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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 159 (Aix en Provence) (Le lendemain matin) (fin)


***/***

Autant dire que les paroles de Michel font l’effet d’un envol de moineau aussi bien pour prendre la douche que pour s’habiller et descendre ensuite à la cuisine s’installer chacun l’air innocent devant son bol, croquant tous à pleines dents les tartines à la confiture qu’affectionne tant Florian.

***/***

Je surveille Antonin depuis que nous sommes descendus des chambres, trouvant qu’il fait une drôle de trombine.

- Quelque chose ne va pas « Tonin » ?
- Non !! C’est bon !!
- Ta ! Ta ! Ta ! Ta ! Je vois bien que tu n’es pas comme d’habitude !!

Antonin hésite à parler, il me regarde et voit que je m’inquiète pour lui, aussi c’est avec un sourire encore timide qu’il me répond.

- C’est Michel !! Il s’est mis dans la tête de m’emmener chez le coiffeur, après c’est chez le dentiste et que sais-je encore comme rendez-vous qu’il m’a pris pour ma santé qu’il m’a dit !!
- C’est qu’il se préoccupe des années que tu viens de vivre et qu’il veut s’assurer que tout va bien pour toi !! Je ne vois pas ce qu’il y a là à faire la tête que tu fais ??
- J’aime pas le dentiste !!
- Ah !! C’est donc ça Hi ! Hi ! Rassure-toi, il ne verra rien qui ait besoin de son intervention !!
- Comment tu peux le savoir ??
- Tout simplement parce que depuis qu’on est ensemble, ton corps a eu largement le temps de guérir tous les petits bobos que tu pouvais avoir, voilà pourquoi !! Tu verras que tout se passera bien, en fait ce qui m’inquiète le plus c’est le coiffeur !! Tu ne vas pas couper tes magnifiques cheveux quand même ??

Antonin sourit franchement cette fois, amusé de la moue que je fais à l’idée qu’il coupe ses longs cheveux blonds.

- Michel dit que c’est juste pour les égaliser afin qu’ils ne s’abîment pas et qu’ils soient plus faciles à coiffer !!

Je regarde mon grand-père qui vient d’entrer dans la cuisine.

- Tu sais papy !! Antonin n’a pas besoin de voir quelques toubibs que ce soit, tout comme toi, mamie et tous les autres, tu le sais bien en plus !!

Mon grand-père me fait un clin d’œil.

- Ça ne coûte pas grand-chose de s’en assurer !! De toute façon les rendez-vous sont pris et d’ailleurs il est grand temps d’y aller, tu es prêt Antonin ?
- Juste le temps de mettre un tee-shirt propre !!

Antonin se mordille la lèvre en repensant à un truc qui semble le contrarier.

- Je peux t’en emprunter un « Flo » ? Ceux que j’ai sont au lavage !!
- Bien sûr quelle question !!

J’attends qu’il soit hors de vue pour poser la question à mon grand-père.

- C’était quoi ce clin d’œil ??
- C’était le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’il accepte de venir avec moi en ville sans le vexer, après le coiffeur nous irons faire les magasins pour le rhabiller et il sera bien obligé de me suivre, j’en ai marre qu’il n’ait que des affaires à toi à se mettre sur le dos !!
- Un conseil Papy !! Fais lui comprendre que ce n’est qu’un prêt en attendant qu’il gagne sa vie, j’ai déjà eu ce genre de problèmes avec lui et crois-moi, il est plutôt disons… Fier et émotif sur certains sujets et si tu ne veux pas te trimbaler toute la matinée avec une madeleine, tu ferais bien de suivre mes conseils Hi ! Hi !
- Et toi ?? Tu n’as besoin de rien ?? As-tu de l’argent au moins ??
- Je me suis arrangé avec « Yu » et Antoine qui me font crédit le temps que je me retourne, ne t’inquiète pas pour moi papy !! Vous avez eu assez à subir l’autre sangsue !!
- Comme tu voudras mon grand !! N’oublie pas que tout ce que nous avons te reviendra un jour de toute façon !!

Antonin redescend et je manque d’avaler de travers en voyant comment il s’est habillé, décidément mon grand-père a raison et mes goûts vestimentaires qui sur moi ne choquent personne voire même amènent le sourire, le font lui ressembler à un épouvantail à moineaux.

- (Yuan) Tu cherchais à te la jouer discret je parie ?
- (Antonin) Pourquoi tu dis ça ??
- Juste pour te prévenir que si c’est le cas et bien c’est raté Hi ! Hi !




CHAPITRE 160 (Aix en Provence) (Révélations)


Je préfère botter en touche devant le regard de cocker d’Antonin suite aux remarques de Yuan, je me lève donc avec le prétexte d’être moi aussi pressé et que je ne voudrais pas arriver en retard à mon rendez-vous matinal quotidien avec Philippe.

Je les quitte donc, curieux malgré tout d’être à midi pour savoir comment s’est passée la matinée d’Antonin et c’est en réfléchissant au moyen de nous faire rapidement gagner suffisamment d’argent pour préserver aussi bien ma fierté que celle de mon ami, que je fais le trajet menant jusqu’au cabinet de Philippe.

Quelle n’est pas ma surprise d’apercevoir Chloé dans la salle d’attente ce matin-là.

- Chloé ?? Qu’est-ce que tu fais ici ??

Elle se lève en souriant timidement pour venir m’embrasser.

- C’est Philippe qui m’a demandé de venir, il nous attend !!
- Tu sais pourquoi il t’a demandé çà ??

Son visage devient subitement triste, c’est à la limite des larmes qu’elle lève ses yeux brillants vers moi.

- Oui bien sûr !! Mais il ne préfère pas que ce soit moi qui t’en parle en premier.
- C’est encore quelque chose en rapport avec l’autre ??

Chloé hoche la tête, le visage cette fois complètement décomposé.

- C’est si grave ??
- Oui Florian !! Personne ne voulait t’en parler et tu comprendras pourquoi, seulement tu risques de l’apprendre sans y être préparé et Philippe a déjà assisté à tes réactions quand tu as su pour ton ami Erwan !!
- Quelqu’un d’autre est mort ?? C’est ça ??

Chloé cette fois éclate en sanglots, je n’ai pas le temps de lui poser de nouvelles questions que la porte s’ouvre et que Philippe sort de son bureau pour s’avancer vers nous, la prenant par la taille sans un mot en me faisant signe de les suivre.

J’avoue que je n’en mène pas large et qu’une boule commence à me nouer l’estomac, pour ne rien arranger je m’aperçois qu’il y a déjà quelqu’un dans la pièce et la présence de cette personne me crispe encore plus si cela était possible, c’est donc en m’attendant maintenant vraiment au pire que je referme la porte derrière moi.

- Bonjour Maurice !!
- Bonjour Florian !!

***/***

Philippe fait asseoir Chloé sur le canapé, il se tourne ensuite vers le petit rouquin qui semble bouleversé et il se demande ce qu’a bien pu déjà lui apprendre son amie pour qu’il soit dans cet état.

Il se tourne alors vers elle pour lui poser la question.

- Il est au courant ?

Chloé le visage couvert de larmes lui fait non de la tête.

***/***

- Au courant de quoi ?? C’est Thomas ?? Il lui est arrivé quelque chose ??

Maurice s’approche de moi pour me guider jusque près de mon amie, des tremblements nerveux incontrôlables me prennent alors quand je repose ma question d’une voix hystérique.

- C’est mon Thomas ?? Il est mort ??
- (Philippe) Reprends toi Florian, il ne s’agit pas de Thomas !! Nous n’avons toujours pas de nouvelles à son sujet.
- (Maurice) J’ai ouvert une enquête pour le retrouver, pour l’instant nous n’avons toujours rien de concret.
- (Philippe) J’ai fait venir Chloé pour qu’elle puisse témoigner de certains faits que tu ignores encore et qui se sont passés le jour où elle a eu cet accident à la jambe.
- Tu parles d’un accident !!
- (Philippe) Nous l’appellerons ainsi parce que nous tous savons que tu n’en as aucun souvenir et que tu n’y es pour rien, quoique tu en dises !! Maintenant il faut que tu connaisses la vérité !! Tu risques de rencontrer des personnes qui ont appris ta présence chez tes grands-parents, c’est moi qui ai été les voir sans connaître le malheur qui les affligeaient mais dans l’intention de prendre des renseignements pour justement retrouver Thomas. Je suis donc allé rendre visite à la seule famille Louvain qui habite ou plutôt qui habitait le quartier où vivent tes grands-parents.
- Tu as vu André et Nathalie ?? Tu as leur adresse ?? Tu sais combien comptaient Mathis et Léa dans ce que je suis bien obligé d’appeler mes précédentes vies ?? Après Éric et Raphaël, ils sont sur ma liste mais je ne sais même pas s’ils se souviennent d’un Florian et s’ils sont impliqués eux aussi comme ça semble l’être dans les malversations de l’autre, je sens que je n’ai encore pas fini de ramer pour changer leur état d’esprit envers moi.
- (Philippe) Et c’est justement la raison qui m’a fait demander à Maurice et Chloé d’être là ce matin, d’autres personnes devraient arriver d’ici une petite heure et je n’ai que le temps de t’apprendre les circonstances exactes qui ont fait de cette journée il y a sept ans déjà, le malheur de plusieurs familles et que personne n’a encore osé te raconter.

***/***

« Un moment plus tard »

Je ne saurais décrire toutes les affres émotionnelles par lesquelles je suis passé pendant toutes ses longues minutes où j’ai appris que ce qui déjà me semblait un acte horrible envers Chloé perpétré par ce Florian que je ne peux que définir que comme démoniaque, n’était en fait que la face visible de l’iceberg et que des événements plus terribles encore s’étaient déroulés autour de cette piscine, le pire en étant les dommages collatéraux comme le suicide de Mathis.

Je sens une piqûre dans mon bras, me tournant encore hébété vers Philippe qui tient la seringue vide encore en main.

- Ce n’est qu’un tranquillisant mon grand, ça t’aidera à passer ce moment de trop forte émotion.

Mes larmes me brûlent le visage, j’ai l’impression que mon estomac se retourne dans mon ventre et je ne peux retenir ce qu’il contient qui sort de ma bouche par jet d’une puanteur indescriptible et se répand en flaques sur le sol, juste avant que je ne sente ma tête tourner et que je perde connaissance.

***/***

Philippe aidé de Chloé enlève les vêtements souillés de Florian pour ensuite nettoyer au mieux les dégâts, pendant que Maurice se dirige vers le bureau du psychiatre et stoppe l’enregistrement de la conversation sur son PC portable, il se dirige ensuite avec lui jusqu’à la salle d’attente où trois personnes sont déjà installées depuis quelques minutes.

- Vous êtes bien la famille Louvain ? Je me présente !! Maurice Désmaré directeur du département de la sécurité du territoire, ou la DST si vous préférez !! J’ai quelque chose d’important à vous montrer avant que le professeur Espinach ne vous fasse entrer dans son bureau.




CHAPITRE 161 (Bordeaux) (Benjamin)


« Bordeaux, centre d’internement pour déficients mentaux »

Le bureau du directeur du centre est occupé ce matin-là par un petit groupe de responsables de différents services et d’un homme que certainement personne d’entre eux ne se serait attendu à voir un jour dans les locaux.

Cet homme s’est présenté comme Alain Durieux le directeur adjoint de la DST, mandaté par son chef direct pour prendre tous renseignements qu’il jugera bon sur un de leurs patients.

Lui-même n’étant pas le moins étonné de s’être vu confier cette mission qui sort et c’est peu de le dire, des tâches habituelles rattachées à sa fonction.

- (Le directeur) Le seul Benjamin qui correspond à votre recherche et faisant partie de nos résidents, n’est absolument pas en état de subir un quelconque interrogatoire de quelque sorte que ce soit !! Il est depuis sept ans en état végétatif, n’ayant absolument aucunement conscience de la réalité qui l’entoure.
- (Alain) Là n’est pas le but de ma présence aujourd’hui, je dois juste venir constater son état de santé général et vérifier de visu s’il peut être envisageable de le déplacer dans une autre unité de soins.
- (Un chef de service) Pourquoi vouloir le déplacer ? Benjamin nous connaît, le déplacer risquerait de le perturber et anéantir tout le travail de notre équipe depuis qu’il est parmi nous.
- (Alain) Vous le donniez il n’y a pas deux minutes comme n’ayant aucune conscience ? Je ne comprends pas comment il pourrait dans ce cas être perturbé ?
- (Le directeur) Le terme employé n’était pas le bon, il suffit habituellement pour faire comprendre ce que sont nos patients. Le terme qui le définit le mieux peut heurter certaines âmes sensibles, en fait l’état végétatif en terme strictement médical est un non-sens et il faudrait plutôt employer celui d’animal, reconnaissez que le premier est plus facile à accepter par leurs proches qui sont suffisamment atteints par le malheur qui les touche.
- (Alain) Je comprends bien !! Mais alors ça signifierait qu’ils gardent une certaine conscience de leur environnement ?
- (Le directeur) C’est un peu plus compliqué, mais on peut dire ça en effet !! Pour ce qui est du cas qui vous intéresse, nous pourrions le comparer à un animal domestique qui reconnaît celui qui le nourrit et obéit à quelques ordres simples.
- (Alain) Une sorte de dressage en somme ??
- (Le directeur) Je vous avais prévenu que ça heurterait votre sensibilité !! C’est pour cette raison que le terme de végétatif est employé pour ce genre de cas pathologiques.
- (Alain) Admettons !! Il me faut une copie complète de son dossier, aussi bien médical que comportemental ainsi que tout ce qui pourrait le concerner durant son séjour dans votre centre. Je mettrai ce dossier dans les mains de spécialistes qui pourront ainsi avaliser ou non la possibilité de lui faire changer de contexte sans le perturber outre mesure.

Alain depuis le début de l’entretien observe attentivement les personnes qui y assistent et quelque chose qu’il n’arrive pas encore à définir le gêne dans leur expression comportementale, commence alors une batterie de questions débitées à un rythme rapide pour ne pas leur laisser le temps de réfléchir où tout y passe de façon pouvant sembler décousu.

Que ce soit sur ce qu’il aime manger, comment il est physiquement, sa façon d’être, calme ou agité et d’autres encore jusqu’à ce que cela lui amène une conviction qui si elle se révèle exacte, ne restera pas sans que certains en répondront devant qui de droit.

- Pendant que vous me sortez son dossier pour m’en faire une copie, j’aimerais que vous me meniez jusqu’à Benjamin !!
- (Le directeur) Julie !! Voulez-vous conduire monsieur Durieux s’il vous plaît ?
- (Alain) Je préférerais que ce soit ces messieurs qui m’y emmènent !! Mademoiselle ?? Auriez-vous l’amabilité de faire entrer les deux hommes qui attendent dans le couloir ??

La jeune femme s’exécute non sans avoir jeté un regard inquiet vers son patron qui lui fait un signe d’accord de la tête, reportant ensuite son attention vers son visiteur.

Alain se conforte encore plus dans sa conviction qu’il va découvrir quelque chose d’anormal voire de malsain, les regards fuyants qui se détournent dès qu’il tente de les fixer lui faisant craindre hélas le pire et c’est d’une voix ayant perdu toute amabilité qu’il s’adresse à ses hommes dès que ceux-ci entrent dans la pièce.

- Vous accompagnez cette demoiselle ainsi que monsieur le directeur jusqu’au secrétariat, ils vous remettront les copies d’un dossier sur un résident du nom de Benjamin Charlier. Assurez-vous que rien ne soit oublié et qu’aucune communication téléphonique ou autre ne soit donnée pendant que je serai absent.
- Bien patron !!
- (Le directeur) Mais enfin !! Pouvez-vous me dire ce qu’il se passe ??
- (Alain) J’espère pour vous tous qu’il ne se passe rien justement et c’est pourquoi je prends ces mesures afin de m’en assurer !
- (Un chef de service) De quel droit nous traitez-vous de la sorte ?? Nous ne sommes pas des criminels que je sache ??
- (Alain) Je n’ai jamais employé ce terme ?? Pourquoi pensez-vous une chose pareille ?? Votre conscience vous pèse dirait-on ??
- (L’homme) Bien sûr que non !!
- (Alain) Il n’y a donc pas à s’en faire, conduisez-moi au jeune Benjamin et nous verrons quel comportement « animal » il aura en vous voyant !!

Alain revient un instant vers ses hommes, il donne quelques instructions au plus âgé des deux.

- Fais venir la cavalerie du cru, j’ai un mauvais pressentiment !! Il y a quelque chose de pas clair dans toute cette histoire, j’ai comme l’impression que nous avons mis les pieds dans un nid de scorpions !!
- On dirait qu’ils ne sont pas très à l’aise patron !!
- J’avais remarqué aussi figure toi !!

Alain regarde les trois hommes qui doivent l’accompagner.

- Allons-y messieurs !! Après vous !! Et veuillez rester à moins d’un mètre l’un de l’autre je vous prie!!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 162 (Aix en Provence) (Panique)


Pendant que Maurice fait visionner à la famille Louvain ce qu’il a enregistré pendant l’heure précédente, Philippe et Chloé commencent à s’inquiéter sérieusement de l’état de Florian toujours inconscient étendu sur le canapé.

Ce n’est qu’une fois qu’ils ont nettoyé les vomissures du petit rouquin, qu’ils sont revenus vers lui pour constater qu’il n’a toujours pas repris conscience et Philippe lui prend alors sa tension qui lui semble anormalement basse, lui soulevant ensuite les paupières pour remarquer aussitôt ses pupilles révulsées.

- Va chercher Maurice !! Vite !! Pendant ce temps-là j’appelle une ambulance !!

***/***

Maurice observe de près les réactions de Léa qui des trois lui semblait la plus furieuse contre Florian lors de sa précédente visite aux dires de Philippe, l’ahurissement qu’il peut lire sur son visage pendant que la vidéo défile sous ses yeux le rassure quelque peu sur la suite de la matinée quand il mettra toute la famille Louvain en présence de celui qu’il doit bien s’avouer, est devenu son protégé.

C’est la porte du cabinet qui s’ouvre à la volée qui lui fait relever la tête vers Chloé qui semble dans tous ses états, une certaine panique marquant son visage et le doute ne lui est plus permis de comprendre qu’un grave problème est arrivé quand elle s’adresse à lui d’une voix criarde.

- C’est Florian !! Il ne va pas bien !! Philippe appelle une ambulance !! Oh, mon Dieu !! Pourvu que ce ne soit pas grave !!

Maurice s’adresse à Marc en se levant d’un bond pour se rendre auprès de Florian.

- Occupez-vous de Chloé, vous voulez bien !!

Il n’attend pas la réponse qu’il est déjà passé derrière la jeune fille en refermant la porte de séparation, il découvre alors Philippe épongeant le front du jeune rouquin tout en levant un regard anxieux vers lui.

- L’ambulance ne devrait pas tarder !!
- C’est grave ??
- Son pouls est faible, sa respiration hachée et il révulse des pupilles, il est en état de catalepsie !! Il lui faut très vite des soins sinon je ne sais pas ce qu’il va lui arriver, rien de bon en tous les cas !!
- J’avertis les services de police !! Qu’ils dégagent la route de l’ambulance !! Nous aurions dû prévoir qu’il n’irait pas bien après ce que nous lui avons appris !!

***/***

« Hôpital d’Aix en Provence, une heure plus tard »

Les quatre motards de la police nationale saluent Maurice en enfourchant leurs motos pour retourner à leurs autres occupations, étonnés qu’un personnage aussi important soit ici et se demandant qui est la personne transportée dans l’ambulance pour avoir eu droit à un tel déploiement des forces de l’ordre.

C’est en croisant les quatre motards, que Marc entre à son tour dans le parking et cherche une place pour se garer, n’ayant pu résister aux demandes hystériques de Chloé à ce qu’il l’emmène au plus vite rejoindre son copain.

Tout comme son épouse et sa fille, ils ont été fortement étonnés de voir apparaître la jeune fille dans la salle d’attente et ce n’est qu’une fois remis de leurs émotions, qu’ils se sont aperçus qu’elle n’avait plus sa canne et se tenait debout sans autre artifice.

Il leur a fallu tout le trajet pour comprendre ou du moins tenter de le faire, que c’est grâce à Florian si elle a pu guérir de son handicap et que ce garçon qu’elle devrait pourtant pour le moins haïr, est celui-là même pour qui elle s’inquiète autant de sa santé.

Léa a passé tout le trajet à côté de sa mère à l’arrière du véhicule avec le portable de Maurice sur les genoux, ils ont pu ainsi suivre le reste de l’enregistrement jusqu’au moment où le jeune rouquin s’est mis à vomir pour ensuite s’évanouir.

Ils ont suivi toutes ses émotions visiblement non feintes, au fur et à mesure que lui était révélée cette journée tragique, qui a été la cause entre autres du suicide de Mathis et il ne fait aucun doute pour elles qu’il était sincère, bien qu’elles n’arrivent pas encore à croire que soit possible cette histoire de souvenirs d’un autre passé.

***/***

Quand Chloé accompagnée des Louvain pénètre dans la salle d’attente à l’étage où a été conduit Florian, celle-ci est déjà occupée par les amis proches et les grands-parents de son copain.

Maryse en larmes encadrée par Michel et son neveu qui tentent par leurs présences de la réconforter, leurs visages soucieux montrant bien qu’ils ne veuillent pas l’inquiéter plus qu’elle ne l’est déjà, qu’eux aussi se font un sang d’encre à attendre que quelqu’un les renseigne sur l’état de santé de Florian.

Yuan légèrement en retrait avec Antonin, tient celui-ci contre lui pour le soutenir de son mieux et le visage ravagé de larmes du blondinet montre la peine que lui aussi subit de cette situation où le manque de renseignements leur brise les nerfs.

Marc est en plein questionnement devant la vision de toutes ces personnes visiblement touchées par l’hospitalisation de celui qui dans ses souvenirs n’aurait eu personne pour le pleurer s’il lui était arrivé ce genre de mésaventure et c’est très certainement le déclic qu’il avait besoin pour croire enfin à la véracité de ce qu’il a appris depuis quelques jours, mais surtout après cette dernière heure.

Son visage montre alors l’inquiétude qu’il éprouve soudainement pour ce garçon avec qui il a bien l’intention d’avoir une longue, voire très longue conversation et qui se trouve actuellement plutôt mal en point.

Il retourne dans le couloir rejoindre Maurice et Philippe qui restent planter là, interpellant chaque personnel du centre hospitalier qui passe pour avoir des nouvelles.

- Alors ??
- (Philippe) Toujours rien !! C’est désespérant d’attendre comme ça que quelqu’un veuille bien nous dire ce qu’il se passe !!




CHAPITRE 163 (Aix en Provence) (Étrange thérapie)


« Chambre de soins intensifs »

Une fois les différents capteurs mis en place sur le crâne du jeune homme inconscient, l’interne s’active à mettre en service l’appareil qui va suivre l’activité cérébrale en faisant apparaître sur l’écran un spectre de couleurs variable suivant les réactions aux stimuli envoyés.

Le responsable du service étudie les rapports d’analyses au fur et à mesure qu’ils lui parviennent et se retourne avec étonnement quand le jeune interne l’interpelle d’une voix surprise.

- Professeur !! Venez voir !! C’est incroyable !!
- Quoi donc ??
- L’activation de son cerveau professeur !!
- L’homme s’avance jusque devant l’écran.
- Oui et alors ?? Mais !! Qu’est-ce que ça veut dire ?? Revérifiez les branchements, voulez-vous ?? Il ne peut y avoir qu’une erreur !!
- L’interne retourne près du patient pour s’assurer que les connexions sont dans le bon ordre et au bon endroit.
- Il n’y a pas d’erreur professeur !!
- Ne dites pas n’importe quoi voyons !! À voir l’écran c’est un arbre de Noël, pas un cerveau !! Il faut vraiment que je fasse tout moi-même !!

***/***

« Dix minutes plus tard »

- Bon dieu !! Le cerveau de ce gamin tourne à plus de soixante-dix pour cent de ses capacités, c’est impossible !! Et en plus ça continue à grimper !! Voilà une nouvelle zone qui s’active !! Qu’est-ce que c’est que ce bordel !!

Un son étrange leur parvient presque inaudible, disparaissant aussi vite qu’il était apparu.

- C’était quoi professeur ? Vous avez entendu ?

Le spécialiste règle plus finement un potentiomètre, une ligne apparaît alors sur le moniteur.

- Tout est détraqué dans cette pièce !! Voilà qu’on enregistre des sons non audibles pour l’oreille humaine !!

La chambre s’assombrit soudainement, les faisant se retourner vers la fenêtre et la vision qu’ils ont leur fait soudainement dresser les cheveux sur la tête.

- C’est quoi toutes ces bestioles ??
- Des abeilles professeur !! On dirait qu’une ruche entière voudrait entrer !!

***/***

« Dans le couloir »

Maurice fait signe aux deux hommes près de lui de faire silence, une fois chose faite il s’approche de la porte pour y plaquer son oreille et il l’ouvre à la volée, ayant cru percevoir des cris alarmants à l’intérieur.

Son premier regard va vers le jeune garçon allongé sur le lit toujours inconscient, la tête bardée de fils reliés à différents appareils qui bien sûr ne veulent rien dire pour lui et il se détourne ensuite vers les deux hommes en blouse blanche qui semblent hypnotisés par la fenêtre de la chambre.

Tout d’abord il n’y voit que ce qui lui semble être la nuit, comprenant très vite que vu l’heure c’est impossible et il finit par distinguer un mouvement diffus en même temps qu’un bourdonnement lancinant qu’il n’avait pas perçu au départ s’enregistre enfin dans son cerveau et lui fasse comprendre ce qu’il en est.

- Qu’est-ce qu’il se passe ici ??
- (Le professeur) Les abeilles !! Elles sont arrivées brusquement il y a quelques minutes à peine, c’est incompréhensible !! C’est bien la première fois que je vois ça !!
- (L’interne) C’est arrivé juste après que les instruments ont enregistré le son !!

Maurice tend l’oreille.

- Le son ?? Quel son ?? À part les bourdonnements qu’elles font je n’entends rien !!
- (Le professeur) C’est parce qu’il est trop haut dans les kilohertz pour que nous puissions l’entendre, ça vient du garçon ! Ça et son cerveau qui est actif à plus de quatre-vingts pour cent maintenant !! J’avoue que ça me dépasse !!
- (Maurice) Il n’était qu’à quarante-cinq pour cent à sa sortie du coma il y a quelques semaines !! Vous êtes sûr de vous ??
- (Le professeur ébahi) Quarante-cinq ?? Mais c’est déjà plus du double de la normale !
- (Maurice) Est-ce dangereux ?? N’y a-t-il pas un moyen de faire baisser cette activité cérébrale ??
- (Le professeur) Comment le saurais-je ?? Puisque c’est une impossibilité tout comme ce son qui sort de sa gorge et qui a sans aucun doute attiré ces abeilles !!

Une voix claire quoique encore très fortement empreint d’émotion se fait entendre derrière eux.

- Il faut les laisser entrer !! Florian a besoin d’elles pour revenir!!




CHAPITRE 164 (Aix en Provence) (Étrange thérapie) (fin)


Maurice se tourne vers la voix qui vient de prononcer ces étranges paroles, Antonin toujours soutenu par Yuan reste figé devant Florian inconscient.

- Elles viennent pour le soulager !! C’est lui qui les a appelées !!
- (Maurice) Comment tu peux savoir ça petit ??
- C’est venu dans ma tête comme une évidence, à croire que je connaissais déjà la raison de leur présence !!

Le professeur relève la tête de l’écran, visiblement inquiet des résultats qu’ils indiquent.

- S’il y a quelque chose que ce soit à tenter, il faut le faire vite !! Sa conscience est maintenant à plus de quatre-vingt-douze pour cent de ses capacités cérébrales !!
- (Maurice) Que risque-t-il au juste ?
- Comment vous expliquez !! C’est comme si son cerveau était dans un micro-ondes, il s’échauffe jusqu’au moment critique où il va exploser !!

Maurice regarde l’assistant toujours obnubilé par ce qu’il se passe à la fenêtre, son visage se fige alors montrant la décision qu’il vient de prendre et l’ordre qu’il donne alors n’amène aucun doute quant à la détermination qu’il soit immédiatement exécuté.

- Ouvrez cette putain de fenêtre !! C’est un ordre !!

Il se retourne vers Yuan, Antonin et le professeur.

- Quant à vous !! Veuillez vous reculer à l’autre bout de la pièce !!

L’interne hésite quelques secondes, pris de panique à l’idée d’avoir l’essaim qui s’en prenne à lui dès qu’il aura exécuté l’ordre et Maurice réagit alors avec une rapidité qui les surprend tous, il fait d’abord voler la couette qui recouvre Florian pour ensuite s’élancer vers la fenêtre et repousser assez violemment l’interne, il actionne alors le loquet pour ouvrir en grand prenant quand même le temps de se protéger derrière.

L’essaim entre alors en trombe dans la chambre pour aller directement recouvrir le petit rouquin qui très vite se retrouve couvert de piqûres sur toutes les parties apparentes de sa peau.

Une seconde vague arrive ensuite qui semble cette fois le recouvrir d’une substance jaunâtre, suivie vague après vague par un incessant renouvellement d’ouvrières.

Cela dure environ cinq à dix longues minutes qui paraissent des heures aux cinq hommes toujours dans la pièce à regarder ahuris le manège des abeilles qui finissent par disparaître, laissant Florian couvert d’une gangue épaisse le faisant ressembler à un mannequin de cire.

Les choses alors reprennent très vite leur cours, Antonin étonné qui s’approche de Florian en prenant sur son doigt quelques gouttes du produit gras le recouvrant pour les porter à sa bouche.

- Humm !! C’est du miel !! Le meilleur que je n’aie jamais goûté en plus !!

Maurice s’adresse alors au professeur qui s’est replacé face à l’écran.

- Alors docteur ??
- C’est incroyable !! Ça redescend lentement !!
- Vous expliquez ça comment ??
- Le venin des abeilles sans doute !! Ils ont des propriétés anesthésiantes très puissantes, c’est le moyen qu’elles ont pour se défendre et ce venin est très dangereux en cas de piqûres trop nombreuses, le cerveau alors ne réagit plus et stoppe ses réflexes vitaux, c’est entre autres ce qui occasionne parfois la mort des personnes qui se font attaquer par un essaim.
- Pourquoi est-il recouvert de miel ??

Le professeur imite Antonin en portant une parcelle du produit qui recouvre Florian à sa bouche.

