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Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) - Version imprimable

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Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 01-04-2021

Bon, il fallait que ça se dise, enfin...mais qui c'est qui risque fort de morfler après un coup pareil...? Et dans le jerrycan, qu'y a-t-il donc? De l'essence de lavande pour purifier la cave? Fort peu probable! Ne serait-ce pas le fameux bidon qui doit servir à un plan machiavélique  à l'instigation de ce même Michel et de ses chers potes à l'encontre de Yannick garroté en un autre lieu? (Et qui réussira à se délivrer... puis mettre Michel hors de combat grâce à l'Autre).


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 01-04-2021

Bonjour;

Yann est en train de péter les plombs. Il tourne en rond et ça tourne aussi en boucle dans sa tête. Il devient incontrôlable.
Il croise Michel et c'est parti en vrille. Yann y va de toutes ses paroles. Michel ne comprend pas mais semble réaliser que Yann est gay, ...

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 01-04-2021

(01-04-2021, 12:34 AM)KLO7514 link a écrit : Bon, il fallait que ça se dise, enfin...mais qui c'est qui risque fort de morfler après un coup pareil...? Et dans le jerrycan, qu'y a-t-il donc? De l'essence de lavande pour purifier la cave? Fort peu probable! Ne serait-ce pas le fameux bidon qui doit servir à un plan machiavélique  à l'instigation de ce même Michel et de ses chers potes à l'encontre de Yannick garroté en un autre lieu? (Et qui réussira à se délivrer... puis mettre Michel hors de combat grâce à l'Autre).

Je l'avais déjà indiqué lorsque tu as abordé le sujet en relation avec l'histoire Noirs secrets, cet épisode se passe de manière bien plus simple que dans les souvenirs de Yann.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 01-04-2021

15 - Yann : Dans les ombres

L'expression de dégoût sur le visage de Michel me fait mal au cœur, je comprends à quel point je me suis aveuglé, qu'est-ce que j'espérais faire ? Il est maintenant trop tard, trop tard pour revenir en arrière, et alors que je cherche en vain quoi dire, quoi faire pour tenter tout de même d'arranger les choses, je vois Michel s'avancer vers moi puis me lancer son poing à la figure. Un coup tellement visible que je peux tranquillement l'éviter.
- Michel, arrête, écoute-moi !
- Depuis tout ce temps j'étais avec un pédé !
- Et quoi ? Je ne t'ai rien fait, que je sache, non ? Arrête de me voir à travers tes préjugés, bordel !
Mais ce qu'il voit en moi, dans son esprit tordu, déviant, c'est son père, et il est incapable de surmonter ça. Il se jette littéralement sur moi pour me plaquer au sol, et je ne peux que lui coller mon poing sur le visage, trop tard cependant pour éviter d'être jeté à terre. Nous nous battons avec une rage désespérée, car je comprends qu'il ne veut qu'une chose : me tuer. Ou plutôt, tuer son père, mais cela m'importe peu dans la situation présente, car je n'ai aucune envie de mourir.
Mes capacités d'anticipation ne me sont que de peu d'utilité à une si courte distance, et je m'efforce de le renverser mais il est très massif, suite à l'absorption de nombreuses bières et mauvais repas.

Quant à moi, qu'est-ce que j'ai pour moi ? Je n'ai jamais vraiment appris à me battre, parce que paradoxalement je savais que je serais trop avantagé par mon talent. Une sorte de sens de l'honneur qui pourrait bien m'envoyer dans la tombe aujourd'hui. Moi, j'ai juste un peu de tennis, de natation... et beaucoup de course à pied, qui m'ont donné de fortes jambes, hélas pratiquement inutilisables dans la position où je suis. La seule chose que je puisse faire c'est... changer de stratégie.
J'envoie un poing le frapper, puis, au lieu de le ramener vers moi pour en envoyer un autre, je rabats mon coude sur son entrejambe. Il se plie en deux, altérant son équilibre et me permettant de le faire basculer.
Je n'ai hélas pas pu frapper assez fort pour le neutraliser, je l'ai juste rendu un peu plus furieux, un peu plus fou. Il se relève, le regard crispé par la douleur, et sa main droite part vers son dos... pour ressortir avec un cran d'arrêt dont il déploie la lame avec un déclic funeste.

