Bébé - Version imprimable +- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr) +-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3) +--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7) +--- Sujet : Bébé (/showthread.php?tid=154) |
RE: Bébé - KLO7514 - 07-12-2022 Ouafff!!! Pour de l'inattendu, on est gâté! Qu'écrire après une telle fin de première partie? Grande tristesse, pour ce cher et pauvre Bé mais aussi pour des lecteurs... qui auront, peut-être, un coin d'œil quelque peu mouillé. Certes, nous savons n'être pas "éternels" mais quand ça arrive ainsi, quel choc! Merci, cher ami Gaétan. Je ne sais si tu es aussi "passé par ce genre d'épreuve" ou si c'est de la pure fiction. Quoi qu'il en soit, tout cela est très bien décrit, avec les mots et sentiments adéquats. Bien à toi, KLO. RE: Bébé - bech - 08-12-2022 Alexis est inquiet de ce que va donner l'entrevue avec Titouan. Titouan souhaite parler sans être interrompu, mais ce n'est pas facile car Alexis émet des interprétation sur ce que Titouan n'a pas encore dit. Après avoir raconté à Alexis la conversation qu'il a eu avec ses colocataires, Alexis se demande de quoi ils se mêlent. Mais Titouan pense que s'ils avaient concrétisé trop rapidement, Alexis n'aurait été qu'un coup parmi d'autres. Alexis ayant demandé s'il est amoureux de lui, Titouan préfère d'abord qu'il apprenne qu'il fait la drag-queen. Puis il lui dit qu'il l'aime qu'il voudrait faire un essai, voir s'ils sont compatible tous les deux. Par contre, il voudrait aussi qu'Alexis améliore ses résultats scolaires pour que ses parents ne puissent pas lui reprocher leur relation. Pour faire l'amour par contre Titouan préfère attendre vendredi soir où Alexis pourrait passer la nuit avec lui. Alexis a parlé à son père du projet de PACS et Bé et Liam sont invités chez lui à 14 H. Lors de la rencontre le père d'Alexis dit que les démarches sont très simples : En gros, préparer un dossier à rendre à la mairie. Liam ayant la double nationalité, il se PACSera en temps que Français (restera à savoir si ce sera reconnu par l'administration américaine). Ensuite Alexis propose à Liam de vérifier son devoir d'anglais. Liam trouve qu'il écrit du charabia et qu'en ayant employé Reverso, il a mis des expressions obsolètes. Du coup, Alexis demande de l'aide et Liam reste avec lui. Le dimanche, lors de la course à pied, il dira à Bé que Liam est un bon prof d'anglais. En rentrant, ils trouvent Liam à la boulangerie. Il a trouvé pas mal de choses et les embauche pour aller les stoker dans l'entrepôt. Sur le trajet retour, il leur parle anglais et les autres font de même, obligeant Alexis à pratiquer cette langue. Le chapitre suivant est, au moins pour sa première moitié, un chapitre de transition. Il traite sommairement de plusieurs mois sans entrer dans les détails. Entre Titouan et Alexis, ça se passe très bien, même s'ils n'y vont que petit à petit. Il n'est pas indiqué où ils passent noël, mais sûrement pas aux Fourches puisque Bé dit que Tim lui manque. Ils font de toutes façon un tour aux USA qui est l'occasion de visiter un magasin qui appartient conjointement à Liam et à sa mère. Il y a le décès de l'arrière-grand-père de Kaleb. Cyprien a bien fait de ne pas traîner pour les revoir. Le vendredi de la 2ème semaine de janvier, Bé et Liam se pacsent. Time vient les voir pour l'occasion et Titouan leur cuisine un bon repas. Puis, les amoureux s'offrent un week-end en thalasso aux Saintes-Maries-De-La-Mer, mais vu comme ils l'occupent, ils auraient très bien pu rester à Valence. Les affaires de brocante de Liam marchent bien et quelquefois, il part 2 ou 3 jours pour prospecter dans la région. Il a acheté un fourgon pour transporter plus de choses. Bé, Joris et Rémi obtiennent leur diplôme. Joris va travailler à Lyon et y trouve que probablement, il partagera avec Rémi. Bé et Liam vont habiter à l'Isle sur la Sorgue. Pierre et Jean auront un beaucoup de colocataires de remplacement à trouver. Bé trouve un remplacement à l'hôpital d’Avignon et utilise la voiture de Liam pour y aller. Sinon, je ne sais pas comment c'était au début du siècle, mais maintenant, il y a des trains entre l'Isle sur la Sorgue et Avignon et des bus pour l'hôpital d’Avignon qui passent devant la gare. Tim vient les voir et manger 2 fois par semaine car il fait des marchés dans le coin. Mi-août. Liam part aux États-Unis pour ré agencer le magasin avec sa mère, vu la quantité de marchandise qu'il a envoyé. Bé doit le rejoindre qu'après la réouverture 17 jours après. Il passe chez Joris et Rémi à Lyon avant de prendre l'avion. Dans la soirée, ils ont Liam au téléphone. Comme c'était prévisible, Bé, Liam, Joris et Tim on obtenu une carte pour voyager gratuitement toute leur vie jusqu'à 40000 km/an sur la compagnie américaine qu'il ont utilisé le 11 septembre. Par contre, à l'aéroport, c'est Mika et Méli qui viennent chercher Bé. Il lui apprennent que Liam a eu un accident grave hier après-midi et il l’attend à l’hôpital. Bé apprend que c'est à cause d'une voiture qui a grillé un feu rouge. Liam est mourant et les médecins ne peuvent plus rien faire pour lui. Liam lui demande ne ne pas pleurer, de se souvenir de sa promesse et de l'embrasser. C'est pendant qu'ils s'embrassent que Liam meurt. Bé participe à la toilette de Liam et récupère 2 mèches de ses cheveux. Pour la nuit suivante, Bé tient à dormir dans la chambre qu'il aurait occupé avec Liam. Au matin, redécouvrant son absence, il crie NNOOON! une nouvelle fois. Voila, dur chapitre ! Il m'a rappelé un récit hétéro du début de ce forum. Après un déménagement, un homme fait la connaissance d'une voisine (qui est infirmière), il se lient d'amitié et plus petit à petit. L'infirmière doit se faire opérer pour une tumeur au sein, mais c'est finalement l'homme qui meurt le premier dans un accident de la route. Dans le cas où le décès concerne une personne jeune et arrive de manière imprévue, c'est plus dramatique que pour une personne âgée. Liam a peut être eu une intuition en demandant à Bé de refaire sa vie s'il venait à disparaître. Du coup, ce récit continuera. Je venais de commenter jusqu'au chapitre publié et de relire mon texte quand j'ai vu que tu as publié une suite. Brièvement pour la suite. On connaît la cause de l'accident. Finalement, il n'y aura rien à reprocher à personne. C'est mieux comme ça. Bonne idée pour Bé de fusionner les 2 alliances. Les parents de Bé, Tim, Joris et Rémi se sont déplacés pour les obsèques où pas mal de monde a été prévenu du décès de Liam : Kaleb, Will, Jimmy et ses parents, Adam, Joé et son épouse sont venus aussi. Un peu bizarre que l'aspect crématorium soit distinct de la cérémonie. Lorsque j'ai assisté à des obsèques avec crémation, il y a eu une messe de plus d'une heure et quand elle a été finie, une urne était prête pour aller disperser les cendres dans le cimetière. Ils avaient décidé qu'une fois qu'ils seraient morts tous les deux, leurs cendres soient mélangées. Donc tous les deux ont choisi une crémation. Ensuite, Bé fait un pèlerinage aux endroits qu'il avait visité avec Liam. C'est une façon de dire adieu à l'amérique. Mais la mère de Liam souhaite revoir Bé au moins une fois par an. Une fois de retour en France, Bé libère l'appartement de l'Isle sur Sorgue pour lequel les propriétaires ont des candidats à la location. Il choisi de revenir aux Fourches chez ses parents. Pour ce dernier point, je pense que le déménagement n'était pas nécessaire, mais il retrouvera Tim. À propos des Fourches, j'ai cherché une autre fois. Il y a des endroits du massif central à ce nom. Mais je pense que tu as choisi de déforme le nom des Fourques au nord d'Arles. RE: Bébé - gaetanbg - 08-12-2022 ''La vie n'est pas juste et les gens sont cons'' @KLO7514 . C'est ce qu'on m'a répondu quand mon meilleur ami a été fauché sur sa moto par une voiture qui n'a pas respecté un stop alors qu'on avait 16 ans . tu as raison @bech pour mon ami aussi il y a eu 2 cérémonies . une à l'église (parce que le curé ne voulait pas enterrer ni dire une messe pour des cendres) et une autre au crématorium mais après il a fallu attendre 4 heures pour qu'on nous rende ses cendres (le temps qu'elles refroidissent) et qu'on puisse aller au cimetière les mettre dans le caveau familial ... pour les Fourches @bech le nom du village est fictif sans l'être .c'est un lieu dit que je traverse tous les jours ou presque quand je vais de Nîmes à Montpellier . j'ai aussi reçu en messagerie privée des messages me disant que certains noms de famille et prénoms que j'associe (complètement au hasard) correspondent à des personnes existantes . je m'en excuse . les personnages sont fictifs . bises à tous RE: Bébé - gaetanbg - 09-12-2022 J'avais fait exprès d'arriver en milieu d'après-midi pour ne voir personne. Mais ce fut peine perdue. Ma mère et Tim m’attendaient. Ils me serrèrent très fort dans leurs bras à tour de rôle. – Tu peux m'aider à vider le fourgon s'il te plaît Tim ? – Oui pas de souci, on met où, ce qu'il y a dedans? – Dans ma chambre. J'ai tout mis dans des cartons, ses affaires et les miennes. Il faut que je les trie. – Bé, tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit tu n'as qu'à demander. – Justement, la prochaine fois que tu iras vers l'Isle sur Sorgue, tu me le diras. Il faut encore que j'aille récupérer la vieille Clio de Liam. – Tu veux qu'on y aille demain ? – Si ça ne t'ennuie pas, oui. – Tu restes souper avec nous Tim ? – Non merci, Agnès, je vais vous laisser en famille. Tim partit. J'allais dans ma chambre et m'allongeais sur mon lit. En face de moi je voyais les cartons qu'on avait entassé. Il faudra que je m’en occupe. Mais rien que le fait de penser que j'allais devoir toucher ses affaires me fendait le cœur. Je pleurais en silence et je ne sentais même pas les larmes couler le long de mes tempes et de mes joues. Mon père rentra. Je l'entendais