Récits érotiques - Slygame
GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12)
+--- Sujet : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. (/showthread.php?tid=19)

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 27-07-2020

CHAPITRE XXVI


''Ira furor brevis est''



Burydan pleura pendant des jours entiers. Il ne mangeait plus et dormait peu et mal. A chaque fois qu'il fermait les yeux, il refaisait le même cauchemar, celui de la mort de Darren auquel s'ajoutait, à présent celui de la mort de Martouf. Il voyait son petit minet recroquevillé, geignant, criant et pleurant sous les coups et l'appelant à l'aide. Burydan se réveillait en sueur, et se demandait s'il ne portait pas malheur, ses deux amours étant morts. Parce qu'il aimait Martouf. Différemment de Darren, qui était et resterait son grand amour, mais il l'aimait, son petit minet. Et il éclata de nouveau en sanglots.

Il échafauda plusieurs scenarii, plus invraisemblables les uns que les autres. Il était en colère. Non, pas de la colère, de la rage. Il voulait que Pergamond paye.

Puis soudain, une idée saugrenue lui vint. Il essaya de la chasser, mais elle revenait sans cesse, comme si on voulait lui dire que ça pourrait marcher.

Ni Burydan, ni Aragorn, ne pouvaient rien contre Pergamond. Il était le chef de la milice et était intouchable. Il ne craignait que deux personnes : le Duc et Liebov. Et c'est là dessus qu'il fallait jouer.

Le Duc se plaignait que de nombreuses marchandises de contrebande, qui, donc, ne s'acquittaient pas des taxes, envahissaient son duché. Et tout le monde savait que la plaque tournante de ce trafic était Menast'Hérit Et tout le monde savait que le patron de ce trafic était Liebov.

Liebov était le vrai dirigeant de la ville. Armateur et chef de la guilde des marins, c'était avec ses bateaux qui sillonnaient Genesia qu'arrivaient les marchandises et la contrebande. 90% du trafic était de son fait, les 10% qui restaient, il les laissaient à d'autres petits trafiquants. Mais quand l'un d'eux commençait à empiéter sur ses plates bandes, Liebov le dénonçait à la milice qui faisait une prise, petite, certes, mais qui faisait croire au Duc que la milice veillait.

Un jour, le précédent chef de la milice avait voulu mettre fin à la carrière de Liebov. Il avait fait plusieurs descentes dans des entrepôts et lui avait fait perdre de grosses sommes. Après une prise record d'épices, Liebov commença à ''s'agacer''. Une semaine plus tard, on retrouva le chef de la milice, attaché sur une chaise sur la place centrale de Menast'Hérit, la gorge tranchée. Tout le monde savait que c'était Liebov qui l'avait (ou l'avait fait) exécuté, mais il n'y avait aucun témoin ni aucune preuve. Le nouveau chef de la milice avait compris qu'il valait mieux ne pas mettre le nez dans ses affaires.

Burydan alla jusqu'au port tous les jours et attendit. Et enfin, au bout d'une semaine, il le vit. ''Le Callistère'', le bateau amiral de la flotte de Liebov, celui par lequel venait les plus grosses quantités de contrebande.

Burydan se lava, se rasa et, à huit heures, il était à son poste. Il éconduit plusieurs hommes, en attendant un en particulier. A neuf heures, il arriva.

- Salut petit.
- Salut Timothée
- C'est toujours le même tarif
- Oui

Timothée lui donna cinq sols et ils montèrent dans la chambre. C'était le second maître du Callistère. Timothée aimait baiser Burydan durement. Ça l'excitait de se taper un minet bien musclé et de le dominer en le traitant de tous les noms et en lui claquant les fesses. Burydan se montra encore plus soumis que d'habitude, gémissant autant qu'il pouvait, sans paraître trop simuler. Après avoir jouit, Timothée s’allongea sur le lit et, comme à son habitude, ordonna à sa ''petite pute lubrique'' de le caresser longuement en le complimentant sur son corps. Burydan s'y plia de bonne grâce, d'abord parce que Timothée était plutôt bien fait, et surtout parce qu'il était la pierre d'achoppement de son plan. Il fallait qu'il joue sur son ego.

- Quels beaux biceps tu as... durs et gonflés... tu as fait bon voyage ?
- Ouais, sauf que trois mois sans femme, c'était dur. Et sans minet non plus. T'as du remarquer, non ?
- Oh oui, tu m'as bien démonté... qu'est-ce que tu ramènes de beau cette fois ?
- Bof, des bricoles... caresses mes pecs...
- Oh, qu'ils sont fermes et musculeux... et que j'aime glisser mes doigts dans tes poils drus... de la contrebande ?
- Lèche moi les tétons... pourquoi tu veux savoir ça ?
- Hum, c'est bon... juste comme ça...
- Caresse mes abdos... ouais, une grosse cargaison, mais je n'ai pas le droit d'en parler...
- J'aime voir tes muscles se contracter sous mes caresses... tu n'as pas le droit ou tu ne sais pas ?
- Lèche mon nombril... bien sûr que je sais... je suis l'un des lieutenants de Liebov...
- Ça te plaît que je lèche ton pubis... si tu le dis...
- Lèche moi les couilles... tu ne me crois pas ?
- Si, si... dit Burydan d'un air de ne pas du tout le croire.
- Lèche ma bite... comment je saurais qu’une énorme cargaison de peaux qui ne passeront jamais par les droits de douane serait arrivée si Liebov ne me faisait pas confiance ?

Ça y était. Burydan avait l'information qu'il voulait.

- Baise moi encore, Timothée, gratuitement, j'ai trop envie d'être de nouveau ta petite chienne...
- Ah, t'en veux encore, petite salope, tu vas la sentir de nouveau, ma grosse bite...

Après tout, Burydan lui devait bien ça.

Il fit le pied de grue sur le port. Il fallait qu'il sache où se trouvait les peaux. Il savait que les marchandises ne restaient jamais très longtemps à Menast'Hérit Il vit enfin Timothée et trois autres hommes se diriger vers un entrepôt en jetant des coups d’œil à droite et à gauche. Il se faufila la nuit par une des fenêtres du-dit entrepôt, atterrit sur ses pieds comme un chat, évita les trois gardes qui jouaient aux cartes, et regarda dans une caisse ouverte. De sublimes peaux s'y trouvaient. Il ressortit et, le lendemain, attendit Aragorn à la sortie du poste de milice. Le milicien le dépassa et Burydan lui murmura :

- Chez moi, tout de suite.

Attablés devant un verre de picrate, ils mirent leur plan au point.

- Donc, je récapitule, dit Burydan. Tu écris une lettre au chef de la milice en imitant l'écriture et le style des lettres envoyés par Liebov. Ensuite, Pergamond demandera à ses adjoints, dont toi, de se renseigner si ce n'est pas une cargaison de Liebov. Personne ne parlera, évidemment, mais toi, un de tes informateurs, anonyme évidemment, te confirmera que c'était justement Liebov qui veut se débarrasser d'un concurrent un peu gourmand. Pergamond ne pourra pas s'empêcher de lancer l'assaut, pour faire d'une pierre deux coups : plaire à Liebov et plaire au Duc. Arrange toi pour te faire porter pâle le jour de l'assaut, on ne sait jamais. Et après, on laisse faire les choses...

Tout se passa comme Aragorn et Burydan l'avaient prévu. Lorsque l'un des gardes qui avait été capturé dans l'entrepôt révéla qu'il travaillait pour Liebov, le chef de la milice faillit s'évanouir. Il rentra chez lui, rassembla tous ses objets de valeur, laissa là sa femme et ses quatre enfants, vu que eux n'en avaient pas, de valeur, sauta sur son cheval et quitta Menast'Hérit à brides avalées, direction Ank'Arat pour se mettre sous la protection du Duc.

Cinq jours plus tard, au petit matin, un cri strident retentit sur la place principale de la ville.

- Salut Burydan
- Salut, Aragorn, entre.

Le milicien entra et montra une bouteille de vin bouchée en souriant.

- Ça a... ça a marché ?
- On l'a retrouvé ce matin, sur la place principale.
- C'était moche ?
- Atroce. Même le médecin qui l'a examiné, qui en a vu d'autre, à blêmi. Il a été torturé, on lui a brisé les os, on l'a émasculé, lacéré avec une lame de rasoir et crucifié.
- Bon débarras...
- Tu l'as dit...

Ils burent la bouteille, puis Burydan en sortit une autre, et c'est un peu éméché que Aragorn se leva. Il s'apprêtait à partir quand Burydan le retint par le bras. Il s'approcha de lui et dit :

- Baise moi...
- Quoi ??? dit le milicien.
- Baise moi. Fais moi tout oublié à grands coups de reins. Prends moi comme une bête...

Aragorn resta interdit puis sourit. Il embrassa Burydan à pleine bouche et, en à peine quelques minutes, ils se retrouvèrent nus sur le lit. Martouf avait dit vrai, il était très bien fait, avait une bite longue et épaisse, et savait très bien s'en servir. Et il alla même jusqu'à sucer Burydan jusqu'à l'orgasme.




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 27-07-2020

LEXIQUE 2

Petit récapitulatif des termes utopiens utilisés jusqu'à maintenant pour que vous ne vous perdiez pas dans le récit.


Zuhru : mammifère au corps épais et à la tête terminée par un groin. Domestiqué pour sa chair. Féminin zuhra. Très semblable au porc.

Appuru : fruit de l'apparier, de forme arrondie que l'on consomme frais ou cuisiné. Très semblable à la pomme.

Pirum : fruit de pirumier de forme oblongue. Très semblable à la poire.


Fructidor : huitième mois du calendrier utopien, correspondant au mois d'août.


Arkou : mammifère carnivore et plantigrade. Très semblable à l'ours.


Kapno : plante herbacée dont les feuilles son séchées et hachées pour être fumées. Très semblable au tabac.

Yagi : Mammifère ruminant grimpeur et sauteur, aux nombreuses races sauvages et domestiques, que l'on élève pour son lait, sa viande, quelquefois pour sa toison. (Le mot désigne exclusivement la femelle, dont le mâle est le Yago.). Très semblable à la chèvre.


Sakana : Vertébré aquatique, respirant toute sa vie au moyen de branchies et pourvu de nageoires locomotrices. Très semblable au poisson.


Okeanos : dieu primordial de la mythologie utopienne. Personnification de l'océan. Frère de Selena, de Shagma, de Pacha Mama et de Shama. Père, en s'accouplant avec Pacha Mama, de tous les êtres vivants.


Pacha Mama : déesse primordiale de la mythologie utopienne. Personnification de Genesia. Sœur de Selena, de Shagma, d'Okeanos et de Shama. Mère, en s'accouplant avec Okeanos, de tous les êtres vivants.


Gérémi : mammifère carnivore, voisin du chien, à la queue touffue, au museau pointu et au pelage roux. Très semblable au renard.


Garida : crustacé décapode marin, nageur, de taille moyenne. Très semblable à la crevette.





Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 27-07-2020

MYTHOLOGIE UTOPIENNE 2

Petit précis de mythologie utopienne, deuxième partie.


Hodin et ses frères et sœurs décidèrent de prendre le pouvoir.


La bataille fit rage entre les nouveaux et les anciens dieux.


Selena et Sahgma restèrent neutres, ne pouvant choisir entre leurs frères et sœurs et leurs enfants.


Shama se déchaîna, à grands coups d'éclairs et de grêle. Mais les nouveaux dieux étaient jeunes et forts, et Shama fut battu.


Pacha Mama provoqua des tremblements de terre et des éruptions volcaniques. Mais elle fut, elle aussi, battue.


Ne restait que Okéanos. Et là, ce fut plus compliqué. Okéanos, remparé dans son palais sous-marin, protégé par une armée de monstres gigantesques et entouré de tourbillon meurtrier, semblait intouchable et attaquait les dieux de tsunamis et de raz de marée. Les dieux avaient beau l'attaquer tous ensemble, Okéanos restait inexpugnable.


Deux de ses enfants, qui avaient compris que tant que leur père resterait le dieu océan ils n'auraient qu'une place de dieux mineurs, trahirent Okéanos et révélèrent à Hodin comment pénétrer dans le palais de leur père. Et Okéanos tomba à son tour.


Pacha Mama, Shama et Okéanos restèrent les personnification de la Terre Nourricière, du Ciel et de l’Océan, mais ils n'avaient plus aucun pouvoir. Les nouveaux dieux se partagèrent leurs possessions.


Hodin devint le maître du Ciel, et, en tant que fils aîné, le roi des dieux. Il s'installa dans l'ancien palis de Shama en compagnie de sa sœur et épouse, Zia.


Son frère Yama devint le maître des profondeurs et du royaume des morts.


Démétria régna sur la surface de Genesia, apprenant aux hommes l'agriculture.


Les deux enfants qui avaient trahit Okéanos, Poss et Idon eurent, en remerciement, le royaume de leur père.


L'âge d'astrium de Genesia commença alors.




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXVII

''Nihil novi sub sole''




Burydan reprit son travail. Que faire d'autre ? Il fallait bien vivre. Ou plutôt survivre. Martouf lui manquait atrocement. Et la mort de Pergamond ne lui ramena pas son petit minet tout mignon.

Wozniak venait toujours se faire sauter tous les jeudis. Burydan s'ennuyait avec lui. Il jouissait, certes, mais ça devenait routinier. Ça se passait toujours de la même façon : ils se déshabillaient mutuellement, puis Burydan s'allongeait et Wozniak le caressait longuement, ils se mettaient en 69 et se suçaient un petit moment et le boulanger se mettait à quatre pattes et lui demandait de le baiser comme une bête. Burydan le défonçait en le traitant de tous les noms, puis se retirait avant de jouir. Wozniak s’allongeait sur le dos, écartait les cuisses, ouvrait la bouche et tirait la langue, et Burydan se plaçait au dessus de son visage, se branlait frénétiquement et faisait gicler son sperme sur sa figure, sa langue et au fond de sa gorge. Wozniak se branlait comme un malade et jouissait à son tour. Un petit bisou et ça recommençait la semaine suivante.

