Récits érotiques - Slygame
Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) - Version imprimable

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Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 25-03-2021

Bonjour,

Laurent est dans sa chambre et repense à tout ce qui s'est passé! La porte s'ouvre et c'est Yann qui entre.
Yann a pris tous les risques pour retrouver Laurent. Yann n'a pas pu résister au fait de revoir son amour, car une "séparation" par téléphone, il n'a pas apprécié.
Les deux garçons s'aiment et prennent leur temps pour en garder un merveilleux souvenir.
Quand se reverront-ils?

Très belle cette chanson de Louis Armstrong ! J'ai été sur YouTube pour l'écouter !

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 26-03-2021

Oui, un bel "au-"pour les deux amoureux. Y aura-t-il une "prochaine fois"? Sans doute pas avant longtemps, voire...jamais!
Ainsi va la vie...
Merci, cher Inny-2 pour ta constance, telle un lac de gratitude (Lac de Constance, bien de rigueur, n'est-ce pas?)


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 26-03-2021

9 - Yann : Amertume

Il est tard - minuit est passé depuis un bon moment déjà, mais je ne trouve pas le sommeil. Je repense à la journée d'hier, passée avec mon amour. Au dernier baiser que nous avons échangé, aux larmes retenues. Laurent, grâce à qui j'ai pu découvrir la beauté de l'amour et comprendre qu'il ne peut être sale comme certains le prétendent. Lui qui m'a dit, aussi, que les choix que je faisais pour ma vie devaient être avant tout les miens et non ceux des autres. J'ai compris que je devais vivre pour moi et non en vertu des dictats de mes parents.
De ces deux choses - amour et émancipation - j'ai pu tirer la force de rejeter ce que j'avais appris et ouvrir mon cœur comme il aspirait à l'être. J'aime les hommes, oui. Jamais cela n'a été un choix, il en a tout simplement été ainsi, malgré le temps et les souffrances, rien n'a changé en moi, et pour cause. Je suis tel que je suis.
J'ai vécu un bonheur fou, mais cette période heureuse va devoir être mise entre parenthèses pendant un moment. Ces quelques années de fac dans des villes différentes vont être dures à supporter, mais la promesse que nous nous reverrons nous aidera à passer le temps. Sans qu'il y ait même un doute infime dans nos esprits, nous savons qu'elle sera tenue.
Notre amour a cette force.

Malgré tout, ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Nous avions encore du temps devant nous, nous aurions pu encore nous voir. Maudits soient Steve, Michel et toute sa bande.
Surtout Michel d'ailleurs, ce foutu homophobe. Quelle bêtise de l'avoir considéré comme ami ! J'ai vraiment été con à cette époque. Et maintenant, il se met en travers de nous, nous le craignons lui et sa bande, et nous ne pouvons plus nous voir. Je le hais pour ça. J'éprouve une telle colère, en fait, que je serais bien capable de le tuer s'il débarquait dans ma chambre.
Il faut que je me calme, ou je vais passer une nuit blanche. Ça ne sert à rien de ressasser tout ça. Je ne peux rien changer. Être gay implique de vivre dans la peur qu'un malade nous prenne pour cible. Mais nous ne sommes pas les seuls à souffrir ainsi. Le problème est général. Les femmes craignent les viols, les parents vivent dans la peur qu'un tordu s'en prennent à leurs enfants, les faibles rasent les murs, et les forts font leur loi. Quelque chose a-t-il vraiment changé depuis la préhistoire ? La civilisation n'est-elle qu'une illusion ? Je pense sincèrement que oui.
Sous le vernis craquelé de la civilisation et de la culture se cache toujours un barbare. Dès que la loi faiblit, les hordes sauvages surgissent et font régner la peur.
L'homme a toujours aimé faire souffrir les faibles, c'est dans sa nature, et à l'échelle d'une population, une minorité est un faible.


Voilà que je philosophe à deux heures et demie du matin, c'est pas gagné, mais au moins, ma colère s'est calmée. Mieux vaut que je cesse de faire chauffer mes méninges et que je tente de trouver le sommeil.
Sommeil qui finit par venir subrepticement, ce qui fait que j'ai un moment de surprise en rouvrant les yeux et en voyant la lumière du jour filtrer à travers les volets.
Je m'étire dans mon lit et bâille. Voilà. Je ne reverrai plus Laurent cette année.
Ou comment me déprimer d'office dès ma première pensée. Mais il a raison, nous mettre en danger serait stupide.
- C'est juste que je l'aime tellement...
- Yann ?
La voix de mon frère, de l'autre côté de ma porte, me fait sursauter.
- Oui ?
- Je peux entrer ?
- C'est bon.
Stef entre et s'assoit au pied de mon lit.
- Ça va, mon petit Yann ?