- Ça demande à être conforté par analyse, mais ce n’est pas à proprement parler du miel !! Je dirais plutôt de la gelée royale !! Comme vous le savez certainement, ce produit est très rare dans une ruche et sert essentiellement à nourrir la reine et les futures reines, elle a un effet prouvé sur la régénérescence des cellules.
- Mais il y en a plusieurs kilos !!
- Apparemment beaucoup de ruches viennent de faire un énorme sacrifice pour sauver ce jeune homme, il est impossible qu’une reine survive si elle n’en reçoit pas régulièrement !! Vous n’aurez qu’à interroger n’importe quel apiculteur qui vous dira qu’il ne prélève cette substance qu’avec parcimonie pour préserver la survie de ses ruches.
- (L’interne) Pourquoi ont-elles fait une chose pareille ?? Je n’ai jamais entendu dire que ça se soit déjà produit n’importe où dans le monde ??
- (Maurice) Nous n’en sommes encore qu’aux constats pour ce qui concerne ce garçon, beaucoup d’événements paraissant impossibles le deviennent avec lui et tout ce qui le concerne est depuis plusieurs semaines revêtu du statut de secret d’État, il vous sera imposé de ne jamais faire mention de ce qui s’est et se passera encore dans cette chambre !! À partir de cette minute, vous seuls serez autorisés à entrer dans cette pièce que je vais faire garder par mes hommes jusqu’à sa sortie !! C’est bien compris messieurs, où dois-je prendre des mesures plus drastiques pour m’assurer que le secret soit maintenu ??
- (Le professeur) Nous sommes déjà tenu par le secret de notre profession, je comprends très bien les précautions à prendre sur ce à quoi nous venons d’assister !! Maintenant nous ne sommes pas les seuls dans cette chambre ??
- Je me porte garant de ces deux garçons, ils sauront protéger le secret concernant leur ami.
- (Yuan) Je crois qu’il se réveille !!

Maurice voit le professeur reporter son regard vers l’écran.

- Où en sommes-nous maintenant ?
- Ça semble se stabiliser juste au-dessous des cinquante pour cent !! C’est du jamais vu !!
- Et le son ??
- Disparu, en même temps que les abeilles !!
- Je pense qu’il est temps que vous quittiez cette pièce avec votre assistant !! Je ferai intervenir des personnes compétentes de mes services pour récupérer toutes les traces informatiques de cette dernière heure.
- Vous n’allez pas les effacer quand même ?? Rendez-vous compte du potentiel de connaissances que nous pourrions en tirer ??
- N’ayez aucune inquiétude docteur !! Nos services de recherches auront les compétences et la « discrétion » nécessaire pour tirer de ces fichiers tout ce qu’il y en a à savoir!!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 165 (Bordeaux) (Benjamin) (suite)


Alain suit les trois hommes dans le méandre des couloirs du centre, ils passent par plusieurs salles où des malades de tout âge, hommes et femmes confondus, déambulent sans but apparent sous la surveillance du personnel infirmier.

Ils ne s’arrêtent pourtant dans aucune de ces salles, continuant leur marche vers une autre aile du bâtiment où cette fois les patients semblent beaucoup plus agités, certains mêmes ayant les bras entravés dans une sorte de camisole.

- Je croyais que le jeune Benjamin n’amenait pas de problèmes particuliers ?
- C’est exact monsieur, c’est un garçon très doux.
- Comment ça très doux ?

Un des deux autres hommes envoie un regard de reproche à celui qui vient de parler, l’œil observateur d’Alain ne manque pas de s’en apercevoir.

- Mon collègue voulait dire que Benjamin n’a jamais eu aucune pulsion suicidaire ou de méchancetés depuis qu’il est arrivé ici.
- Alors pourquoi est-il dans cette aile du bâtiment qui semble réservée aux éléments potentiellement dangereux ?
- Nous ne faisons que la traverser rassurez-vous !! Benjamin du fait justement qu’il ne nous cause aucun souci, a droit pendant l’été à passer ses journées dans le patio près de la salle de musculation où nos résidents sont maintenus dans le meilleur état physique possible.
- Ah !! Très bien !! Vous en parlez tous comme s’il était un peu votre chouchou ?? C’est du moins ce que j’en ressens depuis que je vous entends en parler !!
- C’est un peu la mascotte du centre en effet, faut dire qu’il est très attachant et c’est aussi le plus jeune de nos pensionnaires, il n’avait qu’une dizaine d’années quand il est arrivé vous savez ?? Une bien triste histoire si je me souviens bien.

Un de ses collègues qui comme de bien entendu ne rate rien de la conversation.

- Les cas de pertes d’esprits accidentels comme c’est le cas pour Benjamin sont très rares savez-vous ? Le reste de nos résidents sont arrivés ici pour cause de folie ou de tares génétiques, Benjamin lui a juste vu son cerveau s’arrêter brusquement de penser et n’est donc pas atteint par les pulsions irréfléchies voire destructrices qui nous obligent à surveiller en permanence nos autres pensionnaires.

La conversation continue encore quelques minutes, jusqu’au moment où ils arrivent devant une porte double semblant vue sa robustesse donner sur l’extérieur.

Alain remarque que l’homme avant de l’ouvrir tourne une pancarte qui de verte passe ainsi au rouge, son œil s’allume immédiatement d’intérêt quand il pose la question.

- Pourquoi cette pancarte ??
- C’est juste pour signaler qu’il y a un membre du personnel dans le patio !!
- Dans quel intérêt ??

Alain voit bien le regard bizarre qu’ils se jettent un bref instant entre eux, avant que l’un d’eux réponde.

- C’est une habitude vous savez ?? Elle date de bien avant notre arrivée et je ne me suis jamais posé la question, maintenant que vous le dites !!
- Alain traverse la porte sans répondre, il est étonné de ce qu’il y découvre et le patio n’est en fait qu’un magnifique jardin avec au centre une tonnelle où il peut apercevoir une personne assise à l’intérieur semblant plongée dans ses pensées.

Les trois hommes vont pour passer devant lui quand il les stoppe du bras en leur bloquant le passage.

- Attendez !! J’aimerais que vous ne bougiez pas d’ici pendant que je m’approche de lui, j’aimerais croiser son regard pour me faire ma propre idée de son état mental.
- Pas de soucis, comme je vous l’ai dit Benjamin n’est absolument pas dangereux.

Alain voit bien avec quel soulagement ils ont semblé accepter sa demande, décidément se dit-il, quelque chose cloche depuis qu’il est arrivé au centre et son instinct ne le trompe pas souvent, pour ne pas dire que c’est un sixième sens qui l’a beaucoup aidé déjà dans sa profession.

Comme la porte donnant sur l’intérieur du centre n’est pas refermée sur eux, il capte un homme en blouse blanche semblant fortement contrarié que quelqu’un occupe la place et regarde sa montre avec cette fois un regard étonné en jetant un coup d’œil à ses collègues, ce n’est qu’après avoir fait plusieurs pas vers eux qu’il voit enfin Alain et baisse la tête en repartant par où il était venu, donnant encore plus au sous-directeur de la DST de quoi mettre du grain à moudre quant à ce qu’il cherche à découvrir.

Il fait comprendre une dernière fois d’un geste que personne ne doit chercher à le suivre, s’avançant vers le jeune homme qui n’a pas bougé d’un cil depuis qu’il l’observe et plus il s’approche de lui, plus sa conviction se renforce qu’il n’a pas été placé là dans ce cadre édénique par hasard.

Les pièces du puzzle commencent à se mettre en place, le visage d’Alain pâlit au fur et à mesure que toutes ses questions commencent à avoir leurs réponses et il se force à sourire quand le garçon perçoit enfin sa présence en tournant son visage vers lui.

Un magnifique visage comme Alain en a rarement vu autrement peut-être qu’à la télé ou dans des magazines peoples, des yeux bleu pâle d’une rare beauté surmontés d’une chevelure en brosse à la blondeur des blés encadrant un visage rond au nez fin et aux lèvres pleines.

Le physique du jeune homme est au diapason de son visage, torse nu le corps imberbe mais bronzé par les longues journées déjà passées dans ce petit paradis fleuri.

Seulement vêtu d’un pantacourt de sport qui ne laisse apparaître que ses mollets recouverts d’une toison blonde et dorée, la taille fine et la poitrine large cisèlent sa silhouette en « V », visiblement entretenue avec soins par les coaches sportifs du centre.

Alain reste scotché devant cette image d’apollon aux yeux perdus dans un manque de pensées manifestes, il sent les larmes coulées sur ses joues d’un tel gâchis et cherche un mouchoir dans sa poche de pantalon pour s’essuyer les yeux, son action semble interprétée différemment par Benjamin qui paraît soudainement s’éveiller à la vision de ce geste pour le moins anodin.

- Que signifie cet intérêt soudain mon garçon?




CHAPITRE 166 (Aix en Provence)


« Début d’après-midi »

Philippe montre sa pièce d’identité au planton qui monte la garde devant la chambre de Florian, l’homme vérifie qu’il fait bien partie des personnes autorisées et lui fait signe que tout est ok, laissant le psychiatre poursuivre son chemin en entrant dans la pièce.

Le premier constat surprenant que fait Philippe est qu’il n’y a personne dans la chambre, il en est vite dissuadé quand il entend des voix amusées venir de derrière la mince cloison séparant la chambre de la partie salle de bains toilette.

- Allez Hi ! Hi ! Remets en encore un peu, j’adore ça en plus !!
- Ne viens pas te plaindre de prendre du poids sale goinfre !! Bon !! Ça va comme ça cette fois-ci ?? Ça ne va plus être une sucette mais une barbe à papa Hi ! Hi !

Un étrange bruit de succion se fait entendre qui laisse Philippe dans l’expectative, n’osant pas comprendre ce qu’il se passe derrière la cloison où il reconnaît les voix de Florian et d’Antonin.

- Slurp !!!
- Hummm !!! J’adore quand tu fais ça !!
- Un vrai délice !! Miam !!
- Tu parles de quoi là ? Du miel ou de ma queue ??
- Bah, des deux pardi !! Miam !!

Philippe n’a plus aucun doute sur les paroles précédentes et préfère sortir quitte à revenir un peu plus tard, le visage marqué par la gêne d’avoir été indiscret même si ce n’était pas volontaire de sa part.

Il sourit malgré tout, rassuré que tout aille pour le mieux, Florian s’étant visiblement rétabli de ses derniers soucis de santé.

***/***

« À l’intérieur de la salle de bains »

Antonin est à genoux face à son copain, ses deux mains plaquées sur ses fesses et sa langue léchant avec gourmandise le sexe turgescent recouvert de miel qui vibre d’un plaisir certain sous la caresse râpeuse qui le parcourt de long en large.

L’idée est venue d’Antonin qui trouvait malheureux de gâcher cette friandise et qui voyant l’érection glorieuse de Florian juste avant de passer sous la douche, n’a trouvé rien de mieux que de joindre l’agréable à… l’agréable.

Je profite de chaque passage pour en remettre une couche, jusqu’à ce qu’Antonin n’en puisse plus et que je le sente proche de l’écœurement, je le repousse alors doucement pour le faire se retourner en s’agenouillant à son tour pour pointer mon gland encore tout mielleux entre ses petites fesses.

- Tu as droit au lubrifiant de luxe Hi ! Hi !
- Humm !! Oui !! Ahhh !! Vas-y !! Entre dans ta ruche ma reine !!

J’éclate de rire, manquant presque de débander.

- Ta reine doit être un sacré travelo alors Hi ! Hi !

***/***

Antonin n’en est plus aux jeux de mots aussi amusant soient-ils tellement le plaisir qu’il ressent à être rempli par son chéri lui fait de l’effet, son bassin se cambre sous les coups puissants de la saillie virile et sa tête cherche le creux du cou de Florian pour s’y blottir langoureusement pendant qu’un feu irrésistible lui chauffe les reins, le rendant sensible à chaque contact entre leurs deux corps.

***/***

La fusion charnelle entre nous est si forte que le simple contact de ma main se posant possessive sur le ventre glabre d’Antonin, déclenche ma jouissance et la sienne qui arrive en écho dans un spasme libérateur, nous laissant soudainement sans force affalés l’un sur l’autre.

Le câlin qui suit est de ceux qui m’amènent loin dans l’affectif, sentir Antonin tout chaud cherchant mes lèvres pour un baiser tout en tendresse me rend des plus réceptifs à ce petit blond qui a su conquérir mon cœur par sa douceur et sa gentillesse.

Il n’y a besoin d’aucune parole entre nous, sachant bien que l’autre ressent la même plénitude de ces moments trop rares où l’affection dépasse et de loin les plaisirs de la chair, c’est toujours enlacés que nous entrons sous la douche pour débarrasser nos corps de ce miel collant qui maintenant nous dérange.

Là encore nos corps s’enlacent, nos lèvres se trouvent et nos langues s’emmêlent dans un ballet sensuel où tout notre être ne fait plus qu’un sous la chaleur revigorante de l’eau bienfaisante qui nous purifie autant le corps que l’esprit après le déchaînement des sens.

***/***

- Je t’aime « Tonin »
- Je t’aime « Flo »

***/***

Nos yeux s’écarquillent d’ahurissement quand nos lèvres se séparent et que nous comprenons qu’aucune parole n’est sortie de nos bouches, ses aveux venant directement de nos pensées.

- Qu’est-ce que c’était ??
- Je t’expliquerai « Tonin » !! Pour l’instant tu n’en parles à personne !! J’ai l’impression que certains « dons » me reviennent, seulement je ne les contrôle pas encore et c’est trop tôt pour en parler!!




CHAPITRE 167 (Bordeaux) (Benjamin) (fin)


« Milieu d’après-midi »

Un impressionnant dispositif policier s’agite dans le centre où une dizaine d’hommes attendent menottes aux poignets d’être emmené en détention sur ordre exprès du préfet lui-même, qui actuellement est en pleine discussion avec le directeur de la DST venant d’arriver directement d’Aix en Provence pour y rejoindre son adjoint, visiblement furieux tous les trois à la découverte fortuite d’une affaire qui ne date à l’évidence pas d’hier et qui met en cause le personnel d’encadrement du centre.

Les langues commencent à se délier parmi les moins impliqués dans cette sordide histoire qui s’il n’y avait eu cette visite sur la demande de Maurice, aurait perduré encore certainement pendant plusieurs années.

Benjamin est emmené en ambulance pour divers examens médicaux, encadré par deux infirmiers visiblement émus d’apprendre quel sort a été le sien depuis un âge qu’il reste encore à définir.

***/***

- (Le préfet) Vous rendez vous compte que s’il n’y avait pas eu cette enquête de vos services au sujet de ce garçon, rien de tout ceci ne serait jamais apparu au grand jour !! Mais qu’est ce qui leur a pris à la fin ??
- (Alain) Je pense que l’extrême douceur conjuguée à la beauté de ce garçon ainsi que le fait qu’il soit inconscient des actes portés contre lui, leur ont fait perdre toute moralité. Certaines pulsions quand elles ne sont pas contrôlées peuvent amener à de tels actes, l’apparente passivité voire très certainement le plaisir purement physique qu’y prenait le garçon leur a laissé penser qu’ils ne faisaient rien d’autre qu’ils n’auraient fait avec une personne consentante.
- (Maurice) S’il était majeur encore, je pourrai à la limite comprendre !! Quoiqu’ils savaient pertinemment de par leurs spécialisations que Benjamin n’avait pas son libre arbitre !!
- (Alain) Ce que je vais dire va vous paraître incongru et ne pardonne pas l’acte en soi, mais je suis persuadé qu’ils l’aimaient réellement d’une certaine façon !! Il suffit de voir à son corps bronzé et musclé comment ils se sont occupés de sa santé et de son bien-être, l’endroit même où il passait le plus clair de son temps était idyllique et de plus s’il n’avait été pour eux qu’un jouet pour assouvir leurs plus bas instincts, Benjamin n’aurait pas eu les réactions qu’il a eues quand je leur aie demandé de s’approcher un par un de lui.
- (Le préfet) De quelles réactions parlez-vous ??
- (Alain) Le sourire resplendissant qu’a eu Benjamin à leur venue par exemple ainsi que leur regard envers lui qui en disait long sur leurs pensées et quand ils ont vu que j’avais tout compris, j’ai pu y lire la tristesse dans leurs yeux qu’on le leur enlève. Je suis certain qu’ils n’ont même pas pensé à eux et au jugement qui les attendait, mais seulement qu’ils ne pourraient plus le serrer dans leurs bras. D’ailleurs regardez-les !! Alors qu’ils devraient craindre pour leur avenir, ils n’ont d’yeux que pour lui et ces regards-là ne sont pas feints, j’en mettrai ma main à couper !!
- (Maurice) Qu’on me laisse seul avec eux et ce n’est pas la main que je leur couperai, croyez-moi !! Je comprends tes paroles et je suis tenté d’y adhérer, mais elles n’excusent en rien le fait qu’ils se soient servi de lui !! De plus vu le nombre des personnes impliquées, il n’est pas difficile d’imaginer que ce n’était pas la compagnie qui lui manquait !! Sans compter cette histoire de pancarte pour être certain d’être bien tranquille pendant qu’ils abusaient de lui, quand on aime quelqu’un, on n’agit certainement pas de la sorte !!
- (Le préfet) J’ai appelé le ministère qui gère ce genre d’établissement, ils vont commencer le rapatriement des résidents dans les centres qui disposent de la place suffisante pour les accueillir en attendant d’affecter d’autres personnels ici !! Heureusement que ce scandale n’a pas été porté à la connaissance des médias, il n’y aurait plus manqué que ça !!
- (Maurice) Nos services garderont le silence bien entendu !! Par contre je vous demanderai de me laisser prendre en charge le jeune Benjamin, comme vous le savez il fait partie disons d’une… enquête qu’il ne m’est pas autorisé de vous révéler !! Je vais m’arranger pour qu’il soit pris un temps sous tutelle par l’hôpital qui va le recevoir, ensuite j’ai peut-être une solution pour qu’il vive à l’avenir dans une ambiance plus familiale et je vous demanderai certainement de signer les papiers d’autorisation nécessaires, je ne peux vous en dire plus pour le moment mais sachez monsieur le préfet que là où il sera, il y sera bien.
- (Le préfet) Je ne mets pas en doute votre parole monsieur Désmaré !! Je me permettrai juste de vérifier personnellement que l’endroit où il sera lui conviendra et n’y voyez rien d’autre que l’intérêt que je lui porte, ce garçon doit retrouver une sérénité qu’il n’aurait jamais dû perdre.

Les trois hommes se serrent franchement la main, Maurice attend que le préfet se soit éloigné pour reprendre la conversation avec Alain.

- Félicitations !! Tu as fait ce qu’il fallait !!
- Dès le départ j’ai senti que quelque chose clochait chez eux, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus mais quand j’ai vu Benjamin tout le puzzle de questions que je me posais s’est assemblé d’un coup !!
- Comment ça ??
- Déjà sa réaction quand j’ai mis ma main dans ma poche pour prendre un mouchoir, il a dû penser que je me tripotais et son regard a changé, il m’a souri et ses yeux se sont mis à briller d’excitations, il connaissait visiblement ce geste !!
- Tu parlais tout à l’heure du plaisir qu’il éprouvait très certainement, d’où t’est venue cette pensée ??
- Il n’y a pas que son visage qui réagissait à mon geste !!
- Non !!! Tu veux dire qu’il…
- Avait une très forte érection !! C’est exact et vu le peu de vêtement qu’il portait, c’était bien visible crois-moi !!
- Dans un sens c’est aussi bien pour lui qu’il y ait pris du plaisir !! Bien sûr ça ne pardonne pas leurs agissements, ces fumiers méritent leurs sorts !! Mais du moins ça prouve qu’ils n’employaient pas la brutalité !! Maintenant reste à savoir depuis quand ils abusaient de lui comme ça ??
- Nous le saurons très vite au rythme où les langues se délient !! J’écoutais la demande que tu as faite au préfet, où comptes-tu donc le placer ??
- J’ai ma petite idée, mais avant j’aimerais qu’il rencontre un jeune rouquin qui pourrait peut-être faire un nouveau miracle.
- Non ?? Tu crois qu’il…
- Je ne suis sûr de rien en fait, mais j’aimerais tellement que ce soit le cas !! Florian ne devrait pas rester insensible à Benjamin, surtout maintenant qu’il est au courant de son existence et encore plus depuis qu’il connaît la véritable cause de son traumatisme!!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 168 (Afrique)


« Village Massaï »

Okoumé est triste, triste de voir son fils Taha encore une fois en pleine dépression alors qu’il commençait à aller mieux depuis quelques années de la mort accidentelle de son frère aîné.

Aomé l’entraînait au tir à l’arc quand une flèche de Taha censée aboutir dans la cible, a dévié sa course sur un mauvais réflexe du cadet alors âgé d’une dizaine d’étés et est allée se ficher en pleine tête d’Aomé qui n’a rien vu venir.

Taha aujourd’hui approche de son dix-huitième été, l’âge où il va pouvoir porter les attributs d’un homme fait et le revoilà plongé dans la déprime depuis qu’hier la décision des sages de la tribu a été sans appel en condamnant son meilleur ami Naomé à l’exil.

Sa féminité l’a trahi, la sentence pour déviance sexuelle étant immédiate, celui-ci a dû quitter sa famille et son village le soir même, s’enfonçant seul dans la jungle avec les conséquences certaines que ça implique qui ne lui donnent au plus que quelques jours de survie.

Okoumé ne supporte pas que le destin s’acharne ainsi sur son fils, connaissant l’attachement qu’il a envers son ami d’enfance et sa décision se prend alors sans réfléchir aux conséquences si elle était découverte, se munissant de ses armes pour partir à la recherche du jeune homme avec la ferme intention de l’emmener au dispensaire où le vieux père blanc saura le protéger et lui donner une éducation suffisante pour qu’il puisse ensuite rejoindre la grande ville.

Okoumé s’approche de son fils pour le rassurer et lui faire retrouver le moral avec l’assurance que Naomé même s’il se trouve loin de lui, pourra au moins avoir une existence normale.

- Je viens avec toi père !!
- Alors fait vite mon fils, le temps qui passe est le plus grand ennemi de Naomé.

***/***

Naomé descend de l’arbre sur les branches duquel il a passé la nuit relativement à l’abri des prédateurs, s’il n’a pas vraiment trouvé le sommeil du moins son corps a pu prendre quelque repos et après s’être nourri de quelques baies, il repart sans vraiment savoir vers quel but encore trop traumatisé par le rejet si soudain de sa tribu.

Le seul soulagement qui l’aide à tenir une journée de plus, c’est de savoir que l’amour de sa vie ne risque rien et c’est donc l’image de Taha qui lui permet de faire un pas devant l’autre sans baisser les bras, malgré qu’il ne se fasse pas vraiment d’illusion sur son avenir.

***/***

« Clairière des pierres »

Une sorte de brume bleuâtre nimbe les météorites, montrant à un non profane combien l’agitation est grande parmi les esprits les occupant depuis des lustres.

- Celui que nous attendions approche mes frères, notre décision doit être unanime !!
- C’est contre nos principes fondamentaux du respect de l’âme et du corps qu’ils occupent !! Cette ignominie ne peut être accomplie !! Nous n’obtiendrions jamais le pardon d’un tel acte !!
- Il y a peut-être un moyen auquel nous n’avons pas pensé, qui préservera à la fois son intégrité physique et mentale !!
- Parle mon frère, nous t’écoutons !!
- Nous pourrions lui confier cette mission en lui donnant les moyens de l’accomplir !!
- Seul !! C’est impossible !! Il ne nous entendrait pas, nous serions bien trop loin pour ça et celui de nous qui irait avec lui n’aurait pas la puissance nécessaire pour se faire entendre !! Cela a déjà été tenté, rappelle-toi mon frère !!
- J’en suis conscient !! Ce n’était pas là mon propos !! Nous pourrions le faire communiquer avec quelqu’un de suffisamment proche de lui pour que la liaison s’établisse, en nous servant de leurs esprits comme moyen de communication !! Nous ne pourrions peut-être pas agir directement, mais du moins nous ne resterions pas aveugles.
- Tu penses à cet autre humain qui hante ses pensées ?
- Le même qui est parti à sa recherche, c’est bien là mon idée !! Il nous faudra juste nous dévoiler à eux, le stade d’évolution actuel sur cette planète et de ce peuple en particulier devrait nous permettre de les convaincre sans problème.
- Tu veux nous faire passer pour… lui ??
- Il nous suffira de les laisser nous déifier sans les contredire et tant mieux s’ils se croient posséder d’une mission divine, leurs croyances devraient leur donner la force nécessaire à mener à bien cette mission.
- Avons-nous d’autres choix ??
- L’autre choix a déjà été rejeté, celui-ci préserve notre conscience !! Je transférerai mon essence dans un de ces deux humains !!
- Garde à l’esprit l’importance de ta mission mon frère, il y va de la survie des univers si ce que nous avons perçu dans la trame temporelle est bien ce que nous attendions depuis tout ce temps !!
- Peut-être n’est-ce encore qu’une transition et que ce monde n’est pas celui qui le verra retrouver son intégrité et redevenir entier.
- Peut-être en effet, elle ne sera pas vaine pour autant et elle nous permettra déjà de s’assurer de son degré d’empathie pour tout ce qui vie et si notre « sacrifice » n’aura pas été vain.


***/***

Naomé marche depuis une bonne demi-heure l’esprit perdu dans ses pensées quand son regard est attiré par une zone où le soleil entre plus facilement, sans trop y réfléchir il s’y dirige ne serait-ce déjà que pour prendre un bain de lumière et le réchauffer de cette humidité qui lui a glacé le corps toute la nuit.




CHAPITRE 169 (Afrique) (suite)


Il n’est pas difficile à un chasseur expérimenté comme l’est Okoumé de suivre les traces d’un homme et encore plus quand il ne se cache pas, il arrive donc lui et son fils très vite à l’arbre où Naomé a passé la nuit.

- Sage décision qu’il a eue de ne pas poursuivre son errance une fois le soleil couché !!
- Naomé est à l’âge d’homme père et il a toujours suivi les conseils de nos chasseurs !!
- Il aurait mieux fait de suivre ceux de nos anciens et il n’en serait pas là !!

Taha se mord les lèvres car depuis le conseil des anciens, il évite ce sujet pour ne pas avoir à lui mentir.

- Naomé n’a jamais été un homme dans sa tête père, comment peut-il en être tenu responsable ?
- Ce sont nos traditions et dans ces temps troublés, il n’y a plus qu’elles qui maintiennent soudées nos tribus !! Nos anciens ne l’ont pas condamné à l’exil de gaieté de cœur soit en certain mon fils !!
- Sauf que nous, nous ne l’acceptons pas !!
- Sache que je ne fais pas ça juste pour Naomé mais aussi pour toi mon fils !! Me crois-tu à ce point aveugle ?
- Alors tu… sais ??
- Je l’ai toujours su, votre amitié est trop forte pour qu’il en ait été autrement et je ne voulais pas te voir une nouvelle fois malheureux !! Tu mérites mieux que de perdre tous ceux que tu aimes.
- Je ne suis pas comme « Nao » père !! Quand je suis avec lui ce n’est pas tant son physique que ce qu’il est à l’intérieur de sa tête qui me fait l’aimer !!
- Je le sais mon fils !! Mais il sera temps de reprendre cette conversation quand nous aurons retrouvé Naomé, d’après les traces il ne peut être bien loin et il faudra ensuite faire le chemin jusqu’au dispensaire du père blanc avant de retrouver la tribu.
- C’est au vieux père Antoine que tu vas confier « Nao » ??
- Qui d’autre que ce saint homme accepterait une telle charge ??
- Naomé vivra alors ?? Mon cœur est joyeux père !!
- Mais le mien inquiet fils !! J’ai bien peur que cette décision fasse qu’un jour je vous perde tous les deux.

Taha reste muet car répondre serait avoué à son père que ses craintes sont fondées car il n’a pas l’intention de laisser son ami seul bien longtemps, quitte à prendre avec « Nao » le chemin de la grande ville où leur couple ne sera pas jugé.

Okoumé comprend le mutisme de son fils, il le respecte car il le trouve préférable à un mensonge et d’un signe de sa lance, il donne l’ordre du départ pour suivre la piste qui semble mener vers un lieu qu’il connaît bien pour y avoir assisté à la chute des pierres du ciel alors qu’il n’était guère plus vieux que son fils.

***/***

« Presque dix-huit ans en arrière »

Okoumé était allé seul à la chasse, fier de faire enfin partie des chasseurs de la tribu et s’était dirigé vers une zone où il savait trouver un gibier abondant car celui-ci appréciait les jeunes pousses gorgées de soleil qui parsemaient le sol de la petite clairière.

Ce jour-là une étrange pluie de pierre l’a fait s’abriter sous la plus grosse branche du plus vieil arbre, levant des yeux stupéfaits vers le ciel en colère.

Il a tout vu de l’oiseau de fer qui a traversé la pluie de pierre qui s’abattaient sur lui, il l’a vu dévier de sa course et a bien cru un instant sa dernière heure arriver quand l’oiseau géant s’était dirigé vers l’endroit où il avait trouvé à s’abriter.

Ce n’est qu’au dernier moment que l’oiseau a repris de l’altitude pour s’éloigner de lui, un cri s’en échappant comme un grondement de tonnerre lui faisant alors détourner le regard pour se plaquer au sol les mains protégeant ses oreilles.

S’il s’en est sorti vivant ce jour-là c’est sans doute parce que les dieux l’ont protégé, car aucune des pierres du ciel ne l’a atteint et ce n’est qu’en rouvrant les yeux, qu’il a compris à quoi il venait d’échapper.

Le sol couvert de ces pierres brûlantes d’où s’échappait un nuage de fumée qui rendait la clairière quasiment impénétrable au regard.

***/***

Okoumé se souvient qu’il est resté un long moment prostré à prier ses dieux ce jour-là, il n’est jamais revenu depuis en ce lieu pour ne pas forcer une seconde fois le destin et voilà qu’aujourd’hui ses pas le dirigent une nouvelle fois comme il y a si longtemps, vers cette clairière où les pierres du ciel ont trouvé refuge.

***/***

Naomé entre dans la clairière avec précaution en tenant fermement sa lance, les prédateurs aimant particulièrement ce genre d’endroit où ils ont l’assurance d’y trouver un gibier abondant.

Étrangement l’endroit paraît dénué de toutes traces de passage de quelque animal que ce soit, aucun excrément ne venant entacher la couche d’humus qui tapisse le sol à part un endroit précis où des pierres semblent y avoir été entassées, nimbées d’une brume bleuâtre qui fige le jeune Massaï devant l’étrangeté du phénomène.




CHAPITRE 170 (Afrique) (fin)


« Une demi-heure plus tard »

Okoumé et son fils arrivent à leurs tours devant la trouée, comme Naomé peu de temps avant ils épient chaque son en armant leurs lances et s’avancent lentement pour passer la limite des derniers arbres, se faisant la même remarque que leur ami précédemment du manque de traces de passages d’animaux quels qu’ils soient.

C’est Taha qui le premier remarque Naomé près d’un amas de pierres et qui semble ne pas s’être rendu compte de leurs présences, il va pour l’appeler quand son père le retient d’un geste sans équivoque de sa main qu’il vient plaquer sur sa bouche.