parler à voix basse avec ma mère. Puis il frappa deux coups discrets à la porte de ma chambre et comme je ne répondais pas il entra, s'approcha du lit et du revers de son doigt rugueux essuya mes larmes puis me passa la main dans les cheveux. Le tout sans dire un seul mot. Puis il me tourna le dos et partit. Sur le moment je ne me rendis pas compte de la portée de son geste. On n'était pas très tactile, bisous ou câlins dans la famille surtout entre hommes. Je faisais la bise à mes parents quand je rentrais après quelques jours d'absence mais dès le lendemain quand je les voyais c'était soi un 'bonjour' ou un 'salut' que je leur disais. La seule exception à cette façon de faire c'était ma grand-mère. Elle, je l'embrassais chaque fois que je la voyais. Plus tard c'est ma mère qui vint frapper à la porte pour me dire qu'il fallait que je me lève et venir souper. Je n'avais pas faim. Elle insista et je les rejoignis à la cuisine. Mon père se leva et me prit dans ses bras toujours sans me dire une parole. J'éclatais en sanglots. Derrière moi j'entendis ma mère en faire autant. Mon père me tapota le dos, puis alla vers ma mère et la serra longuement dans ses bras, chuchotant à son oreille des mots d’apaisement. Je crois que c'est la première fois que je le vis avoir autant de gestes tendres , envers elle. Non pas qu'ils ne s'aimaient pas, loin de là, mais ils étaient pudiques en public. J'avalais sans m'en rendre compte l'assiette de soupe que ma mère m'avait servie, puis je mangeais un bout de pain et de fromage et ma mère insista pour que je mange aussi un fruit. Machinalement je l'aidais à débarrasser la table et après avoir lancé un bonsoir je remontais dans ma chambre. Je me mis nu et allais prendre une douche. J'étais allongé sur mon lit. Dès que je fermais les yeux je revoyais Liam dans son lit d'hôpital si pâle et si serein. Je dus finir par m’endormir. Combien de temps, je ne savais pas. Je me réveillais en sursaut. Mon radio réveil affichait 23.49, j’eus du mal à me rendormir et passais une partie de la nuit à tourner et à me retourner dans mon lit. Et quand mon radio réveil afficha six heures, je me levais. Je descendis à la cuisine et ma conversation avec mon père se limita à un 'bonjour, le café est fait' de sa part et à un 'bonjour, merci' de la mienne. En d'autres temps on aurait parlé mais il respectait mon silence et ma douleur . Bon, c'est vrai qu'il n'avait pas trop à se forcer parce qu'il était plutôt pas bavard. Je montais m'habiller et à sept heures Tim arriva. Mon père lui dit de se servir un café. Il prit le bol que j'avais lavé, se servit et alla s'asseoir à sa place habituelle. J'étais assis à la mienne, je les entendais parler mais je ne prêtais pas attention à ce qu'ils disaient. Ma mère se leva et vint me faire la bise. Ça me ramena à la réalité. – Agnès, tu diras à Gaby que je ne viendrai pas travailler ce matin. Tu lui expliqueras pourquoi. – Pourquoi tu ne vas pas travailler Pa ? – Parce que je vous accompagne pour récupérer la voiture. – C'est pas la peine. Je la remmènerai. – Si tu veux, tu conduiras, mais je vais quand même avec vous. Il monta d'office devant et Tim démarra. Mon père et Tim parlaient mais je n'arrivais pas à suivre ce qu'ils disaient. Je ne me rendis même pas compte qu'on était arrivé. Je descendis et quand j'ouvris la porte de la voiture les effluves de son parfum me firent éclater en sanglots. Mon père me prit les clefs des mains, aidé par Tim il me firent rasseoir dans sa voiture, mon père grimpa dans celle de Liam et on rentra aux Fourches. Quand on passa à table je mangeai machinalement ce que ma mère me mettait dans mon assiette. Et après le repas ils partirent travailler. Je me dirigeais vers les escaliers quand je changeais d’avis. Je sortis et allais marcher. Où? je serai bien incapable de le dire. Et lorsque je rentrais le soir, et que ma mère, inquiète, me demanda ce que j'avais fait de l'après-midi, je fus incapable de lui répondre à part que j'étais allé marcher. La longue balade m'avait épuisé. Je mangeais un peu et allais me coucher. Je dormis comme une masse d'un sommeil sans rêve ni cauchemar. Si me dépenser me permettait de dormir alors il fallait que je me dépense. En me levant je fouillais dans les cartons et je sortis un short que j'utilisais pour courir, ma paire de baskets un tee-shirt, je pris mon sac à dos et je descendis. La conversation avec mon père ne fut guère plus prolixe que la veille si ce n'est qu'il remarqua ma tenue. – Tu vas courir ? – Oui, d'être allé marcher hier ça m'a permis de mieux dormir. Alors je vais aller courir un peu. – Tu as raison, par contre tu penses à prendre ton portable parce que ta mère se fait du souci pour toi. – Il est dans mon sac. Je pris une bouteille d’eau, un paquet de biscuits et je partis en courant. Courir me vidait la tête et la tête vide je ne pensais plus à Liam et comme je ne pensais plus à lui, je n'avais plus (trop) mal. Mais au bout de deux heures de course, mon corps que je maltraitais, protesta. J'eus une série de crampes qui m'obligèrent à stopper. Je me massais pour les faire disparaître et je fis aussi quelques-uns des exercices d'assouplissement qu'on faisait au karaté avant de commencer la séance proprement dite. Je mangeais quelques biscuits, je bus un peu d'eau et je repris ma course. Mon corps se rappela à moi une nouvelle fois. Je piochais dans mon mental toute l'énergie que je pouvais y trouver pour l'ignorer mais ça ne suffit pas. Je dus une nouvelle fois m’arrêter. Une fois les crampes disparues, je refis des assouplissements. Puis j'enchaînais des séries de pompes et d’abdos, je mangeais encore quelques biscuits, je finis l'eau qui me restais et je fis demi-tour. Mon téléphone sonna c'était ma mère qui venait au nouvelles. On discuta, enfin elle discuta un peu parce que je ne lui répondais que par des oui ou des non et elle raccrocha. Je repris ma course. Quand je sentais les crampes arriver je faisais des assouplissements et quand elles passaient, je reprenais ma course. Au moment où j'entrais dans la maison, la comtoise du salon sonna cinq coups. je pensais m'être trompé mais non, elle marquait bien les dix-sept heures. J'allais sous la douche et je profitais d’être dans la salle de bain pour rincer mon short et mon tee-shirt qui puaient la transpiration. J'enfilais un tee-shirt et un bas de jogging puis commençais à vider les cartons. Deux d'entre eux contenaient de la nourriture. Je les descendis à la cuisine. J'en descendis d’autres qui contenaient des draps, des torchons et des serviettes de toilette et de bain. Les suivants contenaient des affaires à moi que je rangeais dans mon armoire. J'allais en ouvrir un autre quand la voix de ma mère me sortit de mes réflexions. – Bé, c'est quoi ces cartons ? Je descendis. – Salut Man, salut Pa. Les deux sur la table c'est des provisions qu'on avait à l’appartement. Comme je ne sais pas comment tu les ranges je les ai laissé là. Et ceux par terre, l’un c'est des serviettes de toilette et draps de bain et l'autre c'est des draps et des torchons. – Tu n'as qu'à les remonter et laisser les cartons dans le couloir, j'irai les ranger en haut plus tard. Fais-le tout de suite, ça les enlèvera du milieu. Je fis ce qu'elle me demandait et quand je redescendis elle me dit : – Bé, tu as mangé quoi à midi ? – J'avais pas faim. J'ai grignoté des petits gâteaux. – Ça ne te suffit pas Bé. Il ne manquerait plus que tu tombes malade. – Laisse le tranquille Agnès, on peut comprendre qu'il n'ait pas faim. Il mangera mieux tout à l’heure. Et comme la veille je mangeai une assiette de soupe, un bout de fromage et un fruit. Puis je remontais dans ma chambre. J'allumais mon ordi, répondis aux quelques mails que j'avais et je me couchais. Le lendemain je repartis courir mais cette fois j'attendis que mes parents partent au boulot. Je repris un paquet de biscuits, plus une pomme, deux bouteilles d'eau et repris le chemin de la veille. Et comme la veille, je courus jusqu’à l’épuisement pour me vider la tête. Ce 'petit jeu' dura un mois sauf les week-ends car mes parents étaient là et là, je devais être rentré pour midi. Je n'allais courir que deux heures mais à fond. Je redescendais de me doucher quand je surpris une conversation entre mes parents. –… Je te dis qu'il est en pleine dépression, Alain. Lundi, je téléphone au docteur pour qu'il passe l’ausculter. – Et le docteur y fera quoi ? – Il lui donnera quelque chose pour calmer ses angoisses et son mal être. Tu as vu comme il a maigri ces derniers temps ? – C'est vrai que son corps a changé. Il s'est affiné tout en prenant des muscles. Il n'est plus le bébé qu'on avait Agnès, il se virilise. Il devient adulte. – Peut-être, mais ça n'empêche que je vais quand même dire au docteur de passer. – Si ça te rassure, fais-le. Le docteur passa. C'était notre médecin de famille depuis longtemps, il avait repris la suite de son père. Moi, il me connaissait depuis toujours. Lui aussi m'appelait Bébé. – Bon Bébé, je t'ausculte ici ou dans ta chambre ? – Vous n'avez qu'à le faire ici, ça vous évitera de répéter à ma mère ce que vous m'aurez dit là-haut. – Et le secret professionnel, tu en fais quoi ? – Oui je sais, c'est juste pour empêcher que ma mère vous séquestre tant qu'elle ne saura pas comment je vais. – Ah, dans ce cas. Quitte ton tee-shirt. Je fis ce qu'il me demandais. – Ho mais dis donc, tu t'es fait, jeune homme. Tu as une musculature que beaucoup de gens envieraient. Tu fais beaucoup de sport ? – Un peu oui, je vais courir tous les jours et je fais aussi beaucoup d’exercices d’assouplissements. – Fais-moi voir ça. Tu arrives à toucher le sol avec tes doigts ? Je fis ce qu'il me demandait. Je touchais le sol des doigts, puis avec mes mains posées à plat par terre et j'attrapais même mes talons avec mes mains. Et quand il me demanda ce que je pouvais lui montrer d'autre, je fis le grand écart, je posais mes mains par terre je me penchais vers l'avant et je me relevais tout en le maintenant, puis je montais l'équilibre et je me remis sur mes pieds. – Wow, tu m'impressionneras toujours Bébé. Tu as la force et la souplesse. Assieds-toi que j'écoute ton cœur et tes poumons. Ça va, tout est normal. Je vais te prendre la tension. 