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Brèves petites aventures... - Version imprimable

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Re : Brèves petites aventures... - Nostalgique - 04-03-2021

Voici le début d'une nouvelle brève histoire qui, j'espère vous satisfera...



3 - Une ville sinistrée

J'avais entrevu Claude à la gare du Nord où j'attendais le train qui devait me conduire à Calais mais j'ai fait sa connaissance dans la gare maritime de ce port où régnait une intense agitation qui n'était pas uniquement due à la tempête qui déchaînait la mer d'une manière telle que les traversées étaient suspendus jusqu'à nouvel avis : cela provoquait la panique chez tous les passagers à destination de l'Angleterre. Même si je restais calme, j'étais sérieusement agacé car j'allais rater toutes mes correspondances pour la suite de mon voyage.

- Mesdames et Messieurs, nous regrettons de vous informer que le trafic vers l'Angleterre est suspendu en raison des conditions météorologiques et ne reprendra, en principe que demain vers midi.

A ce moment, ce fut la ruée sur les guichets de renseignements et des hôtel et dans le vaste hall, il ne restait plus que quelques personnes dont le jeune homme que j'avais vaguement repéré à Paris et qui se trouvait dans la même voiture que moi, mais à l'autre extrémité. On s'est regardé et je me suis approché

- Salut, moi c'est Antoine, on pourrait éventuellement unir nos destinées, qu'en penses-tu ?
- Tout-à-fait d'accord, je suis Claude. On pourrait aller vers la ville et se renseigner sur place comment passer la nuit

Nous nous étions à peine mis en route qu'un homme d'une quarantaine d'années s'approcha de nous et nous proposa de nous héberger pour la nuit. Il avait une allure neutre, la voix claire et franche et son offre était tentante car la nuit tombait, il faisait un froid que la tempête accentuait et l'homme avait précisé qu'à cette heure et avec le temps que nous subissions nous ne trouverions aucune chambre d'hôtel. Partir dormir chez un individu que nous ne connaissions pas n'était pas très rassurant mais nous étions deux et nous ne risquions pas grand-chose. Il nous avait encore dit qu'en bas de chez lui, il y avait un bar qui faisait de la petite restauration, pas chère et bonne. Cette précision nous décida à accepter son offre. Sa voiture n'était pas loin et elle ressemblait plus à un tas de ferraille sur quatre roues mais, vaille que vaille, après une bonne demi-heure nous avons vu le bar d'où sortait une musique assourdissante.
L'homme habitait au troisième étage d'une maison assez délabrée mais qui tenait encore debout. C'était un tout petit appartement avec un séjour occupé par un clic-clac et une autre chambre avec un "grand" lit de 120 cm, le tout, à notre étonnement, assez propre. Nous comprîmes que nous occuperions le divan, l'homme nous donna une paire de draps non repassés mais sentant le frais et une couverture un peu douteuse. Nous descendîmes au bar enfumé où les hommes, il n'y avait pas de femmes, parlaient fort et pour la plus part de manière assez excitée. Mais l'homme avait raison, l'omelette était baveuse et le jambon excellent, le tout pour un prix dérisoire, même pour mes moyens très limités. Nous étions exténués par les heures de train et l'énervement du contretemps maritime aussi nous exprimâmes le souhait d'aller nous coucher. Il nous donna sans façon les clés en nous recommandant de les laisser sur la porte pour qu'il puisse entrer. Il nous faisait confiance, cela se voyait et c'était plus tôt rassurant, même si son équilibre était quelque peu instable. 
           
Pendant le repas, Claude et moi avons naturellement beaucoup parlé et il s'avéra qu'il se rendait également à Liverpool pour une durée d'environ une année, qu'il fréquenterait le matin des cours d'anglais et l'après-midi il travaillerait dans un restaurant chinois, jusqu'à vingt-deux heures : son père, un riche commerçant tenait beaucoup à ce qu'il contribue aux frais de son séjour. Il avait loué une jolie chambre, selon les dires de la logeuse, située à mi-chemin entre école et restaurant. Pour ma part, j'allais travailler dans un bureau maritime qui m'avait immédiatement engagé au vu de ma connaissance des langues : français et allemand. Ma chambre était située sur l'autre rive de l'estuaire de la Mercey ce qui m'obligerait à prendre le vapeur dont le service se terminait à vingt-deux heures… Je n'avais aucune idée à quoi ma chambre ressemblait, mais je savais qu'elle était très bon marché ce qui m'arrangeait.

Nous avons cherché la douche, il n'y en avait pas : Par contre nous avons vu un rasoir à côté de l'évier. Les toilettes étaient minuscules, plus ou moins propres. Nous sommes rapidement tombés d'accord que, par mesure de sécurité, nous dormirions habillés ce qui n'était pas forcément un mal vu la température qui régnait dans la pièce ! Le lit fut vite fait, le sommier transperçait presque le mince matelas et le tout formait un creux au milieu du clic-clac : la nuit allait être pénible et douloureuse. Quelle que soit la position que nous adoptions, nous nous retrouvions dans le creux du lit, l'un contre l'autre quand ce n'était pas l'un sur l'autre ce qui m'obligeait évidemment à rapidement prendre une position plus correcte. Finalement, nous avons dormi, plutôt sommeillé, dos à dos, fesses contres fesses comme l'a dit Claude. Vers deux heures du matin, ce fut le grand chambardement, notre hôte revenait titubant, s'étalant une fois de manière telle que nous dûmes le hisser dans son lit, le laissant sombrer dans un profond sommeil entrecoupé de sonores ronflements.
À six heures nous étions debout, bagages bouclés, la tempête s'était quelque peu calmée et nous nous apprêtions à faire à pied le trajet de la veille lorsqu'une voiture s'arrêta pour nous ramener en ville. Le conducteur était officier de marine et nous lui avons raconté notre mésaventure et notre nuit mouvementée. Mais cette rencontre fut providentielle car il nous procura deux tickets pour le premier ferry à destination de Douvres.