Okoumé est intrigué par la rigidité du garçon, l’écran brumeux et légèrement coloré qui le recouvre comme le reste de la zone où il se trouve, lui donne soudainement froid dans le dos.

Il s’apprête à faire un pas en arrière en entraînant son fils avec lui quand quelque chose qu’il ne saurait définir l’en empêche et au contraire le pousse à s’avancer avec Taha jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment près eux aussi pour être recouvert de cette brume qui quelques secondes plus tôt lui avait amené ce geste de prudence devant ce phénomène autant intriguant qu’inconnu.

Un bien-être le prend subitement en même temps qu’une voix semblant sortir de sa tête s’adresse à lui.

***/***

- N’ayez aucune crainte, humains !! Ce que vous ressentez n’est que la guérison de vos corps !! Nous vous avons choisis parce que vos cœurs sont purs et que nous avons besoin de votre aide, en récompense nous vous accorderons à chacun de vous le vœu secret le plus cher que nous lisons dans votre esprit !!
- (Okoumé) Où et qui êtes-vous ?? Mes oreilles ne perçoivent pas les paroles que pourtant je comprends ??
- Ce que nous sommes n’a aucune importance, nous venons de si loin parmi les étoiles du ciel que votre esprit ne pourrait le comprendre.
- (Taha) Quelle aide attendez-vous de nous ??
- Retrouver celui qui a été, est et sera !! Lui porter notre message pour qu’il retrouve la voie !! Pour cela l’un de vous devra partir alors qu’un autre devra rester près de nous et vos esprits seront liés pour pouvoir communiquer, toi Okoumé sera chargé de lui apporter sa nourriture et nous nous chargerons de sa protection tout comme de celle de celui qui s’éloignera de son peuple.
- (Taha) Qui devra partir ??
- Toi jeune humain !! Ton compagnon doit continuer à guider sa tribu et l’autre jeune humain qui compte beaucoup pour toi n’est pas prêt pour un si long périple loin des siens !! Les difficultés seront grandes, seul un esprit à la volonté forte pourra mener à bien ce long voyage.
- (Okoumé) Comment mon fils trouvera-t-il celui qui semble aussi important à vos yeux ?
- Dans ce que ton esprit nomme l’oiseau de fer qui t’est apparu ici il y a bien longtemps lors de notre arrivée, il y avait un enfant humain !! C’est lui que doit rechercher ton fils !!
- (Okoumé) Qu’a-t-il de si important pour vous ??
- Tu ne comprendrais pas humain !! Sache seulement qu’il est le commencement et la fin de tout mais qu’il en a perdu la conscience, notre but est de le remettre sur la voie qu’il avait perdue pour qu’il retrouve sa puissance. Nous sommes un peuple qui s’est sacrifié pour éviter que la vie disparaisse et pour que d’autres peuples comme le tien soient libres pour poursuivre leurs destinées.
- (Taha) Un dieu qui serait amnésique ??? C’est comme ça que le père Antoine nomme les personnes qui ont perdu leurs souvenirs !!
- Si tu veux jeune humain, nous l’appelons l’unique parce qu’il est à la fois le premier et le dernier !! Il puise sa force grâce à la prière des peuples qui le nomment suivant leurs croyances d’un ou de plusieurs noms. Tu ne seras pas seul car en plus de la liaison mentale avec ton ami, je serai avec toi dans ta tête pour observer et te guider, tu n’as donc rien à craindre.
- Je devrais aller jusqu’où ? Au-delà du grand océan ?? Là où vivent les hommes blancs ??
- Tu devras te rendre là où il se trouve !! Votre aide sera récompensé rappelle-toi de mes premières paroles !!

Naomé qui prend la parole pour la première fois depuis qu’il est entré dans la clairière.

- Nous vous aiderons !! Pourrez-vous vraiment réaliser ensuite nos vœux les plus chers ??

L’entité ne garde que la connexion avec le jeune humain pour que lui seul l’entende.

- Quand ton ami reviendra, il pourra vivre le restant de ses jours heureux avec toi sans que vos traditions n’y voient plus là rien de condamnable.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 171 (Aix en Provence) (Mise au point entre adultes)


«Début de soirée chez les De Bierne »

Malgré cette journée spécialement agitée, le salon ne désemplit pas et les discussions vont bon train entre tous ceux qui y ont été mêlés de près ou de loin, à part les plus jeunes qui eux sont restés auprès de leur ami sur autorisation spéciale de Maurice au grand dam du personnel hospitalier qui s’est vivement insurgé sur ce manque de respect flagrant des règlements.

Si Maurice a accepté la demande des garçons, c’est justement pour pouvoir avoir cette discussion entre adultes et surtout aborder le sujet qui lui tient à cœur depuis sa visite rapide au centre où était interné Benjamin.

C’est donc plutôt habilement qu’il laisse dériver les conversations jusqu’à la cause évidente qui a occasionné l’évanouissement de Florian, sans révéler quoi que ce soit sur les conséquences directes, sur ses activités cérébrales croissantes de manières exponentielles, mais sans omettre bien sûr la façon peu orthodoxe pour ne pas dire fantastique qui a stoppé net ce qui aurait pu avoir de graves voire fatales conséquences sur la vie même du jeune rouquin.

- (Philippe) Je pense suffisamment bien connaître Florian maintenant pour savoir qu’il voudra réparer les erreurs du passé, il serait donc bien je présume que nous nous y préparions.
- (Michel) A quoi penses-tu en disant ça ?
- (Philippe) Chloé a eu cette guérison que je ne peux pour l’instant faute d’en savoir plus, que qualifier de miraculeuse !! Pour Mathis c’est hélas trop tard et j’en suis désolé pour sa famille, maintenant il reste le garçon qui était avec eux ce jour-là et que Florian va très certainement chercher à retrouver sitôt sorti de l’hôpital !!
- (André) J’ai moi-même été comment dire… stupéfié !! Oui c’est bien le mot, en voyant que Chloé n’avait plus aucune séquelle de son handicap à la jambe !! Peut-être pourra-t-il faire la même chose pour Benjamin ??
- (Michel) Sauf que pour ce garçon, il n’y a pas que l’aspect physique à prendre en compte !! N’oublions pas que son mental ne pourrait qu’au mieux revenir à celui qu’il avait lors de l’accident et je dis ça sans vraiment savoir si sa guérison est possible, juste avec l’espoir pour ce jeune homme que ça le soit !!
- (Maurice) Il faudrait déjà poser la question à sa famille, peut être seraient ils prêt à le reprendre s’il ne se posait pas de problèmes à sa garde en milieu familiale et c’est ce qu’il semble bien être le cas d’après ce que j’en ai vu cette après-midi !!
- (Nathalie ahurie) Vous avez rendu visite à Benjamin ??
- (Maurice) J’avais diligenté une enquête sur ce garçon, j’avais dans l’idée qu’il serait bon pour mes dossiers d’en savoir plus sur sa condition et bien m’en a pris assurément !!

Maurice rapporte alors ce que son adjoint a pu constater, ses doutes puis ses preuves formelles qui l’ont conduit à faire arrêter plusieurs personnes impliquées et mettre sous protection le jeune Benjamin, les rassurant toutefois sur son excellent état de santé.

Bien sûr ces révélations horrifient son auditoire qui en reste prostré d’apprendre ce qu’a pu vivre Benjamin alors qu’eux tous le croyaient dans une institution digne de moralité.

- (Maurice) D’où ma question à savoir si quelqu’un de sa famille pourrait le reprendre !! Ce garçon est d’une gentillesse et d’une douceur qui j’en suis certain, n’apporterait que de la joie dans n’importe quel foyer et ne serait-ce son détachement aux choses de la vie courante, rien ne laisse voir son handicap mental.
- (Nathalie) C’est un très beau garçon qui ressemblait déjà beaucoup à mon fils à l’époque et j’ai toujours les larmes aux yeux quand je dois le quitter à chacune de mes visites vous savez ?
- (Maurice étonné) Je ne savais pas, non !! Vous alliez souvent le voir ?
- (Nathalie) Chaque mois, des fois plus souvent quand j’en avais la possibilité et quand Léa insistait pour retourner le voir, ma fille aime beaucoup Benjamin !! Je pense qu’elle l’identifie à son petit frère et je dois bien vous avouer que c’est aussi ce que je ressens à chaque fois que je pense à lui, mon fils aurait son âge à une année près vous savez et ils se ressemblaient tellement !!

André prend sa femme dans ses bras car celle-ci vient de fondre en larmes, il pose son regard sur Maurice qui n’y voit qu’une tristesse sincère déjà de ce qu’il a appris par lui sur le traitement que subissait Benjamin, mais aussi de la même peine que son épouse d’avoir lui aussi transféré son amour de père sur ce garçon.

- Nous étions ses seules visites et même s’il n’en était pas conscient, il semblait nous reconnaître et son sourire alors nous allait droit au cœur.
- (Philippe) Ses parents ne le visitaient donc pas ??
- (André) Bien sûr que si !! Seulement ils sont décédés depuis déjà quelques années, nous sommes les seuls depuis à savoir qu’il existe !! Enfin à part Pierre De Bierne qui paie les factures et nous jusqu’à aujourd’hui !!
- (Maryse) Peut être que…

Philippe comprend la question qu’elle allait poser, comme il comprend également son cheminement de pensées qui l’a empêché d’aller jusqu’au bout de sa phrase.

Devant le regard interrogateur du couple Louvain où il peut y lire un espoir que quelqu’un fasse pour eux cette demande qu’ils n’osent pas formuler eux-mêmes sans doute par pudeur ou par peur de la voir rejeter, Philippe avec un grand sourire s’empresse alors de la terminer à la place de la vieille femme.

- Vous pourriez demander sa garde ?? Après tout qui connaît-il mieux que vous ?? De plus je sens bien tout l’amour que vous portez à ce garçon et je ne vois vraiment pas où il serait mieux qu’entouré de personnes aimantes ??

Maurice sourit car c’était un peu dans cette direction qu’il comptait mener la conversation et c’est avec étonnement qu’il constate qu’il n’y a pas eu besoin de son intervention pour qu’elle aille dans ce sens, visiblement rassuré lui aussi de ne pas confier de nouveau ce garçon si attachant dans un centre d’enfermement quelconque.

- Si vous preniez cette décision, je ferai en sorte qu’il n’y ait aucun blocage d’ordre administratif.




CHAPITRE 172 (Aix en Provence) (Mise au point entre adultes) (fin)


André ne voit qu’une chose en plus de la joie qu’il éprouve, c’est celle de sa femme qui lui serre fortement la main d’un espoir et d’une joie sans pareille.

- Ce serait avec un réel plaisir que nous prendrions Benjamin en tutelle chez nous !! Pour être tout à fait honnête avec vous, c’était déjà un sujet de conversation et de décision entre nous et notre fille, nous attendions la majorité de Benjamin pour en faire la demande officielle.
- (Maurice) Eh bien soit !! Je m’occupe d’accélérer les procédures, je m’arrangerai avec le centre hospitalier qui l’a en charge à l’heure actuelle pour qu’il le garde le temps que vous soyez prêts à le recevoir !! À vous de me donner une date, je vous laisse le temps d’en discuter tranquillement en famille et de toute façon, nous nous reverrons bientôt j’en suis certain !! Ne serait-ce avec un drôle de bonhomme qui va vous tomber dessus comme une pluie tropicale d’ici peu Hi ! Hi ! N’oubliez surtout pas que pour lui vous faites quasiment partie depuis toujours de sa famille et qu’il vous faudra oublier le passé, sauf bien sûr si vous le considérez toujours comme celui que vous avez jadis connu.
- (André) Le petit témoignage que nous avons visionné ce matin nous a fait beaucoup réfléchir et pour ma part je le crois sincère, comment pourrait-il en être autrement après avoir vu dans quel état il s’est mis en apprenant le décès de notre fils ??
- (Philippe) Et pour Léa ??
- (André sourit) Je pense que comme pour nous après le visionnage et ensuite que l’après-midi passer avec son amie Chloé va lui être salutaire !!
- (Philippe) On dirait que tout ça s’annonce pas mal !! Reste plus que Florian !!
- (Maurice surpris) Il va très bien il me semble ??
- (Philippe amusé) Pour ça oui, pas d’inquiétude Hi ! Hi ! Il jouait même un étrange jeu avec son petit blond dans la salle de bains cet après-midi Hi ! Hi ! Une histoire de gourmandise avec du miel qu’il ne fallait pas laisser perdre. Non !! Mon propos était tout autre !! Quand je disais « reste plus que Florian », je pensais surtout à la façon qu’il va trouver pour réparer les dégâts sur Benjamin ?? Mon petit doigt me parle beaucoup en ce moment et là il me dit que le Benjamin de vos visites ne sera bientôt plus qu’un souvenir, il y a des chances pour que vous retrouviez un tout autre garçon et pourquoi pas un fils qui à l’évidence vous manque terriblement !! Je ne parle pas de mettre quelqu’un à la place de celui que vous avez perdu, ne vous y trompez surtout pas !! J’avais plutôt en tête un second fils, comme il m’a semblé comprendre que vous le considériez déjà plus ou moins. Juste qu’il sera à mon avis beaucoup plus réceptif à l’amour que vous lui apporterez.
- (Maurice) Il faudra juste garder à l’esprit quoi qu’il advienne, que Florian a besoin de discrétion autour de lui et que ses « dons » comme aime à les appeler notre cher ami psychiatre, doivent pour l’instant n’être connus ou plutôt reconnus que dans un cercle le plus restreint possible d’intimes.
- (Michel soupire) Et bien !! Ce n’est pas gagné d’avance niveau restreint, à l’allure où ça va !!
- (Maurice) Justement !! Il va me falloir au plus vite une liste la plus exhaustive possible de ceux qui ont eu à subir celui que j’appellerai dorénavant « l’autre » ainsi que ceux de ses amis qui sont dans ses souvenirs et qu’il va vouloir retrouver, j’ai déjà mis les services de l’état à la recherche de votre frère pour retrouver le cas échéant son fils Thomas qui s’il existe est la personne la plus importante qui soit pour Florian, vous savez pour la plupart la raison qui le motive, n’est-ce pas ?
- (Philippe) Je pense pouvoir t’envoyer une liste d’ici la fin de la semaine, nous y travaillerons en priorité avec « Flo » pendant ses séances du matin !! Pour ce qui est de « l’autre », je pense que sa famille et peut-être ceux qui en ont souffert que nous connaissons déjà devraient y réfléchir tous ensemble, ça aidera sûrement à faire revenir certains faits oubliés et ensuite faire en sorte qu’il y ait réparation sans pour autant que ça amène des soupçons sur Florian, auquel cas comme par exemple avec l’homme qui conduisait la camionnette tu pourrais faire disparaître certains rapports trop disons… miraculeux !! Maintenant je vous exhorte tous à le laisser le plus possible mener la vie qu’il souhaite !! D’après nos conversations qui sont bien sûr couvertes par le secret de ma profession, je peux néanmoins vous assurer que ce ne sera qu’à cette condition qu’il amènera les progrès et les connaissances fantastiques qu’attendront ceux qui sauront le protéger sans l’étouffer. Ce garçon n’est guidé que par l’amitié qu’il donne sans restriction aux personnes qui l’aiment, toutes ses recherches partent de là !! Je n’en dirai donc pas plus pour ne pas passer outre à mon devoir de réserve envers lui, il vous en dira peut-être plus de lui-même si vous le lui demandez.
- (Maurice) Je respecte ton silence et je comprends tes craintes, sache seulement que ce que nous savons déjà de lui est suffisant pour que nous le mettions sous protection et certains rapports ont de quoi occuper un certain nombre de personnes pendant un long moment.
- (Philippe) Je me permettrai juste de te dire que tout ça ce n’est que de la broutille par rapport à ce que j’ai appris sur lui !! Maintenant je t’avouerai aussi qu’il y a très certainement une quote-part à faire entre ses souvenirs et ses réelles possibilités, quoique plus le temps passe et plus elle s’amincit dans mes certitudes.
- (Maurice) Tu sais que je pourrais t’obliger par jugement à révéler toutes tes notes à son sujet ?
- (Philippe) Mais tu ne le feras pas !!
- (Maurice) Tiens donc ?? Et pour quelles raisons ??
- (Philippe) Parce que tu l’aurais déjà fait !!
- (Maurice) Peux-tu me dire ce qui m’en a empêché si c’est le cas ??
- (Philippe) Ce n’est pas un secret, parce que tout simplement tu es comme nous tous !! Tu aimes déjà trop ce gamin pour trahir ses secrets et tu ne chercheras pas à en apprendre plus sur lui qu’il n’acceptera de t’en dire !!
- (Maurice amusé) Autre chose ??
- (Philippe) Plusieurs en effet !! La première c’est que je ne t’en aurais pas parlé si j’avais le moindre doute sur toi et la seconde, c’est que je n’ai pris aucune note !! Il te serait donc difficile de les obtenir et ce même avec toutes les pièces administratives m’y contraignant que tu pourrais avoir en mains Hi ! Hi !
- (Maurice soupire) Essayez de discuter avec un psychiatre vous !! Ils sont plus têtus que leurs patients !! Bon !! Ce n’est pas le tout !! Il faut nous remettre au boulot, j’attends ta liste pour la fin de la semaine et je verrai ce que ça donne, j’espère juste qu’il n’y aura pas de nouvelles mauvaises nouvelles !! Deux suffisent largement et je n’ai pas envie d’ouvrir la fenêtre à plusieurs essaims d’abeilles à chaque fois, je dois reconnaître que c’est assez inquiétant quand même.
- (Maryse amusée) Et pas très recommandé pour la ligne d’Antonin si je me réfère à ce qu’a surpris Philippe Hi ! Hi !

L’éclat de rire général dans le salon donne le signal qu’il est temps pour tous de se quitter et pour Maryse d’aller préparer le souper de la bande d’affamés qui ne devrait plus tarder de rentrer.

Maurice attend d’être seul dans le salon pour sortir un sachet en plastique de sa poche et y mettre à l’intérieur sans les toucher des mains, les verres qu’André et sa femme ont posés sur la petite table près du sien.





CHAPITRE 173 (Reims) (Découverte aussi étrange et mystérieuse, qu’intéressante)


«Chez les Viala, ce soir-là »

Guillaume frappe un coup bref à la porte d’Aurélien et entre dans la foulée car s’il attend une réaction rapide de son frère, il n’est pas rendu à pester d’impatience derrière la porte.

- Regarde ça « Aurel » !!! C’était sur le bureau de papa !!
- Depuis quand tu fouilles dans son bureau toi ??
- Depuis que les parents nous cachent des choses !! En plus j’ai eu le nez fin, mate un peu ça !!

Guillaume étale devant son frère les planches de dessins confiées par Maurice à sa mère.

- T’en dit quoi ??
- Hummm !!! Pas mal, pas mal !!
- Je ne parle pas des filles « Aurel » !!
- Eh bien le gars est pas mal lui aussi, mais je ne te savais pas intéresser par les mecs ??
- T’es lourd « Aurel » !! En plus tu vois bien qu’il est près de « Dami » !! Non je te parlais de nous et de tout ce qui nous entoure !! Regarde nos fringues et l’appartement n’a jamais eu cette déco-là, celui qui a dessiné ça s’est complètement planté !!
- En tous les cas, il ou elle est doué !! C’est vraiment réaliste ! Wouff !! Je t’avouerai que je kiffe la fille qui me tient par la taille !! Waouhh !! Tu as vu le canon ??
- Ok !! Tu n’as pas tort j’avoue !! Mais pose-toi plutôt la question de ce que font ces folios sur le bureau de papa ??
- Qu’est-ce que j’en sais, tu n’as qu’à lui demander ??
- C’est tout l’effet que ça te fait ?? Y a pas, t’es vraiment un looser !!
- Eh bien explique, monsieur je sais tout mieux que les autres ??
- Pffttt !!! Pour moi il y a un rapport avec cette histoire du gars qui doit venir habiter chez nous !! Les parents ne nous cachent rien d’habitude et ces dessins sont pour le moins bizarres, on nous reconnaît avec certitude tout comme la disposition de l’appartement mais tout le reste ne colle pas !! Les deux filles et le gars nous sont inconnus, les meubles et les papiers-peints idem, c’est comme si ces images venaient d’ailleurs.
- Ou alors tout simplement que celui qui les a dessinés nous connaît sans être jamais venu chez nous ??
- Ça ne colle pas !! Et puis il y a « Dami » avec ce mec !!
- Tu le savais aussi bien que moi pour « Dami », je ne vois pas ce qui te choque ?? En plus nous ne les connaissons même pas ces trois-là !!

Guillaume prend la dernière feuille et la met sous le nez d’Aurélien.

- Et celui-là ?? Tu ne le connais pas non plus peut-être ??

Guillaume voit son frère pâlir, il comprend alors qu’il a bien mis le doigt sur quelque chose en empruntant les planches pour les lui montrer.

- Tu ne vois toujours pas ce qui me choque ?? C’est bien le mec de ton bahut pourtant ?? Pour quelqu’un que tu ne peux pas blairer, tu es plutôt souriant pas vrai ??
- Je ne comprends pas !! Pourtant c’est bien ce petit con de De Bierne !! Nous nageons en plein délire là !! Ou alors c’est quelqu’un qui veut nous faire une blague ??
- Hum !! Je me demande en fait !! Les parents semblent trop impliqués dans cette histoire, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond là-dedans !!
- Va remettre tout ça à leur place !! Nous ferons comme si nous ne les avions pas vus, il faudra bien à un moment que…
- (Guillaume intrigué) Que quoi ??
- Attends deux minutes !! Quelque chose vient de me sauter aux yeux, ce n’est pas possible !!
- Tu m’intrigues là !!

Aurélien ne répond pas et sort de la chambre pour aller dans celle de ses parents, il revient ensuite dans la sienne avec en main un cadre que ceux-ci gardent depuis toujours sur la commode en souvenir de leur mariage.

Il pose le cadre devant le dessin et du doigt, il montre à son frère ce qui a retenu soudainement son attention.

- Tu vois ce vase ??
- Eh bien oui qu’est-ce qu’il a ? C’est évident que c’est le même, je ne vois pas ce qui te dérange là-dedans ??
- Une histoire que maman m’a très souvent racontée, ce vase aurait une très grande valeur et serait l’héritage du premier né dans sa famille depuis plusieurs générations.
- C’est drôle, je ne me rappelle pas l’avoir jamais vu ??
- Et pour cause frangin !! C’est moi qui l’ai mis en miettes alors que je n’étais encore qu’un bébé !! Si je m’en souviens aussi bien, c’est juste parce que c’était la blague préférée de maman étant gamin quand elle me disait que j’avais considérablement amoindri mon héritage en le brisant.
- Tu es certain que c’est le même ?? Après tout ce n’est qu’un dessin !!
- Bien sûr que j’en suis certain !! Tout ce que je peux dire c’est que celui ou celle qui a dessiné ça a une sacrée patte et surtout un goût prononcé pour les détails !!
- Putain l’embrouille !! Je suis complètement à l’ouest maintenant !!
- Va remettre ça où tu l’as pris et on ne dit rien à personne, attendons que ça vienne des parents et peut-être aurons-nous une explication qui tient la route.
- Et pour « Dami » ? On le met au courant ?
- Surtout pas !! Tu le connais, il ne sait pas garder un secret avec eux et en plus je ne préfère pas qu’il voie ça pour l’instant.
- Pourquoi donc ??
- Il comprendrait que les parents connaissent ses penchants et je ne suis pas sûr du tout qu’il soit prêt à l’apprendre, mets-toi un peu à sa place.

Guillaume reprend la feuille précédente pour regarder une nouvelle fois le garçon qui tient Damien par la taille en souriant, puis reporte ensuite son attention sur les deux filles et plus précisément sur celle qui semble être avec lui.

- Bah !! Une chose est sûre en tout cas !! C’est que nous avons bon goût tous les trois Hi ! Hi!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 174 (Aix en Provence) (Centre hospitalier, deux jours plus tard)


L’infirmière referme la porte de la chambre derrière elle, non sans au préalable avoir lancé un dernier sourire attendri au jeune homme qui y est enfermé et qui le lui rend sans paraître s’en rendre réellement compte, bien que ses yeux soient rivés sur elle à suivre ses moindres gestes depuis son entrée pour les soins.

Deux hommes en blouses blanches attendent qu’elle ait quitté le couloir pour s’y engager et après s’être assurés d’être seuls, entrent à leurs tours dans la chambre.

Il ne leur faut pas deux minutes pour en ressortir avec son occupant visiblement heureux de cette ballade, les deux infirmiers prennent rapidement le chemin des blocs opératoires manifestement soulagés de ne croiser personne dans les couloirs.

Maintenant l’heure tardive explique en grande partie le manque d’activité dans cette aile de l’hôpital, mais grandement aidé également par un affairement inhabituel dans une aile bizarrement située à l’opposé de celle-là.

***/***

« Salle d’opération »

Étonnamment pour un tel lieu, il y a surnombre de personnes à l’intérieur de la salle d’opération.

En plus de l’équipe opératoire normale qui comporte quatre membres s’activant déjà à préparer le bloc et un chirurgien qui ne devrait plus tarder à arriver, trois autres personnes sont également présentes et se tiennent dans un coin de la pièce, revêtues eux aussi des tenues sanitaires réglementaires pour un tel lieu.

Maurice est accompagné de son adjoint Alain Durieux et d’un des plus éminents spécialistes Japonais en chirurgie du cerveau à la renommée internationale qui a accepté non seulement de faire le déplacement, mais également de confier son équipe hautement spécialisée aux mains d’un autre de ses confrères inconnu qui plus est et ce juste pour payer une dette envers celui qui avant d’obtenir le poste de directeur de la DST, était un des agents les plus efficaces sur le terrain pour ce qui est du renseignement.

Le professeur Akihito Assaki a pu retrouver son père grâce à l’aide et aux recherches du gouvernement Français qui avait diligenté à l’époque l’équipe de Maurice, celui-ci ayant disparu lors des conflits de la Seconde Guerre mondiale et l’acharnement du jeune Désmaré a très vite porté ses fruits, ramenant le vieil homme dans sa famille alors qu’il était interné dans un centre américain pour grands blessés de guerre et qu’il n’avait plus toute sa tête suite à une balle lui ayant traversé le crâne.

Depuis ce jour, un respect mêlé d’amitié lie les deux hommes et quand Maurice lui a demandé son aide, celui-ci n’a pas hésité une seule minute à la lui apporter.

« En anglais, traduit »

- (Akihito) J’ai examiné attentivement le dossier du jeune homme qui doit subir l’intervention, les chances de réussite sont quasiment nulles et je pense sincèrement qu’il vaudrait mieux ne rien tenter.
- (Maurice) Je pense qu’au contraire ses chances sont élevées !! Je t’ai fait venir parce que je voudrais que tu suives attentivement chaque geste de la personne qui va pratiquer l’opération et ensuite me donner tes impressions, mais aussi pour que le secret soit bien gardé. Je compte sur ta discrétion ainsi que celle de ton équipe pour ne révéler à quiconque de ce qu’il se passera dans cette salle dans les prochaines heures.
- (Akihito) Tout cela est bien mystérieux mon ami mais tu as ma promesse et j’ai cru comprendre que personne n’est au courant officiellement de cette intervention, que me caches-tu donc ?
- (Maurice) Quelque chose de tellement énorme que je préfère te laisser t’en faire ta propre opinion !! Sache juste que si nous ne faisons rien d’officiel, nous avons du moins les accords officieux qui nous y autorisent et que ta présence a été une des conditions pour les avoir.
- (Akihito) Pourquoi donc puisque je ne suis censé qu’observer ?
- (Maurice) Pour pouvoir reprendre la main au cas où nous nous serions trompés et où nous aurions surestimé les capacités de la personne qui va réaliser l’acte chirurgical.
- (Akihito) Rien que ça ??
- (Maurice) Il fallait rassurer mon responsable tu comprends ?? Pour ma part j’ai déjà vu le résultat de ses… prouesses et je n’ai aucun doute sur sa réussite cette fois encore.

La porte s’ouvre et les deux infirmiers encadrant Benjamin entrent dans le bloc, le jeune garçon toujours souriant est aussitôt pris en charge par l’équipe qui le prépare avec douceur pour ne pas lui amener un stress inutile duquel il peut se passer.

Une fois allongé sur le bloc opératoire, il est endormi puis tondu pour ensuite être raccordé aux différents monitors qui suivront en réelle ses courbes vitales.

Maurice s’adresse aux deux infirmiers qui en réalité font partie de son équipe.

- Vous ne vous êtes pas fait repérer ??
- Non patron !!
- Très bien !! Faites prévenir Florian que nous n’attendons plus que lui et restez dans le couloir en surveillance, personne ne doit entrer tant que je n’en aurais pas donné l’ordre.
- Compris patron !!

Maurice rejoint Akihito qui s’était rapproché de Benjamin.

- Un garçon magnifique n’est-ce pas ?
- (Akihito) J’en conviens volontiers !! C’est étonnant qu’il soit dans un aussi bon état d’entretien physique avec un tel handicap mental.
- Disons qu’il était spécialement choyé par ceux qui en avaient la charge !! Ils avaient leurs… raisons pour qu’il soit au mieux de « ses » formes !!

Akihito voit bien le visage subitement fermé de son ami, il comprend alors ses raisons et reporte son attention sur le physique attirant de Benjamin, ses traits à son tour tirés par la colère qu’il éprouve envers ceux qui ont pu abuser ainsi d’un garçon si innocent.

La porte s’ouvre une nouvelle fois, Akihito ne s’est pas encore retourné qu’il a déjà la surprise de constater l’ahurissement sur les visages habituellement impassibles des membres de son équipe.

Il tourne la tête à son tour vers l’endroit où portent leurs regards, prenant sans s’en rendre compte le même air stupide qu’eux devant ce que ses yeux découvrent et qui est à des années-lumière de ce à quoi, ou plutôt à qui il s’attendait de rencontrer.