Les choses vont beaucoup trop loin à mon goût, je suis en réel danger de mort, et je recule, effrayé, mais il avance, la douleur de son entrejambe refluant, il reprend du poil de la bête et savoure ma terreur.
- J'vais te crever !
- Arrête, mais arrête ! T'es malade !
Oui, il l'est, et je ne m'en étais jamais rendu compte jusqu'à maintenant. Trop tard pour avoir des regrets...
- J'vais te crever, et après j'irai tuer ta copine, ton ptit Laurent ! J'vais foutre le feu à sa maison, cette nuit, ouais, dit-il en passant à côté du jerrycan qu'il avait lâché au début de notre rencontre.
- T'es complètement malade !
- C'est toi le malade, mais j'vais te soigner, ouais !
Il se jette sur moi, une lueur de folie dans son regard, et je comprends que je ne peux pas fuir, quand bien même je cours plus vite que lui, lui tourner le dos serait fatal, et je ne peux plus faire qu'une chose, pour moi, pour Laurent, pour sa famille, Je ne peux que lui faire face, quand bien même ce serait du suicide... mon don pour anticiper les mouvements n'a pas intérêt à me lâcher.

Parce que je me bats pour mon amour, pour sauver sa vie encore plus que la mienne, je me bats comme jamais je ne l'ai fait jusqu'à présent, même contre Steve, je n'ai pas ressenti en moi une telle rage, je donne tout ce que j'ai...
Le voir amorcer un coup, calculer le mouvement, décider de la réponse à donner : le dévier ou esquiver ? Et quelle riposte choisir, c'est si facile tant Michel donne l'impression de se mouvoir au ralenti, je vois les failles dans sa garde et je peux envoyer mon poing en étant pratiquement certain que mon coup portera.
Je deviens probablement trop confiant après l'avoir touché quatre ou cinq fois, oubliant que sa folie décuple son énergie, il emploie la même tactique que précédemment : il se jette de nouveau sur moi, sachant que ça avait déjà marché.
Et je me fais avoir encore une fois, m'étranglant de terreur et attrapant son poignet avant de heurter le mur derrière moi, sachant qu'avec son poids, il va m'embrocher, je tords ce couteau mortel pour le neutraliser, tout se passe si vite, je vais mourir, je vais mourir !
Le choc est rude, encore une fois, c'est qu'il pèse son poids, et je me crispe, attendant de ressentir une atroce souffrance, mais je ne sens rien, mes mains sont crispées sur son couteau, mais il n'essaie pas de lutter, étrangement, et c'est quand un liquide chaud coule sur mes doigts que je me rends compte que quelque chose ne va pas.

Michel s'effondre, alors que je lâche le couteau, horrifié, et contemple mes mains pleines de sang. Je le regarde alors, voyant une tâche rouge s'élargir sur sa poitrine, je reste figé, horrifié, la gorge nouée, incapable d'accepter ce qui vient de se passer. Il cesse bientôt de bouger, ses mains, toujours crispées sur le couteau se détendent, son regard devient vitreux... c'est ça, plus que le sang, qui me ramène à la réalité.
- Oh mon dieu ! Michel... oh merde !
Une vague d'horreur m'envahit, je recule, heurte le mur avec un cri de peur, puis prends la fuite, pris de panique, empruntant les petites allées, me cachant en attendant qu'il n'y ait plus personne en vue avant de traverser une rue, je fuis un long moment sans même savoir vers où, mais mon instinct m'a ramené à la maison, que j'aborde par l'arrière, je suis encore paniqué, je ne veux pas qu'on me voie, qu'on sache ce que j'ai fait, oh mon dieu, j'ai tué quelqu'un, ce n'est pas possible...

Un cri s'étrangle dans ma gorge quand, voulant ouvrir la porte-fenêtre qui donne sur le jardin, je revois le sang sur mes mains. Regardant autour de moi, je vois le robinet qui nous servait à arroser et je m'y précipite, me lavant abondamment les mains, puis regardant mes vêtements... par miracle, il n'y a pas de sang ! Je rince le robinet que j'ai souillé en l'ouvrant, puis je m'efforce de respirer, de composer une bonne figure, mais ça ne doit pas être glorieux... Je rentre discrètement dans la maison, puis file vers la salle de bains. Je me regarde dans la glace - j'ai pris des coups, et je ne pourrai pas le cacher - puis reprend une douche.
Je crois bien que je ne me suis jamais lavé avec une telle maniaquerie.  Je ressors plus propre physiquement mais certainement pas moralement...
Je ne veux même plus penser à ce qui s'est passé, je jette mes vêtements au panier et sors nu - mes parents sont en bas, dans la cuisine - et me précipite dans ma chambre.
Je referme et me jette sur mon lit, je suis rapidement secoué d'une crise de tremblements nerveux, tandis que je m'efforce de refouler les images qui blessent mon esprit, choqué au-delà du raisonnable.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 02-04-2021

Bonjour,

Quelle scène. C'est vraiment de l'acharnement de la part de Michel à l'encontre de Yann. Le tout est très bien décrit, j'en ai encore la chair de poule.
La mort d'un homme n'est jamais réjouissante. Michel était devenu trop agressif, il était dans un état second, comme investi d'une mission sans retour.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 02-04-2021

