Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12) +--- Sujet : Entre ombre et lumière (gay, ados, terminé) (/showthread.php?tid=68) |
Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 04-02-2021 Bonjour, Si Roger le journaliste fait un papier qui explique cette espèce d'omerta qui règne dans le milieu de la gendarmerie et du père de Julien, sur la façon d'éduquer les enfants de manière forte à très forte, cela fera plus que probablement pencher la balance du non côté, soit du côté de Julien et de ses frères. Merci [member=201]inny-2[/member] Philou Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 05-02-2021 Diable! Si la presse nationale relaie "la Gazette", ça va faire du «schproum» dans le Landerneau gendarmique départemental et dans la ville où résident Julien, ses frères et sa mère, ses potes du lycée...Mais j'ai bien peur que si l'anonymat est respecté dans un premier temps, il faudra bien qu'un juge s'en mêle, convoque les trois mineurs qui ont raconté et entende les trois frères ainsi que leur chère mère . Dira-t-elle qu'elle aime toujours autant "son Julien"? Là encore, l'amour parviendra-t-il à surmonter ce qui s'est passé? Les frères de Juju, qui ignoraient ses tendances humaines, vont-ils eux aussi, lui«pardonner» sa révélation qui a provoqué le décès de leur père-bourreau qu'ils exècrent? Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 05-02-2021 Laurent va "merveilleusement bien", et Yann souffre, parce qu'il ne peut pas s’afficher avec l'homme qu'il aime. C'est comme le verre à moitié vide ou à moitié plein, il y a les gens qui voient le mauvais côté des choses et ceux qui voient le bon côté, et qui, dans la même situation sont heureux ou malheureux en fonction de leurs dispositions personnelles. On a déjà vu que pour Yann ça va mal tourner, et Laurent va se trouver un nouveau mec avec qui il pourra probablement trouver le bonheur. Quant à ce que les deux gars on pu raconter de si intéressant au journaliste, j'ai un peu de mal à l'imaginer : le père de Julien était d'une autorité épouvantable, il battait ses fils (mais plus ils grandissent et plus ça devient dur), mais apparemment il ne leur faisait pas de marques, il ne les blessait pas. Il est mort d'un accident cardiaque dans le cadre d'une dispute domestique. L'affaire est malheureusement d'une banalité affligeante. Comme d'habitude, le journaliste veut faire parler de lui et s'imagine qu'il tient un scoop. Pas très convaincant, malheureusement. Merci, Inny-2. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 05-02-2021 10 - Tous : Comme un lundi Lundi 3 juin Franck Je regarde mon courrier. Des factures. Je pose les enveloppes de côté et prends la Gazette. L'article en première page attire mon attention. Un drame familial révèle les noirs secrets de notre ville La gendarmerie complice Vendredi soir, Marc Serguenec, père de trois enfants, est décédé d'une crise cardiaque alors qu'il tentait de tuer le cadet de ses fils, Julien, en l'étranglant. Cet homme violent, ancien champion de lutte, battait ses enfants depuis des années, sans qu'ils puissent se défendre... - Hein ? - Qu'est-ce qu'il y a, me demande Kévin. - Merde, ils parlent de Julien... C'est terrible. Kévin se penche sur le journal et commence à lire tandis que je continue l'article. ...selon les propres paroles du père, les gendarmes, qui étaient ses amis très proches, se vantaient auprès de lui de faire pareil avec ses enfants. Mensonges destinés à les empêcher de porter plainte, pourrait-on penser ? Voire. Car une enquête poussée a révélé bien des faits troublants... - Il y va fort, le journaliste. - Lis la suite... Je continue à lire et passe à la page trois... ...cependant, des témoignages concordants ont révélé toute l'histoire.... - Qui peut bien avoir su ce qui se passait ? - J'ai bien une petite idée sur la