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Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 08-02-2021 CHAPITRE CX
''De gustibus coloribusque non disputandum'' Dolf revint pour le déjeuner, les joues gonflées de nouvelles. - J'ai vu mon frère, dit-il, il présentera votre requête au roi et est certain que le roi vous conviera au palais, étant très friand des combats d'épée. Et, si cela ne vous dérange pas, nous pourrons vous accompagner... - Ce sera avec le plus grand plaisir, Dolf. - Nous allons aller à la cour ? dit Esmée, as tu ouït Candela, nous allons aller à la cour ! Puis elle poussa un grand cri déchirant. - Mais, c'est que nous n'avons rien à nous mettre... - Ma mie, dit Dolf, vos armoires débordent de vêtures que vous n'avez même jamais portées... - Des loques, des haillons... de quoi aurais-je l'air vêtue de ces hardes face aux hautes dames de la cour ? Eh bien je vais vous le dire, d'une souillon de cuisine ! - Eh bien allez acheter une robe, soupira Dolf, encore... - De ce pas... enfin, après le déjeuner... monsieur de Malkchour, me feriez vous la grâce de m'accompagner, j'ai besoin d'un avis masculin, et mon mari n'y entend rien... - Ce sera avec le plus grand plaisir, madame... Après un copieux petit déjeuner, où les deux femmes de la maison clabaudèrent à l'infini de ce qu'elles allaient acheter, ils grimpèrent tous quatre dans le carrosse de la maison qui les conduisit dans un petite rue et s'arrêta face à un boutique : Obiwank & Noby
ils entrèrent et une femme d'une cinquantaine d'années les accueillit. - Madame Dietriech, quel plaisir de vous revoir. Bonjour mademoiselle, vous embellissez de jour en jour... Bonjour messieurs... - Bonjour Léïa. Vous devez me sauver la vie. - Je ferai de mon mieux, madame... - Ma fille et moi sommes invitées à la cour et nous n'avons rien à nous mettre. Obiwank & Noby est mon seul espoir... - Nous allons arranger ça, dit Léïa. Elle frappa trois coups de ses mains et une armée de jeunes filles enveloppèrent les deux femmes en piaillant comme poules. - Madame, dit Burydan, permettez moi de vous abandonner un petit moment, j'ai une course à faire... - Oh, monsieur, de grâce, j'ai besoin de votre avis... - Juste quelques minutes et je serai de retour. Je vous laisse avec mon petit page qui est un expert en vêture féminine. Rhonin le regarda avec des yeux ronds. Il n'y connaissait rien en vêture, et moins que rien en vêture féminine. Burydan sortit et revint quelques minutes plus tard. - Ah, monsieur de Malkchour, les dieux soient loués vous êtes de retour. Votre petit page n'est d'aucune utilité... mais il est très mignon et est donc pardonné... que dites-vous de cette robe ? - Madame, vous ressemblez à une meringue... - Mais, dit Léïa, c'est la dernière mode à la cour... - La dernière mode de quelle année ? - Oh monsieur... - Léïa, je viens de la cour du roi Bilgaitz et, à moins qu'il y ait un très grand décalage entre les deux royaumes, je n'ai vu aucune robe de ce style. Trop de volants, trop blanche, trop... tout... Nouvel essayage, mais Burydan était implacable. Ils dénigraient les vêtures sans ménagement, quand enfin... - Celle ci n'est pas mal. Mais un peu plus décolletée... - Oh monsieur, dit Esmée, ne serait-ce pas indécent ? - Madame, les dieux vous ont donné une poitrine qui est encore, si vous me le permettez, ferme et bien rondie. Alors, pourquoi la cacher ? Une robe un peu plus décolletée, avec un peu de dentelle, laissant voire le haut de vos tétins, mettra en valeur votre gorge, votre cou et votre port de tête... Nouvel essayage et Esmée apparut : - Comme cela ? Burydan se leva et fit le tour de la jeune femme. - Presque. Encore une petite retouche... Burydan prit les bretelles de la robe et les ramena à quelques pouces des épaules. Il sentit Esmée frémir quand il l'effleura. - Voilà, madame, vous êtes tout simplement... parfaite... - Vous êtes sûr ? Cela laisse voir beaucoup de ma charnure et de ma peau... - Madame, vous avez un corps mignard, élancé, la taille fine, les hanches et les tétins bien rondis et votre peau est de lait, avec du rose là où il en faut. Et cette robe met en valeur toutes ces adorables formes. Je vous garantis que la plupart des hautes dames de la cour crèveront de jalousie à voir une si belle femme. Esmée rougit et lapa ces compliments comme petit lait. Les modifications de la robe furent enregistrées et elle serait livrée trois jours plus tard. La robe de Candela fut choisit plus rapidement, une petite robe blanche virginale seyant parfaitement à ses 12 ans. De retour au logis Esmée raconta par le menu et l'archi-menu ses achats à son mari en lui disant l'aide précieuse que Burydan lui avait apporté. Clabaudant à l'infini pendant le dîner sur les parures que elle et sa fille allaient porter pour parfaire leurs tenues, Burydan laissa Dolf écouter sa femme sur le fait que telle ou telle pierre mettait mieux en valeur ses yeux, et gagna sa chambre avec Rhonin. Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - lelivredejeremie - 09-02-2021 Hahaha ! J’ai souri avec Leïa et Obi Wan Kenobi, mais tu m’a eu définitivement à la meringue… MDR ;D Bon, ça passe, finalement, je ne pensais pas que les femmes appréciaient tant de franchise trop directe, mais emballée dans quelques compliments, ça le fait Heureusement que Dolf semble avoir capté les préférences de Burydan, si ça femme lui a rapporté ses paroles exactes, il aurait pu le prendre mal ??? Mmmmh… On est le soir, là… : J’ai prétentieusement pensé qq secondes que le titre était un rappel subliminal pour moi, de ce que tous les goûts sont dans la nature, et effectivement, c’est d’ailleurs mon principe, puis comme j’ai dit, les pratiques inhabituelles éveillent mm mon intérêt (curieux) Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 14-02-2021 Bonjour à tous et aux autres. Merci pour ton com mon renardeau chéri. En tant que ''pratiques inhabituelles'', deux mecs musclés, actifs et un brin dominants, ça te dirait ? ou c'est trop banal pour toi ? tout de suite la suite. Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 14-02-2021 CHAPITRE CXI
''Mea pretiosa'' Burydan se déshabilla rapidement et s'assit au bord du lit. Il se caressa lentement le sexe, le faisant gonfler et durcir. - Eh bien, qu'attends-tu, déshabille toi bébé... Rhonin enleva ses chaussures et ses chaussettes et ôta sa chemise. Il allait baisser son pantalon quand Burydan l'arrêta. - Non, attends. Viens là... Rhonin s'approcha de son maître et se tint debout entre ses cuisses. Burydan le prit par la taille et embrassa son ventre tout doux et tout chaud. Il le lécha lentement en insistant sur le nombril. Il donna des petits coups de langue juste au dessus de la ceinture de son minet, qu'il déboucla. Il dégrafa son pantalon et le laissa tomber à ses cheville. Il pensait voir la jolie bite de Rhonin jaillir, déjà dure, mais elle était mi-molle et pendait entre ses cuisses. - Tu n'as pas envie, ce soir ? - Si... si maître... - Tu sais, si tu n'en as pas envie, tu peux me le dire... - Non, non, c'est pas ça... - Alors quel est le problème ? - Vous... vous ai-je déplu en quelque guise, maître ? - Déplu... non... pourquoi ? - Eh bien, vous avez été faire une course sans moi, et... - Est-il dit qu'un maître doit traîner son esclave partout avec lui ? dit Burydan d'une voix dure. - Non, non, bien sûr maître... pardonnez-moi... - ''Pardonnez moi'' est un peu court. De plus je n'ai aucun ordre à recevoir de toi, esclave ! - Je... je vous prie de bien vouloir m'excuser, maître... - Ce serait trop simple... tu mérites une punition... tu le sais n'est-ce pas... Rhonin comprit très bien et dit : - Oui, maître, j'ai été un vilain garçon et je mérite la fessée... Burydan sourit. - Allez, dit-il en tapotant ses cuisses, viens prendre ta correction... Rhonin s'allongea sur les cuisses de son maître et encaissa les quelques claques que Burydan lui mit. Puis les tapes se changèrent en caresses de plus en plus sensuelles. Burydan caressa tout doucement les adorables petites fesses de son minet et glissa ses doigts entre pour effleurer son œillet. Il l'allongea sur le lit et lui fit l'amour intensément. Trois jours plus tard, Burydan s'éclipsa de nouveau en laissant Rhonin avec Esmée et Candela qui essayaient les robes qu'elles avaient enfin reçues. Il revint une heure plus tard. Quand il entra, il vit un drôlissou de 10 ou 11 ans qui patientait dans le vestibule. Il portait une livrée aux couleurs du roi. - Bonjour, dit le garçon. - Bonjour. - Seriez-vous monsieur Burydan de Malkchour ? - Oui c'est je... - Dans ce cas je dois vous remettre cette missive en main propre... Burydan prit le poulet et regarda le garçon qui attendait, les yeux pleins d'espoir. - Attends-tu une réponse ? - Nullement, monsieur... Burydan comprit et sourit. Il fouilla dans son escarcelle et glissa une pièce dans la petite main du drôlissou. Il regarda la pièce. - Monsieur a du se tromper. Il aura voulu me donner un capokei et m'a donné un simeris... - En effet, sourit Burydan, je me suis trompé. Et je te conseille de filer avant que je ne me rende compte de ma méprise... Après un petit salut et un grand sourire le garçonnet fila comme carreau d'arbalète. Sur le pas du salon, toute la famille Dietriech et Rhonin regardaient Burydan, les yeux brillants de curiosité. Il entra dans le salon, s'assit et ouvrit le pli. Il le lu en silence. Tout le monde était suspendu à ses lèvres. - Hum hum, dit-il. Tout le monde attendait en retenant son souffle. - Mes amis, nous sommes conviés au palais après demain à 10 heures du matin. Dolf rayonnait de fierté, sa femme et sa fille applaudirent et Rhonin sourit. La journée se passa sur les suppositions de tout un chacun : qui allait-on voir, Burydan serait il assez dextre pour battre le