a même pas réveillés. Il n'y a que Laszlo et moi qui l'avons entendu.
Oui mais si …


Des 'oui mais’, ou des 'si jamais' j'en ai entendu des dizaines. Je partis travailler sur ''tu es un inconscient'' de la part de ma tante et d'un ''tu es un sans cœur'' de la part de ma mère. Heureusement que ce matin j'étais dans la pelle à charrier le gravier pour approvisionner la machine à moellons. Et après c'était moi qu'on traitait de papa poule …
Avant que je ne parte travailler mon grand-père était allé chez moi pour pouvoir ouvrir aux ouvriers dès qu'ils arriveraient. Il m'avait tenu au courant tout le jour sur ce qu'ils faisaient à l’étage. Le chef de chantier attendrait que je rentre pour me demander quelques précisions et détails sur ce que je voulais à certains points du plan ou Sylvio avait mis double choix.
Quand j'arrivais mon grand-père discutait avec le gars, en buvant un coup. Je lui serrais la main.


Je monte me changer et j’arrive.
Tu bois un coca, quand tu descends, Bé ?
Comme d'Hab. Papé.


Le gars m'expliqua qu'ils étaient une douzaine parce qu’à Montpellier ils avaient un très gros chantier et qu'ils étaient tous venus ici. Du coup, d'ici la fin de semaine, tout serait fini et que le lundi prochain ils attaqueraient l’école.
On monta voir les travaux et déjà toutes les ferrailles pour fixer le placo étaient en place.


Demain, on devrait avoir fini de poser le placo et l’électricité. Après demain on s'occupera de la plomberie et de mettre le chauffage au sol. Et si tout se passe bien 24 heures plus tard on fait le carrelage et jeudi on fait les détails comme carreler les murs des salles de bain et les toilettes. Vendredi matin on donne une première couche d'impression et en début d'après-midi on peint.
Vous êtes plus rapides que les maçons du cœur !
On est 12, alors qu'Habituellement pour un chantier comme ça on aurait été 4 ou 5. Alors, oui, ça avance vite.
Donc si je comprends bien, samedi je peux aller acheter de quoi meubler les pièces.
Oui, ça sera fini mais ça serait mieux d'attendre pour y monter du mobilier. Lundi, l’équipe des peintres repassera voir s'il faut faire des retouches de peinture et nettoyer correctement. Et avec les autres, on attaquera l’école. Vous voulez qu'on commence par quel appartement ?
Celui que vous voulez, ça n'a pas d’importance.
Vous Habitez un coin magnifique. Vous comptez faire des chambres d’hôtes ?
Non, pourquoi cette question ?
Ça va vous faire 11 chambres. Ça fait énorme.
Quand on y est tous, il les faudra. Mais en Haut c'est pour les gamins comme ça ils seront tranquilles entre eux. 6 ados en pleine croissance ça a besoin d'indépendance et nous de tranquillité.
Et les filles ne sont pas les plus calmes.
Ça va, nous on n'a eu que des garçons au grand désespoir de ma mère et de ma grand-mère qui auraient aimé au moins une fille pour lui donner leurs bijoux.
Vous avez de la chance, j'ai trois filles et je ne fais plus la loi à la maison.
Elles ont quel âge ?
16, 13 et 10 ans. J'aurai aimé un garçon mais ma femme m'a envoyé promener. Elle m'a dit d'en trouver une autre pour le faire. Et vous les vôtres ont quel âge ?
Ils auront 14 ans en avril.
C'est des jumeaux ? Il faudra me donner la recette au cas où ma femme changerait d’avis. Bon, plus sérieusement, je vous attendrais le soir après le boulot pour vous dire où on en est.
D’accord, à demain. Bonne soirée!


Il partit. Mon grand-père, qui était sorti quand j'étais redescendu, rentra du jardin.


