Deux papas et cinq garçons - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Gay (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=12) +--- Sujet : Deux papas et cinq garçons (/showthread.php?tid=77) |
Re : Deux papas et cinq garçons - Nostalgique - 20-01-2021 Chers amis, Je dois reconnaître que j'ai été surpris par vos différents messages qui tous, sans exception, m'incitaient à poursuivre ce récit : C'est effectivement encourageant d'enregistrer de tels témoignages, d'autant que certains ont ajouté des suggestions pour me sortir du marasme dans lequel je me trouvais du point de vue des idées de poursuite. C'est vous tous qui m'avez remotivé et plus particulièrement louklouk que je remercie. Donc, 1) je poursuis ce récit mais, de grâce, dite-moi si je déraille complètement 2) J'ai trouvé la solution de l'après-déménagement et j'espère que cette suite vous conviendra, elle devrait venir d'ici un jour ou deux car le texte est prêt, je dois encore le transposer sur "Slygame" ce qui n'est pas toujours évident et finalement que je me relise, n'est-ce pas KLO7514 !! Le prochain défit consistera à faire la liaison entre le titre "deux papas et cinq garçons", ce qui sera tout sauf évident, mais chaque chose en son temps !! Je vous embrasse tous. Nostalgique Re : Deux papas et cinq garçons - KLO7514 - 20-01-2021 Tout simplement, notre cher auteur : MERCI! KLO. Re : Deux papas et cinq garçons - Philou0033 - 20-01-2021 Hello [member=146]Nostalgique[/member] ! J'ai hâte de lire les suites! Je t'embrasse! philou Re : Deux papas et cinq garçons - Louklouk - 20-01-2021 Ciao @Nostalgique ! Note de ton Comité de soutien : Tu n'es EN AUCUN CAS prisonnier de ton titre. L'auteur est souverain, et s'il te prend l'envie d'en changer, ne t'en prive pas ! Quand on commence un feuilleton sans plan précis, choisir un titre est périlleux... d'autant que généralement, c'est quand l'œuvre est finie qu'on le donne... si on le trouve ! Et vive la suite ! Louklouk Re : Deux papas et cinq garçons - Nostalgique - 21-01-2021 Bon, voici une petite suite (merci Emmanofile, tu m'avais donné une bonne idée). J'espère vivement que Antoine et Pierre ne commettront pas l'irréparable et qu'ils pourront refaire un bout de chemin ensemble ! Notre désir d'indépendance s'était réalisé plus vite que prévu et nous n'avions pas véritablement conscience du bouleversement que cela allait impliquer dans notre relation et dans notre vie personnelle. À l'institut, nous vivions un peu comme sur une île au milieu d'un vaste océan sur les rives duquel se trouvaient les continents, là où la réalité journalière de la vie se déployait librement. Nous avons évoqué le développement de nos corps, de l'excitation grandissante de nos hormones et de la vision différente que nous pouvions avoir sur nos corps respectifs mais tout cela se passait dans un cadre rassurant, à l'abri des tentations et sous la protection de l'encadrement propre à l'institut. Hors de celui-ci, nous restions toujours sur notre île car notre petit village était bien loin de tous les plaisirs que pouvaient offrir une grande ville. Dès notre arrivée, avant même que notre emménagement soit totalement achevé, nous avons commencé à explorer la ville afin d'apprivoiser notre nouveau cadre de vie. L'immeuble où nous habitions était situé au bas d'un quartier populaire et très vivant, avec beaucoup de petits magasins d'alimentation, d'ateliers où l'on trouvait un peu de tout. Nous découvrîmes, tout-à-fait par hasard, un sex-shop ce qui nous sidéra bien sûr en regardant la vitrine qui, pourtant, n'exposait que des objets assez anodins mais pour nous déjà très excitants ! Peu de jours après cette découverte, Pierre réussit à me convaincre de retourner dans ce magasin et, surtout d'y entrer alors même que j'étais très réticent : pour ne rien vous cacher, j'avais peur, peur de l'inconnu, peur de l'interdit. Pierre, pour sa