Récits érotiques - Slygame
Récit de Tom Frack, Gilgamesh - Version imprimable

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RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - bech - 24-10-2024

Hé bien, il est rancunier ce Gilgamesh.

Que se passerait-il si le forgeron allait se plaindre à Agga ? Après tout, dans le passé, il n'a fait que son travail.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 28-10-2024

Gilgamesh (06/1) : en route pour Ourouk

 
La veille de mon départ pour Ourouk, Agga me convoqua. Il souhaitait partager la bière et le vin une dernière fois avec son fils me dit-il. Je me conformai à sa volonté et le soir venu me rendis dans la salle du trône. Il m’attendait, nu, assis sur sa haute chaise.
 
— Approche mon fils, me dit-il.
 
Il me tendit une coupe et nous bûmes le vin de concert, après en avoir remercié Enlil. Puis il me tendit une nouvelle coupe et nous bûmes la bière en l’honneur de Ninhursas, la grande Mère. La chaleur montait en moi, je me sentais bien, légèrement enivré par l’alcool. Je vis Agga se lever, fort et puissant, rasé de près, et s’approcher de moi. Il me prit par la main et me guida vers son trône et je ne sais pourquoi je le suivis docilement. Il me fit me pencher en avant, les mains reposant sur l’assise de son trône et défit mon vêtement. Quelque chose n’allait pas, je devais réagir, mais j’en étais incapable. Il se mit derrière moi et, me prenant par les hanches, il me pénétra entièrement de son épaisse virilité. Un cri de douleur m’échappa et je m’accrochais au trône de toutes mes forces alors qu’il me besognait puissamment. Je me sentais petit, sans défense, à sa merci. Il était mon maître et moi son vassal.
 
— Me renouvelles-tu ton serment d’allégeance, me susurra-t-il à l’oreille. Me considères-tu toujours comme ton seigneur ? comme ton Roi ?
 
— Oui, murmurai-je d’une voix à peine audible.
 
— Je n’ai pas entendu, me dit-il.
 
— Oui, articulai-je de nouveau.
 
Alors, il accéléra les mouvements de son membre viril qui me déchirait et se rependit en moi dans un râle rauque avant de me libérer.
 
— Va maintenant ,me dit-il, repart en Ourouk et devient roi.
 
Toujours sonné, je récupérai mon pagne et regagnai mes quartiers.
Ce n’est que le lendemain que je compris qu’il m’avait drogué. Drogué et violé afin de m’arracher ce nouveau serment d’allégeance.
 
* * *
 
Le voyage jusqu’en Ourouk dura longtemps. J’avais emmené Naram et Kutik avec moi et je m’étais arrangé pour qu’Enkihegal et Emisum fasse également partie de ma suite. Agga m’avait confié trois de ses meilleurs navires de commerce et de nombreux cadeaux pour le roi d’Ourouk. Plus de trente guerriers m’escortaient ainsi qu’une garde d’honneur comptant d’importants dignitaires de la Cour de Kish. Au cours de notre voyage, nous traversâmes de nombreux village où, souvent, nous fument acclamés par les habitants. Nombre d’entre eux nous offraient présents et mets parmi les plus fins. Le soir venu, alors que la nuit régnait et que les étoiles suivaient le sillage d’An, j’honorais de ma virilité les plus belles vierges de ces terres isolées, goûtant la fraîcheur de leurs bouches et la chaleur de leurs féminités. Au cours de mes années à Kish, j’avais appris à dompter le corps d’une femme et je sus pousser chacune d’elle vers des jouissances qu’elles ne connaitraient jamais plus. Parfois, un père ou un fiancé s’émouvait de me savoir en compagnie de sa fille ou de sa promise, mais ma garde sut leur faire comprendre l’insigne honneur que je leur faisais les gratifiant ainsi de ma semence divine.
 
Un soir plus chaud que les autres, alors que je m’ébattais sur une simple couche en compagnie d’une jeune vierge que son père, à l’esprit enviné, m’avait confié en échange d’une jarre de mon meilleur vin. Je fus interrompu par le frère ainé de la jeune fille. Surgissant tel le lion des marais, le jeune homme s’était jeté sur moi avant que je ne m’aperçoive de son entrée. Nous roulâmes sur le sol, moi aussi nu que le jour de ma sainte naissance et mon agresseur vêtu d’une simple jupe de toile rêche. Son corps était ferme et ses muscles saillaient sous sa peau dorée. Ses gestes déliés laissaient à penser qu’il possédait quelque entrainement en matière de lutte au corps à corps ; entrainement probablement acquis lors de combats de rues que se livraient les jeunes hommes entre eux. Cependant, peu importait son expérience face aux corps puissant d’un guerrier fait comme moi et quelques brèves minutes me suffirent pour parvenir à l’immobiliser, lui sur le dos, le corps luisant de sueur. Son torse musclé, recouvert d’une fine toison aussi blonde que ses cheveux courts, se soulevait et s’abaissait à un rythme effréné alors qu’il essayait de reprendre sa respiration. Allongé sur lui, je lui maintenais les mains au-dessus de la tête avec l’une des miennes. Je relevai la tête, à la recherche de mon amante, mais elle avait dû profiter de la confusion pour s’échapper et je me retrouvais donc seul avec mon excitation inassouvie. Mon sexe tendu et durci par mes ébats interrompus me faisait mal, coincé tout contre le ventre musclé de mon jeune agresseur et je me retrouvais privé de mon exutoire.
 
— Comment t’appelles-tu, tonnais-je. Donne-moi l’identité de celui qui ose défier l’un de ses Dieux !
 
Mon prisonnier essaya de se débattre, de m’échapper, mais malgré la sueur qui rendait nos corps aussi glissant que le serpent, je resserrai un peu plus mon étreinte sur ses poignets, lui arrachant une grimace de douleur.
 
— Parles ! lui ordonnai-je de nouveau.
 
Je le vis résister, puis, comme si son nom ne signifiait rien il le cria.
 
— Ebrium, hurla-t-il finalement.
 
— Pourquoi t’opposes-tu à ma volonté, Ebrium ? lui demandai-je. Qui es-tu pour contester la volonté de ton Dieu.
 
— Tu n’es pas un Dieu, cracha-t-il avec hargne, tout juste un sauvage qui abuse de l’innocence de ma sœur.
 
Sans réfléchir je le giflai violemment de ma main libre, coupant court à sa diatribe.
 
— Ta sœur ne risquait aucun abus entre mes bras. J’aurais honoré sa tendre chair et ses cris de jouissance auraient réveillé le désir de tout le pays Sumer. Ma semence vous aurait apporté richesse et prospérité !
 
Malgré la gifle le jeune homme me fixait sans ciller, ses yeux accusateurs se rivant aux miens. Mon regard s’attarda sur sa bouche entrouverte d’où s’échappait l’air qu’il expirait et je me sentis comme hypnotisé. Lentement, comme si cela était naturel, ma bouche s’approcha de la sienne et ma langue força puissamment son entrée. Il tenta bien de m’en empêcher, de m’échapper, mais mon étreinte était trop forte. Sa salive se mélangea à la mienne ; elle était fraîche, douce, sucré, entêtante. Mon ventre se mis à onduler contre le siens, mon sexe toujours bandé se frottant sur nos deux corps soudés. A bout de souffle je relevai la tête et croisai son regard. Le doute s’y était installé, remplaçant l’assurance et l’effronterie qui s’y trouvaient juste quelques minutes auparavant.
 
— Non, souffla-t-il.
 
Je sentis mes lèvres s’étirer alors qu’un sourire pervers que je ne me connaissais pas s’épanouissait sur mon visage. Mes yeux rivés dans les siens, je posai ma main libre sur sa bouche alors que mes genoux écartaient ses jambes musclées et que ses cuisses se relevaient presque automatiquement. Son regard était maintenant presque implorant. Il savait ce qui l’attendait. Puisqu’il m’avait privé de ma vierge du soir, il allait devoir la remplacer, volontairement ou non. Et je n’étais aucunement disposé à écouter la moindre objection. Mon sexe glissa entre ses fesses offertes puis heurta son entrée serrée. Puissamment, j’appuyai sans le quitter des yeux pour voir les siens s’écarquiller alors que je forçais son intimité vierge, ses cris étouffés par ma main qui le bâillonnait. Il s’agitât, son corps s’arqua alors que je prenais totalement possession de lui. Le conduit dans lequel je m’enfonçais était ferme, serré, chaud. Il me procurait les sensations les plus merveilleuses, plus intenses encore que celles que me promettait sa sœur. Je perdis bientôt tout contrôle et me déchainai sur ma victime.
 
  Sous ma main je sentais ses cris étranglés alors que dans ses yeux je voyais s’alterner douleur, honte et humiliation. Douleur de recevoir ma chair si massive et si ferme, honte de se retrouver ainsi soumis, humiliation de me servir de femme pour la nuit. Je me mis à gémir alors que la jouissance montait en moi par vagues lentes et puissantes. Je la sentais enfler dans tout mon être et brusquement alors que je m’enfonçais une nouvelle fois au plus profond de lui, mes reins s’enflammèrent et mon divin liquide s’échappa de moi à grand trait. Le plaisir fût si intense que je crus un instant perdre connaissance en m’effondrant sur le corps du jeune homme qui, humilié, ne bougeait plus. Je mis plusieurs minutes à recouvrer mes esprits et quand je relevai la tête je vis ses yeux emplis de larmes mais j’y décelai également une trace de soumission, d’acceptation et même de plaisir. Toujours dur, je repris mon manège, entrant et sortant du boyau qui maintenant m’accueillait facilement. Cette fois, j’œuvrais plus longuement, alternant mouvements lents et amples et plus courts et rapides. Toute la nuit je le possédais et je dois avouer que je n’eus aucunement à regretter son intervention. Au matin, alors que je venais de l’honorer une ultime fois de ma semence divine, je me levai et me rhabillai. Il ne bougea pas mais je cru voir une pointe de regret dans son regard, comme un profond sentiment d’abandon. Mais je n’avais ni le temps ni l’envie de m’appesantir sur de tels sentiments. Privé de la sœur, c’est le frère qui avait servi d’exutoire à ma toute puissance et bien qu’il ait fait montre d’une résistance hors du commun il était maintenant temps de reprendre la route.
 
* * *
 
Il nous fallut encore plusieurs jours pour parvenir jusqu’à Ourouk. Temps oisif que j’occupais en m’entretenant souvent aux heures les plus sombres avec l’astrologue personnel d’Agga. Il m’enseigna les étoiles et les constellations, les planètes aussi et j’appris à me servir des astres comme guide. Je conversais aussi avec les Dieux, quêtant les conseils d’Enki le Sage ou d’An, le Père des Cieux.
 


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 10-11-2024

Gilgamesh (06/2) : Ourouk
 
Et puis un jour nous arrivâmes en vue des murs d’Ourouk. Je dépêchai des émissaires pour annoncer ma venue et ce fut au son des tambours et des trompettes que je fis accoster mes navires. Plus de dix mille personnes s’étaient rassemblées pour m’accueillir, clamant mon nom de naissance. A ma descente, je baisai la terre de mes ancêtres puis, me relevant, je fus accueilli par ma mère, la belle Ninsoun. Elle m’observa longuement, jaugeant ma taille, ma puissance et ma virilité. Puis, elle me tendit la main et m’invita à la suivre au temple d’An afin de lui rendre grâce.
 
  Cette journée restera gravée en moi. Après avoir quitté le temple d’An, j’appris la mort du roi Dumuzi, celui qui avait pris la place de mon père après sa mort, celui par la faute de qui j’avais du quitté Ourouk. Plus rien ne s’opposait maintenant à mon retour. Ma mère m’accompagna ensuite au temple d’Enmerkar ou m’attendait la prêtresse Inanna. A sa vue, ma gorge se serra et ma respiration s’accéléra. Je l’avais connu à l’âge où la fillette disparaissait, laissant place à une jeune femme désirable. Mais à présent sa féminité semblait rayonner dans tout Ourouk et le regard qu’elle posa sur moi, à la fois impudique et lubrique enflamma mon désir. Sa peau dorée, sa poitrine ferme et haute, ses longs cheveux bruns – tout en elle évoquait la femme fière et maîtresse qu’elle était devenue.
 
— Le roi Dumuzi nous a quittés. Il a rejoint les Dieux. Ô toi, fils de Lugalbanda es-tu prêt à accepter la requête de la déesse qui t’offre le trône.
 
 Je m’attendais à sa requête. J’avais quitté Kish pour Ourouk avec cet espoir. Mais l’entendre ainsi formulée me fis comprendre à quel point je l’avais désiré.
 
— Je m’y emploierai, répondis-je fièrement.
 
Et bien que je sache mon accession au trône fomenté par Agga et la déesse elle-même, il m’appartiendrait de leur montrer ma détermination et de leur faire comprendre qui était le roi.
 
Je fus alors conduit dans une salle attenante et apprêté pour mon couronnement. De jeunes prêtresses baignèrent mon corps, le débarrassant de ses moindres impuretés. Leurs doigts s’insinuèrent en moi, je les sentis glisser entre mes cuisses puis s’insinuer dans mon fondement afin de me purifier. Je me laissai faire, prenant malgré moi plaisir à la caresse ; plaisir qui fit bientôt s’ériger ma virilité sous le regard ébahi des jeunes filles. On m’enduisit d’huiles parfumées et l’on m’habilla d’atours royaux avant de m’emmener rejoindre Inanna qui me couronna et me donna mon nom. Mon vrai nom. Celui sous lequel vous me connaissez maintenant.
 
— Gilgamesh, dit-elle. Tu es Gilgamesh, prince d’Ourouk.
 
Alors le peuple s’enflamma et mon nouveau nom, mon vrai nom résonna dans toute la cité : Gilgamesh ! Gilgamesh ! Gilgamesh !
 
La nuit qui suivit mon couronnement, le chambellan des concubines royales me demanda si je désirai de la compagnie pour la nuit. J’acceptai avec entrain et il m’en fournit autant que je pus en consommer. Je leur consacrai à toutes du temps et de la semence avant que la suivante ne prenne la relève. Mais seule une femme aurait pu assouvir mon désir, celle qui venait de me couronner. Mais pour pouvoir la posséder, j’allais devoir attendre le rituel du Nouvel An, celui du Mariage Sacré.
Au matin, je ne me sentais toujours pas fatigué, ni rassasié, et je décidai d’aller à la rencontre de mes soldats. La cours dans laquelle ils s’entrainaient était large et recouverte d’un sable blanc et fin. Je les observai un moment et bien qu’ils fussent solidement bâtis, je les jugeai insuffisamment entrainés et disciplinés. Je pris une lance et décidai de les défier.

— Vous ! les interpelai-je. Vous qui êtes le courage et la puissance d’Ourouk !

Interdits, ils se retournèrent vers moi, et le plus puissant d’entre eux s’approcha. Je ne portais qu’un simple pagne et aucun de mes royales atours.

— Qui es-tu ? me dit l’homme en me toisant.

Il était aussi grand que moi et possédait une chevelure dense et courte ainsi qu’une barbe fournie. Avoisinant la trentaine, son corps à la peau dorée possédait une puissante musculature, probablement aussi développée que la mienne ; et sa simple jupe de lin blanc tranchait avec sa pilosité dense et brune.

Il ne m’avait apparemment pas reconnu et un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres.

— A qui ai-je l’honneur ? le contrai-je.

— Je suis Samium, commandant de cette escadre. Et toi qui es-tu, répond à la question !

— Je suis Gilgamesh, lui répondis-je, je suis ton prince et bientôt ton roi !

L’homme ricana et me toisant de la tête aux pieds.

— Gilgamesh, dis-tu. Tu ne me parais pas très royal.

Ses camarades ricanèrent à leur tour mais j’ignorai l’affront et me plantai face à lui.

— Je te lance un défi Samium, dis-je à voix haute et claire. Battons-nous que je sache ce que valent les hommes d’Ourouk.

— Me battre contre toi, celui qui se fait passer pour Gilgamesh, mais pourquoi te ferais-je un si grand honneur.

— Aurais-tu peur Samium ? Craindrais-tu de perdre devant tes hommes.

Une étincelle de colère passa dans son regard. J’avais touché son amour propre et il comptait bien me le faire payer. Il saisit sa lance et se jeta sur moi. J’esquivai et lui écrasai le pied. Emporté par son élan il trébucha et s’étala sur le sol sableux. Prestement, il se releva et m’observa avec plus d’attention. Je venais de le mettre en échec devant ses hommes et il semblait maintenant vouloir faire montre de plus de prudence. Il se mit à me tourner autour, feintant d’un côté puis de l’autre, attaquant rapidement avant de se retirer. Sans effort, je parai certains coups et en esquivai d’autres. Je restai concentré, scrutant chacun de ses mouvements et, profitant d’un geste plus lent, je parvins à me saisir de sa lance et à la lui arracher des mains. Je la mis contre la mienne et brisai net les deux manches que je tenais parallèles. Puis, aussi vif que l’éclair, propulsé par le dieu qui m’habitait, je me débarrassai des débris inutiles et je me ruai sur mon adversaire. C’était à présent à moi de lui montrer comment je me battais. Je le percutai en pleine poitrine, lui coupant le souffle. Il vacilla mais ne céda pas bien que je vis ses yeux s’emplir de larmes. Je pivotai pour me placer derrière lui et d’un violent coup de pied derrière les jambes je le fis tomber à genoux. Il resta ainsi prostré, essayant de recouvrer son souffle alors que ses hommes nous regardaient éberlués. Alors ils réalisèrent que j’étais réellement celui que je prétendais être et se prosternèrent devant moi.

— Je suis Gilgamesh ! tonnai-je. Quelqu’un d’autre souhaite-t-il me tester !

Personne ne répondit. Prosternés, ils fixaient le sol devant eux, incapables de croiser mon regard.

— Vous ! Hommes d’Ourouk ! Je vais vous accorder un peu de ma force et de ma puissance ! Vous qui êtes ceux qui nous défendez, préparez-vous à m’accueillir en vous !

Je saisis Samium par les cheveux et le trainai jusqu’au bloc de pierre blanche qui occupait le centre de la cour. Je lui plaquais le torse contre la roche froide et rude et, tout en le maintenant d’une main dans le dos je lui arrachai sa jupe de mon autre main. Ses fesses m’apparurent, musclées et velues comme le reste de son corps. Sans attendre, je retirai rapidement mon pagne et, saisissant ma virilité à pleine main, je l’enfonçais dans le fondement du commandant d’escadre. Son dos s’arqua et ses abdominaux de contractèrent violemment alors que je forçais son anus inviolé. Il hurla de douleur et tenta de me repousser mais j’étais plus fort que lui. Je me mis à coulisser en lui, violemment, puissamment. Je me devais de lui transmettre ma force et ma puissance afin qu’il défende Ourouk. Ses hommes nous regardaient, fascinés et horrifiés car ils savaient leur tour proche. Je m’occupai de Samium pendant près d’une demi-heure et lorsque je me fus répandu en lui, il s’effondra sur le sol, tremblant d’épuisement. Je retournai alors vers le reste des hommes, mon sexe dressé devant moi, luisant de semence. Je me saisis de celui qui me sembla le plus jeune. Damik, me dit-il lorsque je lui eus demandé son nom. Ses muscles étaient moins développés que ceux de Samium et sa peau aussi lisse que celle d’une jeune vierge. Je le mis en position, flattai un moment ses fesses fermes et musclées puis, saisissant ses hanches étroites, je m’introduisis en lui. Il cria comme son supérieur mais se mit bien vite à gémir sous mes assauts. Il endura l’outrage avec bravoure et se tint bravement debout lorsque je lui eus transmis ma force. Les hommes se succédèrent sur la pierre. Certains, courageux tinrent bon, alors que d’autres, terrifiés, s’effondraient en pleurant.

Ils étaient nombreux et le soleil avait depuis quelque temps déjà dépassé son zénith lorsque je fécondai le dernier. Je les regardai. Tête basse, ils fixaient le sol, humiliés. Certains reniflaient encore, essuyant leurs dernières larmes. D’autres essayaient de cacher leur érection, honteux de l’excitation que leur procurait la situation.

— Soyez fiers hommes d’Ourouk ! leur dis-je. Soyez fiers car vous êtes maintenant bénis ! Vous êtes ceux que j’ai choisis pour m’accompagner. Vous qui constituez ma nouvelle garde personnelle. (Je pris Samium dans mes bras et l’embrassai à pleine bouche.) Tu es mon garde personnel maintenant, sois en fier !

Il releva la tête et un sourire illumina son visage.

— Gilgamesh ! s’écria-t-il. Gilgamesh !

Et à leur tour ses hommes crièrent mon nom, le nom de leur roi, le nom de leur Dieu.
 


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - bech - 11-11-2024

Hé bien, à cette époque, la semence servait à pas mal de choses. C'est à présent au tour de Gilgamesh de l'utiliser pour transmettre de sa forces aux hommes d'Ourouk.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 27-11-2024

Gilgamesh (07) : Le mariage sacré

Au second jour de mon règne je fus élu roi d’Ourouk par l’assemblée ; car bien que les Dieux décident, par le biais de leurs prêtres et prêtresses, de l’identité du nouveau roi, c’est par l’assemblée de la ville que passe son élection. En Ourouk, c’est à la prêtresse d’Inanna, gardienne de la cité, que revient ce choix. Une fois le roi élu, c’est lui qui exerce l’autorité, le conseil n’ayant qu’un avis consultatif. Nombreux furent ceux qui voulurent me voir ou discuter avec moi. Tous considéraient le décès de Dumuzi comme une bonne chose, son règne n’ayant été qu’une suite de déceptions et d’échecs, qu’elles soient militaires ou économiques. Mais qu’auraient-ils pu attendre d’un roi portant ce nom maudit entre tous. Le nom de l’époux d’Inanna, le dieu-berger. Le nom de celui qui prit sa place alors qu’elle descendait dans le monde souterrain, quittant L’Eanna d’Ourouk vers le monde d’En-bas. Le nom de celui qu’elle sacrifia pour regagner le monde des vivants, le livrant aux sept démons. Selon la légende Dumuzi fut défait de ses atours et livré nu aux sévices de ses démons. Longtemps son supplice a duré ; longtemps ses larmes ont coulé. Mais devant les sévices qu’il subissait et les supplications de Geshtinanna, la sœur de Dumuzi, elle décida qu’il regagnerait six mois durant le monde d’En-Haut afin d’y ramener puissance et fertilité et que sa sœur Geshtinanna le remplacerait dans le monde d'En-Bas. De l’automne à l’hiver, absent des vivants, la vie de la terre disparait. Du printemps à l’été, il revient à nous célébrer le Mariage Sacré pour que réapparaisse la vie sur terre.
Alors l’été s’abat sur Ourouk avec le dernier soupir de Dumuzi qui ne réapparaitra pas avant l’automne, avec le Nouvel An et le Mariage Sacré, afin que toutes choses renaissent.
* * *
Mon règne s’installa et je me retrouvai alors avec tout le fardeau de la royauté sur mes épaules. Je devais prendre part aux offrandes, aux rites et aux sacrifices. J’enchainai les festins et les célébrations, loin des champs de bataille auxquels j’étais habitué. Mais parmi toutes mes obligations, je n’en attendais qu’une seule avec la plus grande des impatiences ; et je devais encore l’attendre plusieurs mois car mon règne avait commencé au cœur de l’été, et le Mariage Sacré au cours duquel la belle Inanna s’offrirait à moi n’aurait lieu qu’au nouvel An.

A l’approche des fêtes, le chambellan qui en avait la charge m’enjoint de ne plus forniquer afin que ma sève ne soit plus réservée qu’à Inanna et à elle seule. Cette épreuve fut probablement la pire de ce début de règne. Je sentais le désir enfler en moi, m’envahir par vague sans pouvoir rien faire pour l’épancher ; seule l’idée d’enfin pouvoir posséder Inanna à la fin de l’épreuve me permis de tenir.