La formule me fait toujours sourire.
- Je commence à te rattraper, tu sais.
- Ouais, plus que deux centimètres, faudrait penser à arrêter de grandir, t'as passé l'âge.
- Bientôt, ce sera toi le petit frère.
- Compte là-dessus ! Je mettrai des talonnettes.
Je ris. L'image qui m'est venue à l'esprit est tout simplement ridicule.
- Ça va ? Me redemande-t-il.
- Bof... tout quitter... c'est dur.
- Oui, je te comprends. Lisa et moi, on va se prendre un studio à deux.
- C'est vrai ?! C'est super, ça !
- Oui, plutôt. Mais toi, ta copine ?
- Hein ?

- Je t'ai entendu en passant devant ta porte.
- Ah...
Ouh là, j'avais oublié mon mensonge moi. Il faut que je brode là-dessus, et vite.
Je décide de simplement travestir la réalité, tout comme j'ai travesti Laurent pour en faire une copine anonyme.
- Bah c'est fini entre nous.
- Je suis désolé, Yann.
- De toute façon, elle reste là tandis que je pars...
Mon soupir, lui, n'est pas feint.
- Tu l'aimes toujours, n'est-ce pas ?
- Oui !
- Alors ne perds pas espoir.

Je secoue la tête. Je sais que je reverrai Laurent, c'est juste que la séparation va être cruelle.
- Et si ça ne va pas, je pourrai toujours te dégoter une copine, plaisante-t-il.
Là, je ris franchement.
- Merci, mais je me débrouillerai seul.
- Tu sais que tu peux compter sur moi si ça va pas.
- Oui, merci Stef.
- Allez, papa veut qu'on commence à préparer les premiers cartons.
- Déjà ?
- Oui, déjà.
- Pffff...


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 27-03-2021

Bonjour,

belle suite.

Yann ressasse et ne trouve pas le sommeil. Il ne verra plus Laurent avant des lustres. Il commence alors à "philosopher", ses propos tourne dans sa tête.
Yann a une très belle réfection, dû moins il est "philosophe".
La venue de Stef ramène Yann à une certaine réalité. Il doit faire attention à ce qu'il dit.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Bon week-end à toi et à tes lecteurs!

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 27-03-2021

10 - Julien : Conversations

- Lo ? C'est Ju.
- Salut, comment va ?
- Bien, et toi ?
- Bof... pas terrible, là.
- J'imagine... cet abruti va payer pour ce qu'il a fait, t'en fais pas.
- C'est pas ça... il a été dire à la bande de Thierry que Yann et moi on est gay.
- Mais quel connard ! Ah, merde, c'est pas cool ça.
- Tu peux le dire ! À cause de ça, j'ai dû dire à Yann de... de ne plus revenir. C'est trop dangereux, et je ne peux pas supporter l'idée qu'il lui arrive du mal à cause de moi.
- Je suis désolé, Lo.
- Ouais... bah moi aussi.
- Si je peux faire quelque chose pour toi...
- Je ne veux pas te mettre en danger toi aussi. Reste à l'écart pendant un moment, le temps que ça se calme.
- Comme tu veux.
- Allez, salut, et merci d'avoir appelé.
- Compte sur moi ! Salut !

- Salut Kévin, c'est Julien.
- Salut, comment va ?
- Pas mal, et toi ?
- On fait aller...
- Et Franck ? Ça n'avait pas l'air d'aller, l'autre jour.
- Je préfèrerais t'en parler de vive voix.
- Je comprends. Je peux venir, y a pas de souci.
- Merci, passe quand tu veux.
- J'arrive !

- Salut Julien, merci d'être venu.
- Que se passe-t-il ? Dis-je en m'installant sur le canapé qu'il m'a désigné de la main.
Franck entre dans la pièce, nous échangeons des salutations rapides.
Kévin et lui sont des amis de notre petit groupe depuis un moment maintenant, via Laurent qui nous les a présentés. Mais on est tous tombés des nues en apprenant qu'ils sont gays.
Enfin, ça permet de se parler à cœur ouvert...
Kévin me raconte l'histoire de Martin. Je savais que Franck cherchait son amour perdu, mais pas qu'ils avaient fini par le trouver... de façon tragique.
Mon ami reste silencieux pendant tout ce temps. Je ne peux qu'imaginer ce qu'il doit ressentir. Il était si amoureux...
- Je suis vraiment désolé, Franck.
- Pas autant que moi...
Que dire ? Je crains de le mettre en colère, mais ne serait-ce pas préférable à l'état d'abattement dans lequel il est ?

