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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 2) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (105 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Résidence d’Hassan) (suite)


L’intendant l’attendait dans le couloir, pour le conduire à ses appartements dès sa sortie du bureau d’Hassan ; Christophe le suit donc dans les méandres de cette « résidence » qui lui paraît plus ressembler à un hôtel qu’à une maison.

Ils arrivent dans un couloir qu’ils traversent et l’intendant stoppe devant une large porte, qu’il ouvre en priant de la main Christophe d’y entrer.

- Voilà vos appartements monsieur !
- Merci beaucoup ! Pourriez-vous m’indiquer où je pourrai trouver le jeune prince pour ses soins ?
- Son altesse Amid a ses appartements à côté du vôtre, monsieur, c’est la porte juste en face.
- Ah !! Très bien alors !! Merci.
- En cas de besoin, vous n’aurez qu’à décrocher n’importe quel téléphone de la résidence en composant le zéro et vous serez mis automatiquement en contact avec quelqu’un du service.

Christophe le regarde s’éloigner en pensant qu’il se retrouve dans un autre monde et qu’il a la chance d’y être du bon côté, il entre et referme derrière lui puis bug quelques secondes devant la magnificence du lieu.

Tout respire le luxe dans cet endroit, un luxe qui ravit le regard sans être trop clinquant.

Un luxe alliant le confort au plaisir visuel et Christophe en a les yeux qui luisent de contentement, son logement est digne d’un prince et jamais il n’aurait pensé en avoir un comme ça un jour.

Ses valises et son sac à dos sont posés dans le couloir face au salon qu’il vient d’admirer, deux autres portes qu’il s’empresse d’ouvrir avec la curiosité d’un gamin devant les cadeaux au pied du sapin.

La première lui dévoile une salle de bains tout en marbre avec une douche italienne et tout ce qu’il faut pour prendre soin de son corps tout en se délassant.


La deuxième s’ouvre sur une chambre avec de grandes baies vitrées très lumineuse, le même luxe que les autres pièces rend celle-ci particulièrement agréable et Christophe ne doute pas un instant y passer des nuits extraordinaires, ne serait-ce qu’en tapotant sur l’épais matelas du lit qu’il s’empresse ensuite d’essayer en se jetant dessus et en se faisant rebondir comme sur un trampoline.

Une dernière porte dans la chambre lui dévoile les toilettes tout en marbre elles aussi et sentant bon le frais, Il sourit malgré lui en se disant que ce ne sera sans doute pas toujours le cas.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

Christophe retourne vers l’entrée et ouvre la porte, y trouvant une femme en tenue de soubrette qui le regarde avec une petite moue appréciatrice.

- Oui ???
- Je viens aider monsieur à défaire ses bagages.
- Ce sera inutile, merci !! Je le ferai moi-même, ce n’est pas pour ce qu’il y a à ranger.

Une petite grimace de déception marque un bref instant le visage de la femme.

- Bien monsieur ! N’hésitez pas à m’appeler s’il vous manque quelque chose, je m’occupe de cet étage.
- Entendu ! Pas de problèmes.

Christophe la regarde repartir en souriant, il préfère qu’elle ne voie pas son linge car il est loin d’être en harmonie avec le reste de la maison et une certaine gêne lui vient soudainement en pensant qu’il devra refaire rapidement sa garde-robe.

Au vu du salaire qu’il va recevoir chaque mois, il retrouve vite le sourire en se disant que dès sa première paie, il aura largement de quoi mettre les trois quarts de ses habits à la poubelle.

Maintenant, il n’a pas trop envie de se mettre au rangement et préfère rendre visite à Amid qui lui manque déjà alors que ça ne fait que quelques heures à peine qu’ils se sont quittés.

Christophe sort alors de « chez lui » et s’arrête un moment en cherchant une clé qui pourrait lui permettre de condamner l’accès à son logement.

Il repense seulement alors qu’il est dans une maison et que ce n’est pas vraiment dans les usages d’y mettre des serrures à chaque porte.

Il frappe à la porte qu’on lui a indiquée comme étant celle des appartements d’Amid et il entend une voix lui semblant lointaine l’autorisant à entrer, ce qu’il fait avec empressement.

Une même surprise l’attend quand il entre dans la suite princière, surprise mêlée d’une certaine émotion quand il constate que l’appartement où il est, est exactement le même que celui qu’on lui a attribué, ne serait-ce la couleur des tentures et du cuir des sièges du salon qui différent.

Il pourrait croire être revenu dans la sienne et ça lui va droit au cœur d’être autant considéré dans cette maison que le jeune prince lui-même.

Christophe se dirige directement dans la chambre où il sait y trouver son ami et le voit en effet allonger confortablement sur le lit, tenant un livre à la main.

Amid a alors un énorme sourire de contentement quand il voit qui lui rend visite.

- « Chri » !!! Te voilà enfin !!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (106 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Résidence d’Hassan) (fin)


Christophe en entendant ce cri sorti du cœur, s’avance rapidement et embrasse son prince avec passion.

Tellement d’ailleurs qu’Amid en lâche son livre pour pouvoir se pendre à son cou et lui rendre son baiser bouillant.

- (Amid) On va être toujours ensemble maintenant !! Tu te rends compte du bonheur que ça va être ?
- Laisse-moi un peu de temps pour m’y faire Hi ! Hi !
- Tu as fait quoi tout ce temps ?
- Ton père m’a convoqué dans son bureau pour discuter et ensuite on m’a montré où j’allais loger.
- Ton appart te plaît ?

Christophe se retient de rire.

- Faudra bien que je m’y fasse tu sais, j’avais l’habitude d’être à l’étroit. Je vivais dans un petit studio où il fallait tout le temps ranger pour pouvoir circuler un tant soit peu.
- (Amid étonné) Mais !! Mon père m’avait dit qu’il te mettrait au même étage que moi et je pensais que toutes les chambres étaient les mêmes !! Je ne supporterai pas que tu sois logé avec la domesticité !!

Les yeux du jeune prince brillent de tristesse.

- Tu vas venir immédiatement partager cet appart avec moi et j’en connais un qui va m’entendre !!

Christophe regarde son ami avec un énorme étonnement dans les yeux, il ne voit vraiment pas ce qui a pu le mettre dans un tel état et il ne lui semble pas que ses paroles lui aient laissé penser un seul instant qu’il n’appréciait pas son nouveau logement.

Il voit les larmes coulées sur les joues d’Amid et il le prend dans ses bras en le serrant très fort.

- Pourquoi tu pleures ? Je serai très bien où on m’a installé ? De toute façon peu m’importe dès l’instant que je reste avec toi. D’ailleurs tu es très bien dans cet appart toi aussi, alors je ne vois pas où est le problème ?

Amid ne comprend plus rien.

- Mais tu viens de me dire que ta chambre était trop petite ?
- Mais non !! Je disais juste qu’il allait falloir que je m’habitue parce qu’où je vivais, ce n’était vraiment pas grand. Tu as cru que je n’étais pas content de ma nouvelle chambre ? Enfin ! Disons plutôt mon nouvel appartement.

Amid comprend alors le quiproquo et retrouve le sourire, ses lèvres se collent à celles de Christophe et le jeune prince lui fait passer tout l’amour qu’il ressent pour lui dans ce simple baiser qui envoie le jeune infirmier dans une joie immense.

Il s’allonge alors tout contre lui en faisant attention à ne pas faire de mouvements trop brusques qui risqueraient de mettre à mal sa colonne encore fragile.

- Gros bêta va !! Jamais je ne me plaindrais de quoi que ce soit du moment que tu m’embrasses toujours comme tu viens de le faire.
- Je t’aime « Chri ».
- Moi aussi je t’aime et c’est pour ça que j’ai choisi de te suivre partout où tu iras.
- Si tu n’étais pas venu, je serai resté tu sais, j’en avais déjà parlé avec mon père.

Christophe ressent à son tour ses yeux se mouiller sous l’aveu.

- Tu aurais fait ça pour moi ?
- Tu sais « Chri » ? Avant que Florian n’arrive, je crois avoir passé les plus mauvais moments de ma vie à attendre de savoir pour nous deux.

Christophe a la gorge tellement nouée qu’il préfère s’occuper plutôt que de tenter une réponse qui ne sortira pas sans qu’il s’effondre à son tour.

Il passe alors dans la salle de bains préparer le nécessaire pour la toilette de son ami et revient le chercher en le prenant doucement dans ses bras, le cœur encore lourd de toutes les émotions qui l’assaillent.

Amid ne dit pas une parole, voulant ainsi respecter le silence dont il comprend bien la raison et se laisse transporter et déshabiller en silence.

Le contact des mains douces sur son corps lui déclenche l’érection dont il ne fait maintenant même plus attention tant elle lui semble naturelle.

Christophe s’en aperçoit aussitôt et sourit devant cette preuve manifeste du désir de ce jeune homme qui s’offre à sa vue sans pudeur, il termine de lui ôter ses vêtements et le pose délicatement comme s’il était prêt à se briser au moindre heurt.

Amid apprécie ces gestes doux et lui sourit amoureusement en lui tendant les bras.

- Tu viens ?

Christophe amusé cette fois en voyant le gland dressé sortir de la masse de mousse du bain.

- Pourquoi c’est porte ouverte aujourd’hui ?

Amid éclate de rires car il comprend bien l’allusion.

- Idiot va !! Hi ! Hi !

Puis d’une voix chaude et rauque, montrant dans son ton toute son envie de sentir son corps nu contre le sien.

- Viens !!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (107 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Des « témoins » encombrant)


Aix en Provence : hôpital civil.

L’infirmière fait un petit signe en guise de bonjour aux deux policiers en faction dans le couloir ; elle entre dans la chambre en poussant son chariot devant elle et tout naturellement actionne le dispositif prévenant des soins en cours.

Les deux hommes occupant la chambre sont encore sous l’effet du tranquillisant qui leur évite de trop souffrir des blessures dont ils sont couverts et dorment sereinement en attendant d’être suffisamment remis pour être transféré à la prison de Marseille où ils seront incarcérés et interrogés.

Le chariot vient se placer entre les deux lits et l’infirmière prend en main une seringue avec un sourire cruel dans le regard.

Elle tire ensuite sur le piston pour la remplir d’air et la plante dans la carotide du premier homme pour la vider dans l’artère et passer au suivant qui a droit au même traitement.

Elle surveille ensuite le pouls des deux hommes jusqu’au moment où ceux-ci s’arrêtent et elle quitte la chambre toujours aussi tranquillement pour passer à la deuxième chambre tout en souriant aux deux policiers qui ne voient en elle qu’une jeune femme accorte qui fait son travail.

Cinq minutes plus tard, après avoir fait subir le même sort horrible aux deux autres patients, elle s’éloigne tout aussi calmement qu’elle était arrivée et se débarrasse du chariot sitôt l’angle du couloir passé pour s’éclipser comme elle était venue et monter à l’arrière d’une fourgonnette garée non loin et qui démarre aussitôt pour se perdre dans la forte circulation de cette fin de matinée.

***/***

Une heure plus tard.

La relève arrive en même temps que le chariot apportant les repas des malades de l’étage.

Les deux policiers se lèvent en souriant à leurs collègues, quelques phrases pour prendre les consignes et savoir si un problème quelconque est survenu pendant leur garde, puis les deux hommes laissent leurs remplaçants visiblement pas mécontents d’avoir terminé leur journée.

Le premier arrive près de l’ascenseur et se fige devant le chariot resté au milieu du couloir, il s’approche et voit tout de suite la seringue posée telle quelle avec des traces de sang sur l’aiguille.

- Merde !!!! On s’est fait avoir !!!

Les deux policiers rejoignent leurs collègues qui s’étaient levés en entendant l’exclamation de surprise.

Ils se précipitent tous les quatre dans la première chambre et la vision qu’ils en ont est lourde de conséquences, les deux patients gisent morts dans leur lit.

Même scénario dans la seconde chambre où le constat du décès des deux pensionnaires et très vite rendu, les policiers se regardent effarés qu’un tel acte se soit déroulé en plein jour, au nez et à la barbe de deux d’entre eux.

***/***

Maurice raccroche son téléphone le visage livide, lui-même n’aurait pu imaginer qu’un tel acte puisse se produire alors qu’il n’avait fait placer cette surveillance que dans le seul but qu’ils ne puissent quitter l’hôpital.

Cette réaction aussi rapide que définitive le laisse un instant sans réaction devant une telle cruauté et un tel manque d’humanité.

Déjà le « suicide » de l’équipe capturée au péage par ses hommes lui avait paru suspect, cette histoire d’empoisonnement volontaire alors qu’il lui a été certifié qu’une fouille méticuleuse avait été faite sur eux avant leur incarcération au centre de détention de Reims.

Incarcération provisoire dans l’attente de leur mise en accusation pour usurpation d’identité et détention d’armes.

Maurice se reprend et soupire un grand coup avant de mettre ses services en action et de prévenir les personnes de confiance qu’il juge bon d’être mis au courant.

Toute cette histoire commence à vraiment prendre des proportions qu’il n’aime pas du tout et son inquiétude s’amplifie quand à ce qu’il pourrait encore arriver dans les prochains jours et la rage vient supplanter l’expression d’incompréhension et d’horreur qu’il montrait jusque-là.

Douze morts en à peine une semaine, c’est déjà beaucoup ; beaucoup trop même et il ne doute pas que ça ne va pas s’arrêter là, quoi faire d’autre que ce qu’il a déjà mis en action ? Lui faire quitter le pays ? Les ordres sont clairs pourtant et l’interdiction est venue de haut, laissant entendre qu’il était trop précieux pour prendre un tel risque.

Maurice en voit bien une, la pensée qu’il vient d’avoir laissée apparaître un sourire sur son visage buriné par les ans.

Seulement cette idée est tellement folle que lui-même doute qu’elle puisse se réaliser et pourtant elle serait radicale, de ça il n’en doute pas un instant.

Plus il y pense et plus celle-ci lui semble la seule qui pourrait mettre un terme à ce début de conflit, car de ça il ne doute pas un instant que c’en soit bien un.

Conflit politique avec la Russie et son président tellement imbu de lui-même qu’il est prêt à aller jusque-là pour arriver à ses fins.

La seule difficulté pour que son plan puisse fonctionner, tient en une seule phrase.

« Comment les faire se rencontrer ? »



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (108 / 150) (Arabie Saoudite) (Joseph) (Nouvelle mission)


Joseph attend dans le grand hall du palais d’Hassan, un haut fonctionnaire de la sécurité lui a donné rendez-vous pour recevoir son rapport sur sa dernière mission et lui donner les instructions qui lui seront nécessaires pour mener à bien la suivante.

Son arrivée la veille à l’aéroport n’a pas manqué de l’interpeller, déjà à cause des militaires en surnombre qu’il a pu apercevoir et ensuite devant l’impressionnant groupe de personnes encadrées par la police du prince et qui attendent manifestement le prochain départ pour quitter le pays.

Le trajet de l’aéroport à l’hôtel et le lendemain de l’hôtel au palais suite à cette convocation rapide, l’a intrigué au plus haut point.

L’émirat d’habitude si calme, montre dans les rues de la ville une activité policière et militaire accrue qui sollicite sa curiosité naturelle.

La chaîne d’information lui en a révélé plus ou moins la cause, même s’il ne comprend pas très bien ce qui en a été l’élément déclencheur.

La rupture brusque des relations politiques ainsi que le renvoi de tous les ressortissants venant d’un des pays de l’est qu’ils soient Russes ou alliés de ceux-ci concomitant avec cette débauche d’uniformes dans les rues, ne lui dit rien qui vaille et c’est donc dans cet état d’esprit troublé, qu’il attend nerveusement qu’on veuille bien l’appeler pour le débriefing de sa dernière mission.

Un homme à haute stature qu’il reconnaît immédiatement apparaît et l’apercevant, se dirige droit vers lui le visage marqué par une préoccupation évidente.

- Bonjour Joseph, le voyage de retour n’a pas été trop pénible ?
- Bonjour excellence !! Fatiguant sans plus.
- Si vous voulez bien me suivre ? Nous serons mieux dans mon bureau pour parler.

Joseph connaît bien le chemin pour s’y être déjà souvent rendu et il n’est donc plus autant impressionné par la magnificence du palais, démontrant l’extrême richesse du pays.

Une fois installé confortablement face à son interlocuteur, Joseph sort de sa mallette un dossier qu’il dépose sur le plan de travail.

- Voici mon rapport votre excellence !! Je ne doute pas un instant qu’il va vous semblez incroyable, voire fantasque pour ne pas dire fantastique, mais je vous assure qu’il reflète l’exacte vérité à laquelle je me suis confronté.
- Son altesse m’en a déjà averti et de ce que j’en sais déjà, je me doute des raisons qui vous font me prévenir.
- J’ai également un… Disons… « Message » pour son altesse Hassan.
- Aurait-il un quelconque rapport avec la nécessité de faire revenir une certaine personne à un endroit bien précis, pour qu’il y prenne connaissance de recommandations sur ses actes à venir. Actes qui pourraient être néfastes s’il n’en connaissait pas toute la portée.

Joseph n’en croit pas ses oreilles, comment peuvent-ils être déjà au courant d’une chose qui s’est passé dans la confidentialité la plus totale ? À moins que le père Antoine n’ait eu le temps d’en informer qui de droit avant lui.

- C’est exactement le message que je devais rapporter à son altesse !!!
- Je vous saurai gré de me raconter tout ça dans le détail et de ne rien omettre, même ce qui pourrait vous sembler hors sujet.

Joseph retrace alors tout ce qu’il a vécu en Afrique depuis sa sortie d’avion, jusqu’à ce qu’il quitte le pays en compagnie du vieil ecclésiastique qui lui aussi était chargé du même message à délivrer au jeune garçon objet de sa mission.

Le haut fonctionnaire l’écoute sans jamais l’interrompre même si ce n’est pas l’envie qui lui manque au vu des mimiques interrogatives de son visage à certains passages particulièrement incroyables.

Une fois que Joseph a terminé son rapport verbal, un long moment de silence se passe avant que l’homme n’ouvre un tiroir et en sorte une enveloppe qu’il dépose devant Joseph et prenne en contrepartie son rapport écrit pour l’y glisser à l’intérieur et le refermer à clé.

- Voici la somme que nous vous devions, son excellence vous demande comme vous devez bien vous en douter, le plus grand silence sur tous les faits que vous nous avez rapportés.

Joseph empoche l’enveloppe sans l’ouvrir, marque de confiance qu’apprécie tout particulièrement son vis-à-vis.

Il pose ensuite ses mains sur ses genoux et attend la suite qui ne devrait pas tarder à lui être révélé.

- Vous sentez-vous prêt pour une autre mission ? Beaucoup plus dangereuse cette fois-ci je vous en avertis par avance. Elle sera rémunérée à sa juste valeur, disons un million de dollars américains ou l’équivalence dans la monnaie du pays qui vous conviendra le plus.
- (Joseph trésaille) Et où dois-je me rendre pour une telle somme ?
- (L’homme sourit) Je pense que vous devez bien vous en doutez, connaissant votre valeur, je ne vous ferais l’affront de croire à votre ignorance.

Joseph sourit à son tour et s’incline légèrement en marque de respect.

- Et que devrais-je y faire une fois rendu là-bas ?
- Tuer un homme !!! Ou du moins le rendre définitivement inoffensif, à vous de voir ce qui vous semblera le mieux pour votre conscience.

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (109 / 150) (Arabie Saoudite) (Joseph) (Nouvelle mission) (fin)


Joseph fixe un instant son interlocuteur dans les yeux, le temps nécessaire pour lui de faire le point sur ces dernières paroles et de constater le sérieux de cette mission sur le visage impassible qui se tient assis devant lui.

- Qu’a fait cet homme pour mériter un tel châtiment ?
- Il a détruit une famille liée par le sang à notre prince et conspire actuellement contre une personne lui étant devenue un ami très cher.
- Parlons-nous de la même personne ?
- Très certainement oui !!
- Pouvez-vous m’en dire plus ?
- Seulement si vous acceptez cette nouvelle mission, vous comprendrez bien que dans le cas contraire il ne vous sert à rien d’en apprendre davantage.
- Très bien !! Je vous écoute !!

L’homme ouvre alors un second tiroir et en retire un dossier qu’il tend à Joseph.

- La famille détruite est celle de notre attaché d’ambassade, cousin de son altesse et qui a été assassiné récemment sur l’ordre de cet homme que nous savons être le nouveau chef des services secrets russes. Un plan machiavélique destiné à entacher le nom de son altesse Hassan et qui a eu pour triste issue l’assassinat de notre ambassadeur, de son chauffeur ainsi que de la famille de l’ex patron du KGB décédé lors d’un accident en mer. Une mère et ses deux enfants qui ont été également cruellement sacrifiés et dont notre prince a été accusé de vouloir sortir de force du pays.

La conversation se poursuit encore un long moment, Joseph comprend les enjeux de sa mission et voyant que son interlocuteur en a terminé de ses explications, il se lève, prend le dossier et s’incline en guise de salut pour prendre congé.

- J’aurais besoin de vos services et d’un temps de préparation avant de commencer cette nouvelle affaire.
- Nos services sont au courant et vous prêteront toute l’aide qui vous sera nécessaire. Mon prince voudra certainement savoir quand vous vous rendrez là-bas et le temps dont vous aurez besoin pour mener à bien cette mission ? Que devrais-je lui répondre ?
- Que quelques semaines devraient suffire.
- Ce délai me semble justifier !! J’en référerais donc à son altesse. Notre prince éprouve beaucoup de considérations envers vous Joseph, sachez qu’il en est de même pour moi et je vous souhaite une encore très longue collaboration avec nos services.
- Je vous remercie excellence, permettez-moi de vous laisser à vos occupations. Les miennes demandent déjà toute mon attention pour les mener à bien.

Une fois sorti du palais, Joseph rentre directement chez lui en commençant à tracer dans sa tête tous les écheveaux qu’il lui faudra inventer pour conduire à bien son travail et recevoir ce million de dollars qu’il aura alors amplement mérité.

Il passe plusieurs heures à lire et relire le dossier qui lui a été confié, jusqu’à le connaître par cœur et s’en débarrasser en le brûlant afin qu’aucune trace ne persiste.

Il note ensuite tout ce dont il va avoir besoin pour sa nouvelle identité et du rôle qu’il va devoir se créer pour avoir la possibilité d’approcher cet Igor qui doit s’être entouré de toutes les protections possibles et imaginables pour sa sécurité.

***/***

Igor fait un geste de la main, signifiant à la personne qui était avec lui dans son bureau qu’elle pouvait disposer.

Il vient de perdre six hommes pour rien et commence à croire qu’il y a une protection divine envers ce garçon.

Maintenant il ne pouvait pas prendre le risque qu’ils parlent et eux-mêmes devaient bien se douter, que leurs captures sonnaient leur arrêt de mort.

Reste encore deux phases d’action possible dont une est déjà enclenchée, Igor hésite encore à mettre son agent placé dans cet hôpital et centre de recherche militaire.

Celui-ci étant très utile, il serait regrettable d’avoir également à le sacrifier si ça devait également mal tourner pour lui.

- Si seulement je savais ce qu’a d’aussi exceptionnel ce garçon pour avoir droit à une telle protection !!! Je ne vais quand même pas devoir sacrifier tous nos agents en place dans ce foutu pays sans en connaître la raison ? Nous ne savons même pas s’il a une vraie valeur ou si c’est juste un leurre pour que nous nous découvrions au grand jour et permettre à ce Maurice Désmaré de se débarrasser de nos cellules d’espionnage implantées chez lui !!!

Igor enroule rageusement la carte de France posée sur son bureau. Il a inscrit dessus à côté du nom des villes, le nombre de chaque agent qu’il y dispose et il a rayé en rouge ceux qui ont déjà été victimes de cette affaire.

- Si j’ai raison et que c’est un coup de la DST, l’affaire est bonne pour eux !!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (110 / 150) (Aix) (Anthony) (Huitième jour) (Surprise de taille)


Anthony repose sa guitare et remercie les musiciens qui chaque jour l’acceptent avec plaisirs dans leurs répétitions.

De temps en temps Baptiste, Rémi ou sa chérie se joignent à eux, mais pas ce jour-là car ils sont tous partis en ville pour préparer le réveillon du lendemain.

Le chef d’orchestre l’aide pour quitter l’estrade quand il se bloque soudainement à la plus grande surprise du jeune homme qui manque de chuter, ne s’y attendant pas du tout.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Heu !! (Voyant le geste qu’on lui fait) Rien !! Tu veux rester encore un moment où je te reconduis à ta roulotte ?

Anthony entend des bruits inhabituels.

- Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe ?
- Heu !!! C’est le groupe qui va jouer demain soir pour la fête de Noël, ils viennent pour répéter un peu et voir comment le son passe sous le chapiteau.
- (Anthony étonné) Ah !! Parce que ça aura lieu ici ?
- Tu sais qu’il va y avoir du monde !!

Anthony hoche la tête en accord avec ses paroles et sourit.

- C’est vrai !! Et en plus il y a toute notre bande Hi ! Hi !
- Tu ne m’as pas répondu ?
- De quoi ? Ah oui !! Je vais rester un peu si ça ne te dérange pas.
- Assieds-toi alors !! Je repasserai dans un moment pour voir si tu n’as besoin de rien.
- (Anthony sourit) Merci, c’est gentil.

Le chef d’orchestre retourne rapidement vers Tony et celui dont la vue l’a fait sursauter, c’est la première fois que celui que tous appellent « le patron » dans le milieu est si près de lui et il se demande bien quelle mouche a piqué le sien de patron pour investir autant dans une soirée.

Tony comprend les questions qu’il se pose.

- Ils sont justes là cet après-midi pour Anthony, demain il aura une autre surprise car ce sont ses amis qui vont venir pour reconstituer leur groupe exprès pour le réveillon.

Le chef d’orchestre en faisant face à Johnny, car c’est bien de lui qu’il s’agit et qui étant toujours dans la région, a tenu à rencontrer ce jeune homme dont il a entendu la voix si déroutante.

- Vous lui voulez quoi à « Antho » ?
- (Johnny) Juste l’entendre chanter, pourquoi ?

Tony croit bon de préciser.

- C’est Florian qui lui a fait écouter un enregistrement.
- Vous connaissez « Flo » ???

Johnny est amusé cette fois.

- J’ai eu cet honneur oui !!
- Ah ! OK ! Je comprends mieux alors !
- (Tony) Comme je vous l’ai dit, ce n’est pas sûr du tout qu’il accepte de chanter. En général il ne le fait que quand il est avec ses amis, par contre quand il le fait !! Waouh !! Ça décoiffe !!

Johnny regarde le jeune homme et seulement s’aperçoit que son comportement est étrange.

- Je ne savais pas qu’il était aveugle ? Je comprends mieux votre geste de tout à l’heure.
- (Tony) S’il vous savait ici, c’est certain qu’il refuserait de se donner en spectacle.
- Eh bien gardons encore le secret un moment alors !!
- (Tony) Restez ici, moi je vais près de lui. Peut-être acceptera-t-il de chanter si je le lui demande, faites jouer votre groupe et je pense que s’il apprécie leurs qualités de musiciens, il ne verra pas d’objections à se joindre un moment à eux. Le chapiteau est vide alors ça devrait le rassurer.

Johnny rejoint ses musiciens et leur parle de façon à ne pas être entendu des gradins.

Pendant ce temps-là, Tony vient s’asseoir près d’Anthony pour engager la conversation.

- Ça va Anthony ? C’est rare de te voir sans quelques-uns de tes amis.

Anthony reconnaît la voix de Tony et sourit :

- J’avais envie de faire un peu de musique, il fait trop froid cet après-midi et je n’avais pas vraiment envie d’aller me cailler en ville.
- Tu serais d’accord pour nous faire plaisir à tous demain soir ? Le groupe de musicien que nous avons fait venir vient de nous annoncer que leur chanteur a une bronchite et ne pourra pas honorer son contrat. Je suis certain que Florian voudra se proposer mais bon !! Paraît qu’il n’est pas top dans ce genre de démonstration.
- (Anthony mort de rire) Pour ça c’est sûr Hi ! Hi !
- Alors !!!
- Il y aura qui ?
- Juste nous, le cirque est fermé et cette fête n’est que pour nous retrouver et fêter Noël en famille et entre amis.

Anthony sourit après un léger moment d’hésitation.

- Entendu alors Hi ! Hi ! Je ne vais quand même pas laisser « Flo » nous écorcher les oreilles toute la soirée.

La musique commence alors et Anthony écoute avec plaisir le morceau que le groupe entame en introduction.

Il sourit en reconnaissant le toucher particulier de certains des musiciens qui sont des professionnels de haut, pour ne pas dire de très haut niveau.

- Il est là ?


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (111 / 150) (Aix) (Anthony) (Huitième jour) (Surprise de taille) (suite)


- (Tony étonné) Qui ça ?
- Je pourrai citer le nom de la plupart de ses musiciens tu sais, en plus « Flo » m’a parlé de sa surprise à la fête de sa boîte et de la conversation qu’ils ont ensuite eue à mon sujet.

Tony soupire et avoue :

- Oui il est là !! Ça te dérange ?
- Tu crois quoi ??

Tony tente le tout pour le tout.