Bé, tu vas avoir une sacrée récolte d’olives. Tu devrais en parler à ta grand-mère. Je crois qu'elle voudrait en faire quelques-unes de vertes pour manger comme ça. Elles sont à point. On te donnera des nôtres en échange.
Et puis quoi encore. Vous venez quand vous voulez et vous prenez tout ce que vous voulez.
Oui, mais ça risque de te manquer.
N'importe quoi. De toute façon c'est pour nous qu'elle va les faire. Si vous avez besoin d'un coup de main vous le dites. Hans remonte jeudi soir. Au fait, il ne faut absolument pas parler aux jumeaux, ni aux gamins, des travaux. Je veux leur faire la surprise pour Noël.


Dire que j'attendais le jeudi soir avec impatience était un euphémisme. J'avais de plus en plus de mal à être séparé de mes chéris. Je savais que ça allait durer encore des années, au minimum un an pour Hans et je ne sais combien d'années pour les jumeaux que je ne reverrai plus que sporadiquement quand ils auraient leur vie. Quelles vies d’ailleurs ? Une vie simple et heureuse comme on en avait une jusqu'à présent ou alors une vie de princes anglais, arrières petits fils de la reine ?
Hans avait rompu avec sa famille. J'espère que les jumeaux ne se laisseraient pas attirer par le coté blingbling et superficiel. S'ils le faisaient, je serais déçu. J'ouvris le frigo et j'eus la surprise d'y découvrir plein de boites contenant de la nourriture. Ma grand-mère avait encore frappé. Je l'appelais pour la remercier. Puis c'est Tim qui m'appela pour me dire qu'il était allé passer le broyeur dans le terrain. Ensuite, ce fut John Smith, pour confirmer notre rendez-vous du lendemain et enfin ce furent les jumeaux et Hans pour terminer.


Salut Bé. Tu es bien rentré ?
Oui sans problème et vous, comment ça se passe ?
Pour le moment, ça va. Francis et Paulette gèrent la situation comme des chefs. On a eu la visite des autorités et on va avoir une permanence pour faire toutes les déclarations nécessaires.
Les jumeaux sont toujours à coté de toi ?
Non, tu veux que je les appelle ?
Non, surtout pas. Tu pourrais venir ce week-end ?
Oui, bien sûr, qu'est-ce-qui se passe ? Rien de grave, j’espère.
Non, ne te fais pas de souci. J'ai discuté avec le chef de chantier et vendredi tout devrait être fini ici. Je voudrais que tu viennes m'aider à choisir les meubles et la déco pour le Haut.
Tu ne crois pas qu'il vaudrait mieux demander leur avis aux garçons ?
Je voudrais leur faire la surprise pour Noël. On pourrait n'acheter que le basique comme les lits, les chevets, enfin tu vois ce que je veux dire.
Oui et pour la déco générale, ils feront à leur idée.


On discuta encore un petit moment et on se sépara sur un 'je t'aime’. Le lendemain, je finissais d'ouvrir la maison quand je reçus un coup de fil de John Smith qui me dit qu'il serait là d'ici 5 minutes. Je sortis l’attendre. Il n'était pas venu seul. Il était accompagné d'un homme la cinquantaine grisonnante et, Texan, à son accent.


Jean-François, je vous présente Robert Carter. C'est lui qui cherche une maison pour sa fille et sa femme pour quelques mois.
Enchanté de faire votre connaissance Monsieur.
On peut visiter ?
Suivez-moi.


Il n'y eut aucun commentaire de leur part pendant toute la visite. On alla aussi voir le parc derrière la maison. Puis Bob, comme il m'avait demandé de l'appeler, me posa tout un tas de questions sur la région, les supermarchés, les hôpitaux, comment ça se passait dans le village. Une question me surprit. Il me demanda s'il y avait des étrangers dans le village. Il fut content de ma réponse.
Ils me demandèrent à parler en privé. Je les laissais un moment entre eux. Puis ils sortirent me rejoindre. C'est John Smith qui parla.


Jean-François, votre maison convient à mon ami. Nous la prenons. En revanche serait-il possible de ne pas faire de bail de location. Ne vous en faites pas vous serez payé tous les mois. Il me faudra juste un RIB. D'ailleurs nous n'avons pas parlé du montant du loyer.
Je pensais à 500 euros par mois, ça irait ? Cependant, il faudra faire les formalités auprès de EDF et du service des eaux, pour les faire mettre à votre nom. Ainsi que des assurances.


