Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 6) fin (/showthread.php?tid=59) |
Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020 2eme ANNÉE Pâques : (121/127) (Afrique) (Samedi midi) (La découverte du chantier) La matinée se termine quand enfin les bus ralentissent à la vue de l’énorme chantier, l’activité grouillante montre le cœur qu’y mettent les ouvriers à rattraper le temps perdu par ces quelques jours d’interruptions forcées. Un bâtiment ancien apparaît à leurs yeux, tous comprennent que c’est le fameux dispensaire qui depuis plusieurs décennies sert au père Antoine de havre de paix et où il accueille ceux qui sont en situations difficiles, que ce soit par le manque de soins ou de nourriture. C’est d’ailleurs devant le bâtiment que les deux cars s’arrêtent en libérant enfin leurs lots de passagers, satisfaits pour certains de se retrouver chez eux et soulagés pour les autres d’être enfin arrivés à destination après ces longues heures de routes chaotiques. ***/*** Mon cœur se serre de me retrouver en cet endroit qui a été le commencement de ma nouvelle vie, ma mémoire pourtant embryonnaire à cette époque me montre néanmoins les changements et surtout la décrépitude de toutes ces années qui ont fortement marqué les murs, le manque d’argent et de main-d’œuvre n’ayant pas permis un entretien décent du dispensaire. Je descends du car avec plaisir, heureux de pouvoir enfin me détendre les muscles et je m’aperçois très vite que je ne suis pas le seul, mes amis visiblement satisfaits eux aussi de pouvoir enfin mettre les pieds à terre. Un cri de terreur d’Antonin me fait me retourner juste à temps pour recevoir de plein fouet la masse noire qui me couche au sol en me couvrant le visage de salive avec sa langue râpeuse. - Rrrrrr !!!! Une fois remis de ma surprise, je pars d’un énorme éclat de rire dû à la fois du plaisir de retrouver « Kinou » et de la tête horrifiée d’Antonin, pour qui la vue de la panthère amène une frayeur sans nom. Thomas le prend aussitôt par la taille pour le rassurer. - Ne t’inquiète pas « Tonin » !! C’est « Kinou » !! La panthère de Florian !! Tu vois bien qu’il ne lui veut aucun mal !! Allez !! Viens ici mon beau, vient dire bonjour à Antonin !! - Rrrr !!!! « Kinou » me libère en s’approchant du couple que forment mes deux amis, j’observe Antonin tétanisé par la vision de la panthère qui s’avance vers lui. Thomas le caresse en recevant à son tour un grand coup de langue qui le fait sourire. - Moi aussi je suis content de te revoir, mais dis donc !! Tu es devenu énorme !! - Rrrr !!!! L’animal se tourne alors vers Antonin qui est blanc comme un linge et tremble de tous ses membres, d’un geste leste ses pattes avant viennent se poser sur ses épaules et la tête énorme maintenant à quelques petits centimètres de celle de mon ami qui claque des dents d’une peur incontrôlable. Un premier coup de langue sur le nez le couvre de salive, bientôt suivi d’un deuxième puis d’un troisième jusqu’à ce qu’Antonin finisse par comprendre qu’il ne lui sera fait aucun mal et commence à se rassurer suffisamment pour oser lui passer une main encore hésitante sur la tête pour caresser sa toison soyeuse. Il me regarde en souriant timidement, sa voix encore tremblante. - Il est vraiment à toi ? - Oui !! Ou du moins il l’était avant que je ne le renvoie ici où il est dans son espace naturel. - (Thomas amusé) Naturel tu dis ? Je pense plutôt que c’est un gros pantouflard qui préfère se la couler douce avec le père Antoine Hi ! Hi ! - Disons libre alors, si tu préfères !! - (Antonin) Tu peux lui demander de descendre s’il te plaît ? Je ne sens plus mes épaules !! Je me relève d’un bond pour aller prendre « Kinou » sous le ventre en le grattouillant là où je sais qu’il adore. - Rrrrr !!! - Allez mon gros !! Tu laisses mon copain maintenant !! Va plutôt chasser, ça te maintiendra en forme Hi ! Hi ! - Rrrr !!! Je le regarde se diriger tranquillement vers l’entrée du dispensaire où il rentre comme en terrain conquis, Thomas éclate de rire une nouvelle fois. - Il va chasser dans le garde-manger Hi ! Hi ! Au moins il est sûr de trouver de quoi se nourrir Hi ! Hi ! Pour le sport, je le retiens celui-là Hi ! Hi ! Une étrange sensation me prend qui me fait tourner la tête vers l’orée de la jungle qui nous entoure, je me sens observé et ma vision se projette vers les arbres où des dizaines, voire centaines d’yeux me fixent avec attention dans un silence impressionnant. Un son sort alors de ma gorge qui fait se retourner vers moi tous ceux qui l’entendent, la réponse puissante venant de la jungle est immédiate et un sourire me vient alors quand je crois bon les prévenir. - Surtout n’ayez pas peur, je crois que je vais avoir droit à un comité d’accueil !! 