16 - Séparations

Une chose pareille n'a pas pu arriver, c'est horrible, je n'ai pas fait ça, ce n'est pas possible, ce n'était pas moi qui me battais là-bas, ce n'est pas possible, ce n'était pas moi, ce n'était pas moi, c'était un autre... un autre... un autre...
Je tente de me protéger de la réalité, de m'enfermer dans une bulle protectrice, de refouler le souvenir de ce qui s'est passé, de ce qui n'a pas pu se passer, c'est quelqu'un d'autre que moi qui était là-bas, je ne peux pas accepter cette réalité, cette horreur, mais ma culpabilité, implacable, me ressort tout de même la vérité.
(J'ai tué  quelqu'un !) (Non !) (J'ai fait une chose horrible) (Non, je n'ai rien fait !)
Pleurant à chaudes larmes, je refoule cette culpabilité de toutes mes forces, et je crois bien que je finis par succomber à l'épuisement nerveux et moral que je vis en tombant dans les pommes.

Je me réveille suite à un cauchemar que j'ai heureusement oublié. Je tente de retrouver mes repères en regardant autour de moi, regarde ma chambre dépouillée, l'heure sur l'horloge (Il est tard !) et finis par me lever, affamé.
Je ne me souviens pas de m'être endormi, ni de ce que j'ai pu faire de ma journée.
Troublé, je m'habille et m'apprête à sortir.
(*Eh ! T'oublies rien ?)
Je sursaute, la main sur la poignée de la porte. D'où vient cette pensée ?
(*Appelle-moi ta conscience si tu veux, mais tu as intérêt à aller te regarder dans la glace avant de descendre, parce que tu t'es fait agresser aujourd'hui et tes parents ne sont pas au courant, tu ferais bien de savoir quoi répondre).
(Quoi ? Quoi ? Qui es-tu ? J'ai des voix dans ma tête !)
(*J'ai toujours été avec toi, simplement j'ai enfin trouvé la force de te parler avec le coup que tu as reçu sur la tête)
(Je suis fou, oui !)
(*Pas du tout. Tu n'es de toute façon pas un gars raisonnable à la base, alors c'est pas moi qui vais changer quelque chose)

Je suis désarçonné par la pique qu'il m'a lancé, et décide que si les voix que j'entends ont le sens de l'humour, ça ne doit pas être bien grave. Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi je trouve ça rassurant. Je suis peut-être effectivement fou, mais je ne peux pas vraiment y faire grand chose, et puis bon, si on est deux pour affronter les difficultés de la vie, alors c'est plutôt un avantage, non ? Un peu comme mon don d'anticipation...
(Euh, d'accord. Mais, il m'est arrivé quoi alors ?)
(*Vu que je partage en grande partie ta mémoire, je ne saurais pas vraiment t'en dire beaucoup plus. Tu n'as pas eu de chance, mais tu t'es bien défendu, et tu les as mis en fuite).
(Ah).
Ma conscience est décidément vraiment rassurante, comme un esprit gardien qui me protègerait du monde extérieur.
Je sors de la chambre, et me dirige vers la salle de bains. Le visage que je regarde dans le miroir m'a l'air tout à fait sain d'esprit, mais les coups que j'ai reçu sont eux bien plus visibles. Et zut...
Je mets un peu de pommade en grimaçant et descend vers la cuisine.

- La faim sort le loup du bois, dit mon frère. Eh, Yann, tu t'es battu ?
- Je me suis fait agresser, dis-je en ressortant l'histoire racontée par ma conscience, me disant qu'elle m'a bien aidé sur ce coup-là.
- Tu t'es fait voler ? Demande ma mère.
- Je les ai mis en fuite, oui ! Je me suis bien défendu !
- Yann ! Je t'ai déjà dit que je refusais que tu te battes ! Jésus a dit : « Si on te frappe sur la joue droite, tu tendras la joue gauche. »
Je sens la colère monter en moi tellement c'est injuste.
Heureusement, mon frère vole à mon secours.
- Je suis persuadé que Jésus faisait une parabole et parlait en fait des injustices de la vie. Refuser de se défendre est d'une telle lâcheté qu'elle encourage le mal à prospérer et à frapper d'autres faibles, ce qui est contraire à notre morale !
- Hum...
- Où est papa ? Dis-je afin de détourner la conversation.
- Il est dehors, il discute avec les voisins, comme bientôt nous ne seront plus là, il leur dit adieu.