La traversée fut assez agitée, le bateau dut attendre plusieurs heures avant de pouvoir accoster en raison du vent. Nous étions sur le pont et j'eus tout loisir d'observer mon compagnon de route. Il n'était pas très grand mais sa minceur, et non maigreur, atténuait sa petite taille, il avait une chevelure châtain foncé avec une raie sur le côté gauche mais qui vu le vent était à peine visible. Ses oreilles étaient bien formées mais assez petites, ses yeux presque noirs étaient sans cesse en mouvement et son regard avait quelque chose qui retenait l'attention sans que je puisse dire quelle en était la cause. L'ensemble était très plaisant d'autant qu'il était toujours de bonne humeur et souriant, avec le mot qui me faisait rire. Il était certainement un peu superficiel mais cela compensait avec ma timidité naturelle et mon côté assez conventionnel. Avec le temps, je m'apercevrai qu'il osait faire ce que je n'imaginais même pas envisager. Le garçon était intelligent et il avait très vite cerné mon caractère et durant tout notre séjour à Liverpool, il s'efforcera de m'ouvrir à la vie et à la société moderne.

Ma famille était composée de six enfants, trois garçons et trois filles, se suivant tous les quinze dix-huit mois, j'étais le troisième. Mon père était un petit cadre dans une entreprise de transport et son salaire ne suffisait pas à faire vivre sa famille de sorte que ma mère était contrainte de faire le ménage tous les soirs dans des bureaux. Dès notre plus jeune âge, nous avons donc appris à nous contenter de peu ce qui, dans l'optique de nos parents, était une vraie chance car cela nous donnerait la conscience que l'on peut se contenter de vivre honnêtement avec le minimum. Cette attitude correspondait parfaitement à la philosophie de notre père et surtout aux principes de la religion protestante, huguenote de surcroit, selon laquelle le travail est la base de tout, que rien n'est acquis mais que tout doit se mériter par le labeur, que ce que l'on possède n'est pas notre bien mais prêté pour le faire fructifier au profit de ceux qui ont moins de chance que nous. Tous les repas débutaient par une prière de remerciement pour ce qui était dans notre assiette, prononcée alternativement par chacun. Le dimanche matin, nous devions obligatoirement nous rendre à l'église pour profiter des bienfaits du sermon pastoral.
Toute la tribu acceptait cette discipline qui était normale pour chacun de nous, qui était même indispensable à notre salut ; toute la communauté admirait notre famille pour sa cohésion, son observance des rites religieux et notre ouverture envers ceux qui étaient moins favorisés que nous.
Tout allait donc pour le mieux sauf qu'un certain Antoine, j'étais le seul à ne pas porter un prénom issu de la Bible, pour des raisons que j'ignorais, commençait à sérieusement mettre en question ce mode de vie patriarcale qui ne laissait que très peu de place à l'affirmation de sa propre personnalité. Ma révolte se manifesta d'abord dans de petits incidents : au lieu des formules de remerciement en début de repas, je me contentais d'un simple "merci", chacun attendait une suite, il n'y en eut pas ! Assez vite on sauta mon tour. Un dimanche matin, pendant le service religieux, je suis tombé de ma place, je m'étais endormi ; un autre dimanche j'ai bâillé, plus bruyamment que je ne croyais. Une autre fois, sur une phrase du prédicateur, je murmurais "stupidité". Je fus évidemment convoqué par le pasteur d'autant que je venais de refuser mon apprentissage religieux, une fois par semaine pendant deux ans. J'avais argumenté que j'étais suffisamment grand et intelligent (!) pour savoir choisir moi-même ce qui me paraissait essentiel dans la religion et la manière dont j'entendais m'adresser à Dieu. Inutile de dire que j'étais le mouton noir de la famille et de la communauté, j'osais m'opposer à la tradition ancestrale, à ce tout ce qui faisait d'un être purement matériel un Homme doué d'une conscience capable de discerner le bien du mal.

Mon père, avant de me convoquer pour évoquer ma situation dans la famille, consulta plusieurs personnes aptes à lui donner des conseils judicieux, réfléchissant beaucoup pour trouver une solution qui protègerait sa famille sans pour autant me condamner à une déchéance matérielle et morale. C'est donc après une profonde réflexion que nous nous sommes retrouvés, tous les deux pour une longue et franche discussion dont j'ai gardé un très bon souvenir. Mon père est une personne simple mais qui n'est pas dénuée de bon sens et d'emblée il me précisa qu'il ne voulait en aucun cas une polémique entre nous, il voulait tout simplement trouver une sortie qui nous convienne à tous les deux. Il a très vite compris que j'avais un impérieux besoin de liberté non seulement du point de vue physique mais également intellectuel et moral. Il était prêt à m'accorder cette indépendance mais il s'inquiétait, en raison même de l'éducation que j'avais reçue, de savoir si je serais capable de me débrouiller et surtout de résister aux multiples tentations que le monde offrait à l'innocent que, pensait-il, j'étais. Je le rassurai en lui disant que cette même éducation serait le garde-fou de ma nouvelle vie. C'est ainsi que, muni d'un petit pécule, je quittai ma famille pour me rendre à Liverpool, à la fois heureux de la liberté qui m'était accordée mais en même temps angoissé par cette même liberté.