Le vendredi, par contre, c'était le jour d'Aragorn. Et là... Burydan adorait se faire baiser par le beau milicien. Il se déshabillait et Aragorn le caressait lentement, puis il ordonnait à Burydan de le déshabiller en prenant son temps. Burydan enlevait les vêtements tout doucement, couvrant de baisers brûlants la peau mise à nu au fur et à mesure de l’effeuillage. Une fois nu, Aragorn l'enlaçait et ils se couchaient pour se caresser un long moment. Le milicien avait un corps de rêve et Burydan prenait du plaisir à caresser ses muscles, autant que son beau mâle prenait du plaisir à caresser les siens.

Aragorn était doux et prévenant. Il faisait l'amour à Burydan en lui susurrant des mots tendres au creux de l'oreille. Quelque fois des mots salaces aussi. Ils variaient les postions, avec une préférence pour le face à face. Aragorn adorait sentir les cuisses de Burydan s'enrouler autour de ses reins, ses talons appuyer sur ses fesses pour l'inviter à venir encore plus profondément et ses bras l'attirer contre lui. Et surtout Aragorn adorait étouffer Burydan de baisers fougueux et torrides. Il essayait de le faire jouir en premier, et y arrivait la plupart du temps. Mais, quand il échouait, il se jetait sur sa bite à peine le souffle retrouvé et le suçait comme un dingue jusqu'à ce que Burydan jouisse à son tour. S'ensuivait une longue séance de caresses sensuelles et de baisers langoureux.

Burydan eut une seconde de mauvaise conscience quand Aragorn lui dit qu'on avait retrouvé quatre corps, dont celui de Timothée, dans un terrain vague. On leur avait crevé les yeux, coupé les oreilles et tranché la langue avant de les égorger. Le message était clair : vois, entends et tais toi, si tu veux vivre, comme disait un vieux proverbe utopien. Liebov avait compris qu'un de ses lieutenants avait parlé et, ne sachant lequel s'était, ils les avait exécutés tous les quatre.

Le reste de la semaine, Burydan enchaîna les clients, deux ou trois par soir. Une nuit, alors qu'i allait rentrer, il vit un homme s'approcher. Il était différent des autres. Grand, les épaules larges et ses vêtements laissaient deviner un corps musclé.

- C'est quoi ton petit nom ?
- Burydan.
- Et bien bonsoir Burydan, moi c'est Jacob...

Il avait une voix douce et chaude, des yeux verts doux ou brillait un petit feu, et il lui fit un sourire éclatant.

- ... combien pour tout ça ?
- Deux sols pour ma bouche, cinq pour... tout le reste.
- Et bien le reste m'a l'air extrêmement... appétissant...

Il fouilla dans son escarcelle, donna cinq sols à Burydan et ils allèrent jusqu'à l'une des auberges d'en face.


Jacob ferma la porte à clef et empocha la clef. Burydan attendait qu'on lui dise quoi faire, en se disant qu'il avait de la chance de tomber sur un homme comme ça, bien fait et qui ne semblait pas être un gros bourrin. Mais il déchanta quand Jacob se retourna. Ses yeux verts étaient devenus durs et sa voix également, quand il lui dit :

- A poil, sale petite pute...

''Et merde'' se dit Burydan. Il ne se formalisa pas pour l'insulte, après tout, c’est ce qu'il était, une pute, et il se déshabilla.

Debout devant lui, Jacob lui dit :

- A genoux chienne...

Burydan obéit. Jacob enleva sa chemise, révélant un torse puissant, et enleva son pantalon. Une bite longue et épaisse jaillit.

- Suce ma grosse bite, traînée...

Burydan avala son gland et commença à le sucer.

- Oui, vas-y, suce moi bien... suce la bien ma grosse bite... lèche la avant que je te la mette dans le cul... mieux que ça, salope, mieux que ça...

Il retira sa queue à Burydan, lui fit relever la tête en l'agrippant par les cheveux et le gifla. Burydan, surpris, ne réagit pas tout de suite, jusqu'à ce qu'il vit Jacob saisir son ceinturon et lui dire :

- Tu vas appendre qui est ton maître, esclave, je vais te dresser à grands coups de ceinturon...

Burydan revit son père : les gifles, les coups de ceinture, les insultes... et sa colère se réveilla. Il bondit sur ses pieds. Jacob sursauta et dit :

- Roulure, tu oses te...

Mais il ne termina pas sa phrase. Burydan lui décocha un grand coup de poing en pleine dans l'estomac. Il se plia en deux et le garçon appuya sur sa tête en relevant son genoux. Il y eut un bruit de craquement et un beuglement quand le nez de Jacob explosa en une gerbe de sang. Burydan le frappa de nouveau, crochet du droit, crochet du gauche. Jacob tomba à terre et Burydan le roua de coups de pied dans le ventre, dans les côtes, encore et encore, jusqu'à ce qu'une petit voix dans sa tête lui dise : ''Arrête ! Tu vas le tuer !''. Burydan s'arrêta. Jacob était en sang et geignait. Burydan lui cracha au visage et se rhabilla rapidement. Il reprit la clef dans la poche du pantalon et allait partir quand il se ravisa. Il prit l'escarcelle de Jacob, lui asséna un violent coup de pied dans les reins, sortit, referma la porte de la chambre à clef, dévala les escaliers et s'élança vers chez lui, balançant la clef au passage dans le caniveau.

Rentré chez lui, Burydan ouvrit une bouteille d'esprit de picrate et en bu un verre cul-sec. Il s'affala sur une chaise pour reprendre ses esprits. Il ouvrit la bourse et fut stupéfait. Cette ordure de Jacob était fort étoffé. Il fit les comptes : cinq lunars, trente sols et vingt trois denaris. Il pouvait vivre sur ce petit pécule quelques temps, jusqu'à ce que l'affaire se... tasse. Et puis il avait besoin de vacances.

Le lendemain, il alla, comme tous les jours, prendre son petit déjeuner chez Wozniak et lui dit :

- Je vais prendre des vacances.
- Oh, dit le boulanger, longtemps ?
- Je ne sais pas trop... je te préviendrai lorsque je reviendrai

Il lui fit un petit bisou et se dirigea vers le poste de la milice. Il attendit Aragorn et le suivit à distance, dans une petite ruelle. Le milicien le saisit par le bras et l'attira dans une encoignure de porte. Il s'assura que personne ne les voyait et embrassa Burydan fougueusement.

- Alors, bébé, ton beau milicien te manquait où tu veux échafauder un autre plan pour faire tomber le Duc ?
- Non, je viens juste te prévenir que je vais prendre quelques vacances.
- Oh... un problème ?

Burydan lui raconta toute l'histoire et Aragorn dit :

- Tu as raison, mets toi au vert quelques temps. Je doute que ce Jacob vienne porter plainte à la milice, mais sait-on jamais... Ça va être dur sans toi, bébé... tu vas aller où ?
- Nulle part.
- Comment ça nulle part ?
- Où veux-tu que j'aille... je vais rester chez moi et me promener en ville de temps en temps... et d'ailleurs, je vais peut-être me sentir un peu seul...

Il se colla un peu plus contre Aragorn et commença à caresser son entre jambes. Aragorn gémit.

- Il faudrait, reprit-il, qu'une bonne âme vienne me tenir compagnie de temps en temps...
- Tu veux qu'on continue nos rendez-vous du vendredi ?
- Et du lundi et du mercredi, en fait...
- Quoi ? Trois fois par semaine ?
- Oui. Et gratis, évidemment... D'ailleurs, je vais te donner un petit avant goût...

Burydan se mit à genoux sortit la bite d'Aragorn. Quelques coups de sa langue experte suffirent pour le faire bander comme un gaidaro.


-Arrête, bébé, on pourrait nous voir et...


Mais Burydan venait de le prendre en gorge profonde et Aragorn se contenta de dire :

- Oh putain ! Non, non, j'ai rien dit...

Et Burydan le fit jouir comme un dingue. Et tous les lundis, mercredis et vendredis, le milicien venait chez lui et ils faisaient l'amour encore et encore et encore.


Burydan était couché sur la poitrine d'Aragorn.

- Il va falloir que j'y aille, bébé...
- J’aimerais que tu restes toute la nuit...
- Je ne peux pas. Ma femme va s'inquiéter. Et mes enfants aussi. Tu me comprends...
- Oui, je comprends, mais j’aimerais quand même que tu restes...

Aragorn se pencha vers lui et l'embrassa langoureusement.

- Vendredi... je dirai à ma femme qu'on est sur une affaire compliquée et je resterai...
- Toute la nuit ?
- Non, tout le saïpong...(1)

Burydan sourit jusqu'aux oreilles et passa un épuisant, salace et merveilleux saïpong dans les bras de son beau milicien.








(1) Saïpong : désigne les deux derniers jours de la semaine utopienne, le plus souvent chômés. Synonyme de ''week-end''.




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXVIII


''Ab hoc et ab hac''




Burydan se rendit compte que, bien qu'il fut à Menast'Hérit depuis plus d'un an, il n'avait jamais visité la ville. Des quartiers Ouest, il ne connaissait que le port, et des quartiers Est, que la rue où il tapinait. Il décida donc de faire du tourisme.

Il ne s'enfonça pas dans les quartiers Est, il savait qu'on pouvait s'y faire égorger pour quelques sols, même en plein jour, mais il visita le reste de la ville, regardant les boutiques qui vendaient des tas de marchandises, venant aussi bien de tout Utopia que des îles lointaines, l'avantage de vivre dans un port. Il avait envie de beaucoup de choses qu'il voyait sur les étals, mais devait se refréner. Son petit pécule devait lui suffire à vivre un peu mieux pendant un petit moment, il fallait éviter de faire des folies.

Après les bains, il flânait jusqu'au déjeuner, se payait un bon repas dans une auberge, se promenait dans les parcs durant l'après midi, achetait quelque chose à manger et rentrait chez lui. Aragorn venait souvent manger avec lui les lundis, mercredis et vendredis, avant de le grignoter, le lécher et le manger lui. Et il adorait ça.

Il sortait de chez lui un matin et se dirigeait vers les bains quand il entendit, derrière lui :

- C'est lui !

Il se retourna et se trouva nez à nez avec trois hommes de haute taille et très musclés. Et l'un des trois était... Jacob. Ses yeux remplis de haine étaient fixés sur Burydan.

- C'est cette petite pute qui m'a larronné et frappé, dit-il à ses acolytes, chopons la !

Burydan tourna les talons et se mit à courir. A courir pour sa vie. Il passait par des ruelles, tournait à droite, à gauche, et entendait les pas de ses poursuivants. Il s'enfonçait dans les quartiers Est, dans des rues qu'il ne connaissait pas, et, soudain, il se retrouva dans un cul de sac. Un mur de 5 toises de haut en face de lui. Il voulut faire demi tour mais c'était trop tard, les trois hommes, essoufflés, étaient devant lui, prenant toute la largeur de la ruelle.

- Tu es fait comme un rat, sale petite pute, cracha Jacob. Tu vas morfler, salope. D'abord mes copains vont te passer dessus, à la dure. Et moi je m'occuperai de toi après. Quand j'en aurai fini avec toi tu me supplieras de t’achever pour abréger tes souffrances...

Burydan était fait, en effet. Sa vie défila devant ses yeux, et il se dit que c'était vraiment court. Il réfléchit. Il ne pouvait pas s'échapper. Ni se battre. Il ne pouvait pas imaginer gagner contre ces trois hommes. Ils étaient non seulement très musclés, mais avaient également sorti chacun un long coutelas. Ils avaient un rictus mauvais en imaginant tout ce qu'ils allaient lui faire subir avant de l'envoyer au cimetière. Une seule solution : se jeter sur l'un d'eux et s'empaler sur son couteau. Certes, il mourrait, mais au moins ce serait rapide. ''Ainsi disparu Burydan, pauvre et seul'' se dit-il. Il allait mettre son plan funeste à exécution quand une voix grave, dans le dos des trois hommes, dit :

- A trois conte un... et contre un enfant en plus... quelle lâcheté...

Les trois hommes se retournèrent et Burydan regarda par dessus leurs épaules. Un homme vêtu tout en noir, grand et élancé, les regardait. Il avait les cheveux noirs également, lui tombant jusqu'aux épaules, une fine moustache et une mouche de poils sous la lèvre inférieure. Un visage ovale et des yeux d'un noir profond.

- De quoi tu te mêles ? dit Jacob Passe ton chemin, ce ne sont pas tes affaires. A moins que tu veuilles que l'on s'occupe de toi aussi ?

L'homme pencha la tête et sourit. Il sortit une de leurs fourreaux une longue épée de sa main droite et une dague effilée de sa main gauche.

- Oh, on veut jouer les héro ? Occupez vous de lui, les gars, pendant que je m'amuse avec la petite pute.

Les deux hommes s'avancèrent vers l'homme en noir pendant que Jacob se retournait vers Burydan, un sourire cruel aux lèvres. Il avançait lentement, savourant le regard de terreur de Burydan.

- Et bien, nous ne sommes plus que tous les deux maintenant...

Ce n'était pas Jacob qui avait dit ça, mais l'homme en noir. Jacob se retourna. Ses deux amis gisaient à terre dans une mare de sang. Cela ne lui avait pris que deux minutes pour occire deux hommes armés de coutelas.

- Tu vois, si vous étiez partis en laissant ce garçon tranquille, vous seriez tous devant une bonne chopine à rigoler. Hélas, tu as fait le mauvais choix. Tes deux amis sont morts pour m'avoir attaqué, et, vu que c'est toi qui le leur a dit, toi aussi tu vas mourir...

Jacob hésita, puis se retourna de nouveau vers Burydan.

- Je vais peut-être crever, mais tu mourras avant moi, chien !

Il leva son couteau et Burydan ferma les yeux, attendant le choc... et... rien... il rouvrit les paupières et vit Jacob, le regard écarquillé, la bouche entrouverte. Burydan ne comprit pas tout de suite jusqu'à ce qu'il remarque, juste sous le menton de Jacob, cinq pouces d'une lame qui sortait. La lame disparue et Jacob s'effondra comme un pantin désarticulé. Burydan n'en revenait pas. Comment cet homme avait il pu se déplacer aussi vite pour frapper Jacob en plein dans la nuque.