part, était très excité, parlant de s'éclater. Le magasin me sembla a priori très conventionnel avec des habits féminins aux couleurs violentes, des slips véritablement mini qui me laissaient perplexe quant à leurs capacités à cacher tout ce qui devaient être contenus, des livres parfois aux titres imagés, mais finalement rien de bien extraordinaire et je sentais Pierre très déçu. Un jeune vendeur, correctement habillé mais probablement plus malin, s'adressa à Pierre pour lui dire que nous devions le suivre dans l'arrière-boutique. La première chose que je vis, ce fut un écran sur lequel on voyait un homme et une femme, tous deux nus, s'embrassant tout en se caressant. Dans la demi-obscurité, je découvrais des collections de pénis, de toutes formes et grandeurs que certains clients caressaient. Pierre s'était saisi d'un de ces pénis, il le regardait et le caressait lui-aussi avec un regard vicieux que je ne lui connaissais pas. J'avais les jambes qui flageolaient, j'étais pétrifié de stupeur alors que Pierre était surexcité au fur et à mesure qu'il découvrait des objets aux formes bizarres. Je sursautais lorsqu'une main prit la mienne et m'attira en me susurrant - viens avec moi mon mignon, je vais tout t'expliquer La main appartenait à un jeune homme entre vingt et trente ans, beau garçon, vêtu on ne peut plus sommairement : un genre de camisole aux larges échancrures laissant voir ses aisselles et une vaste partie de sa poitrine imberbe et un slip tellement mini que cela lui faisait une grosse protubérance ; Pierre le regardait fasciné, s'approchait lentement et, à ma stupeur, il posa sa main sur l'entre-jambe du jeune vendeur qui, lui, en fit autant sur mon compagnon. - Moi / Non, je ne veux pas, viens Pierre, on s'en va - Pierre / T'es fou, viens, on va enfin pouvoir s'amuser un peu - Moi / Fais ce que tu veux, moi je rentre mais je t'en supplie, vient rien n'y fit et je laissais Pierre avec le vendeur, les deux riaient, ils se fichaient de moi. Cela m'était égal mais que Pierre, mon Pierre, se moque de moi cela me faisait un mal comme je n'en avais jamais ressenti. En sortant de ce magasin, mes larmes jaillirent et c'est en pleurant à chaud de larmes que je rentrais à la maison, à notre maison, seul. J'étais épuisé, je pensais à l'institut, je le regrettais déjà. Je m'endormis, seul, sans savoir encore que c'est toute ma jeunesse qui était en train de basculer, c'était mon amour pour Pierre qui était en danger, je pressentais que tout ce qui faisait le sens et le but de mon existence allait s'effondrer. Le lendemain matin, je me réveillais assez tôt, comme d'habitude, et en me levant je vis une chemise par terre, une chaussette par-ci et une autre par-là, son caleçon à l'entrée de notre chambre et son pantalon dans le salon. Je ramassais ce désordre et, en prenant le slip, je constatais qu'il était encore humide. À 10h 30, Pierre n'était toujours pas apparu aussi j'entrais dans notre chambre, il dormait toujours mais d'un sommeil agité. En m'entendant, il ouvre vaguement un œil - Fous-moi la paix, laisse-moi tranquille, je suis crevé ! - Moi / Ok, mais je te fais observer qu'il est… - Pierre / Tu comprends pas ce que je te dis, laisse-moi tranquille et ce disant, il eut un geste franchement obscène pour se gratter le cul - Moi / Tiens, voilà ton caleçon… mais dis donc, c'est quoi ce slip, c'est pas à toi, c'est ton copain du sex-shop qui t'a prêté le sien ? Il est encore humide de ton sperme ou du sien, ah non, de vos deux jus ! Tu me dégoutes Pierre, vraiment et sur ce je sortis de la pièce en claquant la porte; à nouveau j'avais les larmes aux yeux, je sentais que notre relation allait vraiment au-devant de la catastrophe et si je voulais éviter le pire, il fallait qu'on discute calmement ensemble, que je modère ma déception et mes réactions. Mais il fallait également que Pierre revienne à plus de raison, même si je lui accordais de