Une femme ordinaire (hétéro) - Terminé - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Hétéro (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=14) +--- Sujet : Une femme ordinaire (hétéro) - Terminé (/showthread.php?tid=14) |
Re : Une femme ordinaire (hétéro) - bech - 28-07-2020 Histoire sympa et bien écrite qui ne doit pas être une rediffusion vu certaine allusion, notamment à la comète que je devrai pouvoir trouver ce soir en début de nuit. Ça ma fait un peu drôle de découvrir que l'histoire se déroule dans la région "Hauts de France" alors que j'habite à quelques 800 km de là près d'autres plages. Néowise, bien qu'intéressé par l'astronomie, ça ne me disait rien. Mais je vais tacher de localiser la comète ce soir en début de nuit. Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 28-07-2020 Hello bech, Oui tu as raison. Mon récit est une première et la comète est tout à fait d'actualité comme beaucoup de points de mon récit d'ailleurs. En revanche il faut faire vite. Elle ne devrait plus tarder à changer d'hémisphère. les Hauts de France ont aussi de magnifiques plages avec beaucoup moins de soleil. Mais avec le réchauffement climatique...il y a de l'espoir. Merci pour ton message. A+ JKF Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 28-07-2020 CHAPITRE IV- Suite Je suis tout chose devant celle qui captive mon cœur. Je me suis maintenant habitué à cette idée. J’ai décidé de ne plus résister et pourquoi diable résisterai-je ? L’appartement d’Alice est coquet, simple, sans décoration outrancière, taillé à son image. Elle me reçoit dans un grand canapé trois places en tissus. Devant, il y a une table basse rectangulaire en pin recouverte d’une plaque vitrée sur laquelle elle a déposé deux verres, quelques bouteilles et quelques biscuits apéritifs. Alice s’est assise à côté de moi en respectant la distanciation sociale. J'étais prêt de mon côté à faire l'impasse sur cette distance de sécurité mais c'est comme ça... Je respecte. Sur les murs quelques cadres représentant ici des chevaux sauvages en liberté sur la plage, là une peinture moderne qui se fond dans le décor de la pièce. Mon regard s’arrête sur une photo encadrée. - Mon cheval, me dit-elle Sa robe est blanche. Il est beau, puissant, majestueux. J’imagine Alice monter sur sa croupe, les cheveux au vent et dans cette vision, j’arrive même à ressentir la force de son bonheur. - J’ai une compétition ce week-end. - Une compétition ? - Oui. C’est une épreuve de sauts d’obstacles. Elle devait compter pour le championnat de France mais il a été annulé avec le Covid-19. Dommage, j’étais bien classée pour une fois. Vous viendrez ? - Avec plaisir Alice. C’est dimanche, c’est bien cela ? On se tutoie ? - Samedi, c’est l’entraînement et je passe en compétition dimanche vers dix heures. C’est juste derrière la Canche. Vous … euh tu ne pourras pas le rater Pascal. Je me lève pour détailler la photo de son cheval. - Il est superbe. Tu lui as donné quel nom ? - Elle s’appelle « voie-lactée ». Elle m’a rejoint et elle est juste à côté de moi. Je sens son épaule frôler la mienne, un pur délice. - Eh bien, tu as de la suite dans les idées dis-je en lui prenant la main. Elle tressaille. Je sens que quelque chose cloche. Elle ne dit rien. Elle ne bouge pas, comme si elle était tétanisée. Je me tourne vers elle et je vois ses grands yeux. Ils sont craintifs. Elle a changé. Elle est pâle. Elle est perdue. - Ça va ? Lui dis-je doucement. Elle me lâche la main, fait semblant de rien mais elle ne sait pas faire semblant. Elle est nerveuse, elle tremble un peu et je ne sais pas pourquoi. - Désolé, Alice, je ne voulais pas. - Ce n’est rien Pascal. Ça va passer. Je la sens gênée, préoccupée. Je cherche ce que j’ai pu dire qui puisse la mettre dans un état pareil. Je comprends que c’est probablement le contact de ma main sur sa main qui a déclenché