- Ah, je déteste tuer un homme par derrière, dit l'homme en essuyant son épée sur les vêtements de Jacob et en la remettant au fourreau.... Ça va petit ?

Burydan ne répondit pas, trop hébété. Les yeux noirs se plantèrent dans ses yeux gris et l'homme blêmit. Il porta la main au fourreau de son épée et pâlit encore plus.

- Mak Teb... murmura-t-il.
- Euh... Bu... Burydan... et non... merci... pas de problème... grâce à vous... merci... et...

L'homme le fixait toujours, pâle comme un linge. Puis il se ressaisit et ramassa les escarcelles des trois morts.

- Prise de guerre... et droit de coutumière picorée... prends soin de toi, petit...

Burydan ne réagit pas pendant quelques secondes et rejoignit l'homme qui partait déjà.

- Euh, attendez... attendez... laissez moi vous remercier...
- Tu viens de le faire, non ?
- Oui, mais je veux dire... enfin, vous m'avez quand même sauvé la vie... laissez moi vous inviter à... boire un verre... ou même à manger...

L'homme continuait à avancer et dit :

- Si tu veux. Une auberge où j'ai mes habitudes sert un bon repas pour pas très cher...
- D'accord, je vous suis.

Ils cheminèrent par le quartier Est. Burydan n'était pas rassuré. Les maisons devenaient de plus en plus misérables, les ruelles de plus en plus étroites, les trottoirs de plus en plus jonchés de déchets. L'homme avait l'air extrêmement dextre à l'épée, mais si cinq ou six vaunéants leur courraient sus... Et ce qui devait arriver arriva. Dans une ruelle étroite, sept garçons, la mine patibulaire, étaient adossés à un mur. Quatorze yeux se braquèrent sur eux, et Burydan ravala sa salive.

Mais, à son plus grand étonnement, les garçons ne bougèrent pas. Et son étonnement grandit encore quand, alors qu'ils passaient devant eux, il les vit tous les sept enlever leurs bonnets ou leurs chapeaux et incliner la tête. Ce à quoi l'homme en noir répondait par un petit salut.

- Qui êtes-vous... Mak Teb ?

L'homme le regarda en fronçant les sourcils et éclata de rire...

- Je ne m'appelle pas Mak Teb, dit-il, mais Gershaw.
- Ah... alors qui êtes-vous Gershaw ?

Burydan était perplexe. Ça voulait dire quoi, alors ''Mak Teb'' ? Et pourquoi les truands enlevaient-ils leur bonnet et le saluaient comme ça ? Était-il un truand lui aussi ?

- Je ne suis qu'un simple habitant de Menast'Hérit Enfin, de Malkchour, pour être plus précis.
- C'est... c'est quoi Malkchour ?
- L'un des quartiers de la ville. D'ailleurs nous y arrivons.

Et Burydan n'en cru pas ses yeux... Passées les ruelles étroites et les maisons misérables, ils débouchèrent dans un quartier aux rues larges, au belles maisons à colombage, toutes bordées d'un petit jardinet égayé par des fleurs multicolores. On se serait plus cru dans un petit village champêtre que dans un quartier de Menast'Hérit.

Ils cheminèrent encore un petit moment et Gershaw s'arrêta devant une auberge, ''Au Pandaria''. Ils entrèrent. Toutes les conversations s'arrêtèrent et tous les yeux se braquèrent sur eux. Il y eut plusieurs signes de tête et les conversations reprirent. Un homme de haute stature et la bedondainne prononcée s'avança vers eux.

- Gershaw, dit-il d'une voix tonitruante, comment vas-tu ?
- Bien, Bien, et toi, Mists ?
- On ne peut mieux. C'est qui ce drôle ?
- Burydan... il m'invite à manger.
- Et bien bonjour, Burydan... tu as de l'argent ?
- Oh oui m'sieur...
- Parfait, installez vous alors, je vous apporte ça tout de suite...

Le repas était succulent, le picrate un peu âpre, mais coupé avec un peu d'eau, ça allait. Ils mangèrent en silence. Burydan était impressionné par Gershaw Surtout la façon dont il le regardait, de temps à autre. Il essaya de lui poser des questions, mais l'homme les éludait toutes.

- Et bien merci pour le repas, Burydan... et essaie de ne pas t'attirer d'autres ennuis... je ne serai pas toujours là...

Gershaw se leva et sortit. Burydan ne savait pas pourquoi, mais quelque chose lui disait qu'il fallait qu'il le suive. Il n'osa pas et resta là, à siroter un verre de clairet.

Il se leva à son tour et alla payer l'aubergiste.

- Dites moi, maître Mists, c'est qui cet homme ?
- Quoi ? Tu invites un homme à déjeuner et tu ne sais pas qui c'est .
- Ben, je sais qu'il s'appelle Gershaw, et il m'a tiré d'une... mauvaise situation... mais à part ça...
- Cet homme c'est Gershaw de Bélothie.

L'aubergiste avait dit ça comme si Burydan devait forcément connaître ce nom. Mais il n'en avait jamais entendu parler.

- Ne me dis pas que tu n'as jamais entendu parler de Gershaw de Bélothie...
- Et bien, en fait, non...

L'aubergiste leva les yeux au plafond.

- C'est le meilleur épéiste de tout Genesia petit.

Un épéiste... le meilleur de tout Genesia... il croyait que le meilleur épéiste de tout Genesia était le maître d'arme du Duc... et qu'est-ce que le meilleur épéiste de Genesia ferait à Malkchour ? Mais il avait vu la vitesse à laquelle il avait occis les trois hommes... alors, c'était possible... le meilleur épéiste de Genesia...

- Il prend des élèves ?
- Non, jamais...
- Jamais ?
- Jamais, pas un en plus de vingt ans...
- Mais, alors, de quoi vit-il ?
- Aucune idée, mais il est fort étoffé, paye rubis sur l'ongle et n'a aucune dette.
- Où habite-t-il ?
- Inutile, petit, je te dis qu'il ne prend pas d'élève...
- Où habite-t-il ?

L'aubergiste soupira.

- Prend à dextre en sortant d'ici. Continue sur la route jusqu'à ce que tu vois un sentier à ta senestre. Tout en haut, sur la colline, tu verras sa maison. Tu ne peux pas te tromper, c'est la seule. Et tu verras que Gershaw est le meilleur épéiste de Genesia mais aussi le pire jardinier.

L'aubergiste éclata de son rire tonitruant, Burydan le remercia et sortit. Il ne savait pourquoi, mais il sentait que c'était ça qu'il devait faire : devenir un épéiste. Il ne savait pas au juste ce que c'était, ni à quoi ça lui servirait, ni comment convaincre Gershaw, ni comment le payer s'il acceptait, mais il sentait, au fond de son âme, que c'est ce qu'il devait devenir : un épéiste.

Il continua sur la rue, prit le sentier et arriva devant une grande et belle maison de deux étages. Il comprit ce qu'avait voulu dire l'aubergiste en voyant le jardin, envahit de mauvaises herbes. Il franchit la clôture, trouva au sol des dalles de pierre qui avaient dû être blanches à une époque et arriva jusqu'au perron. Il saisit le heurtoir en forme de marmouset et frappa trois coups... pas de réponse... il frappa de nouveau et sursauta en entendant une voix derrière lui.

- Je t'attendais, dit Gershaw.

Il ouvrit la porte et entra.

- Vous... m'attendiez ?
- Mak Teb... allez, suis moi...



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXIX


''Post tenebras lux''




Burydan suivit donc Gershaw. Ils entrèrent dans un grand salon.

- Assieds toi, le temps que je mette ça à la cuisine, dit Gershaw en montrant le panier plein de légumes qu'il portait sur le bras.

Burydan s'assit dans un grand fauteuil. Le salon était richement meublé. Des armoires et des buffets de très belle facture, certainement faits par les meilleurs ébénistes de Sylvana. Mais ils étaient couverts d'une telle couche de poussière que le ménage n'avait pas dû être fait depuis la jeunesse de Carlus Magnus. Le mur du fond était couvert d'étagères qui contenaient une énorme quantité de livres. Des tapis de prix, poussiéreux également, couvrait le sol.

Gershaw revint avec un pichet de picrate et deux gobelets. Il les remplit et regarda Burydan. Celui-ci aurait bien voulu un peu d'eau pour couper son picrate, mais ne dit rien. Gershaw sourit :

- Tu peux le boire sans le couper, il est très bon...

''D'accord, se dit le garçon, et en plus il lit dans les pensées.''. Il trempa les lèvres, prit une petite gorgée et, en effet, le picrate était délicieux.

- Bien, dit Gershaw, il y a deux règles : d'abord tu fais tout ce que je te dis de faire, comme je te dis de le faire, quand je te dis de le faire sans rechigner. Ensuite, tu peux me poser toutes les questions que tu veux du moment où elles sont pertinentes. Est-ce que ça te va ?
- Euh... oui... mais, vous savez que je...
- ...veux devenir mon élève ? le coupa Gershaw, oui.
- Mais... comment vous le savez ?
- Mak Teb...
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Je te le dirai quand le moment sera venu.
- D'accord... mais je n'ai pas... enfin, pas beaucoup... de pécunes...
- Voilà le contrat que je te propose, je t'enseigne tout ce que je sais, le maniement de l'épée, évidemment, puis tout ce que j'ai appris, je te fournis le gîte, je te nourris et je te vêts. En échange, tu te charges de tout le reste, c'est à dire du ménage, comme tu le vois ce n'est pas mon point fort, du jardinage, c'est encore pire, et tu prépares les repas. Si ça te pose un problème, dis le moi tout de suite et...
- Non, dit prestement Burydan, ça me va très bien...
- Règle numéro trois : tu ne me coupes pas la parole.
- Désolé.
- Bien. Maintenant, les détails pratiques. Je me lève tous les jours à six heures précises. J'attends que mon petit déjeuner, et le tien, soient prêts. Un bol de lait chaud, deux œufs à la prisk (1), chair salée, deux tartines de beurre et de jamu (2).
- De quoi ?
- Jamu. Tu ne connais pas ?
- Euh... non...

Gershaw se leva, alla jusqu'à la cuisine et revint avec un petit pot. Il l’ouvrit, y trempa une cuillère et la tendit à Burydan. Une sorte de gelée rouge que Burydan huma précautionneusement. Ça sentait la caomei. Il la porta à sa bouche.

- Hummm
- C'est bon, hein ?
- Oh oui, c'est délicieux...
- Le laitier passe tous les jours à cinq heures du matin. Demain tu l'attendras et tu lui diras que maintenant nous sommes deux, et qu'il ajuste ses livraisons en conséquence. Le boulanger vient à peu près à la même heure et tu lui diras la même chose, d'accord ?
- D'accord.
- Bien. Le matin, exercice et maniement de l'épée jusqu'à midi. Là, tu prépares le déjeuner. Une viande grillée ou en sauce, des légumes. L'après midi, jusqu'à quatre heures, ménage ou jardinage, de quatre heures jusqu'à sept heures, enseignement de choses et d'autres. A sept heures, tu prépares le dîner. Une soupe de légumes, un peu de chair salée et du fromage. Ça te va ?
- Euh, oui. Je ne sais pas si je suis un bon cuisinier, mais...
- Que des choses simples, ne te casse pas la tête. Ah, oui, un ou deux gâteaux par semaine, aussi pour les petites collations de 10 heures du matin et de quatre heures de l'après midi.
- Euh, je ne sais pas faire de gâteaux.
- Aucun souci, j'ai trois livres de cuisine.

Gershaw se leva, se dirigea vers la bibliothèque, en sortit trois livres et les posa devant Burydan.

- Tiens, choisis ce que tu veux.

Burydan ne bougea pas.

- Et bien choisis...
- Je ne peux pas...
- Pourquoi ça ?

Burydan ne répondit pas et baissa la tête en rougissant.

- Oh, dit Gershaw, tu... tu ne sais pas lire, c'est ça...

Burydan rougit encore plus.

- Bon et bien on sait quoi t'enseigner en priorité. Relève la tête et regarde moi.

Burydan planta ses yeux dans ceux de Gershaw

- N'aies jamais honte de ne pas savoir, d'accord ? Et pose des questions si tu ne sais pas. N'oublie pas : celui qui pose une question risque d'être bête cinq minutes, celui qui ne pose jamais de questions sera bête toute sa vie...

Burydan acquiesça.

- Comment... comment dois-je vous appeler ?

Gershaw réfléchit, et dit :

- Tu m’appelleras maître, et moi je t’appellerai kohai.
- Kohai ?
- Oui, c'est un mot d'un vieux dialecte utopien qui veut dire élève.
- D'accord, maître...
- As tu des affaires à récupérer a Menast'Hérit ?
- Oui, quelques vêtements...
- Non, c'est moi qui t'achèterai les vêtements que tu porteras à partir de maintenant
- Ah... euh... mes affaires de toilette...
- Pareil pour ça...
- Et quelques pécunes...
- Bon, d'accord pour ça. Nous allons à Menast'Hérit maintenant, tu récupères tes pécunes, et juste tes pécunes, et moi je ferai quelques courses en attendant.

Ils partirent donc. Sur la ,place centrale de la ville Gershaw dit :

- Fais ce que tu as à faire, kohai, et on se retrouve ici.

Burydan se dirigea vers son logis. Il y laissa donc tout ce qu'il possédait, prit le peu d'argent qu'il avait et glissa dans sa besace une chemise. C'était celle de Martouf, encore imprégnée de son odeur si particulière. Burydan avait pris l'habitude de dormir avec. Il eut une idée et se dirigea vers les entrepôts où il avait vécu quelques temps, il entra dans l'un d'eux et se dirigea vers le fond.

- Salut Arad...