CHAPITRE 175 (Aix en Provence) (flash-back)


« Retour à la veille au soir, devant chez les Louvain »

- Tu es certaine qu’ils ne vont pas me jeter dehors ??
- Au contraire Florian, je dirais qu’ils t’attendent avec impatience maintenant qu’ils ont compris qui tu étais !!
- Et pour « Math » ??
- Ils sont conscients qu’on ne peut pas faire revivre le passé, je pense que leurs préoccupations actuelles vont plus sur Benjamin et ce que tu peux faire pour lui.
- J’ai été le revoir ce matin tu sais ? C’est bluffant comme il peut ressembler à « Math » !! Bien sûr ce n’est pas lui puisqu’il ne fait aucun doute que Mathis soit mort, mais il y a quand même beaucoup de similitudes au point où je me demande s’il n’y aurait pas des airs de famille.
- Pour ça faudra leur demander, pour ma part je ne me souviens juste qu’ils étaient amis !! Maintenant c’est aussi possible qu’il y ait pu y avoir un lien de cousinage ou un truc dans le genre.
- Un fils caché Hi ! Hi !
- Pffttt !!! N’importe quoi !!
- Écoute Chloé !! Je sais bien que ça paraît débile ce que je vais te dire, mais sérieusement j’ai un doute.
- N’oublie pas que tu viens chez eux pour te réconcilier, alors ne va pas tout foutre en l’air avec tes suspicions qui n’ont aucun fondement !! Je les connais bien, ou du moins il y a quelques années de ça je les connaissais bien et je peux t’assurer qu’ils s’aimaient trop à l’époque pour qu’André aille voir ailleurs.
- Je le sais aussi bien que toi figure toi !! N’oublie pas que moi aussi j’ai été ami avec eux, je connais très bien leurs sentiments l’un envers l’autre !! Seulement j’ai cette idée en tête et il y a vraiment trop de points communs entre Mathis, Thomas et Benjamin, d’ailleurs je devrais bientôt être fixé.
- Comment ça être fixé ?? Qu’est-ce que tu as encore fait ??
- J’ai juste demandé hier à Maurice quand il m’a montré Benjamin de faire un contrôle d’ADN, ça n’a pas été difficile ensuite pour lui d’avoir celui d’André et de Nathalie en récupérant leurs verres lors de l’apéritif organisé chez mes grands-parents.
- Tu as fait ça ??? J’y crois pas !!! Mais ça va t’amener quoi si c’est positif ??
- L’explication à beaucoup de choses que j’ai apprises ces derniers jours !!
- Ah oui !! Comme quoi par exemple ??
- Déjà leurs visites régulières au centre où Benjamin était interné, ensuite tous ces week-ends qu’il passait chez eux avant l’accident et surtout le fait qu’ils veulent le prendre en tutelle maintenant, ça plus la ressemblance plus que frappante avec le Mathis de mes souvenirs !! Avoue que ça commence à faire beaucoup !!
- Pour répondre à tes questions, c’était le meilleur ami de Mathis et ses parents n’étaient semblerait il pas assez riches pour vivre ailleurs que dans une cité HLM, c’est pour ça qu’ils l’invitaient souvent chez eux. Ensuite ils se sont sentis fautifs de l’avoir laissé chez Éric ce jour-là et donc ils s’en sont occupés du mieux qu’ils le pouvaient en allant lui rendre visite. Avec les années ils ont fini par l’aimer à leur façon, sans doute pour compenser avec la perte de leur fils et maintenant qu’il se retrouve seul c’est logique qu’ils le prennent avec eux.
- Les deux idées se tiennent je dois bien le reconnaître, cependant ça ne coûte rien de vérifier si j’ai raison ou si c’est toi !! Maurice m’a promis de m’appeler dès qu’il a les résultats et avec les moyens qu’il dispose, ça ne devrait plus tarder !! Je pensais même les avoir avant de venir, ça m’aurait permis d’avoir leurs autorisations pour une idée que j’ai en tête.
- C’est plus une tête que tu as, c’est un vrai boulevard à pensées Hi ! Hi !
- Si tu le dis ma grande !!
- Tu vas vraiment lui ouvrir le crâne demain soir alors ??
- C’est la seule solution, ma salive ne suffirait pas à remettre tout en place !!
- Tu sais ce que tu fais au moins ??
- Tu es bien placée pour le savoir, non ??
- Je dois bien avouer que c’est efficace !! Beurk !! Si j’avais su ce qu’il y avait dans le pot, je ne l’aurai jamais étalé sur ma jambe Hi ! Hi !
- Et encore, toi ce n’est rien !! Yuan s’en est couvert tout le corps et il en a bu une fiole complète !! Pareil pour mon oncle qui en a bu un verre cul sec !!
- J’aurais bien voulu voir leurs têtes Hi ! Hi ! Pour en revenir à Benjamin, ce n’est pas rien quand même de lui ouvrir la tête pour remettre son cerveau en place !! Brrr !!! Et puis pourquoi personne n’a tenté de le faire avant toi d’abord ??
- Parce que c’est voué à l’échec avec les connaissances actuelles, voilà pourquoi !!
- Mais toi tu vas réussir pas vrai ??
- Bien sûr ma puce !! Je n’en suis pas à ma première opération de ce genre ? J’avais disons une certaine habitude de le faire là d’où je viens !!
- Tu regrettes d’être parti pas vrai ?
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point !!
- Si tu pouvais le faire, tu y retournerais ??
- Tu peux en être certaine !!
- Et nous dans tout ça ?? On devient quoi ??
- Vous êtes tous aussi là-bas tu sais ??
- Oui peut être !! Mais ce n’est pas nous, enfin je veux dire pas ceux d’ici!!





CHAPITRE 176 (Aix en Provence) (Flash-Back) (suite)


Que répondre sans la rendre triste, que la Chloé de mes souvenirs compte plus que celle du présent alors que ce n’est absolument pas le cas et que depuis nos retrouvailles, je tiens tout autant à elle.

Je botte donc en touche en m’avançant vers le portail pour appuyer sur la sonnette, conscient qu’il ne faudra plus à l’avenir faire mention à n’importe lequel de mes amis que l’idée de repartir là où je me sentais le mieux est la chose la plus chère dans mon cœur.

La porte s’ouvre et c’est Léa qui nous accueille, souriant franchement à son amie et visiblement plus gênée quand c’est mon tour.

- Bonsoir !! On vous attendait, ça va mieux toi ??
- Beaucoup mieux, merci !! J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire, juste peut être que je regrette.
- Nous savons que ce n’était pas vraiment toi, laisse-nous juste le temps de nous y faire !!

Je sens mes yeux s’embuer d’une telle gentillesse de sa part, Chloé s’en aperçoit aussitôt et me prend gentiment par la taille.

- Calme-toi « Flo », tu vas encore te rendre malade sinon !!

J’éclate en sanglots, la pensée de Mathis étant encore trop présente.

- Je l’aimais tellement !! Je le lui avais avoué vous savez, mais il y avait Thomas et ce n’était pas possible !! Ils étaient comme deux frères !!

Chloé et Léa se regardent les yeux brillants de larmes d’une telle détresse affective, me prenant dans leurs bras pour tenter de me calmer.

- (Chloé) Nous retrouverons Thomas !!
- (Léa) Qu’il y en ait au moins un qui te reste !! Calme-toi maintenant, sinon à nous trois ça va être l’inondation d’ici pas longtemps.

Je ressens bien l’empathie de mes deux amies et quelque part ça me remonte suffisamment le moral pour que je cesse de pleurer et de trembler, retrouvant assez de force pour me reprendre et tenter un faible sourire pour les réconforter, elles aussi.

- (Léa) Nous pourrions rentrer à la maison si ça va mieux ?
- Tu as raison, toutes ces choses que j’apprends sur moi depuis ces quelques semaines me font trop mal et il faut que je libère un peu les vannes de temps en temps, c’est vraiment trop dur à accepter, je suis désolé de me montrer en spectacle comme ça.
- (Chloé) Tu n’as pas à être désolé, nous te comprenons très bien et au contraire ça nous prouve que toi au moins, tu as un cœur !!
- (Léa) Essayons d’oublier le passé, je sais bien que ce n’est pas facile mais c’est la meilleure chose à faire. Rentrons à la maison, les parents nous attendent et eux aussi ont besoin d’oublier, alors concentrons-nous sur les choses positives.

Je renifle un grand coup en m’essuyant les yeux d’un revers de la main, voyant bien que mon geste les fait sourire d’amusement cette fois et que la tête que je dois faire y est pour beaucoup, ce que d’ailleurs ne manque pas de me faire remarquer Chloé.

- Ne fais pas le cocker comme ça « Flo » Hi ! Hi !

C’est donc toujours tenu par la taille par mes deux amies que je fais mon apparition dans le salon où André et Nathalie nous regardent avec une telle expression d’ahurissement qu’à mon tour j’éclate de rire.

- Qu’est-ce que vous voulez Hi ! Hi ! Elles tombent toutes amoureuses de moi, vous avez de la chance que je préfère les garçons sinon vous auriez du mouron à vous faire Hi ! Hi !
- Je pense que c’est cette entrée en matière pour le moins inattendue qui fait que l’atmosphère se détend tout d’un coup et qu’au bout de très peu de temps, l’ambiance amicale prédomine au point que tous les a priori que chacun s’était faits de cette rencontre tombent comme par miracle.

L’heure qui suit passe à répondre à toutes ou presque les questions qu’ils se posent encore, marquée souvent par quelques larmes d’émotions et aussi par quelques moments qui mettent leurs certitudes comme leurs compréhensions à rude épreuve quand sont abordés les points me concernant et plus particulièrement ceux liés à ces autres vies que j’ai vécues, ainsi que ce pouvoir de guérison qu’ils ne peuvent pas réfuter n’en serait-ce déjà comme preuve la présence de Chloé sans sa canne.

C’est en abordant ce thème, qu’arrive le pourquoi de ma présence chez eux à savoir mon intervention prévue demain soir sur Benjamin et le fait que j’ai pu avoir l’accord pour la pratiquer alors qu’ici je n’ai absolument aucune compétence reconnue pour le faire.

Les questions une nouvelle fois pleuvent sur moi qui essaie tant bien que mal d’y répondre sans trop non plus leur en dévoiler sur mes intentions, du moins tant que je n’aurais pas la certitude qu’elles puissent être acceptées d’eux sans réserves.

Je me prépare à tenter une approche détournée pour déjà me faire une première opinion à ce sujet, quand la question vient tout naturellement d’eux et c’est André qui me la pose avec une certaine inquiétude dans la voix.

- Après l’opération, Benjamin restera-t-il comme il est actuellement !!
- Ça ne servirait pas à grand-chose de l’opérer si c’est pour qu’il reste comme ça !!
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, retrouvera-t-il ses souvenirs d’avant l’accident ou lui faudra-t-il tout réapprendre??




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 177 (Aix en Provence) (Flash-Back) (suite)


« Bureau provisoire du directeur de la DST à Aix en Provence, quelques instants plus tôt ce soir-là »

Maurice reste un moment figé de stupéfaction devant le dossier d’analyse qu’il tient en mains, révélant entre autres la filiation de Benjamin avec la famille Louvain et que l’intuition de Florian était donc bien la bonne quand il lui a demandé de procéder à ces examens d’ADN.

Maurice hésite sur la suite à tenir après ces révélations, il devrait normalement faire prévenir les services concernés vu que la procréation par mère porteuse n’est toujours pas légale en France et qu’à l’époque des faits, elle n’en était autorisée que dans très peu de pays.

Quelque chose dans cette histoire le trouble suffisamment pour qu’il n’en fasse rien et qu’il attende d’en savoir plus. Maintenant le fait d’attendre n’étant pas vraiment dans son tempérament, il quitte son bureau provisoire pour se rendre à l’adresse où habitent les Louvain et où Florian doit ou ne devrait pas tarder à se trouver à l’heure actuelle, Maurice étant au courant de l’invitation qu’a eu son protégé à s’y rendre.

***/***

« Retour chez les Louvain »

La question d’André reste en suspens le temps que j’y apporte une réponse et je sens bien qu’il n’y a pas que lui qui est suspendu à mes lèvres, tous se l’étant posé au moins une centaine de fois depuis qu’ils sont au courant de l’opération.

- En fait ça va dépendre surtout de vous !!

André ne s’attendait certainement pas à entendre mes dernières paroles, son regard incrédule fait le tour de tous les visages présents dans la pièce pour y voir la même surprise que dans le sien.

- Comment ça, de nous ??
- Il y a une autre possibilité !! Mais avant de vous en dire plus, je veux connaître la vérité en ce qui concerne Benjamin !! J’en ai déjà ma petite idée, ayant connu Mathis à cet âge et une telle ressemblance ne peut avoir qu’une seule explication !! Soit c’est le fils d’une personne apparentée à vous au premier degré comme mon Thomas, soit c’est le vôtre !!
- (Chloé) Florian !! Arrête ça, tu veux bien ??
- (Léa) C’est quoi cette histoire ??

J’observe André et sa femme depuis le début de ma tirade, comprenant que j’ai vu juste à la pâleur soudaine de leur visage.

- Léa n’est donc pas au courant ??
- (Léa ahurie) Au courant de quoi !! Papa !! Maman !! Répondez, dites quelque chose !!

C’est sa mère qui répond dans un souffle à peine audible.

- Florian a raison ma puce !! Benjamin est bien ton frère !!

Léa tombe des nues, ses yeux fixent ses parents en se rendant compte qu’ils lui ont menti ou tout du moins caché cette vérité depuis toutes ses années.

- Pourquoi vous ne nous avez rien dit ??
- (André) Parce que ça ne devait pas se passer comme ça, les Charlier ont toujours été nos meilleurs amis et ils étaient stériles l’un comme l’autre, quand tu es venue au monde et une année plus tard ton frère, ils étaient tellement en admiration devant vous deux que nous avons finalement accepté ta mère et moi les prélèvements nécessaires pour une insémination artificielle qui s’est réalisé dans un pays proche où c’était déjà autorisé.
- (Nathalie) Ils étaient si malheureux tu comprends ?? Nous avions deux magnifiques enfants et eux, ils ne pouvaient pas en avoir !!
- (André) Quand nous sommes revenus en France et que les tests de grossesse se sont révélés positifs, ils ont déclaré l’enfant comme s’il venait d’eux et nous nous étions juré de garder le secret, même à nos propres enfants.
- (Nathalie) Quand Benjamin est né, nous nous sommes encore plus rapprochés de nos amis et comme vous avez tous grandi ensemble, c’est tout naturellement que vous vous êtes liés d’amitié également tous les trois.
- (André) Tout allait pour le mieux quand il y a eu ce jour funeste, nous ne reviendrons pas dessus puisque c’est le passé et que nous savons à quoi nous en tenir, toujours est-il que ce jour-là nous avons perdu nos deux fils !!
- (Nathalie) Nous n’avons rien vu venir avec ton petit frère !! Il aimait trop Benjamin et Mathis s’est rendu lui-même coupable de… L’accident, à cause de la dispute qu’il a eu avec lui juste avant.
- (André) Nous ne pouvions pas laisser Benjamin dans ce centre sans lui rendre visite et tu étais la première même petite à vouloir qu’on t’y emmène rappelle-toi ??
- (Nathalie) Trois ans plus tard, nos amis nous ont quittés et tu connais la suite ??
- (André) Nous avions décidé comme tu le sais de prendre Benjamin avec nous dès qu’il serait majeur, cette sinistre histoire n’a fait que de rapprocher l’échéance voilà tout !!
- (Léa) Vous comptiez me dire la vérité un jour ou pas ??
- (André) Nous avions l’intention de t’en faire part une fois que nous l’aurions eu avec nous à la maison.
- (Nathalie) Je sais que tu l’as toujours considéré comme un petit frère, alors qu’il le soit vraiment devrait te rendre heureuse !!

Nathalie se tourne vers moi les yeux embués de larmes.

- Depuis le temps que je voulais ne plus taire ce secret !! Grâce à toi je vais pouvoir enfin être une vraie mère pour Benjamin et même s’il n’en est pas conscient, il ne sera jamais sans amour !!
- Mais justement c’est là où tu te trompes et où j’interviens, je peux lui donner la mémoire d’une vie qu’il aurait pu avoir s’il n’avait pas eu cet accident, à vous de définir ce qu’il devra savoir à votre sujet !! Il reprendrait donc une vie normale d’un garçon de son âge avec des souvenirs suffisant pour son équilibre mental.
- (Chloé) Mais c’est impossible voyons!!




CHAPITRE 178 (Aix en Provence) (Flash-Back) (fin)


- Pas plus impossible pour moi que de te redonner en quelques minutes la possibilité de remarcher !! Par contre il gardera la mémoire de sa vie d’avant avec peut-être juste quelques rajouts comme par exemple le fait qu’il sache que vous êtes ses vrais parents génétiques depuis toujours !! Une vérité qui lui viendrait de ses parents « adoptifs » qui ne lui auraient jamais caché les raisons de sa conception et qu’il aurait gardée pour lui sans jamais en faire allusion même à vous. Il ne sera donc pas surpris quand vous le prendrez chez vous et que vous lui disiez la vérité, seules ces années passées au centre seront remplacées en partie et en partie seulement afin qu’il en garde le souvenir ainsi que celui de vos visites. A nous maintenant de trouver la raison de cet enfermement en milieu hospitalier, c’est cette partie-là qui sera déterminante pour qu’il ne se doute jamais de rien.

J’arrête mon monologue, attendant une éventuelle idée qui leur viendrait et ce n’est qu’à ce moment que je m’aperçois de la façon qu’ils ont eue de m’écouter tout ce temps, me dévisageant comme si je venais d’un autre monde ce qui d’ailleurs n’est peut-être pas tout à fait faux.

- Ouh-ouh !!! Il y a quelqu’un ?? Vous avez entendu mes explications ou pas ??
- (Léa) Tu te moques de nous ou tu es sérieux ??
- Je me doute que c’est dur à avaler, vous voulez peut-être une preuve que ce ne sont pas des affabulations de ma part ??
- (Chloé) Tu ferais bien, oui !! Parce que là tu m’excuseras, mais j’ai un peu le sentiment que tu as gardé des séquelles de ton coma !!
- (Nathalie) Pourtant ce serait merveilleux si ça pouvait être vrai !!
- (André) Quel genre de preuve tu peux nous apporter ??

Un petit souvenir qui deviendra le vôtre en sachant pertinemment que c’est impossible par exemple ??

- (Léa) Comme quoi ??

Je me concentre sur eux en reproduisant le contact que j’ai eu dernièrement avec Antonin, j’envoie alors dans leurs cerveaux pendant juste quelques secondes l’image de Damien et de Guillaume attablés avec eux à rire d’une plaisanterie venant de moi un jour où nous étions passés les voir. Je prends soin toutefois de bien choisir le moment où Mathis n’était pas présent avec nous, pour ne pas ranimer en eux la tristesse qu’un tel souvenir leur apporterait.

Je rouvre les yeux en m’amusant de voir leurs visages où l’ahurissement est un bien faible mot pour définir ce qu’ils ressentent.

J’avoue que je suis moi-même troublé de l’avoir fait sans en avoir éprouvé d’efforts particuliers, comprenant que je viens de passer une nouvelle étape importante dans ce que je suis en réalité et que comme dans cette autre vie, mes « dons » surgissent ou plutôt resurgissent au moment où le besoin s’en fait sentir.

- (Chloé) Comment t’as fait ça ??
- Tu voulais une preuve alors je t’en ai donné une !! Je pense que maintenant vous allez arrêter de me prendre pour un fou Hi ! Hi !
- (Léa) Ces deux garçons existent vraiment ?
- Normalement oui !!
- (Léa) Ils sont qui pour nous ?
- Pour l’instant personne, mais peut-être que dans cette réalité ils pourraient être plus que des amis, qui sait ??

Je vois bien qu’André et Nathalie sont toujours perdus loin dans leurs pensées et je comprends très bien toutes les questions qui se posent à eux après tout ce qu’ils viennent d’apprendre, j’en profite donc pour faire signe à Chloé qu’il est temps pour nous de partir.

- Il se fait tard, vous nous excuserez si nous vous laissons pour ce soir !! Demain nous pourrons reprendre cette conversation, un peu de repos fera du bien à tout le monde pour réfléchir à tout ça.

André semble sortir de sa léthargie pour répondre.

- Hein !! À oui bien sûr !! Léa va vous raccompagner, merci encore pour tout ce que tu fais pour nous Florian !!
- J’essaie juste de réparer ce qui peut l’être et surtout de retrouver mes amis tels que je me souviens d’eux.
- (Nathalie) Je ne doute pas un instant que tu y parviennes, je pense que tu es bien parti pour.

Chloé me tire par la manche, m’évitant ainsi de chercher quoi répondre.

- Allez !! La nuit commence à tomber !!

Nous embrassons Léa une fois dehors, nous donnant rendez-vous pour le lendemain et nous prenons le chemin du retour, ce n’est qu’au bout de quelques centaines de mètres qu’une voiture nous fait sursauter en venant s’arrêter juste devant nous et ce n’est qu’une fois la vitre côté passager ouverte que je reconnais Maurice à l’intérieur, qui nous adresse un grand sourire.

- Je vois que j’arrive un peu tard !! Je vous ramène ??
- Cool !!

Ce n’est qu’une fois en route qu’il nous révèle le but de sa visite, nous lui racontons alors le déroulement de la soirée et il semble satisfait de connaître le fin mot de la naissance de Benjamin, je profite de le sentir particulièrement positif sur le sujet pour lui demander un service.

- Tu ne pourrais pas les aider pour que toute cette histoire trouve rapidement la fin qu’elle mérite ??
- Après ce que tu t’apprêtes à faire, je ne vois pas comment faire autrement. Il va falloir qu’on parle sérieusement tous les deux, tu te rends compte j’espère que tu ne nous aides pas beaucoup !! À ce rythme-là, tu vas finir par attirer les questions et surtout les ennuis.
- De toute façon ils arriveront un jour ou l’autre, tu voulais quoi ? Que je laisse cette famille se débrouiller seule à se sacrifier pour quelque chose dont je me sens responsable ? Je sais ce que tu vas me dire, seulement c’est comme ça que je le ressens et je ne peux rien y faire d’autre qu’essayer de réparer du mieux que je peux.
- (Maurice amusé) Reconnais que ta façon de procéder sort des sentiers battus tout de même Hi ! Hi !
- Justement !! Ça semble tellement dément que personne ne pourrait imaginer qu’une chose pareille puisse être possible !!
- (Maurice) Pour certaines choses je veux bien le croire, mais d’autres plus crédibles pourraient attirer l’attention de personnes qui voudraient t’utiliser à leurs fins.
- Je sais, hélas !! Tiens !! Ça me fait penser à un truc qui devrait t’aider à démanteler un réseau d’espions russes si ça t’intéresse Hi ! Hi !

CHAPITRE 179 (Aix en Provence) (Centre hospitalier, deux jours plus tard) (fin)


« Retour au présent »

Akihito après ce bref moment d’incrédulité devant le gamin à la dégaine pour le moins atypique qui vient d’entrer, se tourne vers Maurice.

« En anglais traduit »

- Je pensais que tes hommes devaient garder l’entrée de cette salle et ne laisser personne y entrer sans ton ordre ??
- (Maurice amusé) C’est bien ce qu’ils font en effet !!
- (Akihito) Alors pourrais-tu m’expliquer ce que vient faire ce garçon dans le bloc ?
- (Maurice) Florian est celui qui va opérer Benjamin !!
- (Akihito) L’humour Français m’a toujours été difficile à comprendre et encore plus particulièrement dans ces moments où il n’a pas lieu d’être !!
- (Maurice) Je t’assure mon cher ami que loin de moi était la pensée de me moquer de toi !! Je te demande juste de me faire confiance et de ne surtout pas te fier aux apparences. Florian !! Viens que je te présente à mon ami Akihito !!
- Vous êtes Akihito Assaki ?? Je suis honoré de faire votre connaissance professeur, j’ai beaucoup entendu parler de vous.

Akihito sourit au jeune rouquin qui marque devant lui toutes les attitudes de respect pourtant peu usitées pour un Européen.

- Je ne pourrais pas en dire autant pour ma part jeune homme, n’ayant eu connaissance que très récemment de votre existence. Vous me voyez pourtant extrêmement surpris qu’un garçon de votre âge ait les qualités requises et nécessaires à réaliser un tel acte chirurgical que je définirai d’impossible.
- Ne serait-ce pas un de vos sages qui a dit que la valeur de l’homme ne se compte pas au nombre de ses années ? En plus chez nous un dicton dit qu’impossible n’est pas Français !!

Akihito tourne son regard vers son ami qui semble s’amuser comme un enfant de cette joute verbale.

- Que me caches-tu donc mon ami pour avoir une telle assurance dans le regard ?
- (Maurice) Tu le comprendras bien avant de sortir de cette pièce, n’oublie pas pourquoi je t’ai demandé de venir !! Maintenant si nous laissions Florian faire ce pour quoi il est venu ?

Akihito sonde le regard de Maurice, n’y trouvant rien qui pourrait marquer le moindre doute sur la détermination qu’il a à ce que son jeune protégé ne réalise ce pour quoi ils sont tous là et il acquiesce d’un signe de tête en se positionnant de façon à pouvoir suivre le moindre geste du jeune rouquin, afin de pouvoir intervenir rapidement le cas échéant au cas où quelque chose dérape.

***/***

Les heures qui suivent seront pour lui les plus inoubliables de sa pourtant longue carrière de chirurgien, que ce soit les connaissances évidentes tout comme la précision et la dextérité des gestes qui ne marquent aucune hésitation et réalisent devant ses yeux ce qu’il pourra plus tard qualifier comme la maîtrise parfaite d’un métier qui entre les doigts de ce garçon devient un art.

***/***

Je vérifie une dernière fois que plus rien n’empêche maintenant la fermeture de la boîte crânienne, je me tourne alors vers Maurice pour lui faire le signal convenu à l’avance et j’attends qu’il se soit avancé suffisamment d’Akihito, pour donner une série d’instructions à l’équipe qui m’a secondé pendant toute la durée de l’intervention et qui de ce fait pendant un bref moment ne pourrons faire autrement que me tourner le dos.

Maurice interpelle son ami à l’oreille en lui demandant si tout se passe pour le mieux et celui-ci se tourne tout naturellement vers lui pour lui répondre en face comme le pousse à le faire inconsciemment son éducation.

Je profite de ces quelques secondes sans surveillance pour envoyer le plus de salive possible sur le lobe cérébral et en particulier sur la zone ayant subi le traumatisme du choc, empêchant celui-ci de fonctionner normalement depuis toutes ces années.

Je ne peux hélas pas attendre d’en voir les effets, refermant dans la foulée la boîte crânienne de Benjamin en donnant mes instructions à l’assistante pour qu’elle maintienne le tout en place le temps pour moi de faire les sutures pour ensuite faire le bandage au plâtre qui maintiendra le tout pendant le temps nécessaire à la reconstruction des os et des cartilages.

J’envoie une sonde mentale rapide dans le cerveau de Benjamin pour m’assurer déjà de l’état général de ses pensées inconscientes, ce que j’y trouve me conforte dans la réussite de la première étape qui consistait à réparer les dégâts causés par sa chute et j’arrête là mon introspection pour ne pas que mon attitude figée vienne à poser des questions.

- Nous allons le conduire en salle de réveil, j’aimerais m’en occuper personnellement si personne n’y voit d’objections !!

Maurice est parfaitement au courant de mes raisons et donne les ordres en conséquence, prenant son ami Akihito par le bras en lui demandant de bien vouloir le suivre avec son équipe pour lui faire un rapport à chaud de l’intervention à laquelle ils viennent d’assister et de prêter leurs concours.

Celui-ci n’y voit bien sûr rien que de plus normal dans la démarche, il jette un dernier coup d’œil admiratif sur le petit rouquin qui vient de lui donner une démonstration de ses talents et se promet qu’à l’avenir il ferait comme un certain sage remis judicieusement au goût du jour, ne jugeant plus par avance les qualités des personnes qu’il rencontrera par rapport à la première impression qu’il pourrait s’en faire.

***/***

« Une demi-heure plus tard, salle de réveil »

- Merci bien les gars !! Si vous voulez bien me laisser seul avec mon patient, je dois garder toute mon attention sur ses premiers signes de conscience !!
- Nous resterons derrière la porte en cas de besoin !!
- Ça risque de prendre du temps alors ne vous inquiétez pas, juste que personne ne doit franchir cette porte tant que je suis à l’intérieur et qu’importe si ça dure toute la journée, si j’ai besoin de quelque chose je vous le ferai savoir.
- Le patron nous avait prévenus !!

J’attends qu’ils sortent pour prendre le siège et le placer juste devant le lit à la hauteur du visage de Benjamin, je soupire un grand coup avant de me concentrer et commencer les longues heures qui m’attendent à faire le tri dans ses pensées et à lui donner les souvenirs manquants à sa nouvelle vie mais aussi l’éducation qu’un jeune homme de son âge doit avoir pour reprendre une existence normale à sa sortie de l’hôpital.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 180 (Aix en Provence) (Le lendemain en fin d’après-midi)


« Salle de réveil »

La première sensation me venant à l’esprit quand enfin je me libère de celui de Benjamin, c’est la soif qui assèche ma bouche et je me lève les membres raides d’avoir gardé cette position assise pendant si longtemps, pour me diriger directement vers le cabinet de toilette attenant et boire avidement de longs traits directement au robinet du lavabo.

Pour Benjamin je suis resté le plus possible dans son vécu réel qu’il avait gardé encore très bien en mémoire inconsciente de ses années précédant le drame, ne rajoutant à ça que le fait qu’il soit au courant de qui sont ses parents biologiques et je ne suis réellement intervenu qu’après le choc pour mettre en place les nouveaux souvenirs en lieu et place de six des sept années passées dans le centre.

Dans ses nouveaux souvenirs, le choc l’aurait mis dans un coma profond durant une grande partie de ces longues années, six ans exactement et m’évitant ainsi trop d’incohérences en ne reprenant l’idée du centre que pour les besoins d’une rééducation rapide et consistant essentiellement à avoir passé la dernière année dans une école spécialisée spécialement adaptée à sa remise en forme physique ainsi qu’à lui faire rattraper son retard sur ses connaissances du monde actuel et sur sa scolarité.

Pour ça j’ai conservé toutes les images du centre avec les visages des personnes qu’il avait en mémoire, en y rajoutant simplement mais c’est la chose qui m’a pris le plus de temps, les longues heures de cours qui m’ont beaucoup aidé à boucher les trous des souvenirs que j’ai dû effacer avec soin concernant certaines visions des autres résidents qui sinon lui auraient donné de quoi se poser trop de questions sur leurs états mentaux et bien sûr toutes celles concernant les abus qu’il a subis ces deux dernières années sur sa personne.

Le voilà maintenant prêt à reprendre une vie normale, son opération étant justifiée par l’élimination d’un dernier caillot qui ne se serait pas résorbé seul et aurait risqué de lui occasionner des nuisances s’il était resté dans l’état.

J’ai un peu transgressé ce qui avait été convenu la veille entre ses parents et moi, mais je ne pense pas qu’ils m’en veuillent et je leur laisse la surprise ainsi qu’à tous ceux que j’aime, de voir sa réaction quand nous nous retrouverons face à face.

Maintenant il est temps de le confier dans les mains du personnel de l’hôpital et de laisser sa vie reprendre son cours, je suis sûr au moins d’avoir trouvé en lui un ami même s’il n’aura jamais la place dans mon cœur qu’a pu avoir Mathis durant toutes ces années de cette vie de rêve que j’aurais tant aimé n’avoir jamais quitté.