ce changement d’attitude un peu comme un électrochoc qui a trop duré et je ne saisis toujours pas pourquoi. Alice disparaît dans la cuisine. Lorsqu’elle revient quelques minutes plus tard, ses yeux sont humides, légèrement rosés. Elle donne le sentiment d’avoir repris le dessus mais je sais qu’elle a pleuré même si elle a cherché à masquer les traces de ses larmes. J’ai repris ma place dans le canapé, ne sachant plus qu’elle attitude adopter. Je m’en veux d’avoir provoqué ce mal-être. Je suis sur le point d’écourter l’apéritif quand Alice se confie à nouveau. - Je ne sais pas ce qui m’a prise. Des souvenirs pénibles se sont réveillés en moi. Je suis vraiment désolé. Mais rassures-toi Pascal, tu n’y es pour rien. Peut-être un jour, je t’expliquerais mais pour le moment j’en suis bien incapable. Je l’écoute. Je ne pose pas de question. Je la regarde avec douceur et affection, pour ne pas dire avec amour. - Prends le temps qu’il faudra Alice. - Merci Pascal. J’apprécie énormément l’homme que tu es. - °° -
Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 29-07-2020 Faire les courses ensemble, c'est comme un signe du destin ! Merci, jkf ! Re : Une femme ordinaire (hétéro) - curieux - 29-07-2020 Très bien écrit. On se croirait spectateur et non plus lecteur. Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 29-07-2020 (29-07-2020, 08:01 AM)emmanolife link a écrit :Faire les courses ensemble, c'est comme un signe du destin ! Ca y ressemble Emmanolife. Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 29-07-2020 (29-07-2020, 08:29 AM)curieux link a écrit :Très bien écrit. On se croirait spectateur et non plus lecteur.Merci Curieux. Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 29-07-2020 CHAPITRE IV- Suite Quand je vous disais que j’étais poursuivi par la guigne, vous vous êtes dit que ça vous arrive à vous aussi et qu’il n’y a rien d’extraordinaire. Mais là, avouez franchement que la poisse est avec moi. Je rencontre une femme que tous les autres qualifieraient d’ordinaire. Je tombe amoureux. Amoureux de son physique et même s’il n’est pas toujours à son avantage, je m’en fou. Amoureux de son mental - j’adore ses mimiques, ses expressions d’un naturel désarmant, sa façon à elle d’être ce qu’elle est, son humour, ses réactions, ses réparties, … Je serai capable de tomber amoureux de son tee short, de ses chaussettes, de sa petite culotte s’il le fallait. Je ressens en retour une réciprocité sans équivoque. Et à la toute première approche : le râteau !!! Je suis dérouté mais j’ai conscience que c’est loin d’être un râteau. Tout compte fait, c’est bien tout le contraire et il faudrait être idiot pour ne pas s’en être aperçu ; elle ne m’a jamais repoussée, elle n’a jamais dit « Non », elle a simplement demandé un peu de temps. Avant de partir Alice m’a toutefois fait promettre de venir la voir dimanche, comme si elle craignait que je puisse esquiver l’invitation. - °° -
Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 29-07-2020 CHAPITRE IV - (Fin du chapitre) Samedi soir. Je m’arrête chez Nicolas, le meilleur caviste de la station. Une bouteille de champagne, un rosé du Centre Val-de-Loire et un Bourgogne pour le vin rouge. Je règle le GPS sur l’adresse de Marion et je me laisse guider par la voix électronique que j’aimerais un peu plus suave. Marion habite un petit hameau presque désertique. Trois maisons dont la sienne composent le lieu-dit. Je gare ma voiture à l’ombre d’un chêne centenaire. Je suis le premier des convives. Marion m’accueille somptueuse dans une mini-jupe de très bon goût, son chemisier largement déboutonné sur sa poitrine qui cache difficilement la naissance de ses seins. - Waouh, tu es ravissante Marion. Elle sourit d’un sourire large et confortable. La femme mature qu’elle est n’envisage pas une seule seconde qu’elle ne pourrait pas plaire. Sa tenue est