question... - Bon sang, ça va faire du bruit, ça ! - Tu peux le dire. Hum. Ce soir, je vais avoir une petite conversation avec Laurent. Laurent - Mais c'est terrible ça ! Pauvre Julien ! - Ouais, maman. Seul son ami Fabien a pu le voir, je ne sais pas comment. - Ça ne va pas se passer comme ça, je peux te le dire ! - Oui, c'est véritablement honteux ! Renchérit mon père. Ne t'en fais pas pour Julien, il est hors de question que ces salauds s'en tirent comme ça. - Euh... Qu'est-ce que vous comptez faire ? Yann - Je n'arrive pas à y croire ! Ces journalistes racontent vraiment n'importe quoi. - C'est la vérité, maman ! Je connais bien Julien, et il est bien à l'hôpital en ce moment. On a parlé avec les voisins, je peux te dire que c'est vraiment ce qui s'est passé. - Mais c'est... mais c'est affreux ! - Oui... Tout le monde était au courant, mais laissait faire... parce que c'est plus simple de ne rien faire. - La bonté se perd en ce monde... Mais il serait intolérable de rester sans rien faire. Ils disent dans le journal que ce pauvre Julien est retenu à l'hôpital, privé du soutien de sa famille et de ses amis par ces monstres de gendarmes ! - Oui, dit mon père, tu as tout à fait raison. Nous allons contacter les membres de la paroisse et faire bouger les choses. - Alors là, si vous faites ça, dis-je, je serais vraiment fier de vous ! David Mes parents sont sortis assez furibards. Je plains les gendarmes. Je finis mon petit déjeuner, prends mes affaires et sors pour rejoindre le lycée. Inutile d'être devin pour deviner l'ambiance qui va y régner. Ça va discuter ferme aujourd'hui... Ça ne loupe pas, les élèves sont attroupés et parlent à tout va. Je louvoie entre les groupes et passe dans le dos de Thierry, qui discute avec sa bande. - Je sais pas qui a tout balancé... Sûrement ce connard de Julien ! À cause de ce crétin, mon père était fou de rage. Je vais le crever ! Je me retourne vers lui... Merde... c'est vrai que son père est gendarme. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 05-02-2021 Bonjour, L'article a l'effet d'une bombe! Personne n'y crois mais pour certains les faits sont semble-t-il avérés. Triste sort pour Julien qui est privé de visite. Y aura-t-il des personnes qui vont apporter leurs témoignages pour corroborer l'omerta faites autour de ces pères violents? Merci [member=201]inny-2[/member] Philou Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 06-02-2021 Le récit sombre un peu dans le n'importe quoi... Que le journaliste veuille monter en épingle un triste drame familial comme il y en a tant, pourquoi pas, mais, si son dossier ne repose que sur les témoignages anonymes de Yann et Laurent, qui ne sont même pas des témoins directs de ce qui s'est passé, il relève clairement de la diffamation, voire dénonciation calomnieuse, qui peut être punie jusqu'à 5 ans de prison et 45000 € d'amende ! Il aura du mal à retrouver du boulot par la suite... Merci, Inny-2. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 06-02-2021 D'un autre coté, si un juge se saisissait de l'affaire, la moindre des choses serait d'interroger les trois frères. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 06-02-2021 11 - Tous : Conséquences d'une révélation David Et zut... Thierry la terreur a un père qui est directement affecté par ce que nous avons fait. Et du coup, il rameute sa bande pour casser du Julien. Je ferais mieux de rester derrière lui pour écouter. - Tu veux qu'on s'occupe de lui quand il sortira ? - Pfff, j'aimerais bien, mais mon père veut pas qu'il y ait plus d'histoires. Mais je te jure, s'il perd son boulot à cause de ça, je le tue de mes propres mains. - Y a pas de raison, non ? Il t'a pas battu ton père. - Ce sont des putains de mensonges ! Des conneries. Julien devrait garder profil bas, lui aussi... Je vois alors qu'arrivent Laurent et Yann, et