Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 2) - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (tome 2) (/showthread.php?tid=51) |
Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (55 / 150) (Aix) (Sixième jour) (DBIFC) (Le CCE) (suite) Quand ils retournent à leurs places, le calme semble revenu et la salle s’est déjà remplie de ceux qui étant présents dans l’agence viennent s’informer de ce qu’il se passe au vu de toute cette agitation inhabituelle. Les visages marquant la gravité des derniers événements se tournent vers Florian qui est toujours debout derrière Franck et Thomas à discuter avec eux de la suite qu’il compte mener à toute cette affaire et du sujet des options de vote qu’il va présenter aux membres du comité d’entreprise. Mickaël se demande maintenant qu’il s’est rendu compte dans quoi il vient de s’embringuer, comment sa carrière va bien pouvoir évoluer maintenant que le voilà devenu le nouveau représentant syndical de l’entreprise alors que pour lui rien que l’idée d’aller à l’encontre des décisions de son patron lui assèche la gorge à l’avance. Florian cesse enfin sa discussion et refait un tour de l’assemblée du regard, il capte rapidement le visage livide de Mickaël et sourit amusé en se doutant bien de la raison de cette pâleur révélatrice de son trouble. Il tape l’épaule de Thomas qui se retourne pour savoir ce qu’il lui veut, un geste du menton vers Mickaël fait comprendre à Thomas qu’il doit aller lui parler et ne pas le laisser dans cet état de stress qu’il ne mérite certainement pas. Pendant que Florian s’assoit à sa place et reprend la parole, Thomas s’approche de son ex-collègue et lui glisse doucement à l’oreille. - Te bile pas pour ce qui vient de se passer « Micka » tu seras sans doute le premier délégué syndical qui soit ami avec ses patrons Hi ! Hi ! Mickael la voix pleine d’espoir : - C’est vrai ? Tu es sûr ? - Si je te le dis !! - En fait je ne le suis pas vraiment !! Délégué syndical je veux dire !! Florian a dit que j’avais été élu mais c’est entièrement faux et j’ai peur des réactions des autres quand ils vont l’apprendre. - Te bile pas pour ça, tu verras qu’il va tout arranger comme à son habitude. - À le voir on ne croirait pas qu’il puisse être aussi impressionnant quand il se met en colère, j’en ai eu des frissons partout !! Brrr !!! - (Thomas en souriant) Il me fait ça tout le temps à moi aussi tu sais !! Il est comme ça dans tout ce qu’il fait, aussi bien dans ses moments de délires ou de tendresses et c’est ce qui fait que je ne peux imaginer ma vie sans lui. - J’espère avoir la même chance que toi Thomas et trouver moi aussi la personne avec qui j’aurais envie de faire ma vie. - Tout arrive à qui sait attendre et ton tour viendra, je n’en doute pas un instant. On se revoit plus tard ? Je dois retourner à ma place et puis n’oublions pas que c’est le boss qui parle et j’aimerais moi aussi entendre ce qu’il a à nous dire. ***/*** Florian pendant ce temps-là explique sa position sur le développement de l’entreprise, il valide officiellement également ses intentions de ne pas en prendre les rênes et de laisser ce soin à Thomas qui aura de ce fait la responsabilité après le départ de Franck de mener la politique qu’il entend dès l’instant qu’elle reste dans la voie inscrite par Pierre De Bierne qui voulait allier l’aspect développement et rentabilité avec celui du respect de l’environnement et de la préservation des essences les plus rares. - Maintenant mesdames, messieurs !! Et avant de laisser définitivement la main aux personnes de confiance qui seront en charge de faire prospérer la DBIFC, je voudrais faire acter mes décisions quant à l’avenir de cette société. Premièrement !! Elle devra garder taille humaine et ces effectifs ne devront pas dépasser ceux actuels majorés de cinq pour cent maximum par décennie et ce afin de consolider de façon pérenne les futures créations de postes !! Les emplois précaires seront proscrits et seules les embauches issues de cursus d’apprentissage au sein d’une de nos agences pourront se conclure par un CDI. Deuxièmement !! Toute personne quelle qu’elle soit, qui par ses actes ou ses paroles nuira d’une façon quelconque à un des préceptes moraux inculqués par mon père quand il créa l’entreprise et je pense principalement au respect des autochtones vivants sur les emplacements dédiés aux lieux de coupes, qu’ils soient humains ou appartenant à la faune locale. Ces personnes seront remerciées et quitteront la société séance tenante sans aucunes indemnités dès qu’un de ces actes leur sera reproché avec preuves à l’appui. Si quelqu’un est contre ces décisions, qu’il se manifeste maintenant et apporte une contre-proposition productive. Florian laisse le temps nécessaire aux délibérations et quand enfin le silence se fait à nouveau, il reprend alors la parole. - Bien !! Il sera donc noté dans le procès-verbal de la réunion que l’ensemble des délégués acceptent les deux points présentés par la direction de l’entreprise présidée exceptionnellement par moi-même. D’autres questions ? Profitez en car comme je vous l’ai dit, mes futurs passages parmi vous ne se feront plus que lors de visites purement amicales ou comme pour ce soir événementiels et si je devais réintervenir auprès de vous ce ne serait qu’en cas de force majeur ou de conflits comme celui d’aujourd’hui et je ne souhaite nullement revivre ça un jour croyez-moi bien !! - (Une main se lève) Pourquoi ne voulez-vous pas prendre la tête de l’entreprise ? - Tout simplement parce que je me passionne pour autre chose et que je la sais entre de bonnes mains avec Thomas, maintenant ça n’empêchera pas que j’apporte mon aide en cas de besoin comme par exemple quand certaine jeune femme me demandera de lui rendre service sous peine de me mettre la fessée Hi ! Hi ! - Oh !!! Si j’avais su qui tu étais avant, c’est sûr que je te l’aurais donnée !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (56 / 150) (Aix) (Sixième jour) (DBIFC) (Le CCE) (fin) Tous se tournent vers Catherine qui devient toute rouge à sentir tous ces regards tournés vers elle, ses paroles sont sorties toutes seules et elle se rend compte maintenant de ce qu’elle vient de dire devant tout le monde. - Oh !! Décidément je n’en rate pas une moi !! Pour répondre à ma question de tout à l’heure, je dois avouer que vous allez bien ensemble Hi ! Hi ! (Elle met sa main devant sa bouche) Tais-toi ma fille !! Mais tais-toi donc Hi ! Hi ! Des rires commencent à résonner un peu partout dans la salle, ce moment de détente imprévu est bien accueilli après les derniers événements pas franchement amusant qu’ils viennent de vivre et la fraîcheur des paroles de Catherine est le déclencheur dont ils avaient besoin. Franc lui aussi retrouve le sourire et comprend que maintenant les choses vont reprendre comme avant que cet empêcheur de tourner en rond s’impose et ne crée ce climat délétère qui commençait à les étouffer tous petit à petit. Malgré tout, la session du comité n’est pas encore terminée et l’heure avance, s’ils veulent terminer assez tôt pour pouvoir ensuite avoir le temps de se préparer pour le repas et la fête, il serait temps de reprendre l’ordre du jour et les négociations avec cette fois-ci les délégués du personnel. Il en fait la remarque en demandant à tous ceux qui n’ont rien à faire dans la salle de retourner à leurs occupations ; Florian s’approche de lui et demande s’il peut rester, ce que bien sûr Franck ne lui refuse pas, trop content de l’avoir enfin officiellement près de lui. Florian retient Mickael et va s’asseoir près de lui en face de Thomas, Franck et l’expert-comptable qui a laissé feuilleter au jeune rouquin ses livres de comptes en s’étonnant de la vitesse avec laquelle il a tourné les pages comme s’il se contentait de vérifier qu’elles contenaient bien les chiffres annuels des comptes de la société. Franck est étonné de le voir se mélanger avec les élus alors que sa place se trouverait plutôt avec la direction. - Heu Florian !! C’est près de nous que tu dois t’installer tu sais ? Je prends Mickael par l’épaule en souriant : - Aujourd’hui je suis là pour aider « Micka » !! Dans son nouveau mandat. - Allons Florian !! Sois sérieux !! - Mais je suis très sérieux !! Il vous serait trop facile de profiter de sa gentillesse et du fait qu’il ne sait absolument pas à quoi s’attendre, si je ne l’aide pas un peu vous aller le plumer comme un bleu !! - Tu n’en connais pas plus que lui alors arrête !! - C’est ce que nous allons voir messieurs !! J’ai pris connaissance de l’essentiel et je vais l’aider un peu dans son argumentaire. Les délégués voient bien les sourcils de Franck se froncer comme à chaque fois que quelque chose l’ennuie et c’est donc avec un oui unanime qu’ils acceptent l’aide du jeune De Bierne quand celui-ci leur demande s’ils n’y voient pas d’inconvénients. ***/*** « Une heure et demie plus tard » Une fois seul avec Franck et Thomas, Florian referme la porte derrière le dernier des élus et se tourne vers eux en souriant. - Alors !! Comment vous m’avez trouvé ? Thomas jette un coup d’œil sur Franck visiblement contrarié : - C’est avocat que tu aurais dû faire ma parole !! - (Franck exaspéré) Mais arrêtez donc ça tous les deux !! Trois et demi pour cent !! Tu te rends compte de ce que tu nous as obligés à accepter ? Nous avions tablé sur deux pour cent et c’était déjà au-dessus de ce qui se négocie en ce moment. - Arrête de faire le « rabat-joie » !! Fallait bien marquer le coup et puis comme ça Mickael a mérité sa place. En plus je vous ai prouvé qu’au final nous dégagerions les mêmes bénéfices, pas vrai ? - (Franck en soupirant) Peut être oui, mais tu me promets de ne plus intervenir dorénavant dans ce genre de négociations. - (Thomas conciliant) L’idée de délocaliser une partie de l’entreprise qu’a fait accepter Florian nous fera gagner beaucoup plus que le coup de pouce supplémentaire sur les salaires qu’il t’a arraché de façon magistrale. - J’ai été bon sur ce coup-là, pas vrai ? Thomas le prend par la taille. - Tu manies les chiffres mieux qu’une arme de destruction massive c’est certain !! Franck hoche la tête en convenant du fait. - En tous les cas ça va vite faire le tour !! Rendez-vous compte !! Leur patron qui prend leurs défenses et en plus qui leur fait un cours d’économie avancée !! On aura tout vu !! Thomas fier comme un paon : - Ils pourront témoigner que l’entreprise n’est pas comme voulait le faire croire l’autre rigolo, entre les mains d’un incompétent notoire qui vit la grande vie sans se préoccuper de leurs avenirs. - J’aime beaucoup Mickael !! Franck étonné du changement de sujet. - Pourquoi tu nous dis ça ? - Parce que je ne voudrais pas qu’à cause de moi sa carrière reste en plan du fait qu’il soit le nouveau délégué syndical. Franck comprend l’allusion : - Crois-tu qu’il le restera longtemps ? - A toi de l’en convaincre !! - (Franck étonné) Comment ça à moi ? - Tu préférerais peut-être qu’un autre prenne sa place ? Tu ne penses pas que le prochain serait mieux que l’ancien tout de même ? Je suis sûr qu’avec Mickael quand il aura pris à cœur son rôle, tu auras quelqu’un d’intelligent en face de toi qui ne penseras qu’au bien de tous et sûrement pas qu’à sa petite personne. - (Thomas soucieux) Oui sûrement mais est ce que nous pourrons rester amis ? - Et pourquoi non ? Ne mélangeons pas tout non plus !! Tu feras ton travail et lui le sien, ensuite c’est la vie privée de chacun et pour ma part comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je l’aime bien et le fait que je sois son patron n’y changera rien, tu peux me croire sur parole !! Je me mets à rire tout seul sous le regard inquiet de mes deux amis. - (Franck) Qu’est-ce qu’il y a encore ? - Je pensais à Catherine et à ce qu’elle nous a dit Hi ! Hi ! Thomas est aussi à l’ouest que Franck. - Oui et alors ? - Elle a un super beau mec tous les jours à côté d’elle et elle ne s’en est pas encore aperçue Hi ! Hi ! - (Thomas et Franck en même temps) Qui ça ? - Pfff !!! Mickael bien sûr !! 2eme ANNEE fêtes de fin d’année, 2ème partie : (57 / 150) (Aix) (Sixième jour) (Maurice et Martine, la présentation de Ramirez) Un peu plus tard dans l’après-midi. Le couple marche dans la rue main dans la main, c’est à pied qu’ils ont décidé de se rendre au cirque afin d’avoir encore du temps pour réfléchir avant de rencontrer le garçon qu’Erwan leur a dit aimer. Maurice se demande s’il le connaît et se remémore les quelques jeunes hommes qu’il a déjà pu rencontrer depuis qu’il est arrivé. En fait il n’y en a pas tant que ça, du moins parmi les artistes et il ne pense pas qu’Erwan serait tombé amoureux d’un des ouvriers. Pas qu’il ait quelque chose contre leur statut social, non !! Simplement que leurs horaires ne correspondent pas à celui de la petite bande en vacances parmi eux et que de toute évidence le garçon doit être un de ceux qui s’entraînent en journée. Maintenant en y réfléchissant bien, il n’en voit guère qu’un suffisamment proche de Florian et de ses amis et il sourit en se disant que son fils n’a pas choisi le pire comme garçon en revoyant son visage avenant et sa silhouette élancée. Martine tente de prendre sur elle et d’accepter du mieux possible que son enfant soit heureux avec un autre homme alors qu’elle avait fait tant de projets pour lui et ses futurs petits enfants. Martine se sent seule depuis qu’Erwan a commencé à voler de ses propres ailes, bien sûr il vit encore avec eux mais ce n’est plus pareil et elle attendait avec impatience d’avoir encore à pouponner et s’occuper d’un enfant qui aurait besoin de toute l’affection d’une grand-mère. Elle retient avec peine les larmes qui ne demandent qu’à s’échapper de ses yeux, le bonheur de son fils passe avant tout et même le sien et s’il est heureux avec un garçon plutôt qu’avec une fille, elle devra l’accepter alors autant commencer dès maintenant et faire bonne figure en rencontrant ce jeune homme, qu’elle espère de tout cœur pouvoir aimer comme un deuxième fils. ***/*** Dans la roulotte de Ramirez, c’est le branle-bas de combat ; Quand Erwan lui a annoncé la visite de ses parents, le jeune écuyer s’est senti tout bizarre, comme à l’approche d’un examen capital pour sa carrière et qu’il n’aurait pas l’assurance de réussir. Erwan qui l’aide au grand ménage que l’occasion a rendu indispensable aux yeux de son ami alors que pour lui tout était pourtant nickel chrome, ne se sent pas lui non plus au mieux de sa forme. Déjà les réactions de ses parents même si elles n’ont pas été franchement négatives, n’ont pas été non plus à les faire sauter au plafond et il se demande bien où tout ça va mener avec eux. Il les aime tellement qu’il ne conçoit pas d’être rejeté par eux, ce qui si ça se produisait le détruirait de toute évidence aussi certainement que s’il se jetait d’une falaise. Maintenant il s’attelle à récurer la roulotte comme si sa vie en dépendait, mais il est bien conscient que c’est surtout pour éviter de penser et arriver plus vite au moment où ses parents seront devant lui et où il pourra enfin constater si oui ou non la pilule passe. Ramirez voit bien que son copain est aussi tourmenté que lui et ça ne le rassure pas du tout, il regarde autour de lui cherchant quelque chose qui n’irait pas et qu’il aurait encore le temps de rectifier. Ne trouvant plus rien à redire de la tenue de son appartement sur roue, il vient prendre Erwan par le bras et le serre contre lui pour lui donner un long baiser censé le rassurer mais voulant surtout se rassurer lui-même. - Tout est nickel alors détends-toi !! - (Erwan en souriant) C’est bien à toi de me dire ça !! - Tu aurais pu attendre avant de leur parler de nous deux si tu ne te sentais pas prêt ? - Et leur cacher que j’aime quelqu’un comme si j’en avais honte ? - Alors de quoi as-tu peur ? - Ma mère a pleuré tu comprends !! Elle a pleuré et c’est à cause de moi, de ce que je lui ai dit !! - La mienne aussi tu sais et regarde maintenant !! Elle n’a pas changé envers moi, au contraire je dirais même !! Plusieurs fois elle m’a remercié d’avoir cru en elle et d’avoir été honnête pour le lui avoir dit. Ce sera pareil avec la tienne, tu verras !! Et ton père ? Tu m’as dit qu’il n’avait pas vraiment réagi ? - Il n’avait d’yeux que pour ma mère à ce moment-là !! Et puis mon père ce n’est pas pareil, il est tellement habitué à garder tout pour lui que tu ne sais jamais vraiment ce qu’il pense réellement. (Erwan sourit malgré tout) Rends-toi compte, il pourrait annoncer un tremblement de terre en gardant le sourire Hi ! Hi ! - Tu l’aimes beaucoup pas vrai ? - Oh oui !! J’ai toujours voulu être comme lui ! Il a toujours été extraordinaire avec moi, quand il est près de moi je me sens bien et j’aimerais tellement que ça reste pareil nous deux, enfant il me faisait tout le temps rire et malgré qu’on ne le voyait pas aussi souvent qu’on l’aurait voulu, il était toujours présent dans notre cœur et dans nos pensées à ma mère et à moi. - Tu lui as déjà dit tout ça ? - Je ne m’en souviens pas, non !! Ou alors quand j’étais petit peut être. - Et bien tu devrais le lui redire et je ne pense pas qu’avec tout l’amour que je sens dans tes paroles, il puisse t’en vouloir d’aimer quelqu’un à ton tour. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (58 / 150) (Aix) (Sixième jour) (Maurice et Martine, la présentation de Ramirez) (suite) Maurice et sa femme arrivent en vue de l’immense chapiteau, l’après-midi touche à sa fin et le cirque se prépare au repas du soir avant le spectacle. Il demande à un de ses hommes en faction devant l’entrée principale s’il sait où ils pourront trouver Erwan. L’homme lui indique l’avoir vu rentrer dans la roulotte qu’il partage avec un de ses copains et qu’il ne l’a pas vu ressortir depuis. Maurice le remercie et c’est en se dirigeant vers la roulotte qu’il s’entend interpeller par une voix qu’il reconnaîtrait parmi des centaines d’autres. - L’autre couleur de cheveux t’allait bien aussi Hi ! Hi ! Maurice et Martine stoppent et se retournent pour voir arriver vers eux les deux garçons, les regards pleins de malices qui se tiennent par la taille en s’avançant vers eux. - Je préfère celle-là figure toi !! J’ai été assez ridicule comme ça auprès de mes hommes !! Thomas et Florian viennent les embrasser, Martine comprend en les voyant que ce n’est pas si terrible de voir deux garçons qui s’aiment et que c’en est même prenant quand comme ces deux-là, la vision qu’ils en donnent est si parfaite. - Vous allez où comme ça ? - Voir Erwan et son copain, nous avons une petite discussion de prévue avec eux. Florian capte la soudaine impression de tristesse dans le regard de la femme de Maurice, son esprit d’analyse tourne alors à cent à l’heure et il se dit que c’est sans aucun doute le moment ou jamais de leur parler de la petite idée qui lui trotte dans la tête depuis une certaine soirée. - Erwan vous a tout dit alors ? - (Maurice surprit) Ah !! Parce que vous êtes déjà au courant ? - Pour lui et Ramirez ? Ils ne nous ont rien dit mais ça se voit comme un énorme bouton au milieu de la figure ! Ils ne se quittent plus d’une semelle et leurs yeux envoient des cœurs énormes dès qu’ils se regardent Hi ! Hi ! On les croirait tout droit sortis d’un Tex Avery Hi ! Hi ! Tu sais le loup avec la langue qui traîne par terre et les yeux qui lui sortent de la tête quand il est amoureux !! Maurice éclate de rire suivit très vite par sa femme. - À ce point-là Hi ! Hi ! Et bien sûr ce sont toujours les parents les derniers informés. - (Thomas) Vous avez l’air de le prendre plutôt bien on dirait !! - (Maurice redevenant sérieux) A-t-on vraiment le choix ? C’est notre fils et nous l’aimons !! Il nous faut juste dire adieu aux petits enfants et je crois que ce sera ça le plus dur pour moi et surtout pour ma femme. C’est là où j’interviens. - Peut-être pas !! Maurice regarde tout de suite le ventre de Thomas ce qui ne m’échappe pas. - Tu ne vas pas me dire que… - Hi ! Hi ! Bien sûr que non !! C’est pour le coup que nous aurions l’air fin !! Thomas mort de rire se frotte le ventre. - En voilà une idée Hi ! Hi ! Manquerait plus que ça !! Maurice jette un coup d’œil sur son épouse qui se retient de rire en mettant sa main devant sa bouche. - Wouaih !! Bon !! Je ne suis pas à une connerie près en ce moment, si tu nous disais plutôt à quoi tu pensais avec ton « peut-être pas » ? - Je pensais à une merveilleuse petite princesse orpheline à qui je me suis promis de trouver une famille et je la sens bien avec vous deux maintenant que le grand a trouvé le chemin du péché originel. Elle doit avoir cinq ou six ans et même si ce ne sera pas réellement votre vraie petite fille, je pense qu’elle est suffisamment attachante pour que vous oubliiez vite votre ressentiment envers votre fils quand vous la verrez. Maintenant c’est à vous de décider, mais acceptez au moins que je vous la présente. - (Thomas) C’est la petite qui est montée sur « Kinou » ? - C’est elle oui !! - (Thomas en souriant) Elle est adorable vous verrez !! D’ailleurs si vous n’êtes pas d’accord, j’emmènerai mes parents pour qu’ils la voient. J’aurais dû y penser moi aussi, pourquoi tu ne m’as pas parlé de ton idée « Flo » ? - Heu !! Je n’en sais rien en fait !! Sans doute parce que je viens juste d’y repenser en voyant la tristesse dans les yeux de la mère d’Erwan et peut-être aussi parce que je voudrais continuer à tenter la méthode naturelle avec toi Hi ! Hi ! On ne sait jamais !! Des fois que ça marche !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (59 / 150) (Aix) (Sixième jour) (Maurice et Martine, la présentation de Ramirez) (suite) Quand le couple arrive devant la roulotte qui héberge leur fils pendant ses vacances pour le moins particulières, leurs visages est changé du tout au tout. Martine a un grand sourire en pensant à la promesse qu’a faite son mari aux deux garçons de les accompagner tous ensemble à l’orphelinat pour rendre visite à la petite Coralie. Le prénom de l’enfant lui plaît beaucoup et la description qu’en ont faite Thomas et Florian lui donne l’envie irrésistible de la rencontrer le plus tôt possible. L’idée d’avoir une petite fille toute à elle lui plaît décidément de plus en plus et c’est donc dans cette bonne humeur manifeste qu’elle s’apprête à prendre son fils dans ses bras pour bien lui montrer que sa mère l’accepte comme il est et qu’il sera toujours son petit lapin chéri. Maurice ne cesse de regarder sa femme du coin de l’œil, la joie qu’elle éprouve lui va droit au cœur et quand il s’apprête à toquer à la porte pour en avertir les occupants de leur arrivée. Il se dit en souriant à son tour que décidément Florian est un sacré spécimen qui a le « don » parmi tant d’autres de rendre les gens heureux autour de lui. « Toc ! Toc ! Toc ! » Erwan un pincement au cœur. - Ça doit être eux !! Ramirez avec une légère grimace d’appréhension : - Qu’est-ce que tu attends pour aller leur ouvrir ? - Vas-y toi !! - Hé !! Ce sont tes parents !! - Oui mais c’est ta roulotte !! - T’as les miquettes ? - Pas qu’un peu oui !! Et toi ? - Pareil !! « Toc ! Toc ! Toc ! » - (Maurice insiste) Il y a quelqu’un ? Houhou !! Les enfants !! Vous êtes là ? Erwan et Ramirez se regardent sciés en deux. - Les enfants ??? - (Ramirez rassuré) Bon !! Qu’est-ce que tu attends pour aller leur ouvrir cette fois ? Tu vois bien qu’ils ne t’en veulent pas !! Erwan fusille du regard son copain en allant déverrouiller la porte d’entrée et l’ouvrir à ses parents. Le sourire qu’ils arborent lui semble disproportionné par rapport au contexte et il craint de les voir surjouer pour ne pas se disputer avec lui. - Vous avez gagné au loto ou quoi ? Qu’est-ce qui vous prend de sourire comme ça ? Maurice en fixant son fils : - Tu nous laisses dehors ? - Non !! Entrez !! C’est juste que vous faites bizarre là !! - (Martine) C’est rien mon « lapin » !! - (Erwan suppliant) M’man !! S’il te plaît !! - (Martine) Allons mon « doudou » !! Présente-nous plutôt à ton ami !! Erwan regarde son père les mains jointes comme pour une prière : - P’pa !! Dis-lui de ne plus faire ça s’t’eu plaît !! Maurice hausse les épaules en signe d’impuissance et retrouve son sourire. - Ça risque de changer bientôt, quand ta mère aura de nouveau quelqu’un à pouponner. Erwan marque un temps d’arrêt. - Mais vous n’avez donc pas compris ce que je vous ai dit ? Maurice ne se démonte pas. - Bien sûr qu’on a compris !! Je ne parlais pas de toi !! En fait ce qui dérangeait le plus ta mère, ce n’est pas que tu aimes un garçon. C’était juste l’idée de ne pas avoir de petits enfants et d’ailleurs je dois t’avouer que c’était un peu pareil pour moi. - (Erwan curieux) Et alors ? - Eh bien nous venons de croiser Florian à l’instant et nous avons un peu discuté avec lui et Thomas. Il a bien vu ce qui clochait chez nous et il a trouvé « la » solution presque immédiatement. Puisque nous ne risquions pas d’être grands-parents un jour et qu’il cherchait justement une famille d’accueil pour une petite fille qui l’avait beaucoup touché émotionnellement lors du fameux spectacle le soir de notre arrivée. Ramirez qui bien sûr écoute depuis le début, trop content de se faire oublier. - Ce ne serait pas la petite qui est montée sur « Kinou » après le sketch de « Flo » ? - (Martine en souriant) En effet c’est elle, elle se prénomme Coralie. Ramirez en souriant à son tour. - J’ai bien vu que Florian avait tout de suite flashé dessus ce soir-là, elle est toute fluette et mignonne avec des longs cheveux blond doré. Vous voulez la voir ? - (Maurice) Nous irons la voir à l’orphelinat avec Florian oui !! - (Ramirez en souriant) Non !! Je voulais dire tout de suite !! - (Martine surprise) Là !! Maintenant ? Comment est-ce possible !! Ramirez est légèrement moqueur. - La technique et ses progrès madame !! Dorian m’a fait une copie du film qu’il a pris ce soir-là et je peux vous le passer si vous voulez ? À la fin on voit très bien la petite Coralie qui fait son tour avec Joachim, en plus « Do » a fait un gros plan dessus il me semble. Maurice se souvenant du rire de Patrice quand il lui a téléphoné ce soir-là. - Eh bien mon garçon !! Qu’est-ce que tu attends pour nous montrer ça !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (60 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) Hassan est à l’hôpital pour rendre visite à son fils qui devrait normalement avoir l’autorisation de sortie pour le lendemain sous certaines conditions qu’il reste à mettre au point avec le chef du service et bien sûr Youssef qui sera le garant qu’elles seront respectées. Ce qui est une certitude pour le moment, c’est qu’il devra demeurer dans sa résidence à Aix encore au moins une semaine, voire deux, avant qu’il ne soit envisageable de lui faire prendre l’avion pour rentrer chez lui. Le but de sa visite en France étant reporté à quand il sera complètement guéri, Hassan sourit en se disant qu’Amid cette fois-ci y retournera avec plaisir et non pas avec la grimace qu’Hassan se rappelle bien quand il lui a payé ce voyage la semaine précédant l’accident. Un signe de tête au gendarme surveillant le couloir et Hassan entre dans la chambre de son fils et le trouve assis sur un des fauteuils, le visage dirigé vers la fenêtre à somnoler tranquillement. Amid sursaute en entendant des pas derrière lui, il se retourne et sourit à son père quand il le reconnaît. - Omar vient juste de me quitter p’pa !! Il avait l’air d’être très content, seulement il n’a pas voulu me dire pourquoi !! - (Hassan amusé) Ah oui !! Tiens donc !! Il profite surtout de n’avoir rien à faire d’autre qu’à venir te voir je pense !! - (Amid taquin) Alors pourquoi tu ne le fais pas retourner au pays, il y aura du travail pour lui là-bas, non ? - Heu !!! Tu as sans doute raison, il va falloir que j’y pense. Mais tu vois j’ai toujours peur d’avoir besoin de lui et ça m’embête un peu de le savoir loin. Amid retient difficilement le sourire que les paroles de son père lui amènent. - C’est sûr !! Et puis je suis content qu’il soit là, je l’aime beaucoup tu sais ? - Il fait un peu partie de la famille depuis le temps, mais assez parlé de mon secrétaire !! Demain tu devrais sortir d’ici et venir à la résidence le temps que tu te rétablisses assez pour rentrer au pays !! Il va falloir que je fasse venir quelqu’un pour s’occuper de toi, je vais en parler à Youssef pour qu’il s’en occupe. Hassan rigole intérieurement devant la petite mine soudaine de son fils. - À moins que tu aies une autre idée ? - On pourrait peut-être demander à Christophe l’infirmier qui s’occupe de moi depuis que je suis sorti du coma, s’il ne veut pas faire quelques heures en plus pour continuer à me donner les soins le temps que je suis à Aix ? Tu sais p’pa !! Il connaît bien son travail et je suis en confiance avec lui. - Tu n’auras qu’à le lui demander alors !! Mais tu sais ça reporte juste le problème, à notre retour il faudra bien que nous te trouvions quelqu’un. D’ailleurs je pense qu’avec toutes mes femmes, il va falloir que je pense à embaucher une infirmière permanente et que ça va être l’occasion pour le faire. - Pourquoi pas un infirmier ? - Allons mon fils !! Nous ne sommes plus au temps des eunuques qui s’occupaient du harem, mais pas non plus à devenir idiot à mettre un homme à s’occuper de toutes mes femmes. - Mais je ne veux pas d’une infirmière moi !! Je veux Christophe !! - (Hassan surpris) Pas de caprices mon fils !! Déjà rien ne dit qu’il aurait envie de quitter son pays et ensuite je ne vois pas l’utilité d’avoir un infirmier à temps plein rien que pour toi !! - Il pourrait devenir également mon secrétaire plus tard !! Suffira de lui donner une formation, il n’est pas bête tu sais ? - Si tu me disais plutôt tes vraies raisons ? Amid regarde son père dans les yeux. - Qu’est-ce que tu veux dire par là ? - Juste ce que je t’ai demandé fiston, tu ne nous as pas habitué jusqu’à présent à exiger quoi que ce soit et ça me surprend c’est tout !! Alors je cherche à comprendre ce qui te pousse vers ce garçon plutôt qu’un ou une autre voilà tout !! - Parce que nous sommes devenus amis !! Voilà pourquoi et tu sais très bien que je n’en ai pas chez nous. Ça a été pareil pour toi et « tonton » Omar pas vrai ? - (Hassan sourit) Parle lui s’en déjà et s’il est d’accord, nous discuterons des modalités. Juste une recommandation mon garçon, tu sais comment les amitiés trop fortes sont perçues dans notre culture ? Amid se sent rougir jusqu’aux oreilles. - Bien sûr papa mais je ne vois pas pourquoi tu me parles de ça ? - C’est juste un rappel mon fils, ne prends surtout pas mal mes paroles qui ne sont que le constat d’une longue expérience. - Tu crois que « Chri » se plaira chez nous ? Hassan retient un sourire en entendant le petit nom de l’infirmier. - Comment veux-tu que je le sache ? Demande-le-lui ! La plus grosse difficulté pour lui je pense sera notre langue qu’il lui faudra apprendre, pour le reste je n’en ai aucune idée. - Et s’il me répondait que non ? Je pourrais rester en France ? Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (61 / 150) (Aix) (Taha) (Sixième jour) (Deuxième explication) Florian et Thomas après cette rencontre avec Maurice et sa femme prennent le chemin de la caravane de leurs amis policiers. Dorian sourit en ouvrant la porte et en les trouvant tous les deux venant leur rendre visite, ça fait un moment qu’il n’avait plus eu de leurs nouvelles et justement ils parlaient d’eux ou du moins de Florian depuis quelques minutes. - Voilà le couple du siècle qui vient nous rendre visite les gars !!! Patrice arrive devant l’entrée à son tour. - Vous tombez bien en plus !! Nous avons des nouvelles qui devraient vous intéresser, entrez vite !! Ça caille dehors !! Thomas entre le premier et inspecte avec curiosité les lieux, cette caravane est toute neuve et moderne mais il trouve qu’elle n’a pas le charme des roulottes dans lesquelles ils sont installés. Florian n’a pas l’air de s’y intéresser plus que ça par contre, mais plutôt sur les personnes attablées dans le coin salon. Il y a Catherine et Gérôme bien sûr, mais aussi Taha qui pour une fois n’est pas emmitouflé sous plusieurs couches de vêtements et laisse apparaître son corps fin et élancé sous une simple chemise épaisse façon trappeur canadien. Ce garçon l’intrigue toujours autant avec son histoire de dieux qui l’auraient missionné à le faire venir auprès d’eux pour soi-disant lui révéler les vérités sur sa condition et ses facultés exceptionnelles tant mentales que physiques. Florian sourit au jeune Massaï qui lui a de toute évidence, il en est conscient, sauvé la vie et s’approche de lui pour le prendre dans ses bras afin de lui marquer encore plus sa reconnaissance. - Je ne te vois pas souvent dis donc ? Taha est surpris de cet élan fraternel. - Heu !!! C’est sans doute parce que j’ai peur de te déranger, tu crois toujours que j’ai un démon dans ma tête ? Patrice fait le signe d’un doigt posé sur sa tempe et qu’il tourne de gauche à droite. - Il veut dire que tu penses qu’il est fou !! Thomas vient s’asseoir près d’eux. - C’est juste que ta façon de parler est décalée par rapport à la nôtre et qu’il nous est difficile de comprendre le sens de certaines de tes paroles, mais nous ne pensons pas que tu sois fou tu sais !! Juste un peu… bizarre en fait !! Taha sourit au jeune blanc aux cheveux d’or. - C’est que je ne connais pas forcément tous les mots de votre langue !! Je m’adresse alors à lui en langue Massaï : - Explique-moi tout dans la tienne si tu préfères !! Taha est visiblement décontenancé de l’entendre parler le langage de son peuple. - Tu connais le dialecte de ma tribu ? Je suis amusé de voir ses yeux exorbités. - Faut croire que oui Hi ! Hi ! Si tu me parlais de tout ça maintenant, j’aimerais vraiment y voir plus clair tu sais et je ne pense pas que tu as fait tout ce voyage sur le coup de ton imagination. Les cinq autres personnes autour de la table se regardent mi étonnés, mi-amusés d’entendre les deux garçons qui discutent un long moment dans cette langue étrange comme venue d’un autre âge. Ce n’est que bien plus tard que Taha et Florian reprennent le Français et que Florian se tourne vers Patrice pour vérifier quelques points qui lui paraissent encore incompréhensibles. - Dis-moi « Pat » ? C’est quoi cette histoire de communication mentale avec son jeune frère ? - (Patrice) C’est la pure vérité je t’assure !! J’ai pu ainsi communiquer avec le brave ecclésiastique qui t’a recueilli quand tu n’étais qu’un bébé et c’est lui qui m’a demandé des consignes et prévenu qu’il y avait un homme envoyé par Hassan qui cherchait des renseignements sur vous deux. Patrice voit bien qu’il reste du scepticisme dans les yeux de Florian à ses dernières paroles, aussi il rajoute. - Le père Antoine sera là demain et tu pourras te rendre compte par toi-même que tout ça est la pure vérité. Il vient pour te rapporter les paroles de cet homme étrange que Taha nomme un dieu et repartira ensuite en le ramenant avec lui et en espérant que tu veuilles toi aussi le suivre là-bas pour avoir les révélations qui t’y attendent. Je sens mon estomac se serrer à cette idée, pourtant je me rends compte qu’il faudra bien un jour en passer par là, même si je n’ai pas l’intention de les écouter et de le suivre maintenant. - (Soupir) J’avais prévu d’y aller quand Thomas devra s’y rendre avec Franck de toute façon !! Ça pourra bien attendre jusque-là, non ? Thomas voit bien la question qui va suivre en captant le regard de Patrice sur lui. - C’est prévu pour Pâques je crois !! Il faudra le redemander à Franck pour avoir la date exacte. - (Taha) C’est quand « Pâques » ? - (Gérôme) Dans quatre mois environ Voyant l’incompréhension du jeune homme. - Quatre lunes si tu préfères !! - (Taha visiblement inquiet) Quatre lunes !!! C’est beaucoup trop long !! Le dieu de la clairière n’est déjà plus et ses dernières paroles étaient pressantes !! - (Patrice en hochant la tête) C’est aussi ce que j’ai ressenti venant du vieux père !! Du moins dans les paroles que Taha m’a retransmises de la conversation de ce matin et d’hier quand Taha est venu me voir en urgence. - Plus vous allez m’en parler et moins j’aurai envie d’y aller, alors n’insistez pas trop avec ça !! Déjà que rien qu’à l’idée de me rendre là-bas, j’ai l’estomac qui se retourne dans mon ventre !! - (Dorian gentiment) Mais enfin pourquoi ? Tu étais trop jeune pour te souvenir de la seule fois où tu y es allé ? Je tremble soudainement de froid. - C’est dans mon corps, je n’ai pas d’explications logiques. Juste que je sens que si je vais là-bas, je ne reviendrai plus ou qu’il arrivera quelque chose de terrible. Thomas lui prend la main. - Il n’y a pas de raison pourtant, ce que tu es viens de toute évidence de cette clairière et ça n’a été que bénéfique pour toi et ceux qui t’entourent, de quoi as-tu si peur « Flo » ? Mon esprit s’éclaire alors : - De tout perdre avec les conséquences que ça aurait sur tous ceux qui profitent actuellement des bienfaits de mon « Don » tu comprends ? Mes grands-parents en premier lieu !! Tu connais leur âge Thomas et tu te souviens de ce que nous avons appris sur leur état physique de l’époque ? Thomas comprend alors ce qui paralyse de peur son ami depuis si longtemps. - Tu as peur de les perdre c’est ça ? Tous voient alors les larmes du jeune homme perlées de ses yeux et coulées sur ses joues, une voix émue à l’extrême sort alors de sa gorge pour prononcer ses quelques mots. - C’est ma seule vraie famille et je ne veux pas qu’ils leur arrivent quelque chose, je les aime trop Thomas tu comprends ? Trop pour prendre ce risque même s’il est infime… 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (62 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) « Quelques heures plus tard » La grande salle semble presque minuscule à la vue du monde à l’intérieur, ce sont presque neuf cents personnes qui ont répondu présent cette année à l’invitation des comités d’entreprise des différentes agences disséminées de par le monde à venir y assister. En premier lieu pour le plaisir de se retrouver mais aussi par la curiosité liée à cette annonce depuis quelques mois d’un futur successeur à la présidence de la société. Successeur qui par le bouche-à-oreille serait non seulement le petit ami de l’héritier de l’entreprise mais aussi d’une beauté suffisamment mise en exergue quand on parle de lui que tous veulent le découvrir de visu. Les enfants sont heureux et jouent dans l’espace réservé pour eux, gardés par quelques élus ou élues qui se sont porté (e) s volontaires encore cette année. Les ados profitent de la liberté que leurs parents leur donnent pour rire et s’amuser en flirtant pour les plus âgés sous les regards bienveillants mais attentifs des mères et pères ayant une ou plusieurs filles en âge d’avoir rejoint le groupe qu’ils forment. Un immense sapin décoré trône près de l’estrade où leur sera donné comme chaque année un spectacle digne de ce nom, terminé par la venue tant attendue pour les plus jeunes du père Noël qui comme à son habitude, les appellera un par un pour leur offrir le magnifique cadeau qui fera briller leurs yeux d’enfants. Les traiteurs terminent de préparer les tables, celles-ci sont séparées en trois groupes pour que les adultes, les ados et les plus jeunes puissent rester entre eux afin de passer de bons moments ensemble. Comme c’est la tradition depuis que l’entreprise existe et que son patron d’alors, le défunt et regretté Pierre De Bierne inaugurait la première fête réunissant tous ses collaborateurs et leurs familles qui depuis sont chaque année plus nombreux au point de remplir maintenant cette salle pourtant immense. Le repas sera composé d’un buffet d’entrée où chacun ira se servir, suivit du plat chaud qui leur sera apporté à table et terminé par les merveilleux desserts qui font à l’avance briller les yeux de tous, enfants comme adultes devant l’appétissant choix qui leur sera présenté. Pour les boissons, elles dépendront bien sûr des tables et de l’âge de leurs occupants, allant des jus de fruits au champagne qui coulera à flots et dont certains en ressentiront encore les effets au réveil le lendemain. Pour le moment c’est un brouhaha de voix qui remplit la salle, les derniers événements de l’après-midi n’ayant pas fini de faire le tour des employés qui écoutent avec un immense sourire aux lèvres les histoires qu’ont à raconter ceux qui avaient la chance d’être là et d’avoir pu tout voir et surtout tout entendre. La venue non programmée de l’héritier de l’entreprise qui porte son nom, restera un moment d’anthologie dans les annales de la société et de ceux qui y ont assisté. Tous écoutent et répètent à qui veut l’entendre comment plusieurs mois auparavant, il est intervenu sans se faire connaître pour décrocher avec une aisance manifeste le contrat de l’année avec un magnat de l’empire du milieu. D’autres racontent comment ils l’ont connu quand il venait parfois attendre Thomas Louvain devant les grilles de l’agence Parisienne, sans jamais laisser penser qui il était réellement et avec le visage toujours souriant accompagnant la petite phrase gentille et parfois amusante, en réponse aux bonsoirs qui lui étaient donnés en le croisant à la sortie du bureau. Le matin même quand toujours sans que personne n’imagine un seul instant son identité, il les a estomaqués devant ses connaissances linguistiques et son intelligence pointue. Sa façon d’amener le sourire et de se faire des amis tels que le Prince Hassan ou encore le multimilliardaire chinois Ming Tsu et son fils. La gentillesse qu’il a eue en conversant avec tout un chacun et la spontanéité avec laquelle il a accepté de faire jouer de ses relations pour aider un commercial à obtenir enfin ce rendez-vous depuis si longtemps attendu et dont il commençait à désespérer d’obtenir un jour. L’amitié dont il s’est très vite pris avec Catherine et Mickael ainsi que la complicité de Thomas dans les demandes qu’ont eues certaines personnes quant à son éventuelle embauche dans la compagnie et la façon dont il a su esquiver cette demande toujours avec son éternel sourire amenant l’envie irrésistible de rire à ses moindres paroles. Les élus ne sont pas les moins bavards et répètent en boucles à qui veut l’entendre comment il est arrivé en entraînant Mickael avec lui, l’ahurissement qu’ils ont tous éprouvé en lisant qui il était sur le badge fièrement accroché à son revers de veste et quand ces premiers mots qu’il a prononcés les ont fait trembler devant la sécheresse du ton et la menace induite dans ses paroles. Menaces dont nuls ne doutent qu’il les aurait mises à exécutions, comprenant à quel point il avait été peiné de l’attitude et du manque de respect du délégué syndical, individu qu’il a viré en quelques mots formulés avec une froideur telle que même ce personnage pourtant imbu de sa personne en est resté un long moment sans réaction. La fierté de ceux qui ont expulsé ledit délégué et qui lui ont fait comprendre qu’il serait dangereux pour lui de réapparaître dans un des établissements de l’entreprise. Le reste de la réunion amène beaucoup plus de sourires sur les lèvres car l’annonce de l’augmentation générale en satisfait plus d’un, même si la façon dont elle a été obtenue en trouble beaucoup. C’est donc toutes ces nouvelles qui créent ce tumulte de sons dans la salle et qui devient vite assourdissant car chacun élevant la voix pour mieux se faire entendre, jusqu’au moment où la porte d’entrée s’ouvre de nouveau et qu’une exclamation surprise et joyeuse de ceux qui en sont proches, fait taire tout bruit et crée un silence impressionnant. - C’est lui !!! Il est venu !!! Florian est venu !!! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (63 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) Un mouvement de foule libère un passage suffisant pour laisser s’avancer les derniers arrivants. En tête se tient Franck accompagné d’un magnifique garçon aux cheveux blonds et au sourire déconcertant de pureté ainsi que d’une beauté sans égale. Derrière les deux hommes il y a deux vieillards souriant, Monsieur et Madame Michel et Maryse De Bierne que tous connaissent et respectent. Ceux-ci sont venus aux bras d’un jeune homme qui de toute évidence est à la fois fier et ému de se trouver entre eux deux et qui a amené cette exclamation qui a fait faire le silence dans toute la salle. En troisième position derrière les actuels et futurs dirigeants de l’entreprise, ils peuvent apercevoir avec curiosité un petit homme un peu rondouillard accompagné d’un jeune homme également d’une grande beauté et qui manifestement au vu de leurs yeux en amandes et de leurs teints cuivrés sont d’origine asiatique. Toutefois, les yeux de l’assemblée restent pour la plupart fixés sur le jeune rouquin en jeans baskets et sweat-shirt « ACDC » d’un effet pour le moins surprenant au milieu des costumes cravates des cinq autres hommes et de la robe fuchsia très élégante de sa grand-mère. Franck s’arrête en retenant Thomas et regarde la salle devenue subitement silencieuse, il se tourne à son tour pour suivre le regard que tous portent derrière son dos et sourit en voyant Florian, aux bras de ses grands-parents, les yeux ronds, émerveillé par tout ce monde qui se presse maintenant pour mieux l’apercevoir. Franck connaît l’immense sensibilité du jeune homme et s’inquiète subitement pour lui. Ne voyant rien sur le visage de Florian à part l’étonnement, c’est rassuré qu’il reprend sa marche vers l’estrade où une table a été dressée spécialement pour eux. Yuan prend la main de son père et la sert dans la sienne montrant au brave homme combien son fils est impressionné devant une telle foule d’inconnus, Ming y répond par une pression rassurante dans celle de son fils et l’invite à reprendre son avance afin de suivre ses amis qui montent les quelques marches pour s’arrêter de nouveau en attendant de prendre place à table. Là, une chose se passe qui laisse Franck quelque peu désorienté ; Florian mène ses grands-parents aux places d’honneur de la table et invite Ming et Franck à s’installer de part et d’autre de Michel et de Maryse, il se place ensuite face aux invités et d’une voix forte appelle trois personnes à les y rejoindre. Ceux-ci, surpris d’entendre leurs noms, s’avancent avec une certaine raideur due à la timidité en se demandant ce qu’on peut bien leur vouloir pour les mettre ainsi en avant devant tout le monde. Florian les accueille avec son sourire habituel et les place à la table en leur souhaitant la bienvenue et en les remerciant de tant d’années passées dans l’entreprise et aussi d’avoir été les précurseurs avec son père à la création de cette société alors qu’à l’époque ils n’étaient qu’une poignée à trimer dur pour les résultats qu’ils en ont maintenant sous les yeux. Il les félicite ensuite des quarante-trois ans de bons et loyaux services, que ce soit à la DBIFC ou avec leurs précédents employeurs avant la création de l’entreprise, en leur souhaitant de passer une bonne soirée pour la dernière en tant qu’actifs et profiter d’une prochaine retraite bien méritée. Un tonnerre d’applaudissements vient alors résonner dans la salle au point d’en faire trembler les vitres des fenêtres. Florian fait alors signe à Thomas et Yuan de redescendre avec lui de l’estrade et c’est tout naturellement qu’il se dirige avec eux vers Mickael et Catherine qu’il avait déjà repéré l’un près de l’autre en entrant dans l’immense salle. - Venez avec nous vous deux !! On va se prendre une table avant d’être séparés. Ils se dirigent alors tous les cinq vers une des tables anonymes et s’installent tranquillement bientôt suivi par tous qui comprennent avec une forte émotion, qu’ils vont rester là au milieu d’eux tous pour passer la soirée ensemble. Thomas embrasse Florian sur le coin des lèvres devant ses amis souriants. - Tu te rends compte de ce que ton geste signifie pour tous ses gens ? - Quel geste ? - (Yuan amusé) Je ne pense pas que ce soit calculé tu sais « Thom » !! Je suis même certain qu’il a fait ça juste pour le plaisir de passer la soirée avec Mickael et Catherine, pas vrai « Flo » ? Je fais un clin d’œil à mes deux nouveaux amis qui me regardent encore médusés de mon geste. - Y a de ça c’est vrai Hi ! Hi ! En plus regarde !! Les jeunes viennent autour de nous et je te prédis qu’on va bien s’amuser ce soir Hi ! Hi ! Je me lève en repensant soudainement à un truc : - Je reviens !! Gardez-moi la place, je n’en ai pas pour longtemps. - (Thomas curieux) Où vas-tu comme ça ? - J’ai oublié quelqu’un dans la voiture et je ne veux pas qu’ils y passent toute la nuit à nous attendre dehors alors qu’ils devraient bien s’amuser avec nous tous ici Hi ! Hi ! Thomas et Yuan se regardent, leurs yeux marquant leur étonnement. - (Thomas) Dis !! Il ne va pas faire ça ??? - (Yuan amusé) On le dirait bien pourtant !! - Non !!! Pas tous les trois quand même ?? Yuan hausse les épaules : - Hé !! C’est du Florian tout craché ça, pas vrai ? Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (64 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) Franck ne s’attendait pas à ça du tout, c’est le moins qu’on puisse dire et quand il a compris que Florian venait de mettre en quelques minutes des années de traditions en l’air, remplacer par ce qui apparemment en sera de nouvelles. Il se serait presque mis des baffes de ne pas y avoir pensé lui-même, comprenant subitement combien étaient parfois guindées ces soirées pourtant dédiées à l’amusement et au plaisir de se retrouver tous ensemble. En plus les trois employés étant de sa génération, il est heureux de les avoir près de lui pour passer cette fête qui s’annonce peu orthodoxe étant donné la vision qu’il a de ce qu’il se passe dans la grande salle et de la réorganisation des tables suite à la réaction imprévue de Florian de se mélanger avec le personnel en s’installant à la première venue avec ses nouveaux amis. En effet, pendant qu’il est sorti, un étrange phénomène se passe. Les employés les plus jeunes ainsi que les enfants les plus âgés commencent à réorganiser un coin de la salle en rapprochant des tables de façon à se retrouver tous ensemble, Thomas et Mickael n’étant pas les derniers à mettre la main à la pâte en intégrant la leur avec les autres. Les plus anciens les regardent faire ce qui pour eux ressemble à un crime de lèse-majesté, car depuis toujours le même plan de tables était de rigueur et jamais ils n’auraient pensé faire ce que leurs cadets de toute évidence ne se gênent plus outre mesure à réaliser. Sans doute est-ce dû aussi au fait que leur jeune patron a le premier rompu cette tradition et qu’ils se sont sentis le droit d’en faire autant et de pouvoir enfin profiter de cette fête comme ils en ont envie depuis déjà quelques années mais qu’ils n’ont jusque-là jamais osé de crainte de se faire rappeler à l’ordre. Franck comprend alors que plus rien ne sera désormais comme avant et que son temps touche bientôt à sa fin pour laisser place à cette nouvelle génération qui n’aura de toute évidence plus l’envie de se laisser embrigader par les coutumes et mettra dorénavant sa touche participative dans le déroulement des festivités futures. Quand la porte d’entrée s’ouvre à nouveau, un mouvement de foule et quelques cris apeurés annoncent le retour de Florian accompagné cette fois-ci de ses deux siamois et de sa jeune panthère noire qui on s’en doute bien est le principal responsable du raffut qui enfle crescendo devant l’entrée. Les plus jeunes en comprenant ce qui arrive vers eux commencent à se demander s’ils ont eu une si bonne idée que ça de vouloir se rapprocher du jeune rouquin et certains commencent même à chercher des yeux une place de libre parmi les autres tables, tellement l’idée d’un tel fauve près d’eux les met mal à l’aise pour ne pas dire qu’elle leur donne une trouille bleue. Florian ressent le stress de la salle, il est tellement habitué maintenant à voir « Kinou » circuler librement, qu’il n’avait plus du tout pensé que le fait de l’avoir voulu près de lui aurait pu causer autant de frayeurs. Maintenant il sait bien que ça ne durera pas et qu’une fois les premiers instants passés, ils comprendront que « Kinou » est inoffensif et n’en feront plus une affaire d’État. C’est pourquoi il continue son avance en montrant du doigt l’énorme sapin décoré. - Allez-vous installer là-bas vous trois !! Le temps que les gens s’habituent et vous pourrez venir me rejoindre ensuite quand ils n’auront plus peur, allez oust !! Les paroles dites suffisamment fort pour être entendues par le plus grand nombre et l’obéissance spontanée des trois félins qui filent tout droit au pied du sapin pour s’y allonger la tête sur leurs pattes de devant, laisse l’assemblée dans un état d’ahurissement absolu qui amuse Florian. Contre toute attente, ce sont les plus jeunes qui réagissent les premiers et qui seraient prêts à se rapprocher des animaux si leurs parents ne veillaient au grain et ne les retenaient fermement près d’eux visiblement, effrayés d’autant de témérité. Thomas prend Mickael par le bras et lui demande discrètement : - Ce n’est pas ta sœur qui a un enfant en bas âge ? - (Mickael surpris) Oui pourquoi ? - Où sont-ils ? Mickael montre une table du doigt où plusieurs couples sont installés avec près d’eux des enfants assis sur des chaises adaptées pour leurs âges. - Là-bas !! - Viens avec moi s’il te plaît, je suis sûr que ton neveu ou ta nièce serait ravi de caresser une grosse peluche vivante. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (65 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) Michel assis entre Franck et Ming, regarde avec intérêt les mouvements de foule dans la salle, il a été d’abord surpris que Florian amène avec lui sa panthère en se disant qu’il aurait pu éviter d’effrayer tout le monde et la laisser tranquillement avec Joachim au cirque. Maintenant avec les minutes qui passent, il capte de plus en plus de regards curieux qui ne lâchent plus l’animal tranquillement allongé entre « Tic » et « Tac » et comprend qu’il va vite être l’attraction des plus petits dès qu’ils vont comprendre que « Kinou » n’est qu’un gros chat qui cache derrière son aspect effrayant un caractère joueur dont ils vont rapidement être accros. Michel voit Thomas avec un autre jeune de son âge se lever et se diriger rapidement vers le coin réservé aux couples avec enfants n’étant pas encore en âge de marcher et discuter avec l’un d’entre eux. Il le voit prendre dans ses bras un bambin qui ne doit pas avoir deux ans et sous l’œil visiblement pas rassuré de ses parents, se diriger vers les félins qui le regardent approcher comme s’ils comprenaient ses intentions. Thomas une fois devant « Kinou », se penche et le montre à l’enfant qui tend la main vers l’animal en babillant de joie. Il s’approche doucement pour ne pas effrayer l’enfant qui de toute évidence est loin d’en être à ce stade et se tend en avant pour attraper la fourrure d’un noir soyeux entre ses petits doigts boudinés. Michel voit les parents mettre la main chacun devant leur bouche alors qu’un rire retentit dans la salle jusqu’alors baignée dans le silence le plus profond. Thomas dépose l’enfant doucement et recule de quelques pas en surveillant qu’il ne se fasse pas mal tout seul par un faux mouvement de sa part. Le petit bout de chou rit à nouveau en enlaçant le cou de « Kinou » et en frottant son visage dans sa fourrure qu’il trouve de toute évidence à son goût. Mickael est resté près de sa sœur et de son beau-frère, il assiste avec eux aux rires de son petit-neveu qui se roule maintenant contre l’animal faisant plusieurs fois sa taille et qui ne bouge pas d’un cil de peur certainement de le faire tomber. Il voit l’autre petit garçon resté lui près de ses parents tendre les bras en gesticulant dans son siège et comprend que lui aussi voudrait aller voir la grosse peluche et jouer avec. Il sourit à l’enfant et se tourne vers ses parents. - Lui aussi voudrait y aller on dirait !! Vous voulez bien que je le prenne pour lui montrer le gros chat ? - (La mère de l’enfant) Il n’a pas l’air dangereux !! - (Mickael en souriant) Croyez-vous qu’il serait là si c’était le cas ? - (La mère) Non bien sûr ! Mais… - Peut-être voudriez-vous l’amener vous-même ? La sœur de Mickael s’exclame alors : - Regardez Guillaume !! Il vient de se mettre debout !! Regarde le chéri !! C’est la première fois qu’il le fait !! Thomas voit lui aussi le petit garçon se dresser sur ses jambes encore flageolantes en se tenant fermement à la fourrure de « Kinou » et faire quelques pas pour s’affaler sur son dos en gazouillant de joie ; il s’approche alors et le prend doucement sous les aisselles pour l’asseoir sur la panthère et doucement la fait se redresser et avancer vers ses parents en faisant bien attention à ce que l’enfant ne bascule pas en arrière. Un petit garçon de trois ou quatre ans s’échappe alors des mains de son père et court les rejoindre bientôt suivit par un deuxième puis d’un seul coup c’est une ruée d’enfants qui entourent « Kinou » et le caressent à la plus grande joie de l’animal qui ronronne doucement en mettant quelques coups de langue de temps à autre qui éclatent de rires ceux qui se retrouvent débarbouiller par cette langue fraîche et râpeuse. Thomas récupère alors le bambin qui chougne quand il se sent séparer de l’animal et le ramène à ses parents avec un grand sourire aux lèvres. - Va falloir lui en payer une pareille maintenant Hi ! Hi ! Le rire des enfants est bientôt supplanté par les discussions des adultes qui maintenant complètement rassurés, reprennent petit à petit du volume dans la pièce qui bientôt retrouve son ambiance festive. Thomas fait signe à Mickael de revenir avec lui à table et rejoindre leurs autres amis, la musique démarre en sourdine annonçant le début réel de la soirée et Franck se met debout en levant son verre. - Mesdames !! Messieurs !! Maintenant que vous avez fait connaissance avec notre mascotte de la soirée, je tiens à vous remercier de votre présence chaque année plus nombreuse. Le buffet d’entrées est servi et n’attend que vous, quelques surprises pour les petits comme pour les grands pimenteront cette soirée exceptionnelle qui sera marquée dans nos mémoires par la présence pour la toute première fois parmi nous et qui je l’espère ne sera pas la dernière, de Florian De Bierne, fils de mon regretté ami Pierre De Bierne et qui est maintenant depuis ses dix-huit ans votre nouveau président-directeur général. Un tollé d’applaudissements résonne dans la salle, Franck fait un geste de la main pour montrer qu’il n’en a pas fini et poursuit une fois le calme revenu. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (66 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) Franck sourit satisfait de cet accueil. - Je constate avec plaisir que vous semblez tous apprécier déjà votre nouveau patron et je lui souhaite comme à vous tous santé bonheur et prospérité. Nous avons l’immense plaisir d’accueillir également monsieur Ming Tsu et son fils Yuan de la « Tsu Chinese Corporation » avec qui nous avons signé un de nos plus gros contrats de l’année. Nouveaux applaudissements et nouveau signe de Franck pour amener le silence. - Encore un instant s’il vous plaît !!! À la réunion du comité que je ne commenterais pas car je suis certain que vous en connaissez déjà tout ce qu’il s’y est dit. La fonction de Thomas Louvain a été avalisée officiellement par notre président Florian De Bierne qui ne souhaite pas pour des raisons personnelles prendre la direction de l’entreprise et lui en laissera l’entière responsabilité dès la fin de sa formation. Les applaudissements raisonnent encore quand Franck se rassoit. Le repas débute donc et se poursuit tranquillement, interrompu de temps à autre par des exclamations plus fortes venant très souvent des alentours d’une table en particulier. Cette table où convergent les regards et comme de bien entendu celle où un rouquin déchaîné fait le pitre au grand dam des autres tablées qui envient ceux qui ont eu la chance de la partager avec lui et pour qui de toute évidence en voyant leurs visages couverts de larmes, le repas est le dernier de leurs soucis. C’est vers vingt-trois heures, quand arrivent les desserts, que l’ambiance commence à monter de plusieurs crans. Déjà par la gourmandise de tous devant cet étalage de friandises plus alléchantes les unes que les autres et ensuite par l’activité sur l’estrade annonçant un changement dans les habitudes. La table directoriale est très rapidement redescendue rejoindre les autres, un rideau clôt alors la scène et des bruits venant de derrière celui-ci piquent la curiosité de beaucoup de convives qui se demandent ce qu’il peut bien s’y tramer. Une jeune fille est alors appelée par Franck qui dès qu’elle est près de lui, lui fait signe de passer derrière le rideau en lui disant quelques mots à l’oreille. La petite visiblement intimidée sourit et hoche la tête en suivant ces instructions et ressort quelques minutes plus tard avec une guitare sèche presque aussi grande qu’elle et qu’elle amène jusque devant Florian. Celui-ci surpris la regarde sans comprendre. - C’est pour moi ? - (D’une petite voix timide) Oui ! Je la lui prends des mains. - Je suis censé en faire quoi ma puce ? La fillette avec un grand sourire : - Tu dois aller sur la scène pour en jouer, le monsieur a dit que comme c’était la fête de Noël, tu pourrais jouer un morceau pour nous. Thomas qui depuis le début regarde Michel et Maryse sourirent. - Tu es tombé dans un piège organisé on dirait bien mon gars !! - Je ne l’ai pas vu venir celle-là Hi ! Hi ! Derrière le rideau plusieurs yeux suivent de près tout ce qu’il se passe dans la salle. - Il se lève !! C’est bon !! Amenez-lui un tabouret et un micro !! Aussitôt dit aussitôt fait et quand Florian arrive sur la scène, tout est déjà prêt pour lui, il se tourne vers la salle silencieuse dont tous les regards sont braqués sur lui et s’assoit en posant la guitare sur ses genoux, il prend ensuite le micro d’une main et demande à Franck qui est manifestement dans le coup. - Je fais quoi maintenant ? - (Franck amusé) Il paraît que tu te débrouilles plutôt bien alors improvise Hi ! Hi ! Il est marrant je trouve !! Je voudrais bien le voir à ma place !! Bon et bien comme tout le monde attend, il ne me reste plus qu’à y aller. - OK !! Je remets le micro sur son pied et le règle à la hauteur de la guitare, je lance quelques notes et machinalement je retends une corde dont le son ne me convient pas. Je me lance ensuite sur un morceau d’actualité et que j’adore en plus, « Noël interdit » de Johnny. Je commence l’intro quand j’entends derrière mon dos le rideau s’ouvrir et une rumeur d’étonnement gonfle aussitôt dans la salle, une basse et une batterie me rejoignent et j’entame alors cette chanson douce et tellement émouvante qui a bercé tant de fois mes oreilles quand j’étais enfant. Je me laisse aller dans la musique et mes doigts virevoltent sur les cordes en m’amenant petit à petit dans une émotion intense, les paroles de la chanson s’imprimant dans mon esprit. Quand soudain une voix prend le morceau en cours au moment du refrain et me donne un frisson qui me redresse les poils sur tout le corps. « NOEL DE MA VIE, MON NOËL INTERDIT, J’AURAIS TANT AIMÉ CROIRE À L’HISTOIRE… » Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (67 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) « AUPRÈS DE CE FEU !! QUI BRILLE DANS TES YEUX !! JE VEUX ÊTRE… UN ENFANT… HEUREUX… » Mes mains continuent machinalement à jouer alors que mon esprit est ailleurs, cette voix que j’ai entendue des milliers de fois que ce soit à la radio, à la télé ou sur ma chaîne hi-fi et là, en réelle derrière mon dos à quelques centimètres de moi à peine et je n’ose même pas tourner la tête de peur de casser la magie du moment. ***/*** Maryse fixe son petit-fils et sort son mouchoir pour s’éponger sous les yeux, elle connaît son admiration pour le chanteur qui se trouve derrière lui et elle est aussi émue que Florian dont le visage montre mieux que des paroles à quel point il est heureux et troublé en cet instant au combien magique pour lui. La surprise est totale, la salle entière est sous le charme et très peu remarquent le tsunami émotionnel sur les traits du jeune rouquin. Thomas pleure lui aussi, pas parce qu’il écoute et voit Johnny sur la scène, non !! Simplement parce qu’il est en communion avec son ami et ressent dans ses chairs le bonheur presque enfantin qu’éprouve Florian à l’instant présent. ***/*** Je sens une main se poser sur mon épaule et j’ose enfin lever les yeux sur celui qui depuis toujours a été mon idole, son sourire me va droit au cœur et nous terminons ainsi cette chanson en nous regardant les yeux dans les yeux. La musique et le plaisir prennent le pas sur l’émotionnel, je me lève du tabouret et regarde les musiciens qui me font le signe du pouce levé pour me faire comprendre qu’ils ont apprécié ma façon de jouer et sourient en voyant mon expression de stupeur devant ce geste de considération venant de tels professionnels. Je pose la guitare avec précaution et je le serre dans mes bras pour l’embrasser, le cœur rempli de reconnaissance. Je ne lui laisse pas le temps de réagir que déjà la musique repart et qu’un homme me tend une guitare électrique en me posant la question. - Tu restes avec nous si ça te dit !! Tu sais en jouer ? - heu !! Oui !! Il me tend une feuille et part chercher un chevalet avec des partitions, j’ai le temps de lire quelques titres sur la feuille qui de toute évidence doit correspondre aux chansons qu’ils vont interpréter ce soir. Quand il installe le chevalet près de moi et y dépose les feuilles de musique, je les repousse gentiment et devant son regard incrédule, je crois bon de rajouter. - Ce n’est pas la peine, je connais tous ces morceaux par cœur. - (Johnny amical) Ça va aller ? Je lui rends son sourire. - Pas de soucis « man » !! Hi ! Hi ! Va falloir que tu assures avec une bête comme moi Hi ! Hi ! - (Johnny surpris) Ah oui !! Vraiment !! Voyons voir ça alors !! Au lieu de lui répondre, je lance une note très difficile qui monte crescendo dans les aiguës et j’entame l’intro du premier morceau que j’ai lu sur la liste. Un instant de stupeur venant des musiciens et du chanteur et c’est parti !!! Pour une heure où plus rien ne compte pour moi que le plaisir suprême de faire partie intégrante du concert, enchaînant morceaux sur morceaux, en nage, baigné par cette voix qui déchire la salle et rend muet son auditoire. Le dernier morceau se termine et le rideau se ferme devant nous sous un tonnerre d’applaudissements, aussitôt les musiciens et Johnny viennent m’entourer et gentiment me complimenter sur ma prestation à la guitare. - (Johnny) Cette soirée a été un plaisir pour nous tous ici tu sais !! Au début quand nous avons signé ce contrat, c’était parce que la somme était plus qu’honorable et les personnes qui m’ont contacté tenaient vraiment à ce que j’accepte de participer à cette fête. J’avoue que j’y ai pris un immense plaisir et si tu veux un jour rejouer avec nous, ça ne posera aucun problème. Tu joues merveilleusement bien, le sais-tu ? Tu fais souvent de la musique ? - J’ai intégré un petit groupe d’amis depuis quelque temps et nous nous éclatons super-bien !! - S’ils jouent comme toi, je serais vraiment curieux de vous entendre. - On se débrouille pas mal je crois et « Antho » chante comme une star, dommage qu’il soit trop timide pour le faire en public. (Je sors mon portable) Tu as une minute pour que je te fasse écouter un enregistrement ? Johnny regarde le jeune rouquin si sympathique et sourit. - Écoutons un peu ça !! Tu m’as l’air si convaincu que je t’accorde volontiers la minute demandée. Je lui tends l’appareil après y avoir branché les écouteurs, le fichier a été enregistré lors d’une de nos séances d’entraînement où Anthony répétait un morceau des Stones. Le fameux « Angie » qui à chaque fois me tire les larmes des yeux tellement sa voix est extraordinaire. Johnny écoute l’intro instrumentale en hochant la tête en signe qu’il apprécie particulièrement et d’un seul coup se fige et son regard change, d’intéressé jusqu’alors, il devient soudainement attentif et ses traits s’adoucissent pour marquer à leurs tours les mêmes émotions que j’éprouve moi-même au son de cette voix qui m’arrache les larmes sans que je ne puisse jamais me retenir. Les yeux du chanteur brillent à leurs tours et ses musiciens se rendent compte que quelque chose d’inhabituelle se passe en lui. Ce n’est que quand le morceau se termine, qu’il me rend mon portable et que son regard se reporte sur moi, sa voix grave et éraillée par l’émotion et plusieurs milliers de cigarettes résonne de nouveau à mon oreille. - J’aimerais rencontrer ce garçon, crois-tu que c’est possible ? 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (68 / 150) (Aix) (Sixième jour) (Maurice et Martine, la présentation de Ramirez) (fin) « Petit retour en arrière » Le film terminé, Maurice et Martine se regardent les yeux brillants. Ils ont bien sûr rigolé comme des malades devant le spectacle « musical » de Florian avec la participation active de « Kinou », mais c’est surtout la fin du film qui les a rendus si visiblement émus. La vision de la fillette tenue à bout de bras par Florian pour la soulever de son strapontin et venir la poser avec douceur sur la panthère noire, leur a aussitôt déclenché une énorme pulsion émotionnelle. La petite Coralie toute souriante et fluette dans sa jolie robe, son visage ravissant et les étoiles de plaisir et de joie qu’ils lui voient dans les yeux les a conquis tout de suite. Ramirez s’en rend bien compte tout comme Erwan. - Elle est mignonne cette petite pas vrai ? - (Martine) Pauvre petite !! Orpheline à cet âge-là, si ce n’est pas malheureux !! - (Erwan) Je crois que je ne vais pas tarder à avoir une petite sœur moi !! Maurice en le fixant du regard : - Ça t’arrangerait bien pas vrai ? Erwan comprend bien l’insinuation de son père. - Tu m’en veux de ce que je t’ai dit sur moi ? - Comment t’en vouloir !! Tu as été honnête et je n’ai pas à juger de tes attirances, je dois reconnaître que j’ai été surpris mais maintenant que je vous vois ensemble ça ne me pose plus vraiment de problèmes. - (Erwan curieux) Qu’est ce qui te fait dire ça p’pa ? - Je vous observe depuis que nous sommes entrés ta mère et moi et je n’ai rien vu de choquant dans votre comportement bien au contraire, ton ami est attentionné et ne ressemble pas du tout à une folle tordue. J’apprécie tout particulièrement la façon naturelle dont il se montre devant nous depuis que nous sommes là. - Et toi m’man ? - Je me faisais une telle joie d’être un jour grand-mère que ton annonce comme tu as pu t’en rendre compte m’a beaucoup marquée. Mais depuis votre fameux Florian et son Thomas sont passés par là et l’idée d’adopter cette enfant m’a fait réfléchir, ce que vient de te dire ton père résume ma pensée et ton ami a vraiment l’air d’un garçon très bien. Laisse-moi juste un peu de temps et je devrais m’en remettre, de toute façon toi comme moi n’y pouvons rien alors autant l’accepter. Je t’aime mon fils, tu le sais et ce n’est pas ton orientation sexuelle qui y changera jamais quoi que ce soit. Maintenant comme l’a si bien dit ton père et avec tout le tact qu’on lui connaît, le fait que ton copain ne soit pas efféminé m’aidera beaucoup à passer à autre chose et à me faire une raison. Ramirez prend un des biscuits qu’il avait mis pour grignoter pendant le film et le serre assez fort pour qu’il éclate en morceau, il pousse ensuite un cri de vierge effarouché et d’une voix digne de la cage aux folles. - Houhouhou !!! Mais c’est pas possiiiiible !! J’aurai pu me casser un ongle !! Tu te rends compte mon lapounet, quelle horreuuur !! Houhouhou !! Les regards que lui lancent alors les parents d’Erwan éclatent Ramirez de rire, un rire franc et masculin au possible qui leur démontre qu’il vient de bien se moquer d’eux. - (Erwan mort de rire) Tous aux abris !! - (Maurice) Je vois que ton ami n’est pas du genre à craindre ses futurs beaux-parents. Erwan en dévore des yeux son bel écuyer pendant que Maurice esquisse un sourire. - Vous ne vous embêterez pas pendant les repas en famille c’est certain Hi ! Hi ! - (Maurice) Je vois ça !! Maintenant que les présentations sont faites, comment envisagez-vous l’avenir ? Tu n’as pas fini tes études de médecine et Ramirez n’a sans doute pas envie de quitter cet endroit, je me trompe ? - (Erwan sérieux cette fois) Nous en avons parlé et pour l’instant nous ferons comme « Flo » et Thomas, nous nous verrons pendant les vacances et avec le TGV ce n’est pas si loin que ça, quelques heures à peine. - (Martine) Ça ne sera pas trop difficile ? Je veux dire cet éloignement ? - (Ramirez) Nous éprouvons de vrais sentiments l’un pour l’autre vous savez !! Ce n’est pas comme si nous ne nous voyions que pour… (Il hésite ne sachant pas trop comment ne pas les heurter par ses paroles) Enfin vous me comprenez je pense !! Maurice se lève, signifiant par là qu’il est l’heure pour eux de se retirer. Il s’approche de Ramirez et lui donne l’accolade, ce qui surprend beaucoup le jeune homme qui en devient tout rouge. - Décidément je t’apprécie déjà beaucoup mon garçon !! Reste comme tu es et nous nous entendrons bien. - Merci monsieur. Maurice prend ensuite son fils dans ses bras et l’embrasse tendrement sur le front. - Je t’aime mon fils !! - Je t’aime moi aussi p’pa !! Et bonne chance avec la petite Coralie, je ne doute pas un instant qu’elle soit ravie de venir chez nous. - (Maurice souriant) Nous le saurons dès demain quand nous irons lui rendre une première visite avec Florian et Thomas. - (Erwan) C’est vraiment un gars à part celui-là Hi ! Hi ! Au fait !! En parlant de lui, ce n’est pas ce soir qu’il va se montrer pour la première fois aux bras de ses grands-parents devant toute sa boîte ? - (Maurice) Si !! Je ne te raconte pas comment il va nous falloir être discret pour sa protection, en plus il va certainement avoir la surprise de sa vie et c’est dommage qu’on n’y soit pas pour y assister crois-moi !! - (Ramirez curieux) Une surprise ? Qu’est-ce que c’est ? Maurice mime alors un rockeur muni d’une guitare. - A que je t’aime !!! - (Erwan et Ramirez sur le cul) Non !!! Sans déconner !!! Lui ??? - (Ramirez) Mais ça a dû coûter un bras !! Maurice ouvre la porte pour sortir : - Pour les grands-parents de Florian ?? Il prend la main calleuse du jeune artiste et la lui met sous le nez. - Je dirais plutôt un ongle Hi ! Hi ! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (69 / 150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (suite) Yuan et Thomas se regardent et sans une parole viennent rechercher leur ami resté debout seul sur la scène et dont tout le monde se demande ce qu’il peut bien attendre alors que cela fait déjà cinq bonnes minutes que la sono a repris et que la vedette et son groupe sont repartis. Florian se laisse emmener jusqu’à sa table comme déconnecté du présent et ce n’est qu’une fois assis, qu’il se rend compte enfin où il est et qu’il s’ébroue en retrouvant le sourire. - Eh bien les mecs !!! Si je m’attendais à ça !!! - (Yuan) En tout cas tu as géré comme un chef !! - (Thomas) C’est un beau cadeau que t’ont fait tes grands-parents pas vrai ? - Merveilleux oui !! Il m’a même dit que je pourrai rejouer avec lui si je le souhaitais !! Vous vous rendez compte ? - (Yuan amical) Que peux-tu demander de plus de cette soirée alors ? Thomas qui n’a pas lâché un instant des yeux Florian, sourit en comprenant à son regard à quoi il pense en réponse aux paroles du jeune asiatique. - J’en connais un qui ne va certainement pas dormir dans son lit ce soir Hi ! Hi ! Yuan surpris fixe Thomas. - Il va dormir où ? Je fais un clin d’œil à Thomas. - Je ne crois pas que c’est de moi qu’il parlait tu sais ? - (Thomas tout sourire) En effet !! Je ne pensais pas à « Flo » en disant ça, mais plutôt à un beau brun ténébreux qui va très certainement finir la soirée avec nous. Je vois bien que Yuan n’a pas encore percuté et je lui pose doucement une main sur le haut de sa cuisse en la caressant doucement, me concentrant sur la partie interne beaucoup plus sensible. Yuan ressent la caresse et ses yeux convergent vers ma main, comprenant qu’il n’est pas en train de rêver et que ce sont bien mes doigts qui se rapprochent doucement mais sûrement de la fourche que fait son entrejambe en lui amenant une chaleur intense qui le fait soudainement trembler d’excitation et d’une envie irrésistible d’embrasser celui qu’il a aimé dès le premier instant où il lui a été présenté. Sa tête se redresse et Florian aussi bien que Thomas voient bien à la façon caractéristique qu’a sa peau cuivrée de foncer sous l’émotion, qu’il a enfin compris que c’est à lui qu’ils font allusion. Ses yeux noirs prennent alors une intensité telle que les deux garçons restent un moment comme hypnotisés par eux. Ils dessinent une fente accentuée par la forme en amande qu’ils ont déjà au naturel, d’où s’échappe une lueur de joie immense en réponse à la question muette de ses deux amis. Thomas réagit le premier quand il aperçoit ceux de Florian devenir du vert intense qu’il n’a qu’au moment où sa libido devient presque incontrôlable. Il attrape le jeune rouquin par les bras et le fait se retourner vers lui en le secouant gentiment pour tenter de le calmer, il voit bien quand la main de Florian se décolle de l’endroit qu’elle avait presque atteint, la forme bandée à l’extrême qui vibre sous le tissu du pantalon de Yuan et se demande ce qu’il aurait pu se passer s’il n’était pas intervenu à temps. - Doucement les gars !! Nous ne sommes pas encore au lit Hi ! Hi ! Regarde « Yu » ? Ce n’est pas ton père qui arrive, habillé en père Noël ? Le regard du jeune asiatique reprend son apparence normale quand il tourne la tête dans la direction indiquée par Thomas et qu’il voit arriver un petit homme rondouillard tout de rouge vêtu avec une énorme barbe blanche. - Tu ne peux pas savoir le plaisir que tu lui as fait Florian quand tu lui as demandé de faire ça ce soir !! Chez nous ce n’est pas dans nos traditions et il en mourrait d’envie depuis des années. Je me lève en leur faisant signe de ne pas me suivre. - Je vais lui donner un coup de main, restez là et attendez-moi !! Sitôt terminé, nous irons continuer cette soirée comme prévu. Ming s’installe dans un grand fauteuil mis là exprès dans un coin de l’estrade tout à côté du sapin, il s’y assoit et regarde visiblement heureux, les centaines d’yeux d’enfants braqués sur lui. Florian arrive près de lui au moment où une femme apporte un cahier où sont classés par âge croissant les noms et prénoms de chaque enfant qui devront être appelés pour recevoir leurs cadeaux des mains du père Noël, ainsi que quelques annotations sur leurs familles. ***/*** Je lui prends le cahier des mains et le feuillette rapidement avant de le lui rendre, la femme me regarde surprise et veut me le rendre quand je lui fais un signe négatif de la tête. - Ce ne sera pas la peine, merci !! - (La femme incrédule) Mais !!! - (Ming comprend et sourit) Faites comme il vous le demande et ne vous inquiétez pas, nous nous débrouillerons très bien sans ce cahier. Servez-vous en plutôt pour nous amener les cadeaux au fur et à mesure que les enfants seront appelés. - Vous savez combien ils sont au moins ? - (Je la regarde amusé) Trente-deux de moins de quatre ans, trente-quatre entre quatre et six ans, quarante et un entre six et dix ans et cent dix-huit de plus de dix ans !! Ming est visiblement amusé du trouble de la brave femme. - Vous souhaitez qu’il vous donne aussi le sexe Hi ! Hi ! Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (70 / 150) (Aix) (Rémi et Baptiste) (L’aveu) Aléxie et Arnault dorment depuis un moment déjà quand Baptiste se réveille, déranger dans son sommeil par une étrange impression. Ils ont assisté au spectacle du cirque dont ils ne se lassent pas et ont encore une fois passé un très bon moment en riant et en applaudissant les artistes qui ont occupé les trois pistes pour faire briller les yeux des plus jeunes et retrouver leurs âmes d’enfants aux plus anciens. C’est à peu près au moment où Florian termine son concert qu’ils se sont couchés tous les quatre et ce n’est que plus tard encore dans la nuit que Baptiste ressent cette impression qui lui fait quitter son sommeil en se demandant ce qui lui arrive. Comme l’autre fois, il comprend que Rémi ne dort pas et que ce sont ses doigts caressant sa hanche qui lui a ôté le sommeil. Baptiste depuis deux nuits a fait comme le lui a conseillé Aléxie et mis un caleçon pour dormir en s’arrangeant pour que son sexe sorte naturellement de sa braguette. Jusqu’à cet instant, il a eu l’impression que Rémi ne s’en était pas aperçu car les deux dernières soirées n’ont rien donné de concluant qui pourrait l’aider à faire avancer leur relation et il commençait à désespérer en se disant qu’en fin de compte il s’était fait un film pour rien et que Rémi n’aurait plus de gestes ambigus à son encontre. C’est pour cette raison que cette nuit, quand il est entré dans le lit avant son copain, il a ôté son sous-vêtement en tentant le tout pour le tout. Rémi n’a pas eu l’air de s’en apercevoir car il est resté égal à lui-même en lui souhaitant une bonne nuit et s’est endormi presque immédiatement après coup. Baptiste comme la fameuse soirée où il a senti son ami se masturber contre lui, retient du mieux qu’il le peut l’affolement de son cœur et reste sans bouger feignant ainsi d’être en plein sommeil, bien décidé cette fois-ci à ne pas rater l’occasion de prendre Rémi sur le fait s’il reprenait ces attouchements sur son sexe et sur son corps. ***/*** « Putain !! Qu’est qu’il me fait là !! Je rêve ou il a viré son caleçon ?? » Ce sont les pensées de Rémi quand sa main vient effleurer la hanche de son ami et ne sent aucune barrière là où normalement il devrait y en avoir une. Ses doigts lentement redescendent un peu plus et force est pour lui de constater que sa première impression est la bonne et que Baptiste est nu à quelques centimètres à peine de lui. Les doigts arrivent sur la courbe annonçant le bombé des fesses et la douceur de cet endroit lui amène une bouffée de chaleur comme jamais encore il n’en a ressenti. Son premier réflexe est d’ôter sa main, mais l’envie de découvrir les formes si douces et chaudes est la plus forte et il la laisse continuer sa progression en sentant son cœur s’affoler de plus en plus. Ça fait plusieurs jours qu’il regarde son ami sous un autre angle et malgré ses réticences, il est bien forcé de constater que ce qu’il éprouve pour Baptiste n’est plus vraiment de l’amitié mais s’approcherait dangereusement d’un sentiment beaucoup plus fort et qu’il ne s’attendait certainement pas à éprouver pour un garçon. Toute la dernière journée, il l’a passé à observer son ami subrepticement et à chaque fois son cœur s’est emballé comme celui d’une midinette. Cette impression toute nouvelle pour lui, confirmée par son corps qui lui a demandé plusieurs fois d’aller se soulager pour désamorcer son état de tension manifeste, le laisse dans un imbroglio mental dont il n’a pas l’habitude. Que faire ? Lui en parler franchement au risque quasi certain de se prendre son poing dans la figure ? Tenter d’oublier ses nouveaux sentiments et redevenir le Rémi qu’il connaissait avant d’avoir ses pensées bizarres envers son ami ? Et si pour Baptiste c’était pareil ? Et si lui aussi éprouvait quelque chose pour lui sans oser le lui avouer ? Quel gâchis ce serait !! Tout en réfléchissant et en se posant toutes ses questions, sa main sans contrôle est arrivée au bout de sa course et ses doigts butent maintenant contre les cuisses fermées de Baptiste et s’abreuvent des sensations érotiques de ce sillon légèrement poilu à la chaleur moite et d’une douceur affolante. Un frémissement de Baptiste lui fait rater un battement de cœur et sa respiration se bloque en priant pour qu’il ne se réveille pas et le découvre en train de lui peloter aussi ouvertement le cul. Apparemment ce n’est pas le cas et Rémi respire de nouveau en sentant bien la sueur lui couler sur le front tellement il a été près de se faire surprendre. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (71/150) (Aix) (Rémi et Baptiste) (L’aveu) (suite) Pourtant et contre toute attente, ça ne l’arrête pas et sa main comme mue par une volonté propre continue à se repaître de cette chair affolante. L’étonnement lui fait presque faire un mouvement brusque de recul quand il sent les cuisses de Baptiste s’écarter et bientôt laisser le champ libre à ses doigts fureteurs qui n’en demandaient pas tant pour reprendre leurs progressions et atteindre cette fois-ci un endroit encore plus affriolant. Ils partent en exploration sur cette peau lâche contenant deux belles petites prunes qu’il sent rouler et s’échapper contre sa volonté. Sa main réagit plus vite que sa conscience qui sinon l’aurait empêché de faire ce geste et de s’approprier ses deux belles balles en les empaumant pour mieux en sentir leurs duretés et leurs ovales si délicats. Ce sont de vraies gouttes qui maintenant dégoulinent de ses tempes, Rémi bien qu’il soit conscient que ce qu’il fait risque de plus en plus de se faire découvrir, il a été trop loin pour s’arrêter en si bon chemin et allant à l’encontre de ce que sa raison lui dicte, il reprend ses caresses sur les bourses de son ami en réprimant quand même l’envie qu’a son sexe tendu et douloureux à venir se presser contre ces deux globes charnus qui pourtant l’attirent à un point qu’il n’aurait jamais cru possible. L’index et le majeur de sa main s’aventurent plus à l’avant des testicules et Rémi rencontre avec effarement quelque chose de dur, chaud, doux et palpitant. Dans sa tête c’est comme un flash quand il prend conscience que c’est l’amorce de la hampe du sexe de Baptiste qu’il a sous les doigts et que celui-ci bande comme un malade lui aussi, sa main lâche les bourses pour empoigner doucement ce sexe tendu et en faire la découverte. Il lui semble bien long et d’une bonne grosseur, ce qui lui donne une subite envie de l’avoir en lui, cette pensée soudaine l’étonne beaucoup car il ne s’y attendait vraiment pas et son cerveau repart dans ses questionnements dont il sait pertinemment ne pas en avoir les réponses tellement tout ça lui arrive subitement. Rémi ne se rend même pas compte que sa main est maintenant complètement passée entre les cuisses de Baptiste et qu’il serait quand même étonnant que celui-ci n’en soit pas conscient. Le gland humide est décalotté devrait pourtant lui mettre au minimum un doute dans ses pensées mais il n’y pense même pas, comme si c’était normal de faire ce qu’il fait à son ami sans que ça risque de le réveiller. ***/*** Baptiste n’en peut plus, il a ressenti la progression de cette main sur son corps comme une traînée de lave sur sa peau. Maintenant le bras de Rémi est entre ses cuisses et sa main lui caresse le gland d’une façon si particulière qu’il ne va plus pouvoir se retenir bien longtemps et qu’il ne va pas tarder à jouir avec tout ce que ça comporte pour la suite des événements entre eux deux. Pourtant il se retient du mieux qu’il peut en tentant désespérément de juguler la remontée de sève qui bouillonne dans son bas-ventre. Maintenant pense-t-il, ce serait aussi peut-être le moment de se découvrir et de voir les réactions de Rémi. Oui mais comment faire ? Serrer les cuisses brusquement pour qu’il ne puisse plus retirer sa main et du fait être obligé de reconnaître qu’il le caressait en profitant de son sommeil ? Pas convaincant et en plus ça risque de faire perdre toute contenance à son ami et le blesser dans son amour-propre. Alors quoi ? Baptiste sent soudainement qu’il est trop tard et pousse un gémissement en sentant monter l’orgasme puissant qui lui noue les nerfs. - Ahhh !!!! N’arrête pas je jouiiis !!!! ***/*** Rémi est tétanisé de peur quand il entend la voix de son ami, comment va-t-il réagir quand il comprendra qui est le principal acteur de son plaisir et son estomac se noue en même temps que son sexe se ratatine subitement à la pensée des conséquences sans doute désastreuse pour leur amitié de son acte de folie. Il sent la main de Baptiste venir recouvrir la sienne et emballer son gland pour y recueillir son sperme avant qu’il ne tache le drap, il dégage rapidement la sienne de plus en plus honteux de son geste et n’a que le temps de faire de la place à Baptiste qui se précipite dans la petite salle de bains en tenant sa queue à deux mains pour que rien ne s’en échappe. Il entend le bruit de l’eau et commence à trembler à la pensée de ce qu’il va arriver maintenant et il appréhende le retour de Baptiste en craignant ses réactions quand il reviendra dans la chambre. Son cœur cogne très fort quand l’eau s’arrête, remplacé par le frottement d’une serviette et que l’ombre de Baptiste réapparaît bientôt dans la pièce en se dirigeant d’un pas rapide vers lui. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (72/150) (Aix) (Rémi et Baptiste) (L’aveu) (fin) Ses mains se plaquent sur son visage dans un pur réflexe de protection, seulement au lieu d’être frappé et vilipendé, voire même jeté dehors manu militari comme il s’y attendait, quelle n’est pas sa surprise de sentir Baptiste s’allonger avec douceur sur lui et de sentir sans aucune brusquerie ses poignets être enserrés par deux mains fermes et remontés au-dessus de sa tête pendant que des lèvres chaudes et d’une douceur sans égales viennent se poser lentement sur les siennes dans un baiser passionné qui le laisse pantois, les yeux arrondis par la surprise. Rémi ne saurait dire combien dure ce baiser, ce qu’il peut simplement retenir de ce moment si important pour eux, c’est qu’il n’a pas hésité une seconde à ouvrir la bouche et à laisser entrer cette langue gourmande qui frappait délicatement ses dents pour parvenir à ses fins. Le baiser fut long, très long même, les laissant sans le souffle à chercher désespérément de l’air. Air qui remplit à grand bruit leurs poumons juste avant que leurs lèvres se ruent une nouvelle fois pour se coller sur celles de l’autre et que leurs mains libérées ne mènent un doux ballet sur leurs corps en les couvrant de caresses. À l’autre bout de la roulotte, deux têtes souriantes levées depuis quelques minutes se reposent sur leurs oreillers, Arnault et Aléxie se regardent et s’embrassent à leur tour, émoustillés par ce qu’ils viennent de voir et surtout heureux pour leurs deux amis, qu’enfin ils aient passé le pas. Baptiste se sépare enfin de Rémi en se laissant rouler sur le côté, il pose sa main sur son torse et le caresse avec une extrême émotion. Ses yeux s’humectent de larmes que son ami ne peut bien sûr pas voir mais qui baignent également ses yeux. - (Baptiste à voix basse) Tu en auras mis du temps ? Rémi surpris car il pensait la même chose. - Pourquoi moi et pas toi ? - Parce que moi ça fait un moment que je te tends la perche figure toi !! La main de Rémi vient se coller sur le sexe de son ami. - Je la trouve un peu mollassonne la perche Hi ! Hi ! - Rhooo !!! Tu sais bien de quoi je parle !! - Ah oui !! Rémi prend la main posée sur son ventre et la plaque à son sexe. - Pourtant elle est toute tendue celle-là Hi ! Hi ! - Là maintenant oui !! Mais avoue que tu n’as rien fait avant pour nous rapprocher !! Alors que moi je me suis mis à poils pour que tu recommences comme l’autre fois à me caresser, gros cochon va !! Rémi surpris, se redresse sur un coude. - Tu ne dormais pas ? Putain la honte !! Pourquoi tu n’as rien dit ? - Parce que je ne te sentais pas prêt, voilà pourquoi !! - Ah !! Parce que toi tu y étais peut-être ? - Oh oui !!! Et ce n’est pas d’hier crois-moi !! J’ai toujours su que j’étais gay tu sais !! Pas comme toi qui voulais à tout prix qu’on drague des filles. - Mais alors !! Tu faisais semblant ? - Bien sûr qu’est-ce que tu crois !! Et je l’aurais encore fait le temps qu’il aurait fallu jusqu’à ce que tu te rendes compte qu’il y avait plus que de l’amitié entre nous. Parce que c’est plus que de l’amitié hein ? Rémi ne répond pas tout de suite, il cherche au fond de lui ce qu’il éprouve réellement pour ce jeune homme qui lui a plu dès leur première rencontre et au contact duquel il se retrouvait si troublé. Pourrait-il seulement s’imaginer maintenant sans qu’il soit à ses côtés ? Son cœur lui dit que non et il accepte alors ce qu’il a toujours enfoui au plus profond de son être comme une aberration et qu’il a toujours jusque-là rejeté inconsciemment. Baptiste sent son estomac se tordre dans l’attente d’une réponse qui lui paraît trop longue à venir pour être dans le sens qu’il souhaiterait, ses larmes reprennent mais cette fois-ci ce sont des larmes d’une infinie détresse. Celles d’entendre son ami lui dire que ce n’était juste qu’un moment d’égarement ou encore que pour le sexe et qu’il n’éprouvait pas comme lui cet amour que Baptiste a ressenti dès le premier jour pour ce garçon magnifique à la gentillesse jamais mise en défaut. Il va pour se lever et s’enfuir loin d’ici, loin de ses illusions d’un bonheur parfait qu’il voyait poindre entre lui et Rémi et qui ne verra hélas à son plus grand désespoir jamais le jour. Rémi le retient in extremis et le force à revenir à sa place, sa main lui prend le visage et c’est seulement là qu’il comprend combien l’attente de sa réponse a fait mal à Baptiste. Son visage se rapproche du sien et ses lèvres une nouvelle fois se scellent aux siennes, jusqu’à ce qu’il soit certain que le message est définitivement passé et que Baptiste comprenne enfin qu’il ressent exactement les mêmes sentiments que lui. - Excuse-moi d’avoir attendu si longtemps pour t’en parler Baptiste, je sais que je t’ai fait mal et je m’en veux. Je t’aime et je voulais en être certain avant de te le dire parce que c’est un sentiment très important qu’on ne doit pas exprimer à la légère. Baptiste a le cœur libéré. - C’est vrai ? Rémi en détachant bien le mot magique : - Je t’a-i-m-e !! Deux voix amusées sortent de la nuit. - C’est cool alors !! On va pouvoir enfin dormir !! Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (73/150) (Aix) (Sixième jour) (La fête de Noël de la DBIFC) (fin) Un drôle de spectacle a lieu dans l’immense salle louée pour l’occasion, au pied d’un énorme sapin tout couvert de guirlandes multicolores, on peut voir un père Noël bedonnant assis majestueusement dans un grand fauteuil en cuir rouge avec à ses pieds un jeune homme aux cheveux flamboyants accompagné de deux magnifiques siamois juchés sur ses épaules et d’une impressionnante panthère noire étendue devant lui les yeux verts fixés vers la salle. Florian appelle un par un les enfants, d’abord accompagnés de leurs parents pour les plus jeunes puis ensuite seuls une fois en âge de le faire. Il leur glisse à chacun un petit mot gentil avant de les présenter visiblement impressionnés au père Noël qui après les avoir embrassés, leur tend un magnifique paquet bien souvent aussi grand qu’eux qu’ils prennent avec timidité avant de repartir en courant visiblement soulagés pour retrouver les bras de leurs parents respectifs. Les murmures dans la salle montrent combien les gens sont impressionnés par l’étonnante mémoire du jeune homme qui sans jamais faillir, cite un par un les noms et prénoms de leurs enfants. Un amas de papiers déchirés couvre très vite le sol de la salle et des yeux émerveillés découvrent avec des cris de joie les jouets tant attendus que leur a apportés encore cette année le père Noël. Arrivé aux plus grands, les expressions des visages bien sûr changent car à partir de onze ou douze ans les jeunes garçons et filles ne croient plus en cet homme à la barbe blanche mais jouent volontiers le jeu pour conserver la magie de Noël aux plus petits. Les cadeaux évoluent eux aussi et les paquets rétrécissent, même si la valeur du contenu est de loin beaucoup plus importante. Les jeunes ados par contre sont beaucoup plus attirés par le jeune rouquin en qui du fait de son âge, ils se sentent en effet plus proche, que de cet homme quoique sympathique déguisé pour l’occasion. Enfin arrive après plus d’une heure de distribution, le moment où sont appelés les plus grands. Ils sont une bonne vingtaine garçons et filles confondus, âgés de dix-sept et dix-huit ans à être surpris en entendant leurs noms car les années précédentes ils étaient jugés trop vieux pour certains à avoir droit encore au cadeau de fin d’année. La femme surprise relit le cahier où bien sûr ils ne sont pas notés et arrive confuse près de Florian pour l’avertir qu’il n’y a rien eu de prévu pour eux, la distribution s’arrêtant une fois les seize ans révolus. Florian sourit à la brave femme visiblement en panique. - Je sais ce que je fais madame, ne vous en faites pas. Ming regarde son jeune ami perplexe et reçoit le petit clin d’œil qu’il commence à bien connaître et qui lui rend aussitôt le sourire. Du côté de la table directoriale, c’est le même moment d’incompréhension et tous voient bien que ce qui va se passer n’était encore une fois absolument pas prévu et commencent à murmurer et se lancer des questions d’une table à l’autre. Florian appelle donc un par un les grands ados et leur demande de rester près de lui en attendant que tous soient sur l’estrade ; il prend ensuite le micro et vient avec « Kinou » se placer au milieu d’eux en prenant la parole. C’est un moment assez comique du fait que quasiment la totalité des jeunes derrière lui font au moins une tête de plus que Florian. Seulement tous sont suspendus à ses lèvres et attendent avec une impatience manifeste qu’il prenne la parole. - Cette soirée arrive à sa fin et j’ai encore quelques petites choses à vous dire, j’ai entendu dans l’après-midi une certaine personne dont je ne citerai pas le nom dire à qui voulait bien l’entendre, que mon seul intérêt pour la société que mon père et mon grand-père ont créé, n’était que financier et que je ne me contentais que de profiter de l’argent gagner par vous tous en me moquant royalement de tout le reste. Laissez-moi vous certifier que c’est entièrement faux, je n’ai vous m’entendez !! Jamais !! Dépensé un seul centime de franc ou d’euro de cet argent et d’ailleurs regardez-moi !! La façon dont je m’habille à elle seule en est la preuve !! Maintenant que cette mise au point est faite, sachez que cet argent est destiné à créer un centre de soins gratuits pour aider les plus pauvres et que je n’en tirerai jamais bénéfice pour moi-même. Je suis interne en médecine et je gagne suffisamment bien ma vie pour ne pas dépendre de votre travail. Passons maintenant à la raison qui m’a fait appeler ses jeunes gens qui sont depuis peu ou qui seront majeurs dans l’année. L’entreprise leur offrira dorénavant et tant que je serai à la tête de l’entreprise, l’inscription et les cours nécessaires pour l’obtention du permis de conduire et ce afin de les aider à bien démarrer leurs vies estudiantines pour certains ou actives pour les autres. Aucune condition d’années de présence de leurs parents dans l’entreprise ne pourra être évoquée pour ne pas leur octroyer cette aide. Je me tourne vers les jeunes debout derrière moi qui ont tous un énorme sourire et me fixent avec reconnaissances. - J’espère et je vous souhaite à tous une vie prospère et heureuse. Me retournant une nouvelle fois vers la salle. - Merci de m’avoir écouté sans m’interrompre, je vais vous laisser finir cette soirée et rejoindre avec mes amis l’endroit où nous passons nos vacances. Avec un peu d’avance j’en conviens volontiers, je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année à tous !!! ***/*** Un tonnerre d’applaudissements retentit alors, pendant que leur jeune patron descend de l’estrade accompagné de ses félins et rejoigne ses deux amis pour quitter ensuite la salle, ne se tarissant pas même une fois qu’ils sont à l’extérieur. Thomas et Yuan le prennent chacun d’un côté par les hanches et c’est ainsi enlacés qu’ils montent tous dans la limousine de Ming en indiquant sa destination au chauffeur qui les a suivis en courant pour leur ouvrir la porte. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (74/150) (Aix) (Septième jour) (Yuan) Thomas confortablement installé dans la limousine, regarde ses deux amis avec un énorme sourire de contentement. - Waouhhh !!!! Quelle soirée !!! J’en connais qui ne seront pas près de l’oublier croyez-moi !!! Yuan regarde Florian : - Et un en particulier j’en suis certain !! - (Je leur souris) C’est sûr !!! Mais moi j’en connais un autre, enfin deux autres Hi ! Hi ! Thomas et Yuan se regardent et sourient à leur tour, ils ont parfaitement compris le message et n’attendent plus qu’être dans l’intimité d’un bon lit douillet pour se retrouver enfin comme ils en meurent d’envie depuis si longtemps. Seulement une question se pose et pas des moindres, où ? Thomas se tourne vers Florian qui comprend tout de suite ce qui le perturbe. - Nous allons dans notre roulotte. - (Thomas) Mais !!! « Ju » et « Max » y sont certainement à l’heure qu’il est !! - Ben non justement !! Je leur ai demandé si ça ne les dérangerait pas de squatter ailleurs cette nuit et ils passent la nuit chez la fille de Tony avec Émilie et ses chéris. - (Thomas surpris) C’était un coup monté alors ? - On peut dire ça comme ça oui Hi ! Hi ! Yuan se lève de son siège et vient sur eux pour un câlin qui manifestement donne un regain d’énergie au jeune couple qui ne se prive pas de poser des mains plus que curieuses sur son corps pendant qu’ils ont droit chacun leur tour à un baiser enflammé du jeune asiatique. Le chauffeur après un bref coup d’œil dans le rétroviseur, sourit de les voir aussi complice et c’est dans cette ambiance chaude et coquine qu’il les dépose sur le parking du cirque, puis retourne rechercher son patron à la salle des fêtes. Les trois garçons toujours accompagnés des félins arrivent presque en courant devant la roulotte tellement ils sont pressés ; Florian fait signe aux siamois et à « Kinou » de se trouver un coin tranquille dans l’enceinte du cirque et ouvre la porte où une douce chaleur les accueille et les fait soupirer d’aise. Un passage rapide sous la douche et quand Yuan se présente le dernier aux pieds du lit, il trouve une place visiblement dégagée à son intention entre eux deux et vient aussitôt s’y lover, en se glissant rapidement nu sous la couette. À peine sa tête posée sur l’oreiller, son visage est pris d’assaut par des lèvres douces et sensuelles qui le couvrent de bisous et qui lui amènent immédiatement les larmes aux yeux de se sentir aussi désiré et de pouvoir partager avec eux tout l’amour qu’il éprouve et qu’il tenait jusque-là caché au plus profond de son cœur. Thomas et Florian s’en aperçoivent très vite et se resserrent encore plus contre Yuan, comme pour ne faire plus qu’un avec ce jeune homme affectueux et émotif qu’ils adorent, en lui donnant toutes leurs chaleurs et en lui démontrant ainsi combien ils l’apprécient et qu’ils tiennent à lui. Les premières minutes passent dans l’affectif le plus pur et démontrent au jeune asiatique que ce n’est pas qu’une histoire de sexe entre un couple en manque de sensations et un partenaire qui leur a plu physiquement. Contre toute attente et à la grande surprise de Yuan, c’est Thomas qui se lâche le premier en passant rapidement sous la couette et en se positionnant entre ses deux amis. Ses mains douces et chaudes caressent alors les sexes cambrés qui pulsent aux contacts et fait pousser un petit cri de plaisir et de surprise à leurs propriétaires respectifs. La langue de Thomas vient doucement titiller les testicules de ses copains à l’intérieur de leurs bourses tendues par l’excitation. Il apprécie les différences entre les sexes bandés de Yuan et de Florian, que ce soit au niveau des dimensions qu’à celui de la texture, de l’odeur et du goût. Ses mains manipulent de plus en plus virilement les hampes alors que sa langue s’occupe plus précisément maintenant de l’entrejambe du bel asiatique, entrejambe qui s’ouvre et s’offre sans retenue à cette excursion excitante. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (75/150) (Aix) (Septième jour) (Yuan) (suite) Le grand blond sent l’envie monter en lui de prendre le sexe hors norme de son ami au plus profond de son corps et voudrait en même temps profiter du petit trou palpitant que sa langue lape maintenant sans retenue au plus grand plaisir de son propriétaire qui râle en sons discontinus son plaisir de ses peu habituelles mais au combien merveilleuses sensations jusqu’alors quasiment inconnues pour lui. Aux déplacements de Florian qui nerveusement vient de se mettre à quatre pattes les jambes écartées, le torse plaqué contre le matelas et les reins cambrés, ses deux mains écartant ses globes fessiers dans une invite sans équivoques ; Thomas comprend qu’il devra attendre son tour et que son ami excité par les caresses et les baisers qu’ils se donnent avec Yuan tandis que lui s’occupait de leurs attributs virils, arrive au point où il n’attend plus qu’à être honoré par le jeune asiatique qui ne demande pas son reste et se détache en douceur des caresses anales et masturbatoires de Thomas en venant se placer également à quatre pattes derrière le jeune rouquin et en plaquant sa bouche entre ses fesses largement écartées et offertes, pour lui prodiguer le même traitement jouissif qu’il vient lui-même de recevoir. Thomas n’en perd pas son désir de prendre le fondement vierge de son ami, il sort de sous la couette et quitte le lit puis met les genoux au sol, il attrape ensuite les hanches de Yuan en passant ses deux bras sous ses cuisses et les tire vers lui pour qu’ils se déplacent suffisamment tous les deux afin d’avoir à son tour le fessier du bel asiatique devant le visage et reprendre son exploration buccale sur le petit trou humide et surtout commençant à s’ouvrir de la plus belle des façons au contact pénétrant de sa langue fouineuse. Langue qui s’insère tout naturellement à l’intérieur en déclenchant un grognement de plaisir de Yuan qui se cabre et vient plaquer une main tremblante mais ferme sur la chevelure souple et bouclée de Thomas en l’encourageant à aller plus loin encore dans son exploration. L’excitation des trois jeunes garçons est à son comble et Yuan n’y tient plus, il prend Florian par les hanches en le faisant reculer vers lui jusqu’à ce que son gland vienne en buter et s’enfonce lentement dans ce fourreau de chair si désiré et si désirable. Florian ressent la pénétration trop lente à son goût et qui l’exacerbe à un tel point, qu’il met de lui-même le coup de reins final le plaquant au corps de son ami. Son corps commence alors un ballet souple et langoureux en remuant lascivement autour de ce membre raidi à outrance qui amène Yuan dans un maelstrom de sensations lui donnant de fortes bouffées de chaleurs et de plaisirs. Bientôt la langue de Thomas ne lui suffit plus et sa main quitte la chevelure du beau blond pour lui prendre un bras et l’attirer nerveusement vers lui pour qu’il comprenne son désir d’être pris à son tour. Thomas comprend le message ainsi que l’envie impérieuse de son ami et sa langue remonte suavement le long des reins et de la colonne vertébrale du grand brun, atteignant son cou en même temps que son corps se plaque contre le sien et que son sexe s’emboîte dans le sillon fessier et commence à s’y frotter énergiquement, la hampe bien calée à l’intérieur, rendant fou d’excitation le jeune asiatique qui honore alors de la plus belle des façons le petit rouquin secoué maintenant par ses amples coups de reins. Yuan attrape le sexe de Thomas et le guide vers son antre en fusion, il sent le gland venir s’écraser contre sa corolle et se l’enfonce avec fermeté jusqu’à ce qu’il le sente aspirer et qu’une sensation de forte chaleur lui prenne les reins. Sa main quitte alors la hampe bien dure et vient se plaquer sur une des fesses de son ami pour l’attirer à lui et lui donner par ce geste l’accord pour qu’il aille plus loin et le saillisse à son tour. Il reprend alors les épaules de Florian et se déchaîne à nouveau, le front maintenant couvert de sueur ; sa bouche parcourt le cou du jeune rouquin et le mordille affectueusement déclenchant alors la libido exceptionnelle de son partenaire. Un son presque inaudible s’échappe alors de la gorge de Florian, surmultipliant au centuple leurs sensations et ils se retrouvent submergés par un maelstrom de plaisir tel que Yuan n’avait encore que pressenti la fois où Thomas avait fait cesser son ami juste à temps pour préserver sa virginité. Son crâne explose sous les remontées orgasmiques que lui parcourent les nerfs depuis la pointe des pieds jusqu’aux racines de sa chevelure noire de nuit. Chaque mouvement est pour le jeune homme synonyme d’un nouveau plaisir, toujours plus fort et intense au point qu’il en perd la notion du temps et du corps de ses amis. Son plaisir l’emmène loin dans des strates pour lui jusque-là encore insoupçonnées, jusqu’au moment de la délivrance où il sent sa semence coulée dans son conduit et remontée à l’intérieur de son sexe millimètre par millimètre comme au ralenti jusqu’à l’expulsion finale qui tapisse les parois internes de Florian qui jouit en poussant un son rauque et animal en s’affalant sur le lit, vaincu par le plaisir et l’orgasme puissant qui s’est ensuivi. Thomas assiste médusé à ce déchaînement de sensualité et d’orgasme sublimé, les fesses nerveuses de Yuan sous le plaisir extrême qu’il éprouve alors que son sperme se libère de son jus dans les intestins de son chéri, enserrent fermement le sexe de son autre chéri et l’amène à la jouissance par ses contractions brèves et nerveuses qui conduit inéluctablement le blondinet au point de non-retour et le laisse à son tour exsangue et sans force à s’écrouler sur ses deux amis, vider de toute substance et incapable d’autre chose que de rechercher désespérément à calmer les palpitations anarchiques de son cœur. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (76/150) (Aix) (Septième jour) (Yuan) (fin) Le soleil inonde la roulotte quand la porte s’ouvre et que Patricia entre et découvre les trois garçons enlacés et endormis, enroulés sous la couette. La jeune femme sourit tendrement devant le spectacle qu’ils lui offrent de toute cette tendresse qu’ils ressentent et qui marque leurs visages épanouis et heureux. Elle n’est pas surprise de voir là son petit copain car elle était au courant et avait donné son accord à Florian, qui la veille en revenant de sa première visite du matin à la DBIFC est venu lui en parler d’une façon si naturelle qu’elle en sourit encore rien que d’y repenser. ***/*** « La veille juste avant midi » Patricia voit Yuan et ses deux compères sortir du grand chapiteau, Florian l’a regardé comme s’il venait juste de prendre une décision et s’est dirigé immédiatement vers elle sans en avertir ses deux amis. - Je peux te parler cinq minutes en privé « Pat » ? - (Patricia surprise) Depuis quand tu as besoin de mon autorisation pour me parler toi ? - Depuis à l’instant Hi ! Hi ! Patricia sourit devant la mimique comique de son ami. - Alors vas-y je t’écoute ? - Si « Yu » passait la nuit prochaine avec nous, ça ne te dérangerait pas ? - Je suis au courant pour votre sortie de ce soir figure toi et je ne vois pas en quoi ça me dérangerait !! - Heu !! Je parlais d’après !! Tu te souviens de notre discussion ? Oui ? Eh bien voilà !! C’est pour ce soir Hi ! Hi ! Je voudrais lui en faire la surprise mais si ça te dérange tu me le dis. - Et qu’est-ce que tu ferais si c’était le cas ? Florian se retrouve tout bête d’un seul coup et ne sait plus sur quel pied danser, Patricia ne peut s’empêcher de sourire à la vision qu’il lui donne alors, celle d’un petit garçon timide loin du jeune homme si sûr de lui qu’elle connaissait jusqu’à présent. - Alors ? - (D’une voix timide) On s’aime tu sais ? - Moi aussi !! - On ne veut pas te le prendre !! Juste que tu le partages de temps en temps avec nous, tu étais d’accord il me semble ? Patricia craque devant l’air malheureux et suppliant de Florian. - Oui mais !! Et moi dans tout ça ? - Quoi toi ? - Vous ne m’aimez pas c’est ça ? - Bien sûr que si !! Où tu vas chercher un truc pareil !! C’est parce que tu voudrais être aussi avec nous ? C’est ça ? - Et si c’était pour ça en effet, tu répondrais quoi ? - Que tu risques tout simplement d’être déçue et que c’est simplement à cause de ça que nous ne t’en avons jamais parlé. - C’est mon problème, non ? - C’est un peu le nôtre aussi tu ne crois pas ? - Je ne vous plais pas ? Dis-le-moi franchement si c’est le cas !! Patricia voit Florian la fixer dans les yeux et sourire, sa bouille est si craquante qu’elle en a le cœur qui s’accélère. Elle comprend très bien les sentiments qu’ils peuvent avoir pour Yuan alors qu’ils sont déjà en couple lui et Thomas qui la fait tout autant craquer d’ailleurs, car elle éprouve exactement les mêmes sentiments envers eux alors qu’elle est avec Yuan. - Pourquoi tu me regardes comme ça ? - Parce que tu connais très bien la réponse, le hic, ce n’est pas de savoir si nous t’aimons et que tu nous plais parce que je peux déjà te dire que c’est le cas. Ce serait plutôt de savoir si nous pourrions avoir une relation avec toi qui te comblerais ou si nous serions minables Hi ! Hi ! Ni moi ni Thomas n’avons jamais même imaginé coucher avec une fille alors imagine le stress Hi ! Hi ! Patricia est surprise de cet aveu. - Vous m’aimez aussi tous les deux ? - Bien sûr « Pat » !! Sinon nous ne t’aurions pas confié notre Yuan et surtout fait en sorte que ce soit toi qui l’aies en premier. C’est pour ça que nous avons attendu et que je te demande maintenant si tu veux bien qu’il reste avec nous cette nuit. - Tu me promets qu’on essayera tous les quatre ? Florian se rapproche de Patricia et l’enlace tendrement, la jeune femme est surprise d’un tel élan dont il ne l’avait certainement pas habituée et qui est entièrement différent de sa façon habituelle d’être avec elle. Patricia comprend alors qu’il est sincère et que son seul blocage vient de la peur que son corps ne suive pas ses pensées. - Promis « Pat » !! Laisse-nous juste un peu de temps. (Il l’embrasse sur la joue) - (Patricia sourit) Hum !! Pour un amoureux tu aurais pu faire un effort. - Quand Thomas sera là, je n’ai jamais embrassé ni touché intimement personne sans qu’il ne soit présent mais je te promets que tu auras droit à un vrai baiser. Patricia comprend mieux maintenant le lien extraordinaire qui lie les deux garçons, elle aussi d’ailleurs ne verrait pas d’un bon œil d’embrasser quelqu’un sans la présence de son chéri bien que lui va le faire sans elle. Mais ce sont des garçons et elle reconnaît que ce n’est pas tout à fait pareil et rend son baiser sur la joue du jeune rouquin. - Amusez-vous bien !! - Merci « Pat ». ***/*** C’est donc avec une petite arrière-pensée coquine, qu’elle s’approche d’eux dans la contemplation admirative de leurs visages qu’elle trouve si parfait quoique complètement différents. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (77/150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite) Hassan est dans son bureau comme chaque matin, il termine rapidement ses affaires courantes car c’est ce matin que son fils est autorisé à sortir et qu’il va donc aller le chercher à l’hôpital pour le ramener ici où il va encore passer une ou plusieurs semaines avant leur retour au pays. Hassan n’est de toute évidence pas plus pressé que ça de rentrer, pourtant l’incident diplomatique entre son émirat et la Russie réclame toute son attention. La France a envoyé son soutien officiel et a commencé elle-même un recours international à l’encontre des agissements terroristes envers un de ses ressortissants sur son propre territoire. Ce nouveau dossier a fait réfléchir quelques pays qui jusqu’alors avaient condamné la rupture diplomatique de l’émirat et la pression internationale commence à faire son effet sur l’attitude belliqueuse du dirigeant Russe dont les ambassades de par le monde n’arrivent plus à gérer cette crise et commencent à se retrouver isolées avec de moins en moins de soutiens. La chine et mystérieusement l’Inde qui viennent ce matin même de durcir le ton, montre à quel point le gouvernement Russe va devoir être conciliant et revoir ses orientations. Les différentes frontières ont vu leurs surveillances renforcées et la Russie commence à se retrouver isolée suite aux exactions de plus en plus inconsidérées et étalées au grand jour de son dirigeant actuel. Partout les extraditions des agents de l’ex KGB se multiplient au grand dam de Vladimir et à la grande joie des médias qui en font leurs choux gras en mettant toutes ses informations à la une de leurs colonnes de presse, faisant oublier un instant les chiens écrasés et autres torchons insipides qu’ils sont obligés de pondre pour vendre leurs quotidiens ou maintenir leurs audiences télévisées. Hassan se frotte les mains de satisfaction, il a mis toute sa puissance économique dans cette histoire pour que tout ce « barouf » perdure jusqu’au moment où Vladimir devra faire tête basse et cesser pour un temps ses complots et autres manigances du même ordre. « Toc ! Toc ! » - Oui !! Entrez !! Omar ouvre la porte, entre et referme derrière lui. - Il va être bientôt l’heure de se mettre en route pour aller rechercher le jeune prince, altesse. Hassan soupire quelque peu exaspéré, depuis qu’Omar s’est relâché dans la cour de l’hôpital, il en est devenu de plus en plus parano au point qu’il lui balance de l’altesse à la figure même quand ils sont seuls. - Mais ce n’est pas bientôt fini oui !! Tu ne peux pas savoir comme ça m’énerve que tu m’appelles tout le temps comme ça !! Omar sourit malgré le ton cinglant d’Hassan. - Je n’y peux rien, c’est plus fort que moi !! Depuis l’autre jour où je me suis laissé aller en public, je n’arrête pas de me demander ce qu’il serait arrivé si quelqu’un nous avait surpris. - Je t’ai pourtant expliqué pour Youssef !! Alors arrête de faire ton parano !! - Toi tu le savais mais pas moi et si ça avait été un autre que lui, j’aurais fait la même boulette. Hassan comprend bien le stress de son ami. - Relativise et dis-toi que c’était juste une erreur, la seule en presque vingt ans et qu’elle ne se reproduira plus !! - Tu m’en veux ? - Bien sûr que non !! Au lieu de dire des conneries tu ferais mieux de venir m’embrasser. Chose qu’Omar s’empresse de faire, en ayant au moins autant envie qu’Hassan. Quelques longues, très longues minutes plus tard, ils sortent tous les deux du bureau les yeux pétillants de bonheur, visiblement la réconciliation sur l’oreiller ou du moins sur le canapé ayant porté ses fruits. Sa première épouse est déjà dans la limousine quand les deux hommes y pénètrent à leur tour. Hassan attend que les portières soient refermées et va embrasser sa femme en lui ôtant son voile, Omar détourne la tête discrètement en souriant devant les manquements manifestes aux mœurs et à la tradition de son patron et amant. La route maintenant bien connue passe assez rapidement et c’est en pleine discussion entre les deux hommes que la limousine se gare comme à son habitude en condamnant trois places d’un parking en étant avare. - (Hassan) Pour Christophe, tu as tout préparé ? - Bien sûr votre altesse, j’ai pris avec moi le contrat que vous pourrez lui proposer - Fais-moi voir ça !! Hassan parcourt rapidement le contrat et le rend à Omar avec un petit sourire en coin. - Tu as été généreux à ce que je vois, ce serait étonnant qu’il refuse une offre aussi rémunératrice. - Votre excellence doit remettre cette offre dans le contexte, vu le nombre d’heures que va passer ce jeune homme auprès de votre fils. - (Hassan en riant) C’est vrai Hi ! Hi ! Ça risque d’être du vingt-quatre / vingt-quatre comme avec toi Hi ! Hi ! Fatima prend la parole : - Mon époux voudrait-il bien me mettre au courant ? Qui est ce Christophe ? Hassan se tourne vers sa première épouse visiblement pas choqué qu’elle lui ait adressé la parole sans y être conviée comme le veut la coutume de son pays. - C’est un jeune infirmier ma chérie !! Il est devenu ami avec Amid et comme il va lui falloir quelqu’un pour sa rééducation, nous avons pensé qu’il ferait très bien l’affaire. - (Fatima) Il restera longtemps ? - Hum !! Je pense que oui car déjà ton fils envisage d’en faire ensuite son secrétaire particulier. - (Fatima surprise) En aura-t-il la compétence ? Hassan regarde Omar en souriant : - Il apprendra sur le tas comme j’en ai connu un autre Hi ! Hi ! Et lui n’était même pas infirmier Hi ! Hi ! Omar faussement blessé par ses paroles : - Altesse si vous parlez de moi, j’avais toutes les recommandations nécessaires. Fatima remet son voile pour qu’ils ne voient pas son sourire. - Et ce sont ses compétences qui ont su séduire mon époux très certainement. Hassan se retient difficilement d’éclater de rire devant la tête que fait son « secrétaire. » - J’ai une épouse très perspicace et c’est aussi pour ça que je l’aime autant, maintenant souhaitons que le dénommé « Chri » acceptera notre proposition d’avoir à s’occuper de notre fils et de ses particularités « navales » Hi ! Hi ! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (78/150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite) Amid est comme un lion en cage depuis qu’il s’est réveillé, son départ de l’hôpital ne l’enchante pas plus que ça et il voit bien que son ami fait grise mine pour ne pas dire plus depuis qu’il est venu lui faire sa toilette et ses soins. En effet, les deux jeunes hommes n’ont quasiment pas échangé une parole ; la demi-heure qu’ils ont passée ensemble restant toute professionnelle et c’est avec une énorme tristesse dans les yeux, que Christophe lui a fait ses adieux avant de s’en retourner la tête basse à ses occupations auprès des autres patients dont il a la charge ce matin-là. Le jeune prince n’a pas osé lui parler de la conversation à son sujet qu’il a eu la veille avec son père, de peur de trop s’avancer sur les réelles intentions qui l’ont poussé à faire une telle requête. Intentions, qui Amid le reconnaît volontiers, ne sont pas et de loin dues qu’à des raisons professionnelles, son cœur est devenu soudainement trop triste à la seule pensée qu’ils pourraient ne plus se voir. C’est donc dans cet état d’esprit perturbé, qu’il voit entrer ses parents accompagnés de son "oncle" Omar dans sa chambre ; Hassan comprend instantanément au regard de chien battu que pose son fils sur eux, qu’il n’a pas de bonnes nouvelles à lui annoncer et étant donné le peu de raison qu’il a de tirer une mine pareille, fait le rapprochement sans trop se forcer que c’est lié au fameux Christophe. - En voilà une façon de nous accueillir !!! Tu ne te sens pas bien mon garçon ? - Ça va p’pa !! C’est juste que ça me fait tout drôle de quitter cet endroit. - (Fatima) D’habitude c’est plutôt le contraire, c’est d’y entrer qui nous met dans un état pareil. Hassan voit les yeux suppliants qu’Amid porte sur lui. - Omar !! Emmène ma femme quelques instants dans la salle de repos, j’ai à parler en tête à tête avec mon fils. - Bien votre altesse !! Une fois la porte refermée et qu’ils se retrouvent plus que tous les deux, Hassan prend son fils dans ses bras et lui parle d’une voix douce qui immédiatement amène les larmes sur le visage du jeune prince. - Il n’a pas voulu te suivre ? C’est ça ? Amid avec des sanglots dans la voix : - Je n’ai pas osé lui demander p’pa !! - (Hassan surpris) Mais !! Qu’est ce qui t’en a empêché ? - J’en sais rien p’pa !! Peut-être que j’ai eu peur qu’il refuse de nous suivre aussi loin de chez lui. Hassan prend un ton réconfortant : - Comment veux-tu le savoir si tu ne lui as pas posé la question ? Ne rien dire, c’est pire qu’un refus. Parce que tu comprends bien que si Christophe avait accepté, tu n’en aurais jamais rien su. Amid se retourne soudainement et enlace son père qui s’en retrouve ému et se contente de lui caresser le dos un long moment avant de reprendre suffisamment ses esprits pour reprendre la parole. - Tu veux que j’aille lui parler ? - Tu veux bien ? - Si je te le propose c’est que je suis d’accord !! Je comprends ta détresse fiston, j’ai eu moi aussi les mêmes questionnements. Il y a longtemps de ça, mais je me rappelle très bien le mal que ça fait. Amid s’essuie les yeux et fixe son père avec adoration. - Avec « Tonton Omar » ? Hassan hésite puis sourit confiant en son fils. - Avec lui, oui !! Tu sais fiston ? Les relations qu’a depuis toujours notre famille avec leurs « secrétaires particuliers » ont été de tout temps comme le nom l’indique, « particulières ». Amid comprend alors que son père se dévoile enfin à lui et un grand sourire apparaît sur son visage avant qu’il ne revienne se serrer contre lui. - Je t’aime papa !! - Moi aussi fiston, tu ne peux pas t’imaginer à quel point je t’aime. J’ai cru t’avoir perdu et je n’en serai pas sorti indemne, tout comme ta mère et ton « oncle » Omar. Un long silence s’installe dans la chambre, seule les petites caresses et gestes d’affections montrent à quel point ils ont été marqués tous les deux par cette conversation. Amid repense à ce que son père vient de lui avouer en sous-entendu et se détache de lui pour le fixer de nouveau dans les yeux avec un air complètement ahuri dans le regard. - Mais alors !! Grand-père ??? - (Hassan sourit) Ton « grand-oncle » Amed comptait beaucoup pour lui, ainsi que mais lui, tu ne l’as pas connu non plus, ton « arrière-grand-oncle » Karim pour mon grand-père. Comme je te l’ai dit, c’est une étrange tradition dans notre famille et tu ne m’as surpris qu’à moitié quand tu as dit vouloir que ton infirmier suive la voie toute tracée de ses prédécesseurs. - Wouahhh !!! Hassan redevient très sérieux. - C’est le secret le mieux gardé de notre famille mon fils, tu devais le savoir mais tu ne devras jamais y faire allusion durant toute ta vie ; Sauf à ton fils bien sûr, si comme des générations d’Al Malouf, il suit la voie de ses ancêtres. - Et s’il ne la suit pas ? - Alors ce secret sera enterré à tout jamais. Hassan embrasse affectueusement son fils et prend le chemin de la porte. - (Amid curieux) Tu vas où, p’pa ? Hassan se retourne et sourit : - Parler à ce jeune homme car j’ai bien compris que ce n’est pas encore ta génération qui enterrera notre secret. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (79/150) (Aix) (Coralie) Les deux voitures se garent devant le portail à la grille impressionnante de la grande bâtisse, huit personnes en descendent et Maurice demande à ses hommes de rester ici à surveiller les alentours, mais de rester prêt à intervenir au moindre appel de sa part. Il prend sa femme sous le bras et fait signe aux deux garçons qui l’accompagnent d’avancer, arrivé devant le visiophone, il appuie sur le bouton d’appel et attend que quelqu’un lui réponde. - Oui ? - Bonjour madame, je suis Maurice Désmaré et j’ai pris rendez-vous ce matin avec la directrice de cet établissement au sujet de la petite Coralie Rougieux. - En effet monsieur, nous vous attendions !! (Le portail se déverrouille) C’est tout droit au fond de l’allée, refermez bien le portail derrière vous s’il vous plaît !! - Merci madame. Le couple et les deux garçons s’avancent donc et parcourent la longue allée bordée d’arbres centenaires qui donnent une étrange impression d’être revenue des années en arrière, dans un temps pas encore si lointain où l’austérité de ses lieux faisait frissonner d’un étrange malaise ceux qui en arpentaient pour la première fois le gravier crissant alors sous leurs pas. Ils aperçoivent un homme sur le perron de l’immense bâtisse et Florian sourit en le reconnaissant. Une fois arrivés devant lui, celui-ci reconnaît à son tour le jeune rouquin et vient lui serrer la main avec les yeux pétillants du plaisir de voir qu’il a tenu parole. - Et bien jeune homme !! Je ne croyais pas vous revoir aussi rapidement ? Messieurs dame !! Si vous voulez bien me suivre, la directrice est dans son bureau et elle vous attend. Le petit groupe entre alors en scrutant d’un œil curieux le grand couloir au sol de marbre dont les nombreuses portes pour certaines grandes ouvertes leur délivrent un peu de leurs secrets. Ils passent devant un immense réfectoire qui aurait pu être froid mais si joliment décoré par d’innombrables dessins d’enfants accrochés aux murs, qu’il en devient convivial et les quatre personnes qui suivent leur guide l’imaginent sans mal, rempli des rires des enfants pendant les repas. Tout dans cette demeure prouve l’opulence d’une époque depuis longtemps révolue mais dont l’entretien et la propreté méticuleuse en ont gardé tout le cachet. L’escalier monumental, en marbre lui aussi est à l’image du reste du bâtiment et ils ne sont pas étonnés à se retrouver devant une porte de chêne massif que l’éducateur ouvre après y avoir frappé quelques coups pour annoncer leurs présences. - Madame la directrice !! Voici le jeune homme dont je vous avais parlé et les personnes qui ont pris rendez-vous pour la petite Coralie. La femme se lève et montre d’un signe chargé d’élégance de la main, les sièges placés devant son bureau. - Veuillez vous asseoir je vous prie !! Ainsi donc, vous venez dans l’intention de prendre avec vous cet enfant ? Maurice avec gentillesse mais assurance : - Si elle nous accepte comme tel, ce sera avec un immense plaisir que nous deviendrons sa nouvelle famille. La directrice place une feuille devant ses yeux et reporte son regard sur Maurice : - J’ai été étonnée je ne vous le cacherai pas, en lisant ces renseignements sur vous que vous nous avez fait parvenir en fax ce matin et c’est d’ailleurs un peu à cause d’eux que j’ai accepté ce rendez-vous aussi rapidement. - Vous m’en voyez flatté madame !! Mon épouse et moi-même avons un grand fils qui est ami avec ce jeune homme (Il montre Florian de la tête) Florian nous a raconté le coup de cœur qu’il a eu pour celle qu’il appelle « sa petite princesse » et nous a donné une grande envie de mieux connaître cet enfant. Un petit film tourné en amateur par un de mes hommes pendant le spectacle offert aux enfants par la famille Gruss, nous a séduits au point que mon épouse et moi serions honorés qu’elle nous soit confiée. La directrice sourit au jeune rouquin qu’elle surveille du coin de l’œil depuis son arrivée dans son bureau et dont elle a entendu parler ainsi que de son spectacle par les accompagnateurs unanimes quant à la gentillesse et la drôlerie de sa prestation. Les enfants d’ailleurs ne parlent encore aujourd’hui que de ça et de la « gentille » panthère sur laquelle plusieurs d’entre eux sont montés sur le dos. - J’ai entendu parler de votre prestation même si je n’y ai hélas pas assisté ce soir-là jeune homme et je suis heureuse de faire votre connaissance. Thomas sort alors un DVD de sa poche : - Nous avons pensé madame que vous souhaiteriez peut-être en avoir une copie. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (80/150) (Aix) (Coralie) (suite) La directrice capte le sourire du grand blond et s’en retrouve toute chose, elle a un petit moment de bug avant de se reprendre et tendre la main pour accepter le présent de ce jeune homme magnifique. Florian bien sûr surveillait ce moment et sourit en s’asseyant plus confortablement dans son fauteuil, heureux que son Thomas ait toujours cet effet ravageur mais ne soit qu’à lui. Enfin qu’à eux quand ils sont avec leurs amis de cœurs. La directrice, les joues soudainement bien rouges : - Merci jeune homme, je ne manquerai pas de le regarder avec les enfants qui j’en suis certaine en seront encore une fois ravis. La femme revient vers Maurice et Martine. - Votre fils est un garçon magnifique, vous devez en être fier !! Maurice regarde Thomas et sourit. - Thomas n’est pas notre fils madame, c’est l’ami de Florian et il n’est ici que pour nous accompagner. Notre fils n’a pas voulu venir ce matin pour ne pas s’ingérer dans notre décision mais viendra je pense très vite une fois que les choses se mettront en place. Il vit encore avec nous mais n’y est plus que rarement car il est interne en chirurgie dans un hôpital militaire et nous ne profitons plus de lui que pendant ses permissions. - Très bien !! Il pourra venir quand il voudra. Suit alors une longue conversation sur les motivations et autres raisons de cette adoption, jusqu’au moment où la porte s’ouvre et que l’éducateur qui les a accueillis un peu plus tôt ne réapparaisse dans l’entrebâillement. - La petite est là !! - Et bien qu’attendez-vous ?? Faites là entrer !! Pendant que l’homme se retourne pour faire signe à la fillette d’entrer, Florian sort de sa poche ce qu’il triture depuis un moment et le met en place sous le regard de ses amis et de la directrice qui sourit tendrement à ce jeune homme qui a bien compris tout le stress de la petite fille quand elle passera la porte et qui en se déguisant ainsi va la mettre à l’aise plus sûrement que n’importe quelle parole de réconfort qu’elle aurait due elle-même lui donner. La petite fille entre timidement les yeux fixant ses chaussures en tenant fermement la main de son accompagnateur, elle connaît ce genre de présentation pour en avoir déjà connu plusieurs. Les gens l’ont trouvée alors ou trop vieille ou trop maigre mais toujours trop ou pas assez quelque chose, sans jamais faire attention à ce qu’elle comprenait leurs paroles. Coralie était malheureuse d’entendre toutes ses choses pas gentilles la concernant, qui finissaient toujours par la faire ressortir du bureau encore plus triste et de retrouver le soir sa chambrée qu’elle partage avec cinq autres petites filles devenues ses amies depuis le temps. Amies qui avec leurs mots tentaient de lui redonner espoirs alors qu’elles-mêmes n’y croyaient plus beaucoup non plus. - Coucou petite princesse !! Coralie lève brusquement la tête, le visage transfiguré en reconnaissant la voix et celui qui vient de lui parler, elle lâche la main de l’éducateur puis s’élance vers Florian en lui tendant les bras et en lui enserrant enfin le cou de toutes ses forces, en le couvrant de bisous. - Tu es venu me voir ? - Oui ma chérie, comment aurai-je pu t’oublier ? J’aimerais aussi te présenter à des amis à moi qui voudraient bien avoir pour eux tout seuls, une jolie petite princesse comme toi. Martine éclate en sanglot devant la scène toute en émotions à laquelle elle assiste, très vite suivit par la directrice pourtant habituée et s’étant depuis toutes ses années, mit une carapace d’indifférence apparente qu’elle pensait sincèrement à toute épreuve. Florian se relève en portant la fillette toujours accrochée à lui et doucement lui met son gros nez rouge sur le sien tout minuscule, ayant un mal de chien à le faire tenir. Une fois qu’il est sûr qu’il va tenir, il tourne Coralie vers Maurice et sa femme et se retrouve tout bête en les voyant les yeux couverts de larmes. - Et bien !! Elle est toute mignonne comme ça !! Pourquoi toutes ses larmes ? (A la petite) Tu veux bien faire un bisou à la dame ? Elle s’appelle Martine, elle est très gentille tu verras. D’une toute petite voix à l’oreille de Florian. - Voui !! Mais pourquoi elle pleure la dame ? - Parce qu’elle t’aime déjà beaucoup, fais-lui un gros bisou et au monsieur aussi !! Tu verras, il est un peu ronchon mais tu ne dois pas en avoir peur. Quand il grogne, tu lui tires la langue comme ça, regarde !! Florian se met face à Maurice qui se force non sans mal à rester sérieux, il fait comme il l’a dit et sort sa langue. - Beuuu !!!! A toi ma puce, vas-y essaie !! - Beuuu !!!! Hi ! Hi ! C’est amusant Maurice en grognant mais les yeux brillants d’amusement : - Tu lui apprends de drôles de choses !! Coralie en tirant une nouvelle fois la langue : - Beuu !!!! Maurice vaincu par la bouille de la fillette éclate de rires et la prend des mains de Florian en la faisant tourner plusieurs fois sur lui-même, surpris de son extrême légèreté avant de l’embrasser longuement sur le front. - N’en prends pas l’habitude quand même hi ! Hi ! D’accord jeune fille ? 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (81/150) (Aix) (Coralie) (fin) La fillette fixe un instant Maurice avec ses yeux pervenche qui ne laisse pas le brave homme de marbre et qui pour éviter de trop montrer ses émotions en public met la petite d’autorité dans les bras de sa femme qui ne demandait pas mieux, afin de se tourner de façon à ce que personne ne voie à quel point il est ému par ce petit bout de chou. La directrice n’en est pas dupe et comprend à leurs façons d’être que ce seront des parents aimants pour cet enfant si longtemps sevré d’un réel amour. - Coralie ma chérie !! Tu ne veux pas montrer ta chambre à la dame ? La fillette tout heureuse : - Siii !!! - Alors vas-y ma puce, j’ai encore plein de choses à voir avec le monsieur et après j’aurai sans doute quelque chose à te demander. Martine repose la fillette par terre, Coralie lui prend la main et l’entraîne vers la sortie du bureau en sautillant. - Viens !! Je vais te montrer mes poupées !! Maurice et sa femme se jettent un coup d’œil où la joie peut s’y lire à livre ouvert, il regarde sa femme se laisser entraîner par l’enfant qui près de la porte se retourne et enlève son nez rouge en le tendant à Florian. - Tiens !! Il est à toi !! - Garde le princesse, je te le donne. Il te rappellera que tu as aussi un ami qui t’aime très fort. - Tu reviendras me voir ? - Bien sûr ma puce !! Quand tu seras dans ta nouvelle maison c’est promis. - Avec le gros chat ? - Pour ça !! C’est toi qui devras venir Hi ! Hi ! Allez !! Va montrer tes belles poupées à Martine. Ce n’est qu’une fois qu’elles sont parties toutes les deux que tout le monde reprend sa place et que la conversation tout administrative cette fois reprend. La fonction de Maurice au sein de l’état est pour beaucoup dans la rapidité des décisions qui se prennent alors et ne reste bientôt plus qu’une seule formalité pour que la demande d’adoption soit acceptée, la directrice pose encore quelques questions plus personnelles celles-là afin de se conforter dans sa décision. - Lui donnerez-vous votre nom ? - Si elle le souhaite, c’est bien sûr dans nos intentions. A-t-elle connu ses parents ? - Quand ils sont décédés suite à un accident de voiture, la petite n’avait que deux ans. Elle ne se souvient de rien et toute sa vie pour elle s’est jusque-là passée dans ses murs. - A-t-elle encore de la famille ? - Pas que je sache !! Son père était lui aussi orphelin et sa mère fille unique, ses grands-parents sont tous deux décédés et nous n’avons trouvé traces de cousins ou autres personnes qui auraient pu prendre la petite en tutelle. - Connaît-elle son nom de famille ? - Ce serait étonnant, ici nous ne l’avons toujours nommée que par son prénom. - Donc ce ne serait pas un gros problème de lui donner le nôtre ? - En effet !! Sauf si plus tard la demande vient d’elle pour reprendre celui de ses parents. - Ne pourrions-nous pas lui donner les deux ? Coralie Désmaré-Rougieux !! Ça sonne plutôt bien, vous ne trouvez pas ? La directrice sourit, elle est certaine maintenant qu’elle confie l’enfant entre de bonnes mains. Les deux garçons restés silencieux et souriants lui démontrent également qu’elle va se faire toute une famille car l’empathie qu’elle a avec ses deux garçons, lui semble déjà si fort qu’il serait étonnant qu’ils ne se voient rapidement attribuer le titre de « tonton ». Martine revient avec Coralie dans les bras et vient se rasseoir sur son siège. - Je suis étonnée de cette visite vous savez, je n’aurai jamais cru que ses enfants soient aussi bien dans un établissement tel que celui-ci et je comprends que les enfants puissent s’y sentir chez eux. - (La directrice souriante) Nous faisons de notre mieux, mais rien ne vaut une vraie famille pour qu’ils puissent se construire et devenir plus tard des adultes à part entière. - Les attentes administratives seront-elles longues ? La directrice fixe la fillette qui commence à avoir les yeux lourds et reste blottie dans les bras de Martine prête de toute évidence à s’y endormir. - Il reste encore un point à voir et si tout va bien nous pourrions signer les papiers nécessaires devant le juge des enfants d’ici une semaine, deux tout au plus étant donné les congés de fin d’année. Maurice hoche la tête en signe d’accord. - De quel autre point parliez-vous ? La directrice montre la fillette du regard : - Coralie ma puce ? - Oui madame ? - Ses braves gens voudraient que tu viennes vivre chez eux pour toujours, cela te ferait plaisir ? Coralie lève les yeux vers Martine qui la berce depuis tout à l’heure, la femme et l’enfant se sourient tendrement et la petite fille reporte son regard vers la directrice. - Oh oui !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (82 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite) Amid une fois à nouveau seul, ressasse en boucle les paroles de son père. Il connaissait bien sûr la liaison qu’Hassan a avec Omar, comme d’ailleurs tous ceux qui vivent et sont en contact permanent avec eux. Que son père soit assez crédule pour penser le contraire et croire que personne ne s’en soit rendu compte, alors que depuis vingt ans ils les voient se regarder comme si plus personne d’autre ne comptait pour eux, le dépasse et Amid sourit en se remémorant certaines scènes qui au fil des ans lui ont fait comprendre que malgré la morale stricte de son pays, l’amour entre deux hommes n’était pas une tare. Du moins pas cette sorte d’amour qu’il a eu sous les yeux depuis sa prime jeunesse, cet amour qui comme une drogue les rapproche toujours plus près l’un de l’autre, cet amour toujours qui mouille les yeux quand des mains fébriles à chaque anniversaire ouvrent ce cadeau offert avec le cœur et non avec l’argent, cet amour encore qui laisse épuiser à dormir sur une chaise après de longues heures passées à veiller quand l’autre est malade, cet amour enfin qui malgré les tabous et les interdits perdure toujours aussi fort. Amid essuie ses yeux qui laissent s’échapper les larmes d’émotions à ses souvenirs qui ont marqué toute son enfance et son adolescence et il se dit qu’il se sent prêt lui aussi et que son cœur comprend et ressent maintenant ce besoin de la présence de l’être aimé qu’il avait jugé parfois avec la méchanceté de l’enfance, n’en comprenant encore pas la finalité. ***/*** Hassan se présente devant le bureau de l’infirmière-chef du service et sourit en se rappelant l’histoire que cette brave femme a eue avec Florian. Quand elle l’aperçoit en se levant d’un bond et en lui donnant du « votre altesse désire », c’est plus fort que lui et sa réponse lui échappe. - Rencontrer l’infirmier qui s’occupe de mon fils votre majesté ! L’infirmière pique un bol maison et ne sait visiblement plus comment se comporter face à cet émir qui de toute évidence vient de se moquer ouvertement d’elle. Hassan s’en aperçoit aussitôt et sourit en s’excusant, pas très fier de lui de s’être laissé aller sans réfléchir à ce que ces paroles pourraient avoir d’humiliant. - Excusez-moi madame, ça m’a échappé et j’avais trouvé cette repartie tellement drôle que je n’ai pas pu me retenir. Je concède que ce n’était pas du meilleur goût venant de ma part et que je n’ai certainement pas la méthode qu’a Florian à faire passer ça comme une pointe d’humour. L’infirmière sourit à son tour. - J’avoue que venant d’une personne telle que vous, j’ai été surprise et décontenancée. Pour Christophe, s’il n’est pas trop tard, vous le trouverez aux vestiaires des infirmiers, le local au bout du couloir la porte de droite. Il m’a demandé l’autorisation de quitter son service plus tôt, ne se sentant pas très bien et c’est ce que j’avais remarqué depuis ce matin, alors je la lui ai accordée. - (Hassan) Il est malade ? L’infirmière sourit tristement : - Du cœur certainement, je crois que ce jeune homme était amoureux et que quelque chose s’est passé. Une rupture sans doute !! Comme si un garçon aussi gentil méritait ça !! La vie de nos jours est très difficile à comprendre vous savez ? Faites vite si vous voulez lui parler !! Ça fait déjà un moment qu’il est parti se changer et ce serait étonnant qu’il soit encore là. Hassan s’incline pour prendre congé. - Merci pour vos indications et encore toutes mes excuses. Hassan part alors d’un bon pas et entre dans la pièce indiquée. Deux rangées de vestiaires font comme un long couloir au bout duquel il entend couler l’eau d’une douche, il s’y dirige aussitôt et ce qu’il voit alors lui serre le cœur. Un jeune homme nu assis les bras enserrant ses genoux sous le jet d’une douche et qui de toute évidence est en train de pleurer depuis un long moment. Hassan reconnaît la chevelure du jeune homme et reste un instant figé devant une telle détresse évidente. Il se doute bien de quel en est la raison et recule lentement pour ne pas gêner le garçon s’il s’apercevait de sa présence. Il retourne dans la partie vestiaire et s’assoit sur un banc pour réfléchir et attendre qu’il en sorte. Deux personnes entrent alors et le regardent étonnés de le voir là, l’un deux lui pose alors la question. - Excusez-moi monsieur mais cet endroit est réservé au personnel, c’est écrit sur la porte !! - (Hassan se lève) Je cherchais Christophe, l’infirmier qui s’occupe de mon fils et l’infirmière-chef m’a dit que je le trouverais ici. L’infirmier entend l’eau qui coule toujours dans la douche. - C’est sans doute lui qui prend sa douche, je vais aller voir !! Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (83 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (suite) Pendant que le deuxième infirmier commence à se changer, l’autre fait le même chemin qu’Hassan quelques minutes plus tôt et bien sûr découvre la même chose que lui. Hassan entend alors les paroles du garçon qui s’inquiète de voir son ami prostré sur lui-même. - Et bien « Christo » ?? Qu’est-ce que tu as ? Ça ne va pas ? Une voix triste lui répond : - Si t’inquiète !! Ça va aller !! Juste un coup de blues !! - C’est parce que ton copain s’en va ? C’est ça ? Tu devrais te lever car il me semble que c’est son père qui t’attend à-côté, dans les vestiaires. - De quoi !!! - Si je te le dis !! En plus ça fiche un coup de le voir là !! Putain !! Mais regarde tes yeux ?? Va falloir que tu te forges une carapace mon pote, ça t’arrivera encore tu sais de t’attacher à un patient particulièrement sympathique. Faut pas te mettre dans des états pareils à chaque fois ou alors change de métier. - Laisse-moi tu veux bien ? Tu ne comprendrais pas de toute façon, dis à son père que j’arrive dans cinq minutes. - OK ne te fâche pas !! Houlà !! Je disais juste ça pour ton bien !! Le prochain coup je fermerai ma gueule !! L’infirmier revient près de son copain, le visage visiblement contrarié. Il s’adresse à Hassan en ôtant sa blouse nerveusement. - Il arrive dans cinq minutes, vous pourriez l’attendre dans le couloir s’il vous plaît ? - Bien sûr, excusez-moi encore. - Bah !! Ce n’est rien, juste que je n’aime pas me désaper devant des inconnus. Hassan comprend très bien même si la façon de le dire était à la limite de la politesse, il a entendu néanmoins la conversation qu’ont eue les deux garçons et comprend l’énervement de celui qui s’est fait rabrouer plutôt vertement alors qu’il n’avait pas l’intention d’être désobligeant avec son ami et ne cherchait qu’à le réconforter. Hassan attend donc dans le couloir comme n’importe qui et il sursaute en voyant apparaître Maurice Désmaré avec sa femme bientôt suivit par Florian et Thomas qui se dirigent de toute évidence vers la chambre de son fils, sans doute pour lui donner ses dernières consignes avant qu’il ne quitte le centre hospitalier. Florian indique à ses amis la salle d’attente, voulant apparemment y aller seul et s’apprête à frapper à la porte quand il reconnaît Hassan et le regarde d’un air étonné, se demandant bien ce qu’il peut faire à attendre comme ça à l’autre bout du couloir. Hassan voit le jeune rouquin sourire et changer d’avis pour se diriger vers lui et lui faire les deux bises qui maintenant semblent tout à fait naturelles pour l’émir. - Bonjour ton altesse ! Ils ont changé le jeune prince de chambre ? - Heu non !! J’attends juste que Christophe sorte des vestiaires. Je l’observe un moment. - C’est quoi le lézard ? Hassan hésite puis en soupirant se lance dans des explications rapides sur le pourquoi de sa présence ici et de ce qu’il a pu être témoin ses dix dernières minutes. - Pourquoi Amid ne lui a rien demandé ? - Il a eu peur d’un refus et du coup c’est moi qui m’y colle !! Je t’avouerai que je ne sais pas trop comment faire après ce que je viens de voir, tu comprends Florian ? Ce genre d’histoire chez nous est jugé comme un délit et peut aller jusqu’à la peine de mort. - Pourquoi tu ne changes pas cette loi ? Après tout c’est toi le prince, non ? - (Hassan sourit) Tu résous vite les problèmes toi !! Si seulement c’était aussi simple, malheureusement ça ne l’est pas et mon peuple n’est pas prêt à ce genre de changement et n’hésiterait pas à me lapider si j’envisageai un tel changement. - Pourtant ça existe aussi chez vous pas vrai ? - Bien sûr !! Mais c’est un tabou trop puissant dans nos coutumes pour pouvoir changer les choses comme ça. - Pfff !! C’est bien la peine de construire des villes sur l’océan si c’est pour y vivre comme au temps des hommes des cavernes !! - C’est comme ça Florian et crois-moi, j’en suis le premier désolé. - C’est pour ça que tu ne tiens jamais Omar par la main alors ? Hassan devient crayeux d’un seul coup et fixe Florian abasourdi. - Qu’est-ce que tu viens de dire ??? - Tu m’as très bien entendu alors ne fais pas celui qui ne comprend pas !! - (Hassan hésitant) Tu as vu ça où ?? - Suffit de vous regarder quand vous êtes ensemble Hi ! Hi ! Je lui mime alors son expression quand il est devant son « secrétaire ». - Plutôt ressemblant, pas vrai !!! Hi ! Hi ! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (84 / 150) (Amid et Christophe) (L’embauche) (fin) Hassan stupéfait mais retenant difficilement son envie de rire devant la tête de merlan frit que vient de prendre le jeune homme. - Je ne suis pas comme ça, rassure-moi !! - Meu non !! Vous deux c’est pire Hi ! Hi ! La prochaine fois que tu vois Omar, regarde ses yeux, ils parlent mieux que tout le reste. Bon !! De toute façon ce ne sont pas mes affaires et je suis plutôt mal placé pour te faire la morale Hi ! Hi ! Tu veux que je t’aide pour Christophe ? Donne-moi le contrat et laisse-moi faire, je suis certain qu’il va retrouver son sourire avant pas longtemps. - (Hassan hésitant) Qu’est-ce que tu vas lui dire ? Je lui tends la main pour qu’il me donne le contrat. - Ça, c’est mon affaire et si j’ai bien compris votre façon de procéder, ce que vous ne savez pas n’existe pas, c’est bien comme ça qu’il faut le voir pas vrai ? Hassan ne peut s’empêcher de sourire, impressionné par l’esprit vif qu’a ce jeune garçon à comprendre les choses qui pourtant ne sont pas dans sa culture ; il met sa main dans sa veste et en sort plusieurs feuillets qu’il lui tend en soupirant de la satisfaction de lui laisser mener les négociations à sa façon. Façon dont il ne doute pas qu’elle sera beaucoup plus franche que celle qu’il aurait lui-même utilisée pour convaincre ou du moins essayer de le faire, l’infirmier de son fils à accepter son offre. La porte des vestiaires s’ouvre et trois gars en civil en sortent. Christophe se fige et n’ose plus faire un pas, Hassan et Florian voient bien ses yeux rougis et gonflés qui montrent bien que le jeune homme ne va pas bien et que sa tristesse n’est pas feinte. Florian s’approche de lui rapidement et le prend par la manche en l’entraînant dans le couloir jusqu’à la chambre d’Amid qu’il ouvre sans frapper et dans laquelle il pousse le jeune homme avant de le suivre et refermer derrière lui. Hassan est étonné de cette façon assez brusque qu’a eue Florian et revoit l’expression de surprise de Christophe quand il s’est laissé entraîner tel un pantin sans qu’une parole ne soit prononcée. Maintenant c’était peut-être ce dont avait besoin le jeune infirmier pour le suivre sans trop se poser de question, indiquant par-là combien la manière employée démontre le degré de connaissance de la psychologie humaine que maîtrise parfaitement le jeune chirurgien. La lumière au-dessus de la porte s’allume et Hassan se dit que maintenant il n’a plus qu’à croiser les doigts et attendre. ***/*** Amid voit la porte s’ouvrir brusquement et Christophe y entrer comme propulsé par quelque chose ou quelqu’un, il voit ensuite entrer à sa suite Florian qui referme la porte et actionne l’inter signalant les soins en cours et que personne ne doit pénétrer dans la chambre. Christophe reste sans réaction et Amid remarque aussitôt l’état dévasté de son visage, il comprend alors que son ami tout comme lui vit un drame émotionnel et sursaute quand le jeune rouquin attrape son copain et le pousse sans aménité jusqu’à ce qu’il s’asseye sur le lit juste en face de lui toujours confortablement installé dans son fauteuil. - Bon !!! Comme c’est moi qui m’y colle, écoutez-moi bien tous les deux !!! Interrompez-moi juste si je me trompe !! Je pointe mon doigt vers Amid qui me regarde incrédule en se demandant ce qu’il me prend soudainement. - Toi !! Tu as besoin d’un infirmier ? D’un secrétaire ? Qu’il vienne avec toi dans ton pays ? Et tu l’aimes !! Je ne leur laisse pas le temps de réagir même si je vois bien qu’ils ne se lâchent plus du regard, je pointe mon doigt cette fois-ci vers Christophe. - Et toi !! Tu es infirmier ? L’idée d’être son secrétaire ne te rebute pas ? Tu es d’accord pour le suivre dans son pays ? Et tu l’aimes !! Je leur laisse le temps de bien comprendre mes paroles, je dépose le contrat sur la table en sortant un stylo de ma poche. - Très bien !! Je vois que nous sommes tous d’accord !! Il ne reste plus maintenant à Christophe qu’à lire et signer ce contrat !! Ensuite je vous laisserai tranquille et vous pourrez vous faire un gros câlin, que j’ai au moins le plaisir de vous revoir souriant et heureux avant que vous nous quittiez. Ce n’était quand même pas compliqué !! Non mais !! Ah oui !! Une dernière chose !! Bien sûr ce n’est pas Hassan qui m’envoie, alors maintenez la tradition les gars Hi ! Hi ! Qui ignore ne juge pas !