choisie pour la circonstance. Elle est sûre d’elle et il y a de quoi. Sur ces entrefaites, Sarah arrive dans une tenue vestimentaire moins sophistiquée mais toute aussi efficace. - Les filles vous vous êtes données le mot ce soir. Vous êtes toutes les deux magnifiques. Jean se joint à nous dans la foulée. Il est lui aussi subjugué par la sensualité de nos deux collaboratrices. Je fais sauter le bouchon. Les verres tintent. Ça discute, ça boit, ça complote. Les merguez et les saucisses frétillent sur la braise, la piscine incite à la baignade et c’est Sarah qui la première se jette à l‘eau. Elle a quitté la jupe et le débardeur dégageant des seins fermes, magnifiquement accrochés. Jean a failli avaler de travers. On explose de rire et Sarah amusée nous invite à la rejoindre. Jean ne se fait pas prier. Le voilà à l’eau lui aussi. Marion me regarde. - Maintenant c’est à nous dit-elle en souriant. Je retire pantalon et chemise et je me retrouve en caleçon de bain. Marion s’est levée et elle fait glisser sa mini-jupe dans un geste magistralement calculé tout en dévoilant les seins enfouis dans son chemisier. Cette débauche de sensualité éveille en moi quelques ardeurs. Tout comme Sarah, elle n’a pas de haut. Elle porte un string de bain couleur rose fluo qui lui habille juste le bas du pubis fraîchement épilé. Elle est resplendissante sous les reflets de la lumière de la piscine. On rejoint Sarah. Jean est tout émoustillé. Il s’est rapproché de Sarah. - Et la distanciation sociale alors ? dis-je avec une pointe d’humour. Tout le monde rigole. On passe un très bon moment. La nuit est tombée. Je ne sais pas qu’elle heure il se fait. Je pense à Alice qui doit se préparer psychologiquement pour sa compétition. Je n’ai pas pu passer la voir à l’entraînement. Je le regrette. Je suis certain qu’elle aurait beaucoup apprécié. Jean et Sarah décident de partir. Je reste un petit moment en compagnie de Marion. - Une coupe de champagne ? Il en reste encore un peu me demande Marion. Le liquide légèrement teinté de bulles coule dans les flûtes et nous portons un toast à cette bien agréable soirée. Les yeux de Marion brillent pour ne pas dire qu’ils brûlent. Elle vient s’asseoir à mes côtés. On trinque. Ses yeux sont dans mes yeux. Je sais ce qu’elle veut. Je l’ai compris dès mon arrivée. Ma main se pose sur l’épiderme de sa jambe, elle place la sienne par-dessus la mienne, nos lèvres se rapprochent, se touchent et se mêlent ensemble dans un ballet d’une sensualité sans équivoque. Dans le caleçon de bain, ça se passe mal... Mon sexe qui semble parti pour prendre de l’embonpoint est coincé en position basse et il ne demande qu’à émerger fièrement du tissu qui le retient prisonnier. Je tente maladroitement une expédition de secours mais Marion experte passe la main, détecte aussitôt le souci et d’un geste précis, solutionne le problème en savourant clairement sa victoire. - Merci lui dis-je. Ce n’était pas des plus confortables. Nos langues se lient encore et encore. Nos mains courent sur nos corps brûlant de désir, ses épaules, son dos, ses seins, ses hanches, ses fesses. Ma main passe outre la ficelle de son maillot où le tissu de son string baigne en toute abondance dans ses sécrétions vaginales. Mes doigts caressent, glissent s’éloignent et reviennent sur son sexe inondé. Je ne fais plus la différence. Je ne sais plus où ils sont ni même ce qu’ils survolent et encore moins dans qu’elles parties ils s’immiscent. Tout n’est que liqueur dont les effluvent sexuelles viennent émoustiller les sens olfactifs, décuplant davantage encore le plaisir. Marion n’est pas en reste, elle s’occupe de ma verge avec ses doigts délicats. - Pas besoin de décapuchonner lui dis-je en souriant. - Tu es circoncis ? - Regarde !!! Elle se penche mais ce n’est pas pour regarder. Ses lèvres courent sans retenue le long de mon sexe et avalent mon