2eme ANNÉE Pâques : (122/127) (Afrique) (Samedi midi) (Mais enfin !!! Qui es-tu donc ??) Les divers barrissements, rugissements, feulements et autres cris poussés par les animaux sauvages ceinturant le chantier, font s’interrompre celui-ci et nombreux sont les ouvriers curieux de toutes nationalités qui s’agglutinent maintenant sur le parking où un jeune garçon roux semble être le point central du phénomène inexpliqué qui se joue autour d’eux. Les premiers à apparaître depuis la jungle font reculer avec un mouvement de peur panique l’ensemble des personnes attroupées et bientôt un large espace se creuse en ne laissant au-devant de la scène que les trois seules personnes qui ne semblent pas craindre cette apparition, ne serait-ce le plus fluet des deux blonds qui se fait visiblement violence pour rester auprès de ses amis. Bientôt l’espace libre se remplit, après les félins en nombre impressionnant, ce sont les autres prédateurs de la forêt qui arrivent soit rampant, sois volant ou marchant sur deux ou quatre pattes et qui s’avancent sans haine apparente vers les trois garçons qui disparaissent bientôt des regards, pris comme ils le sont au milieu de toute cette faune censée représenter les pires dangers de cette jungle Africaine. Thomas tout comme Antonin, n’en mènent pas large et seul le visage rayonnant de bonheur de leur petit rouquin les retient de ne pas prendre les jambes à leur cou pour s’enfuir au plus loin de toute cette faune sauvage. L’instant semble soudainement se figer, chacun observant l’autre en attendant un signe qui guidera leurs prochaines actions. C’est Florian qui s’avance vers une magnifique panthère au pelage marbré d’un noir profond, reconnaissant en elle la filiation certaine avec celle qui dans un lointain passé lui a sauvé la vie en le nettoyant de ses brûlures et en lui offrant son lait pour rassasier le bébé affamé qu’il était alors. ***/*** L’émotion me submerge soudainement quand je m’agenouille pour l’enlacer, mes larmes coulent à flots alors que mon cœur est submergé de l’immense gratitude que je voue à sa mère qui un jour, poussée par je ne sais quel instinct a passé outre à sa nature de prédatrice pour venir en aide au nourrisson qui braillait de douleur. ***/*** Thomas serre Antonin fortement contre lui, autant pour le rassurer que pour se rassurer lui-même et ce malgré qu’il sache pertinemment pour en avoir été très souvent témoin, que le danger s’il devait y en avoir un serait pour quelqu’un poussé par de mauvaises intentions envers celui qui une fois encore lui fait se poser une énième fois la question. Question qu’il prononce à voix haute tellement la vision qu’il a en ce moment même le trouble. - Mais enfin !!! Qui es-tu donc ??? Antonin lève les yeux vers lui, étonné par ces paroles. - Depuis le temps, tu n’en as pas encore la réponse ? - (Thomas sourit) Ce ne sont pas les réponses qui manquent, c’est plutôt de savoir laquelle est la bonne !! ***/*** « Village Massaï » La jeep prend le dernier virage pour arriver enfin en vue du village, son chauffeur se gare suffisamment loin pour ne pas troubler plus que nécessaire les habitants et en respectant leur mode de vie, loin de toute civilisation moderne. - J’ai hâte de revoir les belles fesses du chef Okoumé Hi ! Hi ! Son compagnon la regarde amusé. - C’est un vrai fantasme ma parole !! - Mais pas du tout !! C’est juste un très bon souvenir !! - Mouaih !!! Va falloir songer à te trouver un mec ma grande !! - Pffttt !!! Pense plutôt à notre mission plutôt que de vouloir me caser à tout prix !! - Tu as raison !! J’espère juste trouver les mots qui feront le moins mal à Florian. - Maurice ne pouvait se résoudre à un simple coup de fil, mais il aurait très bien pu confier cette mission à Gérôme et à Dorian, je n’ai pas très bien compris pourquoi c’est à nous qu’il l’a demandée ? - Déjà parce que nous étions en route pour consolider le dispositif de protection du chantier et ensuite parce que je lui ai demandé de me laisser le lui dire moi-même. - Mais enfin !! Pourquoi ?? Patrice prend Camille par les épaules, son regard franc se fixe avec gravité dans le sien. - Déjà parce que Dorian ou Gérôme sont maintenant trop proches de notre petit gars et ensuite parce que j’aimerais vérifier quelque chose avant. - Au village Massaï ?? - Bien sûr que non !! Je pensais aux arbres de la clairière !! Ou plutôt à deux d’entre eux en particulier !! Camille cille soudainement en comprenant enfin où son collègue et ami veut en venir. - Tu penses que quelqu’un aurait… Non !!!! 2eme ANNÉE Pâques : (123/127) (Moscou) « Bureau de Vladimir » - Vous êtes certain de votre diagnostic docteur ? - Les prélèvements ainsi que les diverses radios ne peuvent laisser place au doute monsieur le président. - Souffre-t-il ? - Atrocement monsieur et c’est d’ailleurs la raison de ma demande pour abréger cette souffrance !! - Comment expliquez-vous ce qui lui arrive ? - Nous ne l’expliquons pas monsieur !! C’est arrivé soudainement il y a deux jours quand nous l’avons reçu aux urgences plié en deux de douleur et depuis son organisme est comme dévoré de l’intérieur par un nombre invraisemblable de parasites différents et qui résistent à toutes nos tentatives pour l’en débarrasser. Vladimir ne peut s’empêcher de faire la corrélation entre l’entrée à l’hôpital d’Igor et l’arrestation de ses deux agents qui devaient clore le bec pour un temps à ce Désmaré en enlevant sa pupille, les deux nouvelles lui étant parvenues quasiment au même moment. Il reste depuis lors enfermé dans son bureau, une peur viscérale l’empêchant d’en sortir de crainte d’avoir à subir la vengeance de ceux qui pourtant l’avaient bien prévenu de ne plus rien tenter contre le jeune De Bierne. La sueur perle en grosses gouttes sur son front alors qu’il se triture nerveusement les mains, semblant compter ses doigts pour vérifier que le nombre y est. - Faites ce qu’il vous semblera le mieux !! Abrégez ses souffrances si rien ne peut être fait pour lui venir en aide !! - Bien monsieur le président !! ***/*** « Quelques heures plus tard, dans une chambre de quarantaine de l’hôpital