maître d'arme du roi, et comment serait habillée sa majesté la reine, etc... Le soir dans le secret de leur chambre, Burydan déshabillait Rhonin pendant que Rhonin déshabillait Burydan. A chaque fois qu'ils dénudaient une parcelle de peau ils la couvraient de baisers brûlants. Rhonin avait enfin reçu ses habits neufs et Burydan le trouvait foutrement sexy avec juste un sous-vêtement blanc. Il adorait glisser les doigts sous la fine étoffe et prendre ses jolies petites fesses à pleines mains ou son sexe dans son poing. Et se faire mordiller sa jolie bite toute dure à travers ce carcan de tissu semblait beaucoup plaire à son petit minet. Une fois nus, Burydan attira son blondinet et l'embrassa passionnément. - Joyeux anniversaire, bébé... - Anniversaire, maître ? - Oui. Tu m'as bien dit que tu ne connaissais pas la date exacte de ta naissance, n'est-ce pas... - En effet maître... - Donc ce sera aujourd'hui. Aujourd'hui, mon petit chéri, tu as 17 ans... - C'est la première fois, maître... la première fois qu'on me souhaite mon anniversaire, et la première fois que vous m'appelez ''mon petit chéri''. - Ça te plaît ? - Beaucoup. Mais... - Mais ? - Mais j'aime tellement quand vous m'appelez ''bébé''. Et j'aime tellement quand vous m'appelez ''esclave''... - Alors joyeux anniversaire mon petit chéri, mon bébé, mon petit esclave... - Merci maître... - Et, comme à chaque anniversaire, tu as droit à un cadeau... - Oh... chic alors... Burydan fouilla dans sa besace et en sortit un écrin noir. Il le tendit à Rhonin - Qu'est-ce... qu'est-ce que c'est ? - Ouvre. Rhonin ouvrit le coffret et resta interdit. - Oh maître... mais c'est... trop... c'est beaucoup trop luxueux pour un esclave... c'est... Burydan lui mit un doigt sur les lèvres et lui fit relever la tête. Il planta ses yeux gris dans les beaux yeux bleus et dit : - Tu sais que tu es plus que ça, n'est-ce pas ? Certes j'adore quand tu te montres docile et obéissant et que tu te plies à tous mes... caprices... et j'adore quand tu m'appelles maître... mais tu sais que tu es bien plus pour moi... tellement plus... Rhonin rougit et resta bouche bée. - Tourne toi bébé. Burydan attacha autour du cou de Rhonin une chaine en astrium avec un pendentif. L'oudjet que Rhonin avait vu chez le joailler. - Et voilà un objet précieux autour du cou de la personne la plus précieuse à mes yeux... Rhonin se retourna et se blottit dans les bras musclés de son maître. Il posa sa tête sur sa poitrine et dit : - Je vous aime, maître... Burydan se figea. Merde, il ne l'avait pas vu venir celle-là. Rhonin n'osait plus bouger et à peine respirer et Burydan ne savait pas quoi faire... Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - lelivredejeremie - 14-02-2021 Aaah ! Enfin un début de déclaration, et forcément, elle pouvait difficilement venir du garçon, c’est Burydan qui (s’) avoue ses sentiments pour lui Ils dépassent clairement la satisfaction sexuelle (mutuelle, il faut accorder ça à l’épéiste) mais il aura attendu pour pouvoir mettre les mots dessus : µ Après, bah, il est p-ê allé un peu plus loin qu’il avait prévu, provoquant celle en retour de Rhonin, et là, on a beau être le meilleur bretteur de Britannia et faire 90kg de muscle, ça déstabilise… Une chaînette bien réelle remplace celle, virtuelle, liée à son statut… Mais vu que Rhonin semble s’en satisfaire, et mm le revendiquer… C’est assez symbolique de l’évolution de leur relation, ou plutôt de la réalisation qu’il en fait, vu qu’elle était déjà bien entamée, là Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - fablelionsilencieux - 15-02-2021 Une déclaration d'amour postée pour la Saint Valentin, beau timing ! Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 21-02-2021 Bonjour à tous et aux autres. Merci pour vos coms mes zamis. Merci mon rô minet, correction effectuée. Et en effet c'était un petit cadeau de Saint Valentin, à défaut de vous faire le même que celui que m'a fait mon blondinet : l'un des plus intenses orgasmes que j'ai jamais pris... par les dieux que j'aime ce mec ! Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 21-02-2021 CHAPITRE CXII
''Confessio'' Rhonin était blotti contre son maître qui s'était figé. Il aurait du se taire, mais il n'avait pas pu. Il était définitivement amoureux de cet homme. Il l'aimait de chaque fibre de son être. Tout lui plaisait chez Burydan. Son corps, évidemment. Lui qui pensait ne pas aimer les hommes et se donnait à eux par obligation, ne pouvait plus se passer de son maître. Ses muscles, sa peau, la chaleur qui en émanait, ses bras musclés dans lesquels il adorait se blottir, ses mains qui le caressaient, ses lèvres douces, sa langue qui s'emmêlait à la sienne avec un telle sensualité, son dos noueux, sa belle chute de reins, ses fesses fermes et musclées, ses cuisses épaisses, ses mollets puissants, ses épaules larges, son ventre bosselé, ses pectoraux