- S’il est venu, c’est parce qu’il a été fortement impressionné de t’entendre. Qui sait ce qu’il peut faire pour toi et tes amis, tu n’aimerais pas en faire ton métier ?
- Et être l’aveugle de plus dans le Show-business ? Merci bien !!
- Allons « Antho » !!! Tu n’y peux rien si tu es né comme ça !! Je pensais que tu le vivais bien et je m’aperçois que ce n’est pas le cas, tu m’en vois désolé pour toi mon ami. Je trouve quand même que c’est dommage de passer à côté d’une opportunité pareille, ça ne se présente pas si souvent dans la vie. Maintenant si c’est ce que tu veux réellement, je vais aller le lui dire.

Anthony sait reconnaître les paroles sincères quand il en entend et Tony lui a parlé avec son cœur, maintenant il connaît aussi comment il est et la timidité presque maladive qui le prend quand il se sait observé, une main vient alors se poser sur son épaule qui le fait sursauter.

Il n’a pas entendu arriver ses amis tellement il était obnubilé par les paroles de Tony, Alice l’embrasse tendrement sur la joue et le fait se relever pour la suivre.

- On est aussi impressionné que toi mon chéri, tu peux me croire sur parole. Seulement c’est la chance de ta vie et tu t’en voudras certainement plus tard de l’avoir laissé passer.

Baptiste est ému lui aussi.

- Et puis tu es mon grand frère et tu te dois de me montrer l’exemple, essaie au moins !! Juste une chanson et si ça ne va pas on arrête là, mais au moins tu auras essayé.

Anthony est encore très loin d’être convaincu mais se laisse emmener sur l’estrade où se trouvent les musiciens qui continuent à jouer comme si de rien n’était.

Alice lui met d’autorité un micro dans les mains et lui assène une petite claque sur les fesses qui amène le sourire à tous ceux qui voient son geste.

- Allez mon grand !! Montre leur ce que tu sais faire !!

Elle l’embrasse ensuite sur la joue.

- Courage mon chéri !!

Johnny fait alors un signe à ses musiciens qui enchaînent alors sur la chanson qui l’avait tant marqué en l’écoutant l’autre soir.

Anthony ne peut empêcher un sourire en sachant très bien qu’elle est celle que préfère sans contexte Florian et la pensée de son ami qui n’hésite jamais dans tout ce qu’il entreprend, sans la peur du ridicule qui amène souvent le fou rire de la part de ses amis, lui donne le courage nécessaire pour qu’il se lance et que sa voix résonne enfin et fasse vibrer d’une émotion intense, les personnes autour de lui.

- Angie !!! Annngiiiieee !!!………………….

Comme à chaque fois, les larmes s’écoulent des visages sans qu’il ne puisse s’en rendre compte.

Les musiciens et le chanteur pourtant habitués depuis de longues années de métier, n’y échappent pas eux non plus et l’instant de cette chanson qu’aucun bruit extérieur ne vient perturber, les laisse dans un bouleversement peu commun jusqu’à ce que la dernière note ne se termine et qu’un silence de cathédrale ne vienne la ponctuer comme la reconnaissance ultime d’un talent immense.

Anthony ressent l’atmosphère particulière, comme à chaque fois qu’il y met comme encore cette fois-ci tout son cœur.

Il sourit et comprend qu’il doit changer de registre, il se tourne alors vers le groupe et les harangue gentiment.

- Un peu de gaieté maintenant !! …..Je vais maintenant vous parlez d’une fille !!! Une fille que vous connaissez très très bien !!!! Vous voyez qui je veux dire !!!!

Les musiciens sourient et lancent l’intro.

- Gabrielle !!! …..Tu brûles mon esprit et ton amour…

Johnny écoute un moment puis prend un second micro et s’approche du jeune homme qui maintenant s’attaque à un de ses plus grands succès avec une voix tellement pure et dans le ton, qu’elle le laisse un instant stupéfait, jusqu’au refrain qu’ils entament alors en duo au plus grand plaisir de ceux qui assistent à ce concert improvisé.

- Oh !! Fini ! Fini pour moi !!! Je ne veux plus être l’esclave de tes nuits !! Dix ans de chaînes sans voir le jour, c’était ma peine, forçat de l’amour…



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (112 / 150) (Aix) (Anthony) (Huitième jour) (Surprise de taille) (fin)


Deux autres chansons ponctuent cet après-midi, Alice remonte alors sur l’estrade pour reprendre son chéri dans ses bras et le féliciter d’avoir passé outre à ses doutes et leur avoir donné autant de plaisir.

Johnny les regarde un moment avant de se décider lui aussi à exprimer ses pensées face à ce jeune garçon plein de talents et dont le physique avenant ferait très rapidement de lui une énorme vedette s’il en éprouvait tout simplement l’envie.

Il comprend aussi qu’il ne faut surtout pas le brusquer et se contente donc tout simplement, avec ses mots à lui, de lui assurer qu’il sera là le jour où il sera prêt et qu’il n’aura alors qu’à le lui faire savoir.

- (Anthony ému) Merci mais je ne veux pas en faire mon métier, chanter devant mes amis me comble amplement et je tiens trop à ma liberté. Je suis flatté d’avoir eu cette proposition et je m’en souviendrais comme une des plus belles qu’on m’aura faite soyez en assuré.
- Très bien !! Je n’insisterai donc pas !! Bonne chance jeune homme et surtout ne changez pas !! Allez les gars, nous devons être à Lyon ce soir !!

Anthony les entend remballer leurs instruments et pose la question qui lui brûle les lèvres.

- Ils s’en vont ?? Je croyais qu’ils étaient là pour le spectacle de demain soir ??
- (Baptiste étonné) Qui t’a dit ça ?? Ils sont juste venus pour toi et te faire cette proposition que tu viens de refuser.
- (Alice troublée) Tu aurais pu prendre le temps d’y réfléchir « Antho », ce n’est pas tous les jours qu’on te déroulera le tapis rouge tu sais ?
- Je suis trop bien avec vous tous et en plus je ne tiens pas vraiment à devenir comme eux, Tony n’est plus là ? J’aimerais bien lui dire deux mots.

Baptiste regarde autour de lui.

- Il est reparti on dirait bien, pourquoi tu veux lui parler ?
- Il va falloir qu’il m’explique comment il compte faire maintenant pour demain soir.

Baptiste sourit car bien sûr il est au courant.

- Bah !! Tu verras bien, nous n’y sommes pas encore.

Alice les écoute discuter la tête ailleurs, elle repense à cette première fois qui ne date pas de si longtemps que ça, où elle a enfin connu le plaisir suprême d’être aimé et honoré par son amoureux et le plaisir a été tellement fort, qu’elle en éprouve encore un immense frisson de joie quand elle s’en souvient.

C’était il y a deux nuits quand elle a senti une main plus que baladeuse caresser son corps et qu’elle a compris que cette fois-ci serait la bonne.

En effet Anthony cette nuit-là s’est fait beaucoup plus aventureux qu’à l’habitude et sa main s’est égarée dans des endroits beaucoup plus intimes, n’hésitant plus à aller là où ses envies de découvertes l’amenaient.

Quand ses doigts curieux sont entrés tout en douceur dans son intimité, celle-ci était déjà toute lubrifiée, prête à enfin connaître ce qui fera d’elle une femme et c’est d’un ton presque implorant dont elle ne se serait jamais crue capable, qu’Alice lui a alors demandé de la prendre.

Anthony devait être dans un état mental d’excitation particulièrement fort car il n’a pas hésité et s’est allongé sur elle en se frottant langoureusement contre son corps et en l‘embrassant avec une virilité qui l’a rendu toute chose, haletante dans l’attente de la pénétration qui n’a pas traîné et qui lui a fait pousser le petit cri de douleur mais aussi de joie de perdre enfin sa virginité dans les bras du garçon qu’elle aime.

Anthony est devenu le mâle dominant qu’elle soupçonnait depuis toujours et l’a prise avec un mélange de force et de douceur qui très vite l’a menée dans un plaisir intense proche de l’orgasme.

Leurs lèvres se sont scellées pendant que leurs corps en parfaite union leur donnaient l’extase de la jouissance.

Un dernier coup de reins puissant l’a fait hoqueter de surprise et ses yeux ont chaviré sous l’effet de ce coït mené avec virilité et passion.

Anthony sans débander a continué ses mouvements de va-et-vient, visiblement encore sous l’effet d’une libido trop longtemps retenue.

Alice a senti son corps redevenir demandeur et ses doigts se sont crispés en lui griffant légèrement le dos quand un véritable orgasme cette fois l’a emmenée encore plus loin dans l’état de béatitude que cet accouplement tant attendu lui déclenche.

Le garçon a bien senti que cette fois-ci sa compagne jouissait très fort et ça lui a donné encore plus l’envie de la prendre, ses coups de reins se sont faits plus agressifs, plus virils encore et c’est au moment où sa chérie repart pour une troisième fois dans les limbes du plaisir suprême, qu’il jouit à son tour d’un deuxième orgasme qui cette fois-ci le laisse exsangue et qu’il s’affale complètement vidé de toute force sur sa chérie qui maintenant lui caresse les cheveux avec la reconnaissance du bonheur intense qu’elle vient de vivre.

C’est dans cette pensée encore si présente, qu’Alice le serre contre lui et l’emmène en dehors du chapiteau, pressée soudainement de revivre encore une fois ce bonheur de ne faire plus qu’un avec celui qu’elle aime et qui la comble au-delà de tous ses rêves de jeune fille.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (113 / 150) (Aix) (Un terrain tout trouvé) (Huitième jour)


Le père Antoine fait sa petite sieste chez Philippe qui l’a accueilli de bon cœur chez lui pour la durée de son séjour en France.

Michel et Maryse sont également là eux aussi et discutent de cette matinée troublante ou pour la première fois, Florian n’a pas rejeté l’idée de mettre en place son projet hospitalier en Afrique.

- (Philippe) Je pense que le fait que Taha lui ait sauvé la vie y est pour beaucoup dans cette décision aussi soudaine que surprenante.
- (Michel) C’est probable en effet et en plus ça m’arrange plutôt bien.
- (Philippe curieux) Ah oui !! Comment ça ?
- (Michel tout souriant) Depuis qu’Antoine nous a demandé son aide, j’ai pas mal pris de renseignements et je dois dire qu’ils sont plutôt bons. La zone où il a son dispensaire est une concession qui appartient toujours à la France, un ancien territoire qui nous a été rétrocédé lors de notre retrait de nos colonies d’Afrique et qui ont marqué leur indépendance.
- (Philippe en soupirant) Pour ce que ça leur a réussi !!!
- Ils n’étaient pas prêts et on voit ce que ça donne maintenant !!
- Donc si je comprends bien, ce projet de construction est déjà bien avancé ?
- (Michel) Je n’irai pas jusqu’à dire ça, mais disons qu’il est envisageable et qu’il ne manquerait plus que quelques signatures pour pouvoir monter plus avant ce projet.
- (Philippe) Le coût de tout ça doit dépasser vos possibilités, à moins que vous vous contentiez d’améliorations de la structure existante et que vous y alliez par petites touches progressives.
- Tu connais notre Florian ? Il a déjà trouvé les fonds qui lui seront nécessaires et des associés de poids pour l’aider dans ses ambitions qui je l’avoue ne manque pas d’un certain gigantisme qui me fait peur.

Michel raconte à Philippe ce qui lui a été répété de la demande de Florian auprès de ses deux richissimes amis, il lui indique les sommes colossales qu’il leur a demandé d’investir et avec quels arguments il les a persuadés à adhérer à sa cause.

- (Philippe ébahi) Ce gamin me surprendra toujours !!!
- (Maryse amicale) On croit le connaître et Pffttt !!! Le voilà qu’il nous emmène avec lui dans des idées à l’opposé de ce qu’on aurait cru possible.
- (Michel) La preuve en est de cette acceptation soudaine de venir en aide aux tribus Massaï.
- (Maryse) Pourtant dieu sait combien l’idée même d’aller là-bas lui était impensable !!
- (Philippe) Toutes ces histoires qu’il entend depuis quelque temps doivent y être aussi pour quelque chose, vous ne croyez pas ?
- (Michel) Sans doute oui !! Maintenant je ne crois pas qu’il en ait oublié ses craintes pour autant.
- (Philippe) Malgré tout votre décision est prise et je ne pense pas que vous reviendrez dessus aussi facilement.
- (Michel) Je vais lancer dès le début de l’année qui vient les études nécessaires à la réalisation de ce projet et si tout va bien, les travaux démarreront dans la foulée pour une livraison d’ici trois à quatre ans.
- (Philippe) Et si d’ici là Florian revient sur sa décision ? Vous y avez pensé ?
- (Michel) Nous lui présenterons les plans avant de démarrer les travaux et c’est lui qui donnera ou non son accord, je ne pense pas qu’ensuite il revienne dessus.
- (Philippe) Pfft !!! Un milliard et demi de dollars !!! Ce n’est quand même pas rien !!!
- (Michel sourit) Pour toi ou même moi c’est certain mon cher Philippe, mais pour des gars comme Hassan ou Ming l’échelle des valeurs n’est pas du tout la même comprends le. Ils ont l’air d’avoir pris ça pour un bon investissement et les connaissant, je ne doute pas un instant qu’ils en ont déjà soupesé toutes les royalties que ça pourra leur rapporter.
- (Philippe) Et s’ils ne faisaient ça juste que pour Florian ? Après tout, ils tiennent beaucoup à lui il me semble ?
- (Michel en souriant) Ça aurait pu en effet !!! Mais pas après ce qu’il leurs a promis Hi ! Hi ! Rends-toi compte que ce qu’il leur a proposé pourrait décupler leurs fortunes à des strates que même eux n’imaginaient pas pouvoir atteindre un jour.

Philippe retient sa respiration quand il pose la question :

- Et c’est ??

Michel en le fixant droit dans les yeux avec tout le sérieux dont il est capable.

- Son cerveau mon cher ami et un pourcentage sur tout ce qu’il en sortira un jour.
- (Philippe soufflé) Rien que ça !!! Je comprends mieux maintenant !!! Mais vous avez tous l’air d’oublier un point pourtant crucial dans tout ça !!
- (Maryse étonnée) A quoi penses-tu ??
- Allons mes amis !! Réfléchissez donc un peu !! Qui dépense depuis des années des sommes qui cumulées avec le temps ne doivent pas être négligeables elles non plus ? Qui met ses services spéciaux à la protection de ce gamin et n’hésite pas à contrarier les projets d’une puissance internationale beaucoup plus forte qu’elle ?
- (Michel) Maurice ??
- Maurice n’est qu’un exécutant qui s’est finalement pris comme nous tous d’amitié envers Florian. Je pensais à nos gouvernants qui ne laisseront certainement pas d’autres qu’eux profiter des avancées scientifiques ou médicales de notre petit Florian le jour où il va commencer à se pencher sérieusement sur ces choses-là. Déjà j’ai eu écho de quelques avancées dont il serait l’instigateur et qui commenceraient déjà à donner des résultats.
- (Michel inquiet) Nous n’aurons peut-être pas tout ce temps devant nous alors ?

Philippe en hochant la tête :

- Je le crains et au rythme où tout se précipite, je dirais même qu’il nous est déjà compté.
- (Maryse affolée) Que pouvons-nous y faire ?
- (Philippe) Je pense qu’après les fêtes, nous devrons réunir toutes les bonnes volontés et mettre un plan en action, d’ici là il va nous falloir nous trifouiller le cerveau pour trouver quelque chose qui tienne la route.

Philippe lève les bras au ciel et soupire.

- Sinon !!!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (114 / 150) (Aix) (Erwan et Ramirez) (Première fois)


La soirée ne s’est pas éternisée car le lendemain jour de réveillon promet d’être long et tous préfèrent reprendre des forces et se coucher tôt.

Erwan est seul dans la roulotte, son copain devant nourrir ses chevaux comme il le fait chaque soir.

Il monte le chauffage et décide d’aller prendre sa douche en l’attendant, jetant un dernier œil sur le salon pour vérifier que rien n’y traîne car tout comme Ramirez, Erwan a horreur du désordre.

Satisfait de l’état des lieux, il se déshabille et met au sale ceux de ses vêtements qu’il estime avoir à y mettre et range le reste sur le siège de son côté du lit avant de rejoindre la douche nu comme un ver.

L’eau chaude sur son corps lui fait du bien et le stimule suffisamment pour qu’un sourire de satisfaction orne son visage.

Il tient à en laisser suffisamment à son copain aussi ne s’éternise-t-il pas et en ressort-il rapidement pour s’essuyer énergiquement et aller tout droit se glisser en frissonnant sous ses draps.

Ramirez rentre peu après et au silence de la roulotte comprend que son ami s’est déjà mis au lit.

Il vérifie en jetant un coup d’œil dans sa chambre et n’aperçoit amusé qu’une forme emballée jusqu’aux cheveux sous la couette, il referme alors doucement le panneau et va à son tour faire sa toilette dans l’intention lui aussi de profiter de la chaleur de son lit.

Erwan n’arrive pas à s’endormir, il entend son copain sous la douche et se l’imagine nu en train de se savonner le corps.

Une chaleur venant de son bas-ventre lui indique qu’il n’y a pas que son cerveau qui a du mal à trouver le sommeil.

Il songe un instant à se soulager comme il se doit, il retient néanmoins son geste en se disant que ce serait bête d’en arriver là alors qu’il est dans le même appartement que la personne qu’il aime.

Erwan attend alors d’entendre son ami sortir de la salle de bains et l’interpelle doucement d’une voix chargée d’envie quand il l’entend s’approcher de sa chambre.

- Tu viens dormir avec moi ?

Ramirez se fige de saisissement, il rêve ou a-t-il bien entendu ?? Sa main tremblante entrouvre le panneau et sa tête passe de l’autre côté, ses yeux cherchant ceux d’Erwan pour qu’il lui confirme qu’il n’a pas imaginé ça tout seul dans sa tête.

- Tu m’as parlé ?

Erwan sourit amusé de voir sa trombine ahurie.

- Tu viens dormir avec moi ?

Ramirez en bégaie :

- Tu… Tu… veux vraiment ?
- Oui s’il te plaît, j’ai froid !!!
- Hum !!! C’est juste pour te servir de bouillotte alors ?

Ramirez n’attend pas de réponse et entre pour refermer le panneau de séparation derrière lui, il va pour défaire le drap de bain qui lui ceinture la taille quand il se rappelle soudainement qu’il est nu en dessous et du coup marque un temps d’arrêt, ses joues commençant à s’empourprer.

- Je reviens !! Juste le temps d’aller passer un boxer.
- Pour quoi faire ? Je n’en ai pas moi !!

Ramirez bugue quelques secondes en se demandant ce qu’il lui arrive, le sourire en coin d’Erwan lui accélère soudainement le rythme cardiaque et il sent son entrejambe se réveiller.

Alors ni une ni deux, il balance sa serviette de bain et file se glisser sous la couette, avant que son « trouble » ne se voie trop.

Erwan bande comme un cochon et dès que son ami s’allonge près de lui, il vient se serrer dans ses bras en faisant celui qui a froid.

- Brrr !!! Viens ma grosse bouillotte !! Réchauffe-moi !!!

Ramirez n’ose plus bouger un cil, il sent bien contre sa fesse le sexe tendu et cette main posée sur son ventre, qui le frotte vigoureusement en descendant petit à petit vers son pubis.

Erwan s’excite de plus en plus et sa main s’empare bientôt du bâton en pleine gloire qu’il espérait y trouver aussi dur que le sien et qui prouve que son ami a tout autant envie que lui.

- Hummm !!!! Je peux toucher ??
- (Ramirez en riant) Ce n’est pas ce que tu fais déjà ?
- Je n’ai pas pu résister !! Ça ne te dérange pas hein ??
- Mon bébé a trouvé sa tutte on dirait ?

Erwan sourit et plonge sous les draps.

- (Ramirez surpris) Hé !! Tu fais quoi là ?







Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (115 / 150) (Aix) (Erwan et Ramirez) (Première fois) (suite)


Des borborygmes imitant un bébé affamé sortent alors de sous la couette et mettent en transe Ramirez qui comprend ce que son ami a l’intention de lui faire, son sexe durcit encore plus ce qui doit être sans doute le déclic qu’attendait Erwan, car aussitôt, il sent une chaleur humide lui envelopper divinement le gland et lui crisper les doigts dans les draps du lit.

Ramirez sait qu’Erwan a déjà connu d’autres personnes avant lui, alors que pour lui c’est la première fois que quelqu’un le touche aussi intimement.

Il lui fait confiance et décide de profiter comme il se doit de cette expérience pour découvrir et prendre tout le plaisir qu’Erwan lui offre avec autant de passion qu’il n’arrive pas à arrêter les petits cris d’extase qu’il pousse au moindre attouchement de cette langue divinement râpeuse qui lui parcourt le sexe en le dévorant avec gourmandise.

Erwan se régale comme il ne l’avait jamais fait avec quelqu’un d’autre, il découvre l’intimité de celui qu’il aime et le plaisir qu’il en ressent n’a rien de commun avec les caresses justes sexuelles qu’il a connues jusque-là et qui même si elles lui ont donné du plaisir, ne l’ont jamais amené comme ce soir à cet état de bien-être que tout son corps ressent.

Il est à l’écoute de chaque son et analyse chaque crispation qui lui prouve que Ramirez apprécie ce qu’il lui fait subir.

Arrive le moment inévitable où les soubresauts de son sexe lui indiquent qu’il lui faut ou arrêter pour calmer un peu le jeu, ou alors tout au contraire poursuivre en y mettant encore plus d’intensité pour le faire exploser et lui faire connaître sa première jouissance buccale.

Il n’a pas trop longtemps à se poser la question, car une voix rauque résonne à ses oreilles qui lui fait comprendre ce que réclame son chéri.

- Vas-y !! Vas-y !!! Arhhh !!! Vas-y !!! Oui !!! T’arrête pas !!! Vas-y !!! Je viens !!! Arrrrr !!!!

Une explosion de sperme jaillit alors dans la bouche d’Erwan, tétanisé par cette voix d’une sensualité virile qui le déchaînait encore plus sur le sexe en pleine jouissance dont il vient d’en recevoir la manne que ses caresses tant manuelles que buccales lui ont rapportée.

Erwan boit tout sans en éprouver le moindre écœurement, bien au contraire, il trouve parfaitement à son goût cette liqueur acidulée avec une légère pointe sucrée dont il sent déjà qu’il va en être à croc au point que comme il le fait en ce moment, de tout nettoyer sans en laisser de traces.

Ramirez ouvre les yeux qu’il avait fermés pendant les dernières secondes le menant à l’orgasme, son souffle précipité lui prouve à quel point sa jouissance a été forte et il se laisse encore un instant avant d’aller rechercher au fond du lit son compagnon dont les coups de langues lui démontrent qu’il n’en a pas encore fini de s’occuper de lui.

C’est Erwan qui bouge le premier et son visage souriant apparaît en face du sien et vient se plaquer sur ses lèvres encore gonflées d’excitations.

Après quelques longues secondes d’un baiser passionné, Erwan se décolle légèrement de Ramirez pour l’admirer et sourire de le voir encore aussi troublé par ce qu’il vient de vivre.

- Ça t’a plu ?
- Wouah !! Et comment !!

Erwan est toujours aussi excité car si son ami vient de jouir de la plus magnifique des façons, ce n’est pas encore son cas et son sexe en est douloureux tellement il est tendu.

Malgré tout, Erwan n’ose pas demander la réciproque à son ami de peur de le choquer s’il ne s’en sentait pas encore prêt à le faire.

Il sait bien que pour lui tout ça est une première et ne voudrait pas le forcer s’il ne s’en sentait pas vraiment l’envie, il se frotte malgré tout de façon suffisamment explicite contre son ventre pour que Ramirez le remarque et devienne réceptif aux désirs de son copain.

- J’aimerais avoir ma tutte moi aussi Hi ! Hi !
- (Erwan ravi) Tu te sens prêt ? Tu es sûr ?
- Humm !! Oui !! J’en ai envie, j’espère juste que je saurai m’y prendre aussi bien que toi.
- Je suis certain que oui tu verras !!

Ramirez sourit en voyant le visage et les yeux en feu d’Erwan.

- Va falloir que j’y aille alors !! Sinon j’ai peur que ton cœur ne lâche sous la pression Hi ! Hi !

Doucement, il repousse son copain de sur lui pour le faire s’étendre sur le dos.

L’excitation qu’il lit dans ses yeux lui fait plaisir et c’est avec toute la tendresse qu’il éprouve pour son amant que Ramirez descend doucement son visage en bécotant au passage sa peau douce aux muscles durcis.

Erwan trésaille à chaque contact comme sous le coup d’une petite décharge électrique et quand il sent les lèvres de Ramirez embrassées tendrement sa toison pubienne, un énorme frisson lui parcourt le corps de la tête aux pieds.

- Hummm !!!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (116 / 150) (Aix) (Erwan et Ramirez) (Première fois) (fin)


La langue hésitante malgré tout car pour Ramirez c’est une première, même s’il n’est pas né d’hier et a été quelques fois se renseigner sur des sites spécialisés, mais entre voir comment se passent les choses et les réaliser soi-même il y a un sacré pas à franchir.

Erwan est conscient que son ami découvre et que ses hésitations ne sont pas dues à un quelconque dégoût mais plutôt à la peur de mal faire.

Il le guide alors du mieux qu’il le peut en l’encourageant à chaque initiative qu’il prend et en le prévenant dès qu’il s’y prend mal comme quand par exemple ses dents viennent heurter son membre entre deux succions.

Ramirez petit à petit prend confiance en lui et en plus apprécie les manipulations aussi bien linguales que buccales qu’il offre pour la première fois à l’homme de sa vie.

Il prend bonne note des encouragements ou des avertissements que lui dicte entre deux râles Erwan et y met toute la passion qu’il a en lui pour bien faire les choses et lui donner comme son chéri l’a fait juste avant, la jouissance qu’il attend et que Ramirez sent monter rapidement aux contractions de plus en plus nerveuses de ses fesses qui amplifient la pénétration de son gland dans sa bouche serrée tout autour.

Malgré tout Erwan ne veut pas que ça aille trop vite et d’une main nerveuse mais complètement dénuée de méchanceté, il se libère de ses lèvres pour réclamer plus encore à son ami.

- Prends-moi s’il te plaît !! J’ai envie d’être complètement à toi.

Ramirez tourne la tête vers son visage et le regarde à la fois étonné et avec une envie non dissimulée.

- Tu es sûr que c’est ce que tu veux ?
- Oui je t’assure !!
- Je ne l’ai jamais fait tu sais ?
- Moi non plus mais j’en ai trop envie.

Ramirez ne sait de toute évidence pas par où commencer et Erwan s’en rend si bien compte, qu’il sourit et décide malgré que lui non plus ne soit pas un spécialiste, de prendre les choses en mains.

Il lève alors ses jambes jusqu’à enserrer les épaules de son compagnon, ensuite sa main part prendre le sexe toujours en pleine gloire malgré toutes les questions que Ramirez peut se poser en ce moment et l’amène devant son anneau qui se crispe au contact, une légère appréhension le retenant au dernier moment.

Un coup de reins inattendu lui ôte toutes ses réflexions sur l’éventuelle douleur qu’il pourrait ressentir et fait entrer le sexe de son ami qui le pénètre jusqu’à la garde sans plus de fioriture et lui amène un bref cri de douleur sous la brûlure qu’il vient de ressentir.

- Aie !!!
- (Ramirez effrayé) Je t’ai fait mal ? Tu veux que je m’enlève ?
- Ça brûle !!! Putain !!! Ne bouge plus, attend que ça passe !!

Ramirez ne sait plus quoi faire visiblement paniqué, la souffrance d’Erwan lui démontre si le besoin en était, qu’il s’y est pris comme un rustre et que son inexpérience, ainsi que son envie de connaître cette sensation d’être en lui l’a poussé à ce geste brusque et inconsidéré qui au lieu d’amener le plaisir, lui afflige cette douleur qui lui crispe le visage.

Il va pour se retirer le plus doucement possible quand deux mains viennent lui plaquer les fesses et l’empêchent de mettre son geste en application.

- Non !! Attends !! Ça va déjà mieux, ça me fait bizarre maintenant !!
- Tu es sûr ??
- Oui !! Essaye doucement !!

Ramirez ne comprend pas la demande de son ami.

- Tu veux que j’essaie quoi ?

Erwan en soupirant, amusé malgré tout du manque d’expérience manifeste de son ami.

- Tu veux que je te fasse un dessin ? Allez !! Vas-y !! Mais doucement cette fois-ci et ça devrait le faire.

Ramirez se traite de tous les noms mais s’exécute et commence lentement à faire coulisser son sexe dans la gaine douce dans laquelle il est complètement enfoui, les sensations qu’il ressent alors lui remontent au cerveau et le plaisir revient au triple galop, l’entraînant à nouveau dans une course à la jouissance qu’il réfrène malgré tout en surveillant les crispations du visage d’Erwan, ne voulant pas lui faire revenir cette douleur qui l’a tant effrayé tout à l’heure.

Erwan prend maintenant un pied d’enfer et la brûlure atroce du début s’est transformé en une chaleur divine qui libère sa libido et il sent monter en lui un orgasme peut commun.

Orgasme qui enfle dans son corps à une vitesse exponentielle jusqu’à ce que son sexe expulse son sperme dans un cri libérateur.