12/6 c'est très bien. Je vais te faire faire des analyses sanguines. Je te ferai l’ordonnance. Ça tombe bien, l'infirmière passe demain pour tes grands-parents et Cyprien et pour le père Mathieu aussi. 8 RE: Bébé - gaetanbg - 12-12-2022 – Ils sont malades, docteur ? Maman ne m'a rien dit. – Non Agnès, ils ne sont pas malades. C'est juste qu'ils ne sont plus très jeunes alors je prends les devants. Bon, avec Cyprien c'est pas évident de le soigner. La dernière fois, je lui ai dit qu'il faudrait qu'il ralentisse un peu le pastis et il m'a répondu qu'il préférait mourir de suite. Que de toute façon à 96 ans c'est pas un gamin de 50 ans qui allait lui dire quoi faire. Et que c'est son pastis qui le tenait en vie. J'avoue que j'aimerais que certains de mes patients aient ses analyses de sang. Il me pris en aparté, ma mère étant rassurée sur mon état de santé. – Revenons à toi Bébé, ta maman m'a dit ce qu'il s'était passé. Physiquement tu vas bien mais dans ta tête, comment ça se passe ? – Je pense souvent à Liam et chaque fois ça me fait mal. – Oui, ça c'est normal. Tu es en train de faire ton deuil et la durée varie selon chaque personne… et sexuellement comment ça se passe ? – Depuis que Liam est parti en août je n'ai plus fait l’amour. – Oui, ça aussi je le comprends mais enfin je vais pas te faire un dessin, il y a des besoins impératifs à ton âge. – Ah, je dois me branler même pas une fois par semaine. En fait quand ça me travaille trop je me branle sous la douche vite fait. Je bande même pas convenablement et quand j'ai joui ça va mieux, enfin ça me soulage jusqu'à la fois suivante. – D'accord et avant c'était comment ? – Déjà tous les matins en me levant j'avais une érection et je me branlais une fois le matin et une fois le soir quand Liam n'était pas là et quand il était là on faisait l'amour presque tous les jours. – Je vais te prescrire un léger antidépresseur. Ça va t'aider à faire ton deuil. Ne t'en fait pas, ça ne va pas t’ensuquer, juste calmer tes angoisses. Tu veux bien le prendre. – Si ça m'aide, oui je veux bien. – Je vais te faire une ordonnance pour six mois, mais si tu te sens mieux avant tu pourras arrêter. – Et comment je sais que je vais mieux ? – Écoute quand le matin tu te réveilleras et que tu auras une érection par exemple et si ça dure plus de huit jours, tu pourras arrêter. – D’accord, si je bande le matin pendant une semaine j'arrête ? – C'est ça. Et si tu ne te sens pas bien par la suite tu peux en reprendre ponctuellement. Mais c'est pas de l'aspirine, Bé, si tu en reprends tu le fais au moins deux mois pas moins. – D’accord, je ferai comme vous dites. – Et puis ça serait bien que tu reprennes une vie active. Tu es bien infirmier non ? – Oui, mais là j'ai pas trop envie d'être enfermé dans un hôpital pour le moment. – Tu n'as qu'à aller aider Tim, s'il a besoin d’un coup de main. – En fait, on ne se voit plus trop. Et c'est un peu la saison morte pour lui. Et j'ai pas trop envie de voir du monde en ce moment. – Ça va changer quand le médicament fera effet. Bon c'est pas tout ça mais il faut que je rentre. Tu es bien ici, c'est tranquille, ça change de la plaine. Il me donna mon ordonnance, je le payais et il partit. – Au fait Bé, j'ai oublié de te dire. Ce week-end avec papa on va chez Audrey et Pierrick pour les aider à faire leur piscine. Tu es invité pour travailler. Tu viendras ? – Je sais pas. – Bon, puisque tu ne sais pas, tu viens. Ça te sortira d’ici. – D'accord Man, j’irai. – Tu devrais téléphoner à ta grand-mère pour lui dire que demain tu vas te faire faire la prise de sang chez eux. Je pris mon téléphone et l’appelais. Bien sûr c'est elle qui répondit comme toujours. – Ha, c'est toi Jean-François, ça fait plaisir de t’entendre. Ça fait deux jours que tu n'es pas venu nous voir. Tu es malade ? – Non Mamie, je vais bien. Tu m'invites demain matin à prendre le café ? – Bien sûr, mais l'infirmière doit passer nous faire une prise de sang à tous les trois. – Je sais, je dois m'en faire faire une aussi. – Mon Dieu! Tu as quoi ? – Mais rien Mamie, c'est juste que ça fait longtemps que je n'en ai pas eu et le docteur veut savoir où j'en suis. – Ah bon, alors ça me rassure. À demain mon grand. – À demain Mamie. – J'ai oublié de te dire, elle sera là à sept heures. Ne sois pas en retard. – D'accord Mamie à demain. On raccrocha. Et au grand désespoir de ma mère, ce soir-là je ne mangeais pas plus que les autres jours. Une fois au lit je réfléchis à ce que m'avait dit le docteur. Je n'étais pas bien dans ma tête mais j'étais bien dans mon corps. Alors, j’espérais que de prendre les comprimés qu'il m'avait prescrits allait m’aider, en plus de continuer à m’entraîner. J'arrivais chez mes grands-parents avant l'infirmière et déjà Cyprien râlait. – … Je te dis que si c'est la vieille bique, Henriette, je ne la laisse pas me toucher. La dernière fois qu'elle m'a piqué elle s'y est prise en trois fois et j'ai eu le bras bleu pendant huit jours. – Bonjour! Après qui tu râles Papé ? – Une infirmière qui ne sait pas piquer. – Il exagère toujours. – Non Chérie, je suis d'accord avec ton père. Elle ne sait pas piquer, moi aussi j'ai eu le bras bleu, presque une semaine. – Hébé, si toi aussi tu t'y mets François, on n'est pas sorti de l’auberge. – Il y a une voiture qui arrive. Et, évidemment, c'était la fameuse infirmière. Bien sûr, Cyprien ne mâcha pas ses mots. – Vous n'avez qu'à vous faire piquer par qui vous voudrez, puisque vous ne voulez pas de moi. Allez en trouver une autre qui veuille monter jusqu’ici. – Bé, tu n'as qu'à me piquer toi. Tu sais faire ? – Oui Papé, je sais faire, mais je n'ai pas ce qu'il faut. – Elle doit bien l'avoir, elle, le matériel puisqu'elle est venue nous faire les prises de sang. – Oui, ‘elle’ l'a le matériel. Mais votre petit fils ne vous piquera pas. Il n'en a pas le droit. Il faut être infirmier ou docteur pour le faire. Sinon c'est de l'exercice illégal de la médecine. Ma grand-mère essaya de calmer le jeu. – Madame, mon petit-fils est infirmier. Elle se tourna vers moi et me toisa. – C'est vrai ça que tu es infirmier ? – Oui, j'ai eu mon diplôme en juin. – Et bien puisqu'il veut que tu le piques, tu n'as qu'à le faire. Pendant ce temps je ferai quelqu'un d’autre. – J'aimerai autant que ce soit Jean-François qui me pique aussi. – Et vous Madame ? – Heu! Tu veux bien me le faire aussi, Bé ? – Mais oui Mamie, pas de souci. Elle me sortit tout ce qu'il fallait, à contre cœur. Je posais le garrot au bras de Cyprien et ça me fit tout drôle de passer mes doigts sur sa peau tannée pour chercher une veine. Je n'avais encore jamais eu ce genre de contact avec un proche. J'en trouvais une et je piquais. Je remplis les fioles que l'infirmière me tendait. Puis je fis la même chose à mon grand-père et à ma grand-mère. Et comme je n'allais pas me le faire à moi-même, c’est la vieille peau qui me piqua. Elle dut quand même s'y prendre à trois fois, sous prétexte que mes veines 'roulaient’. Dès qu’elle fut partie, on but le café, et quand mes grands-parents me demandèrent si je restais manger avec eux je leur dis que je devais descendre dans la plaine, au bourg, pour aller chercher des médicaments. – La pharmacie n'est plus dans le village du bas maintenant. Elle est dans la zone commerciale. Puisque tu y vas, je vais te donner nos ordonnances et nos cartes vitales. Ça nous évitera d'y descendre. Et comme ça, quand tu remontes, tu manges avec nous. – Si vous voulez. Je vais chercher ma voiture et mon ordonnance et je repasse. – Je te prépare ça en attendant. Jusqu'à présent je n'étais jamais rentré dans la zone commerciale, nouvellement créée. Il y avait encore des chantiers de partout. Je trouvais facilement la pharmacie et je fis le plein de médicament. Bon Cyprien, lui il en prenait contre le cholestérol, mon grand-père c'était contre le diabète et ma grand-mère elle c'était contre l’arthrose. Le docteur avait aussi ajouté pour tous des médicaments contre le mal à l'estomac et des vitamines. J'allais partir quand je vis qu'il y avait un magasin de sport à proximité. Mes baskets avaient bien morflé et j'en avais un peu marre d'enfiler mes vieux shorts difformes. J'entrais y faire un tour. Il venait tout juste d’ouvrir. Des employés montaient encore des gondoles pour installer la marchandise. Je finis par trouver le rayon 'jogging’. Je trouvais les shorts et j'en pris un. Un employé qui passait par là et qui m'avait vu faire vint me voir. – Salut, j'ai vu que tu avais pris un short de running, je te le déconseille. Il n'est pas confortable si tu cours beaucoup ou longtemps. – Tu veux dire quoi par pas confortable ? – Au bout de quelque temps le slip intérieur se détend et tu as le service trois pièces qui ballotte dans tous les sens. Et, rapport qualité prix, il est cher. – Tu me conseilles lequel alors ? – Je suis en train de les mettre en tête de gondole. En promo ils font juste deux euros de plus que celui-là et tu verras, eux sont supers. Tu fais quelle taille ? – En général je prends du L. – Et en cm tu la connais ? – Non, pas du tout. – Je te demande ça parce que les cabines d'essayage ne sont pas encore montées. Tu ne pourras pas l'essayer ici du coup. Bouge pas. Laisse-moi prendre mon mètre, je reviens. Je le vis farfouiller dans un carton, sortir un mètre ruban et revenir vers moi. – Tu peux quitter ton sweat-shirt s'il te plaît ou juste le remonter que je puisse prendre tes mesures ? – Pas de souci. Mon tee-shirt remonta avec mon sweat, dévoilant mes abdos. – Wow! T'as de sacrés tablettes mec. – Ça va, pas à me plaindre. – Bouge pas je mesure. 