pars les rejoindre. - Salut, éloignons-nous un peu. Je les met au courant de ce que je viens d'apprendre, et ils sont visiblement atterrés. - Merde, dit Laurent, je n'y avais pas pensé, à Thierry. - J'en parlerai à mes parents, dit Yann. Ils font bouger toute la paroisse là. - Les miens aussi bougent, dis-je. - Pareil, dit Laurent. Nous échangeons des sourires. Nos liens d'amitié ont rapproché nos familles. Les cours passent interminablement. Nous nous torturons les neurones en chœur en philosophie. Quelle est la plus belle des vertus, l'amour ou l'amitié ? - C'est de l'acharnement, commente Laurent lorsque nous ressortons. Ils pourraient nous laisser réviser. Yann approuve vigoureusement. Nous quittons le lycée pour manger chez Laurent. Nous avons laissé des messages à nos familles respectives pour les informer de l'évolution de la situation. - On a peut-être fait une erreur en révélant tout à ce journaliste. - Peut-être, ou peut-être pas. Nous regardons les actualités, et entendons parler de notre petite ville et de l'affaire qui défraie la chronique, ce qui est bien une première dans sa paisible histoire. Une enquête va être menée, apprenons-nous. - Une bonne chose. - Oui, il était plus que temps. - En attendant, il reste à protéger Julien. - Je vais parler à Michel, dit Yann. - Tu crois qu'il t'écoutera ? - Je pense, oui. On s'entend bien tous les deux. - Ça, j'arriverai jamais à le comprendre. Y a pas plus différents, plus opposés que vous deux. - C'est peut-être la raison. Je regarde Laurent, qui hausse les épaules, renonçant à comprendre, lui aussi. Laurent Je monte dans ma chambre regarder si j'ai reçu des messages. Il y en a un de Yann, j'ai dû le rater de peu ce matin. Je veux poser ma tête sur ton épaule Fermer les yeux Imaginer que le temps s'arrête Ou qu'il nous appartient Je veux, dans tes cheveux blonds, M'enfuir à jamais Et sur ton cou, Au passage de mes lèvres, Sentir ta peau Doucement Lentement Enfuir la mémoire de mes peines Ma tristesse Là Au petit creux de ton épaule Entre la douceur de ta peau Et les caresses de ta blondeur Vertigineuse Illumineuse Je souris en repensant à ce merveilleux réveil, samedi dernier. Je m'assurerai que mon amour sache à quel point j'apprécie cette petite attention. Yann Je me sépare bien à regret des lèvres de Laurent lorsque David nous rappelle pour la troisième fois. Il est temps de revenir en cours. Je jette un coup d'œil à notre ami mais il a son habituel sourire amical. Le temps a beau passer, je ne m'habitue toujours pas à voir des gens considérer notre amour le plus normalement du monde. Je lui donne une tape sur l'épaule tandis que Laurent verrouille la porte. - Bon, dépêchons-nous. - Le dernier arrivé paiera les glaces ce soir, dis-je. - Non ! Répondent-ils en chœur. À ce jeu-là, tu ne risques pas de perdre. - Vous me faites de la peine, là. Moi qui me voyais déjà déguster une glace gratuite. - Tu rêves ! - Arrêtez, c'est cruel de parler de glaces par cette chaleur alors qu'on n'a pas le temps d'en déguster une. - Ce soir. - Oui... - Ça va être long. Julien - Bonjour, comment allons-nous, aujourd'hui, dit Fabien en entrant dans ma chambre. J'ouvre de grands yeux en le voyant, mais attends que la porte se referme avant de souffler: - Je t'avais dit de ne pas revenir ! - Il y a du nouveau, figure-toi. - Quoi ? - Si tu me pose la question, c'est que tu ne regarde pas les actualités. - Tu vois un téléviseur, ici ? - Bon, je t'ai apporté un journal, dit-il. Je regarde sa main plonger sous sa blouse. Une part de moi aimerait en faire autant. Mais ce n'est pas un journal que j'aurais ressorti... Oh là, il faut que je sorte de cet hôpital ou je vais perdre la tête, moi. Mon regard se pose sur le titre en première page. Puis sur le sous-titre. - Quoi ? - C'est dans tous les journaux. Je relève mes yeux de la Gazette. - Il