- Arrrhhhhh !!!

Ramirez entend ce son qui l’électrise et l’amène à son tour dans l’orgasme et c’est dans un dernier mouvement de reins encore plus viril et puissant qu’il libère sa sève en tremblant de plaisir au plus profond de son compagnon.


2eme ANNEE fêtes de fin d’année, 2ème partie : (117 / 150) (Aix) (Flavien et Anthony)


- (Anthony) Putain j’ai le trac !!
- (Flavien) Et moi donc !!
- (Anthony) Tu en as envie aussi ?
- (Flavien) Autant que toi alors relaxe !!
- (Anthony) Tu crois qu’elles vont bien le prendre quand on leur dira ? Dis ??

Flavien lui prend la main, se voulant rassurant.

- Bah !! Il n’y a pas de raisons, on ne sera pas les premiers à nous lancer tu sais ?
- (Anthony) J’aurais peut-être dû en parler à ma mère avant !!
- (Flavien en riant) Arrête un peu tu veux !! Tu es grand maintenant « Antho » !! Et puis ce n’est pas le bout du monde non plus Hi ! Hi !
- (Anthony crispé) Je le sais bien mais c’est quand même la première fois que je vais faire ça, tu sais ?

Flavien le regarde avec le sourire

- Pour moi c’est pareil et si on m’avait dit que je ferai un truc pareil il n’y a encore que quelques mois, j’aurais traité la personne de tous les noms crois-moi !!
- (Anthony soupire) Tu les as ?

Flavien met une main dans sa poche de veste et dépose un des deux sachets dans la main d’Anthony.

- Tiens voilà les tiennes, ce sera à chacun notre tour de le faire.

Anthony serre le petit sachet en tremblant.

- Tu es sûr que ce sont les bonnes tailles ?
- (Flavien amical) Bien sûr !! Ne t’inquiète pas pour ça.

Un bruit de pas les fait remballer fissa dans leurs poches ce qu’ils tiennent en mains et ils se séparent en faisant chacun semblant de rien.

L’idée leur est venue en discutant ce matin-là et petit à petit a fait son chemin jusqu’à ce qu’ils se décident à franchir le pas dès ce soir.

Flavien s’est occupé d’acheter ce qu’ils cachent maintenant dans leurs poches en attendant le moment opportun pour eux de s’en servir.

Carole et Alice entrent dans la roulotte et remarque de suite qu’ils ne se comportent pas comme d’habitude, un regard entre elles leur suffit pour qu’elles se confortent dans leur idée et tiennent à en savoir plus.

Les voir ainsi chacun « occupés » à l’opposé l’un de l’autre est tellement contraire à leurs façons habituelles de procéder, qu’elles interpellent les deux copines aussi sûrement que s’il était écrit sur un immense panneau : « On vous cache quelque chose que vous ne devez pas savoir » et bien sûr c’est ce qu’elles vont chercher à connaître dans les plus brefs délais.

- (Alice) Ça sent la conspiration, tu ne trouves pas « Caro » ?

Carole hoche la tête en signe d’accord d’avec sa copine.

- Oh que oui !!!

Alice voit les deux garçons se tourner vers elles.

- Si vous nous disiez ce qu’il se passe les gars ?

La rougeur sur leurs joues les trahit mieux que n’importe quelle parole de négations et Flavien s’en rend bien compte qu’il commence à se rapprocher d’Anthony et le prend par le bras.

- Je crois qu’on s’est fait capter plus vite que prévu.
- (Anthony soupire) On dirait bien, oui.
- Qu’est-ce qu’on fait ? On leur dit maintenant ? Allons !! Du courage mon grand !!

Carole et Alice se regardent en se demandant quoi, la façon protectrice qu’a Flavien avec Anthony et la pâleur de celui-ci les interpellent.

Carole a la voix tremblante d’appréhension.

- Vous allez nous dire ce qu’il se passe à la fin !!!

Alice aussi troublée que son amie devant le comportement des garçons.

- C’est vrai quoi !! Qu’est-ce qu’il vous prend d’un seul coup !!

Anthony pose sa main sur celle de Flavien qui lui tient le bras.

- On leur dit ensemble ?

Flavien sourit à son ami qui ne peut pas le voir.

- Si tu veux.

Ils s’approchent des filles qui commencent à avoir le visage décomposé par une boule de stress de ce qu’elles vont apprendre.

Une fois presque à les toucher, Flavien s’arrête et bloque les pas d’Anthony.

Flavien le fait s’agenouiller en même temps que lui.

- C’est le moment de sortir ce que tu sais « Antho ».

Anthony fouille fiévreusement dans sa poche.

- Ah oui ! Où ai-je la tête.

Les filles voient les garçons à genoux devant elles sortir chacun un petit sachet emballé dans un magnifique papier cadeau entouré d’un petit ruban se terminant par un petit cœur en tissu blanc.

Flavien ému tend le sien à Carole.

- C’est pour toi ma chérie.

Anthony fait de même avec Alice.

- Celui-là est pour toi ma chérie.

Les deux filles ont les yeux brillants quand elles les leur prennent des mains et qu’elles les ouvrent en y découvrant à l’intérieur chacune une magnifique bague sertie d’un petit diamant.

Flavien met un léger coup de coude à Anthony.

- C’est le moment « Antho », à toi l’honneur.

Anthony lève ses yeux sans expression mais d’un bleu magnifique vers son amie qui sent son cœur soudainement s’affoler.

- Alice !! Voudrais-tu devenir ma femme quand nos études seront terminées ?

Alice est suffoquée par l’émotion.

- OUI !!! Bien sûr que oui je le veux !!

Flavien sourit puis à son tour regarde Carole dans les yeux.

- Carole !!! Voudrais-tu devenir ma femme quand nos études seront terminées ?

Carole est aussi intensément prise dans ses émotions que son amie.

- OUI !! Bien sûr que je le veux !! Oh mon Dieu !!!

La jeune femme laisse couler ses larmes de joies pendant qu’elle regarde celui qui est maintenant son fiancé prendre avec douceur la main d’Anthony et l’aider à mettre sa bague de fiançailles à Alice qui les regardent faire en larme elle aussi.

Carole à son tour reçoit des mains de son fiancé cette marque de leur amour qui l’a fait éclater soudainement en sanglots, bientôt accompagner d’Alice qui craque elle aussi devant cette scène dont aucune d’entre elles ne s’attendait en rentrant ce soir-là.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (118 / 150) (Aix) (Maxime et Julien)


Il n’est pas vingt-deux heures quand ils rentrent à leur roulotte et ne sont donc pas étonnés de ne pas y trouver leurs amis qui doivent sans aucun doute encore être en balades quelque part.

Maxime se sert un verre d’eau en en proposant un également à Julien qui le refuse avec le sourire.

- Non merci !! Je vais encore avoir envie de me relever la nuit pour pisser sinon.
- Comme tu veux !! Nos deux loustics n’ont pas laissé de messages ?

Julien étonné va regarder sur la table du coin salon.

- Non pourquoi ?
- Pour rien !! Juste pour savoir si on va enfin pouvoir dormir ici Hi ! Hi !
- Quand même !! Faudrait pas qu’ils en prennent l’habitude, mais j’y pense !! Yuan a rejoint le harem on dirait ?
- (Maxime amusé) C’est fort probable vu ce qu’on a vu hier soir.
- Tu parles d’une santé qu’ils ont ces deux-là !!
- On peut dire ça oui Hi ! Hi !

Julien regarde son ami.

- Je ne sais pas pour toi mais moi je ne pourrai pas te partager avec un autre gars alors encore moins avec trois.
- (Maxime en l’enlaçant) Moi non plus mais il faut reconnaître qu’ils ne choisissent pas n’importe qui.
- Ouaih !! Mais même !!
- Bah !! Ce n’est pas à nous de les juger et s’ils sont heureux comme ça, c’est très bien pour eux.
- Comme tu dis Hi ! Hi ! Mais dis donc ! À parler de ça, ça me donne des idées.
- Ah oui ? Du genre ?
- Du genre dévêtu si tu vois de quoi je parle.
- Hum !!! Et s’ils rentraient entre-temps ?
- (Julien l’œil égrillard) Ils verraient deux beaux gosses en plein boum, voilà tout.

Le baiser qui suit les enflamme et ils se retrouvent très vite en petite tenue tendrement enlacés sous la couette à se caresser et à entamer les préliminaires qui vont les mener comme d’habitude vers un plaisir des sens dont ils n’en ont jamais assez.

Quand la porte s’ouvre quelque temps plus tard sur nos deux amis rentrant frigorifiés rien que d’avoir fait les quelques mètres qui séparent leur roulotte de celle où habitent Marc et leurs trois autres amis, avec lesquels ils ont passé la soirée.

Ils découvrent amusés leurs deux colocataires en pleins câlins et ne peuvent s’empêcher de leur envoyer quelques petites phrases à leurs sauces qui amènent très vite un fou rire de dessous la couette où leurs deux copains s’en donnaient à cœur joie.

- (Thomas) T’as vu « Flo » ? Il y a une drôle de bestiole dans le lit d’à côté du nôtre ?
- Au vu de l’odeur, elle doit sortir tout droit de la ménagerie Hi ! Hi !
- (Maxime) Vous ne pouviez pas rentrer une heure plus tard ?
- (Julien) Hier soir on vous a laissés tranquille nous Hi ! Hi !

La couette vole soudainement dans les airs, laissant les deux queutards surpris et nus sous le regard égrillard de leurs deux copains.

- Dis voir « Thom » ? C’est y pas tout mignon tout ça ?
- Peut-être qu’ils nous feraient une petite place si on leur demandait ?
- C’est vrai ça !! En plus ils ont l’air bien chaud alors que nous, on est frigorifié.

Je vais en disant ça, plaquer mes mains sur les fesses de Maxime qui en saute en l’air tellement le contraste de température le saisit.

- Hé !!! Putain !!! T’as les pattes gelées !!! Mais arrête !!! Hi ! Hi !!!

Julien hurle à son tour car Thomas y va aussi de ses mains gelées sur sa poitrine.

- V’là l’autre qui s’y met aussi !!! Sont tarés parole !! Hi ! Hi !!

Nous nous jetons sur eux et c’est un grand moment de rigolade qui nous prend tous, eux nus à se tortiller dans tous les sens pour échapper aux mains glacées qui les font brailler comme des malades et avec Thomas, les écrasant de notre poids à chercher les endroits les plus sensibles pour les faire gueuler encore plus fort.

Bien sûr c’est la queue toute rikiki par le froid et l’ambiance amicale que nous montrent sans complexe nos amis et qui nous fait une fois de plus délirer et nous moquer d’eux, que se termine ce petit moment de détente et que Thomas et moi, nous nous déshabillons pour aller à notre tour nous coucher.

Ce n’est qu’une fois le calme retrouvé et chacun dans son lit la lumière éteinte, que les petits soupirs coquins reprennent et cette fois-ci venant des deux couples qui profitent d’un dernier petit câlin avant de s’endormir comme des souches.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (119 / 150) (Aix) (Neuvième jour) (Luka)


Le jeune homme tient son plan dans sa main et soupire de contentement quand il aperçoit enfin au loin le sommet du chapiteau principal.

Il replie le plan et regarde l’heure à sa montre, puis repart d’un bon pas vers son rendez-vous prévu ce matin-là pour qu’il fasse connaissance avec ce fameux garçon dont il doit ou plutôt devait devenir l’ami et lui soutirer le plus de renseignements possibles sur sa personne.

Maurice est déjà là à l’attendre et s’avance vers lui dès qu’il le repère à l’angle de la rue.

Il voit bien à son visage crispé que beaucoup de questions lui tournent dans la tête et comprend qu’il en soit ainsi vu le contexte.

- Bonjour Luka, bien reposé ?
- Bonjour monsieur ! J’ai connu mieux mais ça va le faire.
- Ne t’inquiète pas, ça va aller et quand tu connaîtras Florian, tu vas vite retrouver le sourire.
- (Luka septique) Si vous le dites !!

Les deux hommes reprennent le chemin du cirque et vu l’heure encore matinale, se dirigent tout droit vers le réfectoire où ils ont le plus de chance d’y trouver celui qu’ils cherchent.


Et c’est en effet le cas, Florian est attablé en compagnie de quelques-uns de ses amis et boit son bol de café en discutant le bout de gras avec Arnault et Aléxie qui de toute évidence sont heureux de pouvoir l’avoir un peu pour eux.

Apparemment les plaisanteries sont de mises car dès qu’ils entrent sous le barnum, Florian pose une question qui semblerait toute médicale si son sourire n’annonçait pas la première connerie du jour.

- Vous connaissez le nerf le plus long chez l’homme les gars ?
- (Arnault) Pfffttt ! Vas-y, dis-nous ?
- (Aléxie) Moi je sais !! C’est le nerf rachidien ?
- Et non !! C’est le nerf optique !!
- (Arnault surpris) Sans déconner ?
- Et oui !!!
- (Aléxie curieux) Tu es sûr ?
- Bien sûr !! La preuve ?? C’est quand tu te tires un poil du cul, tu as les yeux qui pleurent Hi ! Hi !

Les rires fusent sous la toile et Luka en riant lui aussi se tourne vers Maurice mort de rire également.

- C’est lui ?

Maurice hausse les épaules.

- Hé !! Qui veux-tu d’autre ???
- Eh bien ça promet Hi ! Hi ! Il est toujours comme ça ?
- Souvent oui !! Mais là ce n’est rien !! Attends de le connaître un peu mieux et tu verras.

Aléxie voit les deux nouveaux arriver, il s’essuie les yeux et leur fait signe de venir les rejoindre.

Florian voit son geste et se tourne à son tour en regardant avec curiosité le gars qui accompagne Maurice.

La double bise habituelle qui bien sûr surprend Luka pas du tout habitué à embrasser des personnes qu’il ne connaît pas et qui en reste un moment sans réaction.

- Un nouveau de ton service ?
- (Maurice en souriant) Pas vraiment non !! Je vous présente Luka !! C’est le jeune homme qui était enfermé dans l’autre cave et que nous avons libéré cette nuit-là.
- Ah !! Celui qui s’est attaché les mains tout seul ? Faudra m’expliquer ça parce que j’ai du mal à saisir et je suis curieux d’avoir sa version.
- (Maurice) C’est un peu le but de notre visite de ce matin figure toi ! (Il scrute la pièce) Mes hommes ne sont pas là ?
- Bah non, pourquoi ?

Maurice est visiblement mécontent.

- Parce qu’ils ne sont pas payés pour faire la grasse matinée, voilà pourquoi !
- Qui te dit qu’ils dorment encore ? Ils sont peut-être déjà au boulot, n’oublie pas qu’ils doivent aider Tony en remplacement des intérims.

Maurice qui visiblement avait zappé ce fait.

- C’est vrai où ai-je la tête !! Avec toutes ces embrouilles, je deviens un peu parano excuse-moi.

Je décide de détendre l’atmosphère car je vois bien que ses paroles ont un peu plombé l’ambiance.

- En plus Dorian et Gérôme ont eu du taf cette nuit !! Un artiste qui a voulu se débarrasser de sa belle-mère.
- (Maurice curieux) Comment ça ?
- Au repas d’hier soir, il lui a fait boire un verre de désherbant pur en lui faisant croire que c’était du vin blanc.
- (Luka en grimaçant) Tu parles d’une mort atroce !!
- Qui te dit qu’elle est morte ?
- (Maurice surpris) Non !!! Elle en a réchappé ?
- Oui mais pas sans dommages quand même !!
- (Maurice) Qu’est-ce qu’elle a ?
- Pas grand-chose en fait Hi ! Hi ! Juste que depuis ce matin, elle n’a plus un poil au cul Hi ! Hi !


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (120 / 150) (Neuvième jour) (Mireille)


Mireille ouvre les yeux en se demandant quelle heure il peut bien être, elle tourne la tête vers le réveil sur la table de nuit et constate surprise que la matinée est déjà bien avancée, ce qui n’est pas dans ses habitudes mais prouve combien elle se trouve bien ici en compagnie de tous ses gens qu’elle considère un peu comme une famille maintenant qu’elle les connaît mieux.

Elle s’étire et se lève en souriant puis enfile sa robe de chambre pour descendre à la cuisine où elle est accueillie chaleureusement par les parents de Thomas.

- (Évelyne amicale) Et bien !! L’air du sud vous fait du bien on dirait ?
- (Mireille souriante) Je ne suis plus habituée à me coucher si tard et le lit de Thomas est vraiment bon.

Evelyne lui sert son bol de café et lui avance les viennoiseries en pensant soudainement aux changements récents dans la vie de tous les jours de cette brave grand-mère.

- Tous ces couples maintenant chez vous doivent vous changer de vos habitudes, j’espère qu’ils ne vous fatiguent pas trop ?
- Bien au contraire, je me sens revivre à leur contact et ils sont tous tellement attentionnés envers moi que c’en est touchant.

Évelyne acquiesce de la tête.

- Je veux bien le croire, je les aime beaucoup moi aussi et ce malgré que je ne les connaisse pas autant que vous.

Mireille repense à sa vie d’avant leurs arrivées.

- J’étais vraiment très seule dans cette grande maison et je ne sais pas ce qu’elle serait devenue si je n’avais eu la chance un jour de rencontrer Florian le jour où mes chats n’arrivaient plus à redescendre de l’arbre sur lequel ils s’étaient perchés.

Évelyne en la regardant bizarrement.

- Excusez-moi mais je ne vois pas le rapport avec votre maison.
- Je n’avais plus aucune famille et sans doute à ma mort, elle aurait appartenu à la mairie de Reims ou à l’état. Qu’en sais-je en fait !!
- Alors que maintenant ?
- (Mireille toute joyeuse) Elle appartient à Florian, ainsi que tout ce qui est en ma possession venant de mon défunt mari.
- (Évelyne ahurie) Vous l’avez couché sur votre testament ?
- Non !! Je lui ai fait une donation et une vente en viager, ainsi que quelques petits arrangements conseillés par mon notaire.

Mireille lui raconte alors ses conversations d’avec son notaire et des dispositions prisent par lui et que Florian a accepté de signer avec réticence car il ne voulait au début pas en entendre parler et aurait préféré qu’elle n’en fasse rien et garde tous ses biens pendant qu’elle était encore de ce monde.

La véhémence du jeune homme a beaucoup plu au notaire qui en les raccompagnant ce jour-là à la sortie de son cabinet, a été très gentil envers lui et l’a félicité d’autant d’altruisme et de son manque de cupidité au vu des sommes dont il était question.

Evelyne l’écoute sans l’interrompre, connaissant suffisamment Florian pour ne pas être étonné de ce qu’elle entend et sursaute malgré tout sur la dernière phrase de la brave femme quant à l’ampleur de sa donation.

- À vous entendre, ça me laisse à penser que tout cela représente beaucoup d’argent, je me trompe ?
- Mon mari était très travailleur et possédait une entreprise de gros œuvre qui marchait bien, à son décès j’ai tout mis en vente car je n’y connaissais absolument rien et l’argent a été placé de façon très pertinente par l’office notarial, rien que la rente que j’en reçois me permet de vivre plus que correctement et je suis loin de tout dépenser croyez-moi.
- Vous connaissiez alors la fortune de Florian ?
- Bien sûr que non !! Comment l’aurais-je sue ? Même lui semblait alors ne pas la connaître et je vous avoue que j’ai été des plus surprise quand j’en ai entendu parler récemment.
- Vous ne regrettez rien depuis ?
- Bien sûr que non !! J’aime ce garçon et après tout ce qu’il a fait et ce qu’il fait encore pour moi, j’en suis au contraire très heureuse pour lui, même si ma contribution paraît maintenant bien maigre au vu des sommes dont j’ai entendu parler.
- (Évelyne sourit) Ça a été aussi une grande surprise pour nous vous savez !! Quand je pense qu’il était au courant depuis toujours alors que ses grands-parents faisaient tout pour qu’il l’ignore.

Mireille repose son bol après une dernière gorgée.

- Je ne pense pas que l’argent soit la chose qui importe le plus à Florian, ses amis et son métier ont pour lui beaucoup plus d’intérêts et de valeurs. Ce n’est pas chose courante de nos jours et je suis persuadée qu’il n’aurait ce projet en tête, il gagnerait suffisamment sa vie pour ne pas avoir à s’en servir.
- Vous n’êtes donc pas au courant de tout à ce que je vois ??
- Comment ça ??
- Même pour son projet, Florian a trouvé un autre moyen de financement que sa fortune personnelle. Il a réussi à convaincre Hassan et Ming à ce qu’il paraît et ceux-ci en seraient particulièrement reconnaissants à « Flo » de le leur avoir proposé.
- (Mireille) Tout ce qu’il touche vaut de l’or alors je ne suis pas plus surprise que ça de l’apprendre et je suis persuadée que tous ses amis quels qu’ils soient n’auront pas à s’inquiéter de leurs avenirs.

Mireille a alors un grand sourire.

- Et surtout pas notre Thomas qui en sera le premier bénéficiaire je pense.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (121 / 150) (Neuvième jour) (Mistie)


Taha quitte le chapiteau de très bonne humeur accompagné de Florian et d’Aurélien.

Celui-ci qui a assisté à la séance d’entraînement, s’est beaucoup amusé de ce que les deux garçons mettent au point pour le spectacle de ce soir.

Spectacle exclusivement réservé comme à chaque réveillon, à l’amusement des personnes travaillant toute l’année ensemble.

L’habileté à l’arc du jeune Massaï n’est pas une blague et Aurélien n’a pu que le constater, en restant ébahi pendant toute la durée de l’entraînement.

Le bouquet final quand il a compris ce qu’ils voulaient faire, lui a noué un long moment l’estomac jusqu’à ce qu’il se termine et que l’exploit réussi lui fasse enfin reprendre de l’air, ses poumons étant restés bloqués plus qu’il l’aurait voulu devant ce final si décoiffant.

Ils sont donc là tous les trois à retourner tranquillement rejoindre les autres quand « Tic » et « Tac » arrivent sur eux et viennent réclamer une caresse à leur maître.

Taha sursaute en regardant ce qui se trouve sur la tête d’un des deux chats, une petite souris grise trône entre les deux oreilles de « Tac » et qui paraît on ne peut plus à son aise alors qu’au contraire elle devrait se trouver dans une frayeur des plus noires perchée ainsi sur son plus féroce prédateur.

Florian caresse ses deux siamois et présente sa main paume en l’air pour qu’elle vienne s’y nicher et la caresse d’un doigt de son autre main en la mettant devant ses yeux avec un énorme sourire de contentement aux lèvres.

- Eh bien ma belle !! Je vois que tu t’es trouvé de nouveaux amis, je t’ai cherché partout ce matin.

Aurélien n’en croit pas ses yeux.

- Qu’est-ce que c’est encore que ça ?

Je le regarde étonné.

- Tu n’as jamais vu de souris ?
- Bien sûr que si !! Mais qu’est-ce qu’elle faisait sur la tête de « Tac » et maintenant dans ta main ?

Taha ne quitte pas la main de Florian du regard, la minuscule souris se laissant caresser sans frayeur et même il dirait avec un immense plaisir.

- Tu es un drôle de garçon quand même, chez nous tu pourrais remplacer notre homme médecine ou notre sorcier comme vous l’appelez chez vous.

Je tourne la tête vers lui, amusé.

- Pourquoi donc ? Il aime les souris lui aussi ?

Taha ne peut s’empêcher de sourire à ces paroles.

- Bien sûr que non !! Mais il est aussi bizarre que toi parfois et il fait des choses tout aussi incompréhensibles.
- (Aurélien) Si tu nous expliquais ce qu’elle fait là ?
- En fait, elle m’a beaucoup aidé et c’est un peu grâce à Mistie que j’ai pu m’enfuir de la maison où j’étais retenu.

Aurélien sans se démonter.

- Je t’ai demandé de nous expliquer, pas de nous mettre encore plus dans le brouillard !!

Je leur raconte alors en quoi elle m’a aidé en allant chercher des secours et comment j’ai pu être libéré de mes liens et faire fuir mes kidnappeurs.

- Et depuis elle est resté avec moi et j’ai eu peur qu’il lui soit arrivé quelque chose ce matin quand elle n’était plus dans son lit.

Aurélien en haussant un sourcil.

- Comment ça dans son lit ?
- Enfin je voulais dire dans sa boîte que j’ai bourrée de coton pour qu’elle y soit bien au chaud, du coup elle doit avoir faim. Venez !! Il doit bien y avoir un morceau de gruyère dans le frigo.

Pendant que nous repartons d’un bon pas vers ma roulotte, Aurélien me bloque le bras et me regarde soucieux.

- Tu n’as pas l’intention de la ramener à Reims avec nous j’espère ?
- Et pourquoi donc ?
- Parce que ça ne va pas le faire, ma mère a une trouille bleue des souris.

J’avoue ne pas y avoir pensé.

- Tu es sûr ?
- Certain !! Damien en a voulu une quand il était petit et quand nous nous sommes ramenés avec, j’ai bien cru qu’elle allait devenir hystérique tellement elle en avait la frousse et nous avons été obligé de la rapporter chez le marchand, celle-là était dans une cage alors je n’imagine même pas en liberté.
- Je verrai avec Raphaël si je ne peux pas la lui laisser alors, pourtant elle est toute minuscule !! Je ne vois vraiment pas quel mal elle pourrait faire ?
- (Aurélien sourit) Tu iras dire ça aux femmes toi Hi ! Hi !

Nous arrivons à ma roulotte et je fonce direct dans le frigo mais je n’y trouve pas ce que je cherche, nous repartons donc tous les trois vers la roulotte que nous avons laissée à Yuan et à Patricia.

Je dépose Mistie sur la table du coin salon pendant que je vais jeter un œil dans le frigo et que j’y trouve avec soulagement ce que pourquoi nous sommes venus.

Je sors le morceau de fromage sous les regards amusés de mes amis et je prends un couteau dans un tiroir pour en couper une petite lamelle bien suffisante au vu des quelques grammes que pèse ma petite Mistie.

La porte d’entrée s’ouvre et Patricia entre accompagnée de Yuan, ils sont surpris de nous voir chez eux et vont pour nous en demander la raison quand Patricia capte un mouvement sur la table et nous fait tous sursauter de peur en poussant un cri digne des meilleurs films d’horreur.

- Ahhhhhh !!!!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (122 / 150) (Afrique) (Le nouveau gardien)


Akim entre dans la case en hurlant de joie, Okoumé se retourne vers son fils avec le sourire, de le voir aussi joyeux et s’empresse de lui demander ce qui peut bien le rendre comme ça.

- Taha revient bientôt avec le père Antoine et « Kinou » !!
- (Okoumé surpris) Tu en es sûr ?
- Oh oui p’pa !! C’est Taha qui vient de me le dire et il était content en disant qu’il avait terminé sa mission et qu’ils allaient bientôt tous rentrer chez nous.
- (Okoumé) Voilà une bonne nouvelle que tu devrais aller répéter au nouveau gardien des pierres du ciel.
- Maintenant p’pa ?
- Tu as le temps d’y aller, le soleil est encore haut dans le ciel ; sûrement qu’il voudra en savoir plus et si les dieux rentreront bientôt parmi eux.
- Taha dit que le garçon aux cheveux de feu est d’accord pour venir mais pas avant plusieurs lunes encore, mais le père Antoine lui a fait savoir qu’il l’aiderait à construire un nouveau dispensaire pour aider ceux des nôtres qui sont malades et qu’il serait plus grand que notre village. Taha dit aussi que c’est un grand homme médecine et qu’il restera ici pour aider le père Antoine avec beaucoup de monde pour l’aider.
- Tes paroles réchauffent mon cœur, va prévenir le gardien et rappelle-toi que tu ne dois pas être surpris de sa nouvelle apparence.

Akim fait un signe de tête à son père pour lui signifier qu’il a bien compris et part en courant dans la jungle rejoindre ce lieu qu’il connaît maintenant par cœur.

Les dix kilomètres sont avalés en un temps record, ce n’est qu’à quelques dizaines de mètres de l’orée des arbres tordus qu’il ralentit et commence à ressentir l’appréhension de ce qu’il va bien pouvoir y découvrir.

Akim entre précautionneusement dans la trouée d’arbre et n’apercevant rien d’autre que la souche où il a pris l’habitude de s’asseoir tout comme son père par le passé, s’y rend et s’installe en attendant le nouveau gardien qui ne devrait pas être long à apparaître à ses yeux.

Le silence depuis que les hommes blancs sont repartis après avoir replanté la piste qu’ils avaient créée dans la jungle, est impressionnant et le jeune Massaï en a des frissons bien qu’il ne ressente aucun danger dirigé contre lui.

Un craquement lui fait tourner la tête et ses yeux s’arrondissent en comprenant qu’elle est la nouvelle apparence qu’a prise le dieu venant du ciel.

Un énorme gorille mâle entre dans la clairière et se dirige vers lui lentement sans aucune marque de méchanceté dans sa démarche, prouvant ainsi qu’il est bien celui qu’Akim doit rencontrer.

L’animal imposant aux petits yeux brillants d’intelligence vient s’asseoir près de l’enfant et le fixe avec intensité, un petit son sort de sa gorge qui fait revenir Akim à la réalité et le décider à transmettre son message.

- Tu es le nouveau gardien ?