Au cours des jours qui précédèrent les évènements du Mariage Sacré, la ville entière entra en effervescence. Rénovations et sacrifices, exorcismes et peintures furent les activités principales de la cité. Je me retrouvai quant à moi cloitré, seul en compagnie des Dieux, dans l’attente de la cérémonie. Je priais beaucoup, dormais peu. Condamné à l’abstinence je frémissais à la moindre manifestation des Dieux.

Et puis, la vielle du jour tant attendu, on vint me chercher pour me mener à la chapelle du palais. J’y fus déshabillé, dépouillé de tout insigne et de tout atour et me retrouvai agenouillé face au Père des Cieux. Le grand prêtre d’An me gifla violemment, m’humilia. Sa main s’empara de l’un des boutons sombres de ma poitrine et le pinça durement. Je serrai les dents, endurant le supplice qui me conduirait à Inanna, mais lorsqu’il soumit mon autre bourgeon au même supplice, je ne pus m’empêcher de gémir alors que mon sexe tressautait. Je croisais le regard du grand prêtre et n’y trouvai que lubricité. Il poursuivit mon humiliation devant les Dieux, m’entraînant par la douleur aux portes de la jouissance. Puis, alors que je crus ne pouvoir lui résister d’avantage, il me releva et me rendit mes insignes et mes atours. Il me donna à boire et je bus. Il me donna à manger et je mangeai. Je sentis alors Dumuzi, le Dieu Dumuzi, entrer en moi, posséder tout mon être. Une force nouvelle s’empara de moi. Je devins la sève qui court sous l’écorce de l’arbre, la graine que l’on sème, la pluie qui fertilise ; nu, ma virilité dressée devant moi tel un épieu prêt à féconder la terre nourricière. Je la sentais palpiter au rythme des pulsations de mon cœur, prêt à revoir Inanna, prêt à libérer la puissance du Dieu qui était en moi pour que renaisse la terre.

Et puis le jour est passé et la nuit aussi. Des servantes me baignèrent dans l’eau la plus pure et m’enduisirent le corps d’huile extraite des plus belles dates. L’attente encore et le soir arrive. Je suis conduis en bateau vers le temple d’Inanna ; je sais qu’elle m’attend et tout mon être se tend vers elle. Je pénètre dans l’édifice. De jeunes prêtresses me prennent par la main et m’entraînent à leur suite. Elles me conduisent dans une chambre où règne une douce chaleur. La lueur rougeoyante des flammes fait luire d’or un bac d’une huile limpide. Elles m’allongent sur un doux matelas de peaux de mouton, prennent l’huile sainte entre leurs mains et m’enduisent de nouveau. Je sens leurs doigts glisser sur ma poitrine, mes bras, masser mes chairs durcies par l’abstinence. Leurs mains me massent les pieds, remontent le long de mes mollets, mes cuisses ; je gémis. L’une d’elle plus téméraire que les autres s’engouffre entre les lobes musculeux de mes fesses fermes et je sens ses doigts glissant s’introduire en moi. Mon corps se cambre, ma bouche s’ouvre et un son rauque s’en échappe. J’halète comme la main se fraye à son tour un passage dans mon intimité aidée de l’huile bénite. Elle sort, entre de nouveau, poursuit son chemin. Le Dieu qui m’habite râle, gémis sous les doigts experts des jeunes prêtresses. Puis, brusquement, ces mains m’abandonnent et je suis conduit jusqu’à la terrasse de pierre blanche ou m’attends Inanna. Dans un état second, je me laisse entraîner, assoir sur une chaise de bois délicatement ouvragée. L’assise est dure, brute, tout comme le dossier. Mon dos est plaqué contre le dossier, mes avant-bras posés sur les accoudoirs. On me maintien, on m’attache à l’aide de sangles fait du plus solide des cuirs. Je me sens bien. Non, je me sens étrange. Le Dieu qui m’habite m’impose sa volonté. Et puis, Inanna apparaît devant moi, belle, épanouie, avec pour simple atour ses bijoux de cérémonie. Sa peau luit comme l’or, les lèvres brillent comme le sang du sacrifice. Face à moi sa sainte féminité m’appelle. Je veux me relever pour l’honorer, mais les sangles m’en empêchent. Entre mes jambes, ma virilité me fait mal, mon désir me consume. Le Dieu en moi doit fertiliser la déesse, comme la pluie les terres arides de Sumer. Je la regarde. Elle m’observe. Dans ses yeux je lis concupiscence et triomphe. Elle me tient en son pouvoir. Elle qui a fait de moi le roi d’Ourouk, elle qui s’est débarrassée de Dumuzi. Elle me voit comme sa chose, son objet, son vassal. Sa puissance et sa féminité irradient alors que moi, tout roi que je sois, tout Dieu que je sois, je suis soumis à elle.

— Salut à toi, mon royal fiancé, me salut-elle.

— Ma déesse, lui répondis-je dans un souffle.

Elle rit mais je ne sais pourquoi. Je ne vois qu’elle, je ne veux qu’elle. Dans sa main, elle porte un sceptre d’or dont l’extrémité se termine en poing fermé. Elle n’est pas seule, mais entourée de sa garde. Des hommes jeunes et vigoureux choisis parmi les plus braves d’Ourouk. Tous ont été lavés et oints d’huile de date. Quatre entourent ma déesse, aussi nus que moi, leur virilité aussi fière que la mienne. Ma tête me fait mal, je me sens brulant de l’intérieur. Je me consume. Je n’imaginais pas ainsi le Mariage Sacré. Mon union avec la déesse. Que font-ils tous ici, je ne veux qu’elle et elle n’a besoin que de moi pour que renaisse la terre. Elle confie son sceptre à l’une des jeunes prêtresses qui venaient de l’accompagner. Je vois la jeune fille s’approcher d’un récipient d’huile et y tremper l’extrémité en forme de poing du sceptre puis s’approcher moi. Elle baisse la tête devant moi en signe de respect pour son Dieu, puis s’agenouille au sol à ma droite. Je sens quelque chose sous mes fesses – une trappe que je n’avais pas vue. Quelque chose de froid se glisse entre les lobes musculeux de mon séant. Je tente de résister à l’intrusion en me contractant, mais j’ai déjà été largement ouvert un peu plus tôt lorsque que les prêtresses d’Inanna m’ont apprêté. Et l’huile qui enduit mon conduit rend inutile tous mes efforts. Le poing qui me pénètre est épais, peut-être même plus encore que la virilité massive d’Enkihegal. Je sens les muscles de mon ventre palpiter alors que mes sphincters cèdent. Ma tête bascule en arrière et un hurlement jaillit de mes lèvres alors que l’objet poursuit son chemin, loin, très loin, beaucoup plus loin que tout ce qui a pu jusqu’alors entrer en moi. Les larmes coulent sur mes joues, sortant de mes yeux exorbités. Le sceptre tourne en moi, recule, revient. Malgré moi ma virilité palpite sous les mauvais traitements que je reçois.

— Voilà ce que tu es Gilgamesh, s’exclame alors Inanna. Tu es faible car ta chair est faible. Il est si facile de te dominer.

Malgré la douleur, je tourne mes yeux vers elle. Un sourire sadique et cruel, marque à présent son visage rendu flou par les larmes qui m’emplissent les yeux.

— Pou… pourquoi, fis-je, articulant difficilement.

— Ourouk est ma Cité roi Gilgamesh. La Cité de la Déesse et non celle d’un homme ! Tu devras le comprendre !

Elle fait signe à l’un des quatre gardes nus qui l’entoure et l’homme s’approche de moi. Je le vois passer ses jambes sur les accoudoirs de mon fauteuil. Je le sens poser ses mains calleuses sur mes épaules. Son bassin se baisse. Il s’assied sur moi. Mon sexe dur et érigé pénètre entre ses fesses. Il grimace, serre les dents, descend encore. Ses chairs serrées s’ouvrent autour de ma virilité. Sa respiration est rapide, ses yeux fermement clos. Arrivé à mi-course il marque une pause et se retourne vers sa déesse, la suppliant du regard. Elle lui sourit, s’approche, lui flatte le dos, les fesses, lui caresses les cheveux.

— Je comprends ta douleur, lui dit-elle d’une voix pleine d’empathie, mais le rituel doit être ainsi accompli.

Et rivant son regard au miens, je la vois poser les mains sur les épaules de l’homme qui me chevauche et appuyer fermement avec toute la force que lui prête la déesse. L’homme hurle, ses jambes cèdent. Il s’affale contre mon torse et essaye désespérément de se relever. Mais la déesse le maintien sans qu’il ne puisse rien y faire. Pour moi la sensation est tout autre. Le conduit serré excite massivement ma chair privée de tout plaisir depuis des semaines. Je sens ma sève monter, mon sexe palpiter puis jaillir telle l’eau d’une source prisonnière de la terre depuis trop longtemps. La jouissance me submerge, je me sens partir comme rarement. Ma semence s’écoule encore et encore, mon ventre palpite. Je me rends compte que je gémis de bien-être tellement le plaisir est intense. Je mets de longues minutes à retrouver mes esprits. L’homme est maintenant affalé contre mon torse, sa tête enfouie dans mon cou. Il sanglote. Son corps trempé de sueur est pris de spasmes contre le mien.

— Relève toi, lui ordonne la déesse.

Il obéit et mon membre sort de son nouvel étui, m’abandonne. La tête basse, il n’ose me regarder et rejoint Inanna qui le prend dans ses bras. Ensemble, ils se dirigent vers un matelas fait de peaux douces et l’homme prend ma déesse. Malgré moi, le spectacle m’excite de nouveau. L’accouplement est bref, sans délai. Inanna revient vers moi, laissant son amant épuisé sur le lit puis fait signe au deuxième garde qui, le visage terrifié, s’approche de moi.

De nouveau, un homme enjambe mes cuisses et engloutit en lui ma virilité. De nouveau, je répands ma sève en lui avant qu’il ne féconde la déesse à son tour. Puis vient le tour du quatrième et dernier. Je me sens faible, épuisé, mais ma virilité reste toujours fièrement dressée comme le mat d’un bateau au cœur de la tempête. L’homme terrifié tente de résister, supplie la déesse de l’épargner. Je l’observe, c’est le plus âgé de tous, le plus musclé aussi. Son torse est recouvert d’une solide toison aussi brune que ses cheveux denses et sa barbe courte. Il recule. Quatre gardes s’emparent de lui, lui attachent les mains dans le dos et le soulève de terre. Il se débat alors qu’ils l’approchent de moi. Il crie et s’agite frénétiquement pendant qu’ils lui écartent les jambes. Pendant un bref instant, il est maintenu assis au-dessus de moi. Mon regard croise le sien. Il a peur, il est terrifié. Je sens que l’on saisit mon sexe pour le maintenir en position, puis les gardes descendent l’homme sur moi. Je sens ma virilité écarter ses fesses puis venir se coller contre l’entrée inviolée de son fondement. Ils le lâchent un peu plus et la gravité fait son œuvre. Ses chairs s’écartent autour de moi. Son ventre se contracte alors que cède le premier de ses sphincters. Je le sens essayer de se resserrer, mais rien n’y fait. La déesse appuie sur ses épaules, ignorant ses cris et ses supplications. Son ventre palpite alors que je m’enfonce toujours plus loin et de nouveau la jouissance s’empare de moi, violente, balayant tout sur son passage, me laissant à demi conscient.

On me laisse ainsi attaché un moment dont je ne saurais dire la durée puis on me détache. On me porte jusqu’à mon navire. Mes jambes sont trop faibles pour pouvoir me porter. Je sens que je passe dans d’autres mains, des mains solides et chaudes. J’entrouvre les yeux et croise le regard inquiet de Samium avant de perdre connaissance.

* * *
La suite reste assez floue dans mon esprit. Je repris conscience et me retrouvai dans mon lit. Je croisai le regard inquiet de mon médecin personnel, celui qu’Agga m’avait offert avant mon départ de Kish pour Ourouk. Je me rendis compte que je claquais des dents. J’avais froid, très froid, mais pas comme lorsque, l’hiver, j’avais oublié de me couvrir. Non, ce froid venait de l’intérieur de moi. Le dieu Dumuzi m’avait quitté et je n’étais plus que moi, plus que Gilgamesh.

— Qu’a-t-il ? Entendis-je.

Je me retournai péniblement vers la voix qui venait de l’autre côté du lit. Samium se tenait là et me regardait avec inquiétude.

— Je n’en saurai point le dire, mais rien ne semble pouvoir le réchauffer.

— Je vais essayer quelque chose, dit Samium.

Je vis alors le chef de ma garde personnel se dévêtir puis se glisser sous le monticule de peaux qui me recouvraient. Il se colla contre mon dos et entoura mon torse de ses bras. Ses mains se mirent à me frictionner pour essayer de me réchauffer et il enfouit sa tête dans mon cou.

— C’est ainsi que nous réchauffons les jeunes recrues lors de nos manœuvres dans les terres plus froides.

Je le sentis saisir ma virilité a pleine main et me rendis compte qu’elle était aussi dure que la pierre. Puis un barreau bouillant se fraya un passage en moi. Samium me pénétrait mais avec douceur, pas de la manière dont la prêtresse avait fait entrer son sceptre en moi. Il mit quelques minutes à me pénétrer totalement puis resta sans bouger. Je sentis alors sa semence se déverser dans mes entrailles, lentement, me réchauffant de l’intérieur. Pour la première fois depuis mon réveil je me sentis un peu mieux et je finis par m’endormir.

Lorsque je repris de nouveau connaissance, je me sentais toujours faible. Samium ne m’avait pas quitté et je me blottis un peu plus contre son corps musclé. Il resserra son étreinte, son sexe toujours logé en moi. Mais nous n’étions plus seuls. Damik, s’était blotti contre ma poitrine et me transmettait également sa chaleur.

— J’ai faim, gémis-je.

Et c’était vrai, m’aperçus-je, bien que je me sente à peine la force d’ouvrir la bouche. Je sentis alors Samium prendre mon menton entre deux de ses doigts et tourner ma tête vers la sienne. Il colla sa bouche contre la mienne et glissa sa langue entre mes lèvres. Sa salive inonda alors ma bouche et je l’avalais sans réfléchir, me nourrissant de la sécrétion que l’on m’offrait. De temps en temps ma langue rencontrait celle de mon garde et s’entremêlait avec elle. Je le sentais également dur en moi et de plus en plus lorsqu’il se mit à onduler des hanches. Il dut me nourrir pendant de longues minutes puis ses lèvres quittèrent les miennes alors qu’il m’ensemençait de nouveau.

— Dors maintenant, me dit-il.

Et malgré moi je m’exécutais.

Quelques temps plus tard, j’ignore combien, je me réveillai de nouveau. Samium et Damik étaient toujours là, me réchauffant de leurs corps. J’ouvris les yeux et croisait le regard de Damik qui me sourit.

— Avez-vous faim, roi Gilgamesh, me demanda Samium.

Je me sentais mieux, plus fort, mais encore très faible.

— Oui, dis-je d’une voix étonnamment claire.

— Nourris-le, Damik, dit-il.

Alors, contre toute attente, je vis Damik se redresser et se mettre à genou à côté de moi. Son corps était totalement glabre et son sexe imberbe se dressait fièrement entre ses jambes fines et musclées. Il le prit dans sa main droite et le décalotta puis l’approcha de mes lèvres. Une odeur suave en sortait, envoutante et excitante.

— Ouvre la bouche, roi Gilgamesh, me dit Samium. Nourris-toi de la force de ta garde, de la force que tu nous as transmis.

Le gland rouge et chaud de Damik se posa contre mes lèvres et, sans réfléchir, je l’aspirai. Il commença à bouger dans ma bouche. Je voyais les hanches étroites de Damik onduler devant mes yeux alors qu’il me caressait les cheveux. Ses mouvements s’accélérèrent et je l’entendis gémir puis plusieurs jets d’un liquide chaud et crémeux m’envahir la bouche. Je les avalai sans rechigner, affamé comme je l’étais. Le goût était surprenant mais pas désagréable. Doux, sucré et un peu âcre malgré tout. J’aspirai la semence de mon jeune garde, ne voulant en perdre aucune goute, essayant d’en extirper autant que possible des conduits encore pleins.

— Doucement, fit Samium, oui c’est bien.

Il me chuchotait des mots d’encouragement à l’oreille, m’incitait à avaler la nourriture que l’on m’offrait et j’appréciais de me laisser guider.
Ils durent me nourrirent ainsi pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que j’aie repris assez de force pour me lever seul. Ils furent aidés par les autres soldats de ma garde personnelle qui vinrent m’offrir leur semence car plus le temps passait et plus mes besoins devinrent importants. J’appris à reconnaitre le goût de la sève de chacun, la saveur de la présence de leur virilité dans ma bouche. Certaines étaient plus grosses ou plus longues que d’autres, mais toutes me nourriraient avec la même abnégation. Il n’y eu que celle de Samium que je ne gouttai pas puisqu’il resta en moi jusqu’à la fin et lorsqu’il se retira, estimant que j’étais à présent capable de me passer de lui, je me sentis vide.

Je ne sais pas si la déesse s’attendait à ce que je survive à l’épreuve du Mariage Sacré telle qu’elle l’avait pratiqué, toutefois, lorsque je la vis de nouveau, elle me dit se réjouir de ma guérison. J’allais cependant devoir me méfier d’elle. Je la suspectais de la mort de l’ancien roi et maintenant je la savais ambitieuse au point de vouloir mon trône, ne me laissant que le rôle de marionnette à son service. Les mois qui allaient venir allaient se révéler décisifs si je voulais garder mon pouvoir.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 11-12-2024

Gilgamesh (08) : L’arbre d’Innana


Avec le mois d’Arahsamna vint le temps des pluies violentes capables de redonner vie aux terres desséchées de Sumer. Mais une fois les sols arides repus de cette eau si providentielle, elle commença à emplir les canaux de la cité. Je me suis alors penché sur l’état de ces canaux mis à mal par le manque d’entretien que leur avait valu le règne de Dumuzi. Si les pluies persistaient et que la boue qui les obstruait n’était pas retirée, la ville subirait bientôt une crue catastrophique.

Au cours de l’une de ces journées où la pluie n’avait cessé de tombée depuis le matin et que j’étudiais avec attention le problème des canaux avec mon ministre des eaux et quelques autres, un prêtre du temple d’Enmerkar m’apporta un message d’Inanna. La déesse, m’apprit-il, requérait mon assistance immédiate pour déloger un démon de son arbre huluppu. Trop inquiet des problèmes d’écoulement de la cité, je fis comprendre au prêtre que mon devoir envers les problèmes urgents de la cité passait avant les caprices de la déesse. Mais des siècles de traditions ont une prise bien plus importante sur les êtres que de simples problèmes d’intendance et le ministre, gêné par ma réaction me murmura :

— Il est du devoir du roi de répondre aux requêtes de la déesse. Nul ne peut ignorer une convocation d’Inanna.

— Mais les canaux… commençai-je.

— La déesse doit être la priorité du roi.

Regardant les hommes qui m’entouraient, je lu dans leurs yeux toute la dévotion qu’ils vouaient à la déesse. Leur conviction ne faisait aucun doute. Mon rôle était avant tout de satisfaire à ses désirs.

— Bien, fis-je. Dans ce cas allons-y.

L’arbre huluppu trônait au centre du jardin du temple d’Inanna, son feuillage pleureur tombant en de multiples cascades de ces hautes branches. D’après la légende, la déesse l’avait planté ici prêt de cinq mille ans plus tôt après avoir récupéré la graine d’où il allait germer dans le fleuve Euphrate. J’observai un moment l’antique végétal et m’aperçus qu’il était mal en point. Son feuillage était jaune et flétri et son écorce terne. Je fis le tour de l’arbre, cherchant à localiser un éventuel démon.

— Ce n’est pas un, mais trois démons, qui empoisonnent cet arbre, me dit le petit homme bossu qui m’accompagnait.

— Trois, répétai-je.

Trois démons qui allaient me détourner de ma tâche auprès des canaux. C’est alors que je la vis, venant à grand pas à ma rencontre. Inanna était là. Je ne l’avais que peu vu depuis la nuit du Mariage Sacré et malgré moi je sentis une bouffé d’excitation m’envahir à la vue de son corps souple et désirable. Elle m’avait asservi, humilié, volé ma virilité, mais contre toute attente mon désir d’elle était toujours intact.

— Sauve mon arbre, Gilgamesh, me dit-elle. Regarde, reprit-elle, les yeux pleins de larmes. Le serpent qui ne peut être charmé a fait son nid dans les racines, l’oiseau Anzu a placé ses jeunes dans les branches de l'arbre et la sombre démone Lilith a établi sa maison dans le tronc.

Je me retrouvais donc à devoir sauver un arbre de ses démons. Était-ce cela le rôle d’un roi ? Se voir réduit à de petits exorcismes et à la satisfaction de la déesse ? J’ordonnais au petit homme bossu de me confectionner une potion plus fétide que la vase la plus pestilentielle, à Damik, le membre de la garde, d’aller me chercher ma grande hache et aux prêtresses qui accompagnaient Inanna de m’apporter la corde la plus solide et la plus résistante qu’elles pourraient trouver.

Moins d’une heure plus tard je disposais de la pire potion que l’on put imaginer, Enki m’en est témoin. Tout en elle inspirait la révulsion, de sa couleur verdâtre à son odeur insupportable. Je versai le mélange fumant dans le trou d’où jaillissaient les racines de l’arbre huluppu et attendis. Dans un premier temps rien ne se produisit, puis un bruissement se fit entendre et un serpent jaillit soudain de la crevasse. Il était aussi noir que la nuit la plus sombre et son corps de plusieurs mètres de long était parcouru d’anneau du jaune le plus vif. Un instant, il me fixa de ses yeux rouges puis s’enfonça dans les branchages de l’arbre huluppu. Il n’y avait eu qu’un battement de cœur entre le moment où le serpent était apparu et celui où il s’était enfui et derrière moi j’entendais la litanie des prières et des invocations des prêtresses d’Inanna. Jamais, par An, je n’avais vu de reptile aussi long et le diamètre de son corps dépassait plus que surement celui de mon bras. Mais j’étais Gilgamesh, j’étais roi et Dieu moi-même. Je saisis ma hache que Damik m’avais apporté et pris la corde des prêtresses et, à mon tour, je m’enfonçai dans la dense frondaison de l’arbre, vêtu de ma simple jupe de lin blanc. J’escaladai le végétal aussi vite que me le permettaient les branchages entremêlé, surveillant toute attaque des démons qui me précédaient. Arrivé à mi-hauteur, je vis un trou creusé à même le tronc. C’était là que devait avoir élu domicile Lilith. Je saisis alors la corde dont je m’étais muni et je frappai le tronc avec toute la violence dont j’étais capable.

— Ô toi Lilith, sombre démon, je t’ordonne de t’en aller, ceci est l’arbre d’Inanna.