central de Moscou » L’infirmière horrifiée sort de la chambre là où des hurlements d’une douleur atroce ne cessent de résonner et ce malgré les antidouleurs administrés à fortes doses au patient sans effet apparent. Igor est méconnaissable, sa peau flasque montre à quel point il a maigri et son corps tout entier fond comme neige au soleil de ces parasites qui l’infectent et se nourrissent de lui de l’intérieur dans des souffrances telles qu’il n’a de cesse à réclamer qu’on y mette fin. Son cerveau entre deux spasmes de plus en plus rapprochés d’une douleur inimaginable, reste suffisamment conscient pour qu’il comprenne que son état actuel est lié à ses derniers actes et qu’il subit certainement la terrible vengeance de celui à qui il a voulu s’attaquer par le biais de ses amis pour l’amener en son pouvoir. Des larmes couvertes de vermine s’échappent de ses yeux, un peu tard pour un pardon qui ne viendra pas et Igor comprend que sa souffrance ira jusqu’au bout en châtiment de cet acharnement qui a été le sien envers un garçon qui s’avère être beaucoup plus mystérieux et secret qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer. Deux hommes au visage grave entrent dans la chambre, tenant en mains pour l’un d’eux un plateau sur lequel ses yeux larmoyants peuvent apercevoir la solution létale qui va le libérer enfin de toutes ces heures atroces à se sentir rongé de l’intérieur. L’injection est faite rapidement, en terminant une bonne fois pour toutes de cet homme qui a voué sa vie entière à briser celle des autres et qui termine la sienne de la plus terrible des façons, à souhaiter comme une délivrance sa propre mort. ***/*** « Bureau de Vladimir, samedi en fin d’après-midi » Vladimir regarde fixement depuis au moins une heure le petit paquet posé bien en évidence sur son bureau, qu’une estafette le visage livide lui a apporté et qui n’a pas bougé d’un pouce depuis lors, sans qu’il trouve le début de courage à l’ouvrir à son tour comme l’ont fait ceux qui en ont contrôlé le contenu avant de le lui faire suivre. Il sort une règle d’un tiroir, repousse lentement le couvercle jusqu’à ce que celui-ci se détache de la boîte et dévoile l’intérieur avec son contenu, un énorme frisson d’effroi fait plisser les yeux de Vladimir quand il découvre le doigt à moitié rongé et recouvert d’asticots qui ne peut appartenir qu’à une seule personne. Il en est tellement horrifié qu’il lui faut plusieurs tentatives avant de réussir à remettre le couvercle en place et retrouver ensuite un semblant de calme suffisant pour prendre la missive à l’intérieur de l’enveloppe scotchée sur un des côtés de la boîte. La lecture des quelques mots inscrits met cet homme pourtant l’un des plus puissants au monde, dans un état proche de la panique la plus pure. « Traduit par son service de renseignement » - 男性の復讐は神の中、 'Iganasi' の世界を創造した神のそれに対して何も、それはまたそれを破壊することができます。 (La vengeance des hommes n’est rien face à celle d’un être divin, « Iganasi » le dieu qui crée les mondes, il est aussi celui qui peut les détruire). 2eme ANNÉE Pâques : (124/127) (Afrique) (Samedi après-midi) Le chantier reprend progressivement son rythme de travail maintenant que la quasi-totalité de la faune sauvage est repartie dans la jungle. Le bruit ambiant manque singulièrement des conversations humaines, les ouvriers tout comme les autres personnes ayant participé aux derniers événements restant muets d’expectative en se demandant sans trouver de réponses comment est possible ce à quoi ils ont assisté. Certains se signent en cachette quand d’autres expriment à leur façon et suivant leur religion ce qu’ils ressentent sur l’instant mais la plupart se trouvent renforcées dans leur croyance respective, observant avec les yeux brillants dès que l’occasion se présente ce jeune garçon capable de toutes ces choses incroyables. Florian pour sa part ne se dépare pas de son sourire qui marque le plaisir qu’il ressent à être au milieu de cette nature et de cette vie sauvage qui pour lui est enchanteresse, alors que pour le commun des mortels cet endroit du monde est sans aucun doute l’un des plus dangereux qui soit. Thomas se demande si toute cette joie apparente de son compagnon n’est encore une fois qu’une façade pour ne pas amener l’inquiétude auprès de ses amis, le lien qui les lie ensemble lui faisant percevoir d’autres réflexions beaucoup moins agréables et s’il reste discret pour ne pas s’ingérer dans les pensées intimes de son amour, il en discerne suffisamment pour que lui ne profite pas aussi sereinement des instants présents. ***/*** « Patrice et Camille » La longue marche jusqu’à la clairière met encore à rude épreuve l’état physique du jeune couple qui peine une fois de plus à suivre la marche rapide d’Okoumé qui a accepté de les y conduire, curieux lui aussi d’aller constater s’il y a un lien entre les arbres torturés et le décès des grands-parents de celui qu’il considère maintenant qu’il a pu enfin le revoir après toutes ces années, comme un ami. L’explication de la jeune femme blanche lui a ouvert les yeux sur plusieurs faits qu’il avait déjà constatés, sans pouvoir jusqu’à présent faire le lien de cause à effet entre les arbres de la clairière et la guérison de ceux de son peuple par les dieux des pierres. L’arrivée non loin de la clairière, fait revenir Okoumé à des pensées beaucoup plus terre à terre et entre autres, celle de savoir si les dieux accepteront une fois encore