Et là, c'est Bob qui répondit.


Je vous propose 1500 dollars par mois mais tout reste à votre nom. Je vais vous mettre dans la confidence, John m’a dit que je pourrais vous faire entière confiance. On harcèle ma fille et je veux la mettre, elle et sa mère, au vert. C'est pour ça que je vous fais cette demande.
Je voulais faire ouvrir une ligne de téléphone et internet. J'attendais votre avis pour le faire.
Ça ne sera pas la peine.


On scella notre accord d'une poignée de main. Je voulus leur donner un jeu de clefs mais il me dit que sa femme et sa fille ne seraient pas là avant une quinzaine et que John Smith me téléphonerait pour m'avertir de leur venue. Ils étaient repartis et alors que je n'avais pas fini de fermer la maison, ma grand-mère vint aux nouvelles, bien sûr, et elle fut toute contente d'apprendre que j'avais fait affaire avec eux.


Au fait, Mamé, vous venez quand ramasser les olives ?
Avec ton grand-père on pensait y aller samedi. Ça te va ?
Hans doit venir ce week-end. On doit aller choisir les meubles pour les chambres et la pièce du Haut. Ça peut attendre dimanche, les olives ? Comme ça, on vous aidera.
Ce n’est pas à un jour près. On dit dimanche, alors, mais vous mangez avec nous. Je vais vous faire des pieds paquets ton grand-père m'en réclame depuis un moment. Il ne pense qu'à manger, celui-là ! Et ne vous inquiétez pas, j'en ferai assez pour que vous en emportiez pour les jumeaux.
Tu sais Mamé, en ce moment, ils sont nombreux à manger ensemble à cause des intempéries qu'il y a eu sur Montpellier alors autant les mettre au congélateur et ils les mangeront quand ils seront là pour Noël.
Vous n'allez pas venir pour la Toussaint ?
Non, je t'en ai parlé. Ils vont rencontrer leur autre arrière-grand-mère.
Ah oui, c'est vrai. Les pauvres, je les plains. Et il va se passer quoi ?
Je n'en ai aucune idée. On verra bien.


Le jeudi Hans avait cours jusqu'à 18 heures . je savais qu'il fallait deux bonnes heures pour rentrer. Ça me laissait largement le temps de me préparer. Et quand il arriva, la foule s'écria … Oups, et quand il arriva j'étais fin prêt. Le repas était au chaud, la cheminée allumée, moi tout beau et tout, et tout.
Non, je ne lui sautais pas dessus comme vous pourriez le croire. Quoi que à un moment j'ai hésité à le faire. Je le serrais entre mes bras tout en l’embrassant. Il me rendit mon baiser et pendant qu'il montait ses affaires dans la chambre je préparais tout pour passer à table. Je ne fis pas trop attention mais il me sembla qu'il y était resté un petit moment. Il revint tout beau et changé. Il avait pris une douche.


Tu aurais dû me dire que tu montais te doucher, je t'aurais accompagné.
Tu n'aurais pas des idées libidineuses derrière la tête, toi ?
Moi ? Mais pour qui tu me prends ! Tu sais bien qu'il ne se passera jamais rien entre nous tant qu'on ne sera pas mariés. Au fait j'ai eu une idée pour mon alliance et pour la tienne.
Tu m'expliqueras ça plus tard. On mange ?
Tu ne veux plus qu'on se pacse ?
Si bien sûr. On mange et on en reparle après. S'il te plait Bé, pour une fois fais ce que je te demande.


Le repas se passa pratiquement dans le silence. Mille et une questions me traversaient la tête allant du pire à de l'encore pire. On avait fini de débarrasser la table et Hans était allé s'asseoir sur le canapé. Il me fit signe de le rejoindre en tapotant le coussin du canapé à côté de lui. Je m'y assis en attendant qu'il me parle.



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