faire ce qu'il voulait, c'est pour cela que nous avions décidé de quitter l'institut, mais pas de cette manière où je ne reconnaissais plus mon ami. En début d'après-midi, il entra dans la cuisine, avec son caleçon sale et demanda quand on mangeait - Qu'est-ce que tu as préparé ? - Moi / De la viande froide, des salades et des fruits ; tout est dans le frigidaire, tu peux te servir toi-même, j'ai déjà mangé. - Pierre / Tu aurais quand même pu m'attendre, ça aurait été la moindre des politesse, non ? - Moi / Pierre, qu'as-tu fait après mon départ, où es-tu allé et à quelle heure es-tu rentré ? - Pierre / Antoine, tu me fais chier, on a convenu qu'on venait ici pour mener une vraie vie, notre vie à chacun et rattraper le temps perdu dans ce foutu institut. Maintenant, si tu veux vraiment le savoir, Gilbert, le petit vendeur, m'a montrer tous les plaisirs que deux garçons peuvent se donner. Il m'a arraché mes vêtements et j'en ai fait autant des siens, il m'a masturbé et sucé et, crois-moi, c'était divin, on a éjaculé plusieurs fois. Il a voulu m'enculer, mais je lui ai dit qu'il allait trop vite, que ce serait pour une prochaine fois. - Moi / Parce que tu as l'intention de le revoir ? - Pierre / Bien sûr, qu'est-ce que tu crois, c'était trop bon. Il m'a invité chez lui vendredi soir, tu es aussi invité mais il faudra pas que tu fasses ta chochotte comme hier soir. Ça serait sympa à trois, on rigolerait bien et tu y prendrais du plaisir, j'en suis certain. - Moi / Si je comprends bien, cette nuit c'était du sexe pur, sans aucun sentiment et vendredi ce serait la même chose ? - Pierre / Tu as tout compris Antoine, et en plus, je l'enculerai et il me rendra la pareille. A toi de jouer avec nous car, vraiment, tu as eu tort de partir hier soir et Gilbert est un gars super bandant. - Moi / Pierre, tu es complètement malade, ce n'est absolument pas ce qu'on avait envisagé, toi et moi, en venant ici, tu ne peux pas renier tous les sentiments qui… - Pierre / Je m'en fous de tes sentiments qui paralysent, on a jamais rien fait sexuellement ensemble sinon des petites branlettes, moi ce que je veux maintenant c'est baiser, encore baiser, enfoncer mon pieu dans des petits culs. Tiens, tu veux que je te le fasse, je sais que tu aimerais très vite et que tu en… - Moi / [d'une voix très calme mais tremblante de colère et de rage] Tais-toi, tu me dégoutes, as-tu seulement pensé à nos parents… - Pierre / Nos parents ne se sont jamais occupés de nous alors je me fous de ce qu'ils pourraient penser et toi aussi avec tes principes à la con, tu m'en merdes, arrête de me faire la morale et la gueule, à l'avenir je fais ce que je veux. Re : Deux papas et cinq garçons - Philou0033 - 21-01-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Oups, quelle suite. Décidément les deux garçons ne sont vraiment plus sur la même longueur d'onde! Pierre est parti dans un trip "sexe" à, tout prix et Antoine ne le comprend plus. Il a des sentiments pour Pierre mais Pierre n'en a cure, il se faut de ce que pense Antoine. Pierre veut profiter au maximum de faire du sexe pour du sexe peut importe! Antoine va-t-il accompagner Pierre et rejoindre le beau vendeur du sexshop? Je t'embrasse! Philou Re : Deux papas et cinq garçons - emmanolife - 21-01-2021 Bravo, Nostalgique ! J'aime beaucoup cette suite, elle me fait penser aux "Infortunes de la Vertu", roman du 18ème siècle écrite par Sade, où il s'agit de deux sœurs, orphelines, dont l'une choisit la voie de la vertu et l'autre celle du vice ; le titre du roman donne déjà l'idée de quelle voie est la plus heureuse : une illustration de la morale selon Sade... Le texte est disponible sur Internet, je pense. Je ne sais pas quelle intrigue tu as en tête pour la suite de ton récit, mais cette suite augure de perspectives alléchantes ! Merci, Nostalgique ! Re : Deux papas et cinq garçons - KLO7514 - 21-01-2021 Wahou... pour de