Quelle n’est pas ma surprise en ouvrant la porte d’avoir la vision de Maurice endormi sur une chaise, deux hommes à lui que je n’avais encore jamais vu montant la garde en silence pour laisser leur patron se reposer.

J’avoue qu’encore une fois je me laisse prendre à la sensiblerie qui est ma marque de fabrique, une larme s’écoulant lentement de ma joue à la vue de cet homme qui m’a lui aussi tout comme ses homologues d’un autre temps pris en affection et qu’il ne vienne pas me dire que sa présence non-stop n’est due qu’à sa fonction ainsi qu’aux ordres qu’il a reçu.

Son sixième sens doit être très affûté car le fait de simplement l’observer lui fait ouvrir les yeux, son regard n’attend qu’une réponse que je m’empresse de lui donner pour le rassurer.

- Il ne devrait pas tarder à s’éveiller mais j’ai fait en sorte qu’il reste endormi le temps que son cerveau assimile toutes les nouvelles données, j’ai fait pour le mieux et si ça ne lui rend pas ses années perdues, au moins il retrouvera une vie normale.

Maurice va pour me dire quelque chose mais il se retient au dernier moment en se rappelant que nous ne sommes pas seuls dans le couloir.

- Akihito ne tarit pas d’éloges sur la façon avec laquelle tu as mené cette opération et j’ai dû lui rappeler plusieurs fois sa promesse de ne rien révéler à personne, parce qu’il était prêt crois-moi à faire une conférence de presse tellement il a été impressionné.
- Ce n’était pas une bonne idée de le faire venir tu sais ?
- Hélas elle ne venait pas de moi !! Je suis bien obligé de justifier mes heures passées avec toi à mon supérieur, mon tort a sans doute été de l’avertir avant de savoir tout ce que j’ai appris depuis sur toi et tes mystérieuses pour ne pas dire autre chose, capacités !!

Il se tourne vers ses hommes.

- Vous pouvez disposer !! Je me charge de reconduire Florian chez lui !!
- Bien patron !!

Nous attendons tous les deux qu’ils ne soient plus visibles pour en venir aux questions essentielles.

- Tu lui as dit quoi exactement ?
- Il connaît tout de toi jusqu’à ces dernières quarante-huit heures, je préférerais qu’il ne découvre pas dans l’immédiat ces choses que tu peux mettre dans la tête des gens.
- Tu as peur qu’il craigne que je m’en serve pour de mauvaises intentions ? Je ne ferai jamais une chose pareille, je te le promets !!
- J’en suis convaincu Florian, sinon je n’aurais pas voulu garder ça pour moi !!
- Et pour les abeilles ?? Je ne m’en souviens pas tu sais ?? Ni de les avoir fait venir ni le reste ensuite et j’ai été le premier étonné de me retrouver couvert de miel en me réveillant !!
- Pas autant que nous crois-moi !! Et pour ce qui est du rapport sur le sujet, Je crois que depuis qu’il l’a lu c’est lui qui doit les avoir Hi ! Hi !
- Pour Benjamin, il faut le sortir d’ici rapidement avant que quelqu’un ne finisse par s’apercevoir de quelque chose !!
- (Maurice) On ne devrait pas attendre qu’il se réveille ??
- Il en a jusqu’à après-demain matin au moins à roupiller comme un loir, il est guéri tu sais ?? Plus besoin d’y aller aux petits soins avec lui !! D’ailleurs fais-moi penser à lui enlever le plâtre avant qu’il ne revienne à lui de façon à ce que je fasse disparaître les dernières cicatrices avant que ses cheveux repoussent.

Je vois bien le regard de Maurice qui me fixe subjugué par mes paroles, je comprends aussi l’étrangeté pour lui pour ne pas dire l’incrédulité qu’il ressent devant ce que je suis capable de faire et moi-même n’en reviens toujours pas si ce n’est que j’en ai pris l’habitude, faisant presque naturellement ce qui pourtant me semble toujours tenir du miracle.

- Je comprends que pour toi ce n’est pas facile à accepter, dis-toi bien que pour moi c’est un peu pareil !! Bon !! Je dois encore retourner chez les Louvain pour les préparer au réveil de Benjamin, ils ont besoin que je leur mette en place certains souvenirs à eux aussi sinon ça risque de « buguer » grave !! Après ça je file au lit et j’hiberne Hi ! Hi!


CHAPITRE 181 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)


« Chez les De Bierne, chambre des garçons »

Quand j’ouvre les yeux, la chambre est vide et je me tourne vers le réveil qui m’indique dix heures vingt-deux, j’hésite à paresser une heure ou deux de plus quand des sons de voix me parviennent depuis le jardin.

- Ce n’est pas ma faute !! J’avais juste oublié de prévenir mes parents !!
- Là !! C’est sûr, on est dans la merde !!
- Surtout Florian !!

J’ai bien reconnu la voix de Chloé parlant avec Antoine, maintenant le ton employé ne me dit rien qui vaille et je me précipite à la fenêtre pour en savoir plus.

- Qu’est-ce qu’il se passe encore ??
- (Chloé) C’est Éric !! Il sait que tu es là !! Il a téléphoné chez moi ce matin pour savoir si c’était toujours ok pour nous demain !! Tu te rappelles qu’on devait passer la journée tous ensemble, seulement c’est ma mère qui a décroché et elle a pensé qu’il était au courant, du coup elle a vendu la mèche !!
- Il a réagi comment ??
- Mal !!
- Ah, je comprends !! Ils sont où les autres ??
- Dans la cuisine je crois !!
- Dites-leur de se préparer, nous allons chez Éric percer l’abcès avant qu’il ne soit trop tard !! Je m’habille et je descends !!

***/***

« Treize heures trente, devant chez les Delierre »

Nous nous arrêtons devant la porte, je ressens le stress de mes amis et j’avoue que je n’en mène pas large moi non plus, seulement je sais aussi que plus nous tarderons à avoir cette explication et plus elle sera difficile, Éric ayant tout le temps de ruminer le pire en pensant qu’on a voulu se moquer de lui.

- Nous y allons nous deux Chloé, vous autres allez donc nous attendre au bistrot du coin !! J’espère que ça va aller et qu’on vous rejoindra rapidement !!
- (Yuan nerveux) Et s’il ne veut rien savoir ?
- J’aurais alors perdu quelqu’un en qui je tiens beaucoup !!
- (Antonin) Tu ne lui as rien fait à lui pourtant ??
- (Chloé) Peut-être pas physiquement mais après la conversation que j’ai eue avec sa mère, moralement il en a pris un coup !!
- (Antoine) Tu vas lui dire quoi ??
- Si je lui dis de but en blanc la vérité, jamais il ne voudra me croire et si je lui raconte des histoires, ça risque d’être encore pire quand il s’en rendra compte !! La présence de Chloé devrait le faire réfléchir et ce que j’ai amené aussi, du moins c’est mon vœu le plus cher croyez-moi !!

Antoine montre du doigt la pochette que j’ai amenée avec moi.

- Tu crois qu’avec ça les choses seront plus faciles ?
- Ça plus quelques autres arguments, de toute façon je n’ai pas trop le choix et peut-être que le fait de venir aussi vite le voir ira dans le bon sens !!
- (Yuan) En plus il a appris à t’apprécier la fois où nous l’avons rencontré, ce n’est pas comme s’il te revoyait après sept ans sans nouvelle !!
- Je vais vite être renseigné Hi ! Hi !
- (Chloé) J’y crois pas !! Ça le fait rire en plus, alors que nous, on stresse à sa place !! Tu es vraiment un drôle de loustic quand même !!
- C’est ça qui fait mon charme ma puce, pas vrai les copains ??

Le sourire moqueur et ironique de mes trois loulous, ajouté aux regards appuyés qu’ils ont vers ma braguette me fait comprendre que je ne devrais pas insister et revenir à des choses plus sérieuses, aussi c’est d’un geste de la main simulant l’agacement que je leur fais signe de partir pendant que Chloé prête à éclater de rire devant la tête que je fais, appuie sur la sonnette pour s’annoncer.

C’est à nouveau Monique qui ouvre la porte cette fois encore, reconnaissant Chloé et lui faisant un sourire crispé qui n’est pas pour nous rassurer.

- Chloé ??? Je ne sais pas ce qu’il se passe entre vous, mais depuis ce matin Éric est d’une humeur de chien !! Il n’est même pas descendu à midi pour manger !! J’espère que vous ne vous êtes pas disputés au moins ??
- (Chloé) C’est justement pour ça que nous sommes venus !!




CHAPITRE 182 (Salon de Provence) (Explications)


Au « nous » de Chloé, Monique remarque alors seulement ma présence.

- Excusez-moi jeune homme, je ne vous avais pas vu !!
- Bonjour !! Je pense que c’est à cause de moi si Éric reste enfermé dans sa chambre, Chloé n’y est pour rien.
- (Chloé) Peut-être pourrions-nous vous expliquez ailleurs que sur le pas-de-porte ??

Monique me fixe un long moment avant de réagir aux paroles de Chloé.

- Mais oui bien sûr, entrez donc !! Chloé, tu connais le chemin !!

Nous arrivons donc au salon où José termine son café, il se tourne vers nous surpris apparemment de voir un couple de jeune entrer chez lui et c’est sa femme qui commence les présentations afin de couper court à ce début de silence gêné qui commençait à s’instaurer.

- Tu ne reconnais pas Chloé je présume ?
- (José) Chloé ??? Comment le pourrais-je ?? D’une gamine que nous avons laissée derrière nous il y a sept ans, te voici transformée en une belle jeune fille que beaucoup de garçons doivent courtiser.
- (Chloé amusée) Si seulement c’était vrai Hi ! Hi !
- (José) Ton ami ne dira pas le contraire, pas vrai jeune homme ?
- Bah !! Je ne suis pas le meilleur juge qui soit, mais c’est vrai que le châssis vaut largement l’informatique embarquée Hi ! Hi !
- (Chloé) Pffttt !!! Pourquoi je n’ai que des copains gays moi ??

La surprise de l’aveu laisse les deux adultes sur le cul, se regardant avec surprise tout d’abord puis un visible amusement qui me rassure quant à leur tolérance sur ce sujet pour beaucoup encore délicat.

- (Monique) Vous me disiez jeune homme que l’humeur exécrable de mon fils depuis ce matin vous était imputable ?
- C’est exact !! Et si vous me le permettez, j’aimerais aller m’en expliquer avec lui !! Chloé en profitera pour répondre à vos questions, si vous êtes d’accord ?

José me regarde depuis le début avec un drôle d’air, essayant très certainement de comprendre ma présence ici avec Chloé et surtout je pense, mon lien si lien il y a avec son fils.

- Sa chambre est au dernier étage, vous ne pouvez pas vous tromper puisque c’est la seule !!
- Merci !! Je vais voir si je peux arranger les choses avec Éric !! Je te laisse tout expliquer ma puce !!

***/***

Monique, José et Chloé attendent qu’il soit sorti du salon pour reprendre la conversation sur ce qui à amener leur visite et c’est Monique qui reprend la parole la première une fois la silhouette du petit rouquin disparu de sa vue.

- Un garçon très mignon et sympathique, tu sais choisir tes amis !!
- (Chloé) Pourtant il y a quelques jours encore c’était le garçon que je détestais le plus et mon père n’avait qu’une idée en tête s’il revenait à Aix, c’était de l’attraper entre quatre yeux pour lui faire sa fête.
- (José) Je me disais aussi que son visage ne m’était pas inconnu !! Il est donc revenu après toutes ces années ?
- (Monique ahurie) Mais de quoi tu parles, enfin ??
- (José) C’est le petit-fils de Michel et Maryse !!
- (Monique) Non !!! Et il ose venir ici pour voir Éric ?? Il a un sacré culot après ce qu’il a fait !!
- (Chloé) Florian n’est plus le même, essayez de vous calmer le temps que je vous explique !! Vous pensez bien que je ne serai pas venue avec lui si ce n’était pas le cas !!

***/***

J’arrive en haut des marches où un minuscule palier donne sur une porte qui doit être celle de sa chambre, si je suis venu jusqu’ici ce n’est pas pour reculer maintenant et c’est donc sans hésiter que je frappe à sa porte, attendant sa réaction quand il verra qui l’attend derrière.

« Toc ! Toc ! Toc ! »

- J’ai dit que je voulais être seul !!

« Toc ! Toc ! Toc ! »

J’entends un soupir marqué d’exaspération à l’intérieur de la chambre, puis des pas qui s’avancent vers la porte et la déverrouille dans un bruit sec, visiblement agacé qu’on ne respecte pas sa volonté de ne voir personne.

La porte s’ouvre dans la foulée, je capte aussitôt son regard marquant la surprise quand il me reconnaît et j’ai juste le temps de mettre mon pied dans l’encadrement au moment où il s’apprête à la refermer sous mon nez sans une parole.

- Attends, Éric !!

La porte s’ouvre de nouveau, son regard me fusille et ses poings se serrent au point d’en avoir les articulations toutes blanches de l’envie qu’il a de me les mettre dans la figure.

- Vas-y, frappe-moi si ça doit te soulager !! J’avoue que j’aurais préféré un autre accueil que celui-là, mais je comprends très bien que tu m’en veuilles toujours !!

Je me sens happer brutalement par le col, mon dos vient ensuite frapper durement le mur contre lequel il me plaque et son autre poing toujours serrer, se lève menaçant prêt à frapper.

Je ferme les yeux en attendant le coup qui ne va pas manquer d’arriver, quelques secondes passent avant que je puisse respirer plus à l’aise quand il relâche son étreinte et que la porte claque un grand coup, se refermant à double tour en me laissant seul sur le palier.

- Fous le camp de chez moi !! Et ne reviens plus sinon je te casse la gueule pour de bon, c’est bien compris ??
- Non!!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 183 (Salon de Provence) (Explications) (suite)


La porte se déverrouille une fois de plus et s’ouvre à la volée, je referme les yeux et je reste immobile, toujours plaqué contre le mur en attendant le coup qui ne va pas manquer cette fois-ci d’arriver.

***/***

Éric regarde le jeune rouquin attendant visiblement de prendre son poing dans la figure, de le voir si fluet rester sans bouger les yeux clos et le visage grimaçant d’appréhension lui amène le sourire aux lèvres, lui ôtant bizarrement toute la colère qu’il ressentait.

Il voit un de ses yeux s’ouvrir d’un coup, rond d’étonnement et rien que ce simple geste lui donne une telle bille de clown qu’Éric comprend qu’il ne pourra jamais le frapper comme il en avait l’intention pourtant à peine quelques secondes plus tôt.

Éric dévisage maintenant le petit rouquin avec dans la tête un panel de sentiments contradictoires, la colère se mêlant à l’envie de poursuivre une relation amicale commencée sous de bons auspices quelques jours plus tôt.

Maintenant Éric sait bien qu’il n’y a pas que ça, le petit gars qui se tient courageusement devant lui en bravant sa peur de prendre des coups lui a plu dès le premier regard et ce matin encore avant d’avoir cet appel téléphonique qui l’a mis sens dessus dessous, il n’avait qu’une hâte c’est celle de le revoir le lendemain pour passer la journée avec lui et ses amis.

***/***

Je comprends son trouble pour la bonne raison que j’éprouve le même pour lui, c’est toujours aussi déstabilisant pour moi qu’un ami d’enfance me regarde comme s’il me découvrait pour la première fois et plus particulièrement quand c’est un de ceux qui m’étaient le plus proches, je retiens mon réflexe de venir me serrer contre lui car il ne le comprendrait pas et c’est particulièrement difficile quand en plus ma libido commence à se faire pressante, ne demandant qu’à partager de nouveaux nos moments intimes.

- Je peux tout t’expliquer si tu veux bien m’écouter !!
- M’expliquer quoi ? J’étais là ce jour-là et il n’y a rien à expliquer !!
- Toi tu étais là peut-être, mais pas moi !! Du moins pas celui que je suis maintenant !!
- Tu n’as trouvé que ça à dire ??
- C’est pour ça que je suis venu, crois-tu que Chloé serait avec moi si ce que j’ai à te dire n’était pas si important ? Crois-tu que ce soit facile pour moi de recommencer tout à zéro avec ceux qui étaient mes meilleurs amis et qui ne rêvaient tous que de me défoncer la tête quand je les ai revus pour la première fois ?
- De mieux en mieux !! Tu devrais consulter mon gars !! Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi !!
- Si tu me laissais entrer et reprendre tout depuis le début, je pense qu’on serait bien mieux à l’intérieur que debout comme des imbéciles devant la porte de ta chambre. À moins que tu préfères qu’on rejoigne les autres au troquet ?
- Non, entre !! Juste que j’aimerais savoir ce qui m’a retenu de ne pas t’en mettre une ?
- Sans doute la même raison qui m’a fait venir Hi ! Hi !

« Dans le salon pendant ce temps-là »

Chloé termine ses révélations, ou du moins celles qu’elle s’est sentie autoriser à donner et qui sont déjà bien suffisantes au vu de la tête que font José et Monique.

- (Monique) Alors comme ça, il ne se souvient plus de rien ?
- (Chloé) Comment pourrait-il s’en souvenir, puisque ce n’était pas vraiment lui à cette époque ?
- (José) Ton histoire excuse-moi de te le dire, me parait bien tordu quand même et je n’arrive pas à comprendre que toi et tes parents vous y soyez laisser convaincre ? Qu’un cerveau sous un choc violent perde la mémoire ou encore retrouve une personnalité légèrement différente passe encore !! Mais que ton Florian vienne d’une autre réalité et qu’en plus il soit capable de faire tout ce que tu prétends, c’est quand même fort de café avoue le ? Comment avez-vous pu y croire même cinq minutes ?
- (Chloé) Devant certaines preuves irréfutables, nous ne pouvions pas faire autrement !!
- (José) Pourrions-nous connaître ces preuves si elles existent vraiment ?
- (Chloé) Pour celles qui vous concernent, Florian les a avec lui et doit certainement déjà les montrer à Éric à l’heure qu’il est !!
- (Monique) Mais pour toi et tes parents ?
- (Chloé sourit) Heureusement que j’avais prévu le coup Hi ! Hi ! C’est pour ça que j’ai mis un short sous mon pantalon !!

Chloé déboutonne son jeans et le baisse sous les regards surpris du couple, elle leur montre ensuite sa cuisse qui normalement devrait être horriblement marquée par l’affreuse cicatrice résultat de plusieurs opérations toutes aussi inutiles les unes que les autres et ne montrant aux parents d’Éric incrédules, qu’une peau saine déjà légèrement hâlée par le soleil.

- Si ça, ce n’est pas une preuve !! Eh bien, je ne sais pas ce qu’il vous faut de plus!!




CHAPITRE 184 (Salon de Provence) (Explications) (fin)


« Dans la chambre d’Éric »

Nous sommes assis face à face sur deux fauteuils dans le coin télévision de son immense chambre qui en fait n’est que l’aménagement total d’un ancien grenier et donne à la pièce un volume qui ferait penser à un loft.

- Wouah !!! Ça doit être cool pour les galipettes Hi ! Hi ! Tu ne dois pas t’ennuyer, wouff !! Tu parles d’une piaule !!
- Pour ça il faudrait déjà qu’il y ait quelqu’un dans ma vie et que les murs soient insonorisés !!
- J’y crois pas ?? Un super beau mec comme toi et tu n’as personne ?? Ne me dis pas que t’es encore puceau pendant que tu y es ?

Éric devient subitement rouge vif en baissant les yeux, me faisant comprendre pour je dois bien le reconnaître à ma plus grande joie qu’il est encore vierge.

- Ah !! D’accord !! Va falloir vite changer ça alors Hi ! Hi !
- Au lieu de balancer tes âneries, si tu me disais plutôt ce que tu avais de si important à me dire ? Parce que pour l’instant tu es toujours pour moi le petit salopard qui a estropié ma copine, foutu la vie en l’air de deux de mes potes et quelque part la mienne aussi.
- Si je te dis que ce n’était pas moi, tu me croirais ? Non bien sûr et pourtant c’est bien le cas !!
- À moins qu’il y ait un autre Florian De Bierne rouquin, tu n’arriveras jamais à me faire croire une chose pareille !!
- Il n’y en a pas d’autre hélas !! Je vais tout te raconter, essaie de m’écouter jusqu’au bout et je répondrais à tes questions ensuite.

Éric s’enfonce confortablement dans son fauteuil, ce simple geste qui met en valeur le renflement de son sexe me fait me pincer les lèvres d’envie et c’est donc d’une voix rauque que je recommence mon récit pour la énième fois.

***/***

« Presque une heure plus tard »

Ça fait bien une minute que j’ai cessé de parler, Éric me fixe toujours sans réaction la bouche entrouverte comme pendant toute la durée de mes révélations et c’est quand je lui pose ma main sur son genou qu’il semble revenir à la réalité, fixant ses yeux dans les miens visiblement troublés.

- J’attends tes questions maintenant ??
- Tu devrais écrire des romans avec l’imagination que tu as, tu ferais vite fortune crois-moi !! C’est du moins ce que j’ai pensé jusqu’à ce que tu arrives sur nos relations que nous partagions avec ce fameux Thomas, que je ne connais pas ceci dit en passant.
- Qu’est ce qui t’a fait douter que je te raconte des craques en fin de compte ?
- Plusieurs choses, qui bout à bout me mettent quand même un doute !! Comme par exemple que je sois comme vous et que nous soyons tous amants, c’était assez osé de ta part de me dire ça reconnais le ?
- C’est l’exacte vérité pourtant !! Mais ce n’est pas ça qui t’a convaincu ?
- Je ne t’ai jamais dit que j’y étais, juste que ça m’a interpellé !! C’est quand tu as parlé de Raphaël et surtout comme tu le décris, je ne pense pas que tu aies pu apprendre que je le kiffe depuis maintenant deux ans et ça, tu vois ? Ça me perturbe plus que tout le reste de ton histoire !!
- Tu connais « Raphi » ??
- Pas vraiment, non !! Disons que je collectionne ses photos depuis la première fois que je l’ai vu dans un magazine, j’ai eu un coup de foudre tu comprends ?
- Avec une photo ?? Waouh !! Ça promet le jour où ce sera en réel Hi ! Hi !
- Ce n’est pas demain la veille hélas !! Je ne sais absolument rien sur lui ni même où il vit !!
- Moi je le sais !!

Éric me regarde comme si j’étais subitement apparu devant lui, il se lève d’un bond pour aller farfouiller dans un de ses tiroirs de bureau et revient avec une série de revues peoples dans la main, qu’il ouvre aux pages qui l’intéressent pour me les mettre sous le nez.

- On parle bien de ce Raphaël-là ??
- Oh que oui !! Putain !! Toujours aussi bandant et sexy mon « Raphi » !!
- Et tu sais où il est ??
- Bien sûr puisque c’est chez ses parents que nous l’avons connu, d’ailleurs c’est pour aller le retrouver que nous avons prévu cette semaine de vacances !! On t’a même proposé de venir avec nous, rappelle-toi ?
- Tu ne te moques pas de moi ??
- Bien sûr que non et d’ailleurs pour l’instant je t’ai raconté mon histoire sans te montrer les preuves que je t’ai amenées.

Je prends la pochette que j’ai à côté de moi et la lui tend.

- Tiens !! Ça m’étonnerait qu’après ça tu doutes encore de ma sincérité !! Pour les autres choses que je t’ai dites, tu en seras convaincu quand Chloé te montrera sa cuisse et quand tu reverras Benjamin qui doit sortir d’ici peu de l’hôpital, complètement guéri lui aussi.

Éric ne détache pas ses yeux des miens, semblant comme hypnotisé par mon regard et c’est un pur réflexe qui lui fait prendre le dossier que je lui tends toujours, semblant revenir enfin à lui en l’ouvrant avec fébrilité.

Je me lève pour venir derrière lui en posant ma tête sur son épaule, je le sens vibrer à mon contact mais il ne me repousse pas et je souris en comprenant que je suis loin de lui être indifférent.

Mes dessins le laissent sans voix, déroulant devant lui nos années d’amitiés avec toute la bande qui une fois arrivé à notre adolescence s’est agrandi de manière exponentielle.

Il a un hoquet de surprise quand il arrive aux derniers folios où je nous ai tous représenté au camping du pilat avec bien sûr en premier plan notre Raphaël resplendissant de joie les bras l’enlaçant avec un sourire possessif et amoureux ne laissant aucun doute sur l’état de leur relation.

Je sens les larmes couler sur sa joue qui viennent mouiller la mienne toujours contre lui, je lui dépose alors un baiser tout en sentiment qui une fois encore le fait devenir tremblant d’émotion.

- Tu vois bien mon « Riquet » que tout ce que je t’ai dit est bien vrai !!

Encore de longues minutes passent quand il arrive à se reprendre, c’est d’une voix presque imperceptible qu’il me demande.

- Tu peux me laisser seul s’il te plaît ? J’ai besoin de faire le point dans ma tête !!
- Bien sûr, je comprends !! ….. Mais on va se revoir dis ??
- Je pense que oui !! C’est moi qui viendrais quand je me sentirai prêt, d’accord ??
- D’accord !! Mais si tu veux venir avec nous dans le bassin d’Arcachon, il faudra nous le dire rapidement !! C’est pour réserver les places, tu comprends ?
- Entendu !! Mais pour aujourd’hui, j’ai besoin de réfléchir à tout ça!!



CHAPITRE 185 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)


« Chez les Louvain, dans la cuisine »

Le couple est attablé à prendre son petit-déjeuner poursuivant une conversation qui a déjà prise une bonne partie de la nuit, depuis qu’une ambulance a ramené chez eux Benjamin la veille au soir et qu’ils l’ont laissé toujours endormi dans la chambre d’ami remise aux goûts du jour dans cette intention.

Philippe accompagné de Maurice étaient là eux aussi pour leur donner les dernières dispositions officielles pour l’un et les recommandations à prendre en compte dès son réveil pour l’autre.

Le plus perturbant pour Nathalie et son mari n’est pas d’accueillir leur fils chez eux, mais bel et bien ses souvenirs que leur a mis en tête Florian en prenant bien soin qu’ils restent conscients qu’ils ne sont là que pour les aider à ne pas trahir un jour la vérité sur ces sept années qu’a passées Benjamin en enfermement psychiatrique.

Ils ont donc deux histoires différentes en tête, sachant bien laquelle devra y rester précieusement enfouie et c’est justement le sujet de conversation de ce matin.

- (André) Heureusement que Florian a trouvé cette idée qui efface une grande partie de ses années d’absences pour rester ensuite cohérent avec une grande partie de vérité sur ce qu’a connu Benjamin.
- (Nathalie) Ce garçon nous étonnera toujours, il en connaît certainement autant voire même plus que Philippe sur la psychologie humaine et il a réussi l’exploit de simplifier tout au maximum pour qu’ensuite tout reprenne sa place, d’après lui il n’y aura aucunes difficultés pour que notre fils puisse reprendre le lycée en terminale dès la prochaine rentrée.
- (André) Je me demande bien comment il peut faire des choses pareilles !! Philippe pense à une mutation de son esprit qui lui permettrait de rester conscient lors du grand passage, j’avoue que j’ai du mal à adhérer à son concept !!
- (Nathalie) Pour moi c’est pareil, il m’aurait dit que Florian n’était pas humain que je l’aurais cru plus volontiers !!
- (André surpris) Comment ça pas humain ?
- (Nathalie) Venant d’ailleurs !!
- (André) C’est un peu la même chose, reconnais-le ??
- (Nathalie) Peut-être ou pas !! De toute façon c’est suffisamment étrange et ce serait étonnant que la vérité soit celle qu’on pense, il pourrait aussi bien être un sorcier comme les croyances du Moyen Âge ou même un dieu si on veut pousser encore plus loin dans le mystique ou l’ésotérisme !!
- (André) Toutes les croyances quelles qu’elles soient ont au moins un début de vérité, c’est du moins ce que moi j’en pense et nous pourrions en débattre encore pendant des heures que ça n’avancera pas notre connaissance de ce qu’est exactement ce garçon, tout ce que j’en retiens pour le moment c’est que nous avons eu une chance extraordinaire de le trouver.
- (Nathalie amusée) C’est plutôt lui qui nous a trouvé Hi ! Hi !

***/***

« Dans la chambre de Benjamin, à l’étage »

Léa est assise depuis des heures près du lit où repose ce garçon magnifique qui elle l’a appris tout récemment est son frère de sang, alors qu’elle le considérait déjà comme son frère de cœur depuis toujours.

Elle ne peut qu’admirer ses traits fins au visage rond comme le sien, elle se souvient de ses magnifiques cheveux blonds bouclés de sa jeunesse avant la coupe en brosse du centre comme de ses yeux bleu délavé qui bientôt vont s’ouvrir avec cette fois l’étincelle de vie du moins l’espère-t-elle qui lui manquait jusqu’alors.

Léa se souvient d’avant l’accident et du nombre de fois que ses amies lui demandaient si Benjamin et Mathis n’étaient pas des frères jumeaux tellement la ressemblance entre les deux garçons était frappante.

Jamais elle ne se serait doutée d’une filiation quelconque avant que Florian n’en parle, ce même Florian qu’elle a détesté pendant si longtemps et pour qui maintenant elle éprouve plus que de l’amitié en sachant très bien que ça ne lui apportera que des serrements d’estomac, le dit Florian étant gay et ne se cachant pas de le dire.

Son regard ne lâche pas ce frère qui maintenant ne les quittera plus, brillant des larmes qu’elle a versées depuis qu’elle le veille et n’attendant que le premier signe de son réveille pour admirer encore son regard pâle, surveillant la première lueur d’intelligence qui marquera sa guérison définitive.

« Toc ! Toc ! »

Léa se redresse surprise.

- Oui ??
- Je peux entrer ??
- Florian ??
- Non c’est l’archange Gabriel Hi ! Hi !

Le sourire de la jeune fille devient resplendissant de joie.

- Entre !!

La porte s’ouvre et la frimousse de son ami apparaît dans l’embrasure, grêlée des tâches de son cernant son regard d’un vert perçant presque magnétique.

- L’archange Gabriel était blond je te signale Hi ! Hi !

Je lève les yeux au ciel.

- C’est plutôt humide là-haut, il était temps que je redescende Hi ! Hi ! Bon !! Sérieux !! Je viens terminer le travail sur blanche neige avant de lui faire le baiser qui va le réveiller !!
- Tu viens faire quoi ??
- Comme je viens de te le dire, terminer le boulot !! Tu ne voudrais pas qu’il se réveille avec une cicatrice tout autour du crâne quand même ??