Arad se retourna et se mit devant Alam, comme pour le protéger. Arad et Alam étaient deux frères. Arad était un beau garçon de 16 ans, bien fait et très mignon, qui s'occupait de son petit frère, Alam, de douze ans. Il enchaînait les clients, refusant obstinément que Alam tapine, lui aussi. Et ça, Burydan appréciait.

- Ah, c'est toi, dit Arad, qu'est-ce que tu veux ?
- Du calme, j'ai un truc à te proposer.
- Quoi ?
- Un logis. Et beaucoup mieux que celui-là.
- Où ?
- Les entrepôts, mais un peu plus loin. C'est là où j'habitais avec Martouf.
- Pourquoi ? Tu pars ?
- Oui.
- Ah... qu'est-ce que tu veux en échange ?
- Rien.

Arad le regarda, suspicieux, puis il parla à voix basse avec son petit frère.

- D'accord, dit-il, mais on veut le voir d'abord... et si c'est pour te taper Alam, c'est même pas la peine de...
- Ça n'a rien à voir, Arad. En plus, c'est plus toi mon genre. Mais je ne demande rien du tout. C'est juste que le logis est libre et que ce serait dommage que vous n'en profitiez pas.
- Pourquoi nous ?
- Parce que ton petit frère est trop chou...

Alam éclata de rire.

- Allez, venez.

Burydan les conduisit jusqu'à chez lui. Les deux frères en restèrent ébahis.

- Oh, tu as un poêle, dit Alam, tu te rends compte grand frère, on ne grelottera plus de froid. Et l'eau courante... et deux grandes paillasses... Oh, tu nous le laisses vraiment ? C'est pas une mauvaise blague, hein ?

Burydan s'approcha de lui et lui ébouriffa les cheveux.

- Mais non, c'est pas une blague, vous êtes ici chez vous.
- Youpiii !!!
- Écoute Arad, il y a quelques vêtements dans cette armoire. Les miens devraient t'aller et ceux de Martouf à ton petit frère.
- Comment... comment on peut te remercier ? Tu veux que je te su...
- Non, le coupa Burydan, inutile. Par contre tu peux me rendre un service.
- Je t'écoute.
- Demain vers 8 heures du soir, un homme masqué passera. Un de mes réguliers. Dis lui juste que je suis parti et que je le recontacterai quand je serai de retour...
- D'accord, pas de souci... et... merci...

Burydan sourit et partit. Il passa chez un fleuriste et acheta des churippus (3) jaunes. Il alla jusqu'au cimetière et s'arrêta devant la fosse commune.

- Salut Martouf... c'est moi... tiens, je t'ai ramené tes fleurs préférées... je pars... je vais devenir épéiste... ouais, même moi ça m'étonne... tu me manques, bébé... embrasse Darren pour moi... adieu...

Burydan tourna les talons et essuya les larmes de ses joues. Il se dirigea vers la grande place, prêt à commencer sa nouvelle vie.





(1) Œuf à la prisk : technique de cuisson des œufs qui consiste à les plonger trois minutes dans l'eau bouillante. Très semblable à l’œuf à la coque.

(2) Jamu : préparation de fruits cuits dans du sucre. Très semblable à la confiture.

(3) Churripu : plante à grande fleur solitaire en forme de vase. Très semblable à la tulipe.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXX


''Cucullus non facit monacum''





Gershaw attendait Burydan sur la place centrale, avec un gros paquet sous le bras.

- Tu as fait tout ce que tu avais à faire, kohai ?
- Oui, maître.
- Bien, parons au plus pressé...

Ils entrèrent dans une friperie et Gershaw lui acheta plusieurs chemises et trois pantalons, ainsi que des chaussettes, de seconde main. Burydan ne comprit pas la différence entre ces vêtements et les siens, mais ne dit rien. Ils entrèrent ensuite dans une autre boutique. Une femme d'une soixantaine d'années s'avança en souriant :

- Oh, maître Gershaw, que je suis aise de vous revoir dans mon humble échoppe.
- Tout le plaisir est pour moi, Lucia. Je viens pour ce jeune homme. Mon... élève...
- Votre élève ?!
- Hė oui, tout arrive.

Lucia se saisit d'un écritoire, affûta sa plume et demanda :

- Alors, que vous faut-il ?
- Sept chemises de toile légère... sept chemises de toile épaisse... sept pantalons de toile légère... sept demi pantalons de toile légère... trois vestes de toile légère... sept tricots (1) de mianhua (2)... sept tricots de lana (3)... sept paires de chaussettes... sept sous-vêtements...

Lucia écrivait à toute vitesse.

- Très bien... connaissez-vous vos mensurations, jeune homme ?
- Euh... non...
- Suivez moi, alors... comment vous appelez vous ?
- Burydan...

Elle entraîna Burydan dans l'arrière boutique.

- Déshabillez vous.
- Pardon ?
- Déshabillez vous... il faut que je prenne des mesures...

Burydan se déshabilla donc, en rougissant, et cacha son sexe de ses mains. Il se sentait bête, s'étant mis nu devant une quantité d'hommes, mais il ne put s'en empêcher. Lucia sourit.

- Désolée, jeune homme, mais il va falloir enlever vos mains, je dois mesurer vos bras...

Burydan soupira mais s'exécuta.

- Et bien voilà, il n’y a pas à avoir de vergogne, je pourrais être votre grand-mère...

Lucia mesura ses bras, ses jambes, son tour de taille, de poitrine, de hanche, etc...

- Bien, j'ai tout ce qu'il faut... vous pouvez vous rhabiller.

Il rejoignit Gershaw et Lucia dans l'échoppe.

- Quinze jours c'est long, Lucia...
- Bien, je vais mettre toutes mes couturières dessus, mais c'est bien parce que c'est vous... disons dix jours... je ne peux pas faire plus vite...
- Parfait pour dix jours. Faites les porter chez moi, avec la facture...
- Sans problème, maître Gershaw.

Ils sortirent, firent quelques toises, et entrèrent dans une nouvelle échoppe, une tannerie.

- Maître Gershaw, dit un homme de haute taille, quel plaisir de vous voir.
- Plaisir partagé Edwin.
- Que puis-je faire pour vous ?
- Des vêtements de cuir et des chaussures pour mon... élève... Burydan
- Votre élève ?!
- Et oui.
- Et bien Burydan connait-il ses mesures ?

Et Burydan se retrouva de nouveau nu à se faire mesurer de la tête aux pieds.

- Il me faut sept pantalons... trois vestes... trois paires de chaussures... trois paires de bottes... et trois paires de chaussures de toile... dit Gershaw.
- Aucun problème... je les ferai livrer chez vous dans... dix jours ?
- Parfait.

Ils repartirent enfin vers Malkchour.

- Viens, dit Gershaw, je te montre ta chambre.

Il montèrent à l'étage.

- Tout au fond du couloir, c'est ma chambre.

Il ouvrit la première porte sur la gauche.

- Et voici la tienne.

Petite pièce proprette, un grand lit, une armoire, une commode, une table et deux chaises. La fenêtre s'ouvrait sur le jardin, devant la maison.

- La salle d'eau est en face. Elle n'est que pour toi, j'ai la mienne attenante à ma chambre. Attention, kohai, je suis très à cheval sur la propreté et j'ai le nez sensible. On se lave tous les jours, nous sommes bien d'accord ?
- Oui, maître, je vais aux bains publics tous les jours.
- Parfait. Mais on se lave tous les jours devant le lavabo. De la tête aux pieds. Les bains publics, c'est une fois par semaine, le jeudi matin.
- Très bien maître.
- Tiens, pour t'installer. Si tu as besoin d'autre chose, tu n'auras qu'à me le dire. Je t'attends au salon.

Burydan ouvrit le paquet que Gershaw venait de lui donner. Il contenait tout le nécessaire de toilette et Burydan le plaça dans la salle d'eau. Il rangea ses vêtements dans la commode et dans l'armoire, fit son lit et rejoignit son maître au salon.

- Tu es bien installé, kohai ?
- Très bien, maître.
- Alors, que vas-tu nous préparer de bon ce soir ?
- Euh...
- Regarde dans le garde manger, il doit y avoir quelque chose...

Burydan prépara une omelette aux champignons et une salade verte. Repas frugal, mais qui sembla suffire à Gershaw. Il sortit sous le porche et commença à pétuner.

- Kohai, tu peux te coucher à l'heure que tu veux, du moment où tu es en forme le lendemain.

Burydan alla se coucher à dix heures. La journée avait été forte en émotion. Il régla le réveil pour quatre heures et demi et s'endormit comme une masse.







(1) Tricot : prit ici comme synonyme de pull over.


(2) Mianhua : fibre textile provenant des graines du mianhuer. Très semblable au coton.


(3) Lana : fibre textile provenant de la toison de plusieurs animaux. Très semblable à la laine.




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXI


''Labor omnia vincit improbus''




Burydan attendit le laitier sur le porche.

- Tiens, bonjour. Qui tu es ?
- L'élève de Gershaw.
- Son élève ?!
- Oui. Mon maître m'a fait vous dire d’ajuster vos livraisons, puisque nous sommes deux à présent.
- Très bien, dis lui que ce sera fait dés demain.
- Merci.

Burydan lui rendit le panier vide et prit le plein : crème, beurre, lait et œufs. La même scène se déroula avec le boulanger.

Il prépara son petit déjeuner et celui de son maître. Le lait frémissait quand la pendule du salon carillonna. Au sixième tintement, Burydan sursauta en entendant dans son dos :

- Bonjour, kohai, bien dormi ?

Mais comment diable avait-il fait pour ne faire aucun bruit. Les marches de l'escalier grinçaient et Burydan aurait du l'entendre.

- Bonjour, maître. Oui, très bien.
- Vraiment ? demanda Gershaw en s'asseyant. Il me semble avoir entendu un grand ''Nooon'' en plein milieu de la nuit.
- Oui, dit Burydan, juste un cauchemar. Désolé de vous avoir réveillé.
- Ce n'est rien kohai.

Il avait de nouveau rêvé de la mort de Darren et de celle de Martouf. Ils mangèrent en silence.

- T'es-tu laver, kohai ?
- Pas encore, maître...
- Parfait, parce que le matin est dévolu aux exercices physiques. Tu pourras te laver avant notre petite collation de dix heures. Suis moi au jardin.

Burydan suivit Gershaw jusqu'au seul endroit qui n'était pas envahit par les herbes hautes.

- Déshabille toi, kohai.
- Pardon ?
- Déshabille toi.
- Mais... pourquoi... je...
- Quelle est la première règle ?

Burydan le savait : faire tout ce que lui disait son maître, sans rechigner. Et il aurait dû s'en douter. Un homme qui vivait comme un reclus depuis des années, sans femme... Il comprit qu'il devait non seulement s'occuper de la maison, mais aussi de la libido de son maître. Burydan se dévêtit donc. Une fois nu, il s'approcha de Gershaw, tomba à genoux et approcha ses mains de son entre jambe. Gershaw se recula vivement.

- Qu'est-ce que tu fais ?!

Burydan était surpris.

- J'ai pensé que vous vouliez... que je...
- Je ne suis pas bougre !

Burydan était mortifié. Il rougit et baissa la tête.

- Pardonnez moi, maître...
- Relève toi... et regarde moi... Si je t'ai demandé de te mettre nu, ce n'est pas pour... ça. Je veux voir ton corps. Et n'y vois rien de malsain. Un épéiste doit être dextre, certes, mais fort aussi. Tu es déjà assez musclé. Ce sera donc plus facile que si tu étais maigrichon. Je te donnerai, tous les matins, des exercices à faire pour rendre tes muscles dur comme de la pierre. Tiens, enfile ça.

Gershaw lui tendit un morceau de tissu.

- Euh, qu'est-ce que c'est, maître ?
- Un sous vêtement. Ça sert à protéger ta... enfin, ton... matériel. C'est plus hygiénique, kohai, ça tient chaud en hiver et ça évite, lorsqu'on chevauche, que le tout se balade et qu'on s'écrase les... enfin, tu vois ce que je veux dire...

Burydan enfila donc le sous vêtement. Gershaw se dévêtit à son tour et Burydan resta interdit. Son maître était long et élancé, et Burydan pensait que son corps était fin. Et il l'était en quelque sorte, mais il avait des muscles extrêmement bien dessinés et pas un poil de graisse. Un corps tout simplement parfait.

- Bien, dit Gershaw, on va commencer. Je te montre, et tu fais pareil...

Exercices classiques. Des séries de pompes, d'abdominaux, de tractions, de corde à sauter, de course d'endurance, le tout pendant deux heures.

Burydan, ruisselant de sueur, se lava avec application. Il prirent une petite collation et Gershaw commença son apprentissage. Il donna à Burydan un bâton pour lui apprendre les rudiments du maniement de l'épée.

A midi, Gershaw dictait la recette à Burydan en attendant que celui-ci apprenne à lire.

- C'était délicieux, kohai. Alors, par quoi vas-tu commencer aujourd'hui, durant tes deux heures de... corvée ?
- Justement, maître, pouvons-nous faire une entorse à notre programme ?
- Laquelle ?
- Même si je brûle d'apprendre à lire et à écrire, et tout ce que vous voudrez bien m'enseigner, je voudrais que vous me laissiez une semaine pour tout approprier.
- Une semaine ?
- Oui, maître. Parce que cette maison... je vais mettre des heures à la nettoyer comme il faut... idem pour le jardin... et le potager... donc, deux heures par ci et par là... je préférerais faire tout d'un coup et ne plus avoir, par la suite, que de l’entretien...
- C’est raison, dit Gershaw, comme tu veux...
- Et, maître, je vous conseille de quitter les lieux...
- Pardon ?
- A moins que vous vouliez vous retrouver en plein milieu d'un ouragan de poussière...

Gershaw laissa donc Burydan à son travail et alla jusqu'à la taverne. Burydan épousseta, lava, briqua, frotta, brossa et cira la maison et les meubles. Il était sur le porche, torse nu, à regarder le travail accompli quand son maître revint. Il entra dans la maison, et en fit le tour. Les meubles brillaient, les tapis avaient retrouvé leurs couleurs, les sols étaient reluisant de propreté. Gershaw sourit.

- Bien joué, kohai.