l'inattendu, c'est gagné! Il va y avoir du sport...Et ça, c'est très intéressant. Grand merci, ami Nostalgique. Re : Deux papas et cinq garçons - Nostalgique - 23-01-2021 Voici encore une nouvelle suite, je suis comme Pierre, je ne sais pas très bien où tout cela va les mener !! Je l'ai alors regardé avec une immense tristesse, droit dans les yeux, sans rien ajouter car il n'y avait rien à ajouter hélas, mais j'ai malgré tout perçu dans son regard, je le connais tellement bien mon Pierre, une lueur de désespoir, tout au moins de malaise : il ne fallait pas que je réponde à cette dernière diatribe, plus terrible que toutes les autres, il fallait que je lui laisse cette liberté qu'il revendiquait si violement, si brutalement. - Moi / C'est bon, fait ce que tu veux, mais ne compte pas sur moi vendredi, moi aussi j'ai besoin de ma liberté, mais pas la même que la tienne. - Pierre / Tu es certain que tu ne veux pas te joindre à nous vendredi ? Je t'assure… - Moi / Non, Pierre, n'insiste pas [long silence pendant que Pierre mange et que je le regarde] Tu dois le savoir, je serai toujours là pour toi si tu éprouves le besoin de me voir, pour quelque raison que ce soit, je serai encore là, mais pas pour servir d'alibi à ta débauche ! Les deux-trois jours qui suivirent furent pénibles, surtout pour moi car Pierre n'avait pas l'air véritablement préoccupé par la dispute que nous avions eue entre nous, même si c'était la première fois que cela nous arrivait. Au fond de moi, j'avais l'espoir, insensé je l'admets, que Pierre allait renoncer à son escapade de vendredi avec Gilbert, c'est le prénom du petit vendeur, et que le weekend serait à nouveau serein. Mais en début d'après-midi, alors que je remettais la cuisine en ordre, je vis Pierre sortir de sa chambre avec un sac de voyage - Pierre / Bon, je pars pour le weekend chez Gilbert, je reviendrai en principe dimanche en fin de journée, éventuellement lundi matin. Antoine, tu veux toujours pas te joindre à nous ? - Moi / Non merci, c'est gentil mais je ne peux vraiment pas. Puisque tu es loin, je vais aller au Village et à l'institut pour quelques jours, je reviendrai dans le courant de la semaine prochaine - Pierre / [un peu estomaqué] Non, mais tu reviens au moins dimanche, qu'est-ce que je vais faire seul ici - Moi / Tu profiteras de ta liberté sans l'empêcheur de danser que je suis devenu. Dépêche-toi, tu vas être en retard et je partis vers la pièce où je travaillais car, dès le lendemain de notre altercation, j'avais déménagé tous mes vêtements et mes affaires dans deux pièces, l'une me servant de chambre à coucher et l'autre de bureau. Là également, j'avais pris Pierre par surprise, il ne s'attendait pas à cette décision prise très calmement mais je ne voulais plus dormir à ses côtés alors qu'il prenait son plaisir avec un inconnu et, je le pressentais, bientôt avec des inconnus. C'est par ces petites touches que j'espérais, avec le temps, qu'il prenne conscience de ce qu'il perdait. Lorsqu'un quart d'heure plus tard je revins dans le salon, Pierre était parti, sans laisser un mot ni même un numéro de téléphone. Un instant, j'ai envisagé d'aller le chercher dans ce fameux sex-shop mais cela n'aurait servi à rien et, en plus, il était probablement chez ce Gilbert : des images se pressaient devant moi, s'embrassaient-ils, que faisaient leurs mains, avaient-ils encore leurs pantalons ? Je me suis secoué pour chasser ces visions, je pris le téléphone pour voir si l'institut pouvait me loger pour quelques jours, je regardais l'horaire et fis rapidement un sac pour un séjour de quelques jours. Je venais à peine de descendre du bus - Mais c'est Antoine ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Je n'avais pas encore qui s'adressait à moi d'une manière si chaleureuse que je fus saisi à bras le corps avec de vigoureuses tapes dans le dos : c'était Hector, ce garçon qui nous avait sauvés, Pierre