gland. Elles me sucent doucement, lentement et chaque fois qu’elles font mine de me libérer de leur étreinte, elles replongent de plus belle après que sa langue se soit enroulée puis déroulée délicieusement autour de mon phallus. L’approche est titanesque, démoniaque. Je m’efforce de rester digne sous cette bouche puissante et oh combien convaincante. J’ai conscience que Marion me transforme petit à petit en bête de sexe Elle m’amène là où elle veut et c’est merveilleux. Elles sont rares les femmes à maîtriser à la perfection la symphonie sexuelle. Marion fait partie de ce genre de femme. Elle est d’une efficacité redoutable. Mais hors de question de se laisser aller maintenant. Ses lèvres ont quitté mon sexe et viennent se blottir tout contre les miennes dans une valse si obscène que nos langues en sont toutes bouleversées. Elle me glisse à l’oreille : - Dit-donc Pascal, tu es super résistant ? J’en ai vaincu plus d’un comme ça mais pour cette fois, je vais te laisser sur ta faim, ça t’apprendra. Une façon de garder le contrôle sous l'apparence d'une fausse féminité hégémonique. Et effectivement Marion m’a abandonné au bord de l’explosion, juste au moment où j’allais intervenir pour lui demander de se retirer pour mettre fin à ce traitement diabolique ou, mieux encore, de le mener à son terme, sans retenue aucune. Mais pas question de le lui avouer. - Coquine. Tu es douée mais peut mieux faire lui dis-je en riant. Et maintenant c’est moi qui prend les rênes. Marion a les yeux qui brillent de désir. Il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de sentiment. Seule une recherche du bien-être, du plaisir, de la jouissance. Lascive, elle m’abandonne son corps et mes doigts la taquinent sur toutes les parties accessibles. Aucune parcelle de sa peau n’est épargnée. Son cou délicieux, ses oreilles adorables, ses épaules si douces, son dos que mes ongles effleurent à peine faisant iriser sa peau mate à chaque frottement, ses seins gonflés, ses fesses que ma bouche embrasse, son sexe que mes lèvres embrasent. Ma langue qui prend possession de sa petite fente pour ne plus la quitter. Marion gémis, son clitoris s’est durci. Elle s’extasie maintenant sans aucune retenue dans toute sa jouissance. Le souffle court, repus de plaisir et réconciliée momentanément avec son corps rassasié elle me lance d’un ton amusé. - Un bon point !!! - Un seul seulement ? Tu ne serais pas un peu radine toi ? - Oui, c’était presque aussi bien mené qu’une femme. - Ah parce que madame mange à tous les râteliers ? Lui dis-je en riant. - Non, pas que. Juste Épicurienne, presque hédoniste. J’aime le sexe. Après, homme, femme, ça n’a pas réellement d’importance à partir du moment où c’est moi qui choisit ce que je donne et ce que je prends. Elle regarde sa montre accrochée à son poignet. - Il se fait tard maintenant. Mes filles ne vont plus tarder. Je comprends qu’il est l’heure de partir. - Bonne nuit Marion. Merci pour tout. J’ai énormément apprécié. - Bonne nuit Pascal. Elle ajoute - Lundi, on fait comme s’il ne s’était rien passé. Je suis libre. Tu es libre. Je ne demande rien. Je ne veux rien. Mais si tu as envie, tu peux revenir quand tu veux. J’ai adoré moi aussi. Prévient seulement pour que je puisse m’organiser avec mes filles. - Oui, j’avais compris Marion et c’est aussi comme ça que je conçois les choses. Je dépose un baiser plein de tendresse sur ses lèvres humides. - Passe un bon week-end Marion et à lundi. Sur le chemin du retour, Je me remémore cette soirée improbable. Je pense à Sarah qui s’est éclipsée avec Jean. Peut-être sont-ils allés s’acoquiner eux aussi quelque part, à l’abri des regards indiscrets. Je revois Marion, cette femme sulfureuse, désirable à souhait mais avec qui tout compte fait, je n’ai pas consommé l’acte d’amour. Mon esprit s'est envolé près d’Alice. Je l’imagine les yeux fermés, toute