Un signe d’acquiescement de l’animal lui fait pousser un énorme soupir de soulagement et Akim reprend la parole.

- Le message a été donné au garçon et celui-ci viendra pour entendre et comprendre le lien qu’il y a entre vous. Mon frère et « Kinou » rentreront avant la prochaine lune et cheveux de feu quelques lunes plus tard, mais peut-être (Akim se tape doucement le crâne) le sais-tu déjà ?

Le gorille acquiesce de nouveau avec une ébauche de sourire, il prend alors une baguette et trace quelques mots au sol qu’Akim bien sûr ne comprend pas.

- Ça ressemble aux signes à l’intérieur des livres du père Antoine ? Il devait m’apprendre à les comprendre mais depuis quelque temps, beaucoup de choses sont arrivées et ne nous ont plus laissé l’occasion de le faire.

L’animal visiblement contrarié efface le message et fixe l’enfant semblant chercher un autre moyen de se faire comprendre de lui, il se redresse alors et tente quelques mimes qui malgré l’importance du message ne font que faire éclater de rires l’enfant qui ne voit que des pitreries dans ses gestes faits avec ses grands bras poilus.

- Hi ! Hi ! T’es trop drôle Hi ! Hi !

Le grand singe arrête ce qu’Akim prend de toute évidence pour un amusement mais que lui essaye de lui faire entendre, il prend doucement le bras du jeune garçon pour ne pas l’effrayer et l’amène au milieu des pierres pour s’y asseoir et poser son énorme front contre celui de l’enfant abasourdi par son geste.

Akim ressent alors comme un appel et une image se forme dans sa tête, image où il se voit prendre par la main un jeune blanc souriant aux cheveux couleur de feu et l’emmener en courant jusqu’à cet endroit précis où il se trouve actuellement.

- Il faut que je l’amène ici auprès de vous dès son arrivée ?

Le gardien décolle son front de celui du jeune Massaï et s’écarte de lui avec comme un étrange sourire déformant son faciès simien, il reprend le bras d’Akim et l’emmène cette fois jusqu’à l’orée de la clairière en le poussant doucement pour lui faire comprendre qu’il est temps de repartir.

Akim se retourne juste à temps pour le voir disparaître dans les arbres et reprend le chemin du retour le cœur encore palpitant de cette étrange rencontre.

Rencontre dont il n’oubliera jamais tout au long de sa vie et qu’elle a eue lieu un jour alors qu’il n’était qu’un enfant, mais qu’il sait très bien qu’il la gardera confidentielle de peur de ne pas être cru s’il en faisait mention à quiconque d’autre que ceux partageant le même secret et qui seuls pourraient le croire.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (123 / 150) (Paris) (Hôpital de la Salpêtrière)


Bip ! Bip ! Bip !

Le son lancinant est le seul qui résonne dans la chambre de soins intensifs et l’homme couvert de pansements, allongé sur le lit semble dormir alors que ça fait plusieurs jours maintenant qu’il est dans un coma profond.

Un passant l’a trouvé en promenant son chien tard ce soir-là le long de la Seine, il a aussitôt appelé la police qui a fait ensuite le nécessaire pour qu’il soit transporté d’urgence alors que son souffle et les battements de son cœur étaient presque imperceptibles.

Son arrivée a fait grand bruit au vu de l’état dans lequel il se trouvait et les chirurgiens se sont relayés toute la nuit et une grande partie de la matinée pour stabiliser son état et tenter de lui redonner une apparence humaine.

L’homme âgé entre vingt et vingt-cinq ans, est arrivé complètement méconnaissable, comme si son agresseur avait sciemment et intentionnellement fait en sorte que personne ne puisse donner un nom à son cadavre, car il ne fait aucun doute que c’est bien en le croyant mort qu’il l’a laissé en bordure du fleuve.

Ses vêtements d’abord qui ne laissent que des traces de ciseaux là où étaient cousues les différentes étiquettes notant leurs provenances.

Ses lacérations ensuite qui n’ont laissé aucune chance de mettre un visage sur cette bouillie sanguinolente qui lui en tenait lieu quand il a été découvert et enfin ses traces de brûlures sur les doigts ôtant toutes possibilités d’en prendre les empreintes pour faire les recherches sur son identité.

Qu’il soit en vie tient du pur miracle et à la jeunesse du sujet qui lui a permis de braver le froid incisif de cette nuit-là et de résister à ses multiples coups de couteau censés lui être fatal.

Depuis plusieurs jours les services de police cherchent l’identité du jeune homme, aussi bien auprès des personnes signalées disparues que lors des différentes interpellations réalisées dans ce sens dans le milieu parisien.

Les recherches restent désespérément vaines et il ne reste plus qu’à attendre un éventuel réveil du patient.

Réveil qui n’est pas gagné d’avance aux dires des différents chirurgiens s’étant déjà penchés sur son cas et ne donnant qu’un très faible espoir de le voir s’en sortir.

Le cas étant particulièrement barbare, les services de la police nationale décident de faire appel à des confrères d’autres services plus spécialisés et surtout plus aptes à s’occuper d’un cas tel que celui-là.

L’inspecteur Raymond Baltot de la police scientifique arrive donc ce matin-là devant l’entrée de l’hôpital et se présente à l’accueil, à l’heure pour le rendez-vous qu’il a pris avec le directeur de l’établissement.

Celui-ci le reçoit immédiatement et après une brève mais sincère poignée de main, ils en viennent directement au but de sa visite.

- Je n’avais encore jamais assisté à de telles atrocités sur un être humain inspecteur !!

Raymond est troublé par ce début de conversation.

- C’est à ce point-là ?

Le directeur sort un dossier et le dépose devant l’inspecteur en grimaçant.

- Faites-vous vous-même une opinion avec ces photos prises à son arrivée !!

Raymond ouvre le dossier et étale devant lui les différents clichés qu’il contient, son visage devient livide devant ce que ses yeux ont du mal à accepter et l’exclamation qu’il pousse alors prouve combien sont difficiles à regarder ces photos pourtant démontrant la réalité de la barbarie avec laquelle s’est acharné l’agresseur contre le jeune homme lui ayant servi de victime.

- Mon Dieu !!! Et il est encore en vie après tout ça ?
- Heureusement ou malheureusement pour lui car s’il en réchappe, je me demande comment il pourra accepter de vivre avec un visage aussi défiguré qu’il l’est à présent.

Le médecin observe avec attention l’homme qui se trouve maintenant en face de lui et il compatit lui aussi devant le masque livide dont il se pare devant autant d’atrocités gratuites.

L’inspecteur est un homme d’une trentaine d’années aux cheveux déjà grisonnant, il le voit alors lever les yeux sur lui et comprend qu’il ira sans faillir jusqu’au bout de sa mission et n’aura de cesse d’avoir découvert l’auteur de tels actes.

- Pouvez-vous me faire un prélèvement d’ADN sur votre patient et m’amener jusqu’à lui ?
- Sans problème inspecteur, vous n’avez qu’à me suivre.

Raymond range les photos dans le dossier et le met dans sa mallette pour pouvoir le faire étudier par son service et voir si quelque chose dans les clichés ou le rapport qui y a été joint, aurait échappé à ceux qui ont instruit l’enquête jusqu’alors.

Il suit le directeur dans les méandres de l’hôpital jusqu’à une chambre où celui-ci le prie d’entrer et où il se retrouve en présence du jeune homme dont le visage, le corps et les mains sont presque entièrement recouverts par des bandages.

Raymond reste un moment figé, son cœur lui faisant mal devant un tel spectacle et il attend que le médecin le laisse un moment seul pour marmonner dans ses dents une phrase qui dit bien ce qu’il pense de tout ça.

- Je te promets que j’attraperai le salop qui t’a fait ça !! Devrais-je y passer le restant de ma carrière !!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (124 / 150) (Aix) (Neuvième jour) (Au cirque)


Patricia se remet doucement de sa frayeur d’avoir rencontré la « fameuse » Mistie et en rit maintenant qu’elle voit l’animal manger tranquillement son petit morceau de fromage comme si de rien n’était.

Elle ne peut s’empêcher malgré tout d’avoir des petits frissons sur tout le corps et en veut un peu aux garçons de s’être moqué d’elle comme ils l’ont fait après qu’elle ait poussé ce cri qu’elle n’a pu retenir tellement elle a été surprise et effrayée.

- C’est malin !! Vous allez arrêter tous les trois de vous moquer sinon ça va barder pour vos matricules, je vous le dis !!
- (Aurélien) Reviens en ma belle, ce n’est pas la peine de te fâcher après nous parce que tu as eu peur d’une si petite chose inoffensive Hi ! Hi !
- (Taha) Chez nous elles sont au moins dix fois plus grosses et les femmes n’y font même pas attention.

Patricia regarde le jeune Massaï les yeux ronds.

- Tu dis ça pour te moquer encore une fois de moi ?
- (Taha surpris) Non !! Je t’assure que c’est la vérité.
- Et bien si c’est comme ça chez vous, je ne suis pas près d’y mettre les pieds, parole !!!

Je la regarde amusé.

- Tu vas nous manquer alors !!

Patricia cille en regardant son ami.

- Comment ça ? Explique-toi tu veux bien ?
- (Aurélien) C’est là où vit Taha que Florian va faire construire son centre de soins et beaucoup d’entre nous partiront avec lui tu peux en être sûr.

Patricia comprend aussitôt toutes les implications des paroles d’Aurélien et se sent soudainement toute bête d’avoir prononcé sa dernière phrase, elle regarde à nouveau la petite souris qui maintenant qu’elle a terminé son repas se nettoie les moustaches de ses deux pattes avant.

La jeune femme sourit en se disant qu’elle n’a vraiment pas l’air si terrible que ça après tout et que sa peur d’un tel animal si minuscule est vraiment irraisonnée.

Maintenant avoir à faire à dix fois plus gros sera une autre paire de manches pense-t-elle en ne pouvant retenir un frisson, mais rien ne la fera rester en France si ses amis décident d’en partir et il faudra bien qu’elle fasse l’effort nécessaire pour dépasser ses inhibitions si elle veut les suivre où qu’ils aillent.

Florian s’amuse des expressions de Patricia qui lui font comprendre son cheminement de pensées, quand elle reporte enfin son regard sur lui et qu’elle lui sourit, il sait que sa décision est prise et qu’elle trouvera la volonté nécessaire pour surmonter toutes ses éventuelles phobies à venir, ne serait-ce qu’à l’idée de tout ce qu’elle pourra bien rencontrer comme animaux petits ou grands dans un tel pays.

- Tu veux la caresser ?

Patricia plisse les yeux en regardant son ami.

- Heu !!! Laisse-moi d’abord m’y habituer tu veux bien ?
- Dis-toi pour te rassurer que tous les animaux sont mes amis et qu’ils ne te feront jamais de mal Hi ! Hi !
- (Patricia incrédule) Tous !! Tu es sûr ??
- Non mais c’est juste pour te rassurer Hi ! Hi !

La porte s’ouvre de nouveau et c’est Thomas qui entre cette fois-ci et est surpris mais rassuré de les voir tous là.

- (Thomas) Ouf !! Je vous cherchais dans tout le cirque !!
- (Aurélien surpris) Pourquoi donc ? Un problème ?
- (Yuan) Après ce qui est arrivé à « Flo », nous sommes sûrement devenus un peu paranos et dès qu’on ne le trouve pas et bien on s’inquiète quoi !!
- Je vais bien les gars, nous étions juste passés pour nourrir « Mistie » et nous allions vous rejoindre. Et puis arrêtez de vous faire du mouron comme ça pour moi, sinon vous n’avez pas fini.

Thomas vient se coller contre son petit rouquin et sourit bêtement maintenant qu’il est près de lui et surtout rassuré, il ne dit rien pour ne pas se faire une nouvelle fois moquer de son anxiété quand il se demande où il est.

Yuan s’en rend bien compte et préfère lui aussi ne pas en rajouter malgré son envie de le faire et de passer lui aussi pour quelqu’un qui se fait du souci pour un oui ou pour un non, mais ce qui est arrivé à son ami est encore si présent dans sa mémoire qu’il s’inquiète tout comme Thomas dès qu’il ne sait pas où le trouver.

Taha apprécie l’inquiétude des deux garçons même si elle n’était pas réellement nécessaire dans le cas présent et comprend très bien leurs attitudes, mais surtout combien ils tiennent à lui pour se mettre dans tous leurs états dès qu’il n’est plus près d’eux.

Ils ne sont pas les seuls apparemment car le portable de Florian vibre et il remarque le sourire amusé de son nouvel ami quand celui-ci répond à la question qu’il est seul à entendre.

- Vous aussi !! Décidément, c’est une épidémie ou quoi ?? Je suis dans la roulotte de Patricia et « Yu ».
-…
- OK on vous y attend !!
-…

Florian raccroche en souriant mais tous voient bien que de sentir ses amis s’inquiéter de la sorte maintenant sans arrêt le perturbent plus qu’il ne voudrait l’avouer.

- Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? C’était « Raphi » et Éric qui me cherchent aussi partout, va falloir oublier un peu toutes ses histoires les gars, je vous le dis pour notre bien à tous.

Sinon ça va vite devenir invivable pour tout le monde, moi y compris.






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (125 / 150) (Vingt ans plus tôt) (Arabie Saoudite) (Un secrétaire très particulier)


Hassan range son dernier dossier et soupire de contentement d’en avoir terminé avec les tracasseries administratives qui réclament son attention et qui font le quotidien de ses matinées de travail.

Il repense à la conversation qu’il a eue avec Christophe et c’est le sourire aux lèvres que lui reviennent les images vingt ans plus tôt de sa prise de fonction en remplacement de son père vaincu par la maladie, aux affaires de son pays.

Il se revoit alors, jeune prince de tout juste vingt-trois ans et succédant à son défunt père sans y en avoir été suffisamment préparé, mais bien obligé d’en prendre la succession quoique bien trop tôt à son gré.

***/***

Les premiers mois furent difficiles, l’apprentissage de gouvernant n’étant pas chose aussi aisé que de lutiner les jeunes femmes qui ne demandaient d’ailleurs qu’à entrer dans le harem du futur prince.

Petit à petit il s’y est pourtant mis, beaucoup soutenu au début par son « oncle » Amed qui l’aida du mieux qu’il put jusqu’à ce que lui aussi rejoigne celui dont la perte était trop dure à supporter et qui se laissa très rapidement mourir de chagrin.

Hassan avait alors vingt-quatre ans et il venait de prendre Fatima comme première épouse.

Il regardait également d’un œil gourmand celle qui deviendrait sa première concubine, sa réputation d’homme à femmes commençant tranquillement à se répandre ainsi que son goût prononcé pour les affaires et plusieurs réussites commerciales de haut niveau, qui lui permirent d’asseoir sa notoriété auprès de son peuple.

C’est à cette période qu’il éprouva à son tour le besoin d’avoir une personne de confiance sur qui s’appuyer et qu’il fit passer cette fameuse annonce d’appel à candidature pour le poste de secrétaire particulier dans tout l’émirat.

Ses services administratifs firent le nécessaire et quelques semaines plus tard, la dizaine de personnes qui en firent la démarche, furent retenus pour un rendez-vous et se virent convoquer pour un premier entretien avec le prince et quelques personnes dont l’avis comptait beaucoup pour lui.

Parmi ses personnes, il y avait comme il se doit son cousin Youssef qui fraîchement diplômé de médecine était revenu vivre au palais auprès d’Hassan sur la demande expresse de celui-ci qui le considérait déjà alors comme son meilleur ami.

Les entretiens eurent lieu il s’en rappelle comme si c’était hier, un mardi après-midi et les personnes qu’il rencontra alors lui faisaient ressentir un ennui sans nom jusqu’au moment où un jeune homme entra dans le bureau et changea sans le savoir, en un instant le cours de sa vie.

Hassan le revoit se présenter devant lui tout intimidé et n’arrivant même plus à prononcer son propre nom sans bafouiller misérablement, au point qu’il lui a fallu lui demander de s’asseoir et de respirer calmement le temps qu’il se reprenne suffisamment pour que l’entretien puisse avoir lieu.

Il eut alors tout le loisir de le détailler de plus près et de ressentir au fur et à mesure l’énorme attirance qu’exerçait sur lui ce jeune homme de tout juste dix-huit ans, aux grands yeux noisette et aux cheveux bruns coupés très court, dont la timidité et la façon gauche de se tenir les mains crispées sur ses genoux le rendaient craquant comme ce n’est pas possible.

Hassan connaissant l’étrange particularité de sa famille, comprit tout de suite qu’il venait de se faire prendre à son tour et demanda donc aux autres personnes présentes dans son bureau de les laisser seuls en donnant pour excuse qu’il ne voulait pas troubler plus que nécessaire ce jeune garçon visiblement impressionné par autant de monde et qui de toute évidence en perdait tous ses moyens.

Ce n’est qu’une fois se retrouvant seul avec lui, qu’ils purent avoir cet entretien et que le jeune Omar posa réellement pour la première fois ses yeux dans ceux d’Hassan, c’est aussi à cet instant qu’il lui donna son premier sourire empli de gratitude et de déjà autre chose de beaucoup plus fort, qui envoya un long frisson dans l’épine dorsale du prince.

Le choix d’Omar comme secrétaire particulier fit beaucoup parler dans le palais, étant et de très loin celui, parmi ceux qui se présentèrent ce jour-là, qui en avait le moins les aptitudes et maintenant qu’il y repense, Hassan sourit en revoyant le sourire de Youssef qui à cette époque fut le seul à ne jamais lui en faire la moindre réflexion.

***/***

Hassan tout dans ces pensées, a le visage rayonnant et se cale encore plus confortablement dans son siège avec un soupir de contentement, il revoit alors quelques semaines plus tard comment les choses ont soudainement évolué et furent l’occasion de leur premier baiser qui scella leur couple si particulier.

***/***

Omar comme chaque matin, se présenta à lui alors qu’il était déjà plongé depuis un long moment déjà dans ses dossiers et qu’il n’attendait que sa venue pour égayer cette nouvelle journée.

Il l’a senti ce jour-là exceptionnellement troublé, du moins plus que d’habitude en sa présence et que ce qu’il allait lui annoncer ne lui ferait certainement pas plaisir.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (126 / 150) (Vingt ans plus tôt) (Arabie Saoudite) (Un secrétaire très particulier) (fin)


Comprenant qu’il doit rompre le silence qui commence à s’instaurer entre eux.

- Bonjour Omar !
- Bonjour votre altesse.
- Quelque chose te trouble ce matin ? Tu veux bien m’en parler ?

Omar lève les yeux vers Hassan et la tristesse qu’il y voit lui noue l’estomac.

- Je ne pense pas correspondre à cet emploi votre altesse, je me rends bien compte de mes lacunes et je prierai votre altesse d’accepter ma démission.
- (Hassan livide) Tu ne te plais pas à mon service ?

Omar réagit avec fougue.

- Ce n’est pas ça le problème votre altesse, si je m’en sentais les capacités je serais trop heureux de rester avec vous et si j’ai pris cette décision, croyez bien que c’est après y avoir beaucoup réfléchi.

Hassan d’une voix blanche.

- Je ne t’ai jamais fait de reproches il me semble et ton travail me satisfait beaucoup, je ne comprends pas d’où te vient cette idée que tu n’es pas à ta place et si c’était le cas, ne crois-tu pas que je devrais en être le seul juge ?

Les yeux d’Omar se brouillent et les premières larmes apparaissent et s’écoulent lentement sur ses joues, l’estomac d’Hassan devient encore plus douloureux et il ne contrôle plus rien en se levant de son siège et en s’approchant suffisamment du jeune homme troublé pour lui prendre le menton d’une main et le fixer dans les yeux.

- Tu y arriveras j’en suis sûr !! J’ai moi-même douté de mes capacités à tenir mon rôle quand mon père m’a quitté et j’y suis arrivé, il ne faut pas s’avouer vaincu au moindre obstacle, mais au contraire le passer le plus vite possible et persévérer. Je sais que tu as les capacités nécessaires pour faire un bon secrétaire et je ne te demande pas d’être parfait dès le début, si tu ne sais pas quelque chose et bien tu m’en parles et nous ferons en sorte que tu apprennes pour qu’ensuite tout se passe bien.

Omar est surpris d’entendre ces paroles si bienveillantes à son égard alors qu’il sait pertinemment qu’il ne les mérite pas.

Depuis qu’il est au service d’Hassan, il rame en ne comprenant pas la majeure partie de ce qu’on lui demande et c’est le prince qui fait quasiment tout le travail alors que c’est à lui de le faire et de s’occuper de toute cette paperasse qui fait se lever son prince aux aurores alors que ce n’est certainement pas son rôle.

Hassan tremble de tout son corps, l’idée qu’il s’en aille et le quitte lui semble insupportable et il le lui dit sans réfléchir.

- Je ne veux pas que tu partes !! (Il lui serre plus fortement le menton) Tu m’as bien compris ?
- (Omar troublé) Mais enfin pourquoi ? Je ne suis bon à rien dans ce travail et vous le savez aussi bien que moi, sinon vous ne seriez pas déjà si tôt le matin à votre bureau !!

Hassan retient avec peine les paroles qu’il a envie de lui dire, il sait très bien pourquoi il ne veut pas le laisser s’éloigner de lui mais il est suffisamment intelligent pour comprendre qu’il ne connaît rien des sentiments s’il en a qu’Omar a pour lui et qu’il ne peut lui imposer sa présence si celui-ci n’est là que pour gagner sa vie.

- Pourquoi est-ce si difficile alors ?

Omar ferme les yeux, ne pouvant plus soutenir le regard qu’Hassan pose sur lui, doit-il tout lui dire ou rester sur ses positions et le quitter sans que jamais il ne sache la vraie raison.

Bien sûr qu’il pourrait apprendre, bien sûr qu’avec le temps il arriverait à se rendre suffisamment utile pour que le garçon en face de lui apprécie un jour de l’avoir à ses côtés.

Mais qu’en sera-t-il pour le reste ? Pourra-t-il passer autant de temps près de lui sans jamais se dévoiler et lui dire combien sa présence lui est de plus en plus nécessaire et qu’il passe toutes ses nuits depuis leur première rencontre à ne penser qu’à être comme en ce moment en contact avec sa peau et à vouloir le serrer dans ses bras.

Omar tremble à son tour et ses bras viennent enserrer la taille d’Hassan pendant que son cœur se brise et que ses larmes reprennent de plus belle, il s’aperçoit alors de ce qu’il vient de faire et s’écarte précipitamment de son prince qui le regarde maintenant avec surprise et une lueur dans les yeux qu’il ne comprend pas.

- (Hassan d’une voix rauque) Il y a autre chose qui te pousse à agir ainsi ? Serait-ce possible que tu aies les mêmes sentiments que ceux que j’éprouve envers toi ?

Omar se raidit à ses paroles, a-t-il bien entendu ? Son regard ose alors revenir sur le visage d’Hassan et le découvre au moins aussi perturbé que lui, l’étincelle qui s’allume alors dans les yeux du prince lui fait bondir le cœur et se jeter de nouveau dans ses bras.

Cette fois-ci il y est attendu et il se sent ceinturer à son tour par deux bras protecteurs qui l’enserrent tendrement, les lèvres d’Omar sont prises alors comme dans un excès de folies et couvrent de bisous en riant, la joue d’abord, puis le visage tout entier de son prince qui commence à être pris à son tour d’un rire de pur bonheur jusqu’à ce que leurs lèvres se scellent dans un baiser passionné qui prouve l’attirance et les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre et ça mieux que n’importe quelle parole.

***/***

Hassan essuie ses yeux d’un geste viril, d’avoir revécu cet instant pourtant déjà si lointain lui a fait remonter toutes ses émotions qui y sont profondément attachées et quand la porte de son bureau s’ouvre en laissant apparaître son secrétaire, il vient le prendre dans ses bras et l’embrasser comme ils l’ont fait cette fois-là.

Omar d’abord surpris d’un tel accueil, glousse et se moque gentiment d’Hassan, comprenant que celui-ci était encore une fois dans ses souvenirs.

- Je n’avais pas l’intention de démissionner tu sais !!! Enfin !! Cette fois-là sans doute, mais plus aujourd’hui.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (127 / 150) (Aix) (Neuvième jour) (Luka) (fin)


Après cette présentation de Florian et avoir passé quelques heures avec eux, Luka est reparti avec Maurice jusqu’à son bureau où il y avait laissé ses quelques affaires et après plusieurs recommandations, Maurice l’a fait raccompagner jusqu’à la gare pour qu’il y prenne comme prévu son train pour Paris.

Pendant tout le trajet, Luka fait le point des derniers jours et de comment il va pouvoir poursuivre sa mission, il a été convenu qu’il verrait Florian quand celui-ci viendrait à Paris et qu’il lui donnerait suffisamment d’informations pour qu’ils puissent faire ses rapports.

Cette demande de Maurice à faire en sorte de gagner du temps, lui laisse entrevoir que quelque chose se prépare et qu’il fait partie d’un plan beaucoup plus vaste dont il n’a pas suffisamment d’éléments pour en comprendre le sens mais duquel il se doute bien, la protection du jeune rouquin n’en est qu’une facette.

Luka sourit en revivant les quelques heures qu’il a passées en compagnie de cette bande de jeunes dont l’amitié très forte ne fait aucun doute.

Il a beaucoup ri des plaisanteries de Florian et en y repensant, il se demande bien pourquoi il y a un tel intérêt porté autour de lui.

S’il fallait le définir, Luka dirait que c’est un garçon ne manquant pas d’attraits, plutôt beau gosse même si pour lui un garçon n’est pas plus attirant que ça et qu’il préfère et de loin les quelques filles qui étaient présentes et qui ne manquaient pas d’atouts beaucoup plus attrayants pour lui.

Beau gosse donc, ça ne fait aucun doute mais aussi extraverti, amusant, enjoué, plaisant et avec une aura particulière qui fait qu’on doit ressentir très vite le besoin de faire partie de son groupe d’amis.

Luka sourit malgré lui car sa mission qui n’en est plus vraiment une aux yeux de beaucoup, n’en sera que plus facile et agréable à mener à bien et ce sans trop se forcer, en y prenant même un certain plaisir.

L’arrivée dans la capitale le fait revenir au présent et il quitte la gare avec son sac à dos qu’il a dû acheter ainsi que quelques affaires de rechange car il était censé avoir été lui aussi kidnappé et il n’avait pris que le strict nécessaire à cet effet.

La première chose qu’il fait est d’aller s’acheter un téléphone à bas coût car il ne compte pas le garder et dès qu’il le met en service, il envoie un SMS avec un code en indiquant juste quelques mots.

« Tout va bien et je t’envoie bientôt une lettre, j’espère que ton voyage se passe bien. Bisous, Luka »

Il l’envoie et attend le message confirmant qu’il a bien été reçu. Ensuite et seulement après avoir ouvert l’appareil pour récupérer la carte SIM, il jette le portable dans la première poubelle venue.

Il détruit la carte en la frottant vigoureusement contre un mur et en la pliant en plusieurs endroits pour la jeter à son tour dans une bouche d’égout.

Luka hèle ensuite un taxi et lui donne l’adresse de son appartement.

Une fois ses affaires déposées chez lui, il redescend faire quelques courses et rentre ensuite pour ne plus en sortir de la journée.

***/***

« Frontière suisse »

L’homme efface le message et vient se poser devant son ordinateur portable, il écrit un mail et utilise ensuite un logiciel de cryptage avant de l’envoyer à son destinataire.

Il efface ensuite toute trace de son envoi et retourne à ses occupations sans plus se soucier de quoi que ce soit, son travail étant pour le moment terminé.

***/***

« Kremlin »

Igor réceptionne le mail et son sourire cruel orne encore une fois son visage bouffi par la bonne chère et les boissons fortes, il se précipite alors vers le bureau de Vladimir car il préfère lui annoncer la nouvelle de vive voix, en espérant cette fois-ci que son plan fonctionnera et qu’il n’y aura pas encore d’anicroches venant on ne sait d’où mais qui ont la fâcheuse tendance à faire capoter ses plans depuis qu’il est sur cette affaire.

Vladimir tempête après tout le monde depuis que l’embargo dont son pays est l’objet, commence par déstabiliser complètement ses approvisionnements en matières premières et autres importations vitales, mettant plusieurs régions en pénuries et qui lui demandent des explications sur les causes de tout ce cirque.

Il commence à craindre sérieusement de devoir revenir sur ses décisions et d’avoir à faire machine arrière afin de calmer les médias internationaux sur leurs accusations quant à ses agissements illégaux envers d’autres pays.

Vladimir sent bien que le vent tourne et qu’il pourrait très vite en subir les conséquences, conséquences forcément désastreuses pour son avenir et il envisage de plus en plus sérieusement de lâcher du lest quitte même à faire des excuses et faire le mea-culpa sur certains de ses actes.

Il pense même à revenir un temps dans l’ombre et de mettre à sa place aux prochaines élections un pantin certes à sa solde mais qui donnerait le souffle nécessaire à une reprise des alliances diplomatiques.

« Toc ! Toc ! »
- Oui !!!






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE fêtes de fin d’année, 2ème partie : (128 / 150) (Moscou)


Igor ne se le fait pas répéter deux fois et entre aussitôt qu’il entend l’autorisation de son patron, sa mine enjouée contraste avec celle de Vladimir qui est encore dans ses problèmes d’embargo international.