Et il ébouriffa les cheveux de Burydan, qui rougit de fierté.

Toute la semaine, il s'occupa du jardin et du potager, arrachant les mauvaises herbes, bêchant, plantant, taillant. Il convainquit son maître d’acheter des fleurs et des arbustes d’ornement, même si celui-ci grommela

- Pff, des fleurs et des arbustes, quelle idée...

Et, enfin, la maison et ses extérieurs redevinrent impeccables.

Gershaw apprit donc tout ce qu'il savait à Burydan. Après les exercices du matin, le maniement de l'épée, rectifiant ses erreurs patiemment, jusqu'à ce qu'il maîtrise parfaitement une technique, avant de passer à une autre. Puis, après les corvées de Burydan, qui n'étaient plus que de l'entretien, il lui apprit à lire, à écrire, la botanique, les mathématiques et tout le reste. Burydan se montra appliqué et curieux, emmagasinant tout dans son cerveau.

Le jeudi, ils allèrent aux bains publics et se lavèrent.

- Kohai, dit Gershaw sur le chemin du retour, ce soir, je sors. Je ne serai pas là de six heures jusqu'à... tard dans la nuit. Tu as donc quartier libre... Et ce sera ainsi tous les jeudis...
- Très bien, maître

Burydan aurait bien voulu savoir où irait Gershaw tous les jeudis, mais il se dit que ce n'était pas une question pertinente... règle numéro deux...

Mais Burydan était curieux... un mois et demi plus tard, il décida de suivre son maître. Gershaw était à cheval, mais avançait au pas. Burydan se cachait dans les encoignures de porte pour ne pas être vu. Inutile, car Gershaw ne se retourna jamais, mais Burydan le soupçonnait d’avoir des yeux derrière la tête, entre autres super pouvoirs. Gershaw arriva dans une rue que Burydan connaissait bien, c'était là où il s'était prostitué. Mais son maître n'alla pas jusqu'au bout de la rue, mais s'arrêta devant ''Chez J's'', le bordel le plus huppé de toute la ville, tellement huppé qu'un palefrenier en livrée venait prendre le cheval des clients.

Burydan fit demi tour en souriant. ''Ainsi, le grand Gershaw de Bélothie n'est pas de bois et va lutiner la gueuse...'' se dit-il.

Le lendemain matin, à six heures...

- Bonjour, kohai. Bien dormi ?
- Très bien, maître, et vous ?
- On ne peut mieux.

A la fin du petit déjeuner, alors que Burydan faisait la vaisselle, Gershaw dit :

- Cet après midi, kohai, nous apprendrons quelque chose de nouveau.
- Ah... quoi ?
- Comment suivre quelqu'un sans se faire repérer...

Burydan rougit jusqu'aux oreilles. Gershaw éclata de rire et lui ébouriffa les cheveux. Mais il ne plaisantait pas et lui apprit en effet quelques techniques pour suivre quelqu'un discrètement.

Le jeudi suivant, Gershaw se préparait à sortir quand il mit une petite pile de pièces devant Burydan.

- Qu'est-ce que c'est, maître ?
- Vingt sols.
- Pour quoi faire ?
- C'est parce que j'ai oublié que tu étais un jeune homme, qui a, lui aussi, des... envies. Alors, je ne sais pas combien coûte une nuit dans les bras d'un garçon, mais je pense que vingt sols devraient suffire, non...


Burydan rougit excessivement et baissa la tête.

- Ne rougis pas, kohai. Et ne baisse pas la tête. Jamais. Ne rougit pas d'aimer et n'en ait pas honte. J'aime les femmes, et toi les hommes. Et alors ? C'est plus simple pour moi, et c'est plus compliqué pour toi, c'est vrai. Mais les lois ne sont pas toujours justes.

Burydan remercia Gershaw et s'habilla. Son maître était parti depuis quelques minutes quand il prit le chemin de la ville. Tous les truands des quartiers Est savait qu'il était l'élève de Gershaw de Bélothie et ne lui causèrent aucun problème. Il ne se dirigea pas vers la rue qu'il avait arpenté pendant des mois. Il avait une autre idée...






Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXII


''Ab imo pectore''




Il était sept heures moins le quart quand Burydan se posta en face du poste de la milice. Aragorn en sortit enfin, discutant et riant avec ses collègues. Quand il vit le garçon, il pâlit, rougit et pâlit de nouveau. Il traversa la rue, passa à côté de Burydan et murmura :

- Suis moi...

Burydan lui laissa quelques secondes d'avance et le suivis dans une ruelle obscure. Il sentit soudain une main le saisir par le bras et le plaquer dans l'encoignure d'une porte cochère. Aragorn le saisit fermement à la gorge et dit, d'une voix dure :

- Où étais-tu passé, petite salope ?!

Burydan pâlit sous l'insulte. Certes, ce n'était pas la première fois qu'il se faisait traiter de la sorte. Certains de ses clients adoraient l'insulter pendant qu'ils le baisaient. Mais Aragorn ne l'avait pas habituer à ça. Et sa main autour de sa gorge se resserra encore.

- Tu me fais mal, dit Burydan.

Aragorn se reprit aussitôt et enleva sa main.

- Excuse moi... je... je ne sais pas ce qui m'a pris... je... oh, bordel, bébé, tu m'as tellement manqué...

Il se pencha et écrasa ses lèvres sur celles de Burydan. Les bouches s'entrouvrirent et les langues, toutes heureuses de se retrouver, s'emmêlèrent langoureusement. Aragorn attira Burydan encore plus contre lui. Le baiser s'approfondit et les mains commencèrent leur ballet.


Aragorn saisit une des mains de Burydan et la posa sur son entre-jambe, déformé par une érection phénoménale.

- Sens à quel point j'ai envie de toi...

Le milicien glissa les mains dans le pantalon de Burydan et saisit ses fesses.
Il le retourna, le plaqua contre la porte, dégrafa son pantalon et l'abaissa, découvrant son cul musclé.

-Je vais te baiser, bébé, ici et maintenant... j'en peux plus...

Burydan se retourna face à Aragorn qui avait déjà sortit sa queue dure et gonflée.

- Non, pas ici. J'ai envie de toi, moi aussi, dit-il en posant la main d'Aragorn sur sa queue raide, mais je veux qu'on prenne notre temps. J'ai pas envie que tu me baises, j'ai envie que tu me fasses l'amour...

Aragorn poussa un gémissement de frustration, remballa tant bien que mal son sexe et dit :

- D'accord, suis moi.

Ils entrèrent dans une auberge. Aragorn demanda une chambre. Il savait très bien que, en tant qu'officier de la milice, l'aubergiste ne poserait aucune question. Ils montèrent rapidement l'escalier et, la porte de la chambre à peine refermée, ils se jetèrent l'un sur l'autre pour un baiser fougueux. Les doigts étaient fébriles quand ils se déshabillèrent mutuellement, tant ils avaient envie l'un de l'autre. Enfin nus, Ils se saisirent des fesses de l'autre et s'enlacèrent. Aragorn approfondit encore le baiser et Burydan fondit entre ses bras musclés. Il avait oublié à quel point Aragorn embrassait bien...

Burydan fit s'allonger son beau milicien sur la couche.

- Écarte les jambes...

Il se glissa entre elles et se coucha de tout son long sur ce corps musclé. Ils s'embrassèrent de nouveau, torse contre torse, ventre contre ventre, sexe dur contre sexe raide.

Burydan embrassa le cou d’Aragon, lécha les deux carotides et remonta d'un grand coup de langue sur la gorge, mordillant son menton. Aragorn sourit, et ils s'embrassèrent de nouveau.


Burydan repartit à son exploration. Il embrassa le haut de la poitrine d'Aragorn, descendit d'une langue baveuse dans le creux profond entre ses pectoraux, dessina ceux-ci de la pointe de sa langue et commença à lécher avidement le téton gauche. Une fois bien dur et bien gonflé, il le suçota, le mordilla et le lécha encore, arrachant ses premiers gémissements rauques à Aragorn. Il migra jusqu'au téton droit pour lui infliger les mêmes supplices, puis revint sur le gauche et ainsi de suite pendant un long moment.

Il descendit encore. Il regarda la bite. Elle était complètement décalottée sous l'effet de l'excitation et à à peine un pouce de son nombril. Elle palpitait d'anticipation, rêvant de se retrouver dans une bouche chaude, humide et accueillante. Mais Burydan décida de faire languir son beau mâle. Il lécha chaque abdo, aimant les voir se contracter à son passage, fit le tour de son sexe en l'effleurant de sa joue, lécha son aine droite lentement, puis son aine gauche. Il remonta et s'acharna sur le nombril. Il en fit d'abord le tour, lentement, puis plongea à l'intérieur. Aragorn émit un long gémissement en creusant le ventre. Burydan le lapa un long moment.

Il n'avait jamais vraiment exploré le corps sublime de son beau milicien. Ils avaient fait l’amour des dizaines de fois, mais ils étaient à chaque fois tellement excités que les préliminaires restaient succins. Burydan ne connaissait pas les caresses qui faisaient décoller Aragorn, et décida donc de tester. Darren et Martouf adoraient se faire suçoter les orteils, Nathanaël lui, tout comme Burydan, c'était les aisselles.

Il mit sa langue au niveau de sa hanche et remonta le long du flanc épais.

- Mets ta main derrière la tête.

Aragorn leva un sourcil, mais obtempéra. Burydan lécha le creux de son épaule, son biceps gonflé et la peau fine de l'intérieur de son bras. Il releva la tête, sourit, et se jeta sur l'aisselle, la lapant comme un malade. Aragorn poussa un petit cri de surprise et un long gémissement de plaisir.

- Tu aimes ?
- Oh, t'arrête pas, bébé, t'arrête pas... personne ne m'a jamais léché là... mais putain, qu'est-ce que c'est bon...

Burydan sourit de nouveau et lécha encore et encore. Les gémissements de son beau mâle se transformèrent bientôt en cris rauques. Il passa à l'autre aisselle, et se contorsionna pour placer la sienne pile au dessus de la bouche d'Aragorn. Celui-ci compris très vite ce qu'il devait faire, et ils se léchèrent mutuellement pendant de longues minutes de pur plaisir

Leurs aisselles léchées et pourléchées, Burydan embrassa de nouveau Aragorn et décida de lui donner ce qu'il voulait. Il déposa de gros baisers mouillés sur son corps, insistant un peu sur les tétons et le nombril, et descendit. Il joua, de la pointe de son nez, avec ses belles couilles toutes rondes et bien pleines, huma à pleins poumons la fragrance un peu musquée qui s'en dégageait, et se mit à les lécher, à les gober, à les sucer, jusqu'à ce que sa salive dégouline jusqu'au périnée. Il posa sa langue à la base de la queue dure et attendit qu'Aragorn le regarde. Le milicien se releva sur ses avant bras pour ne pas perdre une seule miette du spectacle qu'il savait imminent. Burydan sourit et mit un grand coup de langue sur la belle queue, jusqu'au gland. Il recommença, de haut en bas et de bas en haut, puis lécha la petite trace humide sur le ventre de son beau mâle, juste au dessus du gland.

Il maintint la bite droite. Il était toujours impressionné par sa longueur et son calibre. Il saliva et prit le gland dans sa bouche. Aragorn gémit. Burydan enroula sa langue autour, le suçota et enfourna le sexe lourd petit à petit, lentement, jusqu'à la garde. Il déglutit pour comprimer le gland dans sa gorge, ressortit la bite en serrant bien les lèvres, puis la reprit entièrement,t de nouveau, encore et encore.

Aragorn gémissait de plus en plus fort, en caressant les cheveux de Burydan. Après un petit moment, il dit :

- Arrête, bébé, arrête, tu vas me faire jouir...

Burydan arrêta à regret et regarda son beau milicien. Il était hagard, la respiration hachée et les yeux brillants. Il prit la tête de Burydan entre ses mains et l'attira pour un baiser torride. Il le plaqua contre son corps, donna une impulsion, et Burydan se retrouva en dessous de lui, les cuisses écartées. Aragorn se tortilla et Burydan sentit le gland appuyer contre son œillet.

Son petit cul, qui criait famine depuis plusieurs semaines, se laissa facilement déflorer par la grosse queue du milicien. Elle s'engouffra en lui lentement, le remplissant complètement et Burydan gémit quand il la sentit au plus profond de ses entrailles.

Aragorn commença à aller et venir en lui, le regardant dans les yeux. Les cuisses de Burydan s'enroulèrent autour de sa taille, ses mains caressèrent son dos musclé et il attira Aragorn pour l'embrasser encore. Ses gémissements se transformèrent en cris, étouffés par la langue de son beau mâle.

Aragorn se redressa, souleva un peu les hanches de Burydan et l'empala sur sa bite. Il était beau, fort, viril, puissant, et ruisselant de sueur. La vue de ce corps humide, et l'odeur de leur sueur, cette odeur de mâles en rut, grisa Burydan, et il avança les mains vers ce corps sublime et le caressa comme un dingue.

- Branle toi, bébé, branle toi...

Burydan saisit son sexe bandé comme jamais et se mit à se masturber frénétiquement.

- Oui, vas-y, ça m'excite de te regarder te branler pendant que je te défonce le cul...

Burydan aimait quand Aragorn devenait un peu salace. Il savait que l'orgasme n'allait pas tarder... Son étalon le pilonna comme un furieux, et il se laissa aller complètement, gémissant et criant sous cette divine torture.

- je vais jouir... je vais jouir...dit-il entre deux cris de plaisir.
- Vas y, bébé, prends ton pied... je veux voir ta bite exploser...
-Aaaaaah ! Aaaaaaaahhh ! Aaaaaaaaahhhhhhhh !!!

Burydan jouit comme un dingue, une lame de plaisir remonta le long de son corps et fit exploser son cerveau. Aragorn se coucha sur lui, cala la tête dans son cou et lui remit un, deux, trois grands coups de reins et jouit à son tour, dans un rugissement.