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (85 / 150) (Aix) (Septième jour) (Patricia) (suite) Hassan voit Florian ressortir de la chambre quelques minutes après y être entré, il le regarde refermer la porte et s’aperçoit que la lumière est restée allumée. Florian capte son regard et sourit en lui tendant les papiers qu’Hassan parcourt avidement pour vérifier qu’ils sont bien signés. - Voilà le travail ton altesse !! Amid sera aux petits soins tu peux me croire sur parole et d’ailleurs je crois bien que tu vas devoir encore poireauter un moment avant de récupérer le fiston Hi ! Hi ! Faut dire qu’après tous ses événements, ils ont besoin de se « remonter » le moral. - Christophe a accepté de nous suivre alors ? - Bien sûr !! Il n’attendait juste que quelqu’un le lui demande, j’ai idée qu’il n’y avait pas grand-chose qui le retenait ici tu sais ? - Qu’est ce qui te fait penser ça ? - Je ne sais pas !! Une impression !! Je ne serai pas étonné plus que ça s’il n’y avait pas grand-chose à déménager, ce garçon se sentait manifestement aussi seul que ton fils et n’attendait que de trouver l’âme sœur pour s’échapper de son quotidien. Hassan hoche la tête. - Je ne préfère mieux pas savoir quels ont été tes arguments mais ils ont été de toute évidence très efficaces. - Bah !! Je les ai juste mis devant leurs vérités, ensuite le reste s’est fait tout seul. Pour Amid ne le laisse pas trop forcer au début, il peut marcher mais progressivement et pour le reste c’est pareil, qu’il fasse attention au début car sa colonne même si elle est remise en place est encore fragile. - (Hassan étonné) Le reste ? - Bah oui quoi !! Tu crois peut-être qu’ils vont jouer aux cartes quand ils seront seuls Hi ! Hi ! - Oh !! - Relaxe papa !! Tu as été jeune toi aussi Hi ! Hi ! ***/*** Pendant ce temps-là, au cirque. Patricia ne quitte pas des yeux Yuan depuis qu’il s’est levé ce matin, elle le trouve épanoui et comprend qui ne lui manque plus rien pour exprimer comme il le fait sa joie de vivre. Quand ils ont ouvert les yeux et l’ont vue debout près du lit à les regarder, elle a été agréablement surprise de ne constater aucune gêne sur leurs visages et qu’au contraire, ils étaient de toute évidence heureux de la surprise qu’elle leur faisait d’être passée les voir. Florian et Thomas étant pressés car ils avaient pas mal de choses de prévues ce matin, elle s’est vite retrouvée en tête à tête avec son chéri et depuis ils ne cessent de discuter gaiement sans non plus que Yuan s’étale plus que nécessaire sur la fin de nuit qu’il vient de passer avec ses deux amis. Il lui a juste fait comprendre que c’était tout simplement trop bien et qu’il ne la remercierait jamais assez d’être aussi compréhensive et de lui permettre d’être lui-même sans chercher à le changer. Ils marchent main dans la main depuis plus d’une heure sans réel but précis, profitant juste d’une matinée ensoleillée et du plaisir de n’être que tous les deux en amoureux. - (Patricia) Tu sais ce qui bloque Florian et Thomas pour que je sois avec vous ? - (Yuan) Ils te l’ont dit ? - Florian oui, hier matin quand il m’a demandé s’ils pouvaient te garder avec eux cette nuit. Yuan en plissant les yeux d’amusement. - Ils avaient tout prévu alors !! Patricia s’arrête et pointe son doigt sur le torse de Yuan. - C’est une chose que toi aussi tu aurais pu faire !! - Mais !! Comment veux-tu ? Je n’étais pas au courant de leurs intentions, c’était une surprise qu’ils voulaient me faire !! - Ouaihh !! Mais quand même !! J’aurais pourtant bien pensé que tu m’aurais appelée pour me prévenir !! Yuan baisse la tête car il sait bien qu’elle n’a pas tort. - J’étais comme dans un nuage tu comprends et je n’ai pensé à rien d’autre qu’à la nuit que nous allions passer. - Tu n’es pas un mec pour rien !! Comme tous, il n’y a que la queue qui vous gouverne et le reste ne compte plus. - (Yuan piteux) Tu m’en veux ? - Bien sûr que je t’en veux, qu’est-ce que tu crois !! C’est encore bon que « Flo » ait eu plus de considérations pour moi et qu’il m’en ait parlé, maintenant il ne te reste plus qu’à essayer de te faire pardonner. - Je ferai ce que tu veux, je t’aime « Pat » !! Tu es la seule fille à qui j’ai envie de dire ça et tu le sais bien. - Bien sûr que je le sais, mais comme tu le dis si bien : Je suis la seule « fille » mais il y a Florian et Thomas. Yuan s’essaie à la plaisanterie. - Ce ne sont pas des filles Hi ! Hi ! - Tu m’as très bien compris !! Je suis certaine qu’à eux aussi tu dois leur dire que tu les aimes. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (86 / 150) (Aix) (Septième jour) (Patricia) (fin) Yuan en baissant une nouvelle fois la tête sentant bien que l’orage n’est encore pas passé. - Oui mais ce sont les seuls eux aussi !! - Encore heureux !! Quand j’ai eu envie de mieux te connaître, je savais pertinemment qu’ils comptaient beaucoup pour toi et je l’ai accepté, maintenant je n’en accepterai pas d’autres que ce soit clair entre nous !! - Je n’ai pas envie qu’ils y en aient d’autres, j’aime à la fois une fille et deux garçons !! Aussi bizarre que ça puisse paraître, c’est un fait et j’en ai pris mon parti !! - Alors c’est bien !! Tu m’as bien dit que je pouvais te demander ce que je voulais pour me faire te pardonner ? - Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Me mettre à genoux et te demander pardon ? - Trop facile ça !! Ne crois pas t’en tirer à si bon compte !! - Alors quoi ? - Tu m’as dit aimer deux garçons et une fille et moi j’aime trois garçons donc ce n’est pas compliqué, tu sais ce que j’attends de vous à présent. - Tu en as parlé à « Flo » ? Je sais qu’ils ne sont pas contre cette idée, quelque chose semble les retenir pourtant. Il ne t’en a pas parlé ? Lui qui est aussi franc, ce serait étonnant qu’il ne l’ait pas fait. - Et bien si justement il m’en a touché deux mots. Yuan fixe sa chérie avec impatience. - Alors quoi ? - Il m’a dit qu’ils avaient peur de ne pas bander avec une fille, mais je suis certaine qu’il se trompe. - Comment peux-tu en être si sûr ? Patricia sourit avec malice. - Sinon il ne m’aurait pas dit qu’il m’aime et que Thomas aussi. Yuan est sur le cul les yeux ronds. - Il t’a dit ça comme ça ? - Traite-moi de menteuse pendant que tu y es !! - Mais non enfin !!! C’est juste… énorme !!! Tu comprends !!! - (Patricia en souriant) Si tu le dis, il ne te reste plus qu’à organiser notre première soirée mon grand et n’essaie même pas de me donner une raison bidon pour te défiler. Yuan est surpris de ses dernières paroles. - Pourquoi veux-tu que je fasse ça ? - Ça ne te fait rien si je couche avec d’autres garçons que toi ? - (Yuan choqué) D’autres garçons ?? Ha !! Tu parles de Florian et Thomas ?? (Se voulant rassurant) J’aurais mauvaise presse à être jaloux d’eux après la nuit que je viens de passer en leur compagnie, reconnais-le !! Patricia a senti le changement de ton dans la voix de son chéri. - Oui mais tu m’aimeras toujours autant après ? Yuan prend le temps avant de répondre, ils continuent un long moment à marcher main dans la main en silence et la jeune femme le surveille du coin de l’œil et guettant ses expressions, se demandant bien qu’elles sont ses pensées actuelles. Yuan s’arrête et se tourne vers elle en lui prenant la main qu’il serre alors suffisamment fort pour contrecarrer les tremblements dont les siennes sont prises. - Honnêtement ? Je n’ai pas de réponse à ta question, j’espère de tout mon cœur que ça ne changera rien ni pour nous deux ni pour Florian et Thomas. - Mais !! De quoi as-tu peur ? Yuan hésite avant de reprendre la parole. - Ils sont homos tu comprends !! J’ai peur qu’ils se détachent de moi s’il faut que tu sois là chaque fois que nous aurons envie d’intimités et je ne suis pas prêt à ce genre de choix alors j’ai peur de t’en vouloir un jour si ça arrivait et je ne veux pas que ça arrive, je t’aime et je les aime. Patricia sent bien les tiraillements affectifs du jeune asiatique, voudra-t-elle prendre le risque de les perdre tous les trois ? Tient-elle suffisamment à Thomas et à Florian, ou n’est ce juste qu’une façon inconsciente qu’elle a trouvée pour garder toujours un œil sur Yuan ? Thomas est d’une grande beauté, l’attirant autant pour son aspect physique que pour sa gentillesse et ses sourires à couper le souffle. Florian ? (Patricia ne peut s’empêcher de sourire.) C’est le petit frère qu’elle aurait toujours rêvé d’avoir, l’ami qui sait l’écouter et la faire rire, le confident avec qui elle peut se dévoiler sans complexes. Patricia en se répétant ses trois mots, « frère » « ami » « confident », comprend alors qu’il n’y a pas eu le mot amour dans le sens charnel mais bien dans tous les autres sens qu’il peut avoir et qu’elle s’apprêtait à faire un amalgame dont elle ne serait pas sortie indemne elle non plus. C’est à son tour cette fois-ci de serrer plus fort les mains de Yuan pour arrêter ses tremblements, le grand brun la fixe avec intensité, cherchant à comprendre le trouble qu’il peut y lire et la serre rapidement contre lui quand il aperçoit deux grosses larmes perler et s’écouler sur ses joues. Yuan s’imagine alors que ce sont ses dernières paroles et s’en veut de les avoir prononcées, même si c’était ses vraies interrogations qu’il lui avait données honnêtement. - Allons « Pat » chérie !! Si c’est ce que tu veux vraiment, je leur en parlerai. Ce n’est pas la peine de te mettre dans des états pareils. Patricia l’embrasse avec passion : - C’est moi qui avais tort, je viens juste de me rendre compte que l’amour que j’ai pour eux n’est pas le même que celui que j’ai pour toi. Yuan est visiblement à l’ouest : - Voua !!! Je croyais pourtant bien connaître votre langue, mais là c’est du pur charabia Hi ! Hi ! L’amour c’est l’amour non ? - Est-ce que tu aimes ton père ? - Bien sûr oui !! - Comme Florian, Thomas ou moi ? - Bien sûr que non Hi ! Hi ! Manquerait plus que ça !! - Pourtant c’est de l’amour aussi, non ? Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (87 / 150) (Aix) (Septième jour) (Au cirque) Le déjeuner se termine et comme d’habitude, c’est comme une nuée de moineau et tous partent seuls ou à plusieurs, passer cet après-midi froid mais ensoleillé où bon leur semble. Thomas est allé voir ses parents qui lui manquent et compte passer un peu de temps avec eux, les filles tiennent toutes à partir en ville pour faire les dernières emplettes avant le réveillon qui est pour le lendemain soir et emmènent avec elles les deux mamies heureuses de l’aubaine. Les garçons dans la grande majorité sont partants pour un ciné et après pourquoi pas, finir l’après-midi au bowling. Florian lui éprouve l’envie de se plonger dans ses lectures et rentre tranquillement au chaud dans sa roulotte pour s’installer confortablement dans le canapé avec ses derniers achats de bouquins, qu’il dépose en pile à ses pieds. Le reste du cirque vaque à ses occupations, que ce soit artistes ou ouvriers et le petit bruit de fond de toute cette agitation berce Florian qui bientôt sans vraiment s’en rendre compte, pique du nez et s’endort avec son livre ouvert sur les genoux. ***/*** Quelques heures plus tard. Maxime et Julien sont les premiers à rappliquer et entrent dans la roulotte pour se servir un coup à boire et se préparer pour le dîner. La vue du tas de livres au sol devant le canapé les fait sourire, comprenant à quel genre de loisir Florian a passé son après-midi. Ce n’est qu’un peu plus tard, quand ils sont tous deux douchés et prêts à ressortir, que Thomas rentre à son tour de sa visite dans sa famille. - (Thomas) C’est déjà l’heure de la bouffe ? - (Maxime) Ça ne va pas tarder oui !! Thomas aperçoit la pile de livre et sourit. - Einstein dans ses œuvres. - (Julien) C’est comme ça qu’il voit les vacances Hi ! Hi ! - (Thomas) Il n’est pas là ? - (Maxime) Pas depuis que nous sommes revenus, il a dû en avoir marre et partir faire un tour. Thomas fronce les sourcils. - En laissant ses livres traîner par terre ? Bizarre !! Ce n’est pas dans ses habitudes. - (Julien) Tu n’as qu’à l’appeler ? Thomas ne se le fait pas dire deux fois, prenant son portable en main, il envoie l’appel sur la touche de raccourci qui lui montre l’image de son ami souriant pendant que l’appareil cherche la connexion. Une sonnerie étouffée sort alors du canapé et Maxime d’un seul coup soucieux fonce à la recherche de l’appareil qu’il découvre, coincé entre les assises du canapé et les coussins. Les trois garçons se regardent et un vent de panique commence à les prendre. Thomas remarque alors un chiffon blanc, roulé en boule et qui est tombé au sol lorsque Maxime a soulevé le coussin, il le prend dans ses mains et le porte à son nez en faisant une grimace. - Ça pue !! C’est quoi cette odeur ? Ça me rappelle quelque chose !! Maxime le lui prend des mains et le porte à son nez à son tour, son visage devient livide quand il reporte son regard vers ses deux amis. - C’est du chloroforme !! Qu’est-ce que ça fout là !! Julien devient livide à son tour. - Florian !!! Il s’est fait enlever !!! Les deux garçons regardent Thomas qui contre toute attente garde un calme olympien et leur donne des ordres en même temps qu’il cherche un numéro dans son répertoire. - « Max » !! Regarde s’il y a des hommes à Maurice dans le coin et fais les venir ici, vite !! « Ju » !! Fais le tour du cirque et voit si quelqu’un l’a vu récemment, ou s’il a remarqué un truc inhabituel !! Les deux garçons sortent comme des flèches de la roulotte et commencent à alerter tout le monde autour d’eux. Thomas entend le déclic de la communication. - Allô Maurice ?? -… - C’est « Flo » !! Je crois qu’il s’est fait enlever !! -… - C’est ce que nous sommes déjà en train de faire !!! -… - Tu vas le retrouver, dis ?? Ils ne lui ont rien fait de mal hein ?? -… Thomas raccroche et laisse tomber l’appareil sur le lino du sol, les larmes s’échappent alors de ses yeux quand il craque soudainement. Il ne voit pas revenir Maxime avec deux hommes de la DST dont un se tient la tête avec les doigts en sang et s’écroule à son tour sur le sol de la roulotte. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (88 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) ***/*** Une heure plus tard. Patricia et Carole sont auprès de Thomas qui a été allongé sur son lit et lui tamponnent les tempes avec un linge humide en lui prodiguant des paroles qui se veulent rassurantes. Maurice et Patrice sont là également et mettent tous les moyens en œuvres pour retrouver les agresseurs. Deux des hommes de Maurice ont été retrouvés gisants dans leur sang, salement amochés mais toujours vivants et le troisième, celui qui est rentré avec son collègue à l’appel de Maxime arbore un énorme pansement sur son crâne. Pansement que lui a fait Julien et qu’il maintient fermement de sa main droite, toujours à moitié sonné pour le compte. L’ambulance repart avec les deux blessés plus un autre homme les accompagnant sur l’ordre de Maurice qui tient à avoir des nouvelles de leurs états de santé rapidement. Patrice tourne comme un lion en cage. - Qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ? - (Maurice) Attendre !! Tous les services de polices sont avertis et patrouillent. Les routes, les gares et les aéroports sont sous surveillance, nous ne pouvons plus faire grand-chose d’autre que d’attendre. Patrice sursaute, pensant tout d’un coup à quelque chose : - Les chats !!! Où sont les chats !! Maxime d’une voix blanche : - Je les ai envoyés à la recherche de leur maître dès que je les ai vus !! Maurice vient lui tapoter fièrement l’épaule : - Tu as très bien réagi mon garçon. ***/*** Quelque part. Je sens mon crâne qui va exploser !! J’ouvre les yeux et je me demande où je suis, j’étais tranquillement en train de lire et me voilà dans cet endroit humide sans lumière. Mes yeux commencent à y voir plus clair et j’aperçois les murs et la porte métallique, je suis allongé sur le sol en terre battue et mes membres sont entravés par des liens, une corde qui de toute évidence est trop serrée, et me coupe la circulation sanguine. J’ai froid, l’humidité du sol a détrempé mon pantalon et mon pull, je commence à claquer des dents en tentant de réfléchir à ma situation. « Kidnappé » !!! C’est la première chose qui me vient à l’esprit, j’ai été kidnappé !! Une onde de panique manque de me submerger, j’arrive non sans mal à la juguler et à garder une certaine lucidité, mon crâne tape toujours autant et une odeur de chloroforme reste accrocher à mes narines. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermé dans ce qui ressemble à une cave, mais je ne doute pas un instant que quelqu’un va très vite s’apercevoir de ma disparition et va donner l’alerte, il me suffit d’être suffisamment patient et d’économiser mes forces au cas où une occasion se présenterait de pouvoir m’échapper. Maintenant je ne rends très bien compte que j’ai affaire à des professionnels et que la tâche n’est pas gagnée d’avance. Je referme les yeux en pensant qu’autant vaut mieux continuer à faire celui qui dort et que ça laissera plus de temps aux recherches s’ils attendent mon réveil pour m’emmener ailleurs. ***/*** Igor raccroche satisfait, son plan pour l’instant se déroule comme prévu et le gamin est entre leurs mains. Il sait très bien que le plus difficile reste à faire et que le sortir du pays voire même du département ne va pas être une chose facile. Maintenant son esprit tourne à plein et il commence à se demander si c’est la bonne idée et si c’est une bonne chose de continuer l’opération, ou s’il doit rapidement changer son fusil d’épaule et enclencher une autre phase de son plan qu’il a mis en place également au cas où il ne lui serait pas possible de le faire sortir du pays avec suffisamment de chances d’y arriver. Il a un peu de temps pour prendre sa décision et préfère donc attendre pour voir, après tout peut être que la première solution est encore réalisable. Il envoie un message à ses hommes sur place ou juste une phrase suffira à leur faire comprendre les nouvelles instructions. Un sourire jubilatoire plisse ses bajoues graisseuses et ses petits yeux porcins brillent de contentement de ce qu’il s’apprête ensuite d’annoncer à son chef. Le message terminé, il le relit et l’envoie ; Il quitte ensuite son bureau et d’un pas qu’il voudrait plus agile, se dirige vers celui de Vladimir dont il ne doute pas un instant que l’annonce de ce succès rapide va le réjouir. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (89 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite) En haut des escaliers menant à la cave, quatre hommes sont installés à une table et jouent aux cartes pour passer le temps. Un bip annonçant un message leur fait relever les yeux vers leur chef qui le lit et le leur fait passer afin qu’ils puissent prendre eux-mêmes connaissance des nouvelles instructions. « Continuer le plan A et mettre en route en parallèle le plan B » Celui qui est le chef fait un signe de tête à un de ses hommes qui monte à l’étage, il ouvre une porte et secoue la personne étendue sur le lit, visiblement en plein sommeil. - Prépare-toi !! Plan B !! - Pourquoi ? Vous avez le garçon ? - Ce sont les ordres du Kremlin, ils doivent bien savoir ce qu’ils font. N’oublie pas ce qu’on attend de toi !! - OK !! Je descends !! L’homme ressort et referme la porte, il redescend ensuite rejoindre ses complices et fait un signe de tête à son chef en signe que le message est passé. ***/*** Les gens qui bravent encore ce froid sec et pénétrant en ce début de soirée, s’arrêtent étonnés et regardent d’un œil admiratif les deux magnifiques siamois qui courent à toutes pattes vers un but que seuls ils semblent connaître. À chaque carrefour, ils ont un petit moment d’hésitation avant de repartir de plus belle. Ils s’arrêtent aussi fréquemment quand ils croisent un de leurs semblables, qui quelques brèves minutes après ça, les suivent au même rythme endiablé. Dans la partie ouest de la ville, quand ils y arrivent enfin et s’arrêtent à l’approche d’un quartier de vieilles maisons datant toutes du siècle dernier, ils sont déjà une bonne vingtaine derrière « Tic » et « Tac » qui miaulent doucement comme s’ils leur donnaient des instructions. Les deux siamois se regardent un instant et « Tic » après un dernier miaulement, fait demi-tour et s’en retourne à vive allure, laissant son frère avec leurs nouveaux amis pour retourner seul au cirque et prévenir les humains qu’ils ont retrouvé la trace de leur maître. « Tac » suivi des autres matous, s’approchent d’une des bâtisses et en sautent lestement le muret qui sépare le terrain de la route. Ensuite toujours suivit de ses congénères, ils en font le tour jusqu’à une grille fermant une petite fenêtre d’aération de la cave. « Miaou » ***/*** Je rouvre les yeux au bout d’un moment qui me semble très long, j’entends bien des bruits au-dessus de ma tête mais personne apparemment ne se préoccupe de moi et de savoir si je vais bien. Un son me fait dresser les oreilles, une porte s’ouvre et des pas descendent rapidement les escaliers. Aux bruits qui me parviennent, je dirais qu’il y a trois personnes qui descendent. Au lieu de venir devant la porte derrière laquelle je me trouve enfermé, ils tournent sur la droite et j’entends une autre porte s’ouvrir et des bruits de l’autre côté du mur. La porte se referme et les pas remontent lentement les marches, bizarrement je ne compte plus que deux personnes et je me demande bien ce qu’ils ont fait du troisième. Une plainte me renseigne alors et je crois comprendre qu’une autre personne a eu « l’immense privilège » comme moi d’être enfermé. La porte du haut claque en se refermant et me sachant seul, je tente de me redresser malgré les liens qui m’entravent les membres. Le froid se fait de plus en plus sentir et mes vêtements imbibés d’eau me donnent des frissons, j’arrive à m’asseoir et je scanne la cave car s’en est bien une où on me retient prisonnier. Deux petits yeux brillant sont fixés sur moi et dès que mon regard se pose sur eux, ils disparaissent dans un trou minuscule en poussant un petit couinement visiblement effrayé. Ma gorge laisse alors échapper un son aigu presque inaudible à l’oreille humaine et bientôt je vois un petit museau moustachu pointé à l’entrée du trou. C’est à ce moment-là que j’entends le miaulement au-dessus de ma tête et que mon regard part direct en direction du soupirail où une tête elle aussi moustachue mais bien connue celle-là, apparaît à ma vue et me donne le sourire ainsi qu’un grand « ouf » de soulagement. « Miaou » !!! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (90 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite) Maurice est retourné au commissariat d’Aix en Provence, où il dirige les recherches et la mise en place des barrages depuis le bureau qui lui a été attribué. Surveillance accrue du fret et des passagers de toutes partances aux aéroports les plus proches, les gares des alentours ont droit à la même surveillance ainsi que les routes où des camionnettes de gendarmeries placées aux endroits stratégiques vérifient l’identité et le contenu des coffres de tout véhicule, voiture ou camion qui sort de la ville. Heureusement que l’heure et le temps ne prêtent pas aux déplacements ce soir-là, le lendemain sera beaucoup plus difficile s’ils ne retrouvent pas Florian d’ici là. Maintenant ils peuvent très bien également attendre tranquillement dans la planque qu’ils se sont trouvés et là c’est une autre histoire et Maurice sait très bien qu’ils ne peuvent pas fouiller toute la ville maison par maison. Malgré tout le temps joue pour eux pense-t-il avec un maigre sourire d’espoir, Florian s’ils l’approchent de trop près pourrait avec son empathie retourner tout ou partie de ses kidnappeurs à sa cause et c’est aussi un des espoirs de Maurice qui se raccroche à tout ce qui pourrait le rassurer sur le devenir du garçon. ***/*** Le chapiteau est plein, les billets pourtant ont été remboursés car personne n’avait à cœur de faire son spectacle alors qu’ils se demandent tous avec anxiété ce qu’il a pu advenir de celui qui est devenu tout naturellement au fil des jours plus qu’un simple ami. Le chapiteau est donc plein de ses amis, ceux d’Aix, du cirque ou l’ayant suivi en vacances jusqu’ici. Par petits groupes suivant les appétences où l’on retrouve aussi bien les grands-parents de Florian, Hassan et ses hommes, jongleurs et autres artistes ainsi que les ouvriers du cirque, tous le visage défait à attendre des nouvelles qui leur feraient retrouver le sourire. Ils y sont tous sauf ceux, regroupés dans une roulotte et qui tentent par tous les moyens de réconforter Thomas ainsi qu’eux-mêmes par la même occasion. Comme à s’y attendre, ils sont trois autour du jeune homme, Raphaël tout comme son ami dans un état de détresse à briser le cœur des plus insensibles ; Éric qui n’est, on le comprendra sûrement pas mieux dans sa peau que son chéri et enfin Yuan qui tient Thomas dans ses bras comme si sa vie en dépendait et qui cache derrière la chevelure blonde de son ami, la terrible épreuve qu’il vit pour la première fois de sa vie ; Épreuve qui le brise petit à petit au fur et à mesure que le temps passe sans nouvelles. « Tic » arrive dans l’enceinte du cirque, il s’arrête, les oreilles aux aguets et s’élance à nouveau vers l’endroit où est certainement la personne qu’il cherche. Il entre sous le chapiteau et saute dans les bras de Frédéric qui en a un sursaut de frayeur en se demandant ce qui pouvait bien lui tomber dessus, comme ça sans prévenir. - « Tic » ?? Où est ton frère ?? - Miaou !!! Frédéric ressent comme une flèche qui lui traverse le cœur, il cherche immédiatement Patrice des yeux et une fois qu’il l’a visualisé, se dirige vers lui en criant à pleins poumons tellement il est soulagé. - Patrice !!!! Ici !!! « Tic » est rentré !!! - (Patrice) Il sait où est « Flo » ?? - Je suis certain que oui !! En plus c’est la première fois que je le voie sans son frère !! Patrice regarde le chat dans les yeux : - Florian !! Tu comprends ?? Je cherche Florian !!! « Tic » saute des bras de Frédéric et se dirige vers la sortie du chapiteau sous le regard captivé de ceux qui se sont rendu compte de sa présence. - Miaou !!! Patrice réagit aussitôt et alerte ses hommes. - Préparez les voitures !!! Nous allons suivre le chat !!! Frédéric ? Préviens Maurice et dis-lui qu’il n’aura qu’à suivre la balise que je vais lui mettre à son collier, code bleu !! Tu te rappelleras ? - Bien sûr !! La balise, code bleu !! - C’est ça !! Allez les gars, on fait fissa !! Pas de temps à perdre, on ne sait pas ce qu’ils sont en train de faire au gamin !! Quelques minutes plus tard dans la roulotte. « Toc ! Toc ! » Éric va ouvrir et se retrouve nez à nez avec Aurélien qui entre tranquillement en ôtant ses chaussures, les quatre garçons tournent leurs visages ravagés par le chagrin vers lui en attendant de connaître les raisons de sa venue. Aurélien se frotte les mains en grelottant. - Brrr !! Fait frisquet dehors les gars !! Il remarque enfin les regards attentifs qu’ils posent sur lui. - Eh bien quoi ? J’amène les nouvelles !! Voyant qu’il se tait et va tranquillement s’asseoir dans un des fauteuils ; Éric n’y tient plus. - Alors !!! Tu accouches oui !! Aurélien le regarde surpris : - Hé !! Doucement !! Mais c’est qu’il mordrait, j’étais juste venu vous donnez des nouvelles de Florian, en fait je crois qu’ils ont retrouvé sa trace, c’est « Tic » qui est venu chercher Patrice et ils sont tous partis à le suivre. Tiens ?? Il m’a l’air bien ce bouquin !! Les quatre garçons se lèvent d’un bond et se regardent plein d’espoirs, Éric leur montre Aurélien qui prend un des livres de Florian et commence à en lire le titre. - Bon les gars !! Qu’est-ce qu’on fait ?? On l’étripe !! Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (91 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite) - Où se dirige-t-il ? - Quartier ouest monsieur, en plein dans la vieille ville !! - Alertez les patrouilles et pas de sirènes ni de gyrophares c’est compris ? - Très bien monsieur !! Le policier prend le micro et règle la radio. - À toutes les patrouilles !! Je répète !! À toutes les patrouilles !! Convergez vers le quartier ouest de la ville !! Je répète !! Le quartier ouest de la ville !! Ni sirènes, ni gyro !! Je répète !! Ni sirènes, ni gyro !! Bloquez tous les carrefours !! Je répète !! Bloquez tous les carrefours !! Attendre nouvelles instructions !! Je répète !! Attendre nouvelles instructions !! Terminer !! Maurice regarde le point lumineux sur l’écran et sourit, le siamois n’a pas l’air d’hésiter et se dirige directement vers l’endroit où il veut les amener. - Bravo petit gars !! Ton maître sera fier de toi !! - Il s’arrête monsieur !! - Faites cerner l’endroit et que personne ne bouge !! Je ne veux pas d’un carnage en pleine ville, ni risquer la vie de l’otage, c’est bien compris ? - Reçu monsieur !! Je passe les instructions sur-le-champ !! Pendant que l’opérateur s’exécute, Maurice note le nom de la rue et sort du bureau en faisant signe à ceux de ses hommes qui sont restés avec lui et l’attendaient dans le couloir pour l’accompagner. - Prenez des « lacrymos » et rejoignez-moi au parking !! Pressons-nous les gars !! ***/*** Un quart d’heure plus tard à l’intérieur de la zone de surveillance. - Nous avons fait évacuer les maisons alentour monsieur !! - Très bien !! Attendez mes ordres et pas d’initiatives hasardeuses c’est compris ? - Le GIGN est déjà sur place monsieur, ils remplacent nos hommes au fur et à mesure. - Emmenez-moi à leur commandant. - Suivez-moi monsieur, c’est par là. Maurice suit le policier et arrive très vite devant la cellule de commandement où il retrouve Patrice en pleine conversation avec l’officier du GIGN, un plan du quartier étalé sur le capot d’un véhicule d’intervention. - Comment ça se présente ? Patrice sourit en reconnaissant son chef et le présente à l’officier. - Commandant Vérandier !! Maurice Désmaré, mon patron !! Plutôt pas mal patron, cette maison est entourée d’un grand terrain et il n’est pas possible d’en sortir sans qu’on puisse les voir. - C’est déjà une bonne chose !! Et nous sommes sûrs que Florian est enfermé là-dedans ? Patrice montre du doigt quelque chose que n’avait pas encore remarqué son chef. - À moins d’un congrès spécial chats de gouttières, je ne vois que cette raison pour qu’ils soient ici si nombreux. Maurice prend les jumelles d’un des gendarmes près de lui et scrute les extérieurs de la maison, il compte au moins une bonne vingtaine de matous figés devant chaque ouverture et reconnaît les deux siamois parmi eux. L’officier s’approche de lui. - Qu’elles sont vos instructions monsieur ? - On attend !! L’officier est visiblement surpris. - Pardon ??? Maurice rend les jumelles à son propriétaire et se tourne vers lui le visage grave. - J’ai dit, on attend !! Quelque chose se prépare et je ne pense pas qu’une quelconque intervention de notre part soit utile pour l’instant. Dites à vos hommes de reculer davantage et de ne surtout pas se faire repérer, attendez mes instructions, je vous le ferai savoir quand il sera temps pour nous d’intervenir. Maurice s’éloigne en entraînant Patrice avec lui. - Je ne sais pas pour toi, mais j’ai l’impression qu’ils se débrouilleront très bien sans nous. Fais venir quelques ambulances, mon petit doigt me dit qu’elles vont très rapidement être utiles. Patrice jette à nouveau un coup d’œil vers la bâtisse. - Je suis curieux de voir ce qu’a prévu Florian pour s’en sortir !! ***/*** Une heure plus tard. Des bruits de meubles renversés et des cris de paniques commencent à parvenir à leurs oreilles depuis l’intérieur de la maison. Maurice a son petit sourire que Patrice ne connaît que trop bien quand il lui dit. - Et voilà !! Je crois bien que ça vient de commencer !! Écoute-moi ce bordel !