Je frappais de nouveau le tronc et rien ne se produisis, j’en déduis donc que Lilith s’en était allé. Je repris mon ascension avec toute l’assurance du vainqueur, prêt à affronter mes sombres ennemis. Je gravis encore un peu plus l’arbre d’Inanna puis alors que je posais la main sur une branche épaisse, je sentis quelque chose de froid glisser sur mon poignet. J’essayai de retirer ma main mais une forte résistance m’en empêcha. Le serpent, me dis-je. Mais avant que je ne puisse me saisir de ma hache, je sentis de nouveau la peau froide du reptile s’enrouler autour de mon autre poignet puis de chacune de mes chevilles et brusquement je me sentis soulevé et mon dos heurta violemment le tronc de l’arbre huluppu. Sans attendre le serpent s’enroula autour de mes hanches et sa tête apparu devant moi, comme suspendue dans le vide. Il me regarda de ses yeux rouges tandis qu’il continuait à s’enrouler autour de moi et bientôt je me retrouvai incapable de bouger, les bras plaqués contre mon corps. Un moment je cru qu’il allait tenter de m’étouffer entre ses anneaux mais lorsqu’il me vit immobilisé, il cessa soudainement de bouger. Comme avec Lilith, je lui ordonnai de partir :

— Tu dois partir, serpent, lui dis-je, ceci est l’arbre d’Inanna !

Je cru voir un sourire se dessiner sur sa face reptilienne, ou peut-être ai-je rêvé, mais il ne bougea pas, ignora mon injonction.

— Tu m’entends serpent, repris-je, vas-y… 

Mais avant que je n’eusse terminé ma phrase, je le sentis s’enrouler autour de mon visage. Son corps transversa ma bouche ouverte et fit terminer son anneau derrière l’arbre d’Inanna. Je sentis l’arrière de mon crâne durement plaqué contre le tronc rugueux. J’essayai de crier mais aucun son ne sortis de ma bouche ouverte, obstruée par le corps froid du reptile. J’essayai de mordre mais ma mâchoire, trop ouverte, refusa de m’obéir. Que me voulais-t-il ? Certes, j’avais essayé de le chasser et de le tuer mais lui aurait pu mettre fin à mes jours depuis longtemps. Sa tête s’approcha de mon visage et se langue fourchue caressa ma joue. Je sentis les anneaux qui me maintenaient les chevilles se resserrer et me relever puis m’écarter les jambes.

Alors je compris…

La queue de l’animal se fraya un chemin sous ma jupe puis entre mes fesses. Je me raidis, durcis mes muscles. L’animal poussa plus avant, jusqu’à mon sphincter que je tentai vaillamment de maintenir fermé, luttant pour conserver mon intimité. Un combat s’engagea entre lui et moi. Son regard reptilien rivé dans le mien il poussa plus fort, se retira, poussa encore. Je fermai les yeux, me concentrant sur la seule tâche qui méritait tout mon attention. Je ne savais pas combien de temps je pourrais tenir ainsi, résister aux assauts puissants du reptile mais chaque seconde comptait. Je devais trouver une parade, le faire lâcher prise car je ne pouvais tenir indéfiniment, mais alors que j’allais céder, il se retira. Je respirais un instant, maintenant mon sphincter toujours fermé lorsqu’un anneau se forma autour de mes bourses et les serra violemment. Mon corps se raidit sous la douleur, mon dos s’arqua bien qu’il soit solidement maintenu et une plainte assourdie monta dans ma gorge. Mais le serpent avait gagné. Durant ce bref instant de douleur, j’avais perdu tout contrôle sur mon corps et avant que je ne puisse réagir, je le sentis franchir tous les barrages qui auraient pu l’empêcher de posséder mon intimité. Jamais quelque chose d’aussi gros ne m’avait pénétré, qu’il s’agisse de la verge d’Agga ou de celle plus grosse encore d’Enkihegal ou bien même du sceptre d’Inanna. Tous m’avaient possédé, avaient modelés mon corps, mais aucun d’eux ne m’avait préparé à une telle chose. Plus il progressait en moi, plus le diamètre de son corps semblait augmenter. Rien ne semblait plus pouvoir l’arrêter. Je me sentais possédé, mon anus totalement dilaté par la chair reptilienne qui poursuivait son entrée. La douleur frisait l’insoutenable et des larmes coulaient sans arrêt de mes yeux exorbités. Je geignais malgré mon bâillon. Alors je vis sa tête s’abaisser et je le senti y engloutir mon sexe. Je ne sais pas ce qui m’humilia le plus, le fait de me faire posséder ainsi par un démon que je devais chasser ou le fait que mon corps y pris un plaisir pervers, car, contre toute attente, je m’aperçus que ma virilité palpitait, aussi dure que le bois. Il avait maintenant fini de s’introduire en moi et son corps se trouvait animé de mouvements péristaltiques qui participaient à me maintenir dans un état d’excitation proche de la jouissance. Dans la gueule ma virilité palpitait, prêt à lui confier ma semence divine. Je tins bon un instant encore, ne voulant pas le laisser gagner, refusant de lui confier cette partie de moi. Mais à cet instant mon corps ne m’appartenait plus. Je sentis mon ventre se contracter douloureusement puis ma sève jaillir dans la gueule du serpent qui l’avala d’une traite. Je me vidais comme rarement auparavant, la tête me tournait, je me sentais comme en équilibre au sommet d’une montagne dont deux des versants seraient jouissance et douleur ; et comme si mon cerveau de simple humain refusait l’intensité de tout cela, je perdis connaissance.

Lorsque je repris mes esprits, le soleil avait déjà bien avancé sa course dans le ciel. Je me trouvais, à cheval sur une grosse branche, le dos appuyé contre le tronc de l’arbre d’Inanna. Pendant un instant, je restais là, profitant de la douceur de l’instant, du bruit simple de la légère brise qui faisait se mouvoir les feuilles autour de moi. Puis tout me revint en mémoire. Inanna et son arbre, Lilith, le serpent qui ne pouvait être charmé. Je récupérai ma hache qui gisait sur une branche proche et me relevai. Une douleur sourde envahit mon intimité. Je n’avais donc pas rêvé.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 31-12-2024

Gilgamesh (09) : Dettes

Mon expérience avec le serpent dans l’arbre d’Inanna, restera à jamais gravé dans mon esprit mais je préfère ne pas y repenser tant l’humiliation que j’y ai ressenti était grande.

Une fois remis debout et malgré mon intimité douloureuse j’avais repris mon ascension de l’arbre sans recroiser le serpent qui, son tribut obtenu, s’en était apparemment allé.

Heureusement, chassé l’oiseau Anzu, l’oiseau des tempêtes, le messager du tonnerre et de la pluie, avec son corps d’aigle et sa tête de lionne, s’avéra plus aisé et ne me pris guère de temps. Puis, au lieu de redescendre, je m’étais aventuré plus haut, jusqu’à une grosse branche morte. Je l’avais dégagée et projetée en bas, dans un terrain libre, afin de l’offrir en présent à ma déesse. J’étais ensuite redescendu pour proclamer ma victoire sur les démons bien que je ne sache réellement ce qu’il en était advenu de Lilith et du serpent qui ne pouvait être charmé.

* * *
Avec des pluies plus fortes que jamais, je repris la rénovation des canaux sans attendre. D’eux dépendaient notre survie et notre prospérité. Le gouvernement n’était responsable que des canaux centraux, mais Dumuzi avait négligé son devoir et il était justement du devoir du roi de veiller à leur bon entretien. Malheureusement je dus attendre la fin des pluies pour décider du début des travaux, priant pour que le réseau d’eau tienne jusque-là.

C’est au cœur de l’hiver que nous pûmes enfin commencer notre ouvrage et je choisis le canal qui nous approvisionnait en eau potable. Il avait besoin en sus d’un bon dévasage et d’une reconstruction des vannes qui permettait la gestion de son écoulement.

Dans ce type d’ouvrage, le roi se doit de participer. Il lui revient de façonner la première brique et de se charger de sa pose. Je vis avec mes astrologues afin qu’ils définissent la date la plus propice au début des travaux. La veille du jour venu, je me suis rendu au temple d’Enlil où je me suis baigné nu et où j’ai dormi seul, à même le sol. Le lendemain, alors que le soleil resplendissait dans un ciel sans nuage, j’ai gagné le chantier et me suis mis à l’ouvrage. A demi-nu, j’ai enduit un moule à brique de miel et d’une graisse épaisse et douce, puis l’ai rempli d’argile et de paille mélangées avant d’en lisser la surface. Heureusement, la nuit fut sèche et le lendemain je démoulai la première brique du nouvel édifice. Les Dieux étaient satisfaits et le travail pouvait commencer.

Au cours des jours qui suivirent, je me mélangeais aux artisans et aux ouvriers. Je façonnais des briques, les transportaient au canal et aidait à leur pose. La tâche fut rude et je ne me manageai ni ne ménageai mes hommes. J’étais le plus fort et le plus grand d’entre eux et il était de mon devoir de leur montrer l’exemple. J’allais parmi eux, les encourageais, leur apportait ma force. Leurs corps dorés brillaient sous le soleil, leurs muscles puissamment bandés luisant de sueur. J’avais ordonné que l’on construise un hôpital de campagne afin d’y accueillir les blessés que ne n’avons pas manqué d’avoir, et chaque jour, je m’y rendais afin de leur apporter le réconfort.

Un soir, alors que la nuit tombait et que je passais de lit en lit pour encourager les blesser, je vis un homme allongé. Il était nu et seul un drap recouvrant sa virilité. Une bande de lin entourait son front et la fièvre semblait s’être emparée de lui. Ses cheveux étaient courts mais clairs et une barbe de plusieurs jours recouvrait ses joues. D’après sa musculature bien développée, il s’agissait sans nul doute d’un des maçons.

— Qu’a-t-il ? Demandai-je au médecin qui m’accompagnait.

— Il a fait une chute de plusieurs mètres sur le sol, mon roi.

— Va-t-il survivre ? M’inquiétai-je.

— Nous l’espérons, me répondit-il. Tout comme sa jeune épouse et son enfant à naitre.

Je m’assis à côté du blessé et le médecin nous laissa puis, je ne sais pourquoi, je m’allongeais à côté de lui. J’ôtai le drap qui le recouvrait à demi et découvris sa virilité. Elle gisait mollement entre ses jambes musclées, longue et épaisse malgré tout. Je le tournai sur le côté avec toute la délicatesse que je pu, afin qu’il me tourne le dos puis plaquait mon corps contre le sien, comme Samium l’avait fait avec moi lors des jours de convalescence qui avaient suivis le Mariage Sacré. Je l’entourai de mes bras et le caressai afin de la calmer. Je sentais ma virilité grossir entre mes jambes et lorsqu’elle fut prête, je la saisis dans ma main droite et la fit glisser entre ses fesses offertes. Inconscient, il ne réagit pas. Je posai ma main sur son ventre et poussait fermement pour m’introduire plus avant, franchir ses résistances. Je sentis alors son corps se tendre et son ventre se contracta comme ma virilité forçait son anneau de muscle. Je restai ainsi un moment sans bouger, attendant que son corps se détende, puis je repris mon intrusion. Je l’entendis gémir et sentis son conduit palpiter autour de moi. De petits spasmes agitaient sporadiquement son ventre, comme s’il essayait malgré son inconscience de me chasser de lui. Je le caressai pour le calmer, lui chuchotai des paroles apaisantes, combien il était fort et courageux et comment ma force le sauverait. M’introduire totalement en lui me pris plusieurs minutes, puis je me mis à aller et venir avec une infinie douceur. Il dut le sentir car sa respiration s’accéléra et de petits râles de plaisir se firent entendre. Je sentis sa verge venir frapper le dos de la main que je maintenais sur son ventre et la saisie entre mes doigts. Elle était large et longue, chaude et palpitante. Je fis doucement coulisser la peau qui recouvrait son bout rouge et brillant au même rythme que j’allais et venais en lui. Nos respirations s’accordèrent, nos corps se soudèrent et ma semence jaillit au même instant que la sienne, chassant le mal de son corps pour le remplacer par ma force. Je restai contre lui, nos deux corps trempés de sueur imbriqués l’un dans l’autre et le vis tourner sa tête vers moi, une lueur d’incompréhension dans les yeux. Je sortis de lui et une brève douleur passa sur son visage.

— Tu vas guérir, lui dis-je. Je t’ai transmis ma force.

— Merci, ô toi Gilgamesh ! Me répondit-il plein de dévotion.

Le lendemain matin, aux premières lueurs de l’aube, je retournai le voir. Il dormait mais semblait plus paisible. Je me dévêtis et me plaçai entre ses cuisses écartées. Je pris ses chevilles dans mes mains et relevai ses jambes puis plaçai ses mollets sur mes épaules afin d’offrir ses fesses à ma virilité. Il se réveilla au moment où mon sexe écartait les lobes musclés de ses fesses et je vis un éclair de terreur dans ses yeux. Il essaya de se redresser mais je le plaquai solidement sur le matelas, lui maintenant les mains au-dessus de la tête avec l’une des miennes. Il essaya de crier mais je le bâillonnai de mon autre main. Il était plus vaillant que la veille mais il était de mon devoir de le guérir complètement. Je le regardai un instant, rivant mon regard à ses yeux terrorisé et repris ma progression. Il tenta de résister mais son conduit était resté encore ouvert de la veille et je le pénétrai sans mal. Son corps s’arqua malgré tout et son ventre palpita. Je devais faire vite, une longue journée m’attendait. Je commençai alors des va-et-vient puissants, lui arrachant larmes et plaintes à chaque nouveau coup de boutoir. Je l’encourageais, le félicitais de la force dont il faisait preuve en subissant l’épreuve et au bout de plusieurs minutes, alors que son corps commençait juste à se détendre et son sexe vibrer de plaisir, je lui livrai encore un peu de moi. Je le laissai sur le lit, exténué puis je partis accomplir ma longue journée de labeur. Il était maintenant guéri.

* * *

L’été suivant, trois dignitaires venus de Kish se présentèrent au palais. Ils étaient mandatés par Agga afin que je lui paye tribut. Je fis donner une fête en leur honneur, leur demandai des nouvelles du roi de Kish, puis leur offris les plus belles concubines dans les plus belles chambres. Le lendemain, ils me remirent une tablette scellée et me demandèrent l’autorisation de prendre congé. Je les y autorisai puis rompis le sceau et lu la tablette.

Après les expressions d’usage et les présentations de chacun, Agga tenait à me rappeler le rôle qu’il avait joué dans mon élévation. Une formulation retint mon attention : « Agga, fils d’Enmebaraggesi, roi de Kish, roi des rois, seigneur du pays de Sumer ». Par la présente phrase, il tenait sans nul doute à me rappeler la position de Kish et le titre séculier que portait chacun de ses rois, bien que la suprématie de sa ville ne soit plus qu’un lointain souvenir. Il était clair qu’il me considérait comme son vassal et le fait qu’il m’ait accueilli au sein même de sa cité lors de mon exil n’avait fait que renforcer cet état de fait. La suite de son message n’était qu’une succession de demande de présents qu’il faisait à ce fils bien aimé. Jamais le mot tribut n’apparaissait. Il était question d’offrandes, de dons d’amour ; mais la suite de la missive ne laissait aucune place au doute, il s’agissait bien là d’un tribut en barils d’huiles, chèvres, laines ou autre lin. Aucun ultimatum ne venait entacher les lignes écrites avec soin, comme si tout cela était naturel et qu’il ne faisait aucun doute que j’allais m’en acquitter.

Je lu et relu la missive, chaque nouvelle lecture me plongeant dans une rage plus intense encore. Agga m’avait accueilli en son palais, m’y avait offert luxe et privilèges. C’était également lui qui s’était emparé pour la première fois de mon fondement vierge et inviolé. Il avait orchestré la mort de Dumuzi en conspirant avec Inanna et maintenant il était temps de payer tribut. J’aurai dû me douter que ce jour viendrait d’autant plus que le souvenir de ma dernière soirée en sa compagnie, soirée au cours de laquelle il m’avait de nouveau fait jurer allégeance et m’avait marqué de sa semence, me revenait en mémoire. Je me sentis humilié, comme si de nouveau Agga me forçait à lui obéir, comme la fois où tous les hommes de Kish m’avaient fécondé un à un.

La nuit venue, je me rendis au temple de mon père pour y trouver conseil. Nu, je me suis agenouillé devant son mémorial priant mon glorieux ancêtre, le puissant Lugalbanda, de m’éclairer de sa lumière. Je sentis sa chaleur m’entourer, comme si ses bras me ceignaient. J’avais chaud, un sentiment de sécurité et de bien-être s’empara de moi alors que l’esprit de mon père s’emparait de mon corps. Je le laissai faire et ma virilité se tendit entre mes cuisses alors que des gémissements s’échappaient de mes lèvres. Mon souffle s’accéléra.

— Que… que dois-je faire, père, parvins-je à articuler entre deux halètements.

Brutalement je sentis mon père rugir en moi et j’eu l’impression de sentir son sexe me pénétrer violemment.

— ‘’Tu ne dois à Agga que ton amour et ton respect ! Rien d’autre !’’

— Mais… mais… mais mon serment, père ?

— ‘’Était-il question de tributs ? De dettes ? Si tu t’acquittes de ce qu’il te demande, c’est la cité que tu lui donnes à jamais, c’est toi que tu vends pour toujours ! Souhaites-tu appartenir de nouveau à Agga ? Souhaites-tu te soumettre de nouveau à Kish comme déjà tu l’as été !’’

Je sentais la rage de mon père bouillonner en moi. La rage et quelque chose d’autre. Quelque chose de plus subtil. Un mélange de déception et de lubricité. Et je sus. Je sus que d’où il se trouvait il m’avait vu me faire posséder par Agga et tous les hommes de Kish et malgré moi, cela m’excita. Mon sexe se mis à palpiter, mon corps s’arqua et de puissants jets de semence allèrent s’écraser sur le mémorial de mon père. Je restai un moment immobile, haletant, puis mon corps exténué vint s’écraser sur le sol froid alors que je reprenais peu à peu mon souffle. Je n’appartenais à personne et savais ce qu’il me restait à faire.

Dans la matinée qui suivi, je convoquai l’assemblée des Anciens et lui présentai la demande de la maison de Kish. Mais la paix comptait plus pour eux que notre honneur et notre liberté. Je fis donc appel à l’Assemblée des citoyens et m’adressai aux plus jeunes hommes. Je sus embraser leur fierté, faire appel à leur courage et ils ne me firent pas défaut. Le sort des armes déciderait de l’indépendance d’Ourouk.

Un peu plus tard dans la journée, je fis mander l’Ambassade d’Agga et leur délivrai un message pour le roi de Kish, le message d’un fils débordant d’amour à son père. Puis je les renvoyai avec pour seul présent cette accolade filiale.

Nous avons alors entrepris de nous préparer à la guerre, perspective qui me réjouissait au plus haut point et me rappelait mes heures de gloire ; lorsque je combattais pour Agga dans le pays d’Elam.

Je délaissai donc pour un temps la rénovation des canaux de ma cité pour polir chars et javelots malgré la chaleur accablante de l’été. Les hommes, surtout les jeunes, avaient soif de combats et je savais exacerber ce puissant sentiment.

Cependant Agga n’était pas dépourvu d’intelligence. Il avait dû se douter de ma réponse et c’est au cœur de l’été, lorsque l’air est si chaud qu’il vous brule les poumons, qu’il se présenta avec son armée aux portes de ma ville. Jamais personne dans le Pays de Sumer n’entreprend de campagne d’été s’il peut l’éviter et je pense que c’est pour cela qu’Agga en avait décidé ainsi.

Alors que l’aube du jour le plus chaud de l’été naissait à peine et que je me prélassais, entouré de mes femmes, le son des trompettes me fit me lever précipitamment. Nu, je sortis sur la terrasse du palais et le spectacle que je découvris me glaça le sang. Les bateaux de Kish avaient descendu le fleuve bien plus vite que je ne l’avais prévu, et tenaient déjà les quais d’Ourouk. Ma cité était assiégée.

Sans perdre de temps, je réunis les plus braves de mes hommes autour de moi. Dans leurs yeux je lus doutes et confusion car jamais ils n’avaient combattu en ma compagnie, jamais ils n’avaient vu le Dieu qui sommeillait en moi se réveiller.

Je fis appel à eux, priant l’un d’eux de me servir de héraut, de demander à Agga les raisons de cette invasion. Il s’agissait là d’une façon de gagner du temps car je savais ce que voulait mon père adoptif.

Samium, le chef de ma garde personnelle, s’est alors porté volontaire. Je m’approchai de lui et le pris dans mes bras, puis plaquai ma bouche contre la sienne et l’embrassai profondément pour le remercier de son courage.

Je fis se poster mes troupes derrière chacune des portes de la ville alors que d’autres patrouillaient sur les murailles afin de prévenir toute tentative d’escalade par les guerriers de Kish. Nous avons ensuite ouvert la porte de l’eau afin de laisser sortir Samium. Mais il n’avait pas fait plus de trois pas que les hommes de Kish se sont saisis de lui sur ordre d’Agga. Il était de coutume que les hérauts bénéficient d’une immunité inviolable, mais cela ne devait concerner que les hérauts de Kish. Samium ne résista pas alors que quatre puissants guerriers l’entrainaient de force. L’un d’eux se retourna vers la cité et je reconnu son visage. Il s’agissait d’Aqqi, le fils ainé d’Agga. Celui qui au début de mon séjour à Kish m’avait fait subir les pires sévices en compagnie de son père. Il croisa mon regard et je vis un sourire sadique et lubrique se dessiner sur son visage. Sa langue épaisse et rose passa sur ses lèvres charnues et je sus quel sort attendait mon émissaire.

Damik, le plus jeunes des hommes de ma garde personnelle, vint me trouver en courant.

— Ils sont en train de le torturer, mon seigneur ! Qu’Enlil leur dévore le foie !

En l’absence de Samium, j’avais fait du jeune homme mon officier en second en raison de sa loyauté inébranlable envers moi et Samium.

Selon ses dires, il s’était posté au plus haut point de la cité et avait vu les hommes d’Agga assaillir Samium, lui arracher ses vêtements et le ligoter sur un hôtel de bois. Puis un bourreau s’était approché de lui, avait oint ses fesses offertes ainsi que ses propres mains et bras d’une graisse épaisse et blanche. Puis sans attendre il avait introduit ses doigts dans le fondement serré du chef de mes gardes. Un, puis deux, puis trois… puis son poing tout entier d’une violente poussée. Samium avait bravement serré les dents puis hurlé de douleur alors que le poing tournait en lui et s’enfonçait toujours plus loin. Autour de lui, les généraux de Kish et Agga lui-même s’étaient mis en cercle et rigolaient fort du malheur de mon héraut, encourageant son tortionnaire à poursuivre son œuvre. Certains se mirent à se toucher l’entre-jambe et sortirent même leur sexe bandé qu’ils masturbèrent énergiquement, excités par la cruauté de la situation. Un, plus hardi que les autres – je soupçonne qu’il s’agisse d’Aqqi lui-même – était venu se placer devant le visage de Samium et, profitant de sa bouche ouverte, y avait enfoncé son sexe épais et bandé jusqu’au fond de la gorge. S’emparant de sa tête à deux mains, il avait entrepris de pilonner son visage viril jusqu’à se vider en lui. Les autres l’avaient imité apparemment un à un, profitant de l’impuissance de mon héraut…

C’en était trop. J’imaginais la scène tandis que Damik me la racontait avec force et détails et, bien que tout cela me révulsât, je ne pus empêcher mon sexe de réagir violemment.

— Allons-nous leur donner la charge ? Me demanda Damik.

— Attendons encore un peu, je dois d’abord me rendre compte à quel adversaire nous avons affaire.

Je me suis rendu sur les murailles de ma cité afin de m’assurer du nombre de nos ennemis. Et ce que je découvris était plus impressionnant encore que tout ce que j’avais pu imaginer. Une marée d’hommes robustes et solides assiégeait ma cité. Parmi eux, je reconnus nombre de compagnons d’armes avec lesquels j’avais combattu lors des campagnes élamites d’Agga. J’entendis alors mon nom parcourir leurs rangs. Pas Gilgamesh, mais celui que je portais à l’époque, avant d’être Roi d’Ourouk.