les deux visiteurs. Il ralentit donc sa marche pour les laisser le rejoindre en souriant malgré tout de les voir essoufflés et en sueur alors que lui n’éprouve aucune fatigue. - Attendez-moi ici !! Je vous ferai signe s’il n’y a aucun danger pour vous deux. Patrice plié en deux à reprendre sa respiration, relève les yeux vers le chef Massaï. - Entendu !! Camille détache son sac à dos pour s’asseoir dessus avec un ouf de soulagement. - Je suis morte !!! - On peut dire qu’il nous a fait cavaler !! - Qu’est-ce qu’on attend ? - L’autorisation d’entrer dans la clairière je pense !! - Tu crois qu’il sera là comme l’autre fois ? - Nous verrons bien !! Okoumé passe la barrière des arbres pour se retrouver une nouvelle fois dans ce lieu plein de mystère où il a appris à aimer se retrouver depuis tous ces étés et encore dernièrement pour apporter la protection à sa tribu. Son regard est tout de suite dirigé vers ce pour quoi il est venu, ce qu’il voit lui amène alors une forte amertume dans la bouche et le tas de cendre du feu de camp est encore bien visible, tout comme les troncs des deux arbres abattus pour l’alimenter et qui ne sortent plus que de quelques centimètres de terre. Okoumé ressent alors tout le chagrin que sera celui du jeune garçon quand il apprendra la triste nouvelle, son cœur se serre d’appréhension quant aux conséquences et son regard se reporte sur les pierres avec en mémoire les nombreuses fois où la venue de celui qu’il nomme cheveux de feu se faisait pressante pour elles, voire vitale au point d’envoyer un de ses fils en messager au-delà des mers. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020 2eme ANNÉE Pâques : (125/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) « Non loin du chantier » Après une bonne nuit où personne n’a demandé son reste pour aller se coucher et prendre un repos mérité, précédé de quelques câlins en guise de somnifères. Tous se sentent en forme pour s’imprégner des lieux, découvrant avec émerveillement cette vie loin de la civilisation et partent de bon matin sitôt le petit-déjeuner terminé, faire le tour du propriétaire avec l’ingénieur-en-chef s’occupant des travaux. ***/*** La visite guidée du chantier était vraiment très intéressante, chacun de mes amis se voyant déjà occupé qui un bureau, qui une salle de travail et ils ne s’imaginent pas le plaisir qu’ils me font tous à les entendre, comprenant qu’aucun d’eux n’a l’intention de rester en France. Thomas s’approche de moi avec un petit sourire préoccupé qui me fait comprendre que ma barrière de protection mentale n’est pas si hermétique que j’aurais voulu qu’elle fût. - Arrête ton cinéma « Flo » !! Dis-moi plutôt ce qui ne va pas !! Rappelle-toi que nous nous sommes juré de ne jamais plus rien nous cacher !! - J’ai juste un mauvais pressentiment « Thom » !! Comme si un malheur était ou allait arriver. - (Thomas) Tu vois bien que nous allons tous bien !! Les militaires sont catégoriques et plus aucune menace ne pèse désormais dans la région, même le froid semble avoir laissé place à la température normale en cette saison. - Tu me trouves con de me mettre dans des états pareils, pas vrai ? - (Thomas) Mais non !! Où tu vas chercher un truc pareil !! Je veux juste te montrer que tout va bien, profite plutôt que nous soyons si nombreux encore cette fois à partager ces vacances avec toi. - Nous repartons déjà demain, j’aurais tant voulu que ça dure plus longtemps !! J’ai encore beaucoup de choses à faire avant ça et comme la journée commence à peine, j’aimerais que nous allions visiter le village de Taha et ensuite si le temps le permet, je voudrais me rendre dans cette clairière où mes parents ont perdu la vie et où se trouvent toutes les entités, je pense y trouver des pistes à toutes ces questions auxquelles je n’ai toujours pas de réponses. - (Thomas) Et bien !! Qu’à cela ne tienne !! Thomas met sa main en porte-voix et hurle à la cantonade. - Ceux qui veulent nous suivre sont les bienvenus !! Nous allons jusqu’au village Massaï et ensuite faire un tour au lieu de l’accident où Florian a été retrouvé. Le rappel est vite fait, le temps pour certains de mettre des vêtements et des chaussures plus adaptés pour la longue marche qui s’annonce. C’est donc par petits groupes que tous suivent la marche rapide des trois frères Massaï restés avec eux après que leur père les ait quittés la veille, sitôt sorti du bus, pour retrouver son peuple. Ils sont tous jeunes et/ou en bonne santé, les kilomètres les séparant du but sont vite engloutis quand ils arrivent enfin en vue des premières cases du village où la vie a repris son rythme normal. Ils sont accueillis avec simplicité par ces gens peu ou pas habitués à voir autant d’étrangers, Naomée sort de la masse des villageois pour venir dans les bras de son homme et l’embrasser avec la passion d’un amour inconditionnel, mettant le pauvre Taha dans une situation qui fait sourire tous ses amis. Naomée s’en rend compte en souriant à son tour devant la raideur du sexe de son chéri, sentant elle-même l’humidité caractéristique du sien quand l’excitation la prend comme en ce moment même dans les bras de son homme. - Peut-être que tes amis t’excuseront quelques minutes, le temps que je te rende plus présentable Hi ! Hi ! La tête de Taha est si expressive qu’un fort éclat de rire part alors du groupe, regardant les deux amants s’éloigner rapidement vers une case visiblement plus récente que