et moi, sinon d'un viol mais au moins d'une atteinte certaine à notre intimité corporelle. Hector était devenu pour moi un bon camarade avec qui j'aimais passer des moments agréables mais je ne dirais pas qu'il était devenu un ami intime. Le voir m'accueillir de façon si spontanée me fit vraiment chaud au cœur et je lui rendis avec plaisir sa manière de me serrer contre lui. - Hector / Mais je n'ai pas vu Antoine, où est-il ? - Moi / [mon visage se rembrunit] Il est resté à Genève, il n'avait pas envie de venir et je ne tenais… - Hector / tu ne tenais pas à quoi ? - Moi / … - Hector / Eh, qu'est-ce qui se passe, tu me fais peur, tu es tout pâle ? - Moi / Il est probablement à poil dans les bras d'un garçon qu'il connaît à peine, mais je t'en parlerai plus tard, je veux maintenant être au plaisir d'être ici et de partager ces moments avec toi. Allez. On va à l'institut. Et il me prit d'office mon petit bagage et me raconta les derniers événements de l'internat et de l'école. À peine arrivé, je fus accueilli par deux surveillants qui s'étonnèrent de ne pas voir Pierre, mais Hector leur fit signe de ne pas insister. Le directeur entendant du bruit ouvrit sa porte en me faisant entrer et en m'embrassant affectueusement. C'était un fin psychologue et lors de mon téléphone il avait tout de suite sentis que je n'étais pas vraiment dans mon assiette. Il ne s'assit pas à son bureau comme d'habitude mais nous prîmes place dans les fauteuils de la partie moins officielle. Je sentais que cet homme m'aimait, il faut dire que nous avons passé, Pierre et moi, une dizaine d'années dans son établissement et que nous avons été, en tous cas moi, très heureux, Pierre je n'en sais plus rien. Il me regardait attentivement, mais je le sentais préoccupé. Le silence dura un bon moment - Directeur / [d'une voix très douce et encourageante] Alors, Antoine, qu'est-ce qui se passe ? - Moi / …. - Moi / ….. - Directeur / [me voyant éclater en sanglots] Vous avez un problème Pierre et toi ? Raconte-moi tout, cela te fera du bien et cela te permettra de voir après les choses avec plus de réalisme Je lui racontais tout, d'abord le choc culturel pour moi alors que Pierre s'accommodait beaucoup mieux de ces nouvelles conditions de vie, je lui disais la chance que nous avions d'habiter dans un bel appartement et que j'en étais vraiment très reconnaissant à mes parents. J'évoquais la nostalgie que j'ai très vite éprouvée du Village et de l'institut dont je parlais tout le temps alors que Pierre semblait avoir déjà oublié cette période de notre vie. - Directeur / Antoine, ce n'est pas ce que tu viens de me dire qui est le problème ; je sens que cela doit être en relation avec Pierre, où est-il et pourquoi n'est-il pas là ? - Moi / [avec une certaine rage dans la voix] Où est Pierre ? Je pense qu'il est dans les bras d'un garçon qu'il connait à peine, que tous les deux sont nus en train de s'embrasser, de se caresser et de se tripoter. Il me l'a dit, ils ne s'aiment pas, c'est seulement pour le sexe, oui il me l'a dit, il veut baiser, c'est la seule chose qui l'intéresse. Il a voulu m'entraîner et j'ai refusé tout net, il est rentré à je ne sais pas quelle heure de la nuit, le matin il m'a dit des choses horribles, sur moi, sur l'institut, sur nos parents… Oh, je suis tellement malheureux, je n'ai rien vu venir, c'est comme si on avait appuyé sur un bouton et le Pierre que j'aimais, que vous connaissiez était devenu quelqu'un d'autre, un étranger - Directeur - Jacques / Je suis bouleversé par ce que tu me racontes et j'imagine ce que tu endures car je sais depuis longtemps que vous êtes plus que deux amis très proches, vous vous aimez, vous vous aimez d'un amour qui n'a pas encore véritablement éclaté concrètement mais qui est là, latent. [un petit silence et un sourire rieur] Antoine, tu n'es plus un de mes élèves, appelle-moi Jacques, ce sera plus simple pour toi. Je