80 cm et des broutilles. Tu as le choix entre 76/80 ça va te mouler les fesses et le paquet, style short de compression ou 80/84 où tu seras plus à l'aise dedans mais quand même bien maintenu. C'est toi qui voit. – Je sais pas trop parce que quand je cours je fais aussi des exercices d'assouplissement alors je voudrais pas qu'il craque où que ça m'éclate les couilles. – Alors prends la plus grande taille tu y seras plus confortable. – D'accord et en baskets pour courir tu me conseilles quoi ? – Tu cours sur quel genre de terrain ? – C'est plus de la terre, des cailloux, de l'herbe. Du tous terrains en fait. – Et tu cours longtemps ? – Quatre heures et je dois faire entre 35 et 40 bornes. – D'accord, et tu cours combien de fois par semaine ? – Cinq fois, en moyenne. – Putain ! Tout ça ? Bon, alors je te conseille cette marque-là. C’est pas les moins chères mais elle sont robustes, elles ont de bons crampons et elles rebondissent bien. J'en ai et j'en suis très content. Tu chausses du combien ? – Du 44 ou du 45, ça dépend des chaussures. – Je vais te chercher ça. Pendant qu'il cherchait les chaussures, je regardais la déco du magasin. Enfin, celle qui avait été posée. Ça me fit sourire. Tout était fait pour faire acheter. Entre chaque glace il y avait une affiche, une qui vantait telle marque de chaussette qui empêchait de transpirer, une autre une poudre à mettre dans les chaussures pour ne pas sentir des pieds … Le mec revint et je pris la paire de 45 après les avoir essayées. – Où est-ce que tu cours aussi souvent? – Principalement aux Fourches. – C'est bizarre ça parce que moi aussi et je ne t'ai jamais croisé. – Oui, normal, moi c'est les Fourches le haut. Je cours pas en plaine c'est trop facile. Merci pour tes conseils et à l'occasion quand je repasserai je te dirai ce que j'en pense. – Pas de souci, si tu me vois pas demande après Guillaume. – Enchanté Guillaume, moi c'est Jean-François. On se serra la main et je partis à la caisse. Quand je voulus payer, le code barre des chaussures passait à zéro et il y avait une grande affiche qui disait que si les articles ne passaient pas en caisse, ils étaient offerts. Mes achats ne m'avaient pas coûté 50 euros ! J'avais envie de pisser. Un peu plus loin il y avait des tinettes de chantier. J'y allais et quand j'ouvris la porte, c'était l’infection. J'allais pisser derrière et quand je revins vers ma voiture, un mec costume cravate hurlait au téléphone. 16 RE: Bébé - KLO7514 - 12-12-2022 Bon, Bé fait ce qu'il peut pour se sortir d'affaire : c'est dur et il y a de quoi...! Le voilà donc "infirmier-remplaçant" mais va-t-il se payer, lui, un hématome (pas de brebis ni de Savoie!) comme il a eu droit à la "madame qui sait pas piquer"? Et puis, se faire un nouveau copain, le nommé Guillaume, ne peut que lui faire du bien en lui permettant de se changer les idées. La course, ça peut mener loin. Merci, Gaétan. KLO. RE: Bébé - gaetanbg - 14-12-2022 – … Trois jours de délai ! Et puis quoi encore. Ça fait deux fois qu'ils nous font le coup. Je les trouve où, moi, les cinquante palettes de moellons pour finir le chantier ? … Mais non, eux non plus, n'en ont plus. On les a dévalisé hier. … Que je me renseigne ! Bouge pas y'a quelqu'un qui arrive. Pardon monsieur, vous savez où je pourrais trouver 50 palettes de moellons ou plus, dans les environs ? – Peut-être bien, je téléphone à mon père si vous voulez le savoir. – Vous plaisantez ? – Non, pas du tout, je peux lui téléphoner. – Oui, oui, faites-le, s’il vous plaît. Allo, Henry, je te rappelle plus tard! Je pris mon téléphone et j'appelais la carrière sur le fixe. Je tombais sur ma mère. – Allô Man, Papa ou l'oncle sont par-là ? – Oui ils sont justement dans le bureau, qu'est-ce qu'il se passe ? – Rien de grave, ne t'en fais pas, tu me les passes ? C'est mon père qui décrocha. – Re, Pa. Tu as beaucoup de palettes de moellons en stock ? – Une soixantaine, pourquoi ? – Y'a un monsieur qui en cherche en quantité. Je lui donne le numéro de la carrière et il s'arrangera avec toi, reste proche du téléphone. Je raccrochais. Je confirmais au gars ce que mon père m'avait dit, lui filais le numéro et je partis. Je mangeais chez mes grands-parents le midi et, là aussi, je désolais ma grand-mère du peu que je mangeais. Puis je rentrais à la maison et j'enfilais mes affaires pour aller courir. Le short c'est vrai que c'était le top pour courir, effet seconde peau et bon maintien. Puis les chaussures, très bonne tenue sur le terrain et une fois qu'elles se seraient faites à mon pied, ça devrait aller impec. Je finissais de me doucher quand mes parents rentrèrent. Mon oncle et ma tante étaient avec eux. Ils avaient finalement fait affaire avec le gars qui leur avait téléphoné. Je dus leur raconter l'histoire avec tous les détails. – Tu nous fais faire une bonne affaire Bé, il prend le stock plus une commande ferme à livrer dans dix jours et il a dit qu'il allait voir avec son associé pour nous prendre nous comme fournisseur attitré quand ils auraient des chantiers dans le coin. – C'est cool ça. Je vais avoir droit à ma commission alors. Ils restèrent cons en m'entendant dire ça. Et moi, de les voir ahuris, j'éclatais de rire. Depuis quand je n'avais plus ri ? Je ne m'en souvenais même plus. Mais ça me fit du bien. — C'est bon, je déconne. Mon oncle et ma tante restèrent manger avec nous et ils parlaient boulot, projets, avenir, etc. … j'avais pris mes premiers cachets, avec l'impression que ça ne servait à rien, j'avais espéré que du jour au lendemain ça aille mieux. Mais rien de probant au bout de huit jours. Aucun effet. J'étais déçu. Je continuais à courir, quel que soit le temps. Certains jours je rentrais couvert de boue ou complètement trempé par la pluie. Un après-midi, deux jours plus tard, alors que je revenais fatigué de courir, je tombais sur Tim qui rentrait de labourer un champ. – Oh Bé, ça fait un moment que je t'ai plus vu. Ça va bien ? Il m'avait dit ça gentiment avec le sourire, il était content de me voir. Mais je ne sais pas pourquoi, sur le coup je le pris mal, très mal même. – Qu'est-ce-que ça peut te foutre comment je vais. Tu es docteur toi maintenant ? – Ho c'est bon, calme ta joie. Si t'es mal viré c'est pas de ma faute. Je voulais juste être gentil, en prenant de tes nouvelles, parce que ça fait plusieurs jours que je ne t’ai pas vu. Mais comme je vois que ça t'emmerde, tu fais comme si je n'avais rien dit et que l'on ne s'était pas vu. Allez ciao Connard. – De toute façon tu n'y comprends rien, personne n'y comprend rien. Tu ne sais pas toi ce que c'est de perdre quelqu'un que tu aimes. – Si je le sais et moi aussi j'ai eu mal. – Ah oui et quand ça ? – Quand Marie m'a quitté. Ça m'a brisé le cœur. Pour moi c'était la femme de ma vie, la mère de mes enfants. Et du jour au lendemain elle m'a largué pour un autre. Alors oui, je sais ce que c'est de souffrir. Tu n'as pas le monopole de la souffrance. Et tu vois Bé, toi tu étais avec Liam sur ton petit nuage, tu ne t'es même pas rendu compte combien j'avais mal. Tu vois je t'en veux même pas pour ça. J'ai surmonté ma peine et je suis passé à autre chose. – Ça n'a rien à voir ! Liam est mort ! Tu m'entends il est mort ! Marie, elle est toujours vivante. – Oui elle est toujours vivante, c'est vrai, mais je l'ai perdue tout comme tu as perdu Liam. Plus jamais je ne la serrerai dans mes bras, plus jamais je n'embrasserai sa bouche et son corps, plus jamais je ne lui ferai l’amour. – Pfff! De toute façon tu es trop con pour me comprendre. Tim s'approcha de moi, me fixa droit dans les yeux et je ne vis pas arriver la gifle magistrale qu'il me donna. – Bé, tu es mort pour moi, toi aussi. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Tu me zappes. On ne s'est jamais connu, c'est clair ? Il remonta sur son tracteur et partit, me laissant sans voix. Je rentrais chez moi en rageant contre Tim; petit con qui n'y comprenait rien. Il fallait que je me décharge de cette colère. Mes grands-parents avaient fait rentrer du bois et on avait mis plusieurs tronçons trop gros de côté. Je décidais d'aller les fendre. Ils n'étaient pas chez eux. Ils avaient dû aller jouer aux cartes avec le père Mathieu. J'entrais dans la cour et je me défoulais sur les premiers morceaux. Je les éclatais comme j'aurais aimé le faire avec Tim. – Bé ! Bé ! C'est bon, tu as assez fait de petit bois d’allumage. Tu les fends en quatre ça suffira. – Qu'est-ce-que tu dis Papé ? – Je te dis que ce bois ne t'a rien fait. Alors pourquoi tu t'acharnes comme ça sur lui ? – C'est à cause de Tim. Il ne veut rien comprendre. – Et qu'est-ce qu’il ne veut pas comprendre, le Titou ? – Que je souffre plus que lui n'a souffert. – Ah bon, et comment ça ? Je lui racontais ce qu'il venait de se passer. Il m'écouta sans jamais m’interrompre. Puis il me dit : – Il a eu raison de faire ce qu'il a fait, Bé. Comment as-tu pu lui dire ce que tu lui as dit. Ça me déçoit, TU me déçois. Tu fais souffrir tous ceux qui t'aiment et tu ne t'en rends même pas compte. Jamais je n'aurais imaginé ça venant de toi. – Mais non, je ne fais rien de tout ça. – Regarde, regarde ce que tu es devenu. Tu es sale Bé, je ne parle pas de ton corps mais de ton âme. Tu es sale en dedans et il n'y a que toi qui pourra nettoyer toute cette haine qui te bouffe. – Mais c'est pas vrai, Papé, ce que tu dis ! – Ah oui c'est pas vrai ? Alors explique moi pourquoi ton frère et ta sœur ne montent plus au Fourches ? – J'en sais rien moi, pourquoi ils ne viennent plus. – Et bien je vais te le dire moi, c'est parce qu'ils ont peur de ce que tu es devenu. – Et je suis devenu quoi ? – Un connard, Bé, un connard, geignard en plus. – C'est vous les connards, vous n'arrivez pas à comprendre combien j'ai mal. La gifle que me colla Cyprien, je ne l'ai pas vu venir non plus… mais je l’ai sentie! – Alors petit con, la