les autres pour s’y adonner aux retrouvailles après ces quelques heures passées loin l’un de l’autre. ***/*** J’aperçois deux silhouettes s’avançant vers nous qui m’amènent un sourire de joie quand je les reconnais, je m’élance alors vers eux en ralentissant au fur et à mesure que les traits de leurs visages montrent leur tristesse, sentant bien qu’ils seront les annonceurs de cette catastrophe que je ressens depuis un moment au plus profond de mes tripes. Patrice voit bien que son ami s’est aperçu de leur préoccupation, il décide alors de ne pas tourner autour du pot et d’être direct, ce qui lui semble le mieux indiqué vu le début de compréhension qui peut se lire sur les traits de Florian quand il stoppe près d’eux blanc comme un linge. - J’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer « Flo » !! 2eme ANNÉE Pâques : (126/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (suite) Je ravale ma salive avec difficulté, attendant la suite le ventre noué d’appréhension et comprenant qu’elle ne viendrait pas toute seule, c’est d’une voix blanche que je lui demande. - Quelqu’un a eu un accident ? Patrice va pour me révéler ce qui ne va pas, quand Camille lui prend le bras pour l’interrompre. - Peut-être vaudrait-il mieux lui montrer !! Patrice semble réfléchir à la proposition de son amie, finalement il se rallie à son idée et soupire fortement en prenant le jeune rouquin par les épaules. - Te sens-tu capable de nous suivre jusqu’à la clairière où l’avion de tes parents s’est abattu ? - Bien sûr !! Mais pourquoi tant de mystères ? - (Camille) Nous ne savons pas quelle sera ta réaction Florian et il vaut mieux que tu sois près de ceux qui pourront t’aider, tu comprends ? - Vous parlez des entités ? Sont-elles en rapport avec cette mauvaise nouvelle que vous ne voulez pas me révéler ? - (Patrice) En quelque sorte, oui !! Sans elles nous n’en serions pas là ni les uns ni les autres !! - Alors allons-y !! De toute façon j’avais prévu de m’y rendre aujourd’hui !!! ***/*** « Deux heures plus tard » Le sentier menant au lieu de l’accident ne permet pas d’être plus de deux personnes l’un à côté de l’autre et c’est donc en file indienne dans un silence quasi-total que tous suivent Okoumé qui évite de se retourner sur eux tellement son cœur se serre d’appréhension au fur et à mesure qu’ils approchent de leur destination finale. Plus une parole ne sort des lèvres de Camille et de Patrice et ce malgré les nombreuses interrogations venant de leurs amis qui s’inquiètent de l’atmosphère de morosité qui s’est installée depuis qu’ils les ont vus parler avec Florian et qui plombe cette journée pourtant bien commencée. Antonin reste en retrait derrière Thomas et Florian, sentant bien que ses deux amis éprouvent le besoin de n’être que tous les deux. Patricia s’en aperçoit et s’approche de lui pour le prendre doucement par la taille, son instinct féminin lui dictant ses gestes afin d’apporter un peu de réconfort à son ami. - Quelque chose me dit que ce que nous allons découvrir là-bas n’apportera rien de bon !! - J’ai peur « Pat » !! Tu ne peux pas savoir à quel point !! - Moi aussi « Tonin » !! Même si je n’ai aucune idée sur ce qui me met dans un état pareil !! - C’est la gravité de Florian qui nous fait ça, tu sais ce qu’il craint le plus depuis des années ? - (Patricia) Non !! C’est quoi ?? - De mettre les pieds dans cet endroit justement et il pense que quelque chose lui arrivera, il semblerait bien qu’il ait eu raison sur ce point-là tu ne crois pas ? - (Patricia) C’est juste de l’appréhension parce que ses parents sont morts ici et je le comprends bien, mais de là à croire qu’il lui arrivera quelque chose !! - Pourquoi personne ne sourit alors ? - (Patricia) C’est juste parce que nous nous laissons tous entraîner par ce qu’il ressent, nous n’avons jamais vu Florian comme ça et c’est sans doute ce qui nous pèse en ce moment. - J’aimerais tellement que tu aies raison !! ***/*** - (Thomas) Peut-être que nous devrions faire demi-tour ? Je n’aime pas l’atmosphère qui règne parmi nous en ce moment tu sais !! - Patrice voulait me dire quelque chose tout à l’heure et Camille l’en a empêché, j’ai un mauvais pressentiment qui conforte ce que j’ai toujours craint en venant ici. - (Thomas) Il parlait de quoi ? - D’une mauvaise nouvelle à m’annoncer, rien que ça !! - (Thomas) Et c’est tout ? - J’ai cru comprendre que c’était en rapport avec l’entité que j’ai eu si longtemps dans la tête, mais rien ne dit que ce soit ça !! Juste que les paroles de Patrice me l’ont laissé penser. - (Thomas) Peut-être s’agit-il d’un truc tout bête !! Je ne sais pas moi !! Quelqu’un est peut-être passé ici pour tout foutre en l’air !! - Comme quoi par exemple ? Nous sommes au milieu de la jungle et il n’y a rien par ici, à part l’épave de l’avion et les fameuses pierres. - (Thomas) C’est peut-être ça la mauvaise nouvelle, quelqu’un qui aurait détruit l’épave ou barboter les pierres !! J’ai cru comprendre que les Nord-Coréens sont passés par ici !! Ils ont sans doute profané ce lieu que les Massaïs croient sacrés, de toute façon tu l’as dit toi-même, il n’y a rien d’autre !! J’ai comme un déclic dans ma tête. - Tu oublies les arbres ? 