te propose qu'on reparle de tout cela demain, j'ai besoin de réfléchir sur ce qu'il faut faire, toi également et même surtout car tu connais Pierre mieux que nous tous. Mais vois-tu, je suis à peu près sûr qu'il reviendra très vite quand il aura réalisé non pas ce qu'il fait mais ce qu'il perd en te laissant. Pour ces quelques nuits que tu vas passer ici, je te propose de dormir dans la même chambre qu'Hector, c'est un garçon sérieux et charmant, il est très intelligent et sent très vite les choses. D'accord ? Nous avions discuté longuement et les étudiants en étaient pour les plus lents, ou les plus gourmands, au dessert. En entrant dans la vaste salle à manger, j'aperçus Hector qui me faisait de grands signes : il avait mis de côté nos deux repas sur une plaque chauffante et il m'attendait avec un grand sourire. Nous avions déjà dormi une fois dans la même chambre, et dans le même lit et nus me rappela-t-il en riant, aussi n'y a-t-il eu aucune gêne entre nous lorsque nous nous sommes déshabillés pour nous coucher. Dans la pénombre de la veilleuse, je lui racontais tout en détail afin qu'il comprenne bien l'entièreté de mon chagrin et de mon inquiétude. Quand j'eus terminé, il y eut un moment de silence, non pas pesant mais riche en sentiment d'amitié, puis je vis une ombre s'asseoir sur le bord de mon lit, il se pencha, m'embrassa et m'entoura de ses bras en murmurant - Tu verras, il reviendra. Dors bien maintenant. et il regagna son lit. Il y a longtemps que je n'avais si bien dormi, est-ce la magie de ce lieu ? Ce n'était en tout cas pas les deux petites fesses d'Hector que je distingue dans la lumière blafarde du petit matin car je n'ai pas rêvé ou, tout au moins je ne m'en souviens pas. Je me tourne, je me rendors, je rêve cette fois à Pierre, le Pierre de l'institut. Quand je commence à émerger, je vois Hector qui rit de bon cœur - Eh bien, tu avais une sacrée réserve ! - Moi / De quoi tu parles, je ne comprends rien - Hector / De ce qui est sorti de tes couilles et à voir les spasmes de ton pénis, cela ne devait pas être triste Je sens que je deviens rouge écarlate, je regarde mon sexe qui n'a pas encore retrouvé son calme et qui laisse même sortir quelques gouttes et je réalise que je nage dans une mer de sperme, enfin, n'exagérons pas, ce n'est peut-être pas vraiment une mer mais c'est vrai que mon drap est largement trempé - Putain ! J'en ai mis partout, qu'est-ce que tu veux, j'ai rêvé de Pierre - Hector / Donc tu l'aimes toujours, rien n'est perdu… sauf le sperme que tu… - Moi / Ta gueule, arrête de te foutre de moi et si j'ai rêvé de lui c'est du Pierre que nous aimons tous, pas du dépravé qu'il semble être devenu et nous entamons une bataille de coussins interrompue par une imprécation mêlée à un rire - Hector / Tu pourrais au moins m'envoyer de la munition qui soit sèche ! Nous éclatons de rire, moi également, même si je suis un peu gêné mais ce sentiment disparait bien vite en voyant le rire plein de gentillesse de mon ami. Nous avons tous les deux la gaule lorsque nous allons à la salle de bain. Durant les quelques jours au Village, j'ai plusieurs discussions avec Jacques dont une avec un de ses amis qui est psychologue. Autant Jacques est confiant car connaissant bien Pierre, autant son ami est beaucoup plus réservé sur l'issue du changement intervenu chez Pierre : il y voit le résultat d'une longue frustration affective malgré ou peut-être à cause de toute l'attention que je lui portais. Il pense, et nous nous rallions à son avis, qu'il ne faut surtout pas le brusquer, le laisser faire et qu'il comprenne que je l'aime toujours, même si lui devait me détester. A la fin de ces entretiens, j'ai posé la question qui me démangeait - Est-ce que je dois continuer à dormir dans la même pièce que lui, dans le même lit ? Est-ce qu'il peut continuer à habiter chez moi (l'appartement est à mon nom) ? Peut-il amener chez