Alors j’ai rugi :

— Gilgamesh ! Je suis Gilgamesh !

— Où est Agga ! Me suis-je ensuite exclamé.

Agga s’est alors approché.

Il était semblable à mon souvenir. Ses épaules étaient toujours aussi larges et son torse glabre toujours aussi musculeux. Sa peau, comme à l’époque de mon séjour à Kish, n’était recouverte d’aucun poil. Il se faisait toujours entièrement raser et n’autorisait que ses plus fidèles et courageux hommes à faire de même. Il ne portait pas d’armes mais à se ceinture pendait un sceptre d’or semblable à celui qu’Inanna avait utilisé sur moi lors du Mariage Sacré, celui qui se terminait en forme de poing et qui s’était violemment emparé de mon fondement. Agga dû se rendre compte de mon trouble car son regard se riva au miens alors qu’il caressait le poing fermé de l’objet. Une nouvelle preuve que ces deux-là étaient de mèche depuis bien longtemps.

— Bienvenue dans ma cité, père Agga, parvins-je malgré tout à articuler.

— Tu as l’air de bien te porter, Gilgamesh. J’ai bien reçu ton accolade, mais j’en espérais davantage.

— Je n’ai fait que mon devoir, père Agga. Où se trouve Samium, où se trouve mon héraut ? On m’a rapporté qu’il a été arrêté puis soumis à la torture.

— Il a fait preuve d’impudence, mon fils. Nous lui avons simplement appris… la politesse.

Je sentais sous chacune de ses paroles, derrière chacun de ses mots, les sous-entendus les plus lubriques. Il savait que j’avais été informé des sévices qu’avait subis et subissait peut-être encore Samium. Et il savait le trouble que cela déclenchait en moi et s’en délectait apparemment.

— En Ourouk, c’est moi qui donne les leçons et puni les impudents. Renvoie-le-moi, puis viens partager le festin qu’il est de mon devoir d’offrir au plus glorieux de mes hôtes.

— Je pense, me répondis Agga, que je m’inviterai moi-même, une fois que j’aurai fini de dresser ton envoyé. Crois-moi, il en est venu à apprécier les traitements de mes fils.

— Qu’il en doit ainsi, ai-je dis, en lançant en contrebas le signal convenu.

Alors toutes les portes s’ouvrirent en même temps et, contre toute logique, nous avons chargé l’armée de Kish.

Lorsqu’un ennemi se présente aux portes de votre ville au plus chaud de l’été, le plus simple est de s’y retrancher et d’attendre que ses réserves s’épuisent. En saison sèche la chair est maigre et la seule nourriture disponible est celle amenée par l’armée en campagne. Toutefois, les murailles d’Ourouk étaient à cette époque fort basses et je ne doutais pas qu’Agga ait pris soin d’apporter avec lui nombre d’échelles afin de franchir l’obstacle. Une fois ses hommes entrés nous aurions été perdus. Il me fallait donc reprendre l’avantage. Je disposais de plus d’hommes que lui et je me devais d’en profiter.

Jouant de l’effet de surprise, nos chars surgirent de toutes les portes de la ville, celui de Damik en tête. Les hommes de Kish ne s’étaient pas attendus à une telle rapidité d’action et peut-être avaient-ils pensé que je plierais l’échine devant Agga. Toujours est-il que la première vague s’enfonça profondément dans les lignes de Kish.

Je pris alors la tête de la seconde vague de chars et jaillissant de ma cité, je me mis à lancer mes javelots, hurlant « Lugalbanda ! Inanna ! Inanna ! » alors que le Dieu qui m’habitait se déchaînait. Mon premier jet pris la vie d’un fils d’Agga et mon deuxième, celle de l’un de ses généraux.

Comme je l’ai déjà mentionné, nombre de ces hommes m’avaient vu combattre lors des guerres élamites et certains avaient même subis ma fureur… Me voir ainsi déchainé contre eux les terrifia. Ils firent cependant preuve de bravoure et je ne dois probablement ma vie qu’aux manœuvres émérites de mon conducteur de char et à mon fidèle bouclier.

Bientôt nous avons atteint la tente où Samium se trouvait prisonnier. Une forte odeur de semence d’hommes alourdissait l’air chaud. Je le découvris à peine conscient, seul, toujours attaché sur l’hôtel de bois, le sceptre d’or d’Agga solidement planté en lui. Je descendis de mon char et le détachai avec douceur puis l’allongeai sur le sol. Il ne semblait pas avoir été battu mais les poils de son pubis et de son ventre étaient enduits de ce que je supposais être sa propre semence. Je pris le sceptre à pleine main et le vis grimacer puis, sans plus attendre, je le retirai d’un coup sec. Son corps s’arqua et son sexe se mis à palpiter alors que sa semence jaillissait de nouveau. Alors aussi brutalement que la jouissance s’était emparée de lui, il se calma et retourna dans un état proche de l’inconscience. Je le confiai à deux de mes hommes, leur ordonnant de le faire porter dans mon lit puis repris mon char et partis à la recherche d’Agga.

Lorsque je suis ressorti de la tente, les combats étaient presque terminés. Mon armée s’était vaillamment battu et je trouvai Agga et son fils Aqqi, entourés d’un dernier cordon de gardes d’élites... qui périrent jusqu’au dernier.

— Que vas-tu faire de nous, me demanda Agga.

— Tu seras mon convive ce soir, ô, roi des rois de Sumer.

— Ne me nargue pas, Gilgamesh.

— Telle n’est pas ma volonté, mon seigneur. Nous enterrerons nos morts puis tu seras libre de repartir à Kish.

Alors je vis dans son regard morne qu’il avait compris. Il éclata de rire alors que la colère emplissait son regard.

— Ai-je payé ma dette à présent ?

— Ah, m’a-t-il répondu, tu as payé ta dette, Gilgamesh !


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 31-12-2024

Que les dieux vous soient cléments, en cette année nouvelle !
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RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 02-01-2025

Gilgamesh (10) : Tortures


Il en fut fait comme je l’avais dit. J’organisais une grande fête en l’honneur d’Agga. J’y fis servir les mets les plus fins, les viandes les plus tendres, les vins les plus doux et les plus capiteux, en l’honneur du roi des rois de Sumer. Son comportement était l’opposé du mien. Il se tenait à mes côtés, morne, détaché alors que j’exultais, fier de ma victoire.

— Que t’arrive-t-il, père Agga, lui demandai-je.

— Je m’inquiète pour mon fils, je ne l’ai pas vu depuis que tu m’as invité dans ta cité.

Je posai la coupe de vin que je tenais à la main et me levai. Suis-moi, dis-je à Agga qui se leva à son tour. Personne ne sembla s’apercevoir de notre départ ; il faut dire que le vin avait coulé à flot toute la soirée. Je le conduisis dans un méandre de couloir jusqu’aux quartiers des soldats et, alors que nous approchions, des plaintes et des gémissements se firent entendre, leur volume s’accroissant au fur et à mesure de notre progression. Nous atteignîmes la grande salle commune dont mes soldats disposaient pour manger ou se divertir et je vis Agga s’arrêter brutalement, les yeux écarquillés devant le spectacle qu’il découvrit.

La pièce était illuminée par une multitude de bougies et de torches fixées aux murs, rendant l’atmosphère chaude et lourde et une forte odeur de semence d’homme vous assaillait dès que vous en franchissiez l’entrée. J’avais laissé mes hommes disposer des dernières forces de Kish, ne leur donnant qu’un seul ordre : plus aucun ne devait périr et ils m’avaient apparemment bien obéi. Les derniers guerriers de Kish, une cinquantaine tout au plus, avaient été rasés de près, à l’exception de leurs cheveux coupés courts. Leurs corps oings d’huiles brillantes reflétaient la lueur pâle et chaude des bougies. La salle résonnait des gémissements rauques d’hommes soumis aux caprices et aux désirs d’autres qui les avaient combattus et vaincus. Parfois un cri de douleur rompait cette belle harmonie comme la virginité inviolée d’un kishite tombait sous les assauts d’un homme d’Ourouk. J’entraînai Agga parmi les groupes qui se formaient au hasard des choix de mes hommes. Sur la grande table un colosse de Kish était solidement maintenu par quatre ouroukéens alors que le cinquième le pourfendait de son sexe épais. Le kishite gémissait d’un mélange de plaisir et de douleur. Plus loin, dans un coin sombre, un ouroukéen d’une trentaine d’année maintenait un jeune kishite plaqué dos contre le solide mur de pierre. Le jeune homme enserrait fermement de ses cuisses les hanches larges de son amant, nouant ses pieds et ses bras derrière son dos musclé. L’homme avait son sexe solidement planté dans son jeune anus et sa langue avait pris totalement possession de sa bouche. Le spectacle qu’ils offraient était des plus excitants, la peau bronzée et recouverte d’une épaisse toison de l’ainée contre celle plus pâle et totalement glabre du plus jeune. La barbe râpeuse et courte contre le visage imberbe et rougi. Les hanches larges et le torse trapu du maitre contre la carrure plus fine et le ventre plat de son esclave. Le jeune homme ouvrit les yeux et nous vit le regarder. Une larme perla aux coins de ses yeux alors que la honte semblait le submerger mais, au comble de la soumission, il se serra plus fort contre son amant et ferma les yeux, plongeant plus loin dans le plaisir qui s’offrait à lui.

— Je pense que certains de tes hommes ne voudront pas repartir, dis-je à Agga qui ne me répondit pas.

Nous poursuivîmes notre progression au milieu de cet enchevêtrement de corps puissants tendus vers un seul but, le plaisir. Puis nous sortîmes de la pièce principale pour gagner la zone des cellules. Rares étaient les salles munies de portes à Ourouk ; généralement nous nous contentions de rideaux ou de peaux de bêtes pour fermer une pièce. Mais les cellules faisaient exception puisqu’elles étaient vouées à maintenir un homme enfermé contre son gré. J’entrainais Agga vers l’une d’elle et l’y fit entrer puis fermait la porte derrière nous. La salle était petite et totalement vide mais sur chacun de ses mûrs latéraux, à hauteur de tête, une ouverture avait été pratiquée sur les cellules adjacentes, chacune d’elles fermées par un mince rideau de lin. Je conduisis Agga vers l’une d’elles et ouvrit doucement le fin tissu et, contre moi, le roi de Kish se raidit.

Un des souvenirs les plus marquants que j’ai conservé de mon séjour à Kish est la fois où, attaché sur un hôtel de briques, j’avais été soumis à tous les hommes de la cité afin que leur semence me nourrisse et scelle mon allégeance à la ville qui m’avait accueilli. Agga se trouvait à mes côtés lors de cette cérémonie mais ce dont je me souvenais le mieux, s’était du plaisir malsain que j’avais malgré moi offert à Aqqi, son fils, par ma soumission et mon renoncement. C’était lui qui avait choisi le forgeron Enkihégal afin de me briser et me faire hurler de douleur. L’expérience avait été pour moi l’une des plus humiliantes de ma vie mais son souvenir ne manquait jamais de m’exciter, à ma plus grande honte.

Je ne sais pas pourquoi, si j’avais agi à dessein ou s’il s’agissait d’exorciser mes démons, mais j’avais fait construire la réplique exacte de l’hôtel du temple d’Enlil de Kish dans cette cellule que nous observions. Un hôtel sur lequel Aqqi avait été installé, son torse musclé reposant sur sa surface spécialement sculptée pour le recevoir. Il avait été rasé comme les autres Kishites et deux larges sangles de cuir attachées de part et d’autre de l’hôtel courraient dans son dos, le maintenant solidement en place. Ses mains étaient liées dans son dos par de solides cordelettes de lin tressées. Autour de lui, cinq hommes vêtus de longues robes claires munies de capuches, formaient un cercle. Celui qui se trouvait derrière lui dénoua la cordelette qui maintenait sa robe fermée. Le vêtement s’ouvrit et le tissu glissa le long de sa peau nue jusqu’à ces pieds. Il s’agissait de Damik, l’un de mes plus braves guerriers. Il s’approcha de l’hôtel et s’empara d’un vase qui reposait au sol. Il le souleva au-dessus d’Aqqi et versa son contenu sur son dos bronzé, une huile douce et pure, l’une des plus pures dont je disposais. Damik posa le vase et commença à étaler le liquide ambré sur le corps du prisonnier, ses mains courant sur ses omoplates, remontant sur ses épaules, puis descendant au creux de ses reins, s’attardant sur ses hanches avant de descendre ses fesses et ses cuisses. Il prenait son temps, enduisant chaque centimètre carré du corps de ce guerrier offert. Il saisit les fesses musculeuses de l’homme à pleine main et les écarta alors qu’un autre homme encapuchonné se saisissait du vase et versait l’huile onctueuse entre les lobes brillants. Le corps d’Aqqi frémit mais il ne dit rien. Damik posa sa main entre ses fesses et commença à masser l’anus sans défense, l’enduisant largement de graisse. La respiration d’Aqqi s’accéléra mais aucune plainte ne sortit de sa bouche. Damik poursuivit son traitement et introduisit doucement son majeur plein d’huile dans le conduit serré. Une phalange pour commencer puis les deux autres suivirent rapidement tout comme le deuxième doigt. A côté de moi Agga regardait le spectacle sans ciller mais je voyais son sexe, tout comme le mien durcir entre ses jambes.

Après plusieurs minutes de ce traitement, Damik retira ses doigts, pris de l’huile et en enduisit son sexe. Sa virilité était tendue à l’extrême et, même si elle n’était pas d’une grande longueur, sa largeur la compensait sans peine. Il s’approcha de nouveau d’Aqqi et posa une main aux creux de ses reins, puis de l’autre, il posa son gland luisant d’huile contre l’orifice qu’il venait de préparer. Il poussa un petit coup sec, cherchant à faire entrer son gland en douceur, mais Aqqi se rebella contre l’assaut, lui refusant l’entrée. Cependant Damik n’était pas homme à se laisser repousser et puisque la douceur ne semblait pas fonctionner, la force brute le ferait. Il s’arc-bouta contre les fesses du prisonnier et poussa de toutes ses forces. Aqqi serra les dents, essayant de repousser le violent assaut, mais l’huile dont il était enduit rendait la chose impossible et, inexorablement, le sexe de Damik se fraya un chemin en lui. Son dos se creusa et ses abdominaux se contractèrent violemment puis il paniqua et se mit à haleter. On eut dit un nageur en perdition cherchant désespérément une chose à laquelle s’accrocher afin de surnager. Il essayait de pousser afin de chasser la chair qui entrait en lui et les larmes inondèrent son visage. Alors je compris quelque chose. Jamais Aqqi n’avait été ainsi asservi. Jamais un homme ne s’était emparé de son conduit interdit. Et j’en ressentis à mon tout un plaisir absolu.

Damik ne tarda pas à s’enfoncer totalement et entreprit d’aller et venir sans attendre. Il semblait prendre beaucoup de plaisir à dompter cet anus vierge et ses coups de boutoirs s’accélérèrent rapidement jusqu’au point de non-retour. Je le vis alors se crisper, ses mains solidement attachées aux hanches de sa victime qui, serrant les dents, n’émettait toujours aucun son. Un cri rauque sortit de la gorge du guerrier alors qu’il semblait libérer des jours entiers de désirs à l’intérieur d’un ennemi qui n’en était plus un et lorsqu’il se retira, deux autres hommes encapuchonnés se placèrent de part et d’autre d’Aqqi. A leur tour, ils laissèrent tomber leurs robes et Agga se crispa en les découvrant.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pour Agga, les kishites sont en quelque sorte supérieurs. Les habitants d’Ourouk et des autres villes de Sumer viennent juste ensuite et son presque leurs égaux. Par contre, il considérait les autres peuples, et surtout les élamites contre lesquels il était perpétuellement en guerre, comme des sous-hommes. C’est donc pour cela que j’avais choisi Naram, le prince élamite que j’avais fait prisonnier au cours des campagnes pour Agga, et son fils Kutik, comme deuxièmes assaillants pour Aqqi. Pour Agga, il s’agissait là d’une double humiliation pour son fils qui se retrouvait soumis non pas à des hommes qui l’avaient vaincu mais à des sous-hommes qu’il pensait avoir brisé.

Naram et Kutik avait la peau plus claire que les hommes d’Ourouk et surtout des cheveux blonds comme l’épeautre sèche et les yeux aussi bleus que l’eau la plus pure. Naram avait toujours le corps d’un puissant guerrier et une toison blonde recouvrait son torse. Kutik avait gagné en puissance et en muscles depuis la dernière fois que je l’avais vu et une courte toison commençait maintenant à recouvrir sa peau. Sans prendre la précaution de s’enduire d’huile Naram pris Aqqi par les hanches et s’enfonça d’un puissant coup de rein en lui. Il avait bien changé depuis la première fois que je l’avais vu. A l’époque, l’idée même de copuler avec un homme lui aurait semblé incongrue. Mais maintenant, après les épreuves qu’il avait traversées, son membre semblait pouvoir se dresser sur commande et le fait d’humilier un kishite, l’un des membres les plus importants du peuple qui avait asservi les siens, ne devait pas y être étranger. Aqqi subit douloureusement le premier assaut de l’élamite. Son ventre se contracta violemment, ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche s’ouvrit grande, comme s’il cherchait à reprendre son souffle. Son sexe n’était pas plus épais que celui de Damik, mais plus long d’une demi-douzaine de centimètres et la violence de la pénétration avait dû raviver la douleur du dépucelage. Kituk, quant à lui, s’était positionné en face du visage du supplicié et profitant de sa bouche grande ouverte, il s’y introduisit profondément, maintenant fermement la tête d’Aqqi de ses deux mains. Un sourire éclaira son visage où persistaient les dernières traces de sa juvénilité et il ferma les yeux en commençant à aller et venir dans la bouche qu’il venait de forcer. Les deux hommes se coordonnèrent, pourfendant le corps du Kishite au même rythme, lent tout d’abord, puis de plus en plus rapide. La violence de leurs assauts faisait tressauter le corps solidement attaché d’Aqqi dont les larmes coulaient abondamment. La scène dura plusieurs minutes au cours desquelles Agga ne réagit pas, se contentant d’observer le supplice de son fils mais ses joues rougies témoignaient de son excitation. Naram et Kutik finirent par se libérer dans les entrailles de leur ex-ennemi, le fils d’abord, puis le père peu de temps après. Naram s’approcha alors de son fils épuisé et lui déposa un baiser sur la tempe pour le féliciter, puis, restant nu, ils regagnèrent leur place autour d’Aqqi.


En choisissant les hommes qui allaient s’occuper d’Aqqi, j’avais plusieurs buts en tête. Agga se montrait parfois brutal et violent, mais il était juste envers son peuple. Aqqi, lui, était brutal, malsain et pervers et profitait sans vergogne de sa position pour s’enrichir et s’arroger des droits sur tout ce qui le tentait. Pour tout cela, je ne l’avais jamais aimé et il me l’avait bien rendu. Je l’avais vu torturer à loisir des hommes de son peuple alors que rien ne l’y obligeait et j’avais moi-même fait les frais de sa lubricité. Je voulais lui faire payer les injustices qu’il avait commises à mon encontre, mais également à l’encontre d’autres. J’étais d’Ourouk ; mon cœur et mon âme étaient d’Ourouk. Mais Kish m’avait accueilli et sauvé, et voir son peuple souffrir sous le joug du fils de son roi ne m’avait jamais réchauffé le cœur.

J’avais donc choisi Damik, l’un de mes plus fidèles hommes et il était celui qui l’avait capturé. En récompense, j’estimais qu’il devait être le premier à disposer du corps de mon ennemi. Pour Aqqi, il s’agissait de lui faire comprendre qu’Ourouk l’avait soumis et le marquait par le biais de l’un de ses plus fidèles combattants.

Naram et Kutik, les élamites que j’avais capturés lorsque j’avais combattu leur peuple pour Kish, avaient été mon deuxième choix. Il s’agissait là d’une torture plus psychologique. Je voulais qu’il se voie rabaissé encore plus bas que les hommes qu’il avait asservis, plus bas que les sous-hommes qu’étaient pour lui les élamites. Et je pense que cela avait bien fonctionné. Mais pour terminer, je voulais lui faire payer ce qu’il m’avait fait à moi. Il ne s’agissait là non plus d’honneur ou de justice, mais d’une vengeance toute personnelle. Et comme il me l’avait dit lui-même au troisième jour de ma cérémonie de soumission à Kish, lorsque je me tenais dans la position dans laquelle il se trouvait à présent : aujourd’hui, je voulais l’entendre hurler !

Les deux derniers hommes encore habillés firent à leur tour tomber leurs robes sous les yeux terrifiés d’Aqqi.

— Non ! fut le seul son qui parvint à franchir sa gorge serrée d’angoisse. Pitié.

Mais je ne connaissais pas la pitié et je pense que jamais je ne pourrais la connaitre pour un individu tel que lui.

Enkihégal, le forgeron de Kish, était l’un de ses hommes. L’autre était son fils, Emisum. Enkihégal était un homme juste et plein de douceur, mais dont le sexe dépassait de loin la taille de tous ceux que je n’avais jamais pu voir que ce soit sur un homme ou sur le plus puissant des taureaux. J’avais subi son intrusion en moi lorsque l’on m’avait soumis à Kish et par la suite, j’avais pu à mon tour lui rendre la pareille. Emisum, quant à lui, n’avait maintenant plus rien à envier à son père. Son corps s’était musclé par le travail de la forge et son membre dépassait maintenant celui de son géniteur, bien que je n’aie jamais cru cela possible. Les deux hommes se concertèrent du regard puis se dirigèrent vers la vase d’huile dont ils enduisirent abondamment leur virilité tendue.

— Pitié… continuait de pleurnicher Aqqi.

La tension qui régnait dans la pièce était presque insoutenable. Les autres observaient la scène, attendant de voir ce qui allait se passer, se posant surement la même question que moi : comment allaient-ils s’introduire dans l’anus presque encore vierge d’Aqqi. L’excitation avait de nouveau pris possession de leur corps et leurs sexes se dressaient fièrement devant eux.

Enkihégal pris son fils par l’épaule et le guida vers leur future victime, se positionnant derrière ses fesses offertes puis, sans un mot, il commença à lui enseigner la manière dont il devait procéder. Le forgeron glissa son majeur huileux dans l’anus qu’ils devaient conquérir. Aqqi ne réagit pas, déjà ouvert par les précédents assauts. Enkihégal en profita donc pour y glisser sans la moindre difficulté un deuxième puis un troisième doigt. Rassemblant ses doigts il entreprit de les faire pénétrer tous, lentement, phalange par phalange. L’anus s’ouvrit spontanément, semblant l’accueillir pleinement, mais lorsque les troisièmes phalanges cherchèrent à se frayer un chemin, Aqqi montra les premiers signes de douleur. Enkihégal s’arrêta un moment puis Emisum versa de l’huile sur les mains de son père, afin qu’il reprenne sa progression sans risquer de léser le fragile fondement. Le Kishite serrait les dents et des gémissements gutturaux de douleur s’échappèrent de sa bouche. Son visage rougit violemment et ses yeux se fermèrent convulsivement, ne s’ouvrant que pour laisser échapper un flot de larme. Patiemment, Enkihégal finit par entrer sa main puis serra le poing et le tourna afin de dilater pleinement l’anus serré. Après plusieurs minutes, il se retira et fit passer Emisum devant lui. Il lui prit la main et lui enseigna la manière dont il devait la placer, l’introduire, puis il le laissa faire. Le jeune homme, un instant hésitant, ne tarda pas à s’enhardir, poussant son poing fermé plus loin tout en le tournant afin qu’il y pénètre mieux. Derrière lui, son père l’encourageait à voix basse, lui murmurant des encouragements à l’oreille. Attentif, il lui prodiguait conseils et recommandations, n’hésitant pas à le faire ressortir pour mieux lui montrer. Après plusieurs minutes de ce traitement, Emisum avait introduit la moitié de son avant-bras et Aqqi haletait bruyamment sous l’effet de la stimulation douloureuse qu’il recevait. Enkihégal posa la main sur l’épaule de son fils qui, comprenant le message, se retira et lui laissa la place. L’homme prit son membre monstrueux et le tint à deux mains alors que son fils le recouvrait d’huile. Puis il le massa quelques secondes afin qu’il prenne toute son ampleur, le décalotta et plaça son gland rouge et turgescent sur l’orifice qu’il venait de préparer…

Ce que ressentit Aqqi… je le sais avec exactitude. Cette impression de se faire écarteler et ce profond sentiment d’impuissance alors qu’un pieu énorme s’enfonce en vous. Vous avez beau serrer les dents, essayer de résister à l’envie d’hurler qui s’empare de vous, toujours plus forte, toujours plus intense, tenter de pousser pour le faire vainement sortir… mais il arrive toujours un moment où vous atteignez votre point de rupture. Et Aqqi n’y fit pas exception.