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (92 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (suite) « Tac » une fois qu’il a compris ce que son maître attend de lui, disparaît de sa vue et rejoint ses congénères. Un concert de miaulements assourdis se passe alors avant que les matous ceinturent la maison et se placent par deux devant chaque ouverture. Leurs comportements paraîtraient pour le moins bizarre pour ne pas dire plus à n’importe quel quidam qui s’apercevrait de leurs manèges. Une fois tous en place, les félins s’assoient sur leurs derrières et se figent dans une parfaite immobilité. ***/*** Dans la cave pendant ce temps-là. Je reprends mon son de gorge jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment rassurée pour sortir entièrement de son trou. Elle est toute minuscule et malgré que ni l’endroit, ni la situation dans laquelle je me trouve soit appropriée, un sourire orne mon visage quand je la regarde s’approcher de mes mains, maintenant en toute confiance et qu’elle les renifle en me chatouillant. - Tu dois bien avoir des congénères plus gros que toi pas loin ma belle ? Si tu allais les chercher, ça m’arrangerait bien tu sais ? « Cuiiii » La souris commence à grignoter mes liens, elle semble se rendre compte que c’est une tâche hors de portée pour elle et vient se placer sur ma poitrine en me fixant de ses petits yeux ronds. - (Son de gorge) Allez file !! Je pense qu’elle a dû comprendre car elle retourne à toute vitesse dans son trou. D’interminables minutes passent et je finis par me demander si le message est bien passé ou si elle s’est enfuie de peur, suite à mes dernières paroles. Un grattement de plus en plus proche venant de la direction d’où elle m’est apparue se fait entendre, en me concentrant suffisamment j’ai l’impression que mon oreille est collée au trou tellement le son résonne dans mon cerveau. Une patte d’abord, puis une deuxième qui éjecte la terre à plusieurs dizaines de centimètres plus loin dans la cave et enfin un énorme museau apparaît cette fois-ci, je souris en comprenant que les renforts arrivent et j’encourage l’animal à ne pas avoir peur de moi en lui envoyant les petits bruits de gorge qui me viennent instinctivement. Ça a l’air de faire son effet car un gros rat gris sort alors du trou bientôt suivit par un, puis deux, puis plusieurs autres dont je finis par ne plus en tenir le compte. Ils s’approchent lentement de mon corps toujours allongé dans la terre humide, j’amplifie les sons rassurants, du moins je l’espère, car ils n’arrêtent pas d’arriver, de plus en plus gros et nombreux, au point qu’ils remplissent la cave et me cachent presque la terre battue du sol. Je retiens in extremis un fou rire nerveux car je viens juste d’imaginer ma grand-mère devant un tel rassemblement et je la vois bien grimper sur une chaise, avec un balai comme arme pour se protéger de cette marée de « ratus norvégicus » qui donnerait la chair de poule à plus d’une personne de ma connaissance. Je me soulève doucement en leur montrant mes liens. - Débarrassez-moi de ça les gars !! Le premier s’approche lentement, ses petits yeux chafouins fixés dans les miens. - N’aie pas peur, je suis ton ami tu sais !! L’énorme muridé hésite encore quelques secondes puis comme s’il avait enfin pris sa décision, commence à s’attaquer à mes liens bientôt suivit par quelques-uns de ses congénères. Il ne faut pas plus de cinq minutes pour que les cordes tombent au sol et que je puisse enfin sentir mon sang circuler de nouveau normalement. Je me masse vigoureusement les poignets et les chevilles tout en surveillant de près l’arrivée toujours plus nombreuse de ses animaux que certains nomment nuisibles mais qui cette nuit me seront d’une aide inestimable. ***/*** Un moment plus tard. Des pas résonnent à nouveau dans les escaliers et cette fois s’arrêtent à ma porte, j’entends une clé s’insérer dans la serrure et au moment où la porte s’entrouvre, mes sons de gorges s’amplifient et j’exhorte la masse grouillante de rat de la voix. - Ce sont des ennemis !! Attaquez-les !! Un des deux hommes allume la lumière tandis que l’autre tien un plateau dans la main, sans doute le repas prévu pour leur prisonnier qu’ils croient toujours ligoter comme un saucisson. Leurs visages se marquent alors d’une horreur sans nom quand ils aperçoivent la masse grouillante se jeter sur eux en couinant de fureur. - Ahhhhhh !!!!! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (93 / 150) (Aix) (Septième jour) (L’enlèvement) (fin) Maurice et Patrice déjà attirés par le raffut, n’en croient pas leurs yeux quand ils voient une porte s’ouvrir en claquant et surgir quatre hommes hurlants de la terreur la plus primaire qui soit. Poursuivis par une vague plus sombre que le ciel constituée de plusieurs dizaines, voire centaines de rats, qui s’accrochent à eux et grimpent sur leurs jambes et leurs dos en les griffant et en les mordants à pleines dents. Une espèce de sifflement sort de la maison et les fait comme par magie s’éparpiller et disparaître dans la nuit, laissant les quatre hommes seuls à genoux et les bras se protégeant le visage, affreusement blessés, le sang coulant des nombreuses plaies dues aux morsures et aux coups de griffes. Un jeune garçon aux cheveux fous sort tranquillement sur le perron et les regarde sans aménités, un autre phénomène se passe alors à ses pieds quand une vingtaine de greffiers viennent y prendre place et que deux d’entre eux d’un mouvement souple, viennent se jucher sur ses épaules en lui donnant de grands coups de langue. Florian ne voit pas les hommes encerclant la maison et qui le regardent les yeux exprimant l’effarement le plus total de la scène complètement irréelle à laquelle ils viennent d’assister. Il descend les trois marches en se dirigeant vers ses quatre agresseurs et sa voix claire résonne alors dans la nuit, faisant frissonner bien malgré eux ceux qui l’entendent. - Je ne vous conseille pas de bouger même un petit doigt messieurs !! Ce que des amis vous ont fait, d’autres pourraient se charger de le terminer. Je vais rentrer dans la maison pour téléphoner à la police !! Rappelez-vous mes paroles ou vous n’en sortirez pas indemnes !! Maurice l’entend reprendre certainement les mêmes paroles dans leur langue natale, avant de le voir faire demi-tour et rentrer tranquillement à l’intérieur. Quelques minutes plus tard, son portable vibre et il le sort de sa poche pour le porter à son oreille. - Allô !! -… - (Maurice sourit) Je le sais bien que tu n’as rien fiston !! -… - Hi ! Hi ! À une quinzaine de mètres à peine, retiens tes « amis », je vais donner l’ordre à mes hommes d’entrer dans la propriété. -… - Bien sûr que c’est vrai, tu n’as qu’à sortir et tu verras. Maurice raccroche et fait un clin d’œil à Patrice en lui faisant signe de le suivre, ils n’ont pas fait trois pas qu’ils voient surgir Florian. Le garçon les voit et court comme un dératé se jeter dans leurs bras, les deux hommes émus et soulagés le serrent contre eux avec vigueur et s’aperçoivent alors de l’état pitoyable de ses vêtements et des tremblements de froid qui parcourt son corps. - (Maurice d’une voix forte) Apportez-moi des couvertures !! Vite !! Pendant qu’ils le frictionnent du mieux qu’ils le peuvent pour lui redonner un peu de chaleur, Maurice donne ses ordres aux gendarmes et à ses hommes. - Mettez ses individus dans les ambulances et restez avec eux !! Fouillez la maison pour vérifier s’il n’y a personne d’autre et trouvez-moi toutes les preuves que vous pourrez !!! Patrice emballe son ami dans les deux couvertures qui viennent de lui être apportées. - Ça va aller toi ? - Oui t’inquiète mon grand !! Je l’ai échappé belle on dirait, pas vrai ? - Tu semblais bien t’en sortir tout seul, enfin tout seul !! C’est une façon de parler parce que tu nous as encore une fois sciés le cul avec tes ratiches, déjà les matous c’était limite mais pour le reste, tu as fait fort. - (Maurice qui a entendu) Va falloir que tu nous racontes tout ça en détail demain parce que j’imagine que c’est assez pour ce soir. - (Patrice amical) Je te ramène au cirque, j’en connais qui seront heureux de te voir sain et sauf. Florian va pour répondre quand deux gars du GIGN ressortent de la maison en tenant une troisième personne dans leurs bras, Maurice les regarde s’avancer vers eux en plissant les yeux. - Il y avait quelqu’un d’autre on dirait. Il fait signe à un des deux gendarmes de le rejoindre, ce que s’empresse de faire le militaire. - Vous l’avez trouvé où celui-là ? - Il était enfermé dans la cave monsieur, nous l’avons trouvé pieds et poings liés. - Qu’est-ce qu’ils lui voulaient !! Occupez-vous de lui, il a sans doute besoin d’un médecin !! Je le verrai tout à l’heure, si son état le permet. Pendant que le militaire s’éloigne, je réfléchis et trouve bizarre cette histoire. Déjà qu’il soit les pieds attachés, il m’avait pourtant bien semblé entendre trois personnes descendre les escaliers et deux en sont remontés beaucoup trop vite pour avoir eu le temps de le faire. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (94 / 150) (Aix) (Septième jour) (Suspicion) J’attrape Maurice par la manche, il se tourne vers moi surpris. - Un problème fiston ? - Juste un truc qui cloche !! Méfie-toi quand tu interrogeras ce type, j’ai l’impression qu’il fait semblant d’avoir été emprisonné !!! - D’où tu tiens ça toi ? Je lui raconte alors tout ce que j’ai entendu et l’impossibilité qu’ils aient eu le temps de lui lier les pieds dans le peu de temps où ils sont restés dans la cave. - Ils auraient pu revenir plus tard ? - Je les aurais entendus !! Non !! Plus j’y pense et plus je trouve qu’il y a un truc qui cloche dans cette affaire. - Je vais rentrer dans son jeu et nous verrons bien ce que ça donnera. - Tu sais la première chose qui m’est venue à l’esprit ? - Non !! Vas-y !! - Le cheval de Troie !! - (Maurice hoche la tête) Un ver dans le fruit ? - (Je ris) Qu’importe l’animal Hi ! Hi ! Suffit d’en comprendre l’idée. - (Maurice sourit) Tu crois qu’on devrait….. - Je le pense oui !! Si nous voyons juste, je pense que tant qu’il sera dans le coin nous, enfin, « je » ne risquerai plus rien. - J’ai du mal à voir son utilité ? - Pourtant ça paraît évident, je ne l’ai pas bien vu et même pas du tout en fait, mais je te parie qu’il doit être jeune, l’air sympa et avoir une bonne excuse pour que je me rapproche de lui. - C’est suffisamment tordu pour que ce soit un truc dans le genre, s’il devenait ton ami, il aurait sûrement un jour ou l’autre l’occasion d’apprendre ce que tu es. - C’est aussi ma vision des choses, malgré tout ils n’ont pas pensé à tout Hi ! Hi ! - Ah oui !!! - Rappelle-toi ce qui est arrivé à ta fameuse équipe d’espion Hi ! Hi ! Le jour même j’étais déjà au courant du pourquoi ils étaient là. - Et tu crois que ça fera pareil ? - Hummm !!!! S’il a été choisi pour ce genre de mission, c’est qu’il doit être d’un naturel liant ou alors un sacré roublard. Maurice a un regard qui ne trompe pas et qui fait sourire Florian. - Prendre le chasseur à son piège, voilà qui devient passionnant. - Ça va pimenter un peu les prochains mois Hi ! Hi ! - J’ai l’impression, oui !! Il ne reste plus qu’à prévenir tes amis. - Surtout pas !! Ça leur enlèverait leurs naturels et ils risqueraient de s’en apercevoir. - C’est quand même risqué, imagine qu’il y en ait un qui lâche un truc sur toi ? - Tu ne l’as peut-être pas encore remarqué, mais ils ne parlent jamais de mon « don » sauf quand il y a une urgence comme la fois de l’accident de Maxime et de Julien par exemple, sinon c’est motus et bouche cousue. J’ai même été obligé plusieurs fois de faire le point avec certains d’entre eux justement parce que je m’imaginais qu’ils étaient au courant alors que ce n’était pas le cas. - Encore une de tes « bizarreries », enfin !! De toute façon je pense que tu nous étonneras encore, déjà cette nuit avec tous ses rats ? Ça fiche les jetons ces bestioles, déjà quand on en voit une. Brrr !!!! Ils étaient combien tout à l’heure ? Une centaine ? Plus ? - Ah !! Parce que tu crois que j’ai pris le temps de les compter ?? Je sors quelque chose de ma poche. - En tout cas j’ai une nouvelle petite amie Hi ! Hi ! Maurice voit Florian ouvrir doucement la main et frissonne bien malgré lui alors que la petite souris grise, qu’il découvre lovée à se lécher tranquillement les pattes de devant dans la paume du jeune homme, n’a vraiment pas l’air méchante. - Voici « Mistie », ma dernière copine Hi ! Hi ! Elle est plutôt canon hein !! Maurice sourit visiblement amusé. - Je suis certain qu’elle va faire autant d’effet qu’un certain « gros chat » quand tu vas la présenter à tes amis Hi ! Hi ! - Tu crois ?? Pourtant elle ne risque pas de les manger celle-là. - Tu aurais pu demander de l’aide à un autre genre de bestiole, Brrr !! J’ai beau savoir qu’elle est inoffensive, c’est plus fort que moi, j’en ai la chair de poule rien qu’à la voir. - Il y avait bien des araignées dans la cave, mais pour me débarrasser des liens ce n’était pas le top non plus. - Dis-moi que tu plaisantes !! - Bah non !! Pourquoi ? - Tu veux tous nous faire mourir d’une crise cardiaque ou quoi ? Ne t’amène jamais à côté de moi avec ce genre de… créature dans les mains, je te préviens. Je le regarde amusé parce que je sens bien qu’il pense vraiment ce qu’il me dit. - Depuis quand les petites bêtes font-elles peur aux grosses Hi ! Hi ! Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (95 / 150) (Aix) (Septième jour) (Retour au cirque) Patrice jette régulièrement un coup d’œil dans le miroir de courtoisie du véhicule qui les ramène chez eux. Il voit bien combien même s’il tente de le cacher, tous ses derniers événements ont marqué les traits du jeune garçon endormi à l’arrière. Ses vêtements salis et les frissons qui de temps en temps lui traversent le corps malgré que le chauffage de la voiture soit poussé à fond. Patrice a un sourire triste à contempler son ami qui paraît juste sorti de l’enfance avec son physique frêle et son visage lisse dépourvu de tout duvet pouvant annoncer une barbe naissante. Il en est là dans ses pensées quand les yeux de Florian s’ouvrent et captent les siens lui donnant un long frisson involontaire qui lui fait se frotter vigoureusement la nuque. - On est bientôt arrivé « Pat » ? Patrice tourne la tête pour lui faire face. - Encore quelques minutes et tu pourras prendre une bonne douche et te coucher bien au chaud. - Tu m’emmènes où ? - (Patrice surpris) Au cirque !! Quelle question !! - Je voudrais voir mes grands-parents pour les rassurer, tu peux m’y conduire s’il te plaît ? Patrice lui envoie un sourire amical. - Ils sont certainement encore là-bas, tu sais Florian ? Ta disparition a fait beaucoup de bruit et je ne pense pas que beaucoup soient partis de sous le chapiteau depuis que ton chat nous a alertés. - (D’une petite voix) Tu m’y emmèneras s’ils n’y sont plus ? - Bien sûr !! Patrice refait face à la route en entendant le clignotant. - D’ailleurs nous allons vite le savoir, nous sommes arrivés. L’auto se gare et le chauffeur descend ouvrir la porte arrière pour aider Florian toujours emballé dans ses deux couvertures, à en sortir. Patrice le prend par la taille et tous deux prennent tranquillement la direction du grand chapiteau dont les lumières sont toutes allumées. Les murmures de voix se taisent soudainement quand tous les voit arriver, la joie d’abord de le voir sain et sauf puis pour beaucoup le trouble de constater son état vestimentaire qui prouve les conditions particulièrement cruelles de son enfermement. Michel et Maryse poussent un cri déchirant mêlant le bonheur de le voir en vie et la peine de constater son état accentué par les traces de terre tachant encore son visage à la pâleur lunaire. Patrice se recule, le cœur serré par l’émotion pendant qu’ils le pressent dans leurs bras, donnant une scène particulièrement difficile à vivre et qui amène les larmes sur beaucoup de visages. Instant merveilleux de retrouvailles intenses entre ce garçon à l’apparence en cet instant si vulnérable et ses deux anciens aux traits marquant tout l’amour qu’ils lui portent et combien un malheur s’il avait eu lieu, leur aurait sans aucun doute porté un coup fatal. Le chapiteau se vide rapidement, les laissant dans l’intimité de ces retrouvailles poignantes. Personne ne se sentant l’envie d’un voyeurisme mal venu et rassurer d’une fin somme toute heureuse de cette sombre histoire. Seule Mireille entourée par Frédéric et Annie qui la soutienne reste elle aussi, attendant les yeux rougis de larmes de pouvoir à son tour serrer le jeune homme contre son cœur. Michel s’aperçoit de sa présence et lui cède sa place, ému lui aussi par cette femme qui en quelques mois est devenue comme la deuxième grand-mère que Florian n’a jamais connue. Frédéric et Annie viennent à leur tour embrasser Florian et signalent gentiment aux grands-parents qu’il vaudrait mieux le laisser-aller se coucher et qu’ils auront tout le temps le lendemain pour revenir près de lui. Patrice s’essuie les yeux quand il les voit quitter le chapiteau non sans se retourner plusieurs fois pour s’emplir les yeux du jeune homme souriant qu’ils ont tellement eu peur d’avoir perdu. Florian revient vers lui et ses yeux d’un coup deviennent avides de la question qui lui brûle les lèvres. - Je n’ai pas vu Thomas ni mes autres amis ? Il ne lui est rien arrivé dis ?? - Il n’était vraiment pas bien tu t’en doutes un peu et tes trois amis s’occupent de lui depuis qu’ils se sont rendu compte de ta disparition. Ils doivent toujours se trouver dans votre roulotte si personne ne les a prévenus de ton retour. - Je peux prendre une douche chez toi avant d’aller les rejoindre ? Je ne voudrais pas qu’ils me voient comme ça, tu comprends ? Ça ne sert à rien de les inquiéter plus qu’ils n’y sont déjà en voyant dans quel état je suis. - Bien sûr !! On trouvera bien quelque chose qui te va pour que tu aies moins l’air de sortir d’une tombe. Thomas a été suffisamment marqué par tout ça sans en rajouter une couche. - Merci « Pat » !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (96 / 150) (Aix) (Septième jour) (Retour au cirque) (fin) La douche me fait un bien fou, comme quoi il ne faut parfois pas grand-chose pour se sentir redevenir soi-même, Dorian me tend une serviette et vient me serrer contre lui dès que je me suis essuyé et que je me la suis enroulée autour de la taille. - Tu nous as foutu une trouille bleue « Flo » !! - Je n’en menais pas large non plus mais c’est du passé maintenant, j’espère juste ne pas revivre ce genre de situation. Je ne comprends pas trop comment tout ça s’est passé, je lisais tranquillement et j’ai dû m’endormir, après ça je me suis réveillé frigorifié dans cette cave. Dorian le relâche et lui tend des vêtements. - Faire ça en plein jour !! C’était culotté de leurs parts, ils ont quand même mis deux de nos gars à l’hosto et un troisième a vu trente-six chandelles avec le coup qu’il a pris au crâne. - (Je le regarde inquiet) C’est grave ? - Ils devraient se remettre assez vite d’après les dernières nouvelles. - J’irai les voir demain et si je peux faire quelque chose pour eux… - (Dorian avec le sourire) Tu verras ça avec le toubib qui les a pris en charge, te voilà tout beau pour retrouver ton Thomas Hi ! Hi ! Je jette un coup d’œil dans la grande glace et je ne peux m’empêcher de sourire à l’allure que j’ai dans ces vêtements je ne sais combien de tailles trop grands. - J’ai l’air d’un épouvantail maintenant Hi ! Hi ! - T’inquiète !! À mon avis il ne s’en rendra même pas compte !! Allez !! File rassurer ton chéri, je pense qu’il va y avoir du câlin d’ici pas longtemps. ***/*** Raphaël regarde depuis un moment par la fenêtre, ses yeux se plissent soudainement quand une silhouette apparaît et se rapproche rapidement vers eux. Son cœur fait un bond et il pousse un cri qui fait sursauter ses amis qui étaient plongés depuis un long moment dans leurs pensées morbides. Le manque d’informations est pour eux le plus dur à vivre, se demandant où en sont les recherches. Chacun s’imaginant le pire mais n’osant en parler aux autres de peur de les plonger encore plus profondément dans le désespoir et le chagrin. Depuis la venue d’Aurélien et de l’annonce par celui-ci du retour de « Tic » suivit presque aussitôt du départ des hommes de Maurice à la suite du siamois qui semblait avoir l’air de savoir où les mener, ils passent tous par des moments de calmes ponctués par quelques crises de larmes qu’ils essaient de retenir le plus possible car mettant à chaque fois Thomas dans un état de crise nerveuse impressionnante. Le cri de Raphaël les surprend donc alors qu’ils rongent leurs freins de cette attente stressante. - C’est « Flo » !!! Il est vivant !!! Ils se précipitent tous les quatre en se bousculant vers la porte qu’ils ouvrent à la volée juste au moment où Florian s’apprête à monter les marches ; il est comme happé à l’intérieur et se retrouve dans les bras de ses amis qui le palpent en cherchant d’éventuelles blessures pour s’assurer qu’il est en bonne santé et qu’il ne lui est rien arrivé de grave. C’en est trop pour Thomas qui s’effondre en larmes à leurs pieds, ses nerfs venant soudainement de le lâcher après avoir eu l’assurance que tout va pour le mieux et ne tenant jusqu’alors le jeune homme sur pied qu’à cause de l’angoisse de l’attente. Florian s’agenouille aussitôt et l’aide à se relever en lui parlant doucement, ils se serrent dans les bras en tremblant des émotions enfin libérées. Raphaël fait signe à Yuan et Éric qu’il est temps de les laisser seuls, même s’ils n’éprouvent que l’envie de demeurer auprès d’eux et de rester ensemble après cette épreuve. Florian les voit se diriger vers la porte. - Vous allez où comme ça ? - (Éric) Ben !! On vous laisse, tu dois avoir envie de te retrouver seul avec « Thom » après tout ça. - J’ai envie d’être avec vous tous, voilà ce dont j’ai envie. - (Thomas) Moi aussi j’ai besoin de vous les gars, restez s’il vous plaît. Yuan dégluti avec difficulté quand il les regarde tous les quatre, il ne sait pas pourquoi mais il a la sensation d’être de trop et une immense tristesse déforme alors son visage déjà marqué par les heures précédentes à vivre avec eux cette dure épreuve. Raphaël s’en aperçoit et vient lui prendre doucement le bras. - Reste « Yu » !! Éric comprend à son tour et lui prend l’autre bras. - Tu fais partie de notre groupe maintenant alors reste, tu veux bien ? - (Yuan) Mais !! Vous… 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (97 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le réveil) Dix heures du matin, Maxime et Julien décident qu’il est temps de rentrer dans leur roulotte qu’ils ont encore laissée à leurs amis quand ils se sont aperçus en rentrant dans la nuit qu’elle était une nouvelle fois squattée. Ils les trouvent exactement comme quelques heures plus tôt et ne peuvent s’empêcher de se fendre d’un petit sourire ému devant le spectacle qu’ils ont sous les yeux. Les deux grands lits sont réunis et les cinq garçons sont serrés l’un contre l’autre, enlacés sagement, les visages épanouis dans un même sourire bienheureux Florian au milieu avec Thomas et Raphaël l’enserrant dans leurs bras, Yuan derrière le grand blond soudé à lui de tout son corps et Éric dans la même position contre Raphaël. - Debout là-dedans !!! Allez les feignasses !!! - (J’ouvre un œil) S’t’eu plaît « Maxou » !!! Encore cinq minutes !! - Écoute-moi l’autre flemmard « Ju » !! - (Julien en souriant) Il trône au milieu de son harem comme un Sultan Hi ! Hi ! Mais dis-moi ? Je rêve ou il y en a un de plus ? Maxime amusé en regardant Yuan endormi, ses cheveux noirs lui couvrant les yeux. - Faut croire que l’essai de l’autre nuit a été concluant, remarque je le comprends le rouquin Hi ! Hi ! J’ai bien compris qu’ils n’avaient pas l’intention de m’accorder les cinq minutes demandées, je me redresse sur les coudes et le regarde, amusé. - Pourquoi ? Tu veux passer l’examen ? Maxime sans se démonter. - Monsieur est blagueur ce matin. - (Julien) Ou alors il vient de remarquer que ses « mignons » faisaient pâle figure face à deux super beaux gosses. Maxime repère le mouvement qui s’annonce du côté des fameux « mignons » et entraîne en riant son copain vers la sortie. - Sauve qui peut !!! Je crois qu’ils sont bien réveillés ce coup-ci !! ***/*** Philippe range les deux bols et les couverts dans le lave-vaisselle, il se tourne ensuite vers le vieil homme en soutane surannée et sourit en s’adressant à lui. - Prêt pour la rencontre avec notre petit Florian père Antoine ? - Après la conversation que nous avons eue depuis mon arrivée hier, j’ai l’impression que ma démarche n’aboutit qu’à un avis de non-recevoir de sa part. - Florian n’est pas comme ça mon père, il vous entendra poliment et ensuite seulement il vous donnera ses impressions et le connaissant, j’ai bien peur qu’en effet il ne donne pas suite à votre requête. - J’aurais du moins essayé mon cher Philippe, de toute façon je ne serai pas venu pour rien. Déjà le plaisir de passer Noël en France avec des amis devenus très chers et ensuite de ramener Taha à sa famille, son père même s’il n’en parle pas, attend avec impatience son retour auprès de lui. - L’étude psychologique de ces tribus reculées, vous le comprendrez sans difficultés, attise fortement ma curiosité. - Qu’à cela ne tienne mon ami !! Venez passer quelques jours au dispensaire ? Je serais heureux de vous y recevoir. - Hélas mon père, mon travail ici ne me permet pas de m’éloigner aussi longtemps de mes patients. Bien !! Si nous y allions ? Demain soir nous sommes les invités du cirque, les Gruss ont voulu marquer l’amitié qu’ils ressentent pour leurs jeunes vacanciers pensionnaires chez eux en nous invitant pour passer cette soirée de fête tous ensemble. ***/*** Bureau de Maurice, commissariat d’Aix en Provence. - Que faisiez-vous ligoter dans cette cave ? Connaissez-vous vos agresseurs ? - Désolé monsieur, j’ignore complètement qui ils sont ? Des Russes je présume. - Ah oui !!! Et qu’est-ce qui vous fait penser ça ? - Pour qu’ils s’en soient pris à moi, je ne vois que cette possibilité. - Si vous m’expliquiez tout ça ? - J’ai appris dernièrement la mort de mon oncle et de sa famille, mort qui voulait passer pour accidentelle mais je ne suis pas dupe et mon oncle Nicolaï pressentait que ça pourrait arriver et m’en avait fait part dernièrement. Maurice plus surpris qu’il veut bien le laisser paraître : - Continuez !! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (98 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Luka) - Avant-hier, deux hommes sont venus chez moi et m’ont demandé de les accompagner. Au début je ne voulais pas les suivre, alors ils m’ont menacé et c’est là que j’ai appris pour mon oncle et sa famille. Ils m’ont dit qu’ils avaient besoin de moi parce que je parle couramment le Français et ils m’ont conduit jusqu’à cette maison où vous m’avez trouvé, je suis resté enfermé dans une chambre jusqu’à cette nuit où ils m’ont descendu à la cave. Et puis j’ai entendu de drôles de bruits et de grands cris, ensuite vos hommes sont arrivés et m’ont délivré. Maurice prend note de ses paroles et fixe de nouveau le jeune homme. - Vous ne me dites pas tout !! Que voulaient-ils de vous ? Le jeune Russe reprend son histoire. - Pendant deux jours, ils ne m’ont parlé que de la trahison de mon oncle et ont tenté de me bourrer le crâne avec leurs idées : que je devais laver la honte qu’il y a maintenant sur notre famille en les aidant. - Quel genre d’aide ? - Me rapprocher d’un jeune homme qu’ils ont fait prisonnier et faire en sorte de devenir suffisamment proche de lui pour lui soutirer des renseignements, ils appelaient ça le « plan B ». Je pense que le « plan A » était de le conduire directement en Russie pour lui faire avouer je ne sais quel secret qu’il détiendrait. - Et vous avez accepté ? Le garçon fixe Maurice dans les yeux : - Comment faire autrement !! Vous savez qui ils sont et de quoi ils sont capables ? Ils m’ont menacé de me rapatrier au pays et de m’envoyer dans un camp en Sibérie si je refusais. - Pourquoi nous dire tout ça alors ? - Pourquoi !!! Tout simplement parce que de toute façon, que je réussisse ou non la mission ; ils n’en auront jamais fini avec moi et ne me laisseront jamais tranquille, mon oncle était mon dernier lien parental avec la Russie que j’ai quitté à l’âge de six ans pour venir vivre en France, à Paris chez ma grand-mère qui est décédée depuis. - Vous vivez donc à Paris ? - Oui monsieur, je suis étudiant en droit et c’est mon oncle Nicolaï qui m’aidait à financer mes études depuis la mort de sa mère. Maintenant je ne sais plus si je dois y retourner ou pas, ils me rechercheront quand ils comprendront que je vous ai tout raconté et alors là… Le jeune homme met ses mains sur son visage et Maurice comprend la peur qui ne le lâchera plus maintenant, Florian avait en partie bon dans son raisonnement et Maurice se demande si au final, ce ne serait pas plus simple de faire participer ce garçon au plan qui était le leur. - Encore quelques questions et après nous verrons pour vous et votre sécurité. Le garçon s’essuie les yeux. - Je n’ai plus grand-chose d’autre à vous dire, c’est à peu près tout ce que je sais sur tout ce micmac. - Ça !! C’est moi qui en suis seul juge !! Une petite chose qui cloche et dont j’aimerais vraiment connaître la réponse, qui est ce qui vous a attaché les pieds ? - C’est moi une fois dans la cave, quand j’y suis entré je n’avais que les mains d’attachées. - (Maurice ronchonne) Les hommes qui vous ont retrouvé auraient dû le noter dans leurs rapports. - (Surpris) Comment pouvaient-ils le savoir ? - Ce n’est pas le fait qu’ils vous aient découvert attaché qui m’énerve !! C’est qu’ils n’ont pas noté que vous auriez pu facilement défaire vos liens et que vous ne l’ayez pas fait !! - Ah !!! - Parfaitement, Ah !!! Enfin, passons !! Votre nom est bien Luka Sergeyevich Leonov, 23 ans ? - Oui Monsieur, mais mes papiers d’identité sont au nom de Luka Leonov. - Bien !! En contrepartie de votre aide, l’État Français serait prêt à changer votre identité et à vous garantir une bourse d’étude ainsi que votre inscription dans une autre université. Seriez-vous d’accord ? Nous garantirions également votre sécurité le temps nécessaire à ce que toute cette sombre affaire se tasse. Luka avec un sourire timide mais plein d’espoirs. - Vous feriez ça pour moi ? - Sous réserve de votre aide dans les prochains mois, oui. - Que devrais-je faire ? - Rien de plus que ce qui était prévu par vos compatriotes, devenir proche de ce jeune homme qui était enfermé avec vous et leur faire parvenir les rapports que nous préparerons pour eux. D’ailleurs ça me fait penser !! Comment deviez-vous les contacter ? - Une boîte postale dont j’ai appris l’adresse par cœur. - Ukrainienne ? - Heu !! Oui !! Comment le savez-vous monsieur ? Maurice avec un petit sourire. - J’ai mes sources moi aussi, alors ?? Pouvons-nous compter sur votre aide ?? - (Luka hésite) Ai-je le choix ? - Bien sûr que oui !! En cas de refus, nous vous fournirons un billet d’avion et un visa pour la destination de votre choix et vous devrez vous débrouiller par vous-même ensuite. - Et s’ils s’aperçoivent que je travaille pour vous ? - Nous aurons toujours gagné quelques semaines, voire quelques mois et c’est ce que nous avons le plus besoin pour l’instant : du temps pour envisager d’autres options. - Ce garçon est vraiment si important pour vous ? - Ah ça jeune homme !! Moins vous en saurez et mieux ce sera pour vous, je vous laisse réfléchir à ma proposition. Je vous reposerai la question disons, demain !! En attendant, nous allons vous loger près d’ici et je mettrai quelques hommes à votre surveillance. Maurice se lève et lui tend la main. - À demain mon garçon et que la journée et la nuit te portent conseil. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (99 / 150) (Aix) (Résidence d’Hassan) Fin de matinée. Hassan range le contrat dans son coffre après en avoir fait une copie qu’il donnera à son nouvel employé, ou plutôt au premier employé de son fils. Il referme le coffre et brouille la combinaison en soupirant d’amusement à cette idée qu’il a depuis le matin que décidément il n’y a pas que les titres qui se perpétuent dans sa famille. Le chèque conséquent pour les œuvres de l’hôpital qu’il a remis avant de quitter l’établissement au directeur de celui-ci, a été pour beaucoup dans l’accord et la signature nécessaire à la démission du jeune infirmier, ainsi que sa mise en disponibilité immédiate qui lui a permis de rentrer dans son petit studio, accompagné d’un de ses hommes pour faire ses valises et rejoindre son nouveau logement dans la résidence avant leur départ pour rentrer au pays. ***/*** Amid pendant ce temps-là, a été transporté en ambulance et a déjà pris possession de sa chambre, il n’attend plus, avec un sourire jusqu’aux oreilles, que l’arrivée prochaine de son ami. Arrivée qui ne devrait plus tarder et qui le met dans un état de fébrilité qu’il n’avait encore jamais connu jusqu’alors. Ils ont tant de choses à se dire qu’il en bout d’impatience, depuis l’intervention de Florian et son franc parlé, Amid a l’impression d’être dans un rêve éveillé où toutes ses attentes de ses derniers jours, se verraient réaliser au centuple. Déjà l’accord implicite de son père envers la relation naissante entre lui et Christophe, ensuite l’émotion intense qu’il a lu dans les yeux de son ami. ***/*** Christophe jette un dernier coup d’œil à l’intérieur du petit dix-huit mètres carrés qu’il louait meublé depuis déjà quelques années et qu’il ne regrettera pas de quitter. Deux valises et un sac à dos sont ses seuls biens sur cette terre et c’est avec empressement qu’il les descend sans accepter l’aide du chauffeur, jugeant que c’est à lui seul de le faire et par là même tirer un trait qu’il souhaite définitif sur son ancienne vie. Une fois le coffre de la voiture refermé, c’est avec un immense sourire qu’il prend place à l’arrière du véhicule et se laisse emmener loin de ce quartier qui a vu toute sa solitude et reçu toutes ses larmes quand comme ça, lui arrivait trop souvent, l’isolement et le manque de chaleur humaine l’amenait dans cet état dépressif qui le laissait avachi des heures entières sur son lit. Maintenant c’était son ancienne vie et Christophe compte bien y mettre une croix dessus définitive et son esprit se monopolise sur ce jeune garçon qui en quelques jours a tout changé. Ce qu’il a ressenti pour lui et qui au tout début de leur relation ne lui semblait qu’amicale, s’est très vite transformé en ce qu’il est maintenant. Un sentiment très fort qui l’a transformé et lui a donné l’envie de chanter et de se lever le matin avec dans la tête le plaisir anticipé du moment où il entrera dans la chambre et où il pourra le voir, l’entendre et le toucher. ***/*** Hassan perçoit le crissement des pneus sur le gravier, annonçant l’arrivée de ce nouveau venu dans leur petit univers. Il va à sa rencontre, déjà pour l’accueillir comme il se doit mais aussi pour le prendre quelques minutes en tête à tête et lui faire entendre une bonne fois pour toutes et d’une manière amicale mais impérative, les choses qu’il ne devra jamais dévoiler devant personne sous peine de mettre en danger l’avenir de sa relation d’avec son fils. Il traverse l’immense entrée en donnant ses instructions à son maître d’hôtel qui claque alors dans ses mains et indique à deux serviteurs d’aller chercher les bagages dans la voiture et de les monter dans la suite qui a été préparée pour le nouvel arrivant. Christophe se sent gêner de devoir laisser à d’autre le soin de s’occuper de ses bagages, ce qui était pour lui une charge dont il aurait dû s’acquitter personnellement. Hassan comprend l’embarra du garçon. - Allons !! Il faudra bien t’y habituer un jour, alors autant commencer tout de suite. - Mais !! Je… Hassan sourit en pensant que décidément ce « Chri » lui plaît beaucoup. - À chacun son travail jeune homme, le tien est de t’occuper du bien-être et dans l’avenir des affaires de mon fils. Il va donc falloir te familiariser rapidement à nos usages, allons dans mon bureau !! J’ai quelques… disons… mises aux points à faire avec toi avant que tu t’installes. - (Christophe paniqué) J’ai fait quelque chose qui vous contrarie monsieur ? Hassan lui pose la main sur l’épaule, amusé de son trouble. - Déjà, il va falloir t’habituer à dire « altesse » quand tu t’adresses à moi ou à Amid en public, je sais que ça peut paraître bizarre pour un jeune Français, mais ça ferait encore plus choquant dans mon pays crois-moi si tu me donnais du « monsieur » comme tu viens de le faire. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (100 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite) Philippe se gare et accompagne le vieil ecclésiastique chez les De Bierne qui tiennent à le présenter eux-mêmes à leur petit-fils. Les retrouvailles sont chaleureuses et Michel tout comme sa femme ne peuvent pas ne pas remarquer le changement dans l’état physique de leur ami. - (Michel) Vous avez suivi une cure de jouvence mon père pour être aussi alerte que ça ? - J’ai fait une belle rencontre qui m’a conforté dans ma foi et qui m’a offert ce cadeau du ciel mon ami. - (Maryse) Ça ressemble étrangement à ce que nous avons nous-même ressenti depuis le retour de notre Florian. Le père Antoine en souriant : - Ce cadeau vient de la même source et va me permettre d’accomplir encore quelque temps la mission à laquelle je me voue depuis tant d’années. Toutefois je ne suis pas venu jusqu’ici en vacances même si je m’en réjouis croyez le bien : je dois tenter de convaincre Florian qu’il est vital pour notre survie à tous, qu’il vienne lui aussi jusqu’à la clairière où tout a commencé et où tout finira. - (Michel surpris) Vos paroles ne sont-elles pas quelque peu exagérées ? Notre survie à tous dites-vous ? De qui voulez-vous parler ? De notre famille ? De tous ceux qui sont de près ou de loin liés à notre petit-fils ou à cette clairière ? Le père Antoine le fixe gravement dans les yeux : - Je crains qu’il ne s’agisse de l’avenir de l’humanité sur cette terre et non simplement de quelques dizaines de personnes. Le père Antoine raconte alors sa visite à la clairière, les paroles de cet homme qu’il n’a pu voir et les implications qu’il en a déduites sans tout comprendre lui non plus. Sa seule certitude, c’est qu’un grand danger guette les hommes s’ils vont en grand nombre dans une certaine voie et que Florian s’y est déjà plus qu’engagé. D’où la nécessité pour lui d’en connaître absolument les risques et d’en peser les conséquences s’il devait continuer dans cette voie sans en respecter certaines limites. - (Michel attentif) Je pense que vous avez déjà réfléchi sur le sujet mon père et que vous vous en êtes fait une idée, n’est-il pas vrai ? - J’ai en effet fait quelques rapprochements et j’en ai déduit quelques "quasi" certitudes, mais ce ne sont que conjectures de ma part et rien ne dit que je suis dans la vérité, ou qu’au contraire je sois à l’opposer de la réalité… - J’aimerais les connaître si vous n’y voyez pas d’objections. Le père Antoine hésite puis soupire, le fait d’en parler à quelqu’un d’intelligent pourrait l’aider à préciser ses pensées. - Je pense que c’est lié aux « dons » que développent Florian et leur effet néfaste sur la végétation et donc la nature à plus ou moins long terme. Michel plisse les yeux. - Les arbres !!! Ces arbres morts ou presque qui cernent la clairière. Le père Antoine sourit tristement. - Imaginez l’impact que ce serait si des milliers voir des millions de personnes développaient ces facultés !! - Les forêts finiraient par disparaître et avec elles l’écosystème qui préserve la vie sur cette planète, c’est à ça que vous pensez ? - En effet !! Ce qui au début pourrait paraître comme un des plus grands bienfaits qu’aurait connu l’humanité, deviendrait au fil des décennies comme la pire des calamités et la fin de toute vie. C’est je crois ce qu’a voulu me faire comprendre cet homme étrange, plus j’y pense et plus je suis convaincu qu’ils ont connu cette période édénique dans un très lointain passé et qu’ils n’ont pu s’en réchapper que par miracle, évitant ainsi l’extinction en évoluant et en trouvant un autre réceptacle à leurs âmes. - (Michel ahuri) Les pierres ? - Les pierres ne sont que l’effet résultant de la destruction de leur planète, mon idée serait plutôt que leur communauté aurait pris celle-ci comme corps et qu’ils auraient vécu ainsi en communion pendant des lustres avant sa destruction, suivit encore de plusieurs autres millénaires d’errances dans l’espace jusqu’à s’éparpiller un peu partout dans l’univers. - Quelques-uns seraient arrivés jusqu’à nous ? C’est à ça que vous pensez ? - C’est du moins ce que j’ai cru comprendre mes amis, j’ai eu l’immense honneur de pouvoir partager un bref instant de "non-vie" avec la multitude et de baigner dans la béatitude de faire partie d’un tout beaucoup plus grand que ce que nous pouvons concevoir avec nos esprits grégaires. Michel est sonné pour le compte. - Je savais déjà que nous n’étions rien ou très peu dans l’immense univers où nous vivons, mais j’étais loin de penser jusqu’à ce jour qu’une telle destinée était possible et que nous n’en étions encore qu’aux préludes de l’évolution. Maryse qui jusque-là s’était tue : - Peut-être est-ce notre destinée et que nous ne pouvons pas la changer, il y a eu l’ère glaciaire qui nous a permis d’apparaître et de nous développer jusqu’à ce que nous sommes actuellement. C’est peut-être dans la logique des choses que nous connaissions comme eux l’ont connu cette période d’autodestruction afin de passer un nouveau cap et d’envisager un autre avenir plus universel. Le père Antoine hoche la tête marquant par là son accord à ces paroles frappées du bon sens. - Sommes-nous seulement prêts à l’accepter ? Voilà la question que se posera l’humanité et avons-nous le droit en connaissant la cause, de ne pas prendre cet avertissement au sérieux et de continuer dans cette voie qui ne doit de toute évidence pas être la seule et d’après ce qu’il m’en a été rapporté, la plus adaptée pour arriver au même but final. Après tout, ces êtres venus d’ailleurs s’en sont trouvés affaiblis et ne cherchent plus il me semble, qu’à se retrouver réunis pour se fondre à nouveau dans la pensée de leurs semblables. Michel en se levant de son fauteuil : - Et bien !! Vous parlez d’une conversation !!! Nous ne sommes sûrs de rien, peut-être voyons-nous juste ou peut-être sommes-nous complètement à côté de la plaque, ce que je retiens de tout ça, c’est qu’il faudra bien à un moment donné que Florian aille dans ce lieu mystérieux et reçoive ces instructions qu’il est censé devoir connaître. L’avenir nous dira ensuite si nos hypothèses sont fondées et seulement alors les décisions seront à prendre. 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (101 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (suite) - (Michel poursuit) Pour le moment, il serait temps d’aller rejoindre Florian et de vous le présenter, ainsi que ses amis qui devraient vous plaire mon père. Le père Antoine se lève à son tour. - Avec joie mon ami, depuis le temps que j’ai envie de rencontrer ce garçon. - (Maryse en souriant) Nous lui avons parlé de vous et croyez-moi, il a sans doute autant hâte que vous de vous rencontrer. Philippe a suivi toute la conversation sans intervenir, utilisant son esprit d’analyse pour essayer d’en comprendre toutes les implications. Ce qu’il a entendu lui amène un profond trouble dont il préfère penser que la réalité est toute autre et que le jour venu, les explications prouveront que l’avenir n’est pas aussi noir mais qu’au contraire les facultés de Florian permettront une formidable avancée de l’humanité toute entière vers une vie meilleure. - Allons-y !! J’ai moi aussi hâte de revoir notre loustic qui me manque depuis que je ne le vois plus autant qu’avant. Il ne leur faut pas longtemps pour s’habiller chaudement et monter dans la voiture et dix minutes plus tard, en sortir pour rejoindre d’un bon pas le chapiteau où ils pensent retrouver Florian. Le jeune rouquin n’est pas encore rentré de sa visite à l’orphelinat et à l’hôpital qu’il avait prévu ce matin-là, aussi, ils présentent le père Antoine à quelques-uns de ses amis qu’ils croisent lors de la petite visite du cirque qu’ils lui organisent en attendant le retour de l’enfant prodige. Jusqu’à ce qu’un cri de surprise retentisse et qu’ils se retournent pour voir arriver sur eux en courant Taha qui se jette dans les bras du brave ecclésiastique tout heureux de le retrouver et de le serrer contre lui. - Eh bien mon garçon, je suis heureux de te voir et te donne le bonjour d’Okoumé, de ta mère et de ton frère à qui tu manques énormément. Taha est toujours serré contre le père Antoine. - Vous êtes venus me rechercher mon père ? Akim m’a raconté pour vous et je suis heureux de vous voir en si bonne forme. - Tu vas devoir me supporter encore quelque temps je le crains. - Je vous promets que cette fois, je viendrais vous rendre visite plus souvent. - J’y compte bien mon garçon, sinon je te renvoie ici pour te punir Hi ! Hi ! Taha comprend qu’il plaisante. - Pitié mon père !! Le jeune Massaï voit alors une boule de poils noirs arriver vers eux à toute vitesse et n’a le temps que de se mettre devant le vieil homme afin de recevoir la masse puissante de la panthère avant qu’elle ne l’envoie valdinguer au risque de lui faire mal. - Doucement grosse brute !! Je sais que tu es content de le revoir mais tu es bien trop lourd maintenant. - Rrrrr !!!! Le père Antoine avec les larmes aux yeux en reconnaissant l’animal : - « Kinou » !!! Dieu du ciel que tu as changé !! Viens ici mon beau !! - Rrrrr !!! Petit moment d’émotion à ses retrouvailles, la panthère et le vieillard s’enlacent et se câlinent un long moment tout dans la joie de se revoir. Autour d’eux les gens stoppent toutes activités et sourient devant un tel spectacle qui montre combien il y a d’amour entre l’homme et l’animal. Une voix douce et émue derrière eux les fait se retourner, quand apparaît alors aux yeux du père Antoine un jeune homme aux cheveux roux et au sourire attirant accompagner d’un grand blond resplendissant d’une pure beauté. - Père Antoine je présume ? J’attends qu’il se tourne vers moi. - Je suis Florian, le bébé que vous avez recueilli à l’époque dans votre dispensaire. Je viens doucement le prendre dans mes bras et l’embrasse avec reconnaissance avant d’embrasser à leurs tours mes grands-parents et Philippe que je n’avais pas revu depuis bien trop longtemps, ce dont je m’excuse auprès de lui. Les présentations faites, je les emmène jusqu’à notre roulotte où je les fais mettre à l’aise avant d’engager la conversation. Vu le manque de place, je vais tout naturellement m’asseoir sur les genoux de Thomas qui m’enlace alors en posant sa tête sur une de mes épaules. Le père Antoine visiblement surpris, reste un long moment comme figé avant de laisser apparaître un sourire de compréhension. - Mon éducation va à l’encontre de mon cœur qui voit en vous deux un amour pur alors excusez-moi de cet instant de trouble mes enfants. - Vous êtes tout excusé mon père, je suis pleinement conscient de la non-normalité religieuse de notre façon d’être et je vous remercie de n’y voir que ce qu’elle est vraiment à nos yeux et surtout dans notre cœur. Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 2) (suite 1) - laurentdu51100 - 01-09-2020 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (102 / 150) (Aix) (Résidence d’Hassan) (suite) Christophe acquiesce car il comprend très bien le statut social d’Hassan et que celui-ci va également pour Amid ; il suit alors l’émir jusqu’à son bureau, intimidé malgré tout d’y être ainsi convoqué même s’il est rassuré sur le fait que ce n’est pas dû à un quelconque impair de sa part. Une fois la porte refermée derrière eux, Hassan lui fait signe de s’installer dans un des fauteuils en cuir au luxe raffiné qui fait coin salon dans la pièce et va s’asseoir juste en face de lui avec un sourire rassurant aux lèvres qui déstresse le jeune infirmier et fini par le détendre suffisamment pour le lui rendre. - Voilà qui est mieux mon garçon !! Ce que j’ai à te dire est très difficile pour moi mais nécessaire pour que tu comprennes bien ta position ainsi que ton statut parmi nous. Je connais la vraie raison de votre « amitié » entre mon fils et toi, il ne sera jamais prononcé d’autres mots que celui-ci et tu te rendras compte du pourquoi quand je t’aurai expliqué les mœurs et les tabous de mon pays. Les hommes et les femmes n’ont pas le même statut, tant social que familial qu’en Europe ou quasiment partout ailleurs, les femmes sont considérées comme inférieurs et les hommes ont certains droits qui mêmes si je ne les approuve pas forcément, font partie de nos traditions et donc en tant que dirigeant, je me dois de les faire respecter. Nous pouvons prendre autant de femmes ou de concubines que notre puissance ou notre fortune nous permet d’entretenir, plus nous sommes placés hauts dans la hiérarchie et plus nous nous devons d’en avoir. C’est ce qu’en France vous nommez un harem, tu comprendras alors qu’Amid devra s’y plier s’il veut prendre un jour ma succession. J’ai moi-même de nombreuses épouses et d’encore plus nombreuses concubines que je me dois d’honorer même si mon cœur ne voit que deux êtres chers. En premier il y a la mère d’Amid, ma première femme qui de ce fait a un statut supérieur aux autres et en deuxième, mais je ne le mets en second que par respect pour Fatima car il pèse autant dans mes pensées qu’elle. Il y a tu l’auras bien compris je pense, Omar mon « secrétaire » que je chéris plus que tout. Hassan voit que Christophe s’apprête à répondre et le stoppe d’un geste de la main avec un sourire entendu. - Laisse-moi terminer tu veux bien ? Si je te dis tout ça, c’est parce que je veux que tu saches que je ne désavouerai jamais ce qu’il y a entre toi et Amid. La discrétion sera le maître mot de votre relation et s’il prend femme lui aussi et il devra le faire, tu ne devras par contre pas en prendre ombrage ni lui en vouloir. Cette mise au point sera la seule que nous n’aurons jamais et je te fais suffisamment confiance comme tu as pu le remarquer, pour t’avouer ma relation avec celui que j’aime. Il faut aussi que tu graves dans ta mémoire que c’est chez nous un crime puni de l’exil et pour nous qui sommes les dirigeant, de la mort si ça venait à éclater au grand jour. Par principe de précaution, tu ne devras jamais en faire allusion ou montrer un quelconque geste infime soit-il qui pourrait amener le doute sur ce que vous éprouvez l’un pour l’autre, même devant ceux qui sont au courant et ce afin d’en prendre l’habitude et de ne pas risquer de te couper un jour en te croyant en confiance alors qu’il y aurait quelqu’un dont tu ne te serais pas aperçu de sa présence à qui tu révélerais ainsi ce qui vous lie l’un à l’autre. As-tu bien compris ? - Oui votre altesse !! Mais vous devez faire erreur, je ne suis ici que pour servir le jeune prince. Hassan se lève avec un sourire satisfait aux lèvres. - Je vois que tu es un garçon très intelligent et je te souhaite tout le bonheur possible au sein de notre famille. Maintenant tu peux aller retrouver mon fils et t’installer dans la suite que je t’ai fait préparer, une fois chez nous, je te ferai installer dans l’aile réservée aux personnes ayant de hautes responsabilités. Omar y a ses appartements ainsi que d’autres hauts fonctionnaires de mon émirat et qui doivent rester à la disposition de l’état vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tu conviendras avec mon fils de tes moments de loisirs et je ne doute pas un instant que vous trouverez les arrangements qui vous iront à tous deux. - Je le pense aussi votre altesse. - Quant à ton travail !!! Et bien au début il consistera à la rééducation nécessaire à sa remise en forme, ensuite nous te donnerons les formations adéquates pour que tu prennes la même place vis-à-vis d’Amid qu’a Omar à mes côtés et au vu de cet entretien, je ne doute pas un instant que tu sauras prouver toutes tes compétences en la matière. - Je ferai l’impossible en ce sens votre altesse. - Très bien mon garçon, je ne vais pas te retenir plus longtemps car sinon j’en connais un qui va m’en vouloir et finir par penser que j’ai des vues sur toi Hi ! Hi ! Christophe répond du tac au tac avec un petit sourire en coin. - Je serai désolé qu’Omar puisse avoir une telle pensée votre altesse. - (Hassan en riant) Salade et loukoum Christophe Hi ! Hi ! - Pardon !!! - Une petite traduction "Florianesque" que je n’ai pas pu retenir Hi ! Hi ! Excuse-moi Hi ! Hi ! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (103 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Luka) (fin) Maurice retrouve son bureau provisoire au poste de police ce matin-là. Il lit les différents rapports lui arrivant du siège parisien et le tenant au courant au jour le jour des autres affaires de son service. Son adjoint gère parfaitement la situation et il peut reprendre rapidement le cours de sa mission spéciale qui consiste à apporter toute l’énergie et la puissance de l’État Français à la protection de ce jeune surdoué qui est devenu comme un second fils au cours des années et encore plus depuis qu’il le côtoie. Les informations reçues sur le jeune Luka, lui laissent à penser qu’il n’a pas menti cette nuit mais son esprit toujours suspicieux lui souffle de pousser plus loin dans ses recherches et il envoie plusieurs demandes de renseignements à quelques agents infiltrés dans certains milieux proches des dirigeants Russes. Il existe bien un Luka inscrit en fac de droit à Paris et il attend les copies des pièces d’identité fournies lors de son inscription l’année précédente. Il fait également vérifier l’adresse postale que lui a indiquée le jeune Russe et reçoit rapidement une réponse confirmant qu’elle a été ouverte récemment et qu’aucun courrier ni a été jusqu’à présent mis en dépôt. Maurice regarde sa montre et soupire en allant se resservir un café, la convocation n’est pour que dans une heure et il a hâte de connaître la réponse de Luka quant à son éventuelle aide à contrecarrer les plans en acceptant de donner les informations erronées mais suffisamment crédibles pour obtenir le délai nécessaire afin que les pressions diplomatiques de plus en plus nombreuses fassent reculer Vladimir dans ses propensions envers Florian. Un dernier rapport lui amène un froncement de sourcils, l’état des quatre kidnappeurs n’est pas aussi simple qu’il n’y paraissait et leurs maintiens en hospitalisation retardent les interrogatoires prévus par les services spéciaux. Danger d’infections dues aux morsures et griffures multiples qu’ils ont reçus, des examens complémentaires ainsi qu’une vaccination préventive va les retenir encore au moins toute la journée avant qu’ils ne puissent être transférés en cellules. Déjà, leurs identités ne font aucun doute car ils sont fichés et connus de ses services pour d’autres exactions commises depuis plusieurs décennies sur le territoire. Les faux papiers n’ont pas tenu bien longtemps, juste celui de prendre leurs empreintes et de faire tourner l’informatique qui en moins d’une minute a fait apparaître leurs faciès en gros plans. Maurice a un frisson en repensant à ce qu’il a assisté cette nuit et à cette nuée de rats qui tapissaient le sol en se jetant avec férocités sur eux. « Toc ! Toc ! » - (Maurice sursaute) Oui !! Entrez !! Un policier en uniforme entre alors et salue. - Oui ?? - Le garçon que vous attendiez est arrivé monsieur !! - Ah !! Très bien !! Faites entrer !! - A vos ordres !! Le planton ressort après un dernier salut et quelques secondes plus tard, Luka apparaît devant la porte en n’osant pas la franchir ; Maurice s’aperçoit de son hésitation et sourit en prenant une voix plus avenante. - Entre Luka !! - Bonjour monsieur ! - La nuit n’a pas été trop difficile ? - Ce serait mentir que vous dire que non monsieur. - As-tu pris ta décision par rapport à l’offre que je t’ai faite ? - Vous me garantissez une autre identité par la suite ? - Je ferai exactement ce que je t’ai promis. - Alors j’accepte monsieur, je ne me vois pas vraiment refaire ma vie ailleurs qu’en France. - Très bonne décision jeune homme !! Nous allons donc mettre au point une organisation qui te permettra de rester crédible tout en ne portant à leurs connaissances que ce que je déciderai de leur faire savoir. Ensuite je te conduirai auprès de Florian et je te renverrai chez toi, ta mission ne commencera vraiment qu’à la reprise des cours après les fêtes. - Bien monsieur. - Maintenant écoute-moi bien !!! ***/*** Igor sort du bureau de Vladimir avec un visage circonspect, le demi-succès de son plan le trouble plus qu’il ne voudrait le reconnaître et la façon magistrale dont ses hommes ont été mis hors courses lui amène beaucoup de questions dont il n’a pour le moment pas toutes les réponses. Pourtant tout avait bien débuté et l’occasion en or de s’emparer du gamin alors qu’il était seul, n’aurait pas dû aboutir à cette arrestation bien trop rapide pour lui et qui n’a pas permis de mettre le « plan B » en place dans les meilleures conditions. Les deux garçons auraient dû faire connaissance pendant leurs enfermements qui devaient durer plusieurs jours et au lieu de ça, ils ne se sont pas vus et la cible doit même certainement ignorer l’existence de son agent. Igor compte sur la « motivation » de son espion pour reprendre les choses rapidement en mains, il sourit néanmoins d’amusement en pensant à ce « cher » Désmaré qui d’après sa cellule psychologique devrait entrer dans son jeu sans même s’en apercevoir. - Tel sera pris qui croyait prendre Hi ! Hi ! 2eme ANNEE Fêtes de fin d’année, 2ème partie : (104 / 150) (Aix) (Huitième jour) (Le père Antoine) (fin) La longue discussion explicative se termine et comme l’avait prévenu Philippe, Florian l’a écouté avec politesse et lui a même demandé quelques précisions fort judicieuses, prouvant l’intelligence pointue de ce garçon dont le père Antoine ne se lasse pas de contempler les traits et d’en ressentir une forte attirance paternelle. - Je commence à bien cerner le sujet mon père soyez en sûr, mais je n’ai pas l’intention de vous suivre là-bas pour le moment. Je vous promets de limiter au maximum l’utilisation de mon « don » en attendant d’avoir eu cette explication de la part de cet être qu’importe son nom et d’où il vient. Le père Antoine est visiblement déçu de sa décision. - J’étais prévenu et je n’insisterai donc pas plus, je ne pense pas malgré tout que ce soit l’utilisation de ce don par une seule personne qui soit un danger en soi mon garçon, mais plutôt la transmission de celui-ci à un nombre de plus en plus grand et qui à ce moment-là risquerait de menacer l’équilibre délicat, surtout de nos jours de l’écosystème de cette planète où nous vivons tous. - Je ne pense pas l’avoir transmis à quiconque jusqu’à maintenant ? - (Philippe) Dans son intégralité tu as raison, mais nous en avons tous plus ou moins une parcelle en nous. Mon asthme n’est jamais revenu et pourtant je ne profite plus de ta présence qu’en de trop rares occasions et c’est pareil pour tous ceux d’Aix qui profitent encore maintenant d’une santé sans commune mesure avec le commun des mortels. - (Michel) Et puis il y a Ludovic ! Je regarde mon grand-père, surpris. - Qu’est-ce qu’il a « Ludo » ? - Depuis les quelques jours où il est chez nous, je remarque bien qu’il est presque comme toi à son âge. Son intelligence est de loin supérieure à un gamin de dix ans et je soupçonne même qu’il comprend les langues étrangères presque aussi bien que toi. - (Philippe étonné) Ah oui !! - (Michel) Mélanie m’a posé quelques questions sur une conversation que normalement ils n’auraient pas dû comprendre car dite en Anglais. - (Philippe) C’est peut-être dans son programme scolaire et comme il est en avance sur son âge… - (Michel) Peut être en effet mais peut-être pas et ce garçon m’étonne de jour en jour davantage je vous assure. Le père Antoine après réflexion : - Je pensais plutôt à ce don de régénérescence qu’a Florian et non à des capacités d’apprentissages même exceptionnelles, quand je parlais des risques majeurs que nous encourions. - Je vous promets à l’avenir de limiter l’utilisation de ce don, quant à sa transmission, je ne pense pas qu’avec moi il y ait de grands risques. - (Philippe) Tu peux développer ton idée ? - Je pensais plutôt qu’il pouvait être d’ordre filial et vu que je ne compte pas avoir de descendance, ça devrait limiter les risques. Sinon il n’y a qu’à faire comprendre à ses « êtres » qu’ils ne doivent plus entrer en nous et je pense réellement que tout rentrera très vite dans l’ordre des choses. - (Le père Antoine) Taha et Akim en ont un en eux ainsi que « Kinou », ça fait déjà quatre !! - Vous repartirez avec eux et les conduirez à cette mystérieuse clairière pour qu’ils réintègrent leurs enveloppes minérales et comme si j’ai bien tout compris, le mien ne le peut plus, il restera donc le seul et je ne pense pas qu’il y ait des craintes à avoir pour notre survie. - (Philippe) Tu oublies juste une chose Florian et pas des moindres, les éventuelles avancées que permettront tes recherches. - Elles ne sont justes que médicales et ne serviront qu’à éradiquer certaines maladies. - (Philippe) Espérons-le en tout cas !! Maryse qui jusqu’ici s’était contentée d’écouter, reviens sur une phrase de Florian qui lui a fait dresser les sourcils. - Quand tu as dit au père Antoine qu’il devra repartir avec eux, tu pensais aussi à « Kinou » ? - Bien sûr !! Il n’a rien à faire ici et même si je l’aime beaucoup, je pense qu’il sera beaucoup mieux auprès des siens si c’est encore possible. Au pire, il pourra rester aux alentours du dispensaire ou encore dans cette clairière où sa mère ne doit pas être bien loin. L’animal comme s’il comprenait a les yeux fixés dans ceux de Florian, il se redresse alors et vient s’allonger aux pieds du vieux père qui sourit en lui caressant la tête. - Il sera bien avec nous si c’est vraiment ce que tu veux mon garçon. - Il me manquera c’est certain mais moins qu’à vous mon père, j’ai bien vu combien il vous aime tout à l’heure et d’ailleurs, je crois que son choix est fait. Maintenant je vous mets en garde quand même, c’est un animal qui va très vite devenir adulte et retrouver ses instincts quand il n’aura plus cette chose dans la tête. - Merci de cette mise en garde, je prendrai les dispositions qui conviendront quand nous serons rentrés. Mon intension première est de le rendre à son milieu naturel et ce n’est que s’il ne s’y intègre plus que j’envisagerai une autre solution. - (Michel) N’hésitez pas à nous en parler, nous pourrions financer un parc pour qu’il y vive tranquille. - (Le père Antoine) Vous m’aviez également parlé d’un projet d’hôpital il me semble ? Où en êtes-vous dans son avancement ? Les tribus comme celles de Taha ne survivront plus très longtemps si nous ne leur venons pas en aide rapidement. - Il se fera !!! La voix qui vient de prononcer ses dernières paroles est si tranchante, que tous les visages se tournent vers celui qui les a prononcées. Je suis surpris moi-même de ma décision soudaine, mais mon cœur a parlé à ma place et je ne pourrai pas laisser celui qui m’a sauvé la vie au risque de perdre la sienne, voir disparaître ce pour quoi il vit et qu’il n’a qu’une hâte de retrouver. - Il se fera mon père !! Ce peuple fier ne mérite pas de disparaître et je m’y opposerai autant que faire se peut. |