Le départ ! Ça me revient durement à l'esprit, Stef et moi on part demain matin avec les premières affaires et nos parents suivront avec le reste...
L'idée de partir maintenant me bouleverse, et en même temps, me réconforte : j'ai laissé trop de mauvais souvenirs ici. C'est du moins l'impression que j'ai, car je suis incapable de me souvenir de quelque chose de clair, comme si j'avais rayé cette année de ma mémoire. Des images de cours surnagent, le bac, que j'ai eu, oui, et d'autres choses anodines...
(Euh, j'ai un grand trou dans ma tête).
(*Je me disais bien qu'il y avait un courant d'air).
(Je suis sérieux ! Je me souviens à peine de cette année).
(*Tu as reçu un méchant coup, mais ça va revenir, déjà tu te souviens de certains trucs, ce n'est pas bien grave)
(Bon, si tu le dis)
Je suis quand même déprimé pendant le repas, ressentant un manque, un vide en mois que je finis par attribuer à la perte de mes souvenirs.
Je me couche tôt, mais impossible de trouver le sommeil après avoir dormi toute l'après-midi. Je regarde tristement le carton qui contient mon ordinateur (ah, je me souviens de ça) et me résigne à passer une nuit particulièrement longue et ennuyeuse. Je finis par m'endormir assez tard. Et me réveille tout aussi tard. Je n'ai pas fait de cauchemar, mais je ne peux me départir d'un sentiment de malaise.

Le camion de déménagement arrive alors que j'ai fini de déjeuner. Et, alors que nous aidons à le charger, j'ai de plus en plus le sentiment d'avoir oublié quelque chose.
(*C'est ta vie que tu laisse derrière toi. Toute ton enfance, ton adolescence...)
(Ouais. Mes amis, aussi... mes amis...)
J'ai l'impression d'être sur le point de me rappeler de quelque chose d'essentiel, mais mon père m'appelle et j'émerge brusquement de mes pensées, dont je perd le fil aussitôt.
(Zut !)
Je monte dans la voiture de mon frère, qui soupire en regardant la maison et la rue.
- C'est dur de partir, dit-il.
- Oui...
- Mais c'est une nouvelle vie qui s'offre à nous, et surtout à toi, tu entres à l'université mon ptit Yann ! Dit-il en démarrant.
- Euh, ouais, mais bon...
- Allez, ça passera, va. Enfin, j'ai la chance de retrouver Isa là-bas, et j'espère pour toi que tu trouveras aussi le bonheur.
Mes pensées sont malheureusement à mille lieues de là. En regardant la maison s'éloigner, j'ai l'impression de laisser sur place une partie de moi...
Et d'avoir oublié quelque chose de très important.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 02-04-2021

Merci, cher  "conteur". Ainsi donc, Yannick n'a pas été pris ni garroté ni même menacé d'être brûlé vif... Il y aurait donc eu, par la suite, une grosse confusion dans ses souvenirs.
Un fait indéniable : l'enragé Michel ne fera plus de mal à quiconque. Nous pourrions répondre à ce cher garçon qui se demande ce qu'il a donc bien pu "oublier" : l'amour de et pour "son" Laurent!
Que se passera-t-il donc qui provoquera son amnésie si cruelle : un grave accident? Une poterie de cheminée qui lui tombera sur le ciboulot un jour de grande tempête? Ne soyons pas trop pressés pour ce genre de choses.
J'apprécie beaucoup ce récit, cher Inny 2. Les jours où tu ne publies pas, j'ai l'impression, un peu comme pour Yann, qu'il me manque quelque chose! Bien à toi,
KLO.



Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 02-04-2021

Je voudrais  ajouter quelque chose à propos de la phrase évangélique citée par la maman de Yann "...tends l'autre joue". Une spécialiste théologienne donne une autre traduction : «Tends ta joue frappée contre celle du "frappeur" afin que les deux têtes regardent devant elles vers leur avenir commun» Évidemment, cela change totalement la perspective de cette recommandation du Christ...qui semble bizarre si l'on conserve le sens que la plupart d'entre nous lui donne(nt?)
KLO.


Re : Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 02-04-2021

(02-04-2021, 09:16 PM)KLO7514 link a écrit : J'apprécie beaucoup ce récit, cher Inny 2. Les jours où tu ne publies pas, j'ai l'impression, un peu comme pour Yann, qu'il me manque quelque chose! Bien à toi,
KLO.
Il m'arrive de publier tard dans la soirée, mais en dehors des périodes de vacances, je crois qu'il n'y a eu qu'une fois que, n'ayant pas publié avant minuit, j'ai mis un chapitre le matin et un autre le soir.

Cette histoire va bientôt finir et comme les vacances scolaires ont été avancées, j'attendrai mon retour pour publier autre-chose : d'abord un one-shot puis 2 jours après le début d'une nouvelle histoire.

Toutefois, les deux derniers thèmes de la nouvelle histoire ne seront dévoilés que le jour de la publication du chapitre 2. Et pour garder le suspense, je pense laisser un jour après le prologue puis après le chapitre 1 pour revenir à une publication quotidienne une fois le chapitre 2 publié, ce qui nous mènera aux derniers jours d'avril.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 03-04-2021

Bonjour,

Très belle suite!