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 186 (Aix en Provence) (Le lendemain matin) (suite)


- Tu vas lui faire quoi exactement ?
- Déjà lui enlever le plâtre qu’il a sur la tête, puis lui effacer les marques de l’opération en n’en gardant qu’une toute petite pour que l’intervention bénigne qu’il a en mémoire reste crédible.
- Et ensuite ?
- Eh bien j’ôterai le blocage qui le maintenait endormi pour que son cerveau ait eu le temps d’assimiler toutes ces nouvelles connaissances.
- Tu lui as vraiment donné l’enseignement des sept ans qu’il a perdu ? Comment as-tu pu te souvenir de tout ce qu’on apprend à l’école ??
- Tu sais comment on m’appelait dans une des réalités que j’ai vécues ?? Non ?? Einstein !!
- Rien que ça Hi ! Hi !
- Hé oui ma belle, rien que ça !! D’ailleurs ce n’est pas Florian que j’aurais dû avoir comme prénom !!
- Je te vois pas t’appeler Albert Hi ! Hi !
- Meuh non !! Je pensais plutôt à Franck !!
- Franck ?? Pourquoi Franck ??
- Frankenstein Hi ! Hi !

Je mime la démarche de la créature en poussant un grand cri et en m’approchant de ma créature qu’est Benjamin étendu sur le lit.

« Warrhhhh !!!!! »

- Qu’est-ce que tu en penses ? Plutôt ressemblant pas vrai Hi ! Hi !

Léa est tellement pliée en deux qu’elle ne peut pas prononcer une parole, ses mains tenant son bas-ventre pour se retenir d’une énorme envie de pisser qu’elle n’arrive pas à juguler et ce qui devait arriver arriva, la faisant s’enfuir en courant vers la salle de bains en riant toujours autant.

C’était un peu le but recherché pour m’en débarrasser gentiment et pouvoir faire ce que j’ai à faire sur Benjamin sans témoin, le fait de connaître une chose est tout autre quand on le voit faire.

Je ne voulais pas prendre le risque qu’elle en parle même involontairement à une ou plusieurs de ses amies sous le coup de l’émotion qu’une telle vision lui aurait donné.

J’approche rapidement de Benjamin en ouvrant la petite mallette que j’ai prise avec moi, j’en sors le nécessaire pour couper les bandages et le plâtre qui faisaient illusion devant l’équipe d’Akihito, ma salive ayant ressoudé les os de la boîte crânienne bien avant qu’il durcisse.

Je nettoie bien le crâne de Benjamin pour lui enlever les croûtes de sang, le lui badigeonnant ensuite d’une pommade de ma composition pour accélérer la repousse de ses cheveux et j’enduis ensuite un doigt de salive pour faire avec le tour de sa cicatrice, je ne laisse que deux petits centimètres dans un endroit invisible derrière l’oreille droite qui seront suffisants pour lui rappeler l’opération.

J’attends ensuite le retour de Léa pour qu’elle soit présente au réveil de son frère car je pense que c’est vers elle qui l’a toujours aimé que celui-ci doit se porter en premier.

Celle-ci ne tarde d’ailleurs pas à arriver, dès qu’elle me voit elle repart en live et je dois me forcer à garder mon sérieux pour ne pas lui en remettre une couche, ce dont d’ailleurs elle aurait besoin rien que pour rester au sec.

Je la regarde s’approcher de son frère, ses yeux fixés sur son crâne et elle retrouve subitement son sérieux en s’apercevant qu’il n’y a plus trace de l’intervention.

- Comment tu as fait ça ??
- Comme pour Chloé, j’ai utilisé mon médicament miracle avec un peu de bave de crapaud dedans Hi ! Hi !

Ses doigts caressent la tête de son frère, ses yeux revenant vers moi interrogateurs.

- Pourquoi c’est tout gras ?
- Pour la repousse des cheveux !
- Ah !!!
- Ça n’a plus l’air de t’étonner ??
- Avec toi plus rien ne m’étonnera jamais, surtout après ce que tu viens de faire !!
- Et c’est aussi bien ma grande, crois-moi sur parole !! Moins tu en sauras et moins tu risqueras d’en dire !!
- Tu m’aurais demandé de sortir tout à l’heure ?

Je la regarde en lui faisant un clin d’œil de connivence.

- C’est ce que tu as fait, non ?
- Ah !! Parce que tu… Ah !! D’accord !!
- C’était mieux comme ça, je trouve, surtout plus drôle pas vrai ?? Hi ! Hi ! Bon !! Si on réveillait l’autre loir maintenant ??
- Attends !!! J’appelle mes parents, je suis sûre qu’eux aussi voudront être là !!
- Tu as raison !! Rien de mieux que des retrouvailles en famille, j’aurais tellement aimé connaître ça à ma sortie du coma !!

Léa voit bien que cette pensée me rend triste, elle vient aussitôt me prendre dans ses bras et m’embrasser sur le front.

- Ils ne pouvaient pas savoir !! Je suis certaine que sinon ils auraient été là, il y a bien eu quelqu’un qui s’en est aperçu ?
- Une infirmière, oui !! Mais je t’assure qu’elle m’y aurait bien renvoyé sans regret quand elle a vu que j’en étais sorti !!
- Elle non plus ne pouvait pas savoir !! Celui duquel tu as pris la place n’était pas de ceux qu’on souhaitait revoir avec le sourire, je suis certaine qu’elle a dû vite se rendre compte que tu avais changé !! Non ??

Je rigole en me rappelant la tête de « Nini ».

- Pour ça oui Hi ! Hi ! Surtout quand je l’ai appelé madame!!




CHAPITRE 187 (Aix en Provence) (Le lendemain matin) (fin)


Léa sourit à son tour en m’embrassant une nouvelle fois.

- Là, tu vois !! Qu’est-ce que je disais !! Je vais chercher mes parents !!

***/***

« Dans la cuisine »

Le petit-déjeuner terminé, Nathalie fait sa petite vaisselle pendant que son mari s’apprête à partir travailler et ce sont des pas rapides descendant l’escalier qui les font se retourner pour voir leur fille déboulée sur eux toute excitée.

- P’pa !! M’man !! Venez vite !! Florian va réveiller Benjamin !!
- (Nathalie) Florian ?? Il est là-haut ??
- (André) On ne l’a pas entendu entrer ?? Ce garçon est quand même bizarre vous ne trouvez pas ??
- (Nathalie) Tu oublies juste que pour lui nous étions très proches et je ne serais pas plus étonnée que ça d’apprendre que c’était dans ses habitudes d’aller voir nos enfants dans leurs chambres comme s’il était chez lui !!
- (André) Mouaih !! Mais bon !! Ici nous ne sommes pas habitués à ce genre d’intrusion comme ça !!
- (Chloé amusée) Je suis sûr que tu vas très vite t’y faire p’pa, parce qu’il est arrivé à l’étage pareil que si quelqu’un lui avait ouvert Hi ! Hi ! Bon !! Vous venez ??

***/***

« Dans la chambre »

Je prends un des sièges et je vais le placer là où il est difficile de voir depuis le lit sans se relever, une fois installé je me concentre sur l’esprit de Benjamin en vérifiant une dernière fois qu’il est prêt à revenir parmi nous sans risque pour lui.

Je renforce ses souvenirs sur les derniers jours où il a appris qu’une dernière petite intervention chirurgicale bénigne lui permettra de sortir de l’institution dans laquelle il a eu son année de rééducation, une petite chose m’interpelle alors au niveau du vrai vécu que je lui ai laissé en mémoire.

Celui d’un homme jeune qui était proche de Benjamin, faisant partie de ceux que Maurice a arrêtés pour mettre en examen et je crois bien qu’une grossière erreur a failli arriver sur les motivations ainsi que les actes de cet homme, ne voyant rien d’autre dans la mémoire de Benjamin que le plaisir qu’il éprouvait en sa présence sans y déceler quoi que ce soit qui ait une connotation sexuelle.

Bien au contraire, je peux lire dans ses souvenirs inconscients qu’il ressentait cette présence comme un fort moment de joie d’avoir un ami près de lui pour lui parler et ce même si le sens des paroles ne lui était pas compréhensible, ne gardant que le plaisir d’avoir de la compagnie dans cet endroit où il était laissé continuellement seul à part bien sûr pour les autres raisons délictueuses celles-là.

Je remonte le plus loin possible dans sa mémoire inconsciente pour y chercher plus de renseignements sur ses ressentis en présence de cet homme en particulier, je n’y trouve qu’un plaisir sincère d’être avec lui sans aucune trace de cette libido animale qui lui faisait apprécier autant les contacts plus charnels qui je dois bien l’avouer ne lui ont laissé aucune blessure tant physique que morale.

Je note dans ma tête qu’il me faudra dès la sortie de chez les Louvain prévenir Maurice pour ne pas que cette erreur d’interprétation de sa part n’amène des complications dans la vie familiale et professionnelle de ce garçon qui n’a rien fait que d’apporter un peu de chaleur humaine à un patient en manquant particulièrement.

J’entends des pas qui montent l’escalier, j’envoie alors l’ordre aux glandes liées au sommeil de stopper leurs productions en continu et de revenir à la normale, ce qui devrait mettre Benjamin en état de réveil rapide.

La porte s’ouvre, la famille au complet entre dans la chambre et je me lève pour embrasser Nathalie, voyant bien au moment d’en faire de même pour André que celui-ci a envers moi un bref moment de flou dans le regard que je n’arrive pas à comprendre.

- Ça ne va pas ?? On dirait que tu n’es pas content que je sois là ??

André est visiblement surpris que je lui en fasse la remarque alors que lui-même n’en était pas vraiment conscient, il reste un petit moment à m’observer avant de retrouver le sourire.

- C’est juste que je ne te voyais pas si petit et qu’il va me falloir descendre le bouton de sonnette !!
- Oups !! Je comprends, excuse-moi mais je n’ai pas réfléchi et je me croyais encore… Ailleurs !!
- Bon, d’accord !! Je laisse le bouton où il est, mais viens au moins dire bonjour !! Nous ne sommes pas habitués autant que toi à ce genre de familiarité.

C’est Léa qui nous coupe la parole.

- Je crois que Benjamin se réveille !!

Je retourne vite fait sur ma chaise pour pouvoir intervenir rapidement au cas où quelque chose n’irait pas comme prévu, je fais signe aux autres de se rapprocher de Benjamin et je me concentre sur son réveil, cherchant l’éventuelle faille dans ce que nous avons mis en place et qui pourrait créer un bug dans ces retrouvailles.

***/***

Les paupières de Benjamin s’ouvrent lentement, je sens en lui l’étonnement bien naturel de chercher à comprendre où il est jusqu’au moment où sa conscience mnémonique lui revient et qu’il reconnaît en souriant les trois personnes penchées sur lui.

- Léa ?? Nathalie ?? André ?? Je suis où ??

Les deux femmes éclatent en sanglots du bonheur immense d’entendre le son de sa voix, alors qu’André retient ses larmes de joie pour répondre d’une voix chevrotante d’émotion à son enfant enfin revenu à la réalité des choses après toutes ces années.

- Tu es chez toi maintenant mon grand !! Plus jamais tu ne retourneras là-bas !! Tu es guéri tu comprends !!




CHAPITRE 188 (Camping de la dune, ce matin-là)


Jean sort de l’appartement le visage soucieux de l’état de santé de sa femme aux poumons fragiles.

État de santé qui semble se détériorer chaque semaine davantage depuis quelques mois, malgré ses efforts tout comme ses sourires pour tenter de le lui cacher.

Il descend l’escalier qui mène directement à l’accueil pour commencer sa journée de travail, le moral loin d’être au beau fixe et prend sur lui malgré tout pour rester avenant face aux campeurs qui ne manqueront pas de venir lui poser les mêmes éternelles questions.

Il est encore tôt aussi en profite-t-il pour passer quelques minutes dehors, profitant du calme pour prendre le frais en prenant plaisir de sentir l’air iodé apporté par l’océan.

Un bruit lui fait tendre l’oreille et se retourner surpris d’apercevoir son fils déjà au travail, arrivant vers lui à fond les pédales sur son vélo et freinant au dernier moment comme à son habitude, souriant jusqu’aux oreilles en terminant sa course dans un dérapage contrôlé.

- T’es déjà au boulot ??
- Tu sais bien que je préfère en faire un maximum à la fraîche p’pa !! Et puis en plus c’est mieux quand il n’y a personne !!
- Ce n’est pas comme ça que tu risques de te faire des amis fiston !!
- Pour quoi faire ?? De toute façon ils ne font que passer ici !! C’est déjà bon de supporter leurs regards, j’ai toujours l’impression d’être un animal de cirque !!
- Voilà ce que c’est d’être une star Hi ! Hi ! Tu devrais plutôt être flatté, ça prouve que tu leur plais.
- Sauf qu’à moi ils ne me plaisent pas, voilà toute la différence !!
- Allons fiston !! Il y a pourtant de quoi passer quelques bonnes soirées Hi ! Hi ! Tu es trop difficile, tout le monde ne peut pas être mannequin vedette dans les magazines en vogue !!
- Tu crois que je ne le sais pas ?? Ce n’est pas ce que je cherche non plus, seulement je voudrais trouver une personne qui voit autre chose en moi que mon physique et surtout avec qui ça pourrait durer plus que quelques semaines, tu vas me dire que ça n’empêche pas de prendre du bon temps en attendant !! Seulement ce n’est pas mon truc, j’ai eu trop l’occasion de voir la vie que mènent ceux qui agissent de la sorte et surtout du manque affectif qu’ils éprouvent ensuite, pour avoir envie de les imiter tu comprends ?
- Je le sais bien Raphaël, je disais ça juste pour plaisanter !! Maintenant tu viens d’avoir vingt ans et j’aimerais te savoir heureux, la vie est si courte !! Surtout la jeunesse !!
- T’inquiète p’pa !! Je sais bien tout ça, juste que j’attends la bonne personne !! Comment va maman ce matin ?
- Pas très fort, je vais appeler le médecin pour qu’il vienne l’ausculter !! L’état de ta mère m’inquiète, tu sais ? J’espère que cette bronchite chronique va finir par passer, les médicaments lui font de moins en moins d’effets !!
- Je termine vite fait et j’irai la voir !! Tu as autre chose à me donner à faire ensuite ??
- Oui, mais tu as le temps !! J’ai les deux mobile homes, le vingt-deux et le vingt-trois qui se libèrent ce midi et un gars les a loués pour deux semaines à partir de la semaine prochaine !!
- Pas de soucis, je m’en occuperai cette aprèm !! Ça promet une ribambelle de mômes pour en prendre deux d’un coup Hi ! Hi !
- Des grands mômes alors, d’après ce que j’ai compris ce serait plutôt des jeunes de ton âge !!
- Encore des fils à papa je présume, vu le prix en pleine saison !!
- Je n’en sais trop rien en fait !! Ce qui m’a paru bizarre c’est qu’ils semblaient déjà être venus ici et j’ai vérifié les registres, le nom qu’il m’a donné n’y est inscrit nulle part !!
- C’est comment ?? Peut-être que ça va me parler !!
- De Bierne !!
- Bingo !! Qu’est-ce que je disais !!
- Tu les connais ??
- Pas directement mais c’est le nom d’un grand patron de multinationale !! Attendons-nous à avoir une bande de jeunes prétentieux comme tu les adores Hi ! Hi !
- Manquait plus que ça !! Bon de toute façon c’est trop tard, la location est déjà payée !!
- Je peux aussi me tromper sur leurs comptes !! Bon !! J’y vais, à plus p’pa !!

Raphaël repart aussi vite qu’il était arrivé, ronchonnant tout seul sur ceux qui n’ont pas besoin comme lui d’avoir à travailler pour se payer leurs études et préfèrent passer l’été à se la couler douce sur la plage aux frais de leurs parents.

C’est sûr se dit-il, que ce n’est pas encore avec ce genre de personnes qu’il va se faire des amis et ils n’ont plutôt pas intérêt à montrer trop d’attentions sur lui, s’ils ne veulent pas se faire envoyer paître comme il se doit.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 189 (Salon de Provence) (Éric)


- Arrhhh !!!

Le corps d’Éric se cabre sur son lit sous l’effet dévastateur de l’éjaculation qui vient couronner ses manipulations matinales.

La main part sans hésiter prendre les mouchoirs en papier qu’elle sait y trouver sur la table de chevet, il essuie pour la deuxième fois depuis qu’il est réveillé le fruit de sa jouissance et s’étonne de garder l’érection qui décidément ne veut pas s’avouer vaincu, la tête encore remplie de l’image alanguie d’un petit rouquin qui depuis la veille au soir reste dans ses pensées.

C’est bien la première fois depuis deux ans qu’il se donne du plaisir avec en tête quelqu’un d’autre que son Raphaël, il en est d’ailleurs le premier étonné.

Force est pour lui de constater que sa libido se partage maintenant avec celui qui bien qu’il ait appris qui il est, devient de plus en plus présent dans ses pensées les moins sages et il garde encore en mémoire le contact de sa joue contre la sienne, lui donnant un frisson de plaisir qui lui fait reprendre son sexe en main prêt à remettre le couvert.

Malheureusement un bruit de pas montant l’escalier l’en empêche, le faisant se lever d’un bond pour ouvrir la fenêtre et mettre la preuve flagrante de son excitation sous le couvert de sa robe de chambre qu’il noue juste à temps avant qu’un coup bref annonce l’entrée d’un de ses parents.

« Toc ! »

- Oui ? Tu peux entrer !
- Tu t’es encore fait mal mon garçon Hi ! Hi ! Tu vas finir par inquiéter ta mère si ça continue !!
- Papa !! S’il te plaît !!
- Quoi papa ?? Je sais ce que c’est tu sais ?? J’ai eu ton âge, juste qu’entre tes cris et le lit qui grince, ce n’est pas la discrétion qui t’inspire Hi ! Hi ! Un conseil mon fils, trouve-toi quelqu’un avant que ça ne devienne une habitude sinon tu risques d’avoir des problèmes avec ça et ne plus pouvoir éprouver du plaisir autrement !!
- C’est pour me faire la morale là-dessus que tu es monté ??
- Pas vraiment, non !! C’est juste pour te dire qu’il y a le petit rouquin que tu détestes tant qui te demande au téléphone !! Du moins je pense, il voulait parler à un certain « Riquet » Hi ! Hi !
- Florian !!! Et c’est seulement maintenant que tu me le dis ??
- Je te signale que ça fait deux fois que je t’appelle, si tu avais été moins… occupé !! Tu m’aurais entendu !!

José éclate de rire quand il voit son fils partir comme une fusée pour dévaler l’escalier quatre à quatre.

- J’aurais peut-être dû dire, que tu détestais Hi ! Hi ! Il est quand même incroyable ce gamin !! Il arrive chez nous après tout le bordel qu’il a semé et c’est reparti comme si de rien n’était !!

Bien sûr il n’attend pas de réponse, étant même certain qu’il n’a pas été entendu et c’est toujours en riant qu’il redescend à son tour, surpris malgré tout du changement radical de son fils mais surtout de sa voix au téléphone qui lui fait se poser la question pour la première fois de savoir où vont ses préférences sexuelles.

***/***

« Au téléphone »

- Allô !! Florian ??
- …
- J’allais le faire !!
- …
- Ah !! Il te faut la réponse tout de suite ?? Je dois d’abord demander à mes parents s’ils sont d’accord !!
- …
- Je le sais bien, mais quand même !!
- …
- Comment ça tout est payé ??
- …
- Deux mobile homes ?? Mais combien on va être ??
- …
- Je n’y avais pas pensé figure toi !!
- …
- Elles auront de la place, c’est sûr Hi ! Hi !
- …
- Oh !!! Tu m’as l’air bien sûr de toi sur ce coup-là ??
- …

Éric est devenu rouge vif depuis quelques secondes, la dernière question de Florian le rend subitement cramoisi et c’est d’une voix presque inaudible qu’il se surprend lui-même à y répondre, réponse qui va bouleverser sa vie il s’en rend compte aussitôt qu’il la donne.

- Si, bien sûr !!
- …
- Moi aussi !! Je te dis quoi dès que j’en ai parlé aux parents !!
- …
- Oui !! Moi aussi, à plus !!

Éric raccroche, troublé des paroles sans équivoque dites avec un naturel qui le rend perplexe et qui semblait aller de soi pour Florian, si ce n’est la joie évidente qu’il a ressenti alors qu’il lui donnait sa réponse.

Il s’aperçoit alors de la présence de son père, avale sa salive avec difficulté avant de prendre sa décision.

- Papa ? Il faut qu’on parle !!

José a suivi toute la discussion, du moins de la partie venant de son fils et il pourrait très certainement d’après ses questions et ses réponses reconstituer l’autre fraction de la conversation sans trop d’effort, fortement marqué par la deuxième partie où il a bien compris qu’il a eu la réponse aux doutes qu’il venait d’avoir quelques minutes plus tôt.

- Il sait ce qu’il veut ton Florian, ça ne fait aucun doute !!
- C’est certain p’pa !! Rends-toi compte qu’il a déjà loué pour le camping !!
- Allons mon garçon !! Tu sais très bien que ce n’est pas de ça que je parlais, en plus il ne s’est pas caché pour nous le dire et je pense que tu m’as très bien compris cette fois !!
- Je n’ai fait qu’écouter tes conseils p’pa !!
- Mais de quoi tu parles ?? Quels conseils ??
- Celui de me trouver quelqu’un rapidement pardi !!

José reste un instant figé sous l’aveu implicite que vient de lui faire son fils.

- Wouff !! Si un jour tu retrouves un ami que tu aimais bien, ne l’invite surtout pas à la maison s’il te plaît !!
- Pourquoi donc ??
- Parce qu’à ta façon de retourner les situations, ça se terminerait très certainement en bain de sang Hi ! Hi !




CHAPITRE 190 (Orléans) (Un peu avant midi ce jour-là)


« Chez les Lemont »

« Ding ! Dong ! »

Ludovic court ouvrir la porte d’entrée et saute dans les bras du jeune homme en uniforme, sac à dos en bandoulière qui l’attrape à la volée en souriant.

- Tu m’as beaucoup manqué tu sais ??
- (Ludovic) Toi aussi !! Pourquoi tu ne venais plus ??
- (Arnault) J’ai été très occupé et il fallait que je passe aussi du temps avec ma famille, mais je ne t’ai pas oublié puisque me voilà !!

Ludovic l’embrasse sur la joue d’un gros smac bien sonore pour ensuite remettre les pieds au sol et prendre Arnault par la main pour le conduire jusqu’à la cuisine où sa mère prépare la table pour le repas du midi.

- (Ludovic) M’man !! C’est « Nono » qui est là !!

Henriette se retourne en s’essuyant les mains sur son tablier, elle sourit admirative du beau jeune homme en uniforme de pilote qui se tient derrière son fils.

- Comme voilà un beau garçon qui nous arrive là !! J’aurais vingt ans de moins et je crois bien que je serais tombé sous le charme !!
- (Arnault sourit) Et vous seriez tombé de haut ensuite Hi ! Hi !
- (Henriette surprise) Comment ça ??
- (Arnault) Flavien ne vous a rien dit ??
- Tu sais bien comment est mon fils, il ne dit jamais rien quand ça concerne ses amis !! Vous ne vous êtes pas disputés au moins ? Tu viens nous voir plus régulièrement d’habitude !
- Non !! Enfin pas avec Flavien et pas vraiment disputé, mais c’est compliqué.
- Un rapport avec Aléxie alors ? Lui non plus n’est plus pareil depuis quelque temps, il est resté un long moment sans donner de nouvelles et je crois qu’il y a eu une sorte d’explication entre lui Marc et Flavien, mais ne me demande pas pourquoi !!
- C’est sans doute à cause de moi !!
- Tu n’es pas obligé de m’en parler tu sais !! Je comprends bien qu’il y ait des choses qui ne regardent que ceux qui sont concernés.

Arnault sourit à cette femme qu’il a appréciée dès la première fois où il lui a été présenté par Flavien, elle lui a ouvert grand ses bras ainsi que la porte de sa maison pour qu’il s’y sente à l’aise.

Il décide alors de tout lui dire, du coup de foudre qu’il a éprouvé pour son neveu jusqu’à la façon débile qu’il a trouvé pour tenter de l’oublier afin de ne pas le perdre en tant qu’ami.

- Je ne savais pas qu’il avait lui aussi les mêmes sentiments pour moi !!

Henriette prend le temps de s’asseoir pour digérer tout ce qu’elle vient d’apprendre et qui était à des années-lumière de ce à quoi elle s’attendait.

- Tu as dû le trouver changer depuis qu’il a retrouvé une apparence moins rébarbative ?
- Bien sûr que oui !! Mais je l’aimais déjà avant, c’est quand il m’a fait ce scandale devant les autres et qu’il est parti en claquant la porte que je l’ai enfin compris !! Je faisais tout ça inconsciemment pour ne plus penser à lui vous comprenez ??
- C’est une bien étrange façon de procéder admets le ??
- C’était débile, oui !! J’ai arrêté tout ça depuis !!
- C’est pour cette raison que tu es venu en uniforme alors Hi ! Hi ! Pour qu’Aléxie te pardonne en te voyant aussi beau !!

Arnault sourit car c’est exactement la vérité, sachant très bien comment les visages se tournent vers lui quand il se promène dans la rue en tenue.

- J’essaie de mettre tous les atouts de mon côté.
- Ce n’est pas la peine, tu sais ? « Alex » il t’aime toujours !! C’est juste qu’il a peur de t’en parler depuis votre dispute !!

Arnault et Henriette se retournent surpris vers le petit Ludovic qui mine de rien a suivi toute la conversation en se faisant le plus discret possible.

- (Henriette) Comment tu comprends ces choses-là toi ?? Tu es bien trop jeune !!
- (Arnault) C’est lui qui te l’a dit ??
- Pffttt !!! Bien sûr que non !! Seulement comme avec vous à l’instant, ils ne se rappellent pas toujours que je suis là quand ils discutent entre « grands » Hi ! Hi ! J’ai bien entendu « Alex » qui disait ça à « Flav », même que « Flav » l’a traité de gros PD qui ne savait pas ce qu’il voulait et qu’il aurait mieux fait de rester à s’expliquer avec toi plutôt que de partir en courant comme une gonzesse qu’on aurait fait cocu !!
- (Henriette atterré) « Ludo » !! Veux-tu bien tenir un autre langage s’il te plaît !!
- (Ludovic) Tu diras ça à « Flav » m’man !! Ce sont ses paroles à lui pas les miennes !!
- (Henriette) Heureusement que tu es trop jeune pour les comprendre !!

Ludovic a un sourire narquois en se tournant vers Arnault pour lui faire un clin d’œil moqueur, celui-ci en comprend aussitôt le sens et s’étonne du changement qui s’opère visiblement sur le petit bonhomme, semblant beaucoup plus avancé que certain ou plutôt certaine pourrait le penser.



CHAPITRE 191 (Orléans) (Un peu avant midi ce jour-là) (fin)


« Un quart d’heure plus tard »

Flavien est presque arrivé près de chez lui quand son téléphone sonne, il regarde qui est l’appelant et sourit en vérifiant l’heure à sa montre en même temps qu’il prend la communication.

- On arrive dans cinq minutes, il n’est pas encore midi Hi ! Hi !
- …

Le grand blond marque un temps d’arrêt qui surprend Marc qui a failli lui rentrer dedans et qui regarde son ami visiblement agréablement surpris de ce qu’il apprend.

- (Flavien) Ah !! Quand même !! Il s’est décidé à revenir !!
- …
- Non, il n’est pas avec nous !!
- …
- C’est un peu tard pour midi, en plus je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée qu’ils se revoient chez nous !!
- …
- Écoute m’man !! On en parlera pendant le repas, tu as besoin de quelque chose pendant que je suis dans le coin ?
- …
- D’accord, on passe prendre le pain !! Bisous !!

Flavien raccroche le visage souriant, heureux d’annoncer la bonne nouvelle à son copain.

- Arnault est à la maison, d’après ma mère il se serait mis sur son trente-et-un pour parler à « Alex » !! C’est bizarre la façon qu’elle a eue pour me dire ça, comme si elle était au courant du problème ?
- « Nono » a dû la mettre au courant !!
- S’il a fait ça, je dis respect !! Il a des couilles pépères !!
- C’est surtout parce qu’il tient vraiment à « Alex », il lui fallait le temps d’en convenir.
- Surtout depuis qu’il est guéri de son acné pas vrai ?
- Tu sais bien que c’est faux !! J’y ai beaucoup réfléchi depuis l’autre jour, je suis convaincu que s’il fait son coming out c’est pour arrêter toutes ses conneries et avoir une discussion sérieuse avec « Alex ».
- Hummm !!! Au moins il aura fait sa vie avant de se caser, ce n’est pas plus mal !!
- Tu dis ça parce que t’es pareil avec les gonzesses Hi ! Hi !
- Sauf que ce sont elles qui me draguent, le jour où je tomberai sur la bonne crois-moi qu’il n’y aura plus qu’elle qui comptera.
- Pourtant je ne vois vraiment pas ce qu’elles te trouvent Hi ! Hi ! Un grand machin plein de muscles qui pèse une tonne !!
- Sérieux « Marco », tu ne serais pas un peu jaloux par hasard !!
- Qui ça ? Moi ?? Avec toutes les meufs qui me courent après ???
- Attends !! Tu devrais déjà te décomplexer un peu et je suis certain que tu les ramasserais à la pelle, tu fais juste une fixation sur ta maigreur mais je t’assure que tu as tort.
- Si tu le dis !!!
- C’est que je le pense, tu es un mec supercool !! C’est vrai qu’avec quelques kilos en plus ce serait bien, mais je t’assure que tu plais déjà beaucoup comme tu es !!
- Heureux de l’apprendre tu vois parce que ce n’est pas l’impression que j’en ai !!

Flavien s’arrête pour prendre son copain par les épaules et le fixer franchement dans les yeux.

- Je suis ton ami « Marco », je te dis ce que je pense comme un ami doit le faire !! Pourquoi je te raconterais des salades, tu veux bien me le dire ?? Le problème est dans ta tête, tu es un beau mec !! Là !! C’est dit !! Rentre-toi ça une bonne fois pour toutes dans ton crâne de squelette Hi ! Hi !

Flavien voit bien les yeux qui commencent à briller d’émotions suite à ses paroles.

- Oh !! Tu ne vas pas te mettre à pleurer non plus ??

Il s’aperçoit qu’il aurait mieux fait de se taire car Marc éclate en sanglots, Flavien le serre fraternellement contre lui en prenant soin de le protéger des regards curieux qui pourraient se demander ce qu’il lui arrive.

- Mais qu’est-ce que tu as à te mettre dans des états pareils ? Je ne t’ai rien dit de mal je pense !!
- Ce n’est rien Flavien, juste un petit moment de blues !!
- Tu en es sûr ??
- Oui t’inquiète !!

Marc relève la tête et sourit à son ami.

- Là !! Tu vois, ça va déjà mieux !!
- Tu m’as fait peur, allez on rentre sinon les parents vont se demander quoi !!
- N’oublie pas le pain.
- Oups !! Allez on y go !!