n'y a qu'un journal, ici. - Non, je parle des autres journaux. Dans tout le pays. Et à la télé. - Hein ? C'est une blague ? La porte s'ouvre, nous faisant sursauter. - Bonjour, je suis Georges Drullier, avocat. Les Laugier m'ont demandé de passer vous voir. Je regarde Fabien le saluer et sortir. - Les Laugier ? Ah, oui, c'est le nom de Yann ! Euh... il m'envoie un avocat ? - Oh, non, pas lui. Jean-Jacques et Marie - ses parents - sont des membres actifs de la paroisse, et de très bons amis. - C'est très gentil de leur part, mais je... - Je sais. Aucune importance, voyez-vous. Étant donné le drame terrible dans lequel est plongé votre famille, et notre petite ville, toute la paroisse a contribué... - Quoi ? - ...à la mesure de ses possibilités. - Mais je ne peux pas accepter... - Voulez-vous voir vos frères et vous-même être libérés ? - Bon... - Et qu'est-ce qui vous interdit, à l'avenir, de rembourser ceux qui vous ont aidé ? - Vous avez raison. Mais je suis vraiment étonné, je ne pensais pas voir une communauté si active. J'ai tellement l'habitude de voir les gens laisser les autres à leur malheur. - C'était le cas avant l'arrivée des Laugier dans notre ville. C'est eux qui ont changé les choses. Oh, l'indifférence continue à régner en maître, mais au moins pouvons-nous donner l'exemple par nos actions et espérer qu'il incitera d'autres personnes à agir. - C'est bien. - Oui. Et maintenant... - Pourquoi est-ce que j'aurais besoin d'un avocat ? - Vous devriez peut-être commencer par lire ce journal, histoire de saisir la situation... Parce que vos ennuis ne font que commencer. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - emmanolife - 06-02-2021 Julien n'a rien compris. Moi non plus d'ailleurs. Mais mon cas est pire, je pense qu'il n'y a rien à comprendre... D'ailleurs l'auteur se garde bien de nous expliquer le problème... Merci, Inny-2. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 07-02-2021 Bonjour, Laurent et Yann s'aiment. Yann adresse même un poème à Laurent! Les journaux, la presse radio et télé s'emparent de "l'affaire". Toute la France est au courant de ce drame. Julien est mis au courant par Fabien qui lui apporte le journal local. Un avocat a été choisi par les parents de Yann, au nom des membres actifs de la paroisse pour prendre la défense de Yann et de ses deux frères. Qu'y a-t-il exactement dans les coupures de presse? Julien est-il en danger? Thierry et / ou ses parents pourrai(en)t-il(s) s'en prendre à Julien? Merci [member=201]inny-2[/member] Philou Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - KLO7514 - 07-02-2021 Dès qu'il y a sévices contre des enfants, des ados... ça remue les foules. Reste à savoir si les propos entendus seront des preuves suffisantes en dehors des déclarations des propres enfants, eux "aux premières loges". Quant à la "non action" de la brigade de gendarmerie du secteur, là encore il faudra la prouver. Dure perspective pour les "plaignants" qui peuvent tout à fait se constituer partie civile, d'où les conseils d'un avocat..."paroissial"!(Merci "les Laugier"). Et sans compter sur le gentil Thierry qui envisage d'attendre Juju "au coin du bois". Je ne vois toujours pas le rapport avec l'amnésie de Yannick qui a duré huit longues années. Nous en saurons plus dans quelques jours, si notre cher «intermédiaire» Inny-2 garde ses souvenirs présents... Re : Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 07-02-2021 (07-02-2021, 04:08 PM)KLO7514 link a écrit : Je ne vois toujours pas le rapport avec l'amnésie de Yannick qui a duré huit longues années. Elle viendra vers la fin de l'histoire. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 07-02-2021 12 - Yann : Les secrets de Michel J'ai quitté mes amis après dégustation d'une savoureuse glace pistache-noisettes pour retrouver Michel. Ça fait longtemps que je n'ai pas remis les pieds dans sa piaule. - Salut, Michel. - Salut, Yann ! Je commençais à me demander si tu allais revenir un jour ici. - J'ai dû régler certaines choses. - Comme redevenir un gentil garçon ? - Y a de ça. - J'y crois pas. T'avais la porte de la liberté grande ouverte devant toi et tu l'as fermée. Ça t'a fait si peur que ça ? - La porte est pas fermée à clé, Michel. Je n'étais tout simplement pas prêt. - Eh bien, espérons que tu parvienne à la rouvrir un jour. - Sans problème. Mais j'étais venu te parler d'autre chose. - Oui ? - Thierry... Il n'a pas vraiment l'intention de s'en prendre à Julien ? - Tu plaisantes ? Si son père ne lui avait pas dit de ne pas s'en mêler, il irait l'attendre à la sortie de l'hôpital pour le coller au mur et le cogner jusqu'à ce qu'il y retourne. - Mais pourquoi ? Il n'y est pour rien ! - Pour rien ? C'est à cause de lui que toute cette affaire merdique a éclaté ! - C'est pas lui qui a parlé ! Tu as lu le journal ? L'article dit qu'il n'a plus prononcé un seul mot depuis l'agression. - Alors qui ? Ses frères ? Thierry ne va pas perdre son temps à les chercher. Il se fiche d'ailleurs que Julien soit responsable ou non. Il a décidé que c'était lui, point final. - Tu ne peux pas lui faire entendre raison ? - Tu plaisantes ou quoi ? - Essaie, pour moi. Julien est mon ami, c'est un gars super qui n'a jamais fait de mal à une mouche. - Non, tu ne comprends pas, là. Dit Michel, effaré. Toi, t'es un gars gentil, un peu bagarreur quand on le pousse, mais ça va pas plus loin. Thierry, lui, il est ce que tu ne seras jamais. C'est un tueur. Si je le contredis, il se défoulera sur moi. Je suis plus en sécurité de son côté que du tien, désolé. Je suis un tueur, moi aussi, mais pas dans la même catégorie. - Qu'est-ce que tu racontes ? Tu as tué quelqu'un ? - Non, mais je rêve de le faire. - Pardon ? - J'en rêve toute les nuits, Yann. Je secoue la tête, incrédule. - Mais tu plaisantes ou quoi ? - Non, je ne suis pas un psychopathe ou quoi. Je veux juste... - Quoi ? Il regarde dans le vide, un moment, puis détourne la tête. - Rien. Je ne veux pas en parler. Passe-moi une bière, s'il te plaît. On crève de chaud. - Tiens. - Merci. T'en prends pas ? - Non, j'ai arrêté. - Je rêve. Ne me fais pas honte, Yann, prends-en une avec moi. - C'est moi qui me... Je regarde sa tête dégoûtée. - Bon, mais juste une. - Aaah. Tu commençais à m'inquiéter. - Et Thierry, c'est quel genre de tueur ? Lui dis-je en lui repassant une nouvelle bière. - Il a besoin de se faire respecter, tu vois ? Il joue les durs au lycée, mais à la maison, c'est pas la même chose. C'est jamais la même chose à la maison... Enfin... Quoi qu'il fasse, aux yeux de son père, c'est un moins que rien, un bon à rien. Un déchet. - Alors il cherche au lycée le respect qu'il n'a pas chez lui ? - Ça doit être ça, hein ? Mais il s'en fiche du lycée. C'est de son père qu'il veut le respect. Mais il l'aura pas. Son père est une épave, il ne reconnaîtra jamais la moindre qualité à un fils qu'il déteste. - C'est triste. Mais en quoi ça ferait de lui un tueur ? - Tu ne comprends pas ? Tu imagines, chaque jour de ta vie, ne recevoir que des reproches de ton père ? L'entendre dire qu'on n'est rien d'autre qu'une erreur ? Je passais devant chez lui, un jour, et j'ai entendu son père lui dire qu'il n'était rien d'autre que le résultat d'une capote qui s'était déchirée et d'une mère imbécile qui l'avait gardé. - Merde... - Ouais, hein ? Tu peux imaginer la rage qu'il a en lui ? Le problème c'est qu'il ne la dirige pas contre la bonne cible. Tu disais que c'était triste ? La véritable tristesse, dans tout ça, c'est qu'il aime son père. - Mais comment peut-il l'aimer ? - Tu as envie de lui poser la question ? T'es bien jeune pour mourir. Pfff. Il reste de la bière ? - Plein. - Reprends-en une. Eh, mais t'as