Yann est très confus. Il entend une voix intérieure qui lui parle, est-ce se conscience? Tout le laisse supposer. C'est un dialogue intérieur qui anime Yann. Plus grand chose comme souvenirs. Il semble que ceux-ci sont cachés dans un coin de son esprit, de sa mémoire "sélective".
Évocation biblique suite à ce que Yann dit à sa maman, constant que son fils s'est battu. Bonne intervention de la part du frère aîné.
C'est un départ qui pour Yann sera salvateur.

Merci pour cette suite.

Très belle journée et très bon week-end de Pâques à tous!

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou



Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 03-04-2021

17 - Une nouvelle vie

28 août 2002
L'emménagement m'a tellement occupé ces derniers temps que je n'ai pas eu vraiment le temps de réfléchir à ma perte de mémoire, et plus ça va, moins je m'en préoccupe, à vrai dire. J'ai tellement de choses à faire ! Stef est super, il me raconte plein de choses sur la vie universitaire et je dois dire que ça a l'air vraiment intéressant ! La grosse mauvaise surprise c'est que mon ordinateur a refusé de s'allumer, et je crains que ce soit irréparable. Me voici coupé du monde...
Je m'habitue petit à petit à avoir une voix dans ma tête, même si elle est assez discrète et ne se fait entendre qu'en de rares occasions. Généralement quand je fais une bêtise.

J'ai reçu une lettre ce matin, c'est Stef qui me l'a remise directement, c'est Laurent, le frère de sa copine, qui m'a écrit. Je suis monté dans ma chambre pour la lire. Heureusement.

Yann,

J'espère que tu vas bien. La vie me paraît bien vide sans toi. J'espère que tu finiras par avoir un téléphone à toi qu'on puisse enfin se reparler ! Je pense déjà à nos retrouvailles pour les vacances de Noël et j'ai hâte de te revoir !
Je t'embrasse très fort.

Ton Laurent qui t'aime.


- Euh ?
Je cherche furieusement dans ma mémoire, mais rien, rien ne vient éclairer ces quelques mots... Ma main se met à trembler, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ça ne va pas recommencer ! Révulsé, je contiens une vague de nausée tandis que je déchire la lettre et la flanque à la poubelle.
Pourquoi ai-je oublié l'année écoulée et pas la précédente, celle où j'ai vécu cette ignoble histoire avec Seb, qui m'avait entraîné dans son lit, qui m'a...
Je me précipite vers les toilettes et je m'agenouille juste à temps devant la cuvette.
Je me sens misérable... et dois fournir des explications à mes parents inquiets. Bien sûr, tout sauf la vérité !
Je n'avais pas besoin d'une telle histoire, je ne veux même pas en entendre parler à nouveau !

29 août
J'ai écrit une lettre à Laurent, lui disant que je ne veux plus entendre parler de lui. Je l'ai regardé, puis chiffonnée et jetée à la poubelle. J'ai longuement soupiré et je suis sorti faire une balade histoire de m'habituer à mon nouveau quartier.
Et je me suis perdu.
Il m'a fallu trois heures pour retrouver mon chemin car j'avais oublié ma nouvelle adresse. Lorsque j'ai raconté ça à mon frère, il a secoué la tête en se demandant ce qu'il allait faire de moi.
Je n'ai pas entendu ma voix.

30 août
Savoir que la rentrée est vers la fin septembre me fait tout drôle. J'ai de plus en plus le sentiment que je vais entrer dans une toute autre vie. Entre ça, et le fait que je vais avoir dix-huit ans à la fin de l'année... ouah !

31 août
Mes parents m'ont pris la tête à vérifier que tout était bon pour ma rentrée à la fac. Oui, tout est OK, c'est bon ! Enfin, c'est leur rôle... Je suis sorti de nouveau, en faisant cette fois plus attention au chemin. J'ai repéré un arrêt de bus, et constaté qu'il me conduira à la fac.
Stef m'a conseillé de réviser un peu, ça ne me fera pas de mal. Je ne suis pas vraiment motivé...

1er septembre
Stef s'est installé dans une résidence universitaire. Il avait préparé le coup avec Isa, au grand dam de nos parents. Ils se sont pas mal engueulés... mon frère en a assez que ses parents régentent sa vie, et il est parti en claquant la porte.
Je suis particulièrement bouleversé par cet incident et je ressens une grande tristesse.
J'ai jeté une lettre de Laurent sans l'ouvrir.