souffrance j'en ai eu plus que j'en méritais. J'ai perdu ton arrière-grand-mère qui n'avait que 50 ans, j'ai perdu mon fils à la guerre d’Algérie, j'ai perdu beaucoup d’amis et camarades de combats pendant la guerre et j'ai perdu mon père avant mes quatorze ans, alors, la souffrance, je sais ce que c'est et c'est pas un petit crétin qui va me l’apprendre. Alors maintenant tu t'en vas. Je ne veux plus te voir tant que tu seras comme ça. – Mais Papé … – Il n'y a pas de «mais Papé» qui tienne. Tu disparais. Je ne veux plus te voir. Mes grands-parents étaient arrivés et ma grand-mère demanda : – Qu'est-ce-qui se passe Papa ? – Rien, je viens de lui expliquer la vie. Et de le mettre dehors. Je ne veux plus le voir. – Mais Papa … – Merde, il n'y a aucun ‘mais’ qui tienne. Toi fous moi la paix et toi fous le camp. Il me tourna le dos et partit. Je rentrais chez moi la tête basse. Quand mes parents rentrèrent, ils devaient déjà être au courant de ce qui c'était passé. Pourtant ils me parlèrent normalement. Je leur répondais par des monosyllabes. Mon cerveau tournait en boucle… ou pas du tout. Devant mon mutisme, mes parents se mirent à parler entre eux. Et je ne sais pourquoi, mon ciboulot attrapa une phrase au vol, puis la suite de la conversation. – Demain, Agnès, tu téléphoneras à l'ANPE ou à une agence d’intérim. Il nous faut à tout prix quatre gars solides pour lundi matin. C'est une très grosse commande qu'ils nous ont fait et il va falloir que la machine tourne à fond pour tenir les délais. Pour le moment il n'y a que Tonin qui sache s'en servir en plus de moi. Les autres ouvriers l'aident mais on ne peut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. – Et pour demain comment ça va se passer alors ? – Il y a Tonin qui s'est porté volontaire ainsi qu'un autre employé qui réapprovisionnera en gravier la machine, il y aura Tim aussi. Comme c'est la saison calme il m'avait demandé si je pouvais l'embaucher de temps en temps. Et aussi mon frère et moi. Ça aurait été mieux si on avait été six voire sept, mais bon, je ne peux pas dire à ton père de venir, même s'il s'est proposé de nous aider. – Pa, je peux venir si tu veux. – Bé, on parle de choses sérieuses là. C'est l'avenir de l'entreprise et celui des employés qui sera en jeu, car c’est avec le salaire qu'ils gagnent que vivent leurs familles. C’est une superbe commande mais si on se rate, on est cuit. – Sérieux! C'est quoi comme job ? – Rien de bien compliqué. Empiler des moellons sur palettes. – Laisse-moi essayer, s'il te plaît. – D’accord, de toute façon, on ne comptait pas sur ton aide. Donc ce que tu feras, ça sera toujours ça que les autres n'auront plus à faire. Ce «De toute façon on ne comptait pas sur ton aide» fut comme s'il me plantait un coup de poignard en plein cœur. C'était la troisième 'gifle' que je recevais de la journée et celle-là venait de mon père. Je me levais, je débarrassais la table et j'allais dans ma chambre. Le lendemain à six heures je retrouvais mon père dans la cuisine qui buvait le café. On se dit bonjour et il continua ce qu'il faisait. Je me servis le mien que je bus à mon habitude, debout appuyé à l’évier. Mon père avait sorti un panier qu'il remplit de charcuterie, de fromage, il y ajouta même une bouteille de vin, puis refit passer du café qu'il mit dans un thermos. – On y va, Bé. À part «bonjour» et «on y va» c'était tout ce qu'on s'était dit. Le trajet se déroula en silence. Dès qu’on arriva, il mit en route la machinerie. Et quand les autres arrivèrent le travail put immédiatement commencer. C'était simple. La machine sortait des moellons tout fait et on les empilait sur une palette. Quand la palette était pleine le gars qui chargeait le gravier prenait un élévateur, les enlevait et allait les empiler sur l'aire de stockage. Tonin augmenta la cadence et on dut stopper plusieurs fois la machine parce qu'on ne savait plus quoi faire des palettes pleines. Par chance, mon grand-père n'avait pas pu se retenir de venir jeter un œil. Il grimpa dans l'élévateur et prit le relais du gars qui cumulait le maniement de l’élévateur et chargeait le gravier. À dix heures mon père fit signe à Tonin de stopper la machine et on alla déjeuner. Je me fis un sandwich et j'allais m'asseoir à côté de Tim… qui se leva et changea de place. Ça me coupa le peu d’appétit que j’avais. Puis on se remit au boulot, mon grand-père pour gagner du temps, ne nous avait pas mis une mais deux palettes vides cote à cote. Ce qui fait que quand une était pleine, il l'emportait et en ramenait une vide, sans interrompre notre rythme. La machine tournait à plein régime. La pause de midi nous fit le plus grand bien. Ma mère et ma tante nous apportèrent le repas. Et puis on recommença à bosser tout l'après-midi. Ce n'est que vers la fin qu'on ralentit la cadence. Une fois le dernier moellon sorti, il fallut nettoyer la machine. Puis on prit la route pour rentrer. 25 RE: Bébé - KLO7514 - 14-12-2022 Bref, le moral est loin d'être au beau fixe! C'est bien vrai quand on dit que "les amoureux sont seuls au monde" : Bé ne voyait que Liam ...et pas trop les autres. Pourtant, en de multiples occasions, il a montré sa proximité avec d'assez nombreuses personnes et son empathie pour elles dans le but de leur rendre service. Alors, ce serait donc envers ses "tout proches" que ça n'irait pas? son attitude vis-à-vis de Tim montre, a contrario, que la douleur lui a quelque peu fait perdre une juste notion des choses. Que c'est dur! Je le plains, le pauvre et aussi ses proches. Comment va-t-il pouvoir se sortir de cette encombrante situation? RE: Bébé - emmanolife - 15-12-2022 J'avais loupé quelques épisodes, je ne savais pas que Liam était mort. Le deuil n'est pas facile à faire pour Bébé, la claque du grand-père doit probablement aider. J'ai trouvé ces derniers chapitres intéressants et touchants. Merci Gaetanbg. RE: Bébé - gaetanbg - 16-12-2022 À ma grande surprise mon père engagea la conversation : - Ça va ? C'était pas trop dur ? – Un peu les mains, si, mais avec une bonne paire de gants, ça devrait aller. – Ton oncle et moi on a discuté. Donc, si tu veux, lundi tu commences. Mais je t'avertis que Tim sera là aussi. J'ai bien vu qu'il a changé de place quand tu es allé t'asseoir à côté de lui. Je suis au courant de ce qu'il s'est passé entre vous. Même de ce qu'il s'est passé avec Cyprien… Tu vois Bé, ces gifles tu les a bien mérité. Je n'ai jamais porté la main sur vous mais ces derniers temps, moi aussi j'avais envie de t'en coller une, parce que tu es devenu une vraie tête à claque. On dirait que tu te complais dans ta souffrance et tu ne te rends même pas compte que tu fais souffrir tous ceux qui t’aiment. – Mais il est mort, Pa! – Oui Bé, Liam est mort. Tu n'y es pour rien et nous non plus. Il y a des choses dans la vie qui sont injustes et quoique tu fasses ou que tu dises ça n'y changera rien. C'est comme ça et pas autrement. Tu crois que Liam serait heureux de te voir dans cet état ? Tu crois que nous sommes heureux de te voir te détruire, un petit peu plus, de jour en jour ? Si c'est le cas tu te trompes. Tu crois que ça me fait plaisir de consoler ta mère qui pleure tous les soirs, tu crois que ça me fait plaisir de devoir dire à ton frère ou ta sœur de ne pas monter par crainte que tu fasses peur à leurs enfants. Non Bé, ça ne me fait pas plaisir du tout et pourtant je le fais parce que tous autant qu'on est on t’aime. — Arrête toi, Pa, s'il te plaît. — Non je ne m'arrêterai pas. J'en ai marre de te voir dépérir comme ça. Oui, on t'aime et oui, on a de la peine pour toi. — Stop ! Arrête la voiture. Vite! Il freina et je n'eus que le temps de sortir et de faire un pas, avant de vomir tout ce que contenait mon estomac. Quand je revins à la voiture mon père me tendit des mouchoirs en papier. Sans reprendre la conversation, il me laissa cogiter. Quand j'arrivais à la maison je montais directement dans ma chambre, j'allais prendre une douche et me couchais sans manger. Le lendemain matin je partis courir. Et quand je rentrais je vis bien que ma mère avait les yeux gonflés. Mais elle faisait comme si … On finissait de manger quand quelqu'un frappa à la porte. C'était les parents de Tim. – Bonjour tout le monde, Alain je viens te voir en tant que maire, aujourd’hui. –Tu aurais dû mettre ton écharpe tricolore alors. Et que me veut Môsieur le maire du village ? – Hé, hé, andouille! Tu possèdes un terrain dans la plaine que tu loues. – Oui, on l'avait acheté en même temps que quelques terrains autour de la carrière, on pensait qu'il y aurait du sable mais en fait il n'y a rien d’exploitable. Et en quoi mon terrain intéresse la commune ? – La station d'épuration actuelle n'est plus assez grande depuis que ça s’est agrandi dans la zone commerciale et on voudrait en construire une autre. Ton terrain est idéalement situé. Alors je suis venu voir si tu serais vendeur. Tu sais qu'il ne sera jamais constructible pour l’habitat à cause des risques d’inondation. – Vous allez m'en donner quoi 4/5000 euros si vous êtes généreux. Et je n'aurais plus de terre. – On a aussi réfléchi à un échange. Tu sais que la commune possède un terrain ici sur le plateau, il fait deux fois la surface du tien et on n'en fera jamais rien, faute de moyens. À part des pierres et de la garrigue il n'y a rien d’autre. – Et il est où exactement ce terrain. – En limite de ceux du champ clos, vers la crête tu vois où c’est ? – Oui, très bien même. C'est vrai qu’il n’y a pas grand-chose là-bas… Mais bon, pourquoi pas faire l’échange des parcelles. Tu en penses quoi Agnès ? – C'est à toi, c'est toi qui décide mais tu devines ce que j'en pense. Et c'est un joli coin en prime. – Au fait, je n'ai pas encore pensé à vous le dire. Le champ clos a été vendu récemment. –Ah bon et à qui ? –C'est un avocat parisien qui l'a acheté au nom d'une SCI (société civile immobilière). –Mais