toujours pas fini la tienne depuis tout à l'heure ? - Et chez toi ? Ton père, il te traite bien ? - C'est mon beau-père. Un gars bien. Je lui fous la paix, il me fout la paix. Mon père... il est en prison, puisse-t-il y pourrir pour le restant de ses jours. Mais si il sort... Si jamais il sort... - Quoi ? - Je serai là. Je l'attendrai et je le buterai. - Mais pourquoi ça ? - J'ai pas envie d'en parler, OK ? - OK... Autant changer de sujet... - Ça va bientôt être la fin. Adieu le lycée. Adieu miss horreur 2002. - Cette chère prof de maths... tu sais bien qu'elle est modeste. Horreur est un bien trop grand compliment pour elle. - Hé-hé ! Oui, en effet. Adieu le prof de gym... - Pourquoi ça ? - Ne me dis pas que tu n'as rien remarqué ? - Remarqué quoi ? - Que c'est un pédé, bien sûr. - Lui ? Mais à quoi tu vois ça ? - Au prochain cours, regarde comment il nous mate. - Euh... il nous surveille, Michel. C'est un prof. De sport. - Non, regarde-le bien, ce salopard. Tu verras. - Mais qu'est-ce que t'as contre les gay ? Il ouvre de grands yeux incrédules. - Ce que j'ai contre... tu plaisantes ou quoi ? - Bah, qu'est-ce que tu leur reproche ? - Mais c'est des... des animaux ! Des pervers ! On devrait les enfermer ! Les tuer ! - Attends, mais tu racontes quoi là ? Qu'est-ce qui te fait dire une chose pareille ? - Mais je le sais ! - Tu sais ? Quoi ? Ils t'ont fait quelque chose ? Non ! Rien du tout. Alors ne... - NE DIS PAS QU'ILS NE M'ONT RIEN FAIT ! Je sursaute et le regarde, ébahi, totalement pris par surprise par sa réaction. Il se dresse devant moi, haletant, le visage rouge. - Ne parle pas de ce que tu ne connais pas ! Tu ne sais rien ! Tu vis ta petite vie tranquille de gentil garçon, mais tu ne sais rien ! - Explique-toi... - Tu veux savoir ? Tu veux savoir quel genre de monstre c'est ? Il me regarde, hésitant entre colère et prudence. - Écoute, je sais que certains sont des salauds, mais il ne faut pas généra... - T'as été violé ? Est-ce que t'as été violé, hein ? Tu chanterais une autre chanson si c'était le cas ! Je sens un nœud se serrer dans ma gorge. Je sais ce qu'il ressent... - Oui, si tu veux savoir. Il ouvre de grands yeux. Il ne s'attendait pas à une réponse pareille. - Et tu... tu oses me demander ce que j'ai contre les gay ? Mais t'es frappé ou quoi ? Me dis pas que t'as aimé ça ! - Non, bien sûr que non ! - Et combien de fois tu l'as été, hein ?! - Une fois... - Trois ans ! Pendant trois ans j'ai subi mon père et son copain ! - Oh, mon dieu... Michel... - Ah, tais-toi ! Je ne veux pas de ta pitié ! Pauvre gars... Je ne pourrai jamais lui faire entendre raison après le calvaire qu'il a vécu. Mieux vaut détourner ses soupçons ou je ne sortirai pas d'ici sans me battre. - Je te comprends pas. Tu lui as pardonné, à ton violeur ? Comment est-ce que tu peux ne pas les détester ? Oups, ça commence... - Mais je déteste les salauds qui font ce genre de choses ! - Alors ? Pourquoi tu m'as posé la question ? - J'étais curieux... Je voulais savoir ce qu'il en était pour toi. Il me regarde d'un air soupçonneux, me mettant très mal à l'aise. Je retiens un soupir de soulagement lorsqu'il baisse la tête. - Je préfère qu'on ne revienne pas sur ce sujet. - Oui, dis-je. - Et que je n'entende pas parler de cette histoire... - Ça va pas ? Je n'ai pas plus envie d'entendre parler de la mienne. Je termine ma bière histoire de me donner une contenance. - Je suis désolé, je n'aurais jamais dû en parler. - Ouais... mais j'aurais ma vengeance, je te le jure. Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - Philou0033 - 08-02-2021 Bonjour, Alors là le Michel, on peut comprendre qu'il soit un tantinet plein de rage et de mépris. Il garde un très lord secret, soit le fait d'avoir été violé durant trois ans par son père et le copain de celui-ci! Yann fait bien de ne plus en parler car ça risque de chauffer si Michel pense qu'il est gay! Il est clair que Yann n'a rien à attendre de Michel, il ne bougera pas! Merci [member=201]inny-2[/member] Philou Re : Entre ombre et lumière (gay, ados) - inny-2 - 08-02-2021 13 - Tous : Explications Laurent Je referme mon livre en poussant un soupir. Marre des révisions. Même s'il ne reste plus que dix jours avant la première épreuve... Mais j'ai du mal à me concentrer. Je pense sans cesse à Yann et à Julien. Yann... Plus le temps passe et plus je t'aime... et plus j'ai peur de te perdre. Tant de choses peuvent mal tourner... Pourquoi a-t-il fallu que tu aies de tels parents ? Julien... J'espère que tu vas bien. J'espère que nous n'avons pas fait une erreur en révélant la vérité. Courage... Je reviens à mon ordinateur et constate que j'ai un nouveau message de Fabien. J'entends qu'on sonne, je me demande qui peut bien nous rendre visite ce soir. Laurent, J'ai revu Julien un petit moment, mais j'ai dû partir, un avocat est venu le voir. J'essaierai d'en savoir plus plus tard. Amitiés, Fabien - Un avocat ? Pfff.... j'ai hâte d'en apprendre plus. On frappe à ma porte. - Oui ? - C'est Franck. - Entre ! Je serre la main de mon ami avec plaisir. - Ça va ? - Ça pourrait aller mieux... Dis-moi, es-ce que tu saurais qui a raconté toutes ces histoires aux journaux ? - Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? - Parce que je plains le pauvre gars qui a sorti une histoire aussi énorme. Je n'ose pas imaginer le procès en diffamation qu'il va avoir. - Ah... Euh... Je suppose qu'il n'a pas dû y penser... - Oui, hein ? Reste à espérer que l'enquête officielle déterrera quelques squelettes dans les placards, même si j'ai des doutes, parce que je ne donne pas cher de sa peau, sinon. - Oui... On peut l'espérer... - T'as pas l'air bien, Laurent, quelque chose t'inquiète ? C'est toi, hein ? - Comment as-tu deviné ? - Qui aurait pu tout révéler sur lui, sinon son ami le plus proche ? Mais tu t'es vraiment mis dans la merde, là. - Pfff... J'avais pas besoin d'angoisses supplémentaires. - Qu'est-ce qu'il t'arrive d'autre ? Je lui montre le mail de Fabien. - J'espère que tu en auras un aussi, d'avocat... et qu'il sera bon. - Reste à espérer que le journaliste tiendra sa langue... - Ouaip. Bon, je serais bien resté, mais j'ai des trucs à régler... Au revoir, Laurent, je croise les doigts. - Merci... Je le regarde partir, et reste un moment à regarder la porte, les pensées dérivant sur ce que m'a dit Franck. Après avoir mangé, je jette un œil sur mon ordinateur. Pas de nouveau message. Je retourne en soupirant à mes révisions. Yann Je rentre chez moi, le moral en berne. Non seulement je n'ai rien pu obtenir pour Julien, mais en plus, j'en sais maintenant plus sur Michel que je n'aurais voulu en savoir. Et lui sur moi... Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça ? Pfff. Michel ne pourra jamais entendre raison, après ce qu'il a vécu, il lui faut un exutoire à sa douleur, tout comme Thierry d'ailleurs. C'est triste qu'ils n'aient pas pu surmonter leurs souffrances. Et maintenant... J'espère que je ne lui ai pas donné de soupçons. Il ne manquerait plus que ça. Enfin, je n'y peux rien pour le moment. Le mieux que j'aie à faire, c'est de m'abrutir de révisions... Si je parviens à me concentrer dessus. David Je range mes livres et cahiers après un bref survol. Je n'ai aucune inquiétude quand à mon bac. Si j'avais voulu, je l'aurais eu à 14 ans et je serais depuis à la fac. Mais à quoi bon ? Combien d'amis un jeune ado de quatorze ans se fait au milieu d'adultes ? Pas beaucoup, m'est avis. C'est pourquoi j'ai refusé de sauter plus de classes. Qu'on me laisse vivre ma vie. Mais merde, qu'est-ce qui se passe avec Pascale ? Je regarde ma chambre en soupirant, puis décide de faire un tour dehors après manger. Genre, vers chez Pascale. |