- Ce n'est pas ta faute, Franck.
- Ah non ? Si je n'avais pas...
- Non, ce n'est pas toi, c'est ta mère, et ses parents à lui ! Tu n'y est pour rien dans tout ça.
- Tu vois, enchaîne Kévin, c'est ce que je te disais, et tout le monde te le dira. Il faut que tu cesses de prendre tout sur toi, renvoie la responsabilité de tout ça aux bonnes personnes.
Franck reste immobile, silencieux, un long moment. Nous le laissons réfléchir. Je prie pour qu'il fasse le bon choix.
Il finit par se redresser et nous regarde, sérieux.
- Vous avez raison... et Martin n'aurait pas voulu que je m'apitoie ainsi sur mon sort. C'était un gars bien.
- Tu as beaucoup de courage pour accepter de faire face ainsi.
- Merci à vous. J'ai des amis formidables. Maintenant... j'aimerais être seul pour faire mes adieux à Martin comme il se doit.
- Pas de problème, dis-je en me levant.
- Tu es sûr que ça va aller ? S'inquiète Kévin.
- Oui, t'en fais pas pour moi, je n'ai aucune intention de faire une bêtise.
Kev n'est pas rassuré mais sort avec moi. Nous marchons dans la rue en jetant de temps en temps un regard sur la maison.

Franck

J'attends un moment, regardant par la fenêtre jusqu'à être certain que personne ne m'entendra, puis je prends le téléphone et compose un numéro que je n'ai plus fait depuis deux ans.
- Allô ?
- Allô maman, tu te souviens de ton fils ? Ou tu l'as renié ?
- Franck ! Bien sûr que non, voyons, si tu savais à quel point je me suis inquiétée !
- Eh bien pas moi, tu ne m'as pas manqué une seule seconde. Je tenais à te dire une chose. Tu te souviens de Martin ? Un petit gars adorable, toujours le cœur sur la main, toujours prêt à aider les autres, un ange que tu as traité comme un monstre ! Eh bien à cause de toi, ses parents ont déménagé loin de moi, et tu sais ce qu'il a fait leur petit ange ? Il s'est suicidé ! Il s'est tué à cause de toi ! TU ES UNE MEURTRIÈRE ! Tu m'entends maman ? UNE MEURTRIÈRE !
Je raccroche sèchement, et retombe sur le fauteuil en tremblant de colère.
J'attends d'avoir retrouvé le contrôle de moi-même avant de parler.
- Voilà, Martin, c'est fait. Repose en paix, où que tu puisses être. Je t'aime.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 28-03-2021

Bonjour,

Quelle suite poignante. Franck n'est pas bien du tout, Martin s'est suicidé. Ils s'aimaient et Franck est maintenant seul.
Un coup de téléphone très dur à donner. Cela apaisera t-il Franck?

J'ai encore des frissons dans le dos !!!

Bon dimanche !

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 28-03-2021

11 - Laurent : Amitié réconfortante

J'ai une boule dans la gorge, qui ne veut pas me quitter. Le sentiment d'une perte cruelle, d'une injustice contre laquelle je ne peux rien. Je voudrais tout lâcher, ma vie, mon avenir, et partir avec Yann, mais je sais que c'est impossible. Maudits soient ses parents, et Michel et sa bande, et Steve. Ne peuvent-ils pas nous laisser en paix, bordel ?
Je décide de sortir, et prends le bus pour rejoindre un cyber que je connais. Vu l'état de mon ordinateur, ce n'est pas demain la veille que je vais pouvoir m'en resservir.
C'est une fois installé que je me demande ce que je suis venu chercher. C'est vrai que l'ordi de Yann est en panne... et zut !
Je vais sur le net, un peu désœuvré, n'ayant pas trop goût à rien, et répondant aux messages de mes connaissances par automatisme. Jusqu'à ce qu'Adeline se connecte, en tout cas.

Adeline dit : Salut Laurent !
Laurent dit : Salut.
Adeline dit : Comment va ?
Laurent dit : Bof... ça va pas trop.
Je passe un moment à lui expliquer ce qui se passe. Elle est effarée et révoltée.
Adeline dit : Il faut faire quelque chose.
Laurent dit : Quoi donc ? Hors de question de faire appel à la police en tout cas. Tu sais que le père de Thierry en fait partie, en plus. Nan, hors de question de confirmer à sa bande les dires de Steve.
Adeline dit : Tu as raison. Hum... et si on leur donnait à penser le contraire ?
Laurent dit : Comment ça ?
Adeline dit : Je peux venir pour en discuter ?
Laurent dit : Je suis dans un cyber, mon pc est détruit. Le temps que je revienne, compte une demi-heure, ça te va ?
Adeline dit : Pas de problème, à tout de suite !
Laurent dit : Merci.
Adeline dit : Mais de rien voyons.