- Ah !! C’est toi !! J’espère que tu as de bonnes nouvelles à m’apprendre cette fois-ci !!
- (Igor) Le ver est dans le chou, il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment de savoir ce qu’il en est réellement de ce garçon.
- Hum !!! Tu sais bien que la patience n’est pas mon maître mot pourtant, enfin !! As-tu au moins appris quelque chose ?

Igor hésite un bref instant mais connaît suffisamment l’homme en face de lui pour ne pas chercher à lui mentir.

- Ils sont coriaces à la DST J’ai été obligé de prendre des décisions « radicales » envers quelques-uns de nos agents qui s’étaient fait prendre.

Vladimir fronce les sourcils.

- Combien d’agents as-tu perdus ?
- Six !! Pourtant ce n’étaient pas des amateurs, loin de là !!
- N’y es-tu pas allé un peu fort ? Que risquaient-ils de révéler en fait ?
- Notre action en cours contre ce garçon tout simplement et je ne voulais pas courir le risque qu’ils confirment nos agissements toujours en cours, quoique je me pose quand même la question sur le bien-fondé de tout ça et si ce n’est pas justement un coup monté pour se débarrasser de nos espions infiltrés.

Vladimir est prêt à piquer une colère dont il a le chic quand les dernières paroles d’Igor commencent à lui parler.

- J’avoue que toute cette affaire dès le début m’est apparue pour le moins fantastique, alors comme ça pour toi ce serait un coup monté pour que nous nous révélions au grand jour et pouvoir découvrir notre organisation mise en place chez eux ?
- C’est une possibilité patron, avouez quand même que cette histoire mérite qu’on se pose la question ?
- Possible après tout, ça expliquerait cette coalition contre notre pays.
- (Igor) Que faisons-nous maintenant ?

Vladimir continue après un bref moment de pose.

- Rien de plus, laissons leur croire que nous renonçons à nous emparer de ce garçon. Donne des instructions à ton agent, qu’il se contente de rester dans son entourage sans poser de questions et s’il apprend quelque chose, nous verrons quelle décision prendre à ce moment-là.
- Je crois que c’est judicieux patron, nous avons trop fait parler de nous ces derniers temps.

Vladimir regarde Igor dans les yeux.

- Mais je n’en ai pas terminé avec cette histoire et je saurai tôt ou tard à quoi m’en tenir, que ce soit sur le pourquoi de l’existence de ce garçon ou sur toute autre raison qui pourrait les avoir poussés à monter ce canular pour nous faire sortir de l’ombre.
- (Igor satisfait) Je vais passer les ordres dans ce sens à notre agent monsieur et peut-être qu’il en apprendra plus quand il les aura mis en confiance.

Vladimir avec un semblant de sourire.

- De toute façon, il est nécessaire de faire un semblant de mea-culpa pour revenir dans les bonnes grâces de nos alliés qui me mettent une pression inhabituelle de leurs parts pour que je fasse acte de réconciliation avec l’émir Hassan. Je le retiens celui-là et il ne l’emportera pas au paradis crois-moi !!

Igor au fait des difficultés actuelles.

- Je ne l’aurai jamais cru avoir autant d’influence sur la diplomatie internationale, surtout vis-à-vis de la Chine et de l’Inde.

Vladimir prend une liasse de missive qu’il jette d’un mouvement brusque sur son bureau en pestant.


- Moi non plus !! Et pourtant force est de constater qu’il en a !!
- Vous allez rétablir le dialogue avec lui ?
- Ai-je réellement le choix ? Nous allons très vite manquer de tout si ça continue et c’est déjà bien assez difficile comme ça dans le contexte actuel, je ne tiens pas à avoir en plus un soulèvement du peuple à gérer en ce moment.
- Qui allez-vous envoyer comme négociateur ? Il faudra quelqu’un qui ait une forte personnalité et qui saura arrondir les angles, l’émir ne pardonnera pas facilement l’affront qu’il a reçu ni la perte de son parent.
- Je m’en occuperai personnellement, je vais lui faire parvenir une demande de rendez-vous dans un endroit neutre que je lui demanderai de choisir lui-même afin qu’il ne croie pas encore à une fourberie de ma part.
- (Igor surprit) Vous n’avez pas l’intention, d’attenter à sa vie ?

Vladimir avec son sourire cruel.

- Bien sûr que non !! Le moment serait très mal choisi, mais il ne perd rien pour attendre et j’aurai sa peau un jour, il suffira juste d’attendre le bon moment.

Igor sort du bureau et repart directement rejoindre le sien pour prendre toutes les dispositions liées aux nouvelles directives, il juge lui aussi qu’il sera bon de se faire oublier le temps qu’il lui faudra pour remettre un nouveau réseau en place.

Cette fois-ci, ce sera des hommes que lui aura choisis et qui n’auront certainement pas l’incompétence de ceux mis en place par son prédécesseur.

Il réfléchit en comptant sur ses doigts et se donne deux ans maximum pour mettre en place une cellule d’espionnage digne de ce nom et reprendre ensuite là où il s’était interrompu faute de personnes suffisamment fiables, comme celui qui reste en place et en qui il a toute confiance, comme d’ailleurs ce petit jeune prometteur qui semble très bien mené sa barque.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (129 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël)


Le grand chapiteau est en effervescence, tout le monde mettant la main à la pâte pour aider à mettre les tables en place ainsi que les décorations et mettre une dernière touche à la préparation du repas qui sera des plus festifs comme l’indiquent sans conteste les senteurs alléchantes sortant des cuisines.

Rémi et Baptiste sont à la gare et attendent leurs amis qui viennent tout exprès de Reims pour fêter avec eux cette soirée de Noël et profiter par la même occasion de quelques jours de vacances, avant de retrouver leurs chéries et leurs familles pour la soirée du nouvel an.

Ça fait plusieurs jours que Dylan et Stéphane ont reçu ce coup de téléphone dont ils ne s’attendaient pas du tout et qu’ils ont été agréablement surpris de cette demande venant de leurs amis pour qu’ils viennent passer quelques jours à côté d’eux tous et c’est peu après ça, qu’ils ont eu l’idée de monter ce spectacle sans prévenir Anthony qui va en avoir la surprise.

Le train entre en gare et s’arrête non loin du nouveau couple qu’ils forment depuis qu’ils se sont avoué leurs sentiments et qui le lendemain matin a été la grande surprise autour d’eux.

Essentiellement de la part de certains de leurs amis qui n’y croyaient plus et qui ont ouvert de grands yeux quand ils les ont vus se tenant par la main entrer sous le barnum pour prendre leurs petits-déjeuners.

Dylan est le premier à les voir et il met un coup d’épaule à Stéphane pour lui indiquer la direction à prendre.

Ils n’ont chacun qu’un sac à dos, ne s’étant pas encombrés de leurs instruments vu qu’il y a tout ce qu’il faut au cirque et que les musiciens n’ont fait aucun problème quand il leur a été posé la question de les leur prêter.

- (Baptiste tout heureux) Ça va les gars ?? Putain !! Comment que j’ai plaise à vous revoir !! C’est ouf !!!
- (Stéphane surpris) Waouhhh !!! À ce point-là !!!

Dylan voit le regard que pose Rémi sur Baptiste.

- J’y crois pas !!! Vous vous êtes enfin décidés vous deux !!!
- (Rémi en rougissant) Ça n’a pas l’air de te surprendre plus que ça, on dirait ?

Stéphane les regarde amusé.

- Tourne-toi pour voir si ça grince encore ?
- (Rémi étonné) Quoi !!!
- (Stéphane mort de rire) Vu comment tu étais coincé du cul Hi ! Hi !

Stéphane se tourne vers Baptiste.

- Je comprends mieux ton accueil « Bapt », depuis le temps Hi ! Hi !
- (Dylan) Racontez-nous tout, les gars !! On veut tout savoir !!

Le trajet jusqu’au cirque passa à la vitesse de l’éclair, les deux Rémois curieux de savoir comment s’est passée cette grande semaine au milieu de tout ce monde.

Ce n’est qu’une fois en vue du chapiteau, que les questions plus terre à terre reprennent.

- (Dylan) Au fait !! On dort où cette nuit ?
- (Baptiste sérieux) On pensait vous faire une petite place dans notre lit, pas vrai « Rém » ?
- (Rémi) Maintenant que j’ai pris goût aux mecs, c’est cool.
- (Stéphane) Dans vos rêves les gars Hi ! Hi !
- (Dylan amusé) J’aurais bien voulu voir leurs têtes si on avait dit oui Hi ! Hi !

Baptiste a les yeux brillants.

- Et moi la vôtre une fois au lit, bon ! Redevenons sérieux, Florian et Thomas vous ont loué une petite caravane pour le temps que vous resterez avec nous et elle est arrivée cet après-midi.
- (Stéphane) Faudra qu’ils nous disent combien on leur doit !! Mais dis-moi ? Thomas !! Ce n’est pas son mec à Florian ?
- (Baptiste) C’est bien lui en effet et pour ce qui est de les rembourser, je ne pense pas qu’ils accepteront.
- (Dylan) Et pourquoi donc ? Ce n’est pas à eux de nous payer nos vacances.
- (Rémi) Ils vous répondront que ce sont eux qui vous ont invités.
- (Baptiste) De toute façon vous verrez bien !! On vous montre votre caravane pour que vous y déposiez vos affaires et après ça on vous fait faire le tour du cirque, faudra juste faire gaffe de ne pas croiser « Antho » car ça doit rester une surprise pour lui.

Ils font comme Baptiste l’a dit et s’émerveillent de la visite de ce cirque immense tout en faisant connaissance au fur et à mesure des amis de Florian qu’ils croisent.

L’heure arrive enfin d’aller se préparer pour la soirée et chaque couple rentre dans ses appartements en se donnant rendez-vous devant l’entrée principale du chapiteau pour ne pas que les deux nouveaux arrivants se perdent.

Dylan et Stéphane prennent alors le temps de vraiment regarder à l’intérieur de leur « petite » caravane qui en fait se trouve être une double essieu prévue pour au moins six personnes et qui plus est, flambant neuve.

- (Dylan) Il ne s’est pas foutu de nous le rouquin, punaise !!! T’as vu ? C’est le grand luxe ce truc !!
- (Stéphane en souriant) Ça t’étonne toi ? Moi tu vois, venant de « Flo » !!! J’ai du mal à y être Hi ! Hi !

Dylan hausse les épaules en guise d’accord avec les paroles de son pote.

- Ouaih mais quand même !!
- Bon !! On traîne là !! Tu prends ta douche en premier ou j’y vais ?
- (Dylan) Vas-y d’abord pendant que j’essaie le plumard.
- (Stéphane) Comme tu veux, j’ai hâte de voir la tête d’« Antho » quand il s’apercevra que nous sommes là.
- Oups !! Ça me fait penser qu’on a un coup de grelot à donner.
- Putain oui !! J’avais zappé avec tout ça !!

Dylan prend son portable et lance l’appel, énervé et mal à l’aise d’avoir oublié de le faire plus tôt.

- Allô !!
-…
- Excusez-nous, mais voilà juste qu’on est seuls !!
-…
- Vous êtes où ?
-…
- OK !! Vous ne bougez pas de là j’arrive !!
-…
- Pas la peine !! Il y a largement de la place où nous sommes installés, vous verrez et il y a suffisamment de lits sans que vous ayez d’autres frais à faire.
-…
- Je viens vous chercher pendant que « Stéph » prend sa douche.

Dylan raccroche et sourit à son copain qui l’écoutait en préparant ses affaires.

- J’en connais qui vont être content.
- Et moi donc !!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (130 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (suite)


Anthony sort juste de la douche quand ses colocataires reviennent de tout préparer avec les gens du cirque.

Flavien sourit en voyant combien son copain a changé en quelques jours, le fait qu’il soit nu alors qu’ils entrent dans la roulotte ne le démonte pas plus que ça et le sourire amical qu’il leur envoie pendant qu’il s’essuie en est une preuve manifeste.

- (Carole) Et bien « Antho » !! Tu n’as pas honte devant des demoiselles ?

Anthony toujours souriant en se séchant le dos.

- Après ses dernières nuits, je ne crois pas avoir encore quelque chose à vous cacher.

Alice s’approche de lui et le fait rentrer dans la petite salle de bains.

- Ce n’est pas une raison pour montrer tes fesses comme ça, allez !! Habille-toi vite !! Nous sommes encore trois à nous préparer !!

***/***

Aléxie et Arnault terminent de s’habiller quand Baptiste et Rémi entrent à leur tour et s’empressent de passer sous la douche.

Aléxie prend son portable et appelle Florian pour le prévenir qu’ils sont revenus et que sans doute c’est le bon moment pour la première surprise.

***/***

- Tu viens Thomas ? Les Rémois sont arrivés, Aléxie vient de me prévenir que c’est bon et que Baptiste vient de rentrer.
- Je m’occupe des deux frangins pendant que tu te charges du reste d’accord ?
- OK !! On se retrouve ici comme convenu, je t’envoie un SMS dès que nous sommes prêts.

Thomas enfile sa doudoune et sort aussitôt jusqu’à la roulotte d’Anthony, il frappe à la porte et c’est Alice qui lui ouvre avec le sourire et une question muette du regard que Thomas s’empresse de lui confirmer.

Alice en jouant le jeu.

- Tiens !! Thomas !! Qu’est ce qui t’amène ?
- C’est « Flo » qui m’a demandé de venir vous prévenir, toi et Anthony parce qu’il voudrait vous parler avec Baptiste et Rémi pour mettre au point le spectacle de ce soir.

Anthony qui bien sûr a entendu son copain.

- Maintenant ?
- Apparemment oui !! Bon !! Je file prévenir Baptiste et Rémi, on se retrouve à notre roulotte dans une petite demi-heure, ça vous va ?
- (Alice) D’accord ! (Elle sourit) Tu aurais pu juste nous passer un coup de fil au lieu de te déplacer ?

Thomas lui fait un clin d’œil.

- C’est vrai mais j’avais envie de me dégourdir les jambes, bon ! Je file prévenir les deux autres, à tout à l’heure !

Thomas ressort et va porter le même message dans l’autre roulotte, le jeune couple est quand même surpris que ce soit au dernier moment que Florian veuille leur parler alors qu’ils avaient tout le temps de le faire dans la journée.

Ils finissent de se préparer pendant que Thomas les attend en souriant du changement phénoménal qu’ils ont maintenant dans leur relation, leurs mains se frôlent à la moindre occasion et leurs regards n’arrêtent pas de se chercher sans cesse.

Thomas entend le bip d’un message et le lit, Florian lui donne le top que tout est prêt et qu’il ne manque plus qu’eux.

- On y va les gars ? C’est « Flo » qui s’inquiète !
- (Rémi) Pour une fois que ce n’est pas nous !!
- (Baptiste) Il voit ce que ça fait comme ça !!

***/***

Florian range son portable et sourit à la personne qui est installée à côté de lui, il ne la connaissait pas vraiment car n’ayant eu qu’une fois ou deux l’occasion de la rencontrer.

L’expression de son visage reflète toute la joie d’avoir été invité à venir passer cette fête avec eux tous alors qu’elle s’était imaginé rester seule pour la première fois de sa vie.
Ils perçoivent enfin les pas s’approcher de la roulotte et Florian lui prend la main et la frotte gentiment pour calmer la boule d’émotion qui commençait à la faire trembler.

Ils entendent Thomas qui prévient Anthony.

- Fais gaffe à la marche « Antho » !! Baptiste, tu pourrais l’aider quand même !!
- (Alice) Depuis qu’il est amoureux celui-là, il n’y a plus rien d’autre qui compte.
- (Baptiste) Ah ! Ah ! Très drôle !! Viens frangin !!

La porte s’ouvre et les deux garçons entrent en premier et s’avancent très vite à l’intérieur pour laisser entrer les autres et ne pas refroidir l’intérieur de la roulotte.

Baptiste aide son grand frère comme il en a l’habitude pour pas qu’il bute contre un meuble et se fasse mal, ensuite seulement, il se retourne vers le coin salon et reste figé de stupéfaction, un cri de joie s’échappe alors de sa gorge.

- Maman !!!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (131 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (suite)


Aurélien et Chloé rejoignent le lotissement où vivent les autres Aixois, ses frères les guettent le nez écrasé aux vitres du salon de chez les Louvain et les voient arriver en leur faisant de grands signes et en allant leur ouvrir.

Le salon est plein à craquer de tous ceux qui sont à les attendre pour partir tous ensemble rejoindre le cirque afin de passer cette soirée de réveillon en famille et entre amis.

Ils sont tous sur leur trente et un et quand enfin tout le monde est prêt, ils montent dans les voitures dans un capharnaüm de discussions et de rires.

Les limousines de Ming et d’Hassan qui ont été comme de bien entendu invités, font le plein et c’est un véritable cortège de voitures qui s’engage sur la route pour rejoindre le cirque.

La première épouse de l’émir se retrouve entourée par la gent féminine qui lui parle comme à une amie de longue date et Hassan s’en réjouit pour elle quand il la voit souriante et heureuse, parlant de tout et de rien avec elles se sentant pour une soirée une femme comme tout le monde.

Amid et Christophe sont restés à la résidence car le jeune prince n’a pas eu l’autorisation de se joindre à eux, Youssef ayant dû se fâcher pour qu’il reste au lit alors que le jeune garçon voulait à tout prix participer à la fête, s’en croyant suffisamment remis de son accident alors que son « oncle » jugeait que non.

Maurice met les dernières choses au point avec ses hommes, lui et sa femme étant déjà depuis un moment sur place pour qu’il puisse justement vérifier que rien ne viendra perturber cette soirée.

Martine tient par la main la fillette qui a eu l’autorisation de passer la soirée avec sa future famille et lui fait visiter la ménagerie en faisant attention qu’elle ne s’approche pas trop des cages.

Sous le chapiteau, tout est prêt et il y a déjà beaucoup de monde qui s’y trouve, discutant amicalement en groupes en attendant qu’il soit temps d’attaquer le buffet d’apéritif que tous lorgnent avec envie.

Les musiciens jouent tranquillement des airs de leur pays, donnant ainsi une ambiance folklorique en attendant le début du spectacle ; Tony et ses frères surveillent tout ce petit monde, les yeux brillants de la joie d’une soirée qui s’annonce sous les meilleurs auspices.

Les invités arrivent petit à petit, remplissant la piste et s’interpellant en se retrouvant entre amis.

Le son monte rapidement dans une liesse générale et c’est Tony qui rejoint le groupe de musicien pour donner le top aux festivités quand il constate que tout le monde est enfin arrivé.

La musique s’arrête alors, ce qui crée à son tour l’arrêt des discussions et tous se tournent vers l’estrade à attendre les paroles qui vont donner le top départ à la soirée.

Tony tapote le micro et se racle la gorge avant de se lancer dans son speech de bienvenue.

- Comme chaque année depuis que le cirque a vu le jour, nous allons fêter encore une fois tous ensemble ce réveillon de Noël. Pour la première fois comme vous pouvez le constater, nous recevons des invités qui nous sont devenus chers depuis qu’ils sont apparus dans notre vie. Une rencontre qu’il y a à peine quelques mois encore, nous n’aurions jamais imaginé qu’elle puisse avoir un impact aussi fort dans nos cœurs et qui a changé beaucoup de choses dans notre façon de percevoir les relations humaines. Tout ça grâce à des grands-parents aimants et inquiets du bien-être de leur petit-fils et qui ont permis que cela arrive. Grâce également à un jeune garçon qui a su par sa simplicité et sa façon d’être, devenir important dans notre vie à tous et qui a permis que cette soirée ait lieu avec vous tous réunis ici ce soir. Un groupe de jeunes (Tony sourit en regardant la piste) et de moins jeunes gens venus des quatre coins de France et du monde, qui se sont trouvés lié par une amitié indéfectible. Mais trêve de bavardage, Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et que la fête commence !!!

Tony quitte l’estrade sous les applaudissements et rejoint la piste en faisant signe à tous de s’installer, le brouhaha reprend alors pendant que les premières notes de musique reprennent et que chacun va vivre à sa façon cette soirée qui leur laissera sans aucun doute un souvenir inoubliable.

Anthony et Baptiste tiennent leur mère enlacée entre eux deux et leurs yeux encore rougis des larmes versées à la joie des retrouvailles, témoignent de l’attachement qui lie cette famille dont un des membres les a quittés tragiquement beaucoup trop tôt et qui du fait de son absence les a fait se resserrer aussi fortement les uns aux autres pour remonter la pente et avoir une vie normale malgré les difficultés qu’il leur a fallu traverser.

À l’autre bout de la très longue table, deux garçons les regardent émus.

Ils ont connu les hauts et les bas de leurs deux copains, ils ont partagé leurs peines mais aussi leurs joies et sont fiers de les voir tels qu’ils sont devenus et n’attendent que le moment où le visage d’Anthony s’éclairera quand il se rendra compte de leurs présences et qu’ils pourront terminer la soirée au côté de leurs meilleurs amis.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (132 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (suite)


« Minuit »

Le repas se termine et le spectacle commence, chacun leurs tours, les artistes se préparent et entrent en piste pour donner le meilleur d’eux-mêmes ; les clowns font rire les plus jeunes alors que les acrobates font montre de tous leurs talents et font pousser des cris de stupeur et parfois d’effrois aux adultes hypnotisés par des figures d’une extrême témérité.

Hassan et Ming ne ratent rien du spectacle et c’est presque avec des regards d’enfants qu’ils assistent à tous ses numéros d’artistes, donnés spécialement pour le plaisir de tous.

Ils sont tellement obnubilés par tout ce qu’ils voient, qu’ils ne se rendent pas compte des personnes autour d’eux qui s’écartent en souriant et ce n’est que quand ils se sentent soulever de terre, qu’ils poussent dans un ensemble parfait un grand cri de frayeur jusqu’au moment où ils atterrissent sur le dos des deux pachydermes qui barrissent de contentement sous les tapes amicales de Florian et de Yuan écroulés de rires.

Quand ils reçoivent près d’eux, qui son père et qui son ami, ils éclatent encore plus de rires devant la tête qu’ils font alors en se rendant compte du tour que les deux garçons viennent de leur jouer.

- Alors ton altesse Hi ! Hi ! C’est plus haut qu’un chameau, avoue !!

Hassan encore sous le coup de la surprise :

- Oh toi !! Je vais te… !!!!
- Encore un !!! Mais qu’est-ce que vous avez tous à vouloir me les couper Hi ! Hi !

Hassan retrouve le sourire après cette frayeur qu’il vient d’avoir.

- Tu sais comment ça s’appelle dans mon pays ce que tu viens de faire ?

Je lui réponds le plus sérieusement du monde.

- Faire un tour d’éléphant ?

Devant la candeur de la réponse, Hassan ne peut s’empêcher de rire à son tour.

- Pas vraiment, non Hi ! Hi !

Hassan regarde autour de lui et voit l’amusement sur tous les visages dirigés vers eux, Fatima et Omar sont éclatés de rires et le regardent les yeux plissés d’amusement du tour dont il vient d’être avec son ami un des acteurs principaux.

Un étrange son s’échappe alors de la gorge de Florian et les deux éléphants reculent de quelques pas et se couchent lentement, leur permettant ainsi de descendre sans trop d’efforts.

Leurs dresseurs viennent ensuite les récupérer pendant que Ming et Hassan se remettent de leurs émotions.

L’ambiance après cette farce monte de plusieurs crans et les rires fusent d’un peu partout et amènent les rapprochements entre les invités, Hassan ressent ça avec beaucoup de plaisir quand il se voit pour la première fois de la soirée entourer et entraîner dans les conversations alors que jusque-là il était mis quelque peu à l’écart par une certaine timidité à son encontre due à son statut social.

Pendant ce temps-là, plusieurs personnes repoussent les tables et dégagent un espace au milieu de la piste pour permettre aux couples de danser au rythme de la musique qui devient à cet effet de plus en plus entraînante.

Florian sourit en voyant que le petit tour qu’il a joué à ses deux amis leur a permis de mieux s’intégrer dans cette soirée et qu’ils vont dorénavant pouvoir en profiter comme tout un chacun, sans plus ressentir les réserves liées à l’étiquette et qui les empêchaient d’être véritablement eux-mêmes.

Il fait signe à ses amis musiciens de le rejoindre sur l’estrade pour permettre à ceux du cirque ayant joué jusque-là, de profiter eux aussi de la soirée et de s’éclater en famille, ainsi qu’avec leurs amis.

Alice parle à l’oreille d’Anthony qui sourit et se lève à son tour pour rejoindre le reste de la bande, il ne voit pas, bien sûr, Dylan et Stéphane qui arrivent juste après eux et viennent se placer derrière Rémi et Baptiste en faisant bien attention de ne pas se faire repérer par « Antho » qui ils le savent, a l’oreille fine.

Pendant que ses amis se mettent en place et s’installent chacun avec l’instrument qui lui convient le mieux, un étrange manège attire l’attention des spectateurs qui terminent pour la plupart le dessert qu’ils dégustent assit sur les gradins depuis que les tables ont été enlevées.

Taha et un couple d’artistes aidés par deux techniciens du cirque, installent le matériel dont ils vont avoir besoin pour un dernier numéro avant de laisser la place à la musique et à la danse.

Florian sourit car il sait qu’il va être mis à contribution et que le jeune Massaï va en étonner plus d’un de son habilité qui l’a laissé lui-même sur le cul depuis qu’il a vu de quoi il était capable.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (133 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (suite)


Une fois tout mis en place, le couple d’artiste commence son numéro.

La femme va se mettre devant l’énorme panneau multicolore et l’homme commence à lui envoyer ses couteaux qui viennent se planter tout autour d’elle dans le silence absolu des spectateurs qui retiennent leurs souffles et respirent bruyamment à chaque fois qu’une des lames se plante dans un bruit sourd dans le bois à quelques centimètres seulement de sa compagne.

C’est à ce moment-là que Taha entre en scène avec toute la souplesse et la fierté de sa race, l’arc en bandoulière et qu’il se moque gentiment du lanceur de couteaux.

- Un enfant en ferait autant dans ma tribu.

L’homme ironique en regardant son public :

- Il ne doit plus rester grand monde alors.

Le jeune Massai se plante sous son nez l’air inquiétant.

- Me traiterais-tu de menteur ?

L’homme élève la voix en prenant son public à témoin.

- Vantard surtout !! Montre-nous donc ce que tu sais faire gamin !!

Taha prend l’arc et sort une flèche du carquois, il lui tend ensuite l’arme d’un air moqueur.

- Toi montre-moi !!
- Prends-en de la graine alors.

L’artiste poursuit alors son spectacle sous l’œil volontairement moqueur de Taha qui attend son tour et surveille du coin de l’œil son ami Florian qui comprend que ça va bientôt être à lui d’entrer en scène.

Un signe à Ramirez qui s’éclipse du chapiteau et va chercher ce dont son ami aura besoin, Florian sort à son tour et l’attend dans le couloir d’accès des animaux au chapiteau.

Il s’habille vite fait des vêtements de cow-boy qui l’attendent depuis l’après-midi, les santiags avec éperons, un chapeau qu’il attache à son cou avec la jugulaire spéciale, il place enfin le revolver avec le ceinturon qui va avec et s’amuse de l’effet que son déguisement va encore faire sur les plus jeunes ainsi qu’à d’autres il n’en doute pas un instant.

Un dernier « petit » détail dont je vérifie la bonne mise en place avant de refermer la veste aux manches couvertes de franges en cuir et me voilà prêt pour le spectacle

***/***

Pendant ce temps-là celui-ci continue sans que personne ne se doute de ce qui se trame en coulisse, l’artiste rend l’arc à Taha et aidé de sa compagne, récupère les flèches qu’il lui remet dans le carquois.

Taha recule d’au moins trois fois la distance où s’était placé l’homme et regarde en mimant la surprise, le panneau où plus personne ne se trouve devant.

- La femme peut-elle se remettre comme elle était ?
- Peut-être allons-nous essayer sans elle.

Il plante comme l’autre fois une cible de tir au milieu de la planche.

- Fais-toi les dents déjà avec ça mon garçon, déjà que tu es bien trop loin pour atteindre la cible.
- (Taha en riant) Tu veux peut-être que je me mette aussi près que toi pour être certain d’y arriver ?

Il vient alors se positionner à quelques centimètres de la cible, des rires accueillent son geste venant des gradins et Taha fait mine alors de vouloir y décocher une flèche.

- Suis-je au même endroit que toi homme blanc ? Ou peut-être que je devrais me rapprocher encore plus ?
- C’est ça gros malin !! Moque-toi !! Montre-nous déjà ce que tu sais faire et après ça on verra pour que ma femme reprenne la pose.

***/***

Ramirez arrive en tenant l’animal par la bride et sourit devant la tête que fait son ami en l’apercevant.

- Eh bien quoi ?? C’est ce que tu voulais, non ??

Je regarde le poney qui n’est pas plus haut que « Kinou » en riant.

- Bah là c’est sûr que pour m’arrêter, je n’aurai qu’à tendre les jambes Hi ! Hi !
- Allez !!! Grimpe !! C’est à toi de jouer maintenant !!

Je monte, ou du moins je m’assieds sur le poney qui pour le spectacle est sellé comme un vrai pur-sang et je manque de m’étaler quand il démarre tellement il me surprend par sa nervosité.