énormes et gonflés et sa bite qui le menait toujours vers des sommets de plaisir. Et la douceur et la tendresse dont il faisait preuve quand il lui faisait l'amour... Et il aimait le regarder. Il aimait ses yeux gris profonds. Il aimait quand il les plantait dans les siens. Il aimait son sourire, toujours franc et quelque fois salace. Et ça l'excitait quand il lui souriait comme ça. Ce sourire lui promettait une fantastique partie de sexe. Il aimait l'entendre rire. C'était rare. Burydan riait peu, comme s'il avait vu trop de mauvaises choses pour jamais être heureux. Mais quand il riait, il était encore plus beau. Et surtout il aimait sa façon de le regarder, comme s'il était le plus beau garçon du monde... Burydan était figé. Ces quatre mots l'avaient tétanisé. ''Calme toi Burydan de Malkchour, calme toi...'' se dit-il. Il essaya de remettre ses idées en ordre. Rhonin l'aimait. Bon. Le ton de sa voix lui dit qu'il ne mentait pas. Il lui avait dit qu'il l'aimait comme si c'était une évidence. Et lui ? Aimait-il son petit esclave ? Tout lui plaisait chez Rhonin. Son corps, évidemment. Son joli petit corps fragile, ses muscles à peine dessinés, sa belle petite gueule, plus enfantine mais pas encore tout à fait adulte, ses beaux cheveux dorés, ses lèvres bien ourlées, sa petite langue frétillante, sa peau de lait tellement douce, ses petits tétons roses qu'il adorait faire gonfler et durcir avec sa langue, son ventre velouté et chaud, ses cuisses toutes lisses qu'il adorait sentir s'enrouler autour de ses reins, sa belle bite qu'il adorait prendre dans sa bouche, son petit dos, sa vertigineuse chute de reins, ses adorables fesses, douces et bien rebondies, et son petit trou brûlant, doux, serré et accueillant. Et cette façon qu'il avait de s'abandonner à ses assauts. Sa docilité. Les soupirs, gémissements et cris qu'il poussait quand ils faisaient l'amour. Son petit cri d'agonie au moment de l'orgasme. L'extase sur son visage quand il jouissait. Ses beaux yeux bleus hallucinés quand il prenait son pied. Et cette façon qu'il avait de l'appeler ''maître''... Burydan était paumé. Jamais il n'avait autant aimé être avec un garçon. Jamais il n'avait autant aimé faire l'amour avec un garçon. Même avec Martouf, même avec Raven, jamais il n'avait vécu une telle communion des corps. Avec Darren peut-être, mais bon, c'était Darren... Et puis il y avait tout le reste. La simple présence de Rhonin. Ses grands yeux bleus qui le couvaient presque, cette façon qu'il avait de le regarder, comme si Burydan était le plus bel homme de Genesia. Son petit rire espiègle. Burydan adorait le regarder dormir. Son visage paisible, son corps à l’abandon... il était tellement... trognon... craquant... adorable... Mais l'aimait-il ? Était il lui aussi amoureux ? Amoureux de son petit minet tout mignon ? Il s'était promis, après Raven, de ne plus jamais tomber amoureux... Mais il remarqua quelque chose. Une chose qui ne le trompait pas. Dans tous les moments heureux de sa vie, il ne faisait plus ses cauchemars. Avec Martouf, il ne faisait plus le cauchemar de la mort de Darren. Avec Raven, il ne faisait plus les cauchemars de la mort de Darren et de Martouf. Et depuis qu'il était avec Rhonin, il ne les faisait plus non plus... Alors... Burydan mit deux doigts sous le menton de Rhonin et lui fit relever la tête. Rhonin semblait... inquiet... fébrile... et Burydan lui sourit. Et, comme si c'était une évidence : - Je t'aime Rhonin. Son petit esclave rougit et un immense sourire s'épanouit sur ses lèvres. - Oh, maître... Burydan se pencha en avant et posa ses lèvres sur celles de son blondinet. Les langues se cherchèrent et se caressèrent. Un long, profond, langoureux et amoureux baiser. Petit gémissement de frustration de Rhonin quand son maître rompit ce baiser. Burydan sourit et lui donna trois poutounes tous tendres. - Mais ne te méprends pas, bébé, ce n'est pas parce que tu m'aimes et que je t'aime que ça change quoi que ce soit. Tu es toujours mon petit esclave sexuel... - Oh mais je ne l’envisageais pas autrement, maître... faites moi l'amour... s'il vous plaît... - Tout ce que tu voudras, mon amour, tout ce que tu voudras... Et ils refirent l'amour avec une intensité et un plaisir indicibles. Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - lelivredejeremie - 23-02-2021 C’est finalement pas mal réaliste que les sentiments, ou du moins la réalisation qu’on s’en fait, évoluent à des rythmes différents pour chacun.e, surtout que leur relation est tout de mm inhabituelle. Aussi (déjà dit, srmt), je crois assez à la notion de gay/hétéro pour une personne particulière, sur les niveaux 1 ou 2 de l’échelle de Kinsey, et là, chacun dans son genre, Burydan et Rhonin sont déjà plutôt agréables de compagnie, et un peu à regarder ¯\_(ツ)_/¯ Dans les rapports d’intimité (pas forcément sexuelle), on passe aussi des niveaux, c’est bien un peu angoissant parfois, mais également excitant, et on ne peut pas savoir ce que ça va donner avant de s’être lancé, alors voilà, quoi… C’est encore une fois tout tendre, et ça me va forcément (HS) Plutôt cool le cadeau de St-V de Blondinet, les plus beaux ne sont pas les plus chers, mais ceux qui sont personnalisés, et dont on sait qu’ils feront autant de plaisir à recevoir qu’à donner Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 01-03-2021 Bonjour à tous et aux autres. Merci pour ton com mon renardeau Merci mon rô minet, correction effectuée. Les cadeaux de St Valentin de mon blondinet sont toujours parfaits... enfin, presque toujours... la fois où il m'a offert une cagoule en forme de tête de chien, un plus anal en forme de queue de chien, un collier clouté et une laisse et m'a obligé à japper pendant qu'il me... hum, pardon, je me disperse... Tout de suite, la suite... Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 01-03-2021 CHAPITRE CXIII
''Ab irato'' Ils arrivèrent devant le palais à 9 heures 30. Un garde vint à la rencontre de Burydan. - Je peux vous aider ? - Je suis attendu par le roi... - Et vous êtes ? - Burydan de Malkchour. Le garde consulta une liste. - Ah, oui, l'épéiste ? - Euh... oui... - Et ceux-là, demanda t-il en faisant un signe vers le carrosse de Dolf et vers Rhonin. - Le petit blond, c'est mon page... dans le carrosse c'est Dolf Dietriech et sa famille. Le garde consulta de nouveau sa liste et acquiesça. La grande herse s'ouvrit et ils pénétrèrent dans la cour. Le garde de la porte dit quelques mots à un jeune garçon qui fila comme carreau d'arbalète. Burydan et Rhonin démontèrent et donnèrent les rênes à deux palefreniers. Dolf, Esmée et Candela descendirent du carrosse et le cocher l'amena vers les écuries. - Messieurs, vous devez laisser vos armes ici. Burydan donna son épée et sa dague. Le frère de Dolf, Conan, arriva. - Ah, soyez les très bienvenus. Monsieur mon frère, ravi de vous revoir. Par les dieux, Esmée, vous êtes superbe, vous allez faire tourner la tête de nos beaux seigneurs chamarrés et rendre folles de jalousie nos hautes dames. Mademoiselle ma nièce vous êtes tout aussi belle que madame votre mère. Et voilà donc notre fameux épéiste... Suivez moi, le roi est impatient de vous voir... Rhonin fit une moue adorable quand il vit que Conan ne faisait aucun cas de lui. Burydan sourit et lui ébouriffa les cheveux. - Ne te formalise pas, bébé, tu es important pour moi et c'est le principal... Ils empruntèrent un dédale de couloirs et s'arrêtèrent devant une grande porte blanche rehaussée d'astrium. On entendait des voix derrière. Ils pénétrèrent dans une grande salle. Des dizaines de courtisans clabaudaient à voix forte. Tous se turent en les voyant entrer. La marée humaine s'écarta et ils s'avancèrent vers le fond de la pièce où se trouvaient, assis sur deux trônes, le roi Zuk'Henberg et la reine Mathilde. Trois saluts et révérences plus tard, Conan les présenta : - Sire, permettez moi de vous présenter Monsieur Dolf Dietriech, qui se trouve être mon frère, sa femme Esmée, sa fille Candela et monsieur Burydan de Malkchour, l'épéiste dont je vous ai parlé... - Soyez les bienvenus. Je suis ravi de rencontrer les parents de mon dévoué capitaine des gardes. Et ravi de rencontrer monsieur de Malkchour. Approchez, monsieur. Dolf, Esmée, Candela et Rhonin prirent place parmi les courtisans et Burydan s'approcha du couple royal. Il mit un genou à terre, baisa l'anneau de la main que le roi lui tendit et le bas de la robe de la reine. Il se releva et fit un pas en arrière, avec un profond salut. Le roi tira une lettre de la manche de sa veste. - Mon frère (1) le roi de Mik'Rosoft me dit que vous êtes le meilleur épéiste qu'il n'ait jamais vu... - il se trouve, sire, que le meilleur épéiste qu'il n'ait jamais vu était son maître d'arme Arthas. Et, étant donné que j'ai vaincu ce dernier en duel... - Votre maître était Gershaw de Bélothie... c'est bien cela ? - Oui, sire. - Maître Malikaï ! Le maître d'arme du roi apparu. Malikaï de Wills était grand, mince, avait le visage émacié, le nez en bec d'aigle et un air de morgue incrédible. - Sire ? - Avez-vous entendu parler de Gershaw de Bélothie ? - Jamais, sire. Burydan serra les poings. Cet homme mentait, et il savait très bien pourquoi. - C'est étrange, dit Burydan. Et il s'arrêta net. Parlez sans que le roi ne vous donne la parole ne se faisait pas. Mais Zuk'Henberg ne sembla pas s'en formaliser outre mesure et, en penchant la tête, demanda : - Pourquoi ''étrange'' ? - Il est étrange que votre maître d'arme n'ait jamais entendu parler de Gershaw de Bélothie alors que mon maître a été le seul à vaincre le sien, Asservus de Parum. Malikaï pâlit. - Est-ce vrai, maître Malikaï ? - En effet cela me revient à présent. Ce scélérat de Gershaw de Bélothie a battu mon maître. Par traîtrise et tricherie, évidemment. Burydan