la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) n’a rien fait ou dit ? –Si elle a préempté les terrains mais personne n'a pu payer le montant demandé. Alors la vente s'est faite. Il ont même déjà déposé un permis de construire. –Et ils vont y faire quoi ? –Pour le moment c'est juste refaire les toits des trois bâtiments, rouvrir les portes et fenêtres qui avaient été murées et tout recrépir pour revenir comme à l’origine. Alors, on l'a accepté. – Ça ferait une sacrée baraque. – Tu m’étonnes. Rien que le bâtiment principal fait, de mémoire, 13 ou 14 m de large sur un peu moins de 20 de long. Le hangar attenant fait la même surface avec un décalé de 5 m. et c'est sans compter que le cabanon qu'il y a derrière a un four à pain. – Tu as l'air bien au courant. – Il y a quelques années, on voulait l'acheter pour en faire la salle des fêtes alors on l'avait visité avec le conseil municipal. On voulait aussi faire un captage de la source qui y jaillit mais avec notre budget, ça ne valait pas le coup. Bon je peux dire au conseil municipal que tu serais d'accord pour l'échange de terrain ? – Oui, je pense que ça devrait pouvoir se faire. Les frais de notaire c'est à la charge de la commune, c'est bien ça ? – Oui Alain, vu que c'est la commune qui est demandeuse on payera les frais. – Tim n'est pas là ? – Non, Jean-François, il est parti ce matin voir des amis quelque part dans la plaine de la Crau. – D’accord. Les parents de Tim partirent. Et je vis mes parents qui enfilaient leurs manteaux. – Tu viens avec nous, Bé ? – Vous allez où ? – On va voir notre nouveau terrain. – Ok, j’arrive, le temps d'enfiler mon sweat. On arriva au niveau du champ clos. C'est vrai que ça avait de la gueule. – Ils ont beaucoup de surface en terrain ? – Oui! Bé, tu vois la ravine là-bas. – Laquelle ? – Tu vois le toit du château. C'est celle sur sa gauche qui redescend jusqu'à la route. – Oui, c'est bon, je la vois. – Bon tu pars de la, tu suis la crête jusqu'à la barre blanche et tu redescends jusqu'au bord de la route qui descend dans la vallée – putain mais c'est immense. Y'a combien d’hectares ? – Plus d'une soixantaine je crois. Mais il n'y en a qu'une vingtaine de labourables, le reste c'est des bois, des friches et de la garrigue. – Oui mais bon, ça fait quand même de la surface. C'est Tim qui serait content de les avoir. Et toi ton terrain c'est lequel alors ? – Là, plus loin. Il va de la barre rocheuse jusqu'à la falaise en triangle et il s'arrête au bord du chemin. – Ça fait grand aussi et y'a pas tant de pierres que ça. – Attend qu'on y arrive, tu verras dessus ce que ça donne. On marcha pas loin d'une heure pour arriver sous la barre rocheuse qui faisait 20 m de haut quand même. Et c'est vrai que Bernard n'avait pas menti… pour y avoir des pierres il y en avait. On s'assit pour nous reposer et profiter du paysage. Enfin, mes parents, parce que moi j'avais la forme. Je m'assis quand même sur une grosse roche et par terre entre mes pieds il y avait une pierre différente des autres. Je la ramassais. – Tu as trouvé quoi Bébé ? – Je ne sais pas Man. On dirait une pointe de flèche en pierre. – Tu me la montres ? Je la lui tendis et, ma curiosité éveillée, mon regard tomba sur une autre et en scrutant bien, encore une un peu plus loin. Alors que je ramassais la dernière, sous un caillou je vis dépasser un morceau plus gros. Et à côté un autre du même genre. Je les dégageais et j'avais en main ce qui me sembla une tête de hache et une pointe de lance taillées. Je mis le tout dans mes poches et on rentra. Je m'étais fait un café. – Bé, on peut compter sur toi au boulot ? – Oui Pa, vous pouvez. – Alors, demain matin, départ à 6 h 30. – Mais pourquoi si tôt ? – Il faut une demi-heure pour lancer la machine que les mélanges se fassent. Alors, quand les gars arriveront, vous pourrez commencer de suite. – Ha! Ok, je ne savais pas. … La première semaine de boulot était finie. Le samedi matin on descendit chez Gaële et Pierrick pour les aider à construire leur piscine. On arriva les premiers. Les autres suivirent de peu. Le travail s’organisa. Je me portais volontaire pour charger le tas de terre dans une remorque. Bon, vu le tas et la remorque, il faudrait faire plusieurs voyages. Je remplissais les brouettes et en courant j'allais les vider dans la remorque et je revenais en courant. Et je recommençais. Pierrick s'était arrangé avec quelqu'un qui cherchait de la terre végétale. Je l'accompagnais lors du premier voyage et je fis seul les suivants . Mon père, Pierrick, mon frère et Jules (son ami/amant) montaient les murs. Mes petits neveux nous ‘aidaient’ ! Je dus à tour de rôle les charger dans la brouette et les vider sur le tas de terre dans la remorque. Ça les faisait éclater de rire et moi je me faisais engueuler par ma mère parce qu'ils étaient couverts de terre et de boue. Dans l'après-midi les choses s’accélérèrent. Un autre ami de Pierrick arriva avec un camion et une mini pelle. Le soir il ne restait plus qu'un petit tas qui servirait à reboucher entre les bords du trou et les murs de la piscine. Quand on partit le dimanche en fin d'après-midi, fondation et murs étaient fini. Le lundi matin quand on arriva, c’est moi qui lançait la machine et une demi-heure plus tard la fabrication. Les premiers moellons qui sortirent s'effritaient et les derniers ce n'était plus que du gravier. Je stoppais la machine et j'allais voir mon père. – Pa, tu veux pas venir voir, je crois que j'ai fait une connerie. – Qu'est-ce qu’il se passe. Je lui expliquais et lui montrais le résultat. Il me demanda de la remettre en route et le résultat fut le même. – Tu vas prendre la lampe dans le bureau, tu montes en haut du silo, tu l'ouvres et tu regardes ce qu'il reste dedans. je montais, j'ouvris et regardais à l’intérieur. Je refermais et je descendis. – Il est vide Pa. On voit le fond. – C'est pas normal ça. Il devrait en rester de quoi travailler tout le matin normalement. De toute façon le camion de réapprovisionnement doit arriver dans pas longtemps. La calibreuse qui fait les mélanges doit être déréglée. On va aller contrôler. On contrôla et elle fonctionnait bien. Le camion de ciment arriva en même temps que les ouvriers et une demie heure après on pouvait commencer. On rattrapa même le retard. Mais ça me perturbait cette histoire. Sur le chemin du retour je demandais comment ça se passait pour les livraisons. – le camion passe sur la balance avant de charger, puis une fois qu'il a chargé, et on nous facture la différence. – Mais quand il arrive ici tu ne le pèses pas ? – Pourquoi faire ? – Pour vérifier que le poids qu'on te facture est le même qu'on te livre. Ou quand il part s'il a le même poids qu'avant de charger . – Bonne idée! Eh bien, écoute à partir de maintenant tu t'en chargeras. — D’accord, je le ferai. La livraison suivante il manquait 500 kilos. Le chauffeur râla de peser mais devant mon insistance il monta sur la balance. La suivante il manquait encore 400 kilos. Mon père m'avait demandé de ne rien dire. On fit contrôler notre balance. Elle déconnait un peu en dessous de 150 kilos mais rien de grave et elle donnait moins de 0,1% de différence passé 10 tonnes. Aujourd'hui on avait été livré et cette fois il manquait 800 kilos. Mon père contacta son fournisseur et je n'en sus pas plus, sauf qu’on reçut 2500 kilos gratos. Ça faisait maintenant un mois que je travaillais et mon père me donna mon chèque accompagné du bulletin de salaire. 33 RE: Bébé - KLO7514 - 17-12-2022 Ah, monsieur l'infirmier soigne maintenant la mélangeuse/broyeuse. Pourquoi pas? et ça permet de se rendre compte qu'il y avait du "coulage" pour la livraison. Ah, les coquins! Mmais c'était au départ ou bien en cours de route que le livreur faisait un "petit crochet" chez un de ses copains? Note bien que dans un très grand entrepôt de La Poste, où l'on étiquette les "Colissimo", des employés avaient trouvé la combine en collant des étiquettes au nom d'un complice qui recevait donc des colis qui ne lui étaient pas destinés à l'origine. Il y en aurait, au pif, pour environ 300 000€! Une paille! Cette arnaque a été tout récemment découverte. RE: Bébé - gaetanbg - 20-12-2022 Je repensais souvent à Liam mais je sentais que ça allait mieux dans ma tête. Maintenant ce qui me perturbait le plus c'était ma relation avec Cyprien qui ne me parlait toujours plus et qui allait s'enfermer dans sa chambre quand j'allais voir mes grands-parents… et celle avec Tim qui m'avait zappé de sa vie. Je ne savais pas comment m'y prendre avec lui pour renouer surtout qu'il ne bossait plus avec nous depuis dix jours. On avait su par son père que ceux qui avaient acheté le champ clos lui avaient proposé de s'occuper des terrains. Il avait accepté. Avec le traitement j'allais bien mieux. Mais courir me manquait. Donc les week-ends je partais la matinée pour galoper dans la nature et en semaine je faisais des exercices dans ma chambre. J'avais même repris mon entraînement au karaté. Je retournais au magasin de sport acheter un kimono parce que le mien était plus qu’usé. Le gars qui s'occupait du rayon était membre du club. On se connaissait sans jamais vraiment avoir sympathisé. Je cherchais son nom. Ça y est je m’en souvenais c'était Emmanuel mais tout le monde l'appelait Manu. — Salut Manu, ça va ? — Hé Jeff, comment tu vas ? — La pleine forme et toi ? — Pareil. Qu'est-ce-que tu cherches de beau ? — J'ai repris ma licence au club et je viens acheter un kimono. Tu as quelque chose pour moi ? — Oui suis moi. On dirait que tu as encore grandi. — 1,95 pour 100 kilos. — Ah oui t'es une belle bête. Mais ton pote ne vient pas avec toi ? Avant vous étiez inséparables. — Non, il a beaucoup de boulot, il s'est mis à son compte comme paysan et il a plus trop le temps. — Dommage, il était doué aussi. Celui-là devrait faire l’affaire. Si tu veux l'essayer, les cabines d'essayage sont par là. — Ok, je vais