6 septembre
Encore un cauchemar dont je ne me souviens pas. Je me suis réveillé par terre !
La maison me semble vide et triste. Je me demande si je ne vais pas faire comme mon frère, mais comment paierai-je la chambre ? Faire un boulot à côté de mes études me semble difficile... peut-être devrais-je essayer de postuler pour une bourse ? J'ai regardé tristement mon ordinateur hors service. Quand j'ai demandé à mes parents s'ils voulaient bien m'en racheter un autre, la réponse a été plutôt glaciale. Apparemment, je n'ai pas été très sage avant mon accident... Bon...

10 septembre
L'ambiance est pesante à la maison, maintenant je regrette que la rentrée soit si loin !
Encore une lettre de Laurent, j'ai peur qu'il vienne me demander ce qui se passe ! Ou Isa, sa sœur, vu qu'elle n'est pas bien loin, mais vu que mes parents l'accueilleraient fraîchement, c'est douteux qu'elle vienne ici. Je pense que j'aurai de ses nouvelles à la fac... qu'est-ce que je vais dire ?
Faute de réponse à cette question, j'ai fini, tard le soir, par lire sa lettre, puis j'ai commencé à lui répondre. J'ai parlé de relation qui se consume comme un feu de paille, puis qui s'éteint, ce genre de chose.
Il le fallait. Ça ne pouvait pas continuer comme ça. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans mon passé perdu... et je ne veux surtout pas le savoir ! Pour une fois, je suis content de ne pas m'en souvenir. C'est comme pour toute cette affaire, je vais pouvoir l'oublier bien tranquillement maintenant.
Je suis crevé, je vais me coucher. Je rangerai demain.

11 septembre
Je me suis réveillé reposé, vraiment, pour la première fois depuis le déménagement. J'ai le sentiment d'avoir accompli quelque chose d'important, d'avoir franchi une étape, mais je suis bien en peine de savoir quoi. J'ai été encore plus étonné de voir mon bloc et mes enveloppes sur mon bureau. Qui peut bien avoir sorti ça ? Je vois mal mes parents s'installer à mon bureau pendant mon sommeil pour écrire une lettre.
Je dois être somnambule...

14 septembre
J'ai fait un nouveau cauchemar. Cette fois, il m'en est resté quelque chose... une présence, juste derrière moi, qui me terrifiait... brrr.
Cette fois, ça y est, la rentrée approche. J'ai hâte, maintenant, j'aimerais bien me faire de nouveaux amis.

16 septembre
Encore un cauchemar, ça n'aura donc pas de fin ? J'ai eu une vague réminiscence, je crois que j'ai reconnu le lycée. Je commencerais à me souvenir ? J'ai l'étrange sentiment que ce n'est pas une bonne nouvelle... pourquoi donc ?

17 septembre
Ça y est, c'est la rentrée ! Je suis soulagé, ça va vraiment me changer les idées...


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 04-04-2021

Bonjour,

hou la la, Yann n'est pas bien. Dans sa tête tout est embrouillé, il a perdu un an de souvenir. Il ne sait plus où il en est et en sus son frère a pris une chambre avec Isa, ce qui fait que Yann se sent de plus en plus seul.
Il en fait des cauchemars, il est "perdu" dans sa tête mais aussi dans sa vie quotidienne.
Le fait d'être à la fac pourra peut-être l'aider, mais est-il seulement à même d'affronter ce nouveau monde?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Très belle fêtes de Pâques. 

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 04-04-2021

18 - Sylvie

28 Décembre
- Tu es prêt pour demain, mon petit Yann ?
- Pfff, qu'est-ce que tu crois, Stef ?
- Si je te pose la question.
- Oui, il va bien falloir que j'affronte cette journée.
- Eh, ce n'est pas à ton enterrement qu'on va.
- Si, figure-toi.
- C'est juste un jour comme les autres.
Je secoue la tête.
- Un jour comme les autres ? Papa a dû répéter au moins une centaine de fois le mot « responsabilités » cette semaine.
- Eh, je suis passé par là il n'y a pas deux ans, je ne suis pas mort, que je sache.
(Il peut parler... il n'a pas à surmonter seul les difficultés de la vie).
- Tu as Isabelle, lui dis-je.

- Il serait temps que tu te trouves aussi une copine.
(La bonne blague).
- Je suis trop timide.
- Tu vas rester seul toute ta vie si tu ne te lances pas.
- J'en ai peur.
- Si tu n'acceptes pas le fait que tu passeras par des échecs avant de réussir, tu n'y arriveras jamais.
- C'est censé m'encourager ?
- Je te dis ça pour que tu cesses d'avoir peur de l'échec. Je m'en suis mangé, des râteaux, avant de rencontrer Isa. Fais un effort, lance-toi bon sang.