Enkihégal s’était déjà introduit à moitié et poussait avec fermeté – mais sans violence – pour poursuivre son œuvre Plusieurs fois la bouche du supplicié s’était grande ouverte mais il était parvenu à s’empêcher de crier. Mais, alors que le forgeron poussait une nouvelle fois, il ne put se retenir plus longtemps et un hurlement libérateur résonna dans la pièce. Le cri fut bref et grave, à la fois rauque et puissant. Il contenait toute la douleur accumulée au cours de ses dernières minutes, toute l’humiliation qu’il ressentait à être ainsi soumis. Je vis un sourire satisfait se dessiner sur les lèvres du forgeron tandis que le cri résonnait encore dans la salle et je m’aperçus que moi aussi, je souriais. Il s’agissait du signal, du signal de sa victoire ultime. Il avait vaincu et venait d’abattre les dernières bribes de résistance de son adversaire. Ses mains glissèrent sur les hanches de sa victime nouvellement soumise et il poussa d’un coup sec et violent. Aqqi ne cherchait plus à résister. Des cris et des hurlements s’échappèrent sans discontinuer de sa bouche. Il ne s’agissait pas de paroles cohérentes ou de supplications, simplement des sons qui lui permettaient d’extérioriser la douleur qui le ravageait. Enkihégal, bien qu’il ne se soit pas introduit entièrement, commença à aller et venir, poussant chaque fois plus loin, forçant chaque nouveau centimètre du chemin encore vierge qui le conduisait au fond de l’étroit conduit. Car, s’il avait pris soin de préparer l’entrée du fondement, il restait totalement vierge à la profondeur qu’atteignait maintenant son sexe.

Il fallut plus d’une vingtaine de minutes au forgeron pour prendre totalement possession de sa victime, mais le spectacle valait largement l’attente. Aqqi gisait, épuisé, sur la dalle de brique alors que le sexe massif d’Enkihégal entrait et sortait à un rythme soutenu. L’homme haletait tout à son plaisir. Je le vis brusquement s’immobiliser, bien calé au fond des intestins qu’il avait conquis, puis il bascula sa tête en arrière et gémit alors que ses abdominaux se contractaient violemment. Aqqi, j’en suis sûr, du sentir une marée d’un liquide chaud se répandre en lui et lorsque le forgeron sortit enfin son membre ramolli, son sperme s’écoula du fondement béant.

Aqqi semblait épuisé, incapable de la moindre réaction. Il venait de subir les assauts de quatre hommes parmi les plus vigoureux qu’il m’ait été donné de connaître. Mais restait Emisum. Le fils du forgeron. Celui dont le sexe dépassait maintenant largement celui de son père, autant en taille qu’en épaisseur. Enkihégal guida son fils et le positionna derrière Aqqi. Tel un maître qui forme son apprenti, il se plaça de nouveau derrière le jeune homme, prit de l’huile dans ses mains et s’en servit pour masser le membre qui grossissait encore. Plaqué contre le corps plus jeune que le sien, il l’entoura de son bras libre et saisit un de ses tétons entre ses doigts. Le corps d’Emisum s’avéra très sensible à ces stimulations et son membre se durcit brutalement, remontant vers son ventre plat et musclé, jusqu’entre ses pectoraux.

Enkihégal décalotta le gland de son fils et le positionna sur l’anus encore béant puis il lui fit pencher le corps vers l’avant, lui positionnant les mains de part et d’autre du corps d’Aqqi. Une main sur son bas-ventre et l’autre sur son sexe, il le guida, orienta sa pénétration, le stoppant par moment pour mieux reprendre son assaut. C’était comme essayer de faire entrer le plus grand de mes vaisseaux dans un canal prévu pour de simples barques, comme essayer de guider un puissant taureau vers un enclos trop petit ; et pourtant Enkihégal y parvenait. Aqqi, qui était jusque-là resté quasiment inerte essaya de tourner la tête pour voir ce qui se passait. Il commença par râler, soumis à un mélange de douleur et de plaisir. Puis, lorsque qu’Emisum arriva à mi-course, il gémissait. Au deux-tiers, il haletait, alors que ses entrailles se déformaient comme jamais auparavant. Mais lorsqu’arrivé au terme, le fils du forgeron commença à bouger sous le commandement de son père, le Kishite perdit tout contrôle de lui-même. Devant moi, Agga fixait le spectacle de son fils offert à tous les sévices et malgré moi j’eus pitié de lui.

— Ton fils a été puni pour sa cruauté, lui dis-je, je ne te souhaite pas le même destin, père Agga.

— Comment vas-tu m’humilier, alors, Gilgamesh, fit-il, la voix vibrant de colère.

— Je ne souhaite rien de tel, lui répondis-je. Je ne souhaite rien de tel au roi des rois de Sumer.

Et j’étais sérieux. Agga m’avait accueilli dans sa cité de Kish, m’avait considéré comme son fils. Et même si ses motivations n’étaient pas des plus pures, il m’avait aidé alors que j’en avais besoin.

— Je t’ai prêté allégeance en plusieurs occasions, lui dis-je. T’en souviens-tu, père Agga.

— Je m’en souviens, mon fils, mais toi tu sembles l’avoir oublié.

Il était normal, aux vues des évènements présents, qu’Agga ait ce sentiment, mais je ne pouvais permettre qu’il reparte à Kish vaincu et sans honneur. Sa cité et le pays de Sumer tout entier avait besoin d’un roi fort et non pas d’un homme faible qui ne manquerait pas de se faire renverser par ses opposants.

— Demain, à nouveau je te prêterai serment. Et je veux que mon peuple tout entier en soit témoin.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 03-01-2025

Gilgamesh (11) : Serment

Après en avoir fini avec Agga et Aqqi, je regagnai mon lit pour un repos bien mérité. Les combats de la journée et mon début de nuit passé en compagnie d’Agga m’avaient un peu éreinté. Mais lorsque je voulus me coucher, je découvris Samium allongé dans mon lit. J’avais oublié qu’à ma demande, mes hommes l’y avaient conduit après que je l’eus sorti des griffes d’Agga. Il avait été déshabillé et baigné et paraissait dormir d’un sommeil agité. Couché sur le flanc, il gémissait et son corps se contorsionnait comme s’il essayait de se libérer d’entraves invisibles, comme s’il revivait les évènements de la journée.

Je me dévêtis et me couchai derrière lui, entourant son torse musclé et viril de mes bras protecteurs. J’entrepris de le calmer en le caressant, en lui murmurant des paroles apaisantes à l’oreille, mais rien n’y fit. Je le réveillai avec la plus grande douceur, mais lorsqu’il émergea, la panique le submergea et il se débattit, essayant de me frapper et de me repousser. Je l’enserrai fermement entre mes bras puissants et enroulai mes jambes autour des siennes.

— Calme-toi, Samium, lui dis-je. C’est ton roi Gilgamesh. Je ne te veux aucun mal.

Je sentais son cœur palpiter sourdement sous mes mains et sa poitrine se soulever à un rythme effréné.

— G… Gilgamesh… finit-il par dire incertain.

Alors il réalisa où il se trouvait et toutes les tensions accumulées dans la journée refirent surface. Je le sentis se détendre entre mes bras puis son corps s’agita convulsivement alors qu’il s’était mis à pleurer. Je le retournai face à moi et le repris dans mes bras pour le consoler.

— Mon brave Samium, je suis désolé de ce que tu as dû subir aujourd’hui. Mais sache que ton sacrifice nous a valu la plus belle des victoires.

Il leva vers moi un regard ruisselant de larme. Je pris son visage entre mes mains et posai ma bouche sur la sienne. Il eut un bref mouvement de recul mais je le maintins suffisamment solidement pour qu’il ne puisse se dérober. Il ouvrit la bouche, peut-être pour protester, et j’en profitai pour y introduire ma langue et l’explorer profondément et il se mit à gémir comme je me plaquai plus fermement contre lui. Au bout de plusieurs minutes, je mis fin au baiser et, le gardant dans mes bras, je lui demandai comment il se sentait.

— Je… ils m’ont… c’était tellement gros, mon seigneur.

— Raconte-moi, lui dis-je. Raconte-moi ce qu’ils t’ont fait. Tu dois en parler pour t’en guérir. Ne garde aucun détail pour toi.

D’abord hésitant, il ne tarda pas à se livrer. Comment les hommes d’Agga s’étaient emparés de lui et l’avaient conduit sans ménagement jusqu’à leur chef. Comment Agga avait ordonné qu’on le dépouille de ses vêtements afin qu’il paraisse nu devant le puissant monarque. Les réflexions lubriques et graveleuses du maitre de Kish lorsqu’il avait contemplé sa puissante anatomie.

Je l’écoutais avec attention, le questionnant pour qu’il me raconte les moindres détails de ce qu’il avait vécu. Dans un premier temps je le caressais pour le calmer et le réconforter. Puis mes attouchements se firent plus pressants, s’attardant sur des zones que je lui savais érogènes. Mon sexe se mit à durcir dangereusement entre nos corps, excité comme je l’étais par son récit.

Comme s’il ne s’apercevait de rien, il poursuivit. Me raconta que sur l’ordre d’Agga, ses hommes l’avaient forcé à s’agenouiller sur des rondins de bois devant leur seigneur. On lui avait lié les mains dans le dos. La position était des plus inconfortables et les morceaux de bois meurtrissaient douloureusement ses tibias. Agga s’était approché de lui, une bosse déformant la jupe de lin blanc qui lui ceignait la taille et, arrivé devant le visage de mon héraut, il avait levé son court vêtement et en avait sorti un sexe bandé et totalement rasé. « Il paraît que les hommes d’Ourouk sont bien plus doués pour satisfaire ceux de Kish que leurs propres femmes » s’était-il alors apparemment exclamé sous les rires gras de ses hommes. Il avait saisi Samium par le menton afin de lui relever la tête puis avait poursuivi : « J’ai testé plus d’une fois ton seigneur et il ne m’a jamais déçu… ».

La suite était moins claire. Samium avait voulu défendre mon honneur et ma virilité en récusant les paroles d’Agga. Mais celui-ci ne lui en avait pas laissé le temps et avait profité qu’il ouvre la bouche pour y introduire son membre et l’y maintenir bien enfoncé. Samium avait tenté de recracher puis de mordre l’intrus, mais Agga le maintenait trop fermement. Il poursuivit son récit, m’expliquant qu’il avait senti une présence derrière lui, puis des mains qui lui redressaient et lui écartaient les fesses et avant qu’il ne comprenne ce qui l’attendai,t un sexe s’enfonçait en lui.

J’étais maintenant au comble de l’excitation, imaginant le chef de ma garde à la merci des hommes de Kish.

— Je sais qu’ils t’ont fait subir les pires atrocités, lui dis-je. (Je m’emparai du sceptre d’or d’Agga que j’avais récupéré dans l’anus de Samium après l’avoir secouru.) Que t’ont-ils fait avec cela ?

Je vis son regard se charger de terreur comme si je lui montrais le pire des objets de torture.

— Non… je…, commença-t-il.

— Que t’ont-ils fait avec cela ? répétai-je.

Je voulais qu’il me le dise et, à ma grande honte, il ne s’agissait plus là d’exorciser ses démons, mais plutôt de satisfaire la libido du dieu qui m’habitait.

— Il… ils… ils me l’ont…

Mais il ne parvint pas à terminer sa phrase, éclatant en sanglots.

— Regarde-le, lui dis-je. Il ne s’agit là que d’un objet, tu ne dois pas en avoir peur.

Je pris sa main et la posai sur le poing d’or qui terminait le sceptre. Mais, trop terrifié, il paniqua et s’échappa du lit. Il quitta ma chambre en courant puis j’entendis des bruits de lutte puis des plaintes.

— Ne m’y ramène pas, je t’en supplie, gémissait-il.

— Mais il le faut, fit la voix de Damik.

Je savais qu’exorciser les démons de Samium serait difficile et qu’il risquait de vouloir s’échapper. J’avais donc fait appel à Damik et lui avait ordonné de se tenir en retrait en cas de besoin. Je vis les deux hommes revenir, Damik trainant son ainé dont il avait lié les mains dans le dos.

— Viens, mon brave Samium, lui dis-je pour l’encourager. Nous allons te guérir.

Je m’assis sur le bord de ma couche et Damik l’approcha, lui faisant écarter les jambes afin qu’il se retrouve au-dessus de mes cuisses. J’avais son sexe mou devant moi et je le pris en bouche pour détendre son propriétaire. Damik se colla contre son dos et se mit à le caresser, ses mains courant sur son ventre plat et sculpté, ses pectoraux puissants, lui pinçant durement ses tétons dressés. Il se mit à respirer fort, des gémissements s’échappant de sa gorge, son sexe grossissait irrémédiablement dans ma bouche et je sus que le moment était venu.

Je touchais discrètement la hanche de Damik qui compris le signal et appuya doucement, mais fermement, sur les épaules de Samium. Ses genoux fléchirent sous la poussé puis mon sexe solidement dressé commença à se frayer un chemin entre ses fesses. De nouveau il paniqua et voulu s’échapper. Mais cette fois nous le maintenions solidement et Damik frappa sèchement derrière son genou droit pour le déséquilibrer tout en pesant de tout son poids sur ses épaules. Mon membre que j’avais pris soin d’enduire de beurre de chèvre entra en lui comme une épée dans son fourreau. Il hurla, jura, nous supplia, mais nous le maintînmes fermement empalé sur mon mât solidement bandé. Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer. Minutes au cours desquelles je le serrais contre moi pour lui communiquer ma force, lui murmurant des paroles apaisantes et combien il était fort et que j’étais fier de lui. Je sentis peu à peu son corps se détendre et bientôt il ne fut plus agité que par quelques sanglots incontrôlés. Je décidai donc de passer à l’étape suivante.

Doucement, je basculai en arrière et me couchai sur le dos, l’entrainant avec moi tout en maintenant mon sexe planté en lui. Il ne réagit pas mais je pense qu’il savait ce que nous lui réservions. Damik se dévêtit, pris dans sa main calleuse un peu de beurre de chèvre dans la motte que je conservais toujours à proximité de mon lit et s’en oignit le sexe. Puis il s’approcha de mon amant et, pliant les genoux, présenta son gland rouge et luisant contre l’entrée déjà occupée du fondement. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à me rejoindre. Ma virilité était épaisse et l’occupait déjà presque entièrement. Mais les sévices, que Samium avait subits la veille, l’avaient rendu plus élastique et apte à de telles prouesses. Je sentis la tige massive de Damik glisser contre la mienne et je trouvai la sensation des plus excitantes. Samium encaissa tout d’abord courageusement l’outrage puis finit par gémir d’un mélange de douleur et de plaisir. Je pouvais sentir son ventre se contracter contre le mien et son sexe grossir et palpiter. Il redressa brutalement la tête et me regarda dans les yeux. J’y lu tout le courage de l’homme que je connaissais, son envie de vaincre ses démons. Les traits crispés et les yeux remplis de larmes, il subissait vaillamment les assauts de Damik.

Cette double intrusion nécessita un certain temps, mais aussitôt que je sentis les testicules de Damik contre les miens, je commençai à bouger. Mon garde m’emboita le pas et nous nous miment tous deux à aller et venir en rythme. Samium enfouit sa tête dans mon cou, tout à sa douleur et à son plaisir. Je le sentis me morde l’épaule et le laissai faire malgré la douleur. Peu à peu Damik accéléra et je le suivis. Je sentais la jouissance monter en moi, enfler par vague et je voyais dans le regard voilé de Damik qu’il s’en approchait dangereusement. Je le saisis alors par la nuque et le fit se coucher sur Samium puis, plaquant ma bouche sur la sienne, je la fouillai de ma langue sans ménagement. Elle était chaude, accueillante et mienne. S’en fut alors trop pour nous deux et, sans la moindre concertation, nous nous libérâmes ensemble dans le corps de mon héraut. Je sentis un liquide chaud couler contre ma virilité ce qui accru encore ma jouissance. Entre nous Samium gémissait, et je sus qu’il s’agissait de plaisir lorsque je sentis sa semence de déverser sur mon ventre.
Nous calmer et reprendre nos esprits nous pris du temps. Nous restâmes allongés les uns sur les autres pendant un long moment. Moi qui avais l’habitude de dominer les situations, j’appréciais de sentir le poids de leurs corps musclés sur moi. Ils étaient lourds, chauds. Leurs corps sentaient un mélange de sueur, de semence et d’excitation. Je caressai mes deux amants afin de les calmer, de les féliciter… mais nous n’en avions pas encore terminé.

Je posai un baiser sur le front de Damik qui se releva et sortit son membre de son supérieur puis je pivotai sur le côté afin de coucher Samium sur le dos avant de m’en extraire à mon tour. Damik lui saisit les jambes et les lui releva, le positionnant les fesses sur le bord de ma couche. Je m’agenouillai à leur niveau et posai mes mains dessus pour les écarter puis je tâtai un instant son anus offert. Il était largement dilaté sans pour autant être distendu et j’y entrai facilement tous les doigts d’une main. Je les en ressortis et plongeai ma main dans la motte de beurre. Puis de nouveau, je les lui introduisis ; mais cette fois, je poussai plus loin et, d’un coup sec, je fis entrer la main. Un spasme parcouru son corps, ses abdominaux se contractèrent sous mes yeux et un petit cri s’échappa de ses lèvres. Mais je sus que la douleur n’était rien en voyant son sexe se dresser. Je fermai le poing et commençai à pousser en le faisant tourner. Je le fis avancer et reculer, aller et venir. Il se contorsionnait sous mes assauts et gémissait de plus en plus fort. Tout en continuant le traitement, je saisis le sceptre d’Agga de ma main libre et le plongeai dans la motte de beurre puis je me redressai et le lui montrai. Cette fois, aucune peur ne transparu dans son regard et il se saisit timidement de l’objet. Je retirai alors mon poing de ses intestins et ordonnai à Damik de le lâcher puis nous le laissâmes faire. Il hésita un moment puis releva ses cuisses. Il prit le sceptre à deux mains et vint en positionner l’extrémité en forme de poing contre son anus. Puis il poussa. Bien que je possède des mains larges et épaisses, le poing du sceptre était plus volumineux que le mien et Samium dut s’y reprendre à plusieurs fois afin de le faire entrer. Il grimaçait, serrait les dents, mais poursuivait sa besogne sans rien lâcher et je dois dire que je le trouvai beau. Peu à peu, le sceptre disparu en lui, jusqu'à ce que seule l’extrémité de la tige ressorte de ses fesses. Son corps était tendu à l’extrême, sa respiration haletante. Tous les muscles de son corps semblaient transparaître à travers sa peau brunie par le soleil. De son sexe bandé sortait sans discontinuer un liquide clair et visqueux.

Il était prêt.

Délicatement, je pris l’extrémité apparente du sceptre qu’il avait lâché et le retirai d’un coup sec. Deux sensations puissantes ravagèrent alors son corps en même temps. La douleur du retrait brutal et la jouissance qui en résulta. Il commença par se redresser brutalement comme le sceptre le quittai, les yeux écarquiller de surprise, la bouche ouverte aspirant tour l’air qu’elle pouvait. Puis tout aussi brutalement son corps s’arqua et il retomba violemment contre ma couche, cambré à l’extrême. Les muscles de son ventre se tendirent et sa semence jaillit en torrent de sa verge qui semblait vibrer d’elle-même ; j’eu l’impression de l’entendre feuler comme un animal sauvage.

Voir ce spectacle me fit perdre tout contrôle. Je me tournais vers Damik qui le comprit et ne chercha pas à me résister lorsque je m’emparai de lui et, le poussant face contre le mur je le pris sauvagement. Il subit courageusement l’assaut et je ne fus pas long à me libérer en lui.
* * *

Moi qui ne suis jamais fatigué, je dois bien avouer que je dormis du sommeil du juste jusqu’à l’aube. Quand je me réveillai, je découvris Samium et Damik à mes côtés, toujours endormis. Je me levai et sortis nu sur mon balcon afin de faire profiter mon corps des premiers rayons du soleil. Je me sentais bien mieux qu’au cours de ces derniers mois. Goûter de nouveau au combat et à la vie de guerrier m’avait redonné plus de vigueur et d’énergie que je n’en avais eu jusque-là.

Mais je n’eus guère le temps de m’appesantir sur ma vie, une longue journée m’attendait. J’avais décidé de renvoyer Agga et les survivants de Kish chez eux – sauf ceux qui avaient décidé de rester et de profiter de mon hospitalité – mais avant je voulais de nouveau prêter allégeance au roi des rois de Sumer. Je convoquai donc le peuple entier d’Ourouk pour qu’il en soit témoin. Par ce geste, je ne souhaitais pas me soumettre à Kish, mais me placer en prince respectueux de ses ainés, respectueux de sa parole. J’avais vaincu Agga et ainsi montré ma détermination et mon indépendance, mais je ne souhaitais pas pour autant renverser le roi de Kish.

La cérémonie eut lieu sur la plus grande des terrasses du temple d’An, comme lors de ma première soumission à la populace de Kish. Les pierres d’un blanc immaculé reflétaient le soleil, rendant l’atmosphère irréelle. J’avais ordonné que l’espace y soit totalement libéré afin d’y dresser une simple table fait de la même pierre blanche. Autour de moi, j’avais réuni mes plus braves guerriers et les prêtres de tous les temples de la ville. La déesse Inanna était également présente. Elle arborait une expression neutre, mais je devinais une sourde colère couver en elle. J’avais défait son plus puissant allié et j’allais maintenant me soumettre à lui. Agga devrait dorénavant traiter directement avec moi ; inutile pour lui d’ourdir quelque complot avec elle. Agga, quant à lui, se tenait à mes côtés, vêtu de ses plus beaux atours, son fils Aqqi et le reste de ses hommes non loin de lui. Afin de signifier leur défaite, j’avais exigé qu’ils apparaissent nus et en chacun d’eux avait été placé un épais barreau de métal  à la pointe arrondie comme un gland qu’ils avaient ordre de conserver durant toute la cérémonie. J’en voyais certains se dandiner pour surmonter l’inconfort dû à l’objet. L’un d’eux, plus jeune que les autres eut failli même perdre le sien mais avant que le barreau ne tombe, son voisin dont les bras faisait la taille des cuisses du plus jeune, posa vivement sa main sur son arrière train et le remis en position, bouchant l’orifice de son pouce pour éviter toute nouvelle fuite. Le jeune homme glapit, étouffa un sanglot puis se calma.