Malgré tout j’arrive non sans mal à garder mon assiette et c’est au galop que j’entre sur la piste en criant comme un cow-boy.

- Yahhhh !!!!! Wahouuu !!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (134 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (suite)


J’arrive devant le couple et Taha qui me regardent en retenant difficilement un fou rire que je vois poindre sur leurs visages déjà congestionnés et je fais piler ma « monture » avec un « HOLÀ » tonitruant qui manque une fois de plus de m’envoyer ad patres, mes fesses partant en avant sous le coup de frein brutal de l’animal.

Bien sûr dans les gradins, les rires ne manquent pas de se faire entendre et ceux des enfants particulièrement aiguës retentissant par-dessus tous les autres sont facilement reconnaissables.

- Qu’est-ce qu’il se passe ici ?

Taha entre dans le jeu.

- Ils ne me croient pas capable de viser juste,
- Peut-être qu’ils voudraient une petite démonstration ?
- Tu veux bien me servir d’assistant ?
- D’accord que dois-je faire ?

Pendant que deux hommes arrivent et disposent tout au long de la piste dans la partie libre de spectateurs, des panneaux identiques mais beaucoup plus petits que celui que se sert habituellement le couple d’artiste, Taha ouvre une malle et en sort une dizaine de ballons de baudruches de tailles différentes qu’il accroche dans le dos de son ami en suivant sa colonne vertébrale, du plus gros vers le bas, au plus petit au niveau des épaules et en prenant soin de garder le dernier, encore plus petit, ne faisant qu’à peine la taille d’une grosse orange qu’il fixe au sommet du chapeau.

- (Taha) Ne fais pas attention à moi et tu tournes autour de la piste, d’accord ?

Je fais mine d’être effrayé.

- Hé !! Tu ne vas pas me tirer dessus en pleins mouvements quand même ?

Je me tourne vers les enfants qui ont les yeux sortis de la tête en comprenant ce que nous allons faire.

- Vous avez confiance en lui les enfants !!!!
- OUIIIIII !!!!!!
- Vous voulez vraiment qu’il me tire dessus ????

Ils se lèvent tous.

- OUIIII !!!!!
- Sympa les gars !!! Et s’il rate son coup ??? Vous êtes sûrs que c’est ce que vous voulez !!!!
- OUIII !!!!!

Je fais un clin d’œil à Taha et je relance mon « pur-sang » à toute allure en faisant de grands cercles et en frôlant au plus près les panneaux qui maintenant sont terminés d’être mis en place.

Taha laisse le temps à son ami de faire quelques tours et surtout le pitre, puis il prend une grande bolée d’air et avec une fluidité invraisemblable décoche tour à tour sans presque viser, les cinq premières des dix flèches que son carquois contient et qui avec une précision impressionnante viennent transpercer les cinq plus gros ballons en se fichant profondément dans un son sourd marquant la force de l’envoi dans les panneaux de bois qui en basculent en arrière.

Je sens l’éclatement des ballons derrière mon dos et même si nous avons déjà répété cet exercice plusieurs fois, j’ai toujours cette remontée d’adrénaline qui me couvre le front de sueur.

Taha se prépare à la nouvelle série de tirs, beaucoup plus compliquée celle-là étant donnée le rétrécissement des cibles et l’endroit où elles sont accrochées.

Il fait un geste à son ami qui hoche la tête en signe qu’il est prêt et il reprend une flèche et arme son arc.

Sur les gradins, tous retiennent leurs souffles tellement ils sont sidérés par une telle adresse de la part du jeune homme et aussi du sang froid qu’a Florian qu’ils voient relancer sa monture en poussant des cris de guerre.

Les flèches une à une atteignent leurs cibles toujours avec la même précision et la même puissance, ne reste plus que celle placée au-dessus du chapeau et c’est alors qu’un cri d’angoisse s’échappe de toutes les bouches quand ils voient le jeune rouquin le détacher de sur sa tête et le placer contre son cœur en saluant le public, croyant certainement que le jeune Massaï en a terminé.

Le trait part, traverse le ballon et continue sa course à travers le chapeau pour venir se ficher dans la poitrine de Florian qui pousse un cri et tombe dans le sable. Tous se lèvent alors avec le visage marquant l’horreur de ce à quoi ils viennent d’assister.

Le père Antoine se signe et tout comme le reste des spectateurs, accourt sur la piste le cœur pris dans un étau d’angoisse à la vision du jeune homme étendu sur la piste.

Seuls Aurélien Thomas Éric Raphaël Mireille Maryse Michel et Yuan ne se sont pas levés comme tout le monde et au contraire des autres sont pliés en deux de rires à la farce qu’a encore une fois réussie à leur jouer à tout leur ami et petit-fils avec la complicité et l’extraordinaire habileté au tir de Taha.

Florian les ayant prévenus pour ne pas qu’ils s’effraient, connaissant trop la réaction qu’ils auraient eue alors et ne voulant pas risquer surtout pour les plus âgés, qu’ils subissent un contrecoup trop fort dont leur cœur n’aurait peut-être pas résisté, ou pour les plus jeune de leur faire connaître un nouveau choc émotionnel après celui qu’ils ont déjà eu récemment.

Quand il sent tout le monde se presser autour de lui, Florian se relève d’un bond, le chapeau toujours planté par la flèche au niveau de son cœur et sourit en prenant le bras de Taha qu’il lève vers le ciel en guise de victoire.

- Applaudissez notre champion Hi ! Hi !

Il déboutonne sa veste et apparaît alors au regard subjugué de tous l’épais morceau de bois fixé solidement par une sangle devant sa poitrine.

- Avouez qu’on vous a bien eu Hi ! Hi !



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (135 / 150) (Moscou) (Joseph)


Le bâillement dû au décalage horaire fait se retourner sur Joseph des yeux curieux de ce que peut bien venir faire en Russie un homme tel que lui.

Joseph est conscient que la couleur de sa peau n’est pas ce qui va le rendre discret dans ce pays et s’en arrange en souriant aux quelques personnes qui le dévisagent depuis qu’il est sorti de l’aéroport et qu’il a pris ce train en partance pour Moscou.

Faut dire aussi qu’il a bien choisi son jour pour arriver dans ce pays et que s’il l’a fait, c’est justement pour avoir plus de chances d’être mis en contact rapidement avec ceux qui ne manqueront pas de venir l’interroger sur les raisons de son voyage.

Maintenant, il est quand même étonné d’arriver si près de la capitale sans plus de contrôle que celui de vérifier son billet pour voir s’il était en règle et il commence à se poser la question sur la réalité de cette réputation de paranoïa sécuritaire qu’ils ont de par le monde.

Pourtant c’est justement là-dessus qu’il compte pour arriver au plus vite en contact avec son objectif et toute sa stratégie est basée justement sur cet aspect qui aurait dû déjà lui valoir au minimum un rapide interrogatoire.

L’idée pour approcher sa « cible » lui est venue subitement alors qu’il se torturait le cerveau pour trouver l’identité qu’il devra prendre pour réaliser sa mission et elle lui est apparue en regardant tout simplement un film d’espionnage, ce qui bien sûr l’a fait sourire en se disant que les concepts les plus éculés sont parfois ceux qui fonctionnent le mieux tellement personne n’irait penser qu’on puisse encore une fois avoir l’audace de les mettre en œuvre.

La sécurité Saoudienne l’a donc aidé à se créer ce personnage d’agent mercenaire qui se vend au plus offrant pour une ou plusieurs missions et dont les compétences ainsi que la discrétion ne sont plus à prouver.

Un second bâillement à lui décrocher la mâchoire le reprend et Joseph décide d’aller se dégourdir les jambes dans le couloir du train, c’est à ce moment-là qu’il repère l’homme qu’il a déjà croisé à la sortie de l’aéroport et qui tout comme lui s’accoude quelques mètres plus loin et semble regarder le paysage à travers la vitre pourtant embuée.

Joseph retient son sourire de contentement et se dit qu’il va bientôt entrer dans le vif du sujet et qu’il a tout intérêt à être des plus persuasifs s’il ne veut pas passer un sale quart d’heure, voire perdre sa liberté pour un bon bout de temps.

Des panneaux indiquent qu’il ne va plus tarder à arriver à destination et c’est avec une apparence détendue qu’il retourne dans son compartiment afin de récupérer ses bagages et revenir se positionner dans le couloir près de la porte au moment où il sent la décélération du train quand il entre en gare.

Il n’a pas mis le deuxième pied sur le sol du quai, qu’il est interpellé dans sa langue d’adoption.

Rien que ce fait prouve qu’ils en savent déjà beaucoup sur lui et que sa mission vient de démarrer sur les chapeaux de roues.

- Monsieur Joseph Diokouré ?

Joseph sent la présence du troisième homme dans son dos comme celle de celui qu’il avait déjà repéré, il fait mine d’être surpris en répondant à la personne qui vient de l’interpeller.

- C’est bien moi en effet !!
- Veuillez nous suivre, nous avons quelques questions à vous poser.

Joseph sourit aux deux hommes en face de lui.

- Certainement !!
- Notre présence ne semble pas vous surprendre ?

Joseph est toujours souriant.

- C’est plutôt le contraire qui m’aurait beaucoup surpris.

L’homme est visiblement étonné.

- Vraiment ?? Alors suivez-nous et vous nous expliquerez ça une fois dans nos bureaux.

Les trois hommes l’encadrent jusqu’à la sortie où ils le font passer par un détecteur de métaux avant de le faire monter en voiture une fois ses bagages récupérés.

Le trajet est silencieux et laisse le temps à Joseph de peaufiner son personnage pour qu’il soit à leurs yeux le plus crédible possible car au moindre doute de leurs parts, il est conscient que ça risquerait de chauffer pour ses abattis et il tient par-dessus tout à en ressortir sans casse, voire si tout va bien avec tous les honneurs, leurs bénédictions et cerise sur le gâteau, leur argent.

Déjà ce qui est rassurant pour lui, c’est que les trois hommes ne font acte d’aucune agressivité à son égard.

Ce qui est déjà un bon signe pour la suite des évènements à venir, lui laissant à penser que comme il l’espérait, ils voudront en savoir plus sur ses anciens employeurs et qui sait, sûrement l’utiliser à son tour connaissant sa réputation.

Le véhicule se gare enfin et ils en descendent pour se diriger directement à l’intérieur d’une grande bâtisse en pierre sur laquelle une plaque indique qu’il s’agit d’un commissariat de police.

Ils montent un escalier et entrent dans une grande pièce servant incontestablement de bureau, à peine à l’intérieur, l’homme lui fait signe de s’asseoir et reprend la parole, semblant être le seul qui connaisse sa langue.

- Très bien !! Maintenant si vous nous indiquiez la raison de votre venue.
- Je viens vous proposer mes services !!!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (136 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Apparemment cette réponse le déconcerte et il la traduit à ses deux « camarades » qui prennent eux aussi un regard ahuri assez comique pour que Joseph manque d’en perdre son sérieux.

Voyant bien que ça ne va pas être de la tarte s’il faut à chaque phrase en faire une traduction pour que tous comprennent, Joseph prend la parole pour leur demander.

- Parlez-vous Anglais ? Je parle cette langue couramment ce qui vous l’imaginez bien est nécessaire dans nos spécialités.

Les trois hommes visiblement soulagés acquiescent et celui qui semble être leur chef reprend la parole.

- Ce sera en effet beaucoup plus pratique, alors comme ça, vous êtes seulement venu pour nous proposer vos services ?
- C’est bien ce que j’ai dit à l’instant.
- Et vous n’aviez pas l’air surpris de notre présence à votre sortie du train ?
- En fait je pensais plutôt vous voir à la sortie de l’aéroport, je suis libre car j’ai terminé mon dernier contrat et comme j’ai eu vent d’une certaine tension internationale qui s’installe contre votre gouvernement, je me suis dit que vous seriez peut-être intéressés et que j’aurais sans doute l’opportunité d’un bonus financier au cas où je pourrais me rendre utile pour vos services.
- Si vous nous parliez de vos derniers contrats ? D’après nos renseignements, vous travaillez beaucoup avec les pays arabes ?

Joseph sent qu’il marche sur des œufs.

- Ce sont mes plus gros clients il est vrai, d’ailleurs je rentre d’Afrique suite à la demande d’un service de sécurité Saoudien.
- L’objet de ce déplacement ?
- Allons messieurs !! Si ma réputation est celle qu’elle est, vous vous doutez bien que ce n’est certainement pas en dévoilant quoique ce soit sur les missions qui me sont confiées.
- Nous pourrions vous faire parler !
- L’honnêteté envers mes employeurs est mon maître mot et même si mes paroles vous paraissent incroyables, c’est cet état de fait qui a forgé ma réputation.
- Vous ne nous direz donc rien ?
- Pas un mot en effet !!
- Hum !! Votre venue n’est donc qu’un hasard si je comprends bien ?
- Pas tout à fait quand même ! Comme je vous l’ai dit, j’ai senti l’opportunité à venir vous proposer mes services au vu des bruits qui courent dans le milieu et comme j’étais libre !!!!!

Les trois agents russes se concertent un moment, Joseph sent la pression qu’il ressentait jusque-là se relâcher petit à petit et il n’est pas vraiment surpris quand l’homme se tourne de nouveau vers lui après avoir de toute évidence pris une décision le concernant.

- Nous allons vous conduire à votre hôtel et nous vous convoquerons ultérieurement pour vous faire part de la décision qui sera prise à votre proposition pour le moins inhabituelle. Bien sûr vous serez sous surveillance et nous vous déconseillons d’aller fouiner dans nos affaires en attendant votre convocation, je vous sais peu nombreux dans votre cas à ne pas avoir d’allégeances envers un pays particulier et nos renseignements sur vous reconnaissent votre habileté et votre fiabilité.
- Il ne pouvait en être autrement sinon il y a longtemps que je ne serais plus dans le métier.

L’homme est visiblement curieux.

- Puis je me permettre une question ?
- Certainement !! Si elle n’est pas en rapport avec un de mes contrats bien sûr !!
- Ça vous rapporte beaucoup ?
- Financièrement ?
- Oui !!
- Suffisamment pour que j’envisage de prendre ma retraite d’ici quelques années.
- Ah !! Quand même !!
- Les risques en valent la chandelle si c’est le but de cette question.

L’homme hoche la tête en signe de compréhension et lui fait signe que l’entretien est terminé et qu’il peut suivre un de ses hommes qui va le raccompagner.

- À bientôt monsieur Diokouré !
- À bientôt oui !

Ce n’est qu’une fois dans la voiture que Joseph s’autorise un sourire, le premier volet de sa mission s’est déroulé encore mieux qu’il ne l’espérait et il se dit que c’est plutôt bien parti pour la suite, la mise en place de son plan en étant l’aspect le plus aléatoire et s’étant parfaitement déroulé, malgré tout le danger qu’il pouvait réserver au cas où son histoire aurait prêté à suspicion.

De toute évidence son personnage créé de toutes pièces avec les services de l’émirat, a passé avec succès à travers les recherches menées à son encontre et va lui permettre d’entrer en contact avec le fameux nouveau patron des services secrets Russes.

Joseph grimace quand même à l’idée d’avoir à le supprimer si cet Igor n’adhère pas au rapport qu’il lui soumettra quant au résultat de la mission qu’il ne manquera pas de lui donner à la suite de l’entretien qu’ils auront prochainement.

Rapport dont l’idée lui a été amenée juste avant qu’il quitte l’émirat et venant de l’émir Hassan lui-même avec qui il a eu une longue conversation en visioconférence et qui lui a assuré que les services de la DST mettraient tout en œuvre pour le conforter dans sa crédibilité.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (137 / 150) (Aix) (Au cirque) (Neuvième jour) (Réveillon de Noël) (fin)


Le spectacle étant terminé et tout le monde rassuré sur les conséquences du dernier tir de Taha qui en fait n’était qu’une farce, mais servait à démontrer également l’immense adresse du jeune Massaï ainsi que l’incroyable sang-froid de son complice au vu de la difficulté d’atteindre ce petit carré de bois sur une cible mouvante.

Le retour à la musique et la danse fut accueilli avec un énorme plaisir par tous les invités.

Anthony dès le premier morceau pousse un cri de surprise et sa joie peut se lire sur son visage quand il se tourne vers le groupe et qu’il reconnaît à l’oreille le toucher spécial de ses deux meilleurs amis.

Les larmes s’écoulent sur ses joues quand il prend le micro en main et qu’il entame de sa voix encore tremblante d’émotion, la première chanson de leur répertoire.

Comme à chaque fois qu’il est sur scène et qu’il chante, son auditoire reste subjuguer par l’immense talent de ce jeune aveugle qui les emmène avec lui dans son monde et qui les fait vibrer au point que de longs frissons hérissent leurs peaux devenues grumeleuses.

Le groupe est au complet et pour la première fois se donne en spectacle devant une bonne centaine de personnes, l’ambiance monte très vite et la piste commence à recevoir les danseurs, seuls ou en couples qui se démènent sous les rythmes fous qui s’enchaînent au plus grand bonheur de tous.

Certains préfèrent écouter et restent assis sur les gradins, hypnotisés par la voix d’Anthony qui au moment des séries de slows leur fait verser des larmes d’émotions intenses et fait s’embraser et s’embrasser les couples enlacés sur la piste, pris eux aussi dans l’énorme affectif que leur fait ressentir les intonations vocales du jeune aveugle.

Le temps passe beaucoup trop vite et pour terminer une soirée riche en émotions, le groupe envoie une série country qui emmène alors chaque personne dans un autre temps et clôture magnifiquement cette fête où tous ont apporté quelque chose d’eux-mêmes et se quittent le cœur joyeux et les yeux rougis de fatigue.

Thomas regarde sa montre qui lui indique qu’il est quand même six heures du matin et qu’il est grand temps d’aller se glisser sous la couette, il jette un œil vers Florian qui aide ses amis à ranger les instruments et sourit malgré la fatigue en pensant qu’il va l’avoir tout chaud contre lui d’ici pas longtemps.

La mère d’Anthony s’approche de Florian et le prend à l’écart, ce qui ne manque pas de piquer la curiosité de Thomas mais qui préfère rester où il est pour ne pas paraître indiscret et sachant bien que de toute façon son copain lui racontera certainement ce que de toute évidence elle a à lui dire.

La conversation a l’air de les passionner en plus d’être confidentielle car ils s’éloignent quelque peu des autres musiciens pour pouvoir la continuer en toute tranquillité.

Thomas voit Florian devenir grave et donner des explications que la mère d’Anthony écoute avec une évidente avidité, ce n’est que quand Baptiste s’approche d’eux curieux à son tour de savoir ce qu’ils peuvent bien se dire, que Florian avec un petit sourire les embrasse et revient vers lui la mine troublée.

- Qu’est-ce qu’elle te voulait la mère d’« Antho » ?
- Baptiste a mal rangé le dossier médical de son frère et il a été forcé de lui avouer pourquoi il l’avait emprunté.

Thomas fait la grimace.

- Aie !! Pas bon ça !!
- Tu peux dire ça oui !!
- Alors ?
- Elle m’a demandé pourquoi et je lui ai répondu que c’était lié à mes études et que je m’intéressais à des cas comme celui de son fils.
- Et elle t’a cru ?
- Hum !! Je ne sais pas trop en fait, j’ai eu la nette impression qu’elle sait des choses à mon sujet.
- Comment tu peux dire ça ?
- Ses yeux !! Ils étaient pleins d’espoirs et j’ai dû lui promettre qu’on en reparlerait une fois rentré à Reims.
- Tu vas tout lui dire ?
- Il va bien le falloir !! De toute façon j’en avais déjà touché deux mots à Frédéric et nous devions aller la voir, alors un peu plus tôt que prévu ne changera pas grand-chose.
- (Thomas intrigué) Tu as pris ta décision ?
- Il y a un moment déjà, oui !
- Et ????
- Je juge qu’il est préférable qu’Anthony reste comme il est, ce serait trop traumatisant pour lui et les risques sont suffisamment importants pour sa santé mentale pour que je n’intervienne pas.
- Et si elle te demandait le contraire ?
- J’espère qu’elle ne le fera pas et qu’elle comprendra mes arguments.
- D’accord, mais si elle insiste quand même ?
- (J’hésite) Les risques sont trop grands et j’aime trop Anthony pour les prendre, si encore je le sentais malheureux et mal dans sa peau ! Mais c’est loin d’être le cas, regarde-le, il est heureux là ! Une petite amie qui l’aime, des amis fidèles et tu voudrais que je prenne le risque qu’il perde tout ça ? Qu’on l’enferme parce qu’il ne supporterait pas ce que son cerveau serait bien incapable de traduire et de comprendre ? Non Thomas, crois-moi et ce n’est pas facile pour moi de dire une chose pareille, mais il vaut mieux qu’« Antho » continue à vivre sa vie comme il l’a toujours vécu.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (138 / 150) (Aix) (Dixième jour) (Les fiancé « e » s)


Alice et Carole sont les premières à se lever en ce début d’après-midi, les deux jeunes femmes s’habillent sans bruit et sortent rapidement pour laisser leurs hommes se reposer encore un peu.

Elles se dirigent directement vers le réfectoire où très peu de personnes s’y trouvent encore ou déjà.

Une fois s’être servies d’un bol de café, elles s’installent à un bout de table pour prendre le temps d’avoir les idées claires et pouvoir discuter tranquillement des bouleversements qu’elles ont ressentis la veille.

Carole repose son bol fumant et regarde sa bague avec un grand sourire ému, son regard se porte sur son amie qui vient de faire exactement le même geste qu’elle.

- Et bien !! Si je m’étais attendue à ça !!
- Nous voilà officiellement fiancées maintenant, il ne reste plus qu’à prévenir les parents et les amis.
- Ça va leur faire un choc c’est certain !
- (Alice amusée) Pas autant qu’à nous Hi ! Hi !

Carole a les yeux brillants elle aussi.

- Surtout à la façon dont ils nous ont fait leurs déclarations, j’ai vraiment cru un moment qu’ils parlaient de faire des choses ensemble et je n’en menais pas large sur le coup.
- Et moi donc Hi ! Hi ! J’avais quand même du mal à les imaginer se bécoter et tout le reste, tu imagines un peu ce que ça aurait donné ?
- En plus avec tous ses couples de mecs autour de nous, j’ai quand même eu un petit moment de doute, tu sais ? Le pire c’est que je suis quasiment certaine qu’ils ne le faisaient pas exprès.
- Ils étaient trop sérieux et je voyais bien la boule d’émotion sur le visage d’Anthony, il était trop chou !!
- (Carole sérieuse) Tu as vraiment trouvé un garçon super, d’une gentillesse rare et avec des qualités certaines.

Alice hoche la tête en reconnaissant que ce que son amie vient de lui dire est ce qu’elle pense elle-même de son chéri.

C’est la même chose pour Flavien comme pour nos autres ami (e) s et c’est ce que je trouve merveilleux dans tout ça, trop peut-être si on regarde ce qu’il se passe autour de nous.

Carole reconnaît volontiers qu’elle a raison.

- Tu crois que…

Alice avec un clin d’œil.

- Bien sûr !! D’ailleurs à part toi et Flavien, quasiment tous les autres ne se seraient pas connus sans lui.

Carole opine de la tête.

- Pour les garçons c’est pareil, à part mon frère et Sylvain, je pense que les autres n’auraient jamais eu l’occasion de se connaître. Quoique avec Marc aussi en y réfléchissant, puisqu’il était déjà copain avec Flavien avant de connaître « Flo ».
- (Alice) Il serait toujours avec Aléxie et Arnault alors !! Puisque c’est à cause de l’opération de Mélanie que les parents de Sébastien ont fait le trajet jusqu’à Reims pour voir ce qu’il en était.

Elles discutent encore un moment sur ce sujet des rencontres qui ne se seraient certainement pas produites sans Florian quand celui-ci arrive à son tour les yeux encore dans le pâté et qu’il les fait rire de bon cœur à sa vue.

Elles le voient se diriger au radar vers la table où trônent les cafetières et se servir à son tour une grande bolée du breuvage qui va certainement lui remettre très vite les idées en place.

Les filles s’amusent beaucoup à le regarder faire ces gestes pourtant anodins mais qui fait par Florian sont assez comiques.

Ce n’est qu’après plusieurs gorgées ingurgitées avidement, qu’il regarde enfin autour de lui et les aperçoit se moquant gentiment de sa personne, il se dirige alors vers elles et s’assoit à leurs côtés.

- Quelle soirée !!!
- (Carole) Ça, tu peux le dire Hi ! Hi ! Et à voir ta tête, elle ne s’est pas arrêtée une fois sortie du chapiteau.

Je leur fais un grand sourire.

- Hé !! Vous devriez dire ça à Thomas, moi je voulais juste dormir.
- (Alice) Chante beau merle !! Comme si on ne vous connaissait pas tous les deux.

Je préfère reprendre une gorgée de café plutôt que de relancer la machine et c’est là que je capte les bagues qu’elles ont au doigt.

- Waouhhh !!! Dites donc vous deux !! Vous n’auriez pas quelque chose à me dire ?

Carole voit bien où est porté son regard.

- Tu es jaloux, hein !! Avoue !!
- Bah non pourquoi ?
- (Alice) Parce qu’on est les premières Hi ! Hi !

Je sors la chaîne autour de mon cou et leur montre le demi-cœur qui y est suspendu.

Moqueur, je le leur mets sous le nez.

- Rater les filles !!!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (139 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Joseph tourne un peu en rond dans sa chambre d’hôtel, pour lui le réveillon de Noël a été une soirée comme les autres et c’est bien la première fois que ça lui arrive car habituellement, il le passe en famille.

Maintenant, ce n’est pas tous les jours non plus qu’il a l’occasion de gagner un million de dollars et il ne regrette pas d’être ici, seulement il ne sait pas combien de temps il lui faudra attendre pour que les choses avancent et il s’ennuie déjà dans cette ville où il ne se sent pas dans son élément.

Il en est là dans ses réflexions, quand quelqu’un frappe à sa porte et c’est avec le sourire qu’il se dit qu’en fin de compte ça risque d’aller plus vite qu’il ne l’espérait.

Quand il ouvre la porte, c’est pour se retrouver devant un personnage joufflu et des plus antipathiques qui le détaille du regard avec suffisance, ce qui tout de suite met Joseph mal à l’aise.

« En Anglais »

- Oui !! C’est pourquoi ?
- Je suis celui que vous vouliez rencontrer !! Puis-je entrer ?
- Heu !! Oui certainement !!

Igor entre dans la chambre et va directement s’asseoir sur le seul siège disponible, Joseph referme et cherche un moment quelle position prendre et se décide à s’asseoir à son tour sur le lit face à son visiteur.

Les deux hommes se détaillent un long moment et c’est Igor qui prend le premier la parole.

- Alors comme ça, vous voudriez travailler pour moi ?
- J’ai entendu dire que vous étiez en difficulté et comme je cherchais l’opportunité d’un nouveau contrat, j’ai en effet pris la décision de venir vous proposer mes services.

Igor le fixe de ses petits yeux de fouine.

- De quelles difficultés faites-vous allusion ?

Joseph prend le temps avant de répondre et garde son regard sans ciller dans celui d’Igor, un certain rapport de force a alors lieu entre eux et c’est avec un bref sourire qu’il se détend et reprend la parole.

- Celles que vous avez avec Al Malouf ou encore avec l’État Français par exemple et qui vous met en porte à faux avec la diplomatie internationale.
- D’où tenez-vous ça ?
- J’ai mes sources et ma dernière mission était étrangement liée à tout ça, c’est d’ailleurs pour cette raison que je suis devant vous aujourd’hui.
- De quelle dernière mission faites-vous allusion ?
- Là n’est pas la question et vous le savez bien.

Igor retient un mouvement de colère envers cet homme qui a le toupet de lui tenir tête, il a pris le temps malgré tout de lire le rapport sur ce Joseph Diokouré et connaît maintenant sa réputation d’intégrité envers ses employeurs.

Il soupire longuement et reconnaît que c’est justement à cause de cette réputation, qu’il a accepté de venir lui parler et pourquoi pas de lui confier une mission de renseignements sur un sujet qui le titille de plus en plus.

- Avez-vous idée du contrat que je pourrais envisager de conclure avec vous ?
- (Joseph sourit) Je pense même en avoir découvert quelques éléments qui devraient vous intéresser.

Igor visiblement surpris.

- Tiens donc ? Comme par exemple ?

Joseph comprend qu’il doit jouer serrer.

- Pour commencer, si nous parlions des modalités pécuniaires de ce contrat.

Igor se détend à son tour car il aurait trouvé bizarre autrement si l’homme en face de lui n’en avait pas fait allusion en bon mercenaire de l’information qu’il est.

- Quelles sont vos prétentions ?

Joseph du tac au tac.

- À combien estimez-vous ce que je pourrais vous apprendre ?
- Trois cent mille ?
- Cinq cent !!
- Dollars ?
- (Joseph sourit) Livre Sterling, mes services le valent bien vous vous en rendrez très vite compte.
- Et si je trouvais votre demande disproportionnée ?
- Dans ce cas, vous devriez découvrir par vous-même ce que représente un certain chirurgien pour L’émirat Saoudien d’Al Malouf et pour l’État Français, mes sources racontent que vous y avez déjà laissé des plumes pourtant.