l’essayer. J'y allais et quand je me regardais dans la glace j'éclatais de rire. Le pantalon m'arrivait au mollets et la veste je vous en parle même pas. Je fis une photo. Je me rhabillais et je retournais voir Manu. — Alors il te va ? — Heu, pas vraiment, non. Regarde la photo. — Ah oui, pas du tout même. Ça, et ça. Je pense que ça devrait le faire. Cette fois, ça allait. — Tu veux quelle ceinture. — Une noire s'il te plaît. Je l'ai passée quand je faisais mes études à Valence. — On se voit mercredi soir, alors ? — Ok, pas de souci, au fait si tu vois Guillaume tu lui dis que le short et les chaussures c'est au top. Cette fois quand je passais en caisse il fallut que je paye la totale mais comme j'avais acheté le kimono, la ceinture m’était offerte. Comme je descendais ma grand-mère m'avait demandé de lui faire des courses. Je les rapportais chez elle. Il n'y avait que Cyprien quand j’entrais. — Bonsoir Papé. Je n'attendais pas de réponse de sa part puisque depuis qu'il m'avait collé la gifle il ne me parlait plus. Et son 'bonsoir mon grand' me surprit. Je me retournais vers lui. — Tu n'es plus fâché contre moi Papé ? — Mais je ne l'ai jamais été. Je te faisais juste ce que tu faisais aux autres. Et pour la gifle tu la méritais. Mais à première vue ça a porté ses fruits. Comme tu vas mieux, j'ai décidé de te reparler. Tu as repris goût à la vie. Tu penses moins à Liam ? — Non Papé, j'y pense toujours mais différemment, maintenant. Mais… Oh, et puis c'est pas grave. — Ça voulait dire quoi ce mais ? — Il y a encore Tim, avec qui je suis en froid et un autre truc, plus personnel. — En partant d’ici, tu vas passer devant chez lui. Personne ne t'empêche de t'arrêter et d'essayer de lui parler. Tu verras bien sa réaction. Et le truc plus personnel, tu veux m'en parler ? — Depuis que Liam est mort, je n'arrive plus à bander. Il éclata de rire. — Excuse-moi mon grand. Ça fait plus de trente ans que je ne bande plus. Alors c'est plus mon souci. Mais à ton âge, ne t'en fais pas, ça reviendra. — Oui c'est ce que le docteur a dit aussi. Mais bon , c'est long. — Finis de ranger les courses au frigo et file vite voir Tim. Tu lui diras de passer me voir. — D'accord Papé, je file, à bientôt. Je remontais dans ma voiture et je fis les 200 m qui séparaient la maison de mes grands-parents et celle de Tim. Je frappais. Tim ouvrit la porte. — Bonsoir Tim, je suis venu m'excuser de ce que je t 'ai dit. — Tu en as mis du temps. Entre. J’entrais, il ferma la porte et me prit dans ses bras. — Tu m'as manqué Bébé. — Toi aussi, Titou, tu m'as manqué. Tu m’excuses ? — Bien sûr que je t'excuse et que je te pardonne. Je n'ai même jamais vraiment été en colère contre toi, sauf quand je t'ai collé la gifle, mais là c'est parce que vraiment tu la méritais. — Oui je sais. Au fait Tim, j'ai repris ma licence au club de Karaté. Ça te dit pas de reprendre la tienne ? — Je sais pas, je dois être tout rouillé depuis le temps. Je ne te promets rien, je vais y réfléchir. C'est vrai que ça me sortirait d’ici. C'est toujours le mercredi soir ? — Oui toujours. Bé, tu m'excuses mais j'ai un rendez-vous ce soir. Il va falloir que j'y aille. C'est une soirée tu veux venir ? — Je ne vais pas m'incruster et pour être franc je ne me sens pas encore prêt à rencontrer du monde. — Ok, c'est comme tu veux. À plus ma couille. Je rentrais chez moi tout content. — Tu as l'air heureux mon grand. — Oui c'est vrai. Je me suis réconcilié avec Tim et le Papé. — Tu vois, Bé, tout finit par s’arranger. Alors tu l'as trouvé ton kimono ? — Oui Man. Regarde la photo comme il me va bien. — Hein! Mais c'est quoi cette horreur. — Hé, hé! C'est une blague, Maman, j'en ai pris un autre. — Et ne te fais pas mal. On a besoin de toi à la carrière. Au fait Bé, j'ai une bonne nouvelle pour toi. Ce mois-ci tu vas toucher une prime. — Une prime mais pourquoi ça ? — Si tu ne t'étais pas rendu compte qu'on se faisait voler du ciment, on continuerait à perdre de l'argent, sans qu'on s'en rende compte. — Cool, je vais pouvoir gâter les petits. — Pas trop non plus. Tu n'auras qu'à téléphoner à ton frère et à ta sœur pour leur demander ce qu'il faut prendre. … Les fêtes de fin d'année passées, la routine reprit. Boulot la semaine, assouplissements, karaté le mercredi soir - sans Tim, hélas - et longs joggings les week-ends. Mais mon problème érectile n'avançait pas. J'étais retourné voir le toubib qui m'avait fait faire d'autres analyses. Les taux hormonaux étaient normaux. Il en conclut que c'était psychologique et proposa de me prescrire des séances avec un psy. Je refusais clairement. — C'est toi qui décide Jean-François. Je ne peux pas t’obliger, mais ça pourrait t’aider. — Peut-être, oui, mais ça va être compliqué, alors je vais attendre un peu encore. Il fallut que j'attende jusqu'à début Avril. Un matin en me réveillant je me sentais tout bizarre. Quelque chose n'allait pas. Vous savez que le matin tant que je n'ai pas bu mon café j'ai la tête dans le cul. Et en allant pisser je cherchais ma queue qui habituellement pendait lamentablement entre mes jambes mais, là, elle fanfaronnait la tête en l'air, le gland rouge carmin, qui laissait échapper quelques gouttes de liquide séminal. Je m'assis sur la cuvette des toilettes pour ne pas en mettre de partout, je pissais et comme je bandais toujours j'allais vite dans la douche et je me branlais. Les vieilles habitudes revinrent vite et je fis traîner ma jouissance le plus possible. Finalement le premier jet jaillit me vrillant les reins de plaisir, puis un autre et encore un autre. Ça n'arrêtait plus. Je dus m'appuyer au mur tellement mes jambes étaient faibles. Et je soufflais plus que si j'avais couru dix marathons à fond. Je pris une douche pour me remettre et je descendis. Pendant la journée au travail j'eus quelques érections intempestives. Le soir en rentrant je donnais parfois la main à Tim qui était débordé. Pour lui c'était la pleine saison. Il y avait des centaines de plants qui n'attendaient qu'à être vendus. Il produisait lui-même ses graines en plantant des dizaines de pieds d'un même produit et quand il avait assez de graines pour l'année suivante, il vendait les légumes. Pour l'aider il avait embauché deux filles. Manque de bol pour lui, elles étaient en couple l'une avec l’autre. J'étais content. Depuis maintenant trois semaines tous les matins je bandais et je devais maintenant me masturber matin et soir pour être serein. Mais ça ne me suffisait plus. J'avais envie de baiser. Cette année-là, le premier mai tombait un jeudi. On avait tous des heures supplémentaires à récupérer. Aussi on accepta avec plaisir de faire le pont. Mon frère était descendu au Cap d’Agde - camp naturiste bien sûr. Durant l'hiver j'avais bricolé mon fourgon. J'avais aménagé l’arrière. Ce n'était pas un camping-car non plus mais pour passer deux ou trois nuits dehors, ça suffisait bien. Et c'est ainsi que le 30 avril après avoir soupé, je pris le fourgon et je partis en direction du Cap d’Agde. J'avais prétexté de partir le soir pour éviter les bouchons du lendemain. En fait j'avais repéré sur le trajet des lieux de drague gay. Et mon envie de sexe était devenue insoutenable. Il fallait que je baise ! Sur le premier lieu je fis chou blanc. Il n'y avait personne. Sur le deuxième il y avait un peu de monde mais aucun qui me plaisait. Le troisième qui était une aire d'autoroute était fermé. La malchance me poursuivait. J'eus un coup de barre et je stoppais sur une aire quelconque. Je montais à l'arrière du fourgon pour me reposer. Je dormis quelques heures et quand je me réveillais il faisait à peine jour. Je sortis en boxer du fourgon et je pissais en pleine nature. J'enfilais un training et c'est assis à l'arrière que je bus un café tiré du thermos. Et comme souvent après mon café Dame Nature se rappela à moi. Je roulais jusqu'aux sanitaires et j'entrais dans le premier que je trouvais. C'était des sièges à la turque. Je finissais mon affaire quand je me rendis compte que le sol était jonché d'emballages de préservatifs et aussi de nombreux préservatifs usagés. N'étant pas des plus pressé je pris un autre café en mangeant quelques biscuits, sur une table d'où je pouvais voir l'entrée des toilettes hommes. Un beau gosse passa et il y resta plus qu'il n'aurait dû. J'allais ranger mon thermos dans le fourgon et le temps que je fasse l'aller-retour l'équipe de nettoyage arrivait. Le beau gosse sortit et me fit un sourire navré en me croisant et moi pour ne pas avoir l'air trop naze j'allais pisser quelques gouttes pour me donner une contenance. Je repris tranquillement la route et je me garais devant l'entrée du camping. Je téléphonais à mon frère qui me répondit de suite. — Salut Antho, je ne te réveille pas au moins ? — Salut Bé, comment tu vas ? Non tu ne me réveilles pas, loin de là. Louis et Camille ont les gènes de la famille. Dès qu'il fait jour ils sont debout. Tu sais, c'est dommage que tu ne sois pas là, il fait un temps magnifique. Tu es où ? Aux Fourches ? — Attend, je t'envoie une photo. — T'es sérieux là ? Bouge pas on arrive le temps d'enfiler un truc. Et une dizaine de minutes après mon frère arriva en portant Camille et en donnant la main à Louis. Louis courut vers moi et me sauta dans les bras. Il me fit un bisou baveux et un gros câlins 'très fort’. Camille me fit pareil et je tapais la bise à mon frère. — Ça me fait plaisir que tu sois là. Tu passes le reste du week-end avec nous j’espère. — Je suis venu pour ça en fait. — Tu sais que tu es le bienvenu. On va passer par le bureau, de suite. Ça sera plus simple. 