Je rentre donc, et elle arrive un peu plus tard. Après les salutations d'usage auprès de mes parents, je monte avec elle dans ma chambre.
C'est marrant, c'est la première fille que j'amène dans ma chambre. Ça aurait dû être Annie... mais maintenant, le seul fait de penser à cette conne me donne envie de lui flanquer mon poing dans la gueule. C'est de sa faute si tout s'est détraqué. Et tout ce qu'elle a gagné dans tout ça, c'est de perdre Pascale. Quel gâchis. Elle n'aurait pas pu mettre sa jalousie et sa rancune de côté et agir en personne civilisée ? Mais non, il a fallu qu'elle s'en prenne à nous, pour le seul fait qu'on était les amis de David, qui courtisait Pascale. Elle mérite ce qui lui est arrivé, mais c'est encore trop doux pour elle.
Je me suis plongé dans ces réflexions en m'immobilisant dans ma chambre encore en piteux état. Adeline pose une main réconfortante sur mon épaule.
- Tu n'es pas tout seul, Laurent. Tu as des amis. On t'aidera.
- Merci... mais en ce moment, mon cœur hurle de solitude.
- On va tous se rassembler, dit-elle soudain, sous le coup d'une idée.

- Quoi ?
- Tu fais une fête de temps en temps non, où tu invites plein d'amis.
- Oui, pour les anniversaires, des trucs comme ça.
- Eh bien, qu'est-ce qui t'empêches d'en faire une sans réel motif ? Une dernière fête avant la grande séparation... en invitant aussi quelques potes du lycée. Parmi ceux qui vont rester sur place. Tu vas te construire une réputation Laurent.
- Je ne te suis pas, là.
- Si tu veux avoir la paix ici, tu vas devoir vivre dans le mensonge. C'est ça ou ils finiront par avoir ta peau.
- Ouais, dis-je en soupirant.
Dans ses pensées, elle est déjà partie en avant, organisant tout.
- Myriam, déjà. Obligé de l'inviter. C'est radio-lycée cette fille. Tu ne pouvais pas avoir un bouton d'acné sans qu'elle soit au courant.
- Alors elle doit savoir pour Yann et moi, j'imagine.

- Pas forcément. Elle a pu entendre des bruits, et encore, ce n'est pas dit, et elle est peut-être pipelette mais pas idiote. Elle sait faire la part des choses entre rumeurs et faits avérés.
- Hum.
- Yves, ensuite.
- Lui ? C'est un veau ce mec.
- Il traîne parfois avec Thierry, sans faire vraiment partie de leur bande. Il confirmera les bruits lancés par Myriam.
- Pas bête... euh, attends, quels bruits ?
- Qu'il est impossible qu'il y ait quoi que ce soit entre Yann et toi.
- Euh, oui, mais comment veux-tu t'y prendre ?

- Tu veux sauver ton avenir avec Yann ?
- Oui...
- Tu ne ferais pas n'importe quoi pour lui ?
- Si, bien sûr. Tu as raison... mais on ferait mieux de le prévenir.
- Je m'en occuperai, ne t'en fais pas. Évite de le voir, toi, par contre.
- Je suis pas fou.
- Bon, maintenant qu'on a notre idée, il va falloir préparer tout ça, et vite. Si j'ai bien compris, Yann s'en va bientôt.
- Ne m'en parle pas...
- Alors on va foncer. Toi, tu vas appeler Julien, Myriam et quelques autres, et je me charge d'Yves et de Yann. Mais avant ça...
- Quoi donc ?
- On va répéter notre plan. Parce que tout devra être joué à la perfection.


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 29-03-2021

Adeline est une perle! ramener la paix est ce qu'il y a de mieux à faire pour le moment, quitte à laisser croire des choses un peu limite avec la vérité. Ces jeunes n'ont pas de goût pour...le martyre et l'on peut les comprendre! Comment cela va-t-il se réaliser? Sans doute avec la complicité d'Adeline pour Lo et l'involontaire complicité d'une autre fille qui sera vue en bonne compagnie de Yann...Si ça peut arranger les choses pour un temps!


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 29-03-2021

Bonjour,

Laurent est contacté sur le net par Adeline. Laurent lui explique ce qui se passe pour lui et pour Yann.
Adeline propose à Laurent de se rencontrer.
Adeline a des idées pour que Laurent puisse vivre sans être pris à partie par les autres.
Adeline est une amie qui vient en aide à Laurent. C'est une fille qui peut donc rendre un peu le sourire à Laurent.
Reste a organiser la dernière soirée pour construire une réputation "arrangée" pour Laurent.

Il faut espérer que ça fonctionne.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 29-03-2021

12 - Yann : Les griffes de l'amour

- Dépêche-toi Yann !
- Ça va, ça va !
Je peste tout en fourrant des affaires dans un nouveau carton.
Marre... je ne veux pas partir ! C'est ici qu'est ma vie ! C'est trop injuste...
Je joue mentalement avec l'idée de fuguer. Je sais que ce n'est pas raisonnable, mais à quoi bon l'être ? C'est ma vie, pas la leur. C'est à moi de décider comment je dois la vivre.
Mais je sais que je mettrais les parents de Laurent dans l'embarras, sans parler du fait que mes parents se mettraient à ma recherche et appelleraient la police... Non, c'est trop de problèmes, Laurent en a déjà assez comme ça, sans parler du fait qu'il y a toujours le problème de la bande de Thierry, que je ne ferais qu'aggraver...
Je soupire. La vie est trop injuste.
Allez, secoue-toi un peu, on dirait un gamin ! Fais tes études à la fac, tu y gagneras l'indépendance dont tu as besoin pour vivre avec Laurent. Si tu l'aimes, tu peut faire ça pour lui, pour vous deux.
La voix de la raison. Ça ne m'empêche pas de soupirer de nouveau. Mon amour pour Laurent est une véritable drogue, et je suis déjà en manque...