- C'est facile pour toi de dire ça.
- Tu es impossible.
- En fait, le problème, c'est que je n'en ressens même pas l'envie.
- C'est pas croyable qu'à la veille de tes 18 ans tu puisses dire une chose pareille. Tu as raté ton tour à la distribution d'hormones ?
- Très drôle.
- Écoute, je t'ai parlé de Sylvie, la copine d'Isa ? Je peux organiser une rencontre entre vous deux, le premier pas sera déjà fait comme ça.
Alors là, je panique à fond.
- Et je vais lui dire quoi ?
Mon frère se frappe le front de la main simulant le désespoir.
- Mais qui m'a fichu un frangin pareil ?

29 décembre
Ouah ! Je n'en reviens toujours pas d'avoir enfin 18 ans ! Bien que ce soit un jour comme tous les autres et qu'il n'y ait rien de spécial, mais bon, c'est quand même spécial ! (*Ouais, y a plein de trucs que tu faisais avant et que tu peux maintenant faire ouvertement).
(Ha ha).
Mais s'il y a bien une chose que je tiens à faire, c'est devenir autonome, et cette rencontre avec Sylvie est peut-être ma chance, car ma demande de bourse a été rejetée. L'atmosphère à la maison est étouffante, et je n'ai pas pardonné à mes parents la façon dont ils ont traité mon frère. En même temps, ça m'attriste beaucoup, car ils restent malgré tout mes parents, et je les aime, mais j'ai besoin de prendre l'air. Je suis adulte (ça me fait tout drôle de dire ça), je veux maintenant profiter de la vie !

5 janvier 2003
- Salut Yann !
Je repense à ce qu'on raconte sur Sylvie lorsque je la revois. Plein de choses, à vrai dire, mais qu'est-ce qui est vrai là-dedans ? Toujours est-il que ma timidité s'est transformé en panique, et je sais que je n'ai aucune chance d'intéresser une fille pareille.
- Euh, salut.
- Ça va ?
- Oui.
- Bigre, ton frère m'avait dit que tu étais timide, mais tu bats des records.
Je suis horriblement gêné. Maudite timidité ! Mon frère a raison, je vais rester seul toute ma vie.

- Mais tu sais quoi ?
- Euh, non.
- Ça me plaît.
- Hein ?
- Eh oui ! J'ai horreur des garçons arrogants qui croient que le monde leur appartient. Je préfère quelqu'un de réservé, qui ne me considérera pas comme une simple conquête qu'on met dans son lit mais comme une femme que l'on peut aimer, tu comprends ?
- Euh, oui, je crois.
- Allez viens, on va s'éclater tous les deux.
(Alors là !)
(*Je suis soufflé, j'avoue).
(C'est dingue ! Elle... elle veut vraiment bien de moi ?)
(*Ouais. Mais toi, tu veux bien d'elle ?)
(Mais oui ! Tu te rends compte, une fille s'intéresse à moi !)
(*On se demande bien pourquoi...)
(Tu es jaloux, c'est tout. Elle est vraiment pas mal).
(*Jaloux, moi ? Je ne suis qu'une voix dans ta tête).
(Oh putain, si ça marche entre nous... je quitte la maison direct).
(*Ce n'est pas ça que tu cherches surtout, plutôt que de sortir avec elle ?)


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 04-04-2021

Bonsoir,

Yann vient d'avoir 18 ans. Il est toujours timide et son frère ne sait plus quoi faire pour le déniaiser.
Sylvie, une copine d'Isa s'intéresse à Yann car il est timide et qu'il ne joue pas macho avec les filles, d'autant plus qu'il est super discret.
Sa petite voix intérieure est toujours là, elle lui fait des allusions, mais qu'en est-il vraiment. Peut-il aimer une fille poure elle ou alors c'est juste pour être autonome?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 05-04-2021

19 - Laurent : Adieux

8 février 2003
- Café ?
- Non merci, répond Stéphane avant de replonger son regard dans celui d'Isa.
J'espère que tu auras plus de chance que moi, Isa...
J'ai du mal à profiter de la fête, personnellement, je n'ai pas trop le moral, même si ça va mieux, là. Quand Yann a rompu, si brutalement, je me suis effondré. Ma famille m'a ramassé à la petite cuillère, aidée de Julien et Adeline.
Je ne comprends toujours pas... et je crains bien de ne pas pouvoir émerger tant que je ne saurai pas ce qui s'est passé. En fait, je soupçonne fortement une intervention de sa famille, qui aurait découvert notre relation. Ses parents auraient-ils lu mes lettres ? Ça pourrait expliquer bien des choses... Mais bon sang, Yann aurait pu trouver un moyen de me contacter pour m'expliquer !
Ou a-t-il été traumatisé à ce point par cette histoire qu'il ne veut plus entendre parler de moi ? Ses parents auraient-ils gagné ?
Je me tourne vers Stef, brûlant de poser la question interdite, celle qui me libèrerait, mais qui risquerait également de m'envoyer en enfer.