40 RE: Bébé - KLO7514 - 20-12-2022 Ouf : ça a l'air d'aller beaucoup mieux côté "cerveau" pour ce cher Bé. Le court rappel des mensurations du gaillard est tout à fait utile : je ne m'en souvenais plus du tout. À propos, petit détail familial : les ultimes ceintures du frangin, au judo, sont rouges-blanches. J'écris ça pour préciser quelques-unes de mes connaissances sur les arts martiaux originaires du Pays du Soleil Levant... Autre remarque pratique : quand on se présente pour "vider la vessie", c'est plutôt une "décontenance", si j'ose dire, qu'une ..."contenance"! RE: Bébé - gaetanbg - 21-12-2022 Les formalités effectuées on alla jusqu'à leur mobile-home. Je fis la bise à Léa et j'entrais me mettre en 'tenue’. Quand je ressortis Léa et Antho me regardaient d'une drôle de façon. Je tournais sur moi-même, en essayant de voir mes fesses. — Y'a quoi qui va pas ? J'ai une queue qui a poussé dans mon dos cette nuit ? — C'est pas ça du tout, Bé. C'est juste que tu es magnifique. — Ne te moque pas de moi Léa. — Je ne moque pas de toi Bé, ton corps, cette harmonie, cette finesse dans tes muscles. On dirait un écorché. — Je sais pas trop si je dois le prendre bien, ce que tu me dis, Léa. — Bon, et si je te dis que t'es tarpin bien gaulé tu comprends ? — Voilà, ça oui, je comprends. — Mais il y a un bémol quand même. — Ah oui et quoi ? — T'as une coupe de cheveux de merde. — Comme j'ai pas trop envie de descendre dans la plaine le week-end c'est la mère qui fait ce qu'elle peut à la tondeuse. C'est bien bon pour les Fourches. — Papa, maman elle a dit un gros mot. Elle a dit merde. — Elle ne l'a pas fait exprès Louis. — Ah, d’accord. Papa, tarpin c'est un gros mot ? — Non Louis tarpin ça veut dire beaucoup. Bé, tu bois un café ? — Oui, bien sûr. Tu sais bien que c'est ma drogue et que je ne refuse jamais. — Nous pendant ce temps on va aller se laver. — Mais Maman on y est déjà allé hier. — Oui Louis, mais hier tu as aussi pris ton petit déjeuner et tu as recommencé ce matin. Donc on va aussi se laver ce matin. — Pffffffffff, c'est chiant de tout le temps se laver. Tu vas aussi aller te laver, Tonton Bé ? — Oui, je vais aussi aller me laver, quand j'aurai bu un autre café. — On peut venir avec toi ? — Si ta maman est d'accord, je veux bien. — Tu veux bien Maman ? — Oui, je veux bien. Antho tu iras avec eux ? — Oui! — C'est Tonton Bé qui me lave. — Moi zaussi alors! Je bus vite fait un autre café, je fouillais dans mon sac pour y prendre mes affaires de toilette et c'est parti pour le bloc sanitaire. Les douches individuelles étaient toutes occupées. Les lavabos aussi. Trois jeunes Hollandais parlaient, tout en se lavant les dents et ils savaient se servir des miroirs pour mater alentours. Un d'eux dit quelque chose qui les fit rire. On alla aux douches collectives où un mec se lavait. Je mis mes neveux sous la douche après avoir réglé la température. Je les savonnais à tour de rôle en leur faisant quelques chatouilles au passage ce qui les faisait éclater de rire rien que de me voir approcher les mains. — Non Tonton Bé, Non pas sous les bras. — Mais si Camille. Je ne veux pas te chatouiller. Je veux te laver. — C'est pas vrai; tu vas chatouiller, moi. — Tu ne devrais pas, Bé. — Pourquoi ça Antho ? — Je te laisse la surprise. Et la surprise jaillit toute seule m'arrosant les pieds. J’appris que quand il riait trop Camille se lâchait et je reçus un petit pissou sur les pieds. Louis et mon frère éclatèrent de rire. Le mec à côté de nous sourit. Il avait fini et au moment de partir il glissa et tomba dans les bras d'Antho qui le récupéra au vol. — Je suis désolé. Je m’excuse. — Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ? Ils se disaient ça, tout en se relevant et, j'ai honte de le dire, mes neveux et moi on riait aux larmes. Le gars se releva et fit la grimace. — Merde je crois que je me suis tordu la cheville. Et j'ai senti quelque chose craquer dans mon épaule quand j'ai voulu me retenir au lavabo. Je suis désolé. Je ne vous ai pas fait mal en vous tombant dessus ? — Non ça va. Je n'ai rien… et vous arrêtez de rire. C'est pas marrant. — Je vous remercie encore de votre aide. Je dois y aller, je suis déjà à la bourre. Il fit un pas et grimaça. Il appuya le bras qu'il s'était blessé au lavabo et laissa échapper un gémissement. — J'ai dû me déplacer un truc. Fait chier, bordel. — Papa, le monsieur il a dit un gros mot. — Oui Louis mais il a le droit parce qu'il s'est fait très mal. Bé, tu veux pas jeter un œil voir s'il n'y a rien de cassé ? — Je veux bien essayer. Pour l'épaule ça ira mais pour la cheville il faudrait qu'il soit assis. Je me rince et je vois ça. — J'espère que ce n'est pas trop grave sinon mon associé va me tuer. C'est aujourd'hui qu'on doit ouvrir notre salon. — Vous travaillez le premier mai ? — Il faut bien commencer un jour. Alors pourquoi pas un premier mai. — Dit comme ça, oui! Après tout, pourquoi pas un premier mai. Je me plaçais derrière lui et je fis courir mes doigts sur l'épaule où il avait mal. Il s'était déplacé des tendons. — Tu t'es fait sauter deux tendons. Je peux te les remettre en place mais ça serait mieux si tu étais allongé. Et pour la cheville ça serait bien que tu sois assis pour que je puisse la regarder plus facilement. — On peut aller au salon, c’est pas loin et il y a tout ce qu'il faut. — Tu vas pouvoir marcher ? — Oui, ça me fait un peu moins mal et avec ton aide, ça ira. Antho repartit avec les p’tits monstres, tandis que j'accompagnais James jusqu'au salon de coiffure et d’esthétique. Son associé -et frère-, Gary, se précipita à sa rencontre en le voyant arriver en boitant. — Mais qu'est-ce qu’il t’arrive ? — J'ai glissé dans la douche et je me suis fait mal, à la cheville et à l’épaule. — Mon Dieu, j'espère que c'est pas grave. — Mais non! Regarde, Jef, il y a une table de massage derrière, ça ira ? — Oui, très bien même, installe-toi dessus à plat ventre. Tu aurais pas par hasard de l’arnica ? — Non, on n'a pas ça. — Je vais voir au bureau s'il y en a. Gary revint avec un tube neuf. J'en passais un peu sur l'épaule de James. Je trouvais les tendons déplacés. — À trois je te les remets en place. Ça va être un petit peu douloureux. Attention je compte, un… et je les lui remis en place. — Ouch ! Et deux, et trois, tu les as oublié ? — Oui, parce qu'à trois tu allais te crisper et ça t'aurait fait encore plus mal. Essaye de bouger ton épaule, doucement. Normalement ça devrait aller. — Oui ça va. Je ne sens presque plus rien. — Fait voir ta cheville. Je la palpais. Il n'y avait rien de cassé, sans rien dire je remis un autre tendon en place ce qui le fit grimacer. — Tu as une petite entorse. Rien de bien grave. Je vais te passer de la pommade et ça serait bien de bander ta cheville quelques jours. Et surtout de ne pas faire de sports violent, ni courir, jouer au foot ou des trucs du genre. — Je retourne à l'accueil voir s'ils ont une bande. Gary revint avec une bande et un homme dans la cinquantaine. — Mon fils m'a dit que vous étiez doué pour rebouter. J'ai mal au dos depuis que je suis tombé de l’échelle. Vous ne voudriez pas regarder ? — Je remets surtout les tendons en place, après pour le reste y'a des trucs que je fais et pour d'autres, il vaut mieux aller voir un kiné. Je vais regarder et je vous dirais ce qu’il en est, dès que j’ai bandé James… Il s'allongea sur la table. Il me montra où il avait mal. C'était une vertèbre discale qui était déplacée. — Vous pouvez la remettre en place ? — Oui je devrais y arriver mais je vais avoir besoin d’aide. Gary, tu vas tenir ton père comme ça et quand je compterai, à trois, tu le tireras dans ce sens. Tu as compris ? Tu veux que je te remontre comment faire ? — Oui je veux bien. — Attends je me mets derrière toi pour te montrer. Je passais derrière lui, je lui remontrais le mouvement à faire et j'en profitais pour lui glisser à l’oreille : — on y va à un, d’accord. — Ok, c'est bon j'ai compris. Je me remets en face de toi. Tu es prêt Gary ? — Ok, c'est bon tu peux y aller. — Un! Gary fit le mouvement que je lui avais montré et moi je remis la vertèbre en place. On entendit un craquement. Son père n'avait pas dit un mot. Il se releva en douceur, fit un mouvement qui habituellement le faisait souffrir et ne sentit rien. — Merci jeune homme, combien je vous dois ? — C'est bon, laissez tomber. Ça m'a fait plaisir de vous aider. — Ce soir vous et votre famille, ou vos amis, vous venez au bar, je vous offre l’apéro. — C'est pas la peine. — Ça me fait plaisir de vous l’offrir . C'est votre mère qui va être surprise que je n'aie plus mal au dos. Ce soir ça va être sa fête. — Papa ! On ne veut rien savoir sur ta sexualité ! — Ho, c'est bon ! Merci encore jeune homme. Je vous attends ce soir. Au fait vous pouvez me dire votre prénom ? Moi c'est Max. — Et moi Jean-François. Il partit. — Jean-François je suppose que tu ne veux pas non plus qu'on te paye. — Bin non, c'est pas la peine. — D’accord! Comme le père t'offre l'apéro moi je vais t'offrir une coupe de cheveux parce que, excuse-moi, mais ta coupe est merdique. — Et moi je vais m'occuper de toi en te faisant quelques soins esthétiques. C'est non négociable. — Bon, c’est d’accord. — Installe toi au bain. Gary me lava la tête en me la massant longuement. Puis il me fit enfiler une blouse et me fit asseoir sur le fauteuil. — Tu veux quoi comme coupe ? — En général je suis coiffé en brosse avec l'arrière et les cotés à la tondeuse sans sabot. — Tu n'as pas envie de changer un peu ? — Tant que c'est court derrière et sur les côtés tu fais ce que tu veux. Je te fais confiance. Il me coupa les cheveux et le look qu'il me fit m'adoucissait le visage. Il passa derrière moi avec un miroir pour me montrer ce qu'il avait fait. — Ça te convient comme ça ? — Disons que ça me change. Je te remercie. C'est vrai que ma coupe laissait à désirer. — Tu vas faire des ravages. James il est tout à toi. Je passais dans l'univers de James. 49 RE: Bébé - KLO7514 - 21-12-2022 Et une remise "au goût du jour" ne peut nuire, surtout pour ce que le cher Tonton Bé recherche et que je lui souhaite de trouver rapidement...Ça ne pourra que lui faire un bien fou et, peut-être plus...si affinité! KLO. |