On a sonné à la porte, j'entends mon frère crier « J'y vais ! » et sortir. Je devine qu'il attend sa petite amie... Lui a de la chance, ils vont à la même fac, ils continueront à être ensemble.
Et sa relation est approuvée par mes parents, elle... S'ils savaient pour Laurent et moi, quelle catastrophe ça serait pour eux ! Pfff... je n'ai même plus peur de ça, j'en ai juste marre de tout.
- Yann ! Crie Stéphane.
Trop heureux de dégager de mes cartons, je le rejoins dehors. Je découvre avec surprise que ce n'est pas Isabelle mais Adeline. Mon frère me fait un clin d'œil discret, le bougre, avant de nous laisser.
Je secoue la tête intérieurement.
- Salut Adeline ! Excuse-moi, on est en plein déménagement, et mes parents sont un peu à cran, mieux vaut éviter de rentrer, ils s'imaginent des trucs pas possible, enfin, je veux dire...
- Oh là, oh là, tu es nerveux dis, Yann, rit-elle.
- Euh,oui, je suis moi-même sur les nerfs, je dois dire... j'ai pas envie de partir...
- J'imagine bien. Dis, on peut discuter dans un coin tranquille ?
Je réfléchis un instant.
- Oui, viens.
Tout, plutôt que de voir mes parents demander à Adeline si j'ai fauté avec elle. Il y a des jours où j'ai envie de leur coller des baffes.

Nous marchons dans la chaleur de l'été, jusqu'à la fontaine qui m'a vu tant de fois embrasser Laurent, ressentir la chaleur de son amour, où j'ai appris à m'accepter...
Mieux vaut ne plus penser à ça.
- Voilà, dit Adeline, Laurent et moi on a monté un plan pour calmer les soupçons de la bande de Thierry.
- Ah ?
- On va se faire une fête d'adieu et inviter pas mal de monde, pas eux bien sûr mais suffisamment de potes du lycée pour que le bruit se répande.
- Quel bruit ?
- Que Laurent et moi on est ensembles.
- Ah...
- Comprends bien que si on les laisse penser que vous êtes gays, ils finiront par vous tomber dessus. Toi, tu pars, mais lui il reste ici, et il ne pourra rien faire si les quatre lui tombent dessus.
- Tu as raison, dis-je en baissant la tête. C'est juste que...
- Quoi ?
- Je ne peux m'empêcher de penser que tu joues un double jeu. Je sais que tu es amoureuse de lui.
- Yann, faire une crise de jalousie est puéril. J'aime Laurent, oui, mais il ne sera jamais à moi. Mais je ne supporterai pas qu'il lui arrive du mal, tu peux comprendre ça ?
- Oui.... oui, excuse-moi.

- Tu n'as pas à t'en faire. Tout va bien se passer.
- J'espère... mais mieux vaut que je ne sois pas là. Je ferais tout foirer. Je... je ne supporterais pas de vous voir tous les deux ensemble.
- Bon... tu as au moins la lucidité de le reconnaître. On fera comme ça, alors. Yann, comprends bien que je fais ça pour lui.
- Je sais... moi non plus, je ne veux pas qu'il lui arrive du mal. Et pour ce que vous voulez faire... j'ai pensé à le faire moi-même, vis-à-vis de mes parents, mais ils sont tellement bêtes que ça n'a même pas été possible.
- Je suis désolée, Yann.
- Bah, bientôt, je serai à la fac, et je finirai par avoir plus de liberté... On se reverra pour les grandes vacances.
- Ne t'en fais pas, je veillerai sur lui.
Pas de trop près, j'espère...


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 30-03-2021

Bonjour,

Adeline a un plan pour que Laurent soit tranquille face à la bande de Thierry.
C'est donc la soirée qu'Adeline et Laurent comptent mettre sur pied.
Il faut que ça fonctionne. Yann lui part et il vaut mieux qu'il ne soit pas présent à cette soirée.
Bien entendu Yann est un peu jaloux d'Adeline qui sera souvent auprès de Laurent.

Le plan fonctionnera-t-il ? Nous verrons bien.