2eme ANNÉE Pâques : (127/127) (Afrique) (Dimanche) (La fin d’un rêve) (fin) - (Thomas) Quoi les arbres ?? - Tu te rappelles ce que nous avons appris sur mon « Don » ? - (Thomas) Merde !! Tu veux dire… - Exactement !! Imagine s’ils sont venus passer la nuit ici avec ce froid ? - (Thomas) Tu penses réellement que ceux que tu as soignés dépendent encore après tout ce temps de ces arbres qui auraient reçu leurs blessures ou leurs maladies ? - Ça se tient, non ? - Mais alors ça signifierait que l’un ou plusieurs d’entre nous redeviendraient comme avant, c’est bien ce que tu veux me faire entendre par là ? - C’est à ça que je pense en effet !! - (Thomas) Regarde nos amis « Flo » !! Ils sont tous en bonne santé !! Tu vois bien que tu te fais de la bile pour rien. - Tu oublies juste un truc « Thom » !! Ils ne sont pas tous avec nous en ce moment !! - (Thomas) Quelqu’un nous aurait prévenus s’il était arrivé quoi que ce soit à l’un d’entre eux, tu ne crois pas ? - C’est justement ce que voulait faire Patrice figure toi. ***/*** « Un peu en arrière sur la piste » Aurélien et Guillaume soutiennent leur mère à tour de rôle pour l’aider à progresser sur cette piste taillée au coupe-coupe au milieu de la jungle, Frédéric souffre également de ces longues heures de marche et regrette de ne pas faire plus de sport, ce qui lui aurait été bien utile aujourd’hui. Il sourit à Flavien qui l’aide en lui tendant la main lors des passages difficiles, impressionné par la carrure de ce jeune homme qui ne semble pas affecté le moins du monde par la fatigue. Damien du moment qu’il est auprès de son Mathis ne réclame rien d’autre et apprécie l’aide qu’ils s’apportent mutuellement alors que leurs mollets commencent à se faire sentir douloureusement, peu habitués à marcher ailleurs que sur le bitume des trottoirs. Tout ça pour dire que tous n’attendent plus que d’être enfin arrivés, en grimaçant déjà à l’idée de refaire le même chemin pour le retour. Ils sont loin derrière Florian pour se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond et si leurs traits marquent également la crispation, c’est surtout à cause de la fatigue qui commence à se faire sentir. C’est donc avec un énorme ouf de soulagement qu’ils entrent à leur tour dans cette clairière qui semble être l’endroit où ils se rendaient. Un cri venant du fond du cœur leur glace alors le sang. ***/*** « Quelques minutes plus tôt, au-devant de la colonne » Okoumé aperçoit enfin l’orée de la clairière, quelques dizaines de mètres encore et il pénètre le premier dans ce lieu devenu pour lui sacré, suivi de près par la colonne humaine qui découvre l’endroit pour la première fois avec des yeux ronds devant l’aspect étrange des arbres qui ceinturent l’espace libre où ils se tiennent. ***/*** Mon regard se porte autour de moi, je repère l’amas de pierre et son aura qui trouble l’air ambiant, je capte également les vestiges du fuselage de l’appareil que le temps ronge inexorablement. Un pincement au cœur de me retrouver là où mes parents sont morts, seuls ces débris restent les témoins de ce cauchemar qui a brisé le destin de plusieurs familles dont la mienne et je sens les larmes couler sur mon visage à la pensée de tout l’amour que je n’aurai jamais connu ni donné. L’image de mes grands-parents me vient alors, sans eux que serais-je devenu ? Eux qui ont pris une place immense dans ma vie et que j’aime par-dessus tout. J’essuie mes larmes d’un geste de la main, reprenant ensuite celle de mon Thomas qui tourne son visage vers moi marqué lui aussi par ma peine et ses larmes montrent à quel point il comprend ce que je ressens en ce lieu qui pour moi est comme un tombeau où reposent ceux à qui je dois la vie. Patrice et Camille rejoints par Dorian et Gérôme s’approchent de nous, bouleversés eux aussi en me fixant avec une telle intensité que j’en frissonne d’appréhension. Du coin de l’œil j’aperçois mes amis qui arrivent encore, je souris un bref instant en voyant Damien et Mathis clopiner en se tenant l’un à l’autre, bientôt suivi par le reste de la fratrie et de ceux qui ont par leur gentillesse de chaque instant tenté et très certainement réussi à ce que je me sente chez eux comme dans mon foyer, prenant la place de ceux qui gisent ici et que je n’ai jamais connus. Patrice me prend le bras, ce qui me renvoie tristement au présent et d’un geste tremblant il me montre un point précis où j’aperçois les restes d’un feu de camp devant deux troncs aux entailles récentes que les mousses n’ont pas encore colonisées et qui de suite m’interpellent au point où mon cœur devient douloureux. Quelque chose dans ma tête se débloque enfin, me faisant comprendre que la boucle se referme pour revenir à la même sinistre réalité de ce que je suis et d’avoir perdu à nouveau même dans ce rêve ceux qui étaient le seul vrai lien avec cette vie qui n’en était pas une. Un cri de détresse s’échappe alors de mes lèvres quand tout devient noir et que mon ouïe entende de nouveau ce son qui depuis des années fait partie intégrante de ma vie. Bip… Bip… Bip… FIN
Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 5 & fin du livre 2 ) - laurentdu51100 - 07-09-2020 En mémoire de mon cousin Pascal qui a vécu exactement ce que révèle l’épilogue et qui est décédé juste avant sa 18ème année. « Épilogue » ***/*** Bip… Bip… Bip… - Noonnnnnn !!!!!!! Bip… Bip… Bip… ***/*** « Aix en Provence, quartier résidentiel » La chambre est restée telle quelle depuis tout ce temps, une femme rousse, encore très belle, proche de la cinquantaine reste sur le pas de la porte comme elle le fait plusieurs fois par jour depuis maintenant plus de deux ans. Son visage aux yeux d’un vert profond est marqué par un immense chagrin, observe chaque millimètre de la pièce comme si elle la voyait pour la première fois. Pourtant la chambre est belle quand comme ce matin, le soleil du printemps y darde ses rayons et rien ne laisserait imaginer qu’elle puisse inspirer un tel désespoir, une telle affliction. C’est de toute évidence la chambre d’un adolescent, les posters ainsi que quelques jouets datant de l’enfance prouvent que son occupant aime à se raccrocher aux choses d’un passé l’ayant certainement rendu heureux et lui laissant un vif souvenir de plaisir quand son regard se porte sur eux. Il y a sur une grande table dans un coin de la chambre, tout un chapiteau en miniatures représentant un cirque avec ses animaux, ses acrobates, lanceurs de couteaux et ses clowns, au-dessus sur une étagère sont rangées avec soin des cassettes de séries télé médicales qui semble-t-il doit être la passion du jeune garçon habitant les lieux. Des posters sur tous les murs montrent divers pays, l’Afrique avec sa jungle luxuriante, le Japon avec son palais impérial et beaucoup d’autres encore, montrant l’intérêt manifeste du garçon pour tout ce qui est la nature et l’architecture dans le monde entier. Reste l’armoire basse sur laquelle trône des dizaines de photos représentant des mannequins vedettes que ce soient filles ou garçons, tous jeunes et plus beaux les uns que les autres. La femme s’essuie les yeux et referme doucement la porte en soupirant profondément, sachant pertinemment qu’il n’y a aucune chance que son fils revienne un jour dans cette pièce qu’il aimait par-dessus tout et qui a représenté son seul univers toute sa vie durant. ***/*** « Clinique privée, Aix en Provence » L’infirmière comme plusieurs fois chaque jour depuis qu’il est là tandis qu’elle est de service, vient faire la toilette et changer les perfusions qui nourrissent le jeune garçon au corps famélique allongé sur le lit. C’est toujours avec une énorme émotion qu’elle entre dans cette chambre, car son occupant qui va bientôt avoir dix-neuf ans a de quoi l’attendrir ; Les malheurs qu’il a rencontrés depuis le début de sa vie feraient pâlir n’importe qui, même ceux les plus endurcis par le destin. ***/*** Ça a commencé dès l’âge de dix-huit mois quand ses parents se sont aperçus qu’il régressait physiquement alors que jusque-là, il se comportait comme un bébé normal et commençait même à faire ses premiers pas. Les différents et multiples examens découvrirent finalement que l’enfant souffrait de myopathie et que son état allait s’aggraver d’année en année, car la maladie s’attaque aux muscles et aux nerfs en ne laissant qu’un cerveau sain complètement déconnecté du corps une fois en phase terminale. À ses seize ans le jeune garçon ne pouvait déjà plus se passer de l’appareillage compliqué qui le maintenait en vie malgré son corps affreusement atrophié. Pourtant la joie toujours égale, l’intelligence hors du commun et la gentillesse de cet enfant, souvent perdu dans ses pensées à s’inventer une vie où il serait comme tout le monde, rendaient ses proches et le personnel médical s’occupant de ses soins complètement dingue de lui, en parlant même au sein de leur propre famille comme s’il en faisait partie intégrante. C’est Damien Viala le jeune homme embauché à temps plein par ses parents qui l’a découvert un matin plongé dans un coma profond, seulement maintenu en vie grâce au respirateur et autres machines qui prennent en charge depuis plusieurs années déjà ses fonctions vitales. Ce coma est arrivé dès l’annonce d’une bien triste nouvelle, certainement celle qui le lui a déclenché en annonçant le décès de ses grands-parents qui pour lui comptaient plus que tout au monde. Ce soir-là, pour la première fois de sa vie pourtant marquée par le sort, il a perdu son sourire et sa joie de vivre, ses yeux ont alors déversé les larmes d’une détresse immense. Ses dernières paroles furent un déni surprenant de la réalité qui mirent ses parents dans un état de choc dont ils se seraient volontiers passés, les derniers événements étant déjà bien suffisamment triste sans ça. ***/*** L’infirmière entre donc dans la chambre du jeune rouquin et sent son cœur faire un bond dans sa poitrine opulente quand elle aperçoit ses yeux verts braqués sur elle. - Oh mon Dieu !! Te voilà revenu parmi nous !! - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Où sont tous mes amis ? - Tes amis ? Quels amis ? - J’étais avec eux dans la clairière et puis je me suis retrouvé soudainement ici !! - Mais c’est impossible voyons !! Ça fait plus de deux ans que tu es dans cette chambre. - Mais je vous assure que j’y étais !! - C’est ton esprit qui a créé ça, je ne suis pas suffisamment calé dans l’étude du cerveau mais je ne vois que cette explication ; je vais prévenir le docteur qui te suit que tu t’es réveillé, tu pourras mieux lui expliquer ce que tu ressens. L’infirmière ressort alors et reste un moment dans le couloir sans bouger, l’émotion est trop forte et ses yeux larmoient suffisamment pour qu’elle recherche un mouchoir dans sa poche. Elle reprend finalement son chemin et entre dans le bureau du responsable de service qui voit bien à son visage que quelque chose vient de la perturber au plus haut point. - Oui !!! Qui a-t-il ? - C’est le jeune Florian monsieur !! Il vient de se réveiller !! - (Le médecin se lève d’un bond) Non !!! Vous a-t-il paru entièrement conscient ? - Oui docteur !! Mais ses propos sont bizarres !! - Que vous a-t-il dit ? - Il m’a parlé d’amis avec qui il était et aussi d’une clairière où il se serait trouvé !! - (Le visage du médecin s’éclaire) Ça expliquerait tout alors !! J’aurais dû y penser, mais ces cas sont si rares que j’ai toujours cru jusqu’alors que c’était une ineptie sortie par les psys dans le seul but de tenter d’expliquer l’inexplicable. (Le médecin reste songeur) Pourtant l’activité anormale de son cerveau pendant ces deux longues années aurait dû me mettre sur la voie !! Le médecin sort de son bureau pour aller tout droit vers la chambre du jeune patient, il n’est pas sûr que son réveil soit une bonne chose car de toute façon il ne reste plus beaucoup de temps à son corps avant qu’ils ne puissent plus rien y faire pour le maintenir en vie et qu’il s’éteigne. Il aurait mieux valu qu’il ne se réveille jamais finalement, autant pour sa famille que pour Florian lui-même qui devait bien se rendre compte de ce que sa vie avait d’ennuyeuse, enfermé dans un corps mort avec pour seules joies les quelques visites qu’il avait, de ses grands-parents essentiellement et des promenades que son baby-sitter et de surcroît meilleur ami, essayait de lui organiser quand il ne faisait pas trop mauvais temps. Pour le reste, son intelligence aidée par ses lectures et ses longues heures passées seul devant la télévision, l’amenait souvent dans un imaginaire digne des meilleurs récits de fantasy qu’il racontait ensuite à Damien, celui-ci l’écoutait toujours subjugué d’autant d’imagination venant d’un garçon ne connaissant rien ou presque de la vie de tous les jours. Le médecin entre dans la chambre et ne peut s’empêcher de sourire devant les yeux toujours rieurs qu’il retrouve identique à ses souvenirs. - Eh bien dis donc !! On peut dire que tu nous as fait une sacrée frayeur toi !! - Pourquoi me suis-je retrouvé ici ?? J’étais si bien avec tous mes amis. Le médecin met en route son dictaphone, le pose sur la tablette près du lit et rapproche une chaise pour s’installer à côté du jeune homme dont seuls les yeux paraissent en vie mais qui le fixe avec une troublante intensité. - Raconte-moi ça si tu veux bien !! Florian lui conte alors cette vie merveilleuse qu’il vient de vivre, ses amis, ses amours, le « Don » fabuleux qui lui permettait de sauver les vies et de faire remarcher les infirmes. Les animaux qui l’aimaient et le défendaient contre ses ennemis ainsi que les recherches qu’il a menées à bien pour guérir les maladies. Les heures passent, Florian intarissable conte toutes ses péripéties de toutes ses merveilleuses années que son imaginaire, il s’en rend bien compte à présent, lui a fait vivre. Le médecin tour à tour ressent les sentiments du jeune homme, ils pleurent et rient tous les deux, pris avec le jeune rouquin dans ses émotions les plus fortes. ***/*** « Quelques jours plus tard » La voix du jeune homme devient de plus en plus inaudible au fur et à mesure qu’il arrive au terme de son récit, le médecin suit des yeux depuis un moment déjà les courbes de l’encéphalogramme qui s’aplanissent petit à petit et comprend que le terme de sa vie est atteint. - La lumière !! Ils m’appellent docteur !! Mes amis !! Ils sont tous là dans la clairière à m’attendre !! Ils me tendent les bras !!! Thomas !! Raphaël !! Éric !!! Yuan !!! Antonin !!! Et tous les autres, ils me demandent de les re… join… dr… e ! La voix se tait, le graphisme de l’encéphalogramme devient plat. Le médecin attend quelques instants puis coupe l’alimentation de tous les appareils. Son visage est baigné de larmes quand il lui ferme les yeux et lui recouvre le visage avec le drap du lit. Il arrête le dictaphone et regarde l’heure, s’étonne d’avoir passé encore ce jour-là tout l’après-midi et la nuit entière à l’écouter raconter cette vie merveilleuse qu’il a imaginée durant ses deux longues années de coma. Une fois dans son bureau, il décroche le téléphone et compose un numéro qu’il connaît de longue date. - Allô madame De Bierne ? Ici le docteur Frédéric Viala !! ***/*** - (Hellène pâlit) Il est arrivé quelque chose à Florian docteur ??? ***/*** - C’est terminé Hellène !! Il s’est éteint avec le sourire. Je te ferai écouter son histoire et tu comprendras qu’il était heureux et impatient de… « repartir ». Une fois raccroché, Frédéric va se rafraîchir quelques instants le visage, profitant de ce moment pour remettre sa chevelure en ordre et satisfait du résultat, il retourne à son bureau où il allume son PC et ouvre une page Word. Il place le dictaphone près de lui et écoute quelques bribes de phrases, il stoppe le défilement de la bande et pose ses doigts sur le clavier en reniflant un grand coup sous l’émotion de ce qu’il compte faire. En lettres majuscules et en centrant la phrase sur la page, il écrit alors le titre du récit qu’il fera connaître au plus grand nombre par les réseaux sociaux en souvenir de cet enfant si attachant et qui a passé sa vie à rêver à des joies qu’il ne pourrait jamais connaître. Ses doigts courent alors sur le clavier comme possédés par une étrange illumination et s’apprêtent à y passer de longues heures tant qu’il ne sera pas parvenu au terme de ce récit ; sachant pertinemment qu’il ne pourra décrocher une fois commencé. « LE DON DE GUÉRIR » Chapitre 1 : L’accident L’avion survolait la jungle africaine depuis déjà plusieurs heures, à l’intérieur……………………… FIN A suivre bientôt Livre 3 |