Ils restèrent ainsi un long, un très long moment, savourant les répliques de leur orgasme. La bite d'Aragorn sortit d'elle-même des confins du corps de Burydan. Le milicien releva la tête, planta ses yeux bleus dans les yeux gris et embrassa son petit mec. Un long baiser langoureux, doux et tendre.

- Libère moi, bébé...
- Qu... Quoi ?
- Tes cuisses
- Oups désolé, dit Burydan en riant.

Il desserra l'étreinte de ses cuisses, fermement enroulées autour des reins d'Aragorn. Celui ci se laissa tomber sur le dos en poussant un long soupir de plaisir.

- T'es vraiment une affaire au pieu...
- Je sais, dit laconiquement Burydan, je sais...

Il fouilla dans ses poches, en sortit un mouchoir et se débarbouilla de son sperme, ainsi qu'Aragorn. Il se coucha contre lui et commença à le caresser du bout des doigts. Le milicien le serra contre son corps chaud et entreprit de le caresser à son tour. Et Burydan adorait ça.

- Alors, bébé, où étais tu durant ces longuissimes semaines ?
- Oh la, c'est une longue histoire...
- Tu as... une demie heure...
- Pourquoi une demie heure ? Tu... tu pars...
- Non. Dans une demie heure je te baise de nouveau comme un furieux...
- Oh... chic alors...
- Allez, raconte petit brun lubrique...



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXIII


''Omnes enim qui acceperint gladium, gladio peribunt''




Burydan raconta tout à Aragorn, depuis sa rencontre avec Jacob.

- Et bien dis-donc, bébé, élève de Gershaw de Bélothie...
- Tu le connais ?
- De réputation uniquement.
- C'est à dire?
- C'est à dire qu'à l'époque où il s'est installé ici, plusieurs chasseurs de prime sont venus. Apparemment sa tête avait été mise à prix par le Duc.
- Et ?
- Et tous ont été retrouvés flottant sur la rivière... morts, évidemment...
- Beaucoup ?
- Au moins six...
- Vitula... Et il y en a toujours qui le cherchent ?
- Je ne pense pas. Peut-être que le Duc en a eu marre que ses hommes ne reviennent jamais.
- Tu sais pourquoi sa tête a été mise à prix ?
- Aucune idée... tu n'auras qu'à lui demander...
- Et, est-ce que tu sais pourquoi les truands des quartiers Est le respectent autant ?
- Oui, ça, je sais, à cause de Willy le Borgne...
- C'est qui ?
- C'était le chef des quartiers Est.
- Il était borgne ?
- Non. On l'appelait comme ça parce qu'il adorait crever un œil aux personnes qu'il rançonnait...
- Un gars charmant...
- Ouais...
- Et c'est quoi le rapport avec Gershaw ?
- C'est simple, bébé, les quartiers Est sont divisés en secteurs, sept, pour être précis. Chaque secteur a un chef, et tous ces chefs ont un chef... le chef des chefs, quoi...
- Willy le Borgne...
- Oui, à l'époque. Quand il prenait envie à Willy de crever un ou deux yeux, il arpentait les rues avec ses sept lieutenants, les sept chefs. Et, un jour, ils tombèrent sur Gershaw, qui venait d'arriver en ville. Willy et ses lieutenants ricanèrent en le voyant marcher tranquillement dans leur quartier. Ils l'arrêtèrent et voulurent le dévaliser avant que leur chef ne lui crève un œil...
- Et ?
- Et, suivant les rares témoins qui assistèrent à la scène, en moins de trois minutes, les sept lieutenants gisaient dans une mare de sang. Willy, d'abord hébété, se précipita sur Gershaw en beuglant ''je vais te massacrer !''. Et l'épéiste le tua d'un seul coup d'épée dans le cœur.
- Et... personne n'a essayé de venger son chef ?
- Personne. Ils détestaient tous Willy. Il tuait ou mutilait ceux qui, selon lui, ne ramenaient pas assez de pécunes, et il obligeait ses hommes à lui livrer leurs femmes et les forçait à le regarder les violer. Donc personne ne l'a regretté. Après, il y a eu une petite guerre pour savoir qui allait devenir le nouveau Négus...
- Le quoi ?
- Négus, bébé, c'est ainsi qu'on appelle le chef des chefs, et ce fut Zanzibar qui gagna. Et la première chose qu'il fit, c'est d'attendre Gershaw de Bélothie dans la rue qu'il empruntait le plus souvent.
- Pour l'attaquer ?
- Par les dieux non ! Il savait de quelle manière cet homme avait tué sept des plus violents truands. Et Willy, par dessus le marché. Il s'est approché de lui avec ses sept lieutenants, à ôté son chapeau, lui a fait un petit salut et lui a assuré que plus personne n’essaierait de le rançonner ou quoi que ce soit d'autre. Gershaw a juste dit ''bien'' et, depuis, il est le seul à pouvoir passer dans les quartiers Est sans problème... enfin, avec toi, maintenant...

Burydan regarda Aragorn. Il l'embrassa et dit :

- Ça fait une demie heure, non ?
- Retourne toi, bébé, j'ai envie de bouffer ton délicieux petit cul avant de te le pilonner comme une brute...

Burydan sourit. Il savait très bien qu'Aragorn préférait largement lui faire l'amour tout doucement, de préférence de face, pour pouvoir l'embrasser et voir le plaisir dans ses yeux et sur son visage. Il le pilonnerait un petit moment en levrette, certes, mais il succomberait très vite à la volupté du plaisir qu'il ressentait décuplé par le plaisir qu'il donnait, et Burydan était prêt à lui montrer à quel point il aimait tout ce qu'il lui faisait.

Après avoir de nouveau jouit intensément, et de nouveau couché contre le corps chaud d'Aragorn, il dit :

- Désolé, beau brun, mais il va falloir que j'y aille...
- Oh, déjà...
- Et oui, je me lève tôt demain... On se revoit jeudi prochain ?
- Non, je ne peux pas jeudi...
- Ah...
- Ouais. J'ai un sale boulot à faire...
- C'est à dire ?
- Une rafle..
- Des... des...
- Oui...

Burydan pâlit. Certes, il n'était plus concerné par ça, mais...

Il se quittèrent après un long baiser et Burydan alla jusqu'à son ancien logis. Il était tard et Arad devait être rentré. La chaîne était fermée de l'intérieur. Il frappa... pas de réponse... il frappa un peu plus fort et cria :

- Ouvrez, c'est Burydan...

Il entendit des pas et Arad entrouvrit la porte, les yeux ivres de sommeil...

- Ah, c'est toi... qu'est-ce que tu veux ?
- Il faut que je te parle...

Arad ouvrit la chaîne et laissa entrer Burydan. Alam se leva à son tour et vint se blottir contre son frère.

- Tu... tu veux récupérer ton logis, demanda-t-il d'une petite voix.
- Mais non, ne t'inquiète pas, dit-il en ébouriffant ses cheveux. Arad, j'ai quelque chose à te demander. Promets moi de dire oui sans poser de questions...
- Si c'est pour avoir mon petit frère...
- Mais non, arrête avec ça... promets...
- D'accord, je promets... c'est quoi ?
- Jeudi... ne sors pas d'ici... ne va pas faire le tapin... restez ici tous les deux...
- Pourquoi ?
- J'ai dit pas de question...
- Bon, dit Arad après quelques secondes, d'accord...
- Bien. Bonne nuit les gars.

Burydan repartit. Il avait un drôle de pressentiment.

Le jeudi suivant, Burydan alla jusqu'à son ancien ''chez lui''. Il frappa. Pas de réponse. Il frappa plus fort et entendit une petite voix, celle d'Alam, demander :

- Qui c'est ?
- C'est Burydan. Ouvre.
- Mon frère m'a dit d'ouvrir à personne sauf à lui...
- Ouvre Alam ou je défonce la porte...

Alam ouvrit. Burydan entra et demanda :

- Où est ton frère ?
- Ben, euh...
- Réponds Alam, où est-il ?
- Il est parti au... travail...
- Ça fait longtemps ?
- A peine deux minutes...

Burydan jura et courut. Il agrippa Arad par la nuque alors qu'on entendait déjà les chariots de la milice arriver dans la rue et les cris de frayeur des prostitués qui étaient embarqués.

- Cours ! cria Burydan.

Ils coururent comme des dératés, entrèrent dans le logis en trombe, refermèrent la porte derrière eux et se turent, leur cœur battant la chamade et la respiration chaotique.

Les cris cessèrent et un calme et un silence lugubre s'installèrent. La rafle était finie.

- Ouf, c'était moins une, dit Arad, mer...

il ne put terminer. Burydan lui donna une gifle monumentale. Arad vacilla sous le choc, regarda Burydan, hébété, et celui-ci lui donna une deuxième gifle.

Alam se mit devant lui :

- Arrête... arrête... arrête de battre mon frère, et il éclata en sanglots.

Burydan se ressaisit. Il prit le petit garçon dans ses bras et lui dit :

- C'est bon, j'arrête.

Il se retourna vers Arad :

- Écoute moi bien, crétin, si je te dis de rester chez toi, c'est pas pour rien. Et quand on promet quelque chose, on tient sa promesse. Imagine si tu avais été pris avec les autres... Imagine pour toi, déjà, et pour ton petit frère, surtout... qu'est-ce qu'il serait devenu, tu y as pensé à ça, abruti ?!

Arad blêmit.

- Mais, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu savais que... enfin que... et comment tu le sais ? et...
- Je le sais parce que...

Burydan lui expliqua, sans nommer Aragorn et en lui faisant promettre non seulement de l'écouter la prochaine fois, mais aussi de tenir sa langue. Là dessus, Arad tordit un peu le nez, mais il comprit la raison et acquiesça.

- Jure le, dit Burydan.
- Je te le jure...
- Sur la tête de ton frère ?
- Sur... sur la tête de mon frère...

Ça suffit à Burydan.

- Bon, je vous laisse, même si tu mériterais une bonne correction...
- Je te raccompagne, dit Arad.
- Inutile, je connais le chemin.
- Si, je te raccompagne. Alam, ferme derrière moi et n'ouvre qu'à moi.

Arad raccompagna Burydan jusqu'à la porte de l'entrepôt, s'arrêta, et lui demanda :

- Dis, Burydan pourquoi t'es si sympa avec nous ?
- Tu préférerais que je sois méchant ?
- Non, bien sûr que non, mais tu nous procures un beau logis et maintenant tu nous préviens pour les rafles, et tu ne demandes rien en échange... alors que... ben, on n'était pas plus amis que ça...
- Je ne sais pas... peut être que la façon dont tu protèges ton frère... cette abnégation pour qu'il n'ait pas à patauger dans toute cette merde... pour qu'il n'ait pas à vendre son petit corps à tous les zuhrus qui achètent le tien... ça me touche.

Arad hocha la tête, poussa Burydan contre un mur et tomba à genoux.

- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ?
- Je te remercie, dit Arad en sortant le sexe de Burydan.
- Non... Arad... t'es pas obligé... je...
- Je sais, et il emboucha la queue.

Burydan protesta encore un peu, puis se laissa aller au plaisir de cette bouche chaude et humide, et il jouit dans la bouche d'Arad. Celui-ci se releva, essuya ses lèvres écumeuses d'un revers de main et sourit. Burydan remballa sa bite, regarda Arad et l'embrassa tendrement. Il fut un peu surpris par cette marque d'affection, mais il laissa bientôt la langue de Burydan s'emmêler à la sienne et fondit littéralement dans ses bras musclés. Burydan rompit le baiser par deux ou trois petits poutounes sur les douces lèvres :

- Merci, Arad... allez, rentre, ton petit frère va s'inquiéter...

Un dernier petit bisou et Arad et Burydan se quittèrent.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXIV


''Tempus fugit, hora volant''




Burydan travaillait d'arrache-pied. Ses ''corvées'' n'étaient plus que de l'entretien, à présent, et il se consacrait à l'enseignement de son maître. Il lisait et écrivait couramment, faisait de grands progrès à l'épée, apprenait une foule de choses, les langues parlées sur les autres îles de Genesia, la chimie, la botanique, la physique, les mathématiques, l’architecture, l'art, l'histoire...

Son esprit s'enrichissait et son corps changeait, lui aussi. Lui ne s'en apercevait pas plus que ça, mais c'est Aragorn, qu'il voyait tous les jeudis pour de longues heures de plaisir absolu, qui le lui faisait remarquer, en s'extasiant sur son corps, ses muscles et la dureté de ceux-ci.

Cela faisait cinq ans que Burydan était devenu l'élève de Gershaw. Un jour, son maître lui dit :

- Kohai, ton apprentissage est bientôt fini.
- Déjà, maître ? Mais il me reste encore tant de choses à apprendre, et...
- Et, le coupa Gershaw, le reste tu l'apprendras par toi-même. Moi, je t'ai enseigné tout ce que je sais. Ou presque. Ce que je ne sais pas, ce sera à toi de le découvrir. Voyage, observe, écoute, et apprends. C'est la meilleure école du monde... Mais il me reste une dernière chose à t'enseigner... prends ton épée.

Burydan attrapa son épée et suivi Gershaw dans le jardin.

- Je vais t'apprendre la botte de Nimsgern
- La quoi?
- La botte de Nimsgern. Je suis le seul à connaître cette botte, et personne n'y a jamais trouvé aucune parade. En garde !

Burydan se mit en garde, para tous les coups de Gershaw, y compris ses feintes, quand soudain son maître virevolta. En une fraction de seconde, Burydan se retrouva désarmé, avec la pointe de l'épée de son maître à moins d'un pouce de son front, juste entre les deux yeux.

- Co... comment vous avez fait ça ?
- Regarde, Kohai, je te montre, au ralenti...

Gershaw lui montra, décomposant les mouvements. Burydan comprit. Du moins le crut-il. Quand Gershaw le faisait, ça paraissait si simple. Mais lui, à chaque fois, se retrouvait mort. Ou quasiment, si Gershaw avait vraiment porté son coup. Il s'entraîna pendant des jours, des semaines mêmes quand, un jour...

- Bravo, kohai...

La pointe de Burydan était à moins d'un pouce du front d'un Gershaw désarmé.