Pendant la traversée j'exposais succinctement le pourquoi de mon voyage et en même temps les craintes que celui-ci provoquait en moi car effectivement, après deux jours à peine de voyage, je devais constater que ce qui constituait jusque-là mon monde n'était plus ou que très partiellement valable maintenant.
Débarqués au petit matin, nous trouvâmes facilement un train pour Londres et, avec quelques peines nous avons trouvé la gare pour Liverpool et un train qui nous ferait arriver tardivement avec une chance de pouvoir traverser l'estuaire de la Mercey au dernier ferry de dix heures du soir. Nous quittâmes Londres avec une bonne heure de retard, le train s'arrêta à de nombreuses reprises en pleine campagne, parfois dans une gare de campagne sinistrement éclairée avec comme conséquence pratique que nous débarquions sur le quai de notre nouvelle ville passé l'heure fatidique.

Claude n'hésita pas un instant en me proposant de venir dormir dans sa chambre, la propriétaire lui avait dit qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. Nous nous cotisâmes pour un taxi qui s'arrêta devant une maison identique à toutes les autres mais bien éclairée d'aspect encourageant. À peine sortis du taxi, une femme d'une quarantaine d'années nous accueille chaleureusement, elle avait appris qu'il y avait des problèmes sur le réseau et accepta immédiatement que je loge dans sa maison. Celle-ci était assez cossue et la chambre de Claude donnait sur le jardin arrière, elle était vaste et agréablement meublée, mon ami avait tout lieu d'être content. J'étais heureux pour lui mais un peu inquiet pour moi car depuis que je savais que sa location était plus du double de la mienne, cela ne serait certainement pas aussi avenant !
Nous étions épuisés, la maîtresse de maison fut donc informée que nous avions l'intention de dormir longtemps le lendemain. La toilette fut plus que rudimentaire, les bagages laissés pour demain et nous nous préparâmes pour la nuit où un lit de 140 cm nous attendait. Je ne m'étais jamais déshabillé devant quelqu'un, mon vêtement de nuit était dans ma valise que Claude avait décidé, comme pour la sienne, de ne pas ouvrir ce soir. J'allais donc devoir m'exposer en caleçon, je commençais à transpirer, je sentais mon visage se colorer, je me vis soudain perdu. Dans la glace de l'armoire j'aperçus Claude dans un slip moulant qu'il était tout simplement en train d'enlever, il était nu et ne semblait absolument pas perturbé. J'étais encore totalement vêtu, j'étais comme paralysé, incapable d'un seul mouvement

- Claude / Qu'est-ce que tu attends, tu veux que ce soit moi qui te déshabille ?



Re : Brèves petites aventures... - Lange128 - 04-03-2021

Merci [member=146]Nostalgique[/member] pour cette nouvelle aventure.

Tu as bien choisi ton pseudo, nostalgie… Ton récit évoque une époque révolue, aujourd’hui on prend l’avion ou l’Eurostar pour se rendre en Angleterre (je devrais dire on prenait… ou on prendra, soyons optimistes). Je n’y ai jamais fait de longs séjours, mais je me rappelle les ferries, je passais plutôt par Ostende. Par bien des aspects le Royaume-Uni est un autre monde, pas étonnant qu’ils se soient brexités. Je m’attends plutôt à une brexcitation pour la suite, j’aime bien ces rencontres imprévues lors de voyages, elles font partie de mon fond de commerce charnel.

Je t’embrasse.
Daniel


Re : Brèves petites aventures... - Anonymous - 04-03-2021

Histoire charmante !


Re : Brèves petites aventures... - Philou0033 - 04-03-2021

Bonsoir [member=146]Nostalgique[/member] !

Charmante petite histoire qui se déroule au siècle dernier. Nous sommes loin de l'Eurostar ou de l'aviation "lowcost" !
On ressent bien l'échange entre les deux personnages. Antoine semble plus timoré que Claude.
Dans la chambre Claude est déjà à l'aise, il ôte son slip moulant sans vergogne et se retrouve nu. Antoine est quant à lui "cramoisi".

Y a-t-il une suite?

Merci pour ce bon moment de lecture!

Je t'embrasse!
Philou


Re : Brèves petites aventures... - KLO7514 - 05-03-2021

Un départ de la famille, quoi qu'on en dise quand la séparation n'est pas conflictuelle, comme ça semble être le cas, est toujours quelque peu angoissant. Antoine découvre vraiment un monde nouveau et les ennuis commencent dès Calais : pas de ferry de nuit pour Douvres.
L'attente à l'entrée d'un port n'est pas chose exceptionnelle. J'ai eu le même tour après avoir rallié Newhaven au départ nocturne de Dieppe en 84. Il a fallu attendre une bonne heure à quelques encâblures du chenal d'entrée : port fermé!Et le décalage d'une heure avec les îles britanniques n'arrangeait pas les choses! En principe, la traversée du fameux "Channel" ne dure pas des heures : 52 km ou 28 miles dure environ 4 heures au maximum.
Le "Claude" semble avoir "tapé dans l'œil" d'Antoine. Il se fait un copain : tant mieux pour lui, il ne sera pas seul "in England"!


Re : Brèves petites aventures... - Nostalgique - 05-03-2021

Oui Philou, il y aura une suite et même, probablement et pour autant que l'inspiration ne me lâche pas, plusieurs : la relation Claude Antoine pourrait évoluer et je me demande si Ken ne va pas ressurgir…
Oui KLO, 4 heures en temps normal pour autant que la traversée ne soit pas suspendue, que le ferries parte à l'heure, qu'il n'y ai pas de grèves. Et puis, il faut également laisser le temps à Antoine et Claude de faire connaissance pendant la traversée !
Merci à vous de me suivre, c'est encourageant et cela fait plaisir.
Je vous fais la bise, à tous.
Nost.