Igor se raidit en comprenant que l’homme en face de lui en connaît de toute évidence déjà beaucoup sur toute cette affaire.

- Vous recevrez votre argent.

Joseph montre sa satisfaction et sort une carte bristol de sa poche.

- Moitié sur ce compte bancaire tout de suite et le reste après que le contrat sera terminé.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (140 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Igor le regarde longuement et devant l’évidente assurance de l’homme en face de lui, acquiesce à sa demande.

- Entendu comme ça !! Maintenant voici ce que j’attends de vous, ce sera les modalités du contrat qui nous liera le temps de notre accord. Je vous demande de découvrir qui est exactement ce jeune chirurgien et pourquoi les services de la DST Française le protègent avec autant de moyens, je veux aussi connaître les motivations d’Hassan Al Malouf qui lui ont fait rompre les relations diplomatiques entre nos deux pays et faire se retourner contre nous la diplomatie internationale.
- Ce sont donc les deux points qui nous lient par ce contrat ?
- Il y a encore un point auquel je tiens personnellement.
- Je vous écoute !!
- Six de nos hommes sont morts dans des circonstances qui me paraissent ubuesques et j’aimerais connaître la vérité sur toute cette affaire.

Joseph opine en tendant la main pour sceller leur accord, il retient in extremis une grimace de dégoût quand il serre la paume molle et moite d’Igor.

- Dès que la somme sera versée, je vous donnerai un lien informatique sécurisé où vous trouverez les preuves que j’ai déjà en ma possession et qui concerne notre affaire.
- Comment est-ce possible ?
- (Joseph ironique) Tout simplement parce que je fais d’une pierre deux coups et que ma dernière mission contractée concernait déjà les mêmes demandes ou à quelques formulations près.
- Venant de qui ?
- (Joseph ricane) Bien tenté !!! Tout ce que je peux vous révéler, c’est qu’elle venait d’une très grande puissance qui elle aussi a souhaité en savoir plus sur ce jeune homme quoique pour une autre raison. Pour le reste, les choses étaient plus ou moins liées et je les ai apprises pendant mon enquête.
- Et cette autre raison ? C’était ?
- Elle ne fait pas partie de notre contrat, il faudra allonger la rétribution pour en savoir plus. Disons de cent mille livres supplémentaires.

Igor reste un moment estomaqué devant l’aplomb de cet homme, malgré tout, il doit bien reconnaître qu’il en ferait autant à sa place et qu’apparemment, il mérite bien sa réputation.

Maintenant sa curiosité est telle qu’il ne conçoit pas d’ignorer ce qu’a appris d’autre ce Joseph et qui lui a valu ce contrat de la part d’un gouvernement étranger.

- J’accepte votre demande sous condition que vous m’en parliez tout de suite, ensuite je ferai transférer les fonds sur votre compte et nous irons voir mon patron qui sera certainement très attentif à vos paroles.

Joseph comprend qu’il doit lui donner du grain à moudre pour que la confiance s’instaure, il reprend alors la parole et lui donne les renseignements qu’il attend avec une avidité évidente.


- Le garçon qui vous intéresse s’appelle Florian De Bierne, issu d’une famille de la haute noblesse qui fut en son temps déchue de toute sa fortune. Son père avec l’aide de ses parents a monté une entreprise qui a maintenant pignon sur rue et leur a redonné la fortune qu’ils avaient perdue. Le jeune Florian est l’héritier de cette entreprise depuis le décès de ses parents et vaut plusieurs centaines de millions d’euros, la présence policière autour de lui a été mise en place au début tout simplement pour le protéger d’un éventuel enlèvement aux buts de s’approprier de sa fortune et ce n’est que depuis peu qu’une autre raison a fait que sa protection ait été accrue de façon exponentielle.

Igor boit avidement les paroles de Joseph et éprouve une énorme frustration quand il s’arrête de parler.

- Quelle est cette autre raison ?

Joseph rit de nouveau.

- Encore bien tenté Hi ! Hi ! Je vous révélerai la suite après le transfert car ça concerne directement notre premier contrat.

Igor soupire agacé, il prend son téléphone et engage une conversation que bien sûr Joseph ne comprend pas, il attend donc avec patience que son visiteur raccroche.

Igor donne les instructions du transfert et après avoir énuméré les chiffres du compte bancaire, raccroche enfin et se tourne vers Joseph, un sourire aux lèvres.

- Votre argent vient d’être viré, vous pouvez vérifier !!
- Je le ferai en chemin, maintenant si nous allions parler à votre patron ? J’aimerais terminer rapidement ce contrat et rentrer chez moi pour profiter de ma famille et me mettre au travail au cas où les preuves que je vous ai apporté ne seraient pas suffisantes à vos yeux.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (141 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Pendant le trajet en voiture, Joseph vérifie avec son ordinateur que le transfert d’argent a bien eu lieu et sourit quand il voit la somme s’afficher avec des chiffres bien ronds qui en même temps qu’ils l’enrichissent assez coquettement, fait savoir à qui de droit que sa mission est en bonne voie.

Il n’est pas surpris quand il comprend où le véhicule les emmène, le palais du Kremlin se rapprochant rapidement et la curiosité d’entrer dans ce saint des saints de l’administration Russe, excite Joseph au plus haut point.

La voiture avance au ralenti devant un immense portail qui s’ouvre majestueusement devant eux et dévoile un impressionnant dispositif militaire à l’intérieur des lieux.

Ils sont pris en charge par un groupe d’hommes armés et Joseph a droit alors comme il s’y attendait à une fouille approfondie qui ne lui aurait pas permis si l’envie l’avait pris de garder sur lui un quelconque moyen d’attenter à la vie du potentat qui réside dans ce palais.

Une fois toutes ces vérifications terminées, Igor conduit Joseph dans les méandres de l’immense bâtisse jusque dans un couloir où un soldat en arme est planté tous les deux mètres et surveille de toute évidence le personnage important qui en a ses quartiers.

Igor se fait annoncer et ils ne patientent pas longtemps avant qu’on les prie d’entrer dans un bureau plutôt austère au vu de la personne qui l’occupe.

Vladimir les attendait avec nervosité et impatience et dès qu’il les aperçoit, il se lève et leur enjoint de venir s’asseoir dans le coin salon du bureau.

Igor connaît suffisamment l’homme pour voir toute la hâte qu’il a de connaître enfin le fin mot de toute cette affaire.

Affaire qui jusqu’à présent ne lui a apporté que des pertes humaines sans en découvrir de quoi nourrir sa curiosité.

« En Anglais pour que tous comprennent ses paroles »

- Monsieur le président, voici Joseph Diokouré, nous nous sommes mis d’accord pour qu’il travaille pour nous le temps de résoudre cette énigme qui remue autant de salive.
- (Vladimir) Très bien !! Quand commencez-vous ? Je pense qu’on vous a expliqué suffisamment les choses ?

Joseph prend un air volontairement mal à l’aise car il comprend bien que cet homme ne supporterait pas un autre comportement venant de sa part.

- Je pense avoir déjà les renseignements que vous recherchez excellence, ou du moins une grande partie.

Vladimir visiblement surpris, regarde Igor avec les yeux démontrant qu’il attend de lui confirmation des paroles qu’il vient d’entendre.

- (Igor) Une mission dont il vient de s’acquitter et qui était étrangement liée à nos propres questionnements patron !!

Vladimir ayant lui aussi lu le rapport récent sur Joseph, ne pose même pas la question qu’Igor n’a pu retenir de poser et enchaîne donc directement sur ce qu’il attend de savoir depuis déjà ce qui lui paraît si longtemps.

- Je vous écoute !!!

Joseph reprend alors ce qu’il a déjà dévoilé sur Florian et qui lui a fait apprendre avec beaucoup d’incrédulité d’autres secrets pourtant bien gardés, du moins c’est ce qu’il s’efforce à leur faire croire pour qu’ils ne mettent pas en doute ses prochaines paroles.

- C’est donc pendant mes recherches que je suis tombé par hasard sur plusieurs rapports de la DST et qui concernaient également ce jeune homme. Le premier faisait mention de son extrême habileté et à des prédispositions ainsi qu’à des connaissances élevées dans la pratique de la médecine et plus précisément dans celle de la chirurgie réparatrice, ensuite un autre faisait mention d’un accident qui aurait dû être mortel d’un jeune prince Saoudien et la méthode qu’a utilisé ce même jeune homme pour opérer et réussir là où très peu s’y seraient risqués. L’émir Hassan Al Malouf s’est pris alors d’amitié avec ce jeune garçon et s’efforce depuis à aider les autorités Françaises à le préserver de personnes malintentionnées qui pourraient tenter de se l’approprier pour leurs propres comptes.
- (Vladimir) Et c’est tout ?
- S’il n’y avait eu que ça, vous pensez bien que je n’aurais pas pris le parti de venir ici !!
- Poursuivez alors !!
- Pendant que je prenais connaissance de ces rapports et que j’en prenais des photos dont vous pourrez juger par vous-même de leurs exactitudes, je suis tombé bien involontairement je dois le dire sur un autre dossier noté confidentiel défense. Je n’ai pas pu m’empêcher vous le pensez bien, d’en prendre connaissance également tellement ma curiosité naturelle était mise à dure épreuve.

Vladimir est avide d’en savoir plus.

- Que contenait ce dossier ?


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (142 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Joseph laisse passer un certain temps afin d’avoir l’effet escompté sur ces deux hommes qui vont certainement sauter au plafond en entendant la suite, maintenant c’est le tout ou rien et il se racle la gorge avant de reprendre.

- Ce dossier faisait état du décès de six agents Russes dans un cirque où justement le jeune De Bierne se trouvait en vacances, pour le reste vous êtes certainement au courant car certaines conséquences diplomatiques avec l’émirat Saoudien en sont induites. J’allais refermer le rapport quand un folio m’a fait revenir dessus avec beaucoup plus d’intérêt, il émanait de la direction elle-même de la DST et parlait d’une action pour se débarrasser d’agents infiltrés Russes sous le couvert de cette histoire en rendant encore plus important qu’il ne l’est en réalité ce garçon et en s’en servant comme appât, afin de faire en quelque sorte sortir le loup du bois. J’ai appris également que l’affaire semblait prendre et qu’encore au moins six de vos hommes sont déjà à nouveau tombés dans leurs filets. C’est à ce moment-là que j’ai pris ma décision de monnayer ses informations et de venir jusqu’à vous pour en tirer profit.

Igor ne peut retenir un cri.

- Je m’en doutais !!!! Cette idée m’était déjà venue car cette histoire ne tenait pas debout.
- (Vladimir en rage) Les salauds !!! Alors comme ça, ils ont voulu nous prendre à notre propre jeu ?
- (Joseph sérieux) Ça m’en a tout l’air, ils ont profité de votre intérêt pour le garçon en en rajoutant suffisamment pour que vous ne puissiez qu’en conclure qu’il vous fallait vous en emparer.

Vladimir se lève et arpente le bureau nerveusement.

- Treize hommes de perdu pour une histoire complètement inventée !!!
- (Joseph) Je ne dirais pas ça, Florian De Bierne est de toute évidence un personnage qui a son importance. Mais pas plus que n’importe quel surdoué ou multimillionnaire et ils ont fait en sorte de mettre suffisamment de mystère sur sa condition pour vous appâter, de toute évidence, ils ont vu juste.

Igor est visiblement devenu blême de s’être fait berner.

- J’ai encore quelqu’un sur le coup, je vais le prévenir de faire très attention et de plutôt diriger ses recherches sur ce que veut exactement la DST, je ne tiens pas à perdre encore plus d’agents.

Vladimir les yeux injectés de sang, revient s’asseoir en face d’eux.

- Vous avez encore quelque chose à nous apprendre ? Où sont les preuves de toutes vos affirmations ?
- A votre disposition dès maintenant !! Il ne me reste plus qu’à vous communiquer les documents que j’ai photographiés et je pense que j’aurai répondu à vos requêtes.

Il donne alors à Vladimir les codes et les liens qui lui permettront d’obtenir le dossier et les photos, ensuite, Joseph fait celui qui hésite, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention de Vladimir.

- Autre chose ?

Joseph imite à la perfection une personne surprise dans ses pensées.

- Comment !!! Ah !!! Tenez-vous toujours à connaître ce Florian ?
- Pourquoi cette question ?
- Parce que j’ai peut-être une idée qui vous fera le rencontrer et vous faire une opinion personnelle de tout ce qu’il se dit sur sa personne et voir ainsi combien sa réputation est ou n’est pas exagérée.

Vladimir après un moment de silence.

- Pourquoi pas après tout !! Comment vous envisagez cette rencontre ?
- (Joseph) Hum !!!
- (Vladimir comprend) Combien ?
- (Joseph sourit) Vérifiez les preuves que je viens de vous donner et s’ils vous confortent dans la bonne exécution de notre contrat, faites verser le solde de la somme déjà due sur mon compte. Ensuite si mon idée vous convient, nous pourrons parler de nouveau affaire ensemble, par principe je ne négocie jamais plusieurs contrats en même temps.

Vladimir fixe Joseph et finit par sourire, reconnaissant en cet homme une personne fiable, sûr de lui, qui ne s’en laisse pas « compter » et avec qui il appréciera certainement à continuer de travailler par la suite.

Il se lève et retourne à son bureau pour analyser tranquillement les fameuses preuves promises, un regard sur Igor qui depuis un moment déjà ne fait que surveiller les expressions des deux hommes, s’étonnant de toute évidence du calme qu’a pris cette discussion et de la confiance qui s’instaure entre eux, suffisamment inhabituelle de la part de son patron pour qu’il en reste perplexe.

- (Vladimir) Allez donc visiter notre capitale le temps que j’examine ces documents !! Je vous ferai savoir quand revenir pour poursuivre cet entretien.

Igor et Joseph quittent donc le bureau pendant que le président d’un des plus grands pays du monde s’informe sur un jeune rouquin Français de tout juste dix-huit ans et qui sans doute sans même en être conscient, l’a mis dans la situation des plus inconfortable qu’il n’ait jamais connu.

Situation dont il va lui falloir sortir rapidement étant donné les répercussions économiques que son pays commence à ressentir de plus en plus cruellement.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (143 / 150) (Paris) (Hôpital de la Salpêtrière) (fin)


Le directeur de l’établissement hospitalier sort de la chambre du patient dont il s’occupe en personne tellement son état et sa résistance à vouloir survivre l’impressionnent.

Il rentre dans son bureau et étale devant lui les derniers résultats d’examens qu’il consulte une nouvelle fois avec beaucoup de circonspection, ceux-ci démontrant combien il va être difficile pour ne pas dire impossible de le sortir de cette situation.

« Toc ! Toc ! »

- (Surpris d’être dérangé) Oui !! Qu’est-ce que c’est ?

La tête de sa secrétaire apparaît alors, visiblement intimidée par le ton de voix employé par son patron.

- C’est le monsieur de la police scientifique monsieur !
- (Un ton plus bas) Ah !!! Très bien !!! Faites entrer, merci !

L’inspecteur Baltot entre alors et serre la main de son hôte, il s’assoit ensuite sur un geste d’invitation à le faire de celui-ci.

(Le directeur) Avancez-vous dans cette affaire inspecteur ?

- (Raymond en soupirant) Pas vraiment !! Il n’y a eu aucun disparu correspondant à l’âge et à la corpulence de ce jeune homme signaler depuis plusieurs semaines.
- Vous allez classer l’affaire alors ?
- Bien sûr que non !! Vous ne me connaissez pas encore, je suis un vrai teigneux et je n’abandonne pas aussi rapidement, mais là, j’avoue que c’est plutôt mal parti à moins qu’il ne sorte de son coma et puisse-nous en dire davantage.
- Hum !!! Je ne suis pas convaincu qu’il en sortira vous savez ? J’étais justement en cours d’étude de son dossier médical et je vous avoue que son état n’est pas brillant et que de toute façon, nous n’avons pas ici les compétences nécessaires qui pourraient lui venir efficacement en aide.
- Faites venir quelqu’un qui les aurait alors !! S’il vous faut une demande de réquisition officielle pour le faire venir, je vous l’amène dès que la juge qui instruit ce dossier l’aura contresigné.
- Il va me falloir consulter mes confrères afin de déterminer qui nous pourrions faire venir, je ne vous cache pas que sur le coup, je n’ai aucun nom qui me vient à l’esprit.

Les deux hommes restent muets un long moment quand Raymond voit le visage du directeur s’éclairait d’un léger sourire.

- À quoi pensez-vous ?
- Il y aurait peut-être quelqu’un en fait !!
- Qui ça ?
- (Le directeur sourit) Je crois, non !! Je suis certain qu’il serait capable de venir en aide à ce jeune homme, laissez-moi le temps de passer quelques coups de téléphone et je pourrais certainement vous en dire plus ensuite, vous permettez ?
- Mais faites donc !! En attendant, je vais aller voir notre victime. Au cas où quelque chose m’aurait échappé lors de ma première visite, on ne sait jamais.

Le directeur se lève

- Entendu !!! Je vous rejoindrai donc là-bas, maintenant veuillez m’excuser le temps que je me renseigne pour voir si mon idée est réalisable.

Il raccompagne le policier jusque dans le couloir, demande à sa secrétaire de l’accompagner jusqu’au service où a été transféré l’inconnu et referme la porte de son bureau, puis il retourne s’asseoir dans son fauteuil et prend son combiné téléphonique en main.

***/***

« Une heure plus tard »

Raymond attend dans la chambre après avoir désespérément cherché un indice quelconque sur la personne allongée dans le lit, trop peu de son corps reste visible et son espoir d’y découvrir un tatouage ou une marque de naissance est vite tombé à l’eau.

Il décide donc d’aller s’asseoir et de revoir une nouvelle fois les rapports de police qu’il garde avec lui, le temps que le directeur le rejoigne et puisse lui donner les nouvelles qui, il l’espère, l’aideront à faire avancer cette mystérieuse affaire.

Henry Menssui le directeur de la Salpêtrière, marche d’un pas rapide dans les couloirs de son établissement.

Son visage est marqué par l’extrême étonnement dû aux résultats des dernières conversations téléphoniques qu’il vient d’avoir et qui le laissent dans un état d’expectative totale quand à ce qu’il vient d’apprendre.

Il entre dans la chambre, ce qui a pour effet de faire se lever d’un bond Raymond qui voit bien la tension dans les traits du médecin et s’en inquiète aussitôt.

- Un problème ?

Alain allant droit au but.

- Connaissez-vous Maurice Désmaré ?
- (Raymond surpris) De nom bien sûr !! C’est le grand patron de la DST, pourquoi cette question ?

Alain lui tend un papier où il a noté un numéro de téléphone.

- Il demande que vous l’appeliez sans tarder.
- Vous êtes sûr ??
- Oh que oui !!! J’ai l’impression que ma demande d’aide réclame quelques explications.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (144 / 150) (Aix) (Au cirque) (Onzième jour) (Maurice)


Les vacances se poursuivent au plus grand bonheur de tous qui se retrouvent au grand complet ou presque et profitent dans la détente et l’amusement de cette semaine entre les deux fêtes, qu’ils passent à découvrir toutes les joies de la vie de saltimbanque.

Maurice arrive cet après-midi-là devant l’entrée du cirque et demande à un de ses hommes où se trouve Florian, celui-ci le renseigne rapidement car depuis le kidnapping, ils ont toujours un œil sur lui et connaissent le moindre de ces faits et gestes.

C’est donc dans sa roulotte qu’il le trouve, installé confortablement à lire un de ses incontournables bouquins dont il s’abreuve avec toujours autant de passion et de voracité.

Un grand sourire orne son visage quand il relève la tête de sa lecture pour voir qui entre dans la roulotte et qu’il reconnaît son visiteur.

- Tu viens voir les vacanciers ?
- C’est toi que je suis venu voir Florian, j’ai besoin de ton aide.
- De mon aide ? À moi ?
- De ton esprit d’analyse surtout, je reçois depuis quelques jours tout un tas d’informations qui semblent complètement indépendantes les unes des autres et pourtant ça me titille dans la tête sans que je n’arrive à faire la liaison entre elles et pourtant je suis intimement persuadé que certaines sont liées, c’est comme un puzzle si tu vois ce que je veux dire ? J’ai les pièces mais je n’arrive pas à les assembler.
- (Amusé) Tu n’as qu’à faire comme Damien Hi ! Hi !

Maurice sent la grosse connerie venir.

- Ah oui ??
- Tu y vas à coups de marteau jusqu’à ce que ça rentre Hi ! Hi !
- (Maurice amusé) J’imagine la tête du puzzle, non, sérieux !! Si je mets mes hommes sur toutes ces pistes, ça va prendre un temps fou et j’aimerais avoir ton avis, j’ai fait un tableau (Il me tend une feuille) Regarde si tu y vois un élément qui m’aurait échappé.

Je lui prends la feuille et la lis rapidement, il y a en effet tout un tas d’informations qui paraissent n’avoir aucun rapport entre elles et je reste un moment songeur avant de sortir d’un tiroir une pochette de stabilo, je colorie alors les liens qui me paraissent pouvoir avoir une concordance.

En vert j’ai souligné plusieurs notes qui en les relisant me font dresser la tête vers Maurice, le visage songeur qui ne manque pas d’interpeller mon ami.

- Tu as fait un lien on dirait ?
- Peut-être, mais ça paraît tellement tirer par les cheveux quand même !! Je n’ose imaginer les implications si j’avais raison.

Maurice reprend la feuille et fronce les sourcils en cherchant le rapport qu’il peut bien y avoir entre les informations que j’ai surlignées, son œil d’un seul coup devient plus vif et il se tourne vers moi ahuri.

- Non !! Tu crois que…
- C’est une possibilité oui !! Reprends les choses une par une tu veux bien ? Luka a vingt-trois ans, il vit à Paris et a les mêmes mensurations que ce jeune homme retrouvé il y a quelques jours laissé pour mort et atrocement mutilé de sorte qu’on ne puisse découvrir son identité, en plus les dates concordent entre le moment où Luka est arrivé à Aix et celui où la victime s’est faite agresser, même tranche d’âge, même corpulence, beaucoup de coïncidences tu ne trouves pas ?
- Beaucoup en effet et maintenant que tu as mis le doigt dessus, ça devient plus clair dans ma tête et je pense que c’est justement ça qui me titillait depuis quelque temps.
- Que vas-tu faire maintenant ?
- J’ai encore besoin de toi Florian, cette fois ce sont tes dons de chirurgien auxquels je vais faire appel si tu es d’accord. J’ai eu un appel du directeur de la Salpêtrière, en fait il appelait son homologue du CHU de Reims qui lui a conseillé de me faire sa demande, sachant que tu étais sous la surveillance de nos services.
- Tu veux que je m’occupe de ce garçon ?
- Exactement !! D’après cette personne, seul un chirurgien très pointu pourrait faire en sorte qu’il s’en sorte et sachant ce que je sais de toi, tu comprends bien que je ne pouvais pas dire le contraire.
- Qu’est-ce qu’il a au juste ?

Maurice sort un dossier de la sacoche qui ne le quitte quasiment jamais.

- Lis par toi-même, voilà une copie de son dossier médical.

Je le regarde sceptique.

- Tu es sûr que tu n’avais pas déjà fait le lien avec tout ça ?
- (Maurice sourit) Je te promets que non !! Juste que c’était la deuxième chose dont je voulais te parler aujourd’hui.

Ne voyant pas l’intérêt qu’il aurait à me mentir, je lui prends le dossier des mains et l’étudie quelques instants avant de le refermer et de le lui rendre.

- Il est plutôt bien amoché dis donc ?? Celui qui a fait ça savait ce qu’il voulait, c’est un miracle qu’il vive encore.
- Tu peux t’en occuper ?
- Bien sûr !! Mais bonjour la discrétion si je le fais, ce gars n’est qu’une plaie vivante et la chirurgie réparatrice au stade où elle en est actuellement ne lui donnera au mieux qu’une apparence humaine.
- Ce serait déjà bien pour lui tu ne penses pas ?
- Tu crois ça ? Le regard que te portent les autres est très important et passer le reste de sa vie pour un monstre aux yeux des gens ne doit pas être aussi réjouissant que ça pour un gars de son âge.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (145 / 150) (Aix) (Au cirque) (Onzième jour) (Maurice) (fin)


- Mais il vivra !!
- Il survivra tu veux dire ?
- Tu n’as pas l’air enthousiasmé de lui venir en aide ?
- Tu sais très bien pourquoi, je pourrais lui rendre son aspect et ce serait encore un risque de plus pour moi.
- Tu n’es pas obligé de te servir de cet autre « don » tu sais ? Je suis certain qu’avec ton habileté tu devrais déjà faire des miracles de façon plus traditionnelle.

Je réfléchis à ses paroles.

- Peut-être as-tu raison !! Pour l’aspect « extérieur » c’est possible, mais les dommages internes sont vraiment très importants et c’est d’ailleurs étonnant qu’il soit encore en vie.
- Nous pourrions le déplacer et le faire prendre en charge ailleurs, dans un hôpital qui ne connaîtrait pas tout de son véritable état.

Je fixe Maurice en cherchant à y découvrir ses motivations.

- Pourquoi tiens-tu donc tant que ça à lui venir en aide ? Après tout il n’est rien pour toi ?

Maurice bouillant d’une colère subite.

- Parce que je veux le salaud qui a fait ça à un jeune gars qui ne voulait que vivre une vie comme tout le monde, ça te suffit comme raison ?
- Ne te fâche pas, je ne disais rien de mal !! En fait, je pense que ta vraie raison serait plutôt d’imaginer que ça aurait pu arriver à ton fils et que ton cœur de père n’y aurait pas résisté.

Maurice se calme et finit par sourire.

- Tu es très perspicace.

Je lui rends son sourire.

- Je commence à bien te connaître surtout.
- (Maurice gêné) Hum !! Oui, bon !! Alors ? On fait comment ?
- Tu lui fais avoir un nouveau rapport médical où il ne sera fait mention que de brûlures profondes mais pas défigurantes et tu le fais venir ici, pour son état de coma, un simple choc frontal lors de son agression devrait suffire à être suffisamment crédible.
- Ça pourrait marcher !! Mais il y a l’enquête de police ?
- (Je le regarde amusé) Comme si ça devait arrêter un homme aussi important que toi, allons !!

Maurice lève les yeux au plafond.

- Pfff !!! Depuis que je te connais, je ne fais que falsifier les choses et mon équité en a pris un sacré coup crois-moi !!
- Tu regrettes ?
- Quoi donc ? De te connaître ? Bien sûr que non allons !!! Tu es après ma famille, la plus belle chose que je connaisse.

Il voit ce que ses paroles vont déclencher chez le jeune homme et préfère prendre les devants avant d’assister aux pitreries qui ne vont certainement pas manquer.

- Ne prends pas mes paroles au premier degré surtout !! Je te vois venir !!
- Moi qui pensais que tu me voyais comme une belle pin-up Hi ! Hi !
- Ne rêve pas Hi ! Hi !

Après ce moment de détente, Maurice quitte Florian pour mettre en action ce qu’ils ont décidé et faire rapidement rapatrier la jeune victime au centre hospitalier d’Aix en Provence, il prévient Patrice de tout préparer là-bas pour que tout se passe dans la plus grande discrétion et qu’il l’avertisse quand tout sera prêt pour que Florian et son équipe puissent intervenir.

Il lance ensuite un appel à ses services et leur explique la teneur du dossier qu’ils doivent monter ainsi que la surveillance à mettre en place sur Luka ou quel que soit son nom, car Maurice doute de plus en plus que ce soit sa véritable identité.

Une fois tout mis en place, il appelle enfin l’inspecteur avec qui il a déjà parlé la veille et lui demande de venir le rejoindre rapidement pour lui donner les explications nécessaires afin qu’il comprenne et accepte de garder pour lui les prochains événements.

***/***

Raymond est à son bureau quand il reçoit l’appel et raccroche son téléphone avec un énorme sourire de satisfaction aux lèvres.

Il ne sait pas pour quelle raison il s’est attaché à la jeune victime, mais de savoir qu’il y a de grandes chances qu’il s’en sorte, lui donne une énorme bouffée de chaleur au cœur.

Il rentre alors chez lui pour se préparer à son voyage dans le sud de la France où il va pouvoir faire connaissance de cet homme si puissant, mais aussi tellement difficile à approcher aux dires de plusieurs de ses collègues.

Un appel de son chef direct démontre encore plus le pouvoir qu’a cet homme sur les services de l’état, il lui annonce qu’il est détaché auprès de la DST le temps de son enquête et que Maurice Désmaré sera le seul à pouvoir recevoir son rapport final quand celle-ci sera terminée.

***/***

« Quelques heures plus tard »

Henry Menssui le directeur de l’hôpital, regarde s’envoler l’hélicoptère avec à son bord le garçon si sauvagement agressé et laissé pour mort, il lui souhaite sincèrement de s’en sortir même s’il n’y croit toujours pas vraiment.






Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (146 / 150) (Moscou) (Joseph) (suite)


Ça fait plusieurs jours que Joseph attend d’être convoqué pour connaître la décision de Vladimir à sa proposition.

Son compte a bien été crédité de la somme pour la moins rondelette qui est arrivée comme un énorme bonus à celle qu’il va recevoir après sa mission.

Hassan est bien sûr au courant que pour l’instant tout se passe le mieux du monde car il a lui aussi un accès sur ce compte spécialement ouvert à cette fin.