Marc suit son copain encore troublé par la conversation qu’il vient d’avoir avec lui, comment pourrait-il lui dire ? Comment pourrait-il lui avouer qu’il l’aime beaucoup plus qu’un ami ? Qu’il l’aime pour sa gentillesse de tous les jours, qu’il l’aime pour ses traits virils, ses magnifiques cheveux blonds, ses magnifiques yeux bleus, sa peau que le soleil dore de si belle façon, qu’il l’aime pour tout ce qu’il est.

Malheureusement il est conscient que cet amour ne sera jamais qu’à sens unique, qu’au mieux il n’aura de ce garçon que cette amitié indéfectible qui, il le sait bien, Flavien éprouve sincèrement pour lui et Marc s’en est fait une raison au point qu’il est lui-même le premier surpris de sa réaction face à ses paroles se voulant réconfortantes, en se rendant compte combien elles l’ont fait souffrir en rouvrant cette plaie dans son cœur.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 192 (Orléans) (Milieu d’après-midi)


« Petit bistrot en centre-ville »

Aléxie en est à son deuxième café à attendre son cousin qui lui a donné rendez-vous ici, ce qui lui a semblé bizarre car ce n’est pas dans ses habitudes de fréquenter ce genre d’endroit.

Maintenant sans doute a-t-il des projets pour terminer l’après-midi et a-t-il oublié de lui en parler au téléphone, Aléxie regarde sa montre en soupirant de constater que c’est lui en fait qui est en avance.

Il regarde autour de lui pour passer le temps, les clients du bar sont assez hétéroclites que ce soit en âge, sexe ou aspect physique pour que ça l’occupe en se disant qu’il en faut pour tous les goûts et que ce n’est pas parmi eux qu’il trouvera quelqu’un d’intéressant, à condition bien sûr qu’il cherche et ce même si plusieurs jeunes de son âge garçons ou filles guignent régulièrement vers lui avec plus ou moins de discrétions.

Aléxie doit quand même reconnaître qu’il aime bien ces regards prouvant l’attirance que son physique déclenche presque systématiquement à son passage, ça lui change de ceux qui se détournaient de lui avant cette fameuse pommade miracle.

Quelques interjections admiratives de la part de plusieurs clients lui font dresser l’oreille et prêter un peu plus d’attention autour de lui, pensant au départ qu’elles s’adressent à lui.

***/***

- Wouah !! Pince-moi je dois rêver !!
- S’il me dit oui, je ne dis pas non !!
- Comment il est gaulé le mec !!!
- Malheur !! Je tombe amoureuse !!
- Tu as vu ? Il m’a souri !!
- Dans tes rêves ma poule !!
- Je te dis que si !!
- Mais non allons !! Tu vois bien qu’il regarde ailleurs !!

***/***

Aléxie comprend vite que ce n’est pas de lui qu’elles parlent, aussi pris par la curiosité il se retourne vers la rue où les regards étaient dirigés.

Il arrive sans doute trop tard car il n’y voit rien qui aurait pu amener cette conversation suffisamment explicite pour qu’il en tende le cou de curiosité afin d’essayer de repérer le gars qui les a émoustillées autant.

***/***

- Pardon monsieur ? La place est libre ?

***/***

Aléxie sursaute, surpris par cette voix qui s’adresse manifestement à lui et sa tête fait le demi-tour nécessaire pour se retrouver en face de son interlocuteur, se retrouvant devant un jeune gars souriant en uniforme qui le fixe d’un regard de braise.

Sur le coup il ne reconnaît pas son ami tellement il est subjugué par le physique magnifiquement mis en valeur par la coupe ajustée au millimètre des vêtements qu’il porte avec prestance, ce n’est que quand à son tour ses yeux se rivent dans les siens qu’il reconnaît Arnault et qu’il se redresse d’un bond en manquant presque de renverser la table.

- Arnault !!!

Les deux garçons font fi des personnes autour d’eux qui les observent avec curiosité voire également avec déception quand ils se jettent dans les bras l’un de l’autre avec une telle passion, qu’aucune parole n’est nécessaire pour comprendre qu’ils se sont pardonné.

***/***

« Quelques mètres plus loin dans la rue »

Flavien et Marc assistent aux retrouvailles des deux amoureux, leurs sourires montrent bien la joie qu’ils éprouvent à les voir s’enlacer.

- (Marc) Opération rabibochage réussie on dirait bien !!
- (Flavien) C’est clair !! Laissons les maintenant, ils ont certainement beaucoup de choses à se dire en privé !! Un beau petit couple, tu ne trouves pas ?
- Ils cachaient bien leurs jeux ces deux-là !!
- Comme quoi tout peut arriver, même la chose la moins prévisible qui soit !!
- Je connais des parents qui vont être surpris, ça serait étonnant qu’ils veuillent cacher leur liaison maintenant !!
- Les miens sont déjà au courant, j’ai même trouvé qu’ils prenaient ça plutôt bien !!
- C’est cool !! Même « Ludo » a souhaité bonne chance à « Nono ».
- En précisant quand même que lui, il préfère les filles !! Je ne suis pas près d’oublier la tête qu’a faite mon père en l’entendant dire ça Hi ! Hi!




CHAPITRE 193 (Aix en Provence) (Préparatifs)


« Dans le salon des De Bierne ce matin-là »

- Tu dois vraiment déjà repartir ?
- Toutes les bonnes choses ont une fin, hélas le travail m’appelle !! Mais je reviendrai avant la fin de l’été, je dois encore superviser l’installation de mon fils dans l’appartement et aussi son entrée en école de commerce, le dossier ne sera pas long à ficeler.

Michel sourit à son ami Ming, il aurait bien voulu le garder encore un peu parmi eux mais comprend très bien qu’un homme aussi important ait des obligations.

- Antoine aussi va rester en France pour poursuivre ses études et maintenant que son père est guéri, il n’y a plus rien qui le retient aux states.
- Il y a surtout beaucoup de choses qui le retiennent ici maintenant.
- Tu as raison, la vie est pleine de surprises parfois !! Il suffit de les voir tous ensemble pour comprendre qu’il leur sera désormais impossible d’être séparés bien longtemps.
- Tu crois que je devrais faire insonoriser l’appartement Hi ! Hi !
- Pas si tu as l’intention de l’agrandir.
- Comment ça ??
- Eh bien oui, quoi !! Avec les gémissements et les cris qu’ils poussent quand ils sont ensemble, les voisins vont vite vouloir trouver la paix ailleurs Hi ! Hi !
- Bonne idée !! On va attendre un peu alors, il y aura sûrement un moyen de négocier le prix !! De toute façon la pierre reste un bon investissement, alors si en plus j’achète en dessous de la valeur du marché c’est encore mieux !!
- Hellènes va se retrouver bien seule, elle pensait prendre Antoine chez elle mais apparemment ce n’est pas son intention de vivre chez sa tante !!
- Je pensais qu’Antonin vivrait avec eux ?
- En sachant Florian à Reims !! Hum !! Peut-être, oui !! Mais je n’y crois pas trop quand même !!
- Il vous a dit ce qu’il voulait faire ?
- Pierre voudrait le prendre avec lui dans la société, je pense qu’il aimerait qu’il prenne sa place un jour et comme Florian veut être médecin…
- Pierre a toujours fait les bons choix, je suis certain qu’Antonin aura toutes les qualités requises et qu’avec un bon tuteur il sera très bien à ce poste, vous lui en avez déjà touché un mot ?
- Mon fils attend qu’ils rentrent tous à Paris pour lui en parler, je suis quasiment certain qu’il sera intéressé !! Le hic, c’est Florian et le fait d’en être éloigné. Comme tu as dû t’en apercevoir, il le suit partout et semble perdu dès qu’il se retrouve trop longtemps loin de lui.
- Mets-toi à sa place aussi, après tout ce qu’il a vécu je comprends très bien qu’il se raccroche à l’amitié de ton petit-fils. Maintenant avec le temps je pense que ça va s’arranger, il faut juste qu’il comprenne que ce n’est pas l’éloignement qui les séparera et tout ira beaucoup mieux ensuite, tu verras.
- Pour l’instant ils n’en sont pas encore là, j’ai réussi à louer pour deux semaines au camping où Florian voulait aller et ils vont pouvoir apprendre ou réapprendre à se connaître.
- C’est bien je trouve tout ce que fait Florian pour rattraper les erreurs du passé, il faudrait juste qu’il reste un peu plus discret sur ses possibilités !! L’histoire avec Benjamin risque d’amener beaucoup de questions si personne n’y prend garde, tout comme pour la jambe de Chloé et toutes ses autres choses que j’ai apprises dernièrement, il faudrait lui demander de prendre un peu de recul pour l’instant.
- Pour Chloé, elle fait attention de toujours utiliser sa canne en public !! Elle s’en passera petit à petit dans l’année qui vient pour que l’idée d’une opération réussie soit crédible. Benjamin ? Aucun risque puisque personne ne s’en rappelle et qu’il n’a hélas plus sa famille. Pour les autres, il faudrait déjà faire le rapprochement d’avec « Flo » et Maurice s’est chargé des dossiers qu’il a fait mettre en sécurité, pour le reste j’espère juste comme toi que Florian saura se montrer plus discret que jusqu’à maintenant.
- Je prie pour que tu aies raison et que ton dieu t’entende, je dois hélas interrompre cette conversation pour descendre mes affaires car l’avion ne va pas m’attendre !! Où sont les garçons que j’aille leur dire au revoir ?
- Ils ne devraient plus tarder, Florian voulait s’assurer que tout allait bien pour Benjamin et leur donner le planning de rendez-vous pour leur départ dimanche matin, si toutefois André veut bien laisser partir son fils aussi tôt après l’avoir retrouvé.
- Je vois que notre petit rouquin retrouve une partie de la petite bande de ses souvenirs, j’en suis très heureux pour lui.
- Tu sais mon petit Ming ?? J’ai l’impression depuis quelques semaines que c’est nous qui sommes dans une autre réalité et non pas Florian qui se sent ici comme un poisson dans l’eau depuis qu’il est revenu !!
- J’avoue que ce gamin chamboule toutes les idées reçues et le pire dans tout ça c’est que tu as raison quand tu dis que ce n’est pas lui qui change, mais la vie tout comme les gens autour de lui qui s’adapte à sa façon d’être en trouvant ça naturel.

Michel hoche la tête en accord avec les paroles de son ami.

- Et ce n’est que le début !!
- Tu as raison et j’ai l’impression qu’il ne faudra pas longtemps avant que le nom des De Bierne n’arrive aux oreilles des médias.

*** /***

« Chez les Louvain ce matin-là, avant l’arrivée des garçons »

André a pris deux jours de congé pour faire un week-end prolongé afin de pouvoir rester avec son fils pour ses premiers jours à la maison.

Il a appelé son patron la veille quand il a compris qu’il n’avait ni l’envie ni le courage de le quitter alors qu’il venait juste de reprendre conscience à la vie réelle, son patron comprenant très bien la chose et ayant lui-même proposé à ce qu’il reste ces quelques jours en famille à profiter du bonheur qu’il lui a bien ressenti dans la voix.

Ils se retrouvent donc tous les quatre ce matin-là pour prendre un petit-déjeuner dans une ambiance joyeuse qui les fait rire pour un oui pour un non, tellement ils se sentent enfin une vraie famille et bien qu’ils n’oublient pas celui qui n’est plus là, pour en avoir beaucoup parlé la veille d’une manière plus reposer qui marque qu’enfin ils en ont fait le deuil.

Ce sont des rires venant de l’extérieur, qui leur font lever le nez de leur bol et c’est d’en reconnaître un en particulier dans le lot qui fait se redresser d’un bond Benjamin, lui faisant pousser un cri de joie qui laisse le reste de la famille à se regarder avec étonnement voire même avec un réel ahurissement.

- Florian !! Yeahhhh!!




CHAPITRE 194 (Aix en Provence) (Préparatifs) (suite)


"Salon de Provence"

« Chez les Delierre, ce matin-là »

Éric met son sac à dos dans le couloir après avoir vérifié qu’il ne lui manque rien et il rejoint ensuite ses parents pour le petit-déjeuner, ceux-ci sont en pleine discussion sur le changement subit de leur fils qui depuis son explication avec Florian est d’une telle bonne humeur qu’il en devient parfois même agaçant.

***/***

- (José) Tu lui as assez reproché d’être taciturne et de ne pas vouloir aller s’amuser !! Tu ne vas pas le sermonner maintenant parce qu’il s’éloigne de nous pendant deux semaines !!
- (Monique) Tu as raison je le sais bien, mais il est énervant à ricaner tout le temps pour rien !! Tu peux bien me dire ce qu’il lui a pris soudainement ?
- Il s’est fait des amis tout simplement !!
- C’est un peu rapide tout ça !!
- (José sourit) Tu n’as donc pas encore compris que ton fils est amoureux ?? Tu sais pourtant comment ça peut rendre idiot parfois !!
- Tu parles pour toi là Hi ! Hi ! Mes parents m’ont posé la question à l’époque, si je ne sortais pas avec un garçon qui n’avait pas toute sa tête !! Maintenant je dois bien reconnaître que Chloé est une très belle jeune fille et intelligente avec ça, ce qui ne gâche rien !!
- Qui te parle de Chloé ??
- (Monique surprise) De qui d’autre veux-tu que je parle, allons !! Il n’y a qu’elle comme fille dans le groupe, Florian et ses amis sont homosexuels, c’est ce qu’il nous a dit il me semble ?
- Oui et ton fils aussi !!
- Où as-tu été cherché ça encore ??
- De la bouche même d’Éric et pas plus tard qu’hier après le coup de téléphone de Florian !!
- (Monique sidérée) Florian ?? Éric aime Florian ??

***/***

C’est à ce moment-là qu’Éric justement entre dans la cuisine, il entend la dernière phrase de sa mère et croit bon de préciser, afin qu’il n’y ait pas plus tard d’ambiguïté entre eux.

- C’est plus compliqué que ça, en fait je ressens beaucoup de choses pour Florian mais j’en aime un autre !!
- (José surpris) J’avais pourtant cru comprendre que…
- Comme je viens de le dire p’pa !! C’est plus compliqué et c’est vrai qu’il y a quelque chose entre moi et Florian, ou du moins qu’il pourrait y avoir quelque chose !!
- (José compréhensif) Mais tu en aimes un autre ?? On le connaît ta mère et moi ??
- Je ne pense pas non parce que même moi je ne le connais pas, enfin pas vraiment !!
- (José) Houlà !!! Ça devient difficile à suivre ton histoire !!

Éric raconte alors à ses parents comment il est tombé amoureux d’un garçon en le voyant juste en photo, ses recherches pour acheter les revues où il pose et il termine par ce que lui a avoué Florian, que dans ses souvenirs lui et ce garçon étaient follement amoureux, il termine ses aveux en allant prendre dans son sac le dessin de Florian qui les représente tous et le met sous le nez de ses parents visiblement complètement dépassés par cette histoire de vie parallèle, même si Chloé leur en avait déjà parlé.

- (José) Et c’est cette image qui t’a convaincu que ce garçon existe là où vous vous rendez ??

Éric montre alors un magazine où Raphaël apparaît en page centrale.

- Avouez qu’il y a de quoi se poser des questions quand même pas vrai ?? Si Florian l’a connu comme il prétend m’avoir connu, ce qui ne fait aucun doute pour moi après tout ce qu’il m’a révélé sur cette autre vie qu’il aurait vécu. La pochette de dessins qu’il m’a laissée ne peut pas être une invention, il y a trop de choses qu’il n’aurait pu savoir sur moi autrement qu’en les ayant vécues.

Monique à son mari.

- Comment expliquer la guérison de Chloé et celle de Benjamin autrement qu’en acceptant toute son histoire ?? Ce garçon réalise des choses qui ne sont pas possibles à l’époque où nous vivons, j’ai eu Nathalie hier au téléphone et elle m’a expliqué pour Benjamin car elle savait que j’étais au courant pour Chloé. Florian a non seulement opéré Benjamin, mais il lui a aussi remis des souvenirs pour qu’il s’éveille comme s’il ne lui était rien arrivé ou presque et il paraîtrait même, toujours suivant Nathalie !! Qu’il lui aurait redonné le niveau d’étude d’un garçon de son âge !!
- (José) Qu’est donc réellement ce gamin pour pouvoir réaliser de telles choses ??
- (Monique) Je n’en sais rien, tout ce que je sais c’est que nous l’acceptons sans trop nous poser de questions !! Ce qui n’est déjà pas banal en soi !!
- (Éric amusé) Continuez quand même à vous en poser !! Pendant ce temps-là vous ne pensez pas à autre chose et ça me va bien Hi ! Hi ! Bon !! Je vais finir par rater mon bus, je vous appelle dès que je suis chez Chloé !! Nous partons demain matin de bonne heure, en restant coucher chez elle nous pourrons partir tous ensemble.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 195 (Aix en Provence) (Préparatifs) (suite)


« Devant chez les Louvain »

Nous entendons tous les quatre le cri de joie de Benjamin, très vite suivi par l’ouverture de la porte d’entrée et son arrivée rapide sur nous pour me prendre dans ses bras, me soulever de terre et me claquer quatre bises bien sonores sur les joues avant de me relâcher les yeux brillants de plaisir, regardant ensuite pour la première fois mes trois copains qui n’en reviennent pas de sa réaction.

- Tu me présentes à tes amis « Flo » ??

Ce que je fais volontiers en me disant que j’ai peut-être trop poussé les souvenirs de moi que je lui ai mis en mémoire et j’en profite également pour me remettre de l’émotion forte qu’a occasionné son accueil, sa ressemblance avec mon Thomas m’ayant laissé un instant dans un immense désarroi affectif.

Antonin me prend la main pour me retenir un peu en arrière des autres alors que nous nous apprêtions à entrer dans la maison.

- J’ai mon cœur qui a fait un bond en le voyant !! Il ressemble tellement à Thomas que j’ai pensé un instant que c’était lui !!
- Et moi donc !! Pourtant je le connaissais et je n’aurais pas dû m’y laisser prendre, mais là j’ai été comme toi !!
- Tu m’avais dit pour Mathis, mais je n’imaginais pas que Benjamin soit sa copie quasi conforme !! J’espère juste qu’il ne va pas lui aussi tomber raide dingue de toi !!
- J’aurais pu faire en sorte qu’il ne le soit pas mais ça aurait été lui enlevé son libre arbitre et je ne voulais pas le faire tu comprends ? Il aimera qui il aimera et c’est très bien comme ça !! Maintenant je ferais en sorte de ne pas m’y laisser prendre moi aussi et bien lui faire comprendre que pour moi il n’est et ne restera qu’un ami.
- Tu crois qu’avec Damien ça va coller quand ils se verront ?
- Comme je viens de te le dire, il a son libre arbitre !! Alors nous verrons bien, en plus il va falloir déjà que je retrouve Damien ainsi que ses frères et rien ne dit que ma chance continuera comme pour le moment de retrouver ceux que j’aime, maintenant rien ne dit le contraire non plus !!

Yuan ressort de la maison et nous interpelle.

- Oh !! Les gars !! Vous venez ou quoi ??

Je fais un clin d’œil à Antonin avant de répondre.

- Nous voilà !! C’est « Tonin » qui voulait juste savoir pour Benjamin !!
- (Yuan) Savoir quoi ?
- S’il faisait partie lui aussi de notre… groupe.
- (Yuan curieux) Et t’as dit quoi ??
- Que pour moi ce n’était qu’un ami mais que lui comme vous étiez libres, tu en penses quoi toi ?
- (Yuan) J’avoue que c’est un peu tôt pour répondre à ça, nous verrons bien comment les choses se présenteront et ça ne sert à rien de présumer de l’avenir.
- Sage décision Hi ! Hi ! Allez !! Entrons, ils doivent se demander quoi à nous attendre !!

***/***

« Chez les Jourdan, milieu de matinée »

Marc passe la tondeuse sur sa pelouse quand il voit arriver un beau jeune homme brun avec son sac à dos en bandoulière et reconnaît immédiatement Éric grâce aux dessins de Florian qu’il a toujours en mémoire.

Il arrête sa tondeuse pour venir à sa rencontre, l’accueillant au pas de sa porte avec un grand sourire de contentement.

- Revoilà enfin l’enfant prodige !! J’avoue que Chloé ne nous avait pas menti et que te voilà devenu un beau jeune homme !!
- Merci c’est gentil !! Je tiens avant tout à m’excuser de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt !! Ce n’était pas contre vous mais je voulais alors oublier tout ce qui se rapportait à cette journée, je sais bien que c’était une erreur d’en oublier ses amis et je suis impardonnable je m’en rends compte à présent.
- Bah !! Je te comprends, nous avions nous aussi nos torts !! Mais oublions tout ça tu veux bien ? Je vois que les choses évoluent et j’aime beaucoup le sens qu’elles prennent à présent, sois le bienvenu chez nous mon garçon !! Tu trouveras Chloé avec sa mère dans la cuisine, tu te rappelles où c’est ??
- Bien sûr Hi ! Hi ! Je squattais suffisamment chez vous à l’époque pour m’en souvenir !!
- Vas-y alors !! On se reverra tout à l’heure !!

Marc regarde Éric s’éloigner pour entrer dans la maison en soupirant, heureux de revoir ce garçon qui quand il était petit était un peu considéré comme un fils tellement il passait du temps chez eux.

Chloé a beaucoup souffert de ne plus avoir de nouvelles d’Éric au sortir de l’hôpital et elle a beaucoup pleuré du manque de son ami, s’enfonçant tout comme lui progressivement dans une sorte de dépression affective qui l’éloignait des autres enfants de son âge.

Les voir maintenant redevenus amis et resplendissants dans toute la beauté de leur jeunesse lui fait un bien fou il s’en rend compte, comme il se rend compte que leur maison revit d’une gaieté disparue depuis sept longues années et ce depuis qu’un petit rouquin aux cheveux hirsutes est revenu en bouleversant tout autour de lui, faisant oublié en gommant d’un trait celui maléfique qui hantait leurs souvenirs.

Marc éclate tout seul de rire, de repenser à Florian lui remet en mémoire la vision de l’hurluberlu l’avant-veille faisant une démonstration à sa femme et à sa fille de comment retourner les crêpes en les faisant sauter en l’air.

La vision de sa bouille grêlée aux yeux ronds de grenouille ahurie quand il s’est penché sur la poêle vide et quand ladite crêpe s’est décollée de la hotte pour venir atterrir directement sur sa tête, restera gravée à jamais dans ses souvenirs.



CHAPITRE 196 (Aix en Provence) (Préparatifs) (suite)


« Le lendemain matin tôt, chez les De Bierne »

Je me réveille avec une sensation agréable, celle d’avoir une main caressante qui s’active dans mon boxer sans que ce soit la mienne.

La palpation toute en douceur tantôt sur mes boules tantôt le long de ma hampe tendue ou encore grattouillant légèrement dans ma touffe de poils pubiens, me donne un long frisson de bien-être qui révèle instantanément mon état d’éveil à Antonin qui aussitôt approche son visage du mien pour m’embrasser dans le cou.

Je me laisse faire en me tendant de tous mes membres jusqu’aux doigts de pied tellement cette douceur affectueuse m’amène comme sensations.

- Bonjour toi !! Bien dormi ??
- Hum, oui !! Non !! N’arrête pas, c’est trop bon !!

Antonin frôle la veine de mon cou avec ses lèvres, puis la mordille doucement tout en continuant ses palpations aériennes sur mon sexe.

- Tu aimes ??
- Arrhh !!
- Je dois prendre ça pour un oui ??

Il me donne un coup de langue sur la veine jusqu’à la peau fine derrière mon lobe d’oreille, sa paume venant couronner mon gland humide pour le frotter doucement.

- Et ça ??
- Arrhh !!

C’en est trop pour moi, je sens mon corps fourmiller soudainement d’un orgasme que je ne peux retenir et qui me tend comme un arc toujours sous la caresse lancinante de cette paume me frottant le gland et qui reçoit ma semence en se refermant plus virilement dessus pour le frotter cette fois avec force, ce qui accentue encore plus le plaisir de la jouissance qui me tétanise.

J’ai comme des papillons dans les yeux, jusqu’à ce que le tourbillon de mes sens se calme et que le visage d’ange d’Antonin vienne au-dessus de moi avec un sourire coquin, visiblement heureux du résultat de ses manipulations matinales.

- Et bien dit donc !! C’était pas du chiqué !!

Je relève la tête pour l’embrasser, ma main lui prend la nuque pour que nos lèvres se soudent encore plus et je repose ma tête sur l’oreiller pour être encore plus confortablement installé, l’entraînant avec moi dans un baiser langoureux qui lui en fait fermer les yeux de plaisir.

Ma main part à son tour explorer sa chute de reins cambrée par sa position et mes doigts prennent possession de son corps, lui rendant ses caresses en devenant de plus en plus entreprenant.

Ma main passe sous l’élastique du petit slip blanc qui lui moule les fesses, bientôt suivit par sa sœur jumelle qui elle aussi ne demande qu’à se repaître de la douceur de ce petit cul bombé qui s’offre à elle.

Antonin détache ses lèvres des miennes pour se cambrer encore plus afin de leur laisser tout loisir de pousser plus loin mes caresses, il commence à haleter sous mes attouchements de plus en plus ciblés et s’approchant insidieusement de sa rosette que le bout de mes doigts sent déjà qui palpite d’envie que je l’explore.

Mon majeur l’atteint enfin, la frottant doucement en en faisant le tour alors que mon autre main migre au-dessous pour en faire autant sur le paquet renfermant ses deux petites boules ovales qu’elle malaxe en rendant fou de l’envie de jouir qui prend soudainement leur propriétaire.

Je l’amène petit à petit au point de non-retour en faisant bien attention d’y aller le plus doucement possible, mon doigt investit sa rosette en y entrant une puis deux phalanges pendant que ma main vient lui rendre la politesse et vient frotter son gland en lui déclenchant la délivrance que son corps réclame.

Sa poitrine vient se plaquer sur ma bouche qui attrape un de ses tétons pour le mordiller en l’aspirant ensuite goulûment, sentant son corps se tétaniser à son tour sous l’orgasme puissant que tous ces attouchements simultanés lui amènent.

- Arrhh !!!

Mes doigts deviennent poisseux de la manne qu’il m’envoie, son souffle court résonne dans la chambre pendant que son corps se relâche et vient s’allonger sur ma poitrine avec un dernier sursaut de jouissance.

Quand enfin son regard se reporte dans le mien, je lui souris en lui donnant un bref baiser.

- Toi non plus c’était pas du chiqué !!

Je jette un coup d’œil dans la chambre, visiblement nos deux compères n’y sont déjà plus et après un dernier petit bisou sur les lèvres d’Antonin, je me redresse sur les coudes.

- Il faudrait peut-être y aller !! Les autres sont déjà levés !!
- Ça fait déjà un moment qu’ils sont debout tu sais ? Trop énervés pour rester au lit qu’ils m’ont dit Hi ! Hi ! J’avoue que ça m’a bien arrangé sur le coup !! Je t’avais pour moi tout seul comme ça!!




CHAPITRE 197 (Aix en Provence) (Préparatifs) (suite)


« Une heure plus tard, chez les De Bierne »

C’est tout requinqué d’une bonne douche et de vêtements tout propres que nous rejoignons les autres encore installés à la cuisine devant les miettes de leur petit déjeuner terminé.

Un sourire amusé apparaît sur le visage d’Antoine à nous voir arriver comme deux enfants sages, se doutant bien que si nous arrivons si tardivement ce n’est certainement pas parce qu’Antonin s’est rendormi.

L’odeur du café m’ôte toute envie de le vanner, préférant m’asseoir à table me remplir une bolée que je bois gloutonnement dans la foulée.

Une tartine de confiture m’arrive sous la main comme par miracle, je tourne la tête vers Antonin qui me sourit en s’en préparant une autre pour lui cette fois et je mords dans la mienne avec l’appétit qui suit toujours mes ébats sexuels, ce n’est qu’une fois l’estomac bien rempli que je m’intéresse enfin aux personnes qui m’entourent.

C’est mon grand-père qui s’en aperçoit le premier et m’en fait la réflexion en s’étant bien amusé de me voir aussi vorace.

- Comment tu fais pour rester aussi maigre avec ce que tu avales ??
- Le sport ça creuse papi !!
- Le sport ?? Quel sport ??
- Demande à « Tonin » Hi ! Hi !

Bien sûr mon blondinet pique un bol comme il en a le chic et fait bien comprendre à tous à quel sport je fais allusion, mon grand-père toussote pour reprendre un peu du sérieux qu’il commençait à perdre.

- Hum !! Hum !! Je préfère en rester là dans les explications !! Chloé et Éric ne devraient plus tarder à arriver, Léa et Benjamin aussi !! Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas que quelqu’un vous accompagne jusqu’au camping ?
- Je connais le chemin tu sais et puis nous n’avons plus dix ans quand même !! On a même fait nos sacs tout seul et j’ai pris mon doudou au cas où j’aurais des cauchemars la nuit Hi ! Hi !

Yuan faisant l’étonné, regarde Antonin en souriant.

- C’est ton nouveau surnom ??

***/***

« Au même moment, dans l’allée des De Bierne »

L’éclat de rire qui vient de la maison font se regarder Chloé et Éric qui arrivent à l’instant avec leurs bagages sur le dos, les faisant se retourner l’un vers l’autre les yeux brillants d’amusement.

- Et bien !! On ne s’ennuie pas ici !! Faut pas demander qui est encore en train de faire le clown Hi ! Hi !

Les rires plus adultes de Michel et Maryse résonnent à leur tour.

- (Éric) Ça fait du bien de les entendre tu ne trouves pas ?
- Oh que oui !! Ce n’est pas toi qui allais leur remonter le moral avant ces dernières semaines !!
- (Éric) C’est un reproche ??
- Non bien sûr !! Je disais ça surtout pour moi, je ne te reproche rien !! Tu avais tes raisons !!
- (Éric) Oui mais toi tu as continué à venir les voir !!

Éric se tourne vers la maison d’en face qui était la leur avant qu’ils ne supportent plus d’y vivre et qu’ils prennent la décision de partir pour tenter d’oublier cette sinistre journée.

- J’aimais bien ce lotissement tu sais ? Quand nous l’avons quitté, j’y ai laissé tous mes amis et ça a été très dur à vivre. Ça me fait tout drôle de me retrouver là aujourd’hui !!

Chloé lui prend la main, sentant bien toute la tristesse que son ami ressent.