Re : Brèves petites aventures... - Nostalgique - 05-03-2021

Voici une nouvelle suite au chapitre trois, "une ville sinistrée"


Je fondis en larmes, totalement paniqué par cette situation absolument inenvisageable pour moi et je m'apprêtais à quitter cette pièce, à m'enfuir de cette maison

- Claude / Oh ! Après ce que tu m'as raconté de ta vie, tu es complètement perdu, tu n'as jamais vu un garçon à poil. N'aie pas peur Antoine, tu vas découvrir la réalité du monde et des hommes. je t'apprendrai, je t'aiderai
- Antoine / Je veux partir, je veux rentrer, je je…
- Claude / [d'une voix très douce] Et où voudrais-tu aller en pleine nuit, dans cette ville que tu ne connais pas ? Allez, fais-moi confiance

Tout doucement, avec beaucoup de délicatesse, il commença à enlever mes vêtements, d'abord mon pullover puis ma chemise et mon maillot de corps ; je tremblais de tous mes membres, j'étais toujours paralysé par l'inconnu et la peur de ce qui m'arrivait. J'étais torse nu devant quelqu'un, pour la première fois de ma vie. Claude avait, toujours très lentement, ouvert mon pantalon qui était tombé à mes pieds, laissant voir mon caleçon de toile, informe quand je pense à celui que j'avais vu il y a quelques instants sur le corps de Claude. Avec encore plus de douceur si c'est possible, Claude descendit ce vêtement qui me protégeait encore, j'étais totalement nu, j'avais un début d'érection et je mettais mes mains devant mon sexe après que celui-ci est giclé comme un pantin

- Claude / Ne te cache pas, tu n'as rien à cacher, tu n'as pas à avoir honte, c'est la nature et même ton éducation pudique ne peut empêcher cette réaction que, malgré tout, tu connais certainement déjà
- Antoine / Oui, mais j'en ai toujours eu honte, je le cachais, surtout lorsque le matin je constatais que mon pyjama était souillé, j'ai honte d'être comme ça devant toi
- Claude / [en élevant la voix, sur un ton sévère, presque impératif] Ah non, Antoine, je ne veux pas que tu aies honte, tu as compris, je ne le veux pas, tu ne le dois pas.
Il me regarde avec un petit sourire et
- Et tu ne dois pas avoir honte de toi, Antoine, tu as un joli corps, tu es beau Antoine !

Je pleure toujours mais moins fort. Claude s'approche de moi, il me prend dans ses bras, me serre contre lui, comme personne ne me l'a jamais fait. Je sens son corps contre le mien, je sens mon corps contre le sien. Je sens sa main qui me caresse le bas du dos. Jamais je n'ai vécu une telle situation, une telle proximité corporelle, je sens que je me détends alors même que mon sexe me trahit par sa rigidité, alors même que son sexe est plaqué contre le mien. Nous restons serrés l'un contre l'autre, ni lui ni moi ne faisons le moindre mouvement, il continue, imperceptiblement, à me caresser le bas du dos, je ne m'en rends même pas compte. Je me sens drôle, tout chose, j'ai l'impression que je vais m'évanouir, j'essaie de résister mais en vain, je défaille, Claude me tient fermement pour que je ne tombe pas, oui, je pars, je ferme les yeux, tout mon corps est pris de tressaillements, de soubresauts, je sens qu'un liquide épais et chaud sort de mon corps, s'infiltre entre mon ventre et le sien, inonde mes testicules et mon sexe. Je suis comme hors de mon corps, de ce corps que je sens vivant comme jamais. Je tressaille de nouveau, cela recommence, je sens un liquide épais et chaud qui, cette fois, ne sort pas de mon corps mais de celui de Claude. Je n'ai pas honte, nous sommes deux, nous sommes un. Une main continue à me caresser le bas du dos, une autre, la mienne, caresse le bas de son dos. Je suis apaisé, je suis bien et… j'ai toujours honte. Je crois que j'ai aimé.

Nous sommes allés nous doucher, l'un après l'autre. Quand j'ai rejoint la chambre, Claude était déjà couché je réalisais qu'il était nu sous le drap, j'ai hésité à remettre mon infâme caleçon mais Claude a légèrement soulevé le drap me faisant comprendre que je n'en avais pas besoin. C'était la soirée des premières fois, je n'avais jamais eu quelqu'un dans mon lit, je n'avais jamais eu un garçon, nu de surcroit, à mes côtés, le garçon avec qui nos spermes s'étaient mélangés.