serra encore plus les poings. - Gershaw de Bélothie n'a jamais eu besoin de tricher pour battre ses adversaires.Quiconque dit le contraire est un menteur... - Menteur, moi ?! éructa Malikaï, monsieur je vous demande réparation de cet affront et... - Allons, allons, cela suffit ! dit le roi. Maître Malikaï, je vous donne l'occasion de venger votre maître en combattant monsieur de Malkchour. Et nous nous assurerons qu'il ne triche pas. Un valet approcha avec une grande boite dans laquelle se trouvaient deux épées mouchetées. Burydan aurait préféré qu'elles ne le soient pas pour passer la sienne à travers le corps de Malikaï, qui le regardait avec un sourire d'infini mépris. Burydan avait à peine finit son salut que Malikaï se fendait en avant. Il eut juste le temps de parer sa pointe. Les épées cliquetèrent et Burydan détestait cet homme. Son petit sourire le mettait dans une rage folle. Et oser accuser son maître de tricherie... - Calme toi, kohai, lui dit la voix de Gershaw dans sa tête. Burydan se rappela ses enseignements : - Kohai, ne laisse jamais tes sentiments obscurcirent ton jugement. La colère, la peur, la compassion et la pitié ne doivent pas entrer en ligne de compte quand tu combats. Car les erreurs que pourraient te faire commettre ces sentiments, sache que ton adversaire s'en servira... et tu mourras... Burydan se calma donc et se concentra. Malikaï était bon. Très bon même. Mais pas aussi bon que lui. Il ne pouvait pas être meilleur que lui. Perdre contre un autre épéiste, soit, mais pas contre celui-là. Le combat durait depuis déjà un petit moment et Malikaï avait perdu son petit sourire. Lui qui pensait vaincre ce paltoquet en deux coups de cuillère à pot se rendait compte qu'il était doué. Très doué, même. Burydan observait son adversaire et vit une faille de garde. Infime, mais suffisante. C'était le moment de finir le combat. Mais Malikaï accéléra sa chute. Le maître d'arme du roi décida de jouer le tout pour le tout et lui asséna sa botte secrète, la botte de Settlieu. Malheureusement pour lui, Burydan connaissait cette botte, qui n'était pas si secrète, ainsi que sa parade. Burydan para donc la botte du maître d'arme et virevolta. Il se recula de quelques pas devant un Malikaï médusé, et le salua de son épée. - Que se passe-t-il ? demanda le roi. - Sire, répondit Burydan, je suis au regret de vous annoncer que je viens de tuer votre maître d'arme. - Plaît-il ? Burydan désigna le torse de Malikaï où une tache rouge était parfaitement visible au niveau de son sternum. - Non, non, dit Malikaï, hébété, c'est impossible... c'est... il y a eu tricherie... je ne peux avoir perdu... je - Maître Malikaï, nous avons observé et n'y avons vu aucune tricherie, dit le roi. Monsieur de Malkchour vous a vaincu... - Non, c'est... impossible... il... lui... il ne peut m'avoir vaincu... je suis Malikaï de Wills... je ne peux être battu par... par... ça... je veux une revanche... il y a forcément eu tricherie... j'exige une revanche ! - Vous exigez ?!?! dit le roi. Monsieur de Malkchour vous a vaincu en loyal duel, et vous devriez savoir que je déteste les mauvais perdants... - Sire, c'est impossible... je... - Ça suffit ! cria le roi. Maître Malikaï, je vous conseille de vous retirer sur vos terres pendant quelques temps. Je vous ferai mander si j'ai besoin de vous. Malikaï pâlit. Un ordre de ce genre du roi équivalait à une disgrâce dont peu se remettaient. Mais Malikaï eut l'intelligence de ne rien répliquer pour ne pas aggraver son cas. Il fit trois profonds saluts au roi et se retira, mortifié. Une fois qu'il fut sorti, le roi sourit de nouveau et dit : - Bravo, monsieur de Malkchour, votre combat était très plaisant à voir. Et vous regarder ainsi virevolter était un pur ravissement... - Je suis ravi que cette passe d'arme ait plu à votre majesté... - Beaucoup, beaucoup... et d'ailleurs... accepteriez-vous de tirer l'épée contre quelqu'un d'autre ? - Certes. Qui ? - Eh bien... moi... - Ah... dans ce cas, cela dépend... Murmure parmi les courtisans. Une requête du roi équivalait à un ordre et Burydan émettait des conditions... - Et de quoi ? demanda le roi d'une voix sèche. - Faut-il que je laisse gagner votre majesté ? dit Burydan en souriant. Moment de flottement et le roi éclata de rire. - Je vous l'interdis, monsieur de Malkchour. Je veux un duel loyal. - Dans ce cas, dit Burydan. Les deux duellistes se mirent en place. Burydan fit plusieurs passes pour divertir sa majesté, qui tentait tout pour le vaincre, sans succès. Quand il vit que le roi commençait à s'essouffler et à commettre de plus en plus d'erreurs, pour ne pas l’humilier devant les courtisans, Burydan lui fit asséna une botte qui ne lui laissa aucune chance. Le roi, le rouge au joue, la sueur au front et la respiration heurtée, regarda la trace rouge juste au niveau de son cœur. Murmure parmi les courtisans. - Monsieur de