nous des "amis" ? La réponse fut que cela dépendait des circonstances et de son attitude, qu'il fallait envisager et assumer une véritable rupture en espérant qu'elle ne soit que temporaire, mais que la décision, moi seul pouvait la prendre. Le mercredi, Jacques me donna une chaleureuse accolade en me disant qu'il était toujours là et que je pouvais venir quand je voulais, même de manière imprévue. Hector m'accompagna jusqu'à l'arrêt du bus, il m'embrassa sur les deux joues et, très brièvement, sur les lèvres en me disant - Courage Antoine, ne te laisse pas abattre et reste fidèle à toi-même. Je suis avec toi, vraiment - Merci Hector, moi aussi je t'aime. Dans le bus, je réalisais que je lui avais dit "moi aussi je t'aime". Les deux premiers mots signifiaient clairement que j'avais compris qu'il m'aimait et la fin de la phrase que moi également je l'aimais. Je suis certain que lui aussi, au même moment, réalisait la signification de cette petite phrase. La seule chose qu'il nous faudrait faire un jour, c'est définir ce que nous entendions tous les deux par le mot "aimer" car il y a trente-six définitions dans ce terme si fréquemment galvauder et pour moi, il n'y avait qu'une personne que j'aimais au-dessus de tout et tous. C'est tranquillement que j'ouvris la porte de ce qui était encore notre appartement et c'est alors que je vis le désastre. Le sol, dès l'entrée, était jonché de détritus, papiers, cartons de pizzas, restes de nourriture, bris de verres cassés. Sur la table, bouteilles vides ou pleines, un nombre impressionnant de verres, des cendriers débordants de mégots sans parler de la cuisine où je ne savais pas où mettre les pieds. Mais le pire c'était le canapé sur lequel Pierre était vautré, obscène, les jambes écartées, le sexe pendant. À côté de lui, à la hauteur de sa tête, le sexe encore en érection d'un garçon que je reconnus comme étant Gilbert, le jeune vendeur. Je restais debout, immobile, sidéré par ce que je voyais, sans parler des odeurs, qui témoignait sans que le moindre doute ne soit possible des orgies qui avaient dû se dérouler en mon absence. Honnêtement, je ne pouvais imaginer que tout cela avait été voulu et organisé par Pierre, il avait certainement invité Gilbert et c'est ce dernier qui avait dû manigancer ce véritable bordel, oui bordel car en y regardant de plus près, je vis de nombreuses taches de sperme un peu partout, y-compris sur Pierre, dans ses cheveux, dans sa bouche où je devinais la trace du sperme qui s'en était échappé. Une rage froide s'était insinuée en moi et ma décision a été rapidement arrêtée : dès qu'ils seraient en état de se tenir debout, j'allais les conduire, nus comme ils étaient, sur le palier. Avant je prendrai quelques photos afin qu'on puisse croire à l'incroyable. Sans tarder, je réunis les habits épars, je vidais l'armoire de Pierre et entassais le tout dans deux grands sacs plastiques, son ordinateur et quelques papiers importants dans un carton. Avec tout ce que j'avais mis sur le palier il n'y avait pratiquement plus de place, il ne manquait plus que Pierre et son complice. Dès qu'ils commencèrent à remuer je ne les lâchais plus des yeux. Charitable, j'emmenais Gilbert aux toilettes mais tenant compte de sa demi-raideur et de son équilibre instable, je lui tenais le sexe afin que le jet aboutisse au bon endroit. Même opération pour Pierre qui fit un peu de résistance - T'as pas le droit de me toucher, je sais pisser tout seul Tu parles, heureusement que j'étais là pour le rattraper, je saisis son sexe mais il bougeait tellement qu'il me mit de la pisse plein la main. Non sans peine, je réussis finalement à les avoir les deux hors de l'appartement, il était temps car ils étaient de plus en plus conscients de l'incongruité de leurs tenues et du lieu où ils se trouvaient. Malgré leurs supplications, je suis resté impitoyable, j'ai fermé la porte et ai enclenché la sécurité. Il