seule dans un lit presque trop grand pour elle, en petite tenue ou totalement nue, ça n’a aucune importance mais je serai curieux de savoir. Je voudrais être cette petite fée qui me permettrait de survoler son corps endormi, passer au-dessus de son visage, deviner ses rêves, m’immiscer dans leurs scénarios, la faire rire et sourire pour son bonheur, pour le mien aussi. Je voudrais l’enlever pour partir je ne sais où, puis la ramener discrètement sous les draps, déposer un baiser douceur nuage tout coton sur son épaule afin qu’il virevolte le long de son cou en zigzagant dans le creux de son oreille, pour suspendre sa trajectoire juste sur ses lèvres, s’y lover en toute innocence et y attendre pudiquement son réveil. - °° -
Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 30-07-2020 Merci, jkf, histoire très sympa. Pourquoi y a-t-il écrit "fin" dans le titre du chapitre ? Ce n'est qu'un début pour Marion et Pascal, enfin, j'espère. Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 30-07-2020 Hello Emmanolife, Ce n'est que la fin du chapitre mais effectivement tu as raison, ça prête à confusion. JKF Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 30-07-2020 CHAPITRE V L’alarme de mon smartphone retentit. Il est huit heures. Café, douche, le réveil est difficile. J’enfile un short et un polo, socquettes, baskets, lunette de soleil, masque dans le sac à dos et me voilà fin prêt pour retrouver Alice. Direction le centre équestre. Je n’ai jamais assisté à une compétition. Pour moi le cheval est associé au tiercé et comme je n’y ai jamais joué, je n’ai pas la moindre notion de ce que je vais découvrir. Premier barrage, l’entrée est payante. J’aurais dû m’en douter. Mes fonds de poches ne suffisent pas. Retour à la voiture. Je récupère ma carte de crédit. De nouveau à la billetterie, je demande au caissier : - Je cherche une certaine Alice qui monte « Voie lactée ». Elle doit passer vers 10h00. - Vers 10h00, c’est la club élite qui passe, dans la carrière Jappeloup. C’est de l’autre côté du centre. - Vous auriez un plan ? - Non mais si vous longez la route de la Dune aux loups à gauche, il y a un autre accès à 500 mètres. Avec votre billet, ils vous laisseront passer. La carrière Jappeloup est à droite après l’entrée. Cinq cents mètres ? il a été un peu court le guichetier. J’arrive enfin au point d’accès. Je passe sans difficulté le contrôle et j’entends la musique, des paroles jetées dans un micro difficilement audible. Un cavalier est en piste. Il vient de terminer son parcours. Un autre prend place pour le départ. Il arrive du fond du terrain là où d’autres cavaliers semblent s’entraîner. Je longe la clôture et arrivé à l’extrémité, je prends appui sur les barrières en bois qui délimitent l’espace d’entraînement en cherchant un cheval blanc. Il y en a deux qui évoluent sur la piste. L’un d’eux se dirige dans ma direction. De loin, je peine à reconnaître Alice sous sa bombe et il faut qu’elle se rapproche de plus près pour que je puisse l’identifier à coup sûr. - Merci d’être venu Pascal. Je suis vraiment contente. Elle a de l’allure ma petite amazone, avec son pantalon basanes blanc, son polo de même coloris, sa ceinture cuir, ses bottes d’équitation et son casque noir. Cravache à la main, droite comme un paon, ses fesses dans le creux de la selle et ses jambes effilées légèrement repliées en appui dans les étrillés. - Je t’avais promis alors je suis venu mais ne t’occupe pas de moi. Fais ce que tu as à faire. Euh … Alice ? - Oui - Tu es … magnifique ! Elle sourit de son sourire naturel. Elle est encore plus éblouissante. - On se retrouve ici après que je sois passée. Le meilleur endroit pour une vue d’ensemble, c’est là-bas, près du banc. A toute à l’heure Pascal. - Ok, merci. A tout à l’heure Alice. Je n’ai pas osé lui souhaiter bonne chance mais le cœur y était. Elle s’éloigne au trot