J’attendis que le soleil soit au plus haut dans le ciel et que le peuple d’Ourouk prenne procession de l’endroit. Bien sûr, la terrasse ne pouvait accueillir toute la populace mais j’avais exigé que chaque homme pubère assiste à la cérémonie.

C’est donc au plus chaud du jour que je m’avançais vers la table de pierre. Lentement, je me dévêtis de mes atours royaux, me présentant entièrement nu devant mon peuple et m’adressai à eux.

— Je me présente aujourd’hui devant vous comme je suis né, ici en Ourouk ; mais c’est à Kish que je suis devenu homme.

Ma voix portait dans chaque recoin de la grande terrasse et tous se taisaient, attendant la suite de mon discours.

— Cet homme, fis-je, en montrant Agga, m’a recueilli au sein de sa cité, en son palais et fait de moi son fils alors que mon père n’était plus. Il est comme un père pour moi et c’est ainsi que je veux l’honorer. Plusieurs fois je lui ai juré loyauté et fidélité et même si hier nous nous sommes opposés, je reste son plus fidèle allié. Ainsi, devant vous je veux de nouveau jurer fidélité et loyauté à mon père, celui que Kish m’a donné.

Je me tus et personne n’osa parler. Je m’approchai à un mètre environ de la table de pierre puis j’écartai les jambes et me penchai en avant, posant mes mains sur ses bords rugueux afin de m’offrir à l’astre du jour. Derrière moi, j’entendis Agga approcher puis s’arrêter. Je le devinai se déshabillant, retirant un par un ses atours royaux. Je savais son sexe déjà dur et bandé et n’avais pas besoin de le voir pour me rappeler son épaisseur. J’allais probablement souffrir car bien qu’ayant été sodomisé par des outils de tailles beaucoup plus impressionnantes, je n’avais plus été pénétré, depuis quelques temps déjà.

Agga pris place derrière moi et me saisit fermement par les hanches Puis il fit glisser son sexe entre les lobes musclés de mes fesses et d’un coup sec s’introduisit en moi. Un cri m’échappa sous la violence de la saillie. Je m’agrippai fermement à la dalle de pierre que je tenais entre mes mains et serrai les dents autant que je le pus. Le roi de Kish n’avait eu recours à aucune huile, aucun artifice de quelque sorte pour faciliter son entrée en moi.

Je le sentis se plaquer contre mon dos puis coller sa bouche à mon oreille.

— Me sens-tu en toi mon fils, me susurrât-il, sens-tu la puissance de ton roi.

Malgré moi j’aimais me sentir soumis à un homme en qui j’avais – ou tout au moins j’avais eu – confiance. Je pouvais délaisser un moment les responsabilités du pouvoir et m’appuyer sur sa force.

— Oui, articulai-je, péniblement, ravalant ma douleur.

— Je sais ce que tu es réellement, Gilgamesh. N’oublie pas qui je suis. Je suis celui qui a pris possession de toi pour la première fois. Ton corps ne m’oubliera jamais, j’en suis ton maître pour toujours. Je connais tous tes secrets. Je sais comment te faire gémir ou crier, hurler ou pleurer ; et à la fin, tu me supplieras de te prendre encore et encore. Ton peuple va te découvrir tel quel tu es.

Je le sentis se retirer de moi puis revenir, alternant des mouvements lents et puissants puis vifs et rapides. Je me mis à gémir comme il avait dit que je le ferai. Un gémissement irrépressible. Je me mordis la lèvre pour l’arrêter mais rien n’y fait. De ses mains, il saisit les bourgeons bruns de ma poitrine et me les serra durement ; et je criai comme il l’avait dit.

Mon peuple m’observait, soumis au roi des rois de Sumer. Je perdais peu à peu tout contrôle sur mon corps, si bien que, sans que je ne m’en aperçoive, Agga arrêta de bouger et c’est moi qui me mis à aller et venir sur le membre dressé.

Alors des larmes inondèrent mes yeux tant les sensations que je ressentais se révélaient puissantes. Les mains d’Agga parcouraient mon corps, tantôt caressantes, tantôt violentes. Elles s’emparèrent de mon sexe dressé puis le levèrent et l’une d’elle s’enroula autour de mes bourses. Elle les flatta un instant puis les serra puissamment. Le geste ne dura qu’une fraction de seconde mais suffit à me faire hurler. Je voulus repousser Agga, mais il me repoussa plus près de la table, me tordant les bras dans le dos. Je me retrouvai le visage et le torse sur la dalle de pierre, les mains immobilisées. Agga s’empara de ma cuisse droite et après s’être retiré de moi, me la fit poser sur la table afin de m’exhiber davantage devant mon peuple.

Je me sentis vide sans lui et finit par le supplier.

— Pitié, lui dis-je, reviens.

— Comment, me répondit-il. Je n’ai pas compris.

J’avais chaud, mes pensées étaient incohérentes. Je n’aspirais qu’à une chose, être plein de lui de nouveau.

— Reviens, murmurai-je à nouveau.

— Je n’entends pas, répéta-t-il.

— Reviens ! hurlai-je. Reviens en moi, père Agga !

Alors il replongea en moi et se déchaina sur mon corps offert. Il avait obtenu ce qu’il désirait. Je l’avais supplié devant mon peuple.

Longtemps je le sentis aller et venir. Le soleil brulait ma peau et je transpirais abondamment.

— Il faut le faire boire, entendis-je quelqu’un s’inquiéter.

Alors une servante apporta de l’eau accompagnée d’un de mes gardes, mais Agga s’y opposa.

— Il doit s’abreuver de l’eau de Kish, fit-il. Faites venir dix de mes hommes.

Je vis mon garde prêt à s’opposer à mon roi.

— Faites ce qu’il dit, parvins-je à articuler, la bouche pâteuse.

Il me fallait de l’eau et peu importait d’où elle venait.

La servante et le garde partirent et Agga se pencha à mon oreille.

— C’est bien, mon fils, me dit-il, tu vas aimer l’eau de Kish.

Je perçus plus que je ne vis les hommes de Kish m’entourer. Et j’ouvris la bouche lorsqu’une tige chaude et dure se posa sur mes lèvres. Assoiffé comme je l’étais, je me mis à pomper l’objet qui gonfla rapidement. J’entendais des gémissements sans comprendre d’où ils venaient. Je voulais boire mais rien ne sortait. Je pompai plus fort comme le chevreau le pis de sa mère et brusquement ma bouche fut inondée d’un liquide chaud et épais. Le goût était acre et la saveur sucrée, mais il s’agissait de liquide et j’en voulais encore. J’aspirai encore et encore, mais la source semblait s’être tarie. Mon biberon m’échappa soudain mais j’avais encore soif, et comme j’ouvrais la bouche pour m’en plaindre, un autre pris sa place, puis un autre et encore un autre. Peu à peu, je retrouvai mes esprits à mesure que mon estomac se remplissait de ce liquide et alors que le dixième homme de Kish vidait sa semence en moi, je finis par me rendre compte de ce que je faisais.

Agga, tout en continuant de me saillir, se pencha vers moi et déposa un baiser sur ma tempe.

— Te sens-tu rassasié, me demanda-t-il.

— Oui, fis-je.

Et c’était vrai. Je me sentais repu. Gavé par la semence des hommes de Kish. Elle alourdissait mon estomac comme un repas lourd et gras.

— Alors reçoit moi maintenant.

D’un mouvement sec, il se calla au fond de moi et s’y libéra. Une douce chaleur m’envahit alors que sa semence se répandait profondément dans mon ventre et rejoignait celle des autres kishites et s’y mélangeait. J’aurai été femme, je pense que j’aurai sans aucun doute été fécondé. Il resta encore un long moment en moi pour s’assurer que sa semence reste bien en place puis sorti et se retira accompagné de ses hommes.

Péniblement, je me levai sous le regard de mon peuple. Je devais à tout prix reprendre la main. J’avais laissé Agga me dominer et il ne s’en était pas privé. Fièrement, je souris de toutes mes dents, faisant un signe de la main à mon peuple et regagnai l’intérieur du temple, la tête haute. Je dus puiser dans mes réserves de courage pour y parvenir tellement je me sentais épuisé, mais j’y parvins. Samium et Damik me prirent alors en main et me conduisirent jusqu’à ma chambre où je dormis jusqu’au matin suivant.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 09-01-2025

Gilgamesh (12) : Frères d'Âmes

[Image: OAgocLjRP2a_OIP-31-.jpeg]
Je revis Agga au moment de son départ avec le reste de ses hommes. J’avais repris mes atours et mon assurance. J’étais de nouveau le Roi Gilgamesh et bien que mon allégeance à Kish soit connue de tous, mon pouvoir et ma puissance ne pouvaient plus être contestés.

Cette journée marqua le début véritable de mon règne, mais elle marqua également la fin de celui d’Agga. Bien qu’il ait vécu quelques temps encore, il se retrancha dans sa ville et son palais et plus jamais je n’entendis parler de lui. A sa mort, le roi d’Our, Mesannepada, marcha sur la cité en s’en empara, renversant la dynastie de Kish, une dynastie vieille de douze mille ans. En envahissant la ville, Mesannepada fit prisonnier tous les fils d’Agga. Il déporta les plus jeunes dans la cité d’Our et mis à mort les plus âgés, ceux qui auraient pu prétendre au trône. Il se murmure qu’il emprisonna les autres, ceux qui, pubères, sont capables de procréer, mais possède encore la force et la vivacité de la jeunesse, et que, chaque soir, l’un d’eux était conduit dans ses appartements afin qu’il le marque de sa semence.

Je n’ai pas réagi à ses évènements ni à ses rumeurs. A cette époque, d’autres problèmes retenaient toute mon attention et l’heure n’était pas arrivée pour moi de régler mes comptes avec le roi d’Our. Ou plutôt le roi de Kish, car c’est le titre qu’il s’octroya une fois son invasion terminée.

Lorsque la folie de la guerre m’eut quitté, je fis relever les murs d’Ourouk. L’attaque d’Agga avait mis à jour notre plus grande faille. Nos murailles étaient peut-être suffisantes à l’époque du père de mon père, mais elles n’opposaient qu’un faible obstacle à un ennemi équipé d’échelles. Je fis également ajouter des tours et renforcer les portes. Je me joignais aux artisans pour la fabrication des briques et l’édification des murs. Nous devions travailler le plus rapidement possible car il nous fallut user des anciens mûrs pour en reconstruire de nouveaux. Dans la frénésie du moment et mon désir de voir mon œuvre s’accomplir, je ne ménageais pas mon peuple et l’épuisait. On commençait à voir en moi un tyran mais je restais aveugle aux souffrances que je déclenchais.

Je me sentais plus vivant que jamais. Le dieu en moi, rayonnait d’une vitalité inépuisable. Le jour je me consacrais aux tâches d’un roi et à conduire mon peuple vers la grandeur. La nuit, alors qu’épuisés Ourouk n’aspirait qu’à dormir, je festoyais au milieu de ma cour et laissais mon désir des femmes se déchainer. J’étais insatiable. J’en consommais sans jamais m’en lasser, concubines ou prêtresses, citadines ou servantes, je les honorais toutes sans distinction.

Un autre projet m’accapara également. Au cours de la nuit qui avait suivi la défaite d’Agga et précédé son départ pour Kish, j’avais remis Aqqi, son premier fils, entre les mains d’hommes à ma solde. J’avais voulu l’humilier et le faire souffrir pour ce qu’il m’avait fait autrefois à Kish et ce qu’il avait fait subir à Samium alors qu’il me servait de héraut. Mais au plus fort des évènements, alors qu’Enkihégal venait de s’introduire totalement dans le fondement du fils d’Agga et que la douleur et le plaisir déformait son visage, une idée avait germée en moi. J’avais à ma disposition des hommes capables de briser le plus fiers des guerriers. Des hommes qui, par la vigueur de leur virilité, étaient en mesure de faire crier de douleur et de plaisir n’importe quel homme fait. Et je me devais de les utiliser à leur juste valeur.

Ainsi une nuit, alors que ma cour festoyait, je m’absentai et me rendis à la forge d’Enkihégal. Avec son fils, je les avais engagés au palais afin de participer à la confection des armes de mes hommes. Les bons forgerons sont toujours difficiles à trouver. Je me déplaçais en silence, emmitouflé dans un long manteau de lin pourvu d’une capuche qui masquait mes traits. L’air était chaud malgré l’heure tardive et ma peau était couverte de sueur. Arrivé aux quartiers des forgerons, je me glissai dans la pièce où vivait Enkihégal et m’arrêtai à quelques mètres de sa couche. Le spectacle qui s’offrit à moi me surpris tout d’abord, puis je compris mieux certaines choses que j’avais vues. Le forgeron gisait nu, couché sur le flanc, totalement abandonné au repos. Et entre ses bras se trouvaient Naram, le prince Elamites qui avait autrefois été mon esclave et mon prisonnier. Les deux hommes dormaient calmement, respirant de concert. Le sexe massif d’Enkihégal restait solidement planté entre les fesses de Naram comme s’il s’agissait de son fourreau naturel alors que ses bras l’enserraient possessivement. Le spectacle était fascinant et troublant. Je les observai un moment, jaloux malgré moi de leur proximité ; moi que le pouvoir avait isolé, moi qui n’avais personne à qui me confier, personne vers qui me tourner. Naram bougea dans son sommeil et plusieurs centimètres du membre d’Enkihégal sortirent d’entre ses fesses. Mais, comme s’il se sentait soudain abandonné, il plaqua plus étroitement son dos contre le torse de son amant et reculant vivement son bassin, il s’empala de nouveau entièrement. Ses traits se déformèrent légèrement et un soupir d’aise sortit de sa bouche, puis il sourit, sans que tout cela ne le réveille.

Concentré sur le couple, j’avais fait abstraction de tout le reste et il me fallut un moment pour me rendre compte des bruits qui venaient de la pièce voisine. On aurait dit des gémissements, mêlés à des bruits de respirations haletantes. Lentement et en silence, je m’en approchai et écartai discrètement le rideau qui séparait les deux salles. Ce que je découvris fit violemment réagir ma virilité. Kutik, le fils de Naram, se trouvait allongé sur la table de bois qui leur servait probablement à prendre leurs repas, couché sur le dos, sa tête dépassant du plateau et tombant en arrière, en direction du sol. Emisun s’était placé au niveau de sa tête, et tentait d’y introduire son énorme membre. Kutik ne se débattait pas. Goulument, il tétait le monstre, déglutissant convulsivement pour le faire pénétrer toujours plus loin, ses lèvres totalement écartelées. Emisum le caressait, l’encourageait tout en poussant, retirant son épieu par moment pour lui permettre de respirer avant de l’y renfourner plus avant. Les mains de Kutik n’étaient pas en reste et, jambes repliées et cuisses écartées, il caressait son propre sexe dressé. Je les regardai et m’aperçus que ma main s’était glissée vers mon sexe et le masturbait doucement.

Et puis je n’y tins plus. Sans m’annoncer, je pénétrais dans la pièce et mis mon doigt devant ma bouche lorsqu’Emisum me vit. Un instant, il resta paralysé. Puis, je lui souris et il se détendit, acquiesçant d’un signe de tête. Je me glissai derrière lui et me collait contre son dos. Sa peau était douce, chaude. Je lui mordillai le cou puis lui tournai la tête pour l’embrasser profondément, à pleine bouche. Nos langues luttèrent, nos salives se mélangèrent tandis que je lui caressais le torse. Puis je le laissai poursuivre sa besogne et me rendis de l’autre côté de la table sur laquelle je grimpai. Le meuble grinça sous mon poids, mais, de construction solide, il ne bougea pas. Sans attendre, je me mis à genoux entre les cuisses écartées de Kutik et le pénétrai d’une seule poussée. Je rentrai sans rencontrer le moindre obstacle mais, surpris, le jeune homme se raidit. Vu la position dans laquelle il se trouvait à la dure besogne qu’il accomplissait, il ne s’était pas le moins du monde aperçu de mon arrivée.

— Calme-toi Kutik, murmurai-je. C’est ton roi, Gilgamesh.

Je restai planté en lui et le senti se détendre et nouer ses pieds derrière mon dos. Je me penchai en avant, posant mes mains sur ses solides pectoraux et commençai à le besogner. Son conduit était large, Emisum avait souvent dû s’y frayer un passage, mais il me procurait un plaisir infini. Je me penchai encore plus en avant et saisissant le fils du forgeron par le cou, je plaquai ma bouche contre la sienne afin de reprendre notre baiser. Me retrouver ainsi avec eux me rappela le bon temps qu’ils m’avaient donné à Kish, lorsque j’avais eu à les soumettre.

Emisum et moi nous occupâmes longuement de Kutik et finîmes par jouir chacun dans l’orifice que nous occupions. Emisum le libéra en premier, mais je le suivis que de quelques minutes seulement. Kutik paraissait épuisé mais un sourire satisfait éclairait son visage. Emisum le prit dans ses bras et le conduisit sur la couche voisine de celles de leurs pères. Là, il glissa son visage entre ses cuisses et commença à sucer son sexe toujours dressé. Kutik gémit en se mordant les lèvres et ne tarda pas à libérer à son tour dans la bouche qui l’excitait. Emisum se releva et vint vers moi. Je le pris dans mes bras et de nouveau nous nous embrassâmes. Sa salive avait le goût de semence d’homme. Le goût était étrange mais au combien agréable.

— Merci, lui dis-je sans qu’il comprenne pourquoi.

Au cours des quelques minutes qui venaient de se dérouler, je m’étais senti plus entouré et aimé que durant les semaines ou les mois précédents.

— Dis à ton père et à Naram que je souhaite les voir demain à la première heure. J’ai un travail à leur confier.

— Souhaites-tu que je les réveille, mon Gilgamesh, me dit-il.

Je les regardais un moment. Je ne souhaitais pas déranger une telle complicité.

— Non. Et Kutik a besoin de se reposer. J’ai l’impression que tu ne le ménages pas. Es-tu sûr de ne pas être trop exigeant avec lui.

Il me sourit, l’air canaille.

— Il est très… endurant, mon roi, et très résistant aussi. Et je crois qu’il aime ce que je lui fais subir. De toute façon, continua-t-il en soupesant son sexe monstrueux, aucune femme n’accepte que je la prenne et Kutik est un élamite, il lui est interdit de prendre femme d’Ourouk.

Je regardai un moment le jeune élamite. Il s’était endormi, le sourire aux lèvres et j’en conclus qu’Emisum devait avoir raison. Je laissai le fils du forgeron le rejoindre et regagnai ma chambre. Ce soir, je me sentais calme, rassasié et je décidai d’essayer de dormir.

* * *

Le lendemain à l’heure dite Enkihégal et Naram entrèrent dans la salle du trône. J’avais ordonné aux gardes qui se tenaient en faction à l’entrée de les y faire venir seuls et nus. Ils passèrent entre deux braséros de métal où brulait un feu intense, donnant à la pièce une allure plus inquiétant encore et s’approchèrent de moi.

Je me tenais assis sur mon trône, en hauteur et avais décidé de ne porter qu’un simple pagne. Ils s’approchèrent, tête basse, l’air inquiet. Ils savaient que je les avais vus la nuit dernière, et devaient se demander quelle allait être ma réaction. Naram était un esclave et il m’appartenait. Quant à Enkihégal, il s’en était emparé sans ma réelle permission.

Je les laissai attendre un moment, les regardant l’un et l’autre. Puissant et musclés, ils rayonnaient de virilité. Nul n’aurait pu croire qu’ils ne désiraient pas femmes. Nul n’aurait pu croire qu’ils préféraient la chaleur de leurs semblables.

— Mon roi, finit par commencer Enkihégal. Nous ne voulions pas nous montrer irrespectueux. Je…

— Tais-toi ! lui ordonnai-je en me levant.

Je descendis de l’estrade sur laquelle se trouvait mon trône et m’approchai d’eux. Puis, je commençai à leur tourner autour, frôlant tantôt les fesses musclées de Naram, le faisant frissonner, tantôt le sexe d’Enkihégal, qui ne pouvait s’empêcher de réagir.

— Que faisiez-vous la nuit dernière ? leur demandai-je, tout en continuant mon manège.

— Je… nous…

Je me plaçai derrière Naram et me plaquai contres son dos. Puis de mes mains je saisis les deux bourgeons de sa poitrine et les pinçai vigoureusement. Je sentis son corps se cambrer contre moi alors qu’un gémissement plaintif s’échappait de ses lèvres.

Je me penchai à son oreille et lui murmurai :

— Montre-moi ce que vous faisiez Naram… Montre le-moi si tu veux que je vous autorise à être ensemble.

L’élamite s’écarta de moi et s’agenouilla devant Enkihégal et, sans lui laisser le temps de réagir, il s’empara de son sexe à demi-dur et en englouti la majeure partie.

— Naram… je… pas… ici… essaya-t-il de le raisonner.

Dans son regard se disputaient la honte de se donner ainsi en spectacle et le plaisir qui commençait déjà à monter en lui. Je les regardai un moment, trouvant le spectacle des plus érotiques. Enkihégal avait maintenant saisi la tête de Naram à deux mains et poussait son membre monstrueux toujours plus loin dans la gorge de son amant.

Je sentais mon sexe durcir et me débarrassai prestement de mon pagne, avant de venir me placer derrière le forgeron, plaqué contre son corps solide. Mes mains se mirent à courir sur son torse, flattant tantôt ses bourgeons hypersensibles, tantôt son ventre aux muscles saillants. Il s’agitait entre mes bras, sous mes caresses et celles de la bouche de Naram.

— Souhaites-tu que je te donne cet homme, lui demandai-je à l’oreille. Souhaites-tu pouvoir disposer de lui à chaque heure du jour et de la nuit.

— Oui, murmura-t-il entre deux râles de plaisir.

— Sauras-tu le protéger ? L’honorer de ta semence ?

— Oui, gémit-il de nouveau.

— Alors montre-moi, soufflai-je à son oreille.

Sans attendre, il repoussa Naram et le souleva entre ses bras puissants. L’élamite avait un corps musclé et massif, mais cela ne semblait en rien affecter la force d’Enkihégal qui le déposa non loin de là, à plat dos sur la table dont je me servais pour travailler à mes dossiers. Il lui releva les jambes, plaçant ses mollets sur ses épaules et, sans la moindre préparation, s’enfonça entre ses fesses. Les traits de Naram se crispèrent et les muscles de son ventre se tendirent sous l’assaut brutal. Mais ce qui m’impressionna le plus fut la facilité avec lequel le forgeron entra son énorme épieu dans le fessier de son amant sans rencontrer la moindre résistance et la manière dont il y coulissait à présent. Sur la table, Naram gémissait de plaisir, son corps, couvert de sueur, supportant vaillamment les puissants assauts. Je vins de nouveau me placer derrière le forgeron.

— Je vais faire de vous mes premiers Frères d’Âmes, poursuivis-je. Vous serez mes yeux et mes oreilles, mes espions dans la cité et au-delà de la cité. A moi seul vous répondrez, à moi seul vous appartiendrez ! Cela te convient-il, frère ?

— Oui, fit-il au comble de l’excitation, sa tête basculée contre mon épaule, son visage tourné vers le mien.

Je posai brièvement mes lèvres sur les siennes puis, d’un geste précis, je fis glisser mon membre dur entre ses fesses. Et alors qu’il réalisait ce que je m’apprêtais à faire et que ses yeux s’ouvraient grands je pris brutalement possession de lui. Son corps s’arqua et recula ce qui eut pour effet de me faire pénétrer plus loin en lui. Sans attendre qu’il se calme, je me mis à imprimer un rythme vif et puissant à nos corps. Plaqué contre le bassin d’Enkihégal, c’est moi qui menais maintenant ses va-et-vient dans le fondement serré de Naram.