- Je comprends !! Moi aussi j’éprouvais un malaise quand je venais ici avant le retour de « Flo », mais c’est fini maintenant et je suis heureuse que tout ait fini par s’arranger.
- Tu oublies Mathis !!
- Bien sûr que non, allons !! Mais on ne peut pas revenir en arrière pour ce qu’il a fait, Il restera dans nos pensées !! Seulement nous devons aller de l’avant et Florian, enfin ce Florian, n’y est pour rien et s’il y a un coupable pour ce qu’il lui est arrivé, nous le sommes tous !! Que ce soit sa famille ou ses amis, de ne pas avoir vu qu’il allait si mal.
- Comment aurions-nous pu nous douter un seul moment qu’il allait mettre fin à ses jours comme ça ??
- Justement !! C’était le boulot des autorités de nous avertir, ils auraient dû mettre en place une cellule psychologique et ils ne l’ont pas fait, ou trop tardivement !! C’est ce que j’ai entendu que disait Philippe à mes parents quand ils ont abordé le sujet.
- (Éric) Je ne pense pas qu’il soit bon pour nous de trop revenir sur cette période, Mathis était mon meilleur ami avec Benjamin et toi, sa mort a été une grande perte pour moi, je n’ai jamais voulu m’attacher à quelqu’un d’autre pendant ces sept années de peur que ça ne recommence encore une fois de devoir perdre à nouveau quelqu’un que j’aime et je souhaiterai vraiment tourner la page rien que pour vivre, tu comprends ? Depuis que tu es réapparue dans ma vie avec Florian et ses copains, j’ai commencé à retrouver un sens à ce que je suis et je m’intéresse de nouveau aux autres, tu ne sais pas ce que c’est de s’isoler des gens comme je le faisais !!
- Ah !! Tu crois ça ? Détrompe-toi alors parce que pour moi aussi c’était pareil, mais tu as raison !! Nous avons la chance de pouvoir reprendre une vie normale, n’allons pas la gâcher à cause d’un passé qui nous a trop longtemps poursuivi.

Une nouvelle série de rires venant de la maison leur arrive, les faisant une nouvelle fois sourire en entendant par-dessus les autres rires celui d’un petit rouquin qui vient de changer leur vie de façon définitive.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 198 (Aix en Provence) (Préparatifs) (fin)


« Quelques temps plus tard »

L’arrivée de Chloé et d’Éric tout comme celle de Léa avec Benjamin, fut l’occasion encore cette fois de longues discussions sur le comment ils sont devenus mais aussi sur la joie sincère de revoir les deux garçons aussi magnifiques et surtout pour Benjamin, en bonne santé.

A un moment de cette cacophonie de retrouvailles, je remarque qu’Antonin semble hypnotisé par Benjamin au point de le fixer si intensément que je me sens obligé de le rappeler à l’ordre d’un léger coup de coude dans les côtes.

- (Antonin) Quoi ??
- Arrête de le dévisager comme ça tu veux bien ? Non seulement tu le mettrais mal à l’aise s’il s’en rendait compte, mais en plus ça ne se fait pas !! Qu’est-ce qui te prend donc ??
- (Antonin) Je ne saurais pas qu’il n’est pas Thomas, je te jure que je m’y laisserai prendre !!

J’avoue que si j’évite moi aussi de trop dévisager Benjamin, c’est un peu pour la même raison et que la ressemblance maintenant que l’intelligence anime ses traits devient tellement bluffante que je m’y suis déjà fait prendre la veille en allant chez eux.

C’est sans doute aussi parce que mon Thomas me manque, j’aimerai tellement qu’il soit là avec nous à préparer notre départ imminent que mes yeux se mouillent et que je détourne la tête pour que personne ne s’en rende compte.

- (Antonin) Ça va être compliqué de vivre au quotidien avec lui, parce que je ne peux pas le regarder sans penser à Thomas !!
- Il le faudra bien pourtant !! On ne va pas le rejeter simplement parce qu’il ressemble à quelqu’un quand même !! Il faudra juste le regarder comme un ami et rien de plus, avec l’habitude ça devrait le faire !!
- (Antonin sceptique) Si tu le dis !! Moi en tout cas pour l’instant je n’ai qu’une envie, c’est de le prendre dans mes bras pour un câlin comme nous en faisions tous les trois dans ma tête quand je rêvais de vous deux !!
- Attends que ses cheveux repoussent et là tu n’auras pas fini d’avoir envie de le serrer dans tes bras Hi ! Hi !

Mon rire capte l’attention de Chloé qui se tourne vers moi en m’envoyant un grand sourire.

- On peut savoir ce qui t’amuse autant ?
- Euh !! Je ne préfère pas et en plus ça n’intéresse pas les filles !!
- (Chloé) Depuis quand les garçons n’intéressent plus les filles ? Tu peux me le dire ? Tu crois que je n’ai pas suivi vos regards depuis tout à l’heure ??
- Chut !! S’il te plait, pas si fort !!

Chloé à voix plus basse.

- Antonin devrait se faire plus discret si vous ne voulez pas qu’on connaisse votre centre d’intérêt pour le beau blond.
- Tu n’y es pas du tout ma grande, enfin pas vraiment mais un peu quand même !!

Antonin lui fait un signe pour qu’elle comprenne bien le sens de mes paroles et termine juste par un prénom.

- Thomas !!
- Ah !! Je vois !!

Elle repense aux dessins qu’elle a eus l’occasion de bien regarder et où on voyait les deux cousins Mathis et Thomas côte à côte, avec la ressemblance frappante qu’il y avait entre eux.

Maintenant pense-t-elle, Mathis n’est plus et Thomas s’il existe est certainement loin voire très loin d’eux, alors que Benjamin qui n’apparaît bizarrement pas dans les souvenirs de Florian est lui bien présent et resplendissant de cette beauté qui l’avait tant troublée en regardant ces scènes du passé de son ami.

Un doute lui vient alors, et si…. Mais non !! Chloé secoue la tête en souriant de la bêtise qui lui est venue subitement à l’esprit, sans doute amenée par la tête que font ses deux amis en observant du coin de l’œil Benjamin.

C’est Maryse qui rappelle tout le monde à l’ordre en pointant l’horloge du doigt.

- Ce n’est pas pour vous jeter dehors les enfants, mais l’heure tourne et le bus ne vous attendra pas, n’oubliez pas de prévenir les taxis un peu en avance pour qu’ils vous attendent à la gare d’arrivée !!
- (Michel) Vous avez tout ce qu’il vous faut ?? Florian ??
- Je pense que oui !!
- (Michel) Tu as suffisamment d’argent ?
- Pour quoi faire ?? Tout a été payé, non ??
- (Antoine amusé) T’inquiète mon oncle, nous avons ce qu’il faut Hi ! Hi ! Tu ne devrais plus t’étonner du loustic qui a toujours les poches vides !!
- C’est juste pour pas les déformer Hi ! Hi !

Chloé regarde sa montre, elle tape ensuite sur l’épaule de Léa pour lui mettre le cadran sous les yeux.

- On va finir par devoir faire du stop si ça continue !! Allez !! Oust !! Le bus part dans à peine une heure, on a juste le temps d’aller jusqu’à la station !!




CHAPITRE 199 (Camping du Pilat) (Dimanche début d’après-midi) (Une arrivée pas vraiment discrète)


« Arrêt du bus, La Teste De Buch »

Yuan range son portable dans sa poche, complètement dépité.

- Rien à faire les gars !! Ça ne répond toujours pas !!
- (Antoine) On fait quoi maintenant ??
- (Yuan) Deux solutions, la marche ou le stop puisque l’agence de taxi ne répond pas !!
- (Benjamin) C’est loin le camping ?
- A pied ? Je dirais une bonne heure !!
- (Chloé) Le stop ne me dit trop rien !! Un peu de marche ne va pas nous tuer !!

Éric enfile son sac à dos bientôt imité par tous, plus ou moins content de cette heure de marche qui s’annonce et nous voilà bientôt parti d’un bon pas, heureux malgré tout de ces petites vacances qui commencent.

***/***

« Une bonne heure plus tard, camping de la dune »

Jean vient juste de rouvrir l’accueil pour les locations de mobil homes qui se louent à la semaine du dimanche seize heures au dimanche midi, quand il entend un brouhaha de voix visiblement amusées et qu’il sort pour voir ce qui peut bien occasionner autant d’intérêt de la part des quelques estivants ce trouvant devant l'entrée du camping.

Un petit attroupement commence à se former, quand une espèce de chant d’abord ténu lui parvient à l’oreille et qui devient de plus en plus audible au fur et à mesure qu’il se rapproche, tout comme les rires des curieux qui eux aussi prennent de l’ampleur.

***/***

« Chant »

- Dans la troupe y a pas de jambe de bois !! Y a que des nouilles, mais ça ne se voit pas !!….. J’ai !! J’ai !! J’ai quelque chose de pointu qui me rentre dans le cul, qui m’empêche de marcher !!

***/***

Une voix plus juvénile que les autres intervient alors.

- C’est pas moi grand !! Promis !! J’chui trop p’tit !!

Jean ricane déjà tout seul rien que par le ton de cette réflexion et ce sans en avoir vu l’auteur, ce qui n’est visiblement pas le cas des estivants qui se bidonnent de plus en plus.

Le chant beaucoup plus proche maintenant, reprend sur un autre thème.

***/***

« Chant »

- Six kilomètres à pieds, ça use ça use !! Six kilomètres à pieds, ça use les souliers !!

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La même voix reconnaissable entre mille réplique une nouvelle fois.

- Je ne risque plus rien sur ce coup là, c’est tellement usé que je marche déjà sur les chevilles Hi ! Hi !

En entendant tous ces rires, l’attroupement se fait de plus en plus nombreux jusqu’à ce que Jean se décide enfin à aller voir par lui-même tellement sa curiosité est mise à rude épreuve.

Le chant reprend alors pendant que Jean s’avance et voit enfin ce qu’il en est, une petite troupe de jeunes en file indienne et sac à dos en bandoulière qui s’avancent au pas comme des scouts et qui s’apprête à arriver devant la barrière fermée du camping.

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« Chant »

- Sept kilomètres à pieds, ça use ça use !! Sept kilo…

***/***

Le grand jeune homme brun visiblement asiatique qui est en tête, lève alors le bras arrivé à moins d’un mètre de l’obstacle en interrompant brusquement le chant.

- Stop !!!!
- Aieeeee !!!!

Les rires prennent alors une ampleur peu commune, plusieurs femmes se tiennent le bas-ventre pour se retenir très certainement d’uriner, quand une tête grêlée aux cheveux roux en épis sort difficilement d’entre deux grands gars bien battis et regarde tout le monde autour de lui les yeux ronds lui donnant un air si comique que personne n’y résiste.

- Eh le bridé devant !! L’ABS ça existe !!! Non mais !! J’ai un tatouage à la place du sac à dos maintenant, c’est malin !!




CHAPITRE 200 (Camping du Pilat) (Dimanche début d’après-midi) (Vous avez dit prétentieux ??)


Chloé et Léa ont les yeux rougis d’avoir trop pleuré de rire tout au long du chemin, le temps avec les pitreries de Florian a passé si vite qu’elles se regardent visiblement étonnées d’être déjà arrivé au camping.

Jean observe la petite troupe d’un regard bienveillant, les estivants commencent à se disperser non sans jeter de fréquents coups d’œil à ces jeunes gens souriants qui viennent d’arriver de façon si comique qu’ils ont certainement marqué leur esprit pour un moment.

Il s’approche du garçon qui était en tête de file, ne pouvant qu’apprécier à sa juste valeur son physique sportif et son visage aux yeux en amande d’un noir profond qui de suite appelle la sympathie.

- Vous devez être le chef de cette petit troupe je présume ? Monsieur De Bierne ?
- (Yuan amusé) Pas du tout ! Le « monsieur » que vous cherchez c’est le petit rouquin là-bas !! Hé !! Florian !! On te demande !!
- Qui ça ?? Moi ??
- Monsieur De Bierne, c’est bien toi pas vrai ??

Jean voit arriver vers lui le même crapaud qui venait juste de le faire rire.

- C’est vous monsieur De Bierne ?
- (Antoine) On est mort les gars !! Regardez comment il se la pète déjà de se faire appeler monsieur Hi ! Hi !

Je me retourne pour tirer la langue à mon cousin, je reviens ensuite vers Jean qui est tel que dans mes souvenirs et je me retiens in extrémis de l’appeler par son prénom pour lui répondre.

- Moi c’est Florian monsieur, le monsieur De Bierne auquel vous faites allusion c’est mon grand-père qui s’est occupé des locations.
- Ah !! Très bien !! Si vous voulez bien me suivre pour remplir les documents administratifs d’usage et prendre vos clés ?

***/***

« Une demi-heure plus tard, bureau d’accueil »

Jean sourit en voyant sortir le dernier de cette petite bande de copains, il repense aux paroles de son fils à leur sujet et ricane tout seul de la surprise qu’il aura très certainement en les voyant tous, avec l’espoir que pour une fois il dérogera à ses habitudes de ne pas vouloir se lier d’amitié avec les touristes.

- Prétentieux, tu disais !!!! Tu as tout faux mon garçon Hi ! Hi ! Tu te rendras vite compte que ceux-là sont loin d’y être le moins du monde Hi ! Hi !

Maintenant s’il reconnaît qu’ils ne sont pas prétentieux pour un rond, il doit bien admettre aussi qu’ils ne feraient tous autant qu’ils sont pas pâle figure sur les mêmes magazines où son Raphaël pose régulièrement.

C’est d’ailleurs la première remarque qu’il s’est faite en les voyant entrer dans le bureau, tous que ce soit les garçons comme les filles et qu’ils soient grands ou petits, ont un charme fou qui ne doit laisser personne indifférent s’y étant laissé prendre lui-même.

***/***

« Dans le camping »

C’est avec un petit pincement au cœur de nostalgie que je parcours les allées de ce camping, les souvenirs m’assaillent alors de tous ces moments de purs bonheurs que j’ai vécu ici avec tous mes amis qui étaient dans ma mémoire bien plus nombreux qu’à l’heure actuelle.

Je ne peux empêcher mes pas de nous mener jusqu’au vaste terrain où nous avions planté nos tentes militaires, le retrouvant occupé par plusieurs familles y ayant planté leurs toiles et mes émotions encore une fois prennent le dessus, mes larmes s’échappant de mes yeux pour venir jusqu’à mes lèvres avec leur goût salé.

Chloé s’approche de moi pour me prendre par la taille, les autres se regroupant autour de nous visiblement troublés de me voir me mettre dans cet état.

- Te revoilà plongé dans tes souvenirs ?
- J’ai passé ici quelques-unes des plus belles semaines de ma vie.
- (Chloé) Tu en connaîtras encore beaucoup d’autres, je te le promets.

Antonin s’approche pour me prendre la main et la serrer doucement.

- Tu pourrais nous montrer ? Que nous nous en fassions une idée !!

Je me tourne vers eux tous qui me fixent intensément, troublé d’y lire dans leurs yeux la palette de sentiments qu’ils éprouvent envers moi.

- Ça vous dirait ??

Nul besoin de réponses de leurs parts pour comprendre qu’ils n’attendent que ça, même s’ils ne comprennent pas comment je vais m’y prendre pour le leur montrer.

Mon esprit entre alors dans le leur, y délivrant quelques bribes de mes souvenirs si chers à mon cœur et je leur montre notre installation ainsi que quelques passages où ils apparaissent chacun leur tour, sauf bien entendu pour Antonin que nous ne connaissions pas encore et bien sûr aussi Benjamin qui découvre alors son « frère » amoureux avec son cousin à mes côtés, riant les yeux brillants de bonheur.

Benjamin reste figé, son regard noyé dans ce que son esprit lui montre et une phrase s’échappe alors de ses lèvres qui va m’amener le trouble et stopper net ma petite rediffusion en live.

- C’est ce soir-là que tu as eu ton cadeau d’anniversaire pas vrai ??




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 201 (Camping du Pilat) (Dimanche début d’après-midi) (L’installation)


- Comment tu peux savoir ça ??
- (Benjamin troublé) Je ne sais pas, ça m’est venu comme dans un flash !! C’était bien ce jour-là alors ??
- En effet, c’est exact !!
- (Yuan) Comment tu as fait ça Florian ?? Je me voyais comme si j’y étais ??
- (Antonin) C’est un des « dons » qu’a Florian, il peut transmettre des images d’un esprit à l’autre !!
- (Antoine) Les deux jumeaux, c’était Mathis et Benj… heu !! Je voulais dire Thomas ??
- (Éric) C’est fou comme Benjamin leur ressemble !! J’ai failli faire la même erreur qu’Antoine !!
- (Léa) C’est peut-être parce que Benjamin est mon frère !!

Elle me regarde surprise devant la tête que font les autres qui pour certains ignoraient ce « détail ».

- C’était à vous d’en parler !! Je ne me serais jamais permis de le faire sans votre autorisation !!
- (Benjamin) Et bien comme ça c’est fait et c’est aussi bien !! Pour les questions, nous y répondrons avec Léa ailleurs qu’ici Hi ! Hi ! Reconnaissez que le lieu n’est pas vraiment approprié, il y a déjà suffisamment de gens qui nous regarde d’une drôle de tête depuis tout à l’heure !!
- (Yuan) C’est vrai que d’être resté figé depuis si longtemps a de quoi leur faire se poser des questions !! On ne va quand même pas leur dire qu’on était en pleine séance cinéma, je ne suis pas certain qu’ils comprendraient Hi ! Hi ! Et d’ailleurs j’avoue que je n’ai pas tout pigé non plus, va falloir que tu m’expliques comment tu fais des trucs pareils !!
- (Chloé) Si nous reparlions de tout ça une fois emménagé ? Vous en pensez quoi ?

Apparemment c’est un peu l’avis général et en plus il est vraiment temps qu’on se bouge, les regards portés sur nous devenant de plus en plus curieux.

J’emmène donc la petite bande jusqu’aux deux mobil-homes qui nous sont attribués et nous sommes tous ravis de voir qu’ils sont vraiment côte à côte, ce qui nous permettra de rester tous ensemble vu que les parties extérieures qui servent de terrasses peuvent être aménagé en sorte de n’en former plus qu’une.

Reste maintenant le partage des mobil-homes ainsi que des lits à l’intérieur, nous sommes huit et chacune des maisons à roulettes en possèdent six, avec un grand et deux petits lits, plus une banquette rabattable dans le coin salon qui sert de couchage à deux places une fois dépliée.

Plusieurs choix se portent donc à nous et après délibérations, il est décidé de se mettre à quatre par logement ainsi les filles et les deux garçons « célibataires » s’en approprient un tandis que nous autres les garçons en « couples » prennent l’autre.

Je m’amuse des grimaces d’Éric qui n’ose bien sûr rien dire, mais le regard qu’il porte sur nous quatre le trahit suffisamment pour que je lui laisse un espoir et de par là même, qu’il retrouve le sourire en comprenant bien l’allusion.

- Bon !! Rien n’empêche non plus à ce que l’un ou l’autre change de crèmerie, il y a toujours le canapé lit au cas où !!
- (Chloé) Je ne vois pas pourquoi ?
- On ne sait jamais ma puce, l’un d’entre nous pourrait avoir envie d’avoir la chambre à lui tout seul !! Enfin, je me comprends en disant tout seul Hi ! Hi ! Imagine que tu aies envie de folâtrer avec un beau mec que tu viendrais de rencontrer ?
- (Chloé) Avec vous ?? C’est perdu d’avance Hi ! Hi ! Vous seriez capable de me le piquer !!
- Alors disons plutôt si c’est Léa, Éric ou Benjamin.
- (Léa) Pas vous peut-être ?
-Je ne pense pas que ça nous dérange Hi ! Hi !
- (Benjamin) Nous verrons ça le moment venu, pour l’instant on n’a qu’à faire comme ça et ne pas se fermer des autres options !!

Yuan se croyant drôle.

- Et puis rien n’empêche non plus que ce soit simplement qu’au niveau des chambres que ça change, pas vrai les filles ? Avec deux beaux gosses sous le même toit !!

C’est Antoine qui revient de l’intérieur du mobil-home que nous avons pris pour nous et qui ne laisse aucun doute sur nos intentions à savoir comment passer nos nuits.

- Ça va être coton à quatre dans un lit, les piaules sont vraiment petites !! Ou alors reste le salon, ça devrait le faire Hi ! Hi !

Il capte les regards surpris pour Léa et Benjamin, ainsi que celui amusé d’Éric et de Chloé.

- Et bien quoi ?? Qu’est-ce que j’ai dit ??
- (Yuan) Qu’on avait l’intention de faire ça tous les quatre tout simplement !!
- C’est bien ce qu’on fait pas vrai, alors où est le blême ??
- (Antonin) Je pense que certains viennent juste de l’apprendre ou tout du moins d'en prendre conscience Hi ! Hi !

Antoine ne se démonte pas en envoyant un grand sourire aux deux garçons.

- Si il y en a que ça intéresse, on se serrera un peu c’est tout !!
- (Chloé) Oh toi !! Ne me tente pas sinon je risque de te prendre aux mots Hi ! Hi !

La tête d’Antoine amène une fois encore un fou rire collectif, qui montre combien ces vacances commencent sous de bonnes augures et que l’entente entre eux tous ne va pas manquer de piquant dans les deux prochaines semaines.






CHAPITRE 202 (Camping du Pilat) (Dimanche fin d’après-midi) (Balade sur la dune)


Vu le peu de bagages qui nous encombrent, l’installation dans nos nouveaux quartiers est très rapide et après une brève mise au point sur la liberté de chacun de faire ce qui lui plait sans être sans arrêt les uns avec les autres, je m’éloigne avec Antonin et Benjamin jusqu’en haut de la dune pour admirer le paysage et me rappeler par la même des souvenirs d’instants magiques d’amours et de tendresses.

Mes deux amis sont loin devant à plaisanter ensemble sinon ils verraient qu’encore une fois mes émotions m’ont submergé, je m’assois donc en haut de la dune alors qu’eux sont déjà de l'autre côté à se tremper les pieds dans l’océan en poussant des cris stridents au contact de l’eau froide.

Je les observe à s’amuser comme s’ils avaient dix ans de moins, troublé par l’entente très forte déjà visible entre les deux garçons et qui ne va pas pour m’aider à me reprendre de l’émotivité qu’apporte d’autres visions de mon passé où mes deux amis jouaient eux aussi de la même façon.

Mon attirance pour Benjamin devient de plus en plus forte et ce malgré que j’essaie à tout prix de ne voir en lui qu’un ami proche et garder en conscience que ce n’est pas mon Thomas.

Un peu comme je voyais Mathis à cette époque, mais le manque de mon grand blond m’amène des élans où l’amitié même si elle est présente n’est plus le seul critère à prendre en compte et comme de plus Benjamin semble ne plus vouloir nous lâcher, mes résolutions à son égard je le sens seront de plus en plus difficiles à tenir au fil de ces prochains jours.

***/***

Léa avec Chloé préfèrent pour leur part aller aux nouvelles pour l’intendance, Michel leur a bien dit qu’il avait tout prévu sans pour ça leur en dire plus sur la signification de sa phrase et c’est d’un bon pas qu’elles retournent à l’accueil pour poser la question au patron, qui les a beaucoup marquées par son apparente gentillesse.

- Florian nous a parlé d’un restaurant, tu l’as vu toi ?
- (Léa) Il me semble, oui !! Près de la grande place avec la tonnelle !!
- Par contre j’ai bien aperçu l’épicerie à côté de l’entrée, tu crois qu’il y aura des paniers de prévus comme dans les souvenirs de Florian ?
- Je te signale que c’est justement le but de notre démarche Hi ! Hi ! Tu as peur de mourir de faim ou quoi ?
- (Chloé) C’est que je n’ai pas pris trop d’argent tu comprends ?
- Fait confiance à Michel, s’il dit qu’il a tout prévu c’est qu’il l’a fait !!

Les deux copines entrent dans le bureau, elles restent un instant comme figées en se rendant compte qu’à la place de l’homme qui les a accueillis plus tôt, c’est un garçon de leur âge d’une beauté à couper le souffle qui est derrière le comptoir.

Un grand rouquin au visage magnifique qu’elles ne peuvent que reconnaître d’après les dessins de Florian et les magazines d’Éric que comme le fameux Raphaël qui est le but principal de ce séjour ici.

Elles sont presque à faire demi-tour quand son regard d’un vert perçant se porte sur elles et qu’un sourire resplendissant leur amène une bouffée de chaleur soudaine ainsi que des palpitations cardiaques intenses, démontrant le trouble évident que le garçon leur fait ressentir.

***/***

Raphaël observe avec attention les deux filles qui il doit bien le reconnaître sont aussi plaisantes à regarder l’une que l’autre, il connaît également l’effet qu’il peut faire sur la gente féminine tout comme masculine d’ailleurs et même s’il n’en joue pas, il éprouve toujours une certaine fierté bien compréhensible à le constater encore cette fois.

- Peut-être puis-je vous renseigner mesdemoiselles ?
- (Léa) Heu !! Oui, non !! Enfin….oui !!
- (Chloé) Le monsieur de tout à l’heure n’est plus là ?
- Mon père ? Il prend sa pause à cette heure-là et c’est moi qui tient l’accueil, mais je saurai répondre à vos questions aussi bien que lui vous savez ?

Chloé s’approche de Raphaël visiblement moins timide que sa copine qui reste devant l’entrée toujours sans bouger, elle découvre alors au fur et à mesure de son avancée le corps du garçon tout en muscle avec le torse glabre et les abdos apparents au-dessus d’une taille tout en finesse avec une paire de fesses à tomber dans son pantacourt moulant.

- Je voulais juste lui demander quelque chose d’assez délicat, mais pourquoi pas Hi ! Hi !

Raphaël accentue son sourire en entendant son petit rire qui rend son visage encore plus ravissant à regarder.

- Et bien je vous écoute ?
- Je voulais juste savoir si son fils était libre Hi ! Hi !
- (Léa sidérée) Oh !!




CHAPITRE 203 (Camping du Pilat) (Dimanche fin d’après-midi) (Raphaël)


Chloé les yeux brillants de malice se tourne vers sa copine.

- Je préfère prendre les devants avec les garçons tu comprends ? Sinon ils vont me le souffler c’est sûr !!

Elle se retourne vers Raphaël qui en a la bouche ouverte de stupeur d’entendre parler de lui comme ça.

- A moins que tu préfères les garçons toi aussi Hi ! Hi !
- (Léa) Mais arrête ça tu veux !! Il va penser quoi de nous maintenant ?
- Pour le savoir il faudrait peut-être le laisser répondre !! Alors apollon ? Tu kiffes les filles ou pas ??

Raphaël reste sidéré sans pouvoir répliquer tellement il ne s’attendait pas à cette méthode directe de drague de la part de cette fille au demeurant très pour ne pas dire vraiment très mignonne, tout comme sa copine qui est une des plus belles blondes qu’il ait eu l’occasion de rencontrer et il décide de le prendre comme ça semble l’être, avec l’accent de la plaisanterie.

- Si j’aime les deux c’est toujours bon pour vous les filles ??
- (Chloé) Nous deux Léa ou garçon et fille ?
- Hum !! Pour vous répondre, il faudrait déjà que je vois la tête de vos copains Hi ! Hi !
- (Léa) Laisse tomber Chloé c’est mort pour nous Hi ! Hi !
- (Raphaël surpris) Pourrais-je savoir pourquoi ??
- (Chloé) Parce que nos potes, ils sont du même gabarit que toi et ta réponse laisse à penser que tu es comme eux !! Pffttt !!! Dès qu’on rencontre un beau mec, faut qu’il en soit !!
- Je n’ai jamais rien dit de tel il me semble, vous capitulez bien vite je trouve !!
- (Léa) Raphaël a raison, laissons-lui une chance de nous prouver le contraire !! Ça te dirait de venir prendre l’apéro et on sera très vite renseignées à savoir si on doit capituler ou pas !!
- Qui vous a donné mon prénom ?? Pas moi il me semble !!

Chloé jette un œil sur sa copine d’un air de dire qu’elle parle trop, Léa ne se démonte pas plus que ça en pointant du doigt les magazines étalés sur la table basse.

- Suffit de savoir lire !!

Raphaël se renfrogne, visiblement déçu que ce soit sa notoriété comme mannequin qui soit l’élément déclencheur de toute cette conversation qui il doit bien l’admettre lui plaisait bien jusqu’à maintenant.

- Ah !! Je vois !! Et bien désolé mesdemoiselles mais je ne suis pas intéressé par votre proposition !!
- (Léa) Houlà!!! Du calme, le rouquemoutte !! Si tu crois que ce sont ces magazines qui nous ont fait t’aborder, tu te mets le doigt dans l’œil jusqu’au coude crois-moi sur parole !! Nous n’avons pas besoin d’un mannequin vedette étant donné que nos copains mériteraient tout autant que toi d’y être en première page !! Alors ne te fais surtout pas un film du genre deux minettes qui veulent se faire le beau rouquin parce qu’il est connu pour épater ensuite leurs copines !!
- (Chloé) C’est seulement parce qu’on te trouvait cool !! Maintenant tu crois ce que tu veux !! Je voulais juste qu’on fasse connaissance quand je t’ai parlé tout à l’heure, ça n’avait rien de prémédité et même si tu es super canon, nous avons les mêmes dans notre catalogue à nous !! En plus nous ne savions pas en entrant que tu serais là à la place de ton père!! Alors arrête de te faire des films, tu veux bien??

Raphaël ne peut s’empêcher de sourire devant la verve des deux copines, il voit bien aussi qu’elles ne sont pas comme toutes celles qui le draguent plus ou moins ouvertement et qu’au contraire elles lui parlent comme à un gars comme les autres envers qui elles éprouveraient un début d’intérêt.

Son visage retrouve alors son naturel, effaçant définitivement cet air revêche qu’il s’était donné en croyant encore être l’objet d’une attirance plus physique qu’autre chose.

- Excusez-moi si j’ai mal interprété vos pensées, je vous avouerai que je ne suis pas habitué à ce qu’on vienne me parler pour autre chose que pour des raisons purement ….physiques.
- (Léa) Hé !! Si tu disais oui je ne dirais pas forcement non Hi ! Hi ! Laisse-nous une petite chance quand même !!

Raphaël va pour répliquer quand la porte d’entrée s’ouvre et que deux garçons passent la tête en souriant.

- Ah !! Vous êtes là les filles, vous avez sans doute eu la même idée que nous ?
- Antoine avait peur de mourir de faim Hi ! Hi !
- Meuh non !! C’est le bridé qui voulait savoir s’il y avait des baguettes de prévues pour lui Hi ! Hi !

Yuan capte seulement qu’il y a quelqu’un d’autre dans le bureau et reste un instant les yeux rivés dans ceux du rouquin qui le fixe avec attention.

Antoine le voit à son tour et bug un instant lui aussi avant de mettre un coup de coude à son copain, captant le geste de la tête de Chloé qui lui fait signe qu’ils doivent partir.

- Allez viens « Yu » !! Nous devons rejoindre Éric au campement !!

Yuan regarde son copain visiblement surpris, il voit alors la mimique de Chloé et comprend que les choses sont déjà en mains.

- Ah !! Ok !! A tout à l’heure les filles !! Hummmm !!! Pas mal le rouquin !!! Vous devriez l’inviter les filles, j’en connais un qui va baver grave en le voyant Hi ! Hi !