pour reprendre l’échauffement. Mes yeux sont captivés par ce postérieur si joli qui suit en cadence le mouvement de la monture. J’apprendrai plus tard qu’il s’agit du « trot enlevé » mais pour l’heure, je me laisse envahir par les clichés qui me passent par la tête et qui feraient pâlir tout bon samaritain. Je me positionne à l’endroit qu’Alice m’a indiqué. Effectivement, d’ici je couvre tout le parcours. J’essaye de comprendre. La présentation du cavalier, de sa monture et du club d’affiliation, Le top départ, le cavalier qui prend son temps. Passé le premier obstacle, tout semble s’accélérer. Je suis impressionné par la hauteur des murs et la facilité déconcertante pour les franchir. Pas évident non plus de mémoriser le parcours même si les obstacles sont numérotés. Sur la piste, un bruit sourd. Une barre tombe et c’est une pénalité. Les concurrents défilent les uns derrière les autres. Je commence à me faire une idée de la complexité du tracé, des principales difficultés, là où les chutes sont les plus fréquentes, les refus, les dérobades. Le circuit semble difficile car peu de cavaliers arrivent à le terminer sans faute. Le commentateur annonce « Voie Lactée » montée par Alice PARIS. C’est comme cela que je découvre son nom de famille. PARIS en prononçant le ‘S’ à la fin. Ça sonne bien. J’aime et de toute façon, même si je n’aimais pas, j’aimerais quand même. Alice s’élance. J’admire la grâce de sa silhouette mais je suis crispé en mon fort intérieur. Elle fait une boucle et elle fonce sur le premier obstacle. C’est franchi. Je me détends. Le second ne pose pas de difficulté non plus. La jument semble à l’aise. Alice fait corps avec son cheval et je commence à percevoir ce qu’elle peut ressentir lors de ses chevauchées sauvages. Elle est concentrée. Très concentrée. Parfois sur un obstacle un peu plus compliqué, elle pousse un cri, un râle de crainte ou de satisfaction je ne sais pas, ça va trop vite. Je tends l’oreille pour mieux l’entendre, pour partager avec elle l’excitation ou l’appréhension de son challenge. Je suis content, je suis heureux. Ça se passe très bien. J’ai pris quelques photos. Il reste cinq murs à franchir. Alice semble moins à l’aise. Je ne discerne pas très bien. Elle est à l’autre bout de la carrière mais il m’a semblé qu’elle a perdu un étrier. Le couple cavalier cheval semble maintenant désynchronisé. Je retiens mon souffle. Encore trois. La réception est compliquée mais ça passe. Sur l’avant dernier obstacle, « Voie-Lactée » fait un refus et se dérobe. Alice est éjectée de sa monture et tombe lourdement sur les barrières. Son corps rebondit sur la barre supérieure avant de s’affaler sur le sable. Ceux qui étaient tombés précédemment se relevaient tant bien que mal. Mais Alice ne bouge pas. Son cheval s’est enfui à l’autre bout de la carrière. Les secondes passent et son corps gît toujours inanimé au pied du mur. Les commissaires de piste se précipitent. Je n’entends pas ce qui se dit. Des secouristes arrivent avec un brancard. Ils ont du matériel spécialisé, un matelas gonflable qui permet d’annihiler les mouvements du corps en l’enfermant dans une coque rigide. Alice est évacuée de la carrière. Elle est emmenée au poste de secours. - °° -
Re : Une femme ordinaire (hétéro) - emmanolife - 30-07-2020 La partie équestre me semble plutôt bien croquée. Une toute petite erreur : le chapeau du cavalier, c'est une bombe. Merci jkf. Re : Une femme ordinaire (hétéro) - navigateurs - 30-07-2020 Bonjour, j'aime beaucoup le rythme du récit et la montée en puissance des sentiments. Vivement la prochaine suite! Re : Re : Une femme ordinaire (hétéro) - jkf - 30-07-2020 (30-07-2020, 03:07 PM)emmanolife link a écrit :La partie équestre me semble plutôt bien croquée. Une toute petite erreur : le chapeau du cavalier, c'est une bombe.Bien vue Emmanolife. C'est corrigé. Merci beaucoup. |