- Tu pourrais le refaire ?
- Oui, je pense, maître...
- Alors montre moi...


Les lames des épées se croisèrent de nouveau et Burydan porta de nouveau la botte de Nimsgern d'un mouvement fluide et précis.

Gershaw lui sourit et lui ébouriffa les cheveux.

- Je suis très fier de toi, kohai.. vraiment très fier...

Et Burydan rougit.

Le lendemain de ce jour où l'élève avait, non pas dépassé, mais égalé son maître, au sixième tintement de l'horloge du salon, Burydan se retourna en souriant, un bol de lait chaud à la main, et resta figé... Son maître n'était pas dans l’embrasure de la porte de la cuisine.

En 5 ans, 9 mois et 19 jours, son maître avait toujours été là au sixième tintement de la pendule. Toujours. Burydan attendit... une minute... cinq minutes... dix minutes...

Ce n'était pas normal... il monta l'escalier et colla l'oreille contre la porte de la chambre de son maître. Pas un bruit. Il frappa trois petits coups.

- Entre, kohai.

Burydan entra. Son maître était toujours dans son lit, pâle et suant.

- Vous... vous êtes malade, maître.

Cette phrase, dans sa bouche, était irréelle. Jamais Burydan n'avait vu Gershaw malade. Même les maladies n'osaient se frotter à cet homme.

- Non, je suis juste en train de mourir...
- Co... comment ? Mais, vous ne pouvez pas... c'est... je vais appeler le médecin et...
- Bah, le médecin... cette funeste engeance tue plus de monde que les maladies qu'elle est censée combattre... et puis rien ne peut me soigner, je ne suis pas malade, mais juste en train de mourir... assieds toi, kohai, j'ai à te parler...
- Non, reposez-vous, maître, et je vais quand même appeler le...
- Kohai, quelle est la première règle ?
- Faire tout ce que vous me direz, quand vous me le direz, comme vous me le direz, sans rechigner.
- Très bien, alors assieds-toi...

Burydan prit une chaise et s'assit.

- Je suis en train de mourir, kohai, mais c'est le lot de tout homme...
- Vous m'aviez juré que vous étiez immortel...
- C'est vrai... mais je ne t'ai jamais dit que j'étais infaillible... mon heure est venue... mak teb...
- Allez-vous me dire, à la parfin, ce que ce ''mak teb'' veut dire ?
- Oui, le moment est venu... j'ai une longue histoire à te raconter...

Burydan se cala sur sa chaise et attendit...

- C'était il y a bien longtemps... commença Gershaw.





Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXV

''Video sed non credo''




En ce temps là, je vivais dans une petite ferme à quelques lieux de Bélothie. Nous étions six. Mes parents, mes deux sœurs, Darna et Cléa, moi, et mon petit frère, Pâris. Nous n'étions pas riches certes mais nous avons toujours mangé à notre faim, et mes parents étaient très aimants. Ma mère nous poutounait et nous caressait tous les jours à la fureur, en nous berçant de sa voix douce, et je revois mon père, à quatre pattes, imitant le cheval ou le gaidaro, et mon petit frère et moi, sur son dos, riant et criant ''hue, papa, hue !''

Un jour, alors que nous jouions dans le jardin, nous vîmes un nuage de poussière sur le chemin qui menait à notre ferme. Nos parents se regardèrent et mon père nous dit :

- On va jouer à cache-cache... et cachez vous bien c'est moi qui vous cherche...

Nous rentrâmes tous les quatre et nous cachâmes. J'étais imbattable à ce jeu. J'avais trouvé la cachette idéale, une vieille huche à bois qui était vide et où je me recroquevillais. Personne ne m'y avait jamais trouvé.

J'entendis des hennissements de chevaux, des éclats de voix et un grand cri, poussé par mon père, et un autre, poussé par ma mère. La porte s'ouvrit avec fracas. J'entrouvris ma huche et ce que je vis me glaça jusqu'aux os.

Mon père gisait, le visage dans la poussière, une mare de sang commençant à se former sous lui, et ma mère, les vêtements en lambeaux, était couchée sur le dos. Un homme lui maintenait les bras pendant qu'un autre, entre ses jambes, les chausses à mi cuisse, la besognait en lui pétrissant les seins, en l'insultant et en la giflant.

Trois hommes entrèrent dans la maison et commencèrent à la fouiller. J'entendis des cris et deux hommes, tenant chacun une de mes sœurs, les amenèrent dehors, leur arrachèrent leurs vêtements, les jetèrent à terre et les violèrent. Darla avait tout juste 14 ans, et Cléa 12.

Le dernier homme, le chef, trouva mon petit frère, de 5 ans. Il l'attrapa par les cheveux et le traîna dehors aussi. Il regarda ses sbires forcer ma mère et mes sœurs. Les deux hommes qui violaient ma mère avaient échangé leur place, et ceux qui violaient mes sœurs également. Une fois qu'ils eurent pris leur plaisir, il sortirent chacun une dague et égorgèrent leurs victimes. Je vis le chef sortir une dague également et, plaçant la lame sur la gorge de mon petit frère qui pleurait, il l'égorgea en riant.

Ils pillèrent la maison, prenant tout ce qui pouvait avoir de la valeur, c'est à dire peu de chose, remontèrent sur leurs chevaux et partirent.

Je ne bougeai pas pendant un long moment. Puis, sortant, j'allai vers ma mère.

- Réveille toi, maman, réveille toi, ils sont partis, réveille-toi, je t'en supplie...

J'allai vers mon père, vers mes sœurs et vers mon petit frère, les secouai et les suppliai de se réveiller... j'avais tout juste 7 ans et je venais de voir ma famille se faire massacrer sous mes yeux. Je me couchai contre le corps de ma mère et me mit à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Le lendemain, je me levai et me dirigeai vers Bélothie. Quand les gens du village me virent, couvert du sang des miens, ils poussèrent de grands cris et me posèrent des dizaines de questions. J'étais muet. Le chef de la milice me prit à part et me demanda, d'une voix très douce, ce qui s'était passé... Je lui racontai tout... il envoya des hommes à la ferme...

- Alors ? demanda le chef au retour de ses hommes.
- Morts... tous... femme et filles forcées...
- Ce sont les mêmes que pour les autres ?
- Oui, on dirait bien...

Je compris, en entendant des bribes de conversation, que ces monstres avaient déjà commis leurs exactions dans plusieurs autres fermes isolées. Le chef de la milice me demanda si je me souvenais de leurs visages. Ils étaient gravés dans ma mémoire. Il fit plusieurs portraits. Apparemment, j'étais le seul témoin encore en vie.

- Que va-t-on faire de lui ?
- Il n'a pas de parenté ?

Je n’en avais pas. Mes grands parents étaient morts, je n'avais ni oncle ni tante. Mes parents étaient ma seule famille.

- Je le prendrais bien, le pauvret, dit le chef de la milice, mais j'ai déjà cinq enfants et...

Puis un homme entra. Il était grand et massif. Je le connaissais de nom, c'était Kordesh de Chulak. Je n'avais jamais su qui il était vraiment, ni même ce qu'il faisait, mais tout le monde lui montrait un profond respect, mêlé d'un peu de crainte, même mon père qui, pour moi, était l'homme le plus courageux du monde.

Il s'enquit de la situation, se dirigea vers moi, mit un doigt sur mon menton et planta ses yeux dans les miens. Il pâlit, rougit, pâlit de nouveau et murmura :

- Mak teb...

il se retourna vers le chef de la milice et dit :

- Le garçon va venir avec moi... il est mon élève à partir de maintenant...

Je vis plusieurs personnes qui parurent on ne peut plus surprises, mais nul n'osa répliquer. Le chef de la police voulut, apparemment, mais le regard que lui jeta Kordesh l'en dissuada.

- Tu vas venir avec moi, je vais m'occuper de toi...

J'avais 7 ans, je venais de voir ma famille se faire tuer sous mes yeux, et cet homme, que je ne connaissais pas et qui me flanquait une trouille bleue, me demandait de venir avec lui. J'aurais dû hurler de peur. Mais, étrangement, je sentis que c'était la chose à faire. C'était comme une évidence. Je le suivis donc.

Kordesh mit un toit sur ma tête, me nourrit, me vêtit et m'enseigna tout ce qu'il savait. Il était le meilleur épéiste de tout Genesia et je devins son kohai.

Dix ans plus tard, il m'enseigna la botte de Nimsgern et, quelques semaines après, je le battis. Le lendemain, il était resté au lit contrairement à son habitude, je vins le voir dans sa chambre, lui demandai s'il était malade et il me dit :

- Non, je suis juste en train de mourir...
- Mais, maître je vais appeler le médecin et...
- Inutile, kohai, c'est mon destin... mak teb...
- Maître... que veux dire ce ''mak teb'' ?
- C'est un vieux dialecte utopien, que plus personne ne parle... ça veut dire quelque chose comme ''c'est écrit''...
- C'est écrit ? Qu'est-ce qui est écrit ? Et par qui ?
- Par qui ?, et bien, par la main qui a tout écrit, les dieux, si tu es croyant, ou le destin, ou une force supérieure... et ce qui est écrit c'est... la légende...
- La légende ? Quelle légende ?
- La légende de l'épée...
- L'épée ? Votre épée ?
- Oui, kohai, mon épée... écoute moi...




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXVI

''Magister dixit''






Kordesh prit une longue inspiration, toussa, et reprit :

- Quand mon maître, Salomon de Caus, est mort, le lendemain du jour où je le battis grâce à la botte de Nimsgern, il me raconta cette histoire. Il me demanda de lui jurer de ne jamais enseigner l'épée, et surtout pas la botte de Nimsgern, sauf à une personne. Et ce fut toi. Et je te demande la même chose.

- Qui ? demandai-je
- Je ne sais pas. Mais toi tu le sauras. Un jour, tu rencontreras un garçon. Tu ne le connaîtras pas, et lui non plus, sans doute. Mais, dés que tu le regarderas dans les yeux, tu le sauras. Tu le sentiras, dans toutes les fibres de ton être...
- Je saurai quoi ?
- Que c'est lui... ton successeur... le prochain gardien de l'épée... c'est lui qu'Elle aura choisit... ce sera lui ton seul et unique élève... tu lui enseigneras tout ce que je t'ai appris, et tout ce que tu auras appris par toi-même... et lorsqu'il t'aura battu avec la botte de Nimsgern, tu sentiras tes forces t'abandonner, et tu mourras... parce que l'épée ne peut avoir qu'un seul gardien... ton temps sera venu et ta mission sera accomplie... tu perpétueras la légende de l'épée... et ton kohai la perpétuera à son tour... Promets moi que c'est ce que tu feras, kohai, promets le...

Je pensai que Kordesh délirait. Mais je lui promis. Il sourit et mourut dans la nuit.

Je lui organisai de belles funérailles. Je quittai Bélothie et me lançai à la recherche de ceux qui avaient tués ma famille. Je mis un long moment à les trouver. J'en débusquai enfin un, l'un de ceux qui avait violé ma mère, je le torturai jusqu'à ce qu'ils me disent où se trouvaient ses complices. La bande s'était séparée, mais ils étaient restés en contact. Une fois qu'il m'eut tout dit, je l'égorgeai comme il avait égorgé ma mère. Je retrouvai chacun des autres et leur infligeai le même sort, en terminant par le chef. Voyant ses anciens complices mourir les uns après les autres, il se terrait, mais l'astrium peut délier bien des langues. Je le retrouvai. Ma haine flamboya en le revoyant égorger mon petit frère en riant. Je le torturai pendant des jours entiers. A la fin, il me supplia de le tuer pour abréger ses souffrances. Mais je ne l'écoutai pas. Et il mourut sous la torture.

Ma vengeance était complète. Mais cela me laissa un goût amer. Et ça ne me rendit pas ma famille. Et je me rendis compte que cette vengeance, que j'avais tellement imaginée, était ce qui me faisait tenir debout. Je n'avais plus goût à rien à présent. Qu'allai-je faire ? Je ne savais que me battre à l'épée, et rien d'autre.

J'ai donc voyagé. Dans tout Utopia, d'abord, me mesurant à tous les meilleurs épéistes des autres royaumes, les battant tous, et puis dans tout Genesia, sauf Vaticana, évidemment. Je me mesurai aux meilleurs épéistes des autres îles, et les battit également. Je revins à Brittania avec la réputation d'être le meilleur épéiste de tout Genesia.

Le Duc me convoqua à Hurlevent et me demanda de devenir son maître d'arme. Me rappelant la promesse que j'avais faite à mon maître, je refusai, et vint m’installer à Malkchour. Mais le Duc n'a pas l'habitude qu'on lui dise non. Il envoya ses chasseurs de prime pour me tuer. Ils moururent tous.

Je ne pensai plus à cette histoire de légende de l'épée, jusqu'à ce qu'un jour, alors que je rentrai chez moi, je vis un jeune garçon agressé par trois hommes. Je le sortis de leurs griffes, plantai mes yeux dans les siens, et sentis, dans chaque fibre de mon être que c'était lui. Tout ce que m'avait dit Kordesh me revint en mémoire. Cette sensation étrange, cette certitude... je me dis que je me trompais, que tu étais trop vieux, que ça ne pouvait pas être toi... mais l'épée ne se trompait pas... l'épée ne se trompe jamais... voilà pourquoi, quand je t'ai vu sur le pas de ma porte, je t'ai dit que je t'attendais... mak teb...




Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXVII


''Requiescat in pace''




Burydan resta interdit. Gershaw délirait, c'était évident. Une épée qui décide de son prochain possesseur... franchement... et pourquoi pas des charrettes qui roulent à 200 lieux à l'heure ou des machines volantes... c'était la fièvre, sans aucun doute.


- Je sais que tu me prends pour un fou, kohai, comme moi j'ai pris Kordesh pour un fou. Mais c'est la pure vérité, je t'assure. Alors promets-moi, kohai, promets moi que tu n'enseigneras l'épée qu'à celui que l'épée choisira...
- Je... je vous le promets, maître.

Gershaw le regarda intensément, sourit et dit :

- Merci, Burydan...