À sept heures, on frappait à la porte, notre hôtesse nous salua d'un cordial "Your cup of tee" et en posant le petit plateau sur la commode elle nous regarda quelques instants avec un gentil sourire. Le thé est resté sur la commode, nous avons dormi jusque vers 11 heures, le lit était excellent. J'étais sorti du lit sans problème malgré une érection qui ne le cédait en rien à celle de Claude. A midi, nous étions en route pour mon domicile, Claude avait absolument tenu à m'accompagner, ses bagages attendraient ce soir. Sa logeuse, à qui nous avons demandé des précisions pour y aller rapidement, n'a pas vraiment pu nous renseigner car, selon elle, c'est un quartier peu sûr et assez misérable : pas très encourageant !
Le trajet fut long et compliqué, nous dûmes prendre un premier bus jusqu'au port, attendre que le bon ferries arrive puis, sur l'autre rive, beaucoup plus industrielle nous devons prendre deux bus différents pour arriver à proximité de mon futur domicile, mais qui exige encore un bon quart d'heure de marche. Plus on approche, plus le paysage est sinistre, des terrains vagues sur lesquels des monceaux de ruine datant des bombardements de la guerre se profilent dans un ciel affreusement triste et bas. Une série de petites maisons aux façades lézardées parmi lesquelles se trouve le numéro 1425. Une sonnette qui ne marche pas, nous tapons contre la porte et au bout d'un moment une femme arrive, vêtue d'une robe jaunâtre, sale. Elle doit avoir une bonne quarantaine d'années, ses cheveux sans véritable couleur sont gras, ses ongles sont noirs. La femme nous fait signe de monter à l'étage où se trouvent deux pièces, à gauche la mienne à droite celle d'un garçon d'une vingtaine d'années, bouffi, vautré sur un lit défait et vêtu d'un caleçon de couleur plus que douteuse avec une grosse tache sur le devant : manifestement il venait d'éjaculer peu avant que nous n'arrivions. La chambre empeste le sperme mélangé à d'autres odeurs indéfinissables. Le garçon me dit s'appeler Ken et me tend sa main que je serre, elle est poisseuse, le mouvement de son corps a fait sortir de son caleçon une queue encore bandée dont le gland porte des traces fraîches et d'autres séchées. Le lit dans ce qui devrait être ma chambre me fait penser au lit que nous avons partagé à Calais, une armoire délabrée sans porte, une table dont les pieds n'ont pas la même hauteur et un genre de tabouret recouvert d'un tissu qui fut violet constituent tout le mobilier de mon logement dont les vitres n'ont pas dues être faites depuis une éternité. Nous échangeons un bref regard, il n'est pas question que je reste dans ce taudis d'autant que Ken a un geste plus qu'obscène dans ma direction. Nous redescendons l'escalier avec mes bagages, la mégère nous attend devant la porte, elle veut son argent, je refuse, elle devient menaçante, le Ken est en haut de l'escalier laissant voir son sexe. Je donne deux billets à la femme qui me fait comprendre qu'elle en veut plus, je refuse mais Claude, plus rapide que moi sort un troisième billet, la bouscule, elle manque de tomber, nous sortons en trombe et nous nous enfuyons.
Nous nous perdons dans ces rues sans nom où personne ne semble habiter et on peut le comprendre. Finalement nous arrivons chez Claude dont la maison et la chambre sont véritablement accueillants et après avoir déposé mes bagages, nous nous précipitons dans un petit restaurant chinois à proximité car nous sommes morts de faim. Le cadre est simple mais propre et si le jeune garçon qui nous sert n'est pas très bavard il a un physique plutôt agréable. Claude se présente et annonce qu'il a l'intention de venir assez régulièrement, ce qui n'a pas l'air d'impressionner le jeune serveur. Durant le repas nous ne parlons pratiquement pas, Claude a l'air songeur alors que moi je suis tout simplement catastrophé car je me trouve sans abri et je réalise que mon budget ne me permettra jamais d'avoir une chambre semblable à celle de Claude : le loyer est plus du double de ce qui aurait dû être le mien.

- Claude / Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Moi / Je n'en sais rien, tout cela est trop nouveau et je ne suis absolument pas préparé à tous les problèmes que cela me pose. Je dois tout envisager, même de rentrer dans mon pays, mais là je ne pense pas être accueilli avec plaisir par ma famille. Je vais commencer par repérer l'auberge de jeunesse, je sais qu'il y en a une mais qui, parait-il, est assez délabrée mais pour quelques jours cela devrait aller
- Claude / J'ai une idée. Je vais demander si ma logeuse serait éventuellement d'accord que tu partages ma chambre moyennant le versement d'un supplément équivalant au loyer que tu avais prévu. Cela me ferait plaisir de t'avoir chez moi, tu m'a l'air de quelqu'un de facile à vivre, je pourrais même t'aider à t'adapter à la vie réelle que tu n'as pas véritablement connue dans ton entourage. Ma chambre est vraiment grande et la place ne manque pas pour nos affaires. Et ce qui ne gâte rien, tu es beau Antoine !
- Tu crois vraiment que c'est possible, que je ne te dérangerais pas trop. Au moins pour quelque temps, c'est vrai que cela me dépannerait sérieusement.
La voix de la logeuse se fit entendre et nous interpella
- Les garçons, pouvez-vous descendre, il faut que nous discutions
- Nous deux / Nous arrivons !
- Logeuse / Alors que vous est-il arrivé Antoine ?
Je lui expliquais ce que nous avions trouvé, un taudis au lieu d'une chambre, une femme plus que douteuse et un fils manifestement obscène et que même en désespoir de cause, je ne me voyais absolument pas cohabiter avec ces deux personnages et que de plus je ne me sentirais vraiment pas en sécurité

- Logeuse / J'aurais pu vous le dire avant que vous ne partiez mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous laisser faire vos expériences par vous-même. Antoine, j'ai une proposition à vous faire, mais c'est à vous de décider et surtout à votre ami Claude, la chambre est grande et il y a largement la place pour deux jeunes, d'autant que vous m'avez l'air de bien vous entendre. Vous m'êtes sympathiques aussi je ne vous demande aucun supplément de loyer. Réfléchissez à ma proposition et donner moi votre réponse tout à l'heure.