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 30-03-2021

13 - Laurent : Répétitions

David... ça fait bizarre de penser que tu ne seras pas là pour cette fête. Mais pour protéger ton amie, tu vas garder profil bas jusqu'à sa majorité, juste quelques jours à tenir, et vous serez libres. Enfin, j'espère. Tout comme j'espère que tout ira pour le mieux pour vous, mais même je suis bien placé pour savoir qu'en matière de sentiments rien n'est réglé, et j'ai un doute... Il doit être douloureux d'être amoureux d'une fille qui ne sait pas trop où elle en est. Mais lorsqu'elle aura fait le point, qu'en sera-t-il ? J'espère, si son cœur la porte vers les autres filles, comme ça semble être le cas, que tu n'en souffriras pas trop mon ami. Je sais en tout cas, te connaissant, que tu accepteras son choix et que tu lui souhaitera tout le bonheur possible. Tu es comme ça.
En tout cas, Steve ne nous causera plus d'ennuis. La police l'a cueillie à l'hôpital - les « amis » de Yann ne lui ont pas fait de cadeau, déjà qu'on l'avait bien amoché...
Si seulement la bande de Thierry nous laissait tranquille, mais ce serait trop demander, ils ne partent pas en vacances, et moi non plus. Et Yann... Yann qui s'en va...

Je me secoue, il ne faut pas que je pense à ça, ça me fait trop mal. Je le reverrai pour les vacances. Il faut que je garde cette pensée-là à l'esprit.
En attendant, je me concentre sur les derniers détails de la fête. Enfin, j'essaie. Il faut vraiment que je me donne à fond pour que tout soit parfait. On ne peut pas se permettre de rater notre coup.
Mais j'ai du mal, j'ai l'impression de trahir Yann, et seule l'idée que je fais ça pour le protéger - et protéger notre amour - m'aide à aller de l'avant.
Sans parler du fait que je suis moi aussi en danger, surtout que contrairement à Yann, je ne déménage pas. Je ne peux pas rester cloîtré à la maison, mes parents ne peuvent me protéger en permanence, et le père de Thierry est gendarme. Super, non ?
Je me reconcentre donc sur Adeline.
- Tu dois paraître naturel, agir avec moi comme si ça faisait longtemps qu'on était ensemble. Comme si j'étais Yann.
- Oui, j'ai bien compris.
- Très bien, alors mets-le en pratique dès maintenant.
- Hein ?
- Bip ! Erreur ! Tu as hésité, tu as perdu, et Thierry et ses copains vont t'attendre au coin de la rue.
- Ça va, ça va...

Ça fait une demi-heure qu'on discute tous les deux dans ma chambre, et je dois bien avouer que je n'y suis pas du tout. Ma famille et mes amis sont au courant de ce que l'on prépare. Mes parents n'ont pas envie qu'on me retrouve étalé dans une ruelle et approuvent donc ce plan, tout en désespérant de la bêtise humaine qui nous oblige à mentir de telle manière.
Je prends Adeline dans mes bras et la serre contre moi, posant ma tête sur son épaule et m'efforçant d'être tendre. Je n'arrive pas à imaginer Yann à la place. Je n'arrive pas à imaginer ressentir quelque chose. Je comprends tristement que ça va foirer lamentablement. Je suis trop amoureux de mon homme.
La seule fille que j'aurais voulu est la seule que je n'aurais jamais pu avoir. C'en est triste à pleurer.
Un gay amoureux d'une lesbienne.
Cependant la vielle question me revient. Je ne me l'étais plus posé depuis un moment.
Suis-je vraiment gay ? Et si j'étais bi, en fin de compte ?
Ai-je la force de tenter de voir si c'est le cas ? Je sais que j'aurais probablement à le faire de toute façon devant mes invités, devant l'ami de la bande et mes camarades de lycée les plus bavards. Et Adeline a raison, si je me loupe...

Je soulève doucement son visage vers le mien - elle est un peu plus petite que moi, et je dois baisser mon visage - et pose un baiser sur ses lèvres.
Je pense à Annie.
Avant d'y avoir vraiment réfléchi, je me retrouve en train d'embrasser réellement mon amie, qui me répond amoureusement. Nos langues jouent ensemble un moment avant que je relève la tête, étonné par mon geste, et par ce que j'ai ressenti. Elle pose sa tête contre ma poitrine, contre mon cœur battant.
- C'était très bien, finit-elle par dire.
- Super, réponds-je, pas encore remis de ce que je viens de faire.
- Il faut juste y mettre un peu plus de naturel.
- Hein ? J'ai eu l'impression que j'étais bon, moi. Tu ne serais pas en train de profiter de la situation ?
- Peut-être, sourit-elle. Mais tu n'as pas envie de prendre de risque, dis-moi ?
- Non, mais...
- Ça t'a vraiment gêné ?
- C'est pas vraiment ça.
- Ça... ça t'a plu ?
- Je...