Le plaisir se fit rapidement intense alors que le forgeron recouvrait peu à peu ses esprits et se mit à suivre mes mouvements. Nous ne formions plus qu’un seul corps, nous étions frères. Je sentis mon corps s’enflammer. L’incendie naquit entre mes jambes, là où nait ma divine semence. Puis je la sentis jaillir telle l’eau qui emplit les canaux d’Ourouk à la saison des pluies.

— Prépare-toi à me recevoir, prépare-toi à recevoir la force de ton dieu, finis-je par haleter à son oreille.

Puis ma semence me quitta et alla se répandre dans le fondement qui me recevait alors qu’Enkihégal se libérait simultanément. Je restai en lui un moment pour m’assurer que ma force ne s’échapperait pas à mon retrait puis je me retirai lentement, lâchant Enkihégal qui s’effondra sur le torse de Naram enduit de sa propre semence.

L’élamite avait entendu mes paroles, se sachant maintenant lié à Enkihégal et les yeux brillant de larmes, le pris dans ses bras et noua ses jambes autour de ses hanches. Je les laissai un moment, il me restait un dernier acte à réaliser pour officialiser leur union. J’entourai mes mains de plusieurs couches de toile de lin puis gagnai l’un des braséros qui éclairait la pièce. Avec précaution, j’en sortis deux courts tisons dont l’extrémité représentait une sorte d’étoile, la forme du dingir, la marque des dieux, quatre clous se rejoignant en leur centre.

Avant qu’ils ne refroidissent, je rejoignis Naram et son amant et appliquai fermement le métal chauffé à blanc sur la fesse droite de chacun d’eux.

Ils hurlèrent de surprise et de douleur alors que leur chair rougissait ; mais avant qu’ils n’aient eu le temps de se rebeller, je les délivrai déjà de la source de leurs maux.

— Vous voilà maintenant Frère d’Âmes, et marqués comme tels.

Sur leurs fesses, la marque des dieux se dessinait nettement. Naram s’accrochait toujours au forgeron dont le corps s’agitait des derniers spasmes de douleur.

— Relevez-vous, leur ordonnai-je. Montrez-moi votre force !

Tant bien que mal, le forgeron se releva et me fis face. Ses fesses et son fondement meurtris semblaient très douloureux. Je le pris dans mes bras et l’embrassai profondément. Il se serra contre moi, sanglotant, me rendant mon étreinte et mon baiser. Puis je le repoussai et Naram vint se coller à lui.

— Enkihégal, tu seras le fort, le vaillant, le Nètésh. Toi, Naram, tu seras son partenaire, son soutien, son Minsil. Celui par qui son plaisir viendra. Celui qui servira de fourreau à son épée. Et à moins que je ne t’y autorise ou que ta mission t’y oblige, lui seul aura droit de prendre possession de ton corps. Dorénavant, tu es à lui. Vous pouvez y aller !

Malgré la douleur qui devait rayonner en eux, un sourire se dessina sur leurs visages. Enkihégal se pencha vers Naram et l’embrassa passionnément, possessivement. Puis, s’appuyant l’un sur l’autre, ils quittèrent la pièce.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - bech - 11-01-2025

Maintenant qu'il est roi, Gilgamesh sait se faire respecter et s'il aprété allégeance à Agga, il estime que ça ne doit pas aller trop loin. Agga venu le voir est accueilli et a droit à un bon repas, mais les guerriers venus avec lui pour combattre en sont pour leurs frais et comme Aqqi s'était montré méchant avec lui lorsqu'il était à Kish, c'est à son tour d'être humilié.

Manière assez spécials d'exorciser les démons de Samium.

Finalement, Agga ne vit plus très longtemps après son retour et le roi d’Our prend sa place après avoir massacré la famille d'Agga.

De son coté Gilgamesh veut endre les mutailles de sa cité plus haute. Mais coté sexe, il est en manque et une nuit, s'aperçoit de la proximité d'Enkihégal ret Naram, tout comme celle de Kutik et Emisum. Il convoque les 2 premiers pour se faire montrer comment ils font l'amour puis les marie en marquant leur fesses au fer rouge.

Pas mal insolite cette histoire.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 18-01-2025

Gilgamesh (13) : Confrérie


Les jours qui suivirent, je dus faire face à une charge de travail décuplée, car en plus de la rénovation de ma cité, je poursuivais mon projet dans la plus complète discrétion.

J’avais fait d’Enkihegal et de Naram, mes premiers Frères d’Âmes, mais je ne comptais pas en rester là. J’avais pour idée de créer, dans le plus grand secret, une confrérie d’hommes à l’obéissance totale. Par deux ils viendraient et toujours à deux ils seraient. Le Nètésh, le fort, l’épée et son Minsil, son compagnon, son fourreau. Cette caste devrait me servir d’yeux et d’oreilles dans ma cité et au-delà de ma cité. Déjouer les plans et les manigances d’Inanna dont je connaissais à présent la duplicité. Collecter les rumeurs du pays Sumer, m’informer des complots qu’ourdiraient les autres cités contre ma belle Ourouk. Je choisirai moi-même mes Nétèshs parmi mes hommes les plus forts, les plus vigoureux et les plus fidèles. Des hommes à la bravoure sans pareille et capables d’utiliser leurs épées avec autant d’adresse que leurs corps. Des hommes capables d’endurer les plus vils tourments, les plus basses humiliations, les plus vicieuses offenses. Des hommes formés à l’art de l’aveu, rompus aux techniques les plus inavouables pour faire parler même le plus fier des guerriers ; à l’image de Damik possédant Aqqi.

Enkihegal possédait ces qualités. Sa virilité digne de celle d’un dieu allait en faire l’un de mes meilleurs Frère, j’en étais sûr. Et je m’étais à jamais acheté sa loyauté en lui offrant Naram pour qui il nourrissait les plus puissants sentiments. Mon plan était initié, il me restait à le structurer, l’ordonner, le codifier. Il me fallait une hiérarchie dont j’allais assurément assurer le commandement, des règles et des devoirs. Cependant, rien de tout cela ne devait être écrit, car rien de tout cela ne devait laisser de trace. Mais avant tout, il me fallait disposer de plus de Frères.

Après que le soleil ait parcouru plus de dix fois sa course dans le ciel, je convoquai quatre nouveaux candidats. Je me tenais sur mon trône et les braseros brûlaient de la même manière que lorsque j’avais accueilli Enkihegal et Naram. Tous les deux étaient à mes cotés, le Nètésh à ma droite et son Minsil à ma gauche. Ils étaient nus et sur leur fesse droite se dessinait le dingir, l’étoile des dieux marquée au fer rouge sur leur peau.

Agenouillé au bas de l’estrade où nous nous trouvions, les quatre nouveaux aspirants Frères nous regardaient, à la fois inquiets et curieux, car aucun d’eux ne connaissait les raisons de leur présence en ce lieu. Eux aussi étaient nus, tenue dans laquelle devraient se trouver mes Frères lors des cérémonies. J’étais le seul à pouvoir me vêtir d’un pagne si j’en avais le désir.

— Si je vous ai fait venir ici, commençai-je, c’est parce que ma confiance vous est acquise.

Ils ne dirent rien, mais semblaient comme suspendu à mes lèvres, impatients et excités de connaître les raisons de leur convocation, surtout les plus jeunes.

Je pris un long moment pour leur expliquer ce que j’attendais d’eux. Ce qu’allait signifier pour eux être Frères d’Âmes. Quels seraient leurs nouveaux devoirs et leurs nouveaux droits. Quand je m’arrêtai de parler, aucune protestation ne s’éleva. Leurs visages exprimaient à la fois la surprise, la fierté de l’honneur que je leur octroyais et une trace d’angoisse à l’idée de ce en quoi la cérémonie allait consister ; chose que je n’avais que bien peu abordée au cours de mon discours. Sans attendre plus longtemps, j’appelai ceux que j’avais choisis pour Nètésh.

— Samium, Emisum, approchez.

Les deux hommes se levèrent et s’approchèrent plus près du trône, restant toutefois en bas de l’estrade. Le sexe d’Emisum, exempt de toute excitation, gisait mollement entre ses cuisses musclées, lourd et épais. Samium, avançait derrière lui.

Il possédait toujours son impressionnante carrure de guerrier, son torse viril et musclé, fièrement dressé et recouvert d’une dense pilosité. Mais quelque chose semblait avoir changé en lui depuis les sévices qu’il avait subi dans le camp d’Agga, alors qu’il me servait de héraut. Je n’arrivais pas à identifier le changement qui s’était opéré. Rien dans sa démarche ou son physique ne semblait différent, pourtant la force qui émanait de lui semblait moins puissante, moins évidente. Son regard plus fuyant, presque vide…

Mais l’heure n’était pas à l’analyse, j’avais choisi mes Nètésh ; et Kutik et Damik, leurs futurs Minsil, attendaient toujours de connaître leur sort. Je me levai et me dirigeai vers les deux futurs Nètésh qui m’attendaient au bas de l’estrade. C’était le signal pour Naram et Enkihegal qui allèrent chercher Kutik et Damik et les guidèrent vers deux solides tables de bois jumelles que j’avais fait spécialement construire pour l’occasion.

— Je vais faire de vous des Frères d’Âmes, poursuivis-je à l’attention d’Emisum et de Samium. Vous serez mes yeux et mes oreilles, mes espions dans et au-delà de la cité. À moi seul vous répondrez, à moi seul vous appartiendrez ! Cela vous convient-il, mes frères ?

— Oui, firent-ils, l’air grave.

— Vous allez être Nètésh et à chacun de vous j’octroie un Minsil. Souhaitez-vous que je vous donne ces hommes, leur demandai-je. Souhaitez-vous pouvoir disposer d’eux à chaque heure du jour et de la nuit.

— Oui, murmurèrent-ils.

— Saurez-vous les protéger ? Les honorer de votre semence ?

— Oui, firent-ils de nouveau.

— Alors montrez-moi, terminai-je.

Je vis un sourire se dessiner sur les lèvres d’Emisum. Un sourire lubrique et satisfait. Sans attendre, il se dirigea vers Kutik et se saisit de lui. Samium de son côté avançait d’un pas décidé vers Damik, mais alors qu’il prenait le jeune soldat par le bras, ce dernier fit preuve d’une résistance à laquelle je ne m’étais pas attendu. Samium essaya de nouveau alors qu’Emisum allongeait Kutik à plat dos sur la table, les jambes écartées. Le jeune Élamite, lui, ne faisait montre d’aucune résistance. Bien au contraire, il semblait totalement soumis et noua ses jambes autour des hanches de son futur maître. Naram pris place derrière Emisum, se collant à lui, et saisit son sexe pour l’empêcher de prendre son fils sur le champ. Ils allaient devoir attendre que je sois prêt à les rejoindre.

Je regardai Samium et Damik. Quelque chose clochait assurément entre ces deux-là. Samium était le chef de ma garde, le plus fidèle de mes soldats. C’était lui que j’avais envoyé comme héraut lors de l’attaque d’Agga contre Ourouk. Il me semblait donc juste de faire de lui l’un de mes plus proches serviteurs. Mais Damik, bien qu’il ne semble pas lui montrer d’irrespect, ne paraissait plus reconnaître cette supériorité hiérarchique. Damik qui avait quant à lui mené l’attaque contre les hommes de Kish, qui avait fait partie des artisans de ma victoire… et à qui j’avais confié le soin d’Aqqi afin qu’il lui montre de quoi étaient capable les hommes d’Ourouk.

Je vis Samium refaire une tentative, attaquant cette fois plus agressivement. Il se saisit du poignet de son subalterne et tenta de le lui tordre dans le dos. Damik fit mine de se laisser faire mais retourna la situation à son avantage, déséquilibrant par là même son supérieur. Puis il le saisit à bras-le-corps et le plaqua face contre la table. Enkihegal fit mine d’intervenir mais je lui fis signe de ne rien faire. Alors Damik, tout en maintenant fermement son comparse contre la table, commença à faire glisser son sexe entre ses fesses offertes. Et lorsqu’il entra en contact avec l’entrée du fondement, Samium se calma instantanément, comme si ce contact viril le rassurait, l’apaisait.

— Je souhaite que tu me donnes cet homme, Gilgamesh, fit-il en me regardant dans les yeux. Je souhaite pouvoir disposer de lui à chaque heure du jour et de la nuit. Nous serons Frères d’Âmes, poursuivit-il. Nous serons tes yeux et tes oreilles, tes espions dans la cité et au-delà de la cité. À toi seul nous répondrons, à toi seul nous appartiendrons !

Je les fixai un moment sans rien dire. J’avais commis une erreur. Trop occupé par mes différents projets, je n’avais pas vu le changement naturel de hiérarchie qui s’était opéré au sein même de ma garde. Changement qui j’avais probablement accéléré en demandant son aide à Damik pour aider Samium à dominer ses démons. Mais la nature reprend toujours ses droits et l’aîné semblait se satisfaire de ce nouvel ordre des choses. Allongé sur le ventre, les joues rouges d’excitation, il semblait attendre avec impatience que le jeune soldat prenne possession de lui alors qu’il attendait patiemment, son sexe solidement planté entre les lobes musclés et velus de ses fesses.

Damik venait de prêter serment. Un serment volontaire et appuyé. Son comportement et son obéissance avait toujours été irréprochable. En ce moment même, il luttait contre ses bas instincts, attendant patiemment que je l’autorise à soumettre définitivement Samium.

Je me déshabillai et me positionnai derrière Damik. Puis, sans attendre, je fis glisser mon sexe entre ses fesses.

— Qu’il en soit ainsi, fis-je alors que je le propulsai du même coup en Samium.

Je l’avais pris par surprise. Sans doute ne s’était-il pas attendu à un traitement si vigoureux. Il saisit courageusement les bords de la table et s’y accrocha solidement, serrant les dents pour ne pas crier. Je me mis à aller très vite en lui. La table grinçait, mais semblait vouloir résister à mes violents assauts. Je m’accrochais à ses hanches, le faisant coulisser au même rythme en Samium.

— Prépare-toi à me recevoir ! Prépare-toi à recevoir la force de ton dieu, finis-je par haleter à son oreille alors que je me libérai en lui.

Puis je me retirai, laissant les deux hommes épuisés et rejoignis Emisum dont l’excitation semblait à son comble. Son corps tremblait et son sexe massif dont Naram ne parvenait à faire le tour d’une seule main suintait d’un précum abondant et épais. Je pris la place de Naram derrière Emisum. Il savait ce que j’allais faire mais cela ne paraissait aucunement le perturber et à peine avais-je commencé à me glisser en lui qu’il poussait vivement ses fesses en arrière pour s’empaler sur moi. Alors je sentis les pieds de Kutik se nouer derrière mes reins et nous attirer ensemble en lui. Emisum se déchaîna, coulissant sur mon membre aussi bien qu’entre les fesses de son amant. Le plaisir s’avéra aussi puissant qu’avec Samium et Damik, et à nouveau, alors que je m’apprêtais à jouir d’eux, je répétai la même litanie.

— Prépare-toi à me recevoir ! Prépare-toi à recevoir la force de ton dieu.

Ma jouissance fut intense et abondante. Je restai quelques instants encore dans le fondement chaud et accueillant pour reprendre mon souffle. Je venais de procéder à deux nouveaux baptêmes et me sentais un peu fourbu. Mais la cérémonie n’était pas finie. Il me restait à les marquer du sceau des Dieux.

Je me mis face à eux, de l’autre côté des tables alors que Naram et Enkihegal approchait. Chacun d’eux portait un tison chauffé à blanc dans chacune de leur main recouverte de bandelettes de lin. Des tisons dont l’extrémité s’élargissait pour laisser place au dingir. Des tisons qui lorsqu’ils rencontrèrent les chairs des Frères les marquèrent à tout jamais dans un même hurlement de douleur.

— Emisum, Damik, vous serez les forts, les vaillants, les Nètéshs. Vous, Kutik et Samium, vous serez leurs partenaires, leurs soutiens, leurs Minsil. Ceux par qui leur plaisir viendra. Ceux qui serviront de fourreaux à leurs épées. Et à moins qu’ils ne vous y autorisent ou que votre mission ne l’exige, eux seuls auront droit de prendre possession de votre corps. Dorénavant, vous êtes à eux.

Ainsi la cérémonie s’achevait et je les confiai à Enkihegal et Naram qui les conduisirent discrètement dans leurs quartiers afin qu’ils s’y reposent.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - bech - 20-01-2025

Hé bien cette histoire de frères d'âme est une occasion de regrouper les hommes qui aiment mes hommes avec dans chaque couple, un actif et un passif. Dans le cas de Damik et Samium, les choix de Gilgamesh ne correspondaient pas à ce que ces deux là envisageaient. Mais en inversant les rôles, tous les deux sont satisfaits.


RE: Récit de Tom Frack, Gilgamesh - fablelionsilencieux - 24-01-2025

Gilgamesh (14) : Enkidou


Les jours puis les mois se succédèrent. La gestion de ma cité, la rénovation de ses canaux et de ses murailles s’emparèrent de mes journées alors que la gestion de mes Frères d’Âmes occupait mes nuits. J’étais leur guide, leur maître, mais j’avais établi une hiérarchie dans le cas où je devrais m’absenter un long moment, ou si je me trouvais, pour une raison ou une autre, dans l’impossibilité de mener ma tâche à bien. Je n’avais prévu aucun déplacement, mais nul ne pouvait prétendre connaître ce que lui réservaient les Dieux. Et j’ignorais ce que préparait Inanna, dans l’ombre ; car je l’avais blessée et nul ne peut prétendre connaitre la dangerosité d’une femme blessée. Enkihégal et Naram seraient donc responsables des autres Frères présents dans la cité si je venais à ne plus être disponible ou compétant. Et après eux Damik et Samium.

J’avais procédé au baptême de huit nouveaux frères, choisis parmi ma garde personnelle ou mes gents du palais. En tous, j’avais une confiance absolue et tous me révéraient comme leur dieu. Je ne voulais pas les isoler du monde ; aussi continuaient-ils de vaquer à leurs occupations d’hier mais subissaient en plus une multitude d’entrainements. Ainsi, tous recevaient une formation poussée aux arts de la guerre, à l’espionnage, à la médecine, aux potions et à la luxure. En sus, j’exigeais d’eux qu’ils sachent compter et écrire comme les meilleurs scribes du palais. J’utilisai les compétences de chacun d’eux.

Samium et Damik s’occupaient des entrainements au combat, Enkihégal et Emisum se chargeaient de forger des armes alors de Kutik et Naram, de par leur éducation de princes, leur apprenaient à se comporter comme tels et à se servir des complots et intrigues qui jalonnent la vie d’un homme de pouvoir. Je fis venir dans le plus grand secret les meilleurs maîtres capables de les former et d’en faire une élite parmi mes hommes. Je leur octroyais en outre une solde qui les mettait à l’abri du besoin et un lieu où se retrouver, au cœur du palais. Une pièce cachée, uniquement accessible depuis dix portes dérobées disséminées aux quatre coins de la bâtisse et qui permettaient au souverain et à sa famille de se mettre à l’abri si besoin. J’étais le seul à connaitre l’existence de ces passages, personne ne risquait donc de les y déranger.

Toujours actif et jamais fatigué, j’exigeais qu’il en soit de même pour mon peuple. J’avais tant de projets à mener, tant de réformes à mettre en place. Du matin au soir, les hommes et les femmes d’Ourouk trimaient sous le soleil afin de satisfaire mon insatiable activité. J’étais fier d’eux, fier de ce qu’ils accomplissaient… et sourds à leurs plaintes et à leur épuisement. Je voulais un peuple fort et partageai sans réserve la mienne. Lorsqu’un mariage était célébré, j’exigeai, qu’au soir des noces, les jeunes mariés me rejoignent. Je fertilisais alors le jeune couple afin que leurs enfants gagnent en puissance. Parfois certains rechignaient à se donner à moi, mais je savais les en persuader. Après tout, nul ne peut aller à l’encontre du souhait de son dieu.

Alors qu’une nouvelle année commençait, je me mis à rêver de choses étranges. À la fois inquiet et curieux, je me suis rendu au palais d’An, pour en faire part à ma mère, la sage prêtresse Ninsoun. Elle prit mes mains chaudes et calleuses entre les siennes, plus pâles, plus fines et aussi fraiches qu’une nuit d’hiver puis elle attendit que je parle.

— La nuit dernière, j’ai rêvé d’un immense bonheur et d’une étoile qui plongeait sur la terre, une étoile qui portait en elle l’essence même du père des Cieux. La foule s’est approchée du rocher, l’a admiré et l’a embrassé. Moi aussi, je l’ai caressé. Caressé comme le corps d’une femme, même si elle possédait la robustesse et la solidité de celui d’un homme. J’avais chaud, mère, chaud comme lorsque je prends femme et j’ai senti mon sang bouillir, la sève monter en moi. Et puis, je ne sais pour quoi, quelque chose s’est modifié, mère. Le rocher s’est modifié dans mes bras. Je l’ai senti s’allonger, grandir. Ses formes se sont transformées sous mes doigts, prenant peu à peu les traits d’un homme puissant, robuste ; un homme que je ne connaissais pas. Inconsciemment, sans me préoccuper de la foule qui nous entourait, je l’ai enserré de mes bras, noué mes cuisses autour de ses hanches naissantes ; et il s’est couché sur moi, mère. J’ai voulu le soulever, mais il était trop lourd. J’ai voulu le déplacer mais je n’ai pu y parvenir. J’ai bandé mes forces, ouvert la bouche pour appeler à l’aide, mais seul un gémissement soumis en est sorti. Et puis je l’ai senti prendre vie, bouger sur moi. Entre nos corps une masse dure et épaisse se développait. Il a levé sa tête vers moi, mais je ne pouvais voir ses traits, seul sa bouche m’était visible. Il avait les lèvres épaisses et les dents blanches comme l’ivoire ; et un sourire satisfait qui semblait se moquer de moi. Je ne savais plus que dire, mère. Mes protestations semblaient bloquées dans ma gorge et mes cuisses verrouillées autour de ses hanches alors qu’il se frottait doucement contre mon ventre, prenant de plus en plus d’ampleur. Ses yeux me sont alors apparus, des yeux aussi noirs que la nuit la plus sombre. Des yeux qui me firent perdre toute force. J’ai alors cessé de lutter bien que mes mains restassent posées contre son torse massif. Son bas ventre s’est alors mis à glisser plus bas et sans la moindre hésitation je me suis ouvert à lui. Son sexe s’est frayé un passage entre mes fesses et il a pris possession de mon intimité. Des larmes me sont montées aux yeux, mère. Mais pas des larmes de douleur, bien que j’eusse l’impression d’être écartelé par son énorme mandrin, mais des larmes de joies, des larmes de paix. Comme si j’attendais ce moment depuis des années et qu’enfin je me sentais entier, plein. Je me suis agrippé à ses épaules tandis qu’il me pénétrait tant et plus. J’ai cherché sa bouche comme un enfant le sein de sa mère. Je voulais m’abreuver de sa salive, mais il me le refusa. Je voulais le supplier, l’implorer d’étancher ma soif, mais je n’eus droit qu’à un sourire narquois. Attristé, j’enfouis mon visage plein de larmes dans son cou et me serrai plus fort contre lui, le suppliant de m’aider. Il m’a complètement pénétré, mère et il s’est mis à bouger en moi. C’était si bon, mère, meilleur que tu ne peux l’imaginer. Je me mis à geindre, à haleter, à supplier. Son rythme s’est accéléré de plus en plus et bientôt je n’ai pu me retenir davantage. Le plaisir m’a submergé et ma semence a jailli entre nos ventres. Mais cela ne l’a pas arrêté. Il a poursuivi implacablement sa besogne. De nouveau j’ai cherché sa bouche, mais cette fois, il me l’a accordé. Puissant, il a plaqué ses lèvres contre les miennes et sa langue s’est emparée de ma bouche, a cherché la mienne, l’a débusquée et domptée. J’étais à lui et il le savait. Notre corps à corps a duré longtemps, mère ; presque une éternité. J’ai répandu ma semence encore plusieurs fois avant que je ne le sente se raidir entre mes bras et qu’une vague chaude n’envahisse mon ventre…

… J’ai alors levé les yeux, mère. La foule qui nous entourait semblait avoir disparu. Et je t’ai vu, mère. Tu me souriais, pleine de fierté et d’amour, et tu m’as dit qu’il était mon frère. Que penses-tu de ce songe ?