Nous commençons à monter tranquillement et

- Logeuse / A propos. je m'appelle Mary et si vous préférez deux lits séparés, c'est possible mais cela prendra beaucoup de place et… ce matin vous étiez si mignons tous les deux.
Nous avons longuement discuté même si pour Claude l'affaire était entendue mais moi cela me gênais beaucoup de m'incruster chez lui alors que cela n'était certainement pas dans ses plans. Et puis, cela impliquait une certaine promiscuité dont l'idée même me perturbait quelque peu.
- Ecoute Antoine, ce que Mary a proposé était exactement ce que je voulais te dire au moment où elle nous a appelés. Je sais très bien que tu es un peu embarrassé par le fait de partager une chambre avec un garçon. Mais as-tu réalisé que tu as déjà fait beaucoup de progrès, à Calais nous roulions l'un sur l'autre mais nous étions tout habillés. La nuit passée, nous étions tous les deux nus dans le même lit et nous avons très bien dormi. Il n'y a pas de raison que cela ne continue pas.
Oui, évidemment il faudra que tu t'habitues à me voir nu et toi à te montrer tel que la nature t'a fait. Oui, tu m'entendras, tu me verras même me masturber mais je suis sûr que très vite tu m'imiteras parce que c'est la nature qui l'exige et je t'assure que cela n'a rien de choquant entre garçons. Mais sois tranquille, je ne te brutaliserai jamais, je ne te violerai jamais non plus mais, je n'exclus pas que je tâcherai de t'amadouer car, je te l'ai déjà dit, tu es beau Antoine.

La dernière phrase de Claude était évidemment un peu équivoque mais je ne m'en rendis pas compte aussi, finalement, c'est avec un soulagement certain que j'acceptais l'offre conjointe de Mary et de Claude.

- Mary / Alors c'est oui je pense ?
- Moi / Avec un très grand merci pour votre générosité
- Mary / Voici une deuxième clé pour que vous soyez indépendants, mais j'ai l'impression que vous serez beaucoup ensemble. À propos, pour le lit ?
- Claude / [très vite, avant que je ne réponde] Le grand lit va très bien, cela ne nous posera aucun problème, au contraire car l'hiver approche et je crois savoir que les maisons anglaises sont assez froides et donc on se tiendra réciproquement chauds.



Re : Brèves petites aventures... - KLO7514 - 06-03-2021

Ah, encore une épreuve pour Antoine : la découverte de la misère humaine et les débordements que cela peut entraîner!
Dans son malheur, il trouve un bon ange : Claude. Nous sentons que ce dernier  se mue en "responsable", comme s'il avait charge d'âme par rapport à Antoine. Nous comprenons aussi que dans un premier temps qui pourra durer une année, il veut garder auprès de lui ce compagnon quelque peu perdu-et il y a de quoi!-
Et puis, en plus, avoir aussi du plaisir , ça ne se refuse pas.
Y aura-t-il un début de sentiment? Un rééquilibrage des personnalités vers plus d'égalité qui permettra à Antoine de s'exprimer vraiment en progressant lui-même  pour devenir...ce qu'il doit être? Nous le saurons sans doute bientôt.


Re : Brèves petites aventures... - Philou0033 - 06-03-2021

Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] !

Superbe suite!

Claude a su apporter son soutien à Antoine, il l'a consolé et calmé.
Le frôlement des corps enlacés, collés l'un à l'autre. Les deux sexes plaqués entre les deux corps. Ensuite c'est l'explosion, Antoine se rendant compte qu'il joui, il tressaille comme jamais. Claude lui aussi, chauffé par ce contact entre garçons éjacule. Les deux jeunes-hommes restent ainsi un moment, comme "hors du temps".

C'est la découverte du logement d'Antoine, dans un quartier semble-t-il mal famé. On découvre un monde comme dans la littérature de "Zola"! C'est la crasse, la misère, le quart monde en plein. Les personnages sont glauques et tout transpire le sale. C'est le dégout qui monte à la bouche avec une envie de gerber!

Bien heureusement tout s'arrange. Claude propose qu'Antoine s’installe dans sa chambre ce que la logeuse propose également et sans supplément.

Voilà, le deux garçons dormiront ensemble et apprendront à mieux se connaître.

Merci pour cette très belle suite!

Très bon week-end!

Je t'embrasse!
Philou


Re : Brèves petites aventures... - Nostalgique - 06-03-2021

Bonjour ami Philou !
Merci de tes résumés toujours concis et de tes commentaires souvent très, trop élogieux !
Oui, c'est vrai que le logement prévu pour Antoine est dans un quartier mal famé, la maison est mal ou pas entretenue et le logement est sale et crasseux : ce passage je ne l'ai quasiment pas inventé car j'ai habité dans cette maison que je décris. Pourquoi étais-je à cet endroit ? tout simplement parce que c'était le logement le moins cher que j'avais trouvé pour mon budget ! J'y suis resté une semaine je crois et je suis parti presqu'en courant pour éviter de me faire violer par "Ken" et son ami. Oui, à cette époque Liverpool était vraiment une ville sinistrée, par les bombardements allemands sur la ville et la région du port en particulier, sinistrée par la crise économique et une fatigue fataliste après les privations endurées par les Anglais. Je ne suis jamais retourné dans cette ville mais il parait que c'est devenu une belle cité.
Merci Philou de me suivre, j'espère que tu prends vraiment au fil de ces histoires qui ont souvent un fond de vrai, pas forcément vécu par moi mais par des amis de l'époque qui me racontaient leurs aventures !
Je t'embrasse Philou.
Nost.


Re : Brèves petites aventures... - Anonymous - 06-03-2021

Bonjour, Nostalgique !