Burydan se figea. C'était le première fois, depuis presque six ans, que Gershaw l'appelait par son prénom.

- Et ne cherche pas à te venger...

Burydan ne dit rien. Il avait raconté l'histoire de Darren à son maître et c'était la première fois qu'il lui en reparlait.

- Je t'assure que ça n'en vaut pas la peine...
- Bien, maître.
- Mais tu le feras quand même, n'est-ce pas ?

Burydan ne répondit pas. Oui, il le ferait. Il vengerait Darren.

- Mak teb, dit Gershaw. J'ai besoin de repos, maintenant. Laisse moi, veux-tu ?
- Bien sûr, maître, voulez-vous que je repasse plus tard ?
- Oui, c'est ça, plus tard. Vers midi...
- Bien maître...

Burydan sortit. Il hésitait. Si son maître n'allait pas mieux à midi, il appellerait le médecin.

Il tourna en rond tout la matinée et, à midi, monta jusqu'à la chambre de Gershaw avec un bol fumant de bouillon de poule. Il frappa à la porte. Pas de réponse. Il frappa un peu plus fort. Toujours rien. Il entrouvrit la porte.

- Maître ?

Gershaw était allongé sur son lit, les traits paisibles, les yeux fermés et les bras croisés sur la poitrine. Burydan posa le plateau et secoua doucement son maître.

- Maître ?

Pas de réaction. Il toucha sa main. Elle était glacée.

- Oh non... maître !


Burydan s'agenouilla à côté du lit et posa sa tête sur la poitrine de Gershaw en pleurant.

Après des heures, Burydan tenta de se reprendre. Il remarqua qu'il y avait une lettre sous les mains de son maître. Il la prit, lu son nom, et la décacheta.


Burydan,
si tu lis cette lettre c'est que je ne suis plus. C’est que j'ai accompli ma mission et que tu es devenu le nouveau gardien de l'épée.
Je sais qu'elle me gardera en vie jusqu'à ce que je puisse te raconter sa légende. Je ne te demande pas de me croire sur parole, mais avec le respect que tu as pour moi. Je sais que je t'ai fait promettre d'attendre de trouver, toi aussi, ton kohai, et je sais que tu respectes toujours ta parole.
Ne garde rien de cette maison. Sauf l'épée, évidemment. Malkchour était mon havre de paix, mais pas le tien. Je pense que tu le sais aussi bien que moi. Vends la maison et les meubles qui s'y trouvent et pars. Voyage, découvre d'autres choses, apprends. Apprends toujours.
Dans le petit coffre que j'ai dans ma chambre, dont la clef est autour de mon cou, tu trouveras un peu d'astrium et un livre. C'est mon journal. J'y ai écrit tout ce que j'ai appris lors de mes voyages, mes pensées également. Il reste des pages. Mets y ce que toi tu apprendras, tes pensées et tout ce que tu voudras.
Burydan tu as été plus qu'un élève pour moi. Tu as été un fils. Et je pense que, pour toi, j'ai été plus qu'un maître. Si le Tiantang existe, et si les juges des morts me laissent y entrer, je t'y garderai une place.
J'espère que, lorsque tu trouveras ton kohai, il t'apportera autant de bonheur et de joie que tu m'en as apporté.
Sois heureux, mon fils
Gershaw de Bélothie



Burydan plia la lettre, prit la clef autour du cou de son maître et ouvrit le coffre. Il y prit le journal de Gershaw et y glissa la lettre. Il prit aussi les barrettes d'astrium (1) qui s'y trouvaient. Il sourit. Il y avait ''un peu d'astrium'', ce peu représentait tout de même au moins cinq cents lunars. ''Tiens, se dit-il, Gershaw ne m'a jamais dit d'où lui venait ses pécunes''.

Il alla jusqu'à l'auberge.

- Tiens, salut à toi Burydan, comment va le vieux Gershaw? demanda Mists
- Il vient de mourir...
- Oh non... de... de quoi ?
- Je ne sais pas. Il est mort dans son sommeil...
- Je... je suis désolé petit... il t'aimait beaucoup, tu sais...
- Et c'était réciproque. Le bûcher sera allumé ce soir...
- Très bien... je préviendrai tous ses amis...

Burydan se demanda combien cela représentait. Gershaw n'avait pas énormément d'amis. Mais il se trompait, énormément de gens vinrent assister au bûcher funéraire. Zanzibar, le chef des truands des quartiers Est côtoya Aragorn, qui avait insisté pour représenter la milice aux obsèques, Liebov envoya l'un de se nouveaux lieutenant et tous les habitants de Malkchour y assistèrent également.

Le lendemain, le notaire de Gershaw vint voir Burydan pour lui annoncer qu'il était l'unique légataire de son maître. Il lui laissait, outre la maison et le terrain, une somme de 3000 lunars.

- Que comptez-vous faire de la maison ? demanda le notaire.
- La vendre. Ainsi que tous les meubles qui s'y trouvent.
- Ça tombe bien, j'ai un acheteur.

Le notaire fit le tour de la maison et dit :

- J'estime le tout à 10 000 lunars.
- Qui est l'acheteur?
- Et bien... moi... mais je vous assure que mon estimation est tout à fait correcte et que...
- Ça me va très bien, le coupa Burydan.

Il revit Aragorn le lendemain et ils passèrent deux jours ensemble. Ils firent l'amour plusieurs fois, Burydan voulant amasser le plus de souvenirs possible de son beau milicien avant son départ.

- Je vais partir beau brun.
- Ah, fit Aragorn, pour longtemps ?

Burydan baissa les yeux et ne répondit pas.

- Tu pars pour... toujours ?

Burydan ne répondit toujours pas.

- Non, bébé, je t'en prie, reste. Tu peux demander à entrer dans la milice et je... je... oh, bébé, je ne peux plus me passer de toi... je... je... t'ai...


Burydan mit une main sur la bouche d'Aragorn.

- Je sais. Et moi aussi... mais tu sais que c'est impossible... et il faut que je parte... Il faut que j'avance... je reviendrai peut-être un jour...

Aragorn le regarda, sentant bien qu'il mentait.

- Fais moi l'amour, dit Burydan. Fais moi l'amour comme tu ne me l'as jamais fait...

Aragorn le prit lentement, tendrement, amoureusement, pour un dernier moment de pur plaisir.

Aragorn promit à Burydan de prévenir Arad et Alam des prochaines rafles et, après un dernier long baiser, ils se quittèrent.

Burydan rassembla ses affaires, monta sur son cheval et quitta Menast'Hérit. A quelques lieux de la ville, il se retourna et regarda la cité. Il y avait vécu les pires et les meilleures années de sa vie.

Il reprit sa route, vers l'Est. Il avait rendez-vous avec son oncle et son père.









(1) barrette d'astrium : petite barre dont le poids correspond à une valeur de 100 lunars, utilisée pour éviter de transporter une trop grande quantité de pièces. La barre d'astrium, quant à elle, a un poids correspondant à 1000 lunars et n'est utilisée que pour les grosses transactions.



Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 28-07-2020

CHAPITRE XXXVIII


''In vino veritas''




Après plusieurs jours de chevauchée, Burydan arriva à Denderah. Il prit une chambre dans la seule et unique auberge du village et alla directement à la taverne. Il savait que son oncle y passait le plus clair de son temps. Il balaya la salle du regard mais ne le vit pas. Mais il avait sa petite idée sur comment glaner des informations sur lui. Il s’installa à une table et commanda une bouteille de picrate bouchée. Un homme, qui semblait déjà un peu ivre, lorgna la bouteille avec envie.

- Veux-tu te joindre à moi, l'ami, je déteste boire seul, dit Burydan.
- Merci à toi, l'étranger. Je meurs de soif...

L'homme s'assit et Burydan remplit son gobelet.

- Je me nomme Berticot, dit l'homme.
- Et moi Kadosh, mentit Burydan ?
- Alors, Kadosh, que viens-tu faire à Denderah.
- Je suis juste de passage. Je me rends à Dun Morogh. Ami, dis-moi, mon père connaissait un homme qui habitait ici, il me semble. Un certain... Anet... Anet Versatus... il habite toujours ici ?
- Le vieil Anet ? Pour sûr qu'il habite ici... on le voit même souvent écluser quelques chopines...

Berticot regarda avec tristesse son gobelet vide, mais sourit quand Burydan le remplit de nouveau...

- Le pauvre Anet... c'est une triste histoire...
- Ah bon ?
- Oui. Il y a de ça quelques années... six ans, je crois... son neveu à tuer le fils d'Anet...

Burydan blêmit.

- ...une histoire de fille, à ce qu'il paraît...
- Et... il a été arrêté ?
- Non, il s'est enfuit. Il est sans doute mort, à l'heure qu'il est...

''L'ordure, se dit Burydan, m'accuser moi d'avoir tué Darren''.

- Sa femme en est morte de chagrin...
- Ah, il est veuf alors...
- Oui et non. Il s'est remarié avec Ninon... un beau brin de fille, beaucoup plus jeune que lui... et elle n'est pas à la noce, la pauvre...
- Pourquoi ça ?
- Parce que le vieil Anet est jaloux comme c'est pas permis... dés qu'un homme la regarde, et il faut dire qu'elle est plutôt jolie, il l'accuse de l'avoir aguiché et elle reçoit une danse...

Burydan avait les informations qu’il voulait. Il paya l'aubergiste et sortit. Il emprunta le chemin qui menait à la ferme de son oncle et, arrivé devant, il démonta. Il frappa trois coups secs à la porte.

Une femme lui ouvrit. Elle aurait été très belle si elle n'avait pas eu un œil au beurre noir et des ecchymoses sur les joues.

- Qui c'est ? demanda la voix de son oncle depuis la cuisine.
- C'est un homme...
- Un homme ?! rugit son oncle. Encore une de tes amants traînée !

Son oncle apparut, et la haine de Burydan ressurgit.

- Va dans la chambre, catin, je m’occuperai de toi plus tard.


Ninon blêmit et se précipita dans sa chambre.

- Qui es-tu, toi ? Tu veux baiser ma femme, hein, c'est ça ? Tu es un...

Burydan ne le laissa pas finir. Il lui asséna un grand coup de poing dans l'estomac. Son oncle beugla et se plia en deux. Burydan appuya sur sa tête en relevant son genou. Le nez de Anet explosa et il cria de nouveau. Burydan l'attrapa par ses cheveux gras et lui asséna un crochet du droit qui l'envoya s'écraser contre le mur.

- C'est moins facile qu'avec une femme, hein ?!

Il lui asséna un crochet du gauche.

- Ou qu'avec un gosse, hein ?!

Burydan se lâcha. Il frappa encore et encore. Son oncle essaya bien de riposter, mais il était trop lent, il essaya de se protéger comme il pouvait, mais Burydan trouvait toujours la faille. Son oncle chuta à terre et Burydan lui asséna une volée de coups de pieds dans les côtes.

- Mais qui es tu... réussit à dire Anet.

Burydan mit un genou sur son ventre et planta ses yeux dans les siens.

- Regarde moi, pourriture, regarde moi bien...

Son oncle le regarda, et, au bout de quelques secondes :

- Bu... Bury... Burydan... mais non... tu es... tu es mort... tu es...

Burydan lui cracha au visage, comme il l'avait fait au corps de son fils, sortit une dague effilée et la lui plongea dans le cœur. Son oncle glapit, un peu de sang coula à la commissure de ses lèvres, et il poussa un dernier soupir rauque avant de mourir.

Burydan se releva, rangea sa dague et se dirigea vers la chambre. La porte était fermée. Il la défonça d'un coup de pied. Ninon hurla et se recroquevilla dans un coin.

- N'aies pas peur. Je ne te ferai pas de mal... sors... sors, te dis-je !

Ninon, trémulante, suivit Burydan dans la cuisine. Elle poussa un glapissement en voyant son mari, sur le sol.

- Il est... il est...
- Mort ? Oui. Ne me dis pas que tu le regrettes...

Elle ne répondit pas. Elle s’approcha du cadavre, le toqua du pied et, voyant qu'il ne bougeait pas, elle lui cracha au visage.

- Le regretter ? dit-elle. Il me battait tous les jours, me forçait à faire des choses dégoûtantes et dégradantes au lit, même quand je n'en avais pas envie, m'a même obligée à jouer la chienne lubrique dans le lit d'autres hommes pour payer ses dettes, après quoi il me battait en me traitant de ''putain cramante'' et en me disant qu'il était sûr que j'avais aimé ça... alors, le regretter, sûrement pas...
- Pourquoi l'avoir épousé ?
- Il m'a... touchée... il avait l'air tellement triste... la mort de son fils, qu'il chérissait, puis de sa femme...
- Son fils qu'il chérissait ?!?! cette ordure à craché sur son visage expirant !
- Co... comment ?
- Il a craché au visage de son fils alors qu'il mourait...
- Co... comment le sais-tu ?
- Ce n'est pas important. Il a eu ce qu'il méritait...
- Oui... mais... qu'est-ce que je vais devenir maintenant ?

Burydan prit une barrette d'astrium dans son escarcelle et la posa sur la table. Ninon écarquilla les yeux.

- Ça, c'est pour te permettre de vivre quelques temps. Vends la ferme et les terres et pars. Tu es très jolie et tu pourras, dans une grande ville, trouver un bon mari. Un vrai gentil cette fois.


Ninon acquiesça.

- Mais il y a une condition. Attends deux heures avant de prévenir la milice. Tu leur diras qu'un homme est venu et que ton mari t'as ordonné de t'enfermer dans ta chambre. Tu as entendu une dispute et, quand enfin tu es sortie, tu as retrouvé ton mari mort. Tu n'as pas vu le visage de l'homme et tu ne sais pas qui c'est... nous sommes d’accord ?


Ninon opina. Burydan lui fit répéter sa petite histoire et lui fit un petit bisou sur les lèvres.

- Prends soin de toi, jolie Ninon...
- Attends... qui es-tu ?
- Personne. Juste un... fantôme...


Burydan remonta sur son cheval et prit la route qui menait à El'Amarna.