Il aurait été trop risqué que son agent tente un autre moyen de le contacter sauf réelles difficultés et il a trouvé géniale cette idée d’en suivre l’avancement sans risques.

Joseph est dans son élément et apprécie au plus haut point cette mission toute en psychologie, mieux que celle du début ou il devait juste servir d’homme de main et se débarrasser purement et simplement d’un homme très puissant, avec tous les risques que ça pouvait encourir pour sa sécurité.

Dès que la prochaine somme sera versée sur son compte, Hassan saura ce qui lui reste à faire et pourra ainsi l’aider à programmer cette présentation qui devrait, il le lui a assuré, mettre fin à toute cette affaire pour le moins étrange et lui permettre de se retirer afin de profiter de son argent en faisant enfin ce dont il rêve depuis tout jeune.

Joseph en est là dans ses pensées d’une retraite tant attendue, qu’un bref coup retentit à sa porte de chambre et qu’Igor lui apparaît sans attendre sa réponse avec un sourire amical aux lèvres.

- Ton attente se termine Joseph !! Mon patron voudrait te parler et je pense qu’il va accepter ta proposition.

Joseph sourit et sort une bouteille et deux verres du petit placard.

- Ça s’arrose alors !!

Igor avec le sourire :

- Une offre que je ne saurais refuser.

Joseph remplit les verres et en offre un à celui qu’il s’efforce d’avoir comme allié malgré tout le dégoût qu’il lui inspire.

- Il tient vraiment à rencontrer ce jeune homme à ce que je crois comprendre ?

Igor boit son verre cul sec.

- Je ne connais pas ses raisons mais je pense qu’il veut s’assurer par lui-même que ce garçon n’est rien de plus que ce qu’il semble être.

Joseph lui remplit une deuxième fois son verre sous l’œil reconnaissant d’Igor.

- Ils ont eu quand même une drôle d’idée ces Français de l’utiliser pour se débarrasser de vos agents en place ?
- Je savais Désmaré très fort, mais là c’est du grand art et nous avons failli nous y laisser prendre.
- Failli ? Si je me souviens bien, vous avez quand même perdu treize hommes même si je ne vois pas vraiment qui est le treizième.
- Nicolaï ? C’était mon prédécesseur à ce poste, il n’a vraiment pas eu de chances d’être tombé à cause d’un coup pareil.

Igor sourit en vidant d’un trait son verre.

- Ce n’est pas comme moi Ha ! Ha !

Joseph remplit encore une fois son verre.

- Tu te doutais de quelque chose il me semble ?
- C’est vrai !! Mes hommes se faisaient prendre beaucoup trop vite et ce n’était pas normal, nous avions le garçon entre nos mains et il n’était pas possible qu’il le retrouve aussi vite, sauf si bien sûr nos agents étaient déjà sous surveillance. Ils les ont mis hors course et attendaient sûrement les prochains pour en faire autant, mais heureusement nous avons la preuve maintenant que tout ceci n’est qu’un coup monté et j’ai pu stopper l’hémorragie à temps.
- Tu disais aussi qu’il y avait encore un de tes hommes sur le coup ?

Igor vide son troisième verre aussi rapidement que les deux autres, montrant ainsi son habitude et son goût prononcé pour l’alcool.

- Oui mais celui-là est particulièrement malin et ne s’en serait pas laissé aussi facilement conter, en plus il est froid comme la pierre et rien ne l’arrête crois-moi.

Quatrième verre.

- Tu as l’air de l’apprécier ?
- Un peu oui !! C’est moi qui l’ai formé et malgré son jeune âge, c’est déjà du lourd !! Il n’a pas de cœur et il a une intelligence très affûtée, pour lui tuer n’est qu’un jeu voir un plaisir et je préfère le savoir de mon côté plutôt que de celui de l’ennemi.

Joseph le regarde siffler son quatrième verre comme s’il lui servait un simple jus de fruit et poursuit ses questions pendant que l’alcool commence visiblement à faire son effet et que son visiteur a la langue qui se délie de plus en plus.

Il lui en sert un cinquième avant de poursuivre l’air de rien ce qui devient un véritable interrogatoire.

- Pourquoi le laisser sur cette mission si tu sais les risques qu’il court ?

Igor vide son verre avant de répondre en riant grassement.

- Je lui ai envoyé de nouvelles directives Hi ! Hi ! Il doit continuer à se rapprocher du garçon, mais cette fois c’est pour rester en contact avec Désmaré et découvrir combien de nos agents il a encore percés à jour.

La bouteille est presque vide quand Joseph le ressert de nouveau.

- Vu déjà l’hécatombe, il ne doit plus en rester tant que ça ?
- Détrompe-toi !!

La bouteille est maintenant vide.

- Je ne pensais pas que la France avait une telle importance pour un pays comme le vôtre.

Igor boit son dernier verre.

- La France non, mais certaines recherches de pointe qu’elle mène, certainement.

Joseph retient l’information et comprend qu’il est temps d’arrêter toutes ces questions avant qu’Igor malgré l’état d’ivresse qu’il a ne s’en fasse la remarque.

- Vous m’impressionnez là !! Il serait temps d’aller à notre rendez-vous, tu ne crois pas ? - J’espère que nous aurons encore souvent l’occasion de collaborer ensemble.

Igor regarde sa montre et se reprend visiblement inquiet d’être resté aussi longtemps.

- Tu as raison !! Ne tardons plus avant que mon patron s’énerve à nous attendre, tu sais que tu me plais Joseph ? Tu es un homme plein de ressources et qui garde la tête sur les épaules, et j’aime ça !!


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (147 / 150) (Aix) (Douzième jour) (Centre hospitalier Paul Sézanne)


L’activité laisse ressentir une tension spéciale depuis la veille au soir quand l’hélicoptère s’est posé, la présence policière quoique beaucoup moins importante que pour le jeune prince est quand même suffisamment présente pour que le personnel sente qu’il se passe encore cette fois quelque chose de pas habituel.

Le blessé qui est emmené en chambre de soins intensifs sitôt quitté l’hélico, avive leurs curiosités et l’infirmière-chef n’est pas plus étonnée que ça quand elle voit arriver devant elle le jeune rouquin au regard rieur qui sans aucune parole arrive à la faire éclater de rire, tellement elle s’attend encore à recevoir une pique de sa part.

- Encore un prince qui va nous enlever un de nos infirmiers ?
- Meuh non ton altesse Hi ! Hi !
- (Amusée) Tu vas voir l’altesse la fessée qu’elle va te mettre si tu continues, qu’est-ce qu’il a celui-là pour qu’on ait fait appel à toi ?
- Paraîtrait que c’est Toutankhamon !! Tu ne le savais pas ?
- (Sidérée) Pfftt !!! N’importe quoi, et qu’est-ce qu’il ferait là ?
- Faut juste que je lui change ses bandelettes pour qu’il soit tout beau pour les fêtes Hi ! Hi !
- Mais tu vas arrêter oui !!! Soit sérieux un peu, ça me changera.
- C’est juste un gars qui s’est fait agresser et dont la police attend le témoignage, s’ils l’ont amené ici c’est parce qu’ils ont été estomaqués de mon intervention sur Amid et qu’ils ont besoin de l’interroger le plus tôt possible.

Semblant prendre mon explication comme une évidence.

- C’est grave ce qu’il a ?
- Un choc traumatique et quelques brûlures assez impressionnantes sur le corps mais moins graves sur le visage et les mains.
- Pourquoi tous ses bandages alors ?
- Ils ne t’en ont pas parlé ?
- Non pourquoi ?

Je commence à m’éloigner en ricanant.

- Ils ont perdu leurs ciseaux à la « Salpé » et du coup ils lui ont mis tout le rouleau Hi ! Hi !
- Oh toi !! Tu ne perds rien pour attendre !! Sale garnement Hi ! Hi !

J’entre dans la chambre en riant encore, j’aime beaucoup cette femme qui doit avoir un cœur énorme et avec qui j’aime bien plaisanter car elle démarre toujours au quart de tour.

Maxime est déjà dans la chambre à mettre en place l’appareillage sur batterie pour pouvoir le transporter au bloc, il sourit à son copain en continuant son travail avec application.

- En forme « Flo » ?
- Pas qu’un peu mon neveu !!! Je suis énervé comme un pou depuis ce matin rien qu’à la pensée de reprendre le taf.
- Ça te manquait à ce point-là ?
- C’est sûr !!!
- Eh bien je crois bien que tu vas en avoir pour t’éclater avec ce gars-là !! Il est drôlement arrangé, celui qui lui a fait ça doit être sacrément allumé.
- Il le croyait mort, c’est la seule excuse que je puisse lui trouver pour s’être acharné sur ce gars de cette façon. Il ne voulait pas que la police puisse l’identifier et ma foi il y serait arrivé s’il n’était pas toujours en vie.
- Pourquoi faire une chose pareille ? C’est qui ce type ?
- J’ai ma petite idée la dessus figure toi.
- Tu sais qui est ce mec ?
- Je n’en suis pas sûr à cent pour cent mais j’ai de gros doutes sur qui il est même si je ne le connais pas personnellement.
- Putain « Flo » !!! Tu vas cracher le morceau oui !!!
- Je préfère que tu en aies la surprise comme les autres si j’ai raison, en parlant d’eux !! Il serait temps d’y aller tu ne crois pas ? Il est prêt pour qu’on l’emmène ?
- Deux petites minutes encore !! Là !! Voilà !! On peut y aller maintenant, monsieur j’ai des secrets que je cache à mon meilleur pote.

Je soupire devant sa trombine vexée.

- Luka !!! T’es content là ?
- (Maxime surpris) Quoi Luka ??
- Tu voulais savoir qui était ce type non ? Alors je te réponds que c’est Luka.
- Celui qui est venu avec Maurice l’autre jour ? Mais c’est impossible voyons !! Celui-là est dans le coma depuis bien avant !!
- Pourtant c’est bien lui, je veux dire celui qui s’appelle vraiment Luka.

Maxime comprend et regarde son ami avec appréhension de sa réponse.

- L’autre alors ? C’est…
- Celui qui lui a fait ça certainement, oui !
- (Affolé cette fois) Il faut prévenir Maurice !!!
- T’inquiète, il est déjà au courant.
- C’est encore un coup contre toi, c’est ça ?? Et tu le savais ?

Je crois que je vais devoir m’expliquer.

- Emmenons ce garçon au bloc, je te raconterai ce que j’en sais en chemin et ne m’engueule pas de ce que tu vas apprendre, si je ne vous ai rien dit c’est juste pour que vous restiez naturels avec Luka ! Enfin celui que je croyais être Luka à l’époque.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (148 / 150) (Aix) (Douzième jour) (Centre hospitalier Paul Sézanne) (suite)


Au bloc opératoire, Émilie, Julien dit « Juju » et Patricia sont en pleins préparatifs quand la porte s’ouvre et que Maxime entre encore abasourdi de ce qu’il vient d’apprendre en poussant le lit médicalisé devant lui, ils l’aident à déposer le jeune patient sur la table d’opération et rebranchent les appareils de survie sur le réseau de la salle.

Dans les vestiaires, Maurice et Patrice discutent avec Florian qui termine de mettre sa tenue.

- (Maurice) Personne n’est au courant ici des vrais dommages qu’a subi ce garçon, il n’y aura donc aucun risque de fuites s’il allait très rapidement mieux.
- En espérant qu’à la Salpêtrière ils ne demanderont pas officiellement de ses nouvelles.
- (Maurice) Ils n’en auront pas l’occasion car d’ici une heure ils recevront un message concernant le décès de la victime pendant sa prise en charge à l’arrivée de l’hélicoptère.
- (Je souris) Je vois que tu as tout prévu !
- (Maurice avec un clin d’œil) C’est devenu une affaire d’espionnage qui de ce fait me concerne directement, j’ai donc le droit pour la protection des témoins de faire croire ce genre de choses au cas où quelqu’un viendrait à se renseigner plus tard.

Je me souviens d’un truc.

- Tu ne m’avais pas parlé d’un type de la police scientifique ?
- J’ai eu une petite conversation avec lui tout à l’heure et je ne pense pas qu’il sera mécontent de voir notre jeune Luka, si c’est bien lui car nous n’en avons pas la certitude malgré tout, aller mieux et s’en remettre.
- Même si c’est très rapide et qu’il ne garde aucune séquelle ?

Maurice sourit en se rappelant l’empathie qu’il a ressentie de la part de Raymond quand celui-ci lui a parlé de ce jeune inconnu.

- Même !!! Maintenant il ne sait encore pas tout et nous devrons y aller par étapes avec lui.
- Alors préviens le bien car avec ce que j’ai l’intention de faire, il va bientôt se croire à Lourdes Hi ! Hi !
- (Patrice curieux) Développe s’il te plaît ?
- J’ai l’intention de tester les limites de mon don sur ce garçon et là crois-moi, je vais me lâcher grave.
- (Maurice) Ça te dérange si on assiste à ce miracle ?
- Bien sûr que non, venez !!

La descente aux blocs se fait rapidement, nous récupérons Julien au passage qui vient d’arriver et qui s’excuse de son retard.

Une fois dans la salle, je lis la surprise dans les yeux de ceux qui y sont déjà à m’attendre quand ils constatent que Maurice et Patrice vont rester eux aussi et je les briffe à leur tour sur mes intentions.

- Avec l’accord de Maurice, je vais utiliser exclusivement mon « don » et je vous demanderais donc à tous de me laisser faire sans intervenir, à moins que je vous le demande.

Je commence donc par préparer une pochette de salive en même temps que je me fais une prise de sang, ça me prend un certain temps pendant lequel j’observe mes amis qui se sont tous regroupés et me regardent faire comme fasciner par ce que je prépare.

J’ôte ensuite les bandelettes qui recouvrent le corps de la victime et ce qui apparaît petit à petit sous nos yeux, nous fait plisser le front tellement la vue de ce corps charcuté et couturé de partout, nous est difficilement supportable.

Une fois nu devant nous, je lui injecte la transfusion sanguine et lui branche la poche en réglant le goutte-à-goutte pour que ma salive entre lentement dans son corps.

Une fois ces opérations réalisées, je rejoins mes amis et tout comme eux, je reste les yeux fixés sur le corps mutilé en attendant d’apercevoir les premiers effets du « don ».

Au début rien ne semble se passer, les courbes d’enregistrement des appareils restant sur les mêmes constantes.

C’est Maxime qui le premier sursaute et montre une des longues et profondes balafres du doigt.

- Regardez !! Là !! Ça commence !!

Nos regards se fixent à l’emplacement qu’indique son doigt et en effet les chairs à cet endroit se referment doucement, bientôt suivit par l’ensemble des plaies de son corps qui se répare de plus en plus vite et qui malgré que nous nous y attendions, nous laisse ébahi devant ce miracle.

- (Patricia) Mon Dieu !!!!
- (Maurice) C’est extraordinaire !!!!

Je dois bien avouer que je suis comme eux et bien que ça vienne de moi, ça me laisse moi aussi tout aussi perplexe et ahuri devant un tel spectacle se déroulant devant nous.

En y réfléchissant et au vu de la rapidité où tout cela se passe, beaucoup plus rapidement en tout cas que lors de mes précédentes interventions.

L’idée me vient soudainement que mon sang doit avoir des propriétés encore beaucoup plus puissantes que ma salive et que le mélange des deux en fait un cocktail des plus détonnant.

Cinq minutes à peine plus tard, le corps sain quoique amaigri d’un jeune homme au visage creusé, mangé par la barbe nous apparaît parfaitement guéri de toutes les atrocités qu’il a subies.

Un frémissement du corps nous indique qu’il revient à lui et qu’il ne va plus tarder à reprendre conscience, je m’en rapproche alors et le recouvre d’un drap pour qu’à son réveil, il ne se sente pas gêner de se retrouver nu devant autant de monde.

Un frémissement du visage et ses paupières battent plusieurs fois avant qu’enfin elles ne s’ouvrent sur deux yeux couleurs noisette aux pupilles dilatées à cause de la lumière trop forte pour lui.

Je me sens fixer longuement par ce garçon qui doit très certainement se demander où il est et c’est en souriant gentiment que je lui parle d’une voix se voulant rassurante.

"En Russe"

- Bonjour Luka !

Ses yeux se plissent, cherchant de toute évidence dans sa mémoire qui je suis.

- On se connaît ?



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020

2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (149 / 150) (Moscou) (Joseph) (fin)


Joseph cogite de tout ce qu’il vient d’apprendre et son esprit tourne à plein rendement pour trouver un moyen d’en avertir qui de droit.

Il a retenu deux choses de sa conversation d’avec Igor, la première est qu’il y a toujours un de ses agents qui fouine autour de ce fameux Florian qu’il aimerait quand même rencontrer un jour rien que pour se faire une idée de qui il est et à quoi il ressemble.

La deuxième est sur cet espionnage des recherches Françaises qui apparemment intéresse beaucoup les Russes pour y avoir infiltré ses agents en grand nombre.

Il revient vite à la réalité des choses quand ils entrent au Kremlin et qu’il sent son voisin prendre conscience de son état d’ébriété alors qu’il va être mis en présence de son président qui ne manquera certainement pas de s’en apercevoir.

- Tu devrais m’y laisser y aller seul, tu dois avoir beaucoup d’occupations et de toute façon je te tiendrai au courant de tout ce qui se sera dit quand je te rejoindrai à ton bureau pour que tu me fasses raccompagner à l’hôtel.

Igor est visiblement soulagé.

- Tu as raison, je vais m’avancer sur quelques questions urgentes et nous nous retrouverons ensuite.

Igor descend et donne ses instructions à un militaire qui s’empresse d’emmener Joseph à son rendez-vous.

Vladimir le reçoit courtoisement, visiblement satisfait de le revoir et l’invite à s’asseoir pour poursuivre leur conversation.

- Vos informations se sont révélées exactes.
- (Joseph sourit) Me pensez-vous assez idiot pour venir vous voir avec des documents trafiqués ? D’ailleurs je n’en vois pas l’intérêt, je vends mes prestations très chères et je tiens à conserver ma réputation.

Vladimir acquiesce et poursuit.

- J’ai également réfléchi à votre proposition et je vous avoue que ma curiosité envers ce Florian reste vive même si elle est d’une autre teneur que précédemment.
- Vous pensiez réellement qu’il pouvait être ce qu’on voulait vous faire croire ?
- J’avoue m’y être laissé abuser, sans doute l’attrait de choses que je ne comprenais pas.
- (Joseph moqueur) La recherche du Graal en quelque sorte ?
- Beaucoup s’y sont laissés avoir vous savez, maintenant en y réfléchissant, je dois vous avouer que ça me fait sourire et que je ne suis pas prêt à m’y faire reprendre.
- Mais vous aimeriez quand même vérifier ça par vous-même en rencontrant ce garçon ?
- En effet !! Je m’interroge surtout sur cette amitié soudaine d’avec l’émir Hassan, amitié qui lui a fait rompre aussi rapidement nos liens diplomatiques et surtout financiers.
- D’après mes sources, ce garçon est d’une intelligence rare et les personnes qui le côtoient en gardent une forte impression, il en ressort souvent une amitié très forte qu’Hassan Al Malouf n’est pas le seul à s’y être laissé séduire.
- Vraiment ?
- Connaissez-vous le magnat chinois Ming Tsu ?
- Qui ne le connaît pas au moins de par sa fortune colossale !! Attendez !!! Vous n’allez quand même pas me dire que lui aussi ??
- Comme pour l’émir, le fils de monsieur Ming a eu droit aux soins du jeune De Bierne et se serait remis d’une affection de la peau qu’il traînait depuis sa naissance, depuis la famille Tsu est devenue très proche du jeune homme et j’ai entendu dire qu’une forte amitié les liait également à lui.
- Je comprends mieux maintenant d’où vient cette neutralité Chinoise à mon différend Saoudien.
- Ming Tsu est très respecté dans son pays, il fait partie des douze qui tiennent le pouvoir rappelez-vous.
- Combien !!!
- (Joseph surpris) Pardon ???
- Je vous ai demandé combien pour que vous m’arrangiez cette rencontre ?
- (Joseph sourit) A combien l’estimez-vous ?
- Au vu de vos derniers émoluments, je dirais cent mille ?
- Vous pourriez organiser ça vous-même savez-vous ? Une bonne mise au point et quelques excuses à l’émir Hassan, ainsi qu’une promesse de votre part de stopper toute action à l’encontre de son jeune ami chirurgien en échange d’une présentation devrait faire l’affaire.
- Vous croyez que ce serait si simple ?
- Surtout si je faisais savoir à l’émir que vos intentions ne sont marquées que par une extrême curiosité envers ce garçon ainsi qu’une véritable envie de renouer le dialogue diplomatique entre vos deux pays.
- Est-il seulement prêt à le faire, j’ai commis un acte disons « indélicat » et je ne pense pas qu’il soit prêt à en faire aussi rapidement abstraction.
- C’est avant tout un chef d’État et il s’en sortira grandi s’il acceptait, il n’est pas fou et connaît certainement les troubles qui agitent votre pays ainsi que le besoin de rasseoir votre position et de faire cesser l’embargo qui commence à troubler l’ordre public, les médias en font les gorges chaudes depuis plus d’une semaine et cette tension gène de toute évidence tout autant les pays voisins qui craignent un conflit armé si rien ne s’arrange.

Vladimir fixe Joseph avec étonnement.

- Vous êtes vraiment quelqu’un de très particulier le savez-vous ? Je comprends bien mieux à présent cette réputation qui vous précède.

Joseph sans baisser les yeux.

- Vous me flattez monsieur, j’essaie juste de faire mon métier en respectant à la lettre le terme de mes contrats à la satisfaction de ceux qui m’emploient.
- Avez-vous déjà travaillé par la suite contre les intérêts d’un de vos anciens employeurs ?
- Vous n’attendez pas de réponses de ma part j’espère ? Mon honnêteté va à la personne qui se paie mes services jusqu’au terme de l’accord, ensuite à eux de se poser la question si leurs agents de renseignements me retrouvent dans les parages.
- Chose qui ne doit pas être évidente pour eux étant donné votre liberté évidente.
- Je suis comme les caméléons monsieur, je me fonds dans le paysage et même la couleur de ma peau n’est pas suffisante pour me repérer quand je tiens à rester discret.
- Savez-vous que je pourrais vous faire disparaître sans aucun remords si je le voulais ?
- Mais vous ne le ferez pas, j’en suis convaincu.
- Voilà qui est intéressant !! Et pourquoi donc ?
- Parce que vous pourriez encore avoir besoin de mes services et que vous avez appris à m’apprécier peut-être ?

Vladimir détache son regard de celui de Joseph qui tout le temps de la conversation n’a pas cillé un seul instant.


- J’apprécie votre franchise et je vais mettre vos conseils en pratique, maintenant s’il vous prenait de revenir chez nous pour remplir un contrat, sachez que vous recevriez le même sort que n’importe quel espion découvert par nos services.

Joseph retient in extremis un rictus de moquerie.

- Ça fait partie des risques de mon métier mais sachez que je ne m’engage jamais sans en avoir conscience, je verrais de mon côté pour cette rencontre et je vous tiendrais au courant.


2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (150 / 150) (Aix) (Douzième jour) (Centre hospitalier Paul Cézanne) (suite)


Raymond Baltot arrive à quelques mètres du centre hospitalier d’Aix en Provence, il avait besoin de s’éclaircir les idées en marchant depuis l’hôtel où il réside pour les quelques jours qu’il compte passer ici.

Sa rencontre avec Désmaré et la conversation qui en a suivi, lui a laissé comme un arrière-goût dans la bouche et depuis ce matin, Raymond cherche ce qui dans les paroles pour le moins étrange du directeur de la DST, lui a donné cette impression bizarre qu’il n’arrive pas à cataloguer et qui le met dans cet état nerveux particulier pour lui, qu’il ressent à chaque fois qu’une information lui échappe alors qu’il l’a au bout de la langue.

Il entre donc dans l’hôpital cette fin d’après-midi là avec la ferme intention d’en savoir plus sur la raison réelle qui a poussé ce haut fonctionnaire à faire transférer ici celui dont il s’est juré de trouver son ou ses agresseurs.

Sa carte de police lui permet de passer à travers les interdictions diverses de circuler librement et il se retrouve très vite devant la chambre où on lui a indiqué qu’il trouverait le patient héliporté la veille.

***/***

« Quelques heures plus tôt »

Le jeune homme encore allongé sur la table d’opération, vient juste de poser la question au jeune rouquin qui le regarde dans les yeux depuis qu’il s’est réveillé.

- On se connaît ?
- Maintenant oui Hi ! Hi ! Moi c’est Florian et toi c’est bien Luka, non ?
- Oui mais comment le sais-tu ?

Il s’aperçoit alors de l’endroit où il se trouve, ses yeux s’arrondissent alors d’étonnement.

- Qu’est-ce que je fais là ? Et d’ailleurs où est-ce que je suis ?
- Tu ne te souviens de rien ?

Luka fouille dans sa mémoire et ses yeux se plissent soudainement, ses souvenirs remontant en force dans son cerveau.

- Quelqu’un m’a demandé si j’étais bien Luka Leonov et ensuite c’est comme un trou noir !! Je me souviens d’une forte douleur à la poitrine et je me retrouve ici devant tout un tas d’inconnus.

Maurice s’approche et pose sa main sur l’épaule du garçon.

- Ton oncle est bien Nicolaï Sergeyevich Leonov ? Tu vis à Paris et tu es en fac de droit ?

Luka ne comprenant pas pourquoi toutes ces questions.

- C’est exact oui mais je ne vois pas ce que vient faire mon oncle « Nico » dans tout ça !!

Je prends rapidement la parole avant que Maurice continue son interrogatoire.

- Vous verrez tout ça plus tard !! Je dois encore lui remettre ses bandages et il a besoin de se reposer.
- (Luka surpris) Pourquoi dois-tu me mettre des bandages ? Je me sens bien !!
- Parce que personne ne doit te voir pour l’instant et tant que tu ne seras pas mis au courant de tout ce qui te concerne, je te demanderai de faire exactement ce qu’on te dit sans faire d’histoires. Sache quand même que tu as été laissé pour mort lors de ton agression et que tu devras en dire le moins possible et rester avec tes bandages jusqu’à ce qu’on te sorte de là.
- Mais enfin !! Qui es-tu ??
- (Maurice) Florian est celui qui t’a sans doute sauvé la vie mon garçon et je te conseille d’écouter ses paroles et de faire comme il vient de te le demander.

Luka regarde tour à tour ceux qui sont présents dans la salle et ils sont tous pour lui de parfaits inconnus.

- Qu’est-ce que vous me voulez ? Je ne demande qu’à rentrer chez moi !
- (Maurice) J’ai bien peur que tu n’y sois plus seul si tu rentres chez toi, nous ne voulons que te protéger et que tu témoignes sur l’identité de ton agresseur.

Maurice sort sa carte de son portefeuille et la met sous le nez de Luka qui en prend connaissance en ouvrant la bouche en grand d’ébahissement, Florian amusé par son air stupéfait, demande à Maurice.

- Tu devais être aussi beau que mon « Thom Thom » étant jeune Hi ! Hi ! Fais voir ?

La phrase, même si Luka ne la comprend pas forcément, a quand même le chic de le faire sourire et de le détendre.

- La DST ? Depuis quand est-ce la DST qui s’occupe des homicides ?
- (Maurice) Depuis que celui-ci est lié à une affaire d’espionnage.

Pendant que l’équipe s’occupe à lui remettre des bandages propres sur les parties du corps censées en avoir besoin, Maurice donne quelques renseignements succincts au jeune Luka qui comprend alors dans quoi il a été embringué sans qu’on le lui demande.

Il comprend malgré tout qu’il vient de réchapper à un assassinat et qu’il doit continuer à cacher son identité pendant encore quelque temps.

Luka est surpris quand il apprend qu’il a été transféré à Aix en Provence et Maurice doit se résigner à lui dévoiler une partie des raisons qui l’ont amené ici, raisons dont Luka a du mal à en croire la véracité tant celles-ci lui semblent invraisemblables.

Quelques photos prises lors de sa découverte le long de la Seine lui font dresser les poils et c’est avec un autre regard cette fois, qu’il fixe le jeune rouquin souriant en comprenant enfin les raisons de sa présence.

- Comment est-ce possible ? Toutes ses atrocités n’ont pu disparaître en si peu de temps.

Je suis un peu gêné qu’il en ait appris autant aussi vite et c’est dans sa langue que je lui réponds.

- Rappelle-toi juste que tu ne devrais plus être en vie ou du moins dans un état tel que tu souhaiterais certainement ne plus y être et que ce que je t’ai fait te permettra de la reprendre là où elle a failli s’arrêter, je me doute bien que tu voudras en savoir plus et c’est bien naturel. Je te promets que tu auras toutes les réponses, mais tu devras attendre que toute cette affaire soit terminée. En attendant rappelle-toi que tu dois jouer le jeu et faire tout ce qu’on te demande, c’est bien compris ?

Luka dévisage un long moment le jeune rouquin et un sourire amical se forme alors sur ses lèvres en même temps que ses yeux brillent de reconnaissance, comprenant enfin tout ce qu’il lui doit.

- Merci pour tout « Flo » !!!



A suivre : https://forum.slygame.fr/index.php?topic=179.0