J'aime beaucoup ton histoire, qui a un côté original très attachant. Peut-être parce qu'elle s'inspire de faits réels, peut-être aussi parce qu'elle se passe à une époque clairement révolue. En tout cas, merci beaucoup pour ce texte. Smile


Re : Brèves petites aventures... - Nostalgique - 11-03-2021

Et voici une nouvelle suite, la prochaine suivra de peu.



On a défait et rangé nos affaires, Claude a décidé que pour gagner de la place et comme nous étions sensiblement de même taille, nous mélangerions toutes nos affaires, slips et autres sous-vêtements, chemises et même la plupart des pantalons : nous les avons essayés à tour de rôle et on pourrait croire que nous étions jumeaux ! Ce défilé de mode, comme a dit Claude, l'a beaucoup amusé alors que moi j'étais bien sûr quelque peu gêné, dame, entre chaque pantalon j'étais en caleçon, toujours aussi infâme ce qui faisait chaque fois rire mon compagnon.  Il les a tous retirés et mis dans un sac et a décrété que je ne mettrais plus que les siens dont il possédait un nombre impressionnant. Lors de ces essais, Claude avait une légère érection mais je ne m'en suis pas rendu compte. La salle de bain devait être la pièce la plus moderne, ce qui nous fut confirmé, c'était une véritable douche italienne, un modèle précurseur. Cette pièce nous était exclusivement réservée, sauf quand son neveu qui avait notre âge viendrait chez sa tante en visite, deux trois fois par année.
Nous avons passé le reste de la journée à organiser notre chambre afin qu'elle soit pratique pour nous deux et nous avons punaisé quelques affiches pour l'égayer. Alors que nous nous apprêtons à sortir pour acheter quelques victuailles pour notre repas, froid bien entendu, Mary nous arrête au passage pour nous dire qu'elle a dégagé un rayon de l'armoire de la cuisine afin que nous puissions y mettre nos provisions et qu'elle mange le soir régulièrement vers 17h30. Nous pourrions donc utiliser la cuisine dès 19h pour nous préparer des repas chauds. C'est une excellente nouvelle, totalement inattendue et nous la remercions très chaleureusement de sa gentillesse.
Nous lisons chacun un livre en anglais pour nous familiariser avec cette langue, confortablement assis sur notre lit. La soirée avance et je sens qu'avec l'heure de se coucher, je deviens de plus en plus nerveux, je m'efforce de me dominer et je tâche surtout de ne pas le montrer à Claude.

Claude / Bon, il est temps je crois de se préparer, la journée a encore été éprouvante

et, disant cela il commence à se déshabiller. En quelques instants il se trouve en slip et me regarde en souriant avant d'enlever ce dernier rempart. Mentalement, je me donne une claque, j'enlève pull et chemise, mon pantalon rejoint mes habits sur une des chaises, j'ai quelques instants d'hésitation avant d'ôter mon caleçon en pensant que demain soir j'aurai un des slips de mon ami. Je me demande s'il vaut mieux cacher le côté face de mon corps ou mes fesses et j'opte pour "face". J'ai réfléchi très vite et je me trouve donc, volontairement, totalement nu alors que je ne suis pas seul. Je suis debout, un peu désorienté ne sachant que faire et j'entends soudain Claude d'une voix taquine dire

- Bravo, tu as fait un premier pas important. Et en plus de cela tu as vraiment un très joli petit cul !

Je me sens rougir, surtout lorsque je constate qu'il a une légère érection et, à mon grand désarrois, qu'il en est de même pour moi. Je me tourne vers lui, il me sourit et me prenant la main, il m'entraîne vers la salle de bain où nous nous lavons les dents, penchés ensemble sur le même lavabo, nos deux têtes se touchant pas moment. J'ai terminé le premier et je me glisse dans le lit, bien de mon côté. Claude, au lieu de faire le tour du lit, grimpe de mon côté et ce faisant, il me passe par-dessus, son sexe évolue à quelques centimètres de ma figure. J'ai toujours eu un excellent sommeil, je m'endors très vite et si on veut me réveiller pendant la nuit il faut véritablement me secouer pour que j'entrouvre un œil qui fusille le malheureux qui ose interrompre ma nuit. En revanche, le matin, je me lève sans problème, je suis immédiatement frais et dispos.

Point de vue de Claude

Depuis trois jours, en fait depuis la gare du Nord à Paris, les heures ont passé très rapidement et ont été mouvementées avec des moments d'inquiétude parfois comme lorsque nous sommes montés dans la voiture de cet inconnu qui nous proposait de nous héberger pour la nuit vu la suspension du trafic maritime avec l'Angleterre. Certes cela nous dépannait de manière efficace mais en même temps nous prenions un risque non négligeable. Heureusement que nous étions deux avec ce jeune garçon dont je compris rapidement qu'il n'était pas très efficace et surtout qu'il avait l'air vraiment désorienté.

Antoine est un assez beau garçon avec des traits réguliers et un corps bien proportionné, une peau légèrement cuivrée et une chevelure blonde partant dans tous les sens ce qui accentue son aspect naturellement enfantin, j'ai du reste été surpris lorsque j'ai découvert qu'il n'avait que quelques semaines de moins que moi ce qui était assez normal sinon il n'aurait pas pu voyager seul à l'étranger.
C'est pendant la traversée que j'ai appris à le connaître un peu, j'avais l'impression qu'il avait comme besoin de parler. Il s'exprimait de manière très claire, dans un excellent français sans accent qui dénotait une très bonne éducation. À ce sujet, il ne m'a pas caché que sa famille était fâchée avec lui car, vivant dans un milieu issu du protestantisme huguenot, il ne respectait pas, ou plutôt plus les préceptes de vie communautaire qui étaient de règle de sorte que son père et lui s'étaient mis d'accord pour qu'il quitte les siens et qu'il parte à l'étranger jusqu'à ce qu'il revienne à meilleure raison, ce qui n'était pas du tout dans ses intentions. Au fil de ces discussions, je le sentais à la fois très déterminé mais en même temps embarrassé, lié par la tradition et les usages familiaux. Tout cela faisait que je le trouvais très vite attachant et je voulais le protéger de sa fragilité et de son ignorance, me semble-t-il, de la réalité de tous les jours.