Elle me regarde droit dans les yeux. Je ne sais pas quoi dire. Mais je ne résiste pas lorsqu'elle attire mon visage vers le sien pour un nouveau baiser. Elle s'écarte de moi, d'un pas, me regardant, et me dit :
- Ce sera mieux si le baiser vient de toi. Ce sera plus fort comme message.
Elle est toujours à la fête. Moi, je ne sais plus où j'en suis.
Je vais donc ce pas en avant, la prends dans mes bras, l'embrasse tandis qu'elle m'enlace, nous nous embrassons longuement avant de cesser.
Je repense à Yann, à mon amour, et secoue la tête.
- Qu'y a-t-il ? Demande Adeline.
- J'ai l'impression de trahir Yann.
- Bien sûr que non. En plus, il sait ce que nous faisons, je lui en ai parlé.
- Ce n'est pas ça...
- Tu ressens quelque chose, c'est ça ? Et ce n'est pas du dégoût.
- Ouais... je... je suis probablement bi.
- Ce ne serait pas une surprise vu ce qui s'est passé avec Annie.
- Je n'étais plus sûr de rien depuis que j'étais avec Yann. Maintenant, je sais, je trouve agréable de serrer une fille dans mes bras, de l'embrasser, mais du coup, c'est plus dur pour moi.
Elle me regarde avec douceur, avant de dire, tout bas :
- Crois-tu que ce n'est pas dur pour moi, de faire tout ça ? Je t'aime, Laurent. Je t'aime et je fais tout pour que Yann et toi soyez heureux. Je t'aime et je te serre dans mes bras, je t'embrasse, sachant qu'un autre est dans ton cœur et que tu ne seras jamais à moi. Non, ce n'est pas facile pour moi non plus.
- Je... je suis désolé.
- Pas autant que moi...


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 30-03-2021

Ouais...pas évident du tout cette «préparation à la mise en scène». Mais s'il faut en passer par là...Et Lo se découvrirait "BI". Oui, pourquoi pas, après tout? Il paraîtrait que c'est le cas pour environ une vingtaine de pour cents de la population. Alors...Si c'est vraiment le cas pour lui, au moins ça fera avancer son "chimilibilik"... Big Grin. comme disait "Papy Mougeot".
Bien à vous tous,
KLO


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 31-03-2021

Bonjour,

Pas facile d'être convaincant quand le cœur n'y est pas, ou plutôt que le cœur bat pour un autre!
C'est la même chose pour Adeline, ce n'est pas évident pour elle non plus.
Laurent se pose mille questions dont il n'a pas encore de réponse.
Cette mise en scène est faite pour faire taire les éventuelles rumeurs, mais aussi et surtout pour protéger Laurent, Yann, David et Pascale.

Laurent est-il "bi" , comme il commence à le penser ?
Laurent arrivera-t-il a convaincre tout le monde?

Merci [member=201]inny-2[/member]

Philou


Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 31-03-2021

14 - Yann : Intenable

Je ne devrais pas y penser. L'organisation du déménagement m'a pas mal occupé, mais maintenant que tout est prêt, je suis désœuvré et mon cœur se serre à la vue de tous ces cartons.
Je ne veux pas partir. Malgré tous les problèmes qu'il y a ici avec Michel et Steve, je me dis que ma place est ici, auprès de Laurent.
Les souvenirs de tout ce que nous avons partagé ne rendent que plus cruelle notre séparation.
L'ambiance devient si pesante que je décide de sortir. Comme tout le monde est à la fête de Laurent et que je ferais mieux d'éviter de m'y montrer - je ne sais pas comment je réagirais, mais ce ne serait probablement pas bien. Quand je pense qu'ils sont obligés de faire ça pour avoir la paix... je serre les poings tout en courant. La course, voilà qui m'a manqué.
Mes pas me mènent devant le stade, et je décide d'y entrer. Je me souviens de cette courses avec Julien, et souris. Retrouvant quelques camarades du lycée, je me joins à eux et me donne à fond pour ne plus penser à rien.
Je leur fais mes adieux quelques heures plus tard, sachant que je ne les reverrai probablement plus, que nous franchissons une étape avec la vie universitaire qui se profile devant nous.

Je les laisse à la douche, je n'ai pas pris d'affaires avec moi, et ressors fatigué... mais hélas pas apaisé. Maintenant que je ne se suis plus à la course, Laurent me revient en tête, Laurent et Adeline... Non ! Ce n'est pas possible, pas possible qu'on en arrive là à cause de quatre abrutis qui ne peuvent pas accepter ce que nous sommes, ça va trop loin, tout va trop loin... je me rends compte que je me suis mis en route vers la maison de Laurent, pour arrêter tout ça, et je me reprends non sans mal en me forçant à rentrer chez moi.
C'est toujours aussi morne chez moi et ça me déprime encore plus en me rappelant avec force mon départ imminent.
Je monte tout de suite prendre une douche, entre le sport et le rangement de cartons, je suis en nage.
Mais je ne parviens pas à me sortir de la tête que pendant ce temps-là, la fête bat son plein chez Laurent, qu'Adeline l'a embrassé, et...