Je la regardais et m’aperçus qu’elle fixait le vide. Puis elle sourit et me répondit :

— Cette force qui t’attire vers cet homme n’est autre que celle d’un ami. Un ami fort comme un bloc tombé du ciel. Il sera vigoureux et puisque tu l’as cajolé, il te sera fidèle à jamais. Il saura, te toucher au plus profond de toi, et satisfaire tes désirs les plus enfouis.

— Un ami ? Mais comment le reconnaitrai-je, mère.

— Le moment venu, tu le reconnaitras. Quand tu le verras, tu te réjouiras et tu me l’amèneras ici, à Ourouk.

Nous bavardâmes un moment encore puis je quittai le temple, le cœur léger, et chacun reprit ses activités habituelles. Tranquillisé, j’attendis l’arrivée de cet ami tout le jour... Mais il ne vint pas.

***


À peu près à la même époque, mais je ne l’appris que par la suite, un homme que je ne connaissais pas, un chasseur, se trouva confronté à une scène des plus étrange. Il habitait dans l’un des villages qui borde Ourouk et vivait de la capture du gibier. Un jour, alors qu’il chassait de l’autre côté du fleuve et relevait les pièges qu’il avait tendus, il les retrouva détruits et si des animaux s’y étaient fait prendre, il semblait qu’on les en ait délivrés.

L’homme se mit donc en quête de celui qui s’était livré à cet acte de la plus grande des infamies et c’est alors qu’il l’aperçu. Il ne s’agissait pas d’un homme comme les autres. Il allait parmi les bêtes sauvages, nu et hirsute, immense et couvert de poils drus. Homme-bête, il grognait, s’ébrouait et courait avec agilité à quatre pattes. Les bêtes acceptaient sa présence comme s’il était l’une d’elles. Il broutait l’herbe en leur compagnie et se frottait à elles.

Le chasseur alla à la rencontre de la créature alors qu’elle s’abreuvait à un point d’eau clair et lui demanda pourquoi il détruisait ses pièges.

Il ne répondit pas mais se mit à gronder, à feuler. Ses yeux brillèrent d’une lueur féroce et le chasseur prit peur et s’enfuit.

Les jours suivants, le chasseur retrouva l’homme sauvage et ses pièges avaient de nouveau été détruits. Il rapporta sa mésaventure à son père, toute chasse devenant impossible.

« Va en Ourouk » lui déclara alors son père. Va voir le roi Gilgamesh. Nul n’égale sa puissance et nul n’ose même le défier. Lui saura te venir en aide. Lui saura dompter l’homme sauvage.


Quelques jours plus tard, le chasseur s’était présenté devant moi, vêtu de peaux de bêtes. Il était robuste, de haute taille, le visage rude et le regard vif. La rudesse de la chasse et l’endurance qu’elle demandait lui avait sculpté une musculature sèche et puissante.

— Un homme sauvage détruit mes pièges et libère mes proies, commença-t-il en déposant à mes pieds son offrande de viande. Il parcourt la campagne avec les bêtes, aussi féroce et brutal que le lion.

Une étrange sensation s’empara de moi alors qu’il me parlait de l’homme sauvage et mon corps fut parcouru de frissons. Qu’un homme de la stature et de la force de ce chasseur en parlât avec tant de crainte ne fit qu’aiguiser plus encore ma curiosité.

— Allez-vous l’occire ? me demanda-t-il. 

— L’occire ? Non, répondis-je. Nous allons le capturer.

— Mais c’est impossible, votre majesté. Nul piège ne saurait le garder captif et sa force égale la vôtre.

Je me rappelai alors une vieille légende que me chantait l’un de mes professeurs au temps de mon enfance et fit venir une courtisane du cloitre du temple, l’une de celles auxquelles j’avais plus d’une fois goûté et dont les rondeurs voluptueuses pouvaient dompter même la plus brute des virilités. Puis je l’envoyai en compagnie du chasseur et d’un jeune et valeureux guerrier d’Ourouk, afin qu’il l’amène à la rencontre de l’homme sauvage afin qu’elle exerce sur lui son art.

La courtisane, quelques temps plus tard, me fit un récit détaillé de leur rencontre. L’homme-bête, qui n’avait jamais dû voir femme auparavant, se laissa dompter. Elle lui prodigua les plus intimes caresses et le laissa s’allonger sur elle pour la posséder. Leur étreinte dura six jours et sept nuits ; mais lorsque, rassasié, Enkidou – car c’était son nom – voulu retourner auprès des bêtes, celles-ci effrayées, s’enfuirent. Sa harde ne le reconnaissait plus, et son corps – qui n’était à présent plus celui d’un sauvage – ne lui permit pas de les suivre. Il était devenu Homme. Il ne grognait plus mais parlait. Il ne courait plus mais marchait.

Alors la courtisane lui parla du pays de Sumer, d’Ourouk la magnifique avec ses canaux et ses remparts. Elle lui raconta les Dieux et les légendes de mon peuple et lui parla des festins que nous organisions à leur gloire. Puis elle lui parla de moi, Gilgamesh. De ma puissance et de ma magnificence ; de mon indiscutable suprématie. Enkidou, à présent dompté s’enflamma devant ses récits et en vint à vouloir me rencontrer, me défier ; souhaitant comparer la puissance d’un homme des plaines à la mienne.

Ils vécurent quelques temps parmi les bergers. Temps au cours duquel Enkidou finit de se civiliser.


Une autre histoire me parvint plus tard. Elle me fut racontée par Enkidou lui-même, contredisant quelque peu la version de la courtisane. Le jeune guerrier d’Ourouk, que j’avais donné pour escorte à la courtisane et au chasseur, souhaitait plus que tout prouver sa valeur. La capture de l’homme sauvage était pour lui une occasion unique de me prouver sa vaillance et sa force. Aussi, alors que ma courtisane et le chasseur se reposaient avant de rencontrer Enkidou, il leur faussa compagnie et partie à sa recherche.

Il était fier et fort, mince et musclé par les entrainements intensifs que j’imposais à mes hommes. Sa peau était dorée par le soleil d’Ourouk et ses cheveux dénoués, aussi noirs qu’un ciel d’orage au-dessus du pays Sumer, lui tombaient à mi dos. Ses yeux étaient de la couleur de l’écorce des cèdres et ses dents blanches éclairaient son visage lorsque son sourire s’étirait. Il se savait beau et savait jouer de ses atouts. Il serait probablement, plus tard, une recrue de choix pour mes Frères d’âmes.

Abban – car c’était son nom – se rendit auprès du point d’eau que lui avait indiqué le chasseur, celui où il avait, à plusieurs reprise, rencontré l’homme sauvage et il n’eut pas à l’attendre car Enkidou se trouvait là, en compagnie des gazelles de sa harde.

Le jeune guerrier d’Ourouk, fier et fort, s’approcha sans crainte et se dressa face à l’homme sauvage qui le dépassait largement en taille et en carrure. Sûr de son fait et de sa force, il brandit sa lance devant lui et fondit en direction de son adversaire.

Enkidou feula et souffla, les narines dilatées et les yeux exorbités, debout, ses jambes écartées solidement campées au sol. Le jeune Abban s’élança, ses pieds foulant le sol meuble de la forêt, sa lance dressée, prête à transpercer sa victime. Mais quelle que soit la force et l’agilité qui animait le guerrier, celle d’Enkidou était plus grande encore. Juste avant que la pointe de la lance ne l’atteigne en pleine poitrine, là où son cœur battait, calme et serein, l’homme sauvage la repoussa d’un simple geste de la main et s’en empara, la brisant du même coup. Emporté dans son élan, Abban perdit l’équilibre et s’étala dans l’herbe fraiche, aux pieds de son adversaire. Sans attendre, il se releva et se retrouva, désarmé, face à la montagne que représentait le corps d’Enkidou en comparaison du sien. Mais il en faut plus à un fier guerrier d’Ourouk pour renoncer. Il serra les points et banda ses muscles, les pieds écartés sur le sol pour assurer son équilibre. Dans sa chute sa courte tunique s’était déchirée et ne tenait plus à son épaule. ,Son torse musclé et sec, aussi dépourvu de poil que la poitrine d’une jeune vierge, apparaissait maintenant largement. Il se fendit et frappa l’homme sauvage en plein ventre, son poing heurtant douloureusement le mur de briques des muscles saillant de son ventre. Mais Enkidou ne broncha pas. De nouveau Abban frappa, puis frappa encore sans que son adversaire ne semble ressentir la moindre douleur. Alors que le poing droit du guerrier percutait de nouveau son ventre, Enkidou s’en empara et le leva. Abban se retrouva soulevé du sol de plusieurs centimètres, ses pieds ne rencontrant que le vide. Il essaya de le frapper de son autre poing, mais Enkidou s’en saisit avec son autre main.

— Lâche-moi, sauvage ! hurla-t-il.

Son visage se trouvait maintenant à hauteur de celui d’Enkidou et ses yeux rencontrèrent ceux de son adversaire. Il n’y lu ni agressivité, ni méchanceté, mais plutôt de la curiosité.

Abban tenta de lui faire lâcher prise en le frappant de ses pieds, mais face à la force de son adversaire, ses contorsions n’avaient guère plus d’effet que de vulgaires piqûres d’insectes. Essoufflé et épuisé, il finit par se calmer.

« Pourquoi fais-tu cela, homme sauvage ? Pourquoi ne m’affrontes-tu pas comme un guerrier ? » demanda mon jeune héros.

Enkidou ne lui répondit pas, comme s’il ne comprenait pas ce qu’il disait. Il se contenta d’incliner la tête de côté, le visage toujours dépourvu de toute agressivité, puis fit passer les deux mains du guerrier dans l’une des siennes. Ainsi suspendu Abban ne trouvait à la merci de son adversaire et il s’en aperçut. Une nouvelle sensation naquit en lui, une sensation qu’il n’avait pas expérimentée depuis bien longtemps… la peur.

De sa main libre Enkidou s’empara du menton du jeune homme et fit tourner sa tête de droite puis de gauche, pour l’examiner. Puis il lui ébouriffa les cheveux, comme un père l’aurait fait à son fils et lui caressa la joue. Abban ne savait que penser et tenta de se débarrasser sans succès de cette main inquisitrice et lorsqu’il voulut de nouveau s’adresser à Enkidou, ce dernier profita de sa bouche ouverte pour y glisser son pouce. Le doigt épais se fraya un chemin entre les lèvres ouvertes du guerrier et fouilla la bouche qui s’offrait à lui. Il rencontra la langue chaude et douce du soldat qui, surpris, ne réagit pas sur l’instant. Il joua avec, la flatta, la caressa.

Abban, les yeux exorbités, se retint de tout mouvement brusque. La main de l’homme bête lui enserrait toujours le menton et son pouce profondément enfoncé dans sa bouche lui assurait une prise imparable sur sa mâchoire. Il craignait qu’en cas de mouvement brusque, l’animal ne la lui démanche. Sa salive coulait maintenant abondamment de sa bouche et ses mouvements convulsifs de déglutitions ne faisaient qu’encourager l’homme sauvage dans son examen.

Puis, comme il était entré, le doigt inquisiteur ressorti, luisant de salive. Enkidou le porta à ses narines puis le sentit avant de le porter à ses lèvres. Sa langue, épaisse et rose sortit de sa bouche et vint laper le liquide avec curiosité. Le spectacle avait pour Abban quelque chose de fascinant. Enkidou ne le quittait pas du regard. Il sortit ses doigts de sa bouche et s’empara du téton gauche du guerrier que dévoilait son vêtement déchiré.
Les mains toujours entravées, le jeune homme ne pouvait que subir les attouchements qu’il prodiguait habituellement à ses compagnes d’un soir. Il ferma les yeux, serrant les dents pour ne pas gémir sous l’effet des sensations qui déferlaient en lui. La main d’Enkidou délaissa le téton maltraité puis descendit plus bas, toujours plus bas. Elle s’empara de la cordelette qui ceignait sa ceinture et retenait la tunique. Il la détacha d’un coup sec, faisant tomber les lambeaux restant du vêtement, offrant sa nudité au regard acéré de l’homme sauvage. Abban ouvrit les yeux et croisa le regard étonné d’Enkidou qui fixait son sexe totalement glabre. Il toucha la peau lisse et douce et s’empara du membre qui ne put s’empêcher de réagir. Le jeune guerrier gémit, trahissant son excitation involontaire et un sourire prédateur se dessina sur les lèvres de son tortionnaire. Le sexe d’Enkidou se mit aussi à réagir, enflant, gonflant sous le regard maintenant terrifié d’Abban. Il avait vu nombre de sexes d’hommes faits. La nudité n’était pas chose tabou en Ourouk, bien que l’on ne l’étalât pas sur la place publique. Mais la tige qui pointaient maintenant vers lui les surpassait toute en longueur et surtout en épaisseur. Ses pensées devinrent confuses, perdues entre le plaisir malsain qui lui prodiguait les caresses intimes de la main d’Enkidou sur sa virilité et la terreur que lui inspiraient la situation et le membre tendu du sauvage.

— Non… a…. a… arrêtez… haleta-t-il.

Lentement Enkidou le rapprocha de lui et fit glisser son sexe entre ses cuisses, puis il le lâcha. Abban, soudain libéré, se sentit tomber. Pris de panique, il enserra spontanément le torse puissant et velu de l’homme sauvage pour se rattraper, et noua ses cuisses musclées autour de ses hanches larges. Que lui arrivait-il ? Pourquoi s’était-il ainsi rattrapé à la bête qui le terrorisait ? Pourquoi ne pas avoir profité de cette liberté nouvelle pour s’échapper ? Il sentait contre ses fesses la base large et dure du membre dressé d’Enkidou et contre son oreille collée à son Torse, le rythme lent et puissant de son cœur.

Prenant soudain conscience de son geste, il voulut s’écarter, mais Enkidou le retint fermement, ses bras puissants se refermant sur lui, le plaquant irrémédiablement contre la chaleur de son ennemi. Puis dans un même mouvement, Enkidou s’agenouilla et s’allongea sur sa victime, pesant de tout son poids sur le corps musclé, mais frêle en comparaison du sien, du jeune guerrier. La respiration coupée par la masse qui s’abattait sur lui, Abban ouvrit grand la bouche pour inspirer mais Enkidou, à l’affut, plaqua sa bouche sur la sienne, enfonçant profondément sa langue dans sa bouche. Sans ménagement, il fouilla la cavité à la recherche de la langue souple et douce qui avait accueilli son doigt plus tôt, et il la débusqua sans trop de peine. Il joua avec, la cajola, la brusqua, la dompta jusqu’à la faire obéir à ses désirs. Le mélange de leurs deux salives envahissait la bouche d’Abban transformée en champs de bataille. Paniqué, le jeune guerrier tenta de le repousser de ses mains. Mais Enkidou était trop lourd, bien trop lourd, même pour un soldat entraîné.

Son énorme barreau de chair palpitait entre leurs deux corps, angoissant Abban un peu plus encore. La bouche du sauvage quitta celle du guerrier qui put enfin reprendre son souffle, mais ce fut pour mieux le torturer, lui mordillant les chairs douces et fragiles du cou, de ses tétons déjà malmenés, descendant plus bas, toujours plus bas. Enkidou ne possédaient pas encore le langage articulé de la parole, mais celui des corps semblait chez lui inné. Abban cessa bientôt de résister, subissant les vagues de plaisirs qu’émettait son corps et, lorsque la bouche de son ennemi se referma sur sa virilité dressée, son corps s’arqua de plaisir en même temps qu’un gémissement animal quittait ses lèvres. Dans son cerveau, les stimulations venant de toutes parts s’affrontaient et s’opposaient à sa raison pour qui le combat était perdu d’avance. Il haletait, des larmes sortaient de ses yeux. Il avait l’impression de perdre pieds, de se retrouver piégé au cœur d’un maelström en plein océan. De ses mains il fourrageait dans l’épaisse crinière de son amant dont les lèvres et la langue excitaient toujours plus sa virilité, essayant de s’accrocher à lui pour refaire surface. Enkidou s’aperçut de son désarroi. Il se mit à caresser ce corps qu’il contrôlait à présent, à le cajoler pour l’apaiser. Mais jamais il ne lui permit un quelconque compromis. Il lui appartenait de mener cette danse, de goûter à ces chairs dont il avait l’impression que jamais il ne pourrait se repaitre. Il continua encore un moment à goûter la virilité de son amant puis goba doucement le sac de chair qui reposait dessous avant de faire glisser sa langue inquisitrice et intransigeante entre les lobes glabres et doux de ses fesses fermes et musclées. Abban écarquilla les yeux, s’affolant un bref instant de ce qu’il subissait mais la gigantesque vague de plaisir qui enfla en lui le percuta de plein fouet, le sonnant pour un long moment. Enkidou le retourna sur le ventre sans qu’il ne rencontre la moindre résistance et continua de s’occuper du fondement vierge. Il lui écarta les fesses et dévora de nouveau l’anus qui palpitait devant lui. Mais où avait-il appris à satisfaire ainsi le corps d’un homme ? Même lui n’aurait su le dire. Il fit plusieurs fois franchir l’anneau musculeux et serré qui fermait l’entrée du corps d’Abban à sa langue avant de tenter d’y introduire l’un de ses doigts épais. Il l’enduisit de sa propre salive et le fit doucement coulisser dans le fondement. Il rencontra tout d’abord une résistance souple, un mouvement réflexe que son long travail de la langue n’avait pu totalement éradiquer. Mais Abban ne réagit pas. Puis le doigt poursuivit son chemin et disparut bientôt totalement. Enkidou le fit tourner, sortir, entrer de nouveau, jusqu’à ce qu’il coulisse sans rencontrer la moindre résistance, ajoutant régulièrement de sa salive épaisse pour lubrifier le système. Bientôt un deuxième doigt vint le rejoindre et le sphincter d’Abban s’ouvrit spontanément pour les recevoir. Enkidou sut que le moment était arrivé. C’était maintenant à lui de se satisfaire.

Il arracha une large dalle de mousse qui poussait à côté d’eux, juste au pied d’un arbre à quelques mètres du plan d’eau et la fit glisser sous le ventre d’Abban, toujours allongé sur le sol, la tête de côté, afin de lui relever les fesses. Puis il se mit à quatre pattes au-dessus de lui, ses mains de part et d’autre des épaules de son ancien agresseur. Il baissa sa tête vers ce visage encore abruti de plaisir et lui toucha l’oreille de son nez, comme un animal l’aurait fait de son museau. Abban gémit et Enkidou lui lécha et mordilla l’oreille quelques instants avant de reprendre brièvement sa bouche. Puis il baissa son bassin et commença à faire coulisser son énorme verge entre les lobes de chair des fesses du jeune guerrier. Lentement, toujours plus bas jusqu’à rencontrer l’anus qu’il avait longuement apprêté. Mais aucune préparation n’aurait pu le préparer à la rudesse de l’épreuve qui l’attendait. Enkidou poussa, doucement mais fermement, attendant que le corps d’Abban s’ouvre à lui. Mais le chibre, trop épais, eut l’effet contraire, lui interdisant toute possibilité d’entrer. Alors, fier de sa force il poussa, puissamment, irrémédiablement, mû par une force invisible qui lui ordonnait de poursuivre. Mais cette fois le cerveau d’Abban, et sa raison malmenée, reprirent le dessus, réactivés par la douleur qui irradia en lui. Brusquement le jeune guerrier se redressa et parvint à se dégager de son tortionnaire.

À quatre pattes, il réussit à s’extraire du corps d’Enkidou et pensa même un instant lui avoir échappé. Mais Enkidou avait la force du lion, l’agilité de l’antilope et la vivacité de l’aigle et avant même qu’Abban ne puisse se remettre debout, il s’empara de sa cheville et le tira violemment en arrière. Le jeune homme s’effondra au sol, tentant désespérément de s’accrocher à la moindre aspérité. Puis le corps d’Enkidou, massif et dur, s’abattit de nouveau sur le sien. Ses mains, douces et habiles se firent dures et impitoyable. Un de ses bras musclés lui enserra le cou alors que de ses genoux il lui écartait les cuisses et que, de son autre main, il guidait son sexe turgescent vers sa cible. Abban sentit le mandrin glisser entre ses fesses, puis buter contre son anus. La pression augmenta peu à peu alors que la main d’Enkidou glissait sous son ventre, comme s’il voulait sentir le moment où, alors qu’il cèderait, les muscles de son ventre se contracteraient brutalement. Il parvint à se mettre à quatre pattes et son dos s’arrondis pour fuir son agresseur qui, les cuisses collées contre les siennes suivaient ses mouvements.

Abban serrait les dents, le corps tendu à l’extrême, haletant et suppliant, des larmes plein les yeux. Il se savait condamné, mais son corps refusait de céder. Mais alors qu’il tentait de nouveau de résister à un nouvel assaut ennemi, la pression sur son anus disparut soudain. Il eut alors l’impression de tomber, comme lorsque enfant, il s’amusait avec les autres à se pousser et que brusquement son adversaire s’écartait, lui faisant perdre l’équilibre. Mais il y avait toujours le contrecoup, la chute sur le sol sableux. Enkidou le savait. Souvent il avait affronté les bêtes, tête contre tête, et la ruse faisait souvent de lui le vainqueur.

Privé de toute résistance, le fondement d’Abban s’ouvrit un bref instant, juste quelques secondes. Quelques secondes où il s’offrit, privé de toute défense. Quelques secondes qui suffirent à Enkidou. Il guetta l’instant, tapis, à l’affut. Et lorsqu’il le vit se produire, un sourire prédateur se dessina sur son visage et brutalement, il se projeta en avant, d’une puissante poussée. Il entra massivement, renversant tout sur son passage, enfonçant les derniers vestiges de résistance.

Abban redressa brutalement la tête, les yeux exorbités et la bouche grande ouverte, prête à libérer un hurlement qui ne vint pas. Son dos se cambra, puis se vouta alors qu’il tentait de ramper pour échapper au mandrin qui venait de prendre totalement possession de lui. La masse du corps d’Enkidou écrasa bientôt complètement le corps fin et musclé du jeune chasseur complètement prisonnier des bras de son amant. Des doigts épais se glissèrent dans sa bouche et une langue épaisse et râpeuse se mis à parcourir son dos, et son cou.


La courtisane et le chasseur mirent plusieurs jours à les découvrir. Enkidou cacha son jeune amant dans sa tanière et posséda son corps pendant plus d’une semaine durant. Mais lorsqu’ils furent découverts, Enkidou n’était plus bête, il était déjà homme. Folle de jalousie, la courtisane ordonna au chasseur d’emmener le jeune guerrier. Les deux amants, épuisés, ne régirent pas et Abban se laissa entrainer vers le village. La courtisane se déshabilla alors et vint s’assoir sur le corps encore humide et chaud d’Enkidou, s’enfonçant d’une traite sur son membre toujours dur.

Certains bruits font également état du fait que le chasseur, émoustillé par la scène, entraina le jeune Abban à demi-conscient dans les bois et se servit de son corps robuste mais privé de toute résistance comme exutoire à son excitation.