Cette fragilité, je l'ai ressentie de plein fouet lorsque le premier soir à Liverpool nous avons partagé le même lit et que je me suis mis, tout naturellement et sans aucune intention provocatrice, à poil : c'était la première fois qu'il voyait un garçon, un homme nu à côté de qui il allait devoir dormir. Il a fondu en larmes, absolument paniqué, voulant partir, mais où serait-il allé ?
Je dois admettre que j'ai été profondément ému de voir sa détresse physique et surtout, je pense, morale. Je l'ai pris dans mes bras alors que nous étions nus tous les deux, je lui ai parlé très doucement, je passais ma main dans ses cheveux, je le caressais imperceptiblement dans le bas du dos, il avait mis sa tête dans mon cou, il se serrait inconsciemment contre moi et nos deux corps ne faisaient plus qu'un. Je suis un garçon qui a un faible pour mes semblables, c'est vrai, et cette proximité ne m'a pas laissé physiquement indifférent. Je sentais qu'il en était de même pour lui avec cette différence que je me doutais de ce qui se préparait alors que lui ne se doutait de rien. Les choses se sont déroulées plus rapidement que je ne le pensais, à un moment donné il s'est crispé, il s'est presque trouvé mal et j'ai senti simultanément son orgasme et l'irruption de son sperme. C'en était trop pour moi, quelques instant plus tard j'éjaculais aussi entre nos deux corps collés l'un à l'autre. Je ne suis pas certain qu'il ait pleinement pris conscience de l'extraordinaire intimité, involontaire, de ce moment que, quoiqu'il arrive, je n'oublierai jamais. Il s'est endormi d'un seul coup, j'aurais voulu savoir s'il avait rêvé et à quoi ou, peut-être à qui.
Au milieu de la nuit je me suis réveillé, Antoine dormait profondément et très calmement, il était blotti contre mon dos avec une main négligemment posée sur ma poitrine. C'est à ce moment que j'ai compris qu'il ne me laissait pas indifférent, que j'étais sensible à son charme indéniable dont il ne se doutait même pas, à la réelle beauté de son corps que je ne connaissais pas encore vraiment car, dans sa détresse je n'avais pas osé le regarder comme je l'aurais fait avec n'importe quel autre garçon ; je ne connaissais de son corps que ses larmes et son sperme, les quelques caresses que je lui avais prodiguées n'étaient qu'un moyen intuitif de le calmer. Mais là, en pleine nuit, son corps chaud contre le mien, cet abandon qui était le sien dans son sommeil m'émurent profondément, intellectuellement d'abord mais aussi physiquement et de manière très tangible : mon membre était très dur, il était demandeur. Mais je savais pertinemment que je ne devais rien tenter, que si je voulais établir une relation privilégiée avec lui, il me faudrait faire preuve de beaucoup de délicatesse et surtout de patience, pas en jours mais en semaines et même possiblement en mois. Mais la nature humaine, surtout lorsque les sentiments et les pulsions sensuelles s'en mêlent, peut parfois réserver des surprises



Re : Brèves petites aventures... - Lange128 - 11-03-2021

Merci [member=146]Nostalgique[/member].

Une phrase m’a frappé : « je ne connaissais de son corps que ses larmes et son sperme ». Raccourci étonnant, on n’associe d’habitude pas ces deux sécrétions (Éros et Thanatos ?). 

Lorsque je lis les récits des autres je ne peux pas m’empêcher de les comparer aux miens (dans le but de m’améliorer, pas de piquer des idées). Si on y trouve parfois souvent du sperme, par contre très peu de larmes.

Je t’embrasse.
Daniel



Re : Brèves petites aventures... - Anonymous - 11-03-2021

Claude est vraiment quelqu'un d'attentionné, il sait qu'il est attiré par les garçons en général et Antoine en particulier, mais il ne dit révèle rien. Il préfère attendre qu'Antoine, qui est visiblement très naïf, se révèle. C'est une sage stratégie : si Antoine n'est pas attiré par les garçons (comme 95% des hommes) il ne se passera rien, et s'il l'est, ils finiront bien par se trouver. Il évite ainsi de faire une déclaration, qui pourrait déboucher sur une rebuffade ou une réaction de rejet. Une telle délicatesse n'est pas si fréquente dans les récits gays. Merci, Nostalgique ! Smile


Re : Brèves petites aventures... - Philou0033 - 11-03-2021

Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] !

Merci pour cette belle suite!

Claude est un ange protecteur pour Antoine. Il sait qu'Antoine est "incrédule", il est en pleine découverte, tout ce qui l'entoure est nouveau. Il est en plein désarroi.

Pour Antoine, Claude c'est aussi du nouveau pour lui. C'est le premier "garçon" qu'il voit, nu ! Antoine se sent protégé quand il est dans ses bras.

Le point de vue de Claude aborde tout ce qui s'est passé et cerne au mieux le personnage d'Antoine.

Merci pour ce bon moment de lecture.

Je t'embrasse!
Philou