y avait un système de caméra que j'enclenchais ce qui me permis de suivre leur agitation, leurs sexes qui se balançaient au gré des coups contre la porte. Un peu plus tard, Pierre avait disparu et c'est à ce moment précis que j'ai pris conscience du fait que Pierre, mon ami de toujours, était sorti de ma vie. Je pris le téléphone et j'appelais Hector, je lui décrivis l'état de mon appartement, il ne fit pratiquement aucun commentaire mais il me dit tout simplement - Ne t'inquiète pas, j'arrive Re : Deux papas et cinq garçons - emmanolife - 23-01-2021 Bravo, Nostalgique, j'adore ! La rupture semble bien définitive entre Antoine le pur et Pierre le jouisseur. Il s'agit visiblement d'un conflit de valeurs, dont ils n'avaient pas encore pris conscience dans le cadre privilégié de l'institut où il faisaient leurs études. Maintenant ils sont libres, et le conflit éclate immédiatement. Du coup les deux papas du titre ne seront peut-être pas ceux auxquels on s'attendait. Le charmant Hector va-t-il se dépêcher de venir ramasser les morceaux ? Merci, Nostalgique ! Re : Deux papas et cinq garçons - Louklouk - 24-01-2021 Eh ben voilà, [member=146]Nostalgique[/member] ! Tu vois que c'était pas plus difficile que ça d'inventer une bonne petite intrigue... qui part sur les chapeaux de roues ! Bravo, et vive la suite ! Car on a envie de savoir... Re : Deux papas et cinq garçons - Philou0033 - 25-01-2021 Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] ! Alors là, cette suite est très bien écrite! Ça s'est une rupture !!! Tout est très bien agencé, décrit et amené. C'est le dernier paragraphe qui résume bien l'atmosphère désastreuse qui s'est insinuée entre Pierre et Antoine, ainsi que sa conclusion, soit la mise à la porte de Pierre "le dépravé". Je t'embrasse! Philou Re : Deux papas et cinq garçons - Nostalgique - 25-01-2021 Merci à vous tous de vos commentaires encourageants, cela m'incite à poursuivre ce récit. J'hésite entre trois variante possible, la première c'est un retour rapide de Pierre, penaud mais repentant ; la seconde un retour mais beaucoup plus tardif éventuellement dramatique et la troisième version, pas de retour de Pierre, sinon à très long terme. Probablement que ce seront mes doigts sur le clavier qui décideront ! Dans mon domicile hivernal, je croule sous la neige, j'espère que cela m'inspirera de façon à vous plaire, peut-être même plus... Nostalgique Re : Deux papas et cinq garçons - emmanolife - 25-01-2021 Bonjour, Nostalgique ! Tu n'as pas demandé d'avis des lecteurs, mais ça ne m'empêche pas de donner le mien ! Tu en feras ce que tu voudras. Mon avis est tranché : il ne faut pas que Pierre revienne !!! Ce n'est qu'un jouisseur, un débauché sans morale, un dépravé, un riboteur lascif qui se vautre dans le stupre : bref, Antoine sera bien mieux loin de lui... En même temps, c'est vrai que si les héros vont trop bien il n'y a plus d'histoire. Pierre pourrait faire une apparition, Antoine pourrait avoir la nostalgie de leur période heureuse, et le rejetterait le cœur plein de regrets. Ou alors Pierre pourrait s'incruster et Antoine se laisserait attendrir mais il serait aussi plein de rancœur et ça se terminerait mal. Bref, je raconte n'importe quoi : j'en déduis que l'auteur a plutôt intérêt à ne rien dire sur le fonctionnement de son propre imaginaire. Merci, Nostalgique ! Re : Deux papas et cinq garçons - Louklouk - 25-01-2021 Coucou @Nostalgique ! Ne signale JAMAIS tes hésitations aux lecteurs ! C'est à toi d'avoir des idées, et pas à eux. Et s'ils en ont, qu'ils se mettent à écrire leur propre roman ! Je l'ai fait maintes fois, d'ailleurs, en partant d'une situation donnée par un auteur. Bises et courage ! PS : mais, pour me contredire, je te donnerai un petit avis sur Pierre... Il serait dommage de te priver d'un personnage aussi intéressant, qui a sûrement des choses à dire... Mais chut ! C'est toi qui sais. |