C'est difficile de se décider... d'autant plus que je sais pertinemment que si je pose la question, il va y avoir un grand silence et ce n'est pas ce que je veux. Je préfère attendre de pouvoir lui parler seul à seul, si j'arrive à le séparer de ma sœur... Oui, c'est décidé, je vais l'interroger.
Le repas est heureusement terminé mais ils restent encore longtemps à discuter et cette attente me torture. Enfin, mes parents se lèvent pour préparer une petite surprise et ça donne le signal aux autres. Mon frère va dans le salon, Isa débarrasse, aidée aussitôt par Stef... zut !
Je les aide également, pour accélérer les choses, en cherchant désespérément un moyen d'attirer Stef sans que tout le monde se mette à écouter à la porte. J'ai juste peur que mon futur beau-frère se rende compte que quelque chose cloche et que cela compromette sa relation avec Isa... notre famille a eu sa part de malheurs ces derniers temps.

Une fois la vaisselle rangée, je me lance.
- Je voulais te montrer quelque chose, Stef.
Pas terrible, mais c'est tout ce que j'ai trouvé.
- Oui, pas de problème.
J'ai l'impression de sentir le regard brûlant de curiosité d'Isa dans mon dos mais je ne me retourne pas. Nous montons les escaliers et entrons dans ma chambre.
Elle a bien changé depuis le passage dévastateur de Steve. Sa famille a payé les dommages et intérêts et n'est pas prête de pardonner à leur fils l'endettement surprise qu'ils ont subi par sa faute. Nous avons pu changer tout le mobilier et j'ai réinstallé les bibelots qui ont survécu. Heureusement, les figurines de cristal ont échappé au massacre.
Je les montre à Stef, qui admire notamment le magnifique dragon que m'avait offert Adeline il y a quelques mois.
- Je sais qu'Isa les adore, dis-je. Si jamais tu cherches une idée de cadeau à lui offrir, ça lui fera plaisir.
- D'accord, merci pour l'idée. C'est vrai qu'ils sont très jolis.
- Oui, celui-là m'a même été offert par Yann quand j'ai commencé à faire la collection.
Sourire de Stef. Bon, c'est le moment.
- Il va bien, au fait ?
- Yann ? Oui, très bien. Il s'intègre bien à la fac, et il sort avec une fille depuis un mois maintenant.

Je reste bouche bée, sous le choc. Je sais que Yann a utilisé ce genre d'histoire pour cacher sa relation avec moi. Mais je n'arrive tout simplement pas à accepter le fait qu'il ait quelqu'un d'autre...
- C'est une amie de ta sœur, continue Stef, et ça a l'air bien parti entre eux, il s'est vite installé chez elle, continue-t-il en souriant.
- Ah... tu... tu la connais ?
- Oui, c'est même moi qui ai organisé leur rencontre. Je ne regrette pas, ça a été le coup de foudre direct.
Je n'entends plus rien après ça. Je le remercie mécaniquement, le laissant rejoindre Isa, tandis que je tombe sur mon lit, hébété, ne parvenant pas à croire ce que j'ai bien pu entendre.
Je reste un bon moment allongé, fixant le plafond sans le voir.
Comprenant que je ne reverrai plus Yann. Que je l'ai vraiment perdu.
Je replonge dans l'abîme de tristesse dont je venais tout juste d'émerger, tandis qu'en bas se termine une fête sans saveur dans un monde sans saveur.

5 juillet 2003
La lumière du soleil filtre à travers les volets et découpe des bandes lumineuses sur le sol de ma chambre plongée dans la pénombre, mais mes yeux habitués y voient suffisamment.
Mon regard la parcourt au hasard, passant des rais de lumière aux bibelots à moitié noyés dans l'ombre, à part le dragon qui trouve le moyen d'étinceler quand même, puis descend vers mon bureau, où trône l'écran de mon nouvel ordinateur - merci Steve - et enfin, passe sur mon armoire et revient sur mon corps nu, allongé sur mon lit. Je suis bien, vraiment bien, loin des brumes de l'hiver qui me paraissent un lointain enfer. La douleur est ce que l'on oublie en premier, semble-t-il.
Mais j'ai été aidé, bien sûr, à chaque fois qu'il l'a fallu. Et c'est à cette occasion que j'ai pu comprendre à quel point Adeline est une fille formidable. Elle n'a eu de cesse de me remonter le moral, de me soutenir, de tout faire pour me changer les idées, et elle est parvenue à me sortir de l'abîme.
Je me tourne sur le côté et la regarde dormir. C'était notre première fois et c'était un doux moment qui a fini de panser mes plaies.  Je suis amoureux, vraiment amoureux, et je sais qu'Adeline ne me laissera pas tomber.