Malkchour, dit le roi, vous voilà coupable de régicide... - Vous m'en voyez navré, sire... Le roi sourit et dit d'une voix forte : - Mes amis, ces exercices m'ont donné grand faim... je vous invite à partager une petite collation... j'espère que monsieur de Malkchour ainsi que la famille de mon capitaine accepteront de se joindre à nous... Les espérances du roi étant des ordres, tous passèrent dans une pièce où se trouvaient de grandes tables garnies d'une profusion de mets et de boisson. Burydan, Dolf, Esmée, Candela et Rhonin se servirent. Conan vint les rejoindre pour dire à Burydan que le roi le mandait. (1) Frère : certes Bilgaitz n'était pas le frère de sang du roi Zuk'Henberg. Mais c'est ainsi que les différents rois de Genesia, ainsi que le duc, s'adressaient l'un à l'autre. Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - lelivredejeremie - 02-03-2021 Cool, le combat, mais je n’ai jamais eu de doute sur sa conclusion, l’arrogance des gens cache souvent de l’insécurité, puis quelques faiblesses, il suffit de les repérer puis de piquer où ça fait mal, c’est ma petite botte secrète, qd on n’a pas trop le ‘physique’, il faut avoir le mental : Burydan n’a pas dû faire trop d’efforts pour pousser le maitre d’arme du roi à l’erreur, et à la petite crise de mauvaise foi, qui a sûrement plus déçu Zuk’Henberg de sa part que l’issue même du duel > Mais bon, là c’était plié d’avance, la rencontre la plus problématique était celle avec le roi lui-mm, et le pari consistait à anticiper sa réaction à une défaite, mais il avait montré trop de noblesse d’esprit que pour ne pas respecter les règles de chevalerie qu’il représente au plus haut niveau (hiérarchique, déjà) Là, ‘mon frère’ est juste une convention sociale entre gens de mm niveau, mais le Dux y a-t-il droit ? J’imagine mieux Bilgaitz et Zuk’Henberg parler de lui avec un peu de mépris comme d’un cousin à la mode de Bretagne, entre bâtard et adopté ;D Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Tonton Tim - 02-03-2021 Un petit commentaire en passant ici... l’histoire progresse un peu bien qu’il passent finalement beaucoup de temps au lit ces deux là ( facile quand on est perpétuellement en vacances... et qu’on a une petite fortune à dépenser ) Mais il me semble que les intermèdes de mythologie genesienne se sont fait plus rare... J’ai bien aimé l’épisode du edging et la déclaration d’amour Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 09-03-2021 Bonjour à tous et aux autres. Merci pour vos coms les zamis. Merci mon rô minet, correction faite. En effet mon renardeau, le Duc n'est pas considéré comme suffisamment ''né'' par les autres rois, mais il est le maître d'un puissant état, alors on le tolère avec un brin de mépris. Tu as tout à fait raison Tonton Tim, j'ai un peu délaissé la mythologie. Mais je vais rhabiller cette erreur. Re : GENESIA - récit érotique gay médiéval fantastique. - Moloch - 09-03-2021 CHAPITRE CXIV
''Commercium'' - Monsieur de Malkchour, votre duel avec mon maître d'arme était un pur ravissement pour les yeux. Et comment avez-vous trouvé ma façon de tirer l'épée ? - Plutôt mauvaise, sire... Plusieurs courtisans, qui avaient entendu la question et surtout la réponse, se tournèrent vivement vers lui, les yeux ronds. - Pardon ? dit le roi en rougissant. - Sire, vous commettez de nombreuses erreurs, baissez quant et quant votre garde, vous fendez trop ou pas assez et ne vous concentrez pas suffisamment. Dans un vrai duel je vous aurais tué en trente secondes.... Le roi regarda Burydan, surpris, puis un sourire étira ses lèvres : - C'est... rafraîchissant ? - Quoi donc, sire ? - Votre franchise, monsieur de Malkchour. Vous ne pimpelochez pas vos pensées et ne cherchez à savoir quoi me dire pour me plaire... - J'essaie juste d'être sincère, sire... - C'est bien ce que je dis... donc ma façon de tirer est... pitoyable... - Je n'irai pas jusque là... disons que si vous corrigiez quelques erreurs vous deviendriez un excellent bretteur. - Il me faudrait un nouveau maître d'arme ? - Peut-être, en effet... - Un maître d'arme qui me dirait sans façon là ou je pèche ? - Peut-être en effet... Le roi un un petit sourire en coin. - Un maître d'arme... comme vous en sommes... la place de Malikaï vous attend, messire de Malkchour... - Je suis au regret de devoir refuser, sire... - Plaît-il ? dit le roi. - Sire, j'ai promis à mon maître, sur son lit de mort, de n’enseigner l'épée qu'à celui qui deviendrait mon élève. Mon seul élève. Alors, à moins que votre majesté ne souhaite renoncer au trône pour devenir épéiste... Le roi n'avait pas l'habitude qu'on lui dise non. - C'est inhabituel qu'on refuse ce genre de proposition... surtout quand on sait les titres et pécunes qui vont avec la charge de maître d'arme du roi... mais je respecte un homme qui tient sa parole. C'est de plus en plus rare de nos jours... Burydan fit un profond salut