Mes pensées s'embrasent à ce moment, ma jalousie, ma colère, ma frustration, tout me tombe dessus en même temps, et je réalise à quel point j'ai pris sur moi ces derniers temps. Je suis si las, si blessé par tout ceci que je n'essaie même plus de lutter. La colère est si... apaisante, paradoxalement, quand elle me montre qu'il est si simple de régler les choses.
Je ne suis pas stupide, je sais bien quels sentiments Adeline éprouve pour Laurent, et même s'il m'aime, qu'en sera-t-il quand je ne serai plus là ? Il faut que je fasse quelque chose, et pour moi c'est clair, dans ma tête, il n'y a qu'une seule personne qui est responsable de tous mes malheurs actuels.
Je m'habille, décidé à faire ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, depuis que j'ai su...
Je dois agir pour empêcher ça !

Je sors de la maison, il commence à être tard, et je me mets en route, il faut que je règle ça tout de suite, que j'en finisse une fois pour toutes avec ces trahisons, ces mensonges, ces souffrances.
Comment ai-je pu ? Comment est-ce que j'ai pu laisser une telle chose arriver ?
Je suis consumé de jalousie, de colère et de haine. J'arrive au carrefour et traverse en direction de la maison de Laurent, le cœur battant à chaque pas que je fais sur le trottoir. Je ne vois pas les gens que je croise, les voitures qui passent, je suis perdu dans mes pensées, mes souvenirs que je ressasse comme des lames de rasoir sur mon cœur meurtri.
Je dépasse la maison de Laurent avec une souffrance presque physique, des larmes coulent spontanément de mes yeux tandis que je continue ma route et tourne au coin, plus vite, toujours plus vite, je passe par les petites allées pour raccourcir mon trajet, traverse la rue arrivé au bout, emprunte une nouvelle allée, je me souviens que c'est ici que je suis tombé sur Steve et qu'il a tout raconté à Michel et à sa bande, ils ne l'ont pas cru sur le coup, mais Annie leur dira bien, elle qui..

C'est avec surprise que je croise Michel, dans l'allée, venant en sens contraire, portant un jerrycan.
- Ah, salut, Yann !
Je ne réponds pas, je regarde le jerrycan. Des images de flammes dansent dans mon esprit. Il s'explique :
- Cet idiot de Thierry a oublié de faire le plein et il est tombé en rade, et c'est moi qui me tape la corvée... ça va Yann ?
- Comment est-ce que j'ai pu être pote avec un connard comme toi, ça me dépasse.
- Hein ? Qu'est-ce qui te prend ?
- Tu veux savoir ce qui me prend ? Tu t'es fait violer par ton père, et qui tu accuses ? Tous les homos du monde, au point de rêver d'en crever un ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, eux ? Rien, tu m'entends ? RIEN ! T'est juste tellement débile que tu sait même pas faire la différence entre un pédophile et un homosexuel, qui lui ne touche pas aux gosses !
Michel me regarde, les yeux ronds, ma tirade était bien la dernière chose qu'il s'attendait à entendre de ma part.
Je reprends, sans lui laisser le temps de parler.
- Moi aussi on a abusé de moi, moins gravement certes mais bordel je n'accuse pas tout le monde de ce qui m'est arrivé ! Il n'y a qu'un coupable, Michel, un seul, pas le reste du monde, pas plein de gens, un seul ! Mais toi tu t'es noyé dans ta haine, tu as décidé que toute une catégorie de personnes qui ne t'ont rien fait mérite la mort ! Pauvre type !
- Putain mais qu'est-ce qui te prend ?
- Est-ce que tu comprends seulement ce que je te dis ?
- Eh, calme-toi, je sais pas ce que t'as fumé mais tu ferais mieux de te calmer !

Je le saisis par le col et le plaque contre le grillage.
Je dois faire passer le message... si je veux protéger Laurent, protéger mon couple, mon amour, je dois faire comprendre à Michel qu'il est dans l'erreur. Mais il se débat, et ma colère, qui ne s'est toujours pas apaisée, loin de là, ne me rend pas très diplomate.
- Putain mais lâche moi !
- Je t'ai demandé si tu as compris !
- Mais bordel, qu'est-ce qui t'arrive ? Qu'est-ce que t'as avec les pédés, t'en es un, c'est ça, il avait raison Steve ? C'est pour ça que tu les défend ?
- Et ça change quoi ? Tu as vu que je suis un gars comme les autres, tu m'as accepté comme ami sans la moindre arrière-pensée, je suis comme tout le monde, très loin de l'image que tu te fais !
- Oh, putain, lâche moi ! LÂCHE MOI !
- Tu ne comprends pas que tu te trompes ?!
Il me frappe, j'évite son coup mais suis obligé de le lâcher. Il s'éloigne de moi comme si j'avais la peste.
Il est irrécupérable... et maintenant, c'est obligé qu'il s'en prenne à Laurent, maintenant il sait, il sait et c'est de ma faute, j'ai merdé, si j'étais resté chez moi comme je devais, mais merde, c'est de sa faute, c'est lui, c'est lui depuis le début...