au roi. - Où gîtez vous, messire de Malkchour ? - Le frère de votre capitaine as eu la gentillesse de m’accueillir. - Et vous restez... - Encore un ou deux jours, sire, je suis sur le départir pour Haï'Fone. - Et vous mesurez au maître d'arme de mon frère le roi Mac'intosh ? - En effet, sire... - Messire de Malkchour, rendez moi un service... - Ordonnez sire... - Ne partez que dans trois jours... - Euh... très bien... dit Burydan, déconcerté par cette étrange demande. - Et présentez moi le frère du capitaine des mes gardes... Burydan avisa Dolf et sa famille qui, dans un coin, totalement ignorés par les courtisans, se morfondaient. Burydan leur fit signe d'approcher. Dolf rougit, Candela blêmit, la respiration d'Esmée devint chaotique et Rhonin écarquilla les yeux. Dolf et Rhonin se génuflexèrent, Esmée et Candela firent une très belle révérence. - Sire, dit Burydan, j'ai le plaisir de vous présentez monsieur Dolf Dietriech, sa femme Esmée, sa fille Candela... et ce petit blond est mon page, Rhonin... - Soyez les très bienvenus. Monsieur Dietriech, votre frère est un fidèle serviteur depuis des années et je suis sûr que vous même êtes un loyal sujet... Quel métier exercez-vous ? - Je suis marchand, sire... - Marchand ? Comme c'est pittoresque... et que vendez-vous ? - Je suis un importateur de produits exotiques... - C'est à dire ? - C'est à dire, sire, que j'achète des produits étrangers de toute sorte dans tout Genesia et les revends ici... - Vraiment ? Ma mie, avez-vous ouï ? La reine, en grande discussion avec quatre hautes dames, se dirigea avec grâce vers son royal époux : - Quoi donc, mon ami ? - Monsieur Dietriech, le frère du capitaine de ma garde, est un importateur de produits exotiques... venant de tout Genesia... vous qui êtes friande de ces articles... Le reine posa un milliers de question à Dolf, lui demandant s'il possédait tel ou tel article qu'elle désespérait de trouver et, comme Oli', Dolf semblait on ne peut mieux achalandé. La reine, ravie, s’adressa à son mari : - Mon ami, je ne comprends pas pourquoi monsieur Dietriech ne fait pas partie de nos fournisseurs... Il a tout... - Je ne comprends pas non plus... monsieur de Genièvre ! Un homme aussi haut que large approcha. - Sire ? - Ah, monsieur mon intendant, avez-vous entendu parler de la boutique de monsieur Dietriech ? - Oui, sire. - Et qu’en dit-on ? - Que des bonnes choses, sire, notamment que l'on peut y trouver à peu près tout ce qu'on désire et qu'on ne trouve pas ailleurs... - Et pourtant monsieur Dietriech n'est pas un des fournisseurs du palais... - Sire, dit monsieur de Genièvre, mal à l'aise, il y a tellement de fournisseurs que... - ...que monsieur Dietriech ne vous a pas suffisamment graissé le poignet (1) pour devenir un fournisseur officiel... - Oh, sire... - Mais voilà une erreur que nous allons rhabiller. Monsieur Dietriech, sa gracieuse majesté la reine et moi-même ne tarderons pas à vous rendre visite dans votre boutique... Le roi avait dit ça d'une voix forte. Murmures parmi les courtisans. Dolf remercia le roi et la reine et à peine s'était-il éloigné un petit qu'une marée de courtisans déferla sur lui pour savoir où se trouvait sa boutique, car les hauts seigneurs doivent se fournir là où se fournit le roi. Burydan laissa Dolf à ses affaires et slaloma entres les courtisans et les hautes dames, remarquant quelques œillades assassines de ces archi-coquettes. Rhonin, cheminant aux côtés de son maître, ne perdait par une miette du spectacle de tous ces hommes et de toutes ces femmes aux beaux habits, aux beaux bijoux et tellement enflés d'eux-même qu'ils étaient sans doute sur le point d'éclater... Voyant que Dolf était enfin délivré de ses futurs nouveaux clients, Burydan décida qu'il était tant de partir. Ils se présentèrent tous devant le couple royal pour quérir leur congé. Génuflexion, baisers sur l'anneau du roi et sur le bas de la robe de la reine, trois profonds saluts à reculons et ils sortirent enfin du palais et retournèrent au logis. A peine arrivés, Dolf donna une forte brassée à Burydan. - Oh merci, merci, merci mon ami. Le roi va devenir un de mes clients. Et les hauts seigneurs de la cour aussi. Et les bourgeois étoffés, voyant toute la cour défiler chez moi, vont y venir aussi. Burydan de Malkchour, tu viens de faire de moi le plus heureux des hommes... - Je croyais que c'était de m'avoir épousée qui faisait de vous le plus heureux des hommes, dit Esmée avec une moue. - Ma mie, pardonnez moi. Vous avoir comme épouse est la plus belle chose qui me soit arrivé. Et grâce à Burydan, je pourrai vous montrer mon affection en vous couvrant de cadeaux somptueux... Esmée sourit. Burydan et Rhonin se promenèrent dans Inst'Agramm toute la journée, revinrent pour le dîner et montèrent dans leur chambre. (1